Salauds de Thénardier !
Etait-ce bien Italo Calvino qui définissait un classique comme une œuvre qui n’a jamais fini de dire ce qu’elle à dire ? Une œuvre dont le sens et les significations sont proprement inépuisables ? On croirait la formule inventée sur mesure pour Les Misérables (1824 pages, 65 euros, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard), notre vrai roman national, ambassadeur non de l’esprit mais de l’âme française dans le reste du monde où il fut aussitôt acclamé et reconnu comme tel, si classique qu’il s’est fondu dans le paysage immarcescible du patrimoine national gravé dans le marbre pour l’éternité et un peu plus. Franchement, qui le lit encore spontanément, sans que ce soit prescrit par ordonnance scolaire ? L’histoire est si bien ancrée dans l’inconscient des lecteurs, et le cinéma et la télévision n’y sont pas étrangers, qu’il serait non seulement superflu, inutile mais méprisant de la résumer. Sauf à supposer que l’on s’adresse à des gens qui ne comprennent pas ce que, dans la conversation quotidienne, désigne « un Gavroche », « une Cosette » ou « des Thénardier » voir « un côté Jean Valjean ». Autant de noms propres de personnages que la postérité a consacrés en en faisant des noms communs. Ce qui tombe bien car Hugo, qui le présentait comme « un livre religieux » (et la Révolution de 89 comme un « acte divin » par exellence), écrivait pour l’avenir et pour l’Histoire, non pour le succès de la minute ou le triomphe de la circonstance.
Dès la première page, on sent que l’on va se colleter à un monument, comme en témoigne l’intitulation en escalier. Les qualificatifs manquent généralement au critique pour résumer ses impressions à la lecture de ce que Henri Scepi, maitre d’œuvre de cette nouvelle Pléiade (la précédente était parue en 1951), évoque comme une œuvre-siècle et une œuvre-somme. N’en jetez plus ! On a compris qu’il s’agit là d’un monument et qu’il mérite le respect ce dont tout le monde n’avait pas conscience en son temps. Car si ce roman de l’exil a été très vite un immense succès en France et dans le reste du monde, et si la critique a été plutôt favorable malgré les reproches de dogmatisme ou le regret exprimé face aux longs développements philosophiques, on n’en dira pas autant des collègues de bureau de Hugo. Flaubert par exemple qui avait toujours clamé haut et fort son admiration pour lui, mais qui s’indigne de ce qu’il juge être le style populaire, le manque de rigueur, la démagogie à l’œuvre dans ce qui s’est longtemps appelé les Misères. Lamartine qui le jugeait dangereux car idéaliste à l’excès Quant à Baudelaire, s’il convient dans ses articles que ce livre a été écrit pour engager la charité, il se lâche dans une lettre où il le juge « inepte et immonde ». Loin, très loin de l’ambition visionnaire et prophétique d’Hugo :
Mais le même Baudelaire ne disait-il pas que Dieu, par un impénétrable esprit de mystification, avait amalgamé en Victor Hugo « la sottise et le génie » ? Pierre Michon, qui ne dissimule pas son admiration pour les Misérables, explique la fascination qu’exerce toujours Hugo sur nous par cet improbable mélange d’où se dégage une émotion sans pareille, particulièrement poignante, et qui n’a pas fini de nous bouleverser. Notre intelligence en est désamorcée afin de laisser place à ce qu’il y a de plus puéril en nous, dans la meilleure acception du terme. Si une pièce de théâtre devait être adaptée de ce roman, on ne saurait trop recommander Pierre Michon qui fut comédien dans une autre vie, pour jouer Jean Valjean, le forçat évadé qu’il vénère (il lui consacre un vibrant portrait dans le Cahier de l’Herne « Michon » 2017).
On aimerait parfois mettre le mot « roman » entre parenthèses lorsqu’on l’évoque, l’auteur lui-même en parlant comme d’une essai sous forme de poème, ou à peu près, dans lesquels il fait entrer le temps et le siècle, la conscience humaine et l’infini, à la fois montagne et océan, chronique individuelle et épopée collective, rien de moins. Il fallait être fou ou Hugo pour s’y lancer tant ce genre de projet est de nature à engloutir son auteur dans son utopie suicidaire. L’édition belge parue en 1862 à Bruxelles chez Albert Lacroix, Verboeckhoven et Cie ayant été tenue par l’auteur même comme l’édition princeps, c’est donc à partir de celle-ci que le travail s’est effectué. Ce qui ne change rien sur le fond ni sur la vue d’ensemble. Ceux qui doutaient que le roman fut comme le souhaitait Hugo une injonction à penser que l’amour est plus fort que la mort, douteront encore. ; ceux qui n’y voyaient pas qu’il a la fraternité pour base et le progrès pour cime ne le verront pas davantage. En attendant, la recherche universitaire est loin d’avoir épuisé les ressources de ce livre désormais mythique.
Il est vrai que la machinerie romanesque est tellement bien huilée, l’appel aux sentiments si bien amené, que l’on épouse vite la flamme de Juliette Drouet, recopiant feuillet après feuillet les lignes à l’encre à peine sèche de son grand homme, l’invitant à se radicaliser en se montrant implacable par exemple avec le couple infâme auquel elle voue une haine aussi épaisse et irréductible que celle de Melenchon pour le journalistes ; on se prend alors à hurler pour soi-même « Salauds de Thénardier ! » avec la virulence d’un Gabin frappant du poing sur le zinc et postillonnant à la gueule des bistrotiers BOF et des clients dans la Traversée de Paris : « Salauds de pauvres ! ». Il est vrai que la Drouet vénérait le bonhomme Hugo ; on comprend qu’elle ait vu dans les Misérables un livre ailé et lumineux, sentiment largement partagé ; mais de là à le sanctuariser… : «
« Ce livre est le tabernacle de l’avenir et frappera de mort quiconque osera porter une main profane dessus »
Pierre Michon n’en est pas loin lorsqu’il enjoint, après ça, de se confier à un forçat évadé plutôt qu’à des types bien. Le préfacier de cette nouvelle édition invite à relire le livre non seulement à la lumière de ce qui a été retrouvé dans l’atelier de l’artiste, les fragments, brouillons, essais, mais surtout en regard d’une date-pivot autour de laquelle elle prend ses marques et tourne : 1848. La référence est omniprésente dans le nouvel appareil critique, plus historique qu’il ne l’était, comme dans les illustrations.Une date et un concept tiré de la mythologie grecque : celui d’anankè comme nécessité, contrainte. Anankè des lois, elle se justifie par l’économie du roman mais elle fait également lien avec celui qui le précéde de trente ans (Notre-Dame-de-Paris qui était anankè des dogmes) et celui qui le suivra (Les Travailleurs de la mer comme anankè des choses) les constituant ainsi souterainement en une trilogie invisible.
Pour un écrivain, lire Hugo, c’est toujours prendre une leçon de liberté ; car il se permet tout ; et de même que dans Notre-Dame-de-Paris , il s’autorise à planter en plein milieu une sorte d’essai intitulé « Ceci tuera cela » qui servira un jour de bréviaire à la médiologie, dans les Misérables il ose un essai sur le langage populaire sous le titre « L’argot » (4ème partie, livre VII) qui est linguistique, philosophique, historique etc tout sauf romanesque ; au moins en retient-t-on à travers un éloge de la langue vulgaire des ténébreux une manière de définition de la littérature, mais hugolissime :
« Telle phrase vous fait l’effet de l’épaule fleurdeulysée d’un voleur brusquement mise à nu. L’idée refuse presque de se laisser exprimer par ces substantifs repris de justice. La métaphore y est parfois si effrontée qu’on sent qu’elle a été au carcan. Du reste, malgré tout cela et à cause de tout cela, ce patois étrange a de droit son compartiment dans ce grand casier impartial où il y a place pour le liard oxydé comme pour la médaille d’or, et qu’on nomme la littérature. L’argot, qu’on y consente ou nom, a sa syntaxe et sa poésie. C’est une langue. Si, à la difformité de certains vocables, on reconnaît qu’elle a été mâchée par Mandrin, à la splendeur de certaines métonymies, on sent que Villon l’a parlée ».
Mais qui de nos jours saurait nous emporter en écrivant non pas ça mais comme ça ? Et comme régulièrement les sondages témoignent de ce que, pour l’option publique de notre pays, Victor Hugo est l’incarnation littéraire, poétique, théâtrale, intellectuelle de la France telle que les Français se la figurent, commençons par cesser de parler de « la langue de Molière » pour désigner le français et substituons-lui plutôt « la langue de Hugo ». Car si l’on ne parle plus guère la première si admirable fût-elle, c’est bien la seconde qui nous fait toujours vibrer et chavirer enfin.
(« La conscience devant une mauvaise action », œuvre réalisée par Victor Hugo à la plume et lavis d’encre brune sur papier vélin » ; « Cosette » photographie (1893) de Gabriel Guay de son tableau de 1882)
909 Réponses pour Salauds de Thénardier !
1 mètre 92…
Même pas de quoi en faire un rideau.
Lamartine ce n’est pas grand chose soit dit en passant.
Je lui mettrais même pas 1 étoile sur 5 dans les avis.
Ce soir je mange des pieds paquets provençale.
103 kgs… toi, à côté, t’es tout ratichon
Tu sais, William Serin (toi qui ressembles à Conconlas comme deux bœufs), si vaste que tu sois (et lourd, ça se lit à distance) Montaigne était tout petit.
Ed, il y a eu un moment où j’avais lu tout Echenoz mais depuis Courir il m’a dépassée à la vitesse de Zatopek et je n’ai pas rattrapé mon retard. Sinon je réfléchis à qui , mais non, tous ont trop écrit pour que j’ai pû en lire un en entier. En fait c’est un peu comme avec les hommes, on pense en avoir fait le tour jusqu’au jour où confiante et assurée on découvre qu’ils nous ont trompées et c’est aussi pour ces raisons qu’il ne faut point attendre ce jour pas plus qu’il ne faut lésiner sur l’effort à la lecture exploratoire. Rien à voir avec la licorne, c’était juste pour le plaisir de digresser à défaut de trans et pro-gresser.
William et est-ce que le tout, grand et bien pesé, est séduisant? Coiffure, visage, répartition des masses musculaire avec ou sans adipocytes, sympathie naturelle, franchise honnêteté alliées à un humour savant?
J’allais oublier les mains, bien que je n’en approche aucun de près je regarde les mains des hommes comme eux nos fesses, nos seins ou tout autre élément en me demandant si ces mains pourraient me convaincre de me laisser séduire.
bérénice, je suis encore plus beau que JC qui ressemble à Alain Delon, alors hein !!!
bérénice
ce que disait la femme d’André Maurois à Consuelo de Saint Exupéry à New York
Quand on épouse un écrivain, on entre dans les ordres, dans un ordre qui n’a pas de nom et dont on doit inventer la règle, on doit tout construire sans que cela.ne se voie, comme une petite araignée fait sa toile et recommence, quand on la balaie d’un coup de brosse. Et elle recommence, oui, sa toile. C’edt cela, la vie d’une femme d’écrivain.
in Lettres du dimanche, chez Plon, page 135
Alain Delon, oui mais à quel âge?
Rose, si ce n’est pas l’écriture ce sera une sœur, une passion dévorante qui fera se sentir accessoire la femme, l’épouse, la compagne cependant les femmes ont acquis une liberté qui peut-être n’existait pas avant et qu’elle peuvent investir , les armes sont égales pour occuper un terrain qui n’appartiendrait qu’à elles .
elles .
qualifier l’histoire d’amour entre Marius et Cosette d’idylle cu-cul, cela me.laisse sur celui-ci & pantoise.
C’est oublier Paul comment Marius se laisse moirir de faim après que le père ait supprimé les sorties au parc. Du Luxembourg (dès lors que le père a pris conscience des oeillades énamourées, alors qu’elle sortait tout juste de l’enfance).
C’est omettre leurs tendres roucoulements au fond de l’impasse lorsqu’ils s’installent sur le banc à côté du portail caché des regards de quiconque pourrait trahir.
C’est méconnaître la grandeur d’âme de Jean qui surpasse toute sa crainte de voir se dissiper la tendre harmonie entre sa fille adoptive et lui, et qui, en dépit de cela, sauve Marius sur son dos par les égoûts de Paris.
Nanmého Paul !
Idylle cu-cul et puis quoi encore ?
bérénice
je crois cela général et en rien particulier. Je ne sais l’analyser : tout intérêt voué à autrui est destiné à échapper à la femme, compagne etc.
Consuelo l’explique aussi combien la place prise par les autres femmes dans la vie de son mari a été pesante pour elle, l’épouse. Puis, il es revenu vers elle. Pck la plus essentielle.
@Janssen J-J dit: 3 mars 2018 à 12 h 48 min
« Tout ce scarabée était cousu de fil d’or, et cela, depuis le début. »
Mais JJJ c’est cette petite histoire extraordinaire d’E.A.Poe « Le scarabée d’or » et cet étrange personnage William Legrand qui induit un ami en erreur avec son scarabée, son parchemin et ce crâne. Comme W.L. me chambrait sur mes références littéraires, je lui ai destiné la question du scarabée d’or et il a répondu fort joliment. Peut-être ce conte est-il à l’origine de son pseudo…
(Ce n’est pas parce que Chaloux et lui signent certains de leurs commentaires par un cri d’indien qu’il faut les imaginer jumeaux.)
Pas encore tout lu, pardon.
Le premier livre que j’ai lu, de Duras, fut Le marin de Gibraltar.
J’étais jeune fille, ce fut éblouissement.
Rose, je ne faisais pas du tout allusion à cette idylle,mais à des intrigues annexes.
@rose dit: 3 mars 2018 à 19 h 05 min
Néanmoins les autres personnages sont plus forts et Cosette bien plus intéressante enfant que jeune fille un peu fade. Marius ? il a permis à Hugo de se faire plaisir avec la bataille de Waterloo. Mais cette histoire du peuple de Paris en colère, de ce forçat envoyé au bagne pour le vol d’un pain, c’est fort. Comme pour Valjean, ce combat permanent entre le bien et le mal. Vous en aviez fort bien parlé. Imaginer que Hugo a écrit ce roman en exil peut expliquer qu’il s’est à plusieurs reprises laissé entrainé dans ses digressions. Il avait le temps…
La liberté sur cette barricade, celle aussi de « La Fin de Satan », tombée de son aile lors de sa chute. Une aile blanche qui revient des ténèbres. Je n’oublie pas non plus son appel au peuple (proclamation de la mise hors la loi de Napoléon Bonaparte) ni son amitié avec Louise Michel, la jeune institutrice exaltée. Elle avait adoré « Les Misérables ». Déjà, il s’était engagé contre la peine de mort !
« Je juge les juges ; je condamne ceux qui damnent ; plus de glaive ; j’extermine l’échafaud, je combats la guerre, je tue la mort, je hais la haine. » Son instinct, c’est la liberté.
Ce Valjean lui ressemble comme un frère.
« Les Misérables » devait s’appelait « Les Misères » Et on la trouve cette misère, ce malheur dans le roman. Il les a vus dans Paris ces gosses affamés, ces prostituées, ces émeutes. Ce Valjean, magnifique, il en dit (vous l’aviez cité) : « Il souffrait dans les ténèbres. Il haïssait dans les ténèbres ; on eût pu dire qu’il haïssait devant lui (…) tâtonnant comme un aveugle et comme un rêveur. Seulement, par intervalles,(…) un rapide éclair illuminait toute son âme. » (chap.7)
Ah, le beau roman que voilà. Je suis à vos côtés !
@19.25 Ch., vous ne comprenez pas mon humour… A trop vouloir rationaliser le fil des discussions, vous faites souvent erreur, c pas bien grave, mais parfois je renonce à vous suivre, quand ça me concerne.
Il y a icite de trop grandes déperditions d’énergies à vouloir s’expliquer, et il vaut souvent mieux renoncer à être compris. Pourvu qu’on le soit ailleurs, dans la vraie vie, hein, y’a pas mordome, palsembleu.
@Janssen J-J dit: 3 mars 2018 à 20 h 16 min
C’est vrai que vous êtes un peu pince-sans-rire ! Bonne soirée.
Paul
Éponine et Marius ?
je me suis lancée bérénice et chrostiane aussi.
je n’ avais lu que des extraits ; je fus soulevée par l’ enthousiadme. J’ aurai 61 ans fin avril. Je n’ en fais pas un foin.
christiane
tout homme est mortel, c’est un truisme.
La femme aussi.
Si cela pouvait vous rassurer.
J’ aurai 61 ans fin avril. Rose.
En écriture, vous ne faites pas votre âge. 😉
Victor Hugo, c’ est la poésie et les dessins!
On surnomme ici, une voisine, » la Thénardière « , elle loue cher un appartement sordide au dernier étage d’ un grand immeuble.
D a dit à T avoir violé et assassiné une petite fille.
là se pose un mystère.
La conscience aigüe de la gravité de l’ acte implique le crime qui suit. si le violeur est à même de comprendre l’ horreur de son acte, en assassinant la petite fille il la fait échapper à l’horreur de vivre avec ce carcan.
pourquoi alors certains- dont Dutroux-, (et sa femme?)un n’assassinent pas et deux répètent ? Incessamment sans jamais assouvir.
Javert, lui, devant l’amplitude de ses erreurs se suicide en se jetant dans la Seine.
A-t-on retrouvé la jeune femme qui périt lors d’un entraînement de pompiers dans des conditions météorologiques hors du commun ?
Pat V
en réalité je ne suis plus une gamine.
Totor friqué
pourquoi donc se meublait il dans les brocantes si friqué ?
Le dessin n’est pas son « second génie » ; son talent tout entier tient là : http://www.laboiteverte.fr/les-dessins-de-victor-hugo/
insulté l’assassin
insulter c’est parler
parler c’est dire
dire c’est comprendre
pourtant le silence est d’or.
comme le scarabée.
william et christiane
lorsque j’ai dit au revoir à mes derniers élèves, nous avons beaucoup joué.
un des jeux a constitué à former des équipes de deux, je les ai situés dans l’histoire et leur ai demandé de traduire le rébus.
Jamais vécu avant après pareil moment de bonheur : silence réflezion chuchotis recherche.
En groupe ensuite, dix ou douze, avons donné quelques clés et fais la traduction ensemble.
Pense éminemment à Champollion face à Rosette. Quelle détermination cela nécessite-t’il.
ce doit être réflexion, pensé-je.
Jean, avez-vous explorer les photos d’archives accessibles à partir du lien que vous donnez?
https://media.definition.org/wp-content/uploads/2016/02/RPFH_GasMask_mmiles777-wordpress.jpg
envoyer l’exemplaire à Assad pour lui rappeler que cela devrait avoir été dépassé depuis, d’ailleurs c’est en principe interdit. Pas moyen d’aller expertiser un corps pour en avoir le coeur net , on doute encore.
la petite fille s’est pendu toite seule est il écrit dans le texte de Gide.
Gide convoqué par la famille de Saint Ex pour donner son avis sur Consuelo
critique réciproque : elle dit de lui sa voix efféminée et il n’aime que les jeunes garçons et les vieilles femmes.
Lui dit pire encore.
Mais il préface Vol de nuit e y glisse apophtegme en douce.
et de Maèterlinck pour presque en finir page 173 et j’ai fini le livre exténuée de tant de chagrin
La vie est un ecret, la mort est la clé, celui qui tourne la clé disparaît dans le secret.
Une femme est faite pour être heureuse. Pas triste et d’autant plus belle.
Tourgueniev ne portait pas jugement..Et silence n’est pas mépris.
Même si la punition est tentante, celle de l’ostracisme. Jusqu’au jour où l’on sait inanité de toute punition.
Dans Le Monde des livres:
Alain lit “Mein Kampf”) « Le 24 juillet 1940. (…) On perd de vue la vraie grandeur d’un peuple ; grandeur qui est de race et qui étend le territoire pour la race, c’est-à-dire pour la liberté. Ce noble motif est ce qui fait la gloire et le droit. Ici on découvre par les racines l’idée de l’espace vital, qui est une idée morale, disons l’idée morale même, l’idée du droit reposant sur la valeur. (…) On voit s’avancer en bon ordre les idées hitlériennes qui ont si profondément travaillé le sol européen (…). Lire suffisait ; car aussitôt l’illusion anglaise se dissipait, ainsi que la puissance juive, toutes deux profondément liées par le dessous. Toute l’humanité prenait un autre sens. Je rassemble ces idées avec l’espoir qu’elles referont les nouvelles notions politiques avec lesquelles nous devrons vivre. »
Journal inédit, 1937-1950, 422-423
Roger Pol-Droit
« Il faudrait se demander en quoi Alain, si doux, si brave – et si loin d’être Maurras, Drieu ou Céline, sans parler de Heidegger… –, plutôt qu’un salaud est un symptôme. De sa jeunesse à sa mort, il révèle la profonde composante antisémite qui imprègne la bonne culture française, même chez des gens supposés respectables. Vaste sujet, à creuser ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2018/03/01/alain-antisemite-opiniatre_5264063_3260.html#lZOcqtLH5h1yxtbK.99
Bonjour,
Foudre invisible et imprévisible, je m’abats au hasard
De mes coups je frappe jusqu’aux innocents
Sécheresse sans pitié sur un sol jaunissant
Je vous mords tel un serpent déguisé en gentil lézard
Anguille infernale, je glisse entre les mains de ma victime
Celle qui panique devant le mystère de ma création
D’où je viens ? Tous ignorent les détails de ma conception
Seul mon bruit résonne dans les plus profonds abîmes
Car ma vérité se suffit à elle-même et envahit l’espace
Je suis sur toutes les lèvres, rentre dans toutes les oreilles
Les faits révélés ne me rattrapent pas car je suis sans pareil
Pour pénétrer conscience et inconscient des crédules masses
Si très souvent je ne tue pas, je peux parfois ruiner des vies
Quand les Hommes ne s’occupent de la leur, ils lancent alors la rumeur qui détruit.
» la Thénardière « , elle loue cher un appartement sordide au dernier étage d’ un grand immeuble.
Comme tout le monde à Paris, quoi. 700 EUR la chambre de bonne sous les toits.
Dieu est une invention diabolique.
me réveille en pensant à Annelise Roux et à Tourgueniev.
La respecter dans son désir émis sur son blog. C’est ce qu’elle a demandé.
Les gens qui s’autorisent à te dire leur vie jusqu’à ce que tu dises stop ou crie suivant l’occurrence. Pas parce que tu ne veux pas entendre. Ni parce que tu ne veux pas pardonner. Mais parce que chacun est face à lui-même.
Que celui qui ne croie pas en dieu a toujours sa conscience.
deux exemples idiots, trois si nécessaires.
sans doute pressens- tu le coup de salaud qu’ elle te fera, après son cancer et ta coupe de cheveux pour l’ accompagner.
Sait- elle l’ ampleur du sacrifice ?
Les pères.
L’ igominie de l’ un. La tyrannie de l’ autre.
La lenteur menant à l’ amitié solide.
Toi tu ne la cherchais pas, en cocon dans ta gangue.
Et un jour
et si c’ était moi qui avais fait sauter la maison ?
Et toi tu dis non. Péremptoire. Pck tu sais que cela signifie assassiner le père de ta fille.
Et aussi pck le meurtre est ds le décalogue.
les pleurs et gémissements.
La litanie continue.
Je lui aurais fait un enfant. J’ aurais tout recommencé.
Toi tu sais que l’ on ne recommence jamais rien.
Que les trente ans de différence sont là.
Elle a tranché dans son Oedipe violemment.
lui a abordé la passion amoureuse, effleuré.
Il entame le troisième âge, elle sort juste de l’ âge tendre. Coucher avec son père, toutes dénégations mises à part.
Il ne tient aucun compte de ton repas soigné. Ni de la femme qui l’ a recueilli, chien errant mouillé, fotmidable, adorable.
Tu gueules vous vous fâchez puis réconciliez.
On ne tedevient pas jeune.
Ferait- on les mêmes choix. Aomerai à penser que non mais n’ en suis pas sûre.
À Monaco, ils volent 6 hectares à la mer vient- on de m’ annoncer.
Comment peut- on s’ autoriser cela ?
Même pour un ciné- star.
Allez.
Debout les morts, réveillez vous.
rapidos.
elle croyait que j’ exagérais alors que c’ était pure vérité.
demandait que soient payées deux visites pck le quart d’ heure réglementaire était doublé.
Tu lui dis c difficile.
Mais que tu y crois encore.
Elle te dit alors qu’ elle l’ a vu sur le parking d’ Auchan son rêve idéal.
Elle rit.
Te dit
c’ était un cow- boy.
Tu gardes le silence.
Elle n’ a pas l’ allure des filles qu’ un cow- boy va regarder.
Commemt Johnny a- t’ il « tenu le mythe » toute sa vie ?
Était il aussi adorable que ce qui est dit de lui ?
Saint Ex aussi payait partout pour tout le monde.
Coluche aussi.
Faire semblamt de mourir et le faire croire à quelqu’ un, faut être complètement calu.
me suis demandé post mortem, ce que cela exprimait et si les milliers de prières avaient été inutiles.
Pas encore tout saisi si ce n’ est l’ ampleur toxique comme les algues vertes à Saint Michel en grève.
Non. Les prières ne sont jamais inutiles.Y a le gars du Nanga Parbat là- haut. Congelé.
espère ppur Dostoievski que c’ était un baratin pour épater Tourgueniev et qu’ il n’ a oas vécu cela.
bonjour à tous
bon dimanche
« Ecoutant les appréhensions du délégué sur une absence de mise en contexte, M. Gallimard lui avait fait savoir que cette réédition des textes serait accompagnée d’un « appareil historique », avec une analyse du professeur d’université Régis Tettamanzi et d’une préface signée de l’écrivain Pierre Assouline. »
Il est difficile de comprendre que la caution de l’immense Passou n’ait pas suffi à faire taire les objections.
Tohu-bohu et charivari,
dans le sillage du vaisseau Céline.
Plaisir.
@Pat V dit: 3 mars 2018 à 22 h 55 min
« Victor Hugo, c’ est la poésie et les dessins! »
Je me souviens de cette formidable exposition dans la maison de Victor Hugo, à Paris : « Les arcs-en-ciel du noir ». (été 2012). Tempêtes et gouffres de paysages imaginaires ! Lumières et ténèbres. Langage ou lavis d’encre brune, dessins féroces, toujours dans le tourbillon des voyages traversé de liaisons passionnées. Citations sur les murs.
Pourquoi le réduire aux dessins et à la poésie ? Tout est bon pour cet illuminé hanté par ses songes : dessins, lavis, écriture, romans, théâtre, poésie, (Chansons des rues, La légende des siècles, Les Contemplations), photographie, correspondances, occultisme… pour poursuivre et explorer sa pensée. Quel courage, quelle audace… Une énormité poétique et exubérante, éblouissante.
Les îles Anglo-Normandes, Hauteville House et la solitude. « Ses grands textes agissent en profondeur, par ondes de choc ». Sur un dessin, plume et lavis d’encre brune, il a écrit : « Ma destinée ». C’est une vague énorme fracassant un bateau.
Je ne vois vraiment pas en quoi la préface de Passou aurait été un rempart suffisant contre la haine. Pure spéculation abstraite et dangereuse.
Hugo c’est aussi une entreprise familiale. A titre d’exemple, c’est grâce à la traduction des pièces de Shakespeare entreprise par François-Victor, que le père a accès au grand œuvre du Barde. Étonnamment, pour quelqu’un qui doit à tant à l’Angleterre (pas moins de 18 années passées dans les îles anglo-normandes), Hugo ne pratiquait pas l’anglais. La communauté de vie et d’esprit exceptionnelle que connaissaient le fils et le père eut pour résultat le plus direct le « William Shakespeare » où Hugo étudie avec brio les démarches du génie shakespearien. Rencontre au sommet.
Exactement, ML, rien de pire que les fachos fayots.
Les salauds de fachos fayots
18.26, dommage de n’avoir pas persisté juqu’à « Envoyée Spéciale », le plus rigolo de tous. Les hommes ont des facultés d’adaptation étonnantes parfois, surtout Echenoz aux mains magnifiques. D’autres ne cèdent jamais à la tentation de la riposte orchestrée quand les protagonistes ne jouent pas dans la même cour de récré.
20.28, passé une très bonne soirée en ville, merci. J’espère la réciproque.
@ 61 ans, le plus bel âge pour les thénardières en bigoudis… un festival derick.chevillard à la puissance 24, du glyphosate au service de nos sols, bonne semence du dimanche matin.
@PE, Bravo pour l’époustouflé plaidoyer jpa sur les Misérab’…, s’il y a tout ce qu’il dit, j’allions passer une belle journée en chaise roulante. La pluie peut choir.
Bonjour à toussent, à juan pedro & lucinda. A Jazzman et M. Court, aussi.
Et c’est ce qui m’enthousiasme dans l’entreprise de Hugo :
ses personnages tout en contradiction (n’ai pas vu d’idylle cu-cul y compris ds les annexes)
Cosette qui est gaie avec son enfance terrible chez les Thénardier et sa mère Fantine qui vend ses dents.milieu du XIXème.
Comme les xhoses durent longtemps avant que ne s’amorce un changement.
Au début du XXème, Consuelo raconte dans son voyage en Transatlantique vers Buenos Aires comment de richissimes milliardaires revenaiwnt d’Europe ayant acheté des dents aux miséreux.
Les sans dents dira Hollande cent ans après.
Les reins, les yeux, le pancréas, les mille os, volés aux enfants des rues de Bogota. Aux mendiants.
Éponine qui aime Marius et lui donne un petit mot piur retrouver la maison au fond de l’impasse où vivent Colette et Jean Valjean.
Cui-ci qui sauve Marius alors qu’il lui aurait volontiers plongé la tête dans l’égoùt et maintenue au fond.
Tous ces mouvements de l’âme, magnifiques, qui font que chacun sort de sa condition de cloporte et aborde les étoiles par la tangente.
Cette idéalisation de l’homme qui tend vers devenir meilleur et ne pas aimer patauger en Pataugas dans la boue.
Cela j’aime chez Hugo : son lyrisme, son inféfectible foi en l’humanité et qu’il aime tant baiser avec Juliette. Sa tendre et douce.
christiane et Pat V
sont ce cela que l’on appelle les eaux fortes ?
Bizarre quand même que le p’tit Court, citant sans cesse le grand Victor, ne se soit pas encore manifesté : il est resté piqué dans la volaille ???
Pour un écrivain, lire Hugo, c’est toujours prendre une leçon de liberté ; car il se permet tout ; et de même que dans Notre-Dame-de-Paris , il s’autorise à planter en plein milieu une sorte d’essai intitulé « Ceci tuera cela » qui servira un jour de bréviaire à la médiologie, dans les Misérables il ose un essai sur le langage populaire sous le titre « L’argot » (4ème partie, livre VII) qui est linguistique, philosophique, historique etc tout sauf romanesque ; au moins en retient-t-on à travers un éloge de la langue vulgaire des ténébreux une manière de définition de la littérature, mais hugolissime
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On a compris qu’ici notr bon Passou prêche pour sa boutique. Non, Hugo ne se permet pas tout, contrairement à ce que prétend Passou.
D’abord, l’étendue de l’essai linguistique est de proportion raisonnable. Sur 1486 pages de texte en Pléiade 51, il n’occupe que les pages 1002 à 1025, ce qui nous fait en tout et pour tout 24 pages; et, si on les ramène à l’ensemble, elles ne constituent que 1,16% de l’ensemble. On voit qu’on est très loin du délire assoulinesque de Retour à Séfarad. La liberté qu’il se donne n’envahit pas le roman. C’est le premier point.
Le deuxième point, c’est qu’il est contaminé par le romanesque et contamine le romanesque en lui donnant une nouvelle portée, contrairement à ce qu’affirme un peu rapidement notre bon Passou. En effet, cet essai fait suite à un chapitre, « Le petit Gavroche », qui fourmille d’expressions argotiques avec des notes en bas de page qui sont sans doute de Hugo lui-même. Il devient donc nécessaire, dans la logique romanesque même, de produire une explication linguistique de cet emploi qui vise par ailleurs à réhabiliter ce qu’il convint d’appeler aux yeux de l’auteur « une langue », cette réhabilitation entrant dans le dessein général de l’œuvre visant à réhabiliter l’homme déchu ; elle a donc une portée philosophique de premier plan puisque cet essai vise, au-delà de l’anecdote, à laquelle elle ne manque pas par ailleurs d’être articulée, à donner à l’homme une place centrale et de l’homme une vision générale, ainsi que la littérature qui lui convient, le verbe « convenir étant pris ici au sens le plus classique du terme. Hugo remet d’ailleurs son essai en perspective en le rattachant à Balzac et à Eugène Sue. C’est le deuxième point.
Le troisième point, c’est qu’il généralise la notion même d’argot, y rattachant les usages les plus courants des langages et codes socio-profssionnels mais même aussi l’usage de la métaphore chez Shakespeare. Or cette généralisation s’inscrit dans sa vision générale de l’homme et de la langue et y est amenée par elle. Ce n’est pas un essai qui fonctionne en roue libre, expression de je ne sais quelle liberté de l’écrivain qui traiterait les règles de la composition romanesque avec la légèreté d’un néophyte immature, mais un jeu conscient avec les nécessités de la composition, comme le dirait un Michel Charles, dans son dernier opus. Et c’est là précisément qu’est évoquée la Révolution de 1848, qui donne son sens à la vision hugolienne de l’homme, alors que l’anecdote (l’histoire, la diégèse) est essentiellement une critique acerbe de la France louisphilipparde avec l’oppression du prolétariat naissant par la grande bourgeoisie, les violences policières contre le peuple au nom de l’ordre bourgeois, et les complots de toutes sortes.
On est donc loin de la liberté supposée d’un art romanesque autrement plus concerté qu’il n’y paraît à une lecture naïve (quand elle a eu lieu) et peu informée par la science.
Cela j’aime chez rose : son lyrisme, son indéfectible foi en l’humanité et qu’elle aime tant baiser avec son tendre et doux Julio.
l’intérêt du silence c’est que tant que celui qui est totalement calu ne l’a pas compris lui-même, pourquoi le lui dire.
Idem pour celle qui aime les cow-boys. Celui qui refuse de vieillir (ou de débander ?). Ou celle qui a assassiné le père de sa fille.
S’occuper de ne pas pourchasser autrui. De ne pas le harceler. De ne pas le faire souffrir.
La c’est pire.
Surtout si elle a réclamé le respect.
Je connais la poursuite infernale mais pas la poursuite impitoyable.
S’occuper de son équilibre à soi. De la progression d’éradiquer ses empêchements. De son évolution personnelle.
Pas de mentir aux autres et de leur faire croire ce qui n’existe pas.
Et puis, c’est triste à dire, mais autant le dire
tout de go, Thénardière elle l’était très jeune et cela n’a fait qu’empirer.
À des années lumière.
@rose dit: 4 mars 2018 à 10 h 21 min
Ah non, Rose, l’eau-forte est une gravure à l’acide sur une plaque de métal (zinc ou cuivre) préalablement recouverte de vernis et gravée à la pointe émoussée (L’acide attaque là où il n’y a pas de vernis). Hugo dessinait et peignait avec des plumes et pinceaux et des encres brunes, directement sur papier.
Cherchez « dessins de V.Hugo » sur internet, vous en verrez plein.
Tentative de rose pour essayer de nous faire croire que Totor adorait les humains plus que lui-même, sa gonzesse et les bonniches biaisables …uhuhu !
Niaiseries structurelles de francitude mensongère de la part du géant aux courtes pattes, et aux opinions de girouette friquée.
lorsque vous parlez de réhabilitation de l’homme déchu, widergänger, je le.nomme.progression, au sens de.sortir de la fange.
À mes yeux réside là la grande entreprise de Hugo.
mais pourquoi vouloir s’opposer à ce pont à la tentation légitime de montrer au peuple dûment éclairé, comment, chez un écrivain majeur, peuvent coexister le génie et l’abjection ?
merci christiane
encres brunes
lavis aussi
JJJ
je ne parlais pas de moi.
c’était une petite pique à m’adresse d’Assouline qui la nomme la Juliette ce qui est franchement dépréciatif.
Mais un autre enfonce le clou, rouillé, avec les amours ancillaires.
Aucune importance : nous, les femmes, traçons notre route.
Loin des mensonges épandus.
Et Totor aimait baiser avec Juliette, quoique vous en disiez.
Sa Juliette.
Et pas la.
à l’adresse
Salaud de Totor !
calu ?… ouf ?
https://fr.wiktionary.org/wiki/calu
sommes-nous d’accord avec cette définition ?
(Et Totor aimait baiser avec Juliette, quoique vous en disiez).
Mais j’en disconviens pas, voyons donc !
(nous, les femmes, traçons notre route. Loin des mensonges épandus 😉 )
Là, j’en disconviens, hélas, malgré mon féminisme
Totor est aussi nul que Mélenchon !
Des verbeux, des pourris, des cadavres porteurs d’idées mortes, des humanistes à la mord-moi la tire-lire, enfilant des niaiseries partisanes sur sofa rembourré aux rentes pépères … !
Populistes braguettes, dégagez…. !
On voit bien, on comprend bien que le JC connait son Totor par cœur, le problème est qu’il ne lui arrive même pas à la cheville, c’est dire !
Le tchékiste est tellement bête qu’il n’a pas vu que mon commentaire était une gentille moquerie à l’égard de Passou…
Je trouve le mot « comblé » terrible. Pierre Lemaître, d’après notre hôte, l’est doublement, en plus…
Par chez nous, ce sont les mares qu’on comble, ou les marnières. A la rigueur les greniers -quand on vit sous les combles-
Etre comblé c’est ne pouvoir rien ajouter. Etre plein. Donc ne plus rien avoir à faire…
Tandis qu’être radieux… Ah, ça te m’a une autre gueule ! On inonde, on répand, on rayonne…
Pierre Lemaître, le bien-nommé, rayonnera encore longtemps, je l’espère pour lui !
Des essais sur l’argot, son usage et sa fonction romanesque chez Hugo ont bien sûr été écrits par la recherche universitaire. Mais au-delà, il est intéressant de mettre en perspective les analyses de J.-Cl. Milner sur la voie française et la création de la langue française par Vaugelas et l’Académie au XVIIè siècle, langue construite comme un juste milieu entre la langue du crocheteur et la langue de la Cour, au détriment de la langue de la bourgeoisie qui est passée à la trappe dans cette construction idéologique, dit Milner, bourgeoisie qui précisément revendiqura le pouvoir en renversant l’ordre qui en a nié la langue.
Ici, Hogo, en quelque sorte, refait Vaugelas, reconstruit une idéologie de la langue française en accord avec la France révolutionnaire et en la remettant en perspective puisqu’il remonte jusqu’à Villon. Il veut également rivaliser à l’évidence avec Rivarol et son Discours sur l’universalité de la langue française en donnant un sens révolutionnaire au mot « universalité ».
(Il est vrai que la Drouet vénérait le bonhomme Hugo).
… il se moquait gentiment des deux as du ‘star system’, voyons donc …, comme la Callas se moquait de la Bardot. Voulait pas dire que tout ce qui était niaiseux dans les Misérab’ était dû à la mauvaise influence de Minou sur le Drouet, du moinss, je crois pas.
@Il veut également rivaliser à l’évidence
Cela n’a rien de si évident hélas, même dans wikipedia, ils ne sont pas sûrs du tout qu’Hogo (sic) ait connu Vaugelas.
Cette histoire autour des pamphlets recommence? C’est du fétichisme à l’envers. Tandis qu’on exhume tout l’antisémitisme disponible, il faudrait procéder autrement avec Céline, – ce pauvre gars complètement halluciné qui parlait tout seul -il faut lire ce qu’en dit Lucette Destouches- et génial romancier. Est-ce du côté du génie que le bât blesse? Cette controverse est ridicule.
(Le tchékiste est tellement bête)
pasque t’as déjà vu des tchékistes intelligents, chemineau ?
DERNIER DÉTAIL
Rien de révolutionnaire dans la Révolution française, les amis !
1789 ? Un changement d’élites : passage de l’aristocratie fanée, impuissante, incestueuse, à la bourgeoisie dynamique, nouvelle, avide de tenir son rang… Brèfle, après la Révolution, les affaires continuent.
Le Peuple ? Soyons sérieux ! Qui se soucie du peuple, à part dans une littérature lue par les nantis ?…
La volonté d’universalité est totalitaire.
Parfois Totor dessinait avec un simple morceau de charbon ou en trempant son doigt dans une tasse de café. il y a à Bruxelles encore des archives contenant des dizaines de dessins de Hugo jamais reproduits..
Elle est nécessaire, c’est bien là la grande question ! Toute langue doit avoir un rapport à la Vérité, qui en fonde la légitimité.
@Stendhal et le code civil
Oui, JC, simple transfert de pouvoir, tout au plus, avec effets de manche et discours à la romaine. Les historiens d’extrême gauche tentent en ce moment de gommer les singularités de La Terreur et de réhabiliter Robespierre pour faire croire qu’il aurait pu en être autrement et ouvrir des perspectives aux révolutions à venir. Mais non. Même chose vingt-cinq ans plus tard, ce sont les banquiers qui ont fait tomber Napoléon parce qu’il commençait à gâter leurs affaires. Rien d’autre.
L’offensive politique des historiens à laquelle on assiste en ce moment ne m’en semble pas moins étonnante, quoiqu’avec quelques couacs,- le pauvre Boucheron semble avoir fait un flop retentissant avec ses théories à la noix.
La langue des cannibales a un rapport avec la Vérité : on doit manger, légitimement, son ennemi vaincu pour en acquérir la force….
Blabla : « Toute langue doit avoir un rapport à la Vérité, qui en fonde la légitimité. »
Mais non, Cretinus Blablaius, c’est bien plus compliqué que ça.
Hugo a d’abord eu un problème technique (le même que Proust quand il fait parler ou écrire les gens du peuple).
Mais justement le cannibalisme est purement conjoncturel et non pas universel, propre à la culture des Indiens. Il ne fonde pas leur langue.
Je ne discute pas avec la plèbe intellectuelle ignorante et confuse.
L’Histoire est un concept, creux, créé par des gens qui veulent mettre dans des tiroirs des faits en mouvement, la plupart du temps inexplicables, le tout inséré dans un contexte idéologique qui les passionne. Autant d’historiens, autant d’histoires.
Robespierre ? … un dieu… un démon … un fait divers parmi d’autres !
Ah, mais je ne discute pas non plus avec un professeur de collège mythomane, crétinisé par ses propres discours. Je luis dis simplement qu’il écrit des sottises.
Combien de fois faudra t il répéter aux sourds que l’universalité n’a aucun sens, ici, et sur toute la planète bleu foncé ?
L’histoire, telle que s’en emparent beaucoup d’historiens aujourd’hui, redevient surtout un enjeu politique majeur, c’est à dire une machine à mensonge. Quant à Boucheron, il me semblerait plus crédible s’il publiait, par exemple, un docte ouvrage sur les mérites comparés des apéritifs.
Les historiens sont des journalistes, en retard sur l’actualité ….
(je vous quitte, à jamais ! j’ai des huîtres à ouvrir et je suis le seul à connaitre la prière qui assure à leur âme sacrifiée, une éternité bien ennuyeuse…)
Mais l’histoire a toujours été un enjeu idéologique. Chez Hugo, c’est évident, surtout dans cet essai sur la langue, mais chez tout historien qui, en dépit de son honnêteté intellectuelle quant aux méthodes et aux sources, s’inscrit forcément dans un tension polémique où des intérêts divergents sont en jeu.
La singularité de notre époque n’est pas là, mais dans la dénégation des archives par la doxa de l’historiographie française que dénonce à juste titre Annie Lacroix-Riz. C’est ce genre de dénégation qui amène notamment l’historiographie française à nier l’existence d’un fascisme français. Et la volonté sournoise d’un professeur de la Sorbonne à prétendre intégrer Maurras au patrimoine de la France !
Moi aussi, je dois vous quitter. Il parait -c’est ce qu’on me dit- qu’il faut que j’aille éplucher de pauvres petites rattes du Touquet qui ne m’ont rien fait. Eh oui, la plèbe intellectuelle ignorante et confuse se tape des patates.
(J’apprends à l’instant qu’elle a la forme d’un cornichon. Je vais avoir l’impression d’éplucher Blabla.)
Paul Edel dit: 4 mars 2018 à 11 h 16 min
superbe précision
« Mais l’histoire a toujours été un enjeu idéologique. »
Evidemment, gros naze, qui t’as dit le contraire?
qui t’a, or voici, j’écris comme toi!
le JC fait de plus en plus l’andouille, sa charcuterie marche très bien, ya du boudin toutes les 5 minutes
rose,
le lavis se fait par des dilutions des encres pour obtenir différentes intensités de couleur mais comme le précise P.Edel, Hugo comme Balzac se servaient aussi du café pour dessiner.
L’un ouvre les huitres, l’autre épluche les patates…Vous voyez, chères amies, que les hommes de la RdL participent aux tâches ménagères. Irréprochables.
ah ! christiane se pâme toujours pour son Popaul !
En plus Hugo, dans son essai, délimite lui-même l’espace de sa liberté. Il écrit notamment :
« Et, disons-le, tout cela, ce n’est encore qu’un commencement. La vraie question, c’est celle-ci : le travail ne peut être une loi sans être un droit. NOUS N’INSISTONS PAS, CE N’EST POINT ICI LE LIEU. »
L’essai dans un roman ne saurait donc déborder certaines limites, qui sont précisément les contraintes de la composition romanesque. Il reconnaît lui-même que la liberté de l’essayiste est bridée par celle du romancier. Ce n’est qu’une liberté sous surveillance, qui sont les lois de la composition romanesque auxquelles aucun romancier ne saurait déroger sous peine de passer pour un mauvais romancier.
@ La volonté d’universalité est totalitaire.
Cette saillie a l’air frappé au coing du bon sang !… c d’ailleurs ce que m’disait mon fils de 13 ans, l’autre jour. Je lui répliquais néanmoins, à titre pédagogique, par cet exemple que la nécessité d’universaliser le « problème » des dangers liés au réchauffement climatique n’était pas totalitaire. Il a bien été obligé de reconnaître l’autorité de cet argument. C’était un échange privé, je ne m’y serais pas pris de la sorte avec mes petits élèves de 4e.
Chacun a les icônes de son choix, voyons donc. Pourquoi jalouser celles des autres ?
@ L’un ouvre les huitres, l’autre épluche les patates
Heureusement que vous veillez au grain : j’allais faillir éplucher des huîtres !
V. Hugo justifie son essai d’une autre façon par ailleurs, en le rattachant à l’esthétique du théâtre : « et c’est par cette insistance dans l’encouragement que nous voulons finir ces quelques pages, entr’acte austère d’un drame douloureux. » La confusion ici affichée et assumée, propre aux canons de l’esthétique romantique, entre le roman et le théâtre, autorise et justifie un développement théorique au présent de vérité générale qui s’énonce sur le mode du sublime dans sa recherche de l’idéal déclaré comme tel.
Faut dire que pour une pauvre patate, le chaloux est tout à fait destiné à les éplucher…! C’est à peu près tout ce qu’il sait faire, le pauvre.
Mais qui de nos jours saurait nous emporter en écrivant non pas ça mais comme ça ?
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Il est bien évident que les naïvetés de V. Hugo dans cet essai sur l’argot sont impossibles de nos jours. Après plus d’un siècle de guerre qui ont failli anéantir la planète toute entière, qui peut encore croire ou du moins affirmer tout de go sans faire sourire que « aujourd’hui la catastrophe sociale que nous indiquions tout à l’heure est simplement impossible. » Le peuple, comme le dit Rosanvallon, est devenu « introuvable ».
Et si dans l’Antiquité, la fortune d’un Pison avec sa riche villa pouvait s’élever à quelque 100 millions de sesterces ou un peu plus peut-être, elle paraît ridiculement petite (équivalente à quelque 60 millions d’euros) si on la compare aux fortunes colossales des 1% ls plus riches du monde qui détiennent plus de la moitié des richesses de la terre. L’optimisme de Hugo quant au progrès ne semble plus de mise. Mais il peut paraître rafraîchissant de s’y replonger l’espace d’une relecture et de chercher en lui, comme il l’écrit, un « encouragement. »
Gallimard aura beau enfoncer son clou, il aura de toute façon contre lui Klarsfeld qui est là, heureusement, pour défendre la communauté juive de telles exactions. Nul n’a besoin d’Antoine Gallimard ni des pamphlets de Céline pour savoir que le génie peut cohabiter avec l’immonde., ls figures du XXè siècle en sont truffées ! On ne l’a pas attendu pour ça ! Pour qui prend-il les lecteurs de Céline franchement ? C’est à nouveau un argument complètment nul. L’indignité est du côté de Gallimard et d son préfacier et de son homme de main comme justification savante. Les pamphlets ne seront jamais publiés chez une maison officielle et honorable sans se déshonorer à jamais.
Bon appétit Wgg
oui Jjj
sommes d’ accord.
calu c insensé
chez moi, on dit aussi il a une cacarinette dans la tête
c gentil compatissant empathique.
en // on sait que c moi qui vais border le barda.
Pire : tout le barda.
pck les calus ne portent rien eux. le nez en l’ air et les mains dans les poches crevées.
Leur paletot aussi devenait idéal.vont sous le ciel, muse et sont leur féal.
pendant ce temps toi tu épluches les huîtres et coupe les patates. va à l’ école chercher les gosses pck leur père est mort.à l’ église prier marie que cette situation est injuste. et tout. et tout.
border = porter
c pas fait exprès
bon ap. chaloux et bérénice.
Evidence… Que m’inspirent les cours messages semés sous ce pseudo ? une poursuite du moindre de post de M.Court ou de J.C., donc une sorte de revanche. Ces deux commentateurs ne l’auraient guère épargnée quand elle postait sous un autre pseudo… Pourquoi « elle ». Il y a un rapport évident avec P.Edel qu’elle aime citer comme étant un sujet de pâmoison pour c., nécessitant même un déménagement express quand il a annoncé son départ définitif de Paris. Information qu’elle a lu dans un commentaire sur son blog. Donc elle le lit assidûment… Cette sorte de dépit moqueur semble évoquer une proximité qui se serait mal terminée avec ce dernier. Voyons, voyons… Qui, a plusieurs reprises, a évoqué la nostalgie d’un passé d’harmonie avec ce dernier qui se serait mal terminé ? Et pourquoi ne retient-elle que les posts ou C. évoque ou s’adresse à P.E. (ou à J.C. ou M.C.)et pas ceux, nombreux, qu’elle adresse à Rose, JJJ ou a adressés à Chaloux ?
Elle est apparue en premier sur le blog de Sergio dans un post furieux se moquant de C., reprenant une invective qu’elle semble aimer : « elle est folle » mais semble s’épanouir sur le fil des commentaires de la RDL.
Pourquoi serait-elle l’écume d’une femme s’exprimant sous un autre pseudo ? Parce que n’intervenir que dans ces courtes répliques inlassablement les mêmes, comme un robot, serait frustrant pour elle. Il faut qu’elle compense avec des commentaires nombreux où elle s’exprime longuement et où elle feint – quand elle le peut – d’ignorer ces trois personnes.
Peu à peu, se dessine un portrait que je laisse à chacun la possibilité et l’envie de préciser. Moi, j’ai ma petite idée…
En plus, il me semble me souvenir que Gallimard avait refusé de publier la correspondance Morand-Chardonne, pour cause d’antisémitisme aggravé. Deux poids deux mesures ? On ne comprend pas cette différence de traitement. C’est irrationnel comme gestion du « patrimoine ». Ceci dit en dehors de la question morale et de sécurité. Car la question de la sécurité se pose à l’évidence, même si les pamphlets sont déjà accessibles sur le Net. Qu’un salaud attente à la vie d’un seul Juif en se réclamant des pamphlets de Céline et c’est Gallimard et ses serviteurs qui en seront responsables.
A Marine Terrace, sur l’île de Jersey, Hugo est avec son second fils, François-Victor :
« Dehors il pleuvait, le vent soufflait, la maison était comme assourdie par ce grondement extérieur. Tous deux songeaient, absorbés peut-être par cette coïncidence d’un commencement d’hiver et d’un commencement d’exil.
Tout à coup le fils éleva la voix et interrogera le père :
– Que penses-tu de cet exil ?
– Qu’il sera long.
– Comment comptes-tu le remplir ?
Le père répondit :
– Je regarderai l’océan.
Il y eut un silence. Le père reprit :
– Et toi ?
– Moi, dit le fils, je traduirai Shakespeare. »
(Hugo, W. Shakespeare)
Le père décida d’en faire la préface. Il écrivit, écrivit, et la préface devint un magnifique océan critique.
@rose dit: 4 mars 2018 à 10 h 18 min
Même si Cosette se nomme soudain Colette, ce commentaire est magnifique. Merci, Rose.
Bloom dit: 4 mars 2018 à 13 h 47 min
Merci, Bloom.
christiane
moi je ne sais pas.
ce peut être aussi soi-même qui se moque de lui-même.
je ne savais pas que paul edel avait quitté définitivement Paris. Merci de me l’apprendre.
Gallimard argue que les pamphlets nous en apprendrait un rayon sur l’origine de l’antisémitisme. Il se moque de nous ou quoi ! Comme si Céline était l’inventeur de l’antisémitisme en France !!!!!!!!! C’est n’importe quoi !
christiane
me suis relue, ai pourtant écrit Cosette.
mais bcp de coquilles, c vrai.
gros doigts petit clavier.
Hogo c’est pas le type du Danube à Prague ?
Sergio
vous poussez le bouchon un peu loin
Il est bouché, c’est pour ça…!
Et bonne fête à toutes les mamies de la REM ! J’espère que vos petits-enfants vous comblent, même si je n’en doute pas.
RDL
(REM est un très bon groupe)
Pffffff… Alors, que ce soit bien clair : je ne poste ici que sous le pseudo « Clopine », et « Evidence », ben non, ce n’est pas moi. Je ne vais plus qu’extrêmement rarement sur le blog « près, loin » et j’ignorais complètement (et d’ailleurs m’en moque) le départ de Paris de Paul Edel. Quant à réagir aux posts de M. Court ou de JC, le premier n’exprime depuis toujours que mépris pour moi et redouble de suffisance pompeuse dès qu’il en a l’occasion, le second ne profère que des énormités racistes, homophobes et machistes… Cela fait donc belle lurette que je ne réagis même plus, car aucun des deux n’en vaut la peine.
Est-ce clair ? Ca me fatigue, tout ça, ça me fatigue…
Évidence a trop peu de style et d’esprit pour être confondu avec JC.
A mon avis, c’est un professeur de collège.
C’est irrationnel comme gestion du « patrimoine »
—
ML, l’édition est un business comme les autres, les affaires y sont les affaires – pourquoi se priver de la manne financière d’un best-seller garanti? Un certain air du temps laisse espérer de juteux profits. Le reste passe quelque peu au second plan…
Rappelons tout de même à l’ineffable que les deux premiers volumes de la correspondance Morand-Chardonne ont été publiés il y a des années. On attend le troisième (grouille toi, Brottin).
on doit manger, légitimement, son ennemi vaincu pour en acquérir la force….
—
Quand on y pense, ça peut devenir contre-productif ce truc. Si l’ennemi a été vaincu, c’est qu’il était moins fort. En le mangeant, ne risque-t-on pas d’hériter de sa faiblesse?
L’idéal serait pour le vaincu de dévorer le vainqueur, non?
Allez, c’est l’heure du riz au jasmin et du poulet aux noix de cajou.
À l’évidence, Bloom, c’est bien pour ça que je gueule, parce que toutes ces arguties minables et indignes ne font jamais oublier la vraie raison de ces publications, le fric ! que Gallimard espère récolter avec ces pamphlets sans aucun intérêt littéraire ni historique. C’est toute l’époque qui est indigne de laisser le fric prendre le pouvoir sur le devoir de mémoire et le principe de l’honneur. On est chez les monstres, là ! qui font du fric sur le dos des Juifs assassinés. Des monstres en col blanc, mais des monstres quand même, et les pires, ceux qui se dissimulent ! Époque pourrie.
« La volonté d’universalité est totalitaire. »
Faut voir si on est ou non à la recherche de la vérité. Par définition, la vérité, si elle existe, est universelle. Quelle homme voudrait penser une chose, faire une action, qui ne seraient pas la vérité universelle ? Tout cela, Kant l’a bien montré et bien vu.
@rose dit: 4 mars 2018 à 13 h 58 min
ça m’a juste amusée mais le commentaire est très beau.
Je me souviens de cette formidable exposition dans la maison de Victor Hugo, à Paris : « Les arcs-en-ciel du noir ». (été 2012). Christiane.
Oui et vous devriez avoir en tête ce magnifique livre que j’ ai sous les yeux de Annie Le Brun : » Les arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo dans la si précieuse collection Art et artiste de chez Gallimard.
Annie Le Brun fut à l’ initiative de cet exposition ce me semble.
Bon, les chaises tournantes, c’ est la cerise sur le gâteau.
Petite précision encore, Hugo mettait de la cendre de cigare dans son jus de café pour peindre, cela ajoute un velouté certain, je l’ ai expérimenté comme d’ autres depuis la pratique d’ Hugo.
bon ap. chaloux et bérénice.
je vois pas comment un rapprochement serait possible et même envisageable même à l’écrit, laissez donc à chaloux ses soies et son satin, à ses snobs et ses pourris qui n’en peuvent, à ses conquêtes ephémères et à ses amitiés méritantes,à sa bibliothèque et ses désirs, là donc où je ne le rejoindrai sous aucun prétexte . Je n’étais jusqu’à lui pas forcément rancunière et alors même qu’il nous faut convenir que ce qui reste à pardonner appartiendrait paradoxalement au registre de l’impardonnable, ma mémoire est encombrée de tant de ses scories qui n’ont pas que figurer dans mon parcours sans conséquences désastreuses.Il aura tout loisir de profiter de ses fortunes et s’il lui reste une once d’honnêteté d’opérer un retour sur tant d’années malheureuses où son indifférence, son égoisme son inhumanité prédominaient , ce sera sans moi, plutôt l’oublier,je ne suis pas cadre pour avoir dû être redevable de tant de mises à l »épreuve sans parler des magouilles qui ont saboté mes projets.Je n’appartenais pas au même monde et d’ailleurs définitivement pas, je ne suis toujours qu’une plébéienne et je le laisse tout entier à sa grandeur et à son système pour le moins vrillé et tordu si ce n’est perverti par des gens pervers ne renonçant à rien pour satisfaire leurs ambitions malsaines, leurs déviances , leur pourriture essentielle bravant toutes les lois en cours sur ce territoire, Je finirai par: Et puis quoi encore ? Il existe tant de chemins littéraires qui permettent en palimpseste de couvrir ce genre de mentalité pour quoi le culture a échoué à amender ce qui peut relever d’une culture ou d’un état d’esprit élitiste inhérent à une certaine classe d’individus supérieurs par l’intelligence mais d’autant plus méprisable ou haissale quant à leur produit dans des domaines qui s’éloignent de l’abstraction des belles pensés qui comme vous l’aurez constaté ont si peu cours dans notre société et qui s’estiment au dessus de tout et sombrent dans l’ignominie . les amis de mes ennemis ( respirant le bon air d’une idiote suffisance et d’ambition, quand ce n’est pas une jalousie qui les corrode jusqu’à commanditer des agressions diverses) et sur lesquelles il a passé son mouchoir comme s’il effaçait tout ce quoi un individu épris de justice et d’honnêteté et sain d’esprit n’aurait transige et aurait rompu. Il existe des hommes qui en dépit d’un potentiel brillament exploité, exposé, transformé continuent de suivre la flèche de leur sexe et s’altèrent . Redemption, penserez-vous toujours possible mais les dégâts occasionnés et dont il n’est pas le seul responsable ne m’enjoins pas au pardon ou à l’oubli. Une de ces chères amies avaient émis la volonté que tout ceci s’inscrive, soit gravé comme dans le marbre, et bien c’est réussi. Bravo à tous les impliqués dans cette malheureuse histoire. La vie des simples. Merci encore , bande de nazes et lâches dont certains (es) retournent leur veste aussi rapidement que l’amant empressé.
cette exposition… 😉
Les pamphlets ne sont pas dénués de talent littéraire, dear Wgg, c’est bien ce qui gêne nos intellectuels patentés de la censure, relayés par les déclarations bancales d’un Gallimard qui n’a pas la culture de son père encore moins celle de son grand-père. Apparemment aucun scrupule des agrégés pléiadeux à s’extasier des virtuosités du « Voyage au bout de la nuit » qui met les noirs plus bas que boue dans la négritude.
Je ne vois pas en quoi le talent supposé des pamphlets serait une justification de leur publication, si talent il y a, car ce torrent de haine et d’inepties n’a à mes yeux qu’un rapport très lointain avec ce qu’il faut appeler le talent de Céline, qui ne le rappelle que de loin, comme les ruines de la villa Pison à Herculaneum rappelle sa splendeur passée.
‘Bagatelles’ était bien un texte à valeur programmatique. Céline écrit en 1957 à Roger Nimier:
« Les juifs et leurs jérémiades m’emm… s’ils n’avaient pas fait déclarer la guerre par la France, ils n’auraient jamais connu Buchenwald et le reste…il leur suffisait de prendre au sérieux mes conseils et ‘Bagatelles’ »
La prophylaxie du bon docteur Destouches précède la pratique du docteur Mengele.
C’est un cas unique, un écrivain grandiose comme Céline dont une partie de l’oeuvre est maudite, car antisémite. Apparemment, l’éditeur (Gallimard) n’a pas encore trouvé la solution. Il en remet une couche en disant que la suspension du projet éditorial n’était que provisoire. Du coup, le tollé va reprendre. Infernal !
@Pat V dit: 4 mars 2018 à 15 h 13 min
Oui, j’ai ce livre acheté ce jour-là, passionnant, mais cette traversée de l’exposition était un moment rare car on était en face de ses œuvres, dans une maison où il avait vécu, pleine de ses souvenirs aux autres étages. Il y a toujours dans ce lieu des expositions remarquables et le quartier est plein de charme.
La cendre dans le café… Intéressant.
C’est vrai que dans ce domaine, joindre des cendres, (…du sable, de la terre) aux encres (ou aux pigments) permet de trouver des tonalités, des matières intéressantes.
Avez-vous vu l’expo Sheila Hicks (voir le billet de P.Scemana ci-contre) au rez-de-chaussée, à Beaubourg ? Là aussi matières et couleurs sont époustouflantes.
Il y a quelques temps, vous évoquiez avec M.C. l’expo César. Je n’étais pas emballée par toutes ces compressions mais j’y suis quand même allée, hier. Eh bien, j’ai beaucoup aimé cette grande salle sans cloisons ouverte sur Paris par ces grandes baies vitrées et une partie de l’œuvre exposée.
Il se sert des tôles colorées, des cartons, des filasses (panneaux verticaux) comme d’un matériau qu’il a pu façonner grâce à ces presses industrielles. Bien aimé son travail au chalumeau sur ces ferrailles et les vieux objets enrobés dans une feuille de Plexiglas chauffée. Les expansions colorées de résine très… culinaires, beaucoup moins, ainsi que les modelages des parties de corps.
Encore un coup de cœur pour ses petits personnages en plâtre, assez proches de ceux de Giacometti.
@rose dit: 4 mars 2018 à 13 h 54 min
C’est un de ses posts qui me l’a appris puis j’ai retrouvé l’information dans le fil des commentaires chez P.E.
Wgg, la visite à Petrograd dans Bagatelles est de la même veine que les meilleurs passages de Mort à crédit et du Vogage, dear Wgg. Tout ça a déjà été dit et redit. il n’y a là aucun « torrent de haine ». Gallimard est tout simplement un éditeur incapable de défendre ses auteurs avec son prépuce, comme disait Céline à son grand-père.
On voit bien à quel point Céline, même après la guerre, était à côté de la plaque ! Pour prendre Buchenwald comme paradigme de destin tragique des Juifs pendant la guerre. Il n’a jamais rien compris. Et la maison Gallimard n’est pas très clean non plus pour la période de l’Occupation. Ce sont des propos d’halluciné, ça n’a aucun intérêt. Talent ou pas. Mais dans le monde dangereux qui est le nôtre, ils demandent d’être conservés hors de l’espace public respectable et maintenus dans l’enfer du Net.
Eh bien, ils n’ont qu’à publier ce passage uniquement. Moi, je n’ai jamais voulu lire ce torchon sinon des passages ici ou là en me pinçant le nez. Comme un morceau de ruines.
Le génie inventif et » moderne » de Victor Hugo : Le Burg à la croix, 1850, cadre de 1871, crayon de graphite, plume, pinceau, encre brune et lavis, lavis d’ encre noire, fusain, crayon gras, rehauts de gouache blanche, rehauts d’ or, zones frottées, réserve, utilisation de pochoirs sur papier beige collé sur une toile tendue sur un châssis, cadre gravé, peint et doré par Victor Hugo.
J’aurais mieux fait de me taire au lieu de taquiner Passou sur sa préface aux pamphlets…
On est reparti pour un tour.
« Par définition, la vérité, si elle existe, est universelle. Quelle homme voudrait penser une chose, faire une action, qui ne seraient pas la vérité universelle ? Tout cela, Kant l’a bien montré et bien vu. »
Oui Delaporte, mais il a coulé de l’eau sous les ponts depuis Kant, et pas de la meilleure. Il paraît que la vérité n’existe pas, que chacun à la sienne, que la langue est fasciste, j’en passe…La déconstruction, le relativisme, la konnerie en un mot, sont passés par là.
Et sur Saint-Pétersbourg et son mythe, on peut lire :
— Wladimir Troubetzkoy, Saint-Pétersbourg, mythe littéraire, puf, 2003.
Certainement plus intéressant que Céline.
Hugo;
il prolonge souvent des intuitions antérieures à l’exil. L’argot apparaît pour la première fois non dans les Misérables mais dans Claude Gueux. Du Gueux aux Misérables, il y a le saut des premières gammes à la symphonie.
Il en est de meme pour « 89 acte Divin » qui est à peu de chose près une formule de Joseph De Maistre, penseur qu’Hugo a lu et, Gaudon dixit, « ne reniera jamais », en en gardant le providentialisme historique tout en en subvertissant le système.
Hugo a très bien vu les limites de la critique de Lamartine: « essai de morsure par un cygne ». La chance du roman est d’etre né au moment ou Hugo a subi lui_meme une renaissance. Imensité des flots, tempetes non littéraires, contacts avec l’outre-tombe, nouveau rapport à la mort. Que disait Charles de son père: « mon père joue un role biblique au milieu de proscrits qui se déchirent en pleine mer. » Ces conditions là ont pu jouer dans l’éclosion d’un roman christique, Et par là, il ne pouvait que désorienter ses contemporains.
La Brocante, c’est pour meubler Hauteville-House, née des droits d’auteur des Contmplations. Que je te chine un vieux Rouen par là, que je te repère un vrai-faux Salvator Rosa (ça c’est Henri Rochefort qui le dit), etc
Bien à vous.
MC
@Petit Rappel dit: 4 mars 2018 à 16 h 22 min
Heureuse de vous lire, M.Court, sur Hugo. Depuis la Fin de Satan et Chansons des rues, vous vous êtes fait attendre !
certes Wgg, la visite de Petrograd par Céline ne risque pas de se retrouver dans le guide du routard, ce qui aurait permis de déniaiser les armées de bobos en déroute.
a lire aussi une « critique » du film « La grande illusion » dans Bagatelles, évidemment pas du style « positif ».
@Pat V dit: 4 mars 2018 à 16 h 10 min
Beau travail et bel encadrement ! (Je préfère p.52 ou p.87 le Vieux Burg dans l’orage ou « Les Casquets » pour ces jeux de lumière entre ciel et eau ou cette encre « Ma destinée » p. 112 et, en mémoire, tant d’autres…)
Sheila Hicks, voilà une artiste enfin reconnue à Beaubourland!
Comme César, d’ ailleurs.
Mais on ne va pas refaire ici, l’ histoire de l’ art contemporain occidental!
On pourrait mentionner aussi l’ exposition écourtée à Beaubourland du créateur de l’ art sociologique Fred Forest et de son mètre carré artistique…
» Mais on ne va pas refaire ici, l’ histoire de l’ art contemporain occidental! »
Vue par la conservation de l’ art en France, bien entendu.
Et si sous Evidence se cachait la face cachée du JC….. c’est qu’il en est capable celui qui prône l’infamie et multiplie les pseudos à l’infini, alors hein !
christiane dit: 4 mars 2018 à 16 h 33 min
J’ ai cité cet exemple pour la complexité très contemporaine de peindre de V. Hugo. Ce que l’ on a appelé des » techniques mixtes » qui ne siéent guère avec l’ art de l’ époque. Et Hugo à peint régulièrement très jeune, donnant ses dessins sans en faire de publicité, pour ne pas porter atteinte à son activité d’ écrivain. ( cf. Annie Le Brun.)
Ce que l’ on a appelé PAR LA SUITE des » techniques mixtes »
sur le Roman Anglais, il y a bien des traducteurs. Scott est le fief des Defauconpret père et fils en attendant de l’etre des Montégut. Il existe bien des traductions de Dickens mais sélectives : oui à Nicolas Nickleby, non au Conte des Deux Villes, au Conte de Noel, etc.
De manière générale, la perception que le mublic de l’époque a de Dickens est celle d’un ^protoréaliste. On ne comprend pas autrement la déclaration de Daudet visant à etre le Dickens français et écrivant Fromont Jeune et Rissler ainé ou Jack.
C’est pourquoi je crois peu pour ne pas dire pas à une influence des anglais sur Hugo. On exceptera l’immontable Amy Robsart, mais c’est une pièce dont une bonne partie est de Paul Foucher.
A propos des Foucher, toute la partie idylle Marius Cosette est largement inspirée de celle imposée à Victor par sa belle-famille, verrouillant Adèle à Gentilly. Cette idéalisation de la Bien-Aimée a bien ses racinesdans le réel.
Hugo fait remonter l’usage de l’argot dans son œuvre à 1828, dans Dernier jour d’un condamné, donc avant Claude Gueux, qui date de 1834.
précisément raconte Consuelo lors de la traversée transatlantique – en 1927, à vérifier-
un monsieur me confia le succès d’une opération délicate : une transplantation de dents achetées à bas prix à de pauvres gens.
Les digressions auxquelles se livre V. Hugo s’expliquent aussi, comme l’indique le préfacier de l’édition de la Pléiade de 1951, par l fait que V. Hugo s’adresse par l’intermédiaire de son roman à plusieurs types de lecteurs, les législateurs notamment qui ont le pouvoir de guérir les maux qu’il expose et, comme il le proclamait à la tribune de l’Assemblée nationale le 9 juillet 1849 de « détruire la misère ». Ce sont donc des digressions qui ont des statuts multiples; elles sont à la fois encyclopédiques, sociologiques, philosophiques, politiques, unissant dans un même mouvement romanesque la polémique et l’histoire, le désir d’informer et celui de changer le monde. Ces digressions ont donc un aspect perlocutoire comme on dirait en linguistique, elles visent à un efficacité dans le monde réel et dépassent ainsi le monde fictionnel pour déborder dans le monde réel, ce qui est un usage de la littérature auquel nous ne sommes plus habitués.
C’est d’ailleurs ce qu’il indique dans une lettre datée du 24 juin 1862 à Lamartine qui, dans son Cours familier de littérature, avait critiqué ses théories sociales : « Oui, à tous les points de vue, je comprends, je veux et j’appelle le mieux […] Oui, une société qui admet la misère, une religion qui admet l’enfer, oui, une humanité qui admet la guerre, me semble une société, une religion et une humanité inférieures, et c’est vers la société d’en-haut, vers l’humanité d’en-haut et vers la religion d’en-haut que je tends : société sans roi, humanité sans frontières, religion sans livre. […] Oui, autant qu’il est permis à l’homme de vouloir, je viens détruire la fatalité humaine, je condamne l’esclavage, je chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine. Voilà ce que je suis et voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables. Dans ma pensée, Les Misérables ne sont autre chose qu’un livre ayant la fraternité pour base et le progrès pour cime. »
Recevoir une telle lettre par le courrier le matin doit avoir un effet saisissant pour prendre son petit déjeuner.
Ainsi dans » Bagatelles « , en comparant ses impressions de la vie quotidienne du Leningrad sovietique des annees 30 avec ses reminiscences les plus lugubres de son sejour en Afrique : » … A Bikobimbo, sous paillotte, dans le fin trefonds du Cameroun. J’en ai trafique pour des tonnes … J’avais pas de concurrence non plus … Mais jamais j’aurais ose … j’aurais rougi. Quand je dis que leur came aux Soviets c’est de la pauvre ordure, je sais ce que j’avance. Je les ai faites toutes leurs boutiques, des grandes rues, avec Nathalie … C’est pas croyable comme immondice le genre qu’ils exposent … »
En plus, il faut connaitre les aspects particuliers de l’esthetique celinienne et les circonstances de son sejour en URSS pour apprecier son exclamation spontanee : » Il faut d’abord situer les choses, que je vous raconte un petit peu comme c’est superbe Leningrad … (…) Dans son genre, c’est la plus belle ville du monde … dans le genre Vienne … Stockholm … Amsterdam … » ( » Bagatelles pour un massacre « )
Il y a des documents, temoignant de son absence d’illusions, par exemple cette lettre a Elie Faure en 1934 : » Je suis anarchiste depuis toujours, je n’ai jamais vote, je ne voterai jamais pour rien ni pour personne. Je ne crois pas aux hommes [ …]. Je n’ai rien de commun avec tous ces chatres – qui vociferent leurs suppositions balourdes et ne comprennent rien. Vous voyez-vous penser et travailler sous la ferule du supercon Aragon par exemple ? »
Voila le document que j’ai trouve dans les archives de VOKS.
29 octobre 1936
Confidentiellement
Au president de La Societe des Liaisons Culturelles avec l’Etranger camarade Arossev A.Ia.
Cher Alexandre Iakovlevitch
Pour la realisation de notre entretien pendant mon dernier sejour a Moscou concernant le total de toutes les indelicatesses et les cotes negatifs du travail de l’Intourist, je veux vous communiquer les actions entreprises par l’Intourist et notees par nous pendant cette annee :
1) Pendant le sejour a Leningrad de l’ecrivain francais Louis-Ferdinand Celine, dont la visite a coincide partiellement avec le temps du Festival (Ici on parle du Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants qui a eu lieu en automne 1936), a l’hotel » Europe » on a entrepris avec lui la manipulation suivante. Bien que Celine ait paye sa chambre pour tout son sejour, un beau jour, quand il etait absent pendant la journee, toutes ses affaires ont ete deplacees a son insu et sans son autorisation dans une autre chambre, beaucoup moins confortable. Et puisqu’il n’etait pas au courant et ne s’y attendait pas, il avait laisse ses malles tout a fait defaites. Mais ce fait n’a pas arrete l’administration de l’hotel. Les effets de Celine ont ete tout simplement jetes dans ses valises et transportes dans un grand desordre dans une autre chambre. A sa question indignee comment on pouvait expliquer ce deplacement et dans une mauvaise chambre il a recu une reponse laconique : » Nous avons besoin de ces chambres pour le Festival ! » (…)
Intourist manque de precision et de culture dans son travail. Souvent ils se mettent devant les etrangers a quatre pattes et souvent ils se permettent des inconvenances comme cet incident avec Louis Celine.
Fonde de pouvoir de VOKS a Leningrad Orlov.
Il est fort probable que, dans les archives de FSB (ex KGB), il y a beaucoup de documents interessants lies a la visite de Celine en URSS mais, pour le moment, ils sont pratiquement inaccessibles. Parmi les documents de ce genre, on peut citer » les rapports » que Nathalie, qui l’accompagnait partout, devait ecrire chaque jour. Celine lui-meme en parle dans » Bagatelles » : » Nathalie, c’etait un caractere de fer, je l’aimais bien, avec son petit nez astucieux, tout impertinente. Je ne lui ai jamais cache une seule minute, tout ce que je pensais … Elle a du faire de beaux rapports … »
http://www.mitin.com/people/klimova/celine_en_russie.shtml
Maroussia Klimova
CELINE EN RUSSIE
Apres avoir intitule son premier roman » Voyage au bout de la nuit » Louis-Ferdinand Celine a pour toujours lie son image a celle d’une personne portee a faire des voyages risques et inattendus, au sens propre comme au figure, des voyages a travers le monde (il fut un grand voyageur) comme des voyages metaphysiques. Dans son roman » Voyage au bout de la nuit « , traite par la critique comme l’un des livres clefs du 20eme siecle, Celine decrit au moins trois de ses voyages : a la guerre, en Afrique Centrale et en Amerique, lesquels en meme temps sont les etapes et les composants du » voyage » essentiel de l’auteur par dela les frontieres, les regles et les valeurs communes, » au bout de la nuit « . Parmi les voyages, au sens propre du terme, on peut citer le voyage de Celine en 1936 en URSS qui, meme aujourd’hui, reste l’un des blancs de sa biographie. Pour analyser le sujet » Celine en Russie » nous allons l’examiner sous trois aspects differents :
1) Le sejour de Celine a Leningrad en septembre 1936
2) L’image de la Russie dans l’?uvre de Celine
3) Le destin de l’?uvre de Celine en Russie, son influence sur la litterature russe et son image dans la critique russe.
1 – » EN AVANT VERS L’AURORE » :
Le sejour de Celine a Leningrad en septembre 1936
Les circonstances du sejour de Celine en URSS sont bien connues par tous les celiniens et, en particulier, sont exposees en detail dans la biographie de Celine en trois volumes ecrite par Maitre Gibault (Francois Gibault. » Celine. Tome 2. Delires et persecutions (1392-1944) « , Mercure de France, 1985). Aussi je ne les cite pas a nouveau. Je voudrais seulement rappeler que Celine est arrive en URSS apres la parution de la traduction russe de » Voyage » faite par Elsa Triolet : Ce livre a eu un grand retentissement parmi les lecteurs russes et dans l’opinion publique, et on a reedite ce livre trois fois a gros tirage, surtout pour cette epoque-la. Ce qui temoigne tres bien de cette resonance, c’est le 1er Congres des Ecrivains Sovietiques en 1934, ou, entre autres, Andre Malraux et Louis Aragon etaient presents, pendant lequel les participants ont parle de Celine dans sept communications, et c’etait des personnes tres connues, comme Andrei Jdanov, Maxime Gorkii, Iourii Olecha, Vera Inber. Il est curieux qu’aucun participant etranger y compris francais n’ait cite une seule fois le nom de Celine (Le Premier Congres des Ecrivains Sovietiques de toute l’URSS. 1934. Rapport stenographique – Moscou, 1934).
Comme je l’ai deja dit, le sejour de Celine a Leningrad meme aujourd’hui reste un des blancs de sa biographie, meme la date exacte de son arrivee a Leningrad reste inconnue. La seule lettre connue envoyee en France par l’ecrivain est une carte postale qui porte un cachet de la poste sovietique (Leningrad – 4 septembre 1936) : » Merde ! Si c’est cela l’avenir il faut bien jouir de notre crasseuse condition. Quelle horreur ! mes pauvres amis. La vie a Gonesse prend un espece de charme en comparaison ! (…) Louis F. » (Francois Gibault. » Celine. Tome 2 : Delires et persecutions (1932-1944) « , Mercure de France, 1985.) Le vague des circonstances de ce voyage peut s’expliquer partiellement par le fait que Celine, apres son retour et pendant toute sa vie, n’est jamais revenu sur son sejour en URSS. Les seuls documents ou il decrit ses impressions sont ses pamphlets » Mea Culpa » (1936) et » Bagatelles pour un massacre » (1937). Ce dernier aujourd’hui meme en France reste une rarete, en partie a cause de Mme DESTOUCHES qui en interdit toute reedition et fait saisir les contrefacons. Dans les annees 60, Lucette DESTOUCHES a en effet intente plusieurs proces, dans lesquels Francois Gibault a ete son avocat. Celine est probablement arrive a Leningrad a la fin aout ou tout au debut septembre 1936 a bord d’un bateau » Meknes » avec Andre de Fonscolombe, le Consul general de France a Leningrad (en 1973-1975) (Francois Gibault. » Celine ; Tome 2 : Delires et persecutions (1932-1944) « , Mercure de France, 1985). Le sejour de Celine a Leningrad n’a pas eu de retentissement dans la presse sovietique. Il a loge a l’hotel » Europe » qui etait et reste toujours le plus luxueux de la ville. Il est tres important aussi de remarquer que Celine est arrive en URSS a titre prive, sans invitation officielle, ce qui lui a permis, bien qu’etant ecrivain etranger, d’avoir la possibilite assez rare a cette epoque de se deplacer librement dans la ville, accompagne seulement par son guide (Nathalie), de rencontrer des gens simples, loin de la culture officielle, de causer avec eux, d’observer leur vie et la vie de Leningrad des annees trente. Dans » Bagatelles » Celine a reproduit une des images les plus vives de l’epoque stalinienne ; il est impossible de trouver quelque chose de pareil dans la litterature russe.
Le voyage en URSS, par analogie avec le titre de son premier roman et dans l’esprit de la mythologie sovietique de l’epoque, on pourrait le nommer » En avant vers l’aurore » (avec ces mots commence l’une des chansons propagandistes staliniennes des annees 30 » L’hymne de la jeunesse communiste « ). Celine lui-meme fait des rapprochements avec des souvenirs anciens. Ainsi dans » Bagatelles « , en comparant ses impressions de la vie quotidienne du Leningrad sovietique des annees 30 avec ses reminiscences les plus lugubres de son sejour en Afrique : » … A Bikobimbo, sous paillotte, dans le fin trefonds du Cameroun. J’en ai trafique pour des tonnes … J’avais pas de concurrence non plus … Mais jamais j’aurais ose … j’aurais rougi. Quand je dis que leur came aux Soviets c’est de la pauvre ordure, je sais ce que j’avance. Je les ai faites toutes leurs boutiques, des grandes rues, avec Nathalie … C’est pas croyable comme immondice le genre qu’ils exposent … »
Outre cela, le theme de la ville en general occupe une grande place dans l’?uvre de Celine et, de meme qu’en Russie il existe la notion du » Petersbourg de Dostoievski » ou du » Petersbourg de Belyi « , on peut parler du » Paris de Celine » dans la litterature francaise, et ce fait donne encore plus d’importance a tous les temoignages du sejour de l’ecrivain a Leningrad. En plus, il faut connaitre les aspects particuliers de l’esthetique celinienne et les circonstances de son sejour en URSS pour apprecier son exclamation spontanee : » Il faut d’abord situer les choses, que je vous raconte un petit peu comme c’est superbe Leningrad … (…) Dans son genre, c’est la plus belle ville du monde … dans le genre Vienne … Stockholm … Amsterdam … » ( » Bagatelles pour un massacre « ). On peut penser que la visite de Celine a Leningrad l’a rendu encore plus sceptique sur la nature humaine, encore plus pessimiste et a definitivement mine ses derniers espoirs dans la possibilite de reconstruction de la societe, s’il lui en restait encore … ! Mais il ne faut pas exagerer l’influence de l’ideologie communiste sur Celine a l’epoque de sa visite a Leningrad. Il y a des documents, temoignant de son absence d’illusions, par exemple cette lettre a Elie Faure en 1934 : » Je suis anarchiste depuis toujours, je n’ai jamais vote, je ne voterai jamais pour rien ni pour personne. Je ne crois pas aux hommes [ …]. Je n’ai rien de commun avec tous ces chatres – qui vociferent leurs suppositions balourdes et ne comprennent rien. Vous voyez-vous penser et travailler sous la ferule du supercon Aragon par exemple ? » Francois Gibault. » Celine. Tome 2 : Delires et persecutions (1932-1944) « , Mercure de France, 1985). Quelque temps apres il a repris et developpe cette idee dans » Mea culpa « .
A Leningrad, donc, Celine a ete partout accompagne par une guide de l’Intourist, Nathalie.
Il faut dire qu’en 1925, en Union sovietique, on a cree une nouvelle organisation qui s’occupait du service des etrangers, VOKS, qu’on peut traduire a peu pres comme la Societe Sovietique des Liaisons Culturelles avec l’Etranger. VOKS rivalisait avec Intourist et cherchait a obtenir son abolition. Voila le document que j’ai trouve dans les archives de VOKS.
29 octobre 1936
Confidentiellement
Au president de La Societe des Liaisons Culturelles avec l’Etranger camarade Arossev A.Ia.
Cher Alexandre Iakovlevitch
Pour la realisation de notre entretien pendant mon dernier sejour a Moscou concernant le total de toutes les indelicatesses et les cotes negatifs du travail de l’Intourist, je veux vous communiquer les actions entreprises par l’Intourist et notees par nous pendant cette annee :
1) Pendant le sejour a Leningrad de l’ecrivain francais Louis-Ferdinand Celine, dont la visite a coincide partiellement avec le temps du Festival (Ici on parle du Festival Mondial de la Jeunesse et des Etudiants qui a eu lieu en automne 1936), a l’hotel » Europe » on a entrepris avec lui la manipulation suivante. Bien que Celine ait paye sa chambre pour tout son sejour, un beau jour, quand il etait absent pendant la journee, toutes ses affaires ont ete deplacees a son insu et sans son autorisation dans une autre chambre, beaucoup moins confortable. Et puisqu’il n’etait pas au courant et ne s’y attendait pas, il avait laisse ses malles tout a fait defaites. Mais ce fait n’a pas arrete l’administration de l’hotel. Les effets de Celine ont ete tout simplement jetes dans ses valises et transportes dans un grand desordre dans une autre chambre. A sa question indignee comment on pouvait expliquer ce deplacement et dans une mauvaise chambre il a recu une reponse laconique : » Nous avons besoin de ces chambres pour le Festival ! » (…)
Intourist manque de precision et de culture dans son travail. Souvent ils se mettent devant les etrangers a quatre pattes et souvent ils se permettent des inconvenances comme cet incident avec Louis Celine.
Fonde de pouvoir de VOKS a Leningrad Orlov.
Dans les memes archives de VOKS, sur la liste des etrangers qui ont visite en avril 1936 l’Institut de la Maternite et de l’Enfance, j’ai trouve aussi le nom de Celine et le pays d’ou il venait etait indique comme etant la Suede. Il s’agit donc d’une erreur de date, bien que sa visite a cet etablissement ait probablement eu lieu. On peut, a ce sujet, se rappeler de la description de la grande Clinique Venerologique a Leningrad dans » Bagatelles « . D’apres Maitre Gibault, Celine ne pouvait pas etre a Leningrad en avril 1936 et cette date est surement fausse. Le cahier des visiteurs etait probablement tenu avec beaucoup de retard. Quant au pays d’ou il etait arrive, Celine avait, avant d’atteindre Leningrad, fait une escale a STOCKHOLM, il ne s’agissait donc pas d’une indication inexacte.
Dans » Bagatelles » Celine decrit sa visite au directeur du theatre Kirovsky (Mariinski) pour lui proposer la realisation de son ballet » Naissance d’une fee « , mais je n’ai trouve aucune confirmation de ce fait dans les archives.
Il faut remarquer qu’aucun des ballets de Celine n’a jamais ete monte bien que quelques choregraphes et quelques compositeurs s’y soient interesses. Celine a propose ses librettos dans les annees 30 a Serge Lifar, Boris Kniazev et plus tard a Roland Petit. Toujours pendant les annees 30, a Londres ou a Paris, Celine a rencontre Stravinski avec qui il etait en correspondance. Mais toutes ces rencontres et conversations n’ont eu aucune suite. Les librettos de Celine se trouvent un peu a l’ecart dans son oeuvre parce qu’ils sont assez traditionnels et ne portent pas de traits caracteristiques de l’esthetique de l’auteur de » Voyage « . Probablement l’amour du ballet de Celine peut s’expliquer par sa mefiance de la parole. Ceci explique parfaitement le fait que toutes les femmes de Celine (sauf sa premiere femme, Edith Follet) ont ete liees au monde de la danse et du ballet. Les plus connues parmi elles sont Elizabeth Craig, Karen Marie Jensen et Lucette Almanzor (cette derniere, danseuse a l’Opera Comique de Paris). La participation de Celine au monde du ballet et l’abondance dans ce milieu d’artistes, originaires de la Russie, constitue un des aspects peu etudies des rapports de Celine avec la culture russe.
Dans les annees 90, La Societe Russe d’Etudes Celiniennes et le compositeur contemporain connu Serguei Kouriokhin ont entrepris une tentative pour realiser le ballet de Celine » Naissance d’une fee « , mais la mort precoce du compositeur a empeche de mettre ce plan a execution.
Il est fort probable que, dans les archives de FSB (ex KGB), il y a beaucoup de documents interessants lies a la visite de Celine en URSS mais, pour le moment, ils sont pratiquement inaccessibles. Parmi les documents de ce genre, on peut citer » les rapports » que Nathalie, qui l’accompagnait partout, devait ecrire chaque jour. Celine lui-meme en parle dans » Bagatelles » : » Nathalie, c’etait un caractere de fer, je l’aimais bien, avec son petit nez astucieux, tout impertinente. Je ne lui ai jamais cache une seule minute, tout ce que je pensais … Elle a du faire de beaux rapports … » Outre cela, les agents du KGB devaient suivre Celine dans les rues (en 1936 en URSS c’etait un fait ordinaire). Cette visite etait pour lui assez risquee et Lucette Destouches a souligne ce fait plusieurs fois dans ses conversations avec moi. A son avis, Nathalie a sauve Celine, puisqu’elle lui aurait conseille de rentrer en France et de ne pas aller a Moscou comme il en aurait manifeste l’intention. Il aurait alors change brusquement ses plans et aurait quitte de l’URSS. Il est possible que tout se soit passe exactement comme ca, puisque a cette epoque la en URSS, meme les etrangers disparaissaient sans trace.
Quoi qu’il en soit, le 21 septembre 1936, a bord du bateau » Meknes « , Celine quitte Leningrad accompagne par Andre de Fonscolombe. Celui-ci se rappellera ensuite qu’ils ont entendu ensemble avec Celine » La Dame de Pique » au theatre Mariinski. Le 25 septembre Celine est deja au Havre et il ecrit a ses amis. Voila quelques extraits de ses lettres : » Je reviens a l’instant de Russie apres un bien degoutant voyage. Quel affreux pays ! « , » La Russie, une ordure monstrueuse, je vous en parlerai « , » Je suis revenu de Russie, quelle horreur ! quel bluff ignoble ! quelle sale stupide histoire ! Comme tout cela est grotesque, theorique et criminel ! Enfin ! » » J’ai ete a Leningrad pendant un mois. Tout cela est abject, effroyable, inconcevablement infect. Il faut voir pour croire. Une horreur. Sale, pauvre, hideux. Une prison de larves. Tout police, bureaucratie et infect chaos. Tout bluff et tyrannie. (…). Je suis passe en bateau par Copenhague ou je suis reste 3 heures ! Quel paradis apres la Russie ! » (Francois Gibault. » Celine. Tome 2 : Delires et persecutions (1932-1944) « , Mercure de France, 1985).
donc…, je viens de lire l’histoire du Juste, l’évêque Bienvenu de Digne qui demande la grâce du Conventionnel mourant (épisode réjouissable du livre I, Fantine). J’ai remarqué que les 3 derniers « ajouts » de l’exil (solitude ; ce qu’il croyait ; ce qu’il pensait) mobilisaient toutes une métaphore liée aux étoiles dans chacune des dernières phrases. Je crois qu’aucun exégète ne s’en était rendu compte jusqu’à présent. Bon, pourchassons, ça se lit facilement, jl’aurions point cru.
(Le mystère Evidence s’épaissit, apparemment)
merci Wgg d’avoir fait turbiner vos recherches motorisées. un bonus pour vous: « A l’ouest de zanzibar » de Browning, Le Voyage au bout de la nuit cinq ans avant au cinéma.
Si on s’intéresse à Hugo, il ne faut pas manquer de lire les deux volumes de Jean- Marc Hovasse :
1) Hugo avant l’exil 2) Hugo pendant l’exil.
Hovasse raconte en détail, notamment,, ses jours et occupations en exil,ses converstions, ses hantises, avec une minutie assez cocasse.. Sans doute le plus étonnant, c’est que, après quelques années d’exil, toute la famille a envie de quitter ce rocher, ce maudit Guernesey, et Hovasse raconte avec beaucoup d enjouement, de liberté de ton, avec une documentartion fascinante, comment chacun, épouse et enfants s’éclipsent à des dates différentes. Pas Juliette.. Dans cette maison surplombante, avec la chambre vitrée de Hugo qui domine comme un sémaphore, Hugo dialogue de plus en plus, d’égal à égal avec Dieu, la Mer, les Nuages.Il se donne tout entier à sa « mission sociale » (Flaubert déteste ça..) en écrivant « Les Misérables » . Il fait à la fois tourner les tables et multiplie les hallucinations -et à lire et relire- de » la Légende des Siècles. ». On voit( très dessin animé) par exemple un cèdre qui vole dans les airs pour donner de l’ombre à Saint- jean, à Patmos, qui risque une insolation, ou bien un porc qui devant Dieu, affublé d’une balance énorme, plaide pour le sultan Morad. Il annonce déjà les Surréalistes quand on lit » La fin de Satan ». il était considéré comme à moitié zinzin par une partie de la population de Guernesey et avait fait scandale en se livrant, nu, à l’hydrothérapie, sur le balcon de sa maison. Enfin si j’avais à choisir le Hugo que je préfère, c’est celui de « Choses vues ». Paysages, portraits, croquis, vacheries, caricatures, notations vives et griffues, à propos de ses contemporains. Ses récits des journées d’émeute sont étincelants. Il empile aussi des petites notations d’une fraicheur exquise : quand il écoute, par exemple, les cris des enfants par la fenêtre ouverte, les ouvriers marcher sur le toit de sa maison, quand il écrit . Enfin, c’est dans « Choses vues » qu’il balance ses cothurnes d’Inspiré et marche pieds nus débraillé, vif, mordant , en journaliste supérieur.
West of zanzibar, 1928, film muet :
https://mubi.com/fr/films/west-of-zanzibar/trailer
En effet, la chanson se trouve dans le Dernier Jour d’Un Condamné, et non dans Claude Gueux, comme je le croyais.
Pour le reste, il est plus simple de dire qu’Hugo a conservé ses ressources oratoires de Pair de France et d’Académicien, d’où en effet parfois ce bariolage des Discours.Il les utilise d’autant mieux qu’il est devenu sur son rocher la Voix qu’il n’était pas dans ses assemblées, loin de là. Là aussi, l’exil a joué.
La Lettre à Lamartine avalise une réflexion menée sur les « mondes betes » dont le Journal d’Adèle garde la trace à Jersey. Mais quand ils sont antithétiques, comme le binome Enfer-Paradis, il lui est difficile en tant que poète de s’en passer; On lit encore dans
A Celle qui est restée en France, dans la Grande conjuration adressée à l’Univers
« Que les Enfers dormants revent les Paradis ». le Problème, est déplacé, non résolu. Hugo se montre ici fidèle à sa cosmologie spirite avec ses mondes d’expiation et ses mondes de rédimés sous les ordres respectifs de l’Ombre du Sépulcre et de l’Archange-Amour.
Bien à vous.
MC
Le Cedre , ce n’est pas de sa faute, est animé par le pouvoir d’un concurrent, l’Homme de Médine, qui a cru bien faire. D’ou en effet une très haute virtuosité dans la description de l’arrachement puis du réenracinement de l’Arbre. Et la réponse de Jean, à la fin, ne manque pas de sel:
« Nouveaux venus, laissez la Nature Tranquille! »
Ce qui prouve qu’on peut-etre un grand poète et avoir le sens de l’humour. Pour Mourad, ce porc m’a paru un peu diffcile à avaler.
Ce que vous dites de « Choses vues », Paul Edel, me donne envie de reprendre ce livre. Hugo est de Paris comme il est de Hauteville House.
Et, vous, M.Court, ce retour à « sa cosmologie spirite avec ses mondes d’expiation », je les reconnais dans les Contemplations et La fin de Satan autant que dans ses dessins.
Tout cela est important pour étendre le champ des écrits de Victor Hugo.
Mystère… mystère… c’est vite dit, JJJ. Vous souvenez-vous de Cahuzac ? Droit dans les yeux, leur avait-il dit… Ah, ces évidences…
Vos remarques sur Les Misérables sont pertinentes, merci.
Au risque de vous décevoir, christiane, avec vos sous-entendus :
Clopine c’est elle et moi c’est moi,
ne vous, ne nous méprenez pas, svp
Il me semble que Pierre Assouline avait écrit une chronique sur l’ouvrage d’André Derval Accueil critique de Bagatelles pour un massacre. (Écriture, 2010). Après avoir relu l’introduction de ce livre, je me dis qu’il faut évidemment publier une version scientifique des pamphlets.
Evidence,
ai-je prononcé le nom de clopine ?
On ne va tout de même pas perdre son temps à s’interroger sur l’identité d’un petit corbac de dixième zone qui n’est même pas foutu de poster sur son pseudo habituel, et qui est évidemment un sot en trois lettres. Mais je garde l’option prof de collège minable.
On sait en tout cas que ceux qui ne ponctuent pas leurs fins de phrases sont généralement la proie de graves problèmes. Le corbeau est malade.
Il faudrait que Passou limite la taille des commentaires car il y a clairement de l’abus avec WGG !! Ça prend une place monstre, on doit scroller pendant 3 plombes et on perd le fil !
@Chaloux dit: 4 mars 2018 à 19 h 59 min
Surtout que le petit corbac avait écrit : svp ! c’est qu’il devient poli ce petit corbac mais ne peut prouver qu’il n’est pas x, y ou z. Il dit juste : – moi je suis moi. Avec ça, tout s’éclaire, n’est-ce pas !
De toute façon, Christiane, il est cron comme la lune et absolument dépourvu d’esprit. Un petit merdreux ou un autre, quelle importance?
D’ailleurs en lisant cette anthologie d’articles dont certains valent bien l’abjection célinienne, on regrette que l’appareil critique en demeure à peu près inexistant. Preuve qu’il faut une édition scientifique des pamphlets et de son accueil critique.
(Si P. Assouline retrouve son article sur le Derval qui j’en suis persuadé existe, ce serait bien qu’il nous le poste).
Bis. De leur accueil.
Je lis l’article et les commentaires sur les Misérables : accumulation d’essais, de poésie…certes certes mais qui nous parlera de la transposition du théâtre de Hugo, bref de la théâtralisation des Misérables, procédé également familier à Dumas dans ses romans ?
@Chaloux dit: 4 mars 2018 à 20 h 28 min
Vous n’avez pas tort, passons à autre chose.
@passons à autre chose
D’une Pietà l’autre
La Brocante, c’est pour meubler Hauteville-House, née des droits d’auteur des Contmplations. Que je te chine un vieux Rouen par là, que je te repère un vrai-faux Salvator Rosa (ça c’est Henri Rochefort qui le dit), etc
c’est parce qu’il aime chiner.
c’est parce qu’il aime chiner.
Chine, chine, à la bonne vôtre! 😉
@LA CONSCIENCE DEVANT UNE MAUVAISE ACTION
The Fabulous Furry Freak Brothers
DOPE: before / after
http://www.billwolf.org/images/i015ZUNwp.JPG
bérénice dit: 4 mars 2018 à 15 h 13 min
bon ap. chaloux et bérénice.
suis franchement désolée ; ne savais pas tout ça.
Je ne recommencerai pas.
Rose, dès qu’il s’agit de mon cas, la pauvre Bérénice s’en va dans des pays où il serait bien imprudent de la suivre. (Nous ne nous connaissons évidemment pas).
je vais rechercher le passage sur la vieillesse ; et demain je vous citerai Gide qui n’est pas coton.
ce soir j’ai appris le titre que j’avais entraperçu sur un des bouquins : comtesse consuelo de saint exupéry.
C’est pour cela toutes les histoires avant le mariage : la famille voulait s’assurer de la fortune de la future épousée ; plus mal aimée par sa belle-famille que par son époux et ce n’est pas peu dire.
Vous, peut-être soleil vert, allez nous le dire, concernant le théâtre de Hugo.
chaloux
grose erreur d’appréciation de ma part ; suis confuse : étais très interressée pourtant par l’association huîtres/pommes de terre. Vin blanc pouilly fuissé.
je ne recommencerai pas eu égard à la douleur de bérénice.
Quelqu’un sait-il qui est « Lisette Liseuse », une bonne femme particulièrement gratinée qui écrivait dans Le défi?
Pour l’instant, le pire article du recueil, celui de Brasillach dont le goût de l’abjection confirmé mot après mot semble annoncer un inévitable destin.
Un article vraiment exceptionnel de Philippe Lamour (1903-1992).
L’absence d’appareil de notes se fait cruellement sentir.
Et maintenant, Combelle (p. 142). Quelle soirée…
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