de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Qui a autorité dans sa langue ?

Qui a autorité dans sa langue ?

Même s’il est convenu de longue date qu’il faudrait en principe retraduire les grandes œuvres à chaque génération eu égard à l’évolution de la langue et aux avancées de la recherche génétique sur les manuscrits, cela reste souvent à l’état de principe en raison notamment de problèmes de droits et de bisbilles avec les ayant-droit du traducteur princeps (voir les cas de Berlin Alexanderplatz, du Guépard, de Ulysses, de la Montagne magique etc). S’agissant de l’œuvre de Franz Kafka (1883-1924), difficile de ne pas en revenir au double mouvement contradictoire inspiré par Alexandre Vialatte : d’un côté une dette pour celui qui l’imposa au comité de lecture de Gallimard et partant le révéla au public français après l’avoir lui-même découvert lors de la parution de Das Schloss (Le Château) en 1926 chez Kurt Wolff Verlag ; d’un autre côté un reproche pour avoir traduit son œuvre en prenant de trop grandes libertés. Depuis, Marthe Robert (Grasset, 1954) puis Claude David (Gallimard, 1984) ont magistralement rectifié le tir (et plus tard, à partir de l’ouverture de l’œuvre au domaine public en 1994, Bernard Lortholary, Georges-Arthur Goldschmidt, Jean- Pierre Lefèbvre, Laurent Margantin).

Aussi, quand au début de l’année nous est parvenu l’énorme Journaux (840 pages, 35 euros, Nous) proclamant fièrement en bandeau « Première traduction intégrale », il y avait de quoi être surpris. Il est vrai que la version de Marthe Robert était fautive et incomplète : non seulement elle se basait sur le manuscrit fourni par Max Brod, lequel avait allègrement censuré des passages jugés obscènes (visite chez les prostituées de Prague etc) ou susceptibles de choquer (« Je passai près du bordel comme si c’était la maison d’une bien-aimée») et des noms de personnes vivantes, mais de plus, pour certains fragments, elle avait travailler à partir de la version anglaise plus fiable, se livrant à une traduction d’une traduction. Quant à Claude David, il n’avait pas retenu dans La Pléiade des fragments fictionnels qui figuraient pourtant entre les « notes à leurs dates ».

Ces Journaux, douze cahiers in-octavo conservés depuis 1961 à la Bodleian Library d’Oxford (sur lesquels s’est fondée l’édition complète de l’œuvre de Kafka en allemand chez Fischer en 1982), qui constituent bien le «Journal » de Kafka, le traducteur Robert Kahn s’en est donc saisi après avoir donné chez le même éditeur (Nous, à Caen) de nouvelles versions des Lettres à Milena et des Derniers cahiers. A nouveau, il s’est assigné la tâche de laisser résonner dans la langue d’arrivée l’écho de l’original, pour citer Walter Benjamin. Pour tout lecteur de Kafka, ce ne peut être qu’une relecture même si elle n’impose pas l’exercice érudit de la comparaison avec les versions précédentes. Plongé dans la lecture de cette nouvelle traduction depuis des semaines, m’offrant le luxe de m’y promener par sauts et gambades, de la laisser et d’y revenir, ce que le confinement autorise quand il ne l’encourage pas, j’en ai précipité l’achèvement en apprenant la disparition il y a quelques semaines du traducteur des suites d’une longe maladie dont l’issue fut foudroyante. Aussi faut-il lire aussi cet article comme un « Pour saluer Robert Kahn ». Une manière d’hommage à son travail qui coïncide avec la parution de « son » dernier Kafka.

Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud, agrégé de lettres modernes et maître de conférences en littérature comparée à l’université de Rouen, Robert Kahn avait consacré sa thèse à «Temps du langage, temps de l‘Histoire : Marcel Proust et Walter Benjamin » (Paris III) et ce n’est pas un hasard si longtemps après, il fut le traducteur du Sur Proust de Benjamin. C’est peu de dire que Kahn a rendu le diariste à sa sécheresse, son âpreté et sa précision originelles. La chronologie chaotique de l’écriture est cette fois respectée et son triple registre (ébauche, fragment, quasi-achèvement), restitué. Le caractère de work in progress de son Journal tenu de 1910 à 1923 (une mention de la date en titre courant en haut de chaque page n’eut pas été superflu, soit dit en passant) est rappelé en permanence par les doutes qu’exprime l’auteur dès lors qu’il analyse son roman en cours. Son humour très noir s’accentue avec les difficultés et la maladie. Et comme par magie, cette relecture encourage à nouveau le commentaire – car il est peu d’œuvre qui, autant que celle-ci, favorise la dispute, ce qu’un Céline aurait qualifié de pilpoul infini, rendant ainsi involontairement hommage à l’universalité et l’intemporalité de l’œuvre.

Le critique Alain Dreyfus, qui le fréquenta, raconte que Robert Kahn avait travaillé jusqu’à ses dernières limites, ce qui lui permit d’offrir à ses amis, en cadeau de départ un dernier inédit de Kafka (qui paraitra ultérieurement dans la revue Po&sie ) :

Il s’agit d’un long extrait d’un rapport rédigé par Kafka pour les Assurances du Royaume de Bohème, dont il était, non le gratte-papier obscur colporté par la légende, mais un haut fonctionnaire estimé par ses pairs pour ses dons exceptionnels de rédacteur et pour la fluidité et la rigueur de ses synthèses. Ce rapport, en date de 1915, porte sur le domaine de compétence du docteur en droit Franz Kafka, les accidents du travail, très nombreux dans les usines converties à l’économie de guerre, privées de leurs ouvriers spécialisés mobilisés pour combattre les alliés. Ces pages limpides propulsent le rapport administratif au rang des beaux-arts.

Kafkaïen, Robert Kahn l’était si l’on entend le néologisme au même titre que proustien. Mais loin d’être idolâtre, tout en constatant que La Métamorphose était traduite en une quarantaine de langues, il se demandait si Kafka était vraiment lu au-delà de la dimension tordue du néologisme qu’il avait engendré. « L’écriture se refuse à moi. D’où le projet d’investigation autobiographique. Pas une biographie, mais investigation et mise à jour des plus petits éléments possibles » notait-il en 1921. Cette seule observation devrait faire se précipiter vers ces Journaux tous ceux qui un jour ont été hantés par la lecture du Procès, de la Métamorphose ou du Château ou encore de la Lettre au père et qui n’en sont pas revenus. Ils verront que même ces notes pour soi, ces ébauches d’ébauches, une fois rendues à leur état brut dans leur ponctuation et leur présentation fautives comme c’est le cas sous la plume de Robert Kahn, piquent les yeux et mordent la peau, car elles ont elles aussi vocation à être « la hache qui brise la mer gelée en nous ».

 Parmi les livres parus à la veille du confinement, et de ce fait sacrifiés après seulement deux ou trois jours de vie en librairie, il en est notamment un auquel il faut rendre justice : Traduction et violence (202 pages, 18 euros, Seuil), l’essai de Tiphaine Samoyault, professeure de littérature comparée (Paris-III), romancière, traductrice notamment de parties de la nouvelle édition d’Ulysse de James Joyce. Violence, vraiment ? Mais comment appeler autrement ce processus d’appropriation, d’assimilation et parfois de domination de la langue de l’autre ? Le traducteur doit nécessairement faire violence au texte dont il s’empare. Cette réflexion très argumentée sur le métier interroge à nouveaux frais, à partir d’exemples puisés hors des chantiers trop fréquentés, la violence qu’a pu exercer la langue traduite au XXème siècle dans des systèmes totalitaires, des camps d’extermination (le chapitre 3 « Initiation » de Si c’est un homme s’organise autour de la question de la traduction dans l’univers babélien d’Auschwitz), des colonies, des sociétés d’apartheid.

Dès les premières pages, en prenant acte des progrès inouïs de l’intelligence artificielle et des algorithmes dans les logiciels de traduction (DeepL), (et donc des menaces que la mondialisation et la généralisation de la Traduction Assistée par Ordinateur font peser sur la survie des langues), elle dit bien sa volonté de se rien s’interdire, aucune perspective, aucun analogie, aucune critique partout où circule la littérature loin des faux-problèmes (la fidélité) et des poncifs (« Traduttore, traditore »). Enfin quelqu’un qui ose dénoncer les formules souvent à l’emporte-pièce d’un Umberto Eco à commencer par celle qui connaît encore une belle fortune tant on la répète à l’envi à Bruxelles et ailleurs : « La langue de l’Europe, c’est la traduction ». Ce qui, remarque-t-elle, est peut-être efficace mais faux (même au second degré), la traduction n’étant pas une langue mais une opération entre les langues. Une telle formule lisse les résistances et les antagonismes alors qu’ils sont indispensables au débat d’idées, lequel se nourrit des conflits et non de leur négation. Toute traduction (et plus encore toute retraduction) s’affirme contre l’original qu’elle adapte et contre la traduction qui l’a précédée. Il faut être un Samuel Beckett, auteur et autotraducteur, pour s’autoriser à transporter par exemple « bien les posséder, dans ma tête » (in Malone meurt) en « I knew them off, by heart » (in Malone dies)

A propos des poèmes de Paul Celan, l’auteure ouvre une piste passionnante en faisant état du travail de John Felstiner, biographe et traducteur du poète en anglais. A partir de l’exemple de son célèbre « Todesfuge/ Deathfugue/Fugue de mort », elle révèle le dispositif de réunion et d’hybridation mis en place : «… This Death is ein Meister aus Deutschland his eye it is blue… »

« Ce retour de l’allemand dans l’anglais n’est ni une non-traduction ni un retour de l’original : c’est la réalisation d’une différence contenue dans le poème, qui est celle de l’allemand lui-même, à la fois langue de mort et langue du poète, oppression et résistance. Le sentiment d’évidence que produit cette traduction unique en son genre tient à la façon dont l’allemand cogne dans l’anglais comme il cogne dans l’allemand dans le texte original.

Dans d’autres pages, elle puise matière à réflexion du côté du Schibboleth cher à Jacques Derrida (ce mot de passe qui pouvait décider de la vie ou de la mort selon que les Ephraïmites vaincus le prononçaient ou pas avec un accent qui les trahissaient aux yeux des vainqueurs) ; ou avec Julia Smith, la première femme qui osa traduire la Bible dans les années 1850, dans une recherche de la vérité par le littéralisme ; ou encore du côté de chez Proust en créole avec les problèmes rencontrés par Guy Régis Jr dès l’incipit de la Recherche qu’il se résolut à traduire après bien des essais par « Lontan mwen konn kouche bonè » avec tout ce que cela comporte en sous-texte pour le lecteur antillais d’histoires de Maître Minuit, de médecins et de femmes vaillantes- ce qui a aussi le mérite, selon l’auteure, de réinscrire « la part d’oralité trop souvent oubliée » de l’œuvre de Proust.

Et Kafka ? Car on n’imagine pas qu’un essai de cette ampleur n’en fasse mention. Il s’y trouve bien, dans le même esprit que le reste, en allant voir ailleurs ce qui se traduit, loin de tout francocentrisme étriqué. Pour illustrer la violence qu’inflige parfois une traduction à l’original, Tiphaine Samoyault s’est donc penchée sur le cas de l’oeuvre assez puissante pour y résister contrairement à celles qui sont vulnérables, fragiles. Parfois, des traducteurs surmontent l’obstacle de l’intraduisibilité (ou prétendue telle) en choisissant d’enrichir le texte. Ainsi de Il processo, version italienne du Procès parue en 1980 chez Einaudi à Turin. Foin des répétitions, notamment des substantifs et des verbes « être » et « avoir », courantes sous la plume de Kafka ! Le traducteur a donc fait le ménage, supprimé ici ou là, modifié la place des mots dans les phrases, changé des segments entiers, au motif qu’en italien « cela ne se fait pas ». Un déplacement d’autorité qui pousse Tiphaine Samoyault à poser la question cruciale :

 » Qui a autorité dans sa langue ? »

J’allais oublier le nom du traducteur, lequel a d’ailleurs expliqué dans une préface avoir essayé d’offrir quelque chose qui ne sente pas trop la traduction. Il confesse même « avoir eu pitié » du lecteur italien du Procès, histoire d’un châtiment à la recherche de sa faute. Son nom : Primo Levi.

(« Le Français » photo Raymond Depardon ; « Franz Kafka », « Paul Celan », « Primo Levi » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères, vie littéraire.

2506

commentaires

2 506 Réponses pour Qui a autorité dans sa langue ?

Jazzi dit: à

« Qui a autorité dans sa langue ? »

Les inconscients, les prétentieux ou les audacieux !

Jazzi dit: à

Pas grand chose ne m’a sauté aux yeux dans ce papier, Passou, hormis ce « elle avait travailler »…

Marie Sasseur dit: à

Bel hommage à M. Kahn qui avait sur la rdl présenté de ses travaux sur la correspondance de Kafka et Milena.

« Il confesse même « avoir eu pitié » du lecteur italien du Procès, histoire d’un châtiment à la recherche de sa faute. Son nom : Primo Levi. »

Pour les italophones peut-etre signaler une autre traductrice de  » Il processo », Anita Raja, plus connue en France sous un autre nom.

Jazzi dit: à

Vue la photo du haut, je croyais Passou que vous alliez vous livrer à une défense de la langue française, de plus en plus galvaudée. Les médias parlant unanimement de « cluster » en place de « foyer » d’infection !

Jazzi dit: à

Et le titre, « Qui a autorité sur sa langue », renvoyant, croyais-je, à la loi Toubon. Hélas, non !
Plus personne pour défendre le Français, patois de colonisés, objet de mépris pour les monolingues selon et alii ?

D. dit: à

Bon alors, ce monde d’après, bordel de bordel ?!!

renato dit: à

Il processo, selon des lecteur de langue maternelle allemande, belle traduction de Giorgio Zampa, qui a tenu en compte le fait que le texte allemand est un première mouture, non soumise à l’élaboration et à la révision scrupuleuses de Kafka.

Pat V dit: à

 » Quand je dis quelque chose, cette chose perd immédiatement et définitivement de son importance; quand je la note, elle perd toujours aussi mais en gagne parfois une autre. » Journal, 3 juillet 1913.

Il s’agit de la première citation de Kafka cité par Marie José Mondzain dans son essai K comme Kolonie Kafka et la décolonisation de l’imaginaire aux éditions La fabrique fév. 2020.

Et seconde citation, Journal, 21 novembre 1913 :
 » Qui donc possède la main enchantée capable d’entrer dans la machinerie sans être déchirée par mille couteaux et semée à tous vents? »

renato dit: à

Cluster vs foyer.
Foyer c’est la source du rayonnement, donc le malade 0.
Tandis que un cluster c’est un groupement d’un petit nombre de son, d’objets et dans ce cas de malades. Donc cluster — amas —, bien qu’étant un emprunt de l’anglais moderne, est plus pertinent.

Marie Sasseur dit: à

Cluster est un terme de technique de machine à calculer…

christiane dit: à

Aucune lettre de Milena Jesenskà à Kafka n’a été conservée sauf quelques unes adressées à Max Brod ainsi que l’article nécrologique écrit par Milena en 1924, à la mort de l’écrivain (traduit par Alexandre Vialatte).
Ces documents forment un appendice à la fin du volume Lettres à Milena écrites par Franz Kafka (L’Imaginaire – Gallimard).

« Nàrodni listy, 7 juin 1924.

Avant-hier est mort au sanatorium de Kierling, près de Klosternebourg, à côté de Vienne, le Dr. Franz Kafka, un écrivain allemand qui vivait à Prague. Peu de gens le connaissaient ici, car il allait seul son chemin, plein de vérité, effrayé par le monde ; depuis bien des années, il souffrait d’une maladie des poumons, […] Elle lui conférait une fragilité presque incroyable et un raffinement intellectuel sans compromis presque terrifiant ; mais lui, en tant qu’homme, avait déposé toute son angoisse intellectuelle sur les épaules de sa maladie. Il était timide, inquiet, doux et bon, mais les livres qu’il a écrits sont cruels et douloureux. Il voyait le monde plein de démons invisibles qui déchirent et anéantissent l’homme sans défense. Il était trop lucide, trop sage, pour pouvoir vivre, trop faible pour combattre, faible comme le sont les êtres beaux et nobles, qui sont incapables d’engager le combat avec la peur qu’ils ont de l’incompréhension, de l’absence de bonté, du mensonge intellectuel, parce qu’ils savent d’avance que ce combat est vain et que l’ennemi vaincu couvre encore de honte son vainqueur. Il connaissait les hommes, comme seul peut les connaître quelqu’un de grande sensibilité nerveuse, quelqu’un qui est solitaire et qui reconnaît autrui à un simple éclair dans son regard. Il connaissait le monde d’une manière insolite et profonde, lui-même était un monde insolite et profond. Il a écrit les livres les plus importants de toute la jeune littérature allemande ; toutes les luttes de la génération d’aujourd’hui dans le monde entier y sont incluses, encore que sans esprit de doctrine. Ils sont vrais, nus et douloureux […] Ils sont pleins de l’ironie sèche et de la vision sensible d’un homme qui voyait le monde si clairement qu’il ne pouvait pas le supporter et qu’il lui fallait mourir, s’il ne voulait pas faire de concessions comme les autres et chercher recours dans les diverses erreurs de la raison et de l’inconscient, même les plus nobles. […] Tous ses livres décrivent l’horreur de l’incompréhension, de la faute innocente parmi les hommes. C’était un artiste et un homme d’une conscience si sensible qu’il entendait encore là où les sourds se croyaient faussement en sûreté. »

renato dit: à

Umberto Eco préconisait l’utilisation du mot plus court, peu importe la langue. Par exemple, « give me a pizza vite ».

Marie Sasseur dit: à

Heureusement qu’il nous reste autre chose de Kafka qu’un discours de croque-mort.

DHH, dit: à

Dan sa vie d’assureur Kafka aurait eté « un haut fonctionnaire estimé par ses pairs pour ses dons exceptionnels de rédacteur et pour la fluidité et la rigueur de ses synthèses »
Au risque d’encourir le ridicule pour la surestimation de soi que trahirait mon propos , c’est exactement en ces termes je crois que mes anciens collegues pourraient dire le souvenir professionnel qu’ils gardent de moi .
Mais ce sont des qualités qui helas n’ont rien a voir avec le don d’écrire, cette capacité de fabriquer de la vie avec des mots, dont j’envie tant les gens qui en sont dotés

DHH, dit: à

Autre citation d’Umberto Eco qui conclut sa leçon inaugurale au CdF:la plus speedy des pizzas

poussière dit: à

Passou, juré Goncourt, infatigable travailleur, est un obstiné du sillon en rond et c’est bien dommage. On aurait pu penser que la richesse et la diversité de ses activités et contacts se reflèterait dans les billets de son blog. Mais non. Répétez-vous si vous y tenez moi j’aime pas les gens qui veulent enfoncer des clous. Voilà pour l’autorité et basta.

Marie Sasseur dit: à

« Ce rapport, en date de 1915, porte sur le domaine de compétence du docteur en droit Franz Kafka, les accidents du travail, très nombreux dans les usines converties à l’économie de guerre, privées de leurs ouvriers spécialisés mobilisés pour combattre les alliés. Ces pages limpides propulsent le rapport administratif au rang des beaux-arts. »

Faut y croire.
Kafka travaillait pour un office international. A ce titre il aussi analysé les méthodes de travail du reich allemand, en temps de guerre; elles ont été largement  » améliorées  » la guerre d’après, si on peut dire. Et c’est kafkaïen de penser ça…

hamlet dit: à

désolé, je me permets juste d’apporter une petite information au billet précédent de passou que je viens de découvrir par hasard.

En fait cela concerne la photo où l’on voit Proust jouer de la guitare sur une raquette de tennis… passou a oublié de le signaler, mais il s’agit probablement d’une raquette de la marque « Pretty » avec un cordage du fabricant lyonnais « Babolat » qui à l’époque faisait aussi les cordes en boyau pour les violons et les violoncelles.

voilà, c’est tout.

hamlet dit: à

juste pour dire que Babolat existe toujours et ils sont toujours à Lyon, voilà, c’est tout.

hamlet dit: à

j’ai oublié : pour ceux que ça intéressent : Rafael Nadal joue avec des cordes Babolat.

hamlet dit: à

d’ailleurs c’est assez marrant de se dire que sur la raquette de Proust on retrouve les mêmes cordes que sur celle de Nadal, je veux dire du même fabriquant.

hamlet dit: à

« Max Brod, lequel avait allègrement censuré des passages jugés obscènes (visite chez les prostituées de Prague etc) ou susceptibles de choquer (« Je passai près du bordel comme si c’était la maison d’une bien-aimée») »

encore un défenseur de l’ordre moral… il en pousse de partout comme la mauvaise herbe.

hamlet dit: à

je suis sûr que le nom « DeepL » fait référence à l’ordinateur « Deep Blue » qui avait battu Gasparov.

et j’espère voir le jour où un critique littéraire écrira « la traduction de tel livre par DeepL est bien meilleure que celles de tous les traducteurs précédents ».

car ce jour viendra, forcément, un jour, bientôt, très bientôt.

Jordi Bonells dit: à

À ce sujet, voici quelques données curieuses, du moins me semble-t-il: :

1)1605 : Un « morisco aljamiado » (morisque qui connaît le castillan) traduit pour Cervantes le Quichotte arabe d’un dénommé Cidi Hamete Benengeli « sin quitarle(s) ni añadirle(s) nada » (sans rien enlever, ni rien rajouter). Que lit-on en lisant le Quichotte, la traduction du morisco ou la version de Cervantes sur la traduction du morisco? `On ne sait pas… on ne saura jamais…

2) 1917 : Kafka écrit dans le cahier G: « La vérité sur Sancho Pança » où Don Quichotte apparaît comme « le démon » de Sancho Pança, i.e. comme la « traduction » de rêves etdes lectures de SP. La même année 1917, il écrit: « Ce n’est pas l’imagination de Don Quichotte qui fait son malheur, c’est Sancho Pança. »

3) 1931 : Samuel Putnam, père du philosophe Hilary Putnam (pragmatisme), qui a déjà traduit Rabelais en anglais (1929) et traduira Os Seroes d’Euclídes da Cunha, traduit en espagnol Le Château de Kafka. En 1949, deux ans avant sa mort, il publie sa traduction anglaise du Quichotte.

4) 1939 : « Pierre Ménard, auteur du Quichotte » de J. L. Borges

5) 1948: Parution de la première traducion arabe du Quichotte de Cervantes (trads.: Naîb Abû Malham & Mûsa Abbûd.

6) J’ignore de quand date la première traduction de Kafka en arabe.

de nota dit: à

Camarade Hamlet, une tite phrase de Borges( El immortal) traduit par la Machine et par des zumains, cornecul!

« los hechos ulteriores han deformado hasta lo inextricable et recuerdo de nuestras primeras jornadas »

traduction Deepl:

les événements qui ont suivi se sont déformés au point d’être inextricables et de rappeler nos premiers jours

traduction: Caillois et René L.F Durand révisée par Jean-Pierre Bernès:

Les faits ultérieurs ont déformé jusqu’à l’inextricable le souvenir de nos premières étapes.

Pablo75 dit: à

je suis sûr que le nom « DeepL » fait référence à l’ordinateur « Deep Blue » qui avait battu Gasparov.
hamlet dit:

Oui, bien sûr, du célèbre Trio Les Mages: Melchiorov, Gasparov et Balthazarov.

Pablo75 dit: à

« Le traducteur a donc fait le ménage, supprimé ici ou là, modifié la place des mots dans les phrases, changé des segments entiers, au motif qu’en italien « cela ne se fait pas ». Un déplacement d’autorité qui pousse Tiphaine Samoyault à poser la question cruciale : » Qui
a autorité dans sa langue ? »-

La réponse est très simple: les éditeurs qui paient la publication des traductions.

DHH, dit: à

la mauvaise traduction du robot ne provint elle pas du fait qu’il a traduit un texte comportant une coquille, Et recuerdo au lieu de EL recuerdo ?

de nota dit: à

DHH, vous avez absolument raison! J’ai donc soumis à la Machine la phrase correcte et:

les événements ultérieurs ont déformé jusqu’au point de non retour le souvenir de nos premiers jours ».

hamlet dit: à

DHH, dit: la mauvaise traduction du robot ne provint elle pas du fait qu’il a traduit un texte comportant une coquille, Et recuerdo au lieu de EL recuerdo ?
 »

oui, ou alors c’est Borges qui s’est mal exprimé ?

Janssen J-J dit: à

INCROYABLE, cette photo du Français par Depardon. Aujourd’hui, devenu « le Café français », à SURGERES (17700). Il n’est pas encore ‘déconfiné’ hélas. J’espère pouvoir aller y reprendre les habitudes de mon petit déj. du samedi matin, très bientôt. On pourrait toujours s’y retrouver, vous suffirait de descendre à la gare TGV de Surgères (station avant La Rochelle), histoire pour vous d’aller visiter l’une des plus belles églises romanes du royaume de Charente-Maritime, juste en face de ce Café.
http://www.cafelefrancais.fr/

Pablo75 dit: à

Los hechos ulteriores han deformado hasta lo inextricable el recuerdo de nuestras primeras jornadas.
(Borges).

Les faits ultérieurs ont déformé jusqu’à l’inextricable le souvenir de nos premières étapes.
(traduction Caillois-Durand)

Les événements ultérieurs ont déformé jusqu’au point de non retour le souvenir de nos premiers jours.
(traduction Deepl sur l’ordinateur de De Nota)

Les événements qui ont suivi ont déformé jusqu’au point de non retour le souvenir de nos premiers jours.
(Première traduction Deepl sur le mien)

Les événements ultérieurs ont déformé la mémoire de nos premiers jours à un degré inextricable.
(Deuxième traduction Deepl sur le mien)

Les événements ultérieurs ont déformé l’inextricable mémoire de nos premiers jours.
(Première traduction sur Google https://translate.google.com/)

Les événements qui ont suivi ont déformé l’inextricable mémoire de nos premiers jours.
(Deuxième traduction Google)

Je viens de me rendre compte que les traductions d’une même phrase varient, j’imagine que pour offrir un texte plus satisfaisant (la machine se dit que si on essaie une deuxième fois c’est parce qu’on est pas satisfait).

hamlet dit: à

3j j’y crois pas : nous sommes en train de discuter l’avenir de l’humanité et là vous pensez à aller boire l’apéro dans un bar ?

passou ne met ses photos juste pour « illustrer » son article, pour les rendre plus présentables, à partir de là ça sert à rien de nous bassiner sur une photo !

s’il y avait eu une quelconque intention idéologique d’ordre linguistique derrière cette photo connaissant la passion de passou (passion de passou : c’est joli) pour les langues régionales il aurait plutôt pris celle-là :

https://www.top-destinations.fr/top-restaurants/traditionnel/l-auvergnat-gourmand

hamlet dit: à

ça sert à rien de discuter des performances de deepl aujourd’hui : ce truc n’a que 3 ans !

c’est juste une étape transitoire vers de nouveaux robots qui feront cent fois mieux dans 5 ou 6 ans.

hamlet dit: à

non ce qui va tout révolutionner c’est les ordinateurs quantiques, avec ça c’est pas que les traducteurs qui se retrouveront au chômage, ces machines seront capables de repérer les meilleures traductions de Borges et de les retraduire en espagnol ! et à partir de là en voiture Simone !

Pablo75 dit: à

c’est juste une étape transitoire vers de nouveaux robots qui feront cent fois mieux dans 5 ou 6 ans.
hamlet dit

Cela fait 30 ans au moins qu’on nous dit tous les ans que dans 5 ou 6 ans la traduction informatique sera presque parfaite. Et elle est toujours aussi loin de savoir traduire une phrase moyennement complexe (il suffit de lire les prospectus qui viennent avec les appareils produits en Chine pour s’en rendre compte).

Celui qui veut s’amuser qu’il essaie de traduire un poème espagnol en français et après fasse l’aller-retour plusieurs fois de suite. C’est qu’il reste à la fin est toujours très comique.

Pablo75 dit: à

Ce qu’il reste…

Marie Sasseur dit: à

#passou ne met ses photos juste pour « illustrer » son article, pour les rendre plus présentables, à partir de là ça sert à rien de nous bassiner sur une photo !

Ben si, il est bien ce navire.

Pablo75 dit: à

ce qui va tout révolutionner c’est les ordinateurs quantiques, avec ça c’est pas que les traducteurs qui se retrouveront au chômage
hamlet dit

On voit que tu n’as jamais traduit de la littérature. Et que tu ne sais même pas ce qu’est la poésie.

Si je comprends bien, tu es tellement naïf et inculte que tu crois que demain un ordinateur quantique pourra écrire un sonnet de Baudelaire, par exemple.

Pablo75 dit: à

Celui qui veut s’amuser qu’il essaie de traduire un poème espagnol en français et après fasse l’aller-retour plusieurs fois de suite, avec Google Traduction ou DeepL, bien sûr.

Jordi Bonells dit: à

Je voudrais, si vous me permettez, rajouter trois points à ma précédente intervention pour mieux illustrer ce curieux phénomène de vases communicants entre Cervantes/Kafka/Borges… et Michaux

1) 1925 : La metamorfosis paraît en traduction anonyme dans la Revista de Occidente de Ortega y Gasset en espagnol, première traduction occidentale d’un texte de Kafka; Vialatte (1928), Lloyd (1937).

2) 1925-26 : « Le premier texte que j’ai lu de Kafka est La métamorphose que j’ai dû lire en espagnol quelque temps après sa parution en espagnol dans la Revista de Occidente de José Ortega y Gasset » (cit. in Robert Bréchon, Michaux, 1959, p. 208

3)1938 : Editorial Losada (Buenos Aires) publie un recueil de textes de Kafka (La metamorfosis, Un artista del hambre, La muralla china, Un artista trapecio) traduits par… Jorge Luis Borges (la traduction de La metamorphose est celle, à quelques détails près, celle de la Revista de Occidente). Borges avouera, quelques années plus tard, que la traduction de La Métamorphose n’est pas de son fait. Pour autant, en 1938 et 1940, Borges traduira pour El Hogar, « Ante la ley » (Face à la Loi), Josefina la cantora et La verdad sobre Sancho Panza.

hamlet dit: à

Pablo : Si je comprends bien, tu es tellement naïf et inculte que tu crois que demain un ordinateur quantique pourra écrire un sonnet de Baudelaire, par exemple.
 »

Pablo c’est comme pour la musique, j’ai l’impression que vous n’arrivez pas à contextualiser les choses.

qui écrit un poème comme Baudelaire aujourd’hui ?

vous avez regardé la vidéo de l’ina avec Morand, Mauriac etc… qui parlent de Proust ? qui parlent de Proust comme eux aujourd’hui ? Antoine Compagnon ou passou ?

vous-même Pablo, votre logiciel est tellement simpliste que je pourrais écrire tous vos commentaires à votre place !

Pablo75 dit: à

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres.

La carne está triste, ¡ay! y leí todos los libros. Huir ! por ahí huir! Siento que los pájaros están borrachos.

La viande est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. Fuyez ! là-bas s’enfuir! J’ai l’impression que les oiseaux sont ivres.

(Un aller-retour seulement dans Google Traduction et déjà comique).

hamlet dit: à

Pablo : votre erreur est d’imaginer que ces techniques devront s’adapter au monde ancien, en fait c’est le monde de demain qui s’adaptera à ces machines.

et vu le bilan de ces derniers 3000 ans d’histoire humaine je ne pense pas que le résultat sera bien pire.

Chaloux dit: à

Commandé à l’instant le Journal traduit par Robert Kahn. J’avais déjà acheté a Milena chez le même éditeur. Journal tripatouillé, journal souillé. Je n’ai jamais pu lire celui de Jules Renard à cause des tripatouillages de sa veuve (et encore, il n’y a pas qu’elle, je crois). Ses horribles paluches abusives m’apparaissent dès que j’ouvre le volume dont elles semblent sortir.

Pablo75 dit: à

Tu es vraiment trop inculte pour discuter avec toi. Et d’une naïveté qui frôle la connerie la plus ahurissante. Tu crois que les écrivains en général et les poètes en particulier vont adapter leur style aux logiciels de traductions !!

Je te rappelle qu’on parle de Littérature, pas des romans au style harlequinesque d’un Maurice Desborels…

Pablo75 dit: à

Mon dernier message était pour le Pétomane, bien sûr.

DHH, dit: à

le probleme des traduction, celles des robots comme celle des traducteurs de conférences , c’est qu’en fonction d’une mauvaise interpretation du contexte il choisissent mal celui des sens d’un mot qui doit être traduit .
ce qui peut donner comme je l’ai entendu  » la viande est tendre »dit en anglais pour traduire du français « la chair est faible »

renato dit: à

Un ami traducteur avait comparé la tradution et rétraduction Google et DeepL au change des devises. On peut expérimenter avec une calculette : on change un billet de 100€ en $ ; on change les $ ainsi obtenus en €, et ansi de suite et on se retrouve avec quelques cents en un rien de temps, car entre fluctuations de la monnaie et frais de change — la banque doit gagner — la somme initiale on ne la retrouve jamais.

Janssen J-J dit: à

@ nous sommes en train de discuter l’avenir de l’humanité et là vous pensez à aller boire l’apéro dans un bar ?

Ben voui, c’est là en principe que cet avenir s’y discute le mieux, H…. Mais certainement pas à la RDL, voyh’ons donc, où l’on ne vomit que du fiel de tord-boyaux…
Au Café Français, é bcp + respirab’ qu’à Paname-StG.

poussière dit: à

ou alors mesurer des zizis à bits en enculant des mouches, ouais bof

Chaloux dit: à

Juste au même moment quelqu’un entra avec les mouvements répugnants de l’intriguant qui s’ignore, pour lui dire que le
train allait partir.

Sublime « intriguant qui s’ignore ».

La traduction de L. Margantin n’est pas mal non plus, encore plus resserrée. Je vais aussi commander les cahiers parus.

Il manque un dictionnaire Kafka.

Chaloux dit: à

« Juste au même moment quelqu’un entra avec les mouvements répugnants de l’intriguant qui s’ignore, pour lui dire que le
train allait partir. »

Oublié les guillemets.

Soleil vert dit: à

Quantique … pour l’instant la seule application existante dérivée de cette branche de la physique fondamentale, c’est … la cryptographie

Ce soir à la télé Vincent, François, Paul et les autres et cette scène culte entre Piccoli et Reggiani conclue par un « ta gueule! » à Montand. Jubilatoire

hamlet dit: à

Soleil Vert, vous devriez savoir qu’avec ces choses il ne faut jamais dire « pour l’instant »…

qu’importe ! alors c’est l’histoire d’un mec… qui sort de la route avec sa vieille Cadillac 55 :

https://www.youtube.com/watch?v=PejBkU4-1fk

hamlet dit: à

et ça c’est l’histoire d’une meuf, voilà comment elle présente sa chanson (tous à vos DeepL !) :

« Um, this song I just wrote a little while ago, and someone told me they heard it on the radio today– it just came out two days ago, and um… I wanted to write a song about this principle: the lower down you go to gain your momentum from, the higher up it will propel ya, but I couldn’t think of a way to say that poetically… and I happened to stumble across this real obscure theological fact, and that is that Jesus was a cross maker. That really got in my head, and I knew I had to write a song about it.

Same time, I was having a really unhappy romance with this guy: he was a bandit, and a heartbreaker. So one morning I woke up and realised that « he’s a bandit and a heartbreaker » rhymes with « but Jesus was a crossmaker ». And I knew that even that wretched bastard was not beyond redemption. It’s true, it’s true; I swear. It saved me, this song. It was writing this song or suicide, y’know? »

avec sa voix angélique, elle a fini sa vie en braquant des banques…

https://www.youtube.com/watch?v=InST5docSkM

hamlet dit: à

ça c’est l’histoire d’un mec, quand il était gamin l’explosion du réchaud a tué la moité des gamins de la classe, Paul Simon a produit son premier album, il a fini dans un hôpital psy :

https://www.youtube.com/watch?v=fO7ih6Nu3MA

hamlet dit: à

DHH, dit: le probleme des traduction, celles des robots comme celle des traducteurs de conférences , c’est qu’en fonction d’une mauvaise interpretation du contexte il choisissent mal celui des sens d’un mot qui doit être traduit.
 »

en temps normal, lors d’une discussion entre deux individus normaux, chacun ne capte normalement qu’environ 50% de l’information émise par l’autre individu normal.

et ça c’est le mode normal de traduction d’un cerveau normal d’un individu normal.

Jazzi dit: à

(Un aller-retour seulement dans Google Traduction et déjà comique).

Voire surréaliste, Pablo75 !

Jazzi dit: à

Ché stoufa gari, hamlet !

renato dit: à

Le fait est que on ne sait réellement pas à quoi correspond le temps normal pour un traducteur lorsque il travaille.

OZYMANDIAS dit: à

Trois citations trop optimistes pour nous remonter le moral !!! :

« J’ai passé ma vie à me défendre de l’envie d’y mettre fin ».
Franz Kafka ( Journal ).

« Ma vie a commencé par son extinction ».
Ivan Gontcharov ( Oblomov ).

« Il est des plaies qui, pareilles à la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude ».
Sadeq Hedayat ( La Chouette aveugle ).

Patrice Charoulet dit: à

LE PARTI MACRONIEN

Le parti communiste, le parti de Le Pen, le RPR d’autrefois , on connaît. Un chef, une doctrine, je- ne- veux- voir- qu’une tête.
Et le parti macronien ? C’est le jour et la nuit. M. Macron, banquier, repéré par plusieurs chasseurs de têtes (Minc, Attali, Jouyet…), se retrouve parmi les proches du président Hollande, puis ministre même. Cela ne lui suffit pas. Il veut plus . Il quitte le bateau, manœuvre, trame, intrigue, lève des fonds, et pas seulement en France. L’inconnu séduit des gens, qui croient à une nouvelle ère.

Dans un incroyable concours de circonstances, ayant doublé un amateur de costumes flanqué d’une épouse à emploi fictif , voilà l’homme tombé du ciel face à Mme Le Pen. Forcément élu. Comment voter Le Pen ? Il faut qu’on m’explique. Vous avez voté Le Pen, vous ?

Dans la foulée il fallait avoir une majorité législative. Un jeu d’enfant . Mettre la photo du président sur un panneau électoral avec la photo de Tartempion, inconnu au bataillon mais soutien du Président. Enorme majorité législative à la sortie !

Comment a-t-on choisi Tartempion et Tartempionne ? Sur Internet et avec CV , grâce à des experts électoraux. On a pioché un peu partout, puisque le macronisme, ça n’existait pas. Parfois chez les écolos, parfois chez les socialistes, parfois chez les centristes, parfois dans la droite classique, parfois dans les terrains vagues. Résultat des courses : magnifique salmigondis.Certains ont découvert leur circonscription une fois élus.

Entre les députés macroniens et l’exécutif ,les premiers temps ont été idylliques. Mais il n’y a pas que les charmes de la gamelle. La conscience, les convictions refont parfois surface. On se souvient avoir été socialiste, écolo, etc. On a un peu honte d’être devenu macroniste, c’est-à-dire je ne sais quoi.D’où les départs, les éclats, les nouveaux groupes. Ce n’est pas fini. Le macronisme est un château de sable. Un candidat tombé du ciel, des députés nés comme les champignons après la pluie, c’est tout sauf du granit.

poussière dit: à

La vieillesse est un radotage

anonyme

renato dit: à

La voiture électrique conçue par Dyson que, apparement, on ne verra pas sur les routes : double moteur électrique capable d’atteindre 536 chevaux de puissance maximale, avec un couple de 480 Nm et une accélération de 0 à 100 km / h en 4,8 secondes ; vitesse maximale: 200 km / h, malgré le poids non négligeable de 26 quintaux, avec structure en aluminium ; autonomie 950 km. Le projet a coûté 500 millions de livres sterling à Sir Dyson (environ 560 millions d’euros) et l’annuler n’a pas été facile. Le commentaire de l’intéressé est un mélange de sagesse et d’amertume: « La nôtre est une vie de risques et d’échecs. Nous essayons des choses et elles tournent mal. La vie n’est pas facile « .

https://images.frandroid.com/wp-content/uploads/2020/05/dyson-n526.jpg

l’ombelle des talus dit: à

@
« J’ai passé ma vie à me défendre de l’envie d’y mettre fin ».
Franz Kafka ( Journal ).
« Ma vie a commencé par son extinction ».
Ivan Gontcharov ( Oblomov ).
« Il est des plaies qui, pareilles à la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude ».
Sadeq Hedayat ( La Chouette aveugle ).

« (…) c’est naître qu’il aurait pas fallu »
Céline (Mort à crédit)

et alii dit: à

« give me a pizza vite ».
bonsoir renato; depuisque j’ai appris que bistro n’est pas un mot russe, je ne vais plus au café; c’est pour moi « trop tard » comme l’enseignait J.Derrida , question ordi des lieux le « tool hate »
et comme j’en vois des vertes et des pas mures, j’enverrais valser tout et tous

0:04 / 4:09
Debussy : Debussy : Valse « La plus que lente » (Alain Planès, piano)
donc bonsoir
https://www.youtube.com/watch?v=3gE1CqCQQqA

hamlet dit: à

Jazzi dit: Ché stoufa gari, hamlet !
 »

comme vous ne trouverez pas traduction sur DeepL je permets de traduire

« Ché stoufa gari, hamlet ! »

signifie :

c’est super génial, tu peux m’en remettre une hamlet !

c’est bien parce que c’est toi Jazzi et que je ne peux rien te refuser, mais après ça on arrête stp Jazzi parce que je n’ai pas que ça à faire !

donc, l’an dernier on a fêté le 50è anniversaire d’un air chanté partout sur la planète, qui traverse le temps et l’espace, créant ainsi le début de énergie positive noosphérique si chère à l’ami Teilhard :

https://www.youtube.com/watch?v=ph1GU1qQ1zQ

et alii dit: à

e temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard et c’est dans ce retard que le savoir vivre se forge comme le défaut de vivre, et comme sa seule question. En tant que question philosophique, la question de vivre se présente comme un non-savoir-vivre : comme un vivre dans le non-savoir, comme ce vivre à mort que Derrida nomme la-vie-la-mort et le survivre.
Nous entrons dans le revenir de Jacques Derrida
Bernard Stiegler
Dans Rue Descartes 2005/2 (n° 48), pages 64 à 66

et alii dit: à

: le mot proviendrait du russe быстро, bistro (« vite »), mot que l’on prête aux Cosaques stationnés à Paris en 1814 et …

et alii dit: à

L’étymologie du mot elle-même est, cependant, encore largement discutée. Certaines analyses portent à croire qu’il s’agirait d’un régionalisme importé à Paris au 19ème siècle. Le terme “bistrot” pourrait alors tiré son origine du mot “bistraud” qui, dans le dialecte poitevin, désignait d’abord “un domestique”, puis “un marchand de vin”. Pour d’autres, il serait à rapprocher du mot “bistouille” utilisé pour parler d’un café additionné d’eau-de-vie typique du nord de la France, ou bien encore de l’argot “bistingo” signifiant “cabaret”.
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/origine-mot-bistrot

Jazzi dit: à

La version russe semble être la plus crédible et la mieux attestée, et alii.

et alii dit: à

C’est depuis cette affirmation d’une supplémentarité originaire, qui était aussi celle d’un radical défaut d’origine, et en cela le non-savoir même, que Derrida a été comme Socrate le taon de la cité – devenue un monde « mondialisé ». N’ayant jamais renoncé à ce socratisme radical, il n’aura cessé et il continuera de taonner le monde de ce non-savoir – car telle fut et sera la déconstruction comme expérience du « supplément d’origine » : la hantise de Socrate, dont Socrate lui-même prévient les Athéniens à la fin de son procès. C’est cette structure de revenance que Socrate interroge sous le nom d’eidôlon, que l’on a interprétée ensuite comme une question d’essence, et que Derrida réinterroge au titre de ce qu’il appelle l’itérabilité du supplément (La Voix et le phénomène).

3Or, la supplémentarité élémentaire que Derrida met à découvert est aussi celle d’une impossibilité de toute maîtrise et en cela d’un intraitable non-savoir-vivre – et c’est ainsi que revient Socrate. Socrate taonnait en effet la polis de son éternelle question : ti esti ? (qu’est-ce que ?). Platon, et avec lui, et derrière lui, la métaphysique, Heidegger compris, transformèrent cette affirmation première et sans appel d’un non-savoir-vivre en une « question de l’être », promettant ou même assurant l’existence d’une contrée à conquérir de la vérité, d’un intelligible au-delà de tout sensible trompeur, voire d’une propriété (Eigentlichkeit) originaire du Dasein, c’est-à-dire de l’existence en tant qu’apprendre à vivre.
https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2005-2-page-64.htm

et alii dit: à

Derrida met à découvert est aussi celle d’une impossibilité de toute maîtrise

et alii dit: à

sur cette scène spectrale inauguralement jouée par Socrate, et c’est ce qui suscita en retour agressivité, bêtise, et parfois haine, réactions mortifères de dénégation, celles-là mêmes qui tramèrent l’animosité et le crime d’Anitos.

6Dans l’Athènes qui fit ce procès politique, et condamna Anaxagore et Protagoras avec tant d’autres à l’amende ou à l’exil, dans cette Athènes qui vit naître la métaphysique comme la mémoire même de ce procès, et comme la consignation hypomnésique de son interprétation, seul Socrate choisit de dialoguer

de nota dit: à

Jacques, dictionnaire historique de la langue française : » l’hypothèse souvent invoquée d’une adaptation du russe bystro  » vite » doit être écartée pour des raisons chronologiques, en l’absence d’attestations du mot pendant près de trois quarts de siècle « 

D. dit: à

Écoute, Pablo, on y comprend rien, c’est de l Espagnol.

christiane dit: à

Kafka écrit dans son Journal :
« Je m’isolerai de tous jusqu’à en perde conscience. Je me ferai des ennemis de tout le monde, je ne parlerai à personne. » (14 août 1913)
Traduction de Marthe Robert (Grasset)

Dans quelle solitude est née cette écriture ?

« Qui a autorité dans sa langue ? »

Marthe Robert, dans son introduction note : « Juif, il est triplement suspect aux yeux des Tchèques, car il n’est pas seulement Juif, il est aussi Allemand, il est aussi le fils d’un commerçant dont la plupart des employés sont Tchèques. Mais Allemand, il ne l’est que par la langue, ce qui, certes, le relie fortement à l’Allemagne, mais nullement aux Allemands de Bohême qui à ses yeux, ne peuvent être qu’une piètre caricature. Il est d’ailleurs séparé d’eux non seulement par leurs préjugés de race, mais encore par le ghetto aux murs invisibles dont la bourgeoisie juive s’est volontairement entourée. […]
Le monde dans lequel Kafka vivait ne lui offrait, au mieux, qu’une existence tronquée et fallacieuse, il exigeait l’aveuglement ou le compromis ; c’est pour avoir refusé l’un et l’autre qu’il a connu le déchirement, l’écartèlement entre deux nécessités contraires qui fait, de la vie de ses héros, le symbole même de l’impossibilité. »
Ce Journal, je le trouve magnifiquement traduit. Mais, à l’occasion, j’essaierai de le lire dans ces nouvelles traductions.

Et comme le cite Et Alii :
« Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard et c’est dans ce retard que le savoir vivre se forge comme le défaut de vivre, et comme sa seule question. En tant que question philosophique, la question de vivre se présente comme un non-savoir-vivre : comme un vivre dans le non-savoir, comme ce vivre à mort que Derrida nomme la-vie-la-mort et le survivre.
Nous entrons dans le revenir de Jacques Derrida »
Bernard Stiegler
Dans Rue Descartes 2005/2 (n° 48), pages 64 à 66

Pablo75 dit: à

Une chanson sur le confinement du célèbre chanteur portoricain « Residente » (pseudo de René Pérez Joglar – Puerto Rico, 1978), dont le clip a été vu plus de 11 millions des fois déjà, en partie parce qu’on y voit 123 couples s’embrasser (dont certains très connus, comme par exemple Messi et sa femme à 2 min ou Gustavo Dudamel et sa copine à 3min02 – et l’auteur lui-même au début du clip), mais aussi par la qualité des paroles de la chanson.

Residente est un vrai poète qui chante des vers avec de la rime (aux métaphores fulgurantes, parfois – et bien plus de talent poétique que 99 % des poètes vivants écrivant en espagnol)

Residente – Antes que el mundo se acabe
https://www.youtube.com/watch?v=FJi3EgUMb4k&feature=emb_title

Pablo75 dit: à

Écoute, Pablo, on y comprend rien, c’est de l Espagnol.
D. dit:

Tu ne connais pas l’existence de Google Traduction?

« Quels livres Simone de Beauvoir, Joyce, Hemingway ou Lacan ont-ils achetés à Paris?

Une équipe de recherche de l’Université de Princeton jette [met] les archives de la librairie historique « Shakespeare and Company » en ligne et détaille le profil de lecture de ses clients les plus illustres. »

et alii dit: à

Derrida a été un lecteur de BENJAMIN. Et a pensé , transmis l’oeuvre et la pensée de celui-ci dans son en enseignement;cela se touche dans le lien émouvant pour moi,du billet sur la survivance
 » Qu’une traduction,
si bonne soit-elle, ne puisse jamais rien signifier pour l’original, est
tout à fait clair. Néanmoins, en vertu de sa traductibilité, elle
nourrit le lien le plus étroit avec lui. À vrai dire, ce lien se veut
d’autant plus intime que pour l’original lui-même il ne présente
plus aucune signification. Ce lien, on peut le qualifier de naturel ou
plus exactement de vital. Tout comme les manifestations de la vie
sont intimement liées avec le vivant sans rien signifier pour lui,
ainsi la traduction procède-t-elle de l’original. Pas tant, à
proprement parler, de sa vie que de sa « survie » [Überleben]16
. La
traduction accuse tout de même un retard sur l’original, si bien que
pour les œuvres significatives, qui n’ont jamais trouvé le
traducteur qu’elles appellent à l’époque où elles voient le jour, elle
marque le stade de leur survivance [Fortleben]17
. C’est dans leur
pure haeccéité18
, dénuée de toute métaphorisation, qu’il convient de
pressentir les idées de vie et de survivance pour les œuvres d’art.
Qu’on ne soit pas en droit de restreindre le domaine de la vie à la
seule corporalité organique, on l’a soupçonné même en des temps
affligés par les pires préjugés.
bonsoir, je me couche!

D. dit: à

Ce n’est que ça donc.
Pas la peine de l’annoncer en fanfare avec du flamenco et des castagnettes.

Chaloux dit: à

Exil espress. « Napo-Cricri déjà revenue de Sainte -Hélène ». Je répète « Napo-Cricri déjà revenue de Sainte -Hélène ».

Marie Sasseur dit: à

20 mai 2020
Aujourd’hui veille de l’ascenSion, qui n’est plus dans le langage actif que cette lancinante question : va-t’on faire le pont ou pas, encore que cette année du covid, les ponts d’un printemps volé sont devenus des viaducs, ceux bâtis lors d’une grève générale.
j’ai du plaisir à rouvrir le journal de Kafka, dans sa version française de 1954, faisant abstraction de la préface , bazard de psychologue à deux balles, et paratextes, inutiles. Devenus inutiles.
C’est drôle car sans la rdl, et ses messagers, les plus mauvais,- et il y en a qui pulvérisent le record-, comme le meilleur, a qui je voue une reconnaissance particulière, ainsi qu’à Passou,
je serais passée complètement à côté de l’essentiel.
Le témoignage d’une vie extraordinairement bien remplie, qui prend de la densité a mesure que la certitude de celui qui a pris son parti qu’elle serait inachevée, s’affermit.
Témoignage fragmentaire, où s’intercalent des fragments d’ un work in progress, des « histoires » destinées à la publication, contrairement à ses cahiers du temps qui passe initialement non destinés à la postérité. Témoignage mobilisant le temps libre qui restait à un bourreau de travail, un homme de son temps, dans toute sa composante sociale et culturelle et affective,familiale, amicale, amoureuse.

Les pages où il se voit dans un « milieu » juif vers la fin de l’année 1911, sont très fortes. Et peut-être ce qui fonde cette appartenance: à toi reviendra ta part du livre, a écrire.
Les pages où il doute, y compris cette tentation de renoncement, sont nombreuses.
Alors qu’est-ce qui fait s’attacher à ce récit, plus qu’à un autre.
Une intimité qui s’établit, permise par la simplicité extraordinaire sans fard, non fabriquée, de ses confessions. Aussi bizarre que cela paraisse,nombreuses deviennent un réconfort, mais pas comme un secours, juste un apaisement, d’un semblable.

Voilà, moi je fais le pont, et ma remontada commence aujourd’hui..;-)

poussière dit: à

Je me demande si en fin de compte il ne vaut pas mieux acheter des fringues plutôt qu’un bouquin s’il s’agit de trouver de quoi se draper pour parader, en fait et personne ne l’avait compris, les librairies remplacées par des boutiques de chiffons c’est une évolution répondant aux besoins des lecteurs élitistes !

poussière dit: à

et comme les gens ont besoin qu’on leur offre des people – ceux qui savent ce qu’on veut nous le disent tout le temps – faisons de Primo Levi un people et nous serons ainsi protégés contre les totalitarismes

poussière dit: à

non mais quelle infinie délicatesse, vraiment…

Marie Sasseur dit: à

Le gardien doit se pencher beaucoup, la différence de taille entre eux ayant augmenté, à la défaveur de l’homme. « Que veux-tu donc encore savoir ? lui demande le gardien, tu es insatiable. » « Tous les hommes sont attirés par la Loi, dit l’homme, mais comment se fait-il que personne à part moi n’ait demandé la permission d’entrer ? » « Le gardien se rend compte que l’homme approche déjà de sa fin, et, afin que l’autre à l’ouïe évanescente l’entende encore, il lui crie : « Personne d’autre que toi ne pouvait obtenir la permission d’entrer ici, car cette entrée n’était destinée qu’à toi. Je m’en vais à présent et je ferme la porte. »

http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article719

poussière dit: à

ah ben c’est bien ce que je disais et j’attendais justement de voir défiler très exactement cette référence !

Marie Sasseur dit: à

poupou, mettez- vous à la chimie en VO.
Argon, Zinco, Ferro, Potassio, Nichel, Piombo, Mercurio, etc.
Vous aurez moins la bile de branleur exigeant, moins acide.

poussière dit: à

Vous avez des airs de cri-cri à nous faire des lt de vos lectures sur la rdl MS, c’est l’effet de la pression normative ??? edr

Marie Sasseur dit: à

poupou, je n’ai pas spécialement d’affinités avec les vieux branleurs, bêtes et méchants qui s’affichent avec un tee-shirt sale et puant: je suis charliesque, et viennent balancer ici leur morgue imbécile.
J’ai bien l’honneur, et si Passou vous doit quelque chose, comme vous l’exigez, ce n’est pas mon cas.

Jazzi dit: à

mercredi 20 mai à 8 h 25

Déconfinement J+8 (lundi 18 mai)

Vers 17 heures, je monte dans les rames vides du métro au point de départ de la ligne 2, reliant la Nation à la porte Dauphine.
Sur le parcours, je constate que plusieurs stations ne sont pas desservies.
C’est le cas de celle de la place de Clichy, où j’ai l’intention de me rendre.
En conséquence, je descends à Rome, et reviens à mon point de destination en cheminant sur le terre-plein central du boulevard des Batignolles.
Place de Clichy, la librairie de Paris est ouverte et le café Wepler fermé.
Masqué et les mains dûment frictionnées, j’entre dans la librairie, histoire de vérifier si mon dernier opus, paru juste avant la longue période de confinement, s’y trouve.
Sur la tablette, placée devant la caisse, j’avise une pile du Goût de la paresse, dont je dénombre 9 exemplaires.
Je remonte l’avenue de Clichy, en direction de la Fourche.
En passant devant le Cinéma des cinéastes, où il me prend parfois l’humeur de venir voir des films, je lui trouve un air d’abandon.
Des feuilles mortes qui n’avaient pas été ramassées à la pelle se sont glissées jusque dans le hall de l’établissement.
A la Fourche, je poursuis ma route jusqu’à la station Brochant, en restant sur la voie de gauche.
Là, je prends la rue Brochant, à gauche, m’enfonçant résolument dans le XVIIe. Un arrondissement bourgeois, qui dans sa partie frontalière avec le XVIIIe est nettement plus populaire, mais dont je constate à nouveau combien, là aussi, comme dans l’est parisien, le secteur s’est sensiblement boboïsé.
Dans les impasses latérales, la plupart des anciens locaux artisanaux ont donné naissance à des ateliers d’artistes, modifiant irrémédiablement la sociologie du quartier et le prix de ses loyers.
En cheminant le long de la rue Brochant, j’aperçois, à son extrémité ouest, la masse verdoyante du square des Batignolles et, au bout des rues perpendiculaires, à droite, celle du récent parc Clichy-Batignolles-Martin-Luther-King.
En contournant le square public des Batignolles, dense oasis de verdure dont la plupart des arbres datent de sa création à l’époque de Napoléon III, je me fais l’effet d’être un pauvre hère lorgnant, à travers les grilles, sur le parc privé d’un riche seigneur.
Devant l’église voisine de Sainte-Marie-des-Batignolles, les gens du quartier prenent le soleil, assis nonchalamment sur un petit muret, tandis que les jeunes s’adonnent aux joies du skate ou, pour les gamins, de la trottinette. Sur un banc, un jeune-homme et une jeune-fille jouent paisiblement aux cartes, une canette de bière à portée de main.
J’ai la surprise de voir qu’une porte latérale de l’église est ouverte et quelques rares silhouettes se mouvant à l’intérieur.
J’en profite pour entrer.
La partie centrale a été dégagée de ses chaises, empilées sur les côtés.
Je peux aller admirer au fond, derrière l’autel, le groupe sculpté en marbre blanc de la Vierge s’élevant en extase au dessus d’un nuage d’anges en tendant les bras vers un ciel résolument bleu.
En ressortant, je prends la rue Legendre, à droite, et traverse en surplomb les voies de la gare Saint-Lazare.
Parvenu rue de Rome, je me resouviens, qu’étudiant, tandis que la voie était encore pavée, mon vieux vélosolex, acheté d’occasion dès mon installation dans la capitale, n’avait pas supporté les violentes trépidations de la route et avait eu une brusque descente d’organe : le moteur pendant lamentablement au sol, je l’avais alors lâchement abandonné sur le bas-côté.
Plus loin dans la rue Legendre, je tourne à droite, dans la rue de Tocqueville.
Constatant toujours avec amusement qu’ici, les bâtiments plus modestes précédemment croisés sur le parcours, cèdent la place à d’austères immeubles haussmanniens.
Je peux même admirer au passage, deux curieux hôtels particuliers, en brique rouge (de style troubadour ?), à la hauteur de la rue Cernuschi.
Dans le haut du boulevard de Malesherbes et la place de Wagram, je retrouve le XVIIe dans toute sa splendeur.
De là, je rejoint le boulevard Berthier et le tout nouveau quartier aménagé autour du solennel bâtiment de verre du Tribunal de Paris et le parc Martin-Luther-King, bouclant ainsi la boucle qui va de la place à la porte de Clichy.

DHH, dit: à

@marie sasseur
le petit conte philosophique de Kafka que vous citez partiellemnt a surement un sens très subtil .Mais en ce qui me concerne, même apres avoir lu le texte complet qui est en lien, je n’ai rien compris au sens qu’il faut lui donner ,à la leçon qu’on doit en tirer ?
Expliquez moi. Merci ?peut-être d’autres ici sont-ils dans mon cas

poussière dit: à

« si Passou vous doit quelque chose, comme vous l’exigez »

Partez faire votre pont, MS, vous dites n’importe quoi

Janssen J-J dit: à

@ « Une intimité qui s’établit, permise par la simplicité extraordinaire sans fard, non fabriquée, de ses confessions. Aussi bizarre que cela paraisse, nombreuses deviennent un réconfort, mais pas comme un secours, juste un apaisement, d’un semblable ».

C’est beau et… bien étonnant. Ça donne envie d’oublier de chez qui cela provient, puis de repartir à tire d’ailes en ascension apaisée.

christiane dit: à

Immense travail de traduction qu’a été celui du Journal de Franz Kafka par Marthe Robert (25 mars 1914 – 12 avril 1996), paru aux éditions Grasset en 1954,(Le Livre de Poche, n°3001).
Elle fut la première à traduire son Journal en français, d’après l’édition allemande établie par Max Brod en 1948, contribuant ainsi à faire connaître à tant de lecteurs cet immense écrivain.
La première édition du Journal de Kafka datait de 1948. Elle avait été réalisée par Max Brod qui, après avoir sauvé une première fois l’œuvre de son ami en ne la brûlant pas comme il le lui avait demandé, expliquait les choix qui avaient été les siens, les coupures qu’il avait jugé nécessaires parce que concernant des passages « insignifiants », trop « fragmentaires » ou d’autres « trop intimes », « trop blessants à l’égard de telle ou telle personne »…
Dans le Journal traduit par Marthe Robert on trouvait déjà dans leur forme lapidaire ces bouts de phrase comme cette seule note, le 18 septembre 1917 : « Tout déchirer » (page 496).
Passou ajoute :  » Depuis, Marthe Robert (Grasset, 1954) puis Claude David (Gallimard, 1984) ont magistralement rectifié le tir (et plus tard, à partir de l’ouverture de l’œuvre au domaine public en 1994, Bernard Lortholary, Georges-Arthur Goldschmidt, Jean- Pierre Lefèbvre, Laurent Margantin).
L’annonce de cette «Première traduction intégrale» par Robert Kahn « des douze cahiers in-octavo conservés depuis 1961 à la Bodleian Library d’Oxford qui constituent bien le «Journal» de Kafka » permettra une relecture attendue.

christiane dit: à

DHH,
MERCI.

Giovanni Sant'Angelo dit: à

…mercredi 20 mai à 9 h 08 min.

…il en reste des analogies à découvrir, entre les strates variables et autres en 3D ( dimensions ), le très connu angle droit à 90°,…
…petit ou en grand, reste le même,!…

…et dans la surconsommation ?,…
…le très célèbre  » tant va la cruche à l’eau, qu’a la longue elle se brise « ,…
…folle espérance ?,…
…l’ennui, le radotage, l’usure, la répétition, la posture, le ferment corporatiste,…etc, et j’en passe,!…
…le plagiat voilé, insoupçonné, détourné, le piratage à brulé les sensibilités d’autrui,!…la Pub,!…

…vous voulez dire des analogies, entre des exemples par les techniques dans les métiers, ou les observations des vies animales ou microscopiques,…
…rapport avec, nous autres, en taille humaine,!…
…of course,!…
…souvent, nul besoins d’approfondir, le sujet, qui en certains cas, est notre identité fragile à sécuriser,…en miroir,…
…et mise à nu, elle s’évapore, s’abîme, se détruit,…en cherchant son  » or  » véritable, on détruit sa  » vie « ,…
…dilemmes dans la recherche et ses créations moins immuables qu’il n’y parait,…
…çà n’a jamais été écrit,!…etc,!…

Janssen J-J dit: à

@ FK (via DHH, MS et RL)… Le héros a intériorisé depuis toujours l’interdit d’entrer dans le monde innocemment. Il a toujours éprouvé le besoin de matérialiser cet interdit par un gardien qui lui barrait le passage. Et quand, enfin, il ose lui demander la permission d’entrer, le gardien lui explique qu’il ne lui avait jamais rien interdit, puisque c’était le héros qui AVAIT la clé pour entrer puisqu’il ETAIT lui-même la clé de son interdit. Mais au moment où il le comprend enfin, il est trop tard pour entrer dans le mystère du monde puisque la clé du mystère vient d’être révélée et éventée.
Il n’y a aucun mystère à vivre… Il n’y a que des créatures qui, pour pouvoir vivre, ont besoin de se donner des occasions de croire à la valeur des interdits sociaux et à des épreuves personnelles pour les transgresser ou les respecter.

… En gros, j’ai toujours plus ou moins pensé cela,… à la lecture de cette parabole. C’est pour moi l’une des plus belles de toute la littérature mondiale, merci à MS de l’avoir rappelée.
Je me permets, DHH, de vous donner mon sentiment a-judaïste à son sujet sans savoir ce qu’il « vaut », DHH. Mais peu importe, votre interrogation m’a touché et donné le courage de vous le formuler, avec toute la naïveté d’une lecture qui n’a guère varié depuis quarante ans que je relis cette nouvelle, toujours aussi troublé qu’au premier jour.

Vous souhaite une belle journée.

Jazzi dit: à

« Guillaume Musso auteur le plus vendu pendant le confinement. »

Oui, mais qui se souvient de Guy des Cars ?

raymond dit: à

Pour faire pièce au cliché qui affirme que la traduction est un problème et pour illustrer la mention de notre hôte: »la traduction n’étant pas une langue mais une opération entre les langues », ceci:
Le retour mélodieux du traducteur
C’est le plus beau des voyages. Je suis ici, niché dans ma langue avec ses collines bleu horizon et ses fleuves d’évidence, mais je suis aussi là-bas, au pays où rien ne me ressemble, forêt noire et landes de bruyères. L’autre est à portée de main, j’en ai les caractères au bout de mes phalanges, c’est un cousin lointain que j’entends parfaitement ; ma tâche est de l’arracher à son altérité pour l’attirer dans mon palais, enfin dans ce qui est ma vie, mon souffle, mon rythme, raisons et rêves mêlés.
Que faire ? Je prends des risques, moins des libertés comme on se plaît à dire que des nécessités ; je bouge prudemment la syntaxe comme on écarte les branches à l’orée de la forêt, je déplie la lisière des mots et l’autre pénètre dans mon royaume – là où le mot et la chose s’épousent un peu, où le dire et le voir se font inconsciemment des mines.
Même si le sens m’en est clair, il se peut que le texte allemand ne consente pas à se défaire de sa gangue ; j’ai souvent l’impression que plus la clarté de l’étrangère est aveuglante, plus l’arrachement vers la langue maternelle est ardu. Tout est blanc soudain ; le prisme qui doit décomposer l’autre se trouble d’une opacité de roc gelé qui aveugle mon esprit pourtant lesté du sens : je guette un retour qui ne vient pas.
Il faut s’attarder sur ce moment où rien n’advient, où la loi du sens fait pression pour exiger sa restitution dans la langue d’enfance. Je me dis parfois que c’est davantage un lieu qu’un sens : je vole sur place au-dessus du Rhin, je suis totalement frontière, je me vois sur la carte, isolé, battant des ailes contre le vent d’ouest, bloqué par le mur de ma langue bien aimée. Je rêve de péninsule d’Europe, de clarté tempérée où l’Atlantique tiédirait la verdeur du Harz, ce cœur d’Allemagne bien connu, bien entendu, qui viendrait se réchauffer à deux pas du Gulf Stream, au seuil de ma maison.
L’aller est tellement facile, le mouvement est naturel, on a toujours envie de partir ; je vais à l’aventure, plein d’espoir, sûr de l’étranger dont je connais la langue et qui pourtant me dépayse si bien que je vois déjà miroiter le bonheur de sortir de ma peau. La difficulté est au retour : tant de connivences m’attendent, je vais renouer avec l’allure ordinaire de mes heures toujours jouées, un amont de souvenirs va dévaler sur mes épaules, tant d’affections anciennes à porter. Un trop plein d’amour pour ma langue embarrasse mon retour. L’effacement de l’autre – pure fiction, car avec ou sans ma traduction, il demeure – n’implique pas automatiquement l’ouverture sur le monde des mots où j’ai grandi : celui-ci m’est en effet si familier que mille chemins s’offrent à moi. Tant de voies pour un sens, j’hésite. Superbe attente, délicat retour : j’ignorais que ma langue maternelle allait vers toutes ces directions à la fois et sans l’autre langue je serais resté enclos dans le refrain des tournures moulinées étourdiment chaque jour.
Mais j’anticipe comme si j’avais trouvé le chemin de la maison alors que je trébuche sur les marches qui nous séparent. Il faut prendre cet entre-deux à bras le corps, lorsque l’autre disparaît et que l’un n’a pas encore paru : je plonge en vérité, je me noie dans la perte du langage, flot d’oubli taciturne. Moment désolé en apparence, très proche de l’ouvert auquel l’écrivain est constamment confronté. Mais le poète aime l’aventure, il chérit ce risque, il éprouve sa force ; le traducteur face au vide, paralysé de stupeur, se reproche sa maladresse. Je me console en songeant qu’ainsi, hors de moi, hors des mots, je côtoie au plus près l’auteur que je traduis : je me penche par-dessus son épaule, je le vois incliner la tête pour que je suive l’avance de sa peine et je découvre alors sa main qui repousse la nuit du mot à venir.
Je comprends tout à coup ce qui me manquait : j’avais oublié que le poète lui aussi est traducteur ; il traduit une réalité intérieure et c’est ce mouvement qu’au cœur du langage j’ai pour tâche de retrouver. Il a fallu le silence, il a fallu mon indécision pour que, dans la nuit de l’avancée vers la langue française, je croise mon écrivain allemand, dans l’autre sens. Nous nous saluons, nous nous reconnaissons : son effort est à la mesure du mien. Certes, le sien est d’un ordre différent, sa traduction va vers le tout autre, alors que la mienne surgit de sa main de maître. Mais il me donne au passage un conseil de la plus haute importance : je dois m’accorder à lui comme on le dit du violon et du piano. Parmi les mille voies possibles, le chemin que je choisirai dans ma langue est annoncé par son chant. Sa musique va me guider.
Je dois saisir sa mélodie. Je lis une page de l’œuvre, je la relis jusqu’à la connaître par cœur ; je sens que mon corps assouplit ma bonne vieille langue familière, je m’accorde, je m’adapte, je dis oui à tout, je suis tout ouïe. Je m’efface, j’efface le texte étranger et guidé par la musique, une voix murmure enfin un chant d’eau claire qui sourd au beau milieu du silence. Je sors de l’autre, du livre, délivrant enfin le sens jusqu’alors prisonnier de ma langueur.
Car une certitude dort au fond de la langue maternelle ; il suffit de dire, d’oser dire et le filet se fait tapis de mots ; la phrase fidèle et imprévue attendait patiemment que la pression du sens se dénoue en mélodie. C’était un jeu, le voyage retour était affaire de confiance, jolie petite peur suscitée mais nécessaire pour retrouver le chant de l’autre.
On voit bien que le même jeu d’abandon court sous les doigts du musicien : le texte est écrit, croches, noires, blanches, tempo, et pourtant, sur le silence à venir, le soliste va inscrire sa langue au plein du jeu. La chance est au futur, sa règle est plus féroce que celle du traducteur puisqu’il est cloué au rythme, mais il va faire déborder le temps de toute la technique de son corps éprouvé. Il se doute de l’avenir mais il compte sur le ton général dicté par ce moment de son corps pour se surprendre. Il va vers le nouveau puisque tout fuit, mais comme le traducteur il obéit à une règle étrange, déroutante : plus je m’efface, plus je suis moi-même. Car être soi-même dans le temps, c’est vivre l’aube perpétuelle, devenir neuf à chaque instant, entrer dans un prolongement renouvelé de soi.
En jouant, en traduisant, je me découvre ; je rencontre l’autre, je le devine, ma langue s’affine, le retour m’obligeant à ouvrir dans ma langue des voies que je n’aurais jamais frayées.
Il n’est pas question pour Ulysse de rentrer sans avoir traduit tout l’espace lumineux de la Méditerranée ; c’est ainsi qu’en devenant « personne » il s’absente de soi pour découvrir les figures stupéfiantes de l’autre. Ce retors s’amuse à se perdre, on admire les mille ruses, mais Homère seul, on le sait bien, est le vrai traducteur de ce traducteur au long retour mélodieux.

bouguereau dit: à

il est trop tard pour entrer dans le mystère du monde puisque la clé du mystère vient d’être révélée et éventée

au français tu dois commander ton jambon beurre en hébreux..si tu lsais lassouline tle tartine avec ses papillotes et te dis bon apétit

closer dit: à

« Foyer » veut parfaitement dire « regroupement de personnes », Renato. On parle de foyer de personnes âgées, de foyers de jeunes travailleurs, etc. On a toujours parlé de foyers d’infection à tel ou tel endroit…

L’irruption du terme « cluster » n’a aucune justification mais des explications: la bêtise, la paresse, la soumission au globish, l’inculture des crétins qui plastronnent dans les medias…

bouguereau dit: à

Oui, mais qui se souvient de Guy des Cars ?

baroz fait l’bouc émissaire pour avoir du fist feuquing

bouguereau dit: à

L’irruption du terme « cluster » n’a aucune justification mais des explications

si picolli étoye né à manchestère orson l’aurait fait bouffer à mort pour ête gros..pas pour faire falstaff ni un boxeur mais henri 8..il aurait eu un oscar..faut noter que toi t’aurais toujours été aussi con cloclo..la traduction de schweinhund en crème de jéruzalème..t’as hencore du boulot

bouguereau dit: à

t’en as pas marre lassouline..

closer dit: à

« Même s’il est convenu de longue date qu’il faudrait en principe retraduire les grandes œuvres à chaque génération eu égard à l’évolution de la langue et aux avancées de la recherche génétique sur les manuscrits »

Convenu par qui? Pourquoi?

S’il faut traduire les grandes oeuvres à chaque génération, il faut aussi REECRIRE les grandes œuvres à chaque génération! L’argument débile de l’évolution de la langue vaut autant pour l’original que pour la traduction. Tant que le texte reste compréhensible pour le lecteur, avec l’aide de quelques notes éventuellement, il n’y a aucune raison de le retraduire ou de le réécrire.

Qu’on m’explique pourquoi le lecteur de Kafka en 2020 devrait lire une langue du 21 ième siècle s’il le lit en français et une langue des années vingt du siècle précédent s’il le lit en allemand.

Je me suis un peu exilé au 17ième siècle pendant ce confinement. Je n’imagine pas une seconde qu’un lecteur anglais de Molière, La Fontaine ou Pascal préfère lire une traduction anglaise de ces auteurs en langue d’aujourd’hui, s’il existe une bonne traduction anglaise ancienne plus proche de la langue des originaux…

Pablo75 dit: à

L’irruption du terme « cluster » n’a aucune justification mais des explications: la bêtise, la paresse, la soumission au globish, l’inculture des crétins qui plastronnent dans les medias…
closer dit:

Exact.

C’est un mot qui vient de l’informatique ; on parlait il y a plus de 30 ans déjà des clusters d’un disque dur.

« Un cluster est la plus petite unité de données d’un système de fichiers. Chaque cluster a une taille fixe qui est toujours un multiple de la taille de secteur. Sur les systèmes de fichiers anciens (FAT16), la taille d’un cluster est de 32Ko ou plus. Ce qui signifie que même les fichiers de 1Ko prennent 32Ko d’espace disque. »

Jazzi dit: à

Il semble, le boug, que tu couves un foyer d’infection dans ton fondement !

Jazzi dit: à

Pourquoi peut-on sortir dans tous les lieux publics, et bientôt dans les bureaux de vote, à l’exception des parcs et jardins ?

Pablo75 dit: à

« S’il faut traduire les grandes oeuvres à chaque génération, il faut aussi REECRIRE les grandes œuvres à chaque génération! L’argument débile de l’évolution de la langue vaut autant pour l’original que pour la traduction. Tant que le texte reste compréhensible pour le lecteur, avec l’aide de quelques notes éventuellement, il n’y a aucune raison de le retraduire ou de le réécrire. »
closer dit:

Encore une fois, totalement d’accord avec toi. J’ai découvert il y a peu une traduction à l’espagnol des « Mémoires d’outre-tombe », publiée à Madrid en 1849-1850 (sans même le nom du traducteur) et j’ai trouvé qu’elle était non seulement plus fidèle que les modernes, mais aussi qu’elle avait le charme de la langue du XIXème siècle.

La seule justification d’une nouvelle traduction c’est la correction des erreurs qui peuvent contenir les anciennes.

de nota dit: à

« elle se basait sur le manuscrit fourni par Max Brod, lequel avait allègrement censuré des passages jugés obscènes (visite chez les prostituées de Prague etc »

cet « etc » est un peu désinvolte, dans le journal traduit par Marthe Robert, on trouve le récit d’une visite de Kafka dans un bordel parisien; enfin, ce même journal est pourvu d’un index des noms propres, ce qui n’est pas le cas dans cette nouvelle traduction…

bouguereau dit: à

lafrenchézado dpédro defend son pti biznèce ..c’est raccord baroz

bouguereau dit: à

et keupu tiens ses ptites listes..moins drôle que ceux de pierre louys

Chaloux dit: à

Je me souviens de Guy de Cars à la station de métro Saint-Augustin, non loin du 102 boulevard Haussman où a longtemps vécu Proust. Comme ma grand-mère allait emprunter l’escalier mécanique, il lui avait, très obligeamment, tenu la porte.
Il se passe toujours des choses bizarres autour du 102. La dernière fois que j’y suis passé à pied, il y a quelques mois, deux filles pas mal du tout s’embrassaient à bouche que veux-tu juste devant l’immeuble. J’ai failli leur demander si elles jouissaient par les seins.

bouguereau dit: à

Il semble, le boug, que tu couves un foyer d’infection dans ton fondement !

sil en faut un premier..c’est toi qui se dévoue..’hé..c’est que ça peut m’être compté’..que je nai jamais posé qu’un diagnostic de bénignité sur toi baroz tas toujours suffit quand même pour mordre..

bouguereau dit: à

Je me souviens de Guy de Cars

hey baroz..mon larbin voudrait qutu lui suces les tétons..je ferme la porte dla cuisine

Pablo75 dit: à

qui se souvient de Guy des Cars ?
Jazzi dit:

Tous les amateurs de librairies d’occasion… Aux Puces, au milieu des montagnes de livres, apparaissent parfois des douzaines de Guy des Cars en poche.

Et encore Guy des Cars est toujours publié, je crois. Mais il y a des best-sellers du premier quart du XXème siècle qu’on voit souvent, comme ceux de Gyp, par exemple. Sans parler de ceux, postérieurs, de Delly.

Il y a aussi des livres d’occasion que je vois souvent et partout depuis plus de 30 ans, mais jamais en poche, comme « L’Adoration » de Jacques Borel (Gallimard, 1965).

Chaloux dit: à

Sur l’utilité de traduire à nouveau, je me souviens de ma relecture transfigurée de La mort à Venise dans la traduction de Philippe Jaccottet.

Chaloux dit: à

Delly, c’était un frère et une sœur qui vivaient reclus dans leur appartement de Versailles.

Jazzi dit: à

A ce sujet, Pablo75, hier, rue de Jourdain (compte-rendu demain), devant la belle librairie d’occasion La Cartouche, j’ai vu sur l’étal extérieur, parmi les livres à 5 euros (10 euros les trois) : « Le Dictionnaire du cinéma » de Jean Tulard, collection Bouquins. Un must incontournable de la bibliothèque du gentilhomme !

christiane dit: à

Raymond,
votre témoignage de traducteur est impressionnant et traduit bien votre passion d’aller à la rencontre de la langue d’écriture de l’auteur.
je garde pour les traductions de Marthe Robert une grande admiration.

Jazzi dit: à

Rue du Jourdain…

christiane dit: à

de nota dit: « « elle se basait sur le manuscrit fourni par Max Brod, lequel avait allègrement censuré des passages jugés obscènes (visite chez les prostituées de Prague etc »
cet « etc » est un peu désinvolte, dans le journal traduit par Marthe Robert, on trouve le récit d’une visite de Kafka dans un bordel parisien; enfin, ce même journal est pourvu d’un index des noms propres, ce qui n’est pas le cas dans cette nouvelle traduction… »

tout à fait d’accord avec vous, de nota.

Jazzi dit: à

Hélas, de nota, les index des noms de lieux et des noms communs ou propres, ont disparu depuis longtemps des ouvrages ! Trop de travail et de frais pour les éditeurs ?
Outre les traducteurs et les correcteurs, les indexeurs ou indexistes, un emploi, très utile, de l’édition en voie de disparition ?

closer dit: à

Oui Pablo, un travail que je trouve exemplaire à cet égard est celui de Jean Cassou qui a révisé respectueusement les traductions de César Oudin et de François Rosset du Quichotte, toutes les deux faites très peu d’années après la publication de l’original.
Il en résulte un texte qui a tout le parfum et la saveur du 17ième siècle, lisible et (je l’espère) nettoyé des quelques erreurs des traductions de base.

Pablo75 dit: à

Sur l’utilité de traduire à nouveau, je me souviens de ma relecture transfigurée de La mort à Venise dans la traduction de Philippe Jaccottet.
Chaloux dit

Ça, ce n’est pas de « l’utilité de traduire à nouveau », mais de « l’utilité de traduire mieux ».

Delly, c’était un frère et une sœur qui vivaient reclus dans leur appartement de Versailles.
Chaloux dit:

Je croyais que c’était une femme. Tu en as déjà lu? Moi je n’ai jamais eu la curiosité même d’en ouvrir un, malgré le fait de les voir très souvent, contrairement aux Harlequin, dont j’ai lu quelques pages. Et cela parce qu’il y a longtemps, j’ai eu une amie (avocate et haut fonctionnaire à la Sécurité Sociale) qui était célibataire (tout en étant bisexuelle), très cultivée (elle allait très souvent au théâtre et à l’opéra) et qui lisait beaucoup (son auteur préféré était Colette), et qui un jour m’a avoué qu’elle achetait et lisait régulièrement des Harlequin… parce que cela la faisait rêver (sic).

Jazzi dit: à

A la manière de Jacques Drillon : « Ceux qui font continuellement leurs adieux et qui reviennent aussitôt ».

renato dit: à

J’avais cru comprendre, closer, que c’était la quantité de cas qui déterminait la définition.

Par ailleurs, cluster est un terme qui vient de la musique. Il y a des antécédents d’usage de cluster bien avant que le mot devienne usuel : Heinrich Biber, 1673 ; Jean-Féry Rebel, 1737 ; Bach, Suite française n 5 et Offrande ; Scarlatti ; Schubert, Lied Erlkönig; Verdi, Otello.

Le mot cluster apparaît au XXe siècle — 1917 — grace, il me semble, à Henry Cowell selon qui « un cluster est plus agréable et acceptable pour l’oreille si ses limites externes forment un intervalle consonant », par exemple, un accord de treizième encadré dans une octave.

Chaloux dit: à

Marthe Robert, qu’on entend parfois traiter par-dessus la jambe par des nuées de petits merdeux, c’est aussi de très grands livres, Roman des origines et origines du roman, L’Ancien et le nouveau, En haine roman (sur Flaubert), etc. qui ont bouleversé ma vie de lecteur, mettant au jour ce qui n’avait été jusqu’à leur lecture qu’intuitions inexprimables.

Lorsque j’habitais rue du Cherche-Midi, je croisais souvent Roger Vrigny qui habitait du côté de la rue Jean Ferrandi. Un jour j’achète chez Gibert En haine du roman, et je m’aperçois en rentrant que le livre contient un envoi à Vrigny : « Pour Roger Vrigny, qui sait déjà tout, mais qui lira quand même, par amitié ». La bibliothèque de Vrigny avait été dispersée et c’est ainsi que j’ai appris sa mort.

Chaloux dit: à

Delly est le nom de plume conjoint d’un frère et d’une sœur, Jeanne-Marie Petitjean de La Rosière, née en Avignon le 13 septembre 1875, et Frédéric Petitjean de La Rosière, né à Vannes le 6 septembre 1876, auteurs de romans d’amour populaires.

Non, je n’en ai pas lu, mais je me souviens que Tournier, dans son entretien avec Pivot assure que « ce n’est pas si mal que ça ».

Jazzi dit: à

Jeune, j’ai lu « L’Impure » de Guy des Cars, j’avais trouvé que ce n’était pas mal…

DHH, dit: à

@JJJ merci
Mais j’aurais peut-etre compris toute seule si la porte ouvrait sur la vérité et non sur la loi

Chaloux dit: à

Pablo, jamais feuilleté d’Harlequin, mais un Barbara Cartland, dans la maison de mon autre grand-mère, à Courseulles-sur-mer, il y a trente ans. C’est durant ce séjour que j’ai lu Delteil. J’avais acheté ses livres dans une librairie caennaise qui mélangeait ouvrages anciens et neufs.

Chaloux dit: à

Jazzi dit: à
Jeune, j’ai lu « L’Impure »

Tu t’es identifié.

DHH, dit: à

Delly et Max du Veuzit entre 10 et 13ans, c’est l’essentiel de mes lectures et je suis tres représentative à cet égard des filles de ma génération

et alii dit: à

Mais j’aurais peut-etre compris toute seule si la porte ouvrait sur la vérité et non sur la loi!

comme on peut apprécier « ce regret » quand la scène est au « français »!(comédie française)

hamlet dit: à

christiane, je ne crois pas qu’il faut prendre ce « non savoir-vivre » sous l’angle d’un manque de connaissances, avec possibilité de passer par un « apprendre à vivre ».
Ce « non savoir-vivre » est plus un « non comprendre ». Nous sommes capables de dire telle traduction de ce livre est meilleure que telle autre traduction, mais nous sommes incapable de traduire correctement notre relation au monde et aux autres individus, Comme le dit Hume : nous ne comprenons qu’une part infime des choses, parce qu’à un instant ‘t’ notre cerveau est incapable de traduire la totalité et le langage (verbal) enfonce le clou de cette incompréhension (contrairement au fameux langage musical qui lui permet de tout comprendre de tout).

Pour cette raison (en partie) que Kafka voyait la littérature, le livre etc… comme une « menace » (idée qu’on retrouve chez Musil).
En écrivant Kafka s’éloigne des hommes en transformant ces hommes en public de lecteurs (ça l’amuserait de savoir qu’il a aussi engendré des experts en traductions). Aujourd’hui ça ne choque aucun écrivain d’avoir un « public », pour des auteurs comme Kafka ou Musil c’était problématique.

Il y a une belle nouvelle de Kafka (je ne me souviens plus le titre, il y a le mot « peine ») décrivant la relation d’un trapéziste avec son imprésario.
Un moment ils se retrouvent dans le compartiment d’un train, le trapéziste dort dans le filet à bagages (d’habitude il dort sur son filet), l’impresario est assis dans un angle et il lit.
La première fois que j’ai lu ce texte ça m’avait bouleversé parce qu’on trouve à plusieurs reprises le même dispositif dans l’HSQ : Meingast, Clarisse, Walter, Ulrich etc… et Kafka va utiliser ce dispositif comme l’aurait fait Musil :

L’impresario est en train de lire (relation Kafka/livre), il l’entend le trapéziste sangloter : il se détourne de sa lecture, lui demande ce qui ne va pas, le trapeziste lui dit qu’il veut un deuxième trapèze (relation Kafka / artiste réclamant un un nouveau trapèze car c’est ce qu’exprime dans son journal avec d’autres mots).
L’imprésario le console : il faut bien voir que pour Kafka ce n’est pas dans la lecture, mais dans le fait de se détourner de la lecture pour aller vers l’homme / artiste que se trouve la possibilité d’une consolation comme don et signe d’amour.
Ensuite, à plusieurs reprises il dit de l’imprésario qu’il se dérobe à la lecture pour voir si son trapéziste dort bien.
Je ne sais pas sir l’expression « se dérober » est bien traduite, mais en français elle veut bien dire ce qu’elle veut dire. Se dérober à la lecture (pour Kafka comme pour Musil ou Benjamin) c’est s’extraire de la mystique de la lecture pour aller vers l’iconoclasme de la vie.

Chaloux dit: à

Il y a de grands livres de culture populaire comme il y a de grands livres de culture savante. Cette distinction sert surtout aux imbéciles qui veulent se croire indiscutables, sous prétexte que le servile troupeau ne serait pas armé pour affronter leurs œuvres géniales. Nous en avons ici un exemplaire des plus ridicules et particulièrement toc.

et alii dit: à

je n’ai jamais ouvert un Delly dont j’ai entendu parler;jeune j’étais insatiable des « contes » et de Dickens

Pablo75 dit: à

A ce sujet, Pablo75, hier, rue de Jourdain (compte-rendu demain), devant la belle librairie d’occasion La Cartouche…
Jazzi dit:

J’y passe souvent. Un jour son propriétaire me recommande vivement la lecture du « Trésor de la Sierra Madre » de B. Traven qui était en train de relire avec enthousiasme ; je lui réponds que je ne lis pas des romans et lui demande s’il connaît l’écrivain catalan Josep Pla. Il me dit que non, je lui dis que c’est grave parce qu’il est le plus grand écrivain catalan du XXème siècle, un type très intelligent et très lucide dont les oeuvres complètes font 47 volumes, et qui en plus était très francophile (il se définissait comme « un homme de Pascal, de La Bruyère, de La Rochefoucauld et de Montaigne ») et a beaucoup et très bien écrit sur Paris. Et je lui dis que Pla a écrit que « tout homme qu’après 40 ans lit encore de romans est un pur crétin », ce qui l’a fait hurler littéralement. Ça l’a tellement « traumatisé » que quelques semaines après, et malgré le fait de l’avoir dit que je ne partageait pas cette opinion, je rentre dans sa librairie pour payer un livre et en me voyant il dit à un autre client qui était avec lui: « Vous savez ce qu’il pense ce monsieur? Qu’on est de crétins !! ».

Chaloux dit: à

Jazzi dit: à
Ne vous laissez pas contaminé par le coronachaloux.
C’est que c’est une sacrée saloperie que ce virus là !!!

Sinon, il y a l’option maître Follasse, la vieille concierge décervelée qui n’en rate pas une lorsqu’il s’agit de mettre de l’huile sur le feu, et dont on ne voudrait pas être un voisin trop proche lors de la prochaine guerre.

Pablo75 dit: à

les index des noms de lieux et des noms communs ou propres, ont disparu depuis longtemps des ouvrages ! Trop de travail et de frais pour les éditeurs ?
Jazzi dit:

Trop de travail? Il suffit de lire le livre et de marquer dans une feuille les noms et les pages où ils apparaissent. Moi je le fais souvent pour moi-même (de façon non exhaustive, évidemment) pour signaler les citations d’un livre m’intéressent.

et alii dit: à

« sa langue » , « la vérité »
réponse de J.Derrida très connue:
Dès le début du Monolinguisme de l’autre, dès le Prière d’insérer, dès la première page du texte, il avance cette formule, il la répète, il y acquiesce et la redit encore : Oui, je n’ai qu’une langue, or ce n’est pas la mienne. La formule est contradictoire, incohérente, inconsistante. C’est un double bind, la lame d’un double tranchant entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. Puisqu’il parle cette langue et seulement celle-là, c’est que c’est la sienne, donc sa déclaration est fausse, n’est-ce pas? Il avoue le mensonge qu’il profère, il se parjure, il profère un faux témoignage, il n’est pas sérieux. D’ailleurs le pronom possessif ne convient pas : on ne peut pas posséder une langue (toute possession est proscrite par la langue), pas plus qu’on ne peut la maîtriser.

Il est possible, selon Jacques Derrida, d’être en même temps monolingue et plurilingue. C’est non seulement possible, mais universel. D’une part on ne peut parler d’une langue que dans cette langue (pas de métalangage) et d’autre part ma langue propre est la langue de l’autre. Je ne peux pas assimiler la langue que je m’entends parler.

et alii dit: à

ce qui correspond à mon expérience:je me suis réveillée dans la nuit parlant tout haut , en français, de cette expérience:j’en étais furieuse:
« a. Chacun a une langue qu’il parle, la sienne, son idiome. Son monolinguisme, c’est qu’il ne parle jamais que cette langue là, qui est sa loi (même s’il est bilingue ou trilingue). Mais cette langue unique, singulière, n’aurait pas pu se mettre en place sans la contrainte d’un autre monolinguisme : celui du pouvoir souverain qui force à partager une langue. Il faut un pouvoir de nommer, d’imposer une loi (pouvoir étatique ou non, national ou non) pour que chacun puisse se l’approprier. Comme toute loi, elle vient d’ailleurs.

b. L’autre loi, antinomique de la première : c’est qu’un locuteur ne peut pas ne parler qu’une seule langue. Une force s’exerce en lui (une archi-écriture), qui lui fait parler plus d’une langue. C’est la définition même de la déconstruction. Aucune langue n’étant totalisable, il y en a toujours plus qui ne t’appartient pas; on ne peut se référer à un idiome que dans un autre idiome. Ta langue est toujours celle de l’autre.

C’est pourquoi Jacques Derrida dit de lui-même (mais cela vaut pour quiconque) : Je n’ai qu’une langue, et ce n’est pas la mienne. Ce qui a fait office de langue maternelle [le français] m’a toujours renvoyé ailleurs. Ma propre langue est inappropriable – nul ne pouvant posséder sa langue, nous sommes tous exposés à ses équivoques indécidables, ses folies. Dans ma langue idiomatique sont inscrits, marqués mes traumas singuliers, mes blessures; mais la langue suit sa propre loi, elle redouble ces offenses (re-marque). Il faut partir de ce repli de la langue sur elle-même, de ces exapropriations, pour s’ouvrir à une politique, un droit ou une éthique.
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0611140440.htmlhttps://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0611140440.html

Pablo75 dit: à

un travail que je trouve exemplaire à cet égard est celui de Jean Cassou qui a révisé respectueusement les traductions de César Oudin et de François Rosset du Quichotte, toutes les deux faites très peu d’années après la publication de l’original. Il en résulte un texte qui a tout le parfum et la saveur du 17ième siècle, lisible et (je l’espère) nettoyé des quelques erreurs des traductions de base.
closer dit:

Totalement d’accord avec toi pour la troisième fois de la journée… Voulant un jour lire Don Quijote en français j’avais lu quelques chapitres de la première partie dans cette édition et trouvé cela très bon. J’ai même été surpris de la façon dont le très fin humour ironique de Cervantes passait bien. Mais au bout de quelque temps la voix profonde à l’intérieur de moi-même qui me disait: – « Tu es con quand même de renoncer à la saveur si particulière du langage de Cervantes, truffé de clins d’oeil qui ne passent pas en traduction », a eu raison de mon idée initiale et j’ai quitté la copie pour l’original. Mais j’ai toujours l’envie de lire la deuxième partie en français.

christiane dit: à

hamlet dit: « christiane, je ne crois pas qu’il faut prendre ce « non savoir-vivre » sous l’angle d’un manque de connaissances, avec possibilité de passer par un « apprendre à vivre ».
Ce « non savoir-vivre » est plus un « non comprendre ». »

Évidemment ! Je n’ai jamais évoqué un manque de connaissances !!!

et alii dit: à

l’un de mes plus anciens souvenirs:c’était en voiture,on était venu me chercher; alors j’ai dit en parlant comme on m’y pressait ,le mot bidon: »elle s’est esclaffée , puis a dit « elle ne se retourne même pas »;je n’ai plus dit ni écrit le mot « bidon »
comme dit hamlet c’est bidonnant isn’tit?
Je ne suis jamais retournée à Saint Cyr

hamlet dit: à

christiane dit: Évidemment ! Je n’ai jamais évoqué un manque de connaissances !!!
 »

je le pensais bien, et je n’ai jamais supposé le contraire, je voulais juste apporter cette précision : malentendu typique.

D. dit: à

Jazzi dit: à

Rue du Jourdain…

Ces coins du nord de Paris ne sont guère agréables, jazzi. Quel intérêt y trouves-tu ?
Pour moi, Paris s’arrête aux murs des Fermiers généraux. Tout le reste n’est que phagocytose administrative, certes ancienne, mais ne méritant pas de s’appeler Paris.

de nota dit: à

Je ne saurais trop recommander le titre » Le siècle de Kafka » édité par le centre Pompidou en 1984, un ouvrage collectif tout à fait exceptionnel, on le trouve pour 15 euros sur le net, c’est avoir du caviar au prix du merlu!
@Hamlet, dans cet ouvrage, on y peut lire une critique d’un texte de Kafka par Musil…

closer dit: à

Mon problème est que l’espagnol de Cervantès me demande un effort tel qu’il qui me gâche la lecture…J’ai lu Rinconete y Cortadillo (une nouvelle), avec de l’aide, mais je ne me vois pas m’attaquer au Quichotte!
La solution Cassou est pour moi parfaite.

Mais je reconnais qu’elle n’est pas toujours possible si la traduction d’origine est trop mauvaise pour être amendable.

Quant à Jacottet, Chaloux, c’est un grand traducteur. Voir son Odyssée. Un grand traducteur, c’est quelqu’un qui maîtrise parfaitement la langue d’arrivée, au point que sa traduction paraisse avoir été écrite directement en français. Pour la langue d’origine, des petites erreurs peuvent toujours se corriger..

D. dit: à

Bercy, Vaugirard, Grenelle, Auteuil, Passy, les Batignolles, Montmartre, la Villette, Belleville, Charonne… n’étaient pas Paris dans l’âme. Même dans les années 1950.

de nota dit: à

L’histoire que nous raconte éternellement Kafka, c’est cette sorte de poursuite éperdue de la liberté, du Verdict social,cette vérité qui prétend toujours être vraiment dite par des autorités . Et il nous dit que nous avons à compter avec cette vérité qui ne nous appartient pas et qui pourtant nous catégorise
. Le mot « catégorie », que la philosophie a si souvent employé,vient d’un mot grec qui veut dire : « accuser publiquement »

Pierre Bourdieu.

de nota dit: à

Kafka parle non seulement du moment où l’on commence à mourir,mais aussi de celui où on devient indifférent à la justice . ..C’est pour moi la découverte du 20e siècle où l’on est censé abandonner les responsabilités envers l’autre, dans l’acceptation de l’injustice comme réalité humaine.

Roberto Matta.

Janssen J-J dit: à

@ jzmn, de même que vous revisitez Paris pour votre/notre plus grand plaisir…, de même j’ai profité du confinement pour ajouter à mon journal biobibliographique mes lectures à la charnière de mes 14-16 ans.

Je dois vous dire que je n’ai jamais oublié Guy des Cars et pour cause… car j’y ai noté ceci :

——-
A l’époque (15 ans), nous tenions chacun notre journal-refuge contre l’hostilité et la peur du monde. Le mien avait une couverture jaune. Trois ans plus tard, je l’ai brûlé, tellement j’en avais trouvé stupide le contenu. Mais j’avais eu soin de ne pas brûler la liste de mes lectures, et notamment de ces années-là. J’enrage aujourd’hui de ne pas la retrouver. Mais je sais que la littérature populaire de Guy des Cars, -qui m’avait tellement fait honte par la suite-, y était omniprésente. Après d’actuelles vérifications lors de cette période de confinement, je peux dire qu’en dehors de « l’Officier sans nom », le seul témoignage autobiographique digne d’intérêt historique de l’auteur, j’ai dévoré à cette époque, pas moins de 20 romans de Guy des Cars (!!!), tous plus racistes, antisémites, colonialistes et misogynes les uns que les autres, -je n’avais pas encore trop conscience alors de ces caractéristiques-, puisque les G., une famille de coiffeurs du village émigrés dans la capitale, nous avaient affirmé que ces romans étaient épatants et très réputés. Quelle aubaine : dans la collection naissante des « J’ai lu », où pouvait passer notre maigre argent de poche, nous fîmes razzia -> L’impure ; Les sept femmes ; La demoiselle d’opéra ; La brute ; La corruptrice ; La maudite ; La cathédrale de haine ; La tricheuse ; Le château de la Juive ; Les filles de joie ; Cette étrange tendresse ; La dame du cirque ; L’amoureuse ; L’habitude d’amour ; La révoltée ; L’insolence de sa beauté ; J’ose…

C’est à la fin de cette époque que cousine Y. me fit passer, via son lycée, une « liste des vrais livres qu’il fallait avoir lus », d’après ses profs de français. J’allais enfin me mettre sur de bons rails, et dévorer de la culture légitime à la lettre, dans les années suivantes. Et les « Guy des Cars », que j’avais tant aimés…, j’allais les oublier sur le champ. Je ne comprends pas pourquoi je n’en ai retrouvé aucune exemplaire dans le vieux grenier de la maison natale… J’avais dû les brûler en même temps que le petit journal de bord des 15-16 ans…

Voyez-vous jzmn, « l’impure »… et bien, c’est le GDC qui m’a la plus marqué, ça racontait le vie d’une lépreuse en Afrique et de médecins qui soignaient cette maladie avec du chaulmoogra… Un mot qui existe encore, je viens de vérifier !

Y’a-t-il quelque honte a avoir appris naguère quelque chose sur la lèpre dans ce roman de Guy des Cars ? Et ma réponse à présent est : non !

Vous posez souvent innocemment de bonnes questions, jazmn, et je vous remercie pour l’occasion de cette petite mise au point avec moi-même.

et alii dit: à

bourdieu?
justement , j’ai relu hier une saillie interprétation de Milner sur Bourdieu
MILNER n’est pas un ignorant des questions de « langue »

et alii dit: à

a la suite du « scandale » Milner, il y a eu « enquête » du monde qui a donné un article dans lequel Milner précise:
. Moi-même, je suis l’exemple type de ce qu’on appelle l’élitisme méritocratique ! Or de quoi suis-je l’héritier ? Mes parents n’avaient pas d’argent, et le français n’était pas leur langue maternelle ! »

Jean Birnbaum

hamlet dit: à

Sur ce texte de Kafka sur l’homme et la loi :
alors que Proust pense pour le lecteur, Kafka fait le contraire, il propose une énigme que le lecteur doit résoudre.

Dans ce passage du Procès, l’homme de la campagne, Kafka fait référence au « campagnard » (rusticus) d’Horace qui se dit qu’il doit attendre que l’eau du fleuve ne coule plus pour pouvoir le traverser, alors que le fleuve coulera perpétuellement et ce moment n’arrivera jamais.

Ce problème relie 3 éléments : la décision, la liberté, la responsabilité en relation avec un élément central : la loi.

Kafka nous dit dans ce texte qu’il y a toujours une personne / médiateur (le gardien) qui fait obstacle pour accéder « personnellement » à la loi.

Que ce médiateur impose l’accès la loi par le biais de l’obéissance (on voit la figure du père), alors que l’accès à la loi doit venir d’une décision individuelle, cette prise de décision permet l’accès à la liberté : chez Kafka l’ordre par lequel se combinent les choses est très important à comprendre : la liberté n’est pas première, elle ne survient qu’en dernier lieu.

et cette même question on la retrouve traitée quasi à l’identique chez Kant ! quand à la question qu’est-ce que sont les Lumières, Kant répond : « les Lumières, c’est pour l’homme sortir d’une minorité dont il est seul responsable. La minorité, c’est l’incapacité de se servir de son entendement sans la tutelle d’un autre. »

pour le dire autrement l’injonction kantienne « aie l’audace de penser » résume ce texte de Kafka sur l’homme et la loi !

hamlet dit: à

ps : cette lecture est de mémoire : on me corrigera si je me trompe.

Petit Rappel dit: à

La Oudin et Rosset du Quichotte a été republiée fin Dix-Neuvième par Jouaust en 1884, Librairie des Bibliophiles, sans mention de tirage limité. On ^peut avoir la chance de tomber dessus.

Petit Rappel dit: à

Boulinier
Si les succursales ont rouvert il y a peu, les bruits de vente continuent pour St Michel, cette fois venant du secteur de Drouot. L’explication serait à chercher du coté d’un loyer pharaonique. Le but consisterait à lâcher St Michel pour se réinstaller ailleurs. La persistance de ce type de rumeur, cette fois émanant de spécialistes du livre, boitiers, experts, vendeurs de livres anciens, tous inconnus de mon premier lanceur d’alerte, ne me rend pas optimiste, sauf à penser qu’un phénomène d’auto-intoxication gangrène le milieu…On verra bien.

Pablo75 dit: à

Mon problème est que l’espagnol de Cervantès me demande un effort tel qu’il qui me gâche la lecture…J’ai lu Rinconete y Cortadillo (une nouvelle), avec de l’aide, mais je ne me vois pas m’attaquer au Quichotte! La solution Cassou est pour moi parfaite.
closer dit:

Depuis quelques années il y a une autre solution: lire l’excellente adaptation à l’espagnol actuel faite par Andrés Trapiello. Je ne l’ai pas encore lue mais je pense le faire. Cela évite des milliers de notes qui cassent la lecture (même pour un espagnol cultivé, Don Quijote est plein de mots et de tournures de langage qui ont besoin d’explication).

(Il y a quelques mois on trouvait ce livre bradé à moitié prix chez Gibert).

Janssen J-J dit: à

@ h, s/l’homme et la loi…
On a l’impression d’une interprétation sur une leçon apprise par coeur, comme s’il n’y avait qu’une seule vérité officielle de cette parabole trop assénée à des élèves pour la révision de leur bac de philo ou de français… N’oubliez pas, mes enfants, l’indispenable parallèle avec Kant, si vous voulez avoir une meilleure note…, hein !

Ce ton dogmat., m’énerve parfois un brin, h. M’enfin, vous faites comme vous le sentez (de mémoire), mais là, y’a pu beaucoup d’humour comme avec Proust. Il faut s’imposer parmi les cancres-là ! Mais, si l’on veut faire dans la pédantesquerie, on vous reprochera : rien sur la « problématique » (anti) oedipienne de K. avec l’Hermann ? Rien sur ses rapports avec la quête juive du Dieu absent et de la veine attente messianique ? Rien sur le sionisme de K. comme anti-modèle à celui de P. ? Rien sur la solitude de Marthe R. et de Pierre A. ? Rien sur la symbolique de la Sublime Porte ? etc… Bouh… l’univocité interprétative… Houlà… Et le « Journal » qui dit tout et son contraire ?… Quid.
Fait chaud, vas faire un tour sous mon grand sapin.

Pablo75 dit: à

Boulinier
Si les succursales ont rouvert il y a peu, les bruits de vente continuent pour St Michel, cette fois venant du secteur de Drouot.
Petit Rappel dit:

C’est officiel depuis quelques jours:

« Franck Boulinier, directeur des librairies Boulinier: «Le Quartier Latin n’est plus ce qu’il était»

La librairie du 20 bd Saint-Michel fermera définitivement ses portes mi-juin. Son propriétaire pointe du doigt les conséquences de l’augmentation des prix des loyers: toutes les petites enseignes du Quartier Latin sont obligées de fermer. »

http://video.lefigaro.fr/figaro/video/franck-boulinier-directeur-des-librairies-boulinier-le-quartier-latin-n-est-plus-ce-qu-il-etait/6157621951001/

D. dit: à

Le quartier latin n’est plus ce qu’il était depuis déjà 50 ans. Soit dit en passant.

DHH, dit: à

Il semble acquis aujourd’hui que la meilleure traduction de Don Quichotte est celle d’Aline Schulman dans laquelle je l’ai relu il a deux ou trois ans .
Mais n’etant pas assez avertie sur l’œuvre et etant ignorante de la langue espagnole, ce qui m’interdisait de me reporter au texte ,je n’y ai rien trouvé de plus que dans la tres agreable traduction Cassou dans laquelle j’avais il y a longtemps découvert le roman
En revanche il n’est pas necessaire d’etre specialiste pour trouver detestable la traduction retenue pour l’edition de la Pleiade ; un parti pris d’ecriture dans un français d »epoque » pour rendre l’espagnol du quinzieme siecle aboutit a un texte ridicule qui fait penser aux poèmes homériques traduits par Leconte de LIsle

D. dit: à

Pablo, les quatre maitres du monde sont vénusiens et se trouvent dans le Palais de jade à Chamballah en plein désert de Gobi. Je ne le répéterai pas.

Soleil vert dit: à

« Ce qui, remarque-t-elle, est peut-être efficace mais faux (même au second degré), la traduction n’étant pas une langue mais une opération entre les langues. »

Ceci me rappelle un jugement sur le traducteur de SF anglo-saxonne Gilles Goulet: « quand un roman français est bien écrit, c’est qu’il a été traduit par Gilles Goulet »

DHH, dit: à

ce qui fait la force d’un guy des cars diont j’ai lus quelques livres, qui ne me laissent d’ailleurs aucun souvenir ,c’est sa maîtrise dans l’utilisation des cliches ,qui installe en permanence son lecteur en terrain connu, le comblant d’images et de situations toutes faites qu’il s’est contenté de convoquer .
c’est un peu ce que fait Yourcenar mais en cela elle fait montre de génie là ou Guy des Cars n’a que du »metier »
je ne connais pas Musso;applique -t-il les mêmes recettes?

Jazzi dit: à

« Vous posez souvent innocemment de bonnes questions »

Merci de me prêter tant d’innocence, JJJ, ça fait contrepoids avec les dires orduriers, forcément orduriers de Chaloux !
Ce serait intéressant que les erdéliens nous parlent des livres qu’ils ont honte d’avoir lu ?

de nota dit: à

DHH, à quelle édition de la pleiade faites-vous allusion? La plus récente, sous la direction de Canavaggio? Ou celle de Oudin et Rousset revue par Cassou? Je me permets de vous signaler que dans un article publié par la Casa Velázquez(Traducir el Quijote) le très autorisé Albert Bensoussan dit tout le bien qu’il pense des traductions de Canavaggio, de Schulman mais aussi bien de celle de Oudin et Rousset.

hamlet dit: à

3j, désolé si je vous ai donné cette interprétation, je me suis juste permis de proposer « ma » lecture de cette parabole.

sans jamais dire que c’était la seule possible ou la meilleure : ça c’est vous qui le dites.

non, ce n’est qu’une lecture possible, ma mienne parce que ce texte m’a toujours tourmenté, ma lecture sans doute inspirée d’autres auteurs, mais avec le temps j’ai oublié les noms, une lecture parmi des milliers d’autres lectures différentes.

3j : si maintenant, selon vous, il n’est plus permis de donner sa lecture personnelle d’un texte et de la partager avec d’autres lecteurs sur blog… que dire ?

désolé 3j, je ne le referai plus, c’est promis.

D. dit: à

Eh non, Jazzi, tu n’as pas compris.
Tu confonds faubourg et village. Je n’ai justement cité que des villages. Les faubourgs sont eux en quasi-continuité avec le centre-ville et tous situés à l’intérieur de l’enceinte des Fermiers généraux.
Faubourg Saint-Germain, Faubourg Saint-Marcel, Faubourg du Temple, Faubourg Montmartre etc..

et alii dit: à

Vous avez surement remarqué le nom de Gadamer dans le lien envoyé par Renato ;voici ce qu’il a dit:
Mais ce qu’il nous faudra avant tout apprendre de plus en plus, c’est qu’autrui est là, et que, lui aussi, il nous considère comme un autre. Nous devrons probablement accepter de plus en plus une coexistence réelle des différentes langues. Je me bats depuis toujours chez nous, en Allemagne, pour défendre l’idée qu’on devrait pouvoir parvenir soi-même à parler une deuxième langue si l’on veut pouvoir accéder à une compréhension là même où toute traduction échoue, c’est-à-dire dans le domaine de la poésie. »
https://journals.openedition.org/germanica/1344

et alii dit: à

gadamer (article cité)
Ce destin propre à notre culture technologique et cette régulation technocratique qui s’étend de façon si puissante sur toute la planète, nous éveillent et nous sensibilisent pourtant en même temps à la liberté. Il existe à cet égard un très bel exemple, dont je me sers volontiers. Il m’est donné par l’ouvrage de Walter Benjamin intitulé L’Œuvre d’art à l’heure de sa reproductivité technique3. L’auteur cherche à montrer que, dans le monde moderne, advient une nouvelle homogénéisation sociale. Celle-ci est liée à un nouvel ordre rationnel du monde social. Ce dernier, nous dit-il, ne pourra plus désormais se produire qu’en se reproduisant puisque l’aura propre à l’art y disparaîtra. Voilà une magnifique prophétie du contraire de ce qui arrive, car ce que nous voyons, c’est que nous ressentons à nouveau cette aura. Partout on voit les gens se précipiter devant les originaux, malgré toute l’invasion des reproductions qu’on peut constater. Cette aura du se comprendre l’un l’autre, voilà la nouvelle bonne nouvelle. Voyez ces visiteurs qui s’attardent un bon quart d’heure devant le tableau de Guernica. Pourquoi resteraient-ils là un quart d’heure si ce n’est parce qu’ils ressentent cette aura ? Pourquoi s’attarderaient-ils s’ils ne pressentaient pas que, même ce qu’il y a de fragmentaire dans notre vie, peut parvenir à s’énoncer grâce à notre faculté de compréhension herméneutique ?

J’ai moi-même fait l’expérience, partout où j’étais, de l’extrême importance qu’il y a à garder cette ouverture. On ne la maintient vraiment qu’en devenant conscient de l’incapacité radicale dans laquelle on sera toujours d’avoir le dernier mot. Voilà finalement en quoi consiste l’herméneutique. Elle consiste à savoir cette chose infiniment simple : le dernier mot, eh bien, non, je ne veux pas l’avoir.

et alii dit: à

. C’est ainsi qu’il a lu et commenté Celan, George, Goethe, Hölderlin, Kafka, Rilke et bien d’autres. Le concept de l’herméneutique évoque l’art d’interpréter les textes, et cet art a une origine religieuse. Platon emploie déjà le terme pour désigner la technique d’interpréter les oracles. Au Moyen Âge, il s’agissait d’explorer les divers sens que pouvait véhiculer un texte sacré. Ensuite, l’herméneutique est utilisée par les théologiens, les historiens et les juristes

in Langage religieux et langage poétique dans la pensée herméneutique de Hans-Georg Gadamer
https://www.cairn.info/revue-etudes-germaniques-2007-2-page-361.htm?try_download=1
Elfie Poulain

D. dit: à

À propos d’Allemagne, Merkel à dit oui pour les 500 millions d’euros dans la perspective de développer la défense commune européenne et donc à terme d’accéder à toutes les technologies nucléaires françaises.
Ce n’est pas du tout cette stratégie qu’il fallait adopter car c’est un pas de géant supplémentaire dans la perte de souveraineté française.
Il fallait au contraire s’unir avec Espagne, Portugal et Italie pour former les états du Sud, s’armer technologiquement et militairement et isoler Allemagne et Pays-Bas en rompant les accords (et il y avait pourtant là une excellente occasion de le faire, loyale, un coup tout-à-fait autorisé : « tu refuses Angela de mutualiser la dette sans une contrepartie sous-entendue : nous sommes alors en droit de briser là et rompre tout traité.
Macron veut donner l’impression d’être un chef de guerre alors qu’il est soumis à Merkel. Encore plus qu’avant. L’Allemagne reste à minima un adversaire, certainement pas un ami, pour ne pas employer d’autre mot.

D. dit: à

Le projet allemand à long terme est bel et bien de satelliser officiellement les autres états membres en les ayant au préalable spoliés par usure et volé leurs technologies.
Fédération des états d’Europe occidentale, sous la domination d’un état tout puissant siège du pouvoir économique et politique.
Heureusement Macron va tomber dans deux ans, peut être avant si on a du bol. Et la France va régler ses comptes avec le reich et les moulins à vent. Pas toute seule j’espere.
Aux dernières nouvelles les sous-marins nucléaires sont toujours français et Merkel n’a pas encore les codes dans sa poche.

hamlet dit: à

3j, c’est marrant parce que la dernière fois que j’avais fait pareil avec le Pierre Menard de Borges, je m’étais d’en donner ma lectrue, je m’étais fait traiter de « frustré » : allez comprendre… mais bon, ça aurait déjà dû me servir de leçon, mais cette fois le message est bien passé !

Clopine dit: à

(Marthe Robert) « avait travailleR »… Coquille, notre hôte, qu’il conviendrait de faire disparaître… Comme vous l’a dit aussi Jazzi…

Mais bon. On pourrait aussi vous reprocher un trop grand nombre d’ellipses, de sous-entendus, de « pré-requis » considérés comme acquis, dans le paragraphe qui commence par  » Dans d’autres pages », et finit « l’oeuvre de Proust ».

Cela m’a rebutée d’autant plus que, justement, votre art et votre talent sont d’habitude toujours du côté de la pédagogie. Vous expliquez, donnez les références, évitez les ellipses, prenez tout votre temps. Et là,zou, en six lignes, des références érudites non explicitées (« Maître Minuit » ? « Ephraïmites » ? ), comme une connivence qui ne va justement pas de soi…

Mais bon. Le reste du billet est, comme d’hab’, excellent, et ce n’est en plus que ma pauvre opinion, hein…

(M’enfin, corriger la coquille serait mieux : elle saute aux yeux)

D. dit: à

Merkel vendra sa camelote made in Germany à qui elle voudra sauf à au moins 10 états qui se seront solennellement unis pour ne pas lui acheter un seul écrou. Ceux qui en voudront quand même de l’Audi ou du Beach iront l’acheter au prix fort aux amis du reich, après paiement de droits de douane exorbitants. Par ailleurs Merkel se démerdera pour se trouver de l’électricité à bon prix, où elle veut. Mais pas en France.
Et nous on fera voler au dessus de sa gueule à 50000 pieds des bombardiers furtifs supersoniques issus du consortium aéronautique des états amis du sud. Mort de rire. Et si elle lève le petit doigt on lui pétera ses centrifugeuses à coup de stuxnet ou équivalent. Rhoooh je voudrais déjà y être. J’ai quand même bon espoir. Mais loyal en toutes choses, entendons-nous bien. Pas d’agression gratuite. Juste la riposte légitime.

et alii dit: à

pour Ephraimites, clopine, il ya un lien qui cite LIVRE DES JUGES;
vous vous manifestez comme juge , mais non comme juste;
car je pense qu’ffectivement, P.Assouline est un professeur , pédagogue remarquable pour arriver , rien qu’avec un billet à nous ouvrir tant d’horizons ,nous découvrir les problématiques débattues par les professionnels :peut-être que des « vasistas »(was ist das !) pour vous , mais pas pour ma mémoire; puisque vous êtes l’omnisciente parfaite , parlez nous de MESCHONNIC qui n’était pas commode -Roubaud , le poète ,dit qu’il faisait un cimetière , et j’ai vu J.Risset sortir hors d’elle de la manière dont sa traduction avait été attaquée

D. dit: à

Bon ce monde d’après, Clopine ?
Voys avez envoyé une lettre à Macron ?
Il faut être force de proposition.
Ses services examinent tout avec bienveillance.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*