de Pierre Assouline

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La République des livres
Deux manières d’écrire sur la musique

Deux manières d’écrire sur la musique

Il y a des écrivains de musique comme il y a des écrivains d’histoire. On les reconnaît au pas de côté qu’ils effectuent « en écoutant en écrivant » pour paraphraser un titre de Julien Gracq- sans la virgule afin de souligner qu’il s’agit bien dans leur cas d’une seule et même activité. Deux livres viennent de paraître qui reflètent avec brio deux manières très différentes quoique complémentaires d’écrire sur la musique, ceux qui la composent, ceux qui la dirigent et ceux qui l’interprètent.

D’abord la plus connue des deux : « la manière Tubeuf », qui s’est illustrée par le passé à travers trois romans et surtout une vingtaine d’essais consacrés à Beethoven, Verdi, Bach, Wagner, Mozart, le lied, l’opéra… Philosophe de formation, critique musical des plus répandus, André Tubeuf (1930) est apprécié pour la solidité de son érudition musicale, l’exigence de son écriture aussi classique que colorée, sa connaissance du milieu et son vécu des concerts, sa mémoire des enregistrements, ses choses vues en coulisses. C’est peu dire que ce monde lui est familier, personnel. On retrouve toutes ces qualités conjuguées dans l’hommage chaleureux qu’il rend cette fois à l’un des plus grands pianistes dans Rudi. La leçon Serkin (204 pages, 18 euros, Actes sud).

Le témoignage d’un auditeur reconnaissant qui eut le privilège d’être de ses proches des années durant. C’est bien le livre d’un écrivain. Nul besoin de passer par la case « roman » tant son héros est déjà un personnage romanesque ; c’est déjà assez subjectif de le raconter intimement tel qu’on l’a connu, inutile d’en rajouter. La leçon en question est d’abord une leçon d’incarnation tant son ami, Juif autrichien un peu tchèque sur les bords, tout en mains noueuses, était un concentré d’énergies, de conviction, de foi ; car c’est bien le portrait d’une amitié nouée dans la connivence d’une passion commune qu’il s’agit tout au long de ce récit. L’auteur ne le cache pas et s’en réjouit même : longtemps il a été sous son emprise et il n’a guère connu, parmi ceux qui ont approché l’interprète, d’hommes ou des femmes qui n’aient pas été sous la coupe de son magnétisme. Serkin selon lui, c’était une absence de complaisance avec soi et donc avec autrui, pas la moindre concession à l’air du temps, l’indifférence à la doxa, un tempérament inflexible, dans la règle plutôt que dans le siècle.

L’auteur avait déjà consacré un livre à un pianiste (Claudio Arrau en 2003) et récemment approché Serkin par la plume en en écrivant un autre sur son beau-père, le violoniste Adolph Busch La premier des justes (Actes sud, 2015). Cette fois, il a traité le gendre en cinquante courts chapitres vifs et enlevés où il réussit à nous rendre dès les premières pages si proches du personnage. Tout y est de l’homme même, de ses doutes, de ses découragements, de son caractère dans les guerres, les exils, les proscriptions, de son amitié indéfectible avec Pablo Casals, de sa façon de marcher sur scène vers le piano, de sa voussure dorsale lorsqu’il salue le public, de l’intensité du regard qu’il portait sur les autres, du nomadisme du musicien de festivals, des loges, de sa réaction aux si allemands Vier letze Lieder de Richard Strauss…

Tubeuf n’est pas un ingrat. Il doit à Serkin d’avoir été forcé à Bach en découvrant la cadence du Cinquième Brandebourgeois. En retour, Serkin lui doit d’avoir découvert Marilyn Monroe saisie par la Sehnsucht lorsqu’elle chantait River of No Return, exemple d’un chant sans voix et presque dénué de musique : « Mais c’est du Schubert… ». Bien sûr, ce récit sur « Rudi et moi » offre sa part d’anecdotes, mais elles sont de la même tenue littéraire que le reste. Certaines se déroulent à table, à la maison plus souvent qu’au restaurant ; l’auteur nous confie d’ailleurs qu’un jour, lui-même se mettra à table pour écrire un livre sur les musiciens lorsqu’ils sont enfin hors-micro, déboutonnés, loin de toute représentation, libérés du corset de l’interview questions-réponses, prêts enfin à s’abandonner  aux délices de la conversation et aux confidences sur leur ressenti des choses, après un ou deux verres…

Le lexique varié dont disposent les écrivains de musique, la richesse de leurs métaphores, l’inventivité parfois mystérieuse du vocabulaire technique dont ils usent pour faire entendre la musique par les mots, tout cela est de nature à impressionner le simple mélomane incapable de déchiffrer une partition. Mais avec André Tubeuf, il ne s’agit pas d’en mettre plein la vue ou d’écraser le lecteur au risque de l’exclure. Même si l’on ne saisit pas toujours la signification exacte d’une image, le sens flotte entre les lignes et c’est bien assez. Qu’importe après tout si dans les triolets inauguraux de la sonate Clair de lune, un mouvement implacable est vu comme « une pulsion qui est la nuit qui marche » ( ?)…

On s’en doute, la lecture d’un tel livre, à l’enthousiasme si communicatif, renvoie inévitablement aux enregistrements de Rudolf Serkin. C’est sa vertu. Impossible d’échapper au disque jugé miraculeux car « à lui seul il dit tout » de la vérité de l’artiste : l’opus 109 de Beethoven. D’autres encore, le tragique des Impromptus de l’opus 142 de Schubert, son autre dieu, ou « son » Mozart aussi car c’est avec lui que Tubeuf dit retrouver « le Serkin le plus total et le plus simple à la fois ».

« L’ai-je assez dit,  assez bien dit, que je l’aimais ? »

Oui, sans aucun doute. Voilà pour la manière Tubeuf. De l’autre, on pourrait dire déjà que c’est « la manière Gruber » bien que l’auteure soit plus jeune (1972) et que Trois concerts (592 pages, 24 euros, Phébus) ne soit que son troisième livre ; mais il est si original, doté d’une telle énergie et si vivant qu’il révèle un ton, un son, un univers qui suffisent déjà à savourer une autre façon d’écrire sur la musique. Cette fois, c’est bien d’un roman d’apprentissage qu’il s’agit, cette fiction fût-elle nourrie de toute évidence d’une longue et profonde fréquentation de celles et ceux qui la font et la servent. La musique dite classique est partout dans ces (nombreuses) pages remarquablement architecturées autour de trois personnages : Clarisse Villain, une petite violoncelliste, du genre renfermée, pas commode et plutôt paumée, qui n’a pas dix ans mais assez de personnalité pour téléphoner au grand violoncelliste Viktor Sobolevitz, désormais éloigné des grandes scènes, afin que le maitre la prenne pour élève, et Rémy Nevel, un important critique musical. Le pari narratif est ambitieux car le lecteur est invité à suivre leur évolution dans un écheveau de situations actuelles ou passées, que leurs routes se croisent ou qu’elles affrontent d’autres personnages. Un foisonnement d’émotions, d’observations qui démentent le manque de souffle, le nombrilisme et l’anémie généralement reprochés à la fiction française. L’incipit est habile :

« C’est par la suite que tout a commencé. La Suite, la première des trois que Paul Crespen  écrivait à Londres… »

On songe alors à un fameux incipit, celui du Fin de partie de Beckett, lorsque Clov dit, le regard fixe et la voix blanche :

« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. Les grains s’ajoutent aux grains, un à un et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. »

Clarisse, cette grande silencieuse qui a tant de mal trouver ses mots, ne fait pas de la musique en plus ou à côté d’autre chose. La musique, c’est sa seule vie et sa vraie langue. Il y a de l’enfant prodige en elle, mais cela ne suffira pas ensuite si les qualités humaines n’y sont pas. Pour faire carrière, on lui explique qu’elle doit assouplir un caractère trop rugueux, qu’elle doit abaisser un peu son niveau d’exigence en société. Le talent ne suffit pas -même dans les concours. Et encore… Comme dans la vie, les inégalités se manifestent dès le tout début. Si Clarisse est jalouse de la petite Violette Kelemen qui est encore plus jeune qu’elle, ce n’est pas seulement parce qu’elle est déjà professionnelle et que, dès qu’elle s’empare du violoncelle, elle a en elle la grâce, le son et l’aisance : ce qu’elle lui envie le plus, c’est d’avoir grandi dans une famille de musiciens, d’avoir été bercée par leurs amis musiciens, d’avoir été conçue dans la musique, d’être née dans la musique et de n’être jamais sortie de ce liquide amniotique : « Aussi dur que tu travailles, tu ne pourras jamais changer l’endroit d’où tu viens ». Clarisse, elle, sera toujours plus dans le sombre et l’effort.

Lorsque le maître l’envoie au casse-pipe, traduisez : à la sonate de Kodaly, elle n’est pas désarmée ; car à force, elle a intégrée une certaine perception de ce qui est juste, qui n’a rien à voir avec la technique mais qui est simplement la vérité même si, comme le Maître le lui fait observer, « elle est obscurcie par l’éclat de votre perfection ». N’empêche que la légèreté qui lui fait défaut lui manquera toujours ; ces choses-là ne s’apprennent pas ni ne se transmettent ; on croirait une fatalité génétique ; allez expliquer à une artiste, qu’elle soit musicienne, danseuse, comédienne, que même si ce n’est pas une raison pour renoncer, rien n’y fera. Nous sommes constamment dans l’intimité des musiciens, et pas que les grands : ceux qui, comme tant de comédiens, vivent de panouilles, cachetons, remplacements, dépannages, et doivent se résoudre à faire moins« de la petit musique que de la musique petitement ».

Un récit profus sans être bavard, une écriture cash, directe, allègre, mêlant les registres de voix et d’accents, interpellant ses personnages, les engueulant parfois. Lola Gruber tient le rythme sans faiblir, chose remarquable sur une telle distance (près de 600 pages, tout de même). Les biographies exhaustives des uns et des autres nous sont épargnées au profit de ce qui fait leur faille ; de toute façon, du vivant du concerné, c’est le plus souvent ennuyeux ; post mortem, c’est là que cela devient intéressant ; non dans la nécrologie, c’est trop tôt mais bien après, lorsque les langues se délient et que se fait jour le misérable tas de secrets et la somme de contradictions et de petites ou grandes corruptions qui nous constituent aussi. Tout sonne juste dans ce livre, tant de pages entrent en résonance avec ce que l’on a pu vivre de ce monde-là – à commencer par le nom sur la couverture, la vibration produite par « Lola Gruber » renvoyant étrangement à celle de « Dora Bruder »… On n’échappe pas à la technique, comme dans Rudi. La leçon Serkin. Ici aussi, il y a bien des passages qui demeureront obscurs au néophyte mais aussi d’autres plus accessibles sur la mélodie du tararariraradim-dam-yaaa lorsque ça rencontre le tarararariraradim-dam-yoo ! C’est ainsi : Beethoven était sourd et Liszt, hongrois, débrouillez-vous avec ça.

On s’en doute, la réflexion sur la musique, plus élaborée et plus dense que par les formules, est permanente dans ce roman dès que l’interprète est enjointe de se choisir un style :

« Je ne sais pas ce que c’est. Un musicien n’est pas là pour améliorer un chef d’œuvre. Je joue… je jouais ce qui est écrit du mieux possible. C’est tout ».

Un petit tout qui renvoie au grand tout, à la quête de l’inaccessible pureté, au tête à tête avec la solitude. Pas seulement la solitude des tournées et des chambres d’hôtel, mais la solitude face à la partition : que faire au juste du « Nicht zu schnell » lorsque c’est Schumann qui le précise ? Chacun a sa propre respiration dans l’art et la manière de ne pas aller trop vite. Mais qu’est-ce que cela peut bien être un tempo qui corresponde à quelque chose tout en étant « légèrement retenu » quand on sait que le violoncelle chante tout le temps dans ce concerto ? Le maître tranche en rappelant que tout est déjà dans le titre et que ce n’est pas un hasard si le compositeur n’a pas écrit un « Concerto pour violoncelle et orchestre » mais bien un « Concerto pour violoncelle avec accompagnement de l’orchestre ». Et voilà. Suffit de le savoir sans pour autant se laisser impressionner par les règles, fussent-elles énoncées en rappel par la-grande-critique, laquelle est définie comme une certaine pratique des « approches croisées, diagonales, savantes mais vivantes, limpides, légères ». Ne pas se laisser non plus abattre par les traditions. Encore que certaines en imposent : à Leipzig, on joue toujours Bach sans vibrato parce que c’est comme ça, foi de Konzertmeister, quoi qu’en pense Pinchas Zuckerman (le débat est un serpent de mer) ! Aussi indiscutable que la prise de l’instrument dès qu’on le sort de l’étui : le violoncelle dans la main gauche, l’archet dans la main droite.

« Vous ne devez pas manipuler la musique, ni vous laisser manipuler par elle. Si quelqu’un doit être manipulé, c’est moi qui vous écoute. C’est un pacte entre nous : si je suis venu au concert, c’est pour qu’il m’arrive quelque chose. Pour que m’arrive à moi, et pas pour contempler ce qui vous arrive à vous. Reprenez »

Si le personnage du Maitre sortait de ce roman et le lisait, il le trouverait tout sauf Schmaltz, son expression favorite pour enfoncer une interprétation jugée trop mièvre ou excessivement sentimentale. Car Trois concerts, ça secoue, ça vibre, ça vit. Pas de doute : Lola Gruber connaît la musique.

(« Rudolf Serkin en concert puis avec Pablo Casals au festival de Marlboro » photos Gjon Milli pour Life magazine ; « photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française, Musique.

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commentaires

1 853 Réponses pour Deux manières d’écrire sur la musique

Ed dit: à

Merci dede pour la proposition, mais j’irais peut-être un jour avec des amis.

Delaporte dit: à

J’ai par exemple beaucoup d’admiration pour Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, dont je ne rate aucune intervention. Il s’est rendu récemment à l’inauguration d’une mosquée, et il a eu bien raison. L’islam est une des trois religions monothéistes, il n’y a aucune raison de la mépriser. Mgr de Moulins-Beaufort a accompli un acte salutaire, que je soutiens :

« Attaqué pour avoir participé à l’inauguration de la grande mosquée de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort appelle à « réfléchir dans la paix ». Lundi, il a reçu le soutien de musulmans. »

Delaporte dit: à

Mgr de Moulins-Beaufort avait écrit, il y a quelque temps, un texte remarquable sur la pédophilie dans l’Eglise. C’était paru dans une revue, et le texte était disponible gratuitement sur Internet. Quand il était encore à Notre-Dame, il lui arrivait de célébrer la messe en lieu et place du cardinal, et je suivais toujours ses homélies avec attention. Il n’était jamais rebuté par une question difficile, et savait parlait avec dextérité de tel passage de l’Apocalypse. Vraiment un grand cerveau. A Reims, ils ont de la chance de l’avoir.

renato dit: à

Hier journée mondiale du livre pour l’enfance.

La prêtraille polonaise brûle des livres pour les enfants sur la place publique. Quelque chose à cacher ?

rose dit: à

Vu Styx.
nuit de cauchemar.
Fini Pays à vendre, de Bucher

parlerai de tout + tard
bonne journée

rose dit: à

ah. Désormais, il y a un délai entre écrire un com. et sa publication.
j’ espère que cela vous rend heureux ce que vous faites, bouguereau.

rose dit: à

jazzi
j’habite en Basses Alpes ; notez, je vous prie. La porte est à Sisteron.
Bérénice
il faut vingt ans. J’en suis à 30 échus. Mais même au tombeau, vous resterez l’estranger.
Foutez-vous en. Un jour, à Inter, entre Carte Noire et huile pour sa bagnole,vous parlerez du Chili, de l’Argentine et de l’Aéropostale et vous aurez la même conversation que sur la RDL. Lisez mon livre 25 réflexions. Vous, vous regarderez son fils tentant, tentée.
St Malo
regardez la mer, des remparts, le chenal pour entrer au port balises vertes et rouges, et la rade caillouteuse à marée basse.
Admiration absolue pour les malouins, nos corsaires, ces marins de première. Valent les anglais, c’est pas peu dire.

rose dit: à

In fine, quelle attitude bien pensée finement intelligente et moderne dans l’ idée de quitter Paris puis son passage à l’acte…ainsi que Paul et Bérénice !

rose dit: à

JJJ à 16h53
hier, ai visionné 4 mn d’une émision sur le mariage. Le niveau était de l’ordre de votre commentaire : cassant, humiliant, destructeur. L’effet obtenu, hors grincement des dents, était nul et non avenu.
Quel est l’intérêt ?

rose dit: à

Bérénice
ma maman aussi a fait des cannelonis. Ai fait trois prières, rompu carême, en ai mangé slt 2.
B. de carême c’te année : c pas bientôt fini ?

jazzi

c’était le poème sur le mur de votre piaule ou bien également passage à l’acte ?

JJJ
pourriez voir/entendre le ton des gens qui critiquent sur l’émission sur le mariage. Les critiqués sont de futurs suicidés : a-ba-ttus. La tête basse.

Il lui manquait l’amour au jeune homme de Jandib.

Alexia Neuhoff dit: à

Agression place de la République contre Julia, transsexuel. Répugnant. Des types manifestant pour libérer leur pays d’un système tyrannique tout en se livrant à un acte tyrannique. Il serait temps qu’ils commencent d’abord à évacuer de leur peu de cervelle les scories millénaires d’un machisme tyrannique.

Clopine dit: à

Soupir du matin :

Dire que j’aurai passé 40 ans de ma vie sans savoir qui j’étais, puis 20 ans en ne le sachant que trop, et qu’enfin, me voici arrivée au rivage de l’âge où je reconnais le grain du sable de la plage, mais où il ne m’irrite plus la peau…

Il en faut, du temps, à une vie, pour ressembler à des vacances.

et alii dit: à

murakami

et alii dit: à

Cette sortie a été suivie de la première apparition publique de l’auteur au Japon en dix-huit ans10 (une conférence le 6 mai à l’université de Kyoto), et a provoqué une rupture de stock de l’enregistrement par Lazar Berman de l’œuvre pour piano de Liszt Années de pèlerinage11 (citée dans le titre, dont le morceau « Le mal du pays » joué par cet interprète est discuté au chapitre 8 et sert de leitmotivNB 6 au roman).
je l’ai lu bien sur

bouguereau dit: à

« Le mal du pays » joué par cet interprète

comme ça c’est assez joli..en gilet

et alii dit: à

Amateur de jazz et de musique classique, Murakami livre six entretiens réalisés avec son ami de longue date, le chef d’orchestre Ozawa. L’occasion de découvrir la vie et le travail du maestro, en résonnance avec celle de l’écrivain, qui, au fil des pages, se dévoile. Une œuvre de non-fiction captivante, pour tout curieux, musicien averti, ou lecteur inconditionnel de Murakami.On connaissait la passion d’Haruki Murakami pour le jazz, mais il en est une autre qui, dan… >Voir plus babelio

bouguereau dit: à

je reconnais le grain du sable de la plage, mais où il ne m’irrite plus la peau…

suggestion du gout du ptipoi pour baroz..havec bonne clopine en guest star

et alii dit: à

t é lérama
côté, un écrivain fou de musique classique, incapable de lire une partition, mais doté d’une oreille en excellent état. De l’autre, un chef d’orchestre d’une infinie curiosité, pourvu d’un parcours fascinant. Les Japonais Haruki Murakami et Seiji Ozawa se sont bien trouvés. Le romancier s’est fait maïeuticien face à un musicien rendu plus disponible par son état de santé. Après de lourdes opérations, Ozawa a pris le temps de plonger dans ses souvenirs, nourrissant six longues et amicales conversations menées entre 2010 et 2011.

bouguereau dit: à

La prêtraille polonaise brûle des livres pour les enfants sur la place publique

pas mieux la juivrie djéruzalème..et ils s’entendent comme ralouf..va comprende

Janssen J-J dit: à

@7.48 et 7.59, hélas… malgré tous mes efforts, rien compris aux deux messages matinaux sur le mariage. Préfère imaginer une intention aimante et maladroite plutôt qu’une agression gratuite. Qu’importe, Jzmn m’a parfaitement compris, lui. Bien belle journée au seuil de Sisteron : l’odeur des canelonis de là-bas, je la perçois avec des effluves d’anis.

bouguereau dit: à

L’islam est une des trois religions monothéistes, il n’y a aucune raison de la mépriser

comme la paille dans l’oeil à dédède..on dirait qutu fais ça tout seul et qule monde a bzoin dtoi dlalourde..

et alii dit: à

echenoz

Phil dit: à

Alexia Neuhoff, les transgenres agressées, pas plus que les rabbins pédophiles, n’intéressent franceculture. Hier les stars françaises du cinéma étaient occupées à enterrer Agnès Varda, en présence de l’inoxydable Jack Lang qui tenait autrefois les cordons de la bourse. Baroz a-t-il vu le film au cimetière ?

et alii dit: à

ECHENOZ Jean – Ravel (p. 100-101)
… Ravel a toujours tout oublié, toujours été distrait, sujet à des trous de mémoire singulièrement pour les noms propres, recourant souvent à des images pour désigner un lieu ou une personne aussi bien connus de lui que Mme Ravelot : la dame qui s’occupe de ma maison, vous savez, qui a un sale caractère. Et jusqu’à Marguerite elle-même : celle qui ne joue pas si bien du piano, vous voyez qui je veux dire, son mari est mort à la guerre. Marguerite a beau savoir tout cela, elle trouve quand même qu’il oublie de plus en plus de choses. De son côté, Hélène a remarqué l’an dernier que Ravel manifeste à présent, de temps en temps, une sorte d’absence devant sa propre musique.
Il n’oublie quand même pas ce qui compte le plus à ses yeux : dès son retour en France, il s’oppose net à la venue de Wittgenstein qui se voyait bien venir faire un petit tour à Paris. Il lui adresse un mot bref dans lequel il fait valoir que son interprétation relève de la contrefaçon, et le somme avec fermeté de s’engager à jouer désormais son œuvre rigoureusement telle qu’elle est écrite. Quand Wittgenstein, vexé, lui écrit en retour que les interprètes ne doivent pas être des esclaves, Ravel lui répond en cinq mots. Les interprètes sont des esclaves…
cité dans
https://www.lamusiqueenlitterature.com/echenoz-jean—ravel.html

Janssen J-J dit: à

@ Hier journée mondiale du livre pour l’enfance.

Lu le premier roman de Guy Goffette, Un été autour du cou, paru en 2001. L’histoire du dépucelage d’un petit paysan, Simon, 12 ans, par la Monette, une femme mûre, nymphomane et ogresse SM de son état. Une aventure fascinante et douloureuse, ayant laissé l’enfant envoûté, pantelant et amer.
Un souvenir nostalgique quasi pédophilique qui ne passerait plus la barre aujourd’hui. En l’espace de vingt ans, nos sociétés ont passablement régressé sur le chapitre de cette veine littéraire. On éconduirait ce roman dont on dirait susceptible d’êtr vu comme une apologie du viol d’enfant, sous la complicité d’une société voyeuse qui ne voulait rien savoir… Le poète Guy Goffette a 71 ans, et je me demande bien ce qu’il penserait de l’évolution d’une société devenue des plus prudes et intolérantes à ce sujet.
https://www.babelio.com/livres/Goffette-Un-ete-autour-du-cou/36649

renato dit: à

« … ils s’entendent comme ralouf..va comprende »

Puisque les monothéismes sont des proto-fascismes, il se s’entendent parce qu’il se comprennent.

et alii dit: à

Intégrale de la correspondance de Maurice Ravel
par Agnès Simon – 08/12/2018
Manuel Cornejo rassemble un ensemble monumental de correspondances et d’écrits de Maurice Ravel. Une source inédite et incontournable pour la connaissance du célèbre compositeur. Par l’importance du compositeur, ses relations variées et la dispersion des sources, constituer une intégrale relevait de la gageure. Aussi l’éditeur n’a-t-il de cesse de préciser les lacunes (au fil des lettres et en dressant une liste des lettres fantômes en annexe), ou l’absence pure et simple …
À emporter – Essais et documents – Livre

renato dit: à

Franceculture n’est plus ecoutable depuis longtemps déjà, Phil : il aiment s’entendre parler ; seulement, réduit à l’os, leur parler ce n’est qu’une foire aux poncifs.

Jazzi dit: à

Eric Neuhoff finaliste du Goncourt de la nouvelle 2019, c’est Delaporte qui va en être marri !

et alii dit: à

mediapart
. Nous avons également recueilli d’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré. Lire la suite

Janssen J-J dit: à

Quelqu’un a-t-il lu ce recueil de nouvelles, promis à de grandes destinées au moi de mai prochain ? Alexia, sa soeur, sans doute ? Christiane, peut-être ?
https://www.editionsdurocher.fr/livre/fiche/les-polaroids-9782268100944
J’avoue n’avoir jamais lu cet auteur, alors que la rumeur twitée a l’air d’en dire beaucoup de bien. J’aimerais introduire son oeuvre dans mon cercle littéraire, donc si l’on pouvait m’y préparer : puis-je commencer par ce recueil ou bien quoi d’autre ? Merci de me dire.

Bérénice dit: à

JJJ 10h27 ce roman n’a pas l’air tout à fait heureux et puisque vous l’avez lu vous pourrez dire comment il s’éloigne ou non d’une apologie . Est ce teinté d’auto biographie? Ai delà de l’inventaire honnête des souffrances , du tourment de ce garçon de 11 ans,rapporte t il des choses comme celles signées de Gide avec son protegé du meme age qu’il faisait roucouler de plaisir?

Bérénice dit: à

Rose, 7h33, je tente de comprendre votre post. 25 ans de réflexions, c’est plus que sept . Pour le fils (symbolique) , cette période a pris fin. Chacune, chacun en vit, ou note les variations de la tentation ou du désir. Le père, le fils…, reste le saint esprit accessible à tous.

Clopine dit: à

JJJ, ça me susurre tellement une petite chanson de Fitzgerald que je m’en vais faire l’acquisition des « polaroïds ». Non que le monde des « dolce vita » me soit ni familier, ni désirable, mais parce que c’est un recueil de nouvelles. Faut soutenir l’univers des nouvelles, à mon sens ! (ouais, d’accord, je prêche pour ma paroisse, m’enfin…est-ce ma faute si je ne sais faire que ça ?)

je serais donc en mesure, d’ici quelque temps, de vous donner mon avis. Si vous êtes preneur, et si votre convoitise peut être mise à feu doux, bien sûr !

Bérénice dit: à

Et alii, quand on connait les symptômes de Ravel et qu’en plus on rencontre ces défauts de mémorisation , on peut effectivement douter le l’intégrité du programme pour le dernier quart de sa vie. Terrible ces problèmes.

Jazzi dit: à

C’est sympa Clopine et JJJ de me paratonnerriser de l’ire Delaportienne. Tandis que l’on va avoir droit à une litanie de commentaires anti Neuhoff, je vais pouvoir aller au cinéma et venir vous en rendre compte en toute sérénité.
D’autant plus qu’il faut que je vous parle du film uruguayen, que j’ai vu hier soir…

Janssen J-J dit: à

Oui, B., c’est bien un roman autobiographique, fascinant par son ambiguité même… L’auteur raconte le dépucelage consenti, merveilleux et cruel, de Simon… avec lequel 1°/ il prend ses distances, puisque c’est le regard porté de l’adulte sur l’enfant qu’il fut, 2°/ et au présent, en revivant les affres et les tourments du désir de l’épisode raconté à la première personne. Tour à tour, le narrateur dédoublé se sent socialement devenir homme alors qu’il n’est encore qu’enfant et ultérieurement, comme si l’épisode avait été à l’origine d’un trauma dont il aurait payé longtemps les séquelles. La force de ce roman, m’a -t-il semblé, est de ne s’être jamais départi d’une posture non victimaire, autrement dit d’avoir échappé aux catégories habituellement binaires de la victimologie coupable qui ressort aujourd’hui du registre des catégories morales de la criminalisation des pratiques sexuelles sadomasochistes.
Je ne connais pas le roman de Gide auquel vous faites allusion, par csqt ne peux vous éclairer d’un possible parallélisme, B. Quoiqu’il en soit, le roman de Goffette est purement situé dans le registre hétérosxuelle d’une violence physique et morale plutôt consentie, exercée par une femme mûre sur un jeune garçon.

Bérénice dit: à

JJJ, c’est d’une lettre, de lettres qui furent l’objet d’une polémique, écrits non publiés que les ayants droit avaient offert au public de lire. Je crois que c’est Libé qui avait imprimé un passage où comme on le sait Gide ne cache rien.L’enfant est mort de tuberculose et était issu d’un milieu pauvre.
Pour le reste, il s’agit de pédophilie , sado masochisme ave ce rapport de force entre deux parcours. Ce qui est dit, une femme perverse, un enfant innocent. Un jeu du chat et de la souris.

Delaporte dit: à

« Eric Neuhoff finaliste du Goncourt de la nouvelle 2019, c’est Delaporte qui va en être marri ! »

Neuhoff a choisi la nouvelle par paresse, parce que c’est, selon lui évidemment, le genre qui demande le moins de peine et qu’on peut bâcler. Avoir sélectionné Neuhoff, c’est donner une prime à la fainéantise et à l’absence de talent. C’est même assez stupéfiant de rencontrer ici cet écrivain raté, ce journaliste fumeux qui ne donne jamais son avis, qui recopie la quatrième de couverture sans complexe dans ses chroniques immondes. Ce n’est pas un grand jour pour la littérature, c’est même une défaite ! Je vais me recoucher !!!

Phil dit: à

Bérénice fort bien informée, il doit s’agir du « Ramier », dear jjj, qui roucoulait aussi entre les cuisses de Rouart, grand-père de l’académicien. Que du beau monde, mais fort éloigné de votre roman populaire initiatique.

christiane dit: à

@Paul Edel,
la dernière fois, sur ce fil, où André Tubeuf a été évoqué c’était le 30/09 à 20h22 par vous et c’était important car ce n’était pas par un livre, mais dans plusieurs rencontres et cet écrivain, soudain, devenait vivant. Peut-être l’avez-vous rencontré au Magazine Le Point où il tient une chronique musicale ?
De lui, je ne connaissais qu’un livre que j’avais beaucoup apprécié. Il n’y parlait pas de Bach mais d’autres musiques, celles de l’Orient. L’Orient derrière soi (actes sud) : « en ces jardins monte, en ces soirs d’été, mais très discrètement, comme dans l’intention de la garder pour soi et de s’en bercer égoïstement, la chanson d’un gramophone : la mélopée d’Oum Kalsoum, déjà à cette époque hors d’âge. Le voisinage est discret, laissant les jasmins bruire à la nuit […] »
Il y évoque la mer près du golfe de Smyrne, là où il est né, par hasard. La mer et la vie là-bas, la terre, les fruits, la chaleur, sa mère, son enfance. (Des paysages, des rêves que l’on peut voir au musée Marmottan en ce moment : « L’Orient des peintres ». Ingres Delacroix mais pas seulement.)
Il parle de L’Orient comme vous de Rome. Une brûlure…
C’est loin de Saint-Malo battue par les vents et les gerbes d’écume (que vous évoquiez à 18h24, hier). J’ai bien reconnu cette sauvagerie que j’avais affronté un printemps lointain et pluvieux quand longer le sillon ne pouvait se faire qu’avec un ciré et des bottes !
Lui, c’est une autre mer, une autre plage !
« En retrait d’une longue plage assez propre, presque entièrement de sable, passé une sorte de barrière de figuiers de Barbarie et d’arbrisseaux, ce sont des bosquets aussitôt, des vergers. Cela monte des feuillages, c’est tout le vert du golfe qui embaume ainsi. Les fruits, on les verra à nu ce soir au retour, étalés sur les quais. Mais est-ce un retour quand on n’a fait que tourner ? Ce n’était qu’une excursion, on fait le tour de son propre jardin. Et voilà la cueillette, rassemblée par espèces, dans un incroyable vertige d’odeurs ! Huit heures en plein soleil à même le sol brûlant ne les ont pas chauffés, mais cuits, et même confits : le raisin, fripé, blondi, sucré ; les figues, devenues beiges, dont le parfum nous poursuivrait jusqu’à la mer, si on sortait du golfe; les abricots dorés, joufflus, encore acides si on y mettait la dent […] »
C’est un livre plein de nostalgie mais aussi d’inquiétude. En « exil » en France, à son retour contraint… il se demande au fond qui il est et d’où il est. Né au gré des besoins du métier de son père, ingénieur des chemins de fer, là-bas, en Turquie, il semble y avoir laissé son cœur.
J’aime quand vous venez ici. Sur votre blog c’est l’espace du critique littéraire où vous aimez explorer le cheminement de la création chez les auteurs que vous aimez. Ici, c’est toujours imprévisible des coups de cœur !

christiane dit: à

Non, JJJ, je ne connais pas ce livre. Vous nous direz vos impressions.

Ed dit: à

Jazette,

J’ai une question un peu vache. Vous avez publié beaucoup de « goût de », mais à quel moment les avais-vous écrit ? Entre vos commentaires toute la journée et toute la soirée ici, et vos séances de cinéma quotidiennes, je me demandais innocemment où vous caliez l’écriture.

Ed dit: à

Avez-vous

Janssen J-J dit: à

… une tournure de discussions qui me plait bien, B., CT, Phil. N’était l’habituel parasitage du loustique qui ne sait pas que l’art de la nouvelle est le plus difficile et le moins paresseux qui soit. Au sens le plus noble du genre, c’est un concentré de monde et d’imagination abouti en qq pages, capable de vous la tenir en respect, aussi loin et parfois plus longtemps qu’un gros roman bien balourd, rempli de flatulences.
Hélas, notre ami l’provocateur patenté, pourrait-il voir autre chose dans l’art de la nouvelle que l’aveuglement de son propre dépit amoureux et transi d’envie, à l’égard d’E.N. ?

Delaporte dit: à

« Entre vos commentaires toute la journée et toute la soirée ici, et vos séances de cinéma quotidiennes, je me demandais innocemment où vous caliez l’écriture. »

Ed, avez-vous déjà feuilleté un « goût de » ? Ce sont uniquement des citations d’auteurs divers les une à la suite des autres. Jacuzzi n’écrit presque rien, il se contente de signer et de toucher l’argent.

Paul Edel dit: à

Comment écrire un roman Clopine? Facile.Plus facile que les nouvelles ,un genre ne supporte pas qu’on tire à la ligne comme dans le romans de.. ne citons aucun nom….Donc, tu tiens minutieusement, régulièrement le journal de l’éducation de Pile Poil.. Ses colères, ses tendresses, sa résidence seigneuriale, sa ge devant un cendrier, sa formation militaire, sa solitude, ses réveils difficiles, ses bouffées paranoïaques, , ses virées dans les champs brumeux, ses premiers patins à roulette, ses performances domestiques (déchiqueter une collection entière de Charlie Hebdo en deux heures ) , sa manière de pisser sur la camionnette des postes , etc.. quand ça fait 178 pages, tu appelles ça « roman » tu envoies 5O copies au service des manuscrits des petites et grandes maisons d’édition. Province plutôt que Paris. Tu précises qu’il y a une promesse de préface de Brigitte Bardot. Titre : « Cœur de Pile Poil »,référence littéraire à Boulgakov..ça fait toujours plaisir à l’éditeur qui place ingénieusement des reliures classiques skyvertex dans son bureau… Tu montres les crocs pour le contrat : jamais en dessous de 12% pour le maitre, 1% à 2% maxi pour le chien. Tu mollis pas. Bonnes feuilles vendues à trente millions d’amis. Ruée des photographes dans le verger brayon : Pile Poil mange de la brioche devant les objectifs .Pile Poil hume le vent du soir.. Invité Chez Ruquier à « On n’est pas couché »,Pile poil fait un tabac en posant sa truffe sur la jupe droite de Christine Angot.

Janssen J-J dit: à

@ votre roman initiatique populaire…

Une fois de plus, je tique un brin avec cet adjectif qualificatif…
Oui, ce roman se passe bien « en milieu populaire ». Goffette est un « homme du peuple » (belge) devenu poète et romancier, doté d’une écriture remarquable de réalisme métaphorique. Dans « Géronimo a mal au dos », son propos était exactement le même que celui d’Edouard Louis : expliquer un rapport de regret au père, de n’avoir jamais su aller vers lui. La seule différence entre eux, c’est que Goffette n’a jamais bénéficié de l’estampille consécratoire de la critique parisienne, car « il n’a pas conquis Paris ». Belleguelle, à l’instar de Didier Eribon, au contraire, a su faire ce qu’il fallait et s’enclencher son destin… On dit dit qu’il a su s’affranchir de sa classe d’origine, et su la transcender dans un roman prétendument transgressif, comme on n’en aurait jamais connu auparavant. Pas de risque que cela put arriver à Goffette, bien qu’il ait été abondamment publié rue Sebastien-Botin. Il sera toujours rangé dans l’enfer de la « littérature populaire », que seuls quelques lecteurs malsains auront eu la curiosité d’exhumer. C’est toujours un peu navrant.

(NB/ Excusez moi, dear Philo, mais je n’arrive pas à supporter les lectures binaires du monde, attitude qui me porte à défendre parfois l’indéfendable, au nom d’une morale un brin primaire, celle du devoir de réparation de l’injustice. J’ai remarqué que ce ressort-là me conduisait toujours à fulminer contre celzéceux qui n’en valaient pas toujours la peine. Faut dire aussi que mon analyste n’a jamais réussi à me corriger de ce travers qui me fait du mal et me cause du tort pour rien, ajoutait-il).

et alii dit: à

2001. L’artiste néo-zélandais Michael Parekowhai espère représenter son pays lors d’une prestigieuse exposition internationale, la Biennale de Venise.

Hélas, c’est un échec cuisant : son projet de sculpture est refusé. Peu importe, Parekowhai se procure tout de même l’objet indispensable pour créer son œuvre… un piano !
Ce n’est pas la première fois que l’artiste conçoit une œuvre à partir de cet instrument. Mais cette fois, il a une autre idée en tête.

Il veut y sculpter des motifs entrelacés, issus de la tradition artistique des premiers habitants de la Nouvelle-Zélande, les Maoris. Liées aux ancêtres, ces formes ont été créées bien avant l’arrivée des colons européens.
Mais avant de changer de tête, le piano doit passer entre les mains d’un restaurateur. Celui-ci lui redonne un coup de jeune et épaissit les parois avec du bois pour permettre d’y sculpter les motifs traditionnels.

Or une surprise l’attend ! Il débusque, cachée dans le piano, une inscription : « Chers amis, que cet instrument magnifique puisse vous apporter joie et inspiration. Tout mon amour, Lili Kraus, Noël 1959 ».
art tips
https://images.artips.fr/artips/Parekowhai_Piano/06.jpg.html

Janssen J-J dit: à

la verve de paul edel en ce moment !… Jubilatoire !
(sa truffe sur la jupe droite de Christine Angot)… On n’ose imaginer la jupe gauche ! 🙂

Jazzi dit: à

Selon le festival : Cannes, Berlin, Locarno… où ils ont été préalablement présentés, on pourrait presque définir une sorte de génétique aux films.
Une génétique qui se répercute sur leur éthique et leur esthétique.
Film politique bien dans l’esprit de la Mostra de Venise (sélection 2018), « Compañeros »,  du cinéaste uruguayen Alvaro Brechner, s’inspire des récits de prisonniers politiques Tupamaros pendant la dictature militaire en Uruguay de 1973 à 1985.
Ce biopic s’attache principalement aux douze années d’emprisonnement que vécurent trois d’entre eux : Mauricio Rosencof (poète et écrivain, incarné ici par l’acteur Chino Darín ), Eleuterio Fernandez Huidobro (ex-dirigeant des Tupamaros, élu sénateur en 1999 jusqu’à sa mort, en 2016, joué par Alfonso Tort), et José « Pepe » Mujica (élu 40ᵉ président de la République d’Uruguay de mars 2010 à mars 2015, rôle tenu par Antonio de la Torre).
Incroyable ce que la peur du communisme et la haine qu’elle engendra alors en Uruguay a pu enflammer l’imagination perverse des putschistes installés au pouvoir, qui, plutôt que de fusiller ces compañeros (camarades) les torturèrent insidieusement et lentement à petit feu afin de les rendre… fous !
Sans jamais avoir été jugés, ces trois prisonniers furent pris en otages par leurs geôliers, qui les menacèrent d’exécution sommaire en cas d’attentats des Tupamaros.
Placés dans un isolement total, transportés au fil des ans de prisons militaires en prisons militaires, dans des conditions de vie proprement effroyables, ils sortent peu à peu de la réalité et son plongés dans une autre dimension, une autre perception du monde.
C’est cette longue descente aux enfers que le cinéaste nous donne à voir.
Si la plupart des otages ne survécurent pas à ce régime, ces trois-là résistèrent jusqu’au bout, mus par une force surhumaine.
Un film rythmé de bout en bout comme une partition musicale, sur lequel le spectateur peut se poser bien des questions, tant sur le plan esthétique (celle du glauque et de la merde) qu’éthique (une histoire racontée par d’anciens vaincus redevenus vainqueurs) et qui mériterait débat, plus que… Casanova !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19582162&cfilm=253253.html

Jazzi dit: à

Oui, très drôle Paul, ces temps-ci, JJJ.
L’air printanier de la rade de Saint-Malo débriderait-elle l’imagination et la verve de l’ancien journaliste Parisien ?

Jazzi dit: à

« Jazette »

Vous n’avez pas honte, Ed !

Ces dernières années, un peu plus d’une décennie, j’ai publié 21 goûts de… (deux autres manuscrits sont rendus et paraitront en juin (la Méditerranée) et en novembre (la paresse) prochains), plus une dizaine de livres sur Paris.
J’écris, je lis, je me promène, je vais au cinéma, je m’occupe de ma maison (ménage, cuisine), je flâne sur internet (pas toute la journée), je dors beaucoup (il me faut mes huit heures) et je rêve tout autant, de jour comme de nuit, et il m’arrive même de… baiser !

et alii dit: à

In fact, researchers have found that on average, people use a metaphor every 20 words, said Lai, an assistant professor of psychology and cognitive science at the UA. As director of the Cognitive Neuroscience of Language Laboratory in the UA Department of Psychology, Lai is interested in how the brain processes metaphors and other types of language.
et pour musique?

Jazzi dit: à

« Ed, avez-vous déjà feuilleté un « goût de » ? »

Il s’agirait de les lire attentivement, Delaporte. Vous y découvririez peut-être qu’ils s’inscrivent dans une démarche globale dans laquelle se cache mon feuilleton romanesque.
Un peu comme vous pouvez lire ici mon journal cinématographique, entre autre…

Phil dit: à

En Autriche, l’éditeur Wieser a publié des goûts de…, avant la France, sous le titre « Europa Erlesen ». Ed, vous y trouverez probablement un volume sinon sur Hambourg, Ed, sur les villes de la Hanse.
L’intérêt des « goûts de » vient des incipit aux textes proposés, où Baroz peut exercer sa verve.
jjj, partage volontiers votre refus d’une « lecture binaire du monde ». toute la littéraire de Gide plaide en ce sens, comme celle de Goffette apparemment, qui est Belge, vous me l’apprenez.

P. comme Paris dit: à

Paul Edel s’amuse avec Mâme Clopine.

Et réciproquement…

Ed dit: à

« Vous n’avez pas honte, Ed ! »

De quoi ?

Merci pour votre réponse, même si elle est insatisfaisante.

Ed dit: à

L’avis de Delaporte sur l’écriture de nouvelles est d’une débilité, d’une naiveté surtout, confondante. Lisez Alice Munro et on en reparlera.

Ed dit: à

Christine Angot avec une jupe, c’est aussi probable que Moix avec des paroles sensées.

Delaporte dit: à

« L’avis de Delaporte sur l’écriture de nouvelles est d’une débilité, d’une naiveté surtout, confondante. »

Vous m’avez lu trop rapidement, Ed. J’ai décrit comme Neuhoff considérait le genre de la nouvelle, qui coïncidait avec sa paresse proverbiale. Bien entendu, j’ai un TOUT AUTRE avis sur les nouvelles, qui est un genre que j’aime beaucoup et qui demande, lui aussi, beaucoup d’art et même de génie (ce dont manque Neuhoff, l’enflé de service). J’aime lire des nouvelles, c’est un genre prodigieux. Et donc de voir un écrivain raté comme Neuhoff finir par écrire des nouvelles, cela me désespère… D’ailleurs, Ed, vous en écrivez aussi, alors ne la ramenez pas trop, svp !

Delaporte dit: à

« Neuhoff a choisi la nouvelle par paresse, parce que c’est, selon lui évidemment, le genre qui demande le moins de peine et qu’on peut bâcler. »

J’ai précisé : « selon lui évidemment », – pas « selon moi » ! Ed, vous devriez mettre des lunettes… ou faire un effort de concentration et de sérieux. La prochaine fois, j’écrirai en petit nègre, pour me mettre à votre hauteur.

Delaporte dit: à

Mon message était clair, et critiquait Neuhoff et sa conception paresseuse de la nouvelle, qui est une infamie. La seule Ed, qui ne comprend pas le français, y a vu une attaque contre un genre littéraire que pourtant j’apprécie. Comment faut-il vous écrire, Ed, pour se faire comprendre de vous ? Ou bien est-ce voué définitivement à l’échec ? Un conseil, retournez à la maternelle !!!

Delaporte dit: à

Il faut faire attention à ce qu’on écrit, quand on a en face de soi des gens stupides, qui ne comprennent pas le français. On a beau soi-même le parlé avec toutes les nuances possibles, on n’est pas compris ! Bravo, Ed, pour votre incompréhension, qui manifeste franchement que sur ce coup-là, vous êtes complètement conne !!!

Delaporte dit: à

Résultat des courses : Ed ne sait pas lire ! Remarquez, on s’en doutait un peu.

Ed dit: à

C’est la dernière fois que je vous lis. Niveau trop bas pour moi.

bouguereau dit: à

« Neuhoff a choisi la nouvelle par paresse, parce que c’est, selon lui évidemment, le genre qui demande le moins de peine et qu’on peut bâcler. »

c’est ce qu’il espressément ou ce que tu déduis dlalourde..auquel cas t’inféres t’induis t’es coupabe et camembert épicétou

Delaporte dit: à

« C’est la dernière fois que je vous lis. »

Cela vaudrait mieux, en effet.

bouguereau dit: à

faut pas restreinde les raisons dse marrer dédède..dlalourde est un gros soustraitant

bouguereau dit: à

Un peu comme vous pouvez lire ici mon journal cinématographique

baroz il a un gros smirmorque haussi dédède..il tartarine avec sa casquette et son marcel..et peste conte les gilet qui l’hempêche de livrer à temps..y’a beaucoup de poireaux ripou et de carotte rapée pleine de bacile coli qui file la colique à dirphiloo..mais il sait rester poli..et tout ça crée l’évenement sur la rdl dédède

bouguereau dit: à

Comment écrire un roman Clopine? Facile.Plus facile que les nouvelles

la nouvelle..le ‘genre parfait’..se vend pas du tout im frankreich..comme le ‘court’ uniquement dans les festivaux..et les travaux de fin d’école..y’a bien youtube pour les voir..et certains sont vraiment bien..mais y’a rien a faire

bouguereau dit: à

tu vois dédède..tout mino j’ai connu les ‘actualités’ au cinoche..c’était des docu..et des ‘courts’ qui quelquefois rachetait le navet qui suivait..quelquefois c’était un brin cochon..pour des raisons zarbis ça suivait pas les mêmes circuits de censure de distri..

Ed dit: à

Oui boug. J’en parlais avec une amie qui travaille dans l’édition, le roman est resté le genre noble et même l’unique genre vendeur en France. Les pays anglo-saxons ont dépassé tout cela et les nouvelles fonctionnent mieux.

bouguereau dit: à

c’étoye ça la série b à l’origine..un peu comme johnny qui disait de jimy ènedrisque..’oui jle connais bien il a chanté en première a mes concerts’

bouguereau dit: à

Les pays anglo-saxons ont dépassé tout cela et les nouvelles fonctionnent mieux

oui..ils ont plusieurs nomenclature..et même une pour juger de débutants..c’est qu’il ont concervé bien plus longtemps que nous la publication de fixion dans les magazines..test et découvreur de talent..aujourdhui c’est d’entrée la geste de pro ridicule..par exemple polo suggère a bonne clopine de commencer par une petite nouvelle zoophile..mais bonne clopine elle veut pas qu’on l’hinvite a on est pas couché pour faire le pestacle..bref..elle veut pas ‘commencer’

et alii dit: à

Oublier est plus difficile que de se souvenir
Voilà pourquoi les traumatismes marquent durablement…

renato dit: à

Merci, et alii

rose dit: à

Bah.
Y a l’ amnésie traumatique où ion oublie tout.

Clopine dit: à

Paul, j’ai bien rigolé, mais vu la tornade que c’est, à mon sens, c’est sur la jupe entière d’Angot que Pile-Poil aurait tiré…

En fait, nous constatons tous les jours un peu plus, avec un mélange de satisfaction et de consternation, que tout cela est le fruit d’une très légère erreur, dûe à W., notre monteur-devenu-ami.

C’est lui qui, nous voyant dans la peine et apprenant que nous pensions à un border collie comme nouveau compagnon, nous a envoyés chez un de ses anciens voisins : sa chienne croisée border avait eu des petits, et W. avait vu le père dans les rues du village : un pur border ! Noir, aux longs poils soyeux, avec une tache blanche en goutte d’eau sur le front et des traînées blanches sur le poitrail. Le border est « le » chien à moutons par excellence. Il est fidèle, souvent craintif, attaché à sa maison, et coeur tendre.

Tout ce qu’il nous fallait.

Sur place, la bouille totalement attendrissante de Pile-Poil nous a ôté de peu de discernement qui nous restait après l’épreuve : nous avons embarqué le chiot illico.

C’est le lendemain que les doutes ont commencé. A cause de la factrice qui, prenant Pile-Poil dans ses bras et l’examinant sous toutes ses coutures, m’a informée qu’il était le frère jumeau de son… Beauceron.

Un Beauceron.

Ce furent ensuite G. et H qui ont confirmé le diagnostic : rien du border, à peine une infime petite pincée de poils blancs. Tout du beauceron, et lequel ! Le célèbre Bas-rouge, héros de cinéma certes, m’enfin un tout beau qui va peser dans les 45 kg adulte (mazette !) et qui a « un grand besoin d’être fermement éduqué », car il possède « un fort tempérament ».

Que ceux qui ont déjà posé la patte à Beaubec en témoignent : même quand nous essayons d’éduquer qui que ce soit, nous n’arrivons guère qu’à, très fermement, espacer un peu les bisous…

En plus, Pile-Poil est un « fixed-eye », ce qui le place un peu plus près du loup que le chihuahua moyen, dirons-nous.

Bref, je n’ai plus besoin de me gratter les jambes : j’ai désormais les bas-rouges !

Mais nous sommes un peu inquiets, c’est vrai. J’ai rarement vu un tel ouragan. Et déjà, à 2 mois justes, 7 beaux kilos, bien denses, des dents acérées et qui semblent être son moyen privilégié de reconnaissance d’autrui, et une curiosité tellement sans limité qu’elle lui joue, allez, au bas mot, cinq mauvais tours par jour…

pour le côté littéraire de la chose, dont vous vous moquez, Paul, je vous rappelle tout de même qu’une Colette a écrit d’admirables textes sur ses animaux, mais bon. Je vais prendre votre avis pour ce qu’il est : une recette de cuisine. Cela vous ennuie si je change l’ingrédient principal ? Et si je décris l’écrivain vieillissant mais alerte, quittant son poste d' »homme de lettres parisien » pour aller décrire les plages de Saint-Malo ? Il y aurait bien là quelques saynètes utiles et divertissantes, non ?

Allez, bise à vous tout de même…

rose dit: à

l’ on

Delaporte dit: à

« le roman est resté le genre noble et même l’unique genre vendeur en France. »

Cela fait très longtemps que c’est comme ça, et c’est dommage, malgré les Maupassant, Barbey et même Balzac, et Flaubert… Les anglo-saxons ont préservé la nouvelle, et ils ont eu raison. Cette rage des Français de cracher sur ce qu’ils ont de meilleur…

et alii dit: à

A 61 ans, Cecile Eledge a porté le bébé de son fils et de son compagnon grâce à la gestation pour autrui, et vient tout juste d’accoucher de sa petite-fille.

et alii dit: à

, cinq mauvais tours par jour…
raconteznous au lieu de nous laisser sur notre faim!
caresse à pile poil!

Lavande dit: à

Ed et Boug, dans les auteurs de nouvelles français connaissez-vous Annie Saumont ? Superbe ! Je me souviens par exemple de « Les voilà, quel bonheur! », un petit bijou.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/01/31/mort-de-l-ecrivaine-annie-saumont_5072348_3382.html

Même Anna Gavalda a démarré par un petit livre de très bonnes nouvelles « J’aimerais que quelqu’un m’attende quelque part » que je préfère à ses romans postérieurs.
La nouvelle est un genre rigoureux et difficile que je n’appréciais pas quand j’étais jeune (!) parce qu’il me faut un peu de temps pour « rentrer » dans un livre et avec la nouvelle, sitôt rentré sitôt sorti, si j’ose dire. Mais j’ai changé d’avis et maintenant j’aime le ciselage d’une nouvelle réussie, plus exigeant que celui d’un roman.

Ed dit: à

Merci Lavande, jamais entendu parler d’Annie Saumont, mais je viens de mettre l’un de ses recueils dans ma PAL. Le fait que je ne la connaissais pas vient malheureusement confirmer ce que nous disions.

J’ai moi aussi toujours lu des romans. Exceptions : Agatha Christie (réussir des nouvelles policières, quel génie !) et bien sûr Maupassant. Alice Munro est en train de me rappeler que ce genre est d’une grande noblesse lorsqu’il est maîtrisé. Delerm est l’un des plus célèbres chez nous. Jamais lu, mais j’aimerais m’y mettre.

et alii dit: à

clopine, un jour en descendant un escalier,j’ai croisé une dame qui avait un chiot dans une boite à chaussures:elle allait le noyer;aussitôt je lui ai dit non, donnez le moi plutôt et j’ai repris le car avec ma boite en caressant harold mon dernier trésor :on me fit fête à la maison et adopta le magnifique barard qui s’avéra croisé de chien loup et de teckel:ses oreilles ne se relevèrent jamais;quand je m’emmenais dans la rue pour ne pas le laisser seule, en le tenant fermement contre moi, on me conseillait de le présenter à la reine d’Angleterre!harold avait du succès:j’ignorais qu’il fallait sérieysement l’éduquer;j’avais acheté un livre de K Lorenz que je vous recommande ;le livre me consola;Harols ne connaissait que moi, et quand ils jouaient, les enfants l’enfermaient avec moi parce qu’il s’emparait du cochonnet ; évidemment, je m’entendais bien avec harold,et j’ai malheureusement dû le donner à des gens qui avaient une belle propriété;il se révéla trouillard, se fit déchirer une oreille lui qui effrayait tousles étrangers quand il aboyait, il nous fit voir une vie de chien ;

Ed dit: à

17:04

Les feuilletons devraient être réhabilités ! Combien de chefs d’oeuvres (pour le coup, de nombreux romans aussi) ont-ils été découverts grâce aux pages fiction des journaux.

Ed dit: à

Tiens. Annie Saumont a même été traduite en allemand. L’un de ses recueils, Seife aus Paris, est disponible à la bibliothèque.

Marie Sasseur dit: à

Pour une nouvelle est-ce une bonne nouvelle?
Question posée à ceux qui, comme Neuhoff, ont le souvenir de la drague un peu brouillé par un abus de « sky », plus qu’un polaroid qui s’efface.

http://pageperso.3eme.free.fr/polaroids.htm

 

a) Commencer la lecture

« Je n’ai pas de photo d’elle avec son type. Au début, je me demandais la tête qu’il avait. Elle, je ne l’ai pas revue depuis trois ans. De toute façon, il paraît qu’au bout d’un certain temps les Polaroïds s’effacent complètement. »

 

Voici le titre et la fin d’une nouvelle que nous allons lire dans son intégralité.

a) Essayons ensemble d’identifier la situation d’énonciation:

 Qui parle?A qui?  Quand? De quoi? De qui? Comment?

 

b) Essayons d’émettre des hypothèses sur le reste de la nouvelle:

Que peut-elle raconter?Comment l’auteur va-t-il s’y prendre? Quel type de texte va-t-il choisir?

b) Continuer la lecture »

 

Ça, c’était en Grèce, le premier jour. Elle était assise sur le balcon. La chambre donnait sur la mer. Maud portait un tee-shirt que je lui avais prêté. Elle avait eu la flemme de défaire sa valise. Déballer mon sac lui avait suffi. Je ne sais pas comment elle s’était débrouillée, mais elle était déjà bronzée. C’était l’époque où je ne la connaissais pas encore très bien. Je me souviens que ce soir-là, il y a eu un drame au restaurant. A côté de nous, un couple de Français s’est engueulé. « Ma femme est une putain» braillait le mari. Il disait cela comme s’il s’agissait d’un titre de film. »

Clopine dit: à

Ed, une des plus belles nouvelles jamais lues de moi est de London. Cela s’appelle « construire un feu » et si vous le pouvez, achetez l’édition qui donne les 6 ou 7 brouillons-versions écrites avant l’adoption de la définitive.

C’est « construire un feu » qui m’a tant électrisée que, passant outre tout ce qui semblait m’éloigner le plus de la littérature -mon ignorance, mon mode de vie, mon milieu, la pauvreté de mon imagination et les sérieux doutes qui entachaient ma vie sur terre même, l’envie mordante, âpre, irrépressible d’arriver un jour à un résultat -même de loin, hein, je m’accorde à préférer batifoler sur une colline que monter à l’Annapurna- est montée en moi. Et ne m’a pas lâchée.

London ne choisit pas ses mots un par un -ça, n’importe quel écrivain, du tiroir ou non, le fait-. Il construit son histoire comme son héros construit son feu, c’est cela qui est extraordinaire. C’est… enfin bref, vous m’avez comprise : le pouvoir littéraire de vous faire vivre ce qui est le plus éloigné de vous.

Si vous ne l’avez déjà lu, je vous envie, vraiment. Et je vous imagine ! Vous êtes là, dans un immeuble admettons cossu d’Allemagne, dans un appartement où deux chattes mirent leur beauté soignée dans des fenêtres citadines, vous êtes à mille lieues d’une forêt enneigée. Et, plus fort que toutes les séries netflix, les mots de London vont vous saisir toute, à tel point que vous aurez, à un moment, le dos qui va se raidir involontairement, sous l’averse de neige qui va tomber sur votre canapé, pendant qu’un grand chien vous guettera, fidèle et inquiet, du coin de l’oeil..

Veinarde, va.

Ed dit: à

To build a fire. C’est noté. Merci infiniment Clopine !

Ed dit: à

19:07

C’est moi ou cest à c.hier ?

et alii dit: à

excuses batard
quand je l’emmenais dans la rue pour ne pas le laisser seul

et alii dit: à

Dans un essai lumineux, Récidive 1938, le philosophe Michaël Fœssel revisite un passé qui hoquette. Comme il y a 80 ans, nous mène au pire un manque de démocratie présenté tel un trop-plein démocratique. Démonstration imparable.

et alii dit: à

Il s’appelle « Lol » et pourtant, ce n’est pas dans un environnement jovial qu’il évolue depuis mars 2019. Lol est un chien de travail pas comme les autres. Il est devenu le premier chien d’assistance judiciaire de France. En poste à Cahors (Lot), ce jeune labrador noir aura la dure tâche d’aider des personnes, notamment des enfants, à témoigner auprès des enquêteurs. Ce dispositif est une démarche commune d’Handi’chiens, de la fondation Sommer mais qui compte aussi de nombreux partenaires judiciaires.
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/chiens/lol-premier-chien-d-assistance-judiciaire_132652#xtor=EPR-1-%5BSEAActu17h%5D-20190403

Jean Langoncet dit: à

Con subtitles

Marie Sasseur dit: à

Mais, bon, on ne peut tenir rigueur aux jurés Goncourt. L’epoque litteraire n’est aux nouvelles, plutôt portée sur le delayage…

Paul Edel dit: à

Marie Sasseur arrêtez de faire les questions et les réponses les plus étriquées..je ne lis pas les nouvelles de Neuhoff,et je ne lis plus celles d’annie Saumont, car si il y a quelqu’un qui m’ennuie c’est bien elle,écriture grise, et fausses bonnes idées… je lis les nouvelles de Fitzgerald,de carson mac Cullers, de Reynolds Price, de Fred Chappell,de Flannery O’ connor,de Saul Bellow,de Nabokov,de Malamud, les merveilleuses nouvelles de William Styron, etc etc..j’aime suivre le fil d’or des nouvelles des grands américains. Un conseil :lisez la superbe Ann Beatie « Nouvelles du New yorker »(Points Seuil); ça vous décontractera.

Marie Sasseur dit: à

A Saint Malo, ils ont le vent mauvais dans les remparts.
Neuhoff, avec ses clichés, c’est un peu la même farine qu’Edel qui trouve une photo dans une maison de vacances. Neuhoff, lui, se réveille, le matin, avec les jambes qui pendent au bord du lit , et certainement avec une gueule de bois carabinee, se demande où sont ses amours disparues sur la photo jaunie.
Oui, un bon ecrivain pour des clients comme Edel, qui n’a même pas remarqué la folle dingo qui arpente la grève caillassee au pied des remparts, attendant la sauvagerie de son granfou. Quel tableau !

Marie Sasseur dit: à

« je ne lis pas les nouvelles de Neuhoff »
Edel , un critique en meconnaissanece.

Qu’à cela ne tienne, Edel, on a cliqué pour vous. Arrêtez de croire que vous pouvez donner des ordres ici, comme à vos deux caniches.
En voilà une, de nouvelle, du recueil retenu par le jury Goncourt , pour la categorie Nouvelle 2019.
Ne faites pas votre jaloux, analphabete qui ne veut pas lire. C’est oas pire !

« Ça, c’était en Grèce, le premier jour. Elle était assise sur le balcon. La chambre donnait sur la mer. Maud portait un tee-shirt que je lui avais prêté. Elle avait eu la flemme de défaire sa valise. Déballer mon sac lui avait suffi. Je ne sais pas comment elle s’était débrouillée, mais elle était déjà bronzée. C’était l’époque où je ne la connaissais pas encore très bien. Je me souviens que ce soir-là, il y a eu un drame au restaurant. A côté de nous, un couple de Français s’est engueulé. « Ma femme est une putain» braillait le mari. Il disait cela comme s’il s’agissait d’un titre de film.

L’appartement que nous avions loué, un hiver, rue de la Faisanderie. Dans le fauteuil crapaud qu’elle avait recouvert de toile écrue, Maud feuillette un magazine féminin. Je n’aime pas sa jupe de cuir. Les invités n’allaient pas tarder. Elle s’impatientait :  « Mon gigot.» Un extra de chez Dalloyau piétinait dans la cuisine qu’il trouvait trop petite. Je crois que finalement le dîner a été réussi. Patrick de B. a raconté un tas d’histoires sur la Sardaigne.

Pieds nus, une serviette blanche nouée autour des aisselles, une brosse à cheveux dans la main, Maud éclate de rire devant le lavabo. A l’hôtel Porta Rossa de Florence, les salles de bains sont mieux que les chambres. 10-11-82, c’est inscrit au dos de la photo. Maud avait les cheveux très longs. Peut-être qu’à ce moment précis je rêvais un peu de mourir étouffé dans les cheveux de Maud. C’est bête, hein ?

Figueras 33km, indique la borne kilomètrique, Maud est appuyée dessus. Elle ne regarde pas l’objectif. Elle boude parce qu’il ne fait pas assez chaud, en juin, à Cadaquès. Au Rocamar, le concierge était saoul à longueur de journée. Il tirait les cartes aux rares clients. Il était Gémeaux – Maud aussi. La douche était détraquée. On allait se laver dans la chambre voisine qui était vide. Le matin, au bord de la piscine, je lisais Moby Dick en folio. A Barcelone, nous avions loué une 205 Peugeot. Rouge vif.

 

Ainsi, nous nous étions arrêtés à Aix (nous descendions sur la Côte d’Azur). Maud est à la terrasse des Deux-Garçons. Elle croise les jambes comme seules les filles savent le faire. Nous avions déjeuné chez Charvet. Après, Maud avait acheté une cassette de David Bowie, pour la voiture, et un Minox. Le Minox, j’étais contre. D’ailleurs, il n’a jamais marché. Bowie, la cassette a disparu quand on nous a volé l’autoradio, dans un parking. A Saint-Tropez, il a plu tout le temps.

 

La maison de Saint-Michel de Montaigne. Dans la salle à manger, Maud brandit ses lunettes de soleil. Elle écarte les bras. Le jour commençait. La photo n’est pas terrible. La nuit, Maud pleurait dans son lit. Elle prétendait que la maison était hantée. Du coup, ça me fichait la trouille. Nous devions y passer deux semaines. Nous sommes restés trois jours.

 

Maud avec sa mère, sur la terrasse de la villa que nous avons occupée trois étés de suite, en Sicile. Quelles vacances étaient-ce ? la date n’est pas marquée. Le soir tombe, elles rigolent et boivent du vin de Salina dans des verres en Pyrex. De profil, c’est fou ce qu’elles peuvent se ressembler. Maud sera comme ça, dans quelques années.

 

Un de ces vents, Maud est toute décoiffée. Sa jupe lui bat sur les jambes. La photo a été prise à Lisbonne, en haut de l’ascenseur construit par Eiffel. Le garde-fou est en fer forgé tarabiscoté. Au-dessus, des grillages montent très haut pour empêcher les gens de se jeter dans le vide. Depuis, le quartier alentour a brûlé. Plus tard, j’apprendrai que nous avions réservé une chambre dans l’hôtel où Truffaut avait tourné La Peau douce.

 

La Sicile, de nouveau. Maud sort du bar del Porto. Elle a commandé un granité au citron. Son tee-shirt est griffé du n°5 de Chanel. Le lendemain, elle tombait malade. Un truc au ventre, on n’a jamais su au juste. C’est ma dernière photo d’elle. Pour une photo d’adieu, elle ne casse rien. Je ne pouvais pas prévoir.

 

Je n’ai pas de photo d’elle avec son type. Au début, je me demandais la tête qu’il avait. Elle, je ne l’ai pas revue depuis trois ans. De toute façon, il paraît qu’au bout d’un certain temps les Polaroïds s’effacent complètement. »

http://pageperso.3eme.free.fr/polaroids.htm

rose dit: à

un beauceron on le reconnait à un ergot placé assez haut au dessus du pied et à l’arrière, comme chez le coq. S’il a cette marque là, Pile Poil, c’est un beauceron.

renato dit: à

Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. J’allais les voir à l’aquarium du Jardin des Plantes et je passais des heures à les regarder, à observer leur immobilité, leurs mouvements obscurs. Et maintenant je suis un axolotl. Le hasard me conduisit vers eux un matin de printemps où Paris déployait sa queue de paon après le lent hiver. Je descendis le boulevard Saint-Marcel, celui de l’hôpital, je vis les premiers verts parmi tout le gris et je me souvins des lions. J’étais très amis des lions et des panthères, mais je n’étais jamais entré dans l’enceinte humide et sombre des aquariums. Je laissai ma bicyclette contre les grilles et j’allais voir les tulipes. Les lions étaient laids et tristes et ma panthère dormait. Je me décidai pour les aquariums et, après avoir regardé avec indifférence des poissons ordinaires, je tombai par hasard sur les axolotls. Je passai une heure à les regarder, puis je partis, incapable de penser à autre chose.

À la bibliothèque Sainte-Geneviève je consultai un dictionnaire et j’appris que les axolotls étaient les formes larvaires, pourvues de branchies, de batraciens du genre amblystone. Qu’ils étaient originaires du Mexique, je le savais déjà, rien qu’à voir leur petit visage aztèque. Je lus qu’on en avait trouvé des spécimens en Afrique capables de vivre hors de l’eau pendant les périodes de sécheresse et qui reprenaient leur vie normale à la saison des pluies. On donnait leur nom espagnol, ajolote, on signalait qu’ils étaient comestibles et qu’on utilisait leur huile (on ne l’utilise plus) comme l’huile de foie de morue.

Je ne voulus pas consulter d’ouvrages spécialisés mais je revins le jour suivant au jardin des Plantes. Je pris l’habitude d’y aller tous les matins, et parfois même matin et soir. Le gardien des aquariums souriait d’un air perplexe en prenant mon ticket. Je m’appuyais contre la barre de fer qui borde les aquariums et je regardais les axolotls. Il n’y avait rien d’étrange à cela ; dès le premier instant j’avais senti que quelque chose me liait à eux, quelque chose d’infiniment lointain et oublié qui cependant nous unissait encore. Il m’avait suffit de m’arrêter un matin devant cet aquarium où des bulles couraient dans l’eau. Les axolotls s’entassaient sur l’étroit et misérable (personne mieux que moi ne sait à quel point il est étroit et misérable) fond de pierre et de mousse. Il y en avait neuf, la plupart d’entre eux appuyaient leur tête contre la vitre et regardaient de leurs yeux d’or ceux qui s’approchaient. Troublé, presque honteux, je trouvais qu’il y avait de l’impudeur à se pencher sur ces formes silencieuses et immobiles entassées au fond de l’aquarium. Mentalement, j’en isolai un, un peu à l’écart sur la droite, pour mieux l’étudier. Je vis un petit corps rose, translucide (je pensai aux statuettes chinoises en verre laiteux), semblable à un petit lézard de quinze centimètres, terminé par une queue de poisson d’une extraordinaire délicatesse – c’est la partie la plus sensible de notre corps. Sur son dos, une nageoire transparente se rattachait à la queue ; mais ce furent les pattes qui me fascinèrent, des pattes d’une incroyable finesse, terminés par de tout petits doigts avec des ongles – absolument humains, sans pourtant avoir la forme de la main humaine – mais comment aurais-je pu ignorer qu’ils étaient humains ? c’est alors que je découvris leurs yeux, leur visage. Un visage inexpressif sans autre trait que les yeux, deux orifices comme des têtes d’épingles entièrement d’or transparent, sans aucune vie, mais qui regardaient et qui se laissaient pénétrer par mon regard qui passait à travers le point doré et se perdait dans un mystère diaphane. Un très mince halo noir entourait l’oeil et l’inscrivait dans la chair rose, dans la pierre rose de la tête vaguement triangulaire, au contours courbes et irréguliers, qui la faisaient ressembler à une statue rongée par le temps. La bouche était dissimulée par le plan triangulaire de la tête et ce n’est que de profil que l’on s’apercevait qu’elle était très grande. Vue de face, c’était une fine rainure, comme une fissure dans de l’albâtre. De chaque côté de la tête, à la place des oreilles, se dressaient de très petites branches rouges comme du corail, une excroissance végétale, les branchies, je suppose. C’était la seule chose qui eût l’air vivante dans ce corps. Chaque vingt secondes elles se dressaient, toutes raides, puis s’abaissaient de nouveau. Parfois une patte bougeait, à peine, et je voyais les doigts minuscules se poser doucement sur la mousse. C’est que nous n’aimons pas beaucoup bouger, l’aquarium est si étroit ; si peu que nous remuions nous heurtons la tête ou la queue d’un autre ; il s’ensuit des difficultés, des disputes, de la fatigue. Le temps se sent moins si l’on reste immobile.

Ce fut leur immobilité qui me fit me pencher vers eux, fasciné, la première fois que je les vis. Il me sembla comprendre obscurément leur volonté secrète : abolir l’espace et le temps par une immobilité pleine d’indifférence. Par la suite, j’appris à mieux les comprendre, les branchies qui se contractent, les petites pattes fines qui tâtonnent sur les pierres, leurs fuites brusques (ils nagent par une simple ondulation du corps) me prouvèrent qu’ils étaient capables de s’évader de cette torpeur minérale où ils passaient des heures entières. Leurs yeux surtout m’obsédaient. A côté d’eux, dans les autres aquariums, des poissons me montraient la stupide simplicité de leurs beaux yeux semblables aux nôtres. Les yeux des axolotls me parlaient de la présence d’une vie différente, d’une autre façon de regarder. Je collais mon visage à la vitre (le gardien, inquiet, toussait de temps en temps) pour mieux voir les tout petits points dorés, cette ouverture sur le monde infiniment lent et éloigné des bêtes roses. Inutile de frapper du doigt contre la vitre, sous leur nez, jamais la moindre réaction. Les yeux d’or continuaient à brûler de leur douce et terrible lumière, continuaient à me regarder du fond d’un abîme insondable qui me donnait le vertige.

Et cependant les axolotls étaient proches de nous. Je le savais avant même de devenir un axolotl. Je le sus dès le jour où je m’approchai d’eux pour la première fois. Les traits anthropomorphiques d’un singe accusent la différence qu’il y a entre lui et nous, contrairement à ce que pensent la plupart des gens. L’absence totale de ressemblance entre un axolotl et un être humain me prouva que ma reconnaissance
était valable, que je ne m’appuyais pas sur des analogies faciles. Il y avait bien les petites mains. Mais un lézard a les mêmes mains et ne ressemble en rien à l’homme. Je crois que tout venait de la tête des axolotls, de sa forme triangulaire rose et de ses petits yeux d’or. Cela regardait et savait. Cela réclamait. Les axolotls n’étaient pas des animaux.

De là à tomber dans la mythologie, il n’y avait qu’un pas, facile à franchir, presque inévitable. Je finis par voir dans les axolotls une métamorphose qui n’arrivait pas à renoncer tout à fait à une mystérieuse humanité. Je les imaginais conscients, esclaves de leur corps, condamnés indéfiniment à un silence abyssal, à une méditation désespérée. Leur regard aveugle, le petit disque d’or inexpressif – et cependant terriblement lucide – me pénétrait comme un message : « Sauve-nous, sauve-nous. » Je me surprenais en train de murmurer des paroles de consolation, de transmettre des espoirs puérils. Ils continuaient à me regarder, immobiles. Soudain les petites branches roses se dressaient sur leur tête, et je sentais à ce moment-là comme une douleur sourde. Ils me voyaient peut-être, ils captaient mes efforts pour pénétrer dans l’impénétrable de leur vie. Ce n’étaient pas des êtres humains mais jamais je ne m’étais senti un rapport aussi étroit entre des animaux et moi. Les axolotls étaient comme témoins de quelque chose et parfois ils devenaient de terribles juges. Je me trouvais ignoble devant eux, il y avait dans ces yeux transparents une si effrayante pureté. C’était des larves, mais larve veut dire masque et aussi fantôme. Derrière ces visages aztèques, inexpressifs, et cependant d’une cruauté implacable, quelle image attendait
son heure ?

Ils me faisaient peur. Je crois que sans la présence du gardien et des autres visiteurs je n’aurais jamais osé rester devant eux.  » Vous les mangez des yeux « , me disait le gardien en riant, et il devait penser que je n’étais pas tout à fait normal. Il ne se rendait pas compte que c’était eux qui me dévoraient lentement des yeux, en un cannibalisme d’or. Loin d’eux je ne pouvais penser à autre chose, comme s’ils m’influençaient à distance. Je finis par y aller tous les jours et la nuit je les imaginais immobiles dans l’obscurité, avançant lentement une petite patte qui rencontrait soudain celle d’un autre. Leurs yeux voyaient peut-être la nuit et le jour pour eux n’avait pas de fin. Les yeux des axolotls n’ont pas de paupières.

Maintenant je sais qu’il n’y a rien eu d’étrange dans tout cela, que cela devait arriver. Ils me reconnaissaient un peu plus chaque matin quand je me penchais vers l’aquarium. Ils souffraient. Chaque fibre de mon corps enregistrait cette souffrance bâillonnée, cette torture rigide au fond de l’eau. Ils épiaient quelque chose, un lointain royaume aboli, un temps de liberté où le monde avait appartenu aux axolotls. Une expression aussi terrible qui arrivait à vaincre l’impassibilité forcée de ces visages de pierre contenait sûrement un message de douleur, la preuve de cette condamnation éternelle, de cet enfer liquide qu’ils enduraient. En vain essayai-je de me persuader que c’était ma propre sensibilité qui projetait sur les axolotls une conscience qu’ils n’avaient pas. Eux et moi nous savions. C’est pour cela que ce qui arriva n’est pas étrange. Je collais mon visage à la vitre de l’aquarium, mes yeux essayèrent une fois de plus de percer le mystère de ces yeux d’or sans iris et sans pupille. Je voyais de très près la tête d’un axolotl immobile contre la vitre. Puis mon visage s’éloigna et je compris. Une seule chose était étrange : continuer à penser comme avant, savoir. Quand j’en pris conscience, je ressentis l’horreur de celui qui s’éveille enterré vivant. Au-dehors, mon visage s’approchait à nouveau de la vitre, je voyais ma bouche aux lèvres serrées par l’effort que je faisais pour comprendre les axolotls. J’étais un axolotl et je venais de savoir en un éclair qu’aucune communication n’était possible. Il était hors de l’aquarium, sa pensée était une pensée hors de l’aquarium. Tout en le connaissant, tout en étant lui-même, j’étais un axolotl et j’étais dans mon monde. L’horreur venait de ce que – je le sus instantanément – je me croyais prisonnier dans le corps d’un axolotl, transféré en lui avec ma pensée d’homme, enterré vivant dans un axolotl, condamné à me mouvoir en toute lucidité parmi des créatures insensibles. Mais cette impression ne dura pas, une patte vint effleurer mon visage et en me tournant un peu je vis un axolotl à côté de moi qui me regardait et je compris que lui aussi savait, sans communication possible mais si clairement. Ou bien j’étais encore en l’homme, ou bien nous pensions comme des êtres humains, incapables de nous exprimer, limités à l’éclat doré de nos yeux qui regardaient ce visage d’homme collé à la vitre.

Il revint encore plusieurs fois mais il vient moins souvent à présent. Des semaines se passent sans qu’on le voie. Il est venu hier, il m’a regardé longuement et puis il est parti brusquement. Il me semble que ce n’est plus à nous qu’il s’intéresse, qu’il obéit plutôt à une habitude. Comme penser est la seule chose que je puisse faire, je pense beaucoup à lui. Pendant un certain temps nous avons continué d’être en communication lui et moi, et il se sentait plus que jamais lié au mystère qui l’obsédait. Mais les ponts sont coupés à présent, car ce qui était son obsession est devenu un axolotl, étranger à sa vie d’homme. Je crois qu’au début je pouvais encore revenir en lui, dans une certaine mesure – ah ! seulement dans une certaine
mesure – et maintenir éveillé son désir de mieux nous connaître. Maintenant je suis définitivement un axolotl et si je pense comme un être humain c’est tout simplement parce que les axolotls pensent comme les humains sous leur masque de pierre rose. Il me semble que j’étais arrivé à lui communiquer cette vérité, les premiers jours, lorsque j’étais encore en lui. Et dans cette solitude finale vers laquelle il ne revient déjà plus, cela me console de penser qu’il va peut-être écrire quelque chose sur nous ; il croira qu’il invente un conte et il écrira tout cela sur les axolotls.

renato dit: à

à 21 h 36 min c’est Julio Cortázar

rose dit: à

Et quid d’Edgar Allan Poe dans l’art de la nouvelle ?

Marie Sasseur dit: à

« quid d’Edgar Allan Poe dans l’art de la nouvelle ? »
Il est mort, donc il ne pouvait pas être sélectionné par les Goncourt.

Jazzi dit: à

Paul a donné la recette et Clopine s’est aussitôt mise au boulot.
Le roman commence bien, avec une belle méprise sur la race de la bête.
Chapitre I : l’enfance à croissance rapide d’un futur monstre.
Le suspense est installé
à suivre…

rose dit: à

JJJ à 19h14

passionnant compte-rendu : grand merci de le relayer

(un rire quant au mariage pour tout…)

rose dit: à

ah pck Maupassant n’est pas mort lui ?

D. dit: à

Il n’y a jamais eu d’aquarium au jardin des plantes à ma connaissance, mais un vivarium oui.

rose dit: à

renato à 21h36

déjà mis. Màc en avait parlé aussi à un.
Mystère de comment pour ces bêtes là- transparentes, si intelligentes, immortelles telles les salamandres- la vie en captivité peut paraître aussi atroce.

merci de cette redite. aussi belle. puissante et forte.

rose dit: à

les pilaroïds de Neuhoff

lu.
où est le pb. ?
c’est pareil que Jean Philippe Toussaint.

rose, malcomprenante. Et fière d’être à côté.

Marie Sasseur dit: à

c’est pareil que Jean Philippe Toussaint.
Dans quel bouquin ?

Marie Sasseur dit: à

Ça m’intéresse rose, vu que cette veine Minuit, je la connais bien.
Donc, merci de développer.

D. dit: à

Je suis pas convaincu.

Marie Sasseur dit: à

Ils sont trois rose, dans cette catégorie, Toussaint, Gailly et Oster.
Mais j’aimerais bien que vous argulentiez sur cette idée, à mon avis complètement à côté de la plaque, y associant les reminiscences d’un whisky hors d’âge, de Neuhoff!

Marie Sasseur dit: à

Argumentez, rose .

D. dit: à

Au jardin des plantes je me suis fait pisser dessus par un lion dans les années 80 et j’y ai jamais remis les pieds depuis. Il s’est retourné et il m’a pissé dessus. Je puais comme pas possible après.

Marie Sasseur dit: à

http://www.leseditionsdeminuit.fr/flip.php?id=1867

Le Jardin des Plantes, Claude Simon en connaît bien les allées, qu’il parcourt presque chaque jour lorsqu’il est à Paris. C’est aussi un lieu unique qui réunit, entre le Muséum, le jardin alpin et la ménagerie, des milliers de minéraux, de végétaux et d’animaux dans un spectacle différent pour chaque visiteur et à chaque visite. 
Le livre, lui, amalgame les fragments apparemment épars d’une vie d’homme au long du siècle et aux quatre coins du monde. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas une autobiographie : si chacun des éléments est à base de vécu, l’ensemble est conçu, inventé et construit comme œuvre littéraire.

renato dit: à

« Le futur de mes livres ou des livres d’autrui est le cadet de mes soucis… Un véritable écrivain est quelqu’un qui tend l’arc à fond tandis qu’il écrit et qui le suspend ensuite à un clou pour aller boire un verre avec ses amis. La flèche est bien en route dans l’air, et se plantera ou non dans la cible ; seuls les imbéciles pourront prétendre modifier sa trajectoire ou courir après elle pour lui donner de petites impulsions supplémentaires en lorgnant du côté de l’éternité… »

Julio Cortázar cité par Karine Berriot

rose dit: à

Dans La Télévision.
Et quand il parle de Marie.
De manière répétitive, ds nombre de ses bouquins.
Ce qu’ il a pu nous / me faire iech.
Ce qui m’ anime, me fait vivre, c’ est quand Steinbeck nous brosse ses clochards du désert.
Leurs démerdes.
Leurs emmerds.
Leurs coups tirés, envers et malgré tout.
Leurs tendresses, leur retenue.

André Bucher, j’ y prends goût : quoique la méfiance se soit glissée, insidieuse.
Dans Un pays à vendre, Nathalie clamse d’ une balle dans le front.
Comme Blanche dans Le cabaret des oiseaux.
Qu’ est ce qui se planque derrière cela ?

Les femmes – à mes yeux- n’ attendent pas d’ être déifiées, mais protégées.

Ce que je ne comprends pas dans vos propos, c’ est si un/ une ne vous intéresse pas, ne le lisez pas. Cela ne me semble pas sorcier. Un livre n’ est pas fait pour que l’ on s’ emmerde en le lisant.

rose dit: à

oui. Màc avait gueulé et traité un d’ axolotl, et d’ adulescent aussi. Il gueulait avec tendresse.
et l’ autre smdr pas même capable de nous parler de lui.
enfin, les gens allumés sont pléthore.
la mère qui est la grand- mère de l’ enfant de son fils homo. Peit- être trouvera-t’ il une corde ppur se pendre et personne pour lui dire je ne peux pas entendre ça. Souhaitons lui des ressources. Her de Spike Lee par exemple.
Qu’ il/ elle évite soigneusement Styx. Même en replay.

rose dit: à

Je connais parfaitement bien le Jardin des Plantes. Où pousse le gingko biloba.
Le vivarium des pythons et les cages aux oiseaux et plus loin au fond à droite les grandes serres, dos à la Seine et à gauche la modernisation réussie de la grande galerie de l’ évolution.
C’ est un des jardins de Paris que je prise tout particulièrement.

rose dit: à

renato à 23h19

je ne comprends pas cela non plus.
Il n’y a pas de véritable écrivain.
Chaque écrivant à mes yeux est d’une totale impuissance face à son devenir.
L’arc bandé appartient à Ulysse, et lui seul, dans la scène des prétendants.
Ce sont les lecteurs et eux seuls qui intronisent les écrivains.
J’écoutais sur France Culture le succès planétaire de Guillaume Musso. Tant mieux si cela lui donne qq. aisance financière ainsi qu’à Lévy.

Et si d’autres, nous sommes, poignée dérisoire, par Richard Brautigan attirés. Pourtant mort en 1987.
Cela voudrait-il dire que Musso soit plus écrivain que Brautigan ?
On/je/nous se/me/nous tape/tapons des classifications et classements.

Y a pas de définition. Y a pas de règle. Y a que des cas particuliers.
Cela ne veut

rose dit: à

cela ne veut : superfétatoire.
j’écoutais aussi sur france culture cette information capitale :
une professeur de Strasbourg a établi un lien fort entre perte d3.connaissance et très grand choc émotif.
Il n’y a pas forcément de //, mais il y aurait également une connection entre perte de mémoire et effacement de choses trop dures à vivre.
Comme une déconnection salvatrice.
N’ai pas retrouvé le nom de cette professeur.

M’intéresse bcp aux Ehpad et au fric fait sur le dos des personnes atteignant un âge certain.
Comment le bénéfice de 6 point 3 peut amener à faire mourir personnes plus ou moins valides par intoxication alimentaire.
Comment cela est contradictoire avec mourir dans la dignité, prôné dans le Vrai débat mis en ligne ici.

Marie Sasseur dit: à

rose à 23h45, je n’ai pas saisi ce qui vous avait fait comparer cette nouvelle de Neuhoff , qui rappelons- le se fait un film rétrospectif en contemplant une/des photos de Maud et J-Ph Toussaint, qui vous a fait « iech »?!
Si c’est Marie, qui vous met dans cet état, quelle catastrophe!

rose dit: à

renato

je l’ai lu, en entier.
Seconde fois sur le même thème ce me semble. La première étant l’écrivain poète qui, à 71 ans relate la préhension d’un enfant de 11 ans par une femme en pleine force de l’âge. La quarantaine à peine passée.
Ai constaté qu’il avait fallu soixante années pour relater les faits.

——
Pense bcp à Duras. Comme ce qu’elle a raconté a pris corps, loin de l’ennui, dans son style à elle particulier.
Cela ne s’explique pas.
C’est une musique intérieure. La sienne.
Pensais cet aprem. comme c’est dommage que le terreau soit du drame.
Comme si le bonheur aurait pu en faire autant.

Ed dit: à

Le passé douloureux de dede oscille entre une fille entreprenante à l’école et un lion pisseur au jardin des plantes (géométriquement impossible mais bon).

On en redemande !! Chaque soir, remplacez votre menu par ce genre d’anecdotes. SVP.

Delaporte dit: à

Hier soir, je vous parlais de Mgr de Moulins-Beaufort, vous disant que c’était une personnalité pour laquelle j’avais une grande admiration. Eh bien, il vient d’être nommé aujourd’hui président de la Conférence des évêques de France, en remplacement de Mgr Pontier. C’est un signal fort dans l’Eglise de France : on met à ce poste quelqu’un de particulièrement compétent, qui a mouillé sa chemise (notamment sur la question de la pédophilie). Mgr De Moulins-Beaufort est un théologien remarquable, un prélat admirable : il faut espérer que la Conférence des évêques, avec un tel leader, fasse des miracles !

« Un homme de 57 ans devient le nouveau président de la Conférence des évêques. Il s’appelle Éric de Moulins-Beaufort. Il vient d’être nommé archevêque de Reims, en octobre 2018. Il fut pendant dix ans évêque auxiliaire de Paris et succède à Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, âgé de 75 ans. C’est un héritier direct du cardinal Vingt-Trois, dont il fut le secrétaire particulier, et du cardinal Lustiger, qui l’ordonna prêtre. Il porte comme lui une croix pectorale gravée sur un rectangle de fer. Élu à la présidence des évêques à la majorité requise des deux tiers, il prendra ses fonctions au début de l’été. » Figaro

rose dit: à

Marie Sassoeur

je me suis déjà relevée pour vous répondre. J’ai remangé.
La prise pour recharger mon tel. est ds le coffre de ma bagnole.
Il va neiger.
J’ai sommeil.
C’est le même style insipide.
On s’en tape : de Marie et de Maud tout autant. De leurs doigts de pieds vernis et de leur permanente décolorée.
Relisez Toussaint et Neuhoff.
Sont identiques.
Creux, plats, vides.
Z’ont rien à dire.
Relisez Steinbeck et Zola : sont la Condition humaine.

C’est tjrs la même chose : pareil qu’entre Simone Signoret et Marion Cotillard. Y a pas photo.
Je vais me coucher.

Et maintenant, prenez Marguerite Duras et comparez à Jean Philippe Toussaint. Vous aurez une idée du jour et de la nuit.

Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais je ne perdrai pas mon temps à lire des gens inintéressants. Il faut savoir s’échapper de la modernité sans pour autant se prendre pour un vieux croûton.

rose dit: à

On a besoin de gens admirables, surtout chez les prélats.
Espérons et prions pour qu’ils prennent fait et cause pour les personnes atteignant un grand âge, les petits êtres en devenir dans le sein de leur mère fécondée par leur père, et le rêve africain dans une terre féconde, elle aussi, dans laquelle seraient fleuve de miel et pousses de manioc en abondance. Et que la terre tourne pour tout le monde.
Bonsoir

Delaporte dit: à

Une nouvelle génération d’évêques, que pointe Atlantico, et qui me donne beaucoup d’espoir :

« La génération actuelle est davantage marquée par les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Les dernières nominations d’évêques ont permis à de nombreux fils spirituels du cardinal Lustiger d’accéder à cette charge. Soit qu’ils furent ses secrétaires particuliers, comme Mgr Rougé, soit qu’ils aient exercé leur ministère à Paris quand il était évêque, comme Mgr Aupetit (Paris), Moulins-Beaufort (Reims) et Dinechin (Soissons et Laon). »

Delaporte dit: à

Par exemple, Mgr de Moulins-Beaufort, qui sera cardinal un jour, ferait un excellent pape. Jeune, dynamique, intelligent, rigoureux, plein de force et de vigueur, il vous nettoierait tout ce qui ne va en moins de deux, et rendrait le Vatican propre comme un sou neuf.

Delaporte dit: à

Une recette pour les endives au jambon, proposé par Le Monde :
______________________________________________

Temps de préparation : 25 min

Temps de cuisson : 30 min

Difficulté : demande de l’art

Ingrédients pour 6 personnes
6 endives blanches de belle taille
12 tranches de jambon blanc de qualité
200 g d’emmental ou de beaufort fraîchement râpé
sel
poivre du moulin
beurre frais
huile d’olive
Pour la béchamel :
70 g de beurre doux
70 g de farine T65
80 cl de lait entier
Etape 1 : les endives
Préchauffer le four à 210 °C. Retirer le pied des endives puis les couper en deux dans la longueur. Les faire griller sur tous les côtés dans une poêle, avec un peu de beurre et d’huile d’olive. Saler, poivrer, baisser le feu, couvrir et laisser cuire encore 10 minutes.
Etape 2 : la béchamel
Faire fondre le beurre dans une casserole. Verser la farine d’un coup et fouetter vivement. Hors du feu, verser le lait petit à petit tout en remuant, puis remettre à feu doux sans cesser de remuer jusqu’à obtention d’une béchamel bien onctueuse et délicieuse. Saler, poivrer.
Etape 3 : l’assemblage et la cuisson
Enrouler chaque moitié d’endive braisée (braisée !) dans une tranche de jambon. Les déposer dans un plat à gratin sans trop serrer. Napper généreusement de béchamel, recouvrir de fromage râpé, et enfourner 10-15 minutes ou jusqu’à ce que les endives soient bien gratinées.
Manger.

Delaporte dit: à

Les évêques, profil bas :

https://youtu.be/0Swi8q-VSf8

Je vous conseille néanmoins d’écouter en intégralité le discours remarquable et émouvant de Mgr Pontier, qui ouvrait cette conférence des évêques. Une déclaration grave, d’une grande hauteur spirituelle, qui affronte les problèmes, et qui, dans le pessimisme du moment, tente de discerner un espoir.

Marie Sasseur dit: à

rose dit: 4 avril 2019 à 1 h 12 min

Merci rose de vous être relevée, pour me répondre.
En quelques lignes :
« C’est le même style insipide.
On s’en tape : de Marie et de Maud tout autant. De leurs doigts de pieds vernis et de leur permanente décolorée.
Relisez Toussaint et Neuhoff.
Sont identiques.
Creux, plats, vides.
Z’ont rien à dire. »

Et pourtant, Jean-Philippe Toussaint aura consacré quatre romans, à Marie (Marie Madeleine Marguerite de Montalte, de la maison de couture Allons-y, Allons-o).
Pas une page de style  » courant de conscience », comme : décrivez la photo.
Non, quatre romans. Sur les 4 j’en ai lu trois, et il m’en reste deux dans la bibliothèque, les premier et dernier:  » faire l’amour »(2002), et  » nue »(2013).

Comme vous ne donnez pas d’explication littéraire à votre comparaison, même pas un petit extrait, je ne le ferai pas non plus. Il est impossible de comparer la sensualité du style de l’un, dans cette considérable entreprise romanesque, -qui par bien des aspect rejoint celle de Duras, qui revient souvent, avec un style dépouillé à l’extrême,sur un premier récit, avec Anne- Marie, par exemple, ou à l’intérieur du récit-même- ,
et ce déballage mondain de Neuhoff, qui, le matin, jambes pendantes au bord du lit ( il commence comme ça, forcément), va faire le compte fatigué, et blasé, de toutes celles qu’il na pas eues, chaque figure de son trombinoscope constituant  » une nouvelle ».
Pour autant, je maintiens, que cette  » expérience » littéraire, qui n’a évidemment rien à voir avec le genre  » nouvelle » tel qu’il est communément admis, n’est pas sans intérêt, pour des lecteurs revenus de tout comme Edel, qui avec ses petites manies, ne supporte même pas celles qui lui sont identiques, en bien des points. Non pas, parce que Neuhoff aime le cinéma, fréquente les coquetèles littéraires, est « critique », boit des alcools forts, et a atteint un certain âge, mais parce qu’il raconte est dénué totalement de sensibilité, autre que la sienne. Et ça donne ce collage photo foireux, sélectionné par les Goncourt, de celui qui regarde Maud en photo, comme un petit-four à l’apéro.

Vous concluez:
« Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais je ne perdrai pas mon temps à lire des gens inintéressants. »

Je comprends cette phrase, et en même temps elle n’est pas satisfaisante.

Il faut beaucoup d’énergie, stimulante, pour dire pourquoi on ne lira pas tel livre, tout autant que pour expliquer l’intérêt de tel autre.

Merci, rose, bonne journée.

Marie Sasseur dit: à

Et chose extraordinaire, ce matin, il s’est mis à neiger sur les cerisiers en fleurs.

William Legrand dit: à

Pour Monseigneur Delaporte : A bas la calotte, à bas la culotte cornecul

Phil dit: à

Dans un essai lumineux, Récidive 1938, le philosophe Michaël Fœssel revisite un passé qui hoquette. (et alii)

toujours fourré en boîte de nuit à Berlin, une « luminosité » qui suffit à franceculture.

Jazzi dit: à

JARDIN DES PLANTES 1633
5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge

C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète.
L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor.
D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction.
Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe.
En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais.
Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents.
C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques.
Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges-Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor.
L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
Buffon agrandit le terrain par des achats successifs et il s’étendra désormais jusqu’à la Seine, ayant plus que doublé sa superficie initiale. C’est à cette époque qu’est acheté (1787) l’ancien hôtel de Magny, aujourd’hui pavillon de l’administration.
En 1786, Verniquet construit le Belvédère qui surmonte le labyrinthe. Appelé « gloriette de Buffon » car son armature de fer avait été fabriquée à Montbard, dans les forges appartenant à Buffon, c’est la plus ancienne construction en métal conservée à Paris.
Verniquet débute en 1787 la construction du grand amphithéâtre qui, inachevé, sera modifié en 1794 par Jacques Molinos.

Buffon, qui a enrichi d’une manière considérable les collections du Cabinet d’histoire naturelle, a fait du Jardin du roi un grand foyer de science, où les plus grands savants possèdent leur chaire d’enseignement. Cet établissement joue en effet un rôle éminent en ce XVIII° siècle où les sciences, l’histoire naturelle en particulier, sont tellement en faveur.
Parmi les espèces les plus remarquables implantées à cette époque figurent notamment le pin de Corse planté par Antoine-Laurent de Jussieu en 1784 (parterre de l’école de botanique), le platane hybride planté par Buffon vers 1785 (vers l’entrée de l’angle Cuvier/Geoffroy-Saint-Hilaire), le marronnier d’Inde planté par Thouin en 1785 (près du pavillon de l’administration), le platane d’Orient planté par Buffon en 1785 (non loin du grand amphithéâtre) et l’arbre de Judée planté par Buffon vers 1785 (en bordure de l’allée Cuvier, côté place Valhubert).
Par décret de la Convention, l’ancien Jardin du roi devient en 1793 le Muséum national d’Histoire naturelle, placé sous la direction de Bernardin de Saint-Pierre, dont le monument par Louis Holweck (1907) se dresse non loin du pavillon de l’administration. Les collections de plantes de
Buffon sont heureusement sauvegardées mais le champ des recherches s’étend désormais aux minéraux, aux fossiles et aux squelettes d’animaux. L’on y dispense un prestigieux enseignement pour lequel douze chaires sont créées.
Une ménagerie est implantée en 1793 avec les animaux confisqués aux forains, qui s’étaient vus interdire l’exhibition d’animaux vivants sur les places et dans les rues de Paris, et ceux provenant de l’ancienne ménagerie royale de Versailles, pour lesquels l’architecte Molinos élève de 1802 à 1812 la rotonde en brique et pierre située au centre de l’actuelle ménagerie. L’arrivée spectaculaire, en 1827, de la girafe offerte à Charles X par le pacha d’Egypte Méhémet Ali ranimera d’ailleurs l’intérêt du public pour ce jardin qu’il avait alors quelque peu déserté.
En 1833, Charles Rohault de Fleury est nommé architecte du Muséum. Il élève le long bâtiment en pierre de la galerie de minéralogie (1833-1841) et les deux serres chaudes carrées à armature métallique (1834-1836), les plus anciennes conservées en France, qui accueillent les plantes australiennes et mexicaines. Il avait le projet d’agrandir l’ancien Cabinet d’histoire naturelle du XVIII° pour en faire une galerie de zoologie, mais c’est l’architecte Jules André qui la construira de 1877 à 1889. C’était la construction la plus importante du jardin, celle qui devait affirmer clairement l’ambition du Muséum d’être « le musée » des sciences naturelles, à l’instar du Louvre pour les arts. C’est désormais la Grande galerie de l’évolution, entièrement remaniée intérieurement par les architectes Paul Chémétov et Borja Huidobro en 1994.
La galerie de paléontologie construite par Ferdinand Dutert en brique et métal vint remplacer en 1894-1895 l’ancienne galerie d’anatomie comparée de la rue Cuvier devenue trop petite.
La galerie de botanique (1930-1935) de l’architecte Chaussemiche est célèbre dans le monde entier pour son herbier qui contient 7 millions et demi de spécimens.
Une nouvelle bibliothèque a été élevée en 1963 par l’architecte Henri Delaage pour remplacer celle qui prenait autrefois place dans le bâtiment de la galerie de minéralogie. Datant de la création du jardin, cette bibliothèque, modeste à l’origine, s’était surtout enrichie grâce aux confiscations révolutionnaires, puis tout au long du XIX° siècle.

Avec son jardin botanique, dans l’axe de la place Valhubert, traité à la française, ses deux beaux mails de platanes taillés en rideau, les allées sinueuses de ses ménageries, son insolite jardin alpin, son romantique labyrinthe, le Jardin des plantes offre une grande diversité d’atmosphères et de paysages, ponctués parfois par de belles sculptures, parmi lesquelles le Dénicheur d’oursons par Emmanuel Frémiet (début XX°) dans l’allée Brongniart et Nymphe chevauchant un dauphin par Joseph Félon (1863) à l’entrée de la ménagerie côté rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Aux arbres remarquables déjà cités, il faut ajouter les thuyas d’Orient rescapés d’une haie arrachée vers 1670 (labyrinthe, côté rue Geoffroy-Saint- Hilaire), le pistachier planté avant 1716 (jardin alpin), le chêne Vélani planté en 1815 (angle des allées de Jussieu et Cuvier) et l’arbre aux Quarante écus planté par Decaisne vers 1870 (entre la galerie de paléontologie et le jardin d’iris).
De simple jardin « d’herbes médicinales », le Jardin des plantes est devenu en quatre siècles un haut lieu des sciences naturelles, avec ses laboratoires de recherche, ses vingt-cinq chaires d’enseignement et des collections réputées dans le monde entier.
(« Histoire des jardins de Paris » de Jacques Barozzi et Marie-Christine Bellanger-Lauroa)

et alii dit: à

mettez nous des photos des arbres!merci

bouguereau dit: à

en hune ligne renfield il rend vénère baroz..un quilère onelinère ce renfield

bouguereau dit: à

Faire fondre le beurre dans une casserole. Verser la farine d’un coup et fouetter vivement. Hors du feu, verser le lait

faut faire cuire la farine à sec dlalourde..ici pas trop pour qu’elle ne colore pas sinon ça fait un roux..mais elle doit cuire.
sinon oui faut faire braiser les chicons avant pour qu’il perde de l’eau..et c’est assez long de braiser des chicons..les faignants les font au moins cuire à la vapeur..et font la béchamel avec l’eau de cuisson

bouguereau dit: à

il vous nettoierait tout ce qui ne va en moins de deux, et rendrait le Vatican propre comme un sou neuf

t’es dla graine d’hérétique dlalourde..

bouguereau dit: à

Artiste engagée, et humble

hum..c’est bien pasque t’es une caution morale dédède..

bouguereau dit: à

un lion pisseur au jardin des plantes (géométriquement impossible mais bon)

toutafé possible dédède et à 5m facile..nul ne pisse plus loin qu’un lion tu penses

William Legrand dit: à

Gaga Bouguereau est aussi maboul-zinzin que Delaporte, c’est dire le niveau

christiane dit: à

@Lavande dit: 3 avril 2019 à 18 h 15 min
Encore une fois nous avons la même appréciation. Annie Saumont… La première nouvelle que j’ai lue d’elle,- subtilement et étrangement documentée par des photos en noir et blanc de Céline Duval qui brouillent les pistes – est Autrefois, le mois dernier (éditions du Chemin de fer). De glissade en glissade entre l’autrefois et le présent, elle y fait revivre l’histoire initiatique d’un adolescent bouleversé par la fille débarquée de la ville dans sa montagne. Ça se termine sur l’herbe rêche. Au début le style d’écriture rappelant le langage d’un ado m’a gênée, puis, la surprise passée, me suis interrogée sur la mère, sourde qui permet au garçon quand il est en colère de lancer des injures, tête détournée juste pour prouver qu’il ne la craint pas.
Elle enregistrait des conversations pour mieux s’inspirer des façons de parler des uns et des autres, fascinée par le langage.
Une nouvelle commence par un bouleversement de la conjugaison qui est bien dans la marque d’Annie Saumont, mêlant des les premières lignes la narration et l’invention, plongeant le lecteur dans le doute :
« Aujourd’hui le facteur – supposons – apporterait une lettre. […]
Je me demanderais d’où vient cette lettre. […]
Le facteur, ça l’arrangerait qu’on parte, on n’a pas souvent de lettres mais quand ça arrive il se plaint, la livraison lui rallonge sa tournée. »
Ou, elle agresse :
« Vieille. trop vieille.
J’aime pas les vieux.
Vieille. ridée, peau sèche. […] »
et le paragraphe suivant :
« Jeune. Treize ans. Les jeunes ma fatiguent. Sont mal élevés. sa mère me demande de l’héberger deux ou trois jours. »
On est sur le ring ! Elle entrelace les deux voix sans avertir. Toujours des polyphonies.
Elle est experte en composition d’un récit, introduit beaucoup de blancs dans ses textes (maîtrise de l’ellipse) et elle est habile à retourner l’attente du lecteur dans ses chutes où les histoires basculent.
« Autopsie des vies banales sans gouvernail »(P.Delbourg).
« Elle bouscule la grammaire, tord la syntaxe, bannit les virgules, se réapproprie les mots de la rue. » (J. Savigneau)
« On donnera toujours de l’écriture à ceux qui n’en ont pas. On donnera toujours de l’écriture à ceux qui ne sont pas en mesure de l’écrire et de prendre la parole. On écrira toujours pour ceux qui peinent à se faire entendre parce que d’écoute ils ne reçoivent jamais. On n’écrira jamais autrement et jamais pour autre chose. » (J. Faerber)
J.F. qui signe ce bel article :
https://diacritik.com/2017/02/01/annie-saumont-1927-2017-une-nouvelliste-qui-embrassait-le-monde/

Mais aussi :
« Spécialisée dans la littérature anglo-saxonne elle a traduit notamment John Fowles ainsi que V.S. Naipaul, Nadine Gordimer, Patricia Highsmith et est l’auteur d’une nouvelle traduction de L’Attrape-cœurs de J.D. Salinger. »
Grise ? non, pas vraiment…

et alii dit: à

j’ai regardé manger la ménagerie,et jouer:vous avez des progrès à faire pour captiver l’attention suivez les exemples des bêtes!

et alii dit: à

dépêchez vous il ne vous attendra pas
The Revolver That Killed Vincent van Gogh Is Going Up for Auction This Summer
The macabre historical item is expected to fetch as much as $67,000.

Ed dit: à

bouguereau dit: 4 avril 2019 à 10 h 29 min

M’enfin il ne pisse pas debout comme un bonhomme la teub entre les mains. J’ai des baby tiger à la maison, je sais tout de même de quoi je parle. À mon avis, le petit dédé venait d’apprendre une fable de La Fontaine, s’est fait pisser dessus par un clochard, et là c’est le drame : choqué par l’incident, il mélange tout.

Paul Edel dit: à

 » Elle bouscule la grammaire, tord la syntaxe, bannit les virgules, se réapproprie les mots de la rue. » (J. Savigneau) ca serait plutôt Celine..là..

William Legrand dit: à

Comme on rien ou pas grand-choses à dire et qu’on veut s’exprimer de façon originale (!), on fait comme Gaga Bouguereau, on essaie d’écrire comme parle le populo aviné, c’est tout simple et complètement tordu qu’il dirait le rabougris

et alii dit: à

pour claudio

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Le 2 mai 1997, il y a 20 ans, décédait le pédagogue brésilien Paulo Freire. Dans les pays de langues ibériques et anglaises, il est l’un des penseurs les plus influents du monde intellectuel. Mais en France, et dans l’aire francophone en général, son œuvre reste méconnue, confinée à la période des années 1960 – 1970.

Alors que le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro multiplie les attaques contre l’école, faisant de l’héritage de Paulo Freire l’une de ses cibles privilégiées, il importe de revenir sur ces travaux faisant la part belle au développement de l’esprit critique.
https://theconversation.com/les-enseignements-de-paulo-freire-un-pedagogue-toujours-actuel-73079?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%203%20avril%202019%20-%201276211838&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%203%20avril%202019%20-%201276211838+CID_8a48470871e407599833a7f41b9d58f6&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Les%20enseignements%20de%20Paulo%20Freire%20%20un%20pdagogue%20toujours%20actuel

Paul Edel dit: à

La critique littéraire n’étant pas une science exacte, Christiane, laissez moi résister à votre chant de sirène.. Non, je n’ai jamais éprouvé de plaisir a lire Annie Saumont..Jamais..Pourquoi mentir? mes derniers souvenirs de lecture (« le tapis de salon ») m’ont donné envie de traverser la rue et de changer de trottoir si un libraire mettait un de ses volumes en vitrine avec un post- it enthousiaste . Annie Saumont? prose déstructurée avec application, situations artificielles.Chutes invraisemblables.désolé Christiane.Je préfère Carver ou Updike.

A propos de l’ami Tubeuf, je l’ai vu chaque lundi pendant plus de dix ans..à mon étage au « Point »..Nous assistions tous deux aux mêmes réunions Culture.. on se marrait pas mal quand Tubeuf nous décrivait et mimait les folies des jeunes metteurs en scène obligeant des cantatrices de grande renommée à ramper et chanter sur un étroit plongeoir en robe de soirée tandis qu’un baryton ,juste en dessous, dans un smoking mouillé piaillait en écho .. on adorait tous son numéro.

Jazzi dit: à

COMMENT J’AI ECRIT MES GOÛT DE…

D’abord, il m’a fallu pas mal de temps et d’énergie pour intégrer cette singulière collection en 2006, avec un titre qui se voulait un hommage à ma mère, qui venait juste de mourir.
Longtemps mon éditrice m’a laissé piétiner à sa porte, jusqu’au jour où je lui ai apporté mon « Goût de Cannes » assorti d’une promesse substantielle de préachat de la part de ma ville natale.
Dès lors, les portes se sont ouvertes, pour ne plus se refermer jusqu’à aujourd’hui…
Depuis, je n’ai cessé d’en publier, sans plus de conditions de vente préalable, mais toujours au prix de beaucoup d’insistance et d’efforts de persuasion.
A chaque fois, il me faut repasser un examen !
Lorsque nous parvenons à un accord sur un titre géographique ou thématique, et que le contrat est signé, voilà comment je procède.
Dans un premier temps, je laisse remonter à ma mémoires les livres que j’ai lu sur le sujet et qui ont motivé mon désir.
Le filtre du temps ayant fait son travail, c’est à partir d’eux que je vais alors pouvoir composer mon plus beau bouquet de textes d’anthologie.
Généralement, un livre me conduit à un autre, et peu à peu se construit le manuscrit.
Il me faut progressivement le structurer en trois parties de neuf extraits chacune (3 x 9 = 27), un choix arbitraire qui s’est imposé à moi et auquel j’ai rarement dérogé !
Ce n’est que lorsque le manuscrit est déjà bien avancé, avec des extraits qui sont autant de pièces constitutives du puzzle général, que je rédige l’introduction : contrairement aux autres auteurs de cette collection, je n’hésite pas alors à entrer en scène et à parler de mes proches, de mes souvenirs d’enfance, de mes expériences personnelles… car le goût que je propose au lecteur est avant tout mon propre goût.
Ainsi se met en place le « roman à plusieurs voix » que je lui donne à lire sur : Cannes, Nice, les Jardins, le bonheur, le cinéma, le café, le tabac, le rêve, l’été, la Corse, l’Afrique, les îles Baléares ou encore les chats (23 titres à ce jour)…
Fruit d’une enquête complète sur le site géographique ou le thème retenu, chacun de mes goûts de… se veut à la fois subjectif et universel.
Je lis tout ce qui a été écrit sur le sujet, dans la littérature francophone et étrangère (celle du moins qui à fait l’objet d’une traduction), tous genres (romans, textes autobiographiques, poèmes, pièces de théâtre) et toutes époques confondus.
Chez moi, la sélection des extraits se fait d’instinct : les fragments recherchés se détachent comme « naturellement » au cours de mes lectures, et iront occuper, sous un angle différent et original, la case qui leur était plus ou moins consciemment octroyée dans le plan d’ensemble !
On dirait que c’est eux qui me trouvent plutôt que l’inverse et lorsque je tombe en arrêt dessus, je me dit à chaque fois : « Ah oui, c’est bien ça ! »
L’enquête, la recherche, la réalisation de l’ouvrage, la rédaction des textes d’introduction, de présentation des extraits et de liaison (tous pratiquement faits en direct et parfois testés sur la RDL) me prennent environ de six à huit semaines : un temps de concentration intense, qui m’occupe 24h/24.

Janssen J-J dit: à

@ qui a mouillé sa chemise, notamment sur la question de la pédophilie.

No comment…, mais on va encore au-devant de pas mal de problèmes avec ce genre de garçons d’écurie, hein…

Revolver sur Joë Bousquet, dans le Cahier noir (1989, p. 43), où l’on trouve ceci avant de s’endormir : « Elle poussa un cri qui me ralentit dans mes efforts : Je me sentais la pénétrer lentement, cependant sa chair se contractait sur la mienne cédant difficilement le passage cependant que je me pénétrais de l’idée que c’était bien la femme adorée que je m’étais juré de pénétrer toujours. Les signes extérieurs de sa douleur m’excitaient davantage car ils manifestaient avec tout son corps encore vêtu au-dessus de la robe troussée quel étonnement était le sien ; et elle se sentait en même temps liée à sa chaleur par les pénétrations d’un membre, découverte au plus intime de son être par un homme qui se liait en elle à sa propre nudité, se rêvait dans sa chair labourée comme à l’entrée d’un chemins où il se voyait se revêtir de sa vie sociale. Il s’enculait lui-même en rêve à travers son amie ; mais s’enculait en idée. Il plongeait son ange dans l’ange, et ouvrait la matière que l’un et l’autre contenaient. Il s’enculaient à travers la lumière qui les y induit de mourir et ainsi emprisonnaient une âme dans la terre, sur les excréments contenus de la matière à contraindre.
Quand on regarde la femme qu’on aime en la baisant on unit en elle son regard à son ange et ainsi séparé de lui-même et traversé du vertige de la chair l’homme comme la femme se traverse de son inexistence de toute la hauteur dont l’éclaire et le soutient le soleil. Il perd un spermatozoïde ».

Pensé à vous, Ch., sur ce fragment débordé, vous imaginant qu’on n’aurait plus l’audace d’écrire pareille la littérature érotique aujourd’hui, quand on sait tout ce à quoi on a assisté et tout ce qu’on a pu connaître ensemble sur le lit des livres et les fauteuils des musées, depuis lors…

Oui, je découvre cette littérature, 30 ans après le bicentenaire de la révolution française. Quel mal ? mieux vaut tard, disaient mère et soeur. Taisez-vous, disait père.

@ Les Toussaint-Neuhoff quand même, ces polars en rides, à côté, ç’a pas grande allure, m’diriez-vous. Passe le relay.

christiane dit: à

@Paul Edel dit: 4 avril 2019 à 11 h 43 min
Vous avez vos opinions, moi les miennes. Elles sont toutes comme vous l’écrivez impossibles à classer dans ce qui est exact.
Par exemple, si j’aime lire certains des auteurs que vous vénérez, je n’ai aucune attirance pour le théâtre et l’écriture de Brecht. J’aime celle de Jankélévitch dont vous vous êtes gaussée un jour lointain. J’aime la poésie de René Char que vous avez du mal à supporter…
A chacun son chemin de lecture et de vie. Les nôtres sont rarement parallèles… et votre ton ironique s’il vous rassure et vous pose sur un piédestal est sujet à l’érosion comme les remparts de Saint-Malo et les souvenirs…

christiane dit: à

gaussé… car vous êtes un homme , il me semble.

Jazzi dit: à

Les remparts de Saint-Malo, c’est du costaud, Christiane…

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 4 avril 2019 à 11 h 55 min
Je sais, JJJ. Pour moi ça passe par les formes et les couleurs. Matières silencieuses gardiennes de nos secrets… La poésie contemporaine, aussi, qui dit sans dire…
« Ce qui nous tient reste invisible. Ses coutures sont fines. Transparentes », écrit Jean-Louis Giovannoni dans son dernier recueil L’air cicatrise vite paru chez son éditeur habituel : Éditions Unes.

D. dit: à

3 x 9 = 27 et 2 + 7 = 9

Tu es sous l’emprise du 9, Jacques.
Tu vivras jusqu’à un âge avancé comme la plupart de ceux dont le chiffre de vie est le 9.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 4 avril 2019 à 12 h 08 min
« Avec le temps, va, tout s’en va, même les plus chouettes souvenirs » chantait Léo Ferré, les remparts et les villes aussi.
Se souvenir du Temple de Baalshamin à Palmyre, la perle du désert…

Jazzi dit: à

Bel extrait, JJJ. De quoi faire bander le Gilet jaune sur son rond-point !

Jazzi dit: à

« Quand on regarde la femme qu’on aime en la baisant on unit en elle son regard à son ange et ainsi séparé de lui-même et traversé du vertige de la chair l’homme comme la femme se traverse de son inexistence de toute la hauteur dont l’éclaire et le soutient le soleil. »

« Pensé à vous, Ch. »

Janssen J-J dit: à

Rebonds sur 11.41…, -> pour Claudio B.

De la riche rencontre entre Paulo Freire et Don Helder Camara, oui aussi, mais n’oublions jamais non plus la grandeur de la présidence de Fernando Henrique Cardoso (1995-2003), l’allure de son dialogue avec Touraine sous la houlette d’Alain Rouquié. De la gueule !
https://www.canal-u.tv/video/fmsh/dialogue_entre_fernando_henrique_cardoso_et_alain_touraine.48081
Ce n’était d’ailleurs pas si vieux. Or, quels chemins naufragés depuis l’apparition des Trump-Bolsonaro-Macron !

On attend le verdict du COnseil constitutionnel dans la soirée. Pas de danger qu’on ait de grandes surprises comme au Japon. Il va tout valider. Là-bas même les avocats de Ghosn ignoraient qu’il allait être refoutu à l’ombre après son touite. Ils rigolent pas avec les aigrefins du fisck, les juges nippons. Pas comme ceusses de ché nous, hein !

Janssen J-J dit: à

@12.15 et toi, tu t’sens comment après ça, sans ton julot jaune ?

christiane dit: à

@Jazzi
dernières lignes d’un livre confidentiel Les Petites Terres de Michèle Desbordes (Verdier) :
 » […] Il y aura ce que nous avons été pour les autres, des bribes, des fragments de nous que parfois ils crurent entrevoir. Il y aura ces rêves de nous qu’ils nourrirent, et nous n’étions jamais les mêmes, nous étions chaque fois ces inconnus magnifiques qu’ils inventaient, ces idées de nous telles des ombres fragiles dans de vieux miroirs oubliés au fond des chambres, […] mosaïque, où rien ni personne ne permettra de dire vraiment qui nous fûmes, et le jour viendra où disparaîtra jusqu’au dernier de ces souvenirs et de ces rêves, de ces idées de vie, et il n’y aura plus nulle part, pas même dans les livres que parfois nous écrivîmes, où chercher ce que nous fûmes. Qu’aurons-nous donc été et pour qui ? […] »

Janssen J-J dit: à

@ Qu’aurons-nous donc été et pour qui ?

Tout pour moi, vous fûtes et aurez été, croyez-le bien. Je ne vous oublierai jamais une fois votre trépas consommé. N’ayez crainte de cela, ne doutez jamais de nous autres, survivants temporaires de la rdl et des autres bestioles.

christiane dit: à

La plus émouvante « Quand toutes les femmes étaient enceintes ».
« sentiment d’innocence[…] La peau du monde tressaillait de peur mais tenait […]
Les années cinquante ont-elles existé ? […] »
Des musées et des femmes et autres nouvelles J.U.

Janssen J-J dit: à

(mdr) … se faire mettre par un beauceron plutôt que par un border collie, évidemment ça diffère un brin, la proportion. Quelle est votre préférence, jzmm ?

Marie Sasseur dit: à

et alii dit: 3 avril 2019 à 10 h 24 min

ECHENOZ Jean – Ravel (p. 100-101)

Suite et fin de la page 101, Ravel, Minuit, 2007

« Voilà. Il a cinquante-sept ans. Il a bouclé depuis treize ans son œuvre pour piano avec Frontispice, pièce qui ne compte pas plus de quinze mesures, ne dure pas plus de deux minutes mais ne requiert pas moins de cinq mains. Il a réglé leur compte aux formes sonate et quatuor. Après avoir poussé à l’extrême, quitte à casser le jouet, son pouvoir d’instrumentation avec Boléro, il vient de résoudre le problème du concerto, seul auquel il ait toujours tardé à s’affronter. Que faire à présent. Eh bien ces temps-ci, deux projets. L’un est une musique de film sur Don Quichotte, que devrait tourner Pabst avec Chaliapine dans le rôle titre et Paul Morand ( horrreur, horrreur, horrreur, note de moi) aux dialogues. De l’autre, qui porte pour l’instant le nom de code Dédale 39, on ne sait que ce que Ravel veut bien en dire un jour à Manuel De Falla: ce devrait être un avion en ut. »

Ed dit: à

Plaisir du jour :

Se poser au centre-ville, apercevoir une Lamborghini au feu rouge. Attendre qu’il passe au vert. Regarder la tête des piétons mâles. Imparable !

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 4 avril 2019 à 13 h 28 min
Mais Lilian Belle aurait lu comme dans une nouvelle de Reynolds Price un poème qui ornerait le portrait de joli Billy Williams :
La mort peut dénouer nos liens les plus chers
Saisir auprès de nous tous ceux que nous aimons
Et par-delà les flots de la noire rivière
Les garder à jamais loin de notre maison.

Puis elle aurait décroché son chapeau de jardin et s’en serait coiffée avant de descendre et de se diriger vers la clôture avec précaution comme si les lieux étaient inconnus, ménageant son âge, mais inquiète, avant de se rendre sur la tombe de Joli Billy. Il y aurait près de la tombe un pot à confiture à moitié plein d’une eau de pluie couleur de rouille. elle se pencherait et y mettrait des fleurs…

Ed dit: à

Merci renato pour cette photo de Sergio (Leone). C’est fou, il pisse à 75° vers l’arrière ! Pauvre petit dédé.

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