de Pierre Assouline

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Génération sacrifiée, vraiment ?

Génération sacrifiée, vraiment ?

Jusqu’à quand va-t-on continuer un peu partout à évoquer la situation des étudiants comme celle d’une « génération sacrifiée » sans le moindre souci de la résonance historique d’une telle expression ? D’autres catégories estiment être sacrifiées sur l’autel de la raison sanitaire : restaurateurs, voyagistes, hôteliers, commerçants, propriétaires de salles de théâtre et de cinéma, sportifs etc Mais s’agissant des étudiants, c’est la seule catégorie pour laquelle on insiste sur la dimension générationnelle du sacrifice, même s’il se trouve toujours un président d’université pour préciser in fine : « Il faut relativiser… ». Il y a bien eu ça et là de timides tentatives du côté de la « génération perdue » mais vouées à l’échec tant l’écart est grand entre le désarroi des étudiants faisant la queue pour obtenir un repas gratuit et la vie quotidienne des écrivains américains expatriés à Paris entre les deux-guerres, d’autant que la situation des Hemingway, Fitzgerald, Dos Passos, Pound et autres, pour désenchantés qu’ils fussent, n’avait rien de tragique, le roman Paris est une fête en témoigne.

Depuis un siècle que l’on parle donc de « génération sacrifiée », la formule a travaillé comme on le dirait du bois dans une charpente. Son étonnante souplesse d’usage l’a galvaudée jusqu’à l’indécence, le mot n’est pas trop fort lorsqu’on se souvient ce qu’elle recouvre à l’origine : ces centaines de milliers de garçons qui eurent le malheur d’avoir vingt ans en 1914, de survivre quatre ans durant dans des conditions inhumaines au front dans les tranchées, d’y mourir ou d’en revenir atrocement mutilés, défigurés, traumatisés. Ces combattants d’autrefois de l’âge de nos étudiants d’aujourd’hui n’avaient pas le blues mais la peur au ventre. Ils n’affrontaient pas la précarité mais l’horreur.

Ce n’étaient pas les écrans des ordinateurs à l’issue des cours en ligne qui leur abimaient les yeux mais le gaz moutarde qui les rendait aveugles. Cela n’a pas empêché des sociologues de parler il y a vingt ans de « génération sacrifiée » pour désigner les jeunes entrant sur le marché du travail, contre d’autres sociologues qui battaient en brèche l’idée que les générations succédant à celle du baby boom aient été sacrifiées. N’empêche que selon un récent sondage de l’IFOP, 62% des jeunes « se vivent complètement comme une génération sacrifiée » tant la crise bouleverse leur mode de vie.

Qu’importe si un groupe punk décidait de se baptiser « Les trente glorieuses ». Nul n’est propriétaire d’un label historique. Passe encore que l’on emploie « surréaliste » à tort et à travers au mépris de ce que représenta le surréalisme dans l’histoire littéraire et artistique, quand « irréel » conviendrait mieux. Passe encore que « kafkaïen », « proustien » entre autres ne subissent pas un meilleur sort. Les analystes du marché du luxe prédisent de nouvelles « années folles » à la sortie de la crise sanitaire quand la pandémie sera derrière nous, comme ce fut le cas au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole dans les années 1920-1929- et pourquoi pas. Mais il est limite de sortir l’expression « années de plomb » du contexte terroriste de violence politique et de terrorisme intérieur de l’Italie des années 1968-1982.

L’enjeu mémoriel fait la différence dès lors qu’il touche à une tragédie telle que la guerre. « Déporté », « camp de concentration », « années noires » entre autres sont des termes non pas confisqués mais connotés. S’en emparer à d’autres fins en jouant sur leur polysémie n’est jamais innocent en nos temps de vérités truquées. « Génération sacrifiée » devrait être une A.O.C. Ce qui ne diminuera en rien la détresse et les souffrances des étudiants en temps de Covid. Le fait est que l’Histoire et la mémoire ont consacré l’expression. Manifestement cela n’a pas suffi à la protéger. Faudrait-il la sanctuariser ?

Nous revient alors en mémoire le vibrant incipit d’Aden Arabie. On ne saurait trop louer Paul Nizan de nous l’avoir offert pour la première fois en 1931 dans sa dénonciation de l’ordre social colonial. Son essai sous forme récit de voyage avait la violence d’un pamphlet provocateur, insolent, haineux jusqu’à l’appel au meurtre. Il s’ouvrait par ces mots qui résonnent si puissamment en 2021 par l’esprit de révolte qui les animent et qui ne seraient pas, eux, déplacés ou indécents en la circonstance, la nôtre : 

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ».

(« Statue de Maillol dans le jardin des Tuileries », Photo Passou)

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1 905 Réponses pour Génération sacrifiée, vraiment ?

et alii dit: 6 mars 2021 à 18h54

solidarité:surtout qu’on a bien travaillé sur la coopération des animaux,même entre espèces

Marie Sasseur dit: 6 mars 2021 à 19h00

@Pour les avoir côtoyés et soutenus durant 20 ans, ceux dont j’ai accompagné les parcours chaotiques pour s’en sortir, malgré des difficultés aggravées par des crises à répétition, n’auraient jamais revendiqué ce terme abusif de « génération sacrifiée » 

Porporino mélange tout.

Hors état de pandémie, et quand il sera vacciné, -a son âge, il est éligible, solidarite minimum pour rendre aux jeunes de 20 ans leur liberté ! –
il devrait s’occuper du cas de grota de Hambourg. Question chaos analphabète, elle se pose là.

Janssen J-J dit: 6 mars 2021 à 19h05

Ai l’âge du porporino, mais je donne ma place pour le vaxin, suis pas pressé. J’en suis encore aux mystères de naples. Et j’ai également « éduqué » durant plus de 20 ans… N’oublie pas mon hommage au pape françois… Courageux sur ce coup politique-là, n’en déplaise. Bàv,

Marie Sasseur dit: 6 mars 2021 à 19h08

Au lieu de faire de la semantique, Passou devrait lancer son appel, vu sa patientèle…
Faites vous vacciner pour libérer les jeunes !

Brinqueballe dit: 6 mars 2021 à 19h46

Nonobstant, cela bien à part, cher Jazzi! 😉
Pour une renatomontada ©, c’en est bien une!
Mais pourquoi montrer sa chatte à tout le monde?

Jazzi dit: 6 mars 2021 à 19h47

Passou a autre chose de plus urgent sur le feu, Marie Sasseur, la fille de… Napoléon ! Un scoop pour « Historia »…

Jazzi dit: 6 mars 2021 à 19h54

Moi je veux bien me faire vacciner, JJJ, mais mon médecin m’a dit que pour les 65 ans et + ce n’était pas possible pour l’instant. En revanche, Chedly, qui a le même médecin que moi, et dix ans de moins, a pu s’inscrire et se faire vacciner hier !
Qu’est-ce qu’il faut en comprendre ?

Marie Sasseur dit: 6 mars 2021 à 19h55

la fille de… Napoléon ! Un scoop pour « Historia »…
Un scoop déjà révélé sur la rdl…

Jazzi dit: 6 mars 2021 à 19h56

« Pour une renatomontada ©, c’en est bien une! »

Pour qui, Brinqueballe ?

Brinqueballe dit: 6 mars 2021 à 20h08

Je m’amuse ici, Jazzi.
J’ai pensé à une remontée de bretelles. 😉
Un claquage d’élastiques sur le mur d’ascension.
CLAC!

J.L. Beaufils dit: 6 mars 2021 à 20h27

L’architecte Henri Gaudin est décédé.

Les écarts et les intervalles des constructions

Si Henri Gaudin rejette l’héritage moderne, ce n’est pas au nom du néo-classicisme, comme tant d’autres architectes au cours des mêmes années, mais parce qu’il est animé par une quête de la complexité. À l’espace moderne, fruit d’une conception des objets architecturaux séparés par du vide, de la distance inscrite dans les règlements, les techniques et l’esthétique, il oppose la compacité travaillée par le vide, les « poches » et la profondeur des lieux qui s’ouvrent, car l’architecture lui paraiît devoir d’abord être accueillante pour le corps.

Dans le centre d’Arcueil, l’ensemble de la Maison des gardes (1988), étiré le long d’une ruelle, massif, couronné d’une corniche arrondie, est en quelque sorte pour lui l’occasion d’entrer en ville par la banlieue. Enfin, c’est Paris, avec deux édifices modestes achevés en 1987 : un petit immeuble d’angle, rue de Ménilmontant, dans lequel il crée, derrière des façades relativement lisses, quelques accents cadencés, des déboîtements, des coursives et une ouverture en diagonale vers le centre confus de ce vieil îlot typique des quartiers ouvriers de l’Est parisien. Le collège de la rue Tandou, près du bassin de La Villette, avec des fractures qui s’ouvrent au coin d’une façade nacrée, des organisations de mouvements sinueux et d’angles aigus, et de minces verrières à l’articulation des formes.

Cette architecture de l’ombre et du mouvement de la lumière, assez nue, muette et blanche, animée de quelques accents, est nourrie de l’idée paradoxale qui court tout au long de l’œuvre d’Henri Gaudin : « le vide est ce qui relie ». Cette idée est approfondie au début des années 1980 pendant la rédaction de La Cabane et le labyrinthe, ouvrage qui explore l’espace médiéval, « refuge contre l’abstraction », pour y retrouver cette « science de l’agglomération » qu’ont pu mettre en œuvre au xxe siècle des architectes aussi différents qu’Alvar Aalto, Alvaro Siza, …

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/architecture/l-architecte-du-stade-charlety-henri-gaudin-est-mort_4321417.html?fbclid=IwAR1Ve1lyA7sON4GBwpsEkmvAH0wsvQt9b5RMf5AIvBT0lAj9wAD9peeenWI#xtor=CS2-765

Janssen J-J dit: 6 mars 2021 à 20h33

@ Antoinette Cotain – ou Cattin, qui serait « aussi sa profession », avance Bruno Fuligni – a eu 24 enfants, et s’est mariée avec Georges Chappuis, un moine défroqué qui les a reconnus.

Z’auriez pu attendre le 5 mai pour cette nouvelle « fake »,,, z’allez lui faire de la peine, avant ses 200. Avoir toujours un coup d’avance, ça va pas l’faire, MS… Je pense, c’est chaud, voilà, trop cool, c’est clair.

puck dit: 6 mars 2021 à 20h34

« Faites vous vacciner pour libérer les jeunes ! »

les jeunes français n’ont besoin de rien ni de personne pour se libérer !

hé oui ma grande ! suffit de les écouter chanter, en choeur, et en anglais ! ils chantent quoi ? qu’ils sont des pauvres types ! des tarés ! qu’ils se demandent ce qu’ils sont venus là dans ce monde ! qu’ils n’en ont rien à cirer si la vie ça fait mal ! qu’ils aimeraient bien avoir le contrôle des choses ! qu’ils aimeraient avoir un vie parfaite ! un corps parfait ! qu’on remarqu’ils sont là ! parce qu’ils existent quelque part dans ce monde ! pourquoi ? parce qu’ils se sentent spéciaux ! fuckin’ special !

et ils le chantent en éclairant le ciel avec leur portables, parce que les écrans de leurs portables éclairent leur monde bien plus que étoiles !

et demain ils se lèveront, la gueule de bois, mettront leur jean troué aux genoux et leurs écouteurs, prendront leur vélo, pour aller bosser dans leur labo en bouffant leur pain au chocolat,

parce qu’ils ont putains de doués ces gamins passou !!! ils sont capables de séquencer tout ce qui vit dans ce monde, ils veulent percer le mystère de leur existence en séquençant tous les adn de la planète et même ceux qu’ils trouveront sur d’autres planètes !

sûr que contrairement à vous et moi passou, cette putain de nouvelle génération est fukcin’ special !

https://www.youtube.com/watch?v=5cctMmb1G9I

Janssen J-J dit: 6 mars 2021 à 20h40

on n’arrive pas à savoir si vous être anti ou pro-djeunes, harmlet, dans vos insultes à fuck’passoul…
Aujourd’hui, tu as passé trop de temps sur cette chaine, + qu’alii. C’est pour rattraper le silence de demain ?… rassure-moij.

Jazzi dit: 6 mars 2021 à 21h14

Non, renato. Mais il parait que l’armée et les pompiers vont s’y mettre. Hector et moi on est prêts à aller se faire piquer à la caserne !

B dit: 6 mars 2021 à 21h52

Allo allo grota de Hambourg! Mefiez vous des pervers associés, vous y laisserez beaucoup et c’est toujours trop.

puck dit: 6 mars 2021 à 21h54

Janssen J-J dit: on n’arrive pas à savoir si vous être anti ou pro-djeunes
 »

j’adore cette nouvelle génération, autant la précédente me branchait pas trop (peut-être parce qu’ils aimaient Indochine, les Rita Mitsuko et Etienne Daho) autant la nouvelle (les 20-25 ans) ils me paraissent complètement perchés, du coup ils ressemblent à la mienne qui était assez perchée aussi.

je vois beaucoup de ces jeunes de 20-25 ans, pas ceux qui font faire science po ou l’école de journaslisme de passou ou les hyper branchés qui parlent comme dans les inrocks comme les jeunes qui fréquentaient le blog de cinéma, ceux-là ils sont un cons il faut bien le reconnaitre, mais les autres ils sont vraiment spéciaux.

bon après faut pas faire de généralités comme fait passou dans son article, mais globalement ils sont vraiment très spéciaux.

sinon je n’ai jamais insulté passou ! j’aime bien ses articles, surtout quand il écrit n’importe quoi comme dans ce dernier.

B dit: 6 mars 2021 à 21h55

Je m’en vais aller voir si les pompiers vaccinent par ici, sont plus sexy que mon toubib.

Janssen J-J dit: 6 mars 2021 à 21h56

A dit et fait pas mal de bêtises, Tulard… Tenait du fichier paternel, mais y’a prescription aujourd’hui. BN,

puck dit: 6 mars 2021 à 21h59

B dit: Je m’en vais aller voir si les pompiers vaccinent par ici, sont plus sexy que mon toubib.
 »

bien vu ! d’autant qu’on peut choisir parce que dans les casernes ils sont nombreux. du genre « hé toi le beau gosse tu veux pas que toi et moi on joue au docteur… »

et alii dit: 6 mars 2021 à 22h03

j’en suis à croire que certains contributeurs-trices veulent que ce blog se spécialise en management crument érotique sur lequel ils ont toute autorité;j’ai le plaisir de leur confirmer que je connais et visite sur leur blog des « éducateurs » que je trouve incomparablement plus intéressants , talentueux et attachants qu’eux et leur souhaite une heureuse sortie de covid et des succès enviés de leur « après »!

DHH, dit: 6 mars 2021 à 22h28

@3J
j’imagine que vous faites allusion au zèle deployé par Tulard père, haut responsable de la PP sous vichy , qui a tenu en fonctionnaire consciencieux à ne pas ménager sa peine pour assurer une pleine efficacité à la traque des juifs.
Dans son livre consacré au fonctionnement de la PP sous Vichy Laurent Joly est tres prolixe et impitoyable sur l’action de ce personnage ,dont la carrière s’est pourtant poursuivie sans encombre, en toute respectabilité, après la guerre

rose dit: 7 mars 2021 à 3h35

Ouais, enfin, c notre mère qui est tombé follement amoureuse.
Le mien, il vient visiter ma mère. Il a la quarantaine, il est extrêmement beau. Il se met debout dans un coin de la chambre et il la regarde.
Mais il est mort. Ils ne se parlent pas.
Elle se prend dans les bras et elle frissonne quand elle me dit qu’il est mort.
J’espère qu’il ne vient pas la chercher.
Je ne suis pas prête.

rose dit: 7 mars 2021 à 3h40

Je viens de faire un rêve merveilleux.
Je suis en train de déménager dans un immense appartement.
Il a trois entrées, deux salles à manger, une cuisine carrelée jaune poussin et blanche, je ne sais pas où je vais mettre le frigidaire, je n’ai pas vu les chambres. Je me suis présentée aux voisines et j’ai vu les boîtes aux lettres.
Ce n’est pas l’appartement de ma grand-tante aimée, mais c’est style, immeuble grand bourgeois.

rose dit: 7 mars 2021 à 3h43

Mon grand-père aimé et mon père mangent seuls parce qu’ils ont faim dans une des salles à manger. Ma grand-mère ma mère et moi attendons poir manger de revenir dans l’autre appart. Ils mangent des pâtes en sauce tomate avec de la viande.

rose dit: 7 mars 2021 à 3h54

Ce qui ne laisse de me stupéfier c combien je ne suis pas fâchée après mon père. Attitude un peu facile sûrement mais je le considère manipulé dans ses derniers mois de vie et pas responsable du chaos créé.
Pourtant, il l’est.
Il était un homme intelligent.
Comment ta fin de vie peut gâcher ta vie entière.
C’est quelque chose d’inouï.
Comment on doit envisager notre mort comme un des actes les plus importants de notre vie.

rose dit: 7 mars 2021 à 4h01

La cordée de fragilité.
Cela date d’il y a un mois et plus.
Quand un problème survient, je le prends et me questionne sur qu’est ce que je vais apprendre.
Hier, alors que j’étais irritée par la valve arrachée de la voiture au pneu arrière droit, a mère m’a suggéré que cela faisait partie des problèmes de la vie courante. À régler.
Ne pas porter la dinguerie de la vie des autres. La sienne suffit.

rose dit: 7 mars 2021 à 4h14

Les pompiers beaux sexy et efficaces chez moi.
Mon toubib de plus en plus beau, attentif, compétent. A eu raison de quitter le nord pour le sud.

rose dit: 7 mars 2021 à 4h24

Courageux sur ce coup politique-là, n’en déplaise.
Parce que le jour où on laissera leur place aux musulmans et leur liberté d’expression, cela les modérera.
Cela passera par les chrétiens qui sommes des gens pacifiques et surtout loin des désirs d’hégémonie qui sont le lot de bien des peuplades.
J’y suis et j’en suis.

rose dit: 7 mars 2021 à 4h50

Patrick Dupond, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris, est mort.

😪😥😢😭😓😓😭😢😥😪😪

renato dit: 7 mars 2021 à 5h14

Je me souviens d’un comique canadien qui passait sur France Culture dans les années 70. Enfin ! je me souviens seulement d’une tirade qui commençait : « ‘Ma femme s’habille en noir et mange à la cuisine s’il en reste ». Quelqu’un se souvient de son nom ?

7.3 — 6.14

renato dit: 7 mars 2021 à 6h03

Je ne comprends pas pourquoi mettre des emoticons pour signaler l’ironie, c’est pourtant simple. Voyons l’exemple élémentaire : un gars arrive avec une voiture tout juste bonne pour le ferrailleur et on l’accueillera avec une appréciation positive : « Belle voiture ». Sur ça on brode.

Évidemment, si on met les émoticons pour le plaisir c’est un autre paire de manches.

rose dit: 7 mars 2021 à 6h05

Non. Désolée.
Moi j’ai vécu, en Inde, où j’ai vécu, l’homme qui mangeait à table avec ses invitées occidentales pendant que sa femme se tenait debout derrière et nous servait.
L’Inde et Patrick Dupond D. dans mon coeur, ❤, à jamais.

rose dit: 7 mars 2021 à 6h14

J’ai encore rêvé de mon frère qui téléphonait 3n disant je suis enfermé au moins 2 et ensuite enfermé à Salagon.
Clairement, j’ai songé à alerter les pompiers mais à la fin du rêve, il était encore enfermé.
Dedans le rêve, il y avait aussi ma soeur, son bras m’enlaçait et sa main touchait mon sein droit. Je la virais. Mon sein m’appartient.
Dans ce rêve là, j’arrivais à rapatrier ma mère chez elle.
Mardi 9 mars, j’ai un rendez-vous pour visiter ma mère.À 15h30.
Je suis raccord avec H24.
Qui appelle l’Ehpad son orphelinat. 🙄
Elle dit « c’est mon orphelinat à moi ».

rose dit: 7 mars 2021 à 6h23

Je suis anti-Ehpad.
Très anti.
Mes filles ont de la chance de m’avoir comme mère. Je suis à la hauteur de ma fonction de mère.
Anti-Ehpad jusqu’à ce que l’on élimine les Ehpad de la planète terre et qu’on les remplace par les vieux vivant avec et au milieu des jeunes. Dans un joyeux bordel.
D’ailleurs, je dois vous annoncer cela, lors de mon dernier groupe de parole France 04 Alzheimer, la psychologue clinicienne qui est une pro-Ehpad a souligné qu’on pourrait envisager d’autrrs solutions.
Je suis la prosélyte du groupe, révolutionnaire.
J’ai souligné que les gens perdaient toute autonomie. Une a signalé qu’on leur enlevait leurs responsabilités.

rose dit: 7 mars 2021 à 6h24

Voilà.
J’ai dormi.
Je suis passablement fatiguée mais en forme et heureuse.

rose dit: 7 mars 2021 à 6h29

Y a que des vieux dans mon groupe EHPAD.
Euh non France 04 Alzheimer.
Je suis la seule jeune. Bien en chair. Les cheveux poivre et sel. Je leur emmène et partage avec eux mon énergie ce qui dope la leur et apaise la mienne. De 100 000 volts, je passe à 99 000. Cela m’évite les courts-circuits et euh, eux, cela relance leur dynamo.

Bloom dit: 7 mars 2021 à 6h56

Plutôt que la fille du Corse, sujet pour France Dimanche*, La Mort de Napoléon, de Simon Leys, roman cruel et rigolo inspiré du taoïsme que maitrisait si parfaitement l’ancien résident de Garran (ACT), notamment de la célèbre parabole dans laquelle le sage Zhuāngzǐ se rêve en papillon, et au réveil se demande s’il n’est pas plutôt un papillon qui rêve qu’il est Zhuāngzǐ. Queneau en a fait une adaptation épatante dans Les fleurs bleues.

Remarquez, l’universalité du taoïsme est telle qu’elle permet d’appliquer la parabole à la fille de Nabot, qui aurait pu, elle aussi, être saisie d’un semblable épisode délirant.
Le épisodes délirants, ce n’est pas ce qui manque…

*A moins qu’elle soit anglaise et parente avec la reine Victoria.

rose dit: 7 mars 2021 à 8h07

Hassen Bouchakour imagine une structure à mi-chemin entre les soins palliatifs et la maison, pour que les gens puissent partir dignement. « Moi, ce dont je rêve, c’est que chacun puisse vivre sa fin de vie. Ça paraît contradictoire quand on est si proche de la mort et pourtant, les quinze derniers jours d’une vie sont des jours où la joie a encore, et je dirais même, plus que jamais sa place. »

Offrir un café à ton aide-soignante et pas le contraire puisque tu n’as pas un sou d’argent de poche.
Hier, ma maman a appelé Mara ma belle et Éléanor ma doudou avec une joie immense.

Phil dit: 7 mars 2021 à 8h07

A dit et fait pas mal de bêtises, Tulard…

grosses bêtises que vous dites là, jjj.
décidément plus de cinéphiles sur ce site qui croit aux lanternes sans vessies des films tirés des oeuvres d’Aciman.

Janssen J-J dit: 7 mars 2021 à 8h14

@ « j’aime bien ses articles, surtout quand il écrit n’importe quoi » – Beau compliment à l’rdl !

@ « un gars arrive avec une voiture tout juste bonne pour le ferrailleur et on l’accueillera avec une appréciation positive : « Belle voiture ». » – Strictement rien compris à semblable ironie.

@ « zèle deployé par Tulard père » – Ben voui, et le fiston était responsable et fier de son père, de Napoléon et des films policiers, tu m’étonnes… Donc, il ne pouvait pas être totalement mauvais, logique (ironie avec une émoticône).

@ « Mes filles ont de la chance de m’avoir comme mère. Je suis à la hauteur de ma fonction de mère ». – Si j’avais eu des filles, je crois que j’aurais été à la hauteur de ma fonction. Je n’ai rien eu, et donc n’ai point pu tester ma fonction génitrice. Préfère avoir pas. Maintenant, constate ne pas être à la hauteur pour ma vieille mère. Elle dit que si, mais non, en fait, je le sais bien.

@ Aujourd’hui, ma compagne a 66 ans, je l’embrasse… Elle se prépare à aller ruer dans les brancards comme chaque année, pour demain. Elle ne veut jamais de fleurs ni de cadeau, et ne trouve pas toujours mon gâteau à l’orange bien réussi, malgré les recettes glanées à la rdl. Parfois, elle accepte un baiser, mais jamais dans la rue avec sa pancarte. Faut pas que je me montre à ses côtés, elle dit que ça nuirait à la pureté du mouvement.

@ Cette nuit, j’ai fait un rêve super érotique comme du temps où j’étais très amoureux. Les draps s’en souviendraient encore !
https://www.youtube.com/watch?v=r_ETEpuAYgo

Bon dimanche à tous.tes (7.3.21_9.14)

renato dit: 7 mars 2021 à 8h24

« Strictement rien compris à semblable ironie. »

Pourquoi cela ne m’étonne point ?

renaro dit: 7 mars 2021 à 8h29

Ce serait un cadeaux du ciel si des gens, censés être kultivés, aprennent à employer les mots décemment, voir phobie, éventuellement.

Janssen J-J dit: 7 mars 2021 à 8h29

parce qu’on n’est pas de la même race identitaire, je dirais.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 8h30

Merci de venir à la rescousse, Phil.
Sur le cinéma, j’ai en effet l’impression de prêcher dans le vide sur le prestigieux blog à Passou, qui s’est converti à Netflix !

Janssen J-J dit: 7 mars 2021 à 8h35

encore une nouvelle histoire de Bernanos sur l’autre chaîne, et pas des moindres… Va finir par nous convertir, Paul. Vaut quand même le détour, hein !

christiane dit: 7 mars 2021 à 8h35

J.L. Beaufils dit: « L’architecte Henri Gaudin est décédé… »
Merci pour ce commentaire inspiré sur cet homme discret et si talentueux. Toute une vie dans cette folie des formes et du temps.
On parle rarement ici d’architecture et pourtant c’est le domaine des regards. Merci pour cette ouverture, cette respiration.
On parle des couleurs rarement des formes couplées aux mathématiques, à la géométrie, au dessin, à la maquette. L’espace, qu’offre-t-il au regard de l’architecte ?
Observer une fleur, un caillou, la structure d’un arbre. Vérité physique de la nature. Une jouissance quand le monde des formes s’organise à coups d’observations et d’apparition. Alors on dessine… puis on dépasse les formes comme un paysage effacé et recomposé par la fenêtre d’un train en pleine vitesse. Alors ça tourne, ça s’allonge, ça s’étire et se courbe. Le monde est diffèrent. C’est un passage… Dessiner, alors, est une course de vitesse avant l’oubli, devant ce qui est mouvant pour l’intégrer dans un monde à soi. Et, de soi à soi, aller à l’autre. Dans l’avancée aller au-delà par l’intuition, l’imaginaire. Arriver à la vision, yeux fermés.
Le musée Guimet, le grand escalier, la lumière à profusion ou légèrement sur ces statues. Leur donner une présence nouvelle. Comme il a dû le regarder, avant d’esquisser le premier projet…
Je connais peu les autres bâtiments qu’il a conçus, réalisés, transformés. Main et esprit liés dans tant de beauté. Méditation… Une cité de la musique à Strasbourg.
Après la guerre, à Amiens, je crois, il a construit. « Renverser la violence du monde » disait Henri Gaudin, en créant de la beauté là où l’horreur des bombardements, la guerre, étaient passés, ont détruit les maisons, les rues, les bâtiments.
Quant aux matières du XXe et XXIe siècles, elles désorientent parfois. Beaucoup de béton. Mais il savait y trouver la lumière, la faire surgir d’une courbe comme vous l’écrivez si bien.
(Un bel espace au musée d’art moderne du centre Pompidou réservé à l’architecture. J’aime y flâner comme dans les expos réservés aux architectes comme à la Fondation Cartier pour l’art contemporain l’exposition Ishigami, architecte japonais, en 2018. Un univers délicat et onirique tout en projets de papier découpé témoignant de la lente maturation des œuvres. Je me souviens d’une ligne dessinée sur un mur qui était l’esquisse un monument.
Là, à la librairie, j’avais feuilleté un livre d’Henri Gaudin. Il en parle ici, lors d’une rencontre à Arles :
https://www.franceculture.fr/emissions/metropolitains-11-12/rencontre-avec-larchitecte-henri-gaudin-musee-de-larles-antique

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 8h39

« Mes filles ont de la chance de m’avoir comme mère. »

Et votre mère a de la chance de vous avoir comme fille, rose.
Bonne de tous les côtés, mais uniquement par les femmes !

closer dit: 7 mars 2021 à 8h42

Laissons un moment l’instauration officielle du genre neutre en français, idée qui fera son chemin car elle est la seule solution acceptable au casse-tête de l’écriture dite inclusive, qui en fait exclut un peu plus ceux que la complexité de la langue française handicape déjà suffisamment…

Le billet de Passou rappelle une vérité indiscutable. Quand on a un peu lu les récits des atrocités, non seulement du 20ième siècle mais de toute l’histoire de l’humanité, les souffrances des jeunes d’un pays privilégié comme la France, et depuis un an seulement il faut le rappeler, paraissent une douce rigolade…On a du mal à se représenter les horreurs de la guerre de 1914, des grandes famines, des camps de la mort, plus loin en arrière de la grande peste…et comment des êtres humains ont pu les affronter et survivre. C’est presque inimaginable. Et pourtant cela fut et pourrait revenir sous d’autres formes.

C’est factuel, c’est objectif. Et même les épreuves subies par nos parents, pas forcément les plus à plaindre à l’époque, l’abandon de son foyer, l’exode, les « boches » qui défilent sous leur nez, un père, un frère, un mari prisonnier, sans nouvelles, le froid, la faim (oui le froid et la faim), relativisent grandement la souffrance de nos jeunes.

D’un autre côté (remarquez le « balancement circonspect »), DHH a cent fois raison de rappeler le caractère subjectif du malheur. Il est impossible de mesurer objectivement la souffrance, pas plus que le bonheur. J’ai de bonnes raisons de penser que certains de nos prédécesseurs n’étaient pas plus malheureux que nous, malgré des conditions objectives parfois très pénibles, matériellement ou moralement, comparées aux nôtres. Les femmes saoudiennes enfermées et soumises, conditionnées dès l’enfance, sont-elles plus malheureuses en moyenne, si elles n’ont goûté à rien d’autre, que les femmes occidentales libérées? Personnellement je n’en sais rien; je me garderai bien de trancher même si je sais que, moi, même en tant qu’homme, je ne pourrais pas vivre dans une telle société.

J’enfonce des portes ouvertes, mais c’est parfois utile.

christiane dit: 7 mars 2021 à 8h45

Un des plus beaux billets de Paul Edel : Mouchette… Bernanos et Bresson.
« Le récit porte le rythme d’une traque, d’un animal aux abois, au milieu de sautes de vent, de ces vêtements trempés dont elle a honte (très forte la honte chez elle, cette honte qui soudain lui donne hauteur et dignité), le thème de course à travers champs, haies, bois ,pour finir dans la cabane du viol. Tout le récit est une ligne droite dans le tragique. fuite a saccadée, à bout de souffle, de Mouchette dans et autour du hameau de Saint-Venant avec ses maisons de torchis, ses ivrognes, ses avares, ses cœurs endurcis, quasiment tous. »
Merci d’avoir tenu la promesse d’en parler.

Janssen J-J dit: 7 mars 2021 à 8h56

Cueillir l’ironie avec des prunes, c’est quoi au juste ? Défoncer une porte ouverte, peut-être ?… Pas très utile, entre nous. – La malheur indifférent, non ce n’est pas toujours subjectif. Chez certains étrangers, la mort de la mère ne provoque aucune émotion particulière.

Petit Rappel dit: 7 mars 2021 à 8h59

Cher JJJ voulez-vous s’il vous plait ne pas chercher de clész biographiques à tout? Outre que dans le cas présent, elles tombent à faux. Merci.
Pour le reste, j’ai peut-etre tort de ne pas me prosterner comme vous devant le génie d’une Alic Caffin, de ne pas aimer le Sartre sous Simone, de dire bonjour Monsieur-Dame à un cocktail d’hormones, ou de ne pas me prosterner, comme Dame Clopine, devant le génie à géométrie variable d’un Edouard Louis, etc , etc. Mais voyez-vous, il est des choses auxquelles je crois, et je ne vois pas, entre les curiosités biologiques susnommées et votre serviteur, de compromis possible, tant sur le terrain fangeux de l’idéologie que sur celui d’un supposé progrès, Science sans conscience n’éant que ruine de l’ame. Et je ne me vois pas contribuer à celle-ci, faute de pouvoir empecher celle-là.
Bien à vous. MC

rose dit: 7 mars 2021 à 9h04

Janssen J-J

une appréciation positive : « Belle voiture ». » – Strictement rien compris à semblable ironie.
Fastiche.
C com lorsque vius dites c’est du beau à quelqu’un. Alors que c’est le contraire. Vous dédramatisez allrs qu’il a le moral dans les chaussettes.

Janssen J-J dit: 7 mars 2021 à 9h14

@ Bien à vous. MC

J’essaierai de me tenir pour dite cette belle leçon de morale dominicale. Merci de me l’avoir prêchée à titre particulier, MC. J’espère que chaque erdélien.ne saura en tirer un profit personnel quant à votre intéressante personnalité. Nonobstant.

JJJ, fidèle Serviteur. Bon, je dois filer à l’anglaise maintenant. A plusse.

renato dit: 7 mars 2021 à 9h19

« Cueillir l’ironie avec des prunes… »

Est-ces une spécialité votre de modifier les propositions pour vous donner un ton ? je répète donc : « Si vous ne savez pas cueillir l’ironie essayez avec les prunes. »

D. dit: 7 mars 2021 à 9h19

renato dit: à
Pour la vaccination Jacques, avez-vous essayé via doctolib ?

_

renato, comique malgré lui et de bon matin dominical…

Cet épouvantable fiasco de la vaccination se payera vraiment et fortement, de façon irrémédiable pour Macron, dans les urnes en 2022. Qui pourra oublier ça ? Le coup des masques il y a un an ?

Mais pour ce retrouver avec le ou la sbire de LR au final, on aura à peine gagné au change, hélas.

renato dit: 7 mars 2021 à 9h27

J’ai obtenu mon rendez-vous sur doctolib, D.

Le jour de ma vaccination n’ai attendu que 5 minutes — grâce peut-être l’organisation colmarienne ? —.

Soleil vert dit: 7 mars 2021 à 9h28

rose dit: à
Je viens de faire un rêve merveilleux.
Je suis en train de déménager dans un immense appartement.

J’en rêverai encore la nuit ou le jour de ma mort, ainsi que de Jaisalmer ou Udaipur.

Marie Sasseur dit: 7 mars 2021 à 9h36

Passou, la prossima volta que vous passerez dans le jardin de la Medicis, fasse le ciel mettre plus de couleurs et moins d’idées noires dans votre inconscient.

« Icy de cent couleurs s’esmaille la prairie,

Icy la tendre vigne aux ormeaux se marie,

icy l’ombrage frais va les fueilles mouvant

Errantes ça et là sous l’haleine du vent ;

Icy de pré en pré les soigneuses avettes

vont baisant et sucçant les odeurs des fleurettes ;

[…]

Les Eglogues. Pierre Ronsard. »

https://www.chateaudestuileries.fr/jardins-architecture/l-%C3%A9den-terrestre-de-catherine-de-m%C3%A9dicis/

D. dit: 7 mars 2021 à 9h55

En région parisienne cela reste quasiment impossible. La quasi-totalité des centres affichent des chiffres de plusieurs centaines prévus. Si jamais il y a une opportunité, tout est aussitôt complet en 1 heure. Une vraie loterie. Des gens disent avoir déjà passé des dizaines d’heures au téléphone et par internet sans aucun succès.
Et toujours pas de liste d’attente mise en place.

Une honte pour un pays comme la France.

Ces pauvres gens-là s’en souviendront, s’ils ne sont pas morts du covid avant.

Paul Edel dit: 7 mars 2021 à 9h59

Jazzi, à la sortie du récit de Bernanos,en 1937, beaucoup de catholiques, choqués du suicide de Mouchette, avaient accusé Bernanos de sadisme:après le viol, le suicide.. ça ne passait pas..

D. dit: 7 mars 2021 à 10h01

A côté Israël s’apprête à rouvrir ses lieux de loisir, culturels et de convivialité avec le pass vaccinal. Tout simplement. Une organisation sans faille, bien dirigée, dans l’intérêt de tous, et qui n’a jamais donné la priorité à des dogmes idiots. Félicitations. Le monde entier les applaudit. Chez nous : les gouvernants excellent dans les analyses et les discours, et au final s’empêtrent lamentablement dès qu’il faut faire.

JiCé..... dit: 7 mars 2021 à 10h02

« J’enfonce des portes ouvertes, mais c’est parfois utile. » (closer)

Juste comportement !

Personnellement j’adore aussi, et fais de même laissant à mes gens, grassement payés pour cet acte, le soin d’enfoncer les portes fermées afin de libérer les trésors qu’elles ne protègent plus…

Bon dimanche de printemps !

B dit: 7 mars 2021 à 10h03

Jaisalmer et ses dentelles de pierre. Pas d’arrêt à Udaipur mais à Jodhpur . Je ne me souviens plus de l’endroit où des enfants nous jetèrent des cailloux. Ceci dit je ne sais trop ce qu’est en 40 ans devenu l’Inde, pollutions, accroissement démographique. Peut être y retourner pour le sud mais le Kerala n’est pas lui non plus resté intact. Envie de Birmanie, pourvu que ces sanguinaires ne s’installent pas, la Chine y voit un banal remaniement ministériel ( 50 morts au décompte hier) et l’ONU s’écrase.

Bloom dit: 7 mars 2021 à 10h10

le Kerala n’est pas lui non plus resté intact.

Les plus gros/grands/laids panneaux publicitaires au monde.
Restent les backwaters, Kochi et les plantations de thé de Thekkady.

B dit: 7 mars 2021 à 10h18

D, oui, Israël est un pays riche qui ne compte que quelques millions (9 )d’habitants. La moitié de la population est vaccinée.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 10h24

« le jardin de la Medicis »
C’est surtout celui de Lenôtre !

JARDIN DES TUILERIES 1564/1664
1° arr., place du Carrousel, rue de Rivoli, place de la Concorde, quai des Tuileries, M° Palais-Royal-Musée du Louvre, Tuileries ou Concorde

Le lieu-dit « les Tuileries » tient son nom des fabriques de tuiles attestées à cet emplacement dès le XIII° siècle, les alluvions provenant des différentes terrasses creusées par les lits successifs de la Seine fournissant le limon nécessaire à la fabrication des tuiles et des briques.
Après la disparition tragique d’Henri II en 1559, mortellement blessé au cours du tournoi donné à l’occasion du mariage de sa fille, Elisabeth de France, avec Philippe II d’Espagne, la reine Catherine de Médicis abandonne l’hôtel des Tournelles – situé à l’emplacement de la place des Vosges – qu’elle a pris en horreur et qu’elle fera raser en 1563. Elle se réfugie au Louvre mais, s’y trouvant à l’étroit et désireuse de posséder une demeure qui lui soit réservée, elle commence dès 1563 à acquérir des terres aux Tuileries où la couronne possédait déjà une maison, achetée en 1518 par François Ier pour sa mère Louise de Savoie mais occupée par des écuyers de la maison royale. Catherine de Médicis agrandit ce domaine, proche du Louvre mais situé au-delà du mur de l’enceinte de Charles V, et décide d’y faire édifier un palais qui surpasse en magnificence tous les autres.
Les travaux débutent en 1564 sous la direction de Philibert de l’Orme et seront poursuivis après sa mort, en 1570, par Jean Bullant. Il faut imaginer le palais de Tuileries comme un alignement d’ailes et de pavillons perpendiculaires à la Seine, entre les actuels pavillons de Marsan et de Flore du Louvre, et devant lequel s’étendait, à l’ouest, le vaste espace destiné au jardin. Le palais ne fut en réalité achevé que sous Henri IV, mais les travaux des jardins furent, eux, menés à bien.
Ce jardin, conçu en même temps que le palais, reflétait dans son tracé la symétrie de l’architecture, avec des allées d’arbres qui divisaient l’espace en compartiments rectangulaires, lesquels se répétaient de chaque côté de l’axe principal de l’habitation. Ce quadrillage régulier délimitait des parterres ayant chacun sa décoration spécifique, les broderies de buis répondant aux gazons, le potager aux colorations florales. On y trouvait en outre une fontaine, un hémicycle planté de manière à renvoyer l’écho de la voix, un labyrinthe de cyprès et une grotte ornée de poteries émaillées par Bernard Palissy dont les vestiges sont conservés par les musées de Sèvres et Carnavalet.
Il ne reste rien de ce premier jardin des Tuileries, auquel reste attaché le nom des Mollet mais aussi des Le Nôtre, deux dynasties de jardiniers qui travaillent pour le roi. Héritier du Moyen Age par ses hauts murs de clôture et ses quadrillages réguliers aux parterres variés, il était influencé également par les parcs à l’italienne mêlant en une savante ordonnance nature et ornements d’agrément. Le jardin des Tuileries est l’œuvre d’André Le Nôtre.
A la demande de Colbert, surintendant des Bâtiments du roi, Le Nôtre reprend entièrement le tracé du jardin en 1664. Il corrige la pente du terrain en aménageant les deux terrasses longitudinales qui le bordent au nord (terrasse des Feuillants) et au sud (terrasse du Bord de l’Eau) et se rejoignent à l’ouest en rampes courbes en surplomb de l’esplanade (actuelle place de la Concorde). Il élargit l’allée centrale pour créer une vaste perspective et creuse sur son parcours deux grands bassins, en accentuant les dimensions du bassin octogonal, le plus éloigné du palais, afin de le faire paraître plus proche. En partant du palais des Tuileries, dont ils sont séparés par une allée (actuel souterrain de l’avenue du Général Lemonnier), les jardins sont aménagés en Parterres avec deux petits bassins, puis c’est le vaste espace planté des Quinconces, entre le bassin rond et le bassin octogonal ; au-delà des terrasses, l’œil va se perdre vers la campagne et vers Chaillot. Ici ou là, Le Nôtre complète les effets végétaux avec la statuaire en commandant des copies d’antiques selon les pratiques alors en usage à Rome mais aussi en faisant appel à des sculpteurs contemporains comme Coysevox et Nicolas Coustou.
Si les occupants successifs du palais des Tuileries ont apporté des modifications au jardin, aucun cependant n’a changé le majestueux dessin de Le Nôtre qui, en traçant ce jardin à la française, a donné à la capitale son premier chef- d’œuvre d’art classique.
Ce jardin royal, que Colbert trouva si beau qu’il voulut le réserver au roi et à sa famille, fut en réalité ouvert au public, en partie grâce à l’influence du conteur Charles Perrault, alors Premier commis du surintendant, mais probablement aussi parce que le roi et sa cour avaient déjà délaissé Paris pour Versailles.
Les Gardes suisses, qui en avaient la charge, ouvraient les grilles chaque matin et l’on pouvait s’y promener, s’y asseoir sur les chaises disséminées ça et là et même y déjeuner dans des établissements tenus par les Gardes
suisses. Cependant, si la noblesse y avait accès toute la semaine, les bourgeois n’y étaient admis que le dimanche et les soldats, les laquais et les ouvriers ne pouvaient y pénétrer que le jour de la saint Louis.
En 1716 fut créée l’entrée ouest du jardin, du côté de l’esplanade qui sera aménagée à partir de 1748 pour devenir la place Louis-XV, actuelle place de la Concorde. Cette nouvelle entrée fut décorée en 1719 par les Chevaux ailés (1702) d’Antoine Coysevox provenant de l’abreuvoir de Marly : à droite en regardant le jardin, la Renommée, à gauche, Mercure, remplacés depuis 1986 par des moulages, les originaux étant conservés au Louvre. Les Chevaux de Guillaume Coustou, qui avaient remplacé à Marly ceux de Coysevox, furent à leur tour amenés à Paris en 1794 et installés de l’autre côté de la place de la Concorde, à l’entrée des Champs-Élysées.
Au XVIII° siècle, la vogue du jardin des Tuileries ne se démentit pas et c’est toujours le lieu de rendez-vous des élégantes. C’est à cette époque qu’apparaît la location des chaises et l’on installe même des commodités.
Le 1er décembre 1783, c’est des Tuileries que les aéronautes Charles et Robert s’élancent pour la première ascension en aérostat.
La période révolutionnaire marque les Tuileries à différentes reprises. Le 10 août 1792, Louis XVI et sa famille s’enfuient du palais des Tuileries par le jardin, poursuivis par les émeutiers et un grand nombre de Gardes suisses y sont alors massacrés. Le 8 juin 1794 se déroule dans le jardin la fête de l’Etre Suprême organisée à la gloire de Robespierre et ordonnancée par le peintre Louis David. Sous la Restauration, les Tuileries constituent l’un des lieux de promenade favoris des Parisiens, ceux de la haute société se retrouvant sur la terrasse des Feuillants alors que les gens de plus modeste condition fréquentaient celle du Bord de l’Eau.
Louis-Philippe appréciait lui aussi ce jardin puisqu’il se réserva les Parterres, c’est-à-dire la partie de jardin située juste devant le palais jusqu’au bassin rond, appelés pour cette raison « jardins réservés ». Napoléon III en fera un jardin anglais, disparu lors du réaménagement à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.
C’est sous le Second Empire que sont construits l’Orangerie (1853), au sud, et le Jeu de Paume (1861), au nord, sur les terrasses surplombant la place de la Concorde qui furent alors élargies. Transformés en musées dès le début du XX° siècle, l’Orangerie abrite notamment de très beaux Nymphéas de Monet tandis que le Jeu de Paume, rénové en 1991 par l’architecte Stinco, sert de galerie pour des expositions temporaires d’art contemporain.
En 1871, c’est la Commune de Paris et l’incendie du palais des Tuileries dont les murs seront finalement rasés en 1882. C’est sur l’emplacement des vestiges du palais et de son avant-cour que furent créés, en 1889, les jardins du Carrousel, entre les deux ailes du Louvre, qui conservèrent l’arc de triomphe du Carrousel élevé sous Napoléon par les architectes Percier et Fontaine, ceux-là mêmes à qui l’on doit les originales façades à arcades et toitures en carène de la rue de Rivoli qui borde les Tuileries au nord.
En août 1944, de nombreuses statues furent gravement endommagées lors des furieux combats qui précédèrent la reddition allemande.
C’est en 1991 que commence le réaménagement des jardins des Tuileries, par Louis Benech, Pascal Cribier et François Roubaud, et du Carrousel, par Jacques Wirtz. La mise en souterrain de l’avenue du Général-Lemonnier a en effet réuni le jardin historique des Tuileries (à l’ouest du souterrain) et les jardins du Carrousel (à l’est), qui forment aujourd’hui un ensemble indissociable de plus de 28 hectares.
Le plan général de Le Nôtre, avec ses perspectives, est conservé. Les grilles du jardin, les rampes, les bassins sont restaurés. Des pelouses sont tracées dans les anciens jardins réservés – devenus le Grand Carré – qui accueillent un très grand nombre de fleurs, et 1 300 arbres sont replantés, dont une grande partie dans les 16 bosquets de marronniers des Quinconces – rebaptisés le Grand Couvert. Un grand nombre de statues et de vases sont restaurés.
Le jardin des Tuileries a constitué en effet, dès sa création, un écrin pour la sculpture et chaque époque y a laissé sa marque, de qualité parfois disparate, faisant de ce jardin un véritable musée en plein air de quatre siècles de sculpture. Parmi les plus anciennes figurent les Chevaux ailés de Coysevox, déjà mentionnés, et, de part et d’autre du bassin octogonal, les Fleuves, à l’ouest, et les Saisons, à l’est. Les sujets mythologiques du XVIII° côtoient la sculpture animalière du XIX° et les œuvres plus novatrices d’Auguste Rodin. La sculpture moderne a été mise à l’honneur dès 1964-1965 avec l’installation dans les jardins du Carrousel des statues monumentales d’Aristide Maillol et ce sont aujourd’hui les artistes contemporains qui prennent place dans ce cadre chargé d’histoire, parmi lesquels Jean Dubuffet, Max Ernst, Alberto Giacometti, Henri Laurens, Etienne Martin, Henry Moore, Germaine Richier et David Smith.
https://www.edilivre.com/histoire-des-jardins-de-paris-jacques-barozzi-et-marie-christine.html/

christiane dit: 7 mars 2021 à 10h27

Jazzi dit : «L’Histoire du viol d’une gamine, en somme. Un film parfaitement chrétien et sadique», dixit Jean-Luc Godard…

Lui ne peut pas mais si cette citation est ce que tu penses, demande un cours particulier à… Hector, car là Godard n’a rien compris !
Où relis le billet de Paul Edel.

B dit: 7 mars 2021 à 10h28

MS, votre lien est enchanteur. Fou comme le verbe – baisser – depuis Ronsard et Du Bellay a changé, autrefois poétique pour devenir à présent connoté de vulgarité.

Je ne veux point fouiller au sein de la nature,
Je ne veux point chercher l’esprit de l’univers,
Je ne veux point sonder les abîmes couverts,
Ni dessiner du ciel la belle architecture.

Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,
Et si hauts arguments ne recherche à mes vers :
Mais suivant de ce lieu les accidents divers,
Soit de bien, soit de mal, j’écris à l’aventure.

Je me plains à mes vers, si j’ai quelque regret :
Je me ris avec eux, je leur dis mon secret,
Comme étant de mon coeur les plus sûrs secrétaires.

Aussi ne veux-je tant les peigner et friser,
Et de plus braves noms ne les veux déguiser
Que de papiers journaux ou bien de commentaires.

https://books.openedition.org/pupvd/761?lang=fr

DHH, dit: 7 mars 2021 à 10h32

@ jazzi
je pârlais uniquement du pere Tulard ,pas du fils dont on ignore quel regard il porte sur le passé de son pere
peut-être comme Garouste nous donnera t -il un jour un livre pour y exprimer sa détestation de l’action de son géniteur

B dit: 7 mars 2021 à 10h33

Baiser, qui autrefois signifiait le jour mouvement des lèvres dans toutes ses destinations. Effleurements, touchers, sentis, embrassades, intentions et gestes d’amour .

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 10h34

Godard fait de la retape pour attirer le public vers ce film austère, Christiane…

Soleil vert dit: 7 mars 2021 à 10h37

Je n’ai pas eu droit à des cailloux (c’était en 96) mais à des enfants qui nous entouraient mains jointes lors d’un arrêt du car, au salut militaire d’un vieux majordome rajput etc. Et surtout ces paysannes vêtues comme des princesses, qui émergeaient des champs comme des apparitions.

Udaipur c’était pour la frime du Lake Palace

B dit: 7 mars 2021 à 10h42

Bloom, me restent quelques paysages de rêve aperçus d’un train plus que bondé après une nuit éprouvante d’inconfort, palmiers se détachant au milieu des brumes de l’aube et quelques centaines de diapo entreposées au grenier. Ces étoffes et ces femmes jeunes que l’exotisme et l’étrangeté rendaient invariablement belles à mon regard de la plus pauvre et humble aux vraisemblablement riches ou aisées, rêveries de saris chatoyants et soyeux, chignons, nattes, bijoux sonores, leurs façons. Tchaï tchaï à toutes les stations.

christiane dit: 7 mars 2021 à 10h46

Jazzi dit: « Godard fait de la retape pour attirer le public vers ce film austère, Christiane… »

Pas sûr ! c’était un grand bavard qui aimait noyer ses auditeurs dans des verbiages confus, pseudo intellectuels où ceux qui ne comprenaient rien hochaient la tête d’un air convaincu en le trouvant génial…
A propos, relis ce que P.Edel a écrit il y a quelques jours ici sur Ranucki. Claudio a raison.

B dit: 7 mars 2021 à 10h47

SV, nous y étions en 83, à peu près. Trois mois, vallée du Ganges, jusqu’au Rajhastan, avec un séjour à Diu pour finir et après avoir commencé par trois semaines au Népal.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 10h54

« c’était un grand bavard »

Mais il n’est pas mort, Christiane : 90 ans et toujours bon pied, bon oeil et gros cigare au bec !

renato dit: 7 mars 2021 à 10h57

Godard aime brouiller les cartes, c’est u jeu comme un autre : on suit le fil subjacent pas l’évident — il faut naturellement se référer au mêmes lectures, ce qui n’est pas donné par le temps qui court.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 10h57

Posons-lui la question, Christiane.
Etait-ce un hommage ou un éreintage à Ranucki, Paul ?

puck dit: 7 mars 2021 à 11h03

Petit Rappel dit: Cher JJJ voulez-vous s’il vous plait ne pas chercher de clész biographiques à tout?
 »

3j c’est vrai ça, et vous faites pareil avec les gens ici présents, vous ne regardez pas ce qui est dit, mais qui le dit, par si exemple si j’envoyais les même commentaires que greubou vous les trouveriez gonflants, pedro faisait un peu pareil sauf que lui c’était plus rigolo avec ses signes astrologiques.

puck dit: 7 mars 2021 à 11h08

@ »J’enfonce des portes ouvertes, mais c’est parfois utile. »

ce qui est plus utile est de savoir refermer ou entrouvrir ce que nous considérons parfois comme des « portes ouvertes »…

un exemple, au hasard… non pas d’exemple au hasard ? pourquoi ? parce qu’il ne faut pas prendre des exemples au hasard, mais bien les choisir sans laisser le hasard en décider ? ah bon ? et pourquoi donc ? pourquoi le hasard ne permettrait-il pas de choisir un bon exemple ?

voilà ça c’est une façon de refermer une « porte ouverte ».

puck dit: 7 mars 2021 à 11h14

si on me le permet j’aimerais citer ici l’extrait d’un excellent petit livre (le meilleur que j’ai eu l’occasion de lire ces dernières années) écrit sur le blogapassou, dans cet extrait il est justement question de Ranicki :

« Ces commentateurs sont un peu comme les personnages de Thomas Mann, dans la Montagne Magique, des personnages écrivant eux-mêmes leur propre rôle, se dit Samuel même s’il n’a jamais lu ce livre mais connaît bien le sujet, il l’a lu dans ses livres de critique littéraire, cet auteur revient souvent dans ses livres de critique littéraire.
Tout comme les personnages de Thomas Mann, ces habitués de ce blog littéraire se retrouvent là, coupés du monde, avec leurs seules idées, leur seule érudition, leur seule connaissance des livres, tout ceci est bien inutile au regard d’un monde indifférent qui de son côté continue de vivre sa vie, continue sa marche, leurs commentaires servent uniquement à nourrir leur esprit, nourrir leurs échanges, chacun d’eux en a bien conscience, au fond de lui-même, toutes ces querelles stériles, ces insultes vaines, cette pratique de l’art d’avoir toujours raison dans laquelle ils excellent, trouvant toujours des échappatoires aux critiques des autres, tout cela ne change en rien l’ordre d’un monde fabriqué par des gens qui eux ne perdent pas leur temps à écrire des commentaires inutiles sur un blog littéraire. Samuel évite le plus souvent d’entrer dans les polémiques, polémiquer n’est pas dans sa nature, il préfère se contenter de donner des avis précis, simples, de façon paisible et modérée.
Samuel lit le dernier article, il y est justement question de littérature allemande et aussi du célèbre critique littéraire allemand, Marcel Reich-Ranicki.
Samuel commence à lire certains commentaires, les premiers félicitent et remercient l’auteur pour son article, c’est la règle. Un autre écrit un commentaire assez long, en plus d’écrire des critiques dans un journal, écrit-il dans son commentaire, Reich-Ranicki animait une émission littéraire, à la télévision allemande, comme Bernard Pivot en France, sauf que Reich-Ranicki est d’un autre calibre que Pivot, c’est un critique qui fait de la télé, alors que Pivot est un journaliste télé qui fait de la critique littéraire, il le fait pour créer du spectacle littéraire, Reich-Ranicki ne fait jamais de spectacle, surtout pas du spectacle littéraire, pour lui littérature et spectacle ne font pas bon ménage, même si ses avis critiques et ses coups de gueule sont spectaculaires, même si ses altercations avec les écrivains sont spectaculaires, ajoute-t-il dans son commentaire, les écrivains le craignent, poursuit-il dans son commentaire, ils ont peur de lui, de ses coups de gueule, personne n’a jamais eu peur des coups de gueule de Bernard Pivot. La littérature ne peut pas se passer de coups de gueule des critiques, ajoute le commentateur, les coups de gueule des critiques rendent vivantes la littérature, une littérature sans coup de gueule c’est comme un enterrement, comme une veillée funéraire, il signe son commentaire Yorick. Samuel connaît ce Yorick, toujours excessif dans ses propos, toujours à la recherche de la confrontation, du conflit, comme si cette exubérance était pour lui le seul moyen d’exister.
Samuel lui trouve pourtant quelque chose de touchant, à ce pauvre Yorick, comme les autres l’appellent, peut-être cette naïveté de penser que les livres peuvent rendre le monde meilleur, ses commentaires sont comme le reflet d’une blessure, une faille, il est capable d’envoyer une vingtaine de commentaires d’affilée, sa rage monte alors en puissance au fil de ces commentaires, cherchant à surenchérir sur ses propres excès.
Ce pauvre Yorick en veut à la terre entière, il veut à tout prix que les livres changent le monde, selon lui si ce n’est pas le cas c’est uniquement parce que les lecteurs ne savent pas lire. Hélas les livres ne peuvent changer la nature de ceux qui les lisent, se dit Samuel, c’est évident, ce Yorick ne peut accepter cette évidence, aucun livre n’a rendu ni ne rendra ce monde meilleur, ni meilleur ni pire qu’il n’est sans eux.
Une commentatrice écrit un commentaire en réponse à celui de Yorick, mon pauvre Yorick, écrit-elle dans son commentaire, toujours aussi malheureux semble-t-il, toujours en révolte contre les inégalités entre les hommes et la société du spectacle, toujours à écrire des commentaires aussi interminables qu’inutiles, les nazis aussi vitupéraient et fonctionnaient au coup de gueule, elle signe de son pseudonyme Ophélie.
Yorick lui répond aussi sec et comme toujours, il répond à côté de la plaque, ma chère Ophélie, pourquoi ne t’es-tu pas encore noyée, tu devrais savoir que pour Reich-Ranicki, l’Allemagne c’est à la fois Thomas Mann et Adolph Hitler, le meilleur et le pire, les coups de gueule d’Hitler ne sont pas de véritables coups de gueule mais seulement des aboiements, l’esprit critique de Thomas Mann est un coup de gueule contre l’aboiement, Reich-Rancki le sait, l’esprit critique est le meilleur ennemi de l’aboiement, il faut relire Heidegger ma petite Ophélie adorée, Heidegger, cette incarnation de la belle lucidité philosophique, est un des trois piliers du nazisme avec Hitler et Schmitt, pilier politique pour Hitler, juridique pour Schmitt et pilier métaphysique pour Heidegger, le Heidegger de l’authenticité allemande, la vraie authenticité ontologique de l’être allemand, du berger de l’être allemand, pour Heidegger le berger de l’être allemand n’est rien d’autre qu’un berger allemand qui aboie sur les autres.
Mon pauvre Yorick, lui répond Ophélie, quand je pense à cette époque lointaine où tu nous faisais rire en nous parlant de Tristram Shandy, en ce temps tu nous amusais, comment es-tu devenu aussi triste mon Yorick adoré, tu devrais prendre quelques jours de vacances au lieu de rester devant ton écran en permanence, un peu de soleil et d’air frais te ferait le plus grand bien mon pauvre petit Yorick, elle signe Ophélie.
Samuel fait défiler les commentaires, comme d’habitude ils virent à l’affrontement général, les échanges tournent souvent à la polémique. Surtout de la part des hommes, leur agressivité est plus grande que celle des femmes, les femmes peuvent parler tranquillement de leurs lectures, si l’une d’elles n’est pas d’accord, elle le dit, s’ensuit alors une discussion entre elles, calme et paisible.
D’ailleurs en faisant défiler les commentaires Samuel aperçoit une discussion entre Ophélie et Clarissa sur Philip Roth, il se demande comment cet écrivain a bien pu débarquer dans une conversation qui au départ concernait la littérature allemande, il n’a pas le courage de revenir en arrière pour élucider ce mystère, il lit ce commentaire où Ophélie dit posément à Clarissa aimer tous les livres de Philip Roth, tous sans exception aucune, même si elle trouve que certains de ses livres sont un peu trop longs à son goût, les romans d’imagination, les fictions, même lorsqu’ils ne sont pas du premier ordre m’ont toujours été une grande source de distraction et de plaisir, je bénis souvent les auteurs de les avoir écrits, écrit Ophélie en conclusion de son commentaire à l’attention de Clarissa. Je reconnais ma chère que même dans les œuvres que nous vénérons il y a toujours des moments où l’on décroche, sans doute notre premier contact avec cette œuvre est-il si fort, tellement puissant que notre sensibilité s’émousse au fil des pages, lui répond Clarissa. Concernant la Pastorale Américaine de Roth, je trouve ce roman un tiers trop long pour être le chef-d’œuvre attendu, lui répond Ophélie dans le but de poursuivre cette discussion calme et paisible. Dites-moi diable quel tiers vous enlèveriez à ce roman qui n’a besoin d’aucun retrait pour être un véritable chef-d’œuvre, lui répond Clarissa, ajoutant en citant un écrivain que si chaque auteur allégeait ses œuvres pour contenter les lecteurs aucune œuvre n’existerait.
Les autres commencent alors à s’en mêler, immanquablement le ton monte, il monte d’un ton et souvent de bien plus, il monte en puissance, il monte en injures et en insultes, il monte tellement qu’il déborde du sujet. Roth ne peut pas être compris si l’on n’a pas lu la Bible, écrit Job dans un commentaire. Tiens, il y avait longtemps qu’on ne nous avait pas bassinés avec Dieu, serait-il possible de demander aux modérateurs d’exclure tous ces religieux, tous ces culs bénits et autres grenouilles de bénitier de ce blog littéraire, qu’on puisse enfin respirer, à la longue ces histoires de religion deviennent vraiment insupportables, répond Roméo, un photographe esthète autant esthète qu’athée. Parce que pour vous, dans ce livre il n’est peut-être pas question de terre promise peut-être, si cette gamine poseuse de bombes bégaie comme Moïse c’est peut-être le fruit du hasard, répond Job sur un ton qui se veut ironique.
Là-dessus Yorick surenchérit, évoquant Nietzsche et Dostoïevski dans une enfilade interminable de commentaires eux-mêmes interminables. C’est une torture que de lire vos commentaires mon pauvre Yorick, pourquoi vous sentez-vous obligé d’écrire ces trucs sans fin quand trois mots suffiraient à résumer la pauvreté de votre pensée minable, répond Roméo aux interminables commentaires de ce pauvre Yorick.
Cette banale discussion littéraire devient alors soudain un véritable champ de bataille, chaque camp se retranche derrière ses lignes, le camp des heideggeriens et celui des anti-heideggeriens, des nietzschéens et des anti-nietzschéens, des croyants et des athées, des pro-Grass et des anti-Grass, des pro-Céline et des anti-Céline.
Comme si, en ce monde, tout se résume à un combat entre les pro et les anti, les obus se mettent à pleuvoir, les balles sifflent au-dessus des têtes, des tirs à l’arme lourde, le premier qui a le malheur de pointer le bout de son nez risque de recevoir un projectile mortel, pendant que la guerre fait rage, Ophélie et Clarissa continuent tranquillement leur conversation sur Philip Roth.
Samuel sourit devant son écran, d’habitude ces échanges l’intéressent, mais cette fois il n’a pas le courage de continuer, de lire les autres commentaires, il se sent fatigué, fatigué et fiévreux, sa gorge lui fait de plus en plus mal, c’est sûr, se dit-il, c’est encore une foutue angine.
Samuel éteint son ordinateur et repense à Thomas Mann, il y repense comme dans un rêve, comme s’il rêvait à ce qu’il pense, c’est vrai, se dit-il en reprenant une pastille pour le mal de gorge, dans la Montagne Magique, Thomas Mann réussit le coup de force de mettre dans un bocal toute l’intelligence produite par les grands penseurs européens, les grands maîtres de la pensée humaniste, des penseurs humanistes de haut rang, le sanatorium est ce bocal, situé loin des réalités du monde, situé sur les hauteurs, sur les cimes, les cimes de la pensée, des grandes idées, les cimes des esprits supérieurs dans un monde malade, le monde d’en bas, se dit Samuel de plus en plus fiévreux, un monde tellement malade que les grandes idées produites par ces penseurs de haut rang ne peuvent plus le soigner, se dit-il la gorge de plus en plus douloureuse, toutes ces idées nées dans une partie du monde si orgueilleuse de son humanisme, ces idées ne sont ni un vaccin susceptible d’immuniser le monde contre sa maladie, ni un médicament capable de le guérir de sa maladie, se dit Samuel en se demandant s’il ne devrait pas reprendre de l’aspirine avant de se coucher, il ne reste alors que l’existence des personnages, leurs désirs, leurs amours, leur désir d’amour, leur désir d’absolu et leur peur de la mort, se dit Samuel, fiévreux et à moitié endormi, repensant à ce pauvre Yorick, sa soif d’absolu et son désir d’harmonie, ses attaques incessantes contre l’individualisme et le nietzschéisme, ses attaques contre une société malade d’être devenue trop nietzschéenne, ses attaques contre tous les nietzschéens de la terre qui, selon ses termes, poussent plus vite que la mauvaise herbe, une société faite d’individus rois, des individus tout puissants construisant eux-mêmes l’horizon de leurs propres valeurs immorales, ce pauvre Yorick, son désir de transcendance est si vain, ses commentaires tellement excessifs, extrêmes, exubérants, tellement longs, interminables, minables, inutiles, tristes et inutiles.
Samuel prend ses trois livres, les deux tomes et l’autre, Antimatière, monte dans sa chambre, s’allonge sur son lit tout habillé, commence à lire, on signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique, elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie…, il lit jusqu’à la fin du premier chapitre, autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée du mois d’août 1913, puis il s’endort. »

renato dit: 7 mars 2021 à 11h14

N. B., enfoncer les portes ouvertes nous évite un hématome à l’épaule ; bon, on peut salement tomber une fois de l’autre côté, mais ce sont les risques du métier.

Soleil vert dit: 7 mars 2021 à 11h16

Rien compris au papier de Bernard Pivot dans le JDD. Il évoquait deux livres de P. Sollers.

renato dit: 7 mars 2021 à 11h19

Merdre, hamlet ! il ne faudrait pas occuper autant d’espace, il est vrais que cela fait très intelligent-kultivé-etc., mais vous en ressentez vraiment le besoin ?

Marcel Reich-Ranicki, évidemment, mais ça c’est un autre chapitre.

Soleil vert dit: 7 mars 2021 à 11h23

Sur les commentaires Juan Asensio a des mots terribles et j’espère ne jamais me retrouver dans ses mâchoires.

Pour lui les commentaires sont un langage second qui s’accrochent au corps du texte comme des tiques dont ils espèrent soutirer un peu de sang.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 11h24

« « C’était », en cette occasion »

Je préfère aller voir les films et me faire ma propre opinion, Christiane.

christiane dit: 7 mars 2021 à 11h25

@Jazzi :
Paul Edel dit:
« A propos du grand critique allemand Marcel Reich-Ranicki, disons qu’il a régné en maitre sur la critique littéraire de 1960 à 1973 dans « Die Zeit »,puis de 1973 à 1988 dans la » Frankfurter Allgemeine Zeitung ». Il fut prof à Uppsala et Stockholm puis en 91/92 à Tübingen, en Souabe. Il est devenu populaire avec son émission TV de 1988 à 2001 « Das Litterarische Quartett ». A la tv, il fut un anti-Pivot, découpant et analysant sèchement romans et auteurs avec une absolue délectation dans la descente en flammes. Bien sûr, dans ses « papiers » élégance de style, érudition parfaite sur les classiques citations bien ajustées, et avec arguments superposés avec une suave perfidie.
Le bilan global sur près de 4O ans de critique littéraire est médiocre. Il n’a pas découvert la nouvelle littérature mais traqué avec acharnement les originaux et ceux qui modelaient un nouveau paysage… Avec lui, c’est le stylo-fusil,la machine à écrire Kalachnikov. Il a passé plus de trente ans à nier ce qui se publiait d’original en langue allemande, du côté des deux Allemagne .et la Suisse aussi. Quel échec aux yeux de l’histoire littéraire récente. Il suffit d’ouvrir ce petit livre paru chez DTV qui rassemble ses critiques-éreintements sous le titre »Lauter Verisse » qu’on pourrait traduire par «éreintements en bonne et due forme». On découvre qu’il dégommé Alfred Andresch, Thomas Bernhard, Peter Bichsel, HM Enzensberger, Günter Grass, Peter Handke, Peter Härtling, Hans Erich Nossak,Peter Weiss, Adolf Muschg, le très grand Dieter Wellershoff, Anna Seghers, Stefan Heym, Günter Herburger. Évidemment, tout ceci au nom d’une vision classique et traditionnelle qui part de Goethe et Schiller et culmine, selon Reich-Ranicki, avec le sommet Thomas Mann. Il passait maitre dans l’art de se servir des classiques pour abattre les nouveautés. Ce côté réactionnaire plut énormément à un large public.. Je trouve ça déprimant comme boulot, alors que le critique doit être un guide, quelqu’un qui établit une hiérarchie fiable fine, et se montrer d’abord un découvreur. Le plus troublant fut quand qu’il parut un photo-montage le montrant en rage-genre pitt bull- déchirant un roman de Günter Grass en couverture du » Spiegel » .Dans un pays qui a sinistrement brulé tant de livres dans son époque la plus sombre, c’était particulièrement mal venu de montrer un critique littéraire déchirer rageusement un livre sur tous les frontons des kiosques à journaux. Bref je ne déborde pas d’estime pour lui, même si je reconnais son immense culture, mais la question est : cette dernière doit-elle servir de matraque ? Son style était agréable à lire et manifestait surtout son habileté dialectique pour finir par trouver une faille, celle qui allait mettre l’œuvre à mal. Il adorait aussi brûler les auteurs qu’il avait loué sur un livre ou deux et qui étaient parfois devenus ses amis dans le Groupe 47.C’est manifeste de Böll à Grass, en passant par l’affaire Martin Walser. Ses passages à la TV allemande en furent une célébrité absolue. »

puck dit: 7 mars 2021 à 11h25

renato dit: Merdre, hamlet ! il ne faudrait pas occuper autant d’espace, il est vrais que cela fait très intelligent-kultivé-etc., mais vous en ressentez vraiment le besoin ?
 »

renato, depuis le temps vous devriez savoir que je me fous complètement de ce que pensent les autres ici ?

christiane dit: 7 mars 2021 à 11h28

Jazzi, Pour Ranicki, au lieu de poser la question à P.Edel, relis son long commentaire. Je l’ai recherché pour toi sous le billet précédent.

renato dit: 7 mars 2021 à 11h36

C’est une question écologique qui se pose hamlet. Vous qu’êtes familier des nombres et des question scientifiques, vous devriez comprendre qu’un long post n’est qu’une manifestation de je-m’en-foutisme relativement à la consommation d’énergie ; mais peu importe, comme vous savez.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 11h37

Merci, Christiane.
En effet !
Comment cet éreintage en règle est-il devenu un hommage dans mon souvenir ?
Toujours le même processus d’inversion dans mon imaginaire…

Paul Edel dit: 7 mars 2021 à 11h39

Je remets ce que j’ai écrit récemment sur Reich Ranicki.
A propos du grand critique allemand Marcel Reich-Ranicki, disons qu’il a régné en maitre sur la critique littéraire de 1960 à 1973 dans « Die Zeit »,puis de 1973 à 1988 dans la » Frankfurter Allgemeine Zeitung ». Il fut prof à Uppsala et Stockholm puis en 91/92
à Tübingen, en Souabe. Il est devenu populaire avec son émission TV de 1988 à 2001 « Das Litterarische Quartett ». A la tv, il fut un anti-Pivot, découpant et analysant sèchement romans et auteurs avec une absolue délectation dans la descente en flammes. Bien sûr, dans ses « papiers » élégance de style, érudition parfaite sur les classiques citations bien ajustées, et avec arguments superposés avec une suave perfidie.
Le bilan global sur près de 4O ans de critique littéraire est moyen, voire médiocre dans la mesure où il a refusé les nouvelles générations dans ce qu’elles apportaient d’original.. Ranicki n’est pas un découvreur. Il n’a pas découvert la nouvelle littérature de langue allemande mais a voulu freiner son évolution. Dommage. Il a vraiment allumé traqué avec acharnement les originaux, les figures montantes, tous ceux qui modelaient un nouveau paysage… Avec lui, c’est le stylo-fusil, la machine à écrire Kalachnikov. Il a passé plus de trente ans à nier ce qui se publiait d’original en langue allemande, du côté des deux Allemagne .et la Suisse aussi
. Quel échec aux yeux de l’histoire littéraire récente. Il suffit d’ouvrir ce petit livre paru chez DTV qui rassemble ses critiques- éreintements sous le titre »Lauter Verisse » qu’on pourrait traduire par « Ereintements en bonne et due forme ». On découvre qu’il dégommé Alfred Andresch, Thomas Bernhard, Peter Bichsel, HM Enzensberger, Günter Grass, Peter Handke, Peter Härtling, Hans Erich Nossak,Peter Weiss, Adolf Muschg, le très grand Dieter Wellershoff, Anna Seghers, Stefan Heym, Günter Herburger. Évidemment, tout ceci au nom d’une vision classique et traditionnelle qui part de Goethe et Schiller et culmine, selon Reich-Ranicki, avec le sommet Thomas Mann. Il s’est souvent servi des classiques –ce qui réjouit un large public- , pour justifier son attitude et ses descentes en flamme face aux écrivains originaux. Personnellement je trouve ça déprimant comme boulot, alors que le critique doit être un guide et une opédagopgie pour amener à comprendre les nouvelles sensibilités. Ici, en France, on avait, au départ, jacqueline Piatier ou Roland barthes, et ensuite bcp d’autres critiques pour amener les lecteurs à comprendre Claude Simon ou Philippe Toussaint, le printemps des auteurs Antillais, ou les nouvelles auteures féministes, de Monique Wittig à Marie Darrieussecq . Il y avait des relais presse, des relais libraires, en France pour mesurer ce qui bougeait dans nos Lettres. Le plus troublant dans le phénomène Reich-Ranicki-qui dominait la critique allemande- par ses feuilletons fut quand parut un photo-montage le montrant en rage-genre pitt bull- déchirant un roman de Günter Grass en couverture du » Spiegel » .Dans un pays qui a sinistrement brulé tant de livres dans son époque la plus sombre, c’était particulièrement mal venu de montrer un critique littéraire déchirer rageusement un livre sur tous les frontons des kiosques à journaux. Bref je ne déborde pas d’estime pour lui, même si je reconnais son immense culture, mais la question est : cette dernière doit-elle servir de matraque ? Son style était agréable à lire et manifestait surtout son habileté dialectique pour finir par trouver une faille, celle qui allait mettre l’œuvre à mal. Il adorait aussi brûler les auteurs qu’il avait loué sur un livre ou deux et qui étaient parfois devenus ses amis dans le Groupe 47.C’est manifeste de Böll à Grass, en passant par l’affaire Martin Walser. Ses passages à la TV allemande en furent une célébrité absolue.

B dit: 7 mars 2021 à 11h47

Juan A, dans quel billet? Beaucoup aimé son Sylvia Plath. Il fait un effort pour disséquer plus court.

B dit: 7 mars 2021 à 11h50

Vu hier soir en partie un film SF, j’ai momentanément abandonné quand ils deviennent sourds. No sense, 2011.

B dit: 7 mars 2021 à 11h54

Est-ce que c’était lui ou pas, finalement, la semaine passée, Juan qui invitait à aller voir ailleurs s’il y était?

et alii dit: 7 mars 2021 à 12h01

on peut salement (renato)
c’est votre propre ou votre brouillon de cours de fle
fle:
ENSEIGNER LE FRANÇAIS
L’actualité du FLE et du français dans le monde

Soleil vert dit: 7 mars 2021 à 12h14

B dit: à
Juan A, dans quel billet?

La préface de La montagne morte de la vie Michel Bernanos

MC dit: 7 mars 2021 à 12h17

il y eut aussi en SF le quelque peu surfait Interstellar. Et peut-être meme le Mithridate en était-il,, réflexion faite ?! Une sorte de Dune mal déclame, vers des sables en moins, épicé en plus…

renato dit: 7 mars 2021 à 12h19

Paul E., Enrico Filippini — consultant de Feltrinelli, puis Saggiatore et Bompiani, et traducteur*, co-fondateur du Groupe 63 — était très-très ambivalent relativement à Ranicki : des jours enthousiaste, d’autres jours furax contre, jamais discuté avec lui de cette particularité curieuse — il est vrais que nous avions en commune quelques beuveries, le plaisir de beaux moteurs et des belles filles et l’amitié de Garboli. Maintenait, peut-être que l’âge aidant et ayant lu votre note, je me demande le pourquoi de cette ambivalence….
* Friedrich Dürrenmatt, Uwe Johnson, Walter Benjamin, Erwin Panofsky, Max Frisch, Hans Erich Nossack, Günter Grass, Ludwig Binswanger, Edmund Husserl, Thomas Mann, Alexander Kluge… merdre les listes.

et alii dit: 7 mars 2021 à 12h24

racine tendance :
. Totalement barré en fait.
il y a barrière (les gestes (alain c’est une autre génération)
il ya barrage ( Malpasset)
et maintenant:
« totalement barré »
bon à l’etat « pur », bar (sur aube)
donc je me barre

renato dit: 7 mars 2021 à 12h25

et alii, apprenez la mise en page, c’est une question d’éducation, puis, éventuellement, critiquez mes choix.

et alii dit: 7 mars 2021 à 12h27

sans attendre votre préférée ROUDINESCO qui dit
les névroses identitaires minent notre époque
bonne journée

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 12h35

N’y-avait-il pas un désir de vengeance dans la démarche de Ranicki, sacrifiant les générations d’écrivains allemands pour le prix des générations exterminées ?

Marie Sasseur dit: 7 mars 2021 à 12h36

il ya barrage ( Malpasset)

Et plus près de moi le barrage Zola.

Je me re-barre aussi. De ce tripot fréquenté par des vieilles badernes.

et alii dit: 7 mars 2021 à 12h44

gardez vos cours et vos impératifs et vos empires:
GÉNÉRATION SMARTPHONE ; 12 FAÇONS DONT LE TÉLÉPHONE VOUS TRANSFORME
Tony Reinke
Editions Cle 15 Mars 2018
Vie pratique & Loisirs

Marie Sasseur dit: 7 mars 2021 à 12h46

Le projet a pour origine l’épidémie de choléra de 1832-1835. Cette épidémie a d’abord été signalée en 1826 dans la vallée du Gange, puis en 1829, autour de la mer Caspienne, en 1830, Moscou, en 1831, la Pologne et Hambourg. Le premier cas est signalé en France en avril 1832. L’épidémie atteint Aix-en-Provence en 1834 et 1835. Jean Giono en a fait l’arrière-plan de son livre Le Hussard sur le toit.

Wikipediatre

puck dit: 7 mars 2021 à 12h51

« A propos du grand critique allemand Marcel Reich-Ranicki, disons qu’il a régné en maitre sur la critique littéraire de 1960 à 1973 »

comme passou ?

puck dit: 7 mars 2021 à 12h52

Jazzi dit: N’y-avait-il pas un désir de vengeance dans la démarche de Ranicki
 »

c’est RanUcki !

et alii dit: 7 mars 2021 à 12h53

une femme m’a redit cette semaine qu’un médecin qu’elle rejette et qui s’impose (ça a l’air de se faire beaucoup dans la région de Marseille;une autre femme m’a dit qu’elle n’arrivait pas à virer le sien) ,lui a dit « vous et moi, on est de vieux débris »; (sic)

puck dit: 7 mars 2021 à 12h55

@ »un désir de vengeance »

« vengeance » : c’est marrant ces lectures bizarres.

on peut dire qu’il voulait retenir de la culture allemande ce qu’elle avait produit de plus grand, d’où son désir de la tirer vers le haut.

c’est tout le contraire de la vengeance : c’est une forme de réhabilitation, une façon d’exprimer son amour pour cette culture.

tu me suis ?

c’est comme taper sur Flaubert pour défendre l’idée d’une forme d’intelligence française, plus pétillante.

renato dit: 7 mars 2021 à 12h58

Ah ! la vie pratique ! comme disait l’autre : « La différence entre génie et stupidité est que le génie a ses limites ».

B dit: 7 mars 2021 à 13h08

Vous avez réussi à vous faire vacciner, MS ?

A mon avis, simple constat, non.

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h13

infini:
Pour Alain, l’enjeu est la paix. Pour Hegel, l’enjeu est l’universel, même s’il voit que, en cas de refus de
cette médiation que constitue la justice, on entre dans la surenchère sans fin de la « vendetta », dans le
cycle de la vengeance

Claudio Bahia dit: 7 mars 2021 à 13h19

@ « Je me souviens d’un comique canadien qui passait sur France Culture dans les années 70. »

Sol, peut-être? (Marc Favreau)

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h21

j’ai eu un professeur qui contestait la notion de génie, même dans des expressions comme « génie de la langue***, ou l’appellation « génie de la BASTILLE  »

ceci dit :
Marc Bloch, qui avait conscience d’appartenir à ce qu’il considérait comme la génération de 1914, avait proposé, avant la Seconde Guerre mondiale, une analyse fine du phénomène de génération : « Les hommes qui sont nés dans une même ambiance sociale, à des dates voisines, subissent nécessairement, en particulier dans leur période de formation, des influences analogues. L’expérience prouve que leur comportement présente, par rapport aux groupes sensiblement plus vieux ou plus jeunes, des traits distinctifs ordinairement forts nets. Cela, jusque dans leurs désaccords, qui peuvent être des plus aigus. Se passionner pour un même débat, fût-ce en sens opposé, c’est encore se ressembler. Cette communauté d’empreinte, venant d’une communauté d’âge, fait une génération. »
Bloch M., 1941, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) : Les classiques des sciences sociales, 105.

La Seconde Guerre mondiale aurait été selon Peter Löwenberg, la répétition sous une forme psychique de ce que ces hommes devenus nazis, ont vécu dans leur jeunesse. Cette génération d’après-guerre qui a vécu la guerre et celle d’après-guerre qui a vécu en guerre, a pris des noms différents : « la génération du feu », la « génération orpheline », la « génération perdue ».

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 13h23

« La différence entre génie et stupidité est que le génie a ses limites »

renato, ne soyez pas cruel avec qui vous a tant aimée !
Vos désamours m’attristent…

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h26

Pour résumer : une génération politique est constituée d’une cohorte générationnelle de militants réunis par tranches d’âges et exposés à une période historique commune. Les cohortes qui constituent une génération politique active sont soumises à des expériences de socialisation particulières, qui les distinguent des autres cohortes de la société. Mais, suivant l’exemple allemand de la cohorte de militants (communistes, nazis, sociaux-démocrates), il existe visiblement au sein d’une cohorte des mini-groupes ou micro-cohortes. Reste à comprendre plus précisément comment parmi ces « micro-cohortes », les uns devenaient communistes et les autres nazis ou encore sociaux-démocrates

Claudio Bahia dit: 7 mars 2021 à 13h33

@ « Comment cet éreintage en règle est-il devenu un hommage dans mon souvenir ? »

oui, je m’étais aussi posé la question…
bon dimanche à tous

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h33

il est inutile de confondre « aimer » et défendre » soutenir », on peut défendre quelqu’un pour qui on n’éprouve pas d’amour ni de désir

renato dit: 7 mars 2021 à 13h35

Déjà traité ici la question du génie, et alii, mais il y a une date limite que votre prof a peut-être oublié, c’est à dire Albert Einstein à qui l’on doit cette distinction entre stupidité et génie ; et aussi un concept limite, c’est à dire la caractéristique de celui ou celle qui suit ses inclinaisons sans tenir en compte la demande sociale les impératifs de l’époque.

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h39

lorsque j’ai lu pour la première fois ancienne RDLun « commentaire » de renato sur ce blog, il y contestait le français pratiqué PAR P.Assouline et les choix des éditeurs ;alors qu’il renato a une formation musicale remarquable qui peut lui inspirer des commentaires et l’envoi de vidéos choisis;dommage pour la RDL

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h41

Si vous avez un enfant né en 2010 ou après, vous êtes parent d’ une génération Alpha.

Les emplois qu’ils auront un jour? Beaucoup n’existent pas actuellement. Ils auront une éducation plus formelle que n’importe quelle autre génération avant eux.

La majorité de leurs parents? Millennials.

Le terme « Generation Alpha » a été inventé par Mark McCrindle, un chercheur social en Australie. Bien que les traits et les habitudes de la génération A soient d’un grand intérêt pour les annonceurs, il y a beaucoup de choses sur la dernière génération que leurs parents doivent savoir.

« La génération Alpha a commencé à naître en 2010, l’année du lancement de l’iPad, la création d’Instagram et le mot » app « était le mot de l’année », a déclaré Ashley Fell, directrice de la communication de la société de recherche McCrindle, « Good Morning America ». « Ils sont la première génération d’enfants à être façonnés à l’ère des appareils numériques portables, et, pour beaucoup, leurs sucettes n’ont pas été un hochet ou un jeu de clés mais un smartphone ou une tablette. »

renato dit: 7 mars 2021 à 13h43

Je conteste les poncifs et les lieux communs en toutes les langues, et al., c’est un droit exactement comme contester les choix des editeurs.

puck dit: 7 mars 2021 à 13h44

sûr qu’en France, avec Pivot c’était plus frivole, parfois un peu trognon du genre : « j’ai lu votre livre, mais dites-moi vos histoires de goulag, c’est incroyable que vous racontez là ! -50° en Sibérie, vous exagérez un peu… non alors là – 60° c’est inouï » et là il s’adresse à un autre : « vous l’avez lu ? aller travailler avec -70° dehors c’est out de même extraordinaire ! alors vous c’est différent dans vos camps d’extermination avec les fours vous aviez moins froid… »

Pivot c’était ça : la frivolité télévisuelle avant tout, d’où le succès, ça détendait le public.

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h47

SUR L4OBS/

Episode 1 : « Rachida », par Marjorie Murphy
« Je te crois » : toutes les victimes souhaiteraient entendre ces trois mots, ce qui est pourtant loin d’être le cas. C’est le titre éloquent qu’a choisi le studio Double Monde pour son podcast consacré à celles et ceux dont la parole est mise en doute. Au micro de Marjorie Murphy, pour la première saison qui concerne les violences conjugales, Rachida.

Pendant dix-sept ans, elle a subi les coups de son mari. Elle raconte la première fois qu’il a levé la main sur elle, puis la descente aux enfers, les bleus sur le corps, les viols… Mais Rachida ne fait pas que témoigner, et c’est toute l’originalité du format. Pour comprendre les blocages qu’elle a rencontrés dans son propre parcours et, ainsi, aider d’autres femmes à se faire entendre, elle part à la rencontre de ceux qui ont ce pouvoir crucial de dire « je te crois ».

Elle interroge ainsi une médecin. Pour évoquer l’accueil au sein des commissariats lors d’un dépôt de plainte, elle s’entretient avec un ancien directeur général de la gendarmerie, puis avec une victimologue et, enfin, avec une avocate. « Je te crois » se sert intelligemment de l’identification pour se faire média d’impact. H.R.

« Je te crois » (20 min.) Double-monde.fr

« Pourquoi les animaux auraient les mêmes droits que les humains ? », par Sébastien Folin
(© Apple Podcasts)
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L’animateur Sébastien Folin présente « les Combattants pacifiques » comme « un podcast conscient et engagé qui met en avant des personnalités, connues ou anonymes, pour échanger sur les raisons profondes de leurs différents engagements ». Il mène ici une discussion animée sur les droits des animaux avec Yolaine de La Bigne, fondatrice du site l’Animal & l’Homme, pionnière du journalisme écologique en France, et Astrid Guillaume, sémioticienne.

On y apprend les mots « humanimalité », « zoosémiotique » (une science qui étudie la communication animale) ou encore « sentience », le fait de ressentir des émotions, de vivre des traumatismes et de s’en souvenir. Tous les mammifères sont des animaux sentients ! Ils émettent des signes, ont leur propre intelligence. Les deux expertes rendent compte de leurs actions tout en dénonçant « notre rapport ambigu et assez malsain avec eux ». On se doit de mieux les traiter, de ne pas nier leur sensibilité.

« J’ai honte de la génération que nous sommes. Nous avons hérité d’un monde magnifique et nous laissons aux jeunes un monde en grand désarroi. Il faut une prise de conscience quitte à recourir à un peu de désobéissance civile », s’indigne Yolaine de La Bigne. Un portrait croisé de deux femmes engagées et une rencontre aussi passionnée que passionnante. N.B.

« Les combattants pacifiques » (47 min) Disponible sur Apple Podcasts

puck dit: 7 mars 2021 à 13h49

et alii au Canada ils ont interdit l’emploi des mots « mère » et « mère », c’est trop genré, ils préfèrent dire des « personnes ».

je trouve ça à la fois génial, et crucial, parce qu’ils préparent la suite, les temps à venir.

l’humanité entre dans une nouvelle ère, vu l’état des précédentes on ne peut que s’en féliciter et en tirer des espérances nouvelles.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 13h49

Mais sur France Culture, il n’y a jamais eu de comiques, à ma connaissance !
Laure Adler, peut-être ?

puck dit: 7 mars 2021 à 13h50

Jazzi dit: à

Mais sur France Culture, il n’y a jamais eu de comiques, à ma connaissance !
 »

ou Finky qui est toujours en activité ?

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h53

J AI été stupéfaite quand hospitalisée en région parisienne, j’entendais le »personnel » répéter, « c’est mon droit » « c’est son droit » c’était une rengaine ; elle n’explique « rien »mais il serait intéressant de la commenter « sérieusement »;
je ne conteste les droits de personne ici;

et alii dit: 7 mars 2021 à 13h55

“Dieu et mon droit”, c’est ce qu’on peut lire sur les armoiries royales du Royaume-Uni. On les retrouve fréquemment à Londres sur le fronton des vieux bâtiments, ou même sur le passeport des Britanniques. Si on regarde bien sous le lion et la licorne, c’est cette devise dans la langue de Molière qui est inscrite. Mais pourquoi donc ?

Pour bien comprendre, il faut retourner plusieurs siècles en arrière. Entre le XIème et le XVème, l’élite anglaise parle alors le français, ou plus exactement le normand, comme l’explique l’historien Kevin Guillot. En effet, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, avait remporté la couronne anglaise en 1066 après une victoire lors de la célèbre bataille d’Hastings. L’élite anglo-saxonne a finalement disparu progressivement au sein de l’aristocratie au profit de la langue normande.

Quelques siècles plus tard, les rois normands s’enchaînent et arrive le règne d’Henri V. Le souverain, plutôt conservateur, veut garder le normand comme langue à la cour. Il choisit alors la devise “Dieu et mon droit” pour le royaume d’Angleterre. Cette phrase viendrait de Richard Cœur de Lion, monarque du pays entre 1189 et 1199. Lors de la bataille de Gisord en 1198 contre Philippe Auguste, roi de France, il aurait dit “Dieu et mon droit” pour indiqué qu’il devait sa couronne à Dieu et uniquement à lui.

Depuis, la phrase a traversé le temps en devenant la devise de la monarchie britannique. Elle continue de faire parler d’elle, puisqu’en 2016 une pétition avait été lancée pour enlever les mots français du passeport britannique, sans succès.

et alii dit: 7 mars 2021 à 14h12

le hasard?
SUR UN FIL où P.Assouline choisit de dire qu’il doit à son « inconscient » de lui avoir dicté une décision?

christiane dit: 7 mars 2021 à 14h18

Jazzi dit: « Merci, Christiane. En effet !
Comment cet éreintage en règle est-il devenu un hommage dans mon souvenir ?
Toujours le même processus d’inversion dans mon imaginaire… »

C’est passionnant, Jazzi.
Cela m’est arrivé quelque fois quand inconsciemment je ne voulais pas lire certains mots qui m’auraient mis pourtant sur la piste du vrai sens du texte.
Je reviens à toi. D’une part, il s’agit de littérature allemande, de critique de la littérature allemande du XXe siècle. Et souvent, celui qui a tenu ce rôle, et brillamment, pour nous lecteurs de ces « deux » blogs c’est Paul Edel. Et il l’a fait positivement, défendant à chaque fois qu’il le pouvait des écrivains accusés d’avoir à une époque de leur vie été proches du régime hitlérien, expliquant leur vie, analysant leur oeuvre.
Donc, il est pour nous LE critique de la littérature allemande.
Ranicki, il le balaie de quelques termes bien sentis : « découpant et analysant sèchement romans et auteurs avec une absolue délectation » – « avec une suave perfidie » – « Le bilan global médiocre » – « Il n’a pas découvert la nouvelle littérature de langue allemande mais a voulu freiner son évolution. »- « Il a vraiment traqué avec acharnement les originaux, les figures montantes, tous ceux qui modelaient un nouveau paysage… » « Avec lui, c’est le stylo-fusil, la machine à écrire Kalachnikov »… » je reconnais son immense culture, mais la question est : cette dernière doit-elle servir de matraque ? »

Apparait alors le portrait de Paul : « le critique doit être un guide, quelqu’un qui établit une hiérarchie fiable fine, et se montrer d’abord un découvreur. » ainsi que tous les auteurs qu’il nous a fait découvrir : « Thomas Bernhard, Günter Grass, Peter Handke, Peter Härtling, Peter Weiss, le très grand Dieter Wellershoff, Anna Seghers… »

Je crois que peu à peu c’est la mémoire des billets de Paul qui a effacé tout ce qui était négatif dans le « portrait » de Ranicki parce qu’il le construisait sur son amour de la littérature allemande et de ces grands écrivains.

Tu as simplement fait un palimpseste, déchirant la première couche négative pour retrouver ce que Ranicki avait manqué : ces grands écrivains sous la plume d’un lecteur passionné : Paul Edel.
C’est une très belle histoire de mémoire inverse ou plutôt sélective. Tu as lu le billet en le décapant comme si Paul profitait de cet éreintement pour, une fois, encore mettre en valeur ses écrivains aimés.
Une très belle histoire de ton inconscient…

Jibé dit: 7 mars 2021 à 14h27

Jaisalmer ….
je ne sais pas pourquoi, rose, vous en parlez (d’ailleurs c’est souvent, quand je vous lis) mais il se trouve que je connaît cette ville et le désert du Thar, juste à côté. Invité par ma nièce qui y travaillait comme vétérinaire, bref, j’y ai passé trois semaines il y a deux ans,…c’est une cité de rêve
Des couleurs comme jamais vu
Des senteurs aussi
Mais la pauvreté, jamais vu ça non plus…la gare de Calcutta (régis Debray l’écrit d’ailleurs quelque part) est une épreuve urbaine d’odeurs abominables et de pauvreté radicale, les environs de Jesalmer, qui peuvent même sentir bon, sont peuplés de pauvres gens, ruraux, eux, qui brutalisent les femmes, majoritairement.
Dans un environnement de rêve, il est vrai, on aura encore réussi à créer les conditions de l’enfer.

Jibé dit: 7 mars 2021 à 14h36

A propos de mémoire, Christiane, elle est toujours sélective, sinon nous deviendrions fous; et bien sûr nous gardons ce qui nous parle le plus, qui construit peu à peu notre bagage à nous, que nous allons projeter dans nos rencontres littéraires et personnelles. J’ai bien aimé cette démonstration relative à Jazzi, qui nous concerne tous. Parfois notre mémoire inverse, parfois elle exagère, mais jamais elle n’est exacte puisqu’elle est une représentation que nous avons construite d’un réel ancien, passé au filtre, lui, de toutes nos croyances, nos a priori, nos désirs …

lmd dit: 7 mars 2021 à 14h38

Je ne sais pas ce que lit la génération sacrifiée, ce mois de mars. Mais ceux qui ont passé le gué peuvent lire Désirer désobéir (Georges Didi-Huberman, les Editions de Minuit), généreux inventaire de l’idée de soulèvement (la bibliographie occupe plus de cent pages) .

christiane dit: 7 mars 2021 à 14h43

Pour te détendre, Jazzi, et pour que tu vois un peu de ce fameux film :
https://www.lefigaro.fr/festival-de-cannes/2018/05/12/03011-20180512ARTFIG00065–le-livre-d-image-de-jean-luc-godard-retourne-la-tete-du-festival-de-cannes.php
Et dans le même journal, la réaction épidermique d’Eddy Michel sur Jean-Luc Godard (le chanteur s’était livré au JDD sur sa carrière dans le septième art) :
« […] Le réalisateur emblématique de la nouvelle vague est pour lui largement surestimé. Il l’attaque sans avoir peur de déboulonner sa statue de commandeur du cinéma français: «Les réalisateurs nombrilistes qui se regardent penser m’ennuient profondément. C’est du cinéma stylo, pire que du Godard.
Quand on lui demande s’il rêve de tourner avec lui, sa réponse ne se fait pas attendre: «Non merci! Si cet homme fait du cinéma, alors moi je suis la femme à barbe.» L’apport de Godard au septième art se résumerait à l’ellipse*, rien de plus. Pour Eddy, c’est simple, «Godard, c’est un compte en banque en Suisse».[…] » (Par Sarah-Lou Bakouche – Publié le 20/08/2018 à 11:24).

« L’ellipse » : C’est Jean-Luc Godard, dans « À bout de souffle », qui relancera ce procédé de course en avant. L’ellipse spatiale, quant à elle, sera codifiée dans sa présentation, d’abord, dans le cinéma muet, par des intertitres, précisant pour les spectateurs la partie de déplacement qui a été supprimée.

Utilisation des ellipses :
– « 2046 » de Wong Kar-wai est entièrement construit sur une série d’ellipses.
– « À bout de souffle » de Jean-Luc Godard : Séquence sur la terrasse des Champs-Élysées lors du monologue de Patricia (Jean Seberg).
– « Amadeus » : Salieri laisse entendre à la cantatrice qu’elle ne chantera certainement pas dans le prochain opéra de Mozart, qui se passe dans un bordel. La scène suivante la montre chantant L’Enlèvement au sérail.
– « Les Tontons flingueurs » : Fernand Naudin (Lino Ventura), en réponse au sarcasme d’un invité, pose sa sacoche. L’image suivante montre le persifleur assommé dans sa voiture de sport.
– « L’Homme de Rio » : on demande à Adrien Dufourquet (Belmondo) quelle couleur il préfère pour la voiture qu’on va lui fournir. Excédé, il répond : « Rose, avec des étoiles vertes ! » La scène suivante le montre roulant dans une telle voiture.
– « 2001, l’Odyssée de l’espace » : un saut de plusieurs centaines de milliers d’années alors qu’un os est lancé en l’air par un primate à l’«aube de l’humanité» pour se «transformer» en satellite dans l’espace.
– « The Hours » de Stephen Daldry met en relation les destins de trois femmes dans trois époques différentes. L’ellipse est fondée sur le récit d’une de ces femmes mettant en scène l’une des deux autres. » […] » (wiki)

Bloom dit: 7 mars 2021 à 14h45

Oui, et alii, dans le vacarme des propos insignifiants,le livre d’Elisabeth Roudinesco, Soi-même comme un roi est une publication majeure. Enfin une étiologie du dévoiement et du délitement intellectuel actuel.

Un extrait de son introduction:

(…) les revendications sont à l’inverse de ce qu’elles avaient été durant un siècle. On se bat moins pour le progrès, et l’on récuse même, parfois, ses acquis. On affiche ses souffrances, on dénonce l’offense, on donne libre cours à ses affects, autant de marqueurs identitaires qui expriment un désir de visibilité, tantôt pour affirmer son indignation, tantôt pour revendiquer d’être reconnu1. Les arts et les lettres n’échappent pas au phénomène puisque jamais la littérature n’a été autant préoccupée de « vécu » qu’aujourd’hui. On cherche moins dans le roman la reconstruction d’une réalité globale qu’une manière de se raconter sans distance critique, en usant de l’autofiction2, voire de l’abjection, ce qui permet à l’auteur de se dédoubler à l’infini en affirmant que tout est vrai parce que tout est inventé. D’où le syndrome du caméléon : « On le pose sur du vert et il devient vert, on le couche sur du bleu et il devient bleu, on le place sur un plaid écossais et il devient fou, il éclate, il meurt. »

A lire, pour mieux saisir la profondeur du phénomène.

Jibé dit: 7 mars 2021 à 14h54

@Bloom
j’ai entendu E Roudinesco ce matin et j’ai été séduit aussi par ces propos -notre tendance narcissique et celle, exacerbée, des auteurs actuels. On y reconnaît d’emblée une série de titres possibles récemment parus. des propos enfermés dans des histoires perso blessées et ressassées.
Ce qui (elle ne l’a pas dit, mais peut-être l’écrit-elle) n’empêche pas le talent mais nuit à l’imaginaire, je ne sais pas …

Bloom dit: 7 mars 2021 à 15h15

Jibé, son bouquin, c’est l’histoire de l’américanisation de la pensée, de la prévalence d’un nouveau puritanisme binaire, raciste & haineux (avec parfois un détour par l’Inde -Spivak, entre autres, ou Ashish Nandi)

Sommaire

Avant-propos
1 – L’assignation identitaire
Beyrouth 2005 : qui suis-je ?
Laïcités
Les politiques de Narcisse
Berkeley 1996
2 – La galaxie du genre
Paris 1949 : on ne naît pas femme
Vienne 1912 : l’anatomie c’est le destin
Grandeurs et déboires des études de genre
Transidentités
Folies inquisitoriales
3 – Déconstruire la race
Paris 1952 : la race n’existe pas
Colonialisme et anticolonialisme
Nègre je suis
Écrire vers l’Algérie
Identités métisses
4 – Postcolonialités
« Sartre est-il encore en vie ? »
Descartes, mâle blanc colonialiste
Flaubert et Kuchuk Hanem
Téhéran 1979 : un rêve de croisade
L’identité subalterne
5 – Le labyrinthe de l’intersectionnalité
La querelle des mémoires
« Je suis Charlie »
Fureurs iconoclastes
6 – Grands remplacements
Soi-même contre tout
Terreur de l’invasion
« Big Other » : de Boulouris à La Campagne de France

Petit Rappel dit: 7 mars 2021 à 15h27

Godard a tellement été vénéré par les godardolatres qu’il ne peut que traverser un Purgatoire.
Il sera pardonné au lecteur de Ramuz d’avoir souligné sans l’adapter l’importance des « Signes parmi Nous ».
MC

Bloom dit: 7 mars 2021 à 15h31

Je précise, au Kazou, que j’ai beaucoup d’estime pour les intellectuels indiens de qualité. J’ai eu le plaisir de travailler avec l’une des plus brillantes d’entre elles, Divya Dwivedi, de l’IIT Delhi, notamment sur le Numéro 4-5 de la Revue des Femmes Philosophes, dirigé par Barbara Cassin (Intellectuels, philosophes, femmes en Inde : des espèces en danger). Les contributeurs indiens de cette passionnantes revue, produise une pensée qui est tout sauf de la mousse caricaturale.
A la veille du 8 mars, cela vaut aussi la peine de le préciser.

renato dit: 7 mars 2021 à 15h55

Inclinations, et al. — inclinaisons est sorti tout seul du correcteur ! —. Donc lire « ses inclinations » — penchants, tendences.

Didier dit: 7 mars 2021 à 16h20

Comment appelle-t-on un religieux juif vivant dans la forêt de Sherwood ?
Rabbin des bois !

renato dit: 7 mars 2021 à 16h50

Occupez-vous de vos aberrations de mise en page, et al., et essayez-vous à la concision, ce serait plus utile.

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h25

Ouf, DHH, on va être un peu tranquille !
Vous, surtout, il semble que la crise de jalousie de et alii se soit transportée ailleurs…
On va même, peut-être, connaître un retour en grâce, que l’on à jamais connu ?

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h28

« Intellectuels, philosophes, femmes en Inde : des espèces en danger »

Ce « Intellectuels » est ignoblement genré, Bloom !
Comment est-ce possible ?

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h32

« 6 – Grands remplacements
Soi-même contre tout
Terreur de l’invasion
« Big Other » : de Boulouris à La Campagne de France »

On pourrait en savoir plus sur ce chapitre très camusien, Bloom ?

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h41

Christiane, on a parlé mille fois ici et chez Annelise du cas Godard. Et mille fois, j’ai donné mon point de vue. On va pas relancer le débat…

Bloom, très intéressant ce bouquin de Roudinesco, tel que tu nous le présente.
C’est une psychanalyse de la société française ?

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h52

« Une très belle histoire de ton inconscient… »

Merci pour cette éclairante séance de psychanalyse gratuite, Christiane, c’est exactement l’analyse que j’ai fait après coup !
Je n’ai jamais suivi d’analyse…
Je me croyais unique dans mon cas, mais Jibé a remis les pendules à l’heure !

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 17h59

Madame Christiane
Psychanalyste extralucide, tendance lacaniste*
(accepte les cartes vitales et les carte bleues)

*juste pour faire bisquer quelqu’une

Jazzi dit: 7 mars 2021 à 18h12

J’aime aussi beaucoup le personnage, notamment l’historien du cinéma, renato.
Ses films nous interpellent toujours, même s’ils nous font de plus en plus chier au fil de sa production.

christiane dit: 7 mars 2021 à 18h14

Bonne soirée, Jazzi, « Le coeur a des raisons que la raison ne connaît pas ». Le tien a trouvé le chemin et ce n’était pas facile !

MC dit: 7 mars 2021 à 18h15

On n’envisage pas de relancer un débat, Jacques Barozzi on signale simplement le lecteur de Ramuz. nOtez qu’il l’a signalé lui-meme, mais en France!Compréhension garantie de nos compatriotes…

et alii dit: 7 mars 2021 à 18h16

quelle malchance pour vous! vous qui n’avez pas encore admis que je sois entourée de personnes bienveillantes, qui me témoignent une affection relativement désintéressée , me sont agréables, et ne me persécutent pas de mensonges de circonstance pour plaire à Dieu seul sait qui,lacanien-ne-ou pas dans l’attende d’un « retour sur investissement »

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