de Pierre Assouline

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La République des livres
L’exofiction, késako ?

L’exofiction, késako ?

Ayrton Senna, Christian Dior, Jim Morrison, Claude Monet, Louis Soutter, Vincent Van Gogh, Arthur Rimbaud, Charles Bronson, Jean-Luc Godard, Charles Manson, Shaton Tate, Ossip Mandelstam… Ce ne sont pas des personnages de biographies mais bien les héros de la rentrée littéraire. Celle des romans, de la fiction, de l’imagination, pardon d’insister lourdement.

Depuis des années, l’autofiction a abusé du « je » sans autre objet que son « moi » hors de tout accès à l’universel, de l’exploration sans fin d’un nombril qui n’exprime rien d’autre que lui-même ; aussi le retour du boomerang était-il attendu. On ignore qui a inventé de baptiser le phénomène « exofiction » mais c’était bien trouvé pour désigner l’écriture d’une fiction à partir d’éléments réels, en s’autorisant la mise en scène sous leur propre nom de personnages ayant existé. Le genre, car s’il n’est pas nouveau c’en est un désormais, se bat sur plusieurs fronts, empruntant aux autres genres ce qu’ils ont de meilleur. La biographie est le terrain de l’exactitude, le roman celui de la vérité. A mi chemin des deux l’exofiction les parasite. Dans les deux cas, c’est de la vie des autres qu’il s’agit.

Rien ne passionne les gens comme les gens. Leur itinéraire, leurs secrets, leurs échecs, leur réussite. Comme si cela pouvait servir de modèle. C’est la version people de la littérature. Or les preuves ont tant et tant fatigué la vérité que les lecteurs, ceux qui ont toujours soif d’apprendre, apprécient que la lecture soit allégée de ses matières grasses : notes, digressions, références, explications…. Ils goûtent qu’un écrivain s’empare d’un détail dans l’existence d’une personnalité, dévide la bobine de son fil du temps et le raconte à travers ce fragment si éloquent. Si le procédé est ancien (il n’est que de citer l’admirable Mort de Virgile d’Hermann Broch), il revient en force en cette rentrée, en plus grand nombre que l’an dernier. La tendance est encore plus marquée. Car cette fois, il s’agit du personnage principal et du rôle-titre du roman, et non plus de name dropping au fil du récit.IMG_4670

Comment faut-il le prendre ? Il y en aura pour pointer une certaine paresse chez nos romanciers, un vrai recul face au danger de la création ex nihilo, la crainte de la page et de l’écran blancs. Il est vrai que se lancer dans l’écriture à partir d’une vie déjà accomplie, équipé d’un gros dossier de coupures de presse, de minutes de procès et d’archives audiovisuelles, sans oublier les propres livres du personnage, atténue le stress. L’acrobate s’élance d’autant mieux qu’il a l’assurance d’un filet sous pieds. Mieux encore : une fois prêt, le livre sera plus facile à « vendre » aux libraires puis aux lecteurs car toute vie déjà connue du public sera par définition plus aisée à reconnaître que celles de personnages qui seraient le fruit de la pure imagination, dotés de noms qui ne disent rien à personne. Ils réagissent comme les visiteurs d’une exposition qui, à la première vue d’un tableau, se précipitent au plus près du cartel pour identifier l’artiste et la scène.

Une solution de facilité donc, quitte à ce que tout le monde connaisse déjà les tenants et les aboutissants de l’histoire : les millions de lecteurs et de Paris brûle-t-il savaient bien que Paris n’avait pas brûlé, et les spectateurs de Titanic que ca se terminait mal, et alors ? Ainsi à la flemme de l’auteur et de l’éditeur correspondrait celle du lecteur. A ceci près qu’il faut un vrai talent pour capter son intérêt ou le maintenir en haleine malgré tout.

On dira que le phénomène brouillera davantage encore les frontières entre les genres littéraires. Ce qui, au fond, ne fera jamais que refléter la levée des barrières dans bien d’autres territoires de la société. De quoi encourager un monde flou à s’y précipiter.

(Photos Passou)

 

 

 

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

1 330 Réponses pour L’exofiction, késako ?

Delaporte dit: 25 août 2016 à 13h20

Le discours de Soljenitsyne sur la beauté qui sauvera le monde a au moins le mérite de nous montrer que la littérature peut être sacrément utile, puisque c’est grâce à elle qu’il s’est extrait du goulag, qu’il a défié la dictature et que, finalement, il s’est sauvé.
La littérature pour certains n’est pas un simple passe-temps, mais une chose vitale.

bérénice dit: 25 août 2016 à 13h24

Les autres ? Qu’est-ce que c’est ?

Jean si on n’est pas clairement psychotique, les autres sont partout sous toutes les formes, ils sont détachés de votre moi pour cependant en un retour vous aider à vous identifier en tant qu’unité indépendante et souveraine, ils peuvent aussi vous interroger, vous permettre d’ajouter un étage à votre maison, vous enrichir de leur pensée, vous éblouir d’une beauté inventée, vous sensibiliser à une autre cause que la vôtre, vous transporter d’émotion en empruntant à l’art…; nous sommes cernés si on les considère tous comme des ennemis, nous ne sommes jamais tristement seuls et vacants en restant ouvert à leur apport qui ne s’impose pas mais se propose à vous dans les meilleurs cas.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h24

Le Nouveau Roman c’est la littérature qui aborde la réalité sous la forme d’une question, comme un questionnement sur le réel : Qu’est-ce que le réel ? La Modification, de Buor, est typique de cette démarche fructueuse et passionnante.

Mais les lecteurs marketing comme Jean ne peuvent pas, par nature, y comprendre grand chose, ni y prendre quelque plaisir que ce soit. Ce sont des gens dogmatiques, qui ne connaissent que les lois du marché et leur pauvre petite conscience malheureuse comme dirait Hegel. Triste à pleurer !

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h26

La vision du monde des gens comme Jean n’est qu’une généralisation du club Med. C’est laMedable !

bérénice dit: 25 août 2016 à 13h26

. Et le plaisir le plus délicat, comme l’avaient vu Sade, Baudelaire et leur disciple Charles Manson, c’est la souffrance des « autres ».

C’est une affirmation personnelle mais qui offre l’avantage de vous situer.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h29

jean marron sait faire et la gonzesse tartinée de saindoux ficelée cul nu et le bourreau havec la lampe a souder..fais en hautant dracul

Jean dit: 25 août 2016 à 13h29

Les autres ? Qu’est-ce que c’est ?

J’ai toujours pensé que la fréquentation de ce blog était de ma part une activité perverse. Il faudrait que j’arrive à me corriger, ou à me décider à aller voir ailleurs. C’est Bouguereau qui a raison : on ne se débarrasse pas des autres aussi aisément, et pas seulement du corps des autres, encore que ce soit toujours de corps qu’il s’agit. Les autres, il m’arrive plus souvent qu’à mon tour de penser avec tendresse, reconnaissance, admiration, à ces autres auxquels je dois d’être encore là pour tourner mes élucubrations. On n’est rien – corps et conscience – sans les autres. On ne vit pas sans les autres.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h30

Laissez tomber, bérénice, Jean n’est qu’un provocateur de basse fosse. Il dit ça comme il dirait n’importe quoi d’autre. C’est simplement un pauvre homme.

bérénice dit: 25 août 2016 à 13h30

Un dieu éphémère et très imparfait, certes, mais un dieu tout de même, et le seul.

Vous devez être un sacré artiste, Dieu n’est pas un Dieu de jouissance mais un Dieu Créateur et quoiqu’à créer l’homme trouve un plaisir aussi bien que dans cette torsion qui vous va à vouloir le mal pour en éprouver.

la vie en cause dit: 25 août 2016 à 13h32

les lois du marché

et l’art people c’est de l’art gens, logique, peut-être même un peu trop…

bérénice dit: 25 août 2016 à 13h32

On ne vit pas sans les autres.

Leur absence même peut devenir Enfer, on n’en sort pas.

Bloom dit: 25 août 2016 à 13h32

Jean est bien le roi des…

Surtout défié grave question maniement du masque (et de la plume): jeanbrun john brown etc etc…le roi du Prévisible et de la provok à 1 euro.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h33

dracul a lu un digest de hegel et la tora et ça passe pas..c’est normal dracul..même un kador en marketting pourrait pas faire havaler ça

JC..... dit: 25 août 2016 à 13h33

Delaporte,
Vous rigolez où quoi ? la littérature aurait sauvé le bagnard… mais non ! Le bagnard à usé de ses forces, parmi lesquelles…!

Combien de Soljenitsyne sont morts au goulag … il a eu de la chance, le Russkov, point barre !

Jean dit: 25 août 2016 à 13h35

Vous devez être un sacré artiste, Dieu n’est pas un Dieu de jouissance mais un Dieu Créateur (Bérénice)

Mais je suis un dieu créateur, le seul dieu créateur, puisque, sans ma conscience, rien n’existe. On peu en effet définir Dieu comme l’entité spirituelle créatrice de toutes choses; Donc je suis Dieu.

rose dit: 25 août 2016 à 13h35

christiane dit: 25 août 2016 à 12 h 18 min
bouguereau dit: 25 août 2016 à 12 h 01 !!!
« L’ours (art, histoire, symbolisme) ». Texte de Giorgio Coppin traduit de l’italien par Françoise Brun. éd. R.Laffont. ouvrage réalisé grâce au concours de nombreux collectionneurs et amateurs (Photos d’objets et d’affiches superbes). 1989

Ouaip : ai cherché l’équivalent des vierges.
Chez les indiens d’Amérique son animal totem est ours brun. Et son complément le couguar.
http://www.route66survivor.org/#!la-faune-locale/cyeb

Vous êtes très forte de par l’intérêt certain que vous portez aux autres. Je boirai bien un café avec vous gare de Lyon. Si vous l’acceptez.

la route 66 passe très peu en Californie. Moins d’un dixième de son trajet.

JC..... dit: 25 août 2016 à 13h36

Tout à fait sincèrement : les autres je m’en fous. D’ailleurs ils sont trop nombreux à satisfaire…

Pourquoi satisfaire ceux là, et pas les autres, hein ?!

… et nous sommes tous pareils sauf les humanitaires immatures qui croient au Paradis, même laïc !!! Ah, les gros nuls !

Sergio dit: 25 août 2016 à 13h37

Ben si les Autres c’est les mecs qui hachètent les toiles et qui lisent les bouquins… Faut en mettre quand même, hein !

Delaporte dit: 25 août 2016 à 13h38

JC….. dit: 25 août 2016 à 15 h 33 min

Pourtant, les faits sont là. Et maintenant, ils appartiennent à l’histoire.

Paul edel dit: 25 août 2016 à 13h39

Très bonne référence de Nadeau wgg mais vous remarquerez à la fois la multiplication des anachronismesdans cette discussion et surtout le mépris de la critique littéraire qu’ elle soit journalistique ou universitaire oui époque de m!
et rien sur butor dans les jt
et tout sur Sonia et même un tweet de l’Élysée

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h41

Jean, c’est quelqu’un qui a lu Wittgenstein et qui en est devenu fou au point de devoir être hospitalisé en traumatologie comme dirait Paul Edel… ou plutôt à Sainte-Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir…

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h42

Eh, oui, Paul. Il y a tout à craindre d’un tel monde ! Le monde se déshumanise.

Delaporte dit: 25 août 2016 à 13h44

Sonia Rykiel comme personnage romanesque aurait sûrement intéressé un Proust, qui en aurait fait une duchesse de Guermantes toute rousse.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h44

t’es un vrai lèche cul polo..c’est pas ça..jsais bien quekfois dans la vie hon est hobligé..rien dcqui est humain n’m’est alien..mais là..ça dvient hun vice polo..

JC..... dit: 25 août 2016 à 13h45

Eh les pépères ! Le monde ne se déshumanise pas : c’est vous qui ne le comprenez plus car il change trop vite.

Interrogez vos enfants : Butor, mort ou vif, ils s’en remuent la tringle à rideau !

Jean dit: 25 août 2016 à 13h45

JC….. dit: 25 août 2016 à 15 h 38 min

Jambrun est Dieu, et JC son prophète. Circulez, y a rien à voir …

D’ailleurs, c’est très simple, un seul clic et vous cessez tous d’exister. Sauf JC, bien entendu, à qui je communiquerai Mes Volontés en temps voulu.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h47

Pourquoi satisfaire ceux là, et pas les autres, hein ?!

..savoir qu’a l’ote coté dla terre ya des tas d’grosse blonde qui pleurent pour toi..ça fend le coeur épicétou

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h48

Pareil pour les tenants de l’auto-fiction. Ils n’interrogent pas le Moi comme possibilité de représentation. Or, qui cherche à saisir son Moi est pris, comme dans l’Emploi du temps, de Butor, dans une course sans fin où l’on est toujours à la remorque de soi-même puisqu’on est sans cesse autre qu’on n’était hier. L’auto-fiction fige le Moi dans une réalité qui en fait n’existe pas. C’est en cela un art profondément réactionnaire et mortifère. La véritable fiction du Moi c’est celle qui la cherche plus qu’elle ne le trouve. Mais ça, c’est autrement plus difficile à écrire ! Faut être un génie pour réussir ça.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h49

Désolé wgg est un super bon lecteur

ça te flatte dle laisser croire..t’es bien plus cynique que jean marron

bouguereau dit: 25 août 2016 à 13h53

regarde..lis moi ça..petite prise de note d’un gars qui tente l’uélème à 20 ans..dmande toi cque ça donne à 40 polo..vla cqui te flatte..un savoir faire de pti singe

Widergänger dit: 25 août 2016 à 13h54

JC fait partie de ces scientifique de niveau médiocre qui considère que la culture ça n’existe pas, et que n’existe que le monde mis en équation. Le monde calculé comme dirait Heidegger. Ce sont à proprement parler d’authentique fascistes. Ils pensent comme des fascistes, ils SONT des fascistes.

JC..... dit: 25 août 2016 à 14h03

Widergänger dit: 25 août 2016 à 15 h 54 min

Mon ami, je te souhaite une bonne soirée de détente !

Pour ma part, malgré le lourd poids du fascisme qui m’accable, et mon peu d’intelligence scientifique, je suis heureux comme un âne au printemps ….uhuhu !

La vie est belle ! Le soleil brille et j’ai à faire, ce qui est merveilleux… Bien à toi et, euh ! … amitiés à tes proches.

Delaporte dit: 25 août 2016 à 14h03

J’apprends même dans « Le Parisien » que Sonia Rykiel écrivait des romans !

«Faire de la mode, c’est comme écrire un roman», disait-elle. A partir des années 1990, ses deux passions deviennent complémentaires. «Je ne pourrais pas faire de la mode sans écrire et inversement», confie-t-elle.

la fille à la voilette dit: 25 août 2016 à 14h05

paul edel 15h39. Mince alors !l’Elysée s’est fendu d’un tweet, pour Sonia…Qui l’eût cru ? C’est sûrement le soir dans l’intimité du Palais qu’On parade en rayures multicolores et en robe tricot décintrée . Pourquoi donc l’hôte de ces Lieux n’essaierait-il pas les grandes tenues noires de Yamamoto ? Ah oui, c’est vrai,il n’aime rien tant que le scooteur..

Jibé dit: 25 août 2016 à 14h05

« Le Nouveau Roman c’est la littérature qui aborde la réalité sous la forme d’une question, comme un questionnement sur le réel : Qu’est-ce que le réel ? »

Tu crois sincèrement que les écrivains d’avant le Nouveau Roman ne se questionnaient pas sur le réel, WGG ?

« Pareil pour les tenants de l’auto-fiction. Ils n’interrogent pas le Moi comme possibilité de représentation. Or, qui cherche à saisir son Moi est pris, comme dans l’Emploi du temps, de Butor, dans une course sans fin où l’on est toujours à la remorque de soi-même puisqu’on est sans cesse autre qu’on n’était hier. »

Parce que Duras ou Angot quand elles disent « elle » plutôt que « je » en parlant de la narratrice de leur oeuvres autofictionnelles ne s’interrogent pas sur le Moi comme possibilité de représentation et ne cherche pas à le traquer dans ses mouvances et fluctuations ?

Widergänger dit: 25 août 2016 à 14h06

Hollande, quand il se rend chez sa Julie en moto japonaise, il dit : Yamamoto kakapoté !

Widergänger dit: 25 août 2016 à 14h10

Jibé, il faut distinguer deux choses :
1°) S’interroger sur le réel;
2°) S’interroger sur la possibilité de représenter le réel.

Le roman classique s’interroge sur le réel sans s’interroger sur la possibilité de représenter le réel pris comme un allant de soi;

Le roman moderne s’interroge sur le réel ET SURTOUT sur la possibilité de représenter le réel, qui n’est plus un allan de soi.

Cela ne découle pas seulement de la guerre, mais d’un grand mouvement qui vient de la mort de dieu à la fin du XIXè siècle, ce dont nous avons parlé à propos de Heidegger et du déconstructionnisme, qui a commencé justement avec Nietzsche.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 14h13

Fernando Pessoa l’explique très bien lui aussi quelque part à sa manière. Il dit en résumé qu’avant il n’y avait qu’à se laisser vivre, que les cadres de la vie étaient là posés pour nous dès notre naissance et qu’il n’y avait qu’à se laisser glisser dans le moule. Et puis vint le moment où plus personne ne croyait au bien fondé du moule qu’on leur proposait, et on s’est mis à s’interroger sur le moule lui-même. Ce que fait aussi sans cesse Pessoa.

xavierbrioni dit: 25 août 2016 à 14h13

Chacun y va de ses petits souvenirs étoilés sur le Butor.
Je me souviens de ses Répertoires en éditions Minuit originales que j’allais acheter chez un petit libraire de quartier à Amiens, dans une rue très calme coincée entre le beffroi et la Maison de Malraux, juste en face l’armurerie où était venue se servir le dénommé Mesrine selon la légende (avérée).
Lecture exigeante pour un étudiant de dix-huit balais, mais première rencontre avec des longues phrases, une mine de fer discursive cousue dans un gant dont le cuir semblait avoir été découpé dans la peau des vaches du pré d’André Breton, dont il avait retrouvé la clef des champs, vous livrant à son accès.
À force le libraire en question me soumettait à la douce torture (ou inversement) de se faire préciser les quelques idées que je glanais entre les pages, avec petit sourire presque narquois, mais j’aimais bien ses défis (et participer à la fonte de son fond, rares étaient les clients).
Pour revenir sur le sujet du billet, entendu à la radio ce matin le Beigbeder vanter le livre de son ami Liber-Hâtif, et un critique de Causeur encenser le même (pour la raison principale qu’il secouerait le cocotier de l’autofiction collectionneuse de crottes de nez séchées), hum, pour moi, c’est l’inverse, lui et les boulevardiers du crime auto-relaté, self-relayé, en remettent une couche habile, tout en camouflant leur forfait.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 14h17

C’est comme Descartes, si tu veux Jibé, qui s’interroge sur le monde grâce au doute comme méthode, mais qui ne s’interroge pas sur la méthode elle-même et ne met pas en doute le doute lui-même.

Phil dit: 25 août 2016 à 14h29

Très juste, le Widergänger de 15.54. (pas à propos de JC) sur les scientifiques binaires crétinisés, même mentalité que la plupart des webeurs joueurs selfieurs scotchés aux screen, générations à pouces écrasés en marche accélerée vers le gouffre final.
Butor veut dire meuble en hongrois.

Jean dit: 25 août 2016 à 14h33

La véritable fiction du Moi c’est celle qui la cherche plus qu’elle ne le trouve (Widergänger)

C’est, me semble-t-il, le propos d’Annie Ernaux dans « Histoire de fille ».

En parcourant le fil des commentaires, j’ai constaté qu’un individu a usurpé mon identité pour mettre en ligne une série de posts qui ne sont pas de moi ( 14h54/15h16/15h29/15h35/15h45 ).

bouguereau dit: 25 août 2016 à 14h48

et phil essaie d’avoir des bons de reduction a l’apeulstore en disant du mal de samsung

bouguereau dit: 25 août 2016 à 14h50

La véritable fiction du Moi

les hanciens havaient les mille culot en tablant sul principe que tout l’monde connaissait toutl’monde..qu’il y avait une république des lives..

la fille à la voilette dit: 25 août 2016 à 14h50

Belle trouvaille de WGG ou de J.C.??
« je n’ai pas de proches, je n’ai que des lointains »
comment traduire cela en anglais ?
– relatives,close friends, loved’ones
–distants ?
pas possible. le jeu sur les mots disparaît.
A faire breveter…

bouguereau dit: 25 août 2016 à 14h53

le solipsisme ha la dracul c’est dgueuler qu’y a des hélus et que surtout surtout de viol de sépulture en viol de sépulture qu’il en est

Delaporte dit: 25 août 2016 à 14h53

Il paraît aussi que lorsque Sonia Rykiel se rendait à un vernissage, les invités, après, ne se souvenaient plus des toiles qu’ils avaient vues, mais uniquement du rouge flamboyant de sa chevelure.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 14h54

Oui, c’est la démarche d’Annie Ernaux dans Une histoire de fille. Mais elle n’en tire pas les conséquences qui devraient s’imposer, à savoir remettre en question la forme narrative elle-même qui permette de dire l’impossibilité de dire le Moi. C’est ça qui est très difficile et à quoi je m’attèle depuis si longtemps. Construire son récit par la démarche même qui le déconstruit, faire et défaire d’un même mouvement. Parce que c’est le mouvement même de la vie. Par comme un jeu abstrait. Mais comme une démarche vitale et dynamique et surtout vraie.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 14h55

et toi tu vas nous faire croire que c’est ta teub jean marron..c’est biaisé

D. dit: 25 août 2016 à 14h57

….et alors, Delaporte, c’est bien de se souvenir d’une chevelure excentrique au lieu de l’art qu’on vient honorer ?

bouguereau dit: 25 août 2016 à 14h57

dracul havec sa démarche vital et dynamique y’est beaucoup plus modeste et prudent jean marron

D. dit: 25 août 2016 à 15h00

oh s’il vous plaît, foutez-nous là paux avec Annie Ernaux. pas encore elle. par pitié!

Jean dit: 25 août 2016 à 15h03

bouguereau dit: 25 août 2016 à 16 h 46 min

toujours a renier la meilleure partie de toi même jean marron..

@ bouguereau

Monsieur,
Je suppose que ce commentaire m’est adressé, puisque vous avez plusieurs fois nommé « jean marron » un individu prétendant s’appeler « Jean », et qui a ainsi usurpé mon prénom pour poster une série de commentaires que je ne qualifierai pas, hésitant entre plusieurs qualificatifs (« affligeant », « consternant », « délirant », etc.). Croyez que je n’ai aucun rapport, ni avec ce « jean marron » ni avec ce « Jean » usurpateur, étant par ailleurs un fervent admirateur de l’oeuvre de Michel Butor, que mon faux double n’a cessé de conspuer à matin, à loisir, et à mon grand dam.

Delaporte dit: 25 août 2016 à 15h05

Pour que ce soit clair, je dirai que j’avais beaucoup d’admiration pour Sonia Rykiel.

christiane dit: 25 août 2016 à 15h11

Rose – 15h35
Un café gare de Lyon ? avec plaisir !
En attendant (et merci pour l’ours brun de la route 66.), cette vidéo émouvante tournée il y a quelques mois, chez lui :
https://www.youtube.com/watch?v=rT3GGet8wFs
Butor y est discret. Il prend le temps d’envelopper ses mots avec des gestes ronds. Il se rencontre des vidéos de lui des années passées avec bonhomie. On le voit écrire sur un petit carnet. On l’entend parler de l’évolution de son écriture. Puis on voit son fauteuil vide et là, il se passe quelque chose d’irréversible.
J’aime beaucoup sa voix un peu rocailleuse.
Passou nous offre (ce qui va plaire à Jibé) son passage à La Grande librairie où il présente, avec humour et passion douce, son anthologie Hugo.

(De Jean on pourrait faire une exofiction, soit en le noircissant davantage qu’il le fait lui-même , soit en le mettant face à un double lumineux…)

Delaporte dit: 25 août 2016 à 15h12

Une boulette de la ministre de la culture à propos de Butor :

« Audrey Azoulay, ministre de la Culture a rendu hommage à l’écrivain Michel Butor… en se trompant d’ouvrage pour son prix Renaudot. »

D. dit: 25 août 2016 à 15h12

Pablo75, Chostakovitch ne faisait pas de musique, il se faisait plaisir, un peu comme Boulez dans un autre genre.
Et on lui a dit : en a-t-il sélément tenu compte? Que nenni. Résultat : qui achète ses disques aujourd’hui à part quelques marginaux dont certains sont dérangés ?

Jean dit: 25 août 2016 à 15h15

Construire son récit par la démarche même qui le déconstruit, faire et défaire d’un même mouvement. Parce que c’est le mouvement même de la vie. Par comme un jeu abstrait. Mais comme une démarche vitale et dynamique et surtout vraie. (Widergänger)

C’est au début d' »Histoire » que Claude Simon place en exergue ces vers de Rilke (dans la huitième « Elégie de Duino »):

 » Cela nous submerge. Nous l’organisons. Cela tombe en morceaux. Nous l’organisons de nouveau et tombons nous-mêmes en morceaux ».

Il est vrai que Rilke évoque là toute entreprise humaine.

D. dit: 25 août 2016 à 15h19

J’avais plutôt de la sympathie pour Sonya Rykiel, ainsi d’ailleurs que jen ai pour sa remarquable fille, mais son art creactif n’a jamais provoqué en moi la moindre émotion, mais souvent, faut-il bien le dire : une certaine repulsion. J’éprouve la même chose avec JP Gautier, par exemple. Je reconnais un style, une maîtrise évidente, mais je n’aime tout simplement pas, voire je déteste parfois.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 15h21

L’image qui conviendrait le mieux à ma démarche serait celle du ruban de mœbius. C’est mon idéal esthétique.

D. dit: 25 août 2016 à 15h22

Un café Gare de Lyon ? Quel endroit plus nul que ce parvis de gare ?
Ce sera sans moi.

D. dit: 25 août 2016 à 15h25

Widergänger dit: 25 août 2016 à 17 h 21 min
L’image qui conviendrait le mieux à ma démarche serait celle du ruban de mœbius. C’est mon idéal esthétique.

on peut dire sans se tromper que c’est tordu, unilatéral et sans fin.

Jean dit: 25 août 2016 à 15h28

Et si je raconte mon chat (qui s’appelle Gérard) ? est-ce que je fais dans l’exofiction ?

Il est vrai que Colette s’y est déjà essayée. et Colette Audry (mais pour sa chienne).

Widergänger dit: 25 août 2016 à 15h34

Oui, D. un « happy few » c’est quelqu’un qui ne vous ressemble en rien.

Delaporte dit: 25 août 2016 à 15h39

Elle avait plusieurs cordes à son arc :

D’une aura pluri-disciplinaire, l’inventrice de la «démode» illustra des œuvres de Colette, participa à la décoration intérieure du Crillon (1972) puis du Lutetia (1985), publia notamment un roman et des contes pour enfants… (Le Figaro)

Jibé dit: 25 août 2016 à 15h41

Tu préfères que je te parle un peu de Nietzsche, D. ? Je sais que tu l’adores !

« Caractère des bons écrivains. – Les bons écrivains ont deux choses en commun : ils préfèrent être compris que regardés avec étonnement ; et ils n’écrivent pas pour les lecteurs aigres et trop subtils. »

perliolio dit: 25 août 2016 à 15h57

bérénice dit: 25 août 2016 à 14 h 22 min

entendu cette expression par des citadins nantais

christiane dit: 25 août 2016 à 16h00

Widergänger dit: 25 août 2016 à 16 h 10. Vous écrivez à Jibé :
 » il faut distinguer deux choses :
1°) S’interroger sur le réel;
2°) S’interroger sur la possibilité de représenter le réel…. »

Olivier Rolin (Cahiers de l’Ecole de Blois, n°1, janvier 2003) écrit à propos de sa table de travail et de lui regardant cette table :
« Il y a un premier plan, au centre de quoi rayonne l’écran de l’ordinateur où s’inscrit la description du premier plan : c’est à travers (ou à la surface de ) ce rectangle opalescent que les choses vues essaient de passer dans les mots, de se transformer en mots (mais « ces deux mondes sont étanches », selon Francis Ponge)… »
Puis, durant l’été 2007, il se souvient de Ponge et de son huître (« Ponge qu’il n’aurait pas invité, à lui prêter la main en cuisine un soir de réveillon » – voir le texte ci-dessous)) et là il se hasarde à une description de l’indescriptible réel :
« Ah ! Sous une coque si mal dégrossie, des délicatesses de soie froissée, froncée de velours noir, des falbalas pâles, des dessous chics. Longs cils soulignés de khôl, voiles diaphanes, tendres teintes de noisette et de jeune feuille à peine éclose, sur un lit de nacre irisée. Il y a là-dedans des imaginations de libertinage, de jeux galants, du Fragonard, celui du Verrou. Il ne faut pas aller chercher ailleurs que dans cette apparence de lingerie en désordre, ainsi que dans la symbolique un peu brutale de la lame passée entre les valves (le mot, même…), l’origine de la légende qui fait de l’huître un aphrodisiaque. »
(Paradis, n°2, 2007)

L’invention du réel qui vient à vous dans votre anneau de Moebius, est-elle aussi charmante, W. ou saisit-elle un autre réel comme celui de Ponge ?

Pour mémoire, « l’huître » de Francis Ponge :
« L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. »

(Francis Ponge – Le parti pris des choses (1942)

Paul edel dit: 25 août 2016 à 16h07

Bientôt un numéro spécial d Europe avec articles sur l oeuvre d Olivier rolin

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 16h08

@ D.

« Chostakovitch ne faisait pas de musique, il se faisait plaisir […] Résultat : qui achète ses disques aujourd’hui à part quelques marginaux
dont certains sont dérangés ? »

@ Delaporte

« Chostakovitch est un compositeur pour happy few. »

Voilà deux remarques bien idiotes de deux analphabètes de la musique qui ont de gros problèmes d’oreille.

Chostakovitch est le plus grand compositeur – et de très loin – des deux derniers tiers du XXe siècle.

Tous les concerts de l’intégrale de ses symphonies donnée par Gergiev salle Pleyel pendant plusieurs années étaient complets (il fallait se lêver tôt, comme on dit, pour avoir des places). Et c’est l’un de compositeurs du XXe siècle qui vend le plus de disques, comme le montre la quantité de versions de ses oeuvres qu’il y a sur le marché.

Pour que vos neurones musicales se réveillent, je vous mets l’extraordinaire final de la 11e symphonie de Chostakovitch très bien dirigée par le danois Thomas Sondergard avec un orchestre de 2e zone qu’il fait jouer comme un très grand orchestre. Deux minutes et 40 secondes où l’ami Dimitri montre tout son génie (à partir de 1h 04 min.). Vous pourrez remarquer que dans le Royal Albert Hall de Londres (qui a pourtant 5.500 places) c’est aussi dur de trouver des places pour un concert de Chostakovitch que salle Pleyel.

https://www.youtube.com/watch?v=g9lo9ZDYuDU

boudegras dit: 25 août 2016 à 16h11

des statues de Dingo JC à poil dans qq grandes villes américaines / New York, Los Angeles, San Francisco, Cleveland, Seattle : le bide du gros porc

boudegras dit: 25 août 2016 à 16h13

On se demande vraiment si l’amère Cri-Cri pense par elle-même avec toutes ses citations à la c.on

Jibé dit: 25 août 2016 à 16h16

l’amère Cri-Cri a l’élégance de s’effacer devant les plus beaux écrits des écrivains et poètes, toujours servis à bon escient, gradubid !

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 16h17

Personne a exprimé la violence en musique (pour ne pas dire la sauvagerie) mieux que Chostakovitch. Dans la même symphonie nº 11, « l’assaut », du 2e mouvement, dans la meilleure version qui existe pour moi, celle de Bernard Haitink avec son Royal Concertgebouw Orchestra (superieur à Mravinski, Kondrashine ou le très grand Rozhdestvensky):

https://www.youtube.com/watch?v=RrMvu2JjeqQ

(Il faut écouter ça, évidemment, avec de bons hauts-parleurs connectés à l’ordinateur ou avec un bon casque).

@ D. et Delaporte

Peut-être cela va vous déboucher les oreilles…

Jibé dit: 25 août 2016 à 16h19

Olivier rolin, c’est de l’autofiction ou de l’exofiction, Paul Edel ?
Ne nous faites pas le coup de l’écrivain de romans imaginaires, on ne vous croirait pas…

Delaporte dit: 25 août 2016 à 16h20

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 18 h 08 min
Chostakovitch n’a pas écrit que des symphonies (que je trouve relativement pompeuses, je suis ici du même avis que Pierre Boulez), mais aussi de sublimes quatuors à cordes, qui sont la partie de sa musique que je préfère.

Jean dit: 25 août 2016 à 16h21

Construire son récit par la démarche même qui le déconstruit, faire et défaire d’un même mouvement. Parce que c’est le mouvement même de la vie. Par comme un jeu abstrait. Mais comme une démarche vitale et dynamique et surtout vraie. (Widergänger)

Insaisissable moi, uniquement saisissable par la conscience, qui est incessant glissement, incessant passage du moi au monde, oubli du moi pour se laisser fasciner par le monde, oubli du monde pour s’abîmer dans le moi, incessante déconstruction-reconstruction, dans le temps, du moi, ou de ce qu’on a coutume d’appeler le moi, pour faire vite. Qu’on en juge :

 » l’une d’elles touchait presque la maison et l’été quand je travaillais tard dans la nuit assis devant la fenêtre ouverte je pouvais la voir ou du moins ses derniers rameaux éclairés par la lampe avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales teintées d’un vert cru irréel par la lumière électrique remuant par moments comme des aigrettes comme animées soudain d’un mouvement propre ( et derrière on pouvait percevoir se communiquant de proche en proche une mystérieuse et délicate rumeur invisible se propageant dans l’obscur fouillis des branches ), comme si l’arbre tout entier se réveillait s’ébrouait se secouait, puis tout s’apaisait et elles reprenaient leur immobilité, les premières que frappaient directement les rayons de l’ampoule se détachant avec précision en avant des rameaux plus lointains de plus en plus faiblement éclairés de moins en moins distincts entrevus puis seulement devinés puis complètement invisibles quoiqu’on pût les sentir nombreux s’entrecroisant se succédant se superposant dans les épaisseurs d’obscurité d’où parvenaient de faibles froissements de faibles cris d’oiseaux endormis tressaillant s’agitant gémissant dans leur sommeil
comme si elles se tenaient toujours là, mystérieuses et geignardes, quelque part dans la vaste maison délabrée, avec ses pièces maintenant à demi vides où flottaient non plus les senteurs des eaux de toilette des vieilles dames en visite mais cette violente odeur de moisi de cave ou plutôt de caveau comme si quelque cadavre de bête morte quelque rat coincé sous une lame de parquet ou derrière une plinthe n’en finissait plus de pourrir exhalant ces âcres relents de plâtre effrité de tristesse et de chair momifiée
comme si ces invisibles frémissements ces invisibles soupirs cette invisible palpitation qui peuplait l’obscurité n’étaient pas simplement les bruits d’ailes, de gorges d’oiseaux, mais les plaintives et véhémentes protestations que persistaient à émettre les débiles fantômes bâillonnés par le temps la mort mais invincibles invaincus continuant de chuchoter, se tenant là, les yeux grands ouverts dans le noir, jacassant autour de grand-mère dans ce seul registre qui leur était maintenant permis, c’est-à-dire au-dessous du silence que quelque éclat quelques faibles rires quelques sursauts d’indignation ou de frayeur crevaient parfois,
les imaginant, sombres et lugubres, perchées dans le réseau des branches, comme sur cette caricature orléaniste reproduite dans le manuel d’Histoire et qui représentait l’arbre généalogique de la famille royale dont les membres sautillaient parmi les branches sous la forme d’oiseaux à têtes humaines coiffés de couronnes endiamantées et pourvus de nez ( ou plutôt de becs ) bourboniens et monstrueux : elles, leurs yeux vides, ronds,perpétuellement larmoyants derrière les voilettes entre les rapides battements de paupières bleuies ou plutôt noircies non par les fards mais par l’âge, semblables à ces membranes plissées glissant sur les pupilles immobiles des reptiles, leurs sombres et luisantes toques de plumes traversées par ces longues aiguilles aux pointes aiguës, déchirantes, comme les becs, les serres des aigles héraldiques, et jusqu’à ces ténébreux bijoux aux ténébreux éclats dont le nom ( jais ) évoquait phonétiquement le nom d’un oiseau, ces rubans, ces colliers de chien dissimulant leurs cous ridés, ces rigides titres de noblesse qui, dans mon esprit d’enfant, semblaient inséparables des vieilles chairs jaunies, des voix dolentes, de même que leurs noms de places-fortes, de fleurs, de vieilles murailles, barbares, dérisoires, comme si quelque divinité facétieuse et macabre avait condamné les lointains conquérants wisigoths aux lourdes épées, aux armures de fer, à se survivre sans fin sous les espèces d’ombres séniles et outragées appuyées sur des cannes d’ébène et enveloppées de crêpe Georgette  »

Claude Simon, « Histoire » ( début )

 » Histoire » ou l’odyssée d’une conscience attachée à fixer l’insaisissable moi par le fixatif des mots. Cette première page d’ « Histoire », on la retrouve à la fin de « L’Acacia », où le narrateur, échoué, retour d’Espagne, dans la demeure familiale, trouve une raison de vivre dans l’effort pour décrire cette même branche d’acacia. L’histoire d’une vocation.

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 16h28

Je ne sais pas pourquoi on me modère un autre extrait de la 11e de Chostakovitch.

@ D. et Delaporte

Regardez sur Youtube la quantité de vues qui ont les vidéos de Chostakovitch. Pour « un compositeur pour happy few » qui « ne faisait pas de la musique » et qui ne plait qu’à « quelques marginaux dont certains sont dérangés », c’est étonnant, non?

« ¡ Qué atrevida es la ignorancia ! » dit un proverbe espagnol très connu…

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 16h32

@ Delaporte

« Chostakovitch n’a pas écrit que des symphonies (que je trouve relativement pompeuses, je suis ici du même avis que Pierre Boulez… »

Qu’un crétxn fini comme Boulez (le type qui méprisait Schubert et Sibelius, entre beaucoup d’autres compositeurs, tout en étant incapable d’écrire une minute de vraie musique) dise que les symphonies de Chostakovitch sont pompeuses, je le considère comme le plus grand éloge qu’on leur a jamais faites.

Jibé dit: 25 août 2016 à 16h37

Cette page de Claude Simon, que j’ai gardée dans un coin de ma bibliotête, c’est un peu le voyage au bout de la nuit de l’autofiction, dont Céline fut le Grand Maître, Jean !

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 16h43

@ Delaporte

« Pompeuse » l’extraordinaire Symphonie nº 5 de Chostakovitch (dont je me rappelle encore la première fois que je l’ai entendu en direct, salle Pleyel, dirigée par l’excellent Semyon Bychkov il y a plus de 30 ans), ici avec Bernstein et le New York Philharmonic Orchestra?

https://www.youtube.com/watch?v=0FF4HyB77hQ

Jibé dit: 25 août 2016 à 16h46

WGG, il croit qu’il faut toujours inventer le fil à couper le beurre du roman nouveau ! Moi aussi je fonce vers le nouveau, WGG, même si je sais qu’il nous mène tout droit dans le poteau ! Mais je crois, plus modestement, que tout a été inventé en matière romanesque, jusqu’à la plus complète illisibilité des romans ! Entre l’insipidité d’un côté et l’obscurantisme de l’autre, entre disons Marc Levy et Pierre Guyotat, il doit bien y avoir un juste milieu, avec ou sans étiquettes ?

bérénice dit: 25 août 2016 à 16h55

Chostakovitch est le plus grand compositeur – et de très loin – des deux derniers tiers du XXe siècle.

Pablo 75, je n’ai pas lu ce qui suis tant je reste en arrêt, admirative à cette totalité assurée, comment faites-vous pour avoir tout écouté et tout entendu et surtout tout compris?

bouguereau dit: 25 août 2016 à 16h57

l’insaisissable moi par le fixatif des mots

havec des gaz a effet d’serre hencore

Delaporte dit: 25 août 2016 à 16h58

A propos du burkini, qu’en aurait pensé Sonia Rykiel ? Voici ce que dit sa soeur, et que je trouve très beau :

« Elle aurait été choquée qu’on puisse interdire à des femmes de s’habiller comme elles en ont envie », assure sa soeur, qui ajoute : « par goût de la provocation, elle aurait peut-être fait un burkini à la Rykiel ».

bouguereau dit: 25 août 2016 à 16h58

ya une lady macbête un peu à poil qu’est drolatique..même si c’est doublé yavait dl’idée

bérénice dit: 25 août 2016 à 17h01

Sinon au risque de passer pour une inculte et prévoyant que ma phrase ne parviendra à constituer un sésame je me risque tout de même avec courage :  » Chostakovitch? connais pas. » C’est une lacune cruelle au beau milieu du cratère sous-magmatique de mon bagage allégé.

bouguereau dit: 25 août 2016 à 17h03

Les bons écrivains ont deux choses en commun : ils préfèrent être compris que regardés avec étonnement ; et ils n’écrivent pas pour les lecteurs aigres et trop subtils

henfin baroz..il cassait du fransoziche ‘efféminée’..nietzleche aime souvent la grosse caisse

bérénice dit: 25 août 2016 à 17h03

Pablo, faudra-t-il conclure que tous les mélomanes manquent à ce point d’humour? Les musiciens, cette tribu, ne sont pas particulièrement tendres mais de là à …

bouguereau dit: 25 août 2016 à 17h05

« par goût de la provocation, elle aurait peut-être fait un burkini à la Rykiel »

dans l’biznèce jean marron vaut mieux toujours quelquechose plutot que rien..et même le rien habille..c’est tout un binse

bérénice dit: 25 août 2016 à 17h06

Delaporte, excusez mais qu’est-il arrivé à Sonia Rykiel qui l’a empêchée de prendre position concernant la mode ?

bouguereau dit: 25 août 2016 à 17h09

Boulez (le type qui méprisait Schubert et Sibelius, entre beaucoup d’autres compositeurs, tout en étant incapable d’écrire une minute de vraie musique)

c’est pas vrai..s’il havait seulement fermé sa gueule ce boulez

Pablo75 dit: 25 août 2016 à 17h09

@ bérénice

« faudra-t-il conclure que tous les mélomanes manquent à ce point d’humour? »

Et pourquoi pas ne pas le conclure, tant qu’on y est?

Delaporte dit: 25 août 2016 à 17h12

qu’est-il arrivé à Sonia Rykiel

Bérénice, on en parle depuis cet après-midi : la couturière en roux nous a quittés après une longue maladie. Cela fait même plus de bruit que la mort de Michel Butor…

bérénice dit: 25 août 2016 à 17h13

Je ne trouve pas choquant que des femmes qui n’ont pas abandonné ces tenues la portent encore alors que cela me gène de voir des foules de nouvelles recrues les porter comme un étendard . La photo reprise par les journaux anglais et donnée par le journal Le Monde me dérange malgré cela, difficile de tracer une ligne qui ne finisse pas par nous faire ressembler à des brutes intolérantes. L’habit traditionnellement porté par les femmes musulmanes et ordonné par le Coran fait que tous les lieux sont marqués du caractère religieux, tout l’espace sous ce régime devient religieux pour les femmes excepté l’intimité du foyer où elles ont le droit de se dévoiler.

Jacques Chesnel dit: 25 août 2016 à 17h15

le pianiste de Jazz Keith Jarrett a enregistré « 24 Préludes et Fugues op. 87 de Dmittri Shostakovich
chez ECM

Jacques Chesnel dit: 25 août 2016 à 17h32

très fidèle à la musique avec sa touche et son toucher personnel… recommandé
réf.: ECM New Series 1469/70 437 189-2 (double album)

Jibé dit: 25 août 2016 à 17h36

« il cassait du fransoziche ‘efféminée’..nietzleche »

Non, le boug, il admirait la culture française. En revanche, la langue allemande, qu’est-ce qu’il lui met dans les dents dans « Humain, trop humain » (édition de XCXXLIII) !

christiane dit: 25 août 2016 à 17h37

@Jacques Chesnel dit: 25 août 2016 à 19 h 15 min
Merci, Jacques. J’aimais ses longues improvisations au piano (saxo, guitare).

Delaporte dit: 25 août 2016 à 17h44

« Humain, trop humain » est d’ailleurs dédié à un écrivain français, Voltaire, pour le centième anniversaire de sa mort, le 30 mai 1778.

Jibé dit: 25 août 2016 à 17h46

Il fallait que ce soit dit, Delaporte, avec les compliments de D. et aussi les miens !

Jibé dit: 25 août 2016 à 17h47

« Merci, Jacques. J’aimais ses longues improvisations au piano (saxo, guitare). »

Enfin, Christiane, ne raconte pas notre vie !

de nota dit: 25 août 2016 à 17h51

le pianiste de Jazz Keith Jarrett a enregistré « 24 Préludes et Fugues op. 87 de Dmittri Shostakovich

euh…c’est pas bien du tout, Jarret s’était déjà égaré avec Bach…et puis pour ces préludes et fugues on a l’interprétation de Tatiana Nikoleieva et quand elle évoque Shostakovich c’est magnifique!

https://www.youtube.com/watch?v=JjNmBPBO1gA

bouguereau dit: 25 août 2016 à 18h55

Non, le boug, il admirait la culture française. En revanche, la langue allemande, qu’est-ce qu’il lui met dans les dents

..dla pause..pose baroz..hors montaigne larochefoucault un peu voltaire..lreste pour lui dla guimauve..surtout les fins dsieke comme freud..brrr..un peu la même rage qule ptigros..hé pourtant ce sont eux les symboliss qu’on fait hen premier sa pub..les premiers d’europe qu’on flairé là la déréliction..wagnère compris..hun nez creux pas possibe

bouguereau dit: 25 août 2016 à 18h58

« Humain, trop humain » est d’ailleurs dédié à un écrivain français, Voltaire

ha ben tu vois..mais en vrai y’en a rien a péter..cqui l’himpressionne c’est lculot..le gauleiter de ferney..mais hil bosse pour le chleu..

Phil dit: 25 août 2016 à 19h00

Déjà Philippe secundo déplorait la  » cour efféminée » de France. et il n’était pas nieschéen du tout, du tout

bouguereau dit: 25 août 2016 à 19h01

hun nez creux pas possibe

villiers lui c’était héguèle et chopènoère..nizleche moinsse..

Jibé dit: 25 août 2016 à 19h18

La république de Weimar n’était pas des plus viriles par la suite, Berlin est la ville la plus satanique que je connaisse, on a voit encore les traces, notamment en période de gay pride ! Phil ne rate pas son festival, plus pour les bars que les films !?

D. dit: 25 août 2016 à 19h28

Je suis la 5ème réincarnation de Beethoven et je ne tolèrerai pas qu’on laisse dire que Chostakovitch a fait de la musique. Même avec un m minuscule.

D. dit: 25 août 2016 à 19h29

bérénice dit: 25 août 2016 à 19 h 13 min

Je ne trouve pas choquant que des femmes qui n’ont pas abandonné ces tenues la portent encore alors que cela me gène de voir des foules de nouvelles recrues les porter comme un étendard .

Peut-être Bérénice, mais on ne vous a pas demandé votre avis sur la question à ce que je sache.

D. dit: 25 août 2016 à 19h33

Je suis la cinquième réincarnation de Chostakovitch, ce que sait très bien Pierre Assouline, et je ne permettrai pas qu’on puisse écrire qu’il a fait de la musique, même avec un petit m.

berguenzinc dit: 25 août 2016 à 19h36

la pintade qui sert de Ministre de la Culture a fait l’éloge de Butor en parlant de son livres « la Consolidation ».

fantastique !

Widergänger dit: 25 août 2016 à 20h15

Baroz, quand es-tu allé à Berlin pour la dernière fois pour nous sortir une telle ânerie sur Berlin « ville satanique » ? Moi j’aimerais bien y vivre à Berlin. C’est beaucoup plus agréable que Paris, qui a rétréci au lavage.

Phil dit: 25 août 2016 à 20h19

Berlin satanique…diable, comme vous y allez, Baroz. Pour une future compile, je vous conseille de fouiller « Berlin Sodome » de Yvan Goll. C’est une ville à decors de cinéma, à ciel ouvert.

Widergänger dit: 25 août 2016 à 20h23

Größenmässig läßt sich Berlin mit seinen 883 qkm — Umfang des Stadtgebietes von 1920 — am ehesten nur mit dem Ruhrgebiet vergleichen !

Sergio dit: 25 août 2016 à 20h27

Si ça se trouve le gars Butor il cherchait ses titres durant des mois maintenant il en a une palanquée de gratos y a plus qu’à les écrire…

Faudra juste changer le ruban de la Scabelli !

bérénice dit: 25 août 2016 à 20h28

« Berlin Sodome » de Yvan Goll.

avec un pareil titre il a du se vendre aux intéressés principalement ou c’est une incitation à la débauche, une apologie du stade anal à défaut d’olympisme.

Phil dit: 25 août 2016 à 20h29

Sept fois pariss, dear Widergänger. Je ne connais pas le quoten de gays, sûrement à dessouder Baroz

Phil dit: 25 août 2016 à 20h37

Bérénice, un beau titre d’origine année 30 pour une description vengeresse des Allemands pris dans leur capitale en décadence qui trouverait sa catharsis sur la côte dalmate ! Yvan Goll a mis du nesquick dans le pilpoul.

Sergio dit: 25 août 2016 à 20h51

hil dit: 25 août 2016 à 22 h 29 min
Je ne connais pas le quoten de gays

Ca on peut jamais le savoir i se reproduisent à toute vitesse au galop comme le mont Saint-Michel…

berguenzinc dit: 25 août 2016 à 21h13

Jibé dit: 25 août 2016 à 21 h 18 min

La république de Weimar n’était pas des plus viriles par la suite,

ça , faut oser l’écrire…je serai charitable pour le qualificatif stupide que tu colles à Berlin, mais ça, la virilité de cette pauvre République de Weimar, tu me la copieras !J’ai rarement lu quelque chose d’aussi noix..Profondément et rédhibitoirement noix. Berlin est ,comme on vient de te le dire tout sauf satanique. Quant à la République de Weima, c’est sûr qu’on a vu, par la suite les bottes de la virilité supposée lui écraser la gueule à couo de talons.
Un petit rajout, donc, au dictionnaire de Gustave !

Widergänger dit: 25 août 2016 à 21h26

Un navire américain a tiré un coup de semonce en mer contre un bâtiment de la flotte iranienne. J’espère que ça ne vas pas nous mener à la guerre.

Giovanni Sant'Angelo dit: 25 août 2016 à 21h26


…ce qui pour moi,!…est à déplorer,!…

…c’est qu’au fil des siècles,!…des amours, des bourgeoisies on vécues d’allégresses de joies de souveraineté et d’ordres générationnels établis,!…et puis,!…
…les vents de malheurs, du plus à atteindre,!…et finalement par phases successives, par des jaloux de tout s’entend,!…tout s’auto-détruit par la force du  » chiffre « ,!…élever en  » idolâtrie « ,!…comme dans un livre de science-fiction ou une morale, un proverbe en surgit,!…
…paix en nos âmes,!… …Ah,!Ah,!…Bip,!Bip,!…etc,!…
…Go,!…j’adore,!…plouf,!…
…toutes ces vies, ces amours oubliées aux confins des abbysses,!…en misères ou les armes ç la mains,!…
…l’art de vivre en grands-morpions élitistes,!…le pantalon à l’envers pour l’en droit,!…etc,!…
…une autre à l’assiette au beurre,!…
…replay,!…Go,!…

Jibé dit: 26 août 2016 à 23h35

C’est-à-dire que je ne connais le Berlin de l’entre deux-guerre qu’à travers Christopher Isherwood, j’ai peut-être une vision biaisée de la capitale allemande, que je n’ai visité qu’après la chute du mur…

JC..... dit: 26 août 2016 à 4h14

Restons mesuré.

Que restera-t-il de cette longue période d’agonie hexagonale socialiste ? Cinq ans … Le sourire niais du Petit Bedonnant qui, ayant mis le PS par terre par ses combines solférinienne, fit pareil avec le pays et se trouve surpris de sa parfaite nullité mensongère, la noirceur d’âme de la négresse indépendantiste obèse qui se crut juste, et importante, alors que la magistrature est une pétaudière à réformer entièrement et qu’elle fit le contraire, le museau de souris débile de la jolie c.onne qui est aux manettes du paquebot fou de l’éducation Nationale, où il n’y a plus ni éducation ni respect de la nation ni commandant de bord, mais seulement défense de communautés repliées sur elles même et négation des racines culturelles de notre pays, pauvre pintade incompétente !

Restons mesuré…

JC..... dit: 26 août 2016 à 4h34

Il faut avoir vu, de ses yeux vu, deux ét.rons hystériques et provocateurs entourés de bambins en grand nombre, polluer par leur impudeur une plage saisie de stupeur, pour se rendre compte de la stupidité d’Anne Hidalgo dans sa déclaration sur l’hystérie médiatique en cours.

Qui attaque qui, de façon hystérique ? Qui provoque qui ?

Sûr que dans les salons dorés lourdingues rococo de l’Hôtel de Ville de Paris, on voit les choses par le petit bout de la lorgnette … Ce qui est un excellent moyen de finir dans le mur.

JC..... dit: 26 août 2016 à 4h52

On nous a menti : il n’y a jamais eu de Révolution Française.

Certes, les aristocrates on été raccourcis, le patron en premier, du sang a coulé sur leurs beaux habits, les plus chanceux ont fui ou collaboré, des textes admirables sont sortis éclairés par le travail des Lumières, mais au finish, une classe sociale en a remplacé une autre… pour faire à l’identique : pérenniser le système monarchique élitiste.

On a eu tous les monarques possibles, du Génie guerrier napoléonien, au Grand londonien gaullien, au Florentin à vestes multiples, et nous voici au bout avec Chichi la Trique, immobilite et blagueur, puis l’épouvantable Agité de Neuilly et pour finir, hélas, avec la Bedaine corrézienne.

On nous a menti et ça continue : rien ne passe plus entre la Cour, les Ministres du Roy, et le Peuple : le système représentatif est à bout de souffle dans un monde qui accélère sans cesse…

Bloom dit: 26 août 2016 à 5h08

« Audrey Azoulay, ministre de la Culture a rendu hommage à l’écrivain Michel Butor… en se trompant d’ouvrage pour son prix Renaudot. »

A contrario, volià qui prouve l’intérêt de La Modification.
Alley, faut modifiey, Audrey!

radioscopie dit: 26 août 2016 à 5h13

Bloom dit: 26 août 2016 à 7 h 08 min

Etonnant de votre part ! Je vous croyais plus au fait des coulisses ministérielles. Vous n’imaginez pas une seconde que c’est elle qui a rédigé le « commu-niqué » ?

Phil dit: 26 août 2016 à 5h41

Le ministre de la culture est plus performant quand il dispose d’un toyboy.

Bloom dit: 26 août 2016 à 5h42

Vous n’imaginez pas une seconde que c’est elle qui a rédigé le « commu-niqué » ?

J’y connais rien, mais j’ai entendu parler de « validation ». J’ai dû me tromper.

JC..... dit: 26 août 2016 à 5h59

Le Conseil d’Etat d’un pays de 66 millions d’âmes planche sur un arrêté « burkini » pris par des maires sur leur commune…

Bravo les gars !

Prochaine étape :  » Les carottes de plus de 30 cm peuvent elles troubler l’ordre public lorsqu’elles sont brandies à moins de 100 m d’un édicule religieux ? »

Phil dit: 26 août 2016 à 7h09

des firewall, dear pablo. Chostako est rangé dans les images fessières, rien que du normal dans la petite tête en pizza des masters du babel oueb.

Pablo75 dit: 26 août 2016 à 7h11

Chostakovitch, « l’assaut », extrait du 2e mouvement de la Symphonie nº 11, dans la meilleure version qui existe pour moi, celle de Bernard Haitink:

https://www.youtube.com/watch?v=RrMvu2JjeqQ

(Il faut écouter ça, évidemment, avec de bons hauts-parleurs connectés à l’ordinateur ou avec un bon casque).

Pablo75 dit: 26 août 2016 à 7h14

Enfin l’extrait de la 11e passe, après 5 ou 6 tentatives et l’élimination des commentaires, pourtant neutres.

La modération de ce blog est incompréhensible.

Pablo75 dit: 26 août 2016 à 7h16

Et toutes les critiques de la modération disparaissent très vite.

J’ai connu ce blog, il y a 3-4 ans, bien plus libre.

JC..... dit: 26 août 2016 à 7h18

Phil, n’insultez pas les pizzas ! Ce plat, s’il est bien fait, est l’une des meilleures créations de l’Italia, avec Michelangelo, le napolitain Bernini, Cesare Pavese, Gina Lollobrigida et notre cher Benito Mussolini le Malaimé, victime de ses choix politiques hasardeux, le malheureux …

bouguereau dit: 26 août 2016 à 7h25

La modération de ce blog est incompréhensible

le robot préfère chostakovitch par andré rieu..il touche sa com..tandis qu’avec toi tu lui colles la honte le ptigros

Phil dit: 26 août 2016 à 7h25

Tout était plus libre il y a 3 ou 4 ans. Le spectre du Duc d’Albe va reparaître.
Baroz, la visite de Berlin avec Isherwood, Spender et autre Auden est séduisante mais un peu trop hausse Mannienne (Erika) et antigerma-nique.

bouguereau dit: 26 août 2016 à 7h28

berlin c’était gratos..les robots touche leur com partout mainant..franchement y’a pus qu’aurillac

bouguereau dit: 26 août 2016 à 7h30

» Les carottes de plus de 30 cm

c’est fini jicé..elle sont euthanazié havant..

bouguereau dit: 26 août 2016 à 7h36

Le ministre de la culture est plus performant quand il dispose d’un toyboy

si j’étais françois je prendrai celui là..jexigrais une bite par le constructeur japonais..rapport ha laexception française que je dirais..s’en suivrais une honte planétaire..il lirait la consolidation de tête..
https://www.youtube.com/watch?v=UogMy6JTq9w

Al Ceste dit: 26 août 2016 à 7h51

Le Sinistère de la Cuculture s’est encore ridiculisé en créditant Butor d’avoir écrit « La Consolidation ».

Ce n’est pas Madame Azoulay qui a écrit ce communiqué, rédigé comme si elle en était l’auteur, mais un vague conseiller n’ayant que la culture du fric et de l’arrivisme mais payé avec nos impôts. Communiqué qu’elle n’a même pas lu avant de le signer.

Il doit y avoir une malédiction dans ce ministère : se rappeler le lamentable épisode de la légion d’honneur attribuée à Tardi par des gens ignorant totalement son œuvre, marquée par l’anti-militarisme et la dérision des hochets.

Se rappeler aussi cette plaisanterie du Français demandant sa route dans les rues de Berne. On la donne en lui conseillant de passer devant le Ministère de la Marine. Il ricane : ah bon, vous avez ça, vous, les Suisses ? Réponse cinglante : et alors, vous avez bien un Ministère de la Culture, en France !

http://misentrop2.canalblog.com/

JC..... dit: 26 août 2016 à 8h03

On n’a pas besoin de culture !

La culture, c’est pour les rentiers, les bourges parisiens qui votent Hidal(vira)go, les vieux profs rassis, les mémères post-ménaupose, les assistés, les branlottins, les faignasses, les syndicats, les nobles du secteur public.

On a besoin, nous les travailleurs-travailleuses primaires, de … cul-ture lututu !

JC..... dit: 26 août 2016 à 8h20

Al Ceste, les Suisses sont de terribles plaisantins, pour tout dire des voisins dissipés…

keupu dit: 26 août 2016 à 8h43

le JC a rouvert le robinet à Kronneries en sortant de la charcuterie pour se ravitailler en andouille

Widergänger dit: 26 août 2016 à 8h57

Jibé, j’ai pas compris le biais. Qu’est-ce qu’il a de si diabolique le Berlin d’aujourd’hui qui est celui d’après la chute du mur ?

L’autre jour, on voyait sur ARTE le Berlin de 1936, les grandes avenues Unter den Linden, le Kudam de l’époque, avant qu’il n’en reste que des ruines. C’était assez hallucinant je dois dire pour moi de voir ça !

JC..... dit: 26 août 2016 à 8h59

…. TGR de Keupu, de Kron, de Kader ! … sortez de votre lisier, cochonnaille immangeable !

JC..... dit: 26 août 2016 à 9h09

Berlin m’est toujours apparu avant la chute du mur comme une vitrine du libéralisme occidental, avec sa situation dangereuse, sous perfusion, ses lumières abondantes, ses boites de jazz, ses shops fabuleuses, ses pieds de nez aux vopos, et aux malheureux prisonniers de Berlin Est, son agitation joyeuse, un peu forcée, sa richesse des vitrines, comme une (demi)ville nerveuse et tendue.

Après la chute du mur, qui « empêchait les Berlinois de l’Ouest de se réfugier à l’Est, on est passé de la vitrine à une ville sympa, créative, redevenue quasi « normale ». Tout à fait habitable ! Bien plus sympa que Paris, une des villes au monde que je trouve totalement surévaluée, avec une race d’habitants, les Parisiens, absolument odieuse, renfrognée, triste et arrogante !

Widergänger dit: 26 août 2016 à 9h16

@Passou,
Vous connaissez Gracia Nassi, la grande dame juive de la Renaissance ? Catherine Clément a écrit un bouquin sur sa vie, La signora, 1992.

JC..... dit: 26 août 2016 à 9h27

Wiwi, bien sûr Passou la connaît ! Il la connaît personnellement. Passou est la réincarnation pure et simple du Comte Saint-Germain …. immortel.

Phil dit: 26 août 2016 à 9h51

pas mal JC, votre vision berlinoise avant après le mur.
Les berlinois de souche (les transfuges perfusés d’avant 89) sont nombreux à regretter l’époque du mur. une vi(ll)e à la johnlecarré a des charmes délétères.

keupu dit: 26 août 2016 à 9h54

change de disque, JC, le tien est Kapoute, comme toi, complètement, tu radodotes et ça te fatigue

JC..... dit: 26 août 2016 à 10h01

Change de disque, raclure de keupu : dis nous quelque chose d’intéressant …

bouguereau dit: 26 août 2016 à 10h03

lassouline y préfère singmaringueune..comme keupu préfère jicé..sinon y sraient perdu

gontrand dit: 26 août 2016 à 10h04

 » Communiqué qu’elle n’a même pas lu avant de le signer. »

Evidemment, elle ne va pas dire le contraire!

De toute façon, elle est responsable de la nullité de ses collaborateurs.

bouguereau dit: 26 août 2016 à 10h06

absolument odieuse, renfrognée, triste et arrogante !

faudrait un kampuchéa démocratique pour les mettent dehors..mais voilà..hon fait du sentiment bourgeois

xavierbrioni dit: 26 août 2016 à 10h06

Mais, Phil, Berlin a-t- elle vraiment perdu ce statut ?
Sans reprendre l’inepte comparaison d’un géographe américain qui parlait de « bow wave » (vague de proue) pour expliquer la percée continuelle des grands centres urbains des USA, la Berlin d’aujourd’hui est, qu’elle le veuille ou non, un îlot entouré de zones qui s’appauvrissent en tout (on pourrait parler d’une grande « démofiction » affligeant l’Allemagne orientale de 2016, brain drain toujours actif qui rappelle en effet la fuite des cerveaux vers l’ouest, durant la RDA), le MeckPom, la Thuringe et même la Saxonie (à part Dresde la belle) sont largués.
Terreau pour une future vague de polars bien torves et bien pluvieux bientôt ? L’endofiction allemande de demain.
Danke pour l’oiseau de nuit, bouguereau.

JC..... dit: 26 août 2016 à 10h07

Phil,
j’ai, pour l’avoir vécu sur place, un souvenir fort de Berlin hélas impossible à narrer, une mosaïque de sensations et pour un observateur attentif, effectivement une ambiance Le Carre, extraordinaire !

Fabuleux passé … heureusement derrière nous !

La guerre civile religieuse en cours est infiniment plus intéressante : on passe du statique guerre froide Est/Ouest au dynamique des fous de dieu. Quel régal …

bouguereau dit: 26 août 2016 à 10h07

c’est comme le cartel gontran et co..ça s’hannonimise a la garenne bezon..et ça fait le fameux lapin

perliolio dit: 26 août 2016 à 10h08

« La modération de ce blog est incompréhensible. »

Ils ne comprennent pas le français et s’ennuient encore plus que jc le frustré et radoteur –
lui il est payé au nombre de c.nneries, eux au nombre de sucreries

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