de Pierre Assouline

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La République des livres
Fallait-il protéger Patricia Highsmith contre elle-même ?

Fallait-il protéger Patricia Highsmith contre elle-même ?

Faudra-t-il désormais s’assurer que les mémoires, carnets et journaux publiés à titre posthume sont livrés avec ou sans filtre par égard pour la santé mentale de ceux qui abuseraient de leur lecture ? La question se pose en découvrant les passionnants Ecrits intimes 1941-1995  (traduction de Bernard Turle, 1034 pages, 35 euros, Calmann-Lévy) de la romancière Patricia Highsmith (1921-1995). A sa mort, en cherchant des nouvelles inédites dans le bureau, son exécuteur testamentaire Daniel Keel et son éditrice Anna von Planta trouvèrent finalement dans la penderie, planqués derrière des draps, 56 volumes contenant 18 journaux intimes et 38 carnets. Soit quelque 8000 pages on ne peut plus personnels et inédits.

Une mine qui permet enfin de lever une partie du voile sur ses ambiguïtés. De toute évidence, ce trésor en regard de l’histoire littéraire exigeait d’être condensé pour des raisons commerciales afin d’aboutir à un seul volume fut-il particulièrement lourd et épais. Par prudence et dans l’intérêt des familles, étant donné la sexualité débordante de l’auteure qui ne se refusait rien et surtout pas une femme mariée, il fut donc émondé de ses répétitions et de ses indiscrétions. Mais pas seulement.

Notoirement alcoolo-tabagique, la talentueuse Mrs Highsmith était surtout paranoïaque et sociopathe. On la déjà savait odieuse : on la découvre de surcroit raciste et antisémite. Non par idéologie mais de manière obsessionnelle. Les seuls pour qui ce n’est pas une découverte sont ceux qui l’ont fréquentée et les lecteurs de langue anglaise qui ont eu la curiosité de lire sa biographie par Johann Schenkar ou Richard Bradford. Ce qui n’allait pas de soi car elle ressemblait à la maison où elle avait choisi de finir ses jours : « une forteresse hostile et austère » comme le remarque Anna von Planta. Dans la même note en liminaire de ce recueil, son éditrice de longue date précise :

« Avec l’âge, ce n’est plus seulement le vocabulaire de Pat qui, à l’occasion, peut paraitre offensant, amer et misanthrope. De temps à autre, ses opinions le sont aussi. Mais ce n’est que dans certains cas extrêmes que nous avons jugé de notre devoir de refuser à Pat le droit de s’exprimer comme nous le faisions quand elle était encore en vie. Il est difficile de comprendre les raisons de son amertume, notamment dans le cas de son antisémitisme de plus en plus marqué… ».

Et de rappeler qu’elle n’en avait pas moins des amis et des amantes juifs (air connu). Outre que l’on se demande alors de quel « droit », justement, et quelles sont les limites du « devoir » posthume d’un éditeur vis-à-vis de son auteur, ne peut-on faire confiance à l’intelligence des lecteurs et les laisser juger par eux-mêmes ?

Reste tout de même une cinquantaine d’occurrences antisémites dans ce millier de pages, et un certain nombre de remarques racistes, un peu comme le coiffeur laisse quelques poils blancs sur les favoris d’un homme lorsqu’il teint ses cheveux en noir. N’empêche : c’est la première fois qu’on en lit sous sa plume (pour la réédition de Carol en 1990, le principe de précaution avait prévalu puisqu’elle avait demandé à ce que l’on remplace negro par black). Pour les Ecrits intimes, la décision vient de l’éditeur zurichois Diogenes, détenteur des droits mondiaux de l’œuvre. Elle s’applique à tous les éditeurs de son livre dans le monde. L’écrivain n’ayant pas explicitement laissé de consignes quant au destin de ce journal, elle avait encore moins demandé à ce que son manuscrit soit ainsi censuré. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et dans quel autre but que de protéger son image ! Dérisoire en un temps, le nôtre, où tout se sait hic et nunc.

Quand Jean-Jacques Pauvert le faisait en 1976 en expurgeant les pages plus immondes des Mémoires d’un fasciste de Lucien Rebatet, ce n’était pas pour le protéger mais pour se protéger, lui l’éditeur, de poursuites en justice qui auraient pu interrompre la diffusion du livre et lui en faire subir, à lui l’éditeur, le préjudice économique. Lorsque dix ans après Grasset caviarda sur le manuscrit du Journal de feu Matthieu Galey les passages mettant en cause des auteurs de la maison et des membres des jurys littéraires, c’était pour protéger les intérêts de l’éditeur. Mais avec les écrits intimes de Patricia Highsmith, il s’agit de protéger une auteure contre elle-même, contre ses excès autodestructeurs, contre les effets de sa violence. Lui éviter de salir son image et sa réputation sans lui demander son avis, et pour cause, au mépris de sa propre vérité, crue et non aseptisée.

(Photo Gérard Rondeau)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 487 Réponses pour Fallait-il protéger Patricia Highsmith contre elle-même ?

Phil dit: à

Excellente publication, à lire en vo brute de décoffrage, qui vaut plus que toutes les resucées sociologiques servies par les laquais épurateurs, zorros de la pensée autorisée.
Nous aurons besoin d’un dear Bloom pour saisir le poids des mots de cette butch’lesban.

JiCé..... dit: à

Sans intérêt …

Jean Langoncet dit: à

En quoi des écrits dits intimes seraient-ils plus « vrais » que les autres ?

Jazzi dit: à

On la déjà savait odieuse (inverser déjà et odieuse)
rue et non aseptisée (nue)

1 000 pages pour 8 000 = un huitième des écrits intimes, donc.
C’est plus que le la censure, c’est du grand nettoyage !
Mais si c’est pour son bien…

Jazzi dit: à

Mais qui a peur de Patricia ?

renato dit: à

residence DE !

Jazzi dit: à

Un village privé de soleil en hiver pour l’auteur de « Plein Soleil » !
A chacun.e ses paradoxes, renato…
Des images de la forteresse ?

La question, Passou, serait de savoir si la xénophobie de Patricia Highsmith se limite à l’antisémitisme ou bien si elle s’étend au-delà ?

Jazzi dit: à

inverser déjà et savait, pardon !

Janssen J-J dit: à

@ sa propre vérité, rue (sic) et non aseptisée.

Que doit on conclure de l’opinion de passoul ? Que les éditeurs ont eu tort de censurer Highsmith contre ses propres excès, comme si les lecteurs n’étaient pas adultes pour en jugr par eux-mêmes ? ou par corrélat, rasion de l’avoir fait, pour se protéger eux-mêmes vu qu’ils encourraient des risques de poursuite pour complicité de diffusion de propos antisémites et racistes ?…
On n’a jamais réellement d’opinion tranchée dans cette manière de présenter les dossiers… C’est ça pour moi… l’exemple empirique de la théorie politique des ventres mous littéraires profilés centre-droit…
Quant à l’intérêt de ces Mémoires ? Du courage,… fuyons-les, ils n’en ont apparemment aucun !…

Janssen J-J dit: à

nb/ cette photo avec le chat la fait méchamment ressembler à une certaine Françoise Verny…, autre célèbre cloparde…

(souvenir d(rdl). Je me souviens qu’une fois, j’avais évoqué sur cette chaine, « small g », le denrier roman de PH publié en français de son vivant… et je m’étais fait rembarrer par je sais plus qui, soupçonné d’homophobie déguisée pour avoir osé m’étonner de ce roman dont j’ignorais totalement qu’il ait pu avoir quelque chose d’autobiographique, un comble !… A l’époque, j’ignorais tout de la vie privée de cette romancière, alors que maintenant personne n’a plus aucun scrupule à cracher dans la soupière… et d’enfoncer le clou à l’égard de l’admirable « butch’lesban »… Laquelle, si on comprend bien, n’aurait rien eu à envier à St Céline, le grand ferdinand comédien & martyr !…
Bàv –

une main dit: à

Elle avait aussi une maison à Tegna, était donc voisine de Harald Szeemann

Enfin les potins de la commère! 😉

renato dit: à

Sujet bien à part, pour ceux qui habitent près de Genève

Le 16 décembre à 19h30 au Victoria Hall : Martha Argerich et Maria João Pires, Concerto pour deux pianos et orchestre N° 10 (Mozart), direction Daniel Harding.

Ici dans l’interprétation : Alfred Brendel & Imogen Cooper, dir. Neville Marriner / Academy of St. Martin-in-the-Fields.

https://youtu.be/jSRcu7yGVPw

une main dit: à

L’autre et son esprit d’escalier :

https://external.fcdg1-1.fna.fbcdn.net/safe_image.php?d=AQFAfWJiQd4TysTd&w=476&h=476&url=https%3A%2F%2Fscontent.cdninstagram.com%2Fv%2Ft51.29350-15%2F265547052_907985843240725_2554479656493988440_n.jpg%3F_nc_cat%3D104%26ccb%3D1-5%26_nc_sid%3D8ae9d6%26_nc_ohc%3DAfXnW5On6psAX9tqm6E%26_nc_ht%3Dscontent.cdninstagram.com%26oh%3D4c3ce0d13864601f2f6db7d3a56cb2f9%26oe%3D61BA4BCE&cfs=1&ext=emg0&_nc_oe=6f318&_nc_sid=62b3ef&ccb=3-5&_nc_hash=AQHflryktU4POLQr

Phil dit: à

Laquelle, si on comprend bien, n’aurait rien eu à envier à St Céline,

Témoignage de première main, si l’on ose dire, dear jjj, comme fut la version non expurgée du Journal de Green. Pour juger de la qualité, nous irons voir parmi les huit mille pages en vo pour trouver les récits d’époque qui rendent superflus les exégètes de tout poil. Épouvantail à moineaux (français) pour cinquante occurrences sorties des (t)amis radiofrance, a/ t on jamais entendu la pareille pour le Journal de Léautaud

Alexia Neuhoff dit: à

Histoire de me faire de nouveaux amis (de rencontre ou pas) : je lis le titre de ce nouveau billet. Mon œil retient « Patricia Highsmith ». Quoi ? Une femme ! Une autrice ! Ce samedi 11 décembre 2021 serait-il à marquer d’une pierre blanche ? Hélas, à propos de pierre, c’est d’une lapidation qu’il s’agit. Feuilletons le catalogue des perversions : « paranoïaque, sociopathe, odieuse, raciste et antisémite ». Certes cela fait beaucoup pour une seule femme mais on lui connaît des homologues mâles qui n’ont pas reçu de volées de cailloux pour autant. Comble de l’horreur, elle picolait, clopait et baisait comme une diablesse, y compris avec des femmes, et des femmes « mariées » ! Sale sorcière, au bûcher !

Phil dit: à

Tempête dans un verre à whisky..aimait dire F Verny, exhumée par croque jjj

D. dit: à

Entièrement d’accord, Alexia.

renato dit: à

Je ne comprends pas pourquoi expurger les carnets de Highsmith. On savait déjà qu’elle n’aimait pas les Afro-Américains, car il les rendait responsables de la crise de l’aide sociale en Amérique ; son antisémitisme était connu, aussi que son soutien de la cause palestinienne ; etc.

pourmapar dit: à

Feuilletons le catalogue des perversions : « paranoïaque, sociopathe, odieuse, raciste et antisémite ».

Enfin du croustillant à se mettre sous la dent!

thomas dit: à

et en plus elle était moche comme un c*ul, ça rend méchante

Damien dit: à

Aujourd’hui, on ne peut plus rien publier de raciste et d’antisémite : cela se comprend, d’où le recours à l’autocensure de la part d’un éditeur qui ne veut pas tomber sous le coup de la loi. D’autre part, je ne l’ai pas lu, mais est-ce que ce journal ajoute quelque chose au génie et à la gloire de Patricia Highsmith ? C’était une pauvre femme, apparemment. Cela ressemble au cas de Drieu la Rochelle, et à quelques autres. Personnellement, dans ces cas-là, je suis contre toute censure, à condition que l’écrivain ait fait ses preuves, et qu’il y ait un avertissement. Par exemple, que maintenant les psychiatres, les criminologues et autres chercheurs en monstruosités n’aient plus la possibilité de se procurer l’oeuvre criminelle de Matzneff me semble regrettable. Comment va-t-on travailler dessus, pour en dénoncer les tares, les crimes et les aberrations ? La richesse de l’espèce humaine est aussi faite de noirceur. Comme Sade, il fallait mettre Matzneff en prison, mais laisser ses oeuvres sur les étagères des librairies et des bibliothèques.

Paul Edel dit: à

She wrote: “Life has no pleasure equal to that of the moment under the shower, singing, with a wonderful girl waiting in her bed in the next room.”

renato dit: à

PH : « Quand tu traînes avec des femmes, il n’y a pas l’homme qui paie l’addiction. »

renato dit: à

PH : « L’homosexualité masculine est un non-sens. »

renato dit: à

À propos de Peter Handke : « Peter a un visage féminin, sans force. »

Bloom dit: à

si la xénophobie de Patricia Highsmith se limite à l’antisémitisme

Baroz, l’antisémitisme n’est pas une variété de xénophobie (= rejet de l’étranger). Ses concitoyens juifs sont aussi américains qu’elle.

Janssen J-J dit: à

@ nous irons voir parmi les huit mille pages en vo pour trouver les récits d’époque qui rendent superflus les exégètes de tout poil.

Ne vous en privez surtout pas !… Vous souhaite bin du plaisir !
Du temps à perdre ? quand on en a…, quelle jouissance !.,, que l’disait Proust ! –
Bàv, croc dirfil,

Bloom dit: à

raciste et antisémite. Non par idéologie mais de manière obsessionnelle.

L’idéologie est souvent une forme d’obsession. Nosferatu en est la plus laide et moche incarnation ces temps-ci.

Highsmith = Hochschmidt. Voilà qui parle tout de suite immédiatement plus et davantage, non?

B dit: à

La photo aurait pu être prise par Hitchcock, un peu la mère dans psychose, enfin je l’imagine ainsi.

Marie Sasseur dit: à

Highsmith a tout pour plaire à des vieux qui sont déjà convaincus de leur haine des femmes. Moche dedans et dehors, et surtout antisémite.

Ses bouquins datent d’une autre génération. Me souviens pas avoir lu de ses polars.

Marie Sasseur dit: à

Sur la photo on dirait Signoret quand elle était cuite.

Jibé dit: à

Rhabillée pour l’hiver, Madame Highsmith!
N’a même pas droit à l’éternel couplet déculpabilisateur sur la différence à faire entre oeuvre et auteur.
On déplore que soient mis sur le même plan ou pas loin la clope et l’alcool, l’antisémitisme et le racisme, comme tares inacceptables. La moraline le dispute à la morale…
(Ne me dites pas qu’en plus, elle baisait?)
Faudrait voir à hiérarchiser la gravité des critiques négatives.
Le chat est beau, la photo a quelque chose de sauvage grâce à lui.

Jibé dit: à

« non par idéologie mais de manière obsessionnelle »

là, je ne vois pas. Tous les racistes-antisémites sont idéologues (ils pensent l’infériorité de l’autre et son danger) et obsessionnels puisque l’enjeu de la menace est si fort, ue affaire de nature à préserver, qu’il ne peut être qu’obsessionnel et parano.
(cf Z, cf l’adolf, cf Soral, cf Maurras, cf Céline..et tant d’autres)

Phil dit: à

Voilà qui parle tout de suite immédiatement plus

et le « chou pourri » Finkielkraut vous parle au débotté, dear Bloom ?

renato dit: à

PH contestait le déplacement des Palestiniens — à ce propos elle s’était alignée sue la position de Chomsky et d’autres.

Bloom dit: à

elle avait demandé à ce que l’on remplace negro par black.

Exemple intéressant qui permet de discuter de la distinction cruciale introduite par Emile Benveniste entre énoncé, énonciateur et situation d’énonciation.
Il fut un temps où aux US le terme « negro » était un terme acceptable, y compris dans les publications universitaires.
En 1921, Langston Hughes, immense poète de la Renaissance de Harlem, intitule un des ses plus puissants poèmes « The Negro Speaks of Rivers’ ; en 1964, B. Quarles publie « The Negro in the Making of America », livre essentiel sur l’histoire des Noirs américains
Le terme a commencé à être considéré plutôt offensant (mais moins que « nigger ») grosso modo depuis Malcolm X et The Nation of Islam, au milieu des années 60. Il a disparu aujourd’hui au profit de b/Black ou plus souvent « African-American » (préféré à « Afro-American »).

Disparition partielle cependant, car lorsqu’il est utilisé par des Noirs américains, le terme « negro » perd sa charge offensante (idem pour, de « nigger/nigga ») en vertu du principe de « resignification », cette « renégociation sémantique », cette « appropriation neutralisante » d’énoncés insultants, qu’effectuent les personnes blessées, et qui a un effet réparateur.
De la même façon, dans ma famille, le terme « yid » était courant dans la conversation.

Chester Himes pouvait se permettre d’utiliser le « n-word », alors que chez Patricia Highsmith il devenait de facto infâmant.
« What’s in a word? » comme ne l’a pas écrit Shakespeare…

Jazzi dit: à

« De la même façon, dans ma famille, le terme « yid » était courant dans la conversation. »

Idem chez les homos, qui ne se privent pas de parler de folle, tapette ou pédale, Bloom.

Bloom dit: à

« Pourri » en yiddish est « foyln », dear Phil, et « finkel » est le forgeron, de « finken » « faire des étincelles »…
Votre étymologie serait-elle un peu tendancieuse?

Bloom dit: à

Retournement du stigmate, Baroz.
Un classique.

Bloom dit: à

Chomsky

renato, sa grammaire générative est de la pure foutaise. La langue ne fonctionne pas comme il la décrit.
J’ai été « élevé » à la grammaire générative et transformationnelle (tout s’explique!) avant de découvrir la grammaire de l’énonciation, qui elle, rend compte fidèlement du fonctionnement de la langue. Son travail linguistique est une pure construction intellectuelle, très idéologique.
Pour le reste, je n’ai pas d’opinion sur ses prises de position, et ne souhaite pas verser dans la facilité du « self-hating Jew ».

(j’avais écrit ‘tout sexplique’, sorry papa Freud)

Marie Sasseur dit: à

Highsmith, antisémite, et son éditrice
« de rappeler qu’elle n’en avait pas moins des amis et des amantes juifs (air connu). »

« (air connu) », c’est dans le texte, ou un rajout de la rédaction ?

Cet « air connu » n’est pas très explicite.

Il faut prêter attention à cette « logique ».

Pas plus tard qu’il y a deux jours, le candidat fasciste a l’élection présidentielle, l’a parfaitement illustrée.

Quand on lui présenta une jeune fille, dont le prénom était d’origine iranienne, il la trouva charmante.
A la question de savoir si cette jeune fille représentait  » le grand remplacement  » , idéologie raciste et xénophobe et anti-musulmans, de l’extrême-droite , le futur ex-candidat, a cité Benjamin Constant, pour justifier sa haine:

« Tout est moral chez l’individu, mais tout est physique dans les masses »

https://miscellanees.me/2019/02/04/benjamin-constant-moral-invididus-physique-masses/

puck dit: à

comme dit un vieux proverbe écossais « it is in the shelter of each other that the people live »

puck dit: à

à moins que ce soit un proverbe irlandais ?

puck dit: à

ou gallois ?

puck dit: à

comme dit un vieux proverbe britannique « it is in the shelter of each other that the people live »

Bloom dit: à

Pourquoi nosferatu a-t-il choisi Beethoven comme fond sonore de sa video de propagande? Est-ce par amour de la patrie de Murnau? Par sentiment pro-européen?
N’existe-t-il pas de merveilleux compositeurs français, Berlioz, Debussy, Poulenc…?

puck dit: à

non c’est pas du tout britannique : comme dit un vieux proverbe argentin « es en el refugio de unos y otros que la gente vive »

puck dit: à

je comprends ce que veut dire passou, moi-même j’ai eu un ami catholique, j’ai même eu un ami noir, et un autre homo, par contre j’ai jamais eu d’ami juif.

Marie Sasseur dit: à

Et les Suisses ?

 » Patricia Highsmith est morte à l’hôpital de Locarno le 4 février 1995. Elle vivait quasi recluse depuis 1988 à Tegna au Tessin. C’est en 1964 que cette Texane d’origine, alors âgée de 43 ans, avait émigré en Europe. Après quelques années passées en Angleterre et en France, précédée d’une renommée internationale, elle avait choisi en 1981 de s’établir en Suisse. À sa mort, son fonds littéraire a été accueilli par les Archives littéraires suisses, où il est inventorié, mis en valeur et étudié. »

https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-3558.html

puck dit: à

elle a écrit quoi Patricia Higuesmite ?

puck dit: à

pourquoi Paul Edel n’en a jamais parlé ?

puck dit: à

je connais que les écrivains dont parle Paul Edel, et encore pas tous.

s’il faut lire d’autres blogs pour rester informé de l’actualité littéraire je suis preneur.

Marie Sasseur dit: à

« Les Écrits intimes ne représentent qu’une infime partie de l’important matériel laissé par Highsmith et aujourd’hui déposé à la bibliothèque de Berne (elle habitait à la fin de sa vie en Suisse où elle avait fui le fisc français). De ces 38 carnets et 18 journaux personnels, trouvés à sa mort « cachés dans une armoire à linge » et qu’elle avait commencés à l’âge de 18 ans, son éditrice, Anna von Planta, a tiré quelque mille pages. Sur la masse d’écrits, les notes qu’elle prit entre vingt et trente ans sont aussi nombreuses que celles du reste de sa vie, et la présente édition consacre ce déséquilibre puisque c’est surtout une Highsmith jeune, pleine d’un allant déjà fort inquiétant, que nous rencontrons, et moins la femme plus âgée (de quarante-deux à soixante-quatorze ans), aigrie et paranoïaque, laquelle ne s’exprime que sur une centaine de pages. »

https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/11/18/highsmith-pulsions-repulsions/

puck dit: à

« dans certains cas extrêmes que nous avons jugé de notre devoir de refuser à Pat le droit de s’exprimer »

un peu comme moi quand j’ai eu le malheur de parler de Flaubert sur le blogapassou.

puck dit: à

c’est la première fois que je lis un articlapassou qui donne envie de lire un auteur.

Marie Sasseur dit: à

« dans certains cas extrêmes que nous avons jugé de notre devoir de refuser à Pat le droit de s’exprimer »

C’est scandaleux.

Heureusement que tout est à l’abri en Suisse, et librement accessible aux chercheurs.
.

puck dit: à

on a pas fait par hasard une série télé avec un de ses livres qui serait diffusé sur netteflisque ?

puck dit: à

elle a pas l’air très woke cette brave dame.

puck dit: à

térézoune t’as pas un bouquin d’elle à conseiller à un néofite pour entrer dans son oeuvre ?

puck dit: à

« tout est à l’abri en Suisse »
 »

ça c’est ce qu’on appelle un pléonasme, à ^pas confondre avec une métaphore ou une périphrase.

Marie Sasseur dit: à

moi je lis pas la littérature LGBTQIA et plus si affinités.

puck dit: à

« tout est à l’abri en Suisse »

non c’est pas un pléonasme c’est un rododendron : c’est quand on répète 2 fois la même chose dans une même phrase.

puck dit: à

ou un zeugme ?

vedo dit: à

Avec un temps de retard, sur le mot « cosmopolitisme »,

 » Très vite, une fois fait l’apprentissage de la topographie parisienne tout court, et surtout de la topographie morale, sociale, artistique, cote exacte des spectacles, cafés, quartiers, monuments, ils avaient cessé de se sentir provinciaux. La capitale fourmillait de Parisiens à la quatrième génération, enfermés par leur routine, leur gagne-pain, leus préjugees et leur ignorance vaniteuse dans une province ausssi vieillotte que celle des Nivernais ou des Briochins, tandis qu’avec leur curiosité de cosmopolitisme et d’inédit, les appétits qu’ils avaient déballés en même temps que leurs valises, les deux garcons étaient de ceux qui font les nerfs, l’électricité, le sang toujours nouveaux de Paris.”

En passant, je peux maintenant comprendre ce que Mitterrand semblerait avoir dit de ce livre.

puck dit: à

c’est quoi la littérature LGBTQIA ?

pourquoi Paul Edel n’en a jamais parlé sur son blog ?

misère ça fait 30 ans que je lis le blogapolo, tout ça pour rien…

Marie Sasseur dit: à

Un coffre-fort :

Archives littéraires suisses

Les fonds concernent surtout des écrivains du xxe siècle, mais aussi l’activité éditoriale (comme le fonds Bertil Galland qui se trouvait déjà avant 1991 à la BN) et la critique littéraire (par exemple le fonds Jean Starobinski)[1]. Quelques fonds d’auteurs étrangers sont aussi conservés, entre autres de Patricia Highsmith, Hermann Hesse ou Rainer Maria Rilke[2].

Outre le fonds Friedrich Dürrenmatt, les Archives littéraires suisses ont reçu plus de 300 fonds et archives (état en 2016), dont voici quelques-uns[4] :
Wiki

puck dit: à

Avec un temps de retard, sur le mot « cosmopolitisme »
 »

pas grave, moi j’ai pas encore fini de lire les articlapassou de 2012.

puck dit: à

« Archives littéraires suisses »
 »

ça correspond à quelle devise et c’est quoi le taux de change ?

quand on pense à tous ces types qui ont passé la frontière suisse avec des valises bourrées d’archives littéraires pour financer les partis politiques c’est un scandale !

puck dit: à

« Patricia Highsmith, Hermann Hesse ou Rainer Maria Rilke »
 »

ah ouai ? elle est du niveau de Rilke ? si j’aurais su ça avant j’avais pas dit que je l’ai jamais lue.

moralès sed laisse dit: à

Comme Sade, il fallait mettre Matzneff en prison, mais laisser ses œuvres sur les étagères des librairies et des bibliothèques.(Damien)

Matzneff est à l’air libre et ses livres censurés… 🙂

puck dit: à

j’adore cette écrivaine, j’ai, entre autre, beaucoup aimé « le cri du meurtrier » et « les eaux étranges ».

m'enfin dit: à

Pour Puck : Une litterature qui me semble avoir le parfum de son caractère pas vraiment manichéens ni bien pensants Des romans à mon gout meilleurs que sa serie des Ripley Viens de lire l’empreinte du faux ça se passe au Maroc pendant la guerre des 6 jours Les heros americains sont assez partisans d’Israel mais la population arabe quelque peu meprisée

puck dit: à

désolé : j’ai beaucoup aimé « le cri du hibou » et « eaux profondes ».

pas facile quand on quitte la page wiki de se souvenir des titres, j’aurais dû faire comme d’hab un copié collé.

puck dit: à

« il fallait mettre Matzneff en prison, mais laisser ses œuvres sur les étagères »
 »

disons que c’est plus logique que mettre ses oeuvres en prison et le laisser sur une étagère si c’est ce que tu veux dire.

Jazzi dit: à

« moi je lis pas la littérature LGBTQIA et plus si affinités. »

Ni Jean Genet ou Marguerite Yourcenar, MS ?
Marcel Proust, au moins !

B dit: à

Jazzi, ne commencez pas un classement par l’orientation sexuelle, cela ne devrait pas interférer sur le contenu si c’est de la littérature. Après, on peut effectivement s’intéresser au journal, aux biographies, mais c’est un système satellite, l’oeuvre est comme un astre qui n’entre en contact qu’avec des météorites éventuellement mais n’est aucunement reliée au corps et à son itinéraire .

Phil dit: à

La Suisse sait conserver la littérature de qualité, Highsmith à Bern, Morand et Chardonne à Lausanne.
Les générations futures, réchappées du vaccin mercantile, lui sauront gré.

renato dit: à

En effet, Bloom, non seulement on se demande pourquoi Beethoven, mais surtout pourquoi la Septième dont la première exécution fut organisée le 8 décembre 1813 lors d’un concert au profit des soldats autrichiens et bavarois blessés au cours d’une bataille contre l’armé de Napoléon.

Jean Langoncet dit: à

Les potins du Guardian, pour se mettre à niveau du billet ; tenons des fiches pour la bonne cause

On love and sex:

7 August 1941
Sex, to me, should be a religion. I have no other. I feel no other urge, to devotion, to something, and we all need a devotion to something besides ourselves, besides even our noblest ambitions. I could be content without fulfilment. Perhaps I should be better off in such an arrangement.

13 May 1942
Yes, maybe sex is my theme in literature – being the most profound influence on me – manifesting itself in repressions and negatives, perhaps, but the most profound influence, because even my failures are results of repressions in body and mind, which are repressions of sex.

24 September 1943
Sexual love is the only emotion which has ever really touched me. Hatred, jealousy, even abstract devotion, never – except devotion to myself. But love touched me willy-nilly.

3 April 1961
The pattern of quarrels and reconciliations in the very first days of a relationship (however minor the quarrels then) is the pattern that will prevail throughout, grow bigger perhaps, become insufferable, perhaps. The story of MJ [Highsmith’s lover at the time, Marijane Meaker] and myself. Off to a crippled start. The brain washing. The rivalry between two in the same profession. The desperate efforts of one to best the other; and the other’s efforts to preserve the relationship, at any cost. And at the same time saying, “Why am I in this? I’m intelligent enough to see I must get out.” But what is there “out”? The same sort of relationship with someone else? Better to stick it out and to try, say all the marriage counsellors, all the psychologists – in regard to heterosexual relationships.

17 May 1973
Marriage is the easiest way of avoiding sleeping with a man.

Jean Langoncet dit: à

à niveau > au niveau (objectif très prétentieux que de prétendre mettre le billet à niveau)

Marie Sasseur dit: à

La qualität du vieux philopede est très militante.

Jazzi dit: à

Oscar Wilde or Virginia Woolf = LGBT in GB, B…

Phil dit: à

Thank you mr Langoncet. How do you translate « willy-nilly », dear Bloom ?
Piquante coïncidence, Meaker est l’acteur sévèrement couillu d’une adaptation de Spillane.

Jean Langoncet dit: à

Drieu la Rochelle, Céline, Morand, Chardonne, Rebatet … On voit où se trouve l’obsession dès que les mots écrivain et antisémites sont évoqués ; un échantillon de la « cinquantaine d’occurrences antisémites dans ce millier de pages » qu’on se fasse une idée de la pertinence de ces rapprochements ?

closer dit: à

Fabuleux ce concerto K365 par Brendel/Cooper Renato! On peut supposer que le duo Argerich /Pires ne sera pas décevant…. Veinard!

Phil dit: à

suis jeune et plein d’allant, miss sasseur, et naziphile, notez sur vos tablettes. Il en faut pour gagner une limonade au bar du lutetia

et alii dit: à

cette histoire d’escargots est répugnante

et alii dit: à

escargots suite: cette femme était peut-être un écrivain mais surement une malade

moralès sed laisse dit: à

Sex, to me, should be a religion.

Si ce n’est pas la vôtre, et alii, n’en dégoûtez pas les autres!

moralès sed laisse dit: à

Si ce n’est pas la vôtre, et alii, n’en dégoûtez pas les autres!

Vous faites bien partie du club Martini avec rénateau, non,

moralès sed laisse dit: à

non,*
Non?

Janssen J-J dit: à

1°) -> Tom Ripley est le personnage le plus connu de ses polars. Je conseille souvent aux débutants : « sur les pas de Ripley » qu’on trouve en poche dans les meilleures librairies. En voici la trame :

« Tom Ripley, le héros charmant et amoral de Plein Soleil et de L’Ami américain, rencontre un soir un étrange adolescent qui s’attache à ses pas. Or, le jeune Frank Pierson, fils d’un milliardaire, est rongé par un effroyable secret. Seul un homme tel que Ripley, familier des eaux troubles, pouvait l’assister dans la lutte désespérée qu’il mène contre le sentiment de culpabilité qui le hante. Commence alors pour les deux amis une errance qui les mène de Paris à Berlin, ville coupée en deux aux nuits louches où Frank est victime d’un kidnapping, puis à Hambourg et aux Etat-Unis, dans la demeure luxueuse mais néfaste des Pierson. Là, face à son destin, le garçon fragile saura-t-il suivre les traces de Ripley le cynique, ou bien cèdera-t-il sous le poids de sa souffrance morale ? – Pour la première fois, Tom Ripley révèle au lecteur sa face cachée : celle d’un homme chaleureux, donnant tout de lui-même pour aider un être en difficulté. Pour la première fois aussi, Patricia Highsmith s’attache à restituer l’univers d’un très jeune homme atrocement tourmenté par un acte qu’il a commis, mais également révolté contre la société et incurablement malade d’un amour malheureux…

***Sinon, son thriller psychologique « le cri du hibou » (1962) reste le plus célèbre de ses romans (et je le conseille en deuxième choix).

2°) -> sur son ex-chaine, Paul Edel a rendu un très bel hommage à vos puissantes argumentations « anti-Flaubert »…. Il vaut toujours le coup de le suivre, même distance. Parfois, il peut même faire la une de l’actu, en renouvelant de fond en comble la plmtq intime de Stendhal & Flaubert !

Janssen J-J dit: à

Chabrol avait tiré un film « du cri du hibou », mais pour l’instant, netflix n’a pas pu en obtenir les droits (ni au tirage, ni au cuissage). Je ne l’avais pas trouvé très fidèle à Pat, d’ailleurs, ce film…

Petit Rappel dit: à

Je crois qu’on oublie, outre l’Inconnu du Nord-Express, Le Meurtier. On a pu dire qu’avec Highsmith naissait dans le polar le « roman du coupable ». Ce n’est pas rien. Après,ce qu’elle a pu penser…Est-ce vraiment le plus intéressant ? Cela apparaît si peu dans ses romans, et pour ainsi dire pas. MC

Janssen J-J dit: à

(rien à voir… -> fouille merde, en passant)
Nous apprenons tardivement la disparition d’Alain Viala, en juillet dernier, ce grand sociologue de l’histoire de la littérature française, et notamment de sa naissance eu XVIIe siècle… C’était, je crois, un sorbonnard très estimé de MC/PR, certes moins érudit que lui, mais dans l’ensemble plus bourdieusien que fumarolien,
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/07/06/alain-viala-historien-et-sociologue-de-la-litterature-est-mort_6087235_3382.html
***Sauf erreur, je ne crois pas que la RDL lui ait rendu un hommage à sa mesure…-

D. dit: à

Vous avez fait le 101ème commentaire, Petit rappel. Pensez-vous que cela puisse relever du simple hasard ?

D. dit: à

Moi la Suisse, Phil, je l’envahis.
Je n’en démordrai pas.

renato dit: à

Belliciste!

Soleil vert dit: à

Janssen J-J dit: à
nb/ cette photo avec le chat la fait méchamment ressembler à une certaine Françoise Verny…, autre célèbre cloparde…

j’ai eu la même réaction

Jean Langoncet dit: à

@renato dit: à
PH : « Quand tu traînes avec des femmes, il n’y a pas l’homme qui paie l’addiction. »

Incidemment, à propos d’addictions, Fernando Pessoa était-il tabagique ?

Phil dit: à

Dédé, si vous pouviez l’écraser, la Suisse serait un grand pays ( dixit Montaigne à Siodmack)

D. dit: à

Oui ben c’est comme ça, renato. La Suisse n’a pas à être. Vous en aurez un bout, rassurez-vous.

Jean Langoncet dit: à

@Fernando Pessoa était-il tabagique ?

Aussi sûrement qu’on l’a dit alcoolique et pédé refoulé – antisémite ? Pas à ma connaissance. Tentons de voir cela malgré une transposition hasardeuse

Bureau de Tabac

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.

Fenêtres de ma chambre,
de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée
(et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?),
vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel,
sur une rue inaccessible à toutes les pensées,
réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise,
avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres,
avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains,
avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.

Je suis aujourd’hui vaincu, comme si je connaissais la vérité;
lucide aujourd’hui, comme si j’étais à l’article de la mort,
n’ayant plus d’autre fraternité avec les choses
que celle d’un adieu, cette maison et ce côté de la rue
se muant en une file de wagons, avec un départ au sifflet venu du fond de ma tête,
un ébranlement de mes nerfs et un grincement de mes os qui démarrent.

Je suis aujourd’hui perplexe, comme qui a réfléchi, trouvé, puis oublié.
Je suis aujourd’hui partagé entre la loyauté que je dois
au Bureau de Tabac d’en face, en tant que chose extérieurement réelle
et la sensation que tout est songe, en tant que chose réelle vue du dedans.

J’ai tout raté.
Comme j’étais sans ambition, peut-être ce tout n’était-il rien.
Les bons principes qu’on m’a inculqués,
je les ai fuis par la fenêtre de la cour.
Je m’en fus aux champs avec de grands desseins,
mais là je n’ai trouvé qu’herbes et arbres,
et les gens, s’il y en avait, étaient pareils à tout le monde.
Je quitte la fenêtre, je m’assieds sur une chaise. À quoi penser ?

Que sais-je de ce que je serai, moi qui ne sais pas ce que je suis ?
Être ce que je pense ? Mais je crois être tant et tant !
Et il y en a tant qui se croient la même chose qu’il ne saurait y en avoir tant!
Un génie ? En ce moment
cent mille cerveaux se voient en songe génies comme moi-même
et l’histoire n’en retiendra, qui sait ?, même pas un ;
du fumier, voilà tout ce qui restera de tant de conquêtes futures.
Non, je ne crois pas en moi.
Dans tous les asiles il y a tant de fous possédés par tant de certitudes !
Moi, qui n’ai point de certitude , suis-je plus assuré, le suis-je moins ?
Non, même pas de ma personne…
En combien de mansardes et de non-mansardes du monde
n’y a-t-il à cette heure des génies-pour-soi-même rêvant ?
Combien d’aspirations hautes, lucides et nobles –
oui, authentiquement hautes, lucides et nobles –
et, qui sait peut-être réalisables…
qui ne verront jamais la lumière du soleil réel et qui
tomberont dans l’oreille des sourds ?
Le monde est à qui naît pour le conquérir,
et non pour qui rêve, fût-ce à bon droit, qu’il peut le conquérir.
J’ai rêvé plus que jamais Napoléon ne rêva.
Sur mon sein hypothétique j’ai pressé plus d’humanité que le Christ,
j’ai fait en secret des philosophies que nul Kant n’a rédigées,
mais je suis, peut-être à perpétuité, l’individu de la mansarde,
sans pour autant y avoir mon domicile :
je serai toujours celui qui n’était pas né pour ça ;
je serai toujours, sans plus, celui qui avait des dons ;
je serai toujours celui qui attendait qu’on lui ouvrît la porte
auprès d’un mur sans porte
et qui chanta la romance de l’Infini dans une basse-cour,
celui qui entendit la voix de Dieu dans un puits obstrué.
Croire en moi ? Pas plus qu’en rien…
Que la Nature déverse sur ma tête ardente
son soleil, sa pluie, le vent qui frôle mes cheveux ;
quant au reste, advienne que pourra, ou rien du tout…

Esclaves cardiaques des étoiles,
nous avons conquis l’univers avant de quitter nos draps,
mais nous nous éveillons et voilà qu’il est opaque,
nous nous éveillons et voici qu’il est étranger,
nous franchissons notre seuil et voici qu’il est la terre entière,
plus le système solaire et la Voie lactée et le Vague Illimité.

(Mange des chocolats, fillette ;
mange des chocolats !
Dis-toi bien qu’il n’est d’autre métaphysique que les chocolats,
dis-toi bien que les religions toutes ensembles n’en apprennent
pas plus que la confiserie.
Mange, petite malpropre, mange !
Puissé-je manger des chocolats avec une égale authenticité !
Mais je pense, moi, et quand je retire le papier d’argent, qui d’ailleurs est d’étain,
je flanque tout par terre, comme j’y ai flanqué la vie.)
Du moins subsiste-t-il de l’amertume d’un destin irréalisé
la calligraphie rapide de ces vers,
portique délabré sur l’Impossible,
du moins, les yeux secs, me voué-je à moi-même du mépris,
noble, du moins, par le geste large avec lequel je jette dans le mouvant des choses,
sans note de blanchisseuse, le linge sale que je suis
et reste au logis sans chemise.

(Toi qui consoles, qui n’existes pas et par là même consoles,
ou déesse grecque, conçue comme une statue douée du souffle,
ou patricienne romaine, noble et néfaste infiniment,
ou princesse de troubadours, très- gente et de couleurs ornée,
ou marquise du dix-huitième, lointaine et fort décolletée,
ou cocotte célèbre du temps de nos pères,
ou je ne sais quoi de moderne – non, je ne vois pas très bien quoi –
que tout cela, quoi que ce soit, et que tu sois, m’inspire s’il se peut !
Mon coeur est un seau qu’on a vidé.
Tels ceux qui invoquent les esprits je m’invoque
moi-même sans rien trouver.
Je viens à la fenêtre et vois la rue avec une absolue netteté.
Je vois les magasins et les trottoirs, et les voitures qui passent.
Je vois les êtres vivants et vêtus qui se croisent,
je vois les chiens qui existent eux aussi,
et tout cela me pèse comme une sentence de déportation,
et tout cela est étranger, comme toute chose. )

J’ai vécu, aimé – que dis-je ? j’ai eu la foi,
et aujourd’hui il n’est de mendiant que je n’envie pour le seul fait qu’il n’est pas moi.
En chacun je regarde la guenille, les plaies et le mensonge
et je pense : « peut-être n’as-tu jamais vécu ni étudié, ni aimé, ni eu la foi »
(parce qu’il est possible d’agencer la réalité de tout cela sans en rien exécuter) ;
« peut-être as-tu à peine existé, comme un lézard auquel on a coupé la queue,
et la queue séparée du lézard frétille encore frénétiquement ».

J’ai fait de moi ce que je n’aurais su faire,
et ce que de moi je pouvais faire je ne l’ai pas fait.
Le domino que j’ai mis n’était pas le bon.
On me connut vite pour qui je n’étais pas, et je n’ai pas démenti et j’ai perdu la face.
Quand j’ai voulu ôter le masque
je l’avais collé au visage.
Quand je l’ai ôté et me suis vu dans le miroir,
J’avais déjà vieilli.
J’étais ivre, je ne savais plus remettre le masque que je n’avais pas ôté.
Je jetai le masque et dormis au vestiaire
comme un chien toléré par la direction
parce qu’il est inoffensif –
et je vais écrire cette histoire afin de prouver que je suis sublime.

Essence musicale de mes vers inutiles,
qui me donnera de te trouver comme chose par moi créée,
sans rester éternellement face au Bureau de Tabac d’en face,
foulant aux pieds la conscience d’exister,
comme un tapis où s’empêtre un ivrogne,
comme un paillasson que les romanichels ont volé et qui ne valait pas deux sous.

Mais le patron du Bureau de Tabac est arrivé à la porte, et à la porte il s’est arrêté.
Je le regarde avec le malaise d’un demi-torticolis
et avec le malaise d’une âme brumeuse à demi.
Il mourra, et je mourrai.
Il laissera son enseigne, et moi des vers.
À un moment donné mourra aussi l’enseigne, et
mourront aussi les vers de leur côté.
Après un certain temps mourra la rue où était l’enseigne,
ainsi que la langue dans laquelle les vers furent écrits.
Puis mourra la planète tournante où tout cela s’est produit.
En d’autres satellites d’autres systèmes cosmiques, quelque chose
de semblable à des humains
continuera à faire des genres de vers et à vivre derrière des manières d’enseignes,
toujours une chose en face d’une autre,
toujours une chose aussi inutile qu’une autre,
toujours une chose aussi stupide que le réel,
toujours le mystère au fond aussi certain que le sommeil du mystère de la surface,
toujours cela ou autre chose, ou bien ni une chose ni l’autre.

Mais un homme est entré au Bureau de Tabac (pour acheter du tabac ?)
et la réalité plausible s’abat sur moi soudainement.
Je me soulève à demi, énergique, convaincu, humain,
et je vais méditer d’écrire ces vers où je dis le contraire.
J’allume une cigarette en méditant de les écrire
et je savoure dans la cigarette une libération de toutes les pensées.
Je suis la fumée comme un itinéraire autonome, et je goûte, en un moment sensible et compétent,
la libération en moi de tout le spéculatif
et la conscience de ce que la métaphysique est l’effet d’un malaise passager.

Ensuite je me renverse sur ma chaise
et je continue à fumer
Tant que le destin me l’accordera je continuerai à fumer.

(Si j’épousais la fille de ma blanchisseuse,
peut-être que je serais heureux.)
Là-dessus je me lève. Je vais à la fenêtre.

L’homme est sorti du bureau de tabac (n’a-t-il pas mis la
monnaie dans la poche de son pantalon?)
Ah, je le connais: c’est Estève, Estève sans métaphysique.
(Le patron du bureau de tabac est arrivé sur le seuil.)
Comme mû par un instinct sublime, Estève s’est retourné et il m’a vu.
Il m’a salué de la main, je lui ai crié: « Salut Estève ! », et l’univers
s’est reconstruit pour moi sans idéal ni espérance, et le
patron du Bureau de Tabac a souri.

Álvaro de Campos, 15 janvier 1928.

rose dit: à

(Connection aléatoire internet depuis 2 semaines.
Est-ce dû au passage à la fibre ?
Hyper pénible à vivre.)

————

Vu Loulou de Pialat hier soir. 1980.
Promis au gérant -le ciné est vide- au moins 5 films avant Noël. Faudrait pas que moi.

Pialat détestait aussi Flaubert.
Pkoi se sont-ils fâchés Depardieu et lui ?
Guy Marchand dans ce film autobiographique joue son rôle à Pialat alors que Arlette Langmann, soeur de Claude Berri, tante de Thomas Langmann, scénariste du film et de bien d’autres est jouée par Isabelle Huppert.
26 ans, toute en nuances, enfantine, elle y est délicieuse. Elle rit même aux éclats deux fois.
À son compagnon qui lui demande mais pourquoi ?, elle répond « il n’arrête pas. »
Lui, le responsable / l’initiateur des frasques de madame, c’est Depardieu.
Flamboyant, gigantesque, tellurique.
Il a 31 ans. Explose de talent.
Et Pialat 55 ans. Né en 1925. amoureux bafoué, trahi et masochiste (ont dit deux hommes dans la salle).
Loulou, c’est l’espace de type primaire, vaguement loubard, sacrément nature, qui ne travaille pas et ça va durer, alors qui elle va vivre ses émois sexuels, prolétaires, qui la sortent de la bourgeoisie ennuyeuse des beaux quartiers.

Loulou, c’est aussi l’hypocoristique de Louis, son prénom. C’est encore une espèce de « mon mec » argotique. Mon Loulou.

La totalité de la relation ne se résume à son « tu vas m’épouser »à elle, ni à son « je n’y comprends rien » à lui, mais bien à cette étrangereté et à ce miracle de la rencontre amoureuse à laquelle elle se donne sans réfléchir.

Grand film.

rose dit: à

Poème magnifique de Pessoa. Écrivain.

rose dit: à

Saint Guilhem le Désert.

rose dit: à

Confondu Patricia Highsmith et Agatha Christie => commentaires obsolètes.

rose dit: à

Charleval, une aide-soignante « nounou d’enfer » créé un accueil colocatif pour seniors dans un hangar agricole !!! Prestations élevées, coût aussi.

Nous ne sommes ni chevaux, ni vaches à lait.

rose dit: à

Ce que l’on sait : ce que Depardieu confie à Serge Toubiana, en 2003, vos derniers mots.
« Il m’a dit :
Si tu savais ce que les femmes sont belles.
Si tu savais ce que les femmes ont peur,
Elles ont peur de la maternité, elles ont peur…
Je lui ai dit :
pourquoi tu me dis ça ?
Il m’a dit parce que
c’est la seule raison de vivre.
De faire attention aux femmes. »

Pialat
In L’amour la gueule ouverte (hypothèses sur Maurice Pialat)
Alban Lefranc
Chez helium

rose dit: à

Jacques Chessex décède le 9 octobre 2009, à Yverdon-les-bains, alors qu’il participe à un débat public relatif à l’adaptation de son roman La Confession du Pasteur Burg. Il est inhumé quelques jours plus tard, dans le cimetière de Ropraz, qui fait face à la maison dans laquelle il habite depuis 1978, lieu d’écriture de la majorité de ses oeuvres.

Me souviens très bien.
Mort d’un coup de sang, je crois.

Veux bien un bout de Suisse.
Sans chocolat, avec montagne et lac.

Damien dit: à

On peut imaginer dans un futur proche ou lointain qu’un éditeur à la Pauvert réédite les oeuvres de Matzneff, et qu’il y ait un procès intenté par des associations de défence des enfants. Ce serait un nouveau procès Sade. Et donc, un coup de pub immense pour Matzneff, augmenté par la frustration de ne plus trouver ses livres. Ce procès n’est pas perdu d’avance pour cet éditeur éventuel, de même pour l’éditeur qui ferait paraître un jour le journale de Patricia Higsmith sans les coupures. C’est ce qui est arrivé au cher Matthieu Galey : finalement son journal a été republié in extenso dans la collection « Bouquins », avec les passages censurés en italiques. En lisant cette édition, je me suis vraiment marré !!! Bonne journée à tous.

Marie Sasseur dit: à

@ On peut imaginer dans un futur proche ou lointain qu’un éditeur à la Pauvert réédite les oeuvres de Matzneff, et qu’il y ait un procès intenté par des associations de défence des enfants. 

Défense ?

Cela vous choquerait damien ?

JiCé..... dit: à

DIMANCHE 12 DECEMBRE 2021, 6h14, 6°, calme

N’ayant aucun souvenir de lecture concernant cette beauté littéraire, Patichou, au visage de bucheron atrophié par l’alcool, le tabac et le vice lubrique, je m’étonne que l’on ergote sur 8000 pages réduites pour protéger l’anonymat des victimes de Patichou… Vraiment cocasse, le comportement des éditeurs imbu de moraline désuète ! Quel cirque !

(…je retiendrai de ce billet, une seule image : celle de la beauté du chat en illustration….)

Marie Sasseur dit: à

En outre damien, si ça vous intéresse, il a déjà été indiqué, sur ce blog que ne réveille plus que des déviants sexuels, que le fonds matzneff est à l’IMEC. Il y a laissé de sa « propre » volonté, ses fonds de calbute.
J’imagine qu’ils sont réservés aux « chercheurs ».
L’Histoire a bon dos, pour légitimer des vieux vicieux, bien en phase avec leur époque pourtant, sinon pourquoi leur abonnement sur des sites pédopornographiques , comme celui de matzneff ?

Si vous voulez des infos sur une prison de Sade, je peux vous en faire le topo.

Damien dit: à

Chère Sasseur : il ne s’agissait pas du tout pour moi de défendre un criminel comme Matzneff. Mon post était clair. Simplement de dire qu’il était un objet d’étude pour la science. Un peu comme un médecin qui étudierait avec ardeur une tumeur cancéreuse. Ou un vénérologue faisant ses délices d’un chancre syphilitique. Il ne s’agit en rien de « légitimer » les assassins d’enfants, mais de faire avancer la connaissance de l’homme dans ses bizarreries les plus noires.

Marie Sasseur dit: à

Vous n’êtes pas sur le bon blog, alors Damien. Ici ils tournent les pages avec une main…

Marie Sasseur dit: à

Je viens de vérifier dans ma bibli, pas trace d’un Tom Ripley.
Au rayon poche polar, lettre H,ça passe de Mary Higgins-Clark, qui a occupé pas mal de mon temps quand j’en avais peu, à Hitchcock qui présente des petites histoires percutantes ( A hangman’s dozen).
P. Highsmith ne connaîtra pas cette postérité.

renato dit: à

« Mort d’un coup de sang, je crois. »

Non, d’un malaise cardiaque.

Bloom dit: à

renato, ce genre de contresens vient confirmer le titre d’un des articles du Canard « EZ ou l’histoire par le nul », où l’on voit que noseratu ne recule devant aucun sacrifice de la vérité, lorsqu’il prétend que Gengis Khan avait un rapport avec la chute de Rome, en un simple mais spectaculaire anachronisme de 7 siècles. Et pourquoi avec celle de Röhm, tant qu’on y est, lors de la nuit noire des seconds couteaux!

On sait que celui qui ne connait pas l’Histoire ne peut la faire. Nous pouvons donc dormir sur nos deux oreilles (sans avoir à les replier).

Bloom dit: à

Ce que disait Graham Greene de PH:
« She is a writer who has created a world of her own – a world claustrophobic and irrational in which we enter eachv time with a sense of personal danger. »
Surtout quand on est noir ou juif…!

closer dit: à

Ó mar salgado, quanto do teu sal
São lágrimas de Portugal!
Por te cruzarmos, quantas mães choraram,
Quantos filhos em vão rezaram!
Quantas noivas ficaram por casar

Para que fosses nosso, ó mar!
Valeu a pena? Tudo vale a pena
Se a alma não é pequena.
Quem quer passar além do Bojador
Tem que passar além da dor.
Deus ao mar o perigo e o abismo deu,
Mas nele é que espelhou o céu.

(PESSOA)

Bloom dit: à

each…

Jazzi dit: à

sapins !

closer dit: à

O mer salée, quelle part de ton sel
Vient des larmes du Portugal !
Pour ta traversée, combien de mères ont pleuré
Combien de fils ont prié en vain !
Combien de mariées sont restées célibataires

Pour que tu sois à nous, ô mer !
Cela en valait-il la peine ? Tout vaut la peine
Si l’âme n’est pas petite.
Qui veut passer au-delà du Bojador
Doit passer au-delà de la douleur.
Dieu a donné à la mer le danger et l’abîme,
Mais c’est en elle que le ciel se reflète.

(PESSOA)

Jazzi dit: à

Vous en avez déjà marre de Patricia Highsmith ?
Vous demandez plutôt Pessoa.
Commencez donc par visiter la capitale portugaise en compagnie de mon cousin le léZard de Lisbonne !

« Nous allons à présent prier le touriste de nous suivre. Nous lui servirons de cicérone et sillonnerons la capitale en sa compagnie, veillant à lui signaler les monuments, les jardins publics, les édifices les plus remarquables, les musées, bref, tout ce qui vaut la peine d’être vu dans cette cité merveilleuse qu’est Lisbonne. (…)
Nous atteignons à présent la plus grande des places de Lisbonne, la Praça do Comércio (place du Commerce), anciennement Terreiro do Paço (esplanade du Palais), nom que l’on utilise encore communément ; c’est la place que les Anglais connaissent sous le nom de « Black Horse Square » (place du Cheval-Noir), et c’est l’une des plus vastes du monde. Elle est parfaitement carrée, bordée sur trois côtés par des édifices d’aspect uniforme, ornés de hautes arcades en pierre. Tous les principaux services publics y sont installés (…). Le quatrième côté, dit aussi « Côté Sud », est bordé par le Tage, qui à cet endroit est très large et toujours fourmillant d’embarcations. Au centre de la place s’élève la statue équestre en bronze du roi Joseph 1er, une œuvre splendide de Joaquim Machado de Castro, coulée d’un seul tenant au Portugal, en 1774. Elle mesure quatorze mètres de haut. Son piédestal est orné de sculptures magnifiques retraçant la reconstruction de Lisbonne après le grand tremblement de terre de 1755. On distingue un personnage guidant un cheval qui foule des ennemis sous ses sabots, un autre tenant les palmes de la Victoire ; la Renommée fait partie d’un autre groupe, et l’ensemble est des plus remarquables. Outre ces décorations, on peut voir les armes de la famille royale et le portrait du marquis de Pombal, ainsi qu’une allégorie représentant la Générosité du monarque occupée à rebâtir Lisbonne en ruine. Une haute balustrade, fixée à des colonnes, entoure ce monument auquel on accède par des degrés de marbre.
Au nord de la place, face au fleuve, il y a trois rues parallèles ; celle du milieu passe sous un magnifique arc de triomphe aux imposantes dimensions, qui est indubitablement l’un des plus grands d’Europe. Il porte la date de 1873, mais a été conçu par Verissimo José da Costa, et sa construction a commencé en 1755. Le groupe allégorique qui le surmonte, sculpté par Calmels, personnifie la Gloire couronnant le Génie et le Courage ; et les personnages allongés qui représentent le Tage et le Douro, ainsi que les statues de Nuno Alvarez, Viriato, Pombal et Vasco de Gama, sont l’œuvre du sculpteur Vitor Bastos. (…)
De la place du Commerce, nous pouvons gagner le centre de la ville par n’importe laquelle des trois rues qui remontent vers le nord – la Rua do Ouro (rue de l’Or) sur la gauche, la Rua Augusta (en passant sous l’arc de triomphe) au milieu, et la Rua da Prata (rue de l’Argent) sur la droite. Choisissons donc la rue de l’Or qui en raison de son importance commerciale, est la principale artère de la cité. Elle est bordée de nombreuses banques, de restaurants et de boutiques de toutes sortes, dont beaucoup, on le découvrira, surtout vers l’extrémité la plus proche de la place, ne le cèdent en rien à celles de Paris sous le rapport du luxe.
Tout près de la place du Commerce, sur la gauche en remontant la rue de l’Or, se trouve l’ascenseur de Santa Justa, ainsi nommé parce que la rue transversale dans laquelle il a été construit s’appelle la Rua de Santa Justa. C’est l’une des « curiosités » de Lisbonne, et il suscite immanquablement l’admiration des touristes du monde entier. Il a été créé par un ingénieur français, Raoul Mesnier, à qui l’on doit d’autres projets forts intéressants. Cet ascenseur est entièrement bâti en fer, mais il est tout à fait caractéristique, léger et sûr. Il a deux cabines qui marchent à l’électricité. Il dessert le Largo Campo, où se dressent les ruines de l’église du Carmo, désormais transformée en musée archéologique. Il faut une autorisation pour monter tout en haut, au-dessus du niveau où l’ascenseur lui-même s’arrête ; on découvre de là un superbe panorama de la ville entière et du fleuve. (…)
Nous avons à présent atteint la Praça de Dom Pedro IV (place Pierre-IV), que les autochtones appellent communément Rocio ou Rossio. Ce vaste quadrilatère bordé sur tous côtés, à l’exception du côté nord, par des édifices dans le style de Pombal, est le centre principal de Lisbonne, puisque toutes les lignes de transport y passent. En son milieu s’élève la statue du roi Pierre IV, qui date de I87O ; elle a été sculptée par Elias Robert d’après un projet de Davioud. »
(« Lisbonne », traduit de l’anglais par Béatrice Vierne, Anatolia éditions et 10-18, 1995.)

Jazzi dit: à

FERNANDO PESSOA (1888-1935)

Si, après ma mort, vous voulez écrire ma biographie,
Rien de plus simple.
Elle n’a que deux dates – celle de ma venue au monde et
celle de ma mort.
Entre une chose et l’autre tous les jours sont à moi.

Je suis facile à définir.
J’ai vu comme un damné.
J’ai aimé les choses sans la moindre sentimentalité.
Je n’ai jamais eu de désir que je ne puisse réaliser, parce
que je n’ai jamais perdu la vue.
Même entendre n’a jamais été pour moi qu’un accompa-
gnement de voir.
J’ai compris que les choses sont réelles et toutes différentes
les unes des autres ;
J’ai compris ça avec les yeux, jamais avec la pensée.
Comprendre ça avec la pensée serait les trouver toutes
semblables.

Un jour le sommeil m’a pris comme n’importe quel enfant.
J’ai fermé les yeux et je me suis endormi.
À part ça, j’ai été l’unique poète de la Nature.

Jibé dit: à

L’Histoire et nosferatu: non seulement il ne connaît pas l’Histoire (Gengis Khan et la chute de Rome, comme note Bloom) mais ses électeurs éventuels non plus, il semblerait.
Vu que les absurdités débitées par Z ne les détournent pas de lui.
C’est LE danger.

Vu sur Canal+ un doc «  »Insurrection » consacré à l’intrusion par les trumpistes du capitole le 6 janvier dernier: les Konneries historiques qu’ils débitent à sa suite son insondables. Les konneries non historiques aussi (« 800 000 enfants aux Etats-Unis sont tués, ou violés, ou torturés chaque année » par des démocrates…). Ca laisse un peu inquiet quant à la victoire toujours possible de n’importe quel cuistre, mauvais comme la gale, manipulateur et doté d’un financement ad hoc.
Je ne pense pas possible l’élection de Z, mais je me méfie toujours, c’est de famille, la méfiance.
Le ventre est encore fécond, etc etc, et la bête immonde a plusieurs avatars en stock.

renato dit: à

Pour mon voyage au Portugal j’avais dans mon bagage A passo d’uomo (pp. 121-139) de Cesare Brandi : Le jardin botanique, par exemple. Ma traduction ne rend pas justice à la prose de CB, évidemment.

Dans la Sé de Lisbonne, qui est le nom portugais de la cathédrale (Sé, signifiant siège des évêques), dans l’une des chapelles du déambulatoire ajouté au XIVe siècle à l’église romane, à moitié détruite par un tremblement de terre, se trouve un sarcophage sculpté, où, selon la coutume bourguignonne, un chien est représenté aux pieds du mort. Mais ici il y a deux chiens, et un troisième est sur le côté gauche. Et ce n’est pas tout : ces chiens irrévérencieux, au lieu de pleurer leur maître sur sa tombe en se laissant mourir de faim, dévorent avec appétit un poulet, dont on peut voir que le chien de gauche s’est tapi exprès, comme le veut l’étiquette des chiens, pour en dévorer tranquillement la tête. La sculpture est moins que médiocre, mais l’interprétation ne fait aucun doute. Il se trouve que le coq est un peu le symbole du Portugal, même s’il n’a rien à voir avec le nom, et ces chiens, décidés à se nourrir du symbole de leur pays aux pieds de leur maître mort, donnent beaucoup plus dans l’humour noirs que dans le grotesques. On pourrait en tirer une morale sur l’état actuel du pays, qui ne veut pas se rendre à se considérer, en tant que puissance coloniale, comme mort, et qui, dans cette veille épuisante, finit par se nourrir de ses propres restes. L’Angola, avec sa guérilla sans fin, coûte quatre ans de service militaire aux jeunes Portugais, coûte trop cher par rapport à ce qu’il rapporte au pays, qui est déjà aux mains des capitaux étrangers pour la plupart des services qu’il rend : et finit comme l’Algérie, l’Indochine et toute autre entreprise coloniale, dont l’Italie, hors du temps, a donné le premier exemple et, parmi ses rares fortunes, a été la première à s’en défaire.
C’est peut-être à cause de ce destin imminent dont personne ne parle et auquel tout le monde pense que le Portugal est si mélancolique : vert, civilisé et mélancolique. Et c’est vraiment dommage, car cette civilisation du pays se ressent dans l’air, dans la propreté, dans le décorum. Voyez, par exemple, le jardin botanique, qui fait à juste titre la fierté de Lisbonne. Il est ouvert au public, il n’y a pas de droit d’entrée, comme à Rio de Janeiro par exemple. Il est ouvert au public et les jeunes de la faculté universitaire qui le borde s’y rendent. Mais le silence est aussi dur que le fond vert de tous ces arbres denses et magnifiques qui s’agglutinent sur la pente de la colline sur laquelle il a été planté dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le silence est presque assourdissant dans ces recoins d’ombre dense que même les oiseaux ne semblent pas pouvoir pénétrer. Des arbres rares provenant de toutes les parties du monde poussent comme s’ils étaient dans une serre, mais au lieu de cela ils sont en plein air, le soleil les atteint comme dans des gloires baroques, avec des rayons d’or pur, qui semblent brûler, là où ils arrivent comme concentrés à travers une lentille. Même l’eau qui ruisselle et s’enroule autour est silencieuse : les jeunes parlaient aussi calmement qu’à l’église, et je ne sais pas où ils ont jeté leurs mégots de cigarettes car on n’en voyait pas par terre. Peut-être qu’ils ne fumaient même pas.
Dans ce vert solennel, les fleurs étaient rares, et même les parfums. Pas le fabuleux jardin d’Armida, mais un bois ensorcelé où peut-être les élèves deviennent des arbres, perdant d’abord leur voix, puis s’accrochant lentement au sol, développant leurs bras en branches, leurs doigts en feuilles, leurs têtes rentrées dans le tronc comme des tortues dans leur carapace. Chacun peut choisir l’essence en laquelle il veut se transformer : camphre, magnolia, cyprès chinois. Le lendemain, le bois est juste un peu plus épais et l’écorce saignera sur cet arbre dans lequel l’étudiant solitaire sculptera un cœur percé. Mais personne ne sculpte un cœur sur les troncs d’arbres du jardin enchanté.
Plus nous descendons, plus les arbres s’élèvent pour toucher le niveau de ceux d’en haut, jusqu’à ce que soudain nous nous retrouvions dans la ville, comme si nous étions sur une scène qui représente une forêt, et juste au-delà de la cinquième, nous voici dans une pièce miteuse au plafond très haut. Le bois n’était pas réel, c’était juste une scène. Ainsi, dès que nous quittons le Jardin botanique de Lisbonne, enserré dans un étroit anneau de maisons, le jardin ne semble plus réel, et ce silence, qui semblait avoir été obtenu comme lorsqu’on fait le vide, par soustraction du son, nous apparaît presque comme un vague cauchemar dont nous nous sommes réveillés et dont nous sommes maintenant sortis. Le cauchemar n’a pas existé, le jardin a été laissé derrière, le silence s’est refermé sur lui-même comme un couvercle.
Nous descendons l’Avenida da Libertade, aussi grande que les Champs Elysées, avec beaucoup de beaux platanes et de parterres de fleurs. Les voitures passent, les gens se promènent. Mais il y a cette mélancolie qui ne veut pas partir. Il ne suffit pas que nous nous soyons échappés du bois merveilleux et ensorcelé où les élèves deviennent des arbres et où les oiseaux perdent leur chant. Cette forêt, ce silence, ce halo d’enchantement qui sous-tend tout, au Portugal, se retrouve comme la saveur inimitable que tout aliment d’un pays garde en réserve, au fond, et qui les unit tous, presque comme si c’était la divinité indigeste qui est allée se réfugier, chassée de partout, dans la gorge. C’est là qu’on peut goûter la France, dans ce goût d’ail et de gibier court, ou l’Espagne dans le parfum flétri et enveloppant de Jerez, ou la Toscane dans les misérables haricots bouillis. Il y a bien d’autres choses, me direz-vous : mais il arrive alors que les images s’effacent, que les souvenirs s’estompent, et soudain, dans une bouchée, dans une gorgée, vous sentez une secousse sourde et une église, une place, une campagne surgir en vous. Vous avez retrouvé ce pays, et dans l’aspiration du temps, un trou s’est ouvert, un arrêt s’est fait.
Il en sera ainsi du Portugal pour moi, lorsque je serai saisi par une ombre sombre et silencieuse blessée par les rayons d’un soleil aussi dense que l’or, d’un soleil qui a traversé les ténèbres.

Mimi Pinson dit: à

(Mange des chocolats, fillette ;
mange des chocolats !
Dis-toi bien qu’il n’est d’autre métaphysique que les chocolats,
dis-toi bien que les religions toutes ensembles n’en apprennent
pas plus que la confiserie.
Mange, petite malpropre, mange !
F. Pessoa.

renato dit: à

La mémoire historique de gens ? ne faut pas y compter —encore faut-il qu’ils aient pris note de la konnerie —.
Le départ des Américains de l’Afghanistan, par exemple. Tous les crétins attribuent ce désastre à l’Actuel président des USA qui n’a que respecté la parole donnée par le Précèdent, lequel, incidemment, a négocié la date de départ avec les terroristes…

Phil dit: à

Le ventre est encore fécond, etc etc,

la même prose depuis trente ans sur les ondes radioparis, dear jicé. et tout le contraire de l’inverse arrive, rien n’y fait. Votre z’ammour a voté mitrand. Passez au laser.

Highsmith est une perverse de qualité, gives « a sens of personel danger », toujours préférable aux niaiseux sans talent qui engluent le paf et finiront dans la semoule à zemmour.

Soleil vert dit: à

> Jazzi :Vous demandez plutôt Pessoa

oui, quoique j’ai revendu le Pléiade de ses poésies, pour ne conserver que Le livre de l’intranquillité.

renato dit: à

And Just Like That, vu un épisode: c’est encore pire que Sex and the City!

Phil dit: à

Cesare Brandi :

Merci dear Renato pour la promenade avenue libertad sous Salazar. Votre traduction invite à poursuivre, est ce paru ?

renato dit: à

Fernando Pessoa as Alexander Search

A day of sun

I love the things that children love
Yet with a comprehension deep
That lifts my pining soul above
Those in which life as yet doth sleep.

All things that simple are and bright,
Unnoticed unto keen‑worn wit,
With a child’s natural delight
That makes me proudly weep at it.

I love the sun with personal glee,
The air as if I could embrace
Its wideness with my soul and be
A drunkard by expense of gaze.

I love the heavens with a joy
That makes me wonder at my soul,
It is a pleasure nought can cloy,
A thrilling I cannot control.

So stretched out here let me lie
Before the sun that soaks me up,
And let me gloriously die
Drinking too deep of living’s cup;

Be swallowed of the sun and spread
Over the infinite expanse,
Dissolved, like a drop of dew dead
Lost in a super‑normal trance;

Lost in impersonal consciousness
And mingling in all life become
A selfless part of Force and Stress
And have a universal home;

And in a strange way undefined
Lose in the one and living Whole
The limit that I call my mind,
The bounded thing I call my soul.

renato dit: à

Oui, dear Phil : Cesare Brandi, A passo d’uomo, Editori Riuniti, Roma 2004

https://editoririuniti.it/products/a-passo-duomo

de CB, Teoria del restauro bien à part, il y a aussi ‘le dessin de la peinture italienne’ et un compte rendu de son voyage en Chine (chez Einaudi).

et alii dit: à

AVEC RETARD:
A moi comme à d’autres, on a pourtant toujours dit que, dans un pays, les juifs devaient se tenir à l’écart de toute agitation politique, se garder de vouloir mener quelque révolution que ce soit, qui plus est de vouloir sauver la nation en montant au plus haut sommet de l’Etat, sous peine de tragiquement chuter. Il paraît que vient toujours le moment où, d’une manière ou d’une autre, le syndrome de la double allégeance, du cosmopolitisme congénital ou, disons, de l’absence de souche leur retombe dessus et qu’on jette la confiance qu’on leur a faite avec le sang du bain. C’est une antienne connue qu’Eric Zemmour lui-même a dû entendre. Dans sa famille, avec ses amis, je suis même prête à parier que certains lui serinent des : « Eric, tu devrais arrêter », « Eric, tu vas trop loin », « Eric, tu te mets en danger », quand ce n’est pas : « Eric, tu nous mets en danger ». Qu’importe, Eric n’entend pas et considère que ce sont là des mises en garde de trouillards, rien que des couards qui n’ont pas conscience de sa mission. On lui parle de Blum, peut-être même des déboires du dernier juif qui voulait devenir président, et il ricane, cite Crémieux, aiguise ses diatribes, dit que la France l’oblige, qu’il se dévoue.
le monde https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/11/nathalie-azoulai-avec-zemmour-j-invente-peut-etre-la-catastrophe-mais-je-suis-ecrivaine-j-ai-le-droit_6105626_3232.html

et je ricanais en moi-même :le pitre est toujours sûr

Janssen J-J dit: à

(dim 12.12.21@11.41 – exercices d’rdl)

1° – pas d’accord pour passer si rapidement d’Highsmith à Matzneff à Pessoa, Nous n’en sommes qu’à 147.
A moins que le décès imprévu de XXL ne vienne chambouler le timing du prochain post de la rdl, la viande froide étant depuis longtemps préparée…

2 – l’humour (volontaire ? involontaire ?) des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer,… relevé par la gériatre Véronique Lefebvre des Noëttes, cette « petite fée » qui depuis trente ans, redonne de l’espoir à la vie des aidants et des aidées, face à la vilaine Carabosse (Eric Fiat)… En dépit des zones atrophiées dédiées au langage, nous dit-elle, il subsiste toujours un peu d’esprit de répartie… des indices de réactivité, de créativité qu’il faut savoir cultiver… Savoir l’entendre et les percevoir, si on continuer à faire le bien et à veiller…
– je voudrais dormir mais je ne peux souffler la lumière,
– j’ai des périodes colorées et des périodes coloriées
– j’ai pas entendu ce que vous me dites, j’ai le cerveau en vacances
– j’ai des bulles dans le cerveau, alors champagne !
– je suis comme un pullover détricoté
– mon esprit c’est du flamby
– ma matière grise, c’est une serpillère usée, … etc,
(***la mienne ne parle plus, mais je sais dans ses yeux ce qu’elle pense et voudrait dire, quand ses angoisses sont apaisées…, alors qu’elle n’a jamais su maîtriser le moindre langage -… elle proférait des formules alors incompréhensibles comme la mère de Lydie Salvayre, et je crois les mieux comprendre maintenant, que je les réentends, en ma propre mémoire trouée). Les vertus de l’Oubli…. temporaires et définitives : Hypnos, puis Thanatos,

Bloom dit: à

Vous avez raison, Jibé, il faut rester vigilant, garder l’arme au pied et atteindre le pic de sa condition physique et morale vers le mois de mars. C’est en tous cas mon programme « électoral ».
Qui aurait cru que le Brexit…Calimeron n’avait pas même envisagé l’éventualité d’une sortie de l’UE, public school twat that he is…
Si les choses allaient vraiement mal, la Nouvelle Zélande nous tend les bras.

Bloom dit: à

La Suisse sait conserver

L’air des cîmes permet de dissiper les miasmes fétides de la pourriture brune, dear Phil.
Cela dit, elle a beau laver plus blanc, le kaka au pas de l’oie laisse toujours quelques coulures grisâtres.
Joyce est enterré à Zurich, et de sa stature d’écrivain universel pisse allégrement sur le minable tas d’ordures vichystes, tous des trouillards réfugiés.

Janssen J-J dit: à

rajoutons dans la foulée cet autre trait d’humour juif sur zemmour :

-> « le pitre est toujours sûr » – (la très grande classe chez nos Alzheimer erdéliennes – bravo !) ///

*** Déjà un personnage de roman + sympathoche que PH, ce Z., ?… si on comprend bien le suivi d film !

(nb // merci jibé pour le lien sur la nuit des oies du Capitole du 6 janvier dernier, à Washington DC.. Impressionnant ! )

pourmapar dit: à

Flaubert est sans conteste le patron des écrivains, mais au-delà ? En cette année du bicentenaire de sa naissance,… ( Passou news)

Relire les deux tomes de l’Idiot de la famille de Jean Paul Sartre à propos de Flaubert chez Gallimard en édition cartonnée 1971.( Trouvé à 54 euros les 2 tomes port compris chez Librairie Gill à Rodez.)
A comparer avec le Gustave Flaubert Une manière spéciale de vivre de Pierre-Marc de Biasi en livre de poche 9,70 euros.
571 pages seulement face au 2000 pages de Sartre.
Mais lire Sartre cinquante ans après, un régal! 😉

Jazzi dit: à

Pouvez-vous imaginer dans quel imaginaire vit votre pauvre mère, JJJ ?

Marie Sasseur dit: à

Je ne comprends pas que certains n’aient pas confiance dans les valeurs de la République, les bafouent par leurs pitreries de fiers à bras derrière leur écran tout-puissant, et préfèrent la notion d’État… d’État nation.
Note bien qu’avec les fonctionnaires surreprésentés sur ce blog, ce n’est pas étonnant…

Moi aussi je vais préparer le mois de mars et je vais commencer par donner des sous à celle qui l’incarne le mieux, la République, dans le  » choix » proposé au suffrage.

Janssen J-J dit: à

aidez -moi à l’imaginer, jzmn… votre question concerne pas mal de monde, et chacun se bricole la réponse qui l’arrange, nécessairemen… Merci pour votre message, même si je ne suis pas sûr de bien le comprendre, je suis sûr néanmoins de sa bienveillance.
Vous avez eu la chance de pouvoir communiquer avec la vôtre, jusqu’au bout, en dépit de son mutisme et sa surdité.
(***ce soir, sortie cinéma : Almodovar, j’irai voir votre papier… après).
Bàv,

Marie Sasseur dit: à

Passou, je vous ai bien écouté, sur Kto; vous avez simplement zappé un article de la constitution de la République française.

et alii dit: à

Outre que l’on se demande alors de quel « droit », justement, et quelles sont les limites du « devoir » posthume d’un éditeur vis-à-vis de son auteur, ne peut-on faire confiance à l’intelligence des lecteurs et les laisser juger par eux-mêmes ?
question essentielle dans les métiers du livre, de critiques et qui est l’autre facette de « protéger »

et alii dit: à

on parle de « milieu protégé »
un blog relève-t-il du mileu protégé?
Les ESAT sont des établissements médico-sociaux qui relèvent du milieu « protégé », par opposition au milieu « ordinaire » de travail.

Marie Sasseur dit: à

Et comme je suis bien vénère, plutôt que de trouver dix hommes, le vendredi soir, où sont les femmes ?, sachez qu’à l’entrée de toute bourgade, le pèlerin, trouve à côté des horaires de la messe, pour les villages français, les séances au Rotary, dans plein de pays dans le monde.

Marie Sasseur dit: à

@Les ESAT sont des établissements médico-sociaux qui relèvent du milieu « protégé », par opposition au milieu « ordinaire » de travail.

Oui et alors ?

Patrice Charoulet dit: à

Présidentielle

Quand la simple éventualité d’une candidature Zemmour à la présidentielle est apparue, je m’en suis réjouis, non pas parce que je souhaitais qu’il devienne président, mais parce que je me disais que s’il prenait deux, trois, quatre, cinq points à Mme Le Pen, cette dernière n’irait peut-être pas jusqu’au second tour, et ne deviendrait pas chef de l’Etat.
La situation politique a changé : Zemmour est bien candidat , il n’est plus à deux trois, quatre points dans les sondages, mais à un score à deux chiffres.Nul ne sait s’il fera douze, treize, quatorze, ou plus au premier tour.
Une des questions capitales qui se pose à lui est : Aura-t-il 500 parrainages ? Rien n’est moins sûr.
Pour une foule de raisons que l’on devine. Or, s’il n’obtient pas ces parrainages il sera éliminé de la compétition électorale.
Conséquence immédiate : une grande partie de ses électeurs tomberont dans l’escarcelle de Mme Le Pen, leurs thèmes principaux étant voisins. Et, on le devine, le score de Mme Le Pen grandira au point de la conduire au second tour.
Si dans quelques mois, des informations sérieuses montrent que Zemmour ne parvient pas à 500 parrainages, la direction de LR a tout intérêt à les lui fournir. La présence effective de Mme Le Pen ET de M. Zemmour au premier tour (les deux s’annulant et s’affaiblissant) est la condition sine qua non pour que Valérie Pécresse aille au second tour.
Il n’est pas nécessaire que la direction LR lise ces lignes. Elle a, je n’en doute pas, déjà fait les mêmes calculs que moi.

rose dit: à

Une mère n’a jamais été pauvre. Suffit de relire Berthold Brecht avec Mère Courage.
Et les mères qui prennent des distances, elles ont de bonnes raisons pour se faire.
À nous, très difficile, de l’admettre.

Janssen J-J
Ce témoignage est magnifique, quelle beauté. Ma mère le chante « j’ai la mémoire qui flanche ».
Pour ce mois de déc.bien long, lui ai préparé un calendrier de l’Avent. Un grand père Noël à tiroirs (le polichinelle dans).
Ai varié les plaisirs.
Le 4, du blé.
Les 5, 12 et 19 une bougie, les dimanches de l’Avent.
Des chocolats, des surprises, petits produits de beauté.
L’autre jour, elle a crié de joie « oh des bonbons ! ». C’était des Haribo au réglisse. Je n’ai, sauf les 3 bougies, jamais mis plus de deux fois la même chose.
Avant-hier, elle a poussé un tel cri de joie ! « Oh, un ruban, vert pâle et brillant, comme il est beau. »
J’écris ça, je pleure, je mourrai de chagrin, j’aime votre maman avec vous.
Ce matin, elle a eu la seconde bougie. Hier matin, un gros Suchard rouge.

Janssen J-J dit: à

Oui, et alors ?

et alii dit: à

trouvèrent finalement dans la penderie, planqués derrière des draps, 56 volumes contenant 18 journaux intimes et 38 carnets. Soit quelque 8000 pages on ne peut plus personnels et inédits.
QUAND ON PLANQUE ses écritures , c’est qu’on craint que des gens mettent la main dessus et demandent des « explications »
est-ce ça qui a été traduit par « paranoÏaque?
QUAND ON VEUT METTRE SOUS SON EMPRISE un auteur, une femme, on dit qu’elle est paranoiaque?

Janssen J-J dit: à

oui et alors ? c’était pour monsieur Charoulet.
Merci @ rôz, je suis ému. Bises et bon dimanche à E.

et alii dit: à

JE NE DOIS PAS QU4ELLE N éTAIT PAS PARANO avec son antisémitisme pour enrober le tout

Marie Sasseur dit: à

@QUAND ON PLANQUE ses écritures , c’est qu’on craint que des gens mettent la main dessus et demandent des « explications »

P. Highsmith était devenue complètement frappadingue, pourquoi n’aurait-elle pas oublié 18 carnets dans une  » armoire à linge » ?

et alii dit: à

je ne dis pas ;elle a surement eu des lecteurs et lectrices « professionnels »

Bloom dit: à

Calculs:

-Petite tambouille électorale du coté des cotes normandes, un jeu bien dangereux, qui témoigne d’une naïveté inquiétante.

– cette obsession pour l’acquisition de livres « pour un bon prix » rappelle la radinerie d’un vague phalangiste orphelin, vieux masque osseux de la muerte.
Sartre est inestimable. Mort aux essentialistes tendance pompier pyromane, fesse-mathieu & nosferatu.

et alii dit: à

Claro
« On notera que Tony Wendice est un ancien joueur de tennis, tout comme le Guy Haines de L’inconnu du Nord-Express…

Que le même Wendice, quand il compose le numéro de sa femme, commence par la lettre « M », pour « murder », bien sûr », mais ce « M » est aussi le double inversé du « W » qui commence son nom…

Enfin, le film s’achève sur le gentil inspecteur qui se peigne la moustache, or autrefois, dans les films muets, la moustache était l’attribut du méchant, comme c’est le cas dans le film Chantage, quand l’ombre d’un candélabre vient apposer une moustache au-dessus de la bouche du peintre qui s’apprête à tuer Alice (Hitchcock: « Autrefois, les méchants avaient une moustache et donnaient des coups de pied aux chiens »…). Mais cette fois-ci, la moustache est soigneusement peignée, les temps ont changé… »
https://towardgrace.blogspot.com/search/label/Alfred%20Hitchcock

Bloom dit: à

« Une histoire qui reconnaît sans faux semblants l’apport des Calédoniens arrivés ensuite sur le Caillou pour y plonger leurs racines et vivre en femmes, en hommes libres. »
EM

Marrant, j’ai toujours cru que ce que j’avais visité à Nouméa, c’était un ancien bagne.
Bon sang, mais c’est évident, Louise Michel a dû séjourner au Méridien, comme invitée du gouvernement local.

Marie Sasseur dit: à

@elle a surement eu des lecteurs et lectrices « professionnels »

Et moins peut-être moins occupés à trouver 50 occurrences antisémites dans mille pages.

En voilà un exemple, très instructif:
http://leblogdupolar.blogspot.com/p/1-patricia-highsmith-une-femme-seule.html?m=1

Une lesbienne qui a préféré retrait au monde.
Histoire bien noire.

Il faudrait lire Despentes sur une telle personnalité.

Phil dit: à

Joyce mort en 40, comme Musil dear Bloom, sont de l’autre guerre. Les « réfugiés trouillards » furent plus nombreux aux usa, avec ou sans double nationalité comme le diariste Green, plus souvent étrillé ici pour sa vertu religieuse. Que serait devenu Larbaud, célébrant le duce dans ses ultimes carnets années 30.
Le dernier Ripley, celui de Berlin, vaut bien « a small town in germany ». Highsmith est plus hormonale que le diaphane Le Carré.

Marie Sasseur dit: à

>Et peut-être moins occupés à trouver 50 occurrences antisémites dans mille pages.
>Une lesbienne qui a préféré un retrait au monde.

Jazzi dit: à

Une de mes bonnes tantes, qui était l’incarnation même de la gentillesse et de la bienveillance, a perdu la mémoire à la fin de sa longue vie. On ne parlait pas alors d’Alzheimer. Elle était tombée au sens propre du mot en enfance. Oublié son mari, ses enfants, sa propre fille qu’elle appelait maman. Elle était redevenu une petite Barozzi, jouant à la poupée et vivant dans les souvenir de son enfance : les premières sensations sont les plus marquantes sur le disque dur de nos mémoires…
L’expression « pauvre » mère, ici, était essentiellement affectueux, rose.

Bloom dit: à

Larbaud, célébrant le duce dans ses ultimes carnets années 30.

N’a pas de sang sur les mains, comme les deux fils de Pétain alpestrisés.

Jazzi dit: à

Quoiqu’il en soit, Bloom, ce référendum massif des Calédoniens est une superbe déclaration d’amour à la France et au désir d’être Français…

Jazzi dit: à

redevenue…
Je m’adressais à JJJ, pour qu’il imagine mieux l’univers dans lequel se déploie probablement l’imaginaire de sa mère.

DHH dit: à

Nosferatu Pétain et les juifs
Oui Zemmour a raison en affirmant, chiffres à l’appui, que Pétain a sauvé le juifs français de la deportation
Mais il se trompe totalement sur le vrai sens à donner a ce constat, bien éloigné d’être la manifestation d’un certain philosemitisme de Petain a l’egard de ses « israélites » français qu’il aurait tenu à protéger
En effet ,’agissant de Vichy et du gouvernement de la collaboration , on installe un malentendu en ne faisant pas assez nettement la distinction entre d’une part, l’exclusion des juifs , actée par leur statut ,projet français mûri dans les années 30 par l’extrême droite , edicté en 1940 sans interférence significative des allemands, et, d’autre part un projet allemand d’extermination ,a visée raciale auquel les les autorités vichyssoises ,plus ou moins averties des ses conséquences, ont eté suiveuses apportant sans scrupule un concours souvent empressé , procédant d’une lâche passivité ou de cyniques calculs d’ambition
Farouchement antisémite Pétain a été moteur dans la politique d’exclusion ,lui qui de sa main a modifié dans le sens de la dureté le projet de texte du statut des juifs , et a mis en place ,à titre expérimental en Algérie , un régime renforcé de marginalisation des juifs, destiné à être généralisé ultérieurement a la France entiere , et qui visait à faire de tous les juifs de France des dhimmis
Et si un tel personnage a voulu restreindre, pour la France occupée , le champ de la solution finale telle que voulue par les allemands, en en excluant les juifs français, ce n’est ni par humanité ni par philosémitisme mais par orgueil national ,pour ne pas apparaître comme le valet des occupants
En effet ,que les juifs français aient eté en majorité épargnés de la Shoah est simplement le résultat d’une négociation avec l’occupant destinée à montrer qu’on pouvait lui imposer un aménagement de son entreprise criminelle en la limitant aux juifs étrangers. Pétain pouvait ainsi donner et se donner l’impression d’avoir tenu tête à l’occupant, et d avoir sauvé les meubles de ce qui restait d’indépendance nationale
Et c’est d’ailleurs au regard de ce même objectif ,d’affirmation d’un misérable orgueil national, que Petain et Bousquet pouvaient se prévaloir, comme d’un succès , d’avoir imposé à l’occupant , que se fasse uniquement sous l’autorité et avec les moyens de la police française l’ignominieuse rafle du Vel d’hiv , ce crime dont ils ont du sans doute se féliciter de l’avoir mené à bien en toute indépendance , et dont le principe en lui-même ne soulevait pour eux aucune objection d’ordre moral ou humain
Des réalités qui sont loin de conférer à Pétain le brevet de moralité et d’humanité que Zemmour veut lui décerner

Phil dit: à

Bon lien livré par miss sasseur sur Highsmith. Ceux qui l’aiment prendront le train pour quitter Pétain Zemmour.

Bloom dit: à

Quoiqu’il en soit, Bloom, ce référendum massif des Calédoniens est une superbe déclaration d’amour à la France et au désir d’être Français…

Analyse pénétrante. Tu devrais ajouter un onglet « politique » à ton glob, où tu pourrais parler d’amour et de désir. Ze fun!
(Pour la semaine prochaine, revoir la différence entre ‘légal’, légitime » et « accepté ». Interro!)

Bloom dit: à

Excellente émission sur le remake de West Side Story sur FC tout à l’heure, animée par Marc Weitzmann, avec Samuel Blumenfeld (Le Monde), Olivier Lamm (Libération) et Jordan Mintzer (Hollywood Reporter).

 » Rien ne sert de causer si c’est pour déconner » (Jean-Eudes Valery de la Voulvoule)

Janssen J-J dit: à

@ oui dirfil, très bon lien de SMS sur PH, j »allais le dire…

@ DHH, je ne crois pas que, même si elle a pu jouer un petit rôle, l’explication par le sursaut « orgueil national » soit suffisante…, – Et je vais être Gentil avec vous, comme il se doit… Je vous rappelle de vous souvenir des échos et renseignements qu’avait Pétain sur le destin probable des juifs « apatrides » de partout en Europe, en provenance du Vatican, et de l’influence capitale des canaux de comm’ de la hiérarchie du clergé catholique français se pressant à Vichy dès ses débuts…, un puissant lobby particulièrement infecté de drumontisme, comme vous le savez, et immensément influent auprès de la garde maréchaliste… Sauveur de « juifs français »?… le Maréchal !… nous y voilà !…
A croire qu’à ladite célèbre rafle du Vd’H…, on n’avait rien voulu ni vu du tout…, ou du moins, on n’a rien voulu voir… A se demander même si on n’aurait pas vraiment voulu trier les « juifs étrangers » des bons juifs français » par hasard, à se demander si le Maréchal s’inquiéta jamais de savoir si les fichiers de la PP, mal tenus à jour n’auraient pas engendré quelque déplorable bavure involontaire parmi ces denriers…
Croyez’moi, DHH, Z. n’aurait pas totalement tort ! le « sursaut d’orgueil nazional du Maréchal nous y voilà…, hein « !!!! …
M’enfin !… Non, là, franchement… il y a une ligne jaune à ne jamais franchir dans l’essai de « compréhension » rétrospectif d’une politique et de sa légitimation actuelle par une ordure de première grandeur devant laquelle on devrait se pâmer, une ordure qui ferait quasi honte aux Le Pen !…
Vous me décevez trop sur ce coup-là, DHH !… Je veux bien croire aux affres de la sénescence mentale (et dieu sait si je veux bien faire partie d’une dementia-friendly society, comme on dirait chez Bl.), mais je ne pensais pas que chez des intellectuel.les cultivé.es fraçaise comme vous l’êtes, elle pourrait faire de tels ravages…
J’en suis attristé, triste, mais si triste !…
Tout s’effondre devant nous, pas à pas. Jusqu’où ?…, de la coupe aux lèvres, nous faudra-t-il aller boire la lie jusqu’au printemps 22, en ce sinistre dimanche de décembre 21 ?…

Alexia Neuhoff dit: à

« Zemmour a raison… » assène DHH. « Raison » à la façon d’un Faurisson, sans doute.
« Il ne vous restait, en présence de la vérité, que ce qui est le prix du faussaire ; il ne vous restait, en présence des faits, qu’à les falsifier ; en présence des documents, qu’à les altérer ou à les tronquer ; en présence des sources, à ne pas vouloir les examiner ; en présence des témoins, à refuser leurs dires… Face à la vérité, M. Faurisson et ses amis n’avaient que le choix d’être des faussaires, et c’est le parti qu’ils ont adopté en se drapant dans une dignité qui n’était pas la leur, celle de la science historique… Avec des faussaires, on ne débat pas, on saisit la justice et on les fait condamner. »
Extrait de la plaidoirie de M° Robert Badinter contre Faurisson (juillet 1981). On pourrait remplacer Faurisson par Zemmour sans changer une virgule à ce texte.

DHH dit: à

@JJJ
ou vpous m’avez mal lu ou je me suis mal exprimée
Ce que j’ai maladroitement voulu montrer , c’est que l’antisemitisme visceral de Petain le rendait indifferent au sort, evideùmment connu ,des juifs qu’il faisait rafler et que son souci en epargnant les juifs français etait de montrer qu’il etait capable de resister un peu a l’occupant qui auraoit voulu deporter tout le monde
et je voulais dire que son indifference crielle au sort de juifs a leur sort etait d’autant plus evidente qu’il avait tenu a ce que la police française soit l’organisatrice de cette rafle
je serais desolée que vous me creditiez de l’interprétation que ma maladresse peut donner à mon post l

Alexia Neuhoff dit: à

DHH / Il n’empêche que votre texte débute par « Oui Zemmour a raison en affirmant, chiffres à l’appui (…) ». La présence de cet adverbe, au commencement, renforce votre conviction. C’est une grenaille dégoupillée, n’allez pas prétendre que c’est par inadvertance.

Alexia Neuhoff dit: à

Pas grenaille / grenade

Jean Langoncet dit: à

DHH, désolé de mettre mon grain de sel dans cette discussion qui ne me concerne pas. Vous dites, en somme, que Pétain a sauvé des juifs mais pour de mauvaises raisons … l’argument est assez tordu

Janssen J-J dit: à

Impossible de « dialoguer » en différé…
Parfois, on se demande si ça vaut bien le coup d’essayer…, DHH…
Je ne sais pas si je vous ai mal lue ou si vous vous êtes mal exprimée…
En réalité, j’en ai MARRE d’entendre parler de ce mec tous les jours, et je m’en veux d’en rajouter icite, pendant que google engrange en silence le nb de fois où son nom apparait sur les réseaux sociaux, comme une « occurrence » en ce pays…. Puisque, puisque c’est devenu le seul critère et indice de popularité (donc de légitimité) chez les guignols de la politique électorale médiatisée…
C’est trisss, même pour la pauvre Patricia, détrônée par Z. à l’rdl du dimanche… Mais il est où, michel drukère ?

DHH dit: à

Pour etre claire sur ma vision Petain ce que j’ai ecrit ici même il y a quelque temps
 » Ce qu’on oublie souvent lorsqu’on parle de Pétain c’est que son vrai procès n’a jamais eu lieu, le procès au cours duquel aurait eu à répondre, non pas seulement de la trahison représentée par son adhésion quasi enthousiaste à la collaboration, mais surtout du crime inouï et monstrueux dont il a eté le maître d’œuvre inexcusable ,la déportation administrée de juifs qu’il a sciemment livrés à l’extermination.
Al’aune de cette monstruosité l’accusation de trahison qui a fondé le verdict apparaît dérisoire et marginale .
Cette surprenante cécité de la justice qui n’a retenu que la haute trahison dans les motifs de sa condamnation s’explique par une raison simple, à savoir que le grief de crime contre l’humanité n’était pas encore juridiquement articulé et ne pouvait dès lors donner lieu à incrimination pénale des personnes qui auraient à un titre ou un autre participé à la politique juive de Vichy ,et notamment de celles qui en auraient décidé ou organisé la mise en œuvre de l’extermination
Aussi se référer au procès et invoquer la trahison et l’indignité nationale ,comme certains l’ont fait, pour s’insurger contre l’hommage qu’on voulait rendre à Pétain au même titre qu’aux autres maréchaux de la grande guerre ,ce n’est pas je pense un angle d’attaque approprié ;sur cette base d’aucuns peuvent se sentir fondés à contester la sévérité du verdict qui l’a frappé ;après tout comme le dit Talleyrand la trahison est une affaire de calendrier
Mais ce qui qui voue pour toujours Pétain aux gémonies c’est l’autre crime ,celui pour lequel il n’a pas pu être jugé par la justice d’alors et qui relève désormais du tribunal de l’histoire ; ce crime est infâme ,imprescriptible sans marge d’interprétation , sans possibilité de circonstances atténuantes ; il est le mal absolu et il stigmatise à jamais et sans appel son auteur,annihilant de sa monstruosité de manière irréversible tout ce qu’il pourrait y avoir d’estimable dans le passé du personnage et exclut à l’égard de sa mémoire toute manifestation autre que de détestation .

Bloom dit: à

Regardez les Maritimes relever la tête, 3J. Dullin dans ses oeuvres.
Pas le feu à l’océan, pour le reste!

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