de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse

Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse

Serait-ce la naissance d’un genre littéraire ? Comme on se dit sagement qu’en cette matière on n’invente jamais rien, ou alors une fois par siècle, on se doute qu’il doit bien y avoir des précédents, même si celui qui nous vient le plus naturellement à l’esprit, Jérôme Lindon de Jean Echenoz, est assez récent (éditions de Minuit, 2001), ainsi que les évocations de la figure Jean-Marc Roberts, patron de Stock, par Philippe Claudel et Jean-Marc Parisis. Bizarre tout de même que d’autres titres plus anciens ne s’imposent pas spontanément à notre mémoire. A croire que l’hommage de l’auteur à son éditeur disparu est l’exception et non la règle. Peut-être que cela ne se fait pas. Faut-il y voir une marque d’ingratitude ou la confirmation que dans ce couple, l’amitié ne serait que de façade, circonstancielle.

Un bon moyen d’en juger serait que l’hommage ait lieu du vivant de l’éditeur, ce qui ne manquerait pas de le mettre dans l’embarras, mais tant pis. Sûr que J.B. Pontalis ne l’aurait pas permis. Disparu il y a un an, le jour de ses 89 ans, il fait aujourd’hui l’objet d’un tir croisé. Or les deux écrivains qui y paient leur dette  à son endroit y récusent tant l’idée que, celui qui fut également leur ami, n’était pas un père de substitution que leur dénégation a force d’aveu.

L’un et l’autre ont été parmi les auteurs les plus assidus de la collection « L’un et l’autre », éclatante tentative de renouvellement de l’art de la biographie sous la forme de vies brèves en miroir avec l’auteur, que J.B. Pontalis dirigeait chez Gallimard. Christian Garcin lui a donné quatre textes, et Jean-Michel Delacomptée, sept. Tant l’éditeur que l’ami sont au centre de Jibé (59 pages, 7 euros, arléa) que le premier des deux consacre à Pontalis. Dans ce vagabondage écrit au fil des pensées, que l’on devine sensible mais sans complaisance, émouvant mais dénué de la moindre mièvrerie, gouverné par l’esprit de la divagation, tout tourne autour d’un tableau d’Emile Friant qui figure d’ailleurs en couverture. D’où vient qu’en le contemplant sur les cimaises de l’ancien musée Fabre à Montpellier, il soit aussitôt renvoyé à son souvenir radieux ?photo_Pontalis

Cela ne s’explique pas. Le fait est qu’il parvenait sans mal à convoquer sa figure à partir de ce tableau. La vision des Lutteurs lui fit surtout comprendre qu’une commune hantise de la disparition et de l’apparition le liait secrètement à son éditeur depuis vingt ans que durait leur amitié affectueuse. Pas un autre père, il insiste, mais un ami cher en qui il reconnaît toutefois qu’il a vu au début le reflet d’un homme dont Pontalis fut l’intime à la création des Temps modernes, et que le jeune Garcin n’était pas loin d’idolâtrer : Jean-Paul Sartre. Il était l’homme qui a vu l’homme, mais cette illusion n’eut qu’un temps.

De tous les livres non pas édités mais écrits par J.B. Pontalis même, puisqu’il prit goût à sa propre écriture littéraire (et non plus seulement psychanalytique) vers la fin sa vie, Frère du précédent est celui qui a le plus marqué Christian Garcin, un livre dans lequel il évoquait un frère encombrant avec qui il entretenait des rapports conflictuels. C’est aussi le cas de Jean-Michel Delacomptée qui le reconnaît dans Ecrire pour quelqu’un (170 pages, 15,90 euros, Gallimard). Ce qui laisserait accroire que leur relation était plus fraternelle que paternelle, l’âge importe peu. Or cette poignante méditation sur la mémoire est largement consacrée à la figure de son vrai père, et cette juxtaposition des deux images n’en est que plus troublante. Le portrait  n’en est que plus fin : Giacometti l’eut-il sculpté en pied qu’il l’eut intitulé « L’homme qui charme ». Tout en sourires, courtoisie et intelligence.

A-t-on rêvé éditeur plus attentif et prévenant ? Pontalis était à l’écoute comme d’autres sont aux aguets. Il y faut une vraie générosité, d’autant que la sienne, flottante, limbique, était exempte de la moindre brutalité. Delacomptée étaient séparés par leurs origines et leur éducation Pontalis (l’un fils d’un représentant en librairie vivant en banlieue parisienne, l’autre fils de grands bourgeois industriels) ; mais ils se retrouvaient justement dans une même aversion pour les frontières, qu’elles fussent frontières de classes ou de castes. Rebelle aux catégories convenues, aux diktats des choix binaires et aux genres littéraires tranchés, l’éditeur favorisa à travers sa collection des récits en miroir gouvernés par une vision littéraire des choses d’une grande souplesse « et qu’on ne saurait perdre sans y perdre tout un art de vivre ». Une vraie liberté dans l’écriture. Elle était indispensable à Delacomptée, dont on n’a pas oublié les magnifiques tombeaux de Bossuet, Racine ou Saint-Simon, pour mettre à nu son obsession dans cet autre tombeau pour son père et pour J.B. Pontalis :

«… l’étrange et douloureuse survie en nous de ce qu’on souffert les défunts, comme si le temps n’existait pas, et qui va plus loin, plus profond, que la simple mémoire. Car on ne se souvient pas seulement : on continue de ressentir. (…) L’individu a disparu, sa trace matérielle demeure. Ce qu’ont souffert les aînés nous étreint dès qu’on y songe, comme s’ils vivaient et souffraient maintenant. Ils n’ont pas disparu : ils sont là. Preuve en est l’expérience commune, quand il s’avère impossible de parler d’eux sans que la respiration se crispe, que la voix se brise, et qu’éclatent les sanglots. Cet indicible qui nous submerge, c’est le temps qui ne s’efface pas ».

Le titre du livre de Jean-Michel Delacomptée le crie et le murmure : ce n’est pas vrai, on n’écrit pas pour soi, on écrit pour les autres et même, pour quelqu’un. Au fond, la vie de leur Pontalis ressemble à l’esprit qui anime les vies de sa collection (Christian Bobin en est l’incontesté best-seller) ainsi qu’il l’avait défini, « telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu’une passion les anime ». Ce sera le dernier livre publié sous cette livrée bleu nuit, il n’y en aura pas d’autre selon le voeu de son fondateur. Cela n’aurait pas de sens tant elle lui ressemblait. Elle se devait de disparaître avec lui.

A propos, « Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse » est une phrase du Cendrars de la Prose du Transsibérien, citée par Christian Garcin et que Jean-Michel Delacomptée aurait pu reprendre. D’un ami disparu aussi, on peut se dire veuf, ou orphelin.

(« Sous le ciel » photo Ryan McGinnis ; « JB Pontalis » photo Mélanie Gribinski)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

948

commentaires

948 Réponses pour Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse

Paul Edel dit: à

Parmi les très étonnants essais publiés dans la collection « l’un et l’autre » de JB Pontalis, je signale que l’un des plus beaux textes est consacré à Cesare Pavese écrit par jean Pierre Ferrini. publié en 2009.

Pavese , né dans les collines proches de Turin en septembre 1908, est mort dans une chambre d’hôtel le 26 aout 1950,en absorbant des barbituriques dans un « calme et las renoncement ».il reste un auteur brulant de lucidité.. L’auteur du « métier de vivre » et du « bel été » a marqué et hanté jean -Pierre Ferrini.
Ferrini fait donc un voyage à la fois à la recherche de son père qui était allé se refugier en 1942, à Luino, et en même temps en quête du « paese » de Pavese, son écrivain préféré. Double mouvement, voyage, itinérance, quete geograohique et parcours littéraire parfaitement réussi.
Pavese n’a jamais pu complètement s’arracher aux collines de son enfance qu’il a chanté et mythifié. ..cette quete-voyage à la recherche d’un père et de l’écrivain Pavese , baigne dans mouvement d’une ligne parfaite.
Recherche affective, familiale, intellectuelle. on est frappé par un sentimetn de proximité, de flux et reflux de mémoire et de découvertes des lieux. compréhension et ’intuitions font va et vient entre ferrini et la sensibilité de Pavese. C’est un texte tout à fait car il s’y entremêlent les sentiments nés d’une longue fréquentation pavesienne,(fatigue de vivre, ôreté sensuelle, élans, vacances et suroccupation, fièvre amoureuse, puis marées basses post- cristalisation.. élans , déception, étrange bonheur las, trouées de lumière, visages fémins envahissant puis perdus, enchantement vénéneux, sentiment de « quete » à la fois littéraire et familiale portée par un sentiment assez gracquien pour faire sortir du paysage les vérités d’un auteur, et celles du narrateur.

bouguereau dit: à

Un bon moyen d’en juger serait que l’hommage ait lieu du vivant de l’éditeur, ce qui ne manquerait pas de le mettre dans l’embarras

enfin quoi lassouline c’est quoi cette histoire, un élève a son prof ? un éditeur est un homme comme un autre et s’il s’agit d’autoraférencement fred quimby et tex avery on fait beaucoup beaucoup mieux, marrant et beacoup plus percutant

bouguereau dit: à

ans cet autre tombeau pour son père et pour J.B. Pontalis

on dirait du barrés..je préfère barrés il se cache pas derrière son petit doigt, mais l’index pour tirer sur lallemand

bouguereau dit: à

Il n’y a que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse

c’est sur qu’abbeville ça frait tarte..moi je dis qu’il y a que le mont fudji et 2000 vierges décapitées

Daaphnée dit: à

Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France

« En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple
d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou
Quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j’étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu’au bout.

Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
Croustillé d’or,
Avec les grandes amandes des cathédrales toutes blanches
Et l’or mielleux des cloches…

Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J’avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s’envolaient sur la place
Et mes mains s’envolaient aussi, avec des bruissements d’albatros
Et ceci, c’était les dernières réminiscences du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer.

Pourtant, j’étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu’au bout.
J’avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés et tous les verres
J’aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres qui tournaient en tourbillon sur les mauvais pavés
J’aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaives
Et j’aurais voulu broyer tous les os
Et arracher toutes les langues
Et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus sous les vêtements qui m’affolent…
Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe…
Et le soleil était une mauvaise plaie
Qui s’ouvrait comme un brasier.

En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de ma naissance
J’étais à Moscou, où je voulais me nourrir de flammes
Et je n’avais pas assez des tours et des gares que constellaient mes yeux

En Sibérie tonnait le canon, c’était la guerre
La faim le froid la peste le choléra
Et les eaux limoneuses de l’Amour charriaient des millions de charognes.
Dans toutes les gares je voyais partir tous les derniers trains
Personne ne pouvait plus partir car on ne délivrait plus de billets
Et les soldats qui s’en allaient auraient bien voulu rester…
Un vieux moine me chantait la légende de Novgorode.

Moi, le mauvais poète qui ne voulais aller nulle part, je pouvais aller partout
Et aussi les marchands avaient encore assez d’argent
Pour aller tenter faire fortune.
Leur train partait tous les vendredis matin.
On disait qu’il y avait beaucoup de morts.
L’un emportait cent caisses de réveils et de coucous de la Forêt-Noire
Un autre, des boîtes à chapeaux, des cylindres et un assortiment de tire-bouchons de Sheffield
Un autre, des cercueils de Malmoë remplis de boîtes de conserve et de sardines à l’huile
Puis il y avait beaucoup de femmes
Des femmes, des entre-jambes à louer qui pouvaient aussi servir
De cercueils
Elles étaient toutes patentées
On disait qu’il y avait beaucoup de morts là-bas
Elles voyageaient à prix réduits
Et avaient toutes un compte-courant à la banque.

Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour
On était en décembre
Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine
Nous avions deux coupés dans l’express et 34 coffres de joaillerie de Pforzheim
De la camelote allemande “Made in Germany”
Il m’avait habillé de neuf, et en montant dans le train j’avais perdu un bouton
– Je m’en souviens, je m’en souviens, j’y ai souvent pensé depuis –
Je couchais sur les coffres et j’étais tout heureux de pouvoir jouer avec le browning nickelé qu’il m’avait aussi donné

J’étais très heureux insouciant
Je croyais jouer aux brigands
Nous avions volé le trésor de Golconde
Et nous allions, grâce au transsibérien, le cacher de l’autre côté du monde
Je devais le défendre contre les voleurs de l’Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne
Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine
Et les enragés petits mongols du Grand-Lama
Alibaba et les quarante voleurs
Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne
Et surtout, contre les plus modernes
Les rats d’hôtel
Et les spécialistes des express internationaux.

Et pourtant, et pourtant
J’étais triste comme un enfant.
Les rythmes du train
La “moëlle chemin-de-fer” des psychiatres américains
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
Le ferlin d’or de mon avenir
Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté
L’épatante présence de Jeanne
L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et qui me regardait en passant
Froissis de femmes
Et le sifflement de la vapeur
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Les vitres sont givrées
Pas de nature!
Et derrière les plaines sibériennes, le ciel bas et les grandes ombres des Taciturnes qui montent et qui descendent

Je suis couché dans un plaid
Bariolé
Comme ma vie
Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle Écossais
Et l’Europe tout entière aperçue au coupe-vent d’un express à toute vapeur
N’est pas plus riche que ma vie
Ma pauvre vie
Ce châle
Effiloché sur des coffres remplis d’or
Avec lesquels je roule
Que je rêve
Que je fume
Et la seule flamme de l’univers
Est une pauvre pensée…

Du fond de mon cœur des larmes me viennent
Si je pense, Amour, à ma maîtresse;
Elle n’est qu’une enfant, que je trouvai ainsi
Pâle, immaculée, au fond d’un bordel.

Ce n’est qu’une enfant, blonde, rieuse et triste,
Elle ne sourit pas et ne pleure jamais;
Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire,
Tremble un doux lys d’argent, la fleur du poète.

Elle est douce et muette, sans aucun reproche,
Avec un long tressaillement à votre approche;
Mais quand moi je lui viens, de-ci, de-là, de fête,
Elle fait un pas, puis ferme les yeux – et fait un pas.
Car elle est mon amour, et les autres femmes
N’ont que des robes d’or sur de grands corps de flammes,
Ma pauvre amie est si esseulée,
Elle est toute nue, n’a pas de corps – elle est trop pauvre.

Elle n’est qu’une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d’argent,
Tout froid, tout seul, et déjà si fané
Que les larmes me viennent si je pense à son cœur.

Et cette nuit est pareille à cent mille autres quand un train file dans la nuit
– Les comètes tombent –
Et que l’homme et la femme, même jeunes, s’amusent à faire l’amour.

Le ciel est comme la tente déchirée d’un cirque pauvre dans un petit village de pêcheurs
En Flandres
Le soleil est un fumeux quinquet
Et tout au haut d’un trapèze une femme fait la lune.
La clarinette le piston une flûte aigre et un mauvais tambour
Et voici mon berceau
Mon berceau
Il était toujours près du piano quand ma mère comme Madame Bovary jouait les sonates de Beethoven
J’ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone
Et l’école buissonnière, dans les gares devant les trains en partance
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains derrière moi
Bâle-Tombouctou
J’ai aussi joué aux courses à Auteuil et à Longchamp
Paris-New York
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie
Madrid-Stockholm
Et j’ai perdu tous mes paris
Il n’y a plus que la Patagonie, la Patagonie, qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie, et un voyage dans les mers du Sud
Je suis en route
J’ai toujours été en route
Je suis en route avec la petite Jehanne de France.

Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues.

“Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie, du Sacré-Cœur contre lequel tu t’es blottie
Paris a disparu et son énorme flambée
Il n’y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l’air bleui
Le train palpite au cœur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane…

“Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardées obliques sur la route
Les fils télégraphiques auxquels elles pendent
Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent
Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente
Dans les déchirures du ciel, les locomotives en furie
S’enfuient
Et dans les trous,
Les roues vertigineuses les bouches les voix
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d’un sourd…

“Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

Mais oui, tu m’énerves, tu le sais bien, nous sommes bien loin
La folie surchauffée beugle dans la locomotive
La peste le choléra se lèvent comme des braises ardentes sur notre route
Nous disparaissons dans la guerre en plein dans un tunnel
La faim, la putain, se cramponne aux nuages en débandade
Et fiente des batailles en tas puants de morts
Fais comme elle, fais ton métier…

“Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

Oui, nous le sommes, nous le sommes
Tous les boucs émissaires ont crevé dans ce désert
Entends les sonnailles de ce troupeau galeux
Tomsk Tchéliabinsk Kainsk Obi Taïchet Verkné Oudinsk Kourgane Samara Pensa-Touloune
La mort en Mandchourie
Est notre débarcadère est notre dernier repaire
Ce voyage est terrible
Hier matin
Ivan Oulitch avait les cheveux blancs
Et Kolia Nicolaï Ivanovitch se ronge les doigts depuis quinze jours…
Fais comme elles la Mort la Famine fais ton métier
Ça coûte cent sous, en transsibérien, ça coûte cent roubles
Enfièvre les banquettes et rougeoie sous la table
Le diable est au piano
Ses doigts noueux excitent toutes les femmes
La Nature
Les Gouges
Fais ton métier
Jusqu’à Kharbine…

“Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

Non mais… fiche-moi la paix… laisse-moi tranquille
Tu as les hanches angulaires
Ton ventre est aigre et tu as la chaude-pisse
C’est tout ce que Paris a mis dans ton giron
C’est aussi un peu d’âme… car tu es malheureuse
J’ai pitié j’ai pitié viens vers moi sur mon cœur
Les roues sont les moulins à vent du pays de Cocagne
Et les moulins à vent sont les béquilles qu’un mendiant fait tournoyer
Nous sommes les culs-de-jatte de l’espace
Nous roulons sur nos quatre plaies
On nous a rogné les ailes
Les ailes de nos sept péchés
Et tous les trains sont les bilboquets du diable
Basse-cour
Le monde moderne
La vitesse n’y peut mais
Le monde moderne
Les lointains sont par trop loin
Et au bout du voyage c’est terrible d’être un homme avec une femme…

“Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?”

J’ai pitié j’ai pitié viens vers moi je vais te conter une histoire
Viens dans mon lit
Viens sur mon cœur
Je vais te conter une histoire…
Oh viens! viens!

Aux Fidji règne l’éternel printemps
La paresse
L’amour pâme les couples dans l’herbe haute et la chaude syphilis rôde sous les bananiers
Viens dans les îles perdues du Pacifique!
Elles ont nom du Phénix, des Marquises
Bornéo et Java
Et Célèbes a la forme d’un chat.

Nous ne pouvons pas aller au Japon
Viens au Mexique!
Sur ses hauts plateaux les tulipiers fleurissent
Les lianes tentaculaires sont la chevelure du soleil
On dirait la palette et les pinceaux d’un peintre
Des couleurs étourdissantes comme des gongs,
Rousseau y a été
Il y a ébloui sa vie
C’est le pays des oiseaux
L’oiseau du paradis, l’oiseau-lyre
Le toucan, l’oiseau moqueur
Et le colibri niche au cœur des lys noirs
Viens!
Nous nous aimerons dans les ruines majestueuses d’un temple aztèque
Tu seras mon idole
Une idole bariolée enfantine un peu laide et bizarrement étrange
Oh viens!

Si tu veux nous irons en aéroplane et nous survolerons le pays des mille lacs,
Les nuits y sont démesurément longues
L’ancêtre préhistorique aura peur de mon moteur
J’atterrirai
Et je construirai un hangar pour mon avion avec les os fossiles de mammouth
Le feu primitif réchauffera notre pauvre amour
Samowar
Et nous nous aimerons bien bourgeoisement près du pôle
Oh viens!

Jeanne Jeannette Ninette nini ninon nichon
Mimi mamour ma poupoule mon Pérou
Dodo dondon
Carotte ma crotte
Chouchou p’tit-cœur
Cocotte
Chérie p’tite chèvre
Mon p’tit-péché mignon
Concon
Coucou
Elle dort.

Elle dort
Et de toutes les heures du monde elle n’en a pas gobé une seule
Tous les visages entrevus dans les gares
Toutes les horloges
L’heure de Paris l’heure de Berlin l’heure de Saint-Pétersbourg et l’heure de toutes les gares
Et à Oufa, le visage ensanglanté du canonnier
Et le cadran bêtement lumineux de Grodno
Et l’avance perpétuelle du train
Tous les matins on met les montres à l’heure
Le train avance et le soleil retarde
Rien n’y fait, j’entends les cloches sonores
Le gros bourdon de Notre-Dame
La cloche aigrelette du Louvre qui sonna la Barthélemy
Les carillons rouillés de Bruges-la-Morte
Les sonneries électriques de la bibliothèque de New-York
Les campanes de Venise
Et les cloches de Moscou, l’horloge de la Porte-Rouge qui me comptait les heures quand j’étais dans un bureau
Et mes souvenirs
Le train tonne sur les plaques tournantes
Le train roule
Un gramophone grasseye une marche tzigane
Et le monde, comme l’horloge du quartier juif de Prague, tourne éperdument à rebours.

Effeuille la rose des vents
Voici que bruissent les orages déchaînés
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D’autres se perdent en route
Les chefs de gare jouent aux échecs
Tric-trac
Billard
Caramboles
Paraboles
La voie ferrée est une nouvelle géométrie
Syracuse
Archimède
Et les soldats qui l’égorgèrent
Et les galères
Et les vaisseaux
Et les engins prodigieux qu’il inventa
Et toutes les tueries
L’histoire antique
L’histoire moderne
Les tourbillons
Les naufrages
Même celui du Titanic que j’ai lu dans le journal
Autant d’images-associations que je ne peux pas développer dans mes vers
Car je suis encore fort mauvais poète
Car l’univers me déborde
Car j’ai négligé de m’assurer contre les accidents de chemin de fer
Car je ne sais pas aller jusqu’au bout
Et j’ai peur.

J’ai peur
Je ne sais pas aller jusqu’au bout
Comme mon ami Chagall je pourrais faire une série de tableaux déments
Mais je n’ai pas pris de notes en voyage
“Pardonnez-moi mon ignorance
“Pardonnez-moi de ne plus connaître l’ancien jeu des vers”
Comme dit Guillaume Apollinaire
Tout ce qui concerne la guerre on peut le lire dans les Mémoires de Kouropatkine
Ou dans les journaux japonais qui sont aussi cruellement illustrés
À quoi bon me documenter
Je m’abandonne
Aux sursauts de ma mémoire…

À partir d’Irkoutsk le voyage devint beaucoup trop lent
Beaucoup trop long
Nous étions dans le premier train qui contournait le lac Baïkal
On avait orné la locomotive de drapeaux et de lampions
Et nous avions quitté la gare aux accents tristes de l’hymne au Tzar.
Si j’étais peintre je déverserais beaucoup de rouge, beaucoup de jaune sur la fin de ce voyage
Car je crois bien que nous étions tous un peu fous
Et qu’un délire immense ensanglantait les faces énervées de mes compagnons de voyage.
Comme nous approchions de la Mongolie
Qui ronflait comme un incendie
Le train avait ralenti son allure
Et je percevais dans le grincement perpétuel des roues
Les accents fous et les sanglots
D’une éternelle liturgie

J’ai vu
J’ai vu les trains silencieux les trains noirs qui revenaient de l’Extrême-Orient et qui passaient en fantômes
Et mon œil, comme le fanal d’arrière, court encore derrière ces trains
A Talga 100.000 blessés agonisaient faute de soins
J’ai visité les hôpitaux de Krasnoïarsk
Et à Khilok nous avons croisé un long convoi de soldats fous
J’ai vu, dans les lazarets, des plaies béantes, des blessures qui saignaient à pleines orgues
Et les membres amputés dansaient autour ou s’envolaient dans l’air rauque
L’incendie était sur toutes les faces, dans tous les cœurs
Des doigts idiots tambourinaient sur toutes les vitres
Et sous la pression de la peur, les regards crevaient comme des abcès

Dans toutes les gares on brûlait tous les wagons
Et j’ai vu
J’ai vu des trains de 60 locomotives qui s’enfuyaient à toute vapeur pourchassées par les horizons en rut et des bandes de corbeaux qui s’envolaient désespérément après
Disparaître
Dans la direction de Port-Arthur.

À Tchita nous eûmes quelques jours de répit
Arrêt de cinq jours vu l’encombrement de la voie
Nous le passâmes chez Monsieur Iankéléwitch qui voulait me donner sa fille unique en mariage
Puis le train repartit.
Maintenant c’était moi qui avais pris place au piano et j’avais mal aux dents
Je revois quand je veux cet intérieur si calme, le magasin du père et les yeux de la fille qui venait le soir dans mon lit
Moussorgsky
Et les lieder de Hugo Wolf
Et les sables du Gobi
Et à Khaïlar une caravane de chameaux blancs
Je crois bien que j’étais ivre durant plus de 500 kilomètres
Mais j’étais au piano et c’est tout ce que je vis
Quand on voyage on devrait fermer les yeux
Dormir
J’aurais tant voulu dormir
Je reconnais tous les pays les yeux fermés à leur odeur
Et je reconnais tous les trains au bruit qu’ils font
Les trains d’Europe sont à quatre temps tandis que ceux d’Asie sont à cinq ou sept temps
D’autres vont en sourdine, sont des berceuses
Et il y en a qui dans le bruit monotone des roues me rappellent la prose lourde de Maeterlinck
J’ai déchiffré tous les textes confus des roues et j’ai rassemblé les éléments épars d’une violente beauté
Que je possède
Et qui me force.

Tsitsika et Kharbine
Je ne vais pas plus loin
C’est la dernière station
Je débarquai à Kharbine comme on venait de mettre le feu aux bureaux de la Croix-Rouge.

Ô Paris
Grand foyer chaleureux avec les tisons entrecroisés de tes rues
et tes vieilles maisons qui se penchent au-dessus et se réchauffent
Comme des aïeules
Et voici des affiches, du rouge du vert multicolores comme mon passé bref du jaune
Jaune la fière couleur des romans de la France à l’étranger.

J’aime me frotter dans les grandes villes aux autobus en marche
Ceux de la ligne Saint-Germain-Montmartre m’emportent à l’assaut de la Butte
Les moteurs beuglent comme les taureaux d’or
Les vaches du crépuscule broutent le Sacré-Cœur
Ô Paris
Gare centrale débarcadère des volontés carrefour des inquiétudes
Seuls les marchands de couleur ont encore un peu de lumière sur leur porte
La Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens m’a envoyé son prospectus
C’est la plus belle église du monde
J’ai des amis qui m’entourent comme des garde-fous
Ils ont peur quand je pars que je ne revienne plus
Toutes les femmes que j’ai rencontrées se dressent aux horizons
Avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous la pluie
Bella, Agnès, Catherine et la mère de mon fils en Italie
Et celle, la mère de mon amour en Amérique
Il y a des cris de sirène qui me déchirent l’âme
Là-bas en Mandchourie un ventre tressaille encore comme dans un accouchement
Je voudrais
Je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages
Ce soir un grand amour me tourmente
Et malgré moi je pense à la petite Jehanne de France.
C’est par un soir de tristesse que j’ai écrit ce poème en son honneur

Jeanne
La petite prostituée
Je suis triste je suis triste
J’irai au Lapin Agile me ressouvenir de ma jeunesse perdue
Et boire des petits verres
Puis je rentrerai seul

Paris

Ville de la Tour unique du grand Gibet et de la Roue. »

Paris, 1913

D. dit: à

Arrêtez vos conneries, Daaphnée.
Vous n’êtes pas toute seule.

D. dit: à

Il se trouve que j’ai un arrière-arrière grand-père patagon. Il s’appelait Luis.

Daaphnée dit: à

Ah ?
Tiens, c’est vrai, D., vous êtes là …

Daaphnée dit: à

Je suis au courant, D.
Votre grand-père élevait des ragondins ..

des journées entières dans les arbres dit: à

Bon, comment faire lorsque l’on ne lit ni Jibé, ni C.Garcin, ni M.Delacomptée.
Eh bien il faut en revenir à Christian Bobin.
A folle allure.
Bonsoir.

Jacques Barozzi dit: à

« Bizarre tout de même que d’autres titres plus anciens ne s’imposent pas spontanément à notre mémoire. »

Gaston Gallimard de Pierre Assouline, peut-être ?

Sergio dit: à

Un ciel Burgonde ! Ha ça c’est beau… Ca abstracte lyriquement… Fractalise !

Daaphnée dit: à

Oui, un nuage au galot .. vrrrrrrrrrroummmmmm

un peu de respect svp! dit: à

Ce n’ est pas parce que l’on écrit rien sur ce blog que l’on doit subir vos conneries, daaphnouille!

Daaphnée dit: à

Rabat-joie, pffffffffffffff!

Daaphnée dit: à

Tiens, comme ce nuage-locomotive ..
« Tout à coup, la rampe du premier cinéma de Glaréola s’incendia et ce fut le rush de toute la ville vers une affiche flamboyante et haute en couleurs. On annonçait Les Mystères de NewYork avec Pearl White. La rue s’étant vidée, j’en profitai pour appuyer sur le champignon, sortir de la ville dans la pétarade de mon échappement libre et franchir en trombe le vieux pont de bois branlant, puis, au bout de sept cents mètres, m’engager rive droite dans un ravin profond, dont j’escaladai les escarpements tout plantés de souches millénaires et de grands solitaires à moitié carbonisés, zigzaguant, tournant sur des bords à pic, appuyant toujours à droite, montant, montant à une vitesse folle, arraché, soulevé, prenant les virages à la corde, sur deux roues, comme dans les films à poursuites, tanguant, sursautant dans les ornières et les cahots , grimpant, tournant sur moi-même, m’élevant toujours en tire-bouchon, roulant à tombeau ouvert, mon engin remplissant la montagne du tintamarre de mon moteur aux reprises foudroyantes que répercutaient les parois rocheuses de l’étroit défilé, laissant derrière lui une traînée d’huile de ricin dont l’odeur me grisait autant que le mélisme de ses six cylindres signalant mon ascension en spirale au loin, et j’accélérais toujours, évitant de justesse, tant la nuit était noire et la piste mal tracée, blocs de rochers détachés, souches, troncs déracinés, géants abattus, entonnoirs, fourrés, taillis, coulées de caillasses et d’être déporté dans les tournants brusques, vidé de mon siège, les pneus, les amortisseurs, les ressorts gémissants, les freins grinçants, les roues bondissantes, comme si j’avais voulu rattraper le temps perdu l’après-midi dans la montagne d’en face, alors que plus je m’élevais maintenant sur celle-ci, moins j’avais envie d’arriver en haut, le temps ne comptant plus dans cette solitude nocturne et sauvage – à mi-côte, la forêt s’était faite dense et sous les grands arbres et les hautes frondaisons irréelles que découpaient mes phares, la nuit épaisse, absolue, chaude, résistante cédait à la trouée des phares comme une fourrure que l’on tâte et dont on éprouve le poil au toucher pour en apprécier l’épaisseur et la duveteuse qualité, j’y enfouissais mon visage brûlant, fermant les yeux – le temps ne comptant pas la nuit quand on se laisse emporter par le génie de la musique, le quatuor Poulet jouant en sourdine, comme moi, sûr de ses réflexes et de son instrument, en virtuose… »

le lotissement du ciel

Phil dit: à

Emile Friant, un peintre de Nancy, Sergio aux premières loges.
La Patagonie me rappelle toujours le redressement fiscal du premier mari de madame Paradis. oublié son nom..

bérénice dit: à

Bon et bien si aucun accès n’existait encore à cette belle poésie de l’espace, voici pour l’affichage, c’est quand même triste et long, non? Zola qui laisse ses cendres aux abords du poêle à charbon, ça nous va comme une étole par moins trente degrés, un peu Lautrec? Un peu Cendrars? C’est lui . Quant aux musiciens cités souvent cette question me hante de savoir s’ils m’aiment autant que qu’il m’arrive quand par hasard je réussis à mettre la main sur un de leurs enregistrements fameux, vivement Jazz à Sète! Bonsoir à vous D .

bérénice dit: à

Daphnée le plus court serait d’imiter PA et de nous mettre en lien l’édition l’auteur le titre nous irions trouver la critique.

bérénice dit: à

Etes-vous en pleine campagne pour les municipales littéraires? auquel cas vous débordez de la surface d’affichage, vous risquez fort de décourager le lectorat.

Daaphnée dit: à

Bérénice, c’est assez connu:

Le lotissement du ciel, B.Cendrars.
L’un de ses plus beaux textes avec La prose du Transsibérien ..

Cendrars, l’aventurier du texte ..

bérénice dit: à

Et bien que tous ces auteurs écrivent pour un autre qui parfois est le père, vous retranscrirez tout ceci pour personne,en inutile fatigue votre but s’il en est ne sera pas atteint, vous friserez l’indifférence, raserez l’ennui, colorerez d’un cumulus de lettres notre infusion ce soir.

Sergio dit: à

Le mélisme ? Un six cylindres fait un bruit bien particulier, un peu vibrant…

Daaphnée dit: à

Désolée, Bérénice que vous ne connaissiez pas Cendrars !

bérénice dit: à

C’est envahissant et je m’ennuie des nouvelles extraterrestres et autres billevesées toutes signées d’un fantaisiste sans prétention.

bérénice dit: à

Je n’ai pas dit cela ni le contraire non plus.

Daaphnée dit: à

Pour l’instant c’est vous qui êtes ennuyeuse avec vos insignifiantes et aigres interventions.

Daaphnée dit: à

Un six cylindres fait un bruit bien particulier, un peu vibrant…

V6 ? un ronronnement ..

Daaphnée dit: à

Tiens, comme un ronflement de moteur .. en 1 phrase ..

« Le dernier raidillon, une forte rampe en remblai, une côte droite et tendue comme une corde de saltimbanque nouée au sommet d’un clocher un jour de foire ou de marché au village et sur laquelle un homme avance en équilibre instable, à peine assuré par son balancier – le danseur de corde ! un rêve que j’ai souvent vécu durant mon enfance, et, arrivé au sommet du clocher, je faisais un rétablissement sur les branches de la croix, une pirouette à la place du coq doré, les pieds en l’air, la tête en bas, et la terre avait disparu, la terre, le clocher, les toits, la place, le foirail, il n’y avait plus qu’un vide en bas, et je n’avais pas le vertige, et je planais dans le vide délicieusement comme la lune la tête en bas, les pieds en l’air ! – le dernier raidillon, très roide, débouchait en plein ciel, en balcon, sur une espèce d’esplanade suspendue, une table de rocher chauve dominant la vallée du Tiété et les lumières éclaboussantes de Glaréola nageant dans ses méandres, à mille mètres de profondeur, l’horizon d’en face, sur l’autre rive, bouché par la silhouette de la Serra de la Cascade du Chien, découpée en dos de baleine échouée et qui faisait écran noir sur le ciel étoilé, et quand, tournant le dos à cette poche occidentale grouillante de lumières électriques et d’étoiles, on cherchait à s’orienter, on se trouvait perdu au fond d’un cirque rempli de lune, en tête à tête avec des montagnes sourcilleuses au premier plan, tout un massif en amphithéâtre de forêts et de plantations nichées en gradins sur différents plans et à différents étages que l’on devinait plus ou moins proches ou éloignés et où devaient mener les sombres ravines noires, les coulées de forêt figée comme des coulées de lave pétrifiée qui cimentaient les différents reliefs aux différents niveaux, tout ce massif crayeux et charbonneux sous la lune diffuse, compartimenté et distribué comme sur une vieille gravure italienne la solitude des Camaldules ou sur une ancienne estampe chinoise la montagne aux mille Bouddhas, scénographie baroque, tourmentée, fouillée, où des chemins, des pistes, des sentiers enduits de lune serpentaient dans toutes les directions, allaient se perdre dans des lointains, et, par une large échancrure et comme à travers une vitre qui s’y adaptait exactement, on découvrait un autre plan du ciel criblé d’étoiles, mais ternies et poussiéreuse, peintes comme sur une toile de fond fripée, ridée, trop vaste, détendue et désamidonnée, ayant trop servi et entre les craquelures de laquelle et la trame usée à force d’avoir été enroulée et désenroulée comme celle d’un panorama dans la vitrine d’une agence de voyages je voyais scintiller des petites lumières à éclipse qui n’étaient pas les petites ampoules versicolores d’une publicité quelconque, ni les milliards de lucioles qui palpitaient cette nuit partout où je posais les yeux, mais celles d’un train en marche au fin fond de l’horizon nord, se déplaçant le long des crêtes successives et invisibles mais qu’il dessinait par son cheminement, son chenillement, clignotant dans l’éloignement et dont je croyais percevoir l’essoufflement de la locomotive – je m’étais arrêté pile sur l’esplanade lunaire, j’avais stoppé mon moteur, éteint mes phares par réflexes, mais le quatuor Poulet jouait toujours en sourdine – je croyais entendre l’essoufflement de la locomotive qui s’époumonait dans les côtes, au fin fond de l’horizon nord, lâchant des gerbes d’étincelles… « 

Sergio dit: à

Daaphnée dit: 27 février 2014 à 23 h 54 min
V6 ? un ronronnement ..

L’attack et le decay sont un peu abrupts, ce qui explique tout…

bérénice dit: à

Le ressenti à la lecture est affaire de sensibilité, je vous laisse à votre subjectivité, laissez moi à mes suggestions, je trouve que vous occupez l’espace ce soir mais Jacques Barozzi pour faire part de détails historiques ne se prive pas de surface non plus et je ne suis pas affectée à la l’ornementation, faites donc comme il vous sierra.

bérénice dit: à

Je vous souhaite une agréable et ferroviaire soirée, je retourne à un livre entamé. A plus succinct, may be?

Daaphnée dit: à

le Seiltänzer ? Je penserais plus à celui de Genet ..

bérénice dit: à

Puis-je ajouter que cet espace dédié au meilleur et au pire ne rendra pas l’homme ou la femme invisible plus visible? juste plus lisible.

Sergio dit: à

Phil dit: 27 février 2014 à 23 h 35 min
aux premières loges

Tnat qu’à faire on aurait mis des sumos… Par Botero ! Fernando… Ca remplissait tout rien à rajouter…

Sergio dit: à

tANt qu’à faire, Trommelfeuer ! Cette fonction édit ?

Le chat dit: à

Déjà que (quelle belle formule),
mon post précédent vers (sans versification) 04h00, sur l’Asie du Sud-Est,
fût supprimé :
Une histoire de Cholon et la rue Catinat,
concernant Saïgon et ses BORDELS!!!.
M’envoyer sur la Patagonie…
Merdre,
Passou pas vraiment sur de se trouver avec la GONIO !!!
radiogoniométrie au cas où l’incompréhension vous attaque le cerveau !.

« Construit à partir de 1990 par la Marine chilienne et mis en service le 17 novembre 1991, sa structure se compose d’une tour cylindrique en fonte à bandes rouges et blanches horizontales. Il dispose d’un personnel permanent composé de membres du personnel de la Marine chilienne. Le phare a une hauteur de 11,5 mètres et est visible à 12 milles nautiques. Il émet un flash blanc toutes les 5 secondes et est équipé d’un transpondeur radar Racon (N). Depuis 2006, le phare est accolé à un bâtiment de bois et de briques mesurant environ 60 m2 qui abrite le gardien et sa famille. À proximité, se trouvent une station météorologique et une petite chapelle construite en bois. Codes internationaux :

ARLHS6 : CHI-030
NGA : 111-27137
Admiralty8 : G 1336.5 »,

Cap Horn, tour blanche à bandes rouges, un éclat blanc toutes les cinq secondes.
Ce qui doit correspondre à un point morse toutes les cinq seconde.
Facile, c’est le seul phare qui existe dans les parage.

Maintenant, pour cracher contre le vent, et porter une boucle d’oreille à l’oreille gauche,
cela n’est donné qu’à « ceusse » (les marins) qui ont passés les trois caps :

De Bonne Espérance,
De Leeuwin,
et Cap Horn !.

Marcel dit: à

L’hiver

Bois effeuillés, ruisseaux gelés,
Des champs nus à perte de vue.
Les frimas sont tôt arrivés,
Bois effeuillés, ruisseaux gelés.

Douze corbeaux, noirs et pelés,
Planent lugubres, dans la nue.
Bois effeuillés, ruisseaux gelés,
Des champs nus à perte de vue.

Le printemps

Réveillons-nous, c’est le printemps,
Dans la branche pousse la sève.
La fleur naîtra avant longtemps,
Réveillons-nous, c’est le printemps.

Tout à la couleur du beau temps,
L’herbe et la feuille et le doux rêve.
Réveillons-nous, c’est le printemps,
Dans la branche pousse la sève.

L’été

La moissonneuse, insecte vert,
Dévore l’or des champs de cuivre.
Poussière ardente à ciel ouvert,
La moissonneuse, insecte vert.

Sous le refuge du couvert,
Dans le farniente, il fait bon vivre.
La moissonneuse, insecte vert,
Dévore l’or des champs de cuivre.

L’automne

Le soleil fuit à l’horizon,
Dans un vol de feuilles en flammes,
Allant tapisser le gazon.
Le soleil fuit à l’horizon.

L’âtre chantonne en la maison,
Réchauffant les os et les âmes.
Le soleil fuit à l’horizon,
Dans un vol de feuilles en flammes.

Jean Calbrix, le 28/02/14

Et maintenant Vivaldi
http://www.youtube.com/watch?v=GRxofEmo3HA

A bientôt, la neige m’appelle.

Le chat dit: à

Cela ne retire rien à la beauté de la photographie de « Sous le ciel » photo Ryan McGinnis.

Mais un voyage avec Bruce Chatwin…
ou Luis Sepúlveda

Bonsoir.

Le chat dit: à

Marcel,
j’apprécie,
mais pour cette année,
un peu de gourance pour ce qui fût la température.
Paris cet hiver…
Un chaudron non sexuel !.

Le chat dit: à

TKT dit: 27 février 2014 à 19 h 00 min

Singapore, savoureux.
Non, Singapura, avec un accent bahasa malaysiu, est savoureux.
Singapour, la méthode francophone, est tout à fait moche.
Vive L.K.Y !

Qu’est-ce que tu en as à foutre TKT,…
Ce que je sais de Singapour, rencontré la première fois lors du choc pétrolier de 1973,
alors qu’ils commençaient à construire le premier building, c’est que le village chinois à l’ouest à été complétement foutu en l’air, et toute la ville anglaise, ensuite, aussi. Une splendide architecture telle que j’ai pu la rencontrer à Pénang ou Port Sweetnam (Pelabuhan Klang).
Dans le Biblio de Joseph Conrad, je me suis aperçu que jusqu’en 1973, le port vu de la mer (sud) n’avait guerre changé.
Boukee street , son théâtre de rue chinois, ses travelos qui suçaient pour un sourire et quelques dollards singapouriens n’existe certainement plus.
Pourtant, pour finir la nuit, il existait des bordels vraiment classe, dans des parcs de verdure.
Et, au petit matin, redescendre sur le port, manger une soupe à l’étal du marcher s’installant, choper une des gonzesses finissant sa nuit du « Champagne Bar » ou du « Vénus Bar », et s’écrouler sur sa Bannette en compagnie… .. .

La sociologie, certainement une merveilleuse matière à étudier sur les banc de l’université.

Le chat dit: à

« Madame lit un cours de trigonométrie; ça ne s’invente pas.’

Madame promène son chien (cul) sur les remparts de Varsovie.

Allez’enfants,
Nonne note.

TKT dit: à

« Dans le Biblio de Joseph Conrad, je me suis aperçu que jusqu’en 1973, le port vu de la mer (sud) n’avait guerre changé. », nous écrit Le Chat Lew-la-patte, à moins que le chat de D.bile veuille se rendre intéressant.
Une bibliographie de Joseph Conrad, qui parle de Singapore en 1973, me parait, comment dire, fantaisiste ? À vous lire, on comprend que vous êtes un homo honteux, de ceux qui se tapent des travelos, ayant honte de leur goût pour le sexe fort. Vous étiez, dans les années 70, déjà radin, franchement profiter ainsi de pauvres Ah Beng, est-ce convenable, lah ? Si vous aimez les bordels, allez à Gaylang, la police fait régulièrement des contrôles médicales. Les prostituées se font régulièrement assassinées. Il y a aussi des bordels sur Orchard Road, près de l’ambassade de Thaïlande, même des travelos thaïlandais, qui apparemment n’ont pas eu de problème à la frontière. La prostitution est légale à Singapore. Meilleur solution pour que la police puisse contrôler. Les nouvelles lois françaises, vont rendre heureux ceux qui profitent des trafics illégaux. Pour ce qui est de la cuisine de rue, vous parlez des Hawker Centers, ouvert à la fin de WW2, par les Anglais. À votre question, qu’est-ce que j’en ai à foutre, de la prononciation de Singapore ? Bof, je suis aussi un peu nerveux quand les ploucs teutons, prononcent Marseillé au lieu de Marseille. Je m’applique quand je peux, pour ne pas assassiner la prononciation des noms propres. Ce n’est pas vraiment du snobisme, mais une forme de respect.
Bon, je vais essayer de dormir, je suis hellwach.
J’ai habité china-town, Tonjong Pagar, la limite du quartier des banques. Il y a encore des vieilles maisons anciennes, Club Street par exemple. Votre nostalgie, via wikipedia, pour les vieux quartiers plus ou moins pourris, me fait rigoler.
Penang, île peuplée de la colonie chinese malay, est un monstre de kitsch. Mlaca, est une belle petite ville baba-nonya.
Singapore n’est pas une belle ville, mais la Marina Bay est une belle réussite. Bien entendu, j’aurais détester de ne vivre que dans cette ville; le meilleur de ces plus de deux ans passés là, fut les voyages dans les pays voisins. Arrêter de penser, aussi, que les Occidentaux sont le centre du monde, fut une saine expérience. En Septembre, j’y retourne, je ferai un saut de quelques jours, à Lombok en Indonésie.

TKT dit: à

Er puis, pipi de chat, j’ai horreur de votre tutoiement vulgaire.

TKT dit: à

“ Ce que je sais de Singapour, rencontré la première fois lors du choc pétrolier de 1973, alors qu’ils commençaient à construire le premier building »: Tout à fait faut, il y a des immeubles comme dans toutes les anciennes colonies anglaises, de belles bâtisses européennes, avec des colonnes. Sans oublier les immeubles de bureaux construits même avant 1900. Bref, votre description ne tient pas la route.

bruce dit: à

Le Chat
Chatwin ok ( mais sepulveda …mytho et opportuniste)

chatwin dit: à

“The real home of man is not his house but the road. Life itself is a travel that has to be done by foot.” Bruce Chatwin

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

« Pontalis était à l’écoute comme d’autres sont aux aguets », oui, il y a des êtres qui sont ainsi. Sur ce blogue, je pense que, de nous tous, c’est Jacques Barozzi qui ressemble le plus à ce « guetteur ». A cause de sa mélancolique curiosité.

Votre billet du jour, ô mon hôte, est comme d’hab’ plein d’informations et foisonnant, mais je le trouve un poil alambiqué. Sentant l’effort, alors que d’habitude, ce qui me plaît chez vous, c’est l’apparente aisance, l’envolée. Je vous soupçonne d’être un peu ailleurs, sur un autre projet sans doute.

TKT dit: à

Clopine, je connais Jacques Barozzi, qu’il soit curieux des choses est un fait, mais je n’ai pas trop senti chez lui, une mélancolie spéciale. La mélancolie tombe souvent dans les excès d’alcool, voir de drogues, Jacques me semble à ce niveau tout à fait sain. C’est un homme qui semble bien dans sa peau, son appartement est soigné, ordonné.

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

TKT, oui, j’entends ce que vous dites sur l’ami Jacques, mais en fait, il me semble que la curiosité est TOUJOURS un peu mélancolique. Parce qu’elle ne peut être jamais rassasiée entièrement. On se penche vers les autres, on les interroge – mais c’est souvent nous-mêmes que l’on cherche à travers eux. Jacques Barozzi a cette curiosité, qui l’amène à interroger autrui avec assiduité ; mais c’est une quête qui révèle, enfin perso je trouve, une sorte de « faim inassouvie », qui ne pourra être rassasiée : un peu de tristesse s’y mêle, et ombre notre passoulinien. Enfin perso je le ressens comem ça, je peux me tromper bien sûr. A part ça, bien d’accord avec vous : un homme plaisant et aimable. Le meilleur garçon du monde. Une perte pour les hétérosexuelles, ahaha.

Onésiphore de Prébois dit: à

Ce Delacomptée, encore un enfant des stèles. En guise de lecture matinale, on fait plus réjouissant que ce billet. Un tropisme certain pour les cimetières est décidément une spécialité de ce blog. Cela vous donne envie de donner raison au médecin de Molière : « Ceux qui sont morts sont morts, et j’ai de quoi me passer des vivants ». Ce pleurard de Delacomptée me convertirait vite fait au cynisme, si ce n’tait déjà fait depuis longtemps. Heureusement que la superbe photo est là pour dissiper les miasmes de la mélancolie. Grands espaces. On a envie d’y aller voir. Quelle chance ils ont, ces Argentins.

Onésiphore de Prébois dit: à

mais en fait, il me semble que la curiosité est TOUJOURS un peu mélancolique (L’honneur perdu…)

Ce n’est pas ce que je me disais en me penchant avec une curiosité toute scientifique sur la foufounette à Josette.

Jacques Barozzi dit: à

Oui, Clopine, ce billet de Passou est un peu confus : l’intro est particulièrement « tournicotée » et j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour enfin comprendre cette phrase :

« Or les deux écrivains qui y paient leur dette à son endroit y récusent tant l’idée que, celui qui fut également leur ami, n’était pas un père de substitution que leur dénégation a force d’aveu. »

Oui, je suis triste, depuis ma plus tendre enfance, à l’idée qu’un jour il nous faudra rendre la vie, ce miracle de chaque instant qui passe…

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Onésiphore, vous illustrez un des traits de « machisme » de ce blogue, que je constate régulièrement et qui est peut-être inconscient chez vous. A savoir que lorsqu’UNE blogueuse poste un commentaire, celui-ci suscite toujours une remarque à caractère sexuel. Comme pour ne laisser qu’une seule place aux femmes : en dessous de la ceinture, of course. C’est d’un pénible… Avez-vous vu, hier sur Arte, le remarquable reportage sur le médecin africain qui « répare » les femmes violées ? Cet homme, et ce qu’il disait après le reportage, dégage une telle force, a une telle analyse (les viols prémédités et accompagnés d’autres atrocités sont qualifiés de « génicide » dans l’émission, et il semble qu’il s’agit bien de cela)que j’en tremble encore.

JC..... dit: à

Non, la curiosité n’est pas TOUJOURS mélancolique !!!

Prenez la recherche scientifique, par exemple… rien de moins mélancolique que de savoir que l’on n’atteindra JAMAIS l’ultime !

La mélancolie ne sert à rien en physique, nom de dieu !

Jacques Barozzi dit: à

« La mélancolie ne sert à rien en physique, nom de dieu ! »

Mais les plus grands savants se recrutent peut-être chez les mélancoliques, les curieux, les insatisfaits du réel… JC ?

JC..... dit: à

Nous ne sommes pas féministes de la même façon, les uns et les autres !

Mon féminisme aigu s’intéresse d’abord au dessous de la ceinture d’une sœur en amour, c’est la nature ! Mais après un coït rapide, les préliminaires supprimés car c’est du temps perdu, on peut parler un peu en attendant de récupérer.

Si la fille n’est pas trop con, naturellement …

Onésiphore de Prébois dit: à

Onésiphore, vous illustrez un des traits de « machisme » de ce blogue, que je constate régulièrement et qui est peut-être inconscient chez vous. (L’honneur perdu)

Mais pas du tout. Je voulais seulement donner un exemple de curiosité foncièrement joyeuse, d’une innocente gaieté, en même temps que de cette saine curiosité scientifique dont JC fait avec raison l’égloge.

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Jacques, j’admire votre appétit. Peut-être n’est-ce que chez moi qu’il y a cette ombre que je vous attribuais. Un peu trop rebutée, trollée, dénigrée. Et ma fleur est sans doute la petite ancolie, qui penche sa tête vers le sol avec mélancolie…

JC..... dit: à

La curiosité est indispensable dans certaines activités plutôt que d’autres, en sciences particulièrement, mais dire que la curiosité est TOUJOURS mélancolique, c’est …pffff ! Non sens !

Onésiphore de Prébois dit: à

la vie, ce miracle de chaque instant qui passe… (Jacques Barozzi)

Ben voyons. C’est ce que se disent les détenus à la prison à vie dans les quartiers de haute sécurité, les putes des pays de l’Est tabassées par leur mac, les ados en phase terminale de cancer sur leur lit d’hôpital, et tous les crève-la-faim pourrissant dans leur misère aux quatre coins de la planète, sans que personne s’en soucie. Jacques Barozzi n’a pas suffisamment médité Schopenhauer : « la vie est une entreprise qui ne couvre pas ses frais « .

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

… Et puis, cette curiosité qui est bien la marque de fabrique de l’esprit humain, il faut bien constater que les femmes l’ont payée, la paient toujours, plus cher que les hommes. Eve la première…

Jacques Barozzi dit: à

Clopine, en conclusion de votre billet entièrement consacré à Eddie Bellegueule vous lui prodiguez des voeux empoisonnés : « l’amour familial : c’est le meilleur des pansements, sur les plus abominables plaies humaines. »
Lui qui est un rescapé du dernier cercle de l’Enfer… familial et dont la nature ne le prédispose pas à fonder une famille au sens traditionnel du mot !
La famille, c’est les autres, tous les autres, à l’exception le plus souvent des proches parmi lesquels le hasard de la naissance vous à plongé…

Allez voir « Un été à Osage County », avec Meryl Streep à la tête d’une tribu de trois filles !

la Reine du com dit: à

Non pas coup double dans ce billet, mais quadruple intérêt! Pour J-B. Pontalis, en premier lieu, « Frère du précédent » en effet si marquant que j’avais signé ici même quelques posts « Soeur du précédent », pour signifier mon intimité avec ce qui avait été dit à ce sujet, pas tant sur la rivalité, d’ailleurs, que sur la question de la place – en l’occurrence celle du « pas mort » (je pense à Van Gogh portant le même prénom que celui du frère décédé auquel il succède etc). Pour Christian Garcin, dont « La neige gelée ne permettait que de tout petits pas » (Verdier), longtemps a voyagé dans mon sac à main en complice d’air pur : je feuilletais son livre dans le métro et le rejoignais ainsi dans la montagne, où nous faisions griller une truite, ou bien sous les platanes, à Lagrasse, dans l’odeur des belles de nuit croissant entre les pierres. Pour J-M Delacomptée dont le livre « Jalousie » a donné une version dénuée de fard, d’une concision brutale, de ce que peut représenter ce travers lorsqu’il est porté jusqu’au point d’une pathologie, objective, intenable pour celui ou celle qui la subit, réfutée bien que sue généralement par celui qui l’exerce, et en réalité tout aussi intenable (la surprise étant peut-être là).
Mélanie Gribinski, enfin, elle-même fille de psychanalyste si mon souvenir est bon, photographe dont les portraits en chambre proposés « sous chapiteau », comme une sorte d’installation au beau milieu d’une librairie indépendante bien connue, ont enchanté quelques lecteurs : ils entraient là-dedans, leurs livres préférés coincés sous le bras en guise de talisman, un peu comme dans une baraque de foire, une cabine de Madame Irma… Pas de boule de cristal, mais la bonne aventure!

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Jacques, je n’ai pas été assez claire : je voulais signifier qu’il me semble que l’enfance d’Eddy Bellegueule a été si abominable qu’il lui faudrait non pas « en finir » mais « vivre avec » : et que la seule solution, à mes yeux, serait qu’il fonde sa propre famille. (de quelque composition qu’elle soit). En fait, je pensais à un texte que j’ai écrit, où il y a précisément quelque chose de ce genre.

Jacques Barozzi dit: à

Le plus souvent, jusque dans les cas extrêmes que vous énumérez, Oh nie très fort, ces êtres en souffrance s’accrochent encore à la vie…

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

… Et je pense, enfin voyons, Jacques, qu’être homosexuel ne doit pas vous empêcher de fonder une famille… Ni même d’être marié, si vous y tenez… Et j’em… Jcé à ce sujet (comme sur tant d’autres, d’ailleurs)

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Jacques, je pensais à ceci :

« j’ai réagi, je l’ai dit, à la drôle de situation de mon enfance par une indifférence aussi complète que celle que mon père semblait professer à mon égard. Quand la ressemblance entre mon père et mon fils m’est apparue, ce qui aurait pu, peut-être, me troubler, m’éloigner de mon rejeton, me causa au contraire un surplus de tendresse à son endroit.

Il me semblait, quand Clopinou bébé, puis tout jeune enfant, s’approchait de moi, quand, dans un grand mouvement de tout mon corps et de mes mains ouvertes, je l’attrapais, le hissais vers le soleil, le faisais tourner à bout de bras, et que je lui riais à pleine figure, il me semblait qu’à travers le plaisir que nous partagions, il sagissait pour moi d’une sorte de rémission. Dans le corps de mon fils, je pouvais enfin aimer mon père. Ainsi je pouvais à moi-même demander, et obtenir, son pardon, pour être née sans qu’il le désirât, et l’avoir de si près côtoyé, sans jamais l’avoir connu.  »

Il me semble qu’Edouard Louis devrait orienter sa vie vers des joies de ce genre (adopter un enfant et le rendre heureux) – car son livre « en finir avec Eddy Bellegueule » ne sera pas suffisant, à mon sens, pour « vivre avec ». Et il n’a que 20 ans, songez-y.

JC..... dit: à

Eddy Bellegueule ?
Mais, c’est la « Femme à Barbe » du cirque littéraire national !!!

Le Barnum a besoin de freaks, alors on tient un petit gars capable d’aligner trois mots, on le publie : « RACONTE ! EDDY ! …. RACONTE NOUS… L’ABOMINABLE…! »

Et l’autre minable, il raconte l’abominable. Génial !

Jacques Barozzi dit: à

Dans ce cas nous sommes d’accord, Clopine, je me suis très vite recomposé une famille dans laquelle la mienne n’y est pratiquement plus…

Onésiphore de Prébois dit: à

« Preuve en est l’expérience commune, quand il s’avère impossible de parler d’eux sans que la respiration se crispe, que la voix se brise, et qu’éclatent les sanglots. »

La déploration d’un agglomérat de protéines en phase de dissociation par un agglomérat de protéines en instance de dissociation a toujours eu le don de me déclencher une salubre crise d’hilarité. Décidément l’oraison funèbre ne sera jamais mon genre littéraire favori, ou alors dans le « Macbett » d’Ionesco.

bouguereau dit: à

stop au moutard médicament et poupée à épingle bordel clopine..goering l’avait bon quand il avait écrit « famille schweinrein » à l’entrée des lebensborn

bouguereau dit: à

La déploration d’un agglomérat de protéines en phase de dissociation par un agglomérat de protéines en instance de dissociation

un paté lorrain avec un vin de moselle peut faire pleurer..c’est pas une honte non plus jean marron

Ciboulette dit: à

9h58 : bouedegras vient d’appuyer sur la touche repeat : goering… on attend le gode ceinture !

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Moi aussi, Jacques, je me suis « enfuie » de l’enfance, mais c’était pour y mieux revenir… je ne vois plus guère que ma grande et toute petite soeur. Et voyez : j’ai écrit un tout petit livre où je décrivais cette grande soeur comme elle était à l’époque : belle et chaleureuse, et me servant de « modèle » possible de féminité heureuse. Eh bien, la fille de cette soeur, ma nièce donc, n’a pas supporté ce portrait, et mon livre a été le sarajevo d’une querelle de famille assez épouvantable, d’après ma soeur. Tant nos actes les plus anodins peuvent laisser des marques de souffrance, qu’on n’aurait pas prévues certes. Je ne dis plus, avec Gide « familles, je vous hais ». Mais je l’ai si longtemps pensé… Avant de me rendre compte que les orphelins, ma foi, ont le droit de ne pas être tout-à-fait d’accord.

Mais peut-être ne ressenté-je cela que parce que j’ai eu mon Clopinou « sur le tard », deux minutes avant la fin du match quoi.

bouguereau dit: à

un paté lorrain avec un vin de moselle peut faire pleurer..c’est pas une honte non plus jean marron

tu noteras que c’est pas transitif..il y a comme une erreur quantique dans ta démonstration

bouguereau dit: à

mon livre a été le sarajevo d’une querelle de famille

..enfin clopine

bouguereau dit: à

j’ai eu mon Clopinou « sur le tard », deux minutes avant la fin du match quoi

dit toudsuite qu’il était gros comme un pack de kro

bouguereau dit: à

quoi le Boug’ ?

sarajévo ça fait unique objet à la noix de coco..prends nous simferopol ça c’est pas du guacamol

bouguereau dit: à

j’espère que tu bosses sur ton bouquin de cul..(sinon je te causes pus)

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

C’est une expression toute faite, et souvent usitée, Boug’, pour qualifier un événement déclenchant un drame. Peut-être m’est-elle venue sous les doigts parce qu’on commémore le début de la première guerre mondiale, qui commença, je vous le rappelle, par la mort d’un archiduc à… Sarajevo… certes, depuis, Sarajevo a été le lieu d’une autre guerre, mais l’expression est restée, comme « aller à Montoire » pour qualifier une rencontre pas trop propre, et autres. Chez Proust, c’est surtout M. de Norpois qui utilise ce genre d’expressions toutes faites, et qui en abuse.

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

on, eh bien chut le Boug’, parce que je vous ai déjà expliqué que je n’écrirai jamais de « bouquin de cul ». C’est bien trop difficile, voire quasi impossible. Car ces livres qu’on lit d’une seule main ne sont pas de la littérature, mais, qu’on le veuille ou non, des procédés visant à avoir un effet sur le lecteur, autre que le plaisir de lire. Ca ne m’intéresse pas.

bouguereau dit: à

Chez Proust, c’est surtout M. de Norpois qui utilise ce genre d’expressions toutes faites, et qui en abuse

le cul s’accomode bien de ces brinborions vintages..de vielle nippe mitée des grenier..mettons mettons mais n’en abuse pas..quand au coeur et l’esprit il n’aime rien que le pratique ! souveins toi de verlaine, seul le cul de l’homme est esthétique

bouguereau dit: à

des procédés visant à avoir un effet sur le lecteur, autre que le plaisir de lire. Ca ne m’intéresse pas

« le plaisir de lire » n’existe pas clopine, et n’a jamais existé, c’est un artefact, mieux, je dirais « une façon de parler », un succédanné évidemment

JC..... dit: à

Les bouquins de cul ne sont pas de la littérature ? Tiens donc …!

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Un « succès damné », la Boug’ (un seul « n », s’il vous plaît). Moi je l’éprouve, le plaisir de lire. L’identification, ça marche à 100 % avec bibi. J’éprouve même le plaisir de RElire. Je suis complètement accro.

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Ben, les gens qui achètent des bouquins de cul ne le font pas pour le plaisir de lire, mais recherchent autre chose, voilà. Maintenant, que les auteurs tentent de faire de la littérature avec, ça, bien sûr, c’est vrai -tenez, Catherine M. par exemple. Mais c’est si quasiment impossible que ça me semble perdu d’avance, car le lecteur ne pourra faire que lire, justement, mais se « comparera » au mieux, ou bien se servira du bouquin pour autre chose, au pire.

bouguereau dit: à

Les bouquins de cul ne sont pas de la littérature ?

qu’on veuille en faire on en fait dla mauvaise ! c’est ça la morale clopine.. »jai voulu faire bander les hommes au moyens de mot..pourquoi ? ça m’a parut plus propre ! » là daccord t’as des chances de faire de la litterature..qui est un sousproduit évidemment

bouguereau dit: à

si c’est contenter « le plaisir de lire » alors oui jean marron a 1000 fois raison, lisons les anciens fameusement écrémés et selectionné, le plaisir de lire est beaucoup plus certain et 10 vies ne suffisent pas

Onésiphore de Prébois dit: à

Ben, les gens qui achètent des bouquins de cul ne le font pas pour le plaisir de lire, mais recherchent autre chose, voilà. (L’honneur perdu…)

Très juste. Moi, par exemple, j’ai acheté récemment la série complète des romans de Proust. Pas pour les lire, je n’ai pas que ça à faire, mais pour m’asseoir dessus, car je suis très petit, et pour arriver à taper sur mon clavier, je les ai empilés sur ma chaise et je m’y assoye dessus : je les appelle mes bouquins de cul.

bouguereau dit: à

je m’y assoye dessus : je les appelle mes bouquins de cul

rooh..

JC..... dit: à

On me prévient que l’aéroport militaire d’Hyères vient d’être envahi par des hommes en uniformes banalisés, armés de kalachnikovs et parlant italien « Fascista Hollande ! »

Un autre groupe s’est emparé du porte-avions Charles de Gaulle et occupe l’Arsenal de Toulon. Il n’y a pas de blessés.

J’entend le bruit des péniches de débarquement qui dégueulent des commandos italiens sur la Plage d’Argent ! Porquerolles, ma terre ! je te défendrai jusqu’à la mort. Comme les Russes, la Crimée…

Aux armes ! Adieu à tous …je vous ai tant aimés !

bouguereau dit: à

Aux armes ! Adieu à tous …je vous ai tant aimés !

vive la division condor!..viva la muerté ..! ..fais gaffe a toi jicé!

bouguereau dit: à

légion légion..t’es un volontaire!

ambassade dit: à

Ah JC sans votre délire cultivé la RDL ne serait pas mais que défendez-vous hormis une sérieuse envie d’éprouver quelque frisson à fomenter quelque semblant de désordre dont on ne sait à la fin s’il tangue de bâbord à tribord pour éviter le par dessus bord quand il sait tout gibet hors d’usage, votre engagement n’a d’égal que son effacement du réel, encore que penser soit agir alors dans ce cas comment se défendre de vous voir impliqué jusqu’aux yeux dans la réforme d’une société délitée, décadente, apatride, mercantile, ruinée et ruineuse, sans queue ni tête, et qui vous tend les bras pour que vous la mettiez en boite ou en mire pour une bonne fusillade dans le but de repérer, séparer, classer, punir ses membres corruptibles et douteux.

mais Madame puisque je vous dis dit: à

Conclusion : le jaloux, même inique, se réfère toujours à un droit énoncé par une loi qui distingue la justice du chaos barbare. Alors que l’envieux, ce qui lui fait défaut, c’est précisément la justice. Il en est totalement dépourvu. L’envieux cherche l’extermination. Il excipe d’un droit de possession et de suprématie absolues que ne lui reconnaît aucune loi. Il s’attribue tous les droits. Bien plus, il s’érige avant même le droit, et ce faisant il les nie tous.
« Pour J-M Delacomptée dont le livre « Jalousie » a donné une version dénuée de fard, d’une concision brutale, » pour info:
http://www.cairn.info/revue-libres-cahiers-pour-la-psychanalyse-2004-2-page-111.htm

charles dit: à

ambassade dit: 28 février 2014 à 11 h 04 min
le ridicule objet de votre admiration s’ennnuie à en crever dans son île en toc

TKT dit: à

Clopine, si vous trouvez, cela n’engage que vous, que Jacques est une perte pour les hétérosexuelles, pensez à ses semblables qu’il a rendu heureux, même parfois, le temps d’un quickie.
Vous avez lu, ce que JC pense des femmes ? Avec des idées pareilles, ne serait-il pas mieux de baiser aussi qu’avec des hommes ? Il est manifeste, que JC est macho, peut-être que devant son épouse, il est au garde à vous, et je ne parle pas de son appareil de reproduction.
Votre idée que les homosexuels/elles doivent pour être heureux, faire des enfants ou en adopter, est saugrenue. Je ne vois pas tellement, les hétéros heureux car parents, non, des futurs parents doivent d’abord être heureux en tant que couple. Autrement, c’est mal parti.
Je ne vois pas non plus pourquoi, imiter les hétéros soit un tel « goal » ?

La littérature, mondialement, est pleine de grands auteurs, qui ont écrit des livres érotiques. Il y a une lettre très chaude de la Marquise de Sévigné, à a fille.
Vous dites, en fait, que vous n’auriez pas le talent, pour écrire un texte érotique ? Depuis que vos textes parlent de vous-même, de votre vécu, de votre passé, sans vouloir compléter le personnage rupestre (que vous n’êtes pas), je vous trouve meilleure. Et puis, il y a une façon de dire les choses, en restant dans le flou, qui est beaucoup plus excitante à lire. C’est un peu comme au cinéma, le porno avec des comédiens moches, c’est l’horreur. Le flou, qui permet d’interpréter, est bien meilleur.

Polémikoeur. dit: à

Evidemment, si Blaise colle la Patagonie
dans le « transsibérien », pourquoi le Patron
ne flanquerait-il pas le Nebraska en Patagonie ?
N’empêche qu’il y a de suffisamment beaux ciels
dans le Sud-sud-sud pour s’y approvisionner
sans avoir besoin de pratiquer un trafic
de décor !
Géopolissonnement.

TKT dit: à

Jacques, dans les années 70/80, être Français aux USA, était un “+ ».
Nous étions mieux habillés que les Américains et quand quelqu’un disait, « you’r so continental », c’était la nuit assurée. Aujourd’hui, tout le monde voyage partout, bref, « nobody is special ». Bien entendu, en Asie, les Ang Moh ont la réputation d’être bien proportionné. HR, en son jeune âge, 1973, prenait ses succès trop personnellement ?
Quand j’étais adolescent, les petites anglaises avaient la réputation, d’être assez faciles. Assez faux, je me suis retrouvé, j’avais 18 ans, avec une très moche anglaise, une nuit sur une plage de Hove, qui aurait voulu une longue cour. Le problème avec les moches, quand ils ou elles croient avoir du succès, ils laissent aller leur défauts. Fazit ? Vous répondrez vous-même, pour vous

keupu dit: à

Quelqu’un pour faire fermer sa g….. à TKT ?

Onésiphore de Prébois dit: à

« cette poignante méditation sur la mémoire » … « Le portrait n’en est que plus fin » : sauf erreur de ma part, ces deux appréciations sont les seules qui figurent dans ce billet touchant la qualité littéraire du livre de Jean-Michel Delacomptée. Je trouve que c’est un peu mince. Car après tout, que l’auteur célèbre pieusement la mémoire d’un père et d’un ami, c’est son affaire personnelle et privée. Mais moi, lecteur, le papa Delacomptée ou l’honorable J.-B. Pontalis, franchement, j’en ai rien à battre. La seule chose qui compte pour moi, très égoïstement, c’et que ce livre, éventuellement, me séduise, me retienne, me charme, m’émeuve, par des qualités qui n’ont rien avoir avec les vertus de l’homme, mais seulement avec le talent de l’écrivain. Par exemple, j’aurais aimé qu’Assouline nous expliquât (t’as vu l’imparfait du subjonctif, hein, schlac!) un peu plus précisément ce que cette méditation sur la mémoire a de « poignant ». Quant à la finesse du portrait, faudrait voir à pas la confondre avec la finesse du portraituré, comme le fait, me semble-t-il, Assouline.
Dans « Ecrire pour quelqu’un », ou le papa Delacomptée et l’honorable Pontalis deviennent des objets littéraires à part entière, ou bien ce livre ne présente pour moi aucune espèce d’intérêt, et je m’en vas relire « la vie de Rancé », au moins je n’aurai pas perdu mon temps.

JC..... dit: à

Prébois,
Me surprenant derrière l’église, la Veuve m’a dit, en observant mon manège religieusement auto-satisfait : « C’est poignant ! »

bouguereau dit: à

deviennent des objets littéraires à part entière

..non, tu causes comme clopine et tu nous fais croire à un monde littéraire qui n’exiss précisément pas ou par commodité..c’est pas la commodité qui fait le besoin jean marron, tu vas pas nous faire croire ça..ha!

bouguereau dit: à

Me surprenant derrière l’église

…son chevet..une commodité

JC..... dit: à

Déclaration satisfaisante de notre cher intérimaire jetable :
« Nous nous opposerons de toutes nos forces à une partition dans le sud-est, qui isolerait Porquerolles du territoire national ! »

Ouf ! nous allons pouvoir vivre ensemble avec les sauvages de la métropole…

bouguereau dit: à

Le problème avec les moches, quand ils ou elles croient avoir du succès, ils laissent aller leur défauts. Fazit ?

tu nous refait un sketch du splendid vontraube..en moins bien
les anglaises sont trés bandantes..même les moches, surtout quand elle sont en collant de laine et robe verte pomme trop courte et cheveux décoloré et oeil de biche, pas au rimmel lvmh attation..et ben elles assurent grave..même maintenant même quand elles ont moins de 18 ans je leur paie une bière..de loin..classieux..je dis au patron « vive la reine » en français attation..il comprends..évidemment ça se sait..les autres aussi viennent me dire « vive la reine » pour une pinte..fais ça en france tiens..ça marche pas

JC..... dit: à

D’accord avec toi, Bougboug ! Les Anglaises, on est jamais déçu.

Par contre, p’tain, les gardes Suisses du Vatican : qu’est ce qu’ils sont mous…. et bruyants ! Ah, les Suisse… pourtant je les aime … mais pas les Gardes.

Ils m’ont déçu : en plein orgasme, ils yodlent secs, les glands ! Il y en a même un qui appellait sa mère !

Bon, faut que j’aille traire les ânes de la Banque.

TKT dit: à

@ keupu dit:28 février 2014 à 13 h 08: « Quelqu’un pour faire fermer sa g….. à TKT ?: Pas facile !
Vos interventions, valent toujours la lecture. Enculette de colle marre ?

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

TKT, s’il vous plaît, pourriez-vous faire l’effort de lire un peu plus précisément ce dont vous parlez ? Je n’ai pas dit que « les homosexuels pour être heureux doivent fonder une famille », ce serait absurde. J’ai parlé d’Edouard Louis, qui vient de publier « en finir avec eddy Bellegueule », alors qu’à mon sens, encore une fois, il ne pourra en finir avec Eddy qu’en vivant avec lui – d’où la suggestion, pour lui, de donner une enfance heureuse à un être, puisque la sienne ne l’a pas été. Je me souviens de Jane Birkin, expliquant que « la seule manière pour elle de prolonger son enfance a été de regarder ses enfants vivre la leur ». Ca a marché avec moi, j’ai laissé l’explication ici même…

renatoto dit: à

TKT dit: 28 février 2014 à 13 h 44 min
« Enculette de colle marre ? »

En voilà des façons …!

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

… Et je ne pense même pas au « bonheur » pour Edouard Louis, mais à une sorte de compensation de la souffrance endurée…Bien sûr, il pourrait aussi porter plainte contre l’éducation nationale, qui a permis à ses deux bourreaux de le martyriser au collège… Mais je crois que son livre n’est que le commencement de cette résilience-là.

Paul Edel dit: à

Clopine, bien sûr on peut guerir d’une enfance difficile, contrairement à ce que vous affirmez sur votre blog. Un roman n’est pas forcement un « reglement de comptes » sale, comme le disait Truffaut qui montre l’exemple avec le nuancé film ‘les 4OO coups »…j ‘ai vécu une enfance difficile et j’ en suis sorti par les copains, des employeurs,un ou deux jeunes filles,une analyse, , et bien sur, et toujours la littérature. cessez d ‘accumuler des grandes affirmations définitives,si autoritaires dans leurs clichés.
Je n’aime pas le roman « eddybelle gueule »,mais ça n’est pas tres important. les lecteurs sont nombreux enthousiastes et conseillent le livre.. bonjour les clichés qu’on a actuellement sur la classe ouvriere!! …. dans ce livre on retrouve cette odeur de sang frais,qu’on retrouve dans ces émissions télévisées -déballages ou quelqu’un crache sur sa famille puis se met à pleurer en direct sur son malheur…art de voyeurisme.

Observatoire des tarés dit: à

« Bien sûr, il pourrait aussi porter plainte contre l’éducation nationale, qui a permis à ses deux bourreaux de le martyriser au collège…  »

Il devrait attaquer sa mère de n’avoir pas avorté, c’est sûr !

Cirque Pinder dit: à

VENEZ TOUS ADMIRER NOTRE EDDY ! IL SAIT ECRIRE ET DETESTE SES PARENTS : COMME VOUS !!!

des journées entières dans les arbres dit: à

La modération est en séance, sur le divan.
« il n’y a aucune antinomie entre la littérature et la psychanalyse. Les romanciers sont simplement en avance sur les psychanalystes pour la compréhension des sentiments humains ».

Alors que d’autres explorent.
http://www.youtube.com/watch?v=NRUGE5ggva4

Hémisphère dit: à

« TKT, s’il vous plaît, pourriez-vous faire l’effort de lire un peu plus précisément ce dont vous parlez ? »

Ben non, son truc à lui ce n’est pas de lire mais de fantasmer.
N’oubliez jamais Clopine que le petit cerveau de notre cher Thierry ne peut faire deux choses à la fois.

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

non, pas d’accord Paul. Le livre d’Eddie Louis est le contraire d’une télé-réalité, parce qu’il est bâti en miroir : d’un côté, une écriture précise, soignée, à fortes références sociologiques, avec une analyse intellectualisée de ce qui est décrit, et de l’autre, des « citations » où le langage du milieu familial, son vocabulaire, est reproduit à l’identique, presque comme avec un magnétophone. Ce « portrait de l’artiste en sociologue analysant son enfance martyre » n’est supportable que grâce à l’alternance de ces deux écritures : la distance que suppose la première s’évanouit sous les cris de la seconde. Cette construction doit tout à l’intelligence, mais s’agissant de l’enfance, il faut faire appel à bien d’autres cordes pour en « guérir ». Vous avez eu la chance de vous connaître, Paul, de savoir qui vous étiez, à l’âge requis, au début de votre vie adulte. Tous n’ont pas ce bonheur de pouvoir se (re)construire aussi facilement. Parfois, une vie entière est nécessaire. Ce qu’a vécu Eddy est proprement terrifiant, la froideur de l’analyse d’Edouard suffira-t-elle à calmer cette terreur ? J’en doute fortement.

Achille et Patrocle Zavatta dit: à

Eddy Bellegueule est le témoin d’une enfance outragée : que Dieu le pénisse !

bérénice dit: à

reine du com, je remonte le temps que faire se peut moyennant compte fait de la pente vertigineuse qui sépare votre sommet de la station d’où je retire mon forfait ski alpin trois vallées en domaine infesté de riches russes anglophones à lunettes noires mais la beauté, l’immensité du panorama ne me détourne pas du sens ou plutôt de ce qui résiste à ma compréhension de la fin de votre modeste participation matinale aux débats qui nous réunit par monts et par vaux envers et contre tous, je vous sais dissidente cependant je n’en parviens pas à bout: Que vouliez vous dire à propos de Gribinski, photographe s’il en est de renom qui exposa pour ses amis tous munis d’un grigri, d’un fatras, d’une patte de lapin bénite, d’une vraie faust statue de la vierge importée directement de Lourdes embourbée cet été, d’une icone du saint empire des tsars Nicolas que sais-je encore de tant de superstitions condamnables quoi qu’inoffensives; or donc ils n’avaient pas prévu, les printemps arabes, la révolte des ukrainiens, les quelques 140 000 morts depuis trois ans en Syrie, mais à quoi bon toute cette chiromancie de photos?

Tkt et ses gimmicks dit: à

Je serais humoriste, genre « brèves de comptoir », je taperais dans les commentaires de TKT. Ce qu’il est drôle !

bérénice à la montagne dit: à

bérénice dit: 28 février 2014 à 14 h 30 min
Une démonstration de « De l’influence bienfaisante de la montagne » de notre cher J-J. Rousseau ?

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

… et nous ne sommes pas si loin que cela du sujet de notre hôte, Paul. La Patagonie peut contenir des immenses tristesses, comme l’a démontré Jean Raspail en nous décrivant les Alalakalufs, vous savez, ces « derniers hommes », laids, méchants, idiots… Qu’on croyait n’utiliser qu’un langage restreint à des onomatopées , avant de savoir qu’ils avaient un vocabulaire d’une grande richesse, (plusieurs dizaines de mots pour qualifier la pluie et le froid), où simplement manquaient les notions de beauté, de plaisir, de bonheur. C’est ce qui manque aussi au vocabulaire des parents d’Eddy ! Les Alakalufs, ce peuple triste, se sont tous éteints au cours du vingtième siècle. Espérons que l’homophobie, le racisme, la violence des Bellegueule en fassent de même.

Sergio dit: à

Edouard Louis, ou Soldat Louis ? Y a une nuance bon Dieu !

Sergio dit: à

Le ciel, on dirait vraiment une représentation fractale en 3D de Daniel White…

bouguereau dit: à

c’est la culotte de la princesse chamalo dans le magicien d’oz sergio

JC et ses gimmicks dit: à

Jean Raspail en nous décrivant les Alalakalufs, vous savez, ces « derniers hommes », laids, méchants, idiots…

Raspail a donc rencontré JC.

Curiosa dit: à

Popaul à Clopine : « cessez d’accumuler des grandes affirmations définitives, si autoritaires dans leurs cliché »… mais Popaul vous ne faites que cela dans vos propres billets en n’admettant pas la contradictions à vos doctes dires

l'alpha des cobras dit: à

Pourquoi les hommes primitifs patagons seraient – ils laids ?

C’est je l’ai éprouvé une vision très bornée que celle du goût du bon du laid du beau, c’est d’ailleurs une des premières choses qu’on enlève au gras des mollets des filles qui jouent du piano et font de l’aquarelle.

l’extase du beau, le plus beau vers, le bel horizon, c’est quand on est capable de voir le beau au revers du laid, que cela devient intéressant, je me souviens d’un texte particulièrement intéressant où la fureur de la vie germait au plus profond d’un fumier, je dois y aller, … on dirait que ça sent le roussi.

Mauvaise Pensée dit: à

Je me demande si un Pour en finir avec Clopinou ne sera pas l’évènement dans quelques années d’une prochaine rentrée littéraire.Il n’est pas dit alors que la directrice en chef du Cirque Clopinatta trouve, pour ce livre commis par son rejeton mis sans vergogne en scène, les trésors d’indulgence dont elle témoigne pour le très médiocre Eddy Bellegueule.
Pendant ce temps, une sorte de très nunuche parodie de Tristan et Isolde à la sauce Bovary pays de Bray s’épand sur ce blog….Paul Edel a raison, ça n’a aucune importance.
Bien à vous.
MP

Diagonal dit: à

@JB – « Oui, je suis triste, depuis ma plus tendre enfance, à l’idée qu’un jour il nous faudra rendre la vie, ce miracle de chaque instant qui passe »…
Rendre la « vie » ? Ce cauchemar entre deux néants… pas de quoi faire un plat, hein !

Jules Supervielle imaginait un homme construisant des montages dans la pampa patagoniste pour se boucher l’horizon de l’ennui.

Christian Garcin aurait du lire Jérôme Garcin, « Olivier », frère du précédent, plutôt que Pont Alice.

« Delacomptée étaient séparés par leurs origines et leur éducation Pontalis ». Cette phrase est un poil cul de jatte, Passoul, non ? Petite forme, on dirait.

A signaler un mauvais jeu de mots dans les faits divers de Clément Rosset, à propos de Daniel Charles sur le gorgonzola…

Paul Edel dit: à

curiosa,vous ne devez pas souvent frequenter mon blog car j’accepte tres bien des avis complètement opposés aux miens, sans aucun problème.

Curiosa dit: à

Paul Edel, on ne compte plus les fois où vous avez écrit à l’un(e) des commentateurs : vous vous trompez alors vous ne vous trompez jamais

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Eh bien, vous devriez lire mon blog, Troll mauvaise pensée. Vous auriez un début de réponse à votre question. C’est quoi, au fait, le début de « Tristan et Iseult à la sauce Bovary » ? En quoi cela me concerne-t-il ?

Sergio dit: à

Oui enfin Tristan et Yseult ça va un moment c’est comme les motards quand il faut enlever tout le bastringue…

Jacques Barozzi dit: à

Mauvaise Pensée serait-elle une fleur de terrasse montmartroise, qui pensait jadis en nous tirant sa langue ?

Raymond dit: à

Et je suis radicalement contre son analyse, donc.

Ouf, elle va nous lacher la grappe!

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Non, Jacques, juste un troll pratiquant une des pratiques favorites des trolls : tenter de détourner une conversation en salissant personnellement un des protagonistes. Ici, j’utiliserai d’après ce triste individu, sans vergogne, mon fils, qui bien entendu aurait envie de se « venger » dans quelques années. Bref, rien que de la banale et nauséabonde bave trollesque, quoi, sur fond de calomnie et d’attaques personnelles.

JP Coffre dit: à

une fleur

Un gros bégonia?

la vengeance du lardon dit: à

Un de ces 4 son lardon lui arrachera les yeux

Jacques Barozzi dit: à

« la « vie » ? Ce cauchemar entre deux néants…  »

Vous n’avez jamais songé au suicide, Diagonal ?

lettres mes amours dit: à

“Everyone here is just as nervous as you are, but they are bluffing, and you must learn to bluff too.”
auden

lettres mes amours dit: à

offering detailed help on such technical matters as adjectives and enjambment.
cf auden

lettres mes amours dit: à

Far from imagining that artists were superior to anyone else, he had seen in himself that artists have their own special temptations toward power and cruelty and their own special skills at masking their impulses from themselves.
sur auden

Paul Edel dit: à

Curiosa,oui, il l’arrive bien sûr je me tromper,souvent , et sur 31 818 commentaires de mon blog il m’est arrivé de tenir fermement sur un éloge ou ,au contraire,porter un jugement sevère sur un écrivain. mais j’récoute toujorus les arguments den face. l’essentiel de mon travail est ailleurs: je passe mon temps à faire découvrir des auteurs plus ou moins oubiés,(momentanement j’espère) d’audiberti à Arno Schmidt, et de Jean Cayrol à Jacques teboul,de jean Pierre Ferrini à Ariane Charton.Clopine n’a pas la même curiosité et a d’autre but, elle prefère raconter sa famille, sa jeunesse, ses engagements politiques, pourquoi pas?c’est souvent interessant..mais afffirmer qu’on ne se sort jamais d’une enfance difficile est complètemlent faux.
Heureusement.point barre.
Le livre « eddybellegueule » tombe pile poil avec le détestable cliché actuel qu ‘ une grande partie de la classe ouvrière d’aujourd’hui voterait Marine et comme si une partie de la bourgeoisie n’était pas également de ce côté là..je prefère relire « 325 OOO francs » de roger vailland.grand livre.

Sergio dit: à

Jacques Barozzi dit: 28 février 2014 à 16 h 10 min
songé au suicide

Tu parles la plupart du temps y a encore un machin qui vient se coller en travers le facteur l’IRPP le garde champêtre comme dirait Abdel ça fout tout par terre faut recommencer derechef…

Onésiphore de Prébois dit: à

..non, tu causes comme clopine et tu nous fais croire à un monde littéraire qui n’exiss précisément pas ou par commodité. (Bouguereau)

Non non non. Tu ne me feras pas croire ça. Entre le livre d’Edouard Louis, celui de Delacomptée et beaucoup d’autres encore, nous sommes inondés de bouquins où les uns et les autres vont au déballage de leurs petites histoires personnelles comme jadis on allait à confesse. La vogue de l’autofiction n’a fait qu’accroître la confusion. Je sais bien que ça fait belle lurette que Jean-Jacques a mis la chose à la mode mais Jean-Jacques était Jean-Jacques, n’est-ce pas, et ça avait de la gueule. Moi, ça ne me gêne pas qu’untel ou unetelle raconte son vieux papa ou ses vieux amis, mais il faut que ça ait de la force, de l’éclat, que ça sorte vraiment de l’ordinaire, sinon à quoi bon. Tiens, le bouquin d’Edouard Louis, par exemple, d’abord il joue sur les deux tableaux, c’est un roman ou c’est un témoignage, mais, en toute rigueur, ça ne devrait pas être les deux à la fois. Or quand on le lit, il ne fait aucun doute que le mot « roman » sur la couverture n’est qu’un leurre destiné à éviter les ennuis. La chose s’aggrave quand on s’aperçoit que c’est à peine écrit. On est, à la vérité, dans un joyeux mélange des torchons et des serviettes qui est la porte ouverte à toutes les facilités, à toutes les malhonnêtetés. Si le livre d’Edouard Louis est un roman, il ne devrait pas être revendiqué, comme le faisait l’autre jour son auteur, interviewé par Elise Lucet, comme une pièce à verser au dossier de la lutte contre l’homophobie et les discriminations, à partir du moment où l’auteur a tripatouillé la réalité vécue, comme on l’en soupçonne de plus en plus. Et si c’est un témoignage, il devrait être assumé courageusement par son auteur comme tel, au risque d’avoir à affronter les démentis, voire les ennuis judiciaires. Je présume que le livre de Delacomptée ne verse pas dans ces travers mais sous quelle bannière se présente-t-il ? comme un anodine relation de souvenirs personnels, comme il en existe tant (intéressante, certes, comme témoignage sur une personnalité de l’envergure de celle de Pontalis), ou comme une oeuvre littéraire digne de ce nom ? A mon avis, quand on lit le compte- rendu d’Assouline, il est difficile d’en juger. Il me semble qu’aujourd’hui, le mot « littérature » couvre toutes sortes de marchandises, un peu tout et n’importe quoi. Eh bien non. La littérature, ce n’est pas tout et n’importe quoi. On me dira qu’il serait malaisé de découvrir un authentique chef-d’oeuvre par semaine, ou plutôt (puisque c’est la périodicité des papiers d’Assouline) un tous les trois jours. Mais ça n’empêche pas d’être un peu plus exigeant sur la marchandise.

lettres mes amours dit: à

D’un ami disparu aussi, on peut se dire veuf, ou orphelin.
mais selon le contexte,un poète pourra dire qu’il est voeuf d’espérance

Daaphnée dit: à

nous sommes inondés de bouquins où les uns et les autres vont au déballage de leurs petites histoires personnelles comme jadis on allait à confesse.

oui, une littérature plus ou moins médiocre, un grand déballage qui remplit peut-être le vide de la vie des autres … triste époque, en effet !

lettres mes amours dit: à

afffirmer qu’on ne se sort jamais d’une enfance difficile est complètemlent faux.
surtout quand on l’écrit ainsi : cela dit , une interprétation un peu inspirée de la notion d’analyse infinie oblige à considérer qu’il reste
de l’expérience de l’infans jusqu’à la mort

L'honneur perdu de Clopina Trouille. dit: à

Paul, il y a sans doute une bonne part de vérité dans vos propos, mais je vous rappelle pourtant que je ne suis ni une critique littéraire, ni une professionnelle. Mais il m’arrive aussi, tout comme vous, de vouloir faire partager mes plaisirs de lecture. Tenez, connaissez-vous Martin Danes le tchèque, dont le « char et le trolley » contient un fort beau portrait humain ? Avez-vous lu Tracy Chevalier, que j’ai beaucoup cité ? Avez-vous, comment dire sans vous vexer, « condescendu » à lire ce très charmant « cercle des amateurs d’épluchures de pommes de terre », roman épistolaire et gracieux ? Je vous dois Bachmann, c’est vrai, et quelques autres, je vous en remercierai toujours, ainsi que de votre bienveillance à mon égard. Mais question partage de lecture, je crois que vous, vous n’avez guère tenté de goûter mes plats favoris, sans doute trop pris par ailleurs, mais enfin, il y a une certaine injustice dans votre portrait, là.

L'honneur perdu de Paul Edel dit: à

Que c’est vilain, Popaul, de ne pas obéir aux injonctions de la maitresse !

TKT dit: à

Clopine, je vous avais bien lu et, je me suis permis de généralser vos dires, pour élargir non le débat, mais votre point de vue.
Le troll, trouve que mon cerveau ne peut faire, deux codes en même temps. Lui, le bêtissime des bêtissimes de l’internet.
Toujours ce même pervers narcissiques qui utilise « le tutoiement de mépris », il doit être flic ou voyou

Un panda rasé dit: à

On dit que, quand on chante faux, ça fait pleuvoir.

lettres mes amours dit: à

L’individu a disparu, sa trace matérielle demeure.
il arrive que l’on soit, soi-même ,cette « trace matérielle » : ce qui est le cas de l’orphelin qui n’a pas connu ses deux parents et par de recherches, en découvrira plus tard l’histoire assez cahotique :

lettres mes amours dit: à

chaotique !

la Reine du com dit: à

Bérénice, vite, car peu de temps : Mélanie Gribinski est une jeune photographe, plus exactement portraitiste, ayant fait ses classes sur le tas, entourée de figures assez éclectiques telles que Depardon, Sarah Moon, Salgado pour lequel elle effectuait des tirages, je crois, sa caractéristique étant de travailler à la chambre 20×25, c-a-d boîte noire, avec objectif dessus, corps avant & corps arrière étant indépendants, ce qui signifie une mise au point réglée plutôt sur plan que sur point. Pardon pour ces détails techniques, peut-être vous paraîtront-ils peu évocateurs, ms ils expliquent le reste : c’est un dispositif fixe, assez lourd, que l’on utilise davantage en architecture, par exemple. Bref, MG a une prédilection forte pour les regards frontaux, volontaires, directs que ceux qu’elle photographie accordent à l’objectif – c’est un genre, et même si ce n’est pas, pour des raisons de timidité etc, ce que je préfère, c’était amusant et intéressant à voir : elle avait pris le parti d’installer au milieu d’une librairie, parmi les rayonnages, vraiment, une petite tente où elle officiait après avoir invité des clients à y entrer avec des livres qu’ils aiment! Cela ressemblait à un chapiteau miniature, les gens disparaissant mystérieusement quelques minutes à chaque fois derrière un épais rideau. J’observais ça et je me disais que cela ressemblait à un tour de magie, quand le prestidigitateur demande à quelqu’un dans la salle de monter sur scène et de rentrer dans la boîte, vous savez… Sauf qu’a priori personne ici n’a été sollicité pour être coupé en deux.

bouguereau dit: à

une mise au point réglée plutôt sur plan que sur point. Pardon pour ces détails techniques

allons bon..quand on dit « c’est technique » on en dit pas plus ça évite d’ête contreperformant

bouguereau dit: à

Avez-vous, comment dire sans vous vexer, « condescendu »

« la position, ridicule, le plaisir, bref et l’effort, immense » tu t’es vu polo?

Un panda rasé dit: à

Et l’exercice qui consiste à tourner la main au dessus de la tête dans un sens et du ventre dans l’autre…

la Reine du com dit: à

…pour cette chose de risquer d’être coupé en deux. Personne, à part peut-être, étant en librairie, un Vicomte ? (Médard alors! Le pauvre homme.)

des journées entières dans les arbres dit: à

l’alpha des cobras dit: 28 février 2014 à 14 h 39 min
Quel joli pseudo. Universitaire ?
Un beau livre sur les rêves, un truc pas du genre nervous braque down d’un qui écrit ( paix à son âme) pour thésard psycho-socio suicidaire qui veut explorer l’Afrique du Sud ( et Caryl Ferey, jamais ?), que quand tu l’as lu ce truc sessuel inverti que j’embrasse pas, tu dois avoir qu’une seule envie: aller te pendre.

Aux branches en se balançant cool. Une tyrolienne, voyez ?

Un vrai rêve de voyage, qu’est pas du chiqué de la maison sigmund et lacan ?
Un voyage en Patagonie ?
Ben en voilà un au hasard, parmi d’autres :
http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-amant-de-patagonie-delicieux-et-d-une-profonde-sincerite_1120408.html

bouguereau dit: à

Si le livre d’Edouard Louis est un roman, il ne devrait pas être revendiqué, comme le faisait l’autre jour son auteur, interviewé par Elise Lucet, comme une pièce à verser au dossier de la lutte contre l’homophobie et les discriminations

hof..il n’en décide pas..lassouline te dirait que dans l’marketing faut rien négliger..la connerie du siècle faut bien l’dire jean marron..elle se fait tous les jours que dieu fait..ha carpé dième à 2 pognes! le malheureux il doit souffrir

lettres mes amours dit: à

Ce sera le dernier livre publié sous cette livrée bleu nuit, il n’y en aura pas d’autre selon le voeu de son fondateur.
après le premier , le dernier …
il n’y a aucune raison de douter que cet effacement ne soit pas vécu comme la possibilité d’ une place libre pour un projet qui en manquait

Un panda rasé dit: à

mon motto c’est : mais t’en as vu trop naître des pandas dans les zoos…

Paul Edel dit: à

Oui Clopijne, j’ai lu tracy chevalier et ce fameux « cercle, »mais j’avoue que ça ne m’a pas laissé une grosse impression..je prefere parler de mes authentiques et franches admirations.

lettres mes amours dit: à

mélanie gribinski : mêmes initiales, même patronyme que quelqu’un connu au moins parmi les psychanlystes

bouguereau dit: à

il y avait des lieux sur cette terre pour le rêve ..la sibérie..l’australie..la patagonie..le groenland..quand j’étais môme moi c’était le kamtchatka..le mot..les ours..les russes saoul..personne! ça n’avait rien de snob, chacun avait l’sien et comme les aborigènes on se reconnaissait du pays..et c’était couru que ça aussi ça puisse se machiner en singerie

Curiosa dit: à

Paul à 16h33 : comme d’hab’ vous dénaturez les propos et ne répondez pas aux questions ; j’écrvais : le nombre de fois ou VOUS avez répondu à un commentateur : vous vous trompez ! ; vous faites pareil pour Clopine qui a raison de vous voler dans les plumes

la Reine du com dit: à

Mélanie Gribinski, il me semble qu’elle est fille de psychanalyste, a fait tout un travail autour de la corporation dont est probablement extraite la photo de JB Pontalis ici.
Sinon, MG, c’est par ailleurs de la belle bagnole! Evidemment, il ne faut pas craindre de tomber souvent en panne. Mais qui s’en soucie? Des petits plaisirs pervers, comme ça ..

Un panda rasé dit: à

mille milliards de mille poèmes, de jean-paul rappeneau, c’est mon poez préféré

la Reine du com dit: à

C’est comme les vieilles Dauphine, les Coccinelle, les Fiat 500 dans leur jus – bon, mieux vaut toujours qu’il y ait un garage pas trop loin. Le charme réinventé de la marche en pleine campagne, qui peut s’avérer nécessaire, surtout quand on n’a aucune idée d’à quoi peut servir un crick. Se défendre contre les ours, ou dieu sait quelles bêtes, en Patagonie ou ailleurs? Briser la vitre du distributeur de boissons quand on arrive sans un sou, à demi mort de soif, de nuit, en vue de l’unique station service (fermée) à 50km à la ronde?
A part ça, je vois pas.
Au fait, assez d’accord avec votre analyse sur le livre d’Edouard Louis, Paul Edel.
Bien à vs tous, au-revoir.

u. dit: à

« il y avait des lieux sur cette terre pour le rêve ..la sibérie..l’australie..la patagonie.. » (bouguereau)

Ou les îles Lofoten…
Pourquoi diable les îles Lofoten?
Des mecs en ciré…

Notes qu’il y a deux catégories d’esprits, ceux qui tiennent à y aller un jour, et ceux qui résisteront toujours des quatre fers.

Moi c’est Angoulême.
Riez, riez…
Ce nom français est trop beau, j’ai toujours fait un détour.
Je ne verrai JAMAIS Angoulême.

u. dit: à

Kamtchatka, non

Il y a du catch dans ce nom.
Tu as affaire à des ours soviétiques avec des mains comme des battoirs et tu es obligé de te battre pour sauver ta peau.

la Reine du com dit: à

Bouguereau, avant de partir. Le Katchamka? Jamais entendu parlé. Magnifique, où est-ce?
A vue de nez, comme ça, méfiez-vous, je dirais qu’il doit y avoir du léopard… voire du léopard des neiges, si c’est à l’Est? Cela vous met en pièces et vs dévore son homme en deux temps trois mouvements, sans qu’il ait le temps de dire ouf. Pas comme ces superbes et néanmoins si indolents guépards susceptibles d’être dressés comme des chiens, trônant à côté de sultans dans la peinture orientaliste !

Sergio dit: à

La Patagonie on est en bas comme les Shadoks on doit tomber, à mon avis… Dans la stratosphère… Les atomes qui se promènent ! Non le mieux ce sont les îles Féroé, elles sont dans le bon sens, et avec les falaises les plus hautes d’Europe on peut faire Acapulco…

Sergio dit: à

Oui enfin les îles Lofoten c’est à côté du truc, là… Qui tourne… Comme les lavabos ! On peut pas en ressortir y a tout des flottes germaniques coincées dedans…

la Reine du com dit: à

Kamtchatka, sorry.. à côté de la Saskatchewan? (celle là aussi, il faut se l’écrire. Un peu de compassion pour les dyslexiques, caramba!)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*