de Pierre Assouline

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La République des livres
Le Cahier bien tempéré de Pierre Michon

Le Cahier bien tempéré de Pierre Michon

On se réjouit autant qu’on se méfie lorsque pointe à l’horizon un Quarto, une Pléiade ou un Cahier de l’Herne. Non lorsqu’il concerne un classique mais un classique moderne, un contemporain. Rien de tel pour enterrer un écrivain de son vivant avant de l’embaumer en sa présence même. C’est signe que l’œuvre est achevée ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. Ainsi Pierre Michon vient-il de subir ce traitement par la parution d’un Cahier de l’Herne (343 pages, 33 euros) à lui élevé comme on le dirait d’un mausolée. Cela dit, quel bonheur de lecture… Rarement on aura lu un tombeau pour un vivant écrit dans une langue aussi belle. A croire que le Michon est contagieux.

Comme de juste, puisque c’est la règle dans ce genre d’entreprise, les maîtres d’œuvre Agnès Castiglione, Dominique Viart et Philippe Artières ont convoqué pour la célébration nombre de spécialistes de la spécialité, des universitaires et d’autres admirateurs de passage, critiques, écrivains, amis. Mais, il faut bien l’avouer, le meilleur de ce Michon en majesté et dans tous ses états, c’est encore Michon  lui-même sous sa propre plume, qu’il s’agisse d’entretiens, de textes anciens ou de plus récents, inédits. Ici comme dans ses livres, des textes brefs qui s’engendrent l’un l’autre, l’un invalidant ou au contraire amplifiant le précédent, les uns entrant en résonance avec les autres, le tout trouvant son unité naturelle pour composer un récit ou un roman. Bien dans sa manière, ils viennent ponctuer à intervalles réguliers ce festin dont peut se régaler tout amateur de littératures. Au pluriel car l’homme est si généreux dans ses reconnaissances de dettes, hommages et gratitudes, le lecteur en lui si insatiable, que l’exercice d’admiration lui est une seconde nature. Faulkner bien sûr, le patron et « le père de tout ce que j’ai écrit »,mais aussi François Villon comme le plus intime des compagnons de route, Flaubert l’autre patron, Michelet en historien donc en écrivain, Louis-René des Forêts…

Il est incapable de parler de ce qu’il écrit sans dire ce que cela doit à ce que les autres ont écrit. Rien d’une fausse modestie. Juste la reconnaissance de ce qui est et de ce que l’on est. Au vrai, ce Cahier de l’Herne qui complète à point le passionnant recueil de ses entretiens donné il y a quelques années sous le titre Le roi vient quand il veut (Le Livre de Poche), présente sous maintes facettes, certaines des plus inattendues, le plus fascinant autoportrait qui soit. Peu importe si plusieurs se marchent dessus, de doublons en redondances, de commentaires du commentaire en paraphrase du déjà écrit. L’important, ce n’est pas telle ou telle contribution mais l’éclat du dessin qui sourd du tout. Il lui serait désormais inutile d’écrire ses Mémoires, à supposer que l’envie lui prit jamais, étant entendu avec Nabokov que la véritable autobiographie d’un écrivain, c’est l’histoire de son style.

On le lit, on le relit, on y revient. L’œuvre, grand livre des morts et chambre d’échos pleine de cadavres bavards, paraît inépuisable quand bien même croirait-on en avoir cerné les mécanismes tant elle est frappante de clarté : le topos du minuscule, la récurrence de l’apparition, le goût du récit bref, l’ivresse du minimal, la passion du point-virgule et de l’oxymore l’éternel retour de l’archaïque, l’énergie de la langue, le souci d’une exigence permanente dans la tenue de l’écriture, l’appétence pour les traces, les ombres et la fuite, la jouissance dans l’énumération des noms, l’obsédante présence des disparus auxquels le vivant donne sa voix, l’ellipse au service de la plus grande densité, la biographie comme art de métamorphoser une existence en vie et des gens de peu en autant de saints. Toutes choses qui constituent moins une technique, au sens où Michon admire la « compétence technique » à l’œuvre dans Absalon, Absalon !, qu’un art poétique où l’on voit le réel s’articuler à la langue, se démêler et halluciner la vérité.michon2

C’est l’un des rares écrivains qui communique au lecteur la touche inouïe d’une présence familière : celle d’un homme épris de fraternité. « C’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre ». Ce mot chu de la plume de Baudelaire qu’il a placé en épigraphe des Onze, lui va comme un gant.

« Je cherche à poser ma voix où Faulkner a posé la sienne, c’est à dire depuis le Royaume des morts, ou plutôt du sein de ce que jadis on appelait le Paradis- quelque chose comme le point de vue des anges (c’est à dire ceux qui chantent éternellement de l’autre côté de la mort en regardant ce côté-ci »

L’historien Patrick Boucheron, qui voit en lui un écrivain du Moyen-Âge, apprécie comme « médiévale cette manière très humble et très orgueilleuse de placer sa voix sous l’aile des anges». Il se documente comme Flaubert et noircit des carnets mais pas nécessairement pour s’en servir, juste pour que ce soit là comme un filet de sécurité, pas pour consulter mais pour mieux s’imprégner. Et comme Flaubert, il dit ses textes pour les avoir à l’oreille mais lui ne les gueule pas, il en ressasse les phrases dans l’arrière-gorge jusqu’à parvenir à la plus extrême précision des mots. Là où tant d’écrivains jugent un texte à la sonorité qu’il dégage, lui préfère dire à la Villon qu’il le juge à son alloi, jusqu’à en oublier le sens des mots pour mieux les entendre

Jamais ce grand lecteur, si fin et si aigu dans ses analyses, ne se prend pour un critique. Quand Gérard Genette résume A la recherche du temps perdu par sa fameuse formule : « Marcel devient écrivain », Pierre Michon, homme d’une intense mémoire de la chose littéraire, se laisse aller de son pas de côté : « Un type coincé devient écrivain ». Il a un tel sens du raccourci que l’on ne s’étonne plus de la brièveté de ses livres :

« Lisant Tintin, on se dit à la fois : je lis un chef d’œuvre, et : je lis une histoire de mickeys ».

On entend sa voix à chaque page, le son Michon. Dans Les Onze, les personnages s’appelaient Billaud, Carnot, Prieur & Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André. Presque tous des écrivains ratés, détail michonissime, ils constituaient le Comité de salut public de 1794. Celui de la politique de la Terreur. Depuis une quinzaine d’années que ce fantasme de récit le hantait, Pierre Michon se récitait à voix basse les noms des onze membres du Comité toujours dans le même ordre avec une régularité qui a quelque chose d’obsessionnel. Comme si le rythme, la scansion, le projeté, le bruissement de la langue, l’écriture en contrepoint serré et la sonorité de cette litanie lui permettaient déjà de laisser son livre s’écrire en lui.

Qui saura jamais dire la vertu et l’envoûtement de l’énumération ? Lui peut-être pour en avoir été l’heureuse victime. Est-ce de l’histoire ou sommes-nous dans le territoire de la fiction et donc du rêve éveillé, à moins qu’il ne s’agisse d’une fiction nourrie d’histoire ? On ne sait plus, ce qui témoigne de la réussite de Pierre Michon. Depuis trente ans il trace dans la littérature française un sillon éblouissant. On a beau le lui dire, il doute toujours. Au fond, ce que Bonaparte disait à propos de sa politique pourrait aussi bien s’appliquer à la littérature en général :

« C’était du charlatanisme, mais du plus haut ».

Il confie ici ou là les sources de son inspiration, étant entendu qu’il les a repérées après coup. Ainsi, il lui a fallu attendre un certain temps avant de comprendre que « Mais il n’y a rien, madame, absolument rien », phrase placée dans la bouche d’un nihiliste ou d’un chaman de La Grande Beune, lui venait en fait d’une case des Bijoux de la Castafiore où Tintin s’adresse à la cantatrice après avoir regardé à travers une fenêtre ouverte sur la nuit ; dans un texte de novembre 2016 sur le héros d’Hergé, il présente Tintin comme « un obsédé du bien », à croire que c’est de lui-même qu’il s’agit. Pour les Onze, le déclencheur ne lui vint pas de tous les classiques sur la Révolution des meilleurs historiens, qu’il avait lus et annotés, mais du Tiepolo et l’intelligence picturale de Svetlana Alpers et Michael Baxandall, deux historiens de l’art ; il trouva l’allure de son héros Corentin dans la figure de l’acteur David Warrilow dans le film de Phillipe Collin Les derniers jours d’Emmanuel Kant ; et il reconnaît sans peine que le cardinal de Richelieu est le point de tangence entre les Onze et les Trois Mousquetaires

Peu d’écrivains français prennent comme lui la peine de réfléchir à ce que lire et écrire veulent dire, et plus rares encore sont ceux qui manifestent un tel goût des autres écrivains. Il parle des livres des autres en évoquant les siens –et de la vie des écrivains en répondant sur la sienne. Cela donne la plus originale des autobiographies. Le portrait qui en ressort ? Celui d’un type – pas un homme, ou un écrivain, mais bien un type- qui est né et a grandi entre un père absent et un fantôme de sœur morte, un spectre et un ange. Il a traîné ses guêtres de bistro en bistro jusqu’à 35 ans, ne fichant rien, picolant comme ce n’est pas permis, avec la ferme intention de s’y appliquer, malgré quelques tentations sans suite du côté du théâtre. Boire le sang noir des morts, ce qui revient à commercer avec d’anciens vivants, avec Michelet en embuscade.

lcaIO1U1TKm7y9d1jAOCeQ_thumb_149d2Cinq bistros pour soixante-six habitants dans son patelin de naissance, au fin fond de la Creuse : tout s’explique ou presque. Pas une fatalité génétique mais tout de même, difficile d’en réchapper. En 1981, il porte ses Vies minuscules chez Gallimard. Présenté par Louis-René des Forêts et rejeté par Michel Tournier. Représenté et accepté par Jean Grosjean. 1918 exemplaires vendus la première année. Après, il se rattrape. Tant et si bien que ce précieux petit livre mythique qui soudainement fane tant de biographies, éclipse les autres (La Grande Beune, Abbés, Corps du roi) jusqu’au triomphe des Onze. Il se pose des questions comme celles-ci : qu’est qui, d’un texte, fait une œuvre d’art ? Le roman n’est-il pas un genre exténué comme l’était la tragédie classique sous Voltaire ? Pas vraiment romancier. Ni nouvelliste. A mi-chemin : écrivain de romans courts. Non par essoufflement ou paresse, mais par aversion pour le gras et le superflu, et par goût pour le densifié et le resserré, aux antipodes de la bonne grosse Weltanschauung et des vertigineuses machines romanesques. D’accord avec Valéry :

« La postérité, c’est des cons comme nous ». 

D’un rien, il peut faire un livre : la voix enregistrée du tramway de Nantes annonçant la station « Cinquante otages », sa mère ensevelie à la minute même où deux tours sont réduits en cendres à Manhattan. Tempora pessima sunt. Il juge bien ses livres, certains shootés à la littérature, d’autres pas. Mythologies d’hiver ? Des fables de notre époque sans croyance.  Maîtres et serviteurs ? Vaut surtout pour le chapitre Watteau où l’inavouable sexuel est dit.  L’Empereur d’Occident ? Un exercice de style. La Grande Beune ? A peine un roman. Il juge aussi bien l’essentiel de la production littéraire actuelle : de purs artefacts bien bouclés. Qu’est-ce qu’il fait, Pierre Michon ? Toute la journée, il lit, se promène, parle, picole. Quand vient le roi, c’est à dire la littérature, la grâce d’écrire, alors il écrit, souvent textes à la commande, ça stimule. Son unité de mesure : « Un long matin tendu et refermé sur sa plénitude et un soir tendu vers le matin à venir ». Au bout, ce n’est pas un roman qui l’attend mais un bloc de prose, son genre, inconnu des manuels. Il veut attirer Dieu dans son livre. Il est des ambitions moins nobles. Dieu, mot-gouffre. D’ailleurs, il tient la littérature pour une forme déchue de la prière, c’est dire. Et soudain, cette phrase admirablement cadencée, qui laisse sans voix :

« Les œuvres sont les preuves de la grâce- mais sans grâce pas d’œuvre ». 

Le rythme, la période, le mètre, tout est là. Il maîtrise parfaitement la langue classique, tenue. Abhorre les points de suspension, trop débraillés. Tout ce qu’il écrit veut côtoyer le sacré. Dieu ne le quitte pas. Son christianisme est médiéval. Il tient que tout écrivain est nécessairement un imposteur puisqu’il ne s’autorise que de lui-même. Il envie Pessoa. Cherche non le rosebud mais le nigredo en tout artiste : « Sur quel intime foutoir l’œuvre jette-t-elle son masque ravissant ? ». C’est une éponge. Retient tout ce qu’il lit. Quelle mémoire… La Bovary et Booz endormi reviennent tout le temps au sommet de ce qu’il appelle « ma bibliothèque neuronale ». Mais on y trouve aussi La Chambre claire de Barthes. N’empêche, il paie sa dette à Flaubert, le premier à avoir écrit une vie minuscule avec Un cœur simple. Proust disait que les livres sont les enfants du silence et de la solitude. Michon y ajoute le secret, la patience « et les infimes stratégies de la table de travail ». Tout pour conjurer l’angoisse qu’un jour la grâce vienne à le déserter.IMG_0640

La femme est peu présente dans son œuvre, à peine son corps littéraire, celui qui jouit par les mots, bien distinct du réel. Milady fut sa première lecture érotique dans les Trois mousquetaires, suivi de près par les scènes de baisades et autres foutreries chez Flaubert, poursuivi en apothéose par Histoire d’O sans jamais oublier que tout commença par la lourde vision de la différence des sexes dans Barbe-Bleue. Invité à revenir sur ses cahiers préparatoires à La Grande Beune, Pierre Michon assure que ce n’est par pudeur qu’il a métaphorisé « je bandais » par « cela me perchait au ventre », mais parce que cela s’est imposé, tant et si bien que cela a donné naturellement le la a tout ce qui a suivi (frottements, prises, grottes et autres béances). Pas un mot de travers, une mécanique de haute précision. Mais ne vous y trompez pas. Le véritable intime n’est pas là où l’on croit.:

« Il me semble que pour un écrivain rien n’est plus intime, rien ne le constitue davantage, rien n’est plus lui-même, que cette volonté énonciative, ce désir violent qui préside à sa phrase, cet infime et décisif putsch dans son parlement intérieur, qui fait soudain la voix despotique de ce qu’on appelle, et qui est, la littérature. C’est cela que j’appelle Faulkner ».

Cette certitude est au cœur de Trois auteurs (1997) et de Corps du roi (2002) même si elle irradie toute son œuvre.Michon a été jusqu’à identifier sa propre biographie à celle de Faulkner en établissant des passerelles entre les accidents de leur vie : origines sociales, roman familial, alcoolisme autodestructeur… Il a fini par décalquer sa Creuse sur le comté de Yoknapatowpha. Il ne sait pas au juste pourquoi il a été à lui mais il y va encore, captivé par une force d’attraction qui le dépasse, persuadé avec Borges qu’on ignore ce qu’il y a au fond de ses livres même si on sait juste qu’y gisent des vérités qui nous terrorisent. Il est lui aussi l’écorché au seuil de sa maison de douleur. Lui aussi veut accepter d’être dans le mouvement du monde. Faulkner n’est pas son Dieu mais son roi, un génie dans son genre, le romancier capital, celui qui aura marqué « la » rupture littéraire de son siècle.Mais il a beau être un faulknérienabsolu, il n’en est pas pour autant dupe de la posture du grand William entweedé, moustache taillée de frais, pipe apaisante empoignée, alors que dès que le photographe a le dos tourné, il retourne à son état de pochetron lamentable. Ce qui ne l’a pas empêché de rendre compte de la totalité du monde à partir de son ilôt de Mississippi. Juste pour accéder non à l’universel mais au planétaire.

Sauf que Michon, lui, est aussi bien du genre à se livrer à une méditation sur le langage à travers l’évocation d’un papillon, la course d’un renard, la chute d’une corneille. Du genre à se passionner pour des existences que d’autres jugent insignifiantes en les traitant non à la manière du Marcel Schwob des Vies imaginaires mais du Suétone des Vies des douze Césars. Quel autre écrivain français aurait l’esprit ainsi tourné pour remarquer que l’homme qui tenait le rôle du père dans Le Voleur de bicyclette était un ouvrier en chômage qui avait répondu à une petite annonce, avait essayé de faire d’autres films après celui de Vittorio de Sica, n’y était pas parvenu et était mort dans la misère :

 « C’est très précisément un Minuscule : quelqu’un qui dans sa trajectoire a heurté quelque chose qui le dépassait et qui ne s’en est jamais remis ».

Dans l’une des plus belles pages de ce Cahier bien tempéré, Pierre Michon se souvient de ce qu’il faisait avant d’écrire : comédien, sans pour autant tenir son activité pour un métier ou une profession. Juste un état d’âme à peine rétribué. Un soir de 1969, il joue dans En attendant Godot de Beckett. Ca se passe dans la salle de l’Essai à Clermont-Ferrand dans le cadre de l’Atelier Théâtral Riomois. Pozzo, c’est lui après avoir été le duc de Buckingham dans Richard III et le prince Philippe dans Yvonne, princesse de Bourgogne. Il était Pozzo tous les soirs. Il était même tellement Pozzo que la veille, après avoir éclusé tous les bars de la ville avec des copains, il passa brutalement à travers le pare-brise de sa voiture, ce qu’il justifia ainsi auprès des gendarmes : « Je suis Pozzo, ce nom ne vous dit rien ? ». Non, rien, au bloc ! Mais le lendemain soir, une fois dégrisé, il était toujours Pozzo :

« Cette représentation de Godot, avec la bande Velpeau et le sparadrap, est dans mon souvenir une expérience inoubliable, peut-être la plus forte de ma vie, en tout cas décisive. Je ne sais pas si j’ai bien joué le rôle ; mais je sais que je l’ai joué dans le sens antique, dans le sens qu’entendaient les Anciens quand ils parlaient de purification dramatique : je voulais plus que tout oublier la grandiloquence et l’abjection, que j’avais si vainement gaspillées la veille dans le réel ; et je savais –quelqu’un en moi savait- que c’était en rejouant l’abjection grandiloquente, en la montrant, en la jetant à la face du monde, que je pourrais l’accepter, l’embellir, la dépasser (…) Sachant cela, je savais tout ce que je devais savoir pour écrire des livres : on joue à être soi-même une seconde fois, plus abjectement, plus bellement ; on ne sait pas si c’est du destin ou du jeu, des plaies ou un maquillage : mais on donne tout en vrac à la totalité du monde… »

(« Pierre Michon au centre dans « En attendant Godot » en 1969 à Clermont-Ferrand, photo D.R.;  extrait des « Bijoux de la Castasfiore » ; photos Passou)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 579 Réponses pour Le Cahier bien tempéré de Pierre Michon

Widergänger dit: à

Ce pauvre en esprit de Delaporte n connaît même pas le b a ba de la pensée nitzschénne sur les arrières mondes. Ce qui ne l’empêche nullement de pérorer sur le trou du cul des anges… Saint Flaubert, priez pour nous…!

Delaporte dit: à

« Ce pauvre en esprit de Delaporte n connaît même pas le b a ba de la pensée nitzschénne sur les arrières mondes. »

Je connais aussi bien que vous cette pensée, et même mieux. Vous n’avez pas à me faire de leçons, avec vos références débiles à Tintin, qui sont bien de votre niveau, c’est-à-dire du plus bas. Un étudiant en première année est plus au courant que vous de tout cela. Vous ne savez même pas écrire « Nietzsche » correctement !!!

Delaporte dit: à

Les conseils de GQ pour s’habiller l’été. Extrait d’une interview : :

– Ça ne fait pas bizarre un homme en short à la ville ?
– Je milite farouchement pour l’assouplissement des règles vestimentaires chez les hommes. Un homme en short, en bermuda, en jupe, en chemisette… Peu importe tant qu’il n’a pas trop chaud et se sent bien dans ses vêtements.

Delaporte dit: à

Petite gaffe de Meghan Markle, la jeune écervelée a tourné le dos à la Reine :

« la duchesse de Sussex a momentanément tourné le dos à la Reine afin de discuter plusieurs minutes avec son époux, enfreignant une règle du protocole royal. Un petit faux pas qui montre que l’ex-star hollywoodienne ne maîtrise pas encore complètement son nouveau rôle ! »

rose dit: à

Moi, je suis née à Marseille. Je dois questionner encore pour savoir où. Et aussi déterminer si c’est pour ma soeur ou bien pour moi que non père a du hisser l’ascenseur – cui de la maternité – ávec une corde.
Voilà, c’est une supériorité que j’ai sur vous, je suis la fille d’ un comptoir grec et romain.

qq notas : ce qui compte à mes yeux, c’est si vous me marques.
Les vacheries de D. et son inconstance, le constituent. J’hésite à lui parler toujours. Crains les éclats.

D’accord Clopine si on écosse les petits pois. Sinon je préfère que l’ on me raconte, en théâtralisant, et lire j’aime le faire toute seule.

Sur le vieux port , nous avons obtenu, par privilège antique, de ne pas nommer la sardine en latín. Sinon ils se seraient pris la poiscaille toute fraîche comme dans astérisque.

rose dit: à

si vous me manquez. Sinon por moi, les cimetières sont pleins etc.. sauf Sergio qui était fatigué de son blog.

Jean-Claude Goering dit: à

« Je me suis beaucoup ennuyé à lire la Gigi, c’est mieux de faire du vélo ! »

Bloom dit: à

La foi catholique à l’honneur, grâce à Micron :

« Lors de sa visite au Vatican mardi, Emmanuel Macron sera reçu comme chanoine honoraire de l’église romaine de Saint-Jean de Latran, la cathédrale du pape. Un titre attribué aux rois de France depuis Henri IV. »

Si la charité chrétienne a rapport avec les minimas sociaux, on retrouve l’Eglise catholique dans toute son horreur. Vive le protestantisme!

Delaporte dit: à

« Si la charité chrétienne a rapport avec les minimas sociaux, on retrouve l’Eglise catholique dans toute son horreur. »

Par quel réflexe de libéral avancé et aisé osez-vous dire ça ? S’occuper des minima sociaux est la première chose, vient ensuite le projet plus spécifiquement révolutionnaire de lutte contre le capitalisme. La doctrine sociale de l’Eglise est de grande envergure, et la mépriser, comme vous faites lâchement, une imbécillité humaine.

Bloom dit: à

Bloom. bien votre déclaration sur Faulkner mais comment se réclamer de lui comme le fait Michon?il est si marqué historiquement Faulkner par la tragédie du Sud que ça n a aucun sens pour un écrivain français. Même avec de l alcool. ..

Oui, P.Edel, louable dans l’intention mais impossible dans la réalisation. Claude Simon avec la Route des Flandres a lui aussi revendiqué la filiation, avec davantage de justesse, dans le style.

La découverte de Faulkner (Requiem for a Nun) fut LE choc littéraire de ma vie de lecteur et d’angliciste. Jamais aucun auteur ne me fit telle impression qui me hante encore comme Faulkner est hanté par ses fantômes du Sud.

Delaporte dit: à

Beaucoup d’auteurs de cette génération ont pris pour modèle ce qui fonctionnait bien, à savoir, en ce temps-là, Faulkner. Pour le meilleur, parfois, mais souvent le moins bien, et parfois le pire.

Delaporte dit: à

Duras aussi s’est inspirée de Faulkner, par exemple. Mais elle avait quelque chose à dire, comme Claude Simon. Michon Impossible n’avait quant à lui rien de spécial à ajouter.

Jean-Claude Goering dit: à

« La doctrine sociale de l’Eglise est de grande envergure » (Delaporte du Presbytère)

L’Eglise catholique romaine ? De joyeux lurons friqués et dépensiers, loin des prolos
L’Eglise protestante anglicane ? De sinistres mannequins, frigides, bloqués et économes
L’Eglise des Elus de la Synagogue ? Des coupeurs de petits pois en rondelles, l’infini à portée du rabbi
L’Eglise des Mosquetaires ? Des malheureux, rois de la soumission, enfermés dans une cage millénaire, jamais repeinte
L’Eglise du Bouddha ? Des braves gens qui se la coulent douce. Cool, ça ira mieux dans une autre vie…
L’Eglise des Systèmes politiques ? Toutes ont échoué, ou échoueront.

Delaporte dit: à

Le message proprement évangélique devrait rassembler tout le monde !

renato dit: à

À propos de l’absence d’incipit dans Pétrole.

Historia Magistra Vitae ! peut-on en douter ? Parcourrons-nous un cercle sans début ni fin ? avant le Big Bang il y avait sans doute quelque chose, donc. Où nous conduit-il le « Boïnnnggg » de Cathy Berberian ? Est-il vrai que l’erreur et l’ignorance sont nécessaires au bonheur ? Puisque la réalité est éternelle, a-t-elle un avant et un après ? peut-être, toutefois, entre un personnel politique qui n’inspire que la défiance et des divinités désormais absentes et leurs avatars nietzschéens inconnus et persécuteurs, mais en échec, aussi que d’autres images et voix qui reviennent, et puisque les choses commencent et finissent — nous apparaissons puis disparaissons —, l’idée que les angoissés se font de la réalité est inutilement compliquée ; et puisqu’il est possible que nous ne soyons que le paradoxe de l’homo faber, il ne faudrait pas jeter le bouchon un peu trop loin et se tenir au fait que vivre donne sens à la vie. Ainsi, à propos de Pétrole, il faudrait déjà se tenir au fait qu’il s’agit de notes accumulées par Pasolini en vue de la composition d’un roman qu’envers et contre l’opinion de certains de ses amis — opinion dont on peut se passer —, restera inachevé.

Cela dit, il faudrait l’avoir au moins ouvert Pétrole, car c’est immoral que quelqu’un parle de livres qu’il n’a pas lus du haut des mythologies d’emprunt ramassées aux pouces — mythologies contaminées par les fixettes des délirants inspecteurs spécialisé —.

Mais voyons plutôt cette absence présumée d’un incipit.
Nous pourrions tenir pour acquis que Pétrole commence comme ça : « Tout Pétrole (dès la deuxième mouture) devra se présenter sous la forme d’édition critique d’un texte inédit considéré comme œuvre monumentale, un Satyricon moderne, etc. » [Page 3-4 de l’édition Einaudi — traduit de mémoire] ; mais ce court texte de 1973 n’est qu’une déclaration d’intentions [Nota progettuale], on s’arrête donc un instant sur ce quelques mots de Mandelstam laissé-là comme un résidu flottant entre deux eaux : « Avec le monde du pouvoir je n’ai eu que de liens puérils » ; puis, on passe à la page 9, où après l’en-tête de page, « Appunto 1 », on trouve un mot qui vaut titre, « Antefatti », suivi par une longue une théorie de points (ex-silentio) par laquelle, suivant l’exemple de Montale [Mottetto IX, 1937], Pasolini constitue en négatif quelques lignes de prose — quelque chose comme une haie léopardienne — qui viennent à former avec légèreté l’incipit , en même temps acceptant que « l’absent n’est pas accessible à la révélation poétique » [à ce propos, et toujours par le biais de Montale : Cambon, Eugenio Montale’s « Motets »: the Occasions of Epiphany, 1967]. Cela serait largement suffisant ; mais il faut que, hanté par ses sentiments de culpabilité, PPP explique ça aux obtus, voilà donc qu’il surcharge et alourdit l’image, en soulignant par une note en bas de page le non-commencement du récit : « Questo romanzo non comincia », ce qui, par voie antithétique, nous dit : « ici commence le récit ». Peu importe, l’incipit est là, c’est ça ou alors un siècle et plus d’avant-gardes n’a servi à rien.

Ce processus est évidemment inaccessible aux Intellectuels militants inconditionnels du matérialisme historique et de sa dialectique, parce qu’ils sont soumis à un déterminisme érigé en science ; mais qu’importe, ils ne font plus le beau et le mauvais temps des arts et de la culture, et ils ont perdu la capacité d’emprisonner-empoisonner le public dans des formes de vie domestiquées selon leur goût. Dans Elogio della profanazione Giorgio Agamben dit : « la profanation désactive les dispositifs de pouvoir et restitue à l’usage commun les espaces qu’il avait confisqués. », il faudrait que ceux qui se prennent pour des génies en tiennent compte.

Jean-Claude Goering dit: à

« il faudrait que ceux qui se prennent pour des génies en tiennent compte. » (renato)

Très juste ! Propos tout simplement….génial !

radioscopie dit: à

« Il est si marqué historiquement Faulkner par la tragédie du Sud que ça n a aucun sens pour un écrivain français ».
C’est oublier un peu vite que la France fut le théâtre d’une guerre de Sécession, d’une guerre civile à sa manière, bien plus ancienne et bien plus longue. Entre les 13ème et 17ème siècles, les rois de France se sont ingéniés à grignoter, accaparer l’Occitanie par des guerres féroces, à exterminer la population au besoin. La Creuse d’où Michon est originaire est en quasi totalité dans le domaine linguistique de la langue d’oc. Son village natal (Châtelus-le-Marcheix) tient son nom de Chasteluç le Marchès (en occitan).

radioscopie dit: à

Yoknapatawpha, il est vrai, fait plus exotique.

Bloom dit: à

C’est oublier un peu vite que la France fut le théâtre d’une guerre de Sécession, d’une guerre civile à sa manière, bien plus ancienne et bien plus longue.

Je pense qu’en l’occurrence, comparaison n’est pas raison.
Pour mémoire, la guerre de sécession est la première guerre « moderne », avec un nombre de morts d’une ampleur inouïe (900 000 victimes militaires, 1 million de civils tués).
Elle fut suivi d’un période désastreuse, la Reconstruction, qui accoucha
de l’officialisation de lac ségrégation dans les Etats du Sud et de la création de ghettos dans les métropoles du Nord, qui engendra à partir des années 50 d’un côté le mouvement pour les droits civiques et de l’autre le séparatisme des Black Panthers, Nation of Islam etc.
Le mouvement Black Lives Matter témoigne du fait que les conséquences de la guerre de sécession sont encore palpables dans le quotidien de la société américaine (Lire Paul Beatty, The Sellout).
Désolé, mais l’antagonisme nord-sud en France n’est pas du même calibre.

rose dit: à

l’antagonisme : non.

Nous vous laissons vivre votre vie et nous vivons la nôtre.

C’est comme la campagne/la montagne et la ville. Les vies ne se ressemblent pas.

christiane dit: à

Faulkner…
Edouard Glissant Faulkner, Mississippi (Gallimard – Folio/essais). Un bonheur de lecture.

et encore, ce souvenir :
https://www.youtube.com/watch?v=ppKVOjtbM1w
Lady Day, égrenant les couplets de « Strange Fruit ».
« Southern trees
bear Strange fruit
blood on the leaves
and blood at the root »

rose dit: à

et si je me souviens bien c’est Marie N’Diaye qui a Faulkner comme livre de chevet.

radioscopie dit: à

« Désolé, mais l’antagonisme nord-sud en France n’est pas du même calibre. »
Voilà un point de vue, discutable, comme tout point de vue. Ci-dessous l’avis de Simone Weil sur la question :

« Rien qu’en regardant cette terre et quand même on n’en connaîtrait pas le passé, on y voit la marque d’une blessure. On peut trouver dans l’Histoire, des faits d’une atrocité aussi grande, mais non plus grande que la conquête par les français, des territoires situés au Sud de la Loire, au début du XIIIème siècle. Ces territoires où existait un niveau élevé de culture, de tolérance, de liberté, de vie spirituelle, étaient animés d’un patriotisme intense pour ce qu’ils appelaient leur « langage », mot par lequel ils désignaient la Patrie. Les français étaient pour eux des étrangers et des barbares… »

Delaporte dit: à

Il y a aussi le début de l’Identité de la France dans lequel Braudel décrit le contraste des régions de France. Très beau et très convaincant…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…constats;…trop de théâtres à  » nœuds d’angoisses « ,…en machineries diverses, pour, faire, son jus, de réponses et et nombrilismes entre communautés artificielles,…

…boires et déboires, comédies,…infinis, qui nuisent, aux recherches fondamentales dans les sciences et techniques,…
…qui se hissent, sur du solide, et non, des des inventions, aux beurres, et donner, sa langue, au chat,…

…le  » reste « , je n’écrit, pas,! çà, ferait, trop, avancer, toute, la littérature, qui doit stagner, pour vivre, dans sa mâre aux canards,…etc,…
…bonne journée,…Ah,!Ah,!…tout les jours c’est la même chose,…rien, n’y fait,…

Janssen J-J dit: à

Qu’est-ce qu’un chat noir de Latran, au juste ? Et pourquoi ne resterait-il pas incrusté durant 15 jours à la piscine de Castelgandolfo ? l’est beaucoup plus spacieuse qu’à Bréga, et peu de brigittes s’y trempent, ça nous ferait des économies. Je suis révolté.
BJ à toussent et à C.T., bibi lolo sourire, à son bon jardin potager, roi des forêts modèles.

Janssen J-J dit: à

L’amitié entre homme et femme, j’y crois pas trop, même à trois mètres de distance, à cause de la guerre de Sécession. Quel lien peut-on faire entre faulkner et marie n’diaye au juste ? Hier, j’ai vu dans quel état était la France, c’est pas toujours beau à voir. Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, au procès de Nuremberg, eurent un rôle décisif dans la reconnaissance de la notion de « crime contre l’humanité » et de « génocide ». Voilà ce que raconte Philippe Sands, dans son mangifique « Retour à Lemberg » (A. Michel, 2017), un ouvrage tout à fait passionnant pour des juristes pénalistes internationalistes, Bloom. Je vous le recommande vivement, la trame mémorielle personnelle de l’auteur ne gâte rien à l’histoire. Encore un à côté duquel la rdl était passée, sauf erreur. Misma cosa.

rose dit: à

Cela démontre combien nous sommes magnanimes icite (un bon livre ; encore un à côté de qui la rdl serait passé).
autre démonstration : pour votre balcon, minicultures bio en lasagne. cf video de Damien Dekarz sur youtube.

rose dit: à

moi non plus je n’y crois pas. Il y a toujours un des deux qui a envie de baiser
Et l’autre pas.
pas plus que je ne crois au frère et soeur d’adoption.
je vais vérifier pour Marie N’Diaye. Ce n’est pas parce qu’ on amie quelau’un qu’ Il y a un lien. Parfois, on l’aime pour le contraire. Puis, on ne l’aime plus.
C’est plus fatigant de désaimer que d’aimer qui donne consubstantiellement des ailes.
D’où l’absence de perte d’énergie de macron. Qui ne dilapide pas ses forces vainement. J’envie sa stabilité amoureuse. Moi, je suis exténuée. Pire : sur les genoux. Et les poils n’aident pas à amortir. Non. Non.
Non.

rose dit: à

parce qu’ on aime quelau’un qu’ il y a un lien. Parfois, on l’aime pour le contraire

Paul Edel dit: à

Camus et Sartre révéraient Faulkner.mais curieusement, c’est à Dos Passos que Sartre emprunte sa technique de narration « simultanée »,personnages pris dans un quadrillage temporel, découpage genre « oeil de la camera » et « actualités » filmées notamment dans « le sursis » .
La technique Faulknerienne est inséparable du terreau du Sud, de l’histoire tragique du Sud vaincu,de son aristocratie défaite , du combat entre Snopes et Sartoris.. pour exprimer un tragique historique. . ce qui a pu être une source d’inspiration,notamment chez Claude Simon, c’est l’irruption de l’Eros, la porte grande ouverte de la libido, et de l’irruption l’Inconscient , qui est evident dans « le bruit et la fureur ». Ce qu’on peut à la rigueur calquer , voire imiter , c’est un effet d’efflorescence et de poussée verbale luxuriante.. un Garcia Marquez a été marqué de ce côté là.. et quelques auteurs des Caraïbes y ont en partie réussi..

rose dit: à

P. de correction automatique. Dès que ma fille rentre de Malaisie je vais te le désactiver qu’il ne va ríen y comprendre.

Janssen J-J dit: à

vaudrait mieux, car j’ai rin compris à la mise au point, dommage… du poil aux genoux ? c’est surtout les femmes qui veulent faire la chose, malgré leurs grands discours sur l’amitié des sexes sans l’effroi.
« un Garcia Marquez a été marqué de ce côté-là »… ‘tation à ce que vos dites, PE. Pour l’instant, on a dit que son influence ppale était chez virginia woolf, d’après l’wgw de la rdl 🙂 ! « Le bruit et la furie », d’accord, c’est ce qu’il y a eu de plus fort chez faulkner ; c indépassable, quand même autre chose que le requiem pour une nonne ! Ni Malcolm Lowry au-dessous du volcan ni Céline au bout de son voyage nocturne ne purent jamais lutter contre ça.

Janssen J-J dit: à

« aimer quelqu’un pour le contraire », c’est un brin baroque ou cubiste quand même, non ?

radioscopie dit: à

P. Edel s’est mis en chantier pour nous concocter un prochain Cahier de l’Herne spécial Faulkner.

Janssen J-J dit: à

@11.40, Jacques Chancelle. Je veux bien y participer et faire mon entrée en Hy-l’herne-ation littéraire, car j’en connais un brin sur faulkner. Mais bien sûr j’en ai pas encore eu de reconnaissance, donc faudrait me donner ma chance, jpa ! Sinon, j’irai proposer au Mercure de france comme un arrière « goût de faulkner », et ça va mal barder, pouvez m’croire !

Jacques Chesnel dit: à

Pour TOUT savoir sur Faulkner, lire le livre d’André Bleikasten « WILLIAM FAULKNER, une vie en romans (biographie), 732 pages (collection Le cercle des poètes disparus dirigée par Robert Bréchon, éditions Aden, 2007)
Cet auteur a également publié des essais sur Philip Roth et Flannery O’Connor
Une référence indispensable

Paul Edel dit: à

Radioscopie, il y a toujours de grands traducteurs des universitaires excellents, des écrivains, pour commenter et analyser Faulkner.en premier lieu Michel Gresset. je suis surpris que récemment la sortie en pléiade des « nouvelles » de Faulkner dans la belle édition de François Pitavy n’obtienne pas plus d échos dans la presse et dans les magazines culturels, d’autant que nombre de nouvelles étaient inédites ,ou devenues introuvable celles tronquées parues dans le « Saturday Evening Post » avec, enfin, les morceaux de prose coupés à enfin restaurées.t on voit mieux par eemple son évolution par rapport à la question raciale entre 1930 (et 1950. La nouvelle « le docteur Martino » est particulièrement fascinante. Martino est un bien étrange Pygmalion qui fait faire à une jeune fille tout ce que lui a peur de faire..c’est une des nouvelles qui rend compte de la complexité de la sexualité dans certains personnages faulknériens.. enfin les notes de cette Pléiade, la manière dont des versions originelles ont été retrouvées aurait mérité plus d’attention dans les journaux français qui se veulent « littéraires »..Mais est-ce que Faulkner intéresse les nouvelles générations?

Pablo75 dit: à

« Ce qu’on peut à la rigueur calquer , voire imiter [de Faulkner], c’est un effet d’efflorescence et de poussée verbale luxuriante.. un Garcia Marquez a été marqué de ce côté là.. et quelques auteurs des Caraïbes y ont en partie réussi… »

(P.Edel)

Tiens, c’est la première fois que je lis que le langage luxuriant du « barroco sudamericano » vient de Faulkner… Comme s’il n’y avait
pas suffisamment de « barroqueux » au langage exubérant dans la littérature espagnole et sud-américaine antérieure à Faulkner.

Il n’y a que ça, d’ailleurs.

Janssen J-J dit: à

@ Pour TOUT savoir sur Faulkner, lire, etc…

J’adore ce genre de formule, m’ont toujours fait m’esclaffer ! Le gars veut te faire croire que si t’as pas lu son truck, c’est pas la peine de discuter, car lui, il a tout lu de la glose afférente, l’a tellement fait le tour qu’il y’a vraiment pu rien à en tirer. C’est même pu la peine d’aller ouvrir un faulker, y’en a tellement eu après lui qu’on tellement mieux causé de ce qu’il avait voulu dire, le pauv’demeuré, qu’il va t’en donner pour ton argent une bonne fois pour toute. Et tu lui dis merci, hein.
Non, ça s’appelle pas vraiment un argument d’autorité, c’est jus’ pour t’éviter de t’emmerber avant d’aller au cercle des plucheurs de patates, histoire d’en placer une sur faulknère, des foiq un autr’ voudrait s’la péter, hein… Pour y clouer le (ouèl) bek.

Jacques Chesnel dit: à

Sarte concluait son essai sur « Sartoris » par ces mots : « Il faudrait le connaître ». Depuis il y a bien une bonne demi-douzaine de biographies mais aucun ouvrage, outre celui-ci, à incorporer son œuvre à sa vie privée relatée ici au travers de son quotidien. J’ai découvert cet auteur grâce à un grand libraire caennais il y a quelques dizaines d’années et je le relis tout dans l’ordre de parutions tous les trois ans… cela commence à faire un bail mais je prends toujours autant de plaisir, et même plus avec de nouvelles découvertes

Chaloux dit: à

Jamais mordu à Faulkner.

Jacques Chesnel dit: à

Ce n’était qu’une simple recommandation, JJJ, pas de quoi de s’esclaffer mais si cela vous fait plaisir…

Chaloux dit: à

Pablo75 dit: 26 juin 2018 à 12 h 13 min

Il faut toujours entrer dans la littérature -et tout le monde du livre, d’ailleurs- comme dans une forêt inconnue. Sans cette précaution indispensable, on surévalue sans trêve, on fabrique de petites généalogies illusoires, spécialités ici de Paimpopol et du professeur Imphoc, alias Blabla. Évidemment, l’angle de lecture s’en trouve transfiguré.

« Questo romanzo non comincia ». Un trait de génie.

Jazzi dit: à

« Jamais mordu à Faulkner. »

C’est un tel monument, Chaloux, que l’on a toujours un peu de crainte à tenter l’escalade ! Moi, je l’ai abordé prudemment, par de petits sentiers, mais je suis loin d’avoir atteint les sommets ! Je n’en ai donc pas une vue d’ensemble, juste quelques timides aperçus…

Relire tout Faulkner, dans l’ordre, tous les trois ans, c’est de la littérature de haute compétition, de l’alpinisme et du trekking tout à la fois, quelle santé Jacques Chesnel !

Chaloux dit: à

Tu penses comme on m’en a tympanisé, Jazzi. Mais non. Je ne mords pas. Peut-être une indifférence due en partie au fait que tant de gens se soient engouffrés derrière lui, comme sur une autoroute. Mais de l’autoroute à la voie de garage, il n’y a jamais très loin.

Jazzi dit: à

« Questo romanzo non comincia ». Un trait de génie.

Ou une coquetterie, Chaloux ? Tout roman a un début et une fin. Mais l’essentiel demeure dans le développement !

rose dit: à

aux dernières nouvelles, les hommes étaient demandeurs.
mais bon ; au village.

ce que j’aime bien chez jacques chesnel, c’est qu’il lit et relit. Les auteurs qu’il aime.

rose dit: à

Mais de l’autoroute à la voie de garage, il n’y a jamais très loin.

c’est un trait de génie.
dans la voie de garage on est à moins que 80.

Chaloux dit: à

Non, Jazzi, c’est presque une vue métaphysique, à condition qu’elle entraîne après elle toute la structure narrative.

Jazzi dit: à

« Sinon, j’irai proposer au Mercure de france comme un arrière « goût de faulkner » »

J’ai déjà proposé un goût du Whisky JJJ. Aucune réponse à ce jour…

Chaloux dit: à

En tout cas, ce qui me semble amusant pour moi-même, c’est qu’aucun des écrivains qui se réclament de Faulkner ne m’a jamais intéressé. Je me demande s’il ne faudrait pas voir dans ces adhésions de masse la résultante du haro qu’a lancé Sartre, ce magister de m…, sur le roman. On se souvient entre autres choses de sa polémique avec Mauriac. Sartre est un traumatisme inutile.

Chaloux dit: à

Tant d’écrivains auraient été bien meilleurs s’ils n’avaient eu le panaris Sartre au doigt.

Chaloux dit: à

L’adhésion massive à Faulkner comme « résultante du haro qu’a lancé Sartre (…) sur le roman ».

Une compensation.

Chaloux dit: à

Se jeter dans la compensation me semble une preuve de faiblesse.

Chaloux dit: à

Pour faire de la littérature, mieux vaut s’en aller vivre dans la montagne.

raymond dit: à

La France nord-sud; débat intéressant; j’aime bien ce qu’en fait Robert Merle dans sa « Fortune de France » (tiens voilà un roman historique qui vaut le détour, 13 volumes) où il s’applique à défendre Henri III et le passage à Henri IV, passage du sud vers le nord et piège plus divertissant encore si l’on peut dire tant ce fut meurtrier: passage du protestantisme du sud au catholicisme du nord. L’histoire et la géographie décidément Yanni Hureaux (merci Chaloux d’avoir évoqué mon vieux maître) et Julien Gracq sont de très bons inventeurs du genre… Robert Merle demeurant le conteur parfait.

Jazzi dit: à

Alors, Michon se parant de la dépouille de Faulkner, fantasme ou réalité ?

radioscopie dit: à

C’est devenu un tic de journaliste de demander à l’écrivain, l’acteur, le plasticien, le chanteur de variété, le footballeur, etc. qu’il interroge : « quelles sont vos influences ? Car il en faut, obligatoirement, car ne pas en avouer ferait passer pour un ignare ou bien un prétentieux. S’agissant de littérature, à peu près tous les romanciers hexagonaux se revendiquent de Flaubert, le maître absolu, le patron, le pape. J’aime de Roland Barthes qu’il ait osé proclamer : « Je suis un sauvage, un enfant ou un maniaque ; je congédie tout savoir, toute culture, je m’abstiens d’hériter d’un autre regard ». Pour ne rien dire de ces clerc de notaire qui fouinent dans les textes à la recherche de possibles parentés pour récupérer, à leur compte, les frais de succession.

Jazzi dit: à

Paul Edel et Bloom disent fantasme.
Chaloux répond, n’aimant pas Faulkner, je comprends mieux pourquoi je n’aime pas non plus Michon.
Mais qu’en pensent Jacques Chesnel et Passou, entre autres ?

Jazzi dit: à

« ne pas en avouer ferait passer pour un ignare ou bien un prétentieux. »

Céline était alors un grand prétentieux, qui avouait n’avoir subi aucune influence littéraire, radioscopie !

Chaloux dit: à

Flaubert est un mauvais exemple. Il a contribué à inventer le genre. Difficile à contourner.

Chaloux dit: à

Il faut voir d’ailleurs que les plus influents des écrivains sont aussi très souvent les plus mauvais. Que pèsent les romans de Gide et de Sartre dans l’histoire de la littérature? De Proust à Céline, elle les a enjambés sans s’en préoccuper davantage. Des bavards, des personnages, des autocrates. Par-delà? Pas grand-chose.

Jazzi dit: à

Mais qui se réclame de Gide ou de Sartre, Chaloux ?

Chaloux dit: à

Je parle de leur influence sur leur temps. Si Gallimard s’effondrait, Gide, Sartre, Aragon et quelques autres disparaitraient corps et biens. C’est la postérité du kilo de papier.

Au moment de la publication des Faux monnayeurs, quelqu’un dit à Colette:
– C’est bien raté.
Et Colette de répondre.
– Oui, c’est bien raté mais ça n’a aucune importance.

(Je crois dans le Journal de Green.)

Chaloux dit: à

Du reste, on parle toujours de Sartre puisqu’on parle de Faulkner. Nos parents ont mangé les raisins verts etc.

Chaloux dit: à

Pas de Faulkner mais de ses influences.

Chaloux dit: à

De son influence.

Chaloux dit: à

D’ailleurs Aragon a bien dû sentir que tout ce qu’il avait fait était infiniment raté et inutile. Sans cela, pourquoi eût-il fait signer à Gallimard l’absurde contrat qui stipulait que ses œuvres et celles de Triolet devaient être rééditées sans trêve pendant un siècle? Imagine-t-on Homère -ou les Homère-, Bashô ou Baudelaire, saisis par une idée aussi ridicule? Ils avaient fait ce qu’ils avaient fait, et c’était à ceux qui viendraient après d’oublier ou de se souvenir.

Janssen J-J dit: à

@12.27 « pas de quoi s’esclaffer ».
Oui, veuillez m’excuser, Maître, je reconnaîs m’être fait (mettre) un brin plaisir sans avoir réellement voulu vous blesser. J’avoue avoir toujours eu un « syndrome normand » avec les arguments d’autorité, soupir…, bibi arrive jamais à les percevoir comme de simples recommandations. Faut dire qu’on n’en a ni le son, ni le ton pour vous décoder d’emblée…

@13.40, Jazzman, On ne va pas demander en plus à Passoul et Chesnel ce qu’ils pensent de Faulkner, ça va pas la tête ! Ils ne sont que des recommandeurs ! Est-ce qu’au moinsse, Faulkner est cité dans le dico amoureux de la littérature universelle ? Faudrait consulter. Je n’ai jamais acquerrit (?) cet ouvrage.

@ toujours à Jz, @13.53. Appremment, z’avez eu maintes déconvenues au Mercure, c’est pas croyab’ d’essuyer ainsi. Peut-être vous faudrait-il diversifier vos tactiques de harcèlement aux portes des éditeurs, non ? Françoise Nyssen par ex., affaiblie au whisky en ce moment ?… Actes-Sud, ce s’rait déjà pas mal,un peu moins poussiéreux, quoi…

@ Sur le coup WF., j’ai bien apprécié chachale. Se bonifie surprenamment parfois. Et puis l’a su reconnaître une qualité à Delaporte, son absence de colère très chrétienne ; icelui est en dévotion devant son poste avec D. Futons leur la paix.

DHH dit: à

@Rose
Le retour a Lemberg que j’ai lu ces jours-ci avec intérêt , s’inscrit dans une veine créatrice nouvelle inaugurée pour le public avec les Disparus de Mendelssohn , a savoir la recherche par leurs descendants de révélations sur des moments jusque là occultés vecus, par des victimes ou de survivants de la shoah et leur familles souvent dispersées dan le monde .
Ces œuvres sont produites en général par la génération qui n’a pas connu les personnages ou le monde dont elle parle, dont les parents ou grands parents aujourd’hui disparus, ne savaient rien pour certains ou pour d’autres avaient su mais cachaient délibérément la realité,
Au dela de ce qu’elles nous apportent d’information dans une perspective de micro histoire, concernant les destins mis au jour, ces œuvres nous procurent un autre plaisir de lecture, qui nous rend un peu accro quand on y entre . C’est le plaisir presque enfantin d’y être comme associé à un jeu de piste parce qu’on accompagne l’auteur à travers supputations et investigations, qui de suspens en suspens le menent, et nous avec lui, à la reconstitution attendue du puzzle.
Jouissance de participer avec lui a une enquête de nature policiere , de le suivre dans ses hypothèses et leur vérification , de vivre ses coups de chance et ses deceptions dans sa chasse à l’information, d’admirer la manière dont il exploite les indices les plus tenus pour faire émerger d’une rencontre ou d’une archive les vérités oubliées qui n’ont pas laisse de traces intelligibles, mais que sa demarche toute d’intelligence d’inventivité et de patience permet de reconstituer .
En France on a déjà dans cette mouvance d’apparition récente Ivan Jabloncka avec « L’histoire de grands parents que je n’ai pas eus » , également « Albert le magnifique de Brigitte Benkemoun » et aussi au cinéma le magnifique documentaire de Ruth Zylberman dont il a été question ici il y a quelques jours : »les enfants du 209 rue saint Maur »

radioscopie dit: à

Chaloux dit: 26 juin 2018 à 13 h 43 min
Flaubert est un mauvais exemple. Il a contribué à inventer le genre. Difficile à contourner.

Comme vous y allez ! Le roman a ses origines dans l’antiquité. Entre 1176 et 1181, à la demande de Marie de Champagne, Chrétien de Troyes écrit Lancelot ou le Chevalier de la charrette et note : « puisque ma dame de Champagne veut que j’entreprenne un roman, je l’entreprendrai très volontiers ». Ce mot, se substituant à « conte » ou « estoire », connaîtra une belle postérité.

Janssen J-J dit: à

@ mais bon ; au village.

le monde est mal fait, surtout au bal des célibataires, mais pas à marseille quand même…
http://www.seuil.com/ouvrage/le-bal-des-celibataires-crise-de-la-societe-paysanne-en-bearn-pierre-bourdieu/9782020525701
C’est un peu fini toute cette sauce béarnaise, non ? Ya pu d’frontière ville/campagne, des gays et des lesbiennes un peu partouche… quelle décadence. Pour s’y retrouver un brin, ast’heure, faut quasi aller copter fleurette dans la campagne de kiev, l’été, puis ramener la récolte à paris pour fonder un nouveau foyer.

Bérénice dit: à

Un chapitre de thèse consacré à Faulkner , personnellement lis seulement Sanctuaire et Le bruit et la fureur. Mon ressenti est une lecture aride et difficile, un rythme haché où j’ai eu peine à entrer, beaucoup d’abstraction ou peut être aucun désir chez l’auteur de peindre l’extérieur ou de donner des précisions , d’imprimer une linéarité au roman. http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.courtieu_m&part=130094

Bérénice dit: à

Lus.

Petit Rappel dit: à

Robert Merle par ce roman_là a donné ou confirmé à plusieurs un noble gout pour l’Histoire dont ils ont fait quelque chose.
pour cela, on peut lui pardonner son style qui est au parler du seizième siècle ce que les meubles Henri II sont au mobilier Renaissance.
« Dieu écrit droit avec des lignes courbes », disait l’autre…
MC

Jean dit: à

La barbe avec la Shoah ! Aujourd’hui, tout le monde s’en tamponne, à commencer par moi. Il n’y a plus guère qu’une DHH pour ressasser son obsession favorite. Et puis, ce mot de « shoah », que c’est laid. On dirait le nom de ces vieilles sho…ssettes qu’on ramasssait, au moment du tri, après usage, au fond de ces chambres… comment qu’elles s’appelaient, déjà ?

Janssen J-J dit: à

@14.57, Excellent compte-rendu, DHH, mais rendez-moi au moinss un petit hommage au passage, en saluant rose. J’ajouterai à votre liste, le christophe boltanski : la cache. Bonne journée à vous !

Jean dit: à

Le roman a ses origines dans l’antiquité. (radioscopie)

Eh oui. parlez-moi du « Satiricon ». Et de « Daphnis et Chloé ».

Chaloux dit: à

Oui, vous avez tout à fait raison, Radioscopie, j’entendais surtout le roman comme produit de consommation de masse, les prix Goncourt, brouillons mal corrigés comme Esnard etc. Que l’écrivain puisse et même doive se nourrir désormais ailleurs est une évidence. Et que toutes les généalogies littéraires soit à reconsidérer, une autre. Mais le roman bourgeois à l’interminable agonie duquel l’art industriel du livre nous convoque à toutes les rentrées littéraires, pose bien ses marques à partir de 1830 en France (et un peu plus tôt ailleurs, parfois, chez les anglais et les allemands).

Chaloux dit: à

Le Satyricon, on ne sait pas très bien ce que c’est. Notre lecture en fait un roman. Exactement ce qui se passe avec le théâtre antique, transformé par notre lecture.

Chaloux dit: à

soient

Jean dit: à

Le Satyricon, on ne sait pas très bien ce que c’est. (Chaloux)

C’est la narration d’une fiction. Donc c’est un roman, na ! Ah ça mais c’est que.

Chaloux dit: à

C’est la narration d’une fiction.

Oui, comme La Divine Comédie qui, comme chacun sait,est un roman.

Tout ce qui n’est point prose n’est point vers. Et tout ce qui n’est point vers n’est point prose.

Les premières traces de récit apparaissent, il me semble, dans des rapports de police de la Chine antique. Faut-il les considérer comme des romans?
Voir aussi les réflexions de Quignard sur Sénèque le Rhéteur.

Janssen J-J dit: à

@12.21 Sarte concluait son essai sur « Sartoris » par ces mots

Excellent, quelle radioscopie humoristique : jp sarte au riz

Jean dit: à

C’est comme ce Michon. Tout le monde le dit romancier. Mais ça n’en est pas un . Non, ça n’en est pas un . Na. C’est comme le « Romancero gitan » : eh bien, ce n’est pas un roman. Ah je m’y perds, j’y perds mon lala j’y perds mon tintin. Tiens, j’y retrouve mon bégaiement de jeunesse, l’époque où je m’exerçais à dire cent fois : tentacule, sans me tromper : ça donnait ten ten ten, ten ten ten, ten ten ten … tacule… ta ta ta, ta ta ta, ta ta ta…

DHH dit: à

@Bérénice
Je vous conseille de plonger dans Absalon Absalon ;on ne resssort pas indemne de cette rencontre avec une force romanesque quasi torrentielle
Pour moi ,c’est dans ce roman, construit autour de la sclerose d’une famille par l’obsession du personnage principal de s’assurer une descendance d’un blanc pur que l’art de Faulkner atteint un sommet:
Juste au-dessous je placerais ‘ les palmiers sauvages » (jerusalem) et, ensuite les romans que vous citez, qui sont aussi grandes œuvres,
Certains ici on rapproché Michon de Faulkner .sans doute ont –il une ecriture comparable ;Mais l’un arrive à donner vie à un monde ,faisant exister un sud profond qui lui est propre avec ses pesanteurs sociales et morales, son histoire son emprise alienante sur les destins er les sensibilités. Rien de comparable chez l’autre .

Jean dit: à

ten ten ten, ten ten ten, ten ten ten … tacule… ta ta ta, ta ta ta, ta ta ta… (mough)

Comme chante Balavoine

Je n’suis pas
D’la jaquatte

Jean dit: à

ce roman, construit autour de la sclerose d’une famille (DHH)

Précisons : de la sclérose en plaques. Avec accent aigu. Sana accent, c’est aussi laid que « shoah ».

rose dit: à

ta ta ta
tamil nadu.

rose dit: à

comment qu’elles s’appelaient, déjà ?

les DD

DHH dit: à

@Rose 16h 11

?????

Jazzi dit: à

« On ne va pas demander en plus à Passoul et Chesnel ce qu’ils pensent de Faulkner, ça va pas la tête ! »

Non, ça serait pour un autre billet, JJJ. Je demandais seulement s’ils voyaient du Faulkner en Michon…

Janssen J-J dit: à

Bon ! Le monsieur vous demande si vous voyez du faulkner en michon ! C’est pourtant pas bin compliqué d’y répondr’ par OUI ou NON !

NB/ gwg est en train de leur peaufiner une réponse + circonstanciée pour ce soir 🙂

Janssen J-J dit: à

Doris Day et Danielle Darrieux, je crois, r.

Jazzi dit: à

Je ne suis pas sûr que WGG soit un amateur de Faulkner, JJJ ?

Janssen J-J dit: à

La Divine Comédie qui, comme chacun sait, etc.

non, parole, je l’savions point, et j’en suis comme qui dirait toute bouleversifiée, pantoute. Tu l’savions, toi-tu waldène ?

D. dit: à

rose dit: 26 juin 2018 à 16 h 13 min

comment qu’elles s’appelaient, déjà ?

les DD

Voilà. Je m’absente quelques instants, je reviens et je constate que j’ai été agressé gratuitement. Vous avez vu, Jazzi ? À quoi cela sert-il d’être impoli avec moi de cette façon. Puisque c’est comme cela, je quitte définitivement, et cette fois-ci il s’agit d’un définitif absolu, ce blog. Trop c’est trop.

Janssen J-J dit: à

certes, jazzman, mais avec wikiki, va bin s’faire une opinion des plus carabinées pour ce soir et nous trouver un lien avec Clément et Jacques, t’crois pas ?

Paul Edel dit: à

le Faulkner que je préfère reste Pylône avec ce journaliste sensible, méprisé par son rédac chef et fasciné par le trio aviateur la femme acrobate et le le mécano. Faulkner fut hanté par l héroïsme des aviateurs et s offrit un avion dès qu’ il gagna de l argent à Hollywood. il partage cette passion du pilotage avec Howard Hawks. .

Janssen J-J dit: à

@ Puisque c’est comme cela, je quitte définitivement, et cette fois-ci il s’agit d’un définitif absolu,

A tout à l’heure DD ! Bouderie = 5 minutes 1/2 en général. On veut savoir pour le repas du soir !

Janssen J-J dit: à

@16.59 … et saint-exubéry.

la vie dans les bois dit: à

Ce que j’en pense, c’est que les Bleus ne pourront pas continuer bien longtemps a bluffer. Va falloir qu’ils sortent du strictement contractuel. Et du coup ils vont perdre, c’est sûr. On dirait des mauvais qui font juste du bachotage pour passer l’etape suivante. Mais ça, ca dure pas. Vont revenir bientôt en France , comme une mauvaise retraite de Russie, a la télé, avec tout plein d’excuses a la noix.

rose dit: à

il partage cette passion du pilotage

voilà : le type il te file un rancard. il te dit bonjour, il te présente à deux autres types, il est dans son avion, il décolle. Ce sont des fous du manche à balai. Je me demande en quoi la culture peut les intéresser ^plus que les cumuls-nimbus ; du coup, je tergiverse. Les deux autres, ils te payent un café, et ils t’expédient illico.

rose dit: à

ten ten ten, ten ten ten, ten ten ten … tacule… ta ta ta, ta ta ta, ta ta ta… (mough) (un peu plus haut)

DHH

je répondais à JJJ qui taratatait : ta ta = tamil nadu, aussi

merci pour le livre longuement détaillé que vous expliquiez auparavant à mon intention DHH.

la vie dans les bois dit: à

Déjà rouler bourré c’est risqué, alors piloter un zinc, au moins Faulkner a eu cette lucidité-là aussi.

Janssen J-J dit: à

@18.14 je veux bien endosser les turpidtudes du plus grand nombre…, mais pas ce qui appartient à l’autre nazi, non pas ça ! rose, faites attention à vos Jean usagés et où vous mettez les pieds quand vous répondez à vot’copine judith, hein.
…au final, la Croatie, ce serait bien, non ? Au fait, le chanoine de rhum est-il de retour au bled ?

Jean Langoncet dit: à

@au moins Faulkner a eu cette lucidité-là aussi.

Il était aussi parachutiste ?

la vie dans les bois dit: à

Langoncet, vous avez lu quoi de Faulkner ?
Après, on cause.

Widergänger dit: à

radioscopie dit: 26 juin 2018 à 14 h 57 min
Oui, sur le fond vous avez raison, mais pas sur l’indice : le mot « roman » au XIIè siècle ne veut rien dire d’autre qu’une « estoire » écrite en « roman » (=pas en latin). Notre mot « roman » (le genre romanesque) vient de là. Vous avez invrsé la cause et la conséquence. Mais sur le fond, il este juste de prétendre que Chrétien a largement contribué à l’invention d’un genre nouveau. Toutefois il ne faudrait pas oublier le « fabliaux » pour la veine populaire sans laquelle Cervantès est inconcevable.

radioscopie dit: à

Widergänger dit: 26 juin 2018 à 18 h 40 min
Pas d’inversion de ma part. Je signalais simplement que, pour la première fois sans doute (?), Chrétien de Troyes substitue « ce mot [roman] à « conte » ou « estoire » ». Dévoyant ainsi le sens admis à l’époque de « écrit en langue romane » en regard du latin (textes sacrés, officiels). On est bien d’accord.

D. dit: à

A propos de pharaons, j’ai terminé une longue étude qui me permet d’affirmer que la monarchie a disparu en France à cause de la profanation par la visite des sépultures royales égyptiennes, commencée par Claude-Etienne Savary une dizaine d’année avant la Révolution française. Oui il s’agit bien d’une malédiction qui frappe la France et qui ne cessera que lorsque toutes les antiquités auront été remises en place et les tombeaux fermés.

Petit Rappel dit: à

Enfin le monde greco-latin connaissait ce que nous appelons le roman à travers des textes comme Daphnis et Chloé, Leucippe et Clitophon ou Théagène et Chariclée. Je veux bien que le dernier soit tardif, et peut-être chrétien, si l’attribution à Héliodore est prouvée, mais tout ne sort pas de la besace de Chrétien de Troyes. De là à dire comme Perrault que le Dix-septième siècle a créé le roman, il y a un pas que je ne franchirai pas, d’autant que p avait dans sa bibliothèque le livre pionnier circa 1580 du Président Fauchet sur le Président Fauchet qui reliait précisément l’apparition du roman au monde médiéval.
Il reste que le souvenir de ces origines antiques est encore présent ou réactivé lorsque le Traité de L’origine de tous les romans du sage Huet parait précédé ou suivi non par une adaptation médiévale, mais la Zayde de Madame de La Fayette vers 1691.

Janssen J-J dit: à

… une précision hyper érudite qui nous manquait vraiment, M. Court. 1691, le Zayde de marie de Rabutin Chantal ?… Je l’aurais plutôt vue placée en 1693, mais enfin on va pas s’chipolater là dessus, hein …

Sinon, vous avez un 4′ pour prendre connaissance du contenu de « Retour à Lemberg » (Philippe Sands) qui vous dispensera de lire le pavé de 540 p.
https://www.youtube.com/watch?v=pQFFUr_wd-A
A votre service.

D. dit: à

C’est surtout cet acte extrêmement grave qui amorcera la chute de la monarchie et causera la mort prématurée de Savary en 1788 :

« Il visite avec le comte d’Antragues la grande pyramide de Khéops en pleine nuit. Vers 3h30 du matin, ils arrivent au pied de la pyramide. Flambeau à la main, ils rampent comme des serpents selon ses propres dires pour entrer dans la grande Pyramide. Un coup de pistolet fut tiré, le bruit se répétant dans les cavités et éveillant des milliers de chauve souris. Plusieurs de leurs bougies furent éteintes. L’air est suffocant. Une demi-heure après être sorti de la grande Pyramide, ils sont à son sommet et inscrivent leurs noms. »

Janssen J-J dit: à

marie-madeleine pioche de la vergne plutôt, JJJ, non ?

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 26 juin 2018 à 19 h 21 min
M.C
Quel siècle vous passionne le plus ? Pouvez-vous éclaircir la ligne de vos recherches ? Histoire ? Littérature ? Religion ? Archives ?
Vos commentaires sont toujours surprenants. Qui, ici, a lu les ouvrages que vous citez ? Pourtant votre pensée est claire et percutante mais dans l’arène de la RDL qui peut batailler avec vous ? DHH ? P.Edl ? Bloom ? Widergänger ? Olga ? quelques autres aussi…
Je ne m’y risque pas mais je trouve enchantée votre mémoire des livres ?
Vous êtes très différent quand nous parlons d’art et des expositions que nous visitons. Là , j’aime ferrailler avec vous et partager (sauf sur le cas G.Asse !)
Quant au ton de vos répliques, acérées comme des fleurets, j’avoue qu’elles me font rire et pourtant certaines sont bien cruelles…
Donc, « petit rappel » c’est parce que M.C. ne passe pas ?

D. dit: à

Ça fait beaucoup de question à la fois, Christiane.

la vie dans les bois dit: à

@ Paul Edel, le 26 juin 2018 à 16 h 59 min

You made my day avec ce message:

« le Faulkner que je préfère reste Pylône avec ce journaliste sensible, méprisé par son rédac chef et fasciné par le trio aviateur la femme acrobate et le le mécano. Faulkner fut hanté par l héroïsme des aviateurs et s offrit un avion dès qu’ il gagna de l argent à Hollywood. il partage cette passion du pilotage avec Howard Hawks. . »

_______________

Il y a un autre passionné du pilotage, un Yankee, qui le lui rend bien, pour ne l’avoir jamais rencontré, mais beaucoup lu. Un winner du Pen/Faulkner Award.

J’ai d’autant plus de plaisir à m’en souvenir, que l’autre jour à la librairie, je suis allée chercher ses dernières nouvelles…  » Last Night », Editions de L’Olivier, 2018.

J. Salter, donc, puisque c’est de lui ( presque toujours, quand j’entends causer de la base dans la bibli, et qu’il y a de l’écho…) qu’il s’agit.
Il raconte la scène dans son autobio  » une vie à brûler ».
La scène, Salter survole le sud de la France, un automne. Se posant parfois. la Gironde, Cazaux, le lac, et l’autre escadron déjà là, « assis devant les logements, à sucer des brins d’herbe, comme des hommes sur un ranch »,
 » attendre que quelque chose se passe », « des jours à se la couler douce ».

« les jours que Faulkner appelait les plus excitants de sa vie. Il avait dit cela à Sylvester, un major affecté comme officier de relations publiques à Greenville, Mississippi, non loin de chez Faulkner, à l’époque de la guerre de Corée. Une bibliothécaire que Sylvester connaissait avait proposé de le présenter à Faulkner, comme une faveur. Au moment convenu Faulkner fit son apparition. Il était soûl. Il portait un costume de planteur fripé avec dans la poche une bouteille de ce que Sylvester pris pour du gin. Ils parlèrent aviation, et de l’ époque, dit Faulkner où il avait été pilote en France. Il ne l’avait jamais été. Il l’avait raconté des tas de fois, aux femmes comme aux hommes. Peut-être en était-il arrivé à le croire.
(…)
Ce jour-là à Greenville, Faulkner, à dix ans de sa mort, proposa d’écrire une nouvelle sur l’Air force, s’il pouvait en échange faire un tour en avion à réaction. Sylvester appela aussitôt le commandant de la base, un colonel qui écouta la proposition. Après quoi, celui-ci répondit seulement:  » Qui c’est Faulkner ? » »
tiré de  » une vie à brûler », collection Points, pages 269 et suivantes.

christiane dit: à

Voilà, Jazzi,
j’ai lu La Grande Beune de P.Michon. Roman ? Roman amputé ? Embryon de roman ? Je ne sais… C’est formidablement bien écrit, violemment érotique autant que poétique, un texte de pure fiction, superbe, mais ce n’est pas la plume habituelle de P.Michon.
Le premier titre était « L’Origine du monde ». Après avoir lu le livre, je pense évidemment au tableau de Courbet !
Ce jeune instituteur a le pantalon plein de printemps… Il faut dire que la vorace Yvonne lui donnant à côtoyer sa chair éblouissante, lui tourne les sens ! Pourtant cette belle buraliste du village est maumariée avec un violent.
Donc fantasmes, rêveries érotiques puissantes et violentes sur fond de pêche à la truite, de chasse et d’exploration des grottes préhistoriques qui sont aussi une rêverie de l’origine.
Fascination pour ce corps de femme et pour le géologique.
Les élèves sont vraiment et souvent oubliés sauf quand ils paradent avec le renard mort dont les pattes sont liées à un bâton.
Ce qui domine : ce désir animal sans issue pour cette femme plantureuse et fière car de lui ne viendra aucun passage à l’acte.
Eh bien, ça décoiffe. Merci pour cette lecture jubilatoire.

la vie dans les bois dit: à

à 19 h 45 min

gnââârk 😉

la vie dans les bois dit: à

‘tain cricri est en chaleur, mettez-vous à l’abri.

Petit Rappel dit: à

En effet,Christiane , pour des raisons indépendantes de ma volonté la modération veut du pseudo. et parfois mais rarement, elle accepte que je signe.
j’ai renoncé à comprendre depuis des années le pourquoi de cette aberration, et cela m’amuse beaucoup de voir qu’on m’accuse de me cacher derrière des pseudonymes (pluriel épique)
On me dira et chineur breton? meme scénario, mais sur un autre blog!
C’est pourquoi je reste cordialement votre.
Petit Rappel!

la vie dans les bois dit: à

rôôô, se font de ces cachotteries, les vieux, icite.

Jazzi dit: à

Tu oublies les gréco-latins, WGG. Le roman commence avec l’art de raconter, en prose, des histoires, vraies ou inventées : La Bible, le Banquet de Platon, le Satyricon, le Décaméron, Virgile… A l’exception de Dante, qui a fait un roman en vers, titré la Divine Comédie, la tradition s’est transmise jusqu’à nous : Chrétien de Troyes, Cervantès, Michel Houellebecq…

Jazzi dit: à

Tu as bien résumé le « roman » de Michon, Christiane. De quoi donner envie à ceux qui ne l’ont pas lu ! C’est un peu du Jean Giono, mais hyperréaliste, qui évoque des gros-plans cinématographiques de tout petits détails champêtres et leurs répercussions sensuelles sur les personnages évoqués…

la vie dans les bois dit: à

vont finir par se faire des mamours bas rosis et cricri, alors que c’était pas gagné.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 26 juin 2018 à 20 h 59 min
Oui, j’ai pensé à Giono et à M-H. Lafon (« Nos vies » (les seins de Gordana… Ils abondent. Ils échappent à l’entendement ; ni chastes, ni turgescents ; on ne saurait. ni les qualifier, ni les contenir, ni les résumer. Les seins de Gordana ne pardonnent pas, ils dépassent la mesure, franchissent les limites,…)

la vie dans les bois dit: à

« On me dira et chineur breton? meme scénario, mais sur un autre blog! »

Court, attention, les bretons ont mauvaise presse.

Le baiser de Judas:

Macron au Vatican: «Les Bretons c’est la mafia française», lance le président au pape

Bérénice dit: à

D 19h14 le raccord semble d’une grande évidence. Pourquoi donc n’y avions nous pas pensé, et si nous prenions toutes nos toiles de maîtres croyez vous que cela permettrait aux ministres de tenir des discours objectifs et sérieux ?

Bérénice dit: à

Pretions.

Jazzi dit: à

« alors que c’était pas gagné. »

Jalouse, mais je t’aime aussi, LVDLB !

Jazzi dit: à

M-H. Lafon, que je n’ai pas encore lue, me semble qu’un(e) épigone de Pierre Michon, Christiane ?

la vie dans les bois dit: à

Non merci bad rosis. Moi ces histoires d’osedes du cul, pour hardeurs des backrooms, ca va 5 minutes et sans la douche.
Annyway, la cricri est un cas psychiatrique dont le nom va me revenir en mémoire incessemment sous peu. Plus vicieux a deceler que le vôtre, bas rosis.

Jazzi dit: à

Tu l’as lu « La grande Beune », LVDLB ?
(question subsidiaire : « Si oui, t’en penses quoi ?)

Paul Edel dit: à

Dans son autobiographie « Burning the days » (« une vie à bruler » en français..)James Salter raconte sa formation militaire à la prestigieuse école militaire de West Point, là où son père était déjà passé.Trois ans de caserne, de cours de tactique, d’exercices physiques ,de défilés, de claquement des mains sur le fusil, de manœuvres sous la pluie, de marches épuisantes, de punitions infligées ,de chefs aux pouvoirs absolus et aux ordres aboyés, trois ans de chambrées inspectées nuit et jour, de pantalons a repasser, de shakos a dépoussiérer, de bizutages calamiteux, d’ordres à hurler soi-même ,etc.. James Salter a la précision et la concision d’un Hemingway pour raconter tout ça. Il suit une formation de pilote de chasse dans l ‘Arkansas puis prés de New- York ;il achève cette formation(avec beaucoup d’incidents et déjà des amis de chambrée disparus..)
1945 arrive.Il est alors envoyé vers Hawaï pour des convois aériens et une vie de garnison assez douce, entre virées dans les bars, et brèves idylles sans importance. La guerre de Corée survient. Il est expédié pilote de chasse sur des F86,pour des missions consistant à abattre des Mig soviétiques au dessus de la Corée du nord. Plus de 100 missions. Il raconte avec sobriété ses décollages de nuit, ses pensées entre les nuages, à l’aube, ses angoisses dans le vide du ciel ; il ne flambe ni ne frime avec ses accidents graves. Le plus étonnant a lieu à ses débuts, en mai 1945, quand, à court de carburant il est obligé de se poser sur une ligne de chemin de fer et pénètre avec son fuselage dans une maison qui, par chance, ce soir là, était inoccupée.

Jazzi dit: à

« Plus vicieux a deceler que le vôtre, bas rosis. »

C’est quoi, le mien ?
Je suis vexé d’être psychiatriquement moins intéressant que Christiane !

la vie dans les bois dit: à

« James Salter raconte  »
Beaucoup de choses extraordinaires.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 26 juin 2018 à 21 h 51 min
Oui, il y a influence de l’un à l’autre.

Jazzi dit: à

Quel mec, ce James Salter, Paul !
Encore un que je n’ai pas encore lu. Un mélange de la gueule de Romain Gary avec les couilles d’hemingway ?

la vie dans les bois dit: à

« Je suis vexé d’être psychiatriquement moins intéressant que Christiane ! »
Vous devriez plutôt etre rassuré bas rosis. Une video scato c’est pas mortel…

Petit Rappel dit: à

On est toujours la mafia de quelqu’un, La vie dans les Bois. Ne lisez pas trop le magazine Bretons…

la vie dans les bois dit: à

c’est le moment du marchand de sable.

« Barcelona at dawn. The hotels are dark. All the great avenues are pointing to the sea.

The city is empty. Nico is asleep. She is bound by twisted sheets, by her long hair, by a naked arm which falls from beneath her pillow. She lies still, she does not even breathe.

In a cage outlined beneath a square of silk that is indigo blue and black, her bird sleeps, Kalil. The cage is in an empty fireplace which has been scrubbed clean. There are flowers beside it and a bowl of fruit. Kalil is asleep, his head beneath the softness of a wing.

Malcolm is asleep. His steel-rimmed glasses which he does not need—there is no prescription in them—lie open on the table. He sleeps on his back and his nose rides the dream world like a keel. This nose, his mother’s nose or at least a replica of his mother’s, is like a theatrical device, a strange decoration that has been pasted on his face. It is the first thing one notices about him. It is the first thing one likes. The nose in a sense is a mark of commitment to life. It is a large nose which cannot be hidden. In addition, his teeth are bad.

At the very top of the four stone spires which Gaudi left unfinished the light has just begun to bring forth gold inscriptions too pale yet to read.  »

https://www.theparisreview.org/fiction/4246/am-strande-von-tanger-james-salter

Petit Rappel dit: à

Sinon, dans le consternant spectacle qu’offre l’épiscopat français, il me semble que Dom Le Gall n’est pas le plus bête…

Jazzi dit: à

« Une video scato c’est pas mortel… »

Je ne supporte pas la moindre vue, et encore moins l’odeur, de la merde, LVDLB. Pareil pour le sang.

rose dit: à

un colonel qui écouta la proposition. Après quoi, celui-ci répondit seulement: » Qui c’est Faulkner ? » »

c’est un vrai problème. Leur obsession, voler.

Jazzi dit: à

Il faut bien que tu comprennes, LVDLB, qu’il m’arrive de glisser dans mes commentaires des happenings, et, parfois, d’y jeter des pavés dans la mare !

la vie dans les bois dit: à

Dites bas rosis, vous n’allez pas non plus nous prendre pour des imbeciles. J’ai déjà raconté comment l’une de vos videos avait ete postee sur ce blog, par vos soins.
Basta, voyez donc avec cricri qui a, et de loin, dépassé ce  » stade ».

rose dit: à

il achève cette formation(avec beaucoup d’incidents et déjà des amis de chambrée disparus..)

sur la ligne de l’aéropostale, c’est un mort tous les cent kilomètres ; entre 20 et 25 ans les gars.

Jazzi dit: à

« un mort tous les cent kilomètres ; entre 20 et 25 ans les gars. »

C’était Verdun, dans l’aérospatiale, rose !
(Toi aussi, je t’aime, avec ou sans poils aux genoux…)

Jazzi dit: à

« l’aéropostale », pardon.
(Pas sûr que ce soit la faute du correcteur automatique ?)

Jean Langoncet dit: à

« le meilleur moyen de raconter cette histoire serait de la raconter fatigué. Oui, ce serait le ton parfait : fatigué. Fatigué comme un pilote de chasse abattu en plein débriefing sur la base militaire de Clark après avoir enfin quitté l’Hôtel Hilton de Hanoï ».
https://www.lemonde.fr/livres/article/2016/02/04/dans-les-coulisses-du-match-ali-foreman_4859102_3260.html

Thompson avait une dent contre les pilotes de chasse et leur aspect formaté élévé aux céréales vitaminées ; elle émaille ses récits. L’anti top gun

Jazzi dit: à

Sinon, pour le France/Argentine, je pense comme LVDLB. Même si l’on passe encore une étape, on finira dans le mur…

Jazzi dit: à

Les Onzes, c’est aussi le nombre de joueurs d’une équipe de foot. Il en parle dans son livre homonyme, Michon ?

Delaporte dit: à

L’événement d’aujourd’hui, ce n’est pas du tout le lamentable et ennuyeux match de l’équipe de France, à son plus bas niveau. C’est la prestation de Macron à Rome, ville éternelle, au Vatican. J’ai écouté soigneusement le discours à la cérémonie du Latran, ainsi que la conférence de presse, et j’ai eu la joie de découvrir un Macron plutôt favorable à la religion catholique, voulant lui redonner toute sa puissance et son aura, et surtout un Macron impressionné par le saint homme qu’est le pape François, et acceptant son influence bénéfique. Je n’aime pas le Macron « libéral », ultra-capitaliste, favorable objectivement à la violence sociale, mais je me dis que ce Macron « catholique », que la journée d’aujourd’hui vient de confirmer, est une aubaine pour la France. Macron va « grandir », comme il dit, et ce sera avec la religion et tous les catholiques, peu à peu mais sûrement, pour le bien de tous, mais si, comme toujours, les mauvais enragent !

Delaporte dit: à

Lors de la conférence de presse, Macron a choisi les meilleurs mots pour évoquer sa relation avec le pape. Il a presque parlé d' »amitié », c’était émouvant de voir ce président si jeune faisant des courbettes honorables et justifiées devant cette « vieille idole qu’on encense par habitude », comme le disait cet enfoiré de Montesquieu dans ses Lettres persanes. Sauf que pour Macron nous sommes à deux doigts de Paris. Et c’est génial, évidemment !

Delaporte dit: à

Un grand moment romain, vaticaneste, qui restera dans les annales !

Petit Rappel dit: à

les bondieuseries Delaportesques inciteraient presque à s’inscrire au PC et à précher le matérialisme dialectique… C’est peut-être, d’ailleurs, leur véritable but!
MC

la vie dans les bois dit: à

« cet enfoiré de Montesquieu »

Tss tss je lui dois un merci au bac de français.

Delaporte dit: à

Aujourd’hui, les catholiques exultent, s’exaltent, se raffermissent, se réjouissent, se dilatent, se régalent, boivent du petit-lait, jubilent, pavoisent et triomphent. Tous à la messe avec Macron !

Jean Langoncet dit: à

Jésuites éminent (Papa) à rejeton scolaire ; cela n’étonnera pas renato

Jean Langoncet dit: à

Jésuite

Delaporte dit: à

Petit Rappel, triste sire, engeance maléfique…

Delaporte dit: à

L’influence du pape sur Macron est évidente et bénéfique. Prochaine décision de notre président très chrétien :

« La France fera partie des quelques Etats membres (de l’UE) qui prendront des personnes qui se trouvent aujourd’hui sur le Lifeline lorsqu’ils arriveront dans un port européen et l’OFPRA est déjà en route vers Malte pour pouvoir procéder à cette mission », a confirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse au Vatican.

Bloom dit: à

Faulkner fut hanté par l héroïsme des aviateurs et s offrit un avion dès qu’ il gagna de l argent à Hollywood. il partage cette passion du pilotage avec Howard Hawks. .

Tenez-vous bien P. Edel bicoze ça va secouer. Qu’un dénommé Howard Hawks soit passionné de pilotage n’a rien de surprenant car « hawk » = « faucon(s) ». Et qu’un nommé Faulkner partage la même passion est tout aussi naturel, car Faulkner était à l’origine Falkner, c’est à dire Falconer = fauconnier.
Quod erat demonstrandum / QED CQFD
What’s in a name?

Moustiques & Pylône sont les manifestations littéraires de ce qui fut chez Faulkner un véritable désir de gloire quand il décida de s’engager dans la Royal Air Force en 1918 au Canada. Las, il n’eut jamais l’occasion de démontrer ses qualités de pilotage & prouver ses tripes car l’armistice survint avant qu’il soit envoyé au front. Fidèle à lui-même, il se prendra dans le cockpit quelques bitures monumentales (plus tard, celles d’Hollywood, où il se pètera consciencieusement la ruche à sa table de travail, sont restées mythiques). L’aviation en 1918 était un l’équivalent mécanique de la cavalerie confédérée, emmenée par un ex-général de l’armée de l’Union, Robert E. Lee figure mythique de la « Southern gallantry » (bravoure sudiste).
Pour moi, le plus grand roman aérien américain est le « Catch 22 » de Joseph Heller, expression devenue synonyme d’injonction contradictoire/situation inextricable . Côté brit, Fair Stood the Wind for France (en partie) de HE Bates et Staring at the Sun de Julian Barnes sont largement ‘au-dessus du lot’ (the sky’s the limit).
James Salter a pour lui le double avantage d’avoir combattu en Corée & d’être un maitre-conteur. All kudos to him.
Droits d’hauteur….

Jean Langoncet dit: à

@L’anti top gun

Bill Cardoso se montre à la hauteur de Thompson et les Frères des écoles chrétiennes de Jean-Baptiste de La Salle affirment leur justification historique pour contrer le pouvoir de la Cie de Jésus

Widergänger dit: à

Petit Rappel dit: 26 juin 2018 à 19 h 21 min
Non, il est très excessif de prétendre que ces « romans » grecs en sont. Ils sont d’un idéalisme tel, où les dieux font la loi, qu’ils n’ont rien à voir en vérité avec ce qu’il faut entendre par « roman », avec sa veine populaire et le rôle du hasard dans le tissage de l’intrigue dite précisément pour cette raison « romanesque ».

Scarron s’en moque d’ailleurs dans l’incipit d son roman comique avec le char d’Apollon pour en venir bien vite à l’évocation de sa troupe de comédiens dans un milieu vulgaire.

En revanche, on peut légitimement rattacher le genre au Satiricon de Pétrone par certains de ses épisodes célèbres même si l’ensemble, par la disparate de ses formes, relève de la satire, c’est-à-dire du mélange. Mais on est bien dans un milieu vulgaire où l hasard règne en maître.

Le roman n’a pu apparaître qu’à partir du moment où l’homme a coupé l cordon ombilical avec les dieux qui lui assignaient une place dans le Tout comme dans l’épopée (l’Odyssée et l’Énéide, où le héros est en butte à la volonté des dieux qui lui assignent une mission ou le haïssent). Dans le roman, l’homme est seul et doit se débrouiller avec les hasards de la vie; plus aucune place ne lui est assignée, c’est lui qui doit désormais la conquérir. Le roman est la forme correspondant à cette école du hasard, comme l’Odyssée pour les Grecs ou la Torah pour les Juifs ont été des livres de sagesse pour apprendre à vivre a contrario en conformité avec les règles de l’Éternel ou les dieux selon les valeurs de la Grèce comme le dit Platon à propos d’Homère.

Le roman est par nature profane, et ses histoires servent à montrer comment on se débrouille quand l’homme est seul, sans les dieux pour le guider ou lui assigner une place. La crise du roman au XXè siècle atteint le langage lui-même à qui on dénie toute pertinence à être même cette école du hasard, par le doute qui s’est immiscé dans le langage même à dire la vérité d’une vie.

Widergänger dit: à

Oui, ce cul béni de Delaporte devrait arrêter avec sa partouse et parousie papalo-macro-ondienne… Il nous pompe l’air comme dirait Janson…

Widergänger dit: à

Si Chrétien de Troyes peut être légitimement rattaché au roman, c’est bien parce qu’il confronte un système de valeurs, ceux de l’aristocratie de la chevalerie qui doit se comporter conformément aux valeurs chrétiennes, au hasard des sentiments et de la merveille qui jount le rôle de frontière de l’idéologie chevaleresque, qui est mise à l’épreuve de la merveille qui nous dépasse, comme la fontain magique dans Yvain ou le chevalier au lion, et à l’épreuve de l’amour avec le culte de la Dame. Les histoires de Chrétien ressemblent beaucoup aux films de Rohmer où l’amour vient bouleverser un monde bien réglé qu’il remet en cause, même si Rohmer n’a rien à voir avec le christianisme présent chez Chrétien.

Chaloux dit: à

Delaporte, comment pouvez-vous prendre au sérieux un type qui passe sa soirée au milieu des tra.velos le 21 juin et se fait chanoine cinq jours plus tard?

Jazzi dit: à

Un peu de respect pour les travelos, Chaloux, ils ne sont pas plus folles que les évêques froufroutant en robes de dentelle !

Ed dit: à

Lvdb
Au bachot vous voulez dire.

Ed dit: à

Je viens d’apprendre que Macron a encore frappé. Quand bouchera-t-on enfin le toboggan qu’il a entre son cerveau et sa bouche ? Toujours ravie de ne pas avoir voté pour lui. Chaque jour un peu plus.

Jean-Claude Goering dit: à

L’infantile bébé Macron joue avec son hochet, toujours, partout : la France.

Jean-Claude Goering dit: à

Il est avec les musulmans, les juifs, les catholiques, toujours le même : un enfant imbu de lui-même, sous le regard attendri de sa gouvernante.

Ridicule marionnette …

Jean-Claude Goering dit: à

C’est un athée convaincu qui vous le dit : « Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu pour encaper un zozo pareil ? »

Delaporte dit: à

Son discours aux Bernardins initiait très clairement de nouvelles relations avec l’Eglise catholique, avec une nouvelle définition de la laïcité qui restera longtemps dans les esprits. Macron a compris qu’il fallait vouloir la paix, pour faire le bonheur des citoyens. La paix chrétienne et catholique, voilà ce qu’ils nous offre présentement, comment pourrait-on être contre ?

Delaporte dit: à

Là où l’apprenti monarque Mitterrand était resté en chemin, le très-chrétien Macron ariive en force et déboule dans le champ, au grand dam des laïcards de service, à court d’arguments.

Delaporte dit: à

Il veut renouer avec l’histoire, avec les racines (chrétiennes) de la France. Ce qu’il a dit lors de sa conférence de presse était parfaitement clair. Un beau et fort projet qui le mènera loin…

Delaporte dit: à

« Je viens d’apprendre que Macron a encore frappé. Quand bouchera-t-on enfin le toboggan qu’il a entre son cerveau et sa bouche ? » Ed, 3 h du mat’

Ed n’a toujours pas compris ce qui lui arrivait !

Bérénice dit: à

7h02 cela ne lui appartient pas en particulier, belle affiche publicitaire quand une économie de l’armement et de la surveillance prospère dans un pays qui avec d’autres se situe dans le peloton de tête . Ce n’est plus un paradoxe , une hypocrisie dont les siècles diront si on peu sortir quand bien même il serait convaincu et réussirait à convaincre. On reste dans le show, l’apparence, l’art du discours. C’est rassurant mais inefficace bien que la responsabilité de l’état des choses dans ce monde ne lui appartienne pas en propre.

Delaporte dit: à

5 h du mat j’ai des frissons :

https://youtu.be/T6ANUrIayUU

J’ai de quoi me remplir un dernier verre
Pendant que Boulogne se désespère

Jean-Claude Goering dit: à

Je lance une collecte pour offrir un objet utile au Cardinal Delaporte du Confessionnal.

Une soutane avec braguette à fermeture éclair pour pisser la ligne chrétienne, la logorrhée catholique, matin, midi, et soir….. sans la moindre gêne.

Envoyez vos dons à Passou, qui transmettra !

la vie dans les bois dit: à

Manu au Vatican, une new story de Soumission. Vivement Houelelbecq.

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