de Pierre Assouline

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Des écrivains de cinéma

Des écrivains de cinéma

Les Américains ont leur usine à rêves : Hollywood. La nôtre, c’est le Festival de Cannes. D’ailleurs, en réalisant sa toute première affiche, le peintre Jean-Gabriel Domergue l’avait baptisée en convoquant Baudelaire « L’invitation au voyage ». Mais il est une vitrine qui renvoie parfois d’inquiétants reflets de l’air du temps. Rien moins qu’une perte de prestige de la littérature et, partant, des écrivains. Songez qu’il fut un temps où ceux-ci composaient jusqu’à la moitié du jury, présidé d’ailleurs par l’un des leurs ! Depuis, ils en ont été évincés au profit quasi exclusif des gens de cinéma, artistes et techniciens délibérant entre professionnels de la profession. Cette année, ils sont représentés de manière poétique et subliminale sur l’affiche du Festival en la personne de Curzio Malaparte…

Pourtant, à partir du début des années cinquante et durant une dizaine d’années, des écrivains se sont succédé au fauteuil de président du jury : André Maurois, Maurice Genevoix, Jean Cocteau, Marcel Pagnol, Marcel Achard, Georges Simenon, Jean Giono, Tetsuro Furukaki, Armand Salacrou. Certains même à plusieurs reprises. Puis de manière plus épisodique, André Chamson, Miguel Angel Asturias, Tennessee Williams, Françoise Sagan, William Styron. Quant au jury lui-même, ils s’y font également de plus en plus rares, tant et si bien que leur présence est remarquée, Patrick Modiano et Zoé Valdès, Emmanuel Carrère et Hanif Kureishi, Linn Ullman et Orhan Pamuk, Toni Morrisson et Erri de Luca, et en remontant plus loin encore Norman Mailer, Louise de Vilmorin, Jules Romains et quelques autres etcsimenon

Juste un de temps en temps dirait-on. Parfois même aucun. Pourtant, mieux qu’un alibi, la présence d’un écrivain dans le plus important des jurys de cinéma assure d’un pas de côté, d’une sensibilité différente, d’un point de vue critique original, d’une certaine idée de l’art de raconter. Moins une vision du monde qu’une sensation du monde. Nul doute que Thierry Frémeaux et Pierre Lescure, le délégué général et le président du Festival, y sont attentifs.

Autant d’ « écrivains de cinéma » ? Une véritable auberge espagnole que ce label. Dans Les écrivains du 7ème art (372 pages, 22 euros, Séguier)Frédéric Mercier se risque à les catégoriser : les dialoguistes qui insufflaient de la littérature dans les premiers films d’auteur  (Prévert et compagnie) ; les grands romanciers américains de l’Âge d’or (Faulkner and co) ; les écrivains-cinéastes-scénaristes français (Cocteau et toute la bande) ; on serait tenté d’y rajouter une quatrième catégorie, celle des grands critiques (Serge Daney). Ils ont tous été confrontés un jour ou l’autre aux impératifs de ce que Jean Giono appelle joliment « la filmaison ». Un constat assorti d’une déploration les réunit tous : la lourdeur technique du début à la fin du processus, pesante en équipe, surtout en regard de la légèreté de l’écriture en solitaire. L’auteur du Hussard sur le toit, dont on disait que les films étaient éclairés « a giono », en prit conscience en plein tournage de L’Eau vive lorsque le réalisateur lui demanda de couper dans ses dialogues « au prétexte qu’il ne dispose pas de rails de travellings en quantité suffisante pour accompagner les acteurs jusqu’au bout de leur texte » raconte Frédéric Mercier.

On dit « le festival », sans préciser de quoi ni d’où comme s’il n’y en eut jamais qu’un qui les éclipse tous, ce qui n’est pas faux. Il demeure un excellent sismographe des tremblements tant de l’art que du marché cinématographiques. Mais il a également une dimension politique mal connue. Olivier Loubes la met en lumière dans son essai Cannes 1939 (228 pages, 22 euros, Armand Colin) en se penchant sur sa création en réaction à la Mostra de Venise trop favorable à l’axe Rome-Berlin, et sur le tout premier festival, celui affiche-du-festival-de-cannes-en-1939-592x0-2qui n’a pas eu lieu. Les raisons en sont connues : la guerre, bien sûr. Mais l’exploration des archives a également permis au chercheur de préciser la matrice du projet, son esprit : le rayonnement culturel de la France à l’étranger sous le contrôle du Quai d’Orsay. Ainsi l’historien fait-il de Cannes rien moins que « le lieu d’invention de la diplomatie culturelle française ». Ce qui n’était pas pour déplaire au lobby hôtelier qui s’employa à pérenniser la manifestation dans la ville quand certains des organisateurs voulaient au contraire la délocaliser…

Depuis ses vrais débuts en 1946, l’histoire du festival a été jalonnée de grandes dates, généralement associées à de grands films ou à quelques scandales. Mais la plus importante de toutes est également la moins spectaculaire. Jennifer de Castro a d’ailleurs fait de 1972 « une année charnière » dans sa thèse sur « Le festival de Cannes et la promotion du cinéma » (Paris 3) ; car dès lors, le comité d’organisation devient le seul décisionnaire des films sélectionnés, et non plus des gouvernements et des ministères. C’est le véritable acte d’indépendance du Festival.

On n’imagine pas qu’un écrivain tel que Julien Gracq soit membre de la commission d’« avances sur recettes avant réalisation » du CNC (centre national du cinéma). On a tort. Quand il en sortit, après avoir passé quelques années à lire des centaines de scénarios, il se montra naturellement discret sur son expérience. Mais longtemps après, dans En lisant en écrivant (1980), il en concluait que le cinéma ne s’était toujours pas émancipé de la littérature. Est-ce toujours vrai ? Probablement à condition de ne pas se limiter à fouiller dans la sélection 2016 afin de dresser l’inventaire des films inspirés de romans : Mal de pierres de Milena Agus, Ho… de Philippe Djian, le Bon gros géant de Roald Dahl,…Marguerite-Duras-photographiee-1977-lors-Festival-Cannes_0_730_339

A peine une poignée de titres, juste de quoi rappeler que, dans un film comme dans un roman, il s’agit de raconter une histoire et qu’à cet exercice, les écrivains ne sont manifestement pas les plus mal placés. On en veut pour preuve le nombre et la qualité de ceux d’entre eux dont autrefois les grands studios hollywoodiens ont usé le talent. Aujourd’hui, il n’y a pas de quoi pavoiser bien que de plus en plus de romans inspirent des séries télévisées : la preuve par Game of Thrones, d’après George RR Martin, Une chance de trop d‘après Harlan Coben, d’autres encore et bientôt Vernon Subutex d’après Virginie Despentes.

Ceux qui font des films savent-ils combien leurs films nous font ? Notre imaginaire est aussi constitué de celluloïd. Il se pourrait même que le cinéma, davantage encore que la littérature, la peinture, la musique ou le théâtre, soit par excellence l’art qui scelle une complicité entre des personnes, si ce n’est entre des générations. Tant de films sont nos balises dans un passé mouvant, notre histoire personnelle au sein de l’Histoire. Mais de quoi est fait le souvenir que nous superposons à celui d’un film qui nous a marqué ? Marcel Proust a la réponse. Elle se trouve dans l’une de ses réflexions de 1905 sur … la lecture :

« S’il nous arrive encore aujourd’hui de feuilleter ces livres d’autrefois, ce n’est plus que comme les seuls calendriers que nous ayons gardés des jours enfuis, et avec l’espoir de voir reflétés sur leurs pages les demeures et les étangs qui ‘n’existent plus ».

Remplacez « livres » par « films » et vous verrez. Puis vous reverrez…

Seule compte cette empreinte. Le reste… On a envie de dire comme Malraux à la toute fin de son Esquisse d’une psychologie du cinéma, petit texte d’avant-guerre souvent cité mais rarement lu, plein d’excès, de fulgurances et visions, délire poétique et philosophique dans lequel on croise Giotto et le bouddhisme, Clouet et l’Amérique précolombienne, Rubens et la photographie, l’équivalence entre la séquence et le chapitre et même La chevauchée fantastique de John Ford, jusqu’à la nécessité de donner des mythes en pâture aux masses, on a envie de finir comme lui par ces mots qu’il faudrait toujours garder à l’esprit :

« Par ailleurs, le cinéma est une industrie. »

(« La Villa Malaparte, construite par l’écrivain en 1937 près de Capri, illustre l’affiche de cette 69ème édition du Festival après avoir servi de cadre et de… personnage principal au Mépris de Godard ; « Simenon et Cocteau au festival » ; « Marguerite Duras envoyée spéciale sur la Croisette » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans cinéma, Histoire.

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commentaires

262 Réponses pour Des écrivains de cinéma

ABC..... dit: à

Le cinéma est une industrie au même titre que la littérature.

Cependant si le premier abuse d’effets spéciaux destinés à plaire aux crânes creux vidéo, la seconde en manque cruellement. Elle endort de niaiseries bien trop souvent sucrées à mort, pour les mémères à dentier qui ont besoin de rêve…

Envoyez nous les Eschyle, Sophocle, Aristophane, Rabelais, Molière, Shakespeare, Ferdine, de ce nouveau millénaire : ça urge !

D. dit: à

Ben voilà. Rien de plus à ajouter.
Nous nous en tiendrons là.

rose dit: à

Pas de concurrence ; ce n’est pas le même récit. Le film s’appelle adaptation.

Le plus bel exemple à mes yeux est celui de Marguerite Duras : franchement furieuse de l’adaptation de l’Amant par Annaud, réalisée en 1992, elle s’est empressée de s’insurger, jusqu’à se fâcher avec le réalisateur, puis à réécrire le livre L’Amant de la Chine du nord, enfin à rester maîtresse de la mise en scène, du passage à la réalisation cinématographique de ses écrits. Ses romans furent ensuite parsemés de ses indications scéniques sur la mise en scène souhaitée, voulue par l’auteur.

pado dit: à

Marguerite Duras,
des écrivains de cinéma aux filmeurs littéraires.
Courage, fuyons.

Annelise dit: à

Wow! Beau panoramique, Pierre. Il y a une vieille photo de Mitchum lors d’un festival où il a manifestement tatoué LOVE à l’encre sympathique sur les phalanges pour étreindre (en toute confraternité?) une starlette top less. 69 ieme édition, forcément érotique avec Woody Allen en ouverture. On va voir ça.

rose dit: à

>pado

je l’entends votre « courage fuyons »

on peut lire, aimer Duras et ne pas supporter ses films. A la dernière projection d’India Song, en plein air, dans des transats, les gens partaient les uns après les autres, le jardin se vidait de ses ouailles.
Héroïque, une poignée de spectateurs resta.
Il y a peu, ai lu que Marguerite Duras avait dit « mais comment peut-on rester jusqu’au bout ? ».

Je ne sais alors si elle parlait de se propres films, ou d’autres, référence floue.

Bloom dit: à

Un petit tour en Royal Enfield, deux entretiens (assez banals) en public, un très bon repas bien arrosé, & voilà « l’ancien grand reporter » qu’avait entendu siffler à ses oreilles les balles hutu à exprimer exprimer sa reconnaissance: »Si tu veux passer une semaine à Cannes, tu me fais signe, ok? »
« Euh,c’est gentil mon cher P., mais c’est bien le dernier endroit où j’aie envie d’aller… »

rose dit: à

Mais si l’on considérait que le film adapté est forcément un raccourci de l’oeuvre littéraire, un remake, un reader digest, on se priverait de bonheurs cinématographiques inouïs.

Un écrivain écrit ; qu’aurait-il à sillonner les tapis rouges ? Ils sont centraux. Hommes de l’ombre.

rose dit: à

Chai pas.
Ce pourrait être bien la Croisette.
Avec une homme de caractère, intelligent qui a un charme fou avec qui décortiquer les films après visionnage obscur obligatoirement. Denrée rare loin des députés graveleux. A lui demander si désormais il est heureux dans sa nouvelle fonction. Si son blog le nourrit.
A s’asseoir à la terrasse d’un café et regarder passer les gens, les talons hauts, les pantalons blancs, les bretelles de soutif qui se décrochent devant les photographes amalgamés.
A boire des sirops d’orgeat en mangeant des olives vertes.
En n’allant pas aux bals truffés de cocaïne et de stars systèmes.
En retrouvant son camping le soir pour finir Les Misérables à la chandelle.
Pas encore au passage où Marius conquiert Cosette. Il n’a que sorti la redingote neuve et s’est arrêté à plusieurs pas dans le parc du Luxembourg, atermoyant.
En mangeant des coquilles saint jacques au beurre d’oranges fraiches devant le port de plaisance où on embarque pour les îles du Levant Porquerolles, le Frioul, le château d’If.

Mais pourquoi pas ?

Yourcenanar dit: à

….. de 9:56, l’expert en charcuteries a encore frappé, ça de vient inquiétant

rose dit: à

Je ne crois pas que l’on puise qualifier un écrivain de cinéma.
C’est, ou bien lui-même qui décide du passage à l’écran, ou bien un autre qui s’empare du projet.
Après, il y a accord ou désaccord entre les deux.
Souvent nécessité a force de loi.
La réussite financière du projet permet la réalisation des suivants.

le claquement du string sur la Croisette dit: à

Que ne met-il sa main aux fesses sur l’ affiche de 1939.
Déjà une incitation à l’ agression sexuelle?
Il est bien terminé le temps où les starlettes mouillaient le maillot pour une photo dans Paris Moche.

Yourcenanar dit: à

l’expert en charcuteries évoquent « les mémères à dentier » : ses copines, celles de chez Serdgio ???

vanessa dit: à

« Il fut un temps où les écrivains composaient la moitié du jury de Cannes. »

on aurait tort de se plaindre car on a maintenant d’immenses artistes surtout cette année

Phil dit: à

Cannes a prié Berlin de repousser son festival, initialement en juin, en plein hiver. C’était les années 50, dommage de guerre oblige.
Autre « dimension politique mal connue »: Berlin, festival monté de toutes pièces par nos amis américains en 50 pour s’occuper des Russes, qui mirent à sa tête un archiviste du troisième Reich. La direction de Cannes n’a rien trouvé à redire. Le monde de la production cinéma est un demi-monde, dirait Madame de Vilmorin, accessible rapidement aux compromis, cautionnés bancaire. Louis B Mayer a ouvert le feu fin des années 30 en révoquant en Allemagne ses hommes qui ne plaisaient pas au nouveau pouvoir.
Il s’agit que la manivelle (à billets) tourne.

guillaume dit: à

« Il s’agit que la manivelle (à billets) tourne »

Gauchiste

Bloom dit: à

Le pire écrivain de cinéma, William Faulkner, cf. « Miller’s Crossing » des Coen Brothers.
Le créateur de Temple Drake se fit tèj de la MGM.

Bloom dit: à

Fou ce que Simenon, belge, a des faux d’Hollande…

Bloom dit: à

des faux airs…

rose dit: à

festival de Rome à l’automne du 13 au 23 octobre 2016
celui de Deauville 2 au 11 septembre 2016

glaces et petites pépées

Bloom dit: à

A propos de Faulker, comment traduire Requiem for a Nun? Je vous le demande…
A rapprocher du « Get thee to a nunnery » lancé par Hamlet à Ophélie.
Bawdy Bard that he was….!

Polémikoeur. dit: à

Actualisation :
le cinéma est avant tout une industrie.
Bobinettement.

Clopine, définitivement un cas à part dit: à

AAAAhhhh, ce billet, Pierre Assouline ! J’espère de tout mon coeur qu’il sera complété d’un autre, dans quelques temps, où vous pourriez revenir approfondir votre assertion, là : « On dit « le festival », sans préciser de quoi ni d’où »… A mon sens, vous raccourcissez un peu trop. Car c’est bien « le festival de Cannes », voyez-vous, et c’est même un sujet fort, fort, fort intéressant que ce « de Cannes » accolé… Oui, je dis bien « accolé », faute d’autres termes pour évoquer la schizophrénie ambiante… Et si, parmi tous vos commentateurs, vous deviez en choisir un seul pour vous parler de cela, le choix serait évident, puisqu’il s’agit d’un enfant du pays, de notre Jibé national, j’ai nommé Jacques Barozzi, enfant de Cannes, fou de cinéma et féru de littérature… Vivement l’année prochaine, tenez ! (j’espère n’en avoir pas trop dit !!!)

Bloom dit: à

Blossom, somptueux vocalbe – les cherry blossoms au printemps à Kyoto, chez Philippe J-K…ah la la….!
Chez Joyce, Bloom est en fait Virag, si l’on se fie à ce qu’en dit Poldy; pour Molly (Marion), Bloom vient après Tweedy.
Brahms, c’est Sagan revue par A. Litvak, non? Litvak, comme Levinas, issu des abords de la Jérusalem de l’Est, Wilno, Vilna…Impossible pour moi d’y mettre les pieds…trop de charniers…Avant la Fin, peut-être, mais le plus tard sera le mieux..

la vie dans les bois dit: à

Belles photos.
Polé, sans messieurs Fox, Warner, and so on, pionniers du spectacle nikel odeon, pas de 7eme art.
Meilleurs souvenirs d’un walk of fame.

D. dit: à

Rose, autre chose à dire sur le sujet ?

radioscopie dit: à

Parmi les écrivains présidents du jury, la palme revient à Simenon (1960)qui a imposé La Dolce Vita. Les pires ratages : Maurois (57) et Furukali (62). Maurois dédaigne Le 7ème sceau, Kanal, Les nuits de Cabiria au profit de La loi du seigneur. Le poète japonais préfère La parole donnée à L’ange exterminateur, L’éclipse, Le procès de J. d’Arc, Divorce à l’italienne, Cléo de 5 à 7.

D. dit: à

Le sirop d’orgeat, c’est loin d’être terrible. Quelle drôle d’idée quand on connaît les vertus d’un bon rosé de Provence…

Bloom dit: à

ble..

Bloom dit: à

B. Blier, »Préparez vos mouchoirs »

Depardieu : ‘Tain le mec à la clarinette, c’et pas un manchot !
Dewaere : Cherche pas, c’est l’meilleur, Gevaze de Brumaire (…) t’as vu comment il tripote son instrument l’père Gervaze ?
Depardieu : Là vraiment, chapeau !
C’est vraiment la musique d’un type qu’à jamais été heureux en amour, ça c’est sûr.
Dewaere : Tu parles, le pov’ mec, il est mort à 35 ans.. 35 ans, tu t’rends compte de la perte…Quel époque de c.o.ns, on claquait pour un rien !
Depardieu : Forcément, y passaient leur temps à t’saigner, c’est tout c’qui savaient faire…Un rhume ? Allez hop, y t’pompaient 2 litres.
Dewaere : Remarque, aujourd’hui c’est les accidents d’la route, ça vaut guère mieux.
Depardieu : Parce que les gens conduisent comme des c.o.ns !
Carole Laure : C’était quoi, sa maladie, à Mozart ?
Dewaere : On sait pas exactement…probablement qu’avec un bon antibiotique il aurait écrit 40 symphonies d’plus…et Beethoven, il aurait pu s’aligner !
(…)

Delaporte dit: à

C’était une époque où même les films de Blier étaient bons. J’ai regardé le programme du Festival de cette année, ça ne fait plus rêver comme avant.

Bloom dit: à

Allons, allons…soyons positifs, il y a encore de très grands films mexicains, indiens, coréens, entre autres, et français aussi, comme Dheepan, que je ne cesse de revoir tellement il est porteur d’espoir…
La comédie marque le pas, ça c’est vraiment symptomatique d’un malaise dans la civilisation…mais ça va revenir, une petite saignée, et hop, tout repart!

sse ? dit: à

L’auteur du Hussard sur le toit, dont on disait que les films étaient éclairés « a giono », en prit conscience en plein tournage de L’Eau vive lorsque le réalisateur lui demanda de couper dans ses dialogues « au prétexte qu’il ne dispose pas de rails de travellings en quantité suffisante pour accompagner les acteurs jusqu’au bout de leur texte »

Dommage. On voit très bien les rails continuant en surplomb au-dessus du lac de Serre-Ponçon, et plouf !

sse ? dit: à

Notre imaginaire est aussi constitué de celluloïd.

Le celluloïd, ça manque de souplesse. Les mots sont moins raides que les images. J’ai bien moins rêvé sur les films que j’ai vus que sur les livres que j’ai lus.

D. dit: à

Je ne sais toujours pas qui est ce ou cette sse, mais ce qui en sort est toujours bien.

Widergänger dit: à

Les films et aussi les chansons font des dates pour nos mémoires. Annie Ernaux en évoquent plusieur(e)s. En même temps que le film s’impose face à la littérature dans ce petit jeu de la mémoire qui flanche, c’est la fin d’un certain cinéma, et dès les années 60. Le Mépris de Godard n’est-il pas l’histoire de la fin du cinéma ? Les grands films marquants sont de plus en plus rares. Remarquez, les grands livres marquants aussi…

Au sujet de la diplomatie née du festival de Cannes, il me paraît bon de rappeler les propos de Pierre Chaunu dans ce bouquin sur la décadence qu’il faut lire ; il explique qu’aux empires ouverts du XIXè siècle ont succédé des empires obscurs avec un embryon de gouvernement mondial par la diplomatie, obscure par nature. Que cette diplomatie mondiale plonge ses racines dans le monde du cinéma n’a rien de rassurant ; un discours est toujours contestable tandis qu’un film c’est toujours à prendre ou à laisser. L’industrie américaine du cinéma a-t-elle beaucoup à envier à la Propagandastaffel ? C’est ce que pensait, du moins, Godard, dans Le Mépris avec le producteur joué par Jack Palance.

Widergänger dit: à

Il me semble que le cinéma, à une certaine période de son histoire, a connu une autonomie, un élan qui lui aurait permis de se développer en tant qu’art séparé de la littérature. C’est le cinéma soviétique des années 1920, avec Dziga Vertov, Eisenstein, et quelques grands autres noms du cinéma russe. Ce cinéma-là a inventé des formes bien à lui qui ont pu donner plus tard des réalisateurs comme Paradjanov et Tarkovsky capables de produire un cinéma qui n’emprunte pas ses formes à la littérature mais invente les siennes, souvent fascinantes, voire même sublimes dans le cas de Tarkovsky dont les films sont tellement marquants.Il nous manque, il aurait tant à dire sur l’évolution du monde et notre décadence rampante.

felix d dit: à

« Ceux qui font des films savent-ils combien leurs films nous font »: Réflexion à la Daney bien généreuse eu égard à l’état de cette « industrie » dans notre beau pays. Combien de films « nécessaires » chaque année, qualifiables de ceux « qui nous font » et combien de grosses merdes? Entre les jackpots financiers qui récompensent n’importe quelle daube et les subventions à la « création » soutenant des films que personne ne voit, l’industrie du cinéma a appris à privatiser ses gains et à mutualiser ses pertes. Merci Lang&co…

radioscopie dit: à

Et voilà notre inénarrable Wider à cheval sur son bidet, son dada, son cheval à bascule, son Pégase aptère : « la décadence ». La selle (sic) est fournie par dreuz.info

vani dit: à

felix d,
Merci pour cette merveilleuse contribution à l’évolution des idées.
Pouvant se plaquer sur tout sujet de dissert de seconde je suis sûr que nombre de jeunes lecteurs de ce blog sont déjà prêts à vous élever une statue.
Seule la référence au pauvre Jack pourrait vous faire passer pour une vieille barbe, mais ce n’est qu’un point très mineur.

Delaporte dit: à

« Ceux qui font des films savent-ils combien leurs films nous font »

Le problème, c’est lorsque le mauvais cinéma triomphe. Pour un Tarkovski, combien de débilités hollywoodienne ?

Sergio dit: à

Bon la casa faut pas rentrer bourré…

sse ? dit: à

Notre imaginaire est aussi constitué de celluloïd.

Décidément, je n’arrive pas à adhérer à cette formule. il m’a toujours semblé que le film asséchait mon imaginaire personnel pour se substituer à lui, occupant tout l’espace. Cela rejoint un peu, ce me semble, ce que dit Annie Ernaux à propos d’une chanson de Dalida :

 » Dès que j’entends dans le métro ou le RER les premières notes de la chanson « Mon histoire c’est l’histoire d’un amour » jouée, quelquefois chantée en espagnol, je suis à la seconde évidée de moi-même « .

Cela n’a rien à voir pourtant avec une quelconque identification. A la différence d’Ernaux se retrouvant dans le personnage interprété par Emmanuelle Riva dans « Hiroshima mon amour », je ne me suis jamais identifié au personnage d’un film. Il m’est arrivé de me retrouver en lui, ce qui n’est pas la même chose, d’une façon indirecte, et à la réflexion (ce qui n’exclut pas l’émotion, parfois violente, comme lorsque je me suis retrouvé dans le personnage de Daniel Auteuil dans « Caché », en larmes, à la sortie du film sur l’épaule d’une amie.

Plus un film est fort, plus il assèche l’imaginaire du spectateur, par l’envoûtement, la fascination qu’il exerce et qui le rend inoubliable, incomparable madeleine réveillant le souvenir. Certains films sont pour moi inséparables, dans ma mémoire, du lieu où je les ai vus. Je revois la salle, parfois les spectateurs proches. « Demande le son, Jean-Luc, dit, cet-après-midi, au « Georges V », où l’on projetait, pour la première fois en France, « Une étoile est née », ma voisine à son compagnon installé derrière nous, sans doute parce qu’elle trouvait le son mal réglé. Jean-Luc, c’était Godard soi-même.

Widergänger dit: à

Je dois dire que je vais de moins en moins au cinéma tellement il est devenu nul : nunul, nunuche…!

Widergänger dit: à

À propos de Jack Palance et de ce que pensait Godard d’un certain fascisme américain à travers son personnage :

RENCONTRE DÉBAT AVEC L’HISTORIENNE ANIE LACROIX-RIZ
autour de son dernier livre

Les Elites françaises entre 1940 et 1944
De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine
Armand Colin (29€)

Largement documenté, l’ouvrage revient sur cette période au cours de laquelle les collaborateurs ont ainsi fait double allégeance et explique pourquoi ces dirigeants ont pu échapper à l’épuration et à l’accusation de « trahison » et de « collaboration avec l’ennemi ». L’auteur s’appuie sur des archives inédites provenant essentiellement de Washington et du fonds de la Haute Cour de Justice.

À la librairie La Balustrade, jeudi 12 mai à partir de 18h,
25, rue d’Alsace — 75010 Paris
Métro Gare du Nord ou Gare de l’Est
Merci de confirmer votre présence au 01 42 05 66 38

Sergio dit: à

sse ? dit: 11 mai 2016 à 18 h 01 min
Demande le son, Jean-Luc

C’est intéressant, parce que tous les DVD de cette époque, including Rohmer, par exemple, me
semblent parfaitement inaudibles, contrairement aux actuels ou à un bon Bébel-Gabin-Bogart.

Quant à India Song, le bien nommé, faut vraiment savoir lire sur les lèvres, en amplifiant on fera tomber la maison avant de comprendre quelque chose…

sse ? dit: à

Sergio dit: 11 mai 2016 à 18 h 57 min

sse ? dit: 11 mai 2016 à 18 h 01 min
Demande le son, Jean-Luc

C’est bien possible, mais je me demande si ce n’est pas plutôt une affaire de choix esthétique, du moins dans ce film de Cukor, où la musique tient une place essentielle. Je crois en effet que la voix de James Mason était peu audible, enveloppée qu’elle était de musique ; j’ai revu le film à la télévision, mais l’effet est complètement différent. A propos de musique à la télévision, je suis frappé par cette manie qu’ont les réalisateurs de napper tout et n’importe quoi dans une épaisse sauce musicale (par exemple dans ce film sur l’esclavage hier soir sur la 2 ou dans cet autre sur l’Europe d’après-guerre. A quand un film sur Auschwitz avec, en toile de fond, André Rieu et ses violons enchantés. L’infantilisme de ces débauches de musique a pour moi quelque chose d’obscène.

Widergänger dit: à

Je dois avouer que mon imaginaire n’est pas filmique. Mon imaginaire ce sont les livres, pas les films.

Les films, c’est pour moi l’enfance, l’adolescence. Je me souviens encore de la fois où je suis allé voir au cinéma qui se trouvais au Louvre Le Pont de la rivière Kwai, ou Mon oncle. Je me souviens des western formidables que j’allais voir en série sur le boulevard des Italiens avec mon frangin. On y passait parfois des après-midi entiers. Mais sortis de la salle, c’était fini.

Les films qui m’ont marqué, c’est plus tard, adulte. Les Tarkovski. Mais sorti de la salle, pareil. Je ne vois pas un seul film qui ait changé ma vie. En revanche, L’Education sentimentale a changé ma vie ; Perturbation, de Th. Bernhard, a changé ma vie, et toute son œuvre que j’ai entièrement lu, même des scénarios de film écrits par lui que personne ne connaît ; Michaux a changé ma vie. Les chansons non plus n’ont pas eu d’influence sur ma vie.

Sergio dit: à

sse ? dit: 11 mai 2016 à 19 h 12 min
un film sur Auschwitz

Il y a des 3D (modélisation informatique, pas vision stéréo) sur Auschwitz ou un camp-type. Cela peut sûrement être utile à quelque chose, mais enfin sur le coup, ça surprend…

Delaporte dit: à

Le fait que nous vivions, au quotidien, dans un flot d’images médiocres influence négativement notre rapport au grand cinéma. Les bons films, même si nous les gardons dans notre mémoire, s’abîment au contact du tout venant. Les livres, ça reste toujours plus fort – c’est plus essentiel. Jusqu’au jours où on les interdira une fois pour toutes.

Widergänger dit: à

Le moins que l’on puisse dire c’est que la position du gouvernement de la France reste très ambiguë concernant cette résolution à l’Unesco : d’un côté, à travers son ambassadeur à l’Unesco, c’est la France qui vote cette résolution ; de l’autre, le PM de la France la condamne. Allez y comprendre quelque chose…!

Vous voulez mon avis, mes petits chéris : la politique de la France, c’est vraiment n’importe quoi ! Et c’est ça qui prétend trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Heureusement que les Israéliens n’ont absolument aucune confiance dans la France et ne compte pas sur elle pour survivre.

Janssen J-J dit: à

Une écrivaine serait-elle née au 21e sous la plume de la chroniqueuse judiciaire, histoire de détrôner les Garçon et autres Potecher de la grande époque ? Et on ne nous aurait rien dit ? J’ai bien peur qu’elle ne s’y sente un peu, désormais…, PRD, dont les fantasmes sur l’amant témoin peinent à nous émouvoir. Elle le voit de dos, cet homme à la barre, cet « amant » dont elle eût sans doute aimé recevoir 5000 textos, mais non, elle a plutôt besoin de nous/se raconter que… « de gène et de désarroi, vous avez détourné le regard pour ne pas voir ceux de le cour et des jurés ». Car il vient de découvrir ce que sait PRD depuis toujours, et l’objectif de sa chute est évidemment de produire son petite effet sur les âmes sensibles et délicates : « Vous aviez l’air perdu, vous veniez de découvrir la laideur des assises lorsque l’on y confond instruire, accuser avec souiller »… Elle n’avait pas bien compris qu’il lisait Mme Bovary en livre de poche, dans sa poche, ce monsieur un rien pas concerné. Et pendant ce temps…, les juges à la Daumier faisaient leur (sale) petit boulot, car il fallait bien qu’ils le fissent (fassent ?). Romantisme increvable relayé par son collègue twitter !… Bon, n’est pas Dominique Simonneau qui veut… Pour le coup, on finirait par regretter le cinéma de Duras, « le camion » notamment, son plus beau film à mes yeux 🙂

D. dit: à

Je persiste à trouver bâtimentaire ce pseudonyme de « Delaporte ».

rose dit: à

Sois le premier à voir ce que tu vois comme tu le vois
Robert Bresson
Notes sur le cinématographe

rose dit: à

mêmes références Bresson etc.

Vue et ouïe

Un son ne doit jamais venir au secours d’une image, ni une image au secours d’un son.
*
Si un son est le complément obligatoire d’une image, donner la prépondérance soit au son soit à l’image. A égalité, ils se nuisent ou se tuent, comme on dit des couleurs.
*
Il ne faut pas qu’image et son se prêtent main-forte, mais qu’ils travaillent chacun à leur tour par une sorte de relais.
*

Aux tactiques de vitesse, de bruit, opposer des tactiques de lenteur, de silence.

rose dit: à

La dernière notule est à prendre pour India Song film lent et silencieux. Peu de paroles, le piano.

de nota dit: à

Fabien Gris: parmi la plupart des écrivains-cinéastes actuels, vous avez la particularité de ne pas vous auto-adapter. En avez-vous eu la tentation et, plus généralement, pourquoi refusez-vous le procédé de l’adaptation filmique de textes littéraires ? Toutefois, la plupart de vos films entretiennent des rapports étroits avec des textes littéraires : Flaubert, Guilleragues, Chrétien de Troyes. De même, vos personnages sont souvent de grands lecteurs, ils ont toujours un livre à la main. Comment la littérature intervient-elle dans votre travail cinématographique, en amont de vos projets comme pendant les phases du scénario et du tournage ?
Eugène Green: D’une manière générale, je ne crois pas à “l’adaptation”, car le principe même nie la spécificité des arts. Quand un roman est “adapté” en film, les gens disent que l’adaptation est “fidèle” si, après avoir visionné le film, ils ont l’impression d’avoir lu le roman, en faisant moins d’effort que si leurs yeux avaient parcouru les pages du livre. L’année dernière j’ai relu Il gattopardo du Prince de Lampedusa, et j’ai revu le film de Visconti, qui m’a semblé complètement inutile, car ce n’est qu’une mise en images littérales et académiques de ce qui est, hors de toute mode, un des meilleurs romans européens du xxe siècle. En plus, Visconti a laissé de côté les deux derniers chapitres, qui donnent tout son sens au livre, de sorte que son film, qui n’est qu’une série d’innombrables détails fidèlement reconstitués, ressemble à ces “états restaurés” des monuments antiques que les étudiants des beaux-arts faisaient au XIXe siècle. Toutefois, je pense qu’un cinéaste peut trouver dans ses lectures, comme dans toute autre expérience, une possible source d’inspiration. Mais dans ce cas, même s’il décide de raconter l’histoire qu’il a lue dans un roman, il doit le faire d’une manière qui soit personnelle et cinématographique, et s’il y réussit, il ne s’agira pas d’une “adaptation”.

Phil dit: à

– Le public n’a pas aimé
– Il est bien le seul
(Cocteau, à Cannes)

rose dit: à

le parti pris par Améris avec guillaume Laurent le scénariste
https://www.youtube.com/watch?v=SbDtGo088EU

sortir le récit

de son siècle
des digressions historiques

« raconter l’histoire de G., ne jamais le lâcher, de l’abandon à la petite fille trouvée et au recueil par Ursus le saltimbanque qui va former une petite famille.

le génie d’artiste comme Victor Hugo est que c’est complètement intemporel.

mon grand espoir était de toucher des adolescents d’aujourd’hui. »

rose dit: à

2012 aussi pour l’homme qui rit
Améris

rose dit: à

Cocteau

il est bien le seul.
Ben lui aussi, il est bien le seul (à avoir aimé).

l'ombelle des talus dit: à

Magnifique affiche qui fait oublier la pizzeria attenante

rose dit: à

Il me sembler pourtant que l’adaptation est création;

Parfois, impossibilité totale, refus de financer, black-out absolu :
Par exemple Ingmar Bergman dans Amour sans amants

Ce scénario a été refusé par trois producteurs exceptionnellement scrupuleux. Leurs motivations étaient différentes, mais leur commune argumentation ne variait pas : impossible de tirer un film de ce matériau. Trop cher. Serait une catastrophe. Un suicide.

J’ai fini par me ranger à leurs arguments désolés et j’ai déposé mon texte au département des archives. Visions irréalisables et rêves.

Voilà de quoi il s’agissait.

Stockholm, le 20 décembre 1999
IB

in http://www.nuitblanche.com/commentaire-lecture/une-affaire-dame/

rose dit: à

pchhhhhhh
fenêtre ouverte sur la mer bleue

rose dit: à

il me semblait pourtant hum

pichet de grès d’orgeat glacé

Widergänger dit: à

Le cinéma donne-t-il des mythes en pâture aux masses ?

Certainement mais quels mythes ? Par exemple le mythe de la Résistance française pendant la guerre : La bataille du rail, Paris brûle-t-il ? Trucage, mensonge, manipulation de l’Histoire. Pendant ce temps-là les criminels se lavent les mains de leurs crimes, et on évite de parler des résistants qui en font arrêter d’autres. Le cinéma et ses mythes protègent les criminels au lieu de révéler la vérité de l’histoire. Est-il seulement un facteur de lien social ? Sans doute, mais à quel prix ! Les mythes du cinéma n’ont de durée que ce que dure leur aveuglement. Ils ne fondent rien, ils contribuent plutôt à enkyster le malheur des peuples dans leurs errements, leurs mensonges, leur cécité, leurs crimes.

Nuit et Brouillard, de Resnais, qui « ne parle pas de la Shoah », dit Annette Wieviorka, alors qu’il était censé nous révéler l’horreur des camps et de la déportation. Une confusion coupable.

Sergio dit: à

Non non non non la pizza c’est très excellent ; retarder un livreur avé son scout et son caisson devrait être considéré comme un délit*…

* Maintenant soulever le couvercle là ça n’a rien à voir…

Sergio dit: à

Et s’il croit vraiment qu’il y a le même escalier de l’autre côté…

Widergänger dit: à

Je me souviens d’avoir vu La bataille du rail en CM2, dans le préau de l’école primaire de la Cambon (en face chez Chanel) en fin d’année par M. Juni, notre instituteur, un homme jeune alors et vaillant. Il avait le sentiment d’accomplir un devoir salutaire pour notre éducation et nous faisait remarquer — je m’en souviens encore — le courage du chef de gare en retraite qui reprend du service pour faire dérailler la locomotive à vapeur. C’était l’Ecole de la République, 1965. J’avais adoré ce film. La réalité tragique de la France de 1965, c’est que mon père à la maison ne nous parlait jamais de la déportation de sa mère et de sa tante par les petits trains trains de la SNCF… vers Auschwitz, dont je n’avais alors jamais entendu parler.

Widergänger dit: à

(…) la rue Cambon (…)

rose dit: à

André S Labarthe Une trilogie


Bataille à perte de vue
(1997)
« … Je fais, pour ma part, appel davantage à ta sensibilité qu’à ton intelligence et, dès ce moment, c’est l’expression, par son caractère sensible, qui compte le plus. D’ailleurs, ma philosophie ne pourrait en aucune mesure s’exprimer sous une forme qui ne soit pas sensible ; il n’en resterait absolument rien.»
Georges Bataille France Culture, 10 décembre 1954.

c’est à quoi fait appel le cinématographe, à la sensibilité du spectateur qui plonge dans l’image.

rose dit: à

Le cinéma donne-t-il des mythes en pâture aux masses ?

Bah !

Et la bible, le coran et la torah et Homère ne font ils rien d’autre que cela, donner des mythes en pâture aux masses populaires ?
Voulez-vous enlever leurs rêves aux petits enfants ? A leurs parents ? Nous conduire à la mort illico ?

A Male Apart dit: à

l’ombrelle du piton, vous devez confondre avec le casino de la corniche. Il est vrai que c’était quelques années avant 65…

bérénice dit: à

Plus un film est fort, plus il assèche l’imaginaire du spectateur

il vous faudrait sélectionner des films qui ne sont pas des adaptations mais au contraire une nouvelle écriture du monde, les films d’animation aussi qui ouvrent sur l’imaginaire du créateur et peuvent être réjouissants d’inventivité. Beaucoup sont déçus par les adaptations s’ils ont lu auparavant le livre en question néanmoins certains spectateurs ressentent l’envie de découvrir l’auteur, c’est un résultat bénéfique et bien que nombreux soient ceux qui pensent que la société de l’image dans laquelle nous évoluons n’éveille pas et plus tue le goût pour la lecture , deux approches différentes pour des produits dont la qualité varie, l’une passive qui effectivement ne nécessite aucun effort d’imagination mais satisfait notre sens de l’esthétique en proposant un questionnement via une vision , l’autre plus active et faisant appel à un ensemble de ressources propres à chacun- imagination, recherche, attention, intérêt et met en branle une série de réactions neuronales entretenant notre intellect mais le cinéma interroge également, dénonce,explique, mobilise les consciences de la même façon qu’un essai ou un roman le font.

rose dit: à

Pour vous Widergânger

in Trilogies
« Lisez Bataille : le rire est partout présent, il est le plus fidèle compagnon de l’horreur. (…) Quant à Artaud,comme Dali et Bunuel (tilde sur le n) que plaçait-il au-dessus de tout ? Le cinéma burlesque, le cinéma destructeur des Marx Brothers. »

rose dit: à

je ne sais pas pourquoi il a écrit destructeur.

rose dit: à

pour Bloom + (e)ss = blossom

 » Je vous l’ai dit. J’ai des problèmes avec l’image. Le cinéma est un art de la réalité, pas de l’image. Je parle du cinéma de Lumière et de Bazin. L’image est un moyen. Une fois sa mission accomplie, elle doit s’autodétruire comme les étages successifs de la fusée. Briser un verre à l’écran, c’est donner le sentiment très fort d l’existence de ce verre, pas de son image. Curieux que les choses n’existent qu’autant qu’elles disparaissent ou qu’elles sont parlées. Mais c’est ainsi, Mallarmé l’a dit et répété. Et pour moi, les trois écrivains dont nous parlons, Bataille Artaud et Sollers, ont en commun une aversion viscérale pour l’image qu’il s’agit, chacun à sa façon, de faire voler en éclats.

« mon verre s’est brisé comme un éclat de rire » écrivait Apollinaire. »

A.S Labarthe

rose dit: à

bonsoir

Widergänger dit: à

Pour faire le lien avec le papier précédent de Passou sur Annie Ernaux, elle explique justement au début de Mémoire de fille la différence entre un film d’images qu’elle se passe dans la tête et l’écriture de mémoire qui implique, écrit-elle — dans une expression riche de sous-entendus — la « douleur de la forme », comme s’il fallait accoucher, être une parturiente pour devenir écrivain, contrairement au cinéma où il suffirait en somme de se laisser aller aux images.

Ce qui fait la différence sans doute entre la littérature et le cinéma, c’est — pour reprendre sa théorie — la différence qui existe entre un art qui cherche, qui tourne autour de l’image pour en extraire du sens, et un art de la représentation, qui est le cinéma et que n’est absolument pas en fin de compte la littérature, contrairement à la conception aristotélicienne de la littérature comme Mimesis. Proust comme Annie Ernaux représentent moins le monde qu’ils ne cherchent à en extraire du sens dans un discours de la mémoire qui transforme l’espace (l’image) en Temps. La littérature est du côté du Temps tandis que le cinéma est du côté de l’Espace. Ce sont deux modes d’être qui ne peuvent avoir ni les mêmes outils ni les mêmes modalités d’être ni les mêmes formes, et qui au fond tiennent sur le monde des discours fort différents.

Widergänger dit: à

Ce qui m’a toujours frappé comme un mystère à éclaircir, c’est que le cinéma des années 70 et 80 avec notamment les films de Claude Sautet parle beaucoup plus aisément des problèmes de la petite bourgeoisie et des classes moyennes que la littérature. On voit avec plaisir les films de Claude Sautet alors qu’on imagine beaucoup plus difficilement ces mêmes histoires dans des romans même s’il y a bien sûr des exceptions comme Les choses de la vie. La littérature contemporaine des films de Claude Sautet, la littérature qui avait la cote s’entend, c’était autre chose : les romans de Modiano, de Le Clézio, Sollers, Robbe-Grillet, etc. qui reposaient sur de tout autres thèmes.

rose dit: à

Oui WdG mais construire un film c’est un énorme boulot. Construire un scénario puis élaguer jusqu’à l’essentiel;

Ce que vous dites du cinéma de Sautet me fait penser au cinéma de Nanni Moretti c’est un cinéma qui dépeint, une strate, une couche sociale une époque.

Quand il y a une histoire en plus, c’est là que cela imprime sur notre mémoire.
C’est la même différence qu’entre une bluette et une saga style Les Misérables de Victor Hugo (je suis fan ; seules les parenthèses historiques me barbent un peu la Restauration suivie de Louis Philippe – hors le fauteuil ; mais je m’accroche : je suis pugnace).

voilà

C’est trop beau le cinéma et il y a nombre de gens talentueux, quel bonheur !

Même s’il n’y a plus Gian Maria Volonté ni Marcello.

Il restera toujours L’homme tranquille, mon second film culte après Andréi Roublov.

http://www.dailymotion.com/video/x10lajp_l-homme-tranquille-ou-l-irlande-hollywoodienne_news

John Ford irlandais, né à Dublin, de retour chez lui, après le purgatoire hollywoodien.

rose dit: à

André Roublov

Jean Douchet le décortique;

Tarkovski fait partie des quelques cinéastes qui créent une oeuvre sans en passer par la littérature. Ni traduction ni adaptation. Les images qu’ils ont dans leur tête, l’histoire qu’ils conduisent ils la portent sur la toile.

André Roublov n’est que métaphore.

La première expérience propre à Léonard de Vinci se solde par un échec cuisant. Tout le film dit Douchet montre la vilenie du monde ; est inhérent à cette chute primzle pourrions-nous dire.

Tout est doute, tout est observation, tout est attente envers la suite des faits observés.
Tout retrace la barbarie, du viol de la soldatesque à l’emprise incompréhensible de la jeune « demeurée » pour un de ces barbares. Comme si penser nuisait à baiser.
Je commence à le croire.

Et tout le film enchaîne épopées successives avec moments élégiaques dont la fin de la fonte.

Ce film est un film sur l’exaltation et aussi sur la révélation de la beauté du monde et sur le fait de rendre grâces.

La fin est sublime : il me semble pouvoir dire que c’est la même fin que dans Béliers, dont je vous avais parlé ici, une fin christique, rédemptrice où tout est pardonné et où la paix envahit les coeurs les plus endurcis, civilise les barbares et apaise les affligés.

André Roublov à ne voir que sur grand écran. Très grand.
(Waterloo ne s’est pas déroulé dans un mouchoir de poche).

Bonsoir

Petit rappel. dit: à

Rose, je suppose que votre Guillaume Laurent est Guillaume Laurant, scénariste d’Amélie et de Mesrine, avant que V Cassel n’envoie ce dernier scénario à la poubelle.
De Nota, les points de vue d’Eugène Green sur Visconti ressemblent à des commentaires d’impuissant , compte tenu de la médiocrité de son oeuvre filmique. (notez, pendant ce temps là, il ne gache pas le baroque!)

Gare de Lyon.Bangkok. dit: à

Merci pour le lien Pascale R.Diard. Cordialement.

la vie dans les bois dit: à

Le livre de Milena Agus , « mal de pierres » est , de mémoire une belle histoire de femme. La Sardaigne, possibilité d’une île.
En presque direct de John Ford’s Point, au milieu des mesas, meilleurs souvenirs d’une chevauchée fantastique. À vous les studios.

Tout bien pesé..... dit: à

….le meilleur des écrivains de cinéma, c’est François Rabelais …

Bloom dit: à

« Sayet Nova » (« La couleur de la grenade »), de Parajanov, film capital.
Vous avez raison, ML de souligner la grandeur du cinéma russe & soviétique. Mon bon ami pakistanais , Salman S., excellent acteur de cinéma et de théâtre, a fait ses études de cinéma à Moscou: il est absolument incollable sur l’histoire du cinéma français, Les Cahiers du cinéma, André Bazin, Positif, Duvivier, Renoir, les contradictions de la nouvelle vague…

Perles de Culture..... dit: à

TWEET TWEET
« On en apprend des choses sur ce qui se passe place de la République à Nuit debout en lisant la tribune d’Alina Reyes »

Exemples, extrait de sa tribune :

– C’est de cet aveuglement volontaire, de cette confusion qui s’ignore, de cette nuit et de ce brouillard qui enveloppent le monde comme une couche de pollution, que se relèvent les femmes et les hommes du mouvement Nuit debout.

– Car le fascisme pue. La merde brune a l’odeur de l’argent – que certains croient sans odeur – et réciproquement. Elle est attachée aux ambivalences du stade anal, avec ses envies de rétention paranoïaque, d’expulsion sadique de ce qui peut être perçu comme corps étranger, de névrose obsessionnelle autour de la saleté et de la propreté, conduisant à considérer l’autre comme sale, et son propre territoire comme… propre, ou à nettoyer de la saleté qu’est l’autre, racisé et sexisé. La non-résolution du stade anal ou la régression au stade anal conduisent au racisme et au sexisme.

IL EST PAS BEAU, CE CHARABIA SORBONNARD ?!…

bérénice dit: à

possibilité d’une île

Le roman éponyme avait, je crois, pour cadre Lanzarotte.A propos d’île, le souvenir d’une adaptation avec de trés belles images des îles Lipari ou Salines? Kaos, des contes siciliens, un film italien des frères Paolo et Vittorio Taviani, sorti en 1984. Sinon plus récemment beaucoup aimé l’adaptation de « la Vénus à la fourrure » . En fait de mon point de vue aussi éloigné des professionnels que de la profession, si l’on devait les recenser, nombreuses sont les adaptations confinant aux petits chefs-d’oeuvre.

Grand rappel dit: à

à Petit Rappel 2:27 : un peu court, mon p’tit vieux

sse ? dit: à

On en apprend des choses sur ce qui se passe place de la République à Nuit debout en lisant la tribune d’Alina Reyes

La plupart des allégations contenues dans cet article ne semblent pas s’élever au-dessus du ragot et du fantasme. Il est vrai que des manifestations aussi informelles que celles de Nuit debout sont de nature à les faire naître.

bérénice dit: à

« Sayet Nova » (« La couleur de la grenade »), de Parajanov, film capital. Bloom, oui aussi ne risque-t-on rien à se donner la peine… de mener une recherche dans l’archive, un souvenir de voyage qui vous est cher?

bérénice dit: à

9h56: 49.3 probable cependant socialiste donc un peu canada dry.

sse ? dit: à

« Sayet Nova » (« La couleur de la grenade »), de Parajanov

Parajdanov ? Un quasi Jdanov, en somme.

sse ? dit: à

Paradjanov, et qu’on n’en parle plus.

DHH dit: à

@Rose hier 10 h 48
@rose
Je ne crois pas que la filiation entre L’amant de Marguerite Duras et son ouvrage ulterieur su le même sujet de 1991 passe par sa réaction contre le scenario,du film sorti en 1992 de Jean-Jacques Annaud
En réalité L’Amant est une version bâclée de ce qui deviendra un livre accompli sous le titre de l’Amant de la Chine du nord
En réalité la publication de cette première version, livrée dans l’urgence , correspond à un coup politique de son éditeur ,en pleine période de fermentation de la loi sur le prix unique du livre, celui-ci ayant été lui-même très actif dans les négociations du projet de loi avec l’administration ..
Cette publication de l’œuvre d’un auteur reconnu était destinée ,dans ce contexte particulier, à montrer qu’à la faveur des gros tirages que permettait grâce au prix unique le maintien d’un reseau dense de points de vente des points de vente , on pouvait vendre bon marché (50 f a l’epoque) une nouveauté
Le prix Goncourt obtenu cette année ce par le livre n’est pas non plus étranger à ces manœuvres
Pour ma part je ne pense pas que le prix unique ait vraiment enrayé la disparition des libraires ,en revanche elle a assuré aux grandes surfaces des marges garanties sur leur rayon de librairie

MC dit: à

Signalons tout de meme aujourd’hui la vente de la Librairie d’Audiard, à Drouot. quoi qu’on en pense,
C’est autre chose que de l’Eugène Vert!
MC

D. dit: à

Ayant longuement réfléchi, je pense que Sadiq Khan Maire de Londres est davantage une chance qu’un souci.
Voici un homme respectueux des religions pratiquées avec discernement et modération.
Après se pose la question fondamentale de savoir si les Britanniques acceptent la poursuite, en faveur de l’essor économique, d’une forte immigration dans leur pays, au détriment de la préservation et de la mise en valeur de leurs traditions et culture, avec le constat d’une acculturation inversée particulièrement présente dans les classes dites basses de la population.
C’est devant de telles situations que l’on peut réellement juger de la capacité d’une nation, non pas seulement intentionnelle, mais effective -en quelque sorte mécanique, à la démocratie. Nul doute que la France a déjà fait la preuve de cette incapacité.

Bloom dit: à

Ainsi l’historien fait-il de Cannes rien moins que « le lieu d’invention de la diplomatie culturelle française ».

L’historien en question oublie juste la création de l’Alliance française (sur le modèle de l’Alliance israélite universelle) en 1883, par Louis Pasteur, Paul Cambon et tutti quanti, véritable inventeur de la diplomatie d’influence française (soft/smart power). Reste que le site officiel du Quai d’Orsay, France Diplomatie parle « d’un formidable outil de promotion et d’attractivité de la France »

William Nightmare..... dit: à

Le SUN, outil d’information remarquable, nous informe que la Reine d’Angleterre Elisabeth II recevra le maire de LONDON, le Sadiq Khan …. en diadème, mais voilée. (A vérifier)

raymond prunier dit: à

Le muet c’est l’enfance, le noir et blanc l’adolescence et bien vite la couleur l’âge adulte. Métaphore d’une vie, le cinéma sera (!)peut-être l’art du XXème siècle. Il semble qu’il n’y ait pas de vie au-delà de la vie: « Art sans avenir? » A suivre.

DHH dit: à

@bloom 11 27
Effectivement votre rappel est tres pertinent
,une réalité un peu oubliée aujourd’hui
est le rôle déterminant de vecteur de la diffusion du français qu’a représenté de la fin du 19 eme siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale ,l’alliance israélite universelle.
Cette institution pensée par les “israélites” français pour “apporter la civilisation” à leurs coreligionnaires, perçus comme “arrièrés”, vivant en terre d’Islam, a fait émerger dans des lieux aussi exotiques que Tanger , Chiraz ,ou Sanaa, des cohortes de jeunes qui non seulement maîtrisaient parfaitement le français ,mais savaient l’écrire dans une langue soutenue, et avaient avec nos grands textes ,Racine, Molière ou la Fontaine ,une familiarité que n’ont pas aujourd’hui les élèves de nos meilleurs lycées
Des bataillons d’instituteurs ,Missionnaires juifs de la République”- c’est le titre d’un livre que leur a consacré Elizabeth Antebbi- formés à Paris à l’Ecole normale Israélite , sont partis, promotion après promotion ,partaient aux quatre coins du monde apporter ce message culturel de la France, du moins aussi longtemps qu’il est resté des juifs en terre d’islam .
Peut être d’ailleurs certains ignorent-ils que pendant de longues années le directeur de cet établissement de formation des maîtres n’était autre qu’Emmanuel Levinas

D. dit: à

Avee-vous des preuves de ce que vous avancez, Bloom ?

bérénice dit: à

Un maire qui favorisera la programmation du Décalogue de Kieslowski, sans aucun doute. je n’ai vu que « Tu ne tueras point » de cette adaptation des préceptes fondamentaux figurant dans toutes les « littératures » religieuses.

Grand Rappel dit: à

10:56, Audiard : j’parle pas aux cons, ça les instruit !

Clopine, définitivement un cas à part dit: à

Je voudrais signaler à notre hôte que, lorsqu’on tape sur la barre de recherche GOOGLE les termes « république des livres », la première occurrence qui apparaît sur la page est celle-ci :

« La République Des Livres | Un site utilisant Les blogs Le Monde.fr
passouline.blog.lemonde.fr/ »

ce qui laisse à croire qu’en cliquant dessus, on aboutira ici même…

Mais que nenni !

Si vous cliquez sur ce premier lien, vous tombez sur un site étrange : certes, le titre est bien « la république des livres », mais le contenu… euh…

On vous vante les aspirateurs sans sac (!), on vous explique comment s’épiler le maillot (!!) et on vous y décrit même le cancer de la prostate (!!!).

Je n’ai pas été plus loin, mais enfin, cette mauvaise blague est-elle connue de vous, Pierre Assouline ?

MC dit: à

Audiard, à grand Rappel
« Les cons, ça ose tout, c’estv meme à ça qu’on les reconnaît! »…..

Bloom dit: à

Peut être d’ailleurs certains ignorent-ils que pendant de longues années le directeur de cet établissement de formation des maîtres n’était autre qu’Emmanuel Levinas

Voilà effectivement un point que BHL aurait pu intégrer à son développement sur l’amour entre les Juifs & la France dans son « Génie du Judaïsme ».
A suggérer pour une seconde édition.

Instituteur retraité..... dit: à

D. dit: 12 mai 2016 à 11 h 11 min
« Ayant longuement réfléchi, je pense que Sadiq Khan Maire de Londres est davantage une chance qu’un souci. »

Elève Dédé, la bonne phrase est la suivante :
« Ayant simplement réfléchi, je pense que Sadiq Khan Maire de Londres est davantage un souci qu’une chance »

Homme de paille, idiot utile, il disparaitra des radars rapidement.

bérénice dit: à

Bloom et qu’est-ce qu’il développe en gros dans son génie du judaisme?

bérénice dit: à

OK Bloom, j’parle pas aux cons, ça les instruit. Merci.

D. dit: à

Peut être d’ailleurs certains ignorent-ils que pendant de longues années le directeur de cet établissement de formation des maîtres n’était autre qu’Emmanuel Levinas…

Pour qui nous prenez-nous, DHH ?
Nous savions cela autant que vous, augmenté de tout ce que nous savons et que vous ne savez pas encore.

D. dit: à

Au moins 9 personnes manquent cruellement à ce blog : Daaphnée, TKT, Jacques Barozzi, Bouguereau, Ueda-Zhu, JC, Lola, Keupu.

Or, 9 est un chiffre étonnant dans la mesure où il peut s’écrire aussi bien 3 x 3 que 7 + 2, avec dans chacun des cas une signification bien particulière.

D. dit: à

Bérénice, si nous faisions un point d’étape ?

felix d dit: à

« Les Morts », dernière nouvelle des « Gens de Dublin » . Joyce. Houston…

Grand Rappel dit: à

à MCourt : quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner (Audiard)

D. dit: à

Oui enfin je ferais remarquer qu’il faut les placer en géostationnaire pour qu’il tournent indéfiniment, sinon ils tournent en spirale et on finit fatalement par les revoir un jour où un autre.

Janssen J-J dit: à

@O.24 Un bon maître, ce M. Juni… Le mien ressemblait au vôtre à la même époque, M. Brucher. Au moment d’évoquer le Claude Sautet de « les choses de la vie », tiré de Paul Guimard, j’ai fait la confusion avec « Elise ou la vraie vie » de Claire Etcherelli, également sauvé de l’oubli par Michel Drach un peu plus tard avec la merveilleuse Marie-José Nat. Vérification faite, ces deux romans sociaux sont sortis la même année : 1967. Etonnant, non ?

@9.17, Je ne voudrais pas me mêler d’une discussion privée, mais j’ai cru déceler une confusion de votre part sur la possibilité d’un île en Sardaigne avec le très beau « Mal de pierres » de Milena Agus et le « Lanzarote » de Houellebecq, autre roman de l’éponyme « possibilité d’une île » du même qui, il est vrai, se passent dans cette île atlantique.

Eugène Grün dit: à

à MCourt : puisque vous connaissez si bien l’œuvre cinématographique de ce Monsieur Vert, pourquoi ne pas en faire profiter les lecteurs de la République du Cinéma plutôt qu’ici

sse ? dit: à

Voilà effectivement un point que BHL aurait pu intégrer à son développement sur l’amour entre les Juifs & la France dans son « Génie du Judaïsme ».

BHL pastichant Hugo : « Je veux être Chateaubriand ou rien « .

Janssen J-J dit: à

Une petite opinion perso sur Alina Reyes, puisqu’un touite nous en signale quelque chose. Elle s’est récemment engagée à la Sorbonne 4 à envisager la critique littéraire non pas « seulement comme critique des textes mais comme critique du monde par les textes » (je la cite). Pourquoi pas ? Il n’y a pas d’âge pour apprendre de ses propres échecs en littérature, même si je reconnais avoir été bluffé par « Le Boucher » à sa sortie en 1988? J’étais jeune et la connaissais de Bordeaux, nous avions été impressionnés avec d’autres par son succès inattendu, qui l’avait impressionnée elle-même. Mais aujourd’hui, elle daube un peu, notamment dans son « analyse » (?) du monde qui s’agite debout dans le microcosme nocturne et brumeux, place de la Répu, en recyclant la métaphore effrayante des espaces infinis du père Blaise. J’espère qu’elle s’expliquera mieux dans sa future thèse tardive à ce sujet.

Sergio dit: à

Clopine, définitivement un cas à part dit: 12 mai 2016 à 12 h 18 min

On vous vante les aspirateurs sans sac (!)

C’est le problème… On n’arrive pas à déterminer si c’est les haspirateurs sans sac qui sont de gauche et ceux sans filtre de droite ou l’inverse ! Des coups à s’étriper, mais sérious… La nuit des sacs ! Le nom des villes le bruit des filtres…

gardel dit: à

J’ai viens d’apprendre qu’il y a de nouveau dans l’affaire chaude de ses jours-là. Quelqu’un m’a raconté que Dominique Strauss-Kahn vient de porter plainte contre Marcela Iacub pour harcèlement sexuel (voir « Oedipe Reine », le bouquin témoignage de MI). Et que cette démarche a trouvé l’appui, notamment,de la journaliste Elisabeth Lévy, présent mardi dernier sur le plateau de « 28 minutes » (Arte). On attend la confirmation de cette nouvelle dont la suite pourrait changer le statut des ouailles du sympathique Dédé la Saumure – et de celui de DSK, bien sûr.

oursivi dit: à

Une des plus belles scènes de ciné a été tournée par un plumitif.

Revoir ces quelques minutes où dans le vent de la colline de haute Provence la nappe et les paroles s’envolent. Une manne improbable tombée du ciel enivre de fiel les invités de ce « pauvre » Jules. Et le vent.

On appelle cela une communauté.

Là et ainsi filmé, c’est de la métaphysique pure.

AO

Bloom dit: à

BHL pastichant Hugo : « Je veux être Chateaubriand ou rien « .

C’est plutôt Malraux le modèle, non? Son père, André Lévy, aussi, son ex-pote à l’ENS Benny Lévy & le grand Emmanuel Lévinas, double ligne d’horizon indépassable.
Certains ont pu déceler l’influence d’un certain JB Bothul.. angle mort de l’homme et de l’oeuvre…
Salman Rushdie, lui, sait. Gilles Herzog aussi. Vlad itou.

oursivi dit: à

Quant à ce brave Baupin, comment s’étonner qu’un pareil adepte des « transports en commun » ait cherché à recruter avec la dernière énergie ?

AO

Janssen J-J dit: à

Au lieu de colporter des vieux ragots sur Marcela, il vaut mieux considérer que cette femme est une sainte qui a su parler mieux que quiconque de la bourrelle et du bourreau, moins du trouble dans le genre comme s’y est essayée une Judith Butler (la nouvelle Simone) que du « trouble dans l’amour fou » (Aimer tue). Et elle a su aller très loin.

Delaporte dit: à

« La tribune d’Alina Reyes »

Ce qu’elle écrit est assez déconcertant. On se demande si pour le coup ce n’est pas de la fiction très personnelle.

sse ? dit: à

Bloom dit: 12 mai 2016 à 15 h 21 min

BHL pastichant Hugo : « Je veux être Chateaubriand ou rien « .

C’est plutôt Malraux le modèle, non?

C’est le titre, « le génie du judaïsme », qui m’a inspiré ce rapprochement. BHL y a sûrement pensé.

Delaporte dit: à

BHL a évidemment pensé à Chateaubriand, espérant peut-être se comparer à lui, mais montrant surtout par là comment il effectuait un retour au Dieu de ses ancêtres. Intéressante profession de foi…

Rowan Oak dit: à

Alina Reyes : cet auteur a emprunté le patronyme de l’héroïne d’une nouvelle de Julio Cortazar « La lointaine » dans le recueil « Bestiaire »

sse ? dit: à

Delaporte dit: 12 mai 2016 à 16 h 55 min
montrant surtout par là comment il effectuait un retour au Dieu de ses ancêtres.

BHL, le retour ! je le vois déjà dans la sélection pour Cannes 2017 .

Bloom dit: à

C’est le titre, « le génie du judaïsme », qui m’a inspiré ce rapprochement. BHL y a sûrement pensé.

Vous avez raison.

Bloom dit: à

BHL, le retour ! je le vois déjà dans la sélection pour Cannes 2017 .

Si M. Roussel boucle son documentaire sur 15 ans de compagnonnage, why not? Warts and all.

sse ? dit: à

Delaporte dit: 12 mai 2016 à 16 h 55 min

BHL a évidemment pensé à Chateaubriand, espérant peut-être se comparer à lui, mais montrant surtout par là comment il effectuait un retour au Dieu de ses ancêtres. Intéressante profession de foi…

En quoi BHL s’inscrit dans une intéressante tradition de nos lettres : celle des retours au dieu des ancêtres. Voyez Huysmans, Claudel, sans oublier Chateaubriand lui-même. Lignée à laquelle s’oppose celle, aussi fournie que la précédente, de ceux qui ont envoyé paître le dieu des ancêtres : Gide, Michaux et, l’une des dernières en date, Annie Ernaux. Pour moi, n’ayant jamais été un habitué de la boutique d’aucun dieu, je me sens définitivement dispensé de changer de crémerie autant que de repasser sur la tard le seuil de celle que je fréquentais jadis. J’étais insoucieux de tous les sacrés équipages, comme dit à peu près Rimbaud, et je le reste. Vive la course en solitaire !

Bloom dit: à

Fol est le traducteur anglais qui se lanca à l’assaut des « Fleurs du mal » : « I used to dwell beneath vast portions.. »

« vast porticoes », Passou (de vastes (pro)portions également sans doute …un coup de correcteur automatique jamais n’abolira le vrai sens).
Je ne suis pas très emballé par cette trad…en revanche, les translations de EH & AM Blackmore des poèmes de Mallarmé chez Oxford Modern Classics, du grand art…

DHH dit: à

@Rose
Une post pour vous à 10h 28, qui vient seulement de sortir du purgatoire de la modération en réponse à votre post d’hier sur l’Amant de marguerite Duras

closer dit: à

« C’est le titre, « le génie du judaïsme », qui m’a inspiré ce rapprochement. »

Sauf que c’est « l’esprit du judaïsme », mais Bloom n’est pas à une approximation près…

sse ? dit: à

Bloom dit: 12 mai 2016 à 18 h 07 min

Fol est le traducteur anglais qui se lanca à l’assaut des « Fleurs du mal » : « I used to dwell beneath vast portions.. »

ça est déjà problématique, mais que dire du second vers :  » Que les soleils marins teignaient de mille feux « … comment rendre cette merveilleuse alchimie sonore ? « les soleils marins »…. C’est sur un exemple comme celui-là qu’on sent combien le mot « traduction » est au fond, inadapté et impropre. « Adaptation » serait moins indécent, ou quelque chose comme « modeste équivalent approximatif ». Mais, s’agissant tout au moins de poésie, « traduction » est d’une folle prétention.

Delaporte dit: à

Il y a des auteurs proprement intraduisibles. C’est d’ailleurs le critère d’un bon auteur : s’être tellement plongé dans une langue que ça ne marcherait dans aucune autre. Un grand exemple est Joyce.

Bloom dit: à

Mais, s’agissant tout au moins de poésie, « traduction » est d’une folle prétention.

Plutôt que prétention, je dirais impossibilité. Ré-écriture, adaptation me semblent plus fidèle à la réalité de la translation d’une langue à l’autre, une fois passés les écueils de la prosodie, de la métrique, du rythme etc.
L’analogie de l’adaptation cinématographique d’un livre, si elle constitue une oeuvre à part entière, c’est qu’elle est réussie. Tess de Polanski me vient tout de suite à l’esprit.
Le nec plus ultra, dirait un copain à mi, c’est quand on ne sait plus lequel est l’original.

Bloom dit: à

Mais, s’agissant tout au moins de poésie, « traduction » est d’une folle prétention.

Tout dépend de quel Joyce on parle. Il y a un monde entre The Holy Office, Gas from the Burner & Finnegans Wake. Même entre le 1er tiers de Ulysses et la suite. Le hiatus absolu est Finnegans Wake, que personne n’a jamais lu, sauf peut-être dans la version abrégée d’Anthony Burgess.
Dubliners se traduit très bien, comme le Portrait (pas l’essai, le roman)

Bloom dit: à

Phrase bancale plus bas…mea maxima culpa
« Je vois une analogie avec l’adaptation cinématographique d’un livre: si elle constitue une oeuvre à part entière, c’est qu’elle est réussie. »

Bloom dit: à

Gas from A Burner.

Sergio dit: à

Delaporte dit: 12 mai 2016 à 18 h 33 min
s’être tellement plongé dans une langue que ça ne marcherait dans aucune autre.

Faut voir : le meilleur moyen d’essayer d’envisager un absolu peut être de partir d’un autre absolu ; si on tire sur les ressources des langues on peut peut-être trouver des passages imprévus…

berguenzinc dit: à

Et Mallarmé en allemand :

La chair est triste, hélax

Das Fleischn ach, ist si traurig

en allemand, Chair égale Viande…vaste programme

berguenzinc dit: à

so ! pas si !

DHH dit: à

@bergenzink 20 h 32
votre post m’a rappelé le souvenir d’ une traduction simultanée dans une conférence internationale ,où l’expression française « la chair est faible » a été rendue en anglais par un équivalent de « la viande est tendre »

gontrand dit: à

Rencontre avec Marcel Gauchet qui présentait et signait son dernier livre « Comprendre le malheur français ». Ce qui frappe chez lui, outre son intelligence et l’intérêt de ses analyses, c’est la simplicité et la sympathie qui émane de sa personne. Rien d’un héritier, issu d’un milieu provincial normand très modeste (cf Onfray, Ernaux, Trouillefou), il doit tout à l’école républicaine et à son travail. Son parcours intellectuel est étonnamment diversifié (voir sa bio Wiki).

Certain trouduc picard aurait pu s’en souvenir avant de le traiter avec le mépris dont on se souvient.

chantal dit: à

journée chargée, présentation du prochain roman de yannick hanael consacré aux rapports ambigus que son personnage tiré de moby dick de melville entretient avec sa consommation de 4 films par jour … un titre tiré des carnets de Proust ( … suspense )

bloc note de la représentation d’Orlando par Cassiers et l’actrice déclamant le texte en néerlandais, un peu lassante …

demain tournage à l’Auto – World du Fidèle de Roskamp,

bonne soirée .

oursivi dit: à

gontrand dit: 12 mai 2016 à 21 h 30 min

C’est en effet un des rares penseurs de rectitude*, ne sont que les sots pour ne l’avoir compris.

En sont de nombreux, aussi ici…

AO

* allais écrire « droiture » mais la gooooche sociologorrheïque n’aurait pas aimé.

Widergänger dit: à

L’article de Slate sur la fameuse phrase de Churchill est lui-même plus compliqué qu’il ne le laisse entendre. Cette phrase est en effet elle-même insérée dans autre une phrase qui commence par ces mots, l’assimilant ce faisant à un « on dit », à la tradition, à la sagesse des nations : « On a pu dire que… ». Autrement dit, la sagesse des nations n’est pas si sage que ça puisque pour bien l’interpréter, selon cet article, il faudrait la contextualiser, donc la relativiser. Que devient dans ces conditions ladite sagesse ?

En attendant, on voit bien où Churchill veut en venir en montant au créneau à son tour pour critiquer la loi El Coonnerie, non pardon El Khomri, c’est que les gens de pouvoir, démocratiquement élus, abusent du pouvoir une fois installé dans les meubles et les dorures de la République qu’il s’approprient sans vergogne illicitement en faisant exactement le contraire de ce pour quoi le peuple les a élus. D’ici qu’on voie un de ces quatre matins Churchill se pointer Place de la République pour prendre la direction de Nuit Debout, il n’y a pas loin… C’est moi qui vous le dis, mes petits chéris…!

Widergänger dit: à

Ce qu’il y a tout de même de tout à fait extraordinaire dans le cinéma et dont on ne mesure pas encore vraiment la portée tellement c’est important dans notre civilisation de la modernité, c’est l’importance de l’espace que met en avant le cinéma au détriment du temps. À mon avis, on n’a pas encore compris toute la portée de ce phénomène quand on pense à l’importance du Temps durant des siècles à travers l’importance de l’Histoire sous l’Ancien Régime, l’éducation des jeunes nobles pour devenir de futures gloires militaires, le Cid et son épée, les Mémoires de Saint-Simon qui commencent par évoquer des batailles, des armées, bref le bruit et la fureur du Temps. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans notre civilisation pour que d’un seul coup l’Espace viennent prendre la place et en quelque façon renverser l’Histoire qui bénéficie même dans la réforme Belcassetout d’un traitement de faveur apocalyptique où elle devient un vaste champ de ruines ?

Je relis un article de Bazin sur le montage (« Montage interdit », et le mot « interdit » a, me semble-t-il ici toute sa portée, signifiant presque « tabou » : autrement dit le cinéma transgresse un tabou par le montage, et en plus sur le mode comique !) où il confirme l’importance de l’espace au cinéma et dit cette chose étonnante en soulignant à quel point l’Histoire est chez Griffith, est en quelque sorte, par la technique du montage, passé au hachoir : « Les primitifs burlesques (notamment Keaton) et les films de Chaplin sont à ce sujet pleins d’enseignements. Si le burlesque a triomphé avant Griffith et le montage, c’est que la plupart des gags relevaient d’un comique de l’espace, de la relation de l’homme aux objets et au monde extérieur. »

Or, on sait l’importance aussi de Keaton pour Godard, notamment (comme dirait Bazin) dans Le Mépris, où on peut voir de nombreuses imitation conscientes voire parodiques de gags de Keaton (notamment avec une porte et une échelle dans l’appartement, je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire…). Et on mesure d’autant plus l’importance de l’Espace contre l’Histoire quand on regarde l’affiche du prochain festival de Cannes : Piccoli petit homme perdu dans ce gigantesque espace de l’escalier qui a pris l’allure d’un véritable cauchemar, tel l’escalier des pyramides Incas menant à l’égorgement en guise d’offrande au dieu de l’Espace. On a là résumée, à mon sens, tout l’effroi que peut nous inspirer la destruction actuelle du monde occidental où l’Histoire a joué un rôle si central pour donner du sens au réel (Qu’on pense à la philosophie de l’Histoire de Hegel notamment… !).

Sergio dit: à

« l’importance de l’espace que met en avant le cinéma au détriment du temps. »

Parce que nous sommes de plus en plus privés d’espace et de moins en moins privés de temps ?
Il y a beaucoup de choses que des auteurs (réalisateurs) peuvent être amenés à faire poussés par une force subconsciente ; c’est une grande peur comme une autre…

Widergänger dit: à

Et Hervé Bazin ajoute, Sergio, « Chaplin, dans Le Cirque, est effectivement dans la cage du lion et tous les deux sont enfermés ensemble dans le cadre de l’écran. »

Voilà ce qui nous attend ! Dans le grand Cirque qu’est en train de devenir la France. On est dans la cage aux lions, et les chairs déchirées risquent fort, comme dit Bergenzinc, de n’être plus que Fleisch ! Voilà ce que sera la civilisation de l’Espace. Une sorte de généralisation d’Auschwitz…

Bloom dit: à

Sauf en période de disette, on sait pertinemment que ce n’est pas le bifteck qui n’a plus d’attrait…Où l’on constate que l’allemand, à la différence de l’anglais, ne possède pas la richesse bilingue de l’anglais avec son double lexique saxon/français (meat/flesh, pig/pork, sheep/mutton, freedom/liberty etc…).
Il a en revanche une capacité incroyable à fabriquer des mots composés long comme l’accordéon déployé d’Yvette Horner, ce qui n’est le cas ni de l’anglais, ni du français. D’où tous ces concepts philosophiques qui nous ont donné du fil à retordre …
A chacun ses forces & faiblesses.

Das Fleisch ist traurig, ach! und ich hab ausgelesen.
The flesh is sad, alas, and I’ve read every book.

La chair est faible, mais l’esprit est ardent.
Der Geist ist willig, aber das Fleisch ist schwach.
The flesh is weak but the spirit is willing.

« Villa des Arts, près l’avenue
De Clichy, peint Monsieur Renoir
Qui devant une épaule nue
Broie autre chose que du noir »

(who gets something other than the blues
when faced with a bare shoulder)

Bloom dit: à

…le cinéma est une industrie

la chair aussi est une industrie – Jean-Noel Orengo, La fleur du capital (Grasset), prix de Flore 2015.

Commentarium Rdl..... dit: à

La chaire est faible

Bloom dit: à

The Chair is feeble.

Commentarium Rdl..... dit: à

Broyer du noir est un acte raciste…

Bloom dit: à

Broyer du noir est un acte raciste…

Non. Il faudrait

1. un ‘N’ majuscule
2. que l’indénombrable « noir » soit un substantif dénombrable, singulier ou pluriel, défini ou indéfini.

Z’êtes plutôt mal armé.

Commentarium Rdl..... dit: à

Broyer du bloom est un acte anti-pédant délicieux, d’autant plus qu’il n’en a pas conscience

Commentarium Rdl..... dit: à

Quel Edgar Allan Poe nous écrira le scénario du film noir : « La chute de la Maison Hollande » ?

Bloom dit: à

Rien de tel qu’un beauf se rengorgeant de son abyssale médiocrité.

Commentarium Rdl..... dit: à

Je vous interdis, bloom, de parler ainsi du Président de tous les Français !

renato dit: à

« … cela nous rappelle en tout cas que le contexte des «grandes phrases» historiques est souvent plus compliqué que ce que laisse voir une simple formule frappante et qui sonne bien. »

C’est comme l’histoire de la cape de saint Martin, ce n’est pas pour se protéger lui même du froid qu’il en a donné seulement la moitié… mais les gens sont tellement superficiels!

Bloom dit: à

« Rue, au 23, Ballu,
J’exprime
Sitôt Juin à Monsieur Degas
La satisfaction qu’il rime
Avec la fleur des syringas »

– Mallarmé,
(le courrier parvint sans encombre à son destinataire).

rolando dit: à

à 7:31, l’andouille se lève tôt, fourbe comme dab’

bérénice dit: à

The Chair is feeble.

C’est marrant, à lire votre truc je revois l’église où nous nous rendions chaque dimanche obligées que nous l’étions par des parents athés, quasi hérétiques et j’imagine la chaire jamais utilisée par le curé ( bourru mais pas pédophile) pour y lire ses prêches auxquels je ne prêtais aucune attention toute occupée que j’étais à lutter contre le froid du lieu non chauffé et Meusien pour dire comme ça caillait, contre l’odeur d’encens dont j’avais horreur et surveillant les autres pour repérer le moment où il nous fallait nous agenouiller, nous lever, réciter, chanter et je ne sais quoi encore, bref seul le parvis à la sortie recueillait mon approbation annonçant les prairies fleuries, les ruisseaux, la neige, les crues ou l’incessant ballet des hirondelles selon les saisons.

la vie dans les bois dit: à

« Remplacez « livres » par « films » et vous verrez. Puis vous reverrez… »
C’est sorti tout doit du bar à tapas de Marcel P. cette madeleine?
Moi j’ai vu, j’ai lu , j’ai revu, rerelu, et puis rerevu ce chef d’œuvre d’Arthur C. Clarke. Eh bien j’ai su l’autre jour – une fois quitté la Route qui passe devant Bagdad Café, forcément…- j’ai su donc où la première scène du film de Kubrick , la scène primitive, a été tournée. Le décor grandeur nature. Ce n’était pas en Afrique.

bérénice dit: à

Clopine, ne pas croire n’est-ce pas une hérésie dans ce milieu rural des années 60? De plus ils étaient syndicalistes.

raymond prunier dit: à

Widergänger dit toujours des choses passionnantes; son insistance sur l’espace est convaincante. Cependant, lorsque je suis au cinéma, je subis le temps avec une puissance énorme, autant que l’espace, car je ne peux pas dire comme Faust ne parvient pas à le dire (quel suspens!): « Arrête toi tu es si beau ». Au cinéma, le temps passe follement, il est mon maître. Ce qui n’est certes pas le cas avec la vidéo où je peux repasser l’extrait, comme on peut – vrai pouvoir de la lecture – le faire avec un livre où l’on est maître du temps: je peux indéfiniment relire le passage, le souligner, fermer le livre pour méditer, ce que je ne peux jamais faire avec le cinéma où tout est donné impérieusement sans espoir de retour. Le livre est une intelligence active, le film aspire mon temps sans liberté. Lisant La Chartreuse je m’imagine Fabrice, c’est moi qui l’invente. Au cinéma c’est Gérard Philipe et personne d’autre; je le subis, alors que lisant je le vois en imagination, il change, devient moi, s’éloigne, revient, me parle, alter ego protéiforme. Le film exige l’abandon total, le livre sollicite constamment intelligence et sensibilité, fait de moi un être libre qui maîtrise son propre temps. C’est ainsi que La Recherche ne peut être adaptée au cinéma, ou l’Homme sans Qualités ou tout autre grand vrai roman. « C’est avec les mauvais romans qu’on fait les meilleurs films » dit à peu près Godard à propos du Mépris, ce qui en suppose un sacré de la part du cinéaste envers Moravia.

l'Andouille du Pire..... dit: à

Bérénice, tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents syndicalistes.

l'Andouille du Pire..... dit: à

Raymond se prend pour Fabrice…. Un divan…. vite !

raymond prunier dit: à

@Andouille du pire
Quel affreux lecteur en effet: je m’identifie au héros! – T’as déjà vu un fou pareil toi Ferdinand?

l'Andouille du Pire..... dit: à

Mais Raymond, ne te fâche pas ! Tu es un grand lecteur, non ? Alors… quand es tu toi-même ?

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