de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Le Quijote, encore et toujours !

Le Quijote, encore et toujours !

Si un classique est cette chose qui n’a pas fini de dire ce qu’elle a à nous dire, alors soyez assurés qu’on n’en aura pas fini de sitôt avec Don Quichotte et même qu’on n’en aura jamais fini avec lui. Avec le livre comme avec son héros. L’errance du Quijote est intemporelle et universelle comme en témoignent les innombrables études et commentaires qu’elle continue à susciter. Les moulins du village de Campo de Criptana nous adressent encore des signes et pas seulement parce que des fous bien contemporains les confondent avec éoliennes. Le grand roman de Cervantès n’a pas fini de nous parler, de nous interroger, de nous inquiéter, de nous faire rire et voyager et de nous plonger dans des abîmes de perplexité comme au premier jour de notre première lecture. Inépuisable dût-il nous épuiser. Plus de quatre siècles qu’il fascine. Mais qu’est-ce qui fait qu’on y revient avec la certitude qu’on y reviendra jusqu’à la consommation des siècles ?

Nul n’était mieux placé en France que Claude Canavaggio pour y répondre non par un essai lumineux mais par une constellation de réflexions plus savantes et d’envolées plus joyeuses les unes que les autres. C’est le choix qu’il a fait en composant son Dictionnaire Cervantès (564 pages, 28 euros, Bartillat). Une forme et une formule qui se prêtent bien au génie multiple de l’écrivain. Universitaire, maitre d’œuvre de l’édition et de la traduction de son œuvre dans la Pléiade et biographe de l’auteur, il n’a pas seulement arpenté ses territoires en long et en large depuis des années : il a fouillé dans les recoins de la vie et de l’œuvre sans jamais cesser d’explorer son époque littéraire, artistique, politique, sociale. Ceux qui ignorent le cervantisme à l’œuvre, les nombreux débats, querelles, polémiques qui agitent aujourd’hui plus que jamais le milieu de la recherche (les Cervantistas sont en Espagne un monde en soi comme les Shakespeareans le sont en Angleterre) seront stupéfaits en en découvrant ici toutes les facettes.

Notez que l’on peut très bien continuer à vivre normalement en ignorant que Alcalà de Henares, la ville natale de l’écrivain, est étrangement absente de son fameux roman. Que le XVIème siècle espagnol connaissait un renouveau des études bibliques ce qui ne fut pas sans influence sur Cervantès dans sa fréquentation des sources testamentaires, l’Ancien comme le Nouveau, et dans son usage d’images et de métaphores telles que « vallée de larmes », « ciel de bronze » etc (mais de là à en faire un familier du Zohar, et à voir dans la Kabbale la clé du roman, non, pitié, arrêtons avec ce délire justement dénoncé !). Que la plupart des biographies de Cervantès parues au cours du demi-siècle échu procèdent de celle en huit volumes, « héroïque et exemplaire », signée Luis Astrana Marin. Que Borges à la suite d’Unanumo a réactivé le paradoxe selon lequel Don Quichotte était le seul livre génial d’un auteur médiocre si l’on en juge par son théâtre (mais sûrement pas par ses nouvelles). Que le succès de la comédie musicale tient à l’intuition de Jacques Brel de s’identifier tant à l’écrivain qu’à son héros. Que Madrid est absente de son roman, ses personnages ne s’aventurant jamais dans ses rues.

N’empêche : jamais le plus chevronné des uchronistes n’oserait imaginer notre état mental si l’ingénieux hidalgo n’avait pas entrepris de ressusciter la chevalerie errante -et si son créateur ne s’était lancé dans une parodie des romans de chevalerie si en vogue en son temps avec ce qu’il faut de mythes et d’exotisme, de tournois violents, d’épisodes magiques, de combats singuliers. Mais ce qui change tout, outre la magnifique ironie de l’auteur, c’est la tendre folie de son personnage.

« Ce qu’il a mis dans son livre, c’est une sorte de paradoxe littéraire qui a consisté à rendre un fou intéressant, en le dotant d’esprit et de bon sens en dehors de son idée fixe. »

Ce Dictionnaire, si riche, si fécond, si audacieux tout en restant prudent et, le dernier mais pas le moindre, si agréable à lire (et non, trois fois non, cela ne se lit pas « comme un roman » lorsqu’on songe au nombre de romans laborieux qui nous sont soumis d’année en année), rend à point nommé des hommages mérités. Au philologue et historien de la culture Américo Castro par exemple, le premier qui, dans El Pensamiento de Cervantes (1925), explora sa poétique à la lumière d’un nouveau paradigme ; il critiqua l’idée répandue selon laquelle il était un romancier doué, un créateur et un inventeur mais pas un penseur tant il aurait été dépourvu d’idées, pour révéler l’humaniste en lui, « un homme de la Renaissance rendu mélancolique par le spectacle des nuages gris de la Contre-Réforme » ; une vingtaine d’années après, le même y reviendra dans un essai consacré à l’histoire de l’Espagne où il insistera sur les origines de Cervantès et son appartenance supposée à une minorité religieuse. Américo Castro invitait ainsi à relire l’homme et l’œuvre au prisme d’une utopie balançant non plus entre rêves et ambitions mais entre ardeur et obstination, celles d’un homme qui persévère dans son être sans se laisser entamer par son infortune. Un nuevo christiano.

 C’est « le » sujet de controverse qui surgit immanquablement chaque fois que le nom de Cervantès est prononcé, comme si c’était là le point Godwin des Cervantistas. A savoir : était-il ce qu’on appelait alors un « nouveau chrétien », autrement dit un converti ou descendant de juifs convertis au catholicisme à la suite du décret d’expulsion et de l’Inquisition ? Jean Canavaggio, qui a tout lu sur le sujet, conclut de ne pas conclure. Il y a bien quelques signes ici ou là : sa grand-mère paternelle était issue d’une famille de médecins de Cordoue, profession traditionnellement exercée par des juifs convertis, ou le fait que Cervantès ne fut pas récompensé de sa mission à Alger comme il était d’usage. Ceci dit, non seulement rien, en l’état actuel des sources (Cervantès n’a pas laissé de correspondance, à peine une poignée de lettres), ne permet d’affirmer son origine mais de toute façon, dans le cas contraire, il serait vain et réducteur d’en faire une clé de l’œuvre tant l’auteur a fictionnalisé les éléments de sa vie qu’il a projetés dans son œuvre, d’autant que l’on ne sait rien de son enfance et de ce qui a présidé aux grandes décisions de sa vie (voyages, mariage etc). Au mieux, des documents inédits ou de nouveaux rapprochements permettraient d’éclairer sa personnalité mais pas son génie créateur.

Tant d’écrivains ont reconnu leur dette à son endroit : Dickens, Sterne, Flaubert, Freud, Joyce, Kafka, Tourgueniev, Melville, Rushdie, mais aussi Thomas Mann, Alejo Carpentier, Graham Greene, Garcia Marquez, Carlos Fuentes, sans oublier le Diderot de Jacques le fataliste et son maitre lu comme l’errance de deux compagnons cheminant d’auberge en auberge tout en devisant, et jusqu’au Michel Foucault de l’Histoire de la folie (sur la sagesse de la folie et sur la folie par identification romanesque). Et tout récemment encore chez nous, Lydie Salvayre a adressé à Cervantès une interpellation aussi vigoureuse que vibrante dans Rêver debout (Seuil) ; mais malgré le ton de reproche (pourquoi vous êtes-vous tant moqué du Quijote au motif qu’il ne s’accommode pas de la réalité ?), c’est bien, une fois de plus, d’une démonstration de gratitude qu’il s’agit. Dans la bouche de Manuel Vilas aussi, ces jours-ci encore lorsque, interrogé sur son nouveau roman Los Besos, il en revient encore et toujours à l’ombre tutélaire de Cervantès pour rappeler que, selon lui, le Quijote ne fuyait pas la réalité mais l’Espagne.

Pour les quijotolâtres et autres quijotophiles, en prime, quelques (re)lectures personnelles en réaction à la la lecture du Dico Canavaggio : tout d’abord Lignes du Quichotte (traduit par Michèle Planel, Verdier, 2003), une petite merveille dans laquelle Juan José Saer démonte avec virtuosité l’immobilité en mouvement d’un homme qui transforme ainsi son échec en réussite ; Don Quichotte chevauche par-delà les frontières (traduit par Lionel Felchlin, Zoé, 2017) où Peter von Matt campe le Quijote en héros de quatre siècles de narration européenne ; les deux livres réjouissants d’Andrès Trapiello bien sûr, un essai A la mort de don Quichotte (traduit par Alice Déon, La petite Vermillon, 2019) et un roman dont le titre dit presque tout Suite et fin des aventures de Sancho Panza (traduit par Serge Mestre, Quai Voltaire, 2019) ; enfin La Reinvencion del Quijote y la Forja de la seconda Republica (non traduit, Renacimiento/Los Cuatro Vientos, Séville, 2016) dans lequel l’universitaire Luis Arias Argüelles-Meres étudie la transcendance opérée par le quichottisme entre 1905 et 1930, entre les livres que consacrèrent à l’écrivain et son héros le  philosophe Miguel de Unamuno et la haute figure de l’esprit républicain que fut Manuel Azaña.

(Dessins de Gustave Doré)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature étrangères.

1585

commentaires

1 585 Réponses pour Le Quijote, encore et toujours !

et alii dit: à

2]
[32]
IAN / TT, CC. I, liasse 18, doc. 54.. Le commerce des présides marocains et de l’entrepôt d’Arguin ne fut jamais aussi prospère que lors de la domination portugaise qui correspond à la présence des marchands juifs et nouveaux chrétiens [33]
[33]
Robert RICARD, Études sur l’histoire des Portugais au Maroc,…. Dans un rapport daté de 1520, le secrétaire de la factorerie d’Arzila, le Génois Mecir Ambrosio, informe le souverain portugais que les anciens conversos portugais de Fès constituent la plus importante « nation » au sein de la communauté juive de la ville [34]
[34]
J.A. Rodrigues da Silva TAVIM, Os Judeus na expansão…. À l’époque moderne, il existe ainsi une véritable réussite marchande et un dynamisme économique converso dans toute la Méditerranée.
in
Les réseaux de la traite ibérique dans l’Atlantique nord (1440-1640) [*]
António de Almeida Mendes
https://www.cairn.info/revue-annales-2008-4-page-739.htm

rose dit: à

une main… dit: à
Parce que vous

Rentre dans ton grangeon la vieille!

une main… dit: à
Sur la paille de ton grangeon, fais-nous le petit jésus dans la crèche.

une main… dit: à
toujours aux sommets

Jamais dans les nuages, grangeonne!

Quelle classe !
Grande noblesse !
Ai réagi hier très vivement pck vous vous accordez à vous même ce que vous ne supportez pas des autres.
Ce qui explique les départs dont Christiane et Lavande.
Les deux choses sont insupportables.

Vous vous accordez un régime à part. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais.

rose dit: à

Ça continue Ibiza plus que jamais.
Ibiza.
Mykonos.
Lanzarote.
Zanzibar.
L’important dans les désastres est de ne pas en être, et surtout pas en être l’initiateur.
La honte est un sentiment inutile.
La remplacer par la dignité est d’une grande perspicacité.
Avec suppression totale des remords et des regrets.

closer dit: à

Je me disais bien que La Joconda de Leonard de Vic ressemblait à une copine de Barcelone…

Phil dit: à

Excellent film ce « More », dear Baroz, résultat du hasard des bonnes volontés d’après guerre plus que des qualités d’un metteur en scène qui ne rétribuera pas Mimsy Farmer à proportion du succès qui suivra. Farmer en concevra grand dégoût et quittera le cinéma deux films plus tard. Dommageable « Amnesia » de Schroeder qui remettra Ibiza sur le tapis quarante plus tard avec Bruno Ganz en caricature d’Allemand écouillé. Fumons des joints et du bon pour imprimer positivement le celluloïd. Olé.

renato dit: à

Lewis Carroll a frappé à nouveau !

rose dit: à

Fumons du joint et du bon.
Baisons la voisine.
Et tirons quelques rails.

Phil dit: à

Excellent résumé de « More » du Suisse Schroeder, dear Rosy. Vous oubliez les nazis en retraite sur les îles espagnoles qui subjuguent sans forcer les junkies dénationalisés.

puck dit: à

« Quelques nationalistes indépendantistes catalans fous (pléonasme) proclament, en effet, que Cervantes était catalan et que le Quijote actuel n’est qu’une traduction d’un original catalan détruit par des méchants Castillans. »

alors là je m’inscris en faux !!!

tout le monde sait bien tous les nationalistes castillans proclament que Cervantes était castillan et que le Quijote actuel n’est qu’une traduction d’un original castillan détruit par des méchants catalans.

et puis pedro je vais te dire un truc que là c’est pas des conneries : le jour ou le Real de Madrid trouvera un joueur aussi magnifique de la classe du prodige qu’était Andres Iniesta nous pourrons reparler de toutes ça !

en attendant pas la peine de surligner : il n’y a jamais eu d’Iniesta à Madrid preuve que Quichotte était bien catalan !

bouguereau dit: à

Je me disais bien que La Joconda de Leonard de Vic ressemblait à une copine de Barcelone…

une costaude poilu avec 1 seul sourcil..qui fume la pipe et qui t’as dit ‘quand je serais grande jaurai un gode ceinture et j’henculrai rénateau’..la fille d’arthur sapeck

bouguereau dit: à

Mimsy Farmer, que j’avais rencontrée par le biais de Roger Corman

il est gouleyant ce roger

bouguereau dit: à

Quichotte était bien catalan !

pédro c’est docteur maboule..keupu le roidec..et rose oui oui elle regrette tout..des supèréros

puck dit: à

« keupu le roidec.. »

non là c’en est trop ! la coupe est pleine !!!

greubou entre toi et moi y’en a un de trop sur le blogapassou !

aussi nous allons procéder de façon démocratique et nous allons demander aux nationalistes rdliens de voter pour savoir qui de toi ou moi doit quitter ce blog !

chers amis rdliens, vous savez combien de vous aime et combien j’aime votre humanisme…

alors votons !

si vous envoyez la lettre « K » cela veut dire que vous voulez que keupu reste sur ce blog.

et si vous envoyez la lettre « G » ça veut dire que vous voulez que Mr Greubou quitte ce blog dans les plus brefs délais !

c’est à vous !

greubou j’espère que tu n’as rien contre la démocratie?

Jazzi dit: à

Petite bitte, ton nazillon, le boug.

une main... dit: à

Vous vous accordez un régime à part

Très drôle la rose! 😉
( Ici, j’ai mes gris à vue d’œil!)

pourmapar dit: à

Baudelaire vu par Roberto Calasso :

 » Le musée d’Orsay quant à lui, organise une saison Baudelaire sous la houlette du philosophe Donatien Grau, faite de manifestations culturelles, cycles de conférences et publications, dont la publication de l’essai de Roberto Calasso disparu le 28 juillet 2021, Ce qui est unique chez Baudelaire coédité par Les Belles Lettres et le Musée d’Orsay.
Roberto Calasso était une des grandes voix de la tradition européenne. Né en 1941 à Florence, il vivait à Milan où il dirigea la prestigieuse maison d’édition Adelphi jusqu’en juillet 2021. Il était l’époux de l’écrivaine suisse de langue italienne Fleur Jaeggy. Chercheur passionné des récits de la tradition européenne, il est l’auteur d’une œuvre protéiforme tout à fait exceptionnelle*. Il a enseigné dans les plus prestigieuses enceintes du monde (université d’Oxford, Collège de France…) et contribué régulièrement à la New York Review of Books.
L’auteur du magistral La Folie Baudelaire (éditions Gallimard, 2011) livre pour lequel il a remporté le Prix Chateaubriand en 2008, déplie dans ces pages posthumes une ultime analyse de l’ennui, « monstre délicat », tel que l’entendit et le vécut le poète et critique d’art du XIXe siècle.

Disons-le d’emblée, il y a de bons livres sur Baudelaire, des études fort sérieuses, des références – presque des classiques pour les études baudelairiennes que l’on doit à de beaux et savants esprits : Pierre-Jean Jouve, Yves Bonnefoy, Jean Starobinski, Georges Poulet, Pierre Brunel, Claude Pichois, Antoine Compagnon… Mais aucun d’eux n’a l’allant de Roberto Calasso – l’esprit français toujours un peu bridé par la révérence, la sacralisation pointilleuse de la chose littéraire et quelque chose d’étriqué dans l’esprit de sérieux n’est pas capable de cette générosité libre et chaleureuse, de cette souple adhésion empathique, de cette capacité d’intelligence sensible, fine et nuancée, que l’on admire chez Calasso. Il faut bien reconnaître par ailleurs que la critique littéraire en France s’est effondrée. La critique littéraire fière et hardie quand officiaient les Sainte-Beuve, Albert Thibaudet, Pascal Pia, Claude Roy, Kléber Haedens, Matthieu Galey, Bernard Frank, Renaud Matignon ou Angelo Rinaldi n’est plus qu’un lointain souvenir… Elle participe désormais de ce que Guy Debord, dans La Société du spectacle, a nommé « l’immense étirement des lignes d’étapes de l’armée de la distribution et de l’éloge des marchandises actuelles ».

C’est donc au travers d’une lecture intime du texte, mais aussi de la connaissance des multiples récits, correspondances de Baudelaire que le grand essayiste italien vient nous offrir une remarquable leçon d’expertise littéraire moins à l’aune de l’érudition que de l’art subtil (et perdu) de la nuance. Roberto Calasso s’est replongé dans ses lectures, pour en extraire des leçons qu’il développe en trois parties : « Le droit de s’en aller » – « Analecta Baudelairiana » – « Retour au bordel-musée ».
Qu’est-ce qui fait la radicale irréductibilité de l’œuvre de Baudelaire, de sa sensibilité et de sa conception du monde ? Pour Roberto Calasso c’est le formidable écart entre son intelligence et ce qui l’entourait. Qu’est-ce que l’ennui baudelairien, si ce n’est l’abîme qui sépare le réel et l’intelligence qui le perçoit ? Spleen et idéal. La mélancolie naît de l’impuissance de l’idée à s’incarner. Mais l’intelligence du poète n’est pas de ces intellects qui ratiocinent, elle est « d’un genre nouveau, fondée sur les nerfs. » Et Calasso de préciser : « Mis à nu, les nerfs étaient le nouveau sensorium, le dernier fond – labile – sur lequel s’appuyer. »

Comparés à l’écriture prométhéenne (parfois enflée de vaine gloire) d’un Victor Hugo (voir l’aigre récit à sa mère) ou à la belle ouvrage quelque peu chantournée d’un Théophile Gautier, les vers de Charles Baudelaire vibrent d’une vérité neuve, convoquent des images justes et belles, peignent des allégories qui enfantent de divines essences, nous font apparaître d’éblouissantes épiphanies. Baudelaire, c’est selon Jules Laforgue, « le mot charmant appliqué à des choses équivoques ». Paul Valéry reconnaissant son impeccable jugement esthétique parle de « sensualité raisonnée ». Calasso, quant à lui, souligne que « cette certaine manière de juger, qui s’écarte de l’esthétique et des nerfs pour se frayer un chemin vers une métaphysique clandestine, a une résistance au temps semblable à celles des équations et des théorèmes ». L’alchimiste transforme la fange du quotidien en or de l’éternité. Sur la putréfaction des choses vouées à la mort s’épanouissent les fleurs de la beauté. Rien qui ait une forme sensible ne lui est étranger. Là est toute la modernité de Baudelaire pour qui il n’y a pas de sujets spécifiquement poétiques. La beauté du moderne n’est pas une célébration de la technique ou de la raison scientifique, c’est de voir de l’essentiel dans ce qui n’est pas pérenne. Cette qualité unique du regard de Baudelaire, Calasso y insiste « n’a pas subi les outrages du temps. Il n’a pas été terni, rien ne l’obscurcit. Pour ceux qui le suivent, comme une lueur intermittente, se révèlent des barrières de corail, des tunnels sans fin, des réseaux de ruelles. Ils constituent le paysage de ses années, qui continue de s’étendre jusqu’à aujourd’hui – et au-delà. »

Beaucoup accusent Baudelaire de se contredire. « Mais aucune accusation ne l’aurait moins troublé » écrit Calasso. Quand il se souvient de sa jeunesse et de son esprit de système, Baudelaire a cette phrase doucement ironique : « Et toujours mon système était beau, vaste, spacieux, commode, propre et lisse surtout ; du moins il me paraissait tel. Et toujours un produit spontané, inattendu, de la vitalité universelle venait donner un démenti à ma science infantile et vieillotte, fille déplorable de l’utopie ». « Persiflage », commente Calasso, contre les théories des forgerons à grands marteaux de la pensée qui aiment « s’enfermer dans un système pour y prêcher à leur aise ». Que ne l’ont écouté certains tâcherons universitaires pressés de l’enfermer dans leur joujou théorique qu’il soit structuraliste ou psychanalytique ! Et Calasso d’enfoncer le clou : « Baudelaire était un être naturellement métaphysique, intolérant à tout systématisme, peu enclin aux raisonnements prolongés et conséquents. La seule doctrine qui réapparaît constamment dans toute son œuvre et parfois avec un élan irrésistible, qu’elle se manifeste dans un sonnet (Correspondances), dans une lettre (à Toussenel), dans un essai (sur Wagner, sur Hugo) – est celle de l’analogie universelle. »

Étranger à un siècle industrieux et âpre au gain, trivialement bourgeois, Baudelaire est l’éternelle victime, le chéri de la malchance : le « guignon » fut pour lui dès le début une obsession qui se confirme avec sa première grande étude sur Poe. Avec Hoffmann, Balzac, ils appartiennent à cette « certaine espèce d’hommes » dont « l’Ange aveugle de l’expiation » prend possession et « les flagelle de toutes ses forces pour l’édification des autres. » Et Calasso d’évoquer Kafka : « Lorsque Kafka, dans une lettre à Brod, écrit que l’écrivain est « le bouc émissaire de l’humanité », la pensée est plus proche que jamais. L’expression, plus sobre. Et ce que Baudelaire appelait « l’édification des autres » est rendu plus net : selon Kafka, l’écrivain « permet à l’humanité de jouir d’un péché sans culpabilité, presque sans culpabilité ». Lorsque l’art était arrivé à établir son propre culte – et donc à usurper une partie du faste de la religion – il avait dû aussi en assumer la part la plus douloureuse. Si la religion est un sacrifice, quelqu’un doit accepter le rôle de victime. Si l’artiste appartient aux « âmes sacrées », il devra aussi reconnaître quelle est la tâche de ces armées dispersées : être « vouées à l’autel, condamnées à marcher à la mort et à la gloire à travers leurs propres ruines ? ».

Quelques lignes plus loin, le grand lettré que fut Calasso ouvre un aparté plutôt mélancolique – pour ne pas dire désabusé – qui n’est pas sans rappeler les constats émis dans L’innommable actuel, (Gallimard, coll. « Du monde entier », 2019) : « Baudelaire avait revendiqué comme indispensable « le droit de s’en aller ». Même si ce droit n’a jamais été inclus dans la longue liste des droits de l’homme, il serait le seul moyen d’échapper à la contrainte de subir le sort de la victime expiatoire. Désormais, la non-adhésion à la société – qui ne se signale plus par des gestes ostensibles mais par une soustraction silencieuse de la foi – devient le nouveau signe de reconnaissance, à l’instar des Rose-Croix dispensés de toute liturgie. On ne sait pas combien de temps cet état d’incognito va durer ni ce qu’il va produire. Peut-être seulement de nouvelles formes. » Et puis ceci : « Les derniers des maudits ne sont plus des écrivains mais des rock stars ou des créatures semblables à des concrétions publicitaires ».

Ainsi fut Roberto Calasso racontant la vie de son poète français de prédilection tout en en réassumant pour les interroger au regard de l’actualité les radicales et irréductibles leçons. Calasso se reconnaît à son timbre chatoyant et disert, très peu usuel, qui lui vient d’une longue familiarité avec les écrits de Baudelaire en vue d’approcher, effleurer le geste c’est-à-dire le pouvoir absolument émouvant de l’œuvre. On ne laisse pas d’admirer cette façon de tresser la biographie, l’érudition et l’exégèse afin de nous faire goûter la littérature au tamis d’un regard unique, lui aussi.
* J’ai en attente dans « la pile des douleurs » les 503 pages de Le Chasseur Céleste huitième partie de cette fantastique épopée de l’esprit commencée en 1987 avec La ruine de Kash. »
Ce qui est unique chez Baudelaire de Roberto Calasso, traduit par Donatien Grau, Éditions Les Belles Lettres en coédition avec le Musée d’Orsay, 2021.
https://www.patrickcorneau.fr/2021/11/ce-qui-est-unique-chez-baudelaire/?fbclid=IwAR2kYLKOfu3QvarfSgpvIiDpAkm7hEWWYwSVqIJjggBrei_b5YYhbWGse3w

Dino dit: à

Parmi les éléments, entre autres, qui tendraient à prouver que Cervantes était d’origine catalane il y a le fait qu’il mesure souvent les distances géographiques, comme dans sa ‘novela’ Las dos doncellas, en lieues catalanes et non en lieues castillanes, or c’est bien connu que les Catalans sont pléonastiquement près de leurs sous et bien que fous de nature, c’est plus fort qu’eux, ils savent compter, mais toujours avec leurs propres unités de mesure, ce qui a pu en faire, dans l’esprit populaire hispanique d’hier et d’aujourd’hui, les Juifs de l’Espagne, avares, usuriers, égoïstes et tutti quanti, d’où, bien évidemment leur goût prononcé pour la charcuterie, comme par exemple dans la ville de Vic célèbre pour son évêque et pour ses ‘fuets’: tuer le cochon symbolise la tuerie du Juif, d’où cette fête expiatoire (comme dans le carnaval) qui précède toujours Noël dans les campagnes catalanes qu’est la tuaille du cochon du début du mois de décembre. Vive la boutifarre!!!

Marie Sasseur dit: à

dino, dindon, il les sort presque aussi grosses que Passou. Va falloir qu’ils se flagellent.

Marie Sasseur dit: à

Cela dit je n’aime pas du tout le ramon catalan, ni espagnol, d’une manière generale. Je préfère le Parme ou le San Daniele.

Les porcheries en Catalogne, sont a peine visibles dans un paysage presque désertique, survolé par les aigles.

Sinon dino dindon, la saucisse de sang, c’est excellent.

Marie Sasseur dit: à

Voilà, au moins j’aurais éloigné de moi, toute velléité de familiarité.
A commencer par le vieux keuf pathétique, dont les commentaires peinent à dépasser le niveau de la bauge où il se vautre.

Petit Rappel dit: à

Il doit bien il y avoir une bonne etude de la réception du Quichotte à travers les âges. Je pense qu’elle réserverait des surprises. En particulier à quel moment le Don passe du statut de chef d’œuvre à celui de livre indispensable qu’il faut avoir lu.!La liste des écrivains lecteurs dressée par Pierre Assouline suggère -est-ce une surprise?- une responsabilité du Dix-Neuvieme siècle. Crevantes a défaut du Quichotte doit paraître dans les Mages. Reste à savoir ce qu’ils en lisent : la Viardot? La César Oudin? Et même s’ils l’ont lue Ils peuvent en parler selon l’idée qu’ils en ont. « Cervante en pleurs » n’engage guère Hugo, et Cervantes figure-t-il dans les génies de « William Shakespeare »! Il ne me semble pas alors que Rabelais s’y trouve. Un écrivain peut faire semblant de lire ses pairs. Ou plusieurs.C’est pourquoi un travail documenté sur la réception est nécessaire ici.

( pour Hugo, noter quand même le Goyesque « Homme qui Rit » qui transpose en Angleterre l’errance picaresque compliqué d’un univers manichéen qui se termine par la défaite d’un héros qui a voulu plier le monde à ses rêves. Le tout à travers une Cour aussi fausse que les Noces de Gamache…

Bloom dit: à

Perso je jouais demi de mêlée,

Décidément…Moi, en 3e ligne, je courais après les 9 ou, plus souvent, les 10…
Les prépas m’ont un peu empêcher de pousser plus loin (un club anglais m’avais proposé un job et une maison… j’avais les concours en tête… léger regret: j’aurais pu voter contre le Brexit!).
Le vieux pote, en ligne
https://journals.openedition.org/medievales/9090

Bloom dit: à

m’avaiT…’scuse my French!

MC dit: à

Ou il est prouvé que M Sasseur n’aime pas la Calassotherapie. Il est vrai que les « Noces… d’Harmonie » ne sont pas, elle l’a prouvé à maintes reprises son fort…

Marie Sasseur dit: à

Avant de causer de la » réception  » du Quichotte ou what ever from Cervantès par V. Hugo, je préfère comme déjà suggéré, que cette aventure éditoriale du Quichotte soit plus accessible.
Lors de la parution, à Madrid du premier livre, ne fut-il pas question de quelques dizaines d’exemplaires seulement ?

Voilà qui est intriguant, et son édition a peine plus de 30 ans plus tard dans les  » Provinces Unies », actuelles Pays Bas, à qqchose près, dans quelle langue ?

Encore une fois beau sujet de roman, ou de thèse.

Cela dit, Court, j’attendais votre analyse exhaustive de la bibli de Quichotte, à la maniere du « curé ».
Un livre III de la poetique ( clin d’oeil appuyé)
Je pense que je peux toujours courir.

Marie Sasseur dit: à

Quel mange pavé, ce Court.
Tu lui poses une question, il sait pas,mais pour donner le change, te raconte de ces choses, absolument démentes.

Jean Langoncet dit: à

@Quelle classe !
Grande noblesse !

Incidemment, une vieille au four pour le déjeuner. Même bien parée et passée les couleurs vives et inhabituelles qui retiennent l’attention, le goût était bof bof … à tenter en soupe

Pablo75 dit: à

Parmi les éléments, entre autres, qui tendraient à prouver que Cervantes était d’origine catalane il y a le fait qu’il mesure souvent les distances géographiques, comme dans sa ‘novela’ Las dos doncellas, en lieues catalanes et non en lieues castillanes.
Dino dit:

Première nouvelle qu’il y avait des « leguas catalanas ». Pas un mot sur le thème dans l’article de Wikipédia sur le thème, qui dit par contre que la legua castellana a été abolie par Felipe II en 1568. Dans la ‘novela’ « Las dos doncellas » on cite 5 fois le mot « legua » sans aucune précision. Comment savoir s’il s’agit de leguas catalanas ou de leguas españolas ?

Donc j’imagine que c’est une invention de plus des très orwelliens indépendantistes catalans en général et de leur «Institut Nova Història» en particulier, qui ont fait du mensonge systématique un instrument de lutte politique, malgré son inefficacité (on a beaucoup rigolé sur le Net espagnol sur la « catalanité » de Cervantes, Shakespeare, Erasme ou Leonardo de Vic).

Il faut savoir que la caractéristique principale des indépendantistes catalans c’est qu’ils n’ont aucun sens du ridicule.

La deuxième partie de ton texte est confuse, très ambiguë et limite antisémite, en plus de délirante. D’où tu sors que « tuer le cochon symbolise la tuerie du Juif » ?

Jibé dit: à

Bloom
Ah oui, je vois qui, très bien même. Bon dieu mais c’est bien sûr. On est dans le même bateau mais on ne travaille pas le même terreau, du coup on ne se connaît pas assez pour que je puisse penser à lui. Rugbyman, oui oui, il a encore le physique.

Sur le terrain, j’ai aussi beaucoup couru après les autres, évidemment, mais jamais on ne m’aurait proposé un job. Moi aussi, je concourais, le capes puis l’agreg, des tafs harassants, à plein temps, je ne vous apprends rien. Mais qu’est-ce que ça me faisait du bien, ces dératées en groupe! J’ai dû jouer une dizaine d’années en club, et sérieux mais amateur, et puis aussi en Ecosse (à Edimbourg, heureux temps où je glissais dans la boue sans m’effrayer de rien)

Marie Sasseur dit: à

C’est bien simple, Courtaud mise sur l’épuisement d’une page de commentaires.
Le problème, c’est que ses commentaires restent là, et bien lisibles.
Comle ce  » Crevantes » , ou  » Cervante  » qui font mal aux yeux.

N’a-t’il pas commencé par fureter dans la bibliothèque du Quichotte pour aussitôt
faire comme si il n’avait jamais écrit son commentaire ?

Et rien.

Bref, un imbécile pesant, qui brasse comme un moulin à vent sans aile.

Jean Langoncet dit: à

passée > passé

Jibé dit: à

PS, de fait j’étais n°9, Bloom.

Bloom dit: à

All in good time, Jibé…
J’ai joué aussi une dizaine d’années et ai repris ensuite à Aberdeen quand j’étais assistant de français…boue, froid, entrainement commando, et « loads of fun with the lads »…
J’ai toujours conservé un lien fort avec l’ovalie. La Coupe du monde à Sydney fut un grand moment: la rencontre avec les idoles de mon adolescence (Skrela père, par exemple) et les Grands: John Eales, Abdelatif Benazzi, Philip Saint-André, Franck Mesnel, Pascal Ondarts,Diego Domínguez…
Mes fils ont des maillots et des photos dédicacées qu’ils garderont toute leur vie!
Et la finale, au beau milieu des supporteurs anglais venus juste pour le match…
Nous allons nous régaler dans deux ans!

Marie Sasseur dit: à

Un petit rappel, ô bien modeste mais tellement chaleureux, at last, car bien lasse de mon périple du jour, et pour tout dire , lasse de lire vos conneries, toutes plus sottes les unes que les autres, indignes.

« Spectacle est un mot mal taillé pour cette mise en scène sans fard et sans apprêt, qu’Erri De Luca conçoit plutôt comme une « conversation » entre lui, ses comparses et leur public. L’ensemble est à la fois naturel et très inattendu.

Pas d’ornements, pas d’effets spéciaux – juste des voix et une ombre, celle du grand héros de Cervantès, « chevalier de l’impuissance ». « La chaise libre est pour le Quichotte qui se trouve peut-être ce soir dans la salle. Tous les soirs, dans toutes les salles, il y en a au moins un », prévient Erri De Luca au début de la représentation. »

https://www.lemonde.fr/culture/article/2008/03/12/spectacle-erri-de-luca-celebre-tous-les-don-quichotte_1021999_3246.html

puck dit: à

pedro : Cherche la connaissance ! Oui ! Mais toujours comme homme !

greubou : Comment ? Être toujours spectateur de la même comédie, jouer toujours un rôle dans la même comédie ? Ne jamais pouvoir contempler les choses autrement qu’avec ces mêmes yeux ? Et combien doit-il y avoir d’êtres innombrables dont les organes sont plus aptes à la connaissance !

pedro : Qu’est-ce que l’humanité aura fini par reconnaître au bout de toute sa connaissance ?

greubou : ses organes ! Et cela veut peut-être dire : impossibilité de la connaissance ! Misère et dégoût !

pedro : Tu es pris d’un mauvais accès

greubou : la raison t’assaille !

pedro : Mais demain tu seras de nouveau en plein dans la connaissance, et, par cela même, en plein dans la déraison, je veux dire dans la joie que te cause tout ce qui est humain.

greubou : Allons au bord de la mer !

(extrait du « mais non ! » de Platon)

Mimi Pinson dit: à

Oh, c’est vraiment *dégeulasse* cette photo avec de la cendre de cigarette dans la pâte à gâteau.
Et je ne suis en aucune façon cette Marie Pinson!

puck dit: à

pedro : Par elle-même, la vérité n’est absolument pas une puissance,

greubou : quoi qu’en disent généralement les faiseurs rationalistes !

pedro : Il faut au contraire qu’elle tire la puissance de son côté, ou qu’elle se mette du côté de la puissance, autrement elle périra toujours à nouveau !

greubou : yes man ! Cela a été démontré à satiété !

(extrait d’une discussion d’un bistrot de la rue de Rome à Marseille en 1924)

Jibé dit: à

Bloom
ah oui alors, j’attends ça aussi. J’imagine votre plaisir de gosse à Sydney, et celui de vos propres gosses évidemment. A Twickenham, en 2009, j’ai vu un Angleterre-Ecosse de fous! Ce sport m’a donné des forces pour tant d’autres moments. Du cran et de l’endurance, l’extrême nécessité du calme. Et ces stratégies de malades qu’on se fait entre nous, ces passes répétées des centaines de fois, les doigts agiles et le regard ciblé. Superbe.
C’est pas du genre combattre les moulins, c’est plutôt le genre Cripin’s day, comme vous l’écriviez hier.

Dino dit: à

Pablo 75 dixit:

« Il faut savoir que la caractéristique principale des indépendantistes catalans c’est qu’ils n’ont aucun sens du ridicule. »

On dirait une auto-définition.

Par ailleurs, Pablo 75, ton ignorance semble être encyclopédique, mais cela ne m’étonne pas t’abreuvant aux sources wikipédiesques. Si tu avais lu Martin de Riquer, un philologue catalan qui ne peut pas être soupçonné de catalanisme (il fut un temps proche de la Falange –un peu comme toi, quoi, du moins dans la manière intellectuelle de fonctionner–, puis franquiste, sans pour autant cesser d’être un grand connaisseur de ce dont il parlait (contrairement à toi), tu aurais l’explication à ton trou de culture qui doit faire partie denombreux trous qui composent l’éponge qui te sert de cerveau.

Pour conclure sur l’histoire du cochon, je te renvoie aux textes, entre autres de l’historien italien Carlo Ginzburg, de l’historien français Jean-Claude Scmitt et surtout de Claudine Favre-Vassas, La bête singulière, les Juifs, les chrétiens et le cochon, 1994.

Quant à la remarque sotte sur mon antisémitisme, c’est du pipi de chat (surtout ne me traite pas maintenant d’anti-félin)

Marie Sasseur dit: à

@Pour conclure sur l’histoire du cochon, je te renvoie aux textes, entre autres de l’historien italien Carlo Ginzburg, de l’historien français Jean-Claude Scmitt et surtout de Claudine Favre-Vassas, La bête singulière, les Juifs, les chrétiens et le cochon, 1994.

Renvoyez Dino dindon, renvoyez.

Dino dindon plutôt que de donner des références dont on n’a rien à braire, on eût préféré, que comme Passou, vous alliez assister à la procession.
Enfin, encore que, peut-être que Passou n’y est pas allé. En tout cas il a beaucoup vomi.

On a bien compris que les espagnols ont une idée du folklore historique un peu saignante, leur vendredi pas sain.

Jibé dit: à

« Long John Silver vous invite à bord » SV
ça, faut pas me le dire deux fois! Pour aller où que ce soit, j’en suis!

Jazzi dit: à

« (extrait du « mais non ! » de Platon) »

Mais non, puck, c’est un extrait de « En attendant le God Mich » !

Bloom dit: à

La force du collectif, Jibé. Parole « sacrée » du coach, relais du skipper…Ils n’ont qu’à bien se tenir en face.
De mémoire, les Brits sont plus rugueux que nous, ils font plus mal.

Jibé dit: à

SV : Que L’Ile au Trésor soit un roman d’initiation…d’apprentissage, j’aurais dit, mais il semble que c’est la même chose. Je croyais que roman d’initiation se rapprochait plus de ce que les anthropologues nomment parcours initiatique, c’est-à-dire celui des étapes de l’enfance à l’adolescence via une série d’épreuves, tandis que le roman d’apprentissage relevait de tout parcours de vie de jeunesse, plus largement. D’où mon sentiment que L’Ile au trésor ne relevait pas vraiment du parcours initiatique.
Mais il apparaît qu’on peut dire l’un pour l’autre.
Déformation professionnelle, je chipote sur les mots.

Dino dit: à

Marie Sasseur dixit:

« Dino dindon plutôt que de donner des références dont on n’a rien à braire… »

Ça ne m’étonne pas,avec les ânes et les ânesses c’est toujours comme ça… c’est dans leur nature de braire pour rien ou n’importe quoi…

Jibé dit: à

« les Brits sont plus rugueux que nous, ils font plus mal »
Pas faux, ils lâchent les chevaux et n’hésitent jamais, directs, et, avec une vraie habitude des terrains lourds, c’est du brutal.
Je me souviens les vestiaires, ça gueulait fort comme du hard rock (d’autant que mes coéquipiers écossais étaient de ces classes populaires à l’accent quasi germanique, rugueux aussi)

Marie Sasseur dit: à

Dino dindon, sors un peu de tes bouquins, fais comme Quichotte, affronte un peu le monde, rassure ton reel.

Tu les a vues ces processions, oui ou non ?

Jazzi dit: à

Dino de Sitges ?

Jazzi dit: à

« Je me souviens les vestiaires »

Toujours coubé pour ramasser la savonnette, le Jibé, comme dirait le boug !

Bloom dit: à

Baroz confond avec le Gay Lavoir…

Claudio Bahia dit: à

et alii dit: à
Claudio,
confirmez-vous?
qu’en dit-on par chez vous?
Bonne semaine:

tout ce que vous avez écrit sur le pau brasil, ou pau de Pernambuco, et sur Fernao de Noronha est parfaitement exact. Avec deux petites remarques:
pour nous il s’agit de Fernao de Noronha, avec un N.
Noronha n’a jamais eu besoin d’être capitaine d’expédition; il était bien trop puissant pour cela.
L’ile de Fernao de Noronha (l’avion d’Air France du vol Rio-Paris s’est abimé en mer non loin de cette ile) est totalement protégée du tourisme de masse, ne peuvent venir y séjourner que quelques personnes par jour.

Je suis toujours en retard car je ne viens qu’une fois par jour ici, au mieux.

Janssen J-J dit: à

@ SV, je ne peux m’empêcher d’associer à l’île au trésor, le manuscrit retrouvé par Le Bris du roman inachevé « La malle anglaise ou La société idéale » . M’avez donné envie de relire les aventures de Jim Hawkins et Long John Silver… Avez toujours une manière fort sympathique de nous embrayer l’imaginaire avec le dose d’érudition qui convient pile-poil, sans jamais peser…., de bien bonnes chroniques inspirantes, de longueur et de facture tout à fait ajustées à mes capacités d’attention. Bàv
————
Vous vous souvenez de l’argument (que voici résumé dans une fiche) ?.. du premier roman qu’écrivit Robert Louis Stevenson, resté à l’état de manuscrit. Une lettre, datée de mai 1877, l’annonçait avec enthousiasme : « Sonnez tambours, résonnez trompettes – je suis embarqué sur – trompettes, tambours – un roman !  » Un groupe de jeunes gens de Cambridge, à l’instant d’entrer dans la vie adulte, décident de s’en aller bâtir ailleurs un monde plus accordé à leurs désirs. Ils n’ont sur la question que des idées fort vagues, quelques penchants bohémiens, et la promesse d’une mystérieuse malle en cuir. Assez pour commencer à rêver aux îles des Navigateurs, dans les mers du Sud. Mais ils ne se doutent pas qu’ils auront à vivre pour cela bien des aventures : cambriolages, fuites nocturnes, île déserte à l’ouest de l’Ecosse, bataille navale, tempête…
Entrepris parallèlement aux Nouvelles mille et une nuits, La malle en cuir se voulait « le » roman des temps de bohème. Les épreuves du voyage en Californie devaient transformer profondément l’écrivain et clore pour lui cette époque : l’œuvre, pourtant presque achevée, ne fut pas terminée.
Manquaient les derniers chapitres. Michel Le Bris, qui découvrit le manuscrit dans une bibliothèque américaine au bout d’un véritable jeu de piste, a utilisé sa connaissance approfondie de Stevenson pour imaginer la suite de son projet : la fin est tout aussi savoureuse que le roman lui-même.

Dino dit: à

Affronter le monde c’est aussi affronter les bouquins. Autrement, ne vous inquiétez pas pour moi… ma procession ça a été le semi marathon de Boulogne-Billancourt ce dimanche où j’ai eu la chance de remporter ma catégorie… mais après j’étais lessivé…

Marie Sasseur dit: à

C’est dommage Dino dindon, encore une fois je regrette de ne pas avoir  » le retour.. » de Passou sous la main.

De ce spectacle « horrifique », il s’en est suivi un amalgame sur les cathos, dont j’ai bon espoir qu’il soit sorti. Laissant les flagellants et autres processionnaires de ce folklore, à leur place. Dans l’Espagne franquiste.

Janssen J-J dit: à

@ SV – oups…, la malle en cuir, pas la malle anglaise. Interférence avec la malle-poste anglaise, allez savoir un brin pourquoi les neurones s’extravaguent une fois de plus +++ (faut s’y préparer, à défaut de s’y faire) …

@ Ne jamais évoquer les vestiaires en matière de rugby !… car ça dérape immanquablement sur cette chaîne. All blacks, friday !

vedo dit: à

Si je puis me permettre, je n’aime pas beaucoup la francisation « Don Quichotte ». Grande différence avec « El Quijote ». Le son « ch » en français, on plus avant cette terminaison, ce n’est pas le jota, son que l’on retrouve sur le pourtour méditerranéen. Coïncidence, je lisais récemment une lettre d’Albert Camus à Maria Casares (17 juillet 1949, Rio), « Je lis Don Quichotte avant de m’endormir ». La comparaison entre son journal de voyage et les lettres à MC est plus qu’intéressante. Il vaut mieux lire d’abord le journal.

Marie Sasseur dit: à

Bref, j’ai encore perdu mon temps à répondre à un toquard.

vedo dit: à

de plus avant (pardon)

Claudio Bahia dit: à

Et puisque nous sommes sur la république des livres, voici , en passant, une réflexion de Marina Tsvetaïeva :
« Il est des livres qui vivent tellement qu’on craint qu’ils aient le temps de changer avant qu’on n’arrive à la dernière page – ils vivent pendant qu’on vit, comme la rivière, qui vient et qui s’en va. Personne, jamais, n’entre deux fois dans la même rivière. Qui est jamais entré dans le même livre? « 

Janssen J-J dit: à

non non, Dino n’est pas le fantôme de GWG.
Crois bien me souvenir que celui-ci détestait courir le marathon de paris. tchinz

Marie Sasseur dit: à

Ce connard de dino, sort deux titres de bouquins, entre deux ravitaillements, et il pense que ça va le faire.

Ah ben non, ce toquard tombe sur un os.
j’étais gamine, et ma spécialité, c’était déjà la course de fond…
Cette fierté d’avoir remporté un titre à dix ans. La star du collège. Bon, ça n’a pas duré.

Damien dit: à

Un écrivain comme Kundera apprécie beaucoup le Quichotte, et aussi Rabelais. Il expliquait qu’il lisait Rabelais en tchèque moderne, et que c’était très amusant. Le Quijote aussi était de la littérature comique. André Breton, qui remontait loin, ne les a pas intégrés à son « Anthologie de l’humour noir ». Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée. Moi, j’ai un faible pour Montaigne et Shakespeare — puis Kundera passe au XVIIIe siècle avec Diderot (« Jacques le Fataliste ») et Vivant Denon. Depuis longtemps Kundera est francophile et francophone, et même français à part entière, il lit tout ça dans le texte — sauf Rabelais, peut-être : il le lit en français modernisé, peut-être ? Sans doute. Bref, résultat des courses, à propos du Quichotte : nous avons la chance, n’étant pas espagnols, de le lire en traduction(s) en français moderne. Il ne faudrait pas nous en priver. — Onfray a écrit un texte selon moi bâclé sur le Quichotte : c’est dommage qu’il ne l’ait pas abordé avec plus de soin. Quand on écrit un livre, qui plus est sur le Quichotte, il ne faut pas être pressé ! Hélas, Onfray est l’homme pressé de la littérature. Alors, bonne soirée à tous !

puck dit: à

c’est un extrait de « En attendant le God Mich » !
 »

c’est tiré d’Aurore de Nietzsche.

exact cet auteur a 4 étoiles dans le God Michelin.

puck dit: à

« Qu’est-ce que l’humanité aura fini par reconnaître au bout de toute sa connaissance ? »

j’adore cette question, je trouve que comme question c’est beau.

et alii dit: à

Conférence d’Alberto Manguel sur le thème de « Don Quichotte » de Miguel de Cervantes, suivie d’une discussion avec Aline Schulman, traductrice du roman en français et Rifaat Atfé, traducteur du roman en arabe. 19h30, Petite salle.
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/media/M3RBn5Q

puck dit: à

j’aime bien Nietzsche, dommage qu’il est mort, intelligent comme il était ils auraient pu le prendre comme entraineur au Bayern de Munich.

puck dit: à

« Conférence d’Alberto Manguel sur le thème de « Don Quichotte » de Miguel de Cervantes »

Manguel comme conférencier il est bien.

la seule question que je me pose c’est qu’est-ce que l’humanité aura fini par connaître au bout de toute cette connaissance ?

puck dit: à

je regrette le temps où des conteurs lisaient Quichotte aux paysans dans les villages d’Espagne.

c’était le temps de la Civilisation du couer.

aujourd’hui on est plus dans la civilisation du neurone.

ça cogite plein pot de toutes parts, ça cogite, ça surligne, ça conférence… et au final quoi ?

je comprends pourquoi Musil disait qu’il n’aimait les lecteurs qui lisent un crayon à la main.

ma plus belle version de Quichotte c’est celle dans la collection « rouge et or », écrit en gros avec des dessins, je regrette de ne plus être celui qui lisait ce livre : j’étais comme le paysan espagnol écoutant le conteur conter cette histoire.

ras le bol de toutes ces conférences !

Soleil vert dit: à

Jibé dit: à
SV : Que L’Ile au Trésor soit un roman d’initiation…d’apprentissage, j’aurais dit, mais il semble que c’est la même chose. Je croyais que roman d’initiation se rapprochait plus de ce que les anthropologues nomment parcours initiatique, c’est-à-dire celui des étapes de l’enfance à l’adolescence via une série d’épreuves, tandis que le roman d’apprentissage relevait de tout parcours de vie de jeunesse, plus largement. D’où mon sentiment que L’Ile au trésor ne relevait pas vraiment du parcours initiatique.

Vous avez d’excellents arguments et moi je manque de vocabulaire. Peut être vais je modifier mon texte

Jim Hawkings apprend très vite. Je ne sais même pas s’il apprend d’ailleurs. A la suite d’une impulsion il grimpe sur l’Hispaniola et s’autoproclame capitaine, défiant le matelot de garde. Il passe instantanément à l’âge adulte.
Il y a du Moise – dixit D Fernandez – (et du Bachelard) dans ce petit bonhomme et ses déambulations aquatiques. Jim se cache dans un tonneau, puis il ère dans une barque, puis il dérive sur l’Hispaniola. Le mystère c’est lui et par un espèce de renversement nous sommes, nous lecteurs, initiés à ses aventures (ça c’est moi)

Soleil vert dit: à

Corrigé

MC dit: à

MS. Je confesse n’avoir pas vu avant ce soir votre ardente invitation à commenter le chapitre de la Bibliothèque.
Pour ce qui est de Cervante, il me semble bien que cette orthographe qui vous fait si mal à l’œil, n’est pas de moi mais de Hugo, qui, dans les Mages, écrits en octosyllabes, est obligé de resserrer à quatre pieds chacun les deux moitiés . Si Hugo vous écoutait, chère Marie, nous aurions; «. « « « « « « Cervantess aux fers, Molière en pleurs. «  J’accorde que ce serait de la re-création, peut-être même de la traduction, mais enfin ce ne serait plus. Hugo et la strophe ainsi modifiée ressemblerait fâcheusement à une tour de Pise poétique. Sans doute seriez-vous la seule à la trouver belle. ( Ah je ris de la voir si belle en ce miroir! » si vous me la passez. Vos réclamations sont donc à adresser à Mr VH, Hauteville House, Guernesey. Une Table Tournante transmet le Courrier.
Hors celui de harceler continuellement les commentateurs, je ne vous connais pas de travaux continus et remarquables sur ce blog. Ce n’est d’ailleurs pas le lieu. Ne reprochez pas aux autres ce que vous meme etes incapable de mener à bien, sauf à vouloir les utiliser comme des negres,, comme on a plus le droit de le dire. C’est assez consacré de temps à votre vipèrine personne. Bonne Soirée. MC

Soleil vert dit: à

>JJJ : le manuscrit retrouvé par Le Bris du roman inachevé « La malle anglaise ou La société idéale »

Le Bris, Lacassin, Jean-Claude Carrière … ils me manquent

puck dit: à

« On a tort de permettre au soir de juger le jour, car trop souvent alors la fatigue se fait justicière de la force, du succès et de la bonne volonté. Et de même s’imposerait la plus grande précaution, en ce qui concerne la vieillesse et son jugement de la vie, vu que la vieillesse, tout comme le soir, aime à vêtir le déguisement d’une moralité nouvelle et charmante et qu’elle sait humilier le jour par les rougeurs du couchant, par le crépuscule, le calme paisible ou plein de désirs. La piété que nous apportons au vieillard, surtout lorsque ce vieillard est un vieux penseur et un vieux sage, nous rend facilement aveugles à l’égard du vieillissement de son esprit, et il est toujours nécessaire de mettre au jour les symptômes d’un tel vieillissement et d’une telle lassitude, c’est-à-dire de montrer le phénomène physiologique qui se cache derrière le jugement et le préjugé moral, nécessaire de ne pas être dupe de la piété et de ne pas porter préjudice à la connaissance. Car il n’est pas rare que l’illusion d’une grande rénovation morale et d’une régénération s’empare du vieillard. Basé sur ce sentiment, celui-ci émet, sur l’œuvre et le développement de sa vie, des jugements qui voudraient faire croire que ce n’est qu’à partir de maintenant qu’il est devenu clairvoyant : et pourtant l’inspiratrice de ce bien-être, et de ce jugement plein d’assurance est, non la sagesse, mais la fatigue. Le signe le plus dangereux de cette fatigue est certainement la croyance au génie qui ne s’empare généralement des grands et des demi-grands hommes de pensée qu’à cette limite de la vie : la croyance à une situation exceptionnelle et à des droits exceptionnels. Le penseur ainsi visité par le génie se croit dès lors permis de prendre les choses à la légère et de décréter plus qu’il ne démontre ; mais il est probable que c’est précisément le besoin d’allègement qu’éprouve la fatigue de l’esprit qui est la principale source de cette croyance, il la précède dans le temps bien qu’il en paraisse autrement. On veut en outre jouir à ce moment des résultats de sa pensée, conformément au besoin de jouissance commun à tous les gens fatigués et à tous les vieillards. Au lieu d’examiner à nouveau ces résultats et de recommencer à les semer on a besoin de les apprêter à un goût nouveau, pour se les rendre supportables et leur enlever leur sécheresse, leur froideur et leur manque de saveur. C’est ce qui fait que le vieux penseur s’élève en apparence au-dessus de l’œuvre de sa vie, mais qu’en réalité il la gâte par l’exaltation, les douceurs, les épices, la brume poétique et les lumières mystiques qu’il y mêle. C’est ce qui finit par arriver à Platon, c’est ce qui finit aussi par arriver à ce grand et loyal Français, à qui ni les Allemands ni les Anglais de ce siècle ne peuvent opposer personne — personne qui comme lui ait saisi et terrassé la science sévère, — Auguste Comte. Un troisième symptôme de la fatigue : cette ambition qui agitait la poitrine du grand penseur lorsqu’il était jeune et qui alors ne trouvait à se satisfaire nulle part, cette ambition est devenue vieille, elle aussi ; comme quelqu’un qui n’a plus rien à perdre elle s’empare des moyens de satisfaction les plus grossiers et les plus proches, c’est-à-dire de ceux des natures actives, dominatrices, violentes, conquérantes : dès lors il veut fonder des institutions qui portent son nom au lieu de fonder des édifices d’idées. Que sont pour lui maintenant les victoires et les honneurs éthérés dans le royaume des démonstrations et des réfutations ! Que lui est une immortalité par des livres, une jubilation frissonnante dans l’âme d’un lecteur ! L’institution par contre est un temple, — c’est ce qu’il sait bien, et un temple de pierre, un temple durable, qui fait vivre son dieu avec plus de certitude que les holocaustes des âmes tendres et rares. Peut-être lui arrive-t-il aussi, vers cette époque, de trouver pour la première fois cet amour qui s’adresse plutôt à un dieu qu’à un homme, alors tout son être s’adoucit et s’amollit sous les rayons d’un pareil soleil, tel un fruit à l’automne. Il devient aussi plus divin et plus beau, le grand vieillard — et c’est, malgré tout, l’âge et la fatigue qui lui permettent de mûrir de la sorte, de devenir silencieux et de se reposer dans la lumineuse adulation d’une femme. C’en est fait maintenant de son ancien désir altier de disciples véritables, désir supérieur même à son propre moi, de disciples qui seraient le véritable prolongement de sa pensée, c’est-à-dire des adversaires : ce désir avait sa source dans la force non affaiblie, dans la fierté consciente et la certitude de pouvoir devenir lui aussi, à tout moment, l’adversaire et l’ennemi irréconciliable de sa propre doctrine, — maintenant il lui faut des partisans déclarés, des camarades sans scrupules, des troupes auxiliaires, des hérauts, une suite pompeuse. Maintenant il n’est plus capable de supporter l’isolement terrible où vit tout esprit qui prend son vol en avant et avant les autres, il s’entoure dès lors d’objets de vénération, de communion, d’attendrissement et d’amour, il veut enfin jouir des mêmes privilèges que tous les hommes religieux et célébrer ce qu’il vénère dans la communauté, il ira même jusqu’à inventer une religion pour avoir la communauté. C’est ainsi que vit le sage vieillard, et il finit par tomber imperceptiblement dans un voisinage si affligeant des excès cléricaux et poétiques que l’on ose à peine se souvenir de sa jeunesse sage et sévère, de sa rigide moralité cérébrale d’alors, de sa crainte véritablement virile des idées extravagantes et des divagations. Lorsqu’il se comparait autrefois avec d’autres penseurs plus anciens, c’était pour mesurer sérieusement sa faiblesse avec leur force et pour devenir plus froid et plus libre à l’égard de lui-même : maintenant il ne se livre plus à cette comparaison que pour s’enivrer de sa propre folie. Autrefois il songeait avec confiance aux penseurs à venir, il se voyait même disparaître avec une extrême joie dans leur lumière plus pleine : maintenant il est tourmenté par l’idée de ne pas pouvoir être le dernier penseur, il songe au moyen d’imposer aux hommes, avec l’héritage qu’il leur laisse, une restriction de la pensée souveraine, il craint et il calomnie la fierté et la soif de liberté des esprits individuels ; — après lui, personne ne doit plus laisser gouverner librement son intellect ; il veut lui-même demeurer à jamais la digue où déferlent sans cesse les flots de la pensée, — ce sont là ses désirs souvent secrets et parfois avoués ! Le fait brutal qui apparaît derrière de pareils désirs, c’est qu’il s’est arrêté lui-même devant sa doctrine, c’est qu’avec elle il s’est dressé une borne, un « jusqu’ici et pas plus loin ». En se canonisant lui-même il s’est dressé son propre certificat de décès : à partir de ce moment son esprit n’a plus le droit de se développer, le temps est passé pour lui, l’aiguille s’arrête. Lorsqu’un grand penseur veut faire de lui-même une institution, liant l’humanité de l’avenir, on peut admettre avec certitude qu’il est allé au-delà du sommet de sa force, qu’il est très fatigué et tout près de son déclin. »

Marie Sasseur dit: à

@Hors celui de harceler continuellement les commentateurs, je ne vous connais pas de travaux continus et remarquables sur ce blog. 

Pauvre crétin, on a pu prendre la mesure de votre  » civilité  » sur ce blog. A se demander si vous avez déjà su tenir une conversation argumentee, qui fasse sens, au contradictoire, ou si vous avez jamais eu à vous expliquer sur vos delires, devant des attentifs.

« MS. Je confesse n’avoir pas vu avant ce soir votre ardente invitation à commenter le chapitre de la Bibliothèque. »

Assez d’effet de Manche.
Je ne mets pas votre mauvaise foi sur le compte d’une amnésie.
En clair, je vous demande de vous expliquer, sur votre commentaire, dans le rôle du curé qui vous va trop bien:

« J’ai par ailleurs de la peine à penser que le Cervantes qui a décrit si minutieusement la Bibliothèque de Don Quichotte soit une espèce d’illettré touché par la Grace. »

J’espère lire demain matin, autre chose qu’une fuite en avant ignoble, de votre part.

OZYMANDIAS dit: à

« Tout le mal vient de ce que l’on pense, ou plutôt de ce qu’il y a en vous un être qui pense à votre insu, puis tout à coup émet dans le silence du cerveau une petite phrase acide, insupportable, après laquelle on ne peut plus vivre comme auparavant ».
Victor Serge (L’affaire Toulaév).

Janssen J-J dit: à

Francis Lacassin
Jean-Claude Carrière
Michel Le Bris…
Vous pouvez dormir tranquille, SV, avez bon goût, et d’illustres compagnons bienveillants à l’égard de votre traversée, soyez en sûr…
BN, maintenant.

Pablo75 dit: à

Quel abruti, ce Dino… Ça ne m’étonne pas qu’il gobe toutes les conneries historiques des indépendantistes catalans, y compris celle d’un Leonardo de Vic. On lui dit que Cervantes comptait en « leguas catalanas » et il le croit, ce nigaud, alors qu’il existait en Espagne à l’époque des « leguas » de presque toutes les régions espagnoles sauf de… Catalogne, comme on peut le voir ici:

https://es.wikipedia.org/wiki/Antiguas_medidas_espa%C3%B1olas

Des 4 provinces catalanes, seule Gerona avait une « legua » différente, et elle mesurait la moitié de celle utilisée par Cervantes, qui est celle de La Mancha (Ciudad Real, 6.687 mètres), comme on peut le déduire de la première phrase de la ‘novela’« Las dos doncellas »: « Cinco leguas de la ciudad de Sevilla, está un lugar que se llama Castiblanco… » (village qui est à 32.5 km de Séville).

Pour ceux qui ne comprennent pas le désastre économique causé par la connerie des indépendantistes catalans (7 000 entreprises ont quitté la Catalogne, la plupart pour s’installer à Madrid, et la région a perdu plus 64 % des investissements étrangers – pendant qu’au même moment ceux de Madrid progressaient de 259%) il suffit de lire les posts de notre Dino, dit l’Andouille de Vic, un bon représentant de la vieille bêtise prétentieuse des Catalans…

Pablo75 dit: à

ma procession ça a été le semi marathon de Boulogne-Billancourt ce dimanche où j’ai eu la chance de remporter ma catégorie…

Dino dit:

La catégorie « Crétins Finis »?

Clopine dit: à

Vous ne pouvez pas vous empêcher d’être méprisant et malveillant, Pablo75 ? Vous avez le scorpion dans la balance ?

MC dit: à

D’autres se sont déjà posé la question de ces fameux travaux, ici je n’innove en rien. Je serais vous, je n’invoquerais pas la civilité. Pour qui dégaine une vulgarité par formule à longueur de blog,c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Parcourez dans votre vie plusieurs sujets, c’est le plus facile à trouver qu’on vous imputera. Vous voici donc Curé par la grâce Sasseurienne, C’est stupide,!mais c’est ainsi.Quant à ma mauvaise foi, elle consiste surtout, irrémissible crime, à ne pas avoir vu une formule signée Marie Sasseur. On a traité les autres de vieilles maîtresses, mais on se comporte soi-même comme une pionne: « J’espere lire de vous autre chose demain matin ». C’est bien le cas de le dire:?Et ta sœur? MC

rose dit: à

Quelle élégance !
A contrario des chevaux et des danseuses.
Lorsque l’homme dit sa version de la femme, hier, par images successives.
Cela en dit long sur lui même.
Oui pck si Christiane s’est faite éveillée, c’est pile au moment où la place d’importance qu’elle prenait sur le blog était énorme, alors dehors.

rosé dit: à

Si Christiane, éveillée, s’est fait étriller, etc.
Correcteur

rose dit: à

Clopine

Pourriez-vous remettre ici le lien du documentaire magnifique sur les fous de Proust auquel vous avez participé ?
Je vous en remercie.

rose dit: à

Les catalans, Pablo 75, ils vous emmerdent grassement Pablo 75.

rose dit: à

Mon attitude est imbécile, je le reconnais.

Jazzi dit: à

Le Quijote mijote encore !

Marie Sasseur dit: à

Mardi, 23/11, 6h19.

C’est bien ce que je pensais, Courtaud ne lit pas les bouquins dont il cause, et n’a pas lu Don Quichotte.

Dino dit: à

Wikipablo 75, ce pléonasme de lui-même, a encore sévi et, comme il se doit, avec une nouvelle connerie… Mon coco, les données de ton article de wikipedia –tu sais, les livres existent encore, mais peut-être qu’avec ton artrose mentale tu as du mal à passer les pages–datent de 1886… cela correspond, à quatre ans près, à la première traduction en catalan (partielle) du Quichotte , traducteur Eduart Tamaro, parue dans le journal El Principado. Si tu m’envoies ton adresse mail je te la fais parvenir avec un peu de fortifiant cérebral.

Soleil vert dit: à

>Diffuser aux « USA » une série TV Maigret (je cite): « Les USA font cependant barrage : ce Maigret est trop courtois avec les dames de petite vertu de Pigalle, et puis il y a son goût pour la bière, le calvados, le Pernod, le whisky, le vin blanc, la chartreuse, le chianti et le champagne… La censure se demande comment il tient encore debout et peut menotter qui que ce soit. »

>Vu le film Taken hier : le Paris d’Hemingway est devenu l’Istanbul de Midnight Express

et alii dit: à

si l’espagne de « Cervantes »vous intéresse , vous pourres poursuivre :
Morisques, orientalisme et histoire.
ex: La langue arabe dans l’Espagne moderne (XVIe-XVIIe siècles ), 22 mai 2012, Aix
https://diwan.hypotheses.org/514
bonne journée

et alii dit: à

pourrez

Jibé dit: à

Bonjour Soleil Vert
en tout cas, je suis certain que Jim Hawkins aura été inspirant pour nombre de lecteurs et certainement un modèle de courage dans les épreuves. C’est peu dire qu’il a peur, de Pew l’aveugle, du capitaine, de la marque noire, de Long John quand il se rend compte de qui est le bonhomme, mais il n’a peur, ni du voyage, ni de ce qu’il doit à ceux qui croient en lui.
Si j’avais été lui, je dois dire que je serais resté pirate!

closer dit: à

On a pas que ça à faire Puck. Vous ne pouvez pas résumer en cinq/dix lignes max le pavé que vous avez posté et qui commence par « On a tord de permettre… »

Merci d’avance.

Janssen J-J dit: à

Mon ami, le poète et romancier Philippe, a écrit ceci, à l’occasion de la mort de son père J…. Il sait toujours trouver les mots qu’il faut, mon ami Philippe… Il me laisse les picorer, les semer à tous vents, Il ignore ma trahison sur les réseaux sociaux, mais je ne le trahis point.
—-
« j’ai rêvé que Dieu avait la maladie d’Alzheimer, qu’il ne se souvenait plus du nom ni du visage de ses enfants, qu’il avait oublié jusqu’à l’existence de sa mère, Marie. Je n’ai pas eu envie de prier pour lui. Je l’ai trouvé très vieux » (p. 20).
« la maladie d’Alzheimer enlève ce que l’éducation a mis dans la personne et fait remonter le cœur à la surface (p. 26)
« mon père dit comme en rêvant : je regarde ce qui pour moi n’existe pas » (p. 21)
« ce qui est blessé en nous demande asile aux plus petites choses de la terre et le trouve (p. 18)
« le grand malheur de croire que l’on sait quelque chose » (p. 18)
« mon père est un sablier qui lutte » (p. 31)
« ils le savent à leur façon, tous ces Christs assis sur des fauteuils en face d ‘un mur près de l’ascenseur, à la maison d’extrême séjour (p. 33)
« ceux qui ont très peu de jours et ceux qui sont très vieux sont dans un autre monde que le nôtre. En se liant à nous, ils nous font un présent inestimable » (p. 34)
« … ces gens qui revenaient des camps de concentration, mais la suie des crématoires collait à leurs yeux, ils ne revenaient pas de la mort allemande, ils l’emportaient dans le monde qu’ils voyaient » (p. 35)
« le nom d’Alzheimer permet aux médecins qui l’utilisent de croire qu’ils savent ce qu’ils font, même quand ils ne font rien (p. 34)
« c’est quoi une vie ? Le dit, le fait, le refusé. Le cru, le vécu, l’imaginé. Le subi, le nié, l’accepté. Le tu, l’attendu, le devenu. Le trouvé, le perdu, le donné. Le crié, l’inventé, l’enfanté. L’interrompu, le repris, rien » (p. 32).
« six ou sept vieillards assis sur des fauteuils, face au mur : j’ai appris à aimer cette vision, toujours la même, à l’ouverture des portes de l’ascenseur. J’ai une joie à les retrouver, à leur serrer la main et à les écouter me dire des choses obscures. Que je ne saisis pas (p.31).

Merci Philippe, mon ami que j’aime (23.11.2021@10.52)
@ rôz et alexia, je vous souhaite une bonne journée de courage et de joie, d’avoir des amis comme Philippe et son vieux papa.

lmd dit: à

Le monde est vaste et il faudrait être bête pour lire des livres qu’on n’aime pas ou pour lesquels on n’a pas d’intérêt. J’aime la personne de Don Quichotte, sa façon de se comporter, son rapport avec le monde. Comme André Suarès l’aimait, avec affection et admiration.
Il note en exergue de son Cervantès (Emile-Paul Frères) — ce 23 avril 1916, 300ème anniversaire de la mort de Cervantes — et il en profite ensuite pour espérer que l’Espagne saura se placer en symétrie de la Russie dans le conflit en cours (avec au passage quelques férocités pour l’Allemagne).
Chacun lit Cervantes à sa propre époque et aujourd’hui il ne m’est pas essentiel de savoir sa limpieza de sangre ni où étaient les converso dans son ascendance.

L’homme qui rit, toujours, superbe.
Et tout Stevenson, …Ceux de Falesa,

Soleil vert dit: à

Jim Hawkins, capitaine de quinze ans.
Larguons les amarres !

renato dit: à

« Cela en dit long sur lui même. »

Il serait opportun que chacun (-e) balaye devant sa porte.

pourmapar dit: à

Le Quijote mijote encore !

Hélas, Jazzi! 😉

Janssen J-J dit: à

peu ou prou…, iel balaie devant sa porte, mais hélas, iel ne dispose pas toujours d’un balai de bonne qualité, ou ne dispose de force équivalente à celle des autres, dans le poignet. Il s’ensuit que …
les images des erdéliens abritent souvent pas mal d’acariens sous leurs tapis,

Alexia Neuhoff dit: à

Merci, Janssen, pour ces mots que je reçois douloureusement : ils campent le cadre où ma mère s’est éteinte il y a dix-neuf jours. Quiconque a abordé de pareils rivages se défait d’inutiles frivolités.

et alii dit: à

« Hélas! j’ai appris depuis que c’est une tout aussi ingrate folie de vouloir introduire trop tôt l’avenir dans le présent, lorsque, dans un semblable combat contre les rudes intérêts du jour, on ne possède qu’un maigre bidet, une frêle armure et un corps non moins fragile. À propos de ce don-quichottisme comme de l’autre, le sage hoche la tête… Mais Dulcinée du Toboso est pourtant la plus belle dame de l’univers; bien que je gise misérablement à terre, je ne retirerai jamais cette parole… Percez-moi de vos lances, chevaliers de la lune d’argent, et barbiers déguisés! » HEINE

DHH dit: à

@JJJ
vous citez
« ces gens qui revenaient des camps de concentration, mais la suie des crématoires collait à leurs yeux, ils ne revenaient pas de la mort allemande, ils l’emportaient dans le monde qu’ils voyaient »
je dirais plus
cette suie avait colonisé leurs gènes et se transmettait sous forme d’angoisse et d’inconfort à leurs descendants
j’ai une amie très proche revenue de cet enfer à l’âge de 6 ans
Sa fille; elevée dans le cocon protecteur d’une famille aisée, cultivée et heureuse ,porte neanmoins en elle comme une cicatrice du passé de sa mère ; ce marquage quasi hereditaire est manifeste dans son activité créatrice de romancière et de documentariste, dont on comprend, quand on decouvre certaines de ses oeuvres qu’elles sont pour elle une sorte d’exorcisme

Janssen J-J dit: à

mais moi aussi, je peux vous mettre des liens sur le sujet qui n’ont pas encore été copiés-collés, et même vous gloser sur la pbmtq de l’adaptation du Quijote en mandarin…
Bref, un savoir-fer de ma soeur à la portée de tous, un hypnotisme…, comme aurait dit Marie Nimier, la fille de son père, Pas besoin d’avoir fée St-Cyr… Suffit d’échouer au capès et à l’agreg, Tarzane et de se recycle en rdl…
https://www.courrierinternational.com/article/litterature-entre-castillan-et-mandarin-lautre-epopee-de-don-quichotte

Oona dit: à

Candice Bergen, actrice très élégante, était la fille de l’actrice Frances Bergen et d’Edgar Bergen. Ce dernier, c’est à noter, était un ventriloque renommé, art qui m’a toujours fasciné. Faire parler les autres, c’est en conséquence logique la profession choisie par sa fille, quand elle devenue actrice. Avant, il y avait beaucoup de ventriloques, dans les théâtres, au music hall… Désormais c’est fini. Quel dommage. Candice Bergen était cette résurgence passionnante. Elle avait tout d’abord étudié et appris la littérature et l’histoire à l’université de Pennsylvanie. Et zou, elle s’était lancée, la plus « élancée  » des femmes. — Je ne sais pas pourquoi, je pensais à cela ce matin pendant que je me faisais faire un test Covid à la pharmacie. La pharmacienne qui m’a trituré le nez jusqu’à la torture était le contraire de la douce Candice. Et je vous rassure, le test est négatif. Je respecte les gestes barrières, Mesdames et Messieurs !

et alii dit: à

La société est une république. Quand l’individu veut s’élever, la communauté le refoule par le ridicule et la diffamation. Nul ne saurait être plus vertueux et plus spirituel que les autres. Mais celui qui, par l’inflexible puissance du génie, dépasse de la tête la foule banale, celui-là est frappé d’ostracisme par la société; elle le poursuit de railleries et de calomnies si cruelles, qu’à la fin force lui est bien de se retirer dans la solitude de ses pensées.

Oui, la société dans son essence est républicaine. Toute souveraineté lui est odieuse, qu’elle soit d’ordre spirituel ou matériel. Cette dernière repose plus souvent sur l’autre, qu’on ne le croit d’ordinaire. Nous l’avons bien vu après la révolution de Juillet, lorsque l’esprit du républicanisme se manifesta dans tous les rapports sociaux. Le laurier d’un grand poëte était tout aussi haïssable à nos républicains que la pourpre d’un grand roi. Ils voulaient supprimer aussi les différences intellectuelles entre les hommes, et, comme ils considéraient toutes les pensées écloses sur le terrain de l’État comme un bien commun, il ne leur restait autre chose à faire que de décréter aussi l’égalité du style. Et, en effet, un bon style fut décrié comme quelque chose d’aristocratique, et nous avons entendu souvent affirmer que « le vrai démocrate écrit comme le peuple, cordialement, simplement et mal ». Il était facile à la plupart des hommes du HEINE

et alii dit: à

Bloom,que répondez vous à Heine:
« Cette pitoyable littérature a submergé le public anglais, jusqu’au moment où parut le grand Écossais qui a accompli dans le roman une révolution, ou pour mieux dire une restauration. De même, en effet, que Cervantes a introduit dans le roman l’élément démocratique, alors que l’élément chevaleresque y régnait seul, Walter Scott y a ramené l’élément aristocratique qui en avait disparu, laissant l’espace libre au prosaïsme bourgeois. Par un procédé tout différent, Walter Scott a rendu au roman ce bel équilibre que nous admirons dans le Don Quixote de Cervantes.

À ce point de vue, je crois que le mérite du second grand poëte anglais n’a pas encore été justement apprécié. Ses inclinations tories, sa préférence pour le passé ont été bienfaisantes pour la littérature, pour ces chefs-d’œuvre de son génie, qui ont trouvé partout un écho et des imitateurs, et ont relégué dans les recoins les plus obscurs des cabinets de lecture les types incolores du roman bourgeois. C’est une erreur de ne pas vouloir reconnaître Walter Scott comme l’inventeur du roman historique, et de faire dériver celui-ci d’inspirations allemandes. On oublie que ce qui caractérise les romans historiques, c’est précisément l’harmonie de l’élément aristocratique et démocratique; que Walter Scott, en rendant sa place au premier, a rétabli admirablement l’harmonie troublée pendant le règne exclusif du second, tandis que nos romantiques allemands ont complètement renié celui-ci dans leurs ouvrages, pour rentrer dans la fausse ornière du roman chevaleresque, qui fleurissait avant Cervantes. Notre La Motte-Fouqué n’est qu’un traînard de ces

Pablo75 dit: à

A Dino, dit l’Andouille de Vic, gagnant du semi marathon de Boulogne-Billancourt dans la catégorie « Crétins Finis », qui n’a toujours pas récupéré de ses efforts, vue la confusion mental de ses posts ici:

« …les données de ton article de wikipedia […] datent de 1886… cela correspond, à quatre ans près, à la première traduction en catalan (partielle) du Quichotte, traducteur Eduart Tamaro, parue dans le journal El Principado. »

Quel rapport entre les deux faits? Et pourquoi tu ne nous expliques pas d’où sortent les « leguas catalanas » tes amis, les illuminés de l’«Institut Nova Història» ?

Tu pourrais profiter de l’occasion pour nous exposer ici d’autres « preuves » de la « catalanidad » de « Joan Miquel Servent », alias Cervantes, et nous expliquer que Shakespeare, selon Miquel Izquierdo Perán, membre du dit Institut, n’est que le pseudonyme anglais de… Servent, que les méchants castillans ont fait fuir en Angleterre. J’imagine que tu n’es pas très chaud pour défendre ici la théorie selon laquelle Cervantes et Shakespeare sont la même personne, le catalan Joan Miquel Servent, mais il faut que tu sois courageux, mon pote, puisque tu le crois, appartenant comme tu appartiennes à la secte des tarés qui croient que les Catalans sont le Peuple Élu de notre galaxie.

https://en.wikipedia.org/wiki/Institut_Nova_Hist%C3%B2ria

« tu sais, les livres existent encore »

Oui, je me suis rendu compte il y a quelques mois en devant séparer des murs mes 15.000 livres en 2 jours pour faire des travaux d’électricité chez moi. Et je peux t’apprendre quelque chose, à toi qui as l’air d’en avoir vu très peu de près dans ta vie: ils sont très lourds.

et alii dit: à

La flamme est la flamme, et son poids ne se calcule point à l’once et à la livre. La platitude de l’esprit épicier pourrait seule vouloir peser le génie dans sa sordide balance à fromage. Non seulement les anciens, mais aussi bien des modernes, ont écrit des poëmes où la flamme de la poésie flamboie avec autant de magnificence que dans les chefs-d’œuvre de Shak(e)speare, de Cervantes et de Goethe. Toutefois, ces noms demeurent unis comme par un lien mystérieux. De leurs créations rayonne un esprit qui est de même race « Heine

Janssen J-J dit: à

La profondeur d’une pensée serait donc proportionnée à la lourdeur des bouquins de la bibli de son propriétaire !… Intéressant…
La compète va devenir de + en + féroce et hard pour départager ma soeur de pablo futal, dans leur course frénétique au leadership moral par l’insulte la plus verte…, chez le pucier herdélique de st toin-toin…
Bàv,

Janssen J-J dit: à

si vous êtes transi.e au retour du jardin, je vous conseille un bon mijhot charentais… Connaissez-vous cette spécialité, D. ? Il en existe certes plein de variantes en d’autres contrées, mais pas aussi raffinées que la nôtre…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soupe_au_vin_sucr%C3%A9

Bloom dit: à

Bojo se « deschanelise », dementia praecox:

The prime minister’s speech on Monday met a frosty reception among business leaders over its lack of substantial policy. In a sprawling address, Johnson lost his place and spent 20 seconds uttering “forgive me” three times as he shuffled the printed pages on his podium.

He then revealed he had spent Sunday on a trip to Hampshire’s Peppa Pig World – an amusement park dedicated to a children’s cartoon character – using it for a series of digs at the BBC and civil servants. He said the TV show, worth £6bn, “was rejected by the BBC and has now been exported to 180 countries”. He added: “I think that is pure genius, don’t you? No government in the world, no Whitehall civil servant, would conceivably have come up with Peppa.”

Johnson also imitated the sound of an accelerating car with grunts that the official Downing Street release transcribed as “arum arum aaaaaaaaag”. At another point, he compared himself to Moses over his plan to help business invest in tackling climate change. The prime minister said: “I said to my officials the new Ten Commandments were that ‘thou shalt develop industries like offshore wind, hydrogen, nuclear power and carbon capture’.”

TG.

Imaginons EM louer les mérites du Parc Astérix et clamer haut et fort que jamais des diplomates n’auraient eu suffisamment d’intelligence et de créativité pour concevoir un lieu aussi génial.

Anything goes…

et alii dit: à

écoutez, ecoutez!
le « Don Quichotte » de Cervantès est considéré comme le premier roman de l’histoire. Il a été traduit dans presque toutes les langues du monde. Voici son premier paragraphe en espagnol original, français, italien, arabe, russe, latin, yiddish et espéranto. Une réalisation de Christophe Rault sur une idée de Xavier Baudoin.
https://audioblog.arteradio.com/blog/97235/podcast/98904/en-un-village-de-la-manche

Phil dit: à

Boris Johnson coiffé à la Moïse
et la Mancha pour la mer rouge

renato dit: à

« le « Don Quichotte » de Cervantès est considéré comme le premier roman de l’histoire. »

Voyez plutôt Conte de Sinouhé ; Satyricon ; Métamorphoses (L’Âne d’or) ; Histoires vraies de Lucien ; et ainsi de suite.

Cela dit, autocitation : « Depuis la nuit des temps, les humains aiment raconter des histoires ; selon un sympathique musicien français les animaux aussi, « mais ils n’écrivent pas de livres ».
Pour ce qui est du roman on peut évidemment remonter jusqu’aux Égyptiens, les humains pas les animaux, mais aujourd’hui arrêtons-nous chez Εὐήμερος, Euhemerus pour les Romains, historien, mythographe, philosophe, utopiste grec (vers 330 av. J.-C. — 250 av. J.-C.). Cohérent avec la tradition des mémorialistes hellénistes, il préfère susciter des émotions en s’arrêtant sur les détails romanesques plutôt que se tenir à un compte-rendu véridique. Dans Sacra Historia — fragments chez Diodore de Sicile et Lactance — il raconte d’un voyage imaginaire où, parti d’Arabie afin d’explorer l’océan Indien, il aborde dans un archipel où, sur l’île principale, il trouve une ‘Ville Idéale’ ordonnée selon un système collectiviste — inutile de me perdre dans un résumé des trois livres chacun pourra se lancer dans une petite recherche en bibliothèque ou via son moteur de recherche préféré —. Euhemerus reste connu surtout pour l’interprétation rationnelle qu’il donna de la genèse des dieux — à l’origine des personnages très puissants et respectés qui seront par la suite vénérés par les citoyens — : l’évhémérisme ; pendant le siècle d’Auguste, grâce à l’Euhemerus d’Ennius, les Romains intégrèrent ses idées dans leur théologie. »

renato dit: à

Éventuellement, autre autocitation :
« Pour les premiers pas de l’introspection suite au partage de l’empire qui suivit le décès d’Alexandre et les guerres des diadoques, ce sera l’un de ces quatre ; entre temps et sauf, évidemment, si l’on est hypnotisés par les stéréotypes, puisque la dichotomie « vérité-<i<opinion » est dangereuse, il faudrait s’abstenir de l’usage abusif et plutôt bête qui est généralement fait du mot moderne — histoire de l’usage du manifeste, de Marx aux Futuristes, de Dada aux Roxy Music [ https://youtu.be/3OfRZ63gLgI ], sans oublier Yves Saint Laurent et son nouveau manifeste de féminité : Euhemerus nous rappellerait que Hermès présida à l’alphabétisation et à la diffusion de la culture. »

Dino dit: à

Wikipablo75 tu radotes vraiment. À n’en pas doter tu as du prendre du jus en « séparant » tes 15 000 livres pour tes travaux électriques. On t’a fait un pontage cérebral ou quoi? Normal, tu as des court-circuts à la tire larigot dans ta tête de Cardenio édenté qui regarde sa bibliothèque en se disant: mais qu’est-ce que c’est que ce truc et ces objets bizarres plein de signes en noir sur blanc. Qu’es aco?

Ça ne me vexe nullement que tu me traites de crétin, car dans le Valais, d’où provient le terme, le crétin est un esprit tutélaire tout comme les idiots du village étudiées par Margarita Xanthakou.

Pour le reste, dans ma première intervention je fournissais la référence de Martín de Riquer qui explique parfaitement l’histoire des lieues catalanes/castillanes dans le chapitre « Otra vez la casa de Cervantes en Barcelona » de son livre Cervantes en Barcelona. Martín de Riquer ne fait pas partie de ton institut à la gomme.

Ah Wikipablo75, tu fais de la peine à lire

Jazzi dit: à

Êtes-vous partant pour suivre le léZard dans une longue série de déambulations nécropolitaines ?
Il fait beau, allons au cimetière !

Jibé dit: à

BoJo…je me suis demandé s’il était ivre ou délirant, Bloom
Les minutes durant lesquelles il cherche ses phrases (car il est paumé dans ses papiers) sont limite supportables à entendre (il marmonne)… quant à la suite, le trip Peppa Pig-moïse…alors là…
(si seulement il était ivre, ce serait une explication rationnelle!)

closer dit: à

Renato veut clairement rapatrier l’invention du roman dans la péninsule italienne.

Jibé dit: à

« cette suie avait colonisé leurs gènes et se transmettait sous forme d’angoisse et d’inconfort à leurs descendants »
DHH et JJJ, je confirme. Mes parents ont vécu une nuit continue, comme une ombre dans leur vie, leurs silences en témoignaient. Nous leurs enfants, ignorants des détails de leur malheur, nous marchions sur des oeufs. Il y a avait eu ce drame, irréparable, nos parents orphelins se confortaient l’un l’autre et nous savions que le seul moyen de les consoler était de ne jamais les décevoir. Et l’ombre était là. Mon père est mort en la regardant.

Jibé dit: à

« Baroz confond avec le Gay Lavoir »
excellente réponse de Bloom à Jazzi…
Ah, JJJ a raison, ne jamais causer vestiaires, c’est glissant comme la savonnette dont à propos de laquelle Jazzi m’entretenait -si j’ose dire.:))

Paul Edel dit: à

Que devient Anne Lise qui semait sur son blog des petites marguerites tchèques sur le vieux bout de tissu de sa jeunesse?

renato dit: à

La géographie closer ! Conte de Sinouhé est égyptien ; pour le Satyricon voir la« questione petroniana » ; Métamorphoses, Apulée était berbère ; Lucien de Samosate on le présente pas ; Euhemerus on sait vraiment pas… Messine, Chios, Tégée ?

et alii dit: à

quand Oedipe se mêle de langues:
tonnantes constatations : en hébreu, « force », « courage » se disent « kojot », si proche de « quichotte ». En turc, nous nous sommes renseignés, « fort » se dit « kuvettli », qui ne résonne pas trop différemment. Notre étymologie délirante sur des origines communes, paraît s’estomper lorsque nous lisons que « Quichote » veut dire « revêtu d’armure sur les jambes » et qui est issu du latin « coxatus », de « coxa », « hanche ».

Cependant, alors que les jambes font partie des membres susceptibles d’être perdus au cours d’une guerre ( tel qu’on l’apprend aux entraînements militaires), elles ne semblent pas posséder une valeur indispensable pour l’écrivain. Celui qui par ailleurs, perdit l’usage d’une main. Déplacement qui s’opère, en tant que base de la création artistique.

En outre, « manchot » et « manche » ( Don Quichotte de la Manche) font résonance. L’encyclopédie Salvat abonde dans notre sens lorsque celle-ci nous révèle que la région d’Espagne désignée, correspond au terme arabe « manx », qui veut dire « terre desséchée ».

Terre desséchée pour les espoirs de l’homme, comme l’ont si bien montré Graciliano Ramos, Rachel Queiroz et d’autres. Destiné au Nordeste du Brésil, cela a contraint les êtres humains, par familles entières anéanties, à l’exil.

Conditions universelles qui commencent à se dessiner.

Une illustration nous montre que la Manche, « région à ciel ouvert », possède des moulins à céréales : les moulins de Don Quichotte.

Un effort d’imagination nous permet d’associer les moulins et leurs ailes tournant en terre désertique, avec la figure humaine et ses bras justement comme les ailes, s’évertuant à capter les choses du monde.

Le mot « aspaviento » ( ostentation, parade) vient de « aspavento », « espanto » (épouvante) en italien.

En français, il existe l’expression « moulin à paroles » désignant le bavard ou la trouvaille « des moulins de ta pensée » de Michel Legrand. Coups à la Don Quichotte !

Rires aux éclats s’accompagnant de plaintes. Condition tragi-comique que Lacan chérissait. « Plainte » (queja, en espagnol) vient de coaxare : croasser.
https://www.oedipe.org/spectacle/quichotte

Jazzi dit: à

« le « Don Quichotte » de Cervantès est considéré comme le premier roman de l’histoire. »

Non, comme le premier roman MODERNE de l’histoire de la littérature, renato.
Sinon, parmi les plus anciens, on peut ajouter la Bible !

Jazzi dit: à

« « Baroz confond avec le Gay Lavoir »
excellente réponse de Bloom à Jazzi… »

Quand on célèbre l’éloge de la virilité, j’ai toujours comme un doute, Jibé. D’où mon lien envoyé à Bloom sur la difficulté d’être gay en milieu fermé…

Jazzi dit: à

« chez le pucier herdélique de st toin-toin… »

Mais non, JJJ. Les puces de Montreuil, où sévit exclusivement Pablo75, n’ont rien à voir avec les puces de Saint-Ouen ni même avec les puces de la porte de Vanves. Plus populaires et métissées, là où Saint-Ouen draine un public international et Vanves les bobos parisiens…

Pablo75 dit: à

@ l’Andouille de Vic

Tu es en train d’essayer de me dire depuis ta première intervention (sans arriver à le dire à cause de l’effort mental que tu as dû fournir pour gagner le semi marathon de Boulogne-Billancourt dans la catégorie « Crétins Finis ») que Martín de Riquer pensait que Cervantes était catalan et qu’il l’a prouvé avec l’histoire des inexistantes « leguas catalanas »?

Je sais bien que les Andouilles ont du mal à s’exprimer, surtout si elles sont de Vic, mais ton cas paraît quand même désesperé: 3 posts ici sur la « catalanité » de Cervantes et on ne sait toujours pas ce que tu en penses. Je t’avoue que je ne t’avais pas lu avant que tu parles de lui (je lis très peu de monde ici) et maintenant en cherchant tes messages en arrière je me demande si ton problème est que tu n’arrives à penser, tout simplement. « Affronter le monde c’est aussi affronter les bouquins », c’est ce que j’ai trouvé de plus intelligible venant de toi et la phrase est typique des abrutis voulant péter plus haut que leur cul. D’un autre côté il est vrai aussi que choisissant comme pseudo un personnage de dessin animé tu avais annoncé la couleur…

DHH dit: à

je vais vous amuser
Moi le Conte de Sinouhé je l’ai traduit ,oui de l’egyptien hieroglyphique
Pendant l’année que j’ai passée au placard, je m’etais inscrite a la catho au cours du Pere du Bourguet delicieux jesuite ,et egyptologue de grande notorieté ,qui traitait la petite bande d’adultes farfelus qui suivait ce cours comme naguere il avait du traiter les eleves de sixième apprenant le latin
nous avions chaque semaine une version(un passage de Sinouhé)notée et un thème d’application, qui etait doublement noté ,pour la correction grammaticale et pour l’écriture
J’avais été entraînée dans cette aventure par un de mes collaborateurs qui m’avait proposé ce dérivatif à ma tristesse d’être, comme on disait , »en accident de carrière »,donc en position administrative « chez moi »
Je suivais ces cours avec lui et j’enrageais a chaque séance , parce que lui avait tout compris, et que, moi, j’avais peiné ,et parfois sans succes, sur la version
Et puis il m’a révélé sons secret :il s’etait appuyé sur une traduction presque littérale de ce texte , figurant dans les « contes et légendes de l’Egypte ancienne » dénichés dans la bibliothèque de ses jeunes enfants.
Nous avons réussi tous les deux l’examen de fin d’année.
j’ai tout oublié aujourd’hui des hiéroglyphes

Jazzi dit: à

Toutes mes condoléances, Alexia.
Perdre sa mère, c’est voir disparaître le moule dont on est issu et l’on se retrouve durant un certain temps comme en apesanteur : fragile et léger, flottant !

Janssen J-J dit: à

@ Êtes-vous partant pour suivre le léZard dans une longue série de déambulations nécropolitaines ?

oui, suis près et prêt, pmp/moij… toujours partant pour visiter les nécropoles franciliennes avec un bon ghid marcheur…, surtout s’il a actualisé ses data, espère… Bàl,

Jazzi dit: à

« surtout s’il a actualisé ses data »

Dans les cimetières les dates ne changent plus, elles sont inscrites pour l’éternité, JJJ.
Le problème de l’actualisation c’est le flot incessant des entrants, surtout depuis la pandémie !

Marie Sasseur dit: à

Premiere intervention de dino, le début  »

Dino dit: à

« Parmi les éléments, entre autres, qui tendraient à prouver que Cervantes était d’origine catalane il y a le fait qu’il mesure souvent les distances géographiques, comme dans sa ‘novela’ Las dos doncellas, en lieues catalanes et non en lieues castillanes, or c’est bien connu que les Catalans sont pléonastiquement près de leurs sous et bien que fous de nature, c’est plus fort qu’eux, ils savent compter, mais toujours avec leurs propres unités de mesure, (…) »
On comprend également que dino, la Catalogne, il n’aime pas.

Alors du lard ou du cochon ?

Parmi les éléments qui sont incontestables, il faut signaler que la première édition barcelonaise du premier livre du Quichotte date de 1605, soit quelques mois après la première impression madrilène.
Le ou les traducteurs auront converti les lieues tout simplement.

DHH dit: à

@Jazzi
je vous y ai suivi une fois, et je serai ravie de recommencer ; en live ou sur le blog ; c’est selon ce que vous envisagerez

Janssen J-J dit: à

@ SV et MC,
avez-vous lu le remarquable dernier roman Powers ?… cette itw devrait inciter l’herdélie, je crois
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/11/20/entretien-richard-powers/

@ izmn : data = données… (pas dates)… Quelle sera la nouveauté sur votre histoire des cimetières ? Vous n’allez pas compiler les nouveaux entrants, tout de même !?…

Jazzi dit: à

Pour l’instant ce sera sur le site du léZard de Paris, que je m’empresse de nourrir de toute la matière de mes livres épuisés et de mes divers autres manuscrits inédits, DHH…

Jazzi dit: à

Enregistrez le lien, car je risque d’être très occupé ces temps-ci…

Jazzi dit: à

Mais oui, pour les célébrités, du moins, JJJ. Il s’agit d’être le plus à jour possible. C’est la force de l’édition en ligne…

Jazzi dit: à

« les nouveaux entrants »

Voire même les futurs entrants, JJJ.
Dernièrement, Hector et moi avons découvert par hasard, au détour d’une allée, le mausolée de la famille Adjani, au Père-Lachaise. Il y a déjà son père, sa mère et son frère. Un jour prochain, peut-être, Isabelle ?

Dino dit: à

à Wikipedro75

Tu as un problème de circuit, mon coco. Tes courants alternatifs sont vraiment défaillants. Je connaîs un bon électricien, si tu veux je te passe l’adresse, il est du côté de Nation, mais pour toi il fera le déplacement. Je paie (ce qui prouve ma non-catalanité, bien entendu).

Je renvoie encore une fois à l’article d’Ezra Putnam, arrière petit-fils de Samuel Putnam, père du philosophe Hilary Putnam et traducteur du Quichotte en anglais, qui évoque, éléments à l’appui, la possible catalanité de Cervantes, en tout cas de sa lignée paternelle. Donc, pour répondre aussi (à la normande) à la question formuléé par Marie Sasseur: c’est du lard et c’est du cochon. Bonne transition pour t’informer qu’à Vic on peut faire l’andouille, mais on ne fait pas des andouilles, c’est-à-dire des charcutailles cuites. Les spécialutés de Vic ce sont les saucissons séchés ou ‘curats’: espetec, llonganissa, fuet, secallona.. L’équivalent de l’andouille bretonne ou d’une autre région française, ce seraient la boutifarra noire ou blanche, ou à l’oeuf, le bull ou autres peltrucs. Du reste, pour ta gouverne, étant donné que le mot ‘andouille’ vient de ‘inducere’, soit in + ducere qui signifie mettre, je te souhaite vivement d’aller te faire ducere et d’arrêter de japper à tout va.

bouguereau dit: à

C’est la force de l’édition en ligne…

trois mégot pécho dans lacanivo et baroz est fier comme sil avait un tabalotopress

bouguereau dit: à

Dans les cimetières les dates ne changent plus, elles sont inscrites pour l’éternité, JJJ

pasdu tout pour l’éternité et c’est lors des update qu’elle changent..parcqu’on ne sait plus les lire chhtement..qu’elles sont mal reprisent..que le « graveur » se trompe..car graveur mon cul..bref mort on est tous juifs catalan abruti..havec le temps on fait tous son coming aout..

pourmapar dit: à

Paul Edel dit: à

Que devient Anne Lise qui semait sur son blog des petites marguerites tchèques sur le vieux bout de tissu de sa jeunesse?

Elle va très bien. Elle est en déplacement en voiture du côté de Gujan Mestras avec de belles photos d’arc-en-ciel. J’ ai conversé avec elle il y a seulement quelques minutes sur messenger. 😉

renato dit: à

DHH, si vous avez aimé Conte de Sinouhé vous pourriez aimer Conte du naufragé.

bouguereau dit: à

Quand on célèbre l’éloge de la virilité, j’ai toujours comme un doute, Jibé

bien vu baroz..même moi avec mon kilo dteub je saisbien queça mfra pas une jambe de rchange..la lucidité çacerdos qu’il dirait dirfilou

bouguereau dit: à

Le problème de l’actualisation c’est le flot incessant des entrants, surtout depuis la pandémie !

tant qu’on peut faire le greffier c’est quon est pas du compte qu’il dit baroz..écrivons écrivons sans cesse pour lhéternité

bouguereau dit: à

Renato veut clairement rapatrier l’invention du roman dans la péninsule italienne

mais c’est que..le roman est hune hinvention française..mais vu quhuniversel par hanticipation..elle est juive et catalane..et habruti..donc pourquoi pas suisse

D. dit: à

Excusez-mou, mais en quoi une marguerite tchèque est remarquable.
Moi je n’ai rien contre les tchèques, je les mets à la banque.

D. dit: à

J’ai même le goût des très gros tchèques. Je l’avoue.

Jazzi dit: à

A la vue des collines environnantes, on voit bien que Nicolas Poussin a peint ce tableau à Rome, où il a fini sa vie, D.
Il y a un monument assez semblable au Père-Lachaise !
https://www.bing.com/images/search?view=detailV2&ccid=lmV5hjgt&id=9361B6DCC66A9A16264A3346D6D6C1B7F42D7EF5&thid=OIP.lmV5hjgtLudWuO72bsHD0QHaFj&mediaurl=https%3a%2f%2fstatic.lavenir.net%2fAssets%2fImages_Upload%2fActu24%2f2020%2f10%2f04%2fc4dcda00-0631-11eb-9892-720e550fa916_web__scale_0.1942707_0.1942707.jpg%3fmaxheight%3d513%26maxwidth%3d767%26scale%3dboth&cdnurl=https%3a%2f%2fth.bing.com%2fth%2fid%2fR.96657986382d2ee756b8eef66ec1c3d1%3frik%3d9X4t9LfB1tZGMw%26pid%3dImgRaw%26r%3d0&exph=513&expw=684&q=gravure+tombe+pere+lachaise+XVIIIe+siècle&simid=608032013393743319&FORM=IRPRST&ck=509E6AC8FB9A67FA2E025F6A151A4BD0&selectedIndex=21&ajaxhist=0&ajaxserp=0

renato dit: à

Comme d’habitude bouguereau ne suit pas le fil et cherche à créer un mème sur le dos d’un intervenant !

Incidemment, un graveur sur pierre s’appelle lapicide.

Jazzi dit: à

« J’ ai conversé avec elle il y a seulement quelques minutes sur messenger. »

Et quand est-ce qu’on boit un bon coup de rouquin, PMP ?

D. dit: à

Tu créées des choses sur le dos des gens, Bouguereau ? Belle optimisation.

renato dit: à

Il cherche, D., il cherche.

pourmapar dit: à

Et quand est-ce qu’on boit un bon coup de rouquin, PMP

Mais qu’est-ce ce breuvage, Jazzi? 😉
( J’ai fait ma provision de vins de Bordeaux et là, j’ arrête les frais!)

D. dit: à

Ça y est, j’ai deviné qui est pmp.

D. dit: à

Bon allez, assez parlé. Je retourne à mes recherches. A dans quelques jours.

Pablo75 dit: à

Notre Andouille de Vic est beaucoup plus bête que le laisse penser son prix au semi marathon de Boulogne (avec sa bêtise il aurait pu gagner, dans sa catégorie, n’importe quel marathon paralympique). C’est une Andouille Non-Comprenante, comme aurait dit Coluche, une vraie Andouille Catalane.

Cela fait 4 fois qu’on lui demande quelque chose de concret (Cervantes était catalan, pour toi? – pas pour Riquer ou Putnam, Gros Con) et 4 fois qu’il répond à côté de la plaque, en essayant pathétiquement d’être drôle en plus (si tu as le projet d’avenir – comme aurait dit Balladur – de te lancer dans l’humour et tu es en train de tester ici tes sketchs, je te conseille d’abandonner tout espoir, étant donné que tu n’es drôle qu’involontairement, en voulant faire le beau. Je te conseille plutôt la charcuterie, dont tu as l’air de bien connaître « tous » les usages).

D. dit: à

Mais, Pablo, plus je te lis et plus tu me donnes l’impression d’avoir quelque chose contre les Catalans. Pourquoi ça ?

PAUL EDEL dit: à

D, ces « marguerites tchèques »? C’ est une allusion cinéphilique à un film tchèque délicieux de 1966 « Les Petites Marguerites » de Vera Chytilova, sorti au moment du Printemps de Prague du temps de Ivan Passer et de Milos Forman. Dans le film il s’agit de deux adolescentes fugueuses, malicieuses, en révolte, qui brisent le conformisme de la société tchèque de l’époque Elles se révèlent fantasques, impertinentes, décalées, pleines d’un humour un peu surréaliste , qualités qu’on retrouvait dans les compte rendus d’Anne -Lise Roux .Ces 2 filles Elles se moquent du machisme ambiant et prennent des chemins buissonniers, et multiplient la légèreté, l’humour, pour mener leur révolte . Anne-Lise était donc, pour moi, une « petite marguerite » qui brisait dans son blog le conformisme d’une certaine critique cinéma des magazines, celle qui se contente par exemple de mettre des étoiles à chaque sortie de film et à faire un vague résumé de « l’histoire ».. .Je regrette l’ interruption de ce blog si personnel.Il nous manque.

D. dit: à

Ah… merci.

Marie Sasseur dit: à

( Samuel Putman) « traducteur du Quichotte en anglais, qui évoque, éléments à l’appui, la possible catalanité de Cervantes » dit dino.

On a vu que cette histoire de lieues, d’un illustre inconnu precedemment arguéé par dino
pour faire de Cervantès un catalan. ne tenait pas la route,

Qu’en est-il précisément ces éléments avancés par S. Putman ?

On précise au passage que la première traduction du premier livre du Quichotte, en Angleterre, date de 1612 et celle de ce M. Putman de 1949, a partir de quelle version ?mystère.

D. dit: à

Marguerite en Tchèque c’est Marketa.
La grosse marguerite c’est super-Marketa.

D. dit: à

Bon ben je m’en vais.

Pablo75 dit: à

tu me donnes l’impression d’avoir quelque chose contre les Catalans. Pourquoi ça ?
D. dit:

Je déteste les Catalans qui insultent et méprisent les Espagnols non catalans, alors qu’il suffit de voir l’histoire de la région pour comprendre qu’ils ont toujours été les plus cons des ibériques – et de loin. C’est des « chulos baratos », des menteurs prétentieux et masochistes capables de donner des leçons de n’importe quoi au monde entier. Et ils nous emmerdent avec leur langue si laide depuis des décennies, alors que c’est une langue à moitié morte, mal reconstituée à la fin du XIXe siècle par des nationalistes racistes, et qui a le même avenir que le gaélique irlandais, langue co-officielle de l’Irlande depuis un siècle dont il ne reste que 2 % de pratiquants. En ce moment, les indépendantistes catalans au pouvoir surveillent dans les cours d’école les enfants pour leur interdire de parler espagnol, alors que l’espagnol est majoritaire en Catalogne, surtout chez les jeunes, qui commencent à en avoir ras la casquette du fascisme nationaliste et de leur langue imposée (alors qu’ils regardent tous la TV et le cinéma en espagnol et que personne consulte en Catalogne internet en catalan). Les nationalistes catalans font tout pour que les enfants et les jeunes n’apprennent pas l’espagnol, ce qui donne une génération d’à moitié analphabètes dans la langue co-officielle de la Catalogne, parlée par 600 millions de personnes dans le monde, alors que le catalan n’est parlé que par une partie de la bourgeoisie catalane et quelques fanatiques avec un QI de poule.

Difficile de trouver aujourd’hui en Espagne plus con qu’un indépendantiste catalan.

D. dit: à

Je suis déjà parti.

Dino dit: à

À Marie Sasseur,

Il faut bien lire ma phrase sur les Putnam.

Matín de Riquer n’est pas un illustre inconnu, mais un brillant philologue catalan, reconnu mondialement. Il n’avait qu’un défaut,un très gros: il était phalangiste et franquiste.

Samuel Putnam a traduit, non seulement le Quichotte à partir de l’édition de la Biblioteca de autores españoles de la RAEL, mais aussi Rabelais, Kafka, Euclides da Cunha.

Á Wikipedro75

Cette tirade sur les Catalans te dénonce. On dirait du sous-Houellebecq.

Marie Sasseur dit: à

@Il faut bien lire ma phrase sur les Putnam

C’est ce que j’ai fait, dino.

« Dino dit: à

Comme le prouve un article récent, très documenté, de Ezra Putnam professeur à la John Hopkins University, paru à dans la revue Modern Language Notes (mars 2021), Cervantes était d’origine catalane, sa famille était de la région de Berga, d’où les nombreux catalanismes dans son oeuvre »

Pour l’instant, il n’y a absolument aucune preuve formelle de ce que vous avancez, concernent Cervantès, le fait qu’il aurait été catalan.

Marie Sasseur dit: à

N’hésitez pas à être précis, dino.
C’est ce qu’on attend de toute bonne démonstration.

bouguereau dit: à

et les nombreux catalanismes..phormelment c’est térezounesque

Marie Sasseur dit: à

les titres ronflants, ou l’arrière grand-père de truc- muche à dit, je vous préviens dino, ce n’est pas valide dans la démo.

Marie Sasseur dit: à

les titres ronflants, ou l’arrière grand-père de truc- muche a dit, je vous préviens dino, ce n’est pas valide dans la démo.

On vient de voir, avec l’exemple de traduction de lieue en catalan, que vous n’avez donné aucun extrait de texte correspondant.

bouguereau dit: à

Cette tirade sur les Catalans te dénonce. On dirait du sous-Houellebecq

..si c’est sous la douche c’est un même..qu’il interviendrait rénateau

Pablo75 dit: à

Cette tirade sur les Catalans te dénonce.
Dino dit:

Pour que ma tirade puisse me dénoncer, il aurait fallu que je dissimule mon anti-catalanisme, que je n’ai jamais caché et qui est bien connu ici depuis des années. Par contre ce n’est pas toi qui avouerait tes sympathies envers le fascisme des indépendantistes catalans (pour ne parler de leurs sympathies pour des admirateurs des nazis, comme los hermanos Badia, auxquels tous les partis nationalistes catalans ont rendu hommage il y a quelques années, alors que c’étaient des types qui puaient. Mais on connaît les priorités de tous les nationalistes du monde : d’abord le nationalisme et après la démocratie).

renato dit: à

mème, bouguereau, mème… il faudrait que tu fasse une mise à jour!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*