de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
La fabrique de l’imaginaire de Bacon&Eggs

La fabrique de l’imaginaire de Bacon&Eggs

Etrangement, en quittant l’exposition « Bacon en toutes lettres » du Centre Pompidou à Paris (jusqu’au 20 janvier 2020), et en se replongeant dans les livres et albums à lui récemment consacrés à cette occasion, on a envie de l’appeler comme ses amis avaient l’habitude le faire « Bacon & Eggs ». Une familiarité qui s’impose face à la religiosité et la dévotion qui semblent désormais nimber un artiste et une œuvre comptant certes parmi ceux qui ont dominé leur temps, mais envers qui un brin d’irrespect ne ferait pas de mal. Eux comme d’autres.

Le réflexe m’en est venu à la vue de la mise en scène (le « dispositif » murmuront les scoliastes de l’art qui, comme les critiques littéraires, n’ont plus que ce mot à la bouche) qui préside à la présentation des six livres de chevet de Francis Bacon. Ceux qui l’ont le plus inspiré : L’Expérience intérieure de Georges Bataille, L’Âge d’homme de Michel Leiris, Humain, trop humain de Nietzche (« le Cassandre du XIXème siècle ! »), Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, l’Orestie d’Eschyle, les poèmes de T.S. Eliot (les deux premiers livres, en français dans le texte). Non des exemplaires choisis au hasard mais les siens propres extraits de son abondante bibliothèque (1300 livres aujourd’hui conservés au Trinity College de Dublin, sa ville natale). Ainsi isolés et encagés, comme c’est parfois le cas de personnages dans certaines de ses toiles, tout abîmés d’avoir été tant manipulés, les voilà sanctuarisés dans l’expo. Rarement on aura autant fait de livres des objets sacrés. Du fétichisme en l’espèce. D’autant plus regrettable que ce qui interroge le regard dans ce beau projet de la mise en relation d’un grand créateur particulièrement littéraire avec ce qui l’a tant inspiré dans la littérature, ce n’est pas l’objet livre mais ce qu’il contient : le texte.

« La réalité abandonne ses fantômes »

L’accent est donc mis sur ses références extrapicturales.  Comme une tentative de mesurer leur influence sur son acte créateur – même si l’on sait bien la vanité de prendre la mesure de quoi que ce soit dans ce domaine. Or s’il y a bien un artiste qui se soustrait à ce genre d’exercice c’est bien lui. N’empêche qu’on aimerait bien lire quelque part une réflexion sur la qualité étrangement a-littéraire des titres de ses tableaux. Reste à s’en remettre à la biographie pour comprendre l’œuvre au risque de saintebeuviser. Passer l’ineffable, l’indicible, l’insaisissable à la moulinette du positivisme : un comble pour celui qui fuyait l’anecdote, la narration, l’histoire. Ca tue la peinture et revient à un aveu d’impuissance. Bacon aurait pu faire sien le titre (et le contenu) de la chanson de Billie Holiday : « Don’t explain ». Un cri ne s’explique pas : il se ressent. Il n’a cessé de répéter à ses interviewers :

« Si l’on peut tout expliquer, à quoi bon peindre ? »

Gageons qu’il n’a pas dû détester cette perle hautement philosophique de Margaret Thatcher à son sujet : » Quoi ? Cet homme affreux qui peint des cauchemars ? ». Des sources, à n’en pas douter, mais encore ? Les poètes ? des détonateurs d’images, des stimulants, et leurs poèmes des concentrés pour ouvrir les portes de l’imaginaire. Les écrivains ? Des aiguillons. Lecteur compulsif des deux, il plaçait Saint-Simon au-dessus de Proust. Son panthéon est vaste : Yeats, Rimbaud, Poe, Pound, Baudelaire, John Donne, William Blake. Les références sont toujours discrètes et qu’importe si nombre de visiteurs de l’exposition passent à côté de la citation quasi subliminale pour n’avoir lu l’explication accrochée : ici un bout d’un poème de T.S. Eliot dans le portrait en en tryptique son amant George Dyer. Ou, du même, « Sweeney Agonistes » à l’origine d’un autre tableau. Ou encore ailleurs les six journées et nuits de guerre de l’Iliade qu’il relit ad nauseam.

C’est du Bacon des derniers temps qu’il s’agit, généralement sous-évalué et sous-estimé. Mais le rapport entre ces tableaux d’après 1971 et leur inspiration poétique et littéraires demeure problématique au visiteur. Peut-être doit-il acquérir le catalogue du commissaire Didier Ottinger pour y voir plus clair. Il paraît que l’absence de cartel en dérange certains. Ravages et tyrannie de l’identification, ce fléau des expos, alors qu’il s’agit d’abord et avant tout de regarder et de se laisser envahir. Tout invite à dissiper les malentendus. Jamais un tableau n’illustre un livre. Maudits soient ceux qui usent de l’œuvre de Bacon comme d’une décoration pour leur appartement.

Quel étalement de viande, de corps suppliciés, de carcasses d’hommes, mais quelle force vitale exprimée sous cette provocation à l’effroi ! Il y a du boucher en lui :

« L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux. »

Bien vu. Ce vers d’Eschyle la hante. Les corps de ses tableaux sont d’autant plus tordus qu’ils se détachent sur un fond d’une rigueur clinique. Où d’autres voilent salles de torture et lieux d’équarissage, on est invités à entendre le hurlement de la vie et les contorsions du vivant. La violence est bien là mais pour dire l’humain.Le personnage central, tordu, enchevêtré, noué, distordu, douloureux accroche d’autant mieux notre regard qu’autour de lui le décor est toujours raide, ascétique, glacé, inerte, clinique. Un environnement d’un dépouillement strict et absolu, aux antipodes de l’indescriptible chaos de papier, de chiffons, de matières, de produits, d’objets et de poussière (très utile) de l’atelier de Reece Mews (à South Kensington, Londres), d’anciennes écuries orientées est-ouest où il a été conçu. Ses formats s’expliquent d’ailleurs par le fait que, au maximum, il pouvait sortir des tableaux de 147,5 cm x 198 cm de biais.

« C’est une bête d’atelier » (Michel Leiris)

Difficile de se soustraire au face à face avec la mort auquel ce grand viveur nous invite. On comprend mieux cette obsession lorsqu’on se souvient que la vision du Massacre des innocents de Poussin n’a cessé de le hanter depuis une lointaine visite au musée Condé. Le cri toujours mais en tenant compte de la désarticulation du visage, de la bouche distordue, des dents carnassières, du rictus, de l’abject sourire d’où il surgit. Autant d’autoportraits de l’homme à la tête de batracien. Nul besoin de souligner, aucune nécessité de solliciter en nous l’émotion face à la détresse. Il lui suffit de nous angoisser en nous entrainant dans le huis clos du tableau, chambre ou boîte. Alors tout naturellement Innocent X donne l’impression d’être assis non sur le trône papal mais sur une chaise électrique. Un tel art, tout à sa fascination de l’extrême, ne s’adresse pas à notre intelligence ou notre connaissance, mais bien à notre système nerveux sans ces filtres-là. On songe à l’excipit du Nadja de Breton : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas »

On peut dire qu’il a créé son poncif sans que ce soit un reproche tant le résultat est fort. Chaque toile apparaît comme une scène de crime. Il n’y manque pas une flèche. Une œuvre de dramaturge. Pour qui n’a jamais vu autant d’œuvres de Bacon réunies, la vue d’ensemble est saisissante. Des tableaux accrochés à 40 cm du sol, soit le double de la distance souhaitée par l’artiste, loin du ras du sol exigé par Rothko afin que le spectateur entrât dans le tableau en l’enjambant. Au Centre Pompidou, on y entre sans mal. Quand on en ressort, on s’interroge moins sur ce qui l’a formé que sur ce qui l’a déformé. Là git une partie de son exacte vérité. Yves Peyré commente à propose du portrait de Michel Leiris (1976) : « Comble de la déformation, sommet de la justesse ». Ca veut tout dire. La technique, tôt acquise et maitrisée, est oubliée pour s’en remettre entièrement à la surprise, l’inattendu et, partant, à l’intuition. De quoi s’isoler du monde dans un nuage de sensations. Inutile de préciser que nul ne l’a vu peindre tant la solitude est consubstantielle à sa création.

« Ca ne marche jamais comme je veux. Je rêvasse, une image me vient, les choses vous tombent dessus. Ou pas » (à Frank Maubert)

Le voilà face à une toile. Il attend que ça vienne. Il sait ce qu’il veut, comme toujours ou presque : représenter l’instantané de la mort. Mais il ne sait pas comment. Un poème de Federico Garcia Lorca revient l’attraper, l’envelopper, l’envahir. Celui que le poète écrivit en hommage au torero Ignacio Sanchez Mejias. Le dernier quatrain s’inscrit en lui et ne lâche pas. Après, on ne saura jamais s’il y a peinture ou pas… Le secret, c’est l’imprégnation et non l’inspiration. On sait juste que l’intuition permet la grâce qui rend l’effort invisible, graal de tout artiste, à commencer par ceux qu’il influenca comme Rebeyrolle et Jean Rustin.

Bacon&Eggs, l’homme et l’œuvre, ont suscité un grand nombre d’études, de biographies, de livres d’entretiens, d’analyses, de commentaires. Ceux de Harrison sur le travail du peintre (Actes sud, 2008) et de John Deakin sont souvent cités. De même que Francis Bacon ou la vérité criante (Fata Morgana , 1974) de Michel Leiris (qui lui a par la suite consacré deux autres ouvrages), Logique de la sensation (La Différence de 1981) de Gilles Deleuze qui lui aura apporté le prestige de la philosophie, ainsi que les fameux entretiens de David Sylvester et les textes de Michaël Peppiatt. Dans Francis Bacon ou la mesure de l’excès (336 pages, Gallimard), Yves Peyré, qui l’a longtemps fréquenté, mêle l’analyse au témoignage ; et passant en revue tous ses prédécesseurs en baconologie, il se demande si au fond, nul n’a mieux compris l’artiste qu’un romancier, Mario Vargas Llosa dans Eloge de la marâtre (1988, merveilleusement traduit par Albert Bensoussan) qui donne sa voix à Triptyque 1 (1948). Sous la plume d’Yves Peyré, comme sous celle du journaliste d’art Frank Maubert dans son précieux Avec Bacon (139 pages, 9,50 euros, Gallimard), compte-rendu de leurs rencontres parisiennes et londoniennes, on découvre un artiste timide, raffiné, urbain, courtois, prévenant, chaleureux, généreux du moins avec les intellectuels parisiens, mais cruel avec ses compagnons nocturnes de Soho. Bacon est bien vivant et il habite en ce moment au Centre Pompidou avec ses amis poètes et écrivains. C’est là qu’on est le mieux pour lire ses tableaux.

(« Three figures in a room, 1964 » Centre Pompidou ; « Bacon par Cartier-Bresson, 1952 » ; « Portrait de Michel Leiris, 1976 » Centre Pompidou , « Portrait d’Innocent X d’après Velasquez », 1953, Des Moines photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans arts.

1272

commentaires

1 272 Réponses pour La fabrique de l’imaginaire de Bacon&Eggs

Marie Sasseur dit: à

Mais je ne pensais pas à vous Delaporte…
12h39

Delaporte dit: à

« Mais je ne pensais pas à vous Delaporte… »

12:43
Sublime Sasseur, ce n’est pas ce que j’ai dit. Par contre, j’aime votre manière de couper toute communication possible, de ne laisser nul gras dans les échanges, d’être souveraine et péremptoire comme notre reine à tous…

Bloom dit: à

Maryse Condé and Margaret Atwood among those tipped for the prize as Swedish Academy aims to restore its shattered reputation.
The Guardian

Deux grandes écrivaines qui redoraient le blason bien terni de la suédoise académie. Plus anecdotiquement, Maryse Condé fut ma voisine lorsque j’habitais à la Butte-Aux-Cailles, avant que le quartier ne se dysneylandise. Sur la façade du restaurant ‘Chez Françoise’ on pouvait lire une plaque commémorant l’atterrissage de la montgolfière qui portait à son bord Pilâtre de Roziers et le marquis d’Arlandes, premiers humains à s’être élevés dans les airs, le 21 novembre 1783.
D’un sommet l’autre, voilà tout ce que l’on peut souhaiter à Maryse Condé, grande voix du panafricanisme.

Delaporte dit: à

12:50
Bloom, vous n’avez pas répondu à ma question, l’autre jour : comment se fait-il que vous, un fonctionnaire (subalterne) vous prêtiez à des propos ignominieux contre la religion catholique, alors que votre chef, Macron, est allé aux Bernardins, et ne rate pas une messe d’enterrement ? Vous devriez respectez la chose, au moins publiquement. Vous avez un devoir de réserve. Alors, attention, sinon je cafte !!! (Je rigole !) Bref, vous êtes moins libre que vous ne le prétendez.

Delaporte dit: à

12:53
Bloom est un mégalo subalterne qui fait des jaloux. Un jour, cela se retournera contre lui. Sa carrière semble au point mort, ceci expliquant cela. Encore un sombre raté qui vient ici pour trouver un semblant de lumière. Et encore ! l’ingrat est allergique à la Lumière divine. Comment être aussi con !

Delaporte dit: à

13:05
Sur certaines de ses photos, ma cousine montre deux mains qui se rejoignent presque (comme celles de Dieu et d’Adam sur le plafond de la chapelle Sixtine), mais où elle a ajouté un peu de rouge (zone interdite, zone critique) pour montrer quelque chose comme un élan, une sorte d’aimantation entre la créature et son créateur. Cela m’a beaucoup fait méditer, et j’ai atteint, grâce à cette image, un point de spiritualité de très haute teneur religieuse. Cela complète fatidiquement une oeuvre comme celle de Bacon, par exemple…

D. dit: à

La présence d’un terroriste islamiste habilité secret-défense au sein des services informatiques des renseignements de l’Interieur implique non seulement la démission des ministres de l’Intérieur et de la Défense, mais compte-tenu de l’extrême gravité des faits, celle du Premier ministre.

Jazzi dit: à

5 octobre 2019 à 12 h 09 min
« Joker » de Todd Phillips.
Décidément, le cinéma me réservera toujours d’agréables surprises sur prises !
N’étant pas un familier des « productions JJ Abrams, Marvel, ou DC Comics » ni un lecteur des séries de BD sur Batman et autres hommes araignées, et compte-tenu du « pas terrible » d’Annelise, grande spécialiste en la matière, je m’attendais à être déçu, voire de m’ennuyer passablement à sa projection.
Allais-je sombrer dans un insondable et voluptueux roupillon ?
Tout au contraire, j’ai vu le film, l’ai aimé et en suis sorti en proie à une totale jubilation !
Je l’ai appréhendé comme un objet en soi, unique et dépourvu de toutes références génétiques ou d’appartenance généalogique : plus comme un film d’auteur qu’un film de genre.
Aussi ne suis-je pas étonné qu’il soit reparti de la Mostra de Venise avec le Lion d’Or en poche.
Au début, dans ce Gotham vintage imaginaire, j’ai pensé au New York nostalgique de Woody Allen.
Mais aussitôt les choses se sont corsées et on a alors basculé dans l’atmosphère violente propre à l’Orange mécanique de Stanley Kubrick.
Mais ici le héros, est avant tout une victime : de sa mère, de ses collègues de travail, de la violence urbaine en général.
Le vieux garçon, sous son masque de clown triste, condamné à être éternellement souriant et joyeux, va se transformer sous nos yeux, et sous nos applaudissements, en un justicier impitoyable.
Mais néanmoins plus juste que cruel.
On ne peut alors que compatir et applaudir à la vengeance.
Car Super Phoenix ne dégomme que les méchants : les voyous en tous genres, les politiques véreux, les bourgeois méprisants, les animateurs cyniques, tel Robert De Niro…
Il va devenir, à son corps acceptant, d’être le héros spontané d’une horde de victimes en révolte.
Superbe scène où les flics à ses trousses dans les rames du métros bourrés de clowns clonesques, paille dans une meule de foin, ne peuvent plus le reconnaitre.
On songe alors aux Gilets jaunes transportés dans l’univers trumpesque, que le film de Todd Phillips m’a rendu par contre-coup plus sympathiques !
Grâce à Joachim Phoenix, aux allures d’un Michael Jackson non pédophile, le film prend dès lors une dimension hugolienne.
Mélange de Quasimodo et de Gavroche, il devient le vengeur fardé de tous les Misérables de la terre, et le film tourne à l’éloge de la folie.
Jubilatoire, vous dis-je !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19585375&cfilm=258374.html

Delaporte dit: à

13:11
Pour une fois, il a raison. Mais est-ce parce qu’il a horreur d’être piégé ?

« La « Tribune des critiques de disques », sur France Musique. Depuis des années, les invités commentent des interprétations anonymes, « à l’aveugle ». Comme si l’on pouvait être musicien sans avoir de nom, comme si la musique n’avait pas d’odeur, comme si elle tombait du ciel. Comme si l’on pouvait juger un do-ré-mi-fa-sol sans savoir que c’est Horowitz, ou Lang Lang, qui le joue. Comme si « La femme veut être foutue » avait le même sens dans Baudelaire et dans San-Antonio. La chose en soi, la beauté en soi : la bêtise en soi. » J. Drillon

Marie Sasseur dit: à

Quelle outrecuidance Delaporte.
Je ne coupe rien du tout, vu que je n’ai jamais eu le tempérament à bavasser.
En revanche mon cousinage avec un peintre « orientaliste » est avéré. Et ce n’est pas du pipeau de pseudonyme !

Marie Sasseur dit: à

13h12

Delaporte dit: à

« Joachim Phoenix, aux allures d’un Michael Jackson non pédophile »

13:15
Il va être content ! Et cette référence à Hugo, quel sens ? Je ne comprends pas plus, même après vous avoir lu, à quel film on a affaire. Est-ce que je dois y aller ? Mystère.

Bloom dit: à

« Le 21 novembre 1783, à bord d’une montgolfière de papier alimentée par un feu de paille, Pilâtre de Roziers et le marquis d’Arlandes s’envolèrent de la Muette pour atterrir ici sur la Butte aux Cailles qui n’était à l’époque qu’une colline campagnarde flanquée de moulins à vent. En moins d’une demi-heure ils avaient franchi neuf kilomètres ».

La plaque se trouve actuellement Place Verlaine, petit square à l’entrée est de la Butte. La montgolfière aurait atterri entre le moulin des merveilles (au N°41 de la rue du Moulin des près) et le moulin Vieux (actuellement au sud de la Place d’Italie).

Jazzi dit: à

La Butte-aux-Cailles à l’origine était le repère des chiffonniers en tous genres, Bloom.
As-tu apprécié la source naturelle qui alimente sa piscine municipale ?

et alii dit: à

native art ?
je croyais qu’on disait aborigène :c’est vrai qu’il y a un canadien

Bérénice dit: à

14h17 .Pour l’orientalisme, chercher dans -style -.

Jazzi dit: à

Maryse Condé…

Bérénice dit: à

Jazzi,( d’hier ) ne sachant si vous l’avez cherché avec succès, une traduction de Yves Bonnefoy, sonnet Shakespeare.

La luxure : naufrage, en abîme de honte,
De la force vitale. Rien qu’en pensée
Elle est parjure, meurtrière, elle répand
Coupablement le sang, elle est sauvage,
Excessive, brutale et cruelle, traîtresse,

Et méprisée si tôt que satisfaite,
Follement poursuivie mais follement
Haïe, le hameçon qu’on a dans la bouche,
Fait pour que l’esprit sombre, par la douleur.

Et insensée à vouloir comme à prendre,
Rage de qui a eu, qui possède, qui cherche,
Désirée, un délice, éprouvée, un malheur,
Attendue, une joie, passée, l’ombre d’un songe,

Et cela, qui ne le sait pas ? Mais qui sait se garder
De ce ciel qui voue l’homme à tout cet enfer ?

Bloom dit: à

As-tu apprécié la source naturelle qui alimente sa piscine municipale ?

Que oui, Baroz! C’était la piscine des jeux de olympiques de Paris en 1924. Rue du Sergent Bobillot, soldat de la coloniale dont la carrière fut écourtée par les Pavillons noirs chinois.

Bérénice dit: à

14h43 D, je me demande si par dépit cet homme est tombé dans cette spirale, grade C alors que son travail nécessitait une certaine maitrise de l’outil et une qualification peut être plus importante que le niveau que son statut indique. La frustration est parfois lourde de consequences. Comme pour tout ceux qui estiment que ne leur est menagée aucune place respectable à tort ou à raison sombrent dans cette mécanique . Par ailleurs, les pilotes des tours jumelles n’avaient pour motifs qu’idéologie et désir d’infliger une réponse aux guerres qu’ont mené les USA. Que peuvent bien produire les réseaux islamistes actuellement?

Jazzi dit: à

« En avant-premiere ? »

Oui, un peu partout à Paris, MS !
Longue file d’attente au MK2 Bastille, où je suis allé le voir.
J’ai demandé à l caisse s’il restait des places ?
Une seule !
Moyenne d’âge, plus ou moins 30 ans.
Des bobos à popcorn, Phil.
A moi seul, je comptais pour deux…

Bérénice dit: à

Pauvre Bobillot!

Bérénice dit: à

menées? Corrigez au besoin, svp, merci.

et alii dit: à

Surnommé le « Cri Wilhelm » par l’ingénieur du son de LucasFilm Ben Burtt, ce cri de douleur est visiblement apparu pour la première fois dans le western The Charge at Feather River de Gordon Douglas (1953), lors d’une scène où le personnage Wilhelm voit sa jambe transpercée par une flèche indienne. Depuis, Ben Burtt et certains de ses homologues se sont amusés à réutiliser ce bruitage « clin d’oeil » sur certains de leurs projets… Intéressé par l’histoire, Pablo Hidalgo, auteur des Set Diaries sur le tournage de Star wars : épisode 3 (disponibles sur starwars.com) a alors mené l’enquête et compilé sur TheForce.net une suite d’extraits de films dans lesquels le « Cri Wilhelm » est utilisé. Surprenant…

Bloom dit: à

Le sonnet 81 de Shakespeare, « décodé » par Sir Edwin Durning-Lawrence, partisan de l’hypothèse baconienne, dans son Shakespeare is Bacon (1910), preuve que l’on peut vraiment faire dire n’importe quoi à un texte…

Or shall I [Bacon] live your Epitaph to make,
Or you [Shakespeare] survive when I in Earth am rotten,
From hence your memory death cannot take,
Although in me each part will be forgotten.
Your name [Shakespeare] from hence immortal life shall have,
Though I [Bacon] once gone to all the world must die,
The earth can yield me but a common grave,
When you entombed in men’s eyes shall lie,
Your monument shall be my [not your] gentle verse,
Which eyes not yet created shall ore read,
And tongues to be your being [which as an author
was not] shall rehearse,
When all the breathers of this world are dead,
You [Shakespeare] still shall live, such vertue
hath my pen [not your own pen, for you never wrote a line]
Where breathe most breaths even in the mouths of men.

Jazzi dit: à

« preuve que l’on peut vraiment faire dire n’importe quoi à un texte… »

Idem pour les versets de la Bible, ancien et nouveau Testament, ou du Coran, Bloom !

Jazzi dit: à

bérénice, je préfère nettement la traduction d’Hugo à celle de Yves Bonnefoy, également auteur du Mercure de France !

Delaporte dit: à

« Idem pour les versets de la Bible, ancien et nouveau Testament, ou du Coran, Bloom ! »

15:27 Mon pauvre Jacuzzi, je reconnais bien là votre approximation intellectuelle légendaire, et votre tare de parler des choses que vous ignorez ! Vous le presque journaliste, le quasi-écrivain, le flâneur de Paris, la feignasse assermentée du blog ! Sachez qu’il y a une science qu’on appelle « herméneutique », et qui est l’art de commenter des textes sacrés. Il y a des règles, et un apprentissage long et rigoureux. Vraiment, c’est triste, vous n’avez jamais ouvert une Bible de votre vie. Honte à vous, quand on sait quels furent vos ancêtres prélats dans l’Eglise catholique, qui à force ont donné un rejeton comme vous, avant de se reproduire entre eux inconsidérément !!!

Jazzi dit: à

« vous n’avez jamais ouvert une Bible de votre vie. »

Où l’on voit que tu n’as jamais lu l’un de mes goûts de…, Delaporte !

Bérénice dit: à

Boom, n’n’en disposeriez vous pas en une excellente traduction? je ne lis qu’un anglais rudimentaire. Sinon je pense qu’à present, chacun sait que vous etes tout à fait à l’aise avec l’anlais litteraire

Bérénice dit: à

Delaporte, la psychanalyse est elle postérieure à l’herméneutique, parce sur des textes font aussi des objets à psychanalyser, entre deux croyances choisir la moindre. Cela dit je ne connais qu’à peu rien à tout.

Jazzi dit: à

Un extrait de mon « Goût du rêve »
__________________________________

LA GENESE

Révélation divine

Analysant le rêve du Narrateur à la manière freudienne, Proust, dans l’extrait précédent fait explicitement référence cependant à « Joseph et Pharaon ». L’occasion pour nous d’évoquer l’un des plus anciens rêves de la littérature mondiale, directement suivi de son interprétation. L’extrait ci-dessous est en effet tiré du chapitre XLI de la Genèse.

« Pharaon envoya convoquer Joseph. On le sortit en hâte du cachot ; il se rasa, changea ses vêtements et vint vers Pharaon.
Pharaon dit à Joseph : « J’ai eu un songe et il n’y a personne qui l’explique. Or, moi, j’ai entendu dire de toi que, si tu entends un songe, tu l’interprètes. »
Joseph répondit à Pharaon en disant : « Ce n’est pas moi, c’est Elohim qui répondra ce qui est salutaire pour Pharaon ! »
Pharaon dit à Joseph : « Voici que, dans mon songe, je me tenais au bord du Nil, et voici que du Nil remontaient sept vaches, grasses de chair et belles de tournure, qui se mirent à paître dans la jonchaie.
Or voici que sept autres vaches remontaient derrières elles, elles étaient chétives, très laides de tournure et mince de chair. Je n’en ai pas vu de pareilles en laideur dans tout le pays d’Egypte. Les vaches minces et laides mangèrent les sept premières vaches, les grasses, qui entrèrent dans leur panse, sans qu’on sût qu’elles étaient entrées dans leur panse, leur aspect étant aussi laid qu’au début. Alors je m’éveillai.
« Je vis encore dans mon songe, que sept épis montaient sur une seule tige, ils étaient pleins et bons.
Or voici que sept épis pierreux, maigres, roussis par le vent d’est, germaient après eux. Les épis maigres avalèrent les sept bons épis. J’en ai parlé aux magiciens, mais personne ne m’explique ! »
Joseph dit à Pharaon : « Le songe de Pharaon est un. Ce que Elohim va faire, il l’a révélé à Pharaon.
Les sept bonnes vaches sont sept années et les sept bons épis sont sept années : c’est un seul songe ! Les sept vaches minces et laides, qui remontaient derrière elles, sont sept années et les sept épis vides, roussis par le vent d’est, ce seront sept années de famine. C’est la parole que j’ai dite à Pharaon : ce que Elohim va faire, il l’a fait voir à Pharaon. Voici qu’arrivent sept années de grande abondance dans tout le pays d’Egypte. Après elles, se lèveront sept années de famine : on oubliera toute l’abondance au pays d’Egypte et la famine consumera le pays. L’abondance ne sera plus connue dans le pays, par suite de cette famine qui aura suivi, car elle sera très grave. Si le songe a été deux fois répété à Pharaon, c’est que la chose est décidée de la part de l’Elohim et que l’Elohim va se hâter de la faire. Maintenant donc, que Pharaon choisisse un homme intelligent et sage, qu’il l’établisse sur le pays d’Egypte. Pharaon fera en sorte de préposer des préposés sur le pays et il prélèvera le cinquième du pays d’Egypte pendant les sept années d’abondance. Que ceux-là recueillent toute la nourriture de ces bonnes années qui viennent et que, sous la main de Pharaon, ils entassent dans des villes du froment comme nourriture, et qu’ils le gardent ! Ainsi la nourriture sera en dépôt pour le pays, en vue des sept années de famine qu’il y aura au pays d’Egypte et le pays ne sera pas fauché par la famine. »
La parole plut aux yeux de Pharaon et aux yeux de tous ses serviteurs. Pharaon dit à ses serviteurs : « se trouvera-t-il un homme qui ait en lui, comme celui-ci, l’esprit de Dieu ? » Puis Pharaon dit à Joseph : « Puisque Dieu t’a fait connaître tout cela, il n’y a point d’intelligent ni de sage comme toi. C’est toi qui seras au-dessus de ma maison ; à ton ordre tout mon peuple se soumettra ; ce n’est que par le trône que je serai plus grand que toi. » Pharaon dit à Joseph : « Vois : je t’ai mis au-dessus de tout le pays d’Egypte ! »
Alors Pharaon ôta son cachet de sa main et le mit à la main de Joseph ; il le vêtit d’habits de lin fin et mit à son cou le collier d’or. »
(« Genèse », traduction d’Edouard Dhorme, in La Bible : Ancien Testament,
Bibliothèque de la Pléiade, vol. I, édition Gallimard, 1956)

Ici, le rêve revêt la forme d’une parabole transmise dans son sommeil à Pharaon par Dieu et dont Joseph, seul, détient la clé. Une leçon de morale politique où il apparaît que le pouvoir absolu doive s’allier avec l’esprit. D’où l’importance de ne pas laisser les rêves en déshérence et de trouver la bonne interprétation ! Un sage arabe affirmait d’ailleurs que : « Un rêve non interprété ressemble à un oiseaux qui plane au-dessus de la maison, sans se poser. » Premier des cinq livres du Pentateuque (La Loi, pour les juifs), qui constitue le noyau de la littérature biblique, la Genèse, longtemps attribuée à Moïse, vers 1200 avant Jésus-Christ, a probablement été rédigée postérieurement par trois auteurs successifs : Dieu y est d’abord nommé Elohim, puis Iahvé Elohim et enfin Iahvé. Chacune de ces appellations correspondant à l’un des trois cycles de narration, de styles différents, qui composent les cinquante chapitres du livre. Livre du commencement du monde, la Genèse, dont on ne possède pas les textes originaux, daterait, d’après les évènements historiques qui y sont relatés, du VIe siècle avant J.-C., et s’inspirerait de textes légendaires sumériens, largement antérieurs. Concernant Joseph, on se reportera à l’extrait commenté de Thomas Mann, en fin de troisième partie de ce livre…

Bloom dit: à

Idem pour les versets de la Bible, ancien et nouveau Testament, ou du Coran, Bloom !

Auxquels j’ajouterai les Véda, les Upnanishad, l’Avesta et l’Adi Granth, Baroz.

Bloom dit: à

Boom, n’n’en disposeriez vous pas en une excellente traduction?

Je ne crois pas, hélas!

et alii dit: à

kottek
http://judaisme.sdv.fr/perso/doctor/kottek/reve.htm
Quant à l’auteur érudit, le rabbin Alexander Kristianpoller (1884-1942), il revient de droit à ses honorables descendants d’en faire l’éloge qu’il mérite.
Je voudrais tout de même souligner et admirer la façon didactique dont il a su organiser l’exposition des données talmudiques sur les rêves.
Les notes comparatives sont d’une richesse impressionnante. J’en donnerai pour exemple celles du texte 57 (« Véracité ou vanité des rêves ») où il cite Homère, Aristote, Tertullien, Nachmanide, Almosnino, Jagaddeva (Mantique hindoue) et bien entendu Artémidore.

et alii dit: à

Né en 1884 en Galicie, Alexander Kristianpoller est issu d’une famiulle de rabbins cultivés.
Il suit à Vienne l’enseignement secondaire du lycée, puis entr au séminaire rabbinique.
Inscrit par ailleurs à l’université, il obtient un doctorat en philosophie.
A l’automne 1942, après que la bibliothèque où il travaillait fut fermée, lui et son épouse sont acheminés
vers la région de Minsk. A leur arrivée, ils sont assassinés, avec tous les Juifs du convoi, dans une forêt
proche de la ville

rose dit: à

Jazzi

Angot in l’inceste
« la paranoia repose sur le delire de référence, Quentin, ou Eustache, j’alterne. Persécution, jalousie, grandeur, bien sûr. On devient paanoïaque parce que on ne peut pas supporter certaines choses. C’est comme ça. […]
D’ailleurs, la paranoïa, Freud la comparait à un système philosophique tellement il y a de rigueur, tellement l’expression est logique, tellement la pensée, le vouloir et l’action sontnclairs et ordonnés. Évidemment « les paranoïaques le deviennent parce qu’ils le peuvent tolérer certaines choses », c’est mon cas.

et alii dit: à

Samuel Kottek

professeur d’histoire de la médecine
La médecine dans les sources bibliquesLimoud
La maladie et la mort dans le Talmud (27 min)
Samuel Kottek, professeur d’histoire de la médecine
Akadem, Studio Akadem, Jérusalem avril 2008
Lancement du livre de Chantal Aikhenbaum: “Explosion d’une vie”
C. Aikhenbaum, artiste – J.Y. Hattab, psychanalyste – S. Kottek, professeur – D. Sullaper, journaliste
Editions Elkana, Jérusalem décembre 2009

et alii dit: à

il est connu que Freud disait « j’ai réussi là où le paranoÏaque échoue!

et alii dit: à

dans « le gout de la psychanalyse »
J’ai retrouvé la lettre de Freud à Ferenczi où se trouve cette célèbre citation de Freud, si souvent reprise « J’ai réussi là où le paranoïaque échoue ».

Elle nous sera très utile notamment quand nous travaillerons le texte de Schreber mais elle est déjà tout à fait utilisable au point où nous en sommes de notre lecture de l’Homme aux loups, puisque nous avons été entrainés aux confins de la névrose et de psychose, entre la névrose du fils et la psychose du père.

C’est la raison pour laquelle j’ai un peu repris le contexte dans laquelle cette phrase de Freud a été écrite.
http://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/?p=459

et alii dit: à

précisons
« , comme vous savez, le besoin en question n’existe plus pour moi. Une partie de l’investissement homosexuel a disparu et je m’en suis servi pour élargir mon propre moi. J’ai réussi là où le paranoïaque échoue. »

De fait Freud se réfère à ce qui était pour lui la cause de la paranoïa de Schreber, « une explosion de libido homosexuelle ».

et alii dit: à

. Le propos inédit de Lionel Le Corre vise à « montrer ce que la psychanalyse doit à l’élaboration freudienne du fait homosexuel selon une dynamique où les deux termes se répondent mutuellement ». Examinant à la loupe l’œuvre du pionnier de l’inconscient comme sa correspondance foisonnante, le livre se concentre sur les années 1907-1914, pour étudier ce que l’auteur nomme « le moment homosexuel de Freud », qui culmine en 1910.

« J’ai réussi là où le paranoïaque échoue »
https://www.humanite.fr/essai-lhomosexualite-lettre-volee-de-la-psychanalyse-644959

rose dit: à

Au nom du père et du fils

Je pensais que mon père était Dieu de Paul Auster

Les super héros

La vie sexuelle des super-héros de marco mancassola (terrible)

et alii dit: à

sur l’homosexualité -encore-on dit que Freud n’avait pas remarqué la libido homosexuelle de sa fille devenue psychanalyste
je vous chercherai un lien!

et alii dit: à

s. Un de ces volumes, « Sigmund Freud correspondances Anna Freud – 1904-1938 », est consacré à la relation épistolaire entre Freud et sa plus jeune fille, Anna, la seule de la fratrie qui embrassa la carrière de psychanalyste.

Une des actualités brûlantes de ces mois est le débat passionné sur le « mariage pour tous » et l’adoption par les couples homosexuels. Nous voyons les opposants convoquer les écrits de Freud pour étayer leur argumentation : Freud serait homophobe et la psychanalyse condamnerait l’homosexualité. Ce sont des contre-vérités.

Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913
Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913 – Wikicommons/CC
En parallèle à ce débat, l’événement très attendu de la rentrée littéraire psychanalytique est la publication en deux volumes de la correspondance inédite entre Freud et ses six enfants. Un de ces volumes, « Sigmund Freud correspondances Anna Freud – 1904-1938 », est consacré à la relation épistolaire entre Freud et sa plus jeune fille, Anna, la seule de la fratrie qui embrassa la carrière de psychanalyste.

Un autre événement important est contenu dans ce livre, dans la préface d’Elisabeth Roudinesco : pour la première fois, une historienne éminente de la psychanalyse reconnaît la relation homosexuelle qui a existé entre Anna Freud et Dorothy Burlingham.

On y trouve écrit qu’Anna et Dorothy ont noué « des relations d’intimité qui ressemblent fort à celles de deux lesbiennes », et un peu plus loin « Anna réalise son souhait d’être mère en devenant, à travers la psychanalyse, le “ coparent ” des enfants de Dorothy ». Même si ces deux affirmations restent prudentes, elles sont inédites.

Une des actualités brûlantes de ces mois est le débat passionné sur le « mariage pour tous » et l’adoption par les couples homosexuels. Nous voyons les opposants convoquer les écrits de Freud pour étayer leur argumentation : Freud serait homophobe et la psychanalyse condamnerait l’homosexualité. Ce sont des contre-vérités.

Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913
Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913 – Wikicommons/CC
En parallèle à ce débat, l’événement très attendu de la rentrée littéraire psychanalytique est la publication en deux volumes de la correspondance inédite entre Freud et ses six enfants. Un de ces volumes, « Sigmund Freud correspondances Anna Freud – 1904-1938 », est consacré à la relation épistolaire entre Freud et sa plus jeune fille, Anna, la seule de la fratrie qui embrassa la carrière de psychanalyste.

Un autre événement important est contenu dans ce livre, dans la préface d’Elisabeth Roudinesco : pour la première fois, une historienne éminente de la psychanalyse reconnaît la relation homosexuelle qui a existé entre Anna Freud et Dorothy Burlingham.

On y trouve écrit qu’Anna et Dorothy ont noué « des relations d’intimité qui ressemblent fort à celles de deux lesbiennes », et un peu plus loin « Anna réalise son souhait d’être mère en devenant, à travers la psychanalyse, le “ coparent ” des enfants de Dorothy ». Même si ces deux affirmations restent prudentes, elles sont inédites.

« Freud a considéré qu’il s’agissait d’une famille »
Le 15 octobre dernier, lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le thème du « mariage pour tous », Elisabeth Roudinesco a réitéré ses affirmations devant les parlementaires, mais là sans aucune pondération. Elle a déclaré que Freud « a accepté dans sa vie que sa fille Anna élève les enfants de sa compagne et il a considéré qu’il s’agissait là d’une famille : ce sont ses mots ».
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20130107.RUE2289/tabou-la-famille-homoparentale-de-la-fille-de-freud.html

et alii dit: à

idem
L’auteur de la biographie officielle ne le formule pas aussi précisément, mais il est clair à cette lecture que Freud savait que sa fille était homosexuelle. Il s’est rapidement imposé à moi au fil des pages qu’Anna Freud avait vécu une relation homosexuelle avec celle qui fut la femme de sa vie, sa compagne Dorothy Burlingham, et cela pendant 55 ans.

Qu’on juge selon les quelques informations suivantes… Nous sommes en mai 1925. Dorothy Burlingham est la dernière héritière richissime de la famille Tiffany, les grands joailliers américains. Elle est sujette à des crises de phobie et a une relation très difficile avec son mari Robert Burlingham, médecin-chirurgien et maniaco-dépressif, avec qui elle aura quatre enfants.

et alii dit: à

hé oui, mesdames
nna écrira à un ami de la famille, Max Eitingon, en parlant des enfants :

« Je veux les avoir à moi, ou avoir quelque chose d’eux à moi… Vis-à-vis de la mère des enfants, les choses ne sont pas différentes. […] J’éprouve cette dépendance, ce désir d’avoir quelque-chose. Etre avec Mme Burlingham est une grande joie. »

et alii dit: à

1941 à 1945, pendant « les grandes controverses », somme de conflits théoriques et de guerres de pouvoir qui secoua la Société britannique de psychanalyse, Anna a été accusée d’homosexualité par ses adversaires, et elle a dû s’en défendre.

Le secret entourant sa vie privée – Elisabeth Young Bruehl précise dans sa biographie d’Anna que « personne de leur entourage ne les vit jamais s’embrasser ou se toucher » – était donc la condition sine qua non pour continuer de représenter son père, les fondements de la psychanalyse, et tout simplement d’exercer en tant que psychanalyste.

Ce n’est qu’en 1973 que l’homosexualité a été supprimée de la liste des pathologies dans le Discorder Statistical Manual (DSM), le manuel américain de référence en psychiatrie. Et c’est en 1999 (année du PACS en France), lors du congrès de Barcelone, que l’IPA a pu dépasser son « surmoi institutionnel » grâce à la fronde des psychanalystes homosexuels américains qui ne supportaient plus ce secret. Ce n’est enfin qu’en 2001 que l’IPA supprimera officiellement la « règle orale », et inscrira dans ses statuts la règle de non-discrimination.

et alii dit: à

Une des actualités brûlantes de ces mois est le débat passionné sur le « mariage pour tous » et l’adoption par les couples homosexuels. Nous voyons les opposants convoquer les écrits de Freud pour étayer leur argumentation : Freud serait homophobe et la psychanalyse condamnerait l’homosexualité. Ce sont des contre-vérités.

Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913
Sigmund Freud et sa fille Anna, en 1913 – Wikicommons/CC
En parallèle à ce débat, l’événement très attendu de la rentrée littéraire psychanalytique est la publication en deux volumes de la correspondance inédite entre Freud et ses six enfants. Un de ces volumes, « Sigmund Freud correspondances Anna Freud – 1904-1938 », est consacré à la relation épistolaire entre Freud et sa plus jeune fille, Anna, la seule de la fratrie qui embrassa la carrière de psychanalyste.

Un autre événement important est contenu dans ce livre, dans la préface d’Elisabeth Roudinesco : pour la première fois, une historienne éminente de la psychanalyse reconnaît la relation homosexuelle qui a existé entre Anna Freud et Dorothy Burlingham.

On y trouve écrit qu’Anna et Dorothy ont noué « des relations d’intimité qui ressemblent fort à celles de deux lesbiennes », et un peu plus loin « Anna réalise son souhait d’être mère en devenant, à travers la psychanalyse, le “ coparent ” des enfants de Dorothy ». Même si ces deux affirmations restent prudentes, elles sont inédites.

« Freud a considéré qu’il s’agissait d’une famille »
Le 15 octobre dernier, lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le thème du « mariage pour tous », Elisabeth Roudinesco a réitéré ses affirmations devant les parlementaires, mais là sans aucune pondération. Elle a déclaré que Freud « a accepté dans sa vie que sa fille Anna élève les enfants de sa compagne et il a considéré qu’il s’agissait là d’une famille : ce sont ses mots ».

On peut légitimement se demander pourquoi certains psychanalystes détracteurs du « mariage pour tous » se référent exclusivement à ce que Freud aurait pu dire ou écrire, plutôt que d’examiner, aussi et surtout, ce qu’il fit. En effet, Freud a totalement accueilli la différence de sa fille Anna, comme peu de familles le font même en 2012.

Il a fait la démarche d’accepter et de soutenir Anna, et d’accueillir sa compagne et ses enfants. Avec les mots d’aujourd’hui, on pourrait dire que Freud a non seulement accueilli la famille recomposée et homoparentale de sa fille, mais qu’il a œuvré pour que Dorothy obtienne la garde des enfants et qu’Anna ait ainsi le statut de « beau-parent » des quatre enfants de sa compagne…

Il est tout de même étonnant de savoir que tous ces éléments d’information sont disponibles depuis 1986, date de la publication de la biographie officielle d’Anna Freud, quatre ans après sa disparition, par Elisabeth Young Bruehl.

Freud savait que sa fille était homosexuelle
Pour ma part, je les ai découverts au milieu des années 1990. Devant préparer un cours sur les mécanismes de défense en psychanalyse, je me suis tournée vers le premier ouvrage consacré à ce sujet, « Le moi et les mécanismes de défense » d’Anna Freud, publié en 1936. Je me suis donc intéressée à la vie d’Anna Freud, sa biographie et celle de son père, les ouvrages sur la famille Freud et les correspondances disponibles.

L’auteur de la biographie officielle ne le formule pas aussi précisément, mais il est clair à cette lecture que Freud savait que sa fille était homosexuelle. Il s’est rapidement imposé à moi au fil des pages qu’Anna Freud avait vécu une relation homosexuelle avec celle qui fut la femme de sa vie, sa compagne Dorothy Burlingham, et cela pendant 55 ans.

Qu’on juge selon les quelques informations suivantes… Nous sommes en mai 1925. Dorothy Burlingham est la dernière héritière richissime de la famille Tiffany, les grands joailliers américains. Elle est sujette à des crises de phobie et a une relation très difficile avec son mari Robert Burlingham, médecin-chirurgien et maniaco-dépressif, avec qui elle aura quatre enfants.

Elle fuit donc New York à ce moment-là et se rend en Autriche, car elle a entendu parler de la réputation de Freud. Elle viendra à Vienne pour le rencontrer, et mettre Robert, son fils aîné de dix ans, en analyse avec Anna Freud. Dès l’été 1925, elle s’installe dans la maison voisine de la résidence d’été des Freud, dans le Semmering, les pré-Alpes autrichiennes.

Anna écrira à un ami de la famille, Max Eitingon, en parlant des enfants :

« Je veux les avoir à moi, ou avoir quelque chose d’eux à moi… Vis-à-vis de la mère des enfants, les choses ne sont pas différentes. […] J’éprouve cette dépendance, ce désir d’avoir quelque-chose. Etre avec Mme Burlingham est une grande joie. »
Un schéma de famille recomposée et homoparentale
A Vienne, rapidement, Dorothy déménage et s’installe dans une rue d’un quartier populaire, au 19, Berggasse, dans l’immeuble de la famille Freud, deux étages au-dessus de leur appartement familial – alors qu’elle dispose par ailleurs d’une belle villa dans les quartiers bourgeois. Elle fera même installer une ligne téléphonique directe de son appartement à la chambre d’Anna….

Anna, de son côté, est dépeinte comme une vieille fille austère, infirmière et secrétaire de son père, mal fagotée et asexuée. Et même si elle va continuer à se consacrer à son père et à la psychanalyse, sa rencontre avec Dorothy va faire basculer sa vie.

En 1927, à 32 ans et pour la première fois de sa vie, Anna part en vacances sans sa famille, en Italie, seule avec Dorothy, sans ses enfants. Elles visiteront le lac de Côme, les îles italiennes, passeront de pension en pension, profitant du soleil, des loisirs, de la dolce vita. Anna osera même informer son père de son intention de prolonger des vacances aussi douces.

Au fil des ans, leur vie s’organise autour de la psychanalyse (notamment leur projet d’institutions pour les enfants) et des enfants de Dorothy, dont Anna et sa famille prennent soin. Robert Burlingham a fini par accepter de ne pas interférer dans la vie de son épouse, à qui il cède la garde des enfants. Nous sommes, déjà, dans un schéma de famille recomposée et homoparentale. Dans les années 1930, c’est précurseur !

Chalet familial
Une nouvelle étape de la relation entre Anna et Dorothy sera l’achat ensemble d’un chalet dans le Semmering, qu’elles transformeront en lieu de vie joyeux et convivial où les deux familles se retrouveront le week-end. Quant à elles, elles s’y rendent tous les mercredis après-midi pour s’occuper de la maison, du potager, de leur vache et de leurs poules, et reviennent à Vienne la voiture chargée des produits de leur « mini-ferme ».

A partir de 1933, l’antisémitisme monte en Autriche. Freud attendra 1938 pour se résoudre à quitter Vienne pour Londres avec sa famille. Dorothy part la première en Suisse avec ses enfants, pour mettre sa fortune à l’abri et aider les psychanalystes juifs et leurs familles à fuir.

La famille Freud obtiendra ses visas au compte-goutte. La première à l’obtenir est Mina (la belle-sœur de Freud), que Dorothy vient chercher le 5 mai à Vienne pour l’emmener à Londres. Le 4 juin, départ pour l’Angleterre ; Freud, Anna et sa famille s’installeront dans la célèbre maison du 20, Maresfield gardens, et Dorothy… dans une maison voisine.

Lorsque la guerre est déclarée en août 1939, Dorothy part à New York mettre à l’abri ses enfants, et elle y resta plus de sept mois. Anna vit douloureusement cette absence, aggravée par la mort de Freud un mois plus tard, ce père vénéré.

« J’ai compris très clairement ce que j’éprouvais pour vous »
Aux Etats-Unis, Dorothy tombe amoureuse d’un psychanalyste et fait part à Anna de son dilemme. C’est la fin de l’année, Dorothy attend impatiemment le télégramme de vœux de Nouvel an d’Anna, mais le 1er janvier passe et rien n’arrive. Elle est désespérée et convaincue qu’Anna, trop blessée, a coupé le lien.

Cet évènement va – paradoxalement – les déciller sur leur attachement réciproque. Dorothy écrit :

« Quelqu’un d’autre est entré dans ma vie, mais sans pour autant vous en faire sortir… mais c’est seulement maintenant que j’ai été bouleversée en comprenant que je peux vraiment vous perdre… Ma vie à de nouveau un sens, peut-être puis-je encore lui donner un prix, du moment que vous m’aidiez – car, Anna, c’est toujours vous qui devez m’aider. »
Anna ne souhaite pas le retour de Dorothy s’il est mu par la culpabilité. Une autre phrase sonne comme un aveu : « J’ai compris très clairement ce que j’éprouvais pour vous et ce que ma relation pour vous représentait… », lui répond Dorothy. Faut-il encore des preuves ? Il y en a d’autres…

Fin mars 1940, Dorothy quitte ses enfants et le confort d’un pays en paix, et reprend le chemin d’une Angleterre en guerre pour rejoindre sa compagne, quoi qu’il lui en coûte. Elles ne se quitteront plus. A Londres, elles décident de ne pas habiter ensemble, par manque de place dans la maison des Freud. Mais Dorothy s’installe à proximité.

A la fin de la guerre, en décembre 1945, Anna, épuisée par les épreuves et les privations, contracte une pneumonie. En début d’année 1946, elle frôle la mort, mais Dorothy la soigne, la veille, et l’emmènera en convalescence plusieurs semaines dans la station balnéaire de Brighton.

Posture d’austérité en public
Anna Freud et Dorothy Burlingham, en 1972 Vienne
Anna Freud et Dorothy Burlingham, en 1972 à Vienne – Wiener Psychoanalytische Akademie
La mort de Martha, la mère d’Anna, survient en 1951. Pour la première fois, 26 ans après leur rencontre, elles aménagent dans la maison des Freud et elles y resteront, jusqu’à la mort de Dorothy en novembre 1979. Comme en Autriche, elles achètent une maison de campagne à Walberswick dans le nord de Londres, et une autre, isolée, rien que pour elles deux, en Irlande.

Anna, dès qu’elle acquit une notoriété mondiale en tant qu’héritière et gardienne du temple de la psychanalyse, afficha avec Dorothy en public une posture d’austérité. Mais en privé, elles se montraient heureuses, fantaisistes, entourées des enfants et de nombreux amis.

Sur le plan professionnel, elles seront en alliance féconde toute leur vie pour mener à bien leurs projets d’écriture de livres, de conférences et de création d’institutions pour les enfants. Leur alliance fut également fructueuse sur le plan théorique et méthodologique. Dès 1950, elles furent invitées régulièrement ensemble aux Etats-Unis par des universités américaines.

A la mort brutale de Dorothy, Anna est très éprouvée et sombre dans un profond désespoir. Les enfants de Dorothy viennent de New York pour la soutenir, puis elle reste de long mois seule et enfermée. Les deux premières dates anniversaires de la mort de sa compagne sont un calvaire, et elle s’éteint trois ans après, à l’âge de 87 ans.

Une relation occultée ou minimisée
Après ces découvertes sur la vie de ces deux femmes, j’ai cherché à savoir comment les psychanalystes et les historiens de la psychanalyse évoquaient cette relation. De manière surprenante, elle a été soit occultée, soit minimisée. Un florilège d’euphémismes a été utilisé pour décrire leur relation : amie intime, amie chère, tendre amie, vieille amie, vieille fille, célibataire, collègue, partenaire de voyage, jumelle… mais jamais « compagne ».

Pas même d’ailleurs dans le fameux « Dictionnaire de la psychanalyse » de Roudinesco-Plon publié en 1997. Les auteurs ont néanmoins le mérite d’avoir consacré un paragraphe à Dorothy, qu’ils concluent par cette phrase : « Cette histoire fut en tout cas une belle histoire d’amour et de fidélité réciproque ».

Anna Freud s’est défendue à maintes reprises de cette qualification de relation homosexuelle, allant jusqu’à tenir un discours quasi-homophobe, que l’on pourrait presque apparenter à une « haine de soi » pour se protéger ; « l’homosexualité est une maladie dont il fallait guérir », écrit-elle. Par contre, elle a toujours prôné, comme son père, l’ouverture de la pratique de la psychanalyse aux psychanalystes homosexuels.

A cette époque, et même encore de nos jours, nombreuses sont les personnes homosexuelles contraintes au silence, voire au déni de ce qu’elles sont. On ne peut que saluer le courage des personnages du documentaire « Les invisibles », ce recueil bouleversant de témoignages de personnes âgées homosexuelles qui prirent le risque de vivre leur différence au grand jour.

Le secret, condition sine qua non pour continuer d’exercer
Outre le poids de l’interdit sociétal, on peut se demander comment Anna et Dorothy, en tant que psychanalystes, auraient pu faire autrement que de garder leur relation secrète. En effet, la puissante Association internationale de psychanalyse (IPA), fondée par Freud, décida en 1920 contre l’avis de son fondateur la « règle orale », qui interdisait aux personnes homosexuelles d’être psychanalystes.

De 1941 à 1945, pendant « les grandes controverses », somme de conflits théoriques et de guerres de pouvoir qui secoua la Société britannique de psychanalyse, Anna a été accusée d’homosexualité par ses adversaires, et elle a dû s’en défendre.

Le secret entourant sa vie privée – Elisabeth Young Bruehl précise dans sa biographie d’Anna que « personne de leur entourage ne les vit jamais s’embrasser ou se toucher » – était donc la condition sine qua non pour continuer de représenter son père, les fondements de la psychanalyse, et tout simplement d’exercer en tant que psychanalyste.

Ce n’est qu’en 1973 que l’homosexualité a été supprimée de la liste des pathologies dans le Discorder Statistical Manual (DSM), le manuel américain de référence en psychiatrie. Et c’est en 1999 (année du PACS en France), lors du congrès de Barcelone, que l’IPA a pu dépasser son « surmoi institutionnel » grâce à la fronde des psychanalystes homosexuels américains qui ne supportaient plus ce secret. Ce n’est enfin qu’en 2001 que l’IPA supprimera officiellement la « règle orale », et inscrira dans ses statuts la règle de non-discrimination.

Homophobie dans les institutions psychanalytiques
Cette histoire montre que les instituts de psychanalyse peuvent aussi se montrer aveugles et révisionnistes… Selon le « roman » psychanalytique, Anna et Dorothy eurent une relation platonique, Anna n’eut jamais de sexualité, elles étaient atteintes du syndrome de gémellité, leur œuvre commune n’était qu’une sublimation totale de leur pulsion sexuelle…. Alors que toutes les preuves de leur relation homosexuelle étaient déjà là, à la portée de tout investigateur non-thuriféraire… !

Mais allons un pas plus loin, et osons une interprétation toute… psychanalytique : de même que les patients fusionnels ont de grandes difficultés à imaginer la sexualité de leurs parents, il semblerait que les institutions aient été dans le même schéma défensif, en fantasmant l’absence de sexualité de deux parents-fondateurs, Anna et Dorothy, pour continuer à adhérer à la théorie orthodoxe et aux règles dogmatiques, sans remise en cause possible de celles-ci.

On ne peut qu’espérer que cette sortie claire du déni – merci Elisabeth Roudinesco – permettra de travailler l’homophobie qui existe encore dans les institutions psychanalytiques et chez certains psychanalystes eux-mêmes, voire revisiter certaines parties de la théorie freudienne et anna-freudienne, et ouvrir le champ des recherches sur l’histoire de ces deux pionnières de la psychanalyse.

Les lettres de Dorothy à Anna (celles d’Anna ont été perdues) restent enfouies aux « Archives de Freud » à la bibliothèque du Congrès de Washington. Espérons qu’un jour prochain elles fassent, elles aussi, l’objet d’une publication.

Pour conclure sur cette belle histoire d’amour secrète, sait-on qu’Anna a rejoint Dorothy dans le caveau familial des Freud, en 1982, au Golders Green à Londres ? Elles peuvent maintenant reposer en paix, sans crainte, enfin.

et alii dit: à

avis aux conseiller-e-s
un impensé de la part de psychanalystes s’interrogeant sur les conditions de leur propre formation. Autrement dit, le problème ici n’est pas tant de savoir s’il est pertinent de traiter du choix d’objet pour saisir ce qu’il en est du désir du psychanalyste, mais plutôt d’interroger les constructions discursives déployées par ceux‑là même qui abordent la question de l’homosexualité du praticien. En effet selon cette logique, c’est comme si la catégorie du « gay » subsumait ou diluait celle de la « lesbienne » alors même que la doctrine freudienne, largo sensu, opère une distinction métapsychologique entre homosexualité masculine et féminine. On peut donc déjà repérer que ce qui motive ces constructions discursives ne relève pas de la doctrine psychanalytique bien que cette dernière soit mobilisée. Bien sûr, en avançant cela nous n’ignorons pas que les termes « homosexuel‑le », « gay », « lesbienne » s’articulent les uns aux autres selon des enjeux idéologiques internes et externes au champ universitaire (Murat, 2007). Nous n’ignorons pas non plus les avancées décisives de Lacan à propos de ce qu’il nomme « le discours de l’analyste » où, précise‑t‑il : « Si l’analyste essaye d’occuper cette place […] qui détermine son discours [celle de l’objet a], c’est justement de n’être absolument pas là pour lui‑même » (Lacan, 1991 : 59). Autrement dit, ce n’est pas de sa position statutaire, genrée voire (homo)sexuée, soit d’une manière d’être, que l’analyste, selon Lacan, se fait cause du désir de l’analysant. Ici c’est plutôt une position d’énonciation dans le débat public savant que nous cherchons à expliciter en pointant cette opacité inaperçue de ceux‑là même qui réfléchissent aux conditions de leur pratique. En somme, nous voudrions essayer de montrer que cette série d’articles met en évidence, contrairement au discours de la doxa7, que la question du – de la – psychanalyste homosexuel‑le n’est pas formulée en termes de choix d’objet (opposé au psychanalyste hétérosexuel), mais en termes de genre, soit en l’espèce, à partir d’une exclusion du féminin homosexuel.
https://journals.openedition.org/jda/3786

rose dit: à

Je disais cela à Jazzi, et alii, parce que de sourd il a évoqué sa mère en disant que la surdité conduisait à la paranoïa.
Dans l’inceste, Angot lève une partie du voile.
Elle ouvre en disant  » j’ai été homosexuelle pendant trois mois », elle dit qu’elle a commencé à écrire et la psychanalyse et puis elle parle de la paranoïa, qui selon elle, serait le fruit d’une grande douleur tue.
Je l’ai compris comme ça.
Nota : j’ai trois choses sur Bacon encore, je dois prendre le temps ; en attendant, au pt’it déj. Bacon & eggs. C’est du joli ! (mais c’etait bon, miam miam birdy).

et alii dit: à

je pense avoir répondu à certaines questions que mes « commentaires »ont soulevées par ces articles de professionnel-le-s autorisé-es et remercie de leur patience ceux-et celles!- qui risquent d’en être surpris-es pour ne les voir jamais soupçonnées(les questions)

et alii dit: à

rose j’ai mis le lien puis idem pour ne pasz trop saturer;quoiqu’il en soit, c’est assez explicite

et alii dit: à

pour ne les voir avoir jamais

Jazzi dit: à

« c’est assez explicite »

Non. Vous mettez de longs extraits sans le nom de l’auteur et les guillemets d’usage, et alii, comme si vous étiez l’auteur de ces textes de recherches ! C’est désagréable et limite honnête.
Ainsi que faisait Jacques Attali dans ses bouquins. Mais lui oubliait de citer les sources, là où vous donnez les liens…

Pat V dit: à

 » Dans cette chronique polémique, le philosophe Yves Michaud dénonce le massacre du paysage urbain parisien et s’indigne de l’opacité autour de la sculpture de Koons en hommage aux victimes des attentats, inaugurée hier devant le Petit Palais »
Viotre avis Jazzi? 😉

et alii dit: à

assezde cinéma:vous avez suffisamment de problèmes avec votre paranoia!
j’ai donné le nom de (Existe-t-il des psychanalystes lesbiennes ?
Do lesbian psychoanalysts exist?)
Lionel Le Corre plus haut et il y a logtemps que vous auriez du vous même vous poser ces questuions en indiquant votre « formation » en dehors des films et des backrooms;vous avez échoué a me convaincre de votre « travail » sur l’homosexualité en général
et votre capacité à comprendre quoi que ce soit à des études bibliques et sur le judaïsme en général

et alii dit: à

je n’ai pas à être agréable avec quelqu’un qui se voit vomme un esthète et a montré mille fois qu’il n’était pas lui-même instruit mais s’arrogeait vla qualité de « conseiller » jusqu’en questions de psychanalyse en disant les gens ici lacaniens ce qui est une imposture de plus;voilà longtemps que l’on subit l’emprise de personnes sans formation qui n’ont jamais envoyé même un lien et qui demandent à être crues sur « commentaires » jusque sur « la bible » disent-elles

et alii dit: à

puisque vous vous gargarisez du mot « père », je rappelle le titre de l’article

Psychanalyse et homosexualité : réflexions sur le désir pervers, l’injure et la fonction paternelle
Élisabeth Roudinesco
vous êtes censée savoir retrouver le lien

et alii dit: à

un titre pour les gens qui apprécient l’étude;l’auteur, recommandé par P.Assouline ,a dit plusieurs fois dans ses séminaires qu’on le disait paranoïaque;sur quoi il a glosé en compliments sur le président Schreber

et alii dit: à

le titre
PIERRE LEGENDRE
Leçon IX. L’Autre Bible de l’Occident : le Monument romano-canonique

Delaporte dit: à

« en attendant, au pt’it déj. Bacon & eggs. »

17:58 C’est un excellent petit-déjeuner, en ajoutant une belle saucisse et des haricots blancs-tomate Heinz (d’un prix très abordable). Le bacon, j’adore. J’en mets quelquefois dans mes gorgonzola, pour changer. C’est fondant et délicieux. Et puis, « Bacon », c’est un joli nom. C’est mieux que de s’appeler « patate », ou d’en être une, comme Bloom. Dans le bar où je vais quelque fois prendre un demi et lire le journal (c’est plus économique que de l’acheter), ils avaient changé la bière de base, et mis de la « bière supérieure », qui coûte 20 centimes de plus. J’ai tout de suite vu l’arnaque, le trou dans mon budget. Mais que faire ? Je n’ai plus qu’à jouer au loto et à devenir milliardaire !!!

Jazzi dit: à

Faux, et alii. C’est grâce au lien mis en ligne par rose que l’on apprend que le long article sur Anna Freud et sa compagne d’une vie, que l’on pourrait croire de vous, si vous saviez écrire correctement en français, est signé de Annie Fortems.
Formation ou déformation professionnelle ?

Delaporte dit: à

« J’en mets quelquefois dans mes gorgonzola, pour changer. »

18:02 C’est dans mes carbonara que j’en mets, en fait. Demain soir, je vais manger des carbonara, mais j’y mettrai de la poitrine de porc. C’est un peu plus cher que le bacon, mais cela vaut la peine. Sachant que les vrais carbonara, à la romaine, les carbonara traditionelles, c’est avec de la joue de porc, je ne sais plus comment on dit ça en italien. C’est le top, ça ne se trouve que dans des épiceries italiennes, ça coûte la peau des fesses : mais quelle extase !!!

et alii dit: à

non l’abuseur rose a mis son commentaire « Freud a considéré qu’il s’agissait d’une famille »
Le 15 octobre dernier, lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le thème du « mariage pour tous », Elisabeth Roudinesco a réitéré ses affirmations devant les parlementaires, mais là sans aucune pondération. Elle a déclaré que Freud « a accepté dans sa vie que sa fille Anna élève les enfants de sa compagne et il a considéré qu’il s’agissait là d’une famille : ce sont ses mots ».
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20130107.RUE2289/tabou-la-famille-homoparentale-de-la-fille-de-freud.html

et alii dit: à
sur l’homosexualité -encore-on dit que Freud n’avait pas remarqué la libido homosexuelle de sa fille devenue psychanalyste
je vous chercherai un lien!

rose dit: à
Au nom du père et du fils

Je pensais que mon père était Dieu de Paul Auster

Les super héros

La vie sexuelle des super-héros de marco mancassola (terrible)

Jazzi dit: à

« 20 centimes de plus. J’ai tout de suite vu l’arnaque, le trou dans mon budget. »

A ce point, Delaporte !
Dis-moi où tu te tiens en général pour faire la manche pour que je puisse, quoique guère plus fortuné que toi, venir déposer mon obole dans ta soucoupe…

Delaporte dit: à

18:05 Joue de porc : guanciale, en italien. Le résultat dans les carbonara est grandiose. Les bons ingrédients, ça compte !

Jazzi dit: à

« Freud n’avait pas remarqué la libido homosexuelle de sa fille devenue psychanalyste »

Les fils de psy sont les plus mal analysés !
Ils faisaient quoi vos parents, et alii ?

Delaporte dit: à

« A ce point, Delaporte !
Dis-moi où tu te tiens en général pour faire la manche pour que je puisse, quoique guère plus fortuné que toi, venir déposer mon obole dans ta soucoupe… »

20 centimes multipliés par autant de jours dans le mois = une fortune ! Les gens dépensent trop. Moi, je suis sérieux. Je suis pour la décroissance. Les dépensiers comme vous, Jacuzzi, on les mettra au régime, lorsque l’abolition légale du travail sera effective. Et vous vous plaigner que je prédise qu’en cas de révolution on vous mettra à la lanterne : ce sont les parasites comme vous dont on se débarrasse en premier. Vous ne servez à rien !!!

et alii dit: à

formation dans un collectif de travail,dans des rencontres , écoles spécialisées , et sur un divan!pour apprendre à lire aussi, et ne pas censurer systématiquement ce qui a une « semblance de judéité », comme sur votre présentation initiale de Nice? ET du Luxembourg(Mendès France)
vous avez toujours menti relativement à ma personne que vous avez accueillie en l’agressant sexuellement verbalement donc je ne parlerai plus non plus à vos chères amies qui subissent vos conseils supposés « lacaniens »

et alii dit: à

es fils de psy sont les plus mal analysés !
Ils faisaient quoi vos parents, c’est privé!

et alii dit: à

Les fils de psy sont les plus mal analysés !
vous en connaissez beaucoup? PARLEZ EN SI VOUS EN AVEZ BESOIN.
MAIS IL Y A AUSSI DES PSYS QUI SONT FILS D ‘UNIVERSITAIRES ainsi un certain Dumézil

et alii dit: à

ce qu’écrit Legendre(il est succinct)
A l’ère de la décomposition de l’Etat, ce produit dérivé du christianisme latin, il s’agit ici d’explorer le soubassement sur lequel reposent nos montages normatifs, et de restituer à la Question juridique son site mythologique.
Il devient alors possible d’envisager un comparatisme qui inscrive l’institutionnalité de type occidental dans l’espace mondial des Textes.

et alii dit: à

L’Association INTEN$ION PSYCHANALYTIQUE a la tristesse de vous faire part du décès de son président ,Claude DUMEZIL, ce vendredi 22 février.

Les obsèques auront lieu Mercredi 27 février à 10h30 en l’église Saint François Xavier (bld des Invalides , Paris 7ème) et seront suivies de l’inhumation au cimetière du Montparnasse.L’inhumation au cimetière du Montparnasse se déroulera dans la stricte intimité familiale.

Né en 1929 à Paris, Claude DUMEZIL est neuropsychiatre, psychanalyste, membre cofondateur et ex président de l’association Analyse freudienne, coinitiateur, membre et ex président de l’association Fondation européenne pour la psychanalyse. Courte biographie

Doctorat d’Etat en médecine en 1961 Ex Chef de Clinique en pédopsychiatrie à l’hôpital de la Salpétrière

et alii dit: à

je ne connais pas mais j’indique

Installée en France depuis 2000, l’école EFPP E-LEARNING propose des formations certifiantes pour tout public dans nos locaux ou en e-learning :

Praticien en psychothérapie (psychopraticien ou anciennement psychothérapeute)
Psychanalyste
Formation de Criminologue
La Thérapie de couple
Praticien en Hypnose
Formation de Coaching
Praticien en sexothérapie
Technicien PNL
Notre équipe de formateurs est constituée de psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes et professionnels en exercice.

Notre but est de former, théoriquement et pratiquement les futurs thérapeutes et psychanalystes grâce à nos différentes formations en psychanalyse et psychothérapie dans nos locaux ou en ligne en e-learning. Mais notre objectif est aussi de proposer d’autres cursus pour ceux qui souhaitent compléter leur formation initiale, découvrir et approfondir certains domaines de connaissance, ou même par simple curiosité intellectuelle
https://www.efpp-e-learning.com/index.php?gclid=CjwKCAjw_uDsBRAMEiwAaFiHa9Co4waytta6nH-e79seHwZ-H855mu7BltvFwzs9MkdAiBowB-tMRxoCJ6gQAvD_BwE.

Jazzi dit: à

« Vous ne servez à rien !!! »

Oui, mais j’ai suivi toutes les plus hautes formations pour y arriver, Delaporte !

Bloom dit: à

@et alii
Dans le Newish Jewish Encyclopedia de Stephanie Butnick & Liel Leibovitz, publié le 1er octobre dernier, l’entrée « anxiety » est ainsi libellée –
« anxiety »: Jewish pastime that keeps therapists (and their therapies) in business…!
L’entrée Woody Allen est savoureuse, je la copierai bientôt rien que pour pour faire iech l’alter cocker du blog.
Zay gezunt!

Jazzi dit: à

« vous avez toujours menti relativement à ma personne que vous avez accueillie en l’agressant sexuellement verbalement »

Et vous n’avez pas déposé une main courante au commissariat de votre quartier, et alii !
Avouez que ça vous plait petite coquine ?

Jazzi dit: à

« Ils faisaient quoi vos parents, c’est privé ! »

C’est si inavouable que ça ?
C’est à croire qu’Ils tenaient un bordel rue Saint-Denis, à mi chemin entre le Marais et le Sentier…

Jazzi dit: à

« vous auriez du vous même vous poser ces questions en indiquant votre « formation » en dehors des films et des backrooms »

Je vois que vous me lisez toujours avec beaucoup d’attention, et alii.
Mais vous vous êtes déjà vue quand vous avez bu ?

Marie Sasseur dit: à

#MS, oui je m’adresse à vous mais pas à toi.

Keske c’est ? Des adorateurs du joker ?

Vois donc ça :
« Les communautés des célibataires involontaires (Incels), qui se sont fait connaître par leurs propos violemment misogynes ou vindicatifs envers les hommes et les femmes épanouis sexuellement, ainsi que par des actes meurtriers, ont proféré des menaces en ligne, s’identifiant au célèbre ennemi de Batman. »

https://www.avoir-alire.com/crainte-du-fbi-le-prochain-joker-pourrait-inspirer-les-incels

Marie Sasseur dit: à

S’cuse
19h06

Delaporte dit: à

« Vous ne servez à rien !!! »
Oui, mais j’ai suivi toutes les plus hautes formations pour y arriver, Delaporte !
______

19:28 Jacuzzi, vous êtes l’archétype de l’élite française, une élite à la con et qui nous ruine. C’est pourquoi il faut supprimer l’ENA en premier lieu, école où vous n’êtes pas allé, Jacuzzi. A part ça, vous avez tout faux. Mais vous êtes bien gentil quand même, vous le quasi-journaliste, le presque écrivain, le semi-esthète (qui jamais ne sème !), la feignasse du blog !

et alii dit: à

n a qui tombent très mal,non seulement parce que je bois très peu d’alcool , mais parce qu’ils sous entendent me connaître, directement ou non;moi je signale juste que danscertains groupes de travail, par exemple de traduction chez Berman(dont la femme était psychanalystes)viennent aussi des psychanalystes -et de très connus ;je viens d’évoquer séminaire « de traduction » où j’ai vu Pontalis, -qui alla aussi écouter Malamud-mais aussi traduction de littérature biblique puisque G.Haddad , qui est psy , a tenu un séminaire ;je ne sais pas ce qu’il fait maintenant à part son « groupe » (voir vidéo);il est vrai que l’imposteur dénigreur, jaloux de ce blog a été incapable d’apprendre une autre langue que le français (et là encore, il ne savait pas le sens de « gentil » il n’y a guère!qu’il aille à dache!

et alii dit: à

la femme est psychanalyste

et alii dit: à

tenaient un bordel
vraiment vous croyez toujours parler de la RDL de vos rêves!
ça ne vous regarde pas , vous êtes vraiment un rustre ,un saligaud, retournez dans votre bouge vous tortiller des fesses

et alii dit: à

le « berman » que j’ai évoqué est l’auteur de ce livre:
En un mot, la traduction peut-elle être une science ­la «traductologie» n’est-elle qu’un barbarisme fumeux, ou peut-elle désigner une discipline autonome, à la charnière de différentes sciences humaines­ la linguistique, la psychanalyse, l’anthropologie, l’intelligence artificielle? Antoine Berman, dans l’Épreuve de l’étranger, publié pour la première fois en 1984 et aujourd’hui disponible en poche, montre qu’aujourd’hui,

Delaporte dit: à

20:05 Beau discours du pape François, aujourd’hui, qui la joue profil bas, plein d’humilité authentique, se référant au prophète, à l’occasion de la nomination de nouveaux cardinaux et du début du synode. Un synode ré-vo-lu-tio-naire ! :

« Ça me fait me beaucoup de bien de me refléter dans la page d’Ézéchiel 16 : l’histoire d’amour de Dieu avec Jérusalem ; dans cette conclusion : « Moi, je rétablirai mon alliance avec toi. Alors tu sauras que Je suis le Seigneur. Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte. Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait » (Ez 16, 62-63). »

et alii dit: à

excuses:j’aurais dû écrire
venaient aussi des psys

et alii dit: à

jacuzzi:toutes les stratégies de l’antisémitisme primaire!il est répugnant

et alii dit: à

roudinesco avait écrit dans le monde,ce qui échappa forcément aux erdéliens ,
« Accuser les juifs d’être responsables de leur propre persécution, voilà un des thèmes majeurs du discours antisémite. Et ce n’est pas en se déclarant soi-même juif, philosémite, lecteur du Talmud, amoureux du judaïsme et d’Israël, que l’on parvient à s’extirper de la boue antisémite. On connaît la fameuse plaisanterie : « Non, Monsieur, je ne suis pas antisémite, la preuve, c’est que j’ai des amis juifs et qu’ils me soutiennent. »

D. dit: à

Non il ne faut pas supprimer l’ENA, il faut simplement recruter son personnel dirigeant et enseignant parmi des fonctionnaires volontaites, de toutes catégories, ayant exercé au moins 20 années.

D. dit: à

…dans des administrations, établissements publics, agences d’état… bien évidement… Uh uh uh ! … de tous niveaux. Des C, des B, des A, des hors-classe … et surtout pas des énarques.
Car l’Administration de l’Etat n’est pas qu’une affaire d’énarques. C’est une affaire de fonctionnaires de l’État et de citoyens. C’est tout différent.

D. dit: à

Cher Delaporte, vous ne seriez pas un peu pingre ?

Delaporte dit: à

« Cher Delaporte, vous ne seriez pas un peu pingre ? »

00:58 Je suis d’une grande générosité avec mes amis et ceux que j’aime. Je fais l’aumône. Par contre, je ne jette pas l’argent par les fenêtres, et je suis désespéré de voir avec quel légèreté on le fait habituellement dans cette putride société de consommation où il faut sans cesse acheter, acheter et encore acheter – et vendre, et se prostituer ! Que sais-je. Lorsque le travail sera légalement aboli, grâce aux écologistes avant-gardistes, l’argent n’aura plus lieu d’être. L’argent sera lui-même aboli ! Ce sera une grande avancée humaine, qui libérera l’homme complètement. On ne traitera plus son prochain de « pingre », etc., tous ces mots n’existeront plus. Molière avait traité ce thème dans sa pièce révolutionnaire « L’Avare ». Il avait su en comprendre toute la portée universelle.

Delaporte dit: à

… et Shakespeare dans Le Marchand de Venise ! J’aime cette pièce, bien que taxée d’antisémitisme. Je me souviens de Le Poulain en Shylock. C’était une envie de supprimer l’argent pour de bon, et c’est tout !

Delaporte dit: à

1:06 Certains systèmes associatifs existent, dans certaines régions de notre belle France. On supprime l’argent, on le remplace par le troc. On troque des services. Cela remet l’humain au centre des relations. On fait davantage attention à la vie. Plus personne ne se prostitue. On atteint rapidement un grand idéal spirituel. Je suis époustouflé quand je vois qu’à la messe on peut donner à la quête par carte bancaire. Je suis choqué, scandalisé. Cela me donne envie de ne rien donner (d’où des économies dans mon budget). Mais enfin, je donne quand même… C’est surtout aux pauvres qu’il faut donner, directement. C’est eux qui, aujourd’hui, ont besoin d’une aide, en attendant que cette injustice cesse et que l’argent disparaisse. Alors la vie sera plus douce pour tout le monde.

Delaporte dit: à

1:11 Les flux du grand capital, voilà une invention diabolique. Je suis exténué quand je vois qu’à nouveau un livre de Piketty devient best-seller. Je me promenais dans une librairie cette semaine, et ce nouveau livre est en tête de gondole. Je ne me souviens même pas du titre. C’est une aberration de passer son temps à parler de ces billevesées, même si c’est pour les maudire. Piketty est un criminel, un dément, une saloperie monumentale qu’il faut à tout prix amputer !

Delaporte dit: à

1:16 Piketty, Capital et idéologie. Monstrueux ! De quoi ça parle : « ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu’aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. » Bon courage au lecteur épuisé d’avance ! C’est sans doute remarquable, et l’intention est louable. Mais ce sera sans moi. Moi je dis qu’il faut abolir le travail et supprimer l’argent, c’est tout. Et basta !

Delaporte dit: à

01:18 Qu’on revienne à Shakespeare et à Molière, qu’on arrête de nous casser les pieds avec le travail, le capital, le chômage, etc. Non mais !

Delaporte dit: à

1:25 Piketty, c’est le surdoué de mes deux qui écrit de très gros ouvrages savants. Il y a quelques années, il nous avait déjà fait le coup, avec un gros pavé dont je ne me souviens plus du titre. Un de mes amis, pourtant économiste, l’avait acheté, mais s’était ravisé et n’avait pas eu le courage de s’y mettre. Il voulait me le revendre. Finalement, et c’est justice pour un tel livre, il est resté non lu et doit être en train de pourrir dans un grenier à la campagne. C’est ainsi qu’il faut traiter les mauvais livres, en tout cas les pensums. Car Piketty est sans doute un esprit remarquable, mais il n’a pas compris qu’il fallait faire la révolution, pour obtenir la sacro-sainte abolition. Tant qu’il y aura des Piketty, qui feront briller un espoir vain, l’aliénation du genre humain continuera. Les Piketty sont les plus néfastes et les plus dangereux, à cause des promesses qu’ils donnent, et du caractère faussement critique de leur réflexion. A la prochaine révolution, c’est eux qui y passeront en premier !

Delaporte dit: à

1:31 La vogue d’un penseur frelaté comme Piketty en dit long sur la misère de notre monde. L’oeuvre de Piketty renforce cette aliénation, sous couvert de la combattre. Piketty, c’est le stade suprême de la perversité libérale et du soi-disant réformisme politique. Edouard Balladur se masturbe en lisant Piketty.

Phil dit: à

C’est ainsi qu’il faut traiter les mauvais livres, en tout cas les pensums.

Plus c’est gros plus ça passe, syndrome des « Bienveillantes ».

rose dit: à

7h52

Annelise
Dans Stalker de Tarkovski, lorsqu’il revient du passage à la maison, sa fille handicapée fait bouger un verre qui traverse la table, jusqu’à tomber.

Joker
Ai connu un élève qui avait peur -à piquer des crises de panique- lors de la période des clowns qui sévissaient sur les routes.
Évite ce genre de film où tu sors nouée. Besoin de dénouer plutôt.

Question passionnante d’Eriksen, concernant les femmes d’aujourd’hui ce qu’elles attendent des hommes de demain.

Sur les jeunes filles, cet été à Westport (horloge) une ne sachant pas que je parlais français
 » ras le bol de ce vieux qui me colle, il va me lâcher, enfin ».
Plus tard, elle m’a montré comment faire des pans cakes.
Reste Vincent Cassel, le pauvre.

rose dit: à

Dans Stalker de Tarkovski, lorsqu’il revient du passage à la maison, sa fille handicapée fait bouger un verre qui traverse la table, jusqu’à tomber.

Avec son mental, i-e l’énergie de sa oensée. Elle est médium. Parcewque handicapée ? Je ne sais pas.

Sur la surdité et gers la oaranoïz, la oremière interrogation était oosée ainsi
« Sourd ? Et il entend des voix ? »
Plus tard et alii a développé vers hallucinations et visionnaire.

rose dit: à

8h04
Bon dimanche

rose dit: à

Sur les hommes vieux, y compris à 80 ans, ce qui me fait rire gentiment, aucune méchanceté à leur adresse, suis plutôt interloquée, ce qui m’ interroge c’est leur côté « on va tout recommencer à zéro comme quand on avait 20 ans. »
Mais tu en as 80, mon coco.
Cette naïveté imbécile.
Les femmes, nous avons plus la cruelle conscience du temps qui a passé.
Sur le plan de la sexualité c’est beaucoup plus facile pour nous que pour eux.
Je ne crois pas que ce doit de l’ordre de « pomper l’énergie vitale d’une jeune fille » pour bander bien de nouveau.
Je crois/j’imagine que c’est de l’ordre d’ un romantisme échevelé ou de réussir enfin ce qui a lamentablement échoué, un espèce de « j’y crois encore ».

L’homme qui me plaît, à moi, se tient à distance de la femme : il la laisse être, et la respecte. Il la laisse parler aussi, lorsqu’elle en exprime le besoin, l’écoute, parce qu’il sait que sa parole est d’importance.
Il n’est pas dépendant d’elle en rien.
Il existe.
8h15

rose dit: à

Avec son mental, i-e l’énergie de sa pensée. Elle est médium. Parce que handicapée ? Je ne sais pas.

Sur la surdité et vers la paranoïa, la première interrogation était posée ainsi

Je veux dire l’absence de qq. chose (la marche, la vue) permet-elle le développement de facultés paranormales ou bien suffit-il une hypersensibilité.

Les hommes vieux 50 ans (40ans) et plus -sans affinités- partent avec un handicap de taille : ils ont été déifiés et construits dans une hyperpuissance.
Nous, les femmes vieilles (de 86 à 126 ans) n’avons pas eu ce handicap de base, ce qui nous rend capable de mobilité et d’évolution.
Les hommes, je les crois capables de réussir. Et certains sont vieux et magnifiques. Hier soir en ai rencontré une flopée autour du film sur l’aigle royal dans le massif des Écrins, Hautes Alpes. C’était revigorant, tous ces vieux géniaux.

Phil dit: à

Etonnante évolution du prestigieux blog à passou. la période est aux soliloqueux, etali son encyclopédia succède à rosarosarosarhum, Piqué t’y aux riches.

rose dit: à

Vertige d’une rencontre (avec l’Aigle Royal) de Jean Michel Bertrand
Grand prix du meilleur film au festival nature de Namur.

Mentions spéciales pour l’âne, puis le cheval des Pyrénées qui charrient les 50 kg de matériel photographique et autres de Jean Michel Bertrand.

tirelire dit: à

« Mais enfin, je donne quand même…  »

20 centimes Delaporte? Attention à votre budget!

rose dit: à

Moi, je, moi-même, rose ne soliloque pas. Réponds à x, y ou z et réagis aux commentaires d’autrui, qui, de manière générale me répondent. M’untéresse de manière sincère à autrui et de manière forcenée à la littérature.

Sur la rigidité – « éducationnelle »- des hommes inversement proportionnelle à leur bandaison, c’est ce qui conduit à la mort : l’impossibilité d’adaptation.n, et d’évolution.

Pourtant, parfois, huit mois après, on se retrouve soi-même, même si de pacha, on a rétrogradé en roi, comme mon papa.
C’est ce que m’a dit mon père dans une joyeuse conversation, il y a deux nuits de cela, sur son très grand canapé bleu-roi. Assis au milieu et conversant agréablement avec moi. Je ne suis ni maudite, ni reniée par mon père, au royaume des Cieux.
Ci-dessus, Phil, je suis dans mon journal ex-time, parce que certains, qui m’aiment bien, de ce blog, apprécient de me savoir apaisée partiellement.
Au relu partiellement aussi L’inceste, hier, à la fin, Angot dit « je suis un chien ». Au début, elle écrit « j’ai été homosexuelle trois mois ». Au milieu, elle ressasse « je suis folle ». Hors écriture et ou hors langage, elle l’éût été. Ai eu l’impression que, dans son cas, l’homosexualité a été ce qui lui a permis de dire.

rose dit: à

Renato
Je n’ai pas de problème avec l’âge.
Mon dernier amant avait 21 ans de moins que moi. Une météorite.
Un seul avantage, il m’a permis de constater que ma sexualité était intacte. Le reste, que des inconvénients.

J’aime les hommes de mon âge, plus ou moins 4,5.

Lorsque Paul Edel écrit « on ne change pas », globalement, c’est vrai, mais consubstantiellement, on change quand même : c’est l’adaptation à de nouvelles situations. Sinon, on en meurt, comme écrit précédemment.

Renato

Moi, j’ai une chance énorme, je rêve les choses.

Nota bene : ai commencé à invoquer Saint Antoine pour ma carte bleue, doucettement, pas moyen.

Lavande dit: à

Sortie d’un documentaire en DVD : « Clara Haskil, le mystère de l’interprète ».
Charlie Chaplin disait :  » j’ai connu trois génies dans ma vie : Einstein, Churchill et Clara Haskil « 

renato dit: à

Moi, pour ma carte bleu, je téléphonerais au numéro dédié, plutôt.

rose dit: à

Renato
Je suis allée à ma banque dzux fois, mercredi et hier. Petsonne ne s’en sert. Je l’ai remisée. Et comme je déménage, j’ai des livres partout.
Hier, la nana de la banque m’a dit croire comme moi en saint Antoine de Padoue. Mais elle a précisé, le patron de mercredi, pas du tout. Alors je lui ai dit  » ne lui dites rien ». Jamais tenter de convaincre des iconoclastes. Plutôt pisser dans un Stradivarius.
J’attends trois jours encore, si Antoune a plus sérieux à régler.

rose dit: à

Antoine.
Saunt Saturnin d’Apt.

Janssen J-J dit: à

9.46
@ « je suis dans mon journal ex-time, parce que certains, qui m’aiment bien, de ce blog, apprécient de me savoir apaisée partiellement ».

Oui, apaisée. Moi j’ex-time votre journal in-time, et espère qu’il continue long-time à nous dire votre apaisement. Mabise.

@ Il fallait dépasser les trois premières minutes du link, les jokers disparaissent et laissent la place au grand Gil-Scott Heron, MS.

@ J’apprécie l’oeuvre majeure de Thomas Picketty, nous avons besoin d’un karl marx de temps à autre, qui ne prône aucune révolution autre que celle des gilets jaunes du monde entier, unissez-vous.

@ Marcel Proust/Bouguereau # Ce moment de grâce tant attendu de la Recherche (LCDG), quand Oriane va enfin daigner jeter un oeil sur le narrateur transi, en plein débat mondain sur l’affaire Dreyfus : « Bonjour, comment allez-vous ? », me dit-elle. – Elle laissa pleuvoir sur moi la lumière de son regard bleu, hésita un instant, déplia et tendit la tige de son bras, pencha en avant son corps qui se redressa rapidement en arrière comme un arbuste qu’on a couché et, laissé libre, revient à sa position naturelle ».

ELLE LAISSA PLEUVOIR SUR MOI LA LUMIERE DE SON REGARD BLEU !!!!! et tu imagines que ça te soit arrivé un jour. Et bien moi, oui, ça m’est arrivé. Elle s’appelait J. et nous avions 14 ans et nous étions l’un et l’autre ensorcelés. Je l’ai retrouvée par hasard 40 ans plus tard à Paris, et ce fut un autre des plus beaux jours de ma vie. Elle avait à peine vieilli, était toujours aussi belle à 54 ans, et nous avons ri ensemble avec des vraies larmes de joie. La lumière bleue de son regard continuait à me pleuvoir, à me ruisseler.

Aujourd’hui, ce dimanche 6 ocotbre,je pense pouvoir trouver des cèpes dans un forêt voisine de Mortagne au Perche. Et au cercle littéraire de ce soir, j’envisage de leur présenter ‘Girl’ d’Edna O’Brien (SW) ou bien ‘Dernière sommation’ de D. Dufresne (G.). Leur donnerai le choix. Je suis sûr que MP nous aura préparé un merveilleux dîner.

@ Le monologue de Molly Bloom, un sommet de la littérature mondiale, Léopold, je suis tout à fait d’accord avec vous.

Paul Edel dit: à

Dans son placard à bavardages de haute montagne, Rose, comme les gens qui rêvent le nez collé à la vitre d’un wagon, nous sort de plaisantes théories aujourd’hui sur les hommes vieux. Qui sont-ils ces croulants à main énormes et à pommes d’Adam, où ces desséchés comme des ceps qu’on trimballe au tribunal pour avoir lorgné des fesses lycéennes ? On sent que son expérience –je parle de celle de Rose- est très dense, très ressentie, très montagnarde dans cet acharnement plaisant de savoir, enfin, ce qu’ils ont dans le ventre, dans la caboche, ces hommes, ou même dans leur portefeuille(un brin de lavande séché contre la carte Gold ? ) tous ces vieux ceux qui lisent Bernanos comme Delaporte, Stendhal comme moi, ou les obscurs et défunts symbolistes à bas prix comme Chaloux. A moins que les chantonnements de soprano de rose en haute altitude alpestre , ne servent enfin à savoir ce qu’elle est, en elle-même, en actes, en mots, en pensées lyriques, elle même donc rose dépliée en ce qu’elle croit. Elle nous confie ce qu’elle adore, ce qu’elle espère dans ce monde montagnard de glaciers, de Chartreuses, de vallées à tunnels, d’auberges mondaines entourées de neige .Dans ce devoir d’éclaircissements, elle fait une grande confiance aux mots uniques, mystérieux, personnels , inattendus comme les nuages et les orages, dictés par une primesautière urgence. Tout ce qui aurait valeur d’analyse logique ou psychanalytique serait vain, inutile.c’est nettement supérieur à l’œuvre de Christian Bobin.

Jazzi dit: à

Peut-on être psy sans être juif, et Ali ?

« Dès son avènement, la position de la psychanalyse freudienne dans la culture se trouve très proche de celle du peuple juif dans la Diaspora : être toujours en mouvement, en dehors de l’espace de la majorité, dans divers espaces autres. Il s’ensuit également que l’invention freudienne vit dans l’« entre-deux » : elle fréquente le « pays » de la science, celui de l’art, de l’esthétique, de la philosophie, de la littérature, de la religion et du mythe, en même temps qu’elle exige que soient repensés tous ces topos. C’est cela qui justifie sa fonction de coupure et oblige l’analyste à chercher sa nourriture toujours au-delà, ailleurs.
Si la psychanalyse quittait ce lieu insituable de l’étranger, elle serait condamnée à mourir : toute tentative qui viendrait nier son atopie rendrait impossible sa pratique. Par parallélisme, on pourrait même supposer que le peuple juif trouverait la fin de sa singularité, si on lui volait le droit de se déplacer dans la diaspora : ce qui est certain, c’est que l’existence de l’État d’Israël ne sera jamais garant de cette singularité, si tant est qu’il n’en soit une véritable menace .
Même après la création de l’État d’Israël, le concept de…. L’homologie concernant cette atopie de la psychanalyse et du peuple juif, c’est ce qui les fait communier, en un seul temps, avec une identité et une différence. D’un côté, il y a une identification entre eux, établie par les traits de l’étrangeté et de l’exil. Mais paradoxalement, ce sont ces traits mêmes qui établissent, d’ores et déjà, une désidentification, dans la mesure où ce sont des traits qui provoquent des effets de coupure et de rupture. C’est dans ce paradoxe que résident la garantie de spécificité ainsi que l’étrangeté viscérale qui constituent aussi bien la judéité que la psychanalyse. »
https://www.cairn.info/revue-essaim-2002-1-page-15.htm

Janssen J-J dit: à

@ah…, Lavande, mais oui, ce matin j’ai confondu Clara Haskil avec la harpiste Lili Laskine. J’étais encore distrait, j’ai cru qu’elles avaient été soeurs, un peu comme elsa t. et lili b. Je comprends mieux d’où vient la confusion. Vous souhaite une belle journée. (Ne trouvez vous pas Patricia Martin un poil agaçante avec ses coupures toujours à contre temps ? Je sais bien qu’elle ne peut pas en placer une, mais quand même ; et la nouvelle petite Sigalévitch n’a pas l’air mal, hein ?).

Jazzi dit: à

rose, vous déménagez ? Pour aller où ?

D. dit: à

Peut-on être psy sans être juif

Il faut étendre la question à la médecine, à la chirurgie dentaire…

D. dit: à

où ces desséchés comme des ceps qu’on trimballe au tribunal pour avoir lorgné des fesses lycéennes ?

…si vous pensiez à Brigitte Macron, je vous signale qu’elle y a échappé.

et alii dit: à

LA VALEUR DU MANQUE pour les lacaniens « autorisés  »
t met en évidence l’impossible égalité dans un domaine précis : celui du sexuel dans son rapport avec des jouissances distinctes. De là découle qu’il n’y ait pas un universel de la femme ainsi que l’inentamable pas-tout féminin et l’invitation à la castration pour l’homme comme accès à l’amour. L’alchimie lacanienne convoque dans un même dispositif la logique et le sexe, visant ainsi à fournir une cartographie inédite pour situer l’impossibilité à jouir intégralement.

C’est la difficulté de la clinique contemporaine : comment faire apprécier la valeur du manque et de la différence face aux revendications d’égalité ?

L’Église canonise la jouissance et les mystiques finissent saints et saintes. La sociologie déclare l’individu autonome et revendique son droit à la nomination et son corrélat de jouissance particulière. La psychanalyse essaie, par une voie moins lourde, de réconcilier le sujet avec sa perte, puis de faire de celle-ci le début d’une incessante création.

D. dit: à

Je suis D. et je dis ceci à 10 heures 23 et 46 secondes :

Bernard Werber sort un livre bien spécial :
SA MAJESTÉ DES CHATS

On list sur son site que :
« Sa Majesté des Chats » est l’odyssée de la chatte Bastet. Alors que Paris a sombré dans la guerre civile puis dans une épidémie de peste dans le premier volume « Demain les chats », Bastet veut organiser le monde qui suivra après l’humanité. Elle pense qu’il est nécessaire d’inventer une civilisation des chats qui prenne le relais de la civilisation humaine.

Cependant Nathalie lui fait dire par l’entremise du chat Pythagore (le seul qui peut communiquer avec les humains grace à la prise USB qu’il a dans le front) que pour qu’une civilisation chat puisse exister elle doit comprendre trois notions typiquement humaines: l’humour, l’amour et l’art.

Dès lors la mission de Bastet va être non seulement de faire survivre sa communauté comprenant des chats et des humains mais aussi de commencer à visualiser ce que pourrait être un monde dominé par les chats dont elle serait la reine. »

Jazzi dit: à

« pour les lacaniens « autorisés » »

Autorisés par qui, par et alii ?

Janssen J-J dit: à

@ un monde dominé par les chats dont elle serait la reine

pour rien au monde, ce monde-là, même à Hambourg 🙂 !… Brrr.

Janssen J-J dit: à

Peut-on ne pas être juif ? Est-ce une tare en soie, ce manque ?
(Lacacagne et les 7 nains : un effet yaud’poele ?).

Jazzi dit: à

La chatte est l’avenir de l’homme, D. ?

rose, il n’est pas nécessaire d’être sourd pour être paranoïaque !
Tandis que nous déambulions dans la nuit blanche aux abords de la préfecture de police de Paris et parlions de la thèse confirmée d’un attentat terroriste, un de mes amis, homme raisonnable et pondéré, a évoqué la thèse d’un probable et semblable attentat à propos de Rouen. Je lui ai dit de ne pas sombrer dans le complotisme, ce qui ne lui a pas plu.
Clopine, qu’en dit-on à ce sujet sur place ?

christiane dit: à

Je continue, à mon rythme, à lire ce billet dense. Je m’arrête au regard de Passou sur la présence « sanctuarisée » de certains livres dans l’exposition « Francis Bacon ».
Des mots, très justes : « Ainsi isolés et encagés, comme c’est parfois le cas de personnages dans certaines de ses toiles, tout abîmés d’avoir été tant manipulés, les voilà sanctuarisés dans l’expo. Rarement on aura autant fait de livres des objets sacrés. Du fétichisme en l’espèce. D’autant plus regrettable que ce qui interroge le regard dans ce beau projet de la mise en relation d’un grand créateur particulièrement littéraire avec ce qui l’a tant inspiré dans la littérature, ce n’est pas l’objet livre mais ce qu’il contient : le texte. […] L’accent est donc mis sur ses références extrapicturales. Comme une tentative de mesurer leur influence sur son acte créateur – même si l’on sait bien la vanité de prendre la mesure de quoi que ce soit dans ce domaine. Or s’il y a bien un artiste qui se soustrait à ce genre d’exercice c’est bien lui. »

Je n’ai pu m’empêcher de penser à un autre rapprochement « peinture/ littérature » dans une autre exposition à la BNF. Patrick Scemama avait à cette occasion écrit un billet remarquable :
http://larepubliquedelart.com/anselm-kiefer-lorigine-le-livre/
Là, le créateur, Anselm Kiefer, obsédé par les livres, par Le Livre.
Impressionnants livres géants en plomb ou en carton épais, impossibles à feuilleter, entre des parois de verre brisé (renvoi au mythe kabbalistique de la Création divine, les dix vases (séphirots) contenant la sagesse divine se brisant, marquant la dispersion et l’exil.). Immense bibliothèque d’Anselm Kiefer laissant une large place à Paul Celan, Ingeborg Bachmann, Céline, Valéry, Madelstam…
La BNF avait offert ce regard juste avant la grande rétrospective au Centre Pompidou en décembre 2015.
Kiefer n’écrit pas.
Bacon non plus.
Les livres les ensorcellent et tous deux tiennent une correspondance et des carnets de travail passionnants.
Les paysages de Kiefer sont désolés, sombres, hantés par la guerre, le nazisme et la mort. Les portraits et corps peints par Bacon expriment une même désolation et solitude, même si les causes en sont différentes. Mémoire noire et douleur chez les deux créateurs qui projettent des cendres sur leurs toiles. Fouilles et exhumations… Plaies ouvertes…
Les titres des tableaux de F.Bacon sont effectivement laissés dans l’ombre.

«Au commencement était le verbe. Mais chez moi, il y a d’abord eu les livres en plomb. Et ces livres sont intéressants dans la mesure où ils sont impossibles à lire, ils sont trop lourds, le plomb ne laisse rien passer, c’est la dissimulation totale. Une allusion à la dialectique de l’être et du néant. Dans toute chose que nous faisons, sa négation est toujours déjà contenue. Les livres en plomb sont donc des paradoxes complets.» dit A.Kiefer à l’écrivain autrichien C.Ransmayr.

Toutes les scénographies ne se valent pas. Le rôle qu’occupe l’écrit, le livre, est tellement différent pour ces deux créateurs. Deux créateurs dont les œuvres sont à la limite du malentendu…

et alii dit: à

. Leur articulation vise le désarrimage d’un choix de son mode de jouissance par rapport à toute institution. Judith Butler, Michael G. Rubin et, en Amérique latine, les écrivains militants Copiou, J.-P. Sutherland ont une position commune : la révolution et la liberté seront sexuelles ou ne seront pas et ont pour fondement la « marginalité » (Sutherland). La marginalité est ici le résultat d’une révolution abolissant l’assujettissement à la « différence » dont relève la distinction entre les sexes. Commune à ces post-modernes, est la référence à Deleuze qui avance : « la différence n’est pas entre… Elle est pli, constitutive de la manière dont l’être constitue l’étant » [5].

Un être d’avant l’étant serait-il atteignable en marge de la différence des sexes, de l’hétéro ou de l’homo sexualité, en marge de l’impact du signifiant, plus petit élément discriminatoire depuis Saussure ? La psychanalyse, expérience d’un impossible où jouissance et signifiant sont noués est ici perçue comme discriminatoire, normative et contre révolutionnaire.

Si J. Butler est favorable à une psychanalyse, c’est en la modifiant dans une perspective d’idéal préœdipien, de réalisation de l’être pervers polymorphe. M. G. Rubin aspire à la révolution d’une société androgyne.

La liberté serait dans les marges, avant que l’impact de la différence ne confronte à l’impossible du rapport sexuel.

C’est militer pour une absence de hiatus entre langage et jouissance, croire pouvoir marginaliser
Au siècle où l’Autre n’existe pas, cette marginalité post-moderne croit en un être d’avant la détermination de l’étant du genre. Elle oblitère le fait de l’absence de signifiant de la femme, le pas-tout sans négation possible et ses partenariats symptomatiques y compris avec sa propre solitude. Il y a changement de statut de la solitude féminine en marginalité androgyne.

Quelles croyances singulières la psychanalyse permet-elle pour soutenir la solitude d’exception impliquée par la liberté d’être inscrite au registre du pas-tout ?

Et pourrait-on se passer de croire ? La réponse post-moderne lacanienne est non, à condition de se servir de la croyance repérée dans la structure, qui tourne autour du trou dans l’Autre, à quoi rien n’obvie, ni fétiche, ni promesse de bonheur, ni mise en marge de cet Autre.
https://www.femmesenpsychanalyse.com/2019/06/10/solitudes-feminines-marginalite-androgyne/

closer dit: à

« c’est nettement supérieur à l’œuvre de Christian Bobin. »

Je ne me prononce pas sur le fond, faute de connaître bien Bobin, mais il est clair que Popaul en pince pour Rose! Comme nous tous ici…Même Zizzi en rêve! Il veut connaître sa nouvelle adresse…

et alii dit: à

les lacaniens autorisés de l »Ecole » qui publie leurs travaux,comme il se voit par le lien

et alii dit: à

Objet : étudier, diffuser et propager les travaux de Gérard Haddad sur le lien entre la psychanalyse, la réalité psychique et le fait religieux, spécialement le judaïsme ; cette définition peut être complétée par tout travail accompli dans ce champ ; et plus généralement toutes activités pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet initial ou susceptibles d’en faciliter l’extension ou le développement
R.N.A : W751241164
http://www.net1901.org/actualite/Sortie-de-mon-livre-une-saison-chez-le-psy-Albin-Michel,33079.html

Phil dit: à

Clopine, qu’en dit-on à ce sujet sur place ?

avec son bio mazouté, Dame clopine va s’éclaircir les idées fixes rapidos, dear Baroz. en sortant du cineplexx à popcorn, lisez les journaux estrangers, la France a les yeux qui piquent

et alii dit: à

même si l’on sait bien la vanité de prendre la mesure de quoi que ce soit dans ce domaine.
en tout domaine

et alii dit: à

la vanité de prendre la mesure:
Des chiffres et pas de lettres
Quantifier le monde, nombrifier le psychisme.
Norbert Bon
« Au commencement était le verbe, il semble qu’à la fin tout doive devenir nombre. Là où
c’étaient les mots, les chiffres adviennent… » Ainsi, le mathématicien philosophe Olivier
Rey introduit-il son analyse de la colonisation de notre réalité par le nombre*. Ce sont
les conséquences psychiques de cette quantification du monde que je me propose
d’examiner, sous l’hypothèse que là où la statistique « sta-tue » le sujet, le moi se
« nombrifie ».
https://www.freud-lacan.com/getpagedocument/27952

et alii dit: à

c’est moi qui ai commencé de relever cette imposture de erdéliens lacaniens ,puis d’indiquer des lieux de formation, débats, rencontres avec des psys divers,et dedonner des liens! et se « justifiant de leur formation (avec l’expérience d’un -ou plusieurs-divan(s)
inutile de me relancer ;je ne réponds pas à des rustres monolinguistes qui n’ont qu’une connaissance rudimentaire de la langue française
élémentaire(je sais Dumézil le fils parlait une trentaine de langues ,et je n’en suis pas là)

Jazzi dit: à

« c’est moi qui… »

Pour bien parler d’autres langues, il faudrait commencer par bien maitriser sa langue maternelle, et alii !

Bloom dit: à

Peut-on être psy sans être juif, et Ali ?

Baroz, tu connais la célèbre blague juive:
– Quelle est la différence entre un tailleur juif & un psychanalyste juif?

christiane dit: à

Bonjour Rose,
ai remonté le fil des commentaires pour passer un moment avec vous. Vous êtes là, ouverte à la rumeur du monde, aux paroles des autres, aux livres lus et vous dites l’instant qui surgit de tout et de rien à la fois, dans la résistance du dire quand s’en vient la plénitude des corps. Votre vie s’égraine dans un paysage mouvant et votre langage suit votre étonnement, langue dans son moment natal, passé vivant surgissant au rythme de vos commentaires – parfois rugueux, laines de mots accrochées aux barbelés de la vie. Et ça tombe sur la page dans le moment du besoin, n’attend pas de réponse. Un chemin de libre espace qui devient livre. J’aime le discontinu continu de vos pensées.

Delaporte dit: à

12:50 Je soutiens la manifestation anti-PMA qui va partir du coeur de Paris. Les prélats ont décidé de n’y pas participer. C’est étrange. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi. Pourtant c’est une cause juste, qui intéresse les chrétiens, mais pas seulement. Chaque citoyen est concerné, en tant que bourreau et victime à la fois. Car il s’agit bien de cela, la misère que des êtres humains vont imposer à d’autres, qui sont des enfants. Notre monde inhumain est en voie de déshumaniosation, et la PMA en est la manifestation la plus violente et la plus scandaleuse.

Clopine dit: à

Eh bien, pour une fois, les élucubrations du Joyeux Drillon n’ont pas remporté mon accord. Trop d’allusions non explicites, qui me passent donc au-dessus de ma (faible) tête. Et puis ceci, à propos de l’émission « La tribune des critiques de disques », du dimanche sur France Muc :

« Depuis des années, les invités commentent des interprétations anonymes, « à l’aveugle ». Comme si l’on pouvait être musicien sans avoir de nom, comme si la musique n’avait pas d’odeur, comme si elle tombait du ciel. Comme si l’on pouvait juger un do-ré-mi-fa-sol sans savoir que c’est Horowitz, ou Lang Lang, qui le joue. »

Je ne suis pas d’accord, et pas seulement parce que je suis « fascinée » par cette émission, comme le cobra par le joueur de flûte aux jambes croisées.

Bon, je ne suis certes pas aussi autorisée, sûrement que Monsieur Drillon, vu que bibi je ne saurai jamais discerner entre Lang-Lang et Borowitz « à l’aveugle ». Et que ma réaction devant ce triste état de choses n’est pas de dire « mais on ne peut pas juger si on ne connaît pas, par avance, le nom de l’interprète », mais bien d’applaudir les experts qui, eux, justement, savent !

j’ai toujours une tendance à admirer ce qui est hors de ma portée( musicale ou non), ce que je ne saurais accomplir.

En fait, moi ce que je reproche à la Tribune des critiques, ce n’est pas le procédé (le test « à l’aveugle », mais le fait qu’ils ne vont pas jusqu’au bout.

Car les tests à l’aveugle, en musique, en littérature ou dans n’importe quel art, ont deux vertus :

– un, permettre justement de voir une critique se construire. A partir de quels éléments attribue-t-on un bout de phrase, comme chez Françoise Treussard, à tel auteur, ou un bout de musique, comme dans la Tribune, à tel courant musical, telle manière de jouer ? Et ensuite, il faut attendre les justifications du goût : pourquoi ceci est-il plaisant, remarquable, génial ou nul à chier ? Dans les DLA (diagnostics littéraires à l’aveugle) ou les « experts contre faussaire », ces choix esthétiques sont souvent explicites : tel passage est reconnaissable, certes, mais ensuite est apprécié, et le goûts sont exprimés : tel auteur a bien vieilli, tel autre est décidément verbeux, etc.

L’auditeur des DLA ou de la Tribune participe ainsi à la construction d’un goût. A lui d’y souscrire, ou non…

La seconde vertu est que l’élaboration de la critique n’est plus solitaire, mais collective. Les points de vue s’entrechoquent donc…

Ceci dit, pour me plaire vraiment jusqu’au bout, il faudrait que la Tribune des Critiques fasse mouiller un peu plus le maillot des experts. Qu’ils avancent des dates, des noms, des lieux, bon sang !

Je pense que c’est pour ménager leur amour-propre que le mystère n’est dévoilé qu’après l’attribution, non pas d’une identité, mais d’une note décernée certes d’après des critères identifiables, mais qui permet un « flou » qui ne sert pas le propos..

Ni le jeu. Car, et là je rejoins notre joyeux Drillon, tout ceci n’est en fait qu’un divertissement. Au DLA, c’est la mine confite de l’expert ayant attribué à Sarte ce qui revenait à Aron qui est réjouissante, et c’est la bonne humeur qui s’impose. Sans bien entendu diminuer le mérite de l’expert, quand il « tombe juste ».

Si les critiques de disque prenaient le risque, en comparant les versions des morceaux proposés, d’avancer des attributions, le jeu serait parfait…

Mais tel quel, il ne vaut tout de même pas la sévère et surtout impertinente critique de notre ami Jacques. Après tout, on entend bien, malgré leur réserve, les noms passer dans la tête des juges aux yeux bandés…

Non ?

Jazzi dit: à

« tu connais la célèbre blague juive »

Non, Bloom.

Delaporte dit: à

Quelle est la différence entre un tailleur juif & un psychanalyste juif?

Réponse : Une génération.

Delaporte dit: à

« tu connais la célèbre blague juive »
Non, Bloom.

Jacuzzi, l’humour juif et vous, ça fait deux.

et alii dit: à

par bien maitriser sa langue maternelle,c’est bien de quelqu’un qui ne savait pas il y a six mois la signification de « gentil »,étymologie comprise!
ça me rappelle un père qui avait été voir danser le bolero de RAVEL qu’il ne connaissait pas jusqu’à cette soirée et qui demande à son fils après avoir mis le disque du morceau sur la platine et saistu ce que c’est qu’un boléro?et le fils aussitôt de répondre:c’est ce que tu prends tous les jours pour te raser;
c’était un père chiant et con qui se prenait pour psy

et alii dit: à

il ya aussi le « double aveugle » (double « blind »)
L’étude randomisée en double aveugle, avec répartition aléatoire, randomisée ou à double insu (ou en double aveugle) est une démarche expérimentale utilisée dans de nombreuses disciplines de recherche telles que la médecine, les sciences sociales et la psychologie, les sciences naturelles telles que la physique et la biologie.

En pharmacie, elle est utilisée dans le développement de nouveaux médicaments et pour évaluer l’efficacité d’une démarche ou d’un traitement. Par exemple, durant l’étude sur un médicament, ni le patient ni le prescripteur ne savent si le patient utilise le médicament actif ou le placebo. Le rôle d’un tel protocole, relativement lourd à mettre en place, est de réduire au mieux l’influence sur la ou les variables mesurées que pourrait avoir la connaissance d’une information à la fois sur le patient (premier « aveugle ») et sur le médecin (deuxième « aveugle »). C’est la base de la médecine fondée sur les faits.

et alii dit: à

le blaireau, sur la RDL C’est le ciné pseudocritique :
gaulois *blaros postulé d’après le gaélique d’Écosse blar « pâle » et le gallois blawr « (cheval) gris pâle », et qui s’est sans doute croisé avec l’ancien bas francique *blari (cf. néerlandais blaar « étoile blanche au front », apparenté à l’anglais blaze, de même sens). Le mot blaireau a évincé l’ancien français taisse ou taisson, issu du gaulois *tasgos.
wiki
(Argot) Individu grossier et antipathique ; imbécile, idiot.
Il dégoise, l’ostrogoth de la téloche formaté au formol, tel un psittacidé déréglé et moche… Il clabaude aux esgourdes des blaireaux enfarinés et des tordus pasteurisés […]. — (Jean Maryves, Vieilles cantilènes & jeunes romances, Mon Petit Éditeur, 2013, page 28)
Tu te souviens, en 1990, comme tu avais l’air d’un parfait blaireau si tu utilisais un portable en public ? On est tous des blaireaux maintenant. — (Douglas Coupland, jPod, traduction de Christophe Grosdidier, Au diable vauvert, 2010, page 285)
Dehors on se pèle le jonc. Le 25 décembre, à Paris, il fait toujours froid. Réchauffement climatique, mon œil, les météorologues sont tous des blaireaux. Heureusement que j’ai enfilé un pull sous la tunique rouge, ça m’évite d’être transformé en Findus. — (D. R. Burrow, « Bambi », en recueil dans Dans la farine : nouvelles, éd. Atramenta, 2015, page 4

Jazzi dit: à

Faux, et alii.
La preuve, le premier extrait présenté dans « Le goût des îles Baléares », paru le 06-06-2011.

LUIS RACIONERO

L’île de la tolérance

Le troubadour alchimiste de l’écrivain Luis Racionero, qui dirigea la Bibliothèque nationale d’Espagne jusqu’en 2004, fait revivre de façon romanesque la figure légendaire de Raymond Lulle, surnommé parfois le « Docteur illuminé », et considéré comme le principal fondateur de la littérature catalane. Philosophe, poète et théologien, il était né en 1235 à Majorque, et fut lapidé en 1316 par des habitants de Bejaia, en Algérie, qui ne supportaient pas ses prêches, plus teintés de prosélytisme qu’œcuméniques ? Son corps, rapatrié à Palma de Majorque, est pieusement conservé au monastère de San Francisco. Controversé au sein de l’Eglise, il ne sera béatifié qu’en 1419, par le pape Martin V. Raymond Lulle était issu d’une famille de la noblesse catalane, native de Montpellier, qui avait accompagné le roi Jacques Ier sur sa galère royale lors de sa conquête du royaume de Majorque. Ami d’enfance du dauphin, il fut nommé sénéchal et majordome du futur roi Jacques II de Majorque. Après s’être retiré dans un couvent de Monte Randa, pour y méditer à loisir, il fonda une école à Miramar, invitant le juif Bonastruc Nahmanide à y enseigner la kabbale, le poète Ibn Arabi (Muhyî-ud-Dîn) le soufisme, et son maître Arnaud de Villeneuve l’alchimie et l’astrologie. Car, comme l’écrivit Umberto Eco, Majorque était véritablement à cette époque à la croisée de trois cultures : chrétienne, islamique, et juive.

« Etranger aux temps troublés qui se préparaient, Raymond avait obtenu de son roi et ami Jacques de Majorque et de l’ordre des Prêcheurs l’influence nécessaire pour fonder un collège d’études orientales. Le pape Jean XXI, Portugais subtil et studieux du nom de Pierre Hispano, lui avait accordé la bulle. Ne restait plus qu’à choisir le lieu et réunir les étudiants. Raymond se refusa à l’installer à Randa car il respectait trop la solitude de sa montagne pour y amener qui que ce fût. C’était une propriété privée, réservée à l’Unique et à lui-même. La force de ce lieu, il ne voulait ni ne pouvait la partager avec quiconque.
Mais il connaissait bien l’île et avait toujours apprécié la côte septentrionale où la montagne descend, farouche, jusqu’à l’eau bleue en cascades de pins, de rocaille et de broussailles. L’odeur marine entre les pins était l’encens de cette contrée où s’élevait le domaine de Miramar qui lui fut cédé. Il choisit treize frères mineurs de l’ordre des Franciscains et agença la maison comme une micro-université. […]
Par ailleurs, les inquisiteurs se retournaient maintenant contre les musulmans et les juifs des terres catalanes, brisant une tradition séculaire de coexistence entre les trois confessions. Et c’est dans ces circonstances que Raymond prétendait faire du collège de Miramar le nid de l’œcuménisme, une université des trois religions !
– C’est en effet notre devoir, Raymond, lui dit Arnaud avec le sourire. Il a toujours existé et il existera toujours des lieux où ceux qui savent voir par-delà les différences se rencontrent et rendent hommage à la vérité nue. L’important est que Nahmanide, Ibn Arabi et moi soyons ici réunis aujourd’hui. Peu importe comment nous le justifierons. L’unité des religions au plus haut niveau des initiés perdurera à travers les siècles. Tu en es momentanément l’instrument, que cela te plaise ou non. Nous allons te raconter une histoire afin que tu puisses laisser témoignage du fait œcuménique, et ainsi les générations futures sauront que, quoique en butte à leur surveillance, tu ne communiais pas avec l’intransigeance des Dominicains, mais avec l’unité des trois religions que Bonastruc, Muhyî-ud-Dîn et moi maintenons.
Et Raymond écrivit sous la dictée des trois sages un livre candide et direct dans lequel lui-même, un certain Gentil, désorienté, s’abreuvait aux trois grandes sources religieuses du monde, des enseignements divers mais analogues sur les mystère de Dieu et la morale décrétée pour le gouvernement des hommes.

Le Gentil se retira près de la source et s’agenouilla pour faire état de la religion qu’il choisissait pour vraie. Mais il vit alors arriver par le bois deux Gentils de son pays. Il dit alors aux trois sages qu’il souhaitait attendre ces deux Gentils et choisir en leur présence la loi qu’il considérerait pour vraie. Les trois sages se levèrent. Plaisamment mais avec dévotion, ils prirent congé du Gentil. Nombreuses furent les bénédictions que donnèrent les trois sages au Gentil et qu’il leur rendit, ainsi que des accolades, des baisers, des larmes et des pleurs. Mais, avant que les trois sages ne s’en fussent allés, le Gentil leur dit son profond étonnement qu’ils n’eussent pas voulu rester pour savoir laquelle des trois religions il choisirait. Les trois sages lui répondirent qu’ils ne voulaient en aucun cas le savoir, car ainsi chacun d’eux pourrait penser qu’il avait choisi la sienne.

Les trois sages prirent de même congé de Raymon et des treize frères mineurs quand ils eurent approfondi leur enseignement. Arnaud s’en retourna à Montpellier, Bonastruc à Gérone, et Muhyî-ud-Dîn à Murcie. »
(« Le troubadour alchimiste », traduit de l’espagnol par Geneviève Rozental
Editions Mazarine, 2007)

Outre Le Livre du Gentil et des trois Sages (1271), le troubadour Raymond Lulle (Ramon Llull en catalan) est surtout connu pour son Livre de l’ami et de l’Aimé (1283-1286), un long poème composé de 365 versets, dans lequel l’Aimé représente Dieu et l’ami l’homme amoureux de Dieu. Pour le non initié, ce texte classique de la littérature mystique, qui s’inscrit dans la lignée du Cantique des cantiques et annonce les œuvres tout aussi exaltées de saint Jean de la Croix ou de Thérèse d’Avila, peut se lire comme un chef-d’œuvre de la littérature homosexuelle ! Extraits : « L’ami et l’Aimé se rencontrèrent, et furent témoins de leur rencontre les salutations, les étreintes, les baisers et les larmes. Et l’Aimé s’enquit de l’ami, et l’ami se troubla en présence de son Aimé ». Ou bien : « Dis, fou, qui connaît mieux l’amour, celui qui en a le plaisir ou celui qui en a les peines et les douleurs ? Il répondit et dit que l’un sans l’autre n’en peut avoir connaissance ». Et enfin : « L’ami rencontra un écuyer qui allait pensif et était maigre, pâle et pauvrement vêtu ; et il salua l’ami lui disant : « Que Dieu te guide dans la recherche de ton Aimé. » Et l’ami lui demanda à quoi il l’avait reconnu. Et l’écuyer lui dit que les secrets d’amour se révèlent entre eux, et c’est ainsi que les amants se reconnaissent les uns les autres. »

et alii dit: à

cela dit, j’ai entendu Derrida dire que MELMAN,le psy, c’était MAILMAN,(il y a longtemps)

et alii dit: à

c’est si commun de vouloir être le préféré (de sa mère ou d’un groupe qui vote-ou non- si infantile de bassiner les femmes!

et alii dit: à

la RDL peut peut-être se predre pour une île ,mais surement pas de tolérance ;précédent fil,quelqu’un a dit y ressentir la dictature, et justifia ainsi son éloignement temporaire

et alii dit: à

CNRTL:
. Gentiles est la substantivation de l’adj. lat. class. gentilis « qui appartient à la famille, à la race, au peuple » puis « relatif aux nations étrangères [synon. externus, peregrinus, barbarus] », enfin, à l’époque chrét., synon. de paganus, ethnicus. L’évolution de gentiles est parallèle à celle de gens, qui, après avoir désigné le clan, la famille, la nation, puis, à l’époque imp., les nations étrangères au populus romanus, a été employé dans la langue d’Église pour traduire le gr. des Septante τ α ̀ ε ́ θ ν η (ο ι ̔ ε ̓ θ ν ι κ ο ι ̀ ο ι ̔ Ε λ λ η ν ε ς), lui-même trad. de l’hébr. gôyîm « peuples », d’où « tous ceux qui n’appartiennent pas à la nation israëlite », v. Bible, s.v. Gentils; cf. l’a. fr. gens plur. trad. le lat. chrét. gentiles (xiiies. ds T.-L.); v. aussi gens. Fréq. abs. littér. : 118.

et alii dit: à

se prendre

Jazzi dit: à

« tous ceux qui n’appartiennent pas à la nation israëlite »

Je suis un Gentil et vous êtes une Méchante, et alii ?

et alii dit: à

le pseudocritique est un corniaud qu’un maître, comme il y ena,-mais oui!-dirait illettré

et alii dit: à

de l’histoire?
Talmud-Judaisme

Talmud:les gentils (goïms) sont des dangeruex sodomiseurs d’animaux

Talmud:Avodah Zarah 14b

et alii dit: à

DE L4HISTOIRE/
Terminologie et identité
Du juif à l’israélite
Le terme «israélite » désigne un modèle identitaire
spécifique, à l’œuvre dans la société française du XIXe
siècle. Utilisé après l’émancipation, il marque un rejet du
vocable « juif » qui revêt alors une connotation péjorative
http://www.akadem.org/medias/documents/–1-israelite.pdf

Phil dit: à

selon Talmud,…mazette
tal mud, verlan english ou pilpoul ?

Fiammeta dit: à

Je veux dire l’absence de qq. chose (la marche, la vue) permet-elle le développement de facultés paranormales ou bien suffit-il une hypersensibilité.

On aimerait sincèrement comprendre cette phrase.
Cependant :  » la marche, la vue « , un beau titre de poème!
Il est 14 h 58 pour repère et non pas pour repaire!

Fiammeta dit: à

Il est 15 heures, et Alii est au lit?

Jacques Drillon dit: à

À propos de la « Tribune des critiques de disques », et de l’évaluation d’un médicament selon la technique du « double aveugle ».

Il me semble que nous ne devons pas confondre la mesure scientifique d’un résultat (qui s’établit par des chiffres, des statistiques), et le jugement d’une œuvre d’art, ou du moins de l’exécution d’une œuvre d’art, puisque la musique suppose le binôme compositeur/interprète. Lorsqu’il s’agit de juger, et non pas d’évaluer, on n’est pertinent que si l’on sait qui a fait l’action, pourquoi, dans quel but, dans quelles circonstances, dans quelle intention, avec quel projet. C’est le travail d’un juge. Ai-je volé parce que j’avais faim, ou bien parce que cela m’amusait ? Ai-je frappé pour attaquer, ou pour me défendre ? Ai-je fraudé le fisc parce que j’ai des problèmes d’argent, ou parce que c’est mon habitude de cacher ma fortune ? Et ainsi de suite. Un juge doit, ou devrait, tenir compte de tout cela.
Il ne fait pas de doute que l’intérêt des jugements autorisés, et justifiés (autrement que par « j’aime » ou « j’aime pas »), ont fait place dans cette émission à un autre intérêt, beaucoup plus démagogique : vont-ils se planter ou non ? Vont-ils reconnaître Horowitz et Lang Lang derrière l’anonymat des lettres A et B ? S’ils reconnaissent, bravo, respect. S’ils les intervertissent, ils sont nuls, tous ces spécialistes, et j’en ferais autant. Ce n’est plus de la critique, c’est du jeu. Vous ne pouvez pas comprendre, juger, un sonnet de Nerval si vous ne savez pas que c’est Nerval qui l’a écrit ; vous pouvez tout juste le trouver joli mais obscur, et basta.
Exemple. Le claveciniste Ton Koopman ornemente énormément la musique qu’il joue. Si j’entends une Partita de Bach trop ornée, je peste contre ce type qui en fait trop. Si je sais que c’est Koopman, je néglige ce travers, parce que je sais que c’est son péché mignon, et j’écoute autre chose, qui fait le style de cet homme, j’essaie de savoir s’il tient son pari, s’il mène à bien son projet. S’il a réussi ou raté, en fonction de ce qu’il veut faire, et non pas : « Ce B est moins bon que F ». Le bon critique est celui qui l’explique au micro, qui dit : ce musicien ne joue pas en studio comme en concert, ou bien : il avait le trac ce jour-là, ou bien, si c’est trop lent : oui, mais il avait 90 ans. (On peut être plus profond que dans ces exemples basiques, cela va sans dire.) En géométrie, on peut raisonner juste sur une figure fausse, pas en musique.
Et d’ailleurs, si l’on ne sait pas qui joue, on se plante constamment, presque à tous les coups, c’est inévitable, parce qu’au lieu de juger, ce qu’on ne peut pas faire, on cherche à ne pas se planter, on est prudent, on ménage chèvre et chou, on voudrait bien éviter de passer pour un imbécile. Donc il faut savoir pour juger.
J. Dr.

Delaporte dit: à

« Ce n’est plus de la critique, c’est du jeu. »

16:22 Je suis assez d’accord. Pour juger, il faut savoir. C’est assez mystérieux, mais c’est plausible. Du temps de la vieille tribune des critiques, avec Armand Panigel, les goûteurs connaissaient le nom des interprèstes. Toute une époque engloutie avec l’apparition d’une tribune new age, où l’on discute « à l’aveugle ». Cela m’a d’ailleurs rapidement tapé sur les nerfs, en tant qu’auditeur, et j’ai arrêté d’écouter vite fait.

Bloom dit: à

Le bon critique est celui qui l’explique au micro, qui dit : ce musicien ne joue pas en studio comme en concert, ou bien : il avait le trac ce jour-là, ou bien, si c’est trop lent : oui, mais il avait 90 ans.

En fait, le bon critique est celui qui 1. sait de quoi/qui il parle et qui 2. aime ce (parfois ‘ceux’) dont il parle. Deux conditions si ne qua non de l’exercice du métier.

Delaporte dit: à

Quand on sait qui interprète, c’est déjà une approche, qui rend moins abstraite l’audition. A la limite, on pourrait s’abstenir d’écouter, un peu comme un oenologue qui dirait quelle est l’origine d’un vin rien qu’à sa couleur.

Fiammeta dit: à

 » Engel parvient néanmoins à la réha­biliter sous la forme d’une « éthique première » de la croyance, qui ne s’intéresse pas à ce que les gens doivent croire ou non mais à ce que sont véritablement les croyances. Celles-ci ne sont pas des opinions, des désirs ou de vagues hypothèses : elles obéissent à des normes ou, plutôt, sont constituées par elles. Groucho Marx en avait l’intuition : il est ridicule de simplement croire ce que l’on veut parce que cela nous arrange. Croire revient à produire des assertions sur l’état du monde réel, c’est-à-dire à affirmer des choses que l’on pense vraies sur la base de raisons et de justifications suffisantes que l’on doit être en mesure de produire et d’expliquer, et, au besoin, de corriger ou d’abandonner si on découvre qu’elles sont inexactes ou fausses.

Il n’y a pas là de prescription ou d’obligation quant à ce qu’il faut croire ou ne pas croire, mais plus simplement une sorte de « loi de l’esprit », pour ­reprendre le titre d’un précédent ­ouvrage de Pascal Engel. Croire, savoir, affirmer et connaître sont des actions psychologiques qui entretiennent, et c’est leur nature, un rapport direct à la vérité, sans quoi elles n’auraient pas de sens – ou alors il faudrait les appe­ler autrement. À partir de ce long travail d’analyse et d’explicitation, ­Engel en vient à préciser ce qu’il appelle l’« éthique seconde » de la croyance. C’est ici que les vices du savoir interviennent à proprement parler, puisqu’ils concernent les différentes manières d’ignorer, de flouer, de rejeter ou de mépriser les normes de la croyance. Croire ce que l’on veut, dire n’importe quoi, nier les données les plus solides, s’arranger avec les faits, papillonner en dilettante d’un savoir à l’autre, adhérer sans comprendre : tout cela relève d’une certaine indif­férence, ou insensibilité, à l’égard de la vérité et de la connaissance, et constitue donc des vices épistémiques, puisque, d’une manière ou d’une autre, ils reposent sur de mauvaises raisons de croire. C’est avant tout une question de méthode : on peut être complotiste, dogmatique, stupide ou baratineur et néanmoins tomber sur la vérité, mais alors ce sera en quelque sorte par hasard, de la même manière qu’une horloge arrêtée indique tout de même l’heure exacte deux fois par jour. On ne dira pas, dès lors, qu’une telle horloge permet de connaître l’heure exacte à ces moments précis. »

CF. le lien précédent  » BOOKS  » mis en ligne.
Il est 17 h 08 ce 06 10 2019.

Jacques Drillon dit: à

Autrement dit, une bonne Tribune de critique de disques serait celle où :
– l’on dit qui joue
– l’on n’élimine aucune version
– l’on n’en couronne aucune
On les pose côte à côte et on les commente, on montre du doigt telle tendance, on explique tel style, d’où vient tel interprète, on souligne la cohérence ou l’incohérence, etc. C’est cela qui serait utile à l’auditeur : il apprendrait à écouter la musique au lieu d’attendre simplement de voir si les « spécialistes » se sont « trompés » ou non, s’ils ont éreinté un « génie », et loué un second couteau.
(D’ailleurs, cette émission ne devrait accueillir que des vrais spécialistes, c’est-à-dire des gens qui de toute façon savent reconnaître tous les interprètes, et qui donc ne jugeraient jamais à l’aveugle… Mais il faudrait les trouver ; et commencer par les chercher. Et enfin les payer.)
J. Dr.

Clopine dit: à

Hélas, j’ai la légèreté d’adorer jouer.

Même si je suis sensible aux arguments de Monsieur Drillon, n’empêche que je trouve qu’il y a quelque chose de contradictoire dans la sévérité avec laquelle il considère l’émission de France Mu, et justement, le côté ludique, léger, le format court, la rapidité laconique, tout ce qui fait le plaisir d’un jeu, de ses propres productions…

Je me dis « ce qui me plaît chez Drillon, c’est qu’il joue »…

Et le voilà qui, pesamment, refuse le droit de jouer aux critiques musicaux…

Alors même que, si vous y pensez deux secondes, les musiciens eux aussi JOUENT !

Prenons donc du plaisir là où il se trouve. Si cette émission devait ressembler à un cours de musicologie, avec analyse de la partition, remise dans le contexte historique, biographie des interprètes, ce ne serait plus cet espèce de phénomène qui moi me réjouis si fort, comme un pied de nez : l’insolence qu’il y a à proposer à l’écoute cinq fois trois ou quatre morceaux de la même oeuvre ! Vous vous rendez compte ? A l’heure où tout ce qui s’écoute, s’écrit, se lit, est formaté au minimum, cette persistance dans l’acharnement, ce côté martelé, me plaît, moi, infiniment. Et puisqu’il s’agit de jouer, encore une fois…

Paul Edel dit: à

tribune des critiques… Alain Lompech.. c’est beau mais c’est d’un banâââââââââââââl…et ce piano est d’un dûûûr…

Dubruel dit: à

Venu chercher si du nouveau au buffet du breakfast d’Assouline alors que je ne mange pas de bacon. Rien de spécial? J’attendrai, plongé dans ‘Solenoide’. Fini le Mingarelli. Heureux, pas d’avoir terminé, de l’avoir lu ! Réconciliation avec le littéraire après lecture de topinambours.
Jazzy a spoilé Joker sur la RDC, avis aux amateurs ! Ne lisez pas le com de ce matin!
Rose? ou Jensen?, les films qui ‘nouent’ ou ‘dénouent’: je ne comprends pas la formulation. Anne-lise glisse une lame dans l’interstice pour faire craquer l’édifice. Comme sur martel -Maritain. Elle ne s’acharne pas, tout le travail vient du degré de justesse qu’elle inocule. ça agit tout seul parce que c’est juste ce qu’il faut en éclairage, zéro coercition.
Le chercheur algérien en littérature contributeur ne s’est pas prononcé sur si le film de TP incite à la violence. Son boulot sur l’intégration doit le requérir à la préfecture. Redites tragiques auxquelles personne ne s’habitue, qui doivent en fiche un coup aux survivants de Charlie. Une pensée pour lançon.
La tuerie en avant-première de ‘Dark Knight’ à 30KM de Columbine, à Aurora, n’était pas du fait d’un Incel. C’était celle de Toronto, en 2018, sur fond de misogynie & ressentiment anti épanouissement sexuel d’autrui.Le mal, comme on dit, vient de loin et il serait temps d’arrêter de regarder le doigt quand on montre la lune.

Pablo75 dit: à

6 octobre 2019 à 18 h 39 min

Pas du tout d’accord avec J.Drillon. D’abord parce qu’il confond interprétation musicale avec création littéraire. La bonne comparaison serait avec la traduction littéraire. Et je peux témoigner personnellement, pour l’avoir beaucoup fait, que rien n’est plus facile que de juger de la qualité d’une traduction anonyme, avec le texte original en main, un jugement qui n’a rien à voir, évidemment, avec le nom du traducteur.

Après, parce qu’en écrivant « la chose en soi, la beauté en soi : la bêtise en soi » il est en train de nier l’autonomie de l’oeuvre d’art, au profit
de la subjectivité du lecteur ou de l’auditeur, ce qui est grave. Maintenant la Passion selon St.Matthieu de Bach n’est pas belle en soi, mais
sa beauté dépend du nom de ses interprètes. La qualité d’une oeuvre musicale n’a strictement rien à voir avec celle de ses interprétations, de la même façon que la qualité d’un grand roman ou d’un grand poème n’a rien à voir avec la qualité de ses diverses traductions.

« Vous ne pouvez pas comprendre, juger, un sonnet de Nerval si vous ne savez pas que c’est Nerval qui l’a écrit ; vous pouvez tout juste le trouver joli mais obscur, et basta. » C’est encore une fois faux et la preuve en est qu`on peut comprendre et juger des ouevres littéraires dont on ne connaît pas l’auteur. En quoi l’anonymat gêne le jugement sur l’Iliade et l’Odyssée – et des milliers d’autres oeuvres littéraires ou
musicales anonymes?

Dire que « La Tribune des critiques de disques » (que j’écoute souvent) « ce n’est plus de la critique, c’est du jeu », c’est encore une fois faux, puisque les critiques justifient longuement et « savamment » leurs jugements. Il ne s’agit pas de reconnaître un interprète, mais de trouver la
meilleure version d’une oeuvre. Pour moi, d’ailleurs, c’est la seule façon honnête de le faire, pour ne pas se laisser influencer par des
considérations étrangères à l’interprétation pure et simple. De la même façon que j’adore juger un poème sans connaître le nom de l’auteur.

D’ailleurs, si ce que J.Drillon était vrai ce serait impossible pour des interprètes ou des auteurs nouveaux de se faire une place dans la
musique ou dans la littérature. Ou d’apprécier le génie de Bach en lisant la partition de « L’Art de la fugue ».

L’Art, encore une fois, est Objectif et Autonome (parce qu’il se base sur des règles objectives, autonomes et universelles – comme le montre maintenant les neurosciences). C’est pour cela que le Grand Art traverse les époques en s’en foutant complètement du jugement des amateurs de chaque époque et qu’il est toujours, tôt ou tard,
reconnu de façon universelle comme tel.

La preuve:

Pictor Eterne Syderum – O Adonay Domus Israel (Cypriot Advent Antiphon, Anonymous C. 1390)
Paul Van Nevel & Huelgas Ensemble.

hamlet dit: à

pablo, j’espère que tu as pris un peu de temps pour réfléchir à notre petite discussion sur Jaroussky ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*