de Pierre Assouline

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La République des livres
Enfin, deux écrivains s’empoignent avec l’Indochine française !

Enfin, deux écrivains s’empoignent avec l’Indochine française !

On ne dira pas que la guerre d’Indochine (1946-1954) obsède nos contemporains. Elle est nulle part quand la guerre d’Algérie est partout. Aussi il est remarquable qu’elle ait inspiré à deux anciens lauréats du prix Goncourt la trame de leur nouveau livre. Moins le conflit lui-même que l’Indochine française. Une sortie honorable (199 pages, 18,50 euros, Actes sud), le récit d’Eric Vuillard (Lyon, 1968), s’ouvre sur une inspection du travail dans une plantation Michelin d’hévéas en proie à une « épidémie de suicides » en Indochine en 1950 au lendemain du massacre de deux colonnes de l’armée française dans la jungle de Cao Bang. Le ton est donné : comme les autres à la même époque, cette bataille est présentée comme ayant été livrée à seule fin de protéger les intérêts capitalistes des sociétés anonymes de charbonnages.

Le récit s’organise en un double mouvement d’appropriation du monde par l’empire français et de volonté d’émancipation d’un peuple ; d’autant que cette guerre est double, à la fois coloniale et anticommuniste. Nul doute que pour l’auteur, la littérature se doit de refléter les systèmes de domination, la violence sociale et la concentration du pouvoir à l’œuvre dans le colonialisme. Il tient pour un axiome ces mots de François Mauriac dans son Bloc-notes de l’Express :

« Plus on approche du pouvoir, moins on se sent responsable ».

De livre en livre, son ton s’est radicalisé reflétant sans précaution sa propre vision du monde. Il creuse son sillon de livre en livre sans que l’on ait réussi à définir sa manière jusqu’à ce que le critique de Libération Philippe Lançon y parvienne récemment avec une acuité remarquable à propos de celui-ci en le définissant comme « un pamphlet romanesque ». Eric Vuillard s’affranchit désormais de toute prudence ; il s’autorise volontiers des « on raconte que… » dans une suite de scènes cousues entre elles par une écriture étincelante. Sous sa plume, les personnages historiques sont des êtres de chair et de sang ; on les entend respirer, on les voit suer. Mais il ne cherche plus à dissimuler le mépris que lui inspirent la classe politique, la grande bourgeoisie, les banquiers, les militaires, les notables. Le député Pierre Mendès France, central dans le livre car il est celui qui veut négocier avec le Vietminh, est des rares à bien s’en tirer ; il lui doit d’ailleurs le titre de son livre, l’expression « une sortie honorable » ayant été utilisée par lui dans son discours  du 19 octobre 1950 à l’Assemblée).

Ses portraits systématiquement à charge dès qu’il s’agit de politiques ou de militaires (Edouard Herriot qui préside l’Assemblée nationale, De Lattre de Tassigny haut-commissaire en Indochine, le général Navarre qui lui succèdera comme commandant en chef, le général Castries commandant du camp retranché de Dien Bien Phu) sont d’une ironie mordante- non sans excès (l’endogamie des dynasties capitalistes réduite à « l’inceste » !). Il a le goût de la pointe assassine avec un minimum de moyens quand Pierre Lemaitre (Paris, 1951) se confirme comme un fresquiste formé dans la grande tradition du feuilleton du XIXème. Mais l’un et l’autre ont la passion du détail ce qui rend leur liberté de ton encore plus savoureuse et édifiante.

D’ailleurs, pour l’un comme pour l’autre, un jour un détail a suffi à les lancer dans leur projet : pour Lemaitre, la lecture d’une page manuscrite de Zola projetant dès le début avec titres à l’appui les dizaines de milliers de pages de la suite ; pour Vuillard, le visionnage d' »Enfants Annamites ramassant des sapèques devant la pagode des dames« , une prise de vues d’une minute et quinze secondes des frères Lumière. Dans une cas comme dans l’autre, il y avait là de quoi produire un choc suffisant pour les engager dans leur écriture. Ils ne sont jamais mieux à leur affaire que lorsqu’ils écrivent dans un pli de l’Histoire, de plain-pied dans un réel à l’échelle des hommes et non des idées, des institutions ou des grands événements. Peu d’écrivains maitrisent comme eux l’art du pas de côté. Leur vision du monde passé en est nécessairement décalée, ce qui la rend d’autant plus indispensable.

Après sa trilogie des Enfants du désastre, sa nouvelle saga Le grand monde (586 pages, 22,90 euros, Calmann-Lévy), articulée autour des Trente glorieuses (1945-1975) vues à travers l’histoire d’une famille, est un ample et vaste roman d’aventures rendu formidablement vivant par son sens du dialogue. Si son admiration pour l’Eugène Sue des Mystères de Paris ne faiblit pas, son ambition l’élève vers Zola qui osait (car il fallait oser !) imaginer une saga romanesque en 20 tomes dès les premiers élans des Rougon-Macquart. Ses personnages s’inscrivent parfaitement dans l' »Indo », reflet aigu de la société française de l’époque. Dans ce premier volume qui s’élance en 1948, Saïgon s’impose en personnage principal à côté du jeune Etienne Pelletier. Employé à l’Agence indochinoise des monnaies (nom romanesque d’un organisme qui a vraiment existé), cela-ci se retrouve au cœur du scandale du trafic des piastres, cette unité monétaire de l’Indochine française dont les transferts avec la France à coups d’importations fictives et de fausses factures, permettront à des milliers de gens de s’enrichir à partir de la différence de cours dans le taux de change sur le dos des contribuables. Le capitalisme local se gavait du système ; mais le Vietminh, pour s’équiper en armement, s’était infiltré dans le système : 

« Dans la guerre qui les opposait, la France, sans le savoir, finançait le Vietminh ».

Pierre Lemaitre raconte mais ne juge pas. Même s’il a au moins un point commun avec Eric Vuillard : le rappel que les tirailleurs maghrébins et noirs formaient l’essentiel de l’armée française en Indochine. Ainsi accorde-t-il une valeur symbolique à une colonne composée de Marocains, de Tchadiens, de supplétifs vietnamiens et de membres de la secte Siêu Linh :

« Ce manque d’unité symbolisait assez bien cette guerre dans laquelle la France avait à peu près tout tenté sans presque rien réussir et se voyait condamnée à improviser en permanence face à une volonté politique mouvante comme les eaux d’un arroyo et avec des moyens qu’il était nécessaire de trouver sur place dans des conditions parfois illégales et toujours acrobatiques ».

L’exactitude historique les laisse tous deux également indifférents quand le sens de l’Histoire demeure leur grand souci. Eric Vuillard fait l’impasse sur ses sources que l’on doit découvrir ailleurs que dans son livre : outre les compte rendus des débats parlementaires et la presse de l’époque (surtout le bloc-notes de François Mauriac dans l’Express auquel il doit beaucoup), La conquête de l’Indochine (1934) dAuguste Thomazi où il a trouvé chez les soldats français un rire méprisant qui sous-estime les Indochinois et ce rire lui a suffi pour se lancer ; ou encore un Guide de l’Indochine (1923) dont les conseils aux voyageurs reposent sur un vocabulaire de commandement dont toute politesse est absente. En tête d’une bibliographie de plusieurs pages où des romanciers (Bodard, Lartéguy, Hougron) coudoient des historiens (Dalloz, Ouillon, Josse), Pierre Lemaitre, quant à lui, remercie Camille Cléret, jeune historienne spécialiste d’histoire sociale du politique, en précisant :

« Elle m’a notamment signalé toutes les licences que je prenais avec l’histoire. A partir de quoi, j’ai pris mes risques ».

Ce qui pourrait être le bréviaire de tout écrivain lorsqu’il s’empoigne avec l’Histoire.

(« Mme Paul Doumer et sa fille distribuant des sapèques aux Annamites », 1900, collection Lumière; Autres photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 237 Réponses pour Enfin, deux écrivains s’empoignent avec l’Indochine française !

D. dit: à

Ta gueule, keupu.
(il est pas là mais c’est préventivement)

DHH dit: à

@ Damien
je crois que dans les universitaire hors concurs vous oubliez jibe et MC et, semble -t-il, Marie Sasseur

et alii dit: à

DHH, Damien visait un vrai parricide , il s’est contenté de rebattre de vieilles étiquettes de Tarot

et alii dit: à

je n’avais pas compris que DAMIEN ANTICIPAIT LA SAINT VALENTIN

x dit: à

En passant : je ne crois pas que vous ayez parlé de Linda Lê en général (ou à propos de l’exil), ni de son plus récent livre en particulier (De personne je ne fus le contemporain) ?

DHH dit: à

@Damien
je « ferais long »
est ce un reproche ?en tout cas pour moi cela correspond à l’objectif de la plupart de mes post, m’astreindre à cet exercice difficile pour moi, rédiger, faire un effort pour arriver à trouver les mots aptes à dire ce que je pense sur tel ou tel sujet, que le billet ou les commentaires m’invitent à aborder .
Un peu maso? Sans doute. Comme de s’obliger à faire des abdominaux .

Patrice Charoulet dit: à

Spécialistes

Il y a des spécialistes de tout . Si vous voulez entendre des choses inhabituelles, écoutez France Culture. Selon les jours, selon les heures, vous pourrez entendre des spécialistes qui savent tout sur l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.
Cela vous changera du match de foot Nice-OM, des phrases de Zemmour sur Le Pen ou de Le Pen sur Zemmour, et de la finale de curling aux Jeux olympiques d’hiver.

Bloom dit: à

John Henry Newman

Personnage clé, Jibé. Et pas seulement du mouvement d’Oxford, pour Joyce également, qui vénérait l’homme et le style et par extension pour Stephen Dedalus, double de l’auteur, qui se réclame de ses sermons dans le Portrait.
Vous connaissez certainement le St Patrick’s College sur Stephen’s Green à Dublin sur la façade duquel on trouve une plaque évoquant les personnages célèbres qui l’on fréquenté: John Henry Newman (Rector), Gerard Manley Hopkins (Professor of Greek) et James Augustine Joyce (Student)…Sacré brochette!
On ne peut comprendre les « iles britanniques » que si l’on possède parfaitement le rôle central qu’y joue la religion depuis la Réforme (disons, depuis les Lollards). Sans parler de la littérature et de l’architecture…
Bien à vous.

et alii dit: à

DHH
VOUS NE FAITES PAS LONG,on n’a pas du tout cette impression qui serait pénible; vous déployez une opinion ou un ressenti qui se tient et fait vraiment commentaire « critique » (au sens professionnel); je ne veux pas m’obliger à ce travail, peut-être par flemme ou par fatigue(j’ai un souci de santé qui n’arrange rien, et d’autres obligations où nul ne peut me remplacer, alors que je sais qu’il y aura bien quelqu’un de la RDL pour trouver serait-ce une musique , ou une coquinerie qui relance le jeu;
je tenais, là, à montrer ma colère contre Zemmour et lutter personnellement , parce que ça compte ; et qu’il ne faut pas de simulacre ni de triche; je l’ai dit autour de moi, jusqu’au canada où ma belle fille a pris la nationalité française si bien qu’elle a eu droit au tract des historiens !c’est bien le moins que je devais faire!

et alii dit: à

au fait, l’histoire de « la calotte » à Zemmour, c’est sur AOC que je l’ai lue, racontée par une angliciste
Par Julie Neveux

LINGUISTE ANGLICISTE

DHH dit: à

@et alii
Je suis très sincèrement touchée par votre commentaire,
Recevoir de votre part ce compliment alors que vous avez si souvent et parfois injustement ete critique avec moi et, il est vrai ,ce qui a suscite d’ailleurs de ma part en retour des propos peu amenes que vous me faites regretter aujourd’hui
merci de votre bienveillance

et alii dit: à

AOC (ou Analyse Opinion Critique) est un média en ligne créé par Sylvain Bourmeau, Raphaël Bourgois, Hélène Fromen et Cécile Moscovitz en janvier 2018.

AOC est un « quotidien d’idées » qui publie chaque jour une analyse, une opinion et une critique écrites par un écrivain ou un intellectuel, en lien avec l’actualité. Le site fonctionne sur abonnement1.
https://fr.wikipedia.org/wiki/AOC_(m%C3%A9dia)#:~:text=AOC%20(ou%20Analyse%20Opinion%20Critique,en%20lien%20avec%20l'actualit%C3%A9.

Bloom dit: à

Des capitales de pays accédant à l’indépendance se sont exprimées par l’architecture la plus contemporaine, Chandigar, capitale du Pendjab (le Corbusier), ou Dhaka, capitale du Bangladesh (Louis Kahn).
lmd

Vous dites plutôt vrai, lmd, mais si je puis me permettre, l’équivalent du Chandigarh (avec un « h », garh = fort, bastion en hindi & pendjabi) du Corbu tel que voulu par Nehru est Islamabad au Pakistan, qui succéda à Karachi comme capitale administrative car moins proche de la frontière avec l’Inde. La ville, « protégée » par les collines des Margalla, fut conçue par un urbaniste grec, Konstantinos Apostolos Doxiadis, avec un plan en damier et des « quartiers » appelés « secteurs ».
En revanche, à Dhaka, plus d’urbanisme, il s’agit d’architecture car le seul bâtiment public contemporain est le Parlement de Sher-e-Bangla Nagar, effectivement conçu par l’architecte juif américain Louis Kahn, qui fut originellement construit pour servir d’assemblée régionale à l’aile orientale du Pakistan, avant de devenir l’assemblée nationale du Bangladesh à partir la création/sécession du pays en 1971.
https://www.iconeye.com/architecture/buildings/the-bangladeshi-national-assembly-louis-kahn

Bloom dit: à

plus QUE d’urbanisme

et alii dit: à

XC’EST 0 CETTE HEURE QUE VOUS ARRIVEZ?
on n’a pas pris,usé tout »le temps de cerveau disponible », c’est donc à vous maintenant, (et je boirai ma menthe sans la renverser sur mon clavier:ma spécialité! )courage, x,et à plus tard

vedo dit: à

Bloom: « On ne peut comprendre les « iles britanniques » que si l’on possède parfaitement le rôle central qu’y joue la religion depuis la Réforme ». Oui. JHN, portrait dans la salle des fellows à Oriel.

et alii dit: à

renato; vous qui mettez volontiers des photos de très belles femmes, je suis tres touchée par une photo de SONIA MOSSE qui a été « modèle » de grands artistes (AVEC SA BIO SUR LA REGLE DU JEU );inscrivez la dans vos portraits de femmes !(google images atussi)

Bloom dit: à

En effet, vedo, Newman y fut étudiant. Tout comme Keble, qui lui s’arrêta au seuil de la conversion, mais resta tout de même très « High Church ».

Phil dit: à

je crois que dans les universitaire hors concurs vous oubliez jibe et MC et, semble -t-il, Marie Sasseur

Excellent. Perle de culture

bouguereau dit: à

..sauf shakespeare papiss en sicrète..pisque lorigine vous importe têêêlment

bouguereau dit: à

Excellent. Perle de culture

si c’est du védo dédé damien c’est pour précher aux asticots

bouguereau dit: à

ha pardon..c’est du drh..celle qui ne ment jamais..térezoune sort deuxfeurd

Marie Sasseur dit: à

@semble -t-il

Non.

Marie Sasseur dit: à

Histoire d’eau.
Tout le monde s’en souvient. Enfin ceux qui ont un peu de mémoire, lol.

Mais peu, dont moi, savent qu’elle a eu une suite :

« À près de 80 ans, Luc Montagnier était parti s’installer en 2010 à Shanghaï, débauché par l’université chinoise. Dans un entretien avec la revue Science, le natif de l’Indre expliquait alors qu’il allait mener des recherches « sur les ondes électromagnétiques produites par l’ADN au contact de l’eau ». Des travaux jugés loufoques et qui avaient fini de décrédibiliser l’ancien virologue auprès de ses pairs. »

Damien dit: à

— @Damien
je « ferais long »
est ce un reproche ?

Pas du tout, DHH. Au fond, chacun finit par discourir selon sa nature profonde. Pas comme moi qui suis encore emprunté, ventriloque, car venant ici très rarement, sauf pour lire le billet de Passou.

vedo dit: à

Bloom, il n’aurait pas pu se marier…

puck dit: à

peut-on voir les 5 euros donnés par Total à ceux qui feront un plein de 50 litres comme un équivalent des Doumer mère et fille jetant quelques sapèques aux colonisés ?

puck dit: à

si Total commence à refiler du pognon à droite à gauche l’action va s’effondrer, c’est certain.

J’espère qu’ils retrouver la raison et arrêter leurs conneries, et surtout penser à tous ces types qui comme moi avaient anticiper leur bénéfice en achetant des actions.

donner du pognon pour calmer des gilets jaunes à la con : le capitalisme est en train de partir en couille.

puck dit: à

après le scandale des ehpad avec leur pdg qui vivait en Suisse (encore elle !) pour pas payer d’impôt (ce qui semble logique dans la mesure où cela consisterait à rendre à l’état le pognon qui les enrichit) et maintenant les 15 milliards de benef de Total, on commence même à trouver des journalistes qui commencent à parler d’éthique, voire même de morale !

si les journalistes commencent à nous gonfler avec la morale on est mal barrés.

il ne reste plus qu’à prier pour que ça n’arrivera jusqu’aux oreilles de nos politiciens.

D. dit: à

Demain je me fais une raie au beurre.

J J-J dit: à

noir ?

Jean Langoncet dit: à

C’est le conte d’une traversée assez connue > Louie Louie

Salut salut

Jean Langoncet dit: à

Vu le nombre de reprises de Louie Louie, on tiendra au moins jusqu’à la présidentielle de 2027 sans se lasser

renato dit: à

11.2 — 06.28

JC..... dit: à

VENDREDI 11 FEVRIER 2022, 6h38, 10°, temps dégagé

Cette nuit, j’ai fait un rêve étrange. J’étais assis devant la mer éternelle. Un barbu sympathique dans un déguisement bouddhiste couleur orange propre s’est adressé à moi en ces termes choisis :

« JiCé, tu as cessé de regarder la TV, tu as cessé de voter, tu as cessé de croire en dieu, il y a très longtemps. Tes fils sont grands C’est bien. Tu es sur la voie de la Sagesse. Le plus dur reste à faire, maintenant. Ecoute moi bien, je suis sérieux : CESSE DE LIRE ! »

Inquiet, surpris, j’ai opiné du chef. Il est parti comme il était arrivé, j’ignore comment. Je vais essayer de satisfaire ce saint homme. Son conseil est raisonnable…

Jazzi dit: à

Commence par te débarrasser de ta bibliothèque, JC, le plus dur, ce sera de jeter ton ordinateur à la mer !

JC..... dit: à

Me débarrasser de ma bibliothèque ?
Jamais !

Je la regarderai vivre, seule dans ses deux pièces, de loin.
(… opportuniste, tu es ; affairiste, tu deviens misérable !…)

JC..... dit: à

…tu deviens, misérable !

bouguereau dit: à

Demain je me fais une raie au beurre

dire qu’yen a qui le gache dans les épinards qu’elle dirait bonne clopine à stéfane pladza

Jazzi dit: à

Aie, tu es loin d’être sur la voie de la sagesse, JC !
De toute façon, ta bibliothèque se débarrassera de toi…

bouguereau dit: à

le guénéral rénateau c’est le principe de réalité épicétou..hors : rien y’éxiste

bouguereau dit: à

Demain je me fais une raie au beurre

c’est la ligne de partage..la franche veut être gouverné au chentre qu’il disait valérie

JC..... dit: à

Exact ! Je suis loin de la Voie de la Sagesse. Mais, contrairement à toi, crapule cannoise, j’avance sous les applaudissements des infirmier(e)s de l’EHPAD !

bouguereau dit: à

Bloom, il n’aurait pas pu se marier…

keupu dans ses oeuvres mysogines..stéfane pladza..du beurre sur une raquelure

bouguereau dit: à

j’avance sous les applaudissements des infirmier(e)s de l’EHPAD !

mais n’est ce pas pasquil se font de l’argent sur le beurre quil ne mette pas dans tes épinards? that is the question qu’il disait houil

bouguereau dit: à

CESSE DE LIRE !

c’t’un fait que lassouline il a parlé de son dernier chocolat..de sa dernière interview..de ses dernières bourres..du dernier livre..c’est à dire : qu’il refermera ou pas..that is dze alternative

bouguereau dit: à

..de ses dernières bourres

c’est qu’on en a toujours plusieurs sur le feu qu’il disoit bocuse

bouguereau dit: à

(Heureusement il y a encore de gens qui savent tenir compte de la réalité)

j’ai lu rénateau..et j’ai dit que « l’autrice » n’était pas -doffice- un personnage de son roman que djhon wayne n’était djohn wayne kirk..mais pourtant keurk douglasse disait que cétait en quelquesort une réalité qui n’était pas de notre monde impitoyable..et que les indiens étaient bien morts et qu’on ne pouvaient pas les ressuciter

bouguereau dit: à

te faire croire qu’il y ait une piluule bleu ou une pilule rose rénateau..c’est le véri principe même du -commerce-

bouguereau dit: à

(Heureusement il y a encore de gens qui savent tenir compte de la réalité)

propos de méfisto à son famulus

renato dit: à

Entre « tenir compte de la réalité » et « le principe de réalité » il y a plus qu’une nuance, bouguereau.

Cela dit, t’es freudien maintenant ?

JC..... dit: à

…freudien ? ou frigide ?…

Janssen J-J dit: à

@ A l’amour comme à la guerre… Preuve de la victoire définitive du combat féministe hétéro sur une petite surface de notre planète au XXIe s : la jouissance d’Hélène fut d’autant plus complète qu’elle réussit à ne succomber à son propre orgasme qu’une fois consommé celui de Christophe. « Elle avait gagné »…, sur son amant conquis de haute lutte, en s’empêchant.

@ jeter son ordi à la mer ? Bonne idée. Mouf’tra pas, la mare nostrum, est toujours accueillante avec les déchets d’électeurs.

11.2 – 9.14

Janssen J-J dit: à

Jean-Luc Mélanchon serait finalement le meilleur candidat. Il faudra voir s’ils peuvent converger et gouverner ensemble, avec Yannick Jadot – 9.19

JC..... dit: à

Pour que ce soit clair, Gigi !

Tu es tellement nul que je ne te donnerai même pas un entrepôt vide à garder la nuit à Oslo, tellement ta connerie, ton incompétence générale, ta faiblesse verbeuse, ton inexistence créative, éclatent au grand jour en ce blog prestigieux où par bonheur la vertu littéraire, l’egophilie tend à disparaitre.

Plus tu vieillis, ma vieille, plus tu es plaisant !

Janssen J-J dit: à

Piéton inlassable de Paris, Jacques Barozzi, journaliste et scénariste, est l’auteur de nombreux guides sur la capitale. Passionné de littérature et de cinéma, il a publié également vingt-quatre titres dans la collection Le goût de… aux éditions du Mercure de France qui s’est enrichi de cette série d’anthologies littéraires consacrées à des villes, des régions, des pays et à de nombreuses thématiques.
—-
Qu’allons-nous faire de tout cela, Jacques ? – 9.24

closer dit: à

Le début du lien de Renato selon Deepl:

« J’emmerde Nino Sarratore, les fans d’Elena Ferrante et l’idée que la fiction est plus vraie que la réalité.

Des femmes adultes dénoncent sur les réseaux sociaux le comportement inapproprié du personnage désagréable du roman dont une série télévisée est tirée. Souhaiter que les connards disparaissent du monde et des romans est stupide : il vaudrait mieux s’entraîner à ne pas tomber amoureux d’eux, en tant que protagonistes ou lecteurs.

L’un des abandons les plus importants de la vie adulte est l’abandon de ses propres lacunes. À un certain moment, on se rend à l’évidence du fait qu’il y a trop de choses, et qu’on ne peut pas avoir tout vu, tout lu, tout entendu, on ne peut pas tout savoir et être patient si on ne comprend pas certaines références. Quoi qu’il en soit, lorsqu’ils deviennent pertinents, ils sont si répandus que vous les connaissez même si vous ne les connaissez pas : vous n’avez peut-être jamais vu Autant en emporte le vent, mais vous saurez quand même que Scarlett fait une robe avec des rideaux de velours vert.

La plus abyssale de mes lacunes en la matière est Elena Ferrante. Je n’ai jamais trouvé la force de la lire (quand j’ai essayé, il me semblait déjà tard), et jusqu’à hier je n’avais jamais vu la série (ma patience pour la sérialisation est épuisée, il faut recommencer à raconter les histoires en une heure et demie si vous voulez mon attention). »

Je n’ai pas vu « Autant en emporte le vent » et je ne savais pas que Scarlett se taillait une robe dans des rideaux verts. Mais j’ai lu le premier tome de L’Amie prodigieuse.
Incontestablement, la fiction est moins réelle que la réalité. Mais la réalité est-elle la vérité? Vous avez 6 heures pour répondre…

Janssen J-J dit: à

@ Plus tu vieillis, ma vieille, plus tu es plaisant !

Et je m’en réjouis… Donner du plaisir aux séniles quand ils n’ont plus rien à lire en leurs ehpad, n’est-ce pas l’une des missions humanitaires les plus nobles qui soit ?…, si elles peuvent réveiller chez eux un semblant de verve jaculatoire, à défaut d’une goutte de sperme visqueuse au coin d’une mantule rabougrie ? Bàv, – 9.28

JC..... dit: à

La fiction littéraire ?
Le goût de la lecture ?…

Des passions passéistes, ridées, rouillées, à l’heure d’un réel Netflic, bien plus riche !

Pas vrai, les gamin(e)s ?!

JC..... dit: à

…mentule, Gigi ! Pas mAntule !

B dit: à

Si vous vous pouvez le doigt dans une porte, vous ne pourrez que convenir de la réalité de votre douleur qui peut être signifierait que vous vous êtes réellement coincé le doigt dans une porte. La réalité peut elle être considérée comme une vérité anecdotique ou historique. Les peuples affamés entre autres agréments des civilisations ont il l’occasion de penser que le sort qui est le leur est un songe.

B dit: à

Si vous vous pincez, correcteur.

JC..... dit: à

SPIRITUALITE

Je n’arrive pas à concilier, en moi, Yoga, Aïkido, Rugby, Escalade de la face sud d’une Norvégienne pourtant calviniste.

Pouvez vous m’aider ?

JC..... dit: à

La réalité n’est qu’une des interprétations possibles d’un réel imaginaire.

B dit: à

La vérité n’est que la façon de raconter sans rien laisser de côté la realité des faits ce qui peut se révéler une tâche extrêmement ardue si l’on veut faire jouer tous les paramètres, individuels, sociologiques liés eux même à l’économique, au politique, conséquences chiffrées, état des choses avant après pour les belligérants , psychologie et cultures, idéologies défendues, facteurs religieux et ethniques, corruptions et compromissions, gains bénéfices, profits, pertes humaines, coercition, moyens et buts .

Janssen J-J dit: à

Oui, la solution serait de vous renfermer seul dans un hangar vide dans la banlieue d’Oslo, d’escalader la paroi septentrionale de l’édifice pour y récupérer le ballon ovale, d’en redescendre par la paroi méridionale, le tout en faisant le vide en vous-même, c’est-à-dire sans vous soucier des problèmes qu’entretenait Calvin avec sa mEntule. Je pense que vous devriez arriver à concilier le tout, pour accéder à l’harmonie d’une juste sérénité – 9.45

JC..... dit: à

Le regard tragique de l’ostréiculteur au bord de la faillite me fait frissonner car il est privé de ses huitres, le bougre !

« Donnez lui des moules » me souffle une amie lacanienne, adepte en secret du culte de Mishima.

JC..... dit: à

Merci Jean-Jacques !

Alexia Neuhoff dit: à

Sauf erreur, personne n’a évoqué le décès d’André Wilms. Un grand acteur de théâtre. Et si touchant dans les films d’Aki Kaurismäki!

JC..... dit: à

Autant dire, B, que le travail consistant à essayer de dégager un absolu, une vérité, en « sciences humaines » est un travail qui nous dépasse ?

Pas impossible en effet…

renato dit: à

On peut se replier sur les Saint-Jacques.

et alii dit: à

Demain je me fais une raie
dans votre coiffure?
je ne pensais pas que vous aviez encore assez de cheveux; vous vous en êtes fait? au pinceau ?
Bonne journée

et alii dit: à

se faire une raie:
Outre les célèbres versions traditionnelles « au milieu » et « sur le côté », de nombreuses autres possibilités existent pour tracer une raie un temps soit peu originale. La preuve en images avec ces 10 façons d’organiser ses cheveux, repérées sur les catwalks de la fashion week

renato dit: à

« Vous avez 6 heures… »

à partir de quelle heure ?

bouguereau dit: à

Il faut déménager les parcs en Irlande

déjà fait..

bouguereau dit: à

ta gueule la truie

bouguereau dit: à

personne n’a évoqué le décès d’André Wilms

un sale gôchô

bouguereau dit: à

On peut se replier sur les Saint-Jacques

..et tut trouves malin rénateau?

Janssen J-J dit: à

@ Mais la réalité est-elle la vérité ? Vous avez 6 heures pour répondre
Pourquoi 6 heures ?… Le silence des bêtes demande beaucoup plus de temps pour qu’on finisse par l’entendre.- 10.26 (les vidangeurs n’ont pu que vider la fosse à moitié, ils sont partis vider, mais ils vont revenir… Voilà pourquoi j’en profite en attendant, les poules sont pansées, et la RDL est restée allumée, mais ça pue…, c’est la campagne avec ses servitudes et ses grandeurs journalières ; ils te prennent 340 euros, rptv – t° = + 9°C). Bàv,

bouguereau dit: à

je ne te donnerai même pas un entrepôt vide à garder la nuit à Oslo

le rien est..porcrol ne fait que devenir

bouguereau dit: à

Incontestablement, la fiction est moins réelle que la réalité. Mais la réalité est-elle la vérité?

si minos est crétois et menteur..cloclo est con et dit des conries

et alii dit: à

La Raie1 est un tableau de Jean Siméon Chardin, dit Jean-Baptiste Siméon Chardin, peint avant 1728. Il est exposé au Musée du Louvre à Paris.

J J-J dit: à

ça fait cher le purin d’épandage, mais face à l’urgence climatique, il faut bien payer de sa poche pour le méthane à dégager des bronches… Et y’a pas foule à mettre en concurrentielle. Voyez. Qui fut André Wilms ? – 10.34
Pour revenir au billet de la RDL, j’entreprends la lecture du Vuillard aujourd’hui, peut-être aurais-je une opinion littéraire ce soir ou demain sur la guerre d’Indochine d papier. Soyez patient, Pierre ! Bàv…, pour l’instant, la galerie essaie de combler le vide de la vérité de l’imaginaire sur l’RDL.

bouguereau dit: à

Cela dit, t’es freudien maintenant ?

l’intelligence narrative « la coopération critique » du conteur avec son auditoire existait bien havant freud rénateau..pour un libéral un nouveau package fait un nouveau produit puisqu’il arrive a en faire du fric..démonstration par la preuve

closer dit: à

Pourquoi 6 heures? C’était le temps imparti autrefois dans certaine épreuves de concours me semble-t-il…

Aujourd’hui, dans le cadre de la lutte contre l’élitisme et la reproduction sociale, c’est peut-être 1/4 d’heure ou 20 minutes…et oral pour éviter les discriminations par l’orthographe.

Janssen J-J dit: à

la lutte contre l’élitisme
l’illétrisme, voulez vous dire ?
Durant des années, j’ai cru lire que les yeux chassieux étaient des yeux chiasseux. Qu’en pensez-vous, closer ? Je vous donne 5 heures… Il est – 10.51

bouguereau dit: à

laissons hentendre que certaines épreuves de concours pouvaient être le cap de zingueur.. »mélangeons tout et je pasrais peut être pour un classique plein de patalon plutôt que pour un jeanfoutre acculturé de droite »

lmd dit: à

Bloom, dans votre soucis de me faire partager la précision de vos connaissances, vous avez omis de noter que je ne parlais pas de l’urbanisme de ces nouvelles capitales mais des formes de l’architecture.
(Pour Louis Kahn, j’ai un peu mis dans la même case Islamabad  Ahmedabad et Dhaka, sorry).
Je réagissais un peu à votre mention de l’Université et du National college of Arts de Lahore, du Curzon Hall de Dhaka ; ce sont effectivement des exemple de cet eclectisme tout azimut de l’architecture anglaise académique.
Certains architectes, comme Luytens ont été des maitres, faisant aussi bien de très belles, grandes et luxueuses « maisons de campagne» dans des styles marrants et variants, selon le goût de ses clients fortunés que des monuments impérialistes dans un style néo-hindou.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/09/India_Gate_in_New_Delhi_03-2016.jpg

renato dit: à

« ..et tut trouves malin … ? »

carpaccio di capesante (Saint-Jacques) e lime:

16 Saint-Jacques
3 limes (citrons verts)
Poivre rose en grains
Huile d’olive extra vierge

Ouvrir les Saint-Jacques ; séparez la noix du corail.

Coupez les noix en rondelles et transférez-les dans une assiette creuse. Arrosez du jus de deux limes, ajoutez une pincée de sel et du poivre rose grossièrement concassé.

Couvrir d’un film alimentaire et transférer au réfrigérateur pendant 15 minutes. Une fois le temps de macération écoulé, retirer les tranches de la marinade, transférez-les dans une assiette et les assaisonner avec de l’huile d’olive extra vierge et du zeste de lime râpé.

Bloom dit: à

Vietnam-France via USA. Viet Thanh Nguyen, un auteur qui compte.

Il a fait brillamment irruption sur la scène littéraire américaine avec Le Sympathisant (Belfond, 2015), un premier roman sur l’après-guerre du Vietnam couronné par le prix Pulitzer. Né en 1971 dans le sud du Vietnam et réfugié à 4 ans aux Etats-Unis, Viet Thanh Nguyen – qui enseigne la littérature à l’université de Californie du Sud – en livre aujourd’hui la suite. Dans Le Dévoué, on retrouve Vo Danh, l’agent double du Sympathisant. Il est à Paris, où il s’est lancé dans le trafic de cannabis, ignorant à la fois la lutte qui va l’opposer à des dealeurs algériens et le fait que l’ancien tortionnaire de son camp serait là lui aussi – et qu’il occuperait même un haut poste à l’ambassade du Vietnam… Joint par visioconférence, Viet Thanh Nguyen répond aux questions du « Monde des livres ».

(…)
Situé dans le Paris des années 1980, votre roman renvoie dos à dos le multiculturalisme à l’américaine et l’universalisme à la française. Etes-vous aussi sceptique que votre héros sur la validité de ces modèles, en particulier celui de l’universalisme français, durement satirisé sous votre plume ?

Chacun de ces pays se trouve, encore aujourd’hui, empêtré dans une histoire marquée par l’esclavage et le colonialisme. Tout cela a laissé une empreinte vivante sur les sociétés. Pour avancer, il faudrait se confronter aux crimes commis par le passé, mais ce travail de mémoire se heurte à de terribles résistances, de part et d’autre. Aujourd’hui encore, les conséquences de cette histoire sont tangibles en France à travers la présence de ces peuples autrefois colonisés… et la manière dont on les traite – un rappel concret et inconfortable de ce passé très présent.

Avez-vous un exemple ?

Aux Etats-Unis, le racisme est perceptible dans la culture populaire, les stéréotypes insultants qui peuplent cinéma et télévision. Mais c’est en France, pays que j’aime et où j’ai fait de nombreux séjours, qu’on m’a lancé au visage de vraies insultes racistes. Cela ne m’était jamais arrivé en Amérique ! Cette expérience me rend sceptique sur la supposée absence de préjugés raciaux dans la société française. Du reste, le roman évoque ce paradoxe : dans l’après-guerre, la France a offert une réelle possibilité de liberté artistique à nombre d’écrivains afro-américains, notamment ; mais les artistes français ou francophones de couleur ont reçu un tout autre accueil. C’est pour cette raison que je tenais à glisser dans le roman des allusions à Aimé Césaire ou Frantz Fanon.

Citant Frantz Fanon, un de vos personnages parle du caractère « détoxifiant » de la violence. Vous-même exploitez beaucoup cette dernière…

Cette violence prend sa source dans l’imaginaire stylisé qui m’a nourri – celui du cinéma, de Quentin Tarantino comme de Jean-Pierre Melville. L’un de mes héros devait d’ailleurs s’appeler « Samouraï », en hommage au tueur à gages incarné par Alain Delon dans le film du même nom [1967]. Mais ces scènes étaient surtout pour moi l’occasion d’une expérimentation formelle, rythmique, au même titre que les jeux avec les polices d’écriture, la disposition des mots sur la page… Quand je regarde un film comme Reservoir Dogs [1992], je suis fasciné par la manière dont le cinéaste parvient à plonger son spectateur dans une expérience insoutenable par la seule force du rythme du plan. Quand j’ai commencé à écrire Le Dévoué, je n’avais pas en tête une forme particulière. Je savais seulement que je voulais raconter la violence du point de vue de celui qui la subit, et que cette expérience ne pouvait se décrire sous la forme d’une série de phrases courtes et bien construites. La syntaxe et le rythme de ma phrase devaient, comme un plan long au cinéma, porter la marque de ce rapport au temps altéré, qui vous porte de l’autre côté comme une vague vous entraîne. En l’écrivant, je me suis laissé porter par un courant irrépressible, et je voulais que le lecteur soit à la fois emporté et traumatisé par cet élan fluide. Le résultat est ambigu, bien sûr : mon texte joue autant sur la dénonciation de la violence qu’il se laisse séduire et tente d’entraîner son lecteur dans cette fascination.

Un dealeur vietnamien à Saint-Germain-des-Prés

C’est dans le Paris des années 1980, auprès d’intellectuels marxistes amateurs de cannabis, que Viet Thanh Nguyen situe Le Dévoué. L’auteur y retrouve le héros du Sympathisant, évadé d’un camp de rééducation communiste pour rejoindre une capitale française au charme suspect, où il s’improvise dealeur auprès de l’intelligentsia germanopratine.

Il y a là notamment un certain « BFD », intarissable et autosatisfait. Défilent aussi, pêle-mêle, des fantômes, qui hantent tous les membres de la communauté vietnamienne, et des masques, ceux que portent, en hommage peut-être à Frantz Fanon – ce penseur algérien anticolonialiste (1925-1961), auteur de Peau noire, masques blancs (1952) –, les minorités d’une société qui les rejette.

Flamboyant, sanglant, le récit déroule ses scènes haletantes et ses morceaux de bravoure stylistiques. Nguyen joue avec l’apparence des mots sur la page, décrit l’agression du héros dans un square parisien en une seule phrase de six pages, envoûtante comme un plan séquence chez Tarantino. « Tu as souri à ton tour et as dit : « Eh bien, monsieur, à vous et à tout autre citoyen français qui pourrait être offusqué par mes descriptions amusantes, taquines et badines de la culture et de la civilisation françaises, je n’ai qu’une chose à dire : je vous emmerde. » Que peut dire d’autre le colonisé après s’être autant fait emmerder ? »
(…

Jazzi dit: à

A défaut de pouvoir en discuter sur son site, le léZard aimerait bien avoir ici l’expertise de JJJ sur ce délicat dossier politico-policier ?

Amanda Lire dit: à

D. dit: à

Demain je me fais une raie au beurre.

Nous sommes donc au jour dit de la raie qu’on pense?!

renato dit: à

«… pour un libéral un nouveau package fait un nouveau produit puisqu’il arrive a en faire du fric. »

Mesdames, messieurs, voilà l’inventeur de l’eau tiède !

Bloom dit: à

Je ne sais pas qui a dessiné le Curzon hall, mais c’est assez rigolo comme style :

L’architecte était originaire du Rajasthan. On retrouve des échos du fameux Palais des vents de Jaipur, en moins exhubérant, puisqu’il s’agit d’une insitution éducative.
https://www.atlasobscura.com/places/palace-of-winds
Lord Curzon, vice-roi des Indes, y posa la première pierre en 1904, juste avant la première partition du Bengale.

Amanda Lire dit: à

Le grand big-bang c’est le King Kong du général.

Amanda Lire dit: à

Mais qui est le général ici?

DHH dit: à

@JJJ
moi aussi j’ai mon idée sur la guerre d’Indochine surtout après lecture du livre de Vuillard
Tant tant pis pour ceux qui trouveront ce post top Long,qu’ils ne lisent pas
Voici ce que j’ai écrit apres lecture
Si on trouve mon post est indigeste , on me reconnaîtra au moins d’avoir pour une fois collé au billet:un livre que j’ai trouvé a maints égards remarquable et que j’ai lu avec un immense plaisir.
Pourquoi*?
Cette « sortie honorable » est d’abord la brillante leçon d’histoire d’un historien engagé; qui livre une analyse, peut-être discutable, mais en tout cas intelligente et brillante sur la guerre d’Indochine
Diagnostic sur les causes profondes de cette guerre et les abus du système colonial , dénonciation des intérêts en jeu et des bienveillants concours publics dont ont bénéficié pour son maintien banques et grandes entreprises, qui tiraient sans scrupule des profits scandaleux du système et de ses iniquités
Sur la guerre elle-même Vuillard met en evidence le cheminement ineluctable vers le désastre d’une expédition managée de Paris par des politiciens médiocres , incapables d’’une vision géopolitique, à l’exception de Mendes -France le seul lucide et évidemment pas écouté par des gouvernants sensibles au chant de sirènes américaines obsédées par la peur des dominos
Une guerre qui ne pouvait être que perdue , menée loin de la France avec des troupes surtout coloniales et peu motivées ,avec à leur tête des généraux dépassés, incapables d’affronter un stratège génial ,mobilisant par son charisme une armée de va -nu -pieds animés d’une flamme nationaliste vivace
Mais, au delà de l’intérêt de ce livre pour l’éclairage qu’il apporte à une page d’histoire, ce qui fait sa séduction, c’est la forme originale que prend la leçon qu’il nous dispense :Cette leçon d’histoire nous arrive à partir d’une œuvre sui generis ,qui n’est ni un roman ni un essai historique , mais qui procède par une succession flashes visuels sur des moments clés de la période étudiée
Vuillard n’explique pas ;il donne à comprendre, il rend évidente son analyse des faits et des causes , en se contentant de placer le lecteur en face de scènes significatives de sa vision des choses
Et adoptant ce parti pris l’historien se fait le romancier de ces scènes diverses avec une plume flamboyante et un immense talent.
Veut –il nous dire l’aveuglement des politiciens Français et la clairvoyance de Mendes, cette Cassandre qu’on a eu le tort de ne pas écouter, et nous voilà à la chambre, où se succèdent des interventions dérisoires de politiciens usés, dont les portraits sont brossés avec cruauté et que le discours de Mendes perturbe dans leur ronron.
Veut-il dénoncer les abus du système colonial et l’exploitation esclavagiste de la main-d’œuvre indigène et c’est le douloureux premier chapitre sur les monstruosités du fonctionnement criminel de la juteuse plantation Michelin .
Le rôle délétère joué en arrière plan par l’Amérique et son anticommunisme obsessionnel, on le cerne à partir d’un portrait sans indulgence de Foster Dulles ,puis, au détour d’une conversation ,dont on voit Bidault rendre compte au President du conseil
La stupidité de la decision de Navarre qui, confiant dans la victoire, va ,au mépris de toutes les mises en garde ,installer ses forces dans le piège de Dien Bien Phu ,elle devient évidente quand on lit sa maturation dans l’esprit de ce mediocre chef de guerre
Quelques personnages croqués en conseil d’administration de la banque d’Indochine et on comprend les systèmes incestueux d’alliances qui ont fait fonctionner la machine coloniale au bénéfice d’un réseau économico-familial de banques et de grandes, entreprises imbriquées , et ce avec la bénédiction agissante des pouvoirs en place .
Cette manière de Vuillard de présenter une analyse historique en la rendant intelligible à travers une sélection d’images d’époque aboutit ici à une vraie reussite ,dans un genre qui pour l’instant n’appartient qu’ a lui.
C’est moins reussi dans son précédent ouvrage relevant du même registre, qui portait sur les années d’avant guerre du régime hitlérien ,et dont l’économie se limitait à présenter seulement deux gros plans sur la période, certes réussis , , mais de plus insuffisamment articulés entre eux pour être significatifs d’une vision globale
Le livre s’achève par deux chapitres apportant des images qui éclairent le sens de deux moments éloignés dans le temps de la même histoire ,celle qui mit plus de 20 ansà finir ,et à mal finir ,pour ceux qui se croyaient les plus forts ,et qui pendant longtemps n’ont rien compris au maelstrom mondial de la décolonisation et ont été les auxiliaires d’ américains destinés à restert pendant longtemps empêtrés dans une guerre qui les mènera à la débandade et à une grave crise intérieure.
On a donc , d’abord , ce flashe de 1954, où Vuillard imagine , à la veille de l’écrasement de ses troupes, le désarroi de Navarre ,prenant conscience qu’il a eu » tout faux « et qui s’abandonne à ses doutes et à ses etats d’âme dans le décor fastueux et inutile du palais du gouverneur, qu’il a été si fier d’occuper
Puis en 1975 lil nous ploge au cœur de la panique qui s’empare de la ville de Saïgon affolée devant l’entree des vainqueurs communistes , accumulant avec ironie et réalisme les images d’un sauve- qui -peut généralisé et désespéré .
Un bémol cependant à cette appréciation laudative ou plutôt un regret :
J’aurais aimé découvrir sous la plume talentueuse de Vuillard deux chapitres qui se seraient insères entre ces deux flashes ,:L’un montrant Mendes France ,l’homme qui eu raison avant les autres, négociant à Genève ; l’autre avec une image du Saigon de l’occupation américaine , celui de madame NHU et des bordels à GI

Janssen J-J dit: à

@ jzmn, merci de me tendre une perche pour valoriser votre critique de ce film, mais./././ hélasse,
– je ne suis « expert » de rien
– je ne connais pas cette histoire ni le défunt M. Avoine (* voir ci dessous le CC de babelio du bouquin à comparer avec votre critique du film d’où il est tiré)
– ni ce « scandale d’Etat » chez les Stups
– je n’ai pas vu ce film ni n’en ai entendu causer jusqu’à présent…
Quatre bonnes raisons de vous éconduire… La seule chose que je puisse vous dire, c que j’ai bien connu le journaliste spécialisé Emmanuel Fansten que j’ai aidé de quelques conseils de méthode quand il m’a consulté sur un bouquin de vulgarisation qu’il était en train d’écrire… des conseils qu’il a suivis, j’ai donc une bonne opinion de lui, a priori. Comme « journaliste d’investigation », je le trouve meilleur que son collègue Mathieu Suc, mais nettement moins « bon » que David Dufresne et surtout, moins « pro » qu’Edwy Plenel (normal, vu qu’il n’a pas encore la bouteille du dit)…
Me conseillez-vous vraiment d’aller voir ce film jzmn ?… J’avoue en avoir un peu ram des thrillers politico-métaphysiques à la française.
So… L’expertise de ma sœur vous serait sans doute + utile, je crois, il parait qu’elle s’y connaît bien en matière de keufs et qu’elle les aide pas mal en tant qu’hackeuse émérite au dark web littéraire, en échange de sa dose de came journalière dans la neige blanche de ses montagnes.
Bàv, – 12.04 🙂

___
Résumé (babelio) :
« Pendant six ans, mon rôle a été de pénétrer les réseaux, d’identifier les intermédiaires, de recueillir des informations et de les transmettre. Pour qui ? Pour quoi ? Je l’ignorais et je n’avais pas à le savoir, persuadé que cela contribuait à un combat juste et nécessaire. Malgré les méthodes troubles qu’il m’arrivait d’observer, j’ai cru sincèrement au bien-fondé de ces missions. Après tout, je travaillais directement sous les ordres du patron de l’Office des stups, et je n’avais aucune raison de m’inquiéter quant à la légalité de ces opérations. Mais au fil des mois, le doute s’est épaissi et la méfiance a fini par s’installer. J’étais devenu complice d’un système qui, au prétexte de lutter contre le trafic de drogue, contribuait à sa diffusion massive. Jusqu’à la rupture, aussi brutale que violente » – À l’origine d’une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Paris pour « trafic de stupéfiants » et visant les méthodes de la police, Hubert Avoine raconte pour la première fois le détail de ses missions, d’abord pour l’Office français des stups, puis pour le département de la Justice américain. Un récit sidérant, à la lisière du polar, qui pourrait dissimuler un des plus gros scandales de la Ve République.
————
Wouarf !

Amanda Lire dit: à

« Et adoptant ce parti pris l’historien se fait le romancier de ces scènes diverses avec une plume flamboyante et un immense talent. »

Oh, merci DHH pour votre analyse que nous avons lu jusqu’au bout!
Le chapitre manquant à propos de « madame NHU et des bordels à GI » eût été des plus croustillant! 😉

Janssen J-J dit: à

@ DHH, merci pour votre post… Je reviendrai à lui avec la plus grande attention après avoir achevé le roman. Je le garde précieusement, et je prends juste bonne note de votre enthousiasme liminaire…
(Les longueurs des CR ne m’ont jamais indisposé, voyez, bien au contraire). A tantôt ou fort bientôt. Bàv, – 12.10

Jazzi dit: à

La manière dont vous parlez de cette « sortie honorable » de Vuillard me fait penser dans sa forme à un scénario de film plus qu’à un roman historique, DHH !
Comme si les mots chez lui faisaient images ?
La preuve, c’est que vous y ajoutez des plans-séquences dont vous regrettez l’absence…

Jazzi dit: à

Oui, JJJ, vous devez voir ce film, à titre personnel, mais surtout à titre professionnel, même si vous avez pris votre retraite !
Et je suis sûr que vous pourriez en dire un peu plus que : « Wouarf ! », pour notre propre édification, du moins la mienne.

et alii dit: à

La Guerre du Vietnam jette en effet dans les rues des millions de Japonais qui revendiquent publiquement leur opposition au conflit. L’intellectuel japonais Tsurumi Yoshiyuki, contemporain de ces actions collectives, souligne que la Guerre du Vietnam ne fut pas au Japon un feu de l’autre côté de la mer [3]
[3]
Y. Tsurumi, «1970 nen to Beheiren» (Les années 1970 et… mais qu’elle affecta d’une façon ou d’une autre tous les Japonais. Ainsi, il est commun de parler au Japon de la « génération de la Guerre du Vietnam » pour qualifier la génération du baby-boom [4]
[4]
Dankai no seidai. On considère statistiquement au Japon que la…, sous-entendant que la mobilisation dans les mouvements anti-guerre fut une caractéristique générationnelle. Dans cet article, considérant cette génération, nous porterons notre attention sur un groupe particulier d’acteurs y appartenant, celui engagé à l’époque dans le militantisme étudiant et ayant par la suite intégré le monde universitaire des études sur le Vietnam au Japon [5]
[5]
Notre corpus d’acteurs est constitué de 13 personnes, à la fois….
in
La génération de la Guerre du Vietnam au Japon : trajectoires académiques
Frédéric Roustan
Dans Le Mouvement Social 2

D. dit: à

Excellente raie. Bien pensée dès la veille.

D. dit: à

Je viens de terminer mes calculs astrologique s : je peux vous annoncer que l’annexion de l’Ukraine à la Russie débutera dimanche à 05 heures.

D. dit: à

Traiter les couilles Saint-Jacques comme le fair renato relève tout simplement de la faute de goût. Le citron n’est jamais profitable en cuisine, à réserver à la pâtisserie-confiserie. Laisser le corail de côté est une hérésie, par ailleurs.

MC dit: à

Ne rions pas trop du pavillon Curzon. Notre Cité Universitaire comporte quelques loufoqueries, dont, en descendant vers Charlety après le neo-Louis XIII de la fondation Andre Honnorat, un pavillon signé du bien nommé Patouillard.. MC

D. dit: à

Merci dorénavant de nous dispenser de vos recettes de cuisine, renato.

D. dit: à

Patouillard ? Celui de l’inocybe ?

Bloom dit: à

Il y a et il y eu de tout à la Cité Universitaire, MC, ce que l’on appelle un style éclectique.

« Le jeune Saloth Sar, qui sera connu bien plus tard sous le nom de Pol Pot (« Frère numéro un »), arriva à Paris en 1949. D’abord logé à la Cité Universitaire, il habita à partir de 1951 une chambre meublée au 31 rue Letellier (15e), jusqu’à son retour définitif au Cambdoge en 1953. »
Paris 15e

Moralès sed laisse dit: à

Merci dorénavant de nous dispenser de vos recettes de cuisine, renato.

Vous lisez encore ce mettre queue d’eau Pérette,D.?

D. dit: à

Je connais très bien le 31 de la rue Letellier parce ma grande tante y a habite tout en haut.
J’allais lui rendre visite dans ma jeunesse, je lui apportait souvent des Pepito parce qu’elle adorait les Pepito (de Lu). J’ai gravi cet escalier un grand nombre de fois, parce que j’allais promener le chien, un cocker prenommé jiji et faire deux-trois courses. Le monde est petit.

renato dit: à

D, selon une légende urbaine on peut ne pas lire les intervenant inintéressants ou que l’on n’aime pas, en faisant défiler avec le doigt et d’aller plus loin sans casser les boules à son prochain. Pour la cuisine, chacun ses goûts — les votre ce ne sont pas une fête ! —. Cela dit, il y a une différence entre lime et citron, même si les barbares appellent le premier ‘citron vert’.

D. dit: à

Cà me rappelle tant de souvenirs. D’un seul coup tout remonte et je suis en train de pleurer. C’est fout comme tout est gravé. On croit que c’est effacé mais pas du tout. Mon jiji, comme j’aimais aller te voir. Tu avais toujours droit à un Pepito dont j’avais léché avant tout le chocolat, tu te souviens ?

D. dit: à

C’était au 20, pas au 31. C’est rigoli, je m’étais mus en tête que c’était au 31.

J J-J dit: à

@ moi j’ai beaucoup fréquenté ma grand-mère rue Rose dans le 14e, à l’intersection de la rue Sarrette, dans cet appartement où vécut Lénine (V.O.) quand il s’était planqué à Paris… Mais je ne suis jamais devenu bolchévique pour autant, ce que je regrette parfois, je me rends compte que la dictature du prolétariat avait du bon, vous ne pouvez pas le nier, à bien y réfléxir !?
@ michel jzmn, J’irai donc voir ce film quand il passera vers chez moi (ce dont je doute), car vous savez être convaincant… c fastoch avec moij, suffit de me lécher par le côté le plus sentimental de ma personne, vous me connaissez bieng. – 13.51

et alii dit: à

j’ai regardé du patinage artistique sur glace!

et alii dit: à

le corail
ce n’est plus un train de vie, c’est un train de table, ce corail

et alii dit: à

Menacés par le réchauffement climatique, l’acidification des océans, les méthodes de pêche destructives ou le tourisme de masse, les coraux le sont aussi, à grande échelle, par les déchets plastiques polluant les mers. C’est ce que met en évidence une étude internationale publiée, vendredi 26 janvier, dans la revue Science. Selon ses auteurs, ces détritus flottants multiplient par vingt les risques, pour les récifs, de développer diverses maladies pouvant conduire à leur dépérissement.

Les mers du globe sont devenues, on le sait, des dépotoirs à ciel ouvert. Chaque année y sont déversées près de 10 millions de tonnes de plastique, selon l’estimation donnée en février 2017 par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Mais les effets de cette pollution sur les écosystèmes marins, en particulier sur les coraux, sont encore mal connus. Or, ces animaux sont particulièrement vulnérables. Si le phénomène de blanchissement – dont une récente étude a montré que les épisodes se multipliaient – est souvent mis en avant, d’autres maladies les affectent également.
le monde
l’écologie peut commencer à une conscience de nos usages et pratiques e notre monde

Alexia Neuhoff dit: à

et alii dit: à
j’ai regardé du patinage artistique sur glace!

Bien mieux que « sur gazon » qui interdit la figure appelée Pléo Nasme (du nom de l’inventeur).

vedo dit: à

Bloom, je faisais bien sûr référence à Keble.

et alii dit: à

ce qui reste à préciser pour ALEXIA

tout gazon étant maudit!

bouguereau dit: à

l’architecture de votre monsieur Patouillard n’est pas du tout rigolote !

il faut qu’il y ait des nuls damnés qui se dévouent sinon le beau le bien serait d’un commun qu’il dirait védo

bouguereau dit: à

Comme si les mots chez lui faisaient images ?
La preuve, c’est que vous y ajoutez des plans-séquences dont vous regrettez l’absence…

tu vois quand tu veux baroz..mais c’est peine perdue

bouguereau dit: à

Tu avais toujours droit à un Pepito dont j’avais léché avant tout le chocolat, tu te souviens ?

no commènete qu’elle dirait bonne clopine

bouguereau dit: à

même si les barbares appellent le premier ‘citron vert’

les français dis le..comme de boire son vin « pur » sans l’ajout de tisane ou l’eau de ses pieds comme le disait ton jules

bouguereau dit: à

Notre Cité Universitaire comporte quelques loufoqueries

mais l’architecture c’est comme le cinéma meussieu courte un mauvais scénario ne donra jamais un bon bâtiment..c’est dans le programme que la commande montre ses talents

renato dit: à

Lime : du provençal de l’espagnol de l’arabe du persan du sanskrit…

bouguereau dit: à

Que peut dire d’autre le colonisé après s’être autant fait emmerder ?

faut savoir grandir un peu qu’il dirait oss117..ceci dit on peut embrasser la cause des encore plus forts ..choisir le prédateur alpha..ça panse ton ressentiment mais t’as beau dire et faire..ça ne fait hillusion que pour soi..kabloom

bouguereau dit: à

Lime : du provençal de l’espagnol de l’arabe du persan du sanskrit…

dans les pays francophone ou ça lui arrive de pousser les autochtones..les naturels..les soushommes..appellent ça « citron pays »..ils sont telment cons qu’ils ne savent pas que c’est une autre espèce

et alii dit: à

lime ne pas confondre avec la maladie de lyme!

bouguereau dit: à

à dakar y se font pas chier..il appelle ça « citron »..peut être qu’il disent citron jaune pour les autres..faudrait enquéter pour savoir si c’est pas haussi des habrutis qui savent pas causer la france

D. dit: à

Ce n’était pas rue Letellier mais avenue Trudaine.

Damien dit: à

@ D Personnellement, je ne mange pas le corail des coquilles Saint-Jacques, ça n’a aucun goût. C’est un plat relativement cher, mais très raffiné. Le dos de cabillaud est assez proche.

Je lis dans « Match » un reportage sur W. Houston qui m’en apprend belles. On comprend pourquoi Gainsbourg s’est pris un rateau avec sa proposition indécente dans l’émission de Drucker, en direct-live :

« Si l’univers de la musique s’est pris d’une tendre affection pour l’étoile Whitney Houston dès ses débuts, la star a conquis bien d’autres coeurs, et parfois en secret. Celui de Robyn Crawford, son assistante et meilleure amie, n’en est pas resté indemne et les deux jeunes femmes d’alors ont entretenu pendant des années une relation amoureuse passionnelle et cachée. »

R. Crawford était encore plus belle que la chanteuse. C’est passionnant, la vie des stars. Des poètes l’ont dit avant moi. Roberto Rossellini racontait une histoire, une fois. Un présentateur-vedette de la TV avait annoncé par erreur un divorce. Pour réparer sa bévue, il téléphone au couple et leur demande de faire comme s’ils étaient effectivement séparés pendant trois jours. Ensuite, il annoncerait leur réconciliation en fanfare — ça lui éviterait de passer pour un nul. Le problème est que tout le monde a cru au divorce, et que tous les amis des deux prétendus fâchés les ont appelés le soir même, disant : « Tu as eu raison de lâcher ce(tte) connard(e), etc. » Du coup, il n’y a pas eu de réconciliation. Moralité : la tévé a brisé un couple ! (Histoire vrai.)

D. dit: à

Je m’en fous complètement de ces histoires-là.

D. dit: à

Ce n’était pas ma grande tante mais ma masseuse-kinésithérapeute. Ça me revient maintenant. C’est fou comme tout est enfoui.
Ça me donne envie de pleurer.

D. dit: à

C’était pas un cocker mais des poissons rouges dans un bassin avec des nénuphars.

D. dit: à

Il s’appelait pas gigi mais bubulle le poisson en chef.

D. dit: à

Ça remonte d’un seul coup tous ces souvenirs.
J’aurais pas cru.

D. dit: à

Par contre c’était bien des Pepitos de chez Lu. Certain.

D. dit: à

Ta gueule keupu, oui je sais.

D. dit: à

EdF m’envoye un mail pour me dire que ma facture est arrivée. Quand je clique dessus je tombe sur une page où on voit une connasse vautrée sur un lit blanc en train de regarder avec contentement sa facture sur son smartphone. Or moi quand je reçois ma facture Edf :

1 – je suis pas une connasse
2 – je suis pas vautré
3 – j’ai pas de lit blanc
4 – je suis pas content

D. dit: à

Moi tu sais, Bouguereau, Dakar, t’es pas prêt de m’y voir. Faudrait vraiment qu’on me paye cher pour que j’y foute les pieds.
C’est le dernier endroit du monde ou j’irais atterir.

D. dit: à

J’allais acheter mes pepitos à la supérette de la rue des Martyrs. Le caissier (un étudiant) s’appelait Paul et était mon pote.

MC dit: à

L’architecture c’est comme le cinéma. En effet Bouguereau. Notre Cité U aurait pu faire n’était Portmeirion,un très présentable village du Prisonnier!

MC dit: à

Paul pote? Se non e vero..,

D. dit: à

Tout cela est authentique.

et alii dit: à

OUAND ELLE avait 24 ans, Susannah Cahalan a développé une psychose soudaine. Elle est devenue paranoïaque – convaincue que son appartement était infesté de punaises de lit, que les gens l’espionnaient, que son petit ami la trompait. Elle a commencé à croire qu’elle pouvait vieillir les gens avec son esprit. Comme elle le racontait dans son best-seller de 2013, « Brain on Fire : My Month of Madness », elle a reçu plusieurs diagnostics erronés (trouble bipolaire, trouble schizo-affectif) avant qu’un médecin vigilant ne découvre le véritable coupable : l’encéphalite auto-immune.
Au moment où sa maladie a été jugée neurologique, « comme physique, dans le corps, réelle « , plutôt que psychiatrique, « dans l’esprit et donc en quelque sorte moins réelle « , la qualité de ses soins s’est considérablement améliorée, écrit Cahalan dans son nouveau livre,  » Le Grand Prétendant « . La sympathie et la compréhension ont remplacé l’attitude détachée qui avait défini son traitement en tant que patiente mentale, « comme si une maladie mentale était de ma faute, alors qu’une maladie physique était quelque chose d’immérité, quelque chose de « réel » », écrit-elle.

Cahalan, une journaliste, s’est remise de sa brève psychose, mais la distinction entre maladie physique et mentale continue de la rendre perplexe. « Qu’est-ce que la maladie mentale signifie, de toute façon, et pourquoi une affliction serait-elle plus « réelle » qu’une autre ? » elle demande. Ces questions forment l’épine dorsale de « The Great Pretender ».

et alii dit: à

Le livre est centré sur le travail de David Rosenhan, un psychologue de Stanford dont l’article, « On Being Sane in Insane Places », a fait sensation lors de sa publication dans la revue Science en 1973. L’article commence par une question : « Si la santé mentale et la folie existent, comment les connaîtrons-nous ?

Rosenhan a poursuivi en décrivant ce qui s’est passé lorsqu’il a envoyé huit volontaires en bonne santé dans des hôpitaux psychiatriques avec un scénario. Ils devaient dire qu’ils avaient entendu des voix disant « bruit », « vide » et « creux ». Cette seule plainte a suffi pour que chacun de ces « pseudopatients » soit diagnostiqué avec une maladie mentale (généralement la schizophrénie) et admis dans 12 hôpitaux psychiatriques différents à travers le pays. Une fois à l’intérieur, ils ont cessé la mascarade et ont repris leur comportement normal, mais aucun n’a jamais été détecté comme fraude. (Selon Rosenhan, ils ont été libérés lorsque leurs maladies mentales ont été jugées « en rémission ».)

D. dit: à

Je vous trouve globalement saine d’esprit, et alii. Rassurez-vous.

et alii dit: à

obs

C’est l’histoire d’un partenariat qui vire au fiasco. Ce vendredi, en fin de matinée, Etienne Davodeau, l’une des stars du roman graphique actuel, a demandé à ce que son album « Le droit du sol » (Futuropolis) soit retiré de la liste des ouvrages en lice pour le nouveau prix du festival d’Angoulême destiné à récompenser la meilleure BD parlant d’environnement et d’écologie. Un retrait d’un genre inédit, qui intervient après la démission collective, mercredi, des cinq membres du jury qui devaient remettre ce même prix. Ces départs en cascade pourraient faire des émules chez les autres auteurs sélectionnés. Selon nos informations, Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, auteurs de « La Fin du monde » (un best-seller de l’année, avec 180 000 exemplaires déjà vendus), l’envisageaient en milieu de semaine. La dernière phrase du post d’Etienne Davodeau sur Facebook pose en quelques mots le problème posé par ce prix :

« Subir le greenwashing n’est pas une fatalité ».

Patrice Charoulet dit: à

A NE PAS RATER !

Je signale que , le dimanche 13 février à 12h45 , sur France Culture, l’invité est le philosophe Em-manuel Faye, auteur de l’indispensable « Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie ».
J’ai eu la chance de lire ce livre. Si ce n’est pas votre cas, écoutez au moins cette émission, qui vous donnera peut-être envie de commander le livre.

et alii dit: à

D, ne postant que des informations communiquées avec des références, sur lesquelles je n’émets aucun jugement personnel ou presque, – je vous prie de remarquer qu’elles concernent les points sur lesquels vos conversations insistent, et reviennent quel que soit le billet, ,exception faite pour les personnes politiques qui sont les plus engagées pour les présidentielles;
et le plus souvent, en accompagnant ces informations d’un titre de livre, nom d’auteur, et
d’un lien sur internet parce que le blog est lié à internet;
je n’ai aucune raison de m’intéresser à vos vies , vos relations entre vous, et de vous donner à comprendre comment je les perçois;
vous avez un goût pour la « psychologie » que je ne partage pas, si fondé soit il et toutes les informations que je poste en témoignent
bonne suite

D. dit: à

Désolé Pat, mais à cette heure-là j’écoute l’émission politique sur France Inter. Et je vous invite à en faire autant car je crains que vous votiez pour un mauvais candidat à la Présidentielle.

et alii dit: à

goût pour la psychologie:je m »explique:
cela n’a pas grand sens à mes yeux d’écrire, vous êtes narcissique, (ou je suis) même si ça se fait , notre temps parle ainsi; mais je trouve que c’est « trop »

et alii dit: à

notre temps:un exemple:
une jeune femme s’est un jour présentée à moi en me disant après son prénom:je suis bipolaire, mon copain aussi; »(sic)je connais maintenant le copain avec qui j’ai un peu bavardé: c’est un jeune homme charmant, polytatoué, et d’une humeur très plaisante, qu’il parle de « sa vie », ses boulots, ou de la pêche!

Bloom dit: à

Bien sûr, vedo.
Grand avantage du protestantisme, qui permet d’être clerc et marié, ce qui donne parfois des textes espiègles comme The Vicar of Wakefield, d’O.Goldsmith.

et alii dit: à

politique:je tiens à préciser que si l’écologie m’intéresse depuis son arrivée dans la presse je souhaite qu’elle soit « intégrée », prise en compte, par d’autres que par les écologistes;

Bloom dit: à

Bloom, votre indulgence enthousiaste pour le Curzon Hall vous trouble le jugement

Rien de troublé dans le jugement, qui procède d’une connaissance véritable et de ce qu’Habermas appelle ‘le monde vécu’. En effet,
j’y ai fait passer des examens de français pendant plusieurs années et surtout y ai écouté de la musique soufie de tout premier ordre.

et alii dit: à

sur mediapart
« Stolen Art », jolie critique de l’appropriation esthétique
En 1978, dans une galerie new-yorkaise, fut exposée la collection « Stolen Art ». L’artiste tchèque Pavel Novak y avait regroupé une série de toiles de maître (Courbet, Van Gogh, Rembrandt, Sérusier, Malevitch…). S’agissait-il d’œuvres volées ou de remarquables copies ? Simon Backès mène minutieusement l’enquête sans négliger aucune piste esthétique ou philosophique.

Claudio Bahia dit: à

Bloom dit: à
« Autre perle, en provenance du Congrès américain cette fois-ci. A force de jouer à Farenheit 451, on se brûle le peu de cervelle qui reste. »
Oui, cette femme est très dérangée !!
et cela me rapelle qu’un commentateur TV, je ne sais plus laquelle, a voulu parler du goulag en disant gulash (encore une soupe, décidément!)

vedo dit: à

DHH, eh bien, cette fois nous sommes en désaccord. Je conteste cette appellation d’historien que vous donnez à Vuillard. Pour ma définition d’historien, et puisqu’il s’agit d’une débacle, d’historien d’une débacle, et quelle débacle, Marc Bloch et « l’Etrange Défaite ». V. a un point de vue beaucoup trop biaisé (vous dites « engagé », mais je maintiens « biaisé ») pour avoir ce qui est requis d’un historien. Et cela n’a rien à voir avec les critères « académiques ». Et puis tirer sur des morts, victimes de leur époque, à partir du présent, c’est quand même un peu facile.

Jazzi dit: à

« J’ai eu la chance de lire ce livre »

Quelle drôle d’expression !
Et si on ne l’a pas lu, est-ce de la malchance ?

et alii dit: à

sur AOCdont je vous ai parlé, David BESSIS dont je vous ai aussi parlé :un entretiensur son dernier livre et les maths biensûr,
Face aux mobilisations d’enseignants et de chercheurs au sujet des inégalités croissantes dans le choix de la spécialité mathématiques au lycée, le ministre de l’Éducation nationale a concédé qu’il faudrait leur redonner une place dans le tronc commun. Avec son nouvel ouvrage Mathematica, David Bessis entend bouleverser les idées reçues sur cette discipline, perçue comme élitiste et excluante : faire des mathématiques, c’est à ses yeux voir et sentir, faire usage d’une créativité et d’un sens de l’observation accessibles à chacun d’entre nous.
« Parce que les mathématiques sont une expérience personnelle. C’est le sujet central du livre. J’ai mis vingt ans à écrire ce livre. Il a fallu le décentrer pour parvenir à le coucher sur la feuille, et cela n’a pas été chose aisée parce que faire des mathématiques est une expérience tellement forte d’un point de vue émotionnel et sensuel qu’on a envie d’en parler d’une manière autocentrée ! Or, je voulais faire un récit qui ait du sens pour tout le monde. C’est la lecture de trois grands mathématiciens, René Descartes, Alexandre Grothendieck et William Thurston qui m’a permis de dépasser mon propre cas. Tous les trois, à des époques et dans des contextes très différents, ont raconté une même expérience de la compréhension du fonctionnement du cerveau humain.
William Thurston (1946-2012) est le moins connu des trois. Pouvez-vous nous le présenter et nous dire ce qu’il a apporté aux mathématiques selon vous ?
Des trois c’est celui dont l’histoire me touche le plus, c’est le vrai héros du livre. Il est né avec un strabisme qui l’empêchait de percevoir les objets dans l’espace, en dimension 3, et il a dû travailler très dur, avec l’aide de sa mère, pour arriver à assembler mentalement des images de dimension 2 et les voir en dimension 3. Puis il a continué, et il a fini par être capable de voir en dimension 4 et 5, ce qui parait complètement fou ! (En dimension 3, pour décrire un point sur terre il faut donner sa latitude, sa longitude et son altitude, ou bien ses coordonnées x, y, z ou bien largeur, longueur, hauteur. En dimension 5, les points ont cinq coordonnées.) Thurston raconte qu’en entrant à l’école primaire, il a pris la résolution de développer chaque jour un peu plus sa capacité de visualisation, comme un jeu. Ce qu’il ne savait pas, c’est que cet exercice quotidien allait faire de lui le plus grand géomètre du XXe siècle. C’est une histoire bouleversante.
William Thurston (1946-2012) est le moins connu des trois. Pouvez-vous nous le présenter et nous dire ce qu’il a apporté aux mathématiques selon vous ?
Des trois c’est celui dont l’histoire me touche le plus, c’est le vrai héros du livre. Il est né avec un strabisme qui l’empêchait de percevoir les objets dans l’espace, en dimension 3, et il a dû travailler très dur, avec l’aide de sa mère, pour arriver à assembler mentalement des images de dimension 2 et les voir en dimension 3. Puis il a continué, et il a fini par être capable de voir en dimension 4 et 5, ce qui parait complètement fou ! (En dimension 3, pour décrire un point sur terre il faut donner sa latitude, sa longitude et son altitude, ou bien ses coordonnées x, y, z ou bien largeur, longueur, hauteur. En dimension 5, les points ont cinq coordonnées.) Thurston raconte qu’en entrant à l’école primaire, il a pris la résolution de développer chaque jour un peu plus sa capacité de visualisation, comme un jeu. Ce qu’il ne savait pas, c’est que cet exercice quotidien allait faire de lui le plus grand géomètre du XXe siècle. C’est une histoire bouleversante.
, Einstein en premier, il y a cette idée qu’ils ne sont pas plus doués que les autres. Einstein dit : « Je n’ai aucun don particulier, je suis juste passionnément curieux ». C’est une phrase que l’on peut juger démagogique, comme je l’ai fait dans un premier temps, et c’est aussi la remarque que me font les détracteurs de mon livre. Or, cette idée que « je ne suis pas plus doué que les autres, je m’y prends juste différemment et je vais vous expliquer comment », est littéralement le propos du Discours de la méthode de Descartes. Cette « méthode », subjective, ressemble vraiment à une thématique de développement personnel. Dans sa version initiale cartésienne, la subjectivité est au cœur de l’argumentation.
On retrouve cette réflexion chez Alexandre Grothendieck, l’un des plus grands mathématiciens de tous les temps. Grothendieck écrit que la sagesse populaire veut qu’il y ait une différence entre un cancre et Einstein, mais qu’il va démontrer le contraire, et que lui-même n’est pas un génie, il ne fait que s’y prendre d’une certaine manière.
Par conséquent, l’un des moteurs de tous ces récits, c’est cette impression qu’il y a quelque chose dans l’expérience mathématique qui leur a permis de transcender les limites de ce qu’ils pensaient être leur intelligence. La société leur renvoie l’image qu’ils sont des extraterrestres, eux savent comment ils sont arrivés où ils sont. Au fond, ils disent « On ne naît pas intelligent, on le devient », par une méthode. Alors pourquoi ce malentendu perdure-t-il ? Parce que cette méthode
est par nature secrète. Non qu’il y ait un complot pour ne pas la révéler. Cette méthode est secrète parce qu’elle concerne des gestes invisibles qu’on fait dans sa tête.

Ces gestes invisibles relèvent de l’intuition et de l’imagination, que vous placez au cœur de l’expérience mathématique…
Je distingue l’intuition de l’imagination. L’intuition, c’est l’état de nos associations d’esprit non verbales. L’imagination, elle, est l’activité physique principale de la pratique mathématique. Elle répond à une méthodologie complexe (doute cartésien, logique, esprit ouvert à la contradiction), et elle permet de modifier l’intuition. C’est à cet endroit que l’on rate le virage. Les gens n’arrivent pas à croire que cette activité, l’imagination, puisse les mener aussi loin. Ils s’arrêtent à l’incompréhension initiale d’un problème, vivent mal le fait de ne pas comprendre, refoulent les images mentales en se disant que c’est trop compliqué, et passent donc à autre chose. Or, il faut franchir ce cap. Au lieu de détourner la tête, il faut affronter la difficulté avec l’esprit ludique et curieux d’un enfant pour tenter de comprendre ce qui coince et comment percer le mystère.

et alii dit: à

Vous prenez l’exemple de la batte et de la balle du psychologue Daniel Kahneman (lauréat du prix de la Banque de Suède, l’équivalent pour l’économie du prix Nobel en 2002 pour ses travaux sur les biais cognitifs) pour montrer comment le cerveau doit s’exercer…
Cette histoire de la batte et de la balle est intéressante à plusieurs niveaux. Elle révèle à quel point l’idée que notre intuition est structurellement fausse et que nous ne pouvons rien y changer est ancrée dans la société. Daniel Kahneman utilise systématiquement cet exemple pour expliquer ce que sont les biais cognitifs devant une assemblée.
Une balle et une batte coûtent ensemble 1,10 dollar. La batte coûte 1 dollar de plus que la balle. Combien coûte la balle ? Kahneman remarque que la plupart des gens répondent 10 centimes, ce qui est une réponse fausse. Si la balle coûtait 10 centimes, la batte (qui coûte un dollar de plus) coûterait 1,10 $, et ensemble, elles reviendraient à 1, 20 $. Selon Kahneman, nous avons deux systèmes de pensée. Le système 1, la pensée intuitive, immédiate qu’on a envie d’utiliser tout le temps, qui vous dit (à tort en l’occurrence) que la réponse est 10 centimes. Et le système 2, qu’il assimile à la rationalité, la capacité de poser un calcul, de suivre une méthode, de faire un raisonnement rigoureux, lent, fatigant, qu’on n’a pas envie de faire mais qui donne les bons résultats, en l’occurrence 5 centimes. Il dit que même les étudiants de Harvard et de Princeton se trompent en faisant confiance à leur intuition. Et c’est là qu’on voit l’ampleur du préjugé : ce grand chercheur, lauréat du plus grand prix d’économie, affirme que pour donner la bonne réponse il faut rejeter son intuition et faire un calcul que personne ne veut pas faire. Or il existe des gens (j’en fais partie) qui répondent 5 centimes sans poser de calcul, simplement parce que ça leur paraît visuellement évident. Kahneman oublie que nous pouvons « reprogrammer » notre intuition.

Qu’est-ce que cette « représentation visuelle » du mathématicien, ces images mentales ?
Parler d’« images mentales » est une simplification car l’intuition est parfois musculaire ou émotionnelle. Mais ces intuitions non visuelles sont encore plus difficiles à partager, parce qu’on ne peut pas faire de dessin. Dans mon livre, je fournis quelques diagrammes qui tentent de traduire les images dans ma tête. L’enjeu est surtout de partager la méthode qui permet de corriger ces images, quand c’est nécessaire. Si on croit que notre intuition est fausse et va le rester, on se met dans un rapport de soumission inhibant. C’est peut-être une raison pour laquelle certaines personnes rejettent la rationalité : elles n’acceptent pas de se débarrasser de leur intuition. Moi non plus je n’ai pas envie de jeter mon intuition à la poubelle ! De ce point de vue, je partage ce trait psychologique avec ceux qui croient aux pseudosciences et aux théories du complot. Mais ne pas vouloir jeter son intuition à la poubelle ne veut pas dire que je crois mon intuition forcément vraie. Cela signifie que je vais essayer de réconcilier mon intuition avec la logique. Je ne veux pas abandonner mon intuition parce que je serai beaucoup plus fort si je trouve la réponse intuitivement (comme pour le prix de la balle), j’accepte que mon intuition est fausse dans un premier temps, mais je ne fais pas le deuil de la possibilité de la faire progresser, en apprenant de ses erreurs. Cette tension entre intuition et logique est la véritable force motrice qui fait progresser en mathématiques et qui est à l’origine du plaisir des mathématiciens.

Comment expliquez-vous ce fossé entre les mathématiques à l’école et, disons, les « vraies » mathématiques ?
C’est une question fondamentale à laquelle je n’ai pas toutes les réponses. L’enseignement des mathématiques est foncièrement difficile parce que l’activité mathématique implique des gestes invisibles, donc par nature compliqués à traduire et à transmettre. C’est comme vouloir expliquer par téléphone à quelqu’un qui n’a jamais vu de chaussures comment il doit faire ses lacets ! De ce point de vue, je ne pense pas qu’on puisse faire un enseignement des mathématiques radicalement différent de celui qui existe aujourd’hui, d’autant que le formalisme, notamment le formalisme des définitions, est indispensable. Un cours de mathématiques qui n’est pas formel dans ses définitions est une imposture…

Par conséquent, on ne se trompe pas quand on dit aux enfants ou aux adolescents que les mathématiques, c’est ce qui apprend à raisonner de manière organisée, systématique et rationnelle ?
On ne se trompe pas. Il faut apprendre à manipuler des symboles, car cela fait partie de l’outillage mathématique, tout comme pour apprendre la musique il faut apprendre le solfège. Autrement dit, je ne dis pas qu’il faut rejeter le formalisme, je dis qu’il faut prendre en considération l’intuition. En somme, il faut ajouter à l’enseignement des mathématiques, pas retrancher : ajouter l’intuition sans retirer le formalisme.
Alors comment ? La première chose, certains enseignants le font déjà, consiste à expliquer pourquoi on va apprendre tel théorème, d’où il vient, comment on en est venu à l’inventer. D’une certaine manière, contextualiser les mathématiques, les historiciser, pour motiver l’apprentissage avec des histoires. C’est ce que j’ai toujours essayé de faire au cours de mes enseignements. Cela permet de donner des idées, des pistes, des indices aux élèves pour la compréhension des problèmes.
Ensuite, l’élève ou l’étudiant doit pouvoir poser toutes les questions qui lui traversent l’esprit sans avoir honte ni de se les poser à lui-même ni de les poser devant tout le monde. Même au niveau doctoral, les étudiants sortent souvent de cours avec l’impression de n’avoir rien compris ! Mais ils n’ont pas peur de le dire, en tout cas il est important qu’ils apprennent à se débarrasser de cette peur inhibante. Quand ils sont confrontés à des choses trop dures pour eux, les mathématiciens discutent entre eux, ils n’ont pas honte d’avouer qu’ils ne comprennent pas. Il faudrait arriver à susciter ce type d’échanges en classe de façon systématique, en créant des temps et des espaces de dialogues entre les élèves, des espaces d’entraide en binôme dans lesquels celui qui a compris expliquerait à celui qui n’a pas compris, et celui qui n’a pas compris pourrait poser des questions à celui qui a compris, sans témoin, sans personne pour juger.
Il y a un trait vraiment singulier de la personnalité des mathématiciens, c’est l’acceptation de la contradiction. Un grand professeur peut, lors d’un exposé au tableau, être contredit par un étudiant qui lui dit que ce qu’il écrit n’est pas vrai. Et le prof s’arrête, curieux. Il n’y a pas d’argument d’autorité en mathématiques, ni d’enjeu identitaire, le mathématicien peut changer d’avis pour se ranger derrière celui qui a raison, il est ravi qu’on lui montre qu’il a tort. Il n’y a pas d’attachement névrotique à une position fausse qu’on a défendue par le passé.
J’ai essayé d’écrire mon livre comme un compagnon de l’enseignement, dans la mesure où je raconte ce qui se passe dans notre tête quand nous faisons des mathématiques, pour faire évoluer l’image qu’on s’en fait et montrer comment chacun peut progresser. Prenez la natation. S’il existait une croyance commune selon laquelle le corps est fait de pierres et qu’il coule dans l’eau, les cours de natation se passeraient très mal. En mathématiques, si vous pensez que c’est inné, qu’on a des cerveaux différents, que certains vont y arriver et d’autres rester sur le carreau, vous n’y arriverez pas. Je cherche juste à faire comprendre qu’il y a un chemin pour y arriver, que c’est une expérience personnelle et sensible qui suppose de faire face à ce qu’on ne comprend pas. Et cela nécessite de briser les clichés sur le fonctionnement du cerveau ou sur la rationalité. Pour y parvenir, il suffirait d’un petit socle commun de psychologie mathématique et d’épistémologie du langage débarrassé de ce côté spiritualiste où la pensée est traitée de façon magique. L’enjeu, c’est de changer la représentation des mathématiques dans la société. Cela pourrait se traduire dans l’enseignement par un premier cours d’introduction aux mathématiques qui dirait en substance « Ce n’est pas ce que vous croyez, et rassurez-vous, vous pouvez y arriver ». Pour filer la métaphore de la natation, si le maître-nageur commence par dire aux enfants que leur corps flotte et ne coule pas, ils apprendront sans doute mieux à nager.
Sans vouloir devenir Descartes, Grothendieck ou Thurston, tout le monde est à même de comprendre les mathématiques du lycée, voire des deux premières années universitaires, et elles devraient faire partie du socle culturel commun.

C’est peut-être d’autant plus urgent de faire cette révolution dans l’enseignement que, à l’autre bout du spectre, depuis la réforme du lycée, les mathématiques, avec la technologie et les sciences économiques et sociales, font partie des disciplines qui ont perdu le plus d’heures d’enseignement. À la rentrée 2021, selon les études, 37 % d’étudiants seulement suivaient leur enseignement, sorti du tronc commun pour devenir une spécialité. Le débat est monté ces dernières semaines au point que Jean-Michel Blanquer a reconnu dimanche dernier qu’il faudrait « probablement » ajouter des mathématiques dans le tronc commun en classe de première et de terminale, pour que « l’ensemble des élèves » aient davantage de « culture mathématique ». Qu’en pensez-vous ?
Priver les gens de mathématiques, c’est les priver de quelque chose d’essentiel. Je crois que l’un des moteurs principaux de cette réforme de la place des mathématiques au lycée, c’est la pénurie d’enseignants. Mais gérer une pénurie par un rationnement des cours ne me semble pas la bonne solution. S’il y a un manque d’enseignants, c’est sans doute le signe que les mathématiques ont une valeur sociale économique croissante et qu’il faut rendre les carrières enseignantes plus attractives. On a profondément besoin des mathématiques, et de plus en plus dans notre monde où les technologies numériques, basées sur les maths, prennent une place croissante. C’est un savoir fondamental. C’est cruel à dire parce que je sais que beaucoup de gens n’ont pas accès aux mathématiques, mais je crois qu’on est handicapé si on n’a pas fait la rencontre des mathématiques. Il manque quelque chose, même à un niveau émotionnel. Et je vais même plus loin : je pense que les maths peuvent offrir un chemin de réconciliation sociale si on arrive à enseigner le rapport à la contradiction et son acceptation, à donner confiance en notre capacité à élever notre compréhension, à faire progresser notre intuition.

Pourquoi avez-vous arrêté votre activité de mathématicien ?
Je ne voulais pas être mathématicien. J’aimais les mathématiques, mais je me les représentais comme un voyage. Ce qui m’intéressait quand j’avais quinze ans, c’était la littérature. Je m’étais toujours dit qu’avant une cinquantaine d’années, on n’arrivait pas à écrire des choses bien, et qu’il fallait expérimenter avant de se lancer dans l’écriture. J’avais eu un choc en lisant Les fleurs du mal, et j’avais lu que Baudelaire s’était engagé à vingt ans sur un bateau. Les maths ont été mon voyage. Et puis j’avais aussi fini un grand cycle dans ma recherche en démontrant un théorème qui représentait l’aboutissement de mon travail. J’ai saisi l’opportunité de partir sur un succès.

Un énoncé mathématique commence par « soit… », comme s’il s’agissait d’une fiction. Vous qui avez écrit des livres de littérature, quel lien faites-vous entre les mathématiques et la littérature, ou plus largement l’art, via l’imagination ?
La pulsion mathématique ressemble à la pulsion littéraire et à la pulsion poétique, mais leur fonctionnement est très différent. On dit souvent que les mathématiques sont belles ou poétiques pour les revaloriser, pour les présenter sous un jour humain. Mais au fond c’est réducteur. Les mathématiques n’ont pas besoin de ces comparaisons. On doit les aimer pour ce qu’elles sont, et pas en parler comme un succédané de la poésie ou de la littérature.

Vous avez créé une société d’intelligence artificielle, Tinyclues, en 2010. Cette entreprise est basée sur des techniques d’apprentissage profond (Deep Learning). Quel lien avec les mathématiques ?
Ma rencontre avec le Deep Learning m’a enfin permis de mettre des mots sur ce que j’avais vécu en tant que mathématicien. Ces techniques s’inspirent du fonctionnement du cerveau et éclairent les débats philosophiques les plus anciens, tels que la querelle des universaux qui date du XIIe siècle : est-ce que les concepts existent en dehors de nous ou est-ce que nous les fabriquons ? L’IA montre de façon expérimentale comment on peut fabriquer des concepts avec des neurones. Si on récupère des millions d’images sur Internet et qu’on les donne à un ordinateur, comment lui apprendre à reconnaître ce qu’il y a sur les photos ? Aujourd’hui, on est capable de décrire une méthode qui permet de savoir si, par exemple, c’est une photo d’éléphant. On est capable de programmer un ordinateur pour exécuter cette méthode, efficiente. C’est une percée gigantesque. Ce qui est fascinant dans ces algorithmes d’apprentissage profond, c’est que si on les soumet à un flot d’images, chaque neurone va se spécialiser dans la détection de concepts qui « émergent » spontanément, comme si le système les « inventait ». On peut par exemple voir émerger un « neurone de l’éléphant », qui s’active en présence d’un éléphant. C’est à la fois une métaphore de la pensée intuitive et une explication de l’émergence des concepts de manière démonstrative, concrète et expérimentale. Et cela permet aussi de comprendre des choses qui sont les plus ineffables dans l’expérience mathématique, comme pourquoi c’est important d’imaginer les choses qu’on n’arrive pas à imaginer. À l’époque de Descartes et de Grothendieck, et c’était encore vrai pour Thurston, on ne savait pas sur quoi reposaient les mécanismes de compréhension du fonctionnement du cerveau humain. Les progrès des neurosciences et de l’intelligence artificielle nous permettent de combler les trous. L’apprentissage profond est le chaînon manquant.
Qu’est-ce que le doute cartésien sinon une technique mentale d’entraînement neuronal de notre imagination ? Les techniques utilisées en apprentissage profond sont similaires : il s’agit de renforcer l’apprentissage là où ça coince, là où ça résiste.

Mathematica est à la fois un récit de votre aventure avec les mathématiques, de votre expérience avec les mathématiques, un manuel à l’usage de néophytes désireux de progresser en mathématiques et une méthode d’apprentissage. Est-ce que, compte tenu du fait de son caractère hybride, vous aimeriez que ce livre soit rangé au rayon « Développement personnel » des librairies, comme vous auriez rangé Le discours de la méthode de Descartes ?
C’est une très bonne question. Je pense malheureusement que s’il était rangé au rayon « Développement personnel », on ne le prendrait pas au sérieux, d’où ma réserve. Je regrette d’ailleurs ce snobisme et ce mépris des intellectuels à l’égard des enjeux du développement personnel, d’autant que quand on mène une carrière académique, on est confronté aux problèmes de son propre développement personnel !
On peut dire aussi que c’est un livre de Popular Science, avec une dimension personnelle. C’est un genre moderne, les bons livres de science que j’ai lus récemment avaient cette dimension-là, tel Neandertal de Svante Pääbo, qui raconte à la fois comment il a séquencé le génome de Neandertal et comment il a progressé dans sa carrière. C’est de la Creative Non Fiction, un genre très anglo-saxon, qui aurait tout à gagner à se développer en France.

Par curiosité, vous êtes allé voir en librairie où est rangé le livre ?
Il est rangé n’importe comment, selon les librairies, tantôt en littérature française, tantôt en politique, tantôt en sciences. Il pourrait aussi être en « récit ». C’est un récit autobiographique, et j’espère que je serai lu par des gens qui ne lisent pas de la science, mais du récit.

David Bessis, Mathematica. Une aventure au cœur de nous-mêmes, Seuil, janvier 2022, 368 pages.

Caroline Broué

JOURNALISTE, PRODUCTRICE À FRANCE CULTURE ET ÉCRIVAINE

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D. dit: à

Ce soir l’État a fait positionner des blindés dans Paris. Sachez-le. Et tirez-en les conclusions que vous voudrez.

D. dit: à

Comme et aluu, je me contente de relater des faits, sans émettre de jugement.

Marie Sasseur dit: à

Un peu d’ histoire.

« La banque Indosuez est l’héritière de l’une des grandes banques historiques de la place parisienne, la banque de l’Indochine. Celle-ci a été créée en 1875[1] pour servir de banque d’émission et de banque généraliste dans les territoires français de l’Indochine. Elle y devient une grande banque d’affaires durant la dépression des années 1930, quand elle transforme nombre de grosses créances en participations dans des entreprises défaillantes. Entre-temps, elle a récupéré les agences du Comptoir national d’escompte de Paris qui, frappé par un krach en 1889, s’est replié sur l’Europe et délaisse les colonies du Pacifique et les places chinoises. Enfin, le renouvellement de la concession de banque d’émission en 1895 lui impose de se déployer dans les concessions françaises en Chine, où elle devient le partenaire essentiel et durable des entreprises qui s’y font du négoce ou gèrent des services collectifs, comme à Shanghai ou Canton. Si les aléas de la Seconde Guerre mondiale puis de la Guerre d’Indochine sapent ses positions dans cet outre-mer, elle devient une grande banque d’entreprise et d’affaires en France métropolitaine. Elle y a récupéré les entreprises débitrices dans les années 1930 ; elle y accompagne le transfert massif des actifs par les groupes encore présents en Indochine. Et elle s’y crée une clientèle nouvelle en profitant de l’élan des Trente Glorieuses. »
Wiki

Jazzi dit: à

« il faut affronter la difficulté avec l’esprit ludique et curieux d’un enfant pour tenter de comprendre ce qui coince et comment percer le mystère. »

C’est exactement ce que je fais quand je pose une question à renato et à d’autres et qu’ils ne répondent pas !

Jean Langoncet dit: à

@Eric Vuillard s’affranchit désormais de toute prudence ; il s’autorise volontiers des « on raconte que… »

a pain in the ass ; azziz Z

Bloom dit: à

l’État a fait positionner des blindés dans Paris.

Les chars ruSes à Paris, enfin!
Car c’est l’aviation qui va mitrailler en piqué les convois de l’exode régional (la pas-trouille de France). Trop fort le variant Darmacron!

Bloom dit: à

…in the rear end, Langoncet
Watch your manners, for *uck’s sake & ‘scuse my French.

Bloom dit: à

Polonium News Special – Le petit chimiste de la Loubjanka

« The journalists who broke the story of Russian skater Kamila Valieva’s positive drugs test on Wednesday say they have faced death threats, abuse, and warnings they should check their tea. »
– The Guardian

Trouve au moins une personne sur qui le ‘thé au polonium’ a fait un effet boeuf et gagne le coffet du Parfait petit chimiste offert par la Loubianka.
– Radio Polonium News

Jazzi dit: à

« l’État a fait positionner des blindés dans Paris. »

Demain, je mange un feuilleté de gilet jaune, D. Et toi ?

renato dit: à

« C’est exactement ce que je fais quand je pose une question… »

Les enfants posent des questions intéressantes, Jacques, voilà la différence entre vous et eux.

Jean Langoncet dit: à

@Vu le nombre de reprises de Louie Louie, on tiendra au moins jusqu’à la présidentielle de 2027 sans se lasser

Sans compter les différentes interprétations ; échantillon : « Jack Ely, le chanteur des Kingsmen, qui n’a pas bien compris les paroles, marmonne sur certains passages, ce qui fait croire aux autorités qu’il s’agit d’obscénités, et plusieurs radios censurent le disque. La chanson fait même l’objet d’une enquête du FBI en 1964 pour déterminer si les paroles ne sont pas secrètement obscènes »

Jean Langoncet dit: à

Cela étant, les fines gueules de cette république ont-elles autre chose qu’un zeste mêlé à des feuilles de thé à proposer pour consommer la bergamote ?

Jazzi dit: à

N’essentialisons pas l’enfance, renato, il y a aussi des petits cons !

x dit: à

et alii (à propos d’hôpitaux psychiatriques, Insane Places, de maladies mentales ou neurologiques et en particulier d’encéphalite) :
voir le très grand roman de Will Self, Umbrella. (En version française : Parapluie, traduction de Bernard Hoepffner, éd. de l’Olivier.)

On substitue
— un demi-siècle au mois de Ms. Cahalan,
— le Royaume-Uni et Friern Hospital (il se trouve que j’ai vécu à Barnet) aux USA,
— la littérature (non dépourvue d’idées foucaldiennes, de références psychiatriques, R.D. Laing et Oliver Sacks, de perspectives historiques et politiques et des retombées sur les budgets de fonctionnement jusqu’à la fermeture pure et simple de l’hôpital) au récit personnel et à l’enquête journalistique.

https://journals.openedition.org/ebc/2733

renato dit: à

Les petits cons, Jacques, posent les questions comme les poseraient les adultes… pour faire ‘mûr’ ou intelligent.

vedo dit: à

Et alii,
J’ai lu Mathematica sur Kindle. Déçu. Cela ne me semble pas du tout attirer vers les mathématiques. Je viens de regarder pour vérifier. (J’oublie très vite ce que je trouve mauvais, et pas la peine de faire une critique dans ce cas). Certes, les mathématiques pourraient améliorer le tissu social, j’en suis convaincu. En nous sentant part de même jeux, de l’esprit, bien à l’écart de tellement de choses qui nous séparent. Et ces jeux peuvent être simples. Mais l’essentiel est d’ouvrir l’esprit à la curiosité par le jeu. Rien de cela dans ce livre ennuyeux. Il faudrait peut-être un Feynman pour les math. En plus, si puis me permettre, le milieu français, qui certes a abrité un groupe de mathématiciens d’exception et de rayonnement bien plus grand que la taille du pays, n’est pas toujours le meilleur qui soit pour tout le monde. (Bourbaki, etc…) Je prends un exemple, qui autrefois me faisait rire. Le théorème des fonctions implicites. Textbook US: une figure avec une courbe qui n’est pas horizontale. Le textbook français commençait par: « Let’s have a Banach space ».

et alii dit: à

merci, vedo, j’avais beaucoup d’espérance de la présentation donc attendre de le voit dans une bibliothèque;
bonsoir

Claudio Bahia dit: à

à JAZZI
Avez-vous lu ou parcouru l’ouvrage de Didier Rykner, La Disparition de Paris ?
si oui, que faut-il en penser ? Paris est-elle devenue vraiment un tel désastre?

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