de Pierre Assouline

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La République des livres
Nicolas Bouvier, de Genève à Genève en passant par le reste du monde

Nicolas Bouvier, de Genève à Genève en passant par le reste du monde

Quel beau titre que « La Suisse est folle » ! C’est tellement vrai même si cela ne saute pas aux yeux ni aux oreilles tant tout y paraît calme, apaisé, neutre quoi. Un petit pays dont il suffirait de déplier les montagnes pour voir à quel point il est grand, en fait. Ne pas s’y fier car en dessous, ça bout. Paraît-il car contrairement à la France, cela ne se traduit pas comme ailleurs. Si en France, on conteste, on se met en grève, on manifeste tout le temps, là-bas on vote tous les dimanches. Ils appellent cela la démocratie participative. Il y fait bon y vivre et, mieux encore, bon y mourir. C’est plus reposant mais n’empêche pas que tout dans la vie quotidienne est sujet à taxes et amendes, que les impôts y sont (bien) élevés, que la délation y est encouragée par esprit de civisme, que l’on y est patriote de son canton plutôt que de son pays etc

En fait, le titre de ce nouveau volume signé Nicolas Bouvier (1929-1998) est double : Genève. La Suisse est folle (édition bilingue français/anglais, 107 pages, 14 euros, éditions Héros-Limite). Car les deux sont atteints. Normal pour une ville qui n’a que dix kilomètres de frontière commune avec la Confédération helvétique, contre cent soixante avec la France. Le jour, elle a bien des attraits insoupçonnés (voir ce reportage original). La nuit, elle mérite bien son surnom de Calvingrad.

En 1985, un proche collaborateur de Jean Malaurie le rencontra pour lui proposer d’écrire une socio-anthropologie de sa ville. On rêve encore de ce qu’aurait été ce volume de la mythique collection « Terre humaine » si seulement le projet avait abouti. Les années ont passé et en 1991, Nicolas Bouvier s’est retrouvé dans un amphithéâtre de la University of South California (Los Angeles) à parler de « sa » Genève à lui. Il le fit à la Bouvier, en écrivain cousu par sa ville et décousu par ses voyages, mélangeant les échelles et les points de vue et en privilégiant la réflexion par analogie.

Ceux qui connaissent mal cette histoire y découvriront le rôle central joué par des hommes de foi et de bonne foi (au sens où l’entendait Montaigne), ces théologiens libéraux au XVIIIème siècle, des réformés marqués tant par l’esprit de Descartes que par les sciences naturelles qui encouragèrent un éloge de la nature encore très présent dans la ville (son extraordinaire bibliothèque botanique en témoigne encore). De grandes familles de patriciens protestants, ancrés dans la haute banque genevoise, financèrent le développement de cet esprit. Ce qui permet au passage à Bouvier de remercier Louis XIV pour « la plus grosse boulette » qu’il ait jamais commise en révoquant l’Edit de Nantes. On découvrira également dans ces pages que la Suisse a donné au monde des précepteurs nomades et des nounous de qualité pour l’éducation des progénitures des grandes familles princières européennes.

On connaît les grands genevois : Calvin, Rousseau, Dunant (le fondateur de la Croix-Rouge internationale). Mais on sait moins que la Chaux-de-Fonds à elle seule a donné elle aussi quelques personnalités hors-pair au monde. Bouvier en cite deux : Frédéric Sauser et Charles-Edouard Jeanneret, les deux ayant changé de nom pour se faire connaître (Blaise Cendrars pour l’un, Le Corbusier pour l’autre) ; mais au passage il oublie un troisième enfant de cette même commune du canton de Neuchâtel : Louis Chevrolet qui, lui, conserva son nom pour briller dans la course et l’industrie automobile américaines. Bouvier en conclut que la Suisse est décidément un pays trop petit pour les génies car ils sont trop dérangeants pour« une société compassée ». On ne saurait lui donner tort.

Il y a tant de choses en si peu de pages qu’on ne peut qu’inviter le lecteur à s’y plonger, même si rien n’y est développé car le format de la conférence ne s’y prêtait pas. Dommage car un point m’intrigue qui aurait mérité plus ample commentaire. Bouvier assure en effet que « nostalgie » est un mot inventé à la fin du XVIIème dans une thèse (1688) par un aliéniste alsacien pour désigner le mal du pays des mercenaires suisses combattant sous des couleurs étrangères. Que la nostalgie du paradis perdu de l’enfance soit un thème récurrent de la littérature suisse romande, nul n’en disconvient, les œuvres d’Amiel, Rousseau et d’autres en témoignent. Que le thème y soit obsédant « comme si l’âge adulte était un âge de plomb menant droit au pêché et à la perdition », certainement. Mais en quoi est-ce exclusivement suisse ? En 1522 déjà, « Heureux qui comme Ulysse » dans les Regrets de Du Bellay… Et comme par ailleurs, tout aussi rapidement, Bouvier helvétise l’invention de la pendule à coucou, erreur répandue depuis une réplique fameuse d’Orson Welles dans Le Troisième homme, alors qu’elle revient au Wurtenberg…

Il est vrai que si l’on considère que cette ville et ce pays évoluent dans une folie invisible, alors tout est possible. Bouvier y croit avec des pages convaincantes sur la passion suisse de l’art brut (ah, la collection de Lausanne !), fêlure dans l’âme nationale qui fait de la Confédération l’un des lieux les plus exotiques qui soient. Il est vrai quand on lit Frisch, Dürrenmatt, Chessex, Walser, ou Mars de Fritz Zorn, et quand on regarde ce que Soutter, Aloïse, Wölfli ont dessiné dans leurs asiles, ont comprend que Bouvier évoque « la démence tranquille et mortelle » à laquelle peut mener « le conformisme pleutre ». Autant dire qu’il ne conçoit pas un instant que ses compatriotes puissent passer pour des êtres raisonnables. Ce qui les rend si attachants. CQFD.

Nicolas Bouvier, je l’avais rencontré à plusieurs reprises pour des entretiens à la radio ou ailleurs. Dès la première fois, je suis tombé sous le charme. D’abord celui de ses livres, ensuite sa voix, son sourire, son regard et surtout ce que d’autres appelleront selon les cas une éducation, une courtoisie, un respect de l’autre, de la politesse, que sais-je encore, toutes qualités qui s’exprimaient parfaitement dans son savoir-vivre. Car Nicolas Bouvier savait vivre. Ses récits en témoignent, qu’il s’agisse de Chronique japonaise, Le poisson-scorpion, Le dehors et le dedans, Le journal d’Aran et d’autres lieux, sans oublier bien sûr L’Usage du monde, indispensable bréviaire pour une vie au moins. L’Echappée belle, publié à Genève chez Métropolis, était un recueil de textes épars un peu décoiffé et lunaire comme lui mais d’où se dégage un charme inouïe. Il ne s’y montrait pas travel  writer ni écrivain voyageur, ni même étonnant voyageur, appellation baudelairienne devenue désormais des labels pour festivals.

Bouvier, ce serait plutôt un maître à déambuler. un pérégrin, l’ambassadeur le plus pur de la Suisse nomade. Un homme doux et calme mais qui souffrait de claustrophobia alpina depuis son plus jeune âge. Il racontait que la calamiteuse météorologie de Genève sa ville natale, avait favorisé très tôt des lectures intensives. Elles lui donnèrent très vite l’envie de déguerpir le plus loin possible du jet d’eau. Il disait aussi qu’on part pour fuir ce qu’on ne peut que fuir… :

«…  des lieux, des familiers, des raisons qui nous chantent une chanson si médiocre qu’il ne nous reste qu’à prendre les jambes à notre cou, on part pour s’éloigner d’une enfance, pour ne pas occuper la niche que les autres déjà vous assignent, on part pour ne pas s’appeler Médor ».

Voilà ce qu’écrivait Nicolas Bouvier et qui retentit encore comme une leçon de vie. On en retrouve encore la trace et l’esprit dans l’album Les leçons de la rivière (Zoé/JPM guides, 2006) co-signé avec le photographe Françis Hoffmann. L’héroïne en est la Verzasca, une rivière du Haut-Tessin  qui se jette dans le lac Majeur qui se jette dans le lac Majeur, une rivière à laquelle Bouvier trouvait un talent fou, enchâssée dans une vallée de pierres calligraphiées.  Lire Charles-Albert Cingria en roue libre(Editions Zoé, 2005), c’est lire deux livres en même temps : l’un sur Cingria, l’autre sur Bouvier. Il n’est pas indispensable d’être Suisse pour apprécier ce précieux traité de l’art de circuler. Avec trois mots pour devise : « Un mètre carré, et l’univers ».

« Je pense à ces clameurs lamentables qui, dans les civilisations primitives accompagnaient chaque soir la mort de la lumière, et elles me paraissent tout d’un coup si fondées que je prépare à entendre dans mon dos toute la ville éclater en sanglots. Mais non. Rien. Ils ont dû s’y faire ».

Nicolas Bouvier a passé sa vie à prendre son temps en bourlinguant à travers le monde, en se donnant le suprême luxe du temps, non par goût des pays lointains, de l’exotisme ou que sais-je encore. Non, ce qu’il recherchait partout dans le monde, c’était la liberté intérieure et la légèreté. Il se disait lorsqu’il les aurait trouvées, il aurait enfin acquis une forme de sagesse. Elle existe bien cette Suisse qui a la bougeotte, vagabonde,  à mille lieux de son poncif, petit morceau d’Europe figée dans les conventions bourgeoises et la rigidité calviniste. Nicolas Bouvier assurait qu’il y avait une vraie violence dans la Suisse à condition d’oser la regarder. Le suisse nomade le fascinait. Il le considérait comme l’archétype de l’autre coté de la montagne. Au fond, si nous ne cessons tous autant que nous sommes de nous poser une seule question tout au long de notre vie, Bouvier lui aura passé la sienne à se demander :

« Mais qu’est-ce qu’il y a de l’autre coté de la montagne ? »

Quelque chose de mieux et de meilleur mais on ne le voit pas. Il a été partout, longtemps. Il y a d’ailleurs croisé plus de Suisses qu’il ne l’imaginait. Avant, les Suisses voyageaient pour fuir la misère, aujourd’hui parce qu’ils ont les moyens de voyager. Mais à San Francisco par exemple, il a constaté l’importance de la colonie suisse en découvrant qu’elle comptait trois sociétés de chant rivales. Aujourd’hui Nicolas Bouvier repose dans le cimetière communal qui jouxte sa maison de Cologny, à huit kms de Grand-Lancy où il était né, dans le canton de Genève. Peut-être avait-il enfin trouvé l’harmonie du monde : elle était en lui.

 

(Photos Nicolas Bouvier – en toit cas pour la première et la dernière car pour les autres, il pourrait s’agir d’un homonyme…)

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1 609 Réponses pour Nicolas Bouvier, de Genève à Genève en passant par le reste du monde

Bérénice dit: à

Hamlet, quand même vous exploités à fond le filon. On amène aussi en dehors des nécessités militaires l’ idée de recréer par ce biais une cohesion sociale, une mixité , un mixage, un brassage, une socialisation partagée du plus grand nombre.

Bérénice dit: à

1Bouvier n’a cessé de se référer à l’œuvre de Michaux, auquel il consacre un article (« Obituraire d’automne », recueilli dans L’Échappée belle ) et dont il cite avec constance quelques textes, parmi lesquels « Emportez-moi »1. Les liens entre son regard d’ethnographe et son art du voyage, et ceux de l’auteur d’Un barbare en Asie ont été bien étudiés, en particulier par Jérôme Roger et Éléonore Devevey2 dans sa thèse. Sans revenir sur ces aspects, c’est sur leurs conceptions de la poésie que je voudrais m’interroger, non pas pour marquer l’influence de Michaux sur Bouvier mais pour tenter de comprendre ce qui le retient dans sa lecture poétique de celui dont il dit qu’il nous touche le plus quand il se laisse toucher3.

2La précieuse correspondance entre Vernet et Bouvier permet de suivre leur commune référence à Henri Michaux, les moments de bonheur que sont la découverte ou la lecture de tel recueil, tel livre, tel poème, que Vernet peut recopier, par exemple, pour son ami. Plutôt que d’énumérer ces références, dûment répertoriées dans l’index de l’édition établie par D. Maggetti et S. Pétermann, citons deux lettres dans lesquelles Bouvier affirme certains de ses choix esthétiques. La première est datée 24 février 1956, à Tokyo :

Les photographes japonais sont techniquement très forts, regorgent de conseils et de combines, font des négatifs parfaits, bien meilleurs que les miens qui sont souvent fouillis, mais quant à faire une photo qui soit « un morceau du monde » (peut-être en ai-je fait dix depuis mon départ, mais que je préfère à celles de n’importe quel photographe), ils n’ont aucune chance aussi longtemps qu’ils vivront en hommes de métier au lieu de vivre en poètes. Je suis heureux de découvrir que les exigences de la photo sont exactement les mêmes que celles de l’écriture : il faut se mettre en état de vision, avoir confiance, être relié au sujet par une affection ou une haine profonde, etc. Se promener dans un beau pays avec une excellente caméra, c’est bon, mais ça ne suffit pas. 4
3La seconde, presque contemporaine, est datée du 7 mars et Bouvier est toujours au Japon. Il cite Van Gogh, dit son admiration non pas « pour la morale de midinette et révoltante qu’est [pour lui] la valorisation de son destin catastrophique », mais la tension entre cette vie de cauchemar et une œuvre si « drue ».

4Dans la continuité de cette référence, il cite aussi Artaud puis en revient à un souvenir personnel :

À certains mauvais jours à de Galle, j’ai été très fort visité par cette crainte de devenir pas exactement fou, mais transformé, contre mon gré et de façon avilissante par des forces qui m’habitaient et que je ne contrôlais pas. Il ne me vient pas à l’idée d’en tirer un avantage (ça me l’a fait plutôt prendre en horreur, au contraire), car ces crises n’ont pas de valeur que dans la mesure où elles sont digérées, acceptées, et puis maîtrisées. En écrivant des choses qui m’étaient pénibles et qui m’attaquaient je commençai à m’en rendre maître ; en y retravaillant plus tard dans un état de stabilité et de bonheur, en les forgeant complètement j’augmenterai leur richesse et détruirai leur maléfice. C’est l’informe qui nous tue, le Diable, c’est l’informe, c’est l’anti-créateur, le génie de la dissolution. ; tout ce qui est formulé le fait reculer de quelques pas. Et – me semble-t-il – ce n’est pas par hasard que de tous temps on lui a opposé des formules. N’importe quelle œuvre a je crois une valeur double ; valeur de cantique ; valeur d’exorcisme. Les créateurs bien plantés en terre et bien encadrés dans un paysage historique et social (comme je te comprends de les admirer) sont en mesure de faire porter tout l’accent sur le côté cantique. Tant mieux. Les autres qui rôdent souvent seuls sur des frontières moins plaisantes et qu’ils n’ont pas toujours choisies sont obligés d’exorciser beaucoup. Leurs œuvres sont moins sereines, quelques fois contiennent encore un peu de l’angoisse qu’ils combattent quotidiennement et qu’ils n’ont pas pu résorber. Mais ils ne sont pas moins utiles ; quelquefois ils crèvent sur la frontière où ils s’étaient risqués5.
5Dans ces deux lettres, qui ne citent pas Michaux, mais où le terme d’exorcisme peut renvoyer à son œuvre, sont dessinées deux lignes de force esthétiques : la première est la nécessité d’une vision poétique qui ne se satisfait pas du savoir-faire poétique ou photographique. Autrement dit, poésie comme photographie peuvent donner lieu à un enregistrement du réel parfait sur le plan technique, mais sans intérêt artistique, ou à une vision poétique qui ne se satisfait ni du métier ni de la maîtrise mais qui implique le sujet (même s’il vise la disparition ou l’effacement de celui-ci). La seconde distingue entre deux types ou deux forces à l’œuvre dans l’écriture : le « cantique » et « l’exorcisme ». L’une et l’autre vainquent l’informe, l’une en célébrant (ce pourrait être le nom de ce que Agamben nomme l’hymne en l’opposant à l’élégie6), l’autre en repoussant ou en conjurant l’informe et l’angoisse7. Pour les deux poètes il s’agit de se risquer sur la frontière de l’informe, que Bouvier nomme douane, cette zone entre le langage et le silence, le dit et le non-dit, le naïf et l’usé, la mort et la vie.

6La vision poétique n’exclut pas l’écriture de la prose. Bouvier et Michaux détachent du récit de voyage des poèmes qui y trouvent place selon une fréquence incertaine : dans Ecuador alternent une prose sèche faite de notations elliptiques et des poèmes. Trois d’entre eux seront repris dans l’Espace du dedans (« La Cordillera de los Andes, » « Souvenirs » et « Nausée »). Dans Le Dehors et le Dedans, « Nœud ferroviaire » procède des Chroniques japonaises, « D’un plus petit que soi » du Poisson-Scorpion et « Novembre » de l’Usage du monde.

7C’est que, pour Bouvier, la poésie est précisément affaire de détachement et de suspension. À plusieurs reprises il affirme que la prose et la poésie répondent à des nécessités différentes : il distingue, en effet, leurs régimes d’écriture sur un mode quasi existentiel : « Le poème on le reçoit toujours alors qu’on va chercher un texte en prose8 ». La poésie aurait à voir, si l’on laisse de côté les contraintes temporelles ou matérielles, avec l’extrême :

C’est alors qu’il faut la poésie. Pour décrire ces états extrêmes, que ce soit l’extrême jubilation l’extrême fraîcheur du monde ou l’extrême noirceur de ces moments où on se sent comme un forçat au fond de la mine, même si on a de quoi manger et un toit sur la tête. Il y a aussi l’angoisse de la mort et cette fascination pour la frontière du silence.
8La poésie est conçue comme vibration, suspension, détachement – du flux temporel, du récit qui implique d’enchaîner dans le temps de la prose ce qui est raconté.

9Ce qui distingue la prose du poème n’est donc pas, d’abord, un régime d’intensité (l’une serait plus fluide, moins intense que l’autre) mais un régime de temporalité et de présence.

10Cette poésie de la vibration et de la suspension explique qu’on trouve des moments poétiques, dans les récits, surtout en fin de chapitres : j’en donnerai deux exemples, parmi de très nombreux possibles, le premier se situant à la fin du chapitre XII du Poisson-Scorpion :

Aux premiers jours de la mousson il y a eu comme un semblant de réveil ; je les ai vus se réunir à plus d’une reprise, se concerter les yeux brillants avec une vivacité de bon augure, s’énerver même un peu pour… lancer un cerf-volant grand comme un autobus. C’était donc ça ? Puis les regards se sont éteints, ils ont repris leurs interminables siestes sous la véranda, à se gratter l’entrejambe en feuilletant leurs vieux magazines en haillons. Tout est retombé. Sauf ce grand papillon amarré haut dans le ciel par le vent d’Ouest et dont nous verrons pour quelques semaines vibrer les gracieux ocelles9.
11Et le second à la toute fin du livre :

À côté du bocal, un petit crabe rose comme une joue se serrait les pinces en signe de deuil. J’ai laissé sur la table l’argent que je devais à l’aubergiste et j’ai regardé une dernière fois cette soupente bleue où j’avais été si longtemps prisonnier. Elle vibrait d’une musique indicible.
12Dans la vibration poétique, la prose se suspend : on pourrait encore l’observer dans la dernière page de L’Usage du monde, remarquablement négociée entre la prose poétique, le style chronique à la phrase rapide faite de notations averbales et le ton du moraliste.

13Dans l’œuvre de Bouvier, la recherche de la vibration traduit une attention toute particulière aux effets dynamiques et transitoires plus qu’aux essences : vibration sonore ou mécanique signifie production à l’intensité et la fréquence variables d’ondes ou de sons et harmoniques en fonction de l’environnement. Puis retour à l’état antérieur – la corde, le nerf, redeviennent immobiles. C’est pourquoi aussi la vibration concerne aussi bien les voix ou les sons que les images – si souvent associées dans son œuvre, et en particulier pour cette raison : il s’agit de percevoir non pas ce que la poésie pourrait fixer poétiquement mais ce qui vibre dans le monde qu’on voudrait dire. Ce qui vibre détache du flux de la prose et du continuum temporel comme du récit de voyage l’instant poétique. Il s’agit toujours de moments de bonheur, ou de grande déréliction, quasi d’extase pour le sujet qui les restitue dans la prose bien longtemps après qu’ils ont été éprouvés, pour les préserver. Dans « Le matin de l’éclipse », le sujet perd son image dans le miroir qu’il ne ternit plus, tente de saisir le passage du temps comme vibration elle-même :

L’odeur de bile entrée par la fenêtre
une lente vibration soulève le plancher
dans le ciel moite et élastique
la lumière a déjà blanchi10.
14Cette coïncidence entre la vibration et l’émotion poétique, qui justifie une poétique de la suspension et le passage d’un régime narratif à un régime poétique dans la prose, qu’elle devienne poétique ou inclue des poèmes, explique l’importance dans Le Dehors et le Dedans du motif de la neige. Neige, givre, flocons, cristaux sont autant d’états de la matière métamorphiques, fragiles et liés au temps et à ses variations. Car contre l’informe, ce que cherche Bouvier est moins la forme fixe que l’état suspensif d’une forme dont la vibration – les réactions au temps – offrent une promesse d’exorcisme11.

15L’enchaînement de « Trois notes de clarinette » et de « Tabriz » est à cet égard éclairant. Le premier se termine ainsi :

fenêtre noire
carreaux gelés où s’inscrivaient les astres
chemin boueux qui menait vers le ciel
Tabriz
16Puis on lit « Tabriz » :

Plumage de givre sur la vitre
la bûche d’acacia tinte comme porcelaine
l’encre est solide dans l’encrier
souffle dans tes doigts
tends l’oreille
C’est dans la mandorle de cet hiver perdu
dans l’auréole jaune du pétrole
dans le cocon enfoui de ta jeunesse
que tu as appris à épeler
un des noms secrets du bonheur

Friches noires
le sol gèle aussi dur que verre
poids dans la neige
17L’inscription, mais surtout les mutations de la matière qui signifient le poids du temps et de son passage – du temps qu’il fait comme du temps qui nous écrase – sont évoquées par la neige, presque toujours associée au son ou à la musique : c’est que la neige et la musique, pour Bouvier, sont dans le temps ce qui fait vibrer la lumière, la couleur et le sujet. L’une et l’autre permettent de dire ce qui de nous est saisi sans que nous puissions les posséder. Ce privilège accordé à la forme métamorphique et à ses effets de suspension et de vibration dans le temps explique sans aucun doute l’association si frappante dans toute l’œuvre de Bouvier de l’image sonore et de l’image visuelle. Sa poésie déboute l’informe sans fixer de forme durable mais en la prenant dans une dynamique, un mouvement, dépendant du temps. On retrouve cette association de la neige et du son, par exemple, dans « Novembre » : « Les voix perdues cheminent à tâtons sous la neige » ; dans « Love song II » :

Si vous voulez
Peignez haut dans l’air sec vos icônes de neige
[…]
Je traverse en dormant la nuit hémisphérique
Derrière le velours de l’absence
Je retrouve à tâtons l’amande d’un visage
Soie ancienne
18Et on pourrait multiplier les exemples.

19Cet amour de la neige, ou du givre, ou de la ouate qui en serait l’équivalent végétal, inscrit dans la tradition poétique européenne (Gustave Roud, Celan, Walser), chez Bouvier, ravive l’enchantement de l’enfance :

la neige est enfantine
[…]
La neige est une hermine
il faut nous quitter
[…]
(« La grande guerre »)
20Surtout, elle traduit la hantise de la trace ou de l’inscription précaire, non seulement parce qu’elle est vouée à disparaître mais parce qu’elle tient les formes qu’elle produit de cet état atmosphérique de la matière :

La laine des mots aimés
est partie en flocons
vers le ciel qui pâlit
Blanc réduit à rien
blanc ouvert jusqu’à l’os
Amidon d’hôpital tout ouaté
de menaces
Tête foudroyée qui bourdonne
sans rime ni raison
[…]
(« Morte saison »)
21Ce motif de la neige, si insistant, nous situe exactement à la jonction du versant cantate et du versant exorcisme que nous avons plus haut signalés : c’est « le prix exorbitant de la beauté », selon l’expression du poème « Ulysse », qui permet de conjurer la disparition dont on sait pourtant la nécessité. Exorbitant : le mot est fort, qui signifie précisément qui vous fait sortir de votre trajectoire.

22On comprend dès lors que ce qui se coupe ou ce qui se fige est, pour Bouvier, le contraire de la vibration, cette promesse de bonheur et de poésie.

Au fond du pré
deux vieilles cueillent des dents-de-lion
Une fois cassées en deux
elles ne se relèveront plus
avant d’avoir rempli leurs cabas
Je vois leurs culs noirs
se déplacer comme des bestiaux essoufflés
indécis
et parfois le bref éclair
au ras du sol
du petit couteau de cuisine
Je fixe cette image
dans ma tête
en attente
23Et là c’est le vers qui se coupe.

24L’image du caillot et de tout ce qui coagule se situe exactement à l’opposé du bonheur poétique de la vibration :

Dans la vapeur blanche du soleil
Vous mes voisins
Caillots de sang qui bougent 12
25On pense encore à l’image magnifique du poème « Ulysse », les « caillots ensoleillés de la mémoire ». Ce qui coagule s’oppose à ce qui vibre comme la prose enkystée à l’émotion poétique.

26Pourtant, cette recherche de la vibration n’exclut pas la tension vers un lieu qui soit incluant, protecteur, enveloppant peut-être même. Et c’est dans cette tension que la proximité avec la poésie de Michaux est paradoxalement la plus nette. Les très nombreux vers qui commencent par la préposition « dans » puis la répètent de façon presque litanique sont dans une relation intertextuelle forte avec le poème de Michaux le plus souvent cité, « Emportez-moi » (Mes Propriétés)13 :

Dans le corps
Le bruit du temps qui passe et qui délite
Dans la tête
l’écho des vieux accordéons d’octobre
(« Cavalier seul »)
Dans nos décombres
Dans un égarement inexplicable
Dans la destruction de nos vies »
(« Raison sociale »)
27C’est non seulement la proximité des vers de Bouvier avec les thèmes du voyage ou l’image de la neige, mais plus encore son rythme litanique qui justifient le rapprochement14 et font de « Emportez-moi » un véritable intertexte de nombre de poèmes de Bouvier (dont « Tabriz » cité plus haut). C’est que le rapport au corps et à l’intériorité s’y redéfinit – on y reviendra plus loin.

28Mais la proximité s’arrête peut-être là. Car le rapport à la mélodie, d’une part, comme le partage entre le dehors et le dedans, d’autre part, dessinent des lignes de partage voire de fracture assez nettes entre la poésie de Michaux et celle de Bouvier.

29Commençons par la mélodie. La dimension de la colère, si essentielle à Michaux et si caractéristique de la tonalité de son œuvre, ne trouve pas d’équivalent chez Bouvier, qui est proche, à l’évidence, du Michaux de la plainte et de la litanie plus que des poèmes explosifs au bord de la destruction. Si Bouvier maintient toujours une relation ambivalente au langage, jamais il ne va jusqu’à la tentation de la destruction si forte chez Michaux. Cette difficulté peut être présentée comme circonstancielle, lorsque Bouvier évoque, dans Le Poisson-Scorpion, « l’impossibilité d’écrire avec un vocabulaire anémié par la chaleur de serre 15 » – ou bien comme structurelle : l’écriture, où qu’elle se situe, est un « travail de forçat, puisqu’il s’agit de restituer avec un vocabulaire opaque, pesant, lacunaire ce qui avait été ressenti comme légèreté aérienne, transparence et mystérieuse polyphonie16 ».

30Il y a, certes, chez Michaux, la même défiance envers le langage ; il voudrait se délester des mots usés, inadaptés. Mais cette défiance ouvre la brèche à la voie contre – contre Boileau, contre Racine, contre le vers, contre la prose, contre le dictionnaire, contre la syntaxe – seuls aptes, pourtant, à sauver de l’informe et à purger de l’obsession.

31La mélodie, pour Michaux, est souhaitée là où elle est bancale, pauvre par rapport au pouvoir de la musique, là où elle n’enchante pas le mal mais l’évacue – à coups de gongs, de « contre » et de coups : il cherche la mélodie marquée par la cassure d’un mal profond

qui est mélodie comme un vieux lévrier borgne et rhumatisant est encore un lévrier. Sortie peut-être du drame du microséisme d’une minute ratée dans une après-midi difficile, une mélodie défaite, et retombant sans cesse en défaite17.
32La mélodie de Bouvier est bien différente de la sienne,

mélodie pour radoter entre nous, elle et moi, me libérant de ma vraie bredouillante parole, jamais dite encore, une mélodie pauvre, comme un appel au suicide, comme un suicide commencé, comme un retour toujours au seul recours : le suicide, une mélodie de rechute, une mélodie pour gagner du temps pour fasciner le serpent18.
33Les poèmes de Bouvier sont souvent plus proches de Verlaine que de Michaux. Il y a, d’une part, dans la permanence de la chanson, une veine verlainienne évidente (« Chansons d’un compagnon voyageur » est le sous-titre de Le Dehors et le Dedans). Doris Jakubec rejette l’idée d’un néo-lyrisme romantique pour expliquer cette veine chansonnière de Bouvier et la relie plutôt à la tonalité mélancolique19 et à l’errance des années 60. Ajoutons que les comptines comme « Le psaume du grillon », « L’année du perce-oreilles » à la tonalité enfantine et grinçante sont assez proches de Desnos ou de Queneau souvent cités par Bouvier. Dans la référence à la chanson nous pouvons aussi entendre le goût pour l’anonymat, pour le populaire que Bouvier développera surtout dans son travail d’iconographe, mais plus encore, le choix d’un lyrisme impersonnel que je dirais « à la Verlaine ». D’abord parce que la mélodie prend la poétique de la fragilité dans une ligne sonore où rien ne vient peser, allant jusqu’à restreindre progressivement le vers (par exemple dans « Love song I »), et à moduler en mineur. Comme chez Verlaine les « e » dits muets produisent un effet de sourdine. Dans « Mirabilis », j’entends aussi Verlaine dans la boiterie soudaine du vers de sept syllabes, tout le reste du poème étant en hexamètres :

Hier c’étaient les barreaux
aujourd’hui c’est l’échelle
j’ai fait un quart de tour
et tari le soleil
à me souvenir d’elle
avec deux bras autour
34Mais c’est « Le jardin des Hespérides », poème tout en alexandrins (coupés parfois en deux hexamètres), dont la musicalité est aussi féminine que celle d’un poème de Verlaine, qui rend compte au mieux de cette veine musicale et mélodique : s’y célèbre la présence au lieu même de sa fragilité, comme dans « Les feuilles des noyers », où s’entend la progressive extinction de l’alexandrin, désarticulé, cassé, au fur et à mesure du surgissement des images qui coupent le vers et se découpent dans la vision. Dans « Le point de non retour », la tonalité verlainienne procède plutôt des choix sémantiques, de ce regard passif devant l’exténué, que Jean-Pierre Richard avait très bien noté. Plus généralement, l’organisation du recueil, très concertée, gardant une sorte de fil narratif malgré la discontinuité et l’ordre non chronologique des pièces, rappelle Romances sans paroles ou Sagesse et comme eux mise sur des jeux chromatiques : outre l’enchaînement de « Trois notes de clarinette » et de « Tabriz » déjà cité, il y a l’enchaînement des images dans « Novembre », qui précède « Trois notes de clarinette » : le sang « des grenades ouvertes qui saignent /sous une mince et pure couche de neige » précède les « Navets dans leur sang » du poème suivant.

35De Michaux à Verlaine, retour à présent à Michaux a priori si éloigné de Verlaine. C’est que le Michaux auquel fait écho la poésie de Bouvier est celui de l’incantation, de la litanie, de la douceur du vers en quête d’un espace du dedans qui libère du rapport à l’espace. Pour dire les choses rapidement, Bouvier est plus proche d’Ecuador que de Plume, des poèmes de Mes Propriétés que de La vie remue ou Épreuves exorcismes. On ne saurait s’étonner qu’il cite dans L’Echappée belle, « Ma vie », de La nuit remue :

Tu t’en vas sans moi, ma vie
Tu roules
Et moi j’attends encore de faire un pas
Tu portes ailleurs la bataille
Tu me désertes ainsi
Je ne t’ai jamais suivie
36C’est le Michaux de « Vieillesse » :

Soirs Soirs ! Que de soirs pour un seul matin !
Ilots épars, corps de fonte, croûtes !
Vieillesse, veilleuse, souvenirs : arènes de la mélancolie
Inutiles agrès, lent déséchafaudage !
Ainsi, déjà, l’on nous congédie
Poussé ! Partir poussé !
Plomb de la descente, brume derrière…
Et le blême sillage de n’avoir pas pu Savoir.
37Le Dehors et le Dedans développe la même mélancolie produite par l’asynchronie du monde et du moi qui la traverse et la contemple, le sentiment du temps qui passe et efface, de cette douane qu’il faudra un jour, bientôt, franchir, des emplois du temps qui nous grillent, puisque nous sommes « tombés dans cette vie /Si douce et si tuante /que personne jamais /n’en reviendra vivant » (« Était encore… »). Une telle mélancolie produit tantôt une attention aiguë à ce qui passe (ou se passe : notations de sensations et d’images ou encore de scènes et anecdotes), tantôt une déploration sur le mode de l’élégie, du regret de ce qui n’a pu être retenu, tantôt encore une conjuration, sur le mode de la dérision, de la fragilité du sujet confronté à la disparition. On pourrait ainsi faire l’hypothèse d’un rapport mélancolique à la littérature, prise en étau entre la méfiance calviniste envers l’artifice, le procédé, la rhétorique et l’épanchement – tout ce qui déborde – allant jusqu’à la culpabilité (la main coupable de Pinget) et la nécessité de l’écriture. C’est l’analyse de Sylviane Dupuis qui en rend parfaitement compte à propos de L’Usage du monde mais qui nous semble valoir pour le rapport de Bouvier à l’écriture d’une façon générale20. Le parti pris de l’artisanat de l’écriture, chez Bouvier, comme au demeurant chez Butor et tous ceux qui, à la même époque, se recommanderont d’une écriture discontinue et comparée à un bricolage, peut être référé aussi à un protestantisme qui valorise le naturel, refuse tout gras dans la voix ou propension à se hausser du col, que je vois aussi chez Pinget. Il y a là une ligne de partage assez ferme entre Michaux et Bouvier – la haine ou la difficulté de Michaux vis-à-vis de l’écriture n’ayant rien à voir, me semble-t-il, avec cette culture-ci et étant plus radicale.

38Il importe, à ce point de notre analyse, de rappeler enfin la défiance de Michaux envers la prose (quel que soit l’usage qu’il en a fait dans des textes aussi fondamentaux que Ecuador, Un barbare en Asie ou Passages). Dans « Premières impressions », comparant la musique et l’écriture, il célèbre le pouvoir de la musique :

Les races les plus dures, sur la flûte ont été élégiaques. Leur fierté, là, c’est comme si elle n’était pas engagée. Les guerriers peuvent pleurer. Les razieurs de troupeaux, les violeurs de femmes peuvent s’attendrir. Pas besoin de se justifier. Et on peut aller jusqu’au bout sans ridicule. Un poème aurait vendu la mèche dix fois et la prose rend tout ignoble. Mots, mots qui viennent expliquer, commenter, ravaler, rendre plausible, raisonnable, réel, mots, prose comme le chacal 21.
39Il n’y a rien d’une telle violence chez Bouvier, mais plutôt une distinction forte et affirmée de la prose et de la poésie, dont nous avons déjà souligné qu’elles correspondent à des états existentiels plus qu’à des questions formelles – le régime poétique est celui de l’intensité extrême. Mais il y a plus : pour Bouvier, le voyage est la condition de l’avènement à l’écriture, en tant qu’il sauve de l’oubli les émotions et vision poétiques :

Sans le fait de cet apprentissage nomade, je n’aurais peut-être rien écrit. Si je l’ai fait, c’était pour sauver de l’oubli ce nuage laineux que j’avais vu haler son ombre sur le flanc d’une montagne, le chant ébouriffé d’un coq, un rai de soleil sur un samovar, une strophe égrenée par un derviche à l’ombre d’un camion en panne ou ce panache de fumée au-dessus d’un volcan javanais. De retour en Europe ou lors des longs bivouacs hivernaux qui parfois ponctuent un voyage, ces images se bousculaient dans ma tête, fortes de leur fraîcheur native et demandaient impérieusement la parole22.
40La poésie est bien cette façon de sauver le temps qui a passé, de racheter le voyage sans traces autres que la chronique qui l’a consigné :

C’est grâce à Holan, autant qu’à Michaux, que j’ai compris que certaines visites que la vie nous rend sont si mystérieuses qu’elles doivent prendre la forme d’un poème, que la prose la plus éclatante ne rendrait justice ni à leur transparence ni à leur opacité qui sont forcément voisines… Ce sont eux qui m’ont, sur le tard, conduit à écrire des poèmes, non par ambition littéraire, mais pour survivre et mieux vivre, sachant, à travers eux, que la poésie est le seul antidote contre la solitude et la mort23.
41Pour Michaux, à l’inverse, le voyage et la poésie font mauvais ménage :

La passion du voyage n’aime pas les poèmes. Elle supporte s’il le faut d’être romancée. Elle supporte le style moyen et le mauvais, et même s’y exalte, mais elle n’aime guère le poème. Elle se trouve mal dans les rimes. […] La poésie voulait trop le voyage considéré à l’aise. Il s’y trouve embarrassé. Elle se voulut en extase devant lui. Mais est-ce qu’il aime tellement l’extase ? Elle le rencontra dans la nostalgie, mais ce n’est pas sa préférence à lui. Dans des qualificatifs fins et rares, et surhaussés24.
42Pour l’auteur de Voyage en grande Garabagne, la poésie est voyage intérieur. Et il conclut, dans cet éreintement des poètes voyageurs, dont il excepte le seul Cendrars, qu’il oppose à « Baudelaire avec ses quelques poèmes parfaits d’hommes qui n’avaient jamais mis les yeux hors de l’Europe », que la poésie des poètes voyageurs ne peut être que de nostalgie réduite à un rôle de « parent pauvre ou de véhicule 25».

43Il y a donc ici un point de rupture très net entre Michaux et Bouvier, qu’on pourrait au demeurant redoubler en évoquant la façon dont, pour le premier, la poésie est d’abord intervention – comme le rappellent les deux poèmes « Intervention » et « Projection », repris consécutivement dans L’Espace du dedans et qui chacun opposent au poète contemplatif, pris par la beauté du monde qui vibre autour de lui, le poète qui le modifie (dans Honfleur, il met du chameau, ce qui cause certains embarras). À moins qu’il ne s’y projette : mais non pas comme on projette sur un paysage un état d’âme, bien plutôt en remettant en cause la limite entre le dehors et le dedans. Entre l’espace du dehors et l’espace du dedans, la « poudrière de l’être intérieur » où « [il] combat continuellement des larves gesticulantes 26», la frontière est poreuse, incertaine, imaginaire peut-être. Les limites du corps sont elles-mêmes fragiles. Le voyage du dedans et celui du dehors sont presque réversibles. Chez Bouvier, il y a au contraire un ici et un ailleurs, un espace du voyage et celui de la cuisine (si souvent présente dans Le Dehors et le Dedans, comme lieu de la petite macération ou des petits arrangements de la vie intérieure mais aussi comme synecdoque de l’ancrage dans la maison, la chambre rouge). Chez Michaux, les têtes sortent du mur et on rentre dans une tête quand il le faut :

J’étais autrefois bien nerveux. Me voici sur une nouvelle voie : Je mets une pomme sur ma table. Puis je me mets dans cette pomme. Quelle tranquillité ! Ça a l’air simple. Pourtant, il y a vingt ans que j’essayais ; et je n’eusse pas réussi, voulant commencer par là. Pourquoi pas ? Je me serais cru humilié peut-être, vu sa petite taille et sa vie opaque et lente. C’est possible. Les pensées de la couche du dessous sont rarement belles. Je commençais donc autrement et m’unis à l’Escaut… je résolus de faire un avec lui27.
44C’est pourquoi la citation que Bouvier fait de « Semblable à la nature », dans Le Hibou et la baleine28, et le commentaire qu’il en donne, méritent analyse. Il lit le poème comme un rêve que le corps soit un recours, pour autant qu’il est en relation d’homologie avec la nature. Le sentiment poétique – vision, état, bonheur, régime de temporalité et régime de la langue – devrait pouvoir permettre une sorte de réglage heureux entre le dehors et le dedans : je dis « réglage » car équilibre me semble impliquer une justesse voire une immobilité que Bouvier sait impossibles. L’écriture poétique serait donc l’opérateur d’une sorte de réglage entre la nature et le corps, entre le microcosme et le macrocosme, entre ce qui est muet et le langage, entre le dehors et le dedans. Là où Michaux exorcise une relation impossible à l’espace (« Emportez-moi » est exemplaire de cette difficulté), Bouvier cherche à l’habiter – c’est pourquoi, selon moi, le patron syntaxique et mélodique qu’il emprunte à « Emportez-moi », en multipliant les vers commençant par « Dans » si fréquemment dans ses poèmes, est si fondamental. Il cherche un équilibre entre le dehors et le dedans, entre l’ici et l’ailleurs, entre l’attachement et l’arrachement29. Michaux semble lui, par le poème, contrer l’espace – chercher à s’en défaire.

45L’homologie entre le corps et la nature que Bouvier prête à Michaux, est également caractéristique de ce à quoi le poète du Dehors et le Dedans aspire et qu’il demande à la poésie de permettre ou du moins de promettre. Pour Michaux, l’articulation du microcosme et du macrocosme, du corps et de la nature, du dehors et du dedans ne trouve jamais de point de stabilité – explosion, intervention, involution, dissolution en sont plutôt les modalités.

46De même, la volonté de disparition, mise en avant chez l’un et chez l’autre, est beaucoup plus radicale chez Michaux que chez Bouvier. Chez ce dernier, la beauté et la fragilité de la trace, de l’empreinte (dans la neige par exemple), dont la vibration est peut-être le degré zéro de l’inscription, et que l’écriture, toute lestée et usée qu’elle soit, cherche à restituer avec la mélodie, les images, les vibrations, sont une nécessité de l’écriture poétique : celui qui disparaît est le poète qui ne doit pas être au centre du tableau – et l’expérience du voyage aboutit à un délestage du moi, à un effacement provisoire et salutaire. Mais chez Michaux, l’effacement est disparition non pas du sujet provisoire devant la beauté du monde ou le langage qui la transcrit dans sa vibration, mais de la trace elle-même – et donc du langage :

Plus tu auras réussi à écrire (si tu écris), plus éloigné tu seras de l’accomplissement du pur, fort, originel désir, celui, fondamental, de ne pas laisser de trace30.
47Le rapport à la poésie est donc marqué chez Bouvier, comme chez Michaux, par l’exorcisme – le même sans doute qui exige qu’on mèche longtemps une plaie pour qu’en sorte le pus31 – mais chez le premier, la colère n’en est pas le moteur, un moteur, rappelons-le, qui se retourne souvent contre la forme et les mots, contre le poème qui dit contre. Reste le rythme plutôt que la mélodie. Il s’agit de conjurer la peur de la mort, la peur du retour. Chez Michaux, d’en finir avec l’obsession qui vous occupe et assiège, peut-être de mettre à l’épreuve cette limite qu’on croit stable entre le dehors et le dedans.

NOTES
1 Dans « Souvenirs souvenirs » (Œuvres, Gallimard, « Quarto », 2004, p. 1228) ; dans Routes et déroutes, Œuvres, ibid, p. 1377, et encore dans « l’Attente » – L’Échappée belle, Métropolis, Genève, 1996, p. 47.

2 « L’œil au travail, l’œil en partage : Bouvier et Michaux au Japon, ou le vacillement du voyage », Usages de Nicolas Bouvier, dir. Olivier Bessard-Banquy, Alexandre Gefen et Dominique Rabaté, actes du colloque de 2013, URL : http://www.fabula.org/colloques/sommaire4259.php ; Éléonore Devevey, Terrains d’entente, Anthropologues et écrivains dans la seconde moitié du XXe siècle, thèse de littérature française, dir. Vincent Debaene et Laurent Demanze, Université de Genève, 2017.

3 Nicolas Bouvier, L’Échappée belle, op. cit., p. 163.

4 Correspondance des routes croisées, Zoé, Genève, 2010, p. 981-982.

5 Ibid., p. 986-987.

6 Georgio Agamben : « On peut définir la langue de la poésie comme un champ de forces parcouru par les deux tensions opposées de l’hymne, dont le contenu est la célébration, et de l’élégie, dont le contenu est la lamentation. Poussé à la limite, le premier tenseur fracture le langage en cri de jubilation face à la présence du Dieu, le second le destitue et l’épuise en murmure intarissable au pied de l’Absent. Mais, tant que le ductus de l’écriture soutient le geste de la voix, la poésie résulte d’une savante et toujours différente conjugaison des deux tensions. » Préface à Patricia Cavalli, Mes poèmes ne changeront pas le monde, Éditions des femmes, 2007.

7 Préface d’Épreuves exorcismes, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1998, t. I, p. 773.

8 Routes et déroutes, p. 1373.

9 Ibid., p. 777.

10 Le Dehors et le Dedans, Le Seuil, « Points », Paris, 2007 [Genève, 1982].

11 Voir entre autres « Pesé jugé léger », « Morte saison », « Love Song II ».

12 « La zone de silence ». Le vers qui répond au premier cité est « Dans la vapeur noire de la nuit ».

13 L’Échappée belle, op. cit., p. 163 et dans Routes et déroutes, Œuvres, op. cit., p. 1377.

14 Notons que dans « Henri Michaux : obituraire d’automne », il omet les deux vers « Dans l’attelage d’un autre âge /Dans le velours de la neige » d’ « Emportez-moi ». On trouverait encore une confirmation de l’importance de ce patron dans sa reprise, à la même période, dans « Mon roi » : « dans ma nuit j’assiège mon Roi – Mon roi – dans le secret de ma petite chambre […] Dans ma petite chambre » ; dans « Dans la nuit » ou encore « Je suis gong » : « Dans le chant de ma colère il y a un œuf ».

15 Le Poisson-Scorpion, op. cit., p. 802.

16 L’Échappée belle, op. cit., p. 51.

17 « Premières impressions », Passages, Gallimard, « L’imaginaire », 1998 [1949], p. 81.

18 Ibid.

19 Préface du Dehors et le Dedans, op. cit., p. 13.

20 Sylviane Dupuis, « La marqueterie de l’Usage du monde », Op, cit., n° 17, automne 2017.

21 Passages, op. cit., p. 85-86.

22 « Réflexions sur l’espace et l’écriture », Œuvres, p. 1053.

23 L’Échappée belle, p. 885.

24 Henri Michaux, « Les poètes voyagent », Passages, op. cit, p. 43-44.

25 .Ibid., p. 45.

26 « Mouvements de l’être intérieur », L’Espace du dedans, Gallimard, 1966, p. 116.

27 Ibid., p. 201.

28 Le Hibou et la baleine, Œuvres, p. 1212.

29 « La force et le mérite de Cendrars – et ceci apparaît surtout dans ses poèmes – c’est qu’il n’a pas menti sur l’ambiguïté des voyages : on s’attache, on s’arrache et ce mouvement pendulaire est loin d’être innocent. On passe de la jubilation à la tristesse et cette balance qui est comme un voyage à l’intérieur du voyage, vous tue » L’Échappée belle, p. 8-39.

30 Henri Michaux, Poteaux d’angle, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2004, t. III, p. 1067.

31 Voir Le vide et le plein, Hoëbecke, 2004, p. 120.

PLAN
POUR CITER CET ARTICLE
Nathalie Piégay, « Les espaces du dehors et du dedans. Nicolas Bouvier et Henri Michaux », Fabula / Les colloques, Nicolas Bouvier : usage(s) de la littérature

Jean Langoncet dit: à

@à fond le filon

Point de vue de bidasse réformé

Marc Court dit: à

Merci Jean Langoncet, et je le ferai sous très peu de temps, mon Xenophon étant à Paris. Tenez compte tout de meme du fait que les textes grecs ont été traduits tardivement des originaux. Je ne parle pas des adaptations latines.
Bien à vous.
MC

Marc Court dit: à

« Je connais cette librairie, elle est chère ».
Si cher, ce n’est pas proposer un livre à un euro, certes, elle l’est! Si c’est savoir ce que l’on à en magasin, c’est une librairie plutôt honnête dans ses prix.

Jean Langoncet dit: à

Ah ! Je voyais venir la réplique : Thucydide trahit par les traducteurs dans le sens de préoccupations modernes et pour tout dire, faites pour coller à 89 ; qu’ils aient affaibli sa pensée et les faits qu’il rapporte est probable, mais pas dans le sens que vous pensez

Jean Langoncet dit: à

le sens que vous croyez

Chaloux dit: à

Hamlet, à chaque fois que je suis allé entendre Argerich, j’ai été déçu.
Sinon, vous avez Perlmuter, peut-être moins connu du grand public, moins spectaculaire, mais assez réputé chez les musiciens. Ravelien en diable. Montfort L’Amaury -dont la très proustienne Céleste Albaret a été la gardienne et le guide- sur un plateau.

https://www.youtube.com/watch?v=lqYZKzRna7w

Samson François est évidemment un grand pianiste, le seul de ses élèves que Marguerite Long, dont Ravel disait qu’elle était celle qui ne joue pas si bien du piano, ait giflé. Un titre de gloire, d’autant que Long est une pianiste exceptionnelle et qu’elle a certainement été un grand professeur.

Jean Langoncet dit: à

trahit > trahi, scusi

Perle de culture dit: à

« J ‘ai moi aussi une famille, un endroit ou je vis, des proches, des amis, des bêtes autour de moi. »
S’agit-il d’une gradation ascendante? Le doute est permis.
Et par ailleurs, c’est Emmanuelle Béart avant ou après la restauration de son nez?

Clopine dit: à

perle de culture, vous pourrez ajouter à votre propre collier que c’est surtout une opération « esthétique » de sa bouche qui a déformé le visage d’Emmanuelle Béart. On a rarement vu pareil massacre, qui la fait désormais ressembler à un de mes canards…

Jean Langoncet dit: à

Chiotti > Ciotti bis

Jean Langoncet dit: à

bis > scusi bis

D. dit: à

Claudio Arrau, on en parle pas assez.

Marc Court dit: à

Là, je ne vous suis plus, Jean Langoncet.
Que vient faire Thucydide quand je vous réponds sur Xénophon? Et en quoi l’Historien athénien serait-il conçu ou reformaté pour « coller à 89 »? Non, je n’avais à l’esprit que le déferlement assez tardif de la grécité dans son ensemble en Occident via la chute de Byzance et les quelques siècles qui l’ont précédée, meme si Charles V a pu faire traduire Aristote par Oresme. J’étais dans la perspective du précédent billet.

Jean Langoncet dit: à

@ J’étais dans la perspective du précédent billet.

Moi aussi. Relisons-nous quand vous aurez regagné Paris

rose dit: à

89
Ce n’est pas l’année de la chute du mur de Berlin, 1989
Ni l’ année de la chute de Rome 474.

Bérénice dit: à

Chaloux, comme Hamlet je préfère le jeu de Martha Argerich pour cette pièce . Il y a un peu de souffle à l’enregistrement aussi ne l’ai je pas proposée mais c’est celle qui me plait le plus . La mer va aujourd’hui ressembler à une piscine où il sera agréable de nager, après la tiédeur la fraicheur tonifiante d’une eau sans vagues pour tenter de tonifier un corps qui finalement se hâte en trainant des pieds vers la vieillesse avec tous ses désavantages, quand ce ne sont pas les kilos en trop c’est le muscle qui s’absente jusqu’à disparition du stock, l’epiderme qui souffre; une vraie braderie et il ne serait pas si facile à vendre si l’envie me prenait. Fort heureusement je vis encore abritée par mes chateaux en Espagne. Le lien dans le texte de fabula mène à divers points inventorier le parcours, la vie et intérets qui occuperent Nicolas Bouvier. Je ne le connaissais pas et j’aime aussi beaucoup ses réflexions, sa pensée. Dommage de ne pas disposer d’une version papier pour tout ceci, tant pis , il faudra que je m’en contente .

et alii dit: à

Michel Corboz débute sa formation au Conservatoire de Fribourg, en Suisse, où il étudie le chant soliste et la composition. Attiré par la direction, il ne tarde pas à s’y consacrer et fonde l’ensemble vocal de Lausanne et l’ensemble instrumental de Lausanne en 19612. Il est également professeur au Conservatoire de musique de Genève2, et directeur des chœurs de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne2.

et alii dit: à

Les termes arpitan et arpian qui signifient montagnard pour le premier, berger pour le deuxième15, ont été repris au début des années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le terme francoprovençal. La forme particulière arpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’occitan. Littéralement, arpian ou arpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ». Arpitan est formé à partir de la racine pré-indo-européenne alp-16, dans sa variante dialectale moderne arp- ; en francoprovençal, ce mot ne désigne pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l’été »17 (voir alpage). Cette racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant en Haute-Provence (Arpasse, Arpette, Arpillon…), qu’en Dauphiné (Arp, Arpion, Arpisson, Aup…), Savoie (Arpettaz, Arpeyron, Arpiane…), Valais (Arpette, Arpache, Arpitetta…) et en Vallée d’Aoste (Arp, Arnouvaz, Arpet, Arpetta, Arpettaz…). On retrouve cette racine ou ses variantes en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

À partir de 1974, et jusqu’au début des années 1980, un équivalent orthographié harpitan est utilisé par le mouvement socio-culturel et politique valdôtain Movement Harpitanya. Politiquement de gauche, le Mouvement prône la « libération nationale et sociale de l’Harpitanie » par la création d’une fédération arpitane à cheval sur les Alpes, englobant la Vallée d’Aoste, la Savoie, les vallées arpitanes piémontaises et le Valais occidental18,1

Jazzi dit: à

C’est quoi cette course au lien Bérénice ! Un concours contre et alii et Marie Sasseur ? Quand c’est trop long c’est plus bon…

et alii dit: à

Au début du xviie siècle, de nombreux textes en francoprovençal voient le jour à l’occasion des conflits religieux entre les réformateurs calvinistes et les catholiques soutenus par le duché de Savoie. Parmi les plus connus, on trouve Cé qu’è lainô (Celui qui est en haut), rédigé en 1603 par un auteur inconnu. Ce long poème narratif évoque l’Escalade, une tentative infructueuse de conquête de la ville de Genève par l’armée savoyarde qui provoqua de forts sentiments patriotiques. Ce poème est devenu plus tard l’hymne de la République de Genève. Voici les trois premières strophes en dialecte genevois avec leur traduction française :

Jazzi dit: à

A signaler à JJJ et aux derniers cinéphiles de ce blog, l’éblouissante critique d’Annelise Roux sur la RDC, à propos de « Yesterday » de Danny Boyle. Un film qu’elle n’apprécie que modérément. On imagine ce que cela aurait donné si elle l’avait aimé !

Delaporte dit: à

Selon le palmipède, Babarre aurait puisé dans les fonds secrets sans vergogne :

« Le Canard enchaîné explique qu’en mai 1981, au moment de quitter Matignon, Raymond Barre, aurait envoyé des collaborateurs retirer en liquide, 10,5 millions de francs des fonds secrets. »

et alii dit: à

Le district de la Gruyère (prononcé [gry.jɛʁ] ou [grɥi.jɛʁ]) est un des sept districts du canton de Fribourg en Suisse. Son chef-lieu est Bulle. Il a été créé en 18483.
La Société des patoisans de la Gruyère (fondée en 1984) a pour but maintenir la connaissance et l’usage du patois gruérien. Elle est notamment à l’origine de l’édition d’un dictionnaire patois-français ainsi que de cours de conversation. C’est son président Joseph Comba qui a réalisé la traduction en patois de la bande dessinée de Tintin l’Affaire Tournesol parue durant la première moitié de l’année 2007 à l’occasion du centenaire de la naissance d’Hergé sous le nom L’Afére Pecârd (et non Tournesol, comme dit précédemment, le Professeur Auguste Piccard, célèbre arpitan, ayant notoirement inspiré le personnage du savant créé par Hergé).

Delaporte dit: à

Babarre a sauté sur l’occase de se faire un bon gros matelas. Direction la Suisse. Quand dans le Sud il se fait construire une maison, c’est sous un prête-nom. Quel bandit accompli ! Dans la mafia, il aurait fait des étincelles. Dans le grand-banditisme, aussi. Et c’est à ce voyou que la France a confié la gestion de son économie ! Hallucinant !!! Pour une « bonne gouvernance », honnête et droite, tu repasseras !

et alii dit: à

Viveche i patwé!
Vive le patois!
Le menu du haut, dans le bandeau, va vous permettre de découvrir le patois de Savièse, en Valais, Suisse: Un merveilleux spécimen de patois arpitan (aussi nommé « francoprovençal »)

Byin dou pliji a vó!
Bien du plaisir à vous!
http://patwe.ch/

Pablo75 dit: à

hamlet dit: 9 juillet 2019 à 23 h 11 min

Comme d’habitude, notre pauvre Pétomane au Sonotone Déréglé dit n’importe quoi avec l’aplomb des nuls.

Il écrit: « seule la première partie est plus lente chez François, ce qui signifie qu’il va ensuite rattraper son retard de tempo en jouant trop vite la seconde, et ça, pour cette pièce de Ravel au titre si évocateur c’est ni plus ni moins que catastrophique. »

Manque de chance pour notre Grand Sourd de Naissance c’est le contraire qui se produit. Argerich à 3min20 commence une hypothétique deuxième partie, et fait le reste en 1min35. Samson François la commence à 3min55 et fait le reste en 2min03. Autrement dit, il est toujours plus lent que notre amie Martha.

Encore une occasion perdue par notre Grand Mélomane Sourd de la boucler.

D’ailleurs, ce n’est pas lui qui nous reprochait à Chaloux et à moi de nous la péter en parlant de musique?

Mais bon, quoi de plus normal étant donné que la contradiction est la deuxième caractéristique de notre Grand Penseur Pétomane après la connerie pure et dure?

Pablo75 dit: à

Bertrand Chamayou, qui a publié il y a 3 ans une intégrale de Ravel:

-Quels interprètes de Ravel vous ont marqué ?
-Vlado Perlemuter, un de ses disciples. A Toulouse, il a joué en bis les Jeux d’eau que je venais de découvrir. Cela a produit chez moi un déclic. Et Samson François. Ma prof me disait qu’on ne devait pas l’imiter, car il tordait le cou aux textes. J’ai écouté avec une certaine suspicion, mais j’ai aimé et j’en ai été honteux (rires).

Bertrand Chamayou — « Jeux d’eau » (Ravel)
https://www.youtube.com/watch?v=ZyHfnFKDMvU

Pablo75 dit: à

@ hamlet, le Gros Nul du Blog

« le déferlement […] de la grécité […] en Occident »
Marc Court dit: 10 juillet 2019 à 1 h 04 min

Apprends à écrire, Pétomane !

« mon Xenophon étant à Paris. »
Marc Court dit: 9 juillet 2019 à 23 h 53 min

Et à te la péter avec de la classe !

et alii dit: à

soyons philosophe pôur clopine
Voici le paradoxe du crocodile : un bébé a été
LE PARADOXE DU CROCODILEcapturé par un crocodile. Le crocodile dit alors à la mère : “Si tu devines ce que je vais faire, je te rends le bébé, sinon je le dévore.” La mère répond alors : « Tu vas le dévorer ! »
Ce sophisme a ainsi été rapporté par Quintilien dans son Extrait d’Institution oratoire, auteur latin du 1er siècle.

Le célèbre auteur des Aventures d’Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll décortique et propose sa solution pour ce problème :

Bérénice dit: à

Jazzi, j’ai tenté trois ou quatre fois de faire passer le lien sans y parvenir, comme le contenu me paraissait digne d’intérêt avec ses citations de NB j’ai copié collé pour m’apercevoir après l’avoir parcouru que le tout contenait un autre lien qui si vous l’ouvrez vous amènera à d’autres découvertes toutes aussi dignes d’attention. A la fin, voyez par vous même. Désolée pour la longueur mais il ne s’est pas présenté d’autres moyens de partage. Je suppose que autres que moi n’avaient pas eu l’occasion de découvrir cette personnalité particulièrement attachante.

Pablo75 dit: à

@ Marc Court

« « Je connais cette librairie, elle est chère ».
Si cher, ce n’est pas proposer un livre à un euro, certes, elle l’est! Si c’est savoir ce que l’on à en magasin, c’est une librairie plutôt honnête dans ses prix. »

Je n’ai pas compris la deuxième phrase: si cher est de savoir ce que l’on à en magasin?

Bérénice dit: à

Pablo, j’ai écouté 5 ou 6 interprétations, je préfère celle de M A. Celle de Richter est plus cristalline, scintillante un peu coupante et plus folle également. D’autres imposent à cette musique un côté un peu démoniaque qui ne convient pas.

et alii dit: à

« Dans le silence des steppes sablonneuses de l’Asie centrale retentit le premier refrain d’une chanson paisible russe. On entend aussi les sons mélancoliques des chants de l’Orient ; on entend le pas des chevaux et des chameaux qui s’approchent. Une caravane escortée par des soldats russes, traverse l’immense désert, continue son long voyage sans crainte, s’abandonnant avec confiance à la garde de la force guerrière russe. La caravane s’avance toujours. Les chants des Russes et ceux des indigènes se confondent dans la même harmonie, leurs refrains se font entendre longtemps dans le désert et finissent par se perdre dans le lointain… . »

— Notice de programme précédant la partition
http://www.concertclassic.com/video/borodine-dans-les-steppes-de-lasie-centrale

et alii dit: à

SUR LA BIO DE BORODINE pour renato
Autodidacte, le jeune Alexandre apprend à jouer de très bonne heure de la flûte puis du piano et du violoncelle avec un camarade, Mikhaïl Chtchiglev. Il compose une polka (Hélène) à l’âge de neuf ans, puis compose un Concerto pour flûte et piano et un Trio pour deux violons et violoncelle à l’âge de treize ans. Sa mère et son beau-père le destinent à une carrière de médecin et il est inscrit à la faculté à l’âge de quinze ans. Il était passionné de chimie depuis l’âge de dix ans.

Après six ans d’études, il est engagé en 1856 à l’hôpital de l’armée territoriale, mais, trop sensible aux blessures, il obtient un poste de professeur à l’Académie militaire de chimie où il deviendra un grand savant et collabore avec Nikolaï Zinine. Il fait connaissance en 1857 de Moussorgski qui se fait soigner en tant qu’officier à l’hôpital militaire où travaille Borodine. Ce dernier reçoit son titre de docteur en médecine en 1858. Grâce à ses études et à de nombreux congrès, il aura l’occasion de souvent voyager en Europe (Bruxelles, Heidelberg, Gênes, Rome, Paris, etc.). Au retour de son voyage d’études à l’université d’Heidelberg et à l’université de Paris, il est nommé professeur-assistant de l’Académie médico-chirurgicale. C’est au cours de ces voyages qu’il fait la connaissance de nombre d’érudits, et collaborera par la suite avec certains d’entre eux. Il rencontre sa future femme, pianiste talentueuse née Ekaterina Sergueïevna Protopopov, à Heidelberg en 18614. Elle lui fait découvrir Schumann, Chopin, Liszt. Ensemble, ils iront à Mannheim découvrir l’œuvre de Wagner.

christiane dit: à

Bérénice,
merci pour cette belle découverte :
La précieuse correspondance entre Vernet et Bouvier dans leur commune référence à Henri Michaux :
«L’œil au travail, l’œil en partage : Bouvier et Michaux au Japon, ou le vacillement du voyage», Usages de Nicolas Bouvier, dir. Olivier Bessard-Banquy, Alexandre Gefen et Dominique Rabaté, actes du colloque de 2013, Fabula.

Et,

de Nathalie Piégay, «Les espaces du dehors et du dedans. Nicolas Bouvier et Henri Michaux», autre colloque de Fabula.

C’est un pur régal ! (effectivement on ne peut faire passer ici, les liens « Fabula ». J’ai essayé vainement pour d’autres liens.)

D. dit: à

J’aime votre sens aigu de la justice, Delaporte. Votre droiture. Je ne vous l’ai jamais dit encore mais j’aimerais vous avoir comme ministre de quelque chose.

christiane dit: à

@hamlet dit: 9 juillet 2019 à 20 h 39 min
Nos « querelles » ne proviennent pas uniquement de ces quelques citations déformées par clopine, elles possèdent de très profondes racines. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pu et nous ne pourrons jamais aborder ensemble un quelconque sujet faisant appel à des jugements de valeur sans entrer dans les disputes. Je m’en suis aperçue depuis longtemps. Elle ne peut faire preuve d’une totale franchise (ce qui la dévoilerait) aussi ses dires aboutissent à de l’hypocrisie, des mensonges ou à des « querelles ».
Mais comme l’écrit Wittgenstein : « La solution du problème de la vie, c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème. »

et alii dit: à

Dans l’ouvrage du philosophe bâlois, Theodor Zwinger, publié seulement trois ans avant le départ de Montaigne, on lit la déclaration d’intention suivante :

72
Nous allons passer en revue non pas tout ce que nous avons observé nous-même mais ce que nous aurions dû observer lors de notre passage, [autrement dit] ce qui est digne de mémoire  [23]
[23]
Methodus apodemica… (Bâle, 1577) [voir la bibliographie], cité….

et alii dit: à

sur le Montaigne:
Sans scrupule apparent, on fait voisiner des propos sur Calvin et sur les sources thermales, ou des remarques sur les cardinaux et sur les artichauts. Est-ce là pure négligence sans arrière-pensée ou subtile recherche d’une « esthétique du discontinu » avec, comme on serait tenté de le pressentir, la malice d’un faux ingénu ? Certes, il faut se méfier de lire le Journal comme un texte « philosophique »

et alii dit: à

PAYSAGES SUISSES DANS LA LITTÉRATURE MONDIALE (2)
Le pèlerinage thermal de Montaigne
De septembre 1580 à novembre 1581, le philosophe parcourt l’Europe thermale et culturelle. A l’entame de son épopée, il passe par la Suisse, de Bâle à Schaffhouse. Son «Journal de voyage» fourmille d’esquisses ethnographiques sur les Helvètes d’alors
https://www.letemps.ch/culture/pelerinage-thermal-montaigne

pado dit: à

Pablito 9h45

Un poil de 2ème degré et il est perdu not’ Pécuchet

et alii dit: à

En homme d’esprit, Montaigne ne manque pas de partir à la rencontre de ses homologues. Certes, Erasme n’est alors plus de ce monde, mais le médecin Felix Plater ou le jurisconsulte protestant François Hotman, rescapé de la Saint-Barthélemy, le reçoivent. En ethnographe, le voyageur parcourt la ville pour brosser en esquisses le modus vivendi des Bâlois: usages religieux, culinaires (les Suisses cuisent trop leurs viandes, paraît-il!), aménagement intérieur… Où l’on se rendra compte que certains clichés ont des racines décidément profondes: «Ils nettoient et fourbissent très exactement leurs meubles de bois jusques au plancher des chambres», s’extasie Montaigne. Ailleurs: «[…] il n’y a si petite église où il n’y ait une horloge et cadran magnifiques.» La Suisse, pays du propre en ordre et de la ponctualité, déjà…

Jazzi dit: à

Mon petit Delaporte, les journalistes du Canard Enchaîné ne sont pas des journalistes d’investigation. Cet hebdo, digne héritier des feuilles à scandales et à chantage de l’Ancien Régime, doit sa prospérité aux affaires qu’on lui livre clés en main, généralement de façon anonyme. Le journal est très riche et ses journalistes associés sont les mieux payés de la place de Paris. Sous couvert d’indépendance et de vertu, il peut ainsi sortir régulièrement des « affaires » dont il convient toujours de se demander d’où elles viennent à et qui elles profitent.
Barre symbolise le centre, aujourd’hui remplacé par Macron.
D’où vient l’attaque ? Vengeance de la droite traditionnelle, laminée par la République en marche, ou du PS ?

x dit: à

Instructif.

— On crie haro sur Breton à partir d’une phrase-slogan présentée comme accablante : « Nous avons choisi la misère » qui prouverait son hypocrisie.
Quelqu’un (moi en l’occurrence, mais ce n’est pas cela l’important) prend la peine de donner la source de la citation tronquée, c’est-à-dire de restituer le contexte. Et, tout de même, de préciser que c’est à F. Ponge que la phrase (si possible complète et non réduite à un slogan) doit être attribuée.

x dit: 9 juillet 2019 à 21 h 59 min

Et alors ? Rien, strictement rien. Aucune importance.
Reconnaître une erreur ? S »interroger sur ses procédés ? Il ne faut pas rêver ! Les « fake news » ce sont toujours les autres, n’est-ce pas…
Il s’agit seulement de salir et qu’il en reste quelque chose.

— Quelqu’un (encore moi, mais ce n’est pas non plus l’essentiel) prend la peine de répondre à Clopine, pas sur ses querelles avec d’autres commentateurs il est vrai, mais sur ce qui est censé réunir ici des gens très différents : la littérature.
Le rejet d’A. France (et de quelques autres) comme « fait d’époque » illustré par l’ « Ultimatum » futuriste d’Álvaro de Campos (alias Pessoa) en 1919 :

x dit: 8 juillet 2019 à 17 h 39 min 

Et alors ? Rien, strictement rien.
Tant pis.

Janssen J-J dit: à

2 – « Je n’avais pas le sentiment d’être née pour être dominée ». Moi non plus, ni surtout d’être née pour avoir quelque chose à ressentir en héritage, Françoise.
1 – Ph Lançon : « Je suis trop long comme d’habitude, même les tueurs ne changent pas les mauvais plis » (214). « Alors, Lançon, trop long comme d’hab : t’es chiant ! » (216). Bien vu, la petite Stéphanie. Le Lambeau, ça n’en finit pas. Pénible comme un sketch de Bedos dans la tête de Daumier quand il l’emballe. A froid, et détaché de toute émotion entretenue par les medias, on parcourt Le Lambeau comme le descriptif de la renaissance d’un rescapé complaisant et bavard, une expérience commune à beaucoup de rescapés morts et silencieux. De l’ego journalisme de témoignage, comme prétexte. D’un journaliste à la plume trop facile, et bien trop riche d’entourages les plus variés, brillants, obscurs, étincelants (Bach, Kafka, Proust), au milieu de soignants fervents. Masi, à vrai dire vrai, un témoignage qui ne vaut pas grand-chose sur le plan littéraire. Bien aise de ne pas l’avoir lu au centre de toute l’esbroufe de la critique mondaine parisianiste (y compris erdélienne) de l’an passé, qui voulut faire croire à un chef d’œuvre méritant le prix suprême. 510 pages !… bien trop longues, bien trop pesantes, bien trop gallimardes. Chiantes, voui.
3 – Il n’est guère d’héroïsme à avoir appris le sabir à sept ans, quand l’âge mental de l’apprenti précoce et précieux est resté bloqué à l’âge de huit (P. Boucheron).
4 – D’un journaliste, grand reporter de guerre : « La peur n’est que l’aboyeur de l’événement ». Une saillie incompréhensible dans le texte.
6 – Il détesta toujours la Suisse en général, en dehors de quelques Suisses en particulier. Une aventure française que de nombreux compatriotes anti-militaristes et foutraques eurent à partager.
5 – Lingua Tertii Imperii : Il conviendrait de -> Il faut faire en sorte que -> Y’a qu’à.
7 – « Il paraît qu’il ne faut pas heurter Christiane… Mais me heurter moi, par contre, là on peut y aller, pas vrai ? ». On va se gêner, sans doute !
8 – « Yesterday » ? Pourquoi vouloir défendre avec tant d’éloquence un film aussi moyen ? Seul compte le charme désuet de chansons oubliées revenues « impacter » nos mémoires beatlelisées intactes.

et alii dit: à

j’ai vérifié dans l’incertitude:
Fritz Zorn est le nom de plume de Fritz Angst, né le 10 avril 1944 à Meilen dans le canton de Zurich et mort le 2 novembre 1976 à Zurich, un écrivain suisse de langue allemande.

Clopine dit: à

Excusez-mio, « x », vous avez parfaitement raison et j’ai tort de ne pas avoir relevé (ni même lu le second, zappé lamentablement, mais le premier sur Ponge, celui-là je l’avais lu) ni même tenté de vous répondre, ou plutôt que « répondre » , disons prendre acte de vos notations…

Je ne connais pas bien du tout Ponge. Un poème sur l’huître, je crois, c’est tout…

(cen’est pas « nous avons choisi la misère » qui me fait -un peu-hausser les épaules, mais ce « j’ai cessé de me désirer ailleurs », qui est à mes yeux exactement une manière de dire inaccessible au commun des mortels, pour exprimer un sentiment de « chez soi » qui lui, est assez universel. C’est cette posture ultra-intellectualisée, par contraste aussi, si vous voulez, avec les engagements politiques (flirt avec le communisme, illustré avec cette « misère » pongienne), jointe au goût de la magie de Breton, qui me fait prendre mes distances. Je ne sais si la fréquentation de Ponge me ferait revenir sur cet avis.)

Je m’en vais rechercher le second commentaire, non lu…

Et merci, « x », de bien vouloir m’adresser la parole. Il est vrai que, je crois que c’est humain, répondre d’abord aux attaques délirantes dont je fais parfois l’objet ici (l’invention de mots et d’actes que je n’ai jamais commis étant le prie) brouille le reste.

Et c’est bien dommage.

Jazzi dit: à

x, j’ai apporté des éléments biographiques et littéraires montrant comment Pessoa, via son hétéronyme Álvaro de Campos, en 1919, donc juste après la grande boucherie de 14-18, se révélait étonnamment surréaliste depuis sa lointaine Lisbonne…

et alii dit: à

la bio selon wiki
je l’ai lu quand c’est sorti
Fils d’une famille patricienne très austère, il a passé son enfance et jeunesse sur la « Rive dorée (de) » de Zurich. Après le lycée, il a étudié la philologie allemande et les langues romanes. À l’université, il obtient le titre de docteur. Pendant une brève période, il a été professeur dans un lycée, jusqu’à ce que son cancer1 le force à abandonner cette profession. Il entame une psychothérapie et commence à écrire ses mémoires.

Il a terminé d’écrire Mars en 1976 (paru en allemand en 1977 et en français en 1979), histoire de son cancer, de sa vie névrotique, de son impossibilité à aimer et à communiquer. Il y décrit également tout l’ennui de la Suisse, lui qui était issu de la grande bourgeoisie zurichoise.

Son vrai nom de famille, Angst, signifie en français « peur », « angoisse », et son pseudonyme « colère ».

Delaporte dit: à

Un nouveau scandale dénoncé par Mediapart. François de Rugy a voulu s’occuper de gastronomie – aux frais du contribuable. Il a dépensé une fortune pour sa pomme en organisant des dîners fins. Après Babarre et son argent en Suisse, Balkany, les plus récents, voici que s’ajoute F. de Rugy à cette longue liste de pourris :

« François de Rugy aurait organisé, avec sa femme, Séverine de Rugy, entre octobre 2017 et juin 2018, une dizaine de dîners luxueux à l’hôtel de Lassay, alors qu’il était président de l’Assemblée nationale. Réunissant entre dix et trente convives, principalement des amis du couple, ces repas, composés de plats très onéreux, photos de homards à l’appui, et de vins luxueux directement extraits des caves de l’Assemblée nationale, auraient été financés avec l’argent de l’État. »

Ed dit: à

Je n’arrive pas à lire l’article des Échos sur Virginia Woolf touitté par Passou. On me dit que j’en suis à mon 3e et dernier article autorisé. Or c’est faux, je ne lis jamais ce journal. Quelqu’un a lu l’article ?

Delaporte dit: à

Le journaliste putride Apathie aurait bénéficié d’un dîner à la table de Rugy. La liste est longue, là aussi, des valets du régime qui mangent à tous les râteliers – comme Jacuzzi lui-même, qui nous l’avouait hier, lui le quasi-esthète, le presque journaliste, le cinéphile accompli, le flâneur des deux rives qui aiment regarder les autres travailler, la feignasse du blog…

Janssen J-J dit: à

@ Jazzi dit: 10 juillet 2019 à 8 h 18 min « A signaler à JJJ et aux derniers cinéphiles de ce blog, l’éblouissante critique d’Annelise Roux sur la RDC, à propos de « Yesterday » de Danny Boyle ».

Pourriez vous nous faire passer directement le lien, SVP ? Merci, jzm. Son blog RDC est illisible, incompréhensible, une vraie horreur de présentation jaune. Flemme de mourir.

Delaporte dit: à

Jacuzzi, le palmipède est réputé pour la fiabilité de ses scoops. Il ne se plante quasi jamais. Ses journalistes bossent fort (Bosphore !) et les histoires sont racontées avec humour : c’est un journal satirique. Il y a aussi beaucoup d’excellents dessinateurs qui y collaborent. Moi, chaque mercredi je me délecte, pas comme vous Jacuzzi, qui êtes un valet de régime, un privilégié et un profiteur, et en plus un méprisant qui n’aime pas les pauvres et leur souhaite encore plus de misère. Votre idée, Jacuzzi, c’est : tout pour ma pomme, et rien aux autres ! Sympa !!!

Jazzi dit: à

« la feignasse du blog… »

Pourquoi me reprocher de mettre en pratique les idées que tu défends (défendait) chez Hamon, Delaporte ?
Conformément à ma ligne de vie, on pourra lire mon « Goût de la paresse », dès novembre prochain.

Jazzi dit: à

« Flemme à mourir »

Quel feignasse, JJJ !

Voilà ce qu’écrit Annelise Roux :

«Yesterday»
Au regret, Jazzi, de m’inscrire loin de vos enthousiasmes sur le film autour des Beatles : titrer «Bombe insecticide à faible portée» m’avait traversé l’esprit au moment où je l’avais vu.. .c’était il y a qq temps et je ne m’étais pas décidée pour un billet. .pas mon but de cisailler si je peux l’éviter, mais ?.. Si j’ai bien lu Phil et Jean-Marcel ils ne m’en voudront pas de Douchet les ardeurs ?
Quiconque fanatique des 4 fantastiques de Liverpool – ne pas l’être est rare – a intérêt à se payer sur la bête, se régalant avant tout des reprises.. celles-ci en donnent pour leur argent, joli karaoké en méga production.. d’agréables anecdotes contenues : tout de même le minimum syndical ?
Je vais bien veiller, par souci critique, à détailler les in put afin que le déficit ne souffre pas de trop grande béance à l’instant du bilan. «Yesterday» fait au moins l’effort de se démarquer du biopic copieur/colleur des faits historiques rebattus.
Le Danny Boyle inspiré de «Trainspotting» (le 1, le second représentant une faillite, une suite défigurée) possède à son actif un bagage psychédélique sur, cultivé. .ses friches industrielles, ses tunnels, ses intérieurs, studio d’enregistrement, salles de spectacle ou bord de mer saturé de monde, son rendu des architectures et des couleurs hissés au niveau du pop-land art. . Le Japon fut évoqué grâce à Artemus, une scène remet en particulier en mémoire une exposition itinérante splendide, «Umbrellas», que Christo déplaça au gré des rizières nippones. Visuellement, beaucoup de bon est à prendre.
Ed Sheeran, «le Rouquin» n’a probablement pas eu à jouer la modestie. Fort à parier qu’elle n’a eu qu’à être captée à la source comme étant sienne, par pur amour de la musique, devant « plus fort que lui ».. à ce niveau l’hommage fonctionne et se double d’une dimension de confraternité charnelle impossible à feindre
Lily James (Ellie) vêtue à l’anglaise comme on aime… la lady Rose de Dowton Abbey, petit bec frais, minaudant peut plaire, à condition que ses manières sautillantes ne constituent pas le fonds de bouillon, tout comme on espère les choix de la yogi-manager choc Deborah(Kate McKinnon) et de l’excellent Alexander Arnold (Gavin, un des premiers volontaires au prêt du studio, plus british que british) dus à autre chose qu’à la mâchoire carnassière ad hoc de l’une et à la parfaite coupe au bol de l’autre, Joel Fry en ami bras-cassé, décalé, «fiou» comme on le dirait aux îles, déployant une nonchalance à la limite du traînant tire son épingle du jeu… Sans spoiler, Robert Carlyle est bon sosie troublant… (accordons-le lui, bien que le mimétisme d’Alex Lutz avec Belmondo vieillissant m’ait été plus impressionnant à voir dans «Guy» ?)
Hinesh Patel en Jack Malik, jeune chanteur qui se réveille dans un monde ignorant les Beatles et détourne leurs chansons pour percer a du «charisme dans l’ordinaire», ce qu’il faut savoir faire : next door boy vulnérable, fils modèle d’une famille indienne qui le soutient à fond tout en ne lui prêtant qu’une oreille distraite (jolie scène où le musicien essaie de lui prodiguer sans succès un morceau mythique, tentatives hachées par l’arrivée du voisin, de la voisine, l’interruption du téléphone etc… la charge d’émotion ici correctement dosée et distribuée : elle n’est pas sans faire penser au récit de Flannery O’Connor, quant à la solitude, la modestie obligatoire des vrais grands artistes que le réel rappelle à l’ordre – l’auteur de «Les Braves gens ne courent pas les rues» avait rapporté avoir voulu épater sa mère en lui lisant «un passage frais écrit, à son avis d’une forte intensité»… à la suite de quoi, sa mère Regina s’était endormie tandis qu’elle commençait de lui en faire lecture)..
Ces qualités chacune commercialisables indépendamment n’empêchent pas le film d’être déboussolé et de partir à vau-l’eau
Car enfin, l’association Danny Boyle-Richard Curtis (au scénario), auquel on doit «Quatre mariages et un enterrement» et «Love actually», présentée comme de fatale attraction, a de quoi au contraire alerter, sinon faire fuir tant il suffit de prêter foi à son intuition pour ressentir combien elle est contre nature. Improbable portée entre yorkshire toiletté femelle de Paris Hilton et jeune pitt-bull évadé du garage qu’Amy Winehouse essayait de réintégrer en rampant sous le volet.
Boyle est un cinéaste de la pression sociale intenable, du doute, de la paranoïa, du déphasage et de la difficulté à s’inscrire dans le monde ( «Trainspotting 1» et «Slumdog» marqués de ces stigmates, que l’on retrouve semés, rapidement noyés cependant dans «Yesterday») là où Richard Curtis promulgue – agréablement, d’ailleurs – des films «choraux» d’amitié triomphante, d’attitudes new age et de méthodes coué de réinsertion sociétale à fins heureuses… Certes «Love actually» offrait de la réconciliation à tous les étages. Ces histoires de sosies (en l’occurrence, celui de Claudia Schiffer) appelés en renfort auprès d’un casting d’emblée sévèrement bling-bling du reste sont étonnantes. Le film repeignait en rose l’humeur des spectateurs, notamment via un Bill Nighy en papy rockeux sans foi ni loi, chantant à poil en prime time, guitare masquant ses abattis, un Mr Bean en bijoutier gaffeur et un Hugh Grant en Premier ministre calqué sur David Cameron au cou duquel se suspendait sa secrétaire boulotte… Néanmoins il convient de rappeler que si elle amuse la midinette ou le popcorné que nous pouvons tous être – totalement ou partie – à un moment donné, cette choralité n’a pas exactement le socle, l’ampleur ni la profondeur narrative de Robert Altman adaptant Raymond Carver («Short cuts»)
Cette façon de faire danser les protagonistes dans les tunnels, ce va et vient amoureux apte à remiser loin derrière la collection Harlequin font vite grincer les dents
Pas tant les atermoiements amoureux : «Shall we dance», Fred Astaire et Ginger Rogers nous y affrontaient deux heures sans qu’on voie le temps passer… Boyle semble esquisser des pistes puis se rétracte dans une uchronie sans arrêt bancale…L’apparition d’un clone de Soljenitsyne brandissant un jouet en forme de sous-marin jaune laisse affleurer la possibilité d’une bascule dans l’étrangeté déréglée d’un Jeff Nichols ? Mais non : pas de dystopie, surtout… ! De l’allégresse ! Une adresse glissée dans une poche, susurrant qu’il n’y aurait peut-être pas que le King « still alive»… Ces surlignages stabilo à tout bout de champ, titres, destinations, glissés sur écran via des néons déments achèvent de rendre pénible l’infantilisation. Le procédé fait penser à Sean Penn «Into the wild» : ses citations de John Krakauer inscrites en fluo sur la toile faisaient foi qu’il savait qui est Thoreau.
Dans «Yesterday», la nouveauté des plans fixes chez Boyle, voire le côté naturellement lunaire de ses acteurs dans les confrontation Hinesh Patel/Ed Sheeran aurait pu générer de la sérénité planante dans son cinéma, comme une délivrance opposées à ses tensions passées grâce au rééquilibrage Curtis. Le retour d’acide ici a plutôt le goût d’un prétexte opportuniste ayant nom John-Paul-Ringo et George… derrière les couleurs Sergent Pepper qu’on adore revoir, les notes qu’on ne se lasse pas de réentendre, le résultat s’apparente à un bad trip attifé de rédemptions moraleuses plus que douteuses. Les dernières scènes du «pour vivre heureux vivons cachés» où s’égaillent des gentils-Nenfants united colors London-Mumbaï sont d’une facilité navrante, empreinte d’une débilité légère qui au lieu de faire lien, au fond injurie la mixité
Pas loin de m’étonner qu’au moins, Richard Curtis n’ait pas trouvé pertinent de rameuter les enfants de Seal et de Heïdi Klum pour épicer la sauce ? Peut-être me trompé-je et y avait-il songé.
Peut-être aurais-je été moins sévère si je n’étais pas en train de lire une thèse de délibération éthique que m’a confiée un jeune chercheur en cancérologie fondamentale sur le thème «Médecine éco-responsable, mirée à l’aune de la santé individuelle ou du bien-être collectif?». Les interrogations/pistes de réponses de Hans Jonas ou de Laurence Hansen-Love y sont convoquées et m’ont conduite à reprendre lecture de «L’Eloge du risque» d’Anne Dufourmantelle, notion qu’elle paya de sa vie en sauvant de la noyade le fils d’un de ses amis
De risque, le duo Richard Curtis-Danny Boyle n’en prend aucun. Alors que tous les marqueurs leur sont favorables, ils choisissent l’innocuité. Cette régression de la pensée et de l’invention est bien le problème. Les rehabs des Mark Renton et Bedgie d’Edimbourg, échouées, laissaient des personnages moins amoindris

Bel été à tous, et

https://www.youtube.com/watch?v=NCtzkaL2t_Y&list=PLQx6qzabosIbRb3Qv_P5pmxxzH2eFk7K8
(on the rooftop de la RdC, parfois raide comme une face nord d’Everest)

Marie Sasseur dit: à

C’est sympa, la miss Sabolo sort un nouveau book.
J’avais bien aimé son « summer » suisse.
Merci Passou.

Clopine dit: à

« x », ça y est, j’ai retrouvé l’anathème « surréaliste » de Pessoa (c’est long à remonter, les fils…)

Oui, il semble bien que d’une génération à l’autre, on ait besoin de tuer le, ou plutôt « les » pères.

Et sans doute que mon éloignement des surréalistes provient du même phénomène (c’est ce que je tentais de dire à Paul Edel, qui a bêtement pris mes propos pour un rappel inélégant de son âge. Je crois, entre nous soit dit, qu’il ne l’assume pas vraiment, cet âge. est-ce que cela provient de son passé ? Je veux dire, plus jeune, peut-être professait-il, avec un grand haussement d’épaules, un mépris pour ceux qui le devançaient, et peut-être est-il désormais embarrassé d’avoir à compter, lui aussi, parmi les perdants de notre société si harmante ?

Ou, autrement dit : la boucle est bouclée lorsqu’ après avoir copieusement tué le père, on se met à lui ressembler.

Et l’âpreté à la reconnaissance des surréalistes, à la fin, rendait un peu pathétiques leurs cris de colère contre l’aimable France.

Proust l’a autrement enterré, en fait, et bien plus complètement et plus proprement, je trouve, en l’assassinant à coups de petits pans de murs jaunes, sous les traits de Bergotte.

Bravo Marcel !

Paul Edel dit: à

CLOPINE arrêter de psychologiser à 2 balles pour ne pas parler sérieusement du surréalisme

renato dit: à

(« les Suisses cuisent trop leurs viandes, paraît-il! »)

La consommation de viande de jeune bovin est récente en Suisse. Jusqu’aux années 70 la viande c’était une fois par semaine et surtout du cochon et du bœuf plutôt âgé, donc cuisson longue.— en kinderheim dans les années 50 c’était un schüblig le samedi, et san moutarde ! —.

Incidemment, je me souviens avoir été invité pour le café : vieilles familles genevoises : c’était madame qui gérait le sucre — en morceaux —, et immanquablement la question était posée : « Un demi ou pas du tout ? »

Clopine dit: à

Alors, petite notation amusante (enfin, qui m’amuse moi).

J’écris de ma chambre, avec la fenêtre grande ouverte sur l’été du jardin, bien sûr.

Eh bien, savez-vous quoi ? La durée de saisie d’un commentaire correspond à peu près exactement à la durée des courtoisies brayonnes.

(très codifiées, les courtoisies en question, au moins autant que la graphie du commentarium assoulinien).

Je veux dire qu’en Bray, on ne cultive pas les relations sociales sans un cérémonial élaboré.

Comme partout, mais enfin : le livreur de grains pour les poules, ce matin, a soigneusement respecté toutes les étapes, une à une, avec Clopin évidemment en maître de cérémonie, pendant que je tapotais gaiement.

Et ce n’est pas le moindre des mérites de Clopin d’à ce point mettre à l’aise les brayons gravitant là autour. Bien sûr, une fois la livraison faite, il faut offrir le café. Mais il faut aussi entretenir la conversation, et là Clopin est proprement imbattable.

Je me suis longtemps demandé comment il faisait, moi qui préfères me planquer, évidemment, allant jusqu’à faire comme si je n’étais pas là…

Le secret ? C’est que Clopin s’intéresse vraiment à ce qui se dit là. Les nouvelles des voisins. Les aperçus sur les vicissitudes de la politique locale. Les derniers aperçus sur la pousse des plantes, la météo, le changement, si lent, si lent, mais enfin, des pratiques agricoles…

Je l’écoutais d’une oreille, pendant que je tapais le nom de « Pessoa ». Clopin arrive même à aborder des questions insidieuses, histoire de savoir ce que son interlocuteur pense vraiment « de tout ça ».

Et je vais vous dire une bonne chose : pour savoir ce qu’un brayon pense vraiment, il faut se lever de très bonne heure…

Bravo Clopin.

Clopine dit: à

Ouh là là Paul Edel écrit mon nom en majuscules. Ce qui signifie qu’il est en colère car quand Paul Edel est fâché, lui toujours faire ainsi.

(bon allez je sors)

hamlet dit: à

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 9 h 05 min

pablito je ne vais te répondre qu’une seule fois pour te montrer à quel point tu es bas de plafond et après basta.

c’est comme avec les bouquins : tu multiplies les liens et les références, en imaginant qu’avec la quantité tu vas réussir à combler ton absence de pensée et d’intelligence, encore le problème de la forme et du fond : la complexité de la forme de compense jamais la pénurie / pauvreté de fond.

revenons sur les faits : chaloux envoie le Ravel joué par François, en réponse je lui envoie celle d’Algerich pour lui montrer la médiocrité de François.

j’ai pris celle d’Algerich j’aurais pu en prendre d’autre.

quand je parle de manque d’équilibre dans le tempo de quoi s’agit-il ?

il s’agit du fait que Ravel (comme Debussy, Fauré et autres de cette époque) c’est pas comme Liszt ou Chopin ou Schubert….

c’est quoi la différence ? prend la partition de cette pièce de Ravel et regarde-la de loin et tu verras : ce n’est pas une partition c’est un tableau qui dit tout.

pour exprimer ce tableau il faut quoi ?

il faut de la respiration, de la place, du vide, de la zénitude, de l’espace etc… pour permettre à ce cetableau de venir prendre sa place.

cette respiration elle vient d’où ? pas des mains, ni des poumons, ne du cerveau : cette repsiration elle vient du ventre ! (lire ce que dit Arrau à ce sujet)

François ne respire pas, c’est étriqué, pas d’espace : il remplit le vide ! c’est un total contresens expressif.

et voilà ! et si tu avais une once d’intelligence musicale ça tu l’aurais compris, comme a dû le comprendre chaloux, du moins je l’espère.

le problème mon pablito c’est qu’il faut tout t’expliquer, quand je dis ça ce n’est pas pour me la péter, c’est juste parce que cette respiration c’est la chose essentielle, c’est sur elle que repose toute l’émotion, toute l’expressivité.

François est très bon pour jouer du Beethoven, mais pour ces pièces françaises il est nul, voilà, c’est tout mon pauvre petit crétin !

et quand on a un père esclavagiste andalou le premier truc qu’çon devrait s’autoriser à faire c’est la mettre en veilleuse ! surtout quand on y connait rien.

Janssen J-J dit: à

@12.07, C’est évidemment un peu plus fouillé que le dimanche soir chez jgarcin. Merci jzm pour ce C-C de la chronique d’ALR… Mais c bien trop long, voyhons donc… J’ai eu du mal à en lire la totalité, ne impression de cheveux coupés en 4, sans doute liée à une crise momentanée de feignassisme aiguë, maybe.
Elle est honnête cette fille, je trouve. Explique par un truc très perso, les raisons de sa dureté… Tout le monde le fait pas toujours, hein…
Bonne chance pour votre « droit à la paresse » à l’automne, quji risque de passer inaperçu auprès des frères Hamon dans la marée d’équinoxe, à moinsse que Passoul y consacre un entier billet, pour s’aérer du pensum des CR des gouconrtables. Ce serait chic de sa part, non ?… depuis le temps que vous envoyez des signes permanents de respect, d’alimentation et de léger piment à son blog d’espelette. Je lui lance cette suggestion. Bonne journée aux cinémas.

hamlet dit: à

j’ai oublié les mots « élan » et mouvement :

respiration = mouvement = élan = expression = émotion

équation indispensable pour jouer cette pièce de Ravel.

Janssen J-J dit: à

On sent que vous admirez vraiment votre mari ou compagnon. On sent qu’il vous fait bien l’amour, qu’il s’intéresse à votre sexe et à votre personnalité un brin encombrante, et que vous le lui rendez bien.
La RDL en est passionnée, quasi attendrie, et souhaiterait certainement mieux le connaître. Et si vous lui laissiez la place sur l’écran, durant quelque temps, pendant que vous iriez soigner les poules, par exemple ?
Un peu de vacances pour toustes les erdéliens.nes qui y ont bien droit, ne nuirait à personne.

Phil dit: à

et personne pour complimenter dame clopine sur clopin ?
Renaton, les Suisse ne risquent pas de trop cuire leur viande, ils en mangent si peu. Konzern de deux ou trois familles qui fixent le prix du beefsteak au niveau du plaqué or, comme certaines marques de voitures.
Bouvier a toujours manqué d’argent et n’a pas assez mangé de steaks à Ceylan où il est tombé malade pour le reste de sa vie.

Ed dit: à

Alors on apporte tout à JJJ sur un plateau parce qu’il a un gros poil dans la main et personne ne me répond sur l’article des Échos.

Soleil vert dit: à

Delaporte dit: 10 juillet 2019 à 11 h 36 min

RUY BLAS, survenant.
Bon appétit ! messieurs ! –
O ministres intègres !
Conseillers vertueux ! voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que d’emplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! […]

Et vous osez !… – Messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
Et ce n’est pas assez ! et vous voulez, mes maîtres !… –
Ah ! j’ai honte pour vous ! – Au-dedans, routiers, reitres,
Vont battant le pays et brûlant la moisson.
L’escopette est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c’était peu de la guerre des princes,
Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d’affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
L’herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d’œuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
L’Espagne est un égout où vient l’impureté
De toute nation. – Tout seigneur à ses gages
À cent coupejarrets qui parlent cent langages. »

Victor Hugo, Ruy Blas, 1838

Jazzi dit: à

Paul, ce n’est pas à Clopine qu’il faut demander de nous parler du surréalisme !
Je garde le souvenir ébloui d’une longue conversation avec Annie Le Brun, si érudite et si fine sur ces questions…
https://www.ina.fr/video/CPB88012391

Chantal dit: à

FAIRE DES LIVRES/LIRE ECRIRE

Nicolas Bouvier | Henri Michaux

Posted on lundi, 26 décembre 2016 by Jean Prod’hom

A Irène Lichtenstein-Fall qui l’interrogeait dans Routes et déroutes sur la formation de son identité, prise entre carcan moral et étudiantes aux chevelures flamboyantes, Nicolas Bouvier donna une réponse maintes fois citée, dans laquelle il convoque Henri Michaux et que je ne puis m’empêcher de transcrire ici, une fois encore.

C’est pourquoi tous ces problèmes d’identité, qu’on chérit et qu’on évoque si souvent maintenant, me paraissent une véritable tarte à la crème. Parce que de deux choses l’une : ou bien on a une identité authentique, auquel cas on ne peut la perdre, ou bien on n’en a pas et ce n’est pas la peine d’utiliser son énergie à défendre ce qu’on n’a jamais eu. Le seul problème réel c’est le problème de l’identité personnelle. C’est-à-dire qu’il y a des jours où on existe et des jours où on n’existe pas. Moi, il y a des jours où je ne fais que pomper de l’air et rendre de l’oxyde de carbone. Où je n’existe absolument pas. Et il y a des jours où j’ai de brefs moments de présence aux choses, où la vie m’amuse. Michaux a très bien exprimé ceci dans « Ecuador » : « dix, quinze minutes, voilà ma vie. »

La citation de Bouvier est en réalité approximative. Michaux écrit ceci :

(Dimanche 11 mars)
Voulez-vous que je vous dise ? Je suis une bonne pompe. Les impressions les plus fortes, les plus vitales ne tiennent pas longtemps. Je les refoule au profit des suivantes et les oublie, et il est ainsi des autres dans la suite, et puis encore de celles-ci pareillement. On dit que je compte déjà un certain nombre d’années. Je n’ai jamais eu dans ma vie plus de quinze jours. D’une seconde à quinze jours, voilà toute ma vie.

Les deux poètes ont donc calculé et tout paraît les rapprocher ; leurs résultats sont en effet comparables : dix, quinze minutes chez Bouvier. D’une seconde à quinze jours chez Michaux. Mais en considérant de plus près les incertitudes qu’ils attribuent chacun aux mesures de ce que la pompe leur a laissé, on prend la dimension de ce qui les sépare : les incertitudes que propose le premier font rêver, celles que propose le second donnent le vertige. Je le dis tout haut, il y a de l’apollinien chez Bouvier, du dionysiaque chez Michaux.

Soleil vert dit: à

Bérénice dit: 10 juillet 2019 à 9 h 47 min

Pareil. L’interprétation de MA au dessus pour moi. Celle de l’immense Richter trop rapide

Janssen J-J dit: à

@ personne ne me répond sur l’article des Échos.

Votre ami chachal s’y prépare, ne vous inquiétez point. Ne faites pas votre jalouse, voyhons donc’. Quand sort votre nouvelle chronique littéraire, au juste ?

Soleil vert dit: à

SV à la rescousse :

C’est la première biographie de Virginia Woolf, publiée en 1972 par son neveu, Quentin Bell – le fils de sa soeur Vanessa – qui a construit la légende de la femme malade, hantée dès son adolescence par le suicide. À l’inverse, la passionnante biographie de Viviane Forrester (Albin Michel, 2009) veut restaurer Virginia Woolf dans sa pleine identité d’écrivain. Ce travail – dont on consultera avec profit l’imposante bibliographie – a été contesté, précisément à cause de son parti pris littéraire et du « démontage » de la thèse de Quentin Bell, visant à « séparer l’écrivain et la femme, pour éviter l’un ou rabaisser l’autre ».
Viviane Forrester ne nie en rien les difficultés à vivre qu’avait Virginia Woolf, mais montre comment, toujours, « l’oeuvre prend le dessus ». C’est quand l’oeuvre devient impossible qu’elle va se jeter, le 28 mars 1941, les poches emplies de pierres, dans la rivière Ouse – on ne retrouvera son corps que trois semaines plus tard, le 18 avril.

Elle a laissé à son mari et éditeur Leonard Woolf (1880-1969), une lettre dans laquelle l’on lit notamment ceci : « J’ai la certitude que je vais devenir folle ; je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m’en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m’as donné le plus grand bonheur possible… Je ne peux plus lutter, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu le pourras, je sais. […] Tu vois, je ne peux même pas écrire cette lettre correctement. Je ne peux pas lire. […] Je ne pense pas que deux personnes auraient pu être aussi heureuses que nous l’avons été. »
Désir d’eau
Les relations entre Virginia et son mari Leonard, mériteraient sans doute tout un livre. Ils se sont aimés, ils avaient la même croyance en la valeur de l’art et de la littérature, bien que, héritière de l’antisémitisme de sa famille et de sa classe sociale, Virginia ait dit, et écrit à ses amis, à plusieurs reprises, qu’elle regrettait d’avoir « épousé un Juif ». Ils étaient tous deux, avec notamment Lytton Strachey et E. M. Forster, des figures centrales du groupe de Bloomsbury, réunissant artistes, écrivains, critiques littéraires.
Clive Bell, le mari de Vanessa, et Vanessa elle-même, étaient aussi membres du groupe. Clive Bell avait une intense admiration pour l’oeuvre de Virginia : « Tu donnes aux mots une force que l’on n’espère que de la grande poésie. » Et Vanessa, sur sa soeur : « Le monde entier m’enviera un jour en apprenant dans quels termes j’étais avec un grand génie. » Quant à Leonard, c’est dans sa maison d’édition, Hogarth Press – fondée en 1917 -, qu’il a publié presque tous les livres de Virginia.
En janvier 1941, il a donc lu ce qui devait être son dernier roman, Entre les actes, terminé avec difficulté. Tout au long du texte, on voit un désir d’eau et le personnage d’Isa se demande : « Mais quel voeu devrais-je lancer dans le puits ? Que les eaux me recouvrent, celles du puits où l’on fait des voeux. » On est évidemment tenté d’y déceler l’imminence du suicide. Mais dans le premier roman de Virginia Woolf, une brillante satire sociale où apparaît Clarissa Dalloway, La Traversée des apparences (1915) le thème de l’eau est déjà présent. Avec la mort, et la folie qui se déchaîne dans un cadre de vie raffiné.

À cause de cet univers romanesque si fortement marqué par l’eau, beaucoup ont voulu voir dans le suicide de Virginia, un geste empreint de romantisme, ce que, avec justesse, dément Viviane Forrester : « Pour aller de Monk’s House jusqu’à la rivière Ouse, il faut d’abord traverser le cimetière romantique, de guingois, qui jouxte le jardin. C’est ensuite un long chemin qui y mène à travers un paysage austère, très plat, sans repère ni recours. Il faut être très décidé, comme l’était Virginia. Il faut oublier Ophélie, couronnée de fleurs, même si elle fut, elle aussi, entraînée ‘d’un chant mélodieux à une eau boueuse’. La rivière Ouse n’a rien d’agreste, elle parcourt une zone industrielle. C’est un décor à la Zola, où viennent se suicider les désespérés des villages alentour. »

Une femme libre

Entre La Traversée des apparences et le fatal 28 mars 1941, il y a eu les grands romans de Woolf, La Chambre de Jacob (1922), Mrs Dalloway (1925), La Promenade au phare (1927), Les Vagues (1931). Sans oublier des nouvelles, des critiques littéraires, un énorme journal qui sera publié bien plus tard – dont Leonard Woolf, dès 1953, a extrait ce qu’il a appelé Journal d’un écrivain, où l’on peut suivre la genèse des oeuvres ; une mine pour comprendre ce qu’a été cette existence dominée par l’écriture.
On y voit Virginia Woolf critique, admirant ou détestant certains de ses contemporains – elle n’a vraiment pas compris James Joyce -, Virginia auteure, très attentive à ce que l’on dit d’elle. Son entourage la trouvait trop sensible aux critiques défavorables, qui la dévastaient. Elles les tenaient pour un verdict officiel d’échec.

Si, après avoir vu le film qui sort ces jours-ci, et avant de lire ou relire un roman de Virginia Woolf, on veut la retrouver dans cette aventure de la fiction qui fut la sienne, on ira vers le livre écrit par deux écrivaines d’aujourd’hui, Geneviève Brisac et Agnès Desarthe, intitulé La double vie de Virginia Woolf en édition de poche (Points Seuil). Dans l’édition originale, en 2004, le titre en était V.W. : le mélange des genres (éd. de l’Olivier)…
Ce n’est pas une biographie au sens traditionnel du terme, c’est une évocation, une réflexion sur son travail, à travers ses textes. C’est le portrait d’une femme libre, qui disait : « Je ne veux pas être ‘célèbre’ ni ‘grande’, je veux aller de l’avant, changer, ouvrir mon esprit et mes yeux, refuser d’être étiquetée et stéréotypée. Ce qui compte, c’est de se libérer soi-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves. »

ANNEXE

Un manifeste féministe

Une chambre à soi (A Room of one’s own) (1929), bref pamphlet tiré de conférences données par Virginia Woolf en 1928, est vite devenu, pour les féministes, un manifeste. dont voici le début, dans la traduction de Clara Malraux.

« Je sais, vous m’avez demandé de parler des femmes et du roman. Quel rapport, allez-vous me dire, existe-t-il entre ce sujet et ‘Une chambre à soi’ ? Je vais tenter de vous l’indiquer. Après avoir accepté de vous parler, je suis allée m’asseoir au bord d’une rivière et je me suis interrogée sur le contenu des mots roman et femme ainsi rapprochés l’un de l’autre. Ce que l’on attendait de moi était-ce seulement un hommage à des écrivains femmes illustres, Jane Austen, les soeurs Brontë, George Eliot ? À y regarder de plus près, cette association entre femme et roman me parut moins simple. Peut-être me faudrait-il parler des femmes et de ce qui les caractérise, ou des femmes et des romans qu’elles écrivent, ou des romans qui traitent de la femme, ou encore, pensant que ces trois possibilités sont intimement liées, votre désir est-il que je les envisage dans leur entrelacement ?
Certes, ce serait la façon la plus intéressante d’aborder notre sujet ; mais elle présente un triste inconvénient : celui de rendre toute conclusion impossible et de ne pas permettre à mes auditeurs, après une heure d’entretien, d’emporter, ainsi qu’il convient, soigneusement dissimulée dans leur carnet de notes une pépite de vérité qui reposera pour toujours sur leur cheminée. Dans ces conditions, je préfère me contenter de vous donner un avis sur un point de détail : il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction. Voilà qui ne résout ni le grand problème de la nature féminine, ni celui de la vraie nature de la fiction romanesque. J’ai donc failli à mon devoir : le problème ‘les femmes et le roman’, reste quant à moi irrésolu.

Mais, en guise de dédommagement, je vais tenter de vous montrer comment je suis parvenue à mon opinion concernant la chambre et l’argent. »

et alii dit: à

« Je n’avais pas le sentiment d’être née pour être dominée ». Moi non plus, ni surtout d’être née pour avoir quelque chose à ressentir en héritage,
Françoise.
drôle de come back maintenant de Héritier;qui est le « moi » féminin?
quoi qu’il en soit s’il est une libido triomphante sur ce blog, c’est la « libido dominandi » ; et c’est bien dommage, et même une bonne raison pour quitter ce blog dont les commentaires font si peu de cas du billet pour lequel d’aucuns viennent, dont moi.

Delaporte dit: à

« Pourquoi me reprocher de mettre en pratique les idées que tu défends (défendait) chez Hamon, Delaporte ? »

Etes-vous réellement pour l’abolition légale du travail ? Il me semble, mon cher Jacuzzi, que vous êtes une « feignasse » canada dry : la couleur de la fainéantise (pour vous-même, égoïstement), mais non point les idées qui vont avec. C’est dommage pour vous, vous le quasi-esthète, le demi-journaliste, le presque cinéphile, la feignasse égoïste canada dry… A la fin de la semaine, je vais sans doute aller voir Rojo, le film argentin. 1 h 40 au lieu des monstrueuses 3 h du film chinois ! Bordel !

Bérénice dit: à

Ah soleil vert! A t on idée de poster si long, meme moi je n’oserais pas si par hasard je possédais quelque chose de précieux à communiquer, vous méritez l’amende, vous avez dépassé le temps de stationnement, votre ticket n’est plus valide. Vous vous acquitterez donc de la modique somme suivante à l’adresse indiquée, ci joint un rib pour vous eviter des poursuites et courses judiciaires : 45 000 $ . Et encore une chance , vous ne vous appelez pas Lyonnais!

et alii dit: à

DEPARDIEU VA FUIR la France

Bérénice dit: à

Hamlet, Pablo est souvent catégorique mais il était, peut etre encore est il un plutôt bon, tres bon guitariste. Il noirceur une Jacobacci. Une de ses comparses , excellent également jouait sur une Gibson noire.

Bérénice dit: à

Jouait sur à la place de noirceur?!

renato dit: à

Lettre de Coltrane à Don DeMichael

Cher Don,

Un grand merci pour m’avoir envoyé le beau livre d’Aaron Copland, Musique et imagination. Je l’ai trouvé très utile d’un point de vue historique et dans l’ensemble bien documenté. Toutefois, je ne crois pas que tous ses principes soient pleinement essentiels ou applicables à un musicien de « jazz ». J’ai l’impression que ce livre s’adresse plutôt à un compositeur américain classique ou semi-classique qui est confronté au problème, que Copland a bien vu, de ne pas se sentir comme faisant partie intégrante d’une communauté musicale, ou ayant des difficultés à trouver une philosophie positive ou une justification à son art. Le musicien de « jazz » (cette appellation ou un autre du même genre que celles qu’on nous a collées sur le dos, peu importe) n’a pas du tout ce problème. Il n’y a absolument aucune raison pour que nous nous fassions du souci à propos d’un manque de philosophie positive ou affirmative. Elle fait partie de nous. Le phrasé, le son de cette musique en témoignent. C’est un don naturel. Je peux t’assurer que nous serions tous morts depuis belle lurette si ce n’était pas le cas. Et quant à la communauté, la terre tout entière est notre communauté. Tu vois, pour nous, c’est plutôt facile de créer. Nous sommes nés avec ce sentiment (feeling) qui s’exprime simplement quelles qu’en soient les conditions. Sans quoi comment crois-tu que nos pères fondateurs auraient pu produire cette musique au début, alors qu’il ne fait aucun doute qu’ils vivaient (comme pas mal d’entre nous aujourd’hui) au sein de communautés hostiles, où il étaient sans cesse confrontés à la peur et avaient vraisemblablement peu de choses auxquelles ils pouvaient se raccrocher. Toute musique qui peut grandir et se développer elle-même comme l’a fait notre musique, doit avoir en elle une sacrée dose de conviction positive. Quiconque prétend douter de cela, ou prétend croire que les représentants de notre musique de liberté ne sont pas guidés par cette même idée, est soit de parti pris, musicalement stérile, carrément idiot ou encore a une idée derrière la tête. Crois-moi, Don, nous savons tous que ce monde de « Liberté », qu’un grand nombre de gens semble craindre aujourd’hui, a sacrément à voir avec cette musique. En tous cas, j’ai trouvé chez Copland pas mal de points positifs. Par exemple : « Je ne peux pas imaginer une œuvre d’art qui soit sans convictions implicites. » – Moi non plus ! Je suis sûr que toi et d’autres aurez apprécié et appris beaucoup de choses dans ce livre si bien écrit.

Si je peux me permettre, je voudrais sincèrement exprimer le souhait que dans un futur proche, une étude solide du matériau présenté dans ce livre, et dans d’autres du même genre, aidera à déboucher les oreilles qui sont encore fermées à la musique progressive créée par des artistes d’aujourd’hui qui pensent en toute indépendance. Quand ce sera fait, je suis certain que les porteurs de telles oreilles reconnaîtront facilement les qualités absolument vitales et hautement réjouissantes de cette musique. […]

Tu sais, Don, je lisais aujourd’hui même un livre sur la vie de Van Gogh, et j’ai dû m’arrêter et penser à cette force magnifique et tenace — l’urgence créatrice. L’urgence créatrice était en cet homme, qui se trouvait lui-même en total désaccord avec le monde dans lequel il vivait, et malgré toute l’adversité, les frustrations, les rejets, etc. — un art vivant et magnifique est sorti de lui à profusion… s’il pouvait être là aujourd’hui ! La vérité est indestructible. Il semble que l’histoire montre (et c’est la même chose aujourd’hui) que le précurseur est plus souvent que le contraire confronté à un certain degré d’ostracisme ; habituellement à la mesure de son degré d’éloignement des modes d’expression ou autres qui prévalent. Le changement est toujours difficile à accepter. Nous voyons aussi que ces précurseurs cherchent toujours à revitaliser, développer et reconstruire le status quo dans leurs domaines respectifs, chaque fois que c’est nécessaire. Le plus souvent, ils sont rejetés, hors-la-loi, considérés comme des citoyens de seconde zone, etc. précisément dans ces sociétés auxquelles ils apportent tant de substance. Ce sont des gens qui vivent le plus souvent de terribles tragédies personnelles dans leur propres vies. Dans tous les cas, qu’ils soient acceptés ou rejetés, riches ou pauvres, ils sont toujours guidés par cette constance extraordinaire et éternelle — l’urgence créatrice. Chérissons-la et adressons nos louanges à Dieu.

Merci et mes bons souvenirs à tout le monde.

Amitié.

Pablo75 dit: à

hamlet dit: 10 juillet 2019 à 12 h 31 min

Merci, d’abord, de la belle collection de perles que tu as pondu ce matin (j’en ai sorti 8 grosses pour ma liste). Je sens que tu sait qu’elles font mon bonheur et je vois comment tu t’appliques au moment de les pondre.

J’adore surtout tes perles musicales. Je t’ai déjà dit que tu devrais nous parler plus de musique. Quand tu le fais tu es encore plus ridicule que quand tu parles de littérature, ce qui est un vrai exploit (petit conseil: fais-le en vérifiant quand même les « faits » que tu dénonces, comme la prétendue vitesse de Samson François face à Argerich dans la 2eme partie de « Jeux d’eau » – autrement, l’effet tombe à l’eau – c’est le cas de le dire).

Tu ne nous as pas dit ce que tu pensais des interprétations de Yvonne Lefébure, Perlemuter, Chamayou et Richter. Et si tu aimais Alicia de Larrocha dans « Alborada del gracioso » (un titre qui paraît fait pour toi).

Vas-y, fais-nous un autre cours hilarant sur l’interprétation au piano de la musique française, toi le Sourd de Naissance au sonotone déréglé qui n’a jamais vu un piano de près.

Delaporte dit: à

Pour moi, l’abolition du travail n’est pas un truc fantaisiste, ni la décroissance prônée par certains économistes que j’ai lus. Jacuzzi, lui, est une feignasse canada dry parce qu’il jouit, quand il flâne dans Paris ou va au cinéma, de voir les autres travailler, alors que lui se les roule. Il ne veut pas partager sa paresse. Cela va être beau, son Goût de la paresse ! Jacuzzi est un cynique, une espèce de sadique social onaniste qui ne sert à rien. Lui le presque journaliste, le quasi-cinéphile, le demi-esthète, la feignasse du blog…

et alii dit: à

it: 10 juillet 2019 à 14 h 12 min
vous cassez les pieds,maintenant

et alii dit: à

it: 10 juillet 2019 à 14 h 14 min
pas tout à fait faux

Pablo75 dit: à

hamlet dit: 10 juillet 2019 à 12 h 31 min

« et quand on a un père esclavagiste andalou le premier truc qu’çon devrait s’autoriser à faire c’est la mettre en veilleuse ».

Moi je ne m’abaisserais pas à insulter tes parents pour t’atteindre, toi, ce qui est une attitude qui rappelle « les heures les plus sombres » de ce pays, un comportement de sous-homme.

Je n’ai pas besoin de cela pour t’accabler, comme je le vois dans ton ton de déprimé impuissant quand tu essais bêtement de répondre aux raclées monumentales que tu reçois ici tous les jours et qui te ridiculisent définitivement. Sache que mon sadisme est comblé par tes réponses de minable.

Mais surtout si je ne m’abaisse pas à insulter tes parents c’est parce que je les plains vraiment (et là je ne fais pas de l’ironie). Parce que avoir produit un Crétin Total comme toi, ça a dû être terrifiant pour eux. En tant que père je me mets à leur place. Je crois que si j’avais eu un fils aussi Définitivement Con que toi je me serais suicidé. Venir sur cette planète pour multiplier de façon exponentielle la Connerie qui la ravage ça doit être horrible. Même si c’est involontaire, leur sens de la culpabilité a dû être énorme.

Tous les efforts qu’ils ont fait pour t’élever et avoir comme récompense au bout du chemin une sous-merde comme toi, ça dû être pour eux effroyable.

Jazzi dit: à

« parce qu’il jouit »

C’est pas de ma faute si tu es un peine à jouir, Delaporte ! Mais je ne demande que ça de partager…

Pablo75 dit: à

Parce qu’avoir…

et alii dit: à

PUBLIÉ LE 8 JUILLET 2019 PAR HUET LE MONDE
Quand le CNRS recale le meilleur candidat
ça ,c’est gratiné;mieux que la RDL

et alii dit: à

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 14 h 17 min
VOUS POUVEZ QUAND MËME VOUS SUICIDER,sans attendrele prochain billet

Delaporte dit: à

« C’est pas de ma faute si tu es un peine à jouir, Delaporte ! Mais je ne demande que ça de partager… »

Moi, je ne suis pas un pervers : je ne jouis que des choses normales.

Delaporte dit: à

Depardieu va jouer dans un Maigret (j’ignore lequel) mis en scène par Patrice Leconte, après le désistement d’Auteuil.

Bérénice dit: à

J’en ai retenu huit. Pablo. Il ne faudrait pas non plus qu’hamlet devienne l’objet d’une obsession, je remarque que vous refusez le dialogue, vous agressez. C’est assez dissuasif . Au moins au moyen âge, les tournois qui opposaient deux valeureux et courageux chevaliers obeissaient à des règles. Là c’est une haine perpétuelle dont vous temoignez sans faiblir. Si on declare le plus fort, le mieux équipé, le plus cultivé, grand expert et immense et sensible analyste , est ce que ca suffira à modifier la tonalité?

Jazzi dit: à

« Jacuzzi est un cynique, une espèce de sadique social onaniste qui ne sert à rien. »

Je te sers de défouloir, c’est déjà pas si mal. Tu devrais me payer pour ça !
Au fait, si de moi on sait presque tout, de toi on ne sait rien. Quel âge, quelle profession, quelle situation de famille, dans quel quartier de Paris vis-tu ?
Ce n’est pas parce que tu es un hétéronyme que tu dois demeurer anonyme !

Bérénice dit: à

Si on vous déclare.
Raclees, quel affreux mot pour une affreuse volonté.

Ed dit: à

@Soleil Vert

Heureusement vous êtes là ! Merci infiniment. L’article n’est pas folichon, qu’en pensez-vous ? Je retiens surtout – et me retrouve dans – son envie d’avancer, de découvrir des choses en étant et pour être libre. Quant à « Une chambre à soi », j’en ai fait une chronique où je déplorait le manque de structure de ce manifeste, ainsi que certaines incohérences.

@JJJ
Vous êtes gonflé, je viens de publier la dernière. Je ne suis pas Passou hein. Une par semaine, c’est impossible pour moi.

Ed dit: à

Que vous êtes là

déplorais

Bérénice dit: à

Jazzi, peut être est il un metrosexuel, est ce que le terme est toujours employé et si oui est ce votre genre d’hommes , le metro?

Pat V dit: à

 » Il est vrai que si l’on considère que cette ville et ce pays évoluent dans une folie invisible, alors tout est possible. Bouvier y croit avec des pages convaincantes sur la passion suisse de l’art brut (ah, la collection de Lausanne !), fêlure dans l’âme nationale qui fait de la Confédération l’un des lieux les plus exotiques qui soient. Il est vrai quand on lit Frisch, Dürrenmatt, Chessex, Walser, ou Mars de Fritz Zorn, et quand on regarde ce que Soutter, Aloïse, Wölfli ont dessiné dans leurs asiles, ont comprend que Bouvier évoque « la démence tranquille et mortelle » à laquelle peut mener « le conformisme pleutre ». Autant dire qu’il ne conçoit pas un instant que ses compatriotes puissent passer pour des êtres raisonnables. Ce qui les rend si attachants. CQFD. »

Cette « démence tranquille et mortelle  » n’ est pas propre à la Suisse, la diversité  » internationales  » des œuvres exposées aux Collections de l’art brut à Lausanne est là pour nous le montrer.

et alii dit: à

un voyageur :lettre de books
Au fil des décennies, un schisme entre le camp biologique et le camp psychanalytique s’est opéré au sein de la discipline. Les années 1940 marquent l’âge d’or de la lobotomie, l’opération consistant à insérer un outil effilé sous la paupière du patient pour sectionner certaines connexions cérébrales. Harrington raconte l’étonnante tournée du docteur Walter Freeman, baptisée « opération pic à glace ». En 1952, il a parcouru les États-Unis pour faire la promotion de la lobotomie, pratiquant jusqu’à 25 opérations dans la même journée

Jazzi dit: à

Aucun genre défini, Bérénice, que des cas particuliers.

et alii dit: à

raclée?
Agnafe [n. f.]
Vaud : gifle.
Se prendre une agnafe.

Jazzi dit: à

Très étrange film dont j’ai récemment parlé, et alii !

4 juillet 2019 à 11 h 28 min
Etrange film que ce « The Mountain » de Rick Alverson.
Ici, le spectateur est invité à un long voyage d’hiver au pays de la folie.
Un voyage rétroactif, qui nous embarque durablement, tout en douceur et avec lenteur, à travers les paysages frontaliers s’étendant entre New York et le Canada des années 1950.
Décor, costumes, grosses voitures d’époque, musiques vintage et couleurs sépia donnent toute leur étrangeté à ce film d’ambiance, au formalisme soigné, où les acteurs s’expriment toujours sur un ton feutré.
Après avoir perdu son père, le très improbable Udo Kier, un septuagénaire prof de patinage artistique, trop tôt disparu de l’écran à mon grand regret, Ty Sheridan, en jeune homme triste de vingt ans, dont la mère fut enfermée alors qu’il était encore un petit enfant, va suivre le docteur Fiennes, interprété par Jeff Goldblum (l’homme aux gènes de mouche s’est métamorphosé en un vieux médecin aux pratiques inquiétantes).
Ayant accepté de devenir son assistant-photographe, il le suit d’asile en asile, où celui-ci pratique d’effrayantes opérations sur ses patients, qu’il lobotomise à l’aide d’aiguilles géantes enfoncées dans les lobes oculaires.
Loin de toute hystérie habituelle, les fous, traités aussi aux électrochocs, sont proprement transformés en zombies silencieux et immobiles.
C’est plus reposant pour le spectateur !
Un film en forme de voyage initiatique pour notre jeune héros (le titre complet est « The Mountain : une Odyssée américaine »), qui en cours de route perdra son pucelage avec une belle et jeune victime de son mentor, et sombrera lui aussi dans… la folie.
C’est alors qu’entre en scène, le père de la jeune fille, un artiste français encore plus inquiétant, qui permet à Denis Lavant de déployer son grand art de jouer les idiots de service, sautillant et grimaçant à souhait.
Lui aussi pratique la médecine, mais avec des méthodes alternatives moins irréversibles. On le voit à l’oeuvre sur un grand échantillon de ses patient réunis dans un théâtre sans rideau et accompagnés de musiciens de xylophones interprétant des airs de musique concrète. Une scène qui évoque David Lynch !
Pour lui, seul l’amour gouverne le monde, et il expédiera le jeune couple au sommet de la montagne.
Là seul est leur possible salut…
Beau et étrange singularité de ce film, qui n’est pas sans nous inquiéter cependant sur l’état du cinéma indépendant américain !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19584179&cfilm=266086.html

Bérénice dit: à

Et alii, voilà , j’ai trouvé l’explication à mon vague à l’âme et à mon âme vague. Je suis née peu avant 1940 et mes parents ont toujours caché les circonstances ma prime enfance. Une operation à eu lieu, j’en suis certaine, pourquoi sinon serais je à ce point atteinte par tout et n’importe quoi?! Hein!

Delaporte dit: à

« Je te sers de défouloir, c’est déjà pas si mal. Tu devrais me payer pour ça ! »

Vous rêvez ?
Je me suis délecté avec l’article sur Babarre, aujourd’hui dans le Canard. Le palmipède évoque antre autres le « raclage des fonds secrets » :

« En mai 1981, le directeur de cabinet de François Mitterrand ne retrouva dans les armoires blindées de la présidence qu’un coin déchiré de billet de 500 francs. Quelques jours plus tôt, un premier ministre nommé Raymond Barre avait envoyé des collaborateurs retirer en liquide – à la paierie générale du Trésor – 10,5 millions de francs, en liasses, à l’effigie de Pascal : soit le solde prorata temporis des crédits alloués pour le reste de l’année 1981. »

Voilà donc l’origine (malhonnête) de la fortune de Babarre, qui a puisé sans scrupules dans les fonds secrets, institution non officielle d’un autre âge, qui n’existe heureusement plus.

D. dit: à

La Suisse n’a pas lieu d’être en temps que nation, Je n’en démords pas. Le coup du boeuf trop cuit et du sucre me le cibfurment encore.
Viendra un jour où ses minables cantons seront rattachés à la France, l’Allemagne et l’Italie, , pas de gaité de coeur, mais comme bonne action.

et alii dit: à

le titre du livre

Mind Fixers: Psychiatry’s Troubled Search for the Biology of Mental Illness, d’Anne Harrington, W.W. Norton & Company, 2019.

et alii dit: à

books toujours
DOSSIER

John Strauss : « La réalité échappe aux manuels de psychiatrie »
Publié dans le magazine Books n° 19 , février 2011. Par John Strauss.

Ni la schizophrénie ni la psychose maniaco-dépressive ne peuvent faire l’objet d’une définition précise. Le danger est grand de donner aux mots plus de réalité qu’ils n’en ont vraiment, car la psychiatrie n’est pas une science. L’admettre lui permettrait de mieux explorer la subjectivité des malades, et donc leur traitement.
Books : Vous avez plus quarante ans de pratique auprès de patients atteints de schizophrénie. En quoi consiste cette maladie ? Peut-on la définir ?

et alii dit: à

Depuis quelques années, on a remplacé la notion de maladie maniaco-dépressive, ou manie, par celle de maladie bipolaire. Mais ce qu’on appelle « bipolaire » peut relever du maniaco-dépressif ou simplement du dépressif (lire ci-dessous « La mode du “bipolaire” »).

Malgré tout, face à un malade, le psychiatre doit poser un diagnostic. N’existe-t-il pas un ensemble de symptômes permettant de dire à coup sûr qu’un malade est schizophrène ?

La réalité est plus complexe. Au début des années 1970, les critères en vigueur un peu partout dans le monde étaient ceux établis par un grand psychiatre allemand, Kurt Schneider (2). Avec deux autres collègues, j’avais alors fait une étude montrant que l’ensemble des éléments qui constituaient à ses yeux le cœur de la schizophrénie, les « symptômes de premier rang », se retrouvaient chez un quart des patients identifiés comme maniaco-dépressifs. Ce genre d’observation n’a pas perdu de son actualité.

et alii dit: à

The other day, though, you gave an interview about LACMA to your local newspaper in Zurich, Switzerland, and it made me blanch. Like the museum’s director, Michael Govan, you have had no experience with encyclopedic art museums prior to your LACMA involvement — and it shows.

You said a couple of things about the museum that betrayed profound misunderstanding. Since they go to the core of an institution I know fairly well, they seem worth clarifying.
https://www.latimes.com/entertainment/arts/la-et-cm-zumthor-lacma-letter-20190709-story.html?utm_source=Breakfast+with+ARTnews&utm_campaign=526dbbce06-EMAIL_CAMPAIGN_2019_07_05_08_30&utm_medium=email&utm_term=0_c5d7f10ceb-526dbbce06-293418193

Delaporte dit: à

Le Canard évoque même Michel Rocard, qui avait puisé dans les fonds secrets pour un usage privé :

« A l’occasion d’un procès commercial, Michel Rocard avait dû reconnaître qu’en quittant Matignon il avait fait fabriquer une bibliothèque enh chène pour son domicile privé grâce à une liasse venue des fons en question. »

Des liasses comme s’il en pleuvait ! Désormais, cette coutume des fonds secrets a été abolie. Ce n’est pas pour autant que nos hommes politiques sont devenus honnêtes !

et alii dit: à

In any case, your work as an architect is widely celebrated for very different kinds of structures — thermal baths in an Alpine village, a Norwegian victims’ memorial, a small Swiss contemporary art center.

et alii dit: à

Peter Zumthor, né à Bâle le 26 avril 1943, est un architecte suisse, lauréat du prix Pritzker 20091.
Peter Zumthor effectue un apprentissage d’ébéniste auprès de son père, puis étudie l’architecture d’intérieur à la Schule für Gestaltung de Bâle et enfin, dans les années 1960, l’architecture au Pratt Institute de New York.

À partir de 1968, il exerce auprès des monuments historiques du canton des Grisons2. En 1979, il ouvre son agence à Haldenstein. Son travail de restauration lui a permis d’étudier la construction et les qualités des différents matériaux de construction rustiques. Au fil des projets, Zumthor intègre ses connaissances des matériaux à la construction et aux détails modernes. Dans ses édifices, il explore les qualités tactiles et sensorielles des espaces et des matériaux tout en conservant un sentiment minimaliste.

En 1994, il est élu membre de l’Académie des arts de Berlin3.

En 1998, il reçoit le prix Carlsberg d’architecture pour le musée de Bregenz (Kunsthaus Bregenz) et les thermes de Vals.

Depuis 1996, il est professeur à l’Académie d’architecture de l’Université de la Suisse italienne à Mendrisio.

En 2009, il est désigné lauréat du prix Pritzker par la fondation américaine Hyatt pour l’ensemble de s

et alii dit: à

zumthor:
En 2014, il reçoit le prix du FILAF d’argent au Festival international du livre d’art et du film de Perpignan pour son ouvrage réalisé avec Thomas Durisch, Peter Zumthor Buildings & Projects, 1985-2013 (Scheidegger et Spiess éditions)5.

et alii dit: à

après Pierre, Paul!
Né à Genève en 1915, Paul Zumthor grandit en France pour revenir ensuite en Suisse en 19361. Il soutient sa thèse de doctorat à l’université de Genève.
celui-là, les littéraires le connaissent bien

Delaporte dit: à

« Je te sers de défouloir, c’est déjà pas si mal. Tu devrais me payer pour ça ! »

Comme dirait l’autre : « C’est que d’l’amour ! » Au fond, je vous aime bien, Jacuzzi, si vous étiez un peu moins hypocrite tout irait bien. Je suis quand même époustouflé : vous écrivez un Goût de la paresse, et vous en sabotez l’idée à longueur de commentaires. Concentrez-vous donc sur les grands traits du problème, et vous verrez que vous êtes loin de la réussite. Vous avez profité d’une époque pour vivre de rien. Aujourd’hui, vous vous survivez à vous-même. Triste spectacle pour vos amis, dont je suis.

renato dit: à

Éventuellement : Denis de Rougemont, Formule d’une Europe parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire.

renato dit: à

Et aussi :

Adriano Olivetti, Federalismo integrale dans L’Unità europea, Milano 1945, n° 8.

Delaporte dit: à

« Quant à « Une chambre à soi », j’en ai fait une chronique où je déplorait le manque de structure de ce manifeste, ainsi que certaines incohérences. »

Le « manque de structure », vraiment ? Ed, la modernité vous échappe. L’art moderne s’est débarrassé de la structure, même en architecture. Cela devrait vous plaire, néanmoins, vous qui en tant qu’être humain n’avez pas de structure (intellectuelle, car j’espère que vous avez deux jambes, deux poumons, un foie, une rate, etc., avec un point Passou, bref que vous êtes en état de marche). Reprochez à Woolf de n’avoir pas de structure, ce serait comme reprocher à Boulez d’avoir quitté la tonalité. Eh oui !

Janssen J-J dit: à

@ François de Rugy préfère parler de « dîners informels liés à l’exercice de ses fonctions avec des personnalités issues de la société civile ».

Tout comme moi qui préfère évoquer ma lutte pour l’écologie informelle, ça fait moins mal à mes finances privées.

On s’en sortira jamais !

Janssen J-J dit: à

CT, je vous signale l’importance de ce passage de la RDTP, au cas où vous l’auriez oublié. Cet épisode aurait aidé Ph. Lançon à tenir le coup, durant tout le calvaire de sa résurrection.
http://proust-personnages.fr/?page_id=1319
BàV.

William Legrand dit: à

quand la cri-cri lit les posts du p’tit Court, on ne compte plus ses orgasmes d’érudite

Janssen J-J dit: à

J’ai bien aimé l’esquisse de Raymond P., hier. Elle m’a fait penser à la fileuse de Paul Valéry. C’est pourquoi je me permets de vous la signaler (« l’héroïne », en c-c).
_____

je suis assis sur une borne qui fait face à la villa
à travers ses persiennes
mi-closes
je surprends une dame d’autrefois
elle arrange son foulard du bout des doigts
une musique de piano quelque part fait des gammes
je ferme mon livre
la pianiste m’est connue
je lis les traits de son visage à travers le profil de sa mère
souligné à l’instant par le foulard
elle a l’air satisfaite
déplace encore d’un index léger le tissu de son front
puis disparaît
je l’attends
cognant mes talons contre la borne de grès
la porte cochère s’ouvre lourde d’ombre
surgit un cheval noir qui me salue
en baissant la tête
tandis que sur la calèche frôlant le haut du porche
le visage encadré de son foulard
s’avance (la robe caresse les roues)
je songe en serrant le roman contre moi
que je ne saurais dire si c’est la mère
ou la fille
celle qui jouait tout à l’heure du piano
tandis que je lisais
tandis que je rêvais
et comme pour ajouter à la confusion
elle me fait en passant un signe de la tête
et je comprends alors à son clin d’oeil
qu’elle est l’héroïne du roman que je lis

et alii dit: à

automne 1806
Le Déni de l’Histoire ne concernait pas Chateaubriand, bien au contraire : « Lorsque j’entrepris le voyage d’outre-mer, Jérusalem était presque oubliée. Un siècle antireligieux avait perdu la mémoire du berceau de la religion… Il semblait qu’il n’y eût plus de Palestine. »
« Le temps était si beau et l’air si doux, que tous les passagers restaient la nuit sur le pont. C’était là que je dormais, le 30 septembre à six heures du matin, lorsque je fus éveillé par un bruit confus de voix, j’ouvris les yeux, et j’aperçus les pèlerins qui regardaient vers la proue, du vaisseau : « il Carmelo! le Carmel!… »

Ce moment avait quelque chose de religieux et d’auguste; tous les pèlerins, le chapelet à la main, étaient restés en silence dans la même attitude, attendant l’apparition de la terre sainte. J’aperçus enfin moi-même cette montagne, comme une tache ronde au-dessous des rayons du soleil. Je me mis alors à genoux à la manière des Latins.

Je ne sentis point cette espèce de trouble que j’éprouvai en découvrant les côtes de la Grèce : mais la vue du berceau des Israélites et de la patrie des chrétiens me remplit de crainte et de respect. J’allais aborder à ces rives que visitèrent comme moi Godefroy de Bouillon, Raimond de Saint-Gilles, Tancrède le Brave, Hugues le Grand, Richard Cœur de lion, et ce saint Louis dont les vertus furent admirées des infidèles. Obscur pèlerin, comment oserais-je fouler un sol consacré par tant de pèlerins illustres? »

Janssen J-J dit: à

Et si nous nous parliez de vos propres orgasmes, pour une fois, william l ?… ça nous changerait un brin. A moinss que devenus inexistants, vous n’ayez plus guère de solutions qu’à imaginer ceux des autres, de JC en chaise roulante, par exemple ? Que devient-il à pkrolles, celui-là ?

Delaporte dit: à

« Je regarde tranquillou les actualités parmi les blogs WordPress que je suis, et v’là ti pas que je tombe sur ca : »

Ed, le meilleur va venir bientôt. Il nous sort un Goût de la paresse bien faisandé, de derrière les fagots. Comment a-t-il fait, ce sadique fainéant, cette feignasse qui aime regarder les autres travailler, et n’est paresseux que par vice ? Si encore je figurais dans ce Goût de la paresse, avec mes appels révolutionnaires à l’abolition du travail ! Ce n’est que peine perdu avec lui, lui le quasi-journaliste, le presque écrivain, le demi-esthète, le complet cinéphile, le flâneur de Paris, la feignasse du blog…

Delaporte dit: à

Ed, c’est bien de passer l’après-midi à ne rien faire, au lieu de travailler, et à regarder les blogs de chats. Mais c’est votre employeur qui doit être content ! S’il vous dit quelque chose, parlez-lui de la décroissance, du « suffisant », comme disait André Gorz, ce héros des temps modernes. Ne vous tracassez plus avec la « structure » chez Virginia. Il se trouve que c’est un auteur que j’adore. Plus que Proust, parfois. La Promenade au phare, c’est génial, ça vous plairait peut-être, sait-on jamais, et vous reviendriez sur vos réserves ineptes à propos de la « structure ». Je suis anarchiste à mes heures, Ed, et j’enc… la structure !

Delaporte dit: à

C’est pas tout ça, moi aussi je vais flâner. Sur ma route, il y a un bouquiniste que je n’ai pas visité depuis longtemps. Je voudrais acheter une petite réserve de San-A., et continuer monenquête commencée avec les frères Lumière, les soeurs Brontë, et tutti quanti, et même etc., – avec le POINT à la fin mon cher Passou !

Janssen J-J dit: à

@ avec lui, lui le quasi-journaliste, le presque écrivain, le demi-esthète, le complet cinéphile, le flâneur de Paris, la feignasse du blog…

On espère que cette formule est un copié-collé, car on imagine mal que vous la reécrivassiez à chaque harcèlement, vu votre obstination pathétique à briller sur ce blog avec un acharnement d’hamon-rê ! Lassant.

Janssen J-J dit: à

… mais Chateaubriand, au retour, n’a pas voulu suivre le même chemin que le consul Bonaparte par Alexandrie. Il fit même un large écart en Afrique du Nord. Gustave et Maxime, 40 ans plus tard, partis pour l’extrême orient, n’en firent pas tant. Déchantèrent. La mère du premier se rongeait les sangs. Il en avait vraiment marre, 18 mois ce fut bien trop long.

Bérénice dit: à

Alerte! Alerte! Le president à un copain communiste! Gros titre dans le Monde!

Chaloux dit: à

Une grosse bouse à Gigi.

(Et pas une grosse bise à Joujou).

Chaloux dit: à

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 9 h 26 min

J’adore Alicia de Larrocha, c’est une très grande pianiste
Chamayou est très bon, j’avais beaucoup aimé son album Mendelssohn.

https://www.youtube.com/watch?v=-wkQk_gWHto

hamlet dit: à

Jazzi dit: 10 juillet 2019 à 14 h 47 min

Jazzi, tu vois, dans cette critique il y a un truc qui cloche, tu peux essayer de la relire et de me dire si toi aussi, tu ne trouves pas que quelque chose cloche.

je suis étonné que personne ne l’a dit avant, chacun semble enfermé dans ses propres pensées (obsession ?), San Antonio chez l’un, des pingouins qui discutent écologie chez l’autre, l’architecture bâloise ici, mes critiques sur mon blog là, et personne se s’est arrêté sur ta critique de ce film dans laquelle, manifestement, cloche grave.

mais quoi ?

Jazzi tu sais que certains pays continuent de pratiquer la lobotomie, je me demande si l’Espagne n’en fait pas partie, maintenant on a arrête de couper le lien entre les lobes du cerveau en faisant passer un trocart par l’oeil, maintenant ça se fait qu’avec des électrochocs.

encore que je n’en suis pas sûr, il me semble que certains pays on continue d’utiliser un trocart, en faisant passer par le lobe oculaire.

tu as déjà vu un trocart Jazzi ? je veux dire un vrai, par un de cinoche.

tu sais quoi Jazzi ? il faudrait que tu ailles voir à quoi ressemble un trocart, que tu le prenne dans la main, et que tu l’observes pendant 5 minutes, et ensuite tu relis ta critique, et là je pense que toi aussi tu verras que quelque chose cloche.

tu peux essayer ?

et alii dit: à

CHRONIQUES DE VOYAGE EN ANTARCTIQUE par Nicolas Martin
DU LUNDI AU VENDREDI, DE 7H25 À 7H29
Réécouter Partir vivre en Antarctique
4 MIN
Partir vivre en Antarctique

renato dit: à

« il faudrait que tu ailles voir à quoi ressemble un trocart, que tu le prenne dans la main, et que tu l’observes pendant 5 minutes, et ensuite tu relis ta critique, et là je pense que toi aussi tu verras que quelque chose cloche. »

Une expérience dans ces eau-là : l’idée du marron grillé et un vrai marron grillé :

https://youtu.be/5B-I02S3Bbk

hamlet dit: à

Chaloux dit: 10 juillet 2019 à 18 h 42 min

Bouvard : J’adore Alicia de Larrocha ! c’est une très grande pianiste…

Pécuchet : bon d’accord, mais Chamayou est très bon aussi ! j’avais beaucoup aimé son album Mendelssohn….

B : il me rappelle Maurizio Pollini, tu te souviens ?

P : je dirais plutôt Murray Perahia, la même énergie

B : si tu veux parler énergie parlons alors de Jean-Marc Luisada

P : alors que Schiff aplus de sensibilité

B : j’airais dit plus d’expressivité, un peu comme Freire…

– tu veux dire comme Maria Joao Pires ? et l’xpressivité de Zimerman qu’en penses-tu ?

– je lui préfère Dimitri Bashkirov

………….. etc etc etc

comment on retire les piles ?

hamlet dit: à

Bouvard et Pécuchet ou l’éloge de la lobotomie.

hamlet dit: à

Bouvard et Pecuchet ou « où la musique est transformée en numéro de cirque »

hamlet dit: à

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 9 h 13 min

« Et Samson François. Ma prof me disait qu’on ne devait pas l’imiter, car il tordait le cou aux textes. » (Chamayou)

en voilà une prof qu’elle était bonne !

comment j’ai dit moi déjà ? : contresens expressif ? c’est un peu pareil que tordre le cou au texte, non ?

à quoi ça sert de m’insulter si c’est pour réécrire ce que j’ai déjà écrit avant ?

Jazzi dit: à

Bravo, Chantal ! Tu es Vénus ou Neptune ?

hamlet dit: à

scoop : la prof de Chamayou était une Pétomane au Sonotone Déréglé !

mort de rire…

hamlet dit: à

Jazzi alors tu as déjà vu une trocart ????

Jazzi dit: à

Merci, Ed, je vais l’envoyer au service de presse du Mercure de France !

hamlet dit: à

oupss désolé : pas « une » mais « un »!

alors Jazzi t’as déjà vu UN tocard en vrai ?

Jazzi dit: à

hamlet, à dix ans, je suis allé visiter ma mère à l’asile des fous de Nice où elle était traitée aux électrochocs. Merci, dans ce domaine, j’ai déjà donné…

Jazzi dit: à

Je sors de la projection de « Vita et Virginia ». J’ai trouvé ça grotesque ! Si j’ai le courage, je vous en dirai plus demain…

Jazzi dit: à

« t’as déjà vu UN tocard en vrai ? »

Je ne crois pas me souvenir que nous ayons été présentés, hamlet ?

et alii dit: à

Le 14 juin dernier, à l’occasion de la grève des femmes qui s’est déroulée en Suisse et fut un grand succès populaire, avec trois ami.e.s engagé.e.s non seulement dans cette grève mais également dans la campagne Jai Jagat, nous avions publié la tribune ci-dessous dans le journal Le Temps.
mediapart

Chantal dit: à

@ Jazzi, Capucinetsaganos !

et alii dit: à

En 1986, Philippe Geluck publiait le premier album du Chat, sobrement intitulé Le Chat. Nous voilà, trente ans plus tard, au tome 21, avec sous les yeux la preuve de l’incroyable vitalité de l’auteur et de son personnage ! Le Chat est dans une forme éblouissante et nous fait rire à chaque page, même si les thématiques abordées sont parfois graves. Geluck lui-même, on le sent bien, s’émerveille de la volubilité de son héros et couche sur papier les délires métaphysiq… >Voir plus
https://www.babelio.com/livres/Geluck-Le-Chat-tome-21–Chacun-son-chat/982363

Janssen J-J dit: à

@ chacun semble enfermé dans ses propres pensées (obsession ?),

… y compris l’hamelette en son trocart, qui vient de découvrir cet utile objet de prophylaxie des mammites chez les bovidés tréflés. Innocent & Simplicie… Un stage estival à la ferme s’impose d’urgence.

et alii dit: à

L’année suivante, en 1536, Calvin est appelé à Genève par Guillaume Farel, un prédicateur venu de France, qui propage chez les Genevois la Réforme religieuse de Martin Luther. Il tente d’instaurer une dictature morale sous la forme d’ordonnances auxquelles chacun se doit de prêter serment. Mais un parti d’opposition oblige Farel, Calvin et leurs partisans à quitter la ville pour Strasbourg…

Vers une dictature morale
En 1541, Jean Calvin revient à Genève. Il se voit cette fois octroyer des pouvoirs discrétionnaires alors que son statut officiel reste celui d’un simple pasteur.

Un Consistoire composé de pasteurs et de laïcs va désormais régir la ville avec l’assistance des docteurs, anciens et diacres, sous la forme d’une théocratie. La dictature morale s’installe cette fois pour de bon.

Des dispositions administratives, dénommées articles et ordonnances, ou théologiques comme le Catéchisme de Genève, matérialisent l’emprise calviniste sur la vie de la cité qui acquiert le titre de « Rome protestante » et attire des réfugiés et des sympathisants de toute l’Europe.

La religion selon Calvin se signale par son austérité. Ni ornements, ni luxe, ni fêtes. La musique, le théâtre, le bal et la vie mondaine sont proscrits. Le prédicateur lui-même donne l’exemple d’une vie ascétique. Il s’inflige de rudes privations malgré une santé chétive et des migraines continuelles. Inflexible à l’égard de ses opposants, il laisse condamner à mort et brûler son ami Michel Servet.

Genève acceptera le retour des catholiques lors de l’invasion française de 1798 et ceux-ci sont aujourd’hui majoritaires dans la ville.
https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=15360521&ID_dossier=59

Janssen J-J dit: à

@ 20.47 suite du c-c edalii, grosse feignasse : « … Cela faisait sept ans que Geluck ne nous avait pas sorti un Chat en format classique de 48 pages. Entretemps, il s’était amusé à produire un livre de textes vachards, une Bible selon Le Chat, plusieurs coffrets… Et voici qu’il revient aux fondamentaux comme pour nous dire « Vous savez, j’ai fait tout ça pour m’amuser mais je suis toujours capable de produire un album classique dont vous me direz des nouvelles ! » Et les nouvelles sont plus que bonnes, l’opus 21 est fabuleux ! Merci Monsieur Geluck et merci Le Chat ! 40 ans de carrière et des millions de fans : théâtre, radio, télévision, presse et bien sûr édition chez Casterman (20 albums du Chat, mais aussi le Docteur G., Geluck se lâche ou Geluck enfonce le clou). Devenu peintre et sculpteur, il est aujourd’hui l’un des auteurs les plus populaires de l’édition francophone ».

Son chat m’a jamais fait rire, ni la chienne de michel druckère. Dans les ehpad le dimanche après midi, n’ont que ça à regarder. Triste !

hamlet dit: à

« Jazzi dit: 10 juillet 2019 à 20 h 12 min

hamlet, à dix ans, je suis allé visiter ma mère à l’asile des fous de Nice où elle était traitée aux électrochocs. Merci, dans ce domaine, j’ai déjà donné… »

oui ? moi aussi figure-toi !

du coup raison de plus pour ne pas écrire une espèce de critique lobotomisée sur ce genre de thème !

soit le film ressemble à ce que tu en dis et là tu devrais être très énervé !

soit ta critique ne ressemble pas à ce film (ce que je pense ayant vu des films précédents d’Alverson) et là tu devrais être aussi très énervé contre toi !

dans tous les cas tu devrais être énervé !

alors que quand on lit ta critique on s’endort ?

et maintenant que je sais ce que tu viens de dire j’ai encore plus les boules !

Jazzi dit: à

Et tu as choisi quel titre, Chantal ?

Chantal dit: à

@ Jazzi, le goût de la Méditerranée bien sûr 😉

Jazzi dit: à

Tu as un bon coeur, Chantal ! Que cela serve de leçon aux grincheux de la RDL !

Jazzi dit: à

« soit le film ressemble à ce que tu en dis et là tu devrais être très énervé ! »

Pas du tout. Le film m’a beaucoup plu et je me suis reconnu dans le jeune homme, qui ressemble à celui que je fus à son âge…

Pablo75 dit: à

-Acte 1: Notre Pétomane parle de pianistes (en déconnant ferme):

pour ceux qui douteraient encore de l’extrême médiocrité de Samson François il suffit d’écouter le lien de chaloux et comparer avec celui-ci…
(hamlet)

un des premiers trucs à regarder pour comparer des interprétations de pièces c’est le temps de la vidéo : 6mn pour François et 5mn pour Algerich. on pourrait croire que le tempo de François est trop lent ? et ben non parce que seule la première partie est plus lente chez François, ce qui signifie qu’il va ensuite rattraper son retard de tempo en jouant trop vite la seconde, et ça, pour cette pièce de Ravel au titre si évocateur c’est ni plus ni moins que catastrophique. Alors que chez Algerich l’équilibre et l’homogénéité sont parfaites.
(hamlet)

-Acte 2: On avertit notre Pétomane qu’il est en train de se contredire:

D’ailleurs, ce n’est pas lui qui nous reprochait à Chaloux et à moi de nous la péter en parlant de musique?

Mais bon, quoi de plus normal étant donné que la contradiction est la deuxième caractéristique de notre Grand Penseur Pétomane après la connerie pure et dure?

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 9 h 05 min

-Acte 3: Notre Pétomane se moque de ceux qui parlent de pianistes:

Bouvard : J’adore Alicia de Larrocha ! c’est une très grande pianiste…
Pécuchet : bon d’accord, mais Chamayou est très bon aussi ! j’avais beaucoup aimé son album Mendelssohn….
B : il me rappelle Maurizio Pollini, tu te souviens ?
P : je dirais plutôt Murray Perahia, la même énergie
B : si tu veux parler énergie parlons alors de Jean-Marc Luisada
(hamlet)

Bouvard et Pecuchet ou « où la musique est transformée en numéro de cirque »
(hamlet)

« Et Samson François. Ma prof me disait qu’on ne devait pas l’imiter, car il tordait le cou aux textes. » (Chamayou)
en voilà une prof qu’elle était bonne ! comment j’ai dit moi déjà ?
(hamlet)

-Question: Notre Pétomane se moque-t-il de lui-même? Il est atteint d’un alzheimer grave? Ou il est simplement fou?

Moi je penche pour les options 2 et 3: notre Pétomane Tonitruant de la Pensée Creuse est un fout atteint alzheimer.

Pablo75 dit: à

Beau lapsus:

« notre Pétomane Tonitruant de la Pensée Creuse est un fout… »

Un fou foutriquet?

Delaporte dit: à

« On espère que cette formule est un copié-collé, car on imagine mal que vous la reécrivassiez à chaque harcèlement, vu votre obstination pathétique à briller sur ce blog avec un acharnement d’hamon-rê ! Lassant. »

Je réécris cette formule à chaque fois. Je vais en trouver une pour vous, un jour. Mais c’est ça qui serait lassant, aussi ennuyeux que vos commentaires ineptes. Jacuzzi par contre est une personne qui mérite le détour, lui le quasi-esthète, etc., avec un point à la fin. Quant à « briller », cela m’est naturel et je ne le recherche pas, je n’en ai pas besoin, merci. C’était à un jaloux mesquin de m’en faire grief.

pado dit: à

Pablo75 dit: 10 juillet 2019 à 21 h 49 min

Pablito, pour la Kommandatur, tu prends la première à gauche et c’est juste à côté de l’hôtel du Centre, tu ne peux pas de tromper.

Delaporte dit: à

Fin du premier paragraphe du texte de Passou, et un « etc » sans point final qui se promène impunément et qui nous nargue. L’utilisation du « etc. » avec un point est régi par des règles strictes que Passou ne respecte pas. C’est à tel point que je me demande si ce n’est pas volontaire de sa part, une sorte de maniérisme du langage dont lui seul aurait la signification secrète :

« l’on y est patriote de son canton plutôt que de son pays etc »

renato dit: à

P.S., it Volo, fr Vólos, grec Βόλος

Ed dit: à

@17:18
« Le vieil homme et l’amer »

Jean Langoncet dit: à

Le goût de l’amer a un peu passé de mode, mais il reviendra (saison des amandes fraîches à la douce amertume)

rose dit: à

La « vie sentimentale » de Gracq

Je ne sais pas.
J’ai appris cela. Il a vécu une passion amoureuse avec une femme qu’il a follement aimé, qui prenait de la cocaïne, avec qui il voyageait et allait à Rome et qu’il aurait accompagnée jusqu’à sa mort à elle, jeune.
Puis ensuite, il aurait renoncé aux femmes et con séquemment, à l’amour.
Un double personnage. La relation érotique de cet amour là était intense. Loin de l’individu gris et falot qu’il semblait être.

rose dit: à

Oui elle s’appelle Nora Mitrani.
Elle posait pour Hans Bellmer qui est des artistes avec Max Ernst interné au camp des Milles à Aix en Provence.
Je crois que c’est un homme d’une maison d’écrivains (A. Vialatte) qui m’a raconté la sensualité de cette relation et qui m’a dit aussi combien Gracq l’aurait encouragé à re-publier un bouquin érotique.
Gracq amoureux.
Gracq sensuel.

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