de Pierre Assouline

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La République des livres
Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

Tout écrivain est d’abord un lecteur. Souvent même un grand lecteur. On en connait qui cessent de l’être lorsqu’ils préparent un nouveau livre afin de ne pas risquer d’écrire sous influence, et d’autres qui lisent compulsivement toute une vie durant car c’est leur oxygène naturel. Mais tous se couperaient une main plutôt que d’avoir à se couper de leur bibliothèque souvent constituée depuis leur jeunesse et sans cesse enrichie. Aussi faut-il un évènement important pour qu’ils se résolvent à une telle extrémité. D’autant que pour nombre d’entre eux, c’est leur instrument de travail.

Alberto Manguel (Buenos Aires, 1948) vivait des jours paisibles à Mondion, une commune dans la Vienne, dans un ancien presbytère qu’il avait acquis près d’un parc naturel. Ecrivain, critique, traducteur, enseignant, il l’avait choisi pour sa vastitude afin d’y abriter pour la première fois en un lieu unique les milliers de livres dans de nombreuses langues que ce nomade babélique, polyglotte et cosmopolite, avait dû disperser dans différents pays où il avait vécu. Ce qui fut fait. Une bibliothèque non de collectionneur mais de lecteur. Las ! Il y a quelques années, il dut quitter la France après avoir été atteint d’un mal assez courant chez les artistes : l’hernie fiscale. On dit que cela se soigne mieux ailleurs que chez nous. On imagine le déménagement des huit cents cartons d’un tel fétichiste de l’objet-livre, vraiment pas du genre à relire Don Quichotte sur tablette. Lui se refusait à envisager une nouvelle diaspora pour ses chers volumes. Pas spécialement beaux, ni rares, ni chers mais siens, c’est-à-dire feuilletés et caressés, lus et relus. Il existe un romantisme de la lecture. Ce bloc de papier et de couvertures, il excluait de l’éparpiller à nouveau. C’est alors que se présenta « la solution portugaise ».

Ne cherchez pas, ce n’est pas le titre d’un thriller américain mais l’idée du maire de Lisbonne de créer un Centre de recherche sur l’Histoire de la lecture. Et l’édile d’offrir l’asile poétique aux 40 000 livres d’Alberto Manguel dans un lieu dédié, le Palacete dos Marqueses de Pombal. Le palais étant en mauvais état, d’importants travaux de rénovation ont été engagés. Un nom a déjà été trouvé pour la bibliothèque du rez-de-chaussée dont il sera le directeur : « Espaço Atlântida », en toute simplicité. Un seul lecteur jouira du privilège d’emporter chez lui pour consultation des livres de la bibliothèque : Alberto Manguel. Normal puisqu’après en avoir été le papa, il en sera le patron.

 

Milan Kundera, c’est autre chose bien qu’il ait lui aussi fait don de sa bibliothèque de 4000 livres au même moment. Mais à Brno (Moravie), « sa » ville, celle où il a vu le jour il y a quatre-vingt-treize ans, ce qui change tout. Il offre aussi ses archives à la Bibliothèque de Moravie, la plus grande du pays après celle de Prague. C’est l’aboutissement heureux, logique, naturel pourrait-on dire d’un processus de renationalisation de l’écrivain qui avait été déchu de la nationalité tchèque en 1979 par un régime qui le honnissait, puis naturalisé français en 1981 et rétabli dans sa citoyenneté d’origine en 2019 tandis que sa ville abritait un colloque consacré à son œuvre et que le théâtre jouait l’une de ses pièces de jeunesse. Mais c’est bien en français qu’il écrit depuis La Lenteur (1995) et on ne l’imagine pas revenir au tchèque, lui qui est installé à Paris depuis 1978. Le fonds Kundera devrait être ouvert au public en février prochain, la seconde moitié du legs n’étant parvenu à bon port que ces jours-ci en raison d’un report dû à la pandémie. On a déjà hâte de découvrir ses livres (dont une édition de 1580 des Essais de Montaigne). Pour savoir quelles lectures l’ont nourri mais aussi, suprême indiscrétion, pour découvrir ses annotations en marge, ses passages soulignés, ses pages cornées. Chaque fois qu’on a pu le faire dans le passé avec d’autres auteurs, l’exercice était plein de surprises. Avec la bibliothèque philosophique du poète Paul Celan ou parmi les cinq cents livres que Jorge Luis Borges a légués à la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires.

Du pain bénit pour les chercheurs contrairement aux 400 livres que Julien Gracq avait distrait de sa bibliothèque pour les offrir à celle de sa commune, Saint-Florent-le-Viel (Maine-et Loire) : bon nombre sont ornés de dédicaces des plus flagorneuses et ça, ce serait plutôt un cadeau pour les journalistes.

(« Milan Kundera, 1984 » photo François Lochon ; « Alberto Manguel » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

769 Réponses pour Quand un écrivain se sépare de sa bibliothèque

Jazzi dit: à

Les plus grands écrivains n’ont pas de bibliothèque à proprement parler.
Voyez Proust ou Céline…

et alii dit: à

mais remettre un livre à sa place, rose, croyez vous que ce soit si facile ,surtout après un déménagement, ou un « simple » déplacement, comme un beau voyage?SURTOUT QU ‘IL ARRIVE QUON EN OFFRE à des rencontres amicales!
nous avons ainsi un projet, avec une rencontre amicale, d’aller offrir à une bibliothèque « provinciale » avec la veuve d’un écrivain,des livres de ses archives,et nous croyons qu’ils y seront à leur place!
bonne journée à tous!
(j’ai réussi seule à faire repartir mon ordi après une se ses fantaisies;tout semble en place! même dans ma tête!pas la peine d’essayer d’y passer pour vérifier, calculer et noter!
tres bon dimancheà vous et vos tres bons amis

et alii dit: à

une de

Paul Edel dit: à

Je reviens à Clopine et Fitzgerald. Clopine, pour corriger l’image assez négative que vous avez de Scott Fitzgerald, je vous recommande de lire « Les histoires de pat Hobby » car ce sont dans ces nouvelles qu’il décrit l’envers du paradis de Hollywood. Fitzgerald s’installa en 1930-1931 à Hollywood. Puis il revient au cours de l’été 1937, il travailla pour la Metro Goldwyn Mayer. Cette MGM mit fin à son contrat fin 1938. Et là, Fitzgerald n’y va pas par quatre chemins, dans ces nouvelles : il décrit un monde pourri. Un monde exploité par les producteurs. Lui qui travailla avec Mankiewicz, entre autres, et qui rafistola les mauvais scénarios, reste à ma connaissance le seul écrivain américain de l’époque qui ne cache rien de l’exploitation des scénaristes. Et si vous lisez son ultime roman inachevé, « Le dernier Nabab » -mon roman préféré- (il nous reste des notes sur l’idée qu’il se faisait de la fin car il mourut d’une crise cardiaque le 21 décembre 1940 ayant rédigé les deux tiers du roman..) vous comprendrez que Scott Fitzgerald non seulement s’intéresse à un milieu qu’il connaît bien et qui le fascine , mais que sa lucidité n’est jamais prise en défaut. Le personnage de Monroe Stahr, inspiré d’Irving Thalberg, est très ambivalent. Romantique dans son histoire d’amour(c’est le romantisme profond de Fitzgerald) , et en même temps impitoyable dans son combat contre les scénaristes et leur syndicat.Etr assuré de sa toute-puissance sans aucun doute. Les biographes de SF insistent sur le fait que la documentation sur laquelle il s’appuyait dans ce roman, est fournie et fiable.
Si la « féerie d’Hollywood », à travers l’histoire d’amour, les décors, les caprices de stars, une certaine frénésie de vivre, n’est pas gommée, Fitzgerald ne cache rien des rivalités et de la « lutte des classes . Il montre bien l’évolution d’Hollywood entre les années 20 -30 (années encore imprégnées d’un rêve romantique du cinéma ) et le surgissement entre 1930-40 de producteurs qui allaient s’aligner sur les recommandations de financiers cyniques uniquement préoccupés de comptabilité et de rapacité. .Ce n’est pas le moindre paradoxe, et la belle tension du roman, que de décrire comment le capitalisme triomphant s’empare soudain d’une « usine à rêves » à la veille de la seconde guerre mondiale. Fitzgerald décrit avec précision les coulisses, le travail ingrat des scénaristes, le rôle des syndicats
Fitzgerald meurt d’alcoolisme, désenchantement et d’usure cardiaque en révélant « l’envers du paradis » du cinéma. Dernier point : il n’a jamais abandonné à son sort Zelda qui fut enfermée si longtemps dans les cliniques.

Phil dit: à

M. Manguel, refugié en temps de paix dans un presbytère, arnaque le fisc de ses hôtes. Indeed moins immense que sa bibliothèque, avalons la pastille (de nata).
Le leg de Kundera tentera, en vain, c’est un habitué, de revivifier Brünn, villégiature de Vienne à l’époque de ses pères, avant de sombrer dans la province communiste bêtement unilingue.

Soleil vert dit: à

Je dois avoir un petit millier d’ouvrages dispatché sur deux sites. Plutôt que des bibliothèques, des entassements.

Jazzi dit: à

Incontestablement, le meilleur roman que j’aurai lu cette année, de cent coudées au-dessus des autres, le plus moderne, le plus original, le plus audacieux (le sexe y est omniprésent), le plus inventif aussi c’est… « Guerre » de Louis Ferdinand Céline.
Un premier jet nous dit-on, mais alors c’est que c’était le bon.
Fallait plus y toucher et retoucher, quoique les pages manuscrites publiées en regard soient quand même raturées, retravaillées…
Des premiers jets comme ça, on en redemande !
Faudrait peut-être créer un prix Goncourt posthume, Passou ?

Jazzi dit: à

Montaigne, l’exception qui confirme la règle, Bloom.

Jazzi dit: à

Clopine a pourtant lu mon « Goût du cinéma », Paul !

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FRANCIS SCOTT FITZGERALD

Profession :  producer

A la fin des années trente, l’auteur de Gatsby le Magnifique, ruiné et désenchanté se fit engager comme scénariste à Hollywood. C’est là qu’il mourra, en 1940, d’une crise cardiaque, à l’âge de 44 ans. Après sa mort, on trouvera parmi ses papiers le manuscrit, inachevé, de son roman : Le dernier nabab. Incontestablement, le meilleur qui ait jamais été écrit sur la Mecque du cinéma. On y suit à la trace le destin d’un magnat de l’industrie du 7e art, Monroe Stahr, qui règne en maître absolu sur tout un monde de financiers, de techniciens et d’artistes en tous genres concentrés autour de la fabrication à la chaîne de films destinés à faire rêver les spectateurs des quatre coins de la planète. A travers le portrait de ce personnage, omnipotent, nous découvrons, de l’intérieur, l’univers impitoyable de la production hollywoodienne et les mœurs pittoresques de ses principaux protagonistes. Ici, après avoir déjà réglé mille problèmes, notamment les dégâts causés la veille par un tremblement de terre qui a anéanti une partie des décors du plateau de tournage d’un film de Cecil B. DeMille, Monroe, entre deux rendez-vous, doit affronter un distingué auteur dramatique anglais, engagé comme scénariste, et rendu furieux par le peu de considération portée à ses textes. Une occasion, non dépourvue d’ironie, pour l’écrivain Fitzgerald, de nous asséner une petite leçon d’écriture… cinématographique !

« Stahr sourit à M. George Boxley. […]
M. Boxley ne lui rendit pas son sourire. […]
Stahr le regarda courtoisement.
– Qu’est-ce qui ne va pas, monsieur Boxley ? […]
– Je n’obtiens rien de ce que j’écris sur le papier, explosa Boxley. Vous avez tous été très corrects, mais c’est une sorte de conspiration. Les deux scribouillards que vous m’avez adjoints écoutent ce que je dis, mais ils en font de la bouillie. On dirait qu’ils disposent d’un vocabulaire d’une centaine de mots.
– Pourquoi ne l’écrivez-vous pas vous-même ? demanda Stahr.
– C’est ce que j’ai fait. Je vous ai envoyé quelque chose.
– Mais ce n’était que conversation, échange de propos, dit Stahr doucement. Une conversation intéressante, mais rien de plus.
Cette fois, il fallut toute la force des deux assistants fantômes pour retenir Boxley au fond de son fauteuil. Il se débattait pour se redresser ; il émit un jappement étouffé qui n’était pas sans rapport avec un rire mais totalement étranger à tout amusement, et dit :
– Je crois qu’il ne se peut pas que vous autres lisiez ce qui est écrit. Les deux hommes sont en train de se battre en duel quand ce dialogue a lieu. A la fin, l’un d’eux tombe au fond d’un puits et on doit le remonter accroché au seau.
Il poussa un autre jappement avant de retomber.
– Est-ce que vous écririez une scène pareille dans un de vos livres, monsieur Boxley ?
– Quoi ? Bien sûr que non.
– Vous trouveriez cela de trop mauvaise qualité.
– Les critères sont différents au cinéma, esquiva Boxley.
– Vous y allez quelquefois ?
– Non, presque jamais.
 – Ne serait-ce pas parce que les gens y passent leur temps à se battre en duel et à tomber au fond des puits ?
– Oui, et qu’ils arborent des expressions crispées, et échangent des dialogues invraisemblables et peu naturels.
– Oublions les dialogues un instant. Je vous accorde que les vôtres sont plus élégants que ce que pondent vos scribouillards – c’est pourquoi nous vous avons fait venir. Mais imaginons quelque chose qui ne soit ni du mauvais dialogue ni des cascades dans un puits. Est-ce qu’il y a dans votre bureau un poêle qu’on enflamme avec une allumette ?
– Oui, je crois, répondit Boxley avec raideur, mais je ne m’en sers jamais.
– Disons que vous êtes dans votre bureau. Vous avez passé toute votre journée à livrer des duels ou à écrire et vous êtes trop fatigué pour vous battre ou pour rédiger davantage. Vous êtes assis là, les yeux dans le vague, abruti comme cela nous arrive à tous. Une jolie sténodactylo que vous avez déjà remarquée entre dans la pièce et vous la regardez distraitement. Elle ne vous voit pas, bien que vous soyez tout près d’elle. Elle ôte ses gants, ouvre son sac et le renverse sur la table.
Stahr de leva et il jeta son trousseau de clefs sur son bureau.
– Elle a deux pièces de dix cents, une pièce de cinq et une pochette d’allumettes. Elle laisse sur le bureau la pièce de cinq cents, remet les deux autres dans son sac, elle prend ses gants noirs, s’approche du poêle, ouvre celui-ci et met les gants dedans. Il reste une allumette dans la pochette et elle se prépare à la frotter, agenouillée près du poêle. Vous remarquez qu’un fort courant d’air souffle de la fenêtre – mais juste à ce moment-là votre téléphone sonne. La fille décroche, elle dit allô, elle écoute, et répond délibérément : « Je n’ai jamais eu de ma vie une paire de gants noirs. » Elle raccroche, elle s’agenouille à nouveau près du poêle, et au moment précis où elle frotte l’allumette vous tournez la tête tout à coup et vous découvrez qu’il y a un autre homme dans le bureau, qui observe chaque mouvement de la jeune fille…
Stahr se tut. Il ramassa ses clefs et les remit dans sa poche.
– Continuez, dit Boxley en souriant. Qu’arrive-t-il ?
– Je ne sais pas, dit Stahr. Je faisais seulement du cinéma.
Boxley eut l’impression d’être pris en défaut.
– Ce n’est que du mélo.
– Pas forcément, dit Stahr. En tout cas, personne ne s’est démené violemment, personne n’a prononcé un dialogue de mauvaise qualité, personne n’a arboré la moindre expression. Il n’y a qu’une réplique faiblarde, et un écrivain comme vous saurait l’arranger. Mais cela vous a intéressé.
– Pourquoi la pièce de cinq cents ? demanda Boxley d’un ton évasif.
– Je ne sais pas, dit Stahr qui se mit soudain à rire. Ah, si : c’était pour le cinéma.
Les deux assistants invisibles parurent lâcher Boxley. Il se détendit, s’appuya au dossier de son fauteuil et rit à son tour.
– Pourquoi diable me payez-vous ? Je n’entends rien à votre fichu métier.
– Ca viendra, dit Stahr en souriant, sans quoi vous n’auriez pas posé cette question sur la pièce de cinq cents. »
(« Le dernier nabab », traduit de l’anglais par Suzanne Mayou, Editions Gallimard, 1976)

Ne dirait-on pas déjà une scène haletante digne d’un film d’Alfred Hitchcock ? Il semble que Scott Fitzgerald savait faire la part des choses entre l’écriture purement romanesque et le langage, essentiellement visuel, propre au cinéma. A Hollywood il participa, entre autres, à l’écriture du scénario d’Autant en emporte le vent, réalisé en 1939 par Victor Fleming. En 1976, Elia Kazan tournera Le Dernier Nabab (The last tycoon), avec Robert De Niro, Tony Curtis et Robert Mitchum. Les dialogues avaient été adaptés alors par le distingué dramaturge anglais Harold Pinter. Malgré ces noms prestigieux au générique, on peut affirmer que le livre est bien supérieur à l’adaptation cinématographique qui en a été faite. Sur le même thème, celui de l’écrivain-scénariste dont l’immersion dans l’univers de « l’usine à rêves » vire au cauchemar, on préfèrera le Barton Fink, des frères Coen, qui remporta à juste titre la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1991. Ce film fascinant, qui nous replonge dans le Hollywood de 1941, nous permet de retrouver, en prime, dans un second rôle délirant, la figure légendaire de… Scott Fitzgerald lui-même. A moins que ce ne soit plutôt William Faulkner ?

Jazzi dit: à

Constitué de 10 séquences, « Guerre » de Céline est aussi le roman le plus cinématographique…

Paul Edel dit: à

Merci Jazzi pour cet extrait merveilleux du « Dernier Nabab » de Fitzgerald .

Jacques dit: à

Robert de Niro dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan, magistral !

Bloom dit: à

Montaigne, l’exception qui confirme la règle, Bloom.

Souverain poncif. Exception à la règle, soit, mais aucunement confirmation.

Et en l’occurrence, aucune règle:

– Umberto Eco possédait 30 000 livres qu’il a légués aux bibliothèques de Milan et Bologne.

– William Faulkner a fait don de ses papiers personnels, manuscrits & de sa collection de livres à Université de Virginie.

etc etc

Jazzi dit: à

Souverain poncif toi-même, Bloom !
Dis-nous plutôt ce que devient Salman Rushdie ?

Jazzi dit: à

« Umberto Eco possédait 30 000 livres »

Alberto Manguel, combien de livres impérissables à t-il écrit, Bloom ?

D’où ma seconde règle : Moins l’écrivain est grand, plus vaste est sa bibliothèque !

vedo dit: à

Ce matin, sur FM, à l’occasion d’un de ces hommages qui se font en ce moment pour Barenboim, le dernier mouvement de K 491, quand il était jeune (une version inégalée de ce mouvement).

rose dit: à

Jazzi dit: à
Incontestablement, le meilleur roman que j’aurai lu cette année, de cent coudées au-dessus des autres, le plus moderne, le plus original, le plus audacieux (le sexe y est omniprésent), le plus inventif aussi c’est… « Guerre » de Louis Ferdinand Céline.
Un premier jet nous dit-on, mais alors c’est que c’était le bon.
Fallait plus y toucher et retoucher, quoique les pages manuscrites publiées en regard soient quand même raturées, retravaillées…
Des premiers jets comme ça, on en redemande !
Faudrait peut-être créer un prix Goncourt posthume, Passou ?

Cela fait hyper plaisir de lire cela !
Comme quoi, nous autres, nous ne sommes pas fadas !

rose dit: à

Souverain pour Bloom, ça suffit.

rose dit: à

. Dernier point : il n’a jamais abandonné à son sort Zelda
Il l’a aimée et puis baste.

rose dit: à

Mais, et alii, pourquoi le remettre à sa place ?

renato dit: à

En 2019 vu au Museo Galileo de Florence l’expo « Leonardo et ses livres », on sait que sa bibliothèque comptait 200 volumes, un nombre extraordinaire pour un ingénieur-artiste du Quattrocento.

Il s’agissait d’une tentative de reconstruire sa bibliothèque perdue (seul reste le traité d’architecture et d’ingénierie de Francesco di Giorgio Martini avec des annotations manuscrites de Léonard conservé à la Biblioteca Medicea Laurenziana de Florence), à travers les documents de la famille Da Vinci, les premiers grands livres du jeune Léonard (Dante, Ovide), les grands maîtres (Alberti, Pacioli) ; les manuscrits et des incunables identifiés avec les textes utilisés par Léonard ont été exposés,.

J’attends la publication en ligne de la bibliothèque de L. sur le site du Museo Galileo.

closer dit: à

Bien d’accord JB. « Guerre » est tout simplement hors concours, ou plutôt hors norme…Il ne joue pas dans la même division que les autres. Idem pour « Londres ».

Patrice Charoulet dit: à

Le Ramassis national (ou RN)

Dans un café, ce dimanche 20 novembre, je fais la connaissance d’un agrégé de philo enseignant en prépa à Lille et de passage à Dieppe. Nous conversons une heure.
Entre autres choses, j’apprends ceci : l’essayiste Emmanuel Todd (dont je suis loin de partager toutes les idées) appelle le RN (Rassemblement national) …le Ramassis national.
Amusant.

Bloom dit: à

le distingué dramaturge anglais Harold Pinter.

Prix Nobel de littérature 2005.
‘Distingué’, l’adjectif est un peu faible.
Génial, tout simplement.
Lui et Beckett ont révolutionné le théâtre.

‘pisshole collector…shithouse operator…jamrag vendor… mingejuice bottler…shitcake baker… What the fuck are (we) talking about?’

Bloom dit: à

Barenboim…quand il était jeune

Son jeu n’a pas pris une ride, vedo. La jeunesse, c’est avant tout un état d’esprit.

DHH dit: à

@Patrice Charoulet
je me serais sentie, comme vous peut-etre, toute intimidee à converser avec un agrégé de philo.
cette agregation est la seule avec celle de math qui doit un indice irrefutable qui signe a priori une intelligence exceptionnelle chez le détenteur de ces peaux d’âne
Des autres agrégés la seule chose qu’on peut présupposer d’eux,avant de les connaître, c’est qu’ils ont pu consacrer au moins une année de leur vie à bachoter en vue du concours et qu’ils ont eu la chance d’etre admis

Bloom dit: à

Quand tu auras écrit « Le nom du Barozzi » ou « Le bruit et le fourreur », tu pourras t’aligner sur Eco & Faulkner, Baroz.

En attendant, si j’étais toi, je continuerais à prendre mon pied avec Cénile-sur-toxique.
Lire des conneries possède au moins une vertu, ça permet d’éviter d’en dire.
Ecco..!

Jean Langoncet dit: à

@La jeunesse, c’est avant tout un état d’esprit

Qui a évoqué les souverains poncifs ?

et alii dit: à

Génial, tout simplement.
AUJOURD4HUI QU4ON DIT G2NIAL 0 TOUTES LES SAUCES? C4EST VRAI QUE ç’est « tout simplement »;mais je préfère ne jamais dire « génial », ça évite les confusions!

Jean Langoncet dit: à

@Des premiers jets comme ça, on en redemande !
Faudrait peut-être créer un prix Goncourt posthume, Passou ?

ça vous passera avant que ça me reprenne

et alii dit: à

pour peu que je pense au NOBEL Watson, je me méfie d’encenser de conclusions comme « exceptionnel » « génial » !

Bloom dit: à

Qui a évoqué les souverains poncifs ?

Vous seriez donc un vieux con, finalement.

et alii dit: à

la question de watson?
Le livre de Brenda Maddox, Rosalind Franklin, la Dark lady de l’ADN, s’emploie à définitivement redonner à la chercheuse sa place dans l’histoire des sciences. Outre le rôle clé de ses clichés (notamment la fameuse photographie n°51) dans la découverte de la structure de l’ADN (qu’elle semblait sur le point de faire par elle-même), on doit à Rosalind Franklin des travaux qui font autorité en matière de radiocristallographie, dans l’analyse de la structure du charbon ou du virus de la polio. Le livre de Brenda Maddox, initialement paru en 2002 mais seulement publié en France l’an dernier, dresse le portrait d’une grande scientifique, mais aussi celui d’une femme active, indépendante, en butte aux préjugés sociaux et sexistes de son époque au fil de sa carrière.
https://blogs.univ-poitiers.fr/busciences/2013/05/07/la-femme-cachee-derriere-la-double-helice/

B dit: à

A propos de cinoche ,Vu hier avec plaisir Le Mystère von Bülow.

A propos de Céline, ai renoncé pour la xième fois à lire Mort à crédit. Ce bouquin m’ennuie et pas qu’un peu, je l’ai reposé après une centaine de page en pensant que je ne voulais plus voir ce sale bouquin, je l’ai ôté de ma vue, dégoûtée.

Jean Langoncet dit: à

@Vous seriez donc un vieux con, finalement.

Disons que je balance encore entre deux âges pour me satisfaire d’un « état d’esprit »

Jacques dit: à

Il n’était pas (un peu) antisémite Harold Pinter ?

Bloom dit: à

je l’ai ôté de ma vue, dégoûtée.

C’est un génie, je vous dis, B., un génie.

On a aussi le droit de pas aimer, cela dit.

Si les amis de Cénile l’avaient gagnée, la deuxième Guerre, vous auriez pris un risque certain à dire que son ‘Mort à tempérament’ vous donne la Nausée.
Non seulement on vous aurait taxé d’Agitée du bocal, mais on aurait peiut-être bien fini par trouver un prétexte pour vous « désarticule(r) », vous « retourne(r) les yeux (globuleux, juifs) », comme dit Ferdine dans un de ses textes que même sa danseuse voulait garder sous le coude.
Vous voyez à quoi on a échappé?
Une bonne chose que lui et sa clique aient perdu, non?
On ne le répétera jamais assez.

Bloom dit: à

Il n’était pas (un peu) antisémite Harold Pinter ?


Pour un juif séfarade (Pinto), il était plutôt agnostique.

https://www.jewishvirtuallibrary.org/harold-pinter

« Harold Pinter was born on October 10, 1930, in Hackney, East London to father Jack Pinter and Frances Moskowitz. In his early life before World War II, he experienced many instances of anti-Semitism in London, which had a deep impact on his writing and his theatrical works (…)

Joshua Cohen of Forward states, “Pinter is too much of a Modern to define himself as a Jew,” and that he “has downplayed his Judaism many times in conversation, and has consciously ignored it in his characterizations.” However, his Jewish heritage and his past experiences with anti-Semitism have given his work “a style that sets it apart from most English-language contemporaries, and certainly from the stultifying ranks of recent British dramatists.”

Pinter was a vocal critic of Israeli government policies toward the Palestinians and a signatory of the mission statement of Jews for Justice for Palestine in 2005. »

L’expérience de l’antisémitisme, c’est Mosley et ses ‘Blackshirts’, qui défilèrent dans l’Est de londres pour y provoquer les Juifs, ce qui donna la célèbre Battle de Cable Street en 1936, où les fafs se sont fait proprement rosser par la population juive et la gauche anglaise (politique et syndicale).

Harold Pinter avait la réputation d’avoir la dent dure et la répartie assassine. Se faire « pinteriser » (‘to be pintered’) n’était pas toujours très agréable. Rushdie (qui va beaucoup mieux), à qui c’est arrivé, en parle avec beaucoup d’humour.

Il aimait aussi beaucoup les ‘fish & chips’, inventés par un ‘traiteur’ juif de l’East end de londres au tournant du 20e siècle.

renato dit: à

Jean-Marie Straub est mort.

Bloom dit: à

Diction du jour:
2-O, cest mieux que qatarien.
Il paraitrait que beaucoup de supporters (qatarien à 2-0) ont quitté le stade à la mi-temps.
On a l’esprit sportif ou on l’a pas. (Encore un poncif, merci de noter, Langoncet).

Bloom dit: à

DicTON du jour.

Dino dit: à

Parfois, comme Edgar Morin, on se sépare de sa bibliothèque quand on divorce… parfois aussi, comme lors d’une guerre, on vous sépare de votre bibliothèque… les exemples abondent…

Bloom dit: à

Parfois votre bibliothèque vous tombe sur la tête et vous sauve la vie, comme ce fut le cas pour un habitant d’Hiroshima le 6 août 1945.

Marie Sasseur dit: à

Billet pas très intéressant.

J’ai néanmoins noté ça :
« l’idée du maire de Lisbonne de créer un Centre de recherche sur l’Histoire de la lecture. »

L’histoire de la lecture rejoint nécessairement la notion de réception, entre sociologie et phénoménologie.

C’est drôle, en rangeant des papiers, j’ai retrouvé deux liasses, qui concernent Kundera, dont la réception de l’œuvre prête à tous les malentendus. Il s’agit de 2 chapitres d’une thèse (*)

Le chapitre IV, en particulier, fait la part belle à un théoricien de l’histoire de la lecture.

« la vie de l’œuvre littéraire dans l’histoire est inconcevable sans la participation active de ceux auxquels elle est destinée. C’est leur intervention qui fait entrer l’œuvre dans la continuité mouvante de l’expérience littéraire, où l’horizon ne cesse de changer, où s’opère en permanence le passage de la réception passive à la réception active, de la simple lecture à la compréhension critique, de la norme esthétique admise à son dépassement par une production nouvelle »
H. R. Jauss .
Peut-être préciser qu’il était waffen ss.

(*) la thèse, très intéressante en ligne :
Université de Montréal Les romans de Milan Kundera : problèmes de traduction et de réception Par Myriam Béji Département des littératures de langue française, Faculté des arts et des sciences Thèse présentée à la Faculté des arts et des sciences en vue de l’obtention du grade de doctorat en littératures de langue française Août 2018 © Myriam Béji, 2018

Dino dit: à

Jorge Luis Borges avait plusieurs bibliothèques qu’il a toutes quittées:

1) Personnelle, rue Maipú 994, Buenos Aires
2) La Bibliothèque Nationale, rue México 564, San Telmo, BA, qu’il dirigea
3) La Bibliothèque Miguel Cané à Boedo, BA, qu’il a dirigée à partir de 1938, l’année du décès de son père et de l’accident à l’origine (en partie) de sa cécité progressive
4) La bibliothèque de son père
5) La bibliothèque dans sa tête faite de citations infinies
6) Les bibliothèques de ses nouvelles et poèmes
7) La bibliothèque de Babel (récit)
8) La bibbliothèque de Babel (collection FMR)
9) Les bibliothèques nombreuses de ses récits et poèmes
10) Le marché de lapins et volailles d’Abasto où il fut nommé par Perón comme inspecteur municipal en 1946.

rose dit: à

Bonne soirée

MC dit: à

Rose, il y eut un Renaudot Posthume pour Nemirovski….

Clopine dit: à

Merci Paul, je vais suivre vos conseils. Bon, le problème est que ma bibliothèque de quartier n’est en réalité guère fournie, et malgré sa mise en ligne informatique avec toutes les autres bibliothèques de Rouen, je suis souvent en échec. Ainsi en a-t’il été pour les livres de Thomas Bernhard, apparemment inconnus au bataillon sauf un !!! Les bibliothécaires (elles sont quatre, d’après mes trop nombreuses visites), me sourient gentiment, et « me considèrent » un peu timbrée, visiblement, d’après mes emprunts trop fréquents. (j’ai comme retrouvé le rythme de mon adolescence où j’étais comme un babouin parmi les phoques arctiques, où j’avalais tout, sans distinction. Désormais je ne lis plus à l’aveugle, ahahah, mais j’avale tout quand même, car les livres sont comme un pendant de mes somnifères). Je pense qu’elles ne croient pas que je lis tout ce que j’emprunte. Que je fais semblant… Elles ont tort, bien entendu, car je suis la lectrice la plus rapide de l’ouest (petite, je faisais des concours avec ma mère à ce sujet, mais bon,je ne vais pas vous ennuyer avec ça) mais je ne pers pas mon temps à tenter de les dissuader, parce que je me sens humble par rapport à elles. En fait, je me sens humble tout le temps, ahahah !!!

Ca me rappelle une de mes premières humiliations, en classe de troisième. Il s’agissait d’une rédaction sur le sujet du tourisme… J’avais opposé « les japonais » à un tourisme « intelligent ». Bien sûr, j’avais eu une bonne note, comme d’hab’, mais la prof avait insinué que j’avais copié le récit d’un autre !!! Je me revois, rouge et suante… j’avais eu l’idée que pour décrire le tourisme « à la japonaise », je devais employer des phrases courtes, ponctuées, sujet verbe complément et point barre. Et que par contre, pour le tourisme « intelligent », je devais faire des phrases longues, « prendre mon temps », comme une rivière paresseuse dont on suit les méandres… Je ne savais pas comment expliquer ça à ma prof, j’étais accusée de mensonge alors même que les cours de français étaient non seulement mes préférés, mais en quelque sorte étaient (déjà) ceux qui me sauvaient la vie au collège.

J’étais la femme d’Othello (déja, bis !).

J’étais tellement pleine d’indignation contre l’accusation fourbe de la prof (qui m’avait cependant octroyé une superbe note) qu’un débat s’en est suivi en pleine classe. J’ai accepté, sur sa suggestion et de mauvaise grâce, que j’avais été « sans doute influencée par mes lectures », et que la fille de menuisier que j’étais ne pouvait avoir eu « d’elle même » l’idée d’écrire ainsi.

Bon dieu, je suis vieille maintenant, et j’ai subi bien d’autres (et de plus graves, attentant à ma vie même) humiliations. Mais cependant, ce que j’étais de bonne foi ! Comment prouver que l’on est « une bonne lectrice », au point de s’approprier les « manières de faire » ? A savoir que, même sans qu’on vous le dise, vous savez comment un texte est construit, comme un artisan sait de quels matériaux est issu l’objet dont il est l’auteur ?

Je m’aperçois que c’est la première fois de toute ma vie que je fais référence à cette anecdote vécue si douloureusement… Ah là là, Pierre Assouline, saviez-vous bien ce que vous faisiez en ouvrant ainsi un espace qui ne devrait appartenir qu’à vous ?

Jean Langoncet dit: à

@Disons que je balance encore entre deux âges pour me satisfaire d’un « état d’esprit »

Quelque chose de la branloire pérenne de ce bon vieux Michel ; quant aux « têtes bien faites », je leur emboîte le pas illico
https://www.youtube.com/watch?v=1dC0DseCyYE

Pablo75 dit: à

La bibliothèque d’Umberto Eco
https://www.youtube.com/watch?v=gPV8Y9i3hq8

Moi j’ai à peu près 15.000 livres, mais dans un appartement bien plus petit (j’ai moins de livres grands et beaucoup plus de poche qu’Eco, d’ailleurs). Du coup une grande partie est entassée en double ou triple file dans 14 grandes bibliothèques d’Ikea qui vont jusqu’au plafond (et dont le bois n’a pas bougé en 30-35 ans – soit dit en passant). Une bonne partie d’entre eux étant non ordonnée, c’est comme si je ne les avais pas. Le bon côté de ce désordre c’est que quand je cherche un livre, je découvre plein d’autres que j’avais oublié que j’avais – ce qui compense l’énervement de ne pas trouver le livre recherché. Le mauvais côté c’est que j’ai pas mal de livres en double, voire en triple exemplaire, les ayant racheté plusieurs fois pour avoir oublié que je les avais (je parle de mêmes éditions, pas de mêmes titres en éditions différentes). Ça m’est arrivé aussi que je sorte un livre d’une bibliothèque municipale et que je sois obligé de le lire vite parce que je devais le rendre, alors que je l’avais chez moi.

J’ai des livres partout (au grand désespoir de ma femme – à qui j’ai promis que j’allais commencer à en donner et en vendre) même dans la partie haute d’une armoire dans la salle de bain qui est très grand et profond (deux centaines de livres en anglais).

Pendant des années j’ai vécu avec le rêve de voir tous mes livres rangés, par langues, thèmes, genres, auteurs. Aujourd’hui j’ai compris que la tâche est au-dessus de mes forces (mentales surtout).

Une curiosité: j’aimerais savoir si à tout le monde qui a beaucoup de livres (et je suppose qu’ici il y en plusieurs propriétaires de bonnes bibliothèques) on pose la même question qu’on me pose quand on rentre chez moi et on voit des livres partout: « Vous les avez tous lus? »

Pablo75 dit: à

À propos de Harold Pinter, il y a le très intéressant livre d’Antonia Fraser: « Vous partez déjà ? Ma vie avec Harold Pinter » (Baker Street Editions, 2010). Il y a une semaine je l’ai vu coincé sous une cinquantaine de livres en deux colonnes plus au moins en équilibre au dessus d’une commode (état provisoire qui se prolonge depuis des mois) et je me suis dit que je devais relire les phrases soulignées (qui étaient beaucoup) et en copier certaines. Mais la peur qu’en le sortant par le bas, tous s’écroule, m’a fait différer le projet.

Pablo75 dit: à

D’où ma seconde règle : Moins l’écrivain est grand, plus vaste est sa bibliothèque !
Jazzi dit:

Règle débile. Beaucoup de grands écrivains avaient de grandes bibliothèques sans lesquelles ils n’auraient pas été aussi grands écrivains. Leopardi, par exemple. Ou le vrai Shakespeare (John Florio).

Sur Youtube il y a une série de petits documentaires faits par El País sur les bibliothèques de grands écrivains espagnols et sud-américains contemporains.

Une partie de celle de Mario Vargas Llosa
https://www.youtube.com/watch?v=mKRCJBDtP68

Pablo75 dit: à

En 2019 vu au Museo Galileo de Florence l’expo « Leonardo et ses livres », on sait que sa bibliothèque comptait 200 volumes, un nombre extraordinaire pour un ingénieur-artiste du Quattrocento.
renato dit:

À sa mort en 1660, à 61 ans, Velázquez avait une bibliothèque de 156 livres, ce qui était beaucoup pour l’Espagne du XVIIe, beaucoup pour un peintre et beaucoup pour quelqu’un qui, ayant vécu 37 ans sous le même toit que le roi, duquel il était très proche, avait accès à la bibliothèque du palais. Dans ses livres il y avait beaucoup de géométrie, mathématiques, architecture, mythologie et astrologie, et aucun religieux.

Pablo75 dit: à

Parfois votre bibliothèque vous tombe sur la tête et vous sauve la vie, comme ce fut le cas pour un habitant d’Hiroshima le 6 août 1945.
Bloom dit:

Et parfois votre bibliothèque vous tombe sur la tête et vous tue, comme ça a été le cas du compositeur Alkan, mort écrasé par sa bibliothèque alors qu’il y cherchait le Talmud.

Et comme cela a failli être le mien il y a 20-25 ans. Pendant un été où j’étais seul à la maison, j’ai voulu profiter pour ranger un peu les livres et dédier une bibliothèque à la poésie exclusivement. En vidant l’une d’elles, j’ai eu la très mauvaise idée de commencer à le faire par le bas. Quand la moitié basse de la bibliothèque était vide (et les 5 étagères supérieures pleines encore de livres), je me suis tourné pour prendre des livres de poésie par terre et j’ai senti quelque chose de bizarre derrière moi (un avertissement de mon Ange, selon ma fille). Quand je me suis tourné, j’ai vu la bibliothèque qui commençait à tomber sur moi et j’ai eu juste le temps de l’arrêter avec les mains, pendant que je recevais sur la tête plein de gros livres tombés du haut. Si je ne m’étais pas retourné et l’une des lourdes étagères m’était tombé pile sur la nuque ça aurait été le fameux coup de lapin.

rose dit: à

B
Ne suis pas sûre d’avoir lu Mort à Crédit.

rose dit: à

Vous l’avez échappé belle !!!
Le coup du lapin, on meurt direct.
Un de mes potes de blog a reçu sa bibliothèque sur la tête. Est tombé dans le coma. Une de ses potes de blog lui a sauvé la vie (cépamoi) en demandant d’alerter les pompiers qui sont passés par la fenêtre. Il restait un seul livre sur la bibli., cela ne me regardait pas, il concernait la famille, n’ai pas gardé le titre.
Par contre, la dite famille a supprimé son blog sur la toile. Un blog d’érudit. Il suffisait de supprimer les commentaires et de garder ses traces à lui, formidables.
Moij., il me tolérait à commenter chez lui, n’ai jamais su pourquoi. Il est mort pour de vrai quelques années après. De faim, je dis, c’est une hypothèse.

rose dit: à

Être écrasé par la poésie, c’eût été un summum ! Ô temps, suspends ton vol et c’est ce qu’a fait la poésie.

rose dit: à

La nuit dernière, en fin de nuit, après écrit le théâtre, j’ai rêvé de ma fratrie. Nous étions réunis avec ma mère et moi.
Hier, j’ai fait une découverte. Ce matin, une autre.
Nota, qui ne me concerne pas : à vouloir se dégager de tous les emmerdements, on se retrouve noyé dedans à nager dans la merde.

rose dit: à

Cette nuit, j’ai fait un rêve amoureux extraordinaire, compliqué, je vais l’écrire.
À la fin, nous étions quatre gorilles qui nous allongions à plat ventre contre le sol. Le plus gros restait hors et s’enroulait dans de grands rideaux. Nous étions tête contre tête et étalés à plat ventre.
Je l’ai pensé ouvertement il y a quelque temps qu’il ne resterait plus qu’à pleurer indéfiniment : pour moi, de l’eau, et les deux autres du sang.
J’étais des quatre la plus petite. La scène de couchage était comme prise d’un drone. Survolée.

rose dit: à

Rose, il y eut un Renaudot Posthume pour Nemirovski

Pas contre l’idée de rendre hommage à un mort passé totalement sous silence de son vivant.

rose dit: à

Les espaces ne sont importants que lorsqu’ils sont partagés, espèces d’espaces.

rose dit: à

Hier, a 10 h, un de mes amis, avec qui je me suis réconciliée vers la fin mai m’a emmené un morceau de jeune sanglier, moins de soixante kilos, plus mince que moi, donc, et un sac immense empli de pignes de pins pour allumer le poële dans mon grangeon, espace que je retrouverai demain soir.

rose dit: à

Un petit morceau, petit. On pourra manger à trois ou quatre sur la bête.

rose dit: à

Les livres ne font pas bon ménage avec la salle de bains.
Vous ne les entendez pas pleurer ?
Sauf si l’on achète double pour ses enfants, dans l’intention de. pourquoi les avoir en plusieurs exemplaires ?
Les miens sont en carton.
Je ne suis pas une acheteuse compulsive mais ceux que j’achète me semblent convenir à un besoin que j’aurais.
Il me semble qu’environ un tiers des livres que je possède, je ne les ai pas lus.
Plus la grande partie des livres d’art que j’ai. Et utilisés surtout à l’EIMPACA pour préparer l’épreuve de l’Histoire de l’Art avec mes premières.
15000 livres, c’est beaucoup. Les avez-vous tous lus ?

rose dit: à

Du pain béni, passou

rose dit: à

Pour l’hernie fiscale, ai trouvé autre solution. Travailler moins & bouger plus.
Intolérable ce fonctionnement français de punir ceux qui produisent.

rose dit: à

Julien Gracq, c’est vraiment épuré chez lui.
Aussi des étagères Billy, deux de chaque côté du grenier à sel, il a trié soigneusement.
Au rez de chaussée, par contre, des meubles en bois de qualité (blond doré ?) pour ranger toutes les cartes, de vraies cartes en noir et blanc, dans des tiroirs immenses.

rose dit: à

Street Editions, 2010). Il y a une semaine je l’ai vu coincé sous une cinquantaine de livres en deux colonnes plus au moins en équilibre au dessus

Vous les posez en piles de dix, à côté ; vous sortez votre Harold Pinter. Vous remettez vos deux colonnes en mettant les plus gros en bas et les rares ldp en haut.
S’agirait d’attaquer Saint Augustin aussi.

rose dit: à

Et soeur Emmanuelle.

rose dit: à

Dès que Poutine mourra, j’émigrerai en Russie.
J’écrirai aux impôts « je vous emmerde ».

rose dit: à

Bon lundi.
Fini Chabbat, fini ramadan, fini le dimanche chrétien.
Ma maman m’a dit hier « avant, j’allais à la messe, maintenant, je vis comme une païenne ».
Elle m’a dit aussi quelque chose sur les juifs qui m’a abalobée. On parlait de Jésus qui n’a pas été reconnu par les juifs alors qu’il est lui même juif.
Elle m’a dit « comment veux-tu reconnaître quelqu’un que tu as fait crucifier ? ».

rose dit: à

ureuse. Je ne sais pas me mettre en mots sans mes livres.

Cela me rappelle quelqu’un ici.

Marie Sasseur dit: à

Histoire de Design : Charlotte Perriand et le Japon – Les Bibliothèques

« (…) Les deux bibliothèques partent toutes les deux du même principe : des casiers métalliques, à « plots » pour la Tunisie et Nuage, à « joues » pour le Mexique, sont pris entre les étagères, des tablettes en bois. C’était une idée qu’elle avait déjà commencée à développer avec Pierre Jeanneret avant la guerre, et qu’elle a perfectionnée suite à son voyage au Japon. Les multiples tailles des casiers permettent de donner du rythme, en alternant différentes hauteurs. L’assemblage est assuré grâce à des éléments métalliques entre les étagères, ce qui en rend le montage facile et accessible. La nouveauté réside dans le casier métallique qui est pensé comme un module, et dans la possibilité de différents assemblages. Charlotte Perriand a qualifié ses meubles de « nouvelle quincaillerie », puisqu’ils combinent différents éléments et matériaux : casiers en aluminium, étagères en bois, supports métalliques, portes coulissantes….(…) »

https://blog-espritdesign.com/deco/bibliotheque-deco/histoire-de-design-charlotte-perriand-et-le-japon-les-bibliotheques-33668

Marie Sasseur dit: à

21/11/2022, 7h24

Marie Sasseur dit: à

Qu’est-ce que l’accumulation compulsive.

Le trouble d’accumulation compulsive entraine l’encombrement de l’espace de vie d’un individu à un point tel que la qualité de vie et l’environnement de celui-ci en est affecté. Des émotions négatives sont souvent générées par l’accumulation et le désencombrement.

https://syllogomanie.fr/causes-et-consequences-accumulation-compulsive/

Jazzi dit: à

La bibliothèque du grand écrivain est dans sa tête (pas dans sa maison).
Il n’a d’autre possibilité que de recourir à sa mémoire et à son imagination.
C’est ainsi que l’on a découvert que la plupart des citations d’écrivains qui précèdent chacun des chapitres de « La Chartreuse de Parme » de Stendhal étaient purement fantaisistes.
Le grand écrivain n’est pas un collectionneur compulsif qui se perd dans les colonnes de livres de sa bibliothèque, comme Pablo75, qui n’est pas, il est vrai, un grand écrivain.
Lire en grande quantité et à toute vitesse est la meilleure façon de ne rien comprendre à ce que l’on lit, Clopine.
La lecture n’est pas une épreuve de marathon.
Il y faut de la lenteur, de la rêverie et de la méditation.
Le bon lecteur est essentiellement un flâneur au long cours, pas un adepte de salle de port aux muscles artificiellement gonflés de mots…

Bloom dit: à

Il est des pays où les livres ne se conservent pas bien, à moins d’être en permanence soumis une circulation d’air naturelle ou écletrique – les pays tropicaux.
J’ai malheureusement perdu bon nombre d’ouvrages à la mousson, pages et couvertures recouvertes de moisissures et même un champignon sur un les pièces de Sophocle aux éditions belles lettres. Idem pour les instruments de musique.
Bref, no countries for culture the way we understand it.

L’Institut français de Pondichéry possède une bibliothèque unique, une caverne d’Ali Baba recélant des inscriptions en sanscrit consignées au stylet sur des feuilles de palmes conservées à température constante, un défi quotidien dans ce pays où la température dépasse les 40° plusieurs mois de l’année et où les délestages et pannes en tous genre sont quotidiens.
https://www.ifpindia.org/resources/manuscripts/

Je reviendrai pour évoquer la bibilothèque de Trinity College à Dublin, où sont conservés le livre de Kells et le masque mortuaire d’un certain Jonathan Swift, ex-doyen de la Cathédrale St Patrick.

Bloom dit: à

un adepte de salle de port

Sale de porCs, Baroz. a Amsterdam, où on pisse comme je pleure, etc.

renato dit: à

Deux livres suffisent pour écrire, a dit un de Tel Quel, Marcelin Pleynet il me semble ; ai toutefois connu que des écrivains avec de belles bibliothèques.

Jazzi dit: à

Le sujet du billet c’est la bibliothèque des écrivains, Bloom, pas les bibliothèques publiques…

Phil dit: à

Léautaud se gausse des « écrivains » en besoin de leur bibliothèque pour écrire. Dire qu’il n’a pas connu un t(i)ers net.

renato dit: à

« Dès que Poutine mourra, j’émigrerai en Russie. »

Ce n’est pas sûr qu’après ce sera mieux… il y en a qui parient sur « pire » et il sont certains de ne pas se tromper.

renato dit: à

ilS !

Jazzi dit: à

Léautaud n’a pas connu non plus la vaste bibliothèque du grand écrivain Renaud Camus, Phil !
En cours de grand remplacement…

Paul Edel dit: à

« MRS SANDS : Ah, tu t’assois !
MR SANDS, se redressant : Quoi ?
MRS SANDS : Tu t’es assis.
MR SANDS : Ne sois pas stupide. Je me suis appuyé.
MRS SANDS: Je t’ai vu t’asseoir.
MR SANDS : Tu ne m’as pas vu m’asseoir parce que, bon sang, je ne me suis pas assis ! Je me suis appuyé.
MRS SANDS : Tu crois que je ne sais pas observer quelqu’un qui s’assied ? »
Un exemple de l’humour de Pinter, fils d’un petit tailleur juif, qui n’a cessé, de sa première à sa dernière pièce, de monter comment des humains en menacent d’autres. Relire No man’s land et Celebration.

Bloom dit: à

Le sujet du billet c’est la bibliothèque des écrivains, Bloom, pas les bibliothèques publiques…

Celui qui me dira sur quoi je dois écrire n’est pas encore né, Baroz.
C’est ton côté maitre d’école pointilleux et limité qui profère des pseudo-axiomes débiles.
La National Library of Ireland était quasiment la bibliothèque privée de Joyce, qui n’avait pas beaucoup d’ouvrages à se mettre sous les yeux à la maison.

Phil dit: à

La filmographie de Losey fortement « pinterisée », comme dirait Bloom, n’a pas gagné en finesse, dear Pauledel. Lutte des classes sans classe et beaucoup d’excès communicants, peu solubles dans le xérès british.
Il fait trop froid dans la bibliothèque de Camus pour consulter, dear Baroz. D’ailleurs il se fait faire la lecture dans son bain, manière de remplacement.

Jazzi dit: à

Joyce, exemple parfait du grand écrivain dont la bibliothèque était dans sa mémoire voyageuse, Bloom.
Merci de confirmer ainsi ma règle !
Connait-on la bibliothèque de Shakespeare ?

Paul Edel dit: à

Phil, entre nous , quand Joseph Losey fit appel à Harold Pinter pour écrire le scénario de « The servant » ,avec Dirk Bogarde, le résultat fut splendide.

Phil dit: à

Les acteurs sont excellents, dear Pauledel, mais l’histoire, do you believe in it ?

Marie Sasseur dit: à

« Et l’édile d’offrir l’asile poétique aux 40 000 livres d’Alberto Manguel dans un lieu dédié »

Une bibli toute neuve, dont il sera le patron. Tous frais payés.

Et Passou veut faire pleurer sur son sort.
Quelle blague.

Marie Sasseur dit: à

Avec son mari, si ça se trouve, il aura même un appartement de fonction ?

Y’a pas à dire, il y en a qui savent profiter de la vie.

Marie Sasseur dit: à

Sûr que son hernie fiscale , c’est les portugais qui vont la pécho.

Bloom dit: à

Joyce, exemple parfait du grand écrivain dont la bibliothèque était dans sa mémoire voyageuse, Bloom.
Merci de confirmer ainsi ma règle !

Allons, Baroz, tu verses dans le romantisme du plus bas étage.
Et Adrienne Monnier et sa libririe bibilothèque de la rue de l’Odéon? Et Sylvia Beach, avec Shkespeare & co en face, librairie cum bibliothèque?
Le livre qu’il emprunta le 12 juillet 1921 lors de sa première visite à Sylvia Beach fut Riders to the Sea, la pièce mythologique de John Millington Synge. Les années suivantes, il jeta son dévolu sur les oeuvres d’Eliot, de Pound, de Twain, de B. Franklin, des livres consacrés aux les Irlandais et à l’Irlande, des revues littéraires anglaises et américaines…
Sans parler des livres et autres articles sur l’Irlande que lui envoyaient ses amis & sa famille restés au pays.
Et la National Library est à Dublin, où avant l’exil il consigna dans des cahiers ce dont il avait besoin pour son travail. Un chapitre entier lui est consacrée dans Ulysses.
Bref, tu parles de ce qyuye tuy ne connais pas.

Quant à Shakespeare, il utilisait lui-aussi les bibliothèques des autres pour plagier/sublimer, sa technique habituelle.
On sait qu’il avait lu les essais de Montaigne. Lire Richard Marienstras sur le sujet. Tout se tient.

« (Shakespeare) wrote plays according to a method that has been labeled plagiaristic; “appropriative” is a more polite term, and historically more accurate. Quantities of prior plays, poems, novels, histories, and almanacs fed into his writing. The breadth of his sources is exceptional; they number in the hundreds and span diverse eras, countries, and genres. By some means, Shakespeare had contact with most or all of these source texts.

During his career, a network of libraries linked bookmen to one another. Jonson, for example, used Francis Bacon’s library, and John Florio used the Earl of Southampton’s. Shakespeare probably knew John Bretchgirdle’s clergyman’s library in Stratford and printer Richard Field’s working library in London. Shakespeare referred to libraries as “nurser[ies] of arts” (in The Taming of the Shrew) and characterized them as treasure troves and cure-alls. Titus Andronicus invites Marcus Andronicus and Lavinia to “Come, and take choice of all my Library, / And so beguile thy sorrow.” The Tempest seems to have been written late in Shakespeare’s life. Many scholars have read it as his theatrical farewell, and the sorcerer Prospero as his alter ego. Prospero tells Miranda, “Me, poor man, my Library was dukedom large enough,” and later confesses: “Knowing I loved my books, he furnished me, from my own Library, / With volumes that I prize above my dukedom.”

https://www.laphamsquarterly.org/roundtable/looking-shakespeares-library

Jazzi dit: à

Tu mélanges un peu tout, Bloom, bibliothèques publiques, bibliothèques privées et librairies !
Il est évident que le grand écrivain est avant tout un bon lecteur, pas forcément un antiquaire ou un collectionneur, c’était le sens de mon intervention en forme de paradoxe…

Jazzi dit: à

« Avec son mari, si ça se trouve, il aura même un appartement de fonction ? »

Il est pédé Alberto, MS ?

renato dit: à

Règle ? Quelle règle ? Il n’y a pas de règles dans ce domaine : chacun fait comme il veut ou comme il peut.

Jazzi dit: à

Règles, Lois, etc.
C’était juste de l’humour (paradoxal), renato, un commentaire en réponse à l’article sur la bibliothèque des écrivains de Passou !

Bloom, crois-tu qu’avec ma modeste bibliothèque perso j’ai pu réaliser 24 anthologies littéraires ?

Bloom dit: à

Tu mélanges un peu tout, Bloom, bibliothèques publiques, bibliothèques privées et librairies !–

Baroz, le monde n’est pas né avec toi. Il n’était pas rare que les librairies servent aussi de bibliothèques de prêt avant la démocratisation du livre, objet de luxe s’il en est.
Je ne mélange rien mais rend compte d’une certaine complexité, que tu caricatures à gros traits baveux.
Ta vanité t’empêche de reconnaitre que tu dis n’importe quoi. On connait le personnage.
Et cela ne va pas en s’arrangeant: passé un certain âge, l’arrogance se calcifie et en vient à ressembler à un vieil os de seiche.

Jacques dit: à

Un bibliothécaire m’a confié un jour que la bibliothèque où il travaille était pour lui le lieu dans lequel il se « soignait » en pratiquant la bibliothérapie. La guérison par les livres en somme…

Jazzi dit: à

Voilà de solides arguments qui t’honorent, Bloom…
… mais font guère avancer le débat !

Jazzi dit: à

Ô Bloom au cœur de qui mon triste cœur a cru,
Je te convoite, ainsi qu’un trésor disparu.
Je te maudis, mais en t’aimant… Mon cœur bizarre
Te recherche, Émeraude admirablement rare !
Que je suis exilé ! Et que pèse le temps,
Malgré le beau soleil des midis éclatants !
Retombant chaque soir dans un amer silence,
Je pleure sur le plus grand des maux : sur l’absence !…

Sauras-tu retrouver le nom de ce célèbre auteur anglo-saxon du XXe siècle, auteur de ce poème (légèrement retouché), Bloom ?

closer dit: à

Plus narcissique que JB tu meurs! Trois photos, plus une histoire de ses glorieux ancêtres vénitiens…Qui dit mieux?

Jazzi dit: à

Mais de quel poète (mineur) est donc ce poème, closer ?

« Loin des vieux livres de grammaire
Écoutez comment un beau soir
Ma mère m’enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir…
Parmi mes meilleurs auxiliaires
Il est deux verbes originaux
Avoir et Être étaient deux frères
Que j’ai connus dès le berceau
Bien qu’opposés de caractères
On pouvait les croire jumeaux
Tant leur histoire est singulière
Mais ces deux frères étaient rivaux
Ce qu’Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l’avoir
À ne vouloir ni dieu ni maître
Le verbe Être s’est fait avoir
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro
Alors qu’Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego
Alors qu’Être toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego
Pendant qu’Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités
Pendant qu’Être, un peu dans la lune
S’était laissé déposséder
Avoir était ostentatoire
Dès qu’il se montrait généreux
Être en revanche, et c’est notoire
Est bien souvent présomptueux
Avoir voyage en classe Affaires
Il met tous ses titres à l’abri
Alors qu’Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui
Alors qu’Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui
Sa richesse est tout intérieure
Ce sont les choses de l’esprit
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix…
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord
Entre verbes ça peut se faire
Ils conjuguèrent leurs efforts
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier
Le verbe Avoir a besoin d’Être
Parce qu’être c’est exister
Le verbe Être a besoin d’avoirs
Pour enrichir ses bons côtés
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été. »

vedo dit: à

Une bibliothèque démantelée. Certes, je vois encore cette triste scènes des déménageurs emportant dans les cartons les monceaux de livres entre lesquels on pouvait à peine se glisser pour entrer dans le bureau qui était le temple d’un de mes maîtres, Alexander Gerschenkron.

vedo dit: à

Rose et DHH, je me souviens avec intérêt vos commentaires sur Luchini (pour Rose, son entrevue chez lui en Provence) en ce moment quand je lis le chapitre central du nouveau livre de Manent sur Pascal. (Aimerais pouvoir développer, mais pas sur ce blog).

B dit: à

Plus narcissique que JB tu meurs!

Un inoffensif défaut. Je lui reprocherais plus ses opinions politiques invariables de droite, cela dit avec des aristos dans l’arbre, comment en être surpris. Un placement sûr vu que la droite survit à toutes les crises.

Pablo75 dit: à

Il n’y a aucune « accumulation compulsive » dans le fait d’avoir « cumulé » 15.000 livres à Paris en 40 ans. Cela fait à peu près 1 livre par jour. Si on fréquente les Puces et quelques excellentes librairies d’occasion (2-3 très longues promenades par semaine, ce qui est une très bonne façon de se maintenir en forme) et si en plus on connaît du monde qui vous donne ou envoie des livres (des amis, des éditeurs, des écrivains -j’en ai beaucoup fréquenté pendant 10 ans un très réputé qui avait à côté de la porte de son appartement des piles de livres pour qu’on en prenne en partant), il n’y a pas de compulsion nulle part.

Pour moi il n’y a eu qu’une raison d’acheter des livres: les lire (j’en ai acheté aussi pour vendre, mais c’était pour, avec l’argent gagné, m’en acheter d’autres que j’avais envie de lire). Je ne suis pas du tout un bibliophile, même si j’ai quelques éditions rares trouvées au hasard pour rien et que je garde. Le vrai vice, si vice il y a, c’est la lecture – un « vice impuni » que beaucoup de monde partage ici. J’ai acheté des livres pour la même raison que j’ai fréquenté des bibliothèques: pour lire.

En même temps, quoi d’étonnant que quelqu’un dont le métier est la littérature possède de milliers de livres?

Moi ce qui m’étonne c’est le contraire: les soi-disant grands amateurs de littérature qu’habitant Paris (où on peut trouver très facilement de très bons livres pour le prix d’un café dans une terrasse) n’aient pas de grandes bibliothèques.

Jacques dit: à

Elle est attendrissante la photo de Jazzi, Chedly et les trois petits lézards. Charmant tout cela.

Jazzi dit: à

De droite, moi, qui habite probablement l’ancien appartement parisien de vos parents de gauche, B ?

B dit: à

Pablo, au prix du m2 à Paris, c’est une question de place ou de revenus, dans les murs et en proche banlieue..

Jacques dit: à

Le bonheur d’offrir une édition rare d’un livre ou d’un titre introuvable jamais réédité à quelqu’un qui le cherchait depuis des lustres et qu’il n’a jamais pu le trouver et l’acquérir.

Pablo75 dit: à

« La bibliothèque du grand écrivain est dans sa tête (pas dans sa maison)…
Il n’a d’autre possibilité que de recourir à sa mémoire et à son imagination…
Le grand écrivain n’est pas un collectionneur compulsif…
Lire en grande quantité et à toute vitesse est la meilleure façon de ne rien comprendre…
La lecture n’est pas une épreuve de marathon…
Il y faut de la lenteur, de la rêverie et de la méditation…
Le bon lecteur est essentiellement un flâneur au long cours… »

C’est vrai que Jazzi avec l’âge devient pontifiant, un mot qui rime très bien avec un autre malodorant de 6 lettres.

Jazzi dit: à

La bibliothèque du poète, auteur dramatique et romancier Jean Genet était constituée de quelques dizaines de livres à la fin de sa vie, Pablo75.
Jeune, il les volait pour les revendre.

D. dit: à

Jacques dit: à

Elle est attendrissante la photo de Jazzi, Chedly et les trois petits lézards. Charmant tout cela.

Je ne ferai aucun commentaire.

MC dit: à

«  Je ne vois qu’une seule raison d’ acheter des livres,Les lire, » Pablo 75. Y faire des recherches, aussi, ce qui n’implique pas toujours de lecture exhaustive. On va directement au point qui vous intéresse. Dans un Coutumier,par exemple. -Classement. Le cirage des livres , en reexhumant certains titres, permet d’effectuer des regroupements. Les étiquettes de nom d’auteurs sur les rayons doivent être je crois doublée d’une fiche précise, s’il y a plusieurs rangs. -Dédions à Clopine et ses japonais cette appréciation vacharde retrouvée récemment sur une rédaction : «Magnifique…si tu as trouvé cela tout seul! » ( Oui Madame!)

Jazzi dit: à

Mots fléchés :
Malodorant en 6 lettres.

CHIANT

et alii dit: à

AVOIR ETRE
je n’ai pas oublié que les auteurs de philosophie n’étaient pas acceptés volontiers sur ce blog par les erdélien-ne-s; cela nombre d’années après que ce fut un sujetn banal de commentaire à l’université française d’argumenter si « tels » auteurs (par exemple Montaigne et Pascal) devaient être considérés comme philosophes; si implicites soient les jugements , je considère que cela caractérise ce blog autant que son autoconsécration comme lacanien et la caractérisation de ses échanges comme « pilpoul »;
à tous bons commentaires , pilpoulez bien , et lacanolatrisez mieux encore!

Pablo75 dit: à

La bibliothèque du poète, auteur dramatique et romancier Jean Genet était constituée de quelques dizaines de livres à la fin de sa vie, Pablo75.
Jazzi dit:

Peut-être que s’il avait eu une très grande bibliothèque il aurait été un auteur bien meilleur (moi je n’ai jamais pu le lire, et comme poète – j’ai son « Condamné à mort » – me paraît très, très, très médiocre).

Marie Sasseur dit: à

un Centre de recherche sur l’Histoire de la lecture

Plutot un château au Portugal, aux frais de la princesse, pour les histoires d’un lecteur , qui a déjà écrit la sienne, un lecteur se regardant lire.

Les québécois sont moins cons.

et alii dit: à

Montaigne
Philosophie moderne

L’immortel auteur des Essais présente l’une des premières autobiographies.
On ne trouve pas à proprement parler de système dans l’oeuvre de Montaigne, mais un ensemble de réflexions teintées d’humanisme et de scepticisme, qui ont suscité l’admiration d’auteurs tels que Nietzsche.
Lire Montaigne, c’est redécouvrir le vieux français, en des formules heureuses qui ravissent le lecteur.
https://www.les-philosophes.fr/montaigne.html

Pablo75 dit: à

«Je ne vois qu’une seule raison d’ acheter des livres,Les lire, » Pablo 75. Y faire des recherches, aussi, ce qui n’implique pas toujours de lecture exhaustive. On va directement au point qui vous intéresse.
MC dit

Cela va sans dire. On ne lit pas systématiquement les dictionnaires ou les Bibles (dont je collectionne les traductions dans des langues que je peux lire) ou les livres de cuisine (j’ai une excellente collection de livres sur le thé et le pain).

Marie Sasseur dit: à

INSOLITE
#EXPOS

Avec sa collection de 30 000 livres, il ouvre sa librairie
Selon ses propres estimations, que personne n’a encore contestées, Steven Woolfolk dispose d’un stock de 30.000 livres. Patiemment alignés, partout dans sa maison – chambre, couloir, etc. – ces derniers prenaient un brin la poussière. Et voici qu’une nouvelle vie s’offre à eux.

Le 18/07/2018 à 10:03 par Cécile Mazin

https://actualitte.com/article/18127/insolite/avec-sa-collection-de-30-000-livres-il-ouvre-sa-librairie

Marie Sasseur dit: à

😁
Le tsundoku fonctionne avec toutes sortes de livres, l’important ici, c’est la quantité. Mais pour se donner bonne conscience, A. Edward Newton, auteur et collectionneur en son temps de plus 10 000 livres, l’affirmait déjà en 1918 dans l’ouvrage The Amenities of Book-Collecting and Kindred Affections : « Même lorsque la lecture est impossible, la présence de livres acquis produit une telle extase que l’achat de plus de livres qu’on ne peut lire n’est rien de moins que l’atteinte de l’infini. »

lmd dit: à

J’ai parcouru l’inventaire de la bibliothèque de Georges Perec, quelqu’un dont le métier est la littérature . Il y a 1857 livres et document manuscrits, dont pas mal d’exemplaires de ses œuvres et de livres qui lui ont été offerts dédicacés.
Il y a presque les œuvres complètes de Charle Schulz (Charlie Brown), des Mad, des Cahiers du Cinéma, des Jazz Magazine , des Fluide Glacial et quelques polar ; pas mal de livres de Becket. Mais pas autant de Queneau que j’imaginais, L ‘age d’Homme (Leyris) et Impressions d’Afrique (Raymond Roussel) que Perec a mentionné plusieurs fois comme des livres qui ont compté pour lui, mais pas les autres livres de Leyris ou de Roussel.
Chacun doit y trouver des livres qui lui sont chers.

https://www.associationgeorgesperec.fr/la-bibliotheque-de-georges-perec/Charli brown

D. dit: à

On ne lit pas systématiquement les dictionnaires ou les Bibles 

Bien sûr que si.

Jacques dit: à

Autrefois, on consultait les dictionnaires et on feuilletait les Bibles.
Aujourd’hui, on clique…

Paul Edel dit: à

Un jour, on se refugie dans sa bibliothèque,dans le silence des reliures, un autre spoir , on regarde toutes ces ces rangées de livres et on se dit: cimetière.

MC dit: à

On n’a pas à ma connaissance d’inventaire pour la Bibliothèque de la Place Royale quand Hugo dut quitter précipitamment les lieux. Un livre émerge parfois. J’en ai un avec envoi à Madame Hugo.,, L’inventaire Ecalle couvre à Guernesey ce qui était peut-être partiellement à Jersey. La, c’est parfois amusant. Hugo repos gravement ( «  Vous êtes véridique et parfois éloquent » à un auteur qu’il n’a pas lu. L’exemplaire n’est pas coupé. N’empêche qu’il a bien le Dictionnaire Moreri, la Bible selon Sylvestre de Sacy, et un fond tout à fait estimable, dont il se sert. Ainsi dans la Préface de la Légende des Siècles; «  La Barbarie mahométane ressort de Cantemir » Hugo n’a pas lu Cantemir, mais Moreri l’a fait pour lui, et l’anecdote l’a frappé. Des livres utiles , donc, à quoi s’ajoutent les hommages des amis, dont les productions moins mauvaises qu’il n’y parait de Vacquerie, et celles, aujourd’hui illisibles, de Paul Meurice. Pour en rester là….

MC dit: à

Quant à Shakespeare qui transforme tout, la question de l’identité état ici secondaire, un bon exemple est ce qu’il fait du récit médiéval de Saxo Grammaticus sur Hamlet . MC

Pablo75 dit: à

La biblioteca del gran Alfonso Reyes (1889-1959), que diseñó él mismo, y que hoy es un museo (la Capilla Alfonsina), en el que se conservan además de sus más de 26 000 libros y casi 8 000 revistas, 48 000 cartas.

https://www.youtube.com/watch?v=lV8NgmPaO4Q

Bloom dit: à

auteur anglo-saxon du XXe siècle

Les Anglo-Saxons ont définitivement disparu en 1066, Baroz.
On parle après d’Anglo-Normans & ensuite de True-Born Englishmen.


@Becket
lmd, l’Irlandais c’est avec 2 ‘t’.
Thomas-a, cardinal rival du roi Henri II, assassiné dans la Cathédrale de Canterbury, n’en prend qu’un seul, en forme de croix sacrificielle (Thomas-a-Becket).
De même, T.S. & George Eliot, mais Billy Elliot & Elliot Murphy.
La langue est piégeuse…

Phil dit: à

La langue est piégeuse…

combien de temps pour faire disparaître le français ( petit f) de la langue anglaise, dear Bloom ?
Pepys, encore lui, est ravi de manger « a rosty pullet » en 1661 (février exactement)

Pablo75 dit: à

“Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut.”

Cicéron

vedo dit: à

@Bloom
Barenboim: I beg to disagree. Son piano n’est plus ce qu’il était. (Je l’ai entendu au Châtelet…).

D. dit: à

Cicéron be connaissait pas les femmes.

et alii dit: à

quand on y pense:
« Autour de 290 av. J.-C., Ptolémée Ier dota sa ville d’une institution chargée de collectionner et de conserver tous les savoirs du monde, sous forme de rouleaux de papyrus. La bibliothèque d’Alexandrie, la plus célèbre et la plus fournie de l’Antiquité, compta à son apogée 700 000 rouleaux, des traités scientifiques aux tragédies d’Eschyle, Sophocle et Euripide, dans toutes les langues du monde connu, en grec, en égyptien, en araméen, en hébreu, en nabatéen…

Les textes y étaient aussi traduits. C’est ici que naquit par exemple la Septante, la version grecque de la Bible hébraïque, l’Ancien testament des chrétiens. Pour garnir les rayonnages, les Ptolémées n’hésitaient pas à recourir à la manière forte. A partir de Ptolémée III, au IIIe siècle avant notre ère, chaque navire accostant dans le port de la ville devait confier pour copie son livre de bord. On lui rendait d’ailleurs plus volontiers la copie que l’original…

et alii dit: à

A sa mort, entre 228 et 284, Théophraste légua à Nélée, le dernier des élèves directs d’Aristote, la bibliothèque du philosophe qui comprenait, en particulier, les livres du maître qui avaient été élaborés avec la participation des élèves, pendant les leçons d’Aristote ; mais Ptolémée Philadelphe ne put obtenir de Nélée la vente, pour la Bibliothèque d’Alexandrie, des documents essentiels. Callimaque tenta, quant à lui, une classification générale des ouvrages conservés à Alexandrie, en rédigeant un catalogue de près de cent vingt rouleaux, intitulé Catalogue des auteurs qui brillèrent dans chaque discipline, ne représentant sans doute qu’un choix, bien que très large, du catalogue complet ; celui-ci ne fut rédigé que bien plus tard, du temps de Didyme.
https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1988-04-0334-004

Bloom dit: à

Son piano n’est plus ce qu’il était.

La maladie plutôt que l’âge?
(L’une étant déconnectée de l’autre, comme on a pu le constater tragiquement avec Jacqueline du Pré?)

Bloom dit: à

combien de temps pour faire disparaître le français ( petit f) de la langue anglaise, dear Bloom ?

They have no INTENTION of DISPOSING of the French LINGO with its GALLIC CHARM.

Jean Langoncet dit: à

@La bibliothèque d’Alexandrie, la plus célèbre et la plus fournie de l’Antiquité, compta à son apogée 700 000 rouleaux, des traités scientifiques aux tragédies d’Eschyle, Sophocle et Euripide

Je tentais, peu avant vos commentaires, un rapprochement entre la bibliothèque d’Alexandrie et la prostitution … je fus renvoyé aux origines de la burka ; google est-il maboule ? (abandonné les recherches)

renato dit: à

Terentia, première épouse de Cicéron, ils eurent 2 enfants : Tullia et Marcus.

Publilia, deuxième épouse de Cicéron. Ils se sont mariés en 46 avant JC, elle était très jeune (probablement 15 ans), lui il avait 60 ans. Elle était fille de Publilius, un riche seigneur de rang équestre. Le mariage n’a duré qu’un an, et provoqua de nombreuses critiques en raison de la différence d’âge et des contrastes entre Publilia et Tullia, fille de Cicéron.

DHH dit: à

D’apres les informations données ici sur la bibliothèque de Perec , il me semble qu’i ne s’appliquait pas à lui m^zeme les principes qu’il prônait
Pour lui une bibliotheque doit contenir en permanence 300 volumes pas un de plus ;Toute entrée d’un volume doit etre compensée par la sortie d’un volume ,
Mais cela ne limite pas le nombre de titres :Ansi l’entrée d’un Omnibus ou d’un Bouquins, qui permet d’ejecter 6 livres de poche donne du « mou » pour 5 nouvelles entrées, ou plus si certaines des nouvelles venues permettent d’en éjecter chacune plusieurs de celles qui sont sur place

vedo dit: à

La mort de Tullia; parmi les lettres les plus émouvantes de Ciceron et surtout celle d’un ami pour le consoler.

Soleil vert dit: à

Ah les scénarii !
Ford (John) n’avait aucun problème avec les ciseaux.
Ecrivain bien moins prestigieux que SF (sans jeu de mot), Harlan Ellison avait livré un des meilleurs scénarii de la première série star trek. Il s’était bagarré avec le producteur Rodenberry sur le contenu. Pensant trouver de l’aide auprès du principal acteur, il avait montré le script à William Schattner; mais celui-ci s’en foutait. Ce qui l’importait c’est que Leonard Nimoy n’ait pas plus de texte que lui.
Dans la série Cosmos 1999, Martin Landau et Barbara Bain s’accaparaient les trois quarts des péripéties. Les personnages secondaires n’ont pu être développés.
etc. etc. bref écrire pour le cinéma, une torture.

MC dit: à

Il y a aussi la Bibliothèque du Patriarche Photius. Le sauvetage momentané des bibliothèques antiques sur fond de bas Empire a inspiré, près de nous, François Taillandier. De meme que là Renaissance Carolingienne ou comment un type qui ne sait ni lire ni écrire, redonne en un moment imprévisible,leur chance aux humanités ! Comme quoi au plus sombre jaillit parfois la lumière…

et alii dit: à

La bibliothèque personnelle de Freud compte
environ 3 600 titres et 4 500 documents. Elle n’est pas
localisée à un endroit unique, parce que, entre autres,
le patriarche a dû faire un choix lorsqu’il a émigré à
Londres, aidé par la princesse Marie Bonaparte. La
plus grande partie des livres se retrouve au Musée
Freud de Londres (2522; ca 67%), et le reste de la
collection est disséminé à New York, à la Bibliothèque
des sciences de la santé de l’Université Columbia (935 ;
ca 26%) ; à Washington, à la Bibliothèque du Congrès
(67; ca 2%); à Vienne, au Musée Sigmund Freud (35;
ca 1%), et dans des collections privées (166; ca 4%).
Par rapport à des listes bibliographiques d’origine (et
ce, quand ont été contrôlés les titres au moyen d’une
telle liste), près de 500 volumes manqueraient à l’appel.
Par exemple, Jacques Lacan a offert sa thèse à Freud,
lequel lui a envoyé une lettre de remerciement, qui
demeure le seul document attestant que cette thèse,
manquante, a fait partie de la collection.
https://www.erudit.org/en/journals/documentation/1900-v1-n1-documentation01778/1029342ar.pdf

rose dit: à

Le Silence de la Mer.
Pas du tout.
De Melville, le pire flop vécu au ciné-club.
Mais dans les meubles, de mémoire, un piano ?
Central dans l’histoire, ce me semble.

rose dit: à

Le Silence de la Mer.
Pas tout lu.

rose dit: à

,dans le silence des reliures, un autre soir , on regarde toutes ces ces rangées de livres et on se dit: cimetière.

C’est le but. Y aller et comment ?

et alii dit: à

CIMETIERE?
UNE GUENIZA N’ EST PAS TOUT A FAIT UN CIMETIERE
La Guéniza : Un sanctuaire où sont mis à l’abri pour l’éternité tous les manuscrits, livres, documents notariés, actes divers, correspondances, tous comportant le Nom de Dieu et par conséquent sacrés et interdits par la loi juive, de destruction volontaire. Ainsi, les écrits sont préservés de toute profanation, dans un endroit tenu secret. En 1896, Salomon Schechter fit la découverte de ce qui deviendra la plus célèbre guéniza, celle du vieux Caire, à Fôstat, elle est d’une importance considérable pour les spécialistes hébraïsants et du monde juif au Moyen Age. Celle de Cavaillon fut retrouvée sous le toit de la synagogue du XIV° siècle.
La guéniza italienne ou analogique, quant à elle, tient son nom du professeur Yaaquov Sussman, et se distingue par sa nature différente ; elle est composée de milliers de fragments de manuscrits hébreux, datant entre le 10ième et le 16ième siècle, réutilisés pour des reliures, ou des documents notariés, ou des pages de codex, que le professeur Mauro Perani a retrouvés dans de nombreuses Archives d’Etat et des bibliothèques italiennes, notamment à Bologne. Suite aux persécutions, expulsions, pogroms, les manuscrits sur parchemin ou sur papier, valant une marchandise précieuse, étaient récupérés par des relieurs qui les réutilisaient, laissant tous les livres imprimés au feu.
Compte tenu de la valeur paléographique des textes déposés dans la guéniza, il serait judicieux pour les communautés juives de s’interroger sur la meilleure manière de préserver les textes sans qu’ils ne se détruisent irrémédiablement. Certains présentent encore un certain intérêt (papier,couverture en cuir gravé, impression, écriture, imprimeur, datation, annotations du propriétaire etc..). Trop de textes ont été perdus ! judaicultures

La guéniza du Caire

A la fin du XIXème siècle, une découverte archéologique va bouleverser le monde juif : la guéniza de la synagogue Ben Ezra à Fostat révèle ses secrets.

La guéniza, une salle secrète

L’origine du mot est persane et a donné le mot Gnose (science cachée, secrète). Dans la littérature rabbinique, il désigne le lieu où les âmes des justes se trouvent auprès de Dieu.
Avec le développement de la synagogue au Moyen-Âge, s’est développée la construction de petites salles attenantes pour y cacher vieux sefer torah, vieux téfilines, etc. : la guéniza.
Il se trouve que certaines guénizoth (pluriel de guéniza) ont été de véritables trésors d’archives. Ce fut le cas de la guéniza de la synagogue du vieux Caire, du quartier de Fostat.
C’est là que vécut Moïse Maïmonide (Rambam) jusqu’à ces derniers jours.
A la fin du XIXème siècle, le professeur Solomon Schechter en découvre les trésors. En 1897, il obtient l’autorisation de transférer près de 140 000 fragments à la bibliothèque de l’université de Cambridge, indépendamment des fragments qui se trouvaient déjà dans des bibliothèques de Saint Pétersbourg, Paris, Londres, Oxford et New York.

La richesse des manuscrits

Ces textes sont rédigés en hébreu, arabe et araméen, sur du vélin, du papier, du papyrus ou du tissu. Parmi les champs d’études qui ont tiré un large bénéfice de l’utilisation de cette source, on trouve les systèmes grammaticaux hébreux, les traductions et interprétations de la Bible. Des avancées scientifiques ont pu être réalisées concernant l’évolution de la loi religieuse juive, une meilleure connaissance du caraïsme, de l’Egypte fatimide et de la Palestine des Croisés, d’idiomes juifs particuliers tel que le judéo-arabe. De nombreux écrits de Maïmonide ont également été trouvés.
Ils informent aussi des relations entre juifs et musulmans. Les juifs acquittaient l’impôt spécial, portaient des vêtements distincts et ne construisaient pas de synagogues plus hautes que les mosquées.
Sous le règne du calife Al-Hakim (999-1021), les juifs du Caire ont rédigé une chronique pour le remercier de les avoir sauvés de la foule et du recouvrement des impôts par voie de justice. Ce fut néanmoins ce calife qui ordonna la destruction des synagogues et des églises, et dont les troupes commirent meurtres, viols et pillages au Caire et à Damas.
Hormis ces malheureux événements, les échanges interculturels s’avérèrent fructueux,particulièrement sous les Fatimides, du Xème au XIIème siècles. akadem

La Guéniza Italienne ou analogique
Par le Pr Mauro Perani, Université de Bologne (Italie).

La guéniza traditionnelle consacrée à préserver de toute profanation les textes sacrés portant le nom de Dieu, se distingue de la guéniza italienne appelée ainsi par analogie avec la précédente mais dont les textes ont subi la violation du remploi ; analogique car malgré tout, retrouvés certains textes manuscrits réutilisés se sont conservés dans les Archives d’Etat, les bibliothèques et les Archives des notaires italiens. »

Qu’est-ce que la Guéniza italienne ? »

Une nouvelle découverte de manuscrits anciens

« Durant ces vingt dernières années, un intérêt croissant pour les découvertes, toujours plus nombreuses, de fragments de manuscrits médiévaux hébreux, réutilisés pour relier livres et registres, dans les bibliothèques et archives européennes, en particulier en Italie, a secoué le monde de la recherche. Ces archives et bibliothèques, où des milliers d’anciens manuscrits hébreux recyclés comme reliures ont été conservés, ont été appelés la « Guéniza italienne. » Tout le monde sait bien que cette guéniza n’est pas une véritable guéniza, comme celle découverte par Salomon Schechter dans le vieux Caire vers la fin du 19ième siècle, mais elle est appelée ainsi par analogie.
L’utilisation analogique du terme « guéniza », européenne ou italienne, pour indiquer les archives et les bibliothèques conservant les reliures hébraïques, a été inventé par le professeur Yaaqov Sussmann à l’occasion du congrès pour le 80ième anniversaire de la découverte officielle de la guéniza du Caire en 1896 qui s’est tenu à Tel-Aviv en 1976.
En réalité, tout le monde ne sait pas que la guéniza italienne consiste en reliures de livres et de registres obtenus à partir des manuscrits médiévaux hébreux, conservés dans les archives et bibliothèques du vieux continent. Durant l’Exposition des fragments venus de la guéniza italienne, je me suis rendu à Jérusalem du mois de décembre 1999 au mois de janvier 2000, et plusieurs personnes m’ont alors demandé où cette guéniza se tenait, dans quelle ville et quelle synagogue.
La véritable guéniza et la guéniza analogique sont en effet non seulement deux phénomènes différents, mais également totalement opposés. En réalité, la première a été créée dans le but de préserver les textes sacrés de toute profanation, alors que la seconde représente une envie manifeste de violer les textes juifs, rédigés dans la langue sacrée et renfermant le nom sacré de Dieu. Mais le résultat identique de ces deux pratiques est que, que l’on découvre une ancienne guéniza ou des reliures obtenues de codex médiévaux juifs recyclés, ces manuscrits et livres imprimés hébreux reviennent entre nos mains.
Le phénomène de la réutilisation de toutes sortes de manuscrits était bien connu tout au long du Moyen Age et s’inscrivait dans un mouvement de réemploi de tous les matériaux de livres connus depuis les temps anciens. Cela fait dans le but, soit de réécrire, soit à d’autres desseins sur des papyrus, du cuir, du papier et surtout des parchemins. C’était un matériel de réemploi commun que ce soit pour réécrire, après avoir nettoyé l’encre du texte pré-existant, ou pour de plus modestes buts tel que la reliure de livres, principalement aux 16ième et 17ième siècles. Des milliers de manuscrits italiens, grecs ou liturgiques ont subi ce traitement auquel même les manuscrits hébreux n’ont pas échappé. Il apparaît clairement que, au fond, la réutilisation de ces manuscrits n’est pas exclusivement le résultat d’une persécution de l’Eglise ou de l’Inquisition contre les écrits juifs, mais la mort généralisée et normale de toutes sortes de manuscrits, causée par le développement du livre imprimé, rédigé en toutes langues. Si le « Projet Guéniza Italienne », fondé par feu leprofesseur Joseph Baruch Sermoneta za’’l, et dirigé par moi-même depuis 1992, recensait dans les archives et les bibliothèques italiennes environ 8 000 fragments de manuscrits médiévaux juifs (en majorité des folios et des bifolios complets), j’ai remarqué, pendant mes recherches dans les archives, dans les reliures des millions de fragments démembrés de manuscrits, de textes liturgiques, exégétiques, juridiques et autres sujets en latin, aussi bien que de manuscrits écrits en langue vernaculaire.
Néanmoins, un lien entre la confiscation et le brûlement des manuscrits hébreux effectués par l’Inquisition est en effet clair ; dans certains cas, nous avons des sources historiques explicites attestant que de nombreux livres, confisqués par l’Eglise pour être brûlés, ont été retirés du bûcher, du fait de leur nature de précieux parchemins, pour être vendus comme matériel à recycler.
Le rabbin allemand du 17ième siècle, Rabbi Joseph Yuspa Hahn Nordlingen, observe à propos de ces pratiques : « il est formellement interdit de relier des livres avec des pages prises sur des manuscrits à caractère religieux.(…)la page de manuscrit se vend plus cher quand elle est vendue comme une parchemin utilisé pour la reliure que lorsqu’elle est vendue comme un texte d’étude, en particulier de nos jours où les livres imprimés sont si répandus. »
Comment des milliers de manuscrits hébreux ont-ils pu échouer entre les mains des relieurs chrétiens ? Le rabbin susnommé rapporte que « nombre de ces manuscrits sont parvenus entre les mains des chrétiens durant les temps des persécutions ». En effet, la période fut marquée de pogroms et de confiscations de livres.
Un témoignage encore plus explicite peut-être trouvé dans le Megillat Vienetz , avec une description du pogrom contre les Juifs de Francfort en 1614. L’auteur, qui est spectateur du pogrom, rapporte ces actes de pillage et fait nettement la distinction entre le sort des livres imprimés qui étaient détruits et celui des parchemins manuscrits qui étaient vendus aux relieurs : « Les livres sacrés importants…/tous imprimés et magnifiquement écrits/ tellement nombreux qu’ils n’avaient aucune valeur pour eux/ Les mauvais éparpillés sur la route…/ils allumèrent un feu pour faire le mal/ et brûlèrent les livres vénérés/ ils se partagèrent entre eux les textes sur parchemin/ anciens et nouveaux/ ils valaient plusieurs milliers/plus chers que des bijoux/ et ils les vendirent à un artisan/ pour relier d’autres livres avec. »
Dans les communautés juives de plusieurs pays des Balkans et d’Europe centrale, nous avons trouvé une pratique similaire, là cependant, pour la plupart, ils utilisaient des pages imprimées pour la préparation des reliures. Une description détaillée de cette pratique du 16ième siècle est donnée par Rabbi Samuel de Medina : « La pratique des relieurs, ici à Salonique, est de faire un cartonnage. A partir des pages qui sortent en surplus des presses à imprimer…ils collent ces pages ensemble jusqu’à obtenir un cartonnage épais. Par la suite, il est utilisé pour protéger les livres reliés…Non seulement ils font ça, mais ils coupent également les cartons en morceaux plus petits pour protéger les livres les plus petits, et ils enlèvent des portions de ces plus petits morceaux de telle sorte que les cartons s’ajustent aux livres. »
Le spécialiste chrétien l’hébreu, Giovanni Bernardo De Rossi (1742-1831), professeur de langues orientales à l’Université de Parme et collectionneur de manuscrits et livres imprimés hébreux, maintenant conservés à la « Bibliothèque Palatine » relève également cette réutilisation en reliure des manuscrits hébreux.
Alors que la véracité de ces témoignages n’est pas à mettre en doute, une autre hypothèse a été récemment mise en avant pour expliquer comment d’aussi nombreux manuscrits hébreux aient pu tomber entre les mains des relieurs chrétiens. Une étude exacte de la première date des enregistrements contenus dans un registre relié par des manuscrits hébreux, qui coïncide avec celle de la réutilisation, montre clairement que dans différentes régions, le pic des réutilisations correspond exactement aux années où les persécutions contre les Juifs se faisaient plus dures. Souvent, le pic correspond aussi aux dates d’expulsions. Ainsi, par exemple, le pic de Bologne tombe dans les années immédiatement après 1590, montrant un lien très net avec l’expulsion des Juifs de Bologne et des Etats de l’Eglise, ordonnée par le pape en 1593. De manière différente, à Modène – une ville distante d’à peine 30 kilomètres de Bologne, mais sous l’autorité de la famille d’Este – le pic correspond aux années 1630 alors que la main de l’Inquisiteur devenait plus ferme, que des Juifs étaient envoyés en jugement pour possession de livres interdits, et que dans le même temps, en 1638, le Ghetto était établi. De la même manière : le diagramme de près de 350 fragments talmudiques établi d’après la date de remploi montre un pic net dans les années1550, correspondatn aux confiscations du Talmud ordonnées par le pape Jules III en 1553.
Il apparaît donc que les Juifs n’ont pas vendu leurs manuscrits aux relieurs, mais bien plutôt qu’ils leur ont été pris par la force. Nonobstant, le grand zèle à racheter des livres qui tombaient entre des mains non juives semble avoir diminué de manière significative durant les 16ième et 17ièmes siècles. Le développement de l’imprimé et l’important déclin subséquent des manuscrits conduisit à un certain laxisme concernant l’obligation de racheter les livres, et de nombreux Juifs ne virent plus aucune raisons de dépenser de l’argent pour sauver les manuscrits qui tombaient entre les mains des relieurs et des notaires. En tout état de cause, sur la base du lien chronologique entre la confiscation des livres hébreux faite par les autorités ecclésiastiques et le moment de leur réutilisation, nous pouvons affirmer qu’une part conséquente des manuscrits hébreux réutilisés comme reliures a une origine inquisitoriale.
La pratique était particulièrement commune durant les 16ième et 17ième siècles dans les pays d’Europe où les communautés juives étaient bien représentées : Italie, Allemagne, Autriche et les régions voisines comme la Hongrie ou la Pologne. Mais dans d’autres pays, le phénomène n’est pas aussi présent qu’en Italie. En réalité, pour des raisons historiques bien connues, aux 14ième et 15ième siècles, de nombreux Juifs ont immigré en Italie en provenance d’autres régions d’Europe, résultat de persécutions ou d’expulsions, et souvent, ils emportaient leurs manuscrits avec eux. De nombreux manuscrits copiés deux ou trois siècles auparavant par des scribes juifs dans la péninsule ibérique et les régions ashkénazes, ont été rapportés en Italie, rejoignant ainsi les manuscrits des copistes italiens. Dans les deux dernières décennies du siècle dernier, le projet de recherche le plus systématique est celui qui fut mené en Italie il y a vingt trois ans maintenant. Italien. Ashkénaze. Sépharade.
En Italie, dans l’état actuel des recherches – qui est loin d’en être à sa conclusion – près de 8.000 fragments ont été découverts. De ce nombre important, 4.800 environ ont été découverts dans la seule Emilie Romagne. L’opinion la plus courante que la réutilisation de manuscrits hébreux était particulièrement concentrée dans les terres des Etats de l’Eglise n’est pas confirmée par la répartition des fragments, depuis que plus de 40% ont été trouvés à Modène et ses environs, qui sont en-dehors des terres ecclésiastiques et sous le duché d’Este. Le plus grand nombre de fragments ont été trouvés à Modène (près de 3.000) et à Bologne (environ 850).
Je voudrais signaler quelques particularités des fragments retrouvés en Italie, et leurs différences avec ceux trouvés dans d’autres pays, notamment en Espagne, où le profil des découvertes a changé de manière frappante après la découverte de 10 à 15.000 fragments hébreux majoritairement des manuscrits papier, collés ensemble pour fabriquer la reliure d’environ 250 actes notariés des Archives Historiques de Gérone. Pour comparer les fragments de la guéniza italienne avec ceux trouvés dans d’autres pays européens, nous devons prendre en compte ce qui suit. Premièrement, les fragments espagnols sont tous rédigés dans une écriture carrée, semi-cursive et cursive, alors que ceux trouvés en France, Allemagne ou les autres pays ashkénazes, sont tous rédigés en écriture ashkénaze. Au contraire, les fragments trouvés en Italie sont soit : d’origine italienne pour un tiers, d’origine ashkénaze pour un autre tiers et enfin d’origine sépharade pour le dernier tiers. Comme déjà signalé plus haut, ce fait reflète les vagues d’immigration des Hébreux en Italie en provenance d’autres régions européennes dans les siècles qui précèdent directement le début des réutilisations au milieu du 16ième siècle. Une autre différence est que, alors que les fragments trouvés en Italie, Allemagne, Hongrie et France sont strictement tous rédigés sur des parchemins, ceux trouvés en Espagne, notamment à Gérone sont pour la plupart rédigés sur des manuscrits papier et seulement un faible pourcentage ne sont pas des parchemins. De plus, tous les fragments trouvés en Italie et dans les autres pays sont exclusivement littéraires, avec peu de faits historiques, alors que les fragments de la « guéniza » de Gérone, après un premier examen d’extraits représentatifs, contiennent une grande quantité de documents historiques, comme les registres des maisons de prêt, actes privés et des registres des communautés juives.
Il est important de souligner que lorsque, dans la guéniza italienne, nous parlons de « fragment », nous voulons dire, la plupart du temps, les folios et les bifolios complets ; dans quelques cas seulement, ce sont de plus petits fragments ou des bandes de pages découpées. D’ailleurs, tous les fragments proviennent de feuilles de parchemins, étant des manuscrits papier qui ne conviennent pas au réemploi en couverture.
En ce qui concerne la méthode de recherche, la première étape est de faire dans chaque archive un inventaire de tous les registres et volumes reliés avec des feuilles de manuscrits de parchemins hébreux. Ce travail est actuellement très difficile si nous pensons au fait que la plupart des archives italiennes principales contiennent plus de vingt à trente kilomètres d’étagères. La deuxième phase est de photocopier ou mettre sur microfilms – si c’est possible – toutes les feuilles, qui sont ensuite envoyées à l’ Institute of Microfilmed Hebrew Manuscripts de la Jewish National and University Library de Jérusalem . La troisième étape est l’identification des textes, les cataloguer et dater les fragments, rassembler les fragments appartenant au même manuscrit, et les cataloguer. Diverses données sont aussi inscrites sur papier et sur des supports électroniques, concernant les mesures, les types de parchemin, la couleur de l’encre, les techniques de règles et de piqûres, les types de graphies et les titres italiens ou latins écrits par des achivistes ou notaires italiens et la date des enregistrements contenus dans les registres reliés par des manuscrits. Dans certains cas, les manuscrits ont été détachés des registres et restaurés il y a longtemps ou plus récemment. Ces déchirures permettent aux fragments d’être examinés plus précisément, mieux que si le texte était préservé à la fois dans l’intérieur et l’extérieur de la couverture. Mais la majorité des 8.000 fragments trouvés en Italie, parmi lesquelles des centaines de pages talmudiques, constitue toujours les couvertures de registres, attendant d’être rachetés. Les manuscrits trouvés sont datables, d’après des preuves paléographiques, entre le 10ième et le 15ième siècle. Les milliers de manuscrits différents représentés par des fragments constituent un nouveau matériel inestimable pour la paléographie et la codicologie hébraïque. Quelques textes, conservés dans plusieurs autres manuscrits, notamment bibliques, peuvent acquérir une valeur particulière en raison de leur ancienneté. C’est le cas de la douzaine de pages provenant de la Bible en écriture carrée italienne datant du 11ième ou 12ième siècle, trouvée à Nonantola et dans diverses archives de Modène. Il s’agit du plus ancien manuscrit biblique préservé produit en Italie.

En ce qui concerne ce sujet, la plupart des fragments proviennent de ce qui peut-être considéré comme les travaux classiques contenus dans les bibliothèques juives de la fin du Moyen Age et de la Renaissance. Je souhaiterais maintenant parler des données de la collection de Bologne, une des plus importantes qui ait été cataloguée et qui peut constituer une référence pour tout le monde. Environ 28% des fragments appartiennent à des manuscrits bibliques, 23% à la littérature halakhique représentée par le traditionnel Sifre Mitzwot, 19% à la Mishna, le Talmud, et autres compendiums talmudiques, 12% contiennent des commentaires bibliques, 11% à des textes liturgiques, presque 2% à des textes scientifiques concernant la médecine, l’astronomie et la géométrie, 1.6% contiennent des dictionnaires ou des travaux lexicographiques, et enfin, 1% à la Qabbale et le Midrash.
Mais examinons maintenant les découvertes les plus importantes. Les 350 feuilles duTalmud Bavli qui peuvent être regroupés autrement en 150 manuscrits, aussi bien connus qu’inconnus, sont d’une grande importance. Parmi ceux-ci, plusieurs bifolios que j’ai trouvés en Emilie Romagne appartiennent aux manuscrits sépharades du 12ième -13ième siècles, plus ancien que le manuscrit de Munich. La plupart ont été trouvés aux Archives d’Etat de Bologne, où j’ai découvert 88 fragments incluant les folios et bifolios, exceptés quelques fragments du Talmud Yerushalmi , de la Mishna et de la Tosefta. Les 18 fragments appartenant au même manuscrit de la Mishna en écriture carrée italienne du 12ième siècle constituent une découverte importante. Une des plus importantes découvertes faites récemment concerne quelques pages d’une ancienne copie du Talmud Yerushalmi , qui ont été réutilisés au milieu du 16ième siècle comme reliures de volumes imprimés gardés dans les Archives Archiépiscopoales de Savone. L’analyse philologique de ces fragments démontre que peu de temps après le début du 13ième siècle, dans l’aire du Judaïsme sépharade, il existait un texte du Yerushalmi qui était pratiquement identique (mis à part des détails d’ordre orthographiques) au Vorlage du scribe ashkénaze responsable du ms Leiden, copié en 1289. Quelques fragments trouvés à Fano, à Pesaro et à Fermo ont une certaine importance parce qu’ils ont conservé des parties jamais publiées des commentaires talmudiques et bibliques attribués à Rashi.
Un folio et deux petits morceaux trouvés à Norcia, datés du 10ième siècle et rédigé en écriture orientale carrée, constituent le plus ancien témoin de la Tosefta entre nos mains. Deux bifolios complets pour un total de 8 pages d’un manuscrit sépharade de la Tosefta du 13ième siècle a été récemment découvert par l’auteur aux Archives d’Etat de Bologne.
Dans les Archives d’Etat de Pesaro, la seule recomposition d’un manuscrit entier a été retrouvée : il s’agit d’un Mahzor français écrit en ashkénaze datant du 13ième siècle.
Contrairement aux fragments trouvés dans la guéniza du Caire, dans ceux découverts en Italie les travaux inconnus auparavant sont peu nombreux, mais un certain nombre de textes inconnus ont été trouvés dans les domaines liturgiques et les exégètes bibliques. Dans les Archives d’Etat d’Imola, j’ai trouvé un bifolio complet contenant un commentaire inconnu deYossef ben Shimon Kara sur les Psaumes dans une graphie semi-cursive ashkénaze du 13ième siècle. Le commentaire va du Psaume 1 au Psaume 17. Le professeur Abraham Grossman a récemment étudié quelques fragments appartenant au même manuscrit trouvé dans les Archives d’Etat de Bologne et un dans les Archives d’Imola et contenant respectivement des parties du commentaire sur le Deutéronome et l’Exode . Il a réussi à démontrer qu’il s’agissait de l’original perdu du Perush ha Torah de ce même Yossef Kara. Quelques fragments aussi remarquables du Midrashim halakique Sifre e Sifra, dont dix pages ont été découvertes à Nonantola et dans les Archives Capitulaires (?) de Modène.
Dans les Archives Archiépiscopales de Ravenne, j’ai découvert récemment un bifolio fragmentaire, recomposé en quatre bandes horizontales coupées, mais qui, par chance était la page centrale d’un fascicule. Il contient quatre pages consécutives de la Midrash Tanhuma , Ahare 12 – Qedoshim 14. Le manuscrit, probablement écrit en Italie par scribe ashkénaze, a été daté par Malachi Beit Arié et Colette Sirat du début du 12ième siècle, et, en conséquence, il représente le plus ancien témoin du Tanhuma entre nos mains.
Dans la Bibliothèque Municipale d’Alesandria (Italie du Nord), j’ai trouvé un important ancienCommentaire aux Azharot pour la fête de Shavu’ot , composé durant le 13ième siècle par un tossafiste anonyme. De ce manuscrit, 32 folios entiers, donc 64 pages au total, de texte bien conservé, ont été détachés et restaurés. Ces pages pourraient même être l’équivalent de 60-70% du manuscrit entier. Le texte est similaire, mais pas identique, à celui contenu dans le ms Vaticano, Ebraico 306, copié au 14 ième siècle et publié par Efraïm Kupper. La version de nos fragments est plus longue, contenant plusieurs citations non présentes dans le ms Vaticano.
L’ornementation micrographique du Massorah de même que celle des lettres capitales de l’incipit est aussi attestée. Deux magnifiques exemples ont été trouvés dans les Archives d’Etat de Bologne : un incipit du Lévitique , avec des motifs enluminés d’animaux et de fleurs [4]et un autre incipit des Psaumes avec un splendide motif micrographique de léopards, de lys et de colombes , tous deux provenant de deux manuscrits ashkénazes du 13ième-14ième siècles.
L’un des morceaux les plus intéressants de ces fragments trouvés dans la Guéniza italienne sont ces six pages contenant une traduction en hébreu inconnue de la Sefer ha Shorashim de Yonah ibn Janah (ou Gianach école linguistique de Cordoue (990-1055), trouvée dans les Archives Historiques de Nonantola [6] et de Modène . Les bifolios réutilisés pour couvrir des registres, appartiennent au même manuscrit rédigé en italien datable du 13ième siècle, dont le traducteur est probablement Yitzhaq ben Yehoudah Barceloni.
J’ai également trouvé quelques exemples d’enluminures de manuscrits, comme cette page illustrant David et Goliath dans une Bible ashkénaze copiée au 13ième siècle, et une page magnifique d’une Mishnah Torah copiée en Espagne au 14ième siècle.
Des manuscrits hébreux connus ont aussi été recyclés pour relier des livres. Un exemple est la prière Adderet mamlakah de El’aza birebbi Qallir dans une Mahazor pour Rosh ha-Shanah selon le rite ashkénaze, à Modène dans les Archives Capitulaires,.
Si on considère que guère plus de 5% de tous les manuscrits produits par les Juifs en Europe tout au long du Moyen Age ont survécu, l’importance de la découverte, ne serait-ce que d’une seule page d’un manuscrit perdu, apparaît clairement. La guéniza italienne est une véritable mine d’anciens et précieux textes manuscrits hébreux, qui, aujourd’hui retrouvent leur dignité de travaux littéraires, après quate ou cinq siècles durant lesquels ils sont restés cachés dans des archives poussiéreuses comme d’humbles couvertures de registres notariaux ou de modestes reliures de livres imprimés.judaicultures
http://letalmud.blogspot.com/2010/01/la-gueniza.html

Jean Langoncet dit: à

@CIMETIERE?
UNE GUENIZA N’ EST PAS TOUT A FAIT UN CIMETIERE
@Comme quoi au plus sombre jaillit parfois la lumière…

Mais l’obscurantisme guette …

et alii dit: à

Mais l’obscurantisme guette …peut-être ceux qui n’ont pas appris à identifier les témoignages culturels avecles écritures: on a parlé « d’obscurantisme » pour le « moyen âge » occidental!

Bloom dit: à

Perso, l’endroit que je fréquente avec le plus de plaisir à Paris est la Bibliothèque américaine, rue du Général Camou, à quelques pas de la Tour Eiffel.
Le British Council avait jadis une merveilleuse bibliothèque – ces minables boutiquiers l’ont fermé et légué le fonds à Paris VII (Diderot today).
Restent les Américains, dernier rampart de la culture livresque d’expression anglaise à Paris, avec leurs centaines de mètres de rayonnages où l’on trouve du neuf comme de l’ancien, du numérique comme du papier, des magazines & revues de tous les pays anglophones ainsi qu’un accès aux fonds des bibliothèques universitaires US (qui, comme chacun sait, restent ouvertes la nuit pour faciliter l’accès au savoir).
L’ambiance y est feutrée, le personel affable et sympathique & les petites annonces à l’entrée ressemblent à des débuts de romans (ex. couple d’Américains recherche chauffeur-guide pour conduire leur Bentley à la découverte de la Dordogne…).
Une fois quitté ce lieu si cool, si civilisé et généreux, on a l’impression de plonger au coeur d’une mauvaise dystopie ou d’un Dismaland à la Banksy…

Jean Langoncet dit: à

@on a parlé « d’obscurantisme » pour le « moyen âge » occidental!

Certainement. Que je balance entre deux âges ne fait pas de moi un moyenâgeux

et alii dit: à

. Que je balance entre deux âges ne fait pas de moi un moyenâgeux
ni un érudit (relire la page obscurantisme wiki)
compétent pour débattre avec des érudits confirmés par leurs recherches et leurs travaux soumis publiquement à ces érudits

Jean Langoncet dit: à

@ni un érudit

Ni un tas d’autres choses, pour tout vous dire

et alii dit: à

ceux qui ont considéré le moyen age comme « obscurantiste n’étaient pas des médiévistes

Jean Langoncet dit: à

@ceux qui ont considéré le moyen age comme « obscurantiste n’étaient pas des médiévistes

L’ère des imbéciles heureux ; avec Le Roy Ladurie, souhaitons ardemment le retour du bon vieux temps

Jean Langoncet dit: à

Une espérance de vie de 35 ans, que demander de plus ?

renato dit: à

Ah, la concision !

Jean Langoncet dit: à

@ »I look like a farmer but I’m a lover »

Epic!

poussière dit: à

et sinon les écrivains ont-ils des « coffee tables » ???

et alii dit: à

ce n’est plus l’heure de balancer son porc epic!
bonsoir

MC dit: à

Bof,,le Moyen Age emprunte à l’ Antiquité le Cosmos de Ptolomee, et tardivement, merci Charles V , de quoi construire un état avec Aristote. Virgile, Bucolique à Pollion oblige, y passe pour un prophète, et embellira bien des Vies de Saints, dont Malgloire ou une tempête tirée de l’Eneide s’invite sans crier gare. L’Histoire y est encore larvaire, et prend naissance quelque part autour de Christine de Pisan.De Froissart a Commynes a lieu l’amplification puis la destruction des mythes féodaux. Des personnalités comme Louis XI et Le Téméraire n’y sont pas pour rien. Le Théâtre s’échappe du carcan des mystères entre le XII et le XV eme siècle, dont le mystère du siège d’Orleans, ou la Destruction de Troie la Grant. Au sens strict, ce sont des superproductions. On soupçonne De Rais d’avoir financé l’un , et Bourgogne l’autre, en même temps que des Tragedies-memorales, surtout la première. Ce n’est pas peu, ce n’est pas rien, et nous change des anathèmes voltairens. Car le mépris du Moyen Âge comme période commence là, en même temps que l’infortune critique de Rabelais. Crouzet a rappelé récemment combien le concept deRenaissance était récent: pas plus d’un siècle…. MC

rose dit: à

49-3.

rose dit: à

Marc Court

Merci de votre bof, si précieux !

rose dit: à

Partager une passion commune, autre chose qu’un bon chien, ouaf, de garde rapprochée. Elle hurle, il te saute au cou.
Qui lui a appris à tuer ?
https://youtu.be/It1zwilUSho

rose dit: à

Le cimetière.
Je visite, la boutique, la pièce à vivre au dessus, la cave superbe au dessous, le tout mini moy, tout mimi, tout joli. En plein centre, vivant animé (l’été)(l’hiver c’est autre chose, pas un rat hier au marché, nous étions cinq).
Il est le fils.
J’lui demande, mais les livres ? Notre projet à nous deux était autour des livres.
Il me répond « je suis maçon ; j’ai tout vendu ».
Assommée, j’lui demande comment, à qui ?
Me répond « tout : en bloc, 2000 euros à un brocanteur aixois ».
Pas gardé un.
Tombée sur le cul (y avait longtemps) ; heureusement jamais entrée, jamais sympathisé, distance respectueuse => pas d’ulcere à l’estomac.
Le fils, son père mort, roux, libraire de livres anciens et rares, s’est débarrassé de tout. Cimetière.
Ce trésor paternel dilapidé pour 2000 euros.

rose dit: à

De la douche écossaise.
C’est entièrement votre interprétation.
De ma part, pas d’eau glacée. Comment vous prenez les choses quand même !

rose dit: à

Ni un érudit.
C’est la voyante qui me l’a dit comme ça « moi aussi je connais un érudit ». Non avant et non après. Qu’en serait-il après des années ?
Et un tas d’autres choses encore, cataclop, cataclop.
Les charentaises, le whisky, le journal.

rose dit: à

La question sensée serait :
Pourquoi a-t’il appris à tuer ?
Les chiens de elle, achetée enfant, chez Lucas Belvaux dans Les Tourmentés. Les chiens plus dangereux qu’elle parce que incontrôlables lorsque lancés sur la proie.

Comment tu le sais cela, rose ?
Je l’ai vu dans Ne le dis à personne d Guillaume Canet, du temps où il fut talentueux.
La scène m’a marquée. Le rôle est joué là par une femme, un robot. Ni âme, ni coeur : une machine.
Archi, hyper dangereuse, une meurtrière.

rose dit: à

Dernier rempart. (Pas de lien avec ma rampe, mais plutôt avec les machicoulis.).
Le temps ne fait rien à l’affaire.
Oui.
Mais quand même !
Une très grosse difficulté : on devient vieux (pas d’échappatoire, même si Emma est l’exception, et hier elle me dit « je vieillis, je ne suis plus courageuse » (faut avoir su ce qu’elle s’est pris en pleine gueule)).

Si on reste con parce que l’on n’a rien fait contre, durant sa vie entière, alors là, le cumul des fonctions c’est un vieux con.
Plus rien à faire, c’est foutu.

Comme on est soi-même, on voit les autres. Emma

Et, plus récent
« La vie nous apprend à vivre. »

rose dit: à

Ta
La rampe
De lancement Ad hoc pour le décollage.

rose dit: à

Et alii
J’ai tout lu la guenitza, douze pages.
Chez moi, il y a trois mois, une benne était posée au pied du cabinet notarial. Remplie d’archives partant au pilon.

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