de Pierre Assouline

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La République des livres
Enigme que ce qui est pur surgissement

Enigme que ce qui est pur surgissement

Qu’on l’appelle « nouvelle traduction », expression privilégiée par les éditeurs pour son évident impact commercial, ou « retraduction », qui présente le défaut de trop entrer en résonance avec la répétition, le ressassement, la rectification, tous en conviennent : il faut régulièrement traduire « à nouveaux frais » (c’est vraiment le cas de le dire) les classiques, y compris les classiques modernes, car souvent les traductions vieillissent et reflètent l’esprit et la langue de leur époque. Régulièrement, cela signifie pour nombre de traducteurs : à chaque génération. Manifestement, beaucoup d’éditeurs ont une conception élastique de la notion. Cette année seulement, Gallimard a publié une nouvelle traduction du 1984 de George Orwell… soixante-huit ans après la première ! Et dans le même temps Tristram nous offre une version revisitée de L’Île au trésor de Stevenson. Il est vrai que le plus souvent, une question de droits constitue le principal obstacle à la révision de traductions contestables ; ne reste plus alors à l’éditeur pugnace qu’à guetter la « chute » de l’auteur dans le domaine public.

Il a fallu longtemps attendre, mais quelle récompense à l’arrivée, pour relire, c’est à dire redécouvrir avec un regard neuf Le Guépard (trad. Jean-Paul Manganaro) et La Montagne magique (trad. Claire de Oliveira) dans des éditions enfin satisfaisantes qui n’en suscitèrent pas moins critiques et réserves –et comment en serait-il autrement ? La parution ces jours-ci d’une nouvelle Pléiade « Kafka » n’y échappera pas. Deux volumes d’Oeuvres complètes (voir ici le descriptif) réunissant sa fiction en attendant la parution de deux autres volumes rassemblant sa Correspondance et son Journal, le tout sous la direction du germaniste Jean-Pierre Lefebvre.

Au départ, il y a les manuscrits. La source première. Il ne s’est pas seulement appuyé sur l’édition Fischer (Francfort) qui les transcrit fidèlement mais également sur l’édition Stroemfeld et Roter Stern qui les reproduit photographiés où ses réécritures et suppressions apparaissent mieux. Cela dit, outre cet aspect purement technique, l’esprit de cette nouvelle traduction est marquée par le désir de Jean-Pierre Lefebvre et de son équipe (Isabelle Kalinowski, Bernard Lortholary et Stéphane Pesnel) de pointer les récurrences de certains termes pour en apprécier l’importance dans le rythme et la sonorité du texte : outre le der Herr (« monsieur », « maître », « seigneur », « individu », « quelqu’un »… selon le contexte) dans le Château, il y a un peu partout ailleurs les sonst (« sinon »), doch (« pourtant »), schon (« déjà »), wohl (« sans doute »), zwar (« certes »), etwa (« à peu près ») et autres nun (« à vrai dire ») qui ont l’intérêt de rendre justice à l’exceptionnelle vis comica de Kafka, à son sens du grotesque dans la fable. Autant de marqueurs qu’il qualifie d’« épices » du texte. Parfois, le changement se remarque dans la nouvelle intitulation d’un livre : ainsi pour Das Urteil, Le Verdict devient-il La Sentence.

D’autres fois, un mot-clé du texte subit une métamorphose, c’est d’ailleurs le cas dans…La Métamorphose où le héros Gregor Samsa, présenté comme Ungeziefer n’est plus « une vermine » mais « une bestiole ». Ce qui présentait l’avantage aux yeux du traducteur de mieux refléter la polysémie du mot en évoquant tant son changement d’humain en cloporte, que « le retournement des sentiments qui se produit au sein de la famille de Gregor Samsa » (entretien avec Nicolas Weil in Le Monde des livres). Le maitre d’œuvre de cette nouvelle Pléiade rappelle à juste titre que Kafka écrivait l’allemand avec les précautions et l’attention que l’on apporte généralement à une langue étrangère, traquant les « tchéquismes » dans sa fiction mais les concédant dans son Journal, soucieux de l’oralité de sa langue, mais sans cesse hanté par le spectre de la faute et le grand modèle qu’il s’était donné avec Kleist. Il insiste aussi, contrairement à ses prédécesseurs, sur la précision du vocabulaire juridique dans Le Procès, Kafka ayant eu une fine connaissance doublée d’une pratique quotidienne du droit des gens dans son métier ; à cet effet, le traducteur dit avoir été jusqu’à chercher de l’aide dans le lexique juridique suisse alémanique.

Toutes choses qui ne se trouvaient pas dans la traduction pionnière d’Alexandre Vialatte, ou mal ou moins apparente, en tout cas aux dépens de la clarté du style de l’écrivain, de sa transparence absolue, de cette écriture dansante dénuée d’ornements comme de concepts. Mais il sera beaucoup pardonné à l’homme qui révéla Kafka au public français en traduisant La Métamorphose dès 1928. De même évitera-t-on de jeter encore et encore la pierre à Max Brod, le fidèle ami : non seulement parce qu’il a sauvé l’œuvre des flammes, mais parce qu’il est intervenu sur certains textes en toute bonne foi en un temps où les règles éditoriales étaient moins strictes. La différence ? Une toute autre ponctuation, ce qui n’est pas rien, une germanisation de certains passages à proportion de leur dépraguisation (pardon pour ce charabia mais il dit bien ce qu’il veut dire), et l’évacuation du « Kafka libidineux », ce qui est d’autant plus regrettable que sa sexualité est l’un des points les plus obscurs de la biographie de l’écrivain.

banville_1-102413Peu d’écrivains expriment aussi bien notre monde que cet homme rongé par l’autodestruction. Cela fait près d’un siècle que la modernité de cette œuvre demeure aussi éclatante que sa vitalité. L’avalanche ininterrompue d’exégèses dans toutes langues n’a pas réussi à l’ensevelir. Elle a même réussi à survivre au galvaudage du néologisme « kafkaïen » dont on se demande bien quelle réalité il peut encore recouvrir. Si elle perdure ainsi, cette oeuvre dont le critique Maurice Nadeau écrivait naguère dans Combat qu’elle est d’un « héroïsme extrême », si elle nous encore d’une voix si puissante, c’est que rien ou si peu la date, l’ancre dans son temps ; dès sa conception, elle accède à l’universel. Pour Amerika, auquel le traducteur rend son vrai titre Le Disparu, Jean-Pierre Lefebvre explique qu’il a eu à cœur d’écrire dans un intitulé de chapitre « Oklahama » comme le souhaitait Kafka et non « Oklahoma » comme son ami Max Brod crut bon le corriger. Ainsi le lecteur d’aujourd’hui est-il projeté non dans le monde d’hier mais dans un ailleurs intemporel sans que jamais la vigilance politique de l’auteur vis à vis de toute forme d’oppression ne cède du terrain. Mais quand Thiphaine Samoyault ((il faut lire ici le passionnant débat entre deux traducteurs de Kafka, Jean-Pierre Lefebvre et Georges-Arthur Goldschmidt) lui demande lequel des textes de cette double Pléiade il a préféré traduire, il cite sans hésiter non l’un des grands romans mais la nouvelle Le Terrier :

 Pour la proximité de ce texte avec le discours paranoïaque, pour la dialectique du contrôle et de la liberté. Quoi de plus oral qu’un discours halluciné de délirant ? C’est pourquoi ma lecture diffère de celle de Vialatte qui écrit : « j’ai aménagé mon terrier ». C’est «  le » terrier, et non « mon terrier », que j’ai écrit car le déictique marque bien la contradiction d’un discours qui est aussi une extraordinaire métaphore de l’enfermement dans un psychisme. Je pense que ce texte devrait être joué par un comédien, et je l’ai traduit avec cette idée en tête.

Finalement, au terme de cette entreprise éditoriale dont la richesse laisse le lecteur étourdi et admiratif, Jean-Pierre Lefebvre, soucieux de comprendre la sidération de Max Brod lorsqu’il découvrit l’œuvre de Kafka, puis la conviction et la foi qu’il tira de cette révélation, se tourne vers un poète dont il est familier et brandit ce vers lumineux de Hölderlin dans Le Rhin :

« Enigme que ce qui est pur surgissement » (Ein Rätsel ist Reinentsprungenes).

(photos D.R.)

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635 Réponses pour Enigme que ce qui est pur surgissement

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 14h58

En somme, ce que ne voit pas encore Macron, c’est qu’on est aujourd’hui face à l’alternative suivante : ou bien la guerre (ce que d’aucuns espèrent), ou bien la révolution (c’est ma thèse, comme c’était celle d’esprits aussi pertinents qu’Ulrike Meinhof, ce phare de l’Occident). Les citoyens ressentent cette nécessité d’un nouveau soleil qui se lèverait sous peu. Balayés les Macron, les Merkel, les populismes divers qui empoisonnent les continents. Même la Chine, qui a signé des accords avec le Vatican, va s’y mettre. La prophétie de Macron sur l’entre-deux-guerres n’est pas à prendre à la légère ; reste qu’il n’a pas les moyens intellectuels disponibles (ses conseillers sont de gros nuls) pour voir comment se profile l’avenir. Le dénouement sera sanglant pour lui.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h01

« Ce soir je mange du maquereau. »

Moi, ce sera harengs pommes à l’huile, le tout artisanal (car je suppose que vous, malheureux D, vous allez manger du maquereau en boîte ?).

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h06

Le premier séisme, qui risque d’avoir de grandissimes répercussions, ce sera bientôt les élections européennes. Macron va prendre une raclée. Du coup, il sera plus affaibli que jamais, et la France ira à vau-l’eau. Il sera impossible, plus que jamais, de même réformer quoi que ce soit. Le populisme se déploiera dans l’invective, et le climat d’entre-deux-guerres dont se gausse le président sera à un point d’éclatement jamais atteint. Voilà ce qui risque d’arriver, corroborant les prophéties ridicules de Macron et sa passivité criminelle.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h10

Le bon maquereau en boîte, made in France, il faut compter aux environs de 4 € la boîte. Surtout, il ne faut pas que ça vienne d’un pays exotique, parce qu’alors on est assuré que c’est fait industriellement (même si, bien sûr, c’est moins cher). C’est du poison, dans ce cas. Pour limiter les dégâts, il faut choisir un petit producteur, qui travaille presque artisanalement.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h13

Le hareng, c’est excellent avec un petit coup de vodka polonaise ou russe. A la limite, on peut choisir une vodka suédoise, comme l’Absolut (bon rapport qualité-prix).

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h16

Une excellente vodka polonaise, qu’on trouve de plus en plus en France, c’est la Zubrovska blanche. Choisissez la blanche de préférence à celle qui est colorée (à l’herbe de bison). Cette dernière est plutôt à prendre en digestif, car elle se supporte assez mal au cours d’un repas.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 15h20

Et alors, mon cher D, vous allez boire quoi avec votre maquereau tristounet ? Vous vous rachetez de l’autre jour, peut-être, où vous aviez mangé, un vendredi, des lasagnes à la viande de boeuf ? Aujourd’hui, vous faites maigre.

Clopine dit: 1 novembre 2018 à 16h36

Eh bien, la malveillance de la Courte crudité est toujours au garde-à-vous, mais elle devient parfaitement inopérante. Il en vient à poster de si obscures jaspineries qu’on ne comprend même pas qu’il s’agit de moi, ahaha !!!

(« Ou reparait, branchée par une orfevre en lingerie, la machine à brasser les lieux communs d Eric Chevillard. Face à Kafka,c’ est un peu léger, me semble-t-il… »)

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 16h44

« Je prends toujours des maquereaux de la Belle iloise, Delaporte. »

Bonne pioche, D.

et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i dit: 1 novembre 2018 à 17h25

Le Bathysaurus mollis a été partagé avec le hashtag #SpookWar.

William Legrand dit: 1 novembre 2018 à 18h00

ne vous en faites pas, Clopine, le p’tit Court radote, c’est l’ââââge, il devient de + en + petit

renato dit: 1 novembre 2018 à 18h09

Ce soir ce sera tonnarelli cacio e pepe, puis les premiers artichauts romains grillés, un verre de Frascati.

Jazzi dit: 1 novembre 2018 à 20h05

Oui, rose, « En liberté » de Pierre Salvadori est encore mieux que « Le grand bain » de Gilles Lellouche. Plus loufoque et plus rythmé. Décidément, la comédie à la française se porte bien et le public en redemande et rit de bon coeur. J’aime beaucoup aussi Adèle Haenel et Pio Marmai, que je suis (du verbe qui n’est pas l’auxiliaire) depuis leurs débuts. Ainsi, elle fait oublier sa pauvre prestation un peu forcée en ouvrière révolutionnaire du faubourg Saint-Antoine dans le récent film « Un peuple et son roi » de Pierre Schoeller…

D. dit: 1 novembre 2018 à 20h15

Prix des carburants : 78% des Français soutiennent l’appel au blocage des routes le 17 novembre.

Macron est super mal sur ce coup.

Giovanni Sant'Angelo dit: 1 novembre 2018 à 20h39


…de ce qui est pur, nazi est égal, à pur imbécile de droite ou de gauche,…
… va expliquer ce domaine de frain à mains, ma main, qui doit s’abattre sur quelque chose, et me faire violence, oh!, cette douleur, me rassure, je suis encore sensible, avec ses hauts et ses bas,!…
…mais, pur nazi, qu’est ce que c’est que cette merde, probablement, des gens immigrés qui veulent, vite brûler, leurs profits, sur des terre conquise, ou promise, le du lèche-botte vénérable, transit,!…
…etc,…
…bien vivre, pour arriver, à se faire manger, tout cru, qui l’eusse cru, Lustucru,!…

Jazzi dit: 1 novembre 2018 à 20h42

Et deux Français sur trois trouvent que son pouvoir d’achat a sensiblement diminué, D.. C’est mon sentiment.

Macron risque de se retrouver dans la situation de bloquage généralisé, comme Juppé en 1995. A part que là, le Premier ministre ne sera pas le fusible de sécurité de l’Elysée ! Les populistes sont à nos portes…

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 20h45

« Ainsi, elle fait oublier sa pauvre prestation un peu forcée en ouvrière révolutionnaire du faubourg Saint-Antoine dans le récent film « Un peuple et son roi » de Pierre Schoeller… »

Attention, c’est une très bonne actrice. Sa prestation était très bien, c’est le film qui ne valait rien. Tel est le drame des films d’aujourd’hui : de très bons acteurs au service d’une oeuvre nulle. Adèle Haenel n’est pas responsable du scénario, ni de la mise en scène. Le film est mauvais, malgré les acteurs, malgré les actrices.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 20h47

« A part que là, le Premier ministre ne sera pas le fusible de sécurité de l’Elysée ! »

C’est macron qui va directement servir de fusible, Jacuzzi ; surtout en cas de révolution.

Giovanni Sant'Angelo dit: 1 novembre 2018 à 20h49


…la ferme forteresse,!…
…les chiens aboient, et la caravane passe,!…
…etc,!…

Jazzi dit: 1 novembre 2018 à 21h00

« C’est macron qui va directement servir de fusible »

C’est ce que je disais de façon plus subtile, Delaporte, t’es lourd !
Tous les acteurs d’ « Un peuple et son roi » sont en-dessous de leurs niveaux d’excellence, car, à l’évidence, ils ne comprenaient pas le personnage qu’ils étaient sensés incarner…

Plus modestes mais plus authentiques sont les personnages de la comédie « En liberté ». Et là, Haenel, Marmaï et les autres s’éclatent et nous éclatent avec eux !

Claudio Bahia dit: 1 novembre 2018 à 21h14

D. dit: 1 novembre 2018 à 21 h 15 min
Prix des carburants : 78% des Français soutiennent l’appel au blocage des routes le 17 novembre.

hem! excusez-moi, mais, c’est de la littérature, ça?
Bon, si vous le dites..
moi, ce qui m’a beaucoup fait méditer (je viens ici pour ça) c’est le post de Raymond de ce matin sur LA LOI………… Vraiment, ce Raymond, un type bien

Giovanni Sant'Angelo dit: 1 novembre 2018 à 21h15


…j’ai mangé, du cabillaud, 2 tranches nature,…juste cuit, à réchauffer,…
…un rien de confiture aux myrtilles, etc,…

renato dit: 1 novembre 2018 à 22h09

Un souvenir qui a refait surface grâce au couteau sous l’oreiller évoqué par rose.

C’était en 2975, à Paris, je ne me souviens pas du nom de la fille. Je me souviens qu’un ami m’avait dit d’elle que l’un de ses ancêtres était un saint et que ses parents étêtaient des héros, ce qui avait stimulé ma curiosité, et entre un travail a installer et quelques moments dans l’atelier de Brancusi j’ai parlé avec elle. Maintenant le souvenir est encore vague : c’était sa mère qui dormait avec un revolver sous l’oreiller ou sa mère l’obligeait à dormir avec un revolver sous l’oreiller ? Ce dont je me souviens c’est son regard lorsqu’elle dit qu’il fallait être toujours prêts pour affronter les situations critiques — c’était la raison donnée par sa mère au revolver sous l’oreiller.

Delaporte dit: 1 novembre 2018 à 22h51

L’Académie française veut-elle se revivifier avec un trublion décati, ou est-ce une plaisanterie qu’on fait au cabotin ? L’idée circule (elle viendrait des d’Ormesson et VGE), surtout dans la tête dudit Luchini, mais ce n’est pas gagné :

« Fabrice Luchini à l’Académie française ? Le comédien de 67 ans va tenter de faire de ce rêve une réalité. Interrogé par le Figaro mercredi 31 octobre, l’acteur et amoureux des lettres a indiqué qu’il songeait à postuler pour rejoindre les gardiens de la langue française. »

Delaporte dit: 2 novembre 2018 à 0h43

« Tous les acteurs d’ « Un peuple et son roi » sont en-dessous de leurs niveaux d’excellence, car, à l’évidence, ils ne comprenaient pas le personnage qu’ils étaient sensés incarner… »

Jacuzzi,vous voudriez peut-être me donner des leçons de cinéma ? Malheureusement, c’est un sujet que je connais beaucoup mieux que vous, qui n’êtes resté, en la matière, qu’un dilettante léger et approximatif. Pour le jeu des acteurs, par exemple, vous n’avez pas l’oeil du tout. Heureusement qu’on ne vous a jamais mis une caméra entre les mains, car pour vous la direction d’acteurs est une chose inconnue. Sachez donc que les acteurs et les actrices sont tributaires des histoires qu’on leur fait jouer, mais qu’à aucun moment ils ne défaillent si le film dans lequel ils jouent est mauvais. Tout cela est une question de hasard. On ne choisit pas de naître à une époque où le cinéma n’en finit pas de mourir. Vous seul, Jacuzzi, semblez penser que ce 7e art est toujours en vie, et donc jugeable sur pièces. Mais non. Commentez, commentez, déplacez-vous tant que vous voudrez aux séances, pour occuper le vide votre vie, rien n’y fera. Il reste les acteurs et les actrices, à qui l’on n’a rien demander, et c’est d’eux qu’il faudrait parler, par exemple au théâtre. Allez-vous au théâtre, Jacuzzi ? Jamais, sans doute. Je crois que vous n’aimez pas les acteurs. Vous n’avez rien compris à leur art grandiose, comme c’est triste. Pensez à cela, au lieu de nous casser les pieds avec des questions idiotes du type Drieu a-t-il couché avec Aragon. Essayez de devenir un peu moins enfantin. Merci d’avance.

Delaporte dit: 2 novembre 2018 à 2h40

L’Eglise de France s’enferre encore davantage dans le scandale de la pédophilie. Je suis consterné, en tant que catholique, par cette dernière décision arbitraire. Alors qu’il faudrait faire profil bas, les dirigeants français la ramènent comme s’ils croyaient encore tenir dans leurs mains le déroulement de l’affaire. Ils doivent au contraire se présenter comme des accusés, et même des coupables, et prendre des décisions qui vont à l’inverse de celle-ci, par exemple juger Mgr Barbarin pour ce qu’il n’a pas fait, pour sa forfaiture d’homme d’Eglise. Tous les fidèles en leur for intérieur sont consternés par ces manigances, qui ne font que creuser le problème, alors qu’il faudrait une bonne fois pour toutes creuser l’abcès. Le pape a écrit une lettre au peuple de Dieu, qui allait dans le bon sens. Elle n’est pas suivi d’effets. La mégalomanie du clergé français a repris le dessus, au détriment de la parole papale, en contradiction avec l’idéal évangélique de paix et de réconciliation. Ils veulent la guerre, ils ne recueilleront que des ruines. L’Eglise française mériterait d’être rayée de la carte, pour un moment, du moins, le temps que ces messieurs comprennent. L’Esprit Saint ne vient plus les conseiller, c’était peine perdue. Ils se sont rebellés comme des Satans. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour eux, afin que Dieu les ramène dans le droit chemin – c’est-à-dire le chemin opposé à celui qu’ils on pris !

« Pierre Vignon a été remercié de ses fonctions au tribunal ecclésiastique de Lyon, compétent dans le cadre de l’affaire Barbarin, a expliqué l’intéressé à franceinfo. La décision a été prise par les 12 évêques de la région Auvergne-Rhône-Alpes, par email. « Aucune motivation ne m’est donnée », explique Pierre Vignon, jeudi sur franceinfo. »

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 4h31

Delaporte, si le noeud d’Aragon avait été plus long, toute l’histoire de la littérature française du XXe siècle en eut été changée !

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 4h41

« Qu’est-ce qu’elle regarde la femme regardée ? »

Rien, Renato. Son regard est intérieur et la question serait, plutôt, à quoi pense-t-elle ? A ce qu’elle pourrait bien se cuisiner pour son dîner ?

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 8h07


…le revolver sous l’oreiller,!…C’EST DU PURE FAR_VEST,!…pourquoi vivre ensemble,…
…le mari, violeur, ou à cadences imposés,!…comme dans les chaines de montages,…décidément,!…etc,!…
…cinéma quoi, et jouir,…merci, la main longue,…

D . dit: 2 novembre 2018 à 9h11

Je me ferais bien des endives jambon-bechamel ce soir. C’est une recette que Phil m’a donnée si ma mémoire est bonne.

renato dit: 2 novembre 2018 à 10h23

Si vous ajoutez quelques pleurotes à vos endives-jambon-béchamel ce sera encore plus délicat — avec un verre de gros plant du pays nantais.

D . dit: 2 novembre 2018 à 10h30

Ah oui des pleurotes, pourquoi pas. C’est bon le pleurote quoique un peu élastique sous la dent.

D . dit: 2 novembre 2018 à 10h46

Cette année on parle beaucoup de la cohabitation chasseurs-promeneurs et du port du gilet fluo orange pour ces derniets.
Alors remettons les pendules à l’heure :

– les chasseurs sont indispensables en l’absence de prédateurs ce qui est le cas en France de nos jours où on ne trouve plus de loups, lynx, ours etc..

– chasser est subordonné à l’obtention d’un permis délivré après réussite d’un examen considéré comme facile et comprenant des obligations à respecter.
Parmi celles-ci : l’obligation de reconnaître sa cible de façon non ambiguë. Ce n’est pas seulement une consigne de sécurité, il s’agit également de la protection des espèces menacées dont la chasse est interdite. De fait le port du gilet orange pour les promeneurs n’a aucune raison d’être.

– les activités de chasse sont contrôlées par les autorités compétentes qui doivent être correctement dimensionnées et produire annuellement, sans intention de recherche du chiffre, un nombre de PV d’infraction néanmoins réaliste. Ce qui n’est évidemment pas le cas.

D . dit: 2 novembre 2018 à 11h13

Il y a une trentaine d’année j’avais été pris pour cible en forêt. Le chasseur avait tiré de loin sans rien voir. J’avais d’abord entendu siffler la volée de plomb suivi une fraction de seconde plus tard de la détonation qui m’avait paru lointaine. Normal, sachant que le plomb est un peu plus rapide que le son.

christiane dit: 2 novembre 2018 à 11h17

@raymond dit: 1 novembre 2018 à 8 h 41 min
Kafka, l’homme du doute… Je découvre votre belle méditation : « Devant la loi », posée ici hier matin.
De cet écrivain à vous : La roue d’angoisse et le cercle de plénitude, le cercle si merveilleusement immobile, la roue et son mouvement perpétuel troublant cette immobilité. Le paradoxe : l’un est aussi l’autre…

renato dit: 2 novembre 2018 à 11h26

La situation est réellement weimardesque l’UE est gérée par des incapables sans épaisseur politique ; à niveau national nous avons les populistes de gauche, de droite et du centre — car même ceux qui se vendent pour démocrates–progressistes sont des populistes — ; de l’autre côté de l’Atlantique, à nord et à sud, ils auraient mieux fait d’élire des lapins crétins ; et ainsi de suite. Cela dit, on ne peut pas parler de pré-fascisme ; certes, la donne change si nos politiques et opinions leaders connaissent mal l’histoire et les concepts politiques et veulent nous vendre des produits périmés… Enfin, nous vivons sur terre, entre humains… plutôt incultes. Sur ça, comme aime répéter l’une des mes amies : « Je regarde le monde et je vois beaucoup d’humains mais point d’humanité ».

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 12h05

« Jacuzzi,vous voudriez peut-être me donner des leçons de cinéma ? Malheureusement, c’est un sujet que je connais beaucoup mieux que vous, qui n’êtes resté, en la matière, qu’un dilettante léger et approximatif. »

Le procureur de la République des livres a encore sévi. Oui, toi, Delaporte, prétendument chrétien, et qui n’a même pas été voir le film que Wim Wenders a consacré au pape François ! Iras-tu voir, au moins, le film documentaire d’un autre représentant du nouveau cinéma allemand des années 1970 : celui que Werner Herzog a réalisé sur Gorbatchev ? Moi j’irai…
https://www.arte.tv/fr/videos/085862-000-A/quand-werner-herzog-rencontre-gorbatchev/

Delaporte dit: 2 novembre 2018 à 12h37

« Oui, toi, Delaporte, prétendument chrétien, et qui n’a même pas été voir le film que Wim Wenders a consacré au pape François ! »

Jacuzzi, il faut que tu sois investi toi-même d’un culot monstre pour oser proférer de telles inepties ! Après les délires à propos de Drieu-Aragon, voici les billevesées sur mon compte. Sache, délétère Jacuzzi, que la spiritualité passe surtout chez moi par les livres, et que par exemple j’ai lu attentivement toutes les encycliques du pape François. Le film de Wenders ne me semblait pas indispensable ; quand je vais au cinéma, c’est pour entrer en relation avec des oeuvres majeures de cet art, qui a fait beaucoup évidemment pour le sentiment religion, pour autant qu’on puisse choisir ses plus dignes représentants : Dreyer, Tarkovski et même Lars von Trier. Je m’intéresse aussi à la révolution et à des gens comme Ulrike Meinhoff, j’irai certainement voir (je suis un passionné d’histoire) ce documentaire de Werner Herzog, cinéaste que j’admire, sur Gorbatchev. Ce qui vous ferait du bien, mon cher Jacuzzi, c’est de lire parfois les homélies du pape, qu’on peut trouver gratuitement sur le site du Saint Siège. Je vous recommande spécialement la dernière, celle de dimanche dernier sur l’aveugle Bartimée, car vous aussi, Jacuzzi, vous êtes aveugle. C’est ce qui me fait bien marrer quand vous nous racontez que vous passer vos journées dans les salles obscures à visionner des films sans intérêt. Votre vie est vide de toute spiritualité, vous essayez de la remplir de hochets ; mais vous êtes plus intelligent que ça, vous valez mieux. Il est temps de vous reprendre, de faire votre examen de conscience, bref de devenir un vrai chrétien, responsable, qui quitte les enfantillages dans lesquels il se complaît sournoisement. C’est ce que je vous souhaite.

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 12h51

« la spiritualité passe surtout chez moi par (…) le site du Saint Siège »

Tu fais comme tu veux, Delaporte, Anus Dei !

D . dit: 2 novembre 2018 à 13h02

En effet, entre une encyclique et un film y’a pas photo. Vas donc t’instruire un peu pour de vrai, Jazzi.

Ed dit: 2 novembre 2018 à 13h22

Enfin un article sur un auteur que j’ai beaucoup lu…en allemand. Je ne peux donc pas me prononcer sur la traduction. Toutefois je n’ai pas compris ceci :

« « une bestiole ». Ce qui présentait l’avantage aux yeux du traducteur de mieux refléter la polysémie du mot en évoquant tant son changement d’humain en cloporte, que « le retournement des sentiments qui se produit au sein de la famille de Gregor Samsa » (entretien avec Nicolas Weil in Le Monde des livres) »
Quelle polysémie ? Et en quoi « bestiole » évoque-t-il plus que « vermine » (que je préfère) le retournement des sentiments de la famille ?

Ed dit: 2 novembre 2018 à 13h27

Parce que la « bestiole » (la bébête) est moins dégoûtante que la vermine, qu’on doit éliminer à tout prix ? Ca se tient, mais Gregor Samsa EST une vermine dont il faut se débarrasser. Ce mot porte en lui toute la violence sociale et le dégoûtant de l’univers de Kafka !

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 13h41

« entre une encyclique et un film y’a pas photo »

En effet, D. : « Au cinéma, le nombre d’images par seconde, qui était au début de 16 ou 18 images par seconde, fut normalisé à 24 » !

Ed dit: 2 novembre 2018 à 13h48

Et je pense aussi que « L’Amérique » a longtemps été une erreur. Pour un roman aussi mystérieux et exclusivement centré sur un héros qui ne trouve sa place nulle part, il faut bien garder le titre original donné par Kafka : « Le Disparu » (Der Verschwollene).

D . dit: 2 novembre 2018 à 13h51

Je suis à peu près certain, Jazzi, que vous ne connaissez pas le dispositif mécanique qui permet dans un projecteur ou une caméra de maintenir le film parfaitement immobile devant l’objectif durant 42 millisecondes ?

Ed dit: 2 novembre 2018 à 13h59

christiane 1.11 à 0:02

Vous soulevez là une problématique passionnante et intéressante d’un point de vue historique. Les juifs germanophones étaient à l’époque, comme vous le dites, assimilés. On retrouve cette notion dans « L’Ami retrouvé » d’ailleurs. Aujourd’hui, un juif ou un musulman européen n’est ni assimilé, ni envahi par un sentiment de culpabilité, mais plutôt de revendication de ses origines. Nous sommes passés d’un extrême à l’autre.

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 14h05


…la musique folklorique suisse me plait,comme une hauteur, un point de vue,…
…concluons,!…Hou, Hou,!…
…etc,..
…SUR CASSETTES,!…

renato dit: 2 novembre 2018 à 14h11

Pourquoi fignoler ? désormais le titre est Amerika.

Cela dit, Fellini a construit Intervista autour d’Amerika. Je suppose que sur le réseau on trouve le plot.

Delaporte dit: 2 novembre 2018 à 14h12

« En effet, entre une encyclique et un film y’a pas photo. Vas donc t’instruire un peu pour de vrai, Jazzi. »

Jacuzzi et la vraie culture, ça fait deux. Il se nourrit de films de pacotille ; les livres qu’il confectionne sont faits de morceaux éparses et rachitiques. Jamais il ne lit ou prend une oeuvre majeure dans sa totalité. Jacuzzi a le souffle court, et n’aime rien tant que les historiettes débiles, pour s’amuser, car il croit que la vie est un amusement. Attention au réveil !

Ed dit: 2 novembre 2018 à 14h22

D et jazzi sont 2 trolls. L’un obsédé par son estomac, l’autre par son anus (en plus d’être un harceleur, mais bon). On reste dans le système digestif, donc tout va bien.

closer dit: 2 novembre 2018 à 14h41

Ed, voici ce que j’écrivais le 24/10 à 17h04 sur ce ridicule « bestiole »:

« La traduction de Ungeziefer par « bestiole » et son explication, me font penser aux élucubrations de qui vous savez pour expliquer ses traductions foireuses…
Bestiole est beaucoup trop neutre pour traduire Ungeziefer, qui implique que l’on a affaire à quelque chose de malsain, de nuisible…
Une « bestiole » est indifférente et peut même être plutôt sympathique, une coccinelle par exemple. Ungeziefer est toujours négatif. »

J’espère que vous, qui êtes une parfaite germaniste, n’allez pas me renvoyer dans mes buts!

closer dit: 2 novembre 2018 à 14h46

Vous avez lu Kafka en allemand, Ed, mais l’avez-vous lu dans la version toilettée par Max Brod ou dans une version strictement conforme aux manuscrits? Ça a l’air vital pour ces messieurs…

Ed dit: 2 novembre 2018 à 14h47

« Ungeziefer, qui implique que l’on a affaire à quelque chose de malsain, de nuisible… »

C’est exactement ce que j’ai écrit ici. Nous sommes sur la même ligne, closer. Bravo pour votre esprit critique. Les justifications de certaines traductions infidèles (j’aime bien ce mot, ici) ne nous auront pas^^

Ed dit: 2 novembre 2018 à 14h48

Je pense avoir lu des versions récentes (je ne les ai pas sous les yeux à ce moment précis). Par exemple, je n’ai pas lu « Amerika » mais « Der Verschwollene ».

renato dit: 2 novembre 2018 à 15h10

Je sais, Ed, que Der Verschwollene est le titre original et que Amerika est celui voulu par Max Brod.

Cela dit, l’exemplaire de mon père porte en couverture Amerika :

https://pin.it/d3mwq3ye2vuwob

Le mien idem, la dernière édition par Feltrinelli America o Il disperso.

Donc, une image s’est désormais formée.

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 15h10


…si çà pouvait être un russe, on aurait, plus de paix,!…etc,…

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 15h16


…c’est, le même bateau des affaires,!…des gataux, partout, avec, ou sans étoiles,!…etc,…

christiane dit: 2 novembre 2018 à 15h29

@Ed dit: 2 novembre 2018 à 14 h 59 min
Oui, Ed,
une blessure pour Kafka qu’il arpente en solitaire, jointe au regard inquisiteur de son père tyrannique qui ne justifiait ni ses accusations, ni ses reproches. Condamné à porter un inavouable crime, la conscience d’une faute inconnue si ce n’est celle d’être né. e drame d’une inculpation incompréhensible.
Il est en immobilité suspendue comme une toupie tournant sur elle-même. Le sentiment d’être en exil au sein d’un peuple en exil comme l’arpenteur K dans « Le Château ». Ses livres parlent à tous les exilés, les oubliés du droit, de ce nœud de la loi et du langage (voir le commentaire de Raymond), à tous les écrivains et penseurs à venir qui seront exposés dans leur pays à l’hégémonie d’une langue, d’une culture (G-A.Goldschmidt, Aharon Appelfed) et qui devront fuir ce pays pour survivre.
L’histoire des juifs dans ce pays et dans Prague comme capitale juive dissidente (Karl Kraus) pose effectivement une interrogation plus générale. (crise du modèle multi-ethnique de l’Empire austro-hongrois dans les années 1900).
Le père de Kafka avait déclaré toute sa famille comme étant de langue et de nationalité tchèque. Franz Kafka est le seul de sa famille à s’être déclaré de langue allemande. Juif et allemand et cependant ni juif ni allemand tout à fait… Qui était-il ? pas un juif assimilé qui penserait que l’antisémitisme n’existe pas et qui accepterait la raison du plus fort, d’où sa création de personnages inertes, d’anti-héros, des fantômes, des êtres sans affectivité, inaptes à vivre comme les autres dans une écriture marquée d’un humour angoissé.
Pour pouvoir écrire son Journal, il se calfeutrait chez lui (Le terrier), espace d’une écriture nocturne où les rêves se mêlaient à la réalité.
Trop de choses lourdes en lui… Il vivait son corps comme une prison. En 1920 Kafka anticipait la condition des juifs à partir de 1930…
Oui, il est important de le traduire au plus près de sa langue d’écriture.

Ed dit: 2 novembre 2018 à 15h51

« Le père de Kafka avait déclaré toute sa famille comme étant de langue et de nationalité tchèque. Franz Kafka est le seul de sa famille à s’être déclaré de langue allemande »
Un paria dès la cellule familiale, en somme. Intéressant. La culpabilité est commune à tous les récits de Kafka et merci de souligner qu’elle n’est pas seulement liée à un père tyrannique comme on ne cesse de le répéter (ce n’est pas moins vrai pour autant), mais aussi à un conflit avec la langue ET sa propre identité de juif.

christiane dit: 2 novembre 2018 à 17h06

@N’importe quoi – 17h50
Formidable document qui complète admirablement le commentaire de Raymond.
« En d’autres termes, l’homme de la campagne s’est laissé intimider : ce n’est pas la force qui l’empêche d’entrer, mais la peur, le manque de confiance en soi, la fausse obéissance à l’autorité, la passivité soumise. S’il est perdu, c’est « parce qu’il n’ose pas placer sa loi personnelle au-dessus des tabous collectifs dont le gardien personnifie la tyrannie. »
Ces échanges sont un régal ! Merci.
C’est Ed et Closer qui ont relancé le débat avec beaucoup de finesse.

christiane dit: 2 novembre 2018 à 17h09

Et Alii (même heure que N’importe quoi)
Ah, Odradek et la fameuse bobine de fil plate en forme d’étoile… Quel mystère…

christiane dit: 2 novembre 2018 à 18h22

Renato – 18h19
Joseph Sudek, un grand photographe et ses photos en noir et blanc des rues de Prague. J’apprécie celle prise en 1924 où l’on voit le tram et un homme immobile dans une rue de Prague. Je l’avais vue au Jeu de Paume (une expo en 2016). La scène a un côté irréel à cause du jeu d’ombre et de lumière, cette brume. Il portait sa chambre en bois, fabriquée par Kokak, à l’épaule. Lourde et encombrante.

christiane dit: 2 novembre 2018 à 18h58

@renato dit: 2 novembre 2018 à 19 h 30 min
D’autant plus extraordinaire. Très belle photo. c’est émouvant de penser que lui comme Kafka ont connu la peur, l’exclusion à des années l’un de l’autre, mais même confinement de Sudek dans sa chambre-atelier quand il se sentait en insécurité (de cette époque, les photos derrière la vitre embuée), même ville, mêmes rues…
Deux œuvres considérables. Merci, Renato. J’aime vos interventions-photo.

N'IMPORTEQUOI dit: 2 novembre 2018 à 19h14

Vous n’avez jamais eu peur de façon justifiée, c’est à dire exposée à un danger réel et personnellement, Christiane ? Car nous avons tous peur , sauf les vieilles gens pour qui il est déjà trop tard pour pouvoir voir ce qui attend d’être développé et quoi qu’il soit possible de craindre pour ses descendants.

N'IMPORTEQUOI dit: 2 novembre 2018 à 19h16

Renato, d’où l’expression , ça lui a coûté un bras? ( N’IMPORTE QUOI! ).

N'IMPORTEQUOI dit: 2 novembre 2018 à 19h19

La tel est soit en vacances soit grevé partielle, de pauvres chats errants s’attarder dans ces parages, hein ?Delaporte qui tient une permanence pour les Européennes .

renato dit: 2 novembre 2018 à 19h29

« … ça lui a coûté un bras? »

Eh oui, se trimballer 25 Kg de matériel avec un seul bras c’est cher payer chaque prise de vue.

DHH dit: 2 novembre 2018 à 19h30

Peut-être est -il exact que Kafka se percevait plutôt comme un juif allemand que comme un tchèque, et il y aurait dans ce cas matière à s’interroger sur le sens sur cette posture deviante par rapport à la norme familiale.
Mais ce qui est sûr c’est que pour les tchèques Kafka n’est pas des leurs. « Kafka, ce n’est pas un tchèque, ce n’est qu’un « juif allemand ». C’est en ces termes que m’a répondu avec mépris et irritation un haut fonctionnaire pragois rencontré dans un cadre professionnel, alors que je croyais lui être agréable et flatter son amour propre de citoyen tchèque en évoquant un personnage que je prenais pour une gloire nationale.
Ainsi sèchement remise à ma place je me suis sentie toute déconfite , jurant de ne plus jamais chercher à émailler de propos salonnards les austères échanges professionnels

N'IMPORTEQUOI dit: 2 novembre 2018 à 19h35

DHH, je vois plus une dissidence dans le choix de la langue, un signe de plus du désaccord ou de sa volonté de mettre une distance entre la langue paternelle et celle où il choisit d’évoluer. Savez vous quelle langue utilisait sa famille, avec certitude ?

christiane dit: 2 novembre 2018 à 19h37

Peur… oui, souvent surtout pour ce qui est irrationnel, là où l’imaginaire nous entraîne du côté du pire… Alors, il me faut décanter, ne retenir que ce que je sais de l’évènement et ne pas anticiper. Parfois le futur est bien plus serein que ce que nous imaginions…
Mais quand on pense aux problèmes actuels : tout ce qui est obscur, inquiétant dans le monde, il faut vraiment lutter pour ramener la paix, la confiance dans les pensées.
Souvent alors, la présence quelque part d’un être aimé apporte de la légèreté à nos vies précaires. Ou la neige. J’imagine la neige qui tombe, cette chute lente et silencieuse. Cela me procure un réconfort extraordinaire. Je voudrais connaitre un être qui possède cette légèreté.
Philippe Jaccottet raconte cela dans ses carnets: « A travers un verger ». Traversant un verger en fleurs il pense à la neige. « Le brouillard des amandiers »… Cet émerveillement restera dans sa mémoire…
J’ai rencontré un verger de neige, un jour, capable d’effacer toute peur…

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 20h42

« La culpabilité est commune à tous les récits de Kafka et merci de souligner qu’elle n’est pas seulement liée à un père tyrannique comme on ne cesse de le répéter (ce n’est pas moins vrai pour autant), mais aussi à un conflit avec la langue ET sa propre identité de juif. »

Sans oublier son identité sexuelle, Ed. C’est beaucoup pour un seul homme !

closer dit: 2 novembre 2018 à 21h01

DHH, la réaction de votre interlocuteur montre l’importance capitale de la langue comme composante de l’identité. Pour les tchèques, il n’y avait pas de place pour les germanophones en Bohème, comme il n’y a pas de place pour les francophones en Flandres belges. Inconscience criminelle de ceux qui ont redécoupé l’Europe après 1918 par esprit de vengeance et pour de petits calculs à courte vue en laissant des allemands hors d’Allemagne, des hongrois hors de Hongrie, etc, au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’ils proclamaient par ailleurs…

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 21h09

closer, Ed, voilà ce que je disais en début de commentaires, sans connaître un mot d’allemand :

Jazzi dit: 28 octobre 2018 à 21 h 12 min
« Vermine » me semble meilleur que « bestiole »…

raymond dit: 2 novembre 2018 à 21h19

Amérique:
Le roman américain de Kafka est titré « le disparu »; c’est semble-t-il ce sentiment de n’être pas au monde, de n’être ni vivant ni mort; on ne sait jamais quand un soldat est « disparu » (verschollen) s’il n’est pas toujours vivant. Disparu est ainsi pire que la mort.
L’Amérique est le pays des grands espaces, de la conquête de l’ouest, du pays à gagner; la dérision chez Kafka consiste à rétrécir constamment l’espace; à la fin du roman il se retrouve (après avoir été assommé) sur un balcon, menacé par une Brunehilde (Brunelda)ou son équivalent et il doit devenir son domestique… tout cela au pays de la liberté.
Le théâtre de la Nature d’Oklahama apparaît comme un truc – une secte peut-être – pour que le roman se termine « bien »(il dit quelque part qu’il s’est inspiré de Dickens); théâtre et nature devraient nous inciter à la méfiance quant à l’optimisme affiché. On est dans le monde de l’illusion, du rêve, du fictif religieux avec ange et trompettes. Cette fin résonne plus tragiquement qu’une tragédie. Les rêves adolescents de Karl Rossmann avec Oncle d’Amérique calamiteux et compagnon d’infortune violent débouchent sur une fiction empruntée à la figuration dérisoire de l’apocalypse. L’idée fixe du héros reste de trouver un travail et cette obsession parcourt de bout en bout tout le roman. C’était il y a cent ans, rien n’a changé.

Ed dit: 2 novembre 2018 à 21h30

@jazzi

Vous voulez dire « orientation sexuelle » ? Quant au fameux « vermine », vous prouvez qu’on n’a pas besoin de parler allemand et de comprendre le sens du mot « Ungeziefer » pour savoir que « bestiole » est trop sympathique. Il suffit de lire le texte.

@raymond
Ah oui !! Cette fameuse scène du théâtre. Je l’avais trouvée angoissante au possible, une fausse joie, une fausse facilité (enfin un travail trouvé), mais une véritable illusion.

et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i dit: 2 novembre 2018 à 21h34

pensos au titre de Les disparus de Daniel Adam Mendelsohn

christiane dit: 2 novembre 2018 à 21h36

Jacques Le Rider dans « Le Magazine Littéraire n°539 de Janvier 2014, signe un très bel article : « Cerné par les appartenances » dans le dossier Kafka.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Le_Rider
On peut y lire ces lignes :
« (…) A Paris, Kafka préfère passer pour un Tchèque. Mais à Prague, lors du recensement de 1910, il s’est déclaré allemand. Dans le système « cacanien » (adjectif forgé par Robert Musil, dont le sens est assez proche de « kafkaïen »), la nationalité, spécification subsidiaire de la citoyenneté austro-hongroise, au même titre que la confession, est définie en fonction de la langue d’usage déclarée lors du recensement. Un commerçant juif de Prague peut préférer se déclarer tchèque pour se rendre agréable à sa clientèle, même si en réalité, il est de culture allemande. C’est le cas du père de Kafka qui, en 1890 et en 1900, déclare toute sa famille comme étant de langue et donc de nationalité tchèque. Mais en 1910, Franz Kafka est le seul de sa famille à se déclarer de langue et donc de nationalité allemande. On se rend compte, en lisant ce qu’il écrit en mai 1920, au début de sa correspondance avec Milena Jesenska pour expliquer à Milena, qui lui écrit en tchèque, pourquoi il lui répond en allemand, que Kafka aurait pu tout aussi bien se déclarer tchèque :  » Je n’ai jamais vécu au milieu du peuple allemand ; l’allemand est ma langue maternelle, il m’est donc naturel, mais le tchèque est plus près de mon cœur. »*
Franz Kafka est véritablement bilingue : au lycée, il a toujours eu des notes excellentes en langue tchèque. dans sa vie professionnelle, comme employé de la compagnie d’assurances contre les accidents du travail des ouvriers pour le royaume de Bohême, de 1908 à 1922, il doit étudier des dossiers et rédiger des rapports et des correspondances en langue tchèque.
Pour son travail de création littéraire, Kafka ne connaît pas d’autre élément linguistique que l’allemand, mais il hésite à considérer l’allemand qu’il écrit comme sa langue maternelle.(…)
Kafka prend conscience de sa distance intérieure face à sa langue allemande dite maternelle en se comparant aux écrivains tchèques, aux acteurs du théâtre juif et aux auteurs yiddish. Ceux-là ont la chance de posséder une authentique langue maternelle. La langue yiddish pour lui étrangère est pour Kafka une langue maternelle perdue, coupablement oubliée, un refoulé socioculturel. (…) »

*(Lettres à Milena Jesenska de mai 1920, dans « Lettres à Milena » (Gallimard) traduit de l’allemand par Alexandre Vialatte- édition de Claude David

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 21h36

Non, Ed, identité sexuelle convient mieux. C’est plus profond qu’une simple question d’orientation, chez Kafka…

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 21h39


…j’ai pas très faim,!…j’ai pris, quelques subtils anchois,!…
…du café, une tarte à la confiture, un sablé,!…un passage, aux rayons rouge,…infrarouge,…
…mon lecteur-cassette qui se bloque,…
…les Andes en musique,…
…je vais reprendre du Strongold,!…jeux,!…
…la bière, de la Gordon,!…
…toujours rien, pour me payer plus, mes suggestions, au dessus du lot,…

…tient,!…et, si la reine d’Angleterre se met, en divorce, et se fabrique, d’autres alliances, que deviennent, tout les héritier à sa charge,!…

…un souci, que son  » oncle  » George, s’est bien embarrasser,!…etc,!…
…pas trop de soucis, hors les prix,!…
…l’Euro, c’est de l’or,!…ou presque,!…

Ed dit: 2 novembre 2018 à 21h40

« droit des peuples à disposer d’eux-mêmes »
Ca n’a rien à voir avec des minorités linguistiques. Cette expression est utilisée dans une volonté de décolonisation. Les germanophones de Boême ne sont pas colonisés par les Tchèques à ce que je sache:)

DHH,
Sa réponse n’est pas étonnante. Comment voulez-vous qu’il considère Kafka comme un compatriote alors qu’il n’écrit même pas dans sa langue maternelle ? Vous vouliez sans doute le flatter, mais c’est très naif comme tentative.

Ed dit: 2 novembre 2018 à 21h42

Justement jazzi, je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’une identité sexuelle ? J’imagine Kafka comme un être chétif et impuissant qui glace le sexe (partout) dans ses écrits.

Ed dit: 2 novembre 2018 à 21h45

On dirait mes collègues qui pensaient que j’étais folle de joie pendant la Coupe du Monde ? Ils sont gentils hein, mais je ne suis pas fière de ces compatriotes avec lesquels je n’ai rien en commun. Je suis plus fière du rayonnement des Daft Punk et de la French Touch à travers le monde. Là, ca cause un langage que je comprends.

Désolée pour la comparaison tirée par les cheveux, mais vous voyez l’idée.

Jazzi dit: 2 novembre 2018 à 21h55

On est défini dans tout notre être par notre sexualité, Ed. Kafka, ni chair ni poisson, n’avait pas l’air de savoir où se situer, sexuellement parlant ?

christiane dit: 2 novembre 2018 à 21h56

@raymond dit: 2 novembre 2018 à 22 h 19 min
Raymond,
on sent à vous lire ici et sur votre blog que vous connaissez à fond l’œuvre de Kafka.
Combien d’années avez-vous passées dans son œuvre ? Vous le lisez en allemand bien sûr.
Quel est votre avis sur les traductions de Kafka (récits- romans – Journaux) de Marthe Robert, Alexandre Vialatte et Georges-Arthur Goldschmidt des textes autorisés par Max Brod (Brod avait procédé à des coupes chastes…) ?
Connaissez-vous ce billet de Passou et les 1616 commentaires qui ont suivi ?
http://larepubliquedeslivres.com/faudra-t-il-proteger-kafka-des-kafkaiens/

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 novembre 2018 à 21h57


…la french touch, à l’aide, nous coulons, d’un bloc, à l’autre associations rebelles,!…
…la french touche, la passe en  » or « , pour faire but,…
…et l’Italie, absente, pour cause, old fuck entraineur,…
…etc,…le fric c’est chic,…je garde mes possessions bien au chaud,…mes raretés chigner, sur internet,ou partout ailleurs,…
…complet, enfin,!…un chevalet,…
…etc,!…reprise de mon style Matisse,…

closer dit: 2 novembre 2018 à 22h20

Si tu ne connais pas un mot d’allemand, ton choix en faveur de « vermine » est un peu léger Zizzi! Il se trouve que tu as raison, mais c’est un coup de chance, car il s’agit tout de même d’une traduction qui est censée « traduire » un mot d’une autre langue…

Quant à ton histoire d’identité sexuelle, ça ne veut évidemment rien dire. Ce concept d’identité est beaucoup trop rigide pour exprimer des tendances, des préférences, des pulsions soudaines parfois, qui peuvent être fugitives et varier avec le temps et les circonstances. Apparemment Kafka, d’après ce que j’ai lu ici, était plutôt porté sur des amours ancillaires. C’est généralement le signe d’une peur de l’engagement et des responsabilités, d’un manque d’assurance aussi, on tire son coup en vitesse et ciao…Il faudrait lire les textes salaces planqués par Max Brod. J’ai compris qu’ils étaient dans la nouvelle Pléïade. Si tu as 115 euros, tu lis et tu nous racontes…

l'ombelle des talus dit: 2 novembre 2018 à 22h29

@closing time

Un peu de patience et votre médiathèque de quartier remplira son office

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 23h09

Livres hebdo fait quelques comptes d’apothicaire, qui sont le bienvenus en cette saison. Et si tout le monde décidait de bouder le Goncourt, cette année, et d’acheter à la place la Pléiade Kafke ? Voilà qui aurait de la gueule au moins !

« d’une manière générale, plus d’un quart des ventes d’un roman publié pour la rentrée littéraire sont réalisées au mois de décembre, après la remise des grands prix littéraires et avant les fêtes de fin d’année. Le prix Goncourt est en moyenne celui qui déclenche le plus de ventes : 407 000 exemplaires en moyenne depuis 2013, 337 000 exemplaires pour le Goncourt des lycéens. Viennent ensuite le Renaudot (257 000 exemplaires en moyenne), le grand prix de l’Académie française (120 000 exemplaires), le Femina (60 000 exemplaires), l’Interallié (54 000 exemplaires) puis le Médicis (45 000 exemplaires) »

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 23h16

« J’imagine Kafka comme un être chétif et impuissant qui glace le sexe (partout) dans ses écrits. »

Ce que vous écrivez naïvement me fait penser à la nouvelle de Vian, dans laquelle des lesbiennes se livrent à des ébats torrides dans la neige, sous l’oeil d’un voyeur. L’homme est découvert, et elles lui font son affaire. C’est une sorte de cérémonie sauvage très hot. On dit l’expression : le feu sous la glace. Kafka, c’était ça, et en général cela fait peur aux femmes. Elles se moquent du phénomènes, comme les lesbiennes de Vian. Kafka était un grand consommateur de prostituées, il était tout sauf impuissant. Vous ne seriez pas restée vierge devant lui très longtemps, Ed, il tirait sur tout ce qui bougeait. Il ne haïssait pas la vulgarité, – mais il avait d’autres qualités, que n’avait pas Vian.

Ed dit: 3 novembre 2018 à 0h21

Merci pour les éclaircissements Christiane. C’est passionnant ! Alors une nationalité qui se definit par la langue au sein de l’empire le plus puissant d’Europe. Ajouté à l’opportunisme des déclarations du père. Le tout donne un sacré foutoir chez un Kafka dont la langue de coeur est différente de la langue maternelle. Fiou. D’où l’oeuvre complexe et « par strates », à l’image de son identité.

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 1h23

« Le tout donne un sacré foutoir chez un Kafka dont la langue de coeur est différente de la langue maternelle. »

Le fait de naître à la croisée de plusieurs langues, de plusieurs civilisations, loin d’être un « foutoir », est une richesse et une chance.

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 1h53

Peur que « ça pète », autrement dit peur qu’une révolution n’éclate, telle est la crainte de Philippe de Villiers, qui vient d’écrire un livre ringard sur Clovis :
_______________________________
Alors que Thierry Ardisson tente d’obtenir des confidences « sur la réalité de la situation politique en France » qui lui aurait été données par son frère [le général qui a démissionné], Villiers botte en touche. Avant de lâcher ce qu’aurait dit son frère au président de la République : « Si ça pète dans les banlieues, on n’est pas capable de faire face, on n’a pas les moyens de faire face, on n’a pas les hommes. »

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h14

Dans sa chronique de La Croix, François Sureau revient sur la vente à l’encan de la bibliothèque de Mitterrand, du moins une partie. Il ne résiste pas au plaisir de raconter une anecdote sur le président putride, à propos de Jünger, dont Mitterrand collectionnait les oeuvres, et à qui il était allé rendre visite chez lui :
___________________________
Je me souviens d’avoir parlé avec Jünger des visites que lui faisait le président de la République française. Il disait en souriant : « J’ai mis longtemps à comprendre qu’il venait me voir pour apprendre mes secrets de longévité » ; avant d’ajouter : « Je lui ai dit que j’avais pris toute ma vie un bain matinal à la température de l’eau en Souabe, sans chauffage – c’est très froid, vous savez – et que j’avais arrêté toute activité politique à l’âge de vingt-cinq ans. Il n’est jamais revenu. »

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h21

J’avais déjà lu que Jünger aimait en effet raconter qu’il prenait ce bain froid, été comme hiver, à six heures du matin. Je suis certain que, bien loin d’avoir prolongé la durée de sa vie, cette habitude suicidaire l’a raccourcie. Un jour, affaibli par l’âge, il aura pris froid dans son bain, et ç’aura été le dernier. Alors que s’il avait pris, comme tout le monde, des bains chauds, il aurait encore vécu de longues années.

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h24

Il faudrait prévenir Sureau, des fois que la fantaisie des bains froids le prenne… Il regrettait, dans sa chronique, de n’être plus aussi jeune qu’avant,sa jeunesse s’étant déroulée sous l’infâme Mitterrand. Ce n’est pas le moment de prendre des risques, à imiter le gentilhomme prussien. Qui viendra écrire des chroniques le mardi dans La Croix, s’il disparaissait ?

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h30

Ernst Jünger est mort à 102 ans, malgré ses bains à l’eau froide, en Haute Souabe, dans un village qui bordait les rives du Danube. Sans cette manie de se lever dès potron-minet (pour quoi faire ?) et de se plonger dans de l’eau glacial, peut-être serait-il encore là, parmi nous, à l’heure présente ? Mais non, il a adopté une conduite suicidaire typique de la Souabe. Quel destin tragique !

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h40

Je ne voudrais quand même pas trop me moquer de Jünger, même s’il y prête le flanc. Ne serait-ce que parce qu’on va fêter l’anniversaire de l’armistice de 1918, prochainement, qui en sera le centenaire – et que Jünger a fait une guerre courageuse, qui aurait très bien pu raccourcir sa jeune vie. Il a eu la chance de ne pas se faire tuer, et de raconter son expérience dans Orages d’acier. J’espère pour ma part que les pays européens, dans les prochains jours, vont fêter dignement cet anniversaire important, crucial, essentiel. Notre président Macron s’est mis au repos forcé avant de commencer le travail. Je vous conseille d’être vigilants, et de ne pas laisser passer les erreurs et les manquements. Ce serait du reste le bon moment pour faire une révolution, d’autant plus que, comme le dit Villiers, il n’y aurait pas assez d’hommes pour s’interposer. Ils sont tous morts dans les charniers de 14-18. Et ce fut une honte pour l’humanité.

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h47

Les historiens, à qui les médias putrides donneront la parole, vont encore se chamailler. Il y aura deux écoles : ceux qui diront, cette guerre n’a pas existé (tendance Boucheron), et ceux qui diront le contraire (façon Zemmour). Encore des débats hallucinants de stupidité en perspective !

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 2h54

Dans les librairies, je n’ai pas vu beaucoup de nouveautés qui traitent de la Grande guerre. Va-t-on bâcler cet anniversaire ? Les politiques ont intérêt à être à la hauteur, et à ne pas faire trop de leçons de morale, comme Macron a déjà commencé à faire. Il va y avoir un tact, un sens de l’équilibre à conserver, sinon ce sera raté.

et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i dit: 3 novembre 2018 à 3h07

à vous lire ici et sur votre blog
pouvez vous donner le lien du blog de raymond , ou est ce top secret?
merci!

Petit Rappel dit: 3 novembre 2018 à 3h49

« L ‘opportunisme des declarations du Père ». (Ed)
La minorité Juive était très bien intégrée à Prague, et l ‘Autriche-Hongrie ayant favorisé le développement d’une ville tchèque dans la vieille capitale avec l arrière pensée de contrôler le mouvement dés avant 1914, il me parait que le choix du père n’est pas opportuniste dans un Empire qui est conçu comme une mosaïque de nations. C’est en fait le seul choix possible pour un bon citoyen.
On verra Kafka , élevé dans cette dualité, prôner professionnellement par l’emprunt de Guerre la défense de l’Empire, mais il est certain qu’il se sentait avant tout Praguois.

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 5h05

Hommage de Kafka à la Grande guerre : « Ce matin, l’Allemagne a déclaré la guerre à la France. Cet après-midi, piscine. » (Journal)

Giovanni Sant'Angelo dit: 3 novembre 2018 à 7h14


…on trouve de tout aux puces, des photos, des portraits , des  » présentées « , a deux, à trois,
…que dire des familles nombreuses,…
…pourvues, qu’elles trouvent chaussures à leurs pieds, sinon, la liberté ?!, pour sortir ou entrer, dans des lots,…j’imagine,!…
…etc,!…

renato dit: 3 novembre 2018 à 7h27

Il se peut que l’information horrifie les plus jeunes d’entre nous, mais ce fut une réalité : la maison close — plus ou moins chic — était pour nos pères et grand-pères un lieu de rencontre, et il ne se limitaient pas à une conversation distrayante devant un verre. Kafka ne faisait pas exception. Maintenant l’on parle, p. ex., de « conscience malheureuse », mais c’est avec la perception actuelle de la chose : certains écrivains — Svevo, p. ex. — auraient exprimé leur « conscience malheureuse » même sans cette habitude.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 7h40

0h16 , je relève les lignes du soir. sans vouloir faire preuve de sexisme, pouvez vous me dire quel homme dans la force de l’age n’est pas préoccupé soit en continu pour l’obsedé , soit épisodiquement à ses temps libres de caser son instrument s’il fonctionne dans un endroit prévu à cet effet ou par l’idée d’explorer un autre corps que le sien? En revanche si éd conserve l’idée du Kafka malade et physiquement diminué , vous me surprenez en soumettant l’idée d’un viveur version début du siècle ayant recours aux lieux de plaisirs visiés comme on sait par nombre d’artistes et d’écrivains de l’époque. Une hygiène de vie en quelque sorte mais sans vous, je n’aurais pas pensé que Kafka en ait été un habitué.

Jazzi dit: 3 novembre 2018 à 7h43

Ed a raison, closer, il suffit de lire « La Métamorphose », dans le texte original ou en traduction, pour comprendre que vermine convient mieux que bestiole.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 7h57

Christiane, merci pour l’apport car je me perds un peu dans la mosaïque des peuples et des langues du centre de l’Europe , jusqu’à Peter Handke pourtant né plus tard et dont je n’ai lu qu’un seul livre qui fait part du tiraillement exercé par le jeu des frontières qui ont bougé et sème les gens au hasard avec leurs langues natales ou ancestrales qui ne correspond pas à la nationalité portée, imposée. De fait après avoir répondu , j’étais hantée par un doute, celui d’écrire des bêtise, ce qui d’ailleurs n’aurait rien de bien étonnant , mais quel meeting pot cependant où s’ajoute pour Kafka une lacune dont il se sent coupable.

Jazzi dit: 3 novembre 2018 à 8h18

Cette réputation de chaud lapin baiseur de filles de joie de Kafka, c’est un scoop, Delaporte, ou bien tu confonds avec Maupassant ?

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 8h33

Jazzy, après ces nocturnes vous n’obtiendrez, je le crains, aucune réponse et bien qu’il soit couramment admis que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt. Delaporte opère peut être un transfert prêtant à Kafka des caractéristiques communes alors que ce dernier confia et déplora un commerce du corps si peu satisfaisant.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 8h39

3h21 le bain glacé ou froid quotidien nécessite une bonne forme physique et s’il devient impératif , on deviendra sans peine qu’en amont en aval tout s’accorde à le rendre possible. Bain du matin en test et épreuve , le froid entrainant une déconstruction il faut que la pompe suive sans même penser à l’hypothermie qui peut en résulter.

Lavande dit: 3 novembre 2018 à 8h45

Et Allii 4h07 : il suffit de cliquer sur le nom de Raymond (22h19) ; quand le nom est en rouge ça signifie qu’il renvoie à un blog.
Dans ce cas bizarrement il apparait une fenêtre d’identification mais en cliquant sur  » ← Retour vers Je peins le passage » en bas vous y accédez directement.

Pat V dit: 3 novembre 2018 à 8h50

Ed dit: 2 novembre 2018 à 15 h 13 min

« d’une part je ne suis pas blonde »

Moi non plus. Je suis un homme. Avec un gros zizi.
**********************
Où l’on constate qu’une femme n’est pas un homme car zizi qualifie plutôt un petit et mignonnet petit membre, une bistouquette, quoi.
Un gros zob  » traduirait  » mieux l’objet ainsi qualifié par notre traductrice patentée. 😉

raymond dit: 3 novembre 2018 à 8h55

et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i:

Vous pouvez rejoindre mon blog à jepeinslepassage.lenep.com

Christiane:
Kafka aide. Il encourage l’écriture à être autre chose que la vacuité fictive habituelle (distraction). Il faut le lire si on peut; c’est la vraie littérature.
Odradek par exemple n’existe pas, cette chose n’existe que dans l’écriture que Kafka énonce, fabrication verbale, il nous fait croire à son existence et Odradek existe, bouge, c’est étonnant. Pour les traductions, j’aime bien celle de Bernard Lortholary, mais celle de Jean Pierre Lefèvre est sans doute très réussie ; il a fait le bilingue poésie allemande en pléiade et c’est magique, roboratif et audacieux.
Les traductions sont exposées au temps autant(!) que les rues des villes. Elles changent avec les décennies. En 28 30 il fallait Vialatte et ses à peu près sympathiques pour faire passer Kafka. Maintenant que nous sommes adultes (aptes à accueillir la vérité!) la langue dure – neutre jusqu’à l’humour – du tchèque allemand peut nous parvenir et donc la meilleure traduction est la plus précise. Peut-être Ungeziefer bestiole est-il un peu trop, mais bon, dans cinquante ans une nouvelle traduction remettra de l’ordre. Pas de souci comme on dit de nos jours communément. Et puis d’ici là tout le monde aura appris l’allemand !!

christiane dit: 3 novembre 2018 à 8h57

@et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i dit: 3 novembre 2018 à 4 h 07 min
Le blog de Raymond… qui semble en accès difficile depuis plusieurs mois, à peu près mars 2018 et justement sur ce commentaire sur Kafka. (il est plus doué en littérature qu’en informatique !) c’est : jepeinslepassage.lenep.com » (ça marche un coup sur deux et permet d’avoir accès à tous les anciens billets…). Si vous ajoutez /contact/ vous pouvez lui envoyer un courriel. Si vous ajoutez / à propos de l’auteur/ vous en saurez un peu plus sur ses recherches littéraires. Son nom est celui d’un arbre du verger…

Phil dit: 3 novembre 2018 à 8h59

Baroz veut de la gaytitude dans le Kafka. passou, remettez-nous la photographie de Brod et Kafka en slip sur la plage.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 9h00

Pat V, pensez vous que Kafka, pécheur s’il en est , utilisa dans sa correspondance  » salace » , à découvrir dans la collection des pléiades ( un hameçon?) des mots vulgaires ou familiers pour designer l’appendice , le membre responsable de tant de crimes et diffuseur d’autant de plaisirs ? Et s’il en fut pour lui question.
https://fr.m.wiktionary.org/wiki/Thésaurus:pénis/français

christiane dit: 3 novembre 2018 à 9h09

@raymond dit: 3 novembre 2018 à 9 h 55 min
Merci, Raymond pour ces précisions sur le chemin pour accéder à votre blog en panne. C’est à peu près ce que je donnais à Et Alii sauf votre nom !
Pour les traductions encore merci.
Vous intervenez rarement ici, sauf quand le fil des commentaires touche un de vos écrivains favoris ou votre passion-musique ( * »Mes auteurs les plus fréquentés sont : Montaigne, Kafka, Hölderlin, Goethe, Proust, Claude Simon, et bien d’autres. Traduction en cours des œuvres du romancier et poète Alban Nikolai Herbst. La musique dite classique est au centre de mes préoccupations… »)
*copié sur votre blog, case présentation.

Phil dit: 3 novembre 2018 à 9h21

merci n’importe quoi (changez de pseudo, my dear !)
indeed, les deux tchèques en blanc ont l’air plus gai que notre Gérard Philipe sur sa jolie petite plage

D. dit: 3 novembre 2018 à 9h27

Le bain glacé est dangereux pour la santé.
Il créée toujours un choc.
Il est parfaitement déconseillé aux personnes sujettes au problèmes cardiaques.
Certaines ethnies le tolèrent beaucoup mieux que d’autre. Il ne faut pas essayer de faire ce que font les scandinaves quand on est pas scandinave, ce que font les russes quand on est pas russe, ce que font les indiens d’amazonie quand on est pas indien d’amazobie, ce que font les bushmen quand on est pas bushmen.
C’est aussi simple que ça.

renato dit: 3 novembre 2018 à 9h30

Avez-vous dit Kafka ?

Lire, éventuellement, la monumentale biographie de Kafka par Reiner Stach Is that Kafka? 99 Finds ; puis, Kafka’s Erotic Myth. An Aesthetic Construction of Femininity.
Langue de l’auteur : allemand, je ne sais pas s’il y a des trad. fr., et pas envie de chercher… Enfin, vous pouvez faire comme tout le monde : chercher.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 9h39

D, ça tombe bien, je n’ai aucune envie de tester les grillons frits ou les vers blancs à déguster en guise d’apericubes. J’ai souvenir d’un koh la honta oú les recrutés devaient ingurgiter ces bébêtes, j’ai rapidement zappé au bord de la nausée, le souvenir m’en reste. Ce qu’il faut faire et à quoi sont ils soumis! Je crois que si on me donnait le choix, je préférais encore l’immersion dans une eau froide.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 9h45

Phil, ils sont joyeux, pourquoi y suspecter autre chose qu’un bien être lié et causé par le plein air, la plage au soleil et une amitié vivante ? Après qu’ils aient été amants représentait surement un problème, un tabou dans cette société. Alors juifs et homosexuels, ils cumulaient toutes les fautes!

renato dit: 3 novembre 2018 à 9h50

Bestiole c’est ridicule et puéril. Pas d’allemand costaud au menu pour moi — opposition au père ; mais il me semble que Ungeziefer vaut Vermine, en it. Il vaut Parassite, ce qui définit bien l’état de Gregor Samsa perçu par Gregor Samsa.

Phil dit: 3 novembre 2018 à 9h59

c’est vrai, faut pas suspecter, dear n’importequoi. only good friends.
manque d’être communiss pour faire trois tares comme disait Joseph Roth. un de ses amis écrivains germanques (à Roth) en est mort à NewYork pendant la seconde guerre.

N'IMPORTEQUOI dit: 3 novembre 2018 à 10h07

J’ai découvert Joseph Roth il y a peu. Quel régal. Ne m’en veuillez pas Phil pour ce pseudo qui me va bien , non? Enfin, c’est mon avis, je donne des choses si peu édifiantes.

et allii,avec 2l pour mieux voler et 2i dit: 3 novembre 2018 à 10h09

merci,j’ai trouvé « je ne peins pasl’être »!

et alii dit: 3 novembre 2018 à 10h14

qui se souvient du grand avocat ministre (G.K.)qui s’identifiait à je ne sais plus sic’était K ou Samsa ou Kafka!

renato dit: 3 novembre 2018 à 10h16

[Hors-sujet : « donner au peuple des ennemis à haïr », c’est le truc des populistes, nous avons donc des populistes même chez les soi-disant progressistes, et voilà.]

D. dit: 3 novembre 2018 à 10h41

Évidemment je préfère de loin les langoustines, dans la même catégorie des arthropodes.

Jazzi dit: 3 novembre 2018 à 10h49

Très intéressant votre lien, N’IMPORTEQUOI. Le mystère Kafka s’épaissit au fur et à mesure que son influence grandit ! Comme le pensait Proust, il convient de distinguer l’homme de l’oeuvre.

renato dit: 3 novembre 2018 à 10h59

Dans les limites de son environnement Kafka était une personne parfaitement transparente. Ce n’est pas le cas de Joyce ou de Giacometti ; moi même, je suppose, je suis moins transparent…

Jazzi dit: 3 novembre 2018 à 11h01

« Dans les limites de son environnement Kafka était une personne parfaitement transparente. »

Comme Proust dans les limites de sa chambre, renato ?

Ed dit: 3 novembre 2018 à 11h30

Pat V

« gros zizi » traduit plutôt un esprit espiègle et enfantin. Femme ou homme, peu importe. Mais vous m’avez bien eue sur ce coup;)

Delaporte dit: 3 novembre 2018 à 11h36

« J’ai déjà mangé des larves de vers à soie grillées et c’est bon. »

Et c’est surtout plein de vitamine. C’est bon pour la santé – c’est comme les bains froids.

Giovanni Sant'Angelo dit: 3 novembre 2018 à 11h37


…tout est concevable, tout dépend, des proportions, mises en jeux, et pour quels dilemes,…une somme pour réserver, une immitation de van Gogh, c’est fait,…
…le reste, le mois prochain, s’il est toujours là,!…qui c’est, ces verres bleues,!…etc,…
…chatoyants,!…marché,!…
…du goût,!…

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