de Pierre Assouline

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La République des livres
Retour sur la consécration du « syndicat »

Retour sur la consécration du « syndicat »

Récemment interrogée dans l’Express sur l’art et la manière d’obtenir les droits d’édition du nouveau livre de Barack Obama, Sophie de Closets, Pdg des éditions Fayard, confiait à Marianne Payot :

 « Selon moi, dans le registre des Mémoires de président, comme il y a eu De Gaulle et Churchill au XXe siècle, il y aura Une terre promise au XXIème ».

A la réflexion, ce ne sont pas tant les qualités littéraires de « l’écrivain » Obama qui valent d’être discutées : gageons que l’empreinte de l’homme d’Etat les recouvrira bientôt ; c’est plutôt la comparaison avec les deux autres mémorialistes qui fait problème.

Que Charles de Gaulle, nourri de ses lectures de Bossuet, Chateaubriand, Las Cases, Barrès ait eu de longue date la fibre littéraire, et qu’elles aient nourri sa plume de mémorialiste ne fait guère de doute ; que ses Mémoires de guerre soient passées à la postérité comme l’œuvre historique d’un styliste, pléiadisé à raison, n’est que justice. Mais Winston Churchill ? Il avait certes la plume facile, comme en témoignent d’innombrables articles ainsi qu’un grand nombre d’essais et de récits historiques.

Il a été couronné du prix Nobel de littérature en 1953, succédant à Mauriac et précédant Hemingway, excusez du peu, pour l’ensemble de son oeuvre au moment de la parution de La seconde guerre mondiale en six volumes, « « pour sa maîtrise de la description historique et biographique ainsi que pour ses discours brillants pour la défense des valeurs humaines » selon le communiqué de l’Académie suédoise. Encore faut-il préciser que toute sa vie, il s’était fait une certaine idée de l’écriture. Quelque chose de collectif, ce qui est généreux, à ceci près qu’il signait seul.

Quand De Gaulle rédigeait seul les trois tomes de ses souvenirs parus de 1954 à 1959, rivé à son bureau de la Boisserie à Colombey-les-deux églises, face à la fenêtre donnant sur la forêt de Clairvaux et les coteaux champenois s’étendant à perte de vue, Sir Winston, lui, restait au lit dans sa propriété de Chartwell, un cigare dans une main et un verre de whisky dans l’autre, entouré d’une flopée de dactylos et d’une équipe composée de chercheurs, d’archivistes, d’historiens, de généraux à la retraite et de rédacteurs. Ceux que Andrew Roberts, son plus récent biographe (Churchill. Walking with Destiny, traduit de l’anglais par Antoine Capet, 1314 pages, 29 euros, Perrin), appelle avec un goût certain de la litote « ses assistants littéraires ». Churchill les désignait avec des accents plus mafieux comme « le syndicat ».

Il n’y a pas qu’Agatha Christie : lui aussi a eu ses dix petits nègres, pardon, ses « ils étaient dix » comme il convient de le dire désormais. Du fond de son plumard, il dictait à ses multiples plumes sa version très personnelle de l’Histoire ; puis ceux-ci vérifiaient, nourrissaient, documentaient, réécrivaient ; plusieurs jets du manuscrit plus tard, après qu’il eut été soumis à une quarantaine de personnalités qui y étaient évoquées afin de solliciter leur aval ou leur censure (famille royale, responsables politiques, anciens ministres, diplomates etc), le patron le « churchillisait » en le mettant à sa sauce à coups de ratures, de paperolles et d’allongeails. Ce ton si particulier, style épique, lyrique, anecdotique et coloré, qui faisait son succès.

Le Général ne s’y était pas trompé qui, dans une lettre du 26 décembre 1953 à Louis Terrenoire, confiait :

« Ces Mémoires me donnent énormément de mal pour les écrire et pour en vérifier tous les éléments historiques au détail près. Comprenez-vous, je veux en faire une oeuvre, ce n’est pas ce qu’a fait Churchill qui a mis bout à bout beaucoup de choses ».

D’un côté l’œuvre conçue dans la solitude d’un homme d’Etat aux prises avec l’Histoire, obsédé par la vérification et la recherche du mot juste. De l’autre, une oeuvre collective, soumise à l’expertise et aux susceptibilités d’un consortium innombrable, qui aurait pâti d’un manque d’unité n’eut été le souffle d’un artiste de la politique. On s’en doute, chaque camp a ses défenseurs. On ne peut pas dire que l’on ressort convaincu de la lecture de Churchill the Writer. His Life as a Man of Letters (162 pages, Hutchinson) car pour qui a lu l’essentiel de l’oeuvre en question malgré la quantité, le plaidoyer enthousiaste de Keith Alldritt citations à l’appui (publié il y a trente ans) ne suffit pas. En revanche, l’anthologie récemment constituée par Jean-Claude Perrier sous le titre De Gaulle vu par les écrivains. D’Aragon à Zagdanski (312 pages, 8,90 euros, La Table ronde) vient à point rafraichir les mémoires. Même si un certain nombre de contributeurs s’y attachent davantage à l’homme qu’à l’écrivain, l’ensemble est propose un tableau dense et ouvert. Les fidèles sont bien au rendez-vous (Mauriac, Gary, Debray, Rouart, Malraux, Tillinac…) et les impitoyables ennemis du Général ainsi que ses plus féroces critiques  (Aragon, Jacques Laurent, Sartre…). Question de droits? Probablement car il est regrettable que parmi les adversaires du premier, Duras manque à l’appel, et que parmi les plus exacts démolisseurs du second soit absent le Jean-François Revel du Style du Général (Julliard, 1959)

Lorsque le comité Nobel fit connaitre son choix en 1953, l’académie suédoise se vit reprocher son caractère bien peu littéraire et si clairement politique. Quant à son élu, il ne dissimula pas sa déception : il espérait le prix Nobel de paix, faisant peu de cas du génie des livres qu’il signait pour les avoir de tous temps considérés comme un moyen de s’enrichir. Ce qui fut le cas. Mais les membres du syndicat, eux, étaient ravis. La consécration de ces « ils-étaient-même-un-peu-plus-que-dix » est unique dans l’histoire du Nobel.

(photo Henri Cartier-Bresson)

Cette entrée a été publiée dans Histoire, Histoire Littéraire.

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commentaires

1 247 Réponses pour Retour sur la consécration du « syndicat »

Janssen J-J dit: à

@ RM, vous avez besoin de montrer que vous êtes intelligent et kultivès, je comprends votre aliénation

Vous devriez mieux articuler votre jugement sur l’aliénation collective, et surtout expliquer en quoi vous en seriez exempté. (n’ayez pas peur de prendre votre temps sur un seul clavier, croyez-moi, ce sera très peu énergivore, et surtout bénéfique à tous les intelligents kultivables). Merci, bàv.

renato dit: à

Cela dit, JJJ, ceux qui n’ont pas de contenu il ne sont jamais avares de mots !

Jibé dit: à

JJJ : »Chers amis, Bruno Latour est un esprit profondément croyant du post 21è siècle, qui mérite vraiment le Détour, avant de partir et d’être oublié. Sa pensée est profonde, originale, puissante, vertigineuse. IL FAUT s’y coltiner. On en ressort toujours un brin rincé, mais fort bien récompensé. Pour ma part, du moins »

J’ai lu Bruno Latour, L’Hypothèse Gaia maintes fois reprise et analysée, éléments et combinaisons, humains et non humains, homéostasie possible, où atterrir?
C’est un croyant, à la pensée stimulante et plus que ça, entraînante. Suis pas sûr que ce soit le genre de la maison, mais c’est bien de faire passer.

Bernard Lahire (je ne sais pas pourquoi il prend de telles mandales) est un type étonnant, je bosse parfois avec lui, pas loin de lui, c’est un esprit solide et étonnant. Passionnant.

Quant à Rose marie Lagrave, j’ai déjà dit tout le bien que je pense d’elle. L’émission de Laure Adler est un très bon moment de radio, entre elle est Lahire, on passe une vraie heure bleue!

Janssen J-J dit: à

Certes, mais une seule image prend 10 000 fois plus de pixels énergétiques que 100 phrases écrites à partir du commentarium sans lien… Toussa, c de la flemmardise… Quant à s’attarder sur vos photos pour les/vous comprendre, je ne raconte pas la suite du fifrelin… Bàv,

renato dit: à

« Quant à s’attarder sur vos photos pour les/vous comprendre… »

Personne ne vous demande de les comprendre : ce serait trop vous demander puisqie vous êtes la sociologie.

Jibé dit: à

Christiane
j’ai beaucoup lu Kafka, y compris le Journal, en y revenant de temps en temps. C’est peu de dire que tout son être me parle et me pèse en même temps. Me sens mal armé pour tenir face à ses hantises, tant elles me (nous) parlent. Parce que c’est un être hanté, Kafka, jamais en repos ni en joie. Un questionneur sans fin, sans réponse, sans espoir.

Janssen J-J dit: à

@ Suis pas sûr que ce soit le genre de la maison, mais c’est bien de faire passer.

Non c’est pas le genre, merci jibé, mais il faut néanmoins persister dans l’entrisme pour saper voire désintégrer la paresse du ronron des erdéliens de ce blog, incapables pour la plupart d’entre eux, de faire un pas de côté, des fois qu’ils se ramasseraient la gueule et esquinteraient leurs certitudes ancrées dans leurs petites ZDC littéraires (aliénées ?).

renato dit: à

Avec un écrivain dont je tairais le nom on s’est amusés à lire Kafka et Beckett comme auteurs comiques, et ça marche.

Paul Edel dit: à

Sur mon blog, dansla partie des commentaires, je donne ce matin le texte du testament de Kafka.le lendemain de sa mort, plusieurs éditeurs allemands voulaient éditer ses œuvres inédites.

Janssen J-J dit: à

@ ce serait trop vous demander puisqie vous êtes la sociologie.

Bref, toujours à côté de la plaque italienne, même le matin à jeun… Allez… un peu de mumuse pour nous calmer les nerfs, je vais chez vous… Ca mange pas de pain azyme ni trop de pixelles, parait-il, et ça réunit en général les faux frères…
https://www.youtube.com/watch?v=HixQNeSjMoQ

Janssen J-J dit: à

tiens, Paul n’a pas attendu RM pour faire sa pub… Bon, j’allons aller voir ça. Merci Paul.

renato dit: à

Mumusez-vous, JJJ, il se pourrait que vous arriviez à réfléchir réellement.

Janssen J-J dit: à

M’étonnerait… C’est pas mon fort.

D. dit: à

Où peut-on trouver votre blog, Paul Edel ?
Une recherche « blog paul edel » m’amène ici même ou sur cneffpaysage.

puck dit: à

« C’est peu de dire que tout son être me parle et me pèse en même temps. Me sens mal armé pour tenir face à ses hantises, tant elles me (nous) parlent. Parce que c’est un être hanté, Kafka, jamais en repos ni en joie. Un questionneur sans fin, sans réponse, sans espoir. »

je pense que c’est pour ça qu’il a demandé à son pote de ne pas publier ses écrits.

Kafka devait être un type cool, ça l’aurait emmerdé de savoir qu’il allait vous rendre aussi malheureux.

Maintenant c’est vrai qu’il aura refilé du boulot à des armadas d’exégètes philosophes, psychanalystes etc… et même des sociologues.

il devait savoir le sort funeste qu’il attendait.

Paul Edel dit: à

D.
Vous tapez: Paul Edel le blog
vous entrez dans mon club .

puck dit: à

il faut absolument lire le dernier texte écrit par Kafka, il y parle de nous, de vous lecteurs, campé sous la forme d’un imprésario qui lit dans un train pendant que son funambulisme dort dans le filet situé en haut du compartiment (sûr qu’il avait de l’humour).

c’est un texte testamentaire qui montre la façon dont il voit les lecteurs et la lecture, et qui explique sa volonté de ne jamais être publié.

en fait je crois qu’il n’aimait pas les lecteurs, sas doute à raison.

puck dit: à

quand je vous lis parler de Kafka ça me fait penser à pedro quand il parlait de musique : là à 1mn20 on entend la mort, et là on entend le vent dans les arbres, et là on entend couler le petit ruisseau dans la forêt etc…

ben non : tout ce qu’on entend c’est des notes, et tout le reste c’est des histoires qu’on se raconte dans sa tête.

et voilà, l’autorité avec un petit ou un grand « a », le père, Dieu, Israël, la prémonition de ce qui va advenir etc… c’est tout des histoires que vous vous racontez dans vos têtes.

ou à ce compte là il faut dire que Mary Shelley avec son Frankenstein avait eu aussi la prémonition d’un tas de trucs, même du nazisme pourquoi pas ?

puck dit: à

Jazzi !!!! toi qui avec tes 3 neurones qui se battent en duel aime bien les bouquins qui ne font pas réfléchir : j’ai pas raison que nos lecteurs ils enfilent les mouches ?

puck dit: à

dommage que le père de Kafka n’était pas écrivain, ça nous aurait permis d’avoir sa vision des choses.

être père n’est jamais une chose facile.

puck dit: à

un autre exemple, au hasard Flaubert (parce que c’est le plus parlant).

tous les lecteurs, vous tous savez que c’était un bonhomme inconsistant à la pensée inconsistante, bas de plafond et bête comme ses pieds.

je veux dire il suffit de lire seulement 3 des ses lettres avec un minimum de lucidité pour s’en convaincre tellement c’est évident.

et pourtant il fait toujours l’objet d’un culte sans limite à cause de quoi ? de son style et de phrase emberlificotée qu’il mettait des mois à pondre !

et voilà pourquoi Kafka n’aimait pas les lecteurs ! et il avait mille fois raison, de ne pas aimer les lecteurs !

les lecteurs ne sont des inventeurs de cultes mal placés et injustifiés, ils refont avec les livres et les auteurs les mêmes bourdes qu’ils ont fait avec Jésus et Mahomet !

puck dit: à

exemple :

« pour Kafka, être exclu du monde veut dire exclu de Chanaan, errer dans le désert, et c’est cette situation qui rend sa lutte pathétique et son espérance désespérée, comme si jeté hors du monde, dans l’erreur de la migration infinie, il lui fallait lutter sans cesse pour faire de ce dehors un autre monde. […] Lutte sans issue et sans certitude, où ce qu’il lui faut conquérir, c’est sa propre perte, la vérité de l’exil et le retour au sein même de la dispersion. […] »

Jazzi dit: à

« Kafka n’aimait pas les lecteurs ! »

On peut dire que tes trois neurones te permettent de penser :

Kafka était lecteur
Kafka ne s’aimait pas
Kafka n’aimait pas les lecteurs

Puissant, puck !

Marie Sasseur dit: à

Ils ont les soutiens qu’ils peuvent. Apres tout , il en va de leur life, lol.

Dont une vieille hystérique , extase sous lsd, qui déroule du papier cul, a qui n’en veut pas, espère redonner de la crédibilité, a un vieux débile haineux, qui entre diableries et paranormal, aura bien montré la faillite de l’akademie.

puck dit: à

et cette même religiosité on la retrouve dans toutes strates de la société : un joueur de foot comme Messi est pour le bas peuple, que l’on considère inculte, ce que Kafka est pour des lecteurs qui se pensent intelligents et placé au dessus de ce bas peuple qui voue un culte à un joueur de foot.

et ça c’est tout sauf fair play.

est-ce que les livres ne servent à qu’à ce manque de fair play ?

et après on s’en prend à un sociologue qui écrit sur Kafka : hého pas touche ! Kafka c’est un domaine réservé !

réservé à qui ?

Janssen J-J dit: à

Kafka était lecteur
Kafka ne s’aimait pas
Kafka n’aimait pas les lecteurs

Syllogisme de l’omerta, comme dirait bon cioran,

Marie Sasseur dit: à

Quant a la vieille conne érotomane, qui me spame en permanence sur ce blog , alcoolique pas très anonyme, on se souviendra, que veule, était un faible mot, pour la remercier de ses bons soins, sans doute.
Qu’elle se contente de sonder les nez, après tout, il n’y pas de sot métier.

puck dit: à

Jazzi exact ! je pourrais te retrouver les extraits de son journal qui le prouvent ! (mais j’ai trop la flemme) la littérature entraine le lecteur et l’auteur vers un monde hors du monde, le lecteur le nez plongé dans son livre vit loin des êtres qui l’entourent.

C’est d’ailleurs ce sentiment de solitude et d’exil qui explique ces commentaires de Blanchot ou de l’autre suisse à la noix; ils font de Kafka le miroir de leur propre exil et solitutde parce qu’ils sont vieux et qu’ils savent qu’il est trop tard pour eux : ils ne retrouveront plus leur innocence du coup ils se vengent en nous plombant le moral !

Marie Sasseur dit: à

@parce qu’ils sont vieux et qu’ils savent qu’il est trop tard pour eux 

Surtout que F. Kafka aura eu une vie courte et bien remplie, et qu’il échappe à leur convoitise.

puck dit: à

le trapéziste c’est « premier chagrin », son dernier texte c’est « Joséphine », mais c’est pareil.

puck dit: à

« Surtout que F. Kafka aura eu une vie courte et bien remplie, et qu’il échappe à leur convoitise. »

oui, illustration le « mais aussi » de cet extrait :

« il y a quelque chose de la pauvre et brève enfance, quelque chose du bonheur perdu qui ne se retrouve pas, mais aussi de la vie active d’aujourd’hui, de son petit enjouement incompréhensible et toujours là pourtant, et qu’on ne saurait tuer »

D. dit: à

Merci Jazzi.

christiane dit: à

Eh bien, C.P., votre expression « faire le saucisson » drôle et absurde plaît beaucoup. On vous l’emprunte sans guillemets pour se hausser !

christiane dit: à

Ce testament , il est connu. La désobéissance de son ami max Brod aussi.
S’il voulait vraiment l’anéantissement de toute son œuvre, il pouvait la détruire. Donc, il savait. Trouvait-il ses écrits importants, publiables ? Difficile de répondre… Pensait-il à des lecteurs posthumes ? Il ne pensait pas comme Flaubert… Un contrat avec la mort ? Être malgré soi…

christiane dit: à

Puck, je vous trouve vaniteux.

renato dit: à

Septembre 1917, Kafka a Zürau, finalement lointain des puissances qui le persécutent : la famille, le travail, les femmes.

C.P. dit: à

Christiane, Jacques sait bien que cela ne diffère guère de « faire l’andouille ». Ou de « faire le jacques » (l’expression existe aussi en anglais). Elle n’est pas si péjorative, puisque c’est « faire le bêtiau, faire semblant »…

Claudio Bahia dit: à

MC dit:
« Malheur à qui suscite votre intéret. » (parlant de Marie Sasseur)
On ne peut être plus clair

Marie Sasseur répond:
« Courtaud, me suis arrêtée a la première ligne de votre dernier » commentaire « .

Il vous faudra plus de 3 claviers pour venir à bout d’une certitude, forgée au fil des ans. Vous êtes un con. »
Et toujours personne pour prendre cette barata avec une pincette, la jeter dans la cuvette et tirer la chasse d’eau ?
j’avais déjà posé cette question à Passou, il y a longtemps, mais pas de réaction, hélas

et alii dit: à

Avec quel écrivains KAFKA ressentait-il des affinités?

renato dit: à

Kafka disait lire avec intérêt la prose de Walser qu’il tenait comme l’un de ses écrivains préférés et a reconnu comme un prédécesseur idéal,

et alii dit: à

Le 21 août, il note ainsi dans son Journal :

1 . Journal, 21 août 1913, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1984, p. 307.
J’ai reçu aujourd’hui Le Livre du juge de Kierkegaard. Comme je le pressentais, son cas est très semblable au mien, en dépit de différences essentielles, il est situé pour le moins du même côté du monde. Il me confirme comme un ami1. Kafka

renato dit: à

et L’a reconnu

MC dit: à

Oui . Une explication possible est qu’on tolère ou encourage une certaine dramaturgie dans ce blog ou ce personnage a un emploi précis, le seul peut-être qu’il occupe vraiment dans le monde réel, Claude Bahia.Ce qui lui permet de déverser sa bile et sa mégalomanie en toute impunité. Mais il m’en faut plus pour m’impressionner, et je doute que les insultes soient le meilleur moyen pour convaincre quiconque sur ce blog de son enlouissante supériorité. Bien à vous. MC

et alii dit: à

merci, renato

christiane dit: à

Oui, C.P, faire l’andouille est connu ainsi que son sens. Faire saucisson est moins connu et m’avait amusée sous votre plume. Mais le voir employé d’une façon répétitive devient ridicule.
Bon, à part cette expression maintenant galvaudée, qu’avez-vous à nous dire de Kafka ?

Moralès sed laisse dit: à

« il se pourrait que vous arriviez à réfléchir réellement. »

« pour convaincre quiconque sur ce blog de son enlouissante supériorité »

x dit: à

oui et alii, il me semble même qu’il avait appris le danois pour le lire dans le texte

MC dit: à

Rectification : lire il « semble que ce blog permette une certaine dramaturgie « Encourager est excessif

christiane dit: à

Claudio,
Comme M.C, je pense que c’est un rôle peut-être tenu par un pilier du blog. Exaspérante, vulgaire, insulteuse mégalomane, parfois séductrice, elle ne retient guère mon attention. Toutefois, elle m’a donné envie de relire la fin du roman de Letellier et ce chapitre hilarant où il est invité à une conférence en mort… pas mort, auteur de « son » livre qu’il méprise… Et d’un suicide dont il n’a pas grand chose à dire.

Bref, parfois, ses commentaires valent le détour mais c’est rare, son utility étant d’habiter la fange et le mépris. D’ailleurs, rien ne prouve que ce n’est pas un homme qui tient ce rôle, s’amusant ailleurs à être autre sous un autre pseudo. N’oublions pas que ce blog est un grand jeu…

x dit: à

Reprendre une expression qui nous a fait sourire ce n’est pas nécessairement la « galvauder », c’est plutôt un petit signe amical à celui qui l’emploie. Tant qu’on n’oublie pas ce que l’on a appris des autres…

Reconnaissance de dette : merci à BLOOM, d’avoir évoqué Derrière la vitre de Robert Merle. Je ne connaissais pas ce roman que j’ai eu un grand plaisir à lire.
(Comme quoi je ne fais pas toujours la petite bouche® devant un roman choral ou polyphonique ou « simultanéiste » comme Merle le dit lui-même)

Marie Sasseur dit: à

Ils sont en train de défaire une idole qu’ils se sont fabriquée. ptdr.
Ah oui, Kafka et Joséphine, quelle prescience.

Marie Sasseur dit: à

bahia de tous les saints, que n’uses tu ici d’un pseudo unique. On doit être 2 ou 3 à ricaner de plus belle, lol.

et alii dit: à

Quand [l] es autres se marient, ils sont presque rassasiés, et le mariage ne représente pour eux que la dernière et belle grosse bouchée. Pas pour moi : je ne suis pas rassasié […]. J’ai une telle faim de mon travail qu’elle me fait perdre tout ressort11.
lettre à Felice qui aide à penser un « champion de jeûne »

Janssen J-J dit: à

Je signale une intervention chez Edel au sujet de Kafka-Hitler. Je crois qu’elle a plus d’intérêt chez lui qu’icite, mais je n’en sais rien, à vrai dire. Parfois, on a juste envie de changer de chrême.

et alii dit: à

Elon Musk révèle être atteint du syndrome d’Asperger

Marie Sasseur dit: à

Tweet #Un modèle d’enquête littéraire. La lecture en est captivante. Une prouesse quand on sait que l’auteure ne l’a finalement jamais rencontré .
A propos d’A. Chemin et Kundera.

On se souvient de son feuilleton sur Houellebecq ,et cela ne plaide pas en faveur du  » modèle  »

Toute autre est l’enquête menée par Florence Aubenas, du même journal, propos de G. Thomassin, quel choc. Quel talent.

C.P. dit: à

Christiane, rien d’autre que ce qui est rappelé ici et encore. J’ai relu la « Postface au PROCES » de Bruno Schulz pour être sûr qu’il ne fait aucun rapprochement avec ce qu’aurait pu lire Kafka. Dans ses articles de critique, Schulz compare parfois (pour les différencier d’ailleurs) des écrivains de son temps avec Kafka, mais ce dernier est mort depuis longtemps.
Tout de même, Schulz, dans une lettre à Zofia Nalkowska, rappelle que Kafka aimait lire les « histoires juives » du rabbin Baal Shem Tov rassemblées par Martin Buber, mais cela est bien connu.

L’interprétation du PROCES par Schulz (que j’aime beaucoup) m’intéresse toujours. Elle n’a rien à voir avec la bureaucratie, etc. Joseph K. est en un sens bel et bien coupable, et pas seulement aux yeux d’instances judiciaires vulgaires, parce qu’il « raisonne au lieu de se rendre » (c’est une « faute », dit Schulz lui-même) dans sa recherche de la Loi et d’une plus haute instance. D’où le discours du prêtre.

et alii dit: à

jeux j’apprends juste que des femmes ont trouvé une issue à leur condition qui les enfermait dans leur foyer (en amérique) dans le lancement d’un jeu renouvelé Après la Seconde Guerre mondiale, le lieu de fabrication du mahjong pour le marché américain est passé de la Chine aux ateliers de fabrication de plastique à New York.!
De MAHJONG: un jeu chinois et la création de la culture américaine moderne par Annelise Heinz. Copyright © 2021 par Oxford University Press et publié par Oxford University Press. Tous les droits sont réservés.

B dit: à

Quant a la vieille conne érotomane, qui me spame en permanence sur ce blog , alcoolique pas très anonyme, on se souviendra, que veule, était un faible mot, pour la remercier de ses bons soins, sans doute.
Qu’elle se contente de sonder les nez, après tout, il n’y pas de sot métier.

La femme aux mille et un amants n’en a pas encore assez, il lui faut en plus diffamer, insulter, rabaisser. Tous les noms que vous citez sont salis par le simple fait d’ être cités par vous. Faut il sans diffamer cette fois publier un début de la liste hétéroclite de vos conquêtes marchandes dans cette économie libre? Vous êtes si discrète et si volontaire à la fois pour suggérer chacun de ceux qui succombe à vos charmes qu’il serait facile de la produire, cela plus ce que chacun fait et que tout le monde sait. Vous ne manquez assurement pas d’air, ni de culot. La malhonnêteté et la perversité vous tiennent lieu d’oxygène. Pauvre chose folle qui dysfonctionne fièrement et exhibe sa folie. Rassurez-vous, je ne souhaite en aucun cas la partager, madame et j’envie d’aucune façon votre entourage qui on peut le supposer aura été à bonne école. Au moins si j’écouvillone comme vous le mentionnez je ne me laisse pas sodomiser pour quelques dollars de plus.

Marie Sasseur dit: à

C’est déjà l’heure des soudard-e-s ?

Vite, à demain !

B dit: à

Je n’envie. Décidément.

B dit: à

Pouf.asse mais mâtinée bonne bourgeoisie, d’où cette clientèle propre sur elle.

Jean Langoncet dit: à

@L’interprétation du PROCES par Schulz (que j’aime beaucoup) m’intéresse toujours. Elle n’a rien à voir avec la bureaucratie, etc. Joseph K. est en un sens bel et bien coupable, et pas seulement aux yeux d’instances judiciaires vulgaires, parce qu’il « raisonne au lieu de se rendre » (c’est une « faute », dit Schulz lui-même) dans sa recherche de la Loi et d’une plus haute instance. D’où le discours du prêtre.

Peut-être pas sans rapport avec le Schmilblic : https://www.courdecassation.fr/IMG/File/9-intervention_gridel.pdf

B dit: à

Votre culture vous sert de cache sexe, sur les vidéos elle ne se voit pas, Sasseur.

et alii dit: à

Un témoignage émouvant de Yves Duteil sur Radio J. Il est le petit-neveu du capitaine Dreyfus.
Yves est le petit-neveu du capitaine Dreyfus, à qui il a consacré une chanson (Dreyfus) sur l’album Touché. Plusieurs membres de sa famille, dont Francis Dreyfus (1940-2010) et Avrom Dreyfus, sont très impliqués dans la création musicale, aux maisons de disques Dreyfus et Polygram, et aussi à EMI France.
Yves Duteil est également le président de l’Association APRES (Assistance aux populations et réhabilitation des espaces sinistrés) qu’il a fondé avec son épouse, Noëlle Duteil. APRES a construit l’école Apres School, une école en résidence située au sud de Pondichéry (Tamil Nadu, Inde).

Elle offre un nouvel avenir aux enfants les plus défavorisés des castes intouchables et leur permet d’accéder à l’enseignement. Martine et Lionel (frère de Noëlle Duteil) Mallard gèrent l’école sur place tandis que l’Association APRES collecte les dons. En 2017, Apres School est intégrée à Vudhavi Karangal .

Jean Langoncet dit: à

Un saucisson, d’accord, mais un saucisson d’âne ?

B dit: à

Dont une vieille hystérique , extase sous lsd, qui déroule du papier cul, a qui n’en veut pas, espère redonner de la crédibilité, a un vieux débile haineux, qui entre diableries et paranormal, aura bien montré la faillite de l’akademie.

La votre n’est plus à démontrer, vous avez eté radiée de ordre pour lequel vous exerciez, dois-je avoir saisi. Auriez vous récuperez votre droit à exercer? J’ajoute chère dame, que je ne bois ni ne me drogue ce qui vous concernant laisse à penser. Mais merci pour vos courriels douteux. Désolée encore mais la consommation de cocaïne consommée ou vendue, par exemple, servant à financer les réseaux terroristes, rien que pour cela je ne m’y résoudrait pas.

B dit: à

Et inutile de vandaliser mon véhicule, ma boîte à ‘entre, ou je ne sais quoi. Merci d’avance. C’est déjà fait.

Jean Langoncet dit: à

« touche pas à sasseur » ; mais quel bon slogan pour un pin’s, B

B dit: à

A lettres.

christiane dit: à

Oui, C.P.
Il questionne cet exil loin du judaïsme au sein d’un peuple en exil. L’inculpation incompréhensible.interdictiln de séjourner hors d’une autorisation qui ne vient jamais. Comme s’il était séparé à jamais des autres sur terre. Alors de l’absurde envahit des romans on dans le réel mais dans un décalage permanent dans ce réel imagé par des portes, des couloirs, des plafonds trop bas, des escaliers, les fenêtres qui séparent et sont objets de désir. La cage des mots. Le réel contre lui.
Je vais lire le livre que vous évoquez.

Soleil vert dit: à

Arthur Larrue – La diagonale Alekhine – Gallimard

B dit: à

Jean, pour sûr, elle a de temps à autre de tels appuis que vous vous retrouvez avec des PV non justifiés. Un tas de marmots bien placés qui malheureusement rejoignent la horde des clebs quand il est question de fesses et plus si affinités.

B dit: à

Marlous.

B dit: à

Pour finir, je adressait ce matin à Court et réagissais cet après midi à votre intervention injuste et menteuse, bref á votre mentalité pourrie qui s’ignore.

B dit: à

M’ADRESSAIS.

C.P. dit: à

SCHULZ, « Les Boutiques de Cannelle », « Le Sanatorium au croque-mort », « Essais », « Correspondance » », éd. Denoël, 2004. « Les Boutiques… » et « Le Sanatorium… » avaient été publiées auparavant (1974) par Maurice Nadeau aux mêmes éditions.

B dit: à

Resoudrais. Mes excuses.

Restez donc entre ignobles, chouchoutez-les et moquez les ensuite en les traçant par d’habiles et subtiles suggestions. Depuis le temps, c’est gros comme un camion. Quelle rigolade au comptage.

https://youtu.be/Uh0vcy6FfuI

christiane dit: à

Vous aviez écrit sous le billet d’octobre 2015 de Carole Vantroys : « Dans l’ombre de Bruno Schulz »
« Merci pour cet article, je lirai ce livre, pour Juna…
Je suis fidèle, quant à Bruno Schulz, à l’édition Denoël de 2004, préfacée par Serge Fauchereau, postfacée par Maurice Nadeau. J’ai dit ailleurs, mais de nouveau à Lola, que j’avais été heureux de l’exposition « Bruno Schulz », écrivain ET dessinateur, au Musée du Judaïsme il y a quelques années.
Enfin, le court essai qu’est la postface de Schulz est à mon sens la critique la plus convaincante du « Procès » de Kafka, bien moins sensible à la bureaucratie judiciaire, comme on le dit aujourd’hui, qu’à une culpabilité d’un autre ordre. »

B dit: à

Gnagnagna.

christiane dit: à

C.P. dit: « SCHULZ, « Les Boutiques de Cannelle », « Le Sanatorium au croque-mort », « Essais », « Correspondance » », éd. Denoël, 2004. « Les Boutiques… » et « Le Sanatorium… » avaient été publiées auparavant (1974) par Maurice Nadeau aux mêmes éditions. »

Merci je vais commencer par la postface du « Procès »

Bloom dit: à

Une partie de ma famille est à Tel Aviv, où on oublie un peu la militarisation de la vie civile, mais ailleurs, quelle pesanteur!

Les nuits et les jours de Tel Aviv ont effectivement beaucoup d’allure, Jibé. Haïfa est très intéressante aussi, plus judéo-arabe que sa voisine sybarite. A l’oral du Capes, je suis tombé sur une nouvelle de l’excellent Mark Helprin (Ellis Island and other Stories) dont l’action se déroule sur le Mont Carmel où que j’avais beaucoup fréquenté quelques mois avant. Pas de hasard. C’est à Haïfa que vivait Mahmoud Darwich…
Une rencontre Enderlin-Barnavi, c’est ce que Churchill aurait appelé un « summit meeting ».
Étiez-vous au bord du Kinneret, où le vent se lève tous les après-midis pour ébouriffer les palmiers?

Bloom dit: à

où que j’avais beaucoup fréquenté = oublier le « où »…’tain de machine!

Jean Langoncet dit: à

(@succédant à Mauriac et précédant Hemingway, excusez du peu
c’est du même tonneau que ce tueur de flic s’échappant sur une trottinette électrique ; ne peux m’empêcher de rire … je dois avoir l’esprit mal placé)

Jibé dit: à

Les bords du Kinneret, oui! Le lac de Tibériade, je me souviens de soirs frisquets et de journées douces.
Le kibboutz où j’ai passé quelques temps, donc, est devenu, entre autres activités, une maison d’hôtes.
Le Mont Carmel, au dessus de Haïfa, beau souvenir! J’y retourne aussi, par là. La présence palestinienne et cette identité fortement marquée par le port, les parfums, les contrastes. J’ai un cousin qui bosse à l’université là-bas, un scientifique -pas comme moi- dont l’appart, en hauteur, surplombe une rue arabe où on est encore au siècle dernier, avec petits commerces arabes et acheteurs juifs, dans une ambiance tranquille (électrique quand ça chauffe ailleurs, mais jamais bien grave jusqu’ici). Des migrants d’Afrique aussi, et là comme en France, une grande pauvreté et pas mal de racisme.

Marie Sasseur dit: à

S’il y a un écrivain qui n’a pas écrit autre chose que ce qu’il voulait dire et raconter, c’est bien Kafka .
Qu’il serve de prétexte à d’autres pour se la raconter, c’est leur problème, pas celui de Kafka.

christiane dit: à

JJJ,

« Jaser » signifie tenir des propos désobligeants ou moqueurs, voire d’extrapoler, vis-à-vis d’une personne, pour le simple plaisir de dire du mal.
Synonymes : cancaner, dégoiser, critiquer

Ici rapprochement avec le pseudo « Jazzi » et son commentaire désobligeant.

« Hot ! hot ! hot ! (chaleur !)
Examen de thermodynamique.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/10/04/lequel-est-le-plus-chaud-le-paradis-ou-l-enfer_1770383_1650684.html

ou, un autre voyage :
Death Valley, l’enfer sur Terre
Dans la Vallée de la Mort, les températures oscillent entre 0°C les nuits d’hiver à plus de 54°C au cœur de l’été. Une terre d’extrêmes, où se côtoient des étendues craquelées de sel, des montagnes noires et des roches sculptées par les vents, un cratère de volcan de 800 m de diamètre, des mines abandonnées et des dunes.

Marie Sasseur dit: à

Ce canular sur la thermodynamique a été donné sur la rdl au moins 4 fois, dont 3 par moi.. eh oui faut avoir potassé pour pouvoir en rire.

Marie Sasseur dit: à

Ah non, je préfère celle-ci de leçon sur la thermodynamique

L’Enfer, le Paradis et la physique

L’enfer est-il endo ou exothermique

Un professeur de physique bientôt à la retraite était en train de préparer son dernier examen pour ses élèves. Il s’agissait de thermodynamique. L’humeur joyeuse, il décida que le sujet de l’examen serait  » L’enfer est-il endo ou exothermique? »

Le professeur n’avait aucune idée de la façon dont ses élèves allaient réagir, il ne savait comment il noterait les copies non plus, mais il était prêt à récompenser tout travail dont la logique tenait debout. La copie la plus originale fut celle-ci :

http://vadeker.net/articles/humour/enfer_paradis.html

Marie Sasseur dit: à

ou, un autre voyage :
Death Valley, l’enfer sur Terre

Pfff, ce voyage je l’ai fait aussi.

Ah y’a pas de hasard.

et alii dit: à

je vais vous raconter une blague sur hot !
il s’agit d’un homme frileuxprécipité en enfer auprès des diables et lors qu’un nouvel entrant arrive, il crie « fermez la porte , pas de courants d’air ici »
bonsoir

Marie Sasseur dit: à

@« Un image vaut un tas de mots ? »

Mais c’est bien aussi avec une légende, MS !

La légende, c’est Coco Chanel et Churchill. Le chien, je sais pas.

Janssen J-J dit: à

merci CH. pour moi jaser, je l’emploie comme mes amis québécois d’où je l’ai appris avec ma blonde, pour dire simplement : avoir le plaisir de bavarder de tout et n’importe quoi, sans malveillance a priori. Je comprends mieux : « je jase sur jazmn, malveillant à mon égard, et je l’enfonce après l’avoir longtemps adulé »… Certes. C’est souvent comme ça parmi les couples de jazz…

C.P. dit: à

Oui, c’était bien cette exposition au mahJ en 2004. Elle coïncidait avec le gros livre complet publié chez Denoël. Les « Essais critiques » de Schulz dans les années 30 sont consacrés évidemment à Gombrowicz, Witkiewicz, Witt, Breza, Nalkowska, mais également au Bosnien Ivo Andric, à des écrivains allemands…et à Aragon, Bernanos, Mauriac, Giono, Irène Nemirovsky. La postface de Nadeau compare, avec des ressemblances mais aussi bien des différences, Schulz à Kafka.

christiane dit: à

Et Alii dit: « je vais vous raconter une blague sur hot !
il s’agit d’un homme frileux précipité en enfer auprès des diables et lors qu’un nouvel entrant arrive, il crie «fermez la porte, pas de courants d’air ici»
bonsoir. »

Excellent !

et alii dit: à

pour moi, c’est le jet d’eau qui jase!
Tes beaux yeux sont las, pauvre amante!

Reste longtemps, sans les rouvrir,

Dans cette pose nonchalante

Où t’a surprise le plaisir.

Dans la cour le jet d’eau qui jase

Et ne se tait ni nuit ni jour,

Entretient doucement l’extase

Où ce soir m’a plongé l’amour.

christiane dit: à

Merci, C.P
Je retiens chez Denoël. Les « Essais critiques » de Schulz

christiane dit: à

JJJ dit « Je comprends mieux : «je jase sur jazmn, malveillant à mon égard, et je l’enfonce après l’avoir longtemps adulé»… Certes. »

Moi itou. Ce n’était certes pas de l’adulation mais de l’amitié mais à force de recevoir ses piques, je l’envoie au diable.

Jazzi dit: à

BRUNO SCHULZ

Fantômes de printemps

Bruno Schulz est né en 1892 à Drohobycz, une petite bourgade de Galicie, située alors à l’extrémité de l’Empire autro-hongrois et qui fut rattachée à la Pologne après la Première Guerre mondiale. Fils d’un drapier israélite, il étudia la peinture et l’architecture à Vienne et revint enseigner le dessin dans sa ville natale. Auteur de deux recueils de récits : Les Boutiques de cannelle (1934) et Le Sanatorium au croque-mort (1937), il fut abattu par un SS dans le ghetto de Drohobycz, en novembre 1942. Son corps fut jeté à la fosse commune et le manuscrit du roman auquel il travaillait n’a jamais été retrouvé. Malgré une œuvre restreinte, où Bruno Schulz mêle à ses souvenirs d’enfance un univers empreint d’onirisme et de fantastique, il est considéré comme l’un des plus grands écrivains polonais du XXe siècle, dans la lignée de Proust et de Kafka. On peut se rendre compte de son style singulier dans cet extrait du recueil paru sous le titre Le printemps, tiré du Sanatorium au croque-mort, et publié dans la collection folio en 2005.

« Avons-nous atteint le cœur des choses, le chemin s’arrête-t-il là ? Nous sommes au bout de nos mots qui, dès lors, deviennent oniriques, embrouillés et fous. Pourtant, c’est seulement au-delà des mots que commence ce qui, dans ce printemps, est le plus grand et le plus indicible. (…)
Maintenant nous savons enfin sur quoi a poussé ce printemps et pourquoi il est si triste, si grevé de savoir. Ah, nous ne le croirions pas si nous ne l’avions vu de nos propres yeux ! Voici les labyrinthes, les entrepôts intérieurs, voici les tourbes encore tièdes, cendres et poussières. Histoires séculaires. Sept couches, comme à Troie, couloirs, casemates, trésors. Que de masques d’or alignés, aux sourires aplatis, que de visages rongés, de momies, chrysalides vides. C’est ici qu’ils se trouvent, ces columbariums, ces tiroirs à cadavres où gisent les morts desséchés, noirs comme des racines, attendant leur heure ; ici les grandes vitrines où ils sont exposés dans des urnes, des bocaux, où ils restent des années durant sans que personne les achète. Peut-être s’agitent-ils déjà dans leurs nids, déjà complètement guéris, purs comme l’encens, drogues odorantes, gazouillantes, réveillées et impatientes, pommades et baumes matinaux essayant avec le bout de la langue leur propre goût. Ces pigeonniers murés sont pleins de becs sortant de l’œuf et du tout premier babillage, tâtonnant et lumineux. Il naît soudain une atmosphère matinale, d’avant le temps, dans ces longues allées vides où les morts reposés se réveillent un rang après l’autre à une aube toute neuve !
Mais ce n’est pas tout, descendons plus bas. N’ayez pas peur, donnez-moi la main, encore un pas, nous voilà aux racines et tout de suite nous sommes entourés de ramures sombres, comme au fond d’une forêt. Ça sent l’herbe et le bois vermoulu, les racines s’en vont dans le noir, elles s’embrouillent, se lèvent, des sèves inspirées y montent. Nous sommes passés de l’autre côté, à l’envers des choses, dans l’obscurité piquée de phosphorescences emmêlées. (…) Maintenant enfin on comprend le grand mécanisme du printemps. Ah, le printemps pousse sur des histoires. Que d’évènements, que de vies, que de destins ! (…)
Qu’est-ce que le printemps sinon une résurrection d’histoires ? Au milieu de cet élément immatériel, lui seul, le printemps est vivant, réel, frais et ignorant de tout. Son jeune sang vert, son ignorance végétale attirent les spectres, fantômes, larves et farfadets. Et lui, désemparé et naïf, il les laisse entrer dans son rêve, il dort avec eux, puis se réveille à l’aube, ne se souvenant de rien. Voilà pourquoi il est si lourd, grevé de toute cette somme de choses oubliées, et si triste, parce qu’il doit tout seul accomplir sa vie par tant de vies inaccomplies, être beau pour tant de vie rejetées et abandonnées… Et pour ce faire, il n’a que le parfum des merisiers assemblé en un seul cours éternel et insondable où tout est compris… Qu’est-ce à dire, oublier ? Sur les vieilles histoires une verdure neuve a poussé en une nuit, un délicat dépôt vert, des bourgeons clairs et denses ont jailli. L’oubli reverdit au printemps, de vieux arbres recouvrent leur douce et naïve ignorance, ils se réveillent dotés de ramures légères et sans mémoire, tandis que leurs racines plongent dans des histoires anciennes. Le printemps lira ces histoires comme si elles étaient nouvelles, il les syllabisera depuis le début, les rajeunira, et elles recommenceront comme si elles n’avaient pas été.
Bien des histoires ne sont jamais nées. Entre les racines, que de chœurs plaintifs, de contes qui se racontent l’un à l’autre, de monologues intarissables, d’improvisations inattendues ! Aurons-nous la patience de les écouter ? Avant la plus ancienne des histoires entendues, il y en avait d’autres que vous n’avez pas entendues, il y eut des prédécesseurs anonymes, des romans sans titres, épopées énormes, pâles et monotones, troncs informes, géants sans visage qui obscurcissaient l’horizon, paroles sombres, drames vespéraux des nuages, et encore plus loin, des livres-légendes, jamais écrits, livres-prétendant-à-l’éternité, livres feux-follets, perdus in pardibus infidelium…
(« Le printemps », traduit du polonais par Thérèse Douchy, folio 4323)

C.P. dit: à

Christiane, bien entendu le gros livre de 2004 (822 pages) contient « tout », des romans à la correspondance en passant par les essais. Je le précise parce qu’il y a en effet des folios « partiels », comme celui auquel se réfère Jacques.

D. dit: à

Une tribune anti-macron signée de 2000 militaires d’active serait en instance de publication.

Jean Langoncet dit: à

@Jibé dit: à
Bernard Lahire (je ne sais pas pourquoi il prend de telles mandales)

+ 1
Clopine et J J-J l’auront emmené sur le terrain de la littérature …

D. dit: à

Ce n’est pas très sympathique. Il s’agit du chef des armées qui pourtant a fait et continue à faire le maximum pour la France.
Qui d’autre que lui pourrait la conduire aussi bien en cette période troublée ? Comment ne pas voir qu’il est notre salut ? Et notre seul salut.
Trahison, manque de loyauté, toutes choses que j’aborrhe. Mais l’imanente justice se manifestera en temps et en heure.

D dit: à

En tout cas je vous appelle solennellement à le soutenir contre ces rebelles en votant pour les candidats de LREM partout en France aux prochaines Régionales.

Janssen J-J dit: à

ben voui…, JL, faut tjs trouver des responsab’ à tout !… pas vrai ? 🙂

Jean Langoncet dit: à

c’est prescrit j j-j, mais on se souvient

puck dit: à

@Christiane : vaniteux ? pourquoi ? non ! je ne suis pas vaniteux ! cela dit je comprends pourquoi vous dites ça, en fait c’est vrai que je suis vaniteux, qui ne l’est pas ? pour moi Kafka ça passe par Walter Benjamin, parce que j’ai du mal à comprendre et l’un et l’autre, je vois bien ce que veut dire Benjamin de Kafka, il le voyait comme un double de lui-même, ils partageaient l’expérience de l’échec, Benjamin a échoué dans tout, et Kafka aussi, tout ce qu’il a entreprisétait voué à l’échec, et puis Benjamin voyait en Kafka ce passage difficile de la tradition à la modernité, Saul Bellow mais lui a tout réussi, vous saviez que l’adjectif « kafkaïen » existe dans toutes les langues ? même les chinois disent qu’un truc est kafkaïen quand c’est le bordel, les juifs qui ont fait de leur nom un adjectif sont en principe ceux qui ont réussi à entrer dans la modernité et à échapper à la tradition : spinozien, marxien, freudien, proustien etc… c’est tous des juifs modernes, et puis Benjamin insiste sur l’usage des paraboles chez Kafka, et pour le coup la parabole c’est plus biblique que moderne, et puis Benjamin aussi parle par parabole, c’est pour ça qu’on a du mal comprendre ce qu’il raconte, parce qu’une parabole ça ne comprend pas : ça s’interpéte, ça se décrypte, et pour finir même après l’avoir décryptée on n’aboutit à une explication qui est elle-même une parabole, vous voyez un truc du genre des poupées russes, des poupées paraboliques russes, alors oui le fait d’avoué ne pas comprendre toutes ces paraboles est en soi un énorme vanité par rapport à tous ces savants qui déchiffrent Kafka, en tout cas tous les commentaires qui citent ces commentaires de Kafka semblent avoir compris quelque chose, sauf que pour moi ces explications à la mort le noeud c’est rien d’autre que d’autre paraboles incompréhensibles, alors oui je comprends que cela puisse paraitre vaniteux d’avouer ne rien comprendre de tous ces savants, parce que nous vivions dans un monde où le fait de revendiquer une certaine ignorance relève effectivement de la vanité, en tout cas les ignorants on les aime pas trop, ils sortent trop du rang, c’est presque subversif : comment ? vous ne comprenez pas ? mais lisez donc Blanchot ! ben non, moi je préfère lire Benjamin, même si je comprends rien à ce qu’il dit en dehors du fait que pour Benjamin la figure du père ou de l’autorité chez Kafka devient celle du puissant, pas du tout puissant, mais du puissant au sens politique, voilà c’est une lecture politique avec tout plein de parabole plus ou moins messianiques, et puis merde ! c’est vrai que je suis vaniteux !

Jean Langoncet dit: à

encore un marxiste qui s’ignore

puck dit: à

Jeannot si tu dis ça pour moi je suis un marxiste qui ne s’ignore pas du tout, en fait je suis plus marxien que marxiste, d’ailleurs l’analyse marxiste de Kafka par Lukacs est fort intéressante, il dit que chez Kafka l’absurdité (le néant) du monde constitue son essence même, pour Lukacs c’est l’image du monde capitalisme et de ses nombreuses victimes, Lukacs a beaucoup utilisé la lecture de Benjamin pour décrypter les paraboles de Kafka. cela dit les anarchistes aussi ont « utilisé » Kafka. en fait comme Kafka est hyperparabolique on peut lui faire dire ce qu’on veut et chacun tire la couverture à soi.

les types qui ont écrit l’Ancien Testament devaient être aussi déjanté que Kafka.

Jazzi dit: à

« et puis Benjamin aussi parle par parabole, c’est pour ça qu’on a du mal comprendre ce qu’il raconte »

Moi je le trouve très clair, puck !
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WALTER BENJAMIN

Flâneries capitales

Natif de Berlin, lieu de ses premières promenades, l’écrivain et philosophe juif-allemand Walter Benjamin (1892-1940) fut contraint à l’exil et acculé au suicide pour échapper aux nazis. Connu principalement pour son livre consacré aux passages parisiens, cet inlassable piéton avait publié plusieurs articles sociologiques et descriptifs sur quelques grandes villes d’Europe dont nous reproduisons ici des extraits. Rédigés à la fin des années vingt, ces textes ont été regroupés et traduits en français sous le titre générique de Paysages urbains. Des croquis savoureux et érudits, toujours d’actualité, où sont également évoqués : Weimar, Marseille, San Gimignano et la mer du Nord.

LES TROTTOIRS DE BERLIN

Berlin est une ville déserte. Les hommes et les groupes qui vont dans les rues ont la solitude autour d’eux. Le luxe berlinois semble indicible. Et il commence dès l’asphalte. Car la largeur des trottoirs est princière. Ils font du plus pauvre des diables un grand seigneur qui parade sur la terrasse de son château. Les rues de Berlin sont princièrement désertes, princièrement solitaires.

MOSCOU-VILLAGES

Les rues de Moscou sont d’une nature particulière : le village russe y joue à cache-cache. Lorsqu’on franchit une des grandes portes cochères – qu’on peut souvent fermer par une grille en fer forgé, mais je n’en ai jamais vu de fermées réellement – on se trouve au seuil d’une vaste colonie. Une grande ferme ou un village s’ouvre là, large et spacieux. Le sol est inégal, les enfants circulent en traîneau, des remises pour le bois et les outils occupent les coins, des arbres poussent dispersés, des escaliers étroits donnent à la façade des maisons qui, vues de la rue, ont une allure citadine, l’apparence d’une ferme russe. Des églises se dressent souvent dans ces cours, exactement comme sur la large place d’un village. La rue prend ainsi la dimension de la campagne. Il n’y a pas non plus de ville occidentale qui s’étende avec ses places géantes de manière aussi uniforme, aussi villageoise, et qui semble toujours détrempée par le mauvais temps, la neige qui fond ou la pluie. Parmi ces vastes places rares sont celles qui portent un monument. […] Nulle part Moscou ne semble être la ville elle-même ; tout au plus sa banlieue. Le sol humide, les baraques en planches, les longs convois de matière première, le bétail que l’on pousse à l’abattoir, les cabarets misérables, on rencontre tout cela dans les parties les plus animées. […] Dans les rues des faubourgs, à côté des larges allées, les cabanes de paysans alternent avec les villas 1900 ou la sobre façade d’un immeuble de huit étages. La neige est haute et, si brusquement un silence s’installe, on peut se croire au fin fond de la Russie dans un village qui hiberne. Ce qui inspire le désir nostalgique de Moscou, ce n’est pas seulement la neige avec son éclat d’étoile la nuit et ses cristaux comme des fleurs le jour. C’est aussi le ciel. Car l’horizon des vastes plaines pénètre toujours dans la ville entre ses toits humiliés.

PARIS A LIVRE OUVERT

Aucune ville n’est liée aussi intimement au livre que Paris. Si Giraudoux a raison quand il dit que l’homme a le plus haut sentiment de liberté en flânant le long d’un fleuve, le flânerie la plus achevée, par conséquent la plus heureuse, conduit ici encore vers le livre, et dans le livre. Car depuis des siècles le lierre des feuilles savantes s’est attaché sur les quais de la Seine : Paris est la grande salle de lecture d’une bibliothèque que traverse la Seine.
Pas un monument de cette ville qui n’ait inspiré un chef-d’œuvre de la
littérature. Notre-Dame, nous pensons au roman de Victor Hugo. La Tour Eiffel
– Les mariés de la Tour Eiffel de Cocteau ; avec la « Prière sur la Tour Eiffel »
de Giraudoux, nous sommes déjà sur les hauteurs vertigineuses de la littérature
moderne. L’Opéra : avec le célèbre roman policier de Gaston Leroux, Le
Fantôme de l’Opéra, nous nous trouvons dans les souterrains de cet édifice et,
aussi bien, de la littérature. L’arc de Triomphe fait le tour du monde avec le
Tombeau du soldat inconnu de Raynal. Cette ville s’est indissolublement
inscrite dans l’écrit parce qu’elle-même est animée d’un esprit qui est proche des
livres. N’a-t-elle pas, comme un romancier expérimenté, préparé de longues
dates les thèmes les plus fascinants de sa construction ? Voilà les grandes routes
stratégiques qui devaient jadis assurer aux troupes l’entrée dans Paris, à partir de
la Porte Maillot, de la Porte de Vincennes, de la Porte de Versailles. Et, un beau
matin, du jour au lendemain, Paris eut pour ses voitures les plus belles avenues
parmi toutes les villes d’Europe. Voilà la Tour Eiffel – pur et libre monument de
la technique, au sens sportif – et un beau jour, en une nuit, une station de radio
européenne. Et les places vides à l’infini : ne sont-ce point les pages solennelles, des hors-textes dans les volumes de l’histoire mondiale ?
(« Paysages urbains »,
In « Sens unique », traduit de l’allemand par Jean Lacoste, Les Lettres Nouvelles/Maurice Nadeau, 1978, 1988)

puck dit: à

par exemple l’Ecclésiaste est un texte quasi nihiliste presque kafkaïen.

puck dit: à

Jazzi ce Benjamin n’est pas très intéressant, dans « sens unique » tu trouveras aussi :

« on était totalement livré pendant une semaine à la vie du texte qui vous enveloppait de façon douce et secrète, dense et incessante, comme des flocons de neige. On y entrait avec une confiance infinie. Silence du livre, silence qui séduit sans fin. Le contenu du livre n’était pas bien important. Car ces lectures appartiennent à une époque où l’on inventait encore des histoires au lit. l’enfant flaire leurs traces à demi couvertes de neige. Il se bouche les oreilles en lisant ; son livre est posé sur la table bien trop haute, et une main est toujours posée sur une page. Il doit encore déchiffré les aventure du héros dans le tourbillon des lettres, comme une image et un message dans l’agitation des flocons. Il respire le vent des évènements et tous les personnages lui soufflent au visage. L’enfant est plus étroitement mêlé aux personnages que l’adulte. Il est indiciblement ému par l’aventure et par les paroles échangées et, lorsqu’il se relève, il est tout entier recouvert par la neige de ses lectures. »

puck dit: à

et à la page précédente on peut lire aussi :

« Un homme, qui se croit abandonné, lit et s’afflige de voir que la page qu’il veut tourner est déjà coupées et qu’elle non plus n’a plus besoin de lui ».

et ça c’est d’un autre calibre que tes déambulations citadines.

Jazzi dit: à

En tout cas, c’est très clair, contrairement à ce que tu prétends, puck !

puck dit: à

ou aussi ça (même page) :

« les dons doivent toucher celui qui les reçoit si profondément qu’il s’effraie ».

le meilleur Benjamin est quand il écrit dans une langue « baroque », quand il explique dans ce passage que le livre que l’enfant avait en partage devient pour l’adulte un « don effrayant » et aussi (important) une tâche critique.

autrement dit l’adulte transforme ce partage en critique pour échapper à ce don effrayant.

d’où ce besoin d’exégèse permanent chez l’adulte qui le pousse à lire les livres avec un crayon à la main pour souligner, écrire dans la marge etc… pour échapper à cette peur !

et qu’on me dise que là on ne se retrouve pas proche de Kafka !

et à partir de là je ne crois pas que sa demande faite à Brod de détruire ses écrits n’aient qu’une lubie ou une coquetterie ou je ne sais quoi : Benjamin explique par ce passage du don effrayant les raisons de cette demande !

Janssen J-J dit: à

john lee hooker, à la voix chaude et soyeuse sur le rasoir de sa gratte électrique, égaré un brin dans les brumes des bayous de la Louisiane… une bonne idée for tonight, journée d’Europe… merci, diji !

puck dit: à

Jazzi dit: En tout cas, c’est très clair, contrairement à ce que tu prétends, puck !
 »

si tu résumes Benjamin à tes extrait ce doit être effectivement très clair pour toi.

si maintenant tu te tapes ses écrits sur le messianisme tu verras que ce que tu prétends est beaucoup moins clair.

Jazzi ne me contredis pas : j’ai toujours raison !

Jean Langoncet dit: à

@« Ces Mémoires me donnent énormément de mal pour les écrire et pour en vérifier tous les éléments historiques au détail près. Comprenez-vous, je veux en faire une oeuvre, ce n’est pas ce qu’a fait Churchill qui a mis bout à bout beaucoup de choses ».

Bob Dylan’s 115th Dream (Audio)

Jean Langoncet dit: à

@rivé à son bureau de la Boisserie à Colombey-les-deux églises, face à la fenêtre

il livra bataille ; enfin

Jean Langoncet dit: à

(numérisons donc : Benjamin Stora détaille devant les députés les mesures issues de son rapport sur les questions mémorielles liées à l’Algérie – 05/05/2021 https://www.dailymotion.com/video/x813b7x )

Jazzi dit: à

« autrement dit l’adulte transforme ce partage en critique pour échapper à ce don effrayant. D’où ce besoin d’exégèse permanent chez l’adulte qui le pousse à lire les livres avec un crayon à la main pour souligner, écrire dans la marge etc… pour échapper à cette peur ! »

En voilà une remarque intelligente, puck. On comprend mieux, dès lors, tes critiques virulentes contre Proust et Flaubert, source de grande frayeur chez toi !
Et l’on peut remercier Max Brod de nous avoir transmis de don de Kafka que celui-ci, dans un dernier sursaut d’avarice, avait voulu nous priver.

Jazzi dit: à

ce don de Kafka dont celui-ci, en un ultime sursaut d’avarice, avait voulu nous priver.

Jazzi dit: à

« La traduction doit être génétique : obliger le traducteur à refaire l’acte même qui a généré le texte original »

Plus facile à dire qu’à faire !

Bloom dit: à

fils d’un drapier israélite

Étonnant, l’usage de cet adjectif, tombé en désuétude en France après 1945, et plus encore depuis qu’il existe des Israéliens…
De quand date cette trado, Baroz?
The Israelites, grand groupe de ska, date lui de 1989.

Marie Sasseur dit: à

Pourquoi vouloir faire dire à ce texte autre chose que ce qu’il dit ?
Que le journal de Kafka , remis en forme par M. Brod, ne respecte pas la genèse des cahiers.

Marie Sasseur dit: à

Étonnant, l’usage de cet adjectif, tombé en désuétude en France après 1945, et plus encore depuis qu’il existe des Israéliens…

Ben voyons.

christiane dit: à

Puck,
Alors, pourquoi Samuel ne lit-il que des critiques littéraires ?

Marie Sasseur dit: à

Étonnant, l’usage de cet adjectif, tombé en désuétude en France après 1945, et plus encore depuis qu’il existe des Israéliens…

Et en Pologne, ils ont les mêmes privautés de langage anachroniques israéliennes ?

christiane dit: à

@C.P.
« cette exposition au mahJ en 2004, coïncidait avec le gros livre complet publié chez Denoël. Les « Essais critiques » de Schulz dans les années 30 sont consacrés évidemment à Gombrowicz, Witkiewicz, Witt, Breza, Nalkowska, mais également au Bosnien Ivo Andric, à des écrivains allemands…et à Aragon, Bernanos, Mauriac, Giono, Irène Nemirovsky. La postface de Nadeau compare, avec des ressemblances mais aussi bien des différences, Schulz à Kafka. »

Ouf ! Trouvé un des derniers exemplaires de l’édition 2004. C’est commandé, ce sera une occasion en très bon état signalé le vendeur.
Autre question : comment accéder à ses créations graphiques qui ont l’air vraiment rares ?

Bloom dit: à

La Pologne est quasi-judenrein, tellement ses habitants ont mis un point d’honneur à terminer le sale boulot des Allemands, en reprenant leur bonnes vieilles habitudes pogromistes dès 1945 (Rzeszow, Kielce).

Jazzi dit: à

« De quand date cette trado, Baroz? »

De l’éditions Denoël, 1974, Bloom.

Jazzi dit: à

Comment désignerais-tu un marchand ou un fabriquant de draps aujourd’hui, Bloom ?

Jazzi dit: à

Monsieur Jourdain, le Bourgeois gentilhomme, n’était-il pas un drapier enrichi ?

et alii dit: à

précision:
Du 6 au 15 juillet 1938, trente-deux pays se réunirent lors de la Conférence intergouvemementale d’Évian. À l’issue de cette conférence, « toutes les puissances représentées ont reconnu solidairement que les israélites et les autres persécutés d’Allemagne et d’Autriche peuvent et doivent être sauvés » [4]
[4]
« La Conférence intergouvemementale d’Évian », in : L’Univers…. Sur le principe, tous étaient d’accord, mais restait à organiser dans la pratique le sauvetage des réfugiés.

8Jusque-là, les Israélites français regardaient d’un œil méfiant ces vagues successives d’immigration. Leur plus grande crainte était que leur arrivée massive en France ne suscitât un regain d’antisémitisme et de xénophobie. Ce à quoi s’ajoutait la peur des Israélites français de

Marie Sasseur dit: à

@La Pologne est quasi-judenrein, tellement ses habitants ont mis un point d’honneur à terminer le sale boulot des Allemands, en reprenant leur bonnes vieilles habitudes pogromistes dès 1945 (Rzeszow, Kielce).

Oui, bloom, on a ait bien compris votre « facilité ».
Tout comme celle qui emprunte au langage schleuh, et à celui d’un antisémitisme bourgeois, très franco-parisien.

Cela dit, vous ne causez pas le polonais d’avant 1945, nicht wahr ?

C.P. dit: à

Christiane, vous pouvez déjà, en tapant Schulz dessinateur, trouver : « 30 oeuvres d’art » (Wikiart).

et alii dit: à

lisons:
. Des listes d’industriels, de commerçants et d’intellectuels furent dressées d’après les annuaires et complétées par les adresses communiquées par les présidents des associations cultuelles israélites. Au total, elles comprenaient 30 000 adresses [5]
[5]
Ibid., p. 8.. Afin de sensibiliser les Israélites français, le comité édita une circulaire portant le titre : « Français, sans restriction, Juif sans honte ! » Qu’attendait le comité de cet appel ? Il avait en réalité un double but : « Rappeler à tous nos coreligionnaires de France la nécessité d’un mouvement de défense contre l’antisémitisme, leur apprendre l’existence et le programme de notre comité, obtenir, avec leur adhésion,

Jazzi dit: à

Et sur le noble métier de drapiers, vous n’auriez pas de liens pour éclairer la lanterne de Bloom et la notre, et alii ?

et alii dit: à

Raymond-Raoul Lambert [5]
[5]
Raymond-Raoul Lambert a fait partie de la direction de l’Union…, rédacteur en chef de l’Univers Israélite entre 1935 et 1939, occupait la fonction de secrétaire général de ce comité qui était doté d’importants moyens.

et alii dit: à

1938:
. À cette date, il changea d’appellation pour devenir le Groupement israélite de coordination, d’aide et de protection présidé aussi par le baron Robert de Rothschild.

et alii dit: à

dès le 19 juillet 1933, l’agrément du ministre de l’Intérieur, C. Chautemps, qui le considérait comme « l’organe qualifié pour traiter avec les Administrations publiques les multiples et délicats problèmes que soulève l’immigration en France d’un nombre important d’Israélites, victimes de l’antisémitisme » [1]
[1]
Cité par Catherine Nicault, op. cit., p. 21. [Alliance…. Toutefois, cela n’empêcha nullement la naissance, en août 1933, d’un énième comité, le Comité pour la défense des droits des israélites en Europe centrale et orientale [2]
[2]
Pour des précisions sur l’action d’autres organismes en faveur…. À travers ces comités et autres organismes, le judaïsme français fit don de près de

Marie Sasseur dit: à

@ » @rivé à son bureau de la Boisserie à Colombey-les-deux églises, face à la fenêtre

il livra bataille ; enfin » Langoncet, objecteur de conscience.

C’est peu dire que ce sarcasme va au devant de ce Langoncet ignore sans doute.
La vision de ce qu’allait devenir l’armée, dans une époque où  » le machinisme  » qui avait pris son essor a la fin du XIXeme, préfigurait l’avènement d’une armée de métier. Des considérations visionnaires dans ce précis historique de De Gaulle,  » vers l’armée de métier  » (1934 , Berger-Levrault)
Merci de m’avoir fait  » couper  » quelques pages d’un exemplaire de 1945.

et alii dit: à

au fait:
Le Syndic de la guilde des drapiers est une peinture à l’huile du peintre hollandais Rembrandt, achevée en 1662 et aujourd’hui exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam, aux Pays-Bas1,2.

Cette toile représente six personnages en costume noir, portant chapeaux et fraises, qui vérifient les comptes de la corporation des drapiers d’Amsterdam. Elle illustre bien le talent de Rembrandt pour la disposition de ses personnages. Son exécution est sobre et efficace.wiki

Ce tableau était une commande faite par la guilde des drapiers d’Amsterdam3.
il me semblait que la ronde de nuit est aussi une commande de ce syndic;je n’ai pas vérifié

Bloom dit: à

« Un drapier juif », Baroz. Appeler un chat un putain de greffier.
Jamais les Allemands n’ont eu ces pudeurs:
Juden (sur les devantures de magasins, sur l’étoile jaune)
Judenrein (désenjuivé)
Die Endlösung der Judenfrage (La solution finale de la question juive).

En France, avant la guerre, les Juifs d’Alsace se qualifiaient volontiers d’Israélites, pour se distinguer des Juifs issus des shtetl d’Europe de l’est et centrale avec leur accent étranger et de leurs métiers modestes. « Ma fils », disait sa mère à mon grand-oncle, « Ma fils est communiste, vey iz mir… »

et alii dit: à

mon ex beau père était un juif de POLOGNE, qui avait fait là bas je ne sais pus quelles études(mais me l’a-t-il dit?)il avait émigré d’abord à NANCY où il travaillait chez un parent dans le tissu et reprit des études ; i avait un fort accent;son copain médecin , aussi émigré se moquait de lui comme incapable d’apprendre le français;le fils de ce médecin est devenu un chercheur connu(j’avais lu un entretien dans le monde)mais la père de ce garçon s’est brûlée vive dans leur jardin à leur dernière installation dans la banlieue parisienne

Bloom dit: à

Certes, Baroz, mais je m’interrogeais sur l’emploi de l’adjectif « israélite », en 1974, soit dans l’original polonais soit dans la traduction.
Unheimlich…

christiane dit: à

C.P. dit à Christiane : « vous pouvez déjà, en tapant Schulz dessinateur, trouver : « 30 oeuvres d’art » (Wikiart).

Super !

Jazzi dit: à

Bloom, j’ai dû conserver les termes employés dans la présentation de l’auteur dans la version dont j’ai donné les références en fin d’extrait…

christiane dit: à

C.P.
Impressionnant. On pense aux dessins de Schiele et de Kokoschka. Le corps prison de l’âme. Beaucoup de signes de détresse.

et alii dit: à

olala !! )mais la père de ce garçon s’est brûlée vive
la mère de ce garçon

et alii dit: à

les Juifs d’Alsace se qualifiaient volontiers d’Israélites,
pas tous, bloom; dans ma famille, un aïeul avait même épousé une sepharad venue d’Espagne (j’en ai appris le mot BIDASSOA . C’était si rare que c’en était légendaire dans la famille

Janssen J-J dit: à

@ SV -> Arthur Larrue. Vu… Alekhine, une figure inconnue de moi…
Le roman semble raconter une biographie divergente de Fisher et Alekhine, mais la reconstitution de la vie d’ALekhine sombré dans l’oubli, démarrer à la suite de la 2eGM. Qu’en est-il ? Une pure construction imaginaire de Larrue ou bien, dés éléments et hypothèses basés une enquête sérieusement documentée, pour réhabiliter la vie naufragée d’un champion oublié, qui aurait fait les mauvais choix, sans avoir jamais démérité de sa passion pour les échcs ? (*** OK avec vous, la « diagonale » du ouf est toujours un peu racoleuse à ce sujet, et vous avez pris l’auteur en défaut… – Par ailleurs, votre chute est remarquable !)
Tenez-vous ce roman, SV, pour plus intéressant que le célèbre de SZ, pure invention romanesque d’un joueur avec lui-même ? Ou le comparatif vous semblerait-il inepte ?

Bravo pour cet appel d’air frais de votre blog – J’ai vraiment toujours du plaisir à le visiter, car vous ne vous cantonnez pas qu’à la SF stricto sensu -. Bàv,
———-

Bloom dit: à

Bien sûr, et alii, il s’agit d’une tendance, assez lourde, toutefois.

It’s OK, Baroz, aucun reproche à ton égard dans mon propos, mais une interrogation sémantico-référentielle.

Marie Sasseur dit: à

@une interrogation sémantico-référentielle.

Bloomie, ou le  » fatisme  » pour les cons.

Sa question existentielle:

Thérèse Douchy est-elle antismetiste.

Marie Sasseur dit: à

Mais c’est bien d’avoir resituer le mot israélite dans le contexte antisemite de la bourgeoisie parisienne. .
Moi-même, je n’ avais aucune idée de ce détournement sémantique avant de lire Betty- Passou !

Marie Sasseur dit: à

resitué, aux parisiens, ce qui leur revient !

racontpatavi dit: à

Oh merci super!

renato dit: à

« ce don de Kafka dont celui-ci, en un ultime sursaut d’avarice, avait voulu nous priver. »

Vous ne pouviez pas tomber plus bas, Jacques… au moins que ce ne soit dans les limites de la chose que vous appelez « humour » !

Enfin, contrairement à vous, K était un écrivain qui pouvait vanter un sens très affiné de l’écriture.

Il y a deux testaments de K., dans le premier il demande à son ami de détruire les manuscrits inachevés, dans le second il a dressé une liste des œuvres à sauver, étant donné qu’à 34 ans, K. avait reçu de l’argent du prestigieux prix Fontane, avait déjà publié quatre nouvelles assez bien recensées par la critique, et avait également rejoint Kurt Woolf, le plus important éditeur de Berlin. Il est difficile de continuer à affirmer que l’écrivain était étranger au domaine littéraire.

Pour venir au noyau de la question, lorsque, en hiver entre 1923 et 1924, il écrivit le fragment narratif connu ¬— selon la première édition de Max Brod, sous le titre Der Bau —, Kafka avait déjà une grande partie de sa parabole littéraire créative derrière lui, mais à la fin du mois d’août 1922, il fut contraint d’interrompre la composition de son dernier grand roman, Das Schloss, en raison d’une dépression nerveuse dévastatrice.
C’est en décembre, alors qu’il travaillait à Der Bau,qu’ il donne à Brod le testament avec laquel il ordonne à son ami de brûler tous ses manuscrits et de ne conserver que les quelques travails publiés. Le parallèle entre ce testament, son renoncement définitif à la littérature comme militantisme contre les spectres du monde moderne et la rédaction de Das Schloss est un premier élément pour contextualiser et focaliser le rôle crucial que ce texte aurait dû avoir dans l’Opus kafkaïen.

Le travail de Kafka est, à ce point, le résultat d’une évolution interne guidée par des mouvements progressifs, volontaires, planifiés, ainsi que d’un abandon douloureux. Dans ce qui ne peut s’empêcher d’être une reconstruction brève et sommaire de certaines étapes fondamentales de la production et de la réflexion poétique de K., le point crucial est certainement le résultat achevé et en même temps la faillite du processus, roman que l’écrivain décide de mettre de côté dans le courant de 1917, une année à bien des égards cruciale dans la biographie, extérieure, poétique et intérieure, de l’auteur.

Enfin, pourquoi perdre mon temps ? chacun peut tirer ses conclusions, mais c’est Brod qui fait le don, envers et contre la conscience artistique de K. et de tous le bas bleu qu’improvisent dans le monde des arts.

Marie Sasseur dit: à

Bloom, il sont plusieurs, et de langue polonaise, en plus !

ŒUVRES COMPLÈTES: LES BOUTIQUES DE CANNELLE. – LE SANATORIUM AU CROQUE-MORT. – ESSAIS CRITIQUES. – CORRESPONDANCE / Bruno Schulz. Traduction du polonais par Suzanne Arlet, Thérèse Douchy, Christophe Jezewski, François Lallier, Allan Kosko, Georges Lisowski, Georges Sidre, Dominique Sila-Khan. – Paris: Denoël, 2004. – 820 p. (Collection Des heures durant…). 

Marie Sasseur dit: à

@Enfin, pourquoi perdre mon temps ? 

On se le demande en effet.

Jazzi dit: à

On se calme, renato. C’était une réponse « circonstanciée » à la géniale théorie de puck !
Cela dit, sans Brod, l’oeuvre de Kafka serait plutôt maigre.

et alii dit: à

la parole de Benjamin : Odradek est la forme que prennent les choses oubliées

C.P. dit: à

Parfaitement, renato. Kafka était déjà publié, mais la légende de la demande d’un incendie total des manuscrits persiste.Quelles que soient les recompositions de Max Brod (y compris d’ailleurs du PROCES), il est ahurissant que l’on parle d’un sauvetage héroïque.

renato dit: à

On ne fait pas du bon art ni de la bonne histoire avec des mythologies d’emprunt, Jacques, et le plus basique des processus, pour commencer, c’est le respect des faits et des chronologies ; mais peu importe.

Marie Sasseur dit: à

On ne fait pas du bon art ni de la bonne histoire avec des mythologies d’emprunt,

Et encore moins avec des bribes de bio, pêchées ca et là.

Marie Sasseur dit: à

J’en veux pour preuve passage, abscons:

« Le travail de Kafka est, à ce point, le résultat d’une évolution interne guidée par des mouvements progressifs, volontaires, planifiés, ainsi que d’un abandon douloureux. Dans ce qui ne peut s’empêcher d’être une reconstruction brève et sommaire de certaines étapes fondamentales de la production et de la réflexion poétique de K., le point crucial est certainement le résultat achevé et en même temps la faillite du processus, roman que l’écrivain décide de mettre de côté dans le courant de 1917, une année à bien des égards cruciale dans la biographie, extérieure, poétique et intérieure, de l’auteur. »

C’est du wiki ?

Marie Sasseur dit: à

L’année cruciale de Kafka, c’est 1912.

renato dit: à

À propos de K., le livre d’un éditeur

https://www.adelphi.it/libro/9788845929052

Quatrième de couverture.

De quoi parlent les histoires de Kafka ? Après avoir reçu d’innombrables réponses, la question continue de susciter un sentiment d’incertitude aiguë. Sont-ils des rêves ? S’agit-il d’allégories ? Sont-ils des symboles ? Ces choses se produisent-elles tous les jours ? Les nombreuses solutions qui ont été proposées ne parviennent pas à éliminer le soupçon que le mystère est resté intact. Ce livre n’a pas pour but de dissiper ce mystère mais de lui permettre d’être « éclairé par sa propre lumière », comme l’écrivait un jour Karl Kraus. Essayez donc de mélanger avec le cours, le mouvement tortueux, la physiologie de ces histoires, en rencontrant progressivement les questions les plus élémentaires. Comme, par exemple : qui est K. ?

Soleil vert dit: à

Le joueur d’échecs : la situation vécue par MB durant son match contre le champion n’a rien d’exceptionnel. Alekhine a disputé un jour une trentaine de parties simultanées à l’aveugle.
Quittons le terrain du jeu pour entrer dans celui du roman. La dualité entre le « réel » et l’esprit. MB reve t-il sa partie, est ce que tout l’univers du roman est un produit de sa pensée ?

renato dit: à

« C’est du wiki ? »

Je chasse dans d’autres territoires.

renato dit: à

« Nier la causalité est plus difficile que nier la réalité. »
Borges

Brinqueballe dit: à

Du point crucial au noyau de la question : une olive dans le martini! 😉

D. dit: à

Le roman est pourtant un terrain de jeu.

Brinqueballe dit: à

Je chasse dans d’autres territoires.

Dans la réserve des crétins des Alpes? 😉

renato dit: à

Pas d’olive dans le Martini Dry, Brinqueball elle doit être servi séparément.

Jazzi dit: à

« On ne fait pas du bon art ni de la bonne histoire avec des mythologies d’emprunt »

Et encore moins avec des formule choc, du genre : « Tout Dostoïevski ne vaut pas un paragraphe de Le Voyage en Arménie. », renato !

A moins que ce soit un jeu ?

Tout Michel Ange ne vaut pas une toile de Raphaël.
Tout Picasso ne vaut pas un dessin de Matisse.

Là, ce n’est plus tomber bien bas, mais voler très haut… dans la connerie !

renato dit: à

Tiens ! le Brinqueball est aussi un brin raciste.

racontpatavi dit: à

Dans la réserve des crétins des Alpes? 😉

Doit-on encore et toujours préserver cet espèce en voie de disparition pourtant tenace en certains lieux?

renato dit: à

C’était évidemment un jeu avec votre ami Puck en ligne de mire, Jacques, car vous auriez observé, je suppose, qu’il est un habitué de ces formules.

Jazzi dit: à

« il est ahurissant que l’on parle d’un sauvetage héroïque »

Qui dit ça, C.P. ?

racontpatavi dit: à

Brink a ball, comme une boule de flipper! 😉

Brinqueballe dit: à

voler très haut… dans la connerie !

Qui sont les crétins des Alpes ? Le 17 septembre 1839, Victor Hugo se trouve à Berne, en Suisse. Il assiste à un spectacle qu’il dit ne pas pouvoir oublier de sa vie : « Dans une anfractuosité du rocher, assis les jambes pendantes sur une grosse pierre, un idiot, un goîtreux, à corps grêle et à face énorme, riait d’un rire stupide, le visage en plein soleil, et regardait au hasard devant lui. Ô abîme ! les Alpes étaient le spectacle, le spectateur était un crétin. » Hugo utilise ce mot « crétin » pour désigner un être malade, comme aujourd’hui les gens mal polis l’utilisent comme insulte. Pourtant, le crétin est le chrétien, non pas au sens religieux mais dans son étymologie : le crétin signifiait le malheureux, l’innocent, l’idiot, le benêt. Le chrétien est devenu crétin, partons à sa rencontre. Xavier Mauduit

renato dit: à

La question du sel de cuisine iodé devrait permettre aux plus informés de passer outre les observations de voyage de V.H.

Jazzi dit: à

Paul Edel qui, découragé, à la relecture du Château, n’a pu parvenir à dépasser le chapitre XVIII, écrit : « Je me suis demandé si Kafka n’avait pas eu raison de demander à son ami Max Brod de détruire ce manuscrit raturé.. »
Le débat est ouvert !

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