de Pierre Assouline

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La République des livres
Sylvie Germain cible de la haine de la culture

Sylvie Germain cible de la haine de la culture

La vie littéraire est pleine de surprises mais toutes ne sont pas heureuses. Vous êtes un écrivain connu, loué et respecté ; vous vous tenez à l’écart des vaines polémiques du petit milieu tant par goût que par tempérament ; vous vous contentez de vous consacrer à votre œuvre à l’écart du microcosme en toute sérénité ; et en publiant en 1989 un livre intitulé Jours de colère couronné du prix Femina, vous n’imaginez pas un instant que plus de trente ans après il vous reviendrait en pleine figure comme un boomerang à retardement historique accompagné d’un flot de haine, de violence, d’insultes dont Twitter, Instagram, Tik Tok se font complaisamment la chambre d’écho urbi et orbi.

Certains s’y résignent au motif que l’époque veut ça, qu’il faut être de son temps, qu’il ne sert à rien de résister aux nouvelles technologies. Certains mais pas tous. Pas Sylvie Germain (Chäteauroux, 1954) qui en est la victime depuis le mois dernier. Philosophe de formation de culture et de sensibilité catholiques, auteure d’un mémoire sur la notion d’ascèse dans la mystique chrétienne, ancienne fonctionnaire au ministère de la Culture, elle n’avait pourtant rien demandé à personne, n’exigeait rien, ne réclamait rien. Ses livres vivent leur vie et la nave va.

Seulement voilà, de nos jours, on a beau fuir l’époque, celle-ci vous rattrape par le collet. Son crime ? De son propre fait, aucun. Mais il se trouve que ceux qui décident des sujets du bac de français (la direction générale de l’enseignement scolaire après consultation des recteurs d’académie et de l’inspection générale de l’éducation nationale) avaient gardé un excellent souvenir de ses Jours de colère, notamment le chapitre où il est question d’hommes des bois, tout de dureté et de solitude, qui ont façonné les forêts du Morvan à leur image. Ses responsables en ont donc isolé un extrait  en demandant aux candidats de le commenter littérairement, non sans avoir précisé que l’action se situait dans un passé indéterminé, et en prenant soin d’expliquer dans des notes de bas de pages des mots tels que « venelles » et « séculaires », principe de précaution qui déjà en dit long sur le niveau supposé des candidats. A l’épreuve du bac pro, il avait fallu expliquer « sanglot » ; et « ludique » a été compris comme synonyme de « dangereux »…

Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, — des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.
Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles1 que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires2 creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles. La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse ».

L’enseignement, elle ne l’a pratiqué que dans un contexte particulier, sept années durant il y a longtemps au lycée français de Prague. N’étant pas abonnée aux réseaux sociaux, elle n’a eu connaissance de ce torrent de boue que par le florilège qu’on lui a montré :

« Vieille salope en fin de vie, tu m’as niqué mon bac, je te niquerais la gueule après t’avoir violée » etc

Air trop connu. Impardonnable, selon eux, d’avoir usé de mots tels que « saillant », « scander » ou « clameurs » jugés hermétiques. Sans aller jusqu’à porter plainte, elle a déposé une main courante sur conseil de ses proches, sait-on jamais, d’autant que dans la ville de province où elle vit, elle habite devant un lycée et qu’elle pense, sincèrement, que « prof est devenu sport de combat ». Elle juge cette affaire grotesque, absurde, désolante et se dit avant tout blessée par ce dont elle est le symptôme : la haine de la culture, l’ignorance de la langue, les refus de la société, du legs, de la transmission et du pays dans lequel ils vivent. « Imaginez s’ils avaient eu à commenter un texte de Pascal Quignard ou de Pierre Michon, ils seraient tombés en convulsions ! » lance-t-elle dans un éclat de rire, avant tout effondrée par l’indigence de la polémique :

« C’est déjà de la pensée de meute, à supposer que ce soit de la pensée, prenons-le comme un signal de détresse ».

Le mal à la racine, c’est l’apprentissage de la syntaxe et du lexique dès le CP. Il se double d’un autre, lequel consiste à exprimer son impuissance et son ignorance par les menaces. La baisse du niveau ne fait plus débat comme c’était le cas il y a une trentaine d’années ; elle est juste devenue inversement proportionnelle de la violence qui lui fait cortège. Les correcteurs auront beau répondre à l’injonction de surnoter les copies, cela ne changera rien.

La Société des gens de Lettres a apporté son soutien à Sylvie Germain via un communiqué condamnant le déferlement de violence dont elle a été victime. Une pareille réaction, qui aurait pu paraitre naturelle, n’a manifestement pas effleuré les ministères de la Culture et de l’Education nationale, pourtant tous deux concernés au premier chef. Leurs communiqués, on peut longtemps les attendre alors que ces deux institutions avaient, plus que d’autres, vocation à soutenir une écrivaine trainée dans la boue par de futurs bacheliers. L’expression de leur solidarité ne serait pas de trop à l’heure où, dans certaines parties de la France, la langue nationale est tenue pour étrangère, le patrimoine littéraire pour un anachronisme et la littérature contemporaine pour un obstacle à la rage si française de l’égalitarisme. Louons plutôt ces œuvres qui tirent leurs lecteurs vers le haut avec une exigence réjouissante pour la liberté de l’esprit tant sur le plan formel que spirituel. Comme celle, disons, de Sylvie Germain, prix Goncourt des lycéens en 2005, il y a des siècles…

(Photos Passou et D.R.)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

1 283 Réponses pour Sylvie Germain cible de la haine de la culture

Phil dit: à

Et n’oublions pas miss sasseur dont les soucis récurrents de labour ont probablement fait fuir les bonnes âmes d’ici bas.
Vous recommande la correspondance de Nimier, dear bougreau, pleine de reprises et carburation. celle de Morand est dans tous les salons, as you know

Marie Sasseur dit: à

Le vieux valet de ferme ne sait plus où se cacher, quand on lui met le nez dans son caca littéraire de référence.
Jünger, madame, un défenseur des droits, dans leurs bottes…
Et voilà des qui n’avaient pas la haine de la kultür. Par honnêteté, Passou aurait dû préciser le périmètre de sa cible. Ceux là ne lisent ni l’Express, ni la rdl.

bouguereau dit: à

tout ça c’est dlancien francs..havec un kilo t’achètes même pus un bloc phare..faut tout miser sur les touit à élonne dirfilou!..c’est lavnir en myard

Marie Sasseur dit: à

Et puis si vous n’avez plus que Sylvie comme porte-étendard, on a vu à quel point, la haine de la culture n’est pas du côté où vous voulez qu’elle soit.
Peace, Bro’, fume c’est du pur chamane.

Jazzi dit: à

« oui tu le sais.. »

Hélas, non !
J’aimerais bien trouver un sponsor pour mon blog…

renato dit: à

J’avais déjà parlé, ici, de la question du pénis dans la civilisation grecque et romaine (en conséquence Renaissance), Jacques. À l’époque l’homme devait être capable de dépasser son animalité, ses désirs et ses pulsions pour laisser place à la raison. Seule son intelligence devait gouverner ses actes, il devait donc maîtriser de ses émotions. Il ne devait donc pas penser avec son phallus, en conséquence petits pénis… aujourd’hui, au contraire, les pénis « importants », voudraient nous parler d’une certaine virilité… L’influence du porno, peut-être ?

Phil dit: à

L’elone muscle a le profil d’orson welles, dear bougreau, finira ruiné obèse à dîner d’un double poulet payé par ses femmes

Marie Sasseur dit: à

Faut sortir le double décimètre, Renato, gradué en centi ou milli, c’est ce qui vous départagera.

bouguereau dit: à

J’avais déjà parlé, ici,

baroz écoute pas..fait lcon..pour faire croire quil en a une grosse comme un âne..et s’étonne que le niveau baisse

Marie Sasseur dit: à

Vont tous choper la variole du singe, sur ce blog. Renato a certainement un truc à impulsion à leur proposer.

Marie Sasseur dit: à

Ah non, excusez Renato; vous, votre affaire, c’est les pulsions.

Marie Sasseur dit: à

Je ne clique plus sur les liens proposés par le vieux prostitué du blogapassou.
Passou non plus, je pense.

renato dit: à

Faut voir la fonction, Jacques, et le target.

J J-J dit: à

@ état de faisses comme dirait 3j qui vermote depuis l’abandon de sa diagonale

ne suisj pas du tout d’accord avec cette opinion, mail l’admets-j, finalement elle honorerait plutôt son auteur, un amateur de diaristes imprégnés au vermouth, sage et affermi dans son flegmatisme débonnaire. Je le conchie bien, nonobstant, hein, comme tous les alter de cette chaine…; on n’est pas du même bord gauchiste c’est rédhibitoire, coco-bel’oeil ! (parfois, ma soeur gretel aurait du bon persil épicé à prendre)

Marie Sasseur dit: à

C’est Quignard qui avait raconté pas mal d’ istoires , sur le fascinatus. Un tissu de sottises historiquement aberrantes.

Il n’y a pas de hasard, dans certaines familles de pensée.

https://www.liberation.fr/theatre/2016/07/11/la-rive-dans-le-noir-symphonie-chamanique_1465576/#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16594452519344&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&ampshare=https%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Ftheatre%2F2016%2F07%2F11%2Fla-rive-dans-le-noir-symphonie-chamanique_1465576%2F

Jazzi dit: à

« Je m’étonne un peu que les danseurs parisiens aient élit plutôt qu’élu le beau parquet de la bibliothèque nationale pour s’y ébattre. »

Merci, lmd, corrigé avec un peu de retard !

D. dit: à

Un étiage ne baisse pas, Bérénice, il diminue par rapport à l’année passée.

D. dit: à

On dirait la base d’ube bite avec des couilles, sur ta photo, Jazzi. Qu’est+ce que c’est donc ?

et alii dit: à

pseudonymes encore:
« L’usage d’un pseudonyme – l’anacyclique assez transparent de « Laupts » – peut
apparaître comme une autre précaution curieuse. Ce choix semble à nouveau indiquer qu’il est
nécessaire de se prémunir d’un risque inhérent à l’étude de l’inversion, bien que cette
précaution se justifie davantage dans un contexte fictionnel que dans un discours
scientifique296. Il est à noter que des pseudonymes ont été utilisés par deux grands précurseurs
allemands de l’émancipation homosexuelle : Karl Heinrich Ulrichs (pseudonyme Numa
Numantius) et Eugen Wilhelm (pseudonyme Numa Praetorius, en hommage au premier).
Mais ces deux spécialistes des questions de droit, eux-mêmes homosexuels, avaient des
revendications autrement plus gênantes que celles du Docteur Saint-Paul qui s’estime être
malgré tout un précurseur. À sa décharge cependant, il faut noter qu’il existe un précédent de
procès intenté contre un ouvrage médical traitant le sujet. Saint-Paul avait connaissance de ces
faits comme en témoigne un article tardif des Archives : in
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01127446/document

Marie Sasseur dit: à

Ces pauvres jeunes, entre la peste et le choléra, leur proposez vous autre alternative ?
Personnellement j’en doute.
Neochamanisme culcul parisien de salon pour dingos en transe d’un côté, et imam fou haineux de l’autre.
Dites,ça va bien dans vos têtes ? vous enseignez, m’a-t-on dit.

Marie Sasseur dit: à

Enfin, allez tous vous faire vacciner, toi aussi lmd.

Marie Sasseur dit: à

Sans deconner,heureusement que le bac de français compte pour peanuts. Limite ça sert à rien de se faite iech avec pareilles conneries de Sylvie.
Ceux qui auront 19/20 en EPS, l’ont bien compris.

Damien dit: à

Une excellente blague juive :

La scène se passe dans l’entrée d’une synagogue en Afrique du Sud, pendant l’horrible arpatheid, de sinistre mémoire. Un homme en kippa barre l’entrée à un Black, en kippa également. « Je ne dis pas que vous n’êtes pas juif, dit l’homme de la sécurité. Je dis que vous ne pouvez pas prier dans cette synagogue » (à cause de la ségrégation, bien sûr). « C’est que, insiste le Black confus, je suis le nouveau rabbin… »

D. dit: à

J’ai rien compris.

D. dit: à

Justement je me demande si Pierre Assouline n’a pas eu 19 sur 20 en EPS au bac. A la corde à sauter, si je ne me trompe pas.

B dit: à

Vous chipotez, D, le niveau baisse là aussi, le mien depuis toujours déficitaire n’aura servi à refroidir aucune turbine.

Jazzi dit: à

Et les Grecs érigeant des phallus, c’est chamanisme, lmd ?

« dans ce livre Jean Clottes émet des hypothèses et donne des arguments »

N’avez-vous pas fait une coquille en retranscrivant le nom de l’auteur ?

D. dit: à

Mais on ne refroidit pas les turbines, Bérénice. D’aucune sorte.
On fait passer dedans de la vapeur sous pression, cela fait tourner la turbine. En sortie on a de la vapeur basse pression, qu’on fait se condenser dans une tour de refroidissement. Quand c’est tiédasse on rejette aux poissons du fleuve.
L’eau qui a servi a faire la bapeur a été pompée en amont dans le même fleuve. C’est la fission nucléaire qui a servu à chauffer l’eau. Un circuit primaire avec du sodium liquide caloporteur qui va se chauffer directement dans le réacteur nucléaire. Un échangeur primaire / secondaire où l’eau prend les calories du sodium. C’est tout simple.

Janssen J-J dit: à

@ Jâââââââques ? Puis-je vous écrire directement à votre adresse mail pour vous proposer un sponsor anonyme intéressé par l’herpétologie urbaine, le cas échéant ?

@ Il aimait tellement ma soeur marie-égoïstine, qu’il avait oublié de relire marie-de-benoist (merci jzmn pour le suivi du dossier) :

> CT lui disait, anéfé : « L’homme insouciant ne s’attache ni aux choses ni aux personnes » ; mais il jouit de tout, prend le mieux de ce qui est à sa portée, sans envier un état plus élevé, ni se tourmenter des positions plus fâcheuses : lui plaire, c’est lui rendre tous les moyens de plaire, et n’étant assez fort ni pour l’amitié ni pour la haine, vous ne sauriez lui être qu’agréable, ou indifférent ».

> et PE (ou JPA) de lui répondre : « Ces principes ne pourront jamais être les miens : ils sont diamétralement opposés à tout ce que je suis. Mais je crois que je serais bien plus heureux, si je pouvais m’en approcher un peu. Je ne plairais pas si fort, mais je serais plus généralement goûté, et l’un vaut bien mieux que l’autre. D’ailleurs, pour peu que je fusse amoureux, mon caractère reprendrait bien vite le dessus. Je suis ainsi que beaucoup d’autres embarrassé lorsqu’il s’agit d’enfiler pour la première fois une femme honnête. Voici un moyen très simple. Lorsqu’elle est couchée, vous la baisotez, vous la branlez, etc. ; elle commence à y prendre goût. Cependant la coutume fait qu’elle se défend toujours. Il faut alors, sans qu’elle s’en aperçoive, lui mettre l’avant-bras gauche sur le cou, dessous le menton, de manière à l’étouffer. Pendant ce temps, il faut prendre le vit entre l’index de la main droite et le grand doigt tous deux tendus, et le mettre tranquillement dans la machine. Pour peu qu’on y mette du sang-froid, cela est immanquable. Il faut cacher le mouvement décisif de l’avant-bras gauche par des giries. C’est Percheron qui m’a donné ce moyen et il y est expert. »

***Donnez-nous des leçons de morale littéraire, il en restera toujours quelque chose d’a-contextuel, à St-Malo-lès-Biens.

Bàv,

D. dit: à

Après on va dire que je chipote, alors que qu’on ne refroidit pas les turbines, c’est sûr et certain.

B dit: à

MS, chacun ses chapelles, chamanisme, catholicisme, judaïsme, paganisme, polytheisme, psychanalysme, néo libéralisme, psittacisme, colonialisme, fascisme, socialisme, expansionnisme, protestantisme, bouddhisme, islamisme… Le chamanisme au moins ne conduit pas au crime ni à l’exploitation de l’homme par l’homme, il est assez inoffensif. Ce n’est pas vrai de vous et aucun Dieu ne vous pardonne.

J J-J dit: à

et se faire vacciner contre le virus des guenons, on en trouve encore dans quelques pharmacies bretonnes, courézuvit !

D. dit: à

Le jour où vous verrez ube turbinre refroudie à l’eau, les poules auront des dents.

Janssen J-J dit: à

@ Le chamanisme au moins ne conduit pas au crime ni à l’exploitation de l’homme par l’homme, il est assez inoffensif.

Comme le gauchisme qui manque à la pelle, merci B. !… les autres turbines sont de très bas étiage, il faut bien le reconnaître anéfé, même si la libido n’est pas encore tout à fait à plate couture 😉

D. dit: à

J’ai vu ta photo, Jazzi, et je suis ébloui de tant de grâce.

B dit: à

D, certes, l’eau parait indispensable au bon fonctionnement des centrales. En prévision des cours qui fluctuent à la baisse elles seront à l’avenir construites sur les littoraux. Voyez en plus des champs d’éoliennes qui déplaisent à Court les paysages que nos consommations nous promettent. Pour se defaire du gigantisme des EPR ( qui ne marchent pas bien) Macron propose les mini-centrales.

Janssen J-J dit: à

@ les poules auront des dents
N’insultons pas nos animaux, svp. Merci.

Bloom dit: à

Au vu de la canicule qui sévit sur divers points déjà chauds du globe, je propose d’adopter l’attitude de nombre d’employés du Département, qui consiste pour une personne à rester totalement étrangère aux affaires.

et alii dit: à

lmd,les peintures pariétales me touchent beaucoup et je suis convaincue que les hommes préhistoriques étaient eux-même très touchés par leurs oeuvres , comme par le signe d’une présence parmi eux, et dont ils partageaient la puissance de vie éternelle à transmettre;ce qu’ils firent;

Janssen J-J dit: à

le front national est contre les éoliennes au large des zones de pêche de l’ile d’oléron, car ça dégrade le paysage et c’est aussi inutile que les arabes et les nègres. Vive l’écologie bien de chez souches !

J J-J dit: à

@ rb // pour une personne à rester totalement étrangère aux affaires/
oui, c’est ce qu’on pensait aussi sous le feu Jean-Yves Le Drian, verigoude !

et alii dit: à

pendant combien de temps ai-je perdu le mot « mandragore »?
QUAND je me suis rendu compte de cette perte,je me suis sentie si malheureuse(je ne suis pas chez moi) que je ne savais plus comment me retourner pour le retrouver; orphée cherchant Eurydice n’était pas plus malheureux que moi jusqu’à ce que j’arrive à retrouver son cri sur mon clavier, çay est, je l’ai;
mais quelle horreur toute une matinée!

renato dit: à

Celle du chamanisme pour les peintures du paléolithique n’est qu’une hypothèse, il serait préférable se tenir au naturalisme : « Ce qu’il y a de plus remarquable dans le naturalisme préhistorique, c’est qu’on peut déjà reconnaître tous les stades typiques de développement qui apparaîtront plus tard dans l’histoire de l’art moderne … Ce naturalisme n’est pas une formule rigide et immobile, mais une forme mobile et vivante qui se prépare à reproduire la vérité avec les moyens les plus divers et remplit sa tâche tantôt avec plus, tantôt avec moins d’habileté. Ce phénomène, peut-être unique dans toute l’histoire de l’art, est d’autant plus déconcertant qu’il ne se reflète pas dans les dessins d’enfants, ni, le plus souvent, dans l’art des ‘sauvages’. Les dessins d’enfants et l’art des ‘sauvages’ sont le fruit de la raison, non des sens ; ils montrent ce que l’enfant et le ‘sauvage’ savent, non ce qu’ils voient réellement. Tous deux proposent une synthèse théorique de l’objet, et non une vision organique. A l’inverse, la capacité à restituer l’impression visuelle sous une forme aussi immédiate, pure, libre, exempte d’ajouts ou de limitations intellectuelles, est caractéristique du naturalisme paléolithique qui reste un exemple unique jusqu’à l’impressionnisme. Les peintres paléolithiques savaient encore voir à l’œil nu, les nuances que l’on ne découvrait qu’à l’aide d’outils compliqués. L’âge néolithique en aura déjà perdu la notion, et depuis lors l’homme pourra substituer des concepts fermes aux impressions immédiates des sens. La peinture paléolithique possède, apparemment sans effort, cette unité d’intuition sensible à laquelle l’art moderne ne vient qu’après une lutte séculaire. » (Arnold Hauser, Histoire sociale de l’art).

D. dit: à

J’ai menti. Il existe tout un tas de turbines refroidies par tout un tas de systèmes.

Bloom dit: à

Ce qui confirme que le bordel commence bien au néolithique & à la sédentarisation, dont le populisme identitaire n’est qu’un avatar.
Comme disait Coluche, c’est dans le pire que l’homme est le meilleur.

D. dit: à

Oui c’est vrai, toutes les grandes civilisation de l’Antiquité et de l’Occident moderne ne sont basées que sur le populisme identitaire.
Bon. Le temps d’enfiler mon pagne et je file chasser.

bouguereau dit: à

La peinture paléolithique possède, apparemment sans effort, cette unité d’intuition sensible à laquelle l’art moderne ne vient qu’après une lutte séculaire

léonard lui apparaitrait plus suant du burnou et la découverte des peintures magdaléniennes..car lart préhistorique est -trés- variée..a été pour majorité decouverte au xxeme..altamira ayant été dabord un choc métaphysique..à effet esthétique retard..le morceau était telment dur a avaler..bref on peut écrire en accompagnant distraitement les faits..quant au « naturalisme » « sauvage » et « enfants »..cest tous un pastis pour hypothèse qui ne veut pas se présenter comme telle..ce qui fait total du phiniche encore plus obstruction

Bloom dit: à

D. ou la réaction du pentacosiomédimne moyen.

bouguereau dit: à

Comme disait Coluche, c’est dans le pire que l’homme est le meilleur

hawhawhaw faut pas lacher les affaires estrangères surtout anglaises kabloom..tcheerz

bouguereau dit: à

& à la sédentarisation

cqui est toi est négociabe kabloom

bouguereau dit: à

à toi crénom..l’être est hinaliénabe..d’autant qu’avec tout le sintémil que t’as sifflé t’as flingué tes reins

bouguereau dit: à

Le chamanisme au moins ne conduit pas au crime ni à l’exploitation de l’homme par l’homme, il est assez inoffensif

toutes les rligions commencent comme des médcine douce béré..on te papouille le cou..et ça enchaine rapido sur le touché anal quelle dirait bonne clopine

bouguereau dit: à

je propose d’adopter l’attitude de nombre d’employés du Département, qui consiste pour une personne à rester totalement étrangère aux affaires

pélodzi c’est une sapré gonzesse qu’est pas dla dde comme toi kabloom..elle a un aigle sur le dos et des flammes dans les noeils qu’il dirait dirfilou

bouguereau dit: à

82 yir et comme moi toutes ses dents qu’il dirait jicé

Jean Langoncet dit: à

@toutes les rligions commencent comme des médcine douce béré..on te papouille le cou..et ça enchaine rapido sur le touché anal quelle dirait bonne clopine

Un peu d’histoire au diable Pauvert : « Alliot Philippe, police de l’O ! »

renato dit: à

Il ne faudrait pas se bercer dans l’illusion que les paléolithiques étaient des cons. Ils n’étaient pas des chasseurs inexperts ou irrationnels car ils chassaient les animaux en fonction de leur âge et de leur sexe. Les études des fouilles effectuées dans des lieux très différents — zone de cuisson, abattoirs, fondations de sites, etc. — laissent voir une attitude sélective, visant à la fois à maintenir le stock de proies et assurer le renouvellement des troupeaux et cela nonobstant qu’ils vivaient, probablement, dans des formes sociales fluides, non articulées, en petites hordes.

B dit: à

Je réside à Alger à moins que ce ne soit Istambul ou Djakarta, je ne sais pas trop. Personne ne m’en veut apparemment d’être une blanche de langue française, j’ai de la chance.

B dit: à

Bouguereau, TA et pourquoi pas TR tant qu’on y est, pourquoi ne pas mettre les mains dans le cambouis

Janssen J-J dit: à

@ mandra gore & naccache.., quand on cherche le mot qui nous manquait, on est heureux de le retrouver dans sa bécane, mais on pourrait tuer pour moins que ça, je l’ai éprouvé aussi avec paul edel, quand j’arrivais plus à retrouver son pseudo. (cf. l’assassin qui est en moij)

@ pentacosiomédimne ?… Ah mais je me disais bien que ça devait me concerner dans ma première vie antique. Je traduis pour Coluche à qui ce terme usuel faisait un brin mal à la tête : citoyen athénien dont les revenus agricoles étaient au moins égaux à 500 médimnes de blé. Ce qui classait ce citoyen parmi les plus riches, faisant partie de la première classe censitaire.
J’me sens bien le meilleur d’entre nous toutes, les moyennes, hein ! 🙂

Bàv

Janssen J-J dit: à

@ B Personne ne m’en veut apparemment d’être une blanche de langue française, j’ai de la chance.

ouiv, c pas comme moi, en Martinique, où un jour je me suis fait traiter de gros touriste raciste métropcolonial par un autochtone créole, garagiste de son métier, parce qu’en regardant ma montre, il s’était imaginé que je m’impatientais de ne pas le voir réparer ma roue de vélo au sortir de la piste des Jésuites. J’étions dans la case de l’oncle TOMDOM, pourtant. Bàv,

Janssen J-J dit: à

@ Le temps d’enfiler mon pagne et je file chasser (D)

Pourquoi s’enfiler un pagne pour espérer aller s’enfiler une pouffe à la chasse, comme disait standale ?

Jazzi dit: à

Ce qu’il y a de bien, en août, c’est que ma boîte de spams est quasi vide !

Pour des propositions honnêtes, on peut toujours m’écrire, JJJ.

« Tant de grâce ! »
Tu m’as bien vu, quand tu n’as pas bu, D. ?

Jazzi dit: à

Emouvant, votre recherche du mot mandragore, et alii.

B dit: à

D a vraisemblablement d’autres buts, d’autres attentes. Vous,suggérez par là que vous connaissez ses fonctionnements. Si je partais chasser ce serait pour cueillir une soirée amicale histoire d’oublier mon isolement total. Je m’emmerde et je n’ai plus rien à lire.

J J-J dit: à

@ ma boîte de spasmes est quasi vide
Raaahh, j’chexpire !!! de l’eau, de l’eau !

J J-J dit: à

@ Je m’emmerde et je n’ai plus rien à lire.
et vous avez lu tous les livres d’amanda, stéfane ?

Jazzi dit: à

ANTONIO LOBO ANTUNES

Mythologie au crochet

Œuvre majeure d’un auteur majeur de la littérature contemporaine portugaise, Le cul de Judas, d’Antonio Lobo Antunes nous ramène à l’époque du régime salazariste finissant et de ses ultimes guerres coloniales. Ce récit romanesque est constitué d’un long monologue en forme d’abécédaire : dans un bar de nuit de Lisbonne, un homme aborde une femme assise à la table voisine. Ils boivent, tandis qu’il lui raconte, dans le détail, ponctué de considérations sur sa jeunesse bourgeoise lisboète et sur ses difficultés avec les femmes, son expérience traumatisante en tant que médecin en Angola. Ici, à la douce intranquillité pessoienne, succède le livre du désenchantement le plus total ! Après que le narrateur, âgé d’une quarantaine d’années, tel Antonio Lobo Antunes au moment de la rédaction du livre, se soit plaint de sa calvitie naissante auprès de sa voisine compatissante et muette, il retrouve la singularité de son ton, qui n’est pas sans évoquer le Bardamu du Voyage au bout de la nuit.

« Pourtant, à l’époque dont je vous parle, j’avais des cheveux, bien que ratiboisés selon le règlement, courts ou cachés dans la soucoupe du béret militaire, et je descendais de Luanda à Nova Lisboa, en direction de la guerre, au milieu d’incroyables horizons sans limites. Comprenez-moi : je suis l’homme d’un pays étroit et vieux, d’une ville noyée dans les maisons qui se multiplient et se reflètent mutuellement dans leurs façades d’ « azulejos » et dans l’ovale des bassins, et l’illusion d’espace que je connais ici, à Lisbonne, parce que le ciel est fait de pigeons tout proches, se réduit à une maigre portion de fleuve, serrée entre les tranchants des angles des maisons et traversée obliquement, dans un transport héroïque, par le bras de bronze d’un navigateur. Je suis né, j’ai grandi dans un univers étriqué de crochet, crochet de ma grand-tante et crochet du gothique manuélin ; dès l’enfance on a fait de ma tête un filigrane, on m’a habitué à la petitesse du bibelot, on m’a interdit le chant IX des « Lusiades »* et on m’a depuis toujours appris à dire adieu avec mon mouchoir, au lieu de partir. On m’a policé l’esprit, bref, on a réduit ma géographie à des problèmes de fuseaux horaires, à des calculs d’employé de bureau dont la caravelle destinée à aborder les Indes s’est métamorphosée en une table de formica avec, dessus, une éponge pour mouiller les timbres et la langue. Vous est-il déjà arrivé de rêver, les coudes sur une de ces horribles tables, et de terminer la journée dans un troisième étage du Campo de Ourique ou de la Povoa de Santo Adrião à écouter pousser votre propre barbe pendant les longues soirées vides. Avez-vous déjà souffert la mort quotidienne de vous réveiller tous les jours auprès de quelqu’un que vous détestez tièdement ? Aller tous les deux en voiture au travail, les yeux cernés de sommeil, lourds de déception et de fatigue anticipées, sans mots, ni sentiments, ni vie ? Alors imaginez que, brusquement, sans avertir, tout ce monde en diminutif, tout ce réseau de tristes habitudes, toute cette mélancolie réduite à des presse-papiers dans lesquels une neige monotone se renverse, tout s’évapore, les racines qui vous accrochent à des résignations de coussin brodé, disparaissent, les liens qui vous attachent à des gens qui vous ennuient se brisent, et vous vous réveillez dans une camionnette pas très confortable, c’est sûr, et pleine de bidasses, c’est vrai, mais qui circulent dans un paysage inimaginable où tout flotte, les couleurs, les arbres, les contours gigantesques des choses, le ciel qui ouvre et ferme sur de grands escaliers de nuages dans lesquels le regard trébuche et tombe sur le dos comme un grand oiseau extasié.
Néanmoins, de temps en temps, le Portugal réapparait au bord de la route, sous la forme de petites bourgades, dans lesquelles de rares blancs, devenus translucides de paludisme, essayaient désespérément de recréer des banlieues de Lisbonne perdues, collant des hirondelles de faïence entre les fenêtres ou suspendant des lanternes de fer forgé sous les auvents des portes : qui sème des églises pendant des siècles finit, inévitablement, par placer des vases avec des fleurs en plastique sur les frigos, de la même façon que Tolstoï, moribond, répétait, sur le drap, de ses doigts aveugles l’acte d’écrire, à cette différence près que nos phrases se résument à des bienvenues sur des « azulejos » et à un mot d’accueil décoloré sur le paillasson de l’entrée. Jusqu’à ce qu’à la fin du jour, une de ces fins de jour sans crépuscule, la nuit succédant abruptement au jour, nous arrivions à Nova Lisboa, ville ferroviaire sur le plateau dont je garde un souvenir confus de cafés provinciaux et de vitrines poussiéreuses et du restaurant où nous avons dîné, le fusil entre les genoux, observés par des métis aux lunettes noires, immobiles devant des bières immémoriales et dont les traits fixes possédaient la consistance opaque des cicatrices : pendant tout le steak je me suis senti comme à la préface d’un massacre de Saint Valentin, prêt à des fusillades de Loi de la Prohibition, et je portais ma fourchette à la bouche dans un ennui mou d’Al Capone, composant dans les miroirs des sourires d’une manifeste cruauté ; encore aujourd’hui, savez-vous, je sors du cinéma en allumant ma cigarette à la façon d’Humphrey Bogart jusqu’au moment où la vision de ma propre image dans une vitre m’enlève mes illusions : au lieu de marcher vers les bras de Lauren Bacall, je me dirige, en fait vers mon quartier de la Picheleira**, et l’illusion s’écroule dans le fracas lancinant des mythes défaits. »
(« Le cul de Judas », traduit du portugais par Pierre Léglise-Costa, éditions Métailié, 1983.)

* A cause de son caractère érotique.

** Quartier assez récent au nord de Lisbonne

B dit: à

Non , je rencontre des difficultés à choisir et à mettre les pieds dans le cultura du coin , toutes les librairies ont fermé.

J J-J dit: à

@ J’ai menti
c véniel et pas trop grave. Je vous absous avec un salut que vous réciterez à chacune de vos deux amies Marie, la sage et la branque,
Louis, l’Abbé C.

Bloom dit: à

3J, imaginez un accent méridional assez prononcé penne/ta/coZio/médimneueueuh & vous aurez l’ambiance de nos lénifiants cours de prépa…
Moyennant quoi, pentacosiomédimnes, hippeis (cavaliers) et bouleutes (+/- députés-sénateurs) n’eurent jamais plus aucun mystère pour nouzautres.

Bloom dit: à

Lisez Le Portail, de Bizot si ce n’est déjà fait, 3J. L’EFEO, c’est pas du pipeau.

Ou le dernier de Bruno Philip, sur l’Indonésie, L’archipel de ombres. 40 ans d’Asie & une plume trempée dans le délié, l’humour, la sympathie et la connaissance vraie des choses et des êtres.

vedo dit: à

@Renato. Le texte de Hauser me semble une ces constructions intellectuelles sans grand rapport avec la pratique et la réalité. A propos de la différence entre ce qu’on sait et ce que l’on voit, pour ce que cela vaut, j’avais fait l’expérience, microscopique, il y a longtemps, du livre de Betty Edwards, « Drawing on the Right Side of the Brain » dont la thèse était justement que les jeunes enfants dessinent ce qu’ils voient et qu’à un certain âge (sans doute vers 10 ans mais je ne sais plus trop), ils dessinent ce qu’il savent (où croient savoir). La technique du livre est de faire des exercices pour reprendre le dessin de ce que l’on voit, par exemple, reproduire une photo de visage à l’envers, dessiner avec un bon éclairage, etc… J’avais obtenu des résultats tels que j’avais du mal à croire que cela venait de moi. Je n’avais même pas craint de montrer un de ces dessins à une personnalité.

renato dit: à

vedo, je ne doute pas de vos résultats, il y a toutefois un problème chez Edwards : il ne tient pas en compte de l’activité de la mémoire, donc vous vous trouvez dans la position de Nabokov devant la boîte à lettres et pour finir vous choisissez de devenir écrivain plutôt que peintre. Or, dans le naturalisme paléo il y a une grande maitrise de la mémoire, car il fallait rendre compte du vu dans un environnement mal illuminé sur un support irrégulier. Essayiez pour voir : vous plâtrez très irrégulièrement un mur (bosses, creux, plans), puis en extérieur vous posez un regard soutenu sur un sujet en mouvement (chien, chat, oiseau, humain), puis vous rentrez dans la pièce et faite le noir complet en laissant une petite courant d’air, et à la lumière de quelques bougies (ou une cheminée) et vous essayiez de reconstruire votre sujet. Après vous me dites…

Janssen J-J dit: à

Je pense que le sujet Sylvie Germain est clos désormais. Pourtant, cette romancière -mineure ou pas- continue d’exister et de publier son oeuvre, il ne faut pas l’oublier. Voilà. Il restera au moins comme une trace, pas très glorieuse, de son passage parmi l’erdélie, un été caniculaire 2022.
Merci pour elle.

D. dit: à

C’est pas à vous de clôturer, JJJ.
Non mais pour qui vous prenez-vous donc.

Bon.

L’affaire est close désormais.

renato dit: à

Vous avez mis en ligne, Jacques, la colonne ithyphallique, Stibadéïon de Dionysos à Délos.

Dans l’antiquité grecque, l’on trouvait à la croisée des chemins les piliers hermaïques qui étaient souvent ithyphalles.

rose dit: à

Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, — des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.
Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles1 que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires2 creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles. La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse ».

J’y suis.
Chapitre 1
Colère et beauté
5 sous chapitres
Chapitre 2
Chants
5 sous chapitres
Le premier Les frères

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