Il n’y a pas d’écrivains maudits
Quelle étrange entreprise collective que ce Réprouvés, bannis, infréquentables (350 pages, 20 euros, Léo Scheer) dans lequel Angie David a recueilli une quinzaine de portraits desdits proscrits. A priori, on se dit qu’il doit s’agir d’écrivains français de la fin du XIXème siècle. Quelque chose de ce goût-là. Mais dès qu’on y pénètre, la fausse route s’impose à la lecture du sommaire : Maurice Dantec, Pierre Boutang, Cristina Campo, Pier Paolo Pasolini, Dominique de Roux, Simon Leys, Guy Debord, Michel Houellebecq, Renaud Camus, Jean-Claude Michéa, Baudoin de Bodinat, Marc-Edouard Nabe, Philipe Muray, Peter Handke. Ce n’est plus un rassemblement : c’est une rafle. Céline y a échappé par miracle et on ne peut que s’en féliciter. Car on doute que tous aient goûté l’honneur d’un tel coude à coude (avec les disparus, c’est plus facile). Sans oublier le principal, Richard Millet, puis qu’il est le rédacteur en chef de la Revue littéraire. Le projet tel qu’il se dessine laisse à penser qu’on a imaginé constituer ainsi une famille d’esprit autour de lui, de sa revue et de son éditeur. Pas un clan, ni une secte, encore moins un parti, pas même un mouvement mais une sorte de tendance.
Il y a de cela aux éditions de Minuit grâce à l’obstination de Jérôme Lindon, poursuivie par sa fille Irène Lindon, à creuser une seul et même sillon pendant des décennies avec une exigence inentamée par les modes et les demandes du marché ; nombre de jeunes écrivains qui y présentent leur premier manuscrit le font pour y être publié par « l’éditeur de Jean Echenoz », lequel s’y était présenté autrefois pour y être publié par « l’éditeur de Samuel Beckett »… Il y a de cela aussi chez Verdier, où le phénomène de « famille d’esprit » est conforté par la réussite du Banquet du livre, manifestation estivale qui permet aussi aux auteurs de se retrouver. On retrouve aussi ce phénomène de bande d’écrivains du côté de chez Verticales. Sur un autre plan, notre récente histoire littéraire n’a pas été avare d’« écoles ». Mais elles ont ceci de particulier qu’elles n’ont jamais été lancées par les intéressés, et qu’elles n’ont jamais été des écoles.
Ce fut le cas tant du « Nouveau roman », expression de Bernard Dort popularisée en 1957 par Emile Henriot dans son feuilleton du Monde avant d’être reprise par Alain Robbe-Grillet qui sut la faire prospérer aux Etats-Unis, que des « Hussards » lancés par un article de Bernard Frank dans les Temps modernes des « Nouveaux philosophes » regroupés par Paul Guilbert dans un article des Nouvelles littéraires, avec la même désinvolture que tel ou tel de leurs devanciers en regroupements hasardeux avaient lancés qui les impressionnistes, qui les cubistes ou encore les fauves. C’est bien là une manie typique des chroniqueurs de regrouper des artistes et de les étiqueter en fonction de quelques points communs nonobstant tout ce qui les sépare, les distingue et parfois les oppose entre eux. Ce qui était censé cimenter (écriture blanche, objectivation du réel, disparition du personnage etc) les écrivains (Sarraute, Pinget, Simon, Beckett etc) prétendus membres du « Nouveau Roman » ne faisaient illusion que sur la photo historique prise devant le siège des éditions de Minuit ; les intellectuels (BHL, Glucksmann, Lardreau, Jambet, Dollé…) dits « Nouveaux philosophes » n’avaient de commun que la critique du totalitarisme ; les « Hussards » (Blondin, Nimier, Déon, Laurent), s’ils étaient liés d’amitié autour d’une vision littéraire de la politique vue de droite, ne se sont jamais réunis tous les quatre, même pas sur une photo dans un bistro ! ; quant aux « non-conformistes des années 30 » (Mounier, Marc, Dandieu, Maulnier, Rougemont, Robert Aron …), ils ont été ainsi baptisés tardivement par le politologue Jean-Louis Loubet del Bayle, dans un essai de référence paru au Seuil en 1969, comme un agrégat de groupes et de revues soucieux de situer leur engagement en marge de l’establishment politique.
Au moins tout cela a-t-il eu le mérite d’avoir été improvisé sans la moindre prétention de conceptualiser quoi que ce soit ni de modifier le cours de l’histoire des lettres et des idées. Ces chroniqueurs auraient été bien surpris si on leur avait dit que leur « invention » d’un jour, une formule tout au plus, parfois brillante (la « Nouvelle vague » des cinéastes lancée par Françoise Giroud) figurerait un jour dans les manuels scolaires et qu’elle susciterait des thèses universitaires. Une commune sensibilité littéraire ne suffit pas. Surtout, si elle doit constituer une famille d’esprit, cela ne se fait jamais volontairement. Cela ne s’organise pas. Faut-il être naïf pour imaginer que ces choses-là se préméditent ! Tous ceux qui s’y sont essayés ont échoué, et pour cause. Ce qui sera le cas des écrivains rassemblés dans Réprouvés, bannis, infréquentables. Pour chacun des écrivains consignés dans ce livre, on trouvera bien, à un moment de leur vie et de leur œuvre, de quoi justifier l’un ou l’autre de ces qualificatifs. Mais enfin un Guy Debord est vite devenu un totem et sa Société du spectacle un bréviaire transgénérationnel ; la dénonciation de la maolâtrie française par Simon Leys, édité et soutenu par Jean-François Revel qui ne manquait pas de réseaux, a éclaté au grand jour avec succès très rapidement dès que le sinologue s’encoléra contre la Machiocchi sur le plateau d’Apostrophes ; Pasolini, le poète comme le cinéaste, sont des classiques ; les philippiques de Philippe Muray contre l’homo festivus et les années Jack Lang appartenaient déjà à la doxa grâce à lui de son vivant etc Quant à Michel Houellebecq, l’auteur français le plus lu dans le monde, invité au JT de 20.00 à chacun de ses livres avant de saturer tous les médias sans exception par sa présence, il doit bien rire de découvrir que sa posture de suicidé de la société est toujours efficace et qu’il n’a pas eu tort de se faire masque d’Artaud pour mieux gruger les gogos. Lui, un réprouvé, un banni, un infréquentable parce que les mosquées l’ont une fois poursuivi en justice ?
Pour chacun, on trouvera bien un petit quelque chose : la serbophilie qui valut à Peter Handke de recevoir des seaux de boue sur la tête, mais ce fut provisoire, éphémère, déjà oublié et n’empêchera pas son œuvre d’être un jour rassemblée en un gros volume de Quarto sinon dans la Pléiade ; la marginalisation de Simon Leys par le parti intellectuel, et la conspiration du silence et du mépris, ont passé d’autant plus vite que ledit parti a été confondu dans son soutien criminel à la révolution culturelle chinoise. Peu d’entre eux ont subi le sort d’un Richard Millet, objet d’un immonde lynchage médiatique de la part d’autres écrivains assemblés pour réclamer et obtenir sa tête.
Il n’y a pas d’écrivains maudits, les pires étant les autoproclamés que leur paranoïa aveugle tant ils sont prompts à interpréter comme une exclusion personnelle le refus d’un manuscrit par un éditeur ou l’absence de critique dans un journal. Tous ceux-là ont été ou sont publiés chez les plus grands éditeurs, ou de plus modestes tout aussi prestigieux. Et ceux qui ne le sont plus, ce n’est pas en raison d’un ostracisme, d’un boycott ou d’un complot éditorial souterainement ourdi mais parce qu’ils ont jugé préférables pour maintes raisons de s’autoéditer après avoir épuisé nombre de bonnes maisons (M.E. Nabe). Eu égard au nombre d’éditeurs, à la quantité de revues et à la prolifération des blogs et des sites indépendants, il faut vraiment y mettre du sien pour ne pas se faire lire et entendre lorsqu’on a une parole un tant soit peu subversive à lancer dans l’agora. Cela dit, il faut mettre au crédit de ce recueil la qualité d’écriture et l’acuité de l’analyse de plusieurs de ses portraits, ainsi que des révélations. Pour ma part, j’ignorais tout de cette poétesse italienne nommée Cristina Campo, « indépendante jusqu’à l’impardonnable » que Pietro Citati compara à une statue toscane du XVème siècle discrète et sévère ; ce qui est raconté de sa recherche faite de grâce, de beauté, de souffrance, de sa lutte pour le maintien du latin dans la liturgie catholique, de sa dénonciation d’« une Eglise morte par apostasie », me donne envie de la lire pour ses excès et sa violence même.
(Photos Devin Yalkin, Raymond Depardon, Brassaï)
1 096 Réponses pour Il n’y a pas d’écrivains maudits
Merci JC et Renato: le petit déjeuner est peut-être le repas de la journée que j’apprécie le plus.
Par contre JC, je ne suis pas d’accord avec votre « bien inutile dans la vie ». Une faute d’orthographe ou de grammaire peut entraîner une mauvaise compréhension ou, à tout le moins, rendre la lecture désagréable.
Bien sûr c’est parfois « bien inutile » de s’y arrêter. Un étudiant à qui j’avais corrigé des fautes d’orthographe dans un compte rendu de TP de physique m’a dit d’un ton gentiment compatissant: « Faut pas vous fatiguer, Madame, c’est sans espoir! ».
Maintenant je vais aller peaufiner mon menu de Pâques: après avoir (re)vu la merveilleuse Stéphane Audran dans « le Festin de Babette », on se sent tout petit!
Sur « The rider », Bérénice
https://www.benzinemag.net/2018/03/29/the-rider-melancolie-cowboy-vue-par-chloe-zhao/
Ed , vous avez je crois voyagé en Asie , en plus des surfaces gagnées sur la forêt pour des cultures vivrières indispensables la culture Nutella fait des ravages, en ma possession un très joli cliché photo où malgré la beauté du site on voit clairement la trace de la déforestation, en plus des maladies liées à la surnutrition en occident contrairement aux pays producteurs où souvent la minceur la maigreur signent la caste. De bonnes raisons de boycotter ce produit quand même.
Jazzi je vais consulter le programme ici. Merci pour le conseil.
Vous pouvez, Lavande, regretter l’usage d’un français correct : personnellement, je m’en secoue la tige de jade et je m’en fous complètement !
Car le langage évolue en fonction des pratiques …
Pas en suivant les conseils vieillots de vieux messieurs et de vieilles dames cacadémiciennes, impuissants notables du bel usage à l’agonie. Exemple ? J’ai deux versions des Essais du Michou :
-une édition Firmin-Didot de 1859 achetée 40 lei à Bucarest : langue française montaignarde de l’époque …illisible.
-une édition Arléa de 1992, traduite en français d’aujourd’hui… lisible
Ce qui compte c’est d’abord ce que l’on dit, quel que soit le truchement, et c’est d’être compris du plus grand nombre.
La tige de jade! Dieu soit loué, quelle est donc l amplitude de votre télescope ?
Suffisante, Bérénice… mais je vous supplie de ne pas mêler Dieu à ces affaires là !
…C’est cela, c’est cela…et le 14 juillet 1789, on célébrait le souvenir de la prise de la Bastille.
Tiens, un peu d’informations sur « Pâque juive et pâque chrétienne »:
https://www.collegedesbernardins.fr/content/paque-juive-paque-chretienne
Dégrafe le ceinturon de ton uniforme de tchékiste, déboutonne ton col officier, garde une bouteille de vodka à portée et détends toi:
Corrigeons le pion !
Encadrés par le Hamas, organisation caritative bien connue, quelques gazouillis provoquent des incidents de frontière, histoire de faire parler d’eux.
Réplique prévisible d’Israël protégeant son système de sécurité des terroristes indigènes à l’affut d’une infiltration possible.
… des morts, des blessés…. à ajouter aux précédents…Joyeuses Pâques !
– dans une conversation française, le verbe arrive tout de suite, ce qui permet à l’interlocuteur d’interrompre la phrase et de donner son point de vue. La structure syntaxique de la langue française serait donc un gage d’égalité entre locuteurs, ou du moins un procédé permettant d’endiguer son fascisme virtuel, – pour la différencier des langues qui imposeraient la supériorité de l’un sur l’autre, où l’on devrait attendre le verbe à la fin de la phrase avant de pouvoir répliquer. Pas bête, c’te remarque matinale. –
On est toujours le « has been » de quelqu’un, Car qui nous garantit que celle qui en traite les autres, faisant mine d’être en avance sur tout (en pistant la moindre nouvelle sur la toile) ne soit pas la plus en retard sur sa compréhension de l’apport de l’IA à sa propre bêtise ? – « C’est en dormant qu’on est encore le moins bête ». C’est drôle, quoique rien ne soit moins sûr. Dans son dialogue intérieur de sujet rêvant, son sentiment de bêtise paraît tellement abyssal qu’il provoque son réveil et le recours à la rdl pour endiguer pareil sentiment d’obsidienne. – Pour sortir des ontologies négatives d’où dérivent souvent des attitudes technophobes au sein des surveillance studies, pas d’autre moyen pour avancer dans la critique sociale que de documenter les pratiques réelles des différents acteurs concernés, et leurs effets en terme d’efficacité sécurisante générale.
Bonjour à toussent et à Florent. Attention au Samedi Saint…
« C’est en dormant qu’on est encore le moins bête ». (Gigi)
Le sachant, pourquoi t’insistes Verbissimo ?…Dors, et n’oublie pas de sucer ton pouce !
» pour la différencier des langues qui imposeraient la supériorité de l’un sur l’autre, où l’on devrait attendre le verbe à la fin de la phrase avant de pouvoir répliquer. »
C’est un grand classique de la germanophobie. A une époque où elle fleurissait quotidiennement en France, on accusait l’allemand d’être la langue du mensonge dans la mesure où le locuteur pouvait changer le verbe jusqu’à la dernière seconde en fonction de la réaction perçue de l’interlocuteur…Le genre de remarque que j’aurais pu trouver sous la plume d’André Suarès dont j’ai lu récemment les écrits politiques…Ici il n’est pas question de mensonge mais de domination. Pourquoi pas?
Ah là là, si on ne peut plus rigoler dès dix heures du matin…
[…] où l’on devrait attendre le verbe à la fin de la phrase avant de pouvoir répliquer
Du moment qu’on peut répliquer, la place du verbe a peu d’importance.
tourné du côté de Sète.
—
On est cinq de Troyes à aller à Sète le huit.
@Gigi, son genre ? Verbeux !
J’ai écrit : « Dors, et n’oublie pas de sucer ton pouce ! »…JiBé le Jazzi aurait écrit « Tom Pouce » !
Rose, vous jouez à la poupée tandis que je joue la poupée dans « La poupée sanglante »…
C’est un peu comme si tu disais à un musicien que s’il ne joue pas un ré après un do il faisait un peu preuve de domination sensoriel, ou alors t’as qu’à le prendre comme une surprenante apoplexie musicale. Mais enfin bon faudrait pas que t’attrapes du mal, si t’as rien trouvé de mieux pour t’occuper, si t’a chimère linguistique se borne à une connivence toute faite, si tout ce que tu sais faire c’est dégueler! Te formalise pas mais je peux rien pour toi.
Bon week end
Bloom: pour un cinq à sept avec Cléo?
Parce que je suis sympa https://youtu.be/LuMPEgBWBIU
Pourquoi pas, Lavande, mais le tragique en moins, alors!
bon mais faudrait peut-être la mettre en veilleuse vot’virilité, les gars, écouter les djeunes garçons de l’avenir, pas faire semblant
https://www.youtube.com/watch?v=YtRhATTlkgg
Gigi, ton Eddy de Presto est d’une nullité admirable, irrespectueuse de l’architecture : pas étonnant que tu en sois folle….
Rassure-toi, Nicolas, je ne crois pas trop à ces histoires de langue du mensonge ou de la supériorité…Il y avait néanmoins quelques petites choses très intéressantes dans le dialogue de ce matin sur la langue française chez Finky. Par exemple, que l’intervalle de fréquences sonores du français montre que la langue a été façonnée autant par les femmes que par les hommes, dans la mesure où les fréquences basses ne descendent pas au-dessous du niveau le plus bas des voix féminines…Etonnant n’est-il pas?
Sans doute une histoire de territorialité.
Comme une histoire existentielle, à mon avis sont un peu trop de « mauvaise foi »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/30/le-ps-face-a-un-defi-existentiel_5278547_3232.html
Vous avez suivi le polémique De Pretto? C’est super drôle !
«Je m’imagine même sans dents, embrasser des jolis cœurs/ Qui acceptent bénévolement de se livrer à tous mes leurres» : la sentence s’entend dans Random, la chanson qui ouvre cette Cure du phénomène proclamé Eddy de Pretto, et tout le high concept (le Kamoulox) derrière son art y est, ou presque. Résumons-le pour ceux qui rentreraient de vacances à l’étranger : l’Eddy (Louis) est un sans-dents gay, roux et fort en gueule, échappé d’une famille abusive et représentant fiérot des faubourgs populaires de la France qui pense tout bas, qui se livre sans complexe dans des scies de variété intense – comme Patrick Fiori ou Juliette Armanet – sur des habillages électroniques qui zonent entre Skyrock l’après-midi et M6 Music. Dans la France de 2018, c’est du sur-mesure pour sortir les publics de scènes de musiques actuelles de la torpeur et faire parler de soi dans les médias terrorisés à l’idée d’écrire sur un rap toujours plus hégémonique chez la jeunesse parce qu’ils n’en écoutent pas.
Malheureusement pour les autres, la synergie accouche d’un album épouvantablement prévisible, laid et monotone, dont on frémit de lister les éléments saillants : un timbre de voix qui grésille comme celui de Nougaro mais gâté à chaque fin de phrase par un vibrato à la Balavoine, une plastique qui rêve de tutoyer la trap triste de PNL mais sonne comme du trip-hop de musique au mètre, surtout un misérabilisme de chien de la casse piqué tel quel à la chanson française indépendante et usé si systématiquement qu’on finit par soupçonner De Pretto d’avoir ourdi son personnage de Brel de la faille avec une agence de com’ particulièrement cynique et désespérée. Loin de nous l’idée de reprocher au Français de se rêver en produit prêt à consommer, mais ce premier album est en tout point monstrueux.
C’est pas tout ça https://youtu.be/BKbj0AXLImE
et donc, ce pretto que je découvre, un lointain cousin d’eddy bellgueule (?), serait moins bien que le stormae, comme produit de consommation courante transgenre ? quelle sperpicassité !
Bérénice,
J’ai dit que je m’en tamponnais et elle me réexplique tout pareil comme si je n’avais pas compris. JE SAIS I KNOW…and I don’t give a f*
C’est pourtant claire non ? Méfions-nous des donneurs de leçons. Ça ne mange pas d’huile de palme, mais si on fouille dans leur vie, j’ose à peine imaginer ce qu’on doit y trouver.
Vous savez, Bertrand Cantat a toujours été le roi des donneurs de leçons. Il a même récemment sorti un album pour dénoncer le Brexit. Allez, balayez tous devant votre porte les bien-pensants, je suis en paix avec moi-même MOI.
Peut-on ajouter que » un des peuples les plus ancien de la terre » n’eut longtemps qu’une audience régionale ? et que le christianisme, pour le meilleur ou pour le pire, fit beaucoup pour sa renommée? Non? Ce n’est plus politiquement correct?
Ce n’est pas dans Le Nouvel Observateur, mais dans Les Temps Modernes, en décembre 1952, que Bernard Frank fit paraître son célèbre article, « Grognards et Hussards ». À noter que Frank ne citait pas le nom de Michel Déon. Ce n’est que trois ans plus tard que celui-ci fut associé aux trois autres, lorsque les quatre préfacèrent ensemble la réédition d’un livre d’André Fraigneau (L’Amour vagabond, Plon).
Sur le plan littéraire, il n’y avait pas grand chose de commun entre les quatre prétendus « Hussards ». Et sur le plan politique non plus, au début en tout cas, si l’on en croit Michel Déon : « Dans un certain sens, nous nous méfions un peu de lui [Nimier]. Nous le voyions écrire par exemple dans des revues gaullistes, comme Liberté de l’Esprit, ce qui était très peu du goût d’Antoine, de Fraigneau et de moi, encore moins de Jacques Laurent. » (Le Magazine littéraire, décembre 1973). Cela s’arrangera lorsque Nimier, partisan de l’Algérie Française, rejoindra le camp antigaulliste, à la fin des années 50.
Merci Christian Lançon. Corrigé !
les plus anciens
Essayant de rester « constructif », Passou, raisonnons ! Ne peut on pas conduire au bûcher Place de Grève les écrivains* maudits ?
En finir…. enfin….avec ces consommateurs de papier ?
(*et leurs éditeurs, naturellement, crapules notoires et exigeantes )
Ce qui compte c’est d’abord ce que l’on dit, quel que soit le truchement, et c’est d’être compris du plus grand nombre.
Non.
Ce qui compte c’est d’abord qui on est.
Bloom et Lavande
et trente sept deux, le matin avec Beinex et Huit et demi le soir avec Fellini.
et à la six quatre deux tous ensemble.
…
…au fond, tout ces cirques de misères en Europe,….
…
…pourquoi-pas,…comme, après-guerres 40-45,…un côté » misères économiques et social,…
…pour émigrer, aux U.S.A.,…Canada,…Australie,…Suède,…Amérique-latines,?…
…
…et, si les gens bourgeois, ne veulent pas,suivre, l’Aventure, c’est l’aventure ‘,…
…
…et, par pressions, des autres émigrés, arabes ou noirs, à s’installer, chez-nous, avec tout ce cirque , pour déranger, les mondes arabes » désunis « ,…aux pétrodollars,…
…
…complot mondial, contre les européens de souches,…à vous de juger,!…etc,…
…
…les art du management, post émigrations,…
…l’éducation T.V….
Ed 03h23 . Votre politesse exquise est un régal…
« ma supériorité.. » dites-vous ? vous comprenez mal la langue française. « donneuse de leçons » ? même remarque. Mangez votre tartine de Nutella ! que m’importe . Permettez-moi de préférer les orangs outangs ! Joyeux oeufs de Pâques, gorgés d’huile de palme!
La prochaine fois que Wgg confondra participe passé (é) et infinitif (er) d’un verbe du premier groupe, ce qu’il fait couramment
_______
D’abod c’st complètemnt faux, ensuite c’est une simple faute de frappe, enfin c’est un faute d’inattention qui n’a strictment rien à voir avec une confusion aussi grave que celle de confondre un objet avec une circonstance. Mais on en est là en France dans la dégradation de la langue et de la maîtrise de la langue !
5 sur 5, Rose.
Les 7 samoureux…euh -raïs
« Ce qui compte c’est d’abord qui on est. » (rose)
Ridicule !
« Permettez-moi de préférer les orang-outangs ! » (gisèle)
Stupide !
« D’abod c’st complètemnt faux »: votre instituteur de CE2 a dû aussi vous dire qu’il fallait toujours se donner la peine de se relire, c’est un minimum de correction vis à vis de l’interlocuteur.
Eh bien, moi, je viens d’apprendre (dernière dépêche AFP) que Cicéron avait prononcé sa première catilinaire et la dernière dans le temple de Jupiter Stator, qui est ce petit temple sur la Via Sacra juste derrière la Maison des Vestales à Rome. Et j’en suis tout retourné de savoir ça…! Parce que les ruines de ce temple, eh bien elles sont encore là visibles sur le forum. Et c’était là…!
L’affaire Catilina ressemble furieusement aux problèmes de financement des campagnes électorales d’aujourd’hui. C’est pour des histoires de dettes de campagnes électorales où il avait perdu et qui l’avaient ruiné que Catilina avait finalement décidé de fomenter un complot contre l’Etat.
Ce qui me sidère, c’est que la Rome de la fin de la République était assez petite; le mur de la ville s’arrêtait au pied du Capitol en fait. Tout le Champ de Mars était hors les murs.
Une circonstance ne fait pas partie du groupe verbal, on peut la déplacer ou la supprimer sans endommager la validité d’une phrase française; il en va tout autrement d’un objet (direct ou indirect) qui fait, en français, obligatoirement partie du GV; on ne peut pas déplacer le COD ni le supprimer. On apprend ça en CM2 !!!!!!!!!!!!!!
En allemand, par exemple, ce n’est pas vrai; on peut dire :
Den Brief habe ich bekommen pour j’ai reçu la lettre; en français on ne peut pas dire : *la lettre j’ai reçue; on est obligé d’employer un pronom de rappel : la lettre, je l’ai reçue, avec un déplacement à gauche du COD sous la forme du pronom de rappel; c’est le style de Céline, qui fait des déplacement à gauche et à droite, le plus souvent même à l’extrême droite…
…
…et, l’Union – latine, me direz-vous,…
…
…avec, qu’elle Allemagne – nationaliste à Bismarck,!…non-pas, avec la force, mais, avec ses états)indépendant,…Bavière, etc,…
…
…sans mentalité prussienne pro-U.S.A., à la Hollande des promesse non-tenus,…
…etc,…
…même les cartes pré-payer, vaut, mieux payer cash,!…
…
une boîte de douze Bloomie
« Permettez-moi de préférer les orang-outangs ! »
Rarement lu quelque chose d’aussi idiot.
Ce n’est pas seulement de la grammaire mais aussi de l’intelligence du monde à travers la langue.
Une circonstance c’est secondaire dans la phrase comme « une circonstance atténuante » alors qu’un objet c’est fondamental dans la hiérarchie des fonctions grammaticales d’une phrase comme dans la hiérarchie des éléments significatifs du monde.
Quand la langue n’est plus perçue dans sa hiérarchie, c’est toute la hiérarchie du monde des valeurs qui se déglingue. Et c’est bien ce qui se passe d’ailleurs aujourd’hui où on prétend réhabiliter Maurras et éditer les ordures de Céline avec un merveilleux appareil critique qui sert de cache-misère aux crétins.
je mange une pomme ; je la mange. Bien sûr que le COD bouge. Une pomme je mange.
En attendant, hors les murs, il y a Saint Paul à Rome, mais vous Wid3rgänger êtes infoutu totalement de conjuguer à l’infinitif le verbe qui suit un autre verbe.
Autant vous êtes attendrissant lorsque vous parlez de votre enfance à l’école, autant là vous êtes hyper crispant.
Voui.
Moi aussi gisèle, les orang outangs.
Bon je vais manger.
Les gens condescendants se rendent rarement compte de leur arrogance. Relisez-vous. D’ailleurs vous vous défendez de votre mépris par un nouveau signe de mépris – « vous comprenez mal la langue française ». Fort.
Une mère qui est venu me voir pour son fils en 3ème qui a fait des progrès spectaculaires en français grâce à moi, pour m’en remercier, elle me dit : Vous les faites lire, ce qui n’était jamais arrivé dans ses cours auparavant. Mon fils est parti de très loin et maintenant il est presque brillant en français. Je lui réponds : Oui, si je les fais lire c’est parce que l’effondrement de notre culture par pans entiers m’angoisse terriblement.
Et ici, dans cette antre de la calomnie et de la bêtise surhumaine, je lis à mon propos les pires saloperies émanant de gens qui font les fautes de français les plus inqualifiables ! Comment penser après ça que la France est devenue ce tas de fumier qu’on mange ici jour après jour ?
Et avec d’anciens profs totalement nulles come rose qui est capable d’écrire des énormités grosses comme elle !
Ah ! elle est belle la France des ploucs d’aujourd’hui !
rose dit: 31 mars 2018 à 14 h 22 min
autant là
Une seule solution : ne jamais lui répondre…
Sergio
mais c’est la quintessence de la pédagogie ce type qui se prend pour Bayard.
il écrit Sergio
je viens passé trois jours chez vous. Il est infoutu de remplacer par un verbe du troisième groupe, je viens prendre le thé chez vous. Il te colle un participe en veux-tu, en.voilà comme pierre assouline. C’est pour cela qu’il est sur ce blog. Pour sa proximité orthographique avec l’impétrant.
Sergio, est ce que vous pouvez faire.quelque chose pour lui ?
Non seulement je viens de maigrir de trois kilos, espèce de gros porc, et en deux jours je me suis faite draguer deux fois, J’ai la cotte, ai-je dit ce matin à l’entrepôt du bricolage, tiens je vais vous faire le rébus, mais en plus je suis vivable alors que vous êtes invivable.
Entre vous et moi, un océan, quel bonheur !.
Doublé parce que Paul fuit. Hors les murs.
Our house.
Un ti coup de rénovation non ?
Dossier intéressant du Monde sur Martin Luther King qui dit bien la radicalisation de ses positions dans les dernières années où les discours passent d’une rhétorique du « Rêve » à une dénonciation frontale et sans ambages de la réalité américaine – violence du capitalisme, guerre du Vietnam, pauvreté. Les articles d’archives sont passionnants, notamment celui sur le KKK. En revanche, pas un mot sur Paul Beatty, lauréat du Booker Prize 2016 pour The Sellout (Moi contre les Etats-Unis d’Amérique), ouvrage en droite ligne de Swift qui narre la volonté d’un Noir californien de défier la loi des US en restaurant la ségrégation raciale, puis l’esclavage afin de protéger sa communauté des suprémacistes blancs devenus insupportables. Tour à tour grinçant, hilarant et franchement provocateur, une satire puissante et dérangeante. Du Welbeck puissance 10, C, Usain Bolt vs; Christophe Lemaitre…
rose dit: 31 mars 2018 à 14 h 59 min
faire.quelque chose
Il y aurait une solution. A l’école communale, on avait des maîtres et des maîtresses qui articulaient tellement bien, en exagérant le plus souvent, le texte des dictées, chaque mot individuellement de la dictée, qu’à la seule oreille on pouvait s’en sortir. En particulier on entendait discrètement le « R. » final de « passer », par exemple. Cela rendait un fier service ! Suffisait d’écouter… Une sorte d’exagération de la liaison, quoi…
Bon. On peut s’immiscer, là, ou bien il faut attendre que ça se calme ? Parce que perso j’ai reçu ce matin le « magazine littéraire » et une fois de plus j’interloque… J’ai cru comprendre que la nouvelle version du magazine se vendait bien mieux que l’ancienne. Fort bien, mais enfin il faut se rendre à l’évidence : tous les dossiers, les informations sont dédiées à toute autre chose qu’à la littérature ! Faut-il en conclure que pour vendre un magazine littéraire, il faut cesser de parler littérature ?
Alors ce mois-ci nous avons des pages et des pages consacrées aux GAFA (facebook, google, amazon, apple…); fort bien, me direz-vous, nous allons donc être amplement documentés sur l’interaction des nouveaux outils numériques mondieux et la littérature. Des réflexions vont avoir lieu sur ce que j’appelle, perso, l’écriture éphéméride, on analysera avec tout le sérieux et les connaissances possibles ce que fait, depuis dix ans voire plus, un Chevillard. On repèrera les interactions de la littérature vers le net, du net vers les auteurs, des auteurs vers les lecteurs, etc. On réfléchira sur les mots communs aux planètes, l’une multiséculaire, l’autre aussi jeune qu’un agneau de printemps.
Eh bé non.
Ce ne sont que considérations politiques, sociétales et morales.
Tous les dossiers, même le plus inaugural, qui s’appelle « les idées » et est sous-titré « politique, économie, société » parlent, appelons les choses par leur nom s’il vous plaît, parlent politique. Idem pour l’éditorial du maître Gluksman, qui en appelle bien entendu à la philosophie…
Mais pourquoi donc conserver le mot « littéraire » sur la couverture ? Pourquoi ne pas appeler ça « magazine qui voudrait aujourd’hui le rôle que les temps modernes ont joué à l’époque de Sarte, et qui, pour ça, réduit la part de la littérature à quatre colonnes de compte-rendus de lectures bâclées ? »
Ca serait plus long mais plus honnête, à mon sens…
Parce que là, ce numéro, qui affiche en sous-titre « détruire l’Etat, Abolir la vie privée, Nier la mort » (qualificatifs attribués aux GAFA sujet du dossier du jour), pourrait tout aussi bien annoncer la vraie couleur :
Détruire un magazine littéraire pour le transformer en magazine politique
Abolir le rôle de critique pour le remplacer par celui de tribun
Nier la réalité en conservant un qualificatif qui est devenu aussi adéquat qu’une pancarte annonçant une manifestation un 30 février…
Ca m’agace considérablement, voyez-vous…
Sergio
on vous a fait ça sans blague ?
Curieux la mémoire WGG. En mai 1971, j’arrive à Rome. Stazione Termini. Dehors ,la lumière est si forte ,la réverbération si intense que ça créé un aveuglement ,un tremblé dans le champ visuel. Je trimballe ma valise vers le Forum dans les raffuts grinçants des tramways .Plus tard je me suis endormi allongé sur un banc, face au temple Vesta, sous un pin. Les petites Fiat circulent vite. Je me réveille parce qu’un Italien âgé m’a touché l’épaule en me disant que je devais surveiller ma valise .Je sors de la torpeur et regarde ma montre :il est quatre heures de l’après-midi. Je mets du temps à comprendre que je suis à Rome tant c’est onirique ces plates bande d’herbe brûlée ,ces trois colonnes corinthiennes dressées dans le vide bleu , lancinantes. Ces alignements pierreux, puis le ciel orageux vers le Colisée, puis la tiédeur du soir, incompréhensible. Pourquoi n’ai-je jamais oublié cet après-midi sur la Via dei Fori Imperiali ?
Noirs d’ombre, Rome, violette, vétuste, le Tibre dans ses méandres mous et son feuillage serré de platanes. Rome ville-prière, monde trop ancien et qui pourtant ne murit pas, et qui abandonne ceux qui attendent à un arrêt de bus, Rome qui creuse l’angoisse au moment le plus inattendu, le soir.
Coucou de Berkeley… toujours en ce qui concerne les sciences comportementales, je poursuis mes études sur celui qui se fait appeler JC et l’évolution de son comportement, à savoir : après la phase injures et imprécations, son changement progressif vers une volonté sérieux, voire de sentences, de jugements, de bonne conscience, de ridicule aussi…
pour ceux/celles que cela intéresse, uniquement en message privé.
rose dit: 31 mars 2018 à 15 h 34 min
on vous a fait ça sans blague ?
C’était impeccable ! Quand on suivait pas trop (tout en écrivant) le sens de la dictée, ainsi on pouvait se rattraper « au son »…
(Quand la langue n’est plus perçue dans sa hiérarchie, c’est toute la hiérarchie du monde des valeurs qui se déglingue).
@ Voilà le type de sentence circonstancielle de lieu dont je suis pas sûr de comprendre le verdict, ni le sens, ni le COD. Et pourtant, elle a été proférée pour nous éclaircir le monde des orants goûtant de l’huile de palme à la nutéla.
Bonjour à JC et rose. Je vous signale un nouveau petit chef d’œuvre d’ironie de Christian Oster, Massif central, car je pense que vous aurez sans doute quelques heures à perdre à suivre mon bon conseil de lecture, toutes affaires cessantes. P. Edel et Z. l’ont également beaucoup apprécié, c’est dire. Je vous mets un lien sur la critique qui en a le mieux parlé jusqu’à présent, en dehors de mon propre enthousiasme dont vous savez à quel point il compte à la rdl pour seconder Passoul.
https://www.letemps.ch/culture/mort-aux-trousses
« Rome qui creuse l’angoisse au moment le plus inattendu, le soir ». Mais non Paul Edel ce n’est pas le moment le plus inattendu. C’est bien le soir que l’angoisse monte: quand les chiens se transforment en loups, quand les objets inanimés deviennent menaçants, quand on se demande si le soleil qui vient de partir reviendra le lendemain à l’aube, ou plutôt si on sera encore là, si les êtres aimés seront encore là, pour le voir réapparaître le matin suivant.
« LE PLUS GRAND NOMBRE » 9h sonNant
Poser en ces termes la question de la langue, est très pernicieux (sans présumer l’insidieux). Car ce n’est pas du tt ainsi que cela se passe… (ou s’est passé)
Si l’on ne peut négliger l’incidence de la « machine » dans le fait d’écrire (on fait des foteux presque du fait de claveter has been avec uN Blackberry Si BEau, d’autres types en abusant de Word couper/coller, et écrire au Montblanc encre bleu turquoise n’est sans doute pas plus neutre… et puis est aussi la question du « se relire » CAD de la Bévue!). Oui, hormis cela, IL y a bel et bien une sorte de dictature de l’ignorance, de la « Masse » prétendument (à défaut de la « langue fasciste de Barthes) qui rejoint la question plus générale de la « Mode » (y compris vestimentaire). On peut dire que là aussi des « groupes » (OU communautés, cad minoritaires), imposent une façon de parler (sinon de ne pas/plus écrire ! et le T-shirt/écran sans cravate) et de déstructurer le phraser, que d’autres avaient réussi à imposer… (au niveau épidermique, c’est tt le pb du ‘Rap’/écran et de R. Millet…).
Très globalement il y a (eu) le conflit entre le français et l’allemand au regard de l’Alsace par exemple (qui IIIs AVjC est déjà germanique… et qui ne se rend pas! pas plus que l’allemand, le russe, le chinois…) avec les âneries sur la phrase laborieuse du fait du verbe, à l’instar de l’esprit des allemands (et Nietzsche abonde en ce sens). Mais ceci est patent lorsqu’on lit ne serait-ce que Rousseau dans le texte (pas si lointain le XVIII°), où figure toute une orthographe/grammaire différente de celle conseillée de nos jours.
Là, La raison tient à 1789 (décidément…) et à sa politique de « d’uniformisation linguistique » (y compris par la Terreur et les camarades « instituteurs »), visant donc à effacer les divers « patois » qui souvent étaient de vraies langues non encore soumises au latin. Et Là rebondit la question du « plus grand nombre »… sauf à croire que le « peuple de Paris » était majoritaire et porté par un élan spontané, que le putsch des Montagnards liquidant les Girondins … était « démocratique »… que la Franc-maçonnerie n’existait pas. Et avant cette Révolution, il avait eu l’emprise de l’Eglise sur des « mal baptisés », de Rome sur les Gaulois… ETC…etc…
Donc, voici de nos jours la question LittérAIRE, avec par exemple cette question de l’ORalité (que Rousseau déjà dit être ce qu’il y a de plus naturel… mais Derrida pas d’accord), du « gauche à droite » de Céline (dit pour ne plus y penser à celui-là).
D’abord se pose la question de l’évidence de cela… Pourquoi par exemple Sollers dit que l’écriture de Drieux était obsolète, et qu’il serait nécessaire (« Rimbaud vite! ») d’avoir des phrases courtes, etc… Pourquoi doit-on saluer (comme dit précédemment) que Morand ait le premier, fait « jAzzé » la phrase ? En quoi était-ce nécessaire et au nom de quoi ?
Autrement dit ; lorsqu’on salue le style de LF. Céline (encore) comme le fait par exemple Le Clézio (+/-« c’est vrai on ne devrait écrire que de cette façon ») on ne se pose pas ce type de question, on vit une « EVidencE », c’est à dire un IMpensé (comme LE FAIT le poisson dans l’eau du bocal). Or ce que montre par exemple assez bien H. Godard dans « Poétique de Céline » et sur le cas de « Un château (à) l’autre » c’est que cet évitement renvoie non pas à Panam 1900, mais au Moyen-âge,… à ce qu’était le français d’alors (et disons à sa survivance ; comme le « quatre VINGT dix » à survécu au « nonante » décimal – sauf Swis&Belg). Ce qui pose en retour la question, & contre le mythe de « l’oralité » du naturel/pratique qu’on croit à tort monter de la rue quand on a les fenêtres ouvertes.. oui, comment ces façons de faire (lire/écrire) ont-elles pu être incorporées aussi durement, compulsivement chez cet auteur, mais aussi à des titres divers chez Aragon… pourquoi pas Proust… et d’autres de nos jours ??
Laura Delair dit: 31 mars 2018 à 15 h 51 min
Coucou de Berkeley…
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Incroyable, j’y suis aussi sur un séminaire d’hypercomputing !
On mange ensemble ce soir ?
Je connais un petit restaurant de quiches californiennes, vous m’en direz des nouvelles.
14h59 bOND james bond !
Tout est là, bravo…
En Suisse même romande (ou en Germany) : pASSe(r) (auSWeis…)
Et au pays de l’Aïoliii, c’est le (pas)tISS, l’anISS (bref le Ricard)
d’où les 3 points … dans Mort à crédit
Popaul, vous étiez sous l’emprise du dieu Terminus, qui préside aux bornes, qui a donné le mot « terme » (pour « fin ») et « terminus » pour les transports comme les gares. Vient du grec « terma » (borne). Il occasionnait de longs jours de fêtes à Rome.
Un gros livre de plus de 800 pages vient de paraître: Rome, cité universelle, De César à Caracalla 70 av. JC à 212 ap. JC, Belin. Renouvelle la connaissance de Rome et de son histoire. Extra. En l’an 70, il y avait recensé dans la péninsule quelque 910 000 citoyens mâles après les guerres sociales.
Tout le premier siècle av. JC. à partir de 70 est en fait une lente décomposition de la République qui devait aboutir au Principat et à l’Empire. Une époque qui ressemble à la nôtre par bien des points. Lente décadence des institutions, avec des démagogues comme César (qui fait penser à Mélenchon ou l’inverse), l’endettement de la classe sénatoriale, les problèmes de corruption généralisée, la guerre civile larvée et constante vers le milieu du siècle, le déclin structurel et endémique de la grande agriculture à l’époque déjà des Gracq et plus tard, dont parle Pline le Jeune dans une lettre à la fin du 1er siècle ap. JC., l’attente de l’homme providentiel avec Pompée par Cicéron, sorte de nouvel Alexandre le Grand du monde romain, qui votera l’exil de Cicéron et demandera ensuite son rappel, les complots contre l’Etat ou les ententes politiques secrètes entre Crassus, César et Pompée, la guerre en Gaulle par César pour prendre l’ascendant sur Pompée et entrer en lice pour le pouvoir suprême en massacrant joyeusement des centaines de milliers de Gaulois.
« Eh bien, moi, je viens d’apprendre (dernière dépêche AFP) que Cicéron avait prononcé sa première catilinaire et la dernière dans le temple de Jupiter Stator, qui est ce petit temple sur la Via Sacra juste derrière la Maison des Vestales à Rome. Et j’en suis tout retourné »
Vous vous souvenez que, quand WG était amoureux d’une ukrainienne, il apprenait l’ukrainien?
Son obsession actuelle du latin, de la civilisation et de l’histoire romaines, qui dure depuis des semaines, ne peut avoir qu’une seule explication: il est tombé raide dingue amoureux d’une collègue prof de lettres classiques…
Pas vrai WG?
César a été assassiné dans le complexe théâtral du théâtre de Pompée, au pied d’une magnifique statue de Pompée qu’on a retrouvé dans le Champ de Mars. On peut voir aujourd’hui l’endroit où ça s’est passé, c’est un complexe de deux petits temples avec un temple circulaire au milieu dont les ruines sont excavées.
Closer et ses fantasmes… Si tu savais mon pauvre chéri ! Mes collègues de lettres classiques, si tu les voyais, il y en a une qui boîte et a mis au monde sept marmots déjà grands, et l’autre qui est toute fripée…
J’apprends le russe, pas l’ukrainien. Faut suivre…!
Il n’avait pas pris un aller simple, P Edel? Le vieux coup de la Modification…à moinss que ce soit celui d’On purge bb…
En fait le temple de Jupiter Stator a été renommé à la fin de la République en temple des Lares. Juste devant l’arc de Titus.
Aujourd’hui, samedi saint, ici dans le Nordeste c’est « a queima de Juda ».
Oui, bon, ici on est bien loin de votre Paris, mais je viens de temps à autres vous lire, (dans le sens anti.chronologique, c’est plus amusant). Je croise parfois Lavande, Gisèle, DHH qui sont très très intéressantes et avec qui j’apprend beaucoup sur la langue française.
On y trouve aussi des donneuses de leçons qui n’aiment pas recevoir de leçons de donneuses de leçons; ça me semble dans l’ordre des choses, enfin, c’est ce que je crois, MOI.
A l’Est, que du nouveau:
– qui en veut à la femme de Sollers? We are all waiting with baited breath…
– j’ai appris que H. Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’aréopage des vieux écrivains tout de vert recouverts (en attendant les vers), avait eu pour père un Géorgien blanc abattu pour faits de Collaboration. Voilà qui la rapproche de D. Fernandez (si je puis dire).
Quand je rentrerai en France, je lirai « Un roman russe » d’E. Carrère, qui a préféré laissr tomber le d’Encausse maternel; paradoxalement l’apocope, en allégeant le matronyme à particule, a pour effet de produire de la distinction bourdivine (de l’indexation, disaient autrefois les cuistres linguistes de Paris III).
Moi ? Donneuse de leçons ? Rien ne le prouve. Bordel quel est votre problème avec ma personne ? Pourquoi cette attaque gratuite ?
La correspondance du poète Yves Bonnefoy, qui vient d’être éditée, montre un homme peu loquace, avare de confessions, se réfugiant dans le quotidien, sauf peut-être quand il fait part de la chose suivante à Philippe Jacottet, le seul qu’il trouve à sa hauteur :
« Enseigner, parler en public, écrire même n’est tolérable que si on sent en face de soi des personnes qui, d’instinct, se placent au niveau de votre tâtonnement. »
Cette correspondance comprend de grands interlocuteurs, plus grand que Bonnefoy, mais ce qu’en dit Télérama ne nous incite pas à acheter le volume, si curieux que nous soyons :
« D’André Breton à Pierre Alechinsky, de Philippe Jaccottet à Michel Butor, de Gaston Bachelard à André Masson : cinquante têtes pensantes et rêveuses (dont seulement quatre femmes) rivalisent d’intérêt pour un personnage complexe par pudeur et par exigence. » Télérama
Bonnefoy était quand même un écrivain très académique. Son oeuvre est beaucoup moins rutilante que celle de Jaccottet, par exemple. Je ne me suis jamais pasiionné pour Bonnefoy, ni ses poèmes ni ses essais.
L’article de Télérama ne dit pas si Bonnefoy a échangé une correspondance avec Paul Celan. J’aurais été curieux de savoir ce que, dans ce cas éventuel, Celan aurait pu lui dire. Ou peut-être qu’on n’a pas gardé les lettres. A Celan, on ne la faisait pas…
Wgg 16h47: comment pensez-vous que vos collègues vous décrivent?
16:47
La méchanceté la haine de l’autre. C’est tellement pur qu’on ne sait quoi répondre à de pareilles horreurs.
Ed, pourquoi vous émouvoir de ce qu’écrit Concon des Tropiques?
Parce que l’enfer c’est les autres ?
Mes collègues m’adorent comme mes élèves. Je crois que mes collègues me considèrent comme un homme extrêmement bien élevé, aimable et très cultivé. Je m’entends très bien avec un collègue juive prof d’histoire et un collègue de maths avec qui j’ai parfois de grandes discussions sur les mathématiques et leur enseignement, ainsi qu’une collègue de chinois avec qui nous parlons de Proust et de la langue chinoise. Mes collègues ne sont pas des ploucs, loin de là.
Les parents d’élèves également, qui viennent me remercier du plaisir qu’on leurs enfants à suivre mes cours, qui leur plaisent et leur apportent beaucoup, me disent-ils. Tant mieux ! Ma peine et ma fatigue en sont justifiées, c’est tout ce que je demande en ce bas monde. Le reste n’est que poussière dans le vent turbulent de la bêtise humaine.
Pas de soucis, comme dirait l’autre…
Chaloux,
J’étais juste très surprise qu’il me tombe dessus ainsi, alors que je n’avais jamais remarqué son existence et que pour faire vite, personne ne l’a sonné. Mais vous avez raison, on s’en tamponne du troll des favelas.
Blabla : « du plaisir qu’on leurs enfants »
Juste un petit souci d’orthographe ou de grammaire. Mais qui parle ici d’offenser grand-mère ni grand-père ?…
(Ed, ma plume a fourché, j’aurais dû écrire Pompon des tropiques, ça fait davantage carnaval).
Pour le plaisir.
J’aurais pu peaufiner mes arguments en m’appelant à quelques exemples parlant : Stendhal, par exemple ; mais d’un côté, j’ai déjà exposé ici quelques brins de son expérience à l’intention d’une intervenante qui méritait un effort de ma part — et me répéter ne serait ni utile ni chic ; d’un autre côté, il m’apparait évident qu’il est parfaitement inutile de rappeler quelques éléments de culture européenne, à un personnage vaudevillesque dépourvu d’esprit, d’une réelle éducation et d’un quelconque talent, qui ne peut qu’exploiter sans vergogne l’identité d’un admirable personnage de roman. Or, étant donné l’état des choses et puisque je ne trouve dans le discours de ce goujat aucun des grands postulats sur lesquels se construit le système contemporain de pensée, et bien que je comprenne que chez lui le manque de tact et la mise en valeur solidement encadrée de l’exploit qui consiste en l’avoir appris une langue, puissent valoriser l’espoir qui l’aide à vivre, je ne peux que me tenir à Guareschi : « la plus minable des actions que l’on peut commettre lors d’une controverse, c’est de s’accrocher aux erreurs de grammaire et de syntaxe de l’adversaire ».
Michel Bounan aurait eu sa place dans le livre d’Angie David.
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