La poussière de la vie
Pas de précipitation, gardons-nous de crier au chef d’œuvre après tant d’autres. N’empêche que Le Sympathisant (The Sympathizer, traduit de l’anglais-Etats-Unis par Clément Baude, 487 pages, 23,50 euros, Belfond) de Viet Thanh Nguyen est un grand livre, une première œuvre de tout premier ordre, maitrisée et accomplie, surtout lorsqu’on la lit dissociée du bruit qu’elle a fait puisqu’elle nous est arrivée en septembre déjà précédée par sa légende. Des livres sur la guerre du Vietnam, les librairies en américaines en regorgent, plutôt des mémoires ou des témoignages d’Américains. Ceux des Vietnamiens sont peu traduits. L’entreprise de ce jeune romancier, qui consiste à écrire en anglais d’un point de vue vietnamien quand on est soi-même travaillé « génétiquement » par la double appartenance, a quelque chose d’original, sinon d’inédit.
Le narrateur n’a pas de nom. Il est simplement « le Capitaine » ; les auteurs s’appellent le Général ou l’Auteur, quelques uns de simples prénoms, procédé destiné à éviter les patronymes vietnamiens qui déroutent le lecteur non asiatique. Plus taupe infiltrée que pur espion, même si les techniques du roman d’espionnage sont ici convoquées, c’est un homme à l’esprit double, en équilibre permanent sur le fil entre le licite et l’illicite, qui a la particularité de toujours tout envisager de deux points de vue antagonistes. Parti de Saigon, il accompagne l’exil sud-vietnamien aux Etats-Unis (il y a eu effectivement des espions parmi eux). Il est vrai qu’il travaille pour les deux côtés : d’une part pour un général de l’armée sud-vietnamienne dont il a pour mission d’évacuer la famille dans la débandade générale, quand les GI’s censés protéger Saigon de l’assaut communiste la fuient ; de l’autre, un agent communiste. Son territoire, c’est Los Angeles. Il expédie des lettres codées pleines d’informations essentielles aux camarades restés au pays. Pas un militant mais un sympathisant. Autrement dit quelqu’un qui approuve sans adhérer. pas facile pour un binational toujours soupçonné de trahir l’une de ses deux loyautés.
A l’origine, père français, mère vietnamienne. Il ne veut tuer personne à l’exception de tout individu, Marine, civil ou autre, qui le traite de « bâtard ». Le problème, c’est qu’il y en a toujours un. « Bâtard » car dans leur bouche, « eurasien » ferait trop intellectuel, empire britannique plus encore qu’Indochine française, avec ses fonctionnaires coloniaux sirotant leur Pernod à la terrasse d’un café de la rue Catinat ou de l’hôtel Métropole. Alors à tout prendre, il préfère « enfant naturel », « enfant de l’amour » ou mieux encore « la poussière de la vie ». Un bon garçon, à jamais reconnaissant de l’éducation sous tous les formes, qu’il a reçue de ses parents, des catholiques anticommunistes de la région des Hauts plateaux. Il a été marqué pour toujours par la réaction de sa mère lorsqu’il lui révélé qu’un garçon l’avait traité de bâtard : « Si je pouvais, je l’étranglerais de mes propres mains ! »Aucune autre phrase n’aura autant compté pour lui. Il ne voit pas d’échappatoire à cette division de son moi. Le conflit est en lui en permanence, ce qui donne sa complexité naturelle au roman, nul besoin de la solliciter artificiellement.
Quant à la manière, un humour corrosif, une ironie cinglante, jamais en reste dans l’autodérision, gouvernés tout le long par une réflexion tirée de la Généalogie de la morale placée en épigraphe :
« Gardons-nous, au mot « torturer », de prendre aussitôt un air lugubre ; précisément dans ce cas il y a beaucoup à y opposer, beaucoup à en rabattre- il reste même de quoi en rire »
Le fait est que cette pensée de Nietzsche éclaire en permanence la confession du narrateur à un autre Vietnamien ; elle empêche le lecteur de verser dans un manichéisme redouté entre les bons Vietnamiens et les méchants Américains. Tout le déroulé narratif, parfaitement construit sur le plan technique, est traversé par une méditation morale articulée autour d’une vraie réflexion sur l’engagement, où l’amitié est encore plus épaisse que le désespoir.
Avec Le Sympathisant, Viet Thanh Nguyen pose sur la société américaine le regard que Kazuo Ishiguro a posé sur la société anglaise dans Les Vestiges du jour : admiratif, reconnaissant, caustique mais sans complaisance. Un regard qui peut aller jusqu’à l’empathie mais certainement pas prêt d’abdiquer son sens critique, assorti d’un un sens inouï du détail qui sonne juste et des métaphores éloquentes. Quand tant de romanciers paressent en nous infligeant des portraits frontaux ôtant tout mystère à leurs personnages, lui préfère évoquer quelqu’un « capable de ne pas mettre de glaçons dans son vin », ou des call-girls « emballées sous vide dans des micro-jupes et des bas résille ». Ou les protagonistes écoutant le chant des katioucha sifflant au loin avec le recueillement de « bibliothécaires exigeant le silence absolu ». Ou, pour dire son aversion pour le président Thieu, faire observer que « son nom ne demandait qu’à être recraché de la bouche ». Brillant mais parfois légèrement énigmatique :
« Si le regard avait le pouvoir d’émasculer, cette femme serait repartie avec scrotum dans son sac à main »
Viet Thanh Nguyen (1971) né « là-bas » a échoué en Amérique à 4 ans avec ses parents et d’autres boat people quand il était petit. Après une escale dans un camp en Pennsylvanie, ils s’établirent en Californie. Etudes à Berkeley, professorat à l’USC, enseignement de la mémoire de la guerre du Vietnam, écriture de ce premier roman acclamé, distingué, consacré et finalement couronné du prix Pultizer en 2016, suivi d’un essai sur les mémoires américaine et asiatique du Vietnam et d’un recueil de nouvelles sur les réfugiés. Un auteur à suivre ne fût-ce que pour voir comment il en sort, à supposer qu’il en sorte jamais. Surtout qu’il a une forte conscience politique, qu’il se dit marxiste et catholique. Mais renoncez à trouver des clés autobiographiques dans son roman : Je est vraiment un autre.
En regardant tout jeune Apocalypse now, son premier « traumatisme artistique », il éprouve pour le première fois sa double qualité et ne sait plus s’il est Américain ou Vietnamien étant entendu que le spectateur en lui est les deux à le fois. Les scènes aux Phillipines, relatives au tournage d’un film sur la guerre du Vietnam dont le narrateur est conseiller technique (pas d’autre vietnamien à Hollywood, indispensable pourtant, question d’authenticité : pour accéder à l’universel, il est préférable d’être irréprochable dans les détails) lui sont l’occasion de rappeler cruellement que la perspective vietnamienne a été éclipsée. Trois millions de morts pourtant. Ces scènes lui permettent de régler des comptes sans les nommer tant avec Coppola qu’avec Cimino et Stone, réinventeurs d’un conflit où les Vietnamiens sont cantonnés à l’arrière-plan comme des figurants bons à tuer ou à violer. Les Américains ont parfois du mal avec leurs Vietnamiens, entendez : ceux qui sont devenus Américains, car ils sont le rappel cuisant de leur défaite.
« Nous menacions la sacro-sainte symétrie d’une Amérique noir et blanc, dont la politique raciale du yin et du yang ne laissait place à aucune autre couleur, notamment ces petits Jaunes pathétiques qui venaient piquer dans la caisse »
L’auteur a pensé son livre comme la version européenne d’un roman américain. Bien sûr, on sent a qu’il épluché ses classiques sur la chute de Saïgon (James Fenton, David Butler, Tiziano Terziani et surtout l’inoubliable Sauve qui peut de Franck Snepp) ; il paie d’ailleurs sa dette à la fin. Influencé par un classique de la littérature afroaméricaine Homme invisible, pour qui chantes-tu ? de Ralph Ellison, le déclic lui est pourtant venu de la lecture du Cul de Judas de Lobo Antunes, un choc par sa densité même, qu’il reçut comme une invitation à écrire pour s’affronter à lui. Mais les scènes de torture du Sympathisant ont été inspirées par le passage sur l’Inquisition dans les Frères Karamazov (mais l’incipit rappelle plutôt celui des Carnets du sous-sol) et le déplacement de l’intrigue doit au Voyage au bout de la nuit. On aura compris que si tout écrivain est un lecteur, certains le sont plus que d’autres sans que jamais la trace des ainés, leur puissante imprégnation, ne bride l’imaginaire.
A peine quelques libertés avec la chronologie, quelques licences poétiques ici ou là. Si tout n’est pas exact, tout est vrai. On attend avec impatience son prochain livre, ne fût-ce que pour voir s’il a d’autres grands romans de cet encre dans le ventre – ce dont, personnellement, je ne doute pas.
(« Pendant l’offensive du Tet à Saigon,le général sud-vietnamien Nguyen Ngoc Loin exécute en pleine rue un officier vietcong Nguyen Van Lem, 1 février 1968, photo Eddie Adams ; « Quelque part au Vietnam » photo D.R. ; « Viet Thanh Nguyen » photo Bebe Jacobs)
571 Réponses pour La poussière de la vie
un livre-manifeste de plus, comme ces films oursés d’or à Berlin, applaudis par des téléspectateurs. Pour dénouer l’énigme du « scrotum dans le sac à main », repassez à la vo, dear Passou.
Avant de se faire la moindre idée sur cette photo trop connue, présentée ici sans commentaire et donc portant un message, il faut consulter les circonstances et la déclaration du photographe.
« un conflit où les Vietnamiens sont cantonnés à l’arrière-plan comme des figurants bons à tuer ou à violer. »
Un gros défaut à Hollywood… On se souvient pourtant de la tentative (réussie) de Clint Eastwood de montrer la guerre du Pacifique vue du côté des Japonais. C’était nécessaire, et même essentiel, et cette nouvelle réussite romanesque vient à point pour réviser utilement (et moralement) la focale.
Oui dear Phil, la version comique est celle de Down By Law, où Roberto Benigni déclare « If looks could kill, I am a dead (eu) man now »…
Je termine A Quiet American, de Grahame Greene, dont l’action se situe dans le Vietnam de la guerre d’Indochine…les Vietnamiens y sont absents, sauf Phuong, objet du désir de deux hommes, un Anglais & un Américain, et sous forme de cadavres, avec des scènes presque aussi insupportables que celle de la photo. Femmes-objets et non- êtres, deux possibles déclinaisons des colonisés.
Existe-t-il un livre sur la guerre d’Indochine écrit par un vietnamien du temps de la colonie/protectorat.
Dans son Reading Diary, Alberto Mangel parle du détachement moral du tortionnaire, de la déshumanisation du déshumanisateur:
« One of the Argentinian torturers during the military dictatorship (a cultured man) later declared that he grew accustomed to the « expression of suffering » quite quickly. The sound of the person became detached from the person himself (…) so that it fired in the torturer no feeling of pity or regret, or even no impulse to stop the pain ».
Après tout, Stanley Milgram a démontré que nous sommes touts des sadiques en puissance….
Si l’on en juge par le début du romans mis en ligne par L’Humanité (si, si), en plus de la référence à Ralph Ellison, Viet Thanh Nguyen ancre fermement son écriture dans tradition classique de la littérature en langue anglo-saxonne en faisant allusion à l’un des vers les plus célèbres de la poésie anglaise moderne, qui mériterait peut-être une note en bas de page pour le lecteur français:
« Mais au mois où débute cette confession, ma façon de voir le monde passait encore pour un atout plutôt qu’un danger, comme il en va de certains dangers.
Le mois dont je parle, c’est le mois d’avril, le plus cruel de tous. Un avril au cours duquel une guerre qui durait depuis très longtemps finit par s’épuiser, comme toutes les guerres. »
Allusion au premier vers de The Wasteland/La Terre Vaine, de TS Eliot, qui prend à contrepied la célébration du printemps & du retour de la sève dans les arbres:
« April is the cruellest month, (breeding
Lilacs out of the dead land, mixing
Memory and desire, stirring
Dull roots with spring rain). »
September 25, 1969 :
Pour dénouer l’énigme du « scrotum dans le sac à main », repassez à la vo, dear Passou.
Cela donne à penser à ce qui peut-être est une légende, les prostituées vietnamiennes qui pour se venger et lutter à leur façon de l’occupant américain introduisaient dans leur vagin des débris de lame à rasoir . C’est l’équivalent de notre expression fusiller du regard, la paire de testicules en moins en plus de la vie écourtée.
Dora Budor :
Pour Passou, s’il ne reste plus qu’un genre littéraire, ce sera le roman de guerre !
Bloom, sans vouloir remettre en cause votre affirmation concernant la citation poétique ou l’influence éventuelle des écrits uns sur l’écriture des autres, il peut arriver qu’un auteur sans le savoir ou plus simplement un individu soit traversé par les mêmes pensées qui occupèrent un autre avant lui et ce, sans croire au phénomène de transmigration des âmes.
il peut arriver qu’un auteur sans le savoir ou plus simplement un individu soit traversé par les mêmes pensées qui occupèrent un autre avant lui et ce, sans croire au phénomène de transmigration des âmes.
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Peut-être, mais pas dans ce cas. Le récit est parfaitement contrôlé par un connaisseur du canon anglophone. C’est ce que dit Passou, grosso modo:
« On aura compris que si tout écrivain est un lecteur, certains le sont plus que d’autres sans que jamais la trace des ainés, leur puissante imprégnation, ne bride l’imaginaire ».
Cela s’appelle de l’intertextualité, dans le jargon universitaire.
Merci Bloom, je trouve quant à moi assez énigmatique si ce n’est pure poésie qu’il puisse écrire que toutes les guerres finissent en avril. Si c’est vrai, alors Assad finira bientôt de massacrer son peuple.
Il existe un certain nombre de testes écrits par des Vietnamiens sur cette guerre, mais aucun n’a été traduit en français. Ils ont été écrits dans la langue « ennemie ».
Un livre à traduire :
Il ne dit pas que toutes les guerres finissent en avril, mais que toutes les guerres finissent par s’épuiser. 11 novembre 1918, bientôt 100 ans jour pour jour…
bien, elles ne font que faiblir avant de retrouve une nouvelle vigueur . Dommage.
retrouveR.
Malheureusement certaines causes de guerre persistent après l’armistice.
Aujourd’hui, dimanche matin, je vais apprendre à jouer au curling, c un jeu passionnant
https://fr.wikipedia.org/wiki/Curling
l’été dernier, je n’ai pas pu sauter en parachute accompagné, car j’étais trop gros (> 90 kg). Rêvé cette nuit que le parachute lancé du haut de l’immeuble) ne s’ouvrait pas. Il s’écrasait sur le seuil d’une maison, et on riait. Je confirme avoir déjà reçu des échos très favorables du roman dont la rdl se fait l’écho dans mon autre cercle littéraire (Viet Than Nguyen) et avais envisagé de le lire quoique la photo, pour célèbre qu’elle soit, m’en dissuade assez. Je ne sais d’ailleurs pas si je vais pouvoir ouvrir fréquemment ce blog. (passou rend une monstrueuse responsabilité à ce sujet à l’égard de la sensibilité de ses internautes affidés). J’ignore encore ce que je mangerai ce soir, mais pour l’instant, il faut aller marcher sur l’esplanade par ce froid avant le curling, c’est beaucoup plus utile que de poser des ventouses à un cadavre (vi a toten bankes). A ce sujet, wgw me fait souvent penser à ces pilpulnik qui débattaient du plus utile, du soleil ou de la lune, pour l’éclairage d’un village. Ils concluaient à la lune car, donnant sa lumière pendant la nuit, elle empêchait aux marcheurs de tomber dans les fossés au risque de se blesser, alors que le soleil, qui ne brille que pendant la journée, ne servait pas à grand chose puisqu’il faisait déjà clair.
BJ à toussent et aux intelligent.es, et non seulement à rose & lavande.
Un homme pris entre deux cultures, marqué par l’exil ? Marque de fabrique de notre temps qui se construit dans la fuite et l’identité fracassée des réfugiés perdus dans les écueils des souvenirs : désastres de la guerre… violences illégitimes.
Méditer sur la guerre, c’est en fait méditer sur le fonctionnement de la société et même civilisation. Clausewitz, Aron, Emmanuel Terray (africaniste, d’origine juive berlinoise, prof émérite de l’EHESS, écrivain).
Simplement pour élever un peu le niveau des commentaires qui en sont encore à penser la littérature sur le mode de la transmigration des âmes, ce qui ne peut que faire sourire les âmes bien nées…
JJJ,
j’aurais pu choisir le jeu de trébuchet de Pieter Brueghel l’ancien mais je n’ai pu résister à cette photo :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f9/Men_curling_-_1909_-_Ontario_Canada.jpg/240px-Men_curling_-_1909_-_Ontario_Canada.jpg
Amusez-vous bien !
L’auteur a pensé son livre comme la version européenne d’un roman américain.
HeuH….?
N’oublions pas que les grands récits fondateurs de notre culture sont fondés sur la guerre : L’Iliade (la guerre de Troie, qui n’a jamais existé mais n’en demeure pas moins un mythe fondateur de la civilisation occidentale, l’Odyssée, l’Enéide. Même le christianisme n’y échappe pas puisqu’il naît durant une occupation étrangère à Jérusalem par les Romains. La Terre promise s’est mythiquement construite aussi sur un récit de guerre contre les Cananéens.
La version européenne d’un roman américain, on ne voit pas vraiment ce que ça peut être comme bête à cornes…
Quant au roman de Ralph Elison, c’est un roman sur le thème du racisme.
Je m’amuse bien, merci,… et un peu de confiture le matin avant le curling, peut pas faire de mal. Je cite : « avec les grands récits fondateurs de notre culture fondés sur la guerre qui n’en demeure pas moins un mythe fondateur » (sic). A part de ça, les civilisations qui n’ont pas de mythes fondateurs sont condamnées à périr de froid. Vive la guerre hoplitique, à bas la paix froide !
@Janssen J-J dit: 25 février 2018 à 11 h 13 min
Vous attrapez les sottises avec la même dextérité que les joueurs de curling !
Un peu de latin en ce dimanche matin spécialement pour Wgg:
https://www.youtube.com/watch?v=ggoQr4Ivk6k
Bon, ça n’a rien à voir et c’est une digression caractérisée, mais comme ça caille sec (comme dirait Tchang), je vous rappelle que nous réchauffons leurs climats, leur supprimons la nourriture (70 % des insectes volants ont disparu), les rendons sourds (les citadins doivent changer leurs amours, faute de s’entendre), leur disputons l’espace (les haies sont arrachées dans les pays de bocage), déréglons leurs cycles naturels (la pollution lumineuse nocturne bouleverse les rythmes saisonniers) :
Alors, en ces temps de grandes gelées, n’oublions pas, au moins, de nourrir nos passereaux ; un peu de gras (margarine ou saindoux), quelques graines, sur le rebord d’une fenêtre, dans une mangeoire inaccessible aux matous…
Commençons à rembourser la grande dette humaine…
Odi profanum vulgus et arceo !
En latin, un classique (classicus) est un citoyen de la première classe : du mot « classis », qui signifie au départ « appel du peuple par classe », puis classe susceptible d’être appelée sous les armes. Quand le mot « exercitus » se spécialisa dans le sens d’armée de terre, le mot classis prit le sens d’armée de mer, la flotte. Un marin, un « marine », c’est un « classiarius ». Le classicum, c’est la trompette qui servait à appeler les classes (trompette de la renommée quand elle s’applique à un « scriptor classicus » …un écrivain classique qui vogue sur la mer en bon soldat de la gloire…
Claudus, a, um, : boiteux, a donné Claudius, nom de l’empereur Claude à la patte folle… qui a donné aussi claudicare : boiter , qui a donné aussi le verbe « clocher » (quelque chose qui cloche, qui boite, qui ne va pas, comme Œdipe), et le mot « clochard » : quelqu’un qui disfonctionne dans le lien social, qui se met à part. Une certaine parenté, on le voit, entre Œdipe et Diogène. Les deux clochent parce qu’ils forment deux cloches, qui refusent les règles : ne pas coucher avec sa mère, ne pas avoir de profession. Ils provoquent la guerre intime et sociale.
Le sens du mot fol (folle, fou) est intéressant également. Il désigne à l’origine ce qui n’est pas conforme à la norme : une herbe folle pousse là où elle ne devrait pas, ell ne se conforme pas à l’espace normé de ce qui est culture et de ce qui ne l’est pas.
Il y a un monde fou : trop de monde pour la norme du lieu.
L’unité de la péninsule italienne s’est construite à travers la guerre : guerres d’expansion et d’assimilation des autres peuples par le peuple dominant, les Latins du Latium : les osques, les samnites dans le sud en Campanie, les volsques, etc. Mais les Latins ont été suffisamment intelligents pour manier à la fois la violence guerrière et la douceur de la citoyenneté romaine, réclamée et obtenue après la « guerre sociale ». La guerre a traversé et forgé l’histoire de l’unité italienne.
Les seuls qui sont restés inassimilables, ce sont les Juifs. On sait quel prix Rome leur a fait payer cette esprit d’indépendance.
cette >> cet
Juliette franciscae meae laudes. Quel délice !
quand Angot a dit dans une émission télé « qu’être artiste c’était TOUJOURS un plan B’ le fruit d’un échec, l’impossibilité d’avoir eu une vie normale en devant médecin ou ingénier, elle voulait sans doute parler des écrivain d’aujourd’hui.
Autant Angot a tort pour les musiciens ou les peintres autant elle a raison pour ce qui de la littérature aujourd’hui.
En effet, parler de plan B cela signifie qu’elle fait passer au second plan les éléments qui font l’exceptionnalité d’un artiste : don, talent, travail, sacrifice etc… au profit d’éléments qui relèvent uniquement de circonstances biographiques traumatisantes.
et là on ne peut lui donner tort, à tel point que quand une personne vous dit qu’elle est écrivain(e), le premier réflexe est de se demander ce qui a lui arriver comme catastrophes.
et là effectivement on comprend ce que dire Angot : dans ces conditions il aurait mieux valu que la personne en question devienne ingénieur ou expert-comptable, dans la mesure où son désir d’écrire ne relève d’aucune prédispositions particulières mais est uniquement la conséquences directes de traumatismes liés à des circonstances catastrophiques, sans ces traumatismes cette même personne serait devenue garçon coiffeur.
c’est la première fois que je vois Angot dire un truc intelligent, le seul truc qui lui aura échappé c’est que ce processus repose sur une stratégie commerciale des éditeurs qui transforment ces catastrophes en produit marketing, mais ça je ne suis pas certain qu’elle le comprenne un jour.
…
…vient, d’être censurer, !…
…
…la censure, franco-belge et Google,..çà existe,!…Ah,!Ah,!…
…en cela, d’avoir ridiculiser, l’art d’écrire, en moins de par l’art de peindre,…en ses guerres de cinéma, pour faire son chiffre aux réalités des capitalismes, et l’industrie des armes, loin de l’honneur de la dame de Troie, a son clan, pour son état,!…
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wgg : Odi profanum vulgus et arceo !
Alors que faites-vous ici ?
Autre proverbe : Pares cumparibus congregantur,
« Les seuls qui sont restés inassimilables, ce sont les Juifs. »
Sauf ceux qui ont des châteaux dans le Périgord ?
Claude, c’était bien celui qui traînait le pied droit ?
Mario Vargas Llosa : « Si l’on doit la juger en fonction de l’éthique et de la morale, la littérature disparaitra »
Jugement frelaté et à l’emporte-pièce du « libéral » Vargas Llosa, cynique et pur produit de l’immoralité des années 70, les années « stupre ». Il ne nous a pas encore dit ce qu’il pensait de l’affaire Weinstein, mais ça ne doit pas être très reluisant…
A Hué, j’avais sympathisé avec la patronne d’un modeste bar en bordure de la Rivière des parfums. Elle avait dû évacuer la ville une quinzaine de fois en une dizaine d’années car la légendaire capitale du Royaume d’Annam se trouvait exactement sur la ligne de front entre le Nord-Vietnam communiste et le Sud-Vietnam soutenu par les militaires américains. Elle ne cessa d’être prise & reprise par l’un & l’autre des deux camps, au terme de combats dont on imagine difficilement la sauvagerie. Le mari de cette dame avait combattu dans l’armée du Sud-Vietnam; depuis la fin de la guerre, il passait le plus clair de son temps allongé sur un lit de camp, durablement et profondément meurtri dans sa chair et son âme par ce qu’il avait dû endurer. Il émergeait parfois de sa torpeur pour évoquer la guerre dans un français de qualité, avec une forme désespoir laconique, le visage animé d’un beau sourire blessé.
Quelle chance a notre génération de ne pas connaitre, de n’avoir pas connu, cette gigantesque machine à broyer l’Humain. Nous sommes des privilégiés qui n’avons de l’existence qu’une très partielle connaissance.
Mes pensées vont à tous les êtres humains qui n’ont pas ce confort.
…
…un beau texte simple,…au genre, » honni soit qui mal, y pense « ,!…sur ce billet ridiculisé et plutôt commercial d’esprits à lucres,…
…la pensée en managements,!…Ah,!Ah,!…
…machineries sans artistes des observations,…
…le monde des lettrés en échecs et mat,…avec une vingtaines de lignes sur clavier,…Ah,!Ah,!…
…les philosophes actuels, du cinéma,..pour et complicités d’états, et maintenant, que doit-je écrire,…Ah,!…
…bon à tirer,!…Ah,!…
…
la perspective vietnamienne a été éclipsée. Trois millions de morts pourtant.
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Côté américain, un peu moins de 60 000 morts, dont très peu de civils.
Vargas Llosa est une girouette politique, que la morale n’étouffe pas. Il est communiste dans sa jeunesse, se tournant même vers Castro :
« Puis c’est le soutien à Fidel Castro et à son régime. Démocratiquement déçu par la révolution cubaine, il amorce un virage que ses détracteurs lui reprocheront toujours. En fait, plus qu’un virage, c’est un glissement de gauche à droite. Plus tard, il fonde un mouvement de droite, Libertad. Il s’associe au Fredemo (Frente démocratico), et se présente sous cette étiquette à l’élection présidentielle de 1990, avec un projet libéral. »
Il sera battu et se réfugiera en Espagne. Bref, un opportuniste parfait en politique… et à peine mieux en littérature !
Les Américains ont parfois du mal avec leurs Vietnamiens, entendez : ceux qui sont devenus Américains, car ils sont le rappel cuisant de leur défaite.
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Cohérence de l’histoire, les vaincus ont choisi de rejoindre les battus, tout à fait normal.
Après la réunification du pays par la dictature communiste, un à deux millions « boat people » quittent le pays, pour l’immense majorité des commerçants Chinois, cibles du régime. Installés dans des pays de premier asile, comme la Thaïlande, la Malaisie & Hong Kong, ils demandent à se rendre en priorité aux EU, en Australie et au Canada. Seuls 2% d’entre eux demandent à aller en France – le colonisateur « historique » ne fait pas recette, on lui préfère les pays du dollar, et singulièrement les USA.
» Classique est ce qui dure », disait Valéry, bien placé pour le savoir.
Aujourd’hui, la conférence de Carême prononcée à Notre-Dame par Fabrice Hadjadj était formidable, de quoi vous convertir amplement, même ceux qui y croient déjà. La vidéo sera disponible sur KTO, où vous pourrez la voir si vous l’avez bêtement loupée. Cela nourrit un dimanche vide de sens, où le froid et la clarté qui va avec dominaient.
@ la conférence de Carême
jUST wHAT i nEEDED
https://www.youtube.com/watch?v=Z5-rdr0qhWk
C’est ici :
déjà v
En septembre 1966, mandaté par Cinq colonnes à la une, le réalisateur Pierre SCHOENDOERFFER a rejoint la Compagnie Bravo et intégré une section de l’Armée américaine en opération au Sud Vietnam. Pendant six semaines, jour et nuit, il a filmé le quotidien des 33 hommes de cette section commandée par un jeune lieutenant noir qui lui donne son nom.
@dont très peu de civils
Et très peu de militaires de carrière
@déjà v
Jean Langoncet dit: 25 février 2018 à 22 h 19 min
un jeune lieutenant noir qui lui donne son nom.
La section Anderson
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; que de mauvais ambassadeurs – à petite échelle : https://twitter.com/jeanguytalamoni
En tous cas la photale elle est sacrément comac…
Il était une fois :
https://blogfigures.blogspot.fr/2011/05/martha-graham-salem-shore.html
Dans le style d’une idée :
John Kennedy Toole :
C’est indécent qu’un-e qui a produit une œuvre, qui est puissant ou qui possède une fortune soit bouffi d’orgueil ; bâtir son orgueil sur le rien ce n’est que risible.
A propos de quoi la citation à 15h30, les piles wonder? la bêtise, le mal et son catalogue édité en pléiade traduite dans toutes les langues , la croyance, la guerre migrante ? Souvent on dit de la situation qu’elle est classique quand le schéma en est réputé, connu et qu’elle n’augure rien de bien, il est prévisible d’en récolter une moins-value, une perte, un sinistre ( trahison, escroquerie, abus en tous genres, que sais-je encore) mais sûrement s’agit-il pour vous uniquement de la chose littéraire ou artistique.
» Des structures strophiques classiques (sonnet ou ode), une référence antique omniprésente, une langue latine sous-jacente : un ensemble caractéristique qui ne facilite pas la lecture et pourrait inciter certain à parler d’une œuvre surannée. Or, n’est-ce pas l’inverse ? Ce style incorruptible n’est-il pas une réponse aux bouleversements de ce monde qui se délite ? « Dressés comme des colonnes fières face aux tourments d’une histoire convulsive, les poèmes de Charmes sont autant de repères contre le déchirement du siècle », insiste Marine Wisniewski, car ils sont les « témoins de l’immuable actualité du langage poétique ». »
http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/paul-valery/review/1940932-les-charmes-de-paul-valery-entre-classicisme-et-allegories
le lien
…
…ou en étions-nous,!…de hier -soir,!…la censure, de mon texte, un rien, révélateur, comme presque une photo,…
…et donc,…
…je disait, que pour moi,…pour savoir écrire, au mieux,…il faut savoir, bien illustrer, un paysage, ou autres scènes de théâtres,…bien avant,…
…
…les zones » premières « , et les suivantes par » rehauts « ,et par couches successives,…
…et, ainsi, déborder, sur les premières en états secs,..ainsi de suite,…c’est évident,…
…
…d’autres parts, pour des zones de mêmes couleurs de fonds, les mettre fraîche, et y, remplir les liens de dégradés, entre elles , de zones en zones, l’illustration, prend ses couleurs, de mains de maître,!…
…
…écrire, comme cela, et pas, avec, plusieurs scènes différentes, sur le même, tableau,…ou c’est des collages, pour des dérisions, à tromper, la nature, et ses faits réels, qui n’en sont plus,…
…
…l’art de tromper, son spectateur, ou lecteur,…
…en plus, des raccords, de l’artiste, à se créer, des idées, sur le temps lier aux histoires, pour résumer, l’observation, de ces faits, à des conclusions automatiques, et machinistes, de pouvoir aux résultats escomptés,…
…quoi, de plus logique,…etc,!…Go,!…
…
…vous êtes votre angle- droit,…multiplier-vous par quatre, et vous passer en revues, vos zones à continuer, à vous dépeindre,…en circonvolutions,…
…écrire, ses souvenirs » fantasmés « , par, exemples,!…bref,…
…
Delaporte, mon dimanche hier n’était absolument pas vide de sens du début jusqu’à la fin. J’ai rencontré et partagé maintes choses avec plusieurs personnes.
Comment pouvez-vous préjuger du sens que contiennent les dimanches d’autrui ?
Ne tomberiez-vous pas dans un dangereux orgueil exacerbé par la période du Carême ?
@delaporte,
L’ église, toujours dans le discours apologétique, quel que soit le frère prêcheur, religieux ou laïc.
« Ne tomberiez-vous pas dans un dangereux orgueil exacerbé par la période du Carême ? »
Justement, ma phrase était une manifestation d’humilité : la petitesse de l’homme (et de moi-même, Delaporte) devant la splendeur de Dieu.
la petitesse de l’homme (et de moi-même, Delaporte) devant la splendeur de Dieu.
—
Blake et son Nobodaddy.
Un poème pour les dimanches de la vie :
Why art thou silent & invisible
Father of jealousy
Why dost thou hide thyself in clouds
From every searching Eye
Why darkness & obscurity
In all thy words & laws
That none dare eat the fruit but from
The wily serpents jaws
Or is it because Secresy
gains females loud applause
William Blake
« A Hué, j’avais sympathisé avec la patronne d’un modeste bar en bordure de la Rivière des parfums. »
Lulu la Nantaise ?
Mon pauvre Passou, ce billet n’intéresse pas grand monde…
« la fiancée du Mekong »? La nièce de Melle Savonette? ça alors..
Au quatrième rhum arrangé, elle voyait les Buttes Chaumont et et au cinquième, les usines d’Aubervilliers..
Le dimanche de la vie… Côté positif de la chose avec Hegel repris par Queneau :
C’est à propos de la peinture hollandaise et de ses scènes de «naïve gaieté et de joie spontanée» que Hegel parle de «dimanche de la vie», et il ajoute : «Des hommes doués d’une aussi bonne humeur ne peuvent être foncièrement mauvais ou vils.» (Gallimard)
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/lulu-la-nantaise-mythe-ou-realite-5316874
et l’image :
https://www.youtube.com/watch?v=T-yYWsfyGxs
Michel Houellebecq : Les élites haïssent le peuple
PUBLIÉ PAR GAIA – DREUZ LE 25 FÉVRIER 2018
https://www.dreuz.info/2018/02/25/michel-houellebecq-les-elites-haissent-le-peuple/
essai
C’est Loan le vrai nom…
L’article de Javier Maria traduit bien la même inquiétude que j’exprimais l’autre jour sur l’éducation et l’échec des systèmes scolaires dans toute l’Europe à transmettre le passé et la culture.
Les systèmes scolaires en Europe fonctionnent très bien pour une élite (de plus en plus restreinte malheureusement) mais échoue pour la masse. C’est la démocratisation de l’éducation qu’on n’a pas réussi à construire par des politiques trop timorées et laxistes. C’est un défi qui est toujours devant nous. Ce ne sont pas les réformes du Bac qui vont y porter remède en France. Il faut dire aussi que les jeunes se désintéressent souvent du passé pour ne s’intéresser qu’à eux-mêmes dans un éternel présent sans histoire.
Ok j’entrave rien à l’espagnole mais bon je peux vaguement faire un effort de goole translate pour me faire une vague idée d’un sujet intéressant mais franchement je vois pas bien oú veut en venir Passou à Twitter tout Marias et Llosa, propos subjectif d’auteurs d’un pays que je connais peu. Et pourquoi en bon journaliste Passou ne fait pas vivre le débat avec des avis contradictoires etc on pourrait se faire une vague idée mais là ça ressemble plus à de la propagande, ou alors quelque chose m’échappe.
Passou l’Américain ?
Non, c’est de Goldman
Michel Houellebecq : Les élites haïssent le peuple
PUBLIÉ PAR GAIA – DREUZ LE 25 FÉVRIER 2018
(La chaîne Youtube du ministère argentin de la Culture diffuse une passionnante conférence donnée par l’auteur de Soumission à Buenos Aires en janvier dernier. Extraits choisis d’une véritable feuille de température du paysage intellectuel français.)
Depuis une vingtaine d’années est apparu en France un phénomène assez étonnant, qu’on voit dans beaucoup de médias mais tout particulièrement dans le média dominant, le quotidien de référence le Monde, qui est manifestement un organe central de ce que l’on appelle le “politiquement correct” mais que je préfère appeler le “nouveau progressisme”. […] Immédiatement après 1945 et jusqu’à il y a à peu près vingt ans, les prolétaires, les ouvriers et plus généralement les pauvres bénéficiaient d’un a priori favorable dans les médias de l’élite. Ils étaient considérés comme respectables et leur point de vue considéré comme intéressant. De toute évidence, cette analyse était due à la domination du Parti communiste. Peu à peu, après 1968, cette domination intellectuelle s’est effritée et a subi un coup fatal avec la publication de l’Archipel du Goulag en 1974 par Soljenitsyne, livre qui a vraiment changé l’histoire du monde. Peu à peu, avec le déclin du parti, le respect envers le prolétaire a commencé à décliner. Et on a vu apparaître ce que l’on peut appeler une révolte des élites contre le peuple.
Un mot est apparu, celui de “populisme” pour désigner les opinions populaires dont il fallait se défier. […] L’idée a commencé à être exprimée, d’abord prudemment, puis de manière de plus en plus explicite, que le suffrage universel n’était pas la panacée et qu’il pouvait conduire à de grandes aberrations. Il y a eu un cap très important en France en 2005. Un référendum sur un traité européen, celui de Lisbonne, a eu pour résultat un “non” massif de la population. Quelques années plus tard, le traité a été adopté contre l’avis de la population par le Parlement réuni en Congrès. C’était un déni de démocratie vraiment frontal qui ne s’était pas vu en France depuis très longtemps. Parallèlement, le langage employé par les élites pour parler du peuple est devenu de plus en plus insultant. […]
Entre la population et les élites, le mot “incompréhension” en France est, à mon avis, beaucoup trop faible. Ce à quoi on a affaire, c’est tout simplement de la haine. Et c’est ce même mot de “haine” que j’utilise pour qualifier mes rapports avec différents journaux, spécialement avec le Monde. […] La violence du débat public en France — enfin ce qu’on appelle le débat public et qui a été tout simplement une chasse aux sorcières — n’a cessé d’augmenter. Et le niveau des insultes n’a cessé de monter. […] Depuis l’arrivée de François Hollande, les choses se sont encore durcies et ont monté d’un cran car un phénomène nouveau et totalement imprévu a commencé à se produire. Certains intellectuels français, en particulier Alain Finkielkraut et Michel Onfray, ont déserté le camp des élites pour se rapprocher du camp de la population. Immédiatement ils ont été voués à l’opprobre par l’ensemble des médias, ils ont rejoint le camp des populistes abjects, où il y avait déjà Éric Zemmour et où je passais faire un tour de temps à autre. […]
On peut se poser la question : les intellectuels français sont-ils massivement passés à droite et devenus réactionnaires ? […] Ce virage à droite n’est pas si net. La vérité, à mon avis, est qu’ils ont abandonné la gauche sans pour autant rejoindre la droite. Ils ont retrouvé quelque chose dont ils avaient complètement perdu le souvenir et même jusqu’à la notion, qui est la liberté de penser. […] La Seconde Guerre mondiale avait profondément discrédité les intellectuels de droite. Pour être honnête, c’était un peu injuste car une partie de ceux-ci non seulement n’a pas collaboré mais a même résisté. […] Et à partir de 1945, l’intégralité du pouvoir intellectuel en France est tombée aux mains de la gauche. […]
Les intellectuels de ma génération sont toujours aussi ignorants des choses scientifiques et offrent toujours aussi peu de contenus, mais ils ont renoncé à dissimuler cette absence de contenu. Ils n’essaient plus du tout de produire une pensée neuve et ont renoncé à toute ambition philosophique. Les intellectuels à l’heure actuelle sont des observateurs, des commentateurs engagés des faits de société. […]
Ce qui a vraiment fait rentrer le sujet dans le débat public, c’est un petit livre de 70 pages publié en 2002 par Daniel Lindenberg. Le titre était le Rappel à l’ordre et son sous-titre Enquête sur les nouveaux réactionnaires. […] En 2016, ce livre a été réédité avec une postface inédite de l’auteur […] dans laquelle il dit deux choses. Ce qu’il dit d’exact, c’est que son livre a été mal accueilli en 2002. On lui a reproché de mélanger tout et n’importe quoi et de regrouper comme “nouveaux réactionnaires” des gens dont les opinions n’avaient absolument rien à voir. […] La conception du progressisme de Lindenberg est totalement nouvelle : ce qui rend une innovation bonne pour lui, ce n’est pas sa nature, c’est son caractère innovant en lui-même. La croyance de Lindenberg tient en deux points : nous vivons une époque supérieure à toutes celles qui l’ont précédée et toute innovation, quelle qu’elle soit, rend l’époque encore meilleure. La chose fausse dans sa postface est qu’il déclare que ceux qu’il avait inculpés sous la dénomination de “nouveaux réactionnaires” se sont défendus et ont protesté en disant qu’ils n’étaient pas réactionnaires. Alors qu’en réalité, c’est le contraire qui s’est produit, je m’en souviens très bien ; j’étais un des principaux accusés. Alain Finkielkraut était ravi d’être dans le même groupe de gens dont il aimait bien les écrits et, quand je lui en ai reparlé, il m’a dit : « C’est une dream team », pour situer son état d’esprit de l’époque. […] Être qualifié de réactionnaire ne faisait plus peur à personne. Le pouvoir d’intimidation de la gauche sur les esprits était mort. Une chose curieuse est que les nouveaux réactionnaires les plus fréquemment cités par Lindenberg n’étaient pas des intellectuels à proprement parler. Il s’agissait de Maurice Dantec, Philippe Muray et moi-même. […] Le choix de Lindenberg est excellent. Les idées de Muray et Dantec méritent d’être bien connues, bien plus que celles des intellectuels officiels et même un peu plus que les miennes ! Ce n’est pas de la modestie, mais de l’objectivité.
Qu’est-ce que je prophétisais dans mes livres — si on fait une synthèse ? D’abord l’avènement du transhumanisme. Cela commence à se produire très doucement, il est possible que cela s’accélère. […] Ensuite, dans Soumission, j’ai prédit la prise de pouvoir en Occident par un islam modéré, et que l’Occident préférait se soumettre en abdiquant ses valeurs qui ne lui conviennent plus. À l’heure actuelle, on ne peut pas dire que ce soit un islam modéré qui se manifeste en Europe. […] Pour être complet, de petits signes commencent à apparaître. Comme on l’a vu, il y a une grande souplesse des universités occidentales, surtout françaises, à accepter des concessions dès qu’il y a des financements importants venant des monarchies du Golfe. Il semblerait qu’il y ait une sorte d’aptitude des Français à la collaboration qui perdure.
L’interview de Llosa est particulièrement indigente, ça me fait rire mais peut etre ne le faudrait il pas ?
Là, ça vole plus haut, petit Nicolas !
https://www.dreuz.info/2018/02/25/michel-houellebecq-les-elites-haissent-le-peuple/
@« Gardons-nous, au mot « torturer », de prendre aussitôt un air lugubre ; précisément dans ce cas il y a beaucoup à y opposer, beaucoup à en rabattre- il reste même de quoi en rire »
The Anderson Platoon – pirate version
https://www.youtube.com/watch?v=iw_7AJjd6Yo
Nicolas, Vous ne voyez pas l’intérêt des articles de Vargas Llosa et de Marias tout en reconnaissant ne connaitre ni l’Espagne ni sa langue, et vous vous demandez si quelque chose vous échappe ? euh…
Est-ce cette conférence ? Il s’agirait d’une vieille intervention (janvier 2017) :
Pas faux Passou, disons que c’est un point d’entrée alors.
N’empêche ils sont super drôles ^^
1,5 milliards d’euros.
C’est le prix estimé du terrain occupé par l’UNESCO à Paris et que seraient prêts à payer des promoteurs immobiliers.
S’agissant du livre en question, une fois de plus consacré à la Guerre, regretterons certains…
Et une fois la structure du récit faite, son contenu présenté au mieux, demeure tout de même -même après le tamis de la traduction- la question du Style… ; sauf à croire qu’écrire en anglais revient à faire du Cheddar.
Certes il est tj très difficile de parler du style en quelques mots, au risque de tomber dans l’Analyse et le fastidieux. Pourtant, ce pourrait être par ce biais, qu’intégrant Houellebecq, l’on en arriverait à mieux percevoir ce qui s’est joué au Vietnam en ces années-là, et en un écho mondial sans équivalent dans l’histoire (du moins dans le monde universitaire de Berkeley à Berlin, Nanterre ou autre).
Houellebecq est en effet un grand écrivain, dont les idées fumeuses qu’une intervenaute… -une bien belle notion que celle d’inter-ve-naute ! (chose dite pour flatter discrètement le Patron attaqué de tt part)- résumait précédemment pour signifier son adhésion; mais sans évoquer le style. Or il y a beaucoup d’exemples dans l’histoire et en tout domaine, où des gens expriment +/- le même contenu sans jamais atteindre l’éclat atteint par l’écriture d’une individualité (par exemple dans le cas précis; Sollers a pu dire qu’il racontait à peu près les mêmes choses qu’Houellebecq… et pourtant ses ventes… il y a aussi le cas de Grenier par rapport à Camus… etc). Donc, si ce n’était ce style, quel intérêt y aurait-il à rappeler ici les idées d’Houellebecq (tout en sachant aussi le côté indissociable…) ?
Dans l’interview, notre homme à la capuche commet par exemple un grand nombre d’erreurs. Elles sont dues d’abord à son idéalisme littéraire, qui lui font voir le bouleversement du monde induit par la parution… d’un livre! même si c’est celui de Soljenitsyne… (n’a-t-on pas pareillement reproché sur ce Blog à l’écrivain des Particules… de « pourrir » la société par ses écrits !… (on n’oserait même pas voir un tel rapport de cause à effet pour « le Racisme expliqué à ma fille »…). Et de surcroît, il se serait agi là du renversement d’une hégémonie culturelle « de gauche » issue de 39/45, de la place du PCF, etc… qui par la suite (et là les idées de l’écrivain deviennent très très confuses…) aurait vu des ‘élites’ venir vers le peuple ; en l’occurrence Finkel, Le Dantec…
La vérité oblige à rebrousse-poil de comprendre, qu’il n’y a jamais eu dans l’histoire que de grands intellectuels en « réaction » contre le pouvoir; jamais rien d’autres (Bérénice soulignait les « classiques »… mais loin d’être l’Antiquité, ils étaient réactifs contre le Gothique et la Féodalité établis…) ; cela peut s’illustrer par la chanson : de chansons de droite engagées il n’y en eut jamais.
C’est à ce point qu’il y a lieu de revenir à la conjoncture de la guerre du Vietnam, qui fut (JC étant absent on peut le dire) une incroyable défaite américaine. Mais pas seulement !!
Français nous étions tombés dans un piège et avions été battus sur une bataille comme jadis les Croisés; la moitié du II° REP fut anéanti…
L’on eut alors d’autre choix que de partir poussés vers la sortie, en premier lieu par les américains qui vinrent avec chasseurs à réaction, véhicules amphibies et hovercrafts ! jusqu’à avoir 550000 hommes. Pour le résultat que l’on sait ; qui n’a vu les images de l’évacuation de Danang, de l’ambassade de Saïgon (de mars à avril 1975).
Mais ce ne fut pas tout…
Car à la différence de bien d’autres guerres (mais en similitude avec celle d’Algérie! dont cependant aucune leçon ne fut tirée), la défaite américaine qui occasionnera tout de même 1 Million de morts vietnamiens devait se doubler de celle du Communisme… Car en parallèle avec ce Vietnam une autre tragédie allait se dérouler juste à côté au Cambodge faisant au bas mot… 2 Millions de morts.
Or ce n’était ni les américains, ni vraiment les vietnamiens (pro Moscou) les responsables. C’était les cambodgiens communistes (pro chinois) eux-mêmes qui réalisèrent le voeu du jeune Marx, à savoir réaliser « un holocauste de classe » (Nvl Gazette Rhénane). Puisque le 17 avril 1975 « Phnom Penh était libérée » ! Libération de S. July n’en croyait pas ses oreilles… Toute la mouvance gauchiste qui n’était pas trotskyste, mais communiste + maoiste exultait (cad la GP de Le Dantec, de Lindenberg,de Lipietz qui lui jusqu’au bout se demandera dans un rêve rousseauiste si après tout ça n’aurait pas pu marcher!,… BHL lui avait pris ses distances depuis qql temps, mais il le fut Mao et ne s’en excuse jamais!). Par exemple, le PCF va publier un livre de J&J Steinbach (édit Notre temps edit Sociales) sur cette libération par le Front uni national & Démocratique bien sûr : » Pour le monde occidental c’est le scandale… La presse s’est déchaînée. J et J Steinbach ont voulu rétablir la réalité des événements… Comment se présente l’avenir de ces populations ‘replacées’ (sic) dans leurs conditions traditionnelles de développements?… Les cambodgiens sont-ils redevenus libres ? »…
Mais suite à l’invasion vietnamienne (conflit Urss/Chine) la farce devait avoir un goût très âcre… Les images de milliers de crânes avec une balle dans la tête ou coup de pioche qui ne devaient rien à Timisoara, devaient provoquer un certain malaise. Au final on s’arrêta sur 2 Millions de morts; c’est à dire presque la moitié de la population ! Aujourd’hui Badiou, dit du bout des lèvres qu’il aurait eu tort…
On comprend que cette chose qui mettait même Simone Veil mal à l’aise au point de vue des chiffres et du ratio, devait impacter à jamais l’idée de la Révolution, et de la « Dictature du Prolétatiat » que tant bien que mal on avait pu étouffer s’agissant de l’Urss ou de la Chine.
Et reconnaissons que c’était bien autre chose que le livre du Goulag dont on pouvait tj dire qu’il avait été acheté par la CIA (et Soljenitsyne russophile, orthodoxe, réactionnaire, pro Tsar, antisémite… etc).
Il faudrait ajouter pour finir que si les USA ont lâché le morceau, c’est aussi au regard d’un tremblement de terre économique qu’ils préparèrent dès 1971 en mettant fin aux accords de Bretton Wood (fin de la conversion du Dollar en or) et qui occasionna en partie le premier choc pétrolier, et initiera le Tokyo Round sur la libéralisation des services ; dont tous les effets de privation de la SNCF, et autres ne sont que conséquences, et dont même la « chute de l’Urss » (cad la libéralisation de tt son économie, le rachat de la RDA toute entière par l’Allemagne RFA) ne serait pas étrangère à cela.
Closer dit au patron, que son billet n’intéresse pas grand monde..
Mais c’est un tort !
Car ce passé, c’est notre histoire présente.
Il n’est pas acceptable d’exonérer la responsabilité des bombardements américains massifs sur le Cambodge (piste Ho Chi Minh) qui n’ont jamais eu lieu comme chacun sait, qui ont fourni aux Khmers rouges des troupes et du sang frais, à moins de souhaiter réécrire l’histoire. Il n’existe pas une seule explication à ce qui s’est passé entre la prise de Phnom Phen et l’occupation vietnamienne: Ponchaud, Bizot, pour le côté français et d’autres, notamment P. Short et B.Kiernan, ont souligné l’intrication du structurel, du conjoncturel, de l’idéologique et du « culturel » dans ces exactions.
On peut faire la leçon à BHL, en même temps, il ne faut pas oublier que le Cambodge d’aujourd’hui est dirigé par un ancien Khmer rouge repenti, Hun Sen, que la clique au pouvoir se balade dans des 4X4 non immatriculés, qu’elle fait régner l’ordre avec à sa police anti-émeute, et qu’elle s’accommode fort bien d’avoir succédé à la Thaïlande comme destination N°1 des pédophiles de tous les pays.
Demandez aux Cambodgiens ce qu’ils pensent du mariage de la fille de Hun Sen…
Phnom penH
Bloom, 5h12 plutôt que ce « en même temps » dans l’air du temps dont on nous rabat les oreilles vous pourriez continuer de vous servir de: mais, cependant, néanmoins, toutefois, qui nuanceraient le reproche sans rien ôter du fond et pour marquer combien la situation était complexe et l’échiquier geo-politique tiraillé entre de multiples camps qui se sont disjoint puis rejoint quoi qu’à lire wiki ( je n’y connait strictement rien) on finisse par retrouver les acteurs principaux jouant les mêmes rôles dans le domaine des soutiens logistiques apportés aux différents camps afin de conserver leur influence dans des régions qu’ils souhaitaient garder sous contrôle à des fins d’équilibre stratégique et de conservation d’un pouvoir dominant d’influence, de contrôle que ce contrôle ne concerne que la région elle même concernée ou qu’il permette d’entretenir l’hégemonie militaire, politique, économique à l’echelle des forces mondiales.
C’est bien ce que je pensais, mais enfin n’étant pas un grand spécialiste je peux me tromper https://www.franceinter.fr/emissions/les-histoires-du-monde/les-histoires-du-monde-22-fevrier-2018-1
Banned books :
https://blogfigures.blogspot.fr/2010/06/lawrence-ferlinghetti-populist.html
connaiS, aujourd’hui après un Mao politique se profile une réplique version industrielle et économique en ne perdant pas de vue que ce qui influe sur nos vies actuellement et depuis toujours est plus un combat économique et bien que ce dernier ne soit pas exempt d’idéologie que comme par le passé( peut-être) purement idéologique pour déployer ensuite une politique économique, sociale, sociétale. Ne peut-on pas apercevoir que la procédure s’inverserait? Et bien que les guerres continuent d’agiter les mêmes puissances qui s’affrontent à distance dans les mêmes buts si l’on retranche le souci humanitaire qui motive certains pays dans leur engagement ou leur condamnation.
Obtus: trop d’observations bêtes, avalanches de pédantesques lieux communs, préjugés immédiatement reconnaissables et passablement risibles; mais aucune pensée qui ouvre sur une critique nouvelle, car chez lui tout n’est que vieilleries. Dépourvus de ressources mondaines; mais habités par une haine profonde envers ceux que le savoir-vivre favorise — ils envient leur aise et leurs causeries légères. Mieux vaut ne pas tenter l’approche psychanalytique, car déjà l’exhibition, via le manque de retenue et de bonnes manières, offre un panorama désolant, une illusion d’optique d’une inéluctable superficialité: des idées confuses sur tout — ils devraient coucher tout ce qu’ils savent sur une seule feuille de papier et l’évaluer, une fois pour toutes. Au fond, ce ne sont que des Escarbots qui n’ont pas trouvé leur Choucas.
Oups!
chez lui tout n’est que vieilleries > chez EUX tout n’est que vieilleries
Il était une fois :
Dopo Hemingway :
Vargas Llosa réagit sans doute à cette vague de puritanisme qui submerge nos sociétés pour défendre l’idée que la littérature ne se fait pas avec des bons sentiments. C’était la critique explicite notamment par Richard Millet de l’attribution du dernier Goncourt.
On pourrait parler longtemps des rapports problématique qu’entretient la littérature et la morale, c’est-à-dire le mal. Georges Bataille leur a consacré tout un ouvrage.
Pour aller à l’essentiel, on pourrait dire que la littérature, depuis la Bible (Genèse,) est fondée sur le problème du mal mais qu’en même temps et dans le même mouvement elle ne peut se lire et s’interpréter correctement que par rapport à une norme morale reconnue par tous sinon le problème du mal devient illisible et non efficace, ceci dit d’un point de vue strictement littéraire. Autrement dit, il est très difficile pour un écrivain d’échapper à la catégorie du moraliste. Même Sade, à bien ds égards, peut apparaître comme un moraliste, certes sulfureux, mais moraliste quand même ; ce n’est pas sans signification, de ce point de vue, s’il évoque souvent — certes comme un blasphème mais ambigu — le nom de Dieu.
L’analyse de Houellebecq est très franco-françaises, limitée donc, il faudrait regarder le monde dans son ensemble… de temps à autres…
Le roman de Viet Thanh Nguyen s’inscrit dans la problématique d’une poétique de la mémoire, une longue lignée. La particularité ici intéressante, c’est qu’elle (la mémoire d’un pays) se construit de l’extériur, du liu de l’exil. L’exil vient lui donner une dimension supplémentaire, qui est celle de l’amour sans doute. L’amour de sa patrie né de l’exil et dans l’exil, depuis Ovide et ses Tristes, a également derrière lui une longue tradition littéraire. Il y a une troisième dimension qui apparaît, me semble-t-il, analogue à la poésie d’un Paul Celan, c’est que le roman est écrit dans la langue des bourreaux avec cette ambiguité fondamentale quant à savoir qui sont ces bourreaux. Troix axes de lecture, trois grandes traditions littéraires.
Fabian Bürgy:
Bon, alors je reviens sur la « réminiscence proustienne » (l’odeur du feu de brindilles de bois) débusquée par le fou de Proust et fort peu citée (c’est en fait la première fois que j’en entends parler) dans toutes les études consacrées à Proustinet qui ont pu me tomber sous les yeux…
Comme on est chez Pierre Assouline, je vais aller vite et considérer que tout un chacun, ici, a, au moins une fois, eu affaire à la définition de la « réminiscence » ou « mémoire involontaire », seule faille spatio-temporelle (avec l’art) qui permet d’abolir le temps donc la mort, d’après Marcel. Bref.
Les plus généralement recensées, (et les seules, pensé-je jusqu’ici !) sont donc :
– au tout début, la madeleine.
– à la toute fin, les trois qui arrivent en rafale dans le Temps Retrouvé : les pavés disjoints, la petite cuillère, la serviette rêche.
Le Narrateur nous dit également, incidemment pourrait-on dire, qu’il a vécu d’autres réminiscences : il cite les clochers de Martinville et la musique de Vinteuil, sans les expliciter.
Mais pour les « explicites », évidemment, à chacune de ces infimes sensations,de ces minuscules accidents, sont liées les évènements les plus considérables, , les objets les plus conséquents.
Donc, ce qui « ressort », c’est :
– de la madeleine : « tout Combray »
– des pavés disjoints, « Venise » (excusez du peu)
– de la petite cuillère : « le train » (sans doute l’objet humain le plus massif et « démesuré » pour l’époque de Marcel)
– de la serviette rêche : la mer à Balbec.
La réminiscence débusquée de Patrice n’a pas d’objet aussi attitrée, aussi caractérisé, que ces quatre-là. Elle renvoie à ces moments où le narrateur, à Combray ou Doncières, va « partir en promenade », et donc troquer l’immobilité du lecteur dans sa chambre à la marche à pied. Mais comme les autres, elle est source d’allégresse parce que ramenant celui qui l’éprouve à l’état de « celui qui ressent », plutôt qu’à l’état de « celui qui a ressenti » .
Et l’auteur la décrit en opposant, comme pour toutes les autres, le minuscule et le majuscule : l’odeur d’une brindille de bois contre l’iceberg, « la banquise des hivers anciens » (et les promenades sont rares en hiver !)
Bref c’en est une « vraie » elle aussi…
On a évidemment relevé que les réminiscences étaient des sensations physiques…
Mais je me demande aujourd’hui si on n’a pas tout simplement « zappé » un côté systématique et construit de ces sensations. Si Proust n’a pas délibérément semé dans son oeuvre (et suivant un ordre précis), tel un petit Poucet cherchant à guider (mais pas trop) ses lecteurs, un répertoire exhaustif des sens humains…
Parce que, si l’on joue un peu, et même si chaque sensation n’est pas unique et essentielle, mais mélangée à d’autres, on peut quand même considérer :
– que la madeleine renvoie au goût
– que la cuillère renvoie à l’ouïe
– que la serviette rêche renvoie au toucher
– que le feu de bois renvoie à l’odorat
Bien sûr, ce n’est pas si simple, sinon Marcel ne serait plus Marcel. Mais si nous poursuivons notre jeu :
– les pavés renvoient au sens de l’équilibre
et les deux autres, non explicitées mais citées, à savoir la musique de Vinteuil et les clochers, font elles carrément le lien entre la réminiscence et l’art. C’est parce qu’il ne comprend pas que l’allégresse ressentie à la vue des clochers de Martinville provient du processus de la réminiscence que le narrateur va tenter d’exprimer cette allégresse via l’oeuvre d’art, ici l’écriture…
Et voilà que je me dis qu’il serait vraiment urgent de rechercher la place exacte de chaque épisode, de saisir le lien sensoriel entre ceci et cela, dans la Recherche. Où est exactement la place de chaque épisode ? Y’a t’il une hiérarchie des sens ? Va-t-on progressivement vers le dévoilement (l’oeuvre d’art ne serait que la tentative de saisir l’abolition du temps, éprouvée involontairement ?) où est-ce donné « en vrac » ???
Il faudrait donc, je trouve, établir une sorte de typologie de la réminiscence, si l’on veut parler comme les savants. De voir si Marcel, comme je le subodore, a construit tout à fait consciemment et logiquement son répertoire, en « rangeant » les épisodes d’après un certain ordre…
Mais ça se trouve, ça a déjà été fait, et c’est juste mon ignorance qui me fait m’émerveiller de ce que tous savent déjà pertinemment depuis longtemps ? Tadié l’explique peut-être à chacune de ces conférences (auxquelles je n’ai jamais pu assister, snif) ?
Ah là là, j’aimerais tant savoir.
En fait, c’est surtout cela que je demande aux critiques littéraires. Plus qu’une incitation faisant appel à des goûts supposés partagés (« que j’aurais en commun avec le critique et l’auteur du livre »), une mise à jour de « comment c’est fait ».
Notez que je savais bien que l’extrait débusqué par Patrice Louis risquait de me faire fortement divaguer.
Ben, CQFD.
Merci Clopine, votre post va me faire la semaine, au moins !
Houellebeq parle de la France ! Ce n’est pas le limiter, c’est l’objet de ses romans !
Ce n’est pas impossible que Tadié l’évoque dans sa thèse sur Proust. Si vous ne l’avez pas encore lue, lisez-la, dear Clopine.
La dimension temporelle chez Proust est liée à l’espace. Gisela Pankow en parle très bien quelque part en citant Angelo Rinaldi, je crois. C’est lié à la problématique de la psychose chez Proust. C’est aussi très proche de l’espace-temps einsteinien si l’on veut bien être conséquent. Les grands esprits se rencontrent. Einstein aussi d’ailleurs était autiste, psychotique. C’est une vision du monde correspondant à la structure de l’univers en réalité. Il faudrait reprendre toute la Recherche de ce point de vue pour montrer comment cette problématique travaille l’œuvre de bout en bout. Mais faut du temps.
Houellebecq reprend le thème de la trahison des clercs. Il n’a pas tort. Maintnant reste à en comprendre les tenants et aboutissants, ce qui est moins facile. Et là, Houllebecq n’a rien à dire pour le moment. Il faut lire aussi Pierre Manent, qui, lui, comme penseur du politique, a davantage à nous dire. Houllebecq est davantage dans l’observation, le constat (amer), la polémique (il aime bien hystériser la vie sociale). Mais renato a raison, c’est un problème qui touche toutes les sociétés occidentales et qui est à l’origine de l’élection de Trump aux Etats-Unis. Mondialisation.
TRUOMPEU dit: 27 février 2018 à 3 h 27 min
Vous terminez votre long commentaire exhaustif par ces trois lignes :
« Closer dit au patron, que son billet n’intéresse pas grand monde..
Mais c’est un tort !
Car ce passé, c’est notre histoire présente. »
J’ai lu cet article de RFI :
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20150411-vietnam-guerre-saigon-hanoi-nord-sud-etats-unis-nixon-ford-ho-chi-minh-quara
et en particulier l’interview de cette femme écrivain, mis en lien : Trang Ha.
C’est à l’histoire du peuple vietnamien que je pense même si tous ces conscrits français et américains envoyés là-bas, y ont connu l’horreur et souvent n’en sont pas revenus.
Mais votre question est intéressante : pourquoi si peu de commentaires ? pourquoi cette digression sur la réminiscence ou sur les oiseaux en hiver tentée par Clopine ? pourquoi ces dérives sur Mario Vargas Llosa ? Pourquoi ces fugues rafraîchissantes vers Juliette chantant avec espièglerie « franciscae meae laudes » ou vers Lulu la Nantaise ? pourquoi cette hâte à découvrir un autre billet ? pourquoi sur un blog proche ces échanges houleux sur la littérature de guerre ?
William Blake et son Nobodaddy cités par Bloom et Delaporte…
« Pourquoi l’obscurité et l’obscurité
Dans tous tes mots et lois… »
La dimension picaresque me semble a priori moins évidente, ainsi que la dimension du roman de Ralph Ellison, qu’on peut traduire par la poétique de « ce qui nous traverse », expression employée par Ellison.
Si, le billet est fort intéressant. Mais on connaît sans doute moins bien le problème spécifique des relations entre le Vietnam et les Etats-Unis. Surtout, me semble-t-il, ils se complexifient beaucoup compte tenu du lieu où il est écrit et de la langue. Il serait intéressant de savoir si là-bas existe une littérature de ce genre pour les comparer l’une à l’autre. J’en doute, mais qui sait dans l’avenir ?
Ce que je voulais dire à propos de l’article de Javier Marias, c’est qu’il ne sert à rien d’incriminer la jeunesse qui n’est pas vraiment responsable de son ignorance. C’est toute la société occidentale qui est en cause dans son refus de voir et d’assumer son passé tragique et pour de multiples autres raisons qui rendent compte de l’échec des systèmes scolaires à rendre conscientes les nouvelles générations des tragédies du passé. À propos de la guerre civile espagnole, il y a un très bon « dossier de l’histoire » fait par Patric Rotman et Laure Adler sur Youtube. Il explique en particulier très bien le rôle ambigu joué par Staline et les démocraties occidentales dans cette guerre qui a une dimension tragique au sens grec du terme : une fatalité géopolitique est venue accabler l’Espagne, où personne et tout le monde est coupable.
. Même Sade, à bien ds égards, peut apparaître comme un moraliste, certes sulfureux, mais moraliste quand même ; ce n’est pas sans signification, de ce point de vue, s’il évoque souvent — certes comme un blasphème mais ambigu — le nom de Dieu.
un contre-pied ludique à la morale( pas de défense du bien sans mal à expérimenter ou observer, pas d’apologie du mal sans pourfendre l’idée du bien moralisant) , ma connaissance ne va pas plus loin que sa philosophie dans le boudoir, toujours pas tout à fait remise je n’ai pas encore ouvert l’exemplaire de sa Justine; c’est plus qu’insuffisant pour se faire une idée de son contre point politique s’il en défendait un. Aurait-il été un noble révolutionnaire avide de justice pour le bon peuple soit les gueux , domestiques, asservis qui pullulaient aux alentours d’une bourgeoisie de commerce?
(l’odeur du feu de brindilles de bois)
rien sur le crépitement? Il était plus olfactif sans doute que sensible aux menus sons des choses.
L’éruption du Vésuve en 79 a fait 2000 morts, 1/10è de la population de Pompéi à l’époque. Mais en décembre 1631, une autre éruption a fait 4000 morts et 6000 bêtes tuées, ce que j’ignorais.
Saint Paul est venu précher à Rome et a débarqué à Putuoli (Puzzuole), donc tout près de Pompéi, en 60. Le premier tremblment de terre a eu lieu en février 62… Cicéron avait un villa à Cumes et son petit neveu un terrain à Pompéi, où il devait construire.
Pompéi est à l’origine (VIè siècle av. J.-C.) une petite bourgade osque qui est devenue une colonie grecque, puis une ville grecque occupée par les samnites (les montagnards de l’arrière pays), qui s’est romanisée. Sylla est devenu combattre sous les remparts de la ville près de la porte Herculanum et du Vésuve (nord-ouest) et la ville a résisté et n’a pas été prise. C’est émouvant, je trouve, de savoir ça ! Ça remet l’histoire de l’époque dans sa vraie dimension, où tout semble petit, alors que Sylla nous apparaît comme un grand nom de l’histoire de Rome.
Saint Augustin a écrit sur la sibylle de Cumes dans De civitate Dei, pour y dénoncer évidemment les superstitions qui lui étaient attachées. Ça aussi, je trouve, c’est très émouvant. Les Écrits sibyllins auraient été écrits par un Juif, intéressant aussi. Il y avait une communauté juive à Pompéi en 79, qui a vu un rapport, évidemment, entre la destruction de la ville et la destruction de Jérusalem en 70 par Titus, qui a pris ses fonctions d’empereur en juin 79, la catastrophe s’est produite le 24 août 79… Il y a avait aussi, semble-t-il, déjà quelques chrétiens à Pompéi, qui seraient à l’origine du fameux carré magique, qui serait la prière du Notre Père :
SATOR
AREPO
TENET
OPERA
ROTAS
qui peut se lire dans tous les sens et forme l’anagramme du Notre Père sauf A et O qui sont l’Alpha et l’Omega du Christ justement.
Cette petite ville de Pompéi avait, n’empêche, des relations commerciales avec Alexandrie et l’on y honorait le dramaturge comique grec Ménandre. On y adorait Isis que lui consacre un temple dans le culte des morts. C’était vraiment une ville cosmopolite où la population s’élevait quand même à qulque 20 000 habitants, ce qui est considérable !
Je n’avais pas conscience non plus que l’amphithéâtre de Pompéi a été construit avant celui de Rome et qu’on y pratiquait les jeux des gladiateurs déjà, avec une caserne qui lur était assignée, où on a retrouvé le cadavre d’une belle pompéienne avec de beaux bijoux autour du cou, venu sans doute adorer son beau gladiateur après une bonne nuit d’amour…
Il y avait aussi déjà ce qu’on pourrait appeler ds « fast food » (thermopoles) ayant fleuri dans les dernières années, ce qui montre l’importance de la circulation commerciale à Pompéi.
Ce qui est particulièrement émouvant également, c’est le nom des derniers candidats à la direction de la municipalité (les duumviri) sur les murs de la via Nola comme affiche électorale, qui n’avaient pas encore été effacés (les élections avaient eu lieu en mars 79). On connaît leur nom.
Le culte de Bachus (Dionysos) était honoré à Pompéi. Les fresques de la villa des Mystères en témoignent ; elles sont d’ailleurs magnifiques. Il devait exister des bacchanales ; l’érotisme est omniprésent dans les représentations (fresques, sculptures) ainsi que le culte des morts à travers Isis et Anubis. Il y avait aussi, venu d’Egypte, le culte de l’enfant dieu. L’histoire du christ s’en est probablement inspirée.
C’est qu’il advient parfois des papiers peu inspirants, trop novateurs (?), sur lesquels personne ne peut vraiment rebondir, l’exotisme n’étant pas à la portée de toussent. N’oublions pas en outre qu’on est en période de basses eaux chez la plupart des internautes affidés de l’EN à la retraite ou partis en vacances aux skis, comme tout petit-bourgeois moyen ayant besoin de se déconnecter et décrasser les méninges de temps à autre.
D’où…, ne reste à l’appel que quelques simagrées provoquées par les touites rdl, outre les habituelles pédanteries sur proust ou n’importe quoi d’autre des deux étalés étalagés, établis… Les réactions aux chiffons rouges fonctionnent en ces époques de froid. Passoul a la charité de n’omettre jamais de les adjacer, au cas où les rdliens seraient en manque d’inspiration sur la trame principale. Et ça marche !
Mais pourquoi renato maestri se fait-il passer pour piccola cesaria lombarda en rouge ?
Pour ma part, je reste peu convaincu par la pertinence de la comparaison d’A. Saguy
sur les chances de succès différenciées des croisades contre le harcèlement sexuel http://www.laviedesidees.fr/La-fin-de-l-impunite.html
Enfin bon, on peut toujours discuter, puisque c’est les vacances, et que chacun a surtout a coeur d’oublier la guerre du Vietnam.
Ce qui m’intéresse le plus, Clopine, c’est que notre Marcel met en mouvement l’espace à sa manière. souvenez-vous que tout commence, dans la Recherche, par les clochers de Martinville.
Les lieux ne sont plus fixes. le paysage devient un acte et une métamorphose. Ce n’est pas banalement du point de vie du narrateur-voyageur mais les parties du paysage bougent les unes par rapport aux autres dans un nouvel espace- temps. C’ est un des tout premiers à mettre ça en évidence .Enfin en géographe inspiré ,il comprend aussi, dans les « noms de pays », une infinité de résonances, musicales , ou oniriques, et cela ,sans cesse possède son dynamisme, ses variations et finalement une unité fluide et légère.il en émane un léger vertige, et quelque chose de discrètement somnambulique…… c’est aussi remarquable dans l’épisode du train de Balbec avec l’envoie des signaux affectifs et spatiaux sans cesse modifiés par le mouvement . Notez l’apparition en filigrane que le chagrin du narrateur apparait en même temps qu’un émerveillement… Ça joue aussi souvent comme aussi une épiphanie joycienne. Des endroits opposés et très distants échangent leurs places ; enfin, de ces lieux disparates, Proust cherche une unité. Cette recherche des signes de l’espace est aussi importante que celle du Temps.. A chaque fois que le narrateur aborde un endroit, une chambre, une cour, une salle de restaurant, un jardin et sa haie, tout se modifie .les espaces horizons se disjoignent pendant une partie de la vie pour se rejoindre dans un autre versant de cette même vie.. espace-temps merveilleux.. Albertine, Gilberte, la duchesse de Guermantes se collent à chaque partie du paysage d’une certaine manière mais les plaques de la lanterne mémorielle tournent, pivotent, et les jeux de l’espace ,font que d’autres aspects apparaissent, ; enfin cette relation à l’espace , ces métamorphoses trouvent leur achèvement dans un glissement fluide d’une écriture…c’est- si contemporain de l’invention du cinématographe.. Soudain, la lanterne magique de la chambre d’enfant devient le cinématographe ronronnant et les images bougent.. et l’espace- temps nous éblouit dans ses vacillations et ses oscillations d’une chambre noire….. Quand je pense que tout a commencé, peut-être, pour un enfant , par des vitraux examinés pendant l’ennui de la messe..
a part ça,n bien sûr que le billet est intéressant et que je vais lire le texte de Viet Thanh Nguyen analysé par par Pierre Assouline.
Plus que les morts du Vésuve, ce sont les morts syriens qui me préoccupent actuellement.
Et aussi je viens de lire cette chose terrible citée par l’écrivaine turque Asli Ergogan qui a reçu dernièrement le prix Simone-de-Beauvoir : « un député turc a déposé au parlement une liste des opposants à faire assassiner à l’étranger » !
(Saguy) « Cela relève selon eux de la responsabilité de l’État. En poursuivant mes recherches au cours des cinq dernières années, j’ai pu constater qu’une telle attitude persistait encore aujourd’hui. Cela explique que les législateurs, tout comme les militantes féministes et les avocats français, continuent à revendiquer que le harcèlement sexuel soit inscrit dans le Code pénal, et pas simplement dans le Code du travail. Malgré les défis que pose le droit pénal, il est symboliquement important, affirment-ils, que l’État définisse le harcèlement sexuel comme un délit – exprimant ainsi la condamnation de ce comportement par la nation dans son ensemble »
C’est l’éternelle emprise de « l’amour du censeur » qui explique surtout cette puslion franco française, un rapport à « l’Etat fort » partagé par tous les juristes français pour qui l’interdit pénal édicté par l’Etat serait la ppale source de dissuasion d’un comportement à éradiquer comme cleui du harcèlement sex.uel. Les juristes français, laÏcs féministes ou non, n’ont jamais eu de grande imagination pragmatique, ni surtout cru à la possible valeur dissuasive de l’exemplarité du droit pénal du travail à l’encontre des dirigeants dans l’entreprise.
Dans la culture US en revanche, les interdits moraux et religieux articulés à une pratique bien plus élaborée de la juridicisation des conflits interindividuels dans les entreprises ou ailleurs, ont plus d’impact que le « droit de l’Etat central » faible, auquel on croit bien moins.
La Syrie, c’est notre Espagne d’aujourd’hui.
Les Mémoires de Le Pen déjà épuisés avant d’être mis en vente. Une bonne nouvelle pour l’éditeur, avec un tirage de 50.000 exemplaires. Une moins bonne pour les défenseurs de la liberté. Peut-être, comme pour Mein Kampf de Hitler, aurait-il fallu une édition commentée et annotée scientifiquement par un historien ? :
« Dans cet ouvrage, dont Le Point et Le Parisien ont publié des extraits la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen estime notamment que le maréchal Pétain « n’a pas failli à l’honneur en signant l’armistice » avec l’Allemagne nazie en 1940. » Europe1
« Libre entretien. Les nouvelles droites » : https://www.lemediatv.fr/video/entretien-libre-5-annie-lacroix-riz-02262018-1854
Amitiés,
Annie
La Syrie, c’est notre Espagne d’aujourd’hui.
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Laquelle Espagne fut un laboratoire pour la suite…
Et pas un Bernanos pour nous pamphléter un grand cimetière sous la lune. Mais en 37, que savait-il au juste de la Syrie de 18 ?
On a beau labourer dans tous les sens, la direction de la flèche du futur n’est jamais programmée dans le sens de celle du passé. La certitude, c’est qu’on est tous les bourgeois bobo prolétaires de la macronie pré-fasciste à la française. C’est comme ça, on ne peut rien à la décadence incarnée par ceux qui y espèrent la venue de nouveaux Duce.
Et l’esprit de résistance ?
Comme la Syrie aujourd’hui.
« Syrie : la trêve humanitaire vole en éclats, un civil tué dans la Ghouta orientale » Le Parisien
Les leçons du passé ne servent à rien dans le temps présent. L’humanité en guerre n’est qu’un éternel recommencement. Seul le moine résigné dans sa cellule monastique, retranchée du monde, garde la sagesse disparue.
Encore plus froid que froid: la température ressentie. Météo France fait état d’une chute des températures qui atteindra son apogée ce mardi 27 février avec des températures allant jusqu’à -15°C… Pour un ressenti à -25.
Quand on se bat, on doit pouvoir se réchauffer.
Je sais ma question indiscrète, mais j’aimerais bien savoir comment 14.28 et 29 « résiste » (au froid ?) par rapport aux massacres syriens d’aujourd’hui. J’imagine qu’il s’apprête à partir, durant ses vacances, avec la prochaine ONG humanitaire pour aider la population prétendue rebelle du quartier périphérique de Damas…, non sans avoir relu un chapitre de Pline l’Ancien ou vérifié les rôles respectifs de Heidegger et Céline dans la préparation du processus de la Sho.ah.
Christiane…
On aurait pu croire que Vs auriez préféré Proust à la Guerre, mais on peut penser aux deux en effet.
Pour le reste ; il semblait qu’il fallait éclaircir ce chiffre approximatif comme tj du nombre de victimes (qui s’ajoutait aux 2 Millions en Corée, aux X en Indonésie etc…)
En premier lieu lieu : Phnom Penh ( 5h 14..)… Ce n’était ni un lapsus, ni un appel du pied au texto de Delaporte, c’est l’orthographe du mot en Français (si l’on écrit Moscou, à quoi bon rappeler le mot en russe avec caractères cyrilliques) et c’est même ainsi que le livre en question avait été titré.
Quant à Bhl il est bien dit qu’il avait pris ses distances, mais continue à penser (La règle du jeu, ou préface -très belle- à ‘Lettres à Hélène’ d’Althusser) que le courant Mao avait eu du bon dans la lutte contre l’Urss (car sa bête noire c’est la Russie tout court!). Ces distances furent « historiquement déterminées » pourrait-on dire sans rire. Lors du conflit du Bangladesh (in Fr) en 1971 encore (et qui fit ‘encore’ plusieurs millions de morts essentiellement Hindous…) Bernard-Henri Levy partit à l’aventure (qu’il aime) faire un reportage philo. Il avait été émoustillé par Malraux (d’où le fort mimétisme) qui voulait à 90 ans +/- conduire une colonne de chars comme en Espagne jadis une escadrille… Bref, on ne s’attardera pas dans quel camp BHL se trouvait, mais le but du jeu était un livre à paraître dans la mythique collection ‘Théorie’ d’Althusser chez Maspero. La suite il la raconte lui-même… : il entre dans le bureau de son Maître, veut bafouiller qqls mots fier et ému, et l’autre s’en fout complètement.. Le livre ne paraîtra ailleurs, et ce fut la fin du maoisme avéré du Nouveau philosophe « j’aurai pu tout devoir à mon maître… ».
Mais il a paru bon d’en parler avec les autres comme Le Dantec, car Wlbecq semble exonérer ses amis (ou peut-être lui-même) de ces passions criminelles. Car on est bien là devant l’homme qui avec le rat est le seul ‘animal’ à tuer ceux de son espèce… Où politiquement dit: comment ceux (souvent nés en 46) qui avait leur ‘Mémoire’ blessée, meurtrie par 39/45, des proches déportés etc.. ont-ils pu plonger allègrement le petit Livre rouge à la main comme Benny Levy et toute la Gauche Prolétarienne dans l’idéologie maoiste qui demandait du sang, du sang et à une époque où le PCF sagement ne se définissait plus que par pacifique et où l’on savait ce qu’avait été le troskysme en Russie… Lénine parlait bien « d’exterminer » des classes entière de la société russe (ceci dit même sans ces idéologies, la guerre continuera toujours)
Et pour les morts du Cambodge qui ne doivent rien aux bombardements de la piste Ho’… Il est juste de préciser cependant, que direction du PC cambodgien se rendant à Hanoï pour négocier une aide quelconque, ne devait jamais revenir…. du coup une nouvelle Direction (inexpérimentée? fanatique?) fut élue à la va-vite avec les conséquences qu’on sait
Le Froid (Verkoiansk – 39°)
Jean-Louis Etienne (l’explorateur ‘nicolas rulot’)
nous parle du FROID…vivagel!
et dit « Le piège c’est l’alcool’ !!
Lui est sponsorisé par Total qui vend du Mazout
Santé
à Paul : eh bien, je suis peu déçue. Je m’attendais à ce qu’on me réplique « une typologie de la réminiscence dans la Recherche » ? Mais ça a été fait ici, ou là, (auraient suivi les références). Ou bien que WGG m’aurait indiqué le texte de Tadié qui, précisément, aurait infirmé ou non mon intuition : à savoir que les réminiscences sont déclinées suivant un ordre, sinon logique, du moins significatif et voulu précisément par Proust. Ou encore qu’un lecteur encore plus fêlé que les autres (dont je suis) aurait, sans aller plus loin mais cependant avec rigueur, classé toutes les réminiscences, de la plus connue (la madeleine), à la moins connue, (la brindille) et peut-être y’en a-t-il encore d’autres, cachées dans le texte ?
Et enfin, votre adjectif possessif, Paul, me fait légèrement sursauter. Vous parlez de « notre Marcel » – alors que justement, je ne fais rien d’autre, depuis des années, que de dire qu’il est à tout le monde, et que je m’élève contre les sortes d’annexions qu’il subit, notamment via les milieux universitaires. Je déteste l’entre-soi, vous le savez bien, autant que ceux qui le cultivent… Et je ne pense pas que nous puissions, vous et moi, posséder en commun cette lecture-là.
Mais sans doute, me suis-je dit, une fois le léger agacement passé, est-ce inévitable.
Car vos remarques, pour judicieuses et pertinentes qu’elles soient, procèdent aussi de cet effet si particulier, et que Proust provoque chez la plupart de ses lecteurs : cette sorte d’appropriation qui fait qu’on ne peut être lecteur de Proust sans éprouver le besoin de rendre compte de sa lecture, et d’exhiber ce que l’on y trouve de soi.
Je veux dire qu’un François BON, en bon fils de garagiste, vous parlera de toutes les nouvelles technologies qui apparaissent dans la Recherche, du téléphone au calorifugeur.
Que les Enthoven père et fils (là comme ailleurs ? Ahahah…) pondront un « dictionnaire amoureux » qu’ils auront été feuilleter ensemble, dans l’oeuvre…
Qu’un Patrice Louis prétendra dresser le panorama exhaustif, honnête et scrupuleux des expressions proustiennes, avec une modestie dans l’interprétation qui découle, à mon sens, de la déontologie du journaliste dit « d’investigation ».
Que Sollers rendra compte (entre autres) de la relation biographique entre Marcel-le-monstre et Céleste la maman-sainte, psychologisée à l’extrême, ben voyons.
Et que vous, Paul, nous parlerez géographie des signes…
Pendant que notre hôte se sera attelé à (tenez-vous bien !) un « autodictionnaire », tout un programme, qui rend d’ailleurs compte des « proustiens et de la proustologie » dans la préface, avant de mêler citations de l’oeuvre mais aussi de la correspondance et sources diverses, du travail de biographe, quoi !
Je ne fais rien d’autre, à ma toute petite mesure, qu’emboîter le pas de tous ces lecteurs de Proust -voire de tous les non-lecteurs de Proust, car ceux-ci aussi vous parlent, dès que le nom de la Recherche est évoqué, pour justifier leur échec de lecture. Et ici, une non-lectrice que je ne citerai pas (car je ne peux croire que de tels contresens puissent surgir d’une simple lecture, il y a donc forcément une imposture quelque part) arrivera tout de même, à force de niaises insignifiances entrelardées de citations, à « ramener sa fraise » voire provoquer des réactions de celui-ci, ou celui-là, racontant « son » Proust…
Mais voilà, Paul, où le bât blesse : nous savons que la somme des intérêts particuliers n’aboutit jamais à l’intérêt général, contrairement à ce que le capitalisme triomphant voudrait nous faire croire. Eh bien, pour Proust, c’est exactement l’inverse : la somme des lectures particulières (et cette oeuvre n’en procure pas d’autres, et je n’y échappe certes pas) aboutit à un Proust universel, et non annexé à un petit groupe qui pourrait revendiquer un « nous », forcément réducteur…
En tout cas, il est dit que je n’aurais jamais, ici, de réponses à mes questions… Ah là là.
En Egypte, il est dangereux de critiquer le Nil. :
« La chanteuse de pop égyptienne Sherine Abdel Wahab a été condamnée mardi à six mois de prison pour avoir dénigré le Nil en plaisantant sur la qualité de son eau.
Il y a quelques mois, des internautes avaient partagé sur les réseaux sociaux une vidéo d’un concert aux Emirats arabes unis où un fan demandait à la star de chanter « Avez-vous bu l’eau du Nil? », l’un de ses succès.
« Tu attraperais la bilharziose », avait-t-elle répondu, en référence à une maladie provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces. « Bois de l’Evian, c’est mieux! », avait-t-elle plaisanté. »
C’est un peu comme si, en France, la chanteuse Camille avouait qu’il ne faut pas boire de l’eau de la Seine, ni même se baigner dedans !
La réalité n’a que peu de rapport, mon brave Trompelamort, avec l’idée que tu t’en fais. Lis Benny Levy avant d’en parler.
La photo ça vaut le coup d’aller au Wiki ; après elle semble encore plus affreuse.
– Le coup de revolver est déjà parti ; c’est donc après. En agrandissant et en cherchant au millimètre, on doit voir un filet de sang qui commence à s’épancher.
– Seulement alors, le gus va tomber !
– Sur un autre plan, le plus effroyable n’est pas l’exécuteur, mais l’exécuté : il s’agit d’un officier viet-cong infiltré au Sud dans le but d’y zigouiller le maximum d’instances politiques et militaires. Et il en a un sacré paquet à son actif !
Je crois qu’il existe bien des classements de la mémoire chez Proust, mais ils ne correspondent pas pas au vôtre. Faudrait se pencher sur le problème pour dire des choses valables.
Lénine n’a jamais parlé d’exterminer des classes entières de la société.
@ Et ici, une non-lectrice que je ne citerai pas (car je ne peux croire que de tels contresens puissent surgir d’une simple lecture, il y a donc forcément une imposture quelque part) arrivera tout de même, à force de niaises insignifiances entrelardées de citations, à « ramener sa fraise » voire provoquer des réactions de celui-ci, ou celui-là, racontant « son » Proust…
Suivez mon regard… L’essentiel n’est-il pas de noyer sa petite perfidie dans la purée, et d’en tirer quand même sa petite satisfaction personnelle… (voyuons dohonc, popual, marcel est à tout le monde, et donc pas qu’à moi, mais quand même pas à la non lectrice qui tire effrontément la couverture àzelle.
Quelle mesquinerie duplice, mondiou ! Que certaines matrones bocagères aux poitines mafflues peuvent apparaître médiocres et niaiseuses quand même !… ça pas d’vrai bon sens fournaché !
#Hachtag# Alifouchtra ! cette échelle est ensorcelée !
c quand même gratigné !
Il ne faut pas confondre le maoïsme et la Gauche Prolétarienne qui prétendait s’en inspirer. De même il n faut pas confondre le communisme et l’histoire du mouvement communiste en Russie.
La Russie était un pays arriéré avec un Tsar autocrate, faible et rigide. L peuple russe était constitué en grand majorité de moujiks illettrés.
La GP était constituée d’intellectuels sortant d Normal Sup ! Ça n’a rin à voir ni avc Mao ni avec Staline ni avec Lénine. Benny Lvy était un Juif d’Alexandrie, un type hypercultivé et avec l’esprit fin. On lui doit de ne pas y avoir eu en France les dérives du gauchisme italien ou allemand.
Les ploucs ont vite fait de juger. Mais les ploucs feraient mieux de lire au lieu de passer leur temps à dire n’importe quoi sur les révolutionnaires qui nous manquent tant aujourd’hui face à cette montée de la bêtise d’extrême droite dans l’Europe de l’Est jusqu’en Autriche et en Allemagne et en France avec Mauras et les historiens de droite qui veulent enterrer la gauche.
Le marxisme ne doit pas non plus être confondu avec la caricature qu’en a fait l’Europe stalinienne à l’Est. Le stalinisme ne doit pas non être confondu avec le nazisme.
Tout ça ce sont des évidences qui sont aujourd’hui balayées d’un revers de main parce qu’une idéologie totalitaire et réactionnaire règne sur les esprits d’aujourd’hui, dont Annie Lacroix-Riz dit qu’elle a pris naissance dans les années 50, et qui est fondée sur une destruction de l’enseignement de l’histoire et de l’historiographie française entre les mains de sales cons d’historiens d’extrêmùe droite ou de droite qui sont malhonnêtes et ont abandonné le travail sur les archives.
La France est en-dessous de tout.
Ce que dit Clopine sur Proust ne me semble pas du tout idiot.
Il y a eu en France un fascisme français né dans les années 1898 autour de Mauras. Et qui veut aujourd’hui redresser la tête : commémorer Mauras comme appartenant au patrimoine français (la belle affaire si c’est ça le patrimoine ! Aux chiottes le patrimoine !), publier les horreurs de Célines, réhabiliter les criminels antisémites. Pas de quoi être fier d’être français aujourd’hui !
Hélène Carrère d’Encausse explique fort bien quand la Russie a raté le coche de l’histoire qui lui aurait permis d’évoluer par réformes vrs la démocratie parlementaire. Comme elle le dit la révolution était inscrite dans les gênes de la Russie, avec toutes ses horreurs. Ça n’a rien à voir avec l’idéologie communiste. Le communisme c’est tout autre chose. On voit bien d’ailleurs que la persécution et l’éradication dont les communistes ont été l’objet aux Etats-Unis a produit la société américaine d’aujourd’hui avec un Trump à sa tête.
Ce qui dit Clopine sur Proust ne me parait pas du tout idiot, dit WGG… en tout cas, beaucoup intelligent que le borborygme de JJJ qui pue la rancœur
Le pauvre JJJ est en-dssous de tout, comme souvent. Je ne sais pas d’où il sort, mais il n’a pas l’air très futé.
beaucoup PLUS intelligent
Quiconque a donné naissance à des enfants qui n’ont pas été conditionnés à croire qu’il y a une vie après la mort serait coupable de génocide, d’après le « philosophe » catholique invité chez Finkie samedi dernier. Le sexe de l’homme est un « dard qui tue » et qui donne la mort là où toutes les sciences s’accordent à donner voir la Vie. Le vit qui sème la mort.
Du haut de sa croyance, Sa Suffisance type m’accuse, moi & des centaines de millions d’autres, athées, agnostiques ou juifs (c’est la vie terrestre qui compte dans le judaïsme)… Je me demande comment on peut débiter de telles fadaises en 2018? Fanatisme de la passion triste. Je lis ces jours-ci le premier écrit autobiographie de Edna O’Brien sur l’Irlande des années 40 et 50…c’est exactement ce genre d’irrationnel qui a durablement démoli les vies de milliers d’êtres humains, serfs volontaires ou contraints.
Ces délires sont bien plus graves que ceux de la génération 68, ils font le lit d’une réaction qui a pour cible la pensée des Lumières. Bienvenue au siècle des superstitions et des chandelles, où il va falloir vénérer « nos bons maîtres ».
Cette régression, sans précédent depuis Vichy, est à combattre avec le même acharnement que certains mettent à lutter contre les Taliban.
TRUOMPEU dit: 27 février 2018 à 15 h 38 min
Vous écrivez :
« Christiane…
On aurait pu croire que Vs auriez préféré Proust à la Guerre, mais on peut penser aux deux en effet. »
Il se fait que j’avais déjà lu l’intervention de clopine sur le même fil et que, cette … scie de la réminiscence ne me donnait guère envie d’aller plus loin… quitte à choisir un commentaire « Proust », celui de P.Edel me parait plus intéressant mais je trouvais votre question pertinente.
Le Vietnam. Je crois que tout a commencé pour moi avec cette photo de Khim Phuc, neuf ans, cette petite fille brûlée par le napalm et qui court en hurlant sur la route. On a su plus tard qu’elle criait : « Trop chaud. Trop chaud. » Toute l’horreur des bombardements meurtriers
Voici un article de L’Obs, retraçant son histoire :
https://www.nouvelobs.com/photo/20160728.OBS5483/la-fille-de-la-photo-l-incroyable-destin-de-kim-phuc-la-survivante-du-napalm.html
(Aujourd’hui en Syrie c’est le chlore…).
Plus tard, j’ai lu l’utilisation faite de cette photo par la propagande anti-capitaliste.
Plus tard encore, j’ai lu le reportage de Susan Sontag et bien d’autres livres sur la guerre. Un d’eux m’a hantée longtemps : « Un repas en hiver » d’Hubert Mingarelli. Une sorte de huis-clos où s’affrontent trois soldats réservistes allemands, un jeune juif en fuite, caché dans la forêt et un polonais antisémite, par un hiver terrible en Pologne. Une maison abandonnée… Une seule journée… Un roman glaçant.
J’ai espacé ces lectures, démoralisantes…
« Comme elle le dit la révolution était inscrite dans les gênes de la Russie, avec toutes ses horreurs. » wgg
Un tel argument téléologique est carrément idiot. Quand on commence à faire de l’histoire d’une manière aussi nulle, cela veut dire qu’on n’y connaît rien, mais alors rien de rien !
pour cette histoire des réminiscences dans la Recherche il serait judicieux de consulter le dictionnaire Proust, outil indispensable pour tout proustien et toute proustienne, 1000 articles rédigés par des spécialistes et tout ça pour 30 euros!
Quant à moi je commence à avoir une indigestion de ces madeleines qui finissent toujours par resurgir quelle que soit le sujet du billet.
Mais ne faut-il pas toujours finir en chanson ?
Elle était patissière…
Zerbinette, je préfère me bourrer de madeleines proustiennes plutôt que de subir des empoignades et des cours de géopolitiques et des révisions historiques entre gens qui s’envoient à la tête des centaines de morts qui le sont depuis longtemps avec des statistiques si trafiquées qu’on se demande si certains intervenautes ne règlent pas sur le dos de vieux conflits leurs problèmes privés.
Il existe une polémique sur la Madeleine : faut-il utiliser de la poudre à lever ou pas.
Franchement je préfère sans.
J’imagine qu’il en est de même pour Paul Edel.
La Russie n’a pas été si gênée que ça par la Révolution. Un type comme Lénine était même carrément à l’aise.
Proust perdu dans son génie décomposeur faisait-il la différence entre la madeleine de Commercy et celle de Liverdun, les deux seules accréditées en littérature ? attendons les éclairages de dame proustophile clopine.
Widergänger dit: 27 février 2018 à 17 h 08 min
Le pauvre JJJ est en-dssous de tout, comme souvent. Je ne sais pas d’où il sort, mais il n’a pas l’air très futé.
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Il n’est pas antipathique mais depuis qu’il m’a fait savoir qu’il aimait Jain je le regarde avec méfiance.
Delaporte, estimez-vous que Johnny ait eu raison de déshériter son fils David qu’il a eu en justes noces avec Sylvie Vartan, mariage religieux catholique, les preuves sont là : http://youtu.be/0pTWvETYNJU
Paul Edel, vous avez raison quant à se demander si « certains intervenautes ne règlent pas sur le dos de vieux conflits leurs problèmes privés ».
Néanmoins, je n’ai pas tout à fait la même approche que vous sur les madeleines : j’ai toujours beaucoup aimé lire Proust mais je ne voudrais pas m’en priver à présent à cause d’une indigestion de madeleines.
Ce n’est qu’un avis et vous comme moi pouvons toujours zapper les commentaires qui nous ennuient.
Je n’ai jamais beaucoup aimé Héléne Carrère d’Encausse. Sa fille Marina m’est beaucoup plus sympathique. J’adore la regarder sur la 5 dans Allo Docteur.
Zerbinette, quand vous évoquez la possibilité de sauter des commentaires, vous pensiez à ceux de Christiane mais vous n’osiez pas le dire par délicatesse, c’est ça ?
C’est tout à votre honneur.
En tout cas Christiane appréciera.
« Delaporte, estimez-vous que Johnny ait eu raison de déshériter son fils David… »
Non, il n’a pas eu raison. Cela est sans aucun doute une grande humiliation, et inutile, pour son fils et sa fille, relégués au rang de bâtards. Ils ne méritaient cela ni l’un ni l’autre.
La France est en-dessous de tout.
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Je ne peux être que d’accord. Avec Macron à sa tête ça ne peut pas s’améliorer. Par ailleurs.
Widergänger dit: 27 février 2018 à 16 h 45 min
Ce que dit Clopine sur Proust ne me semble pas du tout idiot.
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C’est pourquoi il faut le souligner.
« Je n’ai jamais beaucoup aimé Héléne Carrère d’Encausse. »
Moi, je l’ai toujours beaucoup appréciée, et lisais jadis ses chroniques dans le Figaro, qui étaient toujours remarquables. Je ne sais où wgg a été chercher les déclarations à l’emporte-pièce sur la révolution russe, qu’il lui attribue. Encore de l’approximation et du mensonge.
Delaporte, la pine me parait en effet un peu dure mais avouez que de dénigrer le Nil de la sorte ne se fait pas.
Enfin moi j’aurais été égyptienne, je l’aurais bouclée sur la question du Nil.
Une petite pause musicale sur l’Égyptienne :
http://www.youtube.com/watch?v=5ffr1UULtTE
J’espère que Chaloux appréciera.
Des triples croches avec un tel tempo ça rigole pas.
La chanteuse égyptienne a fait appel de sa sentence, et a dû verser une grosse somme pour rester en liberté. Là-bas, ça rigole pas ! Ce n’est pas comme à Paris avec la Seine, magnifiée par Barbara, je crois ?
Peut-on dire qu’une chute atteint son apogée ? C’est très discutable.
Mauvaise pioche, non pas Barbara, mais Anne Sylvestre :
sachant qu’une apogée correspond au plus haut point et que la chute nous entraine au plus bas.
Anne Sylvestre m’énerve.
@ « Il n’est pas antipathique mais depuis qu’il m’a fait savoir qu’il aimait Jain je le regarde avec méfiance ».
Face à une telle déclaration d’amour blessé, j’exige de savoir qui est Jain ?
@ Le pauvre JJJ est en-dssous de tout, comme souvent. Je ne sais pas d’où il sort, mais il n’a pas l’air très futé.
L’essentiel est que wgw le soit (très fut-fute), et surtout qu’il connaisse la noble descendance d’où il est tissu. Pour le reste de sa sympathique mythomanie, on s’en taple, pourvu qu’il rehausse le niveau de l’EN sur Proust avec ses amies clopigne, ECd’E et annie riz la croix, c déjà passi mal !… (et quand l’chaloux est pas là, le border n’est pas lined).
Il m’aime pas Maurras, ça n’empêche pas qu’il lui faille être très fut-fute pour l’orthographier Mauras … Bel exemple pour la Jeunesse communiste, Lucien !
Sur un blog circonvoisin, on peut lire ceci et c’est pas bien d’amalgamer les gens de la sorte :
« Un jour, Evidence et JC mourront, ils seront inhumés dans le caveau de closer, Widergänger, Jazzi et Delaporte. Ce jour-là, la vie pourra reprendre dans les blogs. Écrit par : amen | 27/02/2018 »
Janssen J-J dit: 27 février 2018 à 19 h 17 min
@ « Il n’est pas antipathique mais depuis qu’il m’a fait savoir qu’il aimait Jain je le regarde avec méfiance ».
Face à une telle déclaration d’amour blessé, j’exige de savoir qui est Jain ?
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Ben ? la fille qui chante Makeba makeba ?!
J’avais cru comprendre que vous l’adoriez ?
« Quiconque a donné naissance à des enfants qui n’ont pas été conditionnés à croire qu’il y a une vie après la mort serait coupable de génocide, d’après le « philosophe » catholique invité chez Finkie samedi dernier. » (Bloom)
Le monomaniaque haineux a encore frappé. Bien entendu, la phrase citée par Bloom n’a jamais été prononcée. Je donne ci-dessous le lien qui permettra à tous de juger de la qualité des échanges entre Alain Finkielkraut, Denis Moreau et Rémy Brague:
https://www.franceculture.fr/programmes/2018-02-24
Les deux invités sont professeurs d’université. A tout hasard, je rappelle que Brague est professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich, qu’il est un spécialiste des philosophies médiévales juive et arabe et de la philosophie grecque. Qu’il maîtrise le grec ancien, le latin, l’arabe médiéval et l’hébreu, outre les principales langues européennes.
Ce fut certainement l’une des émissions les plus réussies de Finkie, au sens de la qualité intellectuelle des échanges.
L’émission (Répliques, France Culture Samedi 9heures) de la semaine prochaine promet aussi d’être passionnante, avec Jean Pierre Le Goff comme unique invité.
Le stalinisme ne doit pas non être confondu avec le nazisme. WGG.
La différence tiendrait au décompte des morts? Et bien qu’on lui doive beaucoup avec ce volte face sur front à l’est en défaveur Hitler. Quelles différences au niveau des méthodes pour le moins coercitives, dictatures d’un côté comme de l’autre avec ses cimetières, ses charniers, ses exécutions arbitraires, les deux hommes étaient des fous parano , la seule différence que j’y entrevois était l’absence de délire mégalomaniaque concernant l’annexion de pays chez Staline après qu’il ait satisfait son appétit plus mesuré que celui de son ancien allier mais pour l’intérieur j’imagine que des millions ont été soulagés qu’enfin il passe définitivement l’arme à gauche.
Rémy Brague est peut-être un homme de savoir, mais c’est un piètre écrivain. Ses livres sont tellement décevants. Vous vous rappelez peut-être qu’après avoir lu son dernier, je l’ai trouvé si nul que je suis allé le rapporter ipso facto à mon libraire.
« A tout hasard, je rappelle que Brague est professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich, qu’il est un spécialiste des philosophies médiévales juive et arabe et de la philosophie grecque. Qu’il maîtrise le grec ancien, le latin, l’arabe médiéval et l’hébreu, outre les principales langues européennes. »
N’en jetez plus ! Mais ça ne se concrétise pas dans ses livres, où son savoir paraît lâche et improvisé. Encore une tête sans doute pleine, mais mal faite !
C’est encore un universitaire qui n’écrit que pour le petit cercle de ses étudiants (les pauvres !), en se foutant de la gueule du public en général. C’est un trait caractéristique des prétendus « philosophes » d’aujourd’hui.
J’avais acheté son dernier livre sur la religion, car en tant que chrétien catholique moi-même je pensais que cela m’intéresserait quand même. Un livre de lui lu auparavant m’avait déjà déçu. Or, ce livre sur la religion ne le confirmait que trop bien : une simple pochade d’universitaire à la gomme. Pas une idée intéressante, pas un raisonnement clair et construit. Un magma lamentable, effectivement bon pour ses malheureux étudiants…
D, sous le lien musical, Rameau- l’Egyptienne – quelqu’un fait la remarque qu’à l’époque où il la composa le piano n’existait pas. Est-ce à l’origine une oeuvre pour clavecin?
Le savoir complètement dissout dans la médiocrité. On se plaint souvent des élèves, comme le fait wgg ici même. Mais les profs ont leur part de responsabilité. Quand ils sont lamentables, comment avoir de bons étudiants ?
Entendu ce soir une femme, cadre ou dirigeante d’une banque en Chine ayant subi la révolution culturelle- modeste et prudente- et qui disait pour finir que les chinois gardaient toujours espoir en regardant vers leur avenir. Par où ils sont passés cela n’étonne pas, comment s’ils ne meurent pas d’asphyxie ou d’empoisonnement ce pourrait désormais être pire , j’imagine aussi qu’on ne fait plus payer à la famille la balle qui sert à les tuer quand ils sont dissidents et que la peine de mort n’est plus réservée qu’à ceux qui commettent des crimes de sang . Le parlement ou l’organe qui fait office se rallie miraculeusement à l’avis du chef de l’exécutif .
Oui bien sûr, du temps de Louis XV il s’agissait de clavecin. Cette musique est d’une incroyable finesse et délicatesse. Rameau est un très grand musicien français hélas resté trop peu connu.
Rousseau en était très jaloux et aurait été bien incapable de l’égaler.
Ici Cziffra l’interprète remarquablement, il comprend parfaitement l’œuvre et va sans doute au delà : il la magnifie. Je suppose que Rameau lui-même aurait été étonné d’entendre ça.
Néanmoins, je n’ai pas tout à fait la même approche que vous sur les madeleines : j’ai toujours beaucoup aimé lire Proust mais je ne voudrais pas m’en priver à présent à cause d’une indigestion de madeleines.
D’un autre côté la madeleine s’avale plus vite que Proust, du moins son oeuvre littéraire pour le reste il n’en dit rien et même il falsifie avec beaucoup de finesse. Des goûts raffinés, il faudra que je trouve l’énergie à m’attaquer au 3 ème volet.
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