de Pierre Assouline

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La République des livres
La loi Lang-Lindon n’a pas de prix

La loi Lang-Lindon n’a pas de prix

C’était il y a dix ans à Nancy pendant la grande manifestation du « Livre sur la place ». Juste avant de monter à la tribune pour y débattre en public des vices cachées et des vertus publiques du prix unique du livre, l’ancien ministre de la Culture me prit à part et me murmura à l’oreille :

« S’il vous plait, durant notre échange, ne dites pas « Loi Lang » mais « Loi Lang-Lindon » : ce ne serait que justice pour lui… ».

Sur ce plan-là au moins, on ne prendra Jack Lang en défaut de gratitude. « Lui », c’était Jérôme Lindon (1925-2001), directeur historique des éditions de Minuit, qui avait lancé dès 1979 une Association pour le prix unique du livre. Il y eut bien du mérite car même la Fédération Française des Syndicats de Libraires refusait de lui apporter son soutien au motif que tout libraire devait avoir le droit de fixer librement le prix de sa marchandise à l’égal de n’importe quel commerçant. Appelé à la rescousse, l’Etat se manifesta par le biais d’un arrêté Monory, du nom du ministre de l’Economie de l’époque, instaurant « le prix net », lequel non seulement laissait le libraire libre de fixer le prix de vente des livres dans sa librairie mais de plus interdisait aux éditeurs de conseiller un prix au dos du livre.

Il en fallait davantage pour décourager un homme aussi fidèle à ses convictions et aussi tenace dans ses combats que Jérôme Lindon. Comme il échangeait des correspondances avec François Mitterrand depuis 1977, il convainquit le premier secrétaire du Parti socialiste de faire figurer la question parmi les « 110 propositions pour la France » de son programme. Il eut gain de cause :

«100. La libération du prix du livre sera abrogée ».

Outre l’égalité de tous les citoyens face au coût du livre (le prix est fixé par l’éditeur et le rabais ne peut excéder 5%), l’éditeur de Samuel Beckett et de Claude Simon avait plaidé la nécessité de préserver et redynamiser le réseau de librairies indépendantes et exigeantes ; celles-ci proposaient, en sus des best-sellers, dictionnaires et guides de ventes faciles et rapides, des livres de plus faible tirage à la fortune plus incertaine et étalée dans la durée ; surtout, l’absence de risque pour les premiers devait permettre de financer la prise de risque pour les seconds. En ce temps-là, le diable, ce n’était pas Amazon mais la Fnac, grande surface qui faisait perdre 10% de parts de marché aux librairies indépendantes.

En 1974, l’ouverture par la FNAC d’un magasin rue de Rennes, dans le VIème arrondissement de Paris, amorçait le début de la crise car il fut aussitôt vite perçu comme une vaste librairie en self-service offrant un rabais de 20% sur tous les livres, au coeur même d’un quartier réputé pour ses librairies. Dans le même temps, supermarchés et hypermarchés (à commencer par E.Leclerc, le plus pugnace dans ce combat de père en fils) créaient des rayons de librairie surenchérissant sur l’importance de la ristourne (40% !) ce qui aggravait plus encore les inégalités vis-à-vis des librairies traditionnelles même si cela touchait essentiellement la production éditoriale de grande diffusion.

Le ralliement croissant d’éditeurs, notamment Gallimard et Albin Michel, et celui de libraires à l’entreprise de Jérôme Lindon, l’élection de François Mitterrand en mai 1981 et la nomination de Jack Lang comme ministre de la Culture changèrent la donne. Un simple arrêté ne suffisant pas (la liberté du commerce est inscrite dans la Constitution), la loi sur le prix unique du livre fut votée à l’unanimité le 16 août 1981. Une grande première, en Europe en tout cas, car le Net Book Agreement (NBA), qui avait été voté en 1899 au Royaume-Uni stipulait que le prix du livre était déterminé par l’éditeur et non plus par le libraire, et que celui-ci s’engageait à ne pas vendre les livres en dessous de ce montant ; il fut finalement abrogé en 1997 car il était devenu caduc, les grandes chaines n’ayant cessé de le violer.

En 2011, une loi étendit le principe au livre numérique. Aujourd’hui, la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Norvège, l’Espagne, la Slovénie, les Pays-Bas, Israël, l’Argentine, le Mexique et la Corée du Sud ont mis en place le prix unique du livre sur le modèle de l’exception française. Dans ses dernières années, Jérôme Lindon s’est battu avec succès pour le prêt payant dans les bibliothèques. Mais quarante ans après, les adversaires de la loi Lang n’ont pas désarmé. A l’heure du bilan, quand d’autres se réjouissent de la résistance du tissu des librairies, eux le déplorent au motif que leur survie est artificielle, qu’elles ne sont pas assez modernisées et que leur existence est obsolète à l’ère d’internet. Ils dénoncent l’« archaïsme corporatiste français ».

Au fond, ils reprochent aux libraires indépendants de s’être reposés sur la loi Lang pour se dispenser de tout ambition, ne pas investir, rater le virage technologique et figer leur activité. Il est vrai que l’échec retentissant du réseau « Mille et Uns libraires » censé rivaliser avec Amazon plaide en leur faveur. Mais quarante ans après, à force de concentrer tous les tirs sur la vente en ligne, on en oublie que lorsqu’un libraire ferme (Castella, place du Capitole à Toulouse il y a quelques années), c’est aussi que la hausse du montant des baux est devenue prohibitive pour des commerces à faible marge. L’algorithme de Google réserve une surprise au chercheur référençant les mots « loi » et Lang » lorsque surgit la couverture du livre du critique Michel Ciment Fritz Lang. Le meurtre et la loi – ce qui, à la réflexion… Au moins, avec la « Loi Lang-Lindon », il n’y aurait pas de risque…

(« Jérôme Lindon à son bureau, 23 octobre 1985 » photo John Vink ; « Jérôme Lindon et Alain Robbe-Grillet, 1961 » photo Henri Cartier-Bresson ; « Jack Lang en Caligula, Nancy 1958 »;  Jack Lang annonce son projet de loi sur le prix fixe du livre, 1er juillet 1981, photo Francois Lehr)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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1 369 Réponses pour La loi Lang-Lindon n’a pas de prix

MC dit: à

Puck Quand je dis remodeler l’Histoire de la musique , c’est fabriquer un Bach et un Vivaldi à votre convenance, mais les faits sont têtus et infirment votre raisonnement’ De meme votre paradoxe du tacheron est- il démenti par le sens profond du mot, on vous l’a fait observer, mais vous n’en tenez aucun compte.. On est obligé , devant de si grossiers contresens fabriqués à la va vite,de penser que vous êtes prêt à dire n’importe quoi pour avoir raison , et on ne vous suivra pas sur ce terrain. Jazzi votre citation du Starets « Qu’est-ce que l’ Enfer ? Je définis l’ Enfer colle de ne plus aimer » à de troublants échos Bernanosiens façon Cure de Campagne :  » L’ Enfer, Madame , c’est de ne plus aimer ». Et l’on sait aujourd’hui que le second lut le premier . Pour le reste, il n’est pas de vraie vie spirituelle sans période de doute, comme le montrent les Vies des principaux Mystiques Occidentaux. Une vie sans epreuve incite à se mefier du ou de la biographiee’ J de Ranfaing, par exemple….

christiane dit: à

Jibé, j’apprécie votre double regard sur la femme et sur l’écrivain. Les « vagues » de sa vie…

Jazzi dit: à

« Et l’on sait aujourd’hui que le second lut le premier. »

Et aussi que Virginia Woolf, suicidée de la société, reçut la lecture des Frères Karamazov comme une claque, M. Court. En littérature, tout se tient !

Jazzi dit: à

rose, dans l’amour exclusif de votre mère pour votre frère, la responsabilité n’est pas à rechercher chez ce dernier. Cet amour envahissant semble même lui avoir été fatal, comme dans le cas de la mère de Duras pour son fils aîné. Elle, elle en a fait une oeuvre !

christiane dit: à

Jibé dit: « V Woolf à propos de Joyce: «je reconnais que Joyce est sous-estimé, jamais pourtant un livre (Ulysse) ne m’a autant ennuyée.»
(et autres mentions ds cette lettre à Gerald Brenan, 1er dec 1923) »

Jibé, la clé de ce roman (Ulysse) et autres analyses de l’oeuvre de James Joyce, je l’ai trouvé dans le prodigieux essai de Jean-Michel Rabaté paru chez Hachette en 1993.
C’est un fin connaisseur de Joyce, membre de l’équipe Joyce à l’Institut des Textes et Manuscrits modernes (CNRS). Il enseigne la littérature à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie.
En le lisant, si clair, si simple, l’oeuvre de James joyce n’est plus une terra incognita.
Dans cet essai il analyse « portrait de l’Artiste – Dublinois- les Exilés – Ulysse et Finnegans Wake. Il se penche aussi sur les problèmes de traduction, sur la réception et les lectures critiques de l’oeuvre et bien sûr la trame de sa vie.
350 pages de pur bonheur.

Patrice Charoulet dit: à

Persévérance

L’écrivain Jean-Marie Rouart est membre de l’Académie française. Invité ce matin à la télé, il est venu pour vendre son nouveau livre. Libre à lui. Dans la conversation, il déclare notamment deux choses. Il a été reçu au bac…la cinquième fois. Il a été admis à l’Académie… la cinquième fois.
Voilà un homme persévérant.

renato dit: à

bis repetita pour les distraits

Woolf à propos de Joyce.
« J’ai terminé Ulysse, et j’ai l’impression que c’est un coup manqué. Il a du génie, je dirais, mais une pureté inférieure. Le livre est long. C’est trouble. C’est prétentieux. C’est plébéien, pas seulement dans le sens évident, mais dans le sens littéraire. Un écrivain de classe, je veux dire, respecte trop l’écriture pour admettre les trouvailles, les surprises, les coups d’éclat. Il me fait continuellement penser à un collégien inexpérimenté, plein d’esprit et d’ingéniosité, mais si conscient de lui-même, si égocentrique qu’il perd la tête, devient extravagant, maniéré, tapageur, empressé, suscite la pitié chez les personnes bienveillantes, et chez les personnes sévères un simple ennui ; et l’on espère que les années le guériront ; mais comme Joyce a quarante ans, cela semble peu probable. Je ne l’ai pas lu très attentivement ; et une seule fois ; et il est très obscur, de sorte que je ne doute pas d’avoir méconnu ses mérites plus qu’il n’est licite. J’ai l’impression que des myriades de petites balles tapent et tambourinent le lecteur, mais qu’un coup mortel en pleine figure, on ne le reçoit pas… comme chez Tolstoï, par exemple ; mais il est tout à fait absurde de le comparer à Tolstoï. »

Mais aussi : « Je ne doute pas d’avoir négligé ses mérites (de Joyce) plus qu’il n’est permis. »

Il faudra voir ce que donnera le récent Cultural Combat — voir Grèce vs Rome, Shakespeare vs Milton, Vermeer vs Rembrandt, Fleming vs le Carré, Verdi vs Wagner, et ainsi de suite.

Par ailleurs, lire Ulysse donnait à Woolf l’impression d’être « attachée comme une martyre au bûcher », et elle était agacée par le « langage simple » de Joyce, tout en étant « prête à admettre » à T.S. Eliot que Joyce était un génie, dans une plus grande mesure qu’Ezra Pound et Wyndham Lewis.
In fine, dans l’essai Modern Fiction elle choisit Joyce comme un exemple remarquable de fiction moderne :
« En tout cas, c’est ainsi que nous essayons de définir la qualité qui distingue le travail de nombreux jeunes écrivains, dont Joyce est l’exemple le plus remarquable … Ils essaient de se rapprocher de la vie, et de conserver plus sincèrement et plus précisément ce qui les intéresse et ce qui les anime, même si, pour ce faire, ils doivent renoncer à la plupart des conventions. »

puck dit: à

MC, désolé si je vous donne cette impression, je vous rassure : je suis moins têtu et bien moins sûr de moi que vous le dites.

tâcheron : l’emploi de ce mot pour dire que Bach et Dostoïevski ont empilé des pierres sans avoir conscience de l’édifice qu’il était en train de construire.

Vivaldi : Bach admirait Vivaldi (il l’a même retranscrit, copié, utilisé la structure de ses concertos) comme toute l’Europe admirait Vivaldi. Les oeuvres de Vivaldi étaient publiées d’abord à Venise ensuite à Amsterdam (pour lui ouvrir le « marché » de l’union européenne).

Voilà, à partir de là que dire ? qu’un tâcheron ne pense pas qu’il aura une postérité, il ne pense pas que son travail lui survivra, il n’oeuvre pas pour la Grandeur Éternelle de l’Art à la recherche du Beau et du Vrai ce qui était le cas de Bach et de Dostoïevski.

Bach n’a officiellement publié que 4 pièces pour les léguer à ses enfants, tout le reste sont des manuscrits retrouvés par ci par là.

ps : autre caractéristique d’un tâcheron : il ne fait jamais rien pour prouver qu’il peut se montrer humain, sans doute n’en voit-il pas l’intérêt ? et franchement je ne vois pas comment on pourrait leur donner tort parce que franchement je ne vois pas non plus l’intérêt de pondre un truc pour prouver qu’on peut se montrer humain, ça me semble même être le comble de l’idiotie, mais je crois que sur ce point non plus nous n’allons pas être d’accord.

Là où je reconnais m’être un peu enflammé c’est sur l’oubli : Vivaldi a effectivement subi le sort de tous les compositeurs baroques au 19è, mais ses partoches étaient toujours dispos à la fnac de l’époque pour qui voulait les acquérir.

Paul Edel dit: à

MC, Oui, Bernanos fut marqué par Dostoïevski. Le Curé d’Ambricourt du » journal d’un curé de campagne » de Bernanos, éprouve et décrit « l’effrayante présence du divin à chaque instant de notre pauvre vie » pour reprendre les mots de Bernanos. Les états d’angoisse, les humiliations, l’interrogation sur le Mal , ce questionnement angoissé, ce perpétuel tourment me semblent parfaitement exprimés en un minimum de mots et de situations,chez bernanos, alros que Dostoïevski ça s’étire et se dilue dans un fatras de mysticisme sentimental cabotant dans l’hystérie, et des moments d’extase proches d’un état médical, l’épilepsie. Enfin , selon moi, le meilleur chez les deux romanciers, se révèle dans une clarté surnaturelle entrevue dans un épais monde de ténèbres et d’angoisse sans fin. Mais dans les « grands romans » de Dostoïevski les galeries obscures(ça me fait penser à des taupinières ravageant un champ..) d’une âme humaine (essorée comme un linge sale) m’amènent immanquablement dans un asile d’aliénés. Enfin c’est ce que j’éprouve en les lisant tous les deux.

lmd dit: à

À propos du tâcheron ; c’est un ouvrier payé à la tâche, quelque soit le temps que ce travail lui prend. Certains tâcherons se font des mois formidables parce qu’ils sont habiles, bien organisés, endurants. Des équipes de tâcherons se constituent ; ils organisent alors la répartition du travail et chacun veille à ne pas retarder l’avancement de l’équipe, sans mettre en question la qualité du travail .
Dans les dictionnaires ce sont toujours des écrivains qui sont les auteurs des citations, bien sur. Et il est significatif que les écrivains méprisent le travail de tâcheron qui ne comporte aucune création. Alors que certains tacherons sont admiré dans leur métier.

et alii dit: à

merci LMD.
JE N’AVAIS PAS BIEN COMPRIS CETTE ACCEPTION
elle m’évoque une autre expression sur les conditions
de travail:être aux pièces
 » au XIXème siècle. En effet, à l’époque certains ouvriers étaient payés en fonction du nombre de pièces qu’ils produisaient. Ainsi, celui qui était « aux pièces » était celui qui produisait beaucoup de pièces. Aujourd’hui être « aux pièces » signifie être pressé.

renato dit: à

Puck, comme toujours, puisque vous n’avez qu’une idée approximative de l’histoire, vous regardez la relation supra-temporelle Vivaldi-Bach sans réellement comprendre les conditions de travail en usage à Venise et celles en usage à la cour de Frédéric II de Prusse (roi de Prusse de 1740 à 1786). Mais peu importe, ce n’est pas sur la RdL que l’on cherche le réel de la culture contemporaine et de se rapport avec le passé.

Jazzi dit: à

Asile d’aliénés ou fond du lac, faut-il choisir, Paul !

« Enfin, au long du récit la présence- et l’attirance- de l’étang devient obsédante, et ça s’achève sur un étonnant développement sur les poissons avec un personnage qui s’identifie aux poissons et cite l’Évangile selon Saint Matthieu.. »

puck dit: à

Paul Edel dit: à

MC, Oui, Bernanos fut marqué par Dostoïevski.
 »

et le plus marqué c’était Camus ! la fin de l’étranger représente la vision la plus stupide qu’on puisse avoir de Dostoïevski, quand le curé si pointe, il faut le déclamer comme dans la cour d’honneur du palais des Papes à Avignon genre truc racinien :

– confesse tes péchés et Dieu t’accordera son pardon

– non ! non ! non ! je ne veuuuux pas confesseeeer mes péchéééés…. mes frèèèères hommes m’ont condamné alors je dois subiiiiireuuu leur chââââtiment

mon Dieu quelle misère ce Camus.

plus ridicule que ça tu meurs !

Marc Court dit: à

Oui Paul Edel, sans parler des tunnels visionnaires de Chevance dans l’ Imposture, qui ne ressemblent à rien de connu, et terrassent par K.O le lecteur. C’est nerveux, déstabilisant, pas bondieusard du tout, à la différence de la satire de la pieuse Mafia qui occupe le reste du roman. Cette opposition entre politique à courte vue et spiritualité visionnaire fait toute la puissance de ce bouquin en forme de Requiem pour un catholicisme défunt. Des «  Morts qui parlent » aurait dit E M de Vogue, dont le livre le Roman Russe est de 1886 et le premier à donner quelque idée de Tolstoi et Dostoievski dans une lecture influencée – en est-elle pour autant fausse?- par le mouvement neo-chrétien de son auteur.

puck dit: à

ou dans sa pièce quand le type qui doit faire sauter le carrosse voit qu’il y a un gamin :

– pourquoi n’as-tu pas jeté la bombeuuu…

– je n’ai pas puuuu, l’enfant je pouvais tuer un innocent.

– pourquoi ? et Dieu dans tout ça ?

– nooooon c’est ma conscienceuuuuuu qui a retenu mon braaaas…

le type il a cru que Dostoïevski c’était Corneille, plus con que ça tu meurs.

puck dit: à

lmd dit: à

À propos du tâcheron ; c’est un ouvrier payé à la tâche
 »

exact ! Barr et Dostoïevski étaient payés à la tache.

puck dit: à

tâcherons tâcherons tâcherons tâcherons tâcherons

nananère !

Giaccomo Zeno dit: à

Woolf l’impression d’être « attachée comme une martyre au bûcher », et elle était agacée par le « langage simple » de Joyce, tout en étant « prête à admettre » à T.S. Eliot que Joyce était un génie, dans une plus grande mesure qu’Ezra Pound et Wyndham Lewis.

Degré zéro de la critique littéraire.
Les écrivains devraient se contenter d’écrire leur petites histoires.
Pas étonnant qu’on soit allé se baigner dans la Ouse avec des pierres dans la poche quand on s’est perdu dans des considérations aussi oiseuses.

Jazzi dit: à

« Ce jour-là, M. K. mourut, peu de temps après la lecture, comme à son habitude, de son horoscope, qui était pourtant excellent à tous points de vue : amour, travail, santé. »

et alii dit: à

poissons?
“A l’inverse des hommes, l’océan se retire pour que la mer garde ses poissons.” PIERRE DAC
Il n’y a qu’à demander à P.Edel pour qu’il confirme

Jazzi dit: à

« Après quoi, il avait soigneusement replié son journal, enfilé son pardessus, enfoncé son chapeau sur la tête. Dans la rue, M. K. se dirigeait maintenant d’un pas guilleret en direction de son bureau. Les astres lui promettaient une rencontre décisive, une reconnaissance professionnelle inattendue et une forme olympienne comme jamais. Il se mit alors à siffloter un air langoureux dont les paroles coquines achevèrent de le mettre en joie. En traversant la chaussée, il ne vit pas venir le tram… »

Jibé dit: à

« 350 pages de pur bonheur ».
Christiane, c’est tout à fait ce qu’il me faut. Jai beaucoup aimés les Dubliners, j’ai eu du mal avec Ulysse, enfin c’était selon les pages, je ne me posais pas de questions. J’irai donc voir cet essai Jean-Michel Rabaté paru chez Hachette en 1993.

et alii dit: à

les frères ennemis(lien précédent video) avaient monté un spectacle « le DOIGT DE DIEU »

MC dit: à

la critique de l’Ulysses par Borges est assez proche de celle de Woolf: du génie, mais est- ce la peine de faire si long et de suggérer le héros aux toilettes?! Décidément vous avez raison, Jazzi, tout se tient!

mc dit: à

Quand a-t-elle lu les Karamazov et reçu « la mémorable claque? »

lmd dit: à

…exact ! Barr et Dostoïevski étaient payés à la tache.
Je ne suis pas assez érudit pour savoir le nombre des taches que Barrr faisait sur les nappes, draps, chemises, de son employeur le duc de .
Pour Dostoievski, je ne sais pas non plus, mais son allure de pope chevelu barbu, m’a toujours laissé imaginer une certaine malpropreté.
Personne n’est parfait.

christiane dit: à

Je pense, Jibé,que vous allez apprécier. J’avais acquis ce livre lors d’un entretien dans le salon Roger Blin de l’Odéon auquel J-M. Rabaté participait pour la présentation / lecture de Finnegans Wake. Il avait été un explorateur formidable de cette œuvre. Je n’ai jamais regretté l’achat de ce livre.

renato dit: à

«… mais est- ce la peine de faire si long … ?!

Bien que plutôt banal, Marc Court, l’exemple du cendrier reste efficace. Donc, mon cendrier est rond avec quatre encoches pour bloquer la cigarette ; bon, je ne fume pas des cigarettes mais de cigares et je viens d’y poser ce qui reste de mon dernier. Or un cigare est vachement plus gros qu’une cigarette ce qui rends inutiles les quatre encoches, mais cela n’a aucune importance. J’ai donc posé mon cigare dans le cendrier puis je me suis levé pour mettre ma cafetière sur le feu, or l’image que j’avais du cendrier étant assis à ma table de travail ne ressemble pas à celle que j’ai en revenant de la cuisine, pourtant c’est du même cendrier et du même cigare qu’il s’agit. Avec Ulysses c’est le même cas de figure qui se présente.

Pour la « mémorable claque ? », c’est dans son journal et pas envie, maintenant, d’aller chercher.
.

renato dit: à

Par ailleurs, à propos d’Ulysses, VW s’explique : « Je dois relire quelques chapitres. La beauté définitive d’une écriture n’est probablement jamais ressentie par les contemporains ; mais ils devraient, je pense, en être troublés ; et je ne l’ai pas été. »

renato dit: à

… c’est dans son journal… de VW !

Jazzi dit: à

« Quand a-t-elle lu les Karamazov et reçu « la mémorable claque? » »

Là, MC !

christiane dit: à
Virginia Woolf – « essais choisis » – folio classique.

« Le point de vue russe » (Suite)

« En fait, l’âme est le personnage central de la fiction russe. délicate et subtile chez Tchekhov, sujette à un nombre infini d’humeurs et de troubles, elle est plus profonde et plus vaste chez Dostoïevski ; elle succombe à des maladies violentes et à des fièvres virulentes, mais reste la préoccupation centrale. Peut-être est-ce pour cela que relire Les Frères Karamazov ou Les Possédés requiert un effort si grand […]. Les romans de Dostoïevski sont des tourbillons frémissants, des tempêtes de sable tournoyantes, des tornades stridentes et bouillonnantes qui nous aspirent. Ils sont tout entiers composés de la matière même de l’âme. Contre notre gré, nous sommes entraînés, pris dans une ronde vertigineuse, aveuglés, asphyxiés, et en même temps pris d’une étourdissante extase. Hormis Shakespeare, il n’est pas de lecture plus excitante. »
Deux autres pages puis :
« Aucune limitation de cette nature n’a pesé sur Dostoïevski. Peu lui importe que vous soyez noble ou roturier, un vagabond ou une grande dame. Qui que vous soyez, vous êtes l réceptacle de ce liquide troublé, cette précieuse matière nébuleuse, écumeuse, l’âme. Nulle barrière ne s’impose à l’âme. Elle déborde, elle inonde et se mêle à l’âme des autres. La modeste histoire d’un employé de banque qui n’a pas l’argent d’une bouteille de vin se fond, avant même que nous comprenions ce qui arrive, dans la vie de son beau-père et cinq maîtresses que celui-ci a tant maltraitées, dans la vie du facteur, celle de la femme de ménage, et celle des princesses qui vivent à proximité ; car rien n’est extérieur au monde de Dostoïevski ; et quand bien même il est las, il ne s’arrête pas, il continue. Il ne peut se contenir. t c’est toute l’âme humaine qui se déverse sur nous, chaude, brûlante, diverse, merveilleuse, terrifiante et suffocante. »

B dit: à

vous regardez la relation supra-temporelle Vivaldi-Bach sans réellement comprendre les conditions de travail en usage à Venise et

A ce propos, j’entendais ce matin Cencic dire que Vivaldi n’était connu en son temps que pour quelques unes de ses oeuvres, Haendel plus connu et plus joué.

Bach et Vivaldi:
https://www.maisondelaradio.fr/article/bach-plagiaire-de-vivaldi

B dit: à

Merci pour l’échange autour des littératures russes. Une invitation au voyage, tout ce qu’il faudrait lire , voir, entendre avant de quitter ce monde. Je ne sais pas si je vais y arriver( évidemment pas à quitter ce monde, ça c’est dans le contrat à durée indéterminée).

B dit: à

Donc, D, Bach a développé de façon géniale ce que Vivaldi a initié. Pas de plagiat.

puck dit: à

B dit: à

Donc, D, Bach a développé de façon géniale ce que Vivaldi a initié. Pas de plagiat.
 »

déjà le mot « plagiat » est anachronique, je ne crois pas qu’à l’époque cette notion existait.

d’autre part dire « Bach a développé de façon géniale ce que Vivaldi » est aussi un anachronisme qui ne tient pas du tout compte du contexte de l’époque.

si Bach a voulu faire du Vivaldi c’est parce qu’il considérait que la musique de Vivaldi était meilleure à la sienne, limite il avait les boules de n’être point capable de composer comme Vivaldi (lui le dit ou l’écrit : il faudrait retrouver car si ma mémoire commence à me jouer des tours je suis à peu près sûr sur ce coup).

dernier point : B. si vous avez une question à poser sur la musique baroque n’hésitez pas à me la poser, c’est comme la potion magique avec Obelix : je suis tombé dedans, du coup ces histoires de cour du roi de Prépuce et de Venise ça me fait marrer, d’ailleurs je vous laisse écouter : argh argh argh… je me marre le argh argh à la place du hahaha ou du hohoho c’est juste parce que je mets la main devant le bouche pour ne vexer personne si vous voyez ce que je veux dire.

puck dit: à

il faut tout de même garder à l’esprit que pendant que Mr Antonio Vivaldi allait faire son numéro de cirque avec son violon, genre « singe savant », devant les rois, les reines, les ducs, les princes et les princesses de toutes les cours d’Europe, pendant ce temps Mr Jean Sébastien Bach composait ses cantates et sa Passion selon Saint Matthieu dans sa chambre de dortoir avec une flopée de gamins à côté qui jouaient à faire des batailles de polochon en faisant un potin du diable !

alors je veux bien qu’on dise que je réinvente l’histoire blablabla, sauf que faudrait aussi penser à pas trop perdre les pédales !

et celui à qui je m’adresse, dont le pseudo commence par la lettre « M » et finit par la lettre « C » se reconnaitra…

B dit: à

Puck, le lien radiofrance explique ce que vous dites.

MC dit: à

Mr Jean Sebastien Bach s’intéressait au métier de Vivaldi, ce qui n’impliquait pas qu’il fasse du Vivaldi, de même qu’il s’était intéressé dans sa jeunesse à Buxtehude, sans pour autant l’imiter. C’est bien gentil pour le reste d’écrire une Chronique d’Anna Magafalena Puck/Bach et de nous donner un tableau misérabiliste de la création Bachopuckienne, ou passe comme un regret de la lettre de Rousseau mettant ses enfants aux enfants trouvés. La vérité est que l’antithèse entre un Vivaldi faisant le tour d’Europe et un Bach persécuté par sa progéniture ne tient pas non plus. Si vous aviez pris le jeune Mozart cornaque par son Leopold de père, on aurait peut-être pu s’entendre. Sauf que Mozart est précisément l’antithèse de Vivaldi, en même temps qu’un des enfants les plus bucheurs de toute l’ Histoire de la Musique. Tâcheron ( sur 41 symphonies, 6 survivent peut-être !et génie , ce qui, au passage, flanqué par terre votre distinction des deux genres!. Il ne sert donc à rien de me chercher en faisant des moulinets d’inexactitudes historiques et de distinctions douteuses, cher Puck, sauf à vouloir amuser la galerie. Je laisse Camus se défendre tout seul. Il n’a pas besoin de moi contre vous. Sa notoriété est faite, lui. La votre en dehors de provocateur patente reste à venir. MC

puck dit: à

cher MC, revenons au début si vous le permettez, parce que j’ai bien l’impression désagréable que vous essayez de m’entourlouper avec votre sens de la rhétorique, pour laquelle, au passage, j’avoue une certaine admiration.

Donc, je me suis permis de faire un parallèle entre Dostoïevski et Bach en disant que ces 2-là avaient la particularité de pas avoir conscience de construire une oeuvre à la meusure de celle que l’on sait aujourd’hui.

Afin d’alimenter ce parallèle je me suis permis de faire 2 citations :
– celle de Dosto disant « si j’avais été un propriétaire terrien comme Tolstoï moi aussi j’aurais pu devenir écrivain ».
– et celle de Bach qui pestait de ne point savoir composer comme Vivaldi.

avec le recul cela peut nous paraitre ridicule, car nous savons bien aujourd’hui que Dosto a fait aussi bien sinon mieux que Tolstoï et que Vivaldi ne vaut pas un clou face à Bach, n’empêche que remis dans le contexte c’est bien une réalité.

Voilà, rien de plus, et je ne vois pas pourquoi vous cherchez à m’embrouiller alors que je n’ai fait qu’évoquer cette chose qui avec le recul me parait amusante, mais dit aussi quelque chose qui ne me semble pas sans intérêt.

Je ne vois pas en quoi, en disant cela je réécris l’histoire ?

christiane dit: à

Jazzi dit: « Virginia Woolf, suicidée de la société, reçut la lecture des Frères Karamazov comme une claque… »

Ouh là, que lis-je ? Quelle absurdité !

Virginia Woolf, infatigable lectrice de ses contemporains et relectrice de ses auteurs fétiches (Montaigne, Sophocle, Jane Austen, les russes…) est une femme de lettres critique et essayiste qui enseigna la littérature et l’histoire au Morley College.
L’essai était pour elle un espace de dialogue et de confrontation feutrée avec la tradition littéraire et la culture. Elle prit une part active dans les joutes littéraires de son temps, au cœur d’un réseau d’influences marquant.
C’est une contre-histoire littéraire qui se dessine au fil des pages, elle relit les classiques en femme dans une société où l’anonymat conditionnait la renommée des femmes écrivains. Sa plume d’essayiste était recherchée des deux côtés de l’Atlantique et elle collabora aux principales revues de son temps. En 1935, elle a même été sollicitée pour succéder – insigne ironie – à H.G. Wells qu’elle brocarda dans plusieurs de ses essais, à la présidence du PEN club anglais.
Tout cela, on le trouve dans la riche préface de 24 pages que signe Catherine Bernard en tête de l’édition Gallimard pour ces « Essais choisis » qu’elle a annotés et traduits.

Et pour revenir à cet essai « Le point de vue russe », ne pas oublier que Virginia Woolf l’entame par un préambule destiné aux anglais pour les inciter à aller vers la littérature russe, à la comprendre.
Elle prend soin de les mettre en garde contre les traductions qui changent chaque mot de la phrase du russe à l’anglais
Donc, elle aborde Tchekhov par la fin toujours en suspense de ses nouvelles, Dostoïevski par son impétuosité et l’âme et garde pour la fin son préféré : Tolstoï dont elle dit qu’il est le plus immense des écrivains russes.
De ce dernier, entre autres développements elle note ce « regard qu’il fixe sur nous ». Elle écrit : « Est-ce l’intuition qui, dans la vie réelle, nous poursuit parfois, que le bonheur qu’il décrit est trop intense pour durer, que nous sommes au bord du désastre ? Ou n’est-ce pas plutôt que l’intensité même de notre plaisir est d’une certaine manière suspecte et qu’elle nous contraint à poser la question, comme Pozdnychev dans La Sonate à Kreutzer : « Et à quoi bon exister ? ». La vie a prise sur Tolstoï comme l’âme a prise sur Dostoïevski. Au centre de la fleur et de ses pétales colorés et éclatants, se cache ce scorpion :  » A quoi bon exister ? » […] Quel est le sens de tout ceci et qu’attend-on de nous ? Ce n’est pas le prêtre qui sait le plus sûrement anéantir nos désirs ; c’est celui qui les a partagés et les a lui-même chéris. Lorsqu’il en rit, le monde n’est plus que poussière et cendres sous nos pieds. C’est ainsi que la peur se mêle au plaisir, et des trois grands écrivains russes, c’est Tolstoï qui est le plus fascinant et le plus inquiétant. » (P.172/173 dans le folio 5895).
Virginia Woolf ? Ni « suicidée de la société » ni « recevant la lecture des « Frères Karamazov comme une claque… ».
Quant à moi, je préfère Tchekhov, Bernanos, Pessoa et Camus et dans ces essais de Virginia Woolf : Conrad, Thomas Hardy Jane Austen, Charlotte Brontë et Montaigne et plus encore, dans le même ouvrage : Les formes de la modernité (la fiction moderne), l’expérience de l’écriture et « Dire son temps » en fin d’ouvrage.
Sur ce, je retourne à ma lecture, tout juste commencée : Entre les actes.

Bloom dit: à

Getting ready for #bloomsday21! Had great fun this week filming around Dear Dirty Dublin for our Bloomsday ‘Readings and Songs’. As James Joyce would say – I believe in Dublin!

Bloomsday: 1 Bloomsbury: O

In the name of Jimmy Juice the Allmaziful, the Everliving, the Bringer of Plurabilities, haloed be his eve, his singtime sung, his rill be run, unhemmed as it is uneven!

renato dit: à

Le processus évolutif, voilà ce que dexter ne peut pas comprendre de par ses jugements à deux balles. Bon, il s’est persuadé que la clef de sol ne lui est pas étrangère, donc voilà qu’il oublie que Torelli invente le concerto, Vivaldi le développe, Bach amplifie la texture sous-jacente au langage de Vivaldi, et ainsi de suite. Tout le reste ce sont des conneries pour saucisses du XXIe siècle qui se prétendent connaisseurs.

Pour ce qui est de « Bach qui pestait de ne point savoir composer comme Vivaldi », tenir en compte que comme ce fut le cas aussi de Mozart, Vivaldi écrit des mélodies chantantes, qualité que les musiciens habitués à assembler et combiner envient à ceux qui la possèdent.

et alii dit: à

« Ce n’est pas le prêtre qui sait le plus sûrement anéantir nos désirs ; c’est celui qui les a partagés et les a lui-même chéris. Lorsqu’il en rit, le monde n’est plus que poussière et cendres sous nos pieds. »
comme c’est juste!et comme cela devrait donner à penser aux personnes qui en exhortent d’autres au « partage » sur internet!
merci de cette sélection

christiane dit: à

De rien, Et Alii, vos citations font aussi beaucoup méditer.

Bloom dit: à

(In the name of Jimmy Juice the Allmaziful, the Everliving, the Bringer of Plurabilities, haloed be his eve, his singtime sung, his rill be run, unhemmed as it is uneven!)

=
Au nom de Jimmy Juice le Miséricordieux, éternel, Dispensateur de Plurabilités, bénie soit son heure, chantée son histoire, coulé son fleuve, sans fin et sans égal.

Pastiche du début du chapitre I, 5 de Finnegans Wake, ode à Anna Livia Plurabelle , nom donné par Joyce à la Liffey, le fleuve noir qui coule à Dublin et charrie histoires et mémoires.

Jibé dit: à

Woolf et les Russes, autre éclairage par elle-même:
« J’ai passé l’près midi à lire Tchékhov, à me dire, Seigneur, mais pourquoi parle-t-il de cela? Il y a chez lui un côté inattendu qui précisément fait son intérêt. Peut-être que c’est le propre des Russes » (tandis qu’en France et en Angleterre « les évènements semblent s’enfiler comme des perles -ce qui explique pourquoi nos histoires sont tellement ennuyeuses »… »Que Mérimée est donc ennuyeux! » )
Lettre à Greald Brenan, 10 août 1923

By the way, je ne vois pas non plus en quoi les Frère K lui ont filé comme une claque sur la figure (?) Tout ce qu’on lit ds la correspondance est une grande admiration, très grande même. Ou alors je comprends de travers l’expression « recevoir une claque ».

christiane dit: à

Super, Jibé !

Jibé dit: à

Ok, j’ai compris l’expression de travers, c’est ce que me dit un ami collé sur mon ordi. Voilà ce que c’est de parler en anglais une partie de son temps, on oublie les expressions de sa propre langue. Si « recevoir une claque » c’est être rendu muet d’admiration, en tout cas être sidéré, ainsi que me le dit François ici présent avec moi, alors oui, elle (l’expression) convient.

christiane dit: à

Elle est pas muette d’admiration puisqu’elle écrit !

Jibé dit: à

Merci Christiane, je pense que cous aviez saisi l’expression comme moi…
ah mais, il conviendrait d’être d’accord sur le sens des mots.
En tout cas, c’est, Christiane je vous suis totalement, une affaire d’admiration.

Jibé dit: à

Voilà, Christiane, elle n’est pas muette d’admiration, c’est exact. Nous sommes d’accord.
(François admet et approuve, finalement)

christiane dit: à

Je crois que c’est le ton dans ses essais. Elle les admire tous, enfin ceux qu’elle a choisis. Parfois je l’aimerais plus sobre.

christiane dit: à

De plus je ne crois pas que l’auteur de ce ommentaire ait utilisé cette expression sans une pensée de revanche. Il semblait plein d’amertume suite à la première réaction de P.Edel.

puck dit: à

renato dit: à

Le processus évolutif, voilà ce que dexter ne peut pas comprendre
 »

le processus évolutif ? ma foi s’il n’y avait que cela que je ne peux pas comprendre je m’en consolerais.

renato pour le reste je suis entièrement d’accord avec vous, c’est d’ailleurs exactement ce que je voulais dire : tout le monde à l’époque voulait faire du Vivaldi, même Mozart !

sauf que vous le dites bien, de façon concise, précise, avec l’art et la manière, bravo !

c’est très drôle la façon dont Bach fait du Vivaldi, c’est comme quand il veut refaire les folies d’Espagne, à chaque fois il nous refait du Bach.

En fait Bach ne savait pas faire autre chose que du Bach, sans doute à l’époque il s’en lamentait, mais il faut admettre que ça nous arrange bien aujourd’hui où plus personne ne va à l’église.

J’imagine la tronche qu’il ferait s’il entendait la façon dont on parle de lui.

Et pareil Dostoïevski, j’imagine la tête qu’il aurait fait s’il avait connu Camus.

les Folies d’Espagne de l’ami Jean Sébastien avec l’ami Leonardo :

https://www.youtube.com/watch?v=sHK1Xhrh_sY

christiane dit: à

Je crois que c’est ce commentaire qui a abasourdi Jazzi. Il venait juste d’écrire son plaisir à lire « Les frères Karamazov.
Il semble qu’il donne beaucoup de justesse aux commentaires de P.Edel et l’ay, contradiction totale.
C’est un peu pour cela que j’ai recherches la façon dont Virginia Woolf parlait de Dostoïevski.
Mais Jazzi n’a rien dit de cette citation jusqu’à aujourd’hui.

Paul Edel dit: « Je comprends assez les réticences de Nabokov qui pointe chez Dostoiewski son messianisme, ses messages lourdingues, son prophétisme, ses prédications, son goût pour l’humiliation, sa complaisance dans leur malheur, son plaisir a voir les gens se déchirer, ses scènes paroxystiques, ses pleurnicheries, ses appels sans cesse à Dieu, ses scènes surjouées, sa haine de l’occident…
c’est un ultra-nationaliste. »

christiane dit: à

et là – j’ai recherché –

Jazzi dit: à

« Contre notre gré, nous sommes entraînés, pris dans une ronde vertigineuse, aveuglés, asphyxiés, et en même temps pris d’une étourdissante extase. Hormis Shakespeare, il n’est pas de lecture plus excitante. »

Si ce n’est pas une claque, c’est une masturbation jaculatoire, peut-être ?
Les 3 frères K. est un godemichet multifonctions, avec son mode d’emploie : « Mais malheur à ceux qui se sont détruits eux-mêmes, malheur aux suicidés ! Je pense qu’il ne peut pas y avoir de plus malheureux qu’eux. »
Grand frisson garantie !

Jazzi dit: à

Avant plongeon final !

D. dit: à

Ce qui fait la différence principale entre Bach et Vivaldi, c’est la religion. Tout simplement. Bach était protestant et Vivaldi, catholique. La musique s’en ressent beaucoup. Au niveau de la façon d’émouvoir principalement. Bach place une sorte de joie partout, y compris dans les textes tragiques. Une joie profonde. Je la comprends mais certains ont plus de difficultés et peuvent y trouver de l’obscenité. Une mécanique, implacable. Il fait, il avance, quoiqu’il arrive. Il y a chez Bach une notion d’optimisation, de profit.
Vivaldi procède très differement, il y a une mystique dans sa musique, absente chez Bach. Une transcendance. Les deux accèdent à l’infini mais très différemment. Je pense que tout le monde sera parfaitement d’accord avec tout cela aussi, changeons de sujet.

christiane dit: à

Ce soir, dur Ciné+Classic, un film intéressant de Pier Paolo Pasolini : « Des oiseaux petits et grands » avec Toto dans un rôle burlesque et Ninetto Davoli.
Des moines franciscains très particuliers en plein XIIe siècle, vivant loin des théories religieuses…
« Où va l’humanité ? Bof ! »
Absurde et nihilisme. A mille lieux de L’Evangile selon Saint Mathieu.
Son film le plus libre.

D. dit: à

Tous ces gens en k, puck, dostoievsky, karamazov, tchekhov… Pfff..

puck dit: à

EXAMEN DE FIN d’ANNEE :

les réticences chez Dostoïevski :

1 son messianisme : nul !

2 ses messages lourdingues : nul !

3 son prophétisme : très nul !

4 ses prédications : très nul !

5 son goût pour l’humiliation : nul !

6 sa complaisance dans leur malheur : nul !

7 son plaisir a voir les gens se déchirer : bien.

8 ses scènes paroxystiques : bien

9 ses pleurnicheries : nul !

10 ses appels sans cesse à Dieu : très nul !

11 ses scènes surjouées : exact !

12 sa haine de l’occident : exact !

13 son ultra-nationalisme : exact !

NOTE : 5/13

même pas la moyenne : recalé !

Jazzi dit: à

N’avez-vous pas remarqué que Virginia Woolf parle des Frères Karamazov d’une façon étrangement sexuelle à forte tendance SM ?

christiane dit: à

Jazzi, ce n’était pas une raison pour remplacer une discussion littéraire qui aurait pu etrey passionnante par cette ANERIE :

Jazzi dit:
«tu vois du catéchisme partout»
Surtout pour le dénoncer, Paul. Et aussi pour contredire Christiane, qui trouve que je m’aplatis devant toi… »

Votre lancer de « catéchisme » était vraiment ridicule. Regarde le Pasolini, ça te rendra ton humour !

Jazzi dit: à

« NOTE : 5/13
même pas la moyenne : recalé ! »

Tu es bien trop sévère avec toi, puck.
Pour moi, tu vaux bien plus que ça.
Ce qui est sûr, c’est qu’avec renato, tu aurais droit à un double zéro !

et alii dit: à

éditions

Soleil vert dit: à

Vivaldi procède très différemment, il y a une mystique dans sa musique, absente chez Bach.

Ah ?

et alii dit: à

Pourquoi j’ai menti à ma mère, Susan Sontag
Pierre-Emmanuel Dauzat publié le 20 septembre 2012 12 min
Alors que ses chances de survie étaient quasi inexistantes, Susan Sontag, romancière américaine, a exigé la poursuite de traitements douloureux et refusé d’envisager une « bonne mort ». Son fils, David Rieff, essayiste et journaliste, exprime ici la difficulté de soutenir cette affirmation de la liberté.

Comment faire face à la mort ? Si cette question a déserté le discours philosophique, elle resurgit à l’hôpital, auprès des malades et de ceux qui accompagnent les -personnes en fin de vie. Selon les psychologues, ils passeraient par des stades successifs – du déni et de la colère à la dépression et à l’acceptation. Ce processus, l’écrivain américain Susan Sontag, atteinte d’une leucémie après deux cancers, l’a refusé jusqu’à ses derniers jours, en décembre 2004. La militante des droits de l’homme, engagée dans son temps (le Viêtnam, le racisme, le sida, la guerre en Irak, etc.) et auteur d’essais sur la maladie, a livré son dernier combat contre la mort. Elle a renoncé à dire adieu. Son fils a raconté cette épreuve dans un livre, Mort d’une inconsolée (Climats, 2008).

D. dit: à

Oui Soleil vert. C’est ainsi.

D. dit: à

Ah moins bien entendu que vous ayez des arguments contre. Auquel cas je les balayerai en quelques instants.
Essayez-donc voir un peu.

puck dit: à

Jazzi dit: à

« NOTE : 5/13
même pas la moyenne : recalé ! »

Tu es bien trop sévère avec toi, puck.
 »

Jazzi pas sympa : j’imaginais juste la copie corrigée par Albert Camus, pour une fois que je soutiens Camus voilà que tu nous crucifies !

T’imagines si on avait demandé à Dostoïevski ce qu’il pensait de Nabokov : Nabo quoi ? ah… da… traitre qui écrit livres sur apologie pédophilie ? nous traitres c’est ploutonioum…

puck dit: à

avoir l’avis de Nabokov sur Dostoïevski c’est un peu comme demander celui de Darrieussecq sur Kafka : ils jouent pas trop dans la même catégorie.

D. dit: à

Il soutient Albert et moi Georges.

puck dit: à

Brassens ?

renato dit: à

Avez-vous lu The Real Lolita de Sarah Weinman, Dexter ?

renato dit: à

Le Cultural Combat semble la mode du moment… pas celui qui se développa suite au Premier concile œcuménique du Vatican ; mais le plus récent. Évidemment, le combat politique est stérile sans un combat culturel qui le soutient, mais le réduire à Grèce vs Rome, Shakespeare vs Milton, Vermeer vs Rembrandt, Fleming vs le Carré, Verdi vs Wagner, et ainsi de suite, me semble une pratique un peu sommaire.

D. dit: à

Beuh non. Bataille.

D. dit: à

Tiens Nabokov, encore un k.

D. dit: à

Je soutiens Georges parce que son oeuvre fut influencée par Saint François de Sales.

D. dit: à

Tu vas te coucher maintenant, Puck ?

D. dit: à

Je regarde Top Chef en ce moment, moi, Christiane. Pasolini je trouve que ce n’est pas très nourrissant.

D. dit: à

En plus Caen, excusez-moi, mais bon. Quoi.
Qui voudrait habiter là-bas ? Tout a été détruit, reconstruit laidement et il y ☔. Alors bon. Quoi.

D. dit: à

Entre Caen et Grenoble, je choisis à la limite Colmar.

D. dit: à

Allez, il est temps de quitter ce blog.

renato dit: à

Link Pasolini

« Toto, […], qu’on disait fils de prince, »

Adopté par un noble il hérita d’une longue liste de titres nobiliaires.

rose dit: à

les Folies d’Espagne de l’ami Jean Sébastien avec l’ami Leonardo :

https://www.youtube.com/watch?v=sHK1Xhrh_sY

Puck

Quelle beauté incommensurable !
Quel moment de joie ineffable !
Je te virerai gentillement la chanteuse et tout le choeur derrière (pardon, z’irez boire un café-crème devant la basilique Saint Marc) et mettrai trois danseuses de flamenco de jupons vêtues qui alterneraient joyeusement tacon/tacon et silences profond.

Puck ❤

rose dit: à

profonds

rose dit: à

Elle a renoncé à dire adieu. Son fils a raconté cette épreuve dans un livre, Mort d’une inconsolée (Climats, 2008)

Eh ben, tu parles d’un futur !
À quoi bon se battre donc ?

Ce soir, ma mère a ramené son voisin, faible d’esprit m’a-t’elle dit, se coucher. L’autre soir, c’était celle à poil. Et l’autre soir, celle qui hurlait et la traitait.
Jui ai dit  » tu as le droit de rigoler, mais tu n’as pas le droit de te moquer ». D’accord qu’elle m’a répondu, mais, elle s’est moquée plus elle a rigolé.
Alors je lui ai dit « vilaine » puis j’ai mangé ce qui était aussi raté. « Tu te régales » a-t’elle constaté. « Ben oui, c’est raté mais c’est dé-li-ci-eux » ai-je répondu.
J’ai suivi la recette des empanadas de Nicolas le Cuisinier, dans ma cuisine à moi. J’ai remplacé le thon par de la viande hâchée plus ail et échalotes, et les tomates par un poivron rouge. C’est sa pâte qui ne va pas à Nicolas. Elle pègue. Mes empanadas étaient ridicules. Nicolas, je ne te félicite pas : je n’ai pas épaté ma mère. 🥸. Non.🙄. Demain matin, je m’y remets -le cumin dans la farce, c’est une réussite. J’en mettrai deux au congelo pour ma mère quand elle va sortir d’Alcatraz la tête haute.

rose dit: à

Jazzi dit: à
rose, dans l’amour exclusif de votre mère pour votre frère, la responsabilité n’est pas à rechercher chez ce dernier. Cet amour envahissant semble même lui avoir été fatal, comme dans le cas de la mère de Duras pour son fils aîné. Elle, elle en a fait une oeuvre !

Jazzi

Ce n’est pas ce que je dis. Je me permets de rectifier.
Ma mère voue un amour égal à ses trois enfants, dans son coeur de mère. Elle voue au garçon un amour particulier, de l’ordre de l’adulation.
Ce qui n’est pas un cadeau, pour lui.
Mais à quoi* il tient beaucoup, dit-elle.
* je dirai la priorisation des sentiments, in fine, c’est l’enfant-roi.
Ce soir, elle m’a annoncé que samedi, dans sa chambre, (les deux ont visité sa chambre et « fouillé » & le soir elle s’est plainte en me disant  » on a juste le droit de visiter, pas plus », samedi, mon frère lui a volé la prise de sa tablette, parce qu’ils ne veulent pas qu’elle joue avec une tablette.
Demain, j’espère vous annoncer qu’elle a retrouvé la prise dans un tiroir de sa commode ou sous une pile de linge.
Sinon, je lui ai dit que j’allais lui apprendre à switcher la prise du téléphone portable sur le fil de la tablette. Pour qu’elle recharge les deux.

Pardon Jazzi, c’est un point de vue que je respecte, le vôtre, mais le mien diverge :
à mes yeux, l’oeuvre de Marguerite Duras n’est pas fondée sur le rapport entre la mère et le fils aîné, mais sur la douleur infinie de la mère dans ce qu’elle a porté en Cochinchine après la mort du père.
Sa bataille. Et le fait qu’elle soit incessamment vaincue et qu’elle lutte encore et encore, sans faillir, contre le Mékong qui détruit ses terres -inondables.

L’aîné dans cette histoire est un sale petit con. Un voyou.
On est quand même -quoique nous ayons vécu- responsable de celui/celle que nous sommes devenu/e.

Si, exemple idiot, à 40 ans berges, on est une petite frappe, reste encore la moitié de sa vie pour virer sa cutie.
Si, encore plus idiot, à 60, on sait analyser le lien castrateur d’avec sa mère/son père, le ratage avec toutes les femmes/les hommes de l’amour (combien sommes-nous à avoir raté l’amour, on ferait bien de ne pas dresser la liste), s’en prendre à sa mère qui va avoir 87 ans et la faire payer, cela semble bien vil.

Il me semblerait plus sain et salvateur de l’accompagner, elle si digne, en se donnant les chances, ce lien coupé par la mort inéluctable, de vivre l’amour différemment.

Si tant est qu’avec la mort on coupe les liens.

rose dit: à

D. dit: à
Keupu est en train de nous faire un bad trip. Il s’accroche à son ephémère gloire d’hier.
Moins bien qu’hier mais mieux que demain.

[…]
Mieux qu’hier.
Moins bien que demain.
[…]

D. dit: à
Bernard dira : « Le voilà cet univers que Perceval ne voit plus. Regardons bien.» 

Bernard ? Qui c’est ?

Betnard de Clairvaux.

rose dit: à

Soleil Vert

Le Yukon !!!!!!!!!!!!!
L’appel de la vie sauvage alors ?
J’vous ai lu.

rose dit: à

Soleil Vert

Quant à/sur Arthur Larrue, deux remarques :
1/ je ne trouve pas cela pertinent de se clouet les couilles sur la Place Rouge.
Artiste, tyrannie ou pas.

2/
« Un appareil dictatorial fonctionne davantage par la lâcheté de ses subordonnés que par la volonté de ses chefs. »

Lacheté ?
Soumission, confort, emprise, beurre dans les épinards ?

Et enfin Soleil Vert, j’en ai parlé avec ma maman ce soir en patouillant dans les empenadas, dieu, à nous, chacun ses choix, à renato surtout, nous demande de tendre la seconde joue. Ma maman m’a dit d’abord on rend la baffe sur l’autre joue.
Puis, il nous demande d’aimer nos ennemis. Pas avec compassion, mais avec amour sincère.

In fine, Soleil Vert, je ne trouve pas cela correct de persécuté devenir persécuteur.
Pas plus que de se clouer les couilles sur ka Place Rouge.

Bonne nuit,😴, j’vais m’y plonger. C’taprem, j’ai dopé le conseil de ma mère. Jui ai dit « j’l’ai rêvé ». Ça va se oasser comme ça.

rose dit: à

clouer
Se passer

Dodo, l’enfant do.

rose dit: à

christiane dit: à
Virginia Woolf est un très grand écrivain. Quant aux autres débats… j’ai traversé malgré moi le catéchisme à deux balles de deux hommes qui se cherchent querelle puis se rabibochent. Qu’allais-je faire dans leur échange ? Mystère et boules de gomme…

Il me semble que la causalité peut être recherchée dans votre souci constant et fructueux de maintenir une conversation.

99 fois sur cent, nous sommes emportés par la joie fluide des échanges entre vous et.
Parfois, cela rape, comme un caillou ds la chaussure ou si l’on marche sur une punaise. On s’en fiche. On retire la punaise.

rose dit: à

M.x
« […]Cet être, malgré sa parfaite modestie, son humilité même, reste parfaitement inabordable, et de sa vie rayonne un ordre qui a justement pour centre sa propre solitude […] ce qui entraîne […] quelque chose de tout à fait singulier:  »
C’est sa douleur.
Incandescente comme la lave du volcan en éruption.
In fine, il n’est pas malheureux je crois comprendre.

Bisous, dormir je vais.

racontpatavi dit: à

« je m’y remets -le cumin dans la farce, »

En voilà une bonne nouvelle, rose!

racontpatavi dit: à

Le cumin dans la farce c’est tout comme le couffin dans la face!

christiane dit: à

x dit: « Walter Benjamin «L’Idiot de Dostoïevski» (revue Die Argonauten, 1921) »

Formidable citation.

Giaccomo Zeno dit: à

Bravo a David Diop, Frères d’âme, Booker international. Tombe à point pour nikkker les identitaires fascistoïdes de Rance et d’Avariée.

Jibé dit: à

Christiane,
« Je crois que c’est le ton dans ses essais. Elle les admire tous, enfin ceux qu’elle a choisis. Parfois je l’aimerais plus sobre. »
certes, mais nous savons bien que c’est une exaltée. C’est cette caractéristique aussi qui lui permet de sentir si fort les vibrations des êtres, humains et autres, tout ce qui vit, et de nous l’offrir sur la page à ce point de réalité que « nous y sommes ».
Très belle journée, je voulais vous dire aussi, avec des criaillements de piafs incroyables. Des dissonances que je trouve belles, que je haïrais en musique humaine. Un parfum de foin coupé, dopé par la pluie fine d’hier.
( Mais là, j’ai envie de ville et d’un café à la terrasse de mon bistrot favori, Le Spleen Bourbon, à 40 bornes d’ici. C’est un peu frustrant, un peu)

christiane dit: à

Jibé,
Les criailleries des oiseaux dans le film de Pasolini vu hier renvoyaient effectivement à celle des hommes…
Calme de ce matin avant les orages annoncés. Les abeilles butinent les fleurs du balcon et cela me réjouit comme le vol bas des martinets.
Puis, à l’approche de l’orage il y aura un grondement d’une incroyable douceur.

renato dit: à

« Les criailleries des oiseaux dans le film de Pasolini… »

La source de PPP — déjà mis en ligne, mais pourquoi pas deux foix ? — :

Carlo Emilio Gadda, Il primo libro delle favole
— I passeri —
Il passero, venuta la sera, appiccò lite a’ compagni da eleggere ognuno
la su’ fronda, e ‘l rametto, ove posar potessi. Un pigolio furibondo, per
tanto, fumava fuori dall’olmo: ch’era linguacciuto da mille lingue a dire
per mille voci una sol rabbia.
Da un’aperta finestra dell’episcopio com’ebbe udito quel diavolìo,
mosignor Basilio Taopapagòpuli arcivescovo di Laodicea se ne piacque
assaissimo: e dacché scriveva l’omelìa, gli venne ancor da scrivere:
«Insino a’ minimi augellini, con el vanir de’ raggi, da sera, ei rendono
grazie all’Onnipotente, e implorando con le loro flebili voci il Suo celeste
riparo contro la paurosa notte sopravvenente, richinano il capetto sotto
l’ala, e beati e puri s’addormono».
Ma i glottologi del miscredente Ottocento sostengono che quel così
rabbioso e irriverente schiamazzo che vapora fuor da ogni fronda
dell’olmo non è se non:
– di sò, al mi barbazzàgn, fatt bèin in là…
– ditt con me?
– propri con te, la mia fazzòta da cul!
– mo fatt in là te, caragna d’un stoppid…
– t’avei da vgnir premma, non siamo mica all’opera qui.
– sto toco de porseo…
– va a remengo te e i to morti…
– quel beco de to pare…
– e po’ taja, se no al mak el grogn, … tel digh me…, a te stiand la faza…
– levate ‘a ‘lloco, magnapane a tradimento!…
– né, Tettì, un fa o’ bruttone…
– puozze sculà
– ‘sta suzzimma, ‘e tutte ‘e suzzimme!
– piane fforte ‘e loffie!
– a tte te puzza ‘u campà!
– lèati, porco, ‘e cc’ero prima io…
– … sciu’ ‘a faccia tua…
– chiàveco!…
– sfacimme!
– recchio’, te ne metti scuorno o no!
– è ‘ttrasuta donn’Alfunsina!
– e cc’ero io, maledetta befana, costassù costì l’è la mi casa!
E altre finezze del trobàr cortese.

et alii dit: à

virginia Woolf: » «En fait, je pense parfois que seule l’autobiographie relève de la littérature; les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au c?ur qui est vous ou moi, rien d’autre11», écrit-elle à Hugh Walpole

et alii dit: à

permettez moi de souligner que
La Hogarth Press doit son nom à Hogarth House, la maison des Woolf dans le faubourg londonien de Richmond (Surrey), au 34 Paradise Road.

et alii dit: à

Leonard Woolf
Juif athée assumé, Leonard Woolf (1880-1969) est l’auteur d’une œuvre substantielle. Outre les 5 volumes de son Journal, on lui doit notamment le roman Le village dans la jungle, œuvre anticolonialiste, et quantité d’essais où il se révèle comme un grand penseur politique (il fut secrétaire du parti travailliste). Co-fondateur avec notamment Roger Fry, Duncan et Vanessa Bell, E. M. Forster, Lytton Strachey, John Maynard Keynes et Virginia du mouvement d’avant-garde Bloomsbury, il devait créer en 1917 la maison d’édition The Hogarth Press dont il assura la direction jusqu’à sa mort. Il y fit paraître tous les livres de son épouse.LEONARD WOOLF
Ma vie avec Virginia
Traduit par : Micha Venaille
https://www.lesbelleslettres.com/livre/2843-ma-vie-avec-virginia

et alii dit: à

j’insiste: avec le lien RDL
avec une violence qui rendait les rapports difficiles lorsqu’elle insultait les infirmières ou le personnel. Même le docteur Savage, un neurologue réputé qui plus est ami de la famille de longue date, traitait la chose en homme du monde :

« Faites-lui tout le bien possible, mon cher ami, faites-lui du bien ! »

En rentrant de la consultation à Londres, Leonard eut toutes les peines du monde à empêcher Virginia (antisémite mariée à un Juif et portant son nom…) de sauter du train en marche. Faites-lui du bien… Elle était en train de perdre le contact avec le monde réel pour passer de l’autre côté. En 1913, on en savait certes beaucoup moins sur les mécanismes des maladies mentales qu’aujourd’hui. Il n’empêche. En la voyant s’enfermer dans l’hexamètre de Virgile Sunt lacrimae rerum, ils devaient tous se dire qu’après tout, on avait toujours versé des larmes pour des choses et que les médicaments n’y pouvaient rien.
https://larepubliquedeslivres.com/virginia-woolf-la-folie/

christiane dit: à

Voici ce que Pasolini en dit en septembre 1962 dans un entretien avec Nino Ferrero et Dora Mignano, « Filmcritica », nº 125, septembre 1962 (extrait cité aussi dans Pier Paolo Pasolini, Tutte le poesie, vol. II, p. 1723.) :

« Il ne s’agit pas à proprement parler de saint François, il s’agit d’un saint complètement inventé qui ressemble vaguement au Saint d’Assise – mais il est même inutile de lui donner ce nom, ou bien seulement après que j’aurai eu fini le film, parce qu’en réalité ce saint inventera Le Cantique des créatures – mais dans un langage encore plus fruste que saint François – il deviendra hérétique et il sera même tué par les soldats du Pape, comme cela s’est produit un nombre infini de fois au Moyen Âge… Mais c’est, je le répète, un projet si lointain qu’il est inutile d’en parler. »
Le saint François de Pasolini n’est pas homme de paroles, il est plongé dans une méditation silencieuse. Il charge Marcello et Ninetto d’évangéliser les oiseaux, les puissants faucons («uccellacci») et les humbles moineaux («uccellini»).
Pasolini s’amuse à lier le message franciscain à l’idéologie marxiste du corbeau !
Naturellement, Marcello et Ninetto échouent puisque les faucons continuent à chasser et à tuer les moineaux. Ce drôle de saint François aux accents communistes leur dit alors : « Un jour viendra un homme qui dira : nous savons que la justice est progressive, et nous savons qu’à mesure que la société progresse se réveille la conscience de son imperfection, et viennent à la lumière les inégalités, stridentes et implorantes, qui affligent l’humanité. N’est-ce pas cette inégalité entre classes et classes, entre nations et nations, la plus grave menace à la paix ? Allez, et recommencez tout depuis le début. »

le texte prononcé dans « Uccellacci e uccellini » de Pier Paolo Pasolini :

« Toujours humbles
toujours faibles
toujours timides
toujours infimes
toujours coupables
toujours sujets
toujours petits
Eux qui ne voulurent jamais savoir, eux qui eurent des yeux seulement pour implorer,
eux qui vécurent comme des assassins sous la terre, eux qui vécurent comme des bandits
au fond de la mer, eux qui vécurent comme des fous dans le ciel,
eux qui construisirent
des lois en dehors de la loi,
eux qui s’adaptèrent
à un monde sous le monde
eux qui crurent
en un Dieu serviteur de Dieu,
eux qui chantèrent
au massacre des rois,
eux qui dansèrent
aux guerres bourgeoises,
eux qui priaient
pour les luttes ouvrières. »

La musique d’Ennio Morricone pour ce film de Pier Paolo Pasolini, trouble : Scuola di ballo al sole / San Francesco parla agli uccelli.

MC dit: à

Apparemment, la musique est la seule chose à sauver, s’il faut se fier au résumé…

puck dit: à

@x : merci pour les textes de Benjamin ! si vous en avez d’autres pareils…

puck dit: à

@christiane : merci pour le lien sur l’Idiot. C’est bien de commencer sa critique en rappelant la situation d’urgence financière motivant l’écriture en moins de 2 mois de ce roman de 700 pages.

Jazzi dit: à

«En fait, je pense parfois que seule l’autobiographie relève de la littérature ; les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au coeur qui est vous ou moi, rien d’autre»
(Lettre de Virginia Woolf à Hugh Walpole)

Merci, et alii. Je faisais donc de la littérature, publiée sur les presses de la RDL, et je ne le savais pas !

Mais qui était Hugh Walpole ?
Un écrivain et scénariste célèbre, gay et… gérontophile : il fit des avances au vieux Henry James, qui les refusa, si l’on en croit le biographe de ce dernier, Léon Edel (le père de Paul ?)…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugh_Walpole

Jazzi dit: à

« Apparemment, la musique est la seule chose à sauver, s’il faut se fier au résumé… »

Sauvons aussi la pauvre Christiane, MC !

puck dit: à

dans les reproches de Nabokav celle que je comprends le moins c’est le messianisme.
Peut-être s’agit d’un messianisme nationaliste ? Dostoïevski pensant que, face au capitalisme américain et à sainte raison de l’occident, seule l’âme russe pouvait sauver le monde ?
Sinon pour ce qui est du messianisme religieux Dostoïevski croit que c’est fini : tout a déjà eu lieu, tout a été dit, le Christ est déjà venu une fois et ça servirait à rien qu’il revienne se pointer tous les 3 mois. « moralement » parlant l’homme vit dans un temps « post-messianique » où il n’y a plus rien à attendre. Du coup je vois pas trop de quoi Nabokov veut parler, si qq veut bien me l’expliquer je suis preneur.

MC dit: à

Cher Puck votre rhétorique à géométrie variable et votre prolixité font que vous avez tout dit et son contraire, meme ce que vous dites avoir dit! Cela ne vous blanchit pas d’inexactitudes historiques, de pathos philobachien façon il. n’a. édité que quatre partitions de. son vivant, à quoi l’on pourrait répondre à) d’où tenez-vous ce détail? et b) à supposer que ce soit exact, la non impression état le sort commun des partitions de l’époque, sauf à etre compositeur de La Chapelle Royale et de l’Opera Louis Quatorzien, auquel cas on avait une chance d’être édité chez Ballard , chance bien relative, car l’exclusivité jouait et les partitions étaient truquées à l’impression. Le manuscrit est le sort commun de tout le repertoire, sauf à le pirater à l’oreille, comme le fit Mozart du Miserere d’Allegri. Un tacheron peut tres bien avoir conscience de sa valeur . Étudier la carrière de Bach et les pistes où il a prétendu montre qu’il savait parfaitement quel compositeur il était.Vivaldi ou pas Le mot de Dostoievski montre surtout une admiration pour les écrivains nantis à quî rien ne semble impossible. Un peu l’équivalent russe du « Quel homme, ce Goethe! Mais il. avait tout pour lui » prononcé …par un certain Gustave Flaubert! Vous voyez que sur ce point là au moins, ils convergent! Quî l’eut cru? Bien à vous. MC

puck dit: à

MC, pourquoi compliquez-vous toujours les choses pour les agrémenter à votre sauce.

Je viens de l’écrire : l’Idiot a été écrit en 2 mois sous la pression de son éditeur parce que Dostoïevski avait besoin d’argent pour rembourser ses dettes.

Quant à Bach ses cantates, ses messes etc… étaient à chaque fois écrites pour une occasion bien précise : célébration religieuse, enterrement etc…

sérieux vous pensiez que Bach avait composé ses cantates pour qu’elles publiées et jouées dans toute l’Europe même après sa mort ?

et arrêtez donc de m’agresser ça commence à me gonfler ! faites plutôt comme par exemple Bloom : ignorez ce que j’écris ici svp ! quad vous voyez mon pseudo passez au suivant ! merci !

Jazzi dit: à

Chez le prophète Dostoïevski, le Messie annoncé n’était-il pas le Diable en personne : Lénine ?

puck dit: à

quaNd vous voyez mon pseudo passez au suivant ! merci !

cela dit le suivant c’est souvent encore le mien : pas grave sautez donc mes 25 commentaires pour passer au pseudo suivant !

puck dit: à

Jazzi, effectivement c’est qui est répondu à Ivan dans les frères K. (l’épisode du phalanstère : c’était l’époque où le fouriérisme (avant Lénine) faisait fureur) et aussi dans les Démons, parce qu’il croit que quand l’homme veut améliorer son sort il ne fait souvent que l’empirer.

il reste quoi ?

puck dit: à

pour l’Idiot on renvoie souvent à ce tableau d’Hobein : le Christ mort, si Dostoïevski est troublé par ce tableau c’est moins dans ce qu’il représente : le corps du Christ que par la symbolique de ce que cette mort représente, ce qui est mort dans l’oeuf ce n’est pas le Christ lui-même, mais son message : le messianisme a bien eu lieu, mais il n’en est rien sorti, les choses ont continué comme avant.

Nabokov pédale dans la semoule : il peut pas y avoir de « messianisme » chez un auteur qui dresse un constat d’échec.

Chestov le dit aussi à propos de Nietzsche : je crois que les russes n’ont pas la même logique que nous, Chestov a compris que le « Dieu est mort » de Nietzsche est un cri de désespoir, douloureux, ce même désespoir on le trouve chez Dostoïevski.

simplement parce qu’il n’existe pas de plan B.

christiane dit: à

Pas du tout, M.Court. ce film est un petit bijou magnifiquement tourné. Cocasse, c’est certain, un peu à la façon de C.Chaplin.
Je tenais seulement à pointer l’écart avec le prêche de saint François.
Au fait, vous aviez mis en doute un rapprochement avec Pessoa dans les écrivains ayant exprimé leur solitude face à Dieu me demandant dans quelle oeuvre j’avais trouvé cela. Je vous ai répondu et ajouté une citation. Alors ?
C’est pas suffisant de poser une question puis de s’effacer…
Ce corbeau est plein de bon sens.

christiane dit: à

Jazzi »continue ses agressions :
« Sauvons aussi la pauvre Christiane ! »

Quel pauvre type ! Toujours des coups en douce. C’est pas la franchise qui l’étouffe ni la bienveillance.
Aller quêter les compliments de Claudio était un sommet !

Paul Edel dit: à

Franchement, Christiane n’a pas besoin d’être « sauvée ».. quel vocabulaire. qu’est-ce qui t’arrive Jazzi?

et alii dit: à

C’est pas la franchise qui l’étouffe ni la bienveillance.Je partage votre opinion,christiane

Jazzi dit: à

Films vus.

« Father » de Florian Zeller, avec Anthony Hopkins (deux Oscars)
Gentille dramaturgie sur un sujet particulièrement fédérateur : la relation conflictuelle entre un père et sa fille alors que celui-ci est victime de troubles dûs à l’Alzheimer : curieusement ici, le père perd la mémoire mais est envahi par de nombreuses visions aux allures de mirages ! Un film théâtral, à huis-clos, porté par d’excellents acteurs. Brillant en surface, mais sans réelle profondeur. Un produit « anglicisé » parfaitement calibré pour le marché mondial…
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19589900&cfilm=273981.html

« Des hommes » de Lucas Belvaux, avec Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin, adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier.
Au roman choral de ce dernier succède ici un film en deux temps et beaucoup de mouvements sur la jeunesse et la vieillesse d’antihéros victimes des évènements d’Algérie. Une guerre honteuse, qui ne peut se dire, aux profonds ravages dont on mesure encore aujourd’hui les ravages sur les deux pays belligérants. Malgré quelques éclats sensibles du réalisateur, son désir de trop vouloir nous en montrer et prouver, m’a fait ressortir de la projection plus confus que convaincus, hélas !
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19589583&cfilm=272523.html

Jazzi dit: à

les conséquences…

rose dit: à

Je vais aller le voir Jazzi Father. Vous dirai.
P.S Christiane est au mieux de sa forme. Que pasa ?

et alii dit: à

avez-vous vu une personne QUE VOUS CONNAISSIEZ exposée morte sur un lit quelques heures après sa mort ?

Claudio Bahia dit: à

rose dit: à
Le christ mort d’hans holbein le jeune

Merci Rose pour le lien!
Le Kunstmuseum de Bâle est vraiment très riche en œuvres majeurs

Jazzi dit: à

« avez-vous vu une personne QUE VOUS CONNAISSIEZ exposée morte sur un lit quelques heures après sa mort ? »

Le 5 décembre 1962, j’avais dix ans :

« Dans la chambre, je découvris mon père, gisant sur le couvre lit. Il était revêtu de son costume sombre, cravaté, et chaussé de cuir noir. Ma mère lui avait remis son alliance, qu’il ne portait plus, car il prétendait qu’elle lui serrait trop le doigt (n’était-ce pas là le symbolique aveu d’un contrat que mon père estimait le prix à payer trop élevé ? L’anneau nuptial étranglant le phallique annulaire à la racine, comme signe de castration ! Le mépris souverain dont témoignait ma mère pour les choses du sexe me fait encore me demander si elle a fait plus de trois fois l’amour avec son mari en quinze ans d’union ! Et, moi, Je peux bien imaginer qu’elle devait être la sensualité de mon vigoureux père ! A dire vrai, durant toutes ces années, il avait dû en casser des pierres et des pierres pour nous nourrir tous, du mieux qu’il pouvait : ses mains élégantes, d’ancien boxeur professionnel, dont témoigne encore sa photo de mariage, s’étaient rudement burinées depuis). Son visage était paisible, presque souriant. Il semblait sculpté dans le marbre ! »
(Extrait ‘D’Enfance », roman autobiographique)

et alii dit: à

d’un contrat que mon père estimait le prix à payer trop élevé
CONTRAT DONT mon père estimait le prix à payer

MC dit: à

???Vous vous méprenez, Jazzi. ma remarque ne porte en aucun cas sur Christiane, voix et plume appréciée sur ce blog, et qu’en effet il n’est nul besoin de sauver d’autant qu’elle nous offre plus d’un thème de réflexion.. C’est le lourd morceau  » un jour viendra un homme qui dira nous savons que la justice etc » quî me paraît. aussi date, aussi lourd que feu les discours sur les lendemains qui chantent à l’ Est… Peut-être que le collage philosophie et Fioretti ne fait pas bon ménage à la lecture? Et comme je ne me prosterne pas devant « l’ Evangile selon St Matthieu », je ne la rejoins pas sur ce point là. De là à sous- entendre que je la dénigré, il y a une marge! Et je ne la franchis pas. MC

MC dit: à

Christiane, oui, je suis resté marqué par le Gardeur de Troupeaux et n’ai absolument pas pensé au Livre de l’Intranquillite que j’ai pourtant lu ! Je suppose qu’on choisit son Pessoa ! Merci en tous cas pour la référence.Entre temps une bataille contre l’inexactitude érigée en système m’ a quelque peu monopolisé, je le crains. bien à vous. MC

Jazzi dit: à

Merci, et alii

renato dit: à

Chez Paul Edel, Les couleurs délicates de l’Amerique avec Updike

christiane dit: à

Quel mystère que ces grandes œuvres et ces vies qui se croisent… Je quitte « La leçon de piano » de Jane Campion sur l’image du piano-tombeau au fond de l’eau et Ida se voyant flottant, attachée par cette corde à son piano.
Or, j’avais quitté la lecture du roman de Virginia Woolf « Entre les actes » à la page 118 au moment ou Ida murmure : « je vais m’éloigner de la foule. Je vais descendre l’allée qui mène au noyer […] Puisse l’eau de la source me recouvrir […] de l’eau, de l’eau. »
Paul Edel dans son billet, écrit : « Je recommande une lecture vraiment attentive des trente dernières pages du roman. Il y a quelque chose d’un aveu testamentaire et d’un adieu à la vie particulièrement émouvant de la part de Virginia Woolf. C’est sa bouteille jetée à la mer. Ses ultimes pensées.[…]
A la fin de la journée, après la représentation théâtrale dans la grange, la narratrice se demande: que reste-t-il du spectacle et surtout de ce qui s’est passé «entre les actes» ? […] Isabelle, le double de Virginia Woolf, à la recherche inquiète de son identité, aspire au silence, à la tranquillité, au repos. »
Ida, dans le film de Jane Campion est emportée par sa rêverie dans le silence des eaux où elle aurait pu rester, loin de tout bruit.
Des émotions qui ne peuvent s’exprimer pour V.W. qu’avec des mots, pour Ida qui a perdu sa voix, par les notes de son piano.
Et Paul.E. rappelle : «Puisse l’eau me recouvrir», dit-elle. Ce souhait prémonitoire, Virginia Woolf le mettra à exécution quelques mois plus tard, le 28 mars 1941, en se noyant dans une rivière. »
Deux êtres à fleur de peau, deux sortes de mutisme.
Deux paroles de femmes qui se libèrent, une par la caméra, l’autre par l’écriture. Deux femmes indociles qui tentent d’échapper à l’oppression. Deux créatrices qui donnent accès à l’intériorité de leur personnage.
Ada, quand elle sombre avec son piano décide finalement de défaire la corde et de nager vers la surface. «Quelle mort ! Quel hasard ! Quelle surprise ! Ma volonté a choisi la vie», pense-t-elle en voix intérieure.
La mer est redevenue calme.
Virginia Woolf ne choisira pas la vie, au contraire, elle lestera son manteau en bourrant ses poches de pierres.
Une cinéaste et un auteur qui disparaissent derrière leurs personnages.
D’autres femmes cinéastes Agnès Varda, Céline Sciamma, Claire Denis…
D’autres écrivains Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, Sylvia Plath, Emily Dickinson, Colette, Laure Adler…

rose dit: à

Non et alii

Jibé dit: à

Je me souviens du film de Pasolini sur Saint François, et du livre de Jacques Le Goff (Frère François), l’un et l’autre liés pour moi bien que si différents, d’ un poète cinéaste pour l’un, d’un médiéviste pour l’autre. Liés parce que découverts en même temps, parce que comprenant l’un comme l’autre l’amour de François pour la vie, tout simplement, les moineaux (si justement désignés en français, petits moines) en étant l’expression immédiatement compréhensible, sensible plutôt. Je vous suis reconnaissant de ces citations, Christiane, de ce rappel au film de Pasolini. Quand je suis allé en Toscane, la première fois, près de Sienne (donc un paysage comme celui d’Assise) je me souviens d’un ami, athée et militant communiste (c’était une autre époque) qui me dit alors, en regardant l’amphithéâtre formé par le paysage dévalé devant nos yeux dans le chant des oiseaux: « tu vois, JB, si là, tu me demandes si je crois, eh bien je ne sais plus quoi te dire »

Dans le Pasolini, on a dans la fable une allégorie marxiste qui s’entend bien avec François -ce poverello qui remit ses vêtements à son père et traversa Assise à poil pour rejoindre les mendiants (et finir par créer un ordre mendiant de moines pour ne pas déplaire à Innocent III). Pasolini s’est saisi de François et des oiseaux à bon escient, au coeur du meilleur du message chrétien.

MC dit: à

Puck. Je réponds à chaque fois ,et j’ai quelque merite, aux arguments caméléons quels que vous m’avancez. Cependant, je n’ ai pu lire votre billet sur l’Idiot, pas encore affiché quand j’ai posté le mien. Ce dernier vous répondait terme pour terme. Je vous soupçonne de l’avoir parfaitement compris et d’ avoir choisi , encore une fois, de déplacer le problème. Tactique qui a pour vous l’inestimable intérêt de ne pas répondre à la reponse antérieure . Ces préliminaires posés , de quoi cette histoire de dettes est-elle l’emblème ? Est-ce un cas unique? Non. Balzac aussi à. écrit aussi dans ses conditions là. Et la gent lettrée, Ste Beuve, mais aussi Hugo via les Tables tournantes, n’ estimait pas que ce fut un bon écrivain. L’un et l’autre étaient-ils conscients qu’ils écrivaient des chefs d’œuvre? Ils écrivaient, l’un poursuivant le rêve napoléonien, l’autre prenant pour sujet son peuple, ce qui, hormis Gogol, n’avait pas été fait. Conscience au moins de défricher une terra incognita pour le Russe. Ce n’est déjà pas rien. Ne déformez pas ma pensée pour Bach. J’ai écrit deux choses. que le destin de la majeure partie de la musique de son temps était de rester manuscrite, et réservée aux musiciens. Que Graver une partition est une exception qui coûte cher. Bach ne pouvant compter sur un mécénat de type royal, il est tout à fait normal que peu de choses soient publiées. Cela ne permet de tirer aucune conclusion sur ce que Bach pense de lui-même. Mais des postes prestigieux auxquels il postule , on peut inférer qu’il a une certaine idée de lui-même….. Est-ce si étonnant dans une. dynastie de musiciens d’avoir l’idée qu’on est un maître, fut- ce de chapelle, un kapellmeister étant outre-Rhin quelque chose de bien plus considérable qu’ici? Passez ce post si vous le voulez. Pour ce qui me concerne, il n’y a qu’un certain degré d’inexactitude qui me fasse sortir de mes gonds. Soyez plus précis, vous m’entendrez moins souvent. Bien à vous. MC

Jibé dit: à

« Virginia Woolf ne choisira pas la vie, au contraire, elle lestera son manteau en bourrant ses poches de pierres. »
oui Christiane, contrairement à Ada qui avait trouvé l’amour, la protection, Virginia s’en va en libérant Léonard de toute obligation, le remerciant et l’allégeant d’elle-même (avec des cailloux, cependant, pour se faire lourde au fond de l’eau).
L’eau d’ailleurs, cet élément primal et vital auquel il s’agit de retourner (Virginia) ou de ressurgir (et renaître -Ada)

Jibé dit: à

ou duquel il s’agit de ressurgir
scusi

christiane dit: à

@M.Court

« Jamais je n’ai gardé de troupeaux
mais c’est tout comme si j’en gardais.
Mon âme est semblable à un pasteur,
elle connaît le vent et le soleil
et elle va la main dans la main avec les Saisons,
suivant sa route et l’œil ouvert. »

*********************************************************************************************************

« Plutôt le vol de l’oiseau qui passe sans laisser de trace,
que le passage de l’animal dont l’empreinte reste sur le sol.
L’Oiseau passe et oublie et c’est ainsi qu’il doit en être.
l’animal, là où il a cessé d’être et qui, partant, ne sert à rien
montre qu’il y fut naguère, ce qui ne sert à rien non plus.
[…] »

****************************************************************************************************

« Holà, gardeur de troupeau,
sur le bas-côté de la route,
que te dit le vent qui passe ? »

« Qu’il est le vent, et qu’il passe,
et qu’il est déjà passé
et qu’il passera encore,
Et à toi, que te dit-il ? » […] »

**********************************************************************************************************

Fernando Pessoa – Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes d’Alberto Caeiro – Trad. d’Armand Guibert – Poésie / Gallimard
Passe, oiseau, passe, et apprends à passer !

christiane dit: à

Jibé écrit :
« Dans le Pasolini, on a dans la fable une allégorie marxiste qui s’entend bien avec François -ce poverello qui remit ses vêtements à son père et traversa Assise à poil pour rejoindre les mendiants (et finir par créer un ordre mendiant de moines pour ne pas déplaire à Innocent III). Pasolini s’est saisi de François et des oiseaux à bon escient, au cœur du meilleur du message chrétien. »
« Uccellacci e uccellini ». Pour Pasolini saint François donne l’idée d’une religion tournée vers les humbles, les pauvres, sacralisant le peuple. Un saint sans concession dont la vie est la mise en œuvre de sa pensée.
Pasolini a lu l’encyclique de Jean XXIII « Pacem in terris » et dénonce dans ce film les problèmes de l’Église face à la lutte des classes, au moyen de cette fable franciscaine.
Pasolini écrit : « Saint François a parlé aux oiseaux, non sans succès, semble-t-il. Eh bien, le voilà, saint François,avec, parmi ses frères, frère Ciccillo et le novice frère Ninetto, juste sous le petit bois de Porziuncola, près d’Assise, là où la tradition prétend qu’il parla aux oiseaux. »

************************************************************************************************************

« oui Christiane, contrairement à Ada qui avait trouvé l’amour, la protection, Virginia s’en va en libérant Léonard de toute obligation, le remerciant et l’allégeant d’elle-même (avec des cailloux, cependant, pour se faire lourde au fond de l’eau).
L’eau d’ailleurs, cet élément primal et vital auquel il s’agit de retourner (Virginia) ou de ressurgir (et renaître -Ada). »

Magnifique !

christiane dit: à

Merci Rose pour ce lien qui donne accès à l’œuvre « Le christ mort » d’Hans Holbein le jeune et au commentaire qui suit.

et alii dit: à

rose, non à quoi?
Soyez plus explicite! je suis déjà loin!

puck dit: à

cher MC, vous avez toute l’admiration et le respect que j’ai pour votre érudition et votre personne. Vous dites que je change mes réponses, c’est vrai, mais je n’y peux rien, pour la même question je ne sais jamais quelle réponse il faut, du coup je les donne toutes, et croyez-moi cette indécision naturelle c’est pas vraiment un cadeau. Du coup il m’arrive parfois d’insister sur un truc (ex Flaubert) juste pour essayer de me fixer quelque part.

Balzac je crois que c’est différent, il aviat conscience de son talent et de l’oeuvre qu’il construisait et qu’il laissait à la postérité.

Je crois que ni Dostoïevski, ni Bach ont jamais imaginé que leur oeuvre leur survivrait, désolé de réemployer le mot : ils se considéraient comme des tâcherons.

Pour Bach on arrive à savoir quand il était satisfait d’une de ses pièces. Exemple : la célèbre cantate 198 composée pour les funérailles de C. Eberhardine. Déjà pour choisir le compositeur Bach était en concurrence avec un autre dont le nom m’échappe, ce qui donne une idée ede l’ambiance il a gagné pare que le jeune gars en charge des obsèques avait Bach à la bonne, mais ce n’est pas lui qui aurait dû être choisi.

Il n’a mis qu’une dizaine de jours pour composer cette cantate (ce qui représente le temps moyen).

On arrive à savoir que Bach était assez content de son travail parce qu’il va réutiliser deux passage de cette ode funèbres dans d’autres pièces, ce qu’il à fait à d’autres reprises et quand il le fait c’est qu’il trouve que c’est pas mal.

Mais à chaque fois ce sont ce qu’on appelle des compositions « de circonstances », qui n’étaient aps faites pour être ni conservées ni rejouées.

La chose drôle dans l’affaire est qu’aujourd’hui pour tous ce qui écoutent cette cantate 198, quel que soit le moment où ils l’écoutent elle est tout le temps de circonstance, même plus cette ode funèbre semble renvoyer chaque auditeur à propre finitude, et le plus drôle dans cette drôlerie c’est qu’à aucun moment Bach ne l’a imaginé.

suffit d’écouter juste le 7è mouvement : le « An dir, du Fürbild großer Frauen » (à 20 mn dans l’enregistrement ci-dessous), le passage est très court, le thème simple, mais il faut écouter en essayant de les séparer le nombre de voix que l’on entend : une, deux, trois, quatre etc… cette multiplication polyphonique à l’infini, ensuite le mvt 8 l’aria à une voix (ténor), il avait tout ça dans la tête sans en imaginer la postérité.

Et des exemples comme ça je peux vous en donner un tas d’autres.

Pour Dostoïevski c’est pareil, et là il faut le mettre en regard avec Flaubert si sûr de lui-même, au final quand on les compare…

https://www.youtube.com/watch?v=EXrsV-txtlE&t=773s

Bloom dit: à

Scandale pour les racistes de toutes les couleurs de poils, Anna Elizabeth Moschovakis la traductrice en anglais du roman de David Diop, elle aussi récompensée par le prestigieux International Booker Prize, est blanche, alors que David Diop est métis et que son roman traite des troupes coloniales d’Afrique noire engagées dans la Grande guerre.
Vive le scandale, vive David Diop, vive Anna Elizabeth Moschovakis & les éditeurs, le Seuil et Farrar, Straus and Giroux, pour ne ps voir cédé à la racisation de l’acte de traduction.
Frère d’âme, déjà un jeu de mots en français a été traduit par At Night All Blood is Black.
(« Brother in souls » ne devait pas sonner juste…)

puck dit: à

ex : certains passages de la cantate 198 ont été utilisés pour sa passion selon Saint Marc, personne n’en bien sûr parce que cette partition a été perdue et pourtant c’est une de ses dernières compositions.

dommage.

rose dit: à

Il est mort.
Dommage.

Patrice Charoulet dit: à

QUI FAIT CELA ?

Dans le roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir , on peut lire : « Pour gagner le vieux curé Chélan, duquel il voyait bien que dépendait son sort à venir, (Julien) avait appris par cœur le Nouveau Testament en latin. » (Livre premier, chapitre 5).

L’annotateur de mon édition note en bas de page : « Le jeune Beyle (1) en avait fait autant. »
(1) Beyle, on le sait, étant le vrai nom de Stendhal.

En 2021 , qui , en France, a appris le Nouveau Testament en latin par cœur ? Levez le doigt !
J’accorde que Stendhal n’en est pas devenu pour autant un chrétien d’une foi très vive ni un paroissien très assidu !
.

rose dit: à

Et alii

Piouuuu

« et alii dit: à
avez-vous vu une personne QUE VOUS CONNAISSIEZ exposée morte sur un lit quelques heures après sa mort ? »

Non.

rose dit: à

Christiane

Sur le lien du 24 juin 2016 Virginia Wolf à la folie par et alii, ai trouvé ceci (nous avons évoqué Lavande il y a peu) :

‘christiane dit: à

Lavande, je garde un souvenir plein de fraîcheur et de poésie du blog « La feuille charbinoise » qu’il aimait lire, lui l’historien, l’humaniste et le passionné d’écologie.. Le charme des jardins au fil du temps… Et vous vous aimiez intervenir.
19 septembre 2013 et ce bel article de journal grenoblois à son honneur (que vous aviez mis en ligne sur le blog d’Henri Zerdoun « Le nez au vent » – dont nous n’avons plus de nouvelles depuis si longtemps…) et le dessin des petites filles sur le trottoir de la rue des 3 épis.
Son texte :
« J’aurai, je crois, fait preuve tout au long de mon existence d’un certain courage face à l’adversité, et aussi d’une formidable appétence à vivre.
La passion des connaissances et des choses de l’esprit, le spectacle du monde et des êtres, me sont toujours source de plaisirs et d’élévation ; la soif de justice me soulève comme à mes vingt ans, la maturité en plus, les convictions intactes et leur partage avec vous, mes deux «compagnonnes» si chères, mon frère fidèle dans la tourmente et vous mes amis qui m’êtes d’un tel précieux réconfort. »
Respect et tendresse.

rose dit: à

, du coup je les donne toutes, et croyez-moi cette indécision naturelle c’est pas vraiment un cadeau.

Puck

C’est rien de le dire.
Mais puisque vous le savez, c’est 3/4 du chemin de fait.

rose dit: à

Tous ces morts depuis le 24 juin 2016
Berguenzinc
Sergio

Ces absents

Annelise Roux
Lavande
Abdelkader
TKT
Widergänger : en 1, il range Flaubert. Eût-il été ici, nous aurions assisté à une colère homérique !

Ces disparus sans laisser de trace !

renato dit: à

Ce n’est pas difficile à faire.
Suite à l’assassinat par les parents d’une jeune fille qui avait refusé le mariage qu’ils avaient arrangé, les musulmans italiens ont lancé une fatwa contra les mariages arrangés — définis « pratiques tribales » par le président de l’Union des communautés islamiques italiennes —. La fatwa a été lancée par l’Association islamique des imams.

christiane dit: à

Quel souvenir émouvant, Rose.

renato dit: à

Hommage à Stravinski
Vendredi 4 juin 2021, concert spécial en la Basilique de San Marco promu par le Théâtre La Fenice, La Biennale di Venezia et San Marco Procuratoria. Diffusion en direct à partir de 20h00

https://youtu.be/1d2k6jsysyQ

et alii dit: à

rose, ce fut pour moi une telle épreuve que je n’ai pas eu le courage d’aller voir à l’hôpital un ami qui y mourut dont un copain m’avait annoncé la mort (j’ai bien été à l’enterrement;(incinération) j’en étais malade (il était jeune)

Paul Edel dit: à

Rose, voici ce que Widerganger postait sur la RDL à propos d' »Un cœur simple » de Flaubert.
Lumineux.
« Cette « civilisation du cœur » est précisément ce qui ne marche plus depuis la Révolution. On trouve ça chez Madame de Staël dans Corinne ou l’Italie, chez Flaubert dans « Un cœur simple », qui ne le dit pas mais le montre de manière éclatante dans plusieurs scènes entre Mme Aubain et Félicité. Des scènes banales qui ne paient pas de mine mais qui sont en réalité d’une très grande profondeur à l’égard des liens entre la servante et sa maîtresse. Une scène remarquable notamment, où Madame Aubain se plaint de ne pas avoir reçu de lettre de sa fille Virginie, au couvent, depuis quatre jours, occasionne un rapide dialogue entre maîtresse et servante. Devant l’inquiétude de Mme Aubain, Félicité tente de la rassurer mais, ce faisant, commet une gaffe en mettant sur le même plan son neveu, un « gueux », dit Mme Aubain, dont Félicité n’a pas la moindre nouvelle depuis quelque six mois et Virginie, la fille chérie par Mme Aubain, une bonne bourgeoise de province. Si bien que cet acte de bonté de Félicité se retourne contre elle et aboutit à son humiliation par Mme Aubain, qui se sent offensée de cette comparaison outrageante à ses yeux. Félicité n’en est pas moins indignée par le manque de cœur de sa maîtresse mais oublie vite, nous dit Flaubert, cette vexation. Cette scène a sa petite morale qui nous dit, à travers le discours indirect libre traduisant la pensée de Félicité, qu’elle considère ces deux enfants, son neveu comme la fille Virginie de Mme de Aubain, sur un même pied d’égalité de leur destinée, contrairement à sa maîtresse qui s’en tient à une hiérarchie sociale conventionnelle entre les deux classes sociales en présence, incarnées par Félicité et Mme Aubain. Autrement dit, à travers Félicité, le narrateur, et à travers lui, Flaubert lui-même, se réfèrent aux principes d’égalité de 1789 et à l’absence de cœur dans la nouvelle société qui en a émergé. La nouvelle société ne parvient plus à construire une relation de « cœur » (le mot est prononcé par le narrateur dans le passage) entre les concitoyens, les égoïsmes, les hiérarchie ne parviennent plus à faire « peuple » qui demeure « introuvable » comme le montre si bien Pierre Rosanvallon dans l’un de ses ouvrages sur justement ce qui s’est passé après la Révolution. Flaubert avait tout à fait compris ça. Il avait compris que la « civilisation du cœur » était morte avec la Révolution, lui le grand lecteur de Rabelais qui la met en scène sans arrêt dans ses récits. «

et alii dit: à

l’une des anecdotes croustillantes révélées par Ariane Chemin et Marie-France Etchegoin dans leur Raoult, une folie française (Gallimard), publié ce jeudi. Alors que les deux journalistes lui demandaient s’il avait déjà « fait mesurer son intelligence » vu qu’il semble en être très fier, Didier Raoult leur a confié que son quotient intellectuel avait été évalué à une hauteur exceptionnelle par un pédopsychiatre. Il avait alors quatorze ans, et se trouvait en rupture scolaire. « Ecoutez, votre gosse a 180 de QI. Laissez-le faire. Tout ira bien », aurait déclaré le thérapeute au père du futur microbiologiste, une scène qui ressemble bien à un « rosebud » pour comprendre l’incroyable confiance en soi du professeur marseillais. Sans surprise, l’information a enflammé les réseaux sociaux et remis sur le devant de la scène les débats autour de ce test psychométrique. Mais un QI de 180, est-ce seulement possible ? Nous avons demandé à
https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/didier-raoult-un-qi-de-180-la-reponse-d-un-specialiste_2152068.html?utm_source=ocari&utm_medium=email&utm_campaign=20210603190002_22_nl_nl_lexpress_coronavirus_60b903848a44675f117b23c6&xtor=EPR-5240-%5B20210603190002_22_nl_nl_lexpress_coronavirus_60b903848a44675f117b23c6_002Q7D%5D-20210603-%5B_005MMSV%5D–20210603050100#EMID=c9d208096a0cf9890af148e732b7f0569a768fe1b915dacd51f2d2d7cda0cdd7
nous à la RDL? ON FAIT MIEUX MAIS ON NE LE DIRA PAS

et alii dit: à

LMD:
c’est ça:
nouvelle intelligence artificielle, baptisée LaMDA (acronyme de Language Model for Dialogue Applications), qui, à terme, sera intégrée au

et alii dit: à

dites donc, à philomag, ils sauraient coincer puck!
déjà, à la RDL? ON A DU RETARD/
 » ces associations hasardeuses, écrit Tibri, sont ce qu’elle appelle des “perroquets stochastiques”. Pas très sympa pour les vrais perroquets (Alex, le perroquet gris du Gabon qui vivait avec l’éthologue et cognitiviste Irene Pepperberg, maîtrisait plus d’une centaine de mots de vocabulaire), mais le fait est qu’une IA de type LaMDA est une bouche sans cerveau : elle peut créer une conversation ou un texte apparemment cohérent, mais le sens que nous lui donnons est une illusion. Cela n’enlève rien à la prouesse technique ni aux usages éventuels dont nous bénéficierons, mais je suis heureux que des spécialistes de l’éthique se préoccupent des garde-fous dans le domaine de l’IA… Ainsi, en ce qui concerne ma fille, l’esprit d’escalier soufflant quand il peut, j’ai essayé de lui commenter Paul Valéry, histoire de l’armer à l’esprit critique : “Le ciel de l’esprit est surtout plein de perroquets. Il faut d’abord tuer ceux-là… Et puis, apprivoiser les autres.”

Elle a soupiré. “Papa, tu es bavard comme un perroquet.” Ah, les préjugés

l’ombelle des talus dit: à

Bonne soirée aux vieux crabes d’eau douce.

christiane dit: à

Widerganger avait le don d’éclairer ces scènes qui sont la clé des personnages ainsi celle « où Madame Aubain se plaint de ne pas avoir reçu de lettre de sa fille Virginie, occasionne un rapide dialogue entre maîtresse et servante. Devant l’inquiétude de Mme Aubain, Félicité tente de la rassurer mais, ce faisant, commet une gaffe en mettant sur le même plan son neveu, un « gueux », et Virginie, la fille chérie par Mme Aubain, une bonne bourgeoise de province. »
Il démontre « que cet acte de bonté de Félicité se retourne contre elle et aboutit à son humiliation par Mme Aubain ».

Oui, ses commentaires étaient ceux d’un critique littéraire plein d’intuitions. Merci, Paul, de lavoir gardé et replacé dans ces pages où Flaubert n’est pas reconnu à sa juste valeur.

MC dit: à

Oui, la duplication de la Musique par le disque et le culte de l’intégrale, quelque peu affaibli maintenant faute de budget fausse peut-etre notre perception de Bach, et dans les cantates, il y a de l’alimentaire, on ne le niera pas.
Mais l’argument du reemploi du genre je reutilise parce que je suis content de moi n’est pas, à y regarder de près, trés fiable. On peut tout aussi bien soutenir que ce réemploi vient d’un compositeur pressé par le temps. C’etait dans les moeurs de l’époque, et personne ne s’en choquait. C’est maintenant dans celles des maisons de disques, qui, pour vous restituer un Vivaldi ou un Haendel manquant au catalogue, créent un pastiche à partir d’airs existants et disparates et croient naivement nous faire croire qu’elles l’ont reconstitué.
Le renvoi du collectif à sa propre finitude, avec plus d’auditeurs que jamais Bach en eut revé
résulte de la duplication des supports, lesquels peuvent proposer une version antimusicale, façon le psychiatre chef d’orchestre mis en ligne. Mais l’effet serait nul s,’il n’y avait là une éloquence et une structure qui dépassent de beaucoup Leipzig. Que Bach ait été ressuscité par Mendelssohn, c’est à dire un musicien d’un autre univers culturel montre bien cette puissance. Quye l’orchestre Brahmsiuen l’ait servie en dit beaucoup sur l’adaptabilité de cette musique. Que le monument national soit devenu mondial n a pas pu avoir lieu sans les qualkités intrinsèques de cette musique, qui la font meme résister à la vérole néo-baroque. Bref, ni vous ni moi ne savons ce que Bach pensait de lui-meme, mais vous et moi sachons que les métamorphoses qu’il a connues n’auraient pas pu avoir lieu s’il n’avait pas été un génie…
Bien à vous.
MC

christiane dit: à

alii dit: « avez-vous vu une personne QUE VOUS CONNAISSIEZ exposée morte sur un lit quelques heures après sa mort ? »
Oui, Et Alii. Visage serein mais plus de respiration et le corps déjà rigide. C’est complètement incompréhensible, sidérant, entre présence et mystère. Le temps s’arrête. On est saisi d’une hésitation. Était-elle encore là ?

christiane dit: à

Des crabes d’eau douce ? Ça existe ?

MC dit: à

Wiederganger, il ne s’ en cachait pas, est un lecteur de Jean Nagle, que j’ai lu sur ses conseils. De la thèse de sur le Noble Coeur comme fondement d’une civilisation, il tire toutes les conséquences, meme pour des textes qui n’y sont pas abordés, et parfois en lui faisant dire ce que Nagle ne dit pas! C’est plus Naglien que nature, si j’ose dire! Chapeau.
MC

MC dit: à

In comprehensible, je ne sais pas.Une impression d’entre deux mondes, je crois. Une presence-absence si loin de ce qu’elle fut. Là et pas là à la fois…
MC

MC dit: à

Incomprehensible!

christiane dit: à

Entre deux mondes… Oui, c’est exactement cela.

christiane dit: à

Widerganger, son art c’était de nous obliger à relire le roman, surtout ce passage qu’il venait d’éclairer.

racontpatavi dit: à

Oh merci son art!

Jazzi dit: à

Quel ramassis de lieux communs ne faut-il pas lire ici !
Je sens que je ne vais pas tarder à rejoindre le contingent des derniers disparus : JiCé, le boug, JJJ…

D. dit: à

Et Chªloux ? Et Bouguereau ? Et Pablo ?
Tous trois pourtant très au-dessus de TKT et Lavande. A mon sens du moins.

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