Rentrée littéraire : première salve !
459 nouveaux romans annoncés pour la rentrée littéraire et eux et eux et eux…
C’est peu dire qu’Archipels (288 pages, 21 euros, éditions de l’Olivier), d’Hélène Gaudy (Paris, 1979),qui ne s’annonce pas comme un roman (aucune importance), m’a enthousiasmé. Le canevas est pourtant convenu et, en cette rentrée, il fait florès. Une fille part à la recherche de son père à travers ses traces, objets et ombres portées pour l’y faire resurgir. Mon père, ni ce héros ni cet antihéros mais cet inconnu. Comme son père lui rappelle une certaine ile, elle a fait de lui un paysage. Qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on jette et à la fin qu’est-ce qu’on transmet ? La question irrigue tout le récit plus encore que sous d’autres plumes d’autant que ce père est atteint du syndrome de Diogène : un accumulateur compulsif, archiviste d’histoires illisibles. Il s’obsède de tout conserver mais après tout, sa fille est bien une obsédée de l’enquête. Peintre désormais impuissant face à la toile, il possède un atelier riche en découvertes pour qui saura les lire. La reconstitution de son univers par sa fille a quelque chose de ouaté qui confère toute sa légèreté miraculeuse au récit. Cette réminiscence est animée d’une telle bonté d’âme que l’auteure semble vouloir tout partager avec le lecteur. De fait celui-ci s’y projette et s’y inscrit sans mal. Ces archipels paternels sont faits de fragments de mémoires, d’éclats de souvenirs, de réflexions isolées mais reliées souterrainement par l’unité de la pensée et du style d’Hélène Gaudy. Derrière un « je » autobiographique qui n’essaie pas de se prendre pour un autre, on la suit en prenant son temps dans cette descente vers l’enfance d’un père, dans sa quête éperdue de signes, d’empreintes, de traces auxquelles s’agrègent parfois des documents, des archives, des photos, des carnets, des cartes postales, toutes choses qui semblent collationnées comme pour dissimuler un crime caché. On accumule rarement en vain. Mais on le sait, le poète se nourrit de traces, abandonnant les preuves aux historiens. Elles irriguent ce concentré de prose poétique tellement inspirant et nourrissant. Entre les fantômes passent un grand-père pourrissant dans sa solitude paranoïaque et sa haine des politiciens, Sans soleil de Chris Marker, la nostalgie de l’été à Menton (on peut découvrir son père sous la forme d’un lieu et Hélène Gaudy s’est affirmée comme la romancière des lieux incertains, ainsi son errance topographique autour d’un lac invisible dans Grands lieux, 2017 ), une passionnante réflexion sur la photo- ce qu’elle a gagné et ce qu’elle a perdu avec le numérique, et tant d’autres choses encore irréductibles à la sècheresse d’un inventaire. Archipels est porté par une écriture de bout en bout tenue, puissante, parfois sublime, souvent légère. A travers cet agrégat de presque-riens qui disent presque tout s’exprime une sensibilité bouleversante.
Il y a aussi de l’esprit de l’inventaire dans Paris au XXIème siècle (624 pages, 25 euros, Minuit) mais dans une tout autre forme et dans un but bien différent. Le projet littéraire de Thomas Clerc (Neuilly, 1965) n’est pas celui d’Hélène Gaudy. Difficile se lancer dans l’épuisement d’un lieu parisien sans que l’ombre tutélaire de Georges Perec ne pèse sur les épaules de l’écrivain, même si en l’espèce, il faut plutôt en chercher l’inspiration du côté de Paris capitale du XIXème siècle de Walter Benjamin. Ce n’est pas un roman mais une multitude de romans dont un arrondissement, le dix-huitième où il vit (quartier de La Chapelle), après qu’il eut déjà fait en 2007 un sort au vingtième où il avait longtemps vécu, est le fil rouge. Il s’empare au présent d’une ville-monde saturée de passé et met cette tension à profit. Il attend du spectacle de la rue qu’il lui fournisse des trouvailles et lui procure de la sérendipité. Éclectique, affamé de littérature, inattendu à la parution de chacun de ses livres, il est du genre à « admirer tout comme une brute » à l’instar de Victor Hugo. Et un amoureux de Paris, mais à la différence de Léon-Paul Fargue, il ne se contente pas de rues, de façades, de devantures : armé d’un regard scrutateur en bon osessionnel de la précision, il entre à l’intérieur. Il s’approprie tous les genres de la poésie aux nouvelles en passant par le roman documentaire du moment qu’ils servent son propos. Et là, qu’est-ce ? Disons : Déambulations (feuilleter ici). Il déambule à Montmartre, du côté de Clignancourt et des Abbesses. Clerc zone à mort ce qui nous vaut des portraits, des rencontres, des choses vues ou lues. Ca fourmille et c’est d’une telle richesse de couleurs, de parfums, d’odeurs ! L’auteur s’y fixe des règles d’exploration et d’écriture qu’il s’empresse ensuite de déborder. Puisque la binarité du bien et du Mal travaille en permanence la littérature, il a pris une option sur le Mal. Ainsi invente-t-on son propre genre en marchant. On peut lire ce « documentaire subjectif », ainsi qu’il se revendique, par sauts et gambades ou dans la continuité : il est fait tant pour y pénétrer que pour s’en pénétrer tant ce concentré de vies qui palpitent à tous les étages est accueillant.
Houris (416 pages, 23 euros, Gallimard) est certainement l’un des romans les plus attendus de la rentrée. C’est dû bien évidemment à la personnalité de son auteur Kamel Daoud, entré en littérature en 2015 avec un fracassant Meursault, contre-enquête sur l’envers de L’Étranger de Camus. Depuis, après quelques essais et de nombreuses chroniques, on ne doutait pas qu’il fût écrivain mais le doute subsistait sur son avenir de romancier. En fait, et Houris en témoigne tant par sa réussite formelle que morale et politique, Kamel Daoud a trouvé sa manière, son style c’est-à-dire sa voix et celle-ci déborde les genres traditionnels en les agglomérant tous. Avec les moyens de l’épopée, de la fresque, de l’élégie, de l’incantation, il nous embarque dans l’histoire d’Aube, rescapée d’un égorgement qui a éradiqué ses cordes vocales. Une horreur qui la laissa sans voix. Ce récit long, touffu, oppressant se déploie sur un fond historique des plus tragiques qui laisse peu de place à l’espoir et à la rédemption. Mais comment l’être quand on se souvient du quotidien de la guerre civile algérienne (1990-2001). Une décennie de plomb qui se traduisit par des massacres réguliers de villages et de populations entières au nom de la pureté par la coalition de fanatiques religieux et de militaires corrompus. Les filles et les femmes en furent les premières et les principales victimes. Elles portent encore les stigmates de cette haine des femmes qui soude entre eux ces tueurs en série au nom d’un Islam rigoriste. La réussite de l’auteur est d’avoir mis en œuvre une langue d’une beauté poétique des plus rares (feuilleter ici) dans l’exposition d’un réel monstrueux. On en ressort rincé, bouleversé, édifié, secoué et pas très optimiste sur la part d’humanité dans l’homme. Ce texte puissant est d’une grande richesse, enténébré comme la réalité qu’il décrit. Daoud use des armes de la fresque, de l’épopée, de l’élégie mais se garde de tout lyrisme. Décapitations, éviscérations, égorgements… Il ne nous épargne rien mais ce n’est jamais gratuit ni complaisant. Aube est une femme, une mère qui n’a pas d’homme à opposer aux hommes, une enfant abandonnée. Triple peine dans l’Algérie d’aujourd’hui. On referme ce livre en emportant le portrait de « la muette », de sa voix qui ne parle pas mais dont la voix intérieure porte loin et profond. Ce roman a évidemment une grande force politique dans un pays, une dictature, où il est interdit aujourd’hui encore d’évoquer la guerre civile sous peine d’être condamné à plusieurs années de prison. Formé dans sa jeunesse à l’idéologie des Frères musulmans, Kamel Daoud est passé depuis à une dénonciation implacable et courageuse des méfaits de l’islamo-fascisme tel qu’il sévit et se propage aussi en Europe. Trop menacé pour continuer à vivre en Algérie, il a été naturalisé français et vit désormais en France.
(« Nabokov, en lisant en écrivant en conduisant » photo D.R. ; « Walter Benjamin à la BnF en 1937 » photo Gisèle Freund ; « Deux places » photo Passou ;
1 084 Réponses pour Rentrée littéraire : première salve !
Elon Musk… tentation d’écrire Félon Musk…. MC
J’ai vu une très belle exposition Hodler/Monet/Munch au Musée Marmottan…
« Trois artistes qui ne se sont jamais croisés, qui ne se sont jamais cités, et dont l’approche très différente de leur art saute immédiatement aux yeux : Monet, Munch, Hodler, contemporains de cette aube du XXè siècle qui verra naître l’abstraction. Tous trois sont exposés côte à côte, avec une vingtaine de toiles pour chacun, sous l’intitulé
« Peindre l’impossible », dans le très beau musée Marmottan-Monet à Paris jusqu’au 22 janvier 2017.
C’est l’historien de l’art Philippe Dagen, dont on aime à lire les toujours passionnantes critiques dans Le Monde, qui nous propose cette approche de trois univers picturaux qui, par des moyens différents, ont affronté cet impossible, regarder le soleil en face et tenter d’en rendre les irisations sur l’eau et sur la neige. Le musée Munch d’Oslo a prêté des toiles étonnantes tandis que l’accrochage d’œuvres particulièrement intéressantes de Ferdinand Hodler permet à beaucoup de découvrir ce peintre peu connu en France. Philippe Dagen, qui publie ces jours-ci chez Gallimard « Artistes et Ateliers », consacré aux artistes contemporains, est aujourd’hui l’invité de l’Humeur Vagabonde. »
Je vous donne 70 000, Chaloux.
Deux adjectifs sont à la mode pour décrire la situation politique actuelle: « lunaire » et « ubuesque ». Il faudra que monsieur Charoulet nous en dise plus sur leur usage, approprié ou non.
En tout cas, les « toutologues » de cet après midi, les ont largement utilisés. Ils étaient évidemment très sévères pour qui vous savez…
Impression soleil levant, Monet
Le lac de Thoune et la chaîne du Stockholm, Hodler
Le soleil, Munch
Ce n’est pas vraiment pour le soleil que Bmore a rapproché Hodler et Monet…
Bmore dont le parti pris de dragouiller un lectorat potache de 16/18 m’apparaît maintenant évident.
Je suis allée à Giverny, 2 fois à 20 ans de distance , ce n’était pas » en passant « , ni en passant par Auschwitz. Cet infect Bmore ne recule vraiment devant aucune indignité.
Excellent, Closer.
J’avoue que je n’étais pas absolument opposé à un ou une première ministre du Front de gauche. Mais Castets, je la sentais pas du tout du tout.
Je suis convaincu que tôt ou tard Macron finira devant des tribunaux, et peut être des tribunaux d’exception. En fait, au point où il en est, je ne vois vraiment pas comment il pourra s’en sortir. Il a atteint le point de non-retour où il se condamne lui-même de façon immanente.
Excellent lien, merci.
Lui-même.
Cela en est stupéfiant.
Moi-même qui suis placide, bonnarde, etc.les qualificatifs me manquent, ce type, j’ai vérifié de visu ce matin, me fait dresser les poils sur les bras.
Lui-même tout seul.
Je crains le jour où on dressera la liste
J’irai aux Malouines, avec mes amis argentins. On se sera fait un asado dans la pampa de Patagonie, et après ce sera poissons, poissons, poissons, manchots de Humboldt et marsouins.
Mais pkoi appelez-vous Grégoire Bouillier Bmore ? C’était à la rentrée dernière ce patronyme.
Tentation vachement bien justifiée ! Bravo Marc Court,
Par contre, et ce n’est qu’une considération personnelle, conclusion d’un faisceau de faits observés, je suis convaincu que son action est épaulée depuis le début par un ou plusieurs groupes occultes pratiquant une magie opérative.
Il est très difficile d’aller contre cette magie, qui est bel et bien une magie noire. Elle le rend malin, au sens propre, et invincible. Comme toute magie noire, celui qui la pratique ou en profite est condamné d’avance. C’est une question de temps. Pour ceux qui croient en Dieu, la prière assidue est très efficace pour contrer autant que peut se faire les opérations magiques pratiquées par les groupes qui guident son action.
2017, c’est à des années lumière loin derrière nous !
Le portrait allongé de Valentine : vert, gris, blafard.
Et puis quoi encore ?
Je l’ai vu de mes yeux le premier Thèbes en Grèce et pas de mes yeux le Thèbes en Égypte.
Celui d’Antigone et Oedipe etc.est le grec.
D, ce serait bien trop cher payé. Pour ce prix offrez vous un B211, un Bosendorfer (2 très beaux chez Magne à Versailles autour de 40 000), ou un Kawaï Shigeru.
La Grande Muette commence à remuer le bout de son nez.
Insupportable, en fait
Clopine
Je vous le dis pck c vrai, j’en ai les poils qui se dressent sur les bras.
Mais je nage encore, beaucoup et souvent, ô chance.
Je ne sais pas pkoi cela me fait un effet pareil avec une telle puissance. Cela me questionne.
(Olympiques, Pythiques, Néméennes, Isthmiques … Pindare & les Archives -> salut salut les barbares ; surdiplômés, ou prétendants)
D Cette prophétie du Moine Nil peut renvoyer à trois personnages différents. La date de 1500 ans renvoie ou à un fonctionnaire byzantin ou un moine italien de ce rite. Hélas, et l’on s’en doutait un peu, Si l’un et l’autre s’inscrivent dans des courants ascétiques très forts, il n’a jamais été question d’une prophétie émanant d’eux. Pire, le dix neuvième siècle dont certains milieux faisaient leur miel de toute prophétie plus ou moins authentique, ne la cite pas. Curricque , dont « les Voix Prophétiques » sont le nec plus ultra de la Prophétie ou apocryphe , ou traficotée façon Secret de la Salette, ne la cite pas.. Pire, la prétendue prophétie calqué dans son plan d’autres plus célèbres mais tout aussi fausses. on aimerait savoir comment le pseudo- Nil se débrouille pour jongler avec les calendriers Julien et Grégorien pour fixer une date aussi précise, si elle correspond bien à notre calendrier. Pour ces raisons, Apocryphe à coup sur!
Oui Rose, il y a au moins deux villes portant ce nom…
Merci Marc Court.
@Pour ces raisons, Apocryphe à coup sur!
Vous trouvez que cette tentative de développement sent un peu des pieds ? Moi aussi … une recommandation pour un talc ?
Le lac de Thoune et la chaîne du Stockhorn et pas du Stockholm , copié-collé sans attention sur le site d’Inter.
Bon, alors 1500 ? Et d’un autre auteur que le saint moine Nil ?
Elle commence décidément à me courir sur le haricot, celle-là…
D, ne le prenez pas mal, mon ignorance est grande et il me paraissait qu’une prédiction précise courant jusqu’ nous relevait du gag.
@D. 1500, c’est le prix que j’ai failli payer pour le Pleyel F ayant appartenu au pianiste du quatuor Capet, lequel quatuor, comme vous le savez, est celui dont Proust se payait les services, non seulement chez lui, mais encore dans sa chambre, car c’est dans cette pièce que se trouvait, au 102 boulevard Haussmann, le piano de sa mère (il y a des photos où on la voit jouer). J’y ai renoncé après qu’on m’ait fait comprendre que c’était pousser l’idolâtrie et surtout l’encombrement un peu trop loin.
Bon ben je vais me coucher.
Bonne nuit D.
Je lis « Notas y dietarios » (Destino, 2008) de Josep Pla (grand amateur de littérature française):
« La figura de Grimm siempre me interesó; pero, a pesar de este interés, nunca tuve ocasión de comprar su « Correspondencia ». Este alemán aclimatado al París de mediados del siglo XVIII fue un excelente informador y un hombre muy inteligente. A veces añoro la « Correspondencia » de Grimm. Es absolutamente sorprendente la cantidad de libros fascinantes que son inaccesibles y la enorme cantidad de libros inútiles que se encuentran en el mercado. »
Je vais chez archive.org et je télécharge gratuitement les 16 volumes de sa « Correspondance » (1877-1882), ainsi que les 2 volumes de ses « Mémoires historiques, littéraires et anecdotiques tirés de la correspondance. philosophique et critique, adressée au duc de Saxe Gotha, depuis 1770 jusqu’en 1792. » (1813).
En feuilletant ce dernier livre, je tombe sur ça:
« M. de Voltaire est mort le 30 du mois dernier entre dix et onze heures du soir, âgé de quatre-vingt quatre ans et quelques mois. Il paraît que la principale cause de sa mort est la strangurie [miction douloureuse avec ténesme de la vessie] dont il souffrait depuis plusieurs années, et dont les fatigues du séjour de Paris avaient sans doute hâté le progrès. A l’ouverture de son corps on a trouvé les parties nobles assez bien conservées, mais la vessie toute tapissée intérieurement de pus, ce qui peut faire juger des douleurs excessives qu’il a dû éprouver avant que le mal fût arrivé à ce dernier période. Des ménagemens extrêmes auraient pu en retarder peut-être le terme ; mais il en était incapable. Ayant appris qu’à une séance de l’Académie à laquelle il ne put assister, le projet qu’il avait fait adopter à ces messieurs pour une nouvelle édition de leur Dictionnaire avait essuyé des contradictions sans nombre, il craignit de le voir abandonné, et voulut composer un discours pour les faire revenir à son premier plan. Pour remonter ses nerfs affaiblis, il prit une quantité prodigieuse de café ; cet excès dans son état et un travail suivi de dix ou douze heures renouvellèrent toutes ses souffrances, et le jetèrent dans un accablement affreux. M. le Maréchal de Richelieu l’étant venu voir dans la soirée, lui dit que son médecin lui avait ordonné dans des circonstances assez semblables quelques prises de laudanum qui l’avaient toujours
soulagé très-promptement. M. de Voltaire en fit venir sur-le-champ; et dans la nuit, au lieu de trois ou quatre gouttes, il en prit presque une fiole entière. Il tomba depuis ce moment dans une espèce de léthargie qui ne fut interrompue que par l’excès de la douleur, et ne reprit que par intervalle l’usage de ses sens. […] On sait que M. de Voltaire a regretté infiniment la vie ; eh ! qui pouvait la regretter plus que lui ? mais sans craindre la mort et ses suites. Il a maudit souvent l’impuissance des secours de la médecine ; mais ce sont les douleurs dont il était tourmenté, le désir qu’il aurait eu de jouir encore plus long-temps de sa gloire et de ses travaux, non les remords d’une âme effrayée par l’incertitude de l’avenir, qui lui arrachèrent ces plaintes et ces murmures… Il a vu quelques heures avant de mourir M. le curé de Saint-Sulpice et M. l’abbé Gautier. Il a paru d’abord avoir quelque peine à les reconnaître. M. de Villette les lui ayant annoncés une seconde fois, il répondit sans aucune impatience : « Assurez ces messieurs de mes respects. » A la prière de M. de Villette, M. de Saint-Sulpice s’étant approché du chevet de son lit le mourant étendit son bras autour de sa tête comme pour l’embrasser. Dans cette attitude, M. de Saint-Sulpice lui adressa quelques exhortations, et finît par le conjurer de rendre encore témoignage à la vérité dans ces derniers instans, et de prouver au moins par quelque signe qu’il reconnaissait la divinité de Jésus-Christ… A ce mot les yeux du mourant parurent se ranimer un peu, il repoussa doucement M. le curé, et dit d’une voix encore intelligible : » Hélas ! laissez-moi mourir tranquille ! » M. de Saint-Sulpice se tourna du côté de M. l’abbé Gautier, et lui dit avec beaucoup de modération et de présence d’esprit : « Vous voyez que la tête n’y est plus. » Ces messieurs s’étant retirés, il serra la main du domestique qui l’avait servi avec le plus de zèle pendant sa maladie, nomma encore quelquefois madame Denis, et rendit peu de momens après les derniers soupirs. »
Et cela:
« M. Le Bègue de Presle était médecin et censeur royal. II était véritablement l’ami de J. J. Rousseau, et prenait un grand intérêt à sa santé. Quelque temps avant sa mort, étant allé le voir à Ermenonville, il le trouva remontant péniblement de sa cave, et lui demanda pourquoi à son âge il ne confiait pas ce soin à Madame Rousseau? – « Que voulez-vous », répondit-il, « quand elle y va, elle y reste ».
Et dire qu’il y a des gens qui payent 22 euros pour lire des auteurs infects qui ne reculent vraiment devant aucune indignité !!
Pour en finir avec le petit contresens habituel sur l’expression « à sauts et à gambades » (« On peut lire ce « documentaire subjectif », ainsi qu’il se revendique, par sauts et gambades ou dans la continuité ») :
«Emmanuel Macron décide seul de l’orientation politique, de la force légitime à gouverner et du timing.» Il aurait trois casquettes à la fois : «Président de la République, premier ministre et chef de parti.» (Lucie Castoi)
Quoi ? Ben ça alors ! je ne m’y attendais pas…. On n’est pas sorti de l’auberge !
Lorsqu’il y a deux mois, j’ai annoncé que nous allions nous faire enculer sans vaseline, Paul s’est dressé sur ses ergots, et je lui ai donné raison : quelle grossièreté, sur ce blog !
Sur le reste de toute la ligne, il a eu tort : ce n’était pas propos de café du commerce et c’était pile poil ce qui se passe aujourd’hui au vu et au su de tous.
Remarque 1 :
Nous n’avons plus de Bastille, donc embastiller, c’est niet.
Il reste le château d’If.
Fort Boyard.
L’île de Sylt.
Je préfèrerai le grand nord ou l’ouest.
Remarque 2 :
C’est Paul qui trinque. Elle le raconte sa sœur : il est faible. Je me demande même s’il n’est pas martyrisé par l’autre taré. Elle observe. Écrit.
La mère lui dira « tu aurais pu attendre que je sois morte pour raconter ».
Mais comment la petite fille du Gange aurait elle pu vivre sans raconter ?
N’empêche, y a déjà une erreur dans 2/6 : l’avortement à 18 ans, contrainte et forcée alors que le garçon est envoyé en Angleterre, elle n’en parlera que vers ses soixante ans.
Le second enfant perdu, il est de Robert Anthelme.
G laissé les soucis, tensions, crispations, ce matin à une heure.
Les consultations dureront jusqu’à juin, fin juin 2035.
Le petit, c’est un gros gros caprice qu’il fait. On ne peut pas même instaurer la fessée, parce qu’il serait capable d’en jouir : impasse totale.
Dosto.quand ça te tient. Pas encore lasse. Comme l’amour, ça te colle au cœur et au corps.
Entre l’homme et le piano,chj’aurais choisi l’homme. Le second debout, contre le premier couché. Sans hésitation aucune. Pas l’espace requis pour le piano. Et puis, l’aurait fallu toucher ce meuble. Délicatement. Pourtant, avec immense soin et tendresse, jamais, jamais, je lui aurai fait vivre les pieds dans l’eau.
Et dire qu’il y en a qui ne lisent rien.
Monet n’aurait jamais rencontré son public toujours plus nombreux et conquis , sans Durand-Ruel, salut Passou, et les américains.
Monet n’aura sans doute jamais été aussi maltraité que par ce cacographe qui avait besoin d’un prétexte pour assouvir je ne sais quelle lâcheté.
rose dit: à
Bonne nuit D.
—-
Répons.
À toi aussi, mon bébé.
Do.
Do.
L’enfant Do.
—-
Antienne :
Difficile, suis excitée comme un pou dans la chevelure d’un moine. Un pou heureux quoi.
Madame Rousseau :
Vilaine, à fond de cave.
Revoir l’étang des nympheas…
https://www.ranjirano.net/2017/09/revoir-letang-des-nympheas-jardin-de.html?m=1
Avant de continuer :
6eme et 7eme, suite
» les guerriers de l’hiver »
et
» que du vent »
On se voit jeudi
Bonne suite et lisez !
Erreur de copiage/ collage ci-dessus, corrigée.
Excès d’idolâtrie, pour quoi faire ?
Pablo75 dit: à
Je lis « Notas y dietarios » (Destino, 2008) de Josep Pla (grand amateur de littérature française):
« La figura de Grimm siempre me interesó; pero, a pesar de este interés, nunca tuve ocasión de comprar su « Correspondencia ». Este alemán aclimatado al París de mediados del siglo XVIII fue un excelente informador y un hombre muy inteligente. A veces añoro la « Correspondencia » de Grimm. Es absolutamente sorprendente la cantidad de libros fascinantes que son inaccesibles y la enorme cantidad de libros inútiles que se encuentran en el mercado. »
Je peux traduire, pour les monolingues. Presque tout.
« Le personnage de Grimm m’a toujours intéressé ; mais en dehors de cet intérêt, je n’ai jamais eu l’occasion d’acheter sa Correspondance. Cet allemand, installé à Paris au milieu du 18e siècle, a été un excellent informateur et un homme très intelligent. Parfois, je manque » la Correspondance » de Grimm. C’est absolument surprenant la quantité de livres fascinants qui sont inaccessibles et l’énorme quantité de livres inutiles que l’on trouve sur ce marché. »
Traduction bis : Josep Pla a tout lu sauf la correspondance de Grimm qui pourtant était un homme génial
L’espagnol sans peine.
Pablo 75
[…]intervalle l’usage de ses sens. […] On sait que M. de Voltaire a regretté infiniment la vie ; eh ! qui pouvait la regretter plus que lui ? mais sans craindre la mort et ses suites. Il a maudit souvent l’impuissance des secours de la médecine ; mais ce sont les douleurs dont il était tourmenté, le désir qu’il aurait eu de jouir encore plus long-temps de sa gloire et de ses travaux, non les remords d’une âme effrayée par l’incertitude de l’avenir, qui lui arrachèrent ces plaintes et ces murmures… Il a vu quelques heures avant de mourir M. le curé de Saint-Sulpice et M. l’abbé Gautier. Il a paru d’abord avoir quelque peine à les reconnaître. M. de Villette les lui ayant annoncés une seconde fois, il répondit sans aucune impatience : « Assurez ces messieurs de mes respects. » A la prière de M. de Villette, M. de Saint-Sulpice s’étant approché du chevet de son lit le mourant étendit son bras autour de sa tête comme pour l’embrasser. Dans cette attitude, M. de Saint-Sulpice lui adressa quelques exhortations, et finît par le conjurer de rendre encore témoignage à la vérité dans ces derniers instans, et de prouver au moins par quelque signe qu’il reconnaissait la divinité de Jésus-Christ… A ce mot les yeux du mourant parurent se ranimer un peu, il repoussa doucement M. le curé, et dit d’une voix encore intelligible : » Hélas ! laissez-moi mourir tranquille ! » M. de Saint-Sulpice se tourna du côté de M. l’abbé Gautier, et lui dit avec beaucoup de modération et de présence d’esprit : « Vous voyez que la tête n’y est plus. » Ces messieurs s’étant retirés, il serra la main du domestique qui l’avait servi avec le plus de zèle pendant sa maladie, nomma encore quelquefois madame Denis, et rendit peu de momens après les derniers soupirs. »
Magnifique.
Il y a peu de temps de cela, je me la suis pétée, envisageant sérieusement de me la jouer Voltaire lors de mon escapade à Cavaillon. Sur le fond, la dichotomie Paris/Province, sur la forme Candide ses tribulations et ces gens d’autres mondes, estranjeros.
Ai renoncé, en même temps que je renonçais à raconter l’hôtel d’Agar. Comment décrire un hôtel particulier plein comme un oeuf ?
Et Biel la mort de Voltaire confirme que j’ai eu raison. Dans ce passage délicat, il songe à ses écrits plutôt que d’aller vers D.ieu ? La vessie tapissée de pus à l’intérieur ?
Dans l’Oeuvre au noir, Chapitre la maladie du prieur, Xénon aussi envisage ce que l’on va trouver à l’intérieur après la mort. Le truc qui le strangule au niveau de la glotte qui pousse dedans comme un kyste.
Enfin, les parties nobles intactes, c déjà ça. Le cœur sans doute. Quoi de plus noble ?
Avec Marcelle Pichon, on avait eu les prémices de l’indignité.
Sur 22€, deux à l’auteur, vingt à l’éditeur.
Si Lucie Castets avait été censurée par l’Assemblée nationale, « l’émergence d’une solution alternative aurait acquis alors une légitimité plus forte. C’est la faute politique d’Emmanuel Macron », estime encore François Hollande.
In Le Monde.fr
Le sujet est comment cet homme peut il tolérer une première ministre qui ne serait pas à sa botte ?
Inenvisageable.
Or, cela aurait bien le cas : Lucie Castets n’aurait pas été à la botte du président.
Elle aurait pu lui faire des pâtes à la carbonara.
Le sujet est
Coalition ne veut pas dire compromission, sauf avec lfi et rn
Minoritaire ça veut dire pas majoritaire à l’assemblée
La ligne du parti, c’est fini.
Marcelle Pichon n’a été que le signe avant coureur d’une nécrophilie.
Warren K. Leffler, March on Washington, August 28, 1963
https://lesempio.blogspot.com/2012/02/warren-k-leffler-march-on-washington.html?q=dream
Haydn symphonie 76
Les 76, 77, 78 sont les trois premières symphonies que Haydn a écrites carrément pour le marché et qui révélèrent ses qualités d’homme d’affaires astucieux et parfois peu scrupuleux.
Dans le deuxième mouvement, certains passages anticipent les subtilités schubertiennes.
«Emmanuel Macron décide seul de l’orientation politique, de la force légitime à gouverner et du timing.» Il aurait trois casquettes à la fois : «Président de la République, premier ministre et chef de parti.» (Lucie Castoi)
Quoi ? Ben ça alors ! je ne m’y attendais pas…. Trois casquettes pour l’autodidacte ! On n’est pas sorti de l’auberge aux marionnettes folles !
Page 312
Cette fois, il n’emportait rien.
Crénom.
Fi-ni.
Crénom !
Moi , je possède beaucoup plus de trois casquettes. Mais quand j’entends ce que disent des commentateurs aussi modérés que Jaffré (« la crise la plus importante de la Ve république), je me dis que la situation est grave.
Il n’y a que des gens comme Charoulet pour ne rien voir.
C’est bon les pâtes à la carbobara.
Pour quel marché, renato ?
Celui aux Puces de Saint-Ouen ?
« Prophétie de Nilus, disciple de Jean Chrysostome, huissier au tribunal de Constantinople, théologien et bibliste réputé, souvent consulté par des gens de toute conditions sur différents sujets. Mort en 430. »
Une citation prise au hasard…
MC, vos objections sont bien faibles; à ma connaissance il existait le calendrier Julien au 5ième siècle. La mention de 1900 n’a donc rien d’absurde et d’impossible; simplement ce n’est pas tout à fait notre 1900.
Je n’ai jamais apprécié Voltaire (pas même l’oeuvre, dans laquelle la mentalité de l’auteur est trop présente). Ses derniers instants relatés sont conformes à cette mentalité. Jusqu’au bout ! Une âme de plus dans les tourments pour qui prier.
J’aime beaucoup Voltaire et bien plus que Rousseau.
Je conçois fort bien que son côté moraliste énerve.
N’empêche que
Il faut cultiver notre jardin.
Toutefois, à part le cœur, et les cojones, je ne vois pas trop quelles sont les parties nobles.
Les poumons sont alvéolés, dans les intestins circule la merde. L’estomac est surchargé, trop de gras, trop de gras. Tous les petits trucs raté oesophage etc. c de la mécanique.
Quid des parties nobles ?
la rate, qui s’dilate
J’attends avec la suite des aventures de Duras dans Le Monde.
« 1900 n’est pas tout à fait notre 1900 « Donc il y a quelqu’un , entre « Nil « et nous , qui aurait traficoté cette prophétie, si par hasard elle était authentique, D? Par ailleurs, le silence des duettistes multiprophetiques , de Stenay et Curricque, la ressemblance de l’ensemble avec une littérature apocalyptique colportée fin dix neuvième, laisse peu de chance à son authenticité….Au fait, ce Nil, c’est le dignitaire byzantin ou le moine italien? MC
Pardon, Closer. Dont le goût pour la prophétie apocryphe était jusqu’ici passé inaperçu…
La première fois ils se sont rencontrés aux Roches Noires.
L’hôtel où Marcel Proust descendait avec sa mère 90 ans plus tôt.
C’est fou.
Il avait 22 ans.
C’est du détournement d’homosexuel.
Ça devrait être condamné par la loi.
C’est pire que Benny Lévy.
* avec impatience
Mais lisez au moins Curricque et de Stenay, alias Collin Laherte, si vous voulez des discours construits sur le même plan , tels que le Secret de la Salette, trois fois remanie, ou autres ( Prophétie d’ Orval, déclarée fausse, mais dont la carrière fut brillante …
Renan « Dans le cas de la Salette, la fraude a ete prouvée. Cela n’a pas empêché la Basilique de se construire et les pèlerins d’ accourir ». MC
* Il avait 22 ans.
Petite erreur. 22 ans c’est l’âge qu’il avait lors de sa première lecture. Il l’a rencontrée alors qu’il avait 28 ans.
OK, MC, je n’insiste pas mais je ne vois pas bien la nécessité logique d’avoir quelqu’un entre Nilus ou Nil et nous; il suffit de traduire le 1900 julien en 1900 grégorien…
Restons en là puisque visiblement ça vous énerve…
…qui du coup ne sera évidemment plus 1900…
Oui, oui. Mais entre-temps, l’hôtel fut loti en appartements et c’est son succès de l’Amant qui lui a sonné l’aisance financière pour en acheter un.
Elle, elle est face à la mer, dans l’angle gauche. Je ne sais pas l’étage. J’ai regardé si je la voyais, kais elle était à Montparnasse.
Il lui a donné l’aisance financière. Elle, elle était sonnée. Pck fauchée avant.
Je ne félicite pas Yann Andréa d’être arrivé avec une bouteille de vin.
Badoit,
Volvic
Périer
San Pellegrino
Etc.
Moi, je l’appelle toujours Yann Andréa Steiner.
C’est comme ça.
J’irai, moi à Tarquinia et j’irai sur place. J’irai aussi à Duras, le village de son père. Et j’irai aussi sur le Mékong.
Non.
Les gens mélangent tout et manquent de précision.
« relation épistolaire : « Je lui dis : Je voudrais vous écrire. Elle donne une adresse à Paris. Elle dit : Vous »
Ce n’est pas une relation épistolaire : c’est un monologue épistolaire. Elle lit ses lettres et ne répond jamais. Le jour où il décide d’arrêter, cinq ans de lettres sur vingt cinq ans de vie, cela fait un cinquième de ta vie passé à écrire à qqu’un qui ne te répond pas, ce jour-là, elle se pose la question de comment vais-je vivre sans le lire, et elle accepte la rencontre. Lui va se mettre à boire. Il ne va plus écrire. Elle va lui parler. La nuit. Le jour. In fine, elle n’est jamais revenue du barrage contre le Pacifique et de l’enfance dans le Mékong.
Ton éditrice qui couche avec toi pour te faire retrouver le chemin de l’écriture, et puis quoi encore ?🙄
Enfin, sur la tombe, est toujours là rose blanche que j’y ai déposée.
Les fondations en bois des Roches Noires à Trouville sont irréversiblement attaquées par un champignon…
« Enfin, sur la tombe, est toujours là rose blanche que j’y ai déposée »
La rose blanche artificielle plantée à gauche des stylos ?
https://www.lelezarddeparis.fr/le-cimetiere-du-montparnasse
Non. Plus de pots avec les stylos rose blanche fraîche avec longue tige.
Thomas Clerc en 2007 avait parcouru le 10e arrondissement et non le 20e
1084
commentaires