de Pierre Assouline

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La République des livres
Eautobiographie d’un nageur passionné

Eautobiographie d’un nageur passionné

Un écrivain n’est jamais requis d’écrire ses œuvres complètes. La parution d’un seul livre peut lui assurer une gloire durable à condition que ce soit le livre de sa vie. Le seul et l’unique qu’il désirait plus que tout laisser derrière lui avant de se retirer. Comme un ultime témoignage de son passage en forme de bonjour et d’adieu à la fois. Ainsi du Dernier des Justes d’André Schwartz-Bart et de quelques autres. Et dans un tout autre registre de Héros et nageurs de Charles Sprawson (Karachi, 1941- Londres, 2020). Un livre-culte parmi peu d’autres mais l’expression est si galvaudée que l’on s’en veut déjà de le banaliser ainsi. Car c’est le genre de texte susceptible de provoquer un émerveillement chez ses lecteurs ; leur enthousiasme est tel qu’ils s’en font volontiers les agents de propagande. Et non, tous ne sont pas des nageurs compulsifs qui hantent piscines et bords de mers dès l’aube. Juste des passionnés de littérature et d’histoire car c’est aussi de cela qu’il s’agit malgré les apparences.

Paru à l’origine en 1992 à Londres sous le titre tout aussi poétique de Haunts of the Black Masseur. The Swimmer as Hero, puis en français dans une traduction de Guillaume Villeneuve aux éditions Nevicata en 2019 (et en format de poche dans la collection Champs), c’est un texte aussi scintillant que sa couverture. Il faut oublier la citation assez pessimiste d’un personnage du film Quai des brumes que l’auteur place en épigraphe (« Quand je vois un nageur, je peins un noyé ») pour mieux s’y plonger. Encore que l’on y croisera un Goethe hanté toute sa vie par le souvenir de noyés pour s’être senti responsable de la mort d’une femme qui s’était laissée couler, désespérée par sa lecture des Malheurs du jeune Werther. Au vrai, ce livre regorge d’informations, de coups d’œil, de choses vues ou lues qui enrichissent comme peu d’autres notre intelligence de la natation sous ses facettes les plus inattendues.

L’auteur y dépeint les Anglais du XIXème siècle comme hostile à cette activité, la jugeant inappropriée pour un gentleman bien né car elle se pratiquait nu. Il n’est pas surprenant qu’il leur fasse la part belle car ils sont aussi ceux qui ont inventé aussi le premier cercle de natation national, la Swimming Society par les soins d’anciens élèves d’Eton en 1828 ; ils donnèrent même naissance au « style d’Eton ». A savoir : tous dans les pieds, rien dans les mains. Mais il n’y en a pas que pour eux. On comptait quelque huit cents piscines dans l’ancienne Rome ; à sa chute, la capacité de séduction de l’eau chuta également. Dans les années 30, les meilleurs nageurs mondiaux étaient japonais. Après avoir modernisé l’antique art samouraï de la nage, ils ont dominé la discipline avec une inventivité stylistique d’une variété remarquable.

Fort d’une belle érudition, généreuse et polyglotte, l’essai est dépourvu de cette cuistrerie qui vous enfonce dans vos lacunes. En le lisant, on a souvent l’impression que sous la plume de Charles Sprawson un mot y rencontre un autre pour la première fois. Il y est question de qualité de la battue, de sens de l’eau, de lecture du bassin, de chorégraphie natatoire, d’ondulation du serpent, dans un style aussi gracieux et délié que celui de Léon Marchand dès lors qu’il a plongé. Le crawl moulinant, le style en fléau, la manière australienne… On se croirait dans un championnat d’échecs où les ouvertures portent des noms tout aussi baroques. Marchand de tableaux, Charles Sprawson fut lui-même un nageur passionné (et comment eut-il pu en être autrement ?) qui traversa l’Hellespont à la brasse indienne en souvenir du poète Byron. Précis de littérature natatoire, Héros et nageurs est l’eautobiographie d’un illustre inconnu et qui entendait le rester.

Un livre pour ceux qui barbotent dans le lac, alignent les longueurs dans les bassins en comptant les carreaux de faïence au fond ou une fois en mer se donnent à leur quête spirituelle de l’eau. Paul Valery tenait la natation pour « une fornication avec l’onde ». Entendez que nager en mer l’excitait grave. Il est vrai que lorsqu’on nage, on se sent détaché de la vie ordinaire, dans un état où la dilatation du temps et les contrastes de température contribuent au sentiment d’exaltation béate qui s’empare du nageur. Lorsque George III, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande nageait au large de Weymonth, il se faisait accompagner par un orchestre de chambre. Aujourd’hui, on ne compte plus les Georges qui crawlent avec des écouteurs dans les oreilles. O tempora, o mores !

(Illustration de Paul Thek )

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commentaires

1 475 Réponses pour Eautobiographie d’un nageur passionné

Pablo75 dit: à

Tu as oublié la pastille anti-délire de l’après-midi. Tu ne raisonnes plus. Va la demander à ton infirmière…

puck dit: à

pedro tu m’as pas dit si tu voulais convertir les populations russophones d’Ukraine.

leur demander de changer de religion ?

la réponse est simple : oui ou non ?

puck dit: à

pedro : « Tu as oublié la pastille anti-délire de l’après-midi. Tu ne raisonnes plus. »

là c’est quand tu es à cours d’argument et tu te retrouves coincé.

répond pour la religion : la liberté de pratiquer sa religion ?

Pablo75 dit: à

Tu confonds les langues et les religions? Ta maladie est bien plus grave que je croyais…

Clopine dit: à

Oui, c’est exactement ce que Valmont dit à Madame de Tourvel : « ce n’est pas ma faute ».

Bon, pour parler comme en ce temps-là, « brisons-là ». Chaloux. Et brisons-la.

Clopine dit: à

Et encore merci à Jazzi pour sa délicatesse !

J J-J dit: à

@ rBl, quelle chance vous avez de vous éloigner de tous ces miasmes. Bons vents des globes, al’hors, profitez bien !

Chaloux dit: à

Clopine, décidément, vous ne comprenez rien à ce qu’on vous écrit.
Oui, brisons là.

Nicolas dit: à

Apparement le russe c’est l’une des langues les plus compliquées, genre dans le top 3. C’est une prostituée qui m’a dit ça. Personnellement je ne parle pas un traître mot de russe mais j’ai jeté un œil et en effet cette réputation n’a pas l’air volée. La érdelie étant un repère de gens bien sous tous rapports quelqu’un.e saurait me dire si ça a un quelconque interêt ?

puck dit: à

pedro tu sais quoi ? tu refais avec ces histoires comme tu fais avec la musique et la voix de Jaroussky.

il a gagné beaucoup de victoires de la musique ?
il a vendu beaucoup de disques ?
beaucoup^de monde va à ses concerts ?

donc c’est un grand chanteur avec une voix magnifique.

à aucun moment tu vas essayer de sortir du matraquage médiatique pour te poser des questions par toi-même et faire jouer ton libre arbitre !

parce qu’en fait tu as peur de trouver des réponses où tu te retrouverais en opposition par rapport à l’opinion générale ! tui te dirais si je suis seul à le penser forcément j’ai tort !

et là tu me refais le même coup !
tu répètes bêtement ce que tu as écouter sur Radio France sans te demander par toi-même si c’est normal d’empêcher des gens parler leur langue et de pratiquer leur religion !

même qu’il faut faire un nettoyage ethnique, tout ça en complète contradiction avec nos traditions et nos valeurs ! simplement parce que les journalistes l’ont dit… donc c’est comme ça.

alors que ce sont des questions simples et basiques avec lesquelles tu devrais commencer par te poser !

et tu sais ce qui me fait le plus peur ? c’est que tout le monde fait comme toi !

c’est pour ça que je dis que nous sommes entrés dans un monde orwellien !
tous les médias répètent tous le même narratif pré établi et conforme à la pensée dominante et aux pouvoirs en place et toi tu rentres dedans bêtement et tu répètes bêtement ce que tu as écouté à la radio !

tu comprends ce que je veux t’expliquer pedro ?
parce que c’est hyper important que tu te réveilles et que le comprennes !

sinon je peux te le réexpliquer en russe…

rose dit: à

Ce qui est hyper intéressant, c’est que, le russe, le grec, le chinois, il s’agit d’apprendre l’écrit en même temps que l’oral.
L’hébreu, l’arabe, l’hindi.

Nicolas dit: à

Ouais mais c’est l’anglais la langue des sciences. Le russe c’est un peu du chinois, d’ailleurs on ne comprend rien à ce que dit Poutine.

Nicolas dit: à

Le grec c’est difficile ?

J J-J dit: à

@ me dire si ça a un quelconque interêt
Aucun.

Nicolas dit: à

Ils veulent vraiment garder la vasque ? Je pense qu’ils n’ont pas compris.

Chaloux dit: à

Je viens de terminer « Poètes et lettrés oubliés de la Rome antique » de Pierre Vesperini, Belles Lettres. J’en conseille vivement la lecture, c’est un très beau livre. Vesperini est un esprit à la hauteur de Taine. Et la poésie romaine est salutaire.

(Pourquoi la France a-t-elle occulté Taine à ce point? C’est une question que je me pose).

Edmond Poivre dit: à

J J-J dit: à
On me dit très occupé.

La RDL compte un nouveau Pessoa

closer dit: à

Sur Taine, j’ai lu la bonne biographie de Jean Paul Cointet…mais l’oeuvre du maître lui même est toujours dans mes projets de lecture…

Pablo75 dit: à

tu sais quoi ? tu refais avec ces histoires comme tu fais avec la musique et la voix de Jaroussky.
puck dit:

J’adore quand Puck-Puck parle de franquisme ou de Jaroussky. Cela veut dire qu’il est à bout d’arguments, KO debout.

Giovanni Felice Sances – Stabat Mater – Philippe Jaroussky

https://www.youtube.com/watch?v=HysEloPHyR0

D. dit: à

on ne comprend rien à ce que dit Poutine.

C’est pourtant exprimé très clairement : il souhaite que plusieurs territoire russophiles soient administrés par la Russie.

D. dit: à

Ce qui sera prochainement le cas, soit-dit en passant.

D. dit: à

N’est-ce pas, renato ?

D. dit: à

Tu vois qu’il dort sur ses deux oreilles, Jaz2i. Alors que moi, pendant ce temps, je pense.

D. dit: à

Je fais aussi des songes éveillés sur l’avenir du monde.

renato dit: à

Ne nourrissez pas le troll.

D. dit: à

Dans l’un de ces songes, j’ai vu un immense camion poubelle volant dans un parfait silence, long comme un porte avion, sur lequel s’accrochaient de grands êtres en combinaison sombre.
D’un seul coup, un rayon vert en sortait et tous les commentaires de renato depuis 2008 étaient aspirés en un affreux gargouillement galactique.
Les grands êtres communiquaient entre eux et aussi avec moi par télépathie. Je les implorais : – mais pourquoi, pourquoi, pourquoi cette ingérence dans les affaires intellectuelles terrestres ?
Alors l’un des êtres qui semblaitt être le chef me dit que sinon nous pourrions mourir et qu’tn plus ils faisaient avec une sorte de terreau. Ils me montrèrent par ia pensée cette étrange substance, en me précisant qu’elle sentait pas la rose. Je leur dis qu’il valait mieux épandre cette chose sur les champs d’endives de l’univers entier. Ils furent étonnés et se concertèrent.
Puis ils voulurent me faire leur chef mais je déclinai.

rose dit: à

Ko c les deux épaules touchant terre, sur le dos.

Mon meilleur ami aime les JO et regarde tout. Son fils ressemble à Félix Leclerc. Pong, pong, ping, où les chinois excellent, ping pong.

Des états unis de Russie et pas d’hégémonie.

Repris Hadrien de Marguerite Yourcenar ; relis chaque ligne trois fois et chaque page trois fois ; le livre que tu n’as pas envie de terminer. Pourtant, cette vie ne donne pas envie. Vieux, il raconte son organisation de la passation de pouvoir, la relation à sa femme qui vire à la haine, et ses amants, finalement, qui ont les seuls compté, d’Antinéus qui se suicide avant de dépérir, à tous les autres dont seuls la beauté et le plaisir donné/reçu/ on peut espérer partagé comptent/ont compté. Parce que désormais, il fait le bilan : pas joyeux. La totale décrépitude si ce n’est qu’il pense encore.

Je vais finir par le finir ce livre qui m’aura accompagné de longs mois.

renato dit: à

Haydn symphonie 56.

Contrairement aux symphonies festives précédentes, des traits sérieux et réfléchis sont également présents.
Est la seule pour laquelle H. demande cors alto et 2 trompettes.
Analogie du caractère du premier mouvement avec le premier mouvement de la 55.
Dans l’Adagio, un intéressant moment concertant du basson.
Finale avec danses populaires.

https://youtu.be/-jfxUfAetjg?si=mfnmQLX5G52xjlV0

Captivante direction de Lorenza Borrani violoniste et chef.
(Wiki info sur Lorenza Borrani dans le prochain post)

renato dit: à

Il peut également y avoir un KO technique (TKO), c’est lorsque l’arbitre constate que l’un des adversaires est blessé ou il est incapable de continuer le combat ; ou bien quand l’un des adversaires est envoyé au tapis trois fois dans la même reprise.

J J-J dit: à

@ anéfé, on ne peut pas mettre deux liens dans le même message. Merci RM pour cette matinale sur la 56e.
@ Annette Poivre : Pessoa est une belle référence, le livre de l’intranquillité fera toujours l’unanimité mais je n’y suis pour rien, même si j’ai pu m’identifier et noté pas mal de ses respirations sur mon cahier intime, jadis et naguère.
@ Je n’ai jamais relu les mémoires d’Hadrien, je vais peut-être aller le revisiter pour être avec elles, vu le plaisir de leur compagnonnage dont notre amie nous a entretenus. Tant pis si le personnage est devenu un peu triste. J’avoue avoir oublié l’histoire de la scène de ménage violente et la rupture. – Ressortir les cartons à la lettre Y., il va falloir.

Bàv (8.8.24 @ 7.22 -< today, projet de visiter l'église de Talmont et la phare de Cordouan avec JP et M qui ne les connaissent pas encore).

J J-J dit: à

De surcroît, Lorenza Borrani est très belle, ce qui ajoute à la qualité de l’écoute.

J J-J dit: à

@ Débilité de l’Iphone
… toujours à l’image de celui que mérite son maître ou sa maîtresse.
Vivre sans (pur-sang ou %).
Bàm,

J J-J dit: à

@ Jésus est auréolé.
Ils le sont tous, un brin, peu ou prou…, sauf le traître.

J J-J dit: à

qui est le personnage qui leur fait face, au juste ?

J J-J dit: à

mais au fait, quelle est la t° de la grangette, ce matin ?

J J-J dit: à

l’été finissant…, parodie d’une nouvelle de Franz Klaus, avec le commentaire adéquat, au final.

J J-J dit: à

Celle-là, en revanche, de bcp plus d’affinités à la cène de jolly jumper… A inscrire dans l’histoire des jeux mosaïques.

renato dit: à

C’est Judas, on voit le sac avec les sous au niveau de la hanche.

J J-J dit: à

Enfin, de nombreuses déceptions rafraichissantes pour les équipes de france. Il est grand temps d’en finir. Et de préparer la sortie littéraire de l’automne. Les enfants ont hâte d’enfiler leurs nouveaux sarraus.

J J-J dit: à

Soleil Vert a posté un nouveau billet. Pour l’instant, Christiane n’a pas répondu…, elle est partie acheter le bouquin pour pouvoir lui en parler. Ce n’est pas ici qu’on verrait à l’œuvre une telle conscience professionnelle… « J’aime » beaucoup Christiane, ses chroniques sont souvent inspirantes, dix fois plus étoffées en général que celles des ses blogueurs favoris. C’est une grand lectrice. Elle n’a jamais eu l’idée de construire son propre blog, comme JB avec lequel elle s’est définitivement fâchée, avec juste raison.
Bàe,

Jazzi dit: à

MARGUERITE YOURCENAR

Impériale beauté

Et pour d’autre, tout au contraire, le plus beau, c’est l’homme ! C’est ainsi que, parvenu au soir de sa vie, Hadrien (76-138) adressa une longue lettre à son héritier présomptif, le futur Marc Aurèle, alors âgé de dix-sept ans. Dans ces « mémoires », aux allures de confessions, et auxquels Marguerite Yourcenar lui prêtera une plume, tout aussi sensible qu’érudite, l’empereur, perclus de gloire et d’honneur, avouera à son jeune confident que, finalement, la grande affaire de sa vie aura été la beauté du monde, à laquelle il contribuera par la création de villes nouvelles, mais également des hommes, au premier rang desquels émergera la figure légendaire d’Antinoüs. Son bel éphèbe, rencontré alors qu’il avait quinze ans lors d’un voyage en Bithynie, et qui se noiera mystérieusement cinq ans plus tard dans les eaux du Nil. S’appuyant sur des faits réels et des sources fiables, la romancière nous présente néanmoins l’empereur romain sous un jour quelque peu idéalisé !

De l’homme de beauté…

Trahit sua quemque voluptas. À chacun sa pente : à chacun aussi son but, son ambition si l’on veut, son goût le plus secret et son plus clair idéal. Le mien était enfermé dans ce mot de beauté, si difficile à définir en dépit de toutes les évidences des sens et des yeux. Je me sentais responsable de la beauté du monde. Je voilais que les villes fussent splendides, aérées, arrosées d’eaux claires, peuplées d’êtres humains dont le corps ne fût détérioré ni par les marques de la misère ou de la servitude, ni par l’enflure d’une richesse grossière ; que les écoliers récitassent d’une voix juste des point ineptes ; que les femmes au foyer eussent dans leurs mouvements une espèce de dignité maternelle, de repos puissant ; que les gymnases fussent fréquentés par des jeunes hommes point ignorants des jeux ni des arts ; que les vergers portassent les plus beaux fruits et les champs les plus riches moissons. Je voulais que l’immense majesté de la paix romaine s’étendît à tous, insensible et présente comme la musique du ciel en marche ; que le plus humble voyageur pût errer d’un pays, d’un continent à l’autre, sans formalités vexatoires, sans dangers, sûr partout d’un minimum de légalité et de culture ; que nos soldats continuassent leur éternelle danse pyrrhique aux frontières ; que tout fonctionnât sans accroc, les ateliers et les temples ; que la mer fût sillonnée de beaux navires et les routes parcourues par de fréquents attelages ; que, dans un monde bien en ordre, les philosophes eussent leur place et les danseurs aussi. Cet idéal, modeste en somme, serait assez souvent approché si les hommes mettaient à son service une partie de l’énergie qu’ils dépensent en travaux stupides ou féroces ; une chance heureuse m’a permis de le réaliser partiellement durant ce dernier quart de siècle. Arrien de Nicomédie, un des meilleurs esprits de ce temps, aime à me rappeler les beaux vers où le vieux Terpandre a défini en trois mots l’idéal spartiate, le mode de vie parfait dont Lacédémone a rêvé sans jamais l’atteindre : la Force, la Justice, les Muses. La Force était à la base, rigueur sans laquelle il n’est pas de beauté, fermeté sans laquelle il n’est pas de justice. La Justice était l’équilibre des parties, l’ensemble des proportions harmonieuses que ne doit compromettre aucun excès. Force et Justice n’étaient qu’un instrument bien accordé entre les mains des Muses. Toute misère, toute brutalité étaient à interdire comme autant d’insultes au beau corps de l’humanité. Toute iniquité était une fausse note à éviter dans l’harmonie des sphères.

à la beauté d’un homme

L’été qui suivit ma rencontre avec Osroès se passa en Asie Mineure : je fis halte en Bithynie pour surveiller moi-même la mise en coupe des forêts de l’État. À Nicomédie, ville claire, policée, savante, je m’installai chez le procurateur de la province, Cnéius Pompéius Proculus, dans l’ancienne résidence du roi Nicomède, pleine des souvenirs voluptueux du jeune Jules César.
(…)
On lut ce soir-là une pièce assez abstruse de Lycophron que j’aime pour ses folles juxtapositions de sons, d’allusions et d’images, son complexe système de reflets et d’échos. Un jeune garçon placé à l’écart écoutait ces strophes difficiles avec une attention à la fois distraite et pensive, et je songeai immédiatement à un berger au fond des bois, vaguement sensible à quelque obscur cri d’oiseau. Il n’avait apporté ni tablettes, ni style. Assis sur le rebord de la vasque, il touchait des doigts la belle surface lisse.
(…)
Je le gardai après le départ des autres. Il était peu lettré, ignorant de presque tout, réfléchi, crédule. Je connaissais Claudiopolis, sa ville natale : je réussis à le faire parler de sa maison familiale au bord des grands bois de pins qui pourvoient aux mâts de nos navires, du temple d’Attys, situé sur la colline, dont il aimait les musiques stridentes, des beaux chevaux de son pays et de ses étranges dieux. Cette voix un peu voilait prononçait le grec avec l’accent d’Asie. Soudain, se sentant écouté, ou regardé peut-être, il se troubla, rougit, retomba dans un de ces silences obstinés dont je pris bientôt l’habitude. Une intimité s’ébaucha. Il m’accompagna par la suite dans tous mes voyages, et, quelques années fabuleuses commencèrent.
Antinoüs était grec : j’ai remonté dans les souvenirs de cette famille ancienne et obscure jusqu’à l’époque des premiers colons arcadiens sur les bords de la Propontide. Mais l’Asie avait produit sur ce sang un peu âcre l’effet de la goutte de miel qui trouble et parfume un vin pur.
(…)
Ce beau lévrier avide de caresses et d’ordres se coucha sur ma vie. J’admirais cette indifférence presque hautaine pour tout ce qui n’était pas son délice ou son culte : elle lui tenait lieu de désintéressement, de scrupule, de toutes les vertus étudiées et austères. Je m’émerveillais de cette dure douceur ; de ce dévouement sombre qui engageait tout l’être. Et pourtant, cette soumission n’était pas aveugle ; ces paupières si souvent baissées dans l’acquiescement ou dans le songe se relevaient ; les yeux les plus attentifs du monde me regardaient en face ; je me sentais jugé. Mais je l’étais comme un dieu l’est par son fidèle : mes duretés, mes accès de méfiance (car j’en eus plus tard) étaient patiemment, gravement acceptés. Je n’ai été maître absolu qu’une seule fois, et que d’un seul être.
Si je n’ai encore rien dit d’une beauté si visible, il n’y faudrait pas voir l’espèce de réticence d’un homme trop complètement conquis. Mais les figures que nous cherchons désespérément nous échappent : ce n’est jamais qu’un moment… Je retrouve une tête inclinée sous une chevelure nocturne, des yeux que l’allongement des paupières faisait paraître obliques, un jeune visage large et comme couché. Ce tendre corps s’est modifié sans cesse, à la façon d’une plante, et quelques une de ces altérations sont imputables au temps. L’enfant a changé ; il a grandi. Il suffisait pour l’amollir d’une semaine d’indolence ; une après-midi de chasse lui rendait sa fermeté, sa vitesse athlétique. Une heure de soleil le faisait passer de la couleur du jasmin à celle du miel. Les jambes un peu lourdes du poulain se sont allongées ; la joue a perdu sa délicate rondeur d’enfance, s’est légèrement creusée sous la pommette saillante ; le thorax gonflé d’air du jeune coureur au long stade a pris les courbes lisses et polies d’une gorge de bacchante. La moue boudeuse des lèvres s’est chargée d’une amertume ardente, d’une satiété triste. En vérité, ce visage changeait comme si nuit et jour je l’avais sculpté.
Quand je me retourne vers ces années, je crois y retrouver l’âge d’or. Tout était facile : les efforts d’autrefois étaient récompensés par une aisance presque divine. Le voyage était jeu : plaisir contrôlé, connu, habilement mis en œuvre. Le travail incessant n’était qu’un mode de volupté. Ma vie, où tout arrivait tard, le pouvoir, le bonheur aussi, acquérait la splendeur de plein midi, l’ensoleillement des heures de la sieste où tout baigne dans une atmosphère d’or, les objets de la chambre et le corps étendu à nos côtés. La passion comblée a son innocence, presque aussi fragile que toute autre : le reste de la beauté humaine passait au rang de spectacle, cessait d’être ce gibier dont j’avais été le chasseur.

(« Mémoires d’Hadrien », Œuvres romanesques, Bibliothèque de la Pléiade,
Editions Gallimard, 1982)

Jazzi dit: à

FERNANDO PESSOA

Méthodologie du rêve

Pour éviter de sombrer dans la folie ou les idées suicidaires, ne convient-il pas d’user de méthode pour faire de sa vie un perpétuel rêve ? Expert en la matière, Fernando Pessoa, qui déclarait : « Jamais je ne dors : je vis et je rêve, ou plutôt, je rêve dans la vie comme dans le sommeil, qui est aussi la vie. Il n’y a pas d’interruption dans ma conscience », nous renseigne généreusement sur les techniques élémentaires d’un art, dont il fut le maître incontestable !

« Lorsqu’on tire la vie du rêve, et que l’on fait de la culture de ses sensations, comme de plantes en serre, une religion et une politique, le premier pas alors, ce qui marque dans notre âme que l’on a fait ce premier pas, c’est de ressentir les choses les plus minimes de façon extraordinaire – et démesurée. C’est là le premier pas, et ce pas n’est rien de plus que le premier. Savoir mettre dans la tasse de thé que l’on savoure la volupté extrême que l’homme normal ne peut trouver que dans les grandes joies nées de l’ambition soudain comblée, ou de regrets nostalgiques effacés d’un seul coup, ou encore dans les actes finaux et charnels de l’amour ; pouvoir trouver dans la contemplation d’un soleil couchant ou d’un détail de décoration, cette sensation exacerbée que peut généralement donner, non pas ce que l’on voit ou entend, mais seulement ce que l’on respire ou savoure – cette proximité de l’objet de la sensation que seules les sensations charnelles (le tact, le goût, l’odorat) sculptent à même la conscience ; pouvoir rendre la vision intérieure, l’ouïe du rêve (tous les sens supposés, et ceux-là encore du supposé) réceptifs et tangibles comme des sens tournés vers l’extérieur : je choisis ces sensations-là (et au lecteur d’en imaginer d’autres semblables) parmi celles que l’amateur cultivant l’art de se sentir soi-même parvient, une fois exercé, à pousser à leur paroxysme – pour qu’elles communiquent une idée concrète et suffisamment proche de ce que je veux exprimer. […]
La deuxième étape du rêveur consistera donc à éviter la souffrance. Il ne devra pas l’éviter comme un stoïcien ou un épicurien première manière – en se dé nidifiant, parce qu’il s’endurcira ainsi au plaisir comme à la douleur. Il devra tout au contraire tirer le plaisir de la douleur, et s’exercer ensuite à ressentir faussement la douleur, autrement dit, lorsqu’il éprouve de la douleur, à ressentir un plaisir quelconque. Il existe divers chemins menant à cette attitude. L’un d’eux consiste à analyser la souffrance de façon excessive, en ayant au préalable disposé son esprit, et, en présence du plaisir, à ne pas analyser, mais éprouver seulement ; c’est là une attitude plus aisée – pour les hommes supérieurs, naturellement – qu’il n’y paraît à son simple énoncé. Analyser la souffrance et s’habituer à livrer la douleur à l’analyse, chaque fois qu’elle apparaît et jusqu’à ce que cela se passe instinctivement et sans que l’on y pense, ajoute à n’importe quelle douleur le plaisir de l’analyse. En exagérant le pouvoir et l’instinct d’analyse, cet exercice absorbe bientôt tout le reste, et il ne demeure, de la souffrance, qu’un matériau indéterminé, soumis à l’analyse. […]
La troisième étape, celle qui conduit au seuil fastueux du temple – celle-là, qui d’autre que moi a su l’accomplir ? C’est celle qui coûte vraiment, car elle exige un effort intérieur infiniment plus difficile que n’importe quel effort de la vie réelle, mais qui apporte aussi des compensations, à toutes les dimensions de l’âme, que la vie ne pourra jamais apporter. Cette troisième étape, une fois tout cela accompli, tout cela totalement et conjointement exécuté – oui, une fois employées mes trois subtiles méthodes, et employées jusqu’à l’usure – consiste alors à faire passer, directement, la sensation à travers l’intelligence pure, à la filtrer à travers l’analyse supérieure, afin de la sculpter sous une forme littéraire, et lui donner forme et relief propres. Alors, oui, je l’ai fixée définitivement. Alors j’ai rendu réel l’irréel, et j’ai donné à l’inaccessible un piédestal éternel. Alors, au tréfonds de moi, j’ai été sacré empereur.
Car n’allez pas croire que j’écrive pour être publié, ni que j’écrive pour écrire, ni même pour faire de l’art. J’écris parce que c’est là le but ultime, le raffinement suprême, le raffinement, viscéralement illogique, de mon art de cultiver les états d’âme. »

(« Le livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye
Christian Bourgois éditeur, 1988)

Jazzi dit: à

Le Grand Compilateur tient enfin à rendre un dernier hommage à un écrivain qui ne verra plus l’éveil du printemps

CHARLES JULIET

Le printemps arrive…

Dans la lumière des saisons rassemble les lettres que Charles Juliet a adressées, un an durant, « à une amie lointaine » : quatre lettres, à raison d’une à chaque saison. De longues lettres, écrites souvent sur plusieurs jours, où il parle du beau temps, de l’attente et du déclic de l’écriture, de sa passion de lecteur, de son plaisir de vieillir, non sans s’enquérir, au passage, de la situation de sa correspondante, de lui demander de répondre dans le moindre détail à ses nombreuses interrogations… et de lui montrer ainsi combien il tient à elle. Fiction ou autofiction ? Quoi qu’il en soit, les réponses de la destinataire n’ont pas été versées au dossier. La première lettre est datée du 26 mars. On y apprend que ladite amie s’est installée au Texas. L’auteur veut connaître le retentissement que cette transplantation géographique a eu sur sa vie intérieure (on apprendra dans une lettre suivante, que celle-ci achève la rédaction d’une thèse en littérature et doit commencer un roman), puis, au détour d’une phrase, il nous informe que le printemps se fait sentir…

« Le printemps s’installe. Les températures sont de plus en plus clémentes et le petit pré sur lequel s’ouvre la maison est maintenant parsemé de violettes et de primevères. Dans les bois, l’extrémité des branches, après s’être couverte d’un velours mauve, se met à blondir.
Hier, lors d’une promenade dans les collines, je me suis étendu dans un pré. Au-dessus de moi, une alouette se livrait à son curieux vol immobile et babillait avec ardeur. En contrebas, dans les vignes, des hommes étaient au travail et des bruits me parvenaient qui se confondent pour moi avec la venue du printemps.
Les sèves s’activent, des faims nouvelles avivent le sang, et le corps est tout ébranlé par ce remuement du désir qui s’éveille. Parfois, j’ai une folle envie de fuir, de me lancer sur les routes, de partir à la rencontre de cette vie ardente dont j’ai la lancinante nostalgie.
Mais cela dure peu, car je sais bien que ce n’est pas en m’aventurant au hasard des routes que j’aurai chance d’approcher ce que je brûle d’atteindre. Les seuls chemins qui valent d’être empruntés sont ceux qui mènent à l’intérieur. Et lorsqu’on pénètre dans sa nuit, la première chose qu’on découvre, c’est qu’on est captif d’une geôle. Y demeurera-t-on toute son existence ? Ou réussira-t-on à s’échapper ? »

(« Dans la lumière des saisons », P.O.L éditeur, 1991)

renato dit: à

A Venise, sur la place Saint-Marc, sans JO, le café 11,50€.

Jazzi dit: à

« Elle n’a jamais eu l’idée de construire son propre blog, comme JB avec lequel elle s’est définitivement fâchée, avec juste raison. »

Pourquoi chercher constamment à alimenter une querelle qui n’a pas lieu d’être, JJJ ?

C’est Jazzi ou le Traité du vain combat !

Jazzi dit: à

« « Un dur parmi les durs » : pourquoi le Hamas a choisi Yahya Sinouar, le cerveau du 7 octobre, comme nouveau chef ?
Le « boucher de Khan Younès » a été désigné mardi pour remplacer Ismaïl Haniyeh, tué la semaine dernière dans une frappe à Téhéran. Un choix qui consacre la place prépondérante que le chef du Hamas à Gaza avait acquise ces dernières années au sein du mouvement terroristes. »

Au moins les choses sont claires !
Soutenir le Hamas comme le font certains députés de LFI à la suite de leur chef, c’est être du côté des barbares.
https://www.leparisien.fr/international/israel/un-dur-parmi-les-durs-pourquoi-le-hamas-a-choisi-yahya-sinouar-le-cerveau-du-7-octobre-comme-nouveau-chef-07-08-2024-LKNVLTBR7BCQRASC6RLMMVNWOE.php

D. dit: à

Quand j’écrivais ici il n’y a pas si longtemps qu’aller à Venise n’avait plus aucun intérêt.

Jazzi dit: à

Du passé au présent

« Un Singe en hiver » ou « Emilia Perez » de Jacques Audiard.
Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2024, le film du fils de Michel Audiard a remporté le Prix du jury et le Prix d’interprétation féminine pour l’ensemble des actrices.

Encore une histoire de scènes transsexuelles…

Bolibongo dit: à

Les commentaires sur le nouveau billet ne semblent pas passer ?

Eh bien, c’est tant mieux, ça calme le jeu des parlottes assommantes! 🙂

Jazzi dit: à

En Iran, les femmes semblent être les pires ennemies des femmes, renato !

Il ne faudrait pas en effet que Paris devienne comme Venise ou Barcelone.
Devrais-je acheter un pistolet à eau ?
Non.
Les touristes à Paris sont si heureux !
La ville leur appartient en l’absence des Parisiens
A part les garçons de café et moi…

Bolibongo dit: à

Et bien, ça passe Jazzi !

( Peut-être que tu t’es trop étalé dans tes commentaires et qu’il s’ agit d’ un gentil rappel à la sobriété d’ écriture?)

Jazzi dit: à

Non, Blbg.
Je disais seulement qu’au vieux film du père je préférai le prochain film du fils…

renato dit: à

La dernière fois que j’étais à Venise, Jazzi, j’ai encore dîné au Cipriani pour un prix raisonnable (carpaccio 28€), et le Martini n’avait pas augmenté non plus. Il suffit de ne pas se laisser piéger par les circuits touristiques.

Jazzi dit: à

Ce que je fais à Paris, renato, où il n’est nul besoin d’aller au café de Flore ou aux Deux Magots…

Jazzi dit: à

Etrange impression et bonne surprise que ce Paris en plein JO.
La ville est propre comme jamais et les transports en commun fonctionnent plutôt bien.
Comme quoi on peut quand on veut !
Les Parisiens on fuit la capitale, l’abandonnant tout entière aux touristes et aux policiers, nationaux et municipaux, ainsi qu’aux militaires de l’opération sentinelle.
Les kleptomanes, joueurs de bonneteau et vendeurs africains de tour Eiffel
sont devenus invisibles, comme les SDF et leurs tentes sauvages.
Régulièrement, je vais me plonger au coeur de ce Paris-Babel, et écouter les divers idiomes qui se sont substitués à la langue officielle.
Quoique matraqués par les prix prohibitifs en vigueur actuellement, les touristes sont souriants et semblent visiblement heureux.
Au point que j’en ai déjà la nostalgie.
Dimanche, les JO s’achèvent et dès le 15 août, les vacanciers vont commencer à rentrer…

Chaloux dit: à

Derrière la place Saint-Marc, je me souviens d’un restaurant qui servait la cuisine vénitienne en toute petite quantité mais avec un grand nombre de plats.
Grand souvenir.

rose dit: à

Les Parisiens ont fuit la capitale

On le sait.
À l’aquagym, nous sommes 28.
Manspreading et les autres.
Nous rongeons notre frein.

rose dit: à

Pire, ils ont fui.

rose dit: à

Alors, au tréfonds de moi, j’ai été sacré empereur.

Comme Hadrien. Tardivement, par Trajan.

rose dit: à

J’avoue avoir oublié l’histoire de la scène de ménage violente et la rupture.

Pas vu/lu. Ni l’un ni l’autre.
Ils ne vivent pas ensemble. Depuis toujours.
Ne sais pas même s’ils ont eu ces moments délicieux des mélanges des corps.
Ils ont tjrs vécu séparés.
Lui avec ses amants, dont un seul a compté.
Elle meurt. Et lui, suite à sa mort, fait ce bilan désolant.
Ce matin, à Manosque, près de la place du Terreau, passant devant un coiffeur pour hommes et barbier, ai vu cette phrase écrite sur la vitrine :
Rendre une femme heureuse est ce qui fait l’homme grand.

Je n’ai pas pleuré mais ai été ébahie.
En quinze jours, cela fait deux fois que cette idée apparaît vivement. Combien je jubile !

rose dit: à

Jacques Barozzi

Vous allez nous écrire/citer tout le livre ?

Jazzi dit: à

Merci pour la correction, rose.
Quel effet ça vous fait d’être envahie par les touristes ?
Chacun son tour.
Il parait que les SDF parisiens ont été dispatchés un peu partout en province, vous en avez aussi chez vous ?

rose dit: à

Il parait que les SDF parisiens ont été dispatchés un peu partout en province, vous en avez aussi chez vous ?

Non.

J J-J dit: à

@ (rose 1 ) Vieux, il raconte son organisation de la passation de pouvoir, la relation à sa femme qui vire à la haine,

@ (rose 2) /// (jjj) J’avoue avoir oublié l’histoire de la scène de ménage violente et la rupture///. Pas vu/lu. Ni l’un ni l’autre.

Ah bon ?… Je ne comprends pas toujours très bien les échanges… ce qu’il reste des livres entre les gens…, c tjs un brin de mystère, Bàv,

rose dit: à

J J-J

Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’ils ne se disputent pas. Ils ne s aiment pas, c’est pire.
Et ce désamour/ou non amour de base vire à la haine avant sa mort à elle qui précède la sienne.
J’y suis.

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