Qu’est-ce qu’un héros ?
Et si au fond tout écrivain écrivait pour ne pas être écrit ? La formule à la première personne revient souvent dans Le Monarque des ombres (El monarca de las sombras, traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic avec Karine Louesdon, 324 pages, 22,50 euros, Actes sud), le nouveau livre de Javier Cercas, très attendu par les lecteurs des Soldats de Salamine, d’Anatomie d’un instant, de L’imposteur. Autant d’enquêtes sur un passé qui ne passe pas car il est de ces auteurs qui grattent obstinément les cicatrices quitte à rouvrir les plaies.
« J’écris pour ne pas être écrit ».
Autrement dit : j’écris pour me libérer du destin que ma famille et mes proches m’ont promis quand ils ne me l’ont pas imposé. Depuis son enfance, Cercas vit avec le fantôme qui hante les siens, une sorte de héros aussi légendaire que négatif, un grand oncle du nom de Manuel Mena fauché par la guerre civile à 19 ans à peine mais dont la seule pensée le faisait rougir. Pendant des années, il en a refoulé l’ombre portée sur son œuvre, redoutant le jour où il n’aurait d’autre choix que de s’y attaquer frontalement, seul moyen de crever l’abcès à la mémoire. Ce à quoi il s’est finalement résolu, fort du succès de ses précédents livres et de la notoriété acquise. Car dans l’Espagne d’aujourd’hui, où la polémique sur le transfert de la tombe du général Franco hors de son mausolée du Valle de los caidos est à la « une » de la presse depuis des mois, il ne va pas de soi d’honorer la mémoire d’un ancien phalangiste, jeune officier des Regulares comme on appelait les troupes d’Afrique formées principalement de soldats indigènes à l’exception de l’encadrement ; les tirailleurs d’Ifni y étaient rattachés.
Il y a deux manières de voir la guerre : soit par le prisme de la Reddition de Breda de Velasquez, toute de dignité dans la défaite et de magnanimité dans la victoire. Soit par celui du Tres de Mayo de Goya où l’on bascule vite du désastre dans l’horreur. Lorsqu’il s’est engagé, Manuel Mena avait l’esprit plein de Velasquez ; il en est revenu avec des cauchemars goyesques. Une phrase revient souvent au cours du récit, assénée sans l’ombre d’un doute tel un axiome alors qu’elle est hautement contestable, mais il est vrai qu’elle traine partout comme telle :
On sait qu’au lendemain d’une guerre, et on l’a bien vu en France à la Libération, la reconstruction exige un récit national unificateur, ce que le pouvoir en place se fait fort d’encourager. Que l’on trouve ce sophisme dans les Frères ennemis (1944) de Robert Brasillach ne doit pas égarer, car on la découvre aussi bien dans des écrits de marxistes et de staliniens, sous la plume de Winston Churchill et surtout (pour la première fois ?) sous celle du philosophe Walter Benjamin dans « Sur le concept d’histoire » (1940) ; il répondait à Ernst Jünger qui, dans Le Travailleur (1932), affirmait que le vainqueur a toujours le souci de créer son propre mythe en écrivant l’histoire. Refermons le débat car il nous emmènerait trop loin. Mais en relisant la dernière page du Monarque des ombres où cette phrase surgit à nouveau, on serait tenté de répondre à l’auteur que plus de quarante ans après la fin du franquisme, il n’y a plus ni vainqueur ni vaincu ; depuis bien longtemps déjà, tant en Espagne qu’ailleurs dans le monde, l’histoire de cette guerre civile est écrite par les historiens. Parfois même par les écrivains… Celui-ci dit bien comment la haine s’est rapidement propagée dès les élections de février 1936 jusque dans les villages, que l’on croyait mieux protégés contre ce poison eu égard à la proximité des habitants entre eux.
Pas sûr que des lecteurs peu au fait de l’histoire politique ou intellectuelle espagnole saisissent toutes les nuances et allusions. Ainsi lorsque, à propos d’un personnage, il est précisé qu’ « il professait une loyauté contradictoire à Miguel de Unamuno et à José Ortega y Gasset et à la Revista de Occidente « . Mais qu’importe ! Parmi les personnages et les romans fréquemment évoqués, le lieutenant Drogo du Désert des tartares de Dino Buzatti est le plus frappant ; car comme lui, le grand oncle de Cercas, qui fait ses classes d’officier un peu rapidement en raison de l’urgence de l’heure, n’en finit pas d’attendre un combat qui n’arrive pas alors qu’il est intoxiqué de discours sur la beauté purificatrice de la guerre. Il aurait pu tout aussi bien être le Jünger d’Orages d’acier pas moins exalté et pressé d’en découdre. Mais s’il est un livre vers lequel le Monarque des ombres donne envie de se précipiter (et y a-t-il plus grande vertu pour un écrivain que de renvoyer à l’écrivain à qui il doit ?), c’est bien la nouvelle Il est glorieux de mourir pour la patrie du serbe Danilo Kis, preuve de l’universalité de la guerre.
Cercas n’invente rien même s’il doit bien parfois combler des trous et des blancs. Il se dédouble à travers la double voix de deux narrateurs qui s’appellent comme lui, l’un en historien distant et l’autre racontant le work in progress du roman, mais se refuse à imaginer. Enfin, à trop imaginer, à imaginer au-delà du raisonnable car « ceci n’est pas une fiction et je ne suis pas un littérateur « . Puisque c’est une manière d’épopée mais dans le réel, il ne s’est pas embarqué sans son Sancho Pança. En l’espèce son ami le cinéaste David Trueba (dans les Soldats de Salamine, l’écrivain chilien Roberto Bolano jouait ce rôle indispensable).
Si de livre en livre Javier Cercas n’a pas à proprement parler inventé un genre qui doit beaucoup au Truman Capote de De sang-froid, il l’a singulièrement revitalisé et brillamment renouvelé. Ses enquêtes convoquent tous les genres littéraires au service d’une recherche de la vérité ; cette fois encore, il n’hésite pas à se mettre en scène afin de mieux embarquer le lecteur dans la complexité de l’Histoire. Le débat est toujours d’actualité sur les accommodements de la littérature avec le passé surtout quand celui-ci ne passe pas (Mario Vargas Llosa y est revenu récemment dans « Historia y ficcion », une récente tribune à lire ici)
Cercas se demande pourquoi son village d’Ibahernando s’étant scindé en deux, une partie de ses habitants qui n’avaient jamais quitté leur terre ont pris fait et cause pour leur ennemi de classe, les grands propriétaires qui les exploitaient, contre la République qui proposait de les défendre. Pourquoi ils sont morts pour défendre d’autres intérêts que les leurs, question qui n’épargne pas ses plus proches, famille de petits propriétaires terriens. Vaste sujet qui déborde et explose les cadres historiques et géographiques de ce livre mais ramène au village d’Estrémadure puisque l’universel, c’est le local moins les murs (Miguel Torga). Il dénonce les mensonges qui ont guidé son jeune grand-oncle dans son engagement, et c’est aussi en cela que son propos à une portée universelle, d’Achille à Kipling (« Si on demande pourquoi nous sommes morts, dites que c’est parce que nos pères ont menti ») et aux war poets anglais de la première guerre mondiale, sous la plume desquels le mot même de « mensonges » revient comme un leitmotiv.
Un vers d’Horace est placé en épigraphe :
« Dulce et decorum est pro patria mori »
Mais la seule patrie que l’on puisse défendre sans se tromper, n’est-ce pas la patria selon Cervantès : son coin de terre, son village, son quartier, sa région ? Rien n’est moins idéologique. Le seul vainqueur, c’est le survivant, le rescapé, fut-il asservi. Telle est la leçon du Monarque des ombres. Le retour du corps de Manuel Mena fut un funèbre événement pour tout le village. Tous s’inclinèrent devant le jeune mort. Mais quels peuvent être la place et le statut du héros mort du côté fasciste lors de la terrible bataille de l’Ebre, l’une des plus décisives, « une tuerie insensée » qui dura 115 jours et autant de nuits entre l’été et l’automne 1938 ? Cercas a trouvé non seulement la note juste mais la bonne lumière pour l’éclairer : le clair-obscur. On découvre Manuel Mena à travers les témoignages recueillis par l’auteur auprès de ses compagnons d’armes ou des villageois. Dans ses derniers jours, il apparaît aussi amer qu’Achille dans l’Odyssée, livre qui n’a pas quitté Cercas tout au long de son enquête, de même que l’Iliade. La perspective idéaliste du kalos thanatos, une belle mort à la grecque, pure et noble, hante ces pages souvent édifiantes.
A la fin de son odyssée dans la mémoire de sa famille, de son village, de sa région, de son pays, l’auteur découvrira les raisons tout à fait morales, et non pas politiques, qui avaient poussé son grand oncle à s’engager… Faut-il préciser que le cas de ce jeune homme du village d’Iberhando (Estrémadure) n’a d’intérêt que par ce qu’il contient d’universel, et que c’est justement la grande vertu de la littérature à son meilleur de nous y faire accéder ?
Ne cherche pas à m’adoucir la mort,, ô noble Ulysse !/ J’aimerais mieux être sur terre domestique d’un paysans,/ fût-il sans patrimoine et presque sans ressources,/ que de régner ici parmi ces ombres consumées… » (fin du chant XI de l’Odyssée, traduction de Philippe Jaccottet)
Il n’y a qu’un vie : celle des vivants. Qu’un seul vainqueur : celui qui a survécu. Tout dans ce récit puissant le hurle à travers l’histoire d’un homme qui eut politiquement tort et moralement raison. Dans l’erreur historiquement, dans le vrai personnellement. A la fin, c’est la guerre qui gagne, elle seule. Dans une page de sa novela sin ficcion (roman sans fiction), Javier Cercas reconnaît qu’au fond, il a écrit ce livre pour révéler à sa mère sa vérité sur Manuel Mena, ce qu’il était incapable de faire de vive voix. En cela, il illustre parfaitement cette réflexion de Cioran :
« On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne » (in « De l’inconvénient d’être né »)
La morale ? Mieux vaut être vivant et le serf d’un autre serf plutôt qu’un monarque mort au royaume des ombres. Cela vaut-il la peine de risquer sa vie pour une cause à laquelle on croit, fut-elle sanctionnée comme injuste par la postérité ? Désamorçant la question que l’on brûlerait de lui poser, Javier Cercas reconnaît dans son livre que s’il avait eu le même âge que son grand oncle à l’époque de la guerre civile, il n’aurait probablement pas eu le courage de mettre ses actes en accord avec ses idées. Il faut un certain courage pour l’admettre mais de toute façon, ainsi posé et l’on n’y coupe jamais chaque fois qu’un écrivain né après guerre s’empare de la guerre, le cas de conscience est vain. Car s’il avait eu 19 ans en 1936, tout en s’appelant Javier Cercas, il aurait été autre que ce qu’il est, façonné par d’autres idées que les siennes aujourd’hui et ignorant de la suite des événements.
(« Défilé de Regulares marocains pendant la guerre civile ; « La Reddition de Breda ou Les Lances », 1634, huile sur toile de Diego Vélasquez, musée du Prado, Madrid ; « Manuel Mena » ; « Tres de mayo », 1814, huile sur toile de Francisco Goya, musée du Prado, Madrid; photos D.R.)
1 014 Réponses pour Qu’est-ce qu’un héros ?
Jazzi, plus jeune ou moins âgée que vous, j’ai cependant vu cria cuervos avec Géraldine Chaplin, mais pas le premier, j’ai vu des films autours du flamenco, et aussi vivre vite, il faudrait que j’éprouve sa filmographie et je pourrais aussi les revoir avec autant de plaisir qu’au temps de leurs sorties en salle.
Bérénice, il est bien connu que le régime franquiste s’est considérablement assoupli à partir des années 50 (en 1959, voyage triomphal d’Eisenhower à Madrid), à la fois pour faire bonne figure vis-à-vis des alliés anglo-américains et sous l’influence des millions de touristes qui ont commencé à envahir la péninsule et influencer les idées et les moeurs des autochtones…
J’epluche pour éprouve. Correcteur.
AN, vous savez bien que certains et certaines ( un souci de parité) fonctionne dans une géométrie variable, tandis que d’autres développent des stratégies de camouflage très élaborées. Ce qui se passe sur ce blog laisse passer de la perversité des êtres, la goujaterie a au moins cela qu’elle est franche et visible comme les yeux sur un visage.
Il faudrait aller à la cinémathèque de Madrid et voir les rétrospectives comparées de Saura, 86 ans, et Almodovar, Bételgeuse !
Fonctionnent, au temps pour moi.
Un peu kitch !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cine_Doré
Oui Jazzi, je crains ne pas disposer des moyens suffisants à ce genre de projet. Je rêve néanmoins du Portugal, des petits états de la Baltique, d’Ecosse, d’Italie du nord …
Quelle différence il a-t-il entre la politique boutiquière de Salvini et la politique boutiquière de Macron ?
@ Alexia Neuhoff
Ah, enfin tu vois clair ! C’est exactement cela: avec les grosses bêtasses de mauvaise foi de ton espèce, qui parlent de ce qui ne connaissent pas comme toi, et qui accusent ceux qui racontent des faits de tenir « propos monstrueux qui ressortissent du révisionnisme », je suis un parfait goujat.
Et fier de l’être, grosse andouille.
Hier, Chaloux a donné toute la mesure de sa crasse vulgarité. En comparaison, la pire des harengères des Halles étaient d’une rare distinction. Il est le produit de ce que la petite bourgeoisie produit de pire : envie, sournoiserie, lâcheté… Le plus triste (pour lui), c’est qu’il se croit irrésistible !
Sur le quiz proposé par X et les réponses:
je n’en reviens pas; vos connaissances littéraires sont ahurissantes, en quelques minutes les réponses furent trouvées. Je suis admiratif, pour dire le moins.
Lucien Bergeret, pour mon « Livre de San Michele », c’était votre mémoire? ou la phrase se trouvait-elle sur internet? Avez-vous un commentaire à nous faire sur ce livre?
Eh bien heureusement qu’on ne vous a pas mise à la casse comme votre voiture…
Ce que les gens qui ne connaissent l’Espagne qu’à travers les livres ne comprendront jamais c’est que c’est que l’Espagne est un pays qui a toujours été bordélique, pour le dire vite.
Donc, bordélique il l’était pendant le Moyen-âge, bordélique à l’époque de l’Inquisition, bordélique pendant le Siècle d’Or, bordélique pendant le XVIIIe et XIXe siècles, bordélique pendant les 2 républiques, bordélique entre elles et bordélique pendant la dictature de Franco, dans laquelle bordélique était sa Censure (il y a des livres hilarants sur ce thème), bordéliques les franquistes qui occupaient tous les postes importants, bordélique l’Université, bordélique l’administration, bordélique la police, bordélique l’Église, etc, etc.
Sauf, je le répète, pour certains thèmes, comme celui de contester le pouvoir de Franco, comme faisaient, avec beaucoup de courage, les communistes dans l’université ou les mines (Franco, qui avait dû réprimer la révolte des mineurs aux Asturies en 1934, avait très peur d’eux; pour éviter que les communistes aient une influence idéologique sur eux, il leur a donné – les mines étaient nationalisées – des salaires mirobolants; du coup ils n’ont jamais eu trop d’envie de se révolter).
Autre chose qu’il faut aussi comprendre est que les Espagnols ne sont pas un peuple « idéologique », comme le français. Les idées en général, et les idées politiques en particulier, ont beaucoup moins d’importance qu’ici. D’où le fait de voir dans las tertulias d’écrivains et artistes dans les années 40 et 50 franquistes et anti-franquistes mélangés et amis les uns des autres (beaucoup d’écrivains anti-franquistes écrivaient dans la presse franquiste ou publiaient dans des revues littéraires payées par le régime).
@ Jazzi
Tu ne pourrais pas la fermer 5 minutes, au moins?
Inge Feltrinelli n’est plus.
https://renatomaestri.blogspot.com/2018/07/la-borsa-della-feltrinelli.html
Et bordélique l’Espagne d’aujourd’hui, Pablo ! Mais en va-t-il différemment en France ou en Italie ? Chez nous, on donne les pleins pouvoirs à un homme et aussitôt on rend le pays ingouvernable ! Ce qui me semble néanmoins caractéristique de l’Homme espagnol, c’est l’absence d’humour. Les Italiens, par exemple, riaient de leurs divergences à travers le conflit bon enfant de Don Camillo et Peppone : celui qui croyait au ciel et celui qui croyait au communisme. Même sous Mussolini, la « guerre civile » fut moins féroce et sanglante qu’en Espagne, le pays de Viva la muerte !
Pour comprendre à fond le thème des écrivains et la guerre d’Espagne il faut lire la nouvelle édition (corrigée et augmentée) du déjà classique « Las armas y las letras. Literatura y guerra civil (1936-1939) » de Andrés Trapiello (Ediciones Destino, 2011), 640 pages, 11,95 euros sur Amazon.
Mais bien avant la Guerre d’Espagne, pour bien aborder ce pays singulier, ce que j’ai fait jeune homme, je conseille la lecture de ce classique en poche, si je puis me permettre, n’étant pas espagnol, Pablo !
https://www.amazon.fr/LHomme-espagnol-Attitudes-mentalités-siècle/dp/2870278918
C’est ainsi que je me suis autorisé, plus tard, à commettre cet ouvrage-là, Pablo !
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-des-iles-Baleares
D, ce qui m’a déplu entre autres détails fut la visite médicale de contrôleobligatoire avant récupération du permis. Le médecin chargé d’appliquer son tampon après la prise de sang réglementaire fit comme s’il ne me connaissait pas alors que j’avais bossé avec lui , du moins rencontré sur un de mes lieux de travail. J’étais une suspecte parmi les autres et la police a même après cela enregistré mon empreinte génétique, si elle n’a pas été détruite, je suis fichée sous je ne sais quelle dénomination.
Jazzi, ce qui caractérise l’Homme espagnol, c’est la rigueur, évidemment.
L’ibère est rigoureux.
Bon d’accord, je sors.
J’aurais dû me douter que l’on pouvait « trichercher® » (déposé par « Pado » autrefois sur un autre blog) mais peu importe !
— Lucien Bergeret à 10 h 13 min (merci d’avoir laissé les autres jouer encore un peu) et Jazzi à 10 h 18 min
christiane
à 10 h 19 min: oui, c’était aussi un peu l’idée
à 10h 23: Mea maxima culpa ! Vous avez parfaitement raison, dans ma hâte (et parce que ça « collait » à l’ambiance) j’avais négligé le bas de la page paire en face
Le premier « mot de la fin » ne concerne donc pas une guerre au sens propre, bien qu’il y ait assurément de l’héroïsme dans la démarche.
1. Que s’apaise ce tumulte dévastateur, comme se retire d’un pays mis à sac une horde en déroute.
L’esprit doucement s’endort, il n’y a que le cœur qui se souvienne
—> Louis-René Des Forêts, Ostinato
Clopine à 10 h 20 min : ce n’était pas du Conrad, ni un texte traduit, mais votre intuition de l’influence proustienne était excellente (et c’est peut-être cela l’important dans ce genre de jeu : la réflexion, les étapes de la « démonstration » plutôt que la solution, puisque l’on peut maintenant trouver en un ou deux clics sur la toile ! C’est pourquoi, Claudio, a) mon jeu ne se voulait pas du tout un « quiz » et b) l’excellence démontrée relève parfois davantage de l’aptitude à rechercher une information sur Internet que de connaissances proprement littéraires).
7. Comme si quelque chose de plus que l’été n’en finissait pas d’agoniser dans l’étouffante immobilité de l’air où semblait toujours flotter ce voile en suspension qu’aucun souffle d’air ne chassait, s’affalant lentement, recouvrant d’un uniforme linceul les lauriers touffus, les gazons brulés par le soleil, les iris fanés et le bassin d’eau croupie sous une impalpable couche de cendres, l’impalpable et protecteur brouillard de la mémoire.
—> Claude Simon, Le Tramway.
Lucien Bergeret à 10 h 50 min : oui ! C’était même (à mon avis) la « clausule » la plus caractéristique et donc la plus facilement reconnaissable (la phrase, son rythme, son lexique : »égarantes », sa thématique : « l’attente », « le décor »)
Pardon pour l’orthographe : écHo bien sûr
6. Je marchais le cœur battant, la gorge sèche, et si parfait autour de moi était le silence de pierre, si compact le gel insipide et sonore de cette nuit bleue, si intriguants mes pas qui semblaient poser imperceptiblement au-dessus du sol de la rue, je croyais marcher au milieu de l’agencement bizarre et des flaques de lumière égarantes d’un théâtre vide— mais un écho dur éclairait longuement mon chemin et rebondissait contre les façades, un pas à la fin comblait l’attente de cette nuit vide, et je savais pour quoi désormais le décor était planté.
—> Julien Gracq Le rivage des Syrtes
Jazzi à 10 h 56 : On avait ici beaucoup parlé de Morand récemment, et il y avait là un petit clin d’œil à la phrase de Péguy sur le père de famille aventurier (héros ?) des temps modernes.
Car derrière cette porte, il y a sa femme qui vient d’accoucher ; la grossesse les avait déjà éloignés l’un de l’autre (« Chaque jour, elle devenait plus fermée à tout ce qui n’était pas sa gestation […] Un grand étonnement ébloui la possédait auquel son mari ne comprenait rien. Elle adorait une sorte d’idole cryptique, de grenouille sacrée dans son étang clos, à qui elle rendait un culte obscur ») mais surtout, depuis qu’il se sait malade, « Hedwige ne lui était plus nécessaire ».
3. Il hésita encore un instant devant la porte blanche. Allait-il entrer ? « À quoi bon… » Il haussa les épaules, tourna le dos et redescendit l’escalier.
—> Paul Morand, L’Homme pressé
Jazzi à 11 h 02 min oui, mais encore une fois vous auriez pu signaler par une phrase « codée » que vous aviez trouvé ce qui aurait permis aux autres de chercher (si les tomates n’avaient pas appelé Clopine qui aime Giono …) Mais ce n’est pas grave.
5. Il me fut facile de partir à la guerre sans grand émoi, tout simplement parce que j’étais jeune et que, sur tous les jeunes hommes, on faisait souffler un vent qui sentait la voile de mer et le pirate.
—> Jean Giono, Jean le bleu
Jazzi encore à 10h 59 : je ne « pousse pas le bouchon » (la Tchécoslovaquie d’hier ou la Tchéquie d’aujourd’hui sont-elles si lointaines ? Ont-elles si peu de rapport avec « notre » guerre, la deuxième guerre mondiale sur laquelle nous sommes évidemment tous des EXPERTS puisque NATIFS de pays y ayant participé et comptant dans nos FAMILLES des membres qui y ont été impliqués !) Et je me souviens par ailleurs qu’un intervenant avait mentionné le film dans une sorte d’épilogue au jeu précédent : je n’allais pas rater cette occasion de citer Hrabal, car avant d’être adapté au cinéma c’est d’abord un roman. Citation qui sape quelque peu la notion d’héroïsme guerrier, mêle la dérision, la pitié et l’absurde et d’autre part démontre que l’on peut utiliser des « gros mots » sans sombrer irrémédiablement dans la vulgarité (ce qui n’est pas le cas de tout le monde).
4. Jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que je commence à me perdre de vue moi-même, je gardai ma main dans la main de ce mort, et pour ses oreilles ne pouvaient plus m’entendre je répétai les mots du chef de train du rapide qui avait amené de Dresde les Allemands sinistrés : — Vous n’aviez qu’à rester chez vous, sur votre c.l
—> Bohumil Hrabal, Trains étroitement surveillés
Reste donc le 2) pour l’instant.
Dans un livre qui va sortir bientôt, Jane Birkin se livre à une confession sur Gainsbourg, avec lequel elle vivait. Le monstre était, on le sait, complètement alcoolique, mais en plus, révèle Birkin, arrivé au sommet de la célébrité et de l’argent, il voulait accomplir le dernier fantasme de tuer quelqu’un :
« L’alcool est mon cauchemar, explique-t-elle sans détour. Ca le transforme en quelqu’un de si différent et effrayant. Et parfois il dit que maintenant qu’il a la gloire, l’argent, la célébrité, la seule chose qu’il ne connaît pas est de tuer. »
Je ne savais pas que la monstruosité du bonhomme, son immoralité putride, sa sordidité mentale allait jusque là. Il était bon pour l’hôpital psychiatrique ou la prison.
D’autant moins féroce en Italie qu’il n’y a pas eu de guerre civile sous Mussolini, Annibal! (la période de résistance sous la seconde guerre mondiale est d’une autre nature).
Et pas un petit indice sur le 2, x ?
Jacuzzi, vous n’aviez jamais interviewé cette ordure de Gainsbourg ?
J’ai mis des guillemets à guerre civile, closer. Mais il y a toujours, dans tous les pays, des périodes de tension, de guerres civiles larvées.
Non, Delaporte, le compositeur je veux bien, mais l’homme me déplaisait. Tu oublies un autre de ses fantasmes réalisé, l’inceste !
Ah Clopine vous possédez des rudiments d’espagnol! L’automne est particulièrement doux ici, et chez vous?
D’autant plus que j’aurais pu interviewer Gainsbourg pour le Gai Pied, Delaporte. Il a souvent déclaré qu’il avait eu des rapports homosexuels et j’avais beaucoup aimé son premier film, particulièrement gay !
https://www.youtube.com/watch?v=Z0j3pqsjphM
Puisque nous parlions de Mussolini, j’ai glané ceci sur sa bio Wikipédia:
Benito dixit en 1934:
« Ce raseur (Hitler) m’a récité Mein Kampf, ce livre indigeste que je ne suis jamais parvenu à lire. Je ne me sens aucunement flatté de savoir que cet aventurier de mauvais goût a copié sa révolution sur la mienne. Les Allemands finiront par ruiner notre idée. Cet Hitler est un être féroce et cruel qui fait penser à Attila. Les Allemands resteront les barbares de Tacite et de la Réforme, les éternels ennemis de Rome. »
Et encore:
à Ostie, en août 1934, Mussolini déclare :
« Hitler est un affreux dégénéré sexuel et un fou dangereux. Le national-socialisme en Allemagne représente la barbarie sauvage et ce serait la fin de notre civilisation européenne si ce pays d’assassins et de pédérastes devait submerger le continent…. »
Que n’a-t-il maintenu ces opinions ! (je lui laisse la qualification de l’Allemagne comme « pays de pédérastes »)…
13h 02 « Chez nous, on donne les pleins pouvoirs à un homme et aussitôt on rend le pays ingouvernable ! »
Contradiction entre les deux membres de la phrase, Jazzi : mais si vous vous incluez dans le « on », et si vous ne trouvez rien à redire à la disparition de la démocratie (qu’implique la 1ère partie), vous êtes prié de ne pas cracher comme vous ont appris à le faire les nouveaux chiens de garde, que vous reprenez de façon pavlovienne, sur le peu de liberté qui nous reste.
Signalons au passage que ce que vous appelez « pleins pouvoirs » résulte d’une inversion du calendrier électoral (merci Chirac) et que l’argument pour faire « bien voter » les récalcitrants de droite (le score de la présidentielle reflétant bien une élection par défaut, folklore des pinces à linge en moins, et non un raz-de-marée) avait précisément consisté à dire « il faut lui donner une majorité sinon le pays sera ingouvernable, ce sera l’anarchie ».
Ces « pleins pouvoirs » résultent d’une manipulation. Gouverner n’est pas brader ni faire de la surenchère ultra-libérale ni s’inspirer de Trump pour sa communication (les petites phrases agressives).
Inquiétez-vous des dégâts irréversibles commis par l’élu d’une petite minorité, plutôt que de reprendre des slogans qui n’ont rien de neutre, et comparez avec ce qui s’est déjà passé ailleurs en Europe et qui devrait vous rendre un peu moins naïf (Grande-Bretagne, Italie, « techniciens » hyper-modernes ni droite ni gauche, réformes accélérées, etc)
Dans des interviews, sa fille Charlotte (que j’aime beaucoup) se remémore le calvaire que c’était de vivre avec un père alcoolique (et incestueux) ; notamment, elle était obligée de lui faire la guerre pour qu’il ne boive pas. Un jour, dans un avion, elle s’était assoupie, et, quand elle s’est réveillée, Gainsbourg était déjà ivre mort et ne pouvait plus tenir sur ses jambes.
enregistré mon empreinte génétique
–
P’têtre qu’un jour il la vendront à Google qui le mettra dans une imprimante 3D et ca vous sortira une Bérénice toute neuve. J’en achèterai une, tiens.
« Il a souvent déclaré qu’il avait eu des rapports homosexuels et j’avais beaucoup aimé son premier film, particulièrement gay ! »
Gainsbourg goûtait à tout, c’était le décadent intégral. Il ne lui restait plus qu’à goûter au meurtre, ce qu’il envisageait de faire. Il était vraiment arrivé au bout de l’abjection. Le cinéma, pour lequel il avait eu un certain talent, lui permettait d’incarner ses propres fantasmes. Mais il manquait trop de rigueur artistique pour laisser quelque chose d’impérissable. Tout son héritage d’artiste est anecdotique, à mon avis.
x, après de Gaulle, la Ve république a dérivée vers la quatrième république…
C’est à dire que la politique des partis a repris le dessus, x.
Eñfin Pablo , je veux bien que franquistes et républicains aient copiné la guerre passée mais sûrement en était il autrement quand vous aviez perdu un parent que ce fut dû à l’un ou l’autre des deux camps. Les intellectuels s’accommodent des circonstances et encore est ce qu’il est possible de généraliser ce qui peut être ne s’applique qu’à certains d’entre eux . Les espagnols à l’heure de cette guerre fratricide qui peut être les a peut être guéri du combat idéologique se battaient pour deux modèles . C’est impossible de réduire ou schématiser, les républicains ayant commis de graves et inhumaines erreurs au début du conflit . Cependant qu’ici des français éminents malgré cela s’engageaient à leur côté.
L’alcool est une tragédie pour tous, Delaporte. Gainsbourg non alcoolisé était une personne agreable et spirituelle. Et aussi timide et manquant beaucoup de confiance en soi. Et un peu obsédé par ses origines modestes.
Giscard et Macron, ont permis un renouvellement et un rajeunissement du personnel politique, mais les moeurs et les mentalités sont toujours les mêmes.
Il ne faut rien attendre des politiques, les jeunes d’aujourd’hui doivent inventer de nouveaux contre-pouvoirs. Contre le libéralisme triomphant, je propose la paresse…
C’est drôle mais cette famille m’est familière. J’ai déjà croisé Gainsbourg, Jane deux fois et Charlotte aussi.
Je me suis toujours dit que ça ne pouvait pas être un hasard et je ne sais toujours pas pourquoi. L’avenir me le dira peut-être, j’ai souvent eu des réponses des décennies après…Je sais que je suis cousin de Jane et donc de Charlotte mais à un degré très éloigné, c’est au moyen-âge… Non c’est sans doute autre chose et je ne sais pas encore quoi !
Le jeune homme auquel Macron a proposé de traverser la rue pour trouver un travail aurait du lui répondre : « Eh bien allez-y donc, moi je reste ici pour garder la maison ! »
Il y a une énorme différence entre Gainsbourg et vous, Delaporte : son immense talent.
On ne peut pas passer ça sous silence.
Aux dernières nouvelles Gainsbourg n’a tué personne. Qui n’a pas déjà eu dans sa vie une envie de meurtre envers une personne détestable ?
« Qui n’a pas déjà eu dans sa vie une envie de meurtre envers une personne détestable ? »
Moi, D. !
« Aux dernières nouvelles Gainsbourg n’a tué personne. Qui n’a pas déjà eu dans sa vie une envie de meurtre envers une personne détestable ? »
Il n’a tué personne, peut-être, mais en tout cas il en avait envie. Dans son délire, il pensait que c’était l’ultime sensation à connaître, afin de se venger sans doute de ce que sa vie d’artiste raté était devenue. C’était devenu un monstre, comme Dorian Gray sur le tableau caché. Mais Gainsbourg ne pouvait dissimuler le vice qui éclatait sur son visage de jouisseur à bout de souffle.
« Il y a une énorme différence entre Gainsbourg et vous, Delaporte : son immense talent. »
Son talent était extrêmement surévalué, surfait. Tout ce qu’il avait appris à faire, c’était de boire en fumant une Gitane. Le reste, il le bâclait, et les gens étaient assez gogos pour acheter ça et crier au génie !
@ closer
Le Journal du beau-fils de Mussolini, le comte Ciano, est plein de citations comme celles-là. Les fascistes et les nazis se détestaient et se prenaient pour des tarés mutuellement. Ce Journal (publié en poche, collection Pluriel) est passionnant à lire, chose qui devraient faire tous les idéologues qui croient que l’Histoire es simple, binaire, manichéenne. On en apprend de belles, y compris sur Franco, qui s’est fou.tu de la gueu.le autant de Mussolini que de Hitler après avoir profité de leur aide.
Non, Delaporte, le talent de Gainsbourg est immense, pas du tout surévalué. Il était un remarquable compositeur, arrangeur et poète.
Et peintre, moins connu d’autant plus qu’il a détruit presque toutes ses oeuvres.
Très bon pianiste de jazz aussi, accessoirement…
Je veux bien passer sur la peinture qui en effet était prometteuse mais pas assez maîtrisée donc en général médiocre. Il aurait fallu qu’il continue. Mais sa passion était ailleurs. Par orgueil, car il était orgueilleux, il a détruit son oeuvre. C’est à la fois mal et bien. Bien parce qu’il a pu s’investir à fond dans la chanson.
Mal parce que ce n’est pas un signe de maturité.
Moi aussi Delaporte j’aime Charlotte, mais moins de nos jours. Je l’ai trouvée absolument geniale au cinéma dans sa jeunesse. Aujourd’hui sa présence m’est évidemment sympathique mais je m’interroge sincèrement sur le qualité de son ieuvte musicale. Y compris du côté de la simple interprétation. Elle est à mon sens bien meilleur actrice que musicienne-interprète.
Elle a le cinéma dans le sang mais le problème est aussi que le cinéma français n’est presque plus rien, n’a plus grand chose à offrir à des personnes de cette qualité.
D, avez-vous lu le minuscule « roman » de Gainsbourg, « Evguénie Sokolov » ? Une petite crotte décadente et ignoble, bien dans la manière de ce dandy des égouts…
Non je n’ai jamais lu ce livre. Mais cela m’intéresse.
Pour revenir à Charlotte, ce n’est pas pour m’opposer à vous mais parce que je le pense sincèrement : je trouve Charlotte bien supérieure à Marion Cotillard. Après il y a des affnités qu’on ne peut expliquer. Ça se situe très profondément en nous. Charlotte Gainsbourg m’émeut toujours alors que je regarde froidement Cotillon en toutes circonstances. Les astres peuvent y être pour quelque chose.
Il n’a jamais été démontré que Gainsbourg avait pratiqué l’inceste. Jamais.
« Il n’a jamais été démontré que Gainsbourg avait pratiqué l’inceste. Jamais. »
Gainsbourg a fait un film très ambigu sur sa fille, « Charlotte for ever », et a composé à la même époque le morceau « inceste de citron ». Gainsbourg, en pleine ivresse, se croyant tout permis, a défié les règles de la morale et la loi.
D’autres images, où Charlotte a l’air plutôt mal à l’aise, à côté du monstre repoussant :
Mais non. Il n’a fait qu’évoquer ce qu’il était proche de ressentir, tombant sous le charme juvénile de sa fille, et au contraire c’est l’aspect moral qui domine. L’amour que nous ne ferons jamais ensemble n’est pas un regret mais un constat, un rappel.
Je pense que vous avez du mal à comprendre ces subtilités, Delaporte. Gainsbourg n’était pas un salopard criminel mais un poète.
Bételgeuse… Le temps qu’il fait par chez nous ?
Comme ça :
« Tant de choses à faire que j’en oublie l’exceptionnelle douceur du temps ; il faut dire que c’est la fin, la finition, les ultimes mises au point avant la sortie de notre documentaire, et que nous voici comme des coureurs cyclistes dans les derniers virages d’une course (même si simplement régionale) : en danseuse et le nez dans le guidon.
Alors la météo…
Et pourtant : les affiches de « Demain l’abeille : la dette humaine » sont confectionnées à l’autre bout de Forges-les-Eaux, livrées ce vendredi ou lundi au plus tard, nous a-t-on promis : « on y mettra le personnel qu’il faut ! » Le sticker central du DVD, la jaquette sont travaillées avec bien du mal, des histoires de calques mal placés, des autorisations Sacem à vérifier, le tout quelque part, dans Paris… Et Clopin lui-même montera y porter le précieux « master » (un an et demi de notre vie !) dès le 1er octobre, pour la duplication du DVD. A Montpellier, dans un appartement situé dans l’Ecusson, deux jeunes gens s’affairent jusqu’à des vingt-trois heures et des minuit autour des pistes « son » du film, histoire de livrer une qualité impeccable au public… A Rouen rive gauche, à Bihorel, à Bradiancourt, de même : des ordinateurs sont ouverts ici, et là, histoire de caler les animations graphiques et d’étalonner les images… Et d’un coup, depuis notre village brayon, notre modeste film documentaire semble étendre, façon ramifications d’un arbre, rhizomes ou tiges de volubilis, ses timides bourgeons : cet automne a des allures de printemps. »
(extrait de mon journal extime autour du film !)
Mais enfin Delaporte êtes-vous au courant que Charlotte adorait son père ? Qu’elle a mis des années à surmonter sa mort ?
Ce n’est pas du tout ce qui se passe quand des actes pédophiles incestueux surviennent. Ceux-ci provoquent un traumatisme qui font haïr et craindre le père. Et toute prise de distance est vécu comme un salut.
Ce n’est absolument pas ce qui s’est passé.
La seule chose qu’on pourrait reprocher à Gainsbourg est de ne pas avoir été assez pudique, de s’être servi de ces sentiments pour alimenter son oeuvre et d’avoir instrumentalisé sa fille de ans un public ce qui n’est pas très sain pour une enfant de cet âge, j’en conviens.
D’ailleurs (pour en finir avec le temps qu’il fait), c’est la météo qu’il faut pour les « feux d’artifice ».
Quézaco, vont dire les curieux de ce blog ?
Ceci :
C’est un phénomène auquel nous avons eu la chance d’assister pendant le tournage du film.
Quand la métamorphose des larves en insectes, dans le secret de la ruche, est achevée, et suivant un signal mystérieux (mais une belle journée ensoleillée d’automne, ou de n’importe quelle autre saison d’ailleurs, semble favorable), les nouvelles abeilles sortent toutes ensemble, et se livrent à un ballet effréné, pendant quelques secondes, avec de rentrer à nouveau dans la ruche. C’est la première fois qu’elles sortent à l’air libre, et font vibrer leurs ailes, et les petites « danseuses du ciel » célèbrent ainsi leur ivresse de vivre. Les apiculteurs brayons appellent cela « le feu d’artifice », et c’est ma foi une assez jolie chose à voir.
« Mais enfin Delaporte êtes-vous au courant que Charlotte adorait son père ? »
Classique syndrome de Stockholm. Par la suite, elle a refusé de tenir le rôle de son père dans le biopic fumeux et fumiste qui lui fut consacré, et qui ne rimai à rien. Quand, aujourd’hui, Charlotte parle de son père, c’est pour se sentir soulagé qu’il ne soit plus là. C’est ce qui ressort de ses propos. Elle a depuis pris son envol, enfin décomplexé grâce à l’immonde disparition prématurée du monstre.
De qui est ce poème et de quel recueil est-il extrait ?
(…)
Notre destin ressemble-t-il à la guerre d’Ethiopie
On ne croit jamais dans l’abord que ce soit la peste qui gagne
Cependant rien ne se conquiert sans que se déchire une Espagne
Et l’on ne meurt que lentement des blessures de l’utopie
Après vingt ans j’ouvre les yeux dans les ténèbres de Madrid
Quand d’une fenêtre d’en face on a tiré sur les carreaux
Un téléphone clandestin Calle Marqués del Duero
Sonne mystérieusement dans la profondeur des murs vides
Le drame au début mon amour quand nous en fûmes les témoins
Nous ne voulions le voir ni croire et que le ciel chût sur la terre
L’appartement au-dessus de la Cité Universitaire
Comme on y déjeunait gaîment à regarder la guerre au loin
La mort est venue en retard pour mettre ce bonheur en miettes
On avait laissé tout en l’air le ménage n’était pas fait
C’est le canon qui se chargea de la cuisine et du buffet
Et sous la toiture éventrée il n’est resté que les assiettes
Que sont devenus ces petits qui jouaient au bord du trottoir
Lorsque je repense à Valence en moi quelque chose se fend
Amis d’un jour et d’une nuit malheureux malheureux enfants
Et sur la route de la mer roulaient les poids lourds de l’Histoire
(…)
De Louis Aragon, et alors on gagne quoi ?
Merci Clopine pour votre commentaire de 10h20.
« Notre destin ressemble-t-il à la guerre d’Ethiopie »
Aragon ?
Bien sûr.
« N’empêche que d’un, il est authentiquement embrasé (y’a qu’à l’écouter parler de Stendhal, tiens), et que deux, c’est un véritable écrivain, non un écrivaillon de seconde zone ahanant dans les broussailles de la frivolité comme tant d’autres (dont moi, hélas). »
C’est vrai que, malgré ses défauts (nombreux, c’est une groupie de Sollers, je crois), PaulEdel est homme de lettres et romancier jusqu’au bout des ongles. On sent le passionné sous ses commentaires sur Stendhal ou Balzac. Et des commentaires éclairés, bien loin de l’amateurisme des Chaloux et Pablo. C’est dommage que PaulEdel n’ait pas rencontré un jour, dans un Beaubourg désert, un Juan Rulfo complètement ivre. De cette réunion mémorable, il aurait donné un témoignage littéraire enfin à la hauteur. Ah ! tous les morceaux q’anthologie qui se perdent, à défaut d’un timing réglé au cordeau !
1935
Et Alii : merci pour le lien. Je dirais qu’il ne s’agit pas seulement d’un accent, mais aussi d’expressions et de « posture au monde », largement suscitées par l’économie de cette région. Dans les zones rurales de Normandie, par exemple, le bocage induit une sorte de « repli sur soi » caractéristique. Et Alii, je ne saurai trop vous conseiller de regarder « Paul dans sa vie », de Rémi Mauger. Le portrait est juste, jusque dans l’accent… Bon, faut un lien :
(ça dure deux minutes…)
Là où PaulEdel me déçoit, c’est quant il parle d’écrivains vivants comme Sollers. Il se laisse facilement attrapé par l’esbroufe pseudo-littéraire. PaulEdel ne parle bien que des écrivains morts (comme Brecht). Ce sont ses limites, mais vite contrebalancées par une lucidité de géant.
PaulEdel a aussi cette qualité, qui était celle d’un Polac, autrefois. Il sait dénicher le petit romancier mort et inconnu, et le ressusciter un instant pour en publier le génie méconnu. Pauledel sait fouiller avec profit les fonds de tiroir. Avec lui, rien n’est jamais perdu. Il ne jette pas la bonne nourriture. Son blog le prouve magnifiquement.
Là où Delaporte me déçoit, c’est quand il parle. Tout court.
Delaporte, pensez-vous que Marine Le Pen soit une déséquilibrée ? Il me semble au contraire qu’elle ait complétement les pieds sur terre. Pourquoi l’envoyer à l’expertise ?
Nous avons tant d’autres choses à faire.
Est-il normal que des patriotes soit ainsi traités pendant que des personnes en situation irréguliére se balladent sur notre sol ?
Je suis sûr que dans le frigidaire de PaulEdel on doit trouver des choses magnifiques à déguster, qu’il conserve pour les servir à temps aux gastronomes affamés. C’est aussi un bon buveur, qui ne crache pas devant une excellente bouteille de vin ou un délicieux whisky d’Ecosse.
« Là où Delaporte me déçoit, c’est quand il parle. Tout court. »
Pas toujours, Clopine. L’autre jour, alors que je parlais de Gide, vous m’avez couvert d’éloges. Souvent femme varie…
…
C’est l’hiver l’exode et le froid ni demeure ni cimetière
Peuple et soldats mêlant leurs pas femmes portant leurs nouveau-nés
Nous les avons vus remonter comme un sanglot aux Pyrénées
Et tout ce grand piétinement de guenilles à la frontière
Ne voyez-vous pas que c’est nous déjà qu’on parque pauvres fous
Ne sentez-vous pas dans vos bras ce faix d’ombre et de lassitude
C’est à toi qu’on prend les fusils ô ma patrie au vent du sud
À Collioure Machado n’a qu’une pierre sur un trou
…
« Les pages lacérées » in Le Roman inachevé
Auquel fera écho « La halte de Collioure » dans le recueil Les Poètes :
Trente-neuf la terre tremble
Ô torrent d’hommes en marche
Ce déluge n’a point d’arche
Le jour à la nuit ressemble
C’est l’heure prémonitoire
Sur l’autel du sacrifice
Où l’Espagne offre ses fils
Au feu sombre de l’histoire
Sur les chemins de l’exode
Où vous demandiez asile
Voici la terre d’exil
Ses camps ses fusils ses codes
C’est ici que tout commence
Ici la Mort en voyage
Arrête son attelage
Elle inspecte un peu la France
Regarde les gens qui passent
Avec leurs yeux de Castille
Elle arrange sa mantille
Et s’assied car elle est lasse
Mais dites-moi c’est étrange
N’est-ce pas une guitare
Qui peut en jouer si tard
Dans la paille d’une grange
Qu’a-t-elle entendu Qu’était-ce
À saint-Pierre de Cardègne
Le Cid embaumé ui saigne
Ou le cœur de Cervantès
La brise qui gongorise
Le cri de Sainte-Thérèse
Un rouge-gorge une braise
Toute l’ombre qui se grise
Cette voix que chante-t-elle
Qui fait dans la nuit le jour
Et l’Espagne à Collioure
Dans sa lumière immortelle
Immortelle le mot brûle
À sa lèvre violette
La Mort lève sa voilette
Elle a peur elle recule
Puis la noire voyageuse
S’approche et longtemps écoute
La chanson du bord de route
QUi la fait jalouse et songeuse
C’est trop même d’un soupir
C’est trop même d’une larme
Elle a peur qu’on la désarme
Elle a peur pour son empire
Avant aussi de reprendre
Ses chevaux et sa voiture
Elle tarit ce murmure
On l’attend là-bas en Flandres
Elle tarit cette source
L’âme et ce qu’elle recèle
Elle éteint cette étincelle
Sous les sabots de sa course
à jamais ici demeure
De qui les yeux se fermèrent
Au bruit amer de la mer
Machado qu’ailleurs l’on meure
Machado qu’ailleurs les flammes
Le saccage et l’épouvante
Ailleurs les camps la mort lente
Oslo Dunkerque Amsterdam
Il faut pour que Paris tombe
Et viennent pendre les hordes
Leurs drapeaux mis dans la tombe
Machado que l’homme acquiesce
À la foudre qui le perce
Le pourchasse et le disperse
Comme un bétail mis en pièces
Le monde coure à sa perte
La guerre frappe à la porte
Comme le sang dans l’aorte
Ô Mort la voie est ouverte
J’oubliais que PaulEdel, à propos d’alcools, est un amateur de grappa italienne. Quand il en parle, il retrouve la passion qu’il met à nous évoquer Stendhal. Peut-être que les coquilles qui parsèmes ses textes sont-ils le fruit d’un abus de grappa. Alors, il serait pardonné : car c’est pour la bonne cause…
Dans son Journal, Jane Birkin raconte également que le monstre ne se lavait jamais :
« L’événement de l’année ! Serge a pris un bain !, s’exclame Jane Birkin dans un extrait datant du mardi 14 août 1973 et rapporté par l’Obs. Le premier en trois mois, son dernier remonte au 13 mai ! Je ne peux pas dire qu’il y soit entré volontairement ni sans résistance, mais il l’a pris. » Jane Birkin
« Delaporte, pensez-vous que Marine Le Pen soit une déséquilibrée ? »
Je crois surtout que c’est un boulet pour son parti. Tant qu’elle sera là, l’extrême droite ne fera rien.
Allez, pour le plaisir, je le redonne https://youtu.be/CpEXoSTidW0
Pour Marie Christine. https://youtu.be/-BoR7V6oLKw
« couvert d’éloges », c’est vraiment beaucoup dire: je relevais surtout que d’un, j’étais d’accord avec vous (pour une fois) et que de deux, vous ne vous exprimiez pas pour dire vos absurdités vaticanesques et autres propos délirants jusqu’à l’absurde de pseudo-mysticisme surnaturel, sur fond d’opinions résolument réactionnaires. (pour une fois itou).
De là à vous « couvrir d’éloges », que dieu me tripote…
Pour mon com’, j’essayais juste de plagier le vôtre, histoire de vous montrer à quel point vos considérations sur Paul Edel, mimant l’approbation, étaient en fait de la même aune que ceux du juge Treilhard sur Madame Bovary : à savoir ceux d’un incompétent, en fait.
« Cette vie du Christ par Tolstoï est introuvable en librairie (tout comme l’oeuvre d’Ulrike Meinhof aux Editions des femmes). Les Editions des femmes pourraient même faire un volume spécial, avec l’oeuvre complète d’Ulrike Meinhof, et en appendice la vie de Jésus par Tolstoï. »
(Delaporte)
Notre ami Delaporte est complétement cinglé. Il s’étonne qu’un livre qui n’a jamais existé soit introuvable en librairie. Tolstoï n’a jamais écrit une Vie du Christ. Par contre, il a publié en 1908 « L’Évangile expliqué aux enfants », livre que Wittgenstein avait emmené avec lui à la guerre (il en parle dans ses « Carnets secrets. 1914-1916 ») et qu’on peut trouver très facilement sur Amazon au prix de 6,60 euros:
Ensuite, il veut qu’on publie une oeuvre d’un grand écrivain, d’un pacifiste (ami de Romain Rolland), d’un apôtre de la non-violence (ami de Gandhi et inspirateur de Martin Luther King et Nelson Mandela, entre beaucoup d’autres), d’un végétarien pour qui manger de la viande est « absolument immorale, puisqu’elle implique un acte contraire à la morale : la mise à mort » et d’un chrétien, auteur de « La Loi de l’amour et la loi de la violence »… à côté de l’oeuvre insignifiante (un fatras de poncifs soi-disant révolutionnaires sans une seule phrase intelligente) d’une terroriste qui prônait la violence et la haine.
Contrairement à ce qui écrit Delaporte, c’est facile de trouver son livre « Mutinerie et autres textes » (Éditions des femmes) en pdf sur internet. On peut y lire des choses comme celle-ci : « La politique, c’est la mise en évidence des rapports de pouvoir, des rapports de propriété, des rapports de violence. L’éducation allemande, c’est l’interdit de la haine et de l’agression; nous n’avions tout simplement pas le droit de haïr ceux que nous étions en droit de haïr – ceux qui nous ont réprimés: nos supérieurs et nos parents. »
Ailleurs elle écrit que face à l’appareil de l’État répressif « il n’y a de liberté possible que dans le refus radical, dans une offensive de lutte
collective contre cet appareil, c’est-a-dire pour élaborer une stratégie véritable et vaincre, dans la guérilla. »
Demander qu’on publie Tolstoï et Ulrike Meinhof ensemble c’est comme demander qu’on publie « Mein Kampf » et « La Pesanteur et la grâce » de Simone Weil ensemble.
D’ailleurs, Ulrike Meinhof était, comme c’est logique, anti-chrétienne: « On vit dans ce pays comme s’il n’y avait pas d’autres alliés possibles que les pays de l’OTAN ; comme si le christianisme était quelque chose d’aussi évident que la publicité de Peter Stuyvesant… »
Tout cela montre bien que Delaporte est fou.
remplacer « ceux » par « celles », of course.
Pour en finir avec le jeu du 19 septembre 2018 à 23 h 47 min
— toujours rien sur le 2) ?
« Un homme qui avait coulé à pic, entraîné aux grandes profondeurs par tout le poids de ses regrets et de ses souvenirs. »
On ne le trouve donc pas sur la toile…
Malgré la ressemblance des sujets (thèmes) ce n’est pas la fin (pas tout à fait « close » contrairement aux apparences) du Voleur d’enfants de Supervielle :
Plus rien ne le séparait de l’eau, ni barre de fer ni désir de vivre encore.
— Debout et le corps droit pour plonger dans la mer!
Mais que signifiaient ces mouvements que Bigua faisait malgré lui dans l’eau des tropiques ? Ces bras et ces jambes qui se mettaient à nager dans ces vêtements lourds de condamné à mort, alors que passait tout près, comme une énorme masse de désespoir, la coque boulonnée du navire∞
Et quelle était au bras droit cette gêne qui l’empêchait ‘avancer ? Dans la poche intérieure du veston, son gros portefeuille, bourré de papiers. L’imbécile! il ensevelissait avec lui son testament, écrit la veille, et les clauses en faveur de ses enfants.
Il lança le portefeuille dans la direction du navire déjà hors de portée, et le suivit d’une nage dérisoire, à une distance qui grandissait avec brusquerie.
Qu’il en est loin, maintenant!
Un indice : c’est bien un voyage transatlantique, mais en sens inverse.
(Ce n’est donc pas non plus, à l’évidence, la fin du Martin Eden de Jack London, qui dit bien (comme Supervielle, mais différemment et avec une autre issue) la difficulté de se noyer).
« à savoir ceux d’un incompétent, en fait »
Je me suis contenté, ma chère Clopine (dont la compétence est notoire), d’exprimer mon sentiment personnel sur un bloggeur (à savoir PaulEdel) dont je lis avec plaisir les commentaires ici ou sur son propre blog. J’avoue n’avoir jamais ouvert aucun roman dont il serait l’auteur, mais arrêtons là, il me ferait un procès de divulguer son nom. Donc, je crois qu’ici il y a une impertinente, et c’est vous, Clopine. Du haut de votre « compétence », vous aimeriez sans doute me faire taire, car telle est votre conception de la tolérance. Ce n’est pas beau à voir…
Delaporte, des amies de cette chanteuse et actrice mythique confièrent à mots couverts que SG n’étaient plus gentil du tout avec elle, ceci s’expliquant par son addiction qui comme vous le savez avilit très souvent les individus . Elle en a eu marre de devoir supporter tout ce barda et elle m’a quitté pour avoir la paix. Il s’est auto détruit , cancer du foie pour finir dont on lui a caché le diagnostic, je crois.
X, ce n’est pas non plus la fin de l’enfant de la Haute Mer, du même Supervielle. Mais bon, ça doit se situer vers la même époque (milieu du vingtième),ça doit être écrit par un homme, donc, et c’est sûrement un « styliste » qui a écrit ça, à cause de cette ellipse « entraîné aux grandes profondeurs par le poids… » ; donc un suicidé façon noyade ??? Ou un alcoolique ??? (en tout cas, quelque chose de liquide là-dedans, ahahah !)
Ulrike Meinhof était aussi un génie de la stratégie et aussi bon prophète que D. faisant des prédictions sur les présidentielles de l’année dernière:
« mais l’essentiel, c’est que la social-démocratie, ainsi démasquée par les attaques de petits groupes armés, se retrouve dans l’impossibilité d’organiser l’Europe de l’ouest en un bloc militaire au service de la stratégie du capital U.S., parce que le fascisme, ainsi mis a jour mobilisera nécessairement contre l’Allemagne tout ce qui subsiste encore a l’étranger de ressentiment politique, tout ce qui survit de tradition anti-fasciste et dans tous les groupes, depuis l’extrême-gauche jusqu’aux sociaux-démocrates et aux gouvernements
nationalistes, tout ce qui existe de ressentiment contre le militarisme et l’impérialisme allemand, contre sa volonté d’hégémonie. Avec justement comme mot d’ordre ; l’ennemi principal c’est les États-Unis, la première ligne de démarcation, le premier front de lutte, c’est le conflit nord/sud, avec la lutte de libération des peuples du tiers-monde, ou, autrement dit, la lutte armée du prolétariat mondial contre les USA.
Sa pensée politique est d’une profondeur abyssale: « la guérilla dans les métropoles participe des luttes de libération du Tiers-monde, c’est-a-dire constitue l’avant-garde du prolétariat mondial […] son but est la reconstruction internationale de la politique prolétarienne. »
Et ses intuitions politiques sont foudroyantes: « Les expériences des révolutions anti-co1oniaIistes, celle du peuple algérien par exemple, – telle que Fanon l’a fait connaitre à la gauche révolutionnaire dans le débat international – peuvent être utilisées en Allemagne fédérale, du fait de son statut spécifique de colonie dans le système des états sous dépendance américaine ». L’Allemagne de l’ouest est pour elle « l’instrument de la politique extérieure des États-Unis », un pays « soumis a 1a totale hégémonie du capital américain ».
Et juste avant de la révolution informatique qui a changé le monde, elle écrit: « 1e capital n’est plus capable de développer une perspective
productive a partir de ses propres bases ou, pour employer un terme de 1’economie bourgeoise: il n’est plus capab1e d’innover ».
Etc, etc, etc.
La naïveté, pour ne pas dire l’imbécillité, de tous ces crétins de la bande Baader-Meinhof, leur a couté cher. Ce qu’ils n’avaient prévu c’est
la façon radicale que l’État allemand allait employer pour finir avec le problème de façon radicale, en les « suicidant » tous.
Aujourd’hui, en dehors de l’Allemagne, seul Delaporte parle encore d’Ulrike Meinhof.
Elle l’a quitté.
Delaporte,
taratata.
Pablo75 dit: 20 septembre 2018 à 17 h 28 min
On fait dire beaucoup de choses à des citations tronquées. Le christianisme, depuis l’époque d’Ulrike Meinhof, a quelque peu évolué, et je suis sûr que, si elle revenait aujourd’hui, elle constaterait avec plaisir ce qu’il est devenu – d’ailleurs en partie grâce à des gens comme elle, qui ont influencé toute la pensée alternative et révolutionnaire. Aujourd’hui, le sublime message du Christ passe une Ulrike Meinhof.
Merci de me préciser qu’on trouve ce livre de Tolstoï, que j’avais cherché en vain sur Amazon. Je vais l’acquérir séance tenante…
15h53 c’est un exercice de style du genre scatologique, personne avant lui n’y avait pensé. Nous avions Queneau avec son bus mais pas un exercice dédié aux gaz, pets, crottes.
Delaporte traite Gainsbourg d’ « ordure », de « décadent intégral arrivé au bout de l’abjection », de « monstre » qui voulait devenir assassin (« Le monstre était, on le sait, complètement alcoolique, mais en plus, révèle Birkin, arrivé au sommet de la célébrité et de l’argent, il voulait accomplir le dernier fantasme de tuer quelqu’un ») et en même temps il admire à la folie une terroriste antisémite, fanatique, bornée, qui voulait faire « la guérilla dans les métropoles » pour les libérer de la soi-disant emprise américaine.
Cherchez l’erreur.
« Aujourd’hui, en dehors de l’Allemagne, seul Delaporte parle encore d’Ulrike Meinhof. »
L’importance d’Ulrike Meinhof dans l’histoire des idées est plus importante que ce que vous croyez benoîtement. Elle a inspiré l’encyclique Laudato si’, qui a connu un grand succès auprès de toutes sortes de lecteurs. Et puis, pourquoi dites-vous « en dehors de l’Allemagne » ? Comment savez-vous que je ne vis pas dans ce pays ?
@ Delaporte
Tu ne fais que pérorer, affirmer des choses sans les prouver. Où sont tes preuves, tes citations?
Moi j’ai son « livre » (une collection de déclarations débiles) et je la cite. Pourquoi tu ne le fais jamais?
Ton opinion sur elle n’intéresse personne. Cite-nous ses écrits, donne-nous la preuve qu’elle a inspiré des textes ou qu’elle est très importante dans l’histoire des idées.
Ce n’est pas parce qu’elle t’excite sexuellement que tu dois passer la journée à essayer de nous faire oublier qu’elle était une salo.perie de terroriste, une tarée qui avait l’assassinat comme idéal.
Pablo75, par contre, j’estime que Rosa Luxembourg, elle, mérite de l’attention, et de la mémoire. Avez-vous lu ses « lettres » ? Même si politiquement vous n’êtes pas de son bord, même si vous défendez le capitalisme et vos privilèges ben tiens, même si… Rosa Luxembourg vibrait aussi grâce aux mots.
Voici, tiens (écrit en prison, of course !) :
« Au milieu des ténèbres, je souris à la vie, comme si je connaissais la formule magique qui change le mal et la tristesse en clarté et en bonheur. Alors, je cherche une raison à cette joie, je n’en trouve pas et ne puis m’empêcher de sourire de moi-même. Je crois que la vie elle-même est l’unique secret. Car l’obscurité profonde est belle et douce comme du velours, quand on sait l’observer. Et la vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle, quand on sait l’entendre. »
Moi, ça a comme une tendance à me bouleverser…
Et pis, tiens d’abord plouf plouf plouf ça sera toi qui y seras… Je trouve ça sympa de citer Rosa Luxembourg sous le sujet du jour… Ce jeune « Manuel Mena » c.on comme la bit,,,e de Franco, au fond, hein…
(bon d’accord, je sors)
@ Clopine
Rosa Luxembourg ne m’a jamais intéressé, comme aucun penseur politique, d’ailleurs. Si je suis quelque chose, c’est anarchiste: je n’ai jamais voté de ma vie et je ne crois ni au communisme ni au capitalisme ni à la social-démocratie ni au libéralisme. Je ne crois qu’à la démocratie suisse, la seule vraie démocratie de cette planète.
« même si vous défendez le capitalisme et vos privilèges ben tiens »
Je défends le capitalisme et mes privilèges exactement pareil que toi les multinationales qui fabriquent les pesticides qui tuent les abeilles et tes privilèges de grande propriétaire terrienne avec tes 20.000 hectares de terre.
C’est curieux, Clopine,la mémoire. Elle filtre et privilégie des moments vides et des temps morts qui ne cessent, des années plus tard, de nous faire signe. De tous mes voyages à Rome, je garde ce souvenir bizarre d’un début de soirée en juin, dans un hôtel calme,aux murs roses la Villa Patrizi, dans un quartier proche de la Via Nomentana.Ma chambre donne sur le jardin à l’abandon d’une ambassade .Je vois dans une curieuse insistance des allées envahies d’ herbes , une voiture sous une bâche couverte de brindilles de pins, des plantes vertes cuites par le soleil.J’entends des voix qui parlent vite en italien et passent sous la fenêtre. Un long silence,puis c’est le doux et lancinant bruissement d’ un avion qui descend vers Fiumicino .
plus tard, les deux tons d’une ambulance qui file vers la polyclinique . je sais que je vais sortir et traverser une esplanade quadrillée de fils de tramway avec ,comme un ilot saugrenu sur cette étendue de ciment tiède, deux pompes à essence. un homme en combinaison, tassé,déjà là dans la matinée, lit le journal assis sur un pliant. je perçois la rumeur des voitures sur la grondante Via Nomentana. Rome embarque pour une soirée de plus.. une simple soirée
@ la RDL,
J’admets avoir pété un câble hier soir, et je m’en excuse auprès de celles et ceux. Le diagnostic de mon IRM encéphalique vient de m’être délivré, il confirme quelques soupçons. Mais je n’arrive pas à me convaincre que tout cela ne serait pas très grave, comme a bien voulu me l’expliquer mon toubib « référent », dans un geste d’apaisement. Nonobstant, j’ai décidé d’aller CONSULTER un.e neurologue, vu la nature mes antécédents héréditaires (et dieu sait pourtant à quel point je partage la détestation de feu un cher ami, à l’endroit ce ce terme et des autres conseilleurs).
Si quelqu’erdelien.ne veut bien me traduire le jargon du diagnostic final de cet IRM… au point où j’en suis de mes anxiétés coléreuses, je l’en remercierait par avance. Voici :
« Au total, pas de stigmate ischémique ou hémorragique décelable. Pas de syndrome de masse. Atrophie cortico-sous corticale débutante liée à l’âge. Hypotrophie bilatérale modérée des hippocampes (Scheltens type 1) ».
Je continuerai à écrire mes mémoires pour l’APA, où pas mal de passages de ce blog sont pour le moment déjà bien mémorisés et objets d’analyse de ma part. J’espère par ailleurs pouvoir continuer à lire les toujours intéressantes chroniques de Passoul, et de me divertir et m’émerveiller à l’extrême variété des commentaires.
J’ajoute recopier le présent diagnostic sur ce blog en toute connaissance de cause des éventuelles conséquences pour moi-même, serait-ce à l’occasion de la possible divulgation de mon identité par d’aucun.es, contre le gré de mon pseudo.
« 20.000 hectares de terre » ?!
1 hectare 10.000 m2 — 20.000 = 200.000.000 .. hectares… wow !
Il se trouve que je n’aime pas du tout les murs roses. On en trouve hélas pléthore sur la côte d’Azur et en Italie c’est pire. Heureusement les Corses sont restés raisonnables avec les murs roses.
Hélas j’ai vu de ces murs roses jusque sur la côte bretonne où certains propriétaires de résidences secondaires se sont permis de faire construire dans un style non régional et on peut se demander comment ou pourquoi ils ont obtenu les permis de construire.
JJJ, je ne sais que vous dire pour vous réconforter, sinon qu’effectivement, aller voir un neurologue semble nécessaire.
Et utile. Je sais, je ne sais que trop, qu’une des tentations en cas d »Atrophie cortico-sous corticale débutante liée à l’âge », est de faire comme l’autruche, et de nier en sifflotant. Mais je suis persuadée qu’on peut contrer la terrible maladie d’Alzheimer (puisque c’est de cela qu’il s’agit, évidemment) par des traitements qui au moins la ralentissent, le plus possible.
Un des êtres les plus proches de moi est atteint (aujourd’hui en phase terminale) de ce terrible fléau. IL a toujours refusé le moindre soin, fui les diagnostics, nié l’efficacité des traitements et pratiqué le « que sera, sera ». Il a eu tort. IL faut lutter, dès le début, le plus ardemment possible. Et se faire aider.
JJJ, je ne vous connais pas, mais si des mots écrits sur un blog peuvent vous aider, alors sachez que les miens sont écrits ce soir, sous mes doigts, précisément dans ce but.
Je ne sais où vous habitez : ce soir, ma fenêtre est ouverte, quelques oiseaux chantent, et la beauté du monde est toujours palpable, si proche, et si évidente, qu’elle vaut tous les efforts pour la goûter encore et encore, jusqu’au bout qui nous attend tous !
Votre,
Clopine Trouillefou.
Magnifique complétude d’Aragon, x !
Les poètes en disent beaucoup plus que tous les romanciers et tous les historiens réunis…
« Ou un alcoolique ??? »
Edgar Allan Poe !!!
Le niveau est nettement remonté depuis l’absence de Chaloux !
Merci Pablo d’avoir pris le relais avec la grosse mouche. Ceci te sera compté.
Gigi, prends soin de toi. A quoi ça rime de se mettre dans des états pareils? Pour si peu de choses, vraiment.
JJJ, cela dépend de votre âge, il existe un examen complémentaire proposant de calculer de façon plus précise le volume hippocamique. Je ne suis pas médecin, trouvé ceci qui relativise tout de même et rejoins l’avis de votre médecin. L’atteinte est lié à l’âge et il faut la mettre en rapport. Mais vous avez raison d’envisager de consulter un neurologue. https://www.imagerive.ch/blog/latrophie-hippocampique-un-biomarqueur-de-la-maladie-dalzheimer/
Rejoint.
Aujourd’hui, j’ai emprunté une très belle allée cavalière couverte qui mène à un petit château magnifique. Quelques instants non pas hors du temps mais dans le temps véritable. Un baume.
Un baume, j’aurais aimé être à vos côtés pas pour vous mais l’environnement. Je ne raconterai pas d’autres fragments de vie mais sachez que baume est un mot qui me rappelle d’eprouvants souvenirs , vous n’y êtes pour rien cependant.
JJJ, vos colères ne sont peut être que le résultat de votre anxiété puisque d’après ce que je comprends il existe des antécédents familiaux.
2. « Un homme qui avait coulé à pic, entraîné aux grandes profondeurs par tout le poids de ses regrets et de ses souvenirs. »
Du même auteur, un « mot de la fin » extrêmement célèbre (mais au statut beaucoup plus incertain dans la mesure où le texte qui a été publié, de façon posthume, n’était qu’un « projet de roman ») :
« Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. »
Vous aurez évidemment reconnu Henri Calet et « Peau d’ours ».
Quant à la clausule n°2 : il s’agit bien d’une noyade, celle du personnage qui ressemble beaucoup à un double de l’auteur dans le roman (achevé, celui-là) et passablement autobiographique (comme toujours avec Calet), Un grand Voyage.
Chez nous, si l’on remonte dans les branches maternelles on remarque un bagnard, j’ignore les dates et pour quel motif il fut déporté au bagne. Peut être s’est il rendu coupable d’un meurtre, cela ne laisse augurer rien de bon. Je me méfie un peu de la modification de mon code personnel et moral car peut être compte tenu de la lignée entachée suis je porteuse de gènes poussant au crime.
Oui, x, et en plus je l’ai lu. Calet c’est aussi un grand piéton de Paris, un maître pour moi !
Mon préféré c’est « Les Grandes largeurs », x.
Bételgeuse dit: 20 septembre 2018 à 21 h 23 min
Chez nous, si l’on remonte dans les branches maternelles on remarque un bagnard
idem pour moi, mais il n’est pas allé jusqu’en Guyane. Décédé à Rochefort (Fort Boyard !), condamné pour trafic de fausse monnaie. Pour crime de sang, c’était la peine de mort.
Bien, j’essaierai d’en savoir plus sur cet ancêtre mentionné au hasard d’une discussion par ma mère sans que j’aie eu le réflexe de tenter d’obtenir plus d’info quand elle en disposerait.
Vous avez encore votre père, Bételgeuse ?
Dire qu’on a failli avoir une crise cardiaque : Chaloux, assassin !!!
« De qui est ce poème et de quel recueil est-il extrait ? »
A part Télémack,
téléphone dans un poème,
ou autre télé…
Et pendant ce temps-là, le coupable va prendre un bol d’air en forêt !
Pour la solution au poème, P. comme Paris, tu retardes !
@Bételgeuse
https://www.geneanet.org/blog/post/2010/03/un-site-web-pour-des-bagnards-html
Je rêve, Chtimimi et Bételgeuse s’échangent des fichiers de bagnards ! Mais dans quel monde vivons-nous ?
Delaporte des chiottes de l’église,
(lavez-vous les mains après avoir pissé) :
« Vous êtes un con pétant ». (Dixit Maâme Clopine).
@ Jazzi
Dans le monde du travail à la chaîne, quel boulet !
Et vogue la galère.
Merci chtimini.
Comment nommer un saute-ruisseau avec un peu d’age ? Un vieux-beau ?
Et Bételgeuse qui se retrouve au trou !
Moi, ça ne m’est encore jamais arrivé…
J’suis content, j’suis content, j’suis content,
J’suis plus vieux qu’Raymond-Théodore Barthelmess.
Mériterait de rimer avec Bartleby.
Merci petit x.
Apparemment personne ne s’émeut de la suspension de la république de l’architecture.
Dommage, j’aimais bien les trop rares articles publiés là-bas par la « reine de Sabbah » (copyright J.L.)
Le cas échéant, son point de vue sur les travaux de feu Paul Virilio m’aurait certainement intéressé.
En effet on ne suspend pas une république, on l’abolit. Vive le Roy !!
@candide ombelle
Not Dark Yet [c’est la bonne chemise !]
https://www.youtube.com/watch?v=7JBHyE18L3o
23h18 un article intéressant résumant son approche du monde, son regard et ses anticipations dans Le Monde du 21 .
Le monde nous observe :
Langoncet, touchez vous un pourcentage sur ses droits d’auteur? Des gros pois , qu’elle fraîcheur, pourquoi Dieu nous a t il voulu périssable et bio dégradable, pour qu’on s’ameliore au fil des sélections eugénistes?
Vous préconisez donc une sorte de principe de précaution ?
Plus que ça, le principe de responsabilité ! La réussite du progrès, je ne la nie pas, au contraire, je la prends au sérieux. Et, la prenant au sérieux, je suis obligé de la prendre au tragique. Une recherche qui ne recherche pas sa catastrophe, ne recherche pas. Elle est une sorte de foi absolue dans le progrès. Les scientifiques ne doivent pas avancer sans analyser l’accident. L’écologie est là pour le prouver : ce n’est pas seulement après des siècles de consommation d’énergie fossile qu’il faut se poser la question de la pollution de l’environnement…
sur sciences et avenir
Quelle. J’ai fourni l’effort ce soir à observer les débats d’actualité, on n’est pas loin des franquistes trinquant avec les républicains ou alors serait cultivée une hypocrisie souriante et chaleureuse. Il faut dire que tenant compte des opinions si l’on veut éviter les dictatures ,le choix n’apparaît il plus que de sympathiser avec les néo réactionnaires. A cela s’ajoute la mauvaise conjoncture économique qui pèse sur les opinions hostiles et les conditions d’acceuil.
Lu, également, le témoignage des deux agressés, les contradictions des officiels, un préfet de police a t il le droit de mentir?
@Bérénice
richard manuel en un soupir
https://barryraphael.files.wordpress.com/2011/04/richard_manuel_bob_dylan.jpg
Et ensuite je déplore qu’ED n’intervienne pas pour dénoncer le sexisme raciste de Zemmour.
Il affectionnait les pois, petits et gros ou peut être comme les peintres traversait il sa période pois.
Des étoiles sans aspérités ?
Pas mieux que wiki
https://en.wikipedia.org/wiki/Whispering_Pines_(The_Band_song)
La brise qui gongorise
je ne comprend pas ce vers
à Janssen JJ
de mon brésil je vous dit seja forte e corajoso
Et prenez soin de vous et recherchez l’aide de ceux qui vous aiment autour de vous.
Claudio, comme si affreusement désorienté il aille rechercher l’affection de ses ennemis, des mecs qui lui reviennent pas ou autres trouducs qui se fichent de lui et n’attendent que l’interstice pour lui nuire sans qu’il ait jamais rien fait pour. Riantes contrées.
@si affreusement désorienté il aille rechercher l’affection de ses ennemis, des mecs qui lui reviennent pas ou autres trouducs qui se fichent de lui et n’attendent que l’interstice pour lui nuire sans qu’il ait jamais rien fait pour. Riantes contrées
The Velvet Underground – That’s the story of my life (si vous trouvez une version potable à diffuser)
virilio: » Synchroniser l’émotion de millions de gens au même moment est un conditionnement d’une puissance que seules les religions avaient. C’est ce qu’on appelle la communion des saints, pour les chrétiens, c’est-à-dire ressentir au même instant le même sentiment. C’est un événement d’un totalitarisme bien pire que le communisme des classes sociales. Le 11-septembre, ce fut ça. Et si Mao a refusé, en 1969, de laisser voir aux Chinois le débarquement sur la Lune, c’est parce qu’il était bien conscient que ce communisme des affects allait faire la promotion des Américains. Eh bien là, nous y sommes. Comme le dit l’historien roumain Marius Oprea, que je cite au deuxième chapitre de mon livre Le Grand Accélérateur, car je trouve sa phrase formidable : » Le communisme n’a pas disparu, il a été privatisé.
les pois c’est min imprimé préféré. Avec bayadère.
L’affection, une immensité de tendresse et des repères stables pour lutter contre la perte de mémoire. La douceur. Ne pas être brutal. Raconter.
Rechercher l’ aide de ceux qui vous aiment autour de vous sans accepter toute tentative de prise de pouvoir sur vous en situation de détresse.
Cela semble dérisoire, pardon, restez un homme libre.
D’ici très peu d’années, on ne comprendra guère ce récit. Les machines volantes seront si rapides et si sûres, les instruments de Bird et leur usage si perfectionnés que le vol deviendra une navigation paisible. J’espère cependant qu’on n’oubliera par tout à fait les premiers courriers du désert.
Ceux qui mirent les premières voiles sur des choques creuses n’avaient pas plus de coeur ni d’audace.
qu’on n’oubliera pas tout à fait
Ce n’est pas sur le moteur de recherhe.
sur des coques creuses
À l’école :
https://blogfigures.blogspot.com/2012/01/kubrick-weegee.html
Janssen J-J dit: 20 septembre 2018 à 19 h 33 min
« Je continuerai à écrire mes mémoires pour l’APA »
Ainsi d’aucun.e.s continueront de mordre à l’hameçon !
les instruments de bord.
p. de correcteur automatique.
C’est quoi l’APA ?
Paul Edel dit: 20 septembre 2018 à 16 h 24 min
Merci Clopine pour votre commentaire de 10h20.
Oui, merci Clopine, je suis moi aussi très amateur de vos stupeurs ecclésiales.
Jazzi, l’APA est une association de sauvegarde des journaux intimes. Le principe est simple : vous déposez votre journal intime, et vous savez que quelqu’un va le lire. C’est le premier point. Le journal est conservé dans de bonnes conditions. C’est le second point. Et l’association a le droit, en échange, de le publier et/ou de le diffuser. Voilà.
Mon ami dont j’ai sûrement déjà parlé ici, le pauvre Jim, quand il a su le fléau qui s’abattait sur lui, a déposé une partie de son journal (il l’avait tenu toute sa vie et était « revenu » dessus depuis une dizaine d’années : dans les années 2000, il commentait tous les mercredis qu’il avait écrits dans les années 70, ça donnait un côté « emploi du temps » de Butor au journal en question…). Et une chercheuse universitaire en a eu connaissance, et s’en est servi pour une thèse. Ca ne m’a pas du tout étonnée, parce que tout ce que « Jim » écrivait était remarquable, d’une part, et qu’ensuite c’était un tel « musicologue » (je mets des guillemets parce que le terme n’existait pas quand il avait vingt ans, ni la chose d’ailleurs, alors que c’était en réalité ce qu’il était, profondément) que son journal contenait aussi le récit de ses écoutes musicales. Quand on sait que Jim vivait avec de la musique environ 20 heures sur 24…
Bref, l’APA (association pour l’autobiographie) est vraiment un truc unique !
Merci Clopine. Un peu comme une banque du sperme, mais ici c’est de mémoire qu’il s’agit !
Je continue sur Jim : comme la « musicologie » n’existait pas dans les filières universitaires (Jim a eu 20 ans en 1968), Jim s’est débrouillé sans. Il a obtenu une maîtrise de philosophie et le premier prix du conservatoire de Rouen en « composition ». IL avait composé un sextet de clarinettes qui, m’a-t-il raconté, se terminait par 8 mesures de silence… Et comme c’était Jim, la seule et unique fois où son oeuvre a été jouée, devant les professeurs du conservatoire, n’a pas été conservée. Oh, JIm avait bien emmené, ce jour-là, un enregistreur à cassettes, comme ce qui se faisait à l’époque. Mais il n’avait pas su enfoncer correctement les boutons (faut dire qu’il était nul pour tout ce qui était aspect pratique de la vie) !!!
De toute façon, il méprisait profondément les professeurs du Conservatoire. « Tous des cons », laissait-il échapper parfois, très rarement car Jim s’interdisait généralement toute appréciation personnelle d’autrui, et un de ses modes de « survie » était d’opposer une courtoisie de façade certes, mais assez inébranlable, à tous ceux qui le considéraient avec étonnement…
Faut que je m’arrête, je crois que je pourrais parler de Jim pendant des heures !
Commwnt va Jim aujourd’hui ? Pardon si j’ai omis qq. chose, je sais sa maladie.
Merci C T, B, P, C B et R.… pour vos messages compréhensifs et conseils d’hier et de ce matin, à l’égard d’une situation maintenant bien banale dans la société. Désolé surtout pour ces interférences privées qui m’ont incité à donner un peu d’explication d’une attitude coléreuse pas très digne.
J’essaie de rester un « homme libre », comme tout un chacun je suppose, et ne demande évidemment rien d’autre à quiconque.
Alors, retournons à nos jeux habituels. Je souhaite à tout le monde une belle journée d’automne. L’automne 18 aura beaucoup de charmes, pour sûr. Et « les frères Sisters » m’ont rempli d’espoir. Un maître…, ce Jacques Audiard.
« Un maître…, ce Jacques Audiard. »
Oui, JJJ, on le l’attendait pas sur ce registre-là. Etonnant !
Hier j’ai vu « l’amour est une fête » de Cédric Anger, avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche et Xavier Beauvois. Amusante reconstitution de la belle époque des sex-shops et du cinéma classé X du début des années 80. Beau travail aussi sur les us et costumes des actrices pornos et des nouveaux riches de Pigalle, Lavande !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19579489&cfilm=255059.html
Pour revenir au mineur et au majeur, un lien christiane sur ce qui en art devient majeur ou mineur selon l’ époque et ses enjeux contextuels, ou de quel étoffe sont faits nos héros :
https://www.dailymotion.com/video/x2u11ba
L’ombrelle, avant que j’oublie, vivez vous en vase clos , ou en bordure des talus? L’une et l’autre de ces situations présentent avantages et inconvénients. Dans la première je pense à cette fable du chien et du loup _ vous auriez la vue courte mais sécurisée dans le confort d’une eau croupissante_ la seconde n’est pas sans charme , liberté ensoleillée et ventée d’essaimee au gré du vol des pollenisateurs mais, il y a toujours un mais, vous ne pourrez échapper au risque qui court par l’entretien des voies communales des engins sans cœurqui élaguent , fauchent sans distinction d’espèces puisque la profusion végétale s’assechant augmente le risque d’incendie. Cela reste néanmoins une belle image que la vôtre,les ombellifères.
L’ombelle, la vue courte et non pas la vue. Correcteur.
La Vie courte, décidément…
Et At loi, sur le communisme a été privatisé, pas trop d’accord. On assiste à une vaste entreprise de manipulation par le biais des médias dans lequel internet occupe une grande place. Pour qui et quel compte ces manipulations de l’opinion? Pour finir , si l’on y prend garde et quand on disposerait des outils de vérification ? S’il y a une communauté d’idées reçues qui jouent dans la gestion des peuples et à moins que cette phrase soit teintée d’ironie, on peut pas à mon avis voir que le communisme ait été privatisé. J’ajoute que je n’entretient pas de sympathie particulière pour ce système ou un autre.
Et Alii, correcteur.
D’essaimer. Le dernier Audiard est drôle?
« Le dernier Audiard est drôle ? »
Pas vraiment, Bételgeuse. Le film est très violent et ça dégomme à tout va !
Quelqu’un peut-il me dire si la RDC fonctionne toujours ? Etant outillé Apple (ordinateur et tablette), je ne peux plus y aller !
Jacques, la RDC est toujours ouverte mais la connexion, de quelque serveur que l’on parte, est très lente. Je n’ai pas de nouvelles d’Annelise depuis la mi-juin, alors que nous nous écrivions assez souvent.
Bon, quelques messages là-bas, en attente d’elle ? de Manu, d’Eriksen et d’autres… de Phil encore, de bouguereau, de moi sur des films anciens, puisque vous n’y êtes plus pour les « sorties ». Un blog non « tenu » peut disparaître, je l’ai dit, et Pierre Assouline est au courant de cette situation.
Merci, C.P. Annelise nous joue l’Avventura ? Pas vraiment, d’après ses pages Facebook, elle voyage…
C P 11h25. Hier, j’ai pensé à vous:j’ai revu « les guichets du Louvre » de Michel Mitrani, avec Christine Pascal; je crois me souvenir que vous aimiez bien Ch.Pascal. Elle y est excellente, le film réussi, l’affolement,la peur de l’autre.
(j’ai échangé le O et le A…pour un I) Bon ciné ce WE
Un petit peu de guignolade benallesque pour finir la matinée dans la bonne humeur.
Jazzi dit: 21 septembre 2018 à 10 h 48 min
Quelqu’un peut-il me dire si la RDC fonctionne toujours ? Etant outillé Apple (ordinateur et tablette), je ne peux plus y aller !
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Mort de 😂
On dirait Kron il y a quelques années !
Rajoute que je t’ai piraté et que c’est pour ça que ça marche plus et je t’appellerai Thierry.
Mais je n’ai pas reçu ta photo, D. !
Hélas, moi je n’ai pas les moyens de voyager en classe affaire…
l’amour est une fête » ? les années 80 ? une licence de musicologie ? l’ambiance festive des conservatoires de musique ?
j’ai recontré Fred en 74, excellent pianiste, il jouait les variations Golberg à l’envers, et à l’endroit aussi, à cette époque je jouais Hendrix au théorbe sur le cour Mirabeau, à Aix, c’est là qu’on s’est rencontrés, il m’avait proposé de jouer à des soirées privées, les villas aixoises au pied de la ste victoire, on s’en est vite lassés, on s est associés avec Mike un ancien du lycée agricole d aix valabre, des terres agricoles entre saint cannat et la roque d antheron, on faisait pousser de la marijeanne dans les champs de maïs, indétectable, à l’époque de la floraison, la brise entrainait les effluves jusqu’à Aix, toute la population aixoise était pétée du matin au soir, jusqu’au tribunal, Mike disait qu’il contribuait ainsi à la vie sociale, un boulot d’utilité publique, en quelque sorte.
Progressisme vs nationalisme est une erreur conceptuelle qui révèle une piètre culture historique — nb qu’en bon cosmopolite — plusieurs passeports — je peux m’accommoder d’internationalisme ou d’anti-nationalisme. On peut se tromper en grammaire, mais le mauvais usage des mots reste un signe de mauvaise éducation.
gisèle, merci, et quelle mémoire ! Oui, j’aimais beaucoup Christine Pascal et l’avais vue assez souvent après « Le Petit Prince a dit… », bien impuissant, comme d’autres, devant sa mélancolie. Sa mort m’a fait un vrai chagrin et je m’arrête là.
Jacques, si les voyages guérissent… Il y a eu pour Annelise un moment pénible de dépression, à la suite aussi d’un deuil récent, du souvenir d’un autre. Elle ne l’avait pas caché dans son blog, en prenant de la distance. J’espère de tout mon coeur qu’elle en sort(e).
Beaucoup de fumette et de reniflette, dans « L’amour est une fête », hamlet ! Et la bande musicale est aussi variée et pailletée que les costumes sont flamboyants et coloriés. Une curiosité à voir.
Aujourd’hui je vais aller voir « Climax » de Gaspar Noe. Là, c’est plutôt la (break) danse, semble-t-il !
Le cinéma mène à tout, à condition d’en sortir pour aller dans une librairie ou une bibliothèque, même si je suis assez d’accord pour dire que la littérature est l’instrument, le seul, de la connaissance de la vie.
au fantôme d’ hervé, chez brighelli, en attendant cui de sergio :
je crois que la différence tient à la pause.Choisie voulue d’ intensité variable.
Possible ds la littérature. Qui se transforme en revisionnage du film au ciné.
« … même si je suis assez d’accord pour dire que la littérature est l’instrument, le seul, de la connaissance de la vie. »
Je connais des lecteurs incapables de comprendre quoi que ce soit de la vie — en d’autres mots, incapables de vivres…
Puisqu’on a reparlé des guichets du Louvre ci-dessous le billet non exempt de réserves que j’avais écrit à ce sujet à la sortie du film dans la revue-très confidentielle- de mon école, qui de temps en temps accueillai une rubrique cinéma.
j’aimerais savoir si mon point de vue est partagé par les quelques uns et unes assez âgés ici pour avoir vu ce film sorti il y a plusieurs décennies
Un sujet : l’amour impossible de deux jeunes gens pendant la journée de la rafle du Vel. d’Hiv. Leurs efforts pour échapper au quartier du Marais bouclé par les forces de police. Thème du ghetto qui isole la population.
Elle , est jeune, jolie, juive, ouvrière, à la fois protégée et isolée par le milieu juif, où elle a famille, travail, cadre de vie. Lui est un étudiant bordelais un peu exilé à Paris. Mais le film ne trouve pas vraiment son sujet.
Est-ce la rafle et un certain nombre de scènes « à faire », chacune porteuse d’un pathétique attendu, parfois d’un manichéisme simpliste ? Est-ce l’impossible communication entre deux êtres que seuls rapprochent leur jeunesse et le goût de vivre, mais que sépare l’appartenance à deux mondes différents ?
L’auteur ne choisit pas entre l’un et l’autre sujet. Malgré ses efforts, les scènes de rafles sont décrites pour elles-mêmes, et les imbrications entre ces scènes et la perception qu’en ont les héros, manquent de nuances et de vérité.
L’absence de communication qui est la conclusion du film repose sur une ambiguité ; l’incommunicabilité est-elle une incommunicabilité sociale, de race entre la juive parisienne immigrée et le bordelais enraciné ou plutôt une incommunicabilité de classe entre l’ouvrière en fourrure, culturellement sinon sentimentalement peu avertie, et l’étudiant politisé.
Admirable présence de Paris : le Marais, ses cours intérieures aux pavés irréguliers et gras d’où partent des escaliers sordides menant à des ateliers vétustes d’où sortent les merveilles de l’artisanat parisien. Quartier sombre, humide et gluant, refermé sur lui-même, qui se déchire pour les deux héros au sortir des guichets du Louvre ,avec la somptueuse agression d’un ciel d’été éclairant, au dela de la vaste Seine, l’une des plus élégantes perspectives urbaines du monde
J’ai Apple, j’ai payé plus cher pour ça, et ça marche pas oinnnh ! En plus j’ai même la tablette et ça marche pas non plus… Oiinnnnhhh !, c’est pas juste.
😭
Je connais des lecteurs incapables de comprendre quoi que ce soit de la vie
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Par exemple Renato. Qui n’a toujours pas compris qu’elle était éternelle.
Le gouvernement sachant parfaitement que des EHPAD maltraitent leurs pensionnaires âgés (soins d’hygiène défficients, rationnement, défaut de surveillance et de présence etc… ), pourquoi n’ordonne-t-il pas des inspections surprise avec établissement de rapports et transmission au parquet ?
Faut-il attendre que les familles y fassent déplacer des huissiers ?
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