de Pierre Assouline

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Heidegger contre les notaires du passé

Heidegger contre les notaires du passé

Voilà un billet qui ne risque pas d’atteindre le fameux « point Godwin » au centième commentaire car il y sera dès le premier, et pour cause ! Le point Godwin ? Juste un constat établi au début des années 1990 sur le réseau Usenet par l’avocat américain Mike Godwin (1956), lequel, restons simple, préfère parler de « loi de Godwin ». Il tient en ceci : plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler se rapproche de 1. Il désigne donc le cap d’un échange d’arguments dans lequel l’une des parties invoque une référence à la seconde guerre mondiale, à l’Allemagne nazie, à la solution finale, ce qui a pour effet de clore le débat. Ainsi le point Godwin marquerait un point de non-retour au-delà duquel la conversation devient pourrie…

Il y a un peu plus de cinq ans, un important Dictionnaire Martin Heidegger paraissait en France qui nous invitait à « penser à neuf »avec le philosophe. Un travail remarquable mais conçu avant la divulgation de ses fameux Cahiers noirs. En France, à l’évocation de son seul nom, chaque camp fourbit ses armes. Les pro et les anti y sont encore plus virulents que les chapelles freudo-lacaniennes. D’un côté, ceux qui estiment que la recherche critique sur l’œuvre de Heidegger jusque dans ses rapports avec le nazisme doit tout s’autoriser (Victor Farias, Emmanuel Faye,  Georges-Arthur Goldschmidt, François Rastier, Stéphane Domeracki…). De l’autre, tout autant d’intellectuels, de philosophes, de germanistes et de traducteurs qui ne supportent pas qu’on établisse un lien entre l’attitude politique et professionnelle du penseur et sa pensée même, celle-ci étant considérée comme le pilier de la philosophie au XXème siècle (François Fédier, Pascal David, Stéphane Zagdanski …). Ces derniers estiment qu’il a commis « une erreur d’appréciation » sur la nature du régime instauré en Allemagne fin janvier 1933, qu’il ne s’est jamais rallié s à son idéologie et l’a même combattue, acceptant d’être recteur de l’université de Fribourg en mai 1933 comme d’être inscrit, sous certaines conditions, au NSDAP à l’égal d’ « une simple formalité administrative » et nullement comme l’acte militant d’une adhésion..

Il n’en est pas moins impossible de faire comme si sa face noire ne le défigurait pas d’une certaine manière. Si le penseur en question était mineur ou de second ordre, on le passerait par profits et pertes, dans une colonne comptable de l’histoire des idées déjà pleine d’imposteurs à plume et d’intellectuels fourvoyés. Mais Martin Heidegger (1889-1976) est le plus grand philosophe du XXème siècle, le maître à penser de générations de philosophes occidentaux. On n’a donc pas fini de se demander : que faire du « nazisme » de Heidegger et, partant, de la pensée de Heidegger ?

La fascination, l’influence, l’empire même exercés par lui sur la pensée française, de même que l’admiration de nombre de nos écrivains pour l’œuvre d’Ernst Jünger, demeurent un mystère inentamé depuis la fin de la guerre, surtout aux yeux des Allemands, lesquels sont loin de partager cette ferveur. Aussi la récente publication par Gallimard des deux premiers volumes des fameux Cahiers noirs (comme la couleur de leur reliure in Réflexions II-VI, 544 pages, 45 euros) rédigés entre 1931 et le milieu des années 70 par le penseur était-elle très attendue ; et ce d’autant plus qu’elle était précédée par sa légende noire et le scandale de sa révélation lors de sa parution en allemand dès 2014.

En principe, ces notes rédigées sur sa table de chevet pendant ses nuits d’insomnies, remises au Deutsches Literaturarchiv de Marbach vers le milieu des années 70, n’auraient pas dû paraître avant la date prévue de la fin de l’édition intégrale de son œuvre (une centaine de volumes) à Francfort par la maison Klostermann ; le philosophe avait expressément stipulé que nul n’avait même le droit de les consulter avant ; mais ses ayants droit en ont décidé autrement en estimant que cela ne porterait pas préjudice à l’œuvre. Un pari risqué. Il s’agit de recueils de plusieurs de ses 34 carnets de travail de l’époque qui court de l’automne 1931 à fin août 1939. Cela couvre donc notamment la période critique pendant laquelle il fut recteur de l’université de Fribourgen- Brisgau (21 avril 1933-28 avril 1934).

Ce que ça n’est pas ? Des aphorismes délivrant des leçons de vie, des notes en vue de l’élaboration d’un système, un testament philosophique. Ce que ça veut être ? Des réflexions, un chemin, des tentatives pour parvenir simplement à nommer, un journal de pensée, une tentative pour arriver à simplement nommer. Leur lecture n’en est pas moins fascinante car elle permet d’entrer dans l’atelier du créateur, dans une pensée en train de s’élaborer, non après coup avec toutes les réécritures que cela suppose mais en son temps (et quel temps !) au saut du lit.Image-1

On s’en doute, Heidegger s’y tient en surplomb des évènements, ce qui ne l’empêche pas, il s’en faut, d’exprimer ses convictions en faveur d’un national-socialisme spirituel en ce qu’il est gouverné par une métapolitique. Ou de reprocher au judaïsme de faire profit de tout, de n’avoir pas d’ancrage, d’être habile « à calculer, à jouer des coudes et à faire des entourloupes » et autres stéréotypes habituels, sujet qui n’occupe d’ailleurs que peu de place. Il est bien plus intéressant dans ce qu’il dit de l’Histoire, qui est, avec philosophie le mot-clé qui compte le plus d’occurrences dans l’index établi par lui-même. Il ne cesse de naviguer entre « vraie histoire » et « histoire vraie », dans les deux cas l’opposé de la « blafarde traque d’événements absorbés en eux-mêmes ». Heidegger reproche à la connaissance historisante, faite selon lui d’anecdotes, de légendaire, de propagande, de stériliser les Allemands, de les rendre superficiels :

 « C’est toute une tâche : que dans la vraie histoire — non pas simplement au passé — de nouveaux soleils soient amenés à briller. »

Méditant sur la fin de l’Histoire, prenant acte qu’elle va à sa ruine, il en dénonce le caractère histrionique dès lors qu’y règnent le spectacle et le vacarme ; il se désole de penser que ce n’est qu’à ce prix, en satisfaisant ce critère-là, qu’elle restera digne de « mémoire » historialement » – historial s’entendant comme une histoire de l’être. Nul doute à ses yeux qu’en s’obsédant de l’évolution, en s’en tenant à analyser la suite des événements en un décompte historique focalisé sur la continuité entre l’antérieur et l’ultérieur, éclairés par l’accumulation de connaissances sur des faits avérés (et par lui méprisés), les historiens s’avèrent incapables de prendre la mesure de « la grandeur historiale » et passent à côté de l’essentiel : la dimension métaphysique de l’Histoire qui est son essence même.

« Les historiens pensent la plupart du temps anhistorialement — à supposer même qu’ils pensent (…) Et pourquoi l’histoire vraie demeure-t‑elle lettre morte pour l’historien ? Parce qu’il n’est pas un créateur, mais seulement un notaire du passé ».

C’est peu dire que sa conception s’oppose au fameux « Comment ça s’est vraiment passé » que l’historien allemand Leopold von Ranke (1795‑1886) définissait justement comme l’objet de l’histoire. Phénomène rare, la traduction même de ces Cahiers noirs sera contestée car elle est l’œuvre de François Fédier, qui déplore que la lecture de Heidegger souffre d’une « attitude soupçonneuse », et de Pascal David, qui renvoie dos à dos le Heidegger antisémite et ses critiques contemporains accusés d’instrumentaliser ses réflexions douteuses. Tous deux également auteurs, l’un d’un avant-propos, l’autre d’un avertissement, exceptionnellement engagés pour des traducteurs. Leurs textes en liminaire visent clairement à dédouaner Heidegger de griefs nés de « falsifications » et de« contrevérités » s’agissant du soutien du philosophe au régime et à l’idéologie nazie. Ces Cahiers noirs sont d’une richesse et d’une densité incontestables. Toute la question est de savoir si leurs aspects les plus critiquables sont une clé pour la lecture de ces carnets de travail et si cela invalide la pensée de Heidegger sur l’histoire de l’être.

(Photos et illustration D.R.)

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commentaires

1 613 Réponses pour Heidegger contre les notaires du passé

et alii dit: à

ce que souligne rastier
alors
même que Cassirer publie en 1932 La philosophie des lumières (Die Philosophie der Aufklarung) et que son dernier livre, Le ythe de l’Etat, paru posthume en 1946, articule une réponse philosophique approfondie tant à Rosenberg16 qu’à
Heidegger17
.
À la veille de sa mort, Cassirer formulait un projet qui dépasse même le nazisme pour englober toutes les théologies
politiques : celui de se mettre à « étudier soigneusement l’origine, la structure et la technique des mythes politiques » ce
qui permettra de « regarder l’adversaire en face afin de savoir comment le combattre »
18. À lire l’argumentaire de
Vattimo, il semble que ce programme n’ait rien perdu de son actualité.
À supposer même que des philosophes français aient eu besoin d’un Allemand pour penser, on peut s’étonner que
malgré leur prétendu cartésianisme « génétique », à l’issue de la journée des dupes connue sous le nom de « controverse
de Davos », ils aient choisi Heidegger plutôt que Cassirer.
La pensée de Cassirer au demeurant ne se réduit pas à une rémanence du rationalisme classique, car il considère le
concept de raison comme inapproprié pour décrire les formes de la culture dans leur diversité (cf. l’Essai sur l’homme). Il
trace le programme d’une philosophie des cultures que l’heideggérisme, crispé sur une obsession identitaire travestie en
ontologie, n’a fait que retarder.

Petit Rappel dit: à

Sur la quête des origines et du légendaire, Ginzburg, Le Sabbat des Sorcières fournit un complément apprécié aux ouvrages de symbolique d’Arché. Parfois un brin dumezilien, mais sans excès.
MC

et alii dit: à

Ainsi, comme l’a remarqué à juste titre François Rastier, G. Agamben suit Heidegger, ainsi d’ailleurs que Carl Schmitt, en affirmant que, depuis la Libération, le Camp est devenu le «Nomos de la Terre».
https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151117.OBS9683/heidegger-et-les-juifs-un-etrange-colloque.html
. Le topos heideggérien a été repris et étendu par Agamben, qui fait du camp la norme universelle, soit, dans les termes de Carl Schmitt, le «Nomos de la Terre»: cela lui permet d’assimiler les «musulmans» d’Auschwitz aux prisonniers palestiniens, puis aux détenus de Guantanamo (les Israéliens et les Américains prenant la place toute chaude des nazis)[7]. Par ce jeu de mots, au jugement de Nuremberg se substitue la condamnation universelle des démocraties et du monde moderne en général – condamnation que Heidegger ressassait, et qui fait l’ordinaire des rouges-bruns d’aujourd’hui, de Douguine à Žižek et Badiou.

, mais Marcel Conche réussissait cette prouesse par cette pieuse affirmation : «Le national-socialisme lui-même n’a, comme tel, pas grand-chose à voir avec Auschwitz.»[9] Agamben creuse à présent la même veine, en distinguant deux antisémitismes, le meurtrier et le bénin (dont il crédite le Maître):

Janssen J-J dit: à

Anne, hier tu m’as dit que philippe et laura avaient foutu une sacrée zizanie, s’étaient rendus détestables aux yeux de tous, même exilés au fin fond des Ardennes. Oui, seulement, je les ai vus, et j’ai oublié de te dire que parfois l’amour est plus fort que la criminologie, à bruxelles. Après, même plus eu le courage de te demander ton opinion sur l’acteulatié de Heidegger, tu trouveras donc de quoi te sustender ici avec ma soeur.
tu trouveras également des recettes de bonne femme pour prévenir la grippe, vu que tu n’as même pas voulu m’embrasser à cause des soi-disant microbes.
Je n’avais jamais pensé que les femmes nullipares avaient encore à subir, aujourd’hui dans nos contrées, des formes d’intolérances de toutes variétés. Mais t’es tu seulement posé la queston, toi qui a fait un garçon et une fille, et adopté l’ainée de ton 2e compagnon. J’ai donc interrogé la mienne, puisque nous sommes nullipares. Elle m’a répondu que tout au plus, on l’avait parfois renvoyée à des bizarreries de comportements, mais pas sur un mode de gravité plus qu’une autre. Rien à voir avec l’épreuve de franchir une montagne dasn la neige pour accoucher d’une blanche hermine épanouie.
Mes hommages à nos aimables tortues.

et alii dit: à

agamben
Vous avez fait une halte chez Heidegger.

Il se peut, en effet, que ma «vocation» philosophique ait eu lieu, sans que je m’en rende compte clairement, au séminaire du Thor, en 1966 et en 1968. Bien sûr, le moment était propice: le paysage et la lumière du Vaucluse, si intacts en ces années-là, la présence de René Char et surtout le fait qu’on n’était que six avec Heidegger dans le même petit hôtel, où on prenait le repas ensemble. Le séminaire avait lieu sous les arbres du jardin et parfois en pleine campagne, parmi les oliviers » mais tout cela n’a pas d’intérêt. L’essentiel est que ce fut peut-être à ce moment que, pour le jeune homme que j’étais, qui avait étudié surtout le droit et la philosophie, la philosophie est devenue possible. C’est bien cela l’intérêt des rencontres, dans la vie comme dans la pensée: ils servent à nous rendre la vie possible (ou impossible, parfois). En tout cas, c’est ce qui m’est arrivé avec Heidegger et, presque dans les mêmes années, avec la pensée de Benjamin. Toute grande oeuvre contient une part d’ombre et de poison, contre laquelle elle ne nous fournit pas toujours l’antidote. Benjamin a été pour moi cet antidote, qui m’a aidé à survivre à Heidegger.

Benjamin, avant Foucault…

On est encore loin, je crois, d’avoir tiré toutes les conséquences épistémologiques du travail de Benjamin pour les sciences humaines. En tout cas, c’est sur Benjamin que s’est toujours exercé mon travail de philologue: il m’est arrivé non seulement d’assurer l’édition italienne de ses écrits, mais aussi de découvrir des manuscrits. La philologie, le contact matériel avec les textes, a été toujours essentiel pour moi. En général, j’aime être étudiant plutôt que professeur: le savoir en puissance (l’étude, le Talmud) m’intéresse plus que le savoir en acte (la doctrine). Au fond, je ne suis qu’un épigone, comme disait Karl Kraus de lui-même, «l’un des derniers épigones, qui habitent l’antique maison du langage »». Peut-être un épigone d’une espèce particulière, qui essaie d’achever, de mener à terme ce que d’autres, bien meilleurs que lui, ont laissé inaccompli. C’est la seule originalité à laquelle je puisse légitimement prétendre. C’est ce qui m’est arrivé avec Benjamin et ce qui m’arrive à présent avec Foucault. Et il y a aussi l’oeuvre magnifique de Deleuze. Continuer le travail de ceux qu’on aime est une tâche proprement infinie.

Vous travaillez encore sur Homo sacer?
https://next.liberation.fr/livres/1999/04/01/agamben-le-chercheur-d-homme_270036

et alii dit: à

: 14 février 2019 à 11 h 02 min
le blog donne la traduction approximative mais c’est déjà ça

Janssen J-J dit: à

Agamben ?…
Après avoir été pas mal enthousiaste à l’égard de ce philosophe que j’ai découvert il y a quinzaine d’années, j’ai mis un gros bémol à cet enthousiasme un peu puéril d’alors. Rétrospectivement, je m’aerçois que la série des homo sacer n’est pas si originale qu’elle m’en avait l’air, et notamment que sa réflexion sur les ‘états d’exception’ ne tient pas vraiment la route sur la distance. De la spéculation à l’état pur, hors sol. Vraiment marre de ces mecs-là qui puent la mort !
_____

(recension d’une vieille fiche de lecture pour les étudiants, vers 2003) –

Vivons-nous déjà dans un état de guerre civile mondiale ou est-ce une situation vers laquelle nous nous précipitons ? Dans les temps troublés et inquiétants qui sont les nôtres, la voix originale du philosophe Giorgio Agamben mérite d’être entendue. Excusons du peu le diagnostic : « Nous vivons dans une machine au centre vide, efficace depuis un siècle qui atteint aujourd’hui son plus large déploiement planétaire » (p. 146). Cette machine « est en train de mener l’Occident à la guerre civile mondiale » (p. 147). Effrayant, non ? De quelle mystérieuse machine gouvernante s’agit-il ? Réponse : de « l’état d’exception ». Comment la décrit-il, cette machine ? Comme « un type de pouvoir qui contient en son centre l’état d’exception, un espace vide où une action humaine sans rapport avec le droit fait face à une norme sans rapport avec la vie » (p. 145). A quoi cela sert-il aujourd’hui de la décrire ? A tenter apparemment de dépasser les pièges et apories des « états de droit » qui nous aveuglent, pour mieux penser l’état de violence du monde….
Agamben propose en effet de voir dans « l’état d’exception » un paradigme de gouvernement au sein duquel un certain nombre de phénomènes, en général pensés dans la déconnection les uns des autres par les juristes, seraient en réalité simultanément interconnectés : la vie (qui relève d’une donnée biologique naturelle), l’anomie (qui relève de l’état de nature), le droit et le nomos (qui prétendraient sortir le monde de sa violence constitutive). Sa thèse tient dans l’idée que les trois phénomènes coexistent dans une machine biopolitique faisant aujourd’hui tenir le tout. Il n’y aurait pas (jamais eu ?) de liaison linéaire entre un état de nature et un état de civilisation qu’une fiction de la politique et du droit auraient eu pour mission d’articuler en vue de mettre fin à la violence. Pourquoi ? Parce que « l’édification du droit aurait contaminé le politique en le faisant passer pour un pouvoir constituant ». Or, l’état de nature et l’état de culture seraient irréductiblement co-présents dans « l’état d’exception ».
Le raisonnement du philosophe pour étayer son propos part de cette interrogation : comment, au cours de l’histoire, s’est-on efforcé de donner une signification juridique à une sphère d’action en soi extra juridique ? Comment a-t-on pensé la politique, entendue comme une action censée trancher le lien entre violence et droit, cette force qui « institue et pose » autant qu’elle « désactive et dépose » ? Comment les philosophes et les juristes ont-ils justifié le paradoxe de présenter l’état d’exception (cet espace vide de droit) comme la forme légale de ce qui échapperait en réalité à toute forme légale ?
Pour fonder sa propre légitimité philosophique sur le sujet, l’auteur se donne de célèbres précurseurs en réexaminant notamment la controverse qui opposa Carl Schmitt et Walter Benjamin sur la nature de la violence autour des années 1920. C’est certainement dans ce passage qu’il se montre le plus convaincant. Il examine en effet comment la théorie de la souveraineté dans la « Théologie politique » de Schmitt fut une réponse directe à la critique de la violence de Benjamin, ce dernier ayant élaboré une théorie de la violence pure (ni fondatrice ni conservatrice d’un ordre) pour justifier une pensée de la justice échappant à son appropriation par un ordre juridique préexistant, autrement dit pour la débarrasser de sa propre valeur juridique, comme un « langage qui ne pourrait exister que par une saisie du non linguistique ». L’auteur montre néanmoins que Benjamin se serait inspiré d’un juriste du XIXe siècle pour lequel les « mesures exceptionnelles » auraient disparu du fait de leur multiplication, au point d’être devenues la règle au XXe siècle.
G. Agamben opère de nombreuses autres incursions dans les disciplines juridiques, sociologiques ou de philosophie politique en intemporalisant leurs apports au maximum. Il explore par exemple une institution comme celle du justitium et de ses avatars romains. Il conteste à ce sujet l’idée reçue selon laquelle il se serait agi d’une dictature assumée pour résoudre une crise politique. Il la considère au contraire comme une mesure imaginée pour résoudre les contradictions d’une ordre juridique ayant besoin de justifier son recours à la force, d’où aurait découlé le concept de force de loi (« la suspension de la loi libère une force ou un élément mystique, un mana juridique ») (p. 86). Il examine également les états de licence sans frein, le charivari des fêtes anomiques sous d’autres époques, ces moments « d’anarchie » ou de « terreur légale » qu’il invite à considérer comme des seuils d’indistinction entre anomie et droit (p. 122). Il mobilise T. Mommsen et Weber pour discuter, en d’autres subtiles variations, les notions de potestas et d’auctoritas en usage dans le système juridique occidental : il distingue l’auctoritas, élément anomique et métajuridique, et la potestas, élément normatif et juridique strict. La première se rapprocherait de sa propre perception de « l’état d’exception » (p. 141), ce qui le conduit à reformater sa thèse : « l’état d’exception est un dispositif qui doit en dernière instance articuler et tenir ensemble deux aspects de la machine juridico-politique, en instituant un seuil d’indécidabilité entre anomie et nomos, vie et droit, auctoritas et potestas » (p. 144).
On croyait révolues les pensées des « dernières instances » ; apparemment nos temps d’incertitude actuels les remettent à la mode. L’argument général est fort, mais on doit néanmoins se déprendre de l’effet d’éblouissement qu’apporte un temps cette profonde méditation philosophique en lui opposant quelques démentis du réel. On ne s’y serait du reste pas trop attardé si l’auteur n’avait cru devoir entrer lui-même dans une actualité partisane en présentant son essai comme une tentative destinée à dénoncer certains procédés actuels de la puissance impériale américaine en guerre, et notamment de l’effet « otages de Gantànomo ».
De fait, il heurte notre indécrottable besoin de croire en la fragilité et la perfectibilité de nos « états de droit », que l’on se résout mal à mettre sur un pied d’égalité avec les régimes les totalitaires et autoritaires que connut le XXe siècle. Car tout se passe comme s’il n’y aurait eu entre eux qu’une légère différence de degré, l’important étant pour le philosophe qu’un trait commun constitutif ait pu les réunir : leur potentiel de recours à l’exception, non comme une virtualité ou une réalité les différenciant, mais comme une composante nécessaire à leur existence en tant que régimes politiques juridicisés. C’est faire peu de cas de la technique du coup d’état mise en lumière par Malaparte dans les années 1930 pour expliquer les processus de passage des « états de droit » fictifs à des « états de force », bien réels, ceux-là.
On peut en outre objecter que si « l’état d’exception » était devenu l’état normal de l’exercice du pouvoir au sein de la société mondiale, comment pourrait-on expliquer que des Etats en décomposition chercheraient aujourd’hui dans les Etats de droit, des voies de sortie pour les aider à réarticuler la « vie » au « droit », c’est-à-dire à s’émanciper d’un état de violence lié à la guerre de tous contre tous susceptible d’anéantir les populations de leur territoire ? Par ailleurs, l’entreprise se disqualifie souvent d’elle-même dès lors qu’elle sort de sa discipline : par exemple, quand l’auteur mobilise des notions empruntées à des sociologues (l’anomie chez Durkheim par exemple), il commet le plus lumineux contresens que l’on ait jamais rencontré sous la plume d’un philosophe (p. 122 sq).
On aurait pourtant souhaité pouvoir se servir de cette thèse décapante pour penser la fuite en avant des appareils militaro policiers occidentaux de plus en plus souvent habilités à enfreindre massivement les lois pour les faire respecter. Pour autant, l’interrogation demeure : la « guerre mondiale » les amèneraient-ils à fonctionner dans ou comme un état d’exception mondial permanent ? C’est peut-être un horizon possible, mais la catastrophe n’est pas encore arrivée, en dépit de cette posture de Cassandre qui prophétise sans donner la moindre prise de discussion sur le réel avec d’autres disciplines.
D’une actualité brûlante, l’essai reste comme un flamboyant exercice de style dans le ciel éthéré des idées. On aurait pourtant tort de passer à côté, pour en méditer la profondeur vertigineuse.
_______________

Janssen J-J dit: à

Je signale à celles qui hésiteraient encore à porter plainte pour cyberharcèlement domestique sur les réseaux sociaux, (en s’imaginant que ça ne servirait à pas à grand chose), que les taux de satisfactions populaires augmentent progressivement à ce sujet dans la société. Après, chacune peut rester sur son quant-à-soi, armée des résultats de cette enquête.
https://inhesj.fr/sites/default/files/ondrp_files/publications/pdf/flash_18_0.pdf

William Legrand dit: à

Agamben ? un nouveau nom… vite, on attend Christiane qui doit le connaître, évidemment

et alii dit: à

14 février 2019 à 12 h 52 min
de l’entretien en italien je ne suis pas italophone

Delaporte dit: à

Agamben est une pointure. Un livre de lui, regroupant plusieurs textes, vient de paraître. Agamben s’est laissé inspirer par la religion chrétienne. Cela donne quelque chose de magnifique.

P. comme Paris dit: à

Sous le baobab,
vont-ils comprendre Agamben ?

William Legrand dit: à

Delapoporte aime Abamgen ! alors cela doit être très très chiiant ou le nez dans l’encensoir

et alii dit: à

agamben est aussi très « littéraire »

renato dit: à

@13 h 08 min

Compte tenu qu’il ne s’agit pas d’une traduction, pourquoi donc parlez-vous de traduction approximative si vous n’avez pas la possiblité de comparer ?

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 14 février 2019 à 11 h 07 min
Ce qui m’avait plu dans l’essai de Carlo Ginzburg, plus que le sabbat des sorcières, les origines de la sorcellerie et l’interrogation sous l’angle du complot telles que l’Europe les a connues à la fin du Moyen Age (en France au début du XIVe siècle : accusations contre les juifs, les musulmans… L’idée du complot était apparue au moment où les lépreux étaient accusés d’être à l’origine de toutes les difficultés qui assaillaient le royaume de France), c’est la remontée dans le temps qu’il propose, la recherche des racines populaires de ces croyances. Un peu comme Claude Levi-Strauss (analyse structurale – collaboration entre historiens et anthropologues) ou Marc Bloch ( Les Caractères originaux de l’histoire rurale française .
Comment les Scythes ont transmis leur culture aux Celtes et aux Grecs. Le lien qu’il fait entre les voyages initiatiques des chamanes sibériens et les héros grecs (Œdipe, Prométhée et Thésée), bien qu’issus de cultures très différentes, ils présentent d’étranges similarités. Des questions sans réponses, aussi : les saints sont-ils l’équivalent des dieux païens, sont-ils des chamanes ? (En Bretagne, il y en a beaucoup !)
Je l’avais lu quand j’avais découvert les peintures noires et gravures de Goya, il y a une vingtaine d’années. C’est loin !
J’avais aimé son travail sur les traces laissées dans toutes sortes de documents (art ou écrits dans la culture populaire, archives…) cherchant des détails révélateurs (Un peu comme vous M.Court)

closer dit: à

« en France au début du XIVe siècle : accusations contre les juifs, les musulmans… »

J’ai des doutes concernant les musulmans pratiquement inexistants en France (sauf comme pirates pendant des razzias sur les côtes) au début du 14ième siècle, Christiane. En réalité, la situation alimentaire en France a commencé à se dégrader vers 1320 pour des raisons climatiques et la peste noire s’est déclenchée au milieu du siècle. Un quart à un tiers de la population européenne en est morte. Les juifs ont été persécutés un peu partout comme boucs émissaires. Un Pape français admirable, Clément VI, les a protégés et accueillis en Avignon.

Marie Sasseur dit: à

Je viens de lire quelque chose de tres interessant de M. Domeracki.
Il ressort que la philo d’Heidegger, avant que ce dernier ne se drape apres guerre dans une « poetique » pseudo-litteraire, pour amuser les paysans du Vaucluse, ne s’est pas construite simplement par opposition a des siecles de tradition philo, à des siècles de connaissances scientifiques et techniques, mais pour asseoir son idee du Vaterland et son grand reich, il a aussi convoqué les plus bas instincts du subjectivisme: le complot.

christiane dit: à

Merci, Closer et Chantal pour cet entretien.
Georges Steiner a une pensée puissante mais parfois difficile à suivre ! Partant de la tentation possible de la cruauté, de l’inhumain chez des intellectuels comme Heidegger, son absence d’humanisme, son antisémitisme latent, il passe à cette note de 1933 trouvée dans les archives de la Gestapo, incroyable : « un nazi complètement inutilisable ».
Il s’interroge sur son silence après 1945 puis revient à Sartre, condamne fermement la conduite de Sartre à propos de sa déclaration sur les sévices des gardes rouges, dans la Chine de Mao Zedong, dans les camps de rééducation, le stalinisme…
Le rappel de la formule de Gadamer : « Martin Heidegger, le plus grand des penseurs, le plus mesquin des hommes » résume bien ce qu’il pense d’Heidegger.
Mais à partir de « Pourquoi il n’y a pas rien ? »… la question des questions dit Georges Steiner, je me perds un peu.
L’ouverture à l’incertitude à partir du « Livre de Job » est restée pour moi obscure comme l’empire de l’art sur l’imagination à travers la toile « des chaussures » de Van Gogh…
Mais Georges Steiner reste un penseur passionnant et Heidegger un philosophe qui m’échappe.

Marie Sasseur dit: à

Heidegger, heureusement, n’est pas un imposteur qui échappe a tout le monde.

christiane dit: à

@closer dit: 14 février 2019 à 14 h 40 min
Ah… vous devez avoir raison. Je n’ai plus le livre. Il me semblait qu’il les avait cités comme « boucs émissaires » comme les Juifs. Tout cela reste lu et un peu oublié. Je me souviens davantage du choc des peintures noires de Goya, son « sabbat de sorcières » que de l’essai de Ginsburg.
Mais merci pour ce rappel : « Un Pape français admirable, Clément VI, les a protégés et accueillis en Avignon. »

et alii dit: à

Compte tenu qu’il ne s’agit pas d’une traduction,

je clique sur traduire qui s’affiche en haut de l’écran mercid’avoir affiché votre forcede conclure
erdélienne

vedo dit: à

Christiane,
J’irai voir le livre de M. Schneider en fin de semaine à la bibliothèque. Pour ceux qui les pierres parlent, il faut bien sûr, si ce n’est déjà fait, lire le livre « les pierres sauvages » de Fernand Pouillon, roman de l’architecte du Thoronet, livre de rédemption pour Pouillon après ses déboires. (Rien à voir: enfant, je me suis baigné dans sa piscine sur les hauteurs d’Aix quand la campagne d’Aix était ce qu’elle était encore, libre! maintenant quadrillée par les clôtures). Duverger aussi avait une maison/piscine, face à Ste Victoire).

vedo dit: à

Pour ceux à qui

D. dit: à

Savez-vous, renato, quel est le plus ancien document de l’humanité traitant de l’esthétique ?

jazzi dit: à

Produit par Pedro Almodovar, « Le silence des autres », film documentaire d’Almudena Carracedo et Robert Bahar, devrait passionner ceux qui s’intéressent à l’histoire, et notamment à celle de l’Espagne.
N’est-ce pas le cas de Passou ?
Le film pose un vrai problème et, au-delà, constitue une véritable arme au service des victimes du franquisme.
A la mort du Caudillo, la loi d’amnistie de 1977 permit de libérer les prisonniers politiques du régime franquiste et le retour au pays des nombreux exilés, telle Dolores Ibarruri, la passionnera rouge, réfugiée à Moscou et qui a pu ainsi finir sa vie à Madrid.
Mais cette loi avait un corollaire.
Elle amnistiait du même coup tous les crimes commis par les franquistes, pendant et après la guerre d’Espagne, au motif qu’il fallait désormais tourner la page et que les Espagnols devaient oublier le passé, s’unir et aller de l’avant.
Mais peut-on oublier quand la justice n’est pas passée et que les cicatrices n’ont jamais pu se refermer ?
Face aux légions de « Maurice Papon » espagnols, toujours en activité et ayant pignon sur rue après la guerre, les victimes du franquisme se sont vu interdire le moindre recours.
Certaines de ces victimes (fils ou filles de Républicains torturés et assassinés durant la guerre, mais aussi militants politiques tabassés et emprisonnés après, ou filles-mères auxquelles ont a volé leurs nouveaux nés…) se sont réunies en collectif et, selon le principe que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles, se sont adressées aux instances internationales.
Une juge argentine a bien voulu instruire l’affaire, entendre les témoignages et désigner des coupables, mais elle se heurte constamment au refus d’extradition des autorités espagnoles : des hauts dignitaires de l’armée et de la police, ainsi que d’anciens ministres sont impliqués. Quant aux victimes, elles disparaissent peu à peu.
Au moins ce film nous donnent-il à les voir et à les entendre, en attendant une hypothétique justice et le bon moment pour tourner la page…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19581831&cfilm=248714.html

Delaporte dit: à

Le livre de Giorgio Agamben qui vient de sortir s’intitule « Création et anarchie, l’oeuvre à l’âge de la religion capitaliste », aux éditions Bibliothèque Rivages, et ça coûte quand même 14 €, mais ça les vaut. C’est traduit de l’italien par Joël Gayraud. Un bon volume d’Agamben, selon moi. Mais tout est bon, chez ce philosophe. En revanche, j’ai lu récemment « L’Homme dévasté » de Jean-François Mattéi. C’est peu convaincant. Il essaie de dégommer Derrida, mais évidemment il ne fait pas le poids. La petite préface de Raphaël Enthoven est nullissime, désastreuse, mondaine. C’était un livre posthume de Mattéi : au moins, il n’en écrira plus jamais (en espérant qu’il n’y ait pas d’autres inédits, ou que son bureau brûle).

Delaporte dit: à

Les écrivains qui meurent, comme Mattéi ou d’Ormesson, ne laissent en général qu’un livre posthume. Et c’est tant mieux qu’il n’y en ait qu’un seul, en général, quand cela concerne des stupidités comme Mattéi ou d’Ormesson. Par contre, le grand Salinger, pour lui il paraît que tous ses livres pratiquement vont être posthumes, parce qu’il ne les a pas publiés au fur et à mesure. Et cela, ça risque d’être littéralement grandiose !

Delaporte dit: à

Une chose atroce, ridicule, mondaine, ce serait un livre posthume de Raphaël Enthoven !

christiane dit: à

Les pierres sauvages de Fernand Pouillon, nous en avions longuement parlé avec Rose, il y a quelques mois, sur ces pages. Dans ce journal de fiction, la naissance d’une abbaye, la vie d’une communauté, ses drames. Un livre magnifique soutenu par une immense connaissance de l’édification des abbayes romanes. Un style qui accroche. Du suspens, de l’émotion. Oui, l’écriture est lié aux jours difficiles que connaissait l’architecte Fernand Pouillon…
Dans Le chant des pierres de Marius Schneider, rien de tel. C’est un ouvrage austère. Aucune fiction. Des notations précises sur ce qu’il voit, comment il l’interprète. Le lien avec la musique (chant grégorien). C’est une étude très sérieuse, scientifique, reposant sur une série de recherches archéologiques et musicologiques. Un grand savoir. (et il parle des anges de pierre !) mais aussi du bestiaire fantastique, des personnages. Du sens de ces sculptures. Une riche documentation à la fin de l’ouvrage, des croquis.
C’est sympathique votre démarche. Je souhaite que vous le trouviez…

christiane dit: à

@Delaporte dit: 14 février 2019 à 16 h 29 min
Pour François Nourissier, voire le billet extraordinaire de Paul Edel (sur son blog)

Janssen J-J dit: à

Rappelons le lien unissant Fernand Pouillon au sympathique internaute, P comme Paris.
____
Suis un peu déçu par mon devoir de mémoire à l’égard d’Amos Oz, que je n’avais jamais fréquenté jusqu’avant sa mort survenue le 28 décembre dernier à Tel Aviv. Ayant donc enfourché Judas (2014, folio n° 6505), cette lecture traîne un peu, à vrai dire. Pourtant, les circonstances de la création de l’Etat d’Israël en 1948 sont bien intéressantes, mais le parallèle établi entre la prétendue traitrise de Shieltiel Abravanel avec celle de Judas l’Ischariote (présenté comme le meilleur apôtre de Jésus atteint d’un syndrome de Stockholm) m’exaspère un peu. Je la trouve trop mal ficelée et paresseuse. C’est un peu dommage. J’aimerais bien que les défenseurs de ce roman, DHH sans doute, et Ch. qui a tout lu, me détrompent un brin, m’en fassent plutôt sentir la beauté intrinsèque. Evidemment, je n’y ai accès que par la traduction de l’hébreu par Sylvie Cohen, qui use parfois elle-même de tournures d’aujourd’hui propres à me faire bisquer (dans une lettre d’un personnage à un autre, on trouve : « à très vite ». Rien que pour ça, on repart très vite de mauvaise humeur…) Ce qui est bien en revanche, c’est le suspense : Atalia, qui a de bonnes raisons de haïr les hommes, va-t-elle enfin finir par coucher avec l’étudiant Shmuel qui n’a pas grand chose pour lui, il faut bien en convenir… Page 252, on ne le sait toujours pas. Ce dont on est sûr en revanche, c’est que le Christ sur sa croix n’a pas pu démontrer qu’il pouvait accomplir le miracle de descendre tout seul de sa croix pour édifier les hommes d’un dernier miracle, d’où la célèbre formule de rage à l’égard de son prétendu bon dieu de Père : « Eli, Eli lama sabakhtani ». Voilà où tout cela nous mène.

Delaporte dit: à

« Pour François Nourissier, voire le billet extraordinaire de Paul Edel (sur son blog) »

Beau portrait de Nourissier, spécialiste de « l’eau grise » et des bourgeois ordinaires. Certes, il aimait la littérature, mais n’avait aucun sens de l’humour. On ne se marrait pas tous les jours, avec lui. Ses livres sont le reflet de son âme, de cette « eau grise » que plus grand-monde ne vient visiter – à part notre cher PaulEdel.

Ed dit: à

« billet extraordinaire de Paul Edel »

Pour vos cuirs, utilisez du bon cirage.

Hurkhurk!

christiane dit: à

@Ed dit: 14 février 2019 à 17 h 09 min
Non, Ed, pas de cirage. De la lucidité. Allez le lire et osez dire le contraire.

Lavande dit: à

Excellent article effectivement chez Paul Edel. Ouf ça change d’Heidegger ! Je ne supporte plus sa bobine d’Hitler rigolard chaque fois que j’ouvre la RDL. Comme en plus je suis complètement ignare en la matière, j’ai hâte qu’on passe à autre chose.

renato dit: à

Edgar Wind, Art and Anarchy, London, Faber & Faber, 1963.

christiane dit: à

@Delaporte dit: 14 février 2019 à 17 h 08 min
Je l’ai lu. Oui, il est féroce mais quelle douleur dans « Un petit bourgeois » (où il met à nu l’homme qu’il est :  » je ne m’aime pas, je n’aime pas ma vie. »), « Eau-de-feu » (terrible descente à deux – hargne vengeresse), « La Crève », « L’eau grise », « A défaut de génie »… et ses critiques littéraires (dans les « Nouvelles Littéraires ») : cinglantes, acides,justes.
Dans « Vies de Job », P.Assouline évoque sa maladie de Parkinson, la détresse dans laquelle il l’a trouvé dans une maison de santé mais l’esprit était intact… «cet endroit où attendre la mort, il y était visité de temps en temps puis de moins en moins au fur et à mesure que sa voix l’abandonnait jusqu’à n’être plus qu’une expression dans le regard, tout ce qui restait d’intact en lui. Au début, il frappait l’attention car il s’était défait de ce qui le dissimulait depuis toujours: barbe, lunettes, influence. Progressivement, la maigreur venant, de rares cheveux dressés à la diable, il faisait penser à Antonin Artaud à Rodez».
Dans le billet de P.Edel, c’est l’homme debout que l’on retrouve, le lecteur à l’éloquente concision, le limier capable de découvrir les bons auteurs sans oublier l’homme de pouvoir, l’éditeur, le lecteur insatiable.
Qu’importe si le temps passant, il n’est plus lu, oublié. Il a été et avec quel panache un homme libre de ses opinions, impitoyable !

DHH dit: à

@Lavande
entièrement d’accord avec vous pour Heidegger l’espace commentaires tournait au cenacle d’initiés échangeant leurs certitudes sur des questions que je ne pose pas faute de comprendre pourquoi elles se posent
Serez vous dimanche au MAHJ?
@christiane
d’accord avec vous : talentueux portrait d’un ecrivain dont les œuvres autobiographiques rendent admirablement les reflets de l’histoire sur une âme et un destin

hamlet dit: à

@Lavande :

ici la fin de la philosophie occidentale corrompue, ayant perdu toute espèce de lucidité, finissant engloutie dans les ruines l’Europe de 45….

et chez Paul Edel la débacle de 40 d’un pays mal retapé, les sensibilités écorchées au naufrage historique de la double honte de la défaite et de la collaboration, une histoire d’un fils unique asphyxié par le chagrin de sa mère mais l’exode et la défaite de 1940 pourrissent en lui dans l’âge adulte… Il y a quelque chose de poisseux resté dans le fonds de casserole familiale.

vous trouvez vraiment le second plus joyeux ?

vedo dit: à

Ah, Marius Scheider, la bibliothèque n’a le livre qu’en allemand, pas de problème. Quelques autres livres de lui, et aussi des articles sur lui. Intrigué, je regarde le CV; né à Haguenau en 1903. Encore de cette période rayonnante en Alsace. (Ouais…). Un autre, Hans Bethe (suffit de voir sa photo, directeur de l’équipe théorique du projet Manhattan, publie jusqu’à près de cent ans), lui né à Strasbourg on 06. Sur cette période, le livre que j’ai trouvé sensationnel de Elly Heuss-Knapp, Ausblick vom Münsterturm. Erinnerungen. Née en 1881, fille d’un professeur de l’université (le décollage de l’université de Strasbourg avec le grand mouvement des universités allemandes à cette époque—ses beaux édifices sont restés, tout inchangé avant l’explosion du baby boom, et dans tout le quartier, très wilhelmien y compris la “place de la république” (Kaiserplatz) avec les bâtiment autour, ce sont les seules perspectives qui vaillent à Strasbourg–, faisant partie de cette élite allemande, essentiellement protestante, qui est venue en Alsace, elle épouse en 1908 à Strasbourg Theodor Heuss qui devint le premier président de l’Allemagne (de l’Ouest) en 1949. Son livre Ausblick.. vaut Fontane.

DHH dit: à

@JJJ
puisque vous m’interpellez je vais vous faire un aveu:je ne suis pas arivvée à lire Judas jusqu’au bout
la qualité d’écriture et incontestable et les personnages sont campés avec subtilité et nuances
mais c’est le propos de ce roman qui m’a découragée: sujet qui se cherche puis s’abime dans une these sans grand interêt
j’ai lu d’autres romans d’Amos Oz ,mais ceux que j’ai vraiment aimés sont ceux qui ont une dimension autobiographique .
et dans une histoire d’amour et de ténèbres il est au sommet de cet art

closer dit: à

De rien Christiane…Inutile de vous dire que je ne suis pas un spécialiste de la papauté avignonnaise, mais il se trouve que j’ai eu l’occasion récemment d’écouter deux historiennes sur le sujet. Nous n’avons pas à rougir de ces papes français qui, dans l’ensemble, étaient d’une haute tenue morale et intellectuelle. La plupart étaient d’origine très modeste (l’un était fils de meunier) et se sont élevés dans la hiérarchie par l’étude (universités de Toulouse, Montpellier et Paris)…Une sorte de méritocratie cléricale et universitaire, ancêtre de la méritocratie républicaine. Un bémol tout de même: tous étaient originaire du quart sud ouest de la France actuelle, limousins, gascons, languedociens…pas un hasard évidemment. Mais un candidat élu a eu le courage de refuser le poste, car il était le frère du précédent. Il a estimé que ce n’était pas convenable.

Quand la papauté est retournée à Rome après 3/4 de siècle à Avignon, les grandes familles romaines ont remis la main sur l’institution et se sont toujours opposé farouchement à toute candidature française au trône de St Pierre…

hamlet dit: à

« Ce qui nous fait vivre, c’est l’hypothèse selon laquelle les problèmes, insurmontables de nuit, sont surmontables de jour. Et c’est pour cette raison que nous pouvons philosopher. Quand nous commençons à penser à notre manière de marcher, il ne nous est bientôt plus possible de marcher, quand nous commençons à penser à notre manière de philosopher, il ne nous est bientôt plus possible de philosopher. Et quand nous commençons à penser à notre manière d’être, nous nous désagrégeons dans les plus brefs délais. »

extrait de « Perturbation » de Thomas Bernhard cité par Paul Edel.

le meilleur livre de TB ? le plus aboutie ? le plus proche de Musil et de la Montagne de Mann ?

faut pas avoir peur d’aller plus loin, l’hsq de Musil et la Montagne de Mann sont des livres d’avant guerre, « Pertubation » est une continuation de ces deux livres avec une vision d’après guerre, le moment de faire le bilan, de voir ce qu’il reste des vivants après avoir compter les morts.

Quand Heidegger a quitté sa hutte forestière pour aller se promener avec Char au milieu des lavandes provençale sur l’invitation du très sympathique Jean Beaufret, grand ami de Faurisson, ce qu’il a sans doute manqué le plus à la France c’est un Thomas Bernhard.

et pourquoi la probabilité d’avoir un Thomas Bernhard dans notre belle littérature était-elle égale à zéro ? qu’à la place nous nous sommes tapés des Camus et des Nourissier ?

je pense qu’il faut poser la question à Paul Edel, je suis certain qu’il connait la réponse…

hamlet dit: à

Heidegger est le plus grand penseur du XXè s., il est un penseur à l’image de ce siècle.

Heidegger a démontré par l’exemple ce qu’est la lucidité et le sens du discernement d’un philosophe, il l’a montré bien mieux qu’aucun autre philosophe avant lui.

il l’a démontré avec un tel brio qu’après lui la philosophie est morte, déjà moribonde avant lui il l’a achevée.

et c’est tant mieux ! 1945 est l’année où l’homme a pu enfin mesurer son niveau d’intelligence.

hamlet dit: à

l’intelligence humaine… les auteurs de SF en ont bien parlé par le biais de l’Intelligence Artificielle, ils ont montré que si l’on devait doter une machine de la moitié d’un once d’intelligence son dernier souhait serait de ressembler à un humain, c’est même à ce refus de ressembler à un humain qu’on peut mesurer l’intelligence « artificielle » d’une machine.

hamlet dit: à

l’autre moyen (plus simple) pour mesurer l’intelligence humaine étant d’ouvrir un journal ou un livre d’histoire.

vedo dit: à

« Ce qui nous fait vivre, c’est l’hypothèse selon laquelle les problèmes, insurmontables de nuit, sont surmontables de jour. Et c’est pour cette raison que nous pouvons philosopher. »
Peut-être pour les philosophes–je n’en suis pas. Mais on peut être entièrement d’un autre avis. Sans en dire plus–un hint–,
« Wo die stumme Nacht werdende Tage sinnt »,
et ce thème dans bien d’autres de ses poèmes.

vedo dit: à

« le plus grand penseur »… Il n’y a pas que les philosophes.

et alii dit: à

puisqu’on me censure des articles sur philonomist, le travail le vrai et le langage, je ne travaille plus pour cette boite à la con

christiane dit: à

Merci DHH et Lavande.
Oui, il est fameux ce billet sur François Nourissier écrit par Paul Edel.
A dimanche peut-être. J’ai hâte…

et alii dit: à

David Graeber dévoile le secret le mieux caché du capitalisme
“Il y a une relation inverse entre le montant du salaire et l’utilité du boulot”

Lavande dit: à

Non DHH je ne serai pas à Paris dimanche, malheureusement. Je vous charge, Christiane et vous de faire une grosse bise à Sigrid, l’auteure, de ma part ainsi qu’à l’oncle Raskine, alias Xavier.
En attendant je vais faire une pub éhontée pour leur livre-disque qui a déjà eu le grand pris de l’Académie Charles Cros et a été nominé pour le prix de France Culture « Lire dans le noir ».
Votez pour eux:
Cliquez sur ce lien : http://www.liredanslenoir.com/10eme-prix-du-livre-audio-france-culture-lire-dans-le-noir-votez-pour-votre-selection/

Lavande dit: à

Le vote porte sur 3 catégories et il faut voter pour les 3. Le livre jeunesse avec Garbo est à la fin.

Janssen J-J dit: à

@18.19 bon, DHH, j’ai bien fait de m’adresser à vous, merci, vous me rassurez sur AO. Pas sûr que j’y reviendai, même si vous m’incitiez à ne pas jeter l’eau du bébé par dessus le Jourdain. Suis d’ailleurs peu près sûr d’avoir à quitter ce monde sans avoir vu Jérusalem. Aurais-je manqué mon examen de passage au monde ?
____
F. Martel vient de lever un lièvre avec son enquête sur l’omniprésence de l’homosexualité au Vatican (Sodoma). Je pressens qu’après la pédophilie, ça va encore chauffer à la rdl de delaporte et D. En lisant bien le CR du Monde, on voit que l’auteur épargne un peu plus François 1 qui n’aurait pas été le plus pire des papes dans sa tolérance au sujet. Et y’en a qu’auraient encore des doutes sur l’étendue du vaste système d’hypocrisie collective à la Curie… Des directeurs de conscience, dhonc !…, y’en aurait eu tellement besoin depuis 2000 ans… des faites ce que j’dis mais pas ce que j’fais, on ne saurait pas vivre sans eux. On époustoufle de tant de stupidités au 21e siècle.
Et Juppé qui entre au conseil constit… pour redresser la barre avec Fafa. Ah, on est bien barrés à Bordeaux !

Lavande dit: à

JJJ je n’ai lu que « Une histoire d’amour et de ténèbres  » mais c’est passionnant !

Hamlet remontez-vous le moral en écoutant l’extrait de « Loin de Garbo » sur le site de France-Culture.

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 14 février 2019 à 17 h 05 min
Je n’ai lu qu’un livre de lui, il y a quelques années : Seule la mer. J’en garde encore la brûlure. C’est un livre tout chamboulé de chagrin et de désir. Un homme perd sa femme. De chagrin, son fils fuit au Tibet. Sa jeune amie, délaissée, va peu à peu, bien malgré elle, (elle est comme ça.) rendre le vieux père fou de désir. L’odeur de la femme envahit le livre, un parfum sensuel qui imprègne tout… J’en garde la langue somptueuse. C’est comme un poème ou un roman à plusieurs souffles. Un roman ? je n’en suis pas certaine… La mer est là, violente, présente, attisant les désirs d’être vivant. Les paysages, exténués : poussière et soleil mais aussi oliviers. Et la lumière.
On dirait « Le Cantique des cantiques »( c’est écrit en strophes brèves) en folie… Je ne me souviens pas du nom des personnages.
Mais que c’était beau et déchirant…

christiane dit: à

@closer dit: 14 février 2019 à 18 h 26 min
Je mets les hommes à part de ce système pyramidal, oppressant du Vatican.
Un beau film avec Michel Piccoli : « Habemus papam », réalisé par Nanni Moretti.
https://www.ina.fr/audio/P13235045

et alii dit: à

l’atricle est à lire vraiment:
Sous la direction du même Maxime Decout (avec Nurit Levy et Michèle Tauber) signalons la parution des Appropriations du discours antisémite aux Éditions du Bord de l’eau. Entreprise riche et originale qui réunit quatorze contributions sur la reprise des stéréotypes antisémites par les auteurs juifs eux-mêmes : ici aussi, il s’agit d’explorer ce que signifient ces reprises : ironie ? Haine de soi ? Quête identitaire ? Et ont-elles la même signification avant ou après la Seconde guerre mondiale ?

Faisant un tour d’horizon de ces écrivains (principalement Cohen, Gary, Nemirovsky, Modiano) Maxime Decout établit la double signification de cette reprise : soit renversement positif du stéréotype, soit ambivalence dans la quête identitaire.

Ainsi, Heine, Proust, Doubrovsky, Steiner (Le transport de A.H.) semblent présenter une ambivalence dans la réutilisation des stéréotypes, alors que Nemirovsky ou Emmanuel Berl manifestent d’avantage la « haine de soi » réputée juive. Certains inversent les rôles bourreau-victime, ainsi Gary dans La Danse de Gengis Cohn, et David Grossman dans Voir ci-dessous, amour, ou ont recours à la bouffonnerie, comme Bernard Frank. On lira aussi un parallèle entre Philip Roth et le film Rosemary’s baby, le mensonge comme recours au désespoir chez Jurek Becker, ou l’hésitation suspecte de Jean Renoir au début du régime de Vichy.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/12/04/litterature-contre-enquete-decout/

D. dit: à

Ce soir je mange du jambon-purée.

Marie Sasseur dit: à

« l’espace commentaires tournait au cenacle d’initiés échangeant leurs certitudes sur des questions que je ne pose pas faute de comprendre pourquoi elles se posent »

Ben oui, une fois que vous avez admis- il y a 2 jours, a peine? – qu »Heidegger etait le plus graand philosophe du XXeme siecle car il avait la caution de Levinas, y’a plus aucune raison que vous vous en posiez des questions. Le cantou en delire.

Marie Sasseur dit: à

Heidegger est le premier negationniste de l’histoire de l’humanité. Debrouillez-vous avec ça.

rose dit: à

Eli, Eli lama sabakhtani

chez les chrétiens, c’est père, père, pourquoi m’as-tu abandonné ?

et pas Mon dieu, mon dieu.
Elohim : Dieu
Élie provient de l’hébreu Elijah (en hébreu : אֵלִיָּהו [ēliyahū], « Mon Dieu est YHWH »).wiki

rose dit: à

Le nom Elohim, de l’hébreu אֱלֹהִים (‘ēlohîm), est un terme qu’on traduit généralement par « Dieu » (au singulier ou au pluriel) dans la Bible hébraïque.

wiki

Ed dit: à

Entièrement d’accord avec DHH. Ces discussions sur Heidegger me mettent tellement mal à l’aise (car je ne l’ai jamais lu, si ce n’est par extraits ai cours de mes études) que j’attends le prochain billet.

P. comme Paris dit: à

« Eli, Eli lama sabakhtani »

Pour Google traduction :

Langue détectée : Arabe

« Pour moi, pour ce que j’ai déjà fait »

et alii dit: à

YHWH C4EST LA TRANSLITT2RATION DU T2TRAGRAMME
se prononce adonaï

et alii dit: à

le tétragramme ne se prononce pas comme tel

et alii dit: à

vous trouverez sur la toile, si vous ne l’avez pas appris:
: dès avant l’ère chrétienne, les Juifs ont cessé de le prononcer, considérant qu’il était ineffablement saint. Lorsque les Massorètes, ces savants juifs des Ve au Xe siècles, ont effectué leur travail de ponctuation et de vocalisation du texte biblique afin d’en perpétuer la juste lecture, ils ont donc établi ce que l’on appelle un qeré perpétuel: ils ont placé sous les consonnes du tétragramme YHWH les voyelles d’un autre nom divin, Adonaï (traduit par Seigneur), à savoir e bref, o, a. Ils indiquaient par là que le lecteur devait prononcer Adonaï et non pas Yahvé lorsqu’il voyait le tétragramme; mais plus tard certains ont cru, à

rose dit: à

et alii

et alii dit: 14 février 2019 à 8 h 36 min
https://www.youtube.com/watch?v=gMYprPh5T7c

merci pour cette grande richesse architecturale !

christiane

oui un en avait parlé vous souligné etc. Bel échange naguère sur les pierres sauvages de Pouillon abbaye du Thoronet, cistercienne, elle.

rose dit: à

Extrait de la préface d’Olivétan dans la Bible parue en 1535

… La bonne coutume a obtenu de toute ancienneté que ceux qui mettent en avant quelque livre en public le viennent à dédier à quelque prince, roi, empereur ou majesté plus souveraine… Je, ayant en main cette présente translation de la Bible, n’ai pas fait selon cette coutume… car Jésus, voulant faire fête à la pauvre Eglise, m’a donné cette charge… d’en faire un présent, à toi… à qui rien l’on ne présente…

Lui veux-tu point donner ton amour et ta foi? Viens hardiment avec tous les plus braves, desquels les titres sont ceux-ci: Injuriés, Blâmés, Chassés, Décriés, Désavoués, Abandonnés, Mitrés, Décrachés, Chaffaudés, Exoreillés, Tenaillés, Flétris, Tirés, Traînés, Grillés, Rôtis, Lapidés, Brûlés, Noyés, Décapités, Démembrés, et autres semblables titres glorieux et magnifiques du Royaume des cieux.
z’ont oublié arrachés de leur mère, et séparés de leur père.
ainsi sont les gueux : ceux, sûrs de leur bon droit, qui font tout cela aux autres.

D. dit: à

Mais savez-vous pourquoi on ne doit pas l’écrire ?
En ce qui me concerne j’ai la réponse.

Bėrėnice dit: à

19h43 c’est faux.

Bėrėnice dit: à

D, on ne doit pas le dire non plus, quelle paix enfin!

Bėrėnice dit: à

L’homme qui ne parle ni n’écrit verra.

Bėrėnice dit: à

Vous savez quoi, D?

Bėrėnice dit: à

J’attends, c’est pour écrire la seconde phrase d’une longue meditation.

rose dit: à

Savez-vous pourquoi on ne doit pas le dire ? Moi, je le sais.

Moi, je ne le sais pas : j’ai posé l’hypothèse que c’était identique à la représentation de d. que l’on n’a pas le droit de faire. Le sacré ne se dit pas ne se représente pas, sinon, ce serait un anathème, càd. désacraliserait le sacré.
Mais réellement, je ne le sais pas, D.

et alii dit: à

, sinon, ce serait un anathème, càd. désacraliserait le sacré.
je ne connais pas ce sens à anathème

rose dit: à

moi non plus.
iconoclaste ne convient pas.

et alii dit: à

Dieu est une question dans le judaïsme, pas une réponse.

D. dit: à

Non ce n’est pas cela, Rose.
C’est que le tétragramme agit. Sa représentation graphique est d’abord une invocation.
Et Dieu ne peut être invoqué en vain.
Cela ne s’applique qu’au tétragramme.

D. dit: à

En résumé l’écriture du tétragramme est réservé aux seuls prêtres -ou mages dans une situation de pureté spirituelle et corporelle et ce dans le seul but de bénédiction ou sanctification du lecteur.

rose dit: à

mais je croyais l’ invocation verbale. Elle peut donc être écrite ?

Delaporte dit: à

Juppé au conseil constitutionnel, c’est une date. Bien sûr, il est maire de Bordeaux. Il a été un excellent ministre des Affaires étrangères, sous Mitterrand. Mais c’est tout. Il a été un premier ministre honni par les manifestants, et surtout un responsable politique condamné pour corruption. Il a dû se réfugier au Québec pendant une longue période, étant alors inéligible. Et aujourd’hui, on le voit pleurer parce qu’il quitte Bordeaux ! Je rêve ! Nous rêvons tous ! En ces temps de Gilets jaunes, et de moralisation de la vie publique, Juppé commet une grave erreur en se manifestant ainsi, au lieu de rester tranquille dans son trou !

rose dit: à

le mot qui convient D. est blasphème. On ne peut prononcer le nom sous peine de blasphème. C’est pkoi l’on dit adonai

Jean Langoncet dit: à

La féminisation de la RDL, c’est pas rien …

rose dit: à

Le problème à la source vient du phénomène de
l’homéotéleuton.
Oui.

Delaporte dit: à

Pas grand-chose d’intéressant dans le F.igaro littéraire de ce jeudi. Une interview de Lo.bo Ant..unes, peut-être. Son roman doit beaucoup à Claude Simon, donc à Faulkner – et c’est tant mieux. Gare au pl.agi..at !

rose dit: à

Alors, ce n’est guère compliqué, on remplace alors le nom divin par quatre points, comme cela
….

ni vu, ni connu
et hop
….

Bėrėnice dit: à

Décapitée, à 73 ans il sera moins éprouvé au conseil constitutionnel que pat une grande ville troublée par le climat social dont nous connaissons les turbulences. Pas cool non plus, en ce moment, Bordeaux. Un manifestant opéré en neurochirurgie entre autres.

Bėrėnice dit: à

@Delaporte.

Bėrėnice dit: à

Des blessés aussi chez les policiers, gendarmes et pompiers.

Bėrėnice dit: à

A propos du rapport des forces en presence, lire l’analyse de la situation actuelle d’un sociologue et chercheur, Fabien Jobard. Il a d’ailleurs consacre sa these à ce sujet.

https://www.theses.fr/1998IEPP0012

Bėrėnice dit: à

Rose, est ce que devoir ne pas dire le nom de Dieu n’est pas un emprunt à l’antiquité?

rose dit: à

Bérénice

cela est extrêmement compliqué : même le yod et le hé, à l’ initiale ne peuvent être convoqués.
Je vous prie de bien vouloir m’ excuser car mes connaissances limitées ne pourront vous être d’ aucune clarté.

nota par rapport à vos liens : avoir 20 ans et être éborgnée dans une manif. me semble scandaleux, comme la propension à minimiser les faits de la part des autorités.

Phil dit: à

Juppé sans Bordeaux, qui l’eut cru

Bėrėnice dit: à

S’il n’y avait pas une dizaine de morts directement liées aux rassemblements sur les ronds points, cependant je me demande si dans l’esprit de certains casseurs et force de l’ordre de l’autre côté maintenant il n’y a pas une envie de venger bien que ce ne soit pas deontologique pour les policiers. Certains d’entre eux ont reçu des jets d’acide. Il est plus aisé d’obtenir une info détaillée pour le nombre et la nature des blessures graves du cote des manifestants. Fabien Jobard voit sans peine que meme en 68 nous n’avons pas vu cela.

renato dit: à

4 points exprime plus qu’une intention, c’est donc une preuve du peu d’attention prêtée à l’expression.

Delaporte dit: à

Dans le Figaro littéraire, une page sur le nazisme, d’un intérêt seulement pittoresque. Et Neuhoff, sinon, qui revient avec une chronique toujours plus courte, le paresseux ! sur les romans étrangers. Comme à son habitude, il résume à gros traits, pour prouver qu’il a lu. Mais il ne porte aucun jugement critique : il en est incapable. Comme je l’ai dit, l’interview de Lobo Antuines vaut le détour. Il sera bientôt dans la Pléiade, et ça, c’est grandiose. Le couronnement pour un romancier qui n’a jamais reculé devant l’immense tâche d’écrire, et de raconter, comme avec son dernier roman, les affres de la guerre.

Delaporte dit: à

Juppé va devoir juger de la loi, alors que lui-même est un repris de justice. C’est comme si on confiait à Jonathan Daval le soin de nous dire ce qu’est la justice ! Ou à Al Capone le soin de nous définir la morale. Le film Le Parrain a fait des ravages. Désormais, ses héros sont entrés dans les moeurs. Tout devient légal – pour les hommes politiques, qui gardent jalousement leur pré carré de liberté et leur « réputation », même si ce ne sont, comme les autres, que des « repris de justesse ». Voilà lm’époque. O tempora ! o mores !!!

et alii dit: à

2019 à 23 h 57 min
il ne faut pas trop rever!

Clopine dit: à

Quand même, quel dommage que Marcel Proust n’ait pas assisté à la sortie de Sodoma, le livre de Martel, prévue pour le 21 février prochain et qui remue déjà l’opinion comme une mer brassée avant la tempête, qui remue des vagues de plus en plus menaçantes, faisant le gros dos comme un chien sur la défensive !

Je ne vois guère que Proust pour faire de la littérature avec la navrante conclusion du livre : à savoir que l’homosexualité non assumée est la base du clergé catholique, qu’elle conduit au secret et que ce secret conduit à la complicité du silence autour de la pédophilie.

Il faudrait donc imaginer le parcours d’un jeune villageois pauvre de l’Italie des années 40-50 qui, pour échapper à l’opprobre attachée à l’homosexualité, s’engage dans les rangs de la foi, arrive au séminaire, goûte avec délices à une communauté fondée à la fois sur le plaisir décuplé par le délicieux sentiment de culpabilité et sur le secret, grimpant rapidement et une à une les marches de l’ascension vaticanesque, devenant évêque, archevêque, cardinal, entretenant autour de lui, en même temps qu’une misogynie dédaigneuse qui rive la femme à de sales besognes de procréation, des amours cachées, si délicieusement honteuses et furtives, et promettant le secret au pédophile même pas repentant qui vient lui demander une solidarité affolée…

On imagine si bien le Narrateur narquois, planqué derrière une tenture à la pourpre cardinalice, assistant à quelques scènes où l’hypocrisie la plus totale le dispute à l’intensité douloureuse de la flétrissure morale…

(ça ne me rend pas plus sympathique le cléricalisme, notez-le bien).

Et dire que ce sont les curés qui, tous les dimanches, du haut de leur chaire, balancent à la tête de leurs paroissiens leurs fadaises sur les vertus chrétiennes…

Soupir.

Chantal dit: à

Hier comme mes pieds me démangaient, et, voulant éviter les courbettes de la foire du livre dont l’attraction centrale est sic : « flirt flamand », dont je ne raffole pas, me prendrait – t – on pour une lectrice gourde ?
J’ai pris ma voiture pour explorer les confins flamands sur le terrain, et suis tombée par hasard sur une exposition dans un endroit extrêmement reculé, dans une autre dimension mémorielle.
Dans un enclos préservé, l’abbaye du Parc, se tenait une exposition exrêmement bien documentée : Religion, apaisement, division.
Y étaient exposées des oeuvres clefs de compréhension de ces diverses tensions et relations complexes entre le christianisme, le judaïsme et l’islam. Sur la fin du parcours une vidéo de Yael Bartana : The recorder player from Sheik Jarrah, ainsi que Summer Camp / Awodah.

https://www.visitleuven.be/fr/Abbaye-du-Parc/PARCUM

Phil dit: à

Martel, celui qui déteste cordialement Camus (Renaud) et qui voulut être ministre de la culture sans piston.

Chantal dit: à

Il y avait particulièrement un objet qui a attiré mon attention, un reliquaire brodé richement qui était destiné à recouvrir un calice d’hosties. Les fameuses hosties qui auraient coulé du sang par miracle « divin » quand des juifs malintentionnés auraient décidé de les profaner.
Il a fallu attendre la fin des années 60′ pour qu’enfin l’Archevêque de Malines déclare sous bases d’études scientifiques que c’était supercherie destinées à justifier la persécution des juifs, et enfin s’excuser au nom de l’église catholique belge.

L’objet est une réplique du sacrement du miracle à Bruxelles, XVII-XVIII siècle – bois – soie, fil métalique, 30 X20X10 cm – Malines Archidioscèse de Malines – Bruxelles.

Janssen J-J dit: à

Encore la g. d’Heidegger ce matin à l’ouverture dela rdl, hélas.

Pas pleuré aux larmes de Juppé, el mejor de nosotros (!). Delaporte, votre rappel est TAF salutaire / et c’est lui qui dit qu’il en avait marre du tous-pourris, mais à qui la faute ? (Juppé va devoir juger de la loi, alors que lui-même est un repris de justice).

On n’a pas vraiment gagné au change avec Riester à la culture avec piston, à la place de Martel, sans. Wouarfl. Beau billet d’humeur sur les effluves vaticanesques, Mme Soupir, vraiment !

Blasphème, oui, r. c’est le mot que j’avais trouvé pour vous, mais vous m’avez devancé.

Aujourd’hui, il y a aure du soleil, d’autant plus qu’on est le 15 février. Or, c’est toujours une date merveilleuse dans l’année.

(Bonne fête à Claudio, le brésilien !)

Ed dit: à

« Il a dû se réfugier au Québec pendant une longue période, étant alors inéligible »

Pour couvrir on sait qui…Très belle performance d’acteur ceci dit. And the Oscar goes to Alène Djupè in « It’s so sad to leave Bowdo »

et alii dit: à

Joshua Rivkin’s Chalk: The Art and Erasure of Cy Twombly is an account of the artist that begins and ends with poetry. The book opens with a haunting scene of near-drowning at North Carolina’s Black Mountain College: Robert Rauschenberg emerging from the dark waters of a mountain lake on the arm of his friend, fellow artist and lover, Cy Twombly. It’s a kind of birth story, or re-birth, dripping with mythic portents — Black Mountain being at least as much the birthplace of American modernism as New York City. Rivkin, a poet himself, closes Twombly’s life by recounting the death of Keats, who also died in Rome and is buried there.

In short, this is a poet’s biography, from beginning to end, though Rivkin resists the term. “This, dear reader, is not a biography,” he writes early on. “This is something, I hope, stranger and more personal.” It’s both, often to his reader’s benefit.

Bėrėnice dit: à

11h23 entre De Niro pour Mr Sarkozy et l’enfant de coeur actuellement actif, il nous faut discerner la difference. Je ne suis pas de ceux et celles qui ont une meilleure opinion d’Emmanuel Pace on à la faveur de ses interventions. Il m’agace.

Bėrėnice dit: à

Macron pour Pace. Encore une fantaisie du correcteur

Bėrėnice dit: à

Et ce Benalla m’horripile. Je sais , ça manque d’arguments. Mais enfin cette affaire dit un peu de l’état d’esprit dans l’Etat. Et l’usage qui est fait de ces armes défensives qui sont offensives et génèrent, quoi qu’on puisse constater du contexte et des accidents dramatiques qui y sont liés, des blessures de guerre me révolte.

et alii dit: à

l y a d’abord les blagues – récurrentes – sur Adolf Hitler de Desgonzo, alias Stephen des Aulnois, rédacteur en chef du Tag Parfait [qui a supprimé son profil Twitter après les révélations]. Le tout dans la pure tradition des réseaux sociaux, le dictateur nazi étant devenu au fil du temps, un véritable mème d’internet [comme l’expliquait en 2014 aux Inrocksle philosophe belge François de Smet à David Doucet, lui-même membre de la ligue], voire carrément « l’incarnation du LOL. »
https://www.lexpress.fr/actualite/medias/la-ligue-du-lol-etait-aussi-antisemite_2062237.html?utm_source=ocari&utm_medium=email&utm_campaign=20190215090101_07_nl_nl_lexpress_quotidienne_5c6671844c964d9f1c8b4567&xtor=EPR-181-%5B20190215090101_07_nl_nl_lexpress_quotidienne_5c6671844c964d9f1c8b4567_002DW0%5D-20190215-%5B_0054AAG%5D-%5BRB2D106H0014IHUC%5D-20190215080300#EMID=c9d208096a0cf9890af148e732b7f0569a768fe1b915dacd51f2d2d7cda0cdd7

Mauvaise Pensée dit: à

9h 28
Tiens, voila la bonne sœur défroquée qui reparait!

Ed dit: à

et allii,

On en apprend un peu plus chaque semaine sur ces petits puceaux. Au départ « simples » misogynes, on découvre maintenant qu’ils trouvaient les blagues antisémites très LOL.

Delaporte dit: à

Clopine dit: 15 février 2019 à 9 h 28 min

Clopine, vous aimez la caricature, les bonnes grosses idées simples toutes faites, ici à partir d’un livre que vous n’avez même pas encore lu. C’est assez peu scientifique comme manière de raisonner. Pour un peu, vous allez vous jeter sur le malheureux nonce Luigi Ventura, comme la presse déchaînée de ce matin, en une curée impitoyable. Clopine, vous perdez toute mesure, et vous désirez participer au lynchage, la violence faisant remonter vos bas instincts. Pour écrire ce chapitre de l’Eglise catholique, il faudrait plutôt attendre que le calme revienne, et qu’on voit exactement de quoi ce livre de journalisme putride est fait. Un jugement définitif ne pourra être porté que lorsque le calme sera revenu. Clopine, calmez-vous !

Bėrėnice dit: à

Lol, cyber harcèlement, surement n’est pas sans consequences psychologiques pour les victimes. Je ne m’intéresse pas à ce scandale , un accessoire qui va bien à notre époque, l’evolution de la menace profite des bienfaits de la technologie. N’étant pas abonnée et absolument pas dans l’intention de minimiser le prejudice ou l’intention malfaisants, malveillante et cynique, je pose cette question à ceux qui utilisent ces réseaux, n’existe t il aucunement d’ignorer les messages reçus ? Mon courrier contient depuis peu un ragot de mails porno , j’en ai ouvert un et comme ils ont tous la meme allure je les fiche depuis à la corbeille sans y prêter la moindre attention.

D. dit: à

Delaporte m’a toujours semblé être un grand scientifique.

Bėrėnice dit: à

Aucun moyen.

Bėrėnice dit: à

Fagot. Excusez, je n’ose plus.

Delaporte dit: à

J’avais beaucoup d’admiration pour le nonce apostolique Luigi Ventura. Il fallait voir, pendant les messes, avec quel recueillement il se mettait autour de l’autel pour prier Dieu. Que s’est-il passé à la Mairie de Paris ? On aimerait en savoir plus. En tout cas, ce n’est pas de la pédophilie. Comme dirait Barbarin : « Dieu merci ! »

D. dit: à

Mefiez-vous, Bérénice. Il vaut mieux ne pas les ouvrir. Parfois ils contiennent des pièces jointes infectées qui vont s’ouvrir seules. J’en reçois aussi, c’est généralement par vagues pendant 1 semaine ou 2. Je supprime sans jamais ouvrir.

Ed dit: à

Si j’ai le choix entre me faire violer par un gros porc ou me faire harcelée sur Twitter, je préfére largement les petits puceaux de la ligue du LOL. Ceci étant dit, j’ai moi aussi trouvé beaucoup de similitudes entre les deux scandales. Ils explosent très longtemps après les faits, ces derniers s’étant produits sur la durée. Et puis surtout il y a un côté mafia assez dég.ueulasse et le fameux « personne n’a rien dit ». De jeunes victimes pas suffisamment « installées » et donc incapables de prendre du recul et de se rebeller, oui, ca se recoupe. Le sexe faible n’a pas fini d’être opprimé, croyez-moi !

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/15/la-ligue-du-lol-pourrait-etre-notre-affaire-weinstein_5423700_3232.html

Ed dit: à

harceler. Roh

Janssen J-J dit: à

@ en une curée impitoyable…
la curée contre un curé à la Curie, à l’écurie d’Augias, vous disais-je ?

Il vaudrait mieux attendre de lire le bouquin, delaporte, adhonc, avant de dire qu’il appartiendrait à un genre de journalisme putride (sic)…, ne croyez-vous point ? A force de nous faire ce coup d’incohérence-là, on s’en veut de devoir le relever, mais parfois il le faut. C’est lassant.

Quant au « béni ouioui » D., qui (cl)opine à de si nobles réflexes, on comprend bien que la conjuration des imbéciles (JKT) commence déjà à préparer la défense de cette immonde cléricature sommitale un brin claboussée.

Delaporte dit: à

« Il vaudrait mieux attendre de lire le bouquin, delaporte »

C’est cela même que j’ai écrit. Avant de me répondre, JJJ, lisez au moins ce que j’ai écrit…

Ed dit: à

Bérénice qui confond spams pornos sur la boîte e-mail et cyber-harcèlement. Au secours ! Déjà qu’elle n’a toujours pas réussi à désactiver le correcteur automatique, il va falloir lui retirer la clef du WiFi parce que c’est une catastrophe.

Janssen J-J dit: à

…. bref, pour le sieur delapuerta, on peut cracher sur juppé mais pas sur barbarin ni sur lino ventura.
Mauvaise foi catholique, quand tu nous tiens…

Autre est la question de savoir si les femmes d’aujourd’hui supposément harcelées par la Ligue du (nord) lol, éprouveraient une souffrance particulière et directe à la supposée sexualité alternative des évêques et cardinaux du Watican (Reliquat).

Janssen J-J dit: à

@ 13.45 et moi je vous réponds : il vaudrait mieux attendre de le lire AVANT DE NOUS EXPLIQUER QU’IL APPARTIENT A LA PRESSE PUTRIDE. Ane bâté.

D. dit: à

L’Eglise souffre du péché d’impureté, de violence et de crime de certains de ses clercs, heureusement une infime minorité comparé à l’immensité des saints qui la composent et lui font honneur.

Plusieurs attitudes néfastes peuvent alors être adoptées par les fidèles : nier les faits, les minimiser, les amplifier, fuir.

En ce qui me concerne ce ne sera rien de tout cela.

Janssen J-J dit: à

On nous dit que Frédéric Martel est à la fois un sociologue et un journaliste. Est-ce pour cela que son bouquin (à paraître) ferait partie du JOURNALISME PUTRIDE ? Tel était le sens de mon commentaire, voyhons donc, ne faites pas semblant de prendre les gens pour des k., comme à votre habitude !

Delaporte dit: à

« …. bref, pour le sieur delapuerta, on peut cracher sur juppé mais pas sur barbarin ni sur lino ventura. »

Si vous aviez compris ce que j’ai voulu dire, vous n’écririez pas cela. Mais vous n’avez rien pigé de mon commentaire et de ses subtilités. Il faut lire ATTENTIVEMENT, si vous voulez comprendre et me répondre. Je ne tombe pas dans les préjugés que vous prétendez constater. Vous êtes très épais, JJJ, permettez-moi de vous le dire.

Delaporte dit: à

Le livre de Martel est une bonne chose pour le Vatican, et surtout pour le pape, en ce sens que cela va contribuer à faire le ménage, et donc à réformer. Voilà pourquoi la grande majorité des prélats ont accepté de collaborer à ce livre en répondant aux questions. Le livre de Martel est en réalité un livre pro-catholique, qui n’a en vue que la transparence, la dignité et la moralité des hommes d’Eglise. C’est comme ça qu’il faut voir ce projet, et c’est comme ça que je le lirai.

Berenice dit: à

Espoir résumer le fond des sentiments qui m animent vous concernant même’s’ils sont rudimentaires comme d ailleurs les connaissances en matière de réseaux et technologies récentes : je vous emmerde.

D. dit: à

On peut lire en ce moment sur france-info.fr : « Thonon-les-Bains : des gilets jaunes jettent une boule puante dans l’agence du Dauphiné Libéré ».

Mon Dieu. Quelle monstruosité. Quel fait gravissime. Quel déchainement abject de la violence aveugle.

Berenice dit: à

Ils n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent!

Mauvaise Pensée dit: à

« Vous aimez les bonnes grosses idées toutes faites »
Juste, il y a là matière à un Dictionnaire Clopinien des Idées reçues.

Ex récent
Penser
« C’est dur ».
Ex: Le Clopinou pense…
(c’est meme comme ça qu’il se détache de son encombrante Moman, disent de mauvaises langues…)

D. dit: à

Hier soir j’ai regardé de nouveau en replay sur la chaine Histoire le film sur Simenon fait par Pierre Assouline et c’est très bien fichu avec une intelligente utilisation d’images et de scènes de qualité ou originales.
Pour moi c’est la démonstration que Pierre Assouline est autant un homme d’image que de lettres.

Ed dit: à

Mauvaise Pensée dit: 15 février 2019 à 14 h 16 min

En parlant de harcèlement…Et comme par hasard, la cibles est une femme !

Clopine dit: à

Wouarf, je suis d’un calme olympien, et sais fort bien que faire état de l’émission que j’ai entendue ce matin allait me valoir les mordillements de petits trolls empressés à m’interdire tout opinion, tout en déclarant d’ores et déjà la leur(Martel a évidemment écrit du « journalisme putride », wouarf, le livre n’est même pas encore paru !) . C’est le contraire qui m’aurait étonné ici.

Le retour du refoulé, ici, comme au Vatican, va donc s’épanouir autant que les 100 fleurs du président Mao.

Mais ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait baisser la température, pas vrai ? Et certains – Martel insiste sur le fait qu’il ne veut pas donner de noms, dénoncer des individus, mais avant tout pointer un système – certains, donc, ont cependant le feu aux fesses, d’autant que le Pape lui-même estime que « le Carnaval est terminé ».

Mais évidemment, je suis totalement illégitime pour parler de tout cela, puisque j’ai écouté soigneusement l’émission en question, ce matin, sur France Culture…

re wouarf, donc. Il est vrai que je ne peux m’empêcher de considérer les posts des uns et des autres avec une certaine commisération. Vous savez, comme quand, enfant, votre petit voisin renverse un peu d’eau sur une fourmilière. Vous n’êtes pas d’accord avec cette « agression », mais enfin : le spectacle d’une belle organisation devenue parfaitement désordonnée réjouit toujours un coeur un tantinet soit peu libertaire…

J’attends avec impatience la couverture du Charlie de la semaine prochaine, ou celle du Siné Hebdo !!!

Clopine dit: à

« Siné Hebdo » qui est d’ailleurs devenu « siné mensuel ». M’enfin on peut toujours y lire Guillaume Meurice, Isabelle Alonso ou François Morel.

Ed dit: à

@14:30
Miaou.
Miaou.
re-miaou.

D. dit: à

Boah, j’avoue que moi aussi je me fends la poire avec les couvertures de Charlie-Hebdo sur les kiosques. Mais je ne vais pas jusqu’à l’acheter.

Delaporte dit: à

« qu’on voit exactement de quoi ce livre de journalisme putride est fait »

J’espère que ce livre répond à d’autres priorités que celles du « journalisme putride ». Si le travail est honnête, il sera, comme je le disais finalement, une pierre à l’édifice de la grande réforme que des papes successifs ont voulu imposer, souvent en vain. Ce livre de Martel pourrait donc être une bonne chose, notamment pour l’Eglise catholique.

D. dit: à

Qu’est-ce que tu as fait de ton lien, Ed ? Tu n’es plus click-able.

Ed dit: à

Genre dédé s’intéresse à mes écrits…Genre !
Rockandvolk est en friche et Tomtomlatomate n’est pas destiné à être lu en masse.

D. dit: à

Ah mais si je m’intéresse. Et parfois même j’apprécie.

Delaporte dit: à

Quand on parle de catholicisme, il faudrait devenir homophobe ? L’histoire de l’Eglise est marquée par l’intervention de grands personnages homosexuels en son sein. L’homosexualité en elle-même n’est pas un crime. Qu’un prélat, et même un haut prélat, soit homosexuel, qu’importe s’il vit une vie bonne et magnifique ? On ne peut interdire quelque chose qui se trouve dans la nature même de l’homme, et de la femme. Le débat est, me semble-t-il, en train de foirer.

D. dit: à

Surtout que Delaporte oeuvre à ce qu’il soit encore plus foireux.

Delaporte dit: à

« Surtout que Delaporte oeuvre à ce qu’il soit encore plus foireux. »

Pas du tout, D. Quand je vois vers quoi tend ce débat, les bras m’en tombent. L’homosexualité en tant que telle n’est pas le Mal. On comprend ce que vous voulez signifier, D, avec votre haine recuite du mariage pour tous. Cuisez à votre aise dans votre jus de préjugés aberrants, mon cher D. Il existe une pensée chrétienne libre, que nous a inculquée le Christ avec sa parabole du « fardeau léger ». Désormais, là où nous en sommes, toute contribution, même rapide, sera une preuve de la miséricorde divine !

Phil dit: à

Dame Clopine, le reportage sur les rabbins pédophiles qui sortira en France le 20 mars vous fera le plus grand bien. il est bon de rester généreux dans ses coups de goupillon.

Clopine dit: à

Delaporte, pour une fois, vous avez raison. Le problème n’est certes pas l’orientation sexuelle du clergé catholique, et il devrait l’être d’autant moins que tous ces braves gays ont fait le serment (le pari pascalien ?) de la chasteté, alors…

Le problème est que le catholicisme bannit et couvre d’opprobre l’homosexualité, et d’une, et que, et de deux, l’homosexualité des plus hauts représentants de l’Eglise, évêques, archevêques, cardinaux, les conduit à devenir les complices objectifs ds pédophiles disséminés en leur sein (si j’ose dire).

Une idée parfaitement clairement énoncée ce matin a expliqué le phénomène : la seule voie de sortie, pour certains jeunes gens « différents » de leurs camarades, « efféminés », dans l’Italie e les autres pays post-seconde guerre mondiale, était de s’engager dans les ordres. Du coup, leur « différence » était acceptée, ou mieux était attribuée à leur vocation religieuse, et non aux pulsions homosexuelles de leur libido.

Perso, parmi toutes les fariboles, les pensées magiques et les illuminations dévoyées de la foi, elle-même nécessitée par la peur de la mort et l’envie de croire, plus fort que tout, à une « vie après la mort », ce sont bien les normes sexuelles et les tabous découlant des différents dogmes qui me heurtent le plus.

Et forcément, là, ça en devient presque caricatural. Toute cette homosexualité cachée sous les robes empesées du clergé, sous ces soutanes noires, franchement, alors même que la répression s’est abattue pendant toutes ces centaines d’années sur le sexe, désigné clairement comme le Mal absolu…

ON voudrait simplement hausser les épaules et rappeler qu’une lecture attentive de Saint-Paul n’aboutit déjà qu’à secouer la tête, d’un air navré, en songeant que c’est à ça que nos braves croyants se raccrochent.

Mais là, franchement, on se demande comment ils vont même pouvoir se regarder dans la glace, tout ceux qui, par haine et honte d’eux-mêmes, ont préféré laisser venir les petits enfants dans les mains criminelles des abuseurs sexuels…

Oh mon dieu, chasteté, que de crimes commet-on en ton nom !!!

D. dit: à

L’Eglise ne peut pas bannir la préférence homosexuelle puisqu’elle est un fait, une constituante de la personnalité.

D. dit: à

Delaporte, je n’ai jamais exprimé la moindre haine pour le mariage pour tous, j’y suis simplement défavorable, comme des millions d’autres français.
Je n’en fais pas grand cas vous savez, ce n’est qu’un acte civil laïc dans lequel Dieu est absent. Il ne sert d’ailleurs pas à grand chose puisque le PACS qui préexistait apportait quasimment les mêmes choses. Rendons à César ce qui est à César. L’Eglise catholique ne « bannit » pas l’homosexualité mais n’a trouvé strictement aucune raison d’en faire la promotion, et unit homme et femme par un sacrement divin inspiré en droite ligne du livre de la Genèse sur lequel vous semblez, Delaporte, étrangement vous assoir.

renato dit: à

« Le problème est que le catholicisme bannit et couvre d’opprobre l’homosexualité… »

La culpabilité produit des gros désastres.

Cela dit, je me souviens avoir parlé avec une connaissance français des relations compliquées que le PCI entretenait avec Pasolini du fait de son homosexualité. Il me dit que au PCF ce n’était pas mieux.

En tout cas, on tape sur les catholiques parce que ce sont les plus civilisés et ils ne s’offusquent pas plus que ça — Barbarin bien à part — ; mais ils suffit d’avoir assez voyagé et fréquenté pour savoir qu’il y a des pédophiles partout ; il y a même un tourisme à l’intention de constables, petits employés, etc., les instituteurs n’ont point besoin de faire du tourisme et certains pères de famille — comme on les appelle sans peur du ridicule — non plus.

renato dit: à

constables > comptables

D. dit: à

Du livre de la Genèse :

26 Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. »

27 Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.

28 Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »

Nous constatons d’abord que ces 3 versets apparaissent au tout début de cette immense livre qu’est la Bible. Il s’agit d’un fondement, d’un pilier.

Au verset 26 il s’agit de l’humain, appelé à l’époque « homme ».

Au verset 27 l’humain se divise en homme et femme.

Au verset 28, la bénédiction est accordée par Dieu à l’union d’un homme et d’une femme. Il s’agit du mariage. Vient ensuite la fécondité qui en découle du point de vue naturel donc physiologique.

christiane dit: à

« Le 22 février, la justice devra dire si elle décide de mettre fin à la criminalisation de l’homosexualité au Kenya. Relique de l’époque coloniale : en 1897, les Britanniques promulguent deux articles du code pénal punissant « la connaissance charnelle contraire à l’ordre de la nature d’une peine allant jusqu’à quatorze ans de prison. Le pays ne s’en est jamais défait.
« De nombreux gays sont en situation économique difficile, rejetés par leur famille, ils vivent majoritairement dans les quartiers les plus pauvres – explique B.Macharia (Kenya)- pour survivre. »[…]
Le 6 septembre 2018, la Cour suprême de Delhi a abrogé une loi criminalisant l’homosexualité, héritée elle aussi du temps de l’Empire colonial britannique estimant qu’elle représente « une arme de harcèlement contre la communauté LGBT«  » Marion Douet – MLe magazine du Monde p.16 de ce 15/02/2019

« En Afrique, une trentaine de pays interdisent l’homosexualité.
L’occasion de rappeler que plus de 70 pays considèrent encore l’homosexualité comme un crime.
Malgré des progrès législatifs certains, les mentalités, elles, restent bien souvent cloisonnées. En France, les actes homophobes font encore souvent les gros titres. Dans un rapport, SOS Homophobie fait état d’une hausse de 4,8% des actes homophobes et transphobes en 2017 en France.
Du côté de la Russie, chaque citoyen est protégé par la Constitution : l’homosexualité est donc, juridiquement légale. Pour autant, les faits montrent qu’il est très dangereux d’être gay. Vladimir Poutine a même interdit en 2013 la « propagande homosexuelle ».
Au Brésil, les assassinats de personnes LGBT ont doublé entre 2000 et 2014, passant de 130 à 326. Au Pérou, l’homosexualité est légale, mais demeure taboue. En mai 2009, une loi interdit aux personnes homosexuelles de rentrer dans la police péruvienne. »
A.Filoche – 21/06/2018 (Étudiant en Journalisme à Nice). Le Petit Journal

Oui, les sociétés bougent… lentement… pour les homos comme pour l’autonomie des femmes et la lutte contre le harcèlement sexuel.
Attention à ne pas lier l’homosexualité masculine au viol des enfants (ce qui est un crime), tel que cela a été suggéré dans un commentaire.

Ed dit: à

Lors de mon voyage au Vietnam, j’ai appris que le mariage homosexuel était en passe d’y être adopté. La rapidité du développement économique et visiblement aussi sociétal du pays du dragon ne cessera de m’étonner.

Janssen J-J dit: à

Eh ben vous pourrez bien dire tout ce que vous voudrez, et noyer le possion à profusion, vous n’empêcherez jamais les ravages de siècels d’obscurantisme liées aux sentences du Lévitique… Des mères catho qui n’éhsiteraient pas à aller mettre leur fils au bûcher, et y’en a encore pis que vous le croyez, mes pauvres obscurs du déni de réalité. Et la faute à qui, tout ça, dites moi un peu ?
https://saintebible.com/leviticus/18-22.htm

closer dit: à

 » l’homosexualité des plus hauts représentants de l’Eglise, évêques, archevêques, cardinaux, les conduit à devenir les complices objectifs des pédophiles disséminés en leur sein (si j’ose dire). »

La formulation de Clopine veut exactement dire que tous les évêques, archevêques et cardinaux sont homosexuels, ce qui est d’une rare malhonnêteté. Elle reprend ensuite l’idée que j’ai formulée ici au moins deux fois, que le choix de la prêtrise a pu être autrefois motivé par le souci de cacher son homosexualité dans une société qui la stigmatisait. Elle oublie que, primo, les prêtres dans leur grande majorité respecte leur vœux de chasteté et que, secundo, la motivation sociologique exposée plus haut (la honte de l’homosexualité) n’existe plus depuis une bonne génération…

Il n’y a donc aucune raison que la proportion d’ecclésiastiques à orientation homosexuelle ou pédophile soit plus importante que dans la population générale parmi les moins de 60 ans. La meilleure preuve en est que quasiment tous les scandales cité remontent à 20 ou 30 ans.

Pour s’engager dans la prêtrise aujourd’hui, et ce depuis un bon bout de temps, il faut une vraie foi et une vraie vocation, cette carrière n’apportant plus rien sur le plan matériel, ni sur le plan du prestige social.

Cette obsession de la sexualité des prêtres qui en fait quasiment tous des suspects a priori est profondément injuste pour tous ceux, la quasi totalité parmi les jeunes, qui n’ont rien à se reprocher et se crèvent la paillasse au service des autres sans aucune reconnaissance de la société sinon des regards suspicieux et goguenards.

D. dit: à

Jamais il ne sera enlevé un iota de ces écritures saintes étudiées depuis plusieurs millénaires et dont l’origine est considérablement plus ancienne. Ceux qui l’imaginent se font des illusions. Certains parlent de progrès. Notre temps permet l’expression d’une telle affirmation -ou de son contraire. Il permet le débat. Nous sommes passés par des périodes de persécution au travers du communisme ou du nazisme.
Nous risquons d’entrer dans une nouvelle ère de persécution cette fois mondialisée, basée sur une pensée unique servant un modèle sociétal et économique prétendu juste et libre et qui en sera probablement l’exact contraire. N’étant pas de Dieu, il durera son temps et s’écroulera en son temps. Mais il faut plus que jamais craindre qu’il advienne.

closer dit: à

« Relique de l’époque coloniale »…

Vous me faites doucement rigoler, Christiane. Il ne pouvait pas y avoir de lois anti homos avant la colonisation pour la bonne raison qu’il n’y avait pas de lois du tout. Cela ne signifie pas pour autant que l’homosexualité était tolérée. Par ailleurs, les pays en question ont eu autour de 70 ans pour les supprimer, ces lois…

Mais bon, ça ne mange pas de pain de mettre tout sur le dos des européens…

Clopine dit: à

Closer, pour votre argument n°1, c’est pourtant bel et bien ce que tend à démontrer le livre (qui s’appuie sur une enquête sociologique) de Martel. Certes, dans la haute curie romaine, il peut y avoir des exceptions. D’après ce que j’ai entendu ce matin, comment dire ? Ces exceptions confirmeraient la règle.

pour votre argument n°2, il va dans le sens même de l’enquête en question. Car certes, la honte de l’homosexualité s’estompe depuis une bonne génération, comme vous le dites. Ce qui est à rapprocher de la chute vertigineuse des vocations. Et de l’âge de la haute église vaticane, dont les représentants, évêques, archevêques, cardinaux, n’appartiennent certes pas à cette « bonne génération » que vous évoquez.

Je passe bien entendu sur votre argument le plus faiblard (vous devez vous en rendre compte vous-même ?) sur « la preuve (de la même répartition des homosexuels dans l’église et la société civile) est que les « scandales remontent à 20 ans ». Celle-là, comme « preuve », elle vaut son pesant de cacahuètes, quand on sait que, depuis que le pape François a décidé de mettre au jour, justement, ces fameux scandales, il en éclate tant qu’on ne sait plus où donner de la tête…

Le seul argument (qui ne démonte en rien les propos de Martel, et est juste une constatation)à peu près valable de votre message concerne les malheureux jeunots qui s’engagent aujourd’hui dans la carrière ecclésiastique. Vous avez raison : ceux-là ont bien entendu une motivation que leurs aînés peuvent envier, question abnégation (et donc aveuglement masochiste, si je peux me permettre une opinion psychologique, ahahah). Mais le « manque de reconnaissance » et les « ricanements » ne les accompagnent pas autant que vous le dites, certes. Savez-vous que des gilets jaunes ont fait appel à des curés pour « sanctifier » les croix représentant symboliquement leurs « martyrs », sur les rond-points ? Et que les églises, dans la ruralité, sont des lieux fort fréquentés, par exemple par nombre de maires ou de présidents de Communauté de Communes ? Allons, allons, Closer, pas de dolorisme intempestif. Le masochisme chrétien (bien réel à mon sens) n’a pas besoin de telles contrevérités pour s’épanouir…

D. dit: à

Vous savez, Closer, le fait de se couper volontairement d’un groupe, d’une communauté, pour une raison que l’on estime valable, à des effets pervers. L’imagination ne travaille qu’en négatif, tous les aspects positifs sont gommés, tout est caricaturé, déformé. C’est le témoignage de tous les gens qui découvrent ou redécouvrent le Christ et son Église. Ils se décrivent comme ayant été des aveugles, et souvent trompés par le monde qui faisaient tout pour qu’il ne voient pas clair. L’Evangiles est d’ailleurs remplie de tels aveugles, de tels malades de l’esprit.

christiane dit: à

Closer – 17h30
Je cite partiellement un article de Marion Douet – MLe magazine du Monde p.16 de ce 15/02/2019
J’entends votre remarque mais comment cette loi peut-elle être citée, datée si elle n’existe pas ?

Delaporte dit: à

« le serment (le pari pascalien ?) de la chasteté »

Les prêtres font voeu de célibat. la chasteté, c’est autre chose. C’est aimer l’autre pour ce qu’il est. On peut s’aimer chastement dans un couple. Dans une orgie, certes, c’est moins sûr. On peut vivre seul et n’être pas chaste. Il y a, cette semaine, un article intéressant dans le Courrier international sur les ravages de la masturbation. Les mouvements identitaires interdisent à leurs membres (si je puis dire) de se masturber plus d’une fois pas mois. Toutes les explications dans l’article.

Phil dit: à

Closer, pour votre argument n°1, c’est pourtant bel et bien ce que tend à démontrer le livre (qui s’appuie sur une enquête sociologique) de Martel.

Quel délire ce Martel. sans doute violé par les bons pères comme Almodovar, pas le talent de Mirbeau.
Pollack (Mickael américain, pas le téléaste français, du reste talentueux et bêtement liquidé dans la catégorie pédo) a brillamment causé du sujet sans le circonscrire au clergé. enlarge the mind aux professions d’outsider, refuges d’invertis, des chauffeurs de bus aux coiffeurs, relisez votre catéchisme anticlérical.

renato dit: à

« … une enquête sociologique… »

Enfin, il ne faudrait pas prendre ça trop sérieusement, la sociologie n’est qu’une pseudo-science, encore moins crédible que la psychologie.

Delaporte dit: à

Quand on lit ce que Clopine raconte sur la morale, la sexualité, la chasteté, etc., on est effrayé de penser à ce que cette brave mère de famille a pu inculquer à son pauvre fils comme viatique pour avancer dans la vie. Toute une éducation à refaire.

Delaporte dit: à

Clopine ne réalise p)as qu’avec sa morale à deux balles, elle est davantage parée pour une immonde orgie que pour une relation épanouie avec un homme. Même pour avoir un amant, ça craint. Clopine, on vous a éduquée pour que vous deveniez actrice dans un film X. Vous en avez toutes les (malheureuses) qualités, et vous en êtes fière !!!

Delaporte dit: à

Libre à vous, Clopine, de pester contre la religion, l’Eglise catholique en particulier. Mais, au moins, elle, elle essaie de promouvoir quelque chose de propre et d’humain, notamment concernant le sexe et la morale. Il faut lui reconnaître ce mérite, qui n’est pas toujours récompensé, parce que l’homme, et la femme, restent ce qu’ils sont, à moins d’aspirer à la transcendance.

Janssen J-J dit: à

@18.48 laissez moi vous dire que vous commencez à devenir immonde, delaporte et tous ceux qui ne veulent pas entendre parler de la duplicité des huiles du Vatican. Comme s’il s’agissait de condamner leurs préférences sexuelles. Ce qui est condamnable et obscène, c’est de voir à quel point tous ces gens ont pu faire du mal aux autres, au nom de leur propre catéchisme et dogmes…, mais ils ne voudront jamais le reconnaître. Point barre. Ne devenez pas vous-mêmes leurs complices, erdéliens homos ou hétéros non prêtres, voilà tout ce qu’on vous demande… Laissez tomber vos pitoyables arguties religieuses ou laïques, pour une fois.

Janssen J-J dit: à

@ 18.41, une affirmation parfaitement gratuite, hélas, mais enfin pourquoi pas ? Tant qu’à raconter n’importe quoi, pourquoi se priverait-on de la culture de l’excuse ?

jazzi dit: à

« Cela dit, je me souviens avoir parlé avec une connaissance français des relations compliquées que le PCI entretenait avec Pasolini du fait de son homosexualité. Il me dit que au PCF ce n’était pas mieux.
En tout cas, on tape sur les catholiques parce que ce sont les plus civilisés et ils ne s’offusquent pas plus que ça — Barbarin bien à part — ; mais ils suffit d’avoir assez voyagé et fréquenté pour savoir qu’il y a des pédophiles partout ; il y a même un tourisme à l’intention de constables, petits employés, etc., les instituteurs n’ont point besoin de faire du tourisme et certains pères de famille — comme on les appelle sans peur du ridicule — non plus. »

Excellent, Renato. On ne saurait mieux dire !
(Je me suis penché sur le sujet…)

renato dit: à

« … une affirmation parfaitement gratuite, hélas, mais enfin pourquoi pas ? »

Enfin, il s’agit quand même d’une science molle aux résultats plutôt prédeterminables.

jazzi dit: à

« l’homme, et la femme, restent ce qu’ils sont, à moins d’aspirer à la transcendance. »

L’extase ne s’obtient que par la jouissance, Delaporte : On a le choix entre la partouze ou la grand messe. Moi j’ai choisi le duo et toi le solo. Pas plus d’une fois par mois, Delaporte !

jazzi dit: à

« Quel délire ce Martel »

C’était plus drôle avec Roger Peyrefitte, Phil !
Après Gide et ses caves, Martel propose les backrooms du Vatican.
Pendant que l’on braque les phares sur les pédophiles et les homosexuels dans l’église, les hétérosexuels dans l’église, tout aussi nombreux sinon plus, sont oubliés.

Marie Sasseur dit: à

Apres les falsifications diverses des oeuvres de philosophes grecs, comme Aristote, un exemple de l’herméneutique falsifiée d’ Heidegger, qui détourne des notes d’étudiant et comment il a dévoyé une poesie d’Holderlin:

Un chapitre inconnu de la genèse de l’interprétation de Griechenland par Martin HeideggerBernard BöschensteinDans Études Germaniques 2013/3 (n° 271), pages 421 à 431
https://www.cairn.info/revue-etudes-germaniques-2013-3-page-421.htm

jazzi dit: à

Désolé, Marie Sasseur, le guichet Heidegger est fermé !

Marie Sasseur dit: à

Je ne voudrais pas gacher l’ambiance torride qui regne ici, mais enfin, si l’ambassadeur du Vatican en France, fait l’objet de poursuites pour mains aux fesses, et cela à plusieurs reprises au cours du mois de janvier 2019, et toujours lors de sauteries officielles, c’etait peut-etre pour souhaiter une bonne année aux gays mondains de Paris , façon de respecter les moeurs locales ?

renato dit: à

« Laissez tomber vos pitoyables arguties religieuses ou laïques, pour une fois. »

Il faudrait regarder chez tout le monde — autres religions et professions —, et jeter un coup d’œil aussi aux victimes. Je suis entré en internat que j’étais âgé de 5 ans et ½ et j’y suis resté jusqu’aux 14 ans, et jamais personne ne m’a touché. Les lavettes, c’est à dire les plus semblables aux prêtres soi-disant éducateurs, se retrouvaient régulièrement dans un lit qui n’était pas le leur, et souvent c’était pour obtenir quelque chose. Disons que j’ai pu observer que la prostitution des faibles était habituelle chez les faibles et les opportunités, et toujours cachée sous des airs plutôt moralisants. Et que l’on ne me dise que les pauvres innocents ne savaient pas ce qu’ils faisaient ! Les prêtes étaient des porcs, mais si on « ne voulait pas » ils nous laissaient en paix.

Marie Sasseur dit: à

D’ailleurs la Hollandie voulait bien envoyer un ambassadeur gay au Vatican, je ne comprends pas pourquoi tout ce foin.

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