Les traductions aussi ont une histoire
« Savez-vous pourquoi la traduction des livres d’histoire comme objet d’histoire laisse totalement indifférents les historiens du culturel ? Nous non plus… De fait, après avoir essuyé bien des refus, nous avons eu le plus grand mal à en trouver un qui veuille bien s’y coller ! ». Heureusement, Bernard Banoun a tenu bon. Ce germaniste est le maître d’œuvre, avec Isabelle Poulin et Yves Chevrel, du dernier tome de la monumentale Histoire des traductions en langue française (1920 pages, 48 euros). Une somme en quatre volumes qui court de l’invention de l’imprimerie jusqu’à la fin du XXème siècle éditée par Verdier sous la direction d’Yves Chevrel et Jean-Yves Masson. Elle impressionne non seulement par son épaisseur (des milliers de pages avec zooms sur des traducteurs, index et bibliographies) mais par la diversité, la richesse, l’originalité des angles d’études et surtout par son exceptionnelle densité. Elle permet de revisiter l’histoire culturelle au prisme de la traduction. Quelques deux cents universitaires de toutes nationalités y ont collaboré. On y trouve même, au sein des études globales sur tel phénomène ou telle discipline, des portraits de traducteurs, des focus sur la reproduction des oeuvres complètes de Freud au PUF, sur la traduction pionnière mais contestable de Kafka par Alexandre Vialatte ou encore les libertés prises dans la traduction des titres de films
« Ainsi « Der Himmel über Berlin » de Wim Wenders (littéralement « Le ciel au-dessus de Berlin ») est traduit par « Les Ailes du désir ». Les titres de plusieurs films de Luchino Visconti présentent des transferts intéressants : le titre français « Sandra » traduit « Vaghe stelle dell’Orsa » (littéralement « Belles étoiles de l’Ourse », incipit du poème « Le Ricordanze » de Leopardi que récite un personnage ); « Violence et passion » correspond à « Gruppo di familia in un interno » (groupe de famille dans un intérieur) ; enfin, « Les Damnés » s’intitule en italien « La Caduta degli Dei » – La Chute des Dieux… Depuis quelques temps, les distributeurs aiment bien conserver les titres anglais : « Pulp Fiction », « Breaking the Waves », « Trainspotting »… Et comme d’habitude, les Québecois sont les seuls à faire de la résistance en soucieux en gardiens du temple de la langue française. Chez eux, ces films deviennent donc « Fiction pulpeuse », « L’amour est un pouvoir » et, plus cocasse et néanmoins énigmatique « Ferrovipathes » (sic).
Et encore, la synthèse ne se veut pas exhaustive malgré son « ambition de totalité ». Le XXème siècle aura vu sur sa fin un spectaculaire accroissement du nombre des traductions à proportion de l’intensification des échanges de biens culturels et des réflexions aussi théoriques que méthodologiques sur une pratique constituée en discipline. La perspective historique permet de comprendre par exemple l’arrivée tardive de la littérature japonaise dans notre champ de vision , ou les origines de la percée du « boom » latino-américain dans les années 70 ou encore la création de nombreux néologismes qui écorchent souvent les oreilles dans les traductions de philosophie et de psychanalyse. La césure que constituent les années 1980 se manifeste dans les différents domaines où s’exerce la traduction : littérature, philosophie, cinéma, BD, poésie, théâtre, auteurs grecs et latins etc. Impossible de tous les traiter dans la dimension d’un article. Retenons-en principalement un : l’histoire -puisque c’est pour cette discipline que les maître d’oeuvre de cette somme ont eu le plus de mal à trouver un spécialiste. Et là, stupéfaction : l’étude fouillée qui y est consacrée révèle un vide vertigineux. Rien ou presque alors que la place des traductions dans une discipline est un révélateur de son historicité.
La synthèse confiée à Olivier Baisez et Thibaud Lanfranchi nous rappelle que, là aussi, l’anglais est la langue la mieux représentée. Ou que le grand nombre de livres traduits sur la République de Weimar et sur le nazisme illustre bien la rencontre les logiques commerciales et scientifiques. Les deux auteurs distinguent les traductions de convictions des traductions de controverse : dans le premier cas, l’historien se fait fort de persuader un éditeur de remédier à une scandaleuse lacune afin de combler un vide historiographique (le cas de la traduction collective du Siècle des Fugger de Richard Ehrenberg) ; dans le second, il s’agit d’éclairer le public français sur un débat essentiel se déroulant à l’étranger (les livres d’Alfred von Wegerer, de Fritz Fischer, Christopher Clark, Gerd Krumeich sur la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement de la première guerre mondiale).
Mais si, autre exemple, la controverse sur la nature démocratique du régime politique de Rome née dans les années 1980 avec Fergus Millar a fini par trouver écho en français au début des années 2000, on peut toujours attendre la traduction de l’ensemble des travaux d’Américo Castro et Claudio Sànchez Albornoz au cœur d’un débat sur les origines de la crispation identitaire de la nation espagnole. Le réflexe de nombre d’éditeurs est encore de juger inutile de se lancer dans de coûteux chantiers de traduction puisque les premiers concernés par ce marché sont des chercheurs ou des étudiants censés maitriser la langue de leur spécialité. Ils se défaussent aussi sur le rôle de transmetteurs de toute une historiographie étrangère non traduite que tiennent la Société féodale de Marc Bloch, Economie rurale et Vie des campagnes de Georges Duby, les Origines de la plèbe romaine de Jean-Claude Richard…
Les éditeurs n’ont alors recours aux historiens qu’à titre de passeurs. Le cas notamment d’ historiens-traducteurs tel le médiéviste Jean-Philippe Genet à qui l’ont doit (avec sa sœur, Nicole Genet) en 1989 la version française des Deux corps du roi d’Ernest Kantorowicz paru en anglais en… 1957 ! Le cas également de la médiéviste Julia Bastin, qui a signé la traduction française d’un autre classique l’Automne du Moyen Âge de Johan Huizinga. Eu égard au faible nombre de traductions d’historiens étrangers en français au XXème siècle, on ne s’étonnera pas du nombre encore plus faible de retraductions. Le Napoléon de Tarlé et le Virgile père de l’Occident de Haecker sont des exceptions. Mais avant de retraduire, il faudrait commencer par traduire. ..
Ouvrez les fenêtres ! L’histoire apparaît vraiment comme le parent pauvre de la traduction. Il semble, à l’examen des catalogues (la somme de Verdier s’arrête en 2000), qu’au XXIème siècle les éditeurs d’histoire soient plus tournés qu’avant vers l’étranger, d’autant que les aides à la traduction du CNL ne faiblissent pas. Quelques lueurs inclinent à un relatif optimisme : l’audace de petites maisons d’édition (L’Eclat, La Fabrique, Amsterdam…) et la réduction des délais de traduction. L’internationalisation de la recherche n’y est pas étrangère. Reste à savoir si l’histoire restera encore à distance des grandes tendances qui se dessinent pour la littérature générale : une augmentation « faramineuse » du nombre des traductions toutes disciplines confondues et, plus relative, du nombre de langues traduites ; le rôle du traducteur comme « lecteur par excellence » ; et, le dernier mais pas le moindre, les progrès stupéfiants de la traduction automatique. Un phénomène que Bernard Banoun juge aussi « fascinant qu’inquiétant » dans le dernier numéro de la revue TransLittérature. Car s’il se généralise, nonobstant la connaissance du domaine traduit que l’on exige de lui, le traducteur ne sera plus qu’un réviseur.
(Photos D.R.)
658 Réponses pour Les traductions aussi ont une histoire
Quoi ?! La RdL serait devenue un site de rencontres ?
« Quoi ?! La RdL serait devenue un site de rencontres ? »
Faites comme les autres, renato, disez-vous à demain.
qu’est-ce qu’on mange chez le MOF le plus attendu du Paris litteraire, today ?
J’ai une de ces faims.
Il est 12h04, le 04/11
Vivaldi RV 6344 :
Et Alii,
avant la déferlante du Prix Goncourt, heureuse de lire vos questionnements sur le bilinguisme de Beckett.
Pourquoi a-t-il décidé après la guerre d’écrire en français ? Puis de traduire en anglais ce qu’il avait écrit en français ? Pourquoi écrit-il tantôt en anglais, tantôt en français, passant de la langue maternelle à la langue apprise dans un va-et-vient incessant puisqu’il traduit ses textes quelle que soit la première langue d’écriture ? Comme un écho s’installe entre ses deux voix. Est-il à la fois l’un et l’autre ? le même ?
A N.Gessner il a répondu à la question : « Pourquoi avez-vous décidé d’écrire en français ? » par cette réponse bien connue : « Parce que c’est plus facile d’écrire sans style. », faisant ainsi du français une langue de faiblesse.
Répète-t-il tout à fait deux fois la même chose quand il se traduit ?
Ses personnages aussi sont prisonniers d’un va-et-vient incessant sur scène ou d’une quasi immobilité.
Leurs paroles sont mécaniques, reconnaissables par leur cadence. Elles endorment, ressassent, comme dans une berceuse. Fascinantes…
Comme dans le titre d’un recueil de nouvelles : Un texte pour rien, des personnages qui vacillent, ne font rien, qui répètent les mêmes questions, les mêmes phrases. Indécis ? Hésitants ?
« Fini, c’est fini, ça va peut-être finir. » (Fin de partie éd. de Minuit – p.15.)
Ils ne racontent pas une histoire, ils ne racontent rien. Ils passent le temps.
Tout le monde retient son souffle.Les candidats doivent être sur des charbons ardents. Ton de l’indifférence ici.L ‘œil du cyclone ?
« Bernard Banoun a tenu bon »(début de l’article).exact. verdier n’a pas QUE des préciosités.
Je vais reprendre mon avis très négatif, le fait que nous ne mettrons plus les pieds au Banquet d’automne pour expliciter et nuancer.
Mathilde Azzopardi a donné en 2018 à Aix Marseille un entretien aux étudiantes du master 2 « monde des livres ». La genèse de la maison est claire,partie de la réunion d’anciens militants de la gauche prolétarienne réunis autour du secrétaire de Sartre. Benny Lévy est passé de l’activisme à l’étude de textes fondamentaux et du judaïsme.
Les Cercles socratiques sont nés du constat que les textes manquaient en français, indisponibles ou trop chers. Charles Mopsik s’est attelé au Guide des égarés,l’acte fondateur et la tradition traductrice étaient forts. Miraval, la tradition française de Nelli intervient au même moment.
Le socle inspire respect. Il ne pouvait que m’attirer.
M.Azzopardi doit sa fonction chez Verdier à la préparation d’un mémoire sur le catalogue. elle avait travaillé sur Pierre Michon, dont gérard Bobilliet était admirateur fervent.
C’est comme ça que la maison a toujours fonctionné, par l’apport d’auteurs par d’autres. G.Bobilliet avait rencontré P.Michon grâce à la fille, libraire à Orléans, du ministre assassiné Jean zay. « Terra d’altri », couverture grise, était issue de la fusion dans le travail de Bernard Simeone et Philippe Renard autour de Mario Luzi. Luzi a pris le flambeau en apportant d’autres, ainsi de suite.
Comme ça que ça s’est monté.
La déception s’est immiscée avant la mort de G.Bobilliet. Difficile de dire une date précise. La construction en tache d’huile, très bien en principe.
Elle s’est réfugiée trop souvent derrière les grands noms, Boucheron,Jean-Claude Milner en procédant à un espèce de chantage intellectuel pesant qu’on a constaté, sur les étudiants et surtout, les libraires.On a assisté à des entreprises de séduction dingues . à mon avis, rien qui ait une place dans l’inscription littéraire.
La collection Slovo, Golonanov a fait lire le neveu de Tarkovski, Mikhaïl, à Catherine Perrel . Elle s’est mise à le traduire. Vadim Perelmuter, les inédits posthumes de Krzyzanowski ont été traités de manière scrupuleuse et respectueuse, main dans la main avec la femme de l’auteur décédé. Dans les faits, hormis ces rares et époustouflants exemples (Erri De L?), ce qui a l’air d’être un travail de grande curiosité revient à ce qu’on ressent à lecture de la carte d’un restaurant prétentieux, survendu.
De la gêne à ne pas partager ce que des relations publiques vous indiquent étant nécessairement « exceptionnel » alors que cela ne l’est pas ! Beaucoup ,trop, de part d’intimidation indue dans le contenu du catalogue.
Luba Jurgensen, « Au lieu du péril » en autobiographie entre deux langue. Pourquoi pas?Yoko Tawada, sur le bilinguisme (B.Banoun traducteur des livres en allemand) est intéressante. L’embêtant est qu’il faut beaucoup trier parmi les titres et que toute la maison est atteinte de collusions. Leur armada communicante recouvre ça d’un autre discours dominant, infantilisant et complexant hors cooptation, auquel on n’est pas forcé de croire.
Les « Récits de la Kolyma », admirablement traduits en intégrale par Sophie Benech est leur livre de fonds; ça n’empêche pas la gravitation alentour d’un militantisme sourd qu’au départ je partage, jusqu’à ce que je l’estime parasitaire, de petits commissaires du peuple et fades étudiants aux mémoires montés en graine, au détriment de la réalité des textes.
Le banquet d’automne, nous y avons vécu trop de blabla, de manœuvres visant à nous faire sentir « qu’on en est » puisque nous y étions(à lagrasse) pour être dupes ! J’irai frotter mon russe, nous irons développer notre goût pour la littérature, ailleurs que sous leur lorgnette grossissante ,quand ça les arrange.
à quelle heure est décerné le prix?c’est maintenant ?
Excellent choix pour ce prix Goncourt.
Dubois à l’arrivée.
Excellent.
12h52
, disez-vous
dites vous bien qu’on lit
guide des perplexes merci!
disez-vous
dites vous bien qu’on lit
Heureusement Et Al. !
Et le roman de Dubois sacré ce jour, aussi !
c’est vrai qu’en anglais, le Maïmonide est traduit
Guide for the perplexed (anglais)
Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, voilà la panthère des neiges de S. Tesson, chez les Renaudot.
un historique de la traduction du guide de Maïmonide dans wiki anglais
A first complete translation in Latin (Rabbi Mossei Aegyptii Dux seu Director dubitantium aut perplexorum) was printed in Paris by Agostino Giustiniani/Augustinus Justinianus in 1520.
A French translation accompanied the first critical edition, published by Salomon Munk in three volumes from 1856 (Le Guide des égarés: Traité de Théologie et de Philosophie par Moïse ben Maimoun dit Maïmonide. Publié Pour la première fois dans l’arabe original et accompagné d’une traduction française et notes des critiques littéraires et explicatives par S. Munk).
The first complete English translation was The Guide for the Perplexed, by Michael Friedländer, with Mr. Joseph Abrahams and Reverend H. Gollancz, dates from 1881. It was originally published in a three volume edition with footnotes. In 1904 it was republished in a less expensive one volume edition, without footnotes, with revisions. The second edition is still in use today, sold through Dover Publications. Despite the age of this publication it still has a good reputation, as Friedländer had solid command of Judeao-Arabic and remained particularly faithful to the literal text of Maimonides’ work.[11]
Another translation to English was made by Chaim Rabin in 1952, also published in an abridged edition.[12]
The most popular English translation is the two volume set The Guide of the Perplexed, translated by Shlomo Pines, with an extensive introductory essay by Leo Strauss, published in 1963.[13]
A translation to Hebrew was written by Yosef Qafih and published by Mossad Harav Kook, Jerusalem, 1977.
A new modern Hebrew translation has been written by Prof. Michael Schwartz, professor emeritus of Tel Aviv University’s departments of Jewish philosophy and Arabic language and literature.[14]
Translations exist also in Yiddish, French, Polish, Spanish, German, Italian and Russian.
Il est 13:22 et la nouvelle est tombée. Renaudot à Sylvain Tesson pour La panthère des neiges.
Et c’est mort pour Nothomb.
Et c’est courageux de passer outre des « entreprises de seduction », opérées par des influenceurs.
« Bien qu’absent de la liste des finalistes, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson a été choisi par le jury du prix Renaudot. »
Delaporte va être content aussi. Comme nous.
Neuhoff a eu le Renaudot « essai ». Pour dire ce que je cinoche français, a quelque exceptions, est quand devenu de la daube subventionnée avec nos sous.
13h31
Sans rancune, Dubruel !
Heureuse que Dubois l ait emporte. Votre candidat, Mingarelli, etait bon aussi. Il me semble que vous penchiez pour le premier, presque a egalite. Donc satisfait ?
Vincent.
Le cinema d animation depeint par Annelise R., grand prix de la ‘Semaine de la critique’ n a pas l air d etre rien. J en suis curieuse.
erratum.
Le post etait destine a la RDC.
Bravo a J-P.Dubois !(Auquel allait mon suffrage)L Olivier est une belle maison.
Pour dire ce que je cinoche français, a quelque exceptions, est quand même devenu de la daube subventionnée avec nos sous. Et payer une place de ciné hors de prix, au moins 10kg-equivalent patates pour du ciné putride, d’un entre-soi militant en milieu fermé de peigne-cul. Des préciosités que l’on paie par ailleurs avec nos impôts.
Je vais acheter ce bouquin de Neuhoff.
« Delaporte va être content aussi. Comme nous. »
Sublime Sasseur, notre reine à tous… je ne suis pas content du tout ! Ce prix Goncourt ne m’attire pas du tout. Je n’ai pas envie de le lire. Le prix Renaudot ne me dit rien non plus. Et puis, que Neuhoff ait été couronné (encore du copinage éhonté) me scandalise, alors que c’est Delacomptée, avec son La Bruyère, mon auteur préféré, qui aurait dû avoir le pris. Et le Renaudaot étranger a été à qui ? Ce n’est écrit nulle part. Allez, je rends l’antenne !
Qu’est-ce qui est mort pour Nothomb, Ed ?
On ne comprends rien.
Je vais me rabattre sur le Renaudot.
PaulEdel, j’ai acquis « Le malheur indifférent ». J’ai du mal à séparer ma douleur propre de celle de l’auteur. La sérénité revenue , j’y reviendrais.
Et M. Decoin, homme de cinéma s’il en est,et à qui incombait la lourde de tâche de faire l’annonce à Jean-Paul,face à la forêt de micros,n’a pas non plus aimé son livre. Il a massacré le titre.
« Tous les hommes n’habitent pas le même monde ».
Contre-sens malheureux de M. Decoin. Contre-sens biblique…
https://youtu.be/iOWuxYrfq1o
Sur la rdl, il a été omis de signaler cette autre distinction, dont je vous avais dit grand bien.
« Sur la rdl, il a été omis de signaler cette autre distinction, dont je vous avais dit grand bien. »
Moi, j’en ai parlé, sublime Sasseur, notamment parce que Binet est l’auteur qui a symboliquement castré Sollers dans un de ses précédents romans.
Oui, Delaporte, mais j’ai du rater votre avis de lecteur sur « Civilizations ».
La 7eme fonction du langage était beaucoup plus facile, un pamphlet, bien tourné, mais un pamphlet. Ce que n’est pas du tout ce dernier opus, qui fait dans la prospective historique, extrêmement divertissante. Pour jouer avec l’histoire, comme disait l’autre, il faut savoir lui faire de beaux enfants.
Est-ce que Madrigale senza suono d’Andrea Tarabbia a été traduit en fr. (ed. Bollati Boringieri).
« Qu’est-ce qui est mort pour Nothomb, Ed ?
On ne comprends rien. »
Pour Nothomb, Jesus.
Pour dédé, la conjugaison
(Roh je suis crôle…)
Ah…..Intense moment de grande satisfaction :
Le Goncourt récompense avec « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » un roman sur l’échec, l’art de gâcher sa vie et la manière dont les morts nous accompagnent.
Si ce n’est que c’est un roman sur l’amour, le lien homme/animal, la patience, la pudeur, l’insupportable -le gérant du syndic- et le « on a des chances de s’en sortir ». Et les Harley Davidson.
On ne lit pas les livres tous de la même façon.
P.Assouline avait écrit de Dubois
. A bousculer mais modérément. Le genre Proust qu’il ne faut surtout pas réveiller pour lui annoncer qu’il a le Goncourt. Rien ne l’angoisse comme la perspective que la fuite des jours est inutile, sans forme ni direction.
espérons qu’on ne l’a pas trop réveillé,et qu’il s’en remet bien
http://larepubliquedeslivres.com/rentree-dubois-dont-on-fait-les-romans/
@rose,
vous écrivez : « Ah…..Intense moment de grande satisfaction : Le Goncourt récompense avec « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » un roman sur l’échec, l’art de gâcher sa vie et la manière dont les morts nous accompagnent.
Si ce n’est que c’est un roman sur l’amour, le lien homme/animal, la patience, la pudeur, l’insupportable -le gérant du syndic- et le « on a des chances de s’en sortir ». Et les Harley Davidson.
On ne lit pas les livres tous de la même façon. »
J’ai ressenti beaucoup de bonheur à lire ce roman car le regard que pose Paul Hansen sur son compagnon de cellule, sur les vieux de la résidence, sur ce chien, sur Winona sa lumineuse compagne, balaie les injustices, la mort. On en garde une saveur d’insoumission, de droiture, (même de drôlerie), de poésie, de liberté, de bienveillance.
Un antihéros qui donne du soleil.
Je pense que le Goncourt passant sous le nez d’Amélie est à prendre pour un châtiment divin. On ne parle pas du fils de Dieu avec une telle désinvolture.
Merci Et Alii,
c’est bien de relire le billet de Passou maintenant que le roman est lu.
04 novembre 2019 à 16 h 40
Edmond de Goncourt dans le testament qui institua l’Académie et le Prix Goncourt:
« Mon vœu suprême, vœu que je prie les JEUNES académiciens futurs d’avoir présent à la mémoire, c’est que ce prix soit donné à LA JEUNESSE, à l’ORIGINALITÉ du talent, aux tentatives NOUVELLES et HARDIES de la pensée et de la forme. »
https://www.prixgoncourt.org/post/41102368209/le-testament-qui-institua-le-prix-goncourt
« Académiciens futurs » actuels:
Bernard Pivot, 84 ans
Didier Decoin, 74 ans
Françoise Chandernagor, 74 ans
Tahar Ben Jelloun, 71 ans
Patrick Rambaud, 73 ans
Pierre Assouline, 66 ans
Philippe Claudel, 57 ans
Paule Constant, 75 ans
Éric-Emmanuel Schmitt, 59 ans
Virginie Despentes, 50 ans
Âge moyen: 68,3 ans.
Âge du lauréat 2019, Jean-Paul Dubois: 69 ans.
Si le manga est devenu l’un des types de bandes dessinées parmi les plus lus en France, sa traduction reste une étape cruciale pour s’assurer de la compréhension des textes et de l’appréhension des ambiances par les lecteurs francophones. « Lorsqu’on m’a offert de travailler sur Golden Kamui, j’ai été tiraillé entre l’enthousiasme du lecteur et le pressentiment que la tâche serait complexe : aux difficultés classiques inhérentes à la densité du texte s’ajoutaient des problèmes spécifiques : transcription de la langue aïnou, termes militaires ou botaniques sans équivalents, transposition de l’arrière-plan culturel », explique ainsi Sébastien Ludmann à propos de la traduction de Golden Kamui de Satoru Noda.
Je ne veux pas enfoncer le clou mais Amélie n’aura plus aucune chance dans sa vie de recevoir le prestigieux prix Goncourt et on peut deviner à quel point elle y tenait et son éditeur aussi sans doute.
Dépassée par Paul Edel, elle entre aujourd’hui dans la catégorie des demi-écrivaines, ce qui est quelque part terrible.
04 novembre 2019 à 16 h 49
Rappelons, par ailleurs, ce que les « grands écrivains » Marius Grout, Marc Bernard, Francis Ambrière, Henry Deberly, Thierry Sandre, René Maran, Ernest Pérochon, Adrien Bertrand, Marc Elder, André Savignon, Emile Moselly, Jérôme et Jean Tharaud, Léon Frapié ou John-Antoine Nau, ont en commun.
Eh oui : avoir gagné le Prix Goncourt.
(Ça c’est pour calmer l’ardeur béat de certains enthousiastes naïfs qui se promènent par ici).
@D.
vous écrivez : « Je pense que le Goncourt passant sous le nez d’Amélie est à prendre pour un châtiment divin. On ne parle pas du fils de Dieu avec une telle désinvolture. »
Oh la la ! Mais la littérature permet tout. Et qui ne s’est interrogé sur la vie et la mort de cet homme-là que l’on soit croyant ou non. Sur ce dédoublement progressif qui le conduit à aller vers les plus déclassés avec générosité, vers les puissants avec dédain mais aussi vers Dieu, sur le fil d’un questionnement sans fin des Écritures et de l’indicible.
Ce que la religion en a fait, c’est autre chose. Ca dépend de l’époque et de ceux qui en parlent. Je préfère ceux qui en vivent sans prosélytisme. Et pourquoi trouver sacrilège toutes les œuvres d’art ou de littérature, de cinéma qui ont porté ce personnage tellement désarmant.
Ce n’est pas ces raisons qui m’ont fait prendre des distances par rapport à ce roman, c’est que je trouve son personnage très bavard, trop bavard. Je ne crois pas que la parole ininterrompue puisse accompagner de telles douleurs.
A part cela, je la trouve craquante, Amélie Nothomb. Pétillante, sachant doser le silence de l’écriture et la jouissance des rencontres, des entretiens où elle se délecte avec ou sans chapeau, très consciente de son charme et adorant parler. Un sacré personnage !
His Shield :
https://blogfigures.blogspot.com/2010/09/marianne-moore-his-shield_16.html?q=moore
renato, il y a la librarie de Babel;
Impossible Cityscapes by Benjamin Sack Draw Inspiration From Cartography and Musical Compositions
https://www.thisiscolossal.com/2019/11/impossible-cityscapes-by-benjamin-sack/?mc_cid=aa5a82a1fa&mc_eid=7e7dd5581d
Pablo75 dit le 04 novembre 2019 à 16 h 49
« […] (Ça c’est pour calmer l’ardeur béat de certains enthousiastes naïfs qui se promènent par ici). »
Mais Pablo, on peut aussi s’intéresser à cet écrivain discret, à ses romans, à ses personnages.
C’est le billet de Passou qui m’avait donné envie de lire Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois et cette maison d’édition : « L’Olivier » créée par Olivier Cohen (La route de Cormac McCarthy – Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas – Freedom de
Jonathan Franzen – Le grand marin de Catherine Poulain – La succession de J-P.Dubois – Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout d’A.Munro – Jacob, Jacob de Valérie Zenatti – Neuf histoires de R.Carver – Des jours d’une stupéfiante clarté d’Aharon Appelfeld – Ce Cœur changeant d’Agnès Desarthe – Et rien d’autre de James Salter…)
04 novembre 2019 à 17 h 59
« on peut aussi s’intéresser à cet écrivain discret, à ses romans, à ses personnages. »
christiane dit
Bien sûr, même si 10, 20, 30 ans après sa mort personne saura qui il est.
Et on peut aussi être conscient qu’il nous restent peut-être seulement quelques douzaines de livres à lire et s’intéresser à la grande littérature qu’on a pas encore lue, non?
Mais bon, la seule raison de lire étant le plaisir, si la lecture des livres de Dubois te produit un plaisir intellectuel intense, vas-y à fond (il paraît qu’il a écrit 22 romans).
C’est une grande chance d’avoir du plaisir à lire des livres oubliables (pour le dire élégamment). Moi je viens de lire les 3 premières pages de « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » et j’ai senti déjà l’ennui arriver. Et quand je suis tombé sur la phrase: « En proie à une colère illisible, Patrick Horton… », j’ai décroché. Si ça avait été un roman traduit, j’aurais crû que ce « illisible » est une faute de traduction. Étant donné qu’il s’agit du texte original, pour moi ce mot là est la preuve définitive qu’on ne perd rien en ne le lisant pas et que Dubois est un écrivain de 7éme-8ème catégorie.
Pablo, qu’importe si on les oublie. Ils dorment au chaud d’une pile ou d’une étagère en attendant qu’un jour on se souvienne d’eux, qu’on les reprenne, qu’on les redécouvre, qu’on les lise différemment. Ce livre de J-P.Dubois, tu es trop impatient. S’il était tout entier dans les 3 premières pages pourquoi aurait-il écrit la suite ? Il faut du temps pour comprendre que deux temps se tissent : la vie en prison, son co-détenu, et les souvenirs qui se bousculent.
Tu vois, je te connais juste un peu mais te lisant, je crois que tu serais parfaitement capable de te retrouver en prison pour les mêmes raisons que ce Paul Hansen, que tu serais capable de faire basculer cet enfoiré dans la piscine, que tu serais capable d’aller aider tous ces p’tits vieux dont la vie se déglinguent et que tu aurais la même patience pour ce co-détenu qui part au quart de tour mais qui est un brave homme.
Il faut toujours que tu râles !!!
04 novembre 2019 à 18 h 31
Il faut toujours que tu râles !!!
christiane dit
C’est la médiocrité qui essaie de passer pour de la qualité qui me fait râler. Si elle pète plus haut que son cul, cela m’énerve. Si elle se tient tranquille, je m’en fous. Mais j’ai trop d’admiration pour la vraie qualité pour supporter les usurpateurs.
“Certains livres ressemblent à la cuisine italienne : ils bourrent, mais ne remplissent pas”, ont dit les Goncourt dans leur monumental Journal (tiens, tu l’as lu?). Est-ce que le livre de Dubois « bourre »-t-il au moins?
Pablo,
relis le billet de Passou :
http://larepubliquedeslivres.com/rentree-dubois-dont-on-fait-les-romans/
Info :
TUER ?
Sue le blog de Philippe Bilger, répondant à une commentatrice, je scribouille ces pauvretés :
Vous écrivez notamment : « J’ai déjà tué un poulet, un lapin, etc., sans m’évanouir, mais l’impression qui reste est vraiment détestable, je ne suis pas végan, mais enfin, je n’aime pas tellement tuer. »
J’aurais pu écrire votre début : » J’ai déjà tué un poulet ». C’est tout ; je n’en ai pas tué deux. A Rosso (Mauritanie), où j’ai enseigné trois ans, on nous avait dit que pour manger du poulet, il fallait aller en voiture à un élevage. La première fois, on nous a vendu un poulet vivant. Je n’avais pas imaginé la suite. Que voici.
Rentré au logis, il a fallu le tuer le poulet. On m’a remis un gros couteau. J’ai eu un mal fou à le tuer. Le poulet a passé sans doute un moment p^lus désagréable que moi, puisque je l’ai mal tué. Mais j’ai été dans un tel état d’émotion que j’e me suis mis lit, et que je n’ai été rétabli qu’au bout d’un heure. C’est le seul être vivant que j’ai tué.
Quand à tuer une femme ou un homme, il n’en est pas question, ni avec un couteau, ni avec un revolver. Je plains le bourreau dont le boulot est de tuer…au nom de la loi. Il y en a encore dans pas mal de pays, certes, plus en France.
Dutroux, Fourniret, et quelques autres doivent certes susciter notre horreur, et une mise à l’écart la plus longue possible.
Une dernière chose : Un écrivain français du XVIII e siècle avance qu’il est beaucoup plus facile d’utiliser un fusil vers un petit personnage (ennemi) qui se trouve à cent ou deux cents mètres, que de l’égorger , à dix centimètres, avec un couteau. Biens des soldats de métier hésiteraient à tuer avec un couteau, qui n’hésitent pas de loin avec des armes à feu. Ne parlons pas des bombardiers. On lâche ses bombes et on ne voit rien. Fastoche ! Il suffit de ne pas penser et de rien imaginer.
Quelques étrangers, quelques fanatiques religieux manieurs de couteaux, n’ont pas la même sensibilité que moi, manifestement.Et sont de très bons égorgeurs.
Tenues ostensibles d’appartenance religieuse en sorties scolaires
Il faut lire la tribune parue dans Le Figaro de ce jeudi signée par 12 personnes visant à « interdire
l’affichage religieux et politique » pour les « accompagnateurs scolaires ».
L’un des meilleurs penseurs de la laïcité est l’agrégé de philosophie Henri-Pena Ruiz, qui a écrit plusieurs livres sur la question. Catherine Kintzler est également une excellente spécialiste de la question. Avec Elisabeth de Fontenay et dix autres, elle signe cette tribune.
Je partage entièrement les avis émis par ces douze personnes. Et je ne partageais absolument pas l’avis des auteurs d’une récente tribune parue sur le même sujet dans Le Monde.
J’avais immédiatement pensé, avant tout débat, qu’une sortie scolaire ne sort pas du cadre scolaire et que les mêmes principes de laïcité doivent y être respectés.
ZINEB
Zinel El Rhazoui vient de recevoir un prix ce vendredi. J’en suis heureux.
Mais qui parmi nous (je ne parle des gens à pseudos), en montrant sa figure, en allant dans tous les débats, aurait le courage de dire inlassablement ce qu’elle ose dire au risque de sa vie ? Evidemment pas moi, je le confesse. Quelle vie est la sienne ! Et ce prix ne va, hélas, pas diminuer ses risques
ZINEB (SUITE)
Zineb El Rhazaoui, on le sait, vit sous protection policière. Elle a reçu des milliers d’injures, de menaces (parfois menaces de mort). Elle continue courageusement à dire ce qu’elle veut dire à la radio comme à la télé. Elle vient de recevoir un prix pour son courage.
Or, en ouvrant mon ordinateur, j’apprends plusieurs choses. Un rappeur nommé Booba vient de la menacer dans une vidéo à grande diffusion. N’aimant pas le rap, ne l’écoutant jamais, ne connaissant pas cet individu, j’apprends autre chose. Monsieur Hanouna, dont je ne n’écoute pas l’émission, soutient…Booba! Dans un extrait de quelques instants que me donne mon ordinateur l’histrion qui anime cette émission, parlant de Zineb, dit « cette ouf ». Peu friand de verlan, je crois avoir compris que, dans cet argot de mauvaises banlieues, « cette ouf » veut dire « cette folle ».
Eh bien, non, Monsieur l’animateur de télé, cette jeune femme n’est pas folle, a tous les courages, et mérite le soutien de tous les gens de bien. Vous n’êtes pas de ce nombre. Et vous mériteriez les qualificatifs les plus désagréables.
LETTRE A UNE SENATRICE
Un de mes 700 amis sur Facebook vient d’adresser cette lettre à,une sénatrice :
« Il y a une photo parfaitement gerbante d’Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris avec une gosse portant une étoile musulmane jaune qui circule sur le Oueb. Ne comptez pas sur moi pour la reproduire, elle est bien trop immonde pour que je le fasse. Mais bon, comme je suis colère, une lettre à Esther Benbassa, sur son mur, dans sa messagerie et sur sa boite mail.
« Madame la Sénatrice de Paris, Esther Benbassa, à moi, deux mots.
Madame, il apparaît sur les réseaux une photo de vous avec une femme voilée et une petite fille, vraisemblablement celle de la femme en question, fillette portant une étoile à cinq branches – musulmane – jaune, copiant l’étoile jaune qui fut portée par les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Cette photo a été prise pendant ce qui s’est appelé la « Marche contre l’islamophobie ».
Qu’une sénatrice de la République, de Gauche qui plus est, ait choisi de participer à cette marche inepte en s’acoquinant avec le ban et l’arrière-ban de la sphère islamo-frériste, que cette même sénatrice valide par sa présence des sous-entendus scabreux concernant la laïcité, qu’elle se porte à l’avant de la défense des chiffons sacrés, je trouve cela navrant, indigne et minable, mais l’Histoire jugera et surtout les électeurs, fussent-ils grands.
En revanche, Madame Benbassa, qu’une universitaire spécialiste de l’histoire du peuple juif telle que vous s’abaisse à accepter pour de basses raisons électoralistes qu’une petite fille porte ainsi une étoile jaune en sa présence, étoile infamante et à même de vous envoyer à la mort dans les années 40/45 et qui aujourd’hui sert une ignominieuse cause politique, ce n’est pas inepte, c’est tout simplement dégueulasse.
Dégueulasse comme un crachat au visage des morts et des rescapés, une gifle aux résistants et aux Justes. Comment pouvez-vous accepter ce travestissement de l’Histoire en posant ainsi avec le plus ignoble des raccourcis historiques, avec le relativisme intellectuel le plus stupide et le plus inqualifiable ?
Votre participation à cette manifestation était une ineptie, celle à cette photo est une infamie.
Je ne vais pas aller plus loin, Madame la Sénatrice, j’aurais peur de devenir grossier. Grossier, mais certainement pas vulgaire comme l’est votre sourire sur cette photographie.
Je vous prie de recevoir, Madame Benbassa, l’expression de mon mépris le plus parfait. »
ELECTIONS
Des élections se profilant derechef, voici quelques avis, très variés, notés en cinquante ans de lecture :
Le peuple excelle à choisir ses représentants. (Montesquieu)
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Le sort est une façon d élire qui n afflige personne. (Montesquieu)
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Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l est que durant l élection des membres du Parlement ; sitôt qu ils sont élus, il est esclave, il n est rien. (Rousseau)
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Il faudrait être un bien zélé cosmopolite pour soutenir que des étrangers sont éligibles. (Mounier)
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Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. (Tocqueville, 1840)
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Il n y a, pour tous les candidats, qu une seule et même profession de foi : c est celle exactement que font sur les places publiques les arracheurs de dents, les extirpateurs de cors, les destructeurs de punaises. (Karr, 1842) *
En France, on ne vote que contre. (Karr)
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L isolement n est pas possible en temps d élections. (Hugo, 1849)
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Quand le vote a parlé, la souveraineté a prononcé. (Hugo, 1850)
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Il n est pas donné à un scrutin de faire que le faux soit vrai. (Hugo, 1852)
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Si l’on pesait les voix…Malheureusement, on les compte ! (Delphine de Girardin)
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La maladie démocratique, c est l élection. (Vigny)
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Contre le suffrage universel, parce que les sots sont en majorité. (Vigny)
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(A propos d élections) Rien n est plus ridicule que de rechercher la vérité dans le nombre. (Baudelaire)
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L élection encourage le charlatanisme. (Renan)
*
Les voix doivent se peser et non se compter. (X)
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Le suffrage universel est l instrument d ordre par excellence. En faisant de la loi l’oeuvre de tous, il l impose au respect de tous. (Louis Blanc, 1874)
*
Si j avais voté, je n aurais pu voter que pour moi. (Baudelaire)
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Le suffrage restreint est une injustice, le suffrage universel est une stupîdité. (Maupassant)
*
L élection encourage le charlatanisme. (Renan)
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Le suffrage universel à lui seul suffirait pour démolir la France. (Taine, 1876)
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Le suffrage universel, la plus monstrueuse et la plus inique des tyrannies&
(Bourget)
*
Le scrutin de liste a l avantage de disperser les solliciteurs et faméliques sur plusieurs arrondissements. Au lieu que le scrutin d arrondissement crée une meute insatiable de solliciteurs. (Léon Daudet, 1920)
*
(Après l élection de Paul Deschanel) Ils pouvaient élire un homme. Ils ont préféré la poupée. (Philippe Berthelot, 1920)
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Le suffrage universel a ce grand avantage qu il dispense toujours des frais d une révolution. (Georges Mandel, 1926)
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On ne ment jamais autant qu avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. (Clemenceau)
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(Le vote des femmes) Nous avons déjà le suffrage universel. Pas question d aggraver cette imbécillité. (Clemenceau)
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Nous avons à élire des résistants, c est-à-dire des tribuns qui restent citoyens, et qui prennent le parti des citoyens. (Alain)
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Avec le suffrage universel, la province domine et gouverne. (André Siegfried, 1933)
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La réforme de l électeur serait préférable à la réforme du code électoral. (Anatole France)
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Nulle part l impondérable n est si puissant que dans nos élections. (Paul Valéry)
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Chaque élection ouvre une vue d’ensemble sur la bêtise et la méchanceté des Français. (Claudel)
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Ces couillons voteurs et drapeautiques…(Céline, 1932)
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Le suffrage universel est une sinistre foutaise ! (Martin du Gard, 1936)
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Je ne vote pas. (Jean Gabin)
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Elections- piège à cons . (slogan, 1968)
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Votez dur, votez mou, mais votez dans le trou. (Slogan, 1968)
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Je n ai pas voté une fois depuis la guerre – depuis trente ans. (Raymond Abellio, 1971.
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Est-ce qu on met un dictateur en ballottage ? (Charles de Gaulle)
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Le suffrage universel, c est toujours Barabbas préféré. (Morand, 1972)
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D abord on gagne et puis, ensuite, on voit. (François Mitterrand)
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Le lendemain de l élection de Mitterrand, des millions d ouvriers ont passé le portail de leurs usines, plus droits, plus fiers : ils avaient le sentiment qu ils étaient un peu à l Elysée. (André Maurois, 1981)
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André Gide s émut qu une voix de Prix Nobel ne comptât pas plus que celle du concierge. (Glucksmann, 1981)
Mieux vaut perdre les élections que de perdre son âme en pactisant avec le Front national. (Michel Noir, 1987)
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L élu est la relation de ceux qui n en ont pas. (Frédéric Dupont)
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Une habitude bien française consiste à confier un mandat aux gens et à leur contester le droit d en user. (Michel Audiard)
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Au pays de la liste unique, que contient l urne, sinon les cendres de la liberté ? (Hervé Bazin)
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Il veut bien être élu, mais il ne veut pas être candidat. (François Mitterrand, parlant de Jacques Delors, 1995)
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Une élection se gagne avec les dents. (Michèle Alliot-Marie)
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Etre élu, c est un mandat, pas un métier. (Arnaud Montebourg)
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Je suis partisan du vote obligatoire. (Laurent Fabius)
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Vous et moi, électeurs, nous sommes des faiseurs de rois. (Bertrand de Jouvenel)
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Les retraités votent à 80%, les jeunes actifs à 30%. (Alain Cotta, 2003)
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Votez d abord, vous paierez plus tard. (Jean-Claude Maurice, 2002)
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Qui a dit qu il fallait y croire pour voter? (Marcel Gauchet, 2002)
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L abstentionniste électoral vote en fait pour la majorité. (André Frossard,(1993)
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(L élection présidentielle) Pour la gagner, il faut un râteau. (Franz-Olivier Giesbert, 2002)
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L élection présidentielle permet tous les coups bas. (Raymond Barre, 2002)
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Un programme ne sert à rien d autre qu à se faire élire. (Chirac)
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En attendant les prochaines érections pestilentielles. (Jean-Edern Hallier,1989)
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Je mourrai presque converti au suffrage universel. (Mauriac, 1966)
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Bientôt les promesses vont pleuvoir. (François Terré, 2001, avant les élections d alors)
*
L abstention nuit gravement à la démocratie. (Sophie Huet, 2004)
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Elisez qui vous voulez, mais plutôt un socialiste ! (Mitterrand, 1994)
*
La présidentielle n est pas un concours de beauté. (Dominique Strauss-Kahn, 2004)
*
On est sûr de perdre, en s abstenant. (Christophe Barbier, 2004)
*
Si les manifestations sont légitimes, elles ne sont pas aussi légitimes que le vote des représentants librement élus par la nation. (Elie Cohen, 2006)
*
Dans chaque élection, il y a une surprise. (Roland Cayrol, 2002)
*
Le référendum est un acte de majesté populaire. (Christian de Maussion, 2003)
*
Les électeurs ont toujours raison. (Dominique de Montvallon, 2004)
*
On n a pas le droit de protester, si l on n a pas voté. (Julien Dray, 2004)
*
On ne met pas dans l urne une connaissancxe, mais un désir. (Barbara Cassin, 2007)
*
Les électeurs ont les élus qu ils méritent. (Jean-Christophe Lagarde, 2008)
*
Un référendum est un outil d agrégation des mécontentements. (Olivier Duhamel, 2009),
*
Le vote démocratique, c es-à-dire le vote à bulletin secret. (X.)
*
Toutes les voix ne se valent pas : les voix de cons ne valent pas la mienne.
(Guy Bedos, 2004)
*
(La LCR , parti trotskiste, étant symbolisé par M. Olivier Besancenot, facteur, et LO, parti trotskiste, étant symbolisé par Mme Arlette Laguiller, l union LCR/LO étant décidée aux régionales de 2004) Ce sera l union d un postier et d une timbrée. (Dominique Strauss-Kahn, 2004)
*
Une chèvre pourrait être élue avec l’investiture UMP , à Neuilly. (Arnaud Montebourg, 2009)
*
Les élections africaines sont toujours de l’ethno-mathématique. (Bernard Lugan, 2011)
*
Quand un con vote, il ne peut voter qu une connerie. (Michel Galabru, 2012)
*
J ai voté pour moi. (Jean-Luc Mélenchon, 2012)
*
Voter pour eux, c est voter pour vous. (X, slogan, 2014)
*
On ne vote pas au deuxième ou au troisième degré. (Benoît Peeters, 2015)
*
Je ne vote pas. Je n’ai jamais voté. (Richard Millet, 2015)
*
Le problème de l’élection, c’est le lendemain de l’élection. (Raphaël Drai)
*
Une élection peut se perdre ou se gagner dans un débat. (Roland Cayrol, 2016)
JE VIS DANGEREUSEMENT
Ceux qui me lisent le savent, je ne multiplie pas vraiment les risques par ma façon de vivre. Je ne fume pas, je ne bois que de l’eau. Je mange cinq fruits et légumes par jour. Je ne mange ni trop gras, ni trop sucré, ni trop salé. En conséquence, mes analyses de sang annuelles sont excellentes. Je ne suis pas en surpoids, je n’ai pas de diabète, ma tension artérielle est d’un jouvenceau.Je n’ai jamais mal à la tête. Je ne vais jamais dans des endroits mal famés. Je ne sors pas le soir. Depuis neuf ans, je ne voyage pas. Quand, une fois par semaine, je vais en voiture au supermarché, à deux km , je ne dépasse pas le 50 km/h. Je n’ai d’ailleurs jamais eu d’amende pour une infraction à la législation routière..
L’après-midi, je vais à pied à ma bibliothèque municipale lire Le Figaro, et quelques autres journaux
Or, cet après-midi, en refaisant les mêmes choses que d’habitude, quelques lecteurs de journaux ont entendu , venant de votre serviteur, un « Aïe ! »,assez inhabituel en ces lieux paisibles. En voulant prendre sur un présentoir un quotidien national, mon index a rencontré une……………………………………………..
agrafe.. Rencontre peu imaginable. Ecoulement sanguin assez impressionnant. Un employé m’a fourni très aimablement un désinfectant et un sparadrap. En conversant avec lui, j’apprends que des agrafes sont mises là pour éviter des « vols de pages », qui ont été constatés dans cette bibliothèque.
J’avais oublié ces mots , pourtant bien connus, de Pascal :
« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas demeurer en repos dans une chambre. »
Mes vaccins tétanos sont-ils à jour ? Je vais devoir vérifier . Ouvrez donc un dictionnaire de médecine
à l’article « Tétanos ». On meurt dans d’atroces souffrances.
J’ai vécu dangereusement ce vendredi.
DHH
ce n’est pas moi ci-dessous
rose dit: à
fomenter dslée
D. dit: à
Clopine m’inquiète. Cette déprime est-elle dûe aux premiers effets du manque de luminosité ? Je vais être gentil avec elle.
Je l’aime bien moi, Clopine.
rose dit: à
DHH dit: à
Sur la misogynie des femmes:
Je ne suis pas misogyne, on s’en doute , mais je ne peux m’empêcher de constater à partir de mon expérience personnelle que dans la vie professionnelle les femmes entre elles sont d’une férocité qu’on ne trouve pas au même niveau de violence chez les hommes ;et quand, au sein d’une structure, elles sont de rang comparable elles ne se voient jamais comme des complices liées par une certaine solidarité mais toujours comme des rivales
:
>DHH
D’accord avec vous. S’y surajoutent folenter des coups, en douce, se mettre bien auprès des patrons et tirer la couverture à soi.
Rien de glorieux.
Sauf si le chef est une femme et qu’elle n’induit pas ce type de comportement.
Bien cordialement,
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