de Pierre Assouline

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La République des livres
Le S.O.S. des librairies françaises expatriées

Le S.O.S. des librairies françaises expatriées

Si les temps sont durs pour les librairies en France, ils le sont plus encore pour les librairies françaises à l’étranger. C’est peu dire que les 250 points de vente de livres français dans le monde souffrent. L’augmentation des baux commerciaux, l’inflation, la crise énergétique, les ventes en ligne, l’accroissement des frais de port, la crise sanitaire, les confinements ont fragilisé leur modèle économique qui était déjà incertain (il n’y a pas de prix unique du livre français à l’étranger). Jamais leur marge n’a été aussi réduite car elles doivent tenir compte du prix du transport, des frais de douane, du taux de change, de remises insuffisantes, de délais de livraison trop lents. Alors elles ferment. Malgré l’aide précieuse du CnL (Centre national du Livre), les libraires français du bout du monde sont à bout et mettent la clef sous la porte.

La librairie Omeisha à Tokyo ? Fermée il y a un peu plus d’un an. Le propriétaire M. Okuyama a jeté l’éponge avec un pincement au cœur car elle avait été fondée par son père en 1947. Mais outre la concurrence digitale et la crise sanitaire, la baisse du nombre d’apprenants de notre langue au Japon a eu raison de sa « passion française ». De plus, sa librairie était située dans le quartier de Fujimi où régnait un véritable microclimat francophone grâce à elle, ainsi qu’au lycée et aux écoles, d’autant que d’autres institutions françaises étaient situées non loin…. La succursale de la librairie Antoine des souks de Beyrouth ? Fermée également l’été dernier bien qu’elle appartienne à un grand groupe de communication. L’arbre du voyageur, fameuse librairie française de Shanghaï ? Fermée il y a deux ans officiellement en raison d’une « rénovation urbaine ». La librairie française de San José au Costa Rica ? Fermée elle aussi. Une peu glorieuse cascade de porte définitivement closes.

Dernière en date : la librairie Vice Versa à Jérusalem (92 m2, sur deux étages, située en plein centre-ville ) vient tout juste de faire faillite. Faute de repreneur, elle a fermé ses portes ; il semble que le propriétaire des murs, le patriarcat arménien, ait cédé le bail à un galeriste. Elle avait été fondée il y a vingt-trois ans et reprise il y a près de cinq ans par Nathalie Hirschsprung. Malgré une situation propre à Israël (les librairies n’ont pas été considérées comme commerce essentiel pendant le confinement et n’ont pas reçu d’aide de l’Etat), son cas est emblématique car, comme d’autres ailleurs dans le monde, elle pointe une double responsabilité pour ne pas dire : culpabilité.

D’une part celle de Lireka, start-up inaugurée en novembre 2021 de vente en ligne de livres français qui vise deux millions de Français expatriés ainsi que quelque 230 millions de francophones dans le monde, même si elle ne s’interdit pas le marché hexagonal. Elle a été lancée en promettant des tarifs inférieurs à ceux d’Amazon, des délais de livraison identiques mais surtout une livraison gratuite . Ses promoteurs se sont appuyés sur la librairie Arthaud à Grenoble qu’ils ont rachetée mais c’est leur seul lien apparent avec la librairie traditionnelle ; à croire qu’il en fallait un tout de même histoire de rassurer. Avec le temps, les tarifs ont tendance à s’aligner mais qu’importe puisque cela l’a rendue d’emblée attractive. Quel libraire de l’étranger n’a jamais vu des clients venus flairer leurs vitrines et leurs nouveautés sinon solliciter leurs conseils, photographier quelques couvertures et, une fois sortis de la librairie, cliquer sur leur smartphone pour les commander en ligne ? Et l’on se demande après pourquoi dans leurs prises de parole ou leurs communiqués, l’amertume se mêle à la colère ! « Une concurrence sauvage ! » dénonce Nathalie Hirschsprung.

D’autre part, la responsabilité de ceux que l’on supposerait être des partenaires naturels des librairies francophones mais qui ne le sont pas tant que ça. Dans nombre de pays, elles doivent insister lourdement, souvent en vain, pour que les Instituts français, les Alliances françaises, les lycées français passent leurs commandes de livres à travers elles, ces librairies on ne peut plus dédiées car in situ ; or c’est loin d’être systématiquement le cas ; on observe un vrai décalage entre la volonté politique exprimée par le Quai d’Orsay et la réalité sur le terrain.

« Un véritable manque à gagner », insiste Isabelle Lemarchand, la présidente de l’Association internationale des libraires francophones. Il est vrai que le plus souvent, les livres scolaires sont achetés en France et dédouanés par le Consulat général pour ne pas payer les taxes locales. Pour avoir été à la rencontre des lecteurs de littérature française au Temps retrouvé à Amsterdam, à La Page à Londres, chez Parenthèses à Hong-Kong, à la Librairie des Colonnes à Tanger, à la Libreria francesa à Mexico et chez tant d’autres, je puis témoigner du dévouement quasiment militant de ces libraires qui sont autant d’ambassadeurs de la France un peu partout dans le monde. Ils y portent la parole, la langue et la culture françaises autrement que les institutions. Ils en sont l’indispensable complément même s’ils attendent d’être vraiment considérés comme leur prolongement. Une vitrine irremplaçable. Tout écrivain qui s’y est rendu à la rencontre de ses lecteurs peut en témoigner. Voir disparaitre une seule de ces librairies est un crève-cœur. Et s’il n’y en avait qu’une…

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

1 414 Réponses pour Le S.O.S. des librairies françaises expatriées

Bloom dit: à

Les petites frappes du blogapassou font équipe. Les peine-à-jouir chassent en meute, c’est à cela qu’on les reconnait.
Je me marre…
Allez-y hyènes, poulpes, mouches et autres guanos de l’ère cyber.
De grâce: tout sauf votre considération.

Jean Langoncet dit: à

(@ Mes devoirs Mon Charoulet du Préau

Comparaison n’est pas raison mais tout de même. Selon vos critères, ne peut-on considérer que les élections législatives allemandes de mars 1933 ont porté Hitler au pouvoir de manière démocratique ? Si la démocratie repose avant tout sur la séparation des pouvoir, ne peut-on considérer que certaines démocraties montrent des faiblesses à cet endroit et sont ainsi sujettes à des dérives populistes et autoritaires ? Dans ces conditions, ne peut-on admettre que des démocraties plus fragiles que d’autres permettent de limiter la séparation des pouvoirs au point de menacer leur existence même quand, au contraire, des mesures tendant à la renforcer seraient nécessaires ?)

Marie Sasseur dit: à

L’ordurier du 75 à les contre-offensives qu’il peut, un collabo antisémite de première bourre.
Et c’est pas la première fois qu’il a recours à ces  » extrêmes ».

Marie Sasseur dit: à

Bloomie du coup, il s’est mis sur le banc de touche.

M’etonne pas trop.

L’espingouin du 75 est pourtant un délinquant de la gueule assez commun sur les réseaux.
Il deverse ses ordures et retourne chez bonbonne, où il n’ose pas la traiter de connasse, ce qu’elle est certainement,
vu qu’il n’avait que ça comme  » vocabulaire ».

Pablo75 dit: à

« En 1943, dans l’année la plus noire de l’Occupation, il fit jouer à Paris « Les Mouches ». C’est-à-dire qu’il fit très exactement ce que fit Sacha Guitry, donner ses pièces en représentation devant un parterre d’officiers allemands, à cette différence qu’à la Libération, Guitry fut arrêté alors que Sartre fit partie du Comité d’épuration, qui décidait quel écrivain avait encore le droit de publier et quel autre devait être banni.».
(J.Amadou)

Pablo75 dit: à

Les intellectuels de l’après Guerre, généralement de gauche, et Sartre, en particulier, ont dit beaucoup de conneries.
Jazzi dit:

Oui, mais il y a des degrés dans la connerie. Celles de Sartre sont aussi énormes que naïves. Je ne trouve pas celle où il expliquait au retour de l’URSS que les vaches produisent beaucoup plus de lait que les occidentales (les russes lui ont donné un chiffre énorme et il le croit). Dans l’interview citée plus haut, il y a ce passage qui montre son aveuglement politique, fruit d’une connerie de naissance inguérissable:

« L : Avez-vous l’impression qu’il existe en U.R.S.S. un type d’homme particulier ? Est-ce que les hommes que vous avez rencontrés vous paraissent d’un type transitoire ?
JPS : Ils se considèrent eux-mêmes comme tels. C’est certainement un type d’homme qui, par luimême, est assez différent et neuf par rapport à l’homme des démocraties occidentales. Je vais essayer de vous dire ce qui me trappe chez eux. Le premier fait, je crois, c’est que l’homme est immédiatement intégré dans le social, dès l’enfance. Vous voyez les enfants de sept ans jouer dans un camp de pionniers qui dansent et s’amusent sur un petit terre-plein, devant un immense portrait de Staline en toile. D’un côté, des dessins représentant les principaux héros de la résistance pendant l’occupation, des gosses qui sont morts pour avoir résisté aux Allemands ; de l’autre les héros du roman de Fadeiev, « La Jeune Garde ». Vous avez l’impression que, dès sept ans, le social enveloppe les gosses de toutes parts, sollicite leurs réflexions, nourrit leur imagination. »

Aujourd’hui Sartre avalerait toutes les contrevérités qui dit Poutine chaque jour avec son cynisme infini, sans broncher le moins du monde.

Pablo75 dit: à

Je me marre…
Bloom dit:

Tu n’as pas répondu à ma question: « Ça ne te gêne pas d’admirer éperdument un type qui a invité des nazis à la première de ses pièces de théâtre et qui a publié des livres avec l’imprimatur de la Propagandastaffel? »

Elle te fait marrer?

closer dit: à

Il serait malhonnête de ma part de rejeter l’oeuvre de Sartre sous prétexte que l’homme est haïssable, alors que je revendique une grande admiration pour l’oeuvre de Céline, qui ne l’est pas moins.
La différence est que le génie de Céline est hors classification, hors normes, alors que Sartre, ma foi, n’est pour moi qu’un écrivain estimable dont le talent est gâché par une insupportable propension à donner des leçons.

Quelques citations glanées sur le web (Figaro):

JEAN-PAUL SARTRE A DIT…
(petit échantillon)

Jean-Paul Sartre
“Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces.”
Jean-Paul Sartre / Les Mains sales
“Le désir s’exprime par la caresse comme la pensée par le langage.”
Jean-Paul Sartre / L’Etre et le néant
“Un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets.”
Jean-Paul Sartre / Les Mots
“L’homme est à inventer chaque jour.”
Jean-Paul Sartre / Situations II
“On n’est pas un homme tant qu’on n’a pas trouvé quelque chose pour quoi on accepterait de mourir.”
Jean-Paul Sartre / L’âge de raison
“Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.”
Jean-Paul Sartre / Le diable et le bon dieu
“On ne peut vaincre le mal que par un autre mal.”
Jean-Paul Sartre / Les Mouches
“Chaque homme doit inventer son chemin.”
Jean-Paul Sartre / Les Mouches
“Quand beaucoup d’hommes sont ensemble, il faut les séparer par des rites, ou bien ils se massacrent.”
Jean-Paul Sartre / Les mots
“La violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec.”
Jean-Paul Sartre / Situations II
“Ce qui est terrible, ce n’est pas de souffrir ni de mourir, mais de mourir en vain.”
Jean-Paul Sartre / Situations III
“Pas besoin de gril : l’enfer, c’est les Autres.”
Jean-Paul Sartre / Huis clos
“La violence est injuste d’où qu’elle vienne.”
Le Diable et le Bon Dieu

Enfoncements de portes ouvertes, conneries, malhonnêteté manifeste (la dernière notamment, quand on sait qu’il a appelé au meurtre) avec toujours ce ton péremptoire et sans réplique possible.

Jazzi dit: à

Hier, c’était la sainte Clopine.
Aujourd’hui, c’est la saint Bloom.
Demain sera un autre jour.
Et les absents ont toujours raison…

Marie Sasseur dit: à

Peu d’écho

Jazzi dit: à

« JEAN-PAUL SARTRE A DIT…
(petit échantillon) »

Un catéchisme chasse l’autre, closer !

Marie Sasseur dit: à

Aujourd’hui c’est la Saint Aimé.
On dirait pas du tout, du tout.

MC dit: à

Marie Sasseur, en effet, découvre tout avant tout le monde, à commencer par les insuffisances des auteurs ou contributeurs. On se souvient, pour les premiers, du traitement subi par Françoise Morvan, qualifiée de pseudo-traductrice de Luzel…On souhaite à MS de lire « le Monde comme si », essai ou Morvan s’explique justement et en détail sur certains milieux académiciens bretons, plus soucieux de créer une langue totalement artificielle que de faire parler celle qui subsiste encore. Bien à vous. MC

Jean Langoncet dit: à

(@Monsieur Charoulet est en effet innocent.
Il n’avait pas à être insulté de la sorte. Je prends totalement sa défense. Mais reste convaincu que Bouguereau peut apporter beaucoup par ses commentaires, s’il apprend à s’exprimer poliment. Voilà.

Le Calimero Testiculaire a dit ! Incidemment, B et Bouguereau sont-ils une seule et même personne ? Cela expliquerait la contraction du “Charoulée” formulé d’abord par B auquel Bouguereau a accordé son “hanculée” obsessionnel, aboutissant au “Charoulée hanculée” qui valut à Bouguereau de passer à la passoulinette sous les menaces de procédures brandies par Charoulet à l’encontre du taulier, qui y a vu une occasion de mettre sur la touche un intervenant agaçant … Que d’intrigues )

Marie Sasseur dit: à

La vieille buse en bigoudis a une mémoire très selective et deformante.
Strategie classique de ce persifleur qui vit de ses haines ressassees ad nauseam.

Se croit obligé de me spamer pour qu’on parle de ce s’il connaît si mal.

La Bretagne heureusement, c’est autre chose que ce que cette  » muse du département « en fait , pour le compte du diocèse ultra catholique nationaliste identitaire de trifouillis les oies.

Au passage, merci à Monsieur Rannou, qui honore la Bretagne;j’y reviendrai sur le billet correspondant.
Quand le temps le permettra.

renato dit: à

Informations.
Laterza : bien à part le fait qu’il fut l’éditeur de Benedetto Croce, on trouve dans son catalogue La ricerca della lingua perfetta nella cultura europea* d’Umberto Eco, Compte tenu qu’il portait à son image une attention soutenue, il me semble incroyable qu’il ait publié chez un éditeur aussi médiocre. Il me semble aussi incroyable qu’il ait fait confiance à un second couteau comme Enzo Caffarelli — il s’est probablement laissé abuser par le fait que cet inconnu est consultant pour l’Accademia della Crusca, institution sans épaisseur qui a l’ambition d’être la gardienne de la langue italienne, ainsi qu’auteur chez Treccani, un invraisemblable éditeur qui prétend publier une encyclopédie et un vocabulaire.

*La recherche de la langue parfaite dans la culture européenne.

Marie Sasseur dit: à

Pour Umberto Eco, l’édition française, format poche, Points, 10 euros 50, fait largement l’affaire.
On rappelle que cette petite somme d’intelligence,  » la recherche de la langue parfaite dans la culture européenne  » déjà évoquée sur le billet Eco, de la rdl, le seul, est à la fois la somme et plus encore, de sa leçon au Collège de France.

Et si vous avez 5 min, c’est pas du temps perdu.
Ici:

https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/la-quete-une-langue-parfaite-dans-histoire-de-la-culture-europeenne-0

Marie Sasseur dit: à

René mélange les effets et les causes, dans la plus parfaite incoyabilité,lol, oubliant son  » detail »

Brave milaniais…

Bloom dit: à

On peut faire confiance à ce Figaro-ci pour mettre en lumière l’oeuvre de Sartre.
Cela dit, “Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent” est un assez fidèle résumé de la Guerre de Trente ans, avec ses 8 millions de morts estimés…

Il exista un Figaro-là qui l’envoya aux USA pour des reportages, publiés dans Situations, III en 1949 et qui firuent dans Situations, III, dans la nouvelle édition revue & augmentée par Arlette Elkaïm-Sartre. Extrait:

« …on se met rapidement à aimer les villes d’Amérique. Sans doute, elles se ressemblent toutes. Et c’est une déception, lorsque vous arrivez à Wichita, à Saint-Louis, à Albuquerque, à Memphis, de constater que, derrière ces noms magnifiques et prometteurs, se cache la même cité standard, en damier, avec les mêmes feux rouges et verts, qui règlent la circulation et le même air provincial. Mais on apprend peu à peu à les distinguer: Chicago, noble et sinistre, couleur du sang qui ruisselle dans ses abattoirs, avec ses canaux, l’eau grise du lac Michigan et ses rues écrasées entre des buildings patauds et puissants, ne ressemble aucunement à San Francisco, ville aérée, marine, salée, construite en amphithéâtre. »

La célinolâtrie conjuguée à la sartrophobie en dit long sur la nouvelle dérive française, toute incontinence dehors.

Bolibongo dit: à

La « langue hirsute »… je note!

( Dans la conférence de U. Eco.)

Bloom dit: à

figurent

Samuel dit: à

Pourquoi les hommes ne sont-ils pas simplement heureux ?

Samuel dit: à

Pourquoi si tout le monde était heureux, plus besoin de Dieu ?

Samuel dit: à

Pourquoi des bébés malades viennent-ils au monde s’ils doivent tout de suite mourir ?

rose dit: à

Si ce n »est que ce n’est pas vrai.
Cette merveille de Chicago avec sa bibliothèque municipale, l’oeil dressé à côté qui veille, son musée d’art, et le nuage d’Anish Kapoor ; et San Francisco avec sa baie aux eaux glaciales où trône Alcatraz, bâtie sur du sable avec son musée japonais et botanique et sa librairie inouïe qui n’a rien perdu de son fondateurs et de ses fréquentateurs.
Comme si les villes du nord ne valaient pas les villes du plein ouest.

Jean Langoncet dit: à

(@La vieille buse en bigoudis

Les haredim et leurs accointances en pays Bigouden ? Ce doit être quelque chose ; un sujet, pourquoi pas de thèse, qui mériterait d’être défriché)

Bloom dit: à

Un peu de sérieux. A mille milles des anathèmes faciles et autres procès des tribunaux de l’Inquisition, ces quelques considérations extraites de la conférence donnée en 2004 par Bruno Clément, alors Président du Collège International de Philosophie, intitulée « Sartre, sujet philosophique et sujet autobiographique » (En anglais car le colloque se tenait à New Delhi, dans ma traduction de l’original français que je ne retrouve pas).
Simplistes & cracheurs de venin s’abstenir.

(…) The more I read Sartre, the more I try to distinguish what in his work holds my attention, and the more his poetic and philosophical singularity strikes me. I am fundamentally astonished that we are hardly astonished by what is, in spite of it all, original in a way never seen before, at least in the 20th century: the idea that the same man could be the author of a significant “literary” work (novelist, playwright) and of a major “philosophical” work.(…)

(..) in my view, it would be wrong to give precedence to Sartre’s philosophical works over his fiction or critical writings, just as the converse would be wrong too. Essentially the process at work in his oeuvre is in my opinion a quest for anteriority. (…) I am quoting it to end with the hypothesis that in this perspective comprehension is an effort made towards the establishment of some form of coincidence. The passage in question is to be found at the beginning of Words.

« Twenty times did I read over the last pages of Madame Bovary; in the end, I could recite whole paragraphs by heart without having a clearer understanding of the poor widower’s behaviour […] I liked this tough resistance which I never managed to defeat. I was mystified, exhausted, and I relished the ambiguous voluptuousness of understanding without understanding: I was confronted with the very stuff the world is made on.”

The process would then be a process towards understanding. The fact that Flaubert provided him with his first occasion for it may be quite relevant but can’t be the heart of the matter. Widowerhood, blindness, sorrow in the face of absence, and possibly some undefined, unspeakable, unsayable (as Sartre said imitating Flaubert), suspicion about pleasure and sex, about what sets them apart, about the yawning gap separating one from the other, find in this their first embodiment, generating a sense of panic. Such foolish and painstaking, but also brilliant, panic may form the dynamics of Sartre’s writing, which is essentially and forever a matter of anteriority. Philosophy has a lot to say about this process, though no more than and no less than fiction or criticism, and yet it is called upon, in the same way as they are. No more no less. It seems to me that Sartre’s writing is increasingly pointing to a coincidence between the fields of philosophy, fiction and criticism.(…/)

Marie Sasseur dit: à

Langoncet, inutile de faire peser sur moi vos problèmes d’antisémitisme, en déformant mon propos.
Cela dit vieille buse a bigouden, convient mieux, c’est évident.

Marie Sasseur dit: à

En anglais car le colloque se tenait à New Delhi.

Vive la francophonie !

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Merci à Rose de m’avoir mis sur la piste de Laure Murat et Proust, roman familial. Les premières pages lues grâce à Calameo me tentent beaucoup. Son ascendance, révélée par http://www.genealogics.org/getperson.php?personID=I00052914&tree=LEO

explique bien des choses. Sélectionné au Prix Goncourt des lycéens 2023, le roman mérite beaucoup d’autres prix. J’y ai retrouvé bien des choses …

Bloom dit: à

Une conférence de M. Sacha Guitry, sous le patronage du ‘Petit Parisien’, rapporte 14.621 fr.80 aux victimes de la R.A.F.

Un public extrêmement nombreux se pressait hier après-midi au théâtre de la Madeleine où M. Sacha Guitry, de l’Académie Goncourt, donnait, au bénéfice des victimes du bombardement du 3 mars, une seconde audition de sa causerie : « De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain. »
Les auditeurs de cette matinée, qui firent le plus grand succès au conférencier, avaient tenu à manifester par leur empressement leur solidarité envers les infortunées victimes du bombardement anglais.
Et c’est la belle somme de 14.621 fr. 80 que leur générosité et le désintéressement de M. Sacha Guitry permettent au ‘Petit Parisien’ d’inscrire dans sa liste de souscription.

(1)‘Le Petit Parisien’, 28-29 mars 1942.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10512870z/f56.item.zoom

(1) Devient à partir de février 1941 un organe de propagande nazie, connu sous le sobriquet du « petit Berlinois »

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Et que Rose soit rassurée: mon petit Ahmed, bien qu’il aspire à la psychiatrie, sait s’occuper de mon hypertrophie de la prostate avec toute la délicatesse des Marocains, pays de ses ancêtres, pour lequel j’éprouve compassion et sollicitude – tiens, aurais-je entendu ça quelque part ? – tout comme pour les Libyens. Vrai concours de sinistrés …

Soleil vert dit: à

A propos des « neuf milliards de noms de Dieu »

Bloom dit: à

neuf milliards de noms de Dieu

99 en arabe, attribut plutôt que noms, d’ailleurs (‘Rahim’, le compatissant; ‘Rahman’, le miséricordieux…)
99 marches pour ascensionner le minaret du Hiran Minhar de Sheikhupura…et une légende fondatrice de toute beauté.
https://en.wikipedia.org/wiki/Hiran_Minar

Bloom dit: à

attributS

Jean Langoncet dit: à

(Bonne soirée aux petites mains de Les Déménageurs Bretons
cela dit la citation de Sartre sur les EU est nulle sur tous les plans – l’agité du bocal mérite mieux que d’être réduit à ça ; même BHL n’en disconviendra pas)

renato dit: à

La présence de Juifs à Rome est attestée, sans interruption, depuis le IIe siècle avant Jésus-Christ. Ils parlaient le grec et le latin, tout en conservant quelques expressions et des mots hébreux ou araméens. Puis il y a eu le lent déclin de l’Antiquité tardive et l’émergence tout aussi lente d’un judéo-italien qui a eu « vraisemblablement le même temps et la même manière d’évoluer du latin à l’italien ». Un véritable judéo-italien (parlata ebraica) n’est attesté qu’à partir des XIIIe et XIVe siècles, grâce aux premières traductions de la Bible. Toutefois, la bureaucratie était composée de catholiques, il est donc normal de trouver des documents concernant les Juifs rédigés en latin. En outre, il est vrai que le territoire était divisé en États plus ou moins grands, mais les paroisses étaient sous le contrôle du Vatican — sauf les paroisses milanaises, où l’on pratiquait le rite ambrosien —. Les termes d’un document écrit à Rome pouvaient donc arriver tels quels dans la campagne piémontaise ou autre, et vice-versa.

Incidemment, certains de mes camarades juifs du conservatoire parlent italien et milanais, et ne connaissent aucun des divers idiomes juifs parlés en Italie ni l’hébreu. C’est cependant l’un d’eux qui m’a fait connaitre le théâtre yiddish — joué dans un restaurant après le diner sur une scène créée en reprochant les tables… mais les acteurs parlaient meneghino*.

* Le dialecte milanais intra-muros.

Jean Langoncet dit: à

(@l’agité du bocal mérite mieux que d’être réduit à ça

Vague souvenir de savoureuses et très pertinentes moqueries radiophoniques sur De Gaulle dans les années 40 – après la libération – avec Beauvoir notamment ; bon, salut salut)

Bloom dit: à

Le jivaro est celui qui jivarise.
S’il avait produit ne serait-ce qu’une idée intelligente, ça se saurait.

Kilékon dit: à

Quelle fresque! S’ initiant du II ème siècle après Jésus Christ jusqu’à « certains de mes camarades juifs ».
Et voilà comment notre blogueur s’introduit dans l’ histoire de la langue! 🙂

Jean Langoncet dit: à

(@Le jivaro est celui qui jivarise.
S’il avait produit ne serait-ce qu’une idée intelligente, ça se saurait.

Pendant que Passou continue de se complaire à comparer les mérites littéraires et peut-être politiques de De Gaulle et de Churchill, ce qui me ramène ici via X, voilà que Bloom exprime une idée sensible qu’il dirait l’archer zen : la cible, c’est toi … Et pendant ce temps)

Bolibongo dit: à

Sartre ne mérite pas tant d’ opprobres ni de louanges.

rose dit: à

Mr le Duc Bihoreau de Bellerente,

La mère est inscrite
Inès Simone Jeanne Marie Thérèse Charlotte
Y a marqué née le 28 juillet 1939 à Paris.

Or, sa mère est argentine de Buenos Aires.
En tout cas, elle bouscule gros de mes poncifs. J’avais supputé père haï et mère adorée pour les lesbiennes ; Oedipe mal ou pas résolu : eh bien que pouic.
Le portrait de son père qu’elle adule et sa mère sévère qu’elle voue aux gémonies disent tout le contraire.
Comment qu’elle te largue sa mère suite au décès de son père, c’est proprement inouï et fait salement.

Moij.ai supputé n’importe quoi.
Ceci dit, son livre est passionnant.
Ai bcp de point commun avec son papa : l’autobus, et dans le sommeil, les rêves. C’est pour cela que.

Jean Langoncet dit: à

(@Pendant que Passou continue de se complaire à comparer les mérites littéraires et peut-être politiques de De Gaulle et de Churchill

Alors que notre passé trouve ailleurs une illustration actuelle, c’est irrésistible, rions encore un peu : « Maréchal, général, c’est tout un. Tous deux sont de l’armée, de la Grande Muette ; tous deux sont des orateurs éloquents, tous deux catholiques, tous deux ont pour principe que la souveraineté vient d’en haut, tous deux ont fait don de leur personne à la France ; tous deux haïssent ces mensonges qui nous ont fait tant de mal. (…) Vous l’avez vu ce grand portrait du Général ? […] Ça donne un choc, je vous assure : cette petite moustache, puis ces paupières lourdes sur un regard de fer, et cette bouche, et ce cou de forcené… À part la mèche sur le front, tout y est, je vous dis, tout ! Et tout le monde le dit en passant : « Mais c’est… »
[Sartre] Allons, Bonnafé, vous tenez à le dire !
[Bonnafé] Et vous, vous y tenez à m’empêcher de le dire ? (…) On prétend que j’ai comparé de Gaulle à Hitler. C’est faux.
J’ai comparé les affiches du RPF avec certaines affiches de propagande nazie.
Je n’éprouve aucune haine à l’égard de la personnalité de M. de Gaulle. Comment le pourrais-je ? Je ne le connais pas. (…) »

Que de temps me prend cette RDL ; du coup, au dîner de ce 13 septembre 2023, ce sera : gaspacho -préparé pour le déjeuner – salade de pommes de terres nouvelles -cuites la veille – et serrano – affiné douze mois avant d’être tranché au couteau par bibi en deux temps trois mouvements)

rose dit: à

tranché violemment ?

Jean Langoncet dit: à

(une affaire de vitesse d’exécution et de délicatesse)

rose dit: à

Ça se saurait
Comme si trancher des têtes et les réduire ce n’était pas une idée intelligente !

rose dit: à

(bravo)

renato dit: à

Ce qu’il y de bien chez Kilékon c’est sa définition de lui-même.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Rose, sa grand-mère, Juanita-Maria Diaz Unzue, est argentine. Ines Symone Jeanne Marie Thérèse Charlotte est le nom de sa mère. Son père est Philippe Anne Louis Marie Dieudonné Jean d’Albert de Luynes, 11e Duc de Luynes et de Chevreuse.

Rosanette dit: à

la presence de juifs a Rome et dans le sud de l’italie dans l’antiquité resulte pour une large part de la presence d’hommes et de femmes pris comme esclaves au cours des guerres et rachetés pour affranchissement par les institutions juives en place
ceux qu’on trouve plus tard plus au nord notamment en Toscane y résidaient à la demande de seigneurs locaux qui les les faisaient venir et les installaient avec leurs familles ,sur la base d’un contrat, la condotta ,en vue assurer dans leurs fiefs la fonction de préteur à intérêt, nécessaire, mais interdite aux chrétiens par la religion

FL dit: à

« La Cérémonie des adieux » est certainement à lire par qui veut avoir une idée claire du calvaire que fut la fin de la vie de Sartre.

Et c’est corroboré par Aron le rencontrant alors que Sartre avait été mené par Glucksmann en 1979 à l’Elysée à propos du Vietnam.

rose dit: à

De toutes façons, Marseille c’est Chicago (cf.le meurtre au Thys d’une jeune fille de vingt ans).
Avant c’était Alger.

rose dit: à

Bihoreau, duc, j’ai compris que c’était sa mère. Elle est née par hasard à Paris, elle est argentine.

FL dit: à

Ah ! Chicago. « La Résistible Ascension d’Arturo Ui ». Une de mes pièces préférées. Le Trust du chou-fleur. Toujours la même vieille histoire finalement.

rose dit: à

Et son père à elle, Jeanne, est Napoléon Murat.
Je dois rendre le livre demain matin. Je suis en retard de 48 h.

FL dit: à

Tu réécris « La Résistible Ascension d’Arturo Ui » avec l’accent de Marseille : « je viendrai demâingue ».

rose dit: à

Son bouquin m’enthousiasme.
Page 187 c’est du petit lait : mon Aristote !
Pourtant, je reste extrêmement fâchée contre elle et je vais tâcher de lui dire avec des formes, d’ici quante pages. Trente trois pour de vrai.
Crénom.

rose dit: à

quarante pages
Autant que de voleurs.
Heureusement qui y en a que trente trois.

Marie Sasseur dit: à

Oui eh bien , à ce niveau là, la fresque de René, c’est tout simplement consternant.

Pour ce qui est des Juifs de Rome, du temps où Rome a fait partie des États pontificaux, ce qui n’était pas le cas de toute l’Italie, on peut lire des choses très intéressantes ici:

https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:EU:7bc2ec8c-3be9-49e6-8d74-80f41a4b2a10

On y retrouve la mention de la bulle papale de Paul IV ,- l’affreux, pour paraphraser L. Binet dans « perpective(s) »-, lequel pape instaura les ghettos pour les Juifs qui avaient eu jusqu’alors un statut de citoyenneté , certes, en mode très dégradé, mais déjà très émancipé et intégré, du fait de l’ancienneté et l’importance de cette communauté.

On est bien loin des noms donnés aux enfants trouvés et des conneries déjà largement commentées.

Le sujet concernant spécifiquement les Juifs, n’est pas le nom donné aux enfants trouvés, mais plutôt, en onomastique, les patronymes  » attribués « , lors des grandes migrations pour trouver refuge en Italie qu’ils aient été en provenance d’Espagne, Portugal, France, Allemagne, etc. au « gré » des persécutions.
Des noms souvent en lien avec des toponymes selon le lieu d’arrivée, de nom de métier ou lié à caractère personnel, etc.
Bref, ceux qui sont intéressés trouveront ailleurs qu’ici, tout ce qui a de l’importance pour eux.

rose dit: à

Loger l’éternité dans l’immanence.

Jamais une fille du peuple n’aurait compris cela.

D. dit: à

Je suis peu intervenu ces dernières 24 heures parce que j’ai dû gérer des choses extrêmement graves que le secret professionnel m’interdit de vous révéler.

rose dit: à

Merde.
Page 198 y aura les restes d’un moustique tigre.
C dégueulasse : dans un tel livre !

rose dit: à

Ce n’est pas le Luynes de par chez moi. Il est dans la Loire.
C’est loin.

rose dit: à

Hey Laure, les murs de mon grangeon font 54 cm d’épaisseur.
💪

rose dit: à

Y a pas de petite gloire.

Jean Langoncet dit: à

(@À TWIT’ VITESSE

Au pays des qui aiment bien les progressions mais pas trop rapides, ça vient de sortir ; et avec un peu de travail, les auteurs mériteront certainement un prix d’encouragement dès l’an prochain, en 1964
https://www.youtube.com/watch?v=YbTs4qXgFx8 )

rose dit: à

Ce livre est dingue.
Me restent les notes. L’index. Les remerciements. Je vais y arriver.

rose dit: à

Lu les remerciements, hommage rendu. Qq réf.de l’index Calus cité trois fois, Sartre quatre, la Belle au bois dormant une.
Les notes demain matin.
Clamsée.
M.le duc Bihoreau de Bellerente et mademoiselle Clopine Trouillefou, je tiendrais beaucoup à avoir de vos nouvelles de cet ouvrage.
Je ne peux pas étriller Laure Murat dans la foulée, mais elle va m’entendre.

Pour le reste, je suis abalobée.
Et, pas de cul, va falloir que je me tape Proust, en intégrale, chez Quarto.

rose dit: à

Camus 3X

rose dit: à

Ce n’est pas elle, Laure Murat, c’est T.S Eliot
The end is where we start from.

renato dit: à

Avec une histoire qu’avec ses haut et ses bas commence au IIe siècle av J-C. il n’est pas impossible qu’un bureaucrate ait dressé en latin, au XVIIe siècle, une liste de noms donnés aux enfants abandonnés par les Juifs.

Cela dit, c’est Eco qui raconte et il n’y a pas de raison que je mettre en doute sa parole.

Ce sera tout.

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Rose, je m’y mets bientôt. Les quelques pages lues me fascinent: cette Laure, c’est de l’or. L’ayant vue et entendue grâce à la toile, ceci confirme cela.

Je peux comprendre que ceux qui n’ont pas grandi dans sa ouate soient horripilés par tant de manières. Ces manières, elle les a rejetées. À comparer avec la biographie de Jacqueline de Ribes par Dominique Bonat, de l’Académie française. Deux attitudes différentes devant un milieu similaire.

Pablo75 dit: à

Un peu de sérieux. A mille milles des anathèmes faciles et autres procès des tribunaux de l’Inquisition, ces quelques considérations extraites de la conférence donnée en 2004 par Bruno Clément, alors Président du Collège International de Philosophie, intitulée « Sartre, sujet philosophique et sujet autobiographique »
Bloom dit:

Tu as raison, un peu de sérieux (le nazisme et le communisme étant, comme chacun sait, des sujets frivoles).

Mais pourquoi lire une conférence d’un français en anglais sur Sartre alors qu’on peut lire Sartre directement? J’ai du mal à comprendre. Toi, quand tu veux connaître la pensée d’un philosophe tu as besoin de la conférence d’un Président du Collège International de Philosophie sur lui? Moi je suis beaucoup plus simple que toi, moi je le lis tout simplement. Je n’ai pas besoin de « profs premiers à l’Agreg » pour savoir si un penseur a dit des conneries ou des choses géniales.

Dans le cas de l’Agité du bocal, ouvrons humblement son célèbre mais si peu lu « Essai d’ontologie phénoménologique ».

« De ce point de vue, le désir n’est pas seulement l’empâtement d’une conscience par sa facticité, il est corrélativement l’engluement d’un corps par le monde ; et le monde se fait engluant ; la conscience s’enlise dans un corps qui s’enlise dans le monde. Ainsi l’idéal qui se propose ici c’est l’être-au-milieu-du-monde ; le pour-soi tente de réaliser un être-au-milieu-du-monde, comme pro-jet ultime de son être-dans-le-monde ; c’est pourquoi la volupté est si souvent liée à la mort – qui est aussi une métamorphose ou « être-au-milieu-du-monde » –, on connaît par exemple le thème de la « fausse morte », si abondamment développé dans toutes les littératures. »

(Sartre. L’Étre et le néant).

Pendant que les nazis occupaient la France et des résistants étaient fusillés, Sartre, tranquillement, écrivait des conneries comme celle-là, et d’autres bien pires encore.

Je crois avoir raconté déjà ici qu’étant un jour chez un grand écrivain que je traduisais à l’époque et à qui j’avais dit que Jean-Edern Hallier venait de traiter Sartre de « plus grand philosophe alsacien de tous les temps », il m’avait dit: « – Et quel comique il était ! Vous n’avez pas lu « L’Être et le néant », j’imagine… » Et il est allé chercher son exemplaire, dans lequel il m’a fait lire certains passages hilarants, soulignés dans son exemplaire, sur « le sens du visqueux » – délires « ontologiques » à peine croyables…

[continue]

Pablo75 dit: à

Mais poursuivons la lecture au hasard « L’Être et le néant »:

« Il n’y a pas d’enfant « innocent ». En particulier, nous reconnaîtrons volontiers, avec les freudiens, les innombrables relations que certaines matières et certaines formes qui entourent les enfants entretiennent avec la sexualité. Mais nous n’entendons pas par là qu’un instinct sexuel déjà constitué les a chargées de signification sexuelle. Il nous paraît, au contraire, que ces matières et ces formes sont saisies pour elles-mêmes et qu’elles découvrent à l’enfant des modes d’être et des relations à l’être du pour-soi qui vont éclaircir et façonner sa sexualité. Pour ne citer qu’un exemple, beaucoup de psychanalystes ont été frappés de l’attirance qu’exerçaient sur l’enfant toutes les espèces de trous (trous dans le sable, dans la terre, grottes, cavernes, anfractuosités), et ils ont expliqué cette attirance soit par le caractère anal de la sexualité enfantine, soit par le choc prénatal, soit même par un pressentiment de l’acte sexuel proprement dit. Nous ne saurions. retenir aucune de ces explications : celle du « traumatisme de la naissance » est hautement fantaisiste. Celle qui assimile le trou à l’organe sexuel féminin suppose chez l’enfant une expérience qu’il ne saurait avoir ou un pressentiment qu’on ne peut justifier. Quant à la sexualité « anale » de l’enfant, nous ne songeons pas à la nier, mais pour qu’elle vienne éclairer et charger de symbole les trous qu’il rencontre dans le champ perceptif, il faudrait que l’enfant saisisse son anus comme un trou ; mieux, il faudrait que la saisie de l’essence du trou, de l’orifice, corresponde à la sensation qu’il a de son anus. Mais nous avons assez montré le caractère subjectif du « corps-pour-moi » pour que l’on comprenne l’impossibilité où est l’enfant de saisir une partie quelconque de son corps comme structure objective de l’univers. C’est pour autrui que l’anus apparaît comme orifice. Il ne saurait être vécu comme tel ; même les soins intimes que la mère donne à l’enfant ne sauraient le découvrir sous cet aspect, puisque l’anus, zone érogène, zone de douleur, n’est pas pourvu de terminaisons nerveuses tactiles. C’est, au contraire, par autrui – par les mots que la mère emploie pour désigner le corps de l’enfant – que celui-ci apprend que son anus est un trou. C’est donc la nature objective du trou perçu dans le monde qui va éclairer pour lui la structure objective et le sens de la zone anale, c’est elle qui va donner un sens transcendant aux sensations érogènes qu’il se bornait jusque-là à « exister ». Or, en lui-même, le trou est le symbole d’un mode d’être que la psychanalyse existentielle se doit d’éclaircir. Nous ne pouvons y insister ici. On voit tout de suite, cependant, qu’il se présente originellement comme un néant « à combler » avec ma propre chair : l’enfant ne peut se tenir de mettre son doigt ou son bras entier dans le trou. Il me présente donc l’image vide de moi-même ; je n’ai qu’à m’y couler pour me faire exister dans le monde qui m’attend. L’idéal du trou est donc l’excavation qui se moulera soigneusement sur ma chair, de manière que, en m’y gênant et en m’y adaptant étroitement, je contribuerai à faire exister le plein d’être dans le monde. Ainsi, boucher le trou, c’est originellement faire le sacrifice de mon corps pour que la plénitude d’être existe, c’est-à-dire subir la passion du pour-soi pour façonner, parfaire et sauver la totalité de l’en-soi. Nous saisissons là, à son origine, une des tendances les plus fondamentales de la réalité-humaine : la tendance à remplir. Nous retrouverons cette tendance chez l’adolescent et chez l’adulte ; une bonne partie de notre vie se passe à boucher les trous, à remplir les vides, à réaliser et à fonder symboliquement le plein. L’enfant reconnaît, à partir de ses premières expériences, qu’il est lui-même troué. Lorsqu’il se met le doigt dans la bouche, il tente de murer les trous de son visage, il attend que le doigt se fonde avec les lèvres et le palais et bouche l’orifice buccal, comme on bouche avec du ciment la lézarde d’un mur, il recherche la densité, la plénitude uniforme et sphérique de l’être parménidien ; et s’il suce son doigt, c’est précisément pour le diluer, pour le transformer en une pâte collante qui obturera le trou de sa bouche. Cette tendance est certainement une des plus fondamentales parmi celles qui servent de soubassement à l’acte de manger : la nourriture c’est le « mastic » qui obturera la bouche ; manger, c’est, entre autres choses, se boucher. C’est seulement à partir de là que nous pouvons passer à la sexualité : l’obscénité du sexe féminin est celle de toute chose béante ; c’est un appel d’être, comme d’ailleurs tous les trous ; en soi la femme appelle une chair étrangère qui doive la transformer en plénitude d’être par pénétration et dilution. Et inversement la femme sent sa condition comme un appel, précisément parce qu’elle est « trouée ». C’est la véritable origine du complexe adlérien. Sans aucun doute le sexe est bouche, et bouche vorace qui avale le pénis – ce qui peut bien amener l’idée de castration : l’acte amoureux est castration de l’homme – mais c’est avant tout que le sexe est trou. Il s’agit donc ici d’un apport présexuel qui deviendra une des composantes de la sexualité comme attitude humaine empirique et complexe, mais qui, loin de tirer son origine de l’être-sexué, n’a rien de commun avec la sexualité fondamentale dont nous avons expliqué la nature au livre III. Il n’en demeure pas moins que l’expérience du trou, lorsque l’enfant voit la réalité, enveloppe le pressentiment ontologique de l’expérience sexuelle en général… »

(L’Être et le néant).

Il parle de cela ton brillantissime ami Bruno Clément dans sa conférence sur Sartre, ou il préfère éviter le sujet délicat de l’ontologie des trous chez le Borgne du Flore?

rose dit: à

Aimé de Sion, ou saint Amat ou saint Amé, mort le 29 avril 690, est fêté le 13 septembre. Wikipédia

Ben c’était vrai hier.
Mon père par ma mère : 64 ans moins cinq mois.

rose dit: à

Comme la Laure de Boccaccio.

rose dit: à

Quelle fresque! S’ initiant du II ème siècle après Jésus Christ jusqu’à « certains de mes camarades juifs ».
Et voilà comment notre blogueur s’introduit dans l’ histoire de la langue! 🙂

♥️♥️♥️

rose dit: à

aux enfants abandonnés par les Juifs.

Cela n’existe pas. Sauf un :
« Père, père, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

rose dit: à

MENTIONS LÉGALES

Le site est édité par la société STUDIO LOL
76 Avenue des Champs Elysées
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Tél : 09 80 36 27 82
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Responsable de la publication : Mr Ly Chou-Meng
choumeng[at]studio-lol.

Demain aprem.j’ecrirai à M.Ly Chou Meng pour qu’il nous remette les pendules à l’heure, après avoir demandé son accord de principe à Pierre Assouline.
Nanmého.

rose dit: à

Un.
Un juif n’abandonne jamais son enfant.

MC dit: à

Langoncet, je ne suis pas Bigouden. Sasseur, j’ai oublié d’être buse. Cela n’empêche pas que vous vous complétiez très bien entre vous pour ce qui est de l’insulte et de la bêtise. Dont acte. MC

rose dit: à

Pas lu l’Être et le Néant.

Pourtant deux fois non : l’enfant/bébé tète son doigt pck il espère en tirer du lait. Réflexe succion automatisé.
La femme, loin d’être un trou (insondable !!!) qui avalerait le pénis castré (on pleurerait presque), est pleine.
Y a pas mal de méandres et de complexité là-dedans.

Par contre, celui/celle qui confondrait un être humain enfant ou adulte comme un trou, objet plutôt que sujet, en ferait un trou (boire comme un).

Jean Langoncet dit: à

(@Alexia Neuhoff dit: à
Patrice Charoulet dit:

« Mes adversaires peuvent se dispenser de m’insulter à cette occasion. »

En tout cas, votre billet insulte les milliers de manifestants israéliens qui, au cri -précisément- de « démocratie ! », se sont dressés contre les dérives autoritaires (pour employer un mot faible) de votre cher Netanyahou.

Les milliers de manifestants israéliens … et des millions de middle fingers dressés en silence et dignement contre les péteux.ses gloussants dans ce style)

rose dit: à

Bonne nuit.
Vais tâcher de dormir.

Beaucoup apprécié chacun des livres lus à leur aune (le roi des) variable.
Très beau choix effectué déjà des premiers en lice.

Pourtant, Laure Murat est nettement au-dessus :
pour deux raisons :
– Écriture d’une femme puissante, y’a pas photo.
– Elle connaît les codes de l’écriture ; la mise en exergue, la montée en puissance, le feu d’artifice final, la conclusion péremptoire d’une beauté incommensurable, la page qui précède tout autant et les trois derniers chapitres éblouissants.

Bihoreau, j’attends que vous l’ayez fini, duc.

Je m’occuperai des jardins. Y’en aura un à l’anglaise.

Clopine, je vais tâcher de vous le faire parvenir. Je ne l’ai pas fait précédemment.

Je viens de comprendre enfin, bordel, comment la littérature vous sauve la vie. Ce n’est pas mon cas, ce sont les jardins.

rose dit: à

Bonne nuit, mes bébés,

rose dit: à

72, a minima.

et alii dit: à

j’ai entendu aujourd’hui qu’un prof de philo avait battu le record des plus insultés!
in« Les dangers du wokisme » par Jean-François Braunstein – conférence.

Jean Langoncet dit: à

(@des millions de middle fingers dressés en silence et dignement contre les péteux.ses gloussants dans ce style

De ceux et celles dont on pourrait dire avec Stendhal sans craindre aucune anachronie, bien qu’ils et elles s’en défendent : « Là, je vis au milieu de paysans qui ne connaissent qu’une religion, celle de l’argent. »)

rose dit: à

rose, team Chicago.

Bihoreau duc de Bellerente dit: à

«Rose: Bihoreau, j’attends que vous l’ayez fini, duc.»

Je lis lentement, surtout une prose aussi somptueuse que celle de la princesse Laure Murat.
Pour prendre un peu de repos, j’ai commencé à regarder le Tapie de Netflix. Tout autre registre. Gounod en aurait fait une belle tartine (on me comprendra…) et on pardonnera à Mitterrand sil il s’agissait de contrer Le Pen. Mais je suis dubitatif. Marine sera notre prochaine présidente. Et ça va saigner !

renato dit: à

« Les adoptés à l’époque romaine », un cas

Il y a eu un moment dans l’histoire romaine où les empereurs n’accédaient pas au trône suite à une succession établie par les liens de parenté, mais par l’adoption par l’empereur en exercice de son successeur. On parle d’empereurs d’adoption.
Voir les « cinq bons empereurs » (Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc Aurèle), expression que l’on doit à Machiavel selon qui ces empereurs d’adoption ont renforcé l’Empire en consolidant ses possessions, en établissant des relations amicales avec le Sénat et en favorisant l’épanouissement des arts et de la culture.

rose dit: à

Somptueuse, faut pas charrier.
Marine va couler.
Visionnez le discours de Queen Rania de Jordanie au festival COGX de Londres entre le 11 et le 14 septembre 2023 : stupéfiant !
Ce qu’elle dit sur les migrants du Soudan.

lulu2 dit: à

@ Pablo 75 . J’ai lu deux de vos messages sur Sartre . Ce qu’il écrit sur les enfants en URSS est en effet consternant , surtout pour quelqu’un qui a fait le récit de son enfance dans  » Les mots ». La haine du monde bourgeois entraîne les pires aveuglements. En ce qui concerne la représentation des  » Mouches  » , c’est plus compliqué . La regrettée historienne de la littérature Ingrid Galster , pas tendre avec Sartre ( je crois que c’est elle qui a établi que Sartre avait remplacé Ferdinand Alquié à Condorcet , qui lui même avait remplacé M. Dreyfus- Le Foyer , soldat en 1940 ,mis à la retraite d’office par Vichy , ce que Sartre n’ignorait sans doute pas.) a montré que  » Les mouches » a été perçue comme une pièce résistante.

Bloom dit: à

Le Néant a un pseudo, maintenant – le gonze qui s’imagine avec deux trois phrases et copier coller influencer la vie intellectuelle d’autrui.
Pour qui se prend-elle, cette nullité étroniforme?

renato dit: à

Migrants. Humanisme de façade et grands discours bien à part, 7000 arrivés récentes à Lampedusa, entre temps Allemagne et France blindent leurs frontières…

Jean Langoncet dit: à

(@7000 arrivés récentes à Lampedusa

UE : 450 millions d’habitants ; il ne faut pas être sorti du trou du cul de Céline pour admettre que le “grand remplacement” avance à petits pas)

Jean Langoncet dit: à

(Bonne journée aux cestodes)

Clopine dit: à

Oui, Rose, j’aimerais beaucoup pouvoir lire Murat. Un des erdeliens, qui se reconnaîtra, m’en a fait parvenir un exemplaire informatique, via Gmail. Je l’ai évidemment remercié pour sa gentillesse, mais (il y a un « mais »), je n’ai pas réussi à ouvrir le fichier. Je suis allée aussi à la bibliothèque de mon quartier, un des rares édifices à ne pas avoir brûlé fin juin, (alors que le commissaire,la poste et la mairie annexe y sont passés, ce qui nous oblige d’incommodes déplacements, et ce n’est pas demain que ces services publics vont rouvrir), à la bibliothèque donc, j’ai fait une « suggestion d’acquisition », mais hélas sur mes dix dernières suggestions, seule une, et encore, la moins littéraire de toutes, a été suivie. (Lahire sur Kafka). Donc c’est un peu l’impasse… Alors oui je veux bien ! Merci vraiment ! Clopine.

B dit: à

ML à la présidence, il faut encore prévoir ses ministres. Aurait-t- elle besoin d’une alliance forte à droite pour gouverner, lequel serait d’accord le cas échéant pour compléter son gouvernement ? Et pour le moment, regarder vers l’Italie pour un modèle de gouvernance à l’extrême de la droite, les plus pauvres devraient y regarder deux fois avant de voter pour un populisme de droite réactionnaire .

B dit: à

Jamais rien lu de Sartre. Stella Maris avec son étonnant sujet. Un dialogue entre une mathématiciens schizophrène non démente et son psychiatre.

Marie Sasseur dit: à

Et maintenant la belle, comme on dit au jeu de cartes.
Un atout maitre.

Pour finir cet épisode extrement pénible, qui aura montré la bêtise à l’œuvre sur les réseaux, la bêtise crasse, immonde, insupportable de bassesse, et d’esbroufe,
laissons la parole, oui, laissons la parole au maître himself.

C’est Eco qui raconte.
Où l’on apprend qu’un collègue de Umberto Eco qui travaillait dans un bibliothèque du Vatican sur des textes anciens, était tombé ( C’est Eco qui raconte) sur
« une liste de logos faite par les jésuites , qui étaient des noms que l’on donnait aux enfants trouvés . Un de ceux-là était ECO, qui voulait dire ex caelis oblatus, c’est à dire donné par le ciel ou donné par les cieux. Donc l’origine de mon nom, qui est pas mal, l’idée d’avoir été donné par le ciel plutôt que par l’enfer, c’est pas mal  »

C’est Eco qui raconte,
C’est Eco qui raconte, oui, et en français,
au debut, 2′:

https://www.goodreads.com/videos/130356-fr-umberto-eco-derri-re-les-portes

vidéo, référencée par J-Ph de Tonnac dans son livre d’entretiens  » un été chez Umberto Eco » Grasset 2023, comme déjà cité.

renato dit: à

J-Ph de Tonnac c’est une référence comme une autre, compte tenu que UE a pu peaufiner ses sources.

D. dit: à

Il faut donner Mayotte aux Comores et rapatrier les Français qui y séjournaient vers la métropole. La situation n’est ni tenable ni gérable à moyen ou long terme. Il s’agit bel et bien d’une invasion que la France n’a pas su gérer. C’est trop tard, il faut admettre l’échec et la perte de ce territoire. L’argent public donné à Mayotte l’est presque en pure perte et depuis trop longtemps. Il conviendrait de passer par le référendum national pour valider l’enclenchement d’un processus de rétrocession, très complexe juridiquement et impliquant un important budget d’indemnisation des propriétaires et travailleurs français de Mayotte.

Marie Sasseur dit: à

Et René n’a pas fini de peaufiner sa connerie incommensurable.

Basta.

renato dit: à

Chacun peaufine sa connerie : moi la mienne, vous la vôtre.

JC..... dit: à

JEUDI 14 SEPTEMBRE 2023, 10h25

Chère Marie, je partage exactement le cas douloureux de ce bon renato : je n’ai pas fini de peaufiner ma connerie incommensurable !

Depuis des années…

Forte de vos vertus multiples, pouvez-vous m’aider à triompher de ce cadeau, génétique, social, politique, intellectuel, impossible à vaincre sans un appui moral de qualité ?
Bien à vous.

Clopine dit: à

Rose, le livre de Murat ? J’accepte, oui, et avec reconnaissance.

Un des erdéliens m’a fait parvenir le texte en version numérique, via gmail. Je l’ai remercié de sa gentillesse (d’autant qu’à vrai dire elle m’a un peu surprise, car je n’attendais pas à ce genre de geste de sa part – la gentillesse n’était pas forcément l’un de ses attributs les plus notoires ici !- et c’est pourquoi je ne le cite pas nommément, mais il se reconnaîtra !)

Hélas, je n’ai pas pu ouvrir le fichier : pas le bon programme, bref, on a tous connu ça.

J’ai voulu changer mon fusil d’épaule et je suis allée remplir une fiche de « suggestions d’acquisition » de la bibliothèque de mon quartier. Hélas, je sais par expérience que cela aboutit fort rarement. Sur mes dix dernières suggestions, une seule a été retenue et encore ce n’était pas la plus littéraire. Il y avait un rapport, notez, puisque c’était le Lahire traitant de Kafka, m’enfin… Bah, je persiste cependant à remplir fiche après fiche !

Il y aurait bien le syndicat de retraités auquel j’appartiens… Mais les noms de Murat et Proust ne collent pas vraiment, vu qu’on est tous plus ou moins d’extrême-gauche là-dedans. Je leur ai quand même fait acheter « une conversation » d’Ernaux et Lagrave, mais et Ernaux et Lagrave sont connues pour appartenir elles-mêmes à des courants de pensée penchant fortement du côté du coeur, dirons-nous !

Donc, oui, et avec une grande reconnaissance. Dès que j’ai entendu parler (sur france cul) du bouquin de Murat, je me suis sentie renarde : par l’odeur alléchée…

B dit: à

Pour finir cet épisode extrement pénible, qui aura montré la bêtise à l’œuvre sur les réseaux, la bêtise crasse, immonde, insupportable de bassesse, et d’esbroufe,
laissons la parole, oui,

Cela vous permet d’illustrer votre incomparable mansuétude et votre infini savoir . Il resterait à connaitre le degré d’utilisation du web dans la réalisation des lignes de combat contre l’obscurantisme abruti d’un Renato , le scintillement éblouissant d’une MS, tous passionnément hypermnesiques érudits ou sachant chasser sans leur chien?

lmd dit: à

Marie Sasseur, la vidéo de Eco est un argument qui l’emporte sur les autres ; je note (après vérification) que Rosanette avait signalé qu’elle avait VU et ENTENDU une telle vidéo (sans doute celle-là). Il reste à comprendre (si on en a envie ) pourquoi Caffarelli a introduit dans l’explication de Eco ce contexte de juifs XVII ?

B dit: à

Clopine, exigez en suggérant des idées de cadeaux aux plus fortunés que vous dans votre entourage, 20 balles , trop pour les uns, pas ruineux pour les autres. MS vous a envoyé un fichier ? le bon vin attend les années pour se révéler.

PS: je ne vois qu’elle qui soit foncièrement désagréable sur ce blog. A tous les coups il faut essuyer sa négativité. Je ne sais d’ailleurs si cela correspond à l’idée que les plus conflictuels professionnellement sont pour finir de dociles agneaux dans leur vie privée.

JC..... dit: à

GUERRE

La Paix ?

Une période destinée à oublier la dernière, et à préparer activement la prochaine !

Marie Sasseur dit: à

lmd, reportez vous au chapitre absolument hilarant,  » concours de bêtise  » en fin du bouquin de J-Ph de Tonnac.
Le film vidéo, référencé dans son bouquin, cf lien supra, a été diffusé sur Arte, et date de 2012.
Le bouquin du journaliste italien date de 2013, entre David Bowie et Lionel Messi ,il a accroché le très vendeur ECO, à sa longue liste. Et sans comprendre un mot de français…

Marie Sasseur dit: à

Le erdelien qui télécharge illégalement sur le net , fait circuler des fichiers foireux et balance des extraits censés démontrer qu’il a lu le bouquin, on l’a reconnu.
C’est celui qui a un vocabulaire français tout droit sorti de l’ordure.

Marie Sasseur dit: à

Sur ce, bonnes lectures et à bientôt peut-être.

rose dit: à

Michael Jackson encore (si on enterre sa pédophilie, a-t’on le droit ? Et Bertrand Cantat donc ?), mais Prince ?

Compare-t’on Jacques Brel à Gérard Lenorman ?

rose dit: à

Humanisme de façade lorsqu’elle parle de la responsabilité des pays arabes dans les mouvements migratoires ?
Vous y allez fort !

Pas écouté le début, moi-même je.

rose dit: à

Prince plutôt que Bowie ?
Et Lenorman plutôt que Brel tant que nous y sommes ?

rose dit: à

Clopine,

J’ai demandé ce matin ils m’ont répondu oui pourquoi pas ? à la fin des Correspondances (une semaine et demie).
Suis contente aussi.

D. dit: à

Ce midi c’est endives au jambon sauce Béchamel. Miam.

rose dit: à

Clopine
Moi aussi je, tout ce que je demande sur le cahier achats de la médiathèque, rien n’est acheté. Trop vieux ou hors norme. Je ne demande et n’écris plus rien.
La bibliothécaire, je suppute, décide seule. Je m’en fous.

rose dit: à

Éric Reinhardt, je pense dans Cendrillon, il écrivait alors dans un entresol place du palais Royal, décrit la femme chef de projet/bureau/entreprise, une horreur qui aime se faire dominer et fouetter par les hommes dans des relations sado-maso.
Ce qu’elle fait vivre aux autres, elle demande le retour.

B dit: à

Rose,Vous mélangez avec Victoria.

B dit: à

Et Lenorman plutôt que Brel

et pourquoi pas Sardou tant que vous y etes. Prince et Jackson m’éclatent, ceci étant je ne désire absolument pas imposer mes préférences. Brel plutot que, oui, j’ai pleuré quand il est mort en écoutant les Marquises.

Kilékon dit: à

rose dit: à

Quelle fresque! S’ initiant du II ème siècle après Jésus Christ jusqu’à « certains de mes camarades juifs ».
Et voilà comment notre blogueur s’introduit dans l’ histoire de la langue! 🙂

♥️♥️♥️

Langue trop
bien pendue!
Le rodomont du blog.

rose dit: à

Moi non plus je ne tiens pas à imposer mes préférences d’autant qu’elles sont minimes.

B dit: à

endives au jambon sauce Béchamel

comment les dressez vous dans le plat? Suivant la course du soleil, orientation est/ouest ou selon le sens de la migration sud/nord? dans le premier cas nous aurions affaire à une topographie poétique, dans le second politique.

rose dit: à

B.
Non pck je n’ai pas lu le système Victoria.
C’est une brève scène de cul dans Cendrillon, je crois, où il baise avec une femme puissante qui demande à être dominée dans la relation sexuelle.

rose dit: à

Pas pleuré pour Brel.
Pour Patrick Dupont et Patrick Edlinger oui.

D. dit: à

Je sais pas dans quel sens, B. Je vais demander à chatgpt.

rose dit: à

Je ne les dresse pas les endives. Je les couche, tête bêche et je leur dis ta gueule pour qu’elles n’aient aucune velléité de se redresser. On sait jamais ; si je ne gérais plus la situation.

Jazzi dit: à

Dans le genre des amours cougar, mieux que Annie Arnaud, le léZard préfère incontestablement la version cinématographique de Catherine Breillat !

D. dit: à

Bien sûr, je peux développer davantage le raisonnement lié au dressage des endives au jambon en suivant la course du soleil ou en fonction de la migration sud/nord, selon les connotations poétiques ou politiques que cela peut évoquer :

**1. Dresser en suivant la course du soleil (topographie poétique) :**
En disposant les endives au jambon en suivant la course du soleil, vous créez une métaphore visuelle de la journée qui passe. Les endives peuvent être disposées de manière à représenter le lever du soleil à l’est, puis sa montée dans le ciel vers le zénith, et enfin son coucher à l’ouest. Cette disposition peut symboliser le cycle de la vie, la renaissance, ou la beauté éphémère de chaque jour qui se termine avec le crépuscule. Cela évoque une atmosphère poétique et contemplative.

**2. Dresser selon la migration sud/nord (sens politique) :**
Dresser les endives au jambon en suivant la migration sud/nord peut avoir une connotation politique. Vous pouvez interpréter ce mouvement comme une représentation visuelle des déplacements de populations ou des flux migratoires à travers le monde. Les endives du sud peuvent symboliser les régions en développement, tandis que celles du nord peuvent représenter les pays plus industrialisés. Cette disposition peut évoquer des thèmes tels que l’immigration, les inégalités économiques ou les conflits mondiaux. C’est une manière artistique d’aborder des questions sociales et politiques.

En fin de compte, le dressage de votre plat peut être bien plus qu’une simple présentation culinaire. Il peut servir à exprimer des idées, des émotions ou des concepts, que ce soit de manière poétique, politique ou artistique, selon votre intention. C’est une façon créative de raconter une histoire à travers la nourriture.

D. dit: à

Dresser des endives pour signifier la reconduction des émigrants illégaux à la frontière est un sujet sensible et potentiellement controversé. Si vous souhaitez utiliser la présentation culinaire pour aborder cette question, il est essentiel d’agir avec respect et sensibilité. Voici une suggestion qui tient compte de ces considérations :

**1. Choix des ingrédients :** Utilisez des ingrédients variés pour symboliser les diverses origines des émigrants, comme des endives pour représenter l’Europe, des épices pour l’Asie, des herbes pour l’Afrique, etc.

**2. Dressage :** Disposez les endives au centre du plat pour représenter la frontière, puis placez les ingrédients (émigrants symboliques) de chaque côté des endives. Les endives au centre peuvent être entourées d’une « barrière » subtile, peut-être avec une sauce ou des herbes, pour symboliser les restrictions à la frontière.

**3. Présentation :** Lorsque vous servez le plat, expliquez votre intention artistique et le message que vous souhaitez transmettre. Il est important d’aborder le sujet avec délicatesse et d’être prêt à engager une conversation respectueuse sur l’immigration et ses enjeux.

L’objectif ici n’est pas de choquer, mais plutôt de susciter la réflexion sur un sujet important. Assurez-vous que vos invités sont à l’aise avec cette approche, car cela peut être un sujet sensible pour certains.

D. dit: à

Pour intégrer l’île de Lampedusa, qui reçoit une énorme quantité d’émigrants illégaux, dans le dressage du plat tout en abordant cette question de manière respectueuse et sensible, vous pourriez envisager la suivante :

**1. Base du plat :** Utilisez une grande assiette ou un plat pour représenter la mer Méditerranée, sur laquelle se trouve l’île de Lampedusa.

**2. L’île de Lampedusa :** Placez une petite portion d’un ingrédient distinctif au centre de l’assiette pour symboliser l’île de Lampedusa. Vous pourriez utiliser une tranche d’endive ou une autre garniture pour représenter l’île. Cela représente visuellement la position géographique de l’île au milieu de la mer.

**3. Émigrants illégaux :** Disposez des ingrédients représentant les émigrants illégaux autour de l’île de Lampedusa, comme des légumes de différentes couleurs et formes pour symboliser la diversité des personnes qui arrivent sur l’île.

**4. Frontière maritime :** Utilisez une sauce légère ou une ligne subtile de condiment pour représenter la frontière maritime autour de l’île. Cela peut symboliser la difficulté et les défis auxquels sont confrontés les émigrants pour atteindre Lampedusa.

**5. Explication :** Lorsque vous servez le plat, expliquez le symbolisme derrière chaque élément et discutez du rôle important de Lampedusa en tant que point d’arrivée pour de nombreux émigrants. Soulignez la nécessité de solutions humanitaires et internationales pour gérer cette situation complexe.

Cette approche permet d’aborder le sujet de manière symbolique et éducative, en mettant en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes qui cherchent refuge à Lampedusa tout en sensibilisant vos invités à la question des migrations.

D. dit: à

Il est important de noter que renforcer la perception du caractère illégal ou invasif dans le dressage d’un plat peut être délicat et potentiellement insensible. Cela pourrait être mal interprété ou offensant. Cependant, si vous souhaitez toujours explorer cette approche, voici une suggestion :

**1. Base du plat :** Utilisez une grande assiette pour représenter la frontière maritime, en utilisant une sauce épaisse ou un condiment qui forme une barrière visuelle.

**2. L’île de Lampedusa :** Placez une petite portion de nourriture au centre de l’assiette pour symboliser l’île de Lampedusa, comme une tranche d’endive.

**3. Émigrants illégaux :** Disposez des ingrédients représentant les émigrants illégaux autour de l’île de Lampedusa, mais d’une manière qui donne l’impression d’une « invasion ». Vous pourriez disposer les ingrédients de manière plus dense et chaotique autour de l’île.

**4. Frontière maritime renforcée :** Utilisez davantage de sauce ou de condiment pour rendre la frontière maritime encore plus visible et infranchissable.

**5. Explication :** Lorsque vous servez le plat, expliquez votre intention artistique, mais soyez conscient que cette approche peut être controversée. Il est essentiel d’engager une conversation respectueuse sur la question des migrations et d’expliquer que l’intention n’est pas de stigmatiser, mais de susciter la réflexion.

Il est crucial d’aborder ce sujet avec sensibilité et de considérer les réactions de vos invités, car cela peut être un sujet très émotionnel pour de nombreuses personnes. Assurez-vous que votre message est compris comme une représentation artistique et non comme une déclaration politique ou discriminatoire.

D. dit: à

Et voilà.

closer dit: à

« Das Ideal des Lochs ist also die Aushöhlung, die sich sorgfältig an mein Fleisch anschmiegt, so dass ich, indem ich mich darin befinde und mich eng anpasse, dazu beitrage, dass die Fülle des Seins in der Welt existiert. Das Loch zu stopfen bedeutet also ursprünglich, meinen Körper zu opfern, damit die Fülle des Seins existiert, d. h. die Leidenschaft des Für-sich zu erleiden, um die Gesamtheit des Für-sich zu formen, zu vervollkommnen und zu retten. »

« O ideal do buraco é, portanto, a escavação que se moldará cuidadosamente à minha carne, de modo que, ao dificultar e me adaptar intimamente a ela, contribuirei para a existência da plenitude do ser no mundo. Em outras palavras, submeter-me à paixão do para si mesmo a fim de moldar, aperfeiçoar e salvar a totalidade do em si mesmo. »

« El ideal del agujero es, pues, la excavación que se amoldará cuidadosamente a mi carne, para que, obstaculizándome y adaptándome estrechamente a ella, contribuya a la existencia de la plenitud del ser en el mundo. En otras palabras, sufrir la pasión del para-sí a fin de modelar, perfeccionar y salvar la totalidad del en-sí. »

« The ideal of the hole is therefore the excavation that will carefully mould itself to my flesh, so that, by hindering and closely adapting myself to it, I will contribute to the existence of the fullness of being in the world. In other words, to undergo the passion of the for-itself in order to shape, perfect and save the totality of the in-itself. »

Quelle version préférez vous? Incontestablement, en allemand, cela fait plus philosophique.

rose dit: à

L’été dernier.
Pas encore vu.
Mais le topos ressemble à  » je couche avec la meilleure amie de ma femme ».
Y a les trahisons, puis y a les doubles trahisons.
Catherine Breillat, Catherine Millet, mêmes combats arriérés, non ?
L’autre jour, j’avais tiqué au « cette femme exceptionnelle/ cultivée » ; une mise au point récente m’a rassurée.
En quoi adopter, en copié/collé une attitude débile/débilitante/perverse/toxique pourra améliorer notre mode de vie, à nous les femmes ?

Je vais l’écrire, pour certains cerveaux : coucher avec le fils de son mari d’un premier lit (ex aequo avec sa belle-fille), c’est de l’inceste.

Lorsque les schémas sont collés, collés : putain de chienlit.

C’est pas le désir « on veut être pareilles que vous, on veut une bite (et une prostate(que d’emmerdements)), on veut vous ressembler ; c’est « on voudrait être nous-mêmes et que vous nous respectiez immensément ».
Je ne renoncerai pas.

Rosanette dit: à

@rose
vous écrivez:coucher avec le fils de son mari d’un premier lit (ex aequo avec sa belle-fille), c’est de l’inceste.
c’est bien ce que mettait en evidence Racine dans Phedre ,où son heroine sans atteindre l’etape dernière de cette transgression ,progresse d’acte en acte dans sa damnation ,d’abord en avouant son amour a sa suivante ,ensuite à l’objet de cette passion enfin ,et enfin en tentant d’echapper a sa honte par un mensonge qui conduit ce malheureux garçon à une mort horrible commanditée par son père qui se croit trahi ,et dont elle devient indirectement l’assassin
je n’ai pas encore vu le film de Catherine Breillat mais je me reserve le plaisir de de porter sur ces deux oeuvres qui partent ‘une situation identique ,un regard comparatif.
Il erait sans doute également intéressant de dresser pour l’étudier une liste des oeuvres qui sous des optiques variées traitent des situations comparables: je pense pour l’instant à « dies irae », « sourires d’une nuit d’été », »Via mala  » et il y en a surement d’autres , mais apparemment toutes, comme ces dernières sans la dimension « cougar »

Rosanette dit: à

@LMD(licence ,master ,doctorat?)
vous signalez le souvenir dont ‘ai fait etat d’une interwiew d’Umberto Eco ,post que les porteurs en premiere ligne du sujet concerné n’avaient même pas remarqué au fil de leurs échanges savants .
C’est bien d’être attentif aussi aux seconds couteaux ;un encouragement pour eux à poster avec un sentiment de légitimité

Bloom dit: à

Pas à dire, pour les célinolâtres, la philosophie qui suit est d’une autre profondeur – la pensée moche à la portée des plus proches:

« A droite donc du quartier de Bloomsbury voici les juifs encore, les vieux, les podagres à crougnoutter pourrir doucement déjà des rouspignolles et du chicot au fond de leur réduit entre deux additions et quatre gilets à recoudre. Le quartier ne vaut plus rien au petit commerce. Il est trop près des lumières à présent de la grande artère Tottenham. Elle agglomère tout le quartier dans le néon dès les quatre heures. L’ombre épouvante mieux que jamais. Chaque année apporte d’autres horizons à la nuit des hommes.
Les petits juifs de l’école qui sont nés dans les furoncles et les lunettes refusent de jouer aux billes. »
Londres, p.67.

L’honneur & grandeur de la littérature française: la laideur pas même rachetée par le courage, mais la lâcheté du fuyard qui pose ses fientes un peu partout et se débine quand le vent tourne, la trouille au bide, le burne en berne et le kak au fondement.

B dit: à

Toujours il est question des femmes cougar et rien en dehors de Matzneff sur les hommes qui séduisent leur fille symbolique. En réalité, nous sommes à des années lumière des tourments d’une Phèdre , ça passe comme une lettre au service postal.

et alii dit: à

PHEDRE mais pourquoi est-ce donc les femmes qui avouent tel désir ou sont supposées en être les sujets; serait-ce parce qu’elles sont supposées si aliénées qu’elles ne pourraient pas « regarder » en dehors du cercle restreint de « la parenté »?

B dit: à

Les seconds couteaux, que va penser le petit couteau à beurre qui ne coupe strictement rien. Parce que vous, Bloom, vous vous faites l’impression de figurer l’impressionnant couperet, le couteau à gibier mal cuit peut-être?

Jazzi dit: à

A de certains moments, durant la projection du film de Catherine Breillat, des rires de femmes, se faisaient entendre dans la salle !
Tandis que nous, les hommes, ne mouftions pas…
Merci d’avance à l’erdélienne qui me dira pourquoi ces rires.

Rosanette dit: à

@et alii
la réponse a votre question me semble évidente .
C’est parce que la situation symétrique – désir également à l’intérieur de la parentèle, avec un beau-père qui séduit la fille de la femme légitime -est fréquente ,et que dans l’imaginaire de notre société machiste cette relation ,certes reprehensible, ne relève pas de la transgression du tabou de l’inceste

MC dit: à

La Phedre de Racine a tout de même l’alibi de celle de Seneque, B , qui fonctionne de la même manière, j’ajoute que Jean Racine, jamais en retard pour nous entretenir de ses lectures helléniques, n’ évoque pas Seneque, soit qu’il le juge superflu, soit qu’il veuille le faire oublier. Mais quand on lit«  Non me quies nocturna, non me altus sopor « , cela sonne comme un petit air de déjà vu… MC

Marie Sasseur dit: à

Et encore des échos, quo n’en finissent pas .
Que deachach range ses couverts !

Au post de deachach j’ai répondu :deachach, comprend tout … de travers.

J’ajoute :
Si elle avait vu le film en question, et les explications que Eco donne de son nom, retranscrites dans le bouquin de J-Ph de Tonnac, elle n’a rien dit sur les jésuites ?

Un truc qui m’a fait rire, sur les pages disponibles à la lecture du bouquin de ce journaliste italien, qui met plusieurs pages à expliquer les origines de son nom et se fait appeler professeur, pour se donner une certaine contenance, il se défend de faire de l’onomancie.
Comme pour dire qu’il pourrait se voir reprocher de faire de la cartomancie, ou de l’astrologie.

Ça vaut le coup d’œil, le nom Eco, vient juste après celui de (madame) Sarfati ! dans son bouquin.
Hilarant de bêtise. Mériterait d’être dans le journal, ou dans le dictionnaire des italiens illustres.

Jazzi dit: à

Maupassant s’opposa à la construction de la tour Eiffel. Surprenant l’écrivain dans l’un des restaurants du premier étage, un journaliste lui demande :
– Pourquoi déjeunez-vous tous les jours à la tour Eiffel ?
– Parce que c’est le seul endroit de la ville où je ne la vois pas.

Rosanette dit: à

Ce que maupassant dit aussi de la tour Eiffel:
« cette haute et maigre pyramide d’échelles de fer, squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d’usine »
Pas si faux ;peut-etre qu’elle est moche cette tour ;mais nous ne pouvons plus y etre sensibles car c’est un momument culte installé en majeste comme l’âme de Paris dans notre inconscient collectif

Rosanette dit: à

@MC
sur le sujet en cours vous vous referez à la phedre de Seneque qu’a ma grande n’ai jamais lue et que je vais m’empresser de découvrir(en français) pour la rapprocher de l’autre que je connais presque par cœur

Rosanette dit: à

erreurdans mon post precedent

lire:…qu’a ma grande honte je n’ai jamais lue …

Bloom dit: à

« En 1887, Le Figaro, dont les bureaux étaient situés au coin de la rue Drouot et du boulevard Montmartre, publia une attaque cinglante intitulée « Le Manifeste des cinq » qui vilipendait le sensualisme grossier du roman de Zola, La Terre, que Le Gil Blas venait de faire paraître en feuilleton. Cette critique du naturalisme fut suivie en 1889 par la publication de la tristement célèbre « pétition des artistes ». Une vingtaine d’écrivains, d’architectes et de peintres parmi les plus réputés – dont Maupassant, Dumas fils, Garnier, Gounod, les poètes parnassiens Leconte de L’Isle et Sully Prudhomme – signèrent un texte qui dénonçait avec une violence hystérique « l’inutile et monstrueuse Tour Eiffel » : « La ville de Paris, va-t-elle donc s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ». Les pétitionnaires comparaient la Tour Eiffel à une « odieuse colonne de tôle boulonnée », « une noire et gigantesque cheminée d’usine ». Brutal et barbare, un monument célébrant l’industrie n’avait aucunement sa place au sein des chefs d’œuvre historiques du vieux Paris. »

Philip Nord, L’Esprit boutiquier

Marie Sasseur dit: à

Une émission intelligente, pour ceux qui aiment les grecs et les dieux.

Série « Thésée, serial lover »
Épisode 2/2 : Phèdre
Dimanche 13 août 2023 (première diffusion le samedi 22 avril 2023)

Provenant du podcast
Quand les Dieux rôdaient sur la Terre

La terrible histoire de Phèdre, d’Hippolyte et de Thésée

Cette histoire a captivé les poètes, auteurs de tragédies, Sophocle et Euripide. Elle a fasciné le poète et philosophe latin Sénèque, et chez nous les tragédiens du XVIIe siècle, et d’abord Jean Racine.
D’un côté, on a un homme mûr, glorieux, un grand roi content de soi et coureur de femmes, toujours à la recherche d’un exploit guerrier et d’une conquête plus ou moins amoureuse, Thésée, un insatiable.
Thésée, c’est l’homme qui se prend pour Zeus. Comme Zeus il gouverne, il pose des lois strictes, rationnelles, mais il est toujours en excès, en débordement d’énergie, sans limite, c’est comme ça qu’il est puissant.
Mais c’est un mortel, ce n’est pas un dieu, et il ne va pas tenir le choc. Ses femmes, ses rivaux, ne seront pas toujours tendres avec lui, et il sera un peu crétin.
De l’autre côté, en face, on a une jeune et magnifique épouse, Phèdre, petite fille par sa mère, Pasiphaë, du dieu soleil. Elle porte son origine solaire dans son nom, Phèdre, la lumineuse, l’éclatante, une femme qui n’a peur de rien, une femme intellectuelle, lucide et aux sentiments ravageurs.
Et enfin, entre les deux, il y a le fils de l’Amazone et de TThésée, le jeune et beau Hippolyte, homme de chevaux, de chasse, de sport, toujours à courir les bois, avec la force et la grâce qu’il tient de sa mère, Amazone.
Un grand naïf qui, contrairement à son père Thésée, n’a rien vu du monde.
Mais c’est aussi un borné, fermé sur lui-même, un fanatique, qui éprouve une haine féroce pour l’amour.C’est vrai que son père, le serial lover, l’amoureux insatiable et changeant, n’est pas un modèle très excitant.
Thésée a engendré son strict contraire. C’est détonnant.
Thésée, en homme qui prétend connaître les femmes, se dit que sa nouvelle épouse, Phèdre, va mal accepter le fils de son ex Hippolyte, le fils de l’Amazone. Il envoie donc l’enfant Hippolyte aller se faire éduquer ailleurs, loin d’Athènes.
Il l’envoie dans la petite ville de Trézène, là où lui-même Thésée a passé toute son enfance. Phèdre, elle, pourra régner à Athènes et lui faire des enfants en paix.
Thésée est content. Il a bien organisé ses femmes et sa progéniture, en homme grec bien rationnel.
Mais voilà, ce qui devait arriver, est arrivé.
Un jour, le jeune et charmant Hippolyte quitte sa ville de Trézène et se rend à Athènes pour une cérémonie religieuse. La jeune et belle Phèdre, pour la première fois, le voit. Et c’est le choc, immense, enfin pour Phèdre.
Un trouble énorme la prend. Elle est amoureuse du fils de son mari, amoureuse de son beau-fils.
Un amour coupable, à la fois adultère et incesteux. La catastrophe.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre-du-samedi-22-avril-2023-8281429

Re, Bonnes lectures.

B dit: à

Un amour coupable, à la fois adultère et incesteux.

Incestueux, adultère à partir du moment où l’époux revient, vivant. Le sens de la loyauté, le sentiment de faute , coupable , d’honneur et de trahison sont autres pour ne pas dire étrangers aux commun des mortels possiblement joignables sur un 06.

Marie Sasseur dit: à

Un amour non partagé, c’est ce que j’ai retenu une cette tragédie, sinon, ce serait une comédie, lol.

B dit: à

Ce n’est pas central dans la pièce de Racine. Phèdre se compromet à avouer son sentiment passionné. C’est une faute impardonnable dans sa situation que de n’avoir pas su tuer dans l’oeuf sa passion, l’étouffer, la faire taire, la garder au secret puisque d’un point de vue moral personne n’est responsable d’un égarement amoureux. Enfin, je n’ai peut être pas compris. Quoi qu’il en soit elle est perdue.

B dit: à

Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé :
C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé ;
J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ;
Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ;
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes.
J’ai langui, j’ai séché dans les feux, dans les larmes :
Il suffit de tes yeux pour t’en persuader,
Si tes yeux un moment pouvaient me regarder…
Que dis-je ? Cet aveu que je te viens de faire,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ?

D. dit: à

Déjà une polémique pour savoir si Macron peut assister à la messe qui sera célébrée par le pape François Ier à Marseille…
Bien entendu, car il ne fera qu’y assister. Comme il pourrait assister, sur invitation à une célébration protestante, juive, bouddhique etc…
En effet Macron est depuis longtemps interdit de communion tout comme Brigitte puisque leur union adultérine est interdite par l’église catholique.

rose dit: à

Rosanette

Oui, ce magnifique Phèdre de Racine.
Et son aveu à, vous dites suivante, n’est-elle pas sa nourrice ?

Je vérifierai.

D. dit: à

Pour pouvoir communier, Macron doit cesser définitivement cet adultère (péché mortel, faut-il le rappeler, conduisant en Enfer) et se confesser sincèrement. Je ne crois pas, hélas, que ce soit au programme.

D. dit: à

Faut-il également rappeler qu’un « mariage » en mairie n’est qu’un acte juridique, qui ne donne aucun droit à une union légitime dans l’ordre spirituel divin. A bon entendeur, Salut. Notez bien la majuscule.

Marie Sasseur dit: à

Personne n’est responsable d’un égarement amoureux .

Phèdre n’est pas tout le monde.
Elle est l’arme d’une effroyable vengeance d’Aphrodite, dans la version la plus grecque.

rose dit: à

Oenone ?
(en épluchant des carottes)

D. dit: à

Succomber à l’égarement est humain.
Je ne jette pas la pierre.
Persister dans l’égarement devient se complaire dans le péché. Je ne jette pas de pierre. C’est le diable qui les jette et qui les jettera pour l’éternité si la situation persiste. Il y a de bonnes chances qu’elle ne persiste pas car l’un des deux mourra avant l’autre. Dans le péché mortel. Et que fera alors l’autre ?

Clopine dit: à

Rose, dernière minute : le généreux erdélien ayant lu mon message à vous adressé, m’a renvoyé un lien qui marche.

ma lecture a commencé.

Première constatation : Laure Murat fait ce que tous les lecteurs de Proust font. Ils débusquent dans l’oeuvre quelque chose qui paraît les concerner eux, ou plutôt ils cherchent tellement avidement dans Proust quelque chose qu’ils pourraient s’approprier qu’ils le trouvent, et en témoignent.

Laure Murat ne déroge pas à la règle. Elle va chercher dans Proust ce qui la concerne elle : le portrait de cette aristocratie qui l’a vue naître.

Evidemment, et c’est le point deux, elle aura donc un peu plus de matière qu’un François Bon dont l’enfance dans un garage automobile, et des études scientifiques, vont l’amener à témoigner des nouveautés techniques dans la Recherche. Ou que n’importe qui d’autre, inclus Tadié tiens. Parce que l’aristocratie et Proust, c’est l’humus, et le champignon, pardine.

Et conclusion, trois, Murat est passionnante…

rose dit: à

Super Clopine !
Je suis contente pour vous !

Clopine dit: à

… et cependant (mais je n’en suis encore qu’au début, ça va changer j’espère…) un peu déçue. je sais pourquoi. Laure Murat revenant sur l’entrelacement de la vie de ses aïeux et de celle de Proust, c’est comme lorsque Woolf revient sur le fait que, sur les genoux de son père, toutes les gloires littéraires anglaises célébraient sa grâce enfantine. Bref, j’en ai un tantinet rien à foutre. Mais je pense que, comme Murat annonce nettement la couleur : à savoir que la puissance corrosive des portraits proustiens l’a aidée à rompre les amarres avec un milieu social disons nocif, ça va évoluer. Je n’en suis qu’au second chapitre, nom de dlà.

Euh… Merci encore et encore pour le lien. Si vous le souhaitez, ô erdélien (inattendu dans la générosité, tant vous m’exécrez d’ordinaire), j’en témoigne publiquement ici : vous êtes…

Ahahah.

Clopine

vedo dit: à

Jazzi (sur Maupassant déjeunant dans la Tour Eiffel).
Je ne savais pas et cela m’a fait rire: je disais la même chose un jour où je logeais au parador de Salamanca.

Marie Sasseur dit: à

Ah ben oui, on est content. De cet encouragement au téléchargement illégal.
Surtout pour l’autrice qui se fait carotter de quelques euros multipliés par combien ?
M’enfin, y’a pas de perites zeconomies.

Faites le compte..

Clopine dit: à

Oh, Marie Sasseur, arrêtez d’aboyer, s’il vous plaît. Certes, je profite d’un téléchargement peut-être « illégal » (encore que si mon pourvoyeur possède une liseuse et que les éditions Gallimard ont un site de téléchargement, alors ça devient plus ou moins légal, non ? Je n’en sais rien, je possède une liseuse et personne, lors de mon achat, ne m’a fait signer un contrat stipulant que le copier-coller était interdit ??? ) mais considérez juste que j’ai acheté dans ma vie tant et tant de livres, et que j’en achèterais encore si je le pouvais (mais nous savons que, bon. Et vu la hausse du paquet de nouilles, du contrat Edf et des charges locatives, ma carte bleue vire à un blanc angoissé, tous les mois : pourrais-je seulement servir autre chose que des patates au fiston qui vient encore me voir ??? ). Votre morale stricte me donne des frissons dans le dos. Tout comme Javert, quand j’étais petite fille.Si vous n’avez pas compris que les livres sont pour moi ce qu’un morceau de pain peut être pour un bagnard, ou quarante sous pour un petit savoyard, c’est que vous êtes décidément résolue à être détestée toute votre vie. Et que nous ne pouvons donc nous comprendre. Moi qui n’ai jamais réussi mon projet, tout simplement l’inverse du vôtre. Clopine.

Clopine dit: à

Je n’ai jamais compris ça. Vous payez pour une liseuse, vous payez pour télécharger un e-book sur cette liseuse, mais vous n’auriez pas le droit de partager ?

Je veux dire, j’achète un livre, et je n’aurais pas le droit de le partager en le prêtant à ma voisine ?

C’est quoi ce bintz ?

rose dit: à

Clopine

Je l’ai lu aussi gratuitement.
Exemplaire dédié aux libraires et aux journalistes envoyé gracieusement aux Correspondances de Manosque où le prêt est gratuit.

Ce qui nous intéresse c’est que vous disiez ce que vous en pensez puisque vous connaissez par coeur l’œuvre de Proust.

Sur le plan de l’intérêt c’est croissant tout le temps. Pas une seconde d’ennui pour moi.

Pas eu le temps de lire l’appareil de notes ni de le photocopier. Je le ferai la prochaine fois.

rose dit: à

Y a pas de petites économies.

Ben non.

Marie Sasseur dit: à

On aurait pu penser que si c’était un employé de chez Robert Laffont, il aurait fait un bon geste.
20 euros. Si ça se trouve, ce livre qui n’est pas un roman, aura le Goncourt. C’eût été une avance sur recette.
Mais pas du tout !

Je n’encourage pas ces pratiques.
On est sur un billet qui lance un sos pour des libraires et pendant ce temps, y a des délinquants qui volent des bouquins sur le net.
Le délinquant ordurier qui fait du trafic, et cette betasse de l’amour s’est barré du pré qui se vante et le remercie , et sur le blog d’un juré Goncourt.

Passou, faudrait voir à remettre le curseur au bon endroit !

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