de Pierre Assouline

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La République des livres
Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

En 1997, comme le Festival de Cannes s’apprêtait à célébrer son premier demi-siècle, l’envie m’a pris de marquer le coup en allant rendre visite à Jean-Luc Godard chez lui à Rolle pour une conversation sur sa dette vis à vis de … la littérature. L’éditeur Paul Otchakovsly-Laurens se fit l’intermédiaire. Godard accepta car, disait-il, il avait lu l’un de mes livres (la biographie de Daniel Kahnweiler, je crois) qui lui avait bien plu. Rendez-vous fut pris pour un samedi matin dans sa maison sur les rives du Léman. La veille, alors que tout avait été réservé, il fit savoir qu’il refusait. Stupeur et tremblement. Il m’appela : « Je viens de lire dans Le Temps que vous étiez un ami de Claude Berri et, voyez-vous, je ne peux pas serrer la main de quelqu’un qui a serré la main de Claude Berri. Dommage… ». Au magazine Lire, où la couverture et une dizaine de pages avaient été réservées pour cet entretien, ce fut la consternation trois jours avant le bouclage. Quelques heures après, il m’envoya un fax : « Bon, si vous voulez… ».

Le lendemain, je sonnais à sa porte comme convenu. Rien. Impossible d’escalader car les volets étaient clos. Je tambourinais à la porte du garage. Rien. J’appelais ses numéros ; on les entendait sonner à travers la porte. Mais en vain. Je m’assis par terre en m’adossant au rideau de fer en espérant qu’une idée de génie me vienne. Elle vint lorsque le rideau se leva au bout d’une demi-heure. Godard apparut en me tendant la main : « Je fais souvent ça, c’est un test car si un type veut vraiment me voir, il ne part pas… » Il me fit entrer dans un vaste hangar transformé en studio de montage. Pendant qu’il farfouillait, j’inspectais sa bibliothèque : celle d’un homme nourri dans sa jeunesse à tout ce que la vieille droite littéraire a pu produire (Morand, Rebatet, Montherlant, Mauriac, Bernanos et aussi Nimier, Blondin…), de grands classiques étrangers et d’autres choses plus modernes, plus récentes. Celle d’un grand lecteur qui, comme ses anciens amis de la Nouvelle vague, les Truffaut, Chabrol, Rivette, Rohmer, était fondamentalement un écrivain raté. Puis il m’installa face à un écran de télévision : « Je viens de terminer la partie de mon Histoire du cinéma pour Canal+ sur le néo-réalisme italien, tout ça… Regardez, vous me direz. Moi, je vais faire mes courses à la Migros ». Et il s’en alla en trainant son caddy, me laissant seul et enfermé. Quand il revint, je visionnais encore. Il s’installa derrière l’écran , alluma un cigare et me regarda regardant. Ce que je voyais, ce que j’entendais aussi quand la bande son et le commentaire étaient le film tout autant que les images, tout cela me stupéfiait par sa beauté, sa puissance d’incantation et la mystique du cinéma qui s’en dégageait. Puis on bavarda toute la journée. A table, comme on feuilletait le dernier numéro de Lire, il s’arrêta sur une rare photo de Maurice Blanchot à la fin de sa vie, cadavérique aux longues mains osseuses, prise à la dérobée sur un parking. Il la regarda, se pencha puis : »« Oh , vous avez vu, Nosfératu…. ». Qui d’autre que Godard…

Cette conservation me revient à la lecture d’un débat lancé hier par Paul Edel dans les commentaires de la « République des livres » sur ce chef d’œuvre que demeure Le Mépris, choc visuel inentamé par le temps, et par les interrogations de Pablo75 ce matin quant à la fidélité de Godard à la littérature plus qu’au cinéma… Retour à 1997…

Les cinquante ans du Festival de Cannes, ça vous fait quelque chose?

Je m’en fiche. Je ne lui dois rien. Je n’y ai jamais rien eu. Pourtant, j’y vais souvent. Quand on a un nouveau film, ça peut le faire connaître. Mais, aujourd’hui, les festivals de cinéma sont comme les congrès de dentistes. Discours, cocktails, repas, banquets, le maire, la femme du maire… C’est tellement folklorique que ç’en est déprimant.

De toute façon, pour vous, tout a commencé par des livres plutôt que par des films, non?

Bien sûr. Il n’y a que des gens comme Claude Lelouch pour se souvenir avoir vu Citizen Kane à 5 ans. Moi, c’était plutôt Les nourritures terrestres. On me l’a offert à 14 ans pour mon anniversaire. C’est comme ça que j’ai découvert la littérature. Il faut savoir que ma famille était très stricte. Autant en emporte le vent et Maupassant y étaient interdits.

La littérature, ça venait plutôt du côté Godard ou du côté Monod?

Plutôt Monod. Ma mère lisait beaucoup. Mais le goût du romantisme allemand me venait de mon père, qui était médecin. Entre 13 et 20 ans, grâce à lui j’ai dévoré Musil, Broch, Thomas Mann. Mon grand-père m’a aussi marqué, beaucoup marqué. Il était banquier à Paribas. C’était un ami de Paul Valéry. Il avait tous ses livres. On appelait sa bibliothèque le «valerianum». Pour ses anniversaires de mariage, je devais réciter Le cimetière marin. J’aimais bien son Tel quel aussi. Moins sauvage que Cioran, mais l’époque était différente. Il avait de belles phrases Valéry, lui aussi.

D’autres écrivains ont compté?

Le Gide des Faux-Monnayeurs, le Green de Minuit etLéviathan, presque tout Bernanos, et puis Chardonne et Jouhandeau. Tout ça m’a marqué. J’allais oublier Malraux, son Esquisse d’une psychologie du cinéma, sa Psychologie de l’artLes noyers de l’Altenburg et puis La condition humaine, un type de roman décrié mais qui me paraît inégalé. Ses articles critiques sur Baudelaire sont également inoubliables. Malraux, vraiment…

Il a eu le bon goût de ne tourner qu’un documentaire, lui…

Peu d’écrivains font du cinéma. Parce que c’est fatigant. En général, un bon écrivain n’a aucune raison de faire du cinéma. Il y a des exceptions, Marguerite Duras par exemple, que j’ai connue pendant deux ou trois ans. Mais elle a un peu trop systématiquement tiré sur la corde de l’originalité. Elle a essayé tous les registres. Et puis il y avait son avarice, son besoin de reconnaissance. Mais elle a fait un très bon film, un vrai film avec un peu d’argent, India Song. C’est mon préféré. Un bon film dans une vie, ça suffit, non? Surtout que c’était une pure littéraire, dans le meilleur sens du terme. Ecrire, il n’y avait que ça pour elle. Ça remplissait une fonction fondamentale. Ecrire, pas filmer.

L’échec de Bernard-Henri Lévy vous a surpris?

C’était sûr. Il n’est pas plus cinéaste qu’il n’est écrivain. Ça doit être un éditorialiste.

Finalement, le fameux trio Cocteau-Guitry-Pagnol a été l’exception plutôt que la règle. On ne voit guère d’autres écrivains de ce calibre qui aient été également grands derrière la caméra…

Cocteau exécutait des figures libres dans des exercices imposés. J’admirais encore plus le cinéaste que l’écrivain en lui. Chez Pagnol aussi. C’est le cinéaste en lui qui a découvert le secret du masque de fer en imaginant que le roi était toujours reconnu dans la rue à cause des pièces de monnaie reproduisant son visage.Unknown

Quel souvenir conservez-vous de votre adolescence?

J’ai énormément lu. Après, j’ai vécu. Mais dans ma vie d’adulte, je n’ai jamais retrouvé les émerveillements que Gide m’avait procurés. Il y a bien eu à 20 ans le choc de Dashiell Hammett et de Thomas Hardy. Jude l’Obscur, ce sont les surréalistes qui me l’ont fait découvrir. Mais depuis, je n’ai eu que des émerveillements de spectateur. Il n’y a guère que la relecture de classiques qui puisse m’éblouir encore.

Et les romans récents, vous les lisez?

Aucun. C’est trop nul. Je préfère l’histoire, les Mémoires, les sciences, la philosophie et surtout les biographies littéraires. Ça m’intéresse ce qu’on croit être les petits côtés des gens, l’attitude de Joyce ou de Conrad vis-à-vis de leur famille. Avant de lire la vie de George Eliot, je croyais que c’était un homme… J’aime bien aussi le journalisme d’investigation quand il est pratiqué par des écrivains, le Truman Capote de De sang-froid, le Norman Mailer de Miami et le siège de Chicago. En France, il n’y a guère que Gilles Perrault. Mon préféré, c’est Un homme à part sur la vie de militant d’Henri Curiel.

A propos, vous avez lu les Mémoires de Brigitte Bardot? Elle vous décrit comme «un intello cradingue et gauchisant» qui conservait son chapeau en toutes circonstances pendant le tournage du Mépris…

Non, non, je ne lis pas ça. Surtout maintenant, après ses déclarations… Avant, je la trouvais plutôt sympa avec ses animaux. A l’époque du Mépris, ça s’est très bien passé, il n’y a eu aucune dispute, c’était très agréable. Ce qu’elle écrit aujourd’hui, ça la regarde. Mais les souvenirs de Bardot, non! Autant lire ceux de Nadine de Rothschild. Je préfère lire les Mémoires de Jean-François Revel. Ou le dernier John Le Carré, ça satisfera mon goût de l’agent double. Je me suis toujours senti double. On ne vient pas de la terre et puis quand même, on y est. Le Carré est un sous-maître qui ne vaut pas Graham Greene, lequel ne vaut pas Conrad… J’ai récemment relu Le rocher de Brighton. Les premiers romans sont souvent les meilleurs, on en revient toujours là. Celui-là, je l’aurais bien tourné. Impossible: il était trop bon. Je ne pouvais pas lui faire ça. Il avait beaucoup de force et moi, je n’en ai pas. Il m’en aurait donné. Quand j’ai adapté Moravia, j’avais de la force: je me suis servi de ses faiblesses pour lui prendre sa base.

Mais vous avez au moins essayé d’en lire, des romans français contemporains?

J’ai essayé. A la gare de Lausanne, j’ai souvent pris des poches sur le tourniquet. Bof… Je fais quand même des découvertes, Léon Daudet, Alexandre Vialatte, Fernando Pessoa, des gens que j’ai lus sur le tard. En fait, je vais peu dans les librairies.

Mais Truismes alors, vous l’avez trouvé comment?

Comme l’éditeur est un ami, j’ai pensé que ce serait bien de prendre une option sur les droits cinématographiques pour deux ans, en ne payant pas trop cher tout en étant correct. Et je me disais qu’un jour, peut-être, je m’y intéresserais…

Mais vous l’aviez lu?

A peine. Ça m’a paru difficile. J’ai essayé de le revendre à d’autres mais ça n’intéressait personne. Dommage que Marie Darrieussecq ne soit pas une cinéaste. Son idée était originale. Elle aurait dû en faire un film plutôt qu’un roman.

godardMais toute la presse a annoncé que vous alliez incessamment tourner le film!

Pas pour l’instant. J’ai relu le roman trois ou quatre fois en tant que producteur et non plus seulement comme réalisateur. Et là, ça m’est apparu non seulement difficile, mais cher. Peut-être qu’il faudrait en faire une pièce de théâtre. Ou une fable. J’ai quelques vagues idées de forme, de mouvement, de moments de scène. C’est trop particulier. A la réflexion, il vaudrait peut-être mieux en faire un dessin animé.

A cause de la métamorphose?

Même pas. Il suffirait de dire que la femme se change en truie. Mais est-ce que ça tiendra une heure avec un récitant? C’est le point commun entre le cinéma et le théâtre: le souci du regard de l’autre, des conditions dans lesquelles il s’exerce. On n’a pas le droit de se moquer.

De se moquer du monde?

De se moquer de soi.

Truismes vous paraît donc inadaptable?

Finalement, c’est peut-être la preuve que c’est un bon livre.

C’est votre théorie générale sur la transposition des romans à l’écran?

C’est ma théorie.

Pas un grand roman qui ait donné un grand film?

Je cherche… non, je ne vois pas.

Lolita, de Stanley Kubrick?

Moyen. De toute façon, Nabokov n’est pas un grand romancier.

Mais qu’est-ce que c’est, un grand romancier?

C’est Mme de La Fayette. En ce moment, je relis La princesse de Clèves pour un projet de film sur l’amour et l’Occident. Balzac, Stendhal, Flaubert, Tolstoï, Dostoïevski, Dickens, Thomas Hardy, Meredith, Virginia Woolf, les grands Américains… Voilà des écrivains, il y en a vingt à tout casser. Ils ont un style, c’est-à-dire un endroit où se pose l’âme, tandis que Günter Grass ou John Le Carré n’ont que du talent.

En vous suivant, on se dit que si Le mépris de Godard a été un grand film, c’est que Le mépris de Moravia n’était pas un très bon roman…

Son seul bon livre, c’était le premier, Les indifférents. Il annonce tout le cinéma d’Antonioni. Alors pourquoi Le mépris? Parce que le producteur Carlo Ponti avait les droits.

C’était un film de commande?

J’ai suscité la commande, comme pour tous mes films. J’avais été moyennement emballé par le roman. Je pouvais donc en faire quelque chose. Quand c’est très bon, on ne peut rien en faire. La preuve: ce que Schlondorff a fait avec Un amour de Swann, ou ce que James Ivory a fait de Henry James avec les Bostoniens ou de E.M. Forster avec Chambre avec vue, c’est nul. Les chefs-d’oeuvre, il faut les lire, pas les tourner. Faire un film avec le Voyage au bout de la nuit, ça n’a pas de sens. Quand on a des romans moyens tels que ceux de Hammett ou de Chandler, on peut tout juste en faire un film. Les rapaces d’Erich von Stroheim est un bon film parce que le roman de Frank Norris ne vaut pas grand-chose. John Ford s’est emparé de La route du tabac d’Erskine Caldwell mais ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux. A une époque, un King Vidor pouvait s’inspirer de Babbitt parce que Sinclair Lewis n’était pas Faulkner.

Pour autant, le cinéma ne s’est toujours pas émancipé de la littérature…

C’est vrai. Mais on peut dire aussi que la littérature, c’est souvent du cinéma. J’entends bien… je vois… c’est clair… Quand les romans disent ça, qui s’exprime? Le juge d’instruction, le savant, le journaliste d’investigation, saint Paul sur le chemin de Damas… C’est la légende d’un film intérieur.

Mais vous n’avez jamais été tenté de porter à l’écran ce que vous admiriez?

Justement, Les palmiers sauvages de Faulkner. J’y ai souvent pensé. J’ai renoncé parce que ça n’aurait pas été bon. Il ne faudrait prendre que l’histoire d’amour fou de ce couple qui sacrifie tout pour sa quête d’absolu, et laisser tomber l’histoire du vieux forçat.

Mais d’où vous vient votre théorie?

J’ai lu des livres et j’ai vu des films. Et puis c’est logique. Quand le travail d’écriture romanesque n’est pas très poussé, quand il souffre d’un défaut d’invention, le cinéma peut s’en emparer et s’en servir comme structure de base sans lui faire de mal. Alors Le rouge et le noir, on ne touche pas.tumblr_monntbV5WL1qkt34fo2_500

Quand vous lisez un roman, vous voyez des images?

Rarement. Si c’était le cas, je serais un mauvais cinéaste. Quel intérêt de voir une jeune fille penchée sur l’oreiller quand on lit Albertine disparue? Si je voyais des images, au sens où Paris Match l’entend, je serais aussi un mauvais lecteur. Il n’y a que Lelouch pour imaginer des plans en lisant Les misérables. Remarquez, il a éliminé le nom de Victor Hugo de l’affiche. Il a dû avoir peur que ça lui enlève des spectateurs, alors qu’on est en pleine médiatisation des noms! Il a dû craindre que ça fasse vieillot. C’est triste d’en arriver là.

Le dilemme trahison/fidélité qui a longtemps agité les adaptateurs doit vous sembler caduc?

On fait ce qu’on veut. Pour Le mépris, Moravia a été gentil. Il m’a dit: «Ça ne ressemble pas, ça va bien.» De toute façon, son avis, je m’en fichais. Je n’allais pas travailler avec lui.

Mais plusieurs de vos films sont des adaptations puisqu’on y trouve, à l’origine, des romans de Benjamin Joppolo, Dolorès Hitchens, Lionel White…

Que des livres quelconques, vous voyez bien…

Vous n’en diriez pas autant de Je vous salue Marie, puisqu’il s’agissait d’un livre de Françoise Dolto…

Mais L’Evangile au risque de la psychanalyse n’était pas un roman! Et je ne lui ai pris que l’idée. De même, pour mon dernier film For ever Mozart, je suis parti d’un article du Monde des livres dans lequel Philippe Sollers disait qu’à Sarajevo sous les bombes, tant qu’à y faire du théâtre, on aurait dû jouer Le triomphe de l’amour de Marivaux plutôt qu’En attendant Godotde Beckett.

Et les deux petits livres que vous venez de publier, c’est quoi au juste?

Pas des livres. Plutôt des souvenirs de films, sans les photos et les détails sans intérêt: «La voiture arrive…» Que des phrases prononcées. Ça donne un petit prolongement. On y trouve même des choses qui ne sont pas dans le film, ce qui est assez fort pour un souvenir. Ces livres ne sont ni de la littérature ni du cinéma. Des traces d’un film, proches de certains textes de Duras.

N’êtes-vous pas un écrivain raté comme tous vos amis de la nouvelle vague?

Truffaut était plutôt un libraire raté et un critique dans la lignée des grands critiques d’art français de Diderot à Malraux, des gens qui avaient un style. C’est vrai que Rohmer et Astruc ont écrit. Mais quand on a vu des films, on s’est sentis enfin délivrés de la terreur de l’écriture. On n’était plus écrasés par le spectre des grands écrivains. Ecrire, j’y songeais au début. C’était une idée mais elle n’était pas sérieuse. Je voulais publier un premier roman chez Gallimard. J’ai essayé: «Il fait nuit…» Je n’ai même pas fini la première phrase. Alors j’ai voulu être peintre. Et voilà, j’ai fait du cinéma.

En passant par l’écriture, tout de même?

C’est vrai, puisque j’ai commencé à écrire sur les films avant d’en faire. Beaucoup de critiques dans les Cahiers du cinéma et dans Arts. Mais je n’envisageais pas le cinéma comme une forme d’écriture. C’était quand même une vision.

Et les scénarios alors?

Il fallait bien prendre des notes pour guider la fabrication du film, mais ce n’était pas écrire. Les scripts américains d’avant-guerre, écrits par des romanciers, avaient une forme qui les rendait dignes d’être publiés. Aujourd’hui, ce n’est pas ça. Ce ne sont plus que des dialogues de théâtre avec de temps en temps «intérieur jour» et «extérieur nuit». Aucun intérêt. On montre ça à des gens pour qu’ils investissent de l’argent dans un film. On se demande ce qu’ils voient quand ils lisent un script. D’ailleurs, ils ne le lisent pas.

En d’autres temps, vous auriez été nettement plus véhément! A 66 ans, la haine culturelle ne s’atténue-t-elle pas un peu?

Elle se manifeste plus rarement, moins violemment, mais elle est toujours là. Vous savez, la nouvelle vague n’avait jamais dit du mal des personnes. Uniquement des oeuvres, et preuves à l’appui.

C’est la lecture de Cioran qui vous a assagi?

Elle correspond à mon penchant pour l’aphorisme, la synthèse, les proverbes. Ce goût me vient peut-être des formules scientifiques. L’aphorisme résume quelque chose tout en permettant d’autres développements. Comme un noeud: il pourrait être fait dans d’autres sens, n’empêche que quand il est fait, le soulier tient aussi. Ce n’est pas la pensée mais une trace de la pensée. Alors Cioran, je le lis tout le temps dans tous les sens. C’est très bien écrit. Avec lui, l’esprit transforme la matière. Cioran me donne une matière dont l’esprit tire sa nourriture.

Mais qu’est-ce qui vous séduit tant dans les aphorismes?

Le côté gare de triage. On y entre, on en sort, on y revient. Si on trouve une bonne pensée, on peut y rester longtemps. Puis on l’emporte avec soi. Pas besoin de tout lire. Pessoa, que j’aime beaucoup aussi, est tout de même très noir alors que Cioran aide à vivre. C’est une autre forme de pensée que la pensée avec un début, un milieu et une fin. Ça ne raconte pas d’histoire, c’est un moment de l’histoire.

On peut voir ce que vous avez coché dans le volume d’?uvres complètes de Cioran?

Des choses comme ça: «Chaque pensée devrait rappeler la ruine d’un sourire»; «Nous sommes tous des farceurs, nous survivons à nos problèmes»; «Tout problème profane un mystère; à son tour, le mystère est profané par sa solution»; «La pâleur nous montre jusqu’où le corps peut comprendre l’âme»; «Tôt ou tard, chaque désir doit rencontrer sa lassitude, sa vérité…» Et puis il y a celui-ci aussi qui me plaît beaucoup: «Objection contre la science; ce monde ne mérite pas d’être connu.» C’est autre chose que les conneries de Georges Charpak. Les scientifiques qui se permettent d’écrire sans savoir écrire, ça non! La logique du vivant de François Jacob, c’était écrit. J’en suis resté à Buffon: le style est l’homme même. Levinas avait de belles idées mais il était incapable de les faire passer à cause du problème de la langue. Popper et Einstein pareil. Il y a une déperdition du savoir-écrire. Alors Cioran… J’avais oublié celle-là: «J’ai perdu au contact des hommes toute la fraîcheur de mes névroses.»

Vous êtes mélancolique?

Rêveur, plutôt. Et solitaire. Trop.

Avec quels créateurs vous sentez-vous une communauté de destin?

Novalis, Nicolas de Staël… Des gens qui sont morts jeunes. Et tragiquement. Aujourd’hui, je me sens surtout proche d’Antonin Artaud. Je l’ai toujours aimé. Quand j’étais étudiant, je louais une chambre rue d’Assas à Paris, à Jean Schlumberger. Un soir, en 1947, André Gide est venu le chercher pour l’emmener à une soirée. «Vous permettez que je vous suive? …» Je me suis retrouvé au théâtre du Vieux-Colombier où j’ai assisté à la fameuse conférence «Tête à tête» d’Antonin Artaud. Il disait qu’il ne savait pas écrire mais qu’il écrivait quand même et qu’il fallait le délivrer en le publiant. Or, j’ai toujours pensé que je ne savais pas filmer. On ne me croit pas parce que j’ai connu le succès une ou deux fois. Or c’est pareil qu’Artaud. La différence, c’est l’argent.

Mais vous souffrez de la solitude?

a solitude n’est pas l’isolement. On est toujours deux en un. Il y a les autres en soi. Quand la solitude devient isolement, c’est dur à supporter.

C’est votre cas?

Un peu.

Mais vous en souffrez?

Un peu…

Mais vous l’avez voulu!

Ben oui. Je trouve peu de partenaires à mon niveau pour jouer au tennis et pour parler après. J’ai besoin de sport, mais pas sous l’angle volontariste. L’important, c’est le mental. Dès qu’on pense qu’on joue, on joue mal. C’est comme la mort de Porthos dans Le vicomte de Bragelonne, quand il a posé son explosif et qu’il revient dans le souterrain. Dès lors qu’il pense qu’il met un pied devant l’autre, il ne peut plus bouger. Parce qu’il a conscience de ce qu’il fait. Le château s’écroule. Comme il est costaud, il résiste plusieurs jours avant de succomber, écrasé par des rochers.

Alexandre Dumas, ça aide pour le tennis?

Heureusement qu’on a les livres et les films. Et encore, les films, on ne les trouve pas, ils sont mal distribués. Le livre, c’est un véritable ami. C’est très seul. Alors que le film n’est un compagnon qu’en pensée. Il faut aller vers lui et passer par une machine. Les livres sont disséminés autour de vous, vous pouvez les toucher.

Que vous donne la littérature que ne vous donnera jamais le cinéma?

Le livre, justement. On peut revenir en arrière. En littérature, il y a beaucoup de passé et un peu de futur, mais il n’y a pas de présent. Au cinéma, il n’y a que du présent qui ne fait que passer. A l’écran, le présent, c’est ce qui vous est présenté au moment où il s’en va. Tout ça, c’est frère et soeur. Ecrire, peindre, penser…: dans cette famille de l’art, le cinéma reste un étranger, un immigré, le serviteur. Il devient l’ami de la famille. J’en suis. Pourtant, je me sens inférieur à tous les créateurs que j’aime. Ça ne me gêne pas. Je sais que je suis dans ce monde-là. Eux ont droit au salon, moi à l’antichambre. Pas parce que je fais des films. Le cinéma est seul alors que les autres sont ensemble. Il vient d’un endroit qu’ils n’avaient pas vu.

C’est pour ça qu’un film et un livre n’auront jamais le même statut?

Je ne sais pas. Un film moyen, un film modeste sera toujours dans le même domaine que les plus grands films. Tout ça, c’est du cinéma. Alors qu’un roman moyen ne relève pas de la même littérature que les grands romans. Je ne me l’explique pas, mais c’est ce que je ressens.

Mais, finalement, que vous aura apporté la littérature?

Une façon de penser plus expérimentale. Le cinéaste pense avec les yeux et les oreilles, le peintre avec les mains. La littérature est un refuge. Elle a approfondi ma vision du monde. Les livres m’ont dit des choses que ne me disaient pas les vivants. La littérature a enquêté sur le monde. En ce sens, elle m’a donné une leçon de morale artistique. Je lui dois ça, une conscience morale. Contre la parole d’Etat, de gouvernement ou de pouvoir, elle est une parole. Non celle des partis mais celle des hommes un à un. Les livres sont écrits un à un. Aussi je fais des films un à un, parce que Kafka nous a demandé de faire du positif avec le négatif. La littérature a été ma marraine. Je la retrouve depuis que je me suis remis intensément à lire. Les films n’apportent plus ce contact avec le réel.

Depuis quand?

Le cinéma a annoncé les camps de concentration, rappelez-vous La règle du jeuLe dictateur… Mais il ne les a pas montrés. C’est la littérature qui l’a fait. Le cinéma a manqué à son devoir, il a failli à sa mission.

Et pour exprimer le bonheur, lequel des deux est le mieux placé?

Aujourd’hui, le cinéma plonge les gens dans l’erreur, dans la satisfaction. Il y a peu à en attendre. Les gens n’en ont pas vraiment besoin. Ils vont au cinéma parce que ça les fait sortir de chez eux. Ça leur donne du romanesque sans effort, très loin et très en dessous de Graham Greene.

A force d’être dans la marge, vous n’avez pas peur de sortir de la page?

Marginal, je le suis. C’est une constatation. Le risque, ce n’est pas de sortir mais de tomber de la page. Avoir le choix entre le suicide et l’ultrapauvreté. Ce n’est pas le cas, mais je n’en suis pas si loin. Car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Que je sois reconnu comme marge ou comme page pleine, je suis toujours dans le cahier. Pour l’instant…

(« Image extraite du « Mépris » et photos de Godard D.R.)

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commentaires

1 420 Réponses pour Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

D. dit: à

Franchement, il y a bien mieux à lire que Télérama, Clopine. Il serait grand temps à votre âge que vous changez enfin vos paradigmes éculés. Soit dit en passant vous faites comme vous voulez. Je dis ça pour votre bien.

D. dit: à

Pitié, oui.

Bloom dit: à

Future Palme d’or, « Capharnaüm », film libanais de Nadine Labaki, qui a été ovationné pendant 15 mns. Voilà pour le côté artistique.

Pour le côté gros sous (le cinéma est avant tout une industrie, parfois pauvre d’ailleurs):

« Sony Pictures Classics purchased North American and Latin American distribution rights to “Capernaum” early in the festival before the film screened, an early sign of confidence for the drama. The deal was estimated to cost $1.3 million. The distributor is expected to campaign the movie for next year’s best foreign language Oscar. »
http://www.indiewire.com/2018/05/nadine-labaki-capernaum-cannes-standing-ovation-palme-dor-1201965910/

Bérénice dit: à

D, il meurt en France une femme victime des coups d’un mari, compagnon, tous les trois jours . Il faut encore apprendre à certaine que la résignation peut les conduire à la mort et sauf si on opte pour le suicide avec assistance ces coups et blessures ne me paraissent pas indispensables et représentatif de la condition féminine au XXI ème siècle après JC.

D. dit: à

Bon c’est pas tout ça mais je vais aller piquer une sieste. J’ai trop bouffé de merlan. Et le carpaccio de bigorneau mi-cuit-mayonnaise me reste sur l’estomac. Je viens encore de le roter.

Bérénice dit: à

Bien, D, je ne vous inspire guère plus qu’une lépreuse. Je suis déçue, dépitée, quoique consciente du fossé qui sépare les beaux et grands esprits du commun. Les uns possèdent le langage les autres en sont au babil.

Bérénice dit: à

Bloom, je ne sais ce que vaut ce film , il retient votre attention et cela fait deux fois que vous lui souhaitez la palme. De mon côté j’ ai lu un article sur un drôle d objet cinématographique employant Vanessa Paradis et qui m’a l’air assez déjanté pour que je pris les Dieux de la distribution de l ‘amener jusqu’ici.

D. dit: à

Je suis moi-même petit fils de femme battue, j’en sais quelque chose, Bérénice.
J’avoue avoir tiré les nattes des filles jusqu’en sixième après quoi j’ai toujours fait preuve de la plus grande courtoisie avec les femmes et depuis jamais je n’ai levé la main sur l’une d’entre elles même sur une ou deux collegues de travail épouvantables et pourtant c’est pas l’envie qui m’a manqué.

Bérénice dit: à

Je prie, excusez mon paganisme.

D. dit: à

Meuhnon, Bérénice. Ne vous braquez pas. C’était juste pour vous dire que votre huile de palme était nulle. Oh là là…

Bérénice dit: à

Les enjeux écologiques sont chaque jour remisés aux calendres, soit mon jeu de mot est nul néanmoins opportun. Voyez, les enjeux financiers font office de loi un peu dans tous les domaines et on néglige l urgence dans chaque décision.

D. dit: à

Aux Calandres d’automobiles à pétrole ?

Bérénice dit: à

D, vous ne dites rien du beau m….et que l’ami texan du président a semé. L’Iran à genoux ne risque-t-il pas contrairement à ce que ces basses manœuvres escomptent de retomber dans l’intégrisme chiite. De plus , aux jeux des alliances certains nouveaux alliés offrent le visage de la duplicité, de leur versatilité. Pas de bol pour la reprise . America first.

Bérénice dit: à

Oui, d auto.

Bérénice dit: à

Vous pourrez pester contre l Allemagne qui ne renoncera pas à son commerce extérieur pour un principe, des milliards contre la souveraine européenne, votre pari ?

D. dit: à

Je n’ai pas l’habitude Bérénice, de m’ingérer dans les affaires américaines ou russes. Si Donald Trump fait cela c’est que ça a été mûrement réfléchi avant. Je souhaite également prospérité à cette république iranienne qui a tant fait couler d’encre depuis 80.
Le climat ? Il se modifie, la glace fond, les risques de submersion augmentent, des espèces animales et végétales meurent ou envahissent des territoires nouveaux.
La solution ? Fixer le carbone gazeux produit, par la végétalisation et la transformation chimique à grande échelle du dioxyde carbonique en trioxyde (CO3) insoluble. Télérama tient peut-être d’autres discours il est vrai.

Bérénice dit: à

D j imagine qu il a bien mesuré les tenants et aboutissants, abus de pouvoir et déclaration de guerre économique avec une volonté de déstabilisation européenne. On verra vers quoi cette décision digne d’un despote nous conduit. Je sors.

Bloom dit: à

La littérature qui a le ciné pour sujet est assez rare, non? Côté français me vient Cinéma de Tanguy Viel; côté anglais The New Confessions, de William Boyd côté Hollywood, The Little Sister, de Raymond Chandler et mon préféré The Day of the Locust du grand Nathanael West. Je vais voir si Bolly-& Kolly-wood ont inspiré les écrivains d’icit.

Bloom dit: à

Bloom, je ne sais ce que vaut ce film , il retient votre attention et cela fait deux fois que vous lui souhaitez la palme.

Et vous avez remarqué que la 1ère fois, il n’avait pas encore été projeté…
Il faut dire que c’est un des 3 films réalisé par une femme (dans le monde du ciné post-Weinstein, c’est un argument de poids) et qu’il a été acheté sur catalogue par les distributeurs des pays prescripteurs.
Pour couronner le tout, il a été fêté par le public…

Perso, je vote pour En guerre, le film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, (la voix de Chief dans L’île des chiens, trop fort). Les floués du système se rebiffent.

Delaporte dit: à

« La littérature qui a le ciné pour sujet est assez rare, non? »

Il y a aussi « Le Dernier nabab » de Fitzgerald, un très beau roman, hélas inachevé, et qui a donné lieu à un très beau film de Kazan.

Delaporte dit: à

« m’ingérer dans les affaires américaines ou russes »

Si vous voulez vous « ingérer » dans les affaires du Moyen-Orient, qui explose actuellement, je vous conseille le blog très intéressant de Jean-Pierre Filiu. C’est concis et informé. Et ça ne s’en laisse pas compter par la propagande…

D. dit: à

2lap, Je n’ai pas l’impression que le Moyen-Orient explose particulièrement en ce moment comparativement à d’autres périodes de ces dernières décennies
Je suis bien plus préoccupé par l’évolution possible en Algérie du fait de ses voisins libyens, maliens, nigériens dont les miluce islamistes sont à peine contenues.
Si la contamination avait lieu, inutile de vous décrire le cauchemar que vivrait l’Algérie mais aussi la France, l’Italie et l’Espagne.

D. dit: à

Vous n’êtes pas fâchée, Bérénice ?
Parce que parfois je me demande.

la vie dans les bois dit: à

 » Un grand hôtel, à Paris. Dans l’une des chambres, donnant directement sur la gare qui se trouve en face, deux détectives, qui se font appeler l’oncle Prospero et l’inspecteur Neveu, guettent toutes les allées et venues : ils enquêtent sur le meurtre d’un mystérieux prince, prétendument assassiné dans cette chambre même.

Dans une autre chambre, toute une équipe prépare le match de boxe du jeune poulain Tiger Jones: il y a l’organisateur des combats, Jim Fox Warner, complètement fauché à la suite d’une opération frauduleuse; le vieux manager Eugène, qui semble être là en souvenir et pour le décor; et la jeune et jolie Grâce, qui tourne autour de Tiger Jones, lui fait avaler des sucreries et empêche le boxeur de se maintenir en forme – ce Fi provoque les colères de Jim.

Françoise et mile Chenal sont aussi de passage dans cet hôtel, car Émile est pilote d’avion et est constamment appelé pour des missions; mais, pour eux, il s’agit surtout de  » coincer  » Jim Fox, qui, ayant travaillé autrefois avec Émile, leur doit une grosse somme d’argent.

Enfin, débarque dans ces halls et ces couloirs de luxe éclairés par de superbes lustres un impressionnant mafioso, suivi de son fidèle comptable. Ils sont eux aussi à la recherche de Jim Fox Warner, qui a fait partie de la Mafia et a cru – à tort – qu’il s’en était sorti.

Entre ces quatre groupes, un ballet mystérieux va avoir lieu, avec un dénouement sanglant: Prospero, Jim Fox Warner et Émile Chenal seront assassinés sur les lieux mêmes. La fatalité a bien fait son travail, même si le terrain était neutre… »
C’est à l’occasion du tournage de ce film que Johnny met Nathalie…
https://www.cineclubdecaen.com/realisat/godard/detective.htm

Autrement dit, si JL Godard est l’homme d’un Mépris unique et incomparable,
bas rosis à 18h03 est bien la tafiole du ressentiment.
Peut-être que « Passou  » a trop bien mene l’enquête, après tout. Et ça fait des jaloux , ouh!

Jean Langoncet dit: à

Quand Godin entarte Godard, c’est du tout bon mépris

Jean Langoncet dit: à

Jean-Luc Godard
Noël Godin affirme apprécier le cinéaste Jean-Luc Godard mais il décide de l’entarter après avoir vu son film Je vous salue, Marie, qu’il juge comme faisant l’apologie de l’Église. Noël Godin et sa bande apprennent en mai 1985 que le film Détective du cinéaste sera présenté au Festival de Cannes. Godin entarte Godard. Il sera rattrapé par les policiers gardant l’entrée de l’auditorium ; il est emmené au poste de police mais est relâché quelques heures plus tard, Jean-Luc Godard refusant de porter plainte. Quand ce dernier apprend le lendemain qu’on veut expulser Noël Godin à vie du Festival de Cannes, il téléphone à la direction pour leur demander de passer l’éponge, ce qui fut fait

source : wiki

la vie dans les bois dit: à

Quitte à choisir le godin qui n’a jamais le courage de rester pour savourer son mefait, Marguerite m’en est temoin, je préfère l’entartage de bhl , de lacan

et surtout l’entartage de finkie le naze, auquel godin n’a pas participé…et C’est fort curieux à la réflexion … mais pas vraiment, au finish.

Paul Edel dit: à

Un grand merci, Clopine.

la vie dans les bois dit: à

Langoncet le godin aux p’tits plats, Lol.

D. dit: à

Ça vous fait quel âge, Jacques-Pierre ?

Chaloux dit: à

Clopine, « comprendre » est une faute de ma part. J’aurais dû parler de « s’entendre ». La solution serait peut-être de relire Le neveu de Rameau de temps en temps, pour mieux s’entendre.

rose dit: à

Quel poêle ce type ! (Godin).

rose dit: à

jazzi

nulle ingratitude : l’un et l’autre décrivent un territoire et ses particularismes.
Si vous regardez, pour Pagnol, tourné en 1952 : Manon des sources, vous ne le comprenez qu’en regardant sa suite tournée aussi en 1952 : Ugolin.
Ce sont des histoires de villages, de mentalité.
Toute la beauté du terrain mais pas d’universalisme. Une restriction paysagère.

Ceux qui me parlent le plus, à moi, sont les russes, du particulier ils savent faire l’universel.
Et je me sens russe.

Nul déni dans cela, et nul reniement.

Paul Edel dit: à

D. 75.
Merci, pour la Fontaine de Trevi… lvdb.. l’ai un peu peur pour la nouvelle italie politique..et sa Ligue du Nord..

rose dit: à

et puis, malgré le « système » des muses, deux ont été celles de Godard, n’aime pas les équipes fixes. Comme azéma, arditi etc. et chez Guédidjian pareil. On dirait un nourrissage en boucle.

Je préfère Jean Rouch.
Avec les animaux, pas de quiproquo.

rose dit: à

Drôle : on ouvre chris marker sur google et s’affiche en portrait la photo de Tarkovski..

rose dit: à

PB & J
pour toi rose mon bébé.

la vie dans les bois dit: à

Je suis beaucoup plus affligée par le fait que la Vieille Dame doive bientôt penser à se séparer de Buffon, Paul Edel.
Pour le reste, iI y a des Nord loin de la bouffonnerie des ligueurs. Faut faire part de votre trouille à renato, il est de leur coin.

Bérénice dit: à

18h24, je devrais ?

hamlet dit: à

je vous dit que c’est un film que nous fait Godard, pour le coup un bon film qui démarre par :

« entre 13 et 20 ans, grâce à lui j’ai dévoré Musil, Broch, Thomas Mann. »

excusez du peu ! se taper les 3 plus gros écrivains du XXè en 13 et 20 ans, là ça cadre de suite le personnage, exactement ce qu’il fait dans ses films : dès la première scène on sait à qui on a à faire.

et ça finit par :

« avoir le choix entre le suicide et l’ultrapauvreté. Ce n’est pas le cas, mais je n’en suis pas si loin. Car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. »

c’est pas une belle fin de film ça ?

toute une vie qui se déroule devant vous yeux !

une vie qui démarre par la lecture de Musil, Broch et Mann pendant l’adolescence.

et qui se finit par la pauvreté et le suicide dans la vieillesse !

c’est sans doute là, dans cet interview qu’il aura fait son meilleur film !

tout est là, le spectateur se demande comment un type qui lit Musil, Broch et Mann à la maternelle peut-il finir par un suicide ???

là réside tout le mystère non seulement de la littérature, mais de l’existence humaine.

et vous pauvre couillons que vous êtes vous en êtes à vous demander si Nabokov est ou n’est pas un grand écrivain, alors qu’il s’agit d’un détail dans le scénario !

cet interview ne parle pas de littérature, c’est le scénario d’un film.

hamlet dit: à

en lisant les réponses on imagine combien il a dû se bidonner quand passou est reparti, joyeux de lui avoir fait une belle farce.

Jazzi dit: à

« Perso, je vote pour En guerre, le film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon »

ça m’étonnerait qu’il l’ait, Bloom ! Vue la danse du ventre de la presse internationale autour du smartphone reliant le Festival de Cannes au grand guignol Godard. « En guerre », c’est l’anti chinoiserie à la Godard, une autre manière d’affronter le Réel. Là, on est dans le film social, au meilleur sens du terme. Du niveau de Ken Loach. Et Lindon porte le film sur ses épaules, il en est aussi le co-producteur. Il mériterait au moins le Prix d’interprétation masculine. Ce film est une superbe leçon de dignité. Passou devrait le regarder soigneusement. Avec « En guerre » on est plus proche de Costa-Gavras que de Godard… Il risque de se coincer les roubignolles à trop forcer sur le grand écart !

hamlet dit: à

vous imaginez la première scène : gros plan sur un vieil homme avec en arrière plan le Migros de Rolle, et sur le prélude de Lohengrin une voix off qui dit : « à l’âge de 12 ans il avait déjà lu Robert Musil, Hermann Broch et Thomas Mann »

et là un travelling qui se perd dans les Alpes derrière le Léman !

le type qui est assis dans son fauteuil, face à l’écran il a 50 balais, et il sait qu’il n’a jamais pu aller plus loin que trentaine page chez Musil, de la quarantième de Broch et la soixantième de Thomas Mann, là le type se dit « whaouhh… »

ce scénario c’est quasi un western.

Bérénice dit: à

Hamlet, je n’ ai pas lu tous les auteurs cités mais sans penser à une insinuer itération de sa part cela fait penser à Melville dans ce passage où il compare le poids des livres dans la vie d’un homme à l’équilibrage du bateau réalisé et forcément nécessaire en accrochant â bâbord et à tribord sinon trop d’influences pourraient aussi de mon point de vue aboutir à couler un individu par le fond puisqu’elles luttent comme des contraires, des vagues qui arriveraient de tous côtés pour le perdre au lieu de lui permettre d’avancer ou de surnager.

Jazzi dit: à

Godard, il s’est fait la gueule de Groucho Marx, hamlet. Mais un Groucho antisémite. De quoi flatter la perversion à Passou, le préfacier aux Pamphlets perdus…

Bérénice dit: à

Une insincérité.

hamlet dit: à

un type qui démarre en disant qu’il a lu Musil, Broch et Mann à 12 ans, ce type est à la culture ce que John Wayne est au western : une brute épaisse !

c’est pour cette raison qu’il démarre par là, tout est calculé au dixième de mm, il s’est dit d’emblée je vais lui en mettre plein la vue, et il a réussi, parce qu’un type qui a lu Musil, Broch et Mann a 8 ans ne peut pas se tromper sur la littérature, c’est un gage de fiabilité !

exactement comme dans un match de foot un défenseur met un tacle à l’avant centre qu’il va devoir marquer pendant le match : pour lui montrer à qui il a à faire !

ce Godard il est à la culture ce que Benkenbaueur est au football, heuresment que les suisses sont nuls au foot s’inon il l’aurait pris dans leur équipe.

Bérénice dit: à

Jazzi, à quel régime de retraite cotisent les réalisateurs? JL G à l’air assez démuni et donne à penser que s’ils ne font pas fortune ils finissent misérables.

hamlet dit: à

Jazzi, un antisémite qui a lu Musil, Broch et Mann à l’âge de 6 ans est loin d’être un antisémite comme les autres !

ce n’est même pas un antisémite cultivé c’est un antisémite hors normes ! un type à qui on ne peut rein reprocher si tant est qu’on aime un peu la littérature teutonne.

vous imaginez : lire Musil à 4 ans ! même sur youtube où vous voyez des chinois de cet âge jouer toutes les variations goldberg à l’envers, vous n’en trouverez pas un qui s’est tapé Musil !

hamlet dit: à

Jazzi, sérieux mon chéri, même vous à votre âge vous n’avez pu lire plus de 3 chapitres de l’homme sans Qualités, et pour la Montagne Magique ça m’étonnerait que vous soyez allé plus loin !

vous imaginez le prodige ! réussir à se taper les 2 à l’âge de 3 ans ???

Bérénice dit: à

Hamlet, entre 13 et 20 ans, parents intelligents et cultivés, c est tout à fait possible, je ne mets pas en doute ses déclarations.

hamlet dit: à

Jazzi, vous voulez qu’on fasse un sondage ?

qui sur ce blog a réussi à lire Musil jusqu’à la fin ???

allez-y n’ayez pas peur, donnez vos noms !

hamlet dit: à

mais Bérénice, moi non je ne mets pas en doute ses propos !

et c’est quoi cette affaire de parents cultivés ?

vous voulez dire que par exemple Jazzi qui n’a jamais pu lire Musil parce qu’il le trouve barbant avait des parents incultes ?

sérieux Bérénice je ne suis pas sûr que ce soit très fairplay d’insulter les gens comme ça !

hamlet dit: à

Bérénice, vous avez lu Musil ? Broch ? et Mann ?

vos parents ils faisaient quoi dans la vie ?

Delaporte dit: à

« JL G à l’air assez démuni et donne à penser que s’ils ne font pas fortune ils finissent misérables. »

C’est une image que Godard aime donner de lui-même. C’est un esthète franciscain.

Bérénice dit: à

Il dit aussi que il a reçu en cadeau André Gide , les nourritures terrestres assez jeune. Son éducation littéraire et son goût pour la littérature sont assez rares, il aurait pû se destiner à des études de lettres.

hamlet dit: à

Bérénice, c’est pas grave, vous avez soulevé un point important :

d’emblée Godard place la barre haut, non seulement par rapport à lui, mais par rapport à sa filiation génétique, son héritage etc…

pourquoi le fait-il ? je veux dire pourquoi nous fait-il ce coup du bon sang ne saurait mentir ?

démarrer sur le thème « la terre et le sang » vous imaginez à quel niveau il veut placer le conflit qui l’oppose à passou ?

limite c’est un film sur Carl Schmitt qu’il nous fait !

et ça c’est grandiose ! son meilleur film ! et de très loin !

Widergänger dit: à

Le premier philosophe à introduire une confusion (à mon sens regrttable) entre le fonctionnement de la pensée et le cinéma est Bergson dans L’Évolution créatrice (1907). Il n’introduisit le cinéma que comme métaphore de la pensée, mais cette allait s’approfondir chez les penseurs jusqu’à Alain Badiou aujourd’hui : « Tel est l’artifice du cinématographe, écrit Bergson. Et tel est celui de notre connaissance. Au lieu de nous attacher au devenir intérieur des choses, nous nous plaçon en dehors d’elles pour rcomposer leur devenir artificiellement. » Le mécanisme de la pensée serait donc, selon Bergson, analogue à celui qui anime les images ; à partir de vues « quasi instantanées » de la réalité fugitive, il en reconstruit un vision impersonnelles, abstraite et simple », où c’est le mouvement en général qui s’exprime. La machine optique, la caméra, est ainsi, dès le début de l’histoire du cinéma, assimilée au regard distantiateur cartésien qui sépare le sujet de l’objet, condition sine qua non au fondement épistémologique de la connaissance dans la philosophie classique, de la pensée d’avec le monde et sa conceptualisation abstraite. Le but visé n’est pas comme on pourrait le croire aujourd’hui la ressemblance avec le monde, telle la conception de la mimesis aristotélicienne, mais la connaissance des idées, quasiment au sens de la philosophie platonicienne, qui se dégage des apparences lorsqu’un esprit unificateur les synthétise pour en dégager des lois. Les frères Lumière avaient eux-mêmes une telle conception platonicienne du cinéma puisqu’ils l’avaient d’abord pensé comme instrument de recherche scientifique, ce que développa par la suite l’un des frères Lumière. C’est surtout Méliès qui orienta le cinéma du côté de l’aristotélisme pour en faire un spectacle chargé de produire des images suggérant le monde et surtout par la suite les documentaires filmés aux quatre coins du monde produits par les frères Lumière.

Godard se situe à la charnière de ces deux origines traditionnelles du cinéma, entre Platon et Aristote, mais plutôt du côté platonicien de la production d’images abstraites dans le ciel des idées, conformément à sa tendance profonde qui vient de sa personnalité autistique avant d’être artistique.

hamlet dit: à

mais non Bérénice, décidément vous ne comprenez rien à rien, la littérature c’est juste un prétexte pour parler de cet héritage !

rien à voir avec la littérature, c’est un film sur les vertus de l’aristocratie !

une façon de règler ses comptes avec le judaïsme !

les livres c’est juste accessoire !

où avez-vous appris à lire pour lire aussi mal ?

Bérénice dit: à

J ai lu Musil , le tome 1 de l homme sans qualité, pas achevé le tome deux, ceci avec effort. Mes parents étaient des ouvriers. Pas lu Broch, ni thomas Mann ni rien de Green, Malraux et d autres non inscrits à ce jour dans mon modeste itinéraire .

Jazzi dit: à

Vous en connaissez beaucoup de misérables fumant des barreaux de chaise, Bérénice ? Godard est un héritier aisé. On ne va pas sortir un mouchoir et pleurer sur son sort…

Delaporte dit: à

C’est vrai que le film de Godard « Je vous salue Marie » est un film profondément religieux.

D. dit: à

Ce soir hamlet a fumé banquette, barquette, biquette, blanquette, briquette, casquette, croquettes, disquettes, étiquettes, noix franquette, jaquette, liquette, maquette, plaquette, presse-raquette, roquette, rouflaquettes, socquettes, et pour finir toute la moquette.

Bérénice dit: à

Je me disais un peu plus tôt dans la soirée que la culture littéraire devrait intéresser les plus pauvres car elle est donnée et constituerait la seule richesse qui leur soit accessible et pourtant continue d occuper le classe bourgeoise en gros et majoritairement. Question d éducation, de filiation, de milieu, de modèles et d influences du milieu .

D. dit: à

2lapte, avez-vous acheté votre tasse-souvenir Meghan-Harry ?

D. dit: à

Moi je pense qu’il serait grand temps que les membres de la famille royale d’Angleterre copulent avec la roture. S’ils ne veulent pas attirer sur elle une malédiction qui pourrait se terminer par la chute affreuse et définitive.

D. dit: à

cessent de copuler je voulais dire.

Delaporte dit: à

La très belle scène finale du film (vous admirerez l’Ange Gabriel proférant « Je vous salue Marie »…) :

https://youtu.be/qUaLEkp3CHk

Bérénice dit: à

En revanche je n ‘avais jamais pensé que le film Le mépris ait un rapport avec le livre jusqu’à cet entretien et j ignorais que je vous salue Marie doive à Dolto dont je n’ ai pas lu le livre. Il a raison de dire que le film ne ressemble pas.

x dit: à

hamlet dit: 18 mai 2018 à 23 h 50 min
ah mais non, c’est l’homme qui tua Liberty Valance ! Une violette. L’homme tranquille !
Non, non non, vous démontrez ce que vous voulez, mais pas en vous servant de lui.

Widergänger dit: à

Cette conception platonicienne du cinéma ne cesse de faire des adeptes dans les années 1920, chez Henri Barbusse par exemple et dans le cinéma de l’avant-garde soviétique (Dziga Vertov, Eisenstein, Dovjenko) qu’il admire pour l’art du raccourci qui en fait tout à la fois des films « abondants et schématiques », particulièrement aptes à exprimer « le jeu synthétique des machines à l’usine ». La mécanique rythmique, mise en relief par le cinéma de montage valorisé par Dziga Vertov notamment dans L’Homme à la caméra avec toute un séquence sur l’art du montage, accentue ce caractère technique de l’illusion iconique, et on est à cette époque moins sensible à ses vertus analogiques — on pourrait dire métaphorique, au sens poétique du terme, pas au sens bergsonien — qu’au dynamisme abstrait de son fonctionnement.

Des écrivains comme Paul Morand ou J. Giraudoux s’inscrivent dans cette perspective et voint même dans le cinéma, par la saisit par « flashes » de la réalité de quoi « épater le bourgeois ». Comme chez Henri Barbusse, on voit ls connivences étranges qui s’instaurent, dès le début du cinéma entre une critique des valeurs bourgeoises et l’art cinématographique, qui put aller jusqu’à une confusion avec les idéaux communistes chez H. Barbusses et le monde de la mécanique des machines industrielles à l’usine, confusion qu’on retrouve encore chez Godard près d’un siècle plus tard comme expression d’une vision fantasmée de l’avant-garde, qui a malgré tout bien vieillie et pris du plomb dans l’aile avec la fin du communisme et la naissance de la mécaniqu quantique qui introduit une interaction entre l’observateur et l’objet dans les inégalités de Heisenberg que le cinéma n’avait guère prévues et que Godard semble ignorer alors qu’elles sont nées dans les années 1930…

Widergänger dit: à

On voit que dès le départ le cinéma s’oriente davantage sur le chemin d’une conception abstraite, platonicienne des images, que du côté de la mimesis aristotélicienne. C’est en cela qu’il est profondément différent de la littérature.

Il se rapproche bin plus à cette époqu lointaine de l’histoire du cinéma de la musique dodécaphonique et abstraite et le cinéma soviétique tente d’inventer un « cinéma pur », comme l’art pour l’art d’un Théophile Gautier au XIXè siècle, en le vidant de tout contenu illusionniste. C’est ce qui fascine dans le cinéma notamment des peintres abstraits comme Fernand Léger.

Mais cette tendance ne se proroge pas au-delà d’une certaine élite artistique d’avant-garde. Le public lui préfère la tendance illusionniste à la Méliès qui voit dans le cinéma d’abord un spectacle chargé de mimer le réel. Le tournant s’opère aussi dans les avant-gardes avec un écrivain-acteur comme Antonin Artaud qui déclare, contre Germaine Dulac, en 1927, dans sa version cinématographique de La coquille et l Clergyman, publié dans la NRF, n°170 : « Si capable de concevoir et d’endosser l’abstraction que soit l’esprit de l’homme, on ne peut qu’être insensible à des lignes purement géométriques sans valeur de signification par elles-mêmes et qui n’appartiennent pas à une sensation que l’œil de l’écran puisse reconnaître et cataloguer. » On voit combien les problèmes psychologiques propres à Artaud (sa parsonnalité psychotique, qui a le sentiment de ne pas être encore née, de manquer de chair et de sensations du monde concret) le rendent extrêmment snsible et hermétique à cette tendance platonicienne du cinéma d’avant-garde de son époque. Ce qui prime dans le cinéma pour A. Artaud, c’est sa capacité métaphorique, analogique, qui le rapproche d’une « disposition primitive des choses. » Tout Artaud et sa conception futur du théâtre s’exprime déjà là dans cette critique du cinéma de Germaine Dulac.

Widergänger dit: à

À travers les citations littéraires qui parsèment les films de Godard, c’est la dichotomie entre voir et comprendre qu’il veut faire jouer qui commencent à se disjoindre dans la pensée occidentale dès la fin des années 1930 avec La Nausée de Sartre, et la phénoménologie de la perception d Mrlau-Ponty, où l’impérialisme de la signification par les concepts abstraits que sont les mots se trouve ébranlé par l’invasion des images dans le champ de la production culturelle, invasion qui avait commencé à l’époque de Balzac avec les affiches que répercute Flaubert pour sa part lui aussi dans L’Éducation sentimentale avec l’entreprise de M. Arnoult.

Avec Sartre, cette dichotomie devient même un drame existentiel. Godard en est un héritier direct et en joue dans ses films en la mettant en scène de manière tantôt sérieuse, tantôt drôle, voir burlesque pour se jouer des angoisses de son époque. C’est aussi Alain Badiou qui peut écrire en 1967 dans Trajectoire inverse : « Les images n’étaient jamais rejointes par les mots. » Images et langage apparaissent de plus en plus antithétiques. De plus, le cinéma, en associant dans une synthèse l’image et le son s’avère l’instrument rêvé pour explorer le point d’articulation entre les deux modes de communication. Dès Masculin et féminin, Godard les fait jouer entre eux de manière agressive dans des films qui prennent des allures de coups de poings telle une version godardienne de la philosophie du marteau chez Nietzsche en prenant le prétexte sulfureux du courant féministe de son temps. En coupant les images du son, Godard s’efforce ainsi de faire surgir sur l’écran des moments de vérité par les vertus du silence d’une caméra-vérité, capable de capter vivante la spontanéité du présent, non pas reconstituée par les techniques de la mimesis, mais surprise par un liberté du langage et un langage nouveau de la liberté qui s’efforce de capter à travers un sourire, un soupir, un geste, un hasard du présent qui s’offre, se présente, le surgissement de l’être au sens le plus platonicien du terme.

Delaporte dit: à

L’effrayante tuerie aux USA, l’adolescent tueur s’est finalement rendu à la police :

« Pagourtzis voulait se donner la mort après la fusillade. « Il s’est finalement rendu et a reconnu qu’il n’avait pas le courage de se suicider », a expliqué Greg Abbott. »

Bloom dit: à

Je vous salue Marie »…) :

Je vous salis ma rue…
Réflexion faite, je préfère Sally Mara, les oeuvres complètes, du pote Queneau (que oui!).

qui sur ce blog a réussi à lire Musil jusqu’à la fin ??? (petit jambon)

Pas moi, je trouve la traduction de Jacottet indigeste. Je devrais pas, mais c’est comme ça. A Full Circle à Delhi, la version anglaise en poche en 1 tome est à 500 roupies (7.50 euros), je le reluque depuis un certain temps. En revanche, les Désarrois de l’élève Törless sont passés comme lettre à la poste. La bêtise aussi. C’t’une question de trado, pour sûr.

Bloom dit: à

E Naulleau est pour la sélection en fac, grand bien lui fasse: moi non, je trouve pas normal de refuser aux autres ce dont on a pu bénéficier, car le bac est le premier grade universitaire.
En revanche, prendre en mains pendant 3, 6 ou 9 mois les nouveaux étudiants qui ont besoin d’une remise à niveau méthodologique, que l’on comble leurs lacunes en expression écrite/orale, en « culture générale », en langues, etc., faire de la remédiation avec des équipes associant profs du secondaire & du supérieur permettrait de limiter le décrochage. Ca coûte cher (allongement de la durée des études, rémunération des profs passeurs, locaux, etc.) mais c’est un investissement sur l’avenir & à terme un gain pour la société.

rose dit: à

d’accord avec vous

pense qu’il serait grand temps que les membres de la famille royale d’Angleterre copulent avec la roture. S’ils ne veulent pas attirer sur elle une malédiction qui pourrait se terminer par la chute affreuse et définitive

L’entre-soi implique une dégénerescence, une pourriture, une mortification des chairs.

Heureux le prince Harry.
Heureuse Meghan qui rend un homme heureux.

rose dit: à

À midi je vais faire une tartiflette. Il me reste un morceau assez grand de reblochon de Savoie AOP.
Nous avons passé les saints de glace et c’est encore l’hiver. Chez moi, c’est désormais la Normandie.
Certains imbéciles particulièrement atteints rongés par la jalousie fait creuser un forage, alors que tu lèves la tête vers le ciel et ton visage est baigné par la pluie.

Dans l’enfance d’Yvan, il lève son visage lumineux vers sa mère. Elle lui donne un seau rempli d’eau pure tirée du puits. Il boit.
Cela lui revient -deux fois je crois- comme des souvenirs heureux qu’il a de sa mère.

Dans Manon des sources, les locaux, demeurés, bouchent la source pour faire crever les estrangers. (qui, en passant, travaillent énormément). Ensuite, un des couillotis tombe amoureux de la fille dont il a assassiné le père.
Faut reconnaître que construire des restanques et creuser des rigoles, il eût fallu remonter les bras de chemise. Et Hugolin, ben, voit pas plus loin qu’au lit avec Fanny.
Baiser Fanny.
Bon samedi.

rose dit: à

Maintenant, si vous tenez à ce que j’extirpe un poin commun entre Pagnol- que j’aime-et Tarkovski -que j’aime immodérément- il y a la vengeance. Yvan passe sa courte enfance à venger ses parents. Mais son bonheur perdu est perdu.
Et Fanny vit plus longtemps mais consacre beaucoup de temps à venger ses parents au lieu de se choisir un bel amoureux.

rose dit: à

Un point.

Des traits :

Tout trait évoque quelque chose.
(…)
sans se perdre pour autant en discours abstrait.

Gao Xingjian

Par des traits
Henri Michaux

L’empire des signes
Roland Barthes

rose dit: à

pck une image est faite de points multiples serrés les uns contre les autres.

grande tendresse pour Annelise Roux dédicataire en pensée de tous nos échanges sur le cinéma quoique, elle, dans l’essentiel alors que nous brossons, méticuleusement, le superficiel.

rose dit: à

il n’y a pas de filiation ni de clin d’oeil de la part de Roland Barthes

L’empire des signes 1970
L’empite des sens 1976

rose dit: à

t Mann à 12 ans, ce type est à la culture ce que John Wayne est au western : une brute épaisse !
c’est pour cette raison qu’il démarre par là, tout est calculé au dixième de mm, il s’est dit d’emblée je vais lui en mettre plein la vue, et il a réussi, parce qu’un type qui a lu Musil, Broch et Mann a 8 ans ne peut pas se tromper sur la littérature, c’est un gage de fiabilité !
exactement comme

On s’en fout royalement pour deux raisons :
un, on l’aime John Wayne, avec ses éperons qui claquent aux Santiags et
deux, il ne nous impressionne pas le Godard.

et, in fine, si on perds ce match là, on gagnera le suivant pour deux raisons

un, nous sommes marseillais, le melting pot c’est dans nos gènes, les transfuges on les emmm..e
et deux, nous, les marseillais nous ne sommes pas vendus au Qatar et nous ne sommes pas une vitrine publicitaire, nous, au sud.

Tarkovski, je te le dis, je.viendrai à Sainte Geneviève des bois.

rose dit: à

l’empire des sens

si on perd

etc.

rose dit: à

Brizé et Ken Loach c la même chose que Pagnol et Tarkovski.
Un montre le réel l’autre montre le monde.

Et puis, bougez-vous le cul.
Marre de l’esprit des lumières.
Ou on porte des lunettes noires ou on regarde plein pot le soleil de midi et celui de Satan.
C’est à dire ou on garde ses oeillères ou pas.

Je vais en mon jardin, ce jour.

Bérénice dit: à

4h45 le tome deux de LSQ à été assemblé après sa mort, il n’en a pas achevé personnellement la construction, sa femme a aidé à le faire connaître. La traduction ne m’a pas gênée, pas trop qualifiée pour juger de sa qualité , je crois que le cheminement de l’auteur ne peut de toutes façons pas être associé à une verveine.

renato dit: à

Causerie téléphonique autour du dernier opus de Godard : impressions probablement suscitées par l’approche poétique du narrateur.

Étant donné qu’heureusement il est des films comme des livres, après l’anecdote cocasse [« la Confédération a subventionné le film en trainant les pieds, mais le président de la Confédération a fait le déplacement à Cannes : le dissentiment intégré »] : « chacun suit le chemin que sa perception et sa culture lui ouvrent ; l’errance entraîne l’accumulation de matériaux ; priorité de la trame ordinatrice des signifiés, sur la vicieuse rigueur géométrique de la chaine ; désagrégations des bases, le contraire des romans de vraie vie — grandeur et misère de la vie vécue à l’époque des community managers qui gèrent les comptes instagram — ; apparitions et hallucinations, figures et environnements, permanence d’ouvertures sur le passé ; objets longuement contemplés renvoient à un espace imaginaire qui semble de nature collodienne, précèdent enfantin — nostalgique — des pérégrinations kafkaïennes ; parfois collage, l’espace devient quelque chose qui ressemble à une transposition de Perle, la ville de L’Autre côté, on s’en approprie, et pendant un instant on l’habite ; traces de Trakl… »

On verra ça. Pour le moment n’ai vu que le trailer, et choc, car il exhibe une image dérangeante, un geste obsolète déjà pour mon instituteur, car derrière ce doigt dressé on décèle une volonté de dédain — le mépris ? —, ainsi qu’un automatisme très pratiqué chez ceux qu’en 68 étaient actifs du mauvais côté ; geste ridicule puisqu’il rappelle l’iconographie puérile-pompier qui raconte le Sermon sur la Montagne aux plus petits : il serait grand temps de s’en affranchir. Slapstick comedy : « Tu sais où tu peux te le fourrer ce doigt ? », demandait l’une de mes connaissances si lors d’une conversation quelqu’un pointait le ciel de son index.

Dans l’attende que l’envie me prenne de m’enfermer dans une salle obscure pour voir des fantasmagories, j’aime mieux me souviens d’un jeune reporter du Washington Post qui entend la voix de Bob Dylan et au même moment il découvre le Furthur, l’autobus qui transporta Ken Kesey et Neal Cassidy et les Prankers, les pérégrins de LSD, à travers les États Unis : Electric Kool-aid Acid Test, 1966, un livre vivant. Aujourd’hui, à 50 ans et quelques de là, études cliniques en Suisse afin de substituer les antidépressifs avec le LSD.

Bérénice dit: à

Bloom, pour l enseignement, il serait plus simple de commencer par le primaire, puis recadrer en secondaire avant la seconde. Ensuite veiller à ce que les conditions matérielles de nombre d étudiants doivent décentes de façon à ce qu elles n interfèrent pas négativement sur leur capacité à l’étude. Tout serait bon pour la correction.

renato dit: à

Pas le temps de jouer avec une pseudo-gauchiste sans épaisseur, aujourd’hui.

Bérénice dit: à

soient pour doivent.

Bérénice dit: à

Je ne vous ai rien demandé. Renato. Pseudogauchiste, oui, pourquoi pas.

renato dit: à

Faut pas se sentir visée, bérénice, je ne parlais pas avec vous.

raymond dit: à

Godard est tout ce que vous dites et aussi un timide audacieux. à part ça, j’ai toujours pensé que le mépris était le vrai contraire de l’amour (la haine étant une forme d’amour ). Le mépris vu par Godard est cette perte qui dans un monde sans dieu laisse les êtres totalement égarés. L’éloignement des dieux est le vrai sujet, c’est le désarroi contemporain, celui qui est décrit dans un article de Benda Allemann commenté par Blanchot à la fin de l’espace littéraire et que Godard cite sans le dire explicitement. Il recroise cette thématique avec l’argent qui est chez Godard une fixation intéressante. Quand Dieu est loin, ne reste comme « valeur » que l’argent. (A. De baeque raconte comment Godard a volé des manuscrits chez son parent Schlumberger pour les revendre et se mettre de l’argent dans sa poche ou comment il est parti des cahiers du cinéma avec l’argent de la caisse)… la thématique de l’argent est passionnante à suivre chez lui de film en film…

rose dit: à

Petites pensées matudinales nettoyant la terrasse.
Si Lavande ne venait plus ock j’emm…tt le monde avec Macron je le regretterai bien.
Lavande reste, ME passera, lui.

Pourtant, ce matin, je pense que le monde peut-être se partage entre les gens qui marnent et les grands glandus.

Je ne supporte plus la solidarité par ci la solidarité par là.
Donnons des outils des techniques des savoirs-faire et que les gens bossent.
Il n’y a rien d’inéluctable.

Je pense aussi qu’en ce mois de mai on pourrait nous réduire la CSG à nous retraités pour encourager les gens qui travaillent en confettis ce moi-ci. Je cous épargne la liste.

Et remettre ce faisant un mois l’ISF à ceux qui ne la payent plus.

Connaissant relativement bien le monde dans lequel je baigne, ai constaté que les assistés s’y sont faits et que ceux qui sont exemptés d’ISF trouvent cela normal.

Là, juste maintenant, pense à chacun pour soi.
Mais c’est une telle tendance énorme.sociétale qu’elle me révulse.
N’empêche partager des années et des années de turbin incessant avec de.grands glandeurs, j’en ai un peu ras le bol. Surtout pck je travaille incessamment et que je ne vis pas sur mes lauriers. cueillis jeune, comme Godard.

Sachez que j’entame mon we de Pentecôte dans cet esprit-là.

Vaguement délétère d’accord, mais eu égard aux forces en présence, c’est le mien.

Bérénice dit: à

Je l’ai pris pour moi en pensant que vous étiez mal luné , il m’arrive de me trouver réactionnaire , je ne suis pas vexée.

rose dit: à

pck
regretterais

Cocteau/Godard enfants gâtés, enfants terribles.

rose dit: à

Non.
Les enseignants font leur boulot.
Ce sont les étudiants et les élèves les grands branleurs.
Une.seule solution : le tutorat entre pairs. Et au boulot.

rose dit: à

un timide audacieux c’est une autre forme pour dire un m’as-tu vu.

renato dit: à

L’anthropologue sur les caractéristiques. L’ethnologue travaille sur les différences : « La sociologie ou le vide », écrit Benn ; à la base Godard est un ethnologue.

raymond dit: à

L’argent est chez Godard un sujet en soi; le moyen est devenu un but dans nos sociétés tordues(sans « valeurs »); il y a une grande jouissance chez Godard à parler d’argent, car c’est un sujet qui préoccupe tout le monde et dont on parle finalement très peu; en parler est obscène et Godard en joue en provocateur impénitent. Peut-être que c’est cela qui hante son cinéma, l’art cinématographique étant le plus coûteux… C’est comme pour nous: c’est le plus important et c’est ce dont on ne parle pas.

renato dit: à

« L’argent est chez Godard un sujet en soi »

Les protestants et l’argent c’est un sujet en soi — Godard est d’origine protestante et petit-fils d’un banquier.

Bérénice dit: à

Rose, amphi surchargés, élève admis en 6 ème ne possédant pas les bases, problème de recrutement des prof, mise en cause constante dans certains lieux de l autorité des enseignants. Vous penserez que les élèves qui renaclent n’arrivent pas en fac, peut-être. Sélectionner c est un peu remettre à plus tard l accroissement de la capacité d’accueil et la mise à jour des conditions d’enseignement. C’est aussi accentuer le nivellement entre les facs, dévaloriser un bac simplifié. Ce bac vous ouvrira la porte de la sélection qui d’ailleurs existe déjà pour certains établissements.

renato dit: à

Oups !

L’anthropologue sur les caractéristiques > L’anthropologue TRAVAILLE sur les caractéristiques

christiane dit: à

@hamlet dit: 18 mai 2018 à 23 h 57
Vous, vous l’avez lu et ce qui est tragique c’est que dans les dernières pages (inachevées) on s’approche de sa mort. Qu’aurait-il écrit de plus ? de plus que le tir considéré comme un remède aux idées de suicide ? Pauvre piano ! « la balle traversa le bois sec, délicat, et hurla sur les cordes. » Un scénario à la Godard.
Il(JLG) joue face à Passou sauf sur la solitude. Un peu, dit-il… mais Passou aime les stratégies du jeu d’échec.

la vie dans les bois dit: à

pffff, pas le temps de lire renata toujours aussi creux et lourdingue. Ce n’est par lui que la langue de feu s’exprime, le povre.

_________

JLG/JLG

https://youtu.be/qUHFRVxCtMI

renato dit: à

C’est bien, faudrait que ne pas me lire devienne une habitude.

hamlet dit: à

@christiane, non ! c’est bien plus qu’un jeu, Godard nous fait le coup de l’exception par la naissance et par la race :

parce que « mon père médecin et mon grand-père banquier ».

nous sommes en plein Bourdieu, un mélange de Bourdieu et de Schmitt et l’exception par la race, la race des seigneurs bien sûr !

on n’est comme on naît ! dans cet interview Godard ne parle pas de littérature, il explique à les origines de son antisémitisme tout en l’expliquant et en le justifiant, c’est pour ça qu’il l’a laissé poireauter à la porte, pour prendre le temps de construire son scénario.

cet interview aurait dû être titré « l’antisémitisme pour les Nuls »

christiane dit: à

Pour Paul Edel, donc. (grâce à Clopine car je ne tiens pas ce calendrier)
Rückkehr » (Retour) de Brecht (sans bougies, sans quatuor à cordes ni lauriers, dit Max Frisch, mais prononcé selon l’ironie romantique, sans exaltation ni fatigue. Brecht le lisait à voix basse, en chuchotant presque, mais clair et précis.
« Ma ville natale, comment la trouver ?
En suivant la nuée des bombardiers
Je rentre chez moi.
Où donc est-elle ? Où je vois ces montagnes
Monstrueuses de fumée.
Là-bas dans les flammes
La voilà.
Ma ville natale, comment va-t-elle m’accueillir ?
Les bombardiers me précèdent. Des nuées mortelles
Vous annoncent mon retour. Des embrasements
Précèdent le fils. »
(traduit par Guillevic)
« Être réel » ? vous l’êtes, lumière et ombre.

hamlet dit: à

c’est très futé parce qu’il aurait pu en rester à son « je ne reçois pas une personne qui a serré la main de… ».

il s’est dit je vais plutôt le recevoir pour lui expliquer pour je ne reçois pas quelqu’un qui a serré la main de…

quand on finit de lire ses réponses cela devient clair, on comprend effectivement pourquoi il ne voulait pas recevoir passou, parce qu’il est évident qu’il n’a pas changé d’avis sur ce point, il a juste adapté sa stratégie.

la vie dans les bois dit: à

Eh bien une tite turlutte à Paul le lendemain matin ça soulage cricri.

Clopine Trouillefou dit: à

Hamlet, où précisément voyez-vous de l’antisémitisme dans l’interview de notre hôte ?

la vie dans les bois dit: à

amlette joue la montre…

Clopine Trouillefou dit: à

Je trouve que quand on accuse quelqu’un de quelque chose de grave, le moindre est d’expliciter, exemples à l’appui, pourquoi. Balancer des accusations d’antisémitisme aussi légèrement, c’est d’une part calomnier autrui, d’autre part banaliser, réduire cette accusation, l’amoindrir, et du même coup amoindrir ce qu’elle signifie. Bref, y’en a marre.

Lacenaire dit: à

le p’tit Court doit être fier : il a réussi à faire fuir la malicieuse Olga du blog de Paul Edel
from Wales
bien à vous
CM

rose dit: à

non bérénice : les universités c’est la prolongation de ce qui précède.
Les gosses décontenancés sont les agitateurs d’hier. Et ensuite, pour s’adapter au monde du travail, ils n’ont pas gagné. Faudra qu’ils se remettent eux en question et pas le système. Pas facile. Ils on toutes leurs chances.
C’est le rôle des enseignants qui est à revaloriser en urgence absolue.

rose dit: à

Ils ont

Bloom dit: à

In keeping with tradition, she and Harry were spending the night before their nuptials apart.
_

Qui a l’outrecuidance de prétendre que les Anglais sont les rois & reines de l’hypocrisie? Quand on vous dit « You must come for dinner », comprenez « It’s not an invitation, I’m just being polite » ‘& non « I’ll send you an invitation soon »).

rose dit: à

ah godard est juif.
où on le découvre.

Bloom dit: à

stag night / hen night…
le zoo humain…

christiane dit: à

@hamlet dit: 19 mai 2018 à 8 h 40 min
« antisémitisme » ? Je ne trouve pas. Quant à l’attente, il a fait de même avec Agnès Varda Elle le raconte avec tristesse sans son dernier film (« Visages, villages ») car elle n’a pas attendu.
Je crois que Godard est un vieux monsieur, un peu autiste (voir W.), au caractère impossible, mais il y a eu sa façon de filmer, d’observer, de transformer : acérée faite de mots et de silences.
Comment porter un jugement sur cet homme ? Il reste un autre… Croyez-vous être toujours compréhensible ? Je suis heureuse qu’il ait habité le cinéma même si ces dernières années je ne comprenais rien à ce qu’il disait.
Le Mépris, ce film écrit au bistouri, avec Bardot « cul nu », tellement lucide, instinctive et sa moue de « mépris », dans cette villa rouge sang de Malaparte, seule, face à la mer d’un bleu si profond sur cette falaise du haut de ses 32 marches, avec un Piccoli-Godard époustouflant. Un film puissant et énigmatique. « L’histoire de ce monde » dit-il et celle des passions humaines et du destin. Le monde de l’Odyssée pour la nostalgie avec cinq rescapés, enfermés.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…après, être né, contraint, par amour,…et, ( fils, de gens trop honnêtes et pauvres de sous, dans une région, de disgrâces diverses,…des lucres, sans solidarités,…à s’inventer,…

…ne voilà, t’il, pas, que, je risque, de me faire prendre,…pour les  » père « , des riches,…protecteur des  » J.R., Dallas « ,…
…sur, tout, les continents,!…
…à ma libre pensée,…
…les affaires, liberticides, normales, qui s’enflent,…autant, sans partages,qui au fonds, s’autorisent, de transgresser, les lois,…
…conclusions évidentes, ne pas toucher, aux administrations, très pauvres, qui régularisent, le chacun de Mr.tout le monde,…
…des alliances, pour manipulées, les apparences, et s’agrandir, aux dépends, de ses concitoyens,!…quoi, de plus, normal,…

…n’abuser pas, de confiances, pour ne pas, tomber, dans les cycles des  » justices « ,…qui se nourrissent, de ces abstractions des lucres,…

…chacun, à son poste, pour en, glaner, sa part de profit,…
…des républiques, d’états,!…pour des grenouilles, bien, juteuses et grasses, comme des » vaches « ,…à l’abattoir des républiques,…
…la norme des tourner, manèges,…etc,…
…père des riches,…pensons pour nous,…
…ne pas, se mettre, le système, des fonctionnaires, sur le dos,…
…déjà, comme des scribes,  » faits « , et éduquer, pour cela,…
…les systèmes,pour les états, de se nourrir, des riches, qu’elles fabrique, elle mème,…à ses amis, et tutti quanti,…

…et toutes ces églises, du pareil au même, sans génies, s’employer, à des rigueurs et lois, pour se prévaloir, des fortunes éparses, en plus,…
..rien, d’autres en tête,…
…ne pas, créer, pour rien, anticipative ment,…Go,!…

rose dit: à

renato
dépoussiérer un rhinocéros procède du même travail que peigner la girafe.
Une échelle.
Du jus de coude.
C’est vrai que certains ont 12 échelles et deux coudes, hé et d’autres un tabouret et sont manchots.
Mais, avec de la détermination, cela.doit se faire.

En général, je commence par un bout et je finis par l’autre.
Parfois, j’en ai marre du un bout parce que je n’en vois plus la fin, alors j’attaque l’aitre bout et je finis par le milieu. Là, c’est très jouissif.

Hier, vernissage local après celui d’un graffeur marseillais au Montana.

Pat V dit: à

 » Godard se situe à la charnière de ces deux origines traditionnelles du cinéma, entre Platon et Aristote, mais plutôt du côté platonicien de la production d’images abstraites dans le ciel des idées, conformément à sa tendance profonde qui vient de sa personnalité autistique avant d’être artistique. »

On cherche encore l’ auteur de cette énormité de pensée! 😉

hamlet dit: à

ah bon ? c’est comme choisir la Suisse plutôt que la France c’est juste parce que la paysage est plus joli de Nyon ?

remarquez qu’à aucun moment passou ne lui pose la question, pourquoi ? parce que le fait d’échapper à l’impôt et par là même à la solidarité fait aussi partie du paysage culturel.

d’un point de vue culturel être un délinquant fiscal c’est aussi normal qu’un éditeur promoteur immobilier, c’est ça la culture !

du coup, comme il n’y a plus de continuité entre esthétique, éthique et politique, on peut en déduire que lire tous ces livres et avoir une telle érudition sont des choses qui se conjuguent parfaitement au fait de ne pas payer ses impôts en France !

c’est pour ça que passou n’aborde pas cette question, pourtant très culturelle, parce que la culture aujourd’hui c’est ça ! la com et l’enfumage sont ses deux mamelles.

rose dit: à

je vais regarder part du mariage royal.
avais vu celui de Diana. je vivais à Bombay alors.
ma préférée des reines, enterme de classe et de glamour est Laetizia, reine d’Espagne.
Ma seconde est la reine d’Orient Rania. épouse d’un roi gros et laid Mohammed. de Jordanie je crois bien. C’est mon top deux.Je n’en vois pas d’autres.

Pat V dit: à

C’est une image que Godard aime donner de lui-même. C’est un esthète franciscain.

Alors il va nous falloir choisir entre l’ entre deux platonico-aristotélicien et l’ esthète franciscain… 😉

hamlet dit: à

désolé mais moi, un type qui n’a jamais voulu vivre en France pour ne pas payer d’impôt je ne veux même pas savoir ce qu’il lit !

même s’il lisait Musil en prenant le sein je m’en tape !

hamlet dit: à

@christiane quand je dis qu’il est antisémite il ne faut le prendre comme une critique en soi.

son côté « on est comme on naît » ça ne vous interroge pas ?

quand il vous dit : « on ne devient pas Godard, on nait Godard ! »

non ? rien ? nada ? pour vous c’est un petit détail sans grande signification ?

rassurez-moi d’un truc, nous sommes bien sur un blog de lecteurs ?

passou vous pourriez faire des tests à l’entrée ?

Louis-Ferdinand Lévy dit: à

Si vous ne l’avez pas vu et si vous voulez rire, beaucoup rire, regardez le redoutable de Michel Hazanaviciux, portrait féroce (et tendre, un peu) du « plus con des Suisses pro-chinois ». Louis Garrel est d’un mimétisme hallucinant et Stacy Martin est à croquer toute nue, toute crue.
Ainsi va la vie à bord du Redoutable, ah ah. La salle en rit encore.

Jazzi dit: à

« On cherche encore l’ auteur de cette énormité de pensée ! »

WGG fait du Godard, sans les images, Pat V !

Jazzi dit: à

Au départ (et à l’arrivée), Godard est suisse, hamlet.

Jazzi dit: à

Il parait que Le Redoutable n’a pas fait rire Godard, Louis-Ferdinand Lévy. C’était pourtant de l’entartrage affectueux. Et c’est vrai que l’on se marre. A part la mort de la pauvre Anne Wiazemsky…

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…questions  » mariages « ,…

…mon père, disait, toujours, c’était, mieux, avant,…

…maintenant, avec, la robotique, et, le statut, de super – riche,…
…tout, peut, à espérer, de meilleures conclusions,…
…etc,…

Jazzi dit: à

Et sur le mariage gay, il aurait dit quoi ton père, GS’A ?

Jazzi dit: à

Et sur tes princes charmants préférés, rose, tu dis quoi ?

D. dit: à

Bérénice dit: 19 mai 2018 à 7 h 58 min

Je ne vous ai rien demandé. Renato. Pseudogauchiste, oui, pourquoi pas.

Vous êtes peut-être démocrate-chrétienne athée.
…euh…autant vous dire que c’est pas du tout une qualité (pour moi).

D. dit: à

je vivais à Bombay alors.

Comment se fait-il que nous ne nous y soyons jamais croisé ? J’y ai passé 25 ans.

Jazzi dit: à

La villa de Malaparte à Capri, je ne peux plus la voir en peinture !

Bérénice dit: à

Lv votre remarque sur les offrandes du matin proviennent-elles d un savoir empirique, vous avez l’air si sûre de vous

Bérénice dit: à

D politiquement quelques difficultés à trouver mon compte, soit que l esprit ne me conviennent pas soit que j’estime utopiques ou irréalisables les programmes dans le contexte . On nous demande souvent de choisir ce qu’on estimera comme moindre mal.

Bérénice dit: à

Convient pas.

closer dit: à

qui sur ce blog a réussi à lire Musil jusqu’à la fin ???

Moi.

Un bémol: il ne m’en reste rien.

Du coup je me demande si je l’ai vraiment lu.

Pourtant, il fallait l’avoir lu. Donc je l’ai probablement lu.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…@,…Jazzi,…à 10 h 15 min,…

…mon père, avait une forme, de rigueur militaire, alliée, à une sévérité civile, en tout,…
…et, cela, avec un art de vivre, de la table,…

…alors, à votre question,…il n’en pensait, rien,…
…peut-être, une forme de théâtre ridicule, supportable, pour garder  » tout est bon, dans le cochon « ,…

…mais, à mon avis,  » un mépris total « ,pour ces affabulations de soumis d’amour,…
… » grotesques « , pour le mieux, tout au plus,…
…le ridicule, des questions, ne tue pas, autant, celui, des réponses,!…
…etc,…

christiane dit: à

@hamlet dit: 19 mai 2018 à 9 h 54 min
Oh la, Hamlet, vous devenez chatouilleux ce matin. Un blog de lecteurs… La lecture est ailleurs, hamlet, dans un livre et en solitaire. Ici, il s’agit d’un choix dans un échange de paroles entre un journaliste-écrivain-lecteur et un cinéaste-lecteur. Ne pas oublier la vie de l’intervieweur, ses rencontres passionnées avec tant d’artistes et de romanciers. Cet entretien-là n’est pas banal. Deux fauves se guettent. Un, patient et un peu incertain attend, l’autre, observe et s’interroge : ouvrira-t-il la porte ? Tension donc, puis pas de deux, tranquille, l’invité restant même seul dans la maison. Le dialogue n’est pas un dialogue de sourds mais Godard invente sa vie, ravit (aux deux sens du terme) son invité. Tous ces livres qui de l’un à l’autre ont fait racines. Un besoin. Une passerelle.
Alors la naissance n’a pas d’importance pour vous ? On devient ce que l’on est au profond de soi malgré l’éducation, la famille, la société. C’est une question de résistance. Disons que les mots rapportés n’ont pas la même signification pour vous que pour moi. Vous les « lisez » avec vos codes et moi de même. Pourquoi parler d’antisémitisme ? Non, vraiment non, hamlet. La langue héritée par chacun de nous peut faire rupture dans la communication. Ces mots laissent entrer, pour moi, ses batailles, sa rage, son désordre, ses trous de mémoire, sa foudre. Un vrai bonheur ! J’évoque une parole nue, bondissante, en liberté dans ce face-à-face, ce combat, avec le silence et le long temps d’un après-midi informel. Sans savoir où aller. Disparaître en parlant. Parler comme on rit. L’invention de soi et les traces. Une certaine sauvagerie et une grande vulnérabilité. Il parle pour se taire, s’emparant des livres pour faire présence-écran. Ça fait boule de neige. Un vrai feu-follet !
Passou a de la chance, il a vu son visage, entendu le grain de sa voix, son rythme. Un désir d’inconnu. Un choc avec cette étrangeté. Un temps à combler, immobile avec des mots posés sur le silence, là où les mots ne sont pas encore. Godard, c’est un creux dans le doute qui prend des chemins de traverse : la littérature, c’est-à-dire les mots des autres. Variations Goldberg jouées par Glenn Gould.

rose dit: à


Comment se fait-il que nous ne nous y soyons jamais croisé ? J’y ai passé 25 ans.

Parce que moi j’étais dans la rue et à l’hôpital et vous pas au même endroit.
C’est comme cela que l’on me se rencontre pas.

C’est comme à Rhodes. Je raconte à un de mes meilleurs potes le mur d’enceinte de la ville médiévale, pas le reste l’émotion et tout, il s’apitoie suffisamment sur lui-même, il revient il n’a pas vu le mur d’enceinte. Faut juste l’admettre. Ou fumer de la moquette. Ou se laisser pousser des rouflaquettes.

rose dit: à

l’on ne se rencontre pas.
cela s’appelle un chassé-croisé, ou un pas chassé en ballerine.

rose dit: à

marre du merlan.
soufflé.

faire une béchamel.
faire cuire les 600g de filets de merlan à feu doux ds 50g de beurre.
saler, poivrer.
laisser refroidir un peu, émietter ds la béchamel.
ajouter 3 jaunes d’oeufs, sel et poivre et mélanger à nouveau.
battre les 3 blancs en neige et les incorporer délicatements. bor…(mélanger en soulevant l’appareil pour bien les incorporer).
verser dans un plat allant au four, laisser cuire à feu doux(th5, doux) pendant 40 mn.
déguster avec une sauce tomate aux herbes et à l’ail.

pas encore goûté. elle me plaît cette recette. je pense la manger sans la sauce finale.

rose dit: à

87 ans
maman
ma puce
le jour où l’on devient le parent de nos parents.

rose dit: à

jazzi

je ne vois pas trop.
je m’intéresse plutôt aux reines. Au rôle qu’elles jouent. À leur tenue.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…je préfère, aussi,…les développements moins abstraits, d’ hamlet,…

…le verre à moitié plein, ou à moitié vide,…
…la conscience, et sa part des doutes, dans nos réflexions,…pour la donne, des lucres et profits,…

…raisonner  » masquer « ,…entre toutes,…etc,…les contradictions, aux rayons X, à jours,…
…etc,…

rose dit: à

C’était pourtant de l’entartrage affectueux.

c’est très violent comme acte, non ?

même et y compris si on se lèche les doigts.

avant c’était ma soeur Anne, maintenant c’est la pauvre Anne.

n’ai jamais trouvé que c’était mieux avant.

nue et crue : et 3000 euros de.frais d’avocat.
Il a voulu me violer. Non elle était d’accord. Oui je vous dis que non je ne voulais pas.
Je confirme que j’avais son consentement mutuel.
Bon courage, hein, pour les minettes de 20 ans.

rose dit: à

les guêpiers sont arrivés. 😊✌❤

Widergänger dit: à

raymond dit: 19 mai 2018 à 8 h 03 min
C’est le vieux thème biblique du Veau d’or et de l’éloignement de Dieu. Mais il faut bien en voir les implications :
1°) Godard n’est pas loin d’en rejeter paradoxalement la faute sur les Juifs;
2°) cette incapacité de l’homme moderne à vivre sans Dieu est en réalité un remise en questions de la démocratie elle-même qui se passe de valeurs transcendantes pour ne définir comme valeurs que celles qui émergent en principe du sensus communis après débat.

Mais au bout du compte, ce n’est pas seulement Dieu qui est introuvable mais le peuple lui-même, comme dit Rosanvallon. D’où la crise du Libéralisme qu’analyse Gauchet. Comme si la notion de « peuple élu » impliquait que si on supprime Dieu dans l’équation, du même coup on supprimait le peuple.

À mon avis, si Godard se rattache comme ça à cette vieille tradition orientaliste qui remonte à Lamartine qui voit dans les peuples arabes un idéal et quasiment nos sauveurs, c’est moins en raison de cette tradition qu’en raison de la crise de nos démocraties à l’égard des valeurs transcendantes, dont il est manifestement nostalgique. Origine protestante oblige ! Et son antisémitisme s’ancre bien lui aussi dans son protestantisme originel, quoi qu’il en ait, qui veut un lien direct avec Dieu, qu’il retrouve chez les musulmans.

Widergänger dit: à

@ Bloom

Non, faut pas exagérer, la traduction de Musil par Jaccottet est très bonne, même si on pourrait l’améliorer ici ou là, en trouvant des équivalents des jeux de mots allemands en français, qui forment un certain ton de la narration typique d’un certain milieu décrit. Mais autrement c’est très bon. Mais c’est une œuvre abstraite, en cela difficile à lire, là encore, pourrait-on dire, une œuvre moins aristotélicienne que platonicienne, comme les récits de Maurice Blanchot d’ailleurs, tout aussi difficiles à lire. Mais c’est là où on peut prendre conscience de l’importance d’Aristote et de l’esthétique de la mimesis dans notre sensibilité même ; c’est vrai pour le roman comme pour le théâtre. Alors qu’il y a une autre grande esthétique possible qui abandonne le principe de la mimesis. Godard se trouve peut-être à la charnière de deux périodes de l’Occident en étant à la charnière entre deux esthétiques ? Qui peut savoir ? Il est encore trop tôt pour le dire.

rose dit: à

Meghan a donné son petit bibi blanc à sa maman.

rose dit: à

je vous fais le live.

Widergänger dit: à

Godard laisse entendre au fond que le grand enjeu de notre époque, contrairement à ce qu’on croit trop naïvement, est d’ordre rligieux, comme le pensent d’ailleurs certains islamologues juifs. Je le pense aussi. C’est au fond le vieux débat remontant à la Renaissance entre une représentation du monde directement liée à une transcendance absolue (protestantisme, islam) et une représentation du monde qui passe par des médiations pour nouer un lien transcendant (judaïsme, catholicisme). C’est le grand enjeu idéologique du XXIè siècle à mon avis. Et ce sont les représentation qui accordent une place centrale aux médiations qui remporteront cette guerre, guerre qui a déjà fait beaucoup de morts et suit son cours.

rose dit: à

Harry est magnifique. Il marche avec son grand frère William, tous les deux en uniforme.

rose dit: à

Ils sont ducs. De Cambridge et du Sussex.

Jazzi dit: à

« Passou a de la chance, il a vu son visage, entendu le grain de sa voix, son rythme. »

Passou a vu Dieu, Christiane ?

Widergänger dit: à

Ce qui ne manque pas d’ironie aussi chez Godard, c’est qu’il s’est construit contre son milieu d’origine, protestant, qui bannit les images, mais pour finalement s’acoquiner avec une autre, l’islam, qui les bannit tout autant. Comme s’il travaillait contre lui-même.

rose dit: à

Meghan arrive dans une ancienne Rolls Royce splendide (la voiture).

Widergänger dit: à

@rose,
s’il fallait mettre dans le même sac Tarkovski et tous les films qui ont pour thème la vengeance, vous pouvez y mettre quasiment tous les westerns et au fond tout le cinéma. La vengeance est un thème éminemment cinématographique. Tarkovski c’est l’âme russe, profonde, mystérieuse, anarchique aussi, irrationnelle. Et poétique, éminemment poétique.

rose dit: à

aubergine.
royale.

Widergänger dit: à

J’aime bien Godard, mais je donne tout Godard pour un seul film de Tarkovski !

rose dit: à

la maman de Meghan est en vert pâle très doux.

rose dit: à

moi aussi.

rose dit: à

j’y crois pas. La reine aussi. c très bon signe.
vert un peu anis.du violet sur le chapeau.

grande classe la reine.

rose dit: à

sobriété de la robe exceptionnelle.

rose dit: à

Givenchy apparemment
cocorico

rose dit: à

le prince charles es en gris perle

rose dit: à

la simplicité du bouquet.
elle va dire oui.
y a pas de chevaux à la porte j’ai vérifié.

rose dit: à

L’archevêque de Canterbury.
Harry a soulevé le voile de Meghan.

rose dit: à

Il will a dit Harry
moi j’ai entendu I would

rose dit: à

Meghan elle a dit I want.
jee demande si c’est valable.
Pas de messe.
Au cas où un changerait d’avis.
La soeur de Diana lit.
Le Cantique des Cantiques ??

rose dit: à

qu’il est tarte wdg

rose dit: à

Une rolls royce wdg.
me demande si j’ai pas eu une mégane moi aussi

rose dit: à

un pastwur américain et noir fait le sermon.

rose dit: à

et cite martin luther king sur le pouvoir de rédemption de l’amour.
ne soyez pas trop sentimental dit-il.

rose dit: à

il y a le pouvoir de soigner et de libérer.
Rien sur les rhinocéros.

rose dit: à

C’est un noir américain. Il gesticule bcp. Il va swinguer.

Jazzi dit: à

Un hystérique, rose, ce prêtre !

rose dit: à

Derrière lui, un anglais impassible.

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