Le rêve d’impuissance des Portugais selon Eduardo Lourenço
Y a-t-il un essayisme heureux ? On mettra certainement sur le compte de la saudade, variante de la mélancolie mais dans ce qu’elle a de plus heureuse et blason de la sensibilité portugaise, le fait qu’Eduardo Lourenço ne voit dans cette pratique exclusive de son métier d’écrivain que désastre personnel et vision tragique de la vie. Moins connu que George Steiner, Claudio Magris, Roberto Calasso ou le regretté Simon Leys, il est pourtant de la même famille. Cela n’a rien de politique. Juste qu’ils ont en commun une intelligence du cours des choses littéraires et poétiques, assise sur une fascinante érudition et déployée dans une langue d’une indéniable qualité.
Une vie écrite (édition établie sous la direction de Luisa Braz de Oliveira, 162 pages, Gallimard) réunit avec bonheur un certain nombre de textes parmi les plus saillants de ce philosophe retiré dans le sud de la France après avoir longtemps enseigné la culture portugaise à l’université de Nice. Son livre, étincelant de perspicacité à bien des égards, est d’un européen au regard aigu et malicieux et d’un intellectuel aussi tranquille que son cher Pessoa ne l’était pas.
Les articles ici colligés sont longs de quelques pages à peine mais d’une grande densité qu’il s’agisse de Montaigne dans son refus de convertir ses faiblesses en sagesse universelle ou de la conscience européenne dans ses affrontements avec notre fameux pré carré. Mais, je l’avoue, ce sont surtout les pages consacrées à sa petite mythologie personnelle qui m’ont le plus captivé. De quoi est faite sa nostalgie ? Du sentiment aigu de la perte et de son refus exacerbé. Air connu. Mais là où Eduardo Lourenço édifie le lecteur non lusophone, c’est dans son insistance à pointer le souvenir de l’Empire perdu comme matrice du mythe fondateur de l’actuelle culture portugaise. Il est plus présent dans cet imaginaire qu’il ne le fut jamais. Un certain messianisme biblique l’imprègne. Ses contours bordent nombre de rêves. Il porte un nom : le cinquième Empire (ce fut d’ailleurs le titre d’un essai de Dominique de Roux à la fin des années 70 lorsqu’il s’était rendu en Angola pour soutenir Jonas Savimbi dans sa guérilla). Il faut remonter au XVIème siècle, quand ce pays dispersé dans le monde était enfermé chez lui « dans un palais sans autres fenêtres que celles de la mer ». Aussi narcissique qu’universaliste, ce petit pays sans importance en Europe devint autre en s’imposant comme acteur de l’histoire mondiale.
Lourenço n’hésite pas à présenter les Lusiades de Camoens, épopée non de leurs aventures maritimes mais de leur pays même, comme « le livre sacré » des nostalgiques, conscients ou inconscients, de l’empire éternel. Celui que les Portugais ont en eux (Os Lusiadas). On peut vénérer un livre. S’il est un poème national, sauvé du fleuve noir de l’oubli, c’est bien celui-ci. Il constitue leur vraie patrie. Rêverie mythologique, il est devenu le véritable blason d’un peuple mais d’un peuple croisé qui en fait son manifeste, d’autant qu’il exalte le catholicisme. Rarement un ars poetica aura été ainsi tenu pour une idéologie. De prime abord, ce chant de vérité raconte l’épopée d’un homme, car c’est de Vasco de Gama et des siens qu’il s’agit. Sauf qu’il y est récitant et peu acteur héroïque.
« Aucune nation moderne, avant le romantisme, ne s’est, comme le Portugal, identifiée à un texte »
L’empire est mort depuis longtemps, mais il demeure bien vivant en rêve, en chimère, en utopie, engagé comme nul autre dans sa propre fiction. Non un rêve de puissance, comme les autres empires, mais « un rêve d’impuissance (…) une sorte d’onirisme épique dont l’obsession majeure, presque unique, est le destin du Portugal lui-même ». Partant, l’auteur ne pouvait faire l’économie d’une définition de la poésie. Un miracle aussi rare que la grâce, soit. Mais encore ? Ce qui permet aux hommes de communier par des symboles. Certes, et puis ? Ce qui les soustrait à la solitude et à la finitude quand ils n’ont pas la chance de se trouver hors d’eux-mêmes et au centre de tout. On se rapproche de l’essentiel grâce à ce qui distingue les poètes non seulement des autres écrivains mais du reste de l’humanité : le rapport avec le mot, cette lumière qui permet de lire de le monde, « le mot suspendu dans sa fonction de désigner le monde pour le convertir en un monde créé par lui ».
Il y a quinze ans, Eduardo Lourenço constatait que le désenchantement intérieur de ses compatriotes n’avait rien de triste ; paradoxalement, il semblait même apaisé. C’est qu’ils avaient le sentiment de vivre un âge d’or culturel grâce au rayonnement régénéré de leur poésie, de leur chanson, de leur cinéma, de leur danse, de leur musique, de leur théâtre, de leurs romans. Cela durera-t-il ? se demandait-il alors. Les années ont passé et l’ont confirmé dans son optimisme. Il suffit de citer des noms, des titres, des créateurs, des œuvres. Chacun les siens. Comme pour en témoigner, et l’illustrer avec éclat, Gallimard édite (hélas, non bilingue), en même temps qu’ Une vie écrite, un indispensable coffret de sa collection de poésie sous le titre collectif Cinq poètes portugais (cinq volumes, 39,70 euros). Eugenio de Andrade, Herberto Helder et Nuno Judice y côtoient Antonio Ramos Rosa et, naturellement, Fernando Pessoa.
A ce dernier, il consacre trois chapitres, centrés notamment sur ses rapports à l’Eros et sur sa fonction initiatique, ce qui est bien le moins. Il voit en lui l’homme qui s’est trouvé naître au monde des mots lorsque celui-ci eut à affronter sa grande crise de la modernité. Ce qu’il appelle la panne générale du sens, quand les noms ne disent pas les choses. L’œuvre de Pessoa est la folle tentative angoissée d’un poète pour trouver une issue de secours à ce dérèglement des codes jusqu’alors en vigueur. Sa fiction se présente comme un mythe qui se dénonce lui-même. On peut aussi lire ce chef d’œuvre que demeure Le Livre de l’intranquillité comme une apologie de la grammaire, cette rencontre unique de l’être et du sens, qui aboutit à un univers mental où ce qui n’est pas ordre est chaos. L’erreur est humaine, mais pas dans le choix des mots où elle est impardonnable.
« Ce n’est pas parce que nous avons embrassé la tunique du Christ que nous pouvons nous permettre des fautes d’orthographe » (Pessoa)
Ce n’est pourtant pas à Fernando Pessoa mais à Almeida Garrett que l’on doit l’image la plus connue de la saudade comme « goût amer des malheureux, délicieuse souffrance de cruelle épine ». On y jouit de l’inaccompli, de l’inachevé. Mais la saudade se distingue de la nostalgie en ce qu’elle s’enracine dans quelque chose de plus profond que le pur affectif : une sensation de « brûler dans le temps sans nous consumer », la conscience charnelle et irréelle de notre temporalité, du tout de ce rien qui demeure quand il ne reste rien de rien (Miguel de Unamuno). Dommage qu’à l’instant même de pointer l’immensité qui se présente derrière cette tentative d’empoigner l’indicible, Eduardo Lourenço assène que seule la musique de Bach à Mahler confère son universalité au particulier, arrête là son livre et nous plante. Car c’est ouvrir une si vertigineuse perspective que l’on ne peut qu’être frustré, chancelant comme abandonné au seuil.
« Le paisible visage anonyme d’un mort.
C’est ainsi que les marins portugais du temps passé,/ qui redoutaient, tout en suivant leur route, l’océan de la Fin,/ virent enfin, ni monstres ni grands abîmes,/ mais des plages merveilleuses et des étoiles irrévélées.
Que peuvent bien cacher les volets du monde dans les éventaires de Dieu »
(Fernando Pessoa, in Poésies d’Alvaro de Campos, traduit du portugais par Armand Guibert)
(Photos Gérard Castello-Lopes)
396 Réponses pour Le rêve d’impuissance des Portugais selon Eduardo Lourenço
Pessoa n’est pas le seul à exprimer la panne du sens. À la même époque, la fameuse lettre à Lord Chandos de Hugo von Hoffmansthal a une importance considérable.
Impossible de poser un commentaire sans avoir lu et relu ce billet impressionnant.
« vivant en rêve, en chimère, en utopie, engagé comme nul autre dans sa propre fiction. Non un rêve de puissance (…) mais « un rêve d’impuissance (…)
« le mot suspendu dans sa fonction de désigner le monde pour le convertir en un monde créé par lui ».
Voilà quelques pensées parmi d’autres qui appellent à un certain silence méditatif.
Pourtant, si chez le boulanger je demande une baguette c’est avec une baguette que je rentre chez moi…
http://www.elmundo.es/espana/2015/12/24/567c33d246163f5b5b8b45f9.html
Pour WG (il est important qu’il se familiarise avec son futur souverain, avant de récupérer la nationalité de ses glorieux ancêtres).
Impossible de commenter sérieusement : quel beau dimanche d’impuissance connectique !
Impuissance ? Ah ! vous avez dit Impuissance ! …
Est ce que ce Préfet bonasse croit une seconde qu’interdire la manifestation des Corses contre leurs voyous d’Afrique sera suivie d’effet autres que la mise en œuvre des vieilles habitudes insulaires : les règlements de compte, façon clandestinité, assortie de l’omerta de première catégorie …?!
Impuissance …..
Beau mot, impuissance, beau billet, beau choix de photos ces gamins devenus vieux papets ou l’inverse …
Revenue d’un séjour au centre de Lisboa avec deux copines de bridge, une de mes fidèles compagnes m’assure avoir passé, face au Tage, entouré d’une population accueillante, heureuse, tranquille, des moments délicieux et calmes.
L’Europe, dans l’histoire récente, est pour beaucoup dans ce bien être relatif …
Il faut être trop humain, jusqu’à l’inhumanité, comme Pessoa pour parler d’intranquilitté comme il le fait admirablement dans son Livre ! Un maître livre.
La voyageuse, à son retour, me posait la question aux relents historiques : « Comment le Portugal si grand à une époque, est il devenu si petit aujourd’hui ? »…
Que voulez-vous répondre sinon : « Je ne sais pas ! Peut être sont ils resté dans l’aventure facile, sans jamais atteindre les territoires autrement sauvages de l’investissement, de la gestion et du profit ?! »
Impuissance …..
Un certain messianisme biblique l’imprègne.
Beuark !
Contre l’impuissance qui guette le bourgeois occidental rassis, un blues orgasmique avec des vieux quand ils étaient presque encore jeunes, et toujours cubains communistes tuxedo !
On se rapproche de l’essentiel grâce à ce qui distingue les poètes non seulement des autres écrivains mais du reste de l’humanité : le rapport avec le mot, cette lumière qui permet de lire de le monde, « le mot suspendu dans sa fonction de désigner le monde pour le convertir en un monde créé par lui ».
Rien que ça. Quel inconsistant baratin. La prétention est le péché mignon des pouètes-pouett, mais ce n’est encore rien à côté du degré qu’elle atteint chez les commentateurs des pouètes (pouètt!).
La photo 2 est pas mal. Je te sodomiserais bien un de ces clampins, histoire de lui faire passer la saudade.
Zoon
A qui je souhaite bien des choses agréables ne serait-ce que pour le bien être de Josette, j’ai un jour prêté une veste en lin, italienne, à un fervent catholique.
Le teinturier m’a juré qu’il n’avait jamais eu à nettoyer un objet aussi imprégné d’un certain messianisme biblique. Dégueulasse …
Une autre fois, il a refusé de s’occuper de ma djellaba, un cadeau de Khomeiny, la marionnette qui échappa au contrôle occidental.
Drame sur la RdL: Sa Suffisance et Son Insuffisance sont dans la même barque qui se renverse: MCourt et JC tombent à l’eau !
Relu ce billet. Eduardo Louranço ne cesse de questionner la littérature de son pays et celle de l’Europe. Ce livre « Une vie écrite » semble un maillage entre différents articles et essais, comme si la pensée de ce critique littéraire et essayiste se cherchait dans un labyrinthe, dans de multiples directions et tentatives.
Le billet se termine d’étrange manière :
« Dommage qu’à l’instant même de pointer l’immensité qui se présente derrière cette tentative d’empoigner l’indicible, Eduardo Lourenço (…) arrête là son livre et nous plante. »
Le labyrinthe, un lieu dont on sort perdu…
« brûler dans le temps sans nous consumer »,
c’est pas ce que dit la concierge à jc elle en a marre de nettoyer derrière lui
https://www.youtube.com/watch?v=ku_WZoTtT8Q
A défaut d’un manque de culture lusitanien manifeste pour alimenter la chronique…, au moins reste-t-il le secours de Cesaria pour en sentir quelque chose. Mais elle te fout un coup de bourdon, hélas, c’est dommage, la sodade, en ce beau jour de soleil franco-français.
Lisbonne est une métropole du sud de l’Europe où l’on peut vivre sans être confronté à ce sentiment odieux et profondément dégradant: l’hostilité envers l’islam.
Cette douceur ou cette largesse d’esprit vous change agréablement des atmosphères tendues que l’on trouve plus au nord.
Il est vrai que c’est un pays pratiquement sans musulman.
Nouveau cri de ralliement des socialistes autour de François Hollande:
« Que la force soit avec MOU! ».
(Une des nombreuses trouvailles de Cambadélis?).
Les gros pays à chancelière sont plus bonhommes alors que les petits tiennent des propos outrageants.
Qui initiera le président tchèque à l’écoute de l’Autre?
Passou s’est surpassé dans ce billet, c’est vrai. Un des meilleurs qu’il ait écrit depuis longtemps ! Le style confine à la perfection, quelque part dans l’inachevé comme son objet.
La « crise de vers » à la fin du XIXè siècle, comme l’appelait Mallarmé est en vérité une crise de la littérature et des arts de la représentation. Cézanne en est le pendant pour la peinture par exemple. En vérité c’est une crise de la culture, et une double crise. Une crise d’abord des codes de la représentation qui pendant des siècles ont permis d’écrire des chefs-d’œuvre, l’art du roman étant néanmoins le moins docile aux codes de l’art classique et des genres littéraires, toujours en travail, en inventions nouvelles ; une crise ensuite du langage lui-même. C’est en effet au moment même où, une fois remis en cause toutes les conventions, tous les codes, dans le Romantisme, le mot apparaît dès lors comme l’infraccassable noyau de nuit sur lequel repose toute invention nouvelle, que se défait le lien entre les mots et les choses. La Lettre de Lord Chandos vient compléter une longue série de semblable et amer constat, elle fait pendant à Pessoa, mais aussi à bien d’autres, dont Mandelstam en Russie. Le mot est à la fois la chance de la création poétique et le signe de son déclin. Car, comme le dit Verlaine dans les Poèmes saturniens, l’action n’est plus la sœur du rêve. Au-delà même d’une crise de la représentation, dont le nouveau Roman ne sera qu’un lointain effet, c’est une crise de la culture, du sublime et de Dieu lui-même, que constate Nietzsche qui fut d’ailleurs un des tout premier à signaler la crise du langage et à initier la « déconstruction », dès les années 1870 avec Le Livre du Philosophe où il écrit : « Der Philosoph in den Netzen der Sprache eingefangen » (le philosophe pris dans les filets du langage). La Lettre de Lord Chandos se ressent de cette prise de conscience qui l’a précédée chez Nietzsche, comme Pessoa. Le miracle, c’est que de cette crise allait naître tout l’art du XXè siècle. Il semble qu’aujourd’hui soit l’extrême fin de crise et son épuisement. Notre malheur, c’est que le sens est à la dérive sans même l’espoir d’une crise pour le faire renaître. Comme le dit si bien Peter Härtling : « Wir gleichen dem namenlosen Wanderer. Wir wandern nicht mehr, um anzukommen, wir sind unterwegs in einer frostigen, auskühlenden Welt.“ (« Nous sommes semblables à un voyageur sans nom. Nous ne partons plus pour arriver quelque part, nous sommes en chemin dans un monde gelé, de plus en plus froid. »)
Der Wanderer, 1988
Les scènes consternantes d’Ajaccio font réfléchir.
Notre ami Brown y voit les premisses d’une République de Salo’, façon 120 Journées de Sodome.
C’est une façon de voir les choses.
Je remarque en tout cas qu’à toute chose malheur est bon.
Chez les insulaires, on s’est battu à coup de propos virils sur la race ou l’ethnie (« salauds de Corse » disaient les uns, « Arabi fora » disaient les autres).
Le Continent est heureusement dans une situation plus avancée.
Comme le note avec l’apparence de chiffres un des idéologues de l’islamophobie, Marwan Mohammad, les manifestations d’hostilité à l’islam se sont multipliées alors que les actes ou paroles de racisme anti-arabe ne cessaient de décliner.
Retrouve-t-on chez les Corses un vocabulaire plus ancien, anti-bougnoule, qui évoque davantage la guerre d’Algérie?
Je préfère retourner Praça do Comércio, Adeus.
Aux nobles Corses il convient de tenir un discours altier, comme le faisait le général.
Vous êtes Corses et vous n’avez pas tort
Mais vous êtes français et vous avez raison!
« Nous nous sommes jetés en mer parce que nous ne savions pas quoi faire sur terre » http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=13366
Nous avons été les premiers à partir à la conquête du monde et les derniers à quitter nos colonies : pour ces deux raisons, la notion d’ »expansion » reste aujourd’hui encore une image et un mot aux significations très spéciales dans la mentalité portugaise et même dans notre historiographie scientifiques (…)Nous éprouvons au Portugal (…)une sorte de saudade de l’empire http://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_2005_num_77_1_1018
scientifique
masud al-bukhari dit: 27 décembre 2015 à 13 h 16 min
« Les scènes consternantes d’Ajaccio font réfléchir. »
http://moreas.blog.lemonde.fr/files/2009/02/corse_petillon.1234472159.thumbnail.jpg
Ckoi cette istoire du voile de Véronique ?
Et puis koi, le Portugal c le principe d’incertitude. Celui de Manuel de Oliveira, est très beau.
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 13 h 06
Ce point de vue parait déjà terriblement daté.
Chaloux toujours aussi mauvais…
edouard dit: 27 décembre 2015 à 13 h 23 min
Thank you.
L’empire japonais s’est aussi pensé dans l’exaltation d’une identité multi-raciale et asiatique.
Ce n’est qu’après la défaite, qui les a laissés hébétés, qu’est apparue une production de masse célébrant l’unicité et la pureté japonaises.
Lusitania ?
Coulé !….
Non aux patrouilles islamiques ! Vive Ménard !
« Cézanne en est le pendant pour la peinture par exemple. »WGG.
En quoi, comment en est-t-il le pendant, Cézanne?
Ça fait plaisir de voir hartling cité sur la rdl lisez ianek,lisez niembsch,et si vous lisez en allemand ses poèmes sont splendides sans doute un des plus grands de la génération d après guerre .son holderlin est très émouvant car il y parle bien des paysages de la souabe et de cette culture particulière.
13h49
La Femme des sables, de Hiroshi Teshigahara …
Non mais l’ombre il l’a faite à la main ou quoi ?
» La femme des sables » de Abé Kobo est un livre étrange, magnifique. Le film de Teshigahara (même titre) est une autre splendeur.Peu importe l’ordre de lecture, c’est la mise en mots, la mise en images, qui sont importantes. Belle idée d’y avoir pensé.
Eduardo Lourenço est le cadeau de P.A. Très beau billet; grand « écrivain », fin connaisseur des peintres et de l’Histoire. » le miroir imaginaire » et l’essai sur la Saudade . Ce dernier me fait penser au » Duende »de F.Garcia Lorca.
C’est du très très grand Passou, le meilleur du meilleur depuis l’origine de la RdL, voire le summum de la critique depuis que l’on peut parler de critique littéraire.
Même WG ne lui arrive pas à la cheville.
De l’indépassable Passou!
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 13 h 41 min
Chaloux toujours aussi mauvais…
Alba, toujours prêt à se pâmer devant le premier verbiage venu.
Même des philosophes, mais alors là très philosophes et même philosophiques, y en a quand même pas des légions et encore moins des phalanges qui se retirent dans le Nord de la France ! Passeque nous comme empire on a bien paumé Tamanrasset mais on a toujours Calais, Dunkerque et même Zuydcoote…
M. Lafeuille dit: 27 décembre 2015 à 14 h 12 min
Cézanne a mis la peinture en crise en mettant l’accent sur la peinture elle-même, préparant ce faisant le cubisme d’ailleurs. Heidgger y voyait une révolution majeure, au point de dire qu’il était en peinture ce que lui penseur avait voulu faire comme révolution dans le domaine de la pensée. Cézanne dévoile l’Être en quelque sorte si l’on en croit Heidegger en dévoilant l’essence de la peinture. De même que Mallarmé, en ses vers, voulait dévoiler l’absente de tout bouquet. Le mot devient central, sa pâte signifiante, en toute liberté, à partir de laquelle le poète travaille, sans le concours de plus aucun code culturel. C’est lui désormais qui invente ses propres codes.
le souvenir de l’Empire perdu comme matrice du mythe fondateur de l’actuelle cul
Star Wars ne vaut pas un clou?
C’est bien possible, mais la Force peut vous éviter un cancer colorectal, c’est désormais prouvé par des australiens, de la science dure comme dit D.
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 18 h 12 min
Alba toujours féru de la même pensée bibelot.
Il retarde au bas-mot d’un demi-siècle. Plus aucune approche, surtout en matière de peinture, ne se fait de cette façon-là.
Alba croit penser et il ronfle.
Sans intérêt.
Cette recherche d’une nouvelle langue s’apparente à une palingénésie du langage, au jaillissement de la langue originaire, ce que Mallarmé appelait « l’explication orphique de la terre ». Mais de Rousseau à Herder, on peut lire cette recherche d’une langue des origines, d’une Ursprache, ce substrat primordial des « mots de la tributs », comme l’écrit Mallarmé, apparentés à une langue factice, la langue des échanges de la vie de tous les jours, langue transparente où le mot ne compte pas. C’est dès le XVIIIè siècle que les codes anciens de la rhétoriques sont désormais ressentis comme factices. Herder écrit ainsi dans son traité sur l’origine de la langue : « Même chez nous, où souvent la raison a pris la place du sentiment, et la langue factice de la société celle de la nature, les plus hauts orages de l’éloquence, les plus puissants traits de l’art poétique et les merveilleux moments de l’action ne s’approchent-ils pas, par imitation, de la langue de la nature ? » Il s’agit de ressaisir le monde dans sa pureté originelle.
Cézanne a mis la peinture en crise. Heidgger y voyait De même que Mallarmé, (WGG)
Ces perspectives grandioses peuvent séduire et n’ont pas manqué de le faire.
Parmi beaucoup d’autres, Alain Badiou mobilise pas moins que Pessoa, Celan, Mandelshtam, Mallarmé (avec remarquez, dans un autre ordre de réalité, Cantor ou Lénine, c’est sa faiblesse), apparemment guidé par l’idée que ces choses hétérogènes peuvent marcher du même pas au cours au cours d’un Siècle.
Je salue l’ambition, et malgré la folie du projet d’ensemble, apprécie chaque analyse particulière.
Un ordre arbitraire est préférable au chaos, c’est peut-être Levi-Strauss qui a dit ça.
Ce que Badiou écrit sur Pessoa est très intéressant, mais Pessoa l’est davantage.
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 18 h 41 min
Aujourd’hui, Alba, tu copues-culles comme un dieu.
une Ursprache, ce substrat primordial des « mots de la tributs », comme l’écrit Mallarmé
Ce lapsus est un saltus.
Mallarmé aurait donc pensé les mots du tribut, ce qu’il faut payer si on ne veut pas rester en dette.
C’est très fort, je vais le relire.
Chapeau à l’auteur de la photo 3 pour le casting
Assis à côté de l’Homme Invisible, un des papets a déjà PENSÉ le portable, mais le plus admirable est d’avoir su convaincre Borgès (2e à p. droite) d’apporter son concours à cette formidable Pléiade.
C’est pas Trostki, l’homme qui ricane à l’extrême-droite, en phase avec son Siècle?
Ce que Badiou écrit sur Pessoa est très intéressant, mais Pessoa l’est davantage.
_______
Ça n’a guère de sens de parler de la sorte. C’est nier la réalité de la critique. Ce n’est pas du même ordre. Il ne faut pas tout mélanger ! Le discours et le méta-discours.
La photo 2 fait regretter les temps d’innocence où de telles choses étaient permises.
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 19 h 03 min
C’est nier la réalité de la critique. Ce n’est pas du même ordre.
Vous avez parfaitement raison.
C’est qu’il s’agit non de théorie mais de pratique ou de pragmatique:
quel livre allez-vous lire, ce jour là, au café de la Praça do Comércio?
Ces discours n’ont en grande partie l’utilité que d’être une monnaie d’échange dans certains milieux qui ne sont jamais ceux des créateurs. On en tirera les conclusions qu’on voudra.
Au-delà de la création, auquel il faudrait croire, comme il faudrait croire à un au-delà de la vie.
« Le paisible visage anonyme d’un mort.
C’est ainsi que les marins portugais du temps passé,/ qui redoutaient, tout en suivant leur route, l’océan de la Fin,/ virent enfin,
Ah c’est très fort, alors que dans nos pauvres mémoires…
comme un vol de gerfauts hors du charnier natal…
c’est pas un chouia pompier?
Tais-toi, mon pauvre Chaloux. Ton charabia fait honte.
Mais que ceux qui lisent St John Perse lève le doigt, il est encore temps.
« Pas sur la liste de Badiou », ça pourrait être un jeu.
Tout peut basculer si vous ajoutez un nom ou deux.
Pourquoi pas Eliot?
Et si, au lieu de Lénine et de Mao, je choisis Gandhi et Mandela, que devient le « transcendantal » du Siècle?
Je choisis ce que je pense ou je pense ce que j’ai choisi?
Widergänger dit: 27 décembre 2015 à 19 h 14 min
En revanche, Alba, s’il s’agit de mettre en parallèle le verbiage que tu recopies depuis ce matin, avec celui des harengs-saurs que tu viens faire sécher ici de temps en temps et qui composent toute ton oeuvre, on comprend mieux pourquoi ta prose est demeurée (si l’on ose dire) si lamentable.
Tais-toi, mon pauvre Chaloux, tu fais honte à toute la Rdl avec tes bêtises débiles.
Le bon mot de l’année?
Il reste trois jours pour réfléchir.
Je dirais:
Des territoires perdus de la République aux territoires perdus de la nation
(Georges Bensoussan)
Je pense qu’on est très bon à trois, Chaloux et WGG.
On devrait nous foutre sur un banc.
Alba, mon gros bibelot, la dictature des profs de collège mythomanes n’est pas pour demain. Quant à ce mot de « honte » que tu répètes comme un perroquet, que ne t’est-il venu à l’esprit bien avant et pour ton propre compte!
En dehors de la pensée en action d’un Pessoa écrivant Le Livre de l’Intranquillité, qui compte certainement parmi les vingt plus grands livres du XXe siècle, il n’y a rien. Tous les autres discours sont voués au trou noir.
A propos de la création, du discours qu’on tient autour d’elle, et même qu’on lui tient et avec quelle présomption, il faut voir en entier sur le site de l’INA, « l’entretien » que Polac, venu tourmenter Gombrowicz un mois avant sa mort, a eu avec lui.
Ceux qui l’ont vu me comprendront.
(sic) « Mais la saudade se distingue de la nostalgie en ce qu’elle s’enracine dans quelque chose de plus profond que le pur affectif : une sensation de « brûler dans le temps sans nous consumer », la conscience charnelle et irréelle de notre temporalité, du tout de ce rien qui demeure quand il ne reste rien de rien (Miguel de Unamuno) ».
Je passe mon chemin intranquille, car je ne comprends rien à cette citation ni à cette prose. Et je vous le demande humblement : y a-t-il vraiment quelque chose dans cet obscur objet d’un indicible désir, plutôt qu’un dicible rien ?
Maintenant les citrouilles ça se transforme en Bentley ?
Un banc, comme Ben-Hur ? Pas mauvais pour la muscu…
Écoutez, Chaloux, Widerganger : maintenant ça suffit. Où vous cessez ou vous dégagez de ce blog. La modération se tient prête; j’ai vu tout cela en songe et vos conjonctures astrales respectives sont on ne peut plus mauvaises.
La confrontation en maison martienne est flagrante et Jupiter est prêt à vous régler votre compte. Si vous passez jeudi en suivant mes conseils, profitez de Vénus montante vendredi.
masud al-bukhari dit: 27 décembre 2015 à 19 h 34 min
« Je pense qu’on est très bon à trois, Chaloux et WGG. On devrait nous foutre sur un banc. »
…vous me faites une petite place ? plus on est de fous !… et j’ai lu Pessoa et son merveilleux Livre …
… faut voir…ça lui arrive….c’est devenu aléatoire…. j’ai vieilli, faut dire !…..
« Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Ajaccio. Depuis quatre-vingt-seize heures flotte une odeur rance dans les rues de la cité impériale. Des effluves nauséabonds produits par des tensions lentement macérées. » (Libé)
Pour ces cloportes journalistiques continentaux, il s’agit des manifestants corses bien entendu défendant leur culture, pas des organisateurs du guet-apens agissant le soir de Noel contre les pompiers !
Où l’impuissance cérébrale médiatique lutte sans vergogne contre l’impuissance rêveuse des Portugais … sans la moindre chance de l’emporter.
L’air du temps…
http://www.marianne.net/bon-courage-autres-tics-langage-air-du-temps-100239031.html
Monsieur le Duc, bel articulet sur les locutions usuelles et usagées : le « suprême de volaille » irait comme un gant à Sa Grandeur, le Commodore commode, Bernard de Cazeneuve …!
Le suprême de volaille à la guyanaise est un délicieux poison…
Le jour se lève : jogging !
« Meta-discours »?! ah! ces intellectuels du dimanche!
Savinio expliquant la « métaphysique » à un enfant: « C’est moitié physique et moitié pas ».
Reste que si on demande une baguette on doit recevoir une baguette, pas autre chose…
Les climatologues obtus du GIEC, soi-disant scientifiques ayant oublié depuis longtemps que le doute est la plus grande des vertus, me rappellent les fadas religieux de l’an mil, angoissés au cerveau embrumé, ainsi que les c.ouillons du numérique de l’an 2000 qui fantasmaient sur la fin du monde informatique.
Quant on ne sait pas quoi faire de vrais c.ons se présentant en tas avides de sacré … il suffit de leur trouver une religion. N’importe laquelle.
Cela marche à tous les coups !
Y en a pour qui l’impuissance n’est plus un rêve :
renato dit: 28 décembre 2015 à 8 h 20 min
Les corses : ils ne défendent pas leur culture ; ils défendent leurs pompiers ; qui se font agresser depuis des lustres. C’est comme cela que les quartiers sont devenus des zones de non droit. Demandez, c’est difficile, témoignage à des gens qui ont vécu ce cauchemar là.
Ces gosses là tout le monde les a laissés s’encanailler jusqu’à devenir des voyous;
J’accuse :
– leurs parents, à quotité égale et en première ligne
– l’éducation nationale qui planque depuis des années des conflits ouverts et agressions multiples jusqu’au meurtre parfois (le principal de la Ciotat) en minimisant systématiquement les faits commis. Un élève viré par le conseil de discipline est repris illico dans le collège d’à côté en tenant sous silence ce qu’il a fait précédemment pour lui permettre de se réinsérer. Alors qu’il est prêt à recommencer tellement il a la rage.
– la République qui a bâti ses acquis en laissant faire (du moment qu’ils sont au pouvoir, tout est bon (dans le cochon)). Et qui se nourrit des délits comme les crabes des cadavres.
W,
Tu es terrible ! Tu ne peux pas t’empêcher de provoquer les meilleurs d’entre nous : Qu’est ce que tu fais de l’esprit du 24 décembre, l’esprit de Noel ?….uhuhu !
rose,
ce matin vous êtes merveilleusement épanouie !
J’adorais les épines, le bourgeon en éclosion, l’infirmière pédagogique scolaire … je suis fou de la fleur.
Voulez vous m’épouser ?
(à la Daesh, durée maximale 20 minutes, et on se quitte bon zami …)
Un sourire de Madame Verniglia qui lit tous les jours la Rdl pendant ses vacances florentines : « JC me fait bien rire quand il évoque Pessoa, c’est le nom de sa marchande de poissons au Camp à Nella de la rue Fournier ».
« Aucune nation moderne, avant le romantisme, ne s’est, comme le Portugal, identifiée à un texte »
Assertion dépourvue de la moindre esquisse d’une preuve. Baratin rantanplan. Quel Portugais vivant ou mort s’est jamais identifié à la « nation » ? Salazar peut-être… Lourenço : du vent, du vent, du vent. la photo du haut représente d’ailleurs Lourenço attendant que vienne du large le mot qu’il transformera en vent.
La photo du haut représente Lourenço en train de péter. ah ! ça puire !
alors voilà c’est has been ?
Bonne et franche rigolade merci pour le suprême de volaille et je suis sur Paris.
Bisous, bonne journée
(je les fais moi aussi les guillemets avec mes doigts, cela permet de marquer des nuances ; c’est un mec qui a écrit les deux articles où on parle de James Bond, les filles on préfère Chimène et de loin – elle n’est pas torturée, elle a un peu de tranquillité, c’est un doux euphémisme-)
Dans Escoffier, sur le plan des titres de plat, il y a de quoi rêver sans manger.
je ne connais rien du Portugal, à peine longé l’entièreté de la côte en bateau, remonté le Tage jusqu’à Lisbonne et pas lu Pessoa, parce qu’il paraît que si tu n’es pas déprimé, tu le deviens à le lire. Même si c’est magnifique c’est vrai. Préfère pas être déprimé, parce que cela ralentit le rythme que j’aime bien enlevé, style au trot, voire au galop.
Je vous laisse vous battre : les frères ennemis & le couple maudit mais calme et heureux.
J’ai fini Palmyre avant les fêtes, ai relu plusieurs fois la fin.
Pour moi, ménage, repassage : c’est lundi.
Joie au coeur,
>JC prenez soin de votre dame et d’elle. Puis, lorsque vous aurez fini, encore d’elle.
A la fin, encore d’elle.
Sur votre lit de mort encore d’elle.
Qu’est ce que c’est que vingt minutes, hein ?
Bisous,
Puisque Zoon nous y invite, soyons graveleux !
Je pensais que le Zorro Portugais au Mur Blanc se la tenait de la main droite pour uriner, ayant été amputé au niveau du coude gauche en Angola, blessé durant les conflits de libération qui ont donné ce qui était prévisible … un pays où il fait bon vivre.
La photo du haut est une allégorie du poète portugais recevant du large l’inspiration venteuse qu’il transforme illico en pet foireux.
Lire le Livre de l’Intranquilitté ne rend pas dépressif !!! il donne un immense bonheur, et rehausse l’humain à des hauteurs fabuleuses.
Lisez le, nom de dieu !
Ce livre fait partie des quelques livres à sauver, Chaloux a raison. C’est rare, mais là il a tout bon.
« Qu’est ce que c’est que vingt minutes, hein ?
Bisous »(rose)
On peut faire un meilleur temps en s’entrainant un peu, c’est possible, j’y crois … !?
Lire le Livre de l’Intranquilitté ne rend pas dépressif !! (JC)
Ce qui est paradoxal quand on sait que l’ouvrage est, comme l’indique son titre, directement inspiré des problèmes intestinaux de son auteur.
l’Intranquillité
Zoon,
Je dois avoir une tendance à privilégier la beauté plutôt ventrale qu’intellectuelle !
Ce qui m’a été donné de voir de plus beau, admirable, émouvant, dans toute ma vie d’homme (âgé de 92 ans, 13 mois et 26 heures, je te le rappelle) ce sont les accouchements de mes fils.
Alors, les tourments intestinaux et cérébraux de ce merveilleux Pessoa, ben ils m’enchantent. C’est ainsi …
Pessoa est un homme qui regarde un homme comme l’autre, au mur blanc, regarde la mer ….
Le Livre de l’Intranquillité » trône dans ma bibliothèque depuis environ 5 ans. Je passe devant en détournant les yeux tellement je me sens coupable de ne pas l’avoir lu. En plus j’ai l’édition en portugais et je suis en train d’oublier cette langue si belle, surtout quand elle est parlée au Brésil…
Aujourd’hui, divine surprise, je tombe sur la recommandation chaleureuse de JC! Lui qui ne loue pratiquement jamais le moindre opuscule littéraire! Ce ne peut donc être que bon…
Promis, je le lis en 2016!
les accouchements de ma femme qui est l’accouchée
les fils eux c’est autre chose que je ne sais nommer
L’accouchement, de mon premier fils… puis l’accouchement, du second … puis un dernier accouchement, du troisième.
Bref, les accouchements.
De mes fils …
à Zoon 10:09, JC, Son Insuffisance de brêle de PQ, a toujours été un petit péteux
Me fais pas chillier, rose, l’école est finie…. !
La part de tristesse dans la saudade viendrait du souvenir de l’occupation musulmane, explication aussi plaisante que celle de Gilberto Freyre dans son bréviaire socialisant qui voit la bourgeoisie blanche au Brésil frénétiquement dépucelée par les négresses esclaves domestiqués.
Le Portugal échauffe les esprits littéraires à la manière des pastei de natta fatalement ramollis par un choc thermique invisible. « Vivre à Madère » et « la nouvelle de Lorenzaccio » donneraient bien quelques clés de compréhension mais les deux auteurs, pourtant fort appréciés ici, ne font pas partie des références autorisées de notre époque pessoesque.
L’afflux de touriss empêche la pastei de nata de refroidir.
« la saudade viendrait du souvenir de l’occupation musulmane »
références?
JC….. dit: 28 décembre 2015 à 10 h 48 min
Quel mytho, ce brêle !
Quelle moule, ce marc de féca(l)….
Quittons nous sur une note d’espoir !
Le livre connu « Mein Djihad », d’Adolf M., va être distribué gratuitement dans les écoles primaires de la république, sur ordre de Najat V.B., égérie du savoir pour les Nuls …..
Bonne année 2016 !
11:29 OUF ! PASSOU récupère enfin son blog
Il faut reconnaître que la figure de Salazar est devenue pour un Français insaisissable (malgré sa proximité avec notre catholicisme de droite).
Parmi ce qu’on appelait par commodité « les totalitarismes », il n’était ni un fou ni un bouffon.
Salazar ni fou ni bouffon mais un vrai salopard viré
JC….. dit: 28 décembre 2015 à 11 h 29 min
Le livre connu « Mein Djihad », d’Adolf M., va être distribué gratuitement
Sous bandeau et avec un avant-propos de M. Tin?
Alors tout est possible.
Contrairement à AH, Staline ou Kim, pas de photo de l’auteur devant la page de titre, sous papier cristal.
On peut facilement classer le contenu en deux parties si on aime le modèle allemand
Eine Abrechnung (à la Mecque)
Die Bewegung (à Médine).
un comble dit: 28 décembre 2015 à 12 h 04 min
Salazar ni fou ni bouffon mais un vrai salopard viré
C’était un homme modeste et extrêmement compétent.
Il avait eu la chaire d’économie et de finance à l’Université (sauf erreur), avant d’être le ministre de ces choses-là.
Si vous suggérez qu’il est peut-être resté au pouvoir un peu trop longtemps, je ne peux pas vous donner tort.
C’est cela Phil, la saudade au Cap Vert et à Macao.
À signaler un bon moment de lecture 2015, « le Consul » de Salim Bachi. La juste désobéissance à la dictature Salazar, d’A. de Sousa Mendès. Désobéissance par Amour, well.
Phil dit: 28 décembre 2015 à 10 h 55 min
« Vivre à Madère » et « la nouvelle de Lorenzaccio »
La nouvelle de Morand m’évoque trop Jean-Paul Gaultier.
Souza Mendès et Sugihara Chiune
Deux Imprévisibles au sein de la routine diplomatique
Extraordinaire
Le livre de la femme de Suhihara, Yukiko, vaut le détour.
Alors, les tourments intestinaux et cérébraux de ce merveilleux Pessoa, ben ils m’enchantent. C’est ainsi … (JC)
Vous avez raison. Ce pauvre Pessoa, tout de même, quand on y pense, quel triste destin : cané à 47 ans d’une tuberculose intestinale… Celui-là, on peut dire qu’il en aura chié. D’où peut-être qu’il ait si souvent pondu sous tant de pseudos, histoire de masquer son incontinence. Amis de la pouésie, bonsouèr.
Salim Bachi
Le consul
Mendes est bien.
Bachi est bon ou ne vaut que par son sujet?
ueda aurait souhaité que salazar trône plus longtemps
Pas de chance dans la péninsule -plusieurs siècles d’inquisition, des décennies de dictatures assassines elles aussi liées au vatican…
Sobre o Fascismo, a Ditadura Militar e Salazar Fernando Pessoa http://www.fnac.pt/Sobre-o-Fascismo-a-Ditadura-Militar-e-Salazar-Fernando-Pessoa/a855571
Moi ça me fait quand même réfléchir, tous ces bons esprits
« Ces harangues sont plutôt les confidences d’un grand chef, d’un grand administrateur qui rend compte à sa patrie de ce qu’il a voulu faire et de quelle manière il l’a fait. De ces confidences émanent spontanément, peut-être à son insu et sans qu’il les souligne, les plus sages, les plus urgentes, les plus efficaces leçons politiques » (Maeterlinck)
« Je dois dire que les idées exposées par M. Salazar me semblent parfaitement sages. C’est ce sentiment de grandeur qui distingue l’homme qui poursuit une politique noble de celui qui, dans un grand rôle, s’abaisse à penser principalement à soi » (Valéry)
« J’ai eu l’occasion de le rencontrer. Comment ne pas admirer sa modestie, son travail patient, continu et raisonnable? Il continue d’accomplir son travail prodigieux dans l’ombre, sans jamais se mettre en avant. C’est un de ces hommes prudents, au beau sens ancien, grâce auquel le sens du réel et du possible gagne tout un peuple, grâce auxquels s’estompe la mauvaise excitation et la nervosité » (Jules Romains).
Etc.
Je vais vous dire ce qui m’a pour la première fois titillé.
C’est quand on a reproché à Amalia Rodriguez son patronage par le salazarisme.
Non mais…
Faut-il brûler Umm Kalthûm?
Ó mar salgado, quanto do teu sal
São lágrimas de Portugal!
Por te cruzarmos, quantas mães choraram,
Quantos filhos em vão rezaram!
Quantas noivas ficaram por casar
Para que fosses nosso, ó mar!
Valeu a pena? Tudo vale a pena
Se a alma não é pequena.
Creio no mundo como num malmequer. (Pessoa)
Sous Salazar, un saint homme dévoué à la Chrétienté et à son peuple, bas du Fronte popular, (on ne peut pas en dire autant de nos sardanapales énarchiants) le Portugal était terre exotique ! Bandant…
Les femmes avaient, ô merveille, des poils aux pattes longs et soyeux, le regard vif, une force lubrique, un goût de la lutte amoureuse… et, bonheur infini, des touffes poilues en fougères sauvages, sous les bras… mmmh !
Aaaaaah ! C’était mieux avant … Revenons à la littérature, je vous en prie !
Blaise Pascal ? Pourquoi pas ….. cela nous changera.
@Phil
Télégramme du 29 janvier 1943 adressé par le MAE portugais (en fait par Salazar) à l’ambassadeur portugais à Vichy:
En réponse à l’information envoyée par V. E. selon laquelle serait nommé à Lisbonne comme chargé d’affaires M. Paul Morand, ce ministère a pris connaissance d’un ouvrage de l’auteur, publié en 1925 sous le titre L’Europe galante et dans lequel était inséré un conte -Lorenzaccio- se déroulant à Lisbonne, avec des prétentions et un cadre de coutumes politiques et un final d’une totale obscénité, qui contre-indiquent ce monsieur pour exercer toutes fonctions, notamment politiques au Portugal. L’impression laissée par ce livre ne saurait être atténuée par l’attitude hostile pour les éléments avancés, ni par la petite note où l’auteur indique ne pas partager les opinions de son conte envers la nation portugaise ».
Blaise Pascal ? Pourquoi pas ….. cela nous changera. (JC)
A Blaise Pascal j’aurai toujours préféré Blaise Monluc.
Qui est-il donc, Zoon ? Je n’en ai jamais entendu parler ?
O Salto (Le saut), un film de Christian de Chalonge
http://lusitanie.info/2010/09/o-salto/
J’aime beaucoup la morue accommodée à la portugaise en tous cas.
14:13 et revoilà le bas de plafond de JC, on descend de plus en plus bas
Dans son film « Cosmos », Zulawski a intégré un poème de Pessoa, « Magnificat » (mais qu’en voyant le film pourtant attentivement je n’ai pas réussi à repérer) : « Quand donc passera cette nuit interne, l’univers, / et moi, mon âme, aurai-je mon jour ? » Etc., etc.
Vous plaisantez, « pour info » ? de Sallonge ça ne sonne pas du tout portugais. Je ne connais aucune gardienne d’immeuble portant un tel nom.
Jusqu’à preuve du contraire, Jem, chaque nuit est suivie d’un jour. J’ai comme l’impression que vous cherchez à faire le malin.
En plus de ça, Zulawski n’a jamais is rien fait de bien, sauf peut-être de faire tourner Sophie Marceau qui, il faut bien le reconnaître, passé merveilleusement bien à l’écran.
Salazar, sale hasard, le pote à Franco sans port et emballage
Merci Masud pour cette incise salazarienne. Milieu des années 30, Morand en tournée en Amérique du Sud était célébré au Brésil pour son Europe galante qui portraiturait le Portugal.
Mis à part l’impôt sur la morue, Salazar semble avoir bridé sa sexualité.
Et alors ?
Soyez plus franc, Phil. Il l’a bridée, il ne l’a pas bridée. Sinon c’est que vous ne savez pas vraiment.
« Mis à part l’impôt sur la morue, Salazar semble avoir bridé sa sexualité. »
L’impôt sur la morue, juste rémunération du proxénète, implique de la part du maquereau un entretien sexuel de l’outil de travail a minima d’engagement personnel vis à vis d’icelle….
Bon, je vais faire des courses et je reviens.
L’impôt sur la morue
Dans les années 50, il est quand même tombé raide amoureux de la journaliste parisienne Christine Garnier.
« Vacances avec Salazar », un titre qui fait rêver…
Le réalisateur Christian de Chalonge à propos du film « O Salto » (Le Saut) https://www.youtube.com/watch?v=RRNjM99052s&feature=youtu.be
Pour en faire profiter obligeamment les internautes de la RdL, voici le poème de Pessoa en entier :
Magnificat
Quand donc passera cette nuit interne, l’univers,
et moi, mon âme, aurai-je mon jour?
Quand vais-je m’éveiller de mon état de veille?
Je ne sais. Le soleil brille haut,
Impossible à regarder en face.
Les étoiles clignotent froid,
impossible à compter.
Le cœur bat aliéné,
impossible à écouter.
Quand passera ce drame sans théâtre,
ou ce théâtre sans drame,
et quand rentrerai-je au logis?
Où? Comment? Et quand?
Chat qui me fixes avec des yeux de vie, que caches-tu au
fond?
C’est lui! C’est lui!
Lui qui tel Josué arrêtera le soleil et moi je m’éveillerai;
et alors il fera jour.
Souris, en dormant, mon âme!
Souris, mon âme, il fera jour!
Et voilà : une fois de plus les petits potins de … ?
Chat-Souris, vous l’avez fait exprès, ce n’est pas possible autrement ?
Les nanards français à fausse intellectualité
Le chef-d’œuvre est peut-être « Vacances portugaises » de Pierre Kast.
Auclair demande à Gélin (à moins que ce ne soit Vaneck à Aumont), le maglione sulle spalle alla francese, pieds nus sur la grève: « Alors ta thèse, tu en es où? »
Et c’était tourné sous Salazar, nom de dieu
JC….. dit: 28 décembre 2015 à 14 h 13 min
comme d’hab, quel bon goût de la part du vieux beau (le goût des cabris dirait baroz à qui rien n’échappe)
Vacances avec Salazar : ceux qui ont passé des vacances pendant le régime de ce dictateur se souviennent des conditions de vie des portugais pas gais
-« Der Stand der Dinge » – « L’état des choses* de Wim Wenders
(*et pas ‘L’état des dingues’ (comme dirait D ))
-« Dans la ville blanche » d’Alain Tanner , avec Bruno Ganz
O Salto, mais oui…
La vérité sur le Portugal par une intellectuelle engagée
« intellectuelle engagée »
ueda se lance il n’a pas peur des mots
apparemment, « l’intellectuelle engagée » n’avait pas visité les villages de l’Alentejo ou du Beira central ou les prisons de Lisboa
un comble dit: 28 décembre 2015 à 14 h 40 min
Salazar, sale hasard, le pote à Franco sans port et emballage
C’est le sabre et le caducée…
ô J.C ,celui de la RdL,on vous aime depuis toujours, enfin depuis que la RdL existe. Mon époux vient de punaiser dans le Grand Escalier d’Honneur votre post de 14h46, que voulez-vous …il adore la morue, la morue en robe des champs, c’est son chef d’oeuvre. Je viens d’apprendre qu’il veut punaiser, aussi, sur les murs de mon boudoir votre post de 14h13.Horresco referens! Je sens qu’il va y avoir du grabuge; je vous en prie, inventez vite un post gentiletrigolo, pour la paix des ménages. Evitez de parler de la beauté somptueuse et diabolique des voileux qui embrassent les poissons volants…il nage comme une clé à mollette et il a le mal de mer.
Ah ! lola… votre boudoir à portée de Dockside d’un homme, une brute évidemment, qui a le mal de mer … Que la vie est mal faite !
Bon je sais pas ce que je vais manger ce soir, peut-être des radis, si j’en trouve.
J’ai l’intention de devenir Maître Jedi, comme Yoda (à ne pas confondre avec Ueda, qui est plus jeune). Et maître Yoda ne mange que des racines, alors je m’y mets aussi.
A noter, pour votre culture, que oida signifie « je sais » en grec, yodea est, en hébreu, celui qui sait, de même que Yoddha en Sanskrit (le sage).
Ça vous en bouche un coin, n’est-ce pas ?
»Der Stand der Dinge »
Ne dite pas n’importe quoi! ça veut dire « le stand des dingues ». On en trouve sur les marchés de Provence.
Séparons nous sur une bonne nouvelle !
« Le Japon a accepté de verser 1 milliard de yens (7,5 millions d’euros) de dédommagement aux quarante-six « femmes de réconfort » sud-coréennes encore en vie et reconnaît sa « responsabilité ». »
Ayant servi « d’homme de réconfort » à plusieurs soldates, magnifiques, superbes, mais seules, de l’Armée Populaire Chinoise, coquines qui abusèrent largement de mes largesses, je viens de monter un dossier afin que mes droits à dédommagement soient reconnus.
C’est vrai quoi…. le réconfort, ça se paie, non ?!
D. dit: 28 décembre 2015 à 17 h 17 min
des radis, si j’en trouve.
Dans les Narab Ducoin des fois y en a ; c’est des bons magasins, comme les Nicolas faut les protéger…
ah JC de la Rdl on vous déteste depuis toujours avec vos commentaires à la con, vos raisonnements (!) bas de plafond, vos discours remplis de haine, vos injures racistes, votre humour (!) douteux, votre charabia du niveau moins élémentaire, vos criailleries débiles… mais quel pied de vous lire pour nous mettre de bonne humeur avec en plus un zeste de pitié dont vous avez tellement besoin.
On a beaucoup glosé sur l’absence de politique culturelle sous Oliveira Salazar.
Certes, comme le confirme Mme Garnier, chez lui pas de livre…
Au gouvernement, un encouragement au folklorisme venait parfois étouffer les prétentions à exister (ou à paraître) d’entreprises plus portées à l’intellectualité.
Pourquoi le nier?
Mais on n’a pas été assez sensible à la sensibilité de ce coeur austère et pur.
Le témoignage de notre compatriote, Louis Mégevand (Le vrai Salazar, 1957), me frappe par sa justesse dans son portrait d’un homme qui n’était qu’exigence et pudeur.
Le Président Salazar possède à un haut degré le sens de l’esthétique, du beau. Il ressent une intime jouissance en présence de tout ce qui rayonne de la beauté, reflète une intelligence supérieure.
Sa faculté admirative s’exerce aussi vis-à-vis des splendeurs de la nature. Salazar a toujours ressenti une prédilection très spéciale à leur endroit. Fils de paysan, élevé à la campagne, face à des horizons harmonieux et prenants, il a constamment gardé en lui la nostalgie du cadre champêtre, un enthousiasme juvénile à l’endroit de toutes les magnificences naturelles.
Un paysage charmant le ravit; il ne se lasse pas de contempler le firmament étoilé ou l’océan immense, un grandiose panorama. Il lui faut moins que ça pour faire vibrer son être intime: le ciel bleu, de vieux arbres, quelque verdoyante pelouse, une fontaine à eau claire, même une simple fleur riche de coloris ou particulièrement odorante.
Les titres insolites qu’on nous force à lire
« Les frondeurs contre la déchéance »
» sensibilité de ce coeur austère et pur. »
ueda est l’exception qui confirme la règle : exemple par excellence d’esprit pur exempt d’idéologie
Pour finir par une note d’espoir comme dirait JC
Un projet d’avenir pour un monde à venir.
L’Association Internationale Soufie Alâwiyya, AISA ONG Internationale, lance une campagne de mobilisation mondiale pour que l’ONU décrète La Journée Mondiale du Vivre Ensemble. Une pétition à l’intention de l’ONU est lancée pour démontrer aux autorités politiques notre DÉSIR DE PAIX. Chacun d’entre vous qui souhaite voir notre monde changer est invité à signer cette pétition. Plus nous serons nombreux à choisir de mieux vivre ensemble plus notre engagement changera le monde.
Deux choses à dire : un, c’est que voici un auteur, Pessoa, que JC a visiblement lu et apprécié. Lui qui se targue de fréquenter (ou plutôt polluer) un site littéraire en ayant le plus grand mépris pour la littérature, voici une contradiction qui n’a pas l’air de le gêner…
Deux : il semblerait bien…
Blaise DE Monluc, mes petits chéris !
Mémorialiste. Aucun rapport avec le penseur Blaise Pascal. Incomparables.
Camoens a aussi écrit des sonnets d’amour que j’avais même étudiés, en partie, jadis, à l’université de Lisbonne. De tonalité assez baroque, ou à la Montaigne, tel celui-ci (on voit bien que la veine philosophique de Pessoa a ses racines profondes dans la culture lusitanienne :
Mudam-se os tempos, mudam-se as vontades,
muda-se o ser, muda-se a confiança ;
todo o mundo é composto de Mudança,
tomando sempre novas qualidades.
Continuamente vemos novidades
differentes em tudo da esperança,
do mal ficam as mágoas na lambraça,
e do bem, se algum houve, as saudades.
O tempo cobre o chão de verde manto,
que já coberto foi de neve fria,
e em mim converte en choro o doce canto.
E, afora este mudar-se cada dia,
outra mudança faz de mor espanto :
que não se muda já como soía.
___________
Ce qui peut se traduire à peu prèsd e cette façon :
Les temps changent, changent les volontés,
change l’être, change la confiance ;
le monde entier est fait de changement,
prenant sans cesse des apparences nouvelles.
Continument nous voyons des nouveautés
différentes du tout au tout de ce que nous espérions,
du mal demeurent les peines dans les baisers,
et du bien, le cas échéant, les regrets.
O temps, le sol à peine couvert d’un manteau de verdure
que déjà le couvre un linceul de neige,
et en moi, doucement, monte un chant à l’unisson.
Et, dehors, chaque jour en un jour nouveau se change,
jusqu’au changement ultime qu’est la mort dans l’effroi :
où ne se change en rien le rien que nous changeons.
si tu dis l’accouchement de mon fils, c’est ton fils qui accouche.
Je te fais pas iech c’est juste la précision de la langue !
À proposd e Salazar, lire le chapitre « Psychanalyse mythique du destin portugais », de Eduardo Lourenço dans Mythologie de la saudade, où il écrit à ce propos, notamment : « La gauche portugaise n’a pas compris que le salazarisme avait été la version cohérente d’une impuissance économico-sociale collective, dans un contexte occidental précis. Ce n’étaient pas les chansons, ni les ballades, ni la démagogie aux contours sommaires et mal définis qui feraient s’évanouir les fantômes durables du « conservatisme » dans l’aube rouge de la Révolution. » Aucun peuple, et à plus forte raison une nation qui a derrière elle tant de siècles d’existence et a connu un destin aussi singulier, ne peut vivre sans une image idéale de soi. »
Pour voir le revers de la médaille de cet Idéal de Soi, on peut lire d’António Lobo Antunes : Le Manuel des inquisiteurs et/ou La farce des damnés, dont le style doit beaucoup à Claude Simon, ce qui devrait enchanter Paul Edel.
Mais le problème du soufisme est de « se poser comme apolitique et d’etre politiquement radical », pour reprendre l’affirmation d’un chercheur américain qui connait bien ce dossier. Alors de quoi cette internationale soufie est-elle le faux nez?
MC
Alors de quoi cette internationale soufie est-elle le faux nez? (MC)
Ce soufisme-là est est un nez sans nez véritable.
Pas mal WGG
C’est un délice de lire, de tels poèmes, des traductions européennes quand elles sont anciennes.
Voyez par exemple le Monthly Mirror en 1808 (de John Adamson, cet Anglais chassé du Portugal par les troupes de Napoléon).
The circling year doth change, and all the train
Of gaysome nature sport their transient while, etc.
Il est possible que ce soit encore plus beau à l’oreille d’un Français qu’à celle d’un Britannique, qui sait mieux traverser toutes ces épaisseurs.
Widergänger dit: 28 décembre 2015 à 19 h 26 mi
« Camoens a aussi écrit des sonnets d’amour que j’avais même étudiés, en partie, jadis, à l’université de Lisbonne. »
Ecoute, Ô mon âme,
Le doux chant du mythomane.
(Mon citrouillomètre m’avait signalé qu’il allait y avoir un pic.)
La musique soufi contient des merveilles. Je l’avais découverte un jour alors que je faisais mon service militaire à Speyer, par mon ami Traugott König à Francfort, grand traducteur de l’œuvre philosophique de Sartre en Allemagne.
Oui, même que le mati, j’allais distribuer des tracts à la sortie des usines de la banlieue de Lisbonne avec ma copine Eduarda Terremoto ; l’après-midi, j’allais suivre les cours à la fac sur la poésie portugaise et Pessoa ; et le soir, j’allais défiler le poing levé sur les chars d’assaut avec les militaires commandés par le révolutionnaire en diable qu’était à cette époque Othelo de Carvalho.
Ça lui en bouche un coin, hein, à notre burne de service, qu’est jamais sorti de sa prison mentale.
Comme dirait Faust, à la niche Pudel, tu pues.
hypothèse
la naissance de mes fils
l’accouchement de ma femme
la mise au monde de mes fils par ma femme
et moi je suis sidéré en assistant à cela
bon je cesse provisoirement
ceci dit je pensais très récemment que ce serait bien que les hommes accouchent pour une vraie parité et que les femmes se laissent aller à l’impuissance
la morue c’est bacalao
c’est aussi une île fantôme
je m’en vais, je crains JC (et ses représailles)
La traduction proposée par Alba et dont il ne nomme pas l’auteur oriente le texte (« linceul », « mort »), dans une direction qui me semble plutôt une sur-interprétation.
La traduction ci-dessous, exempte de toute emphase et de toute prétention, fait une plus grande place à ce qui ressemble fort à une intuition bouddhique, et laisse le texte ouvert presque divinement sur la vie. (« L’homme libre pense à rien moins qu’à la mort etc. »).
« Changent les temps et changent les désirs,
et change l’être et change la confiance ;
tout l’univers est fait de changement,
prenant toujours des qualités nouvelles.
Sans cesse nous voyons des nouveautés
différentes en tout de notre attente ;
des maux, le souvenir garde la peine,
et des biens, s’il y en eut, l’amer regret.
Le temps couvre le sol d’un vert manteau
après l’avoir couvert de neige froide,
et change en pleurs la douceur de mon chant.
Et non content de changer chaque jour,
changeant ainsi il nous surprend encore,
car il ne change plus comme il faisait jadis ».
Traduction par Anne-Marie Quint
Clopine, définitivement un cas à part… dit le 28 décembre 2015 à 18 h 58 min :
Deux : il semblerait bien…
oui ?
Je vous embrasse avec ferveur
Il te dire Alba, aucun de tes mensonges ne me gène particulièrement, et même chacun m’amuse à sa façon. Mais au bout du compte, quel catalogue!
Il faut te dire…
Ça lui en bouche un coin, hein, à notre burne de service,
–
Michel, vous pouvez boucher des coins autant que vous voulez, mais faites-le avec politesse s’il vous plait.
Même que ma photo était parue en première page du journal d’extrême gauche de l’époque : on me voyait le poing tendu sur un tank au côté des autres manifestants. Le journal devait s’appeler O Operario, je crois bien me souvenir. C’était en 1975. La révolution des œillets a d’ailleurs décidé de mon destin, puisqu’en rentrant en septembre, je suis passé de math spé en hypokhâgne. Ma copine Eduarda faisait des études de maths à la fac de Lisbonne. Et elle était membre du parti maoïste de l’époque.
Notre brave Pudel va encore en aboyer toute la soirée…
« et le soir, j’allais défiler le poing levé sur les chars d’assaut « .
« A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char. »
La musique soufi contient des merveilles. Je l’avais découverte un jour alors que je faisais mon service militaire à Speyer, par mon ami Traugott König à Francfort, grand traducteur de l’œuvre philosophique de Sartre en Allemagne.
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Tout ça se tient parfaitement.
C’était une époque formidable. J’habitais avenue de la République dans un immeuble de style colonial, qui a disparu depuis d’ailleurs, comme j’ai pu m’en rendre compte lorsque je suis retourné à Lisbonne avec Maruza en 2009. C’était un grand appartement où logeaient un écossais avec lequel je suivais les cours sur la poésie portugaise à la fac, ainsi que deux ou trois charmantes demoiselles dont l’une est même tombée amoureuse de moi. Ah ! Pudel ! Il va encore aboyer… à moins qu’il ne miaule… C’était encore l’époque où il fallait prendre le bac pour traverser l’estuaire si on voulait prendre le train pour se rendre à Tavira, d’où était originaire Eduarda. On en a passé des nuits à refaire le monde à cette époque ! Je me souviens que c’est là où j’ai lu Le Degré zéro de l’écriture, de R. Barthes, que j’avais emporté dans mes bagages. J’avais tout juste vingt ans. Et je parlais si bien portugais à l’époque que les gens croyais que j’étais Portugais, ce qui amusait beaucoup Eduarda.
« A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char. » (Chaloux)
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Oui, c’était à peu près ça… Et nous étions des milliers à le vivre comme ça !
Qui n’a pas succombé à une attaque aiguë de lusitanisme et, quand il le pouvait, dans leur Outremer?
(Ils n’ont pas toujours dit ça plutôt que de parler de ‘colonies’: l’Ultramar?).
La première fois que j’ai rencontré le nom de Camoes c’était à Macao (where else), j’étais enfant et muni d’un modeste viatique (O senhor fala português? la réponse était naturellement le silence).
Grâce à la science du Père Manuel Texeira (qui dira tout ce que les historiens et les simples curieux doivent à ce missionnaire toujours accueillant?) j’avais trouvé ma voie auprès de petits bureaucrates macanais (métis, forcément métis) et je me souviens être resté longuement assis à une table en compagnie de quelques lusitanophones blancs, jaunes et noirs.
Ils parlaient le cantonais ou faisaient semblant. L’un venait de Mozambique, un autre était partiellement goanais.
Je dois à la vérité de dire que j’avais rencontré un cliché vivant: ils étaient un produit de l’empire (comme qui dirait des Bretons ou des Corses en Indochine, mais avec une histoire trois fois plus longue) et ils étaient mélancoliques, c’est ainsi.
Des années plus tard, lorsque je venais faire semblant de jouer au Lisboa (le casino de Stanley Ho, longtemps maître absolu) une somme modeste en patacas (c’était la monnaie, accrochée au HK dollar), et voir des gens du peuple perdre au Taisiu (daxiao) les économies de familles ou de villages entiers, le paysage était méconnaissable.
La maison du gouverneur avec ses murs roses (la Santa Sancha, comme on disait) commençait à être noyée dans un enfer sino-américain, produit des noces impures de Tian’anmen et Las Vegas.
Aujourd’hui tout cela est devenu beaucoup trop brutal, beaucoup trop cru, beaucoup trop emporté par la frénésie du fric et du sexe pour permettre une émotion aussi noble que la mélancolie.
La saudade, c’est comme le sublime chez Kant, ça présuppose le confort relatif de la distance (le beau n’en a pas besoin).
On admire la tempête ou le gouffre quand on sait en être protégé, c’est pour ça que le grand Prussien pouvait admirer la révolution française.
Belle évocation, Widergänger. Vers 1900, Larbaud à Lisbonne eut besoin de quelques mois pour pouvoir commander ses cigares en portugais.
Dans le poème le mot « confiança » signifie en réalité l’assurance qu’on peut avoir dans ses jugements et ses opinions. Au fil du temps, cette assurance s’effrite, diminue.
La première fois que j’ai rencontré Camoens, c’est chez une riche portugaise chassée de ses propriétés d’Afrique par la révolution. Je dois encore avoir le volume.
Il m’a bien fallu trois mois pour apprendre le portugais, mais intensifs, chaque jour. Ensuite sur place, on apprenait vite, c’était une époque en pleine ébullition.
« Ensuite sur place, on apprenait vite, c’était une époque en pleine ébullition. »
On ne voit pas très bien le rapport.
où ne se change en rien le rien que nous changeons (WGG)
car il ne change plus comme il faisait jadis (Quint)
La traduction de notre ami, Chaloux, est un peu tudesque c’est sûr, elle est comme un commentaire, pourquoi pas?
Son passage sur le Tage aux temps d’Othelho, c’est quand même une sacrée tranche!
Dans le poème, il y a aussi un jeu de mots : le mot « magoa » (dans Les Lusiades, Camoens emploie souvent le verbe « magoar ») signifie à la fois tristesse, peine, et au sens étymologique « la tache », la « macule ».
Chaloux, votre riche portugaise chassée d’Afrique a dû se dire que Camoens eut bien raison de ne pas évoquer le Brésil.
Je retourne à La Guerre de Cent Ans, un vieux bouquin très prenant. (J’aime bien de temps en temps aller dans les jardins du château d’Eu, peloter les boulets tirés, je crois, par les anglais en route vers Azincourt, tombeau de la chevalerie française.)
Bonne soirée,
Pas tudesque du tout ! Je trouve au contraire, même s’il est littéralement éloigné du vers d’origine, qu’il se balance sacrément bien, mon vers. Il est presque plus intéressant que l’original… (là, je crois que notre pauvre Chaloux va avoir sa crise d’apoplexie…)
On ne voit pas très bien le rapport. (Chaloux)
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Chaloux, c’est le genre qui comprend vite mais faut lui expliquer longtemps…
Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte de l’érotisme sulfureux du commentaire de Chaloux, qui va occuper toute sa soirée à « peloter des boulets » et il précise même des boulets tirés » ! On l’imagine sans peine bandant avec ses boulets dans les mains… Ah, mes pauvres enfants, c’est quand même quelque chose, notre brave Pudel !
Ueda, Oronte n’aurait pas mieux fait. Ces amplifications prétentieuses ne prouvent qu’une chose: le traducteur s’est montré incapable de saisir la finesse du poème. C’est un assassinat pur et simple. Alba ferait mieux de s’en tenir à la traduction de modes d’emploi d’appareils ménagers. Encore faudrait-il s’assurer que ses contresens n’augmentent pas trop considérablement les risques d’électrocution!
Est-ce qu’à mon sonnet vous trouvez à redire?…
Exactement, Alba, j’aime toucher l’histoire.
Chaloux dit: 28 décembre 2015 à 22 h 03 min
Est-ce qu’à mon sonnet vous trouvez à redire?…
Peste, en aucun cas.
— N’oubliez pas que le Misanthrope de ce blog, c’est Lui!
Chaloux, mes enfants, c’est le Tati du boulet tiré ! Quand les rois touchent leurs sujet, le Chaloux touche ses boulets. Il en aurait bien besoin pour guérir de ses folies…
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