Le couteau de Salman Rushdie, c’est le langage
Si l’on veut juger le degré d’intégration d’un britannique d’origine indienne à la société anglaise, il n’est pas de meilleur baromètre que le sens de l’humour. La chose est un cocktail improbable, immatériel et immarcescible de différents éléments de natures diverses qui se manifeste in fine par l’understatement, figure de rhétorique connue en français sous le nom de litote, d’euphémisme. Autrement dit, la faculté d’exprimer en dessous de la vérité. Pas de meilleur exemple que Salman Rushdie, écrivain de langue anglaise, natif de Bombay en 1947, de langue maternelle ourdou, élevé dès l’âge de 13 ans à la Rugby School (Warwickschire) puis à King’s College (Cambridge). Malgré tout ce que son nouveau livre Le Couteau (Knife, traduit de l’anglais par Gérard Meudal, 23 euros, 268 pages, Gallimard) peut avoir de fond sombre et tragique, de même que son passionnant entretien accordé à Olivia Gesbert pour la Nouvelle Revue Française (No 657, 184 pages, 20 euros), il y fait preuve d’un réjouissant humour décalé que les Français qualifient généralement de « typiquement anglais » lorsqu’ils sont en panne lexicale. De fait, il a si bien intégré cette pente de caractère devenue une marque de fabrique qu’il ne peut s’en défendre depuis toujours quelle que soit la circonstance.
En 1987, j’avais passé tout un après-midi à bavarder avec lui à Londres, chez lui à St Peter’s Street dans le quartier d’Islington. Le regard courroucé, sa femme m’avait ouvert la porte avant de la prendre et de me la claquer dans le dos. Etrange expérience. Il est vrai qu’ils étaient en plein procédure de divorce. Je venais à sa rencontre pour écrire son portrait à l’occasion de la parution française du Sourire du jaguar, récit journalistique de son équipée dans le Nicaragua révolutionnaire. Après avoir rapidement liquidé le sujet car le livre, assez médiocre, ne valait pas trop que l’on s’y attarde, on a parlé des livres des autres, de la littérature, et surtout de peinture, lui me commentant les tableaux, dessins et gravures de ses amis indiens accrochés aux murs, et moi lui racontant à sa demande l’épopée du cubisme car je venais de publier la biographie du marchand D.H. Kahnweiler. Lorsque la lumière du jour commença à baisser, il se proposa de lire quelques pages du roman dont il achevait l’écriture. Il en riait tout en poursuivant sa lecture :
« J’ai dans l’idée que ça ne plaira pas à quelques musulmans. Ca s’appellera les Versets sataniques. Drôle, non ? »
Evidemment, il n’imaginait pas ce qui allait se produire à la sortie. On connait la suite, qui l’est un peu moins. Depuis le contrat lancé par l’ayatollah Khomeiny qui dirigeait alors l’Iran, un contrat mafieux sur la tête d’un écrivain, il est devenu la cible désignée à des millions de musulmans. L’homme à abattre. Il n’a cessé de vouloir se débarrasser de cette lettre écarlate fichée dans son dos, elle ne l’a jamais vraiment quitté. La preuve : la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet trente-trois ans et demi après aux Etats-Unis où il vivait et dont il avait acquis la nationalité. Une quinzaine de coups de couteau au cou et à l’abdomen asséné par un spectateur, musulman chiite d’origine libanaise fan du Hezbollah, lors d’une conférence dans l’Etat de New York. Il y a perdu l’usage d’une main et d’un œil. L’exécuteur de 24 ans s’appelle Hadi Matar, a plaidé non coupable à l’ouverture de son procès et n’a pas exprimé le moindre remords, mais dans son récit, l’auteur se refuse à le nommer autrement que « le A. » :
« Dans Le Couteau, il y a un « je » et il y a un « il », son agresseur. Pour Andy Warhol, chacun obtient ses quinze minutes de gloire. Lui, ses vingt-sept secondes sont écoulées, il peut retourner à l’anonymat ».s
Le livre, sous-titré « Réflexions suite à une tentative d’assassinat », fait partie de la catégorie non fiction dans l’abondante bibliographie de Salman Rushdie. S’il a la force d’évocation du vécu, et pour cause, il est dépourvu de qualités littéraires. Non seulement celles fictionnelles qui ont fait son génie dans le registre du réalisme magique latino-américain, bien qu’au départ, il dise devoir sa vocation d’écrivain à la lecture fondatrice du Tambour de Günter Grass (Des Enfants de minuit à Quichotte en passant par Le Dernier soupir du Maure et Shalimar le clown) mais aussi celles que l’on retrouvait dans ses recueils d’essais d’une remarquable acuité critique (Patries imaginaire et Langages de vérité) sans oublier, surtout, son autobiographie Joseph Anton qui est un authentique morceau de littérature bien au-delà de l’intérêt porté généralement aux mémoires.
Mais ce qui est commun à la plupart de ses livres, et Le Couteau n’y déroge pas, c’est son sens de l’understatement. Alors qu’on doit le transporter d’un hôpital à l’autre en urgence et pour y parvenir à temps louer un avion, il note : « Il se trouve que nous connaissions quelques personnes possédant un avion -ces gens-là ne faisaient pas partie du milieu littéraire ». Plus loin, il évoque la horde des paparazzi qui assiège son domicile pendant des semaines à la suite de l’attentat et fixe sur lui et sa femme des téléobjectifs qui sont autant de canons potentiels : « Certains aspects de la liberté de la presse ne sont pas faciles à défendre ». Ailleurs, se réjouissant de ce que des semaines d’hospitalisation l’avaient aminci mais constatant tout de même qu’il y avait laissé vingt-cinq kilos, il observe entre parenthèses : «… (même si je m’alignerais volontiers sur l’avis général pour dire que ce n’était pas un régime à recommander) ». Et à la toute fin, cette pépite :
« Lorsque quelqu’un vous inflige quinze blessures, cela devient une affaire décidément très personnelle ».
L’homme qui l’a poignardé n’avait rien lu de tout ça. Il n’avait même pas ouvert les Versets sataniques. Et comme le chirurgien l’a confirmé au survivant, « mon A. stupide et enragé n’avait pas non plus la moindre idée du maniement d’un poignard ». Le Couteau est une tentative d’intelligence (au sens étymologique latin d’intellegere : faculté de comprendre l’autre mais sans aller jusqu’à la complicité), du pourquoi de ce geste car il ne satisfait pas de l’explication par le fanatisme aveugle ou par la stupidité du littéralisme intégriste et probablement pas de la réponse d’un garde SS à Primo Levi qui lui posait « la » question et que celui-ci rapporte dans son récit Si c’est un homme : « Hier ist kein warum » (Ici il n’y a pas de pourquoi) ». Or Rushdie veut comprendre la tournure d’esprit d’un homme capable d’un tel geste même s’il a décrété que désormais, cet homme n’avait plus aucune importance pour lui. Qu’il retourne à son néant. CQFD : la vanité de toute tentative d’empathie avec ce genre d’individu.
Immanquablement, le grand lecteur en Rushdie laisse affluer dans sa mémoire les occurrences de couteaux dans les pages qui l’ont marqué. A commencer par l’excipit du Proçès dans lequel Kafka fait mourir son héros sous la lame d’un couteau de boucherie : « Comme un chien. C’était comme si la honte allait lui survivre ». Ce que Rushdie n’a pu manquer de ressentir à l’instant de son égorgement. Pour ne rien dire de la réminiscence de la silhouette de Naguib Mahfouz, le grand romancier égyptien, poignardé lui aussi dans le cou par un islamiste à la table du café cairote où il avait ses habitudes six ans après avoir été couronné du prix Nobel de littérature. Et puis étant menacé de cécité absolue, lui qui avait déjà été opéré par le passé de pstosis invalidant sous la menace de cécité totale, laissa revenir en lui L’Aveuglement de José Sarramago. Aujourd’hui, il se figure en cyclope Polyphème, viscéralement écrivain-de-langue-anglaise mais fidèle à sa patrie intérieure :
« L’Inde a toujours été ma maison. Mes livres y reviennent toujours »
Désormais, les jeunes lecteurs qui ne savent rien de la fatwa, de Khomeiny, des traducteurs et éditeurs assassinés dans le monde à cause des Versets sataniques, peuvent le découvrir en tout quiétude, comme il se doit pour un roman, à distance du bruit qu’il fit. Il va sans dire mais va mieux en l’écrivant ainsi qu’il le fait, que l’auteur n’éprouve pas le moins remords de l’avoir écrit et publié. Sa seule joie serait d’être sûr que désormais, l’objet n’est plus « une patate chaude idéologique ».
Lorsqu’il dresse la liste des personnalités qui l’ont condamné, se joignant ainsi à la meute de l’internationale islamiste qui voulait sa peau, il signale bien John Berger, Jimmy Carter, Roald Dahl etc et un paquet de conservateurs mais oublie étrangement John Le Carré et Cat Stevens (leur attitude en ce moment crucial n’est pas à leur honneur et, pour ma part, je n’oublie pas, mais elle n’entame pas l’admiration que je porte à leur œuvre). Il esquisse d’ailleurs à ce sujet une distinction intéressante entre le milieu des poètes et celui des écrivains, du moins à New York mais cela vaut probablement sous d’autres latitudes : en raison d’un nombre plus réduit d’enjeux financiers bien moins importants, les premiers formeraient une petite communauté solidaire, une famille élargie et sociable au sein de laquelle les relations humaines sont plus profondes (encore que chez nous, la récente polémique sur le Printemps des poètes a renvoyé un son de cloche légèrement différent)
Ce livre, il l’aura écrit dans l’espoir de se décharger d’un fardeau pour retrouver une certaine légèreté, de mettre ce cauchemar derrière lui et de passer à autre chose mais sans jamais être assez naïf pour considérer l’écriture comme une autothérapie. Il faut lire Le Couteau comme la tentative d’un écrivain, athée, rationaliste, qui n’ose plus user du mot liberté car « c’est devenu un terrain miné », pour comprendre comment le miraculeux a pu faire irruption dans sa vie, lui qui ne croit pas aux miracles et qui n’aura cessé de créer des univers imaginaires où ils surviennent. Son couteau à lui, c’est le langage. Il est capable d’ouvrir le monde et d’en révéler les sens. Rushdie n’a jamais eu d’autre arme pour se défendre. Il la porte constamment sur lui. Elle peut revêtir la force d’une arme de destruction massive. Ne jamais oublier que les Versets sataniques est un roman et que, tout à la religieuse pulsion de mort qui l’anime depuis plus de trois décennies, le régime iranien ne pouvait rendre plus bel hommage à la puissance de la fiction. Il ne dit rien d’autre dans l’entretien publié par le Nrf :
« Je cherchais à écrire une langue anglaise qui n’ait pas l’air d’être de l’anglais (…) Je voulais fabriquer ma propre langue (…) Les Versets sataniques, c’est mon grand roman londonien. Il ne s’agit absolument pas d’un livre sur l’islam., c’est un livre sur l’Angleterre et les immigrants du sud de l’Asie à Londres. J’aimerais maintenant que les gens puissent le lire tel qu’il est, non tel qu’il est décrit par les journaux, et qu’à bien des égards je ne l’ai jamais écrit »
(« Salman Rushdie », Photo Kirill KUDRYAVTSEV : « l’auteur de l’attentat peu après son interpellation » photo D.R;)
892 Réponses pour Le couteau de Salman Rushdie, c’est le langage
« Le couteau » est un livre essentiel, qui montre comment un homme condamné résiste au terrorisme, et reconstruit le bonheur pour « survivre ». Un livre sans haine, où l’amour universel persiste malgré tout. Quand on aura exterminé cette possibilité dans l’homme, c’en sera fini de notre espèce. Le témoignage de Rushdie est plein d’espoir. Je suis partisan de mettre ce livre magistral au programme de toutes les écoles. L’article de Passou le fait parfaitement comprendre. Et puis, oui, lisons ou relisons « Les versets »…
Paul Edel, Renato, j’ai poursuivi la conversation sur le fil précédent. Merci d’en tenir compte ?
@Il faut lire Le Couteau comme la tentative d’un écrivain, athée, rationaliste, qui n’ose plus user du mot liberté car « c’est devenu un terrain miné », pour comprendre comment le miraculeux a pu faire irruption dans sa vie, lui qui ne croit pas aux miracles et qui n’aura cessé de créer des univers imaginaires où ils surviennent.
Care to elaborate ?
Belle lecture de « Knife », pour 22 jours encore.
https://www.bbc.co.uk/programmes/m001yhhm/episodes/player
Plus qu’athée, Rushdie est un « apostat », ce que les médiévaux de l’islam ne pardonnent pas.
@ PA – Le bon José Saramago… plutôt, je crois…
Oui, l’Aveuglement…
Merci pour ce portait de l’homme-couteau, et d’avoir rappelé que ce livre n’avait rien de littéraire. Juste un témoignage de reconstruction de soi. Essentiel et salutaire.
@ feuj = juif, en verlan. Yid n’est pas du verlan, juste une apocope, je crois.
Bàv,
…et donc « das Id », le surmoi, identifié par « der Yid »…
yehiˈor!
mettre ce livre magistral au programme de toutes les écoles.
Entièrement d’ accord avec vous Damien!
Là, on en est au point où il pourrait publier n’importe quoi, on crierait tout de même au génie. Mieux vaut y voir en effet un témoignage de reconstruction de soi, ecrit à chaud… MC
Exagère un peu, l’ami Salman, les VS traitent certes de l’immigration, mais questionnent aussi la nature divine et révélée des versets dictés à Mahomet par l’archange Gabriel…
Et on y explore le lien entre religion musulmane et sexulaité déviante, déjà évoqué sous forme comique dans La Honte, où un des personnages, rejoint la guérilla islamiste dans les montagnes et copule avec des animaux en regardant voler les archanges, avant de se faire buter par l’armée et de se retrouver entouré de séraphins, comme il est promis aux « shahid » du jihad.
Pas de la faute à Salman si certaines personnes manquent d’humour.
Pas le cas de notre ami, qui blaguait sur le fait qu’habitant Manhattan, il était plus new-yorkais que son ami Paul Auster, résident de Brooklyn…Just taking the piss in a stroke of quintessential British humour (l’humour est plus britannique qu’anglais, non?)
sexualité
SALMAN RUSHDIE
Le film de ma vie
L’enfant de Bombay Salman Rushdie imaginait-il, lorsqu’il vit pour la première fois Le Magicien d’Oz, que ce film allait non seulement jouer un rôle prépondérant dans sa vocation d’écrivain, mais peut-être, aussi, lui montrer par anticipation ce que serait son propre destin ? Revenant quelques décennies plus tard sur ce film-culte, il en fera une analyse éblouissante, montrant qu’un de ses thèmes principaux est probablement l’exil, et que le seul foyer véritable est celui que chacun se fabrique. N’y a-t-il que dans les contes de fées que les vilaines sorcières acharnées à vous détruire peuvent être anéanties ? Les films, tels Le Magicien d’Oz, peuvent nous faire espérer, tout du moins, qu’il en est de même dans la vie !
« Le petit garçon de dix ans qui a vu Le Magicien d’Oz au « Metro » de Bombay ne savait pas grand-chose des pays étrangers et ignorait tout de ce que grandir veut dire. En revanche, il en savait bien plus long sur le cinéma fantastique que tous les petits Occidentaux de son âge. A l’Ouest, ce film était une tentative loufoque pour réaliser une sorte de dessin animé à la Disney avec des acteurs en chair et en os, malgré les idées reçues d’une industrie cinématographique convaincue que les films fantastiques faisaient généralement un four. Il ne fait guère de doute que la décision de la MGM de sortir le grand jeu et de remuer ciel et terre pour un livre vieux de trente-neuf ans doit beaucoup à l’engouement pour Blanche Neige et les sept nains. […]
En Inde, il s’inscrivait pourtant dans ce qui était et demeure un des courants majeurs de la production cinématographique de « Bollywood ». […]
D’importantes différences séparaient le cinéma de Bombay d’un film comme Le Magicien d’Oz. Les bonnes fées et les méchantes sorcières avaient beau rappeler superficiellement les divinités et les démons du panthéon hindou, en réalité, un des aspects les plus frappants de la vision du monde du Magicien d’Oz est son caractère joyeusement et presque intégralement profane. La religion n’est évoquée qu’une fois dans le film. Tante Em, bégayant de colère contre la cruelle Miss Gulch, lui déclare que cela fait des années qu’elle attend de pouvoir lui dire ses quatre vérités mais que, parce qu’elle est « une bonne chrétienne », elle s’en abstiendra. Hormis cet instant où la charité chrétienne nous prive de quelques propos vieillots et bien sentis, le film est jovialement athée. Il n’y a pas trace de religion à Oz même ; on craint les mauvaises sorcières, on aime les bonnes, mais on n’en sanctifie aucune ; et alors même que l’on attribue au Magicien d’Oz une qualité très proche de la toute-puissance, personne ne songe à lui rendre un culte. Cette absence de valeurs supérieures accroît considérablement le charme du film et n’est pas étrangère au succès avec lequel il a su créer un monde où rien n’importe davantage que les amours, les tracas et les désirs d’êtres humains (et, cela va sans dire, d’êtres de fer-blanc, d’êtres de paille, de lions et de chiens).
L’autre différence majeure se définit plus malaisément parce que, tout bien considéré, il s’agit d’une question de qualité. La plupart des films hindis étaient et sont toujours ce qu’il faut bien appeler des navets. Le plaisir qu’ils vous procurent (et certains sont extrêmement agréables à regarder) se rapproche de celui qu’on éprouve à s’empiffrer de cochonneries. Le « Bombay talkie » classique exploite des scénarios d’un sentimentalisme atterrant et sombre tantôt dans le clinquant, tantôt dans le vulgaire et bien souvent dans les deux à la fois, tout en comptant sur la popularité de ses vedettes et des numéros musicaux pour apporter un peu de pep à l’ensemble. Il y a évidemment des vedettes et des numéros musicaux dans le Magicien d’Oz, mais c’est aussi, indéniablement, un Bon film. Il ajoute à la fantaisie de Bombay des critères de production élevés, mais ce n’est pas tout ; il possède quelque chose que l’on ne rencontre pas souvent au cinéma, quel qu’il soit. Appelez cela vérité d’imagination. Appelez cela (c’est le moment ou jamais de sortir vos revolvers) art. […]
La découverte du Magicien d’Oz a fait de moi un écrivain. Bien des années plus tard, j’ai commencé à imaginer la trame de ce qui allait devenir Haroun et la mer des histoires et j’ai été convaincu que si je pouvais trouver le ton juste, je devrais arriver à intéresser les adultes comme les enfants : ou, pour employer une formule chère aux publicitaires, « les jeunes de sept à soixante-dix-sept ans ». Le monde du livre est devenu une entreprise soumise à des catégorisations et à des catalogages draconiens, dans laquelle la littérature enfantine constitue une sorte de ghetto, subdivisé de surcroît en différentes classes d’âge. Le cinéma, en revanche, s’est généralement élevé au-dessus de ces segmentations. De Spielberg à Schwarzenegger, de Disney à Gilliam, il propose des films devant lesquels gamins et adultes s’asseyent côte à côte, unis par ce qu’ils regardent. […] Mais de tous ces films, c’est Le Magicien d’Oz qui m’a le plus aidé dans mes efforts pour trouver la voix d’Haroun. Ses traces sont du reste parfaitement visibles dans le texte ; on perçoit dans les compagnons d’Haroun des échos limpides des amis qui dansaient avec Dorothée le long de la Route de Briques Jaunes. »
(« Le magicien d’Oz », traduit de l’anglais par Odile Demange, nouveau monde édition, 2002)
« Quand je vais mal, vraiment très mal, il n’est qu’un seul écrivain au monde qui puisse quelque chose pour moi : c’est Vialatte. J’ouvre n’importe quel volume de ses Chroniques à n’importe quelle page et la vie cesse d’être un problème.
Pourquoi ? C’est presque inexplicable.
On ne peut pas dire que Vialatte soit joyeux, ni optimiste : au contraire. On ne peut pas non plus dire qu’il soit drôle : ce n’est pas le terme propre. Ne lui conviennent pas davantage les adjectifs très à la mode, comme « délirant », « fou », « déjanté » ou « dingue » : pour être Vialatte, il faut, à la base, une profonde rigueur intellectuelle.
S’il fallait trouver un mot pour qualifier son écriture, le moins inadéquat pourrait être l’adjectif « incongru ». Aucun auteur n’est allé aussi loin dans l’incongruité pure. D’autres écrivains ont pratiqué cette vertu, mais jamais avec cette subtilité légère qui fait de lui le noble classique du genre.
J’ouvre son Almanach et je tombe sur cette introduction au septième mois de l’année : “Le mois de juillet est un mois très mensuel.”. Livrez cette phrase à un thésard littéraire : terrifié, le binocleux n’en pourra tirer la moindre glose.
C’est que, comme l’éléphant dont parle Vialatte, sa poésie a quelque chose d’irréfutable. Personne d’autre que lui n’eût jamais songé à écrire ces loufoqueries marmoréennes qui sont pour moi le remède à toutes les pesanteurs du monde. »
(Amélie Nothomb – La Montagne du 7 septembre 1996)
Pourquoi oublie-t-on toujours le courageux intellectuel égyptien Farag Fouda assassiné par un plombier islamo-fanatique et analphabète au Caire après avoir publié son brulôt anti-islamiste « La Vérité absente » ?
…son brûlot…
N’oublions pas non plus Hitoshi Igarashi, islamologue japonais et traducteur des Versets sataniques, poignardé à mort dans son université en 1991.
« L’Inde a toujours été ma maison. »
—
Il n’a jamais pardonné à son père d’avoir vendu la maison familiale de Bombay pour acheter une usine à Karachi.
Serait-il le bienvenu dans l’Inde de Modi, de la RSS, de l’hindutva et de la réécriture de l’histoire? On peut en douter.
« Depuis le 14 août 2023, le Nehru Memorial Museum and Library s’appelle le Prime Ministers Museum and Library, le Musée des premiers ministres. Le nom de Nehru a disparu. La maison se visite toujours, mais le gouvernement actuel a fait construire un nouveau bâtiment attenant, à l’architecture disgracieuse, consacré aux successeurs du dirigeant, défigurant les somptueux jardins et surtout banalisant le lieu de mémoire. Même le mur d’enceinte a été doublé, comme pour effacer tout souvenir de Nehru du paysage de la capitale indienne. »
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/05/05/les-indes-contraires-de-jawaharlal-nehru-et-narendra-modi_6231591_4500055.html
« Le nom de Nehru a disparu. »
Qu’il était doux le temps de la laïcité !
Avec Nasser en Egypte, Ataturk en Turquie, Bourguiba en Tunisie, Arafat en Palestine…
@ …et donc « das Id », le surmoi, identifié par « der Yid »… yehiˈor!
…. désolé, rBl, no comprendo l’hamour yiddish… Ce fut hélas la grande lacune de ma vie avec FK. Can you translate, Josée K, if possible, ou du moinsj m’explicare ?… Merci d’avance, pas grave, si : non.
BJàv et @ MC/PR (« écrit à chaud »… euh, disons, un brin refroidi et médité, quand même 🙂
Vive la vie, encore un peu, hein ?.—
(6.5.24, 10.02)
Petit jeu de mots sur Freud , le ‘yid’ qui a mis au jour le ‘id’, fiat lux.(?)
En fait en allemand, le ça, c’est « das Es »…the id, c’est l’anglais.
Le fils de son père, député européen, interdit de séjour en Chine, taille un costard col mao à l’Omnisprésident:
Raphaël Glucksmann : « Monsieur Macron, jusqu’ici, qu’avez-vous obtenu avec votre stratégie d’accommodement vis-à-vis du Parti communiste chinois ? »
(Le Monde)
Excuses aux erdéliens… vous manquez les commentaires précédents, et tout est dépeuplé…. IL FAUT alors ramer à contre courants…
Par exemple…
@ on peut être à la limite un camarade syndical du diplomate Bloom… (CT) ///
Très drôle… Oui, on peut, et on le doit, bien sûr…
@ on peut également regretter d’avoir manqué le dialogue herméneutique opposant Rbl vs alii, sur le youpinisme du grand ça… ignorer que papa F. avait interprété le mot d’esprit de GG dans un sens inentraperçu par Michel Onfray & Lisbeth Roudinesko, et néanmoins s’en tenir à bonne distance de tous ces « spécialistes ».
Juste pour prier les personnes concernées de ne pas donner suite aux présentes demandes d’interprétation, déjà énoncées. Merci.
@ On aimerait précise à RM que la théorie du chaos originel, chez René Thom par exemple, à défaut d’extravaguer longtemps, eut quelque chose de très original à mes yeux, à l’époque de nos croyances aux pensées scientifiques magiques.
En sorte qu’on peut toujours soutenir aujourd’huij, la plausibilité d’énonciation de théories originales de nos origines chaotiques hasardeuses, comme aurait dit LW…, (un pote plus grand que le petit WGG).
Bàv,
» ‘Le mois de juillet est un mois très mensuel.’. Livrez cette phrase à un thésard littéraire : terrifié, le binocleux n’en pourra tirer la moindre glose. »
Je dois avouer que moi aussi je reste un peu sec.
C’est pas que ça ne soit pas drôle. C’est drôle. Mais on a quand même du mal a donné du sens.
1996 déjà. Comme le temps passe.
sauf si le bigleux lit « un mois de juillet très menstruel ». Anéfé, il parait que ça saigne beaucoup plus à cette époque de l’année, si j’en crois ma mère, par exemple.
où l’on apprend que Paris-Menton par la N7 faisait 1000 bornes, jzman… Connaiaassiez-vous de fameux jeu ?
https://www.lefigaro.fr/bordeaux/cree-en-gironde-en-1954-le-jeu-de-societe-mille-bornes-fete-70-ans-de-coups-fourres-20240505?
Tout a déjà été dit et cela depuis des millénaires.
Les Taiseux ne font aujourd’hui que du bruit sans la moindre valeur.
J’aimerais rappeler à Janssen J-J que René Thom n’est pas si intéressant que Hésiode, je dirais même que lorsque Thom ne présente aucun intérêt pour un qui ha lu Théogonie — déjà seulement pour le fait que l’on apprend l’usage de l’hexamètre dactylique, ce qui ouvre la porte à une lecture rationnelle (non épidermique donc) d’un tas d’autres textes.
Cela dit, il ne m’arrive jamais d’insulter quelqu’un qui commet des erreurs, parfois je ne corrige même pas, car « Plus d’erreurs, et tout est fini ».
pas de lorsque !
Je signale un intéressant volume de Tanguy Viel , « Vivarium », paru récemment aux éditions de Minuit. Il se met dans la noble lignée d’un Gracq, celui de Lettrines. Viel , ce breton de Brest, a laissé de coté son œuvre romanesque pour une dérivation et une promenade dans ses vadrouilles de promeneur solitaire , avec série de cours textes. On trouve paysages habilement suggérés, (une plage vers Noirmoutier, l »estuaire de l’Orne, Berlin et son « camaïeu de cendres » , le parc de Chambord, les cathédrales de Tours ou de Bourges, et aussi Saint-Malo, les environs de Rome. C’est amusant comme il suit d’assez prés ces zones gracquiennes , ces endroits entre terre et mer, qui attiraient Gracq,comme pour les corriger, les rectifier, leur donner une autre couleur, et ,comme Gracq il privilégie les zones aqueuses ,les sites d’attente, un coté un peu vide et désolé, les vieux quartiers villes à colombages et leur charge de mélancolie, ou des chemins neufs après la pluie. Il y ajoute pas mal de réflexions sur les pouvoirs de la littérature,de la poésie, parfois abstraits, parfois succulents sur le raffut du monde actuel. Exemple: « J’ai entendu l’autre jour un écrivain à la radio qui relançait un vieux sujet français en affirmant que « toute littérature qui n’est pas aux prises avec la question politique se voue d’elle même à la frivolité ».
Tanguy Viel ajoute :
»Au moins, si l’on doutait de l’actualité d’un tel débat, voilà une manière on ne peut plus claire de le rejouer, balayant d’un revers de phrase toute littérature qui ne se soucierait pas expressément, des affaires de la cité. Le caractère assertif de la formule a eu le mérite de réveiller le fantôme qui rôde dans ma chambre lorsque j’écris- ou comment, dans la petite psychomachie* de mon cerveau, mon communisme théorique venait de prendre en otage ma condition littéraire. Pourtant je ne rêve décidément pas d’assigner à la littérature ce seul rôle, et cela pour deux raisons: la première, c’est qu’aucun » convocation des vertus éclairantes ou émancipatrices des Lettres, aucune finesse dialectique qui retournerait ma propre activité en responsabilité politique n’effacerait complètement le souvenir ces raisons profondes, asociales, qui m’ont poussé dans l’écriture. Je risquerais plutôt d’y soupçonner de ma part un dernier tour de passe-passe pour justifier ma vie assise. La deuxième raison, c’est que je ne cesse d’entrevoir , au cœur de l’écriture et de la lecture, la lueur d’un autre ethos- celui que d’aucuns, donc, appellent frivole, mais que pour ma part, je préfère dire poétique, et qui prend toujours la forme d’une échappée, pour ne pas dire d’une exfiltration des affaires du monde . «
*La « psychomachie » est une bataille pour l’âme . Le terme vient du poème latin Psychomachia (vers 400 de notre ère) de Prudentius, décrivant une bataille entre les vertus et les vices pour l’âme de l’homme. Cette représentation du conflit moral a eu une influence importante sur l’allégorie médiévale, en particulier dans les pièces de théâtre morales.
Tiens, on pense à Clopine, bonjour!
Jean-Claude Pinson
Note critique sur son compte facebook de ce jour
Florent COSTE, L’ordinaire de la littérature
Que peut (encore) la théorie littéraire ?
ROBORATIF, MAIS…
De grande actualité, un essai incontestablement pénétrant et solidement argumenté. Un essai « combatif » d’une indéniable originalité, et qui a aussi le grand mérite de prendre le parti de l’invention en littérature, de la transgression en matière de formes et de genres, tout en refusant de prendre de haut « les écritures ordinaires » (p. 155).
D’inspiration marxiste, la thèse de l’auteur applique au champ littéraire les catégories mises en avant par l’auteur du Capital pour mettre au jour les mécanismes économiques du capitalisme et dévoiler les ressorts du fétichisme qui entoure la valeur marchande.
Pour Florent Coste, il y a, analogiquement à ce que l’on peut observer dans l’ordre économique, dans un monde où le livre est aujourd’hui devenu marchandise, un « fétichisme » qui favorise la domination d’une représentation bourgeoise de la littérature, adossée à tout un « système de production linguistique capitaliste » (p. 147). Le tournant néo-libéral que connaît l’économie capitaliste depuis quelques décennies ne manque pas par conséquent d’affecter aussi le champ littéraire.
Dans ce contexte, le recul observé, dans la même période, de la théorie littéraire ne peut que favoriser cette domination. L’auteur se propose donc, à rebours, « d’installer la théorie à hauteur de celles et ceux qui écrivent, éditent, fabriquent, critiquent la littérature » (p. 9).
Florent Coste propose ainsi d’en revenir à ce qu’il nomme « l’ordinaire de la littérature », en un « geste déflationniste » qui pourrait conjurer « les tentations idéalistes et libérales » (p. 162). Sont visés principalement Antoine Compagnon, suspect de promouvoir une « rationalité du sens commun », une forme d’« élitisme » et un « humaniste libéral et conservateur », ainsi que, quoique dans une moindre mesure, Alexandre Gefen, auquel il est reproché de faire prévaloir « la positivité plutôt que la négativité ; la réparation plutôt que l’émancipation ». Leur est opposée la position d’un Edward Said critiquant une « philosophie de l’autonomie totale du texte » qui a pu coïncider avec « l’ascension du reaganisme » (p. 15), tandis qu’il s’attacherait, lui (Said), à promouvoir une « humanisme progressiste et cosmopolitique » (p. 30).
Si le livre m’a beaucoup intéressé, des réserves de fond n’ont pas manqué de surgir au fil de ma lecture. J’en établis ci-dessous la liste (non exhaustive), avant d’y revenir plus à fond ultérieurement.
1. C’est le diagnostic de l’auteur qui m’a paru faire difficulté. Il est indéniable qu’on a pu assister à un reflux de la théorie littéraire depuis une bonne trentaine d’années. Un correctif pourtant s’impose en ce qui concerne la poésie (et c’est bien elle qui pourtant apparaît au cœur de la conclusion de l’auteur, avec ce qu’il nomme les « pratiques poétiques non standard » – p. 158). Car il y a bien, dans ces dernières décennies, une inflation, non de la théorie littéraire stricto sensu, de la réflexion philosophique sur la poésie et, même, plus généralement, un regain de la pensée philosophique de la littérature. Nulle mention, dans l’essai, des noms par exemple, d’Alain Badiou, de Jean-Claude Milner, de Jean-Christophe Bailly, d’Antonio Negri, de Jean-Luc Nancy ou de Philippe Lacoue-Labarthe (Mikel Dufrenne ou Paul Ricœur, même si ce dernier est nommé à la marge, ne comptent évidemment pas davantage). Bref, la philosophie n’a pas voix au chapitre, seul importe le recours aux « sciences humaines (la sociologie interactionniste, l’anthropologie du don, les études féministes, la géographie critique, etc.) » (p. 21).
2. On peut ensuite être dubitatif quant à l’application, à mon sens trop mécaniste, que l’auteur fait des catégories économiques du marxisme (capital fixe, capital variable et sur travail, par exemple) à la chose littéraire. De celle-ci, toute autonomie semble niée. On pourra a contrario se rappeler ici du jugement de Marx, dans sa Contribution à la critique de l’économie politique, sur les poètes de l’Antiquité grecque. Bien que les conditions sociales aient changé du tout au tout, ils continuent à nous procurer, écrivait Marx, « une jouissance esthétique » : « le chant, le poème épique, la Muse ne disparaissent pas devant la barre du typographe ». Leur charme, ajoutait-il, est « éternel ».
3. Dans son chapitre conclusif, Florent Coste met en avant ce qu’il nomme « la poétique des dispositifs » (Christophe Hannah) comme exemple de pratique susceptible de favoriser, dans la continuité des écritures ordinaires, « une meilleure répartition du profit linguistique, une contestation des chasses gardées discursives et disciplinaires » (p. 158) Là encore, je ne peux qu’être dubitatif et craindre qu’on reste ici enfermé dans l’entre soi expérimental du petit monde de la poésie. C’est une bien plus large enquête sur les pratiques scripturaires de ce que j’appelle le « poétariat », hors du champ littéraire, en lien avec son implication dans les entreprises utopiques d’habitats alternatifs (de « cabanes »), qui pourrait être ici éclairante. On aimerait également en savoir un peu plus sur ce que l’auteur appelle « un modèle économique désirable et prometteur », modèle auquel devrait être « congruente » la conception « déflationniste » de la littérature qu’il défend (p. 162).
4. On rejoint ici la question écologique, question décisive aujourd’hui aussi bien politiquement que poétiquement. Et l’on ne peut constater (et regretter) son absence dans l’essai pourtant si actuel de Florent Coste. Ce qu’on appelle aujourd’hui l’« écopoétique », continent des plus diversifié, semble n’avoir pour lui aucune existence.
5. L’impasse est davantage délibérée sur la question proprement esthétique. C’est évacuer bien vite cette dimension que de louer une entreprise qui serait « sans la moindre visée esthétique » (p. 159) et s’illusionner que de croire qu’elle serait « affranchie d’une quête de reconnaissance » littéraire et des ordres de grandeur qui en font le prestige » (p. 161). La notion de jugement peut bien avoir mauvaise presse, il demeure que le jugement esthétique continue d’être au cœur de toute pratique artistique en tant qu’elle est visée de l’excellence et par là, qu’on le veuille ou non, « aristocratique ».
6. Dans la même optique, il me semble que l’auteur va bien vite en besogne quand il rompt sans cesse de trop faciles lances contre le pauvre « sens commun » sans jamais interroger cette notion. Qu’il faille le critiquer et le déconstruire en tant qu’il est synonyme de doxa, c’est entendu. Mais il est, il peut être autre chose, à savoir ce sensus communis esthétique sans lequel nul « commun » n’est envisageable, comme l’a bien vu Arendt quand elle en fait le noyau de la philosophie politique kantienne (de son cosmopolitisme).
7. Même défaut de problématisation, à mon sens, quant à la question de l’individualisme (« la littérature se gargarise assez volontiers d’individualités et de subjectivités », p. 37). – Qu’il y ait un individualisme possessif et qu’il soit inhérent au capitalisme et aux formes de vie qui lui sont propres, c’est entendu. Mais cela n’empêche aucunement que l’individu et ses droits doivent être défendus, comme l’ont souligné chacun de leur côté Barthes et Foucault (Foucault : « il n’y a pas d’autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que dans le rapport de soi à soi »).
8. Impasse également : le silence de l’auteur sur ce qui a pu résulter pour la littérature et la théorie littéraire de la réception de la littérature des camps, celle des camps d’extermination nazis (Primo Levi, Charlotte Delbo, Robert Antelme…), mais aussi celle du goulag (Chalamov, Soljenitsyne, Margolin…). Le « retour du sujet » et le « tournant éthique » évoqués (et d’une certaine manière dénoncés) par l’auteur ne sont pourtant pas sans rapport avec cette réception. Que celle-ci ait pu faire l’objet d’une récupération politique droitière on ne peut évidemment le nier, mais c’est une bien courte analyse que de la réduire à un « agenda politique sous-jacent ». La « chute du Mur » n’est évoquée que sous l’angle de cette illusion libérale d’une « fin des idéologies » dont Todorov serait l’un des interprètes (p. 40).
Beaucoup encore serait à dire sur quelques autres questions : celle, philosophique, du rapport entre la négation et l’affirmation (chez Bataille et ceux qui s’en réclament notamment); celle du fétichisme littéraire (de « l’attachement fétichiste à l’objet livre », p. 65) ; celle, historique, du formalisme russe dans ses rapports au Proletkult, etc. »
Pourmapar, merci de votre post et vos réflexions à propos de l’essai de Florent Coste. Je vais le lire. Il est évident que la question de la littérature « engagée » reste grande ouverte . Elle a connu ses moments de paroxysme et d’urgence dans l’immédiat après guerre ,Sartre, Camus, les écrivains communistes, puis les réflexions de Roland Barthes sur le théâtre brechtien ou les apports du Nouveau Roman.
C’est une question qui reste brulante pour tout écrivain un peu lucide. J’aime bien Tanguy Viel qui aborde la question avec honnêteté.
très bel article, bel hommage !
Rushdie est un peu à l’Iran ce que Navalny est à la Russie : ce dont l’occident a besoin pour construire et consolider son narratif – et aussi pour justifier notre combat du Bien contre l’axe du Mal.
alors que si on fait un sondage dans la population iranienne les gens doivent connaitre aussi peu l’un que les russes ne connaissent l’autre, mais en fait c’est pas grave, l’important est que nous, occidentaux, les connaissions…
« C’est que, comme l’éléphant dont parle Vialatte, sa poésie a quelque chose d’irréfutable. Personne d’autre que lui n’eût jamais songé à écrire ces loufoqueries marmoréennes qui sont pour moi le remède à toutes les pesanteurs du monde. »
Excellent extrait de Nothomb JB, merci.
Une autre « loufoquerie marmoréenne »:
» L’éléphant … est «une des plus belles idées de l’homme. Comment l’homme, sans lui, saurait il qu’il n’a pas de trompe?»
Aujourdhui, dans le NYT, Barenboim: « It is precisely this permanent coexistence of metaphysical message through physical means that is the strength of music. It is also the reason that when we try to describe music with words, all we can do is articulate our reactions to it, and not grasp music itself. »
M’enfin RM, où avez vous lu une insulte à votre égard sous ma plume, alors que je ne faisais que rebondir avec humour sur celzéceux qui ont épinglé votre confusion entre originel et original ?… Etes-vous un parano pedro, en flamme ou quoi ?… Merci pour vos précisions sur la Théogonie d’Hésiode. Je ne vois pas de rapport avec les fantaisies de René Thom, cela dit… Comme jzmn, je n’ai pas de cuistrerie, et me sentant souvent bête, j’intuitive avec humour des associations d’idées sempiternelles. Voilàj pkoij. Bàv… Est-ce si difficile à comprendre en Italie, rénathom ? Bàv,
LUTTANT DEPUIS L’AUBE CONTRE UNE TOUX INCOERCIBLE,j’ai sorti mon sirop;
bonne journée
Pardon J J-J. la partie insulte/erreur du post n’est pas une « cadence » à Hésiode, donc pas pour vous. Je l’avais écrit comme une note à traiter en suite et ma distraction sur le copier-coller (Commande + A) m’a saboté !
Entendue Sarah Knafo ce matin dans le poste…Très bonne débatteuse. Entre la brune sépharade et la blonde catholique, EZ dispose d’un duo d’Amazones redoutables. Mais même si l’une revendique son origine du 93, je les vois mal concurrencer Bardella dans la quête des votes populaires.
surtout, closer, l’éléphant s’évapore, comme on dit au Japon…
À Villa Medici on peut voir une curieuse statue. Un des hôtes commença à sculpter un portrait de Napoléon lorsqu’il était encore empereur. En 1814 Louis XVIII monta sur le trône et le sculpteur donna sa tête à la statue qui a donc le corps de Napoléon et la tête de Louis….
J’ai juste un trou dans la chronologie d’un voyage, donc le nom du sculpteur s’est échappé, quelqu’un sait de qui il s’agit ?
Merci pourmapar et Paul Edel sur vos « notes » sur le concept de « théories littéraires ».
@ j’ai sorti mon sirop;
et vous l’avez fait rentrer, ton thé ? – (tonthét’at-ilôtétatoux) ?
@ Ok, RM (iste),… une bonne mise au poing, merci pour moij… Je retire doc parano, mais vous conseille néanmoins de (re)lire Juan Rulfo. J’imagine que vous connaissez, vous qui connaissez tout depuis la Théo@agonie des iodes que vous avez su comparer @ rené thomtomlatomatauketcheup… avant tout le monde, Quel homme !
@ Au fait, Alexia, bonjour, quid ? Avez-vous pu écouter Raf Gluxman en Ralph Lauren à Paris ?
@ PE / J’ai émis pas mal de réserve à Vivarium dans mes pages, quoique Viel se soit essayé ici à un genre nouveau… pas indigne d’intérêt au demeurant. Mais quelle préciosité dans le style qui déploie des efforts surhumains pour imiter Quignard. Bref, je suis aller m’équiper de tous ses délicieux petits romans que j’avais ratés, de subtiles intrigues polaraoïdes qui firent toujours mes délices… depuis l’absolue perfection du crime, et le fameux’ article du code de procédure pénale dédié à l’intime conviction du juge, par exemple… Il ne voulait pas l’intituler Vivarium à l’origine. Cela restera, et je comprends bien qu’il vous « parle » en sa géographie ligérienne, vous avez fort bien ressentir= une vielle odeur sucrée de seringa près de St F le vieil -tranguy)… Oui, bien vuj… Paul/.
« Son couteau à lui, c’est le langage. »
Et il est à double lames!
Poignard subtil?
@TON THE ta toux
il n’a pas encore décrit son tatouage:une date? UN NOM?
La théorie littéraire, c’est bien, mais la pratique de la théorie, c’est pas mal non plus.
Et appliquée à Rushdie, elle peut même ouvrir des horizons.
Comme le dit justement Passou, l’arme de Rushdie, c’est le langage. Je dirais même plus encore, la langue, la capacité d’innovation linguistique & de divergence de la norme, qu’on appelle la « défamiliarisation ».
Catherine Pesso-Miquel dans sa belle étude « Salman Rushdie. L’écriture transportée » (2007) Presses Universitaires de Bordeaux:
« (…) Une des façons les plus efficaces de défamiliariser une langue est d’y importer des traductions littérales de tropes, proverbes, ou métaphores venant d’une langue autre, et c’est un procédé qu’ont adopté nombre d’écrivains d’expression anglaise du Commonwealth,
comme Chinua Achebe, un Nigérian dont la langue première est l’igbo. Cela permet non seulement de féconder et de renouveler la langue dans laquelle on écrit, mais aussi de « transporter », à l’aide de ces emprunts linguistiques, une vision très différente du monde. Dans Les Versets sataniques l’imam anonyme est un réfugié politique à Londres, censé évoquer pour le lecteur le Khomeini de Neauphle-le-Château, « barbu et enturbanné » (VS 269). Cet imam rêve de renverser l’Impératrice qui règne sur son pays, Ayesha (un nom donné à plusieurs personnages dans le roman, mais dont la syllabe finale, dans ce contexte précis, renvoie sans doute au Shah). Ce personnage, qui n’existe d’ailleurs que dans les rêves de Gibreel, permet à Rushdie de réfléchir sur le thème de l’exil, et dans son évocation des sentiments de l’exilé il fait entrer une partie de son propre amour frustré pour le sous-continent indien, car l’imam appelle son pays « Desh », le mot par lequel tous les émigrants indiens ou pakistanais désignent la patrie qu’ils ont quittée. (Le mot signifie « pays » : ainsi le Bangladesh est-il « le pays des Bangla », c’est-à-dire des Bengalais.) À Londres l’imam exilé vit dans la chaleur artificielle d’un chauffage poussé au maximum, et même la lune lui semble étrangère. Associée en occident à une lumière froide et blafarde, à Diane, déesse chaste et frigide, la lune anglaise est éminemment féminine, créant chez l’imam une nostalgie pour sa langue et sa lune natale, évoquée à l’aide de comparaisons connotant la chaleur, la luminosité, les délices gustatifs :
‘’L’exilé ne peut oublier (…) la chaleur sèche de Desh, le pays d’hier et de demain, où même la lune est chaude et dégouline comme un chapati frais et beurré. Ô cette partie du monde tant désirée où le soleil et la lune sont masculins mais où leur chaude lumière sucrée porte des noms féminins. La nuit l’exilé écarte les rideaux et la lune étrangère se coule dans la pièce, et sa froideur lui transperce les yeux comme un clou. […] L’exil est un pays sans âme.’’ (VS 273).
Il faut donc garder à l’esprit le fait que l’écriture de Rushdie est innovante par bien des aspects, mais qu’elle s’est développée à partir d’une base très stable : une maîtrise remarquable (sans doute acquise lorsque l’auteur était étudiant en histoire à King’s College, à Cambridge) des subtilités et des possibilités de la langue anglaise classique, ou standard. Sur cette base, il greffe des fantaisies et des trouvailles linguistiques, des idiomes hindi ou marathi traduits littéralement, des ruptures de style.
sûrement pas un « couteau suisse », BLBG l’hipster,… encore que le mec se soit débrouillé comme un manche, d’après l’ami Salman… L’était pas très fute fute, ce pauvre Hadi Matar, tatoué l’Akbar !…
J’ai vu des belles photos de Juan Rufo, Janssen J-J, et j’ai lu les nouvelles rassemblées dans Le Llano en flammes, dans une vieille édition italienne héritée, le titre était La morte al Messico (puis rééditée sous le titre La pianura in fiamme), mais peu importe : cela fait longtemps.
Je n’ai pas vraiment comparé Hésiode à Thom. J’ai lu quelques textes de Thom sans grand intérêt tout en reconnaissant leur valeur — surtout sa théorie me sembla très utile en musique : changements soudains produits par de petites modifications des paramètres d’un système, par exemple —.
Mis à part « d’abord le Chaos, puis Gaia à la large poitrine » et la métrique pour mon usage personnel, de la Théogonie hésiodique m’a intéressé l’exposition de la doctrine théogonique des prêtres delphiques d’Apollon : vide primordial, Terre, amour comme attraction mutuelle et principe d’union et d’harmonie.
Bon, arrêtons avec une belle photo de Rufo
https://media.meer.com/attachments/e3357fad7c09c11e501c8c485137dd15af304a6f/store/fill/1380/1104/4f8756840629710d8bd9f8c0a78fed594a7e0e21d637938356590d95e3b1/Juan-Rulfo-Courtesy-of-Museo-Amparo.jpg
Mort de Bernard Pivot!
Avant que quelque grincheux ne fasse la fine bouche sur sa vie au service des livres, j’exprime ma peine et ma reconnaissance pour Bernard Pivot.
Bernard Pivot, que la terre lui soit légère comme la page d’un livre de chevet
Condoléances, Passou.
https://www.livreshebdo.fr/article/apostrophes-revu-par-assouline
Bernard Pivot est mort, vive Passou !
LE grand passeur s’en est allé rejoindre nombre de ses invités, de l’Autre côté du mirroir.
Bon salon éternel, monsieur Bernard Pivot.
J’ai appris la mort de Pivot. Je n’aurais jamais pu être ami avec lui. Il m’ennuyait, avec son orthographe et ses matchs de foot à la con. néanmoins, je dois admettre que c’était le plus grand intervieweur de son temps. Il aurait pu faire une émission de tévé rien qu’avec une pierre d’argile en face de lui ou une porte de prison. Sa grande réussite, c’est Apostrophes, mais qu’est-ce que ça avait à voir avec la littérature ? Il a écrit des livres aussi, même question. Mon émission préférée c’était celle où il a invité Milan Kundera pour « L’insoutenable légèreté de l’être. Kundera, faut dire, était grandiose. La littérature perd son plus efficace attaché de presse !
« L’exil est un pays sans âme. »
mon Dieu quelle misère…. c’est beau comme du Coelho.
les anglais sont en train de partir complet en cou.lles prêts à déclencher une 3ème guerre mondiale pour mettre ce qu’il reste de leurs bateaux rouillés en Crimée alors qu’ils feraient mieux de montrer un minimum de conscience morale en libérant Assange puisqu’ils disent se battre soit disant pour défendre la liberté, la démocratie, la transparence et la liberté d’expression.
David Cameron et un ayatollah iranien c’est kif kif.
a-t-on la liste des écrivains et des poètes assassinés par la CIA ?
Lors de l’affaire Matzneff, il a commis l’erreur de s’excuser. Il aurait dû dire que son émission servait à montrer la réalité. A Apostrophes, il y avait des assassins, des repris de justice, des prostituées, mais aussi Paul Guth ! Le public demandait ce foutoir. Pivot a fait du bon boulot pendant 15 ans.
les anglais ont saboté les négociations entre russes et ukrainiens en mars 2022.
le problème n’est pas qu’ils se sont plantés dans leurs calculs, le problème est qu’à partir de là ils ont sacrifié 600 mille ukrainiens plus plus d’un million d’estropiés pour aller au bout de leur russophobie.
les américains de leur côté n’ont cessé de répéter que ce conflit c’est tout bénef parce que ça leur permettait d’affaiblir la Russie sans que cela coute la vie d’un seul de leurs boys.
dans toute l’histoire de l’occident on n’a jamais été aussi loin dans le cynisme et l’hypocrisie.
après je veux bien qu’un dingue poignarde un écrivain c’est mal, mais faudrait faire un peu de ménage dans notre maison parce que là c’est un compelt changement d’échelle par rapport à ce dingo : c’est toute une civilisation qui est en train de sombrer dans la folie juste parce qu’elle voit que le pouvoir lui échappe et que l’avenir du monde ne lui appartient plus…
Vieux communiste déçu, Puck est devenu un collaborationniste des fascismes actuels.
« c’est toute une civilisation qui est en train de sombrer dans la folie juste parce qu’elle voit que le pouvoir lui échappe et que l’avenir du monde ne lui appartient plus… »
C’est la liberté-Meurice qu’il nous faut pour sauver le peuple! 🙂
le problème n’est pas qu’ils se sont plantés dans leurs calculs, le problème est qu’à partir de là ils ont sacrifié 600 mille ukrainiens plus plus d’un million d’estropiés pour aller au bout de leur russophobie.
D’où provient ce décompte? Quelle source?
Bernard Pivot est mort. Voilà ma dernière chance de passer à Apostrophes évanouie…
(bon d’accord, je sors).
A. Nothomb ne doit pas tenir la grande forme pour espérer se requinquer avec l’humour daté de Vialatte dans sa Montagne, genre « Pivot a dévissé ».
Les trente glorieuses télévisuelles englouties depuis des lustres, au moins depuis que P. Laffont préfère courir derrière les nains de Boyard que coller des lettres. P. Nora mettra Pivot dans ses lieux de mémoire, pour la génération mains libres sans livres.
Pivot, homme charnière.
Putin, homme-charnier.
*Xi, itou.
*(prononcer ‘chie’)
Il m’arrive de rêver de voir un Blaise Pascal, un Stendhal, ou un Paul Valery, invités sur le plateau d’Apostrophe » un vendredi soir.
Invité pour la sortie de « La Chartreuse de Parme » Pivot n’aurait pu s’empêcher de lui poser la question: vous avez vraiment écrit ça en 53 jours?
Et Stendhal corrigeant: « Non, pas écrit, mais dicté à mon secrétaire ».
la haine que l’on voit est toujours celle des autres, mais jamais la nôtre ou celle du camp que l’on défend…
nous on pousse les kyeviens a reprendre le Donbass sachant que s’ils le reprennent ce sera un massacre, un complet nettoyage ethnique, pareil pour la Crimée.
pour la Serbie l’otan leur a amputé de leur Kosovo pour des crimes qu’ils n’y avaient jamais commis (c’est ceux de l’uck) par contre le Donbass c’est différent vu que ce sont des russes qui y vivent !
et voilà ! la haine des autres on la dénonce, poignarder un écrivain qui a choisit de vivre chez nous c’est une atteinte aux droits de l’homme par contre la haine des anglo américains pour les russes qui peuplent le Donbass ce n’est pas de la haine, c’est juste normal !
voilà ! à partir de là à quoi ça sert tous ces livres, toute cette culture, l’amour des livres et de la culture… sûr que quand on aime à ce point son prochain, les livres et la culture on ne peut haïr personne vu que la littérature ouvrent nos coeurs au point d’y faire entrer le monde…
Il me semblait qu’il avait été poignardé en Amérique, lors d’une conférence qu’il donnait.
Bernard Pivot invite Jean au sujet de son evangile :
« alors dites moi Jean, c’est vrai cette histoire que vous racontez, quand Jésus lave cet aveugle avec de la boue, lui dit va te laver les yeux à la fontaine et ensuite l’aveugle retrouve la vue, c’est incroyable ! j’avoue que quand je suis arrivé à ce passage de votre livre je me suis dit c’est vraiment extraordinaire, comment vous est venue cette idée ? vous avez assisté vous-même à cette scène ou bien on vous l’a racontée ? je ne plaisante pas : avec de la boue, c’est écrit là page 21 de votre livre !… c’est vraiment incroyable… non ? »
quand je pense à Pivot je ne peux m’empêcher de penser à un sketch des Monty Python
nos valeureux anti fascistes ont sur les mains le sang de 600 mille pauvres ukrainiens.
l’enfer est pavé de joyeux débiles.
Bon, je propose que la Rdl dans son entier accompagne Pivot lors de sa mise au tombeau, vu qu’on en a tous tellement rêvé (ni de Pivot, ni de la mise au tombeau, mais de l’avoir comme interlocuteur… Moi, j’aimais particulièrement sa manière de mettre ses lunettes en l’air, sur son front… La gourmandise de sa voix… Ses petites toux discrètes, quand il n’était pas d’accord… Jusqu’au post-it dont il parsemait les bouquins… Oh, avoir écrit un livre dont un type prend la peine de cocher, via un post-it, certaines pages… Bref, Pivot, c’était notre Amérique à nous…)
Le sang est sur les mains de vos amis russes, plutôt ; mais en bon succube des théories absurdes de Poutine, vous falsifiez ce qui se passe réellement. J’espère seulement que vous êtes bien payés.
Je serai en pensée avec ceux, nombreux, qui suivront Pivot le jour de ses obsèques.
Mon Amérique à moi nous a quitté le 30 avril.
La perte des rares contemporains qui ont façonné notre sensibilité laisse un vide sans fond…
Paul Auster célébrant sa dette envers Edgar Poe.
https://www.youtube.com/watch?v=54nMX8i2Wbs
moi je m’associe à la peine de sa fille, évccriviane non héritière. J’avais un peu oublié cet homme, remplacé par tant de dents blanches. Il me revient son étonnement feint devant le claude hagège, je ne sais pourquoi cet épisode m’a tant marqué… Et puis, sa dictée, quel pensum national ! Il quitta rapidement le jury goncourt, ce qui est à mettre à son crédit.
Nous avons tous en nous quelque chose de Pivot. Il serait bon que nos erdéliens disent exactement leurs accablements et autres kandiraton, quoi, on pourrait en faire un opusculet, plut^to que d’avoir un scoupe des confidences de PA qui l’aurait bien connu et reconnu aucune dette morale, genre…
Je sais pas moi, on va pas se mentir avec tous ces morts qui tombent outre à la littérature, et peuplent les cavernes du jour le jour au surlendemain matin… PIVOT, que tal !… Bernard au Panthaléon, hein !
Bàv…
Je n’ai jamais vu un programme de ou avec Pivot, mais j’ai entendu de bonnes choses à son sujet, je vais regarder quelque YouTube.
Bah,les écrivains sont des vampires. Et Pivot aimait lui aussi le goût du sang, sauf qu’il ne mordait pas, il en rendait compte. C’est tout simple, ça s’appelle la littérature, ahaha.
Il y avait aussi ce phrasé particulier, qui remontait en fin de phrase, en forme de point d’interrogation, toujours… Le bonhomme avait évidemment son quant à lui, mais quelle manière inimitable de poser des questions ! Quand on pense à tous ceux qui veulent vous vendre leurs réponses…
Bon, je l’aimais beaucoup. Et si on met en parallèle les mieux passés et présents où l’on parle de littérature en faisant office de prescripteurs, faut avouer que notre hôte actuel lui doit beaucoup, non ?
Les lieux, pas les mieux
.
@ Je n’ai jamais vu un programme de ou avec Pivot,
________
heureux homme inculte, parfois, si vous dites vrai, RM !…
@ notre hôte actuel lui doit beaucoup, non ?
NON !
Bien entendu, je m’attends à tout. A la déconstruction, veux je dire, aux révélations, aux trahisons… Ça se trouve, je vais apprendre que Bernard Pivot était en fait un sale type, que c’était une assistante qui cochait les pages avec des post-it, une autre qui rédigeait les🍸 fiches et une troisième qui préparait les questions… Et que Pivot était pour de vrai comme ce personnage invisible du film « cuisine et dépendances ‘, auréolé de succès mais passant ses soirées à jouer au poker en draguant des bimbos. Plus rien ne m’étonne, mais si c’était le cas, je serais triste. Très.
Janssen J-J, j’ai acheté mon premier téléviseur le 8 juin 2023, jour où ai fermé mon entreprise, comme vous pouvez voir ici :
https://www.societe.com/societe/monsieur-renato-maestri-383325651.html
je dois dire que je ne trouve pas la programmation grisante.
@je vais regarder quelque YouTube.
R’né veut voyeurer.
Demain soir sur FR2, rediffusion du doc « les vendredis d’apostrophe », c’est la dame du jt qui vient de l’annoncer.
Après Orsenna qui a plutôt causé bibine de grand cru.
On y reverra peut-être Jane Fonda…
@ CT, vous êtes très pleine de vie, en ce moment, à la bonne heure, nous sommes très heureux de vous voir intervenir ainsi sur maints sujets. Comme Bernard Pivot, par exemple. Vuestra merced, bàv.
***Je peux vous assurer que BP n’a jamais harcelé une femme indument. Personne ne trouvera rien à lui reprocher de ce côté là, tout va bien… Le football bien sûr, et le pinard… c’est moche, ça l’entachait un brin… M’enfin, hein ! c’est bien moins grave qu’un féminicide ou du pédophilisme, je trouve. Non ? Bàv…
Pourquoi le clown Bernard Pivot a-t-il réussi le grotesque exploit de rendre pitres les écrivains ?
Pourquoi le wokisme, l’écologisme, le féminisme et l’islamo-gauchisme sont devenus les nouvelles religions de la décadence de la France, les quatre cavaliers de son apocalypse ?
Pourquoi personne ne lit Marcel Schwob aujourd’hui ?
Pourquoi Gustalin de Marcel Aymé est un charmant petit roman champêtre et rustiquement grivois ?
Pourquoi le Judaïsme est une pâle et piètre copie des anciennes grandes religions mésopotamiennes ?
@ pourquoi
Ce n’est tout de même pas Monsieur Pivot qui a incité Bukowski, Nabokov, Gainsbourg et d’autres, à boire , et d’autres à fumer. Et puis il savait organiser des duels dont il ne maîtrisait plus rien une fois que ça partait en live.
A l’occasion des 40 ans d’apostrophes, en 2015, le magazine littéraire avait édité un petit supplément » les années apostrophes » dans lequel on trouve un » inventaire à la Pivot « , propos recueillis par Passou.
C’est très riche d’anecdotes, assez savoureuses, d’autres peu nombreuses sont le reflet de maladresses…
Un sourire enfin pour une prescription par effet collatéral.
Une telespectatrice ayant vu Modiano chez Pivot écrivit à ce dernier:
» Dites à Monsieur Modiano que j’ai couru au Drugstore acheter son livre pour abréger son supplice »
Pourquoi Renato Maestri a-t-il décidé de faire le coming out de son entreprise culturelle de Colmar, ce soir ?… Il attendait de ne pas décevoir BP, en s’achetant récemment une télévision ?
Il ne va plus rien lire maintenant ? Et rentrer de Colmar en Italie pour y regarder la RAI ? –
Les gros mystères de l’erdélie, toujours unn brin surprenants, pas vrai ?…
Bonne chance pour la suite, vous nous avez ouvert les yeux, et justement payé votre Eco à l’Ecole dela République française. Bàv, Tchin… Un dernier gin tonic, peut-être ?
Un bouillon de 11 heures ?
Salman Rushdie, Umberto Eco et Mario Vargas Llosa
https://madelen.ina.fr/content/salman-rushdie-umberto-eco-et-mario-vargas-llosa-76031
Incroyable, mais vrai, J-J, je lis beaucoup plus maintenant que lorsque je n’avais pas de télévision : aboli bibelot de l’inanité s’honore. Et ne parlons pas des images : une vraie plaie, même chez les publicitaires que dans ma jeunesse méritaient l’attention d’Eco ! Je comptais beaucoup sur les infos, mais elles m’ont lassé, car soit les journalistes la jouent style maison de paroisse, soit ils prennent un os et ils le rongent indéfiniment. Bref, décevant.
Cela dit, j’avais déjà dit avoir fermé « l’usine », mais sans mettre en ligne la preuve.
Que de belles émissions, découvertes ‘et lectures…merci Bernard Pivot …
Le livre de Coste, L’Ordinaire de la littérature, est en effet très stimulant, même si (voire d’autant plus que) l’on n’est pas acquis(e) à son orientation. Mais c’est aussi un ouvrage assez bref (environ 150 pages, hors notes), abordant un grand nombre de notions, d’auteurs et de « moments » théoriques ou critiques, restituant rapidement quelques contextes, en évitant (me semble-t-il) de rester trop allusif, de supposer connus les uns ou les autres. Impossible dans ces conditions de densité d’information et d’argumentation
1) d’être exhaustif (j’avais déploré, pour ma modeste part, l’absence de « La relation critique » de Starobinski, antérieur mais non caduc, ou celle des travaux d’A. Minzetanu (citation-matériau vs. citation-« fétiche »))
2) et même de développer suffisamment tout ce qu’il considère comme des points forts ou des objections accablantes
tout en exposant sa position (afin de ne pas donner l’impression, à son tour, de ménager la chèvre et le chou.
Cependant, tout à fait d’accord avec J.-Cl. Pinson à propos de « l’impasse délibérée sur la question proprement esthétique » (son point 5) et donc demandeuse (auprès de Pourmapar, s’il le veut bien) en cas de développements ultérieurs.
Par ailleurs, il m’avait semblé que si Coste « rompait des lances » contre le sens commun, c’était de façon « réactive », dans la mesure où A. Compagnon en faisait une pierre de touche dans Le Démon de la théorie — mais je dois reconnaître, à ma courte honte, que je n’ai pas présent à l’esprit l’aspect (doxastique ou de sensus communis) sous lequel ce dernier y avait recours… Je m’étais bien promis, à la lecture de Coste, de retourner à l’ouvrage de Compagnon, mais le temps manque toujours.
En feuilletant le livre, je tombe, dans l’Introduction, sur ce passage :
« Quand je suis entré en sixième[…] notre vieux professeur de latin-français […] nous demandait à chaque texte de notre anthologie “Comment comprenez-vous ce passage ? Qu’est-ce que l’auteur a voulu nous dire ? Quelles sont les beautés du vers ou de la prose ? En quoi la vision de l’écrivain est-elle originale ? Quelle leçon pouvons-nous en retenir ?” […] les réponses passent et les questions restent. »
Aïe.
Reste à voir si c’est représentatif.
(N.B. ne pas conclure hâtivement qu’il s’agirait d’une prise de position de ma part en faveur de l’utilisation massive de la théorie littéraire et de ses lexiques dans les petites classes.)
Paul Edel, merci d’avoir relancé mon intérêt pour Vivarium (pas encore lu) ; j’avais beaucoup apprécié son Icebergs en 2019.
Pkoi ?
J’aurais dit, il est d’un autre siècle, mais Jules Renard, lui, l’étrille :
« Le talent de Schwob, c’est une mixture de vins, ce n’est pas un vin. Je me moque de cette intelligence. Tous ses contes, il les a empruntés. Il a traduit Hamlet et Francesca da Rimini. Il a un style de traducteur exact. Pas d’esprit. La préoccupation de savoir des choses que personne ne sait. La mauvaise humeur d’un artiste qui n’a jamais rien trouvé tout seul. Une affectation à ne lire que le livre qui est sale et vieux. Une âme et un esprit de vieille femme. Un homme à vous dire : « Êtes-vous content d’avoir sur moi la supériorité de m’avoir prêté cent sous ? » Il me ferait regretter de n’avoir pas été antisémite. – 7 juin 1902[43] »
Non, non, ce n’est pas une vanne, c’est une femme, connue, publique, qui n’est pas de son époque et qui, pire, ne sait rien du drame.
https://www.ouest-france.fr/medias/television/cela-ma-fait-reflechir-lea-salame-revient-sur-la-polemique-apres-ses-propos-sur-lalcool-34cae8fc-0aed-11ef-943a-cd1e31449f57
Je ne sais rien d’Artus, mais, monsieur, bravo pour votre courage.
J’ai fait rire mes suisses, hier.
Les marseillais, ces couillons !
Tu regardes à partir de 1m50 vers le haut, tu verras des arbres en fleurs artificielles, roses, le Japon reconstitué.
Tu porteras ton regard du sol à 1m50 de hauteur et tu verras des monceaux, des tonnes de poubelles dégueulasses. Parce qu’il y a une grève des éboueurs une semaine avant l’arrivée de la flamme.
É.de Genève, la première question qu’elle me pose est où le compost ?, me prévient que, à Forcalquier, un groupe se constitue pour éteindre la flamme.
En soufflant dessus, on l’attise, et éteindre la flamme alors que son invention/sa trouvaille, à l’époque paléolitique, a fait partie des miracles qui constitue la vie, namého.
Le maire de Forcalquier m’a envoyé une carte en maj. Joyeux Anniversaire.
Fait-il cela à ses 5000 habitants.
Mes six sept, je les ai fêtés à Berlin, ô caro mio.
J’ai échappé à un mec qui m’aurait traînée à toutes les avant-premières.
Au théâtre, et aux raouts littéraires.
Où l’alcool coule à flots.
Même au musée préhistorique à pétaouchnok l’aurait fallu aller, coiffée et habillée, en talons hauts.
Alors que, mon seul bonheur, constitue à cultiver mon jardin.
Et, prendre soin de ma mère. Tant que.
En espérant que Xi Ximping et son épouse iront visiter ce jardin là, oriental et laisseront un temps Macron, l’autosatisfait, et ses sempiternels salamalecs.
https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2024-04-29/avec-ses-statues-xxl-sculptees-en-chine-le-jardin-de-ces-vendeens-va-faire-le-bonheur-des-fans-de-mangas-a3f28ede-655c-40e7-be5b-06a7056c71b3
Xi Jinping.
Par hasard, et au hasard
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/L'Isle-Adam
Sébastien prend la suite de son père, qui a pris le suite de son père, maires de père en fils.
Au fond, Maryse Joissains, truande, et sa fille, ne font que proroger de vieilles habitudes.
C’est comme cela que se passe la reproduction. Pas autrement.
Lorsque vous taperez Michèle Tua sur Google, vous me trouverez sur LinkedIn avec professeur de lettres région PACA et une photo de moi qui me correspond bien. J’avais les cheveux courts et au vent, et je venais de gravir un sommet en Irlande du nord, pas tout à fait, ouest, plein ouest. 749 mètres. Vous pourrez voir à mon sourire l’intense satisfaction qui m’animait alors, d’avoir bravé avec succès les éléments. Notre mistral, à Marseille, le meltem, la tramontane ne sont rien eu égard à ce vent violent durant la montée durant laquelle j’ai cru m’envoler. À la redescente, au pied de ce sommet et fière de l’avoir vaincu hardiment, y avait une stèle posée par un aficionado, si ça se trouve un amoureux d’un type qui avait gravi l’Everest.
Y avait inscrit yrucmuche a fait ses premiers pas ici qui l’ont conduit à l’Éverest. Voilà pourquoi les irlandais, haut et fort je les porte dans mon coeur, parce que de 749 à 8000 mètres, il y a un certain écart que, euros, franchissent, allègrement.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mont_Errigal
Ceci est ma philosophie du matin, tranquille. L’aurait fallu me coiffer aussi. Tous ses fantasmes d’assassinat commis à son encontre lui appartiennent : moi, je suis une activiste écologiste pacifiste. J’ai appris, c’est un taf.
que eux, les irlandais.
Même les correcteurs automatiques sont obsédés par l’argent. Ils passeraient un contrat avec le diable pour devenir humains sans rien savoir de la peau de chagrin. Ni avoir vu Lucas Cranach à Berlin, puisque Jérôme Bosch est à Vienne et que nous n’avons qu’une pâle copie de l’enfer à Gemälde galerie. Pas de quoi se projeter dans des marmites fumantes.
bernard pivot
@bernardpivot1
·
12 août 2022
Le 16 février 1996, j’avais reçu Salman Rushdie dans mon émission, la police étant présente jusque sur les toits de l’immeuble de la télévision. Avec le temps sa protection a dû se relâcher. Mais la haine de l’Islam contre l’ écrivain n’a jamais faibli
Le procès
« Le 3 janvier, à une semaine de l’ouverture du procès, l’avocat du prévenu avait réclamé un report de l’audience en invoquant le fait que la défense devait avoir accès au contenu du livre de Salman Rushdie sur l’attaque, publié en France ce jeudi 18 avril. Leur argumentaire était que tout élément lié à Hadi Matar avait un lien avec le procès et pourrait être utilisé comme preuve ou document devant le tribunal. Les éditeurs de Salman Rushdie avaient initialement refusé de fournir à la défense une copie du livre qui n’était pas encore publié, en invoquant le droit à la propriété intellectuelle. Le juge David Foley avait finalement accédé à la requête des avocats, alors que le procureur Jason Schmidt avait assuré que ce retard ne «changerait rien au résultat final». »
D’un point de vue » littéraire « , je n’arrive pas à me défaire d’une comparaison , immédiate et instinctive chez de nombreux lecteurs l’ai-je appris en écoutant le masque et la plume sur Inter ,qui va plutôt au desavantage de Rushdie.
« Si tu peux remplir la minute inexorable de 60 secondes de chemin parcouru » -copyright –
force est de constater que Rushdie fait beaucoup moins bien de 27 secondes, que Ph.Lançon de 8 minutes d’éternité.
@ l’inanité s’honore.
Comme c’est beau, renato !
@ MT, hélas, comme RM, je n’accède pas à Linkeldin. C’ dommage, on aurait pu voir votre portrait et le comparer à votre image actuelle. Il vaut sans doute mieux pas, celui d’aujourd’hui, comme aurait dit Bernard.
@Au début, quand on apprend le décès d’une célébrité, le premier réflexe de nous autres, les hipsters erdéliens athées de gauche, le premier réflexe est d’ironiser par des propos acerbes sur le bonhomme, plutôt que de faire spontanément état de sa tristesse et de sa compassion… Et on ne s’en prive pas… Puis, s’en vient le moment de l’émotion médiatique collective qui s’empare des gens dans une espèce d’union sacrée de l’adulation face au saint laïc du moment (bernard, salman, paul, etc.). Et on s’en veut un peu de n’y pouvoir point participer sur le RS habituel, vu ce qu’on y a dit auparavant. Enfin moij, du moins-j…, t’aurais bonne mine… Tu commences à décompter tous les bons moments du passé évoqués par les autres, et tu vois réapparaître sa bonne bouille, ses sourcils broussailleux, ses rigolades, sa roublardise gourmande. Mais c trop tard, les françois et les augustins, voyez !… On n’a pas trop envie de vous entendre parler de lui… Et on se reprend à s’agacer contre vous, les prétendus au trône.
@ Retour aux ovins… Suij répugné par la remarque de Lançon à l’égard de Rushdie sur la compétition en longueur de leur agonie respective entre la vie et la mort durant le passage à l’acte attentatoire. Bien sûr, on va me dire que je n’ai rien compris. Tant pis.
Demain, comme chaque année, vais me recueillir devant le « monument aux morts pour rien » aux Lapidiales. Mais aujourd’hui, je dois achever mon livre et mon aquarelle érotique d’après un fragment du temple hindou de Khajuraho.
Bàv à tous.tes, allez en paix (7.5.24_9.12)
Pour aller un brin plus loin, vers chez moij – on peut y envisager une visite guidée avec Alexia, ma soeur…, Bàv.
https://spot-saintes.fr/les-lapidiales-interview-spot-alain-tenenbaum-createur-des-lapidiales-et-de-max-riviere-ecrivain-et-auteur-du-livre-les-secrets-des-lapidiales/
Les cinq pierres mères levées chacune symbolisant un continent.
https://www.infiniment-charentes.com/fiche-sit/la-galaxie-des-pierres-levees-6639234/
Il vaut sans doute mieux pas, celui d’aujourd’hui, comme aurait dit Bernard.
Eh bien si, il vaut mieux, et toujours, regarder la réalité en face.
Les Irlandais du sud aussi sont obsédés par l’argent. Et ils n’aiment pas trop les Yids, ce que Joyce leur renvoyait à la face en faisant de Leo Bloom son protagoniste. En mémoire d’Italo Svevo/Ettore Schmitz.
« Greedy people » comme le dit un ancien maire Sinn Fein de Belfast.
Make no mistake: les Hutch & Kinahan, crapules mafieuses dublinoises sont plus représentatives que Paul Lynch, Claire Keegan, Paula Meehan, ou Dermot Bolger.
Ce dernier, vieux loup de mer, en résidence au Centre culturel irlandais, participera à un événement qui me rappelle ce que nous faisions avec les collèges européens (Brits exceptés) à Sydney, Une nuit de la littérature, au centre culturel italien, le 25 mai. L’occasion d’ouvrir les fenêtres sur des ailleurs exotiques
https://www.ficep.info/la-nuit-de-la-litt%C3%A9rature-2024
Tous ces déballages des enculeurs de mouche, du vieux keuf, de la siphonnée de Forqualquier qui lance des fatwas sur ce blog, etc. font plus que me répugner.
Je repars
Bon débarras.
Des ailleurs exotiques
Avec un disco rital, et des spaghettis au parmesan, en avant-première.
miam…
… c’est va, ma puce, va le rejoindre au col du Tourmalet, casse-toi, bon vent et reviens pas !…
Et va pas nous faire ton Dédé de Chaville… hein ?
Vous êtes plus à votre avantage sur Facebook, rose !
https://www.facebook.com/photo/?fbid=119442175148034&set=a.119442198481365
Cacio e pepe :
Mais c’est vrai qu’il est né à Chaville.
Dans son nouveau livre « Monique s’évade », Édouard Louis évalue le prix de la liberté pour une femme, sa mère, qui a été toute sa vie dépendante des hommes.
https://www.babelio.com/livres/Louis-Monique-sevade/1583515
« Cependant, tout à fait d’accord avec J.-Cl. Pinson à propos de « l’impasse délibérée sur la question proprement esthétique » (son point 5) et donc demandeuse (auprès de Pourmapar, s’il le veut bien) en cas de développements ultérieurs. »
@ x,
C’est aussi ce point particulier de l’ esthétique qui m’intéresse…
Bàv.
Vieillir, c’est chiant.
J’aurais pu dire :
vieillir, c’est désolant,
c’est insupportable,
c’est douloureux, c’est horrible,
c’est déprimant, c’est mortel.
Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant. Invulnérable.
La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante.
Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps –
mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge.
J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard.
Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans « l’apartheid de l’âge ».
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
« Avec respect »,
« En hommage respectueux »,
« Avec mes sentiments très respectueux ».
Les salauds ! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ?
Les cons !
Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c’était la première fois, une jeune fille s’est levée pour me donner sa place.
J’ai failli la gifler….
Puis la priant de se rassoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué.
« Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée.
J’ai pensé que… » Moi aussitôt :
«Vous pensiez que…?
— Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous assoir.
– Parce que j’ai les cheveux blancs?
– Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée…-
– Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous?
–Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge… –Une question de quoi, alors?
– Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois…»
J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, Ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages,
Ni aux spectacles, ni aux livres,
Ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni au rêve.
Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve.
La musique est une drogue douce.
J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant
soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart,
soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, musiques au bout desquelles se révèleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps.
Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. Nous ignorons à combien se monte encore notre capital.
En années? En mois? En jours?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge? Non, Mozart.
(« Les mots de ma vie » de Bernard Pivot.)
C’est bien écrit
Naphta, ce petit terroriste
Page 1078.
« Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps. »
Enfin quelqu’un qui trouve qu’il n’y a pas trop de notes chez Mozart.
Bon, allez, on est tous d’accord. Si le langage est un couteau chez Rushdie, il était un verre de beaujolais chez Pivot. Franchement, l’homme était sympathique, simple, passionné, modeste et chaleureux. Et puis, voici quelques heures qu’il est mort et il semble qu’aucune vilaine révélation ne pointe son nez, qu’aucune zone d’ombre façon petits garçons thaïlandais Mitterrandien, aucune au tableau n’apparaisse. Ça devient tellement rare de nos jours (par exemple, moi qui aimais Depardieu, ben je n’aurais que déplaisir voire même dégoût quand il va casser sa pipe) qu’il faut le souligner. Mais bon, je me méfie tellement maintenant… Et quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi Guillaume Ermer semble ne pas le porter dans coeur ? Une histoire d’ego ?
Finis operis.
La Montagne Magique de Thomas Mann.
Merci Bernard !
Moi aussi j’ai eu mon quart d’heure de célébrité grâce à Pivot.
A l’écrit plutôt qu’à l’oral.
https://www.lejdd.fr/Culture/le-confinement-dans-la-paresse-la-chronique-de-bernard-pivot-3958561
J’ai regardé les photos des célébrités au dîner de gala pour le président chinois. Ils n’ont pas hésité à faire mille courbettes, comme Luc Besson, devant ce tyran communiste sanguinaire. Même Sophie Marceau, qui ressemble à une Chinoise, désormais. Celle que j’ai trouvée la plus jolie ? Sans conteste Amelie Oudea-Castera. Elle est impressionnante de simplicité magique. Et puis, c’est son métier de dire bonjour aux Caligula de la planète. J’ai regardé les costumes des deux présidents. Macron avait une veste trop courte, qui le faisait ressembler à un collégien dissipé. Par contre, Xi avait de la prestance dans son complet taillé à la bonne mesure. Ce Xi, tout de même. On sentait que Macron avait des choses à apprendre de lui. La Chine pluri-millénaire, face à la France en gros sabots des jacobins et des jacques brûleurs de châteaux… Si je devais refaire ma vie, j’épouserais une Chinoise aussi belle que Gong Li et j’irais habiter en Chine. J’ai toujours aimé la Chine, la pensée chinoise, le riz et le thé, et les kumquats, réduits comme des têtes d’humains chez les aborigènes. M. Macron, vous savez ? Changez de tailleur !
Il était bien jeune Paul Edel à Apostrophe !
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpb87011045/maurice-roche-jacques-pierre-amette
L’hommage de Passou sur RTL, ce matin.
https://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/invite-rtl-mort-de-bernard-pivot-c-etait-un-independant-absolu-salue-pierre-assouline-7900382091
Quand je pense aux travaux d Hercule que représentait la lecture d innombrables livres à se taper chaque semaine.pendant autant d’années,être en perpétuelle overdose de lecture et garder le sourire..la curiosité et une certaine malice de sa part..là est vraiment la performance de Pivot.
Et ce soir sur France 2, avec Passou à la réalisation.
https://madelen.ina.fr/content/les-vendredis-dapostrophes-72730
J’en ai vu un paquet, catastrophes et de bouillons. Les plus intéressants d’après moi c’est quand les conversations s’engageaient et sur les auteurs en oubliaient la promo pour déballer des opinions parfois contradictoires, ou parfois consensuelles. C’était assez fascinant de voir ces « confrères », nécessairement parfois « concurrents », se degeler peu à peu et se dévoiler (ils ne le faisaient pas tous, certains persistaient à passer la brosse à reluire aux confrères pour paraître sympathique en pensant très fort aux chiffres de ventes, m’enfin ça se voyait. Les vrais, qui ne pouvaient s’empêcher d’entrer en conversation, étaient repérables à mille lieues.
Ce que je regrette le plus, c’est que l’honneur des livres ait été sauvé, certes, mais pas par une française. Formidable Denise Bombardier ! Son « on sait que les vieux messieurs attrapent les enfants en leur donnant des bonbons » me donne aujourd’hui des larmes aux yeux : chacun de ses mots étaient si justes ! Je crois que si une seule intervention mérite l’hommage dû au courage, à la lucidité, à la rectitude morale et à l’intégrité, c’est la sienne. J’espère bien que notre hôte l’a sélectionnée ce soir…
on sait que les vieux messieurs attrapent les enfants en leur donnant des bonbons
c’est ce qui explique que lorsque j’étais petite fille, ma marâtre m’avait dit de ne jamais accepter de bonbons de vieux messieurs;elle avait omis d’ajouter ni de son amant devant le café duquelje devais passer chaque jour en sortant du métro pour rentrer chez nous; il me donnait une poignée de cacahuètes et lui téléphonait que j’arrivais
Guillaume Ermer semble ne pas le porter dans coeur ?
Erner. Le Beaujolais. Le Beaujolais n’est pas en odeur de sainteté sur radiofrance.
Les cacahuètes ne sont pas des bonbons.
Les cacahuètes ne sont pas des bonbons.
Cela reste une friandise pour les humains comme pour les singes! 🙂
les cacahuètes, c’est peanuts!
pourquoi voulez vous apprendre à de vieux singes à faire des grimaces?
Peanuts, aussi connu en version française sous les noms de Snoopy, Snoopy et les Peanuts, Snoopy et le petit monde des Peanuts ou Charlie Brown, est un comic strip (bande dessinée) écrit et dessiné quotidiennement, sans interruption et sans assistance, par l’Américain Charles M. Schulz (1922 – 2000) d’octobre 19501 jusqu’à sa mort, en février 2000. Il aura écrit au total 17 897 strips dont 2 506 pages du dimanche2.
En écoutant Pierre Assouline, excellent sur RTL ce matin, je me disais que notre taulier était en de train devenir l’éminence grise du Milieu Littéraire façon François Nourissier, avec (ce que n’était pas Nourissier, homme surtout de papier) un pied dans la radio, un pied dans la télé, une collaboration dans une revue d’Histoire une voix qui compte dans l’académie Goncourt, et surtout une connaissance vigilante du Milieu de plus en plus affinée et à la bonne distance.
Brahms, op 102
Snoopy
Quid de la dignité de la pauvre Catherine Paysan, harcelée sexuellement en direct sur le plateau de Pivot par Charles Bukowski, Clopine ?
Le roi Pivot est mort, vive le roi Assouline, Paul !
Le jour où Passou dévoilera tout, ça va saigner !
Si on suit Paul Edel, on se dit qu’en fait Passou est un couteau suisse.
Au bonheur des morts
Récits de ceux qui restent
Vinciane Despret
https://www.editionsladecouverte.fr/au_bonheur_des_morts-9782359251258
On dit trop rarement à quel point certains morts peuvent nous rendre heureux !
PRIX DES RENCONTRES PHILOSOPHIQUES DE MONACO 2016
PRIX DE L’ACADEMIE ROYALE DE LANGUE ET DE LITTERATURE FRANÇAISES DE BELGIQUE 2019
PRIX DES RENCONTRES PHILOSOPHIQUES DE MONACO 2016
PRIX DE L’ACADEMIE ROYALE DE LANGUE ET DE LITTERATURE FRANÇAISES DE BELGIQUE 2019
Et si les auditeurs faisaient, eux, une grève pour obtenir la liberté d’information?
La veulerie de ce personnage est navrante.
Grève de solidarité à France Inter pour l’ humoriste G. Meurice ce Dieudonné ( avec qui il fit ses classes!) de l’extrême gauche.
Mieux que le couteau suisse, la titulature à géométrie variable de l’Empereur d’Autriche-Hongrie (qu’en privé on appelait « Jo »):
« Sa Majesté impériale et royale apostolique,
Par la grâce de Dieu, Empereur d’Autriche,
Roi de Hongrie et de Bohême, de Dalmatie, de Croatie, de Slavonie, de Galicie, de Lodomérie et d’Illyrie ;
Roi de Jérusalem, etc ;
Archiduc d’Autriche ;
Grand-Duc de Toscane et de Cracovie ;
Duc de Lorraine, de Salzbourg, de Styrie, de Carinthie, de Carniole et de Bucovine ;
Grand Prince de Transylvanie, Margrave de Moravie ;
Duc de Haute et Basse Silésie, de Modène, Parme, Plaisance et Guastalla, d’Auschwitz et Zator, de Teschen, Frioul, Raguse et Zara ;
Comte princier de Habsbourg et du Tyrol, de Kyburg, Gorizia et Gradisca ;
Prince de Trente et de Brixen ;
Margrave de Haute et Basse Lusace et d’Istrie ;
Comte de Hohenems, Feldkirch, Bregenz, Sonnenberg etc ;
Seigneur de Trieste, de Cattaro et de la Marche Windic ;
Grand voïvode de la voïvodie de Serbie, etc. »
Etc.
Ce dialogue de Pivot dans le métro aurait pu être mieux raconté (genre, se sentant jeune, il fixe la jeune femme du regard, elle se lève pour lui céder la place), et c’est quand même pitoyable: divertissement de Pascal. Tous ces gens ne laissent-ils donc pas de famille ? Le trésor des contes racontés par une grande tante institutrice dans l’Alsace wilhelmienne, le souvenir de l’amour, marqueur et stabilisateur, d’une grand-mère.
Jazzy, moi ce sont les mots de Bombardier qui m’épatent, tant d’années après. Tout ce qu’elle dit, la manière dont elle dit, le cinglant de la réplique sur « les bonbons », la manière dont elle fustige en la soulignant la prétention bien française à considérer la littérature comme au-dessus des lois (je crois que le délicieux frisson qui s’emparait des lecteurs de Rimbaud à la lecture de son programme prônant « le dérèglement absolu de tous les sens » explique, s’il ne le légitime pas, les débordements sensuels, autorisés et adoubés, de tout une catégorie d’intellectuels de ce temps-là. C’est, avec le recul, pathétique : par exemple, ce n’est pas parce que tu vas prendre des substances que tu vas devenir Sartre, ou untel, ou untel. Mais Matzneff était à la fois « sulfureux » et à la fois dans l’impunité. Alors, le prendre pour un Rimbaud, et se rêver Verlaine, ça pouvait justifier de commettre des actes « transgressifs »… Sous les applaudissements… )
Moi, je dis « gloire à Denise Bombardier », et je trouve qu’elle a été la seule, sur le plateau d’apostrophes de ce temps-là, à garder simplement les pieds sur terre, et, surtout, surtout, surtout, à avoir un mot pour les victimes !!! Revoyez son intervention, écoutez ses mots : tout est là, ramassé, concis, pas un mot de trop, bien envoyé, intelligent et pertinent.
Si notre hôte n’a pas sélectionné cette séquence « capitale » d’Apostrophes, là, comment dire ? Je ne peux même pas dire qu’il va me décevoir, parce qu’après des océans de trahisons, de déceptions, bref je vous fais pas de dessin, pour être déçue faudrait que j’espère encore en quelque chose. j Or, comme j’ai toujours eu du mal à espérer quelque chose de moi-même, et que ça ne va pas en s’améliorant ahaha, j’en suis vraiment au point où « plus rien ne m’étonne ».
s’il ne « les » légitime pas. Bon, remarque inutile, saur pour celle qui a fait la faute et ressent le besoin de la corriger, alors qu’en fait, sur un blog, tout le monde s’en fout, vu que tout le monde lit à toute vitesse les commentaires « des autres » !
Apostrophes, 27 mai 1983, moment d’anthologie, comme pouvait en produire cette émission, parce que les invités y étaient souvent d’un calibre devenu rare aujourd’hui (la faute aux normes européennes?)
Simon Leys: « Que les idiots disent des idioties, c’est comme des pommiers produisent des pommes dans la nature, c’est normal. Le problème, c’est qu’il y aient des lecteurs pour les prendre au sérieux (…) Prenons le cas de Mme Macchiocchi par exemple; je n’ai rien contre Madame Macchiocchi personnellement, je n’ai jamais eu le plaisir de faire sa connaissance, quand je parle de Mme Macchiuocchi je parle d’une certaine idée de la Chine, de son oeuvre, pas de sa personne. Son ouvrage ‘De la Chine’, pour être charitable, est d’une stupidité totale, car si lo’n ne l’accusait pas d’être stupide, il faudrait dire que c’est une escroquerie… »
Les 2mns sur:
https://twitter.com/AlphaBetaBlogFR/status/1787477642888794531
Oui, Bloom, vous avez raison de citer Leys. Mais pourtant, au visionnage des deux interventions, je ne peux m’empêcher de relever une certaine maladresse de Leys, une certaine fébrilité, bref une sorte de « syndrôme Baudis » (si les lecteurs de ce blog voient ce que je veux dire), alors que Bombardier est tout simplement lumineuse, calme, déterminée et précise.
sans doute faut-il un certain courage, à défaut d’espoir, dites vous, Clopine,( mais je n’y crois pas tout à fait à cette réception que vous alléguez)pour réduire à cette admiration de D.B.et les victimes maintenant que vous vous êtes tant reconnue,ici, pour la RDL, dans cette « classe »)votre écoute d’ Apostrophes, voire de P.ASSOULINE, au fond, réduction de vous même avec l’expérience que vous en avez faite;
Moi, par exemple, je suis totalement atteinte du syndrôme Baudis. J’ai beau « avoir raison », on ne va pas me croire, juste parce que je patauge dans mon expression, d’une part, et parce que je dis dérange, de l’autre. Or, Bombardier « dérangeait » ce jour-là à Apostrophes, ce qu’elle disait apparaissait tellement déplacé, il allait être facile de l’accuser de tous les mots (ahahah). Or, elle en a dit tellement, et en si peu de mots, que toutes les voix qu’on entend aujourd’hui, toute ces souffrances vécues à cause de la violence qui existe entre les sexes, l’un dominant, l’autre dominé, devraient lui rendre un hommage aussi vibrant qu’à celui qui nous a permis d’assister à ces débats passionnants, j’ai nommé Bernard Pivot…
ce
petits garçons thaïlandais
Il me semble que c’était des adolescents ce qui d’ailleurs peut paraitre insuffisant à exonérer FM de la faute . Lui même avait été victime d’abus , un domestique . J’ai rencontré deux hommes qui pour excuser l’usage qu’ils avaient fait des chairs fraîches à l’étranger tendaient le fait que le service était rémunéré sous entendant que d’autres y avaient eu accès et y recoureraient qu’ils aient ou non eux même profité de l’occasion.
Et Alii, connaissez-vous la série « Kaamelott » ? Parce que, des fois, j’ai envie de vous répondre comme le roi Arthur à Perceval. Perceval essaie de dire des trucs à Arthur, mais c’est tellement incompréhensible, tellement débile, que… Bref
https://www.youtube.com/watch?v=9diaThxYnKA
(bon, non, en fait faites absolument ce que vous voulez, hein ! Bises !)
Et puis, le titre, La mauvaise vie, annonçait la couleur, on ne pourra pas dire qu’il cachait son passé douteux.
8, 9, 10 ans… Adolescents ? C’est pas moi qui le dis, mais une enquête de médiapart, qui multiplie à l’envi des preuves pour ne pas être accusé d’opinions, mais se base sur des faits. Maintenant, si vous voulez attaquer Médiapart sur la base d’un journalisme bâclé à cause d’idéologie, je veux bien. Mais les faits, ben comment dire ? Sont les faits.
B., en fait, pour essayer d’être à la hauteur de la concision de Bombardier : vous êtes ignoble.
(bon, non, en fait faites absolument ce que vous voulez, hein !
c’est trop gentil votre majesté!
Surement Clopine avez-vous raison, on ne se voit jamais comme il faut , les autres restent un miroir fiable. J’ignorais pour les enfants ( ça ne figure pas dans la mauvaise vie)je ne passe pas mon temps à éplucher les scandales, il y en a tant. Une bonne occasion pour vous de vous délester de l’opinion que vous avez de moi , vous n’y reviendrez plus comme ça.
J’ai compris hier et avant hier en survolant en planeur l’espace qu’un vent de révolte et d’indignation propulsait le débat vers l’effectif, admirable!
Et Alii, là, non, je ne veux pas vous blesser, j’ai tenté une connivence sur l’humour, c’est raté, je vous en demande pardon, très très sincèrement.
Mais bon, ça n’empêche rien au fait que je ne pige pas une broque à ce que vous écrivez, et que je doute fortement que qui que ce soit puisse décrypter votre manière de vous exprimer, même Champollion.
Allez, je tends la patte façon clébard, là, parce qu’une lacanienne (wouarf) de votre force devrait… Non, Clopine, non. arrête, arrête. Tout de suite. Tu n’es pas Marc Court, merdalors !!!
Je veux dire que moi, je ne cherche pas à détruire l’autre.
Enfin des mots qui pèsent plus que ceux des écrits-vains, qui ne s’apparentent aux palabres inutiles et autres masturbations intellectuelles , qui s’écartent de l’exercice narcissique sur une île déserte, du prêche de la harangue , du circonlocutoire venimeux, j’ai regretté de ne posséder aucun écu sonnant et trébuchant à poser dans la sébile du discours.
Simon Leys était effectivement plutôt du genre réservé. Un homme de l’étude silencieuse des textes et de l’observation minutieuse des tableaux. Le plus lumineux des sinologues francophones, à l’époque en passe de partir pour l’Australie où il deviendra un intellectuel qui comptera dans le débat public antipodien, notamment pour sa fidélité à la critique orwellienne de la politique.
« l’un dominant, l’autre dominé »
Genre Proust et sa mère ou plutôt genre Rimbaud et la sienne ?
B
que n’envoyez vous pas l’article mediapart, -et d’autres éventuellement- qui permettraient à la RDL de mieux vous suivre; je ne fais plus le commis de ces altesses
Bah, B., le truc c’est que c’étaient des enfants philippins… Donc, quelque part, hein ???
Je suis peu fatiguée, là, pour tout vous dire. Et plongée dans un bouquin de Rushdie, et ici la conversation est tellement idéologique que ça me fatigue. Mais la littérature a été tellement, dans ma vie, une bouée de sauvetage et en même temps la marque du fait que je n’ai pas été dans le canot, mais, au fond de la mer, ballottée, que je vais revenir demain. Ou ce soir. Na.
Bloom, oui, sûrement. Mais entre sa prestation chez Pivot et celle de Bombardier, quelle est la plus efficace, la plus intelligible, en un mot la plus intelligente ? (sans vouloir blesser personne, hein ? Mais dire pour une fois qu’une femme a été meilleure, pour la meilleure des causes, qu’un homme, a-t-on le droit de le dire ? Si vous visionnez les deux vidéos, à mon sens y’a pas photo? m’enfin ce que j’en dis… A part moi, y’a personne qui va rendre hommage à Bombardier, ici ? Sans rire …)
Tel Quel et Maria Antonietta Macciocchi.
Mais dire pour une fois qu’une femme a été meilleure, pour la meilleure des causes, qu’un homme, a-t-on le droit de le dire ?
justement, Clopine, je doute que le droit de dire ce que vous affirmez serait contesté, mais je ne crois pas que cette affirmation, actuellement soit essentielle, ici ; et je crois plutôt qu’il vaut mieux la « réserver » a fortiori parce que la femme est canadienne;qui vous empêche donc d’écrire sur mediapart?
Ma Queu Lon (prononciation chinoise de Macron) a pas d’bol de riz. Il voulait lui en mettre plein la vue, au père Chie…Las, le ciel est bas et les flocons tombent à flot, con… L’âme de la montagne lui joue un mauvais Tourmalet. Quand gêne la neige, y a pas d’plaisir…
Est-ce qu’elle a dit que « la pensée de Mao faisait pousser les cacahuètes », ça reste la question ?
« La Macciocchi » quand même… C’est un peu cavalier.
« et ici la conversation est tellement idéologique que ça me fatigue. »
L’ hôpital clopinambour qui se fout de la charité! 🙂
Lorsque l’on parle à juste raison de formes (littéraires), clop des bois nous fait part de sa ligne (idéoligique) de fond.
Faut-il garder sa ligne pour bien comprendre le fond?
qui permettraient à la RDL de mieux vous suivre; je ne fais plus le commis de ces altesses
Excusez mais je ne vous suis pas, je n’ai pas évoqué mediapart. Pour revenir à l’un des deux hommes amateurs ( ceci pour clopine) il n’avait pas reçu mon assentiment, puisqu’il est besoin de préciser.
Bombardier n’est pas seulement excellente, tranchante et catégorique ; elle a aussi entre vingt et trente ans d’avance sur ce qui se passait ici. Lors de sa prestation chez Pivot, elle a dit tout haut, ce que personne encore n’osait penser tout bas.
Et donc, lorsqu’une femme s’engage ainsi, en pionnière, elle est admirable, formidable etc.
Bombardier était à l’avant garde du wokisme et sonnait la fin de la récrée des années 1970.
Et pourquoi dons résumer la vie littéraire de Bernard Pivot au haut vol critique de Bombardier?
Si elle fut à » l’avant-garde » du wokisme comme l’ affirme ici Jazzi, de quelle avant-garde Bernard Pivot était le nom?
Il est vrai que De la Chine est d’une stupidité totale, et ce n’est pas le seul nœud de l’œuvre de Maria Antonietta Macciocchi. Un exemple parmi tant d’autres, un article dans lequel elle disait révéler un épisode historique caché concernant le viol collectif et le massacre de 40 religieuses de l’ordre des Ursulines dans la ville d’Altamura, en 1799. Or, il n’y avait pas de couvent d’Ursulines à Altamura, donc MAM a diffusé un faux historique.
Cela bien à part, je me suis bagarré avec mon parti lorsqu’il lui a proposé de se porter candidate aux élections européennes seulement parce que Pannella appréciait son esprit polémique, ce qui ne me semblait pas, et ne me semble toujours pas, une bonne raison de proposer une candidature.
Quelqu’un du parti organisa une rencontre avec elle afin que je change d’avis et j’ai été confronté à une personne sans profondeur, mais d’une présomption et d’une arrogance sans pareilles — et volage par-dessus le marché. Enfin, en 1979 je n’ai pas voté.
Mes impressions se son in fine confirmées, Macciocchi, qui avait déjà quitté le PCI pour s’aligner sur la Chine, après la fin de son mandat au Parlement européen, il a quitté le parti radical pour le parti socialiste — il y avait manifestement plus d’affaires à faire chez les socialistes.
Carte de lecteur de la BnF : Bernard Pivot :
https://www.bnf.fr/sites/default/files/2024-05/BNF_2024_164557.jpg
Je n’arrive pas, hélas, à mettre la main sur le texte de Philippe Muray à propos de la « littérature Pivot » dans une page coruscante dont il a le secret. Je l’ai lu tout à l’ heure mais ne la retrouve pas… Bref, il dit bien la chute littéraire dès les années 70 dont Pivot n’est pas la cause bien entendu mais le digne représentant.
Ah retrouvez- moi donc cette page!
Merci d’avance.
(Bombardier chez Pivot aurait presque fait épouser à Janis Joplin les pires travers du péteux gommeux que vous savez, qui préférait lutiner de jeunes filles en fleur plutôt que des vieilles peaux, ce qui est impardonnable ; plateau tv horriblement comique)
Bon, je l’ai retrouvé ce texte de Philippe Muray, assez injuste, il faut le souligner à propos de Bernard Pivot :
Ce que je voulais préciser, c’est que si le wokisme était déjà là par la présence de madame Bombardier ( dixit jazzi), l’ effondrement de la culture était déjà là aussi.
Bonne soirée.
Bombardier était venue dire aux libertins germanopratins : « Messieurs les libertins remettez vos culottes ! »
Il semble que Clopin ne l’a pas entendu de cette oreille ?
Moi non plus…
Ce fut son unique heure de gloire littéraire.
Moi aussi, je tiens à préciser, les années 70, le début, c’est il y a cinquante quatre ans, et heureusement que nous avons évolué !
Grand bien nous fasse.
« si le wokisme était déjà là par la présence de madame Bombardier ( dixit jazzi), l’ effondrement de la culture était déjà là aussi. »
L’un ne va pas sans l’autre, pourmapar.
Après la République de Weimar, le nazisme.
Ce qui donne chez nous, le Front populaire et le régime de Vichy…
C’est cyclique !
Pourquoi les vieux habitués de la Rdl sont comme des putes qui s’extasient devant tout ce qu’on leur impose comme « clients » par l’éditocratie parisienne et les médias complices ?
« heureusement que nous avons évolué ! »
On avance ou on recule, rose?
Je me souviens du « bon gars avec la pipe qui ne dit pas grande choses ». C’était un personnage de bistrot qui se taisait la plupart du temps et quand il prenait enfin la parole, c’était pour poser une question stupide. On voyait bien que c’était un idiot, mais pourquoi lui ôter l’illusion d’être une intelligence subtile ?
On avance, à toute allure.
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