Quelques éclats de l’âme de Kleist
Deux coups de feu ont été entendus un jeudi 21 novembre en milieu d’après-midi sur les berges du petit lac de Wannsee, près de Berlin. Il fut constaté que, au moyen de deux pistolets emportés dans le panier à pique-nique, l’homme avait abattu d’une balle dans la poitrine celle qu’il aimait, une femme du nom de Henriette Vogel, avant de se tirer une balle dans la bouche. Ils avaient une trentaine d’années. Un fait divers à ceci près que le tireur s’appelait Heinrich von Kleist, qu’il était poète, dramaturge, nouvelliste, romancier et que son double geste éclairerait à jamais d’un halo mélancolique (« à tendance morbide »lui diagnostiqua un médecin en 1802) son œuvre dont il ferait désormais partie. Cela s’est passé en 1811. Pourtant, l’écho des détonations se fait encore entendre un peu plus de deux siècles après. Preuve s’il en est que cette histoire nous dit aussi autre chose que ce qu’elle raconte.
Dans Le Voyage à Wannsee (190 pages, 18 euros, Gallimard), Patrick Fort, un nouvelliste qui signe là son deuxième roman, n’a pas seulement choisi d’en faire un roman en hommage au romantisme allemand : il a surtout pris le partie d’en confier la narration à l’ami du couple, fidèle au serment de secret de leur clandestinité puisqu’elle est mariée, le conseiller militaire Ernst Friedrich Peguilhen. Il est le mieux placé pour raconter car, outre ce lien privilégié, il s’est vite retrouvé sur les lieux du drame ; de plus, en sa qualité d’exécuteur testamentaire du poète, il a pu vivre l’enquête policière de l’intérieur ainsi que les pressions et la censure exercées par le pouvoir royal sur la police et la justice afin de dissimuler l’affaire au plus grand nombre.
On voulut faire passer Kleist pour un raté que sa volonté absurde de rivaliser avec Goethe (alors qu’il avait eu l’humilité de« mettre mon cœur à genoux devant vous » en lui donnant à lire sa pièce Penthésilée) avait amené aux rives de la folie. On dira aussi qu’il avait manipulé cette pauvre Henriette alors que son soutien amical, affectueux puis amoureux fut total lorsqu’elle apprit qu’elle était atteinte d’un carcinome de la matrice qui la rongeait à mort. Même le rapport d’autopsie charge Kleist présenté comme un individu étant doté d’un « tempérament du type Sanguino Cholericus au Summo Gradu », et un hypocondriaque sujet aux extases religieuses. Ainsi le médecin-légiste présente-t-il les manifestations de la crise métaphysique d’un poète que la lecture de la Critique de la raison pure de Kant en 1801 avait ébranlé jusqu’à lui faire apparaître le Mal dans toute son horreur. De quoi le plonger dans une durable dépression et un désespoir dont il ne sortit jamais vraiment. Un article du Journal du monde élégant,paru six jours après son suicide, présente l’affaire ainsi :
« Kleist ? Un poète d’escarbouche, un des disciples les plus diffamés de l’école mystico-romantique, s’est déshonoré, a été victime de cette littérature marécage pestilentiel où ne naissent guère que des basilics »
Rejeté par ses contemporains, incompris même des romantiques (mais l’était-il lui-même vraiment ?, fût-il aussi inclassable que Richter ou Hölderlin ?), il dut sa postérité post-mortem à Nietzsche qui le révéla en le portant au plus haut dans sa IIIème Considération inactuelle. Son acte a été longuement muri, ruminé, prémédité. Le matin même, il rédigea quelques lettres afin de ne pas quitter sa vie terrestre sans s’être réconcilié avec le monde. Espérons que leur découverte renverra le lecteur à l’œuvre même, ce qui demeure, au-delà de sa vie et de sa fin tragiques, l’essentiel : La Marquise d’O, le prince de Hombourg, La Petite Catherine de Heilbronn, Michael Kohlhaas, Sur le théâtre de marionnettes… Un œuvre qui connut un succès insoupçonnable au cinéma et à la télévision. N’empêche que nul ne pourra jamais la lire ou la relire sans avoir à l’esprit la fin de son auteur.
Le récit au passé ce ses derniers instants est fait heureusement sans pathos alors que tout y prédispose, avec une juste économie de moyens, d’une écriture au cordeau et d’une sobriété dénuée de sécheresse (oublions un malheureux « en journée » page 24) – on peut en lire ici un extrait. Patrick Fort s’est bien imprégné de la lecture de quelques biographies du poète, du visionnage d’un documentaire allemand en lui consacré en 2010, de textes de Michel Tournier (voir Le Vol du vampire), d’articles de l’époque qu’il reproduit en traduction en les intercalant opportunément, et surtout de la Correspondance complète de Kleist dans la traduction de Jean-Claude Schneider. De ces éclats de vérité il a fait une marqueterie. L’ensemble dessine un tableau dont les tonalités diffèrent du magnifique récit Christa Wolf, Kein Ort. Nirgends (paru en français en 2000 chez Fayard) que, curieusement, il ne cite pas, non plus que le Journal de Henriette Vogel imaginé par Karine Reschke dans La Vocation du bonheur (Actes sud, 1984), ni même Le Combat avec le démon (1925), son portrait par Stefan Zweig –mais peut-être l’a-t-il évité pour n’en être pas influencé ; il est vrai qu’il n’est pas facile pour un écrivain de mettre ses pas dans les traces laissées par une devancière si remarquable.
Un mot encore puisque cela ne manquera pas d’être soulevé. Kleist avait choisi le petit lac de Wannsee pour théâtre de cette tragédie. Or la villa Marlier où eut lieu le 20 janvier 1942 la fameuse conférence de Wannsee qui mit en œuvre la solution finale, point d’orgue de la guerre de destruction menée par Hitler contre les Juifs, se trouve tout près. Il n’y a évidemment aucun rapport entre les deux événements. Ce qui n’en a pas empêché certains, au mépris de tous les anachronismes, de voir dans le double coup de feu de 1811 l’annonce prémonitoire de la criminelle décadence de l’Allemagne entrainant l’Europe dans son suicide ( ! ) .
Sur la tombe des amants, on put lire ceci :
« Il vécut, chanta et souffrit par des temps sombres et difficiles
Il chercha la mort ici et trouva l’immortalité
(Matthieu, 6, 12)
On ne peut plus le lire car les nazis firent gratter la citation pour lui substituer celle-ci extraite du Prince de Hombourg, le drame que Kleist avait écrit en l’honneur de la famille Hohenzollern,:
« Nun, o Unsterblichkeit, bist du ganz mein » (Maintenant, ô immortalité, tu es toute à moi !
Quoi qu’on en pense, c’est tout de même mieux que la plaque apposée sur son lieu de naissance à Francfort :
Ici se tenait la maison natale du poète. Détruite pendant la guerre fasciste 1945 »
Comme si l’Italie de Mussolini y était pour quelque chose ! Où va se nicher la révision de l’Histoire… Mais l’essentiel est ailleurs. On ne saura jamais ce que sont dits Heinrich et Henriette. D’autant que le Journal du poète a disparu. On en connaît juste le titre : Histoire de mon âme.
1 092 Réponses pour Quelques éclats de l’âme de Kleist
Très intéressant, du pain béni pour un docteur en littérature dont on attend le commentaire
« Il vécut, chanta et souffrit par des temps sombres et difficiles
Il chercha la mort ici et trouva l’immortalité
(Matthieu, 6, 12)
Que vient faire ici Matthieu, 6, 12, qui est normalement un verset du Notre-Père ? Drôle d’épitaphe !
Coïncidence étonnante la fin des commentaires sur le billet précédent portait sur le suicide !
Depuis Lou Bruder, Gracq et Armel Guerne, et seulement pour quelques titres très connus, il ne semble pas que l’oeuvre de Kleist ait beaucoup tenté les traducteurs. Est-elle seulement disponible dans son intégralité en français ?
J’ai beau la relire, je ne comprends pas la phrase : « : il a surtout pris le partie d’en confier la narration à l’ami du couple, fidèle au serment de secret de leur clandestinité puisqu’elle est mariée, le conseiller militaire Ernst Friedrich Peguilhen. »
je bute sur le « puisqu’elle est mariée ». La clandestinité ? La narration ?
« Y’aurait-y pas », comme on dit par chez moi, « comme un bout qui manque » ???
Et puis, tant que j’y suis notre hôte, quelle drôle d’idée cette photo d’une belle à la bouée, certes sur le lac de Wannsee mais surtout si éclatante de jeunesse et de beauté que j’ai du mal à la concilier avec l’argument du roman que vous nous chroniquez. Un suicide et un meurtre, si j’ai bien compris, un poète morbide et une femme rongée par un mal incurable…
???
mais surtout si éclatante de jeunesse et de beauté que j’ai du mal à la concilier…avec ma pomme. Plutôt, non ?
Ils avaient trente ans, Clopine ! Justement ils étaient jeunes et beaux.
Un beau travail de traduction de Raymond Prunier qui vient souvent sur la RDl :
http://jepeinslepassage.lenep.com/jepeinslepassage/2010/07/15/kleist-sur-le-theatre-de-marionnettes-13/
Mais étaient-ils en train de se sourire joyeusement en levant le bras, Lavande ? L’image « romantique » nous donne bien à voir des jeunes gens si mélancoliques qu’on peut les imaginer se suicidant – mais pas en maillot de bain, à mon sens tout du moins ?
Tiens, je pourrais pasticher Hamlet avec ça, Lavande !
« Peut-on se suicider en maillot de bain ? Qu’en pensez-vous, Lavande ? Parce que si oui, alors il faudrait admettre que la société qui vend les maillots de bain est immorale, et cela, je crois qu’il faut l’admettre ne pensez-vous pas Lavande (etc.) »
J’ai fait un dernier commentaire sur le billet précédent… avant de passer à autre chose.
Passou aime bien les écritures pas évidentes à déchiffrer même si en l’occurence on sait ce qui est écrit.
Rohmer était-il le dernier romantique allemand ?
https://www.youtube.com/watch?v=pUHm7PGi514
Oui, Raymond, l’affectation détruit la grâce, le regard sur soi détruit tout charme vrai. l’originelle beauté… C. la trouvait dans la danse de ces petits pantins qui ne touchaient pas le sol.
Dieu qu’il était vilain ; vous l’imaginez en rameur, vous ?
http://larepubliquedeslivres.com/tout-sauf-avoir-raison-avec-emmanuel-berl/unknown-11/
« un jeudi 21 novembre en milieu d’après-midi sur les berges du petit lac de Wannsee, près de Berlin. »
Ils avaient déjà des bikinis en 1811 ? C’était pas un peu frisquet de se baigner en cette saison ?
(Moi aussi je peux fais-re mon hamlet, Clopine !)
« Qu’est-ce que c’est que le romantisme ? Tout art, toute philosophie peuvent être considérés comme des rmèdes et des secours au service de la vie en croissance et en lutte : ils supposent toujours des souffrances et des souffrants. Mais il y a deux sortes de souffrants, d’abord ceux qui souffrent de la surabondance de vie, qui veulent un art dionysien et aussi une vision tragique de la vie intérieure et extérieure — et ensuite cex qui souffrent d’un appauvrisement de la vie, qui demandent à l’art et à la philosophie le calme, le silence, une mer lisse, ou bien encore l’ivrsse, les convulsions, l’engourdissement, la folie. »
Pour ma part, Kleist, c’est l’inoubliable Prince De Hombourg interprété par Gérard Philipe au Festival d’Avignon et cette scène de l’acte III où il affronte la mort (qu’on voit à la fin de la vidéo qui nous offre Vilar, Casarès, G.Philipe…) :
LE PRINCE. Hélas ! Sur le chemin qui me menait vers toi, j’ai vu, à la lueur des torches, ouvrir la fosse qui doit demain recevoir mes restes. Vois, tante, ces yeux, qui te regardent, on veut les plonger dans la nuit, ce cœur, on veut le percer de balles meurtrières ; déjà sur la place du marché les fenêtres sont retenues qui donnent sur ce lugubre spectacle ; et ce même homme qui du sommet de la vie découvre encore aujourd’hui l’avenir comme un féerique empire, sera couché demain, décomposé, entre deux planches étroites et une pierre dira de lui : il fut !
L’ÉLECTRICE. Mon fils ! Si c’est la volonté du ciel, il faudra t’armer de courage et de fermeté !
LE PRINCE. Oh, ce monde, ma mère est si beau ! Ne me laisse pas, je t’en conjure, descendre prématurément dans le noir royaume des ombres ! Même s’il doit me punir parce que j’ai failli, pourquoi faut-il que ce soient les fusils ? Qu’il me destitue de mes fonctions, qu’il me casse de mon grade, si la loi l’exige, et m’éloigne ainsi de l’armée : par le Dieu tout-puissant, depuis que j’ai vu mon tombeau, je ne demande rien que la vie et peu m’importe que ce soit avec ou sans gloire !
https://www.youtube.com/watch?v=J2WHtsMUvok
Jazzi dit: 4 août 2018 à 16 h 47 min
Nietzsche a voulu être le dernier romantique allemand, celui qui met un point final à ce romantisme en opérant un retour aux pré socratique, dont il pense, en bon philologue qu’il était, que ce fut la seule fois où le spirituel et le sensible furent réunis en un ensemble harmonieux.
Car Nietzsche est avant un historien de la pensée. Scolastique, christianisme, réforme, Lumières, romantisme… il voit dans cette évolution le signe d’un goût pour la morbidité.
Il voit dans le romantisme, dans son désir de retour à une pureté originelle à travers la musique et la poésie un élan d’appropriation du monde.
Nietzsche est philologue et aussi sociologue : le romantisme est une occasion donné au peuple d’exprimer à son tour son désir d’appropriation du monde.
Comme l’ont fait avant lui les élites, par la raison et la connaissance.
L’appropriation du monde est pour Nietzsche la maladie de l’homme.
Raison, connaissance, et maintenant poésie, musique, art, culture : tout cet arsenal militaire est pour Nietzsche l’expression de ce désir de posséder le monde !
Nietzsche veut montrer aux hommes qu’être au monde exige de mettre fin à cette volonté d’appropriation, c’est ce qu’il nomme la volonté de puissance !
Où en sommes-nous arrivés aujourd’hui ?
Voilà Clopine et Jazzi la réponse qu’il vous faut donner si vous voulez pasticher hamlet…
si vous vous en sentez capables bien sûr…
Parfois, pris d’une incommensurable compassion, je vais observer, de loin, et non sans effroi, les pauvres J.C. et LVDLB, errant autour de la tombe de Sergio et se lamentant indéfiniment au Purgatoire d’A.Mayerling. Triste triste spectacle !
Permettez-moi, ô très magnanimes saint Pierre Passou et sainte Anne Lise, d’intercéder auprès de vous, afin que vous leur ouvriez à nouveau les portes du Paradis erdélien !
Le problème, hamlet, c’est qu’avec toi, il faudrait plutôt parler de la volonté d’impuissance, non ?
Le p’tit derrière tout rond sur la première photo risque d’en choquer plus d’un, si vous voyez ce que j’veux dire
Tu as dit triomphe de la volonté, hamlet ?
https://www.youtube.com/watch?v=qPe4FhcZWuI
A cent ans, elle avait encore la cuisse alerte, Leni Riefenstahl, hamlet !
https://www.youtube.com/watch?v=7WYKEnwp4u0
Vous intercédez pour des charognards qui profite de l’absence du taulier (hélas) pour parader, c’est vraiment dégueu…
Merci Hamlet pour ces magnifiques chansons d’Aragon
« A cent ans, elle avait encore la cuisse alerte, Leni Riefenstahl, hamlet ! »
C’est triste de voir cette Allemagne de l’après-guerre porter aux nues une Riefenstahl, alors que d’un autre côté on a martyrisé une Ulrike Meinhof, qui valait bien mieux. Comme quoi, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers (ceci vaut aussi pour Kleist).
Encore un faux roman, ou un roman historique… Tout à l’heure j’ai entendu sur France-Info qu’un romancier appelé Philippe Claudel (que je ne connais que de nom) vient d’écrire un livre, intitulé « L’Archipel du Chien », sur le problème des migrants. Je me suis dit, avant d’entendre la petite interview, que voilà enfin un écrivain courageux, aux prises avec les problèmes de son époque (comme aurait dit un mauvais critique).
Mais ce que j’ai entendu de sa bouche sur son livre était si niais, si accablant de conformisme, si abasourdissant d’opportunisme, si prévisiblement politiquement correct que j’ai éteint la radio et me suis dit que Passou avait raison de ne parler ici que des romans « pseudo historiques ».
@ Lavande
« Ils avaient trente ans… »
34 ans lui, 38 elle…
« Rohmer était-il le dernier romantique allemand ? »
(Jazzi)
Je ne me suis endormi qu’une seule fois au cinéma. J’avais 20 ans et au lieu d’aller en cours j’étais allé voir « La Marquise d’O » de Rohmer (en VO subtitrée en espagnol) dans un petit cinéma qui ne donnait que des films français. Je n’avais jamais senti passer le temps autant au ralenti que pendant ce film et aucun autre depuis m’a assommé de la sorte.
Il faudrait que je le revois.
« Ils avaient déjà des bikinis en 1811? »
(Jazzi)
Il y a 1800 ans les femmes en Sicile l’utilisaient déjà:
Le grand Klaus Schulze a écrit une oeuvre intitulée « Heinrich von Kleist » – mais ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux…
« hamlet, il faut choisir ! L’autre jour j’étais insipide et sans profondeur et aujourd’hui je ne manquerais pas de charme.Tu ne serais pas Balance par hasard ? Alors que le Verseau (moi) est toujours égal à lui-même ! Dès que Pablo75 sera rentré des puces de Montreuil, n’hésite pas à lui demander ton thème astral ! »
(Jazzi)
Hamlet doit être Gémeaux (accroc au bavardage, identités multiples, pensée inconsistante, ambigüité naturelle). De l’Air, comme toi. Il y a beaucoup de signes d’Air, d’ailleurs, ici: des cérébraux qui ont besoin de communication mais sans contact.
encore raté Jazzi ! caramba ! la « volonté de puissance » chez Nietzsche est l’exact contraire de la volonté de « domination ».
c’est là une faute de lecture de débutant.
mais ces images prouvent que, quelque part, que le cartographe Nietzsche a vu juste.
qu’y voit-on ? un peuple dans l’exaltation que procure le fait de s’approprier et dominer le monde. N. avait dit que le romantisme serait le moyen de donner au peuple ce sentiment d’exaltation.
ces images sont le pur produit du romantisme allemand conjugué à une raison dont l’excès l’a rendue folle.
unité indissoluble entre corps, âme et esprit, Goethe pensait que les hommes accèderait à leur liberté par la raison…
Si Nietzsche est le dernier romantique, Rousseau en est le premier !
Nietzsche a su voir toute la violence contenue dans le romantisme, véritable mouvement révolutionnaire dont les buts étaient de mettre définitivement fin aux vieilles croyances !
Aujourd’hui nous n’avons du romantisme qu’une vision édulcorée ayant pour effets secondaires la morbidité de nos écologistes et la libération sexuelle, qui donne une volonté politique qui se résume à la gestion du nucléaire et au mariage pour tous.
Nous avons perdu tout sens des conflits, des forces qui s’entrechoquent.
Quant à nos volontés intellectuelles, le blog de passou en est un excellent baromètre : elles se cantonnent à des écrivains expliquant l’histoire des vieux conflits, les choix erronés de fantômes d’intellectuels, et la visite de quelques tombes de poètes.
Nietzsche y aurait sans doute vu l’achèvement de cet élan morbide, un vieux monde, une vieille civilisation qui se termine sous nos yeux.
« Ainsi le médecin-légiste présente-t-il les manifestations de la crise métaphysique d’un poète que la lecture de la Critique de la raison pure de Kant en 1801 avait ébranlé jusqu’à lui faire apparaître le Mal dans toute son horreur. De quoi le plonger dans une durable dépression et un désespoir dont il ne sortit jamais vraiment. »
Cette lecture de Kant par Kleist, et ses effets suicidaires, préfigure le destin de l’Europe à venir, notamment au XXe siècle. Alors, en effet, on peut bâtir le monde sur Kant – mais l’humanité le veut-elle ?
« Dès que Pablo75 sera rentré des puces de Montreuil… »
(Jazzi)
Non, ce matin, obligé par les dates de retour et très tôt pour éviter la chaleur insupportable, je suis allé rendre des livres à la plus belle Bibliothèque municipale parisienne: Françoise Sagan. Tu connais?
https://www.youtube.com/watch?v=tzHK3EY2xIw
C’est l’un des endroits les plus étonnants de Paris, « un havre de paix » (comme dirait un mauvais écrivain) au milieu de l’un quartier les plus horribles et contaminés de Paris (Gare de l’Est, Bd. Magenta).
@ Passou
« Beltegeuse, Sachez que Lavande est Lavande depuis longtemps, adresses IP et mail en témoignent. Elle n’a rien à voir avec LVDB, qui a d’ailleurs un tout autre style et de toutes autres idées. »
Et on ne pourrait pas savoir, par exemple, si « D. » et « Delaporte » sont les mêmes commentateurs? Ou « x » et « hamlet »?
Pourquoi, d’ailleurs, permettre des trolls à doubles ou triples identités ici? Pourquoi leur laisser cet avantage? Les règles du jeu devraient être les mêmes pour tout le monde, non?
… de l’un des quartiers les plus horribles…
« Et on ne pourrait pas savoir, par exemple, si « D. » et « Delaporte » sont les mêmes commentateurs? »
Si vous pensez qu’il pourrait y avoir une confusion, c’est que vous n’êtes pas un lecteur très perspicace. Honte à vous !
Delaporte dit: 4 août 2018 à 18 h 48 min
au delà de Kant le romantisme est un mouvement révolutionnaire contre les Lumières, qui lui-même était une révolution anti cléricale (supertitions, mysticisme etc…)
ainsi marchait le monde Delaporte, une succession de revolutions et contre révolutions, les révolutionnaires d’un jour se retrouvant dans la peau des conformistes le jour suivant.
aussi je ne serais pas étonné du retour au religieux de nos intellectuels actuels, le sentiment d’avoir épuisé les anciennes valeurs doublé de celui d’impuissance face aux actuelles : seul le religieux permet de s’y retrouver.
mais un religieux sous une nouvelle forme, un religieux « post moderne » pour mettre fin à la période hyper individualiste, les super pouvoirs de l’immanence, qui n’étaient que la continuation des pérégrinations romantiques.
vous savez Delaporte les hommes ont besoin de transcendance, ils la trouvent où ils peuvent, écouter une cantate de Bach dans une chapelle, ou collectionner les photos de vitraux étaient un moyen assez hypocrite de trouver une bonne raison de retourner dans une l’église.
l’homme moderne pensait avoir découvert les possibilités d’un « mysticisme sans Dieu ».
« mysticisme sans Dieu »… sûr qu’il ne faut pas craindre le ridicule pour s’inventer des fables pareilles !!!
c’est comme imaginer qu’en flattant l’orgueil des individus on mettrait fin à ses désirs de vengeance.
la vengeance constitue une part trop importante de notre humanité.
les images montrant des jeunes femmes en larmes, en proie à l’hystérie, hurlant en levant les bras ciel, que ce soit un discours d’Hitler ou un concert des Beatles ces images sont les mêmes.
Je ne pense pas que les hommes puissent supporter ces images sans être rongés par la jalousie et le désir de vengeance.
c’est tellement facile ensuite de demander à leurs maris ou leurs fiancés d’aller assassiner des innocents dans les rues.
Chez Fritz, La mort de Dieu représente la pire nouvelle qui se puisse imaginer ; ce n’est pas un événement joyeux. C’est l’annonce d’une tragédie. Combien survivront passé la trentaine ?
Chaloux
Pour La Vie de Rancé L’Histoire de la tête coupée de la Duchesse de Montbazon est révoquée en doute malgré Saint-Simon et Chateaubriand par Montrémy, et surtout le très sérieux Bénédictin qu’il décalque et dont je tiens le nom à votre disposition.
Bien à vous.
MC
chaque époque trouve les moyens de montrer la part ridicule des hommes, mais le romantisme à atteint pour cela des sommets inimaginables.
de toute l’histoire de l’humanité le poète romantique est sans doute celui qui s’est montré le plus ridicule !
le romantisme allemand est lui-même l’expérience humaine la plus ridicule !
sûr qu’après ça, voir pérorer les officiers nazis dans leur accoutrement grotesque cela semblait être presque un retour à la normale !!!
Monsieur Court je serais vous je ne mettrais pas les pieds ici durant quelques temps, vous êtes recherché par la police des moeurs et de la bonne pensée.
vous avez même ue droit à un procès parce que vous ne souriez pas assez pendant vos conférences, et vous savez que faire triste mine est l’accusation la plus grave que l’on puisse porter contre un individu aujourd’hui…
vous n’auriez pas une vidéo où l’on vous voit sous un jour plus aimable que cette conférence, cela permettrait peut-être de sauver votre peau !
je vous gonfle ?
« la plus belle Bibliothèque municipale parisienne: Françoise Sagan. Tu connais? »
Bien sûr, Pablo75, j’en suis client. Les architectes ont, ici, tiré le meilleur parti de l’ancienne prison saint-Lazare. Un endroit de sinistre réputation. La vue sur Paris, au dernier étage, est superbe. Dans un genre plus moderne et tout aussi confortable, la médiathèque Marguerite Duras vaut le détour…
hého ! si je vous gonfle il faut me le dire et je m’en irai.
pablito ça te gonfle mes commentaires sur le blog de passou ?
parce que certains veulent se l’approprier que pour eux, et instaurer des lois dans le but de virer tous ceux qu’ils veulent virer, il parait que j’en fais partie…
tu peux prendre ma défense pour les supplier de me laisser venir ici, en plus je fais comme Mr Court j’envoie juste un ou deux commentaires et après hop ! je file !
« Kleist avait choisi le petit lac de Wannsee pour théâtre de cette tragédie. »
cette phrase est très belle, elle résume à elle seule tout le romantisme allemand, qui consistait à faire du monde le petit théâtre de leurs tragédies, ou de leurs petits bonheurs.
et ça c’est un truc que Nietzsche n’aimait pas du tout, cette façon de faire du monde le décor de sa petite vie, il trouvait ça mesquin, et c’est vrai que c’est mesquin.
du genre, tiens ici la vue est belle, le lac, les montagnes, le ciel, les arbres… le décor parfait pour se suicider !
il pouvait pas se suicider dans sa chambre de bonne ?
à quoi ça sert d’instrumentaliser le monde pour en faire le décor de ses malheurs !
le lac de Wansee lui aviat demandé quelque chose ?
c’est du même registre que ceux qui pillent les forêts pour se faire du pognon.
il en dit quoi l’écrivain ? il trouve que c’est bien ?
c’est encore un enseignant, fils de bourge qui vit dans le 5ème à Paris ?
@pendu par les pieds
N’est-ce pas ainsi qu’on traite le gibier dès la tableau établi, sur une potence ? Sans tarder avant que les viscères ne fermentent, fassent enfler la bête et la rendent impropre à la consommation humaine ?
le gros problème de la littérature aujourd’hui dans notre pays, c’est son aspect sociologique.
on se demande parfois si Bourdieu a vraiment existé, et si oui à quoi il a servi ?
on se retrouve dans un petit monde confiné, même au début du XX les choses n’étaient pas aussi confinées.
la littérature a cessé de représenter une voie possible de sortie, une possibilité critique de notre monde, l’ambiance y est trop confinée, ça y sent la consanguinité à plein nez.
Un film de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner donnait de cette histoire Kleist/ Henriette Vogel une version sarcastique (« anti-romantique » si l’on prend l’adjectif dans un sens très lâche, plus idéologique qu’historique ou critique) mais visuellement superbe : Amour fou (elle inclut notamment une scène dans laquelle HvK demande d’abord à sa cousine si elle ne voudrait pas mourir avec lui, ce qui démythifie quelque peu le double suicide).
https://www.zeit.de/kultur/film/2015-01/amour-fou-film-kleist-selbstmord/komplettansicht
quand on regarde les éditeurs ils confinés à 3 arrdt parisiens, mais le problème est que c’est la même chose pour les écrivains.
certains essaient de jouer le jeu de l’ouverture au monde en invitant un écrivain égyptien ou haïtien, mais c’est tout du flan, c’est juste dans le but de conforter le confinement.
« … de l’un des quartiers les plus horribles… »
Pas d’accord avec toi, Pablo75. Il y a de très beaux immeubles du XVIIe siècle dans la rue du faubourg-Saint-Denis. Et je suis allé à des fêtes chez des gens qui ont de superbes appartements sur le boulevard Magenta. Notamment chez Michel Field… Quelques bonnes tables de bistrots et restaurants tout autour…
D’après le témoignage de Max Brod, Kleist était l’auteur préféré de Kafka qui avait lu Michael Kohlhaas une dizaine de fois, et en fit même une lecture publique…
@ Hamlet 19:42 et 45 : bien que l’on découvre au cours du film une tout autre motivation qui pourrait expliquer l’adhésion d’Henriette Vogel au projet, l’impression dominante reste celle d’une manipulation plus que d’une folie à deux (jusqu’à supposer que finalement la jeune femme n’avait plus vraiment envie de mourir).
À la liste (suivre le lien fourni par Pierre Assouline sur la postérité cinématographique de l’œuvre de Kleist) on pourrait ajouter le Léviathan de Andreï Zviaguintsev, qui reprend (et transpose) l’intrigue de Michael Kohlhaas.
hamlet 4 août 2018 à 19 h 51 min
Dénonciation du petit milieu germano-pratin ?
Aha (ou est-ce Ha ha ?) bon sang, mais c’est bien sûr : voilà la preuve que « Clopine Trouillefou » et « Hamlet » ne sont qu’une seule et même personne !
hamlet 4 août 2018 à 19 h 51 min
Plus sérieusement : Pierre Senges, vous dis-je, Pierre Senges ! Lisez Pierre Senges, à commencer par Achab (séquelles).
Mais il y a aussi Études de silhouettes où il reprend (relève ?) des histoires inachevées de Kafka et leur donne une ou plusieurs suites.
« ça te gonfle mes commentaires sur le blog de passou ?
hamlet
J’avoue que « te leo por encima », comme on dit en espagnol, qui est moins qu’en diagonal. Si je vois que c’est sur des thèmes sérieux (Nietzsche, les romantiques allemands), je passe, parce que je sais que ce n’est pas toi qui va dire quelque chose d’intéressant sur des thèmes importants (tu écris en plus de façon ambigüe, équivoque, douteuse, obscure, visqueuse même). Si c’est de la polémique, je te lis plus attentivement – mais pas toujours, cela dépend de mon état de fatigue.
Mais pour tout te dire tu n’es pas pour moi dans le groupe des commentateurs intéressants du blog, ceux qui apportent des informations ou des réflexions intéressantes ici. Je te vois plus comme un pitre que comme un type cultivé. On sent bien que derrière tes lourds sarcasmes il y a de gros complexes qui t’empêchent de dialoguer normalement.
La scène du film que j’évoquais tout à l’heure, présentée par la réalisatrice :
http://www.spiegel.de/video/amour-fou-jessica-hausner-zeigt-ihre-lieblingsszene-video-1543421.html
x dit: 4 août 2018 à 20 h 05 min et de nota quelques minutes avant
Oui, même révolte devant le mensonge et la trahison, mêmes turpitudes des puissants, même fierté dans la mise à mort inéluctable. Terrible.
@ Jazzi
Ce quartier est sale, bruyant et très pollué par une circulation intense. Je le connais depuis longtemps (j’allais avant acheter du très bon darjeeling très bon marché dans une boutique de l’un des passages du Fbg St.Denis) et je trouve qu’il ne s’est pas amélioré en rien depuis 25 ans. Pour moi il est toujours aussi déprimant.
Zweig aussi a entraîné sa femme dans son suicide…
x dit: 4 août 2018 à 20 h 09 min
hamlet 4 août 2018 à 19 h 51 min
Dénonciation du petit milieu germano-pratin ?
Aha (ou est-ce Ha ha ?) bon sang, mais c’est bien sûr : voilà la preuve que « Clopine Trouillefou » et « Hamlet » ne sont qu’une seule et même personne !
–
et comme hamlet c’est moi, je suis Clopine, cqfd. Je suis un infâme psychopathe aux multiples pseudos et comble de folie je m’auto-trolle. Ah mes grands baudets Ah ah ah infâme brayon hamlete que dis-je Dexteracine et D., hé !
Le petit square devant la médiathèque Françoise Sagan est devenu un haut lieu de migrants, Pablo75. Et dans le faubourg, Turques et Kurdes se font parfois la guerre. J’ai habité, étudiant, dans ce quartier, où j’aime encore à venir flâner.. Mais chacun des 80 quartiers-villages de Paris a son charme particulier à découvrir…
… une boutique hindoue…
hamlet dit: 4 août 2018 à 19 h 36 min
je vous gonfle ?
–
Penses-tu, jamais de ton savoir rassasiés nous ne seronsse.
L ‘amusant, Hamlet, c’est que si je comprends bien William Saurin, il faut qu’une conférence soit audio-visualisée pour être crédible.
Tout le reste est dit « invérifiable ».
On peut aller très loin comme ça, en supprimant tout ce qui n’a pas fait l’objet d’un traitement odieux visuel.On peut même supprimer 99,99 pour cent du savoir de l’humanité.
Quel grand esprit est William Saurin! Avec lui, la place ne manquera plus dans les bibliothèques! il n’est même pas dit que les livres survivent au nouvel Attila…
L’on sera obligé de supporter les trombines des communicants. là ou le livre dépersonnalisait au profit de la seule recherche, s’ouvre l’ère du petit jeu de massacre à peu de frais sur la foi de telle figure ou de telle voix.
Vous souvenez-vous de Marino Marini, de l’Adone, et de la Monarchie tributaire d’un un concours de beauté?
Grace au grand William Serin, nous y sommes presque.
Inclinons-nous devant ce petit poi(d)s mental, et? quant à nous, continuons à travailler en passant notre chemin.
je crois que je vais relire La France contre les Robots, tiens…
Bien à vous.
MC
Les Pays-Bas, bien qu’au Nord, commencent à fondre :
« Les autorités des Pays-Bas ont fermé certaines sections d’autoroutes car l’asphalte a commencé à fondre sous le soleil écrasant. »
@ Jazzi
Mais tu trouves du charme au Bd. Magenta, depuis Barbés jusqu’à la pl. de la République? Pour moi c’est l’un des boulevards les plus moches de Paris.
M. Court, demander l’avis de Montrémy, dont j’admire par ailleurs le travail éditorial, me semblerait en effet un peu aventureux. J’ignore ce que dit Brémond, dont je possède le livre (mais je ne l’ai ouvert qu’une fois, peut-être à cause des quelques phrases manuscrites tout à fait déprimantes qui figurent sur mon exemplaire). Pour le reste, donner l’avis de Saint-Simon n’est peut-être pas un péché capital. Ce qui serait curieux, c’est qu’il ait menti sciemment sur un sujet pour lui à la fois intime et sacré. Il faudrait peut-être aussi s’interroger sur la mise en accusation perpétuelle des témoins, quelle que soit la matière en question. Mais vous savez certainement beaucoup mieux que moi à quel point l’histoire est devenue un sac de nœuds idéologiques qu’il serait bien compliqué, voire impossible, de dénouer. Pour moi, qui suis en ce moment plongé dans des lectures autour du personnage de Robespierre, je me contente de faire pour moi-même l’inventaire des nœuds que je trouve en route. Reste que le cas de l’histoire est un symptôme des maux de nos temps modernes ou post-modernes.
@ Jazzi
À propos de ce quartier: tu connais la pizzeria Papelli, 74, Fbg. St. Denis?
@God is a concept
Partant, j’en connais qui ont toutes leurs chances
https://www.youtube.com/watch?v=zDCPm-STX0U
Ed, à propos du Ve arrondissement -que je connais moins- et du VIe où j’ai assez longtemps vécu, il faut éviter l’amalgame entre ce qu’ils sont devenus et ce qu’ils étaient. A l’époque où je vivais dans le VIe (Cherche-Midi, Bon Marché), il était encore habité par beaucoup de petits employés. On a commencé à les en chasser vers 95. Perec était bien loin déjà.
« c’est l’un des boulevards les plus moches de Paris. »
Certes, mais c’est déjà quelque chose, Pablo75. Et les deux gares ont leur charme, avec la vieille église Saint-Laurent ou le square Villemin et son vieux bâtiment, désormais école d’architecture, qui servait d’hôpital aux blessés revenus du front…
« tu connais la pizzeria Papelli »
Je n’y ai jamais mangé, mais ça a l’air très appétissant, Pablo75. Je n’ai plus trop les moyens de diner à l’extérieur. Lorsque, étudiant en droit, j’habitais le quartier, j’avais un jeune et riche amant italien, styliste milanais renommé. Chaque fois qu’il venait à Paris, il m’invitait à diner chez Flo, passage des Petits-Ecuries. Ce n’était pas encore une chaine de restauration et c’était excellent…
Bon. Toujours pas de réponse pour la phrase incompréhensible… Quelqu’un a une idée ?
Est-ce qu’aux abords de Barbès et des gares il y a toujours ces magasins de valises et de costumes fantaisie?
Le Ve a beaucoup de charme, Chaloux. Plus authentique, finalement, que le VIe arr. J’aime particulièrement le quartier Maubert et cette partie du boulevard Saint-Germain. Et toutes les petites rues adjacentes, descendant vers la Seine ou remontant la colline Sainte-Geneviève…
Oui, Chaloux. Vers Barbès, étonnants costumes de mariages pour les Africains, hommes et femmes. Entre la gare du Nord et le square de la Chapelle, c’est essentiellement asiatique et hindou. Autour de Château d’Eau, c’est le royaume des coiffeurs africains…
Jazzi, j’ai toujours moins aimé le Ve qui est plus austère et qui monte, qui monte, qui monte. Le VIe me semblait plus agréable à vivre. Quand il faisait très chaud, le soir tard, on s’en allait faire le tour du Luxembourg. Autre temps.
où ne naissent guère que des basilics
c’est faire injure au basilic.
Je dois dire que Paris ne m’intéresse plus beaucoup. Je me souviens de promenades du côté de Belleville où on avait encore l’impression, au détour d’une vieille rue, de toucher du doigt le fantôme du Paris de Balzac, la Montagne Sainte-Geneviève de la pension Vauquer. Du Palais-Royal si paisible, avec ses vieilles boutiques, où l’on se faufilait parmi les habitués. Quignard parle quelque part de tourner le dos, c’est ce que j’aimerais faire maintenant avec Paris.
« un jeudi 21 novembre en milieu d’après-midi sur les berges du petit lac de Wannsee, près de Berlin. »
Ils avaient déjà des bikinis en 1811 ? C’était pas un peu frisquet de se baigner en cette saison ?
(Moi aussi je peux fais-re mon hamlet, Clopine !)
moi aussi je peux le faire hamlet, jazzi et clopine :
mais, en 1811, était-ce bien un jeudi ? Et puis, petit, c’est exagéré petit, sauf aux yeux d’un enfant ; à trente ans, nous ne sommes plus des enfants. Ce lac de Wansee est grand tout à fait grand puisque « see » en norvégien veut dire la mer ; ici, petit ne convient pas. Mais qu’a Passou ?
En Sicile les ragazza en bikini ; et en face, à Paestum, le plongeur
https://goo.gl/images/XgXWpS
@mais, en 1811, était-ce bien un jeudi ?
C’était en tout cas l’année de la comète ; Lafite de ce millésime est recommandable
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vins_de_la_com%C3%A8te
Penses-tu, jamais de ton savoir rassasiés nous ne seronsse.
nous ne ce ronce.
Églantier ou cynorhodon ?
@ Jazzi
On m’a recommandé la pizzeria Papelli comme la meilleure de Paris, question rapport qualité / prix. On doit y aller, je te dirais si sa très bonne réputation est usurpée ou pas.
Tu continues à « explorer » Paris à pied ou tu as déjà « fait le tour »? Tu fais des photos quand tu t’y promènes?
@ Chaloux
« le fantôme du Paris de Balzac… »
Tu connais sa maison, 47, rue Raynouard, à Passy?
https://www.youtube.com/watch?v=fNG48Y4paFc
Tiens, je viens de voir le petit film et de me rendre compte qu’elle a beaucoup changée. Quand je l’ai vue, il y a plus de 25 ans, il n’y avait pas le côté musée. L’image qui m’est resté gravée c’est celle de sa très surprenante petite table de travail.
Jusqu’au bout, Aragon a toujours aimé Paris, Chaloux.
@Églantier ou cynorhodon ?
les services postaux ou les pigeons voyageurs, tu échois en cinq pétals
https://www.youtube.com/watch?v=8YRdxHHFKvQ
« J’ai beau la relire, je ne comprends pas la phrase : « : il a surtout pris le partie d’en confier la narration à l’ami du couple, fidèle au serment de secret de leur clandestinité puisqu’elle est mariée, le conseiller militaire Ernst Friedrich Peguilhen. »
Arrêtez Clopine! Personne ne vous répond parce que c’est évident… »Elle », c’est l’amante de Kleist. Vous l’aviez très bien compris, mais c’est juste pour titiller Passou méchamment sur une formulation maladroite.
Eh bien, non, Closer, je n’avais rien compris, croyez-moi,et grâce à vous la phrase s’est éclairée.
Il est vrai que les amours clandestines, les histoires de boulevard où le mari trompé ne doit pas le savoir, tous ces adultères, fondés sur une conception du « devoir conjugal » qui date sacrément, me passent généralement au-dessus de la tête, sont vraiment très très loin de moi. J’ai du mal à concevoir le lien marital tel qu’il était « avant » : la femme appartenant à son mari, dépendant de lui pour sa subsistance, et devant se cacher, et le « trompant », ah là là.
Non que la tromperie ait disparu dans les couples, n’est-ce pas. Mais il y a tant de manières de tromper l’autre – il me semble que l’adultérine est finalement la plus minime…
Oui, Jazzi, étant données ses petites particularités, c’était certainement plus gérable à Paris qu’à la Souterraine. Et encore aujourd’hui, sans doute.
Non, Pablo, jamais visité la maison de Balzac. J’ai dû penser que le quartier avait trop changé. Mais j’ai souvent regardé les photos de 1900.
Oui, Paris est ma cour de récréation, Pablo75 ; j’ai toujours l’impression de faire le tour du propriétaire, quand je m’y promène, quotidiennement. Sauf, actuellement, par temps de canicule, où je mesure mes pas. Je faisais des photos, quand les éditeurs me le demandaient pour certains de mes guides sur Paris ou sur le Grand Paris : ça payait autant que l’écriture et ça prenait moins de temps. Mais les éditeurs de livres sur Paris ont beaucoup de mal à survivre. Because, concurrence directe d’internet… Sinon, non. Je préfère marcher le nez en l’air et les mains dans les poches. Depuis peu, je bénéficie gratuitement d’un pass Navigo 5 zones, renouvelable chaque année. J’ai l’intention, dès qu’il fera moins chaud, de sillonner les principales villes situées sur les diverses lignes du RER, que je ne connais pas. Vaste programme de promenades découvertes en l’île de France, qui est si belle, une fois passées les cités dortoirs…
« L’image qui m’est resté gravée c’est celle de sa très surprenante petite table de travail. »
Et de sa cafetière, très importante pour son travail, Pablo75 ! La petite porte, au bout du jardin, lui permettait d’échapper à ses créanciers…
« Le café est un torréfiant intérieur. Beaucoup de gens accordent au café le pouvoir de donner de l’esprit ; mais tout le monde a pu vérifier que les ennuyeux ennuient bien davantage après en avoir pris. Enfin, quoique les épiciers soient ouverts à Paris jusqu’à minuit, certains auteurs n’en deviennent pas plus spirituels. Comme l’a fort bien observé Brillat-Savarin, le café met en mouvement le sang, en fait jaillir les esprits moteurs ; excitation qui précipite la digestion, chasse le sommeil, et permet d’entretenir pendant un peu plus longtemps l’exercice des facultés cérébrales. »
(Balzac, « Petit traité des excitants modernes »)
Pablo, as-tu visité le pavillon de Croisset? J’en garde un souvenir d’une grande tristesse. Ce devait être en octobre, presque une tempête, il pleuvait assez fort, une dame est sortie de je ne sais où accompagnée d’un gros chien. Mais bien que j’aie habité Rouen pendant deux ans, je n’ai vu ni l’appartement natal de Flaubert ni le cimetière monumental.
En revanche, j’ai visité Nohant quatre ou cinq fois. Les visites avec Robert Franco restent un grand souvenir.
J’ai très envie de découvrir le moulin d’Aragon et d’Elsa Triolet, dans les Yvelines, Cailloux !
https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g661720-d4191843-Reviews-Maison_Elsa_Triolet_Aragon-Saint_Arnoult_en_Yvelines_Yvelines_Ile_de_France.html
Des cailloux dans le Chaloux ! La propriété est très grande et le parc aussi !
Dans ton cas, Ch.ianzi, ce serait même tout à fait conseillé. Et c’est pourquoi je te dis : va-z-y Ch.ianzi!
N’y va pas quand c’est inondé, téléphone avant, sinon tu feras de la barque. J’ai entendu Tournier dire qu’Aragon avait failli acheter son presbytère avant que lui-même -ou plutôt sa famille- ne le rachète à Claude Dufresne. Mais ça a dû lui paraître trop petit pour loger son immense génie.
@Chaloux,
Merci pour cette précieuse information que j’avoue humblement ignorer. Il n’en demeure pas moins que Sylvie et Jérôme vivent à la bohème – et même à la bobo puisqu’ils aiment les belles choses et ne vivent pas chichement.
@ Jazzi
On peut dire que c’est son « régime au café » qui l’a tué. J’imagine qu’il prenait ses litres de café avec du sucre, ce qui a dû aggraver fortement un très probable diabète, lequel a dû compliquer ses problèmes de coeur et le reste à la fin. Il aurait dû essayer le thé, bien plus sain et bien plus efficace comme excitant qui, en plus, de réveiller, concentre, défatigue et inspire.
@ Chaloux
Je ne connais, à ma grande honte, ni Croisset ni Nohant. Et comme Jazzi, très mal la banlieue de Paris, où il y a des merveilles.
Passou, je poste avec Bérénice, les posts disparaissent dans les cintres.
Ed, c’était juste une petite précision en passant. Mais je connais très mal Perec.
Regardez bien ceci parce que c’est extrêmement important. Ce qui se passe ici est la base de ce qui va se passer sur terre (route) d’ici quelques décennies et ensuite dans le ciel nettement plus tard lorsque les technologies antigravitationnelles vont émerger.
@ Jazzi
Ils ont habité où à Paris Aragon et Elsa?
Tu n’as pas fait un Guide des domiciles parisiens des grands écrivains?
Clopine, je tentais d’ attirer votre attention sur le mariage bourgeois oú hommes et femmes évoluaient en liberté l’ essentiel étant d’ entretenir une façade honorable et servant à conférer un statut social tespectable.Swann à cet égard , naïf puis tolérant ou résigné. Les dotrs qu’apportaient en règle générale les femmes en droit devenaient propriété du mari. Souvenir des manigances entre le frère et la sœur dans l’ homme sans qualité pour se défaire du mari sans perdre pour autant l’ héritage du père. Les hommes entretenaient des maîtresses et les femmes quand le cœur leur en disait prenaient amant, tout ceci recouvert par un souci des convenances en société .
Nohant, c’est à voir, Pablo. Mais il parait que la petite Fadette, le restaurant juste à côté est devenu un truc de luxe. Autrefois, on y déjeunait bourgeoisement, sans plus, c’était très agréable. Un jour on m’a enfermé dans le salon de Nohant, pour me laisser jouer sur le petit Pleyel, excellent pour son âge, mais qui n’a connu ni Chopin ni même peut-être George Sand elle-même ou à la toute fin (j’ai un doute sur cette question).
Il fut un temps où je me promenais beaucoup, à travers l’île de France. Je prenais la voiture et je m’en allais tout seul, en semaine, vers la vallée de Chevreuse, la Picardie, la Normandie, la vallée de la Marne etc. J’ai entendu Daniel Boulanger dire qu’il faisait la même chose, surtout en Picardie. C’est ce qui fait que j’aime toujours beaucoup La Presqu’île de Gracq.
De Perec, emprunté La disparition que je compte lire au calme chez ma mère, loin des bardes qui peuplent ici nos soirées de leurs efforts vocaux. Sinon , Ed, j’ ai été bouleversée par W ou le souvenir d’rnfance et après avoir repris la vie mode d’ emploi que dans un premier temps j’ avais abandonné lui trouvant une odeur de naphtaline et bien que je sois sûrement loin de posséder les qualités nécessaires à l’ apprécier à sa juste valeur, ce fut un bonheur de lecture.
Jazzi, avant de découvrir un peu de Balzac, je me souviens d’une une biographie à lui consacrée et oú il était effectivement beaucoup question de son amour du café et des cafetières, lu ce bouquin à 18 ans pour finir par le lire à 50 et plus. Lente infusion du café mais c’est un amusant et marquant détail.
@the squares
https://www.youtube.com/watch?v=e9UyRcgMW3Y
revenons aux choses sérieuses. bo diddley n’a qu’à bien se tenir en jambe
https://www.youtube.com/watch?v=AyTtFNGzFsE
échantillon des suites
https://www.youtube.com/watch?v=niI2yEEJtYE
Chaloux dit: 4 août 2018 à 21 h 39 min
Un peu pareil pour moi. Les agences immobilières et les agences bancaires ont remplacé les disquaires et librairies d’autrefois. A la librairie Gallimard en face de la Comédie Française, il y avait parait il une arrière salle ou l’on croisait jadis Cocteau ou Colette. Les vendeurs ne savent pas. Palais-Royal, mon village, disait Cocteau
Pablo, à propos des pseudos, je verrais sans certitude aucune, x pour JC, Hamlet pour D.
Les choses et quelques autres vidéo INA. http://m.ina.fr/video/I00005530/georges-perec-a-propos-de-son-livre-les-choses-video.html
https://goo.gl/images/QDvmsf. Jazzi, des cailloux mais pas que, Anish Kapoor Avant Le vagin de la reine ?
Moi non plus je ne connais pas Perec. J’ai lu et chroniqué « Les Choses » et j’ai lu « W ou le souvenir d’enfance » en 1ère L ; or il ne m’a laissé aucun souvenir particulier, justement.
« Rohmer était-il le dernier romantique allemand ? »
Roh ben j’aurais dit Klaus Nomi, ou à la rigueur Bill Kaulitz.
Pablo, ils ont vécu longtemps un petit appartement peu confortable rue de la sourdiere, puis un sept pièces en duplex avec trois salles de bains au 56 rue de Varenne. J’ai été voisin d’Aragon, à la fin de sa vie.
Ça se voit que vous ne connaissez pas bien Perec, Ed, votre compte rendu de lecture est un peu scolaire et laborieux. C’est un écrivain capital, qui mérite d’être découvert à fond. Les choses n’est pas son meilleur roman. La vie mode d’emploi, est son chef-d’oeuvre absolu. Mais tout est bon dans le Perec et il faut le mériter et il mérite le détour…
jazzi,
Ce qui est scolaire, c’est surtout votre ton vis-à-vis de mes productions. J’ai l’impression d’entendre un prof. Vous n’êtes pas mon professeur et je ne suis pas votre élève, redescendez un peu. Je n’ai pas à rougir de mes analyses, au contraire.
Bon sinon, vous ne m’avez pas répondu pour le CSD.
Ed, tout au contraire de la grosse mouche, j’ai trouvé que votre style s’était densifié. Vous affinez votre instrument. Pour ce que vous auriez éventuellement laissé passer du livre, pas d’inquiétude, en littérature plus on reste tardivement un enfant, plus on y gagne au bout du compte.
Chaloux mon ange. Repose-toi. Tu as dû attraper une insolation.
Ed, ma petite chatte, une insolation ça m’étonnerait, j’ai ouvert les volets à 21H00. Plutôt une insomnie.
Pour le reste, tu verras un de ces jours à quel point j’ai raison.
Ed, comme les sensibilités à la lecture différent. J’ ai pleuré ,ce qui en lisant ne m’arrive presque jamais ( pleurs à la fin de Cyrano de Bergerac) dès les premières pages , peut être parce qu’il imprégnée d’ une histoire transmise mais ce texte m’ a remuée comme rarement . L’ enfant sûrement au prise avec les évènements; ensuite la description de cette absurdité logique et totalitaire bien vue reste un modèle de dérive sociétale où tout semble aussi ordonné que juste alors qu’il décrit une monstruosité.
« j’ai ouvert les volets à 21H00 »
Dracula habite à Paris, faîtes attention ! Plus sérieusement, c’est une hérésie de ne pas profiter de ce soleil le weekend, même si j’avoue qu’il me scie l’organisme en semaine.
un peu. Je n’ai pas à rougir de mes analyses, au contraire.
Es
j’ai lu votre analyse sur le deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
Al beaucoup apprécié la clarté , la structure.
Ne peux à ce jour y confronter mon vais personnel.
Papier bible pas facile à lire au lít.
Volets grands ouverts la nuit.
Si on allume moustiques.
D’ac avec vous ici aaahhhhhh, pas de prof. pas d’élèves. Néanmoins, merci metro de ne pas dénigrer les premiers.
bises affectueuses
avis
les drones D à 23h10
Si Florence Artaud, les deux pilotes d’hélico. avaient bénéficié de l’IA, elle serait encore là.
Surprise par ce désir de l’ homme de.conquêtes toujours poussées sans résolution des pbs existant : comme, par ex. le continent de déchets qui dérive sur l’océan.
Marilyn Dead :
http://blogfigures.blogspot.com/2012/08/robert-frank-marilyn-dead_5.html?q=Marilyn
le p’tit Court à 20:39 écrit « si je comprends bien William Saurin »…
le problème est que ce renifleur de soutane ne comprend rien et ose une plaisanterie nominale que feu JC n’aurait pas désavouée… alors laissons-le à ses arguties de bedeau et à son « travail » si exaltant qui fait hurler de rire toute la compagnie car c’est vraiment un drôle de paroissien qui va au clac comme l’écrivait si bien Chaloux
bien à vous
WL
EIMI :
Alison Balsom :
Sue Lyon :
http://blogfigures.blogspot.com/2012/12/sue-lyon-shot-by-bert-stern-for-stanley.html?q=stern
Bonne journée
rose,
Je dois tellement à mes anciens profs, du collège au master, que je ne les dénigrerai jamais. En revanche, jazzi devrait comprendre que j’ai quitté les bancs de l’école il y a plus de 10 ans maintenant, alors son ton condescendant hein 🙂 Mais je ne lui en veux pas.
Oups. Fin des études en 2011 : petite erreur de calcul.
Ed, dans Les Choses, au-delà des énumérations et des listes d’objets, dissimulée peut-être sous son aspect de document sociologique et la critique implicite de la croyance des années 60 dans la consommation comme clef du bonheur et même voie du salut (voir l’épigraphe de Malcolm Lowry), derrière l’inventaire et « l’hyperréalisme » (Perec dixit), il y a aussi de la littérature au carré, c’est-à-dire que l’histoire y est racontée et le monde dit à travers les livres et les auteurs aimés et en particulier L’Éducation sentimentale dont il a repris plusieurs scènes. C’est une constante chez Perec que cet art citationnel, mais on ne s’en aperçoit pas forcément quand on lit l’un de ses livres.
Le conditionnel du début, que vous avez relevé, s’inscrit dans un système des temps spécifique à ce roman : il est approprié à la rêverie et à l’illusion des commencements, alors que le futur de l’épilogue évoque un destin sans plus d’échappatoire, et que l’histoire racontée entre les deux l’est pour l’essentiel à l’imparfait de l’habitude, cher à Flaubert.
Si je peux donner mon point de vue : ce qui fait un peu scolaire ou infantile c’est de vouloir que le roman nous serve à quelque chose, de le juger en fonction de cela et non pour lui-même. Cela sent un peu son « ouverture » à la fin du devoir.
Non qu’il soit sans intérêt de s’interroger sur le « travel porn » (mais son équivalent immobilier se porte très bien encore me semble-t-il, dans d’autres secteurs de la population que ceux dont vous choisissez de parler sans doute — magazines, suppléments des quotidiens, émissions spécialisées dans la vente des biens immobiliers ou la re-décoration express), mais là vous ne pratiquez qu’un bref rapprochement, une évocation rapide et vous donnez malencontreusement l’impression de réduire le roman à un « message » qu’il faudrait actualiser.
au master
–
On est en France ici, on dit maîtrise. Ce qui est peu de choses soit dit en passant.
Kleist, Wannsee fascine les Français qui moulinent le fascisme en rétrospectives quichotiennes. Riefenstahl toujours de la partie, manière « Ruderpartie » comme titraient les anciennes cartes postales pour promenade à pedalo sur la Spree, « styx des teutons »…Céline squelette secoué par des spasmes devant la déferlante philogermanopratine. que nous apprennent ces jeunes écrivains qui ont lu et rien vécu ? doit bien y avoir une deux phrases correctement ficelées qui donnent un nouvel éclairage à ce Kleist autofusillé uchronique par la conférence Goebbels. L’Allemagne en a ras la casquette de ses réfugiés, les littérateurs Français peuvent remixer leurs classiques.
Wannsee fascine les Français qui moulinent le fascisme en rétrospectives quichotiennes
les Français d’un certain âge ( d’un âge certain ) surtout, particulièrement dans l’espace des commentaires de la RdL
C’est quoi le CSD, Ed ?
A 1h26, jazzi proclame que « la Vie mode d’emploi » est le « chef-d’oeuvre absolu » de Perec. Ce doit être un effet de l’insomnie. Que peut bien être un chef-d’oeuvre « absolu », je me le demande. Gardons le sens du relatif, même s’il s’agit de Perec.
C’est une façon de dire, Jacques R. Le grand-oeuvre, si tu préfères. Mais tout est relatif. Chez Flaubert, pour moi, c’est Madame Bovary, pour d’autres c’est L’éducation sentimentale…
Loin de moi de vouloir faire la leçon à Ed, juste une opinion personnelle (et un avis amical) rien de plus.
Si j’osais, je conseillerais aussi à Ed, plutôt que de lire simultanément plusieurs auteurs, d’en approfondir un seul en le lisant complètement…
Christopher Street Day, dear baroz. le défilé pédé de Berlin,
qui caresse à l’Ouest le souvenir le souvenir des amerloques et à l’Est celui des acronymes (virtualité de grandeur dans la racornie ddr).
Merci, Phil. Ce que j’en pense, Ed ? Rien…
« Si j’osais, je conseillerais aussi à Ed, plutôt que de lire simultanément plusieurs auteurs, d’en approfondir un seul en le lisant complètement… »
C’est vrai qu’en théorie pour chroniquer un livre, on devrait avoir lu tous les précédents de l’auteur. Théorie que j’ai du mal à appliquer moi-même …
Le problème est qu’on ne saurait comprendre non plus William Sot Rien et son obsession de la soutane qu’il sort à tous propos , même lorsqu’on n’essaie de lui faire comprendre qu’elle est hors-sujet. Mais ce n’est pas grave, ça ne nous fera sur ce blog qu’un aliéné de plus…
MC
« ce qui fait un peu scolaire ou infantile, c’est de vouloir que le roman serve à quelque chose. »
Excellent, X.
MC
C’est quoi le CSD, Ed ?
Bonne question Annibal et je te remercie de l’avoir posée.
difficile de ne pas sortir les productions intellectuelles d’un contexte historique, social, économique, politique…
les américains se sont trouvés une nouvelle star de la philo, Matthew Crawford, bien ancré dans la tradition américaine c’est un philosophe mécanicien qui fabrique des pièces pour réparer des vieilles motos ; à partir de son expérience de travailleur manuel il explique la façon dont l’activité manuelle peut faire obstacle à la fabrication d’un monde virtuel dont la conséquence essentielle est d’exacerber l’égoïsme si utile au développement de l’hyper capitalisme.
Pour Crawford les Lumières portent la responsabilité des mauvais penchants du monde actuel. Surtout Kant, inventeur de l’individu moderne, comme entité parvenant à une entière autonomie et liberté grâce à la parfaite scission entre le corps et l’esprit. Locke aussi est dans le coup. Tout cela flirt avec un heideggerianisme réactualisé.
Musil avait voulu centrer son travail autour de l’historicisme, critiquer ceux qui comme Hegel essaient de trouver un sens au cours de l’histoire humaine. Musil a lu Bolzano (causes partielles et globales), probablement aussi Cournot (cause et hasard).
amusant de retrouver dans le livre de Taylor (« malaise dans la modernité ») des éléments de la critique musilienne, notamment quand il définit trois éléments du « malaise » actuel :
– autonomie et individualisme servant de fondement à un nouvel ordre à la fois social et cosmique
– hégémonie de la raison instrumentale
– la troisième cause se situe dans les conséquences politiques des deux premières.
Le différent qui opposait Musil et Broch sur connaissance et mysticisme etc… n’est à l’évidence toujours pas tranché, même si leurs deux personnages : Ulrich de Musil et Richard Hieck de Broch ont fait le choix des mathématiques, on voit que face aux questions complexes leurs voies divergent.
Une drôle d’époque où le livre ne servait manifestement pas à simplement divulguer un message d’ordre « communicationnel » aux lecteurs et où le « plaisir de la lecture » n’était pas encore à l’ordre du jour.
Dans les œuvres séminales de Flaubert, on cite souvent « Madame Bovary », ‘L’éducation sentimentale », mais on trouve parfois aussi des traces d' »Un cœur simple »
« Ed, tout au contraire de la grosse mouche, j’ai trouvé que votre style s’était densifié. Vous affinez votre instrument. » (Chaloux)
« Tu as dû attraper une insolation. » (Ed)
C’était gentil mais un peu démago, Chaloux. ça eu payé mais ça paye plus !
C’est moi la grosse mouche, Chaloux ?
« Un coeur simple », que j’aime beaucoup, c’est un peu la cerise sur le gâteau, Soleil vert ! Et puis, autre incontournable de Flaubert, la Correspondance…
les nazis ont donc effacé la citation « évangélique » de Matthieu tout en conservant le « Dieu est avec nous » inscrit sur leur ceinturon, curieux non ?
Exemple du style plus « densifié » de Ed, selon Chaloux ?
http://rockandvolk.blogspot.com
Ed, il fait très chaud, je me contente de suivre les consignes, fort sages, de l’alerte canicule. D’autant que je supporte très mal la chaleur. J’attends que le thermomètre descende et que les routes se vident pour f.outre le camp hors de Paris. Est-ce qu’il fait vraiment 23° à Hambourg? Quel rêve…
Chi.anzy, si c’est toi la grosse mouche? Devine. J’espère en tout cas que tu nous donneras un compte-rendu de ta visite au moulin d’Aragon, en précisant s’il t’aura fallu ou non un bonnet de bain et un gilet de sauvetage.
Phil « devant la déferlante philogermanopratine. que nous apprennent ces jeunes écrivains qui ont lu et rien vécu ? »
rien vécu : non Phil, même pas un épileptique, chez qui, dans les moments profonds de leur existence, il y a peu de chance que leur comportement manifeste à ce point l’assurance et la sereine liberté de la vie…
Jazz 10h46, j avais posé la même question mais comme nous sommes en froid par ces temps caniculaires , aucune réponse ne vint satisfaire mon attente d’ info. Mon ange, c’est terriblement tendre et je ne sais trop quelle est la nature de la transaction qui permet à chaloux d,obtenir cette qualification démonstrative. J’ ai souvent rêvé à éprouver l’ envie et vivre l’ opportunité de dire » mon amour » à un homme ou pourquoi pas une femme mais l’ intensité du voltage ne m’y a jusqu’à ce jour pas amenée. Les mots d’ amour sont au hommes et aux femmes ce que les pipis sont aux canidés, ils marquent un territoire sans l,’ inconvenient de l’ odeur et avec l’ avantage de la douceur , de la poésie, de l’ image .
Chi.anzy, tu vas finir, ce qui ne sera pas un mince exploit, par devenir plus pénible que Blabla dans le rôle de l’écrivain raté. Je me suis toujours demandé pourquoi tu l’appréciais autant. Je viens de comprendre que tu faisais tes classes.
Ed, j’ai vu un film qui vient juste de sortir à Paris. La fin se passe à Hambourg et montre la ville sous son meilleur aspect. « Mario », c’est son titre, nous conte les amours interdites et secrètes de deux gays footballeurs professionnels : the last tabou !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19578019&cfilm=263189.html
« Chi.anzy »
C’est moi, Chaloux ?
On ne peut dissocier Un Cœur Simple du triptyque des Trois Contes, me semble-t-il.
MC
Chaloux, alors ainsi l’ ère des jacquou est définitivement terminée, comme quoi il faut préférer la réserve à la déclaration.
le CSD est un exemple d’écriture densifiée, Beltegeuse !
« On ne peut dissocier Un Cœur Simple du triptyque des Trois Contes, me semble-t-il.
MC »
Il me semble que l’on peut, MC !
Oui, Beltegeuse, Chaloux m’a abandonné pour une hambourgeoise vaporeuse !
Vaporeuse, elle ne vous a pas informé de son poids en kilogrammes.
Béré, vous préféreriez en litres?
L’ esprit vous occupe plus que la matérialité corporelle et je vous donne raison car c’est un véhicule efficient.
« Il me semble que l’on peut, MC ! »
On peut mais on se prive.
Un litre équivalant à un kilo, je ne vois pas la différence. Un contenant, des contenus. Une question de volume toutefois pour le corps, et de répartition pour garantir l’ esthétique.
Je ne sais pas ce qu’est le tryptique des trois contes?
J’ai lu, très jeune, les Trois contes, Chaloux. Mais on peut faire un sort tout particulier au Coeur Simple, me semble-t-il. Je me souviens que j’avais alors essayé de le faire lire, en vain, à ma petite soeur, pensant que cette lecture pourrait lui plaire… Ce qui est vain, c’est de vouloir conseiller les autres ! Les conseils ne valent-ils que pour soi ?
On ne peut lire systématiquement tous les auteurs, Soleil vert, mais du moins peut-on lire l’essentiel de leurs oeuvres. C’est ce que j’ai appliqué, très tôt. Quand un écrivain m’accrochait, je m’attachais à lire le plus de livres possibles de lui, et, s’il y avait lieu, sa correspondance, ses mémoires, sa biographie… Ainsi il me semble très arbitraire de réduire Perec aux Choses. Un peu comme si l’on réduisait Modiano à La place de l’étoile ou Le Clezio au Procès verbal ! Ce que je voulais dire à Ed, sans être désobligeant, c’est que plutôt que de grappiller tous azimuts, il me semble préférable de creuser les sillons… Mais je sens que Phil va encore nous parler de la génération ipodée !
Voilà, Beltegeuse !
« Les « trois contes » résument tout l’art flaubertien : Un cour simple, c’est le psychologue intimiste ; Hérodias, c’est l’historien, le peintre ; Saint Julien*, l’amateur de fables et de surnaturel. Tour à tour son enfance, l’Antiquité, le Moyen Âge, fournissent le décor. Derrière tant d’art, la tendresse de qui a écrit : « Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. »
*La légende de saint Julien-l’Hospitalier
Chaloux, me diras-tu pourquoi tu as tant de haine contre Aragon ?
Chaloux dit: 5 août 2018 à 12 h 43 min
« Il me semble que l’on peut, MC ! »
On peut mais on se prive.
C’est jouer sur les mots. Bien sur que les deux autres textes sont excellents. Ce que Jazzi et moi essayons de mettre en avant, c’est que Flaubert a créé ici un archétype, esquissé ailleurs comme la description de la vieille servante sur le marché tiré de Mme Bovary et archétype elle des dictées scolaires
Jazzi, assez causé d’Aragon.
J’ai oublié de dire que je viens de lire l’excellente préface à La sorcière de Richard Millet en Folio. Ce qui explique que je me sois replongé quelques heures dans le Journal, en édition complète, cela va sans dire.
Un cœur simple est évidemment un très grand texte, c’est aussi le plus facile d’accès. Mais Saint-Julien, quelle merveille -et quelle leçon pour un romancier, le Joyce de Gens de Dublin a du le lire de près-. Hérodias, le plus secret de tous les textes de Flaubert.
Le Journal de Michelet. Évidemment.
Chaloux, contrairement à WGG, je ne suis pas un très bon pédagogue.
Écrivain raté ? Probablement…
Depuis toujours, je m’interroge sur ce que doit être le roman, aujourd’hui ?
Je pose souvent la question, ici. Jamais trouvé la bonne réponse… Mais je ne désespère pas !
Le c… de ma femme
Peux-tu remplir les petits points, Chaloux ?
Pas dans l’index (si j’ose dire).
» Je me souviens que j’avais alors essayé de le faire lire, en vain, à ma petite soeur, pensant que cette lecture pourrait lui plaire… Ce qui est vain, c’est de vouloir conseiller les autres ! Les conseils ne valent-ils que pour soi ? »
Si elle avait lu « Le conte de Suzelle », extrait de Janua Vera , recueil de Jean-Philippe Jaworsky et avatar d' »un cœur simple »…
Une jeune servante rencontre au lavoir un jeune homme. Séduite par sa beauté elle s’astreint à toutes les corvées de lessive dans l’espoir de le revoir. Le temps passe et avec lui les guerres. Elle vieillit, se marie, a des enfants et ne revoit jamais le jeune homme. Elle meurt. Un jour l’homme toujours aussi jeune et beau passant au lavoir demande des nouvelles de la servante. Les dieux et les hommes n’évoluent pas sur le même plan d’existence …
** la sorcière ou la danseuse ?? celle de Michelet ??
en tout cas celle de Fritz Lang (remasterisée..)
https://www.youtube.com/watch?v=A0D4fHieW8o
La sorcière est de Michelet, la préface de Millet.
Pour le « fasciste » qui étonne tant PA, je tiens à préciser que cette inscription est à Francfort mais pas à Francfort sur le Main, à Francfort sur l’Oder, donc dans ce que l’on a appelé longtemps l’Allemagne de l’est occupée par les cocos et l’inscription n’est pas à lire au sens du fascisme mussolinien mais au sens du fascisme tel qu’il est vu par les communistes; le nazisme est vu par les communistes comme un « fascisme » parmi d’autres. Je voulais insister par ailleurs sur la lecture de Kant qui a tourneboulé Kleist. Il a constaté alors (cela remonte à 1800 ou à peu près) que le réel ne pouvait pas être entièrement connu comme l’espérait le scientifique de formation Kleist – il restait une part d' »en soi » inatteignable – et cela a accentué son désespoir naturel.
Ce qui est terrible avec Kleist et PA en rend très bien compte c’est qu’on ne peut pas oublier les deux coups de revolver, l’assassinat et le suicide. Lorsqu’on le lit on y pense sans cesse. Ainsi cette histoire de marionnettes que j’ai traduite et qui conte la perte de la « grâce » par la suite d’un trop grand développement de la conscience. Par grâce il faut entendre nature, ordre ancien, instinct, toutes ces choses qui loin de la philosophie de Kant s’ordonnent sans qu’il faille faire appel à la désolante raison. Désolante: c’est ainsi que le voit Kleist en tout cas. Je pense aussi que l’on oublie qu’on a affaire à un être socialement déclassé; il aurait dû être militaire et il l’a été par tradition familiale, d’une famille de nobles terriens où il faut être officier, il a démissionné; il a vu combien tout cela était vain, en cette époque où tout bascule de l’aristocratie foncière à la bourgeoisie industrielle qui commence à se déployer. Le coup de pistolet est en outre une figure obligatoire depuis une génération : Werther est paru en 1775 et a fait les ravages que l’on sait. Kleist comme militaire a manié des armes constamment. Mille facteurs se croisent ainsi, on pourrait dire se liguent ainsi contre son génie. Exceptionnel, hypersensible, sexuellement troublé par la présence de sa jeune sœur à ses côtés déguisée en homme… ça fait beaucoup. Il faudrait ajouter Napoléon qui vient en remettre une couche dans le bourgeois maître du monde contre les aristocrates qui se la jouaient depuis des siècles. C’est vers la même époque que Hölderlin devient fou (1804-1805); finalement à y regarder de près le coup de pistolet donne le signal de départ d’une dérive qui va mener aux guerres atroces que l’on a connues. Ces années dans les petites provinces d’Allemagne sont un étrange creuset magique où les musiques les plus belles et les folies les plus folles se fabriquent à l’envi. On appelle ça le romantisme. Ne reprochons pas à Goethe de n’avoir pas vu Penthésilée; il est quand même l’homme qui a fait représenter « La cruche cassée » du vivant de Kleist… et ce fut peut-être finalement pour Kleist un succès fatal… étranges moments.
A moins que Millet ne soit la sorcière !
Et que vient faire Robespierre, dans tout ça, Chaloux ?
Aragon répond très bien à la question de ce que doit être le roman, aujourd’hui : réaliste ! Le problème est que sa pratique ne correspond pas tout à fait à sa théorie !
@Chaloux & @Petit Rappel:
En fait, Saint-Simon apporte aussi un démenti: d’abord il rappelle l’histoire, comme bien connue, du choc de la tête coupée, mais pour ensuite ajouter qu’il a un jour questionné sur la véracité des faits l’Abbé de La Trappe – en passant vite sur ses « amours » – et que celui-ci aurait infirmé. Rancé n’était pas en voyage, mais a assisté Mme de Montbazon durant sa courte maladie; il songeait à se retirer déjà avant ce deuil; etc… On voit d’ailleurs que la légende circulait du vivant même de Rancé.
Au passage, Saint-Simon aurait pu conter l’anecdote lors des nombreuses mentions de son vénéré Rancé dans le début des Mémoires (ses visites à La Trappe, le portrait « dérobé » de Rigaud, ses positions dans la querelle du quiétisme…); or, il la glisse tout à trac en un à-côté de la nouvelle du mariage ou d’un deuil d’un obscur rejeton de la famille des Montbazon qui ne lui est rien. Typique de Saint-Simon, prenant soudain une tangente ou entreprenant le « crayon » d’un personnage, quand ça lui chante, au mépris de tout plan ou de toute construction « pourpensée » – et certes ne facilitant pas une lecture linéaire de ce riche bric à brac.
@Ort.
Très juste. Pléiade tome 1. Trompé par mes souvenirs de lecture, ce qui m’arrive souvent. Je suis en train de rédiger une petite chose sur cette question.
Pages 521-522.
Très juste mise au point sur Rancé, Ort. En revanche, il semble bien il y avoir eu ce que Montrémy appelle une conversion parle cadavre. cette femme qui lui faisait confiance, probablement pas plus, il la retrouve morte au terme d’un imbroglio ou il aurait du être présent pour l’assister, et ou il ne l’était pas. D’ ou culpabilité et lancement de la Réforme de la Trappe après s’être séparé des Abbayes d’autres ordres qu’il avait en commende, non pas en les remettant dans le circuit de l’offre et de la demande mais en exigeant et en obtenant à leur tête la nomination de religieux , ce qui n’accroit pas sa popularité. Mais c’est un Bouthillier, et il a la puissance d’imposer ces exigences, non sans mal.
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