de Pierre Assouline

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La République des livres
Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

Tout écrivain est d’abord un lecteur. Souvent même un grand lecteur. On en connait qui cessent de l’être lorsqu’ils préparent un nouveau livre afin de ne pas risquer d’écrire sous influence, et d’autres qui lisent compulsivement toute une vie durant car c’est leur oxygène naturel. Mais tous se couperaient une main plutôt que d’avoir à se couper de leur bibliothèque souvent constituée depuis leur jeunesse et sans cesse enrichie. Aussi faut-il un évènement important pour qu’ils se résolvent à une telle extrémité. D’autant que pour nombre d’entre eux, c’est leur instrument de travail.

Alberto Manguel (Buenos Aires, 1948) vivait des jours paisibles à Mondion, une commune dans la Vienne, dans un ancien presbytère qu’il avait acquis près d’un parc naturel. Ecrivain, critique, traducteur, enseignant, il l’avait choisi pour sa vastitude afin d’y abriter pour la première fois en un lieu unique les milliers de livres dans de nombreuses langues que ce nomade babélique, polyglotte et cosmopolite, avait dû disperser dans différents pays où il avait vécu. Ce qui fut fait. Une bibliothèque non de collectionneur mais de lecteur. Las ! Il y a quelques années, il dut quitter la France après avoir été atteint d’un mal assez courant chez les artistes : l’hernie fiscale. On dit que cela se soigne mieux ailleurs que chez nous. On imagine le déménagement des huit cents cartons d’un tel fétichiste de l’objet-livre, vraiment pas du genre à relire Don Quichotte sur tablette. Lui se refusait à envisager une nouvelle diaspora pour ses chers volumes. Pas spécialement beaux, ni rares, ni chers mais siens, c’est-à-dire feuilletés et caressés, lus et relus. Il existe un romantisme de la lecture. Ce bloc de papier et de couvertures, il excluait de l’éparpiller à nouveau. C’est alors que se présenta « la solution portugaise ».

Ne cherchez pas, ce n’est pas le titre d’un thriller américain mais l’idée du maire de Lisbonne de créer un Centre de recherche sur l’Histoire de la lecture. Et l’édile d’offrir l’asile poétique aux 40 000 livres d’Alberto Manguel dans un lieu dédié, le Palacete dos Marqueses de Pombal. Le palais étant en mauvais état, d’importants travaux de rénovation ont été engagés. Un nom a déjà été trouvé pour la bibliothèque du rez-de-chaussée dont il sera le directeur : « Espaço Atlântida », en toute simplicité. Un seul lecteur jouira du privilège d’emporter chez lui pour consultation des livres de la bibliothèque : Alberto Manguel. Normal puisqu’après en avoir été le papa, il en sera le patron.

 

Milan Kundera, c’est autre chose bien qu’il ait lui aussi fait don de sa bibliothèque de 4000 livres au même moment. Mais à Brno (Moravie), « sa » ville, celle où il a vu le jour il y a quatre-vingt-treize ans, ce qui change tout. Il offre aussi ses archives à la Bibliothèque de Moravie, la plus grande du pays après celle de Prague. C’est l’aboutissement heureux, logique, naturel pourrait-on dire d’un processus de renationalisation de l’écrivain qui avait été déchu de la nationalité tchèque en 1979 par un régime qui le honnissait, puis naturalisé français en 1981 et rétabli dans sa citoyenneté d’origine en 2019 tandis que sa ville abritait un colloque consacré à son œuvre et que le théâtre jouait l’une de ses pièces de jeunesse. Mais c’est bien en français qu’il écrit depuis La Lenteur (1995) et on ne l’imagine pas revenir au tchèque, lui qui est installé à Paris depuis 1978. Le fonds Kundera devrait être ouvert au public en février prochain, la seconde moitié du legs n’étant parvenu à bon port que ces jours-ci en raison d’un report dû à la pandémie. On a déjà hâte de découvrir ses livres (dont une édition de 1580 des Essais de Montaigne). Pour savoir quelles lectures l’ont nourri mais aussi, suprême indiscrétion, pour découvrir ses annotations en marge, ses passages soulignés, ses pages cornées. Chaque fois qu’on a pu le faire dans le passé avec d’autres auteurs, l’exercice était plein de surprises. Avec la bibliothèque philosophique du poète Paul Celan ou parmi les cinq cents livres que Jorge Luis Borges a légués à la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires.

Du pain bénit pour les chercheurs contrairement aux 400 livres que Julien Gracq avait distrait de sa bibliothèque pour les offrir à celle de sa commune, Saint-Florent-le-Viel (Maine-et Loire) : bon nombre sont ornés de dédicaces des plus flagorneuses et ça, ce serait plutôt un cadeau pour les journalistes.

(« Milan Kundera, 1984 » photo François Lochon ; « Alberto Manguel » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

769 Réponses pour Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

rose dit: à

Pierres de réemploi pour bâtir.

rose dit: à

Il a grandi en Israël (où son père était ambassadeur d’Argentine), puis dans son pays natal où, dans sa jeunesse, il a fait la lecture à Jorge Luis Borges devenu aveugle[2].

Il a résidé par la suite dans divers pays, notamment une vingtaine d’années à Toronto (Ontario, Canada). Il est devenu citoyen canadien en 1985. Il s’est installé en France en 2001 et y vit actuellement dans un village du Poitou (Mondion 86)., depuis 2014 il réside à New York (É-U) puis il s’est installé à Buenos Aires[pas clair], où il a été nommé fin décembre 2015 directeur de la Bibliothèque nationale d’Argentine. Il laisse derrière lui sa fameuse bibliothèque aux 30 000 ouvrages. Provisoirement.

Mais quand même, ce n’est pas clair.

Jazzi dit: à

rose, ce n’est pas grave que le fils ait vendu en bloc la bibliothèque du père : les livres termineront entre les mains de ceux qui les désirent.
Voyez comment Pablo75 a constitué sa bibliothèque en farfouillant aux puces…

Jazzi dit: à

Ma pensée du jour, pour l’ami Bloom : « Les bibliothèques ne font pas les écrivains, mais plutôt l’inverse. Ce sont les écrivains qui font les bibliothèques. »

Jazzi dit: à

Si les bibliothèques sont des cimetières, les livres sont des tombes, en concessions perpétuelles ou temporaires.

Alexia Neuhoff dit: à

Jazzi dit: à

« Ce sont les écrivains qui font les bibliothèques. »

Les menuisiers plus sûrement.

Jazzi dit: à

Les menuisiers pour la forme, les écrivains pour le fond, Alexia…

Bloom dit: à

Je retiendrai trois choses des deux quinquennats de Macron

Et son courage face au Qatar, très largement inférieur à celui d’un footballeur de l’équipe de la République islamique d’Iran?
Petit joueur.

Jazzi dit: à

Mieux qu’une bibliothèque, le léZard de Paris vous propose de visiter la photothèque d’Henri Cartier-Bresson.
C’est plus vivant !

renato dit: à

Le livre a un avantage sur la plante verte d’intérieur : il n’a pas besoin d’entretien, ainsi n’importe qui, même sans la moindre attention à la vie, peut décorer son intérieur avec une bibliothèque.

renato dit: à

Pourquoi un cimetière ? je pense qu’un livre rangé dans une bibliothèque vit en hibernation : on l’ouvre et il sort de sa vie latente.

Jazzi dit: à

Parce que la plupart des auteurs des livres de nos bibliothèques sont morts et parfois depuis bien longtemps, renato. La lecture est le plus souvent une conversation d’outre tombe…

renato dit: à

Dans Fictions, il y a une histoire qui offre une brillante combinaison de deux thèmes omniprésents dans l’œuvre de cet archétype du lecteur qui est Borges, la Bibliothèque et le Labyrinthe : La Bibliothèque de Babel présente au lecteur un lieu qui rassemble tous les livres de 410 pages possibles selon des combinaisons de lettres toutes différentes les unes des autres. Dans cette bibliothèque de salles hexagonales, où les combinaisons infinies donnent lieu à autant de textes complets que d’enchaînements insensés de lettres, il doit logiquement y avoir des textes véridiques et faux, puisque de toutes les combinaisons, une au moins doit être la Vérité, tout comme devra être son contraire. Mais dans l’enchaînement infini des étagères et des volumes, l’homme ne parvient pas à distinguer le vrai du faux, se retrouvant piégé dans un labyrinthe de livres.

MC dit: à

Il y eut aussi la Bibliotheque d’ Aristote, léguée pour finir à son élève Neree, qu’ Alexandrie n’eut pas d’argent ( déjà !) pour acheter….

Paul Edel dit: à

Jazzi, je parle aussi de cimetière car les auteurs que tant aimés, si souvent rencontrés j’en ai connu un assez grand nombre, de Perec (qui apportait ses mots croisés au Point) à Tournier à Nourissier ou Cabanis, Calaferte ou Cayrol ou pour les étrangers, Günter Grass ou l’admirable Le Carré , ou des plus récents, et ils sont morts. Donc, j’ouvre leurs livres comme j’ouvre une tombe et à nouveau ils me parlent, mais ils ont » un peu de terre dans la bouche », comme dit l’autre.

MC dit: à

J’ai aussi cette double vision , la funéraire et l’autre, Paul, pour certaines boites des berges de la Seine spécialisées dans la blanche Gallimard, avec bandeau. Impression nivelante de grands noms réduits à un Dialogue des Morts…

MC dit: à

D’un contemporain de Julien l’Apostat cité par Paul
Veyne: cette chambre ou les femmes n’entraient pas mais dont le chevet s’ accompagnait d’une «  pile de livres… ». On peut rêver devant les Lectures. De Julien…

Dino dit: à

Jorge Luis Borges:

« « Yo no tengo ningún libro mío en casa. No, porque yo cuido mucho mi biblioteca. ¡Cómo voy a codearme yo con Conrado con Platón! Sería ridículo. Yo no tengo libros míos y libros sobre mí, leí uno no más. Después no he leído ninguno de los otros. Por ejemplo, a Alicia Jurado le dije: «Mirá, yo te agradezco mucho que hayas escrito este libro, pero yo no voy a leerlo porque el tema no me interesa o me interesa demasiado. Estoy harto de Borges». Y ella me dijo: «No, si es un libro en que no vas a encontrar nada desagradable». Bueno, le digo: «Sí. El tema. El tema central me es desagradable». » »

in « Alberti, Blas: Conversaciones con Alicia Moreau de Justo y J. L. B., Buenos Aires, Ediciones del Mar Dulce, 1985. »

Dino dit: à

Borgésiennes:

« « Y este Leibniz a quien le gustaban las ilustraciones ingeniosas pero falsas llegó a imaginar dos bibliotecas. Una consta de mil ejemplares, digamos, de la Eneida, considerada una obra perfecta. En la otra biblioteca hay un solo ejemplar de la Eneida y hay novecientos noventa y nueve libros muy inferiores. Y luego Leibniz se pregunta cuál de las dos bibliotecas es mejor, y llega a la conclusión evidente de que la segunda, hecha de mil libros de muy diversa calidad, es superior a la primera que consta de mil repetidos y monótonos ejemplares de un solo libro perfecto. Y Víctor Hugo diría más tarde que el mundo tenía que ser imperfecto, porque si hubiera sido perfecto se hubiera confundido con Dios, la luz se hubiera perdido en la luz »

in Borges Profesor, Leçon sur W. Blake à l’université de BA, 1966

Jazzi dit: à

Le léZard hésitait à aller voir « Novembre », il n’a pas été déçu, aussi de ce pas va t-il voir « Simone » !

Dino dit: à

Borgesiennes:

« « La Biblioteca es infinita y pasiva. Con una hospitalidad que es afín a la resignación y a la indiferencia, acoge y atesora todos los libros, porque todo libro, algún día, puede ser útil a alguien o alguien puede buscar la seguridad de que no le es útil. La Biblioteca, así, propende a ser todos los libros o, lo que es igual, a ser el pasado, todo el pasado, sin la depuración y la simplificación del olvido. La Biblioteca sólo es querible, como el universo lo es o los vastos sistemas filosóficos del Indostán o de la escolástica, con una suerte de amor fati. » »

in « La Biblioteca », 1957

Jazzi dit: à

Paul, moi quand j’ouvre mon vieil agenda, j’ai l’impression de déambuler dans un cimetière !
Je n’ai pas rayé le nom des parents, amis, connaissances qui sont morts. Juste mis une croix à côté…

Dino dit: à

Borgesiennes:

« « Hugo declara que una biblioteca es un acto de fe; Emerson, que en ella pueden cifrarse las mejores palabras y pensamientos de los mejores hombres.
La cultura está amenazada por razonadas y enemigas barbaries. Esas barbaries acechan también en el libro que constituye, paradójicamente, nuestro único instrumento de salvación. »

Extrait de: Jorge Luis Borges. « Textos recobrados (1956-1986). » Apple Books.  »

in La Prensa, 1982

Pablo75 dit: à

Si les bibliothèques sont des cimetières, les livres sont des tombes, en concessions perpétuelles ou temporaires. […] Parce que la plupart des auteurs des livres de nos bibliothèques sont morts et parfois depuis bien longtemps…
Jazzi dit:

Tu dis n’importe quoi. Il y a peu de choses aussi vivantes qu’une bibliothèque. Il suffit d’ouvrir l’un de ses livres pour que la vie apparaisse. Moi quand je vais au Père Lachaise j’ai la sensation exactement contraire à celle que je ressens dans une grande bibliothèque. Une bibliothèque est un musée de la vie.

Souvent je vais télécharger des livres anciens (et gratuits) à cette gigantesque bibliothèque de plusieurs millions de livres qu’est le site archive.org (https://web.archive.org/). L’autre jour j’ai pris au hasard un livre du si célèbre à son époque et oublié aujourd’hui Louis Veuillot: « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. Serie 3.T.1 (1876). » Je l’ouvre et la vie littéraire française du XIXe siècle apparaît miraculeusement d’un coup:

« Tous les ouvrages de M. Hugo prêtent largement à la raillerie. Il n’a point de goût, point de mesure, point d’esprit, et je crains qu’il ne se croie de l’esprit; il aime à passer du grandiose au grotesque, et il prend aisément le grotesque pour le grandiose; il est très-injurieux, très-lourd et très-furieux dans l’injure, ce qui donne envie et rend facile de lui appliquer la peine du talion; il a une rage d’imiter le mauvais chez lui-même et chez les autres, qui le fait clapoter longuement dans des mares odieuses et épaisses, il s’oublie à des parades également indignes de son sujet, de son âge et de sa valeur. Aucun de ces défauts ne manque dans les deux premiers volumes des « Misérables », et l’on peut compter qu’ils ne manqueront pas dans les volumes suivants. On y trouve des calembours, des grimaces de la foire, des jovialités qui traînaient déjà il y a trente ans. Tout cela est imité de Shakespeare, de « Notre-Dame de Paris » et du « Tintamarre »; tout cela est vieux, pesant et fait de la peine. »

Connaissant bien le Père Lachaise (que j’ai beaucoup photographié) j’ai dû passer plusieurs fois devant la tombe de Louis Veuillot. Tu trouveras cela peut-être étrange, mais jamais elle m’a parlé de V.Hugo.

Jazzi dit: à

Tu m’auras mal compris ou je me suis mal exprimé, Pablo75.
Je trouve les bibliothèques et les cimetières, très vivants !
Et je les fréquente quotidiennement, pour mes anthologies, mes guides et mon plaisir…
https://www.lelezarddeparis.fr/cimetières

Pablo75 dit: à

À propos de Borges, coup de tonnerre dans le monde du foot tout à l’heure au mondial du Qatar: Argentine 1 – Arabie Saoudite, 2.

Et c’était l’une des équipes favorites pour arriver en finale!

Étant donné la Loi de Séries (que dans le foot se vérifie souvent), attention à la France ce soir…

Pablo75 dit: à

@ Jazzi

Tu as vu que sur le site archive.org on peut télécharger au moins 2 livres sur les cimetières de Paris et une thèse de doctorat originale?

Antoine Caillot. Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris (1809).

Les principaux Monuments funeraires du Pere Lachaise, de Montmartre, du MontParnasse et autres cimetieres de Paris dessines et mesures par Rousseau et lithographies par Lassalle (1839)

Sur les prétendus dangers présentés par les cimetières en général et par les cimetières de Paris en particulier : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le 6 août 1880, à 9 heures, par
G. Robinet (1880)

Bloom dit: à

J’ai entendu la drôle de nouvelle en provenance du Qatarstroff

Mais ça!
Mais non!
Mais si!

Le pied d’Allah.
Qui vient venger la main de Dieu.

Qui a gagné en trichant (sous une saloperie de dictature qui projetait ses opposants des hélicoptères) en prend pour cent années de ridicule.

Les Saoudiens pourraient ouvrir les vannes gratuitement pour fêter ça, puisqu’il est question de politique et non de sport.

D. dit: à

On dit pierre de remploi, pas de réemploi.

D. dit: à

J’ai déjà évoqué ici à maintes reprises la, dangerosité d’une visite dans le Père Lachaise. Certaines des entités qui y circulent, particulièrement dans certaibs secteurs, sont aussi puissantes que malveillantes et bien souvent même les plus fortes protections personnelles ne leur résistent pas. N’y allez pas, je vous aurai prévenu. Prévenu plus d’une fois.

Bloom dit: à

Quand j’ouvre le premier tome des Misérables, j’entends le bon Victor me dire tout bas: ‘Sache mon petit gars, que c’est pour les gens comme toi qu’on a ouvert des écoles, pour que vous comprenniez que ce qu’il faut prévoir, toujours, c’est l’imprévu. »
Victor Hugo, père de la médiologie.

Bloom dit: à

Allez, fais couler le pétrole, MBS!
Et tant pis si tu as les mains barbouillées du sang d’homme libre!

Bloom dit: à

How Nice!
Le Fillon nouveau est arrivé!
Monsieur Propre sent les ch…ies.

Alexia Neuhoff dit: à

Pablo 75 : Connaissant bien le Père Lachaise (que j’ai beaucoup photographié) j’ai dû passer plusieurs fois devant la tombe de Louis Veuillot.

Voir plutôt du côté de Montparnasse.

lmd dit: à

Les livres des écrivains morts sont effectivement bien plus nombreux que ceux des écrivains vivants. Ce qui est important, et difficile, c’est de lire les écrivains lorsqu’ils sont vivants, qu’ils lisent, voient, entendent les mêmes choses que moi ou du moins que moi je vis, lis, entends les mêmes choses qu’eux et comprends.
Il faut une bibliothèque avec suffisamment de bandes rouges. Mais les bandes rouges (ou bleues) ne sont pas une garantie, il faut se risquer. Ou bien, trouver les écrivains morts qui ne sont pas forcément enterrés. C’est à cela que servent les conversations.

Bloom dit: à

Les livres des écrivains morts sont effectivement bien plus nombreux que ceux des écrivains vivants.

Et certainement plus nombreux que ceux à venir.
Extinction sans rébellion.

et alii dit: à

The Headlines
LOTS OF LOVE. More than 40 love letters by a young Bob Dylan sold for nearly $670,000 at RR Auction. Those letters, penned while Dylan was still going by his birth name, Robert Zimmerman, “provide an insight into a period of his life of which not much is known,” according to the Associated Press. Written between 1957 and 1959, they are addressed to Barbara Ann Hewitt, whom he invites to a Buddy Holly show in one letter. The letters will be kept at the Livraria Lello in Porto, Portugal, which plans to keep them available for future study for Dylan enthusiasts and scholars.

Bloom dit: à

Outre la merveilleuse American Library, il est à Paris une autre bibliothèque anglophone de haute qualité, celle du Centre culturel irlandais, rue des Irlandais.
Forcément davantage « fléchée », elle est fort bien fournie & possède en particulier trois sections remarquables: Histoire – Politique – Tourisme.

La National Library de Dublin est ouverte à tous, on y remet au visiteur curieux une carte plastifiée valable un an, gratuitement. Certains jours, le fantôme de Joyce se perche sur les épaules ddes lecteurs.

La bibliothèque de Queen’s University à Belfast, est elle aussi ouverte au grand public, tout comme celle de la Linen Hall Library, deux des très grands bonheurs de cette sacrée ville que je retrouverai bientôt avec la même émotion puissante, depuis quarante et un ans…

Pablo75 dit: à

Voir plutôt du côté de Montparnasse.
Alexia Neuhoff dit

Exactly.

Et pourtant j’aurais juré d’être passé plusieurs fois devant sa tombe avec buste en bronze au Père Lachaise en disant à chaque fois à ceux qui m’accompagnaient qu’il s’agissait de l’un de ceux Grands Intellectuels Très Célèbres à leur époque totalement oubliés aujourd’hui. Je dois confondre avec un autre Onfray du XIXe siècle…

Pablo75 dit: à

Ce qui est important, et difficile, c’est de lire les écrivains lorsqu’ils sont vivants, qu’ils lisent, voient, entendent les mêmes choses que moi ou du moins que moi je vis…
lmd dit:

Ah bon? Étrange réflexion… Ce qui est important c’est de lire les grands écrivains de l’histoire de l’humanité, ceux que la fameuse Postérité (qui ne se trompe jamais) a sélectionné pour nous. Pourquoi préférer lire des médiocres qui ont la même vision du monde que nous à lire les meilleurs qui ont des visions du monde différentes, plus profondes et plus lucides? Comment préférer lire BHL, Houellebecq, Le Clezio ou Annie Ernaux à lire Montaigne, Cervantes, Stendhal, Dostoievsky ou César Vallejo?

Ton idée, vraiment saugrenue, équivaut à préférer lire la presse quotidienne à lire de la littérature.

rose dit: à

ce n’est pas grave que le fils ait vendu en bloc la bibliothèque du père : les livres termineront entre les mains de ceux qui les désirent.

Me suis très mal exprimée.
Il a vendu en bloc le contenu d’une librairie de livres anciens et rares.
Vais arrêter d’en parler.

Le cimetière de Paul, je l’avais saisi sous l’optique de nos livres à nous quand personne ne s’y intéresse ou que tout le monde s’en fout.
Comme dans le papet de Un beau matin de Mia Hanssen Lōve avant qu’il ne rentre a l’Ehpad. Ce sont, in extremis de ses anciens étudiants qui viennent chercher ses bouquins.

Je ne voyais pas cela dans le sens où Paul l’a évoqué.

rose dit: à

Vais arrêter d’en parler.

Cela m’a tuer.

Marie Sasseur dit: à

« La Bibliothèque Joanina de L’université de Coimbra est considérée comme l’une des plus belles bibliothèques universitaires du monde. Sa construction a débuté en 1717 et a pris fin en 1728, sous le règne de Dom João V. Ce roi ami des arts et des lettres, s’est entouré des plus grands artistes de son époque , et a financé avec l’impôt de un cinquième prélevé sur l’or provenant des mines du Brésil, de nombreuses constructions baroques.  »

http://lusitanie.info/2018/09/la-bliotheque-joanina-de-luniversite-de-coimbra-lune-des-plus-belles-du-monde/

MC dit: à

Hetzel , qui n’est pas confit en dévotion s’ amuse à noter quelque part

que Veuillot « ressemble à Hugo »…

MC dit: à

(Il s’ agit du Hugo sans la barbe, elle même consécutive à l’anthrax de Guernesey.. c’est dans les papiers Hetzel)

Marie Sasseur dit: à

« La Librairie Lello de Porto a inspiré la créatrice d’Harry Potter

Considérée comme l’une des plus belles librairies du monde, Livraria Lello a déjà accueilli des hommes de lettres et des artistes et a inspiré des écrivains et des artistes, dont l’auteur d’Harry Potter, J. K. Rowling. Elle fréquentait l’espace, de façon assidue, à l’époque où elle vivait à Porto, et c’est dans les célèbres escaliers en bois de la Librairie Lello qu’elle s’inspire pour créer les escaliers de Hogwarts. »

https://www.lisbonne-idee.com/p5172-librairie-lello-porto-inspire-creatrice-harry-potter.html

rose dit: à

Une petite datcha, en Russie sous la neige.
Qué le Portugal ?

Jacques dit: à

France 4 – Australie 1
Et c’est pas encore fini…

D. dit: à

Jacques, cela pourrait être le contraire, peu me chautrait.

D. dit: à

Jacques, cela pourrait être le contraire, peu me chautrait.

Jacques dit: à

Putain Dédé, quel rabat-joie tu fais !

D. dit: à

Prouti prouta.

MC dit: à

Et la Bodeienne? Elle compte pour rien? Et la Morgan ou on s’excuse de ne pas avoir l’ouvrage? Ou la Wartbug, structurée pour former des chercheurs ? MC

Marie Sasseur dit: à

« La plus ancienne librairie du monde
Située au pied du quartier Barrio Alto, la librairie Bertrand a ouvert ses portes en 1732. C’est la librairie la plus ancienne du monde. Pedro Faure arrive à Lisbonne, il ouvre un magasin d’images imprimées en 1727, lequel devient en 1736 la libraire Faure….

Plus de 280 ans plus tard, la librairie renommée Bertrand est toujours aussi belle ! »

rose dit: à

Vivre en France et crouler sous les impôts.
Les portugais à l’horticulture et à essuyer les plâtres avec leurs fous rires. Chacun chez soi. Et les poules seront bien gardées.

Marie Sasseur dit: à

Il y avait Linda et sa valise en carton.
Il faudra désormais compter avec Alberto et ses 800 cartons.

adeus e tenha um bom dia

Marie Sasseur dit: à

En cette époque où les feuilles d’impôts locaux tombent comme des obus ( pour les multi résidents…) et où les agents de l’hernie fiscale se font descendre comme dans un western, je trouve un peu gonflé de donner Alberto en exemple de désobéissance civile, sans motif.

rose dit: à

Y préférer l’hernie discale.
Pour se rééduquer, marcher.

rose dit: à

Vais lire cela, Dorothée Dussy (2013). Le berceau des dominations. Anthropologie de l’inceste, livre 1. Marseille : La Discussion, 268 p.
Oui.

Marie Sasseur dit: à

Elle nous aura bien fait pleurer, Linda, avec sa saudade dans le carton.

« Dans La Valise en carton, publié pour la première fois en 1984, elle revient sur son enfance au Portugal, lorsqu’elle allait à la Soupe populaire pour nourrir sa famille, sur son arrivée clandestine en France, valise et enfant sous le bras, et sur sa passion de la chanson et du public »

Voici la version populaire chantée :

https://youtu.be/4QGGPPvt58U

Marie Sasseur dit: à

23/11/2022 7h19

Jazzi dit: à

VALERY LARBAUD

Les affinités franco-littéraires

En 1926, le très cosmopolite écrivain français Valery Larbaud (1881-1957), qui écrivit également sous divers pseudonymes dont A.-O. Barnabooth, vint s’installer pour plusieurs semaines à l’hôtel Avenida, sur l’avenue de la Liberté, les Champs-Élysées de Lisbonne. Après avoir flâné durant quelque temps, incognito, dans les rues de la capitale portugaise, il s’avisa de contacter son ami, l’écrivain espagnol Ramón Gómez de la Serna, installé dans la propriété El Ventanal, qu’il s’était fait construire à Estoril. Dès lors, son séjour prit un tour plus mondain, ainsi qu’il en témoigne dans sa longue Lettre de Lisbonne à un groupe d’amis.

« Dès ce moment, ma vie lisboète a été pleine d’évènements qui ont fait cesser, ont rendu impossibles mes relations de flâneur et d’étranger oisif avec la ville. Ramón, que je croyais tout à fait isolé en Portugal, y était, au contraire, le centre d’un groupe de jeunes écrivains d’avant-garde. Il leur annonça mon arrivée ; on vint me voir ; j’eus conscience de représenter à Lisbonne, d’une manière quasi officielle, les revues auxquelles je collabore et ceux de nos confrères qui sont les plus appréciés dans les milieux littéraires avancés de la capitale portugaise ; on me parlait d’eux, c’est-à-dire de vous, mes chers amis, on vous évoquait, vous étiez près de moi, invisibles ; on faisait l’éloge de vos ouvrages, on vous fêtait, – et comme, de nous tous, j’étais seul visible et tangible, je recevais en votre nom, vicariously, ces encourageants hommages si cordiaux, si spontanés. J’étais aux yeux de ces aimables confrères portugais, en même temps moi-même et vous et tous les collaborateurs de la N.R.F., de la Revue européenne, du Navire d’argent, de Commerce, Rôle bien difficile à soutenir, certes, que celui de représenter dignement tant de gens d’esprit et d’un si grand mérite. Il fallait payer de ma personne, et ce fut alors que je décidai à faire une conférence, qu’on avait annoncée ici dès avant mon départ de Paris, sur nos vieux poètes méconnus, en général, et sur Maurice de Scève en particulier. (…)

J’ai été surpris et content de voir qu’il y avait à Lisbonne tant de personnes qui voulaient bien se déranger pour entendre parler des poètes français du XVIe siècle : la salle du foyer du théâtre San Carlo était pleine ; il y avait beaucoup de dames, et au premier rang des auditeurs était assis l’attaché militaire de la Légation de France. C’est l’Union intellectuelle qui organise ces conférences ; et son président pour le Portugal, l’historien et essayiste Antonio Sergio, m’a présenté au public. Il l’a fait en portugais, dont la prononciation est encore pleine de difficultés pour moi. Ainsi une des phrases de la présentation d’Antonio Sergio que je n’ai pas comprise tandis qu’il la prononçait, fut précisément celle où il disait qu’il n’avait pas à s’excuser de me présenter en portugais puisque je comprenais très bien cette langue. Très ému, je saisissais au passage les titres de mes livres, les noms des amis et des critiques qui se sont occupés d’eux : Edmond Jaloux, Benjamin Crémieux, Ernst Robert Curtius, Frédéric Lefèvre… Enfin je vis bien, aux applaudissements qui saluèrent mon arrivée sur l’estrade, qu’Antonio Sergio avait dit tout ce qu’il fallait pour me rendre sympathique.
Non seulement j’avais le trac, mais je craignais beaucoup de décevoir mon public. Je leur parlais d’une période peu connue de l’histoire littéraire de la France, je leur citais des vers pleins de difficultés même pour un public français ; bref, c’était une conférence que j’aurais pu faire devant un public de la Rive gauche, au Vieux-Colombier par exemple, ou à la Maison des Amis des Livres. Mais je sentis qu’on me suivait avec beaucoup d’attention, et que tout était compris, même les vers les plus difficiles. Une courte expérience de la vie portugaise, de Lisbonne, des livres portugais, m’avait bien appris que le Portugal est un pays de l’Europe où les Lettres sont le plus en honneur, mais je ne m’attendais pas à trouver chez son élite une culture française aussi complète, et une si flatteuse curiosité pour notre littérature.

J’en eus de nouvelles preuves au cours du banquet que m’offrirent nos confrères de Lisbonne, et dont je vous ai envoyé le menu. Une conversation que j’eus, peu de temps avant de prendre place à table (entre le président, Antonio Sergio, et Ramón Gómez de la Serna) avec M. Joaquim Manso, directeur du Diaro de Lisboa, m’apprit que j’avais bien choisi le sujet de ma conférence : « L’élite lettrée de Lisbonne, me dit-il, était parfois déçue en entendant des conférenciers étrangers lui parler de sujets trop connus, presque élémentaires, comme s’ils avaient affaire à un public auquel il fallait tout apprendre de la littérature, du mouvement scientifique, de l’art étrangers. Dans ces cas-là, on venait plutôt pour voir le conférencier, s’il était illustre, que pour entendre la conférence. »

Le banquet fut une inoubliable manifestation de sympathie à l’égard de la littérature française. Il eut lieu dans la salle des fêtes d’un grand cercle, le Bristol Club, dont l’ameublement, la décoration, les fresques, forment un ensemble tout à fait moderne, et même d’extrême avant-garde. Après la Marseillaise, écoutée debout, et pendant que nous mangions le « consommé A.O. Barnabooth », une troupe de danseuses espagnoles s’élança tout autour de la table :

Comme on défait un bouquet,
Dans la salle du banquet
Les neufs sœurs se répandirent…
EMMANUEL SIGNORET

Puis il y eut une audition de Fados, ces longs chants populaires portugais, d’une prosodie extrêmement compliquée, et accompagnés d’une musique lente, triste, passionnée, déchirante et tendre. »
(« Jaune Bleu Blanc », in Œuvres, bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1958.)

Malgré Les grandes invasions napoléoniennes de la péninsule Ibérique, menées dans le cadre de la « Guerre d’Espagne » et qui s’étendirent jusqu’au Portugal (1807-1814), les Portugais ne semblent garder aucune animosité à l‘égard des Français. Bien au contraire. Au début du siècle suivant, l’amitié franco-portugaise prit un tour plus littéraire. Particulièrement francophile, l’élite portugaise se montra toujours curieuse de notre littérature et bienveillante envers ses principaux représentants. Dans sa Lettre de Lisbonne, Larbaud déclare à ses amis écrivains : « La gaieté portugaise est une légende ; mais la politesse portugaise, la douceur des mœurs portugaises sont une réalité. Le Portugal est un pays où l’on est heureux, où je crois que nous pourrions vivre agréablement. » Capitale cosmopolite et intellectuelle, Lisbonne, à l’égal de Paris ou de Budapest comptait alors de nombreux cafés littéraires, tels le Cafe Martinho Da Arcada (place du Commerce), Nicola (place du Rossio) ou A Brasileira (dans le quartier du Chiado). Hélas, la jeunesse intellectuelle d’avant-garde de l’époque semble y avoir définitivement cédé la place aux touristes d’aujourd’hui !

Jazzi dit: à

« Ma mère, cependant, m’accueillit d’une manière fort étrange. Certes, je m’attendais à quelques bonnes larmes, à des embrassades sans fin, à des reniflements à la fois émus et satisfaits. Mais pas à ces sanglots, à ces regards désespérés qui ressemblaient à des adieux- elle restait un moment à pleurer et à trembler dans mes bras, s’écartant parfois un peu pour mieux voir mon visage, puis se jetait vers moi avec des transports nouveaux. Je fus pris d’inquiétude, je m’enquis anxieusement de sa santé, mais non, elle paraissait aller bien, et les affaires allaient bien aussi – oui, tout allait bien – là-dessus, c’était une nouvelle explosion de larmes et de sanglots étouffés. Finalement, elle parvint à se calmer et, prenant un air mystérieux, elle me saisit par la main et m’entraîna dans le restaurant vide; nous nous installâmes à notre table habituelle, dans un coin, et là, elle m’informa sans plus attendre du projet qu’elle avait formé pour moi. C’était très simple: je devais me rendre à Berlin et sauver la France, et incidemment le monde, en assassinant Hitler. »
(« La Promesse de l’aube » de Romain Gary)

rose dit: à

Tellement génial Gary.
Le marché de la Buffa, déserté désormais est en passe d’être réhabilité par des promoteurs immobiliers.
Et une dernière épicerie russe a soldé samovars et poupées gigognes.

lmd dit: à

Pablo 75, je n’en attendais pas moins de vous, « Ce qui est important c’est de lire les grands écrivains de l’histoire de l’humanité, ceux que la fameuse Postérité (qui ne se trompe jamais) a sélectionné pour nous». La difficulté vient de ce que votre Pposterité ne garantit rien du tout, elle varie, glisse, se déplace selon les époques. Si vous étiez né avant César Vallejo vous ne l’auriez pas lu. Et s’il suffisait de lire Montaigne, Cervantes, Stendhal, Dostoievsky ou César Vallejo, les écrivains n’auraient pas besoins d’essayer d’écrire. Dans tous les domaines des artistes, des créateurs essaient de regarder, de rendre compte de ce qu’est le monde, de dire comment ils le perçoivent. Il faut être complètement bouché pour ne pas avoir envie de les rencontrer, être d’un conservatisme borné pour ne pas vouloir essayer de regarder ce monde  en marche. Il faut avoir confiance en soi et en son jugement et prendre le risque de regarder ce qui se passe et rejeter les conneries, les inutilités.

renato dit: à

……………………………………………………………………………………………….
…………………………….

… pendant ce temps, les Pasdarans violent des filles qui protestent : viols d’État

rose dit: à

Marie Sasseur

Je tiens plus une tout à vous rassurer : vous faites une fierté sur la retraite des fonctionnaires.
1/rassurez-vous : vous n’êtes pas seule.

Phil dit: à

Tellement génial Gary.

N’exagérons pas, dear Rosi. Gary n’a pas assassiné l’hitler mais a bien rectifié Seberg.

D. dit: à

Je comprends pas, Jazzi, ta mère voulait que tu assasines Hitler ?

Jazzi dit: à

Quelle mère dirait aujourd’hui à son fils d’aller assassiner Poutine, Phil ?

Jazzi dit: à

nous aident…

Paul Edel dit: à

La postérité ne trompe jamais?diable…les libertins du XVIIeme siècle ou du XVIII eme furent démolis par les jansénistes les pasteurs protestants e etc.. chaque siècle balance en enfer d excellents auteurspour des raisons politiques religieuses sans parler de l education nationale…LA trappe de l oubli est immense..les surréalistes ont fait un travail pour redécouvrir des humoristes etc.. Stenfhal a attendu presque un siècle pour être reconnu à sa valeur.

Jazzi dit: à

L’amitié, selon un ami de Passou (deux solitudes) :

« L’amitié est rare, très rare, d’où son aspect précieux et marquant. On arrive à la fin de sa vie et on essaie de compter ceux que l’on considère comme de vrais amis, ceux dont la fidélité a été sans faille, ceux qui vous ont aimé tel que vous êtes, sans vous juger ni essayer de vous changer. C’est dans les épreuves, les moments difficiles et parfois décisifs, que l’amitié se révèle et se consolide, ou s’absente et tombe dans le commun de l’oubli. L’amitié est ce qui permet de désarmer la cruauté et affronter le mal.
Elle peut avoir existé, sincère et forte, puis se briser d’un seul coup, s’anéantir parce qu’elle aura manqué à l’un de ses principe fondamentaux : la fidélité ; c’est-à-dire la constance dans la confiance, cette présence qui ne doit jamais faire défaut. Comme l’écrit Cicéron : » c’est quand la fortune varie que se montre à coup sûr l’invariable ami » . La trahison c’est » manquer à la foi donnée à quelqu’un » ; c’est une forme d’abandon doublée parfois d’une volonté de nuisance ou d’une participation active ou passive à une opération de malfaisance. On agit comme quelqu’un à qui on devait fidélité, souvent par intérêt ou par jalousie, par vengeance, par mesquinerie. Toutes ces notions sont, non seulement étrangères à l’amitié, mais sont sa négation absolue. »
(« Eloge de l’amitié, ombre de la trahison » de Tahar Ben Jelloun.)

Phil dit: à

Quelle mère dirait aujourd’hui à son fils d’aller assassiner Poutine

Celle qui turbine à la scie aïe eh !, dear Baroz. Rare. La plupart sont au cagibi, comme celle de Gary.

pourmapar dit: à

La bibliothèque de Marcel Duchamp peut-être.

https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=18
Marc Décimo
Presses du réel, 2002 – 267 pages

Panorama de la collection particulière de Marcel Duchamp et des livres ajoutés par sa femme après 1968, date de la mort de l’artiste, puis par leur fille, Jacqueline. Présentation générale et bibliographie (ouvrages regroupés sous cinq thèmes) : livres d’enfants et de classe ; bibliothèque littéraire ; publications du Collège de pataphysique ; bibliothèque d’art ; livres d’échecs.

Bloom dit: à

On le rase, Poutine.

Brise tes Tchétchènes, Vladimir Vladimirovitch car
la vengeance terrible du spectre de Litvinenko va s’abattre sur ton visage bouffi de petite frappe enKKKremlinée.

Repent, Vlad the Impaled-to-be, your number is up & there’s no escaping the dreadful fate concocted for you. Mark the screeching hiss of the banshee at night in the BloodRed Square, you runt!

rose dit: à

Correctif

Marie Sasseur

Je tiens plus que tout à vous rassurer : vous faites une fixette sur la retraite des fonctionnaires.
1/rassurez-vous : vous n’êtes pas seule.

renato dit: à

Pour le moment qui parle d’assassiner ce ne sont pas les mères de l’un ou de l’autre, mais le député Andrei Lugovoi* qui menaces Zelensky à la télévision : « Nous vous chasserons, vous et les vôtres, partout » ; et encore « Zelensky et son entourage devraient être les premiers à monter sur la potence », et il cite les mémoires de Soudoplatov, l’agent soviétique impliqué dans le meurtre de Trotsky.

* soupçonné d’être l’empoisonneur de Litvinenko…

Bloom dit: à

Anna Politovskaïa est la banshee dont il est question plus haut. Boris Nemtsov,lui, est compagnon de l’armée des ombres, vaste horde échappée des catacombes qui va fondre sur la tare de toutes les Russies et l’accabler de flots de dioxine, de polonium & de novitchok.

A côté de ce qui attend l’impuissant du Kremlin,
Mussolini suspendu à un croc de boucher, c’était humain, trop humain.

rose dit: à

Depuis treize ans, déjà, seule, sans mari, sans amant, elle luttait ainsi courageusement, afin de
gagner, chaque mois, ce qu’il nous fallait pour vivre, pour payer le beurre, les souliers, le loyer, les
vêtements, le bifteck de midi – ce bifteck qu’elle plaçait chaque jour devant moi dans l’assiette, un peu
solennellement, comme le signe même de sa victoire sur l’adversité. Je revenais du lycée et m’attablais
devant le plat. Ma mère, debout, me regardait manger avec cet air apaisé des chiennes qui allaitent
leurs petits.
Elle refusait d’y toucher elle-même et m’assurait qu’elle n’aimait que les légumes et que la viande et les graisses lui étaient strictement
défendues.
Un jour, quittant la table, j’allai à la cuisine boire un verre d’eau.
Ma mère était assise sur un tabouret ; elle tenait sur ses genoux la poêle à frire où mon bifteck avait
été cuit. Elle en essuyait soigneusement le fond graisseux avec des morceaux de pain qu’elle mangeait ensuite avidement et, malgré son geste
rapide pour dissimuler la poêle sous la serviette, je sus soudain, dans un éclair, toute la vérité sur les
motifs réels de son régime végétarien.
Je demeurai là un moment, immobile, pétrifié, regardant avec horreur la poêle mal cachée sous la
serviette et le sourire inquiet, coupable, de ma mère, puis j’éclatai en sanglots et m’enfuis.
Au bout de l’avenue Shakespeare où nous habitions alors, il y avait un remblai presque vertical
qui dominait le chemin de fer, et c’est là que je courus me cacher. L’idée de me jeter sous un train et
de me dérober ainsi à ma honte et à mon impuissance me passa par la tête, mais, presque aussitôt, une farouche résolution de redresser le
monde et de le déposer un jour aux pieds de ma mère, heureux, juste, digne d’elle, enfin, me mordit
au cœur d’une brûlure dont mon sang charria le feu jusqu’à la fin. Le visage enfoui dans mes bras, je me
laissai aller à ma peine, mais les larmes, qui me furent souvent si clémentes, ne m’apportèrent cette fois
aucune consolation. Un intolérable sentiment de privation, de dévirilisation, presque d’infirmité,
s’empara de moi ; au fur et à mesure que je grandissais, ma frustration d’enfant et ma confuse
aspiration, loin de s’estomper, grandissaient avec moi et se transformaient peu à peu en un besoin que ni femme ni art ne devaient plus jamais suffire à
apaiser.
[…]
Je n’entendais plus les rires, je ne voyais
plus les regards moqueurs, j’entourais ses épaules de mon bras et je pensais à toutes les batailles que
j’allais livrer pour elle à la promesse que je m’étais faite, à l’aube de ma vie, de lui rendre
justice, de donner un sens à son sacrifice et de revenir un jour à la maison, après avoir disputé
victorieusement la possession du monde à ceux dont j’avais si bien appris à connaître, dès mes premiers pas, la puissance et la cruauté.
[…]
Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin
de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances.
On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus,
jamais plus, jamais plus.

In Gary, cf supra.

Génialissime.

rose dit: à

Et encore, y a pas le remblai de chemin de fer, le ciel bleu électrique et le mimosa jaune poussin.
Tenais pas trop à vous voir pleurer tout l’aprem.

et alii dit: à

bibliothèque:une expression:
ans une bibliothèque, le désherbage (ou élagage, révision des collections, évaluation critique, désélection, etc.) est l’opération qui consiste à éliminer et à renouveler des collections.

Objectifs de l’opération
Elle est destinée à mettre en valeur les collections disponibles et à offrir des ressources constamment actualisées aux usagers des bibliothèques.

Dans ce but, le désherbage s’avère être la solution incontournable pour les bibliothèques de lecture publique, confrontées à des
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sherbage_(biblioth%C3%A8que)

Jazzi dit: à

Le léZard s’étonne que sur ce blog pas une voix ne se soit élevée pour parler de « Simone » !

renato dit: à

« Si le baroque historique voyait le monde comme une bibliothèque dans laquelle tous les livres auraient été lus, comme un théâtre dans lequel chacun joue son rôle au point d’intégrer une pragmatique du spectateur dans le drame, le néo-baroque — qui a aussi perdu l’horizon de la croyance – se place soudain dans le domaine des jeux de langage, au sens de Wittgenstein. »

Christine Buci-Glucksmann citée de mémoire.

et alii dit: à

AVEC RETARD:express!
« un aimait le monde, il était devenu riche et célèbre très jeune et vivait entouré d’amis tout en traversant la vie d’une plume légère. L’autre n’appréciait que la solitude, il était hanté par la mort et, s’il écrivait depuis longtemps, il avait mis des années à se faire connaître du grand public. Marcel Pagnol habitait un hôtel particulier de l’avenue Foch, Albert Cohen un appartement à Genève. Et pourtant, ces deux-là s’aimaient d’une amitié inconditionnelle depuis qu’ils s’étaient rencontrés au lycée Thiers, à Marseille, en 1906. Ils avaient neuf ans. »

Paul Edel dit: à

Rose, l’extrait que vous nous donnez de Romain Gary est un modèle de mélodramatisme. Pourquoi, pas ? Le mélo est un genre littéraire comme un autre, de De Hector Mallot à Gilbert Cesbron. On comprend devant ce genre de prose pourquoi le Milieu Littéraire parisien est souvent resté un peu sur la réserve devant cet écrivain-là avec son gout forcené du pathétique et une sentimentalité débordante. Génialissime? pas sûr…

Pablo75 dit: à

votre Posterité ne garantit rien du tout, elle varie, glisse, se déplace selon les époques.
lmd dit:

Mais tu seras d’accord avec moi qu’elle varie infiniment moins que les modes littéraires de chaque époque. Et que quelqu’un qui lit les auteurs considérés classiques par son époque se confond beaucoup moins que celui qui ne lit que des best-sellers ou des livres à la mode.

Donc, ton argument est idiot.

Quant à ton autre observation, « si vous étiez né avant César Vallejo vous ne l’auriez pas lu » (j’imagine que tu veux dire que s’il vivait aujourd’hui) cela est possible mais pas probable. La poésie ce n’est pas les romans ou les essais, un poème se lit en quelque minutes. Et il suffit d’un seul poème pour juger le niveau d’un poète (et donc d’écarter les nuls et de s’intéresser aux bons). Aujourd’hui avec internet c’est facile de lire de la poésie contemporaine, chose que je fais tous les jours (dans ma promenade quotidienne de blogs littéraires, il y en a plusieurs dédiés à elle). Je connais, donc, bien mieux la poésie (ou les aphoristes) contemporains que le roman ou la philosophie.

Mais tout compte fait, il est évident que celui qui lit et relit aujourd’hui les grands poètes classiques et renonce à lire les poètes postérieures à la II Guerre Mondiale, par exemple, aura beaucoup plus de plaisir et saura ce qu’est la poésie bien mieux que celui qui va chaque année au Marché de la Poésie de la Place St.Sulpice et s’achète plusieurs livres de poésie contemporaine.

D. dit: à

Je me promène souvent dans le monde à l’aide de Streetview, un outil extraordinaire proposé par Google. Une constatation : que les villes nord-américaines sont laides. C’est effrayant de laideur dans 99 % des cas. Je me demande comment les populations se contentent de tels environnements.
Comparativement la France offre des trésors de beauté architecturale et urbaine, une réelle noblesse et élégance, hélas en perdition progressive sous l’effet des Influences anglo-saxonnes. Oui.

Marie Sasseur dit: à

Belle histoire de M. Pagnol et A. Cohen.
Et quelle avance ! Des HPI pour aller au lycée à 9 ans.

D. dit: à

Cela se voit aussi dans les tenues vestimentaires. Oyaïyouille. Les sweet-shirts, jeans, casquettes. Comble de mauvais goût : les bretelles. Ils trouvent ça chics nos amis ricains…

Paul Edel dit: à

La Postérité littéraire est une drôle de fille désinvolte….Il passe des tribus entières de nomades, bien au loin des librairies, des volées d’oiseaux qui migrent vers les terres d’Oubli , écrivains et écrivaines merveilleux , couverts de prix d’après-guerre, qui sont déjà enfouis dans les sous-sols de médiathèques , et qui se retrouvent parfois dans quelques caisses à bananes d’un marché de Casteljaloux ou de Saint-Jouan-des-guérets, nommons par exemple Pierre Gascar ,Anna Langfus, Paul-André Lesort, Jean Sulivan, Henriette Jelinek ,Marie Chaix, Henri Polles, Jacques Perry ,Jean Cayrol, André Chamson, Jean Hougron Joseph Malègue, Jean Vauthier, etc etc…. Le temps d’une vie de lecture,; on constate les dégâts de cette Postérité..

Jacques dit: à

Les livres de Romain Gary sont pleins de sensiblerie béate et de romantisme larmoyant, le genre de livres qui plaît aux bonnes femmes comme rose, la vieille midinette au coeur caramel du blog.

renato dit: à

« Chaque vie est une encyclopédie, une bibliothèque, un inventaire d’objets, un échantillonnage de styles, où tout peut être continuellement mélangé et réarrangé de toutes les manières possibles. »

Italo Calvino, Leçons américaines : six propositions pour le prochain millénaire , Multiplicité.

x dit: à

L’évolution du « désherbage » est assez problématique.
Un article récent de Éric Dussert :

Désherber les bibliothèques

« Une bibliothèque n’est pas extensible. Reste à savoir quels ouvrages retirer, et au profit de quelles nouveautés. Quand le choix est dicté par les succès du commerce, la mission initiale de la bibliothèque publique est oubliée. Le recyclage des livres éliminés confirme la tendance : seuls ceux qui peuvent se vendre seront retenus

“DÉSHERBER : éliminer les mauvaises herbes d’un terrain. Synonyme : sarcler ”. Le
dictionnaire Larousse ajoute une définition moins connue : “Retirer les ouvrages vétustes ou obsolètes des collections d’une bibliothèque”. Cette pratique a toujours eu cours. L’écrivain et spécialiste des bibliothèques Eugène Morel (1869-1934) en faisait déjà en 1908 la promotion, pour des raisons d’efficacité et de coût d’une logique imparable : « Le plus grand nombre de livres n’augmente pas seulement le chemin à faire pour les trouver, les rayons pour les mettre, et les bâtiments, et l’entretien des bâtiments, nettoyage et ce qui s’ensuit, mais rend plus difficiles le classement, les remaniements, plus long et plus coûteux le Catalogue (1). »
Mais, depuis quelques années, cette activité aujourd’hui dûment documentée et planifiée est devenue une question primordiale. Alors que jadis il s’agissait avant tout de débarrasser les rayonnages de livres objectivement périmés (on les met au « pilon »), ou de classer dans les réserves des textes peu fréquentés, il semble qu’aujourd’hui ce travail de “nettoyage” soit presque synonyme de dispersion du bien commun, quand il s’agit en particulier de bibliothèques publiques.
Il est vrai que les bibliothèques, médiathèques, etc., sont confrontées à une surproduction éditoriale échevelée – qui frise le suicide collectif par asphyxie, mais autorise des hausses de chiffres d’affaires de plus de 9 % depuis 2019… On compte près de 600 romans nouveaux par rentrée littéraire depuis des lustres, excepté cet automne, où on se contente de 498 titres (sans compter les 78 essais littéraires) – le chiffre le plus bas depuis une vingtaine d’années –, une “sobriété” qu’explique en partie la hausse du prix du papier. Il faut ajouter à ce déferlement de propositions la production courante des autres mois dans tous les domaines : si on veut accompagner la production, la place manque, il faut faire du vide.
D’autant que la vogue, voire l’institutionnalisation, de la doctrine du « troisième lieu » (2), qui pose la bibliothèque comme “lieu de rencontres informelles et de convivialité”, cherchant à « se situer au plus près des usages des “fréquentants” », et “plus proches des besoins et attentes des usagers”, comme le précise un texte de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib), incite à imaginer des espaces d’accueil les plus ouverts possibles, exempts du rappel jugé oppressant du savoir livresque. Et donc, on désherbe hardiment, on enlève des épis des étagères surchargées les “mauvaises herbes”, ces ouvrages qui ne serviraient plus. Qu’est-ce donc qui justifie le choix des livres éliminés ?
Le code de déontologie des bibliothécaires, dans sa mise à jour de 2020, souligne qu’il importe de s’efforcer de “répondre aux besoins et demandes
de l’ensemble des populations à desservir”, et de “garantir l’actualité des ressources, collections et Services” (3). Les livres en accès libre, soumis à l’envie ou au besoin des lecteurs, doivent répondre à des caractéristiques désirables ou fonctionnelles. La méthode généralement admise, importée des États-Unis, s’intitule dans sa version française «IOUPI», acronyme qui dit l’enthousiasmante perspective pour des bibliothécaires qui chercheraient un nouveau sens à leur activité. «IOUPI» se lit ainsi : I pour Incorrect (fausse information), O pour Ordinaire (ou superficiel), U pour Usé, P pour Périmé, I pour Inadéquat. On trouve le détail de la méthode dans Désherber en bibliothèque. Manuel pratique de révision des collections (4), ce qui affirme clairement qu’il s’agit désormais d’un nouveau dogme professionnel : il faut éjecter des médiathèques publiques des livres acquis grâce aux finances publiques, essentiellement sur la base de statistiques de consultation.
Or le rôle du bibliothécaire fut longtemps de chercher à concourir à l’émancipation critique des lecteurs, en leur proposant notamment des livres auxquels ils n’avaient pas d’emblée accès. Les bibliothèques municipales, dont l’origine remonte pour beaucoup à la Révolution française, se voulaient aussi instruments de l’instruction publique… Se contenter de répondre à la demande, largement suscitée par le marché, est bien loin de la mission initiale; mais la mission a “évolué”, ce que semble confirmer la lecture du code de déontologie, où n’apparaît qu’en avant-avant dernier point, sur le même plan que la “construction de soi”, le souci de «favoriser» le “développement de l’esprit critique”. Les bibliothèques municipales, départementales, etc., sont elles aussi, comme bien d’autres institutions, soumises à un impératif de “rentabilité” : il faut que la fréquentation augmente, que les livres sortent, que l’ensemble soit une affaire qui tourne, permettant d’exhiber de bons chiffres…
La première conséquence des grandes campagnes de désherbage est la limitation des fonds aux bestsellers (les moins permanents des livres de fonds, nota bene) et aux livres à semi-succès temporaire, à l’échelle de quelques lustres. Un auteur de second rayon d’aujourd’hui aura donc plus de chances de se maintenir qu’un Prix Nobel dont l’actualité éditoriale date d’il y a dix ans. Les bibliothèques proposent-elles encore souvent ostensiblement l’ºuvre de José Saramago, par exemple ? Mais si, entre tant
d’autres et au hasard, le maître de Jorge Luis Borges, Macedonio Fernández, comme Carlo Emilio Gadda, Arno Schmidt ou, dans un tout autre registre, Barbara Pym ont plus de risques de disparaître que certaines gloires passagères de la librairie, seraient-ce donc le succès commercial, la facilité de lecture, l’accompagnement de l’idéologie dominante qui établissent la valeur d’un ouvrage ? La deuxième conséquence, c’est la mise à l’écart des « classiques », dont le président Nicolas Sarkozy trouvait déjà la lecture un peu fastidieuse. IOUPI ! Démodé, difficile… Les fresques romanesques d’un Georges Duhamel (Chronique des Pasquier), d’un Roger Martin du Gard (Les Thibault), par exemple, qui datent pour l’essentiel de l’entre-deux-guerres, peuvent se retirer. »

x dit: à

Éric Dussert, Désherber les bibliothèques (suite et notes)

« IL y a pourtant un bénéfice évident à ces nouvelles dispositions – mais pas vraiment pour les bibliothèques. Car la loi y veille : depuis 2006, le code général de la propriété de la personne publique autorise la vente des “collections courantes, aliénables” de la production industrielle banale et contemporaine, contrairement aux “documents anciens, rares ou précieux” qui font partie du domaine public (article L2112-1) et sont assujettis à la règle de l’inaliénabilité. Divers aménagements et nuances ont été apportés depuis cette date, mais l’essentiel demeure. Des entreprises privées spécialisées dans le livre d’occasion rachètent ou récupèrent des ensembles de documents souvent désirables encore et les revendent, tout tamponnés qu’ils sont, sans la moindre marque, obligatoire pourtant d’après la loi de « désaffectation ». Le plus frappant est que certaines de ces entreprises privées usent d’une mercatique compassionnelle et écoresponsable pour séduire les responsables de bibliothèques. Le site Recyclivre vaut à cet égard d’être cité. Créé en 2008 comme « service gratuit de collecte de livres à domicile », il s’adresse aux héritiers de fraîche date désireux de vider maisons et appartements, tout comme aux « désherbeurs ». Souvent présentée comme l’« alternative écolo et solidaire à Amazon », cette entreprise de trente salariés se prévaut sur son site de « 61 720 arbres sauvés » (au 20 octobre 2022, chiffre qu’il faut comprendre comme l’équivalent du nombre d’ouvrages non imprimés puisque non détruits) et souligne que 10 % du prix des ventes nettes est donné entre autres à des associations luttant contre l’illettrisme. Le chiffre d’affaires de 2020 est, selon son fondateur, de 9 millions d’euros.
“Nous avons conçu des algorithmes permettant de classer les livres et d’en déterminer le prix. Ceux qui ont toutes les chances de se vendre, ceux qui ne seront jamais vendus, et ceux qui pourraient se vendre, mais sont moins recherchés (5). » Une pratique qui n’est pas étrangère à Amazon ou Momox, et qui renforce l’invisibilisation des titres les moins marchands.
QUANT à l’argument de l’économie sociale et solidaire, fondée sur l’exploitation des richesses créées par la collectivité, il séduit. Écoresponsable, membre du réseau 1 % for the Planet, attentive à son bilan carbone, l’entreprise qui se présente comme le premier vendeur français engagé de livres d’occasion en ligne” emploie de surcroît dans son entrepôt, où sont stockés près d’un million et demi d’ouvrages, des salariés en insertion, en situation de handicap. “Faire avancer les choses pour l’homme et la planète tout en gagnant de l’argent”, comme il le précise sur le blog e-Recycle : la devise du patron de Recyclivre est à l’évidence un modèle “inspirant”. Par ailleurs, les livres vendus d’occasion ne sont pas si bon marché étant donné leur état. Sur ce marché extrêmement concurrentiel qui a éliminé peu à peu les bouquinistes traditionnels encore présents sur Internet, Recyclivre triomphe.
Son business model lui vaut d’avoir été honorée d’un Business Award, et avec ses 900000 références, ses sept agences locales et une antenne en Espagne,
elle démontre à l’évidence qu’il est des façons de “partager le savoir” (son slogan) agréablement profitables. Surtout quand ce “partage” se soucie des forêts et des illettrés. Les grands principes ont toujours embelli les entrepreneurs, mais qu’en pense le contribuable? Puisque, comme l’écrivait l’écrivain hongrois Sándor Márai, « en ce monde de folie, les bibliothèques sont les derniers igloos, où quelque chose nous protège encore de l’indifférence glaciale du monde (6) », il est probablement temps de trouver un autre remède à l’obésité des médiathèques. Le don aux prisons, écoles, collèges, lycées, pays francophones en développement, associations d’apprentissage du français paraît une solution équitable et d’une économie parfaitement circulaire ; mais resteront la question du choix des professionnels de la lecture publique dans la surproduction et celle du transport : qui le paiera ?
En attendant, tel qu’est mis en place le désherbage, il est probable que, de l’humaniste Étienne Dolet, qui édita entre autres textes des traductions de Platon et de Cicéron et fut brûlé, avec ses livres, le 3 août 1546 en place Maubert, au bibliophile Umberto Eco, nombre de passeurs de savoir n’auraient guère apprécié cette pratique, justifiée par de mauvaises raisons et mise en œuvre de mauvaise manière. »

(1) Eugène Morel, Bibliothèques. Essai sur le développement des bibliothèques publiques et de la librairie dans les deux mondes, Paris, Mercure de France, 1908-1909.
(2) Lire Éric Dussert et Cristina Ion, “Bonne sieste à la bibliothèque”, Le Monde diplomatique, juin 2018.
(3) Sur le site de l’Association des bibliothécaires de France (ABF), abf.asso.fr
(4) Françoise Gaudet et Claudine Lieber (sous la dir. de), Désherber en bibliothèque. Manuel pratique de révision des collections, Éditions du Cercle de la librairie, Paris, 2013 (3e édition).
(5) Entretien sur Dirigeant.fr, 24 mai 2021.
(6) Sándor Márai, Journal. Les années d’exil : 1949-1967, Albin Michel, Paris, 2021.

Pablo75 dit: à

La postérité ne trompe jamais? diable…les libertins du XVIIeme siècle ou du XVIII eme furent démolis par les jansénistes les pasteurs protestants e etc.. chaque siècle balance en enfer d excellents auteurs pour des raisons politiques religieuses sans parler de l education nationale…LA trappe de l oubli est immense..les surréalistes ont fait un travail pour redécouvrir des humoristes etc.. Stenfhal a attendu presque un siècle pour être reconnu à sa valeur.
Paul Edel dit:

Tu m’inquiètes Jacques-Pierre, ou plutôt la santé de tes neurones m’inquiète. Tu veux démontrer que la postérité peut se tromper et tu me mets trois exemples (dont un débile) que prouvent le contraire.

D’abord, quel rapport entre les curés et la qualité littéraire des oeuvres d’une époque? Aucun. Donc, qu’est-ce qu’ils viennent faire ici ces condamnations de livres faites par des autorités religieuses au nom de la morale?

Mais surtout: j’ai l’impression que tu ne comprends pas le mot « postérité ». Parce que tout ce que tu écris me donne raison: « chaque siècle balance en enfer d excellents auteurs pour des raisons politiques religieuses sans parler de l education nationale… ». Oui. Mais qui sortent de l’enfer le siècle suivant (ou bien avant) s’il s’agit de bons auteurs. Et tu me mets 2 exemples de ce genre de récupérations: les surréalistes et Stendhal.

Que je sache, les écrivains libertins français ont passé à la postérité, puisqu’ils sont publiés dans la collection Bouquins, entre autres. Et Stendhal, n’en parlons pas. Ou les « humoristes » type Lichtenberg revendiqués par les surréalistes. C’est avec ces trois cas que tu veux me prouver que la postérité se trompe parfois?

Si tu avais compris de quoi on cause ici, tu nous aurais cité, pour montrer que j’ai tort, le cas d’un Stendhal que les meilleurs esprits de plusieurs époques, de plusieurs siècles ont lu et trouvé nul, et que nous au XXIe siècle on trouve génial.

Ils sont où les erreurs de la postérité, les Dante, les Shakespeare, les Cervantes, les Voltaire, les Balzac, les Baudelaire ou Rimbaud oubliés pendant des siècles et non reconnus comme des grands écrivains par des dizaines de générations de lecteurs?

Par contre, ce qui abonde c’est le contraire: les écrivains considérés comme des génies par leur époque et aujourd’hui totalement oubliés. Considérés comme des génies y compris par des vrais grands écrivains qui, eux, sont passés à la postérité. Un seul exemple: Béranger, considéré comme un grand poète par Goethe (entre autres).

D’ailleurs, je collectionne (pour faire un jour un texte ou un petit dictionnaire) ces très étonnants erreurs de jugement de grands écrivains (ou compositeurs) – les jugements sincères, pas les « éloges faux-culistes ou diplomatiques » à la Proust. Si quelqu’un en connaît, je suis preneur…

Marie Sasseur dit: à

« Chaque vie est une encyclopédie »

Chaque vie est un one shot, la première prise sera la bonne et définitive ( c’est de moi)

rose dit: à

Jacques dit: à
Les livres de Romain Gary sont pleins de sensiblerie béate et de romantisme larmoyant.
Ce qu’il faut être tarte pour écrire cela. Et ne pas avoir lu Chien blanc.

Pablo75 dit: à

La Postérité littéraire est une drôle de fille désinvolte….Il passe des tribus entières de nomades, bien au loin des librairies, des volées d’oiseaux qui migrent vers les terres d’Oubli , écrivains et écrivaines merveilleux , couverts de prix d’après-guerre, qui sont déjà enfouis dans les sous-sols de médiathèques , et qui se retrouvent parfois dans quelques caisses à bananes d’un marché de Casteljaloux ou de Saint-Jouan-des-guérets, nommons par exemple Pierre Gascar ,Anna Langfus, Paul-André Lesort, Jean Sulivan, Henriette Jelinek ,Marie Chaix, Henri Polles, Jacques Perry ,Jean Cayrol, André Chamson, Jean Hougron Joseph Malègue, Jean Vauthier, etc etc…. Le temps d’une vie de lecture,; on constate les dégâts de cette Postérité..
Paul Edel dit:

Encore une preuve que Edel ne connaît pas la signification du mot « postérité » : « Souvenir, renommée qui survit dans la mémoire collective des hommes, qui appartient à leur patrimoine » (TLF). Son texte n’a de sens que si on traduit le mot postérité par celui d’actualité:

« La Actualité littéraire est une drôle de fille désinvolte….Il passe des tribus entières de nomades, bien au loin des librairies, des volées d’oiseaux qui migrent vers les terres d’Oubli , écrivains et écrivaines merveilleux […] Le temps d’une vie de lecture,; on constate les dégâts de cette Actualité.. »

Edel croit qu’un écrivain qui passe à la postérité est un écrivain qui passe à l’oubli.

Il y a de quoi être de plus en plus inquiet pour la santé de ses neurones (et j’ironise pas).

(À propos de postérité, le mot génial d’A.Allais: « je préfère passer à la Poste hériter que passer à la postérité »).

rose dit: à

Passé à la postérité, Romain Gary.

Pablo75 dit: à

Deuxième coup de tonnerre dans la Mondial du Quatar:

Allemagne, 1 – Japon, 2

Mais où est la Mannschaft d’antan?

Bloom dit: à

D, vous qui êtes perpétuellement confit d’auto-satisfaction, vous pouvez nous dire pourquoi, ce peuple si génial qui a inventé l’Internet, l’ordi portable et les sushis, a construit à Éguilly en Côte d’Or un château si près de l’autoroute A6?

Paul Edel dit: à

Pablo, surtout il ne faut pas s’inquiéter pour ma santé et mes lectures. Mais tu as de toute évidence des problèmes de compréhension quand on ne se montre pas en accord avec toi.Trop de certitudes tuent, comme le tabac.. Je dis simplement que si on prend les écrivains d’après 1945, il y eu deux generations excellentes, de Gascard à Cayrol, pour aller vite et que la postérité passe vite sur l’actualité avec une grande faux.Facile à comprendre, non? Cette ppsterité a déjà fait un tri pathétique. Je trouve par « exemple que Gary est surestimé (sa tricherie au Goncourt, sa vie tumultueuse, son suicide, son mariage lui ont donné de la célébrité,pour combien de temps? ) et qu’un Gascar ou une Henriette Jelinek sont déjà enfouis. Finis. quant aux libertins, malgré les efforts de la collection Bouquins et de La Pléiade, ils se vendent peu et ils restent confinés au milieu universitaire, ce qui est un cimetière(glorieux j’en conviens… ) comme un autre.

Bloom dit: à

Romain Gary est un très grand écrivain. Surtout quand il parle d’autre chose que de lui (Les Racines du ciel, La Vie devant soi, Les Oiseaux s’en vont mourir au Pérou, Chien Blanc…).
Et un homme d’un infini courage, à défaut d’être facile à vivre, ce dont on se contrefout d’ailleurs, tant son courage fut public et ses turpitudes privées, du genre qui n’intéressent que les voyeurs à tendance autoritaire, comme disait Kafka.

D. dit: à

Ce n’est pas un coup de tonnerre, les Allemands sont mauvais en football, ce n’est pas plus compliqué que ça. Ceci-dit je me fous complètement de tout ceci.

D. dit: à

Je ne comprends pas ce que vous racontez, Bloom. Vous devez vous tromper, l’autoroute a été construite après le château dont vous parlez. De toutes facon je connaus très bien l’ingénieur des Ponts et Chaussées qui s’est occupé de ça, je vais l’appeler. Puis-je lui parler de vous ?

lmd dit: à

Pablo75 vous dites «celui qui lit et relit aujourd’hui les grands poètes classiques et renonce à lire les poètes postérieures à la II Guerre Mondiale, par exemple…».
Votre culture musicale vous fait écouter et comparer obstinément les sommets de la “musique classique». J’ai, moi, rencontré le jazz à la fin des années cinquante, alors que les grands musiciens étaient dans leur pleines expérimentations, je les ai entendu alors qu’ils faisaient mois après mois l’actualité, j’attendais les prochains 33 tours. Je suis, moi, convaincu que le jazz de Charlie Parquer et de ceux qui l’ont suivi (entouré) est la vrai musique novatrice du xxème siècle, que c’est celle qui mérite de rester. C’est cela être attentif à ce qui se passe.
J’ai aussi écouté France Musique,quotidiennement pendant des années de 15h à 19H,
Et j’ai aussi écouté une fois Gherassim Lucas, vivant, à Tarascon.
https://www.youtube.com/watch?v=t0bnWBk0k_8

lmd dit: à

…Parker…!

Pablo75 dit: à

Je dis simplement que si on prend les écrivains d’après 1945
Paul Edel dit: à

Encore une fois, tu ne comprends le mot « Postérité »: « Souvenir, renommée qui survit dans la mémoire collective des hommes, qui appartient à leur patrimoine » (TLF).

Autrement dit, il faut du temps pour savoir de quoi on va se souvenir, plusieurs générations de lecteurs. Ou disons un siècle minimum (mais c’est arbitraire).

Autre preuve que tu ne connais pas la signification du mot « Postérité »: « quant aux libertins, malgré les efforts de la collection Bouquins et de La Pléiade, ils se vendent peu et ils restent confinés au milieu universitaire, ce qui est un cimetière (glorieux j’en conviens… ) comme un autre. »

Parce que tu crois que les classiques gréco-latins se vendent beaucoup? Ce que définit la postérité c’est le fait que les textes soient disponibles, qu’ils ne soient pas oubliés.

D. dit: à

Le problème du Jazz, lmd, c’est qu’il privilégie la rythmopée au détriment de la mélopée, mais aussi au détriment de la construction générale, dans l’immense majorité des cas.
Beaucoup de choses sont très plaisantes dans le jazz, très vivantes, et il y a du génie dedans. Seulement rien dans le jazz ne peut se mesurer à la grandeur d’une symphonie de Beethoven, géniale dans toute ses dimensions. Le jazz, quand il est génial, ne l’est jamais dans toutes ses dimensions. Celui qui a recu tôt un enseignement musical poussé et qui choisit la direction du Jazz plutôt que celle du Classique, est mal éclairé.

Pablo75 dit: à

@ lmd

J’écoute de la musique toute la journée et donc j’ai le temps d’écouter toutes sortes de musique (sauf rap et électronique). Ce n’est pas la même chose d’écouter une oeuvre de 30 min que de se taper un roman de 900 pages qui vient de sortir. J’écoute aussi beaucoup de musique que j’arrête au bout de 2-3 minutes (ou du jazz, mais jamais longtemps – je trouve qu’il y a énormément de jazz médiocre, ennuyeux).

Mais si on me demande à choisir mes oeuvres musicales préférées il y aura aucune récente ni non plus aucune ancienne redécouverte récemment (comme arrive avec plein d’oeuvres baroques). Il n’y aura que des oeuvres passées à la Postérité.

Et je suis moins sûr que toi que dans 200 ou 300 ans on écoutera encore du jazz (alors que je le suis totalement pour Bach).

DHH dit: à

A Paris nous avons de la chance
Les bibliothèques municipales sont en permanence » désherbées » des livres qui sont restés longtemps sans être empruntés
Mais pour chaque titre un des exemplaires éliminés est automatiquement conservé à la réserve centrale
Et il suffit de le commander pour qu’il soit mis à votre disposition, dans les jours suivants, dans votre bibliothèque de quartier habituelle
Cela permet d’aller y voir, quand on entend par hasard parler d’un livre oublié ; Ainsi j’ai découvert Hivernaud ; j’ai pu aussi me plonger dans les sept volumes passionnants de la narration par le menu de l’affaire Dreyfus par Joseph Reinach, personnage clé des soutiens de Dreyfus des le premier jour de l’affaire. On vient de m’informer Les ouvrages d’Ivan Bounine signalés ici ont arrivés et m’attendent

renato dit: à

La vraie fortune critique du Caravaggio commence avec Longhi qui observe que, ex malo bonum: être passée inaperçu et tombé en disgrâce, le met à l’abri des pillages napoléoniens (à l’époque c’est la peinture bolognaise qui triomphe). Mais il est agacé par le fait que même le grand Goethe ne passe pas de mots sur Caravage lors de son voyage en Italie ; (Ivresse, astrologie, achats de comestibles », selon un critique du XIXe). Il est vrai qu’un promeneur solitaire et étranger (Stendhal) qui, vers 1830, parlait avec sympathie de Michelangelo Merisi, rapportant dans son pays natal un portrait romantique qui aurait pour effet de créer un drame, Caravage (Charles Desnoyer & Co,1834). Longhi écrit : « l’artiste prend des traits qui le rendraient presque apte à figurer dans Phares de Baudelaire ; cela n’arrivera pas pour d’autres raisons; le plus important est que Courbet succède aussitôt à Delacroix » ; ce Merisi on le Courbet qui a quelque chose de Caravage dans sa peinture, naturaliste — Jakob Burckhardt — comme celle du peintre du XVIIe siècle. Il l’écrit en 1855, analysant un tableau du peintre bourguignon de L’après-dîner à Ornans (1849). Enfin, de ce Merisi encore si peu considéré vers la fin du XIXe, le grand-père de ma compagne, flâneur sans pareils, trouva un Caravage aux pouces (à Milan dites obei obei = « aux beaux aux beaux » car on y trouvait de belles choses, parfois des trésors), pas du tout persuadé qu’il s’agisse d’une croute noircie par le temps comme le lui disaient quelques amateurs d’art, il mit en mouvement ses amis du Circolo Filologico (institution citée par Gadda dans L’Adalgisa) et par leur biais il fit parvenir le tableau à Longhi… étant donné que Caravaggio est mort en 1610… chacun peut évaluer l’idée de postérité que ce fait suggère.

Dans le même ordre d’idée, il y a dans les Cahiers de Conversation de Beethoven, un très instructif échange avec un visiteur relatif à Leonardo qui mérite que je le recherche.

lmd dit: à

«…rien dans le jazz ne peut se mesurer à la grandeur d’une symphonie de Beethoven, » pardi ! Ce serait mesurer la Mairie de Säynätsalo (Aalto) à la grandeur de la cathédrale de Beauvais. Absurde .

Marie Sasseur dit: à

« On imagine le déménagement des huit cents cartons d’un tel fétichiste de l’objet-livre, vraiment pas du genre à relire Don Quichotte sur tablette.:

On imagine surtout le bilan carbone catastrophique de l’opération : 800 cartons dans un sens, à sillonner les airs et les mers et ces mêmes 800 cartons a faire le trajet inverse.

Quand on fait le total, ça + la bibli à rénover + 3 employés pour s’en occuper , ça commence bien faire !

renato dit: à

ouos ! on le Courbet > DONT le Courbet

Marie Sasseur dit: à

Le déménagement des cartons au Canada, c’était en voilier, j’espère.

Marie Sasseur dit: à

« La Bibliothèque de Don Quichotte (en espagnol : Biblioteca de Don Quijote[N 1]) est une sorte de bibliothèque idéale que Miguel de Cervantes prend le temps d’élaborer pendant que trois de ses personnages l’examinent dans le sixième chapitre de la première partie de Don Quichotte.

Des ouvrages consultés et examinés, seuls quelques-uns sont conservés, tandis que les autres sont brûlés. Les œuvres sauvées correspondent aux idéaux et aux principes de Cervantes.
Ce chapitre de la bibliothèque est important dans le développement du personnage de Don Quichotte, car il représente l’origine de sa folie. »
Wikipedia

renato dit: à

La bibliothèque du Docteur Faustroll :
Un tome d’Edgar Poe traduit par Charles Baudelaire.
Le second tome des Œuvres de Cyrano de Bergerac, contenant l’Histoire des États et Empires du Soleil et l’Histoire des oiseaux.
L’Évangile selon Luc en grec.
Le Mendiant ingrat de Léon Bloy.
The Rime of the ancient Mariner de Samuel Taylor Coleridge.
Le Voleur de Georges Darien.
Le Serment des petits hommes de Marceline Desbordes-Valmore.
Enluminures de Max Elskamp.
Un volume dépareillé du Théâtre de Florian.
Un volume dépareillé des Mille et Une Nuits traduits par Antoine Galland.
Scherz, Satire, Ironie und tiefere Bedeudung de Christian Dietrich Grabbe.
Le Conte de l’or et du silence de Gustave Kahn.
Les Chants de Maldoror de Lautréamont.
Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck.
Vers et prose de Mallarmé.
Gog de Catulle Mendès.
L’Odyssée d’Homère, dans l’édition Teubner.
Babylone de Joséphin Peladan.
Rabelais.
L’Heure sexuelle de Jean de Chilra.
La Canne de jaspe d’Henri de Régnier.
Illuminations d’Arthur Rimbaud.
La Croisade des Enfants de Marcel Schwob.
Ubu roi d’Alfred Jarry2.
Les Campagnes hallucinées d’Émile Verhaeren.
Sagesse de Paul Verlaine.
Voyage au centre de la Terre de Jules Verne.

Paul Edel dit: à

DHH. Ce qui est curieux pour Bounine, c’est que ce prix Nobel, donné en 1933, n’a pas intéressé les Français, il est lu assez récemment à cause de son amitié avec Tchekhov. Ensuite on s’est aperçu que ce nouvelliste et romancier(mort à paris en 1953) est magnifique. Ce que je veux dire c’est que des écrivains, romanciers français parus depuis 1945 ayant reçus des prix, couverts d’éloge par la critique et ayant bénéficié de forts tirages, sont désormais enfouis dans les sous sols des bibliothèques aussi oubliés que Rufus d’Ephèse. La postérité me semble un bulldozer inquiétant .

x dit: à

N. : « Le soir où nous nous sommes promenés aux abords de la gare, vous vous souvenez, il y avait autour de nous, sous la pluie, tout un peuple sans domicile qui ne bougeait pas. Je suis une fois retourné dans ces parages. Plus personne, les rues étaient désertes. Je ne veux pas disparaître comme ces gens-là, poussé dans le dos. »

Arthur Adamov, La Parodie

Paul Edel dit: à

Pour l’instant je me régale en lisant les pièces de théâtre de Michel Ghelderode et sa « Ballade du grande Macabre ».

Jacques dit: à

Il y des écrivains qui sont oubliés même de leur vivant comme un certain Jacques-Pierre Amette.

Jacques dit: à

Postérité mon cul oui !

Dino dit: à

Contribution modeste de Borges et Wilde à ce débat byzantin sur la postérite:

« « La gente ya no se ríe de ninguna obra de arte. Sabe cómo quedaron los que se reían de los impresionistas y teme quedar mal ante la posteridad. ¿Por qué ese miedo a la posteridad? Como decía Wilde, hasta ahora la posteridad no hizo nada por nosotros » »

in Adolfo Bioy Casares. « Borges. »

Patrice Charoulet dit: à

ARROGANCE ?

Libre à chacun de préférer à M. Macron quelqu’un d’autre. Quels furent ses prédécesseurs?De Gaulle, Pompidou, VGE, Mitterrand,Chirac, Sarkozy, Hollande. Je lis que le plus arrogant de tous , ce serait le président actuel. Ouvrez le dictionnaire que vous voudrez.
M. Macron arrogant ? Dites que vous ne l’aimez pas, mais ne le qualifiez pas ainsi : cela ne rime à rien.

Paul Edel dit: à

Jacques, « oublié de mon vivant? »
Pas encore. Visiblement vous n ‘avez jamais entendu parler des droits que je perçois chaque année par la SOFIA. Il y a un site très bien fait qui vous explique comment se répartissent les droits de prêt entre auteurs et éditeurs. Je ne suis pas encore sur les marches de l’église Sainte- Croix prés de chez moi avec une casquette, ni pizzaiolo pour le week-end.

Pablo75 dit: à

Aimant beaucoup le piano, ayant une amie mélomane qui avait une passion pour « ce génie » et sachant par expérience que parfois il faut écouter un disque 20 ou 30 fois pour commencer à l’apprécier, j’ai beaucoup écouté à une époque Bill Evans.

Et cela m’a toujours laissé de marbre. Je n’entends rien d’extraordinaire dans sa musique. Je ne sais plus qui a dit que le jazz était une musique faite pour les musiciens (de jazz). Et je le crois. Quelqu’un a dit aussi que cela ressemblait beaucoup à de la branlette musicale… Et je pense souvent à cela au bout de 10-15 min d’écoute.

THE BEST OF BILL EVANS FULL ALBUM
https://www.youtube.com/watch?v=ySFGlAiBx7M

rose dit: à

Je ne suis pas encore sur les marches de l’église Sainte- Croix prés de chez moi avec une casquette, ni pizzaiolo pour le week-end.

Trop bien.

Marie Sasseur dit: à

« Un jour de novembre en Ukraine se divise en deux parties. Huit heures de jour. Seize heures de nuit. »
L’auteur en lice pour le prix Albert Londres, presse écrite
https://twitter.com/cbrigaudeau/status/1594614634669121539?cxt=HHwWhoC90fjjmqEsAAAA

Une scène du roman de Andrei Kourkov, « les abeilles grises » évoque avec une grande force une ville la nuit, sans lumière.
L’apiculteur parti dans un road movie entre Donbass et Crimee avec ses ruches, en voyant du haut de son campement de fortune, une petite ville privée de lumière électrique se dessiner étrangement dans l’obscurité, pense à son expérience de vie brutalement privée de toute électricité. C’est à ce souvenir qu’il était alors allé déposer un fagot de cierges pris dans une église, devant la porte de ses nouveaux amis d’infortune.

…Peut-être penser à acheter des bougies pour le mois de janvier prochain…

rose dit: à

La postérité me semble un bulldozer inquiétant.

Je pense exactement le contraire : la postérité ne se trompe pas.
Et ceux qui ressuscitent, ça valait vraiment le coup. Chacun a toutes ses chances. Suffit d’aficionados bien motivés.

Marie Sasseur dit: à

« La France n’avait plus compté de femme astronaute depuis Claudie Haigneré, qui fit un séjour à bord de la station Mir en 1996. Mercredi 23 novembre, l’Agence spatiale européenne (ASE) a annoncé que la Française Sophie Adenot, 40 ans, avait été retenue dans la nouvelle promotion d’astronautes européens, qui compte deux femmes et trois hommes.

Sophie Adenot, pilote d’hélicoptère de l’armée de l’air et de l’espace, « incarne un exemple pour le futur des femmes dans les milieux scientifiques et techniques, où elles sont encore sous-représentées [moins d’un astronaute sur dix est une femme] », ont déclaré dans un communiqué commun le ministère de l’économie et celui de l’enseignement supérieur.  »

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/11/23/l-astronaute-francaise-sophie-adenot-integre-la-nouvelle-promotion-de-l-agence-spatiale-europeenne_6151278_1650684.html

Jean Langoncet dit: à

Eh oui, même Polo a toutes ses chances de ressusciter de son vivant. Pour les droits d’auteur, c’est pas mort qu’il dit ; bien des coquilles et carapaces de tourteaux et autres araignées de mer passés par ses ustensiles de décorticage en témoignent … des témoins, c’est ça qui faut laisser derrière soi

rose dit: à

Allez, adicionada, bien motivée.

Ce passage du beefsteak , avec la sauce mangée goulûment dans la poêle par Mina, la mère du narrateur, est clé sous plusieurs points de vue.
Toit d’abord, l’enfant découvre fortuitement le speivations que s’impose sa mère pour son bénéfice à lui.
Ensuite, il s’enfuit en pleurant pour se blottir sur un remblai de la voie du chemin de fer. À côté de lui, un mimosa, sur lui, l’immensité du ciel bleu.
Et soudainement, cette révélation la vie jamais ne rattrapera la promesse qu’elle vous a fait à l’aube.

Enfin, cette découverte cruelle et ô combien nécessaire, le voilà quittant l’enfance et projeté dans l’âge d’homme.

Ce passage est magnifique.
Sûr que pour ceux qui n’ont pas encore été projetés dans l’âge d’homme cela peut sembler abscons.
Toutefois, on ne peut d’admettre que chez Gary, pas de mièvrerie et pas de manières.
Quand il raconte cela, longue analepse, c’est la fin de la guerre, il a la quarantaine bien entamée et il fait un long bilan de ce qui l’a amené à ce point précis de sa vie.

Mina, je le précise pour les ignorants sera diagnostiquée diabétique, mourra jeune, écrira plus de 250 lettres a l’avance qu’elle fera poster par une amie suisse (?) ; et lui sauvera la vie en lui téléphonant un jour où il allait décoller en mission et oû son avion -qu’il a loupé-s’est crashé.

Moi, j’ai une maman comme ça. Tu parles que je kiffe. Méditerranéenne/russe.
Même si elle n’aime pas le froid.

rose dit: à

adicionada, nada, nada.

rose dit: à

Je ne corrige pas. Et zut le correcteur.
Bien contente de ne pas avoir avoir à rencontrer Paul en lui filant la pièce. Enfin un qui a une vie honnête.

Jean Langoncet dit: à

(De la postérité et du palimpseste d’Archimède)

Jean Langoncet dit: à

@Allez, adicionada, bien motivée

Garçon, une grappa et l’addition

rose dit: à

d’infortune.

…Peut-être penser à acheter des bougies pour le mois de janvier prochain.

On le sera pas malheureux.
On se couchera avec le soleil ☀️ et on se lèvera avec le soleil.
Ce sera plus difficile pour le lave-linge et le lave vaisselle.

rose dit: à

Jean Langoncet, qui ne travaille pas, lui.

Patrice Charoulet dit: à

QUI ?

Le lepénisme a progressé régulièrement au cours des années passées. Deux fois de suite, l’actuel président l’a empêché de parvenir au pouvoir. Il ne pourra pas se présenter une troisième fois.
Qui pourra bloquer l’accession du lepénisme à l’Elysée ? C’est toute la question politique . Et la réponse n’est pas simple. Aucun nom ne s’impose, hélas.

rose dit: à

Aficionada

D. dit: à

Patrice Charoulet en voudrait-il à l’expression démocratique pour souhaiter que Marine Le Pen soit « bloquée » à l’Elysée ?

MC dit: à

Ah Ghelderode, ses Entetiens d’ Ostende, ses récits fantastiques, une pièce du calibre du Grand Macabre, voila l’écrivain-type qui enchantait Paris, on parlait de ville Ghelderodee, et dont il ne reste rien que les lecteurs..,Walonnie-Bruxelles lui-même s’est risqué à une lecture frileuse et soporifique qui ne rend pas compte de. Ce que peut-être cet Ecrivain. Merci PE!

Bloom dit: à

DHH, comme vous le savez certainement, Joseph Reinach et ses deux frères, Salomon et Théodore (JST) étaient tellement cultivés qu’on les surnommait les « Frères Je-Sais-Tout ». Le fils de Théodore, Léon, était un compositeur de talent qui . épousa Béatrice de Camondo. Tous deux, ainsi que leur enfants, Fanny et Bertrand, furent arrêtés, déportés à Auschwitz et assassinés en 1943 et 44.
Bertrand, dont il subsiste une fameuse photo où on le voit avec un petit chien blanc dans les bras, est mort au Revier (infirmerie) de Birkenau.
Outre le livre de Passou (Le Dernier des Camondo) et les ouvrages d’Edmund de Waal (The Hare with Amber Eyes, Letters to Camondo), il a paru en 2021 un ouvrage passionnant et désolant qui met en perspective le monde des collectionneurs juifs parisiens dans les premières décennies du 20e s. et la façon dont la France les a lâchés – James McAuley, The House of Fragile Things, Jewish Art Collectors and the Fall of France (Yale University Press).

Petit Rappel dit: à

Les Reinach; ceux des copies du Concours général, je crois?

B dit: à

Pablo, j’aime assez Bill Evans . J’aime aussi beaucoup certaines chanteuses (jazz) noires. Après quand on s’habitue aux développements, aux longueurs des oeuvres classiques on peut être en attente de ce cote pour le jazz, Dire ou éprouver qu’il réussit à former des vaguelettes qui ne tiennent pas à côté des forts courants ou du déferlement du classique.

B dit: à

Charoulet, il reste un peu de temps pour que la droite se renforce. L’aile droite des macronistes s’y ralliera ainsi que ses électeurs. Je prévois une bataille entre la droite traditionnelle et la droite populiste.

B dit: à

En revanche je déconseille d’aller écouter s’il se produit encore car il est vieux Herbie Hancock. J’ai assisté à un de ses concert cet été, désintérêt total. Il y a quelques années la mairie nous a gratifiés des Earth wind( soul, jazz, disco) and fire qui ont également pris quelques années dans les carreaux, l’éclate était générale. Et puis de temps à autres des presque anonymes rencontrés au hasard de festivités me semblent plus vivants et plus doués que certains autres plus connus. Peut-être est-ce l’effet kiss cool.

MC dit: à

Désherbage. On se souvient de celui, calamiteux, de Carnavalet, avec six caisses mises à la voirie dont le grand épitaphe entrepris sous Napoleon III mais qu’on venait juste de terminer….Voilà ve que c’est que de ne connaître que la Révolution Française…Précisons que la Responsable est toujours en poste

rose dit: à

Être enterré vivant, cela se fait, chez certains barbares, mais ce n’est pas la norme.
Usuellement, l’enterrement se pratique sur un mort.
6ho2 le jeudi 24 novembre de l’année 2022. Automne glacial.

rose dit: à

Je prévois une bataille entre la droite traditionnelle et la droite populiste.

Tous des cons.
Bien installés.
Je reste attachée à mon grand-père, un homme de grande envergure, extraordinaire, de qualités.
Ne retournant jamais sa veste. Ne virant jamais sa cutie. Pas vacciné d’ailleurs, sa rage intérieure chassant vivement les miasmes qui auraient osé s’aventurer.

rose dit: à

Chez ma mère maintenant, deux polars d’Agatha Christie : un titré « je ne suis pas coupable ».
Ma mère lit-elle des polars ?
Nota : chez Agatha Christie celui qui n’est pas coupable est toujours le coupable.
Petite bonne femme passionnante avec son archéologue de mari.

Mon cul à moi, c’est du poulet jaune de la Bresse.

Bon jeudi,

Le désherbage, ne peut pas en parler pck 2 expériences dures sur ce sujet.

rose dit: à

Peut-être est-ce l’effet kiss cool.

Non, c’est la jeunesse.
Plantez-vous un peu dans un EHPAD, ce que je fais souvent.
Vous verrez l’effet de cet agrégat de vieux.
Il y a quinze jours, je faisais connaissance avec la nouvelle dirlo. jeune jolie. De mon côté, pas de jugement. J’observe, attentive.
Hier, je l’ai revue : en quinze jours elle a pris vingt ans. Tellement que je me suis dit que j’allais lui dire par charité chrétienne « retournez à votre poste de directrice de crèche, les enfants, c’est la vie ».

rose dit: à

Pourquoi, c’est la vie ? Une histoire d’énergie montante. De l’autre côté, une énergie descendante.
Ma maman, râlant, chez moi.
« Je ne t’ai jamais entendu râler ».
« C’est normal, j’avais papa qui râlait pour deux. »

Cette nuit, ai rêvd de sa dame de compagnie. Elle reprenait des vacances les 4,5 et 6 décembre.
Engueulée deux fois hier : ma pharmacienne m’a dit « pourtant, il n’y avait pas d’intentionnalité ».

Bien sûr que non. Aucune intentionnalité.
Remerciements.

rose dit: à

Ces gens politiques, assumant -si mal-fonction publique.
Nous retournons du marché glacial. Une belle jeune femme me dit bonjour, une ancienne élève maman de deux. Le biscutier, non sa compagne oui. Il lui dit « je ne l’ai pas reconnue ». Il est assommé. Elle lui explique.
Moij, les reconnais tellement ils sont beaux, et même magnifiques.
Ai pris vingt ans aussi. En quatre ans. Schblang dans la gueule.
Ma maman « mais toi tu connais tout le monde ici. »
Je lui explique mon boulot, les enfants. Leurs parents. Et je suis aimée. Fait mon trou. Un cocon où vivre, un voisinage au top. Suis le loup blanc.

rose dit: à

Ces gens, non seulement mal aimés mais qui attirent la haine sur deux, comme l’aimant le clou.

Albert Bensoussan dit: à

« Histoires classiques », Al Manar, 2010. C’est le seul texte d’Alberto Manguel que j’aie traduit (parmi mes 180 traductions), un texte court, comme un rêve heureux. Désormais lisboète. Atè- logo!

rose dit: à

Joseph Reinach est le nom de l’ancienne école normale d’instituteurs à Digne les Bains.
Suffit de regarder les noms des établissements scolaires pour savoir nos grands hommes : Gassendi, Pierre Gilles de Gennes, Henri Laugier et puis le botaniste astronaume Louis Feuillée. Les femmes, nous étions à la maison, faisions les cannellonis (sa maman des raviolis qu’elle vendait aux gens du village, Mi arrivait et les roulait. C’était sa part de l’énorme boulot de nourrissage. Il devait au préalable enlever sa casquette. Mi enlève ta casquette.

rose dit: à

casquette).

rose dit: à

« 25 janv. 2019 — Mondion, premier nom : le mont de Dionysos. Un ancien presbytère, un jardin et une grange qui devint bibliothèque. Un paradis. »

rose dit: à

sur eux.

Marie Sasseur dit: à

Un peu d’histoire

« L’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles (EPLEFPA) est installé depuis 1958 dans le Domaine Reinach (40 hectares) à La Motte-Servolex en Savoie.
Ce domaine est adossé à la montagne de l’Epine et regarde vers l’est le Mont Revard et le Nivolet.
Le Conseil Départemental de la Savoie, propriétaire, met ce domaine à la disposition du Ministère de l’Agriculture par un bail emphytéotique.

La plus grande partie du domaine est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Ses propriétaires successifs : Morand de Montfort, Salteur de Curtille…
En 1802, il devint la propriété des Costa de Beauregard jusqu’en 1898.
En 1901, Théodore Reinach l’achète et le remanie dans le style Louis XIII.
En 1936, il est donné au département de Savoie qui le transforme en centre médico-pédagogique, puis en préventorium et en Lycée Agricole. »

https://reinach.fr/en-savoir/domaine-reinach-historique-et-plateau-technique/parc-et-chateau-reinach-un-peu-dhistoire/

24/11/2022 7h23

Janssen J-J dit: à

Mélancolie-Nord (Michel Rio) une encyclopédie embarquée sur un esquif frêle – Les très riches heures du duc de Berry (frères Limbourg, etc. – 80 ans… aperçues chez le duc d’Aumale, à Chantilly), commentées par Jean Dufournet. – Des abeilles grises dans le Dombass en route pour la Crimée, une saga d’apiculteur. – Aliénor d’Aquitaine enterrée en Oléron pour un polar local.
(Bonne journée aux herdélies de La Mothe Servolex, 24 XI 22, 9.15 – Penser à acheter 1 kg de pétoncles à l’Intermarché, et des bougies, c le bon moment => 19 euros…, la postérité du jazz baroque attendra bien encore un peu ses futurs droits d’auteur).

Bloom dit: à

B veut désherber Herbie (and cock?).

Les musiciens de jazz sont rarement spectaculaires sur scène, tout absorbés qu’ils sont dans la musique. Quand je l’ai vu, Miles allait et venait et jouait quelques notes (des blanches surtout) de profil. Louis Scalvis est très appliqué alors que B. Trotignon fait de grands gestes. Eric Truffaz est une présence qui s’affirme lentement mais inexorablement.
Au piano, l’immense Michel Petrucciani était un phénomène tandis qu’Alice Coltrane était, elle, tout en déliés.
Quant à Sonny Rollins, il porte à merveille son surnom de « Jazz Colossus » – énergie puissante et jubilatoire, un Golem.
Bientôt David Krakauer au Châtelet, un régal en perspective.

Paul Edel dit: à

Photo de Kundera bien déprimante…J’ai des souvenirs, à son domicile, de franches rigolades..

B dit: à

Bloom, je ne suis pas une experte mais de mon point d’écoute c’était nul. J’ai assisté dans ma longue vie à d’autres concert de jazz je n’ai jamais été autant déçue, en plus un spécial thanks pour le prix de la place. J’ai eu la chance de voir et entendre Miles Davis en Sicile, en dehors du fait qu’il tournait le dos au public, c’était lui.

B dit: à

Dans le coin il faut aller à Fontfroide en été qui propose à côté du festival initié par Jordi Savall d’excellents concerts à un prix accessible.

rose dit: à

Au piano, l’immense Michel Petrucciani

On peut le dire.

MC dit: à

Renato . Dans Faustroll pour citer correctement le titre, je crois sauf errreur qu’il s’ agit des « ‘Palais de l’Or et du Silence, « ‘de Kahn…

B dit: à

A la batterie le jeu très fin d’André Cecarelli, tout en cymbales d’Aldo Romano, tout en gamelles et bidons de Jim Black.

Un peu de « branlette musicale »

https://youtu.be/vT6LSi5tTn4

B dit: à

3J, êtes vous tombé au fond d’un puits, d’une oubliette? Quand j’étais enfant deux choses m’angoissaient: les sables mouvants, les oubliettes.

B dit: à

On peut le dire.

J’ai oublié, pas noté, le nom du pianiste européen fou qui se produisit au Duc des Lombards le 17 juillet 1994 , quelqu’un pourrait-il me renseigner? Au même endroit, non plus le batteur afro-américain très beau et talentueux qui m’intimida tant et tant, crotte de bique,je craque pour les blacks…

MC dit: à

Au sujet des libertins il y a un dialogue dans Tallemant des Réaux qui illustre bien la dualité de l’époque; -ce que je ne puis souffrir, ce sont les impiétés. – Ah, Monsieur, il s’en vend de belles! » L’époque 1600-1650 aimait « ces belles impiétés « , et Tallemant fut un auteur oublié jusqu’à Mommerque dont la premiere édition ,est d’ abord coupée, et dont la définitive ne sort que vers 1862. Depuis , on. A réimprimé il y a peu celle de la Pléiade par Antoine Adam qui devenait objet de spéculation chez des libraires avisés.,,

lmd dit: à

Récap. (pour mesurer la postérité):
Pablo 75, Miles Davis, oui bien sur, c’est un excellent jazz ; son succès l’a incité à poursuivre ses recherches et sans doute à perdre un peu l’adhésion de son public qui néanmoins lui pardonnait tout ; moi aussi je l’ai vu jouer en concert tournant le dos au public, à Lyon.
Bill Evans ; magnifique musicien ; vous ne l’aimez pas, tout le monde s’en fiche.
Si vous n’aimiez pas le piano de The Man I Love par Thelonius Monk, c’est que vous êtes bouché .
Petrucciani, oui, oui, (Aldo Romano, aussi).
Herbie Hanckok, il a participé à des moments de jazz importants, mais quand il est devenu vedette je l’ai moins suivi …

D. dit: à

Miles Davis c’est très froid. Brrr…

D. dit: à

Miles Davis c’est bon pour Fontfroide. C’est tout.

D. dit: à

En été bien sûr. Avec du citron.

D. dit: à

Je me demande qui est lmd.

D. dit: à

MC, B, x, tous ces pseudonymes anonymes, je me demande aussi qui sont-ils.

Jazzi dit: à

Le léZard de Paris est allé à la rencontre du Lion d’Argent de Venise. Une histoire superbe et un mystère insondable !

D. dit: à

Je viens de réécouter du Miles Davis. Pas si froid que ça. Ca dépend des enregistrements.
Mais assez vite ennuyeux. Pas désagréable, on y fait plus attention au bout de 10 minutes. Bonne musique de fond, peu signifiante, comme 90 % de la musique de Jazz.

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