Pierre Lemaitre rallume l’incendie
Un passage du long et instructif entretien avec Elena Ferrante publié ces jours-ci dans L’Obs devrait décourager toute analogie entre un écrivain contemporain et l’un de ses maîtres à écrire. Pourtant éditeurs et critiques y cèdent souvent tant la tentation est grande, pratique et paresseuse. Qu’a donc confié la romancière italienne à Didier Jacob qui fasse désormais hésiter avant toute recherche en paternité ?
« J’ai parfois recours à certains des puissants outils de la littérature : toutefois, que je le veuille ou non, je sais bien que nous vivons dans une période totalement différente de celle pendant laquelle cette littérature a exercé sa fonction. Autrement dit –même si c’est un peu dommage-, je ne saurais en aucun cas être Alexandre Dumas. S’inspirer de la grande tradition du roman populaire ne signifie pas écrire ce genre de texte narratif- que cela soit un bien ou un mal- mais simplement faire référence à cette tradition en la déformant, en violant ses règles et en trompant les attentes du lecteur, le tout afin de composer le récit de notre époque ».
La remarque m’a frappé alors que je refermais Couleurs de l’incendie (535 pages, 22,90 euros, Albin Michel), deuxième tome de la « Trilogie Péricourt » de Pierre Lemaître, lancée avec brio et le succès que l’on sait par Au revoir là-haut (Prix Goncourt 2013). La lecture de ces deux romans favorise un réflexe quasi naturel qui nous fait classer l’auteur en distingué héritier d’Eugène Sue –même s’il a toujours payé sa dette à Alexandre Dumas. La différence ? La critique sociale. Précisons pour les oublieux et les mauvaises langues qu’il faut le prendre comme un compliment : sens aigu de l’observation, goût du comique de situation, habileté dans la description, facilité à écrire la complexité etc Mais le grand art auquel Sue donna ses lettres de noblesse dans les Mystères de Paris (1843) est ailleurs : c’est celui du feuilleton, une technique devenue à son meilleur une esthétique dès lors qu’elle ne consiste pas seulement à laisser une porte ouverte à la fin d’un chapitre ou d’un volume.
Que raconte cette fois Lemaitre ? La suite, mais avec suffisamment d’habileté, de doigté, de savoir-faire pour qu’elle puisse se lire indépendamment de ce qui la précède. On l’imagine jubilant derrière son clavier tant son plaisir à raconter est contagieux. Un fil rouge qui a fait ses preuves dans tous les visages de la fiction : la vengeance. Elle se déploie là dans la France de l’entre-deux-guerres, celle des jeunes anciens combattants, où les affaires reprennent dans une époque de trahisons successives et de faillites morales.
L’héroïne Madeleine Péricourt, dont le mari croupit derrière les barreaux pour avoir grugé les municipalités avec un trafic de sépultures et de monuments aux morts, se remet de la mort de son père, richissime banquier. Un fondé de pouvoir l’aide à gérer l’empire reçu en héritage ; le précepteur de son fils l’aide, quant à lui, à combler la solitude ses nuits. Impossible d’en dire plus sans gâter l’ensemble. Le début est époustouflant. Ainsi réduite au châtiment d’une machination, l’intrigue fleure bon les lieux communs, d’autant qu’elle rappelle l’ambiance du Comte de Monte-Cristo. Or Pierre Lemaitre a l’incontestable talent de bousculer les codes, de surprendre le lecteur, de déjouer les dénouements les plus attendus grâce à des qualités de plus en plus rares dans l’actuel roman dit « populaire » : un sens inouï du détail, le souci d’être fidèle à l’esprit plus qu’à la lettre de l’époque, à l’air du temps, à sa violence et à sa propre musique des mots plutôt qu’à la marque d’une montre, une belle efficacité dans sa manière de ramasser la phrase pour lui faire rendre gorge en quatre mots bien sentis et surtout un vrai génie du rythme, quelque chose d’immédiatement visuel, de fouetté dans l’allant, de dense et de profond sous les habits anodins du divertissement, alternant la vision panoramique et le gros plan.
C’est bien documenté, puisé aux meilleures sources, mais cet effort-là ne se sent jamais. Pas de temps mort. S’il y a une clé à son succès, c’est bien dans son sens du rythme qu’il faut la chercher (comme chez un Arturo Perez-Reverte), même si elle n’est pas unique. Embarqués au début, on n’est débarqués qu’à la fin. Nombre de personnages secondaires sont plantés dans le décor avec finesse et ironie. Des femmes surtout ; d’ailleurs, sa conseillère historique Camille Cléret travaille à une thèse sur les femmes dans l’Action française. N’allez pas à en conclure pour autant qu’on est là dans l’usine à émotions d’un bon faiseur.
« Les lecteurs qui connaissent Madeleine savent qu’elle n’avait jamais été bien jolie. Pas laide, plutôt banale, le jour qu’on ne remarque pas » (…) « Le lecteur imagine sans peine ce que la perspective de chroniquer les obsèques d’une gloire nationale avait représenté pour lui et de quel poids pesait maintenant l’impossibilité de le faire »…
Bien sûr qu’il a ses trucs et ses astuces, il ne s’en cache pas, mais elles sont d’un auteur qui voue autant de méfiance que de confiance en l’écriture. Tout est crédible parce que formidablement vivant, avec un irrépressible sens de l’humour et de la farce en sus, ce qui ne va pas de soi lorsqu’on sait que l’histoire s’ouvre sur l’enterrement du patriarche et la chute du corps de son petit-fils du balcon de leur hôtel sur le cercueil.
« Elles consultèrent chiromanciennes, voyantes, télépathes, numérologues et même un marabout sénégalais qui fouillait les entrailles de poulets de Bresse et qui assura que Paul avait voulu se jeter dans les bras de sa mère ici présente, qu’il l’ait fait du deuxième étage n’ébranla pas sa conviction, la volaille était formelle »
La force de Pierre Lemaitre est de savoir cueillir d’emblée le lecteur avec les armes du polar (l’autre corde à son arc), avec une liberté insolente tant elle manifeste le plaisir de l’écrivain, pour lui refiler ensuite en contrebande un roman au fond très politique, dénonciateur de la corruption morale des riches, du trafic d’influence comme une seconde nature et de la fraude fiscale considérée à l’égal d’un des beaux-arts.
N’allez pas chercher des clés ! (voilà que j’interpelle le lecteur comme lui et ses grands modèles du XIXème siècle…) ; mais il y a incontestablement des résonances avec notre époque dans cette histoire très française d’autrefois. Pas question de rabattre une époque sur une autre, même si on le sait, l’incendie n’est jamais loin. A propos, le titre est emprunté à la fin d’un poème d’Aragon « Les lilas et les roses » dans Le Crève-coeur (1941) :
« …Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou »
(« Paris la nuit, années 30 » photos de Brassaï)
1 723 Réponses pour Pierre Lemaitre rallume l’incendie
Ed, ce matin je n’ai le temps de lire que le premier paragraphe. J’aurais mis le portrait de Nathan au présent, il me semble que ça aérerait votre texte et surtout que ça l’ancrerait dans le réel. Évidemment si Nathan n’est pas mort au bas de la page.
Quando eravamo piccoli :
Chaloux,
Ok. Vous m’en direz des nouvelles plus tard alors ! Pour le portrait, je vais être honnête : c’est une histoire vraie et j’ai uniquement changé les prénoms. Il se trouve, et cela n’a strictement rien à voir avec cette histoire, que Nathan n’est plus mon ami. Je ne peux faire son portrait au présent car il appartient au passé. Merci toutefois pour le conseil judicieux.
Allonzie pour le Cheval Blanc, dear Lavie. Rousseau a bien dû y goûter aux Charmilles sur les genoux de maman. Le prestigieux passou veut écrire ses Espagnes comme Morand ses Venises, il y faut une femme banquière autstro-hongroise déchue (cédille en option). Entendu mister Littell, autre espagnol passeporté, sur les ondes du bientôt éjecté toyboy. Toujours un drôle de ton rogue qui ne doit pas tout à l’abus de chorizo.
Widergänger dit: 23 janvier 2018 à 1 h 27 min
chaloux s’imagine en saint dans le futur…
Parce qu’évidemment m’imaginer en pion de collège effrayé par son extrême solitude, qui inonde la toile de copier-coller, s’invente un talent, des voyages, des amours inexistants, qui insulte copieusement son monde, écrit sans réfléchir du matin au soir, persécutant par-là à longueur d’année quelques bipèdes qui ne lui ont rien fait, ça me plait moins.
Ed, on ne peut pas bâtir un texte avec des détails -le fait de ne plus voir Nathan- qui n’ont rien à voir avec lui. L’esprit le comprend mais la littérature le rejette. Écrire consiste en grande partie à apprendre à repérer ce dont le texte ne veut pas -même si toutes les raisons du monde pour le conserver sont là- et à faire son deuil de ce à quoi on tenait en se rendant à ses raisons. C’est le texte qui décide, pas l’écrivant.
Chaloux,
Tout à fait, alors oubliez ma première justification. À vrai dire, j’ai commencé la nouvelle au passé composé avec les deux portraits au présent. Et croyez-moi ou non, ça n’allait pas. Je viens une énième fois lire à haute voix les passages en question au présent et ça ne colle pas. Sans doute parce qu’il s’agit de la narration d’un épisode bien précis et limité dans le temps (vous lirez jusqu’au bout si vous le souhaitez). Le présent est trop étrange.
Aperçu JC hier : mon dieu qu’il est laid, encore plus moche qu’Alice Sapritch, c’est dire
Mère et enfant :
http://blogfigures.blogspot.fr/2010/11/judas-ullulaq-mere-et-enfant.html
« Closer, il y a plein de choses superbes chez Troyat. » Chaloux
C’est pourquoi le mépris de Passou, qui met en valeur beaucoup de nullités fut, au moment de sa mort, absolument incompréhensible.
Je vous dis que… :
« Elles consultèrent chiromanciennes, voyantes, télépathes, numérologues et même un marabout sénégalais qui fouillait les entrailles de poulets de Bresse et qui assura que Paul avait voulu se jeter dans les bras de sa mère ici présente, qu’il l’ait fait du deuxième étage n’ébranla pas sa conviction, la volaille était formelle »
—
On croirait lire Rushdie, ce qui est plutôt un compliment.
Pas lu le livre, mais bien aimé le film « Au revoir là-haut » (sauf les passages tournés avec un drone, surfabriquées, qui sentent l’absence le l’oeil). Le maire du 8e & le monde politique en prend pour son grade.
Une partie de ce qu’avance Son Evidence est exact !
Cette trainée, virée de la prostitution en Seine Saint Denis pour technique défectueuse et mécontentement de la clientèle, arpente désormais les trottoirs de Porquerolles, retraitée, vieillie, déchue…
Pour le reste, tout est faux !
Physiquement, on découvre chez moi un harmonieux compromis entre Arnold Schwarzenegger et Louis de Funès, et intellectuellement, ma conversation n’a rien à envier à celle d’Albert Einstein interpellant Erwin Schrödinger sur une histoire de chaussettes trouées par Dirac …
Vraiment pas terrible la nouvelle d’Ed sur son blog! Cette histoire alcoolisée entre bobos mondialisés qui sautent d’un lit et d’un aéroport à l’autre n’a strictement aucun intérêt, aucun.
L’usage du passé simple relevé par Chaloux est méritoire mais inutile. Un passé composé par ci par là n’est pas gênant, c’est la répétition en chaîne de l’auxiliaire qui peut être gênante quand il y a une succession d’actions ponctuelles passées à décrire, mais ce n’est pas le cas ici.
Toujours troublé par l’usage récurrent des mots ‘traverser’ et ‘traversée’ quand Ch. s’efforce obstinément de rendre compte de sa fréquentation très personnelle d’une oeuvre. Je ne sais jamais trop à quel moment de sa traversée elle se situe exactement, et cela me plaît : au départ d’un embarquement prometteur pour Cythère ? aux prises mouvementée d’avec la nautonier du Styx ? dans la peur du naufrage en cours de route ? de l’immobilisation au mitan du pot au noir ? du passage de l’autre côté du miroir ? à l’orée d’un débarquement définitif à la manière d’une sirène épuisée, écohouée sur la grève ?
Des traversées picturales et littéraires très riches, qui vous laissent fantasmer bien de ses péripéties nautiques et aériennes.
Salut donc à Christiane, et bonjour à toussent.
Closer, vous êtes dur avec ED : je viens de finir sa nouvelle de mardi 23 janvier 2018…. et j’ai tout compris.
Le question qui me préoccupe ?
Comment notre bébé joufflu sauvera t il son âme avec si peu de morale ! Je vais essayer de baliser côté Saint Pierre pour qu’il lui réserve le meilleur accueil dans un siècle, mais il est dur le Saint. Et réglo : Hitler est en camp de rééducation au Purgatoire pour mille fois mille ans.
« Toujours troublé par l’usage récurrent des mots ‘traverser’ et ‘traversée’ quand Ch. s’efforce obstinément de rendre compte de sa fréquentation très personnelle d’une oeuvre. »
Vous êtes indulgente JJJ! Ce tic de langage m’exaspère comme toute préciosité. Quand on lit, pourquoi ne pas dire « je lis »…
sur le prestigieux blog à passou la lecture est toujours une traversée de la mer rouge, dear Closer, si belle dans le mille (posts)
j’ai lu la nouvelle d’ED.
elle m’a fait penser à ces rédactions de bons élèves appliqués a qui on a demandé de raconter la meilleur souvenir de vos vacances vos vacances ».
mots et adjectifs soigneusement choisis cascades de passes simples parfaitement corrects et bien utilisés .
Et au bout de tout cela le lecteur n’a pas vecu l’aventure, n’ pas perçu son tempo n’est pas entre dans l’intimité de la narratrice cherchant à rendre ses impressions ,n’a pas partagé son regard sur les personnages mis en situation .
pardonnez moi ma franchise, d’autant que je ne serais pas capable de faire même aussi bien(la critique est aisée et l’art est difficile)
Le don d’écrire, j’en suis persuadée c’est une grâce rare , qui se travaille si on l’a mais qu’aucune ascèse aussi laborieuse soit-elle ne peut remplacer pour produire des œuvres
suis en train de faire une seconde tentative. ne sais si la première vous a été narrée. ce n’était pas formidable.
C pour la gloire : courge + potiamrron + pommes de terres + oignons. faire cuire ds eau + lait
noix de muscade sel poivre noir du pays de Yuang Meng le Sichuan.
un oeuf le jaune.gruyère rapè premier prix.
passer à la main au presse-purée. on broie on écrase on s’entraîne à implacable.
puis, hé hé battre deux blancs en neige. passqu’il en reste un kekpart et insérer avec maryse. l’aide précieuse avec délicatesse.
faire un effort en ce qui concerne la délicatesse
mettre un four. le gratin lève grâce aux blancs en neige de la mère à l’omelette du mont normand.
Ça a l’air génial votre recette Rose! Mais peut-on remplacer la noix de muscade (que je n’aime guère) par de la cardamone ou autre chose? Merci.
@ Le don d’écrire, j’en suis persuadée c’est une grâce rare, qui se travaille
J’ai comme un doute… une grâce, un don qui se travaillent ?… On l’a ou on la pas, non ? Y travailler, ne serait-ce pas risquer de le gâcher ?…
En revanche, la critique incendiaire n’est ni un don ni une grâce, c’est hélas souvent la dérive spontanée des sans grâce qui compensent le manque dans le rigorisme de la transmission scolaire des règles de grammaire (et rendons leur cette justice que tout le monde n’a pas forcément ce talent).
Bref, Holopherne a un brin peur du jugement d’une Judith qui aujourd’hui peut se montrer féroce, quand telle la murène moyenne, elle sort de sa tanière pour veiller au grain.
RETOUR A SEFARAD
P’tain ! L’étagère non-lointaine des livres en attente était trop près du fauteuil SAAB en cuir : j’ai saisi les papiers reliés/édités par Gallimuche et hop ! j’ai repris mon voyage d’une page blanche à l’autre !
Je sors enchanté, ravi, heureux, comblé, du voyage entre les blanches portes 326/368 ! Enfin … !
Bonheur de retrouver le picaresque Passou, débarrassé du dossier copier/coller Google ! ça pétille, ça bouge, ça décrit l’aventure folle de celui qui n’est pas et voudrait, oh oui !, être espagnol ….
Sauf que ce récit » romanesque », tout en montagnes russes, est terriblement fatiguant, terriblement inégal.
Passou inégal, s’apitoie l’andouille… lui par contre toujours au top de la sonnerie monumentale
Janssen, la « critique incendiaire » peut avoir de la grâce, de l’intelligence.mettre le feu à la littérature,pourquoi pas? On oput incendier avec de la perspicacité un bon angle d’attaque (Claudel sur Valery..) il suffit de lire les grandes vacheries de Voltaire sur Rousseau, les articles de Barbey d’aurevilly (à, propos de » l’éducation sentimentale » ou sur Hugo), de Jules Valles(à propos de Baudelaire) de Stendhal sur Chateaubriand, de leon Nloy à propos de Zola, ; de Flaubert lisant « les Miserables »..de Céline sur « Sartre l’agité du bocal » et pus inattendu, de Roger Martin du Gard contre Gide(« vieil acteur famélique sans emploi.. » de Bernanos sur l’academie française.. ça enrichit et oblige un peu à réfléchir.. ça développe le sens critique et aussi,c’ est souvent très drôle..plus amusant que la machine molle à promouvoir n’importe quel navet de saison.. , produire de l’admiration et de l’éloge plate au kilomètre,non merci….Un peu d’insolence,de poivre, ne nuit jamais en littérature.la bonne s’en remet toujours.. et les idoles sont aussi faites pour qu’on les égratigne intelligemment..On en manque de quelques insolents ces temps- çi dans la presse littéraire.
Son Evidence,
Au nom de tous les lecteurs et commentateurs de ce blog, merci : vous nous apportez beaucoup par la qualité de vos commentaires !
@Janssen J-J dit: 23 janvier 2018 à 10 h 54 min
Oui, JJJ, j’y tiens à cette « traversée ». lire, est-ce un acte si connu ? Comment passer des mots de la phrase à la pensée ? avec beaucoup d’attention puis autre chose qui allège et nous mène vers l’inconnu du texte, de l’autre, celui qui a écrit. Une sorte de voyage, une passerelle à traverser. Oui, le lecteur accomplit un acte à travers l’absence. le texte est une sorte de fuite, des traces laissées par l’écrivain. l’œil du lecteur caresse la surface imprimée de la page, court d’une syllabe à l’autre et traverse les signes. Il oublie qu’il est en train de lire. L’écriture va du visible à l’invisible… Quelque chose renaît de cette répétition du regard posé sur le mot. Le corps du lecteur s’imbibe de lumière parce que l’espace de l’écrit s’est ouvert.
(Certains emploient le mot « préciosité » quand ils ne savent plus quoi dire et préfèrent dédaigner que chercher à comprendre…)
@Paul Edel dit: 23 janvier 2018 à 12 h 10 min
La « critique incendiaire » n’est pas une suite de grossièretés scatologiques et d’insultes déversées à pleins tonneaux pendant des heures. Là on est dans la pathologie, la haine qu’aucune démarche de critique littéraire ne justifie.
@JJJ 11 h 41
Holopherne a un brin peur du jugement d’une Judith
Judith ne juge pas ;elle tranche
J’aurais été inquiète si l’un d’entre vous appréciait ma nouvelle.
@ Un peu d’insolence,de poivre, ne nuit jamais en littérature.la bonne s’en remet toujours.. et les idoles sont aussi faites pour qu’on les égratigne intelligemment.
Oui, Paul Edel, je suis tout à fait d’accord avec cela. Mais le pamphlet égratigneur qui peut être un « genre littéraire » défendable d’un certain point de vue, est-il de la (bonne ? vraie ?) littérature ? Si Léon Bloy ne fait que ça…, peut-on le considérer comme un authentique écrivain ? Cela me semble défendable chez Céline puisque le Voyage justifie ce statut par rapport aux pamphlets. Oui, chez Flaubert, puisque la Bovary ou les 3 contes justifient ce statut par rapport à Bouvard et Pécuchet, etc.
OK pour ne juger de la « bonne littérature » qu’à l’aune des attaques forcénées dont elle fait l’objet… mais après un certain temps seulement, et si l’auteur en a été renforcé dans sa conviction…
Mais que dire du ca wgw, un authentique écrivain (au du de son magnifique roman virtuel : le fantôme d’Auschwitz, injustement sous estimé), qui perd trop de son temps à égratigner des écrivains comme PA, à qui il dénie ce statut au nom de son immense culture (:-), en tranchant définitivement la question de l’écrivain-journaliste ? Est-il qualifié à le faire, ou d’emblée disqualifié ? Peut-on dire qu’il produit de la « bonne littérature » ou qu’il ne serait là que pour justifier le ‘syndrome de Grescham’ ?
Alors qu’en dites-vous ?
Avait apprécié
« Certains emploient le mot « préciosité » quand ils ne savent plus quoi dire »
Nommez-moi Christiane, je ne me vexerai pas! Que voulez-vous, je suis un plouc terre-à-terre qui ne comprend rien à votre métaphysique littéraire. Pour moi ce sont de précieuses fanfreluches auxquelles je suis complétement hermétique. Ce n’est pas de ma faute et cela ne m’empêche pas de vous aimer!
@closer dit: 23 janvier 2018 à 13 h 06 min
J’aime la fin de votre commentaire. Idem.
Ed, sois inquiète, je la trouve très bonne ta nouvelle ! je l’ai lue et relue une deuxième fois. Elle est tout à la fois moderne et néo fitzgéraldienne. A part que la génération perdue, ici, est remplacée par ce que Phil appelle la génération ipodée. C’est nerveux, précis au niveau des mots et les divers personnages sont bien campés, ainsi que la narratrice, en creux. Pour le lecteur extérieur, tel moi, elle revêt en sus une valeur sociologique. Et la narratologie est bien menée.
A un moment donné tu parles de « Nathan et Josh », n’est pas plutôt John ?
J’aime bien la chute, en anglais, qui s’impose et correspond à la façon d’être de ces jeunes européens bilingues. D’autant plus qu’elle répond au suspens introduit dans la nouvelle. Le problème, c’est que je ne comprend pas l’anglais…
closer
j’ai rapé très peu de muscade c pour relever la courge. Du cumin fin ou pourquoi pas la cardamome, je ne sais guère l’utiliser.
résultat.
c pas facile.
la première fois c’était trop épais. Là un peu trop liquide j’ai rajouté du lait pour le.moelleux. Et un peu de crème fraîche liquide.
Judith tranche.
Affirmatif.
Ed sois très inquiète. Moi aussi. Les détails plus tard.
je trouve la chute excellente parce que il y a la pirouette qui surprend (éblouit, heu…). Notons toutefois que ce n’est pas ma vie : identification impossible, mais faut-il s’identifier pour aimer ? Il semblerait que non.
closer
la difficulté vient des blancs d’oeuf.
Ils font lever le gratin, oui, mais il faut qu’ils cuisent. Or, à chaque fois, mon invitée a trop faim et ils ne sont pas cuits.
je n’ai pas encore trouvé le truc. cela doit lever et être cuit.
Quoi, rose, tu n’as jamais fait la bringue et couché un peu à droite et à gauche ?
Jazzi,la fin devrait vous parler.
« J’ai demandé à mon ex qui travaille là. Il m’a dit: le Français embrassait le mec polonais. Ça ne se fait chez nous. «
Janssen.
je ne vais pas parler du « cas » WGG.Trop compliqué.Chacun peut se faire son idée puisque nous avons sous les yeux toutes les pièces si nombreuses de l’intervention..et les répliques des uns et des autres.. En revanche je sais que ,dans ces vingt dernières années,la critique littéraire française,la presse écrite s’est souvent bornée à faire de la promotion, mettant sur le même plan des tas livres moyens bons moyens, moyens-médiocres, dans un manque de hiérarchie . .La critique littéraire meurt d’asperger les tables des libraires d eau bénite. la critique littéraire vit d’arguments, de passion, de fièvre.mais jamais l’humiliation de l auteur , ce qui est LA limite. .Souvenez vous :les charges si violentes des surréalistes ont fait tres fort contre des gloires installées de l’époque: Anatole France, Paul Valéry ou Cocteau,ils n’en sont pas morts pour ça!..Regardez plus prés de nous , les romanciers les plus intéressants sont « clivants » , de Littell à Houellebecq .Ils cassent le bavardage routinier..Ces deux là ont par bonheur multiplié les ventes en divisant la critique, en ébranlant le manège routinier.Oui, on aime tous la polémique,la castagne, l’exercice de la liberté.
Je viens de changer les temps et de faire quelques modifications à droite à gauche ! Je pense que c’est mieux. Merci pour la remarque sur « Josh », j’ai corrigé.
Concernant la remarque de closer, « bobos mondialisés gnia gnia gnia »: au-delà de l’ultra récurrence de ce genre de critiques sur le net, je trouve que justement, n’est-ce pas la confrontation de deux mondes ? Encore faudrait-il lire jusqu’au bout et avoir un minimum de curiosité pour les autres cultures.
Merci Lavande, c’est plus clair !
@jazzi
Merci. Je dois vous avouer que je n’ai jamais lu Fitzgerald. J’ai de toute façon de grosses lacunes en littérature américaine. Sinon, j’ai pô d’ipôd.
la chute excellente parce que il y a la pirouette qui surprend (éblouit, heu…)
Je n’ai aucun mérite, ça s’est passé tel quel. J’ai juste terminé là-dessus (quel couperet !) et éludé notre réaction.
elle m’a fait penser à ces rédactions de bons élèves appliqués a qui on a demandé de raconter la meilleur souvenir de vos vacances
Vous avez dû lire autre chose, DHH.
@JC
« Comment notre bébé joufflu sauvera t il son âme avec si peu de morale »
Le bébé joufflu est de loin le moins immoral dans cette affaire.
ED, votre truc est passable, beaucoup trop daté moderne pour devenir universel !
Boboïdique à mort…. c’est à dire légèrement létal à la relecture.
@12.55 Génial, le test a marché : DHH a beaucoup d’humour ! Mais att’ation quand même, y a des juges menaçants qui tranchent dans les bébés, genre Salomon ! Et là, ça rigole pas. On reste toujours un peu sur la codre raide entre la ruse au service d’un idéal de justice (oufl, la vraie mère a eu la bonne réaction attendue) et la force, au service de la conservation du pouvoir (Hérode et les Sts innocents), comme dirait notre ami Jean-Vincent H.
Je dis ca, mais je fais que traverser,
« Boboïdique à mort »
Je dirais « mondialisés » plus que « bobos ». Personne n’est vegan et ne mange du quinoa chez nous ! Par ailleurs, certains personnages sont bien trop cheaps pour être bobos. Et je trouve que ça a une valeur universelle justement : le choc des cultures. C’est incroyable que personne ne relève ça. Manque de recul total !
Bref. Quand on veut voir ce qu’on veut, il n’y a rien à faire. Écrire, c’est balancer un truc dans l’air et prendre le risque que personne ne rattrape l’objet.
@13.53. OK, PE, mais c pour moi une réponse tou insatisfaisante :
-> d’un côté, vous posez le constat selon lequel des écrivains clivants d’aujourd’hui seraient « bons » dans la mesure où ils auraient produit des ventes éloquentes (i.e trouvé des lecteurs fidèles insensibles aux critiques littéraires qui auraient en vocation à les démolir uniment – mais pourquoi prendre ces deux exemples, comme s’ils n’étaient pas déjà situés quelque part… Excusez-moi, je ne suis pas partisan du relatisme absolu, mais enfin, parallélisons avec les clivages que provoquent les ouvrages de barbara cartland ou de david foenkinos).
-< d'un autre côté, vous vous plaignez que depuis 20 ans, la critique littéraire et la presse (sic) auraient renoncé à hiérarchiser les romans…
Brefl, on sent toujours chez vous affleurer comme un parfum de nostalgie à l'endroit d'une fonction pédagogique disparue parmi des sachants légitimes (mais qui sont-ils et où sont-ils nom de dieu ?…) guidant un potentiel de lecteurs erratiques et affamés vers les bons romanciers du moment… alors que c'est précisément l'implicite de leur autorité introuvable qui pose problème sous votre plume, vous le comprenez bien. On comprend d'ailleurs fort bien comment s'y prennent ceux qui n'ont de cesse que de vous disqualifier dans ce rôle d'éveilleur éventuel (et personnellement, je vous reconnais, vu qu'à votre insu, vous m'avez déjà amené à des auteures inconnues… ce qui est facile puisque je suis prédisposé et en demande). Ils n'entendent pas vous reconnaître vous-même en tant que bon écrivain. Mais loà n'est pas la question. Ce qui me souci, moi, c'est que l'on ne débatte jamais ou alors, à n'en plus finir, des éventuels critère d'autorité qui trancheraient du bon écrivain du moins bon d'aujourd'hui, et je prends au hasard, vous-même JPA, MC et Passoul.
Voyez genre mes drames existentiels, dès que je viens m'amuser au bistrot du coin rdl, histoire de boire un godet à not'santé 😉
Ed, « le choc des cultures », oui, si on veut, à la dernière ligne, mais il faut lire tout le reste auparavant qui n’est pas très passionnant. Pas assez concis.
PS atterri prend 2 R !
J’ai vu récemment un reportage sur les « Zadistes », étrange tribu !
Pour quelle raison les « forces de l’ordre » les laissent-elles croître et prospérer ?
zerbinette,
« lire tout à avant » : ben oui, ça s’appelle une histoire, avec une énigme et un suspense…La fin éclaire tout le reste.
« il faut lire tout le reste auparavant qui n’est pas très passionnant »
QUE VOUS NE TROUVEZ pas très passionnant. C’est votre droit.
JAZZI dit: 23 janvier 2018 à 13 h 50 min
couché un peu à droite et à gauche ?
On peut faire cela debout…
@ Écrire, c’est balancer un truc dans l’air et prendre le risque que personne ne rattrape l’objet.
Oui, mais c assez casse gueule de commencer à théoriser des effets à partir d’encore si peu d’écriture. Moi, je pense que c’est là déjà s’engager sur une mauvaise pente, même si la tentation en est bien compréhensib’…
Au demeurant, le risque de l’humilation (pire, de l’incompréhension) reste bien faible pour nous tous, quand on n’a pas l’amour-propre de certains poussé à son paroxysme (et je ne veux nommer personne), vu que la plupart restent cachés derrière l’anonymat, y compris celui de leur blog, s’ils en ont, en faisant accroire qu’il dirait la « vérité » du blogeur-bloggeuse en apprenti-e écrivain-e.
14:42
Oui et non.
Oui pour le peu de risque, même si je m’expose bien plus que tout le monde ici dans mon blog.
Non pour « en faisant croire qu’il dirait la « vérité » du blogeur-bloggeuse en apprenti-e écrivain-e ». Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’exposer ma vision de l’écriture et de sa réception ? Pourquoi ma démarche ne serait-elle pas légitime ?
Chère Judith, si vous tranchez (et si le commentaire de 12h55 est bien de vous), pourquoi ce détail dans celui de 11h 22 à propos de l’emploi des passés simples ? Ces remarques de concession sont au bout du compte blessantes.
Même adresse, courtoise elle aussi, à Chaloux : les corrections ne servent à rien, ne changent rien à ce qui ne relève évidemment pas de la littérature, -qui a peu à voir avec le « bien écrire » et avec la logique narrative.
C’est souvent une question d’incipit, on sait à peu près où on est au bout de quatre phrases, sinon de la première. Car les meilleures des premières phrases sont parfois navrantes : « Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. »/ « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »/ « Ca a débuté comme ça. » Etc.
Le bourgeois cul, -au sens de Marcel Aymé-, pourrait alors fermer le livre. Remboursez ! Sauf que la première phrase de Flaubert, surmontée, annonce évidemment la rencontre des deux « héros » dans un paysage d’une platitude parfaite.
Non, vraiment, je ne suis pas favorable à l’offre d’oursons dans un blog qui n’est pas fait pour cela. A contrario, il y a eu ici d’inventifs, courts et talentueux éclats narratifs, -en guise de commentaires-, qui ne prétendaient ni au jugement, ni à la publication. Quand je ne vais pas trop bien, je relis « Dédé sur Krypton »…
janssen accordez qu’ il y a des critiques littéraires surtout dans les revues qui ont de la place pour donner arguments et rencontrer des attentifs dans le meilleur des cas leur talent convainc exemple le papier d Assouline me donne envie de lire Lemaitre?
L’allumeur il rupine… Presque aussi balèze que les types qui grimpent aux poteaux télégraphiques…
« Oui, on aime tous la polémique,la castagne, l’exercice de la liberté. »
Bien sûr, c’est cela, la vie… Je suis d’accord avec Paul Edel, et je regrette comme lui que la critique qui dit ce qu’elle pense ait quitté les colonnes de la presse… peut-être pour arriver sur les blogs, et en particulier le prestigieux blog de Passou. Je dirai aussi qu’on ne voit jamais Paul Edel avoir un mot plus haut que l’autre, et c’est sans doute dommage ! Laissez-vous aller, Popaul, lâchez-vous, comme moi hier avec Rémi Brague ! Réveillons la vie littéraire française !!!
« je regrette comme lui que la critique qui dit ce qu’elle pense ait quitté les colonnes de la presse »
A coups de pied dans le cul, Delaporte !
…
Et si, en matière de critique littéraire, on appliquait les mêmes principes qui me furent jadis inculqués par ma mère, à table ?
Nous étions nombreux, à cette table, et les assiettes étaient vidées à grande vitesse, sauf, souvent, la mienne. J’avais tous les dégoûts des petites filles : le blanc de l’oeuf glaireux, la peau du lait, les yeux dans le bouillon, les germes des pommes de terre (*), le noirâtre des escargots et le vivant de l’huître. Innombrables étaient mes répulsions…
Ma mère n’était pas un modèle de patience, mais elle tolérait plus ou moins mes refus – à une condition cependant : leur expression.
Tant que je disais « je n’aime pas », elle soupirait.
Mais si je proclamais « c’est pas bon ! », je voyais son visage se fermer, et ses mains se tendre une demie-seconde, brusquement, comme pour chasser une guêpe.
Et si on en faisait autant pour les textes littéraires ? On réserverait les anathèmes pour les crimes littéraires, (l’équivalent, à table, du cochon industriel et des légumes pesticidés)… Et on se contenterait d’émettre l’expression de nos goûts, non de nos échelles de valeurs…
Et on éviterait surtout ce que ma mère n’aurait jamais admis, et ce qu’elle obtenait grâce à son autorité et sa courtoisie : bannir, entendez-vous WGG ? Le « c’est dégueulasse ! », que jamais je n’ai osé proférer devant elle, à raison ! )
(*) : aparté, l’utilisation par Polanski à ce sujet dans « Répulsion » est géniale
QUE VOUS NE TROUVEZ pas très passionnant.
Tout à fait exact, Ed, ce n’est que mon avis, que je complète : une ‘énigme’ (pour moi) c’est le genre Edgar Poe, avec un certain nombre de pages où il se passe pas mal de choses importantes (autres que les vêtements et coiffures des dames, la Mercedes classe A…) donc, si l’énigme n’est pas très consistante, il n’y a pas de suspense, on se je me se demande seulement où l’auteur.rice veut en venir.
« L’allumeur il rupine… »
Il lui fallait au moins une bonne heure pour allumer la place de la Concorde, Sergio ! Ensuite, il y avait la rue de Rivoli, d’un côte », et les Champs-Elysées, de l’autre. Quand il avait fini, il devait déjà faire jour. Il ne lui restait plus qu’à éteindre ?
« A coups de pied dans le cul, Delaporte ! »
Mais non ,Jacuzzi, sans violence particulière, en restant des hommes droits et honnêtes, de grands catholiques comme Léon Bloy !
Zerbinette,
Vous vous arrêtez sur de drôles de détails. Finalement ça en dit plus sur vous que sur l’auteur;)
C’est quoi la guépéou ?…. (22/1)
C’était la nvl version (staline) de la Tchéka (Djersjinski/Troski ; dirigée par Moïsei Ouritski)
qui elle-même ne prétendait que reproduire l’exemple français de la « Terreur » et des massacres de Septembre 1792 (qui soit dit en passant furent du beurre à côté de ceux dits de « l’épuration » en 44/45 où 100000 personnes env furent exécuté en moins de une année ! et où Aragon dont on parle plus loin fut un des grands commissaire à la « culture »…)
Bref la Tchéka fit (elle aussi) plus de morts en qqls années que le tsarisme en un siècle. Il ne s’agissait pas pour elle de juger, d’apporter des preuves mais « d’exterminer la bourgeoisie en tant que classe »; il suffisait donc, juste de savoir qui était qui… Elle créera les premiers camps de concentration de l’histoire.
Elle suscitera aussi un bel engouement !
« Je veux parler de la science prodigieuse de la réeducation de l’homme… L’extraordinaire expérience du canal de la mer blanche à la Baltique, où des milliers d’homme et de femmes… ont compris devant la tâche… par l’effet de persuasion d’un petit nombre de tchékistes…Cette extraordinaire expérience joue par rapport à la nouvelle science le rôle de l’histoire de la pomme qui tombe devant Newton par rapport à la physique (sic). Nous sommes à un moment de l’humanité qui ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l’homme… la rééducation de l’homme par l’homme » Louis Aragon /Denoel 1935
aRAGON toujours, écrira parmi tant d’autres ces mots mémorables :
« Je chante la domination violente du prolétariat sur la bourgeoisie..
L’éclat des fusillade ajoute au paysage
Une gaieté jusqu’alors inconnue
Ce sont des ingénieurs des médecins qu’on exécute
Mort à ceux qui mettent en danger les conquêtes d’Octobre.;;
A vous jeunesse communiste
Dressez-vous contre vos mères »
(à la fin des années 1970 le Parti Communiste français ne croyait pas à la propagande qui parlait de massacres au Cambodge, et Badiou lui s’en félicitait!)
Enfin celui qui « conchi(ait) l’armée française »
ou criait « Les 3 couleurs à la voirie », pour être allé jusqu’à appeler « Feu sur Léon Blum » et écrire « Front Rouge » fut inculpé d’appel au meurtre.
Il risquait 5 ans de prison. Mais avant le non-lieu dû à l’arrivée de la +/- gauche en 32, le monde intellectuel et artistique avait été en émoi et avait pétitionné allègrement…
Breton fit valoir q’il ne s’agissait que d’écrits et en plus poétiques, et que la loi du XIX° siècle était bien abusive car, à ce compte Baudelaire ou Rimbaud devraient être interdits (on se demande encore pourquoi !?).
De nos jours, il n’est pas une ville où quelque chose rappelle Aragon dont les jolis poèmes en chanson nous accompagnent. Personne ne s’inquiète de l’appellation « Aragon » de tel ou tel lycée, boulevard et Dieu sait quoi… sur la jeunesse (est-ce qu’il se serait rachetté en finissant pédé ?). En tout cas, surtout pas A. Corbière (ex trostkyste de l’OCI comme Mélenchon, Jospin, Cambadélis etc..) qui traque à Paris (suppléant de Blumenthal, adulé par Notre Drame de Paris, et nommé président du Musée de l’histoire de l’immigration alors qu’il était prof histoire-géo dans une ZEP!) le moindre nom de célébrité ne lui convenant pas (ainsi un musicien récemment, un médecin eugéniste précédemment, etc…) et notamment Louis-Ferdinand Céline à la littérature « de merde » !
Mais pourquoi deux poids deux mesure entre Aragon et Céline ?
Vous vous arrêtez sur de drôles de détails. Finalement ça en dit plus sur vous que sur l’auteur;)
Ah bon, ça dit quoi Ed ? 😉
» Oui, JJJ, j’y tiens à cette « traversée ». lire, est-ce un acte si connu ? Comment passer des mots de la phrase à la pensée ? avec beaucoup d’attention puis autre chose qui allège et nous mène vers l’inconnu du texte, de l’autre, celui qui a écrit. Une sorte de voyage, une passerelle à traverser. Oui, le lecteur accomplit un acte à travers l’absence. le texte est une sorte de fuite, des traces laissées par l’écrivain. l’œil du lecteur caresse la surface imprimée de la page, court d’une syllabe à l’autre et traverse les signes. Il oublie qu’il est en train de lire. L’écriture va du visible à l’invisible… Quelque chose renaît de cette répétition du regard posé sur le mot. Le corps du lecteur s’imbibe de lumière parce que l’espace de l’écrit s’est ouvert. » Christiane.
http://www.philolog.fr/comment-concevoir-les-rapports-de-la-pensee-et-du-langage/
Le couscous devrait faire son entrée au patrimoine de l’humanité terrestre. Je ne suis pas contre.
14.50 @ Pourquoi ma démarche ne serait-elle pas légitime ?
Mais pourquoi vouloir exposer vos « nouvelles » à la critique des internautes de la rdl, comme d’une tribune pour tester vos talent ou faiblesses éventuels d’écriture ? Cette démache est bien entendu légitime et vous « avez le droit ». Mais je me permets de vous mettre en garde au risque d’un léger paternalisme : vous appartenez à cette génération des digital native qui escompte une célébrité littéraire rapide à la manière de ces djeunes proclamés stars sour les sunlignts de l’#ONPC parce qu’ils ont mis en ligne gratuitement une chansonnette bien relayée par les réseaux sociaux qui les auraient propulsé au firmament, donnant ainsi sa chance à l’un sur dix mille, puisu’évidemment le business qui ramasse la mise est à l’affût. Cette ruse du capitalisme culturel a tendance à provoquer de la fascination collective sur de l’endormissement, comme dans ce mécanisme d’auto-persuasion consciente propre à cette génération aléatoire de « djeunes macrinosés » à qui l’on a appris à ne douter de rien et surtout à savoir piétiner la gueule de son voisin pour exister. Je ne dis pas que c’est votre cas. Cela dit, aucune légitimité ne se décrète par soi-même, dès lors qu’elle ne signifie pas « droit de faire » ni « droit d’exiger » une liberté des autres qu’on ne leur reconnait pas vraiment en dehors de la sîenne en priorité.
La « bonne écriture » a de bonnes chances de commencer sous la plume de celui ou de celle qui ne passe pas son temps à bloguer, qui a fait voeu de silence, et accepte de rester prisonnier dans les machoires des tenailles du doute perpétuel quant à sa propre valeur, et surtout par le biais d’une humilité quitte à ce qu’elle se transforme en orgeuil du grand incompris, de la grand incomprise.
@ED
Vieille discussion que j’savais eu avec Clopine, la Mercedes classe A, cela date tout de suite le texte ; même si l’on veut dire, suprême paradoxe, quelque chose qui serait grosso modo « automobile de luxe mais de petite taille ».
Je me demande si, pour ces détails, de bons vieux clichés ne présentent pas l’intérêt de simplifier, de rassurer ; autrement dit, je pense que je choisirais entre les deux notions, Mercedes (donc grosse charette, surtout noire) d’une part, et « voiturette », dont, même noire, on n’imaginera pas le luxe d’autre part.
Maintenant on pourra toujours me rétorquer qu’une nouvelle se veut a priori moins intemporelle que le roman qu’éventuellement on en tirera. Il sera temps alors…
Hope that helps !
Je ne sais pas zerbinette. Je ne comprends pas votre critique car vous évoquez des éléments qui sont soit absents (je n’ai à aucun moment parlé de coiffure) soit secondaires. Je me dis alors que le fait d’y accorder autant d’importance dit qqch de vous. Mais c’est le propre de la lecture !
TRUOMPEU dit: 23 janvier 2018 à 15 h 21 min
Elle créera les premiers camps de concentration de l’histoire.
Souvent, on les fait remonter à ceux construit par les Godons pendant la guerre des Boers. Mais ce n’est affaire que d’appellation…
JJJ
Ah vous aussi vous avez été contaminé pas le syndrome du vieux c.o.n et me rajeunissez de 10 ans ? Je ne suis pas celle que vous croyez. D’ailleurs, qui vous dit que je n’aies pas d’autre projets hors blog auquel je m’adobnerais avec humilité et abnégation ascétiques ?
Sergio, Jazzi: l’allumeur de rêves berbères? (copyright Fellag)
@sergio
Ravie de voir que vous avez été jusqu’à la première ligne :p
Je n’ose pas dire ce que je pense de la nouvelle décadente et peu abrasive de cette jeune pétronelle qui pense qu’en faisant du sous – despentes et du beigbeider façon spa auditif et soporifique, on aurait l’impression de partager quelque chose de sa vie, modulée par les miaulements insipides de son chat, surmoi flatteur parce que très doux très beau très tout, je m’étouffe de rire, et les menus post dégueulis du samedi soir, genre carottes rapées et miettes d’édam, sont si affligeants que je laisse le soin bien légitime à jacques barozzi qui n’a lui – même rien pondu au sens strictement littéraire du terme de coatcher sa nouvelle victime avec fouet et gode ceinture, le jeu est amusant, je retourne à mes épitres.
Ed dit: 23 janvier 2018 à 15 h 37 min
@sergio
première ligne
Je pensais à Colette, « La chatte » : il y a beaucoup de virées automobiles, mais c’est toujours « le roadster ». Sûrement une belle tire, mais de la Triumph à l’Aston-Martin elle préfère, peut-être même en se privant, rester vague.
Mais j’avance, j’avance…
J’ai po compris où j’on pouvais lire la nouvelle de Ed ?
Sergio,
Jolie coïncidence. La Chatte est dans ma liste des lectures imminentes suite à une recommandation ici même. Quant aux bagnoles, je n’y connais rien et ne sais même pas si j’ai bien fait d’être trop précise. Bon, vous dites que non et je veux bien vous croire sur parole (pas le choix hein).
D.
Sur mon blog.
Ed, c’est vrai qu’il n’est pas question de coiffure, tout juste de cheveux, mais lorsque vous parlez « d’éléments secondaires », c’est justement cela que je reproche : on s’en passerait tout à fait des éléments « secondaires » ! Ils ne font qu’alourdir le récit qui n’est pas assez ‘nerveux’.
Ce n’est toujours que MON avis !
Mais où sur le blog ?
à PROPOS de CELINE
(célèbre pour ses 3 Points…)
Il est remarquable que Gallimard ait parlé dans sa retraite, de « suspension » du projet !
Et immédiatement les médias ont plongé comme des ânes (sans REMARQUER) dans la thèse de l’abandon.
Or c’est très subtil.
Car les 3 points sont « de suspension », et figurent dans les romans (ils apparaissent dans Semmelweis peut-être pour la première fois) pour que la phrase ne s’interrompe et file à l’infini (à suivre donc)
Céline toujours. On voit dans « You tube » la danse du Rigodon (c’est une sorte de ronde paysanne, où à un mt donné, tout le monde se retourne, en contredanse). Là aussi personne semble-t-il ne s’est demandé pourquoi Céline avait intitulé ainsi son tout dernier roman !? Quel tour a-t-il voulu jouer une dernière fois…
D. dit: 23 janvier 2018 à 16 h 13 min
Mais où sur le blog ?
Tout de suite en entrant : c’est le premier texte qui apparaît lorsque l’on clique sur le lien (Ed).
zerbinette dit: 23 janvier 2018 à 15 h 59 min
on s’en passerait tout à fait des éléments « secondaires » ! Ils ne font qu’alourdir le récit qui n’est pas assez ‘nerveux’.
Très juste. On peut aussi faire l’inverse, mais en visant l’extrême : se centrer à mort sur chacun de ces éléments, prendre un paragraphe pour détailler chacun ; on va ainsi donner au style le primauté sur l’événementiel, puisque l’on enrichit ces descriptions…
Les deux sont jouables !
Dans le domaine du théâtre, on est passé de l’excès de décor et de reconstitution des lieux à l’espace vide ou du moins minimaliste cher à Peter Brooks.
J’avais l’habitude de dire à « mon » metteur en scène: « quand un metteur en scène parle de choix intemporel et minimaliste, ça veut dire : j’ai pas un rond pour les décors et les costumes ».
Peut-on dire qu’il en est de même en littérature: faut-il gommer tout ce qui n’est pas indispensable au déroulement de l’histoire?
Mais il ne faut pas oublier quand même que les détails peuvent servir à créer une ambiance, mettre le lecteur en situation et l’aider à mieux s’introduire dans l’histoire.
Meghan Markle, aux dernières nouvelles, accomplit un parcours sans faute, ici avec la nounou de son fiancé :
« Alors que se prépare activement le mariage princier, Meghan Markle a fait un nouveau pas dans la vie du prince Harry. Ce dernier a souhaité la présenter à Tiggy, la nounou qui l’a élevé après le décès de sa mère, la princesse Diana. Une figure maternelle très chère qui l’a accompagné dans cette période douloureuse. »
Lavande, j’ai vu le spectacle de Fellag et, si je peux me permettre… Enfin, disons qu’il y a bien douze ans ou quinze ans j’ai participé à un atelier télérama : il s’agissait de décliner une histoire en six mots (à la manière d’Hemingway, même si l’attribution de « à vendre chaussures bébé jamais portées » est douteuse, bref). Et j’avais commis : « L’allumeur de rêves est berbère »… Avant Fellag, donc, mais peut-être après quelqu’un d’autre, ça se trouve…
Sinon, Lavande « J’avais l’habitude de dire à « mon » metteur en scène: « quand un metteur en scène parle de choix intemporel et minimaliste, ça veut dire : j’ai pas un rond pour les décors et les costumes » », c’est excellent.
Je ne sais pas si cela a un rapport avec l’affaire Weinstein, ou l’arrivée d’Ed, ou… Allez savoir quoi ? Mais je trouve que les filles de ce blog s’avancent de plus en plus, et qu’elles découvrent (comme DHH et vous, Lavande) un sacré sens de l’humour… Chic alors !
Toujours en surveillance au HP de Porquerolles, JC ?
Ah bon merci, je l’ai lu il y a qq temps et j’ai trouvé ça bien. On ne s’ennuie pas, il y a du rythme et pas une once de vulgarité, c’est élégant. Assez Rock, finalement. Mais c’est un petit texte, pas une nouvelle, je cherchais une nouvelle.
Parce que DHH est une fille ? Roh ! J’avais pris jazzi pour une fille et maintenant j’apprends que cet autre protagoniste n’est pas un garçon !
Complot ! On cherche à nous faire tourner en bourrique ici.
L’incommunicabilité entre le maître et son animal domestique révélée par un génie domestique :
« il y a qq temps »
Impossible. Publié dans la nuit.
« assez rock finalement »
On me l’a déjà dit pour l’ensemble du blog. Ça doit être « vrai ».
Sinon, merci. Je suis inquiète car une petite minorité d’intervenants a aimé mon texte. Je m’attendais à bien pire. Les torrents de boue que je lis depuis ce matin ne sont pas assez puants !!!
Morand est le roi de la nouvelle, lisez-vous Morand, Ed ? (votre pseudonyme méritrait d’être slighlty enlarge)
Ed, remarquez que votre pseudo n’est pas genré non plus. Et Tomtom Latomate n’aide pas beaucoup. Il faut aller à la pêche au premier adjectif qualificatif pour voir s’il est au féminin ou au masculin.
Quant à moi, Romarin pourrait poser problème, mais Lavande c’est vraiment sans ambiguïté !
Lavande,
Je ne dis pas le contraire. Les anglophones que je rencontre sont d’ailleurs incapables de m’appeler « Ed » car pour eux, c’est le diminutif de « Edward ».
Phil,
Non. Je me suis arrêtée à celles de Maupassant et une ou deux de Balzac. Mais peu importe, mon texte est trop court pour être qualifié de nouvelle.
TRUOMPEU dit: 23 janvier 2018 à 15 h 21 min
Aksyonov (émigré aux US en 1980) raconte dans Melancholy Baby comment il s’amusait de voir à Washington les camions de poubelles portant la marque « Aragon ».
Ed dit: 23 janvier 2018 à 16 h 44 min
Je suis inquiète
Non… Ce n’est rien autre que du travail, comme un sculpteur qui cent fois…
Sexe et Pseudo
A travers ce que j’ai inféré de certains de ses post ou de ceux le concernant je croyais que JJJ était un homme, un flic de surcroît.
Mais des indices récents me laisseraient comprendre qu’il s’agit d’une femme
« Sexe et pseudo »
On dirait le titre d’un épisode d’une série policière américaine.
@Phil 15 48
ma preferée de Morand c’est Milady ;et aussi, en deuxième position, tirée du même recueil cet histoire de l’epouse mondaine qui part un après-midi rejoindre son amant en mentant à son mari sur le but de sa sortie et dont le mensonge acquiert de la crédibilité grâce à l’incendie du bazar de la charité
@17.16, Depuis le temps que j’ai expliqué être devenu transgenre exfiltré de la police nationale pour perturbatin de l’ordre par trop sexué de cette institution, je n’ose plus vous appeler Judith, prénom masculin s’il en est… c pourtant moins dégradant que que Daesch comme d’aucunes aiment écorcher votre pseudo.
@ Ed (plus bas), vous avez touytà fait raison, j’accepte désormais de faire partie des vieux c.ons – taminés, eh… des vielles c.onnes, veux-je dire. Attention à Gigi dans le roman « la Chatte », là aussi, Colette pourrait bien vous surprendre.
Bonne soirée à toutes ces femmes de tous âges qui osent dévoiler les dessous chics de leur humour aux hommes.
La remarque de 16.35 est très avisée pour une fois, on arrivera à en faire quelque chose.
Clopine, je vais jouer aux anciens combattants: vous vous souvenez quand on participait aux « 807 »?
Clopine, si j’en crois la leçon de ta mère, je n’aurais pas dû dire à Ed que sa nouvelle était bonne, mais que je l’appréciais ?
C.P., pourquoi ne pas faire défiler ours et oursons sur un blog, qui plus est littéraire ?
J’ai pratiquement testé en direct, et avant publication, les extraits de la vingtaine de mes « Goût de… » sur la RDL.
C’est un laminoir idéal, mieux que le gueuloir du père Flaubert.
Je met un extrait de texte :
1/ Si personne ne réagit, je me dis que je ne vais peut-être pas le garder.
2/ S’il s’attire des éloges ou compliments, même de la part de Christiane, je me dis que je peux le garder.
3/ S’il déchaîne les passions et que l’on me couvre d’insultes ou que l’on me dit que je suis nul, que je devrais changer de métier, je me dis c’est bon, à garder impérativement.
Vous savez quoi, Passou ? Je crois que « Retour à Séfarad » a été écrit exactement comme il le fallait, rien à changer !
Ah oui, le cumin me paraît une très bonne idée, Rose.
Ed, il faut que vous compreniez que je ne suis pas comme les autres tout en étant absolument pareils qu’eux.
Le temps ne passe pas de la même façon pour moi. Je pensais qu’on vous avez expliqué tout cela mais selon toutes les apparences, non.
DHH, vous goûtez le Morand d’avant-guerre. trouverez-vous les mêmes ressorts dans les nouvelles d’après-guerre, « Parfaite de Saligny » par exemple ?
J. Dufilho a joué Milady. à sa mort, éloge funèbre d’un acteur « très à droite », as you imagine.
Ed, « DHH » est la « grande dame » de ce blog (même si dans la vie elle est plutôt petite). Méditerranéenne au point d’avoir écrit un livre de cuisine qui sent l’olive dès la première recette, parisienne presqu’autant que Jazzi (qui reste l’imbattable arpenteur de la capitale, et a commis moult ouvrages sur l’architecture, l’histoire, les arts et autres phénomènes parisiens), cultivée à l’extrême (une agrégation dans la poche…), pas dupe d’elle-même ni de son milieu (« mais si j’ai pu m’épanouir dans mon travail, c’est que j’avais les conditions matérielles idéales pour cela », m’a-t-elle dit un jour) mais avec une droiture qui représente la fierté de ce milieu même, et quelque chose du personnage -classe !- de la mère dans « les pieds dans le tapis », elle est aussi issue du même milieu social et religieux que notre hôte, ce qui lui donne une place un peu particulière ici. Avec ça, une courtoisie jamais démentie et une générosité cachée… Ah ça, oui, DHH est une femme, à cheval sur deux siècles, et en possession parfaite de ses moyens…
Lavande, elle, est grenobloise, et je crois qu’il ne faut pas se fier à la mauve douceur de son pseudo : passionnée de théâtre et de spectacles vivant, elle est en quelque sorte chargée, ici, de rapporter ses impressions. Ses compétences scientifiques sont sans égales ici, (une agrégation aussi dans la poche, je crois tout du moins) elle a démontré jusqu’à plus soif et sa capacité de dévouement et l’inflexibilité de ses engagements, c’est en tout point ce qu’on appelle une « belle personne » et je suis bien contente si elle se met à avancer un peu plus en pleine lumière, car elle est droite et sûre dans ses réflexions.
Il y a d’autres filles, sur ce blog, Chantal la bruxelloise qui est une littéraire pur sucre (au contraire des scientifiques DHH et Lavande) et qui flâne un peu par ici, mais ne s’attarde jamais, et puis Bérénice ou Rose, qui sont si particulières l’une et l’autre que je serais bien en peine de trouver des qualificatifs pertinents. Disons qu’elles rebondissent, légères parfois comme des bulles de savon, sur les propos de ce blog, parfois (pour Rose surtout) avec une sorte de mélancolie…
Vous avez loupé, Ed, « soeur Marie des Roses » et Sandgirl », mais, comment vous dire ? Cela vaut peut-être mieux pour vous, car ces deux redoutables-là naviguaient toujours dans les eaux de la rivalité – sans se soucier de votre adhésion à ce sentiment-là…
J’en oublie beaucoup, évidemment, des participantes à ce blog, mais, outre que pour certaines d’entre elles je soupçonne des personnages un peu trollesques, les autres n’ont ni la ténacité ni la franchise de celles dont j’ai parlé…
En tout cas, elles sont à mon sens indispensables à ce blog, qui n’a que trop tendance à abriter des hommes se prenant pour des mâles alpha, comme JJC, WGG ou Bouguereau. Encore que, vu leurs âges, ilvaudrait peut-être mieux parler de mâles omega – et vu leur nombre, leur attribuer la qualité d’ « Omega 3″…
(bon d’accord, je sors…)
« S’il déchaîne les passions et que l’on me couvre d’insultes ou que l’on me dit que je suis nul, que je devrais changer de métier, je me dis c’est bon, à garder impérativement. »
+1
D. dit: 23 janvier 2018 à 18 h 01 min
« Le temps ne passe pas de la même façon pour moi. Je pensais qu’on vous avez expliqué tout cela mais selon toutes les apparences, non. »
Je confirme, mais je commence à comprendre et à apprécier.
Il faut encore dire à Ed que zerbinette est… un homme à belles moustaches, Clopine !
Clopine d’Ours se réjouit que de nouvelles femelles arrivent sur ce blog prestigieux… Nous aussi, les mâles, nous nous réjouissons !
Y en avait marre de toujours frotter les mêmes métropolitaines vieillissantes …
Clopine,
Merci infiniment pour les présentations élogieuses de ces dames. Elles sont tellement cachées par ces mâles, prétendus alpha oui, que j’en avais oublié jusqu’à leur genre. DHH en est un parfait exemple. Mais leur discrétion ne serait-elle pas l’illustration virtuelle de ce que l’on constate sans cesse dans le réel : ce regard moqueur et bienveillant de la femme qui regarde deux hommes de son entourage en pleine joute verbale, ce mélange de combat de coqs et de pédérastie.
(Extrait de ma mémoire d’un passage de « Soumission » de H.)
Bref. Trop soumises à mon goût, d’autant plus qu’elles sont souvent plus pertinentes et moins égocentriques que ces messieurs, mais cela doit être générationnel.
Et puis il y a aussi Christiane et LVDLB, Clopine !
JAZZI dit: 23 janvier 2018 à 18 h 25 min
Et puis il y a aussi Christiane et LVDLB, Clopine !
lvdb n’avait pas sa place dans la description de clopine des femmes intéressantes. D’ailleurs a-t-elle sa place ailleurs que dans une cave du 9-3 ?
Clopine, vous avez oublié Daafnée parmi les anciennes…Ce serait volontaire que cela ne m’étonnerait pas…Elle ne passait pourtant pas inaperçue.
Quant à la mélancolie, je pense que Bérénice n’en manifeste pas moins que Rose.
@Pat. V – 15h25
Merci pour le lien. Intéressante mais difficile cette méditation de E.Weil sur « les rapports de la pensée et du langage ». Il cerne bien la distance, « cette sorte d’écart » entre les deux et ce « retrait nécessaire du sens des signes » pour entrer dans la profondeur du langage.
Le passage sur l’art est subtil : cet « excès » qui n’a pu trouver sens dans le langage et cette nécessité d’explorer autrement l’expérience humaine et de la traduire. (Wittgenstein estime, lui, que les mots n’ont pas d’autre signification que celle que nous leur donnons et qu’en dehors de celle que nous sommes capables de fournir il n’existe pas de discipline qui puisse formuler des hypothèses sur ce que les mots signifient à leur insu. Mais l’incertitude ne descend-elle pas jusqu’aux racines du langage ?)
« L’intuition » prise comme véhicule pour se transporter à l’intérieur de ce qui ne cède pas pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et d’inexprimable est encore une autre piste mais a-t-il abordé l’énigme de l’acte de lire ?
Je pense aussi, Clopine, que bérénice est Soeur Marie des Roses. Son couplet marxisant récent avec renato le laisse accroire…
Ed dit: 23 janvier 2018 à 18 h 26 min
a-t-elle sa place ailleurs que dans une cave du 9-3 ?
Bé laissons l’y ; et havalons la clef !
Closer, je me suis souvent demandé si Daafné n’était pas Sandgirl, et parfois si Daafné, si caricaturale, n’était pas tout droit sortie de l’imagination d’un troll.
Quant à Christiane, je ne souhaite pas ouvrir la porte à l’expression de son ressentiment, ce qui ne saurait tarder si je parlais d’elle, voilà tout. Et puis pas besoin d’en parler : elle est suffisamment présente pour que ses caractéristiques sautent aux yeux de quiconque fréquente ces bois…
JAZZI dit: 23 janvier 2018 à 17 h 44 min
pourquoi ne pas faire défiler ours et oursons sur un blog, qui plus est littéraire ?
Bé oui…
Bérénice « soeur Marie des Roses » ? Dieu me tripote, et dieu m’en garde ! SMDR m’avait voué une détestation mortelle…
Son couplet marxisant
la soeur des roses entre deux sermons staliniens jurait comme une poisonnière.
sapré baroz, pas physiono-miss
Daphnée n’est-elle pas LVDLB ? Elles ont en commun de tirer sur tout ce qui porte jupon (façon de dire) !
JAZZI dit: 23 janvier 2018 à 18 h 52 min
Daphnée n’est-elle pas LVDLB ? Elles ont en commun de tirer sur tout ce qui porte jupon (façon de dire) !
+ bérénice
Les deux ont en commun de s’être acharnée sur moi sans raison. Enfin si. La jalousie féminine teintée de misogynie.
Tout ce recycle, Phil !
Ça ressemble à un traité de moraline oú les « insipides » auraient remplacé les « ennuyeux ». Aucune empathie, à aucun moment on ne sait, on ne devine, on imagine pourquoi les gens sont ce qu’ils sont ou font ce qu’ils font. J’imagine que la chute est dans les photos d’illustration?
Oui mais bérénice c’était occasionnel, Ed. Toi seule représente un danger pour elle…
@clopine
N’imposez pas à tous de me voir avec vos yeux trop embués de bienveillante sympathie ! laissez les m’imaginer en bien ou en mal à partir de ce que j’ai livré de moi ici , en même se demander si tout est vrai
Si on se penche sur le passé feminin de ce commentarium pour ma part je ne regretterai pas dans votre liste l’absence de Daphnée si caricaturalement malveillante avec moi que je la prends pour un canular, mais vous auriez dû mentionner la delicate et cultivée sapience malivole disparue depuis bien longtemps; dommage!
« Dieu me tripote », Clopine? Vous n’allez quand même pas le dénoncer!
Nicolas dit: 23 janvier 2018 à 19 h 01 min
Ça ressemble à un traité de moraline oú les « insipides » auraient remplacé les « ennuyeux ».
Non
Aucune empathie, à aucun moment on ne sait, on ne devine, on imagine pourquoi les gens sont ce qu’ils sont ou font ce qu’ils font.
Au contraire. Il y a de l’empathie et les personnages sont bien plantées.
J’imagine que la chute est dans les photos d’illustration?
Débrouillez-vous
Chaloux, closer, Nicolas,
Trop d’éloges pour mon texte. Je vais finir par croire que je suis douée. Arrêtez.
Je crois que Daafnée était Daafnée, que SMDR était SMDR et que Sandgirl était Sandgirl! Je ne vois vraiment pas SMDR se planquer sous « Bérénice », ni Sandgirl sous « LVDB »! Pas le moindre indice…
Quoi, rose, tu n’as jamais fait la bringue et couché un peu à droite et à gauche ?
jamais.
et évitez jazzi de me demander mon pire souvenir d elycée, parce qu’aujourd’hui, c’est encore cuisant pour moi ; j’ai soixante ans et neuf mois.
J’ai lu, Ed, ni blâme ni éloge, c’est dans l’air du temps. Je croyais qu’en Europe de l’Est on croisait surtout des classe G.
C.P. »C’est souvent une question d’incipit, on sait à peu près où on est au bout de quatre phrases, sinon de la première. »
Tolstoï lisait la page 28. Mais je ne suis pas tout à fait d’accord. Il y a des romanciers très lents à démarrer, je pense au Mishima de La Mer de la fertilité.
Ca fait longtemps que j’ai balancé mon dieu, Lavande !
Et moi bientôt 66, rose, mais aucun regrets pour les bringues et les couchailleries en tous genres (façon de parler) !
J’ai lu, Ed, ni blâme ni éloge, c’est dans l’air du temps.
La fin contredit le début.
Je croyais qu’en Europe de l’Est on croisait surtout des classe G.
Le guide-chauffeur était un ami de Moritz et nous étions les seuls dans ce type de voitures. Au Kosovo, j’ai surtout croisé des Peugeot (tellement), un enfant au volant et même une charrue à bœufs.
Ed, « dans l’air du temps » n’est pas un éloge. C’est un constat.
(Mme C. m’envoie sortir les poubelles… Dois-je en faire une nouvelle?).
A bientôt,
À Louise Cholet
Tu as été malade, mon pauvre coeur ! Tu as souffert. Ne fais plus de ces excès de travail qui usent et qui, à cause de la lassitude même qu’ils laissent après eux, vous font en définitive perdre plus de temps qu’ils ne vous en on font gagner. Ce ne sont pas les grands dîners et les grandes orgies qui nourrissent, mais un régime suivi, soutenu. Travaille chaque jour patiemment un nombre d’heures égales. Prends le pli d’une vie studieuse et calme. Tu y goûteras d’abord un grand charme et tu en retireras de la force. J’ai eu aussi la manie de passer des nuits blanches. Ça ne mène à rien qu’à vous fatiguer. Il faut se méfier de tout ce qui ressemble à de l’inspiration et qui n’est souvent que du parti pris et une exaltation factice que l’on s’est donné volontairement et qui n’est pas venue d’elle même. D’ailleurs on ne vit pas dans l’inspiration. Pégase marche plus souvent qu’il ne galope. Tout le talent est de savoir lui faire prendre les allures qu’on veut, mais pour cela ne forçons point les moyens, comme on dit en équitation. Il faut lire, méditer beaucoup, toujours penser au style et écrire le moins qu’on peut, uniquement pour calmer l’irritation de l’idée qui demande à prendre une forme et qui se retourne en nous jusqu’à ce que nous lui en ayons trouvé une exacte, précise, adéquate à elle même. Remarque que l’on arrive à faire de belles choses à force de patience et de longue énergie. Le mot de Buffon est un blasphème, mais on l’a trop nié. Les oeuvres modernes sont là pour le dire.
– Modère les emportements de ton esprit qui t’ont déjà fait tant souffrir. La fièvre ôte de l’esprit. La colère n’a pas de force, c’est un colosse dont les genoux chancellent et qui se blesse lui même encore plus que les autres.
Flaubert
Je me demande si il n’est pas un peu paternaliste?
Ed, « dans l’air du temps » n’est pas un éloge. C’est un constat.
Euh…J’avais plutôt compris ça comme un blâme.
(Mme C. m’envoie sortir les poubelles… Dois-je en faire une nouvelle?).
CQFD
Matheson en quatre paragraphes http://archives.site.free.fr/sitetice/sequence/monstretout.htm
La poésie, un jour, m’a dit tu seras reine,
et dans ma frêle main j’ai pris son étendard,
Et je poursuis la route étoilée et sereine,
Que l’idéal altier me traçait au départ.
C’est du Louise Colet, c’est très mauvais.
A lire, sur ce curieux personnage, La belle Madame Colet, muse des romantiques de Mestral-Combremont, un livre très amusant. A une certaine époque on le trouvait facilement, j’en achetais tous les exemplaires qui me tombaient entre les mains pour les offrir aux amis.
Sinon Chaloux,
Des textes à nous présenter ?
Rien compris au film… d’YM. Est-ce de la bonne littérature ?
_____________
» Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez «migrants» : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez. C’est à leur sujet que je vous écris.
Vous avez affirmé, dans votre discours de Calais, que «ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires.» Je ne m’en prendrai ici qu’à vous. Et à vous seul.
Je ne suis pas, comme vous dites, un «commentateur du verbe» : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double.
J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé.
J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.
J’affirme, M. le Président, que des exilés non seulement innocents, mais inoffensifs, subissent sur notre territoire des atteintes aux droits fondamentaux de la personne. Je l’ai vu et je l’ai filmé.
Toutes les images sont extraites du film de Yann Moix, Re-Calais, qui sera diffusé au printemps sur Arte
Vous menacez de saisir la justice si les «faits dénoncés» ne sont pas «avérés». Voici donc, monsieur le Président, les ¬images des conséquences obscènes de ¬votre politique.
Ces actes de barbarie, soit vous les ¬connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction. Ces preuves, si vous les demandez, les voici ; si vous faites semblant de les demander, les voici quand même. Les Français constateront ce que vous commettez en leur nom.
«Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques», avez-vous dit. Ajoutant : «Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné». D’abord, vous menacez de procès en diffamation ceux qui démasquent ¬votre politique ; ensuite, vous menacez de procédures de sanction ceux qui l’appliquent.
Journalistes, policiers : avec vous, tout le monde a tort à tour de rôle. Les uns d’avoir vu, les autres d’avoir fait. Tout le monde a tort sauf vous, qui êtes le seul à n’avoir rien vu et le seul à n’avoir rien fait. On attendait Bonaparte, arrive Tartuffe.
Soit les forces de l’ordre obéissent à des ¬ordres précis, et vous êtes impardonnable ; soit les forces de l’ordre obéissent à des ¬ordres imprécis, et vous êtes incompétent. Ou bien les directives sont données par vous, et vous nous trahissez ; ou bien les directives sont données par d’autres, et l’on vous trahit.
Quand un policier, individuellement, ¬dépasse les bornes, on appelle cela une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on ¬appelle cela un protocole. Vous avez ¬instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure.
Quand une police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, monsieur le Président, qui intimez aux policiers l’ordre de déclencher ces ¬actions souillant la dignité de l’homme ? Vous y avez répondu vous-même : «Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement.»
L’histoire a montré qu’on peut parfois ¬reprocher à un policier de trop bien obéir. Mais elle a surtout montré qu’on doit ¬toujours reprocher à un président de mal commander, précisément quand le respect humain est bafoué. En dénonçant les violences policières, en cherchant à savoir qui est le donneur de ces ordres, je ne fais que défendre la police, parce que lui ¬donner de tels ordres, c’est justement ¬porter atteinte à son honneur.
«La situation est ce qu’elle est par la brutalité du monde qui est le nôtre», dites-vous. Peut-on attendre, monsieur le Président, qu’une situation aussi complexe soit ¬démêlée par une pensée aussi simpliste ? Que des décisions si lourdes soient ¬compatibles avec des propos si légers ? On attendait Bonaparte, arrive Lapalisse.
Serez-vous plus enclin à l’émotion qu’à la réflexion ? Ecoutez la voix de ces jeunes qui, fuyant les assassins et la dictature, rançonnés puis suppliciés en Libye, traversent la Méditerranée sur des embarcations douteuses pour accoster, à bout de forces, dans une Europe que vous défendez par vos formules et qu’ils atteignent par leur courage.
Vous avez osé dire : «Notre honneur est d’aider sur le terrain celles et ceux qui ¬apportent l’humanité durable dans la ¬République.» Au vu de ce qui semblerait être votre ¬conception de «l’humanité», les associations préfèrent l’aide que vous leur avez ¬refusée à celle que vous leur promettez. A Calais, on vous trouve plus efficace dans la distribution des coups que dans la distribution des repas.
Ces associations, monsieur le Président, font non seulement le travail que vous ne faites pas, mais également le travail que vous défaites. Quant à votre promesse de prendre en charge la nourriture, elle n’est pas généreuse : elle est élémentaire. Vous nous vendez comme un progrès la fin d’une aberration.
La colonisation en Algérie, monsieur le Président, vous apparut un jour comme un «crime contre l’humanité». Ne prenez pas la peine de vous -rendre si loin dans l’espace et dans le temps, quand d’autres atrocités sont commises ici et maintenant, sous votre présidence. Sous votre responsabilité.
Faites, monsieur le Président, avant que l’avenir n’ait honte de vous, ce qui est en votre pouvoir pour que plus un seul de ces jeunes qui ne possèdent rien d’autre que leur vie ne soit jamais plus violenté par la République sur le sol de la nation. Mettez un terme à l’ignominie. La décision est difficile à prendre ? On ne vous demande pas tant d’être courageux, que de cesser d’être lâche.
Saccages d’abris, confiscations ¬d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l’aide humanitaire. Tel est le quotidien des exilés à Calais, monsieur le Président. Hélas, vous ne ¬connaissez rien de Calais. Le Calais que vous avez visité mardi dernier n’existe pas : c’était un Calais pipé ; c’était ¬un Calais imaginaire et vide ; c’était un ¬Calais sans «migrants». Un Calais sur mesure, un Calais de carton-pâte. Le Calais que vous avez visité, monsieur le Président, ne se trouve pas à Calais.
Le Défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le «caractère exceptionnellement grave de la situation», qu’il n’hésite pas à décrire comme étant «de nature inédite dans l’histoire calaisienne». Une instance de la République, monsieur le Président, donne ainsi raison à ceux à qui vous donnez tort. Mais je vous sais capable de ne pas croire vos propres services, tant vous ¬donnez si souvent l’impression de ne pas croire vos propres propos.
Comme on se demande à partir de combien de pierres commence un tas, je vous demande, monsieur le Président, à partir de combien de preuves commence un crime.
Je citerai enfin les conclusions de la «mission IGA-IGPN-IGGN relative à l’évaluation de l’action des forces de l’ordre à Calais et dans le Dunkerquois» d’octobre 2017 – mission qui dépend du ministère de l’Intérieur : «L’accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la déontologie policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violences, sur un usage -disproportionné des aérosols lacrymogènes, la ¬destruction d’affaires appartenant aux ¬migrants ainsi que le non-respect de l’obligation du matricule RIO [le référentiel des identités et de l’organisation].»
Permettez-moi, monsieur le Président, de traduire cette phrase dans un français non-policier : «Nous croulons sous les preuves de violences policières, notamment de gazages, mais nous refusons de les considérer comme des preuves au sens strict, car cela risquerait de froisser monsieur le ¬ministre de l’Intérieur, qui serait obligé d’enquêter sur l’épidémie d’anonymat qui saisit ses troupes au moment de l’assaut contre les migrants.»
Vous dites : «Je ne peux laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre utilisent la violence.» Les violences vous dérangeraient-elles moins que le fait qu’on les laisse accréditer ?
A l’heure, monsieur le Président, où vous décrétez ce qui est, ou n’est pas, une «fake news», vous nous rappelez de manière ¬salutaire que vous êtes prompt au mensonge éhonté. On attendait Bonaparte, ¬arrive Pinocchio.
Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes responsable ; je sais seulement en quoi vous êtes irresponsable. Le grand mérite de votre politique, c’est qu’on peut la voir à l’œil nu.
Surtout à Calais, où tout est fait pour ¬rendre impossible aux exilés l’accès à l’Angleterre. Non seulement ils n’ont pas le droit de rester, mais ils n’ont pas la possibilité de partir. Que doivent-ils faire ? Attendre qu’on leur brûle la rétine ? Ou bien jouer leur destin en tentant la traversée ?
Vous menacez en tout, monsieur le Président, des gens qui ne nous menacent en rien. Votre politique ne fait pas que trahir nos valeurs, elle les insulte. Les mesures antimigratoires sont toujours populaires. Mais voulant faire plaisir à la foule, vous trahissez le peuple.
Le préfet du Pas-de-Calais m’a appelé, ¬furieux, osant se réclamer de Jean Moulin ; mais Jean Moulin s’est battu pour faire cesser la barbarie, non pour intimider ceux qui la dénoncent. Les exilés sont des victimes. Laissez les martyrs morts en paix ; cesse de faire la guerre aux martyrs vivants.
Jean Moulin fut supplicié pour une France qui accueille les hommes, pas pour une France qui les chasse. Dites à votre préfet que se réclamer d’un héros de la ¬Résistance quand, dans sa sous-préfecture, Erythréens, Afghans et Soudanais sont harcelés, délogés, gazés nuit et jour, c’est prendre Jean Moulin en otage. Et c’est le trahir une deuxième fois.
Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour ¬diffamation ; la postérité portera plainte ¬contre vous pour infamie. » (Y. M.)
DHH -19h04
« la delicate et cultivée sapience malivole disparue depuis bien longtemps; dommage! »
Oui, oh oui…
Les nazis brûlaient les livres mais Paris brûle-t-il ? La tempête se lève-t-elle dans un verre d’eau ?
YM fait de l’humour ; il joue sur l’étonnante ressemblance physique entre EM et BV
En revanche SMDR sous LVDB, ce n’est pas complètement absurde.
Ce soir je mange des œufs mimosa.
Non, YM n’est pas une réincarnation de Lenny Bruce
Après l’incendie du Reichstag la semaine dernière, c’est maintenant la corbeille à papier d’Antoine Gallimard qui s’enflamme ?
La politique du retour est justifiée plus que jamais, pour la Panthère Rose itou
Drôle de lien
https://www.dailymotion.com/video/x1w15uz
moi j’ai fini de manger, pot au feu de pois chiches au romarin et à la saucisse au fenouil, et malgré l’envie d’aider j’ai été prise par une inspiration perso et j’ai hésité entre une parodie de critique et la tartine margarinée, finalement j’ai corrigé mes épreuves pour la fin de ce mois.
Cher Phil, 8h22, certes, les charmilles auraient pu border l’allée majestueuse qui mème aux Charmettes.
Toutefois, le coin regorge de » buissons ardents », hein.
Je ne sais pas si JJ Rouseau a pu faire tourner dans sa main la robe d’un Cheval Blanc, toujours est-il qu’il y a dans ce Conservatoire, dans ce » magasin d’idées », un beau carré de vigne, dont Madame de Warens pourrait aujourd’hui tirer profit, avec un nectar de cépages maintenant presque disparus. Ce qui l’aurait peut-être sauvée de la misère… Madame de Warens, à qui George Sand a rendu un bien bel honneur.
Je ne connais qu’un Poète qui a mis Espagne au pluriel. Déjà rappelé ici.
ps: closer est un con; pseudo qu’il peut partager avec plusieurs, ici.
Oh mes gars !
trois c’te 1 bon chiffre Ç:-)
je me suis mis une casquette Ç 🙂
LVDB, il n’y a aucune honte à être prise pour SMDR. C’est une femme remarquablement intelligente et très jolie par dessus le marché…Juste un peu caractérielle, comme vous.
closer, perso, je ne vous prends pour personne, sauf pour un con. Je ne sais pas si c’est honteux pour vous.
Mais c’est ainsi.
la parodie est resté coincée dans les fils, pas envie de recommencer …
Quand j’écris con en général ça ne passe pas ? test !
quelqu’un pourrait-il me lire ce qui provoque le bonheur de C-P Dédé sur Krypton ?
je vous en remercie
bonne nuit
rose
C’est une femme remarquablement intelligente et très jolie par dessus le marché
Ah ben c’est pas lvdb. Affaire classée.
Yann Moix a raison.
Comme déjà dit, certains Préfets font honte à Romanin.
Ce régime policier de choupinet, s’il n’est pas dénoncé par les citoyens, fera honte à la France.
Bonne nuit à 20 h 38 min !
Tu te couches avec les poules, rose ?
@rose dit: 23 janvier 2018 à 20 h 38 min
C’est étincelant d’aventures rocambolesques. Une planète inversée…
Un peu trop longue pour être efficace et lue, la lettre à Yann Moix !
Yann Moix, ce qu’il ne comprend pas c’est qu’il y a deux choses qui font honte à la France : la gare du Nord en sortant de l’Eurostar et les jolis pâturages sur le trajet du RER B. Les deux premières images qui s’offrent au pauvre touriste qui rêvait Tour Eiffel et baguette…Pas la peine d’en rajouter donc.
Remarque, Victor Hugo en faisait des tonnes avec Napoléon III !
@Clopine dit: 23 janvier 2018 à 15 h 12 min
Subtil et généreux.
Un commentaire-mémoire comme celui-ci, je veux bien en lire tous les jours ! enfin, souvent…
Remarque,
Victor Hugo aimait son père.
Ed dit: 23 janvier 2018 à 20 h 44 min
Voilà qui est intéressant si vous restez dans l’humour grinçant d’humour. Vous êtes bien dans ces commentaires qui claquent !
« … la gare du Nord en sortant de l’Eurostar et les jolis pâturages sur le trajet du RER B. Les deux premières images qui s’offrent au pauvre touriste qui rêvait Tour Eiffel et baguette… »
(Pas la peine d’en rajouter… c’est vous qui le dîtes !)
le deuxième « humour » est à virer
Reste des réfugiés auxquels ont attribue une qualification juridique – un statut – afin de s’en débarrasser à moindre coût
ont > on ; ne soyons pas si modeste
@Pas la peine d’en rajouter donc.
L’Eurostar devrait atterrir à Lyon
L’Eurostar devrait atterrir à Lyon
C’est cela Langoncet, pas loin du Crayon.
Phil à 18 h 51 min, excellent. C’est pour cela, maintenant qu’elle a perdu ses épines, qu’elle est partie au lit comme les poules, sans demander son reste. Ah.
@pas loin du Crayon
C’est près de chez Pivot ? Il attend les passagers débarquant avec Beaujo et Cochonnailles pour un apéro identitaire ?
Ed, pas le lieu.
Que moelleuse est sa Prison –
Et doux ces tristes Barreaux –
Nul despote – mais le roi du Duvet
A inventé ce Repos !
Dickinson
À demain
Très bien vu, Langoncet. On a oublié de dauber sur môssieu Pivot, avec ses questions à la con.
« et si tu allais voir les antisémites ? »
Un peu comme bas rosis,qui ne lit rien et survole, mais browse au hasard pour ses copier-coller contrôle F: et alors la blédine, avec ou sans grumeaux ?
@môssieu Pivot
Mais il est parfait en identitaire lyonnais. Là où il a péché de manière impardonnable, c’est dans l’image caricaturale qu’il a laissée de Bukowski en ce bas pays
D’un point de vue littéraire
Ah non Langoncet, pour les « identitaires lyonnais », au sens noble il faut prendre un peu de hauteur, soyeuse, qui ne sont pas des soies de jamon.
une absence de virgule et c’est tout le plat qui s’affale
« Un peu trop longue pour être efficace et lue, la lettre à Yann Moix ! »
Je n’ai pas encore vu son documentaire, mais ce doit être cela l’essentiel. Une belle et généreuse pensée, qui me le fait remonter dans mon estime catholique.
« l’image caricaturale qu’il a laissée de Bukowski en ce bas pays »
Bonne pioche, Pivot aurait dû lui consacrer une émission d’interview entière, uniquement avec Bukowski ! Cela serait resté dans les annales, plutôt que cette lamentable sortie en cours de route…
la séquence crâne d’oeuf est en effet à sauver
Des années après sa mort, on parle encore – en bien – de Bukowski. Un livre de Correspondance est sorti récemment, qui a fait la une du Monde des Livres. Une pointure, le vieux dégueulasse, trop vite enterré par Pivot.
les uns, les autres et Bukowski se barre
https://www.youtube.com/watch?v=r_FmMqMu_9k
Qui se souvient encore des « écrivains » que Bulowski a laissés en plan ce soir-là à Apostrophe ? A part peut-être Cavanna, qui n’est plus lu, et devient inconnu des plus jeunes ? Au moins Bukowski est toujours lu, et Barbet Shroeder a fait un film sur lui, avec Mickey Rourke et Faye Dunaway – ce n’est pas rien ! On a bien rigolé de lui ce soir-là, n’empêche que l’immortel, c’est lui !
En France, Bukowski aurait fini, non à l’Académie française, trop cul serrée, mais à la Goncourt, à cause des bons crus et des impeccables digestifs qui sont servis une fois par mois. Ils auraient certes été obligés de faire venir des filles de chez Mme Claude, pour les fins de repas. Exigence de Bukowski ! De la matière journalistique pour Passou !
Beigbeder a cité Nagui comme animateur débile à la TV. Pourquoi le grrrrraaaand écrivain ne s’est-il pas cité lui-même ? Il n’a rien à envier au débile en chef, étant lui-même animateur télé depuis belle lurette !
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