de Pierre Assouline

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La République des livres
Philip Roth, discours de la méthode

Philip Roth, discours de la méthode

Rien de tel qu’un écrivain qui a annoncé sa retraite de son vivant pour publier ensuite à titre posthume. Des inédits et des quasi. Ainsi nomme-t-on ce qui est paru dans sa langue mais pas dans la nôtre. Ainsi, avec Pourquoi écrire ? (Why write ? traduit de l’anglais/Etats-Unis, par Lazare Bitoun, Michel et Philippe Jaworski, Josée Kamoun, 630 pages, 10,80 euros, Folio), Philip Roth nous revient tout sourire  un an après sa mort. C’est un peu sa vie mais surtout son œuvre, modes d’emploi. Avec de larges échappées du côtés de celles des autres (Primo Levi, Aharon Appelfeld,  Ivan Klima, Edna O’Brien, Milan Kundera, Mary McCarthy, Isaac Bashevis Singer). Il s’agit donc d’un recueil d’articles, de préfaces, de conférences, d’interviews. D’outre-tombe, on peut tout se permettre et c’est tant mieux. A vrai dire, les trois quarts du livre nous étaient déjà connus depuis l’édition de Parlons travail (2004). Cent cinquante pages ont été rajoutées dans cette édition de poche sous le titre « Explications », là est la nouveauté.

Le risque de ce genre d’entreprises, surtout avec des auteurs aussi populaires et répandus, c’est le sentiment de déjà-lu (non, il n’est pas un écrivain juif  mais un Américain qui écrit, même si, difficile de ne pas le remarquer, le mot « juif » apparaît quatre fois dès la première page de sa préface… oui, il n’y aura plus de lecteurs littéraires dans les vingt prochaines années etc), de la redite, du disque rayé. Encore qu’avec Roth, on en redemande car il sait redéployer sa pensée en donnant l’illusion de la nouveauté par la variante de l’argumentation. Ainsi, lorsqu’il répète sa profession de foi : un écrivain, c’est sa langue et lui demeurera à jamais un natif de la langue anglaise dût-elle être mâtinée d’américanismes, de newarkismes, de yiddishismes. Or c’est justement en assistant à une conversation entre Saul Bellow et Aharon Appelfeld en yiddish dans un restaurant de Cambridge, Massachusetts (ce qui nous vaut des pages d’une sensibilité inoubliable) qu’il comprend pourquoi il n’est pas et ne sera jamais tout à fait comme eux. Durant tout le dîner, il les a observés se métamorphoser, reprendre chacun possession d’ « une dimension de lui-même jusque là inactive », se réapproprier leur part d’enfance la plus enfouie, reprendre contact avec le monde englouti de leurs parents, modifier paroles, gestuelle, attitudes, comme si ces grands jongleurs de mots accédaient pour la première fois à l’indicible en retrouvant un frère inconnu. Roth se tint silencieux, coi, ébloui par leur envolée et comprit enfin pourquoi contrairement à eux, lui qui était né américain de parents nés américains, vivait depuis sa naissance et vivrait jusqu’à sa mort « sous l’enchantement de cette langue-là » et d’aucune autre. L’anglais, la langue de son univers intérieur, de ses rêves comme de ses cauchemars, de ses fantasmes et de ses hallucinations, de ses souffrances et de son désarroi, la langue qui l’a fait homme et constitué écrivain, une langue dont il ne peut s’extraire mais qu’il aura vécue malgré tout comme la plus douce des captivités.

« Si on m’enlevait cette langue, je sombrerais dans l’obscurité mentale »

Les écrivains à l’œuvre desquels il s’est nourri adolescent sont ces Américains qui lui permettaient de s’échapper du New Jersey pour partir à la découverte de l’Amérique, les Théodore Dreiser, Sherwood Anderson, Sinclair Lewis, Thomas Wolfe, Erskine Caldwell, chacun dans un Etat différent. Cette nourriture lui aura permis de se dire « un Américain libre et irrécusable », concerné au plus profond par les mœurs, la vie quotidienne et le passé de son pays et comme « possédé » par la richesse de sa langue maternelle. Un écrivain, c’est un artiste – et ce n’est pas nécessairement un label de qualité quand bien même cela sonnerait-il ainsi, il peut y en avoir d’exécrables. Sa vocation lui impose de ne jamais montrer le travail, l’effort. Or ce qu’il y a de passionnant dans cet exercice du Pourquoi-écrire ?, que l’on peut entendre comme un comment-j’ai-écrit-certains-de-mes-livres, c’est qu’il ouvre grand les portes de la fabrique, celle où le roman, ses situations, ses personnages, ses contradictions, ses doutes et sa logique interne s’inventent. Non pour livrer des trucs et des recettes (il n’y en a pas), mais pour dévoiler un peu comme ça se passe lorsqu’on ignore soi-même ce qui se passe une fois qu’une page semble fin tenir debout. C’est d’autant plus passionnant lorsqu’on est familier de l’œuvre de cet auteur, qu’on a lu presque tous ses livres ; alors, l’air de rien, le délicieux sentiment nait qu’un ami vous chuchote ses secrets à l’oreille.

Il y dit explicitement des choses suggérées autrefois implicitement avec sa malice coutumière de romancier qui n’a d’autre idéologie que le mentir-vrai. Il prétend que vingt-sept de ses trente et un livres sont des œuvres d’imagination. Encore faudrait-il préciser les contours de celle-ci chez ce type de créateur.

« Me voilà, débarrassé des déguisements et des inventions et des artifices du roman. Me voilà sans mes tours de passe-passe, à nu et sans aucun de ces masques qui m’ont donné toute la liberté d’imaginer dont j’avais besoin pour écrire des romans » prétend-il en liminaire.

Il ne faut pas attendre de scoop ou de révélations de ce genre de livre (encore que les pages sur un prof qui l’a marqué lorsqu’il avait 12 ans et dont il fit bien plus tard le modèle du personnage majeur de J’ai épousé un communiste, 2001sont étonnantes). Du moins sont-elles subtiles, voire subliminales, et ce n’est pas plus mal. Tout écrivain écrivant par rapport à son secret, lorsqu’il sort de l’ambiguïté, c’est souvent à ses dépens, Jean Paulhan disait quelque chose comme ça. La déconstruction de ses romans par l’auteur même vaut tous les ateliers d’écriture tant Roth est lucide, sincère, transparent dans son discours de la méthode. Il y a des pages fortes sur ce qui l’a mené à sa surprenante uchronie du Complot contre l’Amérique (2006, Gallimard puis Folio comme toute son oeuvre) dans laquelle il imaginait l’aviateur suprémaciste blanc Charles Lindbergh en président des Etats-Unis, une élection vue du point de vue de la famille de l’auteur. Quant à sa fameuse lettre ouverte aux administrateurs de Wikipédia, on ne la relit pas sans éclater de rire, d’autant qu’elle est publiée ici dans son intégralité pour la première fois. L’encyclopédie en ligne lui ayant consacré une longue notice comportant des erreurs et des contre-vérités (notamment sur sa supposée dépression nerveuse après Opération Shylock, 1995, sur son personnage récurrent Nathan Zuckerman ou sur  l’homme qui lui aurait inspiré le héros de La Tache, 2002), il demanda à les rectifier mais se fit retoquer au motif qu’il n’était pas une source crédible ( !) et que des sources secondaires étaient nécessaires pour accréditer ses modifications- ce qui est déjà désopilant lorsqu’on sait que nombre de notices sont fabriquées par les intéressés ou leurs services à leur propre gloire (celle de Patrick Balkany concoctée par la mairie de Levallois, qui resta longtemps en ligne du temps de sa splendeur, était un modèle du genre).

Jusqu’à la fin, Roth aura payé sa dette à son père (« En tant que chroniqueur de cette ville (Newark), je n’ai fait que me hisser sur ses épaules, ») à Saul Bellow, le vrai patron plus encore que Faulkner (sa relecture des Aventures d’Augie March, de Herzog et d’autres et son analyse de l’appropriation de Chicago par son imaginaire est un modèle de critique littéraire). A la fin, recru de sensations littéraires, rassasié d’anecdotes édifiantes, on se demande s’il n’eut pas mieux valu intituler le recueil Pourquoi écrire. Sans point d’interrogation. Ce qui se fait lorsque la réponse est dans la question. Au soir de sa vie, Philip Roth redevenu exclusivement lecteur confessait lire essentiellement des livres sur l’histoire de l’Amérique au XIXème siècle. Il s’était aussi astreint à relire tout son œuvre pour voir si ça tenait encore. Et lorsqu’on lui demandait quel bilan il en dressait, il citait le légendaire boxeur Joe Louis (douze ans d’une gloire sans défaite, un titre de champion défendu vingt-six fois) qui, en pareille circonstance, concluait simplement :

« J’ai fait de mon mieux avec ce que j’avais »

(« Philip Roth », « Saul Bellow » , « Joe Louis », photos D.R.)

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2 439 Réponses pour Philip Roth, discours de la méthode

Bérénice dit: à

https://m.youtube.com/watch?v=ShYf4sPjixk

Sasseur, si vous ne connaissez pas , séjournez à l’occasion sur l’ile de Ré pour les roses trémieres. Puis vous pourrez employer votre argent dans des hotels de luxe, discrets, pas tape à l’oeil du tout, cachés ou presque annonçant tout juste leur offre.

Bérénice dit: à

20h04 si vous le dites nous ne nous y frotterons pas, déjà eu assez de problèmes avec la police alors ça suffira pour la contestation, la constatation et la consternation. Vous caftez toujours ou c’est une intermittence du coeur?

Delaporte dit: à

« c’est l’impeccable tenue classique de la prose »

C’est quand même une prose contemporaine du surréalisme, sinon influencée par les écrivains surréalistes. Il y a là une sorte de mystère, qui fait qu’on ne saurait confondre par exemple un Montherlant avec un Aragon ; et pourtant, dans les deux cas, la prose paraît « classique ». Mais elle est mort-née chez Montherlant, alors qu’elle est vivifiante chez Aragon. N’oublions pas que Drieu fut très ami avec Aragon, et sur le plan littéraire et artistique je mets Drieu dans cette famille avant-gardiste. Drieu n’était pas quelqu’un qui faisait du toc ou du kitsch. Tout cela, le Feu follet le montre admirablement, jusqu’à la référence central de Jacques Rigaut, le dadaïste suicidaire, qui a ému, et même plus qu’ému, Drieu. Et combien il avait rasion !

rose dit: à

Clopine dit: 22 juin 2019 à 20 h 55 min

En fait, je trouve qu’il y a comme une similitude, non dans l’histoire mais dans la posture, dans la relation du fils à sa mère, dans la description d’un joug maternel « construisant » le fils, entre Romain Gary et… Guillaume Gallienne, dans « Les garçons et Guillaume, à table ».

Le fait que l’acteur joue le rôle de sa propre mère, qu’il la « considère »avec toute l’ambiguïté requise mais également une tendresse indéniable, qu’il se moque gentiment d’avoir été pris au piège maternel (elle le croyait gay, il était hétéro sans le savoir) tout en le revendiquant, ce « ton », enfin : c’est (presque) du Gary…

Non.
Cela n’a rien à voir l’amour maternel de Mina avec les femmes qui « font » un homme, au pire sens du terme.
Pas un iota.

rose dit: à

Pourtant, je trouve talentueux Guillaume Gallienne.
Néanmoins, risquer un rapprochement aussi haszrdeux, Clopine, non.

rose dit: à

Merci de nota pour la liste et merci Lavande pour l’extrait.

rose dit: à

C’était hier, Jjj et Christiane, le premier jour de l’été. Le 21 juin. Solstice d’été.

x dit: à

Pour voir, comme ça, on peut comparer sur quelques années, les premières, avec Nadeau.
Sans tenir compte des genres délibérément écartés par ce supplément du Monde (la poésie, les essais…)

1945 : Henri Calet, Le Bouquet
Romain Gary, Éducation européenne
Simone de Beauvoir, Le Sang des autres
Ernest Hemingway, Pour qui sonne le glas

1946 Arthur Koestler, Spartacus
Georges Navel, Travaux
Ernest Hemingway, En avoir ou pas
Arthur Koestler, Le Zéro et l’infini
Raymond Guérin, Quand vient la fin
Henry Miller, Tropique du Cancer
Louis Pauwels, Saint Quelqu’un
Georges Bernanos, Monsieur Ouine
Malaparte, Kaputt
William Faulkner, Pylône
Louis-René des Forêts, Le Bavard
Georges Simenon, Le Cercle des Mahé

1947 David Rousset, Les Jours de notre mort
Virginia Woolf, Entre les Actes
Evelyn Waugh, Retour à Brideshead
Alberto Moravia, Agostino
Morvan Lebesque, Soldats sans espoir
Henri Calet, Trente à quarante
John Steinbeck Les Raisins de la colère

1948 Richard Wright, Black Boy
Jean Giono, Un Roi sans divertissement
Dylan Thomas, Portrait de l’artiste en jeune chien
Carlo Levi, Le Christ s’est arrêté à Eboli
Victor Serge, L’Affaire Toulaev

1950 Thomas Mann, Docteur Faustus
Malcolm Lowry, Au-dessous du volcan
Marguerite Duras, Un Barrage contre le Pacifique

((Kazantzaki y figure aussi pour Zorba, mais très brièvement ; Moira de J. Green soulève quelques réserves)

D. dit: à

On peut savoir qui vous êtes, x ?
Parce que c’est un peu facile de signer x et de s’en aller. Moi aussi je peux le faire.

D. dit: à

D’autant plus que votre post est loin d’être neutre par son contenu. Ce n’est certes pas moi qui suis visé dedans mais il n’empêche que.

D. dit: à

J’attendais le solstice avec impatience car à partir d’aujourd’hui les jours diminuent. Or j’ai toujours préféré les jours raisonnablement courts à ceux déraisonnablement et très inutilement longs.

Bérénice dit: à

Sans façon, sur la liste de x je n’ai lu que quatre malheureux auteurs alors que sur l’autre c’était un peu moins la honte.

Bérénice dit: à

Quatre des livres cités .

Bérénice dit: à

Bonne nuit.

Delaporte dit: à

« […]car enfin ce vase dans lequel s’écoule cette poussière à mesure que Christophe fait le décompte de mes jours, ne serait-il pas plutôt l’urne qui se remplit inexorablement de mes cendres ? » Chevillard

Chevillard se voit en post-cadavre, déjà cendres. Tout est mort. Le verbe ne répond plus, la parole est éteinte. Chevillard se voit en cet écrivain raté qui est lui-même, cendres funéraires funèbres, d’où toute vie s’est retirée. Comme évoquer plus directement son absence notoire de talent ? son manque de génie ?

Delaporte dit: à

Chevillard en est au stade de : « M’as-tu vu en cadavre ? » Les cadavres ne portent pas de costard. Chevillard en tant que cendres est au-delà. Il est ce champignon écrasé dont il nous parlait lui-même l’autre jour : cadavre après un accident de voiture. Littérature plus que moribonde.

christiane dit: à

Lavande et Rose,
vous me mettez de bonne humeur. La vie est charnue comme des fruits d’été avec vous deux et limpide comme l’eau des ruisseaux (car trop d’érudition gâche le plaisir…) et la bonté, la simplicité, la modestie, bordel ! que c’est nécessaire et vous n’en manquez pas.
Les listes, les listes, je les ai à vomir. Ce désir de « normer » tout dans cette société : ce qu’on mange, les films que l’on voit, les régions à visiter, les livres à lire…
Tenez, pour vous deux, une lecture salubre d’Alberto Manguel, dans un essai irrésistible, savant et ludique, souvent impertinent, que j’aime lire et relire pour les plaisir La bibliothèque la nuit (Babel) – traduit de l’anglais par C. Le Bœuf. Quel voyage…
Donc, des fragments des deux pages où je me reconnais en riant (261/262) :
« Ma bibliothèque consiste pour moitié en livres dont je me souviens et pour moitié en livres que j’ai oubliés. A présent que ma mémoire n’est plus aussi vive qu’autrefois, des pages s’évanouissent au moment où je tente de les évoquer. Certaines disparaissent complètement de mon expérience, oubliées et invisibles. D’autres me hantent, tentatrices, par un titre, une image ou quelques mots sortis de leur contexte. Quel roman commence par ces mots […] ? Où ai-je lu que […] ? Qui a écrit […] ? dans quelle histoire ai-je lu […] ? Quelque part dans ma bibliothèque, ces questions ont leur réponse, mais je ne sais plus où.

Mes visiteurs me demandent souvent si j’ai lu tous mes livres ; ma réponse habituelle est que je les ai certainement tous ouverts. En vérité une bibliothèque, quelle que soit sa taille, n’a pas besoin pour être utile qu’on l’ait lue entièrement ; chaque lecteur profite d’un juste équilibre entre savoir et ignorance, souvenir et oubli. […]
Je ne me sens pas coupable vis-à-vis des livres que je n’ai pas lus et ne lirai peut-être jamais ; je sais que mes livres ont une patience illimitée. Ils m’attendront jusqu’à la fin de mes jours. Ils n’exigent pas que je prétende tout savoir d’eux et ne me poussent pas non plus à devenir un de ces « manipulateurs de livres professionnels » imaginés par Flann O’Brien, qui collectionnent les livres avec avidité mais ne les lisent pas […]
Les volumes oubliés de ma bibliothèque mènent une existence discrète et silencieuse. Et pourtant, cet oubli dans lequel ils sont tombés me permet parfois de redécouvrir tel récit, tel poème, comme s’ils étaient tout à fait nouveaux. J’ouvre un livre que je crois n’avoir encore jamais ouvert et je tombe sur une phrase splendide que je me recommande de ne jamais oublier, et puis en refermant le livre je vois, sur une des dernières pages de garde, qu’un moi plus sage et plus jeune a noté ce passage quand il l’a découvert pour la première fois […]. »

Belle journée fraîche à l’ombre de l’été.

christiane dit: à

@renato dit: 23 juin 2019 à 8 h 21 min
Il est le navire. Il est le voyage…

Phil dit: à

Soliloque raffiné de Pauledel au Feu Follet, aucun commentaire, le Grand Bé bouclé what else. peut-être auriez-vous pu citer « Etat Civil » dear Pauledel, dont le souvenir achève de brûler ce follet; sinon Alles klar dans cette notule au genre devenu introuvable sur les réseaux sociaux lobotomisés.

Paul Edel dit: à

Rose, je suis désolé, impossible d’acceder l’article en entier sur « la promesse de l’aube » de Romain Gary. En revanche, j’ai trouvé un excellent article sur « La Storia » d’Elsa Morante, roman-fleuve à lire ou relire.
*
« Zola ? Dostoïevski ? Soljénitsyne ? Pour aucun d’entre eux la littérature ne fut, n’est un jeu. Pour Elsa Morante non plus. Les mots, le moyen le plus sûr, le plus immédiat de toucher les autres. Le moyen le plus humain de les informer, de les appeler à partager, à comprendre. Eveiller, réveiller. Témoins ? Visionnaires ? Historiens ? Poètes ? Ils sont tout à la fois. Militants ? A leur façon, oui. Militants de l’humain.

Elsa Morante, « la » Morante, comme on dit à l’italienne, je ne connaissais que son nom, comme la plupart des Français. Et le fait qu’elle avait été la première femme de Moravia. Jamais vue, jamais lue. Un seul article au dossier du Monde, un entretien avec Michel David lors de la sortie de Mensonge et sortilège, un gros roman qui avait eu le prix Viareggio en 1948, et qu’on traduisait ici vingt ans après (voir Le Monde des livres du 13 avril 1968).
Une écrivaine mystérieuse

Comment déchiffrer cette énigme : qui est la Morante ? Il y avait ses livres, des informations glanées ici ou là, une ou deux prodigieuses photographies. A défaut de pouvoir l’approcher, la sentir, l’inventer au plus près. Et le plus près, c’est ceci : la Morante a la réputation d’être sauvage, rétive à toute relation avec l’inconnu, amoureuse de la réclusion, comme la plupart de ses personnages. Vivant « dans un attico sur les toits soufrés de Rome, dans le quartier populaire du Testaccio, entourée de ses chats ». Ecrivant. Née avant la première guerre mondiale, écrivant depuis l’âge de 14 ans. Mi-sicilienne par son père (Morante est un nom espagnol), mi-modenane par sa mère, ce doit être une femme déroutante, avec quelque chose de barbare, d’archaïque, de préchrétien au sens où le Sud est préchrétien, comme l’entendait Carlo Levi.

Mixte comme ses principaux personnages, absolue comme eux. Quelque part du sang juif, sinon comment expliquer les accents si puissamment authentiques du Châle andalou, un recueil de nouvelles plus fortes les unes que les autres, surtout la première, où l’on voit une petite fille, dans un temps qui n’est plus le nôtre, « interroger avec effroi, sous l’ombre du juge, parmi les muets… ». Sinon comment expliquer les terreurs secrètes de l’Ida Mancuso, de La Storia, et celles de sa mère, juive, assujettie « à un dieu vindicatif et justicier qui l’épiait »… Un goût avoué pour le théâtre. Voir le Jeu secret (dans Le Châle andalou, toujours) où trois enfants, dans une demeure aristocratique et décrépite d’une petite ville du Sud, vivent par procuration dans les rôles qu’ils « jouent » en cachette, rôles empruntés à leurs lectures (romans de cape et d’épée).

Premier grand succès d’Elsa Morante en Italie, le roman, publié directement en livre de poche, a été vendu à un million d’exemplaires en deux ans et suscita dans les salons littéraires romains des polémiques passionnelles

Une fascination devant les mystères de la vie, l’amour, la maternité, la mort, et jamais plus fortement exprimée que par l’adolescent de L’Ile d’Arturo (prix Strega 1957), son meilleur roman peut-être. Qui se déroule à Procida, une petite île de la baie de Naples, entre une forteresse transformée en maison de correction et une demeure patricienne et paysanne déchue.

La peur de la vie. L’appel de la vie. La névrose et l’écriture. La compassion élevée au rang de catégorie esthétique. Il y a tout cela, aussi, dans Mensonge et Sortilège : les conflits sociaux intériorisés dans la réclusion mystificatrice d’une héroïne petite-bourgeoise (bien que née noble) et qui, rongée par un amour impossible et une mésalliance, se consume dans les faubourgs d’une autre (et anonyme) petite ville du Sud.

Aujourd’hui La Storia. La Storia qui reprend ces variations et les magnifie en un acte d’amour de six cent douze pages. La Storia, premier grand succès d’Elsa Morante en Italie, publié directement en livre de poche il y a deux ans, dont les tirages atteignent presque le million, et qui suscita dans les salons littéraires romains – la presse suivait – des polémiques passionnelles. Peut-être parce que La Storia, nous ramenant à Rome, au temps de la guerre, touchait un certain nombre de points sensibles chez les Romains, comme la lâcheté des notables envers la population juive, raflée et quasi exterminée entre l’automne 1943 et le printemps 1944.
Tour de force

Peut-être aussi parce que la Ville éternelle ressentit inconsciemment comme un scandale qu’on ose écrire l’Histoire, son histoire, à travers une chronique réaliste de la vie dans ses quartiers populaires. La petite histoire, ou l’histoire des humbles, contenant la grande aux yeux d’Elsa Morante, et la condamnant.

L’histoire du monde en ces années-là (1941-1947) – les chapitres du livre sont chronologiques et précédés d’un résumé panoramique des principaux événements internationaux) – semblait « un interminable assassinat ». Quel tour de force pour l’écrivain (et le témoin) d’en dire les échos affaiblis et tragiques dans l’esprit borné d’une pauvre institutrice du Testaccio, terrifiée d’être à demi-juive, usée de devoir assurer sa survie, et celle de ses deux enfants, surtout le second, né d’une étreinte forcée avec un soldat allemand à l’aube de l’année 1941. Quel tour de force d’avoir, jusqu’à la mort du petit garçon, en juin 1947, fait converger et diverger les grands axes historiques comme vers une même fin hallucinante : l’anéantissement de ce petit bâtard, trop vivant et trop sensible pour ce monde-ci…

A travers l’histoire d’une vie, celle d’Ida Mancuso, toute l’Italie d’alors défile. Des rêves proudhoniens du père d’Ida aux anxiétés neurasthéniques de sa mère juive, de sa propre résignation aux engagements successifs de son fils aîné Nino (il a 14 ans en 1940, et d’« avant-gardiste » il deviendra partisan, puis trafiquant jusqu’à sa mort violente), des traumatismes de l’enfant Useppe aux luttes collectives des sinistrés ou solitaire d’un jeune anarchiste drogué, une seule et même souffrance meut les êtres et les mots.

Qui, mieux qu’elle, sut décrire l’enfance ? Pas même Henry James, dont les personnages enfantins sont des petites grandes personnes trop perverses et trop subtiles à côté de l’Useppe de « La Storia »

Tous ou presque finissent par mourir. Mais ce qui sauve ce livre en noir et blanc, c’est le don époustouflant qu’à « la » Morante pour exprimer la vie, plus encore que la mort. Qui, mieux qu’elle, sut décrire l’enfance ? Pas même Henry James, dont les personnages enfantins sont des petites grandes personnes trop perverses et trop subtiles à côté de l’Useppe de La Storia. Dire l’éveil au monde, au langage, à l’amour, du petit garçon, ses rêves, ses jeux, ses premiers apprentissages, ses dialogues avec les animaux, sa douloureuse incompréhension du mal (le « haut mal », l’épilepsie, qui finira par l’emporter), jusqu’à son « pourquoi » lancinant qui vous bouleverse et vous poursuit, autant de paris tenus et gagnés par Morante, avec les mots, avec le cœur, avec l’être même.

Ce substrat humain donne au livre un souffle exceptionnel. Et que dire de la beauté visionnaire de certaines pages, un suicide délire sur une plage du Sud, une promenade échevelée dans le ghetto déserté, les errances du petit garçon et de sa chienne Bella, du côté de Portuense ? Celles-ci vous entraînent et vous élèvent très haut. Car La Storia, oui, est un livre dont on sort grandi : il pose les questions clés de l’existence.

La traduction française, malgré des maladresses, ne gêne pas une lecture qui engage constamment. La Storia est un livre marquant. Cela seul compte.

La Storia, d’Elsa Morante (1974). Première édition en français, Gallimard, traduction par Michel Arnaud (1977). Rééd. « Folio » (2004, 960 p., 13,30 €).

et alii dit: à

Oui, et il y a parfois quelque chose de drôle (et de proustien) dans les situations que décrit Beck, qu’il s’agisse de la jalousie ressentie par la narratrice, laquelle, apprenant qu’une de ses rivales ne viendra pas, écrit : « Oxygène dans mes narines, mes poumons, air vif et pur. Le ciel venait de s’ouvrir. Bien qu’athée je crus à la providence » ; ou dans les séances de dynamique de groupe auxquelles elle est conviée et qu’elle sabote malgré elle. Mais attention : on n’est pas ici dans un roman de campus. Certes, on a droit à quelques passages bien sentis sur l’enseignement de la littérature contemporaine, par exemple quand elle explique à ses étudiants un peu sourds à Sarraute que le Nouveau roman supplée avantageusement la prise de LSD — « Mon interlocuteur sembla quelque peu ébranlé, mais pas au point de se faire désintoxiquer. » Mais, dans ce roman autobiogreffé, ponctué de rêves éloquents, d’allers et retours entre la France et le Québec, se joue un drame secret, celui d’une femme profondément empêchée, éprise d’intangible, et qu’intimidait jusqu’au viscère du cœur. « Peut-être cet amour ressemblait-il aux grains de blé ensevelis dans les sarcophages et qui, semés des siècles plus tard, germent, deviennent des épis (…). » Et sans doute en va-t-il de même pour les livres.
https://towardgrace.blogspot.com/

Paul Edel dit: à

L’article sur « La storia » est signé de Françoise Wagener,qui donna souvent des contributions remarquées au supplément littéraire du Monde.

renato dit: à

« aucun commentaire »

J’ai envoyé quelque ligne, Phil, mais apparemment la modération est très rigide par-là.

Phil dit: à

Mandez-nous ici votre commentaire, dear Renato, le feu follet offre une élégante causerie d’avant messe du dimanche; et puis Roth est cuit.

et alii dit: à

VIVE LA LANGOUSTE!

Janssen J-J dit: à

@ sur la liste de x je n’ai lu que quatre des livres cités alors que sur l’autre c’était un peu moins la honte.

Chère b. – Autrefois et durant longtemps, même en me couchant tardivement, ce sentiment de honte de n’avoir pas lu « ce qu’il fallait lire » ma paralysa.
Je me suis donc prêté au jeu de vérifier les deux listes de titres proposés, à votre image. Je pense avoir lu entièrement 8 de la liste nadeau de x (dont 4 inachevés), et décompté 57 de la liste du monde (dont 10 inachevés). A la différence de Ch, je préfère bien des auteurs qui ne figurent pas dans ces listes, et suis un brin triste de ne pas les voir y figurer. Mais peu importe. Ces « listes » sont des repères, quel que soit le principe de leur classification. Je ne les crache pas. J’apprécie de toujours pouvoir tomber sur des vieilleries d’auteurs qui m’ont échappé pour tout un tas de raisons, je suis donc heureux du panier de la liste des 63 dans lesquels je vais pouvoir aller piocher à l’avenir, étant sûr de nouvelles découvertes pas trop « casse gueule ». Il me semble plus sain d’être assuré des raisons influentes pour lesquelles j’entreprends d’aller à la découverte d’un auteur ou d’un roman inconnu. Après quoi, si j’en suis déçu, je sais au moins pourquoi et par qui j’ai été abusé. Je n’ai alors guère qu’à m’en prendre à moi-même. De toute façon, le mal qu’on se fait en cette ocsasion n’est pas bien grand. Et pourquoi irait-on accuser les autres de la rage ? Evidemment il est triste d’apprécier de conserve un auteur avec un ennemi, et de devoir reconnaître qu’on pourrait alors dépasser le fiel habituel grâce à cet auteur, mais non, cela ne marche pas comme cela (sauf exceptions, icite).
Toute littérature est pacifique et apaisante pour le lecteur qui lit avant tout pour son plaisir égoïste et non pour se la péter sur les blogs. Et si des livres de littérature vous fécondent et transforment en bien ou en mieux-être, c’est que vous étiez prédisposé à chercher cela en eux. Personnellement, aucun livre (roman) ne m’a jamais conforté dans le pire de moi-même, bien au contraire ! Voilà ce que je voulais bien vous dire, b. et, après avoir pas mal tourné autour et hésité devant semblables banalités.
C’est un peu en prévision de la canicule du 3e jour de l’été à venir, il faut bien le dire. Faites attention. Je n’aimerais pas vous perdre à cause d’une trop forte déshydratation dans vos champs de blés, à l’écoute du chant des alouettes, sans chapeau.
Beau dimanche à toustes.

et alii dit: à

pardon, le homard!

x dit: à

@ Bérénice et christiane
Je rappelle que ce n’est pas « ma » liste, mais en quelque sorte l’équivalent de celle dressée par la Monde, à partir des articles critiques de M. Nadeau. Qui s’arrête pour l’instant à ceux de 1951 (les volumes suivants ne sont pas encore publiés).
Il est donc normal d’y retrouver moins d’ouvrages familiers (quelle que soit leur valeur propre).
Il s’agissait de faire ressortir certains biais de la sélection opérée par le Monde (qui avait probablement chroniqué ces livres avec lesquels j’ai fabriqué cette 2ème liste, à vérifier par les abonnés, mais n’a pas choisi de les retenir), pour ce qui est, après tout, une sorte de supplément d’été.
Les listes ne deviennent « insalubres » que si elles sont présentées comme des injonctions culpabilisantes, pour vous faire croire que vous n’avez pas les bonnes priorités (et que d’autres les auraient).
Il suffit de ne pas « personnaliser » (à qui aura la plus grosse bibliothèque) et de ne pas compter dans le sens des « acquis » (Alberto Manguel comme Pierre Bayard relativisent à juste titre cette « acquisition ») mais plutôt dans le sens de ce qui reste à découvrir, des incitations au nouveau (pour nous).
Et dans ce sens-là moins on en connaît (pour les avoir lus et pas totalement oubliés) plus la promesse de la liste est généreuse.
(Reste évidemment la question : à qui se fier ? Tant que l’on ne sent pas ses propres repères bien solides mieux vaut choisir de véritables critiques sachant filtrer, et M. Nadeau a fait ses preuves.)

x dit: à

Jansen, encore une fois : la comparaison de ne peut porter que sur les années 40 et 1950

Janssen J-J dit: à

oui, j’ai bien compris, x., mais je ne comparais pas les deux listes entre elles, mais avec mes lectures personnelles.
Merci d’ailleurs, pour la « liste Nadeau » d’après guerre, bien avant ma naissance.

Roth est cuit ?… Je dirais alhors qu’il est un dur à cuire, après 1835 commentaires, et c’est pas finite !… On n’en a jamais finite avec la bonne cuisson du Rothi du dimanche matin, tabernak !

D. dit: à

Les cadavres ne portent pas de costard.

Ben justement, si, Delaporte.
tu devrais faire un stage d’insertion chez un croque-mort.

D. dit: à

La vie est charnue comme des fruits d’été avec vous deux et limpide comme l’eau des ruisseaux

vous allez pas bien, christiane, sauf votre respect.

et alii dit: à

: 23 juin 2019 à 10 h 21 min
bon diagnostic

Maie Sasseur dit: à

23 juin, en ce début d’été inondé de soleil, qui va porter l’atmosphère à des incandescences peu habituelles à cette latitude, et par l’effet des hautes pressions rendre le relief en altitude, encore plus distant dans la perspective, où s’inscrit la limpidité d’un lac de montagne, un îlot de fraicheur à venir,
quelle était la météo, il y a plus de dix ans?

Elle était dépressionnaire. Parcourue de nuages. Comme pour n’importe quel guide touristique de Bretagne.
La chaleur couvait ailleurs que dans l’azur.
Et le vieux marin voyant grossir le ciel disait à qui veut l’entendre « Barbes de chat aux nuages / Annoncent de vent grand tapage »

« 23 juin

Sur le cadran de ma montre il est 14h47.
Le ciel gris uni, sans noirceur, sans rayons diffractés, sans flamboiement, mais une simple couche de clarté bien unie; vers la sortie de la baie des nappes viennent, passent et s’éloignent et viennent apporter, à nous passagers de la terre, calme et sérénité. Les mouvements lents de remous baignent les marches de granit.Dans la cuisine, une vieille bouilloire, la table nue et des miettes de pain. Des chambres vides avec des draps propres dans les armoires. Le soleil sur le ciment de la terrasse, avec le vagabondage de l’absence qui occupe l’esprit.
La baie devient souvent une béance avec dislocation de souffles, de vapeurs, une plaine de nuages. Quand la mer se retire, elle se transforme en une immense bouse sèche qui renaît du chaos; parfois on reste la tête levée devant ce lac désert que gouverne le silence; flux et reflux des puissances silencieuses, beauté des courants invisibles qui effectuent un immense nettoyage en peine matinée. Ça finit le soir en dérives, en tas informes qui font luire les galets après l’averse comme si se formait et s’épaississait une suspension de tout un sommeil; fermentation de la baie, désert d’eau d’où émergent quelques rochers tranchants. Un voilier passe et s’incline dans le couchant. Alors nous frôle une image romantique de goélette sur laquelle ont glissé les pluies de la haute mer. Ensuite l’eau plane, quelques tourbillons d’oiseaux et il ne reste qu’une diffuse lumière automnale, elle annonce la nuit… Soudain la mer roule d’un vert bouteille. Puis des petits flocons nuageux essaimés restent suspendus sur la rive forestière en face, là où jamais on ne voit un mouvement, dans cette crevasse d’ombre épaisse, sombre, qui finit, courte, par tomber dans des crevasses et qui s’achève par un banc de sable immaculé.
Une heure plus tard. Quelques étincelles dans la baie. De lancinantes vagues tapent, cognent, mordent, harcèlent, couvrent, éclaboussent, rongent les coques des chalutiers et leurs plaques d’aluminium ou leur peintures écorchées d’un bleu azur. L’après-midi gris et son troupeau de nuages sont emportés. Quelques rafales, un peu de ressac.
(…)
Assis dans un champ en pente douce, on est pris dans une ivresse de lumière qui dilate et d’une tristesse implicite qui rôde. Le vent efface les lignes d’herbe et créé une palpitation argentée. Sur une minuscule plage enclavée dans les rochers, il y a souvent une bande de jeunes garçons rouquins aux cuisses robustes avec des jeans sales et des gros ceinturons, et des filles à la peau rougie avec des gros seins amples qui roulent sous les nattes.
Tout ce monde se taquine , se chatouille, se vole une sandale, un débardeur, se flanque des claques. Les garçons aiment caler leur nuque dans la toison des filles, ou loger leurs épaules dans la fourche des jambes. Ils oscillent tous entre nervosité et ennui, surexcitation sexuelle et frime blagueuse. Une fille parfois se dégage de l’étreinte d’un garçon, bondit et se met à courir en serrant ses vêtements contre elle.

De retour à la maison, sur le buffet de la cuisine, je dépose un modeste bouquet de pâquerettes dans une carafe Ricard. Tout ça prépare un soir apaisé: boire du rosé de Provence, laisser la fumée de son cigare dessiner des ronds bleus, écouter les bruits du soir s’éteindre tandis qu’en naissent d’autres plus obscurs et fugitifs.
(…)
La lune apparait. Elle est polaire, d’un blanc livide, avec quelques flocons plus sombres en son milieu et elle rayonne sur les rochers et le port. »

Journal météorologique, Editons des Equateurs,2009
auteur Paul Edel, pseudo: J-P. Amette.

Journal par ailleurs occasion d’affirmer un copinage flagrant avec un grantécrivain, ancien mao !

Sérieux, le monde libre a retenu dans son « cloud » des 100 avis de lecture un entrefilet sur les désillusions d’une organisation gôchiste, devenue totalitaire, et vécue de l’intérieur par J. Rolin, sur un ton qui fait peut-être regretter qu’il n’y en ait plus dans ce journal, devenu une succursale du pouvoir macronien.

Marie Sasseur dit: à

23 juin, en ce début d’été inondé de soleil, qui va porter l’atmosphère à des incandescences peu habituelles à cette latitude, et par l’effet des hautes pressions rendre le relief en altitude, encore plus distant dans la perspective, où s’inscrit la limpidité d’un lac de montagne, un îlot de fraicheur à venir,
quelle était la météo, il y a plus de dix ans?

Elle était dépressionnaire. Parcourue de nuages. Comme pour n’importe quel guide touristique de Bretagne.
La chaleur couvait ailleurs que dans l’azur.
Et le vieux marin voyant grossir le ciel disait à qui veut l’entendre « Barbes de chat aux nuages / Annoncent de vent grand tapage »

« 23 juin

Sur le cadran de ma montre il est 14h47.
Le ciel gris uni, sans noirceur, sans rayons diffractés, sans flamboiement, mais une simple couche de clarté bien unie; vers la sortie de la baie des nappes viennent, passent et s’éloignent et viennent apporter, à nous passagers de la terre, calme et sérénité. Les mouvements lents de remous baignent les marches de granit.Dans la cuisine, une vieille bouilloire, la table nue et des miettes de pain. Des chambres vides avec des draps propres dans les armoires. Le soleil sur le ciment de la terrasse, avec le vagabondage de l’absence qui occupe l’esprit.
La baie devient souvent une béance avec dislocation de souffles, de vapeurs, une plaine de nuages. Quand la mer se retire, elle se transforme en une immense bouse sèche qui renaît du chaos; parfois on reste la tête levée devant ce lac désert que gouverne le silence; flux et reflux des puissances silencieuses, beauté des courants invisibles qui effectuent un immense nettoyage en peine matinée. Ça finit le soir en dérives, en tas informes qui font luire les galets après l’averse comme si se formait et s’épaississait une suspension de tout un sommeil; fermentation de la baie, désert d’eau d’où émergent quelques rochers tranchants. Un voilier passe et s’incline dans le couchant. Alors nous frôle une image romantique de goélette sur laquelle ont glissé les pluies de la haute mer. Ensuite l’eau plane, quelques tourbillons d’oiseaux et il ne reste qu’une diffuse lumière automnale, elle annonce la nuit… Soudain la mer roule d’un vert bouteille. Puis des petits flocons nuageux essaimés restent suspendus sur la rive forestière en face, là où jamais on ne voit un mouvement, dans cette crevasse d’ombre épaisse, sombre, qui finit, courte, par tomber dans des crevasses et qui s’achève par un banc de sable immaculé.
Une heure plus tard. Quelques étincelles dans la baie. De lancinantes vagues tapent, cognent, mordent, harcèlent, couvrent, éclaboussent, rongent les coques des chalutiers et leurs plaques d’aluminium ou leur peintures écorchées d’un bleu azur. L’après-midi gris et son troupeau de nuages sont emportés. Quelques rafales, un peu de ressac.
(…)
Assis dans un champ en pente douce, on est pris dans une ivresse de lumière qui dilate et d’une tristesse implicite qui rôde. Le vent efface les lignes d’herbe et créé une palpitation argentée. Sur une minuscule plage enclavée dans les rochers, il y a souvent une bande de jeunes garçons rouquins aux cuisses robustes avec des jeans sales et des gros ceinturons, et des filles à la peau rougie avec des gros seins amples qui roulent sous les nattes.
Tout ce monde se taquine , se chatouille, se vole une sandale, un débardeur, se flanque des claques. Les garçons aiment caler leur nuque dans la toison des filles, ou loger leurs épaules dans la fourche des jambes. Ils oscillent tous entre nervosité et ennui, surexcitation sexuelle et frime blagueuse. Une fille parfois se dégage de l’étreinte d’un garçon, bondit et se met à courir en serrant ses vêtements contre elle.

De retour à la maison, sur le buffet de la cuisine, je dépose un modeste bouquet de pâquerettes dans une carafe Ricard. Tout ça prépare un soir apaisé: boire du rosé de Provence, laisser la fumée de son cigare dessiner des ronds bleus, écouter les bruits du soir s’éteindre tandis qu’en naissent d’autres plus obscurs et fugitifs.
(…)
La lune apparait. Elle est polaire, d’un blanc livide, avec quelques flocons plus sombres en son milieu et elle rayonne sur les rochers et le port. »

Journal météorologique, Editions des Equateurs,2009
auteur Paul Edel, pseudo: J-P. A.

Journal par ailleurs occasion d’affirmer un copinage flagrant avec un grantécrivain, ancien mao !

Sérieux, le monde libre a retenu dans son « cloud » des 100 avis de lecture un entrefilet sur les désillusions d’une organisation gôchiste, devenue totalitaire, et vécue de l’intérieur par J. Rolin, sur un ton qui fait peut-être regretter qu’il n’y en ait plus dans ce journal, devenu une tribune des marcheurs.

Lavande dit: à

J’ai eu plus de chance que Paul Edel pour la chronique de Emile Henriot (11 mai 1960) sur la Promesse de l’aube. La voici :
« J’ai, à plusieurs reprises, témoigné de ma sympathie pour les livres de Romain Gary, révélé au lendemain de la guerre par son Education européenne comme un écrivain de premier plan et que le prix Goncourt, il y a trois ans, a fait connaître au grand public, avec ce très beau livre, plein de force, d’idées, d’aventure et de générosité, qu’était Les racines du ciel. Le voici aujourd’hui sous un jour nouveau dans ce dernier récit intitulé La promesse de l’aube : un livre aussi de premier ordre, auquel aucun lecteur ne pourra rester insensible ; irritant parfois ou gênant, caricatural, excessif, à la fin profondément émouvant, atteignant même à la grandeur et ne cessant pas d’attacher par la présence de l’auteur, bien qu’il se défende d’avoir écrit là une autobiographie, et assure que le souci de l’art, sous sa plume, s’est à chaque instant glissé entre l’événement et son expression littéraire, au point que toute vérité se réduise à une vérité artistique.
S’il en est ainsi, Romain Gary, tant pis pour vous, qui ne seriez plus qu’un orfèvre ; tant pis aussi pour votre livre, où votre art d’arrangeur nuirait à votre sincérité. Mais je ne crois pas bonne votre explication. Vous avez bien fait, en tout cas, de ne pas inscrire le mot roman sur la couverture du volume ; c’est un récit que vous nous donnez, en disant je dès la première ligne, en parlant de vous tout le temps, et en racontant votre vie extraordinaire, fils choyé d’une mère excessive, d’abord bénéficiaire aveugle de son dévouement et par la suite dominé par votre juste et reconnaissante adoration ; aventurier de vos plaisirs comme de votre gloire ; conteur cynique de vos indélicatesses juvéniles et témoin attentif de vos amours et de vos prouesses guerrières, de vos joies charnelles et de vos souffrances de soldat ; rieur affreux de ce qui ne devrait pas faire rire, et chercheur sans fin d’absolu, acharné à tenir vous-même les promesses que quelqu’un d’autre vous avait faites, pour vous engager. C’est donc, tout le temps, de votre vérité qu’il s’agit, et malgré vous, tout orfèvre que vous voulez être, c’est elle qui donne son accent et son sens à votre livre – quitte pour le lecteur à décortiquer l’authentique sous l’arrangement.
Il est d’origine russe, fils d’un père qu’il a peu connu, abandonné aux soins pesants d’une mère exaltée, adorant et illusionniste, dont il recevra ces « promesses de l’aube » qui ont lourdement marqué toute sa vie et qu’il rapporte dans ce livre exceptionnel
Romain Gary est aujourd’hui consul général de France à Los Angeles. On le voit rarement à Paris ; il ne fréquente pas les milieux littéraires, et cet éloignement lui est profitable. Il a derrière lui vingt ans d’expérience amère et d’aventure. N’étant pas né français, mais l’étant devenu deux fois par la naturalisation et le sang versé, il a d’abord trouvé sa voie dans la guerre, faite dans l’aviation de la France libre, en Angleterre, en Syrie, en Ethiopie, en Egypte ou en Allemagne.
D’une ancienne et première rencontre à Londres, en 1945, j’ai le souvenir d’un homme au visage rond et tanné de Mongol aux yeux obliques, massif et sportif, en blouson de cuir, couvert de décorations. Il est d’origine russe, fils d’un père qu’il a peu connu, abandonné aux soins pesants d’une mère exaltée, adorant et illusionniste, dont il recevra ces « promesses de l’aube » qui ont lourdement marqué toute sa vie et qu’il rapporte dans ce livre exceptionnel, sans comparaison avec aucun autre, et où sa violente personnalité a trouvé son lieu et son moyen d’expression les plus vrais, sur le double thème de l’amour maternel et de l’amour filial les plus émouvants.
Ironie et sarcasme
C’est la mère de l’auteur qui anime et remplit jusqu’au-delà d’elle-même ce récit. Elle était une juive russe, artiste, belle sans doute, ayant connu des succès de théâtre, abandonnée (on l’a vu) avec son enfant, et dès lors misant tout sur lui, le voulant nourri, protégé, à l’abri de la pauvreté, promis au bonheur, à l’amour, à la gloire, à tous les triomphes. Un courage, une force d’âme peu commune, une résistance physique égale, à travers épreuves, fatigues, maladies ; tous les rêves, toutes les chimères aidant, tous les métiers faits ou tentés dans une dignité complète, pour assurer la protection du fils bien-aimé et favoriser la vie exemplaire à laquelle elle le voyait destiné.
La Russie, la Pologne, Wilno [Vilnius], Varsovie, Nice, à l’arrière-plan de cette existence de labeur et de dévouement : et le réel le moins masqué grouillant autour de cette misère et de cette exaltation. On a d’abord un peu l’impression que Romain Gary « en remet », n’étant pas homme de mesure et de nuance, et voilà ce qu’il y a d’un peu gênant et irritant dans sa manière, où, pour ménager sa pudeur devant l’analyse et l’étalage des bons sentiments, il lui faut sans cesse noyer, recouvrir d’humour, d’ironie, de sarcasme, la juste émotion qu’il ressent au souvenir de cette mère fanatique. Et il la montrera fanatique en effet, jusqu’à même la laisser apercevoir ridicule et un peu burlesque, verbe haut ou canne levée, plaçant des bibelots de luxe ou de menues marchandises, tantôt couturière, tantôt surveillant de la cave aux greniers et à la cuisine la pension hôtel niçoise dont elle est devenue gérante, ou faisant retentir de ses algarades le marché populaire de la Buffa, auprès duquel j’écris ces lignes en ce moment, et dont les étalages savoureux aux regards et à l’odorat n’ont certainement pas changé depuis le temps où le petit Gary y faisait ses apprentissages, entre ses études au lycée et ses exercices de main-courantier dans la pension hôtel maternelle.
Le portrait de cette crédule et trop effervescente créature à la fois me touche et me gêne, par je ne sais quoi de caricatural que son fils indiscret et sans doute à sa ressemblance y a ajouté, d’une plume comique et cruelle, comme s’il avait quelque chose à venger
Son extravagante génitrice annonçait alors à tout l’univers autour d’elle l’avenir flamboyant de ce fils prodige, ses exploits futurs, sa future gloire. Elle le voyait illustre et comblé, indifférente aux voies qu’il suivrait, poète comme Pouchkine ou Lermontov, président de la République « comme Victor Hugo »,n’étant pas à une précision près ou bien il serait danseur comme Nijinsky, violoniste, champion de tennis ou pour le moins ambassadeur. Ainsi espérant et prophétisant, entre ses trois paquets de gauloises par jour, ses crises de coma diabétique et ses piqûres d’insuline, ses affirmations, ses extases, ses larmes secrètes, son courage et ses désespoirs à chercher et à retrouver sur le visage et dans le regard de son fils le regard et le visage d’un absent toujours adoré – le portrait de cette crédule et trop effervescente créature à la fois me touche et me gêne, par je ne sais quoi de caricatural que son fils indiscret et sans doute à sa ressemblance y a ajouté, d’une plume comique et cruelle, comme s’il avait quelque chose à venger.
Mais c’est de la vie qu’il se venge ; la vie injuste et dure à cette mère incomparable. Qu’aurais-je donc voulu ? Moins de ricanante ironie ; et sur cet illusionnisme verbeux, ces manières cosaques et, pour tout dire, ce cabotinage à base de sentiment passionnel, un peu du manteau que le meilleur des fils de Noé jetait sur la nudité de son père ivre. Mais chacun a sa façon de sentir les choses, et Romain Gary a certainement beaucoup souffert de ce qu’il ne peut pas peindre autrement qu’il ne l’a vu. Ce n’est là d’ailleurs qu’une partie du livre, le comportement extérieur d’une mère en proie à ce désordre et aux excès de son amour.
Croix de guerre et prix Goncourt
L’admirable est qu’elle a probablement réussi dans son entreprise d’exaltation. Romain Gary n’est pas devenu champion de tennis, mais il a tout de même remporté à Nice, très jeune, un premier prix dans une compétition de ping-pong ; il n’est pas ambassadeur, mais cela peut venir, il est consul général de France en Amérique ; il n’est ni Victor Hugo ni Pouchkine, mais enfin de bonne heure, tenté par la création littéraire, il est devenu ce Romain Gary qui a écrit de beaux livres, puissants, vigoureux, Education européenne, Les racines du ciel, Le grand vestiaire,et cette Promesse de l’aube, où le témoin des choses de son temps auxquelles il a pris part a écrit des pages tragiques sur la guerre, la mort de ses compagnons d’ailes et ses souffrances personnelles. Il semble bien avoir été ainsi le héros que sa mère enthousiaste savait qu’il serait, voué par elle au service de la France admirée, décoré de tant de palmes, entre celles de sa croix de guerre et son prix Goncourt.
Ces mérites, c’est à sa mère qu’il les doit, et tout au long de ce livre héroïque et grinçant, sanglant et amer, court un chaleureux chant de gratitude qui, pour beaucoup de ses lecteurs, malgré les réserves indiquées, restera la haute caractéristique de cette confession sarcastique et de ce récit de vérité. Il y a là une incontestable présence, et Romain Gary l’a bien exprimée, en notant que né d’une telle femme il a toujours eu l’impression que le cordon ombilical n’avait jamais été coupé entre elle et lui, et que c’était toujours cette mère chimérique qui le nourrissait de son sang, comme c’était d’elle aussi que tout son destin avait été commandé et s’était fait. Pas une page, pas une ligne n’est indifférente dans ce livre puissant, narquois et pitoyable, dont maint détail serait à relever, à souligner. Réservons-en pourtant l’attrait à découvrir pour le lecteur ; mais ce n’est pas par paresse que je ne m’y étends pas davantage.
Il y a quand même une chose qu’il faut dire, le plus étonnant entre ces coups durs, ces violences, ces amours, ces expéditions en tous sens, ces scènes de guerre, ces terribles choses faites, ces non moins terribles choses vues… La guerre, son engagement et son passage en Angleterre avaient séparé Romain de sa mère. Il lui écrivait, elle demeurait debout à sa pensée, il la sentait agir pour lui et lui donner sa force. Il continuait à recevoir, postés de Suisse, les messages ardents, les conseils confiants de la vieille femme, toujours la même.
Dans un récit d’inspiration autobiographique on voudrait, sans invention ni arrangement (hors le polissage du style), que tout soit strictement exact pour que le reste soit croyable
Cependant au cours des mois et des années les lettres de Mme Gary, toujours aussi enthousiastes et réconfortantes, semblaient la montrer moins présente à l’immédiat, elles ne répondaient pas exactement comme naguère aux nouvelles que Romain, dans l’agitation de sa vie guerrière, lui faisait savoir, d’une lettre à l’autre. Celles de sa mère continuaient à lui arriver. Il en reçut, dit-il, « deux cent cinquante » au cours de trois ans et demi d’absence. Et quand après la libération il courut à Nice pour la retrouver – ce fut pour apprendre que sa mère était morte depuis plus de trois ans. Elle avait écrit ses lettres d’avance, qu’une amie, de Suisse, faisait régulièrement parvenir au soldat errant. L’illusion ainsi toujours entretenue de la part de l’illusionniste.
Je voudrais être sûr que ce soit vrai, cet épisode d’une correspondance continuée d’une mère à son fils. C’est trop beau. N’est-ce pas là du roman, un effet de cette « vérité artistique » que Romain Gary allègue dans une interview sur sa conception de la vérité et de l’art, à quoi je faisais allusion en commençant ? J’admettrais cette vérité artistique dans un roman, où toute fabulation a sa place. Mais dans un récit d’inspiration autobiographique on voudrait, sans invention ni arrangement (hors le polissage du style), que tout soit strictement exact pour que le reste soit croyable.
La question qui demeure posée crée ici un certain malaise, à mon sens d’autant plus regrettable qu’à l’égard des faits rapportés, des choses vues, même de son idéal exprimé, comme dans ses apartés sur la mort, le fait de tuer, la pitié des animaux, le sentiment (injustifié) de sa propre chute, l’immense amour de ce qui vit, dans la page admirable de sa rêverie sur l’inquiétude et la plainte sans fin de l’océan lui-même qui ne cesse pas de souffrir, Romain Gary est un homme vrai, qui certainement ne se ment pas à lui-même, dans l’expression de sa recherche, dans sa soif profonde d’absolu et, malgré un certain goût ethnique du malheur, dans sa folle et généreuse croyance à « l’honorabilité du monde ». C’est là sa morale, qui n’est peut-être qu’un espoir ; comme un aspect de son très vigoureux talent me paraît pouvoir être caractérisé, sinon totalement défini, par son mélange mi-parti de crudité et d’idéalisme.
La Promesse de l’aube, de Romain Gary, Gallimard (1960). Rééd. « Folio » (1980, 464 p., 8,40 €).
Les 100 romans du « Monde »

Delayourte dit: à

Patrick Poivre d’Arvor présente son livre à Saint-Amand-les-Eaux, lundi 24 juin.

Delayourte dit: à

Paul Edel ne parle jamais de Poivre d’Arvor sur son blog. Il doit en être jaloux. Il se serait bien vu présentateur vedette, c’était la suite logique de ses piges honteuses pour le triste Point. Mais malheureusement Poivre d’Arvor l’a doublé et maintenant, il erre sans but sur les remparts de Saint-Malo. Ou bien il erre sur son blog, nous parlant d’hommes morts avant le triomphe du 20 heures, comme Drieu. Cher Paul Edel, ne soyez plus jaloux, on vous préfère parlant de Drieu plutôt que du dernier tweet d’Alexis Corbières.

closer dit: à

« un livre aussi de premier ordre »

Paul, pourquoi ne parle-t-on plus aujourd’hui de « livre de premier ordre »?

et alii dit: à

que je n’aime pas ce et,un certain goût ethnique du malheur

et alii dit: à

ceci dit je trouve que cette appréciation de goût ethnique du malheur est très française ;

P. comme Paris dit: à

Ben dis donc,
Femme ou homme,
Vous en avez mis des culs en choux fleur, Mister Paul Edel.

Marie Sasseur dit: à

Cette chronique de 1960 sur  » la promesse de l’aube » et ce  » je voudrais être sûr que ce soit vrai », me semble bien vaine.

Marie Sasseur dit: à

J’ai plutôt envie de mettre les mains en cornet et de renvoyer l’écho à cet homme libre sur la plage de Big Sur :

Tu as bien fait de partir, Romain Gary !

Jazzi dit: à

Pour les erdéliens qui ont le tort de ne pas aller sur la RDC !

Contre toute attente et malgré des critiques mitigées, j’ai beaucoup apprécié le biopic sur « Noureev » de l’acteur et réalisateur anglais Raph Fiennes.
De la belle ouvrage, certes un brin académique, mais sensible et efficace.
Le film se concentre sur les quelques semaines de 1961 durant lesquelles la troupe du Kirov vint se produire à l’opéra Garnier et qui se soldèrent, en pleine Guerre froide, par le passage définitif à l’Ouest de son danseur le plus singulier. Avec des flashbacks sur son enfance et ses années de formation à Léningrad.
Le charme de ce biopic tient en grande partie aux séquences de ballet et au talent de son interprète principal, Oleg Ivenko, danseur classique professionnel, dont c’est le premier rôle au cinéma.
Plus beau que son modèle, qui avait pour sa part plus de gueule, il incarne de manière convaincante, la sauvagerie et l’insolence de ce nouveau Nijinski, souple et sautillant comme un fauve, qui subjugua alors le public parisien.
Raph Fiennes, dans le rôle de Pouchkine, maître de ballet du Kirov, à l’autorité douce et pondérée, est assez intrigant, et le reste de la distribution tout aussi soignée : belles figures du père, de la mère et de l’enfant Noureev, rejeton d’une famille pauvre, dont on apprend qu’il est né dans un train !
Dans un rôle plus discret mais décisif, Adèle Exarchopoulos interprète Clara Saint, la compagne de Vincent Malraux, mort quelques jours plus tôt dans un accident de voiture avec son frère Gauthier.
Sa rencontre avec le danseur et sa proximité avec le ministre de la culture de l’époque seront déterminants dans la scène capitale du film qui se jouera à Orly, où Noureev, plutôt apolitique mais ivre de liberté, se verra pratiquement contraint à demander le Droit d’asile à la police française.
Malgré les menaces de représailles sur sa famille par les officiels soviétiques…
Fort heureusement nous étions alors sous Khrouchtchev et non plus sous Staline !
Mentionnons encore au crédit de ce film, la reconstitution nostalgique du Paris du début des années 1960 et, même si la plupart des séquences russes sont tournées en Serbie (fautes de moyens ?), les superbes plans des places et rues de Saint-Petersbourg au petit matin !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19582357&cfilm=253809.html

Petit Rappel dit: à

Clopine, 22 Juin, 20h 55

est-ce Clopine ou Madame (du) Gary?

Jazzi dit: à

« Je ne pense pas aller voir ce film par cette chaleur, désolé. »

C’est votre problème, JJJ, pas le mien, ne soyez donc pas désolé. L’avantage des salles de cinéma, c’est aussi qu’elles sont climatisées…

Jazzi dit: à

Toujours intéressant, édifiant et émouvant de lire les critiques littéraires du temps passé : la deuxième moitié du XXe siècle.
Etait-ce mieux ou moins bien qu’aujourd’hui ?
Il me semble vain de toujours vouloir comparer.
On trouve toujours des articles tout aussi passionnés sur les sites et les blogs actuels.
Seul le support a changé au fil des générations.
Avec, un avantage technique indéniable qui permet d’insérer désormais tout un tas de liens et d’illustrations en abyme !
Un plus, un enrichissement, au service d’une passion identique et sans cesse renouvelée.
On progresse, on progresse, même si l’on se dirige tout droit vers le mur…

Clopine dit: à

Rose, je conçois que vous ne me « suiviez » pas, que vous réfutiez mon hypothèse, que vous la trouviez farfelue, capillo-tractée et non étayée, mais cependant :

« pas un iota », dites-vous.

C’est à voir.

Chez Gallienne comme chez Gary, il s’agit de parler de soi en évoquant sa mère.

Chez Gallienne comme chez Gary, cette mère est décrite comme un personnage aux outrances de comportement telles qu’elle en devient « décalée » ; chez Gary, la mère apostrophe les commerçants du marché, elle « surjoue » les sentiments ce qui fait que les autres protagonistes (par exemple les adieux au fils sur les quais de la gare, ou bien les retrouvailles devant les camarades de régiment) en deviennent, au sens littéral, des « spectateurs ». Chez Gallienne, la mère, qui fait partie d’un milieu très bourgeois, a cependant un langage de charretier, fume clope sur clope, et le décalage entre son statut, son apparence soignée, et l’invraisemblable de son langage et de cette liberté qu’elle prend avec les usages la rend tout aussi « décalée » que la mère de Gary.

Chez Gary, la mère prophétise à tout va un avenir glorieux à son fils.

Chez Gallienne, la mère prophétise, sans rien vérifier ni remettre en question, l’homosexualité de son fils.

Chez les deux, les prophéties maternelles (aussi lourdes de destinées que celles d’un Tirésias)induisent des comportements chez les fils, leur ôtant en quelque sorte une liberté de choix quant à leur avenir (même si, chez Gallienne, une pirouette finale vient délivrer le jeune homme, alors que chez Gary, la pirouette finale est encore une supercherie de la mère, qui, pour s’assurer que le fils ira jusqu’au bout du destin prophétique, va jusqu’à lui cacher sa mort pendant trois ans…)

Et chez les deux, le ton du fils parlant de sa mère contient les mêmes ingrédients :
* un regard perçant qui ne dissimule ni les outrances ni les ridicules
* une gêne que les deux finissent par assumer, le premier, Gary, faisant un « doigt d’honneur » à ses camarades de régiment se moquant de la mère, le second, Gallienne, endossant justement le costume de sa mère, « devenant » sa mère dans son film
* un humour féroce qui s’applique à la mère, certes, mais aussi à lui-même. Chez Gary, ce sera dans ses mésaventures amoureuses que l’écrivain se moquera ainsi de lui-même. Chez Gallienne, dans des épisodes comme celui de l’apprentissage du flamenco (qu’il va danser en toute innocence comme une femme). L’utilisation de ce ridicule appliqué à soi-même atténue aussi la dureté des regards de ces fils…
* dureté qui est réelle, certes, mais qui est plus que largement compensée par l’hommage qui est ainsi rendu aux mères. Chez Gary, derrière la récrimination (« ma mère m’a tant aimé qu’aucune femme n’a pu par la suite me combler »), l’amour est palpable. Chez Gallienne, derrière la plainte (« ma mère était tellement persuadée que je deviendrai homosexuel qu’elle m’a façonné de telle sorte que ma vraie nature a été étouffée »), on sent également la force de cet amour et, il faut bien l’avouer, de cette admiration…

Alors, Rose, franchement, je veux bien me fourvoyer, mais dire qu’il n’y a pas « un iota » de vraisemblance ou de pertinence dans mon rapprochement entre les deux oeuvres et les deux postures de créateurs, Gary et Gallienne, c’est, comment dire, un tantinet injuste, non ?

Si vous y réfléchissez, bien sûr…

Jazzi dit: à

Vus trois biopics cette semaine : Bunuel, Tolkien et Noureev.
Le premier m’a paru de loin le plus intéressant.
En 2 je placerais le Noureev et en 3 le Tolkien.
Faites vos jeux… ou pas !
Et n’oubliez pas de vous hydrater…

Jazzi dit: à

Oui, Clopine. La seule différence c’est que Galienne n’est pas Gary !
Et que le charme du premier n’opère pas sur rose…

Jazzi dit: à

« un certain goût ethnique du malheur »

Oui, et alii, écrire ça après la Shoah, c’est un peu douteux !
Ou Edouard Herriot en a trop dit ou pas assez…

Jazzi dit: à

Emile Herriot, pardon. Je les confonds toujours !

Jazzi dit: à

Henriot, là c’est la faute au correcteur automatique !

Clopine dit: à

S’il n’est question que de charme inopérant, je veux bien, Jazzi, et j’absous de fait notre Rose.
Mais sil s’agit, plus inconsciemment, de hiérarchie de goût, d' »insupporter » qu’on rapproche Gallienne-le-plébéïen, le « comédien », du « héros » Gary « grand écrivain », prix Goncourt et son statut social de Consul de France, si, dans l’esprit de Rose, il s’agit d’ôter toute possibilité de mélanger les torchons (un acteur populaire dans un film populaire) et les serviettes (un écrivain adoubé, et par deux fois, romantique et mystérieux), alors là, je m’insurge…

D’autant que ces postures attribuées à l’un et à l’autre sont en réalité (et ce n’est pas un paradoxe !) bien « inversées », dans le champ social. Gallienne est né à Neuilly, sociétaire de la Comédie Française, pourvu de tout le bagage social et culturel requis pour n’avoir pas à légitimer son succès.

Gary « bâtard » (c’était encore ce schéma qui s’appliquait à un enfant sans père l’ayant reconnu, à son époque) d’une ex-actrice de seconde classe et vagabondant, sur fond de pauvreté, dans une Europe d’avant-guerre éclairée uniquement par l’éclat supposé des lumières françaises, est par nature même « illégitime »…

IL reste la hiérarchie du talent. Si j’affirme qu’un créateur comme Gallienne n’a pas à rougir devant un Gary, car la subtilité du propos est, à mon sens, équivalente chez les deux, je suis cependant disponible pour qu’on m’explique l’inverse. A coup d’arguments, bien sûr…

mais en tout cas, renvoyer ma comparaison à la poubelle, directement, sans même se demander s’il n’y a pas quelques épluchures qui auraient quelques pertinences, je le maintiens, c’est injuste !

Janssen J-J dit: à

@ jzmn « On progresse, on progresse, même si l’on se dirige tout droit vers le mur »…

Ben non, justement !… On « régresse » plutôt si on va dans le mur. Le « progrès » collectif d’aujourd’hui passe par la croyance en la nécessité d’éviter d’aller dans le mur et de s’en donner les moyens collectivement et individuellement.
Par exemple, d’éviter d’aller au cinéma tous les jours dans bes salles climatisées.
… Bon, enfin, chacun sa merde, désolé, hein… (c’est pas mon problème) !
(ô refrain!)
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !
C PAS MON PB !

Delaporte dit: à

Mère Clopine, Gallienne a sans doute puisé quelque chose chez Gary. C’est son droit. Mais celui qui a fait faire un pas de géant à la littérature, et même au cinéma, c’est Gary. Il faut rendre à chacun la monnaie de sa pièce et donc redonner à Gallienne ce qu’il mérite, et c’est tout.

Jazzi dit: à

Il est dans la nature humaine de progresser vers la régression complète, JJJ.
Plus on avance plus on retombe dans la prime enfance, et le plus souvent on finit en couche-culottes !

Jazzi dit: à

« un pas de géant à la littérature, et même au cinéma, c’est Gary »

Faut rien exagérer, Delaporte. Ou alors, il ne te reste plus qu’à te… suicider !

P. comme Paris dit: à

Guillaume Gallienne,
Décorations :
Officier de l’ordre des Arts et des Lettres Officier de l’ordre des Arts et des Lettres. Il est promu au grade d’officier le 17 janvier 2013.

Romain Gary,
Décorations :
Commandeur de la Légion d’honneur Commandeur de la Légion d’honneur
Ordre de la Libération Compagnon de la Libération53 (20 novembre 1944)
Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945 (deux citations)
Médaille de la Résistance française Médaille de la Résistance française
Médaille Coloniale Médaille coloniale avec agrafe « Koufra-Érythrée »
Insigne des blessés militaires Insigne des blessés militaires

Jazzi dit: à

Et pour les longueurs de bites respectives, tant que tu y es, P. comme Paris ?

Janssen J-J dit: à

@ CT de 13.51 « c’est injuste ! »
mais non,… il aurait plutôt fallu conclure par : « c’est dommage » ou « c’est cruel », ou c’est « pas sympa ». Mais pourquoi « injuste » ? Pourquoi ce jugement de valeur moral que vous appliquez à la propre avocature de votre thèse, comme si vous aviez été attaquée ?
Vous n’avez pas subi de réelle attaque, voyhons donc, CT ! La réaction d’une internaute qui ne comprend visiblement pas (ou qui n’est pas d’accord avec) votre parallèle, n’est pas une critique ni une attaque. Pourquoi parler d’injustice faite à votre personne ?…
Il faut prendre tout cela avec bien plus de philosophie, comme bouguereau, voyhons donc.
A considérer comment vous aviez préparé votre plaidoyer en défense sur le bien-fondé du comparatif, on est sûr que vous aviez anticipé le commentaire reçu, de façon à mieux crier à la grande incomprise et à l’injustice face à « vos épluchures de patates » dont vous savez qu’elles sont des perles dont vous seriez la seule à savoir la valeur…
C’est cette tactique qui agace toujours un peu, mais bon… ce n’est pas très grave, tout le monde à ses travers, moi par exemple, eh bien, j’ai très chaud. Je n’aurais jamais dû boire autant de rosé frais (Bandol).
Je vais mettre mes volets en tuile, CT, et piquer un rampillon avant de lui proposer une sieste crapuleuse. Pour oublier toussa.

[NB/ Je trouve toujours dommage que vous vous fassiez toujours autant de mal, alors que vous avez du talent, mais vous le gâchez toujours un brin en voulant qu’on vous en persuade car vous n’en êtes pas sûre, et en jouant plutôt à la partition des grandes incomprises.
Soyez plus simple, et nous vous aimerons toustes d’autant plus. Vous savez bien que personne n’est mû icite ni par l’envie, ni par la jalousie, ni par le harcèlement ou la vindicte. Non, non, les choses sont beaucoup plus simples. Suffti de pas faire les questions et les réponses, voilà ce que je pense, et ce n’est facile pour personne, hein. En voilà un drôle de paradoxe, en plus].

de nota dit: à

Merci Paul Edel,
Mais quand même:
« La traduction française, malgré des maladresses, ne gêne pas une lecture »
Pourquoi elle écrit ça ? Elle est italophone? Ben non! Elle n’a pas lu Morante en italien, mais elle souligne des maladresses, et quand ces maladresses seraient dans le texte de Morante? La personne qui traduit doit-elle corriger les maladresses ? Est-ce que l’on corrige les maladresses de Balzac? Ça me court sur les haricots ce snobisme qui impose des reserves sur une traduction quand rien n’autorise à les faire, quand j’entends quelqu’un affirmer c’est bien traduit, c’est mal traduit, je demande, innocemment, qu’est ce qui vous permet cette affirmation? La réponse c’est:  » euh, je sais pas mais… » ben voyons, j’imagine un locuteur étranger lisant un auteur français médiocre s’exclamer  » ah, c’est mal traduit » eh non! C’est bien traduit, en français c’est médiocre, en italien, en chinois, en javanais, c’est médiocre aussi car c’est bien traduit. C’est comme d’avoir une opinion sur l’exécution d’une oeuvre musicale, sans pouvoir lire la partition, qu’est- ce qui permet de juger? Rien de rien du tout! Donc il faut entendre les gens avertis, mais avec prudence,le mieux c’est toujours l’avis de l’écrivain ou du compositeur, quand Kundera affirme qu’il a été mal traduit, je peux le croire, quand Bach reviendrait, O miracle, on serait certainement surpris de ce qu’il pourrait dire de la manière dont on joue ses oeuvres…

Janssen J-J dit: à

@ dans la nature humaine de progresser vers la régression complète

Sociologiquement, cette formule en forme d’élégante pirouette, me fait penser au regretté Yves Barel qui nous avait échafaudé une théorie du « paradoxe et du système ». Mais qui se souvient de cette poussière ? Petit rappel à sa mémoire, vu qu’etalii ne l’a pas encore signalée. Étonnant, non ?

http://www.intelligence-complexite.org/fr/bibliotheque/bibliotheque-du-ric/ouvrage/systeme-et-paradoxe-autour-de-la-pensee-dyves-barel-1993.html?tx_mcxapc_pi1%5Baction%5D=ouvrageDetail&cHash=3cb174f61a8b4a7e6eade399494de0a0

Clopine dit: à

Peut-être, JJss, sont-ce mes douze années de Rdl et ce que je me suis mangé de réflexions, rebuffades, jugements de valeur, insultes et autres procès en légitimité qui expliquent l’aigreur que vous voyez derrière mon sentiment d’injustice…

Et cela continue, puisque ces sentiments désagréables ressentis tout au long de ces années me desservent encore : quand j’en fais état, on m’accuse d’endosser une posture de victime qui serait à la fois injustifiée et exagérée.

Sans jamais s’interroger sur la violence première (car mes exagérations ne sont généralement que des réponses !) qui, elle, ne provoque jamais aucune réaction…

Mais bah. Plus j’avance dans ma lecture de la distinction de Bourdieu (et j’ai bien du mal, car c’est une lecture savante, je n’y suis pas préparée, et j’ai donc l’aisance d’un ramoneur d’une blanchisserie pour m’y promener, mais enfin, j’avance, j’avance…), plus je comprends ce qui m’est arrivé et continue à m’arriver ici.

J’en parlerai sûrement un jour. En attendant, j’attends de voir quel sera le prochain billet de notre hôte : je voudrais en effet mettre en ligne un « commentaire » qui n’est jamais paru ici, de DHH;

Car DHH, elle , qui ne se plaint jamais et qu’on ne peut accuser donc d’adopter une posture victimaire, est cependant victime de l’ostracisme qui règne sur ce blog. La preuve, elle n’a pas mis en ligne une réflexion fichtrement intéressante… C’est vraiment dommage d’intérioriser à ce point les diktats du petit peuple snobinard de la Rdl.

Pour ma part, moi qui hurle quand on me fait mal, je l’avoue et même le revendique, je m’y refuse.

P. comme Paris dit: à

Pour la longueur de sa bite, je vous laisse la recherche, Jazzi.
En revanche, Gary a écrit « Chien blanc ».

Janssen J-J dit: à

DHH sait parfaitement que je pense beaucoup de bien d’elle, nous nous ressemblons a-t-elle dit un jour, nous qui ne savons pas « bien » écrire. Dites nous en un peu plus sur ce qui lui arrive, j’avoue n’avoir pas bien suivi l’affaire alors que j’ai constaté sa disparition et la regrette. Elle s’auto-censurerait ? Mais non, pourquoi ? Il ne le faut pas ! Revenez DHH, moi j’ai toujours eu besoin de comprendre la grammaire la plus compliquée des locutions latines, et d’avoir votre jugement sur les menus de D., et de tant d’autres choses. Vous nous manquez beaucoup, assurément ! Et puis c’est grâce à vous que j’ai découvert l’Homme de Kiev, et je vous jure que ce n’est pas rien, pareille découverte !…
Je le répète. Ici, tout le monde est utile à tout le monde, mais personne ne le croit. Cela dit, on ne peut pas toujours être dans le remerciement de l’existence des autres. Souhaiter leur mort, rien de plus facile. Faire comprendre qu’on les apprécie, voilà la difficulté, nous ne sommes pas fabriqués ainsi. Surtout nous autres, les non croyants qui n’avons pas de dieux pour nous aider à nous encourager les un.es les autres.

Phil dit: à

Dame Clopine reste la dupe du prestigieux blog à passou. C’est une corrida, dame Clopine, où les vachettes, dont vous n’êtes pas, sont nombreuses qui croient être du public raffiné.

Janssen J-J dit: à

@ et Jack London, Croc-blanc…

Pas de souvenir qu’il ait été question de longueurs de bite, là non plus. Fâcheux raccourcis.

P. comme Paris dit: à

Question vachette,
c’est plutôt de la carne de chez carne.

Janssen J-J dit: à

… quant aux catholiques et chrétiens revendiqués sur cette chaîne, ce sont en général les plus mauvais paroissiens qui soient. Comme si leur christ avait su leur enseigner la science du mal pédophilique et l’apologie de la fainéantise par église et clergé interposés, et oublié en passant le message de la charité confraternitaire ….

Chaloux dit: à

Tenter de dissimuler sa monumentale connerie, sa méchanceté, sa sournoiserie, derrière ses origines sociales, et croire que ça va marcher! Si l’ignoble affreuse puante,Staphyloclopine était née à Neuilly ou au cap d’Antibes, elle serait le même monstre d’imbécillité.

Janssen J-J dit: à

1 – en voilà au moins un qui tâche de rester à la hauteur de sa réputation.

2 – (message plus important)
Bonjour à toustes, Le referendum demandant que les aéroports de Paris ne soient pas privatisés est ouvert. Toute la gauche et la droite ont pris l’initiative de ce référendum.
Je vous indique ci-dessous l’adresse internet pour voter
https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-2
N’hésitez pas à le faire si vous vous sentez en osmose avec les GJ, ou pompidou, et pas trop avec la macronisation du monde.

Bien à vous

Phil dit: à

c’est plié, triple J, achetez plutôt des shares chinetoques et volez idoine. soyez réaliste, salutaire débarquement sinoïde en France pour redresser la chienlit d’une gestion à la méditerranéenne.

Janssen J-J dit: à

… pas facile de vous décrypter politiquement phil (dearphiloo, je crois qu’on vous appelle), j’y renonce. L’essentiel est que vous vous sentiez en cohérence avec vous-même et bardella jordan, si possible, mwouarfl.

Delaporte dit: à

de nota dit: 23 juin 2019 à 14 h 24 min
Je suis bien d’accord avec votre remarque.
________________________________

« un pas de géant à la littérature, et même au cinéma, c’est Gary »
 » – Faut rien exagérer, Delaporte. Ou alors, il ne te reste plus qu’à te… suicider ! »

Jacuzzi, vous sous-estimez Gary, comme le veut le réflexe qui dure du presque journaliste parisianiste que vous êtes. Vous le quasi-esthète, le presque écrivain, le quasi-cinéphile, le gay laboureur qui recopie les autres…

Janssen J-J dit: à

J’achève la 2e partie du côté de chez Swann dite n amour de Swann), avant d’enfourcher ‘Noms de pays : le nom’ (3e parite). Il vient enfin de se débarrasser d’Odette de Crécy. La chute est spectrale, et m’en bouche le coin. Et il était temps. Faut dire qu’il a mis (du temps) à se désenvoûter de sa propre complaisance, à faire le mariole de la jalousie, en la travaillantr sur ses liaisons avec d’autres femmes et autres turpitudes, à se faire accroire qu’il en était jaloux. On y croit pas une seule seconde, d’ailleurs. Mais comment peut-on encore se pâmeler devant tussa ?
(voici la chute pour celzéceux qui) « Et avec cette muflerie intermittente qu reparaissait chez lui dès qu’il n’était plus malheureux et que baissait du même coup de niveau de sa moralité, il s’écria en lui-même : « Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre »…
Je crois mieux comprendre le « genre » de certains erdéliens toujours à crans et à crocs, à cette aune-là.

Delaporte dit: à

Japon : la limace en avait gros sur la patate. Elle est devenue une sorte de terroriste animal, interrompant le trafic des trains. Animal on est mal :

« Le 30 mai dernier au Japon, une panne de courant avait stoppé des dizaines de trains, et provoqué des retards pour 12.000 passagers. L’électricité avait été entièrement coupée sur plusieurs lignes du sud de l’archipel, opérées par Kyushu Railway Company, aussi appelée JR Kyushu. Après investigations, l’origine de la panne a été identifiée : dimanche 23 juin, l’opérateur ferroviaire a affirmé avoir trouvé le coupable, en l’occurrence… une limace. »

pado dit: à

« si vous vous sentez en osmose avec les GJ, ou pompidou »
3J

Convergence assez inattendue, peut-être liée à cet amour commun du pétrole et de ses dérivés.

pado dit: à

« pas facile de vous décrypter politiquement phil  »
3J

Plutôt Pompidou tendance Messmer que GJ me semble un début de compréhension.

Janssen J-J dit: à

brefl, quand la chine se révèlera, peyreffite bandera ?…
Mais il n’y a pas de fatalité dans la prophétie pompidalo-gaulliste autoréalisatrice, mon pote. Il existe encore des moyens de faire capoter la fatalité du néolibéralisme macronisée…, avec toutes les armes de DM qu’on leur vend, on peut aussi les transformer en bombes vertes. Et ça peut leur faire autant de mal, aux arabo-chinois, notre utopie verte devenue réalité terroriste, hein !

Delaporte dit: à

Cette limace japonaise aurait beaucoup à apprendre à l’homme : les limites du progrès. C’est tout petit, une limace. C’est gluant et ça sert à quoi, à part manger des feuilles de salade ? Et pourtant, cette limace japonaise est une héroïne. A elle seule, elle a fait flancher le trafic ferré. Les hommes ont été mis en échec par cette petite bestiole de rien du tout. Une « bestiole », il faut s’en méfier. tel Sartre, « bestiole » philosophique qui a révolutionné la pensée avec son concept de « salaud », que j’ai pu employer sur ce blog pour caractériser un emmerdeur. L’aventure de la limace est infinie, et son épopée pourrait commencer au Japon comme cela, quand on voudra raconter son haut fait aux jeunes génération : « Une limace était, qui en avait gros sur la patate… »

pado dit: à

Quoique le GJ tendance marinette (le gros des troupes) peut retenir ponctuellement son intérêt.

Janssen J-J dit: à

pado et phil, c’est la même chose, pour que l’un d’eux essaie de nous décrypter ? Merci d’apporter votre Pierre à l’édifice, en tout cas. J’apprécie.
… on se lasse un peu d’attendre le nouveau billet. Il faut être patient. Au fait, quel est votre diagnostic sur le grand match de ce soir à 21 heures ?

Chaloux dit: à

Il vient enfin de se débarrasser d’Odette de Crécy. Oui, tellement qu’il va l’épouser.

Delaporte dit: à

Il y avait de la limace chez Sartre. Une limace germanopratine, qui chaque matin descendait au Flore pour creuser son concept de « salaud ». Une puissance atomique véritable naissait chez cette bestiole, qui allait révolutionner la pensée. La limace japonaise est moins orgueilleuse : arrêter le trafic des trains lui suffit, en coupant la fée électricité et en stoppant quantité de gens qui se rendaient au travail. Cette limace est pour l’abolition du travail. Une merveille de limace, avec sa petite tête…

et alii dit: à

clopine, je ne vous comprends pas; il est vrai que je n’ai pas intériorisé les prérequis du jeu des erdéliens :se juger, se calculer les uns les autres;et depuis tant d’années, pour ce qui vous regarde! ce doit être un supplice d’être de cette famille;je l’ai quasi quittée et ne m’en porte ni mieux ni plus mal; vous avez fait du cinéma, accru votre champ d’expérience de vous-même et de la vie, et comme vous n’êtes pas une jeune jeunette, vous devez savoir à quoi vous en tenir de la RDL,des idéologies qui s’affrontent, que ce soit en « politique pure », ou en « religion »ou en sexualités;
vous avez jugé bon, loyal peut-être de vous découvrir au jour le jour;soit ,mais moi, je ne comprends pas ce que vous attendez :qu’on vous dise qu’on vous aime? QU’ON FASSE VOTER ?
JE NE VOUS COMPRENDS PAS, je trouve que tout cela dépasse amplement la problematique littéraire ;je ne condamne pas non plus; »qui suis-je »,ditb on ou qui êtes vous? SI cela vous amuse, grand bien vous fasse!

Delaporte dit: à

Haïku sur la limace japonaise
par Delaporte

Limace brune sur le rebord du printemps japonais
Elle entre dans la machine verte de feuille
Du coup, le courant saute et les trains s’arrêtent !

Jazzi dit: à

« J’achève la 2e partie du côté de chez Swann »

Quand vous allez attaquer « Sodome et Gomorrhe », on craint le pire, JJJ !

hamlet dit: à

P. comme Paris dit: 23 juin 2019 à 14 h 17 min

on peut ajouter aux qualités de Romain Gary celle de n’avoir jamais eu l’air du nouveau riche parvenu qu’il était, il donnait l’impression d’appartenir à une vieille famille bourgeoise, et ça c’est très fort.

DHH dit: à

@JJS
Merci de ce salut et de ces encouragements
Je ne m’étais pas vraiment éloignée de la RDL dont je lis en permanence les billets ainsi que les commentaires, sur lesquels je réagis d’ailleurs parfois, même ces jours-ci ,mais sans jamais m’aventurer dans l’expression d’un point de vue personnel élaboré
Pourquoi ?
A l’origine de ma décision d’éloignement une certaine détérioration du climat général, marqué par l’agressivité et l’insulte, qui certes ne me concernaient pas directement, mais rendaient l’atmosphère un peu irrespirable, ce qui est sans doute plus insupportable aux femmes qu’aux hommes ; puis les choses, Passou aidant, se sont tassées et le quarteron de femmes polies et de bonne foi qui fréquentaient le blog et s’en étaient détachées (Lavande Clopine moi-même Ed ),nous sommes réapparues prudemment , et à petite dose
Mais en ce qui me concerne cette décision tient aussi au fait que depuis quelque temps je suis l’objet de la part d’un a priori malveillant de la part d’une internaute qui dévalorise et délégitime systématiquement ce que le suis et ce que j’écris Cette personne cumule de manière curieuse connaissances encyclopédiques et mépris agressif pour ma personne, et m’a définitivement cataloguée comme médiocre inculte et jalouse .Même si j’ai parfois « répondu à l’offense » l’inconfort que j’en ai éprouvé ,la crainte d’être vilipendée ,m’ a fait renoncer ces jours-ci à poster ce que j’avais écrit à propos de Proust et de Silbermann notamment
Il n’y a nullement dans ma réaction un dépit de majesté blessée qui ne supporterait pas qu’on ébranle son piédestal ; Je connais mes limites et je suis tout à fait disposée à accueillir la sévérité d’un jugement s’il n’est pas mâtiné de malveillance ; j’apprecie au contraire, lorsque les remarques sont sensées et formulées sans dénigrement systématique , qu’on me fasse comprendre mes erreurs d’analyse ,qu’on relève les insuffisance de ma culture et je ne serais pas choquée qu’on souligne mes maladresses d’expression et la »tristesse « de ma langue ,celle de quelqu’un qui n’a pas comme certain(e)s ici le don d’ecrire et qui n’a jamais produit que des rapports et des notes, .mais cela n’est acceptable pour moi que dans un environnement d’estime ,de bonne foi ,et de courtoisie
Mais puisque vous m’y encouragez, je vais ignorer ce mal-être et , comme Mac Arthur, je reviendrai

Jazzi dit: à

C’est mauvais, Delaporte !

Un extrait de mon « Goût du printemps »

On ne compte plus la multitude de haïkus inspirés aux poètes japonais par le printemps, toutes époques confondues. De quoi composer bon nombre de bouquets floraux, parfumés, animaliers ou impressionnistes. Toujours brefs mais variés !

Matsuo Bashô
(1644-1694)

La cloche se tait –
les fleurs en écho
parfument le soir !

Yosa Buson
(1716-1783)

Sur l’image sainte
elle lâche une fiente –
l’hirondelle !

*

Quand les pruniers fleurissent
les belles du bordel
achètent des ceintures

Ryôkan
(1758-1831)

Le monde
est devenu
un cerisier en fleurs

*

À la surface de l’eau
des sillons de soie –
pluie de printemps

Kobayashi Issa
(1763-1827)

Pour le mont Fuji
elles coassent
les grenouilles aux culs alignés

Masaoka Shiki
(1867-1902)

Sur le sable du rivage
à chaque trace de pas
le printemps s’allonge

Imazumi Ugai
(1883-1951)

Chaleur de printemps –
cette odeur de cheveux
dans l’ascenseur !

Kawabata Bôsha
(1900-1941)

Foulant la verdure
je foule
un banc de nuages

Uemura Sengyo
(1921-1996)

La solitude
le froid du printemps
rien d’autre

(Anthologie du poème court japonais,
traduction de Corinne Atlan et Zéno Bianu,
Poésie/Gallimard,
© Éditions Gallimard, 2002)

Chaloux dit: à

Quand vous allez attaquer « Sodome et Gomorrhe », on craint le pire, JJJ !

Avec sa vigilance habituelle, il jurera qu’il ne se passe rien entre Jupien Et Charlus.

Jazzi dit: à

Au contraire, Chaloux, je crains qu’il ne change de… genre !

Passou a dû partir en vacances ?
En général il prend une semaine chaque année, pour partir écrire à son roman en Suisse…

Jazzi dit: à

Pour le mont RDL
elles coassent
les grenouilles aux culs alignés

Janssen J-J dit: à

Je suis honoré, sinon flatté, que de très grands spécialistes se mettent à mon chevet de novice pour guider ma future lecture. Je remarque que CT, toute orgueuilleuse qu’elle soit, ne se permettrait pas d’agir ainsi. Elle se contente d’encourager le novice plutôt que de le dissuader ou de lui faire sentir son mépris de demeuré qui, à 60 piges n’a même pas encore lu Proust. De quoi ? como es posible ?
Mais je suis surtout heureux de voir revenir DHH parmi nous. C’est tellement triste de se sentir blessé par des gens qui ne sont rien, ne représentent rien et souffrent encore plus que nous d ela haine qu’ils ont d’eux-mêmes, mais qui préféreraient crever plutôt que de le reconnaitre. Laissons les à ce qu’ils sont, voyhons donc, soyez plus fort.es que cela, que toute cette bassesse, cette médiocrité, cette veulerie, ce purin, vingt dieux. Ils sont trop heureux de sentir ce qu’ils provoquent. On le sait bien qu’ils sont des pervers narcissiques. Ed a dit tout ce qu’il convenait des attitudes à adopter à ce sujet.

Delaporte dit: à

« C’est mauvais, Delaporte ! »

Insolent et inepte Jacuzzi ! C’était un haïku magnifique, ayant pour thème non le printemps mais la limace terroriste qui fait sauter le courant.
Cette limace est une réincarnation d’Ulrike Meinhof, son dernier coup d’archet, et le signe d’amitié qu’elle me fait de très loin, du Japon, à moi, Delaporte.

et alii dit: à

je ne comprends pas cet acharnement (thérapeutique?)à « décrypter »les autres ,ni à s’en faire décrypter à coups de renseignements sur le second prénom de son aïeule, du fruit préféré de son beau-père, de la scène mémorable du chien qui fit pipi sur le tapis ramené de Perse par la tante Anastasie dont la photo orne encore la cheminée du dining-room où l’on sert les entremets les plus fins de mémoire bénie;
c’est ça le jeu des fiches disent-ils qu’ils font les uns sur les autres ,avec tous les animaux:ânes, limaces, capucins, ex-erdélien blabla , lieux et dates d’insciption au registre de la culture erdélienne:vous vous foutez du monde avec vos merles, vos corbeaux vos grenouilles ;et vous appelez cela légèreté, divertissement,avec tableaux d’une exposition, et concours de flamenco;
très bien, je ne vous contredirai pas ,c’est »le gout ethnique erdélien »!bonne soirée

Jacques R. dit: à

Pris connaissance, avec une curiosité amusée, de la liste des grands romans sélectionnés,de 1940 à nos jours, par les critiques du « Monde ». Sans doute pour se faire pardonner l’oubli de quelques grands noms (Queneau, Sarraute, Handke, Giono, Céline etc), ceux-ci ont retenu « Les Mots » de Jean-Paul Sartre ; or, même en un temps où le transgenre est à la mode, ce livre, où l’auteur évoque ses années d’enfance, n’a rien d’un roman mais relève de la stricte autobiographie.

Chaloux dit: à

Tout à coup, sous la plume de DHH, Staphyloclopine, Laide et la Gigi, c’est Port-Royal des Champs.

« Amen », ou « Hurkhurkhurk! » on ne sait que répondre…

De plus :

(…) l’agressivité et l’insulte, (…) rendaient l’atmosphère un peu irrespirable, ce qui est sans doute plus insupportable aux femmes qu’aux hommes

Avec le lot de harengères, toutes plus grossières et calomnieuses qu’on a ici, cette remarque parait on ne peut plus loufoque.

Phil dit: à

dhh réprime ses commentaires toujours sévèrement capellovissés, dommage.
Servez-nous votre Lacretelle sur Silbermann, probablement pas votre tasse de thé, mais l’heure proustienne s’y prête encore et Roth ne tient pas la rampe.

Chaloux dit: à

Loufoque et sexiste.

Jazzi dit: à

« très bien, je ne vous contredirai pas ,c’est »le gout ethnique erdélien »!bonne soirée »

Belle sortie, et alii !
On voit que vous nous lisez attentivement et que vous gardez la mémoire jusque dans le détails de nos moindres échanges.
Vous êtes notre Première lectrice.
A croire que notre littérature vous plaise !?

et alii dit: à

c’est vrai que sur ce blog il ya des gens qui « savent », ils savent « bien » tout »;j’ai quand même recherché « haine de soi » parce que je croyais que c’était un « concept » qui n’avait plus cours, totalement contesté , déprécié, ridiculisé:il serait temps que les erdéliens se mettent à jour!
en attendant un peu d’histoire :
Elaboré par Theodor Lessing dans l’entre-deux-guerres, lorsque l’antisémitisme battait son plein, le concept de  » haine de soi  » servit d’abord à penser la psychopathologie de certaines franges du peuple juif, intériorisant, parfois jusqu’au suicide, le regard de rejet qui se portait sur elles. La haine de soi intéresse cependant l’ensemble du genre humain, et c’est précisément ce que cet ouvrage vise à montrer. Il y a la honte de ces sans-abri que nous croisons tous les jours, et que nous faisons mine de ne pas voir, tant leur présence

et alii dit: à

la suite du lien que nul ne se sente oublié dans ce sommaire:
. Ou encore ces gays qui, en quête de respectabilité ou d’invisibilité, abhorrent un efféminement largement stigmatisé par la société globale. Jeunes femmes anorexiques, enfants abandonnés orphelins du désir de leurs proches, mélancoliques, tous tissent des stratégies de survie qui se révèlent comme négation même de la vie. Et l’écriture est là, chez un Maurice Sachs ou un Michel del Castillo, déployant les infinies métamorphoses de ce sentiment. Que dire aussi de ces révolutionnaires iraniens se sacrifiant sur l’autel de l’idéal khomeiniste ? Ou de ces victimes cambodgiennes qu’on aurait voulu rendre coresponsables de leur propre malheur ? Quant à celui qui change de nom, ou qui se convertit, cherche-t-il à se délester d’un soi oppressant ? Et que penser enfin de ceux qui simplement renoncent au soi, telle Simone Weil, ou, sous d’autres cieux, tel sage hindou ? Des psychanalystes, des historiens, des sociologues, des philosophes et des écrivains traquent dans ces pages les avatars étonnants de la haine de soi. Sans oublier que derrière le soi et derrière la haine se profile peut-être toujours la double figure de l’Autre, et de l’amour.

et alii dit: à

surtout ne pensez pas qu’on ne débatte pas de « la haine de soi » dans les milieux professionnels autorisés

La haine de soi : de la culpabilité au narcissisme
Georges Gachnochi
Dans Le Coq-héron 2018/1 (N° 232), pages 39 à 47

poussière dit: à

la double figure de l’Autre, et de l’amour

alléluia on nous annonce une chaleur torride ces jours prochains

Jazzi dit: à

Non, pas Silbermann, Phil !
On en a déjà bien trop parlé.
Il y a tant d’autres priorités parmi les présents ou les grands absents des différentes listes proposées ci-dessous…
Sous de Gaulle, l’intelligentsia était à gauche toute !
Exit les Céline, Chardonne ou Morand et tutti quanti…
Montherland et Aragon s’en sont pas trop mal tirés.
Le général était assez intelligent pour s’en accommoder : « On ne met pas Voltaire en prison » avait-il déclaré à propos de l’arrestation en tête de manifestation de Jean-Paul Sartre.
Pendant que les grenouilles croassaient, il pouvait diriger de main ferme la politique de la France.
Jusqu’à ce que la ceinture de sa jeunesse gâtée n’éclate.
Le coup fut fatal, il en mourut…

et alii dit: à

Il aborde plusieurs facteurs : culpabilité, masochisme, identification à l’agresseur, soumission à l’opinion dominante, narcissisme sous ses diverses formes et masques. Une vignette clinique concerne une patiente dont la soumission au « politiquement correct » dérivait de l’emprise exercée sur elle par une sœur.

on ne peut pas dire que les erdéliens ne s’identifient pas :voir tous les « je suis comme »

eh bien voilà, je ne suis pas comme!

Mots-clés

D. dit: à

Ce soir je mange du jambon-purée.

Jazzi dit: à

« La haine de soi : de la culpabilité au narcissisme »

C’est tout à fait votre portrait, et alii !

Dites-nous tout, on est tout ouïes…
N’ayez crainte, on ne va pas vous manger !

Jazzi dit: à

« eh bien voilà, je ne suis pas comme! »

Vous, c’est en plus conne, et alii, sinon guère mieux que les unes et les autres, vos soeurs et vos frères en érdélie !

(Tant que D. mange du jambon, les cuisses de et alii ne craignent rien !)

et alii dit: à

23 juin 2019 à 18 h 03 min
je m’arrete en erdélie dont j’apprécie essentiellement le billet, et bien plus rarement ceux qui se disent frères et soeurs pour mieux s’entre déchirer il y a d’autres lieux sur la toile si on veut « débattre » ou « dialoguer », ce qui n’est pas mon cas;j’ai des interlocuteurs trices ;
donc ciao bambini en mal de « famille » ou de bouc émissaire de la famille qui est considérée aujourd’hui comme un enfer de terreur!

bouguereau dit: à

tu fouts les abeilles a renfield baroz

DHH dit: à

@JJS
Un amour de Swann est une magnifique analyse de la jalousie
Proust ,sans doute pour l’avoir éprouvée ,décrit avec justesse cette souffrance, et le besoin obsessionnel et désespéré qu’elle génère de tout savoir de l’intimité avec l’autre de celui qu’on aime et qui vous a quitté, en quelque sorte de s’approprier douloureusement leur couple par l’imagination: Agitation quasi pathologique de Swann qui fouillant, fouinant, guettant, s’abime de manière addictive dans une quête éperdue et désordonnée pour traquer la vérité dans ses moindres détails, pour se fabriquer des images de plus en plus riches et précises de ce qui le déchire , constamment écartelé entre cette soif inextinguible d’en savoir toujours plus et la conviction, que plus il en saura plus il souffrira

bouguereau dit: à

alléluia on nous annonce une chaleur torride ces jours prochains

avec tèrezoune et les pruneaux dze shit ouil hit dze fan..dirphiloo y’a intérét a baisser la tête pour avoir l’air d’un coureur comme dlalourde

bouguereau dit: à

Quand les pruniers fleurissent
les belles du bordel
achètent des ceintures

que des copieurs ces japonais baroz..

et alii dit: à

non, je ne cherche pas une « famille » ,ni frères, ni soeurs, ni représenter un parent ou un-e ami-e pour des erdéliens historiques,comme la plupart d’entre vous ici;
j’ai apprécié un lie un seul de tout ce fil, le reste, ce sont vos histoires où vous donnez vous la première place à la jalousie;c’est vous qui le dites!même pour Edel qui a son blog!
eh bien, vous vous faites des histoires de famille

bouguereau dit: à

« haine de soi » parce que je croyais que c’était un « concept » qui n’avait plus cours, totalement contesté

..l’amour c’t’un sousproduit

et alii dit: à

: 23 juin 2019 à 18 h 16 min
les abeilles -comme les pommiers-c’est le truc à Clopine:moi, j’e ne veux rien lui prendre de ce qui lui revient de droit,même l’expression de sa « déception »

bouguereau dit: à

fais pas la gueule renfield..demain dédé y va se bafrer davocat disrael à la recette feuque le hamasse

Jazzi dit: à

En somme, vous êtes là pour monologuer seulement avec vous même (triple pléonasme), et alii ?

bouguereau dit: à

les abeilles -comme les pommiers-c’est le truc à Clopine

..c’est une peu comme yavé le truc à jéruzalème renfield..mais c’est plutôt bien dit l’abeille c’était aux mérovingiens..putain dbordel de pompe a cul de merde

Jazzi dit: à

« Quand les pruniers fleurissent
les belles du bordel
achètent des ceintures »

Une jolie évocation poético-synthétique de l’art du bondage, le boug !

Delaporte il est lourd, il a rien compris à l’art du haïkus !

Il aurait dû écrire une seule phrase en trois temps de respiration, comme ceci :

Limace brune de printemps
entre dans la machine verte
le courant saute
et les trains s’arrêtent !

et alii dit: à

23 juin 2019 à 18 h 27 minil arrive que je réponde et montre que l’on n’a pas attendu les erdéliens pour apprendre l’essentiel et le reste;vous avez des problèmes d’interlocutrices,monsieur;on dirait qu’elles ne sont pas folles du cinéma des erdéliens dont la seule grossièreté passera à la postérité, avec vous pour meneur:vous avez la gloire que vous pouvez;peut-être pas celle dont vous rêviez

Ed dit: à

Dede qui retourne en enfance.
Bonne lecture de Proust à JJJ ! Sur la jalousie, on retrouve des descriptions similaires, mais plus courtes, dans le deuxième tome. En effet, le narrateur est furieux d’avoir croisé Gilberte avec un mystérieux jeune homme. Comme elle a menti sur sa sortie, il fait démarrer la machine à hypothèses, plus simplement appelée paranoïa. Bon, c’était en attendant mon billet de lecture que certains d’entre vous ne manqueront pas de descendre avec la plus grande mauvaise foi.

Jazzi dit: à

« la gloire que vous pouvez;peut-être pas celle dont vous rêviez »

Mon rêve serait de pouvoir m’agenouiller devant vous, ô ma reine, et de baisser le bout de votre auguste babouche gauche, côté coeur of course !

Ed dit: à

Dede qui va faire un petit volcan dans sa purée pour déverser de la lave de soja dans son cratère. Oh je le vois d’ici 😉

Jazzi dit: à

Je rêverais aussi que vous me tricotiez pour cet hiver un bon gros pull en poil de chameau à col roulé, et alii, si ce n’est pas trop cher…

Janssen J-J dit: à

oui, dhh, belle analyse du mécanisme de la jalousie (vécu par proust, sans nul doute), indépendamment du sexe de la personne jalousée. Mais je résiste à la profondeur du portrait du jeune homme en jaloux. Le plus réussi, ce sont les réactions de la mère Odette, poussée dans ses retranchements. Et c’est là qu’il est beaucoup plus remarquable, quand proust se met à sa place, on sent qu’elle pense : mon dieu, qu’il est chiant ce jaloux de swann. Il est fort le proust, de savoir passer de l’un à l’autre. Moi, à la place d’Odette, voyez, y’a longtemps que je te lui aurais foutu un pain.
Mais bon, en ce temps là, ça se faisait pas chez pas, même chez les demi-mondaines.

J’espère que les choses ont bien changé depuis, hein, avec la démocratisation de la littérature proustinienne.
Odette, elle est THE modèle à plus suivre. Et Charlot Swann, encore moinsse.
On nous apprend qu’il va finir par se marier avec ! Alors ça, c’est du réalisme, hein car même au 21e s., on finit tjs par se marier avec les gens qu’on n’aime pas…
Cela dit, on le savait déjà bien avant le romantisme dégénéré de proust.
Sinon, doit-on déjà comprendre que plus loin, dans le roman, julien et charlus vont s’enfiler ?… SI c’est le cas, je sais pas si je vas aller jusque là. Remarque, y’a toutes les filles en fleurs avant, des gilbertes, parait-il, et moi je recherche l’ordre dans le temps à perdre. Donc, ça risque de prendre pas mal de temps, hein.
Bon, je vois que proust ça fait plus causer que roth, apparemment.

(NB/ Ai-je bien lu que Séfarad était dans la liste de Birnbaum ?… ou est-ce d’un autre romancier ?)

Jazzi dit: à

« 23 juin 2019 à 18 h 27 min »

A cause, à cause d’une femme, on va me surnommer « L’Innommable » !

Jazzi dit: à

Passou c’est « Retour à Séfarade », JJJ.
J’ai eu la même réaction…

et alii dit: à

t: 23 juin 2019 à 18 h 44 min
vous non plus vous n’avez pas d’esprit! vousêtes « chillant » comme disait votre frère d’autrefois que je doute voir revenir !allez vous consoler ailleurs

DHH dit: à

@JJS
c’est le Séfarad de Munoz Molina, pour moi une grande œuvre,certes faite de morceaux disparates mais superbement écrits. Surpassée par son roman ultérieur: dans la grande nuit des temps
rien a voir avec le produit tristement alimentaire du même titre fabriqué à partir de poncifs par Elyette Abecassis

Jazzi dit: à

Il faut que tu saches, JJJ, que tu arrives au moment capital où tout va basculer : progressivement les hétéros se métamorphoses en homos. A la fin,les personnages sont majoritairement gays.
Pour toi, ça sera ou ça passe ou ça casse, aie !

Jazzi dit: à

Je ne plaisantais pas, et alii. Une professionnelle du Marais/Sentier comme vous, ça ne court pas les rues !
Croyez-en l’historien de Paris que je suis.
Vous êtes à la limite du monument historique, faudrait que l’on vous inscrive au titre de la sauvegarde du patrimoine !
Si vous tombez déjà en ruine, on peut demander à Stéphane Bern de vous rajouter illico dans la liste de la prochaine tombola…

Clopine dit: à

Ben, Et Alii, peut-être tout simplement ne me comprends-je pas moi-même. Etre étranger à soi-même est une expérience humaine assez fréquente, vous savez.

Si ce sont mes motivations à venir ici, alors que j’y suis régulièrement malmenée (mais à ce jeu-là, ici c’est comme à confesse : chacun son tour), eh bien, je les ai déjà expliquées.

Et puis, je suis si « flottante », pas comme la pauvre Ophélie, pas comme une « transclasse » comme Ernaux, pas comme un pseudo-ermite comme Thoreau, non, un peu plus comme le non-désiré Quignard (si l’on me permet ce point de comparaison, à l’exclusion de tous les autres, érudition, virtuosité, musique, etc., évidemment. L’illégitimité, Et Alii, a au moins un avantage : quand elle est complète, elle affranchit, et permet à quelqu’un comme bibi de venir ici, non pour y être aimée (grands dieux, c’est déjà ce que disait notre hôte il y a des siècles, et déjà il se trompait), non pour y rencontrer des alter ego (impossible dans mon cas, même si certains erdéliens sont, dans la vraie vie, d’attachant(e)s partageurs(euses), mais pour y rompre une solitude qui, sinon, ébranlerait sûrement encore un peu plus mon fragile ciboulot, ahaha.

et alii dit: à

: 23 juin 2019 à 19 h 02 min
erreur!malvu, et mal compris!mais ce n’est pas grave;ceci dit, en descendant la rue des professionnelles, j’ai entendu certaines se raconter que leurs clients de passe essayaient de les instruire en judaÏsme et les invitaient parfois aux fêtes dans les boutiques et ce n’est pas d’hier,quel que soit l’âge que vous me donnez;mais vous pouvez avoir encore des espérances en paternité comme « donneur »!Permettre à un enfant d’avoir accès à ses origines : tel est l’un des objectifs du projet de loi de bioéthique, comprenant l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA),

et alii dit: à

ici c’est comme à confesse : chacun son tour)
non clopine, vous n’êtes pas forcée!
je salue Diego et quenotte d’une caresse amicale

et alii dit: à

23 juin 2019 à 19 h 02 min
d’une part pour les ignorants, il y a la toile, et d’autre part, les grands couturiers savent eux les découvrir, les créateurs comme les ethnologues!il n’ya pas que les backrooms comme lieux de sociabilisation extra familiale

P. comme Paris dit: à

N’ de Diou.
et alii arpenteuse de la rue St Denis…
Je comprends pourquoi elle a changé de sens de circulation.

et alii dit: à

clopine:
mais pour y rompre une solitude qui, sinon, ébranlerait sûrement encore un peu plus mon fragile ciboulot, ahaha.
là, je vous comprends mieux ;mais pour ça vousavez des tas de solution, si vous passez la que »stion « littérature »:club de yoga, de méditation, vous aviez tenté onfray :il y avait bien des gens avec lesquels vous pouviez échanger?

et alii dit: à

23 juin 2019 à 19 h 52 min
elle commence haut la rue saint Denis;j’y avais une pharmacienne très compétente qui m’a raconté bien des histoires:une femme sépharade qui venait de l’hopital,et jeune veuve ;ce n’était pas de tout repos-ie dangereux pour elle-cet emplacement mais elle avait du travail

Chaloux dit: à

Plutôt avec la plus parfaite bonne foi. Je suis sévère mais juste; Ô combien…

Chaloux dit: à

Y a pas une bonne boîte à partouzes du côté de Bagnoles de l’Orne? Ça m’étonnerait.

P. comme Paris dit: à

« elle commence haut la rue saint Denis »…

Oh oui,
et elle finit bas.

et alii dit: à

The Lost Words: An Illustrated Dictionary of Poetic Spells Reclaiming the Language of Nature
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« Words belong to each other, » Virginia Woolf’s melodious voice unspools in the only surviving recording of her speech — a 1937 love letter to language. « In each word, all words, » the French philosopher Maurice Blanchot writes a generation later as he considers the dual power of language to conceal and to reveal. But because language is our primary sieve of perception, our mightiest means of describing what we apprehend and thus comprehending it, words also belong to that which they describe — or, rather, they are the conduit of belonging between us and the world we perceive. As the bryologist and Native American storyteller Robin Wall Kimmerer observed in her poetic meditation on moss, « finding the words is another step in learning to see. » Losing the words, then, is ceasing to see — a peculiar and pervasive form of blindness that dulls the shimmer of the world, a disability particularly dangerous to the young imagination just learning to apprehend the world through language.
https://tqarts.blogspot.com/2019/06/fw-kahlil-gibran-on-friendship-and.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+TqArts+%28TQ+ARTS%29

et alii dit: à

rue St Denis
Actuel no 151 (ancien 243) : Léon Blum y est né.

et alii dit: à

On April 29, 1937, as part of their Words Fail Me series, BBC broadcast a segment that survives as the only recorded voice of Virginia Woolf (January 25, 1882–March 28, 1941) — passionate love-letter writer, dedicated diarist, champion of reading, widely mourned luminary, muse to Patti Smith.

The meditation, which was eventually edited and published in The Death of the Moth and Other Essays (public library) in 1942, a year after Woolf’s death, was titled “Craftsmanship” and explores the art of writing. Annotated transcript below the

https://www.brainpickings.org/2013/04/29/craftsmanship-virginia-woolf-speaks-1937/?mc_cid=6c1d7c6198&mc_eid=b95427f606
vous y retrouverez l’enregistrement de V.Woolf

Delaporte dit: à

La limace a toujours fait peur à l’homme. Pourtant, c’est un animal délicieux : honnête, doux, pacifique, et qui ne mange que des feuilles de laitue. Il y a une grande sagesse philosophique chez la limace, une grande modestie aussi, jusqu’à ce nom de limace qui n’est pas orgueilleux. Mais voilà qu’une limace, au printemps, en plein Japon moderne, en a marre, en a gros sur la patate. Elle se révolte, et c’est la première fois qu’une limace se révolte. Elle pète les plombs, mais sans en faire tout un fromage. Et voilà notre limace qui se dit qu’elle va donner une bonne leçon aux hommes, aux Japonais qui partent au travail. Elle coupe le courant. Formidable idée, tellement efficace. Acte terroriste discret, qui ne fait nul victime, à la ressemblance de ce qu’est la limace. Elle ne cherche pas la gloire immédiate, mais son action restera dans les annales !

Jazzi dit: à

« elle commence haut la rue saint Denis »…

Et elle se prolonge en de lointaines ethnies par la rue du Faubourg Saint-Denis, juste après la porte du même nom…

Jazzi dit: à

« qui ne fait nul(le) victime »

ça on en sait trop rien, Delaporte ?
Ce n’est plus un haïku mais une fable de La Fontaine !

Ed dit: à

Bon alors tu l’as fait ton volcan au Maggie dede ? En bon Auvergnat qui se respecte !

Chaloux dit: à

Avant qu’on ne me tombe dessus, je précise qu’à supposer que l’établissement de bain en question existe, on peut y faire un tas de choses très utiles et vertueuses, comme évangéliser, faire de la prévention, distribuer un tas de choses, comme des alcootests, par le biais d’associations,- soutenir les cœurs purs qui en sortiraient en pleurs, et donc rencontrer des gens.

Jazzi dit: à

DELAPORTE ET LA LIMACE

Delaporte vit une limace.
Ah ! méchante, dit-il, je m’en vais faire une œuvre
Agréable à tout l’univers.
À ces mots, l’animal pervers
(C’est la limace que je veux dire,
Et non Delaporte : on pourrait aisément s’y tromper),
A ces mots, la limace, se laissant attraper,
Est prise, mise en un sac , et, ce qui fut le pire,
On résolut sa mort, fût-elle coupable ou non.
Afin de le payer toutefois de raison,
L’autre lui fit cette harangue :
Symbole des ingrats, être bon aux méchants,
C’est être sot, meurs donc : ta colère et tes dents
Ne me nuiront jamais. La limace, en sa langue,
Reprit du mieux qu’elle put : S’il fallait condamner
Tous les ingrats qui sont au monde,
A qui pourrait-on pardonner ?
Toi-même tu te fais ton procès. Je me fonde
Sur tes propres leçons ; jette les yeux sur toi.
Mes jours sont en tes mains, tranche-les : ta justice,
C’est ton utilité, ton plaisir, ton caprice ;
Selon ces lois, condamne-moi ;
Mais trouve bon qu’avec franchise
En mourant au moins je te dise
Que le symbole des ingrats
Ce n’est point la limace, c’est Delaporte. Ces paroles
Firent arrêter l’autre ; il recula d’un pas.
Enfin il repartit : Tes raisons sont frivoles :
Je pourrais décider, car ce droit m’appartient ;
Mais rapportons -nous-en. Soit fait, dit la limace.
Une Vache était là, l’on l’appelle, elle vient,
Le cas est proposé ; c’était chose facile :
Fallait-il pour cela, dit-elle, m’appeler ?
La limace a raison ; pourquoi dissimuler ?
Je nourris celui-ci depuis longues années ;
Il n’a sans mes bienfaits passé nulles journées ;
Tout n’est que pour lui seul ; mon lait et mes enfants
Le font à la maison revenir les mains pleines ;
Même j’ai rétabli sa santé, que les ans
Avaient altérée, et mes peines
Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin.
Enfin me voilà vieille ; il me laisse en un coin
Sans herbe ; s’il voulait encor me laisser paître !
Mais je suis attachée ; et si j’eusse eu pour maître
Une limace, eût-elle su jamais pousser si loin
L’ingratitude ? Adieu : j’ai dit ce que je pense.
Delaporte tout étonné d’une telle sentence
Dit à la limace : Faut-il croire ce qu’elle dit ?
C’est une radoteuse, elle a perdu l’esprit.
Croyons ce Bœuf. Croyons, dit la rampante bête.
Ainsi dit, ainsi fait. Le Bœuf vient à pas lents.
Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête,
Il dit que du labeur des ans
Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants,
Parcourant sans cesser ce long cercle de peines
Qui, revenant sur soi ramenait dans nos plaines
Ce que Cérès nous donne, et vend aux animaux.
Que cette suite de travaux
Pour récompense avait, de tous tant que nous sommes,
Force coups, peu de gré ; puis, quand il était vieux,
On croyait l’honorer chaque fois que les hommes
Achetaient de son sang l’indulgence des Dieux.
Ainsi parla le Bœuf. Delaporte dit : Faisons taire
Cet ennuyeux déclamateur ;
Il cherche de grands mots, et vient ici se faire,
Au lieu d’arbitre, accusateur.
Je le récuse aussi. L’arbre étant pris pour juge,
Ce fut bien pis encore. Il servait de refuge
Contre le chaud, la pluie, et la fureur des vents ;
Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs.
L’ombrage n’était pas le seul bien qu’il sût faire ;
Il courbait sous les fruits ; cependant pour salaire
Un rustre l’abattait, c’était là son loyer ;
Quoique pendant tout l’an libéral il nous donne
Ou des fleurs au Printemps, ou du fruit en Automne ;
L’ombre, l’été, l’hiver, les plaisirs du foyer.
Que ne l’émondait-on, sans prendre la cognée ?
De son tempérament il eût encor vécu.
Delaporte trouvant mauvais que l’on l’eût convaincu,
Voulut à toute force avoir cause gagnée.
Je suis bien bon, dit-il, d’écouter ces gens-là.
Du sac et de la limace aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu’il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands.
La raison les offense ; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens,
Et limaces.
Si quelqu’un desserre les dents,
C’est un sot. J’en conviens. Mais que faut-il donc faire ?
Parler de loin ; ou bien se taire.

Jean de La Fontaine

Chantal dit: à

en mode eco, j’ai lu une phase de Proust sur le net, en tant que belge, je fais un effort, n’étant pas habituée aux sectes littéraires françaises pur jus.

L’été se marque non moins par ses mouches et moustiques que par ses roses et ses nuits d’étoiles…

Marcel Proust

Cela me suffira pour l’année, d’autant qu’il fait très beau, presque caniculaire, et je pense à tous ces étés et ceux d’après; au festival de cinéma dont je reviens toute zébrée, je vais tenter l’adaptation de Vernon Subutex en série, puis on verra au gré des programmations, la closing night nous offre un Lelouch en avant -première.

Je n’ai malheureusement pas les mêmes chapelles littéraires

Clopine dit: à

Ca a vraiment l’air con quand c’est dit, mais j’aime les mots.

J’aime les mots. Les touffus, les simples, les ornementés, les graves, les primesautiers et les rigolos.

Tous les mots.

Je les aime comme un peintre aimerait, je crois, les couleurs, celles qui gisent, sur la palette ou dans les godets, en attendant qu’on trempe quelques poils dedans.

Quand je tape, c’est comme si je les pétrissais, les mots.

Comme si j’essayais d’en extirper quelque chose qui serait dedans, mais qu’on ne verrait pas, à moins de traverser le miroir des émotions, et puis de se retourner, et de se dire que, sans les mots, on aurait simplement le front éclaté contre la surface dure, réfléchissante et impitoyable de la réalité.

Delaporte dit: à

Jacuzzi et la limace :

Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Jacuzzi au long bec emmanché d’un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Jacuzzi en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l’esthète n’avait qu’à prendre ;
Mais il crut mieux faire d’attendre
Qu’il eût un peu plus d’appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l’appétit vint : l’esthète
S’approchant du bord vit sur l’eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s’attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Baroz que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c’est bien là le dîner d’un esthète !
J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l’ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu’il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer une limace.

Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n’est pas aux Jacuzzi
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j’ai puisé ces leçons.

P. comme Paris dit: à

Pour un peintre, Mâme Clopine,
ce ne sont pas des poils,
mais des soies.

Chaloux dit: à

(…)dans les godets, en attendant qu’on trempe quelques poils dedans.

On ne dit pas non plus godet, on dit pot de chambre. (Et ça se vide de temps en temps).

Chaloux dit: à

… Ce qui évite de tremper quelques poils dedans…

Bref, il ne suffit pas d’aimer les mots. IL faut aussi les connaître.

x dit: à

CNRTL

POIL
2. [Chez l’animal]
b) Poil détaché de la peau entrant dans la fabrication de divers objets. Les poils d’un pinceau; pinceau en poils de martre. On passe un pompon (sorte de large blaireau aux poils raides) sur le zinc (Arts et litt.,1935, p. 28-16).
− P. anal. (de forme et de fonction). Les poils d’un balai. Je découvris, dans la remise aux outils, une brosse à poils métalliques (Gide, Journal,1916, p. 553).

x dit: à

Littré

Pot
1. Vase de terre ou de métal

Fig. Ce n’est pas par là que le pot s’enfuit, ce n’est pas là qu’est l’inconvénient, le danger.
« Oh ! elle écrit bien, ce n’est pas par là que le pot s’enfuit ». [Carmontelle, Prov. l’Écriv. des charn. SC. 6]

Bérénice dit: à

Clopine, 13h27, je n’ai pas remonté tous les commentaires jusqu’au votre hier soir où vous faisiez part de votre perception de deux films . Je suis plutôt de l’avis de Rose. GG dans son film traite plutôt de son homosexualité avec en pointillé la mère, nous en avons tous une. Cependant s’il cherche à faire le point sur son histoire, quelques chapitres de sa vie avec quand même un éclairage prononcé pour le versant du genre , le film la promesse de l’aube n’a pas exactement le même but . A mon avis il s’essaie à mettre en images l’hommage témoignage rendu par R Gary pour sa mère. Les mères les deux cas pèsent certainement dans la balance du devenir mais les deux films sont je crois animés d’intentions dissemblables.

x dit: à

Littré
4. Pot de chambre, vase de nuit.

Fig.
« Le vieux maréchal de Villeroy, grand routier de cour, disait plaisamment qu’il fallait tenir le pot de chambre aux ministres tant qu’ils étaient en puissance, et le leur renverser sur la tête sitôt qu’on s’apercevait que le pied commençait à leur glisser ». [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

Bérénice dit: à

Godet

Petit récipient servant à délayer, recueillir un liquide, une matière. La lampe du chœur brûlait seule dans son godet d’huile jaune (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 237).Mademoiselle Lourmel (…) versait à boire aux oiseaux dans un petit godet de porcelaine (A. France, Chat maigre,1879, p. 264).Le jeune homme (…) trempant un pinceau dans un godet à moitié plein de la peinture rouge qui avait servi à M. Darzac (G. Leroux, Parfum,1908, p. 104).

Delaporte dit: à

Et alors, mon cher Jacuzzi, cher Héron, la limace ne vous est pas resté en travers de la gorge, j’espère ? Vous savez qu’on peut s’étouffer facilement. Et dans ce cas, il y a peu de rémission. Le seul espoir est de faire sa prière à Dieu.

Jean Langoncet dit: à

Le godet de Flaubert a parcouru un peu de chemin pour atteindre la pelle mécanique, Bérénice

Delaporte dit: à

Une limace, même qui en a gros sur la patate, c’est tout petit. Et ce n’est pas nourrissant. Ce n’est pas avec ça que vous allez être rassasié ! Ajoutez des patates, Jacuzzi-Héron.

Delaporte dit: à

mais Jacuzzi se fait vieux. Il est déjà au dodo, après une journée de presque cinéphile, de quasi-journaliste, de Héron au long cou… A demain, le quasi-esthète !

Delaporte dit: à

J’espère pour vous que, demain, ce sera bonne pioche !

rose dit: à

Pierre Niney et Charmotte Gainsbourg, je n’ai pas eu le courage.
Me suis déjà farcie héroïquement Isabelle Huppert comme la mère de Marguerite dans Barrage contre le Pacifique, ce qui est un contre-emploi absolu, Mémé Rose est déjà dans ses orties, concoctant une soupe aux herbes sauvages pour les gens, nombreux qu’elle aime, la coupe est pleine.

rose dit: à

Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg, je n’ai pas eu le courage.
Me suis déjà farcie héroïquement Isabelle Huppert comme la mère de Marguerite dans Barrage contre le Pacifique, ce qui est un contre-emploi absolu, Mémé Rose est déjà dans ses orties, concoctant une soupe aux herbes sauvages pour les gens, nombreux, qu’elle aime, la coupe est pleine.

Virgule après nombreux.

rose dit: à

Clopine, Bérénice,
Je vais essayer d’argumenter.

Gary est écrivain, Gallienne est acteur.
Ce n’est pas sous le même mode qu’ ils parlent de leur mère.
Gary se positionne d’un point de vue d’adulte. Sa focale est la tendresse teintée d’admiration.
Plus tard, lors d’une interview, il dira que non sa mère n’a pas été castratrice, mais une mère aimante. Et, grosso modo, qu’ il faut lui lâcher les baskets avec sa mère et donc arrêter de lui chercher des poux dans la tonsure.

rose dit: à

Gallienne, lui, il se présente d’ une point de vue ado. Sa manière de dire de sa mère est « qu’est ce qu’elle est chi- ante, elle n’arrête pas une seconde, je me la coltine sur le dos ».
Je suppose qu’il y a aussi tendresse mais le désir est clair de la mettre à distance, de vivre sa vie et de supprimer toute femme dans sa vie, sa mère représentant le maximum qu’il a pu supporter.
Dans le premier cas, l’amour est nourricier, remplit, régénère.
Dans le second, l’amour est castrateur, racontait, degénère.

Le point commun aux deux est la créativité que cela a engendré pck les deux ont eu besoin de dire.

rose dit: à

castrateur, racorni.

De plus, de mon point de vue, la temporalité est une clé essentielle pour « piger » La Promesse de l’aube ».
Je le répète, tant pis.
À l’ouverture du livre, il est sur la plage à Big Sur, allongé, une mouette criarde vole sur sa tête. Il a 44 ans.Il fait le point.
Tout le livre est une analepse.
La fin du livre le retrouve à Big Sur.
Ce livre, extraordinaire, représente non pas un bilan de vie mais une tentative, tendre et amusée mais sérieuse tout à la fois -la dérision me semble autre clé pour comprendre Gary- tentative de compréhension du comment j’en suis arrivé là.
Quelle est mon histoire qui fait que -hic et nunc- j’en suis là.
C’est sous cet angle que j’aborde Gary dans La Promesse de l’Aube.
Il n’y a pas cet aspect chez Gallienne. Chez qui les ficelles sont grosses, au lieu de subtiles.

rose dit: à

Christiane à 8h07 hier matin

Merci du paragraphe sur les livres.
Ah, nos bibliothèques…Sources vives

rose dit: à

Alberto Manguel, dans un essai irrésistible, savant et ludique, souvent impertinent, que j’aime lire et relire pour les plaisir La bibliothèque la nuit (Babel)

Les références que vous avez données, christiane

rose dit: à

Paul

Je suis bien désolée que vous n’ayez pu mettre en ligne cette critique de 1960.
Ai lu celle de la Storia d’Elsa Morrante qui est.tentante. merci à vous

rose dit: à

Clopine

Je ne renvoie rien à la poubelle.
Je mélange allègrement les.torchons et les serviettes.
Votre remarque est.extrement juste.
Gallienne est d’origine bourge. Gary est pauvre. Bâtard me gêne. Lorsque l’on est aimé par sa mère, on n’est le bâtard de personne.
Et si on ne l’est pas, notre vie est risquée (comme l’écrit Elsa Morrante pour le.petit fait inconsidérément par un soldat allemand.).
En tout cas, ainsi que l’a écrit un ici, Gary est quelqu’un qui s’est mis à avoir la classe et a changé de classe. Ce qui est quelque chose.
Comme ma mère.
Contrairement à mon père, qui lui, ne s’est pas décollé de ses racines ouvrières. Alors que son épouse est une grande dame. Elle a gardé qq. scories, las, mais a bougé sacrément.

Nota : cela me réjouit le cœur votre « notre rose » et me change des injures intra-familiales qui sont injustes, mais je n’y peux rien ; c’est leur problème, pas le mien.
Bien cordialement

rose dit: à

Lavande ♡♡♡
Je vais la lire
Hihihi, huhuhu, ahahaah

renato dit: à

Buvez sans exagérer et pas trop froid, mangez de fruits et de salades plutôt ; pensez à un apport de sels minéraux, on les perd en transpirant, demandez un produit adapté à votre pharmacien. Si vous avez des personnes âgées parmi vos voisins vous savez quoi faire, je suppose. Bonne canicule.

et alii dit: à

je voudrais vous rappeler un commentaire de cyrulnikdans je ne sias plus lequel de ses récits-souvenirs;
il était donc alors orphelin recueilli par des parents(une tante maternelle) et ramène fréquemment des livres « chez lui » et se souvient que ses parents lui disaient: »tu nous humilies avec tous tes livres » ;
je peux dire qu’ly eu des familles pour se sentir humiliés lorsque l’enfant avait de nombreux prix au lycée ;
ce terme d’humiliation me frappa lorsque , dans la presse, on commenta victoires et défaites en sport en termes d’humiliation;
la qualité prisée était la « modestie » et on parle de « fausse modestie »:autre chose au temps de la toile qui est celui du « narcissisme » ,du »partage »:j’ignore si tout cela est plus sensible sur un blog de « littérature » qui joue de « références psychanalytiques »
bonne journée

rose dit: à

Lavande

Critique magnifique.
Je marque nuances sur deux points concernant la mère
Pesant
Fanatique

Pour le reste, j’abonde en son sens.
Livre extraordinaire. Écrivain magnifique.

Merci.

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