de Pierre Assouline

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La République des livres
Simon Liberati, son cœur mis à nu

Simon Liberati, son cœur mis à nu

Le rituel est désormais bien rodé : les romans de la rentrée se retrouvent en librairie dès le lendemain du 15 août. Alors, par qui commencer à l’issue d’un été de lectures ? Au hasard Eva (278 pages, 19,50 euros, Stock) de Simon Liberati. Cela tombe bien, c’est un des plus réussis. Et pourtant…

Pourtant, il n’avait rien pour me plaire. Je l’avoue, je craignais un récit dandy en diable, parisien made in Castel, people by night, snobisme germanopratin à tous les étages, l’itinéraire du Palace aux Bains Douches. De quoi fuir. Surtout que de précédentes lectures de livres et d’interviews du même auteur m’avaient laissé le souvenir d’un écrivain cultivé qui écrivait des romans cultivés. L’incipit d’Eva fait d’ailleurs craindre le pire avec le décorticage d’une citation du Baladin du monde occidental de Synge. Mais dès la deuxième page, on comprend que c’est une provocation.

Et on s’embarque dans la confession d’un narrateur/auteur, passionné de littérature et de langue, qui se trouve être le compagnon, l’amant, le mari et le pygmalion de l’ancienne nymphette kitsch iconique des années 70/80, Eva Ionesco (1965). Rien ne nous est épargné de sa descente aux enfers dans la pédopornographie organisée avec elle et autour d’elle par sa mère névrosée et perverse, la photographe Irina Ionesco (un faux nom, rien à voir avec Eugène), les deux formant un couple d’artistes à scandale mais dans lequel seul le modèle supporte le poids du scandale.

Son portrait de déjantée perfusée d’un cocktail d’alcool, de médicaments et d’héroïne, est placé sous le signe de la licorne, car ainsi la voit-il en raison de son profil au nez mutin et relevé. En la livrant aux pornographes, sa mère en faisait une cochonne ; elle-même se vit en Little Princess, titre de son film autobiographique ;  lui en fait un ange. Il se dit convaincu que si elle n’avait pas été confiée à la DDASS, et donc éloignée de sa mère, si elle n’avait pas obtenu une majorité anticipée à seize ans, elle serait morte. L’arme du crime : un Nikon F.Eva_Ionesco_2

La grande erreur d’Irina Ionesco, qui invalide aujourd’hui son système de défense, c’est, d’après Liberati, d’avoir prêté, loué et prostitué sa fille à des pornographes. On comprend qu’Eva en veuille aux amis de sa mère, y compris les plus nobles, entendez : les littéraires, Mandiargues et Robbe Grillet par exemple, ce dernier ayant écrit en préface au livre d’Irina Ionesco Temple aux miroirs (Seghers, 1977) :

« Si elle n’est pas sage, on l’enfermera dans l’armoire aux poupées mortes ».

Le classicisme de l’écriture appliquée à la modernité du sujet est sans hiatus. C’est fin, intelligent, ciselé (mais pour que sa détestation du jargon commercial du type « je reviens vers toi » soit totale, il devrait s’interdire un « investiguer » ). Son sens du détail, le rythme même de sa phrase, sont nourris de ce que la fin de notre XIXème siècle littéraire a laissé de meilleur dans l’ordre de l’esthétique romantique. Au détour de telle ou telle page, on en perçoit de précieux échos. Cela m’a rappelé le roman de Jean-Jacques Schuhl par l’esprit et la facture. La Ionesco est sa Caven. D’ailleurs il le cite. Les fantômes de Proust et de Nerval sont régulièrement évoqués mais de manière un peu trop appuyée (et on se demande bien pourquoi l’éditeur juge bon, dans son argumentaire, de convoquer la figure énigmatique de Nadja qui n’a rien à y faire).

Le reste, c’est à dire l’essentiel, est sombre et étincelant. Ici, la note juste, c’est la bonne distance. Liberati a réussi à se situer par rapport au réel et à s’y tenir sans dévier. Pas de vulgarité, pas de complaisance, pas de voyeurisme. Pour dire les blessures du corps impubère et dénudé de sa minotaure-enfant outrageusement fardée en femme, l’illusionniste se met lui-même à nu ; alors, ce n’est pas seulement elle mais le couple qu’il forme avec elle qui en devient pathétique. Tout tient dans le regard qu’il porte sur son regard à elle :

« le plus fort appel de l’au-delà que j’aie jamais reçu ».

De cette histoire vraie, il n’a pas fait une biographie romancée ; plein de l’ambition d’écrire une Vie au sens romain du terme, conscient qu’Eva avait elle-même fait de son existence une performance d’artiste dès l’âge de six ans, il a entrepris un véritable roman noir qui atteint la puissance d’évocation d’une allégorie, celle d’une adolescence transformée en grand sabbat nocturne ponctué de tentatives de suicide, d’internement en hôpital psychiatrique, de cures de désintoxication aux amphétamines.

irina afpQu’on ne s’y trompe pas. Liberati ne fait pas dans le scandale et le sulfureux. Rien à voir non plus avec la magnifique Lolita. On s’en doute, bien des chroniqueurs pressés rapprocheront l’héroïne de Liberati de la créature de Nabokov ; et, se faufilant dans l’hommage subliminal à Aragon, ils y liront peut-être « Le con d’Eva » ou en feront une histoire de cul, ce qui serait le pire des malentendus. A travers le portrait d’une époque et l’histoire d’une passion amoureuse, c’est aussi une méditation sur les apparences, les identités troubles, le dérèglement des sens, la déchéance annoncée, le désespoir.

On ne fera certainement pas l’économie d’une polémique sur le décalage entre la morale des années 80 où les photos de la jeune Eva, petite extravagante à l’autorité de reine, aux joies barbares, au caractère abrupt, au penchant pour l’irrationnel, fleurissaient dans les magazines branchés (Zoom) ou pas (Der Spiegel) et celle de notre époque où elles n’auraient aucune « chance » d’être publiées. Les nymphettes de John Currin (1962) sont bien inoffensives à côté des fillettes de Balthus (1908).

Eva a été involontairement lancé il y a quelques semaines déjà par Irina Ionesco. La mère a en effet intenté un procès à la fille et à son mari/auteur pour avoir révélé des informations sur sa santé, son goût du haschich, ses pratiques sexuelles, son rapport à l’argent et surtout sa propre naissance incestueuse. Elle exigeait la suppression de plusieurs passages. Le tribunal l’a envoyé paître, jugeant assez déplacé que celle qui avait ouvert au public les cuisses de sa fille de 11 ans invoque des violations de sa propre vie privée. Cela dit, on conçoit qu’Irina n’ait pas goûté cette confidence d’Eva sur elle rapportée par l’auteur : « Quand elle mourra je lui souhaite d’être enculée par le diable ». C’est manquer de reconnaissance vis à vis d’une génitrice qui, d’après Liberati, lui a appris « le mépris des lois, le vol à l’étalage, la haute estime de l’art, la technique du scandale, la drogue et quelques durs principes de bordel concernant les hommes »…

Parfois, je me suis demandé si Simon Liberati était fiable dans ses portraits bien qu’il ne prétende pas écrire un témoignage ou un document. Et j’ai eu la surprise de tomber sur trois pages qui me concernaient personnellement si je puis dire, et qui m’ont énormément ému : il y décrit les derniers mois de « Jany N. » qu’il qualifie à tort de psychanalyste (il était psychiatre), un homme remarquable et autodestructeur, bousillé par l’alcool, les drogues dures et un mode de vie infernal, d’une disponibilité totale et d’un dévouement absolu vis à vis de ses malades. J’avais oublié qu’il soignait également Eva Ionesco, laquelle l’a accompagné à son tour jusqu’au bout en l’aidant à soigner les autres ! Il était l’un de mes plus vieux amis. Je lui ai dédié Etat limite parce que mon roman est paru peu après sa mort et qu’il était lui-même borderline en toutes choses. Lorsque j’ai prononcé son éloge funèbre, j’aurais volontiers cité des passages du livre de Simon Liberati si il avait été publié à l’époque. Ceux où est évoqué en des termes si justes sa lumineuse générosité.

 (« Eva Ionesco & Alain Pacadis – Grand Bal « Magic City » au Palace 12 avril 1978″, photo Philippe Heurtault ; « Eva Ionesco aujourd’hui » photo Afp ; « Irina Ionesco » photo Afp)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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830 Réponses pour Simon Liberati, son cœur mis à nu

Un boxeur anonyme..... dit: à

La nudité est admirable ! Saine. Belle. Honnête. Pudique…

Elle n’a rien à voir avec ce que nous inflige cette pauvre gamine, prostituée, salie, dégradée par sa génitrice sadique, une avariée du neurone comme un boxeur ayant pris trop de coups car impuissant à combattre ….

la vie dans les bois dit: à

Je ne comprends pas, ni ne souhaite le faire, cette mise au point concernant la photo en tête du billet. Les réactions lues ici sont disons beaucoup plus bestiales que lorsque les photos ont été publiées, commerce d’art, à l’époque. Et il n’y avait pas internet.
Il n’y a pas non plus à regretter , je pense, le fait de ne pas reprendre les mots crus, et sans aseptie, de Liberati, j’ai envie de dire: monstrueux d’inhumanité , que la dignité a désertés, à propos de cet « ami ».

Polémikoeur. dit: à

(11 h 12) : développement ?
Si aligner deux phrases cohérentes est encore possible.
Engagement.

Un boxeur anonyme..... dit: à

« Les réactions lues ici sont disons beaucoup plus bestiales »

Qu’est ce que tu te crois, eh, patate ?

Torquemada dit: à

Polemikeur est un ami sûr.

hildenrath dit: à

je me souviens de discussions , ou plutôt de murmures à propos de la pornopédophilie, mais qui me semblaient à l’époque une manière de se mettrer en avant comme bien informé de certains usages dans certains « milieux » , et une relative jalousie professionnelle : ce qu’il y a aussi sans doute dans la conduite de la mère: c’est assez écoeurant quand même

Attila dit: à

Aujourd’hui, dans sa chronique de Libé, Christine Angot nous raconte Papa et Maman.
ça commence comme ça :

« Mon père et ma mère se sont rencontrés à Châteauroux, près de l’avenue de la Gare, dans la cantine qu’elle fréquentait, à 26 ans elle était déjà à la Sécurité sociale depuis plusieurs années, elle a commencé à travailler à 17 ans comme dactylo dans un garage, lui, après de longues études, à 30 ans, c’était son premier poste. Il était traducteur à la base américaine de La Martinerie. Les Américains avaient construit entre Châteauroux et Levroux un quartier, qui s’étendait sur plusieurs hectares, de petites maisons individuelles de plain-pied, entourées de jardins, sans clôture, dans lesquelles les familles des militaires vivaient. La base leur avait été confiée dans le cadre du plan Marshall, au début des années 50. Quelques arbres y avaient été plantés, mais quand on passait devant, de la route, on voyait une multitude de toits rouges à quatre pentes, disséminés sur une large plaine sans obstacle. A l’intérieur de ce qui était un véritable petit village, les allées, larges et goudronnées, permettaient aux habitants de circuler dans leur voiture au ralenti, entre les maisons et l’école, les bureaux et la piste d’atterrissage. Il y avait été embauché à sa sortie du service militaire, il n’avait pas l’intention de rester. Il était de passage. Son père, qui était directeur chez Michelin, voulait le convaincre de travailler pour le Guide Vert, lui se voyait bien faire une carrière de chercheur en linguistique, ou d’universitaire. Leur famille habitait Paris depuis des générations, dans le XVIIe arrondissement, près du parc Monceau, était issue de Normandie. De père en fils on y avait souvent été médecins, on y était curieux du monde, on y avait la passion des huîtres.
Il l’a invitée à prendre un café. Et quelques jours après à danser. »
(…)

Et ça finit ainsi :

« Parfois, la seule chose qui semblait le préoccuper était le couple qu’ils formaient. Il lui en faisait remarquer la rareté, et la chance qu’ils avaient. Il passait la chercher à son bureau. Appuyé au mur d’en face, il lui souriait. Ils prenaient la rue Victor- Hugo, contournaient un petit building de huit étages, qui marquait le centre-ville et le dominait, ils traversaient la place Gambetta, et ils arrivaient rue Grande où il louait une chambre.

– Les gens veulent l’amour conjugal, Rachel, parce qu’il leur apporte un bien-être, une certaine paix. C’est un amour prévisible puisqu’ils l’attendent, qu’ils l’attendent pour des raisons précises. Un peu ennuyeux, comme tout ce qui est prévisible. La passion amoureuse, elle, est liée au surgissement. Elle brouille l’ordre, elle surprend. Il y a une troisième catégorie. Moins connue, que j’appellerai… la rencontre inévitable. Elle atteint une extrême intensité, et aurait pu ne pas avoir lieu. Dans la plupart des vies elle n’a pas lieu. On ne la recherche pas, elle ne surgit pas non plus. Elle apparaît. Quand elle est là on est frappé de son évidence. Elle a pour particularité de se vivre avec des êtres dont on n’imaginait pas l’existence, ou qu’on pensait ne jamais connaître. La rencontre inévitable est imprévisible, incongrue, elle ne s’intègre pas à une vie raisonnable. Mais, elle est d’une nature tellement autre, qu’elle ne perturbe pas l’ordre social puisqu’elle y échappe.

– Pour toi, notre rencontre, elle appartient à quelle catégorie ?

[…] »

La suite dans « L’inceste »…

la vie dans les bois dit: à

Liberati donne in extenso les réactions de la presse à propos du Porn Baby que sa mère- c’est ok, ce mot ici est le plus inapproprié qui soit! Que ce soit dit!- avait en quelque sorte jetée dans les bras de Polanski au moment où celui-ci vit son avenir aux US , tout à fait exclu. Il y a des choses qui ne sont pas négociables là-bas.

geo dit: à

 » Les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains. Cette douloureuse page de l’histoire des peuples noirs n’est apparemment pas définitivement tournée. La traite négrière a commencé lorsque l’émir et général arabe Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais un bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d’esclaves. La majorité de ces hommes était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine qui devait s’arrêter officiellement au début du XXe siècle.  »

Présentation du « Génocide voilé » de Tidiane N’Diaye, chez Gallimard.

Un boxeur anonyme..... dit: à

« Mon père et ma mère se sont rencontrés à Châteauroux »

Fabuleux ! Moi aussi, mes parents se sont rencontrés à Châteauroux … ou Vierzon…. ou Melun …. ou Montluçon cong.

Depuis mon combat contre Rebsamen à Dijonct, man, j’ai un peu perdu mes repères.

Attila dit: à

geo, cet extrait, du même, tiré de mon Goût de l’Afrique :

« L’univers spirituel de l’Africain est composé de trois mondes relativement liés entre eux.
Le premier est son environnement immédiat, c’est-à-dire les hommes vivants, l’eau, le vent, la faune et la flore.
Le deuxième monde est celui d’un être immatériel associé à un ancêtre défunt. Le peuple se tourne vers lui pour formuler ses demandes. Il s’agit d’un aïeul, mort depuis un temps plus ou moins long et devenu une divinité ou encore un esprit de la nature doté du pouvoir d’influer en bien comme en mal sur les vivants. Car dans une dimension métaphysique, ces êtres (ou ancêtres) ne sont pas tout à fait morts, du moins définitivement. Ils continuent d’exister, de peser sur leurs actes et de les modeler. Cette croyance se traduit par le respect pour les morts vivants. Les membres défunts du clan restent proches des vivants. Ils sont nommément invoqués par leurs proches, pendant deux ou trois générations, et reçoivent des offrandes sur les autels familiaux, où sont parfois conservés leurs ossements. L’une des seules continuités qui existent et soudent de nombreuses communautés africaines est la pérennité des traditions ancestrales et des rites s’y rattachant. Les conditions de bien-être, de survie et de réussite dépendent des relations que les vivants entretiennent en permanence avec leurs morts, c’est-à-dire un culte profond des ancêtres. Le respect entre les vivants était aussi fondamental que celui entre les vivants et les morts.
Enfin le troisième monde est le royaume des esprits. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été humains, sont devenus des « esprits ancestraux ». Mais ces esprits sont en eux, les habitent et gravitent autour d’eux à travers chaque objet. C’est une profonde croyance en un monde où les objets matériels possèdent une âme ou un esprit vivant ou y sont associés. Tous ces éléments sont d’une grande importance rituelle, parce que héritage des pères fondateurs.

Chaque religion traditionnelle est directement liée à l’identité d’une population déterminée. Le prosélytisme n’est pas répandu parmi les peuples africains. Il est donc impossible de trouver une origine historique commune aux différentes religions. Il n’existe pas une seule carte géographique qui permette de suivre leur expansion à travers le continent. L’espace même de l’Afrique étant son infinie diversité. Il n’y a pas de « culture africaine » unique. Cela se traduit par ce que l’écrivain Jean-Noël Schifano appelle les « continents noirs », par opposition au continent noir, qui n’existe en réalité pas au singulier. On peut dire qu’avant que ne s’imposent les grandes religions importées, comme l’Islam ou le christianisme, il y avait en Afrique autant de religions qu’il y a de peuples. Toutefois, il n’existe pas de textes religieux écrits, comparables à la Bible ou au Coran. Mais le respect des rituels attachés aux traditions religieuses dépend généralement des anciens, c’est-à-dire des membres les plus âgés des communautés. Ils transmettent ces rituels oralement, le plus souvent sous la forme de contes et de proverbes. »
« Le génocide voilé », Collection Continents noirs, Editions Gallimard, 2008)

Widergänger dit: à

Certains n’ont pas lu Kafka apparemment pour ne pas savoir à quoi renvoie le mot « Odradek ».

Le Bloom de 4h30 a raison. Il semble que la critique ici s’oriente vers un politiquement correct qui condamne au nom de la morale des écrivains comme Robbe-Grillet, Mandiargues, des peintres comme Balthus et alii. Autant jeter à nouveau Sade aux enfers à nouveau. C’est assez affligeant et même angoissant cette régression contemporaine. Est-ce que c’est ça le livre de S. Liberati ? Si c’est ça, Bloom a raison. J’espère qu’il y a de l’ambiguité dans son roman. Car il n’y a pas une mère scandaleuse et perverse et une petite fille innocente. La réalité humaine est tout de même bien plus compliquée. Une lecture purement moralisante n’est évidemment pas la bonne. J’espère que ce n’est pas ça le roman. Comme si la littérature n’était pas sulfureuse, n’vait pas à voir avec l’exhibition du mal : Proust et son Albertine, ses jeunes filles en fleurs qui sont de petites perverses. Nerval n’est pas vraiment concerné. Sylvie, sa nouvelle si belle, n’a rien à voir avec ça. Breton non plus avec sa Nadja. Alors, c’est un roman sur la perversion, le mal, ou un roman du politiquement correct d’aujourd’hui, de l’autruche qui se met la tête sous le sable pour ne pas regarder ce qui se passe dans le monde réel ? Si c’est la dernière option, ça fait vraiment peur.

la vie dans les bois dit: à

Au fait, Eva a un fils. Le roman familial d’Eva n’est pas terminé. On peut le lui souhaiter, non?

Attila dit: à

WGG, rien de bien neuf depuis « Les enfants terribles » ou « Les parents terribles » de Jean Cocteau !

Faire et taire dit: à

« Il y a des choses qui ne sont pas négociables là-bas. »

Faisables oui, sues non.
Hypocrisie « évangélique ».

Roman réel dit: à

« La base leur avait été confiée dans le cadre du plan Marshall, au début des années 50. »

Cette Angot quand même, elle en sait des choses.

Un boxeur anonyme..... dit: à

« La réalité humaine est tout de même bien plus compliquée. »

Oh, le nul !
La réalité humaine ? Tu gagnes ou tu perds, couilleti !… Tu dois perdre souvent !

Passou dit: à

Vie dans les bois: Angot ? ça vient, une minute !

Clopine de10.30, Non pas de photos dans ce roman et dans aucun roman d’ailleurs même lorsqu’ils traient d’un sujet « visuel » !

Bloom de 11.15, Pas témoin mais co-prévenu

Questionnement dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 12 h 07 min

Mon pauvre Michel comme parfois tu peux être infantile avec tes certitudes rêvées de premier de la classe.

Réfléchis avant de poster.

la vie dans les bois dit: à

Merci. Pour elle.

geo dit: à

WG n’a jamais été très net concernant la pédophilie. Je me souviens de positions ambigües à propos de Robbe Grillet. Je me demande s’il a bien atteint sa maturité sexuelle…Dommage que Marusa n’ait pu le garder en main plus longtemps…

geo dit: à

Barozzi a vraiment le don de nous détourner des écrivains qu’il cite en choisissant des morceaux sans intérêt…L’autre jour Perec, aujourd’hui Angot, alors que je suis sûr que je pourrais m’intéresser à Perec (Angot, c’est moins probable).

jem dit: à

« Le rituel est désormais bien rodé : les romans de la rentrée se retrouvent en librairie dès le lendemain du 15 août. »

Ce matin, j’ai cherché le roman de Liberati dans une grande librairie, en général bien achalandée ; je ne l’ai pas trouvé.
Par contre, il y avait déjà l’essai de Jean-Marie Rouart, dont la date de sortie était prévue officiellement le 24…

closer dit: à

« grâce » (je cite)…« rédemption » (je cite)

Christiane, vous avez beau citer, Clopine ne vous loupera pas. Dès qu’elle voit ce genre de gros mots, elle sort son crochet à venin.

hildenrath dit: à

angot m’intéresse parce qu’elle se pose la question de la mère dans un temps où on multiplie les mères pour un seul-en principe il y a des jumeaux-enfant ;cela dit si on sait aujourd’hui que l’inceste est beaucoup plus fréquent qu’on veut bien le dire, c’est aussi parce qu’un écrivain comme elle l’a évoqué : de là à en faire un événement fondateur d’histoires à ragots, il y a loin

Attila dit: à

« des morceaux sans intérêt… »

Pour qui a lu le livre de Tidiane N’Diaye, cet extrait, sur les croyances africaines, d’avant les monothéismes et la traite négrière, est fondamental. Tu mérites mal ton pseudo geo, ChalouD. !

Les yeux fatigués dit: à

Non, vous vous méprenez : je ne sors pas mon crochet à venin, mais ma canne à pêche. Car, de la même manière que je pense qu’il ne faut pas laisser Jeanne d’Arc au Front National, je résiste contre l’accaparement religieux de concepts comme « la grâce » ou « la rédemption »; je veux une grâce laïque, une rédemption détachée de toutes les croix du monde, une spiritualité humaine… etc…

Pierre Assouline, merci de la précision mais je vais continuer, au risque de vous déplaire ou de vous agacer.

Si donc ce livre qui ne parle « que » de ces photos ne les montre pas, pourquoi illustrer votre propos (qui, je vous le rappelle, est de détacher l’ouvrage de son contexte sulfureux pour en vanter les qualités humaines et littéraires)d’une photo qui est explicitement, justement, du côté de ce « sulfureux » ?

Je ne sais pas si je suis claire, là.

Il me semble que la mise en ligne de cette photo que vous trouvez « soft » (qu’est-ce que ça doit être, les autres !) renvoie au contraire tout droit votre lecteur à cet univers sulfureux…

Sur le télérama de la semaine, un long article consacré au même livre. On y voit Eva au lit, très belle, là pour le coup on peut parler d’érotisme, mais cette Eva-là est une adulte consentante, pas de doute.

Qui rencontre-t-on dans le livre que vous recommandez ? la petite fille, ou la femme amoureuse ?

Allez, je tente : réponse 2.

(ne m’en voulez pas, hein. Vous savez bien que ce que j’en dis…)

de nota dit: à

Géo, n’accablez Jacques, tout Angot est sans intérêt, et c’est ce qui fait son intérêt.

Las dit: à

Les yeux fatigués dit: 19 août 2015 à 12 h 57 min

Mais qu’elle est fatigante.

Attila dit: à

Sympa pour Passou qui prépare l’article sur Angot, de nota !

jem dit: à

Je connaissais déjà les photos si particulières représentant Eva Ionesco : elles font, qu’on le veuille ou non, partie du patrimoine culturel. Elles appartiennent aussi à une époque donnée, et ne seraient sans doute plus possible aujourd’hui. Il en va de même, selon moi, toutes choses égales par ailleurs, de « Lolita » de Nabokov, ou de « Pretty Baby » de Louis Malle… Nulle pudibonderie n’est de saison !

Un boxeur anonyme..... dit: à

Mon dieu qu’elle est pénible, l’autre causeuse aux yeux et au cerveau fatigués !

Pour ce qui concerne le Salmigondi, on s’en fout de son roman : ce type fait les poubelles. Les siennes en plus !

Pauvre Eva !

de nota dit: à

Jacques,

Passou se contrefiche de ce que je peux bien dire et il a bien raison! C’est qu’on ne boxe pas dans la même catégorie, la mienne, c’est les mi moyens…

Speculum dit: à

Alors que De Nota est quant à
lui, d’un très grand intérêt.

Un boxeur anonyme..... dit: à

Eh, jem ! Joue pas au congre, pauvre type, on ne parle pas des photos, on cause de la destruction d’un enfant.

Ueda dit: à

Les yeux fatigués dit: 19 août 2015 à 12 h 57 min
pourquoi illustrer votre propos d’une photo qui est explicitement, justement, du côté de ce « sulfureux » ?

Au point où en en est, je réclame des photos de femmes en burqa dans les quartiers nord de Marseille, et même aujourd’hui n’importe où.
S’il faut du sulfureux, acceptons donc ce souffre.

Ne pouvant changer le monde, j’ai compris qu’il fallait changer mes désirs.

Fantasmer devant de la toile, voilà qui me rendra solidaire des innombrables pauvres diables condamnés à cet effort d’abstraction.

Quoique parfois un peu long dit: à

Speculum dit: 19 août 2015 à 13 h 15 min
Alors que De Nota est quant à
lui, d’un très grand intérêt.

Généralement OUI.

Speculum dit: à

Angot raconte des choses d’un très grand intérêt, mais comme une élève moyenne de Sevonde.

hildenrath dit: à

l’arme du crime: il s’agit quand même d’une variation de meurtre

Speculum dit: à

Seconde, pardon.

christiane dit: à

@closer dit: 19 août 2015 à 12 h 40 min
Ah oui, et alors ? Depuis le temps « son venin » ne me fait plus aucun effet !

Un boxeur anonyme..... dit: à

ANNONCE

Demandons photographe dévoué, et légèrement détendu de la mentule, pour photographier la mère Irina à poil sur un burlingue, attifée comme sa pauvre fillette Eva de couillonnades couvrant ses surplis de vieillesse, sillons emplis de crasse, sourire de souris prise au piège de la tapette …

Faire offre à Passou qui transmettra.

Ueda dit: à

« Demandons photographe dévoué, et légèrement détendu de la mentule, pour photographier la mère Irina à poil sur un burlingue » (Boxer)

Le livre ne s’appellera pas Lolita mais Mamita.

L dit: à

Au fait, Eva a un fils. Le roman familial d’Eva n’est pas terminé. On peut le lui souhaiter, non?

N’importe quoi, cependant que toutes pensées généreuses dans son sillon sert de substrat à l’humanité en devenir. Il faut aussi convenir que le blog avec son jeu d’anonymat garanti, peut devenir un lieu de prédilection où viennent s’épanouir toutes sortes de perversité ou de perversions: celle du sens couplée à celle des sens. Attendre de tordus qu’ils accouchent d’une rectitude ou d’une intégrité embrassant un lieu d’exercice autre que d’apparat est pure gageure cependant toujours j’ai considéré que les êtres concernés par ce qui peut passer pour un problème de fonctionnement interne ( être atteint de perversité ou de perversion) trouve beaucoup plus d’espace à s’exercer par l’esprit qu’au moyen du corps si on ôte du terrain d’exercice l’enfance à laquelle nombre d’entre eux s’adresse et dont on peut craindre que sous leur influence, les plus vulnérables aient à souffrir de quelques transformations. La transmission se passe du lien de filiation et les esprits en formation malléables ont à éviter bien des dangers insoupçonnés. La plupart des abus, pour revenir à la condition des enfants, sont commis par des proches et si certains devenus parents évitent le piège de la reproduction, nombreux sont ceux qui ayant survécu à ces traumatismes subis, trouveront du plaisir à reproduire ce qui leur fut imposé. Un psychiatre expliquerait clairement les processus à l’oeuvre, celui du déni aussi.

Ueda dit: à

Les yeux fatigués dit: 19 août 2015 à 12 h 57 min
Non, vous vous méprenez : je ne sors pas mon crochet à venin, mais ma canne à pêche. Car, de la même manière que je pense qu’il ne faut pas laisser Jeanne d’Arc au Front National

Il ne pas non plus leur laisser la politique migratoire et la critique de l’islamisation.
(Le reste, c’est du fer blanc, ils peuvent le garder)

Normandes, encore un effort!

L dit: à

servent , orthographe aléatoire, veuillez m’en excuser.

Speculum dit: à

A 12h 03, on a rarement lu propos aussi réducteurs et le simple emploi du mot « Africain » laisse interrogatif quand on connaît l’immense diversité des peuples qui la composent.

geo dit: à

Hola Attila! Je ne parlais que d’Angot et de Perec!

Chaloux dit: à

Attila dit: 19 août 2015 à 12 h 56 min

Tu mérites mal ton pseudo geo, ChalouD. !

Mon pauvre Jacquot, il y a un point où je rejoins ce « geo » dont je ne sais rien : tu ne sais vraiment pas lire.

Chaloux (le vrai)

hildenrath dit: à

sur la reproduction des mêmes crimes ou délits: on constate que l’on a sur ce point (de la reproduction) beaucoup de préjugés et que ça fonctionne de manière moins simpliste

Bloom dit: à

« Mon père et ma mère se sont rencontrés à Châteauroux »

D’un goulag l’autre:
Les parents de Depardieu aussi. C’est pour ça qu’il en est parti, le néo-citoyen mordove, république autrefois réputée pour son goulag (« I was arrested in 1952 and sent to a camp for 25 years in Mordovia. It was 1980 when I finally got back to Ukraine »- Dmytro Verholjak –
http://www.theguardian.com/artanddesign/gallery/2015/may/07/a-portrait-of-world-war-ii-veterans-around-the-globe-tell-their-war-stories)

L dit: à

Il n’y a pas non plus à regretter , je pense, le fait de ne pas reprendre les mots crus, et sans aseptie, de Liberati, j’ai envie de dire: monstrueux d’inhumanité , que la dignité a désertés, à propos de cet « ami ».

De l’Hôpital ou de la charité? Quelle belle illustration!

L dit: à

« Africain » 13h36
C’est pire encore parce qu’utilisé avec l’article défini, il y a quelques jours l’article tout autant défini s’adressait au « Français » , il était question d’humour et Passou comme à son habitude s’en jouait avec ironie pastichant les racistes de tous acabits.

Ueda dit: à

Speculum dit: 19 août 2015 à 13 h 36 min
le simple emploi du mot « Africain » laisse interrogatif quand on connaît l’immense diversité des peuples qui la composent.

La considération de réalité à l’échelle continentale vous laisse donc non seulement interrogatif (bravo) mais muet (c’est plus grave).
Il en va de même, j’imagine, pour les Européens.

Heureusement la suite de l’article doit vous soulager puisqu’il est dit:

« L’espace même de l’Afrique étant son infinie diversité. Il n’y a pas de « culture africaine » unique. Cela se traduit par ce que l’écrivain Jean-Noël Schifano appelle les « continents noirs », par opposition au continent noir, qui n’existe en réalité pas au singulier. », etc.

En appliquant votre nominalisme, on ne parlerait de rien.

hildenrath dit: à

le continent noir, pour Freud, c’était le féminin

Ueda dit: à

Bloom dit: 19 août 2015 à 13 h 41 min
« Mon père et ma mère se sont rencontrés à Châteauroux »
D’un goulag l’autre

Châteauroux était un goulag?

Speculum dit: à

Oui, Ueda, mais ça vient trop tard dans le texte, sinon je ne me serais pas permis de réagir de la sorte.

Speculum dit: à

Je pourrais ajouter que vous êtes inutilement virulent à l’égard de nouveaux commentateurs tels que moi. Nous sommes ici l’un et l’autre pour échanger des idées, tenons-nous en là sans nécessairement donner une couleur d’affrontement à nos propos.

christiane dit: à

Là où j’en suis du roman, une phrase du billet me parait discutable : « Rien à voir non plus avec la magnifique Lolita. »
Cette mémoire hante le narrateur, même à l’insu de sa passagère comme le montre ces quelques lignes :
« Le lendemain (…), j’emmenai Eva à la campagne. je ne sentais en elle aucun lien avec le passé, sa vie ancienne s’était arrêtée, comme la mienne(…). nous étions désormais chacun le captif de l’autre. (…) Je possède un vieux break rouillé, le conducteur y est séparé du passager par une tablette de faux bois verni (…)j’en profitai pour regarder à la dérobée ma prisonnière qui sommeillait à demi les yeux cachés derrière de grosses lunettes noires. Au mépris de son âge, je pensai à la scène de Lolita quand, au sortir du motel, Humbert et sa petite victime commencent un long périple en break à travers les États-Unis.
(…) A l’étrange destin qui consiste à faire l’amour à un de ses personnages venait s’ajouter cette féérie interdite. J’avais une enfant dans mon lit, à jamais. la petite fille blonde du couvent de mon enfance, ma Pegeen, s’était enfin donnée à moi. »

De plus en plus, le personnage principal de ce roman me paraît être le narrateur, magnifiquement analysé.

Spéculons dit: à

Speculum dit: 19 août 2015 à 14 h 05 min
Oui, Ueda, mais ça vient trop tard dans le texte, sinon je ne me serais pas permis de réagir de la sorte.

Vous saviez ce qui était écrit avant la citation ?

Spéculons dit: à

Speculum dit: 19 août 2015 à 14 h 11 min

Entre « l’Africain » et « De Nota » votre aptitude à l’affrontement paraît évidente.

la vie dans les bois dit: à

Je commence à comprendre ce phénomène social évoqué sur le fil de commentaires. Plusieurs mamans pour un seul enfant. Parmi elles, ce qui est remarquable, il pourrait y avoir des individus de sexe masculin. Ils jouent à la maman sans en être, mais aussi considèrent la maternité comme une maladie. Enfin toutes choses d’ailleurs sans rapport avec le livre ici chroniqué.
Et pourtant…
Sinon, oui c’est dit dans le livre que le fils d’Eva est également acteur.

la vie dans les bois dit: à

C’était le passage comique. En voiture Simon!

d' un sexe imberbe dit: à

Et que ne s’est-on posée la question de cette mode depuis le sexe de l’ enfant montré, de ces femmes adultes au sexe rasé ou épilé comme neuf pour l’ éternité?

Zoon dit: à

Si l’on met de côté le fait qu’Irina Ionesco a fait poser sa fille mineure, la photo du haut n’a rien de scandaleux; elle est même très intelligemment mise en scène et propose une lecture dont la clé est le Temps. Imaginez la même scène peinte par un artiste de la Renaissance : personne n’y trouverait rien à redire; les éloges et les subtiles analyses fleuriraient, au contraire.

hildenrath dit: à

la maternité comme une maladie : les femmes sont remises entre les mains de médecins la maternité est considérée comme une maladie

d' un sexe imberbe dit: à

Comme le dit André Breton dans l’ Amour fou,  » ma femme au sexe de bonbon d’ enfant »…

la vie dans les bois dit: à

Doc, vous avez raison. J’aurai du écrire pathologie, ça fait plus psy.

d' un sexe imberbe dit: à

La réalité humaine est tout de même bien plus compliquée. Une lecture purement moralisante n’est évidemment pas la bonne. WGG

Insistons sur cette remarque.

Widergänger dit: à

Oui, mais qu’on relise ce vers de Breton à l’aune de la pédophilie aujourd’hui, me paraît extrêmement inquiétant. C’est l’état d’esprit que dénonce sans arrêt à juste titre Ph. Sollers dans ses diatribes contre notre époque.

Lina Venturo dit: à

et pendant ce temps Popaul reste plombé avec ses jacasseries de dame-pipi, écrit vain

Chaloux dit: à

Reinhardt, Liberati, Angot etc. Le recyclage de la moindre saleté est devenu un placement dont il possible de tirer -encore- quelques billets. Me donnent envie de recycler Rimbaud : « Ils ne sont pas au monde, la vraie vie est ailleurs ».

Ueda dit: à

Speculum dit: 19 août 2015 à 14 h 11 min
Je pourrais ajouter que vous êtes inutilement virulent

Ce n’est qu’un jeu.
Vous allez voir comment vous-même n’allez pas tarder à vous immiscer dans le débat avec énergie et curiosité, conformément au génie de votre pseudonyme.

La faculté distingue le speculum rectal et le speculum vaginal.
(Je l’ai lu dans « Mon cul mis à nu »).

Widergänger dit: à

Si ! la photo est provocante à souhait. Elle est faite pour mettre mal à l’aise. Cette photo c’est de l’art ! J’ai l’impression que beaucoup d’entre vous ne comprennent pas ce que c’st que l’art ! L’art n’est pas fait pour être moral, conforme, conformiste ! L’art est là pour interroger le monde.

J’ai l’impression que le roman de S Liberati confond un peu l’art et la vie. C’est aussi une des tares de notre époque.

Le problème c’est que l’article de Passou, si intéressant soit-il, ne pose pas tous ces problèmes. C’est un article un peu superficiel, qui est encore en vacances. Je ne veux pas accabler notre Passou, le respect qu’on doit à son travail. Mais toutes ces questions ne sont pas posées, qui méritent de l’être.

hildenrath dit: à

question du sujet et si eva avait conscience de se détruire au nom de l’artiste que sa mère voulait qu’elle soit
dans la vie, des artistes interrompent, refusent d’aller plus loin dans les propositions de leur metteur en scène :eva étéi ainsi assujettie à sa mère qu’elle ne pouvait pas refuser de jouer le jeu de sa mère

Sergio dit: à

Non mais c’est pas passque on tape sur la photo qu’on tape sur le fait de l’utiliser comme illustration, justement parce qu’elle constitue un renfort à point nommé, comme dirait le centurion Caius Bonus ; précisément ça prouve ce que ça doit prouver autant que ça montre ce que ça doit montrer…

Parce qu’évidemment l’intérêt de zigouiller tous les messagers c’est que comme ça on sait jamais rien… On peut jouer au train électrique comme Goering comme dirait… Euh…

Tiens ça me donne une idée bien foldingue : un roman mettant en scène le majordome de Carinhall ! La réalité devait dépasser la fiction à l’aise Blaise…

Laurent Barre dit: à

Chaloux écrit bêtement « la moindre saleté »… citez donc des écrivains de « la moindre propreté », svp

la moustache de mon chat dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 15 h 20 min
‘…Cette photo c’est de l’art ! J’ai l’impression que beaucoup d’entre vous ne comprennent pas ce que c’st que l’art ! L’art n’est pas fait pour être moral, conforme, conformiste ! …’

ben, s’il dit que cette photo c’est de l’art, c’est que ça doit être vrai…après tout, c’est un prof de collège qui dit ça hein…et l’EN lui confie vos chers têtes blondes et brunes a éduquer ? tain…
P.S. un pote a moi a une gallérie de photographies ou il a pas mal de photos ‘d’art’, si ca vous intéresse, je vous mets en contact…

Les yeux fatigués dit: à

Le droit à l’image est apparu dès le vingtième siècle, WGG. Si mon honnêteté foncière m’amène à vous approuver (je crois moi aussi que si c’était une peinture, nous pourrions sans « mauvaise conscience » l’admirer. Bon, à part ça, moi les meubles lourds, les tables d’apparat et le luxe bourgeois, ça me laisse plutôt froide, m’enfin, je vois ce que vous voulez dire, l’art n’autorise pas tout, et notamment il se doit de respecter le droit à l’image.

J’en sais quelque chose : nous avons, Clopin et moi, passé un bon bout de temps à faire signer des « droits à l’image », pour quelque chose d’aussi insignifiant qu’un documentaire sur le bocage (on fait plus sulfureux, non ?)

Le cas qui nous occupe est exemplaire : pour les mineurs, l’autorisation des parents est obligatoire avant toute diffusion de son image. Or, ici, la mère s’autorise de son autorité parentale pour diffuser des photos. Que ce soit de l’art ou du cochon n’y change rien : il y a, de manière flagrante, un vertigineux manquement à la notion même de responsabilité parentale.

Cela va au-delà d’une question morale.

Widergänger dit: à

Oui, hildenrath pose des questions que posent ce type d’art (photo et roman de Liberati).

Ce sont des œuvres (pour le roman de Liberati je n’en sais rien encore) qui posent ce questionnement sur l’art et ses limites. L’art a-t-il des limites ? Y a-t-il une esthétique de la cruauté (possible) ? Voilà. Ce sont des interrogations fondamentales. On pourrait poser les mêmes questions à propos de Proust et de tout le sado-masochisme dans l’œuvre. Mais par pitié ne réduisons pas ces questionnement à des simplifications : c’est immonde, immoral, dégueulasse, etc. L’art est de l’ordre de la transgression. Mais jusqu’où peut-il aller d’un point de vue esthétique, artistique sans sombrer dans la vulgarité, la complaisance à l’égard du mal, etc. Je ne voudrais pas ramener mon petit vélo, mais enfin c’est le même genre de question qui se posent à propos de la mise en œuvre de la Shoah (Littell et ses Bienveillantes, etc.). Ce sont des questions graves que notre époque du politiquement correct ne sait plus apparemment poser. L’art est toujours un compromis entre divers tendances au suicide… il est sur la ligne de crête. Et un grand artiste, un grand écrivain est précisément celui qui se maintient en équilibre sur la ligne de crête dans tomber dans les travers de son art. La question est-donc : la mère d’Eva est-elle tombée dans les travers de son art ? Sinon, faut-il pour autant faire passer pour perte et profit les traumatismes que cet art a causé sur la fille, si perverse fut-elle elle-même ? C’est très complexe, il est très difficile de prendre position. Et c’est justement ça qui fait que c’est intéressant et humain. On est dans une profonde et humaine ambiguité. Et ce qui est humain dérange. C’est ça un art de la provoc, un art sulfureux, un art du scandale. Ce n’est pas un art qui se complaît dans le mal. C’est un art qui pose la question du mal.

Chaloux dit: à

Laurent Barre dit: 19 août 2015 à 16 h 00 min

Ne peut-on dialoguer poliment?

Hurhurkhurk!

christiane dit: à

W;
Voilà, la traversée est terminée. Un bien beau livre qui prend sa vitesse de croisière à l’époque où le couple se trouve à Montmartre… Le livre alors devient dense, obscur. Bien sûr il y a Eva mais malgré cette plongée dans sa vie le livre reste suspendu dans le temps. Le monde s’y infiltre par des lectures, des souvenirs, d’autres personnages. Le Paris trépidant de Montmartre et d’autres quartiers devient une ville-monstre où ces deux-là déambulent comme funambules. Splendeurs et misères. L’ombre de Baudelaire plane sur cette seconde moitié. Le Spleen est là comme une hydre.
Sa marche redevient incertaine et son écriture ressemble à une errance. Un monologue semble avaler l’aspiration à l’amour, à la grâce de la rencontre. On ressent comme une incapacité d’aimer, de s’aimer, d’aimer l’autre. Une sorte d’amour inaccompli qui rejoint l’histoire de ses personnages alors qu’autour de lui, les autres se vivent dans le réel maussade. Entre deux, retour à l’enfance : un chaton meurt de la main d’Eva, suivi d’une pose devant le Nikkon : nu avec un crane entre les jambes … La relation mère-fille devient discontinue, fragmentée, désordonnée, emplie de haine et de ressentiment. Se juxtapose, plus intense que jamais, le présence du narrateur. Le monde ne se limite pas à ces apparences. Les mots deviennent des intrus qui reprennent le pouvoir sur Simon Liberati. Son visage soudain vieillit comme si les années vécues par tous ces êtres qu’il évoque venaient s’y fixer. On meurt beaucoup dans ses livres et ça fait plein de taupinières dans le lisse des souvenirs. Il y a comme un refus qui clôt ce livre et lui semble vouloir aller au-delà de son écriture pour s’enfoncer dans son territoire : l’ombre, la nuit, l’insaisissable de son propre être. Le livre est fermé et il continue d’écrire.

Pourquoi ce trajet d’écriture du narrateur m’a-t-il fait penser à la vôtre, W ? Peut-être votre remarque d’insatisfait à la lecture du billet… et l’évocation récente de Marusa dont vous dîtes qu’elle était un peu borderline.

hildenrath dit: à

encore un mot de freud (d’une lettre à sa femme) : »la femme rattrape vite l’homme »

Widergänger dit: à

Ce que vous dites, Clopine, Si c’était un tableau, nous l’approuverions. Non, pas du tout ! C’est le même problème qui se pose pour les tableaux de Balthus. Le même pour son frère Pierre Klossowski, le même pour Proust, etc.

Le droit à l’image est un droit lui-même problématique parce qu’il repose sur les mêmes questions d’art ? Le droit n’est jamais qu’une façon de voir les choses fixée par des lois. Mais sa mère dit bien, et à juste titre pour une artiste digne de ce nom, qu’elle ne se reconnaît pas forcément dans ces lois existantes, qu’elle se reconnaît le droit, comme artiste, de transgresser les lois existantes.

Toutes choses égales d’ailleurs, je vous signale que c’est tout le grand et vaste problème que pose Antigone avec ses agrafoi nomoi, ses lois non écrites, qui l’autoriseraient à transgresser les lois de Créon qui interdisent qu’on enterre son frère. C’est tout à fait un problème du même ordre.

Ueda dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 15 h 20 min
J’ai l’impression que le roman de S Liberati confond un peu l’art et la vie.

Il a une excuse pour le faire, contrairement à d’autres: il est le mari et le gendre.

Un boxeur anonyme..... dit: à

« Cette photo c’est de l’art ! J’ai l’impression que beaucoup d’entre vous ne comprennent pas ce que c’st que l’art ! L’art n’est pas fait pour être moral, conforme, conformiste ! »

Si ça c’est de l’art, mont p’tit gars, alors mon culte c’est du poulet ! J’appelle ça de l’exploitation infantile : de la m.erde, quoi … Ne parle pas pour ne rien dire. T’as des enfants ?….

Sergio dit: à

« dialoguer poliment »

Boëldieu ! Boëldieu !

Ueda dit: à

Toutes choses égales d’ailleurs, je vous signale que c’est tout le grand et vaste problème que pose Antigone avec ses agrafoi nomoi, ses lois non écrites, qui l’autoriseraient à transgresser les lois de Créon qui interdisent qu’on enterre son frère. C’est tout à fait un problème du même ordre. (WGG)

Ouais…
Ça voudrait dire que le rapport de l’impératif éthique ou religieux (famille) à la loi politique serait de même nature que le rapport de la transgression esthétique à la loi juridique ou politique.

La différence est que les agrafoi nomoi sont aussi codifiées que les lois politiques (elles règlent les devoirs funéraires, etc): personne ne les invente.
Alors que la transgression esthétique (si cette chose a un sens) est l’invention d’un individu, ou elle n’est pas.

Widergänger dit: à

Non, pas vraiment borderline, Christiane. Marusa a traversé une crise grave qui aurait pu la mener à la schizophrénie. Mais elle s’en est très bien sortie, grâce à son art d’ailleurs, et à d’excellents psychiatres.

Non, c’est pas ça. Mais elle avait une tendance suicidaire profonde et sournoise dans la vie, à saccager tous ceux qui pouvaient l’aider à se faire connaître par exemple tout en cherchant désespérément à se faire connaître. C’est très compliqué. Une tendance aussi à se fâcher avec des gens qui l’adoraient. Tout ça, c’est ce que j’appelle une tendance lourde au suicide. Mais quand on la voyait, elle n’était pas du tout neurasthénique par exemple, elle était très gaie, très marrante et pleine de vie. On comprend d’autant moins cette tendance sournoise qui pouvait l’habiter et qui est à mon avis un trait d’époque aussi. C’est ça qui m’intéresse en elle, que j’aime approfondir, essayer de comprendre en écrivant sur elle.

Widergänger dit: à

Ueda, est-ce que la transgression qu’opère l’œuvre de Sade dépend de Sade ? Pas vraiment. Ou quoi ?

la vie dans les bois dit: à

Je sais pas, ces balades, tout ça, c’est beau comme de l’antique au rabais, film à petit budget, avec gros moyens littéraires. Après tout Simon écrit pour l’élite, il se fout dit-il d’être peu lu. Ce qui se traduit dans le billet par :cultivé pour des cultivés. Et pas des cultivateurs. Je ne sais pas s’il a arrêté la dope, en fait.

Widergänger dit: à

Le statut de mari et de gendre n’autorise pas plus à confondre l’art et la vie, qui est le péché mignon de notre époque avec ce concept de « performance ». C’est un vaste problème. C’est pas une solution.

Widergänger dit: à

Le boxeur anonyme est un poids lourd…

Ueda dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 16 h 33 min
Ueda, est-ce que la transgression qu’opère l’œuvre de Sade dépend de Sade ? Pas vraiment. Ou quoi ?

C’est l’individu Sade tel qu’il incarne une conjonction absolument unique de circonstances (Ancien régime et Révolution, folie et raison, prison et liberté, etc.) qui est à la source de l’intérêt immense qu’a généré son oeuvre, non?
Si les Cent Vingt Journées avaient été un écrit anonyme retrouvé par hasard, il aurait rejoint les curiosa…

Monde de merde : dit: à

Brejnev.

Widergänger dit: à

Anonyme ou pas, Ueda, l’œuvre de Sade pose exactement les mêmes problèmes débattus depuis deux siècles sur les rapports de l’esthétique et de la morale, sur une esthétique de la cruauté.

Les Falaises de marbre, de Jünger, par exemple, met en œuvre une esthétique de la cruauté. On ne voit pas les scènes de meurtre ritualisé, de jouissance du meurtre, du sang.

L’art moderne a voulu transgresser ce type d’esthétique et montrer les choses, au risque de transformer le lecteur/spectateur en voyeur, en personnage équivoque pour l’interroger sur sa jouissance devant le meurtre.

C’est une façon de voir l’art qui a sa grandeur et ses travers. On ne peut pas le balayer d’un revers de main en disant : c’est immonde.

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

Votre raisonnement est bien gentil, WGG, mais perso j’aimerais bien quand même fouiller derrièe quelques oeuvres d’art, histoire de débusquer les billets planqués là.

La « mère » d’Eva vivait de quoi, exactement ? Ses photos, étaient-elles gratuites, ou lui rapportaient-elles des revenus ?

Nous savons tous que l’art contemporain (spécialement pictural) a à peu près le même statut que la danseuse du 19è siècle, devant son « protecteur ». Certains en font des placements…

Si l’on vous suit, la mère d’Eva aurait choisi des sujets scabreux, pour interroger le spectateur devant son intérêt même, pour le renvoyer à sa perversité…

L’idée qu’elle ait pu simplement exploiter l’image de sa fille vous paraîtra donc, sans doute, le fait d’un esprit étroit, m’enfin moi je trouve qu’elle mérite d’être posée.

hildenrath dit: à

liberati n’est pas seulement le mari:il est auteur :et ça non plus la mère ne doit pas le supporter;il y a une rivalité d’artistes à qui aura raison dans son interprétation de la fille qui a le nom de la première femme, et de la vie;a part ça je partagerrai l’opinion de WG sur les glissements entre art et vie et la manièrre dont les discours psy cherchent à avoir prise sur l’art, et sur la vie , le glissement étant là plus marqué avec la littérature et le cinéma depuis Freud

Ueda dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 16 h 49 min
C’est une façon de voir l’art qui a sa grandeur et ses travers. On ne peut pas le balayer d’un revers de main en disant : c’est immonde.

Si vous posez le problème ainsi, je suis d’accord.

C’est d’autant plus vrai devant la menace des nouveaux cagots, qui ne font pas dans la dentelle.

Pensez-vous qu’il était possible dans les années 60 de poser sur sa cheminée la statue en papier-mâché d’un Profeta desnudo?

« Moha à poil et ses femmes ».
Ah ça décoiffe!

Polémikoeur. dit: à

La question de l’art et de ses limites…
celle de l’acceptable par la société… (du moment)
l’intersection de leurs réponses…
Au fait, un classement de l’art
est-il seulement imaginable ?
Quel rôle y joue la cote ?
Qu’est-ce qui distingue
l’imagette de bordel
du cliché numéroté,
la « performance »
hermétique
de l’esbroufe ?
Expositionnement.

hildenrath dit: à

la mère a cherché ce qui pourrait la distinguer elle, et en faisant le tour de ses « possessions », elle y a inclus la féminité de sa fille comme exploitable à ce moment à:c’était le moment où ça marcherait ; elle n’a pas songé que sa fille puisse se ressaisir et de surcroît avec un écrivain qui lui damerait le pion, qu’elle a espéré récupérer par son procès en jouant en plein le rôle de la mère bafouée dans sa maladie , son histoire d’inceste

Vie rêvée des anges dit: à

Les yeux fatigués dit: 19 août 2015 à 16 h 07 min
Si mon honnêteté foncière

Oh le gag !
La mythomane à l’honnêteté foncière,
un genre typiquement brayon.

Ueda dit: à

Photo 3

C’est Mme Bettancourt dans un instant de lucidité, posant son regard sur l’adorable photographe Banier:

« Toi, mon salaud… »

Widergänger dit: à

Clopine, comme si la question d’argent ne faisait pas partie intégrante de la question de l’art !!

Ça ne change strictement rien à l’ambiguité foncière de ces images. D’un côté, elles sont justifiées parce qu’elle nous met devant notre propre désir/ou pas, elle nous titille dans notre fond propre, dans notre désir inconscient ou pas. Elle fait vibrer une corde indéniablement. Elle nous provoque.

D’un autre côté, elle profite de sa fille, elle l’utilise, apparemment la maltraite puisque la fille s’en dit aujourd’hui traumatisée, comme si elle était, de son côté, vierge de tout reproche !

Je ne veux pas pour autant accuser la fille pour innocenter la mère. Je veux simplement vous montrer que tout ce type d’art est beaucoup plus complexe et ambigu qu’une simple esthétique de la cruauté, et relève lui-même d’une autre forme d’esthétique de la cruauté.

Et il est impossible de trancher. On peut toujours se mettre dans le rôle du procureur ou de l’avocat. Il reste l’énigme de la beauté équivoque et la beauté peut-être aussi de cette énigme qui nous définit l’homme, du moins qui a une valeur anthropologique qui interroge sur époque et ses secrets.

de nota dit: à

Ben mon colon!

Je me souviens qu’un olibrius avait exposé un nain, un vrai nain, en chair et en hausse, à la biennale de Venise, je ne sais pas trop quelle question il posait, quelle transgression était la sienne, quelle sulfure il cherchait, reste qu’il faut être un sacré fichu connard pour mettre cette « idée » à exécution, on me dira peut-être: mais c’était pour déranger le spectateur, l’obliger à s’interroger sur le regard qu’il porte sur les nains, etc… ben voui, exposons un sdf, un grabataire, un paraplégique! confrontons nous au mal, nom de dieu! m’est avis que vous vous mélangez un peu les pinceaux, wider, quand vous ne distinguez pas entre une œuvre de fiction où les personnages sont de papier et les « performances » où les personnages sont des êtres de chair, maintenant, je sais qu’il existe des performances genre une femme qui se fiche un spéculum dans le vagin et zou! les spectateurs d’y aller voir, bon, moi je m’en cogne et ça ne me choque pas plus que ça, car cette personne est adulte et, ma foi, si c’est son trip… mais photographier sa propre fille nue, une enfant,la jeter en pâture, en retirer une certaine reconnaissance et accessoirement du pognon, non, c’est tout simplement dégueulasse, et l’art n’a rien à fiche ici.

Polémikoeur. dit: à

Y a-t-il, à propos de l’art,
la notion de « petit cadeau »
par laquelle la réalisation
se transforme en prostitution ?
Sponsoricénaturellement.

Ueda dit: à

Photo 2

Une femme qui joue avec ses cheveux ou croise les jambes mérite la plus extrême attention.

Les sémiologues experts en « communication animale » peuvent aller se rhabiller.

la vie dans les bois dit: à

Dualité d’artistes?
Ça devient encore plus glauque:
freud pour le gendre, bataille pour la mère

Polémikoeur. dit: à

Bref, il y a autant de regards sur un sujet
que d’angles, de moments et de paires d’yeux !
Dugoûteusement.

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

pas d’accord avec vous, WGG : avant de décider que la « mère » d’Eva est une artiste, il convient d’interroger ses motivations. Si le truc, c’était de faire du pognon, ça change forcément MON regard sur « l’oeuvre »….

Et vous qui parlez psychanalyse, vous devez savoir comme moi ce qui se cache derrière les merveilleux contes de fées – Betheleim, qui a dit beaucoup de conneries sur l’autisme, a cependant mis au jour les rivalités et désirs de meurtres des femmes sur leurs filles. Précisément sur leurs filles…

Or, comment tuer plus complètement une petite fille qu’en la présentant comme un objet sexuel ? Ca ou l’infanticide, y’a pas derche.

Au moins, quand Courbet peignait l’origine du Monde, était-ce clair : non seulement c’était ouvertement pour satisfaire la libido de son client, mais encore il coupait la tête à son modèle, comme ça, pas d’ambiguïté…

Vous connaissez, bien sûr « liberté, que de crimes on commet en ton nom ». Eh bien, on pourrait paraphraser « oeuvre d’art, que de crimes on comment en ton nom »…

Sergio dit: à

Halors finalement ça c’est un cliché numéroté, ou une imagette de bordel ? Parce que ça dit rien qui vaille… Peut-être qu’en compliquant tout on complique la complication ! L’art ça peut être une simple impulsion électrique une madeleine un трамвай…

Revenus dit: à

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: 19 août 2015 à 17 h 13 min
La « mère » d’Eva vivait de quoi, exactement ? Ses photos, étaient-elles gratuites, ou lui rapportaient-elles des revenus ?

Mais les photos d’Eva n’étaient qu’une très faible part de ses revenus.
Le plus est très people, elle était tête de gondole pour les maganizes.

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

et bref, pour résumer (après, je vais m’occuper d’un coulis de tomates, et ça demande du temps pour qu’il réduise), si l’oeuvre d’art interroge la vie et nous place en face de nous-mêmes, en retour, je réclame le droit à la répugnance et au rejet.

Sans hésitation.

Un boxeur anonyme..... dit: à

Y a qu’un regard a avoir sur cette forme d’art : cochonceté parentale … Au feu la sorcière !

Le pilori est bien utile dit: à

Polémikoeur. dit: 19 août 2015 à 17 h 15 min
La question de l’art et de ses limites…
celle de l’acceptable par la société… (du moment)

Polémikoeur ou le Roi du Carcan.
Qui parlait de Torquemada ?

Widergänger dit: à

La logique du type d’art que défend Irina Ionesco aboutira logiquement un jour, au nom de l’art et de cette éthique de la transgression dont ce type d’artiste se réclame, à nous montrer l’horreur de l’intérieur d’une chambre à gaz durant l’extermination des Juifs. Ah, ça ! je vois ça arriver comme le nez au milieu de la figure.

Qu’est-ce qu’on aura gagné de plus pour comprendre l’horreur de ce genre de massacre ? Rien. Et on aura transformé le spectateur en jouisseur, au moins d’un point de vue esthétique, de la mort de l’Homme.

Il faut bien penser à ça quand on regarde la photo d’Eva, au-delà du cas de conscience qu’elle pose dans cette photo-là. Le problème de petite intensité (mal à l’aise, scandale, art sulfureux) deviendra de haute intensité quand on en sera à montrer l’intérieur d’une chambre à gaz. Mais je sens qu’on y vient. C’est une tendance lourde de l’art contemporain. Une tendance suicidaire de l’art lui-même et de sa logique interne, au-delà des artistes eux-mêmes.

Widergänger dit: à

Tout à fait boxeur poids lourd. Vous avez le droit de voir les choses ainsi. Mais c’est quand même le discours du procureur au procès contre Emma Bovary ou contre Les Fleurs du mal du Baudelaire !

Vous voyez ce que je veux dire ?

la vie dans les bois dit: à

Pour les concepts érotisme et transgression, bien penser aussi que la mère avait un maître, G.Bataille

Ueda dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 17 h 34 min

Je vois ça venir aussi, par exemple dans des installations d’artistes chinois cotés.

Le désir de monstration engendre les monstres, c’est pas beau comme du Goya?

Les artistes en question ne font que réagir superficiellement à une histoire qui n’est pas la leur.

J’ai été confronté avec un pote allemand à un commentaire, par un jeune universitaire chinois, qui ve voulait compatissant.

« Oui, c’est vrai, disait-il. Quand même, ce Hitler, il exagérait (guofen) ».

Il n’a pas compris le fou rire (on peut dire fou rire jaune?) qui faisait littéralement s’écrouler les deux Européens.

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

Surtout qu’attendez, décortiquons un peu. La pose fait ouvertement références aux majas (Goya et Manet), seul le décor change.

Or, dans cette pièce où tous les objets sont à la taille adulte (nous ne sommes certes pas dans une chambre d’enfant), la petite fille est présentée sur la table à manger.

Je souligne : sur la table à MANGER.

Et non seulement on va s’en repaître, mais encore on est sommés de se dépêcher, n’est-ce pas – la pendule posée juste devant l’enfant nous l’indique, aussi clairement qu’une date de péremption.

Ca n’est bon que quand c’est tout frais, pas vrai ?

Franchement, dans le genre putassier,la barre eset d’emblée mise très haut…

Un boxeur anonyme..... dit: à

Et vous ?!

« Vous voyez ce que je veux dire ? »

Widergänger dit: à

Bien sûr ! On pense constamment à G. Bataille en regardant ce type d’image. C’est évident. G. Bataille le grand théoricien de la transgression.

C’est toute une époque, tout un contexte culturel. C’est pourquoi il est impossible de faire le procureur ou l’avocat. On est dans lentre-deux, dans l’équivoque, dans l’humain. Et l’humain n’est pas un ange. Et on sait bien qu’à vouloir faire l’ange, on fait la bête !

Un boxeur anonyme..... dit: à

C’est pas une table à MANGER, madame, c’est une table à BAISER ! Le pédophile n’est pas cannibale, nom de dieu : n’exagérons rien… !

Widergänger dit: à

Ben oui, Clopine : manger, mourir, désirer une enfant. C’est ça qu’active l’image. Mais elle est précisément faite pour ça ! Elle nous interroge : est-ce notre désir aussi à nous ? Elle est dans son rôle. Ce n’est pas pour autant qu’elle approuve, comprenez-vous ?

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

Et puis, arrêtez WGG, de vous croire un esprit fort, débarrassé de sots préjugés, en attribuant à la gamine la volonté d’un jeu « à deux » avec sa mère.

C’est à peu près aussi crédible que les crétins qui croient que les filles violées le cherchaient bien, PUISQU’elles portent des jupes (ou bien qu’elles marchent dans la rue, ou bien qu’elles sortent le soir, etc.)

Un enfant n’a qu’un discernement LIMITE ; et il est totalement désarmé quand l’agresseur est son propre parent.

Widergänger dit: à

Mais si, Clopine n’a pas tort de la lire ainsi. C’est suggéré par l’image.

Widergänger dit: à

Lisez Freud, Clopine, avant de me contredire…! Lisez ce qu’il dit de l’enfant pervers polymorphe, enfin !

Passou dit: à

On m’a fait savoir que, Eva Ionesco ayant récemment récupéré le droit moral sur toutes les photos d’elles prises par sa mère (qui conserve les négatifs), et interdisant toute reproduction, et attaquant systématiquement en justice tout contrevenant , il était préférable de… n’est-ce pas… Dont acte.

la vie dans les bois dit: à

Non pas tout le monde sait que la mère d’Eva vouait un culte à G.Bataille. Ni que le gendre pratique l' »attention flottante » irresponsable du docteur viennois.

Ueda dit: à

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: 19 août 2015 à 17 h 44 min
Je souligne : sur la table à MANGER.

Arrêtez, Clopine, notre ordre social (lois), nos institutions culturelles nous donnent le luxe (nous autres Européens fatigués) de pouvoir distinguer entre réel et fantasme (au sens ou: si on ne distingue pas, on est responsable).

Sexe et dévoration, n’est-ce pas le quotidien de l’alcôve?

Quelqu’un (qui?) a parlé de M’Uzan.
Il est l’auteur d’un bon texte sur « La tendresse cannibalique ».

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

Non, pas d’accord. L’image est trop « séduisante » pour que la « mère » ne participe pas de ce désir-là, ne le « cautionne » pas…

La mise en scène est bien trop étudiée pour qu’on puisse croire une seule seconde à une quelconque « dénonciation »…

Et cette caution est redoutable (vous tombez dedans tout cru) : c’est de l’AAAArrrrttt, ceux qui s’en détournent sont donc des moralisateurs à la con…

C’est tellement simple !

hildenrath dit: à

les chinois ont exposé des foetus :ya-t-il une liite dans la régression de ce qui s’affiche comme art?
Dans le cas de la mère, elle a peut-être été subjuguée par l’esprit du temps, son maître, et qu’elle a joué le jeu avec sa fille, sans se seoucier des risques pour celle-ci de maladie, de troubles divers que l’on regarde aujourd’hui à lalumière des discours de la psychanalyse…d’hier

Widergänger dit: à

« cautionner » est un terme trop fort, Clopine. La photo reste ambiguë quoi qu’on dise de la la photographe. C’est comme le serpent qui tente Eve. Mais le spectateur garde son libre arbitre, il peut toujours refuser de croquer la pomme, qui n’est pas de son goût.

Antonio Corrado dit: à

Passou dit: 19 août 2015 à 17 h 52 min
et interdisant toute reproduction,

…… sans son accord.

Le donne-t-elle ?

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

C’est toujours l’histoire de la « blanche biche ».

Celles qui vont au bois c’est la mère et la fille,La mère va chantant et la fille soupire.

Qu’a vous à soupirer ma blanche Marguerite,
J’ai bien trop d’ire en moi et n’ose vous le dire.

Je suis fille le jour et la nuit blanche biche
La chasse est après moi, les barons et les princes.

Et mon frère Renaud qui est encore le pire;
Allez ma mère, allez, bien promptement lui dire.

Qu’il arrête ses chiens jusqu’à demain midi.
Où sont tes chiens Renaud, et la chasse gentille ?

Ils sont dedans le bois, à courre blanche biche.
Arrête les Renaud, arrête je t’en prie !.

Trois fois les a cornés, de son cornet de cuivre.
A la troisième fois, la blanche biche est prise.

Mandons le dépouilleur qu’il dépouile la biche.
Celui qui la dépouille dit « je ne sais que dire ..!? »

Elle a le cheveu blond et le sein d’une fille
A tiré son couteau en quartiers il l’a mise

En ont fait un dîner aux barons et aux princes
Nous voici tous siets, hors ma soeur Marguerite

Vous n’avez qu’à manger, suis la première assise,
Ma tête est dans le plat, mon coeur aux chevilles.

Mon sang est répandu par toute la cuisine.
Et sur ces noirs charbons mes pauvres os s’y grillent

Celles qui vont au bois c’est la mère et la fille,
La mère va chantant et la fille soupire.

Qu’a vous à soupirer ma blanche Marguerite,
J’ai bien trop d’ire en moi et n’ose vous le dire.

Merci d’avoir changé la photo, Pierre Assouline, celle-ci correspond bien mieux à votre propos. (et Eva a, par déduction, 13 ans à ce moment-là. L’âge de vos élèves, WGG ? )

Phil dit: à

La question est simplement de savoir si cette cochonne d’importation roumaine a fait bouger les lignes comme Duvert. Qu’en pense Baroz ?
manqué plusieurs trains, dont celui de pauledel qui voit dans la Mort à Venise un trait d’humour de Mann. La perversité n’est décidément plus ce qu’elle était.

Widergänger dit: à

Mon opinion (mais ça ne reste qu’une opinion) c’est que la mère trouvait sa fille si jolie qu’elle en a abusée. Mais elle n’était pas vraiment une folle perverse… (enfin, j’en sais rien).

En revanche, celui qui me paraît être un fou furieux très dangereux, c’était Robbe-Grillet qui était le gros pervers de la bande…

Ce que je veux simplement dire, c’est qu’il me semble qu’il y a quand même une certaine différence de gravité entre la mère et un type comme Robbe-Grillet, qui avait des tendance lourde à la perversion. Heureusement qu’il avait le cinéma et la littérature pour rester calme.

L dit: à

Sexe et dévoration, n’est-ce pas le quotidien de l’alcôve?

Quel humour! Non Ueda et l’amour est un produit à l’obsolescence variable, 3 ans de désir passionné c’est déjà de la science fiction alors toute une vie à partager l’alcôve avec le même partenaire, c’est du crime contre l’humanité.

Un boxeur anonyme..... dit: à

Les meilleures cochonnes, puisqu’on est dans la crise du marché porcin, sont pas les Roumaines, mais les Chinoises !

On voit bien que monsieur Phil il est pas spécialiste …

Laurent Barre dit: à

JC en boxeur anonyme : toujours à éructer, beurk !

Widergänger dit: à

Un boxeur anonyme….. dit: 19 août 2015 à 17 h 56 min
Ça c’est de la grosse démagogie digne d’un poids lourd !

Sergio dit: à

C’est pas tellement aux Bienveillantes que cela me fait penser, ce genre de truc, mais plutôt aux pièces de théâtre où l’on vomit sur l’estrade et tutti quanti : on espère développer une certaine violence, mais une fois que le lien est rompu, le spectateur… s’endort ! C’est le cas de le dire, c’est le slip…

Un boxeur anonyme..... dit: à

Ah, elle est belle la vérité des « transgresseurs artistiques », qui ne sont que des « voyous hors la loi », en fait !

Widergänger dit: à

Oui, Ueda a tout à fait raison à propos de la tendance cannibalique de l’alcôve. Relisons la fameuse nouvelle des Diaboliques de Barbey. Et au Moyen-Âge : Un cœur mangé.

Passou dit: à

Widergänger, Votre crainte me rappelle deux pages particulièrement abjectes de « Pourquoi le Brésil ? » (je crois bien) dans lesquelles Christine Angot s’offrait un délire sur l’érotisme des chambres à gaz…
Quant au décalage de morale entre 1977 et 2015, jugez-en par vous-même : http://www.arretsurimages.net/media/breve/s163/id16251/original.64378.jpg

Il pourrait rappeler un grand ancien dit: à

Laurent Barre dit: 19 août 2015 à 18 h 06 min
JC en boxeur anonyme

Tiens, un copain de baroz,
un mec qui ne sait pas lire.

Widergänger dit: à

Oui, tout à fait, Passou, il faut relativiser. Vous avez raison d’y insister.

Sergio dit: à

Un boxeur c’est un gus qui vit pendant dix-huit mois au milieu des vidéos de son adversaire et encore c’est tout juste si l’on n’en est pas à l’holographie, qui répète cent milliards de fois le même coup de poing donc qui en plus va le regarder au moins huit cent milliards de fois, qui va apprendre par coeur la psychologie du méchant pire le plan des obstacles dans un concours hippique, et caetera et caetera…

Et s’il ripe sur la moleskine du ring et s’en prend une seule mais une bonne à la première reprise, eh bien il aura fait que deux secondes de combat !

Widergänger dit: à

Passou, à propos de ce qu’écrit Angot, que je n’ai pas lue, il y a un poème de Guillevic, à la fin du recueil Terraqué, qu’on oublie un peu vite, qui parle des images de Bergen-Belsen (du moins, on peut faire cette lecture) et qui parle d’une cuisse de femme qui émerge, séduisante, du tas de cadavres des fosses communes. Je ne crois pas que Guillevic, qui était un homme très pudique et tout en suggestion dans sa poétique est la même chose qu’Angot. Mais on voit bien l’évolution de l’un à l’autre.

Vous n'aviez rien remarqué à l'époque ? dit: à

Vous voyez Clopine que Passou avait fait soft.

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: à

… Et la nouvelle photo, qu’y voyons-nous ? Toujours de l' »art », WGG ?

On y voit un adulte déjà mûr entraîner une jeune fille -nous savons, nous, qu’elle a 13 ans, mais en fait elle peut en paraître 20, pas vrai, et de toute façon comme c’est une histoire vieille comme l’humanité, elle a 10 000 ans en fait…

Une jeune fille somptueusement habillée, dans un appartement luxueux.

Une femme aussi somptueusement habillée, et qui est visiblement en train de s’amuser, ferme la porte…

Le regard de la jeune fille est halluciné : elle est sous susbtance psychotrope, et de sa main, elle soulève sa robe…

Et sa tête trop lourde part en arrière, comme si elle ne voulait pas suivre ce corps.

Ce que c’est sinistre, les orgies. Et ce que c’est moche.

Widergänger dit: à

Merci, pado, je ne connaissais pas. Je crois qu’ils ne se rendent même pas compte de ce qu’ils font. En tout cas, c’est affligeant, stupide, abject.

tout un programme dit: à

Widergänger dit: 19 août 2015 à 16 h 39 min
Le boxeur anonyme est un poids lourd…

Daaphnée a mis ses gants de boxeur Ueda est dans les parages

Widergänger dit: à

Les orgies, Clopine, ça dépend lesquelles et avec qui !

Faut relativiser aussi à longue portée. Les rois autrefois se mariaient à 12 ans. Il y a très très longtemps… mais quand même… Rien n’est simple dans cette longue histoire. Il est facile de condamner mais difficile de comprendre.

henri dit: à

Laurent Barre dit: 19 août 2015 à 18 h 06 min

Non( le pervers jc c’est geo, l’incitation à la haine )

hildenrath dit: à

sur la photo: des gens qui s’éclatent comme ils disaient

hildenrath dit: à

sur « la photo »
des gens qui veulent être dans le coup, et c’est « la fête »

hildenrath dit: à

sur berek: dire ça me dégoûte, ce n’est pas condamner ,du moins dans un premier temps;je ne comprends pas que ce soit présenté comme théraapeutique, les « fêtes » non plus

l' art rase t-il gratis? dit: à

« avant de décider que la « mère » d’Eva est une artiste »

Déjà se demander ce qui est de l’ art, qu’ est-ce que l’ on nomme art?
Question esthétiquement fort rebattue depuis une bonne vingtaine d’ années.
On peut regretter le changement de photographie par Passou.
La nouvelle est très moralisatrice.

hildenrath dit: à

sur l’art la question aujourd’hui n’est plus qu’est-ce que l’art mais quand ya-t-il de l’art
il est à craindre qu’on puisse tout essayer de faire gober avec le sesame « art »

la vie dans les bois dit: à

« deux pages particulièrement abjectes de « Pourquoi le Brésil ? » (je crois bien) dans lesquelles Christine Angot s’offrait un délire sur l’érotisme des chambres à gaz… »

Lire cela, et puis se taire.
Lire cela et puis finalement se dire que non. Dire que ce n’est pas, dans les faits, et dans le texte, ce qui est présenté comme une abjection perverse inouïe.

Lire cela et penser que concernant cet écrivain, ma parole vaut la votre.

Alors si c’est dans « Pourquoi le Brésil », ce que vous pouvez croire, il faut peut-être préciser que cet ouvrage était un récit de la liaison entre C. Angot et un critique littéraire, dont j’ai oublié le nom. Mais sa sexualité, non, elle était transgressive et perverse à souhait.
Par dépit, vous ne comprenez peut-être pas ce que cela peut représenter, dire que son érotisme qu’il en est réduit à celui des chambres à gaz, par dépit.Mais mettez en confiance votre abjection sur le compte de son dépit.

Ce qui est vraiment abject me direz-vous ce sont des ébats sexuels devant un documentaire historique concernant la Shoah. Je n’ai d’ailleurs pas lu ce livre « le marché des amants ». La descentes aux enfers, finalement trouve parfois des limites, pour le lecteur.
Cet écrivain a connu à sa mesure le « bordel des hommes ». Et elle n’a pas trop de leçon, elle n’en a plus, à recevoir de ce côté-là.
L’abjection est une sensibilité individuelle. Et on ne peut faire de concours. De toute façon vous êtes gagnant, je n’ai pas cédé non plus aux sirènes des Bienveillantes, que je tiens pour une des plus grandes fumisteries littéraires sur le sujet.

hildenrath dit: à

la deuxième photo est bienvenue en complément de la première comme témoignage

la vie dans les bois dit: à

« Mais on voit bien l’évolution de l’un à l’autre. »

Ah mais c’est la machine à dégueulasser qui s’est mise en route ?

la vie dans les bois dit: à

Et on va rien relativiser du tout.
Le poltergeist va nous retrouver ce poème de Guillevic.

Ueda dit: à

Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: 19 août 2015 à 18 h 24 min
… Et la nouvelle photo, qu’y voyons-nous ? Toujours de l’ »art », WGG ?
Une jeune fille somptueusement habillée, dans un appartement luxueux.
Une femme aussi somptueusement habillée, et qui est visiblement en train de s’amuser, ferme la porte…

Vous êtes là tous les deux, Clopine et WGG?

Comme c’est curieux, cette différence entre l’image et le texte.

La photo de la petite me laisse froid.
Mais le texte de Clopine me fait bander.

– Suis-je pervers?

hildenrath dit: à

je n’ai pas lu les bienveillantes, non parce que je les tenais pour une fumisterie mais parce que cel surfait trop sur la vague de retour à la shoah au plus malin

la vie dans les bois dit: à

J’espère que le poltergeist ne va pas se dégonfler. Une nouvelle fois, allais-je ajouter.

Widergänger dit: à

Ce qu’on peut dire Ueda, c’est que vous êtes un être sensible…

Widergänger dit: à

C’est dans « Les Charniers ». Mais on ne le trouve pas sur la toile ; on ne trouve que cet extrait des Charniers :

LES CHARNIERS

*

Lequel de nous
Voudrait se coucher parmi eux.

Une heure, une heure ou deux,
Simplement pour l’hommage.

*

Où est la plaie
Qui fait la réponse ?

Où est la plaie
Des corps vivants ?

Où est la plaie –
Pour qu’on la voie,

Qu’on la guérisse.

Ici
Ne repose pas,

Ici ou là, jamais
Ne reposera

Ce qui reste,
Ce qui restera
De ces corps-là.

*

Widergänger dit: à

Si, on le trouve, le voilà :

Les Charniers

Passez entre les fleurs et regardez :
Au bout du pré c’est le charnier.

Pas plus de cent, mais bien en tas,
Ventre d’insecte un peu géant
Avec des pieds à travers tout.

Le sexe est dit par les souliers
Les regards ont coulé sans doute ;

– Eux aussi
Préféraient les fleurs
A l’un des bords du charnier,
Légèrement en l’air et hardie
Une jambe – de femme
Bien sûr –

Une jambe jeune
Avec un bas noir
Et une cuisse
Une vraie,

Jeune – et rien
Rien.
Le linge n’est pas
Ce qui pourrit le plus vite.

On en voit par là
Durci de matières.

Il donne l’apparence
De chair à cacher qui tiendraient encore.
Combien ont su pourquoi,
Combien sont morts sachant,
Combien n’ont pas su quoi ?

Ceux qui auront pleuré,
Leurs yeux sont tout pareils,
C’est des trous dans des os
Ou c’est du plomb qui fond.
Ils ont dit oui
A la pourriture

Ils ont accepté
Ils nous ont quittés.

Nous n’avons rien à voir
Avec leur pourriture.
On va autant qu’on peut,
Les séparer,

Mettre chacun d’eux
Dans un trou à lui,

Parce qu’ensemble
Ils font trop de silence contre le bruit.
Si ce n’était pas impossible
Absolument,
On dirait une femme
Comblée par l’amour
Et qui va dormir.
Quand la bouche est ouverte
Ou bien ce qui en reste,

C’est qu’ils ont dû chanter,
Qu’ils ont crié victoire,

Ou c’est le maxillaire
Qui leur tombait de peur.

– Peut-être par hasard
Et la terre est entrée.
Il y a des endoits où l’on ne sait plus
Si c’est la terre glaise ou si c’est de la chair.

Et l’on est heureux que la terre, partout,
Soir pareille et colle.
Encore s’ils devenaient aussitôt
Des squelettes,

Aussi nets et durs
Que de vrais squelettes
Et pas cette masse
Avec la boue.
Lequel de nous voudrait
Se coucher parmi eux

Une heure, une heure ou deux,
Simplement pour l’hommage.
Où est la plaie
Qui fait réponse ?

Où est la plaie des corps vivants ?

Où est la plaie
Pour qu’on la vole,
Qu’on la guérisse.
Ici
Ne repose pas,
Ici ou là, jamais
Ne reposera

Ce qui reste
Ce qui restera
De ces corps-là.

Exécutoire – Gallimard 1947

Widergänger dit: à

Voilà ce qu’on trouve comme commentaire des Charniers :

Un soir de 1945, Guillevic et Eluard se trouvent à la terrasse du café les Deux magots. Ils lisent France-Soir dont la une affiche la photo d’un charnier de camp nazi. Que dire ? Que penser face À ce dépassement de l’horreur ? Face À ces corps qui était vivants et qui maintenant forment cette masse inerte, inhumaine. Que penser et quoi écrire ? Pour Guillevic, ce charnier ne sera pas l’occasion d’un lyrisme politique ou historique. Ayant adhéré au Parti Communiste pendant la guerre, il a bien écrit quelques poèmes militants (Grèves, La misère, Chants des combattants de la liberté…) mais sans obstination. L’écriture de Guillevic va être autre chose : il s’agit de rester sur le sujet, sur l’objet du poème, ne pas le quitter un seul moment. Pas de digression, pas de comparaison mais rester là pour tenter de comprendre, ou décrire cette perplexité face à ces morts pour qui on ne peut rien. Comme une oraison funèbre, sans aucun lyrisme, obsédée par l’inexplicable Rien. Et finalement, l’hommage ultime auquel personne n’osera se livrer, la seule chose que l’on pourrait encore faire :  » Se coucher parmi eux / Une heure, une heure ou deux / Simplement pour l’hommage. « 

ACP dit: à

Cette nouvelle photo me paraît bien plus « dérangeante » que la précédente après 10 secondes de réflexion.
La précédente est une composition a qui l’on peut accoler tout les qualificatifs possibles mais qui reste une composition qui ne préjuge en rien d’une suite quelconque.
La nouvelle est un instantané qui peut laisser entrevoir tous les possibles et ceci pour une ado de treize ans.
La première me laisse à jamais totalement froid, la seconde, si elle ne me fait pas le même effet qu’à Ueda, pourrait permettre à l’imagination de vagabonder et pas forcément romantiquement.

Polémikoeur. dit: à

Milieu glauque bien mieux révélé
par le changement de photo-une.
Paradiziartificellement.

la vie dans les bois dit: à

Merci pour cette recherche.
Pour vos élèves, enfin ceux qui passeront le stade de la cinquième, qu’ils sachent où vous prenez vos sources:
http://www.weblettres.net/blogs/article.php?w=reussirlefranca&e_id=33733

Je reviendrai peut-être pour Angot, quand son livre sur sa mère sera chroniqué ici.
Je ne vais pas le lire tout de suite, ces histoires familiales vont à petites doses.
J’ai aussi pris hier le livre de J.C. Rufin,  » Check Point ». Mais il n’est pas dans la rentrée littéraire. Et j’ai le livre de U. Eco à terminer.

Polémikoeur. dit: à

Hypocrisies et géométries variables
à propos des morales décalées
dans le temps : l’espèce
d’impudeur mercantile
sonde les muqueuses
de toutes sortes
à longueur
de « pauses »
publicitaires.
Sans parler du trafic
d’esclaves sexuelles
pratiqué par de bons
voileurs des femmes
qu’ils « respectent ».
Grantécartement.

Widergänger dit: à

Je dois vous avouer que les deux petites me laissent complètement froides, l’une comme l’autre, situation préliminaire ou pas… Mais je vais pas jeter la pierre à ceux que ça dérange ou que ça excite. Chacun sa libido. Certaines autorisées par la loi, d’autres pas ! Je plains sincèrement ces derniers. Comme Tony Duvert, que quelqu’un a mentionné. C’est Passou qui nous avait fait savoir jadis comment il était mort, ce pauvre Tony Duvert. Et à cause de sa libido mortifère et interdite. Mort affreuse. Lui aussi il a raté sa vie et sa mort.

neige et chair dit: à

« Le linge n’est pas
Ce qui pourrit le plus vite.

On en voit par là
Durci de matières.

Il donne l’apparence
De chair à cacher qui tiendraient encore. »

Troublant ces mots de Guillevic que l’ on peut appliquer d’ une certaine façon à la nouvelle photographie publiée par P. Assouline.
Quelle est cette « chair à cacher qui tiendraient encore » chez notre baby doll.

Widergänger dit: à

…complètement froid…j’ai eu chaud…

Zoon dit: à

La logique du type d’art que défend Irina Ionesco aboutira logiquement un jour, au nom de l’art et de cette éthique de la transgression dont ce type d’artiste se réclame, à nous montrer l’horreur de l’intérieur d’une chambre à gaz durant l’extermination des Juifs. Ah, ça ! je vois ça arriver comme le nez au milieu de la figure. (Widergänger)

Widergänger oublie que la chose a été montrée il y a longtemps, par André Schwarz-Bart : c’est la dernière scène du « Dernier des justes »

Zoon dit: à

D’un point de vue artistique, la nouvelle photo n’est pas moins intéressante que la précédente, et la démonstration est faite, s’il en était besoin, que tout commentaire moralisateur aboutit à des platitudes dépourvues d’intérêt. Cette mise en scène éminemment excitante et troublante expose les prodromes d’une bacchanale sadienne d’une excellente venue.

Zoon dit: à

Cet article et ses illustrations souffrent, à mon avis, d’une confusion entre deux réalités, deux plans complètement différents. Simon Liberati a parfaitement le droit de consacrer un livre aux souffrances de sa femme. Mais d’un autre côté, les deux photos qu’Assouline nous a montrées successivement sont d’authentiques oeuvres d’art, c’est-à-dire des oeuvres d’imagination. On peut s’émouvoir des malheurs d’Eva Ionesco, des éventuels traumatismes qu’elle a subis. Cela n’enlève absolument rien à l’intérêt esthétique de ces deux photos. On a affaire à deux réalités qui ne sont pas du même ordre. L’une ne s’éclaire pas par l’autre.

De passage dit: à

Clopine, voici ce que j’ai envoyé ce matin à quelqu’un d’ici :

Cette photo, j’ai « fantasmé » à mon tour : n’était la pendule, on pourrait voir un table de repas, l’enfant en gibier apprêté grand veneur, ne manquent que fourchette et couteau, et voilà évoquée la mise à l’étal de l’enfant par la m(ég)ère.

Toutes ses photos ont un terrible point commun : l’enfant ne sourit jamais.

De passage dit: à

Notre hôte, agacé par les critiques sur son premier choix, est assez habile pour mettre à la place une photo impossible à qualifier de pédocomplaisante… mais encore plus terrible. Car là Eva ne pose pas, elle est visiblement shootée avec Pacadis, sacré oiseau de nuit parmi d’autres oiseaux qui servent de décor glauque à cette scène.

Elle n’est plus fillette, mais pas encore femme. Disons plus clairement : majeure.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…une chair à cacher,!… » Gorges profondes « ,!…entre une glace et un jus de fruit à siroter,!…avec une paille dans la poutre,!…
…retenez – vous, enfin,…
…ce cinéma,!…de toujours la première foie,!…de canard,!…aux trois petits cochons,!…Ulysse nous grimpe l’Euro à point,!…déjà chaud,!…
…la cuisse ou l’aile!…
…mais, c’est qu’il mord ce con,!…les amours aux premières effusions de sang à Troie,!…
…l’amour par les distanciations,!…les voiles à cornes,!…Tristan & Yseult,!…
…la cuisine aux célébrités,!…Non, sans blagues,!…et à nos diversions,!…chronos,!…

…les affaires artistiques, joindre l’utile à l’agréable,!…chacun sa soupe d’investissements utiles,!…etc,!…silence on tourne un berlingoth encore à chaud,!…

…Oui, donne en à lire des rêves éveillés,!…la  » bonne  » place, du Métro-polis « ,!…Gloria à foutre,!…
…etc,!…
…un cachet bien payer,!…deux travestis encore gays de mai68,…le muguet, les fleurs à enfler,!…Oui,!…tantôt,!…tantôt,!…
…le train à prendre,!…Ah,!Ah,!…etc,!…

Sergio dit: à

OK pour la photo ; y a plus qu’à bombarder la bicoque, ça devrait bien rendre…

la vie dans les bois dit: à

« Simon Liberati a parfaitement le droit de consacrer un livre aux souffrances de sa femme. »
JB, -enfin pourquoi se faire passer pour le premier mari d’Eva avec un tel pseudo ?-

Vous avez raison d’évoquer les droits.
Car la principale interessée finalement, est comme la fille : muette.

Si je vous dis que Liberati, pour pouvoir obtenir son accord lui a fait miroiter quelque chose qui qui apparait comme un cadeau empoisonné.
Vous pensez à quoi ?
Si c’est un choix luciferien, sadien ?
Comme une éternelle jeunesse.

Eh bien tout à fait. Il écrit que les droits du contrat permettraient à Eva de recourir à la chirurgie esthétique.

Le résultat, photo 2 est épatant.

Ce qui est est chronologiquement obscur, c’est qu’il ait attendu que le contrat soit signé pour démarrer son « enquête ».

Enfin, toutes les dates sont bizarres dans ce bouquin.

la vie dans les bois dit: à

le grand oeuvre
« Je suis celui qui prend soin de la petite, j’ai charge d’âme. On ne m’envie pas toujours, mais on me respecte pour ça. Je vois à certaines remarques, à des regards, à des moues que la confrérie des narcisses apprécie le travail de restauration qu’Eva a accompli en moins d’un an sous mon influence, les 15 kilos perdus, le corps remodelé par les exercices, le lifting facial qui lui a rendu un masque juvénile, agrandissant ses merveilleux yeux gris, les jolies boucles de poupée qu’elle modèle à nouveau à l’aide de fers et de gros bigoudis. Un ami champion cycliste dirait d’elle qu’elle est au taquet. Un peu comme un boxeur qu’on s’apprête à faire remonter sur le ring(…) la preuve, elle a ressorti ses robes de bal 1950qui ne lui allaient plus »
« Eva » opus cité p.144

Si vous croisez cette fée, en robe de bal, sur les marches de Montmartre, ramenez-là à son propriétaire. Sauf si elle travaille.

Widergänger dit: à

On a quand même le sentiment, à lire ce genre d’extrait, d’un monde des magazines qui ne nous concerne pas. Une sorte de France Dimanche d’un certain milieu décadent, qui guérit ses blessures comme il peut. Mais ça a l’air au fond assez narcissique. Très décevant finalement. Ça n’a pas la dimension universelle qu’on serait en droit d’en attendre.

Au XIXè siècle, la littérature s’inspirait du style de la presse. Là, on a un peu le sentiment inverse : on lit une littérature qu’on pourrait trouver dans les pages week-end d’un magazine à grand tirage.

Je me sens au fond très loin de tout ça. Ça ne dit rien de ma sinistre condition d’homme vivant dans le monde qui est le nôtre. Dans les années 80, je ne me suis jamais intéressé à ce genre de Lolita. Et je ne me suis jamais senti concerné non plus par tout l’univers de la transgression à la G. Bataille. Ça ne touche pas le fond universel de la condition humaine. Je me sens concerné par Emma Bovary, pas par Eva Ionesco. Je me suis trompé. C’est un petit roman sans importance, à mon sens.

Mon ombre dit: à

un monde des magazines qui ne nous concerne pas

Un monde qui vit dans le goût des dérapages ne peut être séparé d’où il se cultive et comment. A lire certaines partances en vrille dans leurs inamovibles points fixes obsessionnels il est possible de se demander s’il ne faudrait pas mieux apprendre à séparer le grain de l’engrais.

Résumons..... dit: à

Depuis son bac à ordures ménagères dans lequel il se complait, le concombre stylé écrit ses frottis passés avec la courgette innocente et tôt pétée, petit légume admirablement mis en sauce piquante morne par la vieille patate roumaine à la gueule de mort-vivant …

Tout ce qui faut pour faire de l’esthétique photographique ! De l’art, bon à accrocher dans nos chiottes comme un calendrier désuet ….

Bloom dit: à

poupée, boxeur, cycliste, série étonnante qui témoigne de la toute puissance du monde de la performance. La littérature peut et doit parler de tout, à partir du moment où il y a du style, ce qui n’est pas le cas dans cet extrait. Le style, c’est probablement un mouvement, une pulsation de la phrase qui la pousse vers l’avant, vers la vibration de la phrase suivante.

Nabokov:

“Nowadays you have to be a scientist if you want to be a killer. No, no, I was neither. Ladies and gentleman of the jury, the majority of sex offenders that hanker for some throbbing, sweet-moaning, physical but not necessarily coital, relation with a girl-child, are innocuous, inadequate, passive, timid strangers who merely ask the community to allow them to pursue their practically harmless, so-called aberrant behavior, their little hot wet private acts of sexual deviation without the police and society cracking down upon them. We are not sex fiends! We do not rape as good soldiers do. We are unhappy, mild, dog-eyed gentlemen, sufficiently well integrated to control our urge in the presence of adults, but ready to give years and years of life for one chance to touch a nymphet. Emphatically, no killers are we. Poets never kill.”

― Lolita

Bloom dit: à

L’arme du crime : un Nikon F.

Le Nikon d’Irène

Le vieux garçon qu'on appelle monsieur dit: à

faire de l’esthétique photographique !

Au rayon gaz des supermarchés la mode actuelle est de prétendre ne pas faire dans le cliché alors qu’en fait bonjours l’abyme…

Bloom dit: à

« Changeons de vie, ma Carmen, allons vivre quelque, part où nous ne serons jamais séparés; Ohio? The wilds of Massachusetts? No matter, even if those eyes of hers would fade to myopic fish, and her nipples swell and crack, and her lovely young velvety delicate delta be tainted and torn even then I would go mad with tenderness at the mere sight of your dear wan face, at the mere sound of your raucous young voice, my Lolita »
– Ibid.

Zoon dit: à

Guidée par un comparse, l’innommable et délicieuse coquine s’achemine vers le lieu où sera mis à mal, pour la énième fois ce qui lui reste de vertu,d’illusion et d’innocence enfantine (???) après qu’aient été rituellement piétinés, compissés et conchiés par tous les officiants les textes législatifs réprimant la pédophilie et proclamant les droits de l’enfant. On distingue à l’arrière plan celle qui peut passer pour la môman putative, et dont le sourire narquois indique bien qu’elle est l’ordonnatrice de la diabolique mise en scène. Authentique oeuvre d’art, cette photographie exerce pleinement sa fonction qui est de réveiller dans le spectateur ( ou la spectatrice ) les potentialités voluptueusement perverses inscrites dans la nature humaine. Ainsi, en mobilisant notre imaginaire, nous révèle-t-elle à nous-même, ce qui est la plus noble fonction de l’art. Quelle plus forte incitation à nous replonger dans les grands classiques que sont Sade, Tony Duvert, sans oublier cette petite fripouille de Marcel (Proust).

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