de Pierre Assouline

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La République des livres
Les amitiés solaires sont parfois ombrageuses

Les amitiés solaires sont parfois ombrageuses

L’amitié, ce pourrait être quelque chose comme ça (je cite de mémoire) : deux solitaires ensemble… un ami, c’est quelqu’un que vous pouvez appelez à minuit pour lui demander de vous aider à transporter un cadavre et qui le fait sans poser de questions… un ami, c’est comme un compte en Suisse : on n’a pas besoin de le voir tous les jours, on a juste besoin de savoir qu’il existe… etc On peut voir les choses ainsi. Mais on peut aussi juger la qualité d’une amitié aux limites qui bornent la critique de l’autre. Ce qui s’appelle critiquer. Sévère mais juste. Comme on peut l’être quand cela nous importe et nous touche et comme seuls devraient le mériter les amis. Aux autres, l’indifférence. Aux amis, la vérité. Toute la vérité ? C’est là que l’affaire devient délicate.

Philippe Jaccottet y revient dans Ponge, pâturages, prairies (80 pages, 11 euros, Le bruit du temps), miniature au toucher d’une finesse, d’une délicatesse, d’une sincérité et d’une subtilité qui déploient en ce peu de prose tout le nuancier du poète et du traducteur. Plusieurs textes, écrits et publiés entre 1988 et 2013, y sont réunis, qui avaient délibérément échappé à la « Pléiade Jaccottet ». La personne, la pensée et l’œuvre de Francis Ponge en sont l’objet. L’auteur était de ses rares amis présents à son enterrement le 10 août 1988.

« Le moindre Nîmois anonyme eut été plus entouré » s’étonne-t-il. Le pasteur était si discret qu’on l’aurait pris pour l’aide-jardinier jusqu’à ce qu’il lise un psaume (« L’Eternel est mon berger… Il me conduit dans de verts pâturages… ») avant que Christian Rist ne lise un extrait du Pré de Ponge. Cette cérémonie des adieux est l’occasion pour Jaccottet d’un portrait vrai de son ami : fonceur, batailleur, provocateur, un vrai bélier, avec cela orgueilleux, intolérant, excessif jusque dans son goût de la complication. Au fond son image inversée mais qu’importe. Lui revient alors en mémoire l’article qu’il avait consacré au Pour un Malherbe de Ponge à sa parution en 1965. Un texte élogieux assorti d’une réserve toutefois relevant ce qui le séparait de son ami.PierreAutinGrenier

Car tout de même, situer Malherbe, son grand modèle, au-dessus de Gongora, Cervantès et Shakespeare, excusez du peu, même pour un homme de défis, même pour un pratiquant des formules cum grano salis, c’est beaucoup, c’est trop, c’est, disons-le, insensé – de même lorsque Ponge avait placé Rameau au-dessus de tous les compositeurs. Le moins qu’on puisse dire est qu’il avait l’admiration hyperbolique. Aussi Jaccottet s’employa-t-il à signifier par la suite, avec toute la prudence requise au nom de l’amitié, que s’il se séparait de lui sur ce point, c’est parce que pour Ponge comme pour Malherbe, c’est si réussi que cela manque un peu d’air, on y manque d’espace et d’incertitude. « Trop réussi pour être tout à fait vrai. » C’est peu dire que Jaccottet est plus sensible à ce que Pascal appelait le style naturel, à l’effort invisible, à l’opposé des virtuoses si spectaculaires dans la sollicitation des bravos. Que reste-t-il des mots lorsqu’on ne les frotte pas aux choses ? Une ondée et puis rien.

Au traditionnel Doit-on-dire-la-vérité-à-un-ami- ?, on comprend alors qu’il faut naturellement substituer l’idée selon laquelle s’il y en a bien un à qui on doit la vérité, c’est l’ami, mais sans cynisme ni perversité inutiles, avec la délicatesse requise. La vérité nue mais dans l’empathie. Et si la complicité nouée au fil d’un passé commun n’y résiste pas, à chacun d’en tirer les conclusions qui s’imposent sur sa vraie nature. Avec de tels principes, il est toutefois recommandé de se doter d’amis pas trop susceptibles, ni trop paranoïaques, et de s’initier au grand art des limites. Mais il n’y pas de livres pour ça, il n’y a que des expériences.

N’empêche qu’en y repensant debout face au caveau de Nîmes par une journée d’été, Jaccottet s’est dit que s’il avait avoué à son ami André du Bouchet qu’il ne partageait pas son admiration pour la peinture de Tal Coat, le poète l’aurait mal pris et il aurait bien été capable de se brouiller avec lui pour si peu, encore ce que peu est immense aux yeux de l’autre. Et au passage, puisque jamais l’écrivain en Philippe Jaccottet ne cesse d’être traducteur (Musil, Rilke…), il nous offre sa version de deux mots d’allemand qui ne se laissent pas faire : la fameuse Sehnsucht qu’il rend par « une tension par quelque chose de lointain, de dérobé » ; et reinentsprungenes  trouvé chez Hölderlin qu’il restitue sublimement en « pur jailli ».

autoporLa brouille est au cœur d’un autre livre, plus fin encore, qui vient de paraître à titre posthume comme un ultime signe d’amitié, justement, Celui de l’éditeur pour son auteur qu’il savait discret jusqu’à s’effacer. C’est de Pierre Autin-Grenier qu’il s’agit, reconnu plus que connu, surtout pour Une histoire regroupant trois volumes aux titres si éloquents Je ne suis pas un héros, Toute une vie bien ratée, L’éternité est inutile (Gallimard/L’arpenteur puis Folio). Il avait également publié nombre de textes brefs chez de petits éditeurs dont l’un ressuscitait sa fascinante quête d’Elodie Cordou, la disparition (2005). Dix ans après, le même éditeur lui donne un écho avec Elodie Cordou, une présence (56 pages, 14 euros, 56 pages, Les éditions du chemin de fer).

Il avait poursuivi ce personnage comme Breton sa Nadja, dans un état qu’il évoque comme « un imprécis des sentiments », et c’est tout à fait cela. Cette fois, c’est un prolongement d’outre-tombe (Autin-Grenier a disparu en l’an dernier) qui nous est proposé, mince appendice d’une belle intensité. On l’y retrouve tel qu’en lui-même,  solitaire revendiquant son inadaptation, encore proche du reclus qu’il avait été, incapable de faire société, absolument étranger à « l’habile technique de vivre », préférant s’immerger dans la lecture des grands romantiques, en Nerval passionnément et désespérément.

Son Elodie Cordou avait la passion des peintres, hantait les musées ; elle ne vivait pas pour ni par mais dans la peinture. Elle voulait habiter les toiles. Face à un Rothko nécessairement accroché à hauteur d’homme, elle n’aurait pas hésité à y entrer. Mais Edward Munch était son dieu. Ses Jeunes filles sur le pont l’envoûtaient ; elles s’y seraient glissée pour s’y substituer à l’un des personnages. On peut aimer la peinture jusqu’à la déraison. Elle ne voyait pas dans l’œuvre de Munch un cri, trop communément relevé, mais une révolte, comme un appel à l’insurrection.

Et l’amitié là-dedans ? Elle éclate à toutes les pages. Car Pierre Autin-Grenier était lié au peintre Ibrahim Shahda depuis qu’il lui avait écrit en 1974 .comme peu oseraient le faire en pareille circonstance , après avoir eu la révélation de la force de son art lors d’une exposition à Avignon :

 « Mon souhait maintenant est de vivre avec une de vos toiles à mes côtés. Je suis un jeune écrivain de vingt-sept ans, je n’ai pas les moyens comme on dit. Il faut aujourd’hui que vous me donniez une de vos toiles ou que vous acceptiez de me la céder à un prix possible pour moi.. Répondez-moi »

Ses huiles et pastels, portraits tendres et violents qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Music et celui de Rustin, ponctuent ce livre comme c’était déjà le cas du précédent. Or, nous apprend la postface de Ronan Barrot, les deux amis se sont brouillés : « Les amitiés solaires sont parfois ombrageuses » dit-il en se souvenant que l’écrivain évoquait toujours la fameuse fâcherie comme un regret. François de Cornière, qui les connût bien tous deux, leur a dédié un poème. Il y est dit que le peintre avait raison lorsqu’il suggérait qu’après un dernier verre « on a parfois besoin – comme d’un café d’une poignée de main avant la route, de l’émotion des autres ».

Rien ne nous est précisé de l’origine ou de la nature de cette brouille, par discrétion probablement, ses deux protagonistes n’étant plus de ce monde. Qu’importe puisque par ce livre l’éditeur a su réconcilier les deux artistes, et renouer leur amitié.

(« Autoportrait (détail), portrait de Pierre Autin-Grenier et autoportrait », huiles sur toile de Ibrahim Shahda)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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335 Réponses pour Les amitiés solaires sont parfois ombrageuses

Attila dit: 2 juin 2015 à 8h04

« un autre livre, plus fin encore, qui vient de paraître à titre posthume… »

La finesse de Philippe Jaccottet est-elle soluble dans celle de Pierre Autin-Grenier ?

Attila dit: 2 juin 2015 à 8h10

LES AMITIÉS LUNAIRES SONT PARFOIS LUMINEUSES

Voyez, avec renato !

D. dit: 2 juin 2015 à 8h13

Ségolène Royal vient de propose une mesure enfin utile avec ses pastilles. Cela aura un réel effet sur la pollution dans les zones sensibles et favorisera le renouvellement du parc de véhicules donc dopera en partie le marché automobile et l’économie de la France.
Par contre il faut impérativement une puce RFID d’authentification que les agents puissent lire à travers le pare-brise, sinon la fraude sera très importante, comme elle l’est par exemple avec les fausse cartes d’invalidité dont certains estiment qu’elles représentent aujourd’hui près d’1/3 des cartes.
Eh oui, nous vivons bien dans ce monde-là, hélas, avec des gens comme ça aussi, toujours hélas.

JC...... dit: 2 juin 2015 à 8h18

Les soleils d’Attila sont souvent lunaires. (Dieu faites qu’il ne prenne pas ombrage de cette innocente, bien que feinte, réflexion …)

JC...... dit: 2 juin 2015 à 8h24

Dans l’amitié, il y a comme en amour un début et une fin.

Il y en a toujours un des deux qui supporte mal collier et laisse affective, et qui acte ce sentiment borné dans le temps qu’est l’amitié ….

JC...... dit: 2 juin 2015 à 8h49

Pauvre Bruce !….

Quel homme irait culbuter une vieille de 65 ans au nez refait, au menton trafiqué, à la pomme d’Adam croquée, aux implants mémères plastifiés, à la fente feinte !

Un bolo, peut être, ou un proustien, pourquoi pas : bref un parasite sexuel pervers. Bonne journée, mes petits amis !

Polémikoeur. dit: 2 juin 2015 à 9h14

L’amitié commence et finit en partage,
au début, du terrain est mis en commun,
à la fin, le pré est divisé en jardins.
Admurablement.

La fille qui a failli tuer son chat dit: 2 juin 2015 à 9h17

Cette Rdl m’avait amenée à croire en une possible amitié, « née » dans ces colonnes, et qui s’est soldée en eau de boudin : se méfier, encore et toujours, des intentions de ceux qui vous adressent la parole. Finalement, les amitiés posthumes sont les plus sûres : les frustrations ne résistent pas au blanchiment des os…

Polémikoeur. dit: 2 juin 2015 à 9h28

Voici une peinture non dénuée d’énergie
mais qui sied plus à une salle d’autopsie
qu’à des murs baignés de lumière naturelle,
à moins de pratiquer l’art du contraste.
Galerieusement.

versubtil dit: 2 juin 2015 à 9h41

« Mon souhait maintenant est de vivre avec une de vos toiles à mes côtés. Je suis un jeune écrivain de vingt-sept ans, je n’ai pas les moyens comme on dit. Il faut aujourd’hui que vous me donniez une de vos toiles ou que vous acceptiez de me la céder à un prix possible pour moi.. Répondez-moi »

Cela ne manque pas d’air!

christiane dit: 2 juin 2015 à 9h46

Billet profond. Outre les deux livres présentés, et merci, me revient en mémoire la lecture d’un livre d’une grande finesse psychologique : « Les Braises » de Sandor Marai. Livre qui explore cette blessure cernée par Pierre Assouline, celle de la trahison (?) qui sépare deux amis. Mystère…
On balance entre ces presque dernières lignes du roman :  » – Finalement, le monde et l’opinion du monde n’ont pas d’importance. Ce qui est important, c’est ce qui reste dans notre cœur.(…) Ce qui constituait la raison profonde de toutes mes actions a été le lien qui me rattachait à l’être qui m’a blessé, oui, c’étaient les liens qui me rattachaient aux deux êtres qui m’ont offensé. »
et ces autres :  » – Je me suis souvent demandé si la véritable essence de tous les liens humains n’est pas le désintéressement qui n’attend ni ne veut rien, mais absolument rien de l’autre (…) et lorsqu’on doit constater que l’on n’est payé que d’infidélité et de bassesse… a-t-on le droit d’être blessé et de crier vengeance ? »
Un roman , publié par Albin Michel en 1995 et qui a fait découvrir Sandor Marai.
Les œuvres de Ibrahim Shahda cernant le billet sont puissantes.

versubtil dit: 2 juin 2015 à 9h51

 » Ses huiles et pastels, portraits tendres et violents qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Music et celui de Rustin, »

La comparaison nous semble difficile.
Une peinture spatulente comme celle-ci s’ apparente à beaucoup d’ autres…
Pas Music ni Rustin, à notre avis.
( Il faut discuter farouchement des goûts et des couleurs!)

ZEUS...... dit: 2 juin 2015 à 9h54

Et si, comme parfois certains le disent plus à l’Est chez vous en Orient lointain et asiate, ne rien posséder, tout donner, n’agir en rien, n’était pas meilleure formule que la compromission de l’amitié, de l’amour, du partage, forcément appeler à moisir, rouiller, mourir ?

ZEUS...... dit: 2 juin 2015 à 10h01

« Mon souhait maintenant est de vivre avec une de vos toiles à mes côtés. Je suis un jeune écrivain de vingt-sept ans, je n’ai pas les moyens comme on dit. Il faut aujourd’hui que vous me donniez une de vos toiles ou que vous acceptiez de me la céder à un prix possible pour moi.. Répondez-moi »

… si les humains ne se sentaient pas obligés de répondre à des bêtises de cette sorte seulement parce qu’elles sont bien présentées, que de temps intelligent vous resterait disponible !….

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 10h19


…il y a des peintres qui peignent comme avec de la merde dans leurs  » esprits-saints « ,!…
…décousus ou aux pochoirs d’ombres indonésiens,…copier/coller,!…

…en somme des peintres modernes déjà du XX°siècle, qui ne sont pas des peintres,!…
…juste des affairistes,!…
…une liste,!…inutile,!…
…vous les connaissez aussi, bien que moi,!…en plus des Andy Warhol et Roy Lichtenstein, Keith Haring, Jackson Pollock, Jasper Johns,!…etc,!…

…une toile et bourré de Whisky et Coca-Cola,!…drogues libres,!…Stars Cannibales du Cinéma, salades de fruits,!…
… » Artistes de la pensée unique U.S.A.  »

…çà, il faut pas les ratés,!…
…les glauques de l’art,!…avec les juifs-russes,!…l’art du pognon, avec rien dedans,!….
…l’art économique des couleurs, des efforts et des idées,!…à la pensée unique  » libre et démocratique façon people enculé « ,!…

…Ah,!Ah,!…le peuple élue,!…Ah,!Ah,!…
…bon Dieu,!…encore un verre de Bordeaux, châteaux des Papes,!…of course,!…Baby-Love,!…etc,!…
…l’art des mafias voleurs en bandes,!…
…avec le Jeff Koons à bidules géants,!…etc,!…

…flagadas,!…mit uns,!…l’art des minus en revenants des lubriques en bourses,!…

…en somme, Sant’ Angelo Giovanni,!…ou l’ennemi,!…des mafias des Arts,!…caca-poêtes,!…etc,!…

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 10h25


…avec ces portraits réaliser par Ibrahim Shahda, même son compère Marc Chagall,!…
…tombe  » malade incurable  » à vie,!…
…qu’elles horreurs,!…hors de ma vue,!…
…of course,!…etc,!…

Hollandophile amusé...... dit: 2 juin 2015 à 10h31

« C’était le casse-tête protocolaire de ces derniers jours : quelle femme allait accompagner François Hollande dans sa descente des Champs-Élysées aux côtés du couple royal espagnol ? En visite officielle en France, le roi Felipe VI et la reine Letizia vont visiter l’exposition Vélazquez mais également saluer en voiture la foule massée le long de la plus célèbre avenue du monde. Le président de la République ne pouvait pas rester seul dans le véhicule. Il lui fallait trouver une reine d’un jour. Ce sera finalement Ségolène Royal. »

On baise des jeunettes la nuit, le jour on promène sa vieille, comme Louis XV, on vole le bourgeois qui travaille lui, on enc.ule les mouches, on rend la justice sous un bananier, on aime ça, le changement, donc on en redemande. Vive la France !

Polémikoeur. dit: 2 juin 2015 à 10h32

Un livre d’un tiers pour « renouer » l’amitié
de protagonistes plus de ce monde ?
L’exhumer, la rappeler, peut-être la graver
dans le marbre mais pas la renouer !
Périmémotivement.

versubtil dit: 2 juin 2015 à 10h33

@Christiane

En quoi ce billet est-il « profond »?
En quoi ces œuvres sont-elles « puissantes »?
Merci de votre réponse.

Je relis le texte de jaccottet à propos du Malherbe de Ponge ( L’ entretien des muses, Gallimard 1968, pp.115 à 128.)
Mais la « résonance par la seule forme »?

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 10h36


…Hollandophile amusé,!…chacun son chameaux,!…Ah,!Ah,!…c’est peu dire,!…
…les amuses-gueules,!…etc,!…

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 11h04


…bérénice,!…enfin d’accord,!…pour une fois,!…

…ce qui est grave,…avec l’art,…c’est que sous prétexte de  » moderne « ,!…

…les véritables arts et artistes, sont en danger de se retrouver,!…comme  » moutons de Panurge « ,!…et se retrouvent au précipice,!…

…pour quelque  » cons  » des profits & débauches,!…tout azimut,!…
…sans se soucier, que de leurs alter égo immédiat,!…
…l’art des oiseaux sans têtes,!…avariés,!…etc,!…à aboyer,!…

Seule solution, la fuite...... dit: 2 juin 2015 à 11h12

La différence entre les plombiers, les ingénieurs, les chirurgiens, et les artistes ? Le doute n’est pas permis chez les plombiers, à peine envisageable chez les ingénieurs, inimaginable chez les amoureux du scalpel. Chez les artistes, on l’accepte : pas grave !

christiane dit: 2 juin 2015 à 11h17

@versubtil dit: 2 juin 2015 à 12 h 33 min

@Christiane…
« Profond » parce que cernant la faille possible dans l’amitié et la lutte qui s’en suivrait pour ne pas oublier et l’attente durant les temps de séparation (thème des « Braises » de Sandor Marai.L’attente dans ce roman a duré 41 ans…) Aborder ces deux livres par « la brouille », par l’intensité et la rupture – ou du moins de l’éloignement- introduit à une méditation sur ce que nous vivons(ou avons vécu) dans le domaine des grandes amitiés mais aussi à un chemin vers ces livres.(Le Pléiade de Jaccottet est une merveille. Surtout les Carnets et « Le bol du Pèlerin » dédié à la Peinture de Morandi : « Je retiendrai seulement le mot « patience ». La lumière sourde, égale, qui règne ici et dont on hésite si elle est du matin ou du soir – plutôt du matin, à cause d’une impression d’attente -, une lumière comme intérieure aux choses. Une lumière intérieure et lointaine qui se confondrait avec une patience infinie. (…)La patience qui signifie avoir vécu, avoir peiné, avoir « tenu » : avec modestie, endurance,mais sans révolte, ni indifférence, ni désespoir ; à croire qu’elle permettrait de s’imprégner sourdement de la seule lumière qui compte. »
Cette peinture, ces trois portraits ? approchent une douleur tue (surtout celui du milieu dit autoportrait), peut-être ce qui explique, non par la facture mais par l’intention le rapprochement avec Music et Rustin (dans les visages).
Les chemins que nous empruntons pour rapprocher des œuvres sont très personnels. Le fil d’Ariane pour se guider dans un labyrinthe ne lie que deux êtres…
Intéressant votre citation (chez vous). Ne pose-t-elle pas un problème très proche de votre questionnement, ici ?

la vie dans les bois dit: 2 juin 2015 à 11h45

Cette exposition de Velasquez actuellement au Grand Palais, je l’ai vue . Marguerite et Felipe, le voyage en Italie. Beau « deplacement »
Je ne me deplacerais pas pour Rustin, quelles horreurs, ses barbouillages.

D. dit: 2 juin 2015 à 11h48

C’est aussi mon avis mais Velasquez n’a rien d’extraordinaire non plus pourtant.

D. dit: 2 juin 2015 à 11h52

Vous savez quoi, Christiane? Vous devriez écrire des chroniques pour France Info.

T'as voulu voir Rustin, et on a vu Rustin..... dit: 2 juin 2015 à 11h53

…. peinture joyeuse, pleine d’entrain, j’en achète un, de RUSTIN, dès que j’ai fini d’aménager dans la morgue désaffectée où j’ai jeté mon suaire….

versubtil dit: 2 juin 2015 à 12h05

@christiane
J’ai bien compris vos propos mais ce que je voulais souligner (en relation avec mon message sur mon blog, effectivement) c’ est l’ interprétation même des mots « profond » et « puissant » qui ne me semblent pas rendre compte complètement ou précisément du billet de Pierre Assouline ni de la peinture de Shahda.
Cela étant dit, que ces deux univers bloguesque et pictural vous réverbèrent un autre univers, celui de Sandor Marai, me parait bien plus fructueux que d’ entendre parler ailleurs  » d’ horreurs et de barbouillages ».
Bien à vous.

Clothilde dit: 2 juin 2015 à 12h09

Avant la peinture rendait ce que la photographie qui n’existait pas ne pouvait immortaliser, à présent la peinture donne à voir l’âme du peintre qui comme on peut le constater empreinte différentes formes et s’occupe d’employer une palette confidentielle chargée de nuances inexistantes à l’état naturel, l’homme en construction se désagrège de l’intérieur ou s’organise géométrique et conceptuel.

Lucy Fair dit: 2 juin 2015 à 12h10

vous avez quoi, Christiane, vous devriez ércire des sketches comiques pour Rires et Chansons

T'as voulu voir Rustin, et on a vu Rustin..... dit: 2 juin 2015 à 12h14

« Horreur » et « barbouillages » ne sont pas adaptés à l’artiste Rustin : on doit trouver plus fort.

Ordure ? Pourriture ? Fiente morbide ? Glaire tuberculeuse ? Lendemain nucléaire ? Sidaïques à l’entrainement ? …

Clothilde dit: 2 juin 2015 à 12h15

La présence de Christiane sur ce blog est incontestablement enrichissante, vous n’avez qu’à lui donner le change au lieu de la railler, jaloux que vous êtes de son inestimable bagage culturel et de sa grande générosité toute en sensibilité artistique profondément humaine.

christiane dit: 2 juin 2015 à 12h16

@ Versubtil
Peut-être sous ce billet* où vous intervenez également très finement, trouverez-vous « Passou » plus proche des toiles, (citant d’ailleurs Rustin) ?

(* »En suivant Georges Limbour, visiteur de tableaux »
Billet du 29 décembre 2013)

Passou dit: 29 décembre 2013 à 22h14
 » ll me semble que personne ne devrait s’étonner, qu’un peintre puisse passer directement et sans trop de problème, de la non-figuration à des images de corps nus très figuratives, à des études de corps nus, à l’utilisation du corps nus, sans passer par la représentation d’autres images du réel. C’est qu’en effet, les hommes et les femmes nus ne se rencontrent pratiquement jamais dans la vie habituelle – sauf en quelques situations remarquables liées à l’amour, à la maladie, à la solitude, à la folie, à la mort – et cette énumération suffit à donner toute sa force au concept de corps nu. 
L’image que chacun de nous a du corps nu – le sien ou celui de l’autre – est une image intime, variable, malléable, une création de l’esprit et du désir, un concept presque abstrait, (tellement il est chargé d’affectivité) propre à chacun de nous. 
Bien sûr, chacun choisit – ou ne choisit pas l’image qu’il souhaite donner de lui-même et du monde. 
Pour moi le corps mis en scène, théâtralisé par l’espace vide et clos du tableau, est l’image qui me permet d’exprimer avec violence et de la façon la plus directe, les sentiments et les désirs conscients et inconscients qui m’habitent et que je ne saurais traduire autrement que par ces images. Images que je laisse à d’autres le soin d’interpréter entre l’érotisme, l’obscène, la pornographie, mais aussi la tendresse, la pitié et le sacré. 
Ces corps que je peins, je les caresse et je les travaille, jusqu’au moment où je suis fasciné moi-même par leur présence sur la toile, présence que toute la beauté de la peinture doit concourir à porter à son maximum d’efficacité. 
Et j’ai conscience qu’il y a derrière ma démarche d’aujourd’hui, derrière cette fascination du corps nu, vingt siècles – et bien plus – de peinture, surtout religieuse. Vingt siècles de Christs morts, de martyrs torturés, de révolutions sanglantes, de massacres, de rêves brisés, et que c’est bien dans le corps, dans la chair que finalement s’écrit l’histoire des hommes et peut-être même l’histoire de l’art.  » 


Jean Rustin In Fondation Jean Rustin
http://www.rustin.be/

Passou dit: 30 décembre 2013 à 11h59
Il faut des Rustin pour nous faire soupçonner enfin qu’une grâce puisse habiter cette humanité disgraciée. Qui dira jamais la charge et l’intensité d’un personnage nu dans un coin ? L’anormal, c’est toujours l’autre. L’indécence n’est pas toujours là où la société la dénonce. Depuis, il peint et il dessine ça : ce cri, cet effroi, cette douleur, cette souffrance, cette misère. La solitude qui les réunit tous. Il flotte sur ces visages tordus un souvenir de ténèbres surgi des replis de l’âme. Ils ont vu ce qui nous demeure invisible. De retour, ils racontent. »

D. dit: 2 juin 2015 à 12h21

J’aurais écrit emprunte au lieu d’empreinte, Clothilde. ET QUE SIGNIFIE CE H DANS VOTRE PSEUDONYME?

Lucy Fair dit: 2 juin 2015 à 12h32

christiane écrit : « fascination du corps nu »… on s’en serait douté

christiane dit: 2 juin 2015 à 12h41

@Clothilde et Versubtil
Merci.
D’autres visages , d’autres portraits. Le grand Vélasquez. Le portrait D’Innocent X (repris d’une manière époustouflante par Francis Bacon en 1953), celui du nain, ou de Francisco Pacheco et celui du « bouffon de Valladolid »… saisissants de vérité. (Regretté « les Menines » resté au Prado). Ils semblent nous regarder.
Sur des fonds ténébreux, presque vides, unifiés et mats. Un jeu de noirs cernant les personnages. Il les regardait certainement longuement, intensément, fouillant jusqu’au plus profond de leur âme. Là aussi une expression voilée de la douleur ou de la désillusion. Et de près quelle liberté ! Parfois peintes à gros traits pour ce qui n’est pas l’essentiel (le visage – une main…).
Qu’importe l’ironie de certains posteurs. L’histoire de l’art est un chemin étroit et les foules souvent ont ri dans les Salons…

D. dit: 2 juin 2015 à 13h10

Ah là là, je te mettrais tout ce petit monde à repeindre les murs que ça trainerait pas,je vous le dis, moi. Ou le bas des platanes sur les routes à la chaux, avec un bonne grosse brosse carrée.

"réalité" dit: 2 juin 2015 à 13h11

à quoi bon ? il n’y a plus que l’enc.lage de mouches comme priorité !

T'as voulu voir Rustin, et on a vu Rustin..... dit: 2 juin 2015 à 13h27

Il fait partie des peintres que l’on devrait recycler d’office dans le bâtiment pour le calmer un peu, le Rustin !

Encore qu’il serait capable de trouver un promoteur qui lui file un hall d’entrée à décorer d’une macabre fresque obscène…

Même chez les promoteurs, il y a des marginaux !

D. dit: 2 juin 2015 à 13h32

Clothilde, je précise que j’aurais écrit « emprunte » parce que j’ai actuellement un problème de crédit, je ne critique pas votre orthographe, bien sûr, qui est excellente.
Et vous avez également raison de dire que la présence de christiane est enrichissante, je vous approuve à cent pour cent.

PS : Je n’arrive toujours pas à joindre François Delpla au téléphone.

Diptèrophile affectueux..... dit: 2 juin 2015 à 13h46

Nous rappelons que TOUTES les mouches littéraires du blog à Passou sont des VOLONTAIRES, avides de découvrir le monde et ses mœurs diverses ….

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 juin 2015 à 14h16


…ne voilà t’il pas, que Google cencure des  » intentions de lecture  » avant l’envoi,!…Ah,!Ah,!…

en avoir ou pas pour son argent dit: 2 juin 2015 à 14h25

11h46
« Je me suis souvent demandé si la véritable essence de tous les liens humains n’est pas le désintéressement qui n’attend ni ne veut rien, mais absolument rien de l’autre (…) et lorsqu’on doit constater que l’on n’est payé que d’infidélité et de bassesse… a-t-on le droit d’être blessé et de crier vengeance ? » »

parler d’être de n’être payé que d’infidélité ou de bassesse de l’autre dont on prétend ne rien attendre, n’est-ce pas contradictoire -de la triche –

vanessy dit: 2 juin 2015 à 14h33

Seule solution, la fuite…… dit: 2 juin 2015 à 13 h 12 min
Chez les artistes, on l’accepte : pas grave !

ces mots feraient un beau titre rentable de chanson à texte vendeur, surtout avec une belle voix

steph la chandelle de ces seigneureries et majestés dit: 2 juin 2015 à 14h36

Hollandophile amusé…… dit: 2 juin 2015 à 12 h 31 min
On se croirait en monarchie avec cette histoire de protocole c’est si émouvant

D. dit: 2 juin 2015 à 14h37

Je pense que les amitiés féminines sont généralement beaucoup plus profondes, intenses et indicibles que les masculines. Mais par définition, elles n’ont produit aucun grand romain, aucune histoire édifiante (du genre genre… MdM/EdLB. C’est mieux ainsi et vaut largement pour preuve de leur caractère indicible.

Giovanni Sant'Angelo dit: 2 juin 2015 à 14h55


…@,…à 14 h 09 min,…Oui,!…

…on la connait la  » chanson « ,!…sur la réplique à la photographie,!…
…j’ai *ion Film 2 PC,…

…je me garde bien, d’enregistrer les diapositives de mes tableaux, ou photos numériques sur mon site,!…
…pourquoi,!…le copier/coller,!…mafieux d’entreprises mondialistes,!…

…trop heureux d’avoir vu, des répliques de mes travaux de mon cru, transformées en décors sur des films français,!…
…et des sigles faits à l’académie des beaux-arts,…se retrouver en effigie de la  » marine militaire italienne « ,!…

…le secret un art,!…
…c’est encore plus beaux,si vous êtes le seul porter à voir un tableau,!…

…à propos de réalisme,!…et Renoir, Monet, Van Gogh, Gauguin, Bonnard, Picasso, Braque,!…
…la photo éxiste déjà,!…même en sources & documents,!…
…tout est dans l’esprit d’interprètations, des visions par les artistes,!…

…mais pas de copier/coller d’un ridicule grotesque de Stars des actualités et politiques, pour s’y sucrer, son blé, réducteur – fada,!…en genre offset, ou bandes dessinées,!…enfin,!…

…absurdes et lèche-culs de vedettes à peindre,!…plus bas, tu peux pas ta célibrité en vase-clos communicant aux parfums,!…depuis 50 ans,!…
…et du ridicule des  » jouets « , agrandis par les procédés d’orfèvreries,!…
…de la poudre aux yeux,!…l’esprit vide,!…
…allez peindre les murs en ville,!…
…le tout comme un ouroburos des arts,!…

…de la distanciation sur l’échiquier politique et social,!…des avachies,!…
…pour y voir plus clair,!… » le fric, le mago « ,!…sur le dos des gens abrutis avec des spectacles sur les  » rings « ,!…etc,!…

…of course,!…Ah,!Ah,!…Bip,!…Bip,!…
…etc,!…Go,!…

La minute filloniste dit: 2 juin 2015 à 15h02

Le monde de l’art contemporain, celui de la fin, c’est celui ci.
(droitier, laptop)
Vous préparez l’avant bras qui tient la souris à faire des mouvements dans la profondeur en maintenant cliqué l’ascenseur du bord droit, tandis que la main gauche tourne une molette ronde imaginaire en bas du bord gauche de l’écran, et vous jetez un œil fiévreux sur les commentaires.

C’est fait vous avez votre Machine à Écrire du Web 2.0

Cette œuvre est signée de moi, là, oui. Notez qu’un bon nec ordinateur de poche des années 80 à écran lcd ferait l’affaire techniquement.

C’est donc de l’art de Bord du bureau qui dit le surplus de l’armée.

Faites pareil avec votre mail, c’est pour répondre au courrier.

(droitier laptop, 2015)

La minute filloniste dit: 2 juin 2015 à 15h14

C’est un peu tésar thésard.
Ou la thèse qui a le niveau du post-it. Excl.

rose dit: 2 juin 2015 à 15h20

Comme je trouve que je suis dépressif, je vous donne peut-être une subvention.

antonio dit: 2 juin 2015 à 16h02

christiane dit : « l’ironie de certains posteurs »… qui n’ont pas votre posture et votre manque d’humour reconnu même par votre ami JC…..

B comme BERLIN dit: 2 juin 2015 à 16h33

D. pour la peinture,
il faut des spécialistes.
Pour la brosse carrée,
demander Soulage,
les platanes apprécieront.

Sergio dit: 2 juin 2015 à 17h01

La minute filloniste dit: 2 juin 2015 à 17 h 02 min
Vous préparez l’avant bras qui tient la souris à faire des mouvements dans la profondeur en maintenant cliqué l’ascenseur du bord droit

Et si la souris arrive au bord de la table, qu’est-ce qu’on fait, chef ?

Boh on va téléphoner à ces cons de l’informatique !

J’exagère ; ça m’est pas arrivé. Mais c’est ce qui se racontait !

rire est vulgaire dit: 2 juin 2015 à 17h09

antonio dit: 2 juin 2015 à 18 h 02 min

on n’est pas là pour rigoler

la vie dans les bois dit: 2 juin 2015 à 17h13

à 13 h 48 min

Tu vois, je me faisais absolument la même réflexion lisant le panneau devant le Grand Palais qui indiquait:  » à partir d’ici, l’attente est de 1 heure », me demandant si je devais tourner talons et tant pis pour Diego Velàzquez, hasta luego !

J’ai eu raison de patienter, et tu sais pourquoi ?

Parce que comme dans cette histoire que je ne connais pas j’aurais bien aimé entrer dans le tableau.
Celui de la bodega, m’y attabler,
celui de la Forge de Vulcain, assister à l’effarement de la « révélation »…
celui de Marguerite , enfant, toucher le soyeux de sa robe, et plus tard affronter son regard de jeune adulte d’une maturité extraordinaire,
Celui de Démocrite, pour faire tourner son globe, et mettre le doigt au hasard,
Mais peut-être avant tout, entrer dans celui de Saint Paul; j’ai rarement vu de la bonté se dégager d’un portrait, comme celui-là.

About Rustin, j’avais commenté déjà sur le billet pointé ici  » Passou a dit », patati et patata.
J’ajouterais today, pour ne pas pas prendre au tragique ce qui est dramatique -selon la formule connue des alchimistes-, que je verrais plutôt une expo, à lui dédiée:  » fric frac à la morgue », en invitant un médecin légiste un soir d’Halloween, et pas au réveillon de fin d’année.

La Reine des chats dit: 2 juin 2015 à 17h26

Je viens de réussir ma tentative de copier/coller en direct de la page de mon ordinateur! Ivresse des premières fois. Voyons si cela passe, à présent (post écrit avant celui de 18h55)
– – – – – – –
Magnifique portrait en ceux Jaccottet/Ponge. Ah, les amitiés. Tout ce qui nous lie, tout ce qui nous sépare. Parfois les deux se frôlent sans cesse en « 8″, en ruban de Moebius. Curieux comme lisant le billet de PA, je pense à ma très chère, qui aime bcp de cinéma.
Bien sûr la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Mais pas n’importe laquelle, ni n’importe comment. Au fil des années on est d’une certaine façon tellement l’autre, soit en opposition, soit en superposition, soit en concordance, qu’on sait ce dont il a besoin et ce qui lui fait mal. Ce qui est le pire & le meilleur de lui. Capacité constante de divination, d’aller au devant. Tout terrain. Nul besoin de mots pour cela. Quand sa chair est touchée, la nôtre a mal également. Et puis les hauts, les bas… Exactement comme ds un couple, parfois en mieux. Parce que c’était elle, parce que c’était moi. Impossible de le dire mieux. Les secrets, le vrai, le faux, le vrai faux, le faussement vrai, le faux qui pue la mort, le vrai qui abolit tout, fait sauter d’un seul coup les barrages. Solidarité dans le recul, même s’il est plus avisé, meilleur d’avancer. De tous les soutiens en public, réglements les yeux dans les yeux en privé : les seul(e)s à pouvoir se permettre de dire un certain nombre de choses, par dessous le front commun. Tellement, tellement précieux. Ce pourquoi ce genre de choix n’est jamais anodin, fait constamment sens. Se re-séduire en permanence, encore et encore. Elle y arrive, j’en suis tjs surprise, et je sais que c’est là.
J’ai été l’amie aussi, ds un autre registre et une mesure de moindre profondeur de Daniel Darc/Rozoum, chanteur de Taxi Girl . Il squattait régulièrement chez moi. Un soir, une dispute a éclaté entre ns à propos d’un morceau de Dylan. Failli en venir aux mains.Enfin, surtout lui. Il n’avait pas supporté que je lui assène que Zimmerman a beau être irréprochable ds le domaine musical, il n’avait pas été t élégant avec Edie Sedwick ou autres, un féminisme de surface qui n’allait pas plus loin que Woodstock. Que je l’entendais ds un plaisir, une fièvre inchangés, ms quitte à faire élection de, puisqu’il me demandait d’établir une hiérarchie, que je lui préfèrais Cohen (Leonard, mais ce serait valable pour Albert, voire, phonétiquement, Joel &Ethan?)Non seulement talentueux, mais éthiquement plus proches de moi. Daniel ne m’a jamais pardonné cette franchise. Comme un froid que rien ne pouvait dissiper. Il glissait « Hurricane » ds le lecteur, me regardant d’un air triste et menaçant. Il était dingue, c’est vrai – et Dieu sait comment je prendrais moi-même qu’on me dise tout de go, dans le cadre sans faille d’une profonde amitié, que chez les Stones on est davantage « Mick » que « Keith ». Ces différences, pourtant, qu’on aime tellement en l’autre, quand on détesterait les mêmes, chez un autre? A la fois, pour qu’il y ait de l’élan, il faut bien qu’il y ait du recul. Un territoire à la géographie mouvante, d’une finesse extrême. Précaire, indestructible, cependant.Non pas des « précautions à prendre », ds les conversations, mais cet instinct très sûr que nous dicte l’intuition que l’on a de l’autre.
Bref, honey, d’une certaine manière, I want you so bad ,,, (Et vice-versa, je sais)

La Reine des chats dit: 2 juin 2015 à 17h28

Deuxième tentative effectuée à 19h26. Encore la modération. Incompréhensible. Tant pis.Bonne fin de semaine

Sergio dit: 2 juin 2015 à 17h30

La Reine des chats dit: 2 juin 2015 à 19 h 21 min
En attente de modération?

Le dix-huit heures cinquante-cinq ? Eh bien nous on le voit pas. Enfin je veux dire, on voit le message, mais on voit pas « en attente de modération ».

Sergio dit: 2 juin 2015 à 17h34

La Reine des chats dit: 2 juin 2015 à 19 h 28 min
Deuxième tentative effectuée à 19h26. Encore la modération.

Ah oui : alors effectivement, à dix-neuf heures vingt-six, on ne voit pas le message. Donc cela veut dire qu’un message « en attente de modération » est visible par son auteur, mais aucunement par les autres.

JC..... dit: 2 juin 2015 à 19h23

Seigneur Dieu Tout Puissant ! Nous vivons une tragédie !

Joseph BLATTER démissionne de la FIFA !

C’est Abel qui tue Caïn, c’est Pilate qu’on crucifie, c’est le Prophète qui fait un AVC, c’est Héraclite devenu con, c’est Démosthène qui avale ses cailloux, c’est Ivan le Terrible qui apprend la guitare basse, c’est Louis XI dans une fillette, c’est Vaugelas qui fait du rap, c’est Louis XV qui bande mou, c’est Elizabeth qui perd officiellement son pucelage, c’est Hitler qui gagne la guerre, c’est Trigano qui rachète le goulag, c’est Mao qui fait du crawl, c’est Shakespeare qui tombe dans l’oubli remplacé par Paul Géraldy, c’est Reinhardt qui écrit un bon livre, c’est Taubira qui s’installe au Zoo de Vincennes comme garde des seaux, c’est Hollande qui épouse sa Reine, c’est Obama qui décide quelque chose, c’est Erdogan qui cesse de rêver à Mehmet II, c’est Aznavour qui arrête son brame, c’est Landru qui rentre au Panthéon, c’est Agnès Saal qui rembourse ses frais de taxi, c’est Marine qui viole Florian, , c’est la courbe du chômage qui s’inverse …

Mon dieu ! Mon Dieu ! Qu’allons nous devenir …sans Blatter !

la vie dans les bois dit: 2 juin 2015 à 19h24

Je viens de me refaire le réveillon du 31 décembre 2013 sur la rdl. Je vous dis pas le tableau !

la vie dans les bois dit: 2 juin 2015 à 19h48

Le pré

Que parfois la Nature, à notre réveil, nous propose
Ce à quoi justement nous étions disposés,
La louange aussitôt s’enfle dans notre gorge.
Nous croyons être au paradis.

Voilà comme il en fut du pré que je veux dire,
Qui fera mon propos d’aujourd’hui.

F.P.

troppo vero.

Clotaire dit: 2 juin 2015 à 20h01

D 14h21 L’orthographe de Clotilde souffre d’imprécision contrairement à l’amour qui quand il réussit à vous atteindre vient épouser la moindre de vos cellules sans omettre la règle d’une parfaire réciprocité et sans que survienne quelque volonté que ce soit ou contrainte pour atteindre cet éphémère plus rare qu’un diamant. Cependant comme le sujet, quoiqu’il s’agisse toujours des beaux, des grands sentiments qui meuvent l’homme jusqu’aux moindres de ces interstices, n’embrasse pas les traités fameux, celui de la grammaire de Denys le Thrace, Maurice Grevisse… je vous laisse pourchasser les fautes occasionnées par tant d’ignorance additionnée de mon peu de souci de rendre une copie expurgée de remarquables erreurs, oublis, vous m’en voyez confondue et je répands à votre intention les excuses qui conviennent et ne manqueront d’obtenir clémence. Après tout n’est-ce pas qu’un ami accepte de tout entendre et de tout lire sans sortir de sa poche le couteau homicide.

Clotaire dit: 2 juin 2015 à 20h11

…à propos de réalisme,!…et Renoir, Monet, Van Gogh, Gauguin, Bonnard, Picasso, Braque,!…
…la photo éxiste déjà,!…même en sources & documents,!…

Poésies.

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 20h31


…@,…Clotaire, ou voulez-vous en venir,!…
…je vous prépare le terrain,!…
…la photo existe déjà,!…et à partir des frères Lumière,!…même en couleurs, au début de l’art fauve,!…
…alors,!…tremper vos pinceaux,!…
…Ah,!Ah,!…quoi encore,!…etc,!…
…un petit verre d’eau personnalisée,!…O.K,!…

Clotaire dit: 2 juin 2015 à 20h32

Mais peut-être avant tout, entrer dans celui de Saint Paul; j’ai rarement vu de la bonté se dégager d’un portrait, comme celui-là.

Je ne le vois absolument pas mais n’est-ce pas là le principe du désir reconduit ad vitam aeternam de toujours vouloir ce qu’on ne possède pas ou ce à quoi l’accès reste momentanément interdit. Je ressentais ce même type d’émotion pour la musique, disparaitre, m’y dissoudre en l’entendant, c’est d’ailleurs l’idée du transport qui préside à l’art que de nous faire découvrir un horizon qui nous fera grandir ou nous modifiera passagèrement ou en profondeur. Entrevoir un paysage et penser que jamais plus peut-être il nous sera donné d’apercevoir, de ressentir le fugitif Eden ou éprouver la chance d’échapper à l’enfer.

Clotaire dit: 2 juin 2015 à 20h36

un petit verre d’eau personnalisée,!…

Puisque vous en connaissez un rayon, à propos de Véronèse et son vert , c’est surement simpliste mais toujours quand je m’arrête devant un de ses tableaux exposé dans les environs, je me demande s’il ne tient pas son nom de ce vert qui n’appartient qu’à lui. J’ai du effectuer quelques recherches qui ne sont pas venues étayer ma théorie fantaisiste à laquelle pourtant je reste attachée.

D. dit: 2 juin 2015 à 20h43

Ce soir j’ai mangé du merlan avec du riz Basmati saupoudré d’un excellent Curry que j’achète fort cher à la Grande Épicerie du Bon Marché, où vous pourrez fréquemment me trouver. J’adore ce quartier riche en couvents et monastères.

D. dit: 2 juin 2015 à 20h47

Le vert Véronèse, c’est un point de détail.
Véronèse n’est pas un très bon peintre, disons qu’il a su réussir des exercices de style, il aurait pu avoir les doigts dans le nez son diplôme des Beaux-Arts de l’Époque, mais à part ça ça ne vaut pas grand chose.
Le plus grand peintre de tous les temps, pour moi absolument inégalé et probablement inégalable, est Soutine.

Clotaire dit: 2 juin 2015 à 20h51

D, oublions la bienséance et pensons tout de go que vous semblez bien mal parti. Songez à vous éloigner des vêpres ou vous y perdrez un temps précieux sans pour cela vous rapprocher de Dieu surtout si vous dépensez à errer dans les rayons du Bon Marché, lieu de toutes les tentations. Si nous en sommes là où nous en sommes c’est à cause des marchands et du lucre.

D. dit: 2 juin 2015 à 20h59

Clotaire, je ne gagne pas bien ma vie, mais je suis riche quand même de quelques bons placements qui me permettent d’acheter régulièrement de très bon produits, de préférence français. C’est le cas du curry ici considéré, car on peut, sachez-le, trouver des curry français, et ce sont pour moi les meilleurs, non pas parce qu’ils sont français, mais parce qu’ils ont été concoctés comme les plus grand parfums français. De la même façon je me fournis là-bas en chocolat français, pour exactement les mêmes raisons. Aucune maison étrangère n’a réussi à produire ce que font les français en la matière. Surtout pas les belges en tous cas, les suisses sont un peu haut dessus mais à peine.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h02

Donc vous pouvez me trouver là-bas assez fréquemment, du côté des curry et du chocolat mais également à la boucherie (remarquable), voire en-dessous aux vins.
Mais encore une fois je dois faire très attention à mon régime car beaucoup de choses sont incompatibles avec un entrainement intensif de Kung-Fu, dont l’abus de viande rouge et d’alcool.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h04

Je voulais dire haut dessus des belges, pas des français, entendons-nous vien.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h06

Oh et puis flûte, je n’ai pas à me justifier sans cesse pour faire plaisir à x ou y. Si ça ne vous plait pas, allez vous faire cuire un œuf.

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 21h07


…chacun son leurre et ses couleurs,!…
…un Louvre sur  » orbite « ,!…pour extra-terrestre en devenir,!…Non,!…
…ce qui est propre, aux vanités des hommes,…n’est pas nécessairement un élément de fierté pour l’immensité des galaxies, pour l’esprit quels renouveaux survivre et avoir confiance aux hommes,!…
…quels exemples d’hommes ou de femmes,!…des soumis et soumises,!…
…la terre un simple poulailler,!…de crottes,!…
…et c’est tout ce que vous êtes arriver à faire, du capitalisme mafieux corruptif,!…

…vous appelez cela, du pouvoir,…du caca de coq primitif,!…etc,!…
…mon cachet,!…Da, da, da,!…
…presque déjà 80 kg,!…léger, léger,!…une nouvelle vie, libre,!…
…etc,!…

D. dit: 2 juin 2015 à 21h11

Si vous imaginiez un instant comme Paris était beau au 17ème siècle, Haussmann n’était pas encore passé par là, il y avait des églises et des chapelles partout, le Seigneur était présent en tant d’endroits, tant de sentiers charmant couraient à travers jardins et champs qu’on trouvaient très vite, des moulins un peu partout, des chevaux, parfois quelque pendu mais qui l’avait bien cherché, des pendus pour ainsi dire heureux de faire leur office public.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h13

Tout ça a terriblement changé. Mais il reste quelques bribes de l’atmosphère de cette époque à certains endroits du 7ème arrondissement.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h18

On allait cherche l’eau à la fontaine publique, avec ses seaux de bois, on faisait un peu la queue, sinon il y avait parfois de petits arrangements pour aller se servir à des fontaines privées, pourvu qu’en compensation on accepte d’arroser un peu les légumes du jardin.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h21

Ecoutez, Saint Ange Jean, primo on ne comprend jamais où vous voulez en venir, secondo on ne sais même pas qui vous êtes. Muni de ça, le mieux ne serait-il pas que vous vous en alliez définitivement ? La lecture des commentaires n’en serait que plus agréable pour tout le monde ici.

D. dit: 2 juin 2015 à 21h33

Je ne sais pas si vous êtes là, Bérénice, mais au cas où je vous souhaite une bonne nuit. Je pense que je vais penser à vous et peut-être même rêver de vous.

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 21h34


…quelques boite de fruits  » Del Monte « ,!…
…Oui,!…allez vous couchez,!…
…vous l’avez méritez la croix,!…aux honneurs,!…chocolats,!…sur un trône d’or,!…
…vous n’êtes pas le dernier,!…
…etc,!…
…pas de quoi, faire son bain aux parfums,!…

…il y a de ses parfums aux muscs,!…
…souvenirs d’une enveloppe,!…en 1964,…
…absurdités d’émotions, s’en sortir,!…

D. dit: 2 juin 2015 à 21h39

J’ai remarqué qu’on ne commande pas ses rêves parce que c’est l’inconscient qui les détermine et qu’il est très difficile de commander son inconscient, mais j’ai mis au point une technique que je vous livre : à force de vouloir rêver de quelqu’un et que ça ne marche pas, ça finit par poser un problème au niveau inconscient (à condition de ne pas s’en apercevoir), et alors on finit par rêver qu’on arrive pas à rêver à ce qu’on voudrait. Et là, dans le rêve, et ça marche à tous les coups; on tombe sur la personne à qui on voulait rêver qui vous dit pas contente : mais qu’est-ce que tu fous ? – qui fait demi-tour et qui s’en va.

Widergänger dit: 2 juin 2015 à 21h52

Voir en Malherbe un précurseur de Ponge, c’est de bonne guerre. C’est stimulant. Mais n’est-ce pas aussi quelque peu restrictif…?

C’est aussi partir d’une idée du classicisme qui est fausse.

Déjà Du Bellay n’était-il pas un poète de la modernité, de l' »objeu » et de l’impossibilité poétique d’écrire de la poésie avec ce ver célèbre mais non moins sublime :
Et les Muses de moi comme étrange s’enfuit.

Je comprends, pour ma part, qu’André du Boucher ait pu aimer avec cette belle intolérance la peinture de Tal Coat. C’est en somme son équivalent en peinture. Aussi radical, aussi contestable, aussi épuré. André du Bouchet avait beau être Juif, il n’en fut pas moins une espèce de janséniste de la poésie moderne. Mais ce sont ses premiers recueils que retiendra sans doute la postérité, Ou le soleil, etc. Pour les autres, ma foi, le temps jugera. Mais à mon humble avis, il n’en restera rien. Idem pour Tal Coat. Ce sont, à leur manière, des précieux (un peu ridicules aussi. Mais je peux me tromper.

Sant'Angelo Giovanni dit: 2 juin 2015 à 21h54


…tout n’est pas si simple,!…

…enfin, restez dans les maths des rêves,!…
…etc,!…

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h00

La poésie d’André du Bouchet comme la peinture de Tal Coat nous disent au fond : à quoi bon écrire de la poésie puisque c’est impossible ? À quoi bon peindre puisque c’est impossible.

Alors, on se contente du geste d’écrire, du geste de peindre. Et c’est déjà trop, et on a honte.

Pour ma part, je comprends absolument cette honte. C’est une honte métaphysique, sans doute le pendant d’un orgueil démesuré, un défi à Dieu tel qu’on en est anéanti.

André du Bouchet comme Tal Coat sont deux grands mystiques du XXème siècle.

Un jour, il faudra écrire sur la tradition mystique au XXè siècle.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h04

La première toile, en bleu, est admirable. On ne s’en lasse pas.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h13

André du Bouchet comme Tal Coat disent, à leur manière, l’impasse de l’art au XXème siècle.

Jaccottet a beau jeu de parler du style naturel. Il n’empêche qu’on ne peut plus croire à la nature au XXème siècle. C’est bien là tout le problème de l’art. Non seulement on ne sait pas ce que ça veut dire « être naturel », mais quand bien même on le saurait, on ne saurait s’en contenter, parce que tout art relève non pas de la nature mais de l’artifice. Quoi qu’on fasse, on fait « naturel » comme on fait n’importe quoi d’autre. La nature n’est qu’un artifice parmi tant d’autres, le produit d’une culture, d’une histoire, d’une histoire du goût aussi. La phrase de Proust lui était aussi « naturelle » qu’à nous, nos conversations. La nature n’est qu’une convention parmi d’autres. Il faut bien comprendre que des artistes comme André du Bouchet ou Tal Coat sont à la recherche d’un mirage dans le désert, ils sont à la recherche d’une parole authentique, d’une parole qui émanerait directement de la Vérité de l’Être. Ce sont des rêves fous, dont la valeur est moins dans la réalisation que dans l’ambition et le projet. Ce sont des délires grandioses et forcément ratés.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h20

Tout art authentique, aujourd’hui, ne peut être que fantomatique. La toile en bleu est fantomatique, et si séduisante à cause de cela. Si vraie.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h30

Il se trouve que Ponge était très vaniteux, et un tantinet paranoïaque, ayant toujours peur qu’on lui pique ses « trucs », comme Harpagon avec sa cassette.

Derrière toutes ses salades sur l’objectivité de sa poésie, il y a tout de même une énorme folie.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 22h36

Jaccottet a beau être un grand traducteur, il lui arrive aussi de se fourvoyer. La preuve, sa traduction du mot « Sehnsucht ». C’est comme un éléphant qui essaierait de chausser des escarpins. Vous voyez un peu d’ici le travail… C’est n’importe quoi sa traduction.

C’est sans doute Paul Cela qui l’a, à sa manière, le mieux traduit mais en allemand…, quand il écrit dans un poème :

« das Gedicht, das den Sinn sucht »

Ce qui m’avait fait inventer le concept de « Sinnsucht » : le poème comme Sinnsucht.

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 22h41

Oui WGG, la toile bleue est poignante. On pense à Munch, à Bacon, tout en ne contestant pas l’intuition, la particularité ni la nécessité de l’auteur. Votre 0h13 lu en rentrant m’a touchée. Sûrement bcp de cela, en effet

Court dit: 3 juin 2015 à 23h54

Nous sommes encore quelques uns avec Valéry Larbaud à traverser des « crises d’enthousiame Malherbien. »Le sonnet sur la mort de son Fils, La Prière au Roi…
Et le Génie constructeur de Rameau est un peu son équivalent musical. Ah, le Finale des Indes Galantes!J’ignore ce que Ponge écoutait de lui, mais il l’entendait de surcroit sur des instruments modernes, et non considéré comme un objet de musée.
MC

Attila dit: 3 juin 2015 à 5h47

« André du Bouchet ou (et) Tal Coat sont (est) à la recherche d’un mirage dans le désert, ils sont à la recherche d’une parole authentique, d’une parole qui émanerait directement de la Vérité de l’Être »

Ou ou Est, il faut choisir, WGG !
Pourquoi tant d’artifice et ne pas dire plus naturellement qu’ils sont à la recherche de Dieu, comme vous, comme nous tous peut-être ?

Chaloux dit: 3 juin 2015 à 6h04

Et la Consolation à M. du Perrier sur la mort de sa fille, donc. Quant à Rameau, sans doute Ponge admirait-il à bon droit l’auteur du fameux Traité d’Harmonie qui allait bouleverser l’histoire de la musique (découverte de la basse fondamentale, etc.), se demandant peut-être si les même arcanes pourraient être débusqués en poésie.

Ces chroniqueurs qui parlent de tout…

Bonne journée,

Passou dit: 3 juin 2015 à 6h06

Widerganger, A ceux qui comme vous sont fascinés par la première toile en bleu de Shahda, on ne saurait trop suggérer d’aller voir l’intégralité du tableau pour en jouir, car comme précisé ce n’est qu’un détail, on le retrouve en entier en se reportant au lien indiqué en bas dans la légende l’illustration et en déroulant jusqu’en bas

Chaloux dit: 3 juin 2015 à 6h23

Pour causer musique encore, le Sibélius de Millet m’a fait penser moins à un livre qu’à un vide-poche. Toujours le problème quand un écrivain suppose a priori qu’il écrira des choses remarquables : généralement, il ne les écrit pas. Et puis cette complaisance à saupoudrer « le livre » de considérations sur ses amours, dont chacun se fout abondamment, fait un peu vieux monsieur qui commence à déraisonner.(Pas étonnant que ce pauvre Edel ait apprécié.)

Hurkhurkhurk!

JC..... dit: 3 juin 2015 à 6h30

« Pourquoi tant d’artifice et ne pas dire plus naturellement qu’ils sont à la recherche de Dieu, comme vous, comme nous tous peut-être ? » (jacky le chercheur)

Pour une nouvelle, c’est une nouvelle : tu cherches Dieu !…. et alors ? qu’est ce que ça donne, factuellement …?

JC..... dit: 3 juin 2015 à 6h38

Ce tableau de Shahda me fascine autant qu’un ticket de métro. Sinistre, narcissique, répétitif…. bref, ce peintre me laisse aussi froid qu’un colin de Norvège.

Benjamin Black dit: 3 juin 2015 à 6h44

Sacré John Banville à propos de La fuite de Monsieur Monde de l’écrivain fétiche de Passou:

Porquerolles (…)proves to be less than a paradise; in fact, Mahé feels that on the island “things were hostile to him.” The sun is too hot, the sea too glaring, there are scorpions on land and grotesque conger eels in the water; it is “as if there was a tremendous chaos around him, a kind of life that was too vivid.”

De grotesques congres…

Attila dit: 3 juin 2015 à 6h55

Je pense, notamment, entre autres, à ces pauvres convertis musulmans qui vont se faire sauter en Syrie ou ailleurs, JC, croyant que leurs dégâts collatéraux leur ouvrent la voie du paradis a houris, hi hi hi !

La minute filloniste dit: 3 juin 2015 à 6h57

vous déjeuniez avec des lettres, vous mongerez avec des artistes.

christiane dit: 3 juin 2015 à 7h08

Le regard de Michel Ange – Court métrage d’Antonioni tourné 3 ans avant sa mort alors qu’il était privé de la parole suite à une attaque cérébrale :
https://vimeo.com/12509233
Peut-être en dialogue avec la très belle méditation de Michel à 0h13.

JC..... dit: 3 juin 2015 à 7h16

Attila dit: 3 juin 2015 à 8 h 48 min
« Le nous tous correspond à un artifice empathique mon pauvre JC ! »

…ça alors ! je ne m’en doutais pas !…quel raffinement dans l’expression franzouèse, mon brave jacky !… qu’est ce que tu causes bien…

JC..... dit: 3 juin 2015 à 7h18

Si mes souvenirs sont bons, les houris sont des vierges à paradiseux, hymen renouvelé après chaque coït… Génial !(?)

Lucy Fair dit: 3 juin 2015 à 7h26

le PQ de la RdL est un astre ; certains brillent par leur intelligence, lui illumine par sa bêtise

JC..... dit: 3 juin 2015 à 7h35

S’il en est qui sont papiers bien utile, en RdL ou en isolement, d’autres sont le matériau mou et puant qui salit tout ce qu’il touche…

Lucy Fair dit: 3 juin 2015 à 7h43

touché, il a compris que c’était bien lui que j’évoquais

JC..... dit: 3 juin 2015 à 7h48

Je suis à deux doigts de me convertir à l’Islam ! En particulier, pour la raison suivante … qui parait enchanteresse à mes yeux de mécréant diplômé :

Voici, ce qu’écrit un commentateur du 16 e siècle, l’Egyptien Al Suyuti (1445 – 1505) : « Chaque fois qu’un homme touche une Houri, il la trouve vierge. Le pénis des élus ne faiblit jamais, l’érection est éternelle. La sensation ressentie en faisant l’amour est à chaque fois absolument délicieuse et extraordinaire et quiconque la ressentirait en ce monde s’évanouirait. Chaque élu (musulman) épousera 70 houris, en plus des femmes qu’il a épousées en ce bas monde et elles auront toutes des vagins appétissants. »

Tout de même, ce Paradis là est bien meilleur que celui des deux autres monothéismes ratés ! Vous imaginez une éternité avec Mère Teresa ou Sainte Blandine ?….

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 7h51

Oui, merci Passou.

Non, ils ne sont nullement à la recherche de D.ieu. Pas plus que moi d’ailleurs. Si j’ai employé l’expression de la Vérité de l’Etre, c’est évidemment à dessein. Je sais de quoi je parle, je n’emploie pas des mots au hasard contrairement à la populace qui n’a aucune rigueur en rien !

Quelle misère !

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 7h58

Moi, je n’ai guère besoin de chercher D.ieu, mes petits chéris. Je l’ai trouvé. Ou plutôt, il m’a trouvé. Mais vous ne pouvez pas comprendre. C’est comme la fameuse nuit de Pascal. Vous n’en avez aucune expérience. Moi, si ! C’est ce qui nous sépare à jamais.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 8h04

JC est atteint du complexe d’Augustin, qui l’a fait se convertir. Notre JC est à deux doigts de la sainteté…

JC..... dit: 3 juin 2015 à 8h05

Dieu t’a trouvé Michel ? Tu es chanceux, et toujours là. Le jour où il me trouve …. il me tue !

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 8h05

Le Poltergeist a atteint le fond du gouffre, là, non ?

JC..... dit: 3 juin 2015 à 8h09

Mai enfin, si je suis ce que je suis, c’est Lui qui l’a voulu, non ?…

JC..... dit: 3 juin 2015 à 8h15

Il a du me rater, le Créateur… Dieu peut il se tromper, d’ailleurs ? il s’est déjà planté avec son chef d’Etat-Major Lucifer !

Parlons d’autre chose …

Sant'Angelo Giovanni dit: 3 juin 2015 à 8h16


…quels gâchis, de toiles, de couleurs,!…
…et quel temps perdu,!…
…pour ridiculiser l’art,!…
…difficile de faire plus abject en horreurs,!…
…ses souvenirs de ses Pampers au frigo,!…

…à la recherche de sa ligne d’horizon,!…

…comme Martin Shulz,…
…et sa stratégie de diplomatie européenne ,!…pour s’enliser en Lucres & Haine,!…en manque de grecs en crise,!…
…renouveler ses ennemis, au Pif,!…

…vive l’U.E.,…pour des Euros – conscrits,!…du lourd à se fourrer les pinceaux démocrates au cul,!…en public-disgrâce,!…etc,!…
…pas mieux, après Berlusconi à ses  » airs plannings « ,!…
…le pouvoir lèche-cul of U.S.A,!…
…Go Home please,!…etc,!…

…of course,!…etc,!…

antonio dit: 3 juin 2015 à 8h22

Lucy Fair : JC, un astre ?… plutôt un désastre…hurkhurkhurk

JC..... dit: 3 juin 2015 à 8h34

Antonio et Lucy Fair : une amitié solaire, … entre anciens pensionnaires de Clinique ?

Sant'Angelo Giovanni dit: 3 juin 2015 à 8h45


…une vie de châteaux,!…pour l’Allemagne,!…

…et l’€urope,!…en Stalag 13,…

…suivant,!…des lèche-culs du pouvoir,!…
…Ah,!Ah,!,…héritiers et Escort – Girls,!…la 12,…à bretelle, pour midi,!…

…en stroumph-panzer,!…of course,!…
…sur le billard,!…encore aux réglisses à sucer,!…aux petits bateaux,!…etc,!…
…façon Rubicon,!…suivant avec Papa Shultz,!…Ah,!Ah,!…Rodéo,!…
…etc,!…
…suivant,!…la crise de l’indifférence,!…etc,!…

Guidon Lardu dit: 3 juin 2015 à 9h10

JC….. dit: 3 juin 2015 à 8 h 38 min
Ce tableau de Shahda me fascine autant qu’un ticket de métro

Pensez-vous vraiment que vos goûts personnels nous intéressent ? Vous êtes probablement le commentateur le plus nombriliste qui soit, tous blogs confondus.

Attila dit: 3 juin 2015 à 9h12

« la Vérité de l’Etre »

C’est quoi au juste en langage naturel et non artificiel,WGG, sinon Dieu ou l’Etre Suprême ?

Guidon Lardu dit: 3 juin 2015 à 9h18

Attila dit: 3 juin 2015 à 11 h 12 min
C’est quoi au juste en langage naturel et non artificiel

Et c’est quoi un « langage naturel et non artificiel » ? Un beuglement, un soupir, un borborygme ?

Attila dit: 3 juin 2015 à 9h32

Un sujet, un verbe, un complément, des mots simples et clairs, bien définis, et ni art pour art ou autres chichis…

Attila dit: 3 juin 2015 à 9h34

On peut regretter que WGG cède à la tentation du nombrilisme et de l’afféterie, hélas !

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 10h38

9h48 : toujours votre négativité inquiétante, JC. Luttez. Qu’avez-vous contre Sainte Blandine et Mère Teresa? Je vs recommande la lecture de l’inénarrable « Comment emballer la catholique sur les chemins de Compostelle », roman pas tout à fait de gare, « Sncf », disons, érotico-foutraque d’Etienne Liebig, par ailleurs pas mauvais saxophoniste. Mais ceci est une autre histoire.

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 10h45

Mieux découvert Shahda ici (cf. lien fourni par PA). Son « autoportrait au corps très étrange », en plein ds le débat lancé par WGG. Allant à mon avis ds son sens. Ce flottement cotonneux, ce corps fantomatique de brume et de neige énonce d’une autre manière ce qu’il a dit très justement

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 10h50

En particulier ce bleu, littéralement électrique, évoque l’émission aveuglante d’un néon, arc lumineux, halo, aura vibrante comme un cri

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 10h52

Ou un feu de méthane. Vraiment poignant.
Au revoir à ts.

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 11h29

Reine, un être soumis à la torture ou un qui serait affublé et souffrant d’une serviette de table trop grande portée à la mode paysanne? Le cri, Munch toujours, Edouard on the road again, quel malheur, que d’infamie, grande notre misère, scandale .

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 11h41

De l’amitié, extrait d’un recueil littérature.

 » La nature de l’amour propre et de ce moi humain est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi. Mais que fera-t-il . Il ne saurait empêcher que cet objet qu’il aime ne soit plein de défauts et de misère; il veut être grand, et il se voit petit; il veut être heureux et il se voit plein d’imperfections; il veut être l’objet de l’amour et de l’estime des des hommes, et il voit que ses défauts ne méritent que leur aversion et leur mépris. Cet embarras où il se trouve produit en lui la plus injuste et et la plus criminelle passion qu’il soit possible d’imaginer; car il conçoit une haine mortelle contre cette vérité qui le reprend et qui le convainc de ses défauts.
(…)
Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L’union qui est entre les hommes n’est fondée que sur cette mutuelle tromperie; et peu d’amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas, quoiqu’il en parle alors sincèrement et sans passion.
L’homme n’est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l’égard des autres. Il ne veut donc pas qu’on lui dise la vérité. Il évite de la dire aux autres; et toutes ces dispositions,

si éloignées de la justice et de la raison,

ont une racine naturelle dans son coeur »

extrait des Pensées, proposé comme dévelopement à une considération du billet:
« Aux amis, la vérité. Toute la vérité ? C’est là que l’affaire devient délicate. »

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 11h52

« Aux amis, la vérité. Toute la vérité ? C’est là que l’affaire devient délicate. »

Passer vos invités au détecteur de mensonges, vous y perdriez l’estime de vos invités. Le mensonge est à la vie ce que le rêve est au sommeil, une nécessaire respiration.

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 12h00

pas raccord, faut-il nécessairement admettre ami=invité à la maison ?

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h01

Néanmoins, étonnant que vous ne donniez pas l’auteur de ce ramassis « littéraire » à moins que ce ne soit qu’une critique des mœurs ayant cours dans certains mondes d’où l’amitié serait exclue, la sincérité une vue de l’esprit, l’hypocrisie une politesse.

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 12h05

Pour le cours de physique du même auteur, et l’explication de texte, ce sera beaucoup plus cher !

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h05

Feriez-vous l’acquisition d’un auteur par vous méprisé en raison de ses vues, jugements, opinions si ce n’était par souci d’information ou dans le but de concevoir des arguments motivés et opposants?

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h07

Pascal, quelle barbe! Il ne faudrait pas accepter et tout citer comme évangiles.

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h10

C’est un dévot amer, le lecteur y puise pourtant ses vérités au moment opportun.

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 12h13

« Il y avait ici deux hommes, qu’on pourrait appeler les Oreste et Pylade de Bourbonne. L’un se nommait Olivier, et l’autre Félix ; ils étaient nés le même jour, dans la même maison, et des deux soeurs. Ils avaient été nourris du même lait ; car l’une des mères étant morte en couche, l’autre se chargea des deux enfants. Ils avaient été élevés ensemble ; ils étaient toujours séparés des autres : ils s’aimaient comme on existe, comme on vit, sans s’en douter ; ils le sentaient à tout moment, et ils ne se l’étaient peut-être jamais dit. Olivier avait une fois sauvé la vie à Félix, qui se piquait d’être grand nageur, et qui avait failli de se noyer ; ils ne s’en souvenaient ni l’un ni l’autre. Cent fois Félix avait tiré Olivier des aventures fâcheuses où son caractère impétueux l’avait engagé, et jamais celui-ci n’avait songé à l’en remercier : ils s’en retournaient ensemble à la maison, sans se parler, ou en parlant d’autre chose. »
D.D.

vous trouverez bien la suite…

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h14

Tous errent d’autant plus dangereusement qu’ils suivent chacun une vérité, leur faute n’est pas de suivre une fausseté, mais de ne pas suivre une autre vérité.

863. Fragments polémiques _ appendice.

christiane dit: 3 juin 2015 à 12h18

@Attila dit: 3 juin 2015 à 13 h 40 min
Cette toile se trouve sous le lien Pierre Autin-Grenier parmi d’autres. Oui, il est fascinant comme ceux proposés sous le lien Ibrahim Shada là où se trouve la série développant le 3e visage, si troublant, et le visage à l’éclat rouge qui est en tête du billet. Une sacrée aventure. Un développement fouillé se trouve sur « Terres de femmes » concernant le livre de Jaccottet évoqué.

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 12h18

Deux vrais amis vivaient au Monomotapa :
L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre :
Les amis de ce pays-là
Valent bien dit-on ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,
Et mettait à profit l’absence du Soleil,
Un de nos deux Amis sort du lit en alarme :
Il court chez son intime, éveille les valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L’Ami couché s’étonne, il prend sa bourse, il s’arme ;
Vient trouver l’autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort ; vous me paraissiez homme
À mieux user du temps destiné pour le somme :
N’auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?
En voici. S’il vous est venu quelque querelle,
J’ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point
De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle
Etait à mes côtés : voulez-vous qu’on l’appelle ?
– Non, dit l’ami, ce n’est ni l’un ni l’autre point :
Je vous rends grâce de ce zèle.
Vous m’êtes en dormant un peu triste apparu ;
J’ai craint qu’il ne fût vrai, je suis vite accouru.
Ce maudit songe en est la cause.
Qui d’eux aimait le mieux, que t’en semble, Lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu’on la propose.
Qu’un ami véritable est une douce chose.
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur ;
Il vous épargne la pudeur
De les lui découvrir vous-même.
Un songe, un rien, tout lui fait peur
Quand il s’agit de ce qu’il aime.
JDLF

pas raccord dit: 3 juin 2015 à 12h21

Fête aux acronymes, le mystère s’épaissit et la culture en souffre, ne disposeriez-vous pas de quelques candélabres pour que dans ce château obscur nous circulions à notre guise et visitions les pièces.

JC..... dit: 3 juin 2015 à 13h37

Guidon Lardu dit: 3 juin 2015 à 11 h 10 min

Exact ! il n’y a que moi qui m’intéresse ! Comme tout le monde quoi… mais un peu plus franchement.

JC..... dit: 3 juin 2015 à 13h50

Pour en revenir au rétroviseur françois.

Clairement, Blaise Pascal dit parfois des choses justes, intemporelles, universelles, au milieu des idées reçues de son temps.

Le reste du temps, il me les brise menues car ses propos sont, à mes yeux, sans intérêt. Rien n’est plus proche de la folie tragique que le génie livré à lui même…

JC..... dit: 3 juin 2015 à 14h13

« En particulier ce bleu, littéralement électrique, évoque l’émission aveuglante d’un néon, arc lumineux, halo, aura vibrante comme un cri » (reine des chats)

J’ai beau regarder avec mon œil le plus félin possible, je ne vois que peintre qui peintoie et peinture qui merdoie. Pas la moindre émotion à plonger dans cette mièvrerie d’artilleur mas-tu-vu…

Mauwwww !

Philippe Sixte dit: 3 juin 2015 à 14h43

Un roi Bourbon au Palais du même nom, c’est Sergio qui doit être content.

Freddy Lamarck dit: 3 juin 2015 à 14h55

Tout à fait d’accord avec Widergänger et JC, qui sont d’ailleurs souvent du même avis.
Pour moi ce sont les deux meilleurs commentateurs de ce blog avec TKT, qui se fait malheureusement trop rare ces derniers temps.

JC..... dit: 3 juin 2015 à 15h04

Puisqu’on parle de Francis Bacon à propos de Shahda (!)…

J’ai le souvenir d’avoir vu fin 2009 dans une expo Caravaggio-Bacon à la Villa Borghèse, l’étude de Francis Bacon réalisée en 53 d’après le fameux portrait du Pape Innocent X de Vélasquez.

Après avoir vu ça, la comparaison de Shahda avec Bacon parait quelque peu outrancière… mais bien entendu il n’est pas interdit de penser le contraire !

JC..... dit: 3 juin 2015 à 15h06

Je regrette beaucoup, moi aussi, l’apport de TKT à ce blog prestigieux. Nous avons perdu là, un esprit affuté, cultivé, remarquable.

Il est mort quand ?

Sergio dit: 3 juin 2015 à 15h49

Philippe Sixte dit: 3 juin 2015 à 16 h 43 min
qui doit être content.

N’en a plus pour longtemps, hein ! (leur maudite révolution) ; C’est comme dans le Sub-Oural, suffisait d’attendre ! Dieu et le roi, on mettra les curés à moto comme Bernanos… Un peu plus de gueule que les autres, là, avec des draps torsadés sur la tête…

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 15h58

Il est bien clair qu’il ne faut surtout jamais dire la vérité à un ami. On est sûr de le perdre.

C’est une question d’échelle de valeurs. La vérité vous condamne à la solitude. La sagesse populaire le sait parfaitement bien qui dit que « toute vérité n’est pas bonne à dire ». Alceste a la passion de la vérité, c’est ce qui le condamne aux yeux de la société de la Cour. Il finit solitaire. Si on aime l’amitié de préférence à la vérité (ce qui, ma foi, est une très honnête position) on est comme Philinte. Molière pose précisément en débat ce problème de la vérité et de l’amitié dans Le Misanthrope. C’est un dilemme sans solution. L’amitié, c’est comme l’amour, ça se termine toujours mal. Mieux vaut donc choisir comme valeur au-dessus de toutes les autres, la vérité. On est sûr, là, de trouver tout le réconfort souhaitable dans la solitude… et on a au moins cet avantage de ne jamais être déçu ! Mais ce genre de solitude n’est réservée qu’aux grandes âmes comme Alceste. Elle n’est pas faite pour le vulgum pecus, qui se contentera sagement des aléas parfois scabreux de l’amitié. Je suis pascalien, donc solitaire. Les autres m’ennuient le plus souvent. Sauf JC ici. Ils me sont une prison. Eh oui, mes petits chéris, c’est comme ça !

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 16h01

TKT est mort. Mais il va ressusciter, ne vous inquiétez donc pas pour lui. Il doit être à Milan en train d’essayer chez son tailleur son nouveau costume…

D. dit: 3 juin 2015 à 16h03

Ce bleu a tout simplement été fait avec de l’outremer,il n’y a pas de quoi s’affoler. Soudain j’ai l’impression que certaines découvrent la peinture, comme à la maternelle.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 16h09

Non, non, mes petits chéris, la peinture de Bécon n’a vraiment rien à voir avec celle de Shahda. Croyez-moi, je sais ce que je dis.

C’est Didier Anzieu, le psychanalyste, qui, à mon avis, a écrit sur la peinture de Bécon les propos (en dehors de ceux sur sa manière de peindre) les plus éclairants dans un de ses bouquins où il s’est intéressé, en tant que psychanalyste qui est l’inventeur du concept analytique du Moi-peau, à l’art dans Le Corps de l’œuvre, chez Gallimard. Il contient une étude sur Robbe-Grillet, tout à fait pertinente aussi, et un chapitre vraiment très stimulant sur Fr. Bécon qui explique bien ce que peint en vérité Fr. Bécon. Des zones d’insensibilité du corps propre dans la névrose avec sa mère, l’image psychotique du corps. La Mère phallique. D’où le portrait absolument génial du Pape sur son fauteuil tronesque dont parle JC. Image fascinante s’il en est. Mais Shahada c’est tout autre chose.

Sergio dit: 3 juin 2015 à 16h42

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 17 h 58 min
Ils me sont une prison

Ben houi mais comme justement ils serpentent tout le temps ça fait une prison mobile ! Comme dans l’Arrache-coeur… Ou comme on aura les ordinateurs, biologique… Avec des tentacules…

Faut faire gaffe le souple quand ça veut c’est plus dur que le dur ! Hindou…

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 16h44

lu: « Alceste a la passion de la vérité »

Pour ceux qui n’ont pas 50000 followers , les nouveaux amis de l’ère web2.0, Alceste a surtout la passion de la sincérité, des hommes d’honneurs et a horreur des flatteries en cour et diseurs d’inutiles paroles.

Si l’amitié , sa définition ne repose que sur celle d’une durée de validité liée à la valeur portée au jugement -moral ?- de l’ami, alors Pascal est plus intemporel et universel. Eu egard aux amis « virtuels »…
Si je dis:
Le Poltergeist est un couard du sentiment, qui se gonfle comme une baudruche, j’atteins son amour propre. Je dis une vérité, n’entretiens aucun lien amical ni autre avec cet intervenant.

La Reine des chats dit: 3 juin 2015 à 18h42

Oui, WGG 18h09 la remarque est judicieuse. Cette façon de rapporter Shadha à Bacon procède davantage de corrélations visuelles évidentes que d’autre chose. Pas du simple sens commun, mais pas non plus un soubassement/substraction critique circonstancié(e). Ms je ne suis pas pour une professionnalisation systématique, à outrance, des avis & des ressentis. La peinture se regarde autant avec le coeur et les yeux qu’avec la tête, être grand Clair n’est pas obligatoire pour cela, même si l’absence de culture ou l’acculturation, ne sont en rien garantes de découvertes nouvelles, plus intelligentes, plus fraîches ou moins corrompues, loin de là. Démagogie pure que de l’avancer. Je sais que vs ne me direz pas le contraire. Surtout vous, qui n’hésitez pourtant pas à déclarer que la littérature est affaire de coeur pur, ce que je ne suis pas loin de penser, hors tte mièvrerie que pourrait laisser supposer la naïveté apparente, en réalité magnifique, de la formulation. .. Cela dit, la nécessité, le « venir à », l’historique de Bacon sont résolument différents, il est vrai. Parlons donc plutôt ici, même pas « d’influences », mais de climat, bain de regards, nourritures échangées. Les comparaisons par nature sont pauvres, vouées à l’échec. Elles sont au mieux plaisantes, ludiques, ms ne définissent jamais qu’un chemin grossier qui n’est valable qu’à titre d’exemple, une petite luciole parmi d’autres, multiples, pavant parfois une voie exactement inverse, ou très éloignée de la précédente. C’est tt le pbm au moment où l’on regarde une toile pour en juger, discourir dessus en public ou en parler profondément entre amis. Ce qu’on en voit, ce qu’on en ressent ou ce qu’on peut avoir envie d’en dire dépend d’où on place le curseur.Je suis en train de lire une thèse d’éthologie (doctorat en sciences animales,à paraître, Sophie Brajon/Université Laval, Québec) sur le « rôle des interactions précoces avec l’homme sur la perception de l’humain et la modulation des processus émotionnels et cognitifs chez le porcelet sevré(!) » qui décrit cela à la perfection. Je garde en mémoire l’assertion, un peu étonnante pour moi, quand j’y repense, d’un assez bon critique, pas mal compétent si l’on en croit sa trajectoire et ses fonctions, pointant devant moi des similitudes incontestables selon lui entre « L’autoportrait à la grande cape » et « Luncheon » de Vélasquez ,qu’on pouvait encore admirer il y a peu, à l’Ermitage (vous savez, celui où le personnage central est en partie effacé, collerette blanche et sorte de saz à la main, entouré de dineurs aux faces narquoises et rubicondes ). Ah bon? Devant ce Shahda que je ne connaissais pas plus que ça, mon premier réflexe m’a portée vers Bacon, vers Munch, et maintenant que j’ai déroulé le lien, c’est Lucian Freud qui me vient à l’esprit – « Man’s Head », The Whithworth Art Gallery, University of Manchester. Quelle importance que ce soit pertinent ou pas? Après, le tout est de tout oublier, lâcher le parapet sans essayer de se raccrocher à un quelconque terrain de connaissance. C’est là je crois que l’oeil peut vraiment s’exercer, lavé de ce qu’il a déjà vu. Or bien sûr qu’il établit des connexions, le plus souvent idiomatiques. Les porcelets qu’on s’emploie à sevrer là-dessus m’ont bien appris. Une hygiène mentale à avoir. L’essentiel n’est pas tant de repérer tel ou tel héritage, a priori tjs à l’oeuvre qq part, que de savoir reconnaître l’absolue singularité, l’énigme renouvelée qui s’expriment une fois la digestion accomplie. Et le plus beau, dans tout ça, c’est que le fait que vous ayez raison ne signifie pas que quelqu’un qui pense différemment de vous a tort.

bérénice dit: 3 juin 2015 à 19h29

Le « Moi-peau » (fou-rire) êtes-vous certain d’avoir bien lu, ne serait-ce pas un truc pour aller à la chasse au canard?

D. dit: 3 juin 2015 à 19h43

Bérénice, j’ai rêvé de vous. Vous passiez en vélo, assez vite, et je vous disais : « hé, ho, fais pas la fière ».

bérénice dit: 3 juin 2015 à 19h43

17h58 WGG Mitterrand à propos de l’amitié disait qu’au delà de trente ans on n’en liait plus de nouvelles et renouer quand on est parti est difficile, les entretenir comme pour les plantes dans un jardin sans quoi vous récoltez les feuilles intéressantes des livres et vraisemblablement une foule de produits substitutifs peuvent aussi occuper ce temps qui a perdu le sens de l’amitié.

D. dit: 3 juin 2015 à 19h44

et vous poursuiviez votre chemin sans ralentir, étonnée, sans avoir su qui vous adressait la parole.

bérénice dit: 3 juin 2015 à 19h47

D j’oscille entre l’indifférence la colère le dégout le tout à l’égout et la timidité, de quoi pourrais-je être fière?

bérénice dit: 3 juin 2015 à 19h49

ceci dit je vous donne raison pour le vélo, il faudrait que je m’y remette, je ramollis.

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 19h52

lu du même intervenant: « D’où le portrait absolument génial du Pape sur son fauteuil tronesque  »

Effectivement ce portrait d’Innocent X par Velàzquez entrepris lors de son 2ème voyage en Italie- à cette occasion il fit le portrait de plusieurs ecclésistiques- est tellement « génial » (*) que le modèle lui-même aurait dit en substance: c’est trop vrai.

Il faut préciser selon les éléments biographiques relatif au peintre, qu’il ne se fit pas rétribuer pour ce portrait, espérant être honoré du titre de chevalier de l’ordre de Santiago.

(*) à rapprocher de cette notion de « style naturel » propre à Pascal.

Il faut également noter que ce portrait du pape Innocent X fut beaucoup copié au cours des siècles, notamment par Reynolds, peintre portraitiste britannique du XVIIIème.
c’était l’ère A-P. ( ante psy) et l’ère A-N ( ante névrose)

vestibulle dit: 3 juin 2015 à 19h55

la comparaison de Shahda avec Bacon parait quelque peu outrancière… JC

Mais cela semble d’une évidence…
Les grands coup de brosse sur des toiles ça fait propre sur soi et sur les vêtements ( effets de manche) ça enlève les pellicules.

Widergänger dit: 3 juin 2015 à 19h57

Tenez, bérénice, de quoi vous faire un ami :
Didier Anzieu, Le Moi Peau, Paris, Dunod, 1985;

Il est aussi l’auteur d’un bouquin intéressant sur Beckett.

Anzieu, c’était un ponte de la psychanalyse. Allez donc jeter un œil sur Wikiki, on vous dira tout sur le Moi-peau.

C’est un concept qui permet aussi de mieux comprendre ce que Kafka raconte dans la Colonie pénitentiaire avec cette machine qui grave sur la peau des lois. Du moins, c’est un sens possible de cette machine. Mais non unique, bien entendu.

vestibulle dit: 3 juin 2015 à 19h59

Quand à l’exégète psychanalysant de Francis Bacon cité par WGG, laissez-nous rire!

la vie dans les bois dit: 3 juin 2015 à 20h00

Les termes « solaires » et  » lunaires » appartiennent préférentiellement au vocabulaire psy et astrologique. Ce qui limite considérablement mes pensées amicales.

Anselme dit: 3 juin 2015 à 20h03

Autoportrait (détail)

1er tortionnaire – Et si on lui en remettait une dose ?
2e tortionnaire – C’est une idée, ça, qu’elle est bonne.
1er tortionnaire — Tout ce bleu, ça glace un peu. Faudrait remettre du rouge.
2e tortionnaire – En arrachant carrément l’oeil gauche, ça devrait le faire.
Chef (passant une tête) – Alors, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? on n’est pas là pour faire de la critique d’art. Sortez-moi ce qu’il a dans le ventre.
2e tortionnaire – Oui, chef. Toi qui voulais du rouge…
1er tortionnaire – ça devrait le faire. Ôte-moi tout de même ce saint suaire blanc, ce serait dommage qu’on le salisse.

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