Le Quijote, encore et toujours !
Si un classique est cette chose qui n’a pas fini de dire ce qu’elle a à nous dire, alors soyez assurés qu’on n’en aura pas fini de sitôt avec Don Quichotte et même qu’on n’en aura jamais fini avec lui. Avec le livre comme avec son héros. L’errance du Quijote est intemporelle et universelle comme en témoignent les innombrables études et commentaires qu’elle continue à susciter. Les moulins du village de Campo de Criptana nous adressent encore des signes et pas seulement parce que des fous bien contemporains les confondent avec éoliennes. Le grand roman de Cervantès n’a pas fini de nous parler, de nous interroger, de nous inquiéter, de nous faire rire et voyager et de nous plonger dans des abîmes de perplexité comme au premier jour de notre première lecture. Inépuisable dût-il nous épuiser. Plus de quatre siècles qu’il fascine. Mais qu’est-ce qui fait qu’on y revient avec la certitude qu’on y reviendra jusqu’à la consommation des siècles ?
Nul n’était mieux placé en France que Claude Canavaggio pour y répondre non par un essai lumineux mais par une constellation de réflexions plus savantes et d’envolées plus joyeuses les unes que les autres. C’est le choix qu’il a fait en composant son Dictionnaire Cervantès (564 pages, 28 euros, Bartillat). Une forme et une formule qui se prêtent bien au génie multiple de l’écrivain. Universitaire, maitre d’œuvre de l’édition et de la traduction de son œuvre dans la Pléiade et biographe de l’auteur, il n’a pas seulement arpenté ses territoires en long et en large depuis des années : il a fouillé dans les recoins de la vie et de l’œuvre sans jamais cesser d’explorer son époque littéraire, artistique, politique, sociale. Ceux qui ignorent le cervantisme à l’œuvre, les nombreux débats, querelles, polémiques qui agitent aujourd’hui plus que jamais le milieu de la recherche (les Cervantistas sont en Espagne un monde en soi comme les Shakespeareans le sont en Angleterre) seront stupéfaits en en découvrant ici toutes les facettes.
Notez que l’on peut très bien continuer à vivre normalement en ignorant que Alcalà de Henares, la ville natale de l’écrivain, est étrangement absente de son fameux roman. Que le XVIème siècle espagnol connaissait un renouveau des études bibliques ce qui ne fut pas sans influence sur Cervantès dans sa fréquentation des sources testamentaires, l’Ancien comme le Nouveau, et dans son usage d’images et de métaphores telles que « vallée de larmes », « ciel de bronze » etc (mais de là à en faire un familier du Zohar, et à voir dans la Kabbale la clé du roman, non, pitié, arrêtons avec ce délire justement dénoncé !). Que la plupart des biographies de Cervantès parues au cours du demi-siècle échu procèdent de celle en huit volumes, « héroïque et exemplaire », signée Luis Astrana Marin. Que Borges à la suite d’Unanumo a réactivé le paradoxe selon lequel Don Quichotte était le seul livre génial d’un auteur médiocre si l’on en juge par son théâtre (mais sûrement pas par ses nouvelles). Que le succès de la comédie musicale tient à l’intuition de Jacques Brel de s’identifier tant à l’écrivain qu’à son héros. Que Madrid est absente de son roman, ses personnages ne s’aventurant jamais dans ses rues.
N’empêche : jamais le plus chevronné des uchronistes n’oserait imaginer notre état mental si l’ingénieux hidalgo n’avait pas entrepris de ressusciter la chevalerie errante -et si son créateur ne s’était lancé dans une parodie des romans de chevalerie si en vogue en son temps avec ce qu’il faut de mythes et d’exotisme, de tournois violents, d’épisodes magiques, de combats singuliers. Mais ce qui change tout, outre la magnifique ironie de l’auteur, c’est la tendre folie de son personnage.
« Ce qu’il a mis dans son livre, c’est une sorte de paradoxe littéraire qui a consisté à rendre un fou intéressant, en le dotant d’esprit et de bon sens en dehors de son idée fixe. »
Ce Dictionnaire, si riche, si fécond, si audacieux tout en restant prudent et, le dernier mais pas le moindre, si agréable à lire (et non, trois fois non, cela ne se lit pas « comme un roman » lorsqu’on songe au nombre de romans laborieux qui nous sont soumis d’année en année), rend à point nommé des hommages mérités. Au philologue et historien de la culture Américo Castro par exemple, le premier qui, dans El Pensamiento de Cervantes (1925), explora sa poétique à la lumière d’un nouveau paradigme ; il critiqua l’idée répandue selon laquelle il était un romancier doué, un créateur et un inventeur mais pas un penseur tant il aurait été dépourvu d’idées, pour révéler l’humaniste en lui, « un homme de la Renaissance rendu mélancolique par le spectacle des nuages gris de la Contre-Réforme » ; une vingtaine d’années après, le même y reviendra dans un essai consacré à l’histoire de l’Espagne où il insistera sur les origines de Cervantès et son appartenance supposée à une minorité religieuse. Américo Castro invitait ainsi à relire l’homme et l’œuvre au prisme d’une utopie balançant non plus entre rêves et ambitions mais entre ardeur et obstination, celles d’un homme qui persévère dans son être sans se laisser entamer par son infortune. Un nuevo christiano.
C’est « le » sujet de controverse qui surgit immanquablement chaque fois que le nom de Cervantès est prononcé, comme si c’était là le point Godwin des Cervantistas. A savoir : était-il ce qu’on appelait alors un « nouveau chrétien », autrement dit un converti ou descendant de juifs convertis au catholicisme à la suite du décret d’expulsion et de l’Inquisition ? Jean Canavaggio, qui a tout lu sur le sujet, conclut de ne pas conclure. Il y a bien quelques signes ici ou là : sa grand-mère paternelle était issue d’une famille de médecins de Cordoue, profession traditionnellement exercée par des juifs convertis, ou le fait que Cervantès ne fut pas récompensé de sa mission à Alger comme il était d’usage. Ceci dit, non seulement rien, en l’état actuel des sources (Cervantès n’a pas laissé de correspondance, à peine une poignée de lettres), ne permet d’affirmer son origine mais de toute façon, dans le cas contraire, il serait vain et réducteur d’en faire une clé de l’œuvre tant l’auteur a fictionnalisé les éléments de sa vie qu’il a projetés dans son œuvre, d’autant que l’on ne sait rien de son enfance et de ce qui a présidé aux grandes décisions de sa vie (voyages, mariage etc). Au mieux, des documents inédits ou de nouveaux rapprochements permettraient d’éclairer sa personnalité mais pas son génie créateur.
Tant d’écrivains ont reconnu leur dette à son endroit : Dickens, Sterne, Flaubert, Freud, Joyce, Kafka, Tourgueniev, Melville, Rushdie, mais aussi Thomas Mann, Alejo Carpentier, Graham Greene, Garcia Marquez, Carlos Fuentes, sans oublier le Diderot de Jacques le fataliste et son maitre lu comme l’errance de deux compagnons cheminant d’auberge en auberge tout en devisant, et jusqu’au Michel Foucault de l’Histoire de la folie (sur la sagesse de la folie et sur la folie par identification romanesque). Et tout récemment encore chez nous, Lydie Salvayre a adressé à Cervantès une interpellation aussi vigoureuse que vibrante dans Rêver debout (Seuil) ; mais malgré le ton de reproche (pourquoi vous êtes-vous tant moqué du Quijote au motif qu’il ne s’accommode pas de la réalité ?), c’est bien, une fois de plus, d’une démonstration de gratitude qu’il s’agit. Dans la bouche de Manuel Vilas aussi, ces jours-ci encore lorsque, interrogé sur son nouveau roman Los Besos, il en revient encore et toujours à l’ombre tutélaire de Cervantès pour rappeler que, selon lui, le Quijote ne fuyait pas la réalité mais l’Espagne.
Pour les quijotolâtres et autres quijotophiles, en prime, quelques (re)lectures personnelles en réaction à la la lecture du Dico Canavaggio : tout d’abord Lignes du Quichotte (traduit par Michèle Planel, Verdier, 2003), une petite merveille dans laquelle Juan José Saer démonte avec virtuosité l’immobilité en mouvement d’un homme qui transforme ainsi son échec en réussite ; Don Quichotte chevauche par-delà les frontières (traduit par Lionel Felchlin, Zoé, 2017) où Peter von Matt campe le Quijote en héros de quatre siècles de narration européenne ; les deux livres réjouissants d’Andrès Trapiello bien sûr, un essai A la mort de don Quichotte (traduit par Alice Déon, La petite Vermillon, 2019) et un roman dont le titre dit presque tout Suite et fin des aventures de Sancho Panza (traduit par Serge Mestre, Quai Voltaire, 2019) ; enfin La Reinvencion del Quijote y la Forja de la seconda Republica (non traduit, Renacimiento/Los Cuatro Vientos, Séville, 2016) dans lequel l’universitaire Luis Arias Argüelles-Meres étudie la transcendance opérée par le quichottisme entre 1905 et 1930, entre les livres que consacrèrent à l’écrivain et son héros le philosophe Miguel de Unamuno et la haute figure de l’esprit républicain que fut Manuel Azaña.
1 585 Réponses pour Le Quijote, encore et toujours !
« un peu mieux l’anglais (suivez mon regard) »
Bloom, Alexia.
Avec lui, vous êtes sûr d’être traité de monolingue débile !
On aimerait plus de Kikou sur ce blog. 😉
C’est ainsi : il est des paysages sur lesquels la plupart s’extasient (parfois par conformisme) qui ne vous retiennent pas, que vous jugez médiocres, voire même banals et ennuyeux
certes alesquia mais le pestacle d’un himbéciye chapitrant un donneur de lçon et fort prisé du populo..bien sûr à jnève il le prenne pour eux..mais ne détourne pas le débat
Bloom, Alexia.
Avec lui, vous êtes sûr d’être traité de monolingue débile !
haprés les « on » c’est les « vous »..sapré baroz
Le Bloomie quand il cause in english, on a l’impression qu’il vient juste de cirer les pompes royales de la Queen d’England.
Moi aussi je sais parler en anglais mais quand je le fais je m’emmerding toujours autant.
meussieu victor se prend pour un arse dans le tesque..il y tient..ça le fait lord..on avait compris..même baroz
je sais parler en anglais
ah, les FRESTON
@ Moi j’ai quelque part une liste de ces manies de lecture des grands écrivains et une autre des auteurs nuls – et totalement oubliés – qu’ils aimaient
———–
Résiste Paul ! prouve que tu existes… aux harcèlements !… Te force pas, si tu peux pas… n° 75 aura pas ta peau après 4O ans… Arrivera jamais à te convertir… Toute façon, malgré les fiches de sa liste surlignée en rouge, après ce petit jeu de massacre sur l’rdl, va bintôt repartir voir ailleurs, d’après… Croit que l’herbe repoussera pas derrière lui, entre ses pavés dix joncts… Y’a mis du bon désherbant… Après ça, ira retrouver chachal 57 au guichet du Crédit agricole…, y compter Fleurette,
@ Au fait, Marie Sasseur, pour la profondeur métaphysique, 2e partie)…, que tal !?? Avez-vous red El Quijote en son intégralité (au delà du 4e chapitre, qui en est exclue) ?…
Des nouvelles de Christiane et Lavande, peut-être ? moi non, hélas, sont parties sans me laisser d’adresses. c koi, le mb, au juste, hein ?
Bàv -> Je vous mets un peu de Véronique comme purgatif, pour nous calmer les nerfs aussi, le K échéant… Pensez à moi !
https://www.youtube.com/watch?v=yWcb0uqdcI8
0 Ch’val!
Victime de sa mémoire livresque, don Quichotte apparaît incapable de vivre son époque. Aussi Cervantès lui oppose-t-il une écriture romanesque du présent, distincte des stéréotypes anciens. Les Essais de Montaigne aident à examiner ce besoin de rupture, où l’écrivain espagnol puise une énergie créatrice. Pour l’essayiste français, la pratique ciblée de l’oubli constituait déjà une hygiène mentale, face au règne tout-puissant de la mémoire européenne. Avec Cervantès, cette aspiration retrouve sa pertinence grâce à une poétique inédite de l’oubli, inscrite dans les ruses et les stratégies de la narration, et qu’une démarche comparatiste permettra d’identifier, à l’appui de Montaigne.
https://journals.openedition.org/trans/133
excuses à ch’val
@ D., Pour rester dans un sujet et le journal d’Anne Sainclair qui vous est cher ainsi qu’à jmB. Bàv,…
https://www.huffingtonpost.fr/entry/a-la-douleur-de-la-perte-de-notre-fils-nous-lavons-vu-efface-dun-simple-clic-de-tous-nos-dossiers-son-existence-nie-en-quelques-secondes-blog_fr_618269c8e4b0a518ac997581
« haprés les « on » c’est les « vous »..sapré baroz »
Tu redemandes les « Je », le boug !
@ jzmn, je compte aller voir le film Albatros (de XB) tantôt, qui passe par chez moi, mais je crois que les réactions ont été mitigées. En général je m’en ouf…, mais si vous pouviez me remettre votre fiche icite, je pourrais mieux choisir entre çme faire cette toile ou jouer au scrabble avec georges, au chaud près de mon poêle.
Merci pour votre aide éventuelle, et bien bon dimanche à vous.
J J-J
J’ai fait l’impasse sur « Albatros », JJJ.
Moi je choisirais plutôt le Scrabble !
Sinon, « Si on chantait », que je n’ai pas chroniqué mais qui est bien sympa…
On a tenté de joindre l’une d’elles pour lui signaler une exposition. En pure perte JJJ
Celle-là, que Christiane ne manquera sûrement pas, MC ?
https://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/botticelli
plat à barbe Coypel
https://utpictura18.univ-amu.fr/system/files/styles/large/private/notices/007/haute_def/007279.jpg?itok=uQmV4cTY
armet :
et que je ne connais pas moins bien ce que c’est qu’un armet, un morion, une salade, et autres choses relatives à la milice, c’est-à-dire aux espèces d’armes que portent les soldats. Et je dis maintenant, sauf meilleur avis, car je m’en remets toujours à celui d’un meilleur entendement, que cette pièce qui est ici devant nous, et que ce bon seigneur tient à la main, non-seulement n’est pas un plat à barbe de barbier, mais qu’elle est aussi loin de l’être que le blanc est loin du noir, et la vérité du mensonge. Et je dis aussi que, bien que ce soit un armet, ce n’est pas un armet entier. — Non, certes, s’écria Don Quichotte, car il lui manque une moitié, qui est la mentonnière. — C’est cela justement, ajouta le curé, qui avait compris l’intention de son ami maître Nicolas ; » et leur avis fut aussitôt confirmé par Cardénio, Don Fernand et ses compagnons. L’auditeur lui-même, s’il n’eût été si préoccupé de l’aventure de Don Luis, aurait aidé, pour sa part, à la plaisanterie ; mais les choses sérieuses auxquelles il pensait l’avaient tellement absorbé, qu’il ne faisait guère attention à ces badinages. « Sainte Vierge ! s’écria en ce moment le barbier mystifié, est-il possible que tant d’honnêtes gens disent que ceci n’est pas un plat à barbe, mais un armet ! Voilà de quoi jeter dans l’étonnement toute une université, si savante qu’elle soit.
chose sérieuse que j’ai encore oubliée
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux_Hidalgo_Don_Quichotte_de_la_Manche/Premi%C3%A8re_partie/Chapitre_XLV
Il est si bon de s’abandonner au simple plaisir de la lecture, d’essayer de retrouver cette façon dont enfant on recevait l’histoire que l’on nous contait, d’être le terreau que des mots ensemençaient et où ils faisaient spontanément naître images et pensées. C’est difficile, certes, plus encore lorsque, par vanité, on voudrait passer pour érudit, pour spécialiste, d’une époque, d’un auteur, jouer à l’universitaire à qui on ne la fait pas, qui veut coûte que coûte apporter un éclairage nouveau quitte à tordre le texte comme on tort un linge pour l’essorer, quitte à se risquer dans des hypothèses farfelues mais inédites (pardi, inédites !) – commode avec un écrivain du XVIème siècle à la biographie floue. Oublions l’aréopage des grands prêtres, des historiens, des politologues, des psymachins etc. penchés sur le corpus comme sur un cadavre à disséquer et écoutons l’énorme farce qu’est Don Quichotte et rions à gorge déployée comme le faisait le paysan analphabète de la vieille Castille accouru à l’endroit où se tenait un conteur. Si c’est possible (et admis).
Eh bien Sasseur, si on veut evoquer un parallèle d’Urfe, Galatee, on le tient, mais on ne joue pas aux devinettes avec ses lecteurs , façon « voyez comme je suis intelligente, vous n’avez pas compris de quoi je parle! »Si nous nous mettions tous à parler par énigmes ce blog n’y résisterait pas. Pablo 75. Plus largement, on a traduit Rabelais et Montaigne en français dit moderne. Je ne crois pas que c’était parce qu’on les jugeait obscurs et de mauvais style.Je ne crois pas non lus qu’ils y aient gagné grand chose. Qu’une langue s’éloigne de la masse de ses locuteurs ( français ou Espagnol) amène à des modernisations pour le moins discutables dont l’adaptation me semble la plus facile, et la moins glorieuse. La plus éphémère aussi si l’on en croit les mOyenageries commises par la Bibliothèque de Tressan dont aucun traducteur ne s’est imposé.mais cela ne signifie en rien, sauf positivisme littéraire, que les auteurs d’origine en sont coupables. Quant aux remarques sur mon âge, le poids des notes, ce que ma supposée caducité, le poids des notes, il montre combien vous avez du mal à comprendre un point de vue différent du votre. Mais est-ce une surprise?🙂 Bien à vous. MC
« sans parler d’un autre très grand écrivain, Maurice Desborels, qui ne comprend pas Flaubert ou Proust… »
alors là ! je ne veux point parler à la place de cet immense écrivain hélas trop méconnu qu’est le maestro Maurice Desborels, mais il me semble que cet immense écrivain ma foi trop peu connu comprend tout à fait Proust et Flaubert ! il le comprend tout à fait d’autant pus qu’il n’y a rien à comprendre chez Proust et Flaubert, et que si cet immense écrivain devait reprocher une chose à Proust et Flaubert, cette chose serait seulement qu’il n’aient point participé à la bataille de Lépante, qu’ils ne soient pas manchots, et surtout qu’ils n’aient jamais été enlevés par des corsaires !
parce que si Proust et Flaubert avaient été enlevés par des corsaires croyez-moi que cela aurait changé beaucoup de choses dans leur oeuvre et dans le façon de voir le monde et de concevoir la littérature !
aussi sachez cher illustrissime pedro, vous qui avez surligné toutes les lignes de votre don Quichotte qui prouvent que Cervantes avait lu la Bible, au point même que votre livre a fini complètement surligné, que vous auriez dans ce cas mieux de ne surligner que les passages qui prouvent que Cervantes n’a pas lu la Bible ce qui vous aurait permis au final d’avoir un livre bien moins surligné !
d’autant que comme le rappelle Mr Passou à cette époque aucun juif d’Espagne ne lisait la Bible.
Oui, Alexia, vous écrivez si bien, pondéré, juste (et sans aucune faute de frappe, héroïque !)…. Envoyons valdinguer tous ces m’as tu vu des puces de st ouen, qui n’ont qu’une seule ambition, faire taire les gens du haut de leur plus profond mépris, et surtout dégoûter le plus grand nombre du « plaisir du texte »… Ont-ils d’ailleurs jamais médité le message de celui qui fut naguère leur idole, et dont il est de bon ton de cracher sur le béret basque, aujourd’hui ?
@ merci jazm. Dommage, mais je ne vois que ce qui passe, et vous savez que l’offre y est limitée, quoiqu’assez variée pour ma contrée… Je note, défoik… « si on chantait »… Un film de Julien Clerc ?
https://www.youtube.com/watch?v=qAqDPNi1mM4
bienvenu sur le blogapassou pedro !!!
je t’adore !!! tu peux pas savoir à quel point ce blog était triste sans toi.
J’avais lu au moins une très bonne critique sur Albatros, JJJ, mais je l’ai loupé.
Vous faites semblant d’être un péquenot retiré dans sa cabane, alors que vous vous prélassez dans une gentilhommière entourée d’hectares de prairie, équipée d’une voiture et d’engins électriques dernier cri, basse-cour, troupeaux et cinéma d’art et d’essai à portée de la main!
Sacré JJJ!
pedro j’ai oublié de signer :
ton Pétomane adoré !
Oui, puck, Pablo75 est prêt à traduire en espagnol (non orthodoxe) les oeuvres complètes de Maurice Desborels !
De quoi lui ouvrir le marché international…
Je crois qu’il ne faut pas se tromper d’adversaire. Universitaires ou pas, il y a ceux qui donnent l’impression de se servir de la littérature plus qu’ils ne la servent et/ou l’aiment vraiment pour elle-même.
Ce que l’on peut remarquer dans une forme de « complotisme littéraire » (on nous cache tout, on ne nous dit rien, il y a des secrets derrière tout ça et si on ne les connaît pas on n’y comprend rien, on est dupes), c’est que le texte se transforme en rébus, en message crypté à décoder.
Mais ce n’est pas le même type d’analyse ou d' »essorage » du texte : plutôt qu’étudier une fiction pour elle-même, sa construction et ses procédés, on va par exemple s’intéresser aux ellipses, aux répétitions ou aux métaphores comme preuves, signes ou traces d’autre chose, d’ordre factuel. La référence (dans le monde réel) prend le pas sur le monde du texte, qui devient alors un simple moyen pour aboutir à une autre fin (l’établissement d’une vérité sur un secret supposé). Il me semble que c’est en cela qu’une telle lecture est réductrice.
Alexia Neuhoff dit: à
Il est si bon de s’abandonner au simple plaisir de la lecture, d’essayer de retrouver cette façon dont enfant on recevait l’histoire que l’on nous contait, d’être le terreau que des mots ensemençaient et où ils faisaient spontanément naître images et pensées. »
Bravo!
Mais à mon/notre âge nous ne sommes plus des enfants, hélas! 😉
MC, vous raisonnez comme un érudit qui lit la langue du 16ième siècle sans difficulté. Je crois pouvoir lire Rabelais sans trop de mal (il y a longtemps que je ne l’ai pas fait), mais je vous assure que Cervantes pour un non hispanophone de naissance et même pour un espagnol, est vraiment très difficile. Il y a un moment où tout le plaisir de lecture est annulé par le recours constant au dictionnaire, à la relecture des phrases, etc.
Je ne vois pas pourquoi une adaptation ou traduction en langue compréhensible par un lecteur de notre époque serait nécessairement ratée et trahirait l’auteur.
We band of brothers
étrange expression, dear Bloom. pas oublié une virgule, votre ami cheik spire..
—
C’est la ponctuation du Folio, dear Phil. Comme vous le savez, les ponctuations française et anglaise diffèrent de façon significative, notamment en matière de virgule, de point-virgule, et de tiret.
Cela dit, « We band of brothers » résulte de l’élision de la copule « are (a) » ce qui explique la prédication sans solution de continuité, replacée dans son contexte prosodique:
We few, we happy few, we band of brothers
– / + /-/ + /- / + / – / + / – / + /
= un pentamètree iambique (10 pieds, diviés en 5 alternances syllabe faible(-)/syllabe forte (+) (/-/+/) ou « da-DUM da-DUM da-DUM da-DUM da-DUM » un peu forcé = bro’ers = 1 syllabe…
Traduction de JM Desprats, qui passe par le nous « distributif »
« A compter de ce jour jusqu’à la fin du monde
Sans que de nous on se se souvienne
De nous, cette poignée, cette heureuse poignée d’homme, cette bande de frères » …
Où bien alors, on écrit en poète?
Dans le cas qui nous occupe, je ne possède pas les compétences spécifiques (linguistique, historique, ni la connaissance de la littérature secondaire) qui me permettraient éventuellement de me prononcer sur le fond ; mais la question est peut-être indécidable.
Car si, au moment de la rédaction d’un texte, la persécution justifie bien en effet la prudence et l’art d’écrire « entre les lignes », elle peut aussi, a posteriori, inciter le lecteur à une forme d’imprudence méthodologique dès lors qu’il ne s’estime plus tenu de se limiter aux « énoncés explicites de l’auteur ».
Il reste sans doute possible, mais c’est beaucoup plus difficile car la tentation est alors plus forte, de ne pas confondre esprit de finesse et surinterprétation, de ne pas tomber dans la pétition de principe (quant aux raisons de dissimuler).
(et alii aura reconnu les allusions à Leo Strauss).
Jibé, peut-être avez-vous comme collègue un de mes anciens copains d’adolescence et coéquipier de rugby, un centre explosif, normalien et spécialiste du Moyen-Âge, Alexis C….?
J’apprends qu’il FAUT aimer le Don Quichotte, sinon. Sinon quoi?. On est fatalement un imbécile? Je sens un soupçon de mépris de Pablo à mon égard.
Paul Edel dit:
Je relis ma réponse à ton message cherchant où j’ai dit qu’on est un imbécile si on n’aime pas Don Quijote et où j’ai eu du mépris à ton égard. Ne trouvant rien de cela, je me dis que tu dois être un peu parano et très complexé de ne pas aimer Don Quijote pour te monter le bourrichon tout seul de la sorte.
Moi j’ai écrit que beaucoup d’écrivains avaient de problèmes avec de grands auteurs et je t’ai comparé à Nabokov, Voltaire, Rilke, Borges et même au génie des génies Maurice Desborels. Comme manifestation de mépris on a vu plus efficace… (relis Bloy et tu verras ce qu’est le mépris).
Ce qui est sûr c’est que si tu lis Don Quijote aussi mal que mes messages, en comprenant tout de travers, c’est bien normal que tu ne l’apprécies pas.
Cela dit, « We band of brothers » résulte de l’élision de la copule « are (a) »
—
on peut aussi parler d’apposition sans virgule.
Rassurez-vous, Paul Edel, nous en sommes tous là.
Alexia Neuhoff dit:
Tout à fait d’accord. C’est pour ça que j’ai écrit : «Tout lecteur a ses manies, ses insuffisances (Voltaire ne comprenait pas Shakespeare, Rilke, Goethe ou Borges, García Lorca… » etc.
Je crois avoir raconté déjà ici l’anecdote du grand écrivain sud-américain qui agonise entouré de ses amis. L’un d’eux lui demande s’il a quelque chose à dire qu’il n’a jamais osé avouer. Et lui répond : – Oui: Dante m’a toujours emmerdé.
@Eh bien Sasseur, si on veut evoquer un parallèle d’Urfe, Galatee, on le tient, mais on ne joue pas aux devinettes avec ses lecteurs , façon « voyez comme je suis intelligente, vous n’avez pas compris de quoi je parle! »
Vazy lourdaud, bientôt vous saurez lire ce qui est écrit !
Bravo !
Si j’ai cité Honoré d’Urfé, ce n’est pas par quelle vue de l’esprit.
Eh bien si !
Marie Sasseur dit: à
Au-delà de cette contemporanéité célèbre, trop célèbre et réductrice, entre Shakespeare et Cervantès, il me vient de citer un contemporain capital plus » apparenté » épique, auteur d’une oeuvre monumentale peu citée, « L’Astrée », du très noble Honoré d’Urfé.
Je vous invite d’ailleurs très chaleureusement, c’est à dire, quand il fera moins froid, a visiter sa bastide.
A eux deux, Peato (10) et Melvyn (20) totalisent 30 des 40 passés aux Blacks.
Sous NoZzzzferatu, ils ne seraient même pas titulaires, avec leurs blazes non franzosich.
« Y a t il un malade parmi nous?
Lui! lui! lui! »
40 points…oeuf corse
Lillibullero, on l’entendait dans la sono de « Barry Lindon », Stanley Kubrick. Film magnifique, qu’on ne se lasse jamais de voir. L’art immodeste, si parva licet…
Pour Cervantes et son Qujote, l’admiration gènérale ne rend toujours pas sa lecture facile, par bribes et menues quantités , possible. Il reste difficile, et je crois que le lire dans l’original serait une bonne idée, l’impression est que Cervantes se moque de lui meme, ainsi que de son chevalier errant, et que ce roman est une pouppé russe où se cachent innombrables
trésors, à découvrir avec patience.
« En un lugar de la Mancha, de cuyo nombre no quiero acordarme… » soulignons « no quiero ». Une chasse au trésor, où les joueurs qui ont bonne tenue littéraire, culturelle, ludique vont gagner le plaisir d’une parfaite entente avec l’auteur.
@x : chaque lecteur est unique, entre le villageois espagnol se bidonnant en écoutant un conteur lui conter le récit de Quichotte à l’érudit qui épluche toutes les références historico littéraires de l’époque en passant par le lecteur qui surligne tous les passages prouvant que l’auteur était juif etc etc cela fait un panel très large et il faudrait prendre cette diversité illimitée comme une richesse. Que chacun aimerait que l’autre lise comme lui est dans notre nature, nous aimerions tous que nos goûts personnels soient pris comme des vérités absolues et des références universelles.
Ce dialogue de sourds sur le blogapassou, cette incommunicabilité (qui rappelle des passages de Tristram) est la chose la plus amusante et fait tout le charme de ce blog.
par contre quand Eco écrit cette lettre (très drôle) de refus à Cervantes cela dit autre chose.
on a traduit Rabelais et Montaigne en français dit moderne. Je ne crois pas que c’était parce qu’on les jugeait obscurs et de mauvais style. Je ne crois pas non lus qu’ils y aient gagné grand chose.
MC dit:
Non, on l’a fait parce qu’ils étaient trop clairs.
On a gagné que plein de monde les achète, dont moi, pour moi-même et pour offrir (le Montaigne de Quarto plusieurs fois). Comme j’ai acheté la version en espagnol moderne de Don Quijote, que je pense lire en entier, même si les quelques chapitres que j’ai lu m’ont donné l’impression qu’il perdu de la « saveur ». Mais c’est peut-être une fausse impression… (il faut que je regarde de près ce que son « traducteur » a changé – selon lui seulement les mots qui ont disparu de la langue).
Court, plus sérieusement, c’est votre réflexion sur la bibliothèque de Don Quichotte qui m’intéresse.
J’ai déjà donné deux fois le lien sur le chapitre VI, mais il serait bien de recontextualiser, dans cette époque, pour moi formidable, tellement elle brasse de savoirs et de disputatios poétiques.
Si vous avez le temps, bien sûr.
vous qui avez surligné toutes les lignes de votre don Quichotte qui prouvent que Cervantes avait lu la Bible
puck dit: à
Encore un qui ne sait pas lire.
@par contre quand Eco écrit cette lettre (très drôle) de refus à Cervantes cela dit autre chose.
Bah, oui, Eco a lu le Quichotte et de façon très intelligente, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Ce qui me plaît :
« Voilà pour l’histoire, qui se dénoue par quelques bons coups de théâtre et un certain nombre de péripéties savoureuses et amusantes. »…
Les lecteurs du nom de la rose comprendront…
la moquerie:
De même que Cervantès présente d’abord don Quichotte comme un fou ridicule, puis, dès le chapitre XI, lui fait prononcer une belle tirade qui exprime sa pensée, à lui Cervantès, et ne cesse ensuite de l’accompagner de sa sympathie, ainsi l’opinion de Flaubert sur ses deux « bonhommes » et même sur le sens du livre en général a changé au fur et à mesure que l’œuvre se développait9.
11De fait, à la suite du discours de don Quichotte sur les armes et les lettres, au chapitre trente-huit, les auditeurs réunis dans l’auberge, qui jusque-là se sont moqués de lui sans vergogne, sont gagnés par un sentiment nouveau. En même temps que du mépris, ils ressentent de la compassion, car ils découvrent dans l’objet de leur moquerie quelque chose – de l’humanité ? de l’authenticité ? – qui ne peut être sacrifié. Don Quichotte apparaît soudain comme un être qui n’a pas encore tout à fait cédé à la folie et qui conserve, en dépit du ridicule de sa situation, un peu de lucidité. Celui qui n’était jusque-là qu’un étranger fantasque réunissant tous les attributs du bouc émissaire devient l’un des leurs, c’est-à-dire un homme :
inhttps://books.openedition.org/pum/4833?lang=fr
Ce que l’on peut remarquer dans une forme de « complotisme littéraire » (on nous cache tout, on ne nous dit rien, il y a des secrets derrière tout ça et si on ne les connaît pas on n’y comprend rien, on est dupes), c’est que le texte se transforme en rébus, en message crypté à décoder.
x dit:
Dans le cas qui nous occupe, je ne possède pas les compétences spécifiques (linguistique, historique, ni la connaissance de la littérature secondaire) qui me permettraient éventuellement de me prononcer sur le fond
x dit:
Sans avoir les compétences spécifiques, comment est-ce possible de juger si quelqu’un fait ou pas de « complotisme littéraire », s’il transforme ou pas le texte « en rébus, en message crypté à décoder » ?
Autrement dit, pourquoi quand on connaît rien à une affaire on se permet quand même de juger ceux qui le connaissent ?
Ou dit en chrétien : pourquoi des pédants comme Court ou X ne peuvent s’empêcher de nous donner leur opinion sans le moindre intérêt sur ce qu’ils ignorent complétement?
Ce chapitre de pastiches et postiches d’umberto ECO hilarant
il y des fiches negatives ecartant la publication pour Hamlet ; les fiancés, la bible l’illiade et l’odyssée/
ce post m’a donné envie de me precipiter pour retrouver le livre dans le fatras de ma bibliotheque et les relire
@ (relis Bloy et tu verras ce qu’est le mépris)
toute la quintessence du mépris du blogueur dans le contenu même de ce qu’il prétend démentir !… inutile de surligner en rouge ce qui crève l’écran dans l’éternelle histoire de la paille et la poutre
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Imaginaire/Histoire-de-l-oeil
@ closer, vous avez entièrement raison et totalement tort… Serait bin trop long à me justifier… Suffit de prendre acte de mes contradictions étalées…, peu m’importe à vrai dire si j’estime que ce n’en sont pas vraiment… J’ai passé assez de temps à m’expliquer et repérer les affres des transfuges de classe, cherchant au soir de leur vie (métaphore à la con), un brin d’apaisement à la campagne sans l’idéaliser pour autant… On n’efface pas d’un coup 40 balais de socialisation dans un autre monde censé vous guérir de vos complexes de paysan et y replonger volontairement sans le faire avec un peu d’humour et d’auto ironie un peu plus distanciée… Pouvez vous comprendre au moins cela ?… Oui, non ?… Peu importe in fine…, merci néanmoins de vous préoccuper… Bàv,
Cervantes, dans le prologue à la deuxième partie du Quijote, parlant au lecteur de l’auteur anonyme qui avait publié une suite à son livre sans sa permission, évidemment (el Quijote de Avellaneda – un autre mystère de la littérature espagnole…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alonso_Fern%C3%A1ndez_de_Avellaneda ) :
« Si, par hasard, tu viens à le connaître, dis-lui de ma part que je ne me tiens pas pour offensé, que je sais fort bien ce que sont les tentations du diable, et qu’une des plus puissantes qu’il emploie, c’est de mettre à un homme dans la tête qu’il peut composer et publier un livre qui lui donnera autant de renommée que d’argent, et autant d’argent que de renommée. Et même, pour preuve de cette vérité je veux qu’avec ton esprit et ta bonne grâce tu lui racontes cette histoire-ci :
Il y avait à Séville un fou, qui donna dans la plus gracieuse extravagance dont jamais fou se fût avisé au monde. Il fit un tuyau de jonc, pointu par le bout ; et, quand il attrapait un chien dans la rue, ou partout ailleurs, il lui prenait une patte sous son pied, lui levait l’autre avec la main, et, du mieux qu’il pouvait, lui introduisait la pointe du tuyau dans certain endroit par où, en soufflant, il faisait devenir le pauvre animal rond comme une boule. Quand il l’avait mis en cet état, il lui
donnait deux petits coups de la main sur le ventre, et le lâchait en disant aux assistants, qui étaient toujours fort nombreux : « Vos Grâces penseront-elles maintenant que ce soit un petit travail que d’enfler un chien ? » Penserez-vous maintenant que ce soit un petit travail que de faire un livre ?
Si ce conte, ami lecteur, ne lui convient pas, tu lui diras celui-ci, qui est également un conte de fou et de chien :
Il y avait à Cordoue un autre fou, lequel avait coutume de porter sur sa tête un morceau de dalle en marbre, ou un quartier de pierre, non des plus légers : quand il rencontrait quelque chien qui ne fût pas sur ses gardes, il s’en approchait, et laissait tomber d’aplomb le poids sur lui. Le chien, roulant sous le coup, jetait des hurlements, et se sauvait à ne pas s’arrêter au bout de trois rues. Or, il arriva que, parmi les chiens sur lesquels il déchargea son fardeau, se trouva le chien d’un bonnetier, que son maître aimait beaucoup. La pierre, en tombant, lui frappa sur la tête : le chien assommé jeta des cris perçants : le maître, qui le vit maltraiter, en devint furieux. Il empoigna une aune, tomba sur le fou, et le bâtonna de la tête aux pieds. À chaque décharge, il lui disait : « Chien de voleur, à mon lévrier ! N’as-tu pas vu, cruel, que mon chien était lévrier ? » Et lui répétant le nom de lévrier mainte et mainte fois, il renvoya le fou moulu comme plâtre. Le châtiment fit son effet : le fou se retira, et de plus d’un mois ne se montra dans les rues. À la fin, il reparut avec la même invention, et une charge plus forte. Il s’approchait de la place où était le chien, le visait de son mieux : mais, sans laisser tomber la pierre, il disait : « Celui-ci est lévrier, gare ! » Effectivement, tous les chiens qu’il rencontrait, fussent-ils dogues ou roquets, il disait qu’ils étaient lévriers, et dès lors il ne lâcha plus jamais la pierre. Peut-être en arrivera-t-il autant à cet historien : il n’osera plus lâcher le poids de son esprit en livres, qui, lorsqu’ils sont mauvais, sont plus durs que des pierres. Dis-lui encore que la menace qu’il me fait de m’enlever tout profit avec son livre, je m’en soucie comme d’une obole, et qu’en me conformant au fameux intermède de la Perendenga, je lui réponds : « Vive pour moi le veinticuatro, mon seigneur, et le Christ pour tous ! ».
Traduction de Louis Viardot.
Je plaisantais JJJ…Tout le monde a ses contradictions.
Selon Michel Onfray, le don-quichottisme permet de penser un comportement très répandu, la dénégation, sans passer par le biais de la psychanalyse qui l’a ou l’aurait indûment récupéré. Don Quichotte est l’intellectuel, celui pour qui l’idée prime sur le réel, quitte à affirmer que les moulins sont des géants à combattre. Sancho est l’homme du bon sens, l’anti-Machiavel qui, dans un passage du roman, gouverne un royaume de façon épicurienne, avec justesse. Sancho serait le véritable héros du texte.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Don_Quichotte
Hilarant…
« par contre quand Eco écrit cette lettre (très drôle) de refus à Cervantes cela dit autre chose. »
On aimerait lire la lettre de refus, aujourd’hui, à Proust !
Et aussi à quelques autres.
Qui s’y colle ?
Clopine, peut-être…
Pablo 75 a écrit:
« …Quand on ne sait pas l’espagnol, on ne connaît rien de la vie de Cervantes, rien de l’histoire de l’Espagne du Siècle d’Or, rien des problèmes des juifs espagnols et des conversos, rien de l’Inquisition, rien de la littérature de l’époque et qu’en plus on n’a pas lu Don Quijote en espagnol, il est conseillé de la fermer sur ce thème, mon pote. »
et aussi:
« …Tu viellis mal, Court. Et tu ferais mieux de la boucler, ne connaissant rien à l’affaire, comme Closer. »
avec en plus une faute sur vieilli…
Le Commissaire aux Affaires Culturelles est de retour. Pablo, le Lounatcharski de la RDL (je me suis retenu, je n’ai pas dit « le Jdanov)
Eh bien tout ce barouf qui finit sur des liens Wikipedia….
Ce n’est pas hilarant, c’est inquiétant.
@On n’efface pas d’un coup 40 balais de socialisation dans un autre monde censé vous guérir de vos complexes de paysan et y replonger volontairement sans le faire avec un peu d’humour et d’auto ironie un peu plus distanciée… Pouvez vous comprendre au moins cela ?
Ouioui.
Je connais un fils d’ouvrier agricole, qui a fini par devenir une star, très recherchée, a San Jose, California. Je lui dois quelques réflexions bien senties sur » les origines ».
Je ne pense pas que le keuf soit dans ce trip.
Il est permis d’ouvrir un livre pour le plaisir du voyage, du dépaysement qu’il offre, la possibilité de rencontrer des personnages et des paysages de papier, de s’y mouvoir, s’y projeter le temps d’une lecture. C’est, me semble-t-il, ce qui pousse la majorité des lecteurs.rices à franchir le seuil d’une librairie ou d’une bibliothèque. Ce n’est pas une conduite méprisable. Il est également permis, hors obligation professionnelle, en supplément, de chercher à en savoir plus, notamment à propos d’un auteur qu’on apprécie particulièrement, de chercher à comprendre à travers des articles, des essais savants cette étrange inclination. Ainsi de Pierre Michon (mon écrivain contemporain préféré) et l’excellent article de Laurent Demanze (in diacritik.com) que M. Assouline a eu la bonté de relayer (à twit’ vitesse / colonne de droite). Par exemple. Conduite qui n’a évidemment rien de méprisable. Le monde irait mieux si l’on décidait, à tous les niveaux, d’en finir avec le mépris.
queneau:
Un jour je chanterai Ulysse ou bien Achille
Énée ou bien Didon Quichotte ou bien Pansa
Un jour je chanterai le bonheur des tranquilles
les plaisirs de la pêche ou la paix des villas
Aujourd’hui bien lassé par l’heure qui s’enroule
tournant comme un bourin tout autour du cadran
permettez mille excuz à ce crâne – une boule –
de susurrer plaintif la chanson du néant.»
Oui tout est dans tout.
Mais quand il s’agit d’assiduité sur le sujet, il n’y a plus personne.
Outre la bibli de Don Quichotte, que Court saura évaluer,avant éventuellement de la mette au feu comme le curé, personne n’a évoqué precisement les bouleversements de l’époque.
Et il y a du lourd, comme par exemple en 1611 :
Galillée est invité par le Cardinal Barberini à présenter ses découvertes astronomiques au Collège Pontifical de Rome et à l’Académie des Lynx.
galilé..c’est certain térezoune..himagine que keupu dise à pédro.. »si j’ai henvoyé mes enfants a l’ecole des curés c’est quon peut pas comprende la science sans ête trés chrétien »..et j’ai fais cque j’ai pu pour qu’y soit pas con comme leur père..
Le monde irait mieux si l’on décidait, à tous les niveaux, d’en finir avec le mépris
à tous les niveaux..c’est que le mépris n’est qu’un effet de l’icelui alesquia..c’est cque se gromèlent mes 2 gros ienchs..mais attation c’est moi l’patron..et un bon..et un bon patron n’est jamais condescendant épicétou
De l’air, ducon.
J’en suis au voyage en Italie.
Je me souviens que la bastide d’Urfé abrite une salle » aux coquillages » qui me rappelle le palais d’isola bella.
Eh bien tout ce barouf qui finit sur des liens Wikipedia….
Ce n’est pas hilarant, c’est inquiétant
c’est dédé qu’écrit tout térezoune..des hestoires à dormir debout..de pape qui savent réduire des écouation au 6 émes degrés..comme si ton cul c’était du poulet térezoune qu’il dirait dirfilou
De l’air, ducon.
J’en suis au voyage en Italie
ha trés bien..tu suis les traces a polo le nez par terre comme le clesspe à pédro..tu vas pende une bouteille de grappa sur la chetron térezoune..il va dire que c’est le pape ou meussieu courte
Dis, le vieux keuf, soigne un peu ton complexe de classe. Tu es pathétique.
We band of brothers
Many thanks,dear Bloom, pour cette first class explication. Avec la copule vous avez circonscrit le sujet, propre et net.
Pour reprendre votre souffle, je vous offre celui d’Alfred Deller. Choose as you wish.
Choose as you wish
faut être attentif au désir dla partenaire dirfilou.crédo vatican point 2
Tiens donc. Bizarre comme l’ovalie célèbre black is beautiful.
Les mêmes qui, comme finkie, ont le trou de balle ronde, pas très clean.
Fin sickologue, you are, dear Bougr
Et pour changer un peu de l’atmosphère pesante qui règne ici depuis le retour de P75, qui a écrit (dans son journal):
« Prendre sa femme à Paris, c’est comme aller à Toula avec son samovar ». ?
Brésil, enfant monstrueux du Portugal n’aime pas l’Espagne.
Merci Alexia Neuhoff .
J’ai une autre version Claudio:
« Aller à Bangkok avec son épouse, c’est comme aller chez Bocuse en apportant son sandwich. »
On peut remplacer Bangkok par Rio, claro!
Queneau:
«Une fois n’est pas coutume : allons au restaurant
nous payer du caviar et des ptits ortolans
Consultons le journal à la rubrique esbrouffe
révélant le bon coin où pour pas cher on bouffe
Nous irons à çui-ci, nous irons à çui-là
mais y a des objections : l’un aimm ci, l’autre aimm ça
Je propose : engouffrons notre appétit peu mince
au bistrot le troisième après la rue Huyghens
Tous d’accord remontons le boulevard Raspail
jusqu’aux bars où l’on suss la mouss avec des pailles
Hans William Vladimir et Jean-Jacques Dupont
avalent goulûment de la bière en ballon
Avec ces chers amis d’un pas moins assuré
nous trouverons enfin le ptit endroit rêvé
Les couteaux y sont mous les nappes y sont sales
la serveuse sans fards parfume toutt la salle
Le patron – un gourmet ! – vous fait prendre – c’est fou –
du pipi pour du vin et pour du foi’ du mou
La patronne a du cran et rince les sardines
avec une huile qui fut huile dparaffine
La carne nous amène un rôti d’aspect dur
orné concentricment de légumes impurs
Elle vous proposera les miettes gluantes
d’une tête de veau que connurent les lentes
24
Elle proposera les panards englués
d’un porc qui négligea toujours de les laver….»
Queneau, on le sait, a toujours été un fin gourmet, toute son œuvre romanesque en témoigne. À cette omniprésence de la nourriture et à l’avidité des personnages — tel le duc d’Auge, dont la devise semble être « j’ai faim, oh là là j’ai faim » — correspond une gourmandise sans nulle doute autobiographique, sur laquelle renseigne le Journal de l’auteur, tenu de 1914 à 1965. Queneau y évoque régulièrement les repas et les libations qui ont été les siens. La première mention date de 1919 (il a alors seize ans) : reçu au bac, il « dîne au restaurant des Gourmets », avec son père. Certains repas le marquent au point qu’il en consigne le menu, tel celui qu’il prend avec Armand Salacrou en 1922 : « asperges, confitures, sel, jambon, cherry, fromage, Saint-Émilion, pain, sauce blanche, moutarde, café, calvados ». Queneau est ce que l’on appelle une fine gueule : il aime les huîtres, les pâtisseries, les bons vins, et lors d’une permission en 1939, il note qu’il a invité son épouse Janine à savourer « pigeons, petits pois, foie gras, soufflé au chocolat ». Le gourmet est aussi un ogre : « Je m’empiffre », note-il en 1923 ; « je suis glouton » précise-t-il en 40. Il aime d’autant plus la bonne chère qu’il a traversé des périodes de difficultés financières : le 24 novembre 1927, il inscrit un simple mot : « famine ». Et lorsqu’il apprend sa mobilisation le 27 août 1939, il se contente de consigner : « Peu d’appétit au déjeuner »… Bien que la vie de caserne soit fort loin du confort domestique, que la promiscuité et la bêtise lui pèsent, la campagne militaire n’est pas pour lui synonyme de privations trop sévères. Il peut arriver que la nourriture soit frugale ou mauvaise (il dit avoir « grignoté du maïs » dans un champ), mais le soldat Queneau trouve toujours quelque table hospitalière, de restaurant ou de particulier, pour lui faire partager des plats rustiques qu’il ne dédaigne pas : frites, boudin, poulet, omelette, cochonnailles. Ce n’est qu’en septembre 1940, lors de la démobilisation, qu’il commence à évoquer des difficultés d’approvisionnement et mentionner les « cartes d’alimentation ».
http://www.helene-gestern.net/helene.gestern/LG15_Queneau.html
Queneau, on le sait, a toujours été un fin gourmet, toute son œuvre romanesque en témoigne.
—
Prédestination onomastique, et alii: maître-queux, quenelle (pré-deusdatum s’entend)…
Le grand Raymond était un mensch. Son roman sur la grand Sally Mara est très cher à mon coeur. Sa pataphysique est d’une telle pertinence lexicalo-humoristique que les Beatles lui rendirent hommage dans « Silver Hammer »:
‘Joan was quizzical
Studied pataphysical science in the home
Late nights all alone with a test tube
Oh, oh, oh, oh’
De la comédie.
« SYNOPSIS:
Cervantes contra Lope is a TV movie portraying the confrontation at the beginning of the 17th century between two of European literature’s most famous writers, Miguel de Cervantes and Félix Lope de Vega. The subject is treated as a documentary. A TV crew from the 21st century is sent to Madrid in 1614 to interview Cervantes, Lope and people from their circle. The Quijote de Avellaneda has just been published and a bitter quarrel has broken out between the two literary geniuses. The documentary looks at the intrigue surrounding the identity of Avellaneda, while showing Cervantes and Lope as two brilliant individuals plagued with self-doubt and feelings of failure. »
POUR SOLEIL VERT
Né le 1er avril 19.., l’Auteur termine ses humanités au Cours Élémentaire après avoir brillamment enlevé son concours d’entrée à Sup Mat (Maternelle Supérieure). Il travaille d’abord comme coupeur de cheveux en quatre, enfin comme gonfleur d’hélices chez Dassault.
Avec cette première nouvelle, il apporte un ton nouveau où la flamboyance baroque le dispute à la dérision spontanée, témoignant de la vitalité de la Nouvelle Nouvelle Science-Fiction Française (N.N.S.F.F.)
L’intrigue tourne donc autour de la rencontre, sur un trottoir roulant, du héros de cette histoire avec un personnage extra-terrestre qui se querelle avec lui. L’épisode final voit le bizarre individu écoutant avec grande attention son valet de pied maître ès élégance spatiale.
Le tout donne l’impression charmante d’une imbuvable ratatouille que l’Auteur a mitonnée avec un rare sens de l’ineptie. »
https://www.quarante-deux.org/recits/pierru/pastiches/exercices.html
Cervantes ataca a Lope
En su Arte nuevo de hacer comedias, Lope de Vega propuso que las comedias se ajustaran a los gustos del vulgo: “Como las paga el vulgo es justo / hablarle en necio para darle gusto”. Posteriormente, en la primera parte del Quijote, Cervantes atacó este texto.
Cervantes no mencionó el nombre de Lope, sino que lo denominó “felícisimo ingenio de estos reinos”. Y criticó sus comedias, diciendo que estaban llenas de disparates y que se habían convertido en “mercadería vendible”.
Además, Cervantes se burló del comportamiento de Anfriso, el protagonista de La Arcadia, en un episodio en el que don Quijote hace penitencia en Sierra Morena. Y como Anfriso representaba a su autor, Cervantes satirizó a Lope.
https://theconversation.com/cervantes-y-lope-de-vega-una-rivalidad-de-comedia-119966
Don qui ? Les facéties du tempétueux Armand Dante Sauveur Gatti, selon l’état civil
https://www.franceculture.fr/emissions/hors-champs/armand-gatti
https://www.histoire-immigration.fr/opac/44967/show
« Résumé : Shakespeare, Montaigne, Cervantès se réfèrent sans cesse à ce livre paru en 1528 à Venise et qui traite, au cours de 4 journées à la cour d’Urbino, du courtisan, gentilhomme à l’idéal social très élevé. Les sujets, sérieux, y sont abordés sur un ton léger (la spezzatura, l’art d’avoir l’air désinvolte est un devoir). »
@jazzi
le rapport de lecture négatif sur Proust existe déjà dans pastiches et postiches
j’ai retrouvé le livre dans mon fouillis et donc la liste des oeuvres qui ont eté écartées par les comités de lecture:
La bible
l’Odyssée
la divine comedie
la jerusalem delivrée(Le Tasse)
les bijoux indiscrets
Justine (celle de Sade)
Don quichotte ….evidemment
les Fiançés
La recherche…..
la critique de la raison pratique
Le Procés
Finnegans Wakes
tres drôle ce »regard eloigné » sur des oeuvres classiques ,devenues mythiques surveneréees et intouchables, lues comme « des manuscrits arrivés par la poste »
Qui peut trouver une version numérique de ces boutades canularesques et mettre un lien ?
@Qui peut trouver une version numérique de ces boutades canularesques et mettre un lien ?
Critique de la raison pratique (ne doit pas être confondu avec Critique de la raison pure ou Critique de la raison dialectique)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_la_raison_pratique
Il secondo diario minimo
“… osservazioni di costume, parodie letterarie, fantasie e dissennatezze varie…”
Cervantes, Don Quijote y las matemáticas / Luis Balbuena Castellano, Juan Emilio García Jiménez
Et Paul Edel qui jette l’éponge ou le gant ?
« Prendre sa femme à Paris, c’est comme aller à Toula avec son samovar ».
et se prendre 3 buts en finale de coupe du monde c’est comme quoi espèce de pervers !
sachez que la France n’est pas un lieu de débauche et que madame votre épouse sera ravie de venir visiter notre belle capitale !!!
sinon à ce compte là elle pourrait aussi dire qu’aller aux Bahamas ou en Martinique avec son mari c’est comme aller à Toulon avec son samovar !
c’est quoi cette histoire de samovar à Toulon ?
et voilà avec vos réactions épidermiques vous avez fait fuir mon pédro et ce blog va retomber dans sa léthargie.
pedro revient !!!! c’est toi le plus fort !!!
revienTTTT : le premier qui fait une réflexion sur mes connaissances en conjugalité je lui en colle une !
Ce temps pourri à Paris ne m’a pas incité à sortir très longtemps…J’ai donc écouté intégralement la conférence de Ruth Fine à Montevideo. Son espagnol est très compréhensible et le fond de son intervention est passionnant (un mot dont j’abuse, je m’en excuse).
D’abord sur Canavaggio. Ruth le cite comme « el gran biografo de Cervantes, que ha demostrado que este documento (de limpieza de sangre) no tiene validez alguna ». Cela dit deux choses, la première est qu’il est considéré comme « grand biographe de Cervantes »; la deuxième est qu’il n’est pas sectaire puisqu’il donne un argument en faveur d’un Cervantes issu d’une famille de conversos, ce qu’il conteste par ailleurs, selon Passou.
La connaissance de la Bible en Espagne. Ruth Fine ruine le préjugé selon lequel l’Ancien Testament était à peine connu des « vieux chrétiens », à travers l’exemple de Lope de Vega qui a écrit plusieurs pièces bibliques et notamment une, qu’elle considère comme un chef d’oeuvre, sur le Livre d’Esther. Restons calme, il est évident que cette connaissance se limitait à la petite minorité éduquée de la société espagnole.
« Hebreos », « Judios », « Conversos »…Dans les oeuvres de Lope de Vega, il n’est question que d’hebreos; ce sont en quelque sorte « les bons juifs », ceux des Ecritures Saintes, toujours présentés avec respect. Les judios sont les « mauvais juifs », ceux qui ont refusé Jésus; en l’absence de juifs, les « conversos » sont suspects et héritent des stéréotypes négatifs sur les juifs, avares, etc.
Cervantes est un des rares écrivains de l’époque à montrer des « judios » et pas seulement des « hebreos », sous un jour neutre ou favorable. Jamais en Espagne, puisqu’il n’y en avait plus, mais en Italie ou à Constantinople dans des oeuvres autres que le Quichotte. Il a lu à Rome les oeuvres de Léon L’Hébreux; il a pu connaître des juifs pendant sa captivité de cinq ans à Alger. Bref, il a connu des juifs ouvertement juifs en dehors d’Espagne et en a gardé de toute évidence une opinion dénuée de tous les préjugés qui imprégnaient alors la mentalité espagnole.
Ruth Fine nous présente un Cervantes humaniste, bon connaisseur de l’Ancien Testament (mais il n’était pas le seul en Espagne) et surtout sans haine ni mépris pour les juifs. Son mépris et sa raillerie s’adressait plutôt aux « vieux chrétiens » qui obtenaient des postes sur la seule base de leur limpieza de sangre.
Voilà, elle ne se prononce pas définitivement sur sa famille, issue de conversos ou non. Elle insiste plutôt sur le fait qu’à l’époque de Cervantes, la plupart de ces familles, si elles ne s’étaient pas exilées, étaient en voie d’assimilation après deux ou trois générations sans contact direct avec le judaïsme.
Je ne sais pas si l’hypothèse de l’homosexualité de Cervantes est beaucoup plus vérifiée…Ruth Fine parle des « Cervantas », femmes de moeurs légères qui étaient nombreuses dans l’entourage de Cervantes, possiblement des descendantes de conversos cantonnées dans les marges de la société…J’ai lu aussi par ailleurs que Cervantes aurait eu un enfant naturel à Madrid.
Beaucoup de bruit pour pas grand chose concernant la question de départ, mais il en reste une image très attachante d’un Cervantes tolérant et humaniste.
1/ passou : « outre que les Juifs d’Espagne avant 1492, donc dans sa famille avant l’hypothétique conversion, ne se servaient pas de » La Bible », il est hasardeux d’imaginer que tout juif connaissait bien les Ecritures. »
2/ « Ruth Fine nous présente un Cervantes humaniste, bon connaisseur de l’Ancien Testament (mais il n’était pas le seul en Espagne) »
y’a comme qui dirait un truc qui cloche dans l’expertise littéraire.
heureusement que c’est pas eux qui nous pondent des vaccins ou qui nous construisent des avions.
« une image très attachante d’un Cervantes tolérant et humaniste. »
»
sachez jeune homme qu’il existe un tas d’associations à travers le monde qui plaisent pour la réhabilitation et défense de l’image de don Quichotte !
jamais un auteur n’aura traité un de ses personnages avec autant de désinvolture, voire de mépris, il le fait passer pour un crétin ! pour un débile profond !
et vous appelez ça un humaniste ?
aujourd’hui on voit des humanistes partout, c’est devenu la plus belle qualité, c’est devenu le plus beau compliment !
le Clezio c’est un humaniste ! et Cervantes n’est pas un débile comme le Clezio !!!
« humaniste » c’est tout sauf un compliment pour la simple raison que les humanistes aiment le genre humain mais rarement les hommes.
Dostoïevski n’est pas un humaniste ! Shakespeare n’est pas un humaniste ! Tchekhov n’est pas un humaniste !
et ils n’ont aucun besoin d’être des humanistes ! les « humanistes » c’est tous des imbéciles !
Traiter Cervantes d’humaniste c’est l(insulter !!!
j’ai horreur de ce mot.
sur ce blog on a une belle brochette d’humanistes.
humanistes levez le doigt !
et ils ne gênent pas de l’écrire, du genre : j’ai adoré ce livre parce que l’auteur est un humaniste, ou j’ai aimé ce film parce qu’il est d’un grand humanisme.
ils forment une espèce de secte : la secte des humanistes.
et claodiyo keupu déblatère comme l’roi dec..
Ruth Fine parle des « Cervantas »
..cloclo est un homme honnête qui part de zéro..ère..mais arivra quelquepart dans la vie..je le déduis!..en conséquence je le crois sur parole..cerventasse c’est une belle plante..bien herborisée cloclo..bravo
Et Paul Edel qui jette l’éponge ou le gant ?
tant qu’il ne baisse pas culotte on le jujra bien aussi sur sa mine..rarment réjouie!..mais baste..quelque cervantasse certainment..enfin comme dirait baroz..en ce moment il n’a le gout à rien
sur ce blog on a une belle brochette d’humanistes.
humanistes levez le doigt
Le stationnement sur un blog ne favorise pas l’humanisme bien que tout commence par l’ idée, le verbe mais c’est si facile de se revendiquer ci ou ça parce qu’on aurait écrit trois ou quatre phrases pertinentes.
Queneau, on le sait, a toujours été un fin gourmet
kabloom et ses gesticulations dieudonesque..lassouline a bon dos qu’il dirait sancho
..faut toujours que béré viennent entrelarder le muscle
« Aller à Bangkok avec son épouse, c’est comme aller chez Bocuse en apportant son sandwich. »
pour celle là alesquia ne te félicite pas cloclo..tu ébrêches ta toute fraiche statue de marbre..tu vas hencore phinir gravats à nid dpoule si tu continues..dla tnue sacrénom!
La patronne a du cran et rince les sardines
avec une huile qui fut huile dparaffine
D’l’huile d’olive parfumée à la vas’line.
Kikou, v’là l’humaniss! 😉
( Tiens, c’est bougreste!)
Bougresque, c’est quand même plus kikou.
Puck dit:
c’est quoi cette histoire de samovar à Toulon ?
Mais !! pas à TOULON !!! à TOULA (oblast de Toula, à 200 km au sud de Moscou).
Merci et alii 🙂
En tout cas, à Tarbes, les effets du procès engagé se sont inscrits sur un nouvel écriteau qui dit ceci :
Il est défendu d’entrer dans le jardin public sans fleurs à la main.
De quoi laisser le visiteur perplexe ?
A y réfléchir, ce n’est pas certain, car Jean Paulhan, qu’on accu-sera pourtant de ne pas vraiment conclure, s’est plu à commenter de manière parfaitement éclairante le dernier avatar du règlement municipal :
« C’était une mesure ingénieuse à tout prendre, car les promeneurs, déjà fort embarrassés de leurs fleurs, étaient loin de songer à en cueillir d’autres ».
Paul
Juste pour vous dire que nous espagnols/les, avons toujours le sabre au clair.
C’est pourquoi.
Nota :
Une femme qui souffre n’est pas une femme folle.
C’est une femme qui souffre.
@il n’a le goût à rien
Une sélection de Sancho Panza pour polo ; c’est bien sûr chez l’ibère voisin que se trouvent les puros aux capes les plus attrayantes et au goût le plus corsé
(l’emballage est plus soigné et la robe plus légère à Calvingrad : https://www.gerard-pere-et-fils.com/fr/best-deal/921-sancho-panza-belicosos-sbn-25.html )
Comme le prouve un article récent, très documenté, de Ezra Putnam professeur à la John Hopkins University, paru à dans la revue Modern Language Notes (mars 2021), Cervantes était d’origine catalane, sa famille était de la région de Berga, d’où les nombreux catalanismes dans son oeuvre, et il s’est inspiré du Tirant lo Blanc, aux fortes connotations judaïques, de Joanot Martorell pour écrire le Quichotte. En fait son judaïsme ne serait qu’un emprunt. Mais comme a pu l’écrire Marc Bloch: « S’il y a emprunt, c’est qu’il y a besoin ».
@ humanistes levez le doigt
Je le lève, car je me sens profondément humaniste depuis ma naissance, un peu comme VH qui jadis célébra sa foi en l’Humanité, bien avant la naissance du journal du Dimanche.
Je n’ai aucune honte. Pourquoi aurait-on plus de haine pour l’humanité que d’amour ?…. Je sais bien qu’ici à la rdl, l’échantillon n’est pas représentatif, mais en réalité, il est tout à fait équilibré, voire pencherait en faveur des seconds dont je suis feir de faire partie, tout simplement.
Bonne soirée etbonne nuit, humanistement vôtre, JJ-J.
J’ai laissé une faute dortog pour le plaisir de vous gausser les gousses d’ail. Sauriez-vous la retrouver ?
@ Oui, dirclaudio, le prêtre Jean Toulat fut aussi un grand Humaniste… Il célébra en son temps le glorieux Dom Helder Pessoa Camara…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Toulat
Bàv,
@ « la secte des humanistes ».
Venez donc vous y réchauffer, on sent bien que vous en crevez d’envie… Bàv
rose, gousse d’ail
feir au lieu de fier et et espace bonne nuit.
Pas besoin d’avoir fait Saint Cyr.
Je ne promets pas cette Hidalgo : c’est pour expliquer sabre au clair.
https://www.instagram.com/tv/CV-3cZjgFyB/?utm_medium=copy_link
Et Jean Cérien ?
je ne promeus pas
À croire que la vie c’est toujours une vengeance sur l’enfance difficile.
Puck, possible de poser un regard lucide sur l’humanité en y instilant ce qu’elle mérite d’ironie, de farce, avec distance , ce qu’elle inspire de drame, de tragédie, de cynisme, tout ceci relevant de la critique, et résulte de l’observation d’une contemporaneité des auteurs; ce qui ne devrait pas annihiler totalement l’espoir qu’un jour peut être les hommes changeraient. En un mot l’humanisme dans un certain sens pourrait se confondre avec la foi, espérons qu’elle soit opérante et ne réside pas uniquement dans des textes même apocryphes. Avec âge on en arrive à préférer aux hommes les animaux parce qu’ils sont innocents. L’humanisme en application est générosité, en dehors de l’action c’est une espèce d’idéalisme qu’on pourrait dire à présent en représentation permanente tant les temps sont désespérant . Notre ingéniosité avec tout ce qu’elle convie d’intelligences appliquées ne réussit qu’à s’avancer vers une fin prévisible, semant en attendant son cortège funeste de tueries, d’injustices, de misères, de sacrifiés .
LUNDI 22 NOVEMBRE 2021, 6h22, 11°, pluvieux
Comme il est très facile, et très inutile, de manier ici « humanisme » et « politesse courtoise », le B.A. BA du savoir vivre hypocrite, choisissons l’inverse !
Soyons injurieux, vulgaire, impoli, discourtois, franc et irrespectueux.
@Beaucoup de bruit pour pas grand chose concernant la question de départ, mais il en reste une image très attachante d’un Cervantes tolérant et humaniste.
» la question de départ », dont on était bien loin de se douter de l’ampleur d’approximations et de contre-vérités qu’elle charrie.
La question qui reste sans réponse, pourquoi Cervantès est il devenu un enjeu communautaire/ identitaire, a l’initiative de personnalités juives ?
Cervantès était un courtisan de son époque, et certainement pas un isolé marginal et pourquoi réserver la lecture de la bible au cerclage familial, alors que l’hébreu était enseigné dans les universités, certainement pas laïques, de l’époque ?
cercle familial.
Enfin, je vous renvoie au prologue du Quichotte, au moins Cervantès ne prend pas ses lecteurs pour des cons.
Pourquoi les chevaux et les danseuses ? (Degas)
Pour l’élégance.
https://www.instagram.com/reel/CSrtKcwoVnL/?utm_medium=copy_link
Et puis, un cheval est un cheval et une danseuse est une danseuse.
Ah, qu’est-ce que cela fait du bien.
Bon lundi.
how to find the way?
Le ministère taliban de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice doit nous servir de modèle exemplaire, à suivre sous peine de peines !
Il exige que la TV ne diffuse plus de série à l’eau-de-rose*, faisant s’exprimer des…femmes.
Maitre Assouline ! Ne peut on appliquer cette décision de bon sens en RdL ? Excluons ces femelles dont la place est en cuisine, par Bocuse …
Hein ? Quoi ? …pourquoi pas, après tout ?
*rien contre notre rose, et ses épines
Claudio,
confirmez-vous?
qu’en dit-on par chez vous?
Bonne semaine:
Fernão de Loronha est né à Lisbonne, au Portugal vers 1470, dans une famille juive sépharade qui avait été convertie de force au christianisme par l’Inquisition. Comme beaucoup de ces familles, ils ont continué à pratiquer le judaïsme en secret. Loronha est devenue une riche marchande et a également travaillé pour la famille bancaire allemande d’Augsbourg. Il a été fait chevalier par le roi Manuel Ier du Portugal
En 1501, il a financé une expédition portugaise pour explorer les terres nouvellement découvertes. d’Amérique du Sud, alors appelée Vera Cruz. Les chercheurs pensent que sa principale motivation était de trouver un nouveau foyer pour les Juifs persécutés, où ils pourraient enfin vivre à l’abri de l’Inquisition. Certains disent que Loronha a été le capitaine de l’expédition lui-même, et nous savons avec certitude qu’à bord se trouvait Amerigo Vespucci (d’où le nom de « America »).
À l’époque, les Européens importaient de l’Inde des teintures rouges coûteuses à base de bois du Brésil. Loronha est revenue au Portugal en 1502 décrivant l’abondance du bois du Brésil dans les nouvelles terres et l’opportunité de grandes richesses. Le roi Manuel lui a donné une charte exclusive de dix ans pour tous les droits commerciaux sur le bois du Brésil à Vera Cruz. En échange, Loronha devait envoyer au moins six navires par an au nom du Portugal, construire un fort pour l’armée portugaise, explorer de nouvelles côtes et payer la couronne 4000 ducats par an. Sa première flotte de six navires partit l’année suivante, établissant les premières usines de bois du Brésil dans le Nouveau Monde. Bientôt, de grandes quantités de colorant précieux ont été importées en Europe, ce qui en fait le deuxième produit le plus précieux du continent (après l’or). La flotte a également découvert un nouveau groupe d’îles, que Vespucci a nommé São Lourenço, ou São João. Peu de temps après, un roi reconnaissant Manuel a offert les îles en cadeau à Loronha et à ses descendants, et a fait de lui le premier fonctionnaire donatario (« administrateur ») en Amérique du Sud.
pernambouc:Le nom de bois-brésil lui a été donné en raison de la teinture utilisée dans l’industrie textile, rouge comme la braise, qu’on en extrayait. Le commerce du bois-brésil exporté vers l’Europe a été l’une des premières activités économiques de ce pays. Et c’est cet arbre, très abondant dans certaines contrées littorales, qui a valu au pays son nom de Brésil. Le bois-brésil est l’arbre national du Brésil.
on va pouvoir ouvrir une teinturerie!chouet!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pernambouc_(arbre)
et d’une grande résilience est encore utilisé de nos jours pour la fabrication d’archets de violon, en raison de son extrême nervosité2. Vers 1775, on suppose que c’est François Xavier Tourte (1747-1835), archetier français qui introduisit l’utilisation du pernambouc dans la fabrication des archets.
La raréfaction de l’espèce, due à une déforestation agricole trop intense et donc à la réduction de son habitat naturel (la forêt atlantique, ou mata atlantica) a suscité une Initiative internationale pour la conservation du pernambouc par les professionnels de l’archèterie.
En septembre 2007, le Caesalpinia echinata a été inscrit à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) **. Ce classement n’interdit pas totalement l’approvisionnement en pernambouc mais le réglemente sévèrement. Ainsi, toute transaction nécessite un certificat de l’exportateur et de l’importateur garantissant la provenance du bois qui doit être issu d’une plantation respectant les principes de prélèvement durable.
bouguereau dit: à
« Aller à Bangkok avec son épouse, c’est comme aller chez Bocuse en apportant son sandwich. »
pour celle là alesquia ne te félicite pas cloclo..tu ébrêches ta toute fraiche statue de marbre..tu vas hencore phinir gravats à nid dpoule si tu continues..dla tnue sacrénom!
»
t’as d’la chance parce qu’il aurait pu dire qu’aller avec sa fille de 12 ans à Manille c’est comme amenez son sandwich chez Bocuse.
pour plagier Matzneff.
tu me dirais que Fred Mitterrand il a bien dit qu’aller avec son fils de 10 ans au Maroc c’est comme aller avec son samovar dans une ville à la con située à 200 kms au sud de Moscou que personne en dehors de cloclo ne connait.
Rouge Brésil est un roman historique de Jean-Christophe Rufin paru le 29 août 2001 aux éditions Gallimard et récompensé par le prix Goncourt.
ameneR
« Comme le prouve un article récent, très documenté, de Ezra Putnam professeur à la John Hopkins University, paru à dans la revue Modern Language Notes (mars 2021), Cervantes était d’origine catalane, sa famille était de la région de Berga, d’où les nombreux catalanismes dans son oeuvre »
génial !!!!
effectivement je confirme ! j’ai surligné tous les catalanismes présents dans Quichotte, à la fin toutes les pages étaient surlignées !
comme je les ai surlignées en noir j’ai même dû en racheter un.
Le Colonialisme est-il un humanisme ?
La francophonie est-elle une forme de néo colonialisme ?
« La langue française,
c’est le trésor de guerre des Algériens. »
KATEB YACINE
Cela dit, comme le prouve un article récent, très documenté, de Vicente Arias Jurado de Torres professeur dans un collège technique de Grenade, paru à dans la revue « el colegio tecnnico de Granada » (avril 2020), Cervantes était d’origine andalouse, sa famille était de la région de Jerez, d’où les nombreux andalousiismes dans son oeuvre.
je confirme : je les ai tous surlignées.
Puck, ce serait plus joli de surligner en bleu tous les passages qui montrent que Cervantes était catalan après avoir surligné en jaune tous ceux qui montrent qu’il était juif…Un beau vert émeraude au final!
Ce n’est pas moi qui ai parlé du samovar, un peu d’attention STP.
cloclo c’est pas vous c’est Claudio !
j’ai surligné en noir sur mon écran tous les commentaires à greubou qui le prouvent !
« Loronha est devenue une riche marchande et a également travaillé pour la famille bancaire allemande d’Augsbourg. Il a été fait chevalier par le roi Manuel Ier du Portugal »
Non seulement il a changé de religion mais il a changé de sexe deux fois!
exact ! Cervantes n’était pas espagnol il était portugais ! il y a plein de passages qui le prouvent.
sinon ça s’écrirait Cervantez.
Cervantez c’est espagnol alors que Cervantes c’est portugais.
cqfd.
humour et revue au BRESIL
alixto et J. Carlos.
Depuis la fin du XIXe
siècle, ceux-ci publient leurs écrits et dessins
satiriques dans des illustrés humoristiques ainsi que dans la grande
presse. La revue Dom Quixote (1917-27), dirigée par Bastos Tigre,
fonctionne comme un pôle de convergence de ce groupe et influence
véritablement l’opinion publique. Qu’on imagine l’impact et la
séduction produits par un langage visuel simple à décoder sur une
population largement analphabète. Un tel langage permettait à la fois
de distraire et d’instruire.
Le groupe élaborait par ce langage une vision moderne du monde,
amplement diffusée, dans la mesure des moyens de communication
de l’époque. Cette vision moderne est ancrée dans la sociabilité
quotidienne, évoque les choses banales, la vie courante des petits
gestes et des petits événements3
. Elle traite en même temps des sujets
qui mobilisent l’opinion brésilienne. Cette manière de voir s’adresse,
par conséquent, à l’univers de l’homme de la rue. Le groupe des
humoristes cherche à familiariser ses lecteurs avec les changements
brutaux qui affectent le milieu urbain, grâce à ses dessins et écrits
drolatiques. Ceux-ci véhiculent en effet une pensée qu’on peut
qualifier de moderne. C’est en ce sens que l’humour s’impose comme
l’une des expressions importantes de la modernité brésilienne.
L’humour comme lieu de réflexion et gestation de la modernité
https://www.persee.fr/docAsPDF/luso_1257-0273_1998_num_5_1_1148.pdf
Bloom,
je ne vois pas d’Alexis dans mon entourage, du moins pas qui a été rugbyman. Ou alors je l’ai croisé sans savoir qu’il l’était. Un Alexis qui travaillait avec Contamine en début de carrière.
Perso je jouais demi de mêlée, je courais très vite à l’époque, quand j’y pense. Me faufilais très bien.
J’ai eu une classe de sport étude rugby à un de mes retours en France. Un excellent souvenir.
Il est significatif qu’un des slogans de Dom Quixote soit « muito riso,muito sizo »12 et associe l’humour à la réflexion. Le rire et l’irrévérence
sont réhabilités par ce groupe comme une expression claire de la
modernité.
C’est là un point important de la question : en défendant de telles
idées, la revue Dom Quixote s’oppose à une des tendances
traditionnelles de la pensée politique brésilienne qui interprète le
caractère national en termes ethniques. Donc, le Brésil est le fruit de
trois peuples tristes : le portugais, l’Indien et l’Africain
même lien https://www.persee.fr/docAsPDF/luso_1257-0273_1998_num_5_1_1148.pdf
« Le roi réunit à Tolède vers 1250 une équipe chargée de la traduction en castillan d’ouvrages arabes (astronomie) et hébreux (Ancien Testament). Parmi ces traducteurs, figure son médecin juif Jehuda Ben Moshe. »
DOSSIER : 1150 – Tolède, un centre majeur de traduction
les humoristes cariocas
s’abritent volontiers derrière le pseudonyme de Fradique, bohème
invétéré et penseur audacieux.
De tels exemples prouvent que la modernité brésilienne a
emprunté des chemins divers et s’est construite à partir de multiples
influences. Il est donc plus légitime de parler de « modernismes » au
pluriel. Il faut donner aussi à des auteurs comme Eça de Queirós et
Cervantès toute leur importance dans ce mouvement. Il est temps
d’examiner comment l’œuvre de Cervantès a été intégrée au contexte
moderne brésilien. Avec quelles valeurs les intellectuels brésiliens
parviennent-ils à faire cette relecture?
Enfin, je vous renvoie au prologue du Quichotte, au moins Cervantès ne prend pas ses lecteurs pour des cons.
Je ne suis pas sur mon lit de mort mais j’avoue avoir rencontrer des difficultés à venir à bout du tome I.
Olavo Bilac est encore
plus notable. Il y compare l’épopée des navigateurs portugais aux
prouesses de don Quichotte et ne fait aucune allusion à Camões. Bilac
termine en célébrant le « don quichottisme » qui coulerait dans les
veines des Brésiliens22.
Et puis qui appelle les juifs va au devant des musulmans et pas pour la cérémonie du thé ( quel mélange!), y’en a marre.
Le prologue :
selon Unamuno. Cette constatation le pousse à
esquisser un parallèle entre don Quichotte et l’intellectuel moderne.
Les deux s’inscrivent dans la société de manière problématique parce
qu’ils demeurent en marge. Considérés comme des visionnaires et des
fous, ils sont en fait altruistes, épris de justice et idéalistes. Ils
sacrifient leurs vies personnelles au nom de la collectivité23. Cette
conception de l’intellectuel joue un rôle important dans la tradition du
Brésil républicain. Il faut rappeler que le principe de l’engagement de
l’intellectuel dans la vie contemporaine est formulé à la fin du XIXe
siècle en France lors de l’Affaire Dreyfus. Dans les pays où le
processus de modernisation génère des conflits, la polémique sur la
place de l’intellectuel prend une dimension importante. C’est ce qui
arrive au Brésil et dans d’autres pays latino-américains.
À la Belle Époque, plusieurs illustrés humoristiques qui portent le
titre de don Quichotte ou Sancho apparaissent en Espagne et dans
d’autres pays hispano-américains24. Ces revues s’inspirent du
paradigme don quichottesque et réinterprètent le classique de
Cervantès en fonction des préoccupations de l’heure. Sancho est
23. M. de UNAMUNO, Vida de d. Quijote y Sancho, Madrid, Alianza Editorial, 1987.
24. Dans la seule Hemeroteca Municipal de Madrid, on a trouvé et consulté pas moins
de sept publications portant les titres suivants : Don Quijote (La Havane, 1864-1865),
Don Quijote (Madrid, 1869), Don Quijote (Madrid, 1887), Don Quijote (Madrid, 1892),
Don Quijote de Los Andes (Buenos Aires, 1926), Don Quijote (México, 1919-1920),
Sancho Panza (Madrid, 1863).
RACINES IBÉRIQUES DU MODERNISME BRÉSILIEN 141
fréquemment représenté comme un homme du peuple qui
revendique ses droits. Don Quichotte représente, quant à lui, la figure
de l’intellectuel et du guide.
Les paresseux de naissance dont on a une belle brochette sur ce blog, peuvent retourner se coucher.
ABARBANEL, Giuda, detto Leone Ebreo. – Nacque a Lisbona fra il 1460 e il 1465, da Isacco, studioso del pensiero religioso ebraico, delle dottrine talmudiche e dei segreti della Cabala, divenuto, per le sue attitudini di amministratore, tesoriere e ministro di re Alfonso V l’Africano, sotto il cui regno il Portogallo godé di un periodo di floridezza economica e di gloria militare, di tolleranza religiosa e di rinascita nelle scienze, nelle lettere e nelle arti. Con la guida del padre, e forse di Giovanni Sezira, il giovane fu avviato agli studi.
Caduto in disgrazia Isacco sotto il regno di Giovanni II, il figlio nel 1484 lo segui nell’esilio a Siviglia, ove esercitò con plauso la medicina, fino a diventare medico personale, a quanto pare, di Ferdinando il Cattolico e di Isabella di Castiglia. Scoppiata nel 1492 la persecuzione contro gli Ebrei, il padre dovette prendere la fuga per Napoli. Il re avrebbe voluto trattenere Leone, come ormai l’A. si faceva chiamare, ma a condizione ch’egli lasciasse battezzare il figlioletto Isacco, in cui si ripeteva il nome del nonno. L’A. rifiutò e, trafugato il piccolo in Portogallo, raggiunse il padre a Napoli. Ma il figlioletto, prima imprigionato, fu sottoposto a battesimo forzato, per decreto del re portoghese e affidato, per l’educazione cristiana, ai frati domenicani. Il padre non lo rivide più, e le notizie che n’ebbe amareggiarono tutta la sua vita.
A Napoli trovò ben maggiore tolleranza e poté dedicarsi all’esercizio della medicina e agli studi della filosofia, stringendo relazioni con correligionari e con cristiani, protetto, lui e i suoi, da Ferdinando II d’Aragona. È verosimile che conoscesse Giovanni Pico della Mirandola e che per suggerimento di lui scrivesse il De caeli harmonia, oggi perduto.
https://www.treccani.it/enciclopedia/abarbanel-giuda-detto-leone-ebreo_(Dizionario-Biografico)/
MS, présomption de votre part. Je viens tout juste d’achever les corvées ménagères et voyage encore aux USA dans ce livre encombré de références à la culture populaire américaine que l’auteur utilise pour épicer son propos, ce qui vraisemblablement altère un peu l’humour accessible à ceux qui les possèdent.
D, j’ai déniché une séance de Dune ( suis en retard) mais en VF, ce soir. Est ce que la vf ne nuit pas trop au film?
Suite, à propos des dialogues de l’amour , (platonique, lol) de Leon l’Hébreu, son texte le plus connu:
« Ma il nome dell’A. è soprattutto legato ai tre Dialoghi d’Amore, pubblicati a Roma nel 1535, dopo la sua morte, da Manano Lenzi e dedicati a madonna Aurelia Petrucci. L’opera scritta, secondo la concorde testimonianza di molti contemporanei, in italiano, sebbene altri abbia pensato allo spagnolo o all’ebraico, rientra nella ricca letteratura italiana quattro-cinquecentesca sull’amore platonicamente inteso. Ma mentre questa letteratura è in gran parte retorica e di scarsa importanza filosofica, l’opera dell’A. se ne distacca per maggiore vigore logico nel tentativo di accordare Platone e Aristotele, interpretato da Avicenna e da Averroè, col pensiero mosaico esposto allegoricamente dalla Cabala. Per questo l’opera che si avvicina di più ai Dialoghi dell’A, è senza dubbio il commento di Giovanni Pico della Mirandola alla Canzona d’Amore composta per Hieronymo Benivieni (della quale possediamo l’edizione a cura di E. Garin, nel volume: Giovanni Pico della Mirandola, De hominis dignitate, Heptaplus, De ente et Uno e Scritti vari, Firenze 1942, pp. 10-18, 443-581),che non il commento del Ficino al Simposio platonico. Ma mentre il Pico ostenta la sua vasta erudizione, non sempre ben digesta, l’A. mostra di averla ben più approfondita. »
la vf ne nuit pas trop au film?
De nombreux lecteurs n’ont rien compris à la vo du livre, enfilez-vous Chalamet en vf sans remords avec un bidon de popcorn.
Jibé dit: à
Bloom,
je ne vois pas d’Alexis dans mon entourage, du moins pas qui a été rugbyman. Ou alors je l’ai croisé sans savoir qu’il l’était
Alexis, de Yourcenar, ne vous est pas inconnu. Je n’ai pas remonté le fil pour savoir qui et en quelles circonstances vous êtes sensé l’avoir rencontré, comme ici tous les personnages sont d’encre.
Phil, ce n’est pas encourageant, les critiques ne sont pourtant pas si mauvaises. J’ai vu dans une autre vie le Dune de David Lynch.
Mais quelle chienlit les commentaire depuis la dernière nuit! 😉
Puck, voyez comme on réussi à faire sortir de son mutisme votre ami regretté, Cervantes. Je crois qu’il va vous falloir lui inventer d’autres nationalités pour faire réagir l’historique Pedro.
https://actualitte.com/article/44650/encheres/identifier-cervantes-par-ses-blessures-de-guerre
connaissez-vous
TOUTE LA VÉRITÉ SUR LE CAS MANBAA MOKFHI (ÉDITION MULTILINGUE FRANÇAIS/ANGLAIS/ESPAGNOL/CATALAN)
J. Fontcubertaun des photographes dont j’aime les enchantements
Actar 25 Juin 2007
Sciences humaines & sociales
https://halldulivre.com/livre/9788496540903-deconstructing-osama-toute-la-verite-sur-le-cas-manbaa-mokfhi-j-fontcuberta/
Metoo, dear B. C’est du vintage pour les amateurs de K. McLachlan, plus charnu que Chalamet, maigrichon diaphane pour bobos climatiques d’aujourd’hui.
sur libé : Double machination car le Dr Fasqiyta Ul-Jounat n’est autre que Fontcuberta lui même dans sa nouvelle fiction grinçante, parodie du photojournalisme et des médias. L’artiste est familier des canulars, des scénarios complexes (voir ses précédents travaux). A retrouver absolument dans le livre Deconstructing Osama (éd. Actar, 2007), bel objet fait d’un cuir épais. Une orchestration tellement vraisemblable que le trouble nous envahit.
Les dispositifs d’autorité de la photographie font l’objet d’une attention particulière chez Joan Fontcuberta, pour qui la photographie serait d’abord affaire de religion : au fond, l’enjeu est d’y croire ou pas. L’artiste n’hésite d’ailleurs pas à se définir comme un sceptique, par opposition au camp des « fanatiques ». Son point de vue se soustrait aux apories du débat ontologique traditionnel, préoccupé par l’essence de la photographie. Car à en croire Fontcuberta, le fait photographique est dénué de nature propre. Ou plus précisément, il est dans sa nature de ne pas avoir de nature, de se soumettre à des facteurs extrinsèques, à une « direction » qu’on voudra bien lui donner :
http://www.parcoursnumeriques-pum.ca/10-mythologies/chapitre9.html
La banane,
mais aussi le chocolat !
Une histoire que Passou a déjà eue à narrer.
Sans trop s’étendre sur les régions d’exportation..
« L’Inquisition tourmente le monde par sa « chasse aux sorcières ». 1670, est la date de la première mention du Chocolat à Bayonne. Elle est la spécialité des juifs marranes portugais réfugiés au Pays Basque. Chassés d’Espagne, puis du Portugal, ils débarquent à Bordeaux, qu’ils sont à nouveau contraints de quitter. Certains font le choix de s’installer à Bayonne. A partir de 1615, ils mettent en place les premiers ateliers de transformation des fèves de cacao. Ils vont alors contribuer à développer et enrichir la ville autour d’un savoir-faire. Ils sont les seuls détenteurs de ce secret : la fabrication de la boisson chocolatée à base de cannelle, vanille, poivre, clou de girofle… Que de bons produits, dont ils assurent la commercialisation avec Amsterdam. »
Joan Fontcuberta ? L’artiste catalan, en tout cas, connaît bien son sujet. Diplômé en sciences de l’information, il a connu dans sa jeunesse la censure et la propagande du régime franquiste. La vérité, finalement, n’est rien d’autre qu’une affaire de construction… De même, une image n’est pas tant mensongère que mythomane, génératrice d’histoires, y compris de sa propre fable qu’elle n’a de cesse de réinventer. Si elle doit être une trace, ce sera d’abord la trace d’elle-même, de ses propres codes. L’œuvre que Fontcuberta construit depuis plus de trente ans consiste à investir ces codes pour mieux les saboter de l’intérieur. En parodiant les formes d’autorité de l’image par une pratique rappelant le « documenteur » (mockumentary, dont le cinéma et la télévision comptent de nombreux exemplesLe mockumentary ou « documenteur » est un documentaire parodique et fictif.
Voir par exemple les festivals qui lui sont consacrés :
– Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue ;
– Festival Documenteur On vous ment ! de Villeurbanne (France).
), Fontcuberta forge ainsi des dispositifs plurimédiatiques que l’on qualifiera de « mythomanies documentaires ».
Miam
« Pour l’élégance. »
Il faut voir la signification que vous donnez au mot « élégance », rose ; si c’est « le maximum de résultat avec le minimum d’effort », nous sommes d’accord. Pour ce qui est de la question que je posais, tenir en compte que l’un de mes amis eut à dire qu’aux fin de la création un poulet à la broche vaut Dante ; en ce sens les danseuses de Degas valent le déjeuné végétarien de Liotard :
une main… dit: à
Mais quelle chienlit les commentaire depuis la dernière nuit! 😉
Parce que vous, vous êtes toujours aux sommets Annapurna, Everest, Kilimandjaro, Nanga Parbat ?
Parce que vous
Rentre dans ton grangeon la vieille! 😉
Sur la paille de ton grangeon, fais-nous le petit jésus dans la crèche. 😉
toujours aux sommets
Jamais dans les nuages, grangeonne! 🙂
« Alexis, de Yourcenar, ne vous est pas inconnu. »
certes pas, Bloom, « le traité du vain combat ».
Yours
@ /Comme il est très facile, et très inutile, de manier ici « humanisme » et « politesse courtoise », le B.A. BA du savoir vivre hypocrite, choisissons l’inverse ! Soyons injurieux, vulgaire, impoli, discourtois, franc et irrespectueux/.
… et vous avez administré la preuve éclatante de votre propre humanisme, ce faisan ! Nous partageons une épistémologie commune, mon pauvre ami, vu qu’il ne suffit pas d’inverser les clés pour se rendre significatif… On pourrait la qualifier d’éthique propre à une idée implicite de l’Éducation Nationale françaises avec ses variantes îliennes,
@ quand m.asseur fait un signe d’une main…, elle cherche à enfumer passoul… Comme en bon perdreau conséquent, il ne répond jamais à tout ce qu’elle accumule du darkweb sur Cervantès (ou autres…, à chaque nouveau bifton) histoire de le subjuguer par l’immensitude de ses fraiches connaissances,…, elle jette alhors sa gourmette de dépit sur l’herdélie entière… Est-elle nunuche, mon dieu, de croire que chacun serait dupe de son manège enchanté, et aurait pour elle les yeux de Terzoune*, une main dans sa braie et un doigt dans sa raie.
***Elle partageait la même vulgarité avec son sélib-à-terre, m’aime…, il FAUT bien le dire, jissé !…
Bàv…, A tab’ !… y’a du pouding (cf. Antoine Rubio, 22.11.21@12.0)
Hier est mort à 80 ans, dans sa maison d’Ibiza, l’intellectuel espagnol vivant le plus important : l’inclassable et toujours lucide Antonio Escohotado, auteur d’une vingtaine de livres, dont le monumental « Los enemigos del comercio. Una historia moral de la propiedad », une trilogie de plus de 2 000 pages publiée entre 2008 et 2017 qui aurait été déjà publiée en France si les éditeurs français étaient plus compétents.
Sa pratique et sa défense des drogues (qui lui a valu un an de prison en 1983) a brouillé quelque peu son image en Espagne, alors qu’il est le penseur le plus original qu’a produit ce pays depuis longtemps.
AE s’est beaucoup inspiré du juriste français Francis Caballero,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Caballero
Personnellement, je n’ai pas encore lu son histoire morale de la propriété sous titrée les ennemis du commerce en 3 tomes…
Nous ne doutons pas que vous en délivrerez incessamment les bonnes feuilles à la RDL… , surtout celles que vous aurez le plus abondamment stabilobossées en jaune.
Donc… on est passé à autre chose ?… Au fait, cet Escohotado, était -il juif ?… il semblerait que la question soit encore assez controversée à Ibiza… Passoul et Sasseur vont certainement verser de nouveaux éléments au dossier.
Bàv,
… Et bien nous sommes deux, pauvre con de Gigi la Visqueuse ! Tu es tout juste bon à garder la nuit, sans chauffage, un entrepôt vide dans le 93….
« Sous le vaste ciel étoilé / Creuse la tombe et laisse moi en paix… », début de l’épitaphe de Stevenson, repris par le lamentable Dan Brown dans son lamentable Da Vinci Code.
Les écrivains expriment parfois le désir de reposer. Il faudrait en faire de même pour leurs textes
Les écrivains expriment parfois le désir de reposer en paix. Il faudrait en faire de même pour leurs textes
les nuages ;je vous fais un shema:
https://www.images.ch/archives/wp-content/uploads/sites/4/2020/04/in-situ-madoz-13-holdigaz-cm-2-853×1280.jpg
et la tache (encore Madoz)
https://www.google.com/search?q=madoz+images&sxsrf=AOaemvI4W_eaYBJj-50n0w8JNPhZ6XPlog:1637582408543&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwj2ooHu9av0AhVSzRoKHddoBoQQ_AUoAXoECAEQAw&biw=1249&bih=913&dpr=1#imgrc=i86_ZG5I-xqg-M
En hommage à Antonio Escohotado, Pablo75
https://es.wikipedia.org/wiki/Antonio_Escohotado#/media/Archivo:Escohotado_Ibiza.jpg
BALTASAR PORCEL (1937-2009)
Au royaume des lézards
« Cabrera est la plus petite île de l’archipel des Baléares, sa superficie n’est que de dix-sept kilomètres carrés et, au début du siècle, elle était peuplée par une petite garnison, installée dans un château en ruine situé sur le piton qui domine l’étroite embouchure de sa baie aux eaux tranquilles.
A l’arrivée du printemps et de l’été, une demi-douzaine de pêcheurs de Majorque, sa voisine, l’île le plus grande, allaient travailler sur Cabrera et bivouaquaient dans les petites grottes de la côte, tanières de phoques pèlerins à la peau soyeuse couleur de jais, que les hommes tuaient à coups de rames, assurant en braillant qu’il s’agissait de créatures démoniaques situées entre l’être humain et les monstres glacés qui habitaient les profondeurs marines. Des bandes de lézards rampent prestement dans la rocaille des collines de l’île, toujours curieux : parler de Cabrera revient peut être essentiellement à évoquer les lézards. C’est-à-dire la grâce pure.
Dans les temps lointains, une poignée d’ermites de l’ordre de saint Augustin avaient eux aussi vécu sur l’île, dans un isolement farouche, cherchant Dieu et la vie éternelle dans cette inexistence. On dit qu’ils étaient presque retournés à l’état sauvage, qu’un évêque vint en visite pastorale et les trouva nus, la barbe et les cheveux très longs, sautant et criant entre les arbres et les rochers. Il fallut les tuer…
Les cotres berbères et les vaisseaux turcs destructeurs, qui préparaient là les coups de griffe qu’ils déchargeaient sur le secteur correspondant de la côte majorquine, mouillaient dans ses rades désertes, et ce doit être encore le cas aujourd’hui. Cabrera, la tristesse des captifs répartis en lots entre la bruyante troupe mauresque qui les vendait en Afrique du Nord, toute espérance perdue.
Cabrera, enfin, était une dépouille à gauche de ces Baléares enfermées dans une existence marginale, dans l’assaut des vagues…
Mais la jubilatoire invasion française de l’Espagne provoqua un changement radical dans le micro-univers insulaire : Palma de Majorque vit doubler le nombre de ses habitants, fit craquer toutes ses coutures, par le fait qu’une avalanche d’immigration en règle générale espagnole, mais également française, italienne, autrichienne, qui dans le cas de la France avait fui la révolution de 1789, la terreur de 1793, et qui en Europe et dans la péninsule Ibérique fuyait les troupes napoléoniennes.
Ces dernières n’arrivèrent cependant jamais aux Baléares, les îles demeurant intégrées à la portion élastique de différents peuples et territoires qui, fidèles à la grossière couronne espagnole de Charles IV et de Ferdinand VII, deux suprêmes écervelés, avaient pris les armes ou complotaient contre la France, c’est-à-dire contre l’impétueux génie de l’empereur Napoléon Bonaparte, qui dévastait ou repeuplait le continent européen.
Alors, à cause de la défaite de l’armée impériale à Bailén, en 1808, dans une Andalousie aride, placés sous le commandement du général Dupont, nous, les milliers de prisonniers français, fûmes péniblement transférés d’abord à Cadix puis à Cabrera, où l’on nous abandonna. On aurait dit qu’une fourmilière, semblable à celles qui existent dit-on en Afrique, celles qui, lorsqu’elles attaquent un animal, n’en laissent que les os et quand elles s’en prennent à un arbre ne laissent que le tronc lisse, avait fondu sur ces montagnes et sur ces talwegs, sur la sabine et sur le lentisque, sur un espace central de terre plane qui n’était rien, qui tenait dans le poing, sur l’île tout entière recouverte de ronces acides, entourée par la rocaille côtière, le tout suspendu au-dessus de l’abîme bleuté de la mer. Nous dévorions tout ce qui nous entourait et avions une si grande faim que certains prisonniers finirent par se livrer à l’anthropophagie. »
(« Cabrera ou l’empereur des morts », traduit du catalan par Marianne Million. Actes Sud, 2002)
C’était un extrait de…
http://prod.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-des-iles-Baleares#
Comme le prouve un article récent, très documenté, de Ezra Putnam […] Cervantes était d’origine catalane…
Dino dit:
Quelques nationalistes indépendantistes catalans fous (pléonasme) proclament, en effet, que Cervantes était catalan et que le Quijote actuel n’est qu’une traduction d’un original catalan détruit par des méchants Castillans. Et ils paient très cher des universitaires étrangers pour qu’ils défendent leurs thèses délirantes (les indépendantistes catalans dépensent un argent fou en propagande). Ils ont créé un « Institut Nova Història » dont les travaux sont hilarants (sur Youtube on peut voir des conférences de ses membres à mourir de rire). Selon ces « historiens » Christophe Colomb, Erasme, Shakespeare, Santa Teresa de Jesús, Francisco Pizarro, Miguel Servet, Calderón de la Barca, Pizarro ou Miguel Servet, entre beaucoup d’autres, étaient des Catalans. C’est le cas aussi, selon eux, de Leonardo da Vinci, dont le vrai nom serait Leonardo de Vic, localité catalane célèbre pour ses saucissons. Même Beethoven aurait des origines catalanes (au moins une des grandes-mères de l’ami Ludwig serait pour eux catalane).
Mais les thèses de ce groupe de tarés sont si farfelues qu’elles n’ont pas encore convaincu leurs amis indépendantistes, qui viennent d’interdire qu’on érige une statue de Cervantes à Barcelone :
« Cervantes se queda sin estatua en Barcelona »
https://www.zendalibros.com/cervantes-se-queda-sin-estatua-en-barcelona/
Qu’importe les origines de Cervantès pourvu qu’on ait la Dulcinée.
(Qu’importe les… ou qu’importent les… ? Je n’sais plus moi).
castillons:
https://www.google.com/search?q=castille+chanson&oq=castille+chanson&aqs=chrome..69i57j46i512j0i22i30.8079j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Antoni Tàpies i Puig, 1er marquis de Tàpies (né à Barcelone le 13 décembre 1923 et mort dans la même ville le 6 février 2012), est un peintre, sculpteur, essayiste et théoricien de l’art espagnol d’expression catalane. L’un des principaux représentants de l’informalisme, il est considéré comme l’un des artistes espagnols les plus en vue du xxe siècle. L’œuvre de l’artiste catalan dispose d’un centre d’étude et de conservation à la Fondation Antoni Tàpies de Barcelone.
bon à garder la nuit, sans chauffage, un entrepôt vide dans le 93…
Et peu en sont capab’, hormis des immigrés du 1/4 monde… Moij m’honore de le pouvoir, anéfé… je les ai accompagnés in situ durant des années en enquêtant sur leur condition… Et croyez moi, c’était plus dur que sur le quai de Ouistreham !… Et pendant ce temps, d’autres se la br… sur leur ilot au soleil. Chacun sa merde et sévices…, nous sommes deux, vouzémoi. mon pauvre ami.
Ici, fait 8° C, et du vent de l’est, fort à bien agité. Impossib’ de barrer… Bàv,
Un autre grand intellectuel hispanique, mort en 1999, gagnerait à être ré-exhumé :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gonzalo_Torrente_Ballester
(Prix Cervantès en 1985).
Ça vous en bouche une confiture de coings au gingembre, sur l’ile des jacinthes coupées, hein ?!…
(nb – Je peux sortir mes fiches de lecture sur trois autres de ses romans surlignés, jadis)…
Info: Roberto Calasso, Ciò che si trova solo in Baudelaire, presque une addenda à La Folie Baudelaire.
A propos d’Ibiza, Barbet Schroeder, quatre décennies après avoir réalisé le film « More » (1969), se souvient :
« On associe généralement ce film à l’époque des hippies. En réalité, on consommait déjà de l’héroïne avant l’ère psychédélique. Mon intention était de raconter une histoire d’amour et de destruction et non pas d’essayer de faire le bilan d’une génération. Le film racontait une histoire tragique éternelle, qui aurait pu m’arriver. Moi-même, j’avais rencontré une jeune fille qui avait arrêté de prendre de l’héroïne et qui essayait, par tous les moyens, de recommencer. D’où l’idée d’une relation amoureuse où la femme, inconsciemment, pousse son compagnon à goûter à cette drogue. C’était intéressant d’un point de vue dramatique. Evidemment, je l’ai poussée à des conséquences qui ne sont pas celles qui me sont arrivées dans la vie.
J’avais écrit un projet de commentaires qui expliquait ce que voulait faire le personnage principal : aller vers le soleil, se libérer, vivre quelque chose d’intense et casser toutes les règles. A partir de là, Nicholas Ray, dont j’étais très proche, a écrit les quelques phrases en anglais, que l’on entend en voix off au début du film.
Le film est luxembourgeois, pour la simple raison que si je l’avais fait avec une structure française, il aurait été interdit, en France, et surtout à l’exportation. En fait, c’est un film américain, avec une star américaine et un financement américain. Il a été vu comme novateur à l’époque. Je suis assez fier de pouvoir dire que c’est le premier film dans lequel on pouvait voir une nudité frontale masculine. Et aussi où une actrice disait « shit » à l’écran. Quand on pense aux dialogues du cinéma américain, depuis !
J’avais décidé de faire mon premier film sur un lieu que je connaissais. Dans la maison familiale d’Ibiza, où nous allions chaque été depuis 1951, et où j’ai passé les premières années de mon adolescence. Période absolument héroïque de l’île. Il n’y avait pas de routes goudronnées à l’époque et personne, absolument personne ! Je connaissais intimement chaque coin de rochers. En pensant à l’histoire, je voyais déjà tous les plans où tourner. Donc pour moi l’idée était de faire exister cette histoire, que j’avais un peu vécue, à travers les personnages.
Mimsy Farmer, que j’avais rencontrée par le biais de Roger Corman, était une star de films de série B. Elle avait déjà tourné cinq ou six films avec lui. Si l’on revoit ces films, on redécouvre chaque fois quelques plans bouleversants sur elle. Elle avait une présence à l’écran tout à fait fascinante. J’ai tout de suite pensé que c’était ce qu’il me fallait. Car, contrairement aux femmes fatales habituelles, toujours dans le noir et avec un porte-cigarette, je voulais montrer une femme fatale en plein soleil et en T-shirt. Pour le garçon, ça a été plus difficile. J’ai été plusieurs fois à Munich. Tout ce que me présentaient les agences était pathétique ! J’ai mis beaucoup de temps avant de rencontrer Klaus Grunberg.
A l’époque, pour montrer les scènes de drogue, et rendre une vision psychédélique subjective, on faisait se gondoler l’écran avec des effets spéciaux et des lumières bizarres. C’était complètement minable ! Moi, au contraire, pour faire percevoir cette expérience d’extase, durant laquelle la réalité devient fantastique, je suis allé vers le plus petit. J’ai filmé au plus près des fleurs, des écorces de pins, des insectes…
Quand on n’a pas beaucoup d’argent, on utilise les gens qui veulent bien vous donner un coup de main. J’ai donc pris les habitants pour tenir les petits rôles, sur place. Il y avait une présence nazie très importante à Ibiza à partir des années cinquante. Notre voisin le plus immédiat était un Suisse condamné à mort par contumace. C’était l’un des libérateurs de Mussolini dont il conservait une photo dédicacée sur sa table de chevet. Ma mère, en revanche, avait beaucoup d’amis juifs. La tension entre les deux maisons était palpable. Il y avait aussi des réseaux d’entre-aide pour organiser la fuite d’anciens nazis vers l’Amérique du Sud. Tous ces gens-là allaient se baigner tout nu, dans les décors naturels montrés dans le film. Je me souviens qu’ils reniflaient déjà du poppers en se faisant brûler au soleil. Cela m’avait beaucoup marqué. J’ai donc imaginé ce personnage de nazi qui reçoit dans son bar des touristes allemands avec lesquels il entonne des chansons pour la réunification de la République allemande.
Parmi les figurants les plus âgés de mon film, il y avait l’écrivain américain qui a été condamné pour avoir écrit, quelques années plus tard, la fausse biographie de Howard Hughes [Clifford Irving]. Vivaient aussi à Ibiza Elmyr de Hory, qui a inspiré à Orson Welles son film Vérités et mensonges, et Fernand Legros [le premier étant accusé d’avoir peints les faux tableaux de maître revendus à prix d’or par le second]. On pouvait rencontrer tous ces gens-là dans les cafés. Il y avait une atmosphère très illégale, très libre, très amusante, avant que les hippies n’arrivent en masse. Le succès de More s’est accompagné du succès des night-clubs et de la vague techno, qui a encore transformé un peu plus l’île. Je dois dire que j’ai un peu honte d’avoir contribué à ce désastre. »
Silvio Santos – — Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org › wiki › Silvio_Santos
Silvio Santos, de son vrai nom Senor Abravanel, né le 12 décembre 1930 à Rio de Janeiro, est une importante personnalité de la télévision brésilienne.
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