de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé

Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé

Auteur notamment de La grande conversion numérique ( Seuil, 2011) et de Qu’est-ce que le numérique ? (Hermann, 2013), Milad Doueihi, chercheur américain d’origine libanaise, se distingue facilement dans le désert conceptuel, du moins en français, au sein duquel s’inscrit la réflexion sur l’internet (plus sociologique que philosophique, elle est le plus souvent orientée vers des questions du type « L’internet est-il une chance ou une menace pour la démocratie ? »).  L’auteur, qui n’est pas un numéricien, reconnait avoir d’abord fait l’apprentissage de l’amitié et de la convivialité en découvrant le réseau. Puis il s’est mis à réfléchir aux analogies et aux équivalences entre le monde d’où il venait (la civilisation du livre) et celui qui l’attirait insensiblement vers l’écran de l’ordinateur. Il lui est apparu que cette conversion, contrairement aux autres, n’impliquait aucun reniement ; même s’il l’ignore, le monde numérique est selon lui foncièrement lettré ; ses équivalences ne sont donc pas imposées de l’extérieur. Milad Doueihi réfléchit de manière aiguë au savoir-lire numérique (digital literacy), à l’archivage de l’avenir, à ce que la technologie collective change à nos vies, en quoi elle modifie le lien social. Il est de ceux qui font vraiment avancer la réflexion sur le sujet, par des essais stimulants appelant notamment à un « humanisme numérique ».

La République des livres : Vous qui êtes à la fois historien des religions et titulaire de la chaire d’humanisme numérique à la Sorbonne, donc à mi-chemin entre les deux mondes, êtes-vous sensible aux assauts que subissent les humanités gréco-latines ?

Milad Doueihi : Bien sûr ! Dans mon travail et ma réflexion, les langues anciennes m’ont toujours été extrêmement utiles, même si, à une époque de ma vie, je ne l’aurais jamais cru. Un exemple parmi d’autres : on parle beaucoup de l’univers du jeu, de ses implications dans le numérique et les mondes virtuels. Dans un très beau texte étrangement peu cité, le linguiste Emile Benveniste rappelle que le français a parlé du sens ludique de « jouer » qui vient du latin ludo, ludus : à l’origine, il contient la dimension du divertissement et celle de l’apprentissage, puisqu’il évoque autant le jeu que l’école. Or dans l’informatique et le numérique, on a besoin de revenir à cette notion d’apprentissage quitte repasser par la philologie si on veut mieux comprendre les phénomènes dans la longue durée.

Que ce soit nécessaire au chercheur, nul n’en disconviendra. Mais au citoyen ?

Pareillement car nos réflexions sont ancrées dans des réflexions, distantes ou proches, avec le monde ancien. A commencer par le modèle démocratique qui renvoie à Athènes, et le modèle républicain qui renvoie à Rome. Si on n’a pas notion de ce qu’est la polis, si on ignore les conceptions grecque et romaine de la citoyenneté, on passe à côté de ce qui façonne notre propre rapport au politique et au lien social. C’est une erreur de remplacer ces heures d’apprentissage des langues anciennes par l’enseignement du codage par exemple car ce serait sacrifier des formes d’apprentissage qui nous accompagnent profondément. On parle de sauver tout cela alors qu’en principe, on ne devrait même pas être en situation de le défendre ! Ce qu’ont transmis au monde de grands esprits tels que Jean-Pierre Vernant, Marcel Détienne, Jean Bollack sur la Grèce est considérable, il ne faudrait pas que cela relève d’un âge d’or révolu de la pensée française.

Mais quel sens cela peut-il encore avoir d’être un humaniste au XXIème siècle ?

Il faut commencer par se détacher d’une conception traditionnelle de l’humanisme, trop associée à une période et à une idéologie qui peuvent être nostalgiques sinon conservatrices. Tant Husserl que Lévi-Strauss nous invitent à réfléchir à l’actualité, aux écarts qui peuvent exister entre les sciences pures, celles de la mesure et de la précision d’un côté, et de l’autre les sciences de l’esprit. Cet humanisme doit prendre en compte les nouvelles donnes, les nouvelles réalités technologiques, informatiques et numériques.Milad-Doueihi_0_1400_699

Mais s’il vous fallait définir l’humaniste aujourd’hui, il ressemblerait à qui ?

Au geek éclairé. Quelqu’un comme l’américain Donald Knuth, un grand informaticien qui enseigne à l’université de Stanford et qui a été distingué par le prix Turing en 1974. Il a écrit un très beau livre dans lequel il expliquait que le code informatique est une pratique lettrée. Sans jamais se détacher des réalités algorithmiques, il a conscience que l’informatique participe à une culture humaniste qui a évolué. Il a en commun avec l’humanisme traditionnel une certaine éthique de la transmission ; il lui est inenvisageable de la séparer de la production de l’informatique. A ses yeux, celle-ci n’est pas détachée de la tradition humaniste classique, même si elle la complexifie. Ainsi il a tout un discours sur l’objet, l’annotation, le commentaire, la qualité littéraire, la typographie au sein du code lui-même. Il estime que celui-ci a des pratiques littéraires qui ont participé à la naissance de l’humanisme classique. Pour que le code se transmettre, il y a des responsabilités à assumer dans telle ou telle manière de programmer. C’est le seul moyen pour que nos successeurs comprennent ce qui a guidé nos choix et en fonction de quelles contraintes. Dommage que le Codage lettré ne soit pas traduit en français car Donald Knuth est tout de même à l’origine du concept de programmation lettrée ! Un autre grand informaticien Dries van Damme a toujours dit que des pratiques lettrées étaient nécessaires. Et tout en étant très différents l’un de l’autre, ils sont considérés comme des purs et durs dans leur métier.

Et les philosophes ? Et les historiens ?

Les disciplines des sciences humaines ont soit accueilli le numérique comme un simple outil destiné à fabriquer des textes et des éditions, en tout cas pas comme un objet noble digne d’engager la réflexion ; soit comme l’ont fait des préhistoriens, des philosophes, des théologiens, les Leroi-Gourhan, Ellul, Simondon.

Comment définissez-vous les humanités numériques ?

C’est la manière dont les disciplines lettrées de l’humanisme classique ont reçu et sont en partie façonnées par le numérique, tant dans leur manière de produire le savoir, que dans leur aptitude à le partager et le transmettre. Cela concerne l’histoire, la philosophie etc auxquelles d’autres ajouteront la sémantique, la linguistique computationnelle et stylistique. Une histoire canonique des humanités numériques nous renvoie vers un jésuite, le père Buzat, qui s’intéressait beaucoup à Thomas d’Aquin ; dans les années 50, il est allé voir les gens d’IBM pour leur demander l’autorisation d’utiliser leurs ordinateurs afin de produire un schéma sémantique conceptuel de son œuvre. Mais le premier humaniste numérique n’est autre qu’Allen Turing. Quand on lit son texte fondateur de 1950 La machine Turing, on est tout de suite frappé par l’importance accordée aux sciences humaines. Il tente d’y répondre à toutes les objections littéraires, philosophiques, artistiques, esthétiques, éthiques que l’on peut adresser à cette machine soi-disant intelligente.

 Comment expliquez-vous que les roboticiens d’aujourd’hui en soient encore à concevoir leurs machines comme des humanoïdes ?

La robotique occidentale est obsédée par la question anthropomorphique depuis le Golem, démarche on ne peut plus humaniste. Il y a là tout le poids de la Bible qui façonne notre imaginaire, nous perturbe, notamment avec ce que la littérature en a fait ; mais dès que l’on sort de notre culture monothéiste et que l’on se rend au Japon ou en Corée, c’est beaucoup plus décomplexé. Cela dit, il y a également une autre explication avancée par certaines écoles de pensée : le robot, c’est le mouvement et le déplacement dans l’espace plutôt que la représentation de l’humain. A la fin du XVIIème siècle, Leibniz disait qu’il pouvait imaginer une machine qui irait en ville, tournerait dans les rues, descendrait peut-être les escaliers… Le robot humanoïde nourrit notre imaginaire au-delà de ce que l’on pourrait croire : dans un grand hôtel de Las Vegas, l’un d’eux a été mis en place pour livrer des choses aux clients dans leur chambre ; or ceux-ci lui ont ouvert la porte, lui ont donné un pourboire… Yves Vaudoyer de l’Inria a mis au point un robot curieux qui fonctionne comme un cabinet de curiosité informatique : il apprend de son environnement au fur et à mesure et il s’adapte. Nous vivons en partie avec un imaginaire façonné par Hollywood dans lequel le robot suit une trajectoire très classique : on le crée, il nous imite pour être notre semblable, il se perfectionne, enfin il essaie de nous éliminer.

Mais n’être-vous pas troublé par la volonté de certains de doter les robots d’une conscience ?

Là oui ! Pendant longtemps, on a essayé de reproduire en informatique ce qu’est la conscience. Le piège  car c’est insaisissable ! Ils se sont alors dirigés vers quelque chose de plus philosophique, un modèle inspiré des Lumières qui est celui de l’autonomie. En donnant une certaine autonomie au robot, il lui permet de faire jouer sa capacité à s’adapter et à décider lui-même comment réagir : quand il se cogne quatre fois de suite à un pilier, il décide lui-même d’emprunter un autre chemin. Mais on n’est pas là dans l’éthique !

Pourquoi ce sujet est- devenu si important depuis peu ?

La crainte de produire des choses qui nous échappent. Certains veulent en rester aux lois de la robotique édictées en science-fiction par Isaac Asimov ; d’autres disent plutôt que le robot apprend, comme l’humain apprend. Le robot nous échappera lorsqu’il autoproduira son code. On n’en est pas très loin et je ne parle que du code qui génère du code ; mais on ignore où l’on va avec les apprentissages non-supervisés. La créature peut échapper à son créateur sans que nous ayons les moyens de prévoir ni de prédire dans quelle direction et avec quelles réactions. Excitant, non ? Mais cela pose des questions. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de précédent dans notre histoire au code algorithmique. On a rarement vu une telle convergence entre quelque chose qui a la faculté de s’autogénérer et de faire monde, ce qui peut légitimement inquiéter.

Justement, les perspectives ouvertes par les transhumanistes et les posthumanistes vous inquiètent-elles ?

Certains reprennent des thèses philosophiques des Lumières que nous connaissons bien, mais ils essaient de leur donner un statut autonome, celui du logiciel, du robot, de l’homme augmenté. Il y a différentes écoles parmi eux, des plus doux (les Français) aux plus radicaux (les Américains). Ce qui m’intéresse chez eux, c’est qu’ils nous incitent à réfléchir autrement que par le passé aux liens entre l’automatisation et l’autonomie, qu’il s’agisse d’être humains ou d’êtres informatiques.

Enhancement, maître-mot de ce milieu-là, vous le traduisez comment : « augmentation » ou « amélioration », car en anglais, c’est les deux ?

Amélioration, plutôt. Car le point de départ, c’est cette singularité qui est le point de convergence entre l’intelligence de la machine et l’intelligence humaine ; et comme à un certain moment l’intelligence de calcul de la machine va dépasser celle de l’humain, il fallait du coup les réunir d’une certaine façon. Cette association permettrait de nous améliorer jusque dans notre corps. Ce qui vise à créer un homme nouveau. C’est là une vieille histoire comme on le sait ! On relève des traces d’eugénisme, certes minoritaires bien présentes, dans certains réflexions transhumanistes. Cela ne fait pas pour autant du transhumanisme un système totalitaire car les tendances y sont diverses et nombreuses. Leur profession de foi est assez théologique. De toute façon, je suis convaincu qu’avec l’informatique, science dominante de nos jours, les transhumanistes ne se privent pas de raconter le récit des origines autrement. Et nous, avec nos données et nos traces, nous sommes désormais priés de nourrir la machine algorithmique, « maître vorace de l’intelligence » comme disait le logicien américain Charles Sanders Peirce. Si le transhumanisme nous pose problème, c’est qu’il nous perturbe dans certaines de nos convictions inconscientes et implicites, qu’elles soient de l’ordre du religieux ou qu’elles touchent notre conception de notre propre autonomie en tant qu’être humain. Etymologiquement, l’autonomos est celui peut se donner ses propres lois, même si l’on sait très bien qu’on ne peut pas tout décider. L’article « Autonomie » de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert est à cet égard assez remarquable : à côté de la définition classique, il y a des exemples qui sont des réponses aux… transhumanistes ! Il y est raconté que Rome comme empire souverain a fait parfois le choix de laisser certaines cités grecques vivre selon leurs anciennes constitutions ; l’autonomie s’affirme là par un geste de délégation ; or pour cela, l’Encyclopédie précise qu’’il faut aussi s’assurer que celui qui délègue a la possibilité de retirer cette autorité. Les transhumanistes nous invitent justement à penser ce nouveau modèle délégation avec l’intelligence artificielle.

Mais que pensez-vous de ce « nouvel homme » qu’ils appellent de leurs vœux ? Ca rappelle de mauvais souvenirs…

J’ignore si c’est dangereux mais je sais que c’est problématique. C’est dans la tradition du new age mais en plus complexe. Ce qui est nouveau, c’est la convergence entre l’informatique et les sciences du vivant, ce qui change complètement la donne, d’autant qu’elle est difficile à penser car elle est toute récente. La biologie a fait d’énormes progrès depuis les années 60. Certaines puces électroniques, que l’on commence à fabriquer, sont des organismes vivants, ce qui nous fait entrer dans une ère inédite.

Mais ces gens-là considèrent-ils le posthumain comme la nouvelle transcendance ?

Ils sont à la fois antimonothéistes et polythéistes mais en regardant vers l’Asie alors que la tradition occidentale a été polythéiste elle aussi. Pourquoi regarder vers l’Inde et la Chine quand les mondes grec et romain offrent ce qu’il faut ? Ils citent les textes védiques, ceux du taoïsme. Ils sont dans une nouvelle spiritualité, une puissante quête du religieux, que l’on retrouve d’ailleurs dans l’histoire de l’informatique : pour initialiser la base de données de Linux, il faut passer par la commande bless… Pas une entreprise de technologie dans la Silicon Valley qui n’ait son « Chief Evangelist »… On néglige la puissance toujours actuelle de ce vocabulaire. Cela me paraît être d’inspiration plus protestante que catholique car dans l’histoire de l’informatique, il y a toujours eu des bifurcations génératrices de nombreuses chapelles et communautés. Quand Bossuet critiquait les églises protestantes au XVIIème siècle, il leur reprochait d’engendrer la multiplicité, les variations, et de multiplier les confessions de foi.

De toute façon, on n’a pas toujours pensé la nature humaine comme fixe et intangible ?

Non, bien sûr. Il y a toujours eu des modulations. La question de l’autonomie, de la liberté, du libre-arbitre revient sans cesse. C’est la hantise de la réflexion religieuse côté chrétien ou autre. Il suffit d’aller voir du côté d’Augustin et de la question de la grâce qui est celle du libre-arbitre. Les anthropologues nous ont appris que la volonté d’améliorer l’homme était permanente dans toutes les cultures. Dans nos sociétés, il faut compter aussi avec le culte de l’apparence, de la beauté physique, de la performance. Tout a désormais partie liée avec la mesurabilité. Evaluer, mesurer. On n’en sort pas. On mesure tout, c’est impressionnant. Comment gérer cette mesurabilité exagérée ? Un vrai problème d’aujourd’hui car cela introduit des critères de comparaison très différents. Il ne s’agit pas juste de quantitatif et de qualitatif ; cela introduit toute une série de variables, de paramètres qui au début étaient du ressort des spécialistes, médecins et autres. Ces compétences nous ont été carrément transférées grâce à des machines, des sites, des applications individuels.

 La question identitaire est-elle en train de pourrir le climat intellectuel ?

Je ne suis pas sûr qu’elle doive être péjorative ou négative. Avec la géolocalisation, on retrouve des dimensions identitaires locales qu’elles soient linguistiques ou culturelles. C’est peut-être contraignant mais cela permet un retour du local dans le monde globalisé. Le moteur de recherche prend votre adresse IP et vous donne des résultats en fonction de la géolocalisation. Mon pseudonyme pour prendre des captures d’écran, c’est « miladus ». Quand j’arrive à Baltimore, dès que je le tape c’est « my lady » qui sort et on me propose des cosmétiques ; quand je rentre à Paris et que je le tape, c’est « malade » qui sort et on me propose des médicaments !

 

ManEvolutionComputer

Vous avez une idée du visage du numérique dans les prochaines années ?

Dans l’ordre de l’apprentissage et de la supervision, la massification des données va être de plus en plus importante. En informatique pure et dure, cela va se jouer dans le domaine du quantique ; cela peut changer les règles en regard des questions de censure, de chiffrage et de surveillance. Mais pour moi, le plus intéressant s’effectuera dans la convergence avec le vivant, le corps, où la peau ne sera plus seulement le support mais l’interface avec l’informatique. J’ai vu des prototypes où, en lieu et place de la montre intelligente déjà dépassée, il y a des points de lumière à même la peau de la main. Il suffira d’appuyer dessus et non sur un objet. Là on franchira un cap.

 Et du côté de l’intelligence artificielle ?

Tout dépend ce que l’on entend par là. S’il s’agit de reproduire la manière de penser de l’humain, j’ai des doutes malgré les progrès enregistrés. Mais s’il s’agit de la capacité d’apprentissage des machines et de leur faculté à produire du savoir, on peut dire que ça arrive déjà. Quelle sera la limite ? Nous en train de passer implicitement d’un modèle de prévision ou d’aide à la décision vers un modèle de prescription, ce qui est assez grave tant sur la plan éthique, économique que politique. Les moteurs de recommandation élimineront énormément de choix au profit des nécessités du marché fussent-elles adaptées à votre profil et votre réseau social. C’est très grave car le libre-arbitre, déjà bien fragilisée, n’en sera que plus appauvri. Ca peut aller jusqu’à la prescription politique… On a longtemps vécu avec l’archive numérique dans le modèle décrit par Borges avec la bibliothèque universelle accessible, avec tous les savoirs à disposition. Or les archives peuvent devenir des lieux d’oubli : ca existe mais c’est introuvable. Or qui décide de la « trouvabilité » (pardonnez-moi ce mot inélégant) si ce n’est les moteurs de recherche et de recommandation ? Je suis effrayé par la domination de Google en la matière. C’est d’autant plus révoltant que les moteurs de recherche sont de plus en plus mauvais : ils nous noient sous les données qui ne sont pas les bonnes, en tout cas pas celles que l’on cherche et que l’on demande. Pour Google, l’enjeu est d’abord d’amasser le plus possible d’archives pour améliorer leur algorithme. Ils ont eu l’intelligence de commencer tôt et de tout stocker depuis le début.

Vous travaillez sur le sujet ?

Je fais des recherches sur l’évolution du vocabulaire du web censé désigner un espace infini. Ca avait commencé avec un lexique maritime : naviguer, safari, explorer… Le juriste Carl Schmitt expliquait en 1950 dans Le Nomos de la terre que la localisation et le droit sont associés à la terre alors que la mer est sans frontière. Or nous avons désormais de registre. Soit on est dans le domaine du métal (le chrome) soit dans le domaine musical (opéra etc). J’en viens à reprendre l’expression des anthropologues du XXème siècle : « la terre habitée ». J’essaie de savoir comment dans le numérique on est passé de la terre habitée à la terre habitable, dans ses représentations tant figuratives que techniques. Les noms de domaine sont toujours très éloquents. Vous avez selon les pays « .fr », « .uk », « .de » etc Le moins utilisé du monde, c’est… « .us ». Parce que les Américains ont décidé qu’ils étaient le net, et que « .com » et « .org » leur suffisaient. Les choses évoluent et on assiste au retour des autorités territoriales. En France, la CNIL veut gérer les données confidentielles des utilisateurs français. On revient sur terre.

De quoi traiteront vos prochains livres ?

De l’imaginaire de l’intelligence. Dans l’un, à paraître l’an prochain au Seuil, je me livre à une archéologie de l’intelligence comme mythe fondateur de l’informatique. J’y revisite les textes des pères de l’informatique (Turing, Von Neuman,…) pour essayer de comprendre comment on en est arrivé à l’actuelle survalorisation de l’intelligence. Presque tout est devenu « intelligent » ! Dans l’autre texte plus bref, à paraître en novembre chez Hermann, j’y expose sous le titre « Un sauvage chez les geeks » comment les geeks, qui étaient les sauvages de nos sociétés, en sont désormais à nous civiliser à leur civilisation tout en étant les premières victimes de ce geste civilisateur car ils sont passés du statut d’individus à celui de grands acteurs. J’y reprendrais également des textes de science-fiction tels que Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, notamment le personnage de John dit « Le sauvage » parce qu’il est hybride car il partage les deux civilisations ancienne et technique, et les livres du préhistorien André Leroi-Gourhan qui a toute sa vie pensé la triade barbare/sauvage/civilisé et le rythme des mutations technologiques.

(Photos D.R)

Cette entrée a été publiée dans Essais, La vie numérique, sciences humaines.

688

commentaires

688 Réponses pour Milad Doueihi : l’humaniste d’aujourd’hui est un geek éclairé

Clopine définitivement un Cas à Part dit: à

Je transmets ça directos à un certain ingénieur informaticien de ma connaissance… Avant de tenter de tout relire soigneusement, car je ne suis pas sûre d’avoir bien tout compris, sauf une chose : pas de retour en arrière possible, semble-t-il ?

JC..... dit: à

Humanisme numérique …. ta mère !

berguenzinc dit: à

je ne sais pas ce qu’est un geek…je m’en tape à un point métaphysique. Et puis que je sache toute la rognasserie de la technardise n’empêchera jamais « der kleine Mann » d’adorer lire un vieux livre de poche sentant la cave..;
geek…c’est comme cloud….ça fait très in…ça rembourre la vacuité intellectuelle des chefdeuuuuuuuupreuuuuduits…

affligeant. Et je vous fiche la paix..j’attends le billet suivant

Sergio dit: à

En hattendant, l’illustration, c’est du travail à l’aérographe pur, dur et canonique…

Lucien Bergeret dit: à

Comme berguenzinc, j’ignore ce qu’est un geek et je m’interroge : « Peut-on dire du visage apparaissant sur la deuxième photo que c’est celui d’un geek éclairé? »

JC..... dit: à

Toujours amusant d’entendre un charcutier parler de son métier avec passion, on en finirait presque par accorder du prix, de la valeur, de l’intérêt, à ce qu’il invente ….

Franchement, connaissant un peu ce monde, je m’en fous de ce qu’il raconte !

Phil dit: à

mais voyons…qui ignorent les geeks ? ils sont partout dans les entreprises, occupent d’enviables positions chèrement payées, en tichorte jour et nuit manière zuckerberg et se mêlent de création avec un sens esthétique de fastfood. Of course, les geeks ne s’intéressent pas à la littérature. Si le monde va mal c’est en partie à cause des geeks. Attali a dû pondre un oracle capitonné sur le sujet.

Sergio dit: à

Toutes manières geek ça veut rien dire c’est un sport comme les autres comme plombier, hallumeur de réverbères ou peintre de lignes blanches au milieu de la chaussée…

Y en a même qui jouent au foot et qui regardent Ruquier !

Sergio dit: à

« Or dans l’informatique et le numérique, on a besoin de revenir à cette notion d’apprentissage quitte repasser par la philologie si on veut mieux comprendre les phénomènes dans la longue durée. »

C’est flou mais halor c’est de la zone grise à triple foyer… Faut du concret ! Ca doit surtout cacher une souris en train d’accoucher en haut de l’Everest et peut-être même du Gerbier-des-joncs…

ce qu'on entend sur la rdl... dit: à

geek Ronsard, geek Du Bellay, on observe un tassement des ventes des Regrets et des Amours; Faudrait passer chez Le père Ruquier.
On est pas des mécènes ! Geek Pascal, ¨Port-Royal ne vous réussit pas. Vous déprimez! Trop élitiste! Prenez exemple sur le Petit prince, Edouard l. il a tout compris; Pas d’intellect non,ou seulement dans les limites de la Bonne Presse télérobservatrice. mais du sexe, des situations vécues ou proclamées telles, avec des personnages qui poussent la véracité jusqu’à se rebeller contre l’auteur! du jamais vu! ça, ça fait vendre !
ça, c’est l’exemple à suivre! ça peut meme se filmer; le film! pensez aux produits dérivés! Ronsard , que diriez-vous d’un soutien-gorge Cassandre? du Bellay, un biopic sur vos amours romaines,avec Pierre Niney Pascal, alors vous, vous vous etes irrécupérable!

bouguereau dit: à

pas de retour en arrière possible, semble-t-il ?

havec numérique c’est tout sodomie clopine faut t’y faire..si c’est cque t’as dit ton ingénieur de ta connaissance il s’y connait vachement en c++..fais lui confiance

bouguereau dit: à

Humanisme numérique …. ta mère !

c’est l’échangisme suprème..

bouguereau dit: à

« Peut-on dire du visage apparaissant sur la deuxième photo que c’est celui d’un geek éclairé? »

havec lulu c’est toudsuite l’attaque adhominème..

la vie en cause dit: à

un peu la sensation de lire la correspondance des frères lumières faisant leur cinéma tout en niant les jeux du cirque sous leur fenêtre mais bon… faut que ça soye joli hein

la vie en cause dit: à

tu lis le temps en continu et t’as la même chose zolies photos zolis mots

la vie en cause dit: à

mais ça cause quand même de triade barbare/sauvage/civilisé, ben mon colon

bouguereau dit: à

toi la vie tu fais la maline pasque t’as pas bzoin de publier ta photo..sinon la lulu elle t’arrangrait vite fait..

bouguereau dit: à

C’est d’autant plus révoltant que les moteurs de recherche sont de plus en plus mauvais : ils nous noient sous les données qui ne sont pas les bonnes, en tout cas pas celles que l’on cherche et que l’on demande

..trop marrant

bouguereau dit: à

Quand j’arrive à Baltimore, dès que je le tape c’est « my lady » qui sort et on me propose des cosmétiques

faut rester à pleumeur..ou à nancy comme sergio..du coup c’est « pneu yamaha comment bien choisir ses gommes »..hou « esclu! jocelyne fait henfin son premier fist »

Lavande dit: à

Sur la vie d’Alan Turing un film passionnant: Imitation Game avec Benedict Cumberbatch, exceptionnel.
Ce génie, considéré comme un père de l’informatique, avait percé le code Enigma de l’armée allemande, ce qui a été fondamental dans la suite de la guerre.
Il a été condamné pour homosexualité et s’est suicidé en 1952.
Mais il faut quand même préciser que la Reine lui a « pardonné » en … 2013 !!!

Sergio dit: à

C’est vrai que numérique c’est déjà un mot sans valeur, passeque si l’on revient à l’analogique avec les ordinateurs à matière vivante…

la vie en cause dit: à

On revient sur terre

avec des propositions c’est même du très terre-à-terre forcément, bon on dira que c’est une amélioration ça passera mieux

Phil dit: à

le pardon de la queen, ça ferait un beau titre de geek.

la vie en cause dit: à

la cherry sur le blockbuster il méritait peut être mieux

la vie en cause dit: à

les frères lumières, c’est donc bien ça les humanités geek, et plus de 25 ans que l’histoire de Turing and co et l’Enigma est très connue pourtant

Sergio dit: à

« Ainsi il a tout un discours sur l’objet, l’annotation, le commentaire, la qualité littéraire, la typographie au sein du code lui-même. Il estime que celui-ci a des pratiques littéraires qui ont participé à la naissance de l’humanisme classique. Pour que le code se transmettre, il y a des responsabilités à assumer dans telle ou telle manière de programmer. C’est le seul moyen pour que nos successeurs comprennent ce qui a guidé nos choix et en fonction de quelles contraintes. »

Documenter ses programmes, tout le monde l’a toujours fait, éventuellement à coups de pompe dans le… Maintenant en faire un genre littéraire, c’est d’une puérilité ahurissante, un peu comme si on faisait un genre littéraire des divers modes d’emploi.

Quand aux générations suivantes, à exception près elles auront meilleur temps de recommencer ex nihilo ce dont elles ont besoin que d’aller faire du cunéiforme dans le COBOL de la Sécu…

la vie en cause dit: à

donnez un peu de pathé au foie qu’on sente la transcendance

JC..... dit: à

Vraiment, ça fait peine de lire le blablabla, énigmatique… ma mère, de ce brave Milad au bon sourire en illustration !

xavierbrioni dit: à

« Leur profession de foi est assez théologique »

Téléologique surtout (mais la suite de l’entretien en convient).
Les transhumanistes purs et durs seront dépassés par les scientifiques responsables qui doivent se coltiner tous les jours les lois de la physique quantique, c’est eux qui seront plus à même de mettre au point ce si difficile « temps de cohérence » que les foufous du trans prennent pour argent (ou agent) comptant.
Milad est doué, c’est ce que l’on devrait trouver lorsqu’on tape son nom, de Tamanrasset à Maubeuge, (qui est le Baltimore américain et inversement) sur Google.
Son propos sur l’enseignement croisé du codage et de celui des Humanités reste d’une belle fraîcheur (même si cela s’entend depuis longtemps notamment aux USA).
C’est vrai aussi que « Skynet » et la référence suprême là-bas lorsque vient sur le tapis roulant la question de l’autonomie des robots, souvent pour sourire, ce qui ne les empêche pas de considérer les constructions d’Asimov comme un bon béton protecteur, pare-feux idoines.

Sergio dit: à

« celles de la mesure et de la précision d’un côté, et de l’autre les sciences de l’esprit. »

Cela n’a rien à voir avec l’esprit ; simplement il y a ce qui est mesurable et ce qui ne l’est pas… Pour le moment !

Quand on pourra analyser l’aura, on mesurera tout ce qu’on voudra ; ce qui se passe, c’est que c’est complexe, enchevêtré. Mais ce sont toujours les même schémas ! Faut prendre son temps et boire des bières…

Delaporte dit: à

Moi qui croyais que tout ce qui avait trait à l’humanisme était par définition allergique au geek !

Delaporte dit: à

Le robot, un nouvel humanisme :

« quand il se cogne quatre fois de suite à un pilier, il décide lui-même d’emprunter un autre chemin. »

la vie en cause dit: à

pardon Lavande mais la bande-annonce du film a été de celles qui découragent d’aller le voir, bribes de scènes et dialogues d’une niaiserie jusqu’à la catastrophe psychique, misère, ah les grands enfants ça fait pas que des merveillles, pas vu le film donc (ni lu le bouquin qui avait été précédé par d’autres mais ça c’est une vieille histoire…) je reste cependant convaincu que la personne de Turing méritait mieux que ce traitement

la vie en cause dit: à

se relever huit mais quand c’est neuf… zut

.biz dit: à

« (…)En France, la CNIL veut gérer les données confidentielles des utilisateurs français. On revient sur terre.(…) » Ressortir son minitel du grenier ; pas facile à pirater

Phil dit: à

Le geek est communément mal élevé, peu propre sur lui, aux moeurs immatures et de comportements régressifs. L’humanisme a dû s’y loger comme un morpion.

.biz dit: à

Phil dit: 8 août 2016 à 19 h 45 min
Le geek est communément mal élevé, peu propre sur lui, aux moeurs immatures et de comportements régressifs. L’humanisme a dû s’y loger comme un morpion.

et singulièrement une tête d’emoticon souriant

bérénice dit: à

donnez un peu de pathé au foie qu’on sente la transcendance

LDVB personnellement je n’en prends jamais , à cause des boutons qu’ils ne manquent pas d’occasionner sur mon épiderme vieillissant, à chaque jour suffit sa peine. Inutile d’en raajouter.

bérénice dit: à

19h08 idem, en revanche j’en ai vu d’autres des verts et des pas mûrs.

bérénice dit: à

J’ajouterai que si on est un peu salaud ou salope suivant la place occupée dans l’organigramme des genres et sous-genres il est tout à fait envisageable d’apprécier le traitement qu’on a su ménager à cet Alan Turing et qui recoupe de loin, encore, ceux qui pérennisés s’inscrivent au livre d’or des horreurs commises sur autrui qu’elles concernent la cruauté mentale ou physique et quoique du point de vue des victimes de sévices corporels il ne soit pas difficile d’envisager la souffrance morale qui accompagne les séances de tortures. Il n’a connu que le harcèlement et le suicide, était-il fragile, déséquilibré, sujet à de sombres humeurs en dépit de ce que son génie aurait du lui procurer comme satisfactions et positives?

bérénice dit: à

« Nous en train de passer implicitement d’un modèle de prévision ou d’aide à la décision vers un modèle de prescription, ce qui est assez grave tant sur la plan éthique, économique que politique »

Qu’en pensent ceux qui ici présents maîtrisent la technique pour émettre un avis informé et valable? Sommes nous en danger?

bérénice dit: à

suite 20h22 j’ai préféré à ce moment des sorties cinématographiques conjointes  » une brève histoire du temps » . Un combat acharné et une intelligence vive, une place aux vrais sentiments, une leçon d’optimisme saine.

bérénice dit: à

se relever huit mais quand c’est neuf

Tout à fait d’accord . Cela devient assez rare, non? du domaine de l’exception, l’irréversible nous atteint en profondeur dés l’enfance, un bénéfice de ce maillage qui s’adresse à tous en adaptant son langage et modèle les esprits.

bérénice dit: à

Tout le monde festoie ou est-ce une partouze improvisée dés le lundi avec tous ces affamés et toutes ces nécessiteuses, cela ne surprendrait personne, à moins d’un film culte à la télévision, peu probable, reste le boycotte comme pour les fruits Jaffa, belle initiative.

la vie dans les bois dit: à

Gus, je vous écris d’un pays lointain. Ce monsieur Douhairi est certainement un collègue de monsieur Besnier.
Sergio, j’ai eu plaisir hier d’affronter un geek, lunettes comme dans le film Matrix. Simplement le masque à oxygène, faut pas en abuser, surtout aux commandes et à des milliers de feet above.

Phil dit: à

Valeureuse Bérénice, vos phrases enlacées n’ont jamais dû croiser la prose bègue d’un geek. Grand bien vous fasse de ne jamais frayer avec ces avortons culturels qu’il faut laisser dans la fange de l’inutile.

bérénice dit: à

allo guigui? cela fait cher de la plume ( et du goudron) cependant vous n’y perdez rien au change.

bérénice dit: à

Phil je cours m’enquérir de mon minitel rose pour entrer en bonne intelligence avec vous puisque seul vous subsistez dans ces parages.

la vie dans les bois dit: à

Phil, detrompez-vous. Vous ne devez sans doute pas savoir à quoi ressemble un geek golden boy, ni avoir vu le bon film de science-fiction.
Gus, if you please I’ve a small message for Sergio.

bérénice dit: à

Phil avez-vous apprécié si ce n’est joui de ce petit pot pourri cinématographique et chorégraphique. Inventif, ludique, à l’avant-garde néanmoins je me demande à qui ils étaient destinés et par quel biais ils étaient mis à disponibilité du public, aucun souvenir de ces productions sur l’ORTF que nous suivions pourtant en noir et blanc depuis sa naissance.

la vie dans les bois dit: à

C’est une version reloaded du billet consacré au prof de la Sorbonne, Mr Besnier, on dirait.
Dans la real life, Gus, demain, c’est la nuit des étoiles filantes.

bérénice dit: à

Sergio sortez votre rampe de lancement, la vie a un petit message à vous délivrer , on ne sait trop s’il sera offensif ou in , je vous conseille la prudence car d »aguerris se sont vus fort dépourvus quand la vague s’éloigna. Un peu comme un Bernard-l’Hermite sans son bain ni coquille. Pauvre bête.

bérénice dit: à

La nuit des étoiles demain? Super je dors sur la plage.

Sergio dit: à

la vie dans les bois dit: 8 août 2016 à 22 h 18 min
if you please I’ve a small message

C’est que… J’ai toujours pas fini de lire le billet, moi ! A la fin je crois qu’il y a du plus substantif… Euh non substanciel…

Delaporte dit: à

« J’ai toujours pas fini de lire le billet, moi ! »

Ce billet, c’est la déprime assurée ! Mieux vaut le lire par morceaux, et encore !

bérénice dit: à

un geek golden boy, à part l’or ils sont montés comme les autres hommes non? Même job si on fait profession à effectuer, c’est lassant, pas de nouveauté de ce côté, le sexe ne s’adapte pas à l’exigence technologique en réalité.

Sergio dit: à

bérénice dit: 8 août 2016 à 22 h 26 min
un Bernard-l’Hermite

Ben chuis cancer… Des fois le roi vient pour me serrer la pince !

bérénice dit: à

Signe d’eau, vous y croyez à la détermination par l’influence astrale , on dit que depuis que les calculs ont été édités les planètes ont bougé et il nous faudrait décaler d’une case pour tomber juste.

Sergio dit: à

bérénice dit: 8 août 2016 à 22 h 42 min
Signe d’eau, vous y croyez à la détermination par l’influence astrale

On peut pas savoir, il peut très bien y avoir des liens, des réseaux… En revanche je crois aux biorythmes, le dernier mois avant l’anniversaire est souvent pas mauvais du tout, mais alors quelques jours après c’est la roche tarpéienne qui tombe su le capttole comme dans Ben-Hur sa tuile…

Jibé dit: à

Je passe mon tour !

Bloom dit: à

Le numérique & l’innovation, les nouveaux mantras des affaires étranges: hors les ‘serious games’ & les cours hybrides, point d’avenir. Donc pas d’avenir.

bérénice dit: à

. Donc pas d’avenir

Bloom vous appartenez au monde des nostalgiques, sans être compétente en cette matière je note qu’on prépare à travers les publicités, pour commencer, l’humanité de demain à vivre des artifices du numérique qui servira à faire vivre, entre autres applications, la mémoire d’un monde que nous sommes entrain de perdre: nous ou nos descendants connaîtront le plaisir de parcourir l’archive en la visualisant au moyen d’outils divers légers fonctionnels des éléments qui appartiennent à la réalité d’aujourd’hui et en font la beauté et qui n’existeront plus à l’état sauvage ou tel qu’il nous est encore loisible d’en profiter moyennant quelque argent, je pense aux sites naturels, à la faune et à la flore que l’évolution va contribuer à raréfier si ce n’est à faire disparaître. Ce n’est pas science fiction, le recours au numérique servira de palliatif et la beauté du monde sera reléguée au même titre que les œuvres d’art au musée qui sera sous forme virtuel et portatif à porté du grand nombre.

bérénice dit: à

portée, sorry.

bérénice dit: à

D’ailleurs si l’on passe du temps à échanger sur des sites internet n’est-ce pas pour combler une difficulté à tisser des liens dans un environnement social jalonné de lieux de rencontres réels et conviviaux ou à la substance de l’échange s’ajoute la présence avec ce qu’elle implique ou permet dans l’extension toujours possible au delà du simple échange d’arguments. pourquoi en sommes nous réduits de plus en plus souvent à devoir nous nourrir de virtualité qui bien que formant une mine de possibilité ne va pas jusqu’à la rencontre de des individus dans la chaleur, l’amitié de la relation telle que nous la connaissions avant l’émergence du net et sa mise à disposition des masses jusqu’aux recoins les plus isolés de la planète. Du bénéfice, de l’agrément il nous faudrait éviter de tomber dans le piège de la substitution. Nous sommes de plus en plus nombreux et parallèlement de plus en plus seuls et isolés derrière des écrans qui nous servent de placenta.

bérénice dit: à

Ces technologies à côté des avantages du partage encyclopédique de la connaissance génère des pathologies et des dangers:
-addiction
-formation ou déformation des esprits ( voir les ravages des propagandes par ce biais)
-repli
-diffusion à grande échelle de modèles qui effectivement pour reprendre la notion de libre arbitre présente un danger ou un risque en un accès libre ouvert et offert à tous sans égard à l’âge ou au niveau d’évolution, de construction des individus auxquels ils sont proposés et qui peuvent ne pas être sans le guidage d’un adulte tout à fait pertinents ni adaptés au niveau de compréhension de ceux qui par hasard les rencontrent.
-multiplication de commerces illicites.
-facilitation de la diffusion avec en contrepartie la quasi-impossibilité d’opérer un tri sélectif qui pourrait ressembler à une censure de bon aloi dans certains cas .

bérénice dit: à

En tous cas Bloom, si vous y êtes toujours, pas d’avenir dans mon quartier pour des nuits silencieuses, bocson depuis 3 heures du matin, ce qui ramène la période où il est concevable de pouvoir dormir entre la fin du récital quotidien d’un barde de qualité variable vers 23h et le début de l’offensive sonore due à quelques fêtards à la sortie d’un estaminet, soit 4 heures. Petite ville du sud dont le centre est désertée par la moyenne et la bourgeoisie, on s’étonne.

bérénice dit: à

déserté, sorry.

JC..... dit: à

Les gens d’un certain âge, ici sur ce blog de prestige passoulinien plutôt d’un âge certain, sont brusqués. On comprend qu’ils ont atteint un plafond de verre où leur tête pleine de culture ancienne cogne doucement.

Le numérique a devant lui quelques décennies, quelques siècles, peut être, de règne sans partage.

Le monde déplaisant qui se construit sous nos yeux sera celui de nos descendants : quelques fous de salon littéraire, d’émotions proustienne, de sensiblerie névrotique, maudiront l’évolution qui les marginalise… Dérisoire !

Elle se fera parce qu’elle se fait à chaque instant, en douce ! Le livre est mort, c’est un fait. Notre culture est morte, c’est évident. Et tout ce qui va avec…

Limité pour limité, je préfère le jeune i-podé au Chinois fanatique de la Révolution culturelle, aux Afghans et aux Pakistanais des zones tribales, aux cinglés qui fascinaient nos « philosophes nouveaux » approuvant leur totalitarisme !!!

Cela n’enlève rien au côté rigolo, car enfumeur enfumé, des papoteries du sympathique penseur Milad …

Bonne chance à tous dans ce monde plein de nostalgiques appelés à disparaître et de jeunes fous dignes de la Renaissance (perpétuelle …) !

bérénice dit: à

Limité pour limité, je préfère le jeune i-podé au Chinois fanatique de la Révolution culturelle, aux Afghans et aux Pakistanais des zones tribales, aux cinglés qui fascinaient nos « philosophes nouveaux » approuvant leur totalitarisme !!!

si entre les maux ne perdure aucun bien, plutôt démissionner qu’à devoir choisir.

JC..... dit: à

Refuser de ne pas choisir est suicidaire….

JC..... dit: à

Refuser de choisir est suicidaire…. Ne pas choisir est suicidaire…

bérénice dit: à

Le cadre est en mutation et pas des meilleures, la toile est l’avenir de l’homme, qu’en dites-vous JC, cela vous changerait de Jean Ferrat et d’Aragon comme il n’y a pas d’amour heureux, celui de l’humanité prend l’eau ou quand ce n’est pas dans l’aquatique qu’il se perd c’est sous les bombes que d’aucuns l’ensevelissent et après c’est une peu le TAO, un grand livre des possibilités mais pour venir à bout du grand tout vu d’ici la Terre.

bérénice dit: à

Ne pas choisir est suicidaire…

Pour le moment nous échappons au totalitarisme franchement déclaré aussi disposons nous à volonté d’une position d’observateur, du refus de participer et collaborer au grand oeuvre ou aux petites manœuvres.

JC..... dit: à

Plus nous nous éloignons de la nature « mère », plus nous devenons « homme », nous aurons de plus en plus de prothèses numériques, médicales, culturelles : c’est normal !

L’écologie pour l’écologie est la nouvelle c.onnerie religieuse … la nature est à nous. On en prend soin. On n’a pas à la vénérer comme Gaia, nom de dieu !

Par dessus tout, n’ayons pas peur de l’avenir comme les Moyenâgeux avaient peur de l’an Mil : le sang et les larmes font partie du jeu. Nous sommes embarqués …

bérénice dit: à

la nature est à nous.

Nous faisons partie d’un tout et nous oublions qu’étant les plus évolués des êtres, comme des parents prennent soin de leurs enfants, comme les plus forts veillent à défendre les plus fragiles, comme un homme défendrait peut-être encore une femme qu’on agresse, comme le corps médical prend soins des fragiles et de ceux à qui manque la ressource de se défendre car ne disposent pas ou plus des défenses pour , il nous faudrait veiller à ce que tous les éléments qui contribuent à l’harmonie , l’équilibre diversifié, la beauté du monde puissent continuer de pouvoir s’épanouir, se reproduire sans être traqués, chassés, détruits, assassinés, braconnés, décimés, mis en danger par nos constructions, nos invasions, notre peu de souci d’être supérieur et mal-pensant. Nous sommes une espèce invasive, JC, et nous étoufferons le reste.

bérénice dit: à

le sang et les larmes font partie du jeu

bien à l’abri dans votre résidence des flots bleus, vous regardez la vallée des larmes, spectacle jouissif et rassérénant . On est bien, n’est-ce pas, là à discourir de notre fin de privilégiés.

JC..... dit: à

« Nous sommes une espèce invasive, JC, et nous étoufferons le reste. » (Bérénice)

Bien sûr. C’est normal…. nous maitriserons notre environnement comme nous le souhaitons : on l’a toujours fait et ça continuera. La nature se pliera à nos désirs …

Aucune raison d’être angoissé par cette infinie maitrise de l’homme sur la nature ! Pourquoi être si pessimistes ?

Au pire, nous disparaitrons de l’univers, ce qui ne dérangera personne … un mammifère qui disparaît, et qui se croyait supérieur ! No problem.

Bloom dit: à

Ce qu’ont transmis au monde de grands esprits tels que Jean-Pierre Vernant, Marcel Détienne, Jean Bollack sur la Grèce est considérable, il ne faudrait pas que cela relève d’un âge d’or révolu de la pensée française.

Peut-on parler de « pensée française », comme ce fut le cas avec les Barthes, Foucault, Deleuze, Cixous, Derrida, Levi-Strauss?
Il existe pléthore de spécialistes, d’experts, etc, mais cela suffit-il à former une « pensée »?
Edgar Morin continue à essayer de penser la complexité & la totalité, à sa façon, volontariste…
Nous vivons le temps de la fragmentation héraclitienne & de la parataxe, causes ou conséquences de l’omniprésence des technologies numériques.
Pastward Ho!

bérénice dit: à

J’ai du pour comprendre une infime part de ce que sous-tend votre court énoncé, Bloom,
faire une recherche: bienfait que cette découverte liée au service informatique dont la privation m’aurait obligée à parcourir le fond d’une bibliothèque publique: Parataxe _ .

http://www.pol-editeur.com/ouverturepdf.php?file=005-bon-courage.pdf

bérénice dit: à

Garrigues.

JC..... dit: à

J’arrive, et je me rend compte que notre cher Bloom, qui ne parle pas un langage compréhensible, …parataxe !, fera partie bientôt de ces modestes chevaux de labour qui rendirent service dans les temps anciens et qui sont abandonnés au bord du chemin des abattoirs, l’œil terne, le poil rare !… Malheureux vestiges du passé qui ne voient même pas que le tracteur fait désormais un meilleur travail qu’eux….uhuhu !

JC..... dit: à

HOMMAGE A PIERRE GARRIGUES

« Pierre Garriques présente le fragment comme une technique d’écriture érigée en éthique ; l’écriture fragmentaire se démarque des genres en les pratiquant tous afin d’échapper au piège de la totalité, remettant ainsi en cause toutes les assurances de la littérature. » (Blabla News)

A L’ABATTOIR, PIERRE GARRIGUES … !!!

bérénice dit: à

causes ou conséquences de l’omniprésence des technologies numériques.

Bloom je n’ai pas lu Edgar Morin toutefois si l’on considère l’usage de la parataxe et du fragment par des auteurs assez éloignés dans le temps de l’émergence des nouvelles technologies alors on pourra conclure que tout ce qui s’est produit avant peut constituer une cause. Comment , reste à savoir en quoi ces auteurs ont présidés à cet avènement du tout informatique et pour les liens manquant je crois que c’est à chacun de relier sa collecte pour fournir à sa cohérence s’il ne veut pas se perdre dans la dispersion fragmentaire et quoique compte tenu de l’étendue des savoirs plus personne ne soit en mesure d’être tout à fait érudit, certains plus que d’autres comme le dirait Coluche.

renato dit: à

« Le geek est communément mal élevé, peu propre sur lui, aux moeurs immatures et de comportements régressifs. L’humanisme a dû s’y loger comme un morpion. »

Ça fait aussi un bon portrait de certains rats de bibliothèque; par chance, lorsque le geek se cure le nez il n’infecte que sa tablette…

bérénice dit: à

Jc puisque vous semblez détenir d’autres références, partagez-les, aucune opposition a avoir les idées plus nettes et à aborder d’autres regards, contenus, analyses, réflexions. Si c’est parce qu’il tente d’échapper à la totalité et qu’il y trouve son avantage, communiquez également généreusement. Personnellement je suis preneuse sans développer pour autant l’idée d’épouser toutes théories. Vous faites bien de rester critique mais j’attends vos saintes lectures.

JC..... dit: à

CECI N’EST PAS UNE PROVOCATION

Pour la société occidentale, la technologie apporte plus que la philosophie ou la littérature, ou la pensée stricte, depuis longtemps…. D’autres sociétés ont choisi le blocage pinailleur d’arrêt-sur-place, ou le tourner-en-rond-ensemble.

Pour nos sociétés de progrès, c’est l’outil qui fait l’homme, pas l’homme qui fait l’outil.

JC..... dit: à

« Vous faites bien de rester critique mais j’attends vos saintes lectures. » (Bérénice)

Aucune lecture sainte, je lis pour me distraire … le ridicule des bibliographies en fin d’ouvrage m’amuse toujours beaucoup.

Phil dit: à

par chance…oui par grande chance Renato, le rat de bibliothèque n’a jamais été couvert d’or comme le geek d’aujourd’hui. A chaque époque ses moeurs, Turing n’est pas plus « geek » que Proust est « gay ». capito ?

Jibé dit: à

Le geek est-il un bobo et inversement ?

JC..... dit: à

Phil, vous nous la jouez « vieux barbon » là, non ?….On dirait du Gabin light !

renato dit: à

Couvert d’or?! Il s’agit d’un considérable progrès, on peut être mal élevé, peu propre sur soi, aux moeurs immatures et de comportements régressifs et gagner des charrettes d’argent… Cela dit, non capisco la relazione tra l’assunto e questo: « A chaque époque ses moeurs, Turing n’est pas plus ‘geek’ que Proust est ‘gay' ».

Phil dit: à

JC, aveuglé par votre clairevoyance mathématique ? vos chinois et autres débridés ingénieux, garagistes promus ambassadeurs de la société, feront crever la société plus vite que leur pollution, couverts de like et d’amis à la sauce fessbouc. Le geek millionnaire se douche au Chambertin sans connaître une goutte de Talleyrand. Bien à son aise.

JC..... dit: à

Phil, vous vieillissez mal d’insulter l’avenir à ce point : ce que Deng a permis à la Chine et à la vie des Chinois après Mao Zedong est, bien qu’imparfait, magnifique !

Il faut dire aussi que le peuple chinois est travailleur, entreprenant, respectueux de la famille.

Comble de satisfaction : il reste corrompu, affairiste, féru d’inégalité, ce qui le rend fraternel à nos propres mœurs.

Phil dit: à

JC, ne suis point vieux ni barbon et me coltine du geek chinetoque depuis dix ans. aucun souci moïste, pour cette génération, Zedong est imprimé sur le papier chiotte.

renato dit: à

Bon, Phil, polémiques d’usage bien à part, le segment de société où évolue le geek n’est en rien divers de tout autre segment – j’en connais quelques uns (de geek): bonne lecture, propreté et éducation impeccables. Par contre il m’est arrivé d’avoir affaire à des soi-disant humanistes incapables de ses servir d’un couteau à poisson, et parfois d’une propreté douteuse… Comme quoi on ne peut pas faire d’ogni erba un fascio…

JC..... dit: à

Je retire ce que j’ai dit, Phil, si je vous ai offensé sans le vouloir. Souvent, il m’arrive de parler à tort et à travers : qui ne commets jamais d’erreur ?…

renato dit: à

Oups! bonne lecture > bonnes lectures…

Jean dit: à

Poursuivant ma lecture du Quarto/Starobinski, je vole de surprise en surprise. Sur le fil précédent, j’insistais sur la nécessité de lire les articles du docte professeur genevois en gardant l’esprit critique en éveil ; je signalais d’autre part une considérable bourde dudit Staro à propos des rapports entre Proust et son Narrateur. Je viens de lire les articles consacrés à la « Mémoire de Troie » et à l’oeuvre de Ronsard. La « méthode » Starobinski me semble consister à aller à la pêche, au petit bonheur, de considérations plus ou moins en rapport avec son sujet, la nature de ce qu’il y a à démontrer restant d’ailleurs des plus floues. Du coq à l’âne et du four au moulin, telle me paraît pouvoir être définie la « méthode » Starobinski. Que d’aucuns aient pu prendre au sérieux les élucubrations de pareil jocrisse me sidère.
Starobinski fut le grand ami de Bonnefoy, récemment décédé, le pouillète le plus imbranlable et le plus surfait qui soit. Décidément, méfions-nous des nonagénaires qui eurent leur heure de gloire dans les années soixante. Ce doit être un cru-piquette.
J’ai survolé, dans le récent  » Matricule des anges », un éloge dithyrambique de Staro dont la furie hagiographique n’a rien à envier à celle d’Assouline. C’est sans doute un dommage collatéral des chaleurs de l’été, aggravées par le réchauffement climatique.

bérénice dit: à

, c’est l’outil qui fait l’homme, pas l’homme qui fait l’outil.

L’outil créateur, vous donnez réponse à l’une des questions que draine ce billet:
Mais ces gens-là considèrent-ils le posthumain comme la nouvelle transcendance ?

Croire en la technologie et ne pas en douter en ferait une nouvelle religion, on affuble bien les écologistes de ce mot pour décrire leur combat, pourquoi pas croire que toute cette industrie nous sauvera.

Phil dit: à

of course, renato jc, si l’on finasse dans les couverts à poissons, y’aura du monde dans la barque aux maillons faibles.
clairvoyance aux approches d’une ère geekeuse. le littérateur pauledel (nebenbei, continue à refuser les commentaires) cause de Brecht qui seul pris la mesure d’Adolf à venir à Munich, alors que le fils Mann, embourgeoisé, tape gaiement à côté de la plaque.

JC..... dit: à

Les couverts à poisson ne sont pas nécessaires à tout un chacun qui souvent préfère, à l’usage, le poisson pané en parallélépipède à ces saletés qui occupent les océans : la poiscaille à nageoires piquantes, avec ses arêtes bonnes à l’étranglement du gourmet imprudent … !

Al Ceste dit: à

 » L’auteur (…) reconnait avoir d’abord fait l’apprentissage de l’amitié et de la convivialité en découvrant le réseau. »

Ça commence mal, un monsieur qui semble croire qu’avant Internet le monde était comme avant la Création revue et corrigée par la Genèse !

Bon, je continue quand même à lire.

http://misentrop2.canalblog.com/

Pablo75 dit: à

@ JC

« Au pire, nous disparaitrons de l’univers, ce qui ne dérangera personne … un mammifère qui disparaît, et qui se croyait supérieur !  »

« L’homme va disparaître, c’était jusqu’à présent ma ferme conviction. Entre temps j’ai changé d’avis : il doit disparaître. »
(Cioran)

Jean dit: à

Autre façon de définir la « méthode » Starobinski telle que l’illustrent les poulets réunis dans le Quarto : l’art du glissando foireux.

Jean dit: à

« L’homme va disparaître, c’était jusqu’à présent ma ferme conviction. Entre temps j’ai changé d’avis : il doit disparaître. »
(Cioran)

Quand Cioran a pensé ça, il venait de lire un article de Starobinski.

JC..... dit: à

Cioran n’est assurément pas un joyeux luron, j’ai le souvenir de quelques citations et lectures de lui, désespérées et désespérantes …

« Désunis, nous courrons à la catastrophe.
Unis, nous y parviendrons. »

et, celle-ci (ce qui ne risque pas de m’arriver)

« On n’est malheureux que parce qu’on a une idée trop nette sur le bien et le mal. »

keupu dit: à

JC lisant Cioran est aussi crédible que bouguereau sans sa bouteille du matin
signé : un des nombreux keupus

JC..... dit: à

C’EST LA FUITE FINAAALE !

Quittons nous définitivement sur cette nouvelle embarrassante pour les équipes de crétins qui croient nous diriger dans le bon sens, politiciens droite et gauche confondues :

« Ce n’est pas un exil, mais plutôt un exode : en 2015, pour la première fois depuis quinze ans, nous avons dépassé la Chine. Un triste record. À part une guerre civile, c’est sans doute ce qui peut arriver de pire à un grand pays civilisé : qu’on veuille le quitter en se coupant de ses racines.

De là à être numéro 1 mondial en matière d’exil volontaire, il y a un sacré palier qui a pourtant été atteint par la France en 2015, décrochant ce record incroyable, selon l’étude d’un cabinet de conseil britannique, New World Wealth (NWW), spécialisé dans l’analyse de la croissance mondiale. NWW mesure également les flux migratoires des personnes physiques fortunées à travers le monde.

Son panel d’enquête et de sondage : 150 000 millionnaires dans 120 pays. Pour être considéré comme « millionnaire » par NWW, il faut détenir un patrimoine d’un million de dollars minimum s’ajoutant à la pleine propriété de sa résidence principale.

Que nous dit cette étude ? Que 10 000 millionnaires français auraient quitté l’Hexagone en 2015, dont 7 000 rien qu’à Paris. Suivent la Chine avec 9 000 départs, l’Italie (6 000), l’Inde (4 000), la Grèce (3 000), l’Espagne et la Russie (2 000).

Ce qui est nouveau dans cette étude sur l’année 2015, c’est que notre pays passe en tête du classement mondial en doublant à la fois la Chine et l’Inde, pourtant les deux pays les plus peuplés du monde, alors que sur la période des années 2000 à 2014, elle n’occupait que la troisième place du podium avec 42 000 millionnaires expatriés, contre 91 000 pour la Chine et 61 000 pour l’Inde. » (Le Point)

L’exception cuculturelle française …. une fiscalité folle !

JC..... dit: à

….avale ta langue et soit maudit jusqu’à la fin du quinquennat, ignoble et irrespectueux Keupu !

keupu dit: à

le commentaire 9 heures 39 n’est pas moi… merci à JC mon sympathique usurpateur

Delaporte dit: à

Il faut ajouter à cela que Cioran avait le sens de l’humour (noir). Et que c’était un écrivain pour esprits délicats, ce que son succès final a en partie troublé.

Jean dit: à

Camille Lacourt vient de mettre les pieds dans le plat en dénonçant le dopage des Chinois. Ce faisant, il rappelle ce que tout le monde sait : le sport de haut niveau, toutes disciplines confondues, est gangrené par le dopage depuis des décennies. Cela n’empêche pas les médias — nos chaînes télévisées publiques en tête– de nous inviter régulièrement à admirer les exploits des tricheurs. C’est que, dans cette histoire, seuls comptent le sport-spectacle et les records d’audimat. Panem et circenses … C’est, depuis toujours, l’opium du populo.

christiane dit: à

On change d’atmosphère… Il faut le temps d’oublier nos appréciations divergentes de la Maja dénudée pour entrer dans cet entretien et retrouver la passion de Passou pour l’intelligence artificielle (peut-elle être capable d’avoir une conscience d’elle-même ?), les robots anthropomorphiques, le fonctionnement (et la manipulation) du cerveau humain, les algorithmes des… modérations qui font pester les commentateurs.

« Si les robots sont un moyen formidable de tester les modèles cognitifs, les principes et algorithmes élaborés en robotique se révèlent à leur tour extrêmement pertinents pour modéliser des fonctions cérébrales… » écrit Alain Berthoz, professeur au Collège de France dans le
« Sciences et vie » – hors série – 247 : « Le siècle des robots ».
Et, nous, les non-spécialistes, des questions, nous n’en manquons pas :
Qu’est-ce qui lie la conscience au plan neurologique ? Le cerveau fonctionne-t-il toujours comme un ordinateur (mémoire – attention)? Un robot peut-il prendre des initiatives ? est-il capable d’une totale autonomie, ailleurs que dans la S.F ? Les robots militaires sont-ils conçus pour tuer ?…
Plus les robots ressemblent aux hommes et plus les gens se sentent à l’aise avec eux mais quand ils nous ressemblent de trop, ils finissent par nous inquiéter !
La liberté (ou sagesse) ne serait-elle pas l’épreuve du doute, l’erreur liée à la vérité, l’interrogation de la science par la conscience et le refus de se laisser enfermer dans l’univers des fausses évidences ?

Passou dit: à

A celles et ceux qui seraient soucieux de poursuivre le débat sur les traductions de Shakespeare, je suggère de se reporter au billet de Jacques Drillon que je viens de mettre en ligne dans « La version du traducteur »

JC..... dit: à

« Qu’est-ce qui lie la conscience au plan neurologique ? »
– sans neurones, pas de conscience ! Au sens de la définition universitaire humanoïde non-théo.simpliste.

« Le cerveau fonctionne-t-il toujours comme un ordinateur »
– oui, toujours. En mieux … Bien mieux !

« Un robot peut-il prendre des initiatives ? »
– évidemment… depuis longtemps, de niveaux disparates, question de qualité !!!

« Est-il capable d’une totale autonomie »
– oui ! et c’est le problème !

« Les robots militaires sont-ils conçus pour tuer ?… »
– oui ! pour tuer ou protéger, ou prévenir….

Jibé dit: à

Dans la querelle entre « humanisme » et « numérisme », je déplore la disparition des index en fin d’ouvrages, index des noms propres et des noms communs, jusque dans la prestigieuse bibliothèque de la pléiade ! Très utiles pour les anthologistes like me ! Certes, pour retrouver un passage de livre bien particulier, on peut désormais entrer les mots clés qui nous intéressent dans un moteur de recherche sur internet. Mais ce n’est pas tout à fait la même chose…
La défense des index, Passou, ça vaut bien celle du grec ou du latin !

JC..... dit: à

« La liberté (ou sagesse) ne serait-elle pas l’épreuve du doute, l’erreur liée à la vérité, l’interrogation de la science par la conscience et le refus de se laisser enfermer dans l’univers des fausses évidences ? » (Christiane)

Faudrait être mal pour donner un droit de regard de la conscience, ce truc tordu repeint mille fois, sur la science qui procède dans un monde non-subjectif …

Eratosthène avait une conscience.

Il ne s’en est pas servi pour calculer, à 1% d’erreur près, la valeur de la circonférence terrestre, en 200 environ avant J-C ….

JC..... dit: à

Jean, sage lucidité de votre part ! Bravo.

Les Jeux Sportifs ne sont que la caricature du sport individuel véritable….

La pharmacopée est omniprésente dans cet univers pourri à l’extrême, et les bonnes sœurs médiatiques, vieilles sal.opes venues de plusieurs siècles de prostitution de trottoir, ne sont là que pour jeter nonchalamment de la poudre aux yeux des imbéciles gogoïdes !….

Pour être un bon sportif, il faut rester caché, loin, très loin, de l’orgueil qui n’est qu’un mauvais conseiller.

JC..... dit: à

LICENCIEMENT D’UN DELEGUE CGT

Excellente initiative de la ministre !

On ne déchire pas la chemise d’un type, DRH, qui a entendu parler d’un Proust… surtout quand on est un cégétiste qui pense que c’est le bruit d’un pet.

La culture est un marqueur social, judiciaire, voire pénitentiaire… et doit le rester.

bouguereau dit: à

Pour être un bon sportif, il faut rester caché, loin, très loin, de l’orgueil qui n’est qu’un mauvais conseiller

maubeuge plutot que porcrol halors

bouguereau dit: à

On ne déchire pas la chemise d’un type

c’est du relouque esstrème c’est ça qu’il aurait du plaider..

bouguereau dit: à

Dans la querelle entre « humanisme » et « numérisme », je déplore la disparition des index en fin d’ouvrages

hon appelle ça le making of baroz..

bouguereau dit: à

Ça commence mal, un monsieur qui semble croire qu’avant Internet le monde était comme avant la Création revue et corrigée par la Genèse !

havant haprés alceste se sens toujours comme une vieille merde

n'ayons pas peur des mots dit: à

« hon appelle ça le making of »

et en latin et grec ça s’appelle ? ?

n'ayons pas peur des mots dit: à

« On ne déchire pas la chemise d’un type »

surtout si c’est le chef

berguenzinc dit: à

JC….. dit: 9 août 2016 à 13 h 20 min

Scandaleux ! Proprement scandaleux d’oser écrire des stupidités pareilles. Mon pauvre pays , quo vadis ! Les réactionnaires par flemme ne sont plus une vague, mais un formidable raz-de-marée…
Cette ministricule simplement voulu se venger de la CGT, de l’affront commis à la Cour de François III !
Ce gens sont d’une infatuation, d’un conservatisme qui fout la trouille. Oh pas que je porte le moustagachu stalinien dans mon coeur, mais enfin on imagine les hurlements, si cette décision autoritariste avait été prise par un gouvernement de droite…
On est dans l’autoritarisme et le caporalisme ! On se fait détruire de l’intérieur par les nazislamistes et on vend des hélicos de combat au Koweït…Erdôgan se rapproche de Poutine, menace de claque la porte de l’Otan, prend langue avec les cinq dictateurs du Turkestan, partout la tentation fasciste remonte à la surface du monde (Hongrie, Slovaquie, Bjélorussie, Turquie etc…) et vous, la seule chose que vous faites , c’est ricaner comme un vieux blaireau de l’écrasement de la CGT?
Comme on dit chez Bordeau Chesnel, nous n’avons décidément pas les mêmes valeurs.

bouguereau dit: à

Le geek est-il un bobo et inversement ?

internet n’a jamais été fait pour et par des geeks ni des nerds..faut il le confonde avec ce tout petit prospect..qui n’a jamais beaucoup rapporté..il serait temps lassouline que tu te récapitules et cesse de déléguer au moins les questions culturelles de ton époque à d’autres opportunistes..hun jour tu tfras traiter d’himconpétent ou d’hacheté..et tu ne sauras pas choisir

JC..... dit: à

Ta colère m’enchante, ami Berguie : elle me confirme que je suis dans le vrai.

La CGT est un cancer …

D’ailleurs, ayant été délégué syndical moi-même, j’en parle en parfaite connaissance de cause, ayant vu ces crapules socialistes et communistes devenir « nomenklaturistes » repus, dodus, charnus, corrompus !

Une situation tu t’en doutes ne posant aucun problème à un ennemi des travailleurs comme moi … uhuhu !

bouguereau dit: à

ces crapules socialistes et communistes devenir « nomenklaturistes » repus, dodus, charnus, corrompus !

quand que tu trouves pire que toi tut tsens humilié jicé

bérénice dit: à

La culture est un marqueur social, judiciaire, voire pénitentiaire… et doit le rester.

JC faut-il exonérer de judiciarisation tous les éléments cultivés et délicieusement éduqués, ils bénéficient du quartier VIP quand ils sont pris en faute et s’ils ne sont pas absolument épargnés des vicissitudes des conditions pénitentiaires bénéficient d’un traitement de faveur. Loïk Le Floch-Prigent avait été profondément choqué par son expérience de la prison et avait témoigné dans la presse des bruits qui s’échappaient dans les couloirs. long dossier que celui d’Elf-aquitaine, bouc émissaire ou pas il a du payer sa dette.

JC..... dit: à

Loïc manquait de protection : ça ne pardonne pas dans la mafia …

JC..... dit: à

« quand que tu trouves pire que toi tut tsens humilié jicé »

C’est rare, mais je l’admets : je ne supportes pas qu’un autre soit meilleur dans le pire (Colucci ?)

bérénice dit: à

surtout si c’est le chef

Je suis opposée à la violence cependant comment juge-t-on de la violence faite aux salariés si l’on considère que les plans sociaux, mot pudique pour envelopper des procédures de licenciements en prévision, sont une violence, mettent en danger la vie des salariés et en péril leurs projets familiaux, l’éducation des enfants quand on prend en compte l’énorme difficulté que constitue la « trouvaille » d’un emploi équivalent. Mais c’est comme pour la guerre qui est une violence d’état, que personne surtout en ces temps ne verrait comme un terreur, posée à côté des causes considérées et justement comme terroristes. Qui de la poule ou de l’œuf? très compliqué, n’est-ce pas?

Vos bidochons sont des ancêtres, pas de portable, début de l’internet pour tous qui effectivement bénéficia y compris dans la presse et notamment dans le journal « Libération » qui par définition n’a pas vocation à enseigner les rudiments d’informatiques de pages pédagogiques en forme d’assistance et mode-d’emploi. Cela date mais sûrement vous aussi, comme une odeur de naphtaline.

keupu dit: à

9 h 42 : JC dit « quittons nous définitivement »
12 h 42 : coucou le revoilou !
nous conseillon vivement l’olibrius de consulter son dico (s’il en a un) pour vérifier le sens du mot DÉFINITIF

la vie dans les bois dit: à

Cette vilaine illustration numériqe en tête du billet, reprenant un détail de  » la création d’Adam » de Michel Ange a déjà servi de couverture à des ouvrages ayant pour thème dieu et la science. Charpak ? J. Arnould ? Que du beau monde.
____ »____ »
Poursuivre le débat avec un spécialiste du point-virgule ?
M’enfin Gus, vous avez de ces idées.

bérénice dit: à

Ah tiens on abandonne Hugo pour se retrouver chez Gus Van Sant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gus_Van_Sant

Il me tente plus qu’Hugo que je n’ai pas encore lu. Le cinéma convient mieux aux paresseux et aux mous du genou et bien que les analystes y voient toujours beaucoup plus que ce qu’il y paraît à première vue.

Sergio dit: à

La question identitaire on voit pas bien de quoi il s’agit exactement ; si c’est la fameuse traçabilité, c’est-à-dire que le moindre fait et geste derrière un écran se trouve illico dûment répertorié dans un fichier (le zoom des sites, par exemple), puis benné en libre à la disposition des publicitaires, oui, c’est pour le moins assez casse-couilles. Mais il est facile dans tous les systèmes d’offrir à chacun la possibilité d’accepter ou non, un peu comme pour les cookies, finalement.

Sergio dit: à

S’il en avait fait, des maths, Dieu, eh ben il en serait pas là…

bérénice dit: à

Est-ce que le petit schéma est censé illustrer votre regard? Peut-être au matin après une nuit d’ivresse, c’est ce qu’on nomme communément  » ne pas avoir les yeux dans son assiette ».

bérénice dit: à

Le billet Shakespeare est un fleuve, je sors mon canoë, vous m’accompagnez Sergio? Les gorges y sont profondes et je ne sais si nous pourrions les réchauffer.

Chaloux dit: à

Bérénice, je suis à Paris pour quelques heures, je vais sur Shakespeare, j’y découvre l’ineffable M. Drillon, j’y propose une traduction (contenant une énorme faute de syntaxe, c’est dire ma bonne volonté) et voici! On me modère! Moi qui suis si modéré.

Du coup (sic), je repars à la campagne.

Sergio dit: à

bérénice dit: 9 août 2016 à 14 h 53 min
Le billet Shakespeare est un fleuve, je sors mon canoë

Il y a un engin dont on ne parle jamais et qui est vraiment très bien, c’est le pédalo ; on tire une cordelette et la bâche enveloppe tout, ça nécessite pas de connaissances techniques…

Chaloux dit: à

Pablo, c’est certain. J’ai beaucoup de temps pour lire en ce moment et c’est une vraie cure de jouvence. Il n’est pas de rempart plus sûr contre la bêtise ambiante qu’un beau livre. D’autant que j’en retrouve certains pas encore lus et déjà égarés. Dernière lecture, le petit livre de Marie Dormoy, La vie secrète de Paul Léautaud (1972) qui mérite d’être lu.
Écrire n’est certainement pas aussi profitable à une bonne santé. On lève le nez, il est quatre heures du matin et il va falloir se lever dès potron-minet le lendemain pour se taper 250 km de route.
(Je repars avec le Journal des Goncourt sous le bras pour tacher d’éclaircir notre petite affaire Proust. Résultats après le 15, probablement.)

n'ayons pas peur des mots dit: à

« Cela date mais sûrement vous aussi, comme une odeur de naphtaline. »

oh vraiment

Phil dit: à

la vie secrète de Léautaud, ce sont des cochoncetés, dear Chaloux. La marie Dormoy les raconte-t-elle aussi bien que l’auteur ?

Sergio dit: à

« pour essayer de comprendre comment on en est arrivé à l’actuelle survalorisation de l’intelligence. Presque tout est devenu « intelligent » ! »

C’est intéressant, mais toujours un peu flou, un peu chattemite ; d’ailleurs on pourrait lui trouver quelque chose de Raminagrobis…

bérénice dit: à

Sergio j’ai bien peur que le pédalo n’offre pas la maniabilité suffisant à évoluer sur ces eaux inégales, tantôt rivière tantôt rapide avec des petites plages prisonnières des saules, une profondeur vert sombre allant réduite à l’effleurement , la roche abrupte et dure au détour d’un virage puis au beau milieu du cours une roche aussi douce qu’arrondie, usée par le courant. Canoë, résolument.

keupu dit: à

à meussieu bouguereau :
si j’existe c’est bien grâce à vous, à votre imagination si fertile, aussi pour être tout à fait correcte envers vous, je me propose de vous payer des droits d’auteur, alors soyez aimable de me contacter en MP je serais ravie de vous régler ce que je vous dois… bien sincèrement à vous
madame keupu

Chaloux dit: à

Dear Phil, ce qui ressort de ce livre, c’est que Marie Dormoy a certainement beaucoup plus aimé Léautaud qu’elle ne l’a admis. J’ai trouvé bouleversant cet aveu détourné d’une vieille dame qui allait disparaitre deux ans plus tard, d’autant quelle commente en prétendant ne pas savoir de qui il s’agit sa propre photographie, prise sur la terrasse de Fontenay, nue, visage caché par ses cheveux, au dos de laquelle Léautaud avait écrit : « S’il m’arrive de partir, ne parle jamais de moi. Que personne ne sache à quel point je t’ai aimée. Garde ce souvenir en toi comme un secret ».
(La photographie est reproduite dans l’album Léautaud également publiée par Marie Dormoy)

Miss Tigris dit: à

Marie Dormoy, je préfère ses souvenirs avec Paul Léotard qui est arrivé avant

bérénice dit: à

Et puis sergio, vous disposerez du tonneau étanche pour y entreposer votre Rolex , l’appareil photo et du wisky, j’y poserai mon orangeade et mes souliers.

bérénice dit: à

15h34 ce n’est qu’une supposition ou déduction de l’image Bidochon, je n’irais évidemment pas jusqu’à manifester l’envie d’en trouver une preuve in situ. Si cependant d’autres avaient des références plus actuelles en matières de beauf-attitude je lance un appel d’offre pour détrôner l’icône dépassée et le problème résolu.

Phil dit: à

je vous crois volontiers, Chaloux. Marie Dormoy (rien à voir avec le marx gauchiss) a mis sa vie à déchiffrer le journal de ce diable d’homme qui comptait par le menu ses prouesses sexuelles, fort de son avantageuse anatomie.
Léautaud écrivait à la bougie et maudissait la tsf de ses voisins. un cauchemar pour geek.

bérénice dit: à

Du coup (sic), je repars à la campagne.

Rendez-moi mon argent avant de repartir, laissez un chèque dans la boîte à lettres. merci!

Sergio dit: à

bérénice dit: 9 août 2016 à 16 h 01 min
du tonneau étanche pour y entreposer votre Rolex , l’appareil photo et du wisky, j’y poserai mon orangeade et mes souliers.

Houi ; ça c’est bien. Mais si c’est pour faire le coup d’African Queen, c’est bien la Rolex qu’il faut mettre à la baille, pas le whisky !

bouguereau dit: à

Léautaud écrivait à la bougie et maudissait la tsf de ses voisins. un cauchemar pour geek

c’est lui hévidemment le geek..et hun fameux de longue date pour tout ceux qu’ont lu ses diariz..je te conseille de lire le tout c’est une formidable galrie d’homme mohderne..bien plus hétonnant que traduire shakespear pour un gars introduit chez karlos et sa cours à binche..l’hétonnant est souvent au plus prés

https://fr.wikipedia.org/wiki/Geek

bouguereau dit: à

ma parole..mon larbin peu pas s’empécher de rvnir de de bray dunes haprés 3 jours comme en 36 frappé de tachicardie..dis donc tant que cht’ai sous la main file une baffe à mes copins micouille et gontran de ma part..qu’il se prépare

bérénice dit: à

Sergio, la guerre est finie depuis un certain temps, il vous faudrait sortir de votre réserve pour constater de vos yeux à quel point nous avons franchi tous les obstacles qui mènent à la civilisation, des autoroutes, des centres commerciaux, des architectures novatrices ornent nos villes reconstruites, des aéroport à Notre Dame des Landes et partout en France ce n’est plus que bruit de décollage et d’atterrissage mais l’aviation est essentiellement civile à l’exception de quelques militaires qui s’égarent et s’approchent en cercles concentriques pour finir viser droit les draps de bain , tout va bien.

Chaloux dit: à

Dear Phil, j’ai également trouvé dans ma bibliothèque deux ouvrages de Christian Gury que vous devez connaître, Le Charlus (1860-1942) et le Lyautey-Charlus (que Rinaldi qualifie de « chef-d’œuvre kitsch »). Pas encore ouvert le Lyautey mais le Charlus est très drôle et relève d’une lecture certes partielle mais très intelligente. (J’enquête sur les relations Montesquiou-Proust sans pouvoir retrouver le petit livre d’Elizabeth de Clermont-Tonnerre, ni le petit volume de leur correspondance, – condamné donc à la correspondance complète, et je fais feu de tout bois).

Bérénice, j’ignorais vous devoir quoi que ce soit. Postez svp vos coordonnées bancaires, je vous prépare un virement (mais j’ai la toiture,les panneaux solaires et la chaudière de mon modeste manoir à payer, allez-y mollo tout de même. Même en deux fois, c’est une charge). Et vite, je pars dans 20 minutes, 18.

bouguereau dit: à

Presque tout est devenu « intelligent » !

..et la beauté en a pris un coup dans l’casque..ha c’est pas facile

Chaloux dit: à

Que veux-tu, mon pauvre boumou, j’ai des obligations et comme dirait le poète « je t’emm… en attendant ».

bouguereau dit: à

alors soyez aimable de me contacter en MP je serais ravie de vous régler ce que je vous dois…

allons..pas de ça entre nous chere madame..il est tout a vous

Chaloux dit: à

Cet illettré de boumou va vous faire croire qu’il a lu le Journal de Léautaud intégralement. Il l’a tellement lu que lorsqu’il en parle il fait allusion à des pages qui n’existent pas. Mais c’est le mois d’aout, le grand vide, le Nada, le rien du tout, l’élément à boumou, son Empyrée. Faisons preuve d’indulgence.

Sergio dit: à

Chaloux dit: 9 août 2016 à 16 h 43 min
le Lyautey-Charlus

C’est la maréchale qui descend, au palais à Rabat, un des premiers jours de son mariage, à la rencontre de la petite cour de jeunes aides de camp qui déjà se précipitent avec moult dévotions :

– Messieurs, j’ai l’honneur de vous annoncer que je vous ai tous fait cocus cette nuit !

Miss Tigris dit: à

le Popaul Léautaud était un forcené de la langue sur le minou, le contraire d’un lèche-cul

Phil dit: à

chaloux, drôle de thèse qui tire Charlus de Lyautey.
Grâce soit rendue à M. Dormoy d’avoir sauvé le Journal de Léautaud. Presque chaque entrée donne sa mesure, les séances du faire-minette comprises. Le couple Dumur-Valette furent de terribles employeurs.
Léautaud, geek ? le geek de l’anti-geek.

Sergio dit: à

bérénice dit: 9 août 2016 à 16 h 43 min
des aéroport à Notre Dame des Landes

On en a un terrible, entre Nancy et Metz, mais vraiment dans la campagne tellement désolée que la bête du Gévaudan sauterait dans les bras du migou pour se réconforter…

Normalement on devait bondir des coucous dans le TGV, hop, comme Tarzan, rutilant comme des cadres sup à la Gotlib, l’attachee-case voltigeant à tours de braraccourcix…

Y a pas de taxiway ! Faut faire toutes les manoeuvres sur la piste… On l’occupe cinq heures avec un seul avion comme qui rigole ! Ha c’est fort…

Et puis celle-là : un coeur arrive un jour de grève des contrôleurs c’était pas prévu… Je crois qu’on a dû finir par le balancer dans la Moselle !

christiane dit: à

Pour Lavande
Les deux mains de M.C. Escher vues par
http://chairerenemalo.uqam.ca/upload/files/Vu/ntederech_mscardovelli.pdf
Ces lignes (« Entre ces dualités, il y a aussi la dualité créateur/créature. Escher veut-il nous suggérer que pour lui la créature est en mesure de rétroagir sur le créateur? « ) me renvoient aux deux autres mains du détournement de « La création du monde » de Michel-Ange (choisi par Passou pour introduire l’entretien). De la fresque de la chapelle Sixtine inspirée par le texte de la bible de la Genèse à cette image, on change d’alliance ! Il ne s’agit plus de celle de Dieu et de l’humanité. La création d’Adam a fait place à la création de l’humanoïde… créé par la main de l’homme.
Je vous envoie la suite dans un autre commentaire car j’ai remarqué que s’il y a deux liens, le commentaire est bloqué.

christiane dit: à

Pour Lavande (suite)

Dans un entretien avec Marie-Hélène Tramus, Alain Berthoz (que j’évoquais ce matin) parle avec finesse des créations troublantes de M.C Escher et même de Nolde ! Le monde d’internet est sidérant par les liens qu’il nous permet de faire entre tant de livres.
http://www.hybrid.univ-paris8.fr/lodel/index.php?id=526&lang=en
Sa conclusion ouvre bien des possibles du… cerveau humain :
« On essaie ainsi de réparer la fonction lésée, alors qu’en réalité un bon robot de rééducation devrait être un robot qui laisse au cerveau du patient la possibilité, comme cet humanoïde-là, d’aller trouver une solution vicariante qui ne figure pas dans le programme de rééducation du robot. »
bonne soirée

berguenzinc dit: à

« Une mariée est conduite à l’autel par l’homme qui porte le coeur de son père » lu dans l’Express.

La cardiologie est-elle un humanisme. Z’avez 4 heures…

et voilà qui ferait baver ce bon vieux Sigismond !

bouguereau dit: à

et voilà qui ferait baver ce bon vieux Sigismond !

déjà qu’il chiait de travers..et son rêve c’était de finir en gargouille de saint saturnin..what else

bouguereau dit: à

Léautaud, geek ? le geek de l’anti-geek

aujourdhui ça donnerait un punk a chien..reuzment qu’il est né en son temps et qu’aujourdhui grace a lui t’es un geek prop sur lui

bouguereau dit: à

Faisons preuve d’indulgence

c’est vrai qu’vous êtes une demi douzaine de cons à toi tout seul..c’est diplomate

Nathan Locatelli dit: à

Vivre dans la peur : Mes amis, tout était bien plus facile lorsque nous étions encore jeunes, la simplicité de nos existences et du monde tel qu’il nous apparaissait nous était bonne et douce, nous nous bercions dans une pleine jeunesse, à grandes brassées. Notre jeunesse, une époque où tout autour de nous, s’il n’était pas immédiatement sensé, était néanmoins vite absorbé et imprimé de notre sceau. De ce qu’il fallait se méfier (l’influence anglo-saxonne par exemple), nous faisions notre sans entrave, nous vivions l’autre comme une possibilité, comme une ouverture, comme un ajout à la douceur d’une jeunesse tournée sur elle-même. Mais cette époque-là ne s’est ouverte que sur la désintégration, l’instabilité, la vitesse. « Tout va trop vite », « on s’y perd », s’entend-on dire, ah, la vitesse est devenue notre nouvel espace, plus elle est grande, plus on s’y perd. On s’entend dire « tout est devenu bien trop compliqué, ça va trop vite » alors que bien souvent on a l’impression de courir après un monde qui n’est pas là pour nous et qui, nous en sommes sûrs, ne nous attendra pas. On courre après notre monde comme on courre après un train : tout simplement pour ne pas rester sur le quai. Même là où tout semble facile, la peur des arrière-mondes s’est installée : nous avons honte de notre crédulité. C’est une peur qui génère la honte.

christiane dit: à

pour Jean.
Vous avez évoqué ce matin, ici, votre déception de lecteur en continuant d’explorer les études regroupées dans La beauté du monde » de J. Starobinski. Cela m’a attristée. Je viens de recevoir le livre. Quel bel ouvrage ! ni trop grand, ni trop petit. Une illustration de couverture évoquant « Rooms by the Sea » (chambres au bord de la mer) d’Edward Hopper. Beau papier fin et lisse. Caractères bien lisibles. Table des matières, claire.
Justement, j’ai choisi de commencer (grâce à elle) par les trois billets sur Balthus (p.1073 à p.1085) car c’est un peintre que j’ai du mal à comprendre, à apprécier. Ravissement…
Il écrit ce dont j’avais besoin : « … tous les objets et tous les êtres sont d’étranges allusions aux réalités de l’âme. Il se passe quelque chose sous les apparences et, de cet évènement intérieur, il émane une lumière ambrée ou livide, toujours intense, toujours surnaturelle (…) doué d’une singulière élégance et que le drame sous-jacent est d’autant plus violent qu’il est exprimé sous sous des formes plus « normales ».(…) Balthus exprime avec prédilection certains états ambigus. Il se reporte par la mémoire au temps trouble où l’enfance confine à l’adolescence (…). Quant aux personnages endormis, ils semblent être à la frontière qui sépare la vie et la mort. »
J’aime qu’il lie Balthus à la musique de Mozart, aux œuvres de Piero Della Francesca et de Poussin.
Cette première approche est convaincante. Et je n’ai pas encore lu la présentation de Martin Rueff (tellement excellente dans le Quarto Pavese).

christiane dit: à

Oh, Jean, excusez-moi, voilà que tout est en italique ! j’ai oublié de refermer après le titre…

Widergänger dit: à

Sûr, Bergie de 18h55.

Mais Onfray te dira que c’est une histoire personnelle à SIgmund et qu’elle ne nous regarde pas…!

L’Onfray pas frais est contredit chaque jour par la réalité, mais ça fait rien. C’est ça un grand penseur français…

Il a eu la naïveté de dire publiquement que lui il n’avait jamais couché avec sa mère ni eu au grand jamais envie de tuer son père… Faut oser publiquement ! Faut oser ! Mais pas un seul instant peur du ridicule… Non, pas un seul instant. Ah, c’est quand même quelque chose l’esprit français… C’est fort, très très fort !

Widergänger dit: à

Cherchez pas, traduire Shakespeare, c’est impossible. Déjà le lire en anglais, faut le faire…!

christiane dit: à

Toujours à Jean (rectificatif)
Je vous évoquais « Chambres au bord de la mer » d’E.Hopper pour la couverture (1941) et je vois, à la fin de l’ouvrage dans « crédits photographiques » qu’il s’agit d’une œuvre de James Turell nommée « Skyscape » de 1974. Inconnu…
Je cherche sur internet et je trouve : « Dans les années 1970, Turrell débute sa série des Skyspace, des espaces clos suffisamment grands pour accueillir une quinzaine de personnes, ouverts sur le ciel à travers un trou dans leur plafond. À l’intérieur, les spectateurs s’assoient sur des bancs disposés le long des murs afin d’observer le ciel. »
Quelques photos permettent de voir ses installations en volume. Là, il a pompé sur Hopper jusqu’à retrouver le même angle de pénétration de la lumière. J’ai reconnu aussi des copies de Magritte. Je préfère les toiles que ces pièces trouées… et la toile poétique d’Hopper à ce faux plat de Turrel(photo de couverture). Donc, je continue à voir Hopper et j’efface mentalement le cadre carré tellement moins intéressant que l’ouverture oblique sur la merde la toile de Hopper. Il a retravaillé ce « soleil du matin » avec une femme assise sur le lit (puis avec un employé à son bureau). Le visage est moche, le corps est beau mais sage. Elle est plutôt triste. Vacuité de tous ses personnages. A la place de la mer on voit un paysage urbain(immeuble caractéristique des années 50 en Amérique).
Bon, Turell, il faudra que j’approfondisse…

Pour JC,
merci de vos réponses lapidaires ce matin.

Jibé dit: à

Suis tombé sur quelques pages de Gide, racontant ses visites nocturnes à Proust, qui lui envoyait son chauffeur, le mari de Céleste Albaret. Ils ne parlaient que d’uranisme. Proust, avouant à Gide qu’il n’avait jamais eu de rapports sexuels avec les femmes et qu’il avait transposé le meilleur de son expérience de l’inversion dans Gomorrhe, il ne lui restait plus que le sordide pour Sodome ! Mais ce qu’il disait de l’homosexualité masculine, notamment via Charlus, ne lui semblait pas si sordide que cela à lui. Il était convaincu que Baudelaire, avec ses lesbiennes et son « rapport particulier à sa mère », était… pédé !

Widergänger dit: à

Proust en avait peut-être besoin, de croire ça de Baudelaire, pour se sentir légitimé à être ce qu’il était. Il n’avait pas lu Freud. Pas comme Onfray, qui s’est tout tapé Freud…

Widergänger dit: à

Or nous avons désormais de registre. Soit on est dans le domaine du métal (le chrome) soit dans le domaine musical (opéra etc).
_________
Là, je dois dire, Passou, que j’ai calé. J’ai rien compris au schmilblick. Vous ne pourriez pas traduire…

Widergänger dit: à

Moi, ce qui m’amuse dans ce monde de dingues bons à enfermer, dirigés par des Google, c’est que ce Google n’est même pas fichu de pondre un moteur de recherche valable et qu’il prétend dans le même temps créer un homme nouveau. Des ploucs dangereux !

Widergänger dit: à

Pour une archéologie de l’intelligence comme idéologie, m’est avis qu’il faudrait remonter plus loin qu’à Turing et von Neumann. Faut remonter à Descartes au moins : Cogito ergo sum… Voilà, c’est là le hic… La plupart du temps, ce qu’on constate plutôt, c’est : Cogito ergo insanum sum… Milad Doueihi risque de marcher très vite sur les pas de Heidegger, sur les chemins qui ne mènent nulle part…

Jibé dit: à

Oui mais Descartes est déjà dépassé par… Pascal, WGG !

« Qu’est-ce que le moi ?
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non, car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non, car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’âme ? Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le Moi puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées. »

Jean dit: à

@Christiane

Bien d’accord avec vous. Ce « Skyscape » de James Turrell me paraît fort en-dessous de la poésie du moindre Hopper. Quoique cette harmonie de gris/bleus pâles, ah, c’est pas mal tout de même. Surtout qu’il faudrait le voir dans ses vraies (trois) dimensions (H. : 5,594 / L. : 3,607 / P. : 3,607 ). Car il y a une profondeur ! Cela n’a rien à voir sans doute mais, la première fois que j’ai vu « L’enterrement à Ornans » dans ses vraies dimensions, à Orsay, toutes les idées que je me faisais de l’oeuvre à partir de reproductions ridiculement réduites ont été renversées. Si le tep-scanner de la fin-août m’accorde de jouer les prolongations encore quatre mois, je fonce à New-York voir ça au Solomon R. Guggenheim Museum.

Jean dit: à

Pour Christiane (19h28)

J’avais été plutôt séduit par les textes de Staro sur Goya et sur André Chénier (apparemment, je lis comme vous, en choisissant ce qui me tente) ; en revanche j’ai été franchement déçu par ce qu’il dit de la postérité du mythe troyen dans la poésie, d’Ovide à Bonnefoy, ainsi que de son survol de l’oeuvre de Ronsard; j’ai trouvé son approche dépourvue de rigueur, un peu à la va comme ça vient. Je me propose de relire ce soir son texte sur Ronsard, histoire de m’assurer que c’est moi qui ne passe pas complètement à côté.

Jean dit: à

 » on n’aime personne que pour des qualités empruntées  » (Pascal)

Et c’est très bien ainsi car comment, autrement, pourrait-on aimer qui que ce soit ici-bas ? L’amour du prochain des Chrétiens m’a toujours paru d’une désolante abstraction. Aimer son prochain comme un frère, soit, encore faudrait-il que je sache un peu précisément (et surtout que je sente) en quoi il me ressemble comme un frère. Tu aimeras ton prochain comme un frère car il est, comme toi, une créature de Dieu : pouète pouète lariflette !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*