de Pierre Assouline

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La République des livres
Pour saluer Bernard Pivot

Pour saluer Bernard Pivot

S’agissant d’un ami avant tout, et plus encore de quelqu’un à qui l’on doit, tant sur le plan humain que professionnel et dont la disparition a suscité d’innombrables louanges, il est préférable de séparer l’évènement du bruit qu’il a fait. Voilà pourquoi j’ai attendu la cérémonie des adieux à Bernard Pivot, cet après-midi à Quincié-en-Beaujolais, en présence de sa famille et de ses proches parmi lesquels quelques écrivains et vignerons, pour payer ma dette à celui que j’ai eu le bonheur de côtoyer durant une trentaine d’années.

Il ne voulut pas de messe mais une cérémonie à l’église de son village. Outre le maire de la commune, peu de personnes devaient prendre la parole. Sa soeur, ses petits-enfants et l’une de ses filles. Non Agnès à qui il légua sa passion du vin, mais Cécile qui hérita de son goût des livres. Juste partage des choses d’un père attentif. Dans une évocation toute en délicatesse, Cécile Pivot sut trouver les mots qui dépassent l’émotion pour dire les vérités de celui que tous les Français croyaient connaitre. Elle réussit à ne citer que deux écrivains : Jean-Paul Dubois dont le dernier livre L’Origine des larmes fut aussi le dernier que lut son père avant de fermer les yeux et Jean-Paul Dubois à propos duquel il lui confiait au soir de sa vie sa fierté d’avoir beaucoup milité pour que le prix Goncourt aille à Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, ce beau titre étant la métaphore la plus appropriée pour évoquer la vision du monde de Bernard Pivot.

Il avait également choisi les musiques : pour l’entrée du cercueil, l’adagio du concerto pour piano et orchestre opus 1 de Rachmaninoff (dans la version de Byron Janis et de l’Orchestre Philharmonique de Moscou sous la direction de Kirill Kondrachine), suivi par un Nocturne de Chopin (l’Andante de l’opus 9, No 2), enfin pour la sortie de l’église le Concerto No 23, K.488 pour piano et orchestre de Mozart dans la version de Maurizio Pollini. Voilà, c’était lui et l’on sait que nos choix nous définissent mieux que tout dans la vie comme dans la mort. Une cérémonie sobre, discrète malgré l’affluence bourguignonne, suivie quelques centaines de mètres plus loin d’une inhumation dans la plus stricte intimité familiale, auprès de ses parents.

En amitié (mot précieux à ne pas galvauder) comme en amour, on se souvient toujours des première fois. La première fois que nous nous sommes parlés, c’était en 1983 sur le plateau d’Apostrophes. Il m’y avait invité à l’occasion de la parution de ma première biographie, consacrée à Marcel Dassault. Après l’émission et le pot traditionnel en coulisses, nous avons commencé à bavarder. Alors que tout le monde était parti, chemin faisant, nous avons continué sur le trottoir du 13-15 rue Cognacq-Jay. Avec son enthousiasme si communicatif, il voulait me convaincre de consacrer ma prochaine « vie&œuvre » à Jean Prouvost qu’il avait connu et à propos duquel il fourmillait d’anecdotes. Peu de temps après, il me proposa de faire des piges au magazine Lire, puis de quitter les éditions Balland où je travaillais comme conseiller littéraire pour collaborer à plein temps à ses côtés comme grand reporter chargé des enquêtes et des entretiens. Cela dura dix ans jusqu’à ce que, ayant décidé de voguer vers d’autres cieux, il me demande de lui succéder comme directeur de la rédaction. Nous ne nous sommes jamais perdus de vue, mon élection à la Société littéraire des Goncourt, présidée alors par Edmonde Charles-Roux, nous rapprochant davantage encore. En m’accueillant chez Drouant, il me lança un vibrant : « Désormais, on se tutoie ! » (dans la presse, il est de tradition de tutoyer ses confrères mais de voussoyer son chef ou son patron).

Si j’y ai vécu les années Edmonde avec un plaisir sans cesse renouvelé, je conserve une puissante nostalgie des années Pivot. L’ambiance, la conversation, la diversité des sujets, tout concourait à rendre l’atmosphère attachante, que ce soit lors de nos réunions et déjeuners mensuels comme à l’occasion de nos déplacements en France et à l’étranger. Bernard était lui-même le premier à l’apprécier. Nos retrouvailles ne s’achevaient jamais avant trois heures et demies et souvent, présidant en bout de table, il restait assis le dernier alors que nous étions déjà la porte du salon Goncourt, en soupirant : « Quel dommage qu’il faille déjà se séparer… ». Puis les temps et les mœurs… Lorsqu’il m’arrivait de jouer les prolongations, c’était pour évoquer avec lui les livres et les écrivains balayés de longue date par l’actualité, le Béraud des Lurons de Sabolas, le Blondin d’Un singe en hiver et une poignée d’autres.`

Le fait est qu’il aimait passionnément la vie littéraire, avec ses rumeurs, ses bruits, son agitation, ses échos, ses mesquineries, et que l’Académie Goncourt en est une chambre d’écho et l’un des piliers. Il avait été à plusieurs reprises sollicité pour rejoindre l’Académie française mais avait toujours décliné l’invite par détestation des grandeurs d’établissement et crainte de s’y ennuyer ferme. Parler des livres et des écrivains avant de boire et de ripailler pour continuer à en parler mais sur un ton plus allègre encore, cela lui convenait davantage. La solennité du quai Conti ne lui ressemblait pas. A Lire déjà, il nous conseillait de ne jamais accepter de légion d’honneur, de médaille d’Arts&Lettres et autres hochets de vanité :

« C’est une question de déontologie : un journaliste ne doit pas accepter d’être décoré par un gouvernement ».

C’est aussi la marque de son respect pour quelques vignerons du côté de Quincié qui ont fait la guerre et sont entrés dans la Résistance « et qui sont de véritables héros, eux ! » sans que nul n’ait songé à leur accrocher un bout de ruban de la République à la salopette. Le fils de l’épicier ne se prenait pas au sérieux et déplorait que, si d’aventure, il lui prenait l’idée de descendre les Champs-Elysées bras dessus, bras dessous avec Claude Lévi-Strauss, c’est à lui, Pivot, que les passants demanderaient un autographe et non à l’illustre inconnu à ses côtés. « Dérisoire que l’on en soit là, non ?… ». Outre les réformes des statuts pour lesquels il fut à la manœuvre, à commencer par l’interdiction faite à tout juré d’être salarié d’une maison d’édition et d’y exercer une quelconque responsabilité, sa farouche réputation d’indépendance protégea les Goncourt des inévitables pressions, douces, feutrées ou directes, des éditeurs. Son autorité y était naturelle et déterminée comme elle l’était lorsqu’il animait les débats d’idées à Apostrophes puis Bouillon de culture (mais dénué de la gourmande perversité avec laquelle il lançait des pièges durant les dictées des Championnats d’orthographe). Non en homme de pouvoir mais en homme d’influence.

Il aimait la conversation telle que la société en avait hérité des bureaux d’esprit et des salons des XVIIème et XVIIIème siècles. Il la favorisait car les mots, les formules, les citations, les duels d’egos, l’enchantaient. Tout en ayant écrit des milliers de critiques, il se voulait moins critique littéraire que journaliste littéraire depuis ses débuts au Figaro littéraire comme courriériste, « celui qui court la ville pour rapporter des informations », un mot d’autrefois qu’il chérissait entre tous. Il était resté fondamentalement journaliste, carte de presse n° 17 316, de son arrivée à Paris à 20 ans au milieu des années 50 jusqu’à sa mort la semaine dernière au lendemain de son 89 ème anniversaire. Journaliste, un mot auquel il s’acharnait à conserver ses lettres de noblesse quand la doxa en avait fait une assignation méprisable.

On en aura fait de la route ensemble malgré notre vingtaine d’années de différence. Depuis qu’il avait décidé de démissionner de l’Académie Goncourt, se fiant une fois de plus en pareille circonstance à son instinct paysan hérité d’une famille de vignerons, une noria de maladies s’était abattue sur lui. Il aurait pu faire siennes ces lignes de Salman Rushdie dans Le Couteau, car c’est ainsi qu’il le ressentait et qu’il en souffrait au gré de ses séjours à l’hôpital :

« Votre intimité corporelle cesse d’exister, vous perdez l’autonomie de votre moi physique, le contrôle du vaisseau sur lequel vous voguez. Vous l’acceptez faute d’alternative. Vous renoncez à être le capitaine de votre bateau pour lui éviter de couler. Vous laissez les autres faire ce qu’ils veulent de votre corps, presser, drainer, injecter, suturer et inspecter votre nudité, afin de vivre ».

Dès qu’il venait à bout d’un mal à l’issue de traitements épuisants, un nouveau mal venait le chercher. Pas de quoi entamer sa bonne humeur, son humour et sa tenace curiosité, jusqu’à ce que ces derniers mois, le match lui parut trop inégal. Que ce soit dans les rues de Paris ou d’Aix-en-Provence, il ne pouvait franchir cent mètres sans être reconnu, discrètement salué par un sourire ou un hochement de tête. Sa popularité demeurait inentamée. Il n’était pas rare que des passants (rarement des jeunes, on s’en doute) viennent lui serrer la main en lui disant : « J’adore vos émissions, quel bonheur à chaque fois ! », tel quel, au présent, alors qu’il n’apparaissait plus dans la lucarne depuis de nombreuses années. Le fait est que pour un grand nombre de Français, il incarnait toujours le livre et la littérature à la télévision.

Il est vrai que durant les quinze années de son existence sur la deuxième chaine, de 1975 à 1990, Apostrophes joua un rôle essentiel dans la vie culturelle en France ; elle participa de plein droit au débat d’idées quand elle ne l’initia pas ; des querelles y ont été vidées publiquement ; des réputations s’y sont faites et d’autres s’y sont défaites ; des penseurs exigeants y ont gagné un public qu’ils n’auraient jamais espéré atteindre ; des romanciers populaires y ont perdu tout crédit ; des poètes s’y sont fait entendre. Souvent le destin d’un livre s’y est joué en quinze minutes, pour le meilleur et pour le pire. Durant toutes ces années, Bernard Pivot y fut l’« interprète de la curiosité publique » selon le mot de Pierre Nora, lequel n’ira pas, pour autant, jusqu’à faire du studio d’Apostrophes un lieu de mémoire. Cela dit, l’Apostrophes fait homme n’a jamais fait l’unanimité, fort heureusement. Il y a une vingtaine d’années, Philippe Lançon en faisait un quelconque VRP des livres dans Libération ; une vingtaine d’années plus tard, Guillaume Erner l’exécutait dans un billet fielleux à l’annonce de sa mort sur France Culture qui se distingua des autres stations de radio en zappant l’évènement ; il est vrai que nombre d’intellectuels, surtout après la disparition de l’émission, esquissait une moue dédaigneuse devant ce qu’ils tenaient peu ou prou comme « un spectacle de variétés« , ainsi que le définit le philosophe Gilles Deleuze.

La liste des apostrophés est impressionnante, non par leur nombre mais par leur trempe. Lorsqu’on visionne ces émissions sur le site de l’INA, on est frappé par deux phénomènes : d’abord la qualité et la variété des auteurs, surtout chez les historiens, les philosophes, les sociologues, les essayistes, auxquels on aurait du mal aujourd’hui à trouver des héritiers de la même envergure et pas seulement chez les Français (où sont les Dumézil, les Braudel, les Lévi-Strauss ?) ; ensuite l’exceptionnelle liberté de ton qui régnait sur ce plateau, la vivacité de la dispute, parfois la violence des échanges, dans un grand mélange des genres, toutes choses qui doivent aussi aux aléas du direct, et qui contrastent si fort avec l’autocensure et la frilosité de notre époque rongée par le principe de précaution.

Apostrophes faisait l’événement, chaque vendredi soir dans la lucarne et le lendemain dans les librairies, en un temps de démocratisation de la culture au lendemain des Trente Glorieuses où la télévision ne comptait que trois chaines. Depuis, il y en a des centaines à la disposition du téléspectateur, la télécommande a encouragé l’impatience, la notion de direct a été abolie, le podcast a bouleversé les notions de temps et de programme. Apostrophes renouait parfois avec le rituel de la visite au grand écrivain mais sans rechercher d’adoubement comme c’était le cas sous la IIIème République. On y conversait ; désormais, à la télévision, on échange ; le plus souvent, les invités s’empressent d’aligner quelques phrases avant que leur voix ne soit zappée par la frénésie de l’animateur ou étouffée par la vulgarité des applaudissements.

Qui voudra écrire notre histoire culturelle vers la fin de l’autre siècle ne pourra faire l’économie d’un examen attentif des archives d’Apostrophes. Au-delà d’un reflet de la production éditoriale, et donc de la sensibilité, de l’intelligence, de l’esprit français dans ces années-là, il y trouvera un miroir sans pareil de la France des « années Apostrophes » tant nombre de Français s’y sont retrouvés. De toute la France et non d’une certaine France. Des dinosaures aux yeux des plus jeunes générations.

Il y a près de dix ans, lorsque je formais le projet de réaliser un documentaire qui le mettrait face à une anthologie des meilleurs moments de l’émission dans les conditions du direct afin de préserver toute la spontanéité de ses réactions, il accepta aussitôt le pari, se félicita qu’une productrice telle que Fabienne Servan-Schreiber (Cinétévé) s’investisse dans le projet mais douta que France 2 s’y associa. En quoi il avait eu du nez, une fois de plus.

Lorsqu’elle fut reçue par le jeune responsable des documentaires, celui-ci finit par décliner sa proposition au motif que « vérification faite dans le dossier de l’émission, elle n’atteignait pas une grande audience » ! L’affaire fut finalement rattrapée par une autre responsable de la chaine. Ancienne productrice du Grand échiquier de Jacques Chancel pendant des années, devenue responsable d’une unité de magazines culturels à France 2, elle avait une toute autre approche de l’histoire de la télévision. Ayant eu vent de notre déconvenue, elle nous convoqua, regretta infiniment ce qui s’était passé:  » Ca ne m’étonne pas mais il ne faut pas en rester là. Je pars à la retraite. Ce sera mon dernier grand projet, ils ne pourront pas me le refuser à la prochaine réunion. Vous avez demandé 60 minutes ? Insuffisant. Il vous faut 90 minutes. Et obligatoirement un vendredi soir ». Ce sera donc Les vendredis d’Apostrophes, grâces en soient rendues à Liliane Bordoni.

Bernard Pivot était un homme de papier et un grand lecteur, un lecteur hénaurme, un lecteur avide, un lecteur consciencieux, un lecteur jamais rassasié. Et un lecteur indépendant. En relisant quelques unes de ses notes de lecture rédigées à la diable à usage interne, on l’y retrouve tel qu’en lui-même :

« Je suis sûr que ce livre est mieux que je ne le pense, mais, allez savoir pourquoi, j’éprouve des difficultés à adhérer à cette histoire pourtant astucieuse. Je crois que ce qui se passe au ciel fait du tort à ce qui se passe sur la terre » (…) Heureusement que tout le livre n’est pas écrit comme le premier chapitre! Intéressant, bien conduit, mais trop didactique, un peu lourdingue (…) Le portrait de la haute société est enlevé, ironique, éblouissant. Une écriture rare aujourd’hui, brillante, acérée. (…) Passionnément romanesque. Mais pourquoi cet abus de mots, phrases, citations dans une langue étrangère jamais traduite ? Bon pour la musique et la couleur, pas bon pour le sens, la clarté. Et dire que je m’étais promis de ne lire aucun livre sur la guerre cette année! (…) Tout est dans l’écriture, mélange de syntaxe de vieux français et de mots modernes, bizarres, insolites, insolents, poétiques, provocants. Une débauche de vocabulaire classique, parfois rare, et de néologismes. A la longue, c’est fatigant, mais quelle créativité ! »

 En général, le biographe passe des années avant de trouver le rosebud de son héros, ce petit rien, cet infime détail, cet objet, ce lieu, ce mot ou cette parole, qui le résume et le reflète secrètement. Avec Bernard Pivot, inutile de chercher : le mesmotsrialiste nous l’offre. Son rosebud gît là où nul n’aurait été le chercher : au fond de sa poche droite. Dans son autobiographie Les mots de ma vie (2011), l’explication du mystère talismanique se trouve à l’entrée « Marron » : un vulgaire marron ramassé en septembre qu’il ne cesse de triturer et qui lui dure généralement toute une année. Un demi-siècle qu’il en est ainsi, depuis qu’une tante spécialisée en pharmacopée champêtre lui a recommandé le port de ce gri-gri dans sa poche. Ce qui lui était conseillé à l’origine pour lutter contre les rhumatismes a étendu son pouvoir jusqu’à tout excès nerveux.

     Jamais il n’aurait écrit ses Mémoires au sens où tant d’éditeurs les guettaient. Ronds, classiques, anecdotiques. Le retour de passé ne pouvait advenir que de biais. Ce ne sont donc pas des souvenirs mais des explosions d’autrefois chez un amnésique qui se soigne. Voilà donc le livre d’un homme qui a vécu par et pour les livres, dans la compagnie des écrivains, mais que sa sagesse paysanne a préservé de ne jamais se croire l’un d’eux. D’autant plus facile que s’il les aura beaucoup interrogés, il les aura rarement fréquentés ailleurs que dans leurs livres. Pivot reste Pivot en ce qu’il convoque des écrivains à chaque définition. Les livres lui servent de points d’appui et de barre analogique. Ici La Peau, là Les secrets de la princesse de Cadignan.

Bien malin celui-là qui prétendrait n’y rien apprendre. Des mots devenus rares, bien entendu, que la désinvolture de l’époque, son relâchement dans la dérision et ses vulgarités bien admises, ont rendu obsolètes : « Fragonarde », « Quinteux », « Carabistouille », « Croquignolet », « Chafouin », « Affiquet » et tant d’autres qu’on n’ose plus employer de crainte de paraître poussiéreux, voire réactionnaire (est-ce pour cela que l’éditeur s’est cru tenu de nous imposer une taille de police de caractères généralement réservé aux mal voyants et au quatrième âge ?). On y découvre que l’expression footballistique « faire soutane », par laquelle un joueur bloque une tentative de petit pont, vient des patronages, les prêtres sportifs échouant à faire passer le ballon entre leurs jambes.

  Pivot déconseillait de dormir dans une chambre aux murs tapissés de livres, car il faut toujours se méfier des personnages : la nuit, ils désertent les romans pour encombrer les cauchemars plus souvent que les rêves des dormeurs. Il faut le comprendre : les livres ont mangé sa vie. Pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, on connaît. Le pire, c’est le temps pris sur le reste, les siens, sa femme et ses enfants. Cela éclate à la fin de l’entrée « Famille », bien sûr. Un « Salauds de livres ! » qui résonne comme du Gabin dans La Traversée de Paris. Il demeura un courriériste dans l’âme, reporter des bruits et rumeurs à l’humeur vagabonde. De tous les écrivains dont l’œuvre l’a le plus intimement imprégné, au-delà de son admiration intellectuelle et morale pour Simon Leys, de son affection pour Nabokov, de son attachement à Jouhandeau, l’œuvre, plus modeste et si française d’Antoine Blondin, est probablement celle qui au fond le toucha le plus tant elle parvint à l’émouvoir tout en l’amusant. C’est ce Pivot-là qui se déclarait prêt à participer à une manifestation pour l’augmentation du goût de la vie. Rien de ce qui est français ne lui était étranger. Au chapitre du « Vécu », il était un personnage échappé des Enfants du bon Dieu lorsqu’il nous raconte que, muré dans sa tristesse alors qu’il suivait la voiture mortuaire emmenant son père à sa dernière demeure, il dut se retenir de rire en constatant que la plaque d’immatriculation contenait les lettres « VQ ».

   Taiseux absolu dès que l’on abordait sa vie privée, ses gains ou son bulletin de vote, Pivot était la pudeur faite homme. Il  dissimulait difficilement son émotion à la simple évocation de son père, prisonnier pendant toute la durée de la guerre dans un stalag en Allemagne tandis que sa petite famille avait quitté Lyon pour se réfugier dans les terres à Quincié et que son fils le remplaçait auprès de sa mère en lui offrant chaque 1er mai une branche de muguet « comme papa le faisait en posant le vase sur la cheminée ».  A son retour, son père lui confia le triporteur du magasin pour « livrer la flotte et le pinard » après l’école, il lui révéla la magie du football en l’emmenant le dimanche au stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne. Toutes choses qui donnaient son prix à l’intimité que Bernard nous concédait parfois. Elle transparaît à l’entrée sur la foi. Elle se faufile dans son apologie du mot qu’il tient pour le plus beau de la langue française : « Aujourd’hui », le plus présent, le plus vivant, un mot qui sent le café et le pain grillé du matin, celui dont Mallarmé n’eut aucune peine à nous convaincre qu’il est « le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui ». On a pris son impatience pour de l’intranquillité alors qu’il ne rêvait que de désinvolture. Dans la meilleure acception du terme : cette légèreté qui fait de nous des Monsieur Jadis, la nostalgie sans la mélancolie –et la mélancolie dénuée de tristesse.

C’était un homme du centre du centre de la France, héritier d’une lignée de paysans au cul de plomb, enracinés au point de ne jamais s’interroger sur l’au-delà de leur ligne d’horizon, qui en concevra une secrète fascination pour les cosmopolites, les apatrides, les polyglottes, les gens et les esprits venus d’ailleurs, ceux dont il disait joliment qu’ils sont nés dans les pliures de la géographie et qu’ils ont grandi dans les codicilles de l’Histoire. Lui connaissait très bien la langue française mais n’en savait aucune autre. S’il n’avait pas été courriériste, il aurait rêvé d’être gratteur de tête dans un train fantôme. Mais qu’aura-il fait d’autre au fond, avec un esprit sans pareil, dans le grand cirque littéraire ?

((« Bernard Pivot sur les marches du Grand Hôtel à Cabourg » photo Passou ; « Le jeune courriériste du Figaro littéraire glanant des informations auprès de Louis-Daniel Hirsch, direction commercial des éditions Gallimard » photo D.R. ; « L’équipe d’Apostrophes, composée notamment de l’indispensable bras droit Anne-Marie Bourgnon, chez Lipp au souper après l’émission » photo D.R.; « Sur le plateau » photo Pascal Baril ; « En visitant une cave dans le Médoc » photo Passou ; « A l’église de Quincié  après la cérémonie : on est peu de choses… », photo Passou ; « Les dernières années » photo Passou)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

748 Réponses pour Pour saluer Bernard Pivot

rose dit: à

Respect, Pierre Assouline !

Paul Edel dit: à

Heureux de retrouver sur une photo prise chez Lipp, le visage d’Anne-Marie Bourgnon, qui rassura tant d écrivains et d’invités dans les minutes qui précédaient le début de l’émission. A ce propos je me suis toujours demandé si Pivot avait le trac dans les ultimes secondes avant le direct. Enfin quel beau papier.

D. dit: à

Je le regretterai !
Et vive le Beaujolais !

pourmapar dit: à

 » l’exceptionnelle liberté de ton qui régnait sur ce plateau, la vivacité de la dispute, parfois la violence des échanges, dans un grand mélange des genres, toutes choses qui doivent aussi aux aléas du direct, et qui contrastent si fort avec l’autocensure et la frilosité de notre époque rongée par le principe de précaution. »

Eh bien, Pierre Assouline on peut croire, en plus populaire en plus excessif,la suite concrète de cette description sur ce blog, le vôtre.
Vous êtes vraiment par certains côtés son fils spirituel.
Bravo et félicitations! 🙂

pourmapar dit: à

on peut croire, et constater (…) la suite concrète, etc.

pourmapar dit: à

Le triporteur du magasin et non le « tripoteur », cela prête trop à confusion…

Clopine dit: à

Ben ouais. Même avec le meilleur mauvais esprit du monde, même en grattant là où ça fait mal, on arrive pas à conspuer un Bernard Pivot. Là où un Frédéric Mitterrand, bon, ben bref, d’accord, du talent, mais dès qu’on gratte le pus sort, chez Pivot, rien que de la qualité française. Estampillée. Et comme le bonhomme n’était pas orgueilleux pour un sou, il aurait sans doute accepté ce label « qualité française », à défaut des rubans qu’à juste titre il refusait… Zut, me voici prise en flagrant délit de chauvinisme appropriatif… Bah, un jour je compterai le nombre d’heures passées devant apostrophes. Et je le comparerai au nombre d’heures passés sur la Rdl !!! (bon d’accord, je sors).

Clopine dit: à

on N’arrive pas. Tout le monde s’en fout, mais moi je n’arrive pas à NE PAS corriger mes fautes ! (enfin, celles que je discerne…)

D. dit: à

Pour libérer le malfrat Mohamed Amra, on a tué aujourd’hui deux fonctionnaires de l’Etat et grièvement blessé plusieurs autres.

Que chacun s’en souvienne et agisse en conséquence dans les isoloirs.

Clopine dit: à

D., vous êtes puant. Je veux dire : quels que soient les individus qui ont été portés par les urnes au pouvoir, eh bien depuis que je suis née, s’il y a une chose dont je suis persuadée, c’est qu’ils ont tous lutté contre les Amra d’hier et d’aujourd’hui et que s’il avaient pu lutté contre ceux de demain, ils l’auraient fait. Oui, même Sarko !

Alors, dire que pour lutter contre les Amra, « il faut agir en conséquence dans les isoloirs », c’est vraiment, mais alors vraiment… Puant, quoi. Je ne vois pas d’autre mot. C’est laisser planer le soupçon qu’à part l’extrême-droite, les dirigeants de notre pays « laissent faire » les Amra. C’est, oh merde, tout ce que j’entends de plus en plus, de plus en plus fort, de plus en plus accepté.

C’est juste dégueulasse…
Et c’est une fille de l’extrême-gauche qui est obligée de relever ça, sur ce blog ? Personne d’autre, à part moi ???

Clopine dit: à

lutter. Voir plus haut.

Clopine dit: à

Je vais même aller plus loin : même ce néo-libéral de Macron. Franchement, c’est un ennemi pour moi. Mais de là à induire, comme D. le fait, qu’il puisse être en quelque façon que ce soit impliqué dans le parcours d’un AMRA et qu’il faille s’en souvenir « dans les isoloirs », mettre d’un côté un fait divers, certes scandaleux, certes atroce, certes criminel, et de l’autre, comme si les deux côtés de la balance étaient équivalents, « les isoloirs », c’est-à-dire les élections démocratiques… Mais c’est vraiment dégueulasse !!! (et pourtant, dieu sait que je pense que Macron est le toutou du capitalisme, qu’il aboie à la porte, quoi. Mais de là à se servir d’un truc pareil, je veux dire Amra, pour… Putain !!!)

Clopine dit: à

Bref, calmons-nous. On va dire que, quelque soit mon envie que le cours du monde change, je ne suis pas d’accord pour accuser Marie-Antoinette d’avoir des relations incestueuses avec ses enfants. Et s’il faut en appeler à tous les Maires de France, même les communistes ahaha, même les anticapitalistes, ben faudra le faire.

Marie Sasseur dit: à

 » un ami, c’est quelqu’un qui vous connaît bien, et vous aime quand même « , ai-je lu récemment; petite pensée facile pour cet hommage qui ne l’est pas, rendu à un ami. Avec panache.

_____

Des deux écrivains, JP Dubois et JP Dubois, je n’ai lu que le roman du prix Goncourt. Son titre étonnement resté associé dans mon esprit à l’aviatrice algonquine, beau portrait de femme, est en réalité la dernière phrase du pasteur qui quitte ses ouailles, une phrase, un mot d’excuse, pour un départ.

Samuel dit: à

Pourquoi le roman écrit par le jeune Bernard Pivot « L’amour en vogue » n’est jamais mentionné quand on évoque ce dernier ?

Marie Sasseur dit: à

Aïe, étonnamment
j’ai jamais participé à « la » dictée.

closer dit: à

Bel article Passou. Emouvant et juste.
Merci.

D. dit: à

C’est cela, oui. Clopine.
Une petite pensée pour les familles dans la détresse ce soir ? Non ? Trop puant ? Pas assez consensuel ? Pas assez conforme ?

Ok ok. Parlez-nous de votre pomme. C’est tellement moins obscène. Hein ?

D. dit: à

Une p’tite marche blanche avec des mouchoirs et sans récup ? C’est de bon ton.

Ou bien agir. Dans l’isoloir.

Moi j’ai choisi et j’assume.

D. dit: à

« Et pourtant Dieu sait »… qu’elle ose écrire. Gonflée à 30 bars, la Trouillefou.
L’a peur de rien.

Jazzi dit: à

Sur la photo 1, on peut lire : « salades-huitres-moules ».
Le Grand Hôtel de Cabourg n’est plus ce qu’il était et Marcel en perdrait son latin !
Est-ce le crâne dégarni de Passou, en premier plan ?

renato dit: à

« Que chacun s’en souvienne et agisse en conséquence dans les isoloirs. »

Propagande mesquine d’un incapable qui, n’ayant d’autres idées que la répression, vampirise un fait tragique sans aucun respect pour les victimes.

rose dit: à

Pierre Assouline prend la photo et Bernard Pivot le regarde avec franche amitié, connivence et sourire.

D. dit: à

Mais va donc boufer ta choucroute, toto.
Mets-y du parmiggiano si tu veux.

D. dit: à

Passe toi du Boulez et du Cage en accompagnement. T’as aussi des bons disques de scies à métaux et portes de garage qui grincent si tu veux jouir.

renato dit: à

Il se croit civilisé alors qu’il n’est qu’un rustre grossier, le cédé.

renato dit: à

Par ailleurs, nouille trop cuite, parmigiano avec un seul g.

Passou dit: à

Merci Bolibongo
Jazzi, c’est moi qui ai fait la photo, comme signalé en bas… Donc j’étais derrière…
Paul Edel, BP n’avait pas le trac avant, mais après, c’était pire, il ne dormait pas de la nuit jusqu’à l’aube car il refaisait l’émission,

D. dit: à

Faut suivre un peu, Bolibongo.

D. dit: à

Tout de suite renato se croit supérieur parce qu’il mange ses pasta al dente comme la Castafiore. Franchement ça vole pas haut. Moi mes pates preferées c’est les Rivoire et Carret bien cuites avec du beurre. Et paf.

D. dit: à

J’ai fait exprès sur le deuxième h de parmigiano. Et hop il a sauté dessus à pieds joints. Ah non mais il ne sait pas comment s’occuper à la retraite, c’est flagrant. Qu’il rouvre son atelier, on le verra moins ici.

renato dit: à

« J’ai fait exprès » et gnagnagna.

Jazzi dit: à

Oui, rose, il y a beaucoup de malice et de tendresse dans le regard de Pivot au photographe.

D. dit: à

Demain je me ferai du maquereau au vin blanc.

MC dit: à

Très beau texte, Pierre Assouline! MC

rose dit: à

Henri Lhéritier, de mémoire poète, & vigneron, nous avons bloggué avec lui ici.
La cargolade, ce sont des escargots farcis au roquefort, cuits sur un feu de bois aux sarments de vigne.

JC..... dit: à

C’était mieux avant…

et alii dit: à

Rachi est l’esprit des vignerons français;
avec ce billet, un supplément d’émotion ;
merci !

Bloom dit: à

Bel hommage, qui n’est ni l’œuvre d’un fesse mathieu, ni celle d’un porte coton ou d’un prévaricateur, tous 4 mots à pivot ou presque.

Bloom dit: à

3 pas 4

Janssen J-J dit: à

Je prends connaissance ce matin de la chronique de Guillaume Erner, semble-t-il objet de polémique, sur le décès de « l’ami Bernard ». Elle m’a semblé, à juste titre, distanciée de l’émotion collective du moment, et très franchement, au vu de sa chute généreuse, je ne vois vraiment pas en quoi il aurait démérité. J’y lis un bien bel hommage honorable, me rappelant qu’à la différence du présent témoignage de gratitude de la RDL, Erner n’avait pas eu de souvenirs communs à partager sur Bernard Pivot. Peut-on en déduire que ce journaliste « culturel » en méprisait le confrère, comme homme et « passeur » ?… On s’interroge.
« Voilà pourquoi il ne faut pas enterrer Pivot en enfouissant plus profondément encore sous la terre son projet de transmettre l’amour des livres en grand nombre », a-t-il dit. Cf. pour mémoire
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-jour-emission-du-mardi-07-mai-2024-4020796
Bàv, (15.5.24_8.45)

J J-J dit: à

et d’ailleurs, on aj entendu pire, à l’égard de B. Pivot et de sa corporation… Ceci, par exemple : « j’aurais encore moins envie d’aller dire du bien d’un animateur de radio univoque ou d’un journaliste de télévision qui trouverait du génie littéraire dans les notices de médicaments ». Etc, etc. Drôle, non ? Bàv,

rose dit: à

Sur France Culture
« Fermez les guillemets »: la dernière de Bouillon de culture, quand Bernard Pivot répondait à son questionnaire
Par Sébastien Lopoukhine
Publié le lundi 6 mai 2024 à 15h11

Vint alors le moment de rendre l’antenne. C’est alors Jean d’Ormesson, le recordman des passages dans les émissions de Pivot (« Ouvrez les guillemets », « Apostrophes », « Bouillon de culture »), qui se chargea de poser les habituelles questions.
« Votre mot préféré ? – Aujourd’hui, avec une apostrophe au milieu.
Le mot que vous détestez ? – Un mauvais sentiment, décrit par un mauvais mot : con-cu-piscence.
Votre drogue favorite ? – La lecture des journaux en général, et de « L’Equipe » en particulier.
Le son, le bruit que vous aimez ? – Le son très discret des pages que je tourne en lisant un livre, ou le son aussi discret du stylo sur la feuille.
Votre juron, gros mot ou blasphème favori ? – Oh putain ! Oh putain ! Oh putain ! Toujours trois fois !
Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ? – Michel Bouquet dans « L’Avare » de Molière.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ? – Président de France-Télévision ou directeur d’une chaîne du service public.
La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? – Un cep de la romanée-conti.
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ? – Vous avez toute l’éternité pour apprendre l’anglais. »
Rires sur le plateau, la séquence est joyeuse. Puis à l’écran, Bernard Pivot reprend la parole et déclare, avec son entrain de toujours : « Le livre se referme, je vous souhaite une bonne nuit à tous, fermez les guillemets. »

renato dit: à

« j’aurais encore moins envie d’aller dire du bien d’un animateur de radio univoque ou d’un journaliste de télévision qui trouverait du génie littéraire dans les notices de médicaments »
Je ne sais pas qui l’a dit mais je sais que c’est une énorme connerie.

Gadda appréciait les descriptions techniques d’objets utilitaires — la cuvette des toilettes, par exemple — et moi aussi.

Arbasino parle des cotations boursières comme d’une forme de littérature — les sonorités —, moi aussi, mais plutôt comme musique, il suffit de le lire à haute voix pour comprendre.

Entre le 22 février 1960 et le 13 septembre 1962, Pynchon a été employé comme rédacteur technique pour la société Boeing,
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/0950236X.2019.1580514

Cela bien à part, un de Tel Quel a dit que tout ce qui est écrit est admirable.

J J-J dit: à

@ un de Tel Quel a dit que tout ce qui est écrit est admirable.

Et voilà pourquoi il faut rester muet devant la citation précédente d’un célèbre inconnu, une connerie à vos yeux… Il faudrait savoir, cher RM. et fermez nos guillemets ! 🙂 Bàv,

renato dit: à

Le premier critère J J-J, est « est-ce bien écrit ou non ? » ; le dernier est le contenu, car trop de contenu produit plus de didactisme que d’art. Lors d’une interview, Willem De Kooning (1904-1997) a défini le contenu comme : « un aperçu de quelque chose, une rencontre comme dans un flash. C’est minuscule… c’est une chose minuscule, le contenu ».
Donc peu importe si le texte parle d’une commode (Degas à propos d’un sonnet de Mallarmé), de bas de contention, d’un séjour à la campagne, et ainsi de suite.
Inutile de dire qu’il s’agit de mon opinion !

renato dit: à

Éventuellement, Susan Sontag, Contre l’interprétation.

Jazzi dit: à

Comment se fait-il que Passou n’ai pas animé une nouvelle émission littéraire à la télé après le départ de Bernard Pivot ?

Jazzi dit: à

n’ait pas…

Jazzi dit: à

La littérature ne se réduit pas au bien écrire, pas plus que la peinture au bien peindre ou au bien dessiner…

et alii dit: à

mais dans son cas avec la quasi certitude d’y retrouver dentistes,(DUBOIS)dans ma « famille »,, il y avait des dentistes, et des lectrices,
nous avions tous nos histoires de PIVOT
pour les dentistes : »Il s’agit d’une technique de restauration » ;pour les lecteurs et les lectrices aussi; mais il y a une différence de « douleur » ;et,avec B.P, ce sont les dentistes qui souffraient

renato dit: à

Il y a quelque chose entre le premier critère et le dernier, Jazzi ! Je ne l’ai pas mentionné parce que c’est la base du travail, et ce n’est même pas très technique, mais parce que nous sommes sur la entre les humains : choix, qualité et traitement des matériaux. Le contenu n’est qu’un reliquat : il faut bien que les gens distraits parlent de quelque chose !

renato dit: à

mais parce que nous > mais PUISQUE nous

renato dit: à

L’hypothèse moderne selon laquelle toute œuvre d’art doit dire « quelque chose » est une fourberie malveillante pour rendre l’art aimable et accommodant. La surcharge d’informations (redondance) diminue l’acuité de notre perception sensorielle, et puisque ce qui importe aujourd’hui, c’est de retrouver nos sens, nous devons donc percevoir davantage et remâcher moins.

J J-J dit: à

@ mais parce que (PUISQUE nous sommes sur la (TERRE ???) entre les humains –

Se relire d’abord un brin avant d’en arriver au contenu, aij pensé, en ayant mal pour lui. Comme d’avoir eu « le choc » de Manet, tel un Jacques Monory qui, à défaut d’être devenu l’assassin des Meurtres, préféra finalement s’en retourner à la peinture.

J J-J dit: à

@ mais PUISQUE que nous sommes sur la TERRE ? entre les humains

Rosanette dit: à

@et alii
vous écrivez
« Rachi est l’esprit des vignerons français »;
Ironique bien sûr et amusant ce rapprochement de deux mondes si étrangers l’un à l’autre dans la France du 11 eme siècle
Si ce n’est pas le cas, vous prêtez beaucoup aux vignerons français en suggérant que le personnage et la pensée de Rachi pésent pour quelque chose dans leur identité vigneronne ,
D’autant que si Rachi été un grand talmudiste. je pense qu’il a été un vigneron ordinaire qui n’a pu a ce titre marquer les mémoires et les sensibilités locales

D. dit: à

Jazzi dit: à

La littérature ne se réduit pas au bien écrire, pas plus que la peinture au bien peindre ou au bien dessiner…

Ben si, Jazzi. Il faut un certain niveau de « bien ». Disons que la bonne littérature ne se résume pas à ce qui a été édité. Et que ce qui a été édité est bien souvent en dessous du seuil du « bien » retenu par une cohorte d’initiés honnêtes et sains
d’esprit.

Nicolas dit: à

Émouvant mais qui aurait pu en douter après un tel compagnonage. A l’église sans messe n’est ce pas le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Dieu? Et sur les mots pardonnez moi mais il ne semblait pas si optus.

J J-J dit: à

L’hypothèse moderne selon laquelle toute œuvre d’art doit dire « quelque chose » est une fourberie malveillante pour rendre l’art aimable et accommodant… (RM)

C’est à peu près ce que pensait Bertrand LAVIER et pas mal de monde de son espèce d’intello de l’art conceptuel finasseur. Ce qui n’est pas mon opinion, cela va cent dires !

NB / @ la rubrique nécro : la romancière et poétesse Alice Munro est morte avant hier.
Elle était l’ainée de trois mois de ma propre mère, elle-même hélas toujours vivante et sans doute malheureuse dans sa tête de n’avoir pas reçu de prix Nobel. Personne ne sait d’ailleurs si elle a même conscience de désirer mourir, alors qu’elle a toujours cru que l’après-mort ne serait pas de tout repos pour elle ni pour personne, vu son incertitude du Paradis et sa plus grande certitude d’un purgatoire éternel pour tout son monde.
Voilà ce quij, à mes yeux, reste le plus difficile à objectiver en peinture, en roman, en philosophie ou en bavardages sur les réseaux sociaux littéraires. Et pourtant, cela existe bel et bien et il le faut.
… Et qu’on ne vienne pas nous refaire le coup de la philo à deux balles de l’imaginaire réaliste contre la réalité imaginaire du « 2e acte », un néo vaudeville de Feydeau où tout finit toujours par des coucheries dans le but de parvenir à se hisser quelque part, dans toutes les classes et dans tus les genres… Brefl, encore une comédie ratée, où certes on ricane jaune quelques secondes de temps à autre, pour finir sur un travelling à mourir d’ennui, le temps d’avaler à rebours un prétendu message subliminal sur la « fin du cinéma » comme médium, chez Netflix… Lequel, d’ailleurs subventionne ce type de films auto parodiques, au lieu de les censurer en bonne et du forme, comme le montre le réel monsieur de l’IA qui donne ses consignes avant que la technique enrayée vienne lui clouer le bec…

Bon, jzmn ! va falloir en débattre et sortir Du Pieux. Mais où êtes-vous passé depuis hier en sortie nationale, bon sang (ah ah aha ?)

Bàv

J J-J dit: à

@ pas si optus.

J’aime beaucoup ce nouvel arrivant sur la chaine…
et mes propres bévues impures involontaires (tus les genres ; bonne et du forme ) ; etc,… Clavier sauteur, hein Christian ? L’a bonne mine… Se relier, se relier… quoi.

J J-J dit: à

Cette histoire de ne pas vouloir de messe, mais quand même quelque chose qui se passe dans une église… j’y ai souvent été confronté… C’est fréquent… Mais c’est un poncif franchouillard qui finit par exaspérer… Bon, moi je veux bien qu’on se prosterne sur l’urne de mes cendres funéraires dans une église si l’assistance ne trouve pas de lieu plus approprié piourboir un coup de beaujolpif à ma santé.
Bon, je sors, avant qu’on débarque le blasfé-mateur. A pluss.

renato dit: à

À chacun ses goûts et ses opinions, JJ-J, je crois que je l’ai déjà dit.
Pour Bertrand Lavier, il ne me semble pas pouvoir le classer comme conceptuel, il me semble plutôt Fluxus même s’il n’aime probablement pas ça.

maestri dit: à

« ne pas vouloir de messe »

Il n’y a pas en France des salles d’adieu pour ceux qui recherchent un espace laïque et digne pour célébrer les funérailles civiles ?

Phil dit: à

Bel hommage dear Passou, pour la nostalgie du temps passé. Trois générations de Français ont pu goûter la faconde livresque du patron d’Apostrophes chaque vendredi soir, jusqu’aux borborygmes de Claude-Jean Philippe pour le bonheur des cinéphiles devant un Pivot anesthésié par son émission du jour. Ensuite venait le film savonneux Dynasty, condamné pour amoralité pédé par nos grand-mères abonnées.
La dernière photographie est la meilleure. Nous n’oublierons pas la manière de Pivot d’ouvrir et agiter un livre pour trouver les passages à citer et la distribution finale aux auteurs anxieux mais soulagés de repartir les mains pleines.

Janssen J-J dit: à

@ À chacun ses goûts et ses opinions, JJ-J, je crois que je l’ai déjà dit.
… ce qui n’empêche pas de rebondir par un point de vue perso, sans détruire celui de l’autre, sauf à s’y arc*boutant just’ un brin. Le goût des rebonds républicains et courtois est toujours là, agréable, sauf quand il y a dérapagre. A Aignay-le-duc ou ailleurs.

J J-J dit: à

eh bien, Maestri, vous venez encore de m’apprendre quelque chose. Merci, de rien…
—————–
Fluxus, plus qu’un mouvement en tant que tel, est un état d’esprit, un espace de liberté, de partage, d’amitié, dans lequel vont se reconnaître des dizaines d’artistes de toutes nationalités. Un mouvement international est né autour de cette pratique iconoclaste et très ludique de promotion d’un non-art. Fluxus a des liens conceptuels étroits avec les mouvements qui l’ont précédé : le Futurisme et le manifeste de Filippo Tommaso Marinetti de février 1909, le Dadaïsme avec les manifestes Dada de Richard Huelsenbeck d’avril 1918 puis de Tristan Tzara de juillet 1918, ou encore le manifeste cannibale Dada, celui de Francis Picabia de mars 1920. Le rejet des institutions, de la notion d’œuvre d’art, de l’art mort, l’envie de révolutionner et purger le monde de la culture « intellectuelle, professionnelle et commercialisée » poursuit d’une certaine manière la tendance au non-art répandue chez ces précurseurs.
Le mot « fluxus » (flux, courant) a été choisi en 1961, par George Maciunas pour désigner ce nouveau courant auquel il donne un manifeste, Manifesto, distribué au festival Fluxus de Dusseldorf en février 1963. À la fin des années 1950, de jeunes artistes influencés par les enseignements de Marcel Duchamp et de John Cage rejoignent le groupe rassemblé autour de Maciunas et de la galerie qu’il crée à New York en 1961, consacrée à des expositions, aux happenings naissants, à la musique contemporaine, concerts de John Cage, Dick Higgins ou La Monte Young. Après s’être installé en Allemagne en septembre 1962, George Maciunas organise le premier concert Fluxus, le « Fluxus International Festspiele Neuester Musik » à Wiesbaden, qui marque le lancement du mouvement.
Durant près de vingt ans Fluxus restera fidèle à un humour provocant, à l’explosion des limites de la pratique artistique, à son désir d’abolir toute frontière entre l’art et la vie.
Fluxus compta des personnalités prestigieuses et variées comme : Éric Andersen, Joseph Beuys, George Brecht, John Cage, Giuseppe Chiari, Philip Corner, Charles Dreyfus, Jean Dupuy, Robert Filliou, Henry Flynt, Geoffrey Hendricks, Dick Higgins, Allan Kaprow, Alison Knowles, La Monte Young, Jean-Jacques Lebel, Charlotte Moorman, Jackson Mac Low, George Maciunas, Nam June Paik, Yoko Ono, Ben Patterson, Willem de Ridder, Serge III, Daniel Spoerri, Benjamin Vautier, Wolf Vostell, Emmett Williams, le Groupe Zaj et bien d’autres encore.
L’énergie est toujours grande et Fluxus continue de marquer les pratiques contemporaines.

renato dit: à

W.G. Sebald, De la destruction comme élément de l’histoire naturelle (Luftkrieg und Literatur, 1999), Actes Sud, 2004

Il s’agit d’un de ces livres qu’on achète parce que l’illustration de couverture nous intrigue, puis dans le train on l’ouvre et on risque de louper une coïncidence…
https://www.adelphi.it/spool/i__id13900_mw1000__1x.jpg

Synopsis
Dans une série de leçons de poétiques à l’université de Zurich, Sebald a traité de la destruction sans précédent causée pendant la Seconde Guerre mondiale par plus d’un million de tonnes de bombes, qui se sont abattues sur cent trente et une villes allemandes, causant six cent mille morts civils et sept millions de sans-abri.

D. dit: à

A l’église sans messe n’est ce pas le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Dieu?

Combien faut-il être ignorant et inconséquent pour écrire avec assurance de telles énormités.

Paul Edel dit: à

RENATO moi J avais la chance de voir les membres de ma famille à Caen détruite par des bombes Alliées…ça fait bizarre de voir sa ville réduite en poussière par des amis..

et alii dit: à

les humains:
sur la RDL,
c’est l’anthroposcène de l’anthropocène

renato dit: à

Il me semble que la définition Anthropocène n’a pas été acceptée, elle ne remplace donc pas Holocène, le terme actuel utilisé pour l’époque géologique en cours.

Anthropocène sert simplement à indiquer notre impact sur l’équilibre de la planète.

J J-J dit: à

je dirais plutôt : anthropobscène, pmp etalii… non ?

et alii dit: à

j’ai aussi connu plusieurs vignerons l’un d’eux est mort; l’autre, je ne sais pas, c’est moi qui ai changé de régions; je crois que toutes les personnes françaises qui connaissent le nom, et au moins un peu l’oeuvre de Rachi savent qu’il était vigneron, ,monsieur Charoulet aussi sans doute;il a surement des bons dicos où il a surement vagabondé le verre à la main

Clopine dit: à

Jjj, moi aussi il y a deux jours, je crois, je m’interrogeais sur Elner et Pivot. A quelques heures de la mort de ce dernier, Elner brandissait déjà le gimmick « bon, faut pas déconner, on va parler de la mort d’un certain rapport français à la littérature qui meurt avec Pivot, ça m’agace qu’on associe ainsi le nom de Pivot avec une spécificité française de goût de la littérature, ça m’énerve qu’on ne parle que de ça, moi je pense l’inverse, car c’est pas vrai, nom de zeus, la littérature est bien vivante, Pivot ou pas Pivot ! »

Dans le genre hommage, on fait mieux, pas vrai ? Ca résonnait comme : « C’est quoi toutes ces commémorations ? Vite, vite, enterrons-le… »

Bon, maintenant, je ne sais pas ce qui s’est passé entre ces deux-là. Faudrait sans doute interroger les petites mains, je veux dire, les subordonnés qui ont eu le loisir de fréquenter à la fois Pivot et Elner… Si on a du temps à perdre…

(notez que visiblement, j’en ai, du temps à perdre. Bah, le propre du temps est visiblement qu’il est infiniment plus facile d’en perdre que d’en gagner. Tous les malades vous le diront.)

Bolibongo dit: à

Rembobinons.
Plutôt deux fois qu’ une.

» Pivot a régné sur le monde de la télévision culturelle pendant plus de deux décennies, avec une émission, Apostrophes, qui faisait entrer dans le salon de tout un chacun les écrivains, philosophes, historiens d’un jour, quand ils n’étaient pas d’hier et de demain. Vendredi soir se passait ainsi en compagnie de Simenon, Duras ou Jankélévitch. On regardait et on devisait, on se divisait parfois. La famille s’allumait puis s’agrandissait miraculeusement. C’était comme la scène d’un théâtre d’ombres à laquelle personne n’échappait, à commencer par l’auteur : « Dans mon cœur de téléspectateur déjà vieux, Apostrophes prenait peu à peu la place d’Au théâtre ce soir […]. Le rituel seul de l’émission s’inscrivait dans la tradition de Pierre Sabbagh, en la mettant au goût du jour […] On faisait tous la même chose : déléguer notre destin à des gens plus bavards que nous. On goûtait, dans ce partage un peu veule, la volupté de n’être rien. »

https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/06/20/apostrophes-herpe-pivot/

***
 » déléguer notre destin à des gens plus bavards que nous. On goûtait, dans ce partage un peu veule, la volupté de n’être rien. »

C’est un peu, beaucoup la RDL, continuité filiale du show Bernard Pivot, non,

Bolibongo dit: à

non?

J J-J dit: à

passoul doit bien savoir de quoi il retourne, mais on s’en fout… Moi je m’en tiens à ce que j’entends et j’essaie de ne pas surinterpéter ses agaceries commémoratives… Le type s’appelle ERNER et pas ELNER, il a fait science po Paris -> rue St Guillaume (ça en s’invente pas), ce qui ne fut pas le cas du provincial Pivot, je crois… Déduisons-en ceux qu’en voudront.

J J-J dit: à

@ La volupté de n’être rien à la RDL… non ?
A qui le dites-vous, Omar Bonbong, oh ?

D. dit: à

Vous croyez qu’Omar Bongbong irait s’afficher ici, JJJ ? Moi pas.

Bolibongo dit: à

Omar Bonbong, oh ?

Pourquoi déformer mon nom de cette manière JJ-J?

On ne vous a pas tué à ce que je sache?
( The tchatche, c’est vous! 🙂 )

Janssen J-J dit: à

Déformer le nom d’un ex dictateur africain ou celui du pseudo d’une sympathique internaute erdélienne, quelle importance ? et surtout quelle diffamation ?…
Personne ne peut empêcher les associations d’idées s’éployer comme bon leur semble, je pense, je crois, je suis même sûr. N’en prenons pas l’ombrelle des taluts, hein !

D. dit: à

Comment en est-on arrivé à cette situation en Nouvelle Calédonie ? J’espère qu’une commission d’enquête nous le dira.

puck dit: à

« Votre intimité corporelle cesse d’exister, vous perdez l’autonomie de votre moi physique, le contrôle du vaisseau sur lequel vous voguez. Vous l’acceptez faute d’alternative. Vous renoncez à être le capitaine de votre bateau pour lui éviter de couler. Vous laissez les autres faire ce qu’ils veulent de votre corps, presser, drainer, injecter, suturer et inspecter votre nudité, afin de vivre ».

bel extrait !
il s’adresse à l’Europe ? ou à l’Occident ?

ça rappelle l’astuce homérique (homérienne ?) où l’Europe civilisée échappe aux barbares cyclopes grâce à l’affirmation prophétique : « mon nom est personne », préfigurant le devenir historique et culturel de cette Europe peuplée d’individus tentant d’échapper à ce sort funeste du « mon mon est personne » en s’inventant des figures glorieusement nommées méritnant de s’inscrire dans le grand livre de l’histoire culturelle européen.

dans les années 90 l’association Splenger située dans je sais plus quelle ville belge avait donné un prix d’honneur à Welbec dont la valeur apparaît avec le recul bien plus grande que celui du Goncourt, sauf à considérer que le Goncourt est aussi, d’une certaine manière, une espèce d’association Oswald Splenger.

La culture européenne a la particularité aujourd’hui de vivre sur des restes : des restes de philosophie, de philologie, de théologie, de littérature etc… ces restes représentant le fameux « héritage culturel européen ».

la notion fondatrice la plus importante inventée par la civilisation européenne est celle d’élève (ou de disciples) à tel point que même l’image du maitre s’est dissoute dans celle de l’élève dans un processus de formation continue où, se méfiant de ceux qui savent, tout le monde est là pour apprendre.

les médias ont accéléré le processus de disparition de la figure de l’intellectuel, je me demande si aujourd’hui quelque pourrait encore citer le nom d’un intellectuel ?

D. dit: à

Oui. Akain Finkielkraut.

D. dit: à

Michel Onfray.

D. dit: à

renato.

D. dit: à

Euh…Bloom ?

Bloom dit: à

Petit jeu dans le style d’Apostrophes, enfin presque.

« L’atroce vision des fourmis noires qui grouillaient, voraces, sur le visage grisâtre et s’approchaient des yeux ne le quittait plus. »

A qui attribuer ce charmant petit passage?

1-Norman Mailer (Les Nus et les morts)
2-Stephen Crane (La Conquête du courage)
3-HP Lovecraft (Le Cauchemar d’Innsmouth)
4-Stephen King (Simetierre)

Janssen J-J dit: à

Michel Onfray qui a fait sa thèse de doctorat sur Oswald Spengler et quelques alter de son acabit… oui, faudrait voir à voir, D. !
En voici au moins le pitch laissé aux archives des thèses de philo soutenues en 1986. L’objectif de ce grand intellectuel de la philosophie de la mort de Dieu, Michel Onfray, devrait bien vous complaire et convaincre des vos erreurs, je pense… Bàv,
____
[L’obscurcissement du monde que bon nombre de philosophes découvrent avec la mort de Dieu est en partie du à l’effondrement de la mythologie qui accompagnait la croyance en son existence. Une série de paradigmes a, jusqu’à Hegel compris, fonctionné comme des thèmes sur lesquels les philosophes s’exerçaient à des variations : les éléments d’une logique du meilleur des mondes possibles ou Dieu, le droit et l’Etat entretenaient un rapport singulier d’autojustification, se font de plus en plus caduques. Le sens de l’histoire et le progrès sont mis en doute. La décomposition du christianisme suppose le réflexe hégélien de maintenance de l’ancienne loi sous de nouvelles formes. C’est contre ce projet, dont Hegel fait le fil d’Ariane de son système, que réagissent Schopenhauer, Feuerbach, Stirner, Bakounine, Nietzsche, Spengler. Tous ont en commun l’athéisme et la recherche des implications éthiques et politiques de leurs options déicides. Les solutions, les obsessions conceptuelles et les objectifs détruits sont multiples. Avec ces penseurs, la théodicée, l’universel, l’idéalisme, la métaphysique et la philosophie sont attaqués. Le pessimisme, la révolte, le nihilisme deviennent actifs et des issues sont découvertes : la négation du vouloir, l’anthropothéisme, la pure subjectivité, l’esthétique du refus, de la puissance, l’ordre césarien, de nouvelles politiques. Dans la confusion des entreprises se distingue une norme prométhéenne à la dimension du crime commis à l’égard de Dieu : la philosophie devient insensiblement, mais sûrement, l’ascèse par laquelle le sujet prend en charge son existence pour en faire une œuvre d’art. Le guide de cette métamorphose méthodologique étant le philosophe-artiste, c’est à Nietzsche qu’il revient d’être le philosophe du dépassement de la révolution cynique et de l’intraitable mélancolie qui s’en suit].

D. dit: à

Ce n’est pas Lovecraft, c’est sûr.
Je connais presque par coeur tout Lovecraft. Ça fait quand même des milliers de pages, soit dit en pissant.

D. dit: à

Qu’on fasse u référendum et qu’on se débarrasse une fois pour toute de la Nouvelle Calédonie, qui ne nous apporte rien en dehors de quelque minerai et position « stratégiqye » qui en réalité n’en est pas une parce que trop au sud-est.

puck dit: à

D. tu es bien modeste de ne pas te citer : je te considère comme un Grand Intellectuel.

tu vois D. le passage dans l’ère médiatique télévisuel est sans doute la dernière grande révolution culturelle de l’Europe.

si je te demande le nom de la plus grande figure littéraire française de ces 50 dernières années tu vas me dire Bernard Pivot, c’est le signe de cette grande révolution culturelle qui marque le passe le passage du bourgeois au spectateur dans cette société du spectacle.

Pivot marque un moment de transition et aujourd’hui nous vivons l’achèvement de cette transition avec les analystes de LCI, de France 24, CNews et de BFMTV.

Ce que j’aimais le plus dans l’émission Apostrophe (en plus de voir mon attachée de presse de soeur assise sur sa chaise à l’arrière plan) c’est qu’on pouvait y voir Jean Yanne et André Malraux, Guy Bedos et Soljenitsyne, Pierre Desproges et Raymond Aron : Pivot passait de l’un à l’autre sans l’ombre d’un problème, j’avais bien aimé le passage de Jean Yanne quand il avait écrit son livre de SF sur les gens qui ne vivaient plus que dans les voitures.

C’est une des marques de la révolution médiatique élevant la figure du journaliste inoffensif et sympathique au rang de symbole de cette révolution qui faisaient des auditeurs des gens inoffensifs et sympathiques peuplant une Europe pacifique et accueillante.

Maintenant c’est fini, nous sommes en train de vivre une nouvelle révolution où la plupart des personnes invitées sur les plateaux télé n’on,t plus rien d’inoffensifs et de sympathiques, de quoi regretter l’époque du sympathique Bernard Pivot.

Quand j’écoute parler le fou furieuxc Nicolas Tenzer on ne peut que regretter l’époque. Pivot.

Bloom dit: à

Vive la Kanakie libre (et future 24e province de l’Empire chinois)!
Tant pis pour les touristes japonais et le Centre culturel JM Tjibaou, bijou du Caillou.

puck dit: à

Splenger est le moins futé et le moins intéressant, en plus il était allemand.

quand Susan Sontag avait dit « la race est le cancer de l’humanité » elle s’était par la suite rétractée en disant ce que cette phrase était diffamatoire pour les cancéreux, on était à New York dans les années 60, cela laissait imaginait la suite et ça a plus de gueule que Splenger.

puck dit: à

encore plus de gueule la phrase de Renan à Déroulède : « la France se meurt, ne troublez pas son agonie ».

les déclinistes teutons comme Splenger ou Nietzsche peuvent aller se rhabiller face au talent de nos grands déclinistes français…

puck dit: à

oupsss : quand Susan Sontag avait dit « la race BLANCHE est le cancer de l’humanité »

Marie Sasseur dit: à

non?

Non. Laissons le N Herpe a sa propre veulerie si ça lui chante, après tout il s’est fait un nom en utilisant celui de Pivot, non ?
Si.

*****
« On est bien peu de chose »
Disons que ceux qui ont piétiné les livrets funéraires sont des gougnaffiers qui ne respectent rien ni personne. Pas plus, ni moins.

*******

Dubois encore, dans un monde à l’envers.

https://youtu.be/9YLkRk2_lT8?feature=shared

Patrice Charoulet dit: à

CECI DIT OU CELA DIT ?

Sur France Culture, de 10 à 11h, ‘émission de Géraldine Muhlmann, « Avec philosophie ». L’animatrice fait venir chaque jour deux spécialistes. Cette fois Jean-Pascal Anfray , maître de conférences à Normale Sup, qui a écrit sur Descartes, et l’illustre Jean-Luc Marion, ancien professeur d’université, et…académicien français (!). Du beau monde. J’écoute attentivement et j’apprends sur Descartes bien des choses. Tout à coup j’entends Jean-Pascal Anfray commencer une phrase par « Ceci dit,… ». Je sursaute. Cinq minutes plus tard, j’entends Jean-Luc Marion , académicien français, commencer une phrase par « Ceci dit,… ». Je sursaute derechef. Simple prof de lettres, j’ai appris à tous mes élèves en quarante ans, de la 6e à la Terminale, ceci : Ne jamais dire « Ceci dit, … », mais « Cela dit.. ». « Cela dit » renvoie à ce que l’on vient de dire. « Ceci » annonce ce que l’on va dire. Tout le monde est d’accord là-dessus : Adolphe Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Larousse, 1956 ; Paul Dupré, Encyclopédie du bon langage, Trévise, 1972. Henri Bénac, Guide alphabétique des difficultés du français, Hachette, 1978 ; Dictionnaire de l’Académie française, dernière édition. Toutes les autres autorités, en matière de langue française, dont je ne vous accablerai pas ne voulant pas vous lasser, n’ont pas d’autre opinion. Manifestement , ces deux sommités universitaires n’ont jamais entendu parler de…cela (et non : de ceci).
P.-S. On pourrait faire des observations voisines touchant « voici » et « voilà

Marie Sasseur dit: à

Ceci dit on écrit gougnafier, avec un seul f.

Marie Sasseur dit: à

Des parisiens, très certainement, les beaujolais ne sont pas aussi dégoûtants, à l’église.

Clopine dit: à

Euh, quelqu’un a-t-il dit à Charoulet, une seule fois dans sa vie, qu’il y a un processus qui s’appelle l’évolution ? Même qu’on en est tous issus ? Sans en appeler à Darwin, on peut cependant constater, il me semble, que le monde, donc la langue, évolue. Son obsession à la figer dans d’absolues conneries comme ce dernier post relève d’une telle indigence d’esprit que la charité devrait conduire au silence. Mais bon, je dois admettre que ma bienveillance, réelle hein, pas feinte, se heurte à la profondeur abyssale de l’ego d’un Charoulet. En fait, j’ai rétrospectivement peur : ce type a vraiment été prof ? De quoi dégoûter à tout jamais un jeune cerveau de la littérature, réduite à une dictée de Pivot ! Alors que…

Claudio Bahia dit: à

Quel beau texte de Passou; c’est émouvant, amical, sincère. Bel hommage à Bernard Pivot, un personnage essentiel pour la France, unique, introuvable dans aucun autre pays de cette Terre. Je n’en croyait pas ce que je voyait au sujet de cette formidable organisation des dictées nationales, une fois par année. Après 4 années en Suisse, je l’ai perdu de vue, mais je « prenais de ses nouvelles », et je racontais tout au Brésil, aux amis, aux familiares.
Oui, un beau souvenir. Merci Passou, merci m. Pivot

Clopine dit: à

Et je ne veux pas dire du mal des dictées de Pivot, vu que je n’étais pas mauvaise dans l’exercice, voire… Bref. Mais cependant, tout cela est navrant. Aucune échappatoire vers une quelconque posture au monde littéraire un peu ouverte
Le Bescherelle comme horizon… Fermé. Je m’étonne de l’indulgence dont la pauvreté d’esprit littéraire semble prévaloir ici. Parce que Charoulet est à la littérature ce qu’Homais est à la pharmacie, je ne sais même pas comment dire e autrement…

Marie Sasseur dit: à

« Je n’en croyait pas ce que je voyait »

Vazy clodjio, à Clochemerle-en-Beaujolais, ils n’en croient pas leurs yeux non plus…

Marie Sasseur dit: à

« Collines littéraires
Mais c’est sur le fronton d’une école de Vaux-en-Beaujolais, à quelques encablures de Quincié, que son nom a été gravé pour la première fois, il y a déjà 11 ans. Vaux ou plutôt Clochemerle-en-Beaujolais, dans l’œuvre de Gabriel Chevalier, que Pivot avait d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer. L’école y fut en tout cas inaugurée en dictée dans la cour d’école, sous le patronage personnel de Bernard Pivot.

«Il s’agit d’un texte spécialement écrit pour l’occasion, par lui, et truffé d’allusion au Beaujolais», raconte le maire actuel de la commune. Avec une première partie accessible pour les enfants et la suite, plus corsée pour les adultes. Le texte, affiché dans l’établissement, sera à nouveau dicté dans les prochains jours par les enseignants. »
Figaro

Clopine dit: à

Moi, j’ai toujours adoré les dictées de Pivot, les jeux littéraires de l’Oulipo, les diagnostics à l’aveugle des Papous dans la tête… Mais justement : il s’agissait de ne pas prendre la grosse tête, de jouer… Comme un peintre, tenez, qui prend sa palette et s’amuse avec, pour revenir après au motif réel. La littérature a pour tubes de couleur les mots. Ceux-ci évoluent, la mission de l’écrivain est de les presser. Merde, tentez de me comprendre merde, au lieu de faire place à tous les Charoulet de la terre… (Oui, je devrais rester calme, mais des fois !!!)

Clopine dit: à

Moi, j’ai toujours adoré les dictées de Pivot, les jeux littéraires de l’Oulipo, les diagnostics à l’aveugle des Papous dans la tête… Mais justement : il s’agissait de ne pas prendre la grosse tête, de jouer… Comme un peintre, tenez, qui prend sa palette et s’amuse avec, pour revenir après au motif réel. La littérature a pour tubes de couleur les mots. Ceux-ci évoluent, la mission de l’écrivain est de les presser. Merde, tentez de me comprendre merde, au lieu de faire place à tous les Charoulet de la terre… (Oui, je devrais rester calme, mais des fois !!!)

Clopine dit: à

Désolée pour le doublon, je ne sais pas ce qui s’est passé.

Clopine dit: à

Bon, pour tenter de faire comprendre ce que je dis, car je plaide ma maladresse vis à vis des certitudes lexicales et vocabulaires d’un Charoulet..
Ça va être un peu complexe, accrochez vous… Dans la Recherche, Proust s’élève à un moment contre l’emploi, par Albertine, du terme « réaliser », à la place de « rendre compte »
« J’ai réalisé », dit Albertine, et le narrateur de gloser là autour… Ben Proust a tort, à mon sens, et ce n’est qu’une illustration de son habitude. M’enfin… Comme d’hab je dis ça je dis rien.

Samuel dit: à

Pourquoi le livre d’Oswald Spengler « Le Déclin de l’Occident » traduit de l’allemand au français par l’algérien Mohand Tazerout n’a jamais fait l’objet d’une retraduction plus conséquente ?

Claudio Bahia dit: à

renato dit: à
W.G. Sebald, De la destruction comme élément de l’histoire naturelle (Luftkrieg und Literatur, 1999), Actes Sud, 2004

C’est étrange, je n’ai pas compris pourquoi Renato a mentionné ce livre; j’ai déroulé vers le haut et je ne vois pas à quoi ou à qui il répond.
Oui, en effet, c’est une conférence à l’université de Zurich en 1997 qui sert d’ossature à ce court livre (150 pages). A cette époque, parler des terrifiants bombardements sur les villes allemandes était encore « tabou », comme de nombreuses autres faits contre les civils allemands, par exemple de mentionner le torpillage du Wilhelm-Gustlow (ou Gustloff?) ou les dizaines de milliers de viols en Prusse Orientale. Le livre de Sebald est saisissant et poignant aussi.(*)
Mais à ce livre « De la destruction » de Sebald, on peut ajouter en premier lieu celui de Jorg Friedrich « Der Brand » (l’Incendie), essentiel sur le sujet, et aussi « une femme à Berlin », journal (avril à juin 1945) d’une femme restée anonyme, ou les souvenirs de Dieter Forte qui a raconté son enfance dans les abris « Die Junge mit den Blutigen Schuhen ».
(*) à la page 79 il y a une étrange photo, un peu champêtre, d’un champs de crocus, avec cette legende: « Viel hat uns der Krieg genommen, doch uns bleib – unberührt und blühend, wie eh und je – unsere herrlische heimatslandschaft » ; si j’osais me lancer, je traduirais ainsi:
La guerre nous a presque tout pris, mais il nous reste – inviolé et vivant, comme hier et comme aujourd’hui – le superbe paysage de notre pays.

Nicolas dit: à

À La grande Librairie Trapenard fait une spéciale Rushdie avec Rushdie, Daoud et Slimani. Manque plus que Debbouze.

puck dit: à

De la destruction comme élément de l’histoire naturelle = titre en français.

Luftkrieg und Literatur = titre original : dans le titre en allemand il n’est pas question d’histoire naturelle.

ce livre parle de la capacité des anglo-américains de bombarder des populations civiles au nom du droit.

l’Allemagne et le Japon n’ont été que la première occasion pour les anglo américains d’exercer ce droit de tuer des civils. par la suite ce droit a continué de s’exercer de la Corée à l’Irak en passant par au moins une cinquantaine de pays dont la Serbie.

Sebald explique que les anglo américains avaient si soucié des « droits humains » ils auraient commencé par faire un effort pour freiner la Shoah ce que ni les anglais ni les américains n’ont jamais fait vu que pour eux les juifs représentaient surtout le bolchévisme.

Clopine dit: à

Sinon, c’est vrai, on se sent un peu plus seul dans ce monde foutraque, depuis que Pivot n’y est plus. Mais ne nous trompons pas : nous sommes vieux, certes, mais avant, les vieux vivaient dans un monde vigoureux. Alors que nous vivons, vieux, dans un monde à l’agonie (z’avez entendu parler des incendies canadiens, reprenant de plus belle après les catastrophes de l’année dernière ? Vous vous en foutez ?)
Et pendant ce temps là, les loups entrent dans Paris. Même pas de Germanie, hein. Juste issus de notre passivité collective. Ou de notre absence de collectivité. Tiens, je m’en vais changer de pseudo et m’appeler Cassandre. Bon je rigole, je suis et reste Clopine Trouillefou, hein !

D. dit: à

Les américains avaient déjà liquidé beaucoup de peaux-rouges par le passé.
On peut parler de génocide.

Clopine dit: à

Clopine Trouillefou n’est qu’un personnage secondaire. Mais perso, j’ai toujours trouvé que la qualité d’un film se nichait dans le traitement des personnages secondaires. Et que c’est donc la principale qualité de ce blog.

D. dit: à

Si on ajoute les espagnols, les colons européens ont liquidé 56 millions d’Indiens en à peu près 4 siècles. Balaise.

D. dit: à

Soit une moyenne de cent quarante mille par an.

D. dit: à

Soit en moyenne 383 / jour.

D. dit: à

Soit en moyenne 16 par heure.

et alii dit: à

il y a des succès qui font particulièrement plaisir sans qu’on puisse vraiment dire pourquoi c’est le cas du succès de BP; et quand on le retrouve, c’est avec ce plaisir si particulier

closer dit: à

« Pas de messe » ne signifie pas « pas de prêtres, ni de chants, ni de prières », mais signifie une cérémonie plus simple et plus courte.

Castoretpollux dit: à

@ Janssen . Merci d’avoir donné un lien vers la chronique de Guillaume Erner, pas si sévère que cela à l’égard de Pivot comme vous le soulignez . Comme vous , j’ai pensé qu’il n’avait pas de  » lien » avec Pivot d’où sa chronique un peu froide. Sur le même sujet une petite référence. Simon Leys que Pivot a largement contribué à faire connaître expliquait pourquoi il n’appréciait que modérément Malraux. Je cite de mémoire :  » A un enterrement , un participant ne pleure pas et on lui demande pourquoi ; c’est que je ne suis pas de la paroisse répond-il » Eh bien moi , disait Simon Les ,à propos de Malraux  » je ne suis pas de la paroisse »

D. dit: à

Il n’y a aucune obligation de messe pendant les funérailles chrétiennes. Seule la bénédiction par un clerc est nécessaire.
Les messes pour le défunt peuvent être dites par la suite. Elles sont très importantes (pour ne pas dire efficaces) pour l’aider à monter vers Dieu quand son âme est tentée de stagner dangereusement et surtout très désagréablement dans des plans inférieurs de l’Astral. Cas extrêmement courant. L’Au-delà n’est pas mieux fréquenté que notre monde terrestre. Il s’y passe des choses merveilleuses ou bien terribles. La différence essentielle, la chose à comprendre absolument, c’est que la stratification y est naturelle et fonction de la qualité d’âme et de foi. La prière des vivants ou des morts aide. L’âme concernée consent ou non.

et alii dit: à

clopine dit elle qu’elle fait, en tant que personnage secondaire, la principale qualité de la RDL ? cette idée m’avait échappé ,et qu’elle ait joué ce rôle en toute conscience;

et alii dit: à

peut-on dire que les obsèques de BP sont une ultime offrande qu’il a faite à ses parents et proches, et moins proches?

D. dit: à

Beaucoup de suicidés, ayant cru se sauver des épreuves en s’ôtant la vie, se sont retrouvés brutalement précipités dans les plus bas plans de l’au-delà.
Il faut prier pour les vivants et les morts, mais surtout pour les défunts suicidés, blasphémateurs ou incroyants et autres grands pécheurs non repentis tel que les criminels, les menteurs, les voleurs et ceux vivant dans la luxure et contre la loi naturelle.
Car le temps du Jugement dernier est proche pour eux.

D. dit: à

Il n’y aura qu’un Jugement. Le dernier.
Et le Juge est Jésus-Christ, Fils unique de Dieu.

D. dit: à

Evangile de Jesus-Christ selon Saint Jean

Chapitre 3

1Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
2Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
3Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
4Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
5Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.
7Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.
8Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
9Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
10Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ?
11Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.
12Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?
13Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.
14De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
15afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
16Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
17Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
18Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
19Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
20Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
21mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
22Après cela, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait.
23Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser.
24En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
25Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.
26Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
27Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel.
28Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.
29Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite.
30Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.
31Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
32il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.
33Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai.
34En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.
35Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main.
36Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Clopine dit: à

Je voulais dire, Et Alii, Que la principale qualité de ce blog était d’offrir un espace d’expression aux « personnages secondaires »(moi itou, mais pass que, je pense sincèrement que tous ceux que l’on croise par ici sont « secondaires »), et je voulais juste saluer notre hôte Qui offre un tel espace. Mais c’est vrai que je suis trop gentille. Il y a aussi, ici, des vestiaires locuteurs du dernier ordre, prenez un « D » et vous aurez une vue assez exacte sur les chiottes de l’humanité.

Clopine dit: à

« secondaires » non pas par rapport à eux-mêmes ou leurs cercles d’influence, mais par rapport à la hiérarchie sociale et la notoriété. C’est compris ?

Clopine dit: à

Et quand je dis « secondaires », c’est quinquénaires à quoi je pense. (Je ne sais pas comment on dit « millequenequaire », mais bon. Question pertinence, influence et notoriété, nous sommes tous dans les tréfonds, pas vrai ?)

D. dit: à

Tu sais ce qu’elles te disent, les chiottes de l’humanité ?

Claudio Bahia dit: à

@ Puck
c’est vrai que le titre en français est étrange par rapport au titre original, car en effet le livre est sur les bombardements ET sur ce qu’en disait ou justement n’en disait pas la littérature allemande de l’après-guerre.
Le peuple allemand devait, voulait, d’abord s’auto-culpabiliser, mais on l’y a aidé à le faire c’est certain, et cela n’allait pas de soi.
par exemple, le roman de Heinrich Böll « le silence de l’Ange » a été écrit en 1950 environ mais n’a été publié qu’en 1990. Comme pour le bateau torpillé par un sous-marin soviétique qui a fait près de 7000 morts noyés en quelques minutes (par une seule torpille). Bref, les allemands n’avaient moralement pas le droit d’écrire sur le malheur allemand.
En fait ce livre analyse le « silence » de la littérature allemande sur l’horreur des bombardements.
Par exemple, un écrivain allemand ou un intellectuel de l’après-guerre, s’est-il dressé pour dire au monde l’absurdité du bombardement de la paisible et pitoresque petite ville de Pforzheim entre Karlsruhe et Stuttgart ? Ce fut une tempête de feu, comme à Dresde et Hambourg, mais ce bombardement à tué un tiers de sa population, le taux le plus élevé de toutes les villes allemandes bombardées (plus en effet que Dresde et Hambourg). La ville a été détruite à 80 %. Personne n’en a parlé, jamais. Les survivants, comme à Berlin, ont crée une colline avec les ruines de leur ville
Mais bon, je vous ennuie avec tout cela. Bonne nuit à vous et à tous

MC dit: à

Dresde, ce ne fut hélas pas mal non plus. Vous me direz que c’était une réplique à Coventry…. MC

MC dit: à

Clopine prend son cas pour une généralité. Ça l’ aide à vivre…. MC

rose dit: à

ce livre parle de la capacité des anglo-américains de bombarder des populations civiles au nom du droit.

Est-ce que cela s’appelle les dommages collatéraux ?
Lu récemment qu’après, les bombardements et les débarquements, les G.I avaient « droit »au viol comme prises de guerres.

rose dit: à

Ai osé la veille de mon départ.
En achetant une braywurst pommes à un vieil allemand très classe, qui a passé sa vie à travailler et est phagocyté par une négresse et un turc. C’est déjà devenu un kebab.
Elle vient voir quand il est heureux. Il est heureux pck/puisque je lui parle en allemand Sinon, la TV est allumé ds l’arrière-biutique et eux ne branlent rien.

rose dit: à

Une bratwurst bien grillée. Deux fois j’en ai mangé, deux délicieuses. Et leurs pommes sont incomparables. Ils doivent partir de vraies pommes de terre. Pour que ce soit bon comme ça.

rose dit: à

Quoi de pire que la guerre ?
Au Sierra Leone, ils coupent les mains et les pieds des gens.
Même des enfants. Alors, Abass a fui.

Paul a gagné cependant det amour fou pour Rome, cette ville bâtie sur des ruines : je trouve pour la part que c’est un beau cadeau de la vie.

rose dit: à

« ayant cru se sauver des épreuves en s’ôtant la vie »

Ce n’est pas la raison => vous ne vous êtes jamais suicidé.

rose dit: à

Jean Paul Dubois
Les gauchers dans un monde manchot : cémoi, je suis gauchère contrariée. Je ne sais pas encore si on m’a attaché le bras gauche ds le dos. Je fais tout de la main gauche sauf écrire. Mon père, souvent, m’a dit « on dirait une poule qui a trouvé un porte-plume ».

rose dit: à

Je recommence a été mince, grave.
C’est hyper-confortable, et hyper-sexy. Y a ces cheveux qui me gênent encore. J’ai vu une poule qui me ressemble il y a qq.jours, trop belle. Elle a des plumes sur la tête comme un bol, on dirait qu’elle sort de chez le coiffeur. Chez les poules, j’aime leur manière de se dandiner, et le fait qu’elles ne prennent rien au sérieux. Elles sont inféodées au coq. Mais c’est un choix personnel.

rose dit: à

Il y a eu 7000 marins sur un bateau ?

Les allemands sont des bâtisseurs, il faut le dire, sur et à partir de ruines. Et pacifiques, devenus pacifiques ? je le ressens profondément. Au forum de Humboldt, musée bâti sur les ruines du palais d’un roi (Guillaume ou Frédéric ?),( à Helmut j’ai dit « ce n’est pas un palais, c’est un musée », résultat, le lendemain matin, il était parti alors qu’il m’avait dit qu’il serait encore là au petit déjeuner avec moi), et au musée historique sur l’île aux musées, les expos sont conçues sur différentes hypothèses, a minima trois.
Trois possibilités, trois éventualités, trois chemins différents, trois manières d’aboutir.

rose dit: à

à être

C’est une chance.
Vieillir gros* est catastrophique.
Mais je n’aurai jamais ni l’aspect sac d’os, ni l’aspect anorexique ainsi que nombre de femmes qui s’interdisent de manger.
* Pourquoi ? Parce que cela empêche le mouvement et que bouger est vital, d’autant plus lorsque l’on vieillit.

rose dit: à

Mains taguées en rouge sur le mur des Justes à Paris.
ROADS NOT TAKEN au Deutsches historisches museum.
En quatorze tableaux, dans une chronologie à l’envers sont racontées quatorze années historiques avec les évènements qui s’ensuivirent.
L’année 1945, ai été profondément bouleversée jusqu’aux tripes (ai d’ailleurs court-circuité les années 1800 et quelque, trop vieux et emportée par l’émotion).

rose dit: à

Notes :
Réalité versus possibilité. En quatorze tableaux.
Bouleversant émotionnellement, le parti-pris de 1945 où a été omis volontairement le versant Possibilité.
Pour une raison tragique, que je noterai ultérieurement.
Superbe exposition qui rejoint de multiples manières le point de vue évoqué au forum de Humboldt, qui consiste à varier les angles d’approche. Ce qui est absolument passionnant. Au forum, c’est sous trois angles différents que sont évoquées les choses. Ici, il s’agissait de deux : ce qui s’est passé, et ce qui aurait pu se passer si.

In fine, il est écrit dans l’Expo.:
En 1945, nous n’avons pas évoqué le versant Possibilité puisque la solution finale concernant les juifs était terminée et que les juifs avaient été exterminés.

Ce parti-pris était bouleversant : sur place, ai pensé bien sûr à Poutine et Netanyahou qui auraient leur place à visiter cette exposition. Y rajouter désormais ceux qui targuent nuitamment des mains rouges ensanglantées sur le mur des Justes à Paris.

Non à l’oubli.
Oui au travail constant qui consiste à devenir pacifiste.

rose dit: à

Ceux qui tagguent nuitamment.

rose dit: à

J’ai compris.
Mais je m’en tape et de la hiérarchie sociale et encore plus de la notoriété.
Et des tapis rouges.
Ai trouvé Juliette Binoche ridicule et cela m’a fait de la peine.

Quand aux monsieurs tout puissants ils sont pétés de fric et ces dames vendent leur cul pour avoir un boulot. Faudrait peut être déjà s’habiller différemment.
J’ai eu beau aimer Meryl Streep, elle ne m’a jamais appris à me comporter.

rose dit: à

Je situé l’important dans
Pas de messe basse
Pas de complot
Pas de manipulation
Number one : pas de mensonges
(Viens de finir Les menteuses d’Exbrayat, à te décourager de la Corse).

rose dit: à

D. Je l’aime beaucoup.

rose dit: à

11Amen, amen, je te le dis

C’est franchement autre chose que
O putain, ô putain, ô putain (trois fois)
Ou encore
Putain bordel de.merde.
Franchement !

rose dit: à

Nous avons eu une idée deux jours durant de ce que pourrait être l’été. Sinon, il pleut non stop. Des trombes d’eau.

renato dit: à

Longtemps j’ai été en accord avec Sontag à propos de notre incidence sur le monde, puis j’ai lu Spengler (son extrémisme, son histoire morphologique, sa « prophétie de hyène ») et j’ai jeté un regard sur les autres, sur ce que nous savons d’eux, et aujourd’hui je suis de l’avis que le mot « blanc » dans le jugement de Sontag est de trop, que nous, les blancs, avons simplement développé des outils offensifs performants avant les autres, ma que la mentalité sus-jacente à notre action est un héritage que nous partageons avec les autres, et que, dans l’idée, il n’y a pas de différence entre le missile et la machette ou la lance, et d’ailleurs il suffit de regarder les conflit d’aujourd’hui. Notre « race » n’est donc pas différente des autres ni des autres espèces ; que nous, notre espèce, est le cancer de la terre. Mais bien sûr, les crétins continueront à être des crétins et à regarder le doigt plutôt que la lune, que c’est ce qui arrive à ceux qui vivent de jugements préconçus ¬— Ce qui n’est qu’une façon d’exprimer des pensées réactionnaires en se donnant bonne conscience.
Bonne journée…

renato dit: à

est le cancer > SOMMES le cancer

Jazzi dit: à

Salman Rushdie chez Trapenard, je n’ai pas pu regarder plus de cinq minutes, tant cela m’a paru… pathétique !

J J-J dit: à

Au réveil, passionnément lu-j les 18 messages de mon amie la rose – françoise…, de quoi se sustenter le pistil pour la ste journée. Quelle chance avons-nous à l’RDL d’avoir une fleur de huit veillant afffectueusement sur notre sommeil, le savons nous assez, francis, nos insomnies s’évaporent pendant qu’elle s’enrichit sur la pierre ponce (Pilate, au nickel crom)
(JE / 16 mai 24 @ 8.11) – Bàv,

J J-J dit: à

@ Notre « race » n’est donc pas différente des autres ni des autres espèces
Pmp, c’est une conviction acquise à l’âge de 4 ans et demi. Heureux d’apprendre qu’il en aura fallu 80 à notre ami RM, pour changer d’opinion à ce sujet. Preuve est faite qu’on peut toujours venir à bout de ses déterminismes ethniques par une remise en cause de soi mentaliste durant toute une vie d’ascèse. Oui. Bonne suite.

renato dit: à

Tirez-vous toujours des conclusions arbitraires ou procédez-vous au cas par cas, JJ-J ? Je lisais Suntag dans les années 60 et j’ai tiré mes conclusions à l’époque. Mon message précédent était une réponse à deux crétins accrédités ici, qui ont pris de la place toute la soirée dernière avec leurs opinions d’emprunt.

J J-J dit: à

Hier, la galerie de portraits d’écrivains s’est enrichie de trois nouvelles figures fort réussies : Pynchon, Duras, Dostoïevski. – Avant hier, avec mon carnet de croquis sur le terrain de la pétanque pour y esquisser des silhouettes de mes boulistes au travail, durant ma pause… Pas facile, étaient intrigués, déstabilisés dans l’illusio de leur jeu, très au sérieux. Aij dû partir dessiner les chapiteaux des colonnes de ma petite église romane non loin de là (parmi lesquels, un bestiaire de griffons à têtes décapitées)… Une vieille dame m’a dit que c’était joli, sans voir le carnet, et proposé de m’ouvrir l’édifice pour aller m’y asseoir, continuer à dessiner d’autres bêtes juchées sur les chapiteaux intérieurs – Au moins, celles-ci ne bronchent plus, elles vivent leur éternité dans la pierre sans souci de leur longévité. Cette dame les veille du temps de son passage sur notre terre alors que personne ne lui a rien demandé. Elles ne lui ont pas dit non. Tout comme la bonne mère de Marseille à Fort Calqué, les bêtes pétrifiées écrivent dans leur tête ce qui se déroule devant leurs yeux déformés par la perspective quadrangulaire. Depuis des siècles. Almen.

Bloom dit: à

À La grande Librairie Trapenard fait une spéciale Rushdie avec Rushdie, Daoud et Slimani. Manque plus que Debbouze.

Une bouse ici suffit, Heinrich.

Janssen J-J dit: à

@ RM, cher – Je procède plutôt au cas par cas, et je réponds à vos chroniques sans savoir auxquelles ?) vos messages s’adressaient ;l il est souvent trop difficile de poursuivre les bifurcations de pensée des gens à travers leurs « dialogues » avec d’atres… Pmp, j’ai retenu de Susan Sontag son essai sur le « sida et ses métaphores »… Bien sûr, à l’époque, ce livre pionnier m’avait un brin consolé et soulagé, elle voyait cette épidémie comme une métaphore renouvelée du cancer, une construction culturelle encore plus élaborée que la précédente… Mais là, confronté à la mort réelle de pas mal de jeunes gens de mon entourage, tel un RM, je finis par ne plus accorder tant de crédit à ce genre de derridisme devenu fou. La douleur et la rage étaient alors devenus trop intenses… Et aujourd’hui, je ne sais plus à qui je m’adresse. Cette intellectuelle américaine est-elle morte des suites de son propre cancer, a-t-elle survécu aux traces de mes souvenirs douloureux ? A-t-elle infléchi sa pensée au seuil, et reconsidéré la vacuité de ses délires théoriques antérieurs…
A la différence de Sontag, Michelle P. et Françoise H m’avaient alors redonné de l’espoir, la première surtout, qui avait si longtemps fréquenté le « Surveiller et Punir » de Michel F., suivi ses travaux sur les lettres de cachet avec Arlette Farge, et produit elle-même une remarquable introduction à l’enquête de Tocqueville et de Beaumont sur le système pénitentiaire américain. Historienne férue, engagée, elle fut, était et est encore, à l’écoute des mondes blessés, elle était émue par la douleur collective de mise chez les infâmes, à cette époque. Elle savait se remettre en question et toujours puiser des nouvelles pépites de connaissances dans les bas fonds de l’histoire des exclus et des excluants, et des femmes surtout. La grande rencontre de ma vie.
Je sors, m’égarj. Sentimentalisme de pakotille, hein… Bàv, car le monde nous attend, hein ?

Bloom dit: à

A propos de Rushdie hier soir montre les limites de l’exercice: il n’y a pas grand intérêt à interviewer quelqu’un qui dit déjà tout dans son livre. On retiendra néanmoins la difficulté d’écrire librement quand on est musulman.

L’assignation identitaire, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle provienne, est une plaie; ce ‘nous’ qui écrase le ‘je’, vieux topos des théocraties & des dictatures postule la mort de l’auteur, non pas au figuré comme chez Barthes, mais au bassement littéral.

Jazzi dit: à

Le léZard a aimé le film d’ouverture du 77e Festival de Cannes !

B dit: à

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boualem_Sansal

Un écrivain moins médiatisé, plus discret, dont l’oeuvre mériterait d’être explorée notamment pour ses prises de positions contre l’islamisme, n’ai lu de lui que 1984. (Il a l’air d’un indien sur la photo chez Wiki.)

Bloom dit: à

Encore moins médiatisé mais tout aussi engagé, Anouar Benmalek, qui consacra un livre , Le Fils du Sheol, aux génocide des juifs & tsiganes européens et à celui des Herreros de Namibie.

Rushdie doit son statut emblématique à Khomeini, mais il n’a jamais été le seul dans la catégorie des auteur/e/s à abattre (voir Taslima Nasreen, qui passa de long mois en France dans une résidence ‘secrète’, avant de s’établir en Suède).
Et si l’illétrisme grandissant était finalement un atout pour la liberté d’expression?

Nicolas dit: à

Tout le monde sait ce qu’est un enterrement « à l’église sans messe », pourquoi vouloir préciser ?
Dites moi plutôt pourquoi Pivot était « un homme du centre du centre de la France » selon vous?

puck dit: à

un sondage en France en 1945 dit que la victoire c’est à 90% grâce aux russes.

le même sondage en 2010 dit 90% grâce aux américains.

pourtant c’est la même guerre et la même victoire.

vu le fonctionnement et l’évolution des choses sûr que ce sondage aujourd’hui donnerait 50/50.

et dans 5 ans il donnera comme en 1945 : 90% grâce aux russes.

Jazzi dit: à

Merci, JJJ, où avais la tête !

Jazzi dit: à

où avais-je la tête !

Jazzi dit: à

Finalement, JJJ, j’ai aimé le film (qui fait débat) pour les mêmes raisons que vous l’avez détesté !

« … Et qu’on ne vienne pas nous refaire le coup de la philo à deux balles de l’imaginaire réaliste contre la réalité imaginaire du « 2e acte », un néo vaudeville de Feydeau où tout finit toujours par des coucheries dans le but de parvenir à se hisser quelque part, dans toutes les classes et dans tus les genres… Brefl, encore une comédie ratée, où certes on ricane jaune quelques secondes de temps à autre, pour finir sur un travelling à mourir d’ennui, le temps d’avaler à rebours un prétendu message subliminal sur la « fin du cinéma » comme médium, chez Netflix… Lequel, d’ailleurs subventionne ce type de films auto parodiques, au lieu de les censurer en bonne et du forme, comme le montre le réel monsieur de l’IA qui donne ses consignes avant que la technique enrayée vienne lui clouer le bec… »

Clopine dit: à

Alice Munro… C’est grâce à ce blog que j’ai découvert cette écrivaine. J’ai eu l’impression qu’elle était « faite pour moi » : le format de ses textes me ravit… Qu’elle repose en paix !

Claudio Bahia dit: à

rose dit: à
Il y a eu 7000 marins sur un bateau ?
Rose, il s’agissait d’un ancien bateau de croisière, transformé en transport de réfugiés venus de Prusse Orientales jusqu’en Poméranie.Le W. G. était parti de Gdynia, estuaire de la Vistule, près de Dantzig, avec entre 8000 et 10500 personnes à bord (soit 4 x sa capacité normale, tous debout évidemment), la majorité des femmes et des enfants, et environ 2000 soldats blessés de guerre. Selon les estimations de diverses sources il y eu entre 6000 et 9000 noyés, c’était en fin janvier 1945, les eaux de la Baltique étaient glacées, et l’hiver de 45 était l’un des plus froid de mémoire d’homme (dans cette région d’Allemagne du Nord). Le chiffre moyen et conservateur de 7000 noyés représente 5 fois la tragédie du Titanic. Tout cela a été comme « occulté » par la mémoire litéraire allemande durant près de 40 ans; c’est cela que je voulais exprimer dans mon dialogue avec Puck.
Bonne journée, Rose

Claudio Bahia dit: à

Bonjour MC,
je ne suis pas tout à fait d’accord pour la mise en relation de Coventry avec Dresde, mais je comprend votre rappel à Coventry. Mais je voudrais tout de même dire ceci (ou cela? M. Charoulet?) :
Le bombardement de Dresde à lieu 4 ans et demi après celui de Coventry !! S’il s’agissait de se venger, il me semble que les britanniques se sont largement payés avec la destruction de Hambourg déjà en 1943, deux ans avant Dresde, un bombardement avec des bombes au phosphore, qui a fait 45000 morts, tous des civils, soit 1000 fois, je dis bien 1000 fois les morts de Coventry. Vous comprendrez je l’espère, ma relutencia à ce rapprochement de ces deux villes.
Belle journée à vous

B dit: à

Vu  » Les trois fantastiques » . Premier long métrage du réalisateur qui a signé du Court. Bien aimé, je recommande. Les trois ados dont je ne sais rien jouent plutôt bien. Cela devrait plaire aux sociologues ici présents.

MC dit: à

Je ne dis pas que Dresde est une réplique à Coventry, laquelle serait en effet tardive. il s’agit tout de même de l’assassinat délibéré d’une cité historique et , je crois, sans grand intérêt stratégique. Mais qu’il y ait eu un rapprochement entre ces deux villes après guerre est symbolisé par La « «Croix de clous » , apportée par des citoyens de Dresde dans ce qui est l’ancienne cathédrale de Coventry. Bien à vous. MC

et alii dit: à

à propos d’Allemagne:on note beaucoup de conversions forcées à l’Islam et tout récemment
« Membre d’un parti d’extrême droite qui n’a de cesse de mettre en garde contre « l’islamisation » de son pays, Arthur Wagner a choisi de devenir musulman.

Paul Edel dit: à

Claudio Bahia, sachez que le naufrage dont vous parlez a été traité par le romancier Günter Grass, dans un roman très documenté publié en 2002.Il s’agit de « En crabe », qui raconte le torpillage, le 30 janvier 1945, par un sous-marin soviétique du paquebot Wilhelm Gustloff, chargé de milliers de réfugiés, femmes, enfants, vieillards, et de blessés civils ou militaires. Peu en réchappèrent

Jazzi dit: à

« Vu » Les trois fantastiques » »

Le prochain sur ma liste, B.
Les critiques sont plutôt bonnes…

Jazzi dit: à

« En crabe »

Mais sans tambour !

rose dit: à

Hier, a été écrit « 40 ans avant d’en parler ».
Du torpillage.
On peut torpiller un bateau de réfugiés avec femmes, enfants et blessés de guerre ?

Merci Claudio Bahia et Paul Edel.

Jazzi dit: à

Et oui, rose.
On a pas attendu Gaza pour tirer sur des réfugiés civils !

Jazzi dit: à

« à propos d’Allemagne : on note beaucoup de conversions forcées à l’Islam »

Pas seulement en Allemagne et pas forcément forcées, les conversions, et alii…

rose dit: à

>Jazzi

Vous vous êtes converti à L’islam ?

Jazzi dit: à

Posez plutôt la question à une autre erdélienne, rose…

B dit: à

Hier, la galerie de portraits d’écrivains s’est enrichie de trois nouvelles figures fort réussies : Pynchon, Duras, Dostoïevski. –

si vous m’invitiez à boire un rosé frais, à tondre la pelouse, je vous autoriserais à me portraiturer, je n’écris pas, je ne compose pas non plus, je ne sais rien faire pour tout dire mais un jour je mourrai comme tous et votre trace m’immortalisera, je serai un soldat inconnu qui aura combattu sur des lignes inimaginables et peut-être, certains, plus tard, reveront-ils de m’avoir possédée corps et âme!

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