Le motif dans le tapis
Pour tout écrivain qui s’intéresse aux écrivains, The Figure in the Carpet devrait être une boussole. Le moyen de ne pas perdre le nord dans le dédale d’une vie et les ombres et replis d’une œuvre. La revue londonienne Cosmopolis avait publié cette nouvelle de Henry James en 1896 mais elle n’a rien perdu de son caractère universel et intemporel. Il ne s’agit pas d’une « image » dans le tapis comme cela été parfois traduit, mais bien d’un « motif ». Quelque chose de complexe, tarabiscoté, indéchiffrable comme il s’en trouve au centre des tapis persans. Le narrateur, lui-même écrivain, cherche dans un roman le secret de son auteur, énigme qui a échappé aux lecteurs professionnels alors qu’elle se trouve en son centre comme dans l’écheveau des fils d’une tapisserie mentale.
La nouvelle, qui a inspiré des analyses à nombre de critiques littéraires, avait beaucoup marqué J.B. Pontalis. L’air de rien, du moins sans se pousser du col comme ses grands romans(Les Européens, Les bostoniennes, Les Ailes de la colombe, la Coupe d’or…), cette nouvelle est probablement l’oeuvre-clé de l’univers de Henry James dans la mesure où elle se déploie et s’enroule souterainement autour de la dimension du secret ; elle est elle-même le motif dissimulé au sein de son immense tapisserie littéraire.
Difficile de n’être pas hanté par le souvenir de cette fiction, l’une des plus éclatantes réussites de ce maitre de la nouvelle qu’était Henry James, en se plongeant dans Les Soixante-quinze feuillets (380 pages, 21 euros, Gallimard), aérolithe proustien dont le titre résonne aussi mystérieusement que Les Trente-neuf marches d’Alfred Hitchcock. La chose, qui vient de nous tomber dessus sans crier gare, était annoncée, espérée mais guère attendue depuis un bon demi-siècle. Pour tout rechercheur du temps perdu, elle constituait le Graal absolu, l’inaccessible étoile.
Rien moins que « le socle » de la Recherche du temps perdu selon Nathalie Mauriac Dyer qui en assure l’édition et l’érudition. Ce microcosme, où les proustologues côtoient les proustolâtres en les toisant de haut, avait tellement entendu parler de cette liasse de papiers que, au fil du temps, des thèses et des essais, la légende ajoutant au mythe, il n’y croyait plus. Il est vrai qu’il recèle rien moins que l’instant décisif au cours duquel en 1908 le Proust mondain, léger, papillonnant a osé se lancer vraiment dans l’édification de sa cathédrale de papier.
Dans sa préface, Jean-Yves Tadié, à qui rien de ce qui touche à Proust n’est étranger, emploie l’expression « moment sacré » pour évoquer le premier jaillissement du grand roman. C’est peu dire que les généticiens de la littérature, qui oeuvrent comme des archéologues sous des coules noires à capuchon de bénédictins, le guettent depuis 1954, date à laquelle Suzy Mante-Proust, descendante et ayant-droit, autorisa le jeune Bernard de Fallois (1926-2018), cet électron libre, à fouiller dans sa malle aux trésors où régnait un fabuleux désordre. Il en exhuma Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve.
En 1962, l’héritière donna à la Bibliothèque nationale toute cette paperasse miraculeuse ; or à l’examen , l’inventaire s’avérait incomplet car, sans le dire à quiconque, Bernard de Fallois en avait conservé par devers lui une partie dont les fameux « soixante-quinze feuillets » de la main du maître comportant les vrais prénoms des personnages qui l’avaient inspiré : sa mère, sa grand-mère, son oncle pas encore swannisé…. Ce nouvel opus, les lecteurs fondus de proustisme s’y royaumeront de même que ceux que le marcellisme fascine. Les uns n’en ont que pour le texte, les autres pour l’homme mais quoi qu’ils en disent, ils sont tous des religionnaires d’un même culte.
Cela faisait donc des dizaines d’années que les chercheurs de France et d’ailleurs (la seule Internationale qui nous reste) les cherchaient partout, et que Bernard de Fallois devenu un grand éditeur les regardait s’agiter vainement en tous sens sans rien dire, tout à sa secrète volupté d’être le seul au monde à jouir, en mystique de cette graphie, de la lecture et du toucher des précieux papiers. Un passe-temps assez pervers quand on y pense. Il avait exprimé formellement l’intention de mettre à la disposition des chercheurs l’ensemble des archives qu’il avait rassemblées afin de conjurer le spectre de leur dispersion aux enchères et faire connaître plus complètement l’œuvre de Proust ; mais que ne l’a-t-il fait de son vivant depuis les années 50, lui qui était parfaitement au fait de toutes les questions sans réponse que se posent les spécialistes ?
Un jour, il faudra aussi s’employer à déchiffrer le motif dans le tapis de cet homme de qualités, intellectuellement l’un des plus séduisants des éditeurs parisiens et des rares avec Maurice Nadeau et Christian Bourgois avec qui on pouvait parler du contenu des livres une fois séparé du bruit qu’ils font car un absolu de la littérature les guidait, Fallois étant aussi proustien que simenonien mais pas le moins complexe. D’ailleurs, dans le No 1 du Bulletin de la société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray (1950), il était présenté parmi les membres de fondation comme “Fallois, archiviste”. Dans les Soixante-Quinze feuillets, ses papiers Proust sont désignés sous le titre d’«Archives Fallois », ce qui sonne comme la « grotte Cosquer », l’usage voulant qu’une découverte soit nommée du nom de son inventeur. Peut-on rêver plus belle et plus éternelle consécration ?
James Joyce avait introduit tant de devinettes et d’énigmes dans son Ulysses qu’il y voyait un gisement de nature à occuper des érudits pendant des siècles. L’avenir lui a donné raison. Ils ne cesseront discuter sur ce que j’ai voulu dire, prédisait-il encore en précisant que c’était là le seul moyen de gagner l’immortalité. Proust aurait pu en dire autant. Inutile d’imaginer ce que les deux hommes se seraient confiés à ce sujet s’ils s’étaient rencontrés car la rencontre a effectivement eu lieu. Une seule fois à dîner à l’hôtel Majestic le 18 mai 1922. Un flop que cette réunion au sommet ! Le parisien a demandé à l’Irlandais s’il connaissait un certain duc (« Non ») ; Mrs Schiff, hôtesse de cette mondanité, a demandé à l’asthmatique s’il avait lu Ulysses au moins en partie (« Non »).
Ils ont bien essayé d’aller au-delà de cette double négation, certes laconique mais d’autant plus remarquable que le fameux roman s’achève par un grand « OUI », mais sans trop s’aventurer dans l’exégèse narratologique : Proust s’étant plaint de ses maux d’estomac, Joyce, qui était déjà bourré à son arrivée au banquet, a déploré sa vue de plus en plus déficiente et voilà tout. L’histoire littéraire est peut-être passée à côté d’une discussion de marchands de tapis mais non sans motifs. Regrets éternels.
(« Martine’s Legs » photo Henri Cartier-Bresson et « Bibi au restaurant, Cap d’Antibes » photo Jacques-Henri Lartigue)
1 406 Réponses pour Le motif dans le tapis
Avez-vous dit bleu ?
http://e-cours-arts-plastiques.com/le-bleu-dans-lart-lhistoire-la-culture-part-2/
Jérôme Ferrari, Étienne Klein. Comme si Platon avait inventé la bombe atomique
L’aventure de la physique quantique a débuté en conte de fées pour s’achever en cauchemar. Au début des années 1920, les scientifiques enchaînent les découvertes sur l’atome et s’aperçoivent que « les choses n’ont pas de fond ». Ils ne se doutent pourtant pas que cette percée inouïe de la connaissance aboutira (indirectement) à la tragédie d’Hiroshima. Pour raconter cette épopée, le physicien Étienne Klein échange avec l’écrivain Jérôme Ferrari, qui vient de consacrer un roman éblouissant, Le Principe, au prix Nobel de physique en 1932, Werner Heisenberg.
https://www.philomag.com/articles/jerome-ferrari-etienne-klein-comme-si-platon-avait-invente-la-bombe-atomique
« An ice-cream war »
—
ATTENTION: traversée de jeux de mots, d’ironie, de légèreté incongrue visant à contrer l’insoutenable lourdeur du Monde, etc.
Il semble que depuis quelques décennies, nombre de Français aient du mal à capter l’humour et sa charge subversive.
Avoir de l’humour, c’est aussi être capable d’apprécier l’humour, ingrédient dont notre société gangrénée par le terrorisme de l’esprit de sérieux est bien dépourvue (poil au…).
Même les Israéliens ont de l’humour (ce jeune couple twittant sous les bombes: ‘Notre première guerre ensemble’).
Pourtant, il n’y a pas de fatalité, car on connut dans cet hexagone des temps bénis: ceux des Shadoks, de La Minute de M. Cyclopède, du Tribunal des Flagrants délires, des chroniques matinales de Jean-Louis Ezine, où résonnaient les sirènes des pompiers venus éteindre l’incendie en forêt de Paimpon.
Basses eaux comico-humoristiques, malgré les petits efforts des bateleurs de la droite & de l’extrême-droite (Paumés et Zéros, duo de choix), des bateleurs-marcheurs du Parti introuvable, des bateleurs-battus du PS (on ne dit plus SOS, on dit « PS »), de LFI (La Française de l’Indignation), du PCF (Le Petit Chemin de Ferraille, fan du Titanic) et des bateleurs-biodégradable au contact du Pouvoir, j’i nommé ces Vers qui s’entre-dévorent sur le cadavre de Réné Dumont.
Au train où vont les choses, allons-nous bientôt décrocher la timbale du peuple le plus morne plaine de la terre?
Le suspense est intense.
Heureusement qu’on a du pétrole.
Christiane . Je ne crois pas que Giliatt soit rêveur. C’est un personnage verouille ,de loin le plus laconique des héros hugoliens, que viennent ouvrir au monde la présence de Deruchette et le naufrage de la Durande’ Persinnage suspendu entre deux piliers , l’ Amour et l’ Océan, Et si le premier se rompt, ce n’est plus la peine de vivre. On parlait de personnages fermes sur eux mêmes l’autre jour, Giliatt, c’est cela. Une comparaison avec les tirades de Clubin dans le meme roman’ est tres eloquente à cet égard. Rose, Juliette était dans la maison d’en face, à Guernesey. Mais avec le temps, elle est quasiment de la famille. Madame Hugo la reçoit dans ses dernières années, elle est avec les enfants Hugo dans le pique-nique de Serk. MS merci d’avoir mis en ligne le Zumthor, qui fut pionnier et merveilleux touche à tout, à qui on doit cet essai, mais aussi une Vie Qotidienne en Hollande au temps de Rembrandt, et bien sûr, c’était sa formation , une sérieuse œuvre de médiéviste. S’il ne disposait que de l’ édition Simon en 1952 pour les Tables de Jersey, c’est à dire une édition tres caviardée par le notaire de Hugo, il savait lire et passionner plus qu’un Saurât ou un Levaillant. N’est- ce pas l’essentiel ? Bien à vous. MC
Christiane
Je lis « photomontage »
Ds le saut d’Yves Klein.
Je n’arrête pas de chercher le matelas.
N’avais jamais vu le cycliste.
Mystère d’une photo…montage, Rose.
christiane, voyez plutôt :
Yves Klein, Saut dans le vide
Photo Harry Shunk et John Kender
https://i.pinimg.com/564x/86/59/33/865933ecb2fe092a379b5e01219d6333.jpg
« Christiane dit: à
Vous avez lu, Jibé, Paul Edel devant la mer Océane »
je viens de, Christiane, après une aprème de labeur (sieste et prépa de cours, musique et cuisine). je viens de lire et c’est superbe!
Jazzi a raison de dire que nous sommes enfants de la Méditerranée, culturellement, mais pas que. Moi je suis fils adoptif des brits et Irlandais, et transporté par la vigueur océanique. Les parfums de votre enfance, quelles merveilles!
M.Court, intéressante votre vision de Gilliatt.
Pourquoi le vois-je rêveur. Peut-être à cause de l’inscription sur la neige (son nom) qui est à l’origine de cet amour fou, loin de la vérité de cette jeune femme. Son amour de l’océan, aussi. Mais votre argumentation rationnelle est plausible. Peut-être que je teinte mes lectures de trop de bleu…
https://i.pinimg.com/originals/72/d5/a5/72d5a5b2dc22edab37850702e5ced204.jpg
Catherine Robbe-Grillet, Yves Klein’s models :
https://i.pinimg.com/564x/9a/0e/99/9a0e99927bc26237a8ae336d3b3d3bcf.jpg
Ça, rose, c’est l’image avec le cycliste dans le photomontage de Harry Shunk et John Kender :
https://blogfigures.blogspot.com/2010/04/yves-klein-saut-dans-le-vide_16.html
Renato
Christiane vous l’a envoyé 🙄
Superbe lavis de Victor Hugo 1878
Renato
Trop grand soulagement, de vrais amis 😃
renato dit: à
christiane, voyez plutôt :
Yves Klein, Saut dans le vide
Photo Harry Shunk et John Kender
https://i.pinimg.com/564x/86/59/33/865933ecb2fe092a379b5e01219d6333.jpg
Plus rien à chercher sur ce saut ci.
Ah, sous la page précédente !
@ Heureusement qu’on a du pétrole.
TALENTUEUX !…
MC
Ah, je croyais Mme Hugo restée à Paris.
L’époque du vrai était encore lointaine, rose : Vito Acconci, Gina Pane…
Renato
Voui.
christiane dit: à
@ Renato
http://www.yvesklein.com/fr/oeuvres/view/643/le-saut-dans-le-vide/
mon bleu préféré, c’est le « lapis l’assouline »
(on ne va pas tomber dans le culte de la personnalité non plus … https://afriendlyletter.com/wp-content/uploads/Dylan-old-Blues-Eyes-Again.jpg )
Passou pisse bleu !
C’est un bleu royal, et alii ?
@et alii dit: à
parce qu’ils sont juifs :qu’est-ce que vous voulez dire?
Il me semble qu’une personne de religion juive ou de culture juive, a éprouvé ou a reçu par tradition une expérience de persécutions de toutes sortes susceptible de conduire à de l’empathie pour ceux qui vivent, chez eux, dans des prisons à ciel ouvert. Mais peut-être est-ce un a priori trop chrétien et compassionnel ; peut-être que les souffrances endurées conduisent au contraire à un appétit de vengeance …
je ne sais plus qui parla d’iris :
Iris: anniversaire du plus beau tableau de jardin de Van Gogh, peint lors de son premier matin à l’asile
Monet a demandé comment l’artiste qui a réalisé ce chef-d’œuvre exubérant pourrait être malheureux – et un siècle plus tard, il est devenu l’œuvre la plus chère aux enchères.
https://www.theartnewspaper.com/blog/irises-anniversary-of-van-gogh-s-finest-garden-picture-painted-on-his-first-morning-in-the-asylum?utm_source=The+Art+Newspaper+Newsletters&utm_campaign=b1fa8b7289-EMAIL_CAMPAIGN_2021_05_14_05_58&utm_medium=email&utm_term=0_c459f924d0-b1fa8b7289-43644573
Quand je pense que tous ces gens ont Abraham comme ancêtre commun.
« je ne sais plus qui parla d’iris »
Il faudrait plutôt parler d’Iris Murdoch — The Book and the Brotherhood.
Bleus de Monet
Abraham comme ancêtre commun.
—
Pas de pire querelles que celles qui mettent aux prises les héritiers.
Voir Lætitia vs. Laura et David.
pireS
Merci, Paul Edel pour ce lavis d’encre et dessin. Ciel saturé de pluie, ruines, chemin boueux, un château imaginaire. Et quelle lumière et quelle composition. Le trait de plume aussi si précis.
Rose, vous avez trouvé ce qui assurait la sécurité du saut. Bravo !
3j pourquoi dites-vous que j’ai réponse à tout ? c’était juste une suggestion, une opinion, mais je comprends bien l’importance de se poser la question de la démocratie en Israël, à tel point que quand on parcourt vite fait la presse, les médias etc… cela semble être le pays au monde où tout se pose la question de la démocratie, perso je sais pas pourquoi, mais moi je ne sais pas grand chose, avec un peu de chance vous auriez peut-être la réponse ? je veux dire en additionnant nos savoirs 2 messieurs je sais presque rien ça peut donner un monsieur je sais pas grand chose, non ?
J’avais découvert cette photo insolite sur le blog de Léo Nemo. Ce blog était une merveille.
« Il me semble qu’une personne de religion juive ou de culture juive, a éprouvé ou a reçu par tradition une expérience de persécutions de toutes sortes susceptible de conduire à de l’empathie pour ceux qui vivent, chez eux »
mon intuition me dit que dans cette situation que vous décrivez si bien ça doit surtout apprendre à se méfier des autres, surtout de ceux qui crient haut et fort vouloir vous rayer de la carte et de les autres comme vous qui ne bronchent pas à ce genre de déclaration.
enfin il me semble, en fait non : ça me parait une évidence.
Christiane, savoir lire les décors, les tes paysages, les tableaux etc… j’adore ceux qui en sont capables.
Vous saviez que dans tous les livres de Kafka on ne trouve pas un seul arbre ? ou même un arbrisseau, ou une fleur. Probablement ça ne l’intéressait pas, je trouve ça reposant de ne pas parler des arbres.
« le débridage érotomane vécu, qui n’y a pas produit grand chose de créatif… »
Plus de baisers chez les créatifs que de puceaux, JJJ. Un seul nom : Picasso !
baiseurs
@les autres comme vous qui ne bronchent pas à ce genre de déclaration.
Qu’en savez-vous ?
Christiane
C renato 🙄
renato dit: à
christiane, voyez plutôt :
Yves Klein, Saut dans le vide
Photo Harry Shunk et John Kender
https://i.pinimg.com/564x/86/59/33/865933ecb2fe092a379b5e01219d6333.jpg
Je rends à Caesar. C mon métier.
Jean Langoncet dit: à
@les autres comme vous qui ne bronchent pas à ce genre de déclaration.
Qu’en savez-vous ?
»
ah bon ? si c’est le cas alors tant mieux !! écrivez-le plus souvent ! vous voyez je m’en étais même pas aperçu.
comment il dit Woody Allen : ce qu’on appelle la paranoïa chez les autres pour les juifs c’est juste de la lucidité.
je sais pas pourquoi mais sur ce coup ça me fait plaisir qu’on soit d’accord.
puck dit: « Vous saviez que dans tous les livres de Kafka on ne trouve pas un seul arbre ? ou même un arbrisseau, ou une fleur. Probablement ça ne l’intéressait pas, je trouve ça reposant de ne pas parler des arbres. »
Je n’avais pas remarqué. C’est peut-être de là que me vient cette impression d’étouffement dans la lecture de ses romans. Mais dans ses lettres et son journal, la nature est parfois présente. Ainsi, il offre à Max Brod pour son anniversaire un caillou ramassé sur le chemin. Il lui dit que s’il le perd il en trouvera un autre pour le remplacer. J’avais trouvé ce cadeau magnifique. (Lettres à Max Brod) et dans le Journal, je vais chercher.
Christiane on doit trouver des pierres et des cailloux, du minéral, mais rien d’organique, pas que je m’en souvienne, faudrait demander à nos experts mais je suis pas sûr qu’on y trouve même un chat ou un chien, et encore moins un chien qui pisse contre un arbre, encore que, je sais pas pourquoi, c’est pas le truc qu’on trouve souvent dans les livres, je veux dire des chiens qui pissent contre les arbres, pourtant ça fait partie des décors arboricoles.
vivement une autre photo sur le blogapassou : mon cardiologue m’a strictement interdit les galipettes et les photos de gonzesses à poil, parait que c’est pas bon pour les palpitations cardiaques.
Je lus des trucs passuonnznts, partout.
La partition en Inde est de 1947. Les musulmans au Pakistan, les hindis en Inde.
Des milliers de morts.
Au Cachemire, ce n’est pas réglé.
La décolonisation, retrait des anglais, (Lord Moundbatten) est //.
Ganghi a fait sa grande marche du sel, pacifiste ; mort assassiné.
In wiki
Louis Mountbatten, 1er comte Mountbatten de Birmanie, né prince Louis Francis Albert Victor Nicholas von Battenberg le 25 juin 1900 à Windsor (Royaume-Uni) et mort le 27 août 1979 à Mullaghmore (Irlande), amiral de la flotte et homme d’État, est le dernier vice-roi de l’Inde britannique et premier gouverneur général de l’Inde indépendante.
Membre proche de la famille royale britannique, il est assassiné par l’IRA provisoire. Il est l’oncle maternel du prince Philip, duc d’Édimbourg, époux de la reine Élisabeth II.
Oppresseur/oppressé.
Un facteur n’est pas dit : la jouissance d’écraser l’autre.
C ce que vit l’oppresseur.
In fine, son énergie, il la tire de l’oppressé.
Allons keupu, lancer des missiles sur des civils israéliens c’est mal ; bombarder des civils palestiniens c’est mal. Mais le Hamas, Bibi et sa clique d’extrême droite font si bon ménage comme évoqué maintes fois, avec Jibé notamment. Le tapis est mité mon vieux. Enfin, sur le plan politique, j’ai des principes et des valeurs tout à fait compatibles avec ceux de la république française. Ils me dispensent d’établir la liste de mes réprobations devant vous comme j’irai à confesse. Voilà ma profession de foi, keupu.
Opposum-nous
Non.
Opossum-nous
https://images.app.goo.gl/8qk1CVx4VnsuuYoP7
Upaupa aussi(fasciée)
Upupa.
FRANZ KAFKA
Un dimanche au bois de Boulogne
10 septembre 1911
Des Parisiens qu’on n’a jamais vus marchent en se tenant la main. Herbe brûlée couleur de terre. Hommes en manches de chemise installés avec leur famille, dans la pénombre des arbres, sur des pelouses dont l’accès était préalablement interdit. C’est ici que l’absence de Juifs est la plus frappante » (Journal, traduction Marthe Robert)
« Ils me dispensent d’établir la liste de mes réprobations devant vous »
okayyy en fait vous êtes au courant de tout, mais vous n’en citez qu’une partie dans vos commentaires.
alors ça je le comprends !
sûr qu’on peut pas se taper toutes la liste des misère du monde, comme par exemple le million d’enfants dans le monde enlevés chaque année pour du trafic sexuel.
ou un chien, vous parlez trop vite!
puck dit: à
pourtant tous les autres crucifiés ont dégusté autant que Jésus, mais eux tout le monde s’en tape complet.
Puck
Désormais, nombre de Jésus ds le monde, au Portugal, au Brésil, à Cuba et ailleurs.
Claudio Bahia pourra confirmer ou infirmer.
Prochaines cruxifixion, y aura plus d’un.
à l’époque de la manifestation anti israélienne de Durban en Afrique du Sud cette ville était la capitale mondiale du trafic sexuel des enfants, des avions privés venaient de tous les pays des émirats arabes pour récupérer de jeunes esclaves sexuels.
c’est vrai qu’on a jamais vu de manifs pour protester contre ce genre de truc.
je me trompe peut-être, mais il me semble que durant ces 20 dernières années les manifs pro palestiniennes / anti sionistes dans le monde étaient les plus nombreuses.
c’est pas le genre de truc pour promouvoir la gauche israélienne.
Jazzi dit: à
FRANZ KAFKA
Un dimanche au bois de Boulogne
10 septembre 1911
»
Jazzi je parle de ses romans, pas de son journal !
Jazzi trouve-moi un extrait d’un de ses romans où on trouve un arbre ou une fleur.
J’aime vraiment les phrases courtes et tranchantes de Kafka. Elles me rappellent Beckett.
Il ne fait pas de la littérature, il écrit, c’est tout. Et c’est TOUT.
Cette écriture traverse les âges et les modes. Une conscience singulière en perpétuel éveil transparait derrière chacune de ces phrases.
Jazzi
J’espère pour vous que vous y échapperez, mais vu du dedans de l’Ehpad, c effrayant.
Je témoigne de cela.
Pas plus.
Merci à et alii et Janssen-JJ. Je recherche vedo et Stefen Fry et lis certains coms non lus hier.
Je ne dis pas moi, et je ne le pense pas « ah si vous vivez avec un pharmacien, c’est que vous avez besoin de vous faire soigner ».
Ben non.
et alii dit: à
mon bleu préféré, c’est le « lapis l’assouline »
Happy new eyes!
« lapis l’assouline »
Bleu électrique, la pile à souligne.
Puck dit à Christiane « on doit trouver des pierres et des cailloux, du minéral, mais rien d’organique, pas que je m’en souvienne »…
Et l’affreuse bestiole de La Métamorphose ?
Merci Jazzi pour cet extrait. On croit regarder « Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte », un tableau de Georges Seurat.
Mais la phrase finale assombrit cette fausse paix bucolique…
@c’est pas le genre de truc pour promouvoir la gauche israélienne.
du larousse en promo. : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/apartheid/4406#:~:text=Discrimination%2C%20voire%20exclusion%2C%20d‘,le%20reste%20de%20la%20collectivit%C3%A9.&text=R%C3%A9gime%20de%20s%C3%A9gr%C3%A9gation%20syst%C3%A9matique%20des,Sud%20entre%201913%20et%201991.
That seems to me (a) very funny, and (b) profoundly truthfulM about how envy and resentment are so much a part of who we are. It’s a model to me of how to express yourself if you want to say something, if you want to change minds, if you want to burn people with the flame of love, and hope, and connection that we all secretly believe in, that makes us gasp when we read poetry, or makes us feel what love is, and joy, and all the things that we’re mostly too embarrassed to talk about because they’re a bit sloppy.
Stefen Fry
« Cela me paraît (a) très amusant et (b) profondément véridique sur combien l’envie et le ressentiment représentent une telle part de qui nous sommes. C’est un modèle pour moi de comment s’exprimer soi-même, si vous voulez dire quelque chose, si vous désirez changer de point de vue, si vous voulez convaincre les gens avec les flammes de l’amour, de l’espoir, et du lien en lequel tous nous croyons secrètement, qui nous fait palpiter lorsque nous lisons de la poésie, ou découvrir ce qu’est l’amour, et la joie, ou toutes ces choses dont il est si difficile de parler car elles sont quelque peu sloopy. »
des avions privés venaient de tous les pays des émirats arabes pour récupérer de jeunes esclaves sexuels.
—
Lors de la Conférence des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation des Pays Islamiques(OCI)organisée à Dacca en 1984, deux avions de ligne remplis de prostituées thaïlandaises se sont posés en pleine nuit sur l’aéroport de la capitale du Bangladesh. Leurs passagères ont été transférées sous bonne escorte dans les deux grands hôtels de la ville à l’époque, l’Intercontinental et le Sonargaon, où elles ont été confinées dans les étages pendant 7 jours , avant de repartir au cœur de la nuit noire du Bengale, direction Bangkok. De Bangkok à Bang Cock et retour.
Le Bangladesh était à l’époque dirigé par une junte militaire commandée par le Général Ershad.
Évidemment, pendant cette période de travaux diplomatiques intenses, il ne m’était plus possible d’aller nager à la piscine de ‘l’Intercon’, hôtel qui, en l’espèce, portait bien son nom après apocope – Intercon = entre cons.
Vous nous fatiguez, Langoncet. Laissez-nous à présent.
sloopy = négligentes
Je traduirai par négligeables, plutôt.
Ça ne colle pas.
Elles ne sont pas négligeables elles.sont essentielles.
Gros contresens.
floues peut-être ou bien indéfinissables.
Ce n’est pas cela l’apocope.
C’est la suppression d’une ou plusieurs syllabes.
Bus pour autobus par exemple.
Bien cdlt
Me manquent 2 paragraphes.
Dslée.
sloopy
—
SLOPPY , de ‘slop’, les eaux usées.
« Intercon » pour « Intercontinental », c’est bien une apocope, non? (-ti/nen/tal, c’est 3 syllabes, non?)
Rose, sloppy ici : sentimental
Puck, il y a bien les masses de feuillage et les arbustes dans le jardin sur l’île, à la fin du Procès, juste avant l’exécution de K.
Bus pour autobus
vélo pour vélocipède
Pou pour poubelle, aïe, que l’apocope me pique! 😉
La Poubelle que jamais!
Une fille qui sait danser et des garçons qui travaillent.
Le bon plan.
Sweet dreams.
Merci pour votre solidarité Janssen-JJ et et alii.
palpiter lorsque nous lisons de la poésie, ou découvrir ce qu’est l’amour, et la joie, ou toutes ces choses dont il est si difficile de parler car elles sont quelque peu gnan-gnan. »
Merci tit’x.
Good dreams
De quel gnangnan l’apocope est-il le nom? rose?
et alii dit:
Jérôme Ferrari, Étienne Klein. Comme si Platon avait inventé la bombe atomique.
Merci pour ce lien, très intéressant; mais il semble que l’article dans Philomag date de 2015;
pourquoi maintenant ?
je ne connais pas Jérôme Ferrari, mais sûr que j’achèterai ce livre dès que je pourrai venir en Europe, probablement Portugal (envoi par Amazon)
Oui, x, ‘sentimental’,c’est bien l’idée.
Je dirais « cucu », ‘sloppy’ au sens de ‘corny’.
l’apocope EST-ELLE le nom?
Je l’a vu ce film avec Brad Pitt pas mal décalqué.
Y a une histoire de pipe ds ma voiture.
Re bof et bof.
Tarantino va quitter Tel Aviv avec Aaron et la mère porteuse.
Ds la voiture.
P.de clavier.
Racontpatavi
Meuldemande, racontpatavi.
C récurrent.
Ciao.
Aimez-vous la morue dessalée, Claudio ?
(@Y a une histoire de pipe ds ma voiture.
il ne vous est jamais arrivé de vous allonger sur les jambes de votre amoureux au volant sans penser à une pipe ?)
Léo
Fils de.
Daniela Pick la mère.
QT apprend l’hébreu.
Acheter du Jerome Ferrari, je déconseille !
Incidemment : Depuis les premières heures de dimanche, 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants, ont été tués selon les autorités locales dans des bombardements israéliens sur Gaza, une enclave pauvre de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis près de 15 ans.
@merci d’avoir mis en ligne le Zumthor,
Cette analyse de » la fin de satan » de V.Hugo, par P. Zumthor, poète et selon wiki, spécialiste des poétiques médiévales, est une explication claire de ce qui apparaît comme une crise mystique et politique, lors de ce confinement- je trouve cette analogie pertinente, sinon » parlante « .
A la faveur du lieu, évidemment, mais de ses lectures de spiritualités diverses, – dans l’ensemble relevant de l’occultisme-, et de grands textes allégoriques je n’ai jamais aussi bien compris la foi politique de V. Hugo , que dans ce court texte de P. Zumthor.
Et de cette nuit ( de 2 ans), Hugo n’est pas devenu un prédicateur complètement allumé , ce qui aurait tout aussi bien pu advenir, mais il en a conçu » Les Misérables « .
La deuxième mort de Louis Pasteur
https://www.telos-eu.com/fr/societe/la-deuxieme-mort-de-louis-pasteur.html
Un pour saluer .
https://www.ring.fr/agenda/communiques/2014-03-10-entretien-fleuve-avec-raphael-sorin
juste pour rappeler,MC,il est parfois pratique d’aller entrouvrir un ivre à la bibliothèque,faire la bise à sa bibliothécaire et lui dire qu’on ne l’oublie pas malgré le covid , et prouver que tout littéraire que l’on soit, on s’intéresse aux sciences, et vérifie l’actualité de ses informations;
bonne journée
le monde :
lundi 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
ouvrir un livre
Ce matin (17.5.21_9.09), je salue un homme qui regarde le soleil bien en face, Axel Kahn. Et procure du bien. Non, il n’y a rien… Sauf ceci, je l’espère, que vous garderez un bon souvenir de moi, Léa. Oui,
Non, nous n’allons pas dresser la liste de toutes nos indignations. Car que fait-ON pour empêcher ces nouvelles violences ?… Proposer des perspectives à la jeunesse palestinienne, par exemple, comme l’explique Marie Durrieu ?
https://theconversation.com/conflit-israelo-palestinien-les-raisons-du-regain-de-violence-160893
Picasso, voilà une magnifique contre-épreuve. Oui, l’eros au service du talent artistique. Aucune réserve à formuler… J’espère juste, pas une exception confirmant la règle, à ce niveau de génie.
« Le principe d’incertitude ». Oui, ce fut un joli petit roman inspiré sur les dilemmes du physicien Werner H. dans la tourmente nazie et après la chute du régime. Je ne conseille pas Ferrari, mais ce roman, oui. Pourquoi dissuader les bonnes volontés ?.
« En additionnant nos savoirs 2 messieurs je sais presque rien, ça peut donner un monsieur je sais pas grand chose ». Autrement dit – par – = + En matière de mathématiques, c’est bien possible. Cela suffira-t-il à améliorer la bêtise humaine ?
Aujourd’hui, je vais contempler ma roseraie toute la journée dans une chaise longue. Et si je me mettais composer un poème ? Elle est au top de ses capacités de générosité. Je dois essayer.
@ à toute l’herdélie, une amicale bonne semaine.
« Incidemment : Depuis les premières heures de dimanche, 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants, ont été tués selon les autorités locales dans des bombardements israéliens sur Gaza, une enclave pauvre de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis près de 15 ans. »
selon vous qui porte la responsabilité de ces morts ?
rose,
on me dit ce matin qu’on met en place des équipes de gens bien formées qui suivent les gens à domicile
renseignez-vous
Les victimes bien entendu.
je lis le lien sur oslo et ses suites:voilà comme on dit: » Par conséquent, la poussière a été mise sous le tapis et les acteurs régionaux et plus lointains ont choisi, ces dernières années, d’ignorer le conflit au Proche-Orient.
ah, des « poussières »!
Terrible l’hommage de Passou à Raphaël Sorin : un écrivain raté pour qui tout était mieux avant !
Mieux vaut lire le long interview du même, mis en lien par Marie Sasseur…
Organisé par Challenges et la Toulouse School of Economics (TSE), ce « Common Good Summit » rassemblera plusieurs prix Nobel (outre Jean Tirole, Esther Duflo, Abhijit Banerjee, Amartya Sen, Angus Deaton) ainsi que des chercheurs des grandes universités mondiales (Philippe Aghion, Daron Acemoglu, Olivier Blanchard, Hélène Rey…), des patrons de grandes entreprises comme Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Alexandre Mérieux (Biomérieux), Philipp Hildebrand (Blackrock), et des esprits libres comme l’inventeur de Siri, Luc Julia…
Des centaines de milliers d’internautes, connectés le jour même en live, ou plus tard en replay, pourront également accéder aux débats, reflet de la triple vocation de TSE et Challenges : lever le « voile d’ignorance » ; dépasser les frontières de la connaissance ; et transmettre le savoir au-delà des cercles académiques.
Inscrivez-vous gratuitement dès maintenant
pour ne pas manquer ce rendez-vous !
vous n’êtes pas des poussières
Je ne trouve pas le texte de Passou sur Sorin si « terrible », JB. Il se termine sur une pointe de nostalgie, de moins en moins de gens avec qui parler…
M.Court,
grâce à vos remerciements à Marie Sasseur (auxquels je joins les miens), j’ai pu découvrir, en remontant le fil des commentaires, le lien qu’elle avait mis en ligne permettant d’accéder à cette analyse essentielle de « La fin de Satan » de Victor Hugo par P.Zumthor :
http://www.aasm.ch/pages/echos/ESM050044.pdf
De cette chute de Satan, j’ai toujours isolé ces vers :
« La plume, seul débris qui restât des deux ailes De l’archange englouti dans les nuits éternelles, Était toujours au bord du gouffre ténébreux.
Les morts laissent ainsi quelquefois derrière eux Quelque chose d’eux−mêmes au seuil de la nuit triste,
Sorte de lueur vague et sombre, qui persiste.
Cette plume avait−elle une âme? qui le sait?
Elle avait un aspect étrange; elle gisait
Et rayonnait ; c’était de la clarté tombée.
Les anges la venaient voir à la dérobée.
Elle leur rappelait le grand Porte−Flambeau ;
Ils l’admiraient, pensant à cet être si beau
Plus hideux maintenant que l’hydre et le crotale; Ils songeaient à Satan dont la blancheur fatale, D’abord ravissement, puis terreur du ciel bleu, Fut monstrueuse au point de s’égaler à Dieu.|
[…]
Une flamme semblait flotter dans son duvet ;
On sentait, à la voir frissonner, qu’elle avait Fait partie autrefois d’une aile révoltée ;
Le jour, la nuit, la foi tendre, l’audace athée, La curiosité des gouffres, les essors
Démesurés, bravant les hasards et les sorts,
L’onde et l’air, la sagesse auguste, la démence, Palpitaient vaguement dans cette plume immense;
[…]
Tout à coup un rayon de l’œil prodigieux
Qui fit le monde avec du jour, tomba sur elle. Sous ce rayon, lueur douce et surnaturelle,
La plume tressaillit, brilla, vibra, grandit, Prit une forme et fut vivante, et l’on eût dit
Un éblouissement qui devient une femme.
Avec le glissement mystérieux d’une âme,
Elle se souleva debout, et, se dressant,
Éclaira l’infini d’un sourire innocent. »
La plume liberté, femme innocente, échappée à ce noir tourment de la chute de Satan (à la blancheur fatale) tombé « dans ce cercle effrayant que les glaciers enserrent », est un bien beau cadeau que nous fit Hugo. (même si « La goule Isis−Lilith cria dans cette fosse »…)
Désolée pour cette disparition du retour à la ligne de certains vers avalé par l’envoi. Les majuscules permettent pour ceux qui le désirent de remettre cela en ordre.
Je vois Satan tomber comme l’éclair Girard
Pasteur doit être fier de voir des recherches faites mondialement pour résoudre une pandémie qui nous concerne tous.
Avec mention spéciale pour le courage inouï du médecin chinois qui a bravé les interdits.
Et alii
C’est noté, copié, enregistré.
👏
Il en a conçu les Misérables.
Victor 👏❤😃
X, il y a dans « le château » de Kafka des jardins signalés avec clôtures mais tout est enfoui dans la neige.Parfois Kafka signale un lierre sur un mur; le bois de chauffage est partout, dans les bûchers, dans les granges,mais de foret ,aucune! En revanche les descriptions d’intérieur se multiplient,avec des enfants,des groupes de buveurs, bcp de femmes,quelques animaux,surtout chevaux (il y a un matou inquiétant avec une patte blessée). Kafka s’attarde sur des détails expressionnistes dessinés pour altérer les formes: plafonds trop bas, les murs trop blancs, cheminées envahissantes avec du feu;bcp de précisions sur le chaud, le froid(les amis de kafka notaient qu’il portait hiver comme été le même petit costard serré et lui faisaient remarquer qu’il ne s’habillait pas assez chaudement en hiver… dans « le château » les lits sont les uns trop étroits et les autres trop vastes,que ce soi tà l’ hôtel des Voyageurs ,dans les demeures villageoises. les cafés sont sales, aux perspectives écrasées, avec odeurs de bière aigre.Pas mal de scènes de lessive dans des baquets.mais pour l’essentiel -la note tenue- l’auteur s’en tient à cette absence blanche pour donner je crois un effet sur les personnages.ils surgissent du blanc! ou absorbés,enfouis, englués, recouverts, dans cette neutralité blanche ou le noir des ténèbres nocturnes, toujours épais chez Kafka.. il se forme une sorte de néant blanc,de fresque neigeuse inquiétante,parfois un tableau abstrait, d’où le moindre détail descriptif ressort avec une présence insolite.A remarquer l’abondance de détails vestimentaires,charmants ou comiques, notamment pour les femmes. Ils sont souvent burlesques,négligés(pour certains villageois) et franchement ridicules pour certains hommes(collants pour les deux Aides, par exemple), ou habits trop solennels pour les fonctionnaires.
Avant de mourir, R. Sorin avait déjà mal fini, en glissant progressivement vers l’insignifiance.
On retiendra tout de même qu’il a accompagné Wellbeck dans ses œuvres, inégales et inégalables en leur singularité.
Michel Thomas est le seul et unique satiriste français, drôle et grinçant. La Carte et le territoire est son chef d’œuvre comique et Plateforme est sa grande œuvre visionnaire.
Et puis, depuis qu’il a trouvé l’amour, il a retrouvé forme humaine.
Il faudrait absolument qu’il donne un concert rock avec JL Aubert avant que la 4e vague nous fasse prendre un nouveau bouillon au curry.
…
…
…a quoi ca sert tout ca puisque on va tous mourir un jour
Plateforme est sa grande œuvre visionnaire.
Et puis, depuis qu’il a trouvé l’amour, il a retrouvé forme humaine.
Quentin Tarantino, lui, est devenu beau.
Ce qui semblait impensable.
JJJ: « Ce matin (17.5.21_9.09), je salue un homme qui regarde le soleil bien en face, Axel Kahn. Et procure du bien »
je le salue aussi, je l’ai entendu, c’était grave et plein de noblesse. Il va mourir, « en romain » à la façon dont Marc-Aurèle le disait. Sous le signe du loup a-t-il confié, aimant la vie.
sur lundi matin
Entretien avec Samah Jabr, psychiatre et psychothérapeute palestinienne
Un spectre hante le monde, celui de la Palestine. Comme chaque fois qu’une phase de crise aiguë a fait réapparaître cette question dans le champ médiatique, il faut être attentif à la fois à la singularité du moment et aux processus longs. Se garder d’abord de considérer qu’il y aurait eu quelque chose comme une situation normale, que seraient venus déranger des « heurts », des « affrontements », des « bombardements », des « roquettes », « un bilan qui s’alourdit » faisant craindre « un embrasement dans toute la région »… Tenter enfin de penser la Nakba, la « catastrophe » ou le « désastre » des Palestiniens, comme le fait « que les choses continuent comme avant ».
https://lundi.am/Palestine-la-resistance-comme-therapie
Ce matin aussi, Pierre Haski (France inter, vers 8h20) faisait remarquer que c’est chaque fois à l’occasion des pires crises que le conflit israélo-palestinien a réussi à trouver des solutions.
oui, certes. mais peut-on parler de solutions quand il s’agit de passer de « crise en crise »?
Un beau papier de J.Garcin sur le Nouvelobs :
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20210516.OBS44084/raphael-sorin-la-mort-d-un-irreductible.html
Bel entretien, également, mis en ligne par M.Sasseur.
Ce que j’aimais dans sa démarche c’était son choix d’être à l’écoute d’auteurs peu ou pas connus, des rencontres transformées en entretiens. Un vrai découvreur. Sa curiosité intellectuelle. Sa bibliothèque qui était son refuge. Je me souviens aussi de ses participations au « Masque et la Plume » sur France Inter ainsi que dans l’émission « Droit de réponse » de Michel Polac.
Christiane
Je viens de lire cet article, sur « la fin de Satan », et, comme vous Christiane, je l’ai trouvé « essentiel ». Merci de nous offrir ces extraits, en sus. Cette « plume » est une image qui me parle, une symbolique de la liberté et de la légèreté, et du hasard aussi, de l’échappée au fil de l’air. L’éphémère qui vole dans les interstices. Très beau.
Salut à Raphaël Sorin, souvenirs de radio, chez Garcin, savait lire et offrir à lire.
C’est à lui, R Sorin, que je dois Elias Canetti, et ce n’est pas rien dans ma vie.
Oui, Jibé, l’espérance dans la légèreté vulnérable d’une plume. Cela me parle.
Elias Canetti, oui. De beaux souvenirs de lecture.
belles gambettes (pause musique)
https://www.youtube.com/watch?v=LdcASSiZO1w
les gambettes de MISTINGUETTE:
« plus belles jambes de Paris », qu’elle fait assurer pour 500 000 francs français en 191917 (l’équivalent de 693 161,77 euros d’aujourd’hui).wiki
Je n’arrive pas à mettre le lien de ce pdf d’erudit.org, dommage, cet article est passionnant :
Élias Canetti et l’autre procès de Kafka. Hans- Jürgen Greif. Franz Kafka … Prix Franz-Kafka (1981 ). L orsque, en 1981, Elias Canetti reçut le prix Nobel de …
5 pages·1003 Ko
1878 c’est l’ année de l’infarctus et de « la première mort » d’Hugo, celle à partir de laquelle il ne crée plus. Dessine-t-il encore? Rose, si je ne m’ abuse ,Madame Hugo est du Voyage en Zélande chronique par Paul de la Miltiere( alias Charles Hugo, la Miltiere étant une propriété tourangelle du General Hugo) représente le grand homme a l’ Exposition pour la Reprise d’ Hernani, qu’ Alexàndre Weill titrera, brûlant ce qu’il a adoré, la Méprise d’ Hernani, et suivra Charles mariée à Alice Lahaene en Belgique, où elle mourra. Hugo délaisse à Guernesey résumé tout cela en un vers: « Ta maison est à toi, on t’y laissera seul ». Adèle. Hugo sera enterrée selon ses. volontés à Villequier avec sa fille. La contribution du mari est sans doute dans l’épitaphe, pierre dans le jardin de Sainte Beuve: Adèle, Femme de Victor Hugo….
Christiane, Voilà, c’est fait :
Voir aussi dans Mes Poisons ce que Sainte Beuve en dit.
Mais Jazzi, ce n’est pas grave d’avoir été un écrivain raté quand on a été un éditeur et un critique réussis…
Oh, merci, Passou !
« c’est chaque fois à l’occasion des pires crises que le conflit israélo-palestinien a réussi à trouver des solutions. »
ça fait de belles jambes aux morts !
Un ecrivain « raté ».
J’imagine qu’il faut comprendre que R. Sorin n’a pas été romancier .
Et de fait, sauf erreur, il a écrit un seul roman, à l’âge de 20 ans.
« ce n’est pas grave d’avoir été un écrivain raté quand on a été un éditeur et un critique réussis… »
Encore eut-il fallu le rappeler dans votre hommage, Passou !
hommage de Sorin à Canetti:
http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.lexpress.fr%2Finformations%2Fle-mystere-canetti_610465.html
Jazzi, il faut lire jusqu’à la fin le billet de Passou :
« J’en étais là de mon attirance/répulsion pour la nostalgie, beau piège quand elle s’avance sous le masque si séduisant du spleen, de la saudade ou de la Sehnsucht, lorsque je reçus le livre que Raphaël Sorin avait consacré à « 21 irréductibles. Nouveaux produits d’entretiens » (174 pages, 16 euros, finitude). Un tel livre d’un tel auteur et d’un tel ton ne pouvait décemment paraître ailleurs que chez un tel éditeur. L’harmonie est parfaite. Sorin y a réuni vingt et un portraits-entretiens par lui effectués au XXème siècle du côté de vivants dont la plupart sont morts désormais, même si certains poussaient la discrétion et le retrait de ce monde à ne pas démentir lorsqu’on les disait morts de leur vivant. On se croirait dans le fonds d’un vieux libraire ; pourtant, c’était hier. Ces textes ont déjà été publiés dans les journaux, mais l’intérêt de leur réunion dans ce livre fabriqué avec soin par l’éditeur, et si agréable à caresser, tient à la manière de Sorin : ce n’est pas un interviewer mais un visiteur.
Chaque texte est souvent le fruit de visites espacées car il s’est donné le temps. Un luxe désormais. Un détail suffit le plus souvent à révéler la vérité d’un homme : les taches blanches en lieu et place des tableaux sur les murs de l’appartement de Marc Bernard envahi du pressentiment de sa mort imminente ; les déconvenues institutionnelles d’Henri Pollès avec son musée vivant du livre ; Henri Thomas tout au bonheur de marcher ; André Fraigneau, général des Hussards hanté par le désir d’écrire sur la grandeur; Louis Calaferte calfeutré en ses exils intérieurs ; Marcel Mariën d’une subversion l’autre ; Eugène Dabit si vivant dans le souvenir de Béatrice Appia ; Edmond Jabès, écrivain de personne hanté par le silence du désert ; le silence encore, mais comme « »villégiature des mots » » sous la plume de Georges Schéhadé ; le présence de Roger Gilbert-Lecomte dans la plaidoirie de son défenseur posthume Roland Dumas ; et puis Simenon, Mandiargues, Jean Hugo, Ghérasim Luca sans oublier in fine et of course Elias Canetti, oncle tutélaire. Pour la plupart destinés par l’époque à devenir des écrivains pour quelques uns. Leurs photos évoquent déjà des fantômes revenus nous hanter après une longue absence alors qu’hier encore, on pouvait s’inviter chez eux pour les écouter parler de leurs conversations d’avant-guerre dans les cafés de la place Blanche ou ceux de Montparnasse. Dans les dernières années de l’autre siècle, on pouvait encore bavarder avec quelqu’un qui avait bavardé avec Proust.
Tous ressuscités à travers un mot, une phrase, un regard, développés sur quelques pages. Tous issus du monde d’avant. Tous « »irréductibles » » ? Pourquoi pas, mais une préface n’aurait pas été de trop pour dire en quoi ils l’étaient. Le fil rouge qui les relie est peut-être à chercher dans la vraie nature de leur solitude, qui n’est pas qu’un renoncement au siècle et à sa mondanité littéraire. Ce n’était pas mieux avant. Mais en revisitant cette chaleureuse galerie de familiers, rencontres avec des sauvages de bonne compagnie, il faut bien admettre que nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens à qui parler. »
PERRE ASSOULINE
Je l’ai lu deux fois, Christiane. Merci.
Par ailleurs, je ne connais Sorin que de réputation.
Cet hommage est un enterrement de première !
Hommage de R. Sorin a P.O.L.
« Quant à P.O.L. que l’on désigne désormais par son acronyme, je suis encore impressionné par le faux parallèle de nos deux vies: enfants juifs, nous avons grandi à dix kilomètres l’un de l’autre, à Sablé-sur-Sarthe. Nous devions notre vocation à Jean Cayrol. Je lui ai pour ainsi dire succédé chez Flammarion et nous avons eu un commun un seul auteur, Claude Lucas, à qui j’ai annoncé sa mort. De cela, j’en ai parlé avec lui après avoir vu son premier film, Sablé-sur-Sarte, Sarthe.
«Je suis plein de mes morts, personne ne doit plus mourir autour de moi, il n’y a plus de place.» Elias Canetti »
Merci, Et Alii, pour l’hommage de Sorin à Canetti.
A la fin du lien donné par Marie Sasseur, ces mots bouleversants de Canetti :
« Je suis plein de mes morts, personne ne doit plus mourir autour de moi, il n’y a plus de place.» Elias Canetti
@Cet hommage est un enterrement de première !
Ce n’est pas tout à fait comme cela que je lis ce souvenir personnel de Passou, qui privilégie une communauté d’esprit, s’agissant d’un éditeur et critique litteraire.
Passou ne pouvait quand même pas saluer l’éditeur de Houellebecq !!
Oh he, elle fait quoi la vieille hystérique à recopier tout ce qu’on poste .
Il est sûr que les deux mots « écrivain raté » sonnent très durement, mais la tonalité générale de l’article de Passou est tout de même assez positive, JB.
Peut-être ce dernier lui en veut-il un peu de la découverte enthousiaste de Houellebecq ?
…je n’avais pas vu la remarque de MS…
@je n’avais pas vu la remarque de MS…
Elle allait pourtant venir, gros comme un camion… et je retiens les chevaux…
Passou a dit son admiration pour le Houellebecq… du début, MS !
Son hommage nous décrit surtout un homme du passé. C’est ainsi que je l’ai lu.
Difficile, par ailleurs, d’être éditeur et critique littéraire : juge et partie…
Passou a dit son admiration pour le Houellebecq… du début, MS !
Et R. Sorin tient » Plateforme » pour un très très bon roman…comme moi.
C’est le tarmac d’où sont partis tous les vols de la discorde.
J’aime bien pouetiser tout ce bordel, qui a fait du tort à Houellebecq.
Surlering.com, 29/03/2010. Entretien avec Raphaël Sorin:
http://www.lepetitcelinien.com/2010/08/entretien-avec-raphael-sorin.html
« il faut bien admettre que nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens à qui parler. »
Pour moi, cette phrase sonne surtout comme une épitaphe idéale du petit monde éditorial germanopratin, dont Gallimard et ses filiales est le grand vainqueur, comme le souligne Raphaël Sorin dans l’interview mis en lien par MS.
J’ignorais la parenté de Sorin avec Canetti. C’est un auteur qui a beaucoup compté pour moi, aussi, mais je ne crois pas l’avoir découvert grâce à RS…, mais plutôt gâce à Masse et Puissance, et plus tard, tout seul…, quand j’ai voulu savoir qui était cet écrivain récipiendaire du prix Nobel –
Il va falloir ajouter les dernières paroles de Sorin à la collection des sentences de son cousin, contre la mort de ses êtres chers.
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-livre-contre-la-mort-9782226320865?
J’ai toujours trouvé le qualificatif « d’écrivain raté » d’extrême mauvais goût à l’occasion d’une nécro, malgré les tentatives de rattrapages ultérieures. Car c trop tard. On ne va pas aller trouver des excuses à un collègue qui aurait dû, plus que tout autre, s’en empêcher… Cela dit, le mal est fait, et je n’irais jamais insinuer que Passoul en ait jamais voulu à Sorin d’avoir cru en Houellebecq. Pas exagérer non plus… –
Mais comme d’hab., toute cette émotion artificielle est tellement dérisoire.
@ je rappelle à SMS qu’aujourd’hui est une journée mondiale de lutte contre la LGBT-phobie. Il lui faudrait se calmer à ce sujet. Lui rappeler que chacun a le droit de s’exprimer avec décence sans subir trop d’invectives imméritées.
Beatrice Appia qui, au dela du Conte de la Marguerite , n’était pas un mauvais peintre.. Retour à Proust avec sur YouTube, » Rachel quand du Seigneur », ala fois surnomd’unpersonage de la Recherche et grand air de la Juive . Georges Thill s’impose face à Shicoff, mais ni l’un ni l’autre ne chantent la caba lette finale, qui justifie certaines parodies d’ Offenbach ( Dieum’ éclaire/ Fille chère » etc!). Impossible ici de ne pas voir l’humour de Proust le wagnérien de l’ouverture de la Recherche, dans l’utilisation du surnom, et je crois des souvenirs rétrospectifs de soirées à l’Opera du temps où Halevy passait pour un tres grand compositeur . Il figure d’ailleurs à ce titre dans les bustes de l’ Attique de la Loggia de l’ Opéra de Garnier.
Oui Paul Edel, et d’ailleurs ces feuillages, ce jardin public vu depuis un pont (dans le Procès) confirment plutôt et ce que vous écrivez et l’observation générale de Puck, car la scène se déroule au clair de lune, rien de verdoyant. Ces arbres-là sont à peu près aussi inaccessibles et quasi fantomatiques, du moins à ce moment, que ceux représentés sur les toiles toutes semblables que le peintre avait réussi à fourguer à Joseph K, sombres paysages de landes et non riantes campagnes.
Je ne sais pas si vous êtes lecteur de L.R. Des Forêts, dont Le Bavard assez halluciné emprunte pas mal au Château (pour le Procès et un jardins public sur une île il faut que je vérifie, le rapport n’existe sans doute que dans mon esprit et tous ces carambolages ne sont pas nécessairement fructueux).
Raphaël Sorin un écrivain raté ?
Ma foi, sans doute aurait-il dû continuer de poursuivre la voie tracée par son père William ?
« dans les romans de Kafka on ne trouve pas un seul arbre »
sûr qu’avec des affirmations aussi définitives on a des chances de mettre à côté : caramba encore raté.
cela dit dans les romans de Kafka on trouve assez peu de verdure… je ne souviens pas y avoir croisé un pommier.
du coup on peut dire que dans les romans de Kafka on ne trouve aucun pommier !
et là je mets au défi quiconque de me trouver le moindre pommier ou cerisier chez Kafka !
@ x, – au moins vous nous prévenez des possibles carambolages de vos neurones par rapport à vos nombreuses lectures. Je comprends bien cela… Pour ma part, moi qui suis un fan du « Bavard », je n’ai jamais fait semblable rapprochement avec le Château… Quant aux efforts de PE pour trouver de la verdure chez K., je lui adresse mes félicitations pour avoir relevé le défi. –
Je crois qu’il y a de belles choses dans ses lettres de Zuraü. Bien sûr, ce ne sont pas les romans… Bàv,
En revanche, il y a des marronniers, des sujets qui reviennent sans cesse sous sa plume verte te noire… Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
« Quant aux efforts de PE pour trouver de la verdure chez K., je lui adresse mes félicitations pour avoir relevé le défi. »
moi aussi ! l’important est de participer, garder l’esprit sportif, reconnaitre sa défaite avec fair play et savoir féliciter le gagnant.
x, pas de chance pour moi, comme j’ai aimé passionnément le bavard, je fais un tourtrès rapide sur la toile où je lis que:
» En 1978, Quignard signe la quatrième de couverture de la réédition du volume dans la collection « L’Imaginaire ». Il se pourrait que Le Bavard soit avec Bouvard et Pécuchet un des constats les plus terribles sur l’inanité de la littérature. À tout le moins met-il les scribouillards en garde, comme autrefois Montaigne dans son chapitre « De la vanité des paroles », contre les apprêts stylistiques. »
il n’y a plus le tweet « couverture » tant pis, mais plus grave, je l’ai lu en poche et il me semblait que la couverture étqit un « clown » de klee , ce qui n’est pas confirmé par le net et que je ne peux vérifier ici où je suis ; donc voyez !
Grand respect pour Raphaël Sorin .
Il faisait partie de ce club fermé du vrai grand lecteur, aigu, érudit, fruité, crayon à la main, annotant dans les marges, armé d’une souterraine culture.ce lecteur adorait des écrivains oubliés, de Calet à Hardellet, de LP Fargue à Bove, de Follain à Caillois..Pas dupe, souriant du Cirque littéraire.
Je l’ai rencontré plusieurs fois au fond d’un restaurant à nappes à carreaux, devant un Cote du Rhône bien charpenté, je m’imaginais le voir vieillir dans une de ces librairies poussiéreuses basses de plafond, en province méridionale, le coté grenier de bons livres rares, un bric -à-brac de merveilles. Sorin avait la paupière baisée et le regard un peu lent mais intense, braise noire, des vrais observateurs. Je me souviens de sa finesse dans les réflexions tombant avec netteté sur le style d’un Calaferte bien érotique, toujours un jugement impeccable. Il avait une retenue avant de parler qui en impose, mais quel verdict sûr, parfait. Parfois un peu guillotine.
Il possédait aussi l’ironie si délicate des inconsolables, inconsolable de quoi ? Ça reste son mystère et son rayonnement.
Quand il parlait de ses écrivains préférés, on devinait une familiarité venue de loin, du petit garçon fou de lectures, du lycéen prêt à voler des bouquins dans les librairies.
En discutant, on imaginait ce lecteur faussement indolent humant des vieux Littré, retrouvant dans une liasse de papiers découpés, un article des « lettres françaises » des années 60….Il était propriétaire d’une science gratuite, fervente, méticuleuse sur la vraie littérature. dans les marges. Oui un faux indolent, je l’imaginais le sir ayant balancé ses mocassins à l’heure de la sieste pour déguster un José Cabanis ou un Pierre Reverdy moins connu, ou un article cinéma de Desnos. Il ricanait devant l’agenouillement de la critique mode, pétaradante, sûre d’elle, devant un nouvel écrivain surestimé.
Lucide le Sorin .Il était protégé du raffut littéraire, du tout-venant et des avalanches de nouveautés par les musiques secrètes de ses plaisirs d’un à -qui -on -ne -la -fait -pas. Oui, je trouvais paradoxal que cet homme au courant de tout ce qui se passait dans « le papier » parisien ne se retire pas dans une ville du Sud , avec routes à platanes, pantouflant dans une caverne à vieux bouquins admirables.
« En revanche, il y a des marronniers, des sujets qui reviennent sans cesse sous sa plume verte te noire… »
3j vous êtes dans doute bon lecteur, mais vous n’auriez jamais fait un bon romancier, vous savez pourquoi ? parce que vous n’avez pas le sens de la métaphore, sinon vous auriez écrit « sous sa plume verte et noire comme ces olives qu’on nous servait chez les Verdurin à l’apéro », vous voyez la différence ?
Mais en revisitant cette chaleureuse galerie de familiers, rencontres avec des sauvages de bonne compagnie, il faut bien admettre que nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens à qui parler. »
Terrible et lucide constatation, qui vaut pour la planète Terre toute entière
tout le moins met-il les scribouillards en garde, comme autrefois Montaigne dans son chapitre « De la vanité des paroles », contre les apprêts stylistiques. »
»
arrêtez d’agresser Flaubert ça devient insupportable à la longue !
le style c’est beau aussi un brin parfois.
Jazzi, écrire est une telle addiction pour certains. Tout n’est pas d’égale valeur. Quelques uns, très rares, réussissent à être et critiques littéraires et romanciers, voire éditeurs. Cela demande d’être deux, trois. L’un n’étant pas l’autre dans ces activités qui s’excluent presque. Les années passent et ce que l’on retient d’un(e) qui a écrit est parfois très différent de ce que croyait être celui ou celle qui avait ecrit.
Hier, nous évoquions Victor Hugo. Il a fallu attendre les années 1950 pour que son oeuvre graphique soit prise en considération. Le prévoyait il ?
Canetti a eu une vie toute en zig-zag. Très difficile d’avoir une approche unidirectionnelle des écrits qu’il a laissés.
De plus, entre gens de même métier, il y des rencontres, des sympathies, des rivalités, des aversions… Seule la mort égalise tout et pas comme on le voudrait…
« nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens à qui parler. »
faut pas non plus tout dramatiser : un bon jeu vidéo ou une bonne série c’est aussi sympa que discuter avec ses semblables.
et même les livres : vaut-il mieux lire Proust ou perdre son temps à discuter avec son voisin.
sans doute aurait-il dû continuer de poursuivre la voie tracée par son père William
J’en ris bêtement, mais toujours avec un long temps de retard, je fais moi-m^ pas mal de blagues de cet acabit…, d’où mon indulgence, mais quand je les lis, je n’en comprends en général qu’une sur dix… Charentais à l’esprit de plus en plus lent…, tel chaussé de savates se traînant sur les patins de nos planchers encaustiqués, une serviette à débarbouiller au cou pour rejoindre la souillarde. (//les baquets d’eaux usagées///).
et puis parler avec les gens ça sert pas à grand chose vu qu’il a été prouvé que dans la communication entre les individus chacun ne capte que 30% du message émis par l’autre.
« Charentais à l’esprit de plus en plus lent… »
sûr qu’à force de vivre en autarcie avec ses poules c’est pas vraiment le truc qui incite à penser plus vite.
@ vous voyez la différence ?
oui puck, je n’aurais pas du écouter ma prof de français en 5e (Sylvette C.) qui m’avait mis en rouge dans la marge : « évitez les clichés »…, je venais de comparer la neige de « La pie » sur la barrière, à un paysage de neige avec un manteau immaculé… Ce jour là, puck, j’ai anéfé compris que je ne serais jamais un romancier comme vous, et je fois vous expliquer que j’en fus très heureux… Car personne n’a jamais cru devoir me faire remarquer que j’étais raté…
Taré, oui, mais raté, non. Voyez la différence ?
Merci pour votre aide permanente et intérêt à vouloir me faire m’améliorer et progresser. Je vais en suis infiniment gré… En quoi puis-je vous être utile à mon tour ? – Bàv,
« j’ai anéfé compris que je ne serais jamais un romancier comme vous »
3j pas la peine de mettre la barre aussi haut.
un penseur… al’hors ?
Sylvette, ça fait pas sérieux pour une prof de français, JJJ !
Paul, ça c’est un bel hommage !
ou put^to, un panseur ?…
Je vous dévoile la vérité : elle s’appelait Sylvette Capdepont, prof de français et de latin. Et c’était dans les années 65-66, les minidjupes venaient de poindre… Et elle aimait écrire très haut au tableau, consciente de nous dévoiler tous les charmes de son anatomie fuselée… Je me souviendrai toujours de mes premiers émois érotiques. Quelques poils obstinés et non dépilés s’écrasaient sous la soie de ses impeccables collants de nylon transparent… Soupir (comme CT). J’espère qu’elle n’a plus besoin de se cultiver et mettre à jour avec la RDL, si elle est encore en vie avec son mari (prof de maths, un sacré con, çui-là aussi : -> Capdecon !… on l’appelait – jamais su son prénom),… Et bé, ils doivent bien avoir chacun dans les nonante, hein, ça nous les rajeunit pas !… Argh !… Bàv,
…«nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens à qui parler».
Non, il faut simplement parler à des gens avec qui on n’a jamais parlé (de Proust, de Kafka, de Charlie Parker, de Vallotton).
renato, je crois qu’avec ces poivrons Vallotton cherche à faire une peinture impertinente.
@ penser plus vite. (punckt)
Mais à quoi bon, mon bon ?… William Sorin, Saurin, Saurien, Sot-Rien ?
(*Cochez les cases inutiles, fils pétomane !).
N’en bouffez pas trop non plus… des mong’hettes piates !… hein !?
*** « Funghi from Yuggoth » s’est arrêté en chemin. N’ira-t-il pas jusquau trente sixième « continuity »….
dernier post du pigeon de Gisèle,qui reviendra un jour, peut-être.
Merci à D/Deneb qui avait eu cette excellente idée.
lmd, c’est le motif sur la table.
Il y en a qui pensent tellement vite qui ne laissent pas aux platanes le temps de se déplacer.
La même année, 1915,
Bonnard :
– La table, la nappe, la cafetière, la lumière d’été, etc
https://i.pinimg.com/originals/2c/e7/46/2ce746cf0d98f22ca3a6c7408001b96b.jpg
Vallotton :
– Et des comme ça, vous en z’en avez déjà vus !
https://astilllifecollection.blogspot.com/2015/10/felix-vallotton-nature-morte-aux.html
> Raphael Sorin : j’ai sauvegardé l’hommage de P. Assouline
Indirectement : Sorin fit partie (sauf erreur) de la première équipe éditoriale de Champ libre.
Champ libre donna naissance sous l’impulsion de JP Manchette à la collection Chute libre qui publia de la SF vitaminée :
La Jungle nue par Philip José FARMER (avril 1974, roman)
Comme une bête par Philip José FARMER (novembre 1974, roman)
Les Culbuteurs de l’enfer par Roger ZELAZNY (avril 1974, roman)
Le Chaos final par Norman SPINRAD (octobre 1974, roman)
Gare à la bête par Philip José FARMER (mars 1975, roman)
Les Pionniers du chaos par Norman SPINRAD (mars 1975, roman)
Vice versa par Samuel R. DELANY (août 1975, roman)
Le Bal des schizos par Philip K. DICK (août 1975, roman)
La Défonce Glogauer par Michael MOORCOCK (octobre 1975, roman)
Une bourrée pastorale par Philip José FARMER (octobre 1975, roman)
Vénus plus X par Theodore STURGEON (février 1976, recueil de nouvelles)
Orgasmachine par Ian WATSON (février 1976, roman)
Défense de coucher par Richard E. GEIS (mai 1976, roman)
La Foire aux atrocités par James Graham BALLARD (août 1976, recueil de nouvelles)
Robot blues par Philip K. DICK (novembre 1976, roman)
Service d’ordre par Barry N. MALZBERG (décembre 1976, roman)
Chacun son tour par Philip José FARMER (mai 1977, roman)
Tendre réseau par David MELTZER (mai 1977, roman)
Manque de pot ! par Philip K. DICK (octobre 1977, roman)
A double tranchant par George MacBETH (octobre 1977, roman)
Bon, Puck,
puisque vous êtes là, j’en profite !
Des notes légères dans son Journal en 1916 (tr. Marthe Robert). Un Kafka presque bucolique, entre deux méditations sombres :
« 1916.
19 juin.
Tout oublier. Ouvrir la fenêtre. Vider la chambre. elle est traversée par le vent.
4 juillet.
Il existe de ces parcs dans lesquels on enferme les moutons pour la nuit […]
5 juillet.
[…]seul un mince ruisselet digne d’être appelé amour coule dans les profondeurs du sol, inaccessible à toute recherche, jaillissant un jour dans l’instant d’un instant.
13 juillet.
Allons, ouvre-toi. Que l’être humain sorte.
Aspire l’air et le silence.
C’était un café en plein air, dans une ville d’eaux. L’après-midi avait été pluvieux, aucun client ne s’était montré. Vers le soir seulement, le ciel s’éclaircit, la pluie cessa lentement et les serveuses commencèrent à éponger les tables.
20 juillet.
Un petit oiseau surgit d’une cheminée voisine, il s’accrocha au rebord, regarda ce qui se passait autour de lui, se dressa et s’envola. A une fenêtre, une jeune fille leva la tête, vit l’oiseau s’élever haut dans le ciel et s’écria : « Le voilà qui vole, vite, le voilà qui vole », et aussitôt, deux enfants se pressèrent à ses côtés pour voir aussi l’oiseau.
1917.
6 avril.
Ce jour-là, une barque inconnue était à l’ancre dans le petit port où, en dehors des bateaux de pêche, seuls faisaient halte d’ordinaire les deux vapeurs qui assuraient le transport des passagers.
31 juillet.
Être assis dans un wagon de chemin de fer, l’oublier, vivre comme chez soi, sentir la force du train qui vous emporte, devenir voyageur, tirer sa casquette de la valise, traiter son compagnon de voyage avec plus de liberté, de largesse, d’insistance, sentir cela à la manière d’un enfant, devenir le favori des femmes, subir l’attraction incessante de la fenêtre,poser toujours au moins une main sur le rebord.
2 août.
La plupart du temps, celui qu’on cherche habite à côté. On ne sait en effet ni qu’on le cherche ni qu’il habite à côté.
15 octobre.
La vue qu’on a de la fenêtre d’Ottia au crépuscule, en face,une maison, et tout de suite derrière, la pleine campagne.
K. et sa femme dans leurs champs, sur le versant qui se trouve devant ma fenêtre.
21 octobre.
Belle journée ensoleillée, chaude, sans vent.
La plupart des chiens aboient sans raison dès qu’ils voient venir quelqu’un de loin ; d’autres s’approchent tranquillement de l’étranger, le flairent et n’aboient que s’ils sentent une odeur suspecte.
1921.
18 octobre.
Éternelle enfance. Nouvel appel de la vie.
Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie qui ne crée pas, mais invoque. »
et une allusion à Flaubert, pour clore ces citations :
« 19 octobre.
[…] Il a durant toute sa vie le flair qu’il faut pour découvrir Chanaan; qu’il ne doive voir la Terre promise qu’à la veille de sa mort est peu plausible. Ce dernier point de vue ne peur avoir qu’un sens, celui de montrer la vie humaine comme un instant imparfait, et combien imparfait, puisqu’une vie de cette nature pourrait durer indéfiniment sans qu’il en résulte jamais autre chose qu’un instant. Ce n’est pas parce que sa vie était trop brève que Moïse n’est pas entré en Chanaan, c’est parce que c’était une vie humaine. Cette fin des Cinq livres de Moïse offre une ressemblance avec la scène finale de L’Éducation sentimentale. »
(« Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots…» Vers la fin de mars 1867, Frédéric reçut la visite de Mme Arnoux, les cheveux blanchis, prête peut-être à se donner à lui. Elle se décoiffa ; ses cheveux blancs glissèrent sur ses épaules, elle en coupa une longue mèche. «Gardez-les ! Adieu.» «Et ce fut tout.»)
La chimère est la maîtresse de toutes choses…
Paul Edel dit: « Grand respect pour Raphaël Sorin… »
Bel hommage.
Les bons points tombent ici, comme la petite vérolé sur le vas clergé .
Moi j’espère que l’ensemble des chroniques du blog de R. Sorin seront toutes éditées, j’ai lu qu’il y avait un fonds R. Sorin a l’IMEC, j’espère qu’elles n’y seront pas mises au tombeau.
En attendant un petit bijou, récupéré au fin fond de la toile.
Billet de R. Sorin.
Octobre 2016
« Le prix Goncourt sera remis le 3 novembre, au restaurant Drouant, comme il se doit. D’ici là on a le droit de se souvenir des vainqueurs oubliés et des écartés de renom. On peut aussi regarder ailleurs.
Et je commence par moi-même. Cinquante ans de métier et aucun Goncourt dans la poche, malgré trois tentatives avec Houellebecq. Ceux qui lui brûlèrent la politesse, Paule Constant et François Weyergans, se sont réfugiés depuis, l’une à l’Académie Goncourt, l’autre à la Française et ont disparu des radars. Qui les lit encore? Alors que cette année on s’attend à une lutte féroce entre Gallimard et Grasset (comme à la grande époque de Gaston et de Bernard?), les auteurs en lice savent-ils ce qui les guette? Faye, Slimani, Del Amo, Cusset, tous rêvent déjà du bel appartement ou de la maison de campagne qu’ils s’offriront enfin, tous s’imaginent que leur survie littéraire est à ce prix. Ne les secouons pas.
LE SYNDROME MAZELINE
Sans doute un peu par vengeance, j’ai publié en 1999, chez Flammarion, un livre édifiant d’Eugène Saccomano, le monsieur foot marseillais, Goncourt 32. Il y relatait par le menu comment Céline avait été coiffé au poteau par le pauvre Guy Mazeline, auteur Gallimard soutenu rien moins que par Malraux. Qui lit encore Les loups, son gros roman, écrabouillé à tout jamais par Le Voyage? Et toute son œuvre a bien sombré. J’en conclus que cette sorte de «mazelinade» pend au nez de la plupart des lauréats du fameux prix. Chez les bouquinistes on trouve parfois un Mazeline qui traîne, en loques, bon à jeter. On peut s’offrir aussi un Pierre Gascar, un Roger Ikor ou un Vintila Horia… C’est presque avec un plaisir sadique que j’ai relu ces romans, plus défraîchis que les lauriers qu’on leur donna, en toute bonne foi.
DES LECTEURS PREVENUS
Ne venez pas couiner quand vous découvrirez que, comme le Beaujolais dit nouveau, le dernier Goncourt est plus proche de la piquette que du grand cru. Allez donc voir ailleurs, loin de Paris, ce que des petits producteurs ont à offrir.
Mémoires d’outre-France, de Gavin Bowd (Equateurs).
On le vend comme le témoignage d’un ami proche de Michel H., son traducteur écossais. C’est cela et beaucoup plus. Un livre pétillant. où il est aussi question d’un colloque raté sur les situs, du poète breton Guillevic, du barde celtoZen Kenneth White, de l’agonie du PCF et de Jean Ristat, le veuf de Louis Aragon. C’est vif et rien n’y manque sauf le monstre du Loch Ness que j’ai raté en visitant l’Ecosse, un beau pays. »
PS: j’ai lu ce bouquin du traducteur écossais de Houellebecq, passé inaperçu à Paris -tu m’etonnes- il contient, comme on dit, des révélations, ne serait-ce pour commencer que celles sur les vieux gochos socialistes, et le PCF en décomposition.
Zero pour moi, lire : Les bons points tombent ici, comme la petite vérole sur le bas clergé .
Et 2020, comme 2019 étaient vraiment des grands crus Goncourt. Pourvu que ça dure.
j’ai été particulièrement choquée qu’on ait proposé de soumettre rose « à la question » hier comme elle se plaignait de la manière dont une institution la « traitait » et que cela soulève si peu de réactions ;
je rappelle que
Le pape Innocent IV officialisa la « question » dans le cadre des procès concernant les hérétiques (les « crimes de lèse-majesté divine », ou crimen laesa majestatis divinae), dans la bulle Ad extirpanda de 1252. Si cette bulle permettait l’usage de la torture dans le cadre des enquêtes concernant d’éventuelles hérésies, elle n’autorisait toutefois pas les prêtres à en faire usage eux-mêmes;
ROSE n’a commis aucun délit vis à vis de la RDL qui n’a aucun droit à exiger un quelconque aveu, et dont les contributeurs ne sauraient se considérer comme des « prêtres »;
il est remarquable que justement des dispositions avaient été prises relativement à la question que Rose soulevait et dont de nombreux journalistes rendaient compte avec des précisions de noms de personnes; si les contributeurs se considèrent si puissants qu’ils ne sont pas concernés par ces dispositions et sont de facto en droit d’aliéner une personne -une femme- qu’ils ont poussée par intérêt « personnel » à un mode de présence dans une institution soumise à des règlements , je regrette de dire que je n’aurai plus aucune confiance dans les « avis » et « opinions » des contributeurs erdéliens eu égard aux précédents qu’ils rappellent eux-mêmes quand ils disent « Lavande »
merci pour l’exhumation de ce fragment, ch., même s’il ne m’était point destiné. Je le prends quand même pour moi…, car FK nous l’a laissé, il me l’a laissé, comme aussi un diamant à Dora (cf. Michael Kumpfmuller)
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Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie qui ne crée pas, mais invoque
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« j’ai été particulièrement choquée qu’on ait proposé de soumettre rose « à la question » hier comme elle se plaignait de la manière dont une institution la « traitait » et que cela soulève si peu de réactions. » Lea, qui doute.
Top , avec ses gros sabots…
Pourtant dr Lecter, avec tous les conseils que vous prodiguez a la rosse, on se demande encore comment elle fait pour ne pas « passer à l’acte. »
j’ai personnellement cité le nom de la « défenseure »
C HEDON,comme une première approche:
« La crise sanitaire que nous traversons a conduit à des mesures exceptionnelles. Et je partage évidemment le souci de préserver la santé de toutes et tous. Mais je remarque que, dans un silence pesant, des libertés considérées jusque-là comme fondamentales s’éclipsent tour à tour. Je m’inquiète surtout de ce que la nécessité de protéger en toutes circonstances nos droits et libertés, et de renforcer nos services publics, ne fasse pas l’objet d’un débat public approfondi. Depuis le mois de mars, le Défenseur des droits n’a eu de cesse d’alerter sur les conséquences des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pour l’exercice de nombre de nos libertés.
https://fsu.fr/claire-hedon-defenseure-des-droits/
Dans mon avis du 17 novembre sur la sécurité globale, j’ai considéré que les parlementaires n’ont pas été mis en mesure de jouer pleinement leur rôle de fixer, en application de l’article 34 de la Constitution, les règles concernant les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques. Quant à l’état d’urgence sanitaire, entre contraintes sanitaires et impératifs économiques, il n’a été laissé que peu de place à la défense des droits et libertés qui sont pourtant au fondement de notre État démocratique et de notre République. Enfin, intégrer des mesures d’exception dans le droit commun c’est affaiblir les principes de notre droit et le rôle du Parlement.
Interview issue de la revue POUR n°229, décembre 2020; à lire ici!
« A lire ici », tu parles on va surtout aller voir ailleurs, le temps que la crise de ce vieux cinglé se passe.
… »Mazelinade », c’est un must, la baffe magistrale qui venge Céline, oui, elle est superbe, celle-là !
Au rapport
LGBTphobies : «La famille n’est pas un espace sûr»
https://www.liberation.fr/societe/sexualite-et-genres/lgbtphobies-la-famille-nest-pas-un-espace-sur-20210517_O4FZG7KEPFAHVB7NLOWSBJPDUU/?xtor=CS8-60
@ et alii/txfl, je vous petit rappelle que souvent les erdéliens « jouent » les uns avec les autres et se taquinent… Mais pourquoi prenez-vous donc fait et cause pour rôz en prenant vos grands airs de justicière farouchée au premier degré, alors qu’elle ne vous demande rien, et sais parfaitement se défendre contre la question du grand inquisiteur… Pour quoi voulez-vous passer au juste, à faire semblant de grande solidarité à son égard, non dénuée parfois d’agacement ?… (pour une 4e Innocente avec un petit rappel mijoté à MC sur le crimen laesae majestatis ?… peut-être ?) – Je vous renvoie au travail princeps de notre regretté collègue Mario Sbriccoli (paru en 1974), et toujours indépassé. Vous l’avez sans doute déjà oublié…, à la différence de MC, qui l’avait également scrupuleusement annoté.
https://www.amazon.fr/maiestatis-problema-politico-scienza-penalistica/dp/8814046808
Bàv,
Pandémie oblige, la haine semble s’être déplacée au cours de l’année dernière, pour se manifester davantage dans le cercle familial et le voisinage.
libé
Jazzy, Je connaissais Raphaël Sorin depuis 35 ans. Une longue et ancienne amitié comme il peut en exister dans le milieu littéraire faite d’innombrables conversations et confidences. « Ecrivain raté », il en convenait lui-même en haussant les épaules avouant n’avoir eu aucune ambition de ce côté-là; son cas est analogue à celui d’un autre grand critique Renaud Matignon (Figaro littéraire) en ce que chez l’un comme chez l’autre, après de timides essais infructueux à leurs débuts jamais réitérés, cela a engendré une amertume qui alimentait parfois le fiel si talentueux de leurs articles. Raphäel ne fut pas un découvreur (comme Nadeau) mais un formidable redécouvreur et exhumateur car sa culture littéraire était époustouflante. Nadeau avait une flèche à ce sujet chaque fois qu’un journal présentait Raphaël comme le découvreur de Houellebecq: « Sorin est le premier à l’avoir découvert pour la deuxième fois »… Il aimait bien rester le seul et faire cavalier seul, maugréant contre ses contemporains qu’il méprisait aussitôt que ceux-ci lui emboitaient le pas. Je ne peux en dire plus dans le cadre d’une chronique car ce serait personnel. Cela dit, il est vrai que non pas l’oeuvre de Houellebecq mais l’affaire Houellebecq (le procès) a distendu nos liens pendant un certain temps avant des retrouvailles. Cela dit, quel itinéraire du Champ libre de Lebovici et Debord au Ring…
un vieux cinglé ?
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