Verve et générosité de Pierre Lemaitre
Quel souffle ! Si puissant, si continu, si coloré, si imaginatif que l’on se prend à rêver qu’à lui seul il puisse oxygéner une fiction française quelque peu anémiée. Il est vrai que Miroir de nos peines (528 pages, 22,90 euros, Albin Michel), troisième tome de la trilogie de Pierre Lemaitre commencée avec Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013) et poursuivie avec Couleurs de l’incendie, non seulement ne déçoit pas les ravis du début mais a ceci d’exceptionnel, en tout cas de rare dans le genre, que la force d’évocation est constante sur l’ensemble du triptyque désormais clos – car il n’ira pas au-delà ayant bouclé la boucle chronologique qui court de la fin de la première guerre mondiale au début de la seconde. A croire que le tout a été écrit d’un trait de plume. On ne sent ni les coutures, ni les pauses, ni les hésitations, ni la recherche documentaire alors qu’une telle entreprise est faite de ça. Une prouesse.
Que l’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas cinématographique mais visuel. Cela ne doit rien aux séries télévisées mais tout au feuilleton du XIXème dans l’esprit d’un Eugène Sue et surtout d’un Alexandre Dumas. On retrouve les personnages récurrents comme de vieilles connaissances, notamment la petite Louise du premier tome, une femme de trente ans désormais serveuse dans un bistro du côté de Montmartre à l’enseigne de la Petite Bohème et de sa « cuisine parisienne ! ». Ce qui lui arrive dès le début du livre est un détail mais assez puissant pour bouleverser et réengager une vie. S’il était un joueur d’échecs, on dirait de Pierre Lemaitre qu’il a le génie des ouvertures époustouflantes. Il l’a prouvé dans les trois tomes. Car ce n’est pas donné à n’importe quel romancier de savoir ainsi prendre son lecteur au collet dès l’entame pour ne plus le lâcher pendant cinq cents pages.
Le docteur Thirion, pilier de l’endroit, propose 10 000 francs à Louise juste pour la voir nue. Pas pour coucher, uniquement pour regarder. Elle s’y résout finalement dans une chambre d’hôtel sous le regard de l’homme qui, pour toute réaction, se tire alors une balle dans la tête. Choquée, Louise s’enfuit nue et court sur le boulevard du Montparnasse où la police l’arrête, l’interroge, l’enferme, la remet à la justice… Roman suit et quel roman ! Extravagant, sans répit, mais toujours si vrai à défaut d’être toujours exact. Il est vrai que lorsqu’on choisit de situer son action à une période précise et tragique de l’histoire de la France contemporaine, on a intérêt à se documenter soigneusement afin de désamorcer toute critique (même s’il s’en trouvera toujours parmi les lecteurs pour relever qu’à cette époque-là, la Peugeot n’était pas une 90S mais une 190S…). En l’espèce, l’exode de 1940 face au rouleau-compresseur de l’armée allemande, lorsque les Français furent pris de vagabondage. Lemaitre nous les montre tour à tour mesquins, petits, égoïstes, cupides mais aussi solidaires, généreux, dignes face à l’épreuve. Des salauds et des hommes de bonne volonté. Des Français, quoi !
L’héroïne est de cette foule qui s’en va sans trop savoir où la mène ce flux ininterrompu qui prend la route à pied, en voiture, à vélo, en charrette le ciel les menacerait-il de bombes. Partir, « ce rêve de bon projectile » disait Paul Morand, ici tourne au cauchemar. Dans son épopée estivale, une poignée de jours à peine entre le 6 avril et le 13 juin, Louise se mêle à ce millier de détenus de la prison militaire du Cherche-Midi à Paris évacués vers le sud, à des déserteurs et des voleurs et à un irrésistible personnage de mythomane, un certain Désiré Migault, usurpateur qui se fait passer pour un aumônier militaire et s’envole dans des homélies qui annoncent Eddy Mitchell (« Mes biens chers frères… »).
Tout est possible dans une situation aussi chaotique, démente, immaitrisable. Folie des ces journées de juin 40 où le pays, la police, l’armée, l’Etat tombent en collapsus, la population comme assommée par la défaite qui s’annonce. Nous voilà au cœur de la panique parisienne, dans les Ardennes, sur la ligne Maginot et bien sûr le long des routes où l’armée réquisitionne à tour de bras, tandis que le gouvernement délire sur une cinquième colonne communiste, que les soldats sont obsédés par la trahison (il n’y a pas que le traitre patenté Paul Ferdonnet de Radio-Stuttgart) et que la rumeur populaire répercute ce que l’on n’appelle pas encore des fakenews mais plus simplement des bobards diffusés par la propagande.
Inévitablement, il y a non pas des ressemblances mais bien des résonances entre cette époque et la nôtre – ce que l’historien Jean-Noël Jeanneney a appelé « la concordance des temps ». Elle transparait dans ce roman à travers le désarroi des réfugiés, de l’efficacité de la désinformation, du poison des rumeurs. Parfois pointe ça et là son souci de la question sociale. Une préoccupation authentique ancrée en l’auteur du plus loin et qui va de pair avec la critique d’un certain milieu, d’un monde et d’une classe :
« La maison du docteur Thirion, à Neuilly, était une de ces grosses bâtisses carrées donnant sur une rue paisible et qui constituent la part de leur fortune que, depuis le XIXème siècle, les bourgeois acceptent de rendre visible »… « L’usage gouvernemental consistant à ne pas pardonner aux plus pauvres le millième de ce qu’on autorisait aux plus riches était déjà bien établi, il n’empêche, c’était très triste »…
C’est sombre jusqu’à parfois virer au noir car la touche ironique, farcesque, comique propre à Lemaitre depuis ses débuts vient toujours à point relever la séquence. Ce style est d’autant plus percutant qu’il est un conteur né, qu’il n’hésite pas à interpeller le lecteur comme Alexandre Dumas et Diderot avant lui (le dialogisme dans Jacques le fataliste) qu’il donne l’impression d’écrire à voix haute. En lisant en écoutant… La méthode est éprouvée et ici, jamais gâtée par les clins d’œil (au Melville de l’Armée des ombres etc) que l’auteur s’autorise en espérant que les cadeaux qu’il se fait ainsi à lui-même seront aussi reçus comme tels par ses lecteurs.
On sent qu’il a pris du plaisir à échafauder cette aventure, à imaginer le destin de ses personnages, et cette humeur est communicative. Cela se niche jusque dans les détails, lorsqu’il situe l’hospice des Enfants assistés au 100, rue de l’Enfer (on n’ira pas vérifier). Les dialogues sont aux petits oignons (« Les civils s’enfuient, les militaires, eux font retraite, nuance ! »); les chutes en fin de chapitre, d’un feuilletoniste aguerri ; l’excipit du roman, aussi inattendu que tordant ; les descriptions, savoureuses :
« C’était un homme tout en longueur, longueur de jambes, de phrases et même de pensées, c’est d’ailleurs ce qui le sauvait. Quand il attrapait une idée, il n’en démordait plus et labourait le terrain avec une admirable conviction, un entêtement quasi animal. »
Pas de doute : cet artisan a du métier. Sa langue est simple, sans artifice inutile ; la charpente et les finitions, admirablement agencées ; c’est à peine si le sens d’une expression m’a échappé : « les dépouilles opimes »… Il y avait une place à prendre, il l’a prise : celle de Robert Merle (1908-2004), grand romancier populaire au talent protéiforme, aussi à l’aise dans Week-end à Zuydcoote (prix Goncourt 1949) et le fascinant La Mort est mon métier qu’avec la saga en treize volumes de Fortune de France. Des romans historiques, en mieux. Ce qui les distingue ? Une écriture, un son, une densité, une profondeur. Le cas chez Merle comme chez Lemaitre, l’un aussi généreux que l’autre vis à vis de leurs lecteurs. Ce dernier n’a certes pas inventé sa forme ; mais en usant d’une forme qui a largement fait ses preuves, il l’a faite à sa main et celle-ci n’a pas tremblé.
990 Réponses pour Verve et générosité de Pierre Lemaitre
Judith, la guerre une fois déclarée n’a besoin que de gestionnaires, pas d’humanistes : ne pensons pas à la place de ceux qui étaient concernés, à l’époque ! on envoit les esclaves ! Autres temps, autres mœurs….
PS : anecdotiquement, je vous rappelle l’envoi de gamins sacrifiés potentiels, sur les routes minées par les deux camps, et ce dans la guerre « contemporaine » IRAK-IRAN … !
Humanité d’abord (?) : on est pas des sauvages ! On a un siège à l’ONU …uhuhu !
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HISTOIRE11.novembre.2019 // Les Crises
Les soldats musulmans oubliés de la Première Guerre Mondiale
Guerre 14-18
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Source : BBC, Rahil Sheikh, 12-11-2018
Cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, les historiens pensent que le fait de reconnaître la contribution des musulmans peut aider à résoudre des problèmes contemporains tels que l’islamophobie.
“Ils ont été oubliés avec le temps”, déclare Hayyan Bhabha, l’association The Muslim Experience
On estime à 1,5 million le nombre de soldats indiens qui se sont battus pour défendre la Grande-Bretagne pendant la première guerre mondiale, 400 000 d’entre eux étaient des soldats musulmans.
The Muslim Experience s’emploie à mettre en lumière la contribution mondiale des soldats musulmans à la Première Guerre mondiale et déclare qu’une sensibilisation accrue pourrait faire taire aujourd’hui la rhétorique anti-musulmane des groupes d’extrême droite britanniques.
“Les soldats musulmans ont été oubliés avec le temps”, déclare Hayyan Bhabha.
Son équipe consulte actuellement des documents et découvre de nouvelles informations sur leur rôle dans la guerre.
“En accédant aux archives de 19 pays, nous avons découvert que plus de quatre millions de musulmans en provenance du monde entier se sont battus ou ont servi de travailleurs pendant la guerre “, a-t-il indiqué.
https://www.les-crises.fr/les-soldats-musulmans-oublies-de-la-premiere-guerre-mondiale/
« Ils feront, comme leurs pères, comme leurs mères ; ils s’empliront les tripes et ils se vidangeront l’âme par le bas-ventre ! »
Il s’agit de l’excipit de « Là-Bas » le dernier roman de Huysmans avant sa conversion, consacré à Gilles de Rais…
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samedi 23 août 2014
l’armée française et la religion musulmane durant la Grande Guerre (1914-1920)
Mosquée Jardin Colonial (1)
Le religieux musulman et l’armée française
(1914-1920)
Michel RENARD, historien, chercheur
Évoquer, ici, le «religieux musulman» ne désigne pas un personnage mais un champ de pratiques relevant d’une application rituelle des principales normes issues de la croyance islamique.
Il n’est pas jugé de leur éventuelle conformité avec telle ou telle interprétation de la Loi de l’islam (charî‘a). Il n’est pas, non plus, tenté de mesurer le sens que les soldats de confession musulmane prêtaient à ces observances diverses au cours de la Première Guerre mondiale ; d’autant que les témoignages directs sont quasiment inexistants.
Mais des documents d’archives, des sources imprimées et iconographiques, et des recherches anthropologiques de terrain permettent de reconstituer l’attention manifestée par l’Armée française à l’égard des combattants musulmans entre 1914-1918 et après.
tombes marocaines à Lorette (1)
tombes marocaines à Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais (Artois), en 1915 (source)
Avant 1914
En détournant quelque peu la formule de son sens initial, on pourrait dire qu’au sujet de la visibilité et de l’acceptation des pratiques religieuses musulmanes, «le mort saisit le vif».
Au-delà des projets, non aboutis, de mosquées en métropole (1846, 1895), les premières manifestations accueillant le rituel de l’islam furent en effet des sépultures.
Msq Père-Lachaise (1)
la « mosquée » du cimetière du Père-Lachaise, à Paris, fin XIXe siècle
Photogravure parisienne de monuments historique (source Gallica)
Ainsi, la «mosquée» de l’enclos musulman du cimetière de l’Est parisien (Père-Lachaise) édifiée en 1857, servait à la toilette mortuaire et à la prière aux défunts inhumés sur ce terrain de 800 m2. Le peu d’entretien dont elle fut l’objet incita le gouvernement ottoman à financer des travaux de réfection. Des dessins d’architecte, de février 1914, montrent un projet de reconstruction plus ample et doté d’un dôme (1).
Mais le déclenchement de la guerre jugula cette ambition (2).
Nous devons à la vérité que d’autres aspects du rituel musulman en métropole firent l’objet d’un souci des autorités avant 1914.
Le rapport de l’inspecteur général des communes mixtes d’Algérie, Octave Depont (né le 17 septembre 1862 à La Champenoise, dans l’Indre ; et décédé le 24 février 1955 à Paris Xe) fut publié en 1914 et s’intitulait Les Kabyles en France. Rapport de la Commission chargée d’étudier les conditions du travail des indigènes algériens dans la métrople.
Il montrait la perpétuation des pratiques traditionnelles par les émigrés venus de Kabylie travailler dans les mines du Pas-de-Calais : observance du jeûne, nourriture animale halal, inhumation par leurs soins de l’un des leurs ; demande d’un emplacement réservé au cimetière et d’un local avec un imam pour les prières. Pratiques et demandes envisagées positivement par la commission d’Octave Depont.
Rapport Depont couv
L’armée et ses soldats musulmans avant 1914
L’Algérie coloniale fut le théâtre de controverses à propos du service militaire indigène à partir de 1908.
Plusieurs personnalités arabes avaient manifesté des opinions défavorables à ce recrutement en arguant de la question du religieux, tel Ali Mahieddine, assesseur musulman au conseil général d’Oran : «Cette opposition se base principalement sur l’éventualité pour le soldat musulman d’une quasi impossibilité de pratiquer à la caserne ses devoirs religieux, d’y trouver la nourriture conforme au rite et d’y jouir de la liberté à laquelle il est accoutumé ; enfin, sur l’expatriation à laquelle le soldat est toujours exposé et la crainte d’être enterré en pays étranger, privé des rites prescrits» (3).
Le notable Ben Siam exprime des craintes semblables : «Pour tous, il est avéré que la nourriture des soldats préparée en commun, dans des cuisines semblables à celles des troupes françaises, avec de la viande fournie dans les mêmes conditions que celle destinée à l’alimentation des troupes françaises, il est avéré, dis-je, que cette nourriture et cette viande ne sont pas conformes au rite musulman» (4).
La Revue Indigène – probablement son directeur, Paul Bourdarie lui-même – objecte que de simples règlements militaires adaptés peuvent pallier à ces appréhensions.
Il fait état, par ailleurs, de la situation dans le Protectorat voisin qui semble satisfaire pleinement les tirailleurs tunisiens selon le journal de langue arabe, Hadira :
«Les soldats indigènes de la classe 1905, qui viennent d’être libérés ne tarissent pas d’éloges sur leur séjour au régiment, tant au point de vue de la nourriture que de l’habillement, comme aussi des rapports et des procédés dont ils ont été l’objet de la part des officiers français. El Hadira ajoute que le général commandant la division (général Pistor) qui est en même temps ministre de la Guerre du gouvernement tunisien est toujours disposé à saisir toutes les occasions de témoigner sa bienveillante sollicitude aux musulmans qui accomplissent leur service militaire, soit dans les rangs des troupes françaises, soit dans ceux de la garde beylicale. Grâce à lui, pendant la durée du Ramadhan leur service a été allégé, et toute facilité leur a été accordée pour observer le jeûne et les obligations de leur religion. À l’occasion de l’Aïd el-Fetour, toutes les punitions de prison ont été levées» (5).
Revue Indigène 98 couv
un numéro postérieur de La Revue Indigène
de Paul Bourdarie
L’administration militaire française paraît donc disposer d’une expérience largement antérieure à 1914 et apte à traiter l’altérité religieuse de combattants musulmans incorporés à ses unités – dans l’Empire colonial en tout cas.
Pour faciliter le contact avec les élites « indigènes », une association officielle est créée le 23 décembre 1914 par le député de Charente, Maurice Étienne Raynaud (1860-1927), ancien ministre des Colonies quelques mois en 1914. Elle a pour titre Les Amitiés Musulmanes et publie un bulletin. Les Amitiés Musulmanes disposent d’un local au n° 2, rue Le Peletier dans le 9e arrondissement à Paris.
Maurice Raynaud député
Maurice Raynaud, député, fondateur de l’association
Les Amitiés Musulmanes en décembre 1914
1914 : la tombe individuelle
L’exceptionnelle mortalité qui frappe les soldats dès l’automne 1914 impose un changement d’échelle et génère un nouveau dispositif à la fois fonctionnel et symbolique.
Durant la guerre franco-prussienne, les inhumations avaient été disséminées sur le champ de bataille et souvent regroupées sous forme de fosses communes. Seuls les chefs de guerre bénéficiaient d’une tombe individuelle.
Par ailleurs, la loi, à l’époque, imposait un délai de cinq ans avant toute exhumation. C’est pourquoi fut adoptée, le 4 avril 1873, la loi assurant la conservation des tombes – qu’on ne pouvait donc déplacer – de combattants français ou allemands en territoire français. Les morts de la guerre de 1870-1871 avaient droit à la déférence de la Nation.
Les préfets firent identifier les lieux, planter des croix et des piquets, ériger des enclos en fonte avec l’inscription «Tombes militaires – Loi du 4 avril 1873» (6). À partir de 1876, des exhumations purent être pratiquées et des regroupement de sépultures aménagées : ossuaires et édifices commémoratifs.
tombe_1870
sépulture au cimetière communal de Vaux-en-Pénil (Seine-et-Marne) pour les
soldats de 1870-1871, en application de la loi du 4 avril 1873 (source)
Il ne semble pas avoir existé de sépultures musulmanes de la guerre franco-prussienne (7), à l’exception, selon moi, du mausolée du Turco à Chanteau, dans le Loiret et de la plaque du Turco de Juranville dans le Loiret également (8).
Cette contexture montre son inadaptation dès l’automne 1914. La surabondance des morts nous est connue aujourd’hui Elle ne le fut pas immédiatement, l’état-major s’employant à la camoufler. Mais une partie de l’opinion la pressentait. L’historien Jean-Jacques Becker cite cette femme d’une commune du Tarn-et-Garonne qui, très tôt, observe que son village comptait déjà sept ou huit morts alors qu’il n’y en avait eu que deux en 1870 (9).
On ne pouvait gouverner l’opinion publique comme avant. La personnification et la vénération dues aux innombrables victimes devaient accéder au rang d’un culte national.
Le principe de la tombe individuelle est retenue et deux lois, visant à honorer les victimes par une reconnaissance patriotique inhabituelle, sont adoptées :
– la loi du 2 juillet 1915 crée la mention «Mort pour la France» ;
– la loi du 29 décembre 1915 décide que l’État aura à charge les frais de la sépulture perpétuelle accordée aux combattants «morts pour la France».
1914 : «inhumés suivant les rites»
Concernant les musulmans, les services du ministère ont réagi promptement. C’est Alexandre Millerand, alors ministre de la Guerre, qui signe ces directives spécifiques.
Dès le 16 octobre 1914, le 2e Bureau de la Direction du service de santé du ministère de la Guerre définit les procédures à respecter «pour l’inhumation des militaires musulmans».
Elles sont rappelées le 8 décembre 1914, dans une circulaire toujours signée Millerand, citée intégralement ci-dessous :
«Le souci d’être inhumés suivant les rites consacrés par la religion et les usages musulmans paraissent préoccuper au plus haut point les militaires indigènes qui viennent à décéder en France, ainsi que leurs familles, je crois utile de compléter les instructions que je vous ai données, par dépêche n° 4695-9/11 du 16 octobre dernier, en vous indiquant toutes les formalités qui accompagnent le décès d’un musulman et en précisant celles qui me paraissent pouvoir être mises en pratique.
Ce souvenir que nous devons à nos soldats musulmans morts pour la France est facilement réalisable.
Vous voudrez bien communiquer ces instructions aux médecins-chefs des Hôpitaux militaires et auxiliaires, ainsi qu’aux commandants de Dépôts de convalescents et des Dépôts des troupes d’Afrique placés sous votre commandement, en leur recommandant de s’y conformer dans toute la mesure du possible» (10).
Le scrupule d’une conformité avec la pratique musulmane est manifeste. En même temps que l’attention portée à son aspect exécutable. Il n’y a donc pas lieu de suspecter cette politique d’une complaisance calculée. L’armée fut la première grande institution nationale à marquer de tels égards au religieux islamique en métropole.
DES PHOTOS sur
http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2014/08/23/30279901.html
JiCé….. dit: à
Sur ce coup là, renato, non seulement vous êtes minable mais encore plus ridicule !
Vive la Sardine! 😉
« 850 000 soldats français deviennent prisonniers de guerre dont environ 29 000 officiers. 225 000 parviennent à s’évader ou sont libérés avant d’aller en Allemagne mais 1,6 million sont transférés en Allemagne soit près de 4 % de la population française de 1939. Et un million reste captif jusqu’en 1945. Ils ne subissent pas tous le même sort. Les 17 % capturés avant le 17 juin sont emmenés rapidement en Allemagne. Exténués par la violence des combats, abasourdis par la défaite, ils n’ont pas, sauf à de très rares exceptions, l’énergie pour fuir, et quand bien même ils l’auraient, ils pensent rentrer chez eux très vite. Ils sont emmenés, le plus souvent à pied, en Allemagne, nourris par les Français qui les voient passer, alors même que les Allemands évitent le plus possible les lieux habités par crainte d’une aide, d’une réaction pour les délivrer. Les hommes sont désarmés, sales, les unités mêlées en colonnes de deux, trois ou quatre. Certains sont blessés par les combats, beaucoup de blessures aux pieds sont provoquées par les longues marches (environ 50 km par jour). Les officiers font un effort pour garder une allure convenable, mais les hommes sont de plus en plus indisciplinés. Les prisonniers capturés après le 17 juin sont gardés dans des camps provisoires, les Frontstalags (écoles, casernes…) : les Allemands ne s’attendaient pas à une capture aussi massive, il leur faut s’organiser en Allemagne avant de pouvoir les accueillir. Les prisonniers français stationnent plusieurs semaines, voire plusieurs mois en France. Ils sont nourris en grande partie par la population française, reçoivent parfois la visite de leur famille. Restant pour l’essentiel inactifs, certains sont néanmoins employés alentour par des artisans ou des agriculteurs pour des travaux des champs. Cette possibilité d’employer la main d’oeuvre militaire a été développée, on s’en souvient, pendant la Drôle de guerre. »
https://pgf.hypotheses.org/66
Au premier plan de la photo qui chapeaute le billet que voit-on ?deux enfants ?ou bien une mère naine accompagnée de son enfant également nain.
si cette interprétation est la bonne , cela ajoute une touche du misérabilisme au sens de cette photo
Inaugurée en 1926, la mosquée de Paris fut érigée en commémoration des cent mille musulmans morts pour la France en 1914-1918 et pour offrir un lieu de culte aux vingt mille musulmans résidant alors dans la capitale. C’est la plus ancienne mosquée de France. Elle fut conçue, sur le modèle des mosquées de Fez, par les architectes Robert Fournez, Maurice Mantout et Charles Heubès, selon les plans de Maurice Tranchant de Lunel, qui avait été nommé inspecteur général des Beaux-Arts au Maroc par le maréchal Lyautey. Dominée par son minaret carré de 32 mètres de hauteur, bâti conformément aux minarets maghrébins de rite malékite, la mosquée s’ouvre sur la Cour d’Honneur. Un véritable jardin andalou constitué d’une série de bassins et fontaines dont les gerbes d’eau cascadent à travers les massifs réguliers, plantés de rosiers et de cyprès, sur un sol de faïences au ton uniformément turquoise. A droite de la Cour d’Honneur, précédant la salle des prières, le Grand Patio se présente sous la forme d’une vaste cour dallée de marbre blanc et encadrée d’un péristyle dont les colonnes jumelées coiffées de tuiles émeraudes rappellent les jardins de l’Alhambra. Au centre, une imposante vasque en marbre blanc à jet d’eau, destinée aux ablutions des fidèles, de détache au cœur d’une étoile entourée d’une frise de céramiques multicolores.
https://www.amazon.fr/Paris-fontaine-en-Jacques-Barozzi/dp/2840966581
« Cependant, ici encore, tâchons de comprendre les inévitables réactions du sentiment. Nos soldats qui, privés par leurs chefs mêmes de toute capacité de combattre, attendaient désespérément, sur la longue plage de Flandre ou parmi les dunes, le moment d’échapper aux prisons du IIIe Reich, qui, sentant l’ennemi chaque jour plus près, exposés eux-mêmes à des bombardements chaque jour plus violents, savaient bien qu’ils ne pourraient pas tous partir et, en effet, ne partirent pas tous, quels cœurs surhumainement charitables ne leur aurait-il pas fallu pour contempler, sans amertume, les vaisseaux l’un après l’autre emportant, vers la liberté, leurs camarades d’une nation étrangère ? Héros tant qu’on p.91 voudra, ils n’étaient pas des saints. Ajoutez, par endroits, l’aiguillon d’incidents, peut-être difficiles à prévenir dans une pareille fièvre, mais fort propres à irriter une sensibilité déjà à vif. Telle histoire — parfaitement authentique, je m’en porte garant — de cet agent de liaison français auprès d’un régiment britannique qui, après plusieurs mois de camaraderie au cantonnement et dans le combat, se vit abandonné sur le sable, toute barrière close, en face du paquebot dont ses amis de la veille franchissaient les passerelles. Les touchantes attentions, dont un grand nombre de nos hommes se trouvèrent entourés, une fois sur le sol anglais, firent beaucoup pour panser ces plaies. Il arriva pourtant que, parfois, ce baume même vint à manquer. L’accueil des populations fut invariablement affectueux. Celui des autorités, par contre, ne sut pas toujours se dégager d’une raideur un peu trop soupçonneuse. Le camp, çà et là, prit des allures de pénitencier. Des troupes harassées sont toujours incommodes à manier. On ne saurait s’étonner qu’une administration, chargée d’une tâche délicate et soucieuse avant tout de bon ordre, ait commis quelques fautes de doigté ; il n’est pas moins naturel que ces erreurs, là où elles se sont produites, aient laissé, dans les mémoires, leurs sillons. »
M. Bloch
Par exemple, Raffaesle Mattioli, de1933 directeur général de la Banque commerciale italienne (Comit). Convaincu antifasciste, à cause de sa position il est bien obligé de rester en relation avec Mussolini, mais il maintient ses relation avec le Parti communiste et avec Togliatti, qu’il rencontre régulièrement ; par le biais de Piero Sraffa [voir, éventuellement], il contribue substantiellement aux frais d’hospitalisation d’Antonio Gramsci — après la mort d’AG, en 1937, il sauve ses cahiers de prison. Au cours de ces années, le bureau d’étude de Comit est devenu une sorte d’université « secrète » de la classe dirigeante liberale et antifasciste.
La collection Mattioli :
Deux enfants, DHH. La mère suit derrière avec le petit dernier dans la poussette. Et la grand-mère juste après avec ce qu’elle a pu sauver dans la brouette ?
Une mère naine ajouterait effectivement de l’accablement au grotesque de l’arnaque.
Afflelou !
« Prises ou tournées par des particuliers, par les nazis ou encore par l’armée française, de très nombreuses images largement diffusées par les médias de tous les pays immortalisent l’épisode, à l’instar de « Exode de civils français sur une route de campagne », cliché datant du 1er juin 1940 et vraisemblablement pris par un photographe allemand. »
Un cliche bien schleuh une promenade de santé, sous le soleil, donc.
personnellement, je vois deux enfants
« Capitaine Conan » de Roger Vercel.
@jazzi
il a fallu une loi instituant pour sa construction une exception à la loi de séparation pour que la France puisse contribuer au financement de cet édifice
la mosquée est aujourd’hui un havre délicieux avec ses patios son salon de thé et son hammam, point de départ bien venu d’une ballade au jardin des plantes voisin
Jazzi, y a-t-il possibilité de visiter cette mosquée en dehors de son utilisation cultuelle qui bien évidemment doit rester prioritaire ?
@jazzi
Soit. Ce sont donc deux enfants mais la touche misérabiliste n’est pas totalement absente car le plus jeune est hydrocéphale
C’est clair que que chapeau de taille ça donne la grosse tête.
Elle a pris un coup de soleil deachach?
De paille, le chapeau.
DHH,
étrange votre questionnement alors qu’il se passe les mêmes évènements dans le livre à la page 398 que je lisais avant de faire une pause-ordinateur. C’est dans la deuxième partie : « 13 juin 1940 ».
Louise est dans le flot de cet exode (et dans ce paragraphe se trouve le titre du livre à la dernière ligne).
« […] retour sur la grande route qui sortait d’Orléans, pleine de charrettes chargées de meubles passant le long des champs où les chevaux assoiffés sautaient les barrières. L’exode des riches était terminé depuis quelques jours, maintenant c’étaient les autres qui peinaient à marcher dans une cohue d’uniformes mélangés aux paysans, aux civils, aux invalides, tout un peuple sur la route, les pensionnaires d’un bordel dans une voiture municipale, un berger avec trois moutons.
La voiture cahotait lentement dans le flot des fuyards qui était à l’image de ce pays déchiré, abandonné. C’était partout des visages et des visages. Un immense cortège funèbre pensa Louise, devenu l’accablant miroir de nos peines et de nos défaites. »
Ouh, pas terrible de claviarder en vitesse.
C’est bien ce que je pensais, de la littérature pour quasi débiles.
Photo 1, ils vont tous au casting du film de René Clement. Et « l’hydrocephale » de deachach, c’est B. Fossey, non?
Le téléphone a sonnepé et le post précédent est parti sans prevenir, pardon, donc :
La collection Mattioli :
Ne pas confondre le banquier — Raffaele — et le collectionneur — Gianni — qu’avec sa cousine Fernanda Wittgens —directrice de la Pinacothèque de Brera, Juste parmi les nations —, de 1940, aide les persécutés de toutes sortes à s’expatrier. Le 14 juillet 1944, FW sera arrêtée en raison de la délation d’un jeune collaborateur juif allemand auquel elle avait organisé l’expatriation et Jugée ennemie du fascisme, elle sera condamnée à 4 ans de prison. Elle sort de prison à la Libération, le 24 avril.
Photo 1 — s’agissant d’une situation de fuite, peut-on parler de misérabilisme — ce qui suppose une intention chez le photographe ?
Quand il s’agit d’humilier, les schleuhs savaient prendre des photos de propagande, pour illustrer leur victoire. C’est une photo schleuh, ouvrez les liens, allez au musée…
Jazzi,
magnifique ta description de la mosquée de Paris. J’ai dessiné toute une matinée avec un groupe d’étudiants des Beaux-Arts, dans la Cour d’Honneur.
Je revois grâce à tes lignes ce « véritable jardin andalou constitué d’une série de bassins et fontaines dont les gerbes d’eau cascadent à travers les massifs réguliers, plantés de rosiers et de cyprès, sur un sol de faïences au ton uniformément turquoise. »
Le plus difficile à saisir c’était les voûtes en perspective. Les ombres portées très nettes des courbes nous aidaient. Les demi-cercles, impossibles à tracer dans un carré, s’aplatissaient du coté le plus éloigné de notre position et prenaient la forme d’une ellipse. Aussi nous tracions sur nos feuilles les lignes de fuite et de la ligne supposée de l’horizon à hauteur de regard qui détermine l’inclinaison à donner à ces lignes fuyantes. (Bref, en perspective, deux lignes parallèles se rencontrent toujours !).
C’était devenu fastidieux. J’ai abandonné pour dessiner les fleurs, les arbres et pour écrire… dans le silence habité par le bruit des fontaines et les chants d’oiseaux.
DHH,
oui, « la mosquée est aujourd’hui un havre délicieux avec ses patios son salon de thé et son hammam, point de départ bien venu d’une ballade au jardin des plantes voisin. »
@rose dit: « Je vous ai répondu longuement ce matin. Mon com.s’est effacé.
Je le reprendrai ce soir. »
Je serai heureuse de le lire.
« Il faut avoir le courage de le dire. Cette faiblesse collective n’a peut-être été, souvent, que la somme de beaucoup de faiblesses individuelles. Des fonctionnaires ont fui, sans ordre. Des ordres de départ ont été prématurément donnés. Il y eut, à travers le pays, une vraie folie de l’exode. Qui de nous n’a rencontré, sur les routes, parmi les files d’évacués, des cohortes de pompiers, juchés sur leurs pompes municipales ? A l’annonce de l’avance ennemie, ils couraient mettre en sûreté leurs personnes, avec leurs biens. Par ordre, je le veux croire. Tout pouvait bien, là-bas, périr dans l’incendie, pourvu que fût conservé, loin des braises, de quoi l’éteindre… Beautés de la bureaucratie, diront certains. Hélas ! le mal était plus profond. Je sais tel centre industriel où l’on vit les principaux chefs d’entreprise, à l’approche des colonnes allemandes, abandonner précipitamment leurs usines, sans même assurer la paye des ouvriers. Mobilisés, ils auraient, j’imagine, accompli leur devoir jusqu’au bout. Restés « civils », ils avaient oublié et on ne leur avait pas assez répété qu’il n’est plus, en temps de guerre, de métier. La nation armée ne connaît que des postes de combat.
M. Bloch, « l’étrange defaite » témoignage écrit en 1940, réédité en Folio histoire, octobre 2019.
L’humiliation comme divertissement est un exercice largement pratiqué par les vainqueurs.
Enlarge your sources/Quellen, dear Marie Sasseur. Mandez-nous des extraits des « Décombres ».
Je reviendrai sur ce livre témoignage de M. Bloch, résistant de la première heure.
Grèce, Ekaterini Sakellaropoulou élue présidente de la république.
M. Bloch a parfaitement analysé la debacle, en Insider, un guerrier comme la France en a eu bien peu.
« un guerrier comme la France en a eu bien peu. »
Le genre de remarques totalement idiotes. Qu’est-ce qu’elle en sait la Marie Sasseur ?
La Mosquée Bleue de Kâlaaon à Boukhara en Ouzbekistan.
Tellement subjugué par sa beauté, Gengis Khan ordonna à ses hordes de guerriers mongols de l’épargner.
Mosquée préférée de Mawlana Jalaluddin Roûmi :
« Mon Dieu, Tu manques même à mon ombre ».
Des nouvelles de Gaby. Un Goncourt ( non, pas celui auquel vous pensez) se lâche et dieu, que ça fait du bien.
Tintin au bordel.
« A 83 ans, Gabriel Matzneff connaît in extremis un nouveau quart d’heure de célébrité. On l’accuse de turpitudes, on le dit grand écrivain, je n’en sais rien alors je plonge dans son journal. Dans celui du début des années 1980, à 46 ans il est en pleine forme, il a avec des gamines qui sont folles de lui une activité sexuelle qui tuerait un taureau reproducteur, et je tombe sur une notation surprenante : « Hergé est mort. » Et sur plusieurs pages il en est accablé, dit que depuis celle de Montherlant aucune mort ne l’aura autant attristé.
Sans préjuger en rien de l’amitié réelle qui unissait ces deux hommes, de mon mauvais esprit jaillit aussitôt une image narquoise. Avec une houppette, la ressemblance serait frappante : Matzneff est un Tintin priapique, tête ronde d’un seul trait, sans rides ni replis, vêtements reconnaissables, identique à lui-même d’album en album, cultivant une jeunesse éternelle, reporter de lui-même parcourant le monde avec une précipitation maniaque : « En avant mon vieux Milou ! » Et surtout il est une simple machine narrative, un pur mouvement qui dévale les pages en courant, une silhouette sans contenu comme l’est Tintin, dont la simplicité graphique et psychique accueille facilement tous les lecteurs, qui rempliront sa silhouette par eux-mêmes.
Le journal, c’est une longue enfilade de coïts, de sodomies et fellations, entrecoupée de dîners arrosés d’excellents bourgognes avec des gens probablement célèbres, scandée de soupirs d’auto-admiration, « Ah je ris de me voir si beau en ce miroir ! », de quelques aveux d’inconséquence sous forme de minauderie, et des soupirs d’épuisement surjoués, « Pouce Mesdemoiselles ! Pouce ! Je n’en peux plus ! » Je ne suis sans doute pas le bon lecteur, peu sensible à cette forme d’érotisme cumulatif, même si j’ai l’impression que ça fascine beaucoup les hommes mûrs, et les jeunes filles d’il y a trente ans.(…) »
https://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Matzneff-content-comme-machine-2020-01-21-1201073096
@Qu’est-ce qu’elle en sait la Marie Sasseur ?
Je sais reconnaître la milice et les collabos ici, lol.
Il ne vous reste plus qu’à enchaîner avec les Journaux de Renaud Camus, Marie Sasseur !
Je lis ce que je veux. Et ça a l’air de pas plaire.
Ma bagnole préférée, vous la connaissez maintenant, mort aux cons.
Voilà, livre refermé. Un bien beau roman où la fiction a su trouver sa place dans ce temps terrible de l’exode.
Merci, Passou pour ce billet tellement juste et JJJ, pour m’avoir donné envie de reprendre la trilogie de Pierre Lemaitre dont j’avais laissé les deux premiers tomes n attente sur une étagère.
C’est intéressant qu’il ait laissé les polars pour le roman, surtout avec cette charge historique.
J’ai pu relier certaines pages aux souvenirs de ma mère qui a vécu l’exode à peu près sur la même route. Notamment au passage des avions allemands qui mitraillaient la route et provoquaient la peur des réfugiés couchés sur le sol. Elle aussi se souvenait du « bruit sec, répétitif de l’impact des balles des mitrailleuses, déchaînées » qui « déchiquetaient tout sur leur passage », puis quand ils étaient partis, ce silence… et la vision « des véhicules éventrés, des corps allongés, des gémissements et personne pour aider. »
J’ai vu que ce livre a été terminé à Fontvieille en septembre 2019. (Les terres d’enfance de mon père…) J’en déduis que Pierre Lemaitre habite en Provence…
Voilà deux beaux romans lus successivement : Tu seras un homme, mon fils de Pierre Assouline et Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre.
Si les romanciers savaient l’importance de ces heures passées à lire leurs romans…
Marie Sasseur et le fait de plaire paraissent s’exclure mutuellement.
Jazzi, non, il n’y a pas que Gilles de Rais dans Là-Bas, il y a l’Abbé Boullan, curieusement perçu de manière positive, Mais l’un écrit à Paris, quand l’autre est à Lyon, et c’est un virtuose du double langage, ayant noirci des pages entières d’aneries pieuses dans le périodique Le Rosier de Marie.
En fait, le roman est à prendre comme une fresque très partiale d’une partie de l’occultisme de la fin du XIXème, et Huysmans se croit très sérieusement l’objet des sorts de Guaita quand une glace se décroche du mur de son bureau, au Ministère de l’Intérieur.
Bien à vous.
MC
Marie Sasseur et le fait de plaire paraissent s’exclure mutuellement.
Heureusement Court, heureusement.
Vous l’avez lu ce bouquin de Passou, au fait ?
Kipling serait dans le déni. C’est surprenant, il voulait pas montrer qu’il avait du chagrin, et il faisait tout pour le cacher. Mais à Passou, on ne la fait pas. Si tu pleures pas comme une gonzesse, t’es pas un homme. Ah.
Macron donne des ordres aux forces de l’ordre israéliennes, leur rappelant, sur leur propre territoire,
des « règles ». Seul problème : il ne le fait pas sur un territoire français ou au sein d’une ambassade française.
Macron donne des ordres aux forces de l’ordre israéliennes, leur rappelant, sur leur propre territoire,
des « règles ». Seul problème : il ne le fait pas sur un territoire français ou au sein d’une ambassade française.
Soit. le témoignage de « Décombres », loué en son temps par les pires contempteurs de l’auteur, reste interdit d’antenne dans les petites classes de la France des gilets jaunes. Produisons celui de Sachs, élégant panache entre Bloch et Matzneff.
Oui, surprenant « Là-Bas », M. Court. C’est surtout une réflexion sur le roman ou comment sortir du naturalisme à la Zola.
@OZYMANDIAS dit: « La Mosquée Bleue de Kâlaaon à Boukhara en Ouzbekistan…. »
Beau souvenir…
Cette faïence bleue partout. Ces murs de briques. Harmonie et beauté. Ces grands dômes et ces façades recouvertes de céramique polychrome glaçurée de blanc crémeux, d’or, de bleu cobalt ou turquoise.
M. Bloch a écrit ne jamais revendiquer son identité juive. Sauf devant un antisémite.
Je sais comment il se serait présenté à phil-opede.
nous sommes tous un peu antisémite, dear Marie Sasseur, en fonction de la capacité du salon, bien sûr. Le vôtre manque de ressorts, pas comme celui du Président Macron.
phil-opede, ayez le courage de vos opinions, un truc plus franc. La lâcheté, je ne supporte pas tellement, en salon, ou ailleurs.
Trop d’opinions pas assez de lectures, dear Marie Sasseur, restez au collège.
Un air qui me rappelle ma jeunesse !
https://www.youtube.com/watch?v=H-kA3UtBj4M
Vous vouliez eur-etre écrire que Macron va flatter les Israéliens, en allant faire des courbettes devant B. Netanyaou, jurant qu’il se battait tous les jours contre l’antisémitisme, en ces jours de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz ?
Dans lequel la France a fortement contribué à son « fonctionnement » et en aucune façon à sa libération ?
Que Macron aille raviver au MO des conflits qu’il est incapable de gérer à Strasbourg ?
Non, phil-opede, vous n’avez pas de couilles, pour penser ça.
Il me semble, D., qu’à Jérusalem certaines églises ne sont pas territoire israélien — Sainte-Anne territoire français —.
phil-opede, pour moi vous êtes un vrai lecteur de merde. Cette impression a la vie dure.
Oui les ex dirigeants de services de renseignemetns israeliens ont expliqué pourquoi tout le monde s’est planté depuis le début, de n’avoir pas cru qu’une politique de coexistence avec un Etat palestinienes était la seule solution possible. Et maintenant, on ne pourra plus jamais revenir en arrière.
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Gatekeepers
Israel sera toujours condamné à pratiquer le terreur offensive des faucons, alors que la paix aurait été possible sous Rabin.
(Amicales pensées à Charles Enderlin)
Les années 70, c’étaient les années Bonheur à Paris !
Notamment si l’on était, de surcroit, un peu pédé…
Absolument, renato, et vous avez été le, seul à réagir.
Le domaine national français en Terre sainteest un domaine français situé dans la ville de Jérusalem, de facto en territoire israélien (bien qu’en majorité en territoire disputé dans Jérusalem-Est), regroupant des possessions appartenant à la France depuis le xixe siècle. Il est administré par le consul général de France à Jérusalem.
Nous étions alors sous le régime du bon président Pompidou-des-sous !
Du gaullisme dégonflé… à coup de pavés.
On respirait et l’on voulait bien s’aimer les uns les autres.
Nous voulions tous être artistes et jouir du statut d’intermittent du spectacle ou du titre de journaliste-écrivain.
Beaucoup d’appelés, peu d’élus…
Je ne laisserai jamais dire du mal des années 1970 !
…
…je doute, beaucoup, de la sincérité…même partielle des écritures dites » saintes « ,!…
…
…par contre, si on admet » la domination des populations » en les instrumentalisant pour devenir » débiles « ,!…par la bourgeoisie , même du niveau des » boutiquiers à la misérable » du genre Victor Hugo « , c’est fonctions du pouvoir » phalangiste « des élites en place,!…
…les saintes écritures pour rester » demeurer « , Q.Q.F.D.,…écrire pour choisir son trou,…
…avec toutes les richesses » acquises « , que l’on ne prendra pas avec soi,! dans sa tombe,!…
…avis aux amateurs, pourquoi s’enrichir!,…ou être le premier! de quoi,…
…etc,…des rois et des clowns, pour s’entretuer,!…meilleurs vœux à tous,!…
…
The Heart asks Pleasure – first –
and then – Excuse from Pain –
and then – those little Anodynes
that deaden suffering –
and then – go to sleep –
and then – if it should be
the will of it’s Inquisitor
the luxury to die
Emily Dickinson
Le Cœur demande le Plaisir – d’abord –
Puis – une Raison de ne pas Souffrir –
Puis – ces petits Tranquillisants
Qui adoucissent la douleur –
Et puis – il demande à dormir –
Et puis – si telle est
La volonté de son Inquisiteur
Le privilège de mourir –
(Traduction de Charlotte Melançon)
Le Cœur veut du Plaisir – d’abord –
et puis – une dispense pour la Douleur
et puis – ces petites Analgésiques
qui calment la souffrance –
Et puis – aller dormir –
et puis – si ce doit être
le souhait de son Inquisiteur
le privilège de mourir.
(Traduction de François Heusbourg)
Le Cœur veut du plaisir – d’abord –
Ensuite – des raisons de ne pas souffrir –
Et puis – ces petites choses
Qui adoucissent la souffrance
Ensuite – il veut dormir –
Puis – si tel est le plaisir
De son Inquisiteur
Le luxe de mourir.
(Traduction de ?)
Je pense que tu n’auras pas de réponse, Pablo, parce que ta question est complètement hors-sujet.
Quel luxe de pouvoir, en se promenant sur le Net, passer de lire un très beau poème d’Emily Dickinson à écouter la si belle (et si étrange) partie finale de « La nymphe des bois » (Skogsrået), opus 15 de Sibelius, ici en concert dirigée et interprétée par des grands spécialistes de sa musique, le Lahti Symphony Orchestra avec Okko Kamu.
https://www.youtube.com/watch?v=MLam-dxBBpQ
Sibelius est le compositeur du XXe siècle que j’écoute le plus. Et plus je l’écoute, plus je l’aime. C’est un compositeur auquel on arrive relativement tard, mais qu’une fois qu’on connaît bien on ne quitte plus.
Quelle question, D.?
Il ne suffit pas de citer Marc Bloch de façon pavlovienne pour transformer une filloniste rancie en résistante intrépîde. Rappelons cette évidence à la concierge en chef, armée de son balai et tapie derrière les rideaux de sa loge 24/24
Bien plus édifiante, bien plus rapicolante est la lecture de l’Equinoxe de Septembre de Montherlant, écrit quelques mois AVANT la guerre, et notamment La France et la morale de midinette, conférence grinçante, dont le propos est toujours aussi valable aujourd’hui. On comprend TOUT. Et ce n’est pas rassurant pour notre avenir non plus.
«Nous venions juste de commander des pizzas et comme c’était une soirée étouffante, nous avions décidé d’aller sur la terrasse,» se souvient Pang. Il n’y avait aucune fenêtre nous faisant face directement de l’autre côté de la rue, et John marchait donc juste dehors sans rien sur lui, pour saisir une brise fraîche qui venait de la direction de la rivière de l’est. Je me souviens que j’étais juste à l’intérieur de la chambre à coucher à m’habiller lorsque John commença à me crier de venir sur la terrasse.
j’ai criée que j’allais arriver, mais il continuait à crier pour me dire de venir le rejoindre rapidement. Alors que je sortais sur la terrasse, mes yeux saisissaient ce grand objet circulaire qui venait vers nous. Il avait comme la forme d’un cône aplati et au sommet se trouvait une grande lumière rouge brillante, et qui ne pulsait pas comme sur n’importe quel avion que nous verrions se dirige vers un atterrissage à l’Aéroport de Newark.
Lorsqu’il arriva un peu plus près, nous avons pu distinguer une rangée de phares blancs qui étaient autour de l’ovni et clignotaient aussi. Il y en avait tant que c’était éblouissant pour l’esprit. Il était, je dirais, à peu près de la taille d’un Learjet et que c’était si près que si nous avions eu quelque chose à lui lancer, nous l’aurions probablement touché facilement.
Nous avions souvent vu des hélicoptères qui volaient au-dessus de nous, mais c’était aussi silencieux que la nuit et dix-sept histoires en haut au-dessus du niveau de la rue.»
L’objet partit puis revint alors que Pang et Lennon avaient installé un télescope pour le voir en détail.
« Des lumières venaient de l’ovni et étaient si brillantes qu’aucun détail supplémentaire ne pouvait être vu. Nous avons pris un ou deux clichés, mais ils se sont révélé être surexposés.»
Immédiatement John et May ont téléphoné à «Daily News» pour signaler l’observation, il leur fut dit qu’au moins 7 autres rapports avaient été reçus. «Nous avons même appelé la police, nous étions excités et ils nous disaient de garder notre calme, que d’autres gens l’avaient vu aussi. Enfin, Bob appela le New York Times et demandé un journaliste si quiconque avait rapporté une soucoupe en vol ? Le journaliste lui raccrocha le téléphone au nez.
Pendant ce qui restait de la soirée, John ne cessa pas de dire « je ne peux pas le croire… Je ne peux pas le croire… J’ai vu une soucoupe volante!» Il fera référence à cet événement sur la couverture de son album «Walls and Bridges» et dans la chanson « Strange Day », sorti cette année-là, indiquant qu’il a vu un ovni le 23 août 1974.
Mais si ferdinand ( c’est le pseudo N° ?, toquard), c’est un billet ou IL FAUT citer Marc Bloch.
Pour contrer cette entreprise d’arnaque de Lemaître, cet « excellent francais »
La France dispose-t-elle d’assez de masques pour que sa population puisse si besoin se protéger du coronavirus ? Cette question ne cesse de me hanter depuis ce matin. Et ce soir je suis incapable d’y répondre.
Ci-dessous la charte d’une « bonne pratique » d’un blog adulé par M. Charoulet. Faut-il que la rdl, en tant que « forum » s’en inspire. Elle devrait redéfinir sa charte. Merci.
————
Deux observations qui concernent la gestion des commentaires.
Il y a des commentaires beaucoup trop longs.
Et il y a des commentaires qui ne s’attachent pas au thème du billet.
Ces deux éléments sont souvent reliés : en ne commentant pas le fond du billet, les digressions deviennent illimitées et sans retenue. De sorte que cela tourne au forum, qui est autre chose qu’un blog.
Ce sont deux écueils qui deviennent un réel problème depuis quelque temps. Les commentaires et les échanges interminables, sur des sujets totalement déconnectés du billet, ne sont désormais plus souhaités.
__________
\Ne salissons pas les années 2005-2019 !\*#
Guy-Jean Forgue, D. ?
18 morts déjà, la-bas… ?
Bon, ben si c’est cela que le blog veut, je crois que je vais devoir plier bagage. Je digresse, je vagabonde, je baguenaude et je patauge, aussi. Alors…
Comment savoir si la majorité est d’accord ?
« Il est admirable que ce témoignage ait pu être pensé, écrit, mis à l’abri pour nous en 1940, dans une France frappée par la foudre du désastre.
Quand tout croulait, dans la plus affreuse confusion des hommes et des choses, quand le pays de la liberté et des Droits de l’Homme, de la grandeur spirituelle, de la douceur de vivre, prenait par Vichy, figure de peuplade conviée à honorer des barbares totems et d’absurdes tabous, quand tant de clercs se ruaient à la servitude, il est admirable qu’in grand témoin, tombé quatre ans après au service de la Resistance, ait pu découvrir, analyser avec cette clarté les secrets de la plus étrange des défaites.
N’hésitons pas à dire qu’il n’a pas paru à ce jour en France, sur 1940, un récit, une explication un réquisitoire d’une pensée aussi lucide, d’un dessin aussi net. » etc, etc
Avant-propos de G. Atlan, a l’édition originale de « l’étrange défaite » de M. Bloch.
Moins de 10 euros, pour devenir moins con ferdinand, n’hésite pas !
Toutes mes excuses lire: Georges Altman.
Un petit mot sur Kipling, poeme revisité, « tu seras un soldat », de M. Bloch.
« J’ai, en Grande-Bretagne, de chers amis. Ils m’ont facilité l’accès de leur civilisation, qui me fut hospitalière et pour laquelle j’éprouve, de longue date, un goût très vif. Ils sont, aujourd’hui plus que jamais, proches de mon cœur, depuis que je les vois, avec leurs compatriotes, seuls à défendre, au péril de leur vie, la cause pour laquelle j’aurais volontiers accepté de mourir. J’ignore si, quelque jour, les lignes qui vont suivre leur tomberont sous les yeux. S’ils les lisent, elles les choqueront, peut-être. Mais ils sont sincères et sauront, je l’espère, me pardonner ma franchise.
L’anglophobie de beaucoup de milieux français fait aujourd’hui l’objet d’une misérable exploitation. En elle-même, elle n’est pas niable. Elle a des origines diverses. Les unes remontent à des réminiscences historiques, plus tenaces qu’on ne l’imagine parfois : ni l’ombre de la Pucelle ni même les fantômes hargneux de Pitt et de Palmerston n’ont tout à fait cessé de se profiler à l’arrière-plan d’une opinion collective douée de mémoire. Peut-être serait-ce un bienfait, pour un vieux peuple, de savoir plus facilement oublier : car le souvenir brouille parfois l’image du présent et l’homme, avant tout, a besoin de s’adapter au neuf. D’autres sources sont plus factices et beaucoup plus impures. Les lecteurs d’un certain hebdomadaire, fort répandu dans l’armée, ont appris naguère, au temps de la campagne italienne contre l’Éthiopie, que notre devoir nous appelait à la « destruction » de l’Angleterre. L’article était p.89 signé, d’une signature soi-disant française. Ses véritables inspirateurs ? Chacun sait qu’ils n’étaient pas de chez nous. Mais il y a plus. On doit sans doute tenir pour inévitable que deux nations, très différentes, en dépit des idéaux communs qui les animent, aient peine à se connaître, à se comprendre, par suite, à s’aimer. Cela est vrai, d’une égale vérité, sur les deux rives de la Manche ; et je ne pense pas que chez l’Anglais moyen, dans la petite bourgeoisie en particulier, les préjugés classiques contre le vis-à-vis « gaulois » aient, non plus, perdu toute leur antique verdeur. Mais, incontestablement, au cours de notre récente et trop courte confraternité d’armes, certains épisodes n’ont pas contribué à dissiper le malentendu.
Dans les forces britanniques, qui furent, durant de longs mois d’expectative, nos voisines sur la terre de Flandre, qui occupaient nos villages et réglaient la police de nos routes, l’armée nationale de la conscription comptait encore pour peu de choses. La troupe, au moins, était, quasiment tout entière, composée de professionnels. Elle avait toutes les qualités, sans doute, d’une armée de métier. Quelques-uns de ses défauts, aussi. Le soldat à la Kipling obéit bien, et se bat bien : il devait le prouver, une fois de plus, de son sang, sur les champs de bataille de la Belgique. Mais il est pillard et paillard. Ce sont deux vices que notre paysan, quand ils s’exercent aux dépens de sa basse-cour ou de sa famille, pardonne difficilement. D’ailleurs l’Anglais, sur le continent, se montre rarement à son avantage. Du moins, s’il n’appartient pas à des milieux particulièrement raffinés. Chez lui, il est, presque invariablement, d’une parfaite obligeance. Une fois passé le détroit, il incline toujours un peu à confondre l’hôte européen avec le « native » — entendez l’indigène des colonies, homme, par définition, de rang inférieur — et ce qu’il y a en lui de timidité naturelle ne fait que le confirmer dans sa raideur. Bien petites choses, assurément, que tout cela, au regard des sentiments profonds et des grands intérêts nationaux. Qui niera, cependant, leur poids sur une opinion villageoise, comme la nôtre, volontiers méfiante de l’étranger et un peu repliée sur elle-même ?
Vinrent, après d’âpres semaines, les jours de l’embarquement. Que les Britanniques aient nettement marqué leur volonté de passer d’abord, sans permettre à aucun de nous, à bien peu d’exceptions près, de mettre le pied sur un pont de navire avant que leurs propres troupes, au complet, n’eussent quitté la côte, je ne me rangerai point parmi ceux qui leur en font un âpre grief. A la réserve de celles de nos forces qui défendaient le front de mer, leur armée avait été la plus proche du littoral. Par ailleurs, ils refusaient, assez naturellement, de se laisser englober, corps et biens, dans un désastre dont ils ne se jugeaient pas responsables. Lorsque les marins de l’Union Jack eurent fini d’assurer le salut de leurs compatriotes, ils s’employèrent au nôtre. Leur abnégation, devant le danger, leur cordiale sollicitude aussi, demeurèrent alors, envers nous, égales à ce qu’elles avaient été pour leurs premiers passagers. »
Voilà, ferdinand, c’est fini.
Pas la peine d’en donner plus à des lecteurs de Lemaître.
la littérature c’est aussi parfosi des cadeaux : à la fin des années 90, alors qu’il était en voyage dans le sud de la France, nous avions reçu Gilbert Sorrentino, plus tard j’ai appris par personne interposée, qu’il s’était inspiré de cette soirée passée chez nous pour écrire ce passage :
ce n’est pas l’endroit pour les confidences et le déballage des problèmes personnels, mais juste pour dire que ce week end je vais tenter de m’attaquer à un record, je vous donnerai le résultat lundi :
@Pablo. Je ne connaissais pas ce Sibelius. Pas mal, musique répétitive. Mais à la longue, quand on l’écoute beaucoup, Sibelius n’est-il pas un peu déprimant?
La Valse triste par Karajan…
https://www.youtube.com/watch?v=5Ls8-pk4IS4
Sais-tu ce qu’il y a d’intéressant à lire sur Sibélius? J’ai lu le Millet mais comme il avait choisi de ne rien lire sur lui, c’était très décevant.
@Pablo. Valse triste. Des conseils très intéressants de Michel Dalberto.
https://www.youtube.com/watch?v=fp9A4RYoVc0
Janssen J-J dit: « Ci-dessous la charte d’une «bonne pratique» d’un blog adulé par M. Charoulet. Faut-il que la rdl, en tant que «forum» s’en inspire. Elle devrait redéfinir sa charte. Merci. »
Je ne sais qui de P.Charoulet ou de JJJ rappelle cette charte des blogs, pose cette question ? Peu importe mais je crois qu’elle ne correspond pas du tout à »La république des livres », au blog que Passou a construit avec ses strates empilées au fil des années.
Ce n’est pas un blog, c’est une arène parfois sanglante, parfois brillante et fêtant des dialogues de haut niveau dont l’objet est la littérature, l’art, l’Histoire ou digne de scènes de rues violentes et hurlantes.
Une modération automatique revue et corrigée quand il le faut, quand il le souhaite par le passage quotidien de Passou.
Les blogs ? il n’y en a plus beaucoup, remplacés par les échanges sur les réseaux sociaux.
Ceux qui ont une modération draconienne évinçant les commentaires évoqués par cette charte, ferment les uns après les autres, accueillant quelques rares fidèles, un peu trop arasés. Ceux qui résistent sont ceux qui ont du caractère.
Celui-ci en est un.
C’est vrai que souvent des commentaires nous transportent ailleurs, loin du thème du billet, c’est vrai que des combats sans concession font voler les mots ou les pommes avec éclat et alors ? Revient le thème du billet quand on ne s’y attend plus. (Déjà, il faut le temps d’acquérir le livre, de le lire…
Passou me parait le seul sur cette toile a accepter autant de folie, de divagations, de rêveries, de violence, de tendresse. C’est vivant, violent, imprévisible comme la vie et même quand les haines et intolérances les plus violentes s’y déversent, il reste en chacune des personnes qui s’expriment ici une certitude : dans la vraie vie, loin de ces jeux dangereux, déstabilisants, il y a une place pour la vraie découverte de l’autre. Découverte qui certainement ne se fera jamais. Même le hasard d’une rencontre n’affiche pas forcément une habitude de fréquenter tel ou tel blog sous un ou plusieurs pseudos. Mais c’est une porte qui existe quelque part.
Et si malgré tous ses défauts cet espace de commentaires survit sans date, sans heure c’est qu’il est utile sous cette forme. C’est peut-être le seul lieu où certains peuvent ôter leur masque social et s’essayer à la cruauté, à la vulgarité, à l’insouciance, à la colère, à la rage. Une sorte d’éclosion interdite du fond de l’exil où chacun se tapit, seul devant son clavier.
Je repense à la leçon d’Antoine Compagnon, hier. Comme il a senti, bien senti ce seuil tardif où on ose renverser les barrières, être libre dans sa création et ce fil de commentaires regorge de cette liberté.
Bien sûr il y a le départ de certains, blessés à juste titre par trop de méchanceté…
Bien sûr il y a les deuils toujours source de mélancolie, de regret de telle ou telle présence…
Mais ce blog me plaît comme il est.
Si un jour, il ferme ses portes, ce sera le silence pour chacun des participants, la mort d’une communauté qui s’est construite autour des billets de Passou depuis 2004, je crois.
la chanson préférée de Matzneff :
J’aurais plutôt parié pour Comic Strip.
« Bien sûr il y a le départ de certains, blessés à juste titre par trop de méchanceté… »
la méchanceté fait partie de la vie, exemple cette photo prise par cet allemand.
Schopenhauer n’a-t-il pas dit « seuls les animaux à sang froid ont du venin » ?
Steiner n’explique-t-il pas qu’on peut aimer la grande et belle musique et en même être le dernier des tarés ?
c’est là tout le mystère de notre humanité, christiane.
mais vous le savez puisque vous avez lu Törless de Musil, n’est-il pas ?
“Emmanuel Macron effectue une visite d’état en Israël. Alors qu’il est à Jérusalem, il meurt d’une crise cardiaque.
Les israéliens disent aux diplomates Français qui l’accompagnent :
Vous pouvez le rapatrier chez vous pour 50 000 € ou vous pouvez l’enterrer ici pour 100 €
Les diplomates Français en discutent en aparté pendant quelques minutes.
Ils répondent aux Israéliens qu’ils veulent rapatrier Emmanuel à la maison.
Les Israéliens surpris questionnent :
-«Pourquoi voulez-vous dépenser 50 000€ pour le rapatrier alors qu’avec seulement 100 € il pourrait être enterré ici en Terre Sainte ?»
Les diplomates français répondent :
-«Jadis, un homme est mort ici, a été enterré ici, et trois jours plus tard, il est ressuscité ! Nous ne pouvons pas prendre un tel risque !»
Charoulet a une parfaite idée non seulement de ce à quoi devrait ressembler ce blog, mais de ce à quoi devrait ressembler ce monde.
Sans doute image-t-il un monde parfait comme un monde peuplé uniquement de gens comme lui ?
Pablo75, je vous signale une coquille dans le poème d’E. Dickinson
Le texte exact :
and then – if it should be
the will of its Inquisitor
(et non :
and then – if it should be
the will of it’s Inquisitor)
L’erreur figure sans doute sur le site si vous avez fait un copier-coller.
Quoi qu’il en soit, il faut distinguer
« its », adjectif possessif (s’il avait été question d’un homme & non d’un cœur on aurait eu « his Inquisitor », d’une femme : « her Inquisitor », qui eux ne prêtent pas à confusion)
et « it’s » = it is, « c’est ».
pour ceux qui l’ont loupé, à écouter et ré écouter, même si c’est assez différent du reste.
vous aimez Sorrentino christiane ?
hamlet,
je ne connais qu’un film de lui « La grande bellezza », la comédie du néant… que j’ai passionnément aimé. J’aime la façon dont il dissèque ses personnages. J’aime son univers très perceptible à travers la méditation du héros, Toni Servillo qui est vraiment extraordinaire dans ce film, dans le rôle de ce grand mondain mélancolique, dandy cynique et désabusé qui cache son désarroi dans des éclats de rire, Jep Gambardella. Quelle lucidité… et Rome de Nuit, divinement filmée. Mon idéal d’homme, blasé, ironique, sensible, intelligent, tout fait de mélancolie. Il doit être bon de l’aimer et d’être aimé de lui dans une vie rêvée !
Le film commence par une phrase: « il y a la réalité, mais tout est inventé aussi. L’invention est nécessaire au cinéma, justement pour atteindre la vérité. »
Un peu comme ici…
PS : je n’ai rien compris à cette histoire de tomate dans votre vidéo…
« c’est là tout le mystère de notre humanité, mais vous le savez puisque vous avez lu Törless de Musil, n’est-il pas ? »
Oui, hamlet.
J’aime le matin quand un jour nouveau s’annonce avec tous ses possibles. On laisse le théâtre de la veille, portes fermées et on marche au gré du hasard…
christiane, oui le jour nouveau avec tous les possibles, des possibles qui seront sources de connaissances pour Törless, connaissance du monde et connaissance de soi.
Musil avait fait sa thèse sur Ernst Mach, il a été marqué par son livre « connaissance et erreur » où Mach explique qu’il existe trois sources à la connaissance celle qui vient du « soi », celle qu viennent du monde extérieur et une troisième d’une forme de réminiscence (conniaasance préétablie ou prééxistante).
faut toujours avoir à l’esprit qu’avant d’être poète ou écrivain Musil est un scientifique, un ingénieur, dans Törless il choisit la casquette du philosophe.
surtout les deux premiers éléments qui l’intéressent dans Torless : ce qui provient de soi-même et ce qui provient du monde extérieur, il montre qu’en permanence les deux s’entrechoquent du fait de leur incompatibilité essentielle, cf les passages sur Kant ou sur les nombre magiques : rien en soi permet de s’accomoder de ces connaissance. Musil y reviendra dans l’hsq avec la lecture comme un violence faite à soi-même du fait de notre résistance face à l’entrée de ces éléments non attendus.
Sinon ce Sorrentino n’est pas celui du film, lui c’est un poète et écrivain new yorkais.
l’histoire de la tomate ? en fait dans le frigo il y a une tomate entière et une demi tomate dans un cellophane.
le mari pense qu’il vaut mieux couper la moitiè de la tomate fraiche et utiliser la vieille demi tomate pour compléter.
alors que sa femme trouve que c’est stupide, pour elle il vaut mieux utiliser la tomate entière et laisser l’autre demi tomate dans son papier.
les deux croient penser de la façon la plus logique et rationnelle, et cette rationalité insupporte l’autre façon de penser : deux rationnalités qui s’opposent, ça arrive parfois.
chez Kafka aussi on retrouve cette relation violente à la lecture.
c’est logique, parce que le monde est violent, par exemple le livre dont parle passou parle de la guerre, et comme la guerre est une chose violent que l’on refuse il ne serait pas logique ou normal de prendre plaisr à lire un livre qui parle de la guerre, je veux dire en soi ce serait une absurdité, une anomalie, à moins d’opérer un découpage à un endroit, je ne sais pas vraiment quel endroit, mais il faut bien qu’il y en ait un quand on temps dire :
– j’ai édoé ce livre
– ah bon ? de quoi parle-t-il ?
– de la guerre.
il y a forcément une couille quelque part, je crois que Musil et d’autres ont essayé de voir d’où venait cette couille.
Pourquoi le roman populaire de Lemaître serait-il une imposture de rentrée et accuser la rdl d’en faire la promo ? En quoi par contraste, le copié-collé des morceaux choisis de M. Bloch devraient-ils suffire à justifier de ne pas lire ce roman ? TSPCSi Lemaître devait être comparé à quelque chose d’autre qu’à lui-même, et ne devrait pas être admis et reconnu comme parfaitement documenté par les innombrables historiens de l’année 40, ce qui lui aurait permis produire qq chose de renouvelé de de parfaitement original sur l’époque.
A moins d’imaginer que la flemme de lire un bon roman « popu » n’est guère plus que la classique réaction triviale de tous les vernissés de « la culture » auto persuadés d’être les seuls exemptés de leur destin d’insondable raté.es.
la description d’un plaisir simple à partager sera évidemment toujours plus difficile que l’éructation gratuitement narcissique du venin quotidien.
Bien entendu les moralistes n’ont jamais fait dans la nuance… et on peut voir cela comme une qualité. Mais bien relative car il faut plus de talent dans l’invective, le trait d’humour, ou saillie sarcastique, ou la tuerie.
Mais il faut partir à Strasbourg demain matin.
nous sommes tous un peu antisémite, dear Marie Sasseur, en fonction de la capacité du salon, bien sûr.
Pas accord. Écrivez en votre nom pour ce genre de position, ayez au moins cette élégance
A ce tarif pourquoi pas faire de nous des fachos ou tout ce qui vous viendrait
Votre refrain gilets jaunes est lassant, vous avez du fric, vous êtes cultivé, soit et vous êtes loin de leurs réalités .
Nous aurons compris, ce qui ce cache sous votre insistance aussi.
se.
Clash
Climax rag :
dear B, le prestigieux blog à passou semble avoir perdu toutes ses élégances frivoles qui donnaient le sel de la littérature.
devenu aussi sexy qu’une réunion cfdt.
un seul rappel plus bas, tasty, sur Montherlant (et Törless) pour celles et ceux qui en gardent le goût.
Rag, Mama, Rag
https://www.youtube.com/watch?v=zdIdGoyzoxQ
et alii dit: à
“Emmanuel Macron effectue une visite d’état en Israël. Alors qu’il est à Jérusalem, il meurt d’une crise cardiaque.
Les israéliens disent aux diplomates Français qui l’accompagnent :
Vous pouvez le rapatrier chez vous pour 50 000 € ou vous pouvez l’enterrer ici pour 100 €
Les diplomates Français en discutent en aparté pendant quelques minutes.
Ils répondent aux Israéliens qu’ils veulent rapatrier Emmanuel à la maison.
Les Israéliens surpris questionnent :
-«Pourquoi voulez-vous dépenser 50 000€ pour le rapatrier alors qu’avec seulement 100 € il pourrait être enterré ici en Terre Sainte ?»
Les diplomates français répondent :
-«Jadis, un homme est mort ici, a été enterré ici, et trois jours plus tard, il est ressuscité ! Nous ne pouvons pas prendre un tel risque !»
Trop bon. Merci.
La demi tomate, on rajoute une échalote et on fait une sauce.
La tomate entière on la coupe en tranches, on met une cuillère de maïs trois olives noires, feya, concombre oignon rouge et on fait une salade grecque, huile d’olive, sel, prof, poivre.
Christiane
Je pense à vous.
Mon idéal d’un homme n’est pas blasé. Il est doux et sensible. Bourru. Un marin, attaché collé serré à la mer, mais qui aime le port. Oui. Pas hyper poilu. Je l’ai revu hier, j’ai attrapé peur.
le 23/01/2020 à 03:59
Je me fous totalement des acteurs.
Interprètes, marionnettes.
Seuls les textes me passionnent et ceux qui les int écrits.
Les sources vives.
Je ne dors pas.
Les ont
La feta
Le maïs pour la couleur. Pas en Grèce. Le remplacer par quatres fèves jaunes, pour le jaune.
Les acteurs sont mortels.
Les textes sont immortels.
Je ne m’intéresse qu’à ce qui est immortel.
immarcescible.
L’amour.
Jeudi 23 janvier 2020, 4h58
Cet abruti de Gigi souhaite « une charte » de blog pour ordonner l’agora passoulinienne : ce type ne comprend rien à rien.
« Peuchère… ! y me fait de la peine, ce fada, y m’escagasse ! »….comme on dit à Marseille
Pour saluer Terry Jones, le diplômé du Monty Python Flying Circus.
Repose en paix, camarade ! On ne t’oubliera pas…
Pour en finir avec les guerres, je n’ai pas besoin du travail littéraire de monsieur Lemaitre pour me délecter des jolies fioritures qui servent de décor à ses historiettes !
Sur ce sujet épouvantable, incroyable, atroce, je préfère largement ce que j’ai lu de Bloch et d’autres gens plus sobres. Bref, il ne me plaira pas de lire les aventures de mademoiselle Bécassine chez monsieur Foutriquet Hitler…
Pas d’achat en vue !
@Pourquoi le roman populaire de Lemaître serait-il une imposture de rentrée et accuser la rdl d’en faire la promo ?
Parce qu’en ces temps de macronnisme ambiant, « disruptant », clivant et violent, même un roman »popu » sert de tribune pour les « moins que rien » et la promo comme du dis est illustrée par un photo schleuh.
Pourquoi lire ce roman opportuniste de lutte ouvrière, plutôt qu’aller faire un tour en Bicyclette bleue, ça c’est une bonne question.
Phil dit: à
dear B, le prestigieux blog à passou semble avoir perdu toutes ses élégances frivoles qui donnaient le sel de la littérature.
devenu aussi sexy qu’une réunion cfdt.
Les enjeux sociaux défendus dans ces cadres ne prétendent à aucune forme littéraire. Tout le monde n’évolue pas à l’abri ou planqué en ayant bénéficié d’un départ dans la vie digne d’une fusée Ariane.
La frivolité.
Des nouvelles de Gaby.
Entretenu , logé par la ville de Paris et allocataire d’une obole publique, comme ceux qui coûtent un pognon de dingue les gens qui ne sont rien, selon la novlangue macronnisee.
gaby le sérial prédateur en rut, le pedocrilinel recherché par toute la police du 36, le chasseur du Luco, le boute- en-train de Saint Germain, mene grand train, chez mes cousins qui ont un goût inné de la dolce vita.
« Paris Match a enquêté en France et en Italie et a retrouvé sa trace sur la Riviera, au bord de la Méditerranée dans un quatre-étoile où il a ses habitudes depuis plus de dix ans. Il y séjourne depuis le début du mois de janvier et retournera en France au début du mois de février. Il devrait alors être convoqué par les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes. Le conseil de Gabriel Matzneff, Emmanuel Pierrat, n’a pas souhaité répondre à nos questions. »
L’Archange Gabriel au Vit Brillonnant est l’un des nôtres : un bon à rien !
Comme dirait Malraux : « Entre ici, Gabriel, avec ton terrible cortège ! »
(… d’enfantelets sodomisés, de gamines abusées, de délurées suceuses, de pauvres gosses exploités par ta charogne ! Connais l’Enfer maintenant, Gabriel, toi qui a connu les Paradis éperdus !…)
[The Ultimate Guide To Mixing Vocals :
https://talkinmusic.com/mixing-vocals/ ]
Jeudi 23. 7.44
[« An Illustrated Celebration of the Little-Known Mothers, Brothers, Friends, Wives, and Other Unsung Champions Behind Geniuses » :
https://www.brainpickings.org/2014/10/22/who-what-when-rothman-book/ ]
Marie, je défends tout comme vous semblez le faire le combat contre les abus et autres violences envers les enfants de tous âges. Toutefois Matzneff bien qu’il soit révélateur de l’indulgence dont certains individus du beau monde bénéficie n’est qu’une vieille marotte moralement condamnable cuisiné opportunément laissant apparaître des errances morales de classe assez désopilantes . Quelle indigence morale à soutenir ou défendre qu’il soit encore possible d’admettre que des ados de 14, 15, 16 ans… ait été pour ainsi dire utilisés par tous les bouts et trous pour satisfaire les besoins sexuels déviants d’un adulte. Que ces gens qui expliquent en resituant le tout dans un contexte reconnaissent l’erreur de leurs aînés ou de ce courant de pensée serait juste à défaut d’être justice puisqu’il y a prescription tandis que d’autres affiliés vraisemblablement au syndicat de la pédophilie ou de la pédo-pornographie ne sont pas inquiétés ,faute de moyens suffisants ou sous couvert d’une position sociale en surplomb protectrice et continuent d’agir dans l’impunité et l’hypocrisie la plus totale. Il est vrai qu’epingler GM à grand renfort médiatique veut signifier la fin de ce genre de privilèges , personnellement je n’y crois pas. Il reste assez difficile de se faire entendre et comprendre en tant que victime et ou abusé . Les preuves difficiles à fournir. Elles dépendent , je pense, du travail mené auprès de l’enfant qui parlera ou non de ce qui lui est arrivé et qui s’exprime sans que en l’absence de constat médical ( perte de l’hymnen pour les petites filles, blessures génitales s’il y en a …) l’abus soit de façon tangible etabli.
Pas du tout, comme dit Jojo la camionneuse, c’est de la litteraturr.
Tout le reste, c’est de la poésie. lol.
Moi j’ai hâte de voir, dans le prochain épisode des feux de l’amour, les retrouvailles de Vanessa et Gaby l’horrifique.
Qu’est-ce qui vous fait dire que la photo du haut a été prise par un soldat allemand ?
« un soldat allemand ? »
Je n’ai pas écrit cela, pas du genre a faire copain copine avec les schleuhs.
Relisez mes commentaires… et le lien donné.
Beau délire sur la ligne de fuite, soit dit en passant…
@Janssen J-J dit: « Pourquoi le roman populaire de Lemaître serait-il une imposture de rentrée et accuser la rdl d’en faire la promo ? […] »
Encore une fois, JJJ, je salue votre solide bon sens. S’il fallait bannir tous les romans, tous les films, toutes les pièces de théâtre, toute la poésie créées sur fond d’une de ces deux guerres, de l’entre-deux-guerres, d’autres guerres, il ne resterait pas grand chose (même pas L’HSQ !) dans les bibliothèques et les librairies
Certaine commentatrice (ni plus, ni moins) prise dans le tourbillon de son plaisir de s’opposer, de contredire nous sert des tartines de pages d’un historien, confondant création romanesque et Histoire. Elle nous a déjà jouer cette carte et toujours par des liens.
Je n’ai pas eu l’impression de lire des « romans de guerre » en m’avançant dans la lecture de ces deux derniers romans : Tu seras un homme, mon fils de Pierre Assouline et Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre.
C’est plutôt l’Histoire qui a enfanté ces fictions autour de personnages réels (P.A.) autour de personnages fictifs mais crédibles (P.L.).
Dans l’un, les liens complexes d’un père et de son fils et la mort qui met fin à un dialogue difficile et une tendresse certaine. Dans l’autre, des personnages réagissant à la pression de leur famille ou de la société ou de la guerre par l’émancipation, les coups d’éclats, la fuite ; la recherche d’un passé perdu faussant les identités ; la mort, celle de certains personnages, celle réelle évoquée avec précision dans cet entre-deux-guerres ; cette étude très fine aussi des réactions de la population où se côtoie lâcheté et courage.
Ces romans, par l’accompagnement des personnages qui s’y meuvent, m’entraînent pas seulement à comprendre leurs métamorphoses, à s’en étonner mais aussi, toujours à répondre à une question : qu’aurais-je fait à leur place ?
Suivre, cette jeune femme Louise dans le troisième tome de la trilogie de P.lemaitre ou Louis Lambert dans cette plongée d’un passé réel, place la lectrice que je suis, entre imaginaire et réel dans les questions et les actes de ces personnages jusqu’à mes questions sur la vie et la lecture.
Merci de votre réaction.
Après relecture : créés – joué – côtoient – m’en étonner
Je suis très fière de moi, sur ce fil de commentaires.
Je tenais à le préciser. Ce sera plus tout le temps comme ça. J’ai une ligne de démarcation à franchir.
Dans ce commentarium devenu d’un sinistre absolument abject, depuis le départ des meilleurs, il faut être économe.
A bientôt Passou je compte sur vous, pour un p’tit billet sur le Vaudou, heu le Vaudois.
je suis fière de moi
saprée Sasseur, Proud of her joue la thaumaturge du prestigieux blog à passou. retournons à nos écrouelles.
0 PROPOS DE LA PHOTO que j’ai montrée à une femme de l’univers médical, elle m’a dit qu’elle voyait au premier plan une enfant avec un cerveau anormalement développé
@ Chaloux
« Mais à la longue, quand on l’écoute beaucoup, Sibelius n’est-il pas un peu déprimant? »
Il y a de tout dans la musique de Sibelius (l’édition de BIS fait 53 cds). Ce que je préfère de lui c’est la force mystérieuse de sa musique et le mélange qu’il fait parfois de « mélancolie » et de « puissance », comme par exemple dans le 3ème et 4ème mouvement de sa Deuxième symphonie (qui s’enchaînent) – ici joués par cette fabuleuse machine à produire de la musique qu’est le Wiener Philharmoniker, dirigé par un Leonard Bernstein très excité (gros bruit à 3min22 de ses pieds en sautant sur l’estrade) et très ému (au bord des larmes) dans les passages les plus lyriques et à la fin:
Jean Sibelius – Symphony No. 2 in D Major Op. 43 (1902), Mvt. 3 and 4
https://www.youtube.com/watch?v=jY6b1DdSCwk
(En disque le son de ce concert est bien meilleur que sur youtube).
« Ce sera plus tout le temps comme ça »
C’était particulièrement nul, comme d’hab !
« pas du genre a faire copain copine avec les schleuhs. »
Marie Sasseur fait de la résistance, avec 80 ans de retard !
Cette guérilla justifiée contre ce Lemaitre sur le blog de Pierre Assouline, favorise l’exode des gens de qualité : pourquoi pas ? …Je brûle d’en faire autant si ça continue à dégénérer gnagnagna à cette vitesse.
On ne va pas comparer des gens sérieux, même dans leur différence collabo/résistant, Rebatet, Bloch, et d’autres, à ce petit faiseur de Lemaitre !!!
Où on va, là ? Où on va ?…
La photographie de guerre allemande est dans « Signal ». Zucca en fit les frais sur ce blog. Rien à voir avec les déguenillés de l’illustration, sortis de « la vache et le prisonnier » colorisé.
@ Chaloux
« Sais-tu ce qu’il y a d’intéressant à lire sur Sibélius? »
À part le monumental (presque 1200 pages) « Sibelius » de Marc Vignal dans la célèbre collection de compositeurs de Fayard, je ne connais que le livre de Jean-Luc Caron dans la collection dédiée à la musique d’Actes Sud, décevant parce que très sommaire (mais peut-être pour quelqu’un qui ne sait absolument rien de Sibelius il pourrait être une bonne introduction) et le petit livre, mais cette fois extrêmement intéressant, « Écouter Sibelius » (Buchet-Chastel, 2017 – 134 pages, 13 € – 4 € chez Gilda) du compositeur Eric Tanguy. Ce sont des excellents commentaires à sa musique divisés en 9 chapitres, chacun dédié à une oeuvre (Kullervo, Karelia, la 5e symphonie, le quatuor Voces intimae, le concerto pour violon, etc).
« Présentation de l’éditeur
Cet ouvrage que le compositeur Eric Tanguy consacre à Sibelius évoque sa musique et l’amour qu’il lui porte. Il a pour cela choisi de parler de neuf oeuvres emblématiques, qui sont autant de jalons dans la vie créatrice du musicien finlandais, du jaillissement de Kullervo à la pièce funèbre Surusoitto. Neuf oeuvres qui sont autant de fenêtres ouvertes sur un univers uniment onirique, romantique et visionnaire. A travers ce parcours personnel, alternant les genres musicaux, le lecteur entre dans l’intelligence de l’art de Sibelius, au coeur
même de cette intimité si particulière qui lie un compositeur à un autre. »
Sibelius – 6 Impromptus, Op. 5: Impromptu V – Leif Ove Andsnes
https://www.youtube.com/watch?v=RWJJkYm_66E
@ Chaloux
Si j’étais toi, je m’intéresserai à l’oeuvre pour piano de Sibelius, dans laquelle on trouve de très belles pièces:
Sibelius – Piece for Piano No 2, Op 76 – Denis Matsuev
https://www.youtube.com/watch?v=4uCZVylRS7M
l’avorton de JC Justin Crétin n’a pas lu Lemaître mais il en parle… comme le font les andouilles
« ce commentarium devenu d’un sinistre absolument abject »
Marie Sasseur dit
Et si tu déguerpissais pour qu’il perde 2/3 de son sinistre et 3/4 de son abjection, tout en conservant 100 % de son intérêt?
« Arturo Perez-Reverte a été l’écrivain le plus en Espagne en 2019 »
Tu en dis quoi, Pablo75 ?
Luchienne en chaleur WWII !
Allons ! pourquoi faudrait il lire une trilogie merdique signée Lemaitre insoumis ? Il faudrait être con pour dépenser de l’argent et du temps alors que les historiens peuvent être infiniment plus intéressants pour comprendre ce réel, et la famille, où il y a eu des morts, pour se souvenir ?
Quelle chienne tu fais, stupide animal….!
Belle lucidité, amère, B., dans votre commentaire :
« […] tandis que d’autres […] ne sont pas inquiétés ,faute de moyens suffisants ou sous couvert d’une position sociale en surplomb protectrice et continuent d’agir dans l’impunité et l’hypocrisie la plus totale. Il est vrai qu’épingler GM à grand renfort médiatique veut signifier la fin de ce genre de privilèges, personnellement je n’y crois pas. Il reste assez difficile de se faire entendre et comprendre en tant que victime. Les preuves difficiles à fournir. Elles dépendent, je pense, du travail mené auprès de l’enfant qui parlera ou non de ce qui lui est arrivé […]. »
Oui, parler avec les enfants en amont et ne pas désespérer de la justice.
Je réécoutais les dialogues de la malicieuse fée des lilas (si justement interprétée par Delphine Seyrig) avec Peau d’Âne (Catherine Deneuve), éprouvant tant de malaise face à l’insistance de son père, troublée et prête à céder, dans le film musical, pop et poétique de Jacques Demy (1970).
Quelle audace bienvenue quand la fée lui apprend à distinguer les amours dans une mise en garde et un refus de l’inceste. « Mon enfant, on n’épouse jamais ses parents… « .
Adaptation intemporelle du conte de Perrault qui ne s’adressait pas aux enfants. Un vieux père amoureux de sa fille… qui fera en sorte de ne plus être attirante… et fuira pour se protéger.
Un film à décoder par des grands enfants… Demy est ici un moraliste sur fond de pulsion interdite dans ce conte obscur et cruel qui évoque bien le tabou de l’inceste, sans dénaturer le conte de Perrault.
« Oui, parler avec les enfants en amont et ne pas désespérer de la justice. » (Christiane)
Méconnaissance absolue de la hiérarchie « élitiste » totalement à l’abri de la justice française grâce à son « savoir-faire », horde intelligente et domestiquée.
Réveille toi, Christiane !
Harry n’a heureusement plus le droit de porter son titre d’altesse royale.
J’aurais été la reine, je lui aurais enlevé également son duché puisqu’il s’en bast les couilles.
Dédé cause Sucesex, des vapeurs pour Sasseur
Todd
nouveau livre
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-france-au-bord-de-limplosion-sociale-emmanuel-todd-est-lin
Todd fait son Alexandre Adler, finira pas bien, les omni re scibili (c’est du latin) passent illico à la trappe, trop de nesquick au petit-déjeuner sans doute. toujours pas de nouvelles de Minc ?
Bérénice, avez-bous peur du coronavirus chinois ? Moi non. Dans le pire des cas il pourrait décimer l’humanité, ce qui ne serait peut-être pas si mal. Il faut voir le bon côté des choses.
Reine !
Sacré Dédé….
Cet Harry est une anomalie royale : qu’il meure, royalement.
LE LIVRE DE Todd
Les luttes de classes en France au XXIe siècle
Emmanuel Todd
Seuil, 2020
J’ai confiance dans mon pays !
(Cependant, pour ne rien vous cacher, je viens de signer un contrat conséquent qui va mettre ma résidence au goût du jour : redoutes, remparts, fossés, grillages électrifiés, nids de mitrailleuses légères, tunnel de fuite, bunker de survie tout équipé, caméras.)
On n’est jamais trop prudent. Révolutionnaire comme Lemaitre, certes, mais en deçà des remparts.
Il n’y a pas de règle précise pour la salade grecque mais des innombrables que j’ai pu manger en Grèce, aucune n’intégrait de maïs, et l’oignon n’y était jamais rouge. Souvent un peu de poivron. L’important c’est de bonnes tomates et concombre, d’été et de plein air, de bonnes olives, de la bonne huile, sel, origan, pain, fêta si on veut et évidemment pas de vinaigre. Kali orexi.
Cela posé en dernière partie de cours, Philippe Descola introduit après les figures tutélaire des Tylor et Fraser, la critique de Frantz Boas face au « comparatisme triomphant et omnivore de l’anthropologie naissante, marquée « pour l’essentiel du sceau de l’évolutionnisme. Remettant en question l’aspect conjoncturel de l’histoire dans ce modèle, Frantz Boas a proposé « par contraste, indique Philippe Descola une « approche historique authentique »,qui consiste « à comprendre les causes historiques conduisant à la formation des coutumes en étudiant ces coutumes dans leur rapport à la culture totale de la tribu qui les pratique ».
Nous gagnons le Collège de France le 13 février 2019 pour le cours de Philippe Descola, aujourd’hui « la naissance de l’anthropologie sociale et culturelle »
Pour prolonger :
Philippe Descola a récemment publié Une écologie des relations aux editons du CNRS et sa monographie La nature domestique : symbolisme et praxis dans l’écologie des Achuar fait l’objet d’une nouvelle publication aux Editions de la Maison des sciences de l’homme (MSH).
58 MIN Qu’est-ce que comparer? (3/9) La naissance de l’anthropologie sociale et culturelle
pour claudio
Qu’est-ce qui s’est jouée dans la célèbre formule à propos de la vie des Bororos, « Nous sommes des perroquets aras »?
58 MIN Qu’est-ce que comparer? (3/9) La naissance de l’anthropologie sociale et culturelle
« ce commentarium devenu d’un sinistre absolument abject
Pareil. Plus envie d y descendre, vu le niveau. La lecture de l article de Pierre Assouline suffit. Lui ne demerite pas.
Pierre Lemaitre, bon ecrivain ‘populaire’. Tbeau compliment.
Plutot un scenariste de talent que ses engagements personnels honorent. or,est-ce la question ? La litterature patit des confusions entretenues.
Cela se ressent en classe.les prix font moins envie, perte de credibilite des medias, etc.
JiCé,
je n’évoque pas ces pauvres gosses envoyés à la prostitution par leurs familles pour des raisons… économiques. je parle de ce que j’ai vu dans les écoles. Sais-tu que l’inceste se passe souvent dans la famille ?
J’ai écouté une fillette de 11 ans nous dire, après que son père ait été envoyé en prison, – Je ne savais pas que c’était interdit comme me l’a dit la doctoresse. Papa avait dit que c’était normal puisque maman était morte, que je devais la remplacer mais ne le dire à personne.
C’est elle qui avait déclenché l’enquête sans le vouloir, se rendant seule un matin au centre de PMI parce que « ça la brûlait au pipi »…
Et là, c’est un cas parmi tant d’autres.
Elle n’avait rien dit ni à ses amies (elle était plutôt solitaire), ni à ses instits. c’était une bonne élève qui semblait un peu fatiguée. Elle disait regarder la télé très tard…
Dommage que ce film, elle ne l’ait pas vu et qu’on n’en ai pas parlé avec elle.
DHH il y a peu évoquait fort justement les contes.
Dans les écoles et dans la société (télé) des conseils sont donnés aux enfants quant à la protection auxquels ils ont droit (n° de téléphone), à la parole à laquelle ils ont droit si un adulte leur fait subir des gestes qui les gênent, qui les blessent. Les choses changent progressivement mais il y a parfois des mutismes exigés par ceux qui devraient les protéger (parents) pour éviter le scandale.
Quant à la pédophilie hors de la famille (église ou autres prédateurs) c’est bien sûr un crime à dénoncer, à juger, et pas mal de pervers à emprisonner, à soigner.
Jazzi dit: à
« Arturo Perez-Reverte a été l’écrivain le plus en Espagne en 2019 »
Là, on peut y ajouter le qualificatif que l’on veut!;)
« Arturo Perez-Reverte a été l’écrivain le plus en Espagne en 2019 »
Jazzi dit
Le plus quoi?
« ce commentarium devenu d’un sinistre absolument abject »
Pareil. Plus envie d y descendre, vu le niveau.
Marie Helene S dit
Et elle y descend au lieu de s’absenter directement, montrant le contraire de ce qu’elle dit…
‘Fleurir Isaac, l’ancêtre de Dhh’.
Chez nous on met plutôt une pierre; pas grave, belle intention.
Dégringolade, hors chronique. Les chacals profitent qu’Assouline est en promo pour monopoliser les colonnes. ‘Dégueulasser’ est mieux dit.
oui christiane, beaucoup de pervers à enfermer, dont votre ami, l’avorton JC, ce Justin Crétin qui se vante « d’enculer à sec »,
espèce de malade grave
Belle découverte, hamlet, que celle de l’existence et des écrits de Gilbert Sorrentino. MERCI.
Je lis dans un extrait du l’essai de Marie-Christine Agosto (PUF) :
« On entre dans l’œuvre de Sorrentino comme on visiterait une structure architecturale cubo-futuriste, une «dentelle d’acier». Il s’agit de curieux romans, construits sur des lignes, des rythmes et des formes, où quasiment rien ne vient répondre à l’amateur de «tranches de vie», où les intrigues se laissent à peine percevoir, où les innombrables personnages ne sont que des porte-voix. Si, dans ces armatures imparables, la chair semble souvent absente, c’est que Sorrentino s’intéresse peu à la psychologie et aux comportements. Le corps du texte pèse d’un autre poids, traversé des désirs obsédants qu’insuffle l’énergie de la parole et du verbe. Les deux premiers chapitres de cette étude présenteront ces étranges romans où le tempo des récits est modulé par le travail de la langue et du style.
Le mot, la lettre, et jusqu’à la moindre trace graphique supplantent en effet chez lui le thème, l’idée, le concept. Sa création se fonde sur deux principes : le premier est que la préoccupation de l’écrivain, en tant qu’artiste, est de produire de l’art ; le second, que l’artiste ne travaille pas avec des idées mais avec des mots. Façonnant, modelant, ciselant son matériau, Sorrentino manufacture les éléments langagiers et les formes romanesques pour en faire ressortir et en souligner toutes les ressources et les résonances. La confection du roman produit, de façon presque mécanique, le sens du beau, de sorte que, chez lui, l’art se donne ostensiblement comme artefact et affiche ses artifices. Une part certaine de jeu et de défi accompagne cette démarche. Toutefois, l’œuvre n’est pas dépourvue d’idées ni de message. »
Ça me donne envie de découvrir ses romans. Lequel me conseillerez-vous ?
JC = Jean Culassek, Lucienne ?
Absent ou présent, les commentateurs ne se sont jamais gênés sur la RDL, Dubruel. Et c’est tout à l’honneur de Passou !
@Lucienne dit: « oui christiane, beaucoup de pervers à enfermer, dont votre ami, l’avorton JC, ce Justin Crétin qui se vante «d’enculer à sec», espèce de malade grave. »
Franchement, Lucienne, pensez-vous que j’approuve de tels propos ? Mais parfois dans ses commentaires chaotiques, choquants, se glisse une question à relever. Ce que j’ai fait.
Par ailleurs j’ai écrit précédemment de ces fils de commentaires sur la rdl, répondant à JJJ à propos de la charte des commentaires sur les blogs : « C’est vivant, violent, imprévisible comme la vie et même quand les haines et intolérances les plus violentes s’y déversent, il reste en chacune des personnes qui s’expriment ici une certitude : dans la vraie vie, loin de ces jeux dangereux, déstabilisants, il y a une place pour la vraie découverte de l’autre. Découverte qui certainement ne se fera jamais. Même le hasard d’une rencontre n’affiche pas forcément une habitude de fréquenter tel ou tel blog sous un ou plusieurs pseudos. Mais c’est une porte qui existe quelque part.
Et si malgré tous ses défauts cet espace de commentaires survit sans date, sans heure c’est qu’il est utile sous cette forme. C’est peut-être le seul lieu où certains peuvent ôter leur masque social et s’essayer à la cruauté, à la vulgarité, à l’insouciance, à la colère, à la rage. Une sorte d’éclosion interdite du fond de l’exil où chacun se tapit, seul devant son clavier. »
Le plus lu Pablo75.
A tort ou à raison, telle était ma question à toi adressée ?
@ Jazzi
Pérez-Reverte est l’écrivain le plus lu en Espagne en 2019… avec Rajoy !!
« Arturo Pérez-Reverte y Mariano Rajoy, los más leídos en 2019 en España ».
https://www.elconfidencial.com/cultura/2020-01-22/escritores-lectura-libros-2019_2423216/Voilà, tout est dit.
En réalité il n’est pas l’auteur le plus lu, mais le plus vendu. Acheter un livre n’est pas le lire (surtout que beaucoup de livres s’achètent pour offrir). Et en plus, comment pourrait-on savoir qu’on le lit plus que Lorca, par exemple? Rien qu’à l’école certains auteurs classiques sont bien plus lus que les auteurs actuels qui vendent le plus.
En tout cas, moi je n’ai aucun livre de lui et n’ai lu que 2 ou 3 de ses articles. Pour moi ce n’est qu’un journaliste sans grand intérêt.
https://www.elconfidencial.com/cultura/2020-01-22/escritores-lectura-libros-2019_2423216/
Voilà, tout est dit.
des témoignages d’enfants incestés en famille avec une pétition
http://inceste-viol-protegeons-les-enfants.psychologies.com/les-temoignages/
« ha vendido más de 62.000 ejemplares de ‘Una España mejor' »
C’est rien en comparaison de Vanessa Springora, qui en est à 85 000 exemplaires pour « Le Consentement » !
Jazzi, ne me fais pas marrer. Les commentateurs ‘se sont pas gênés’, tu en parles comme si on était dans un temple d’intelligence et de débat critique. Parce que tu crois que la logorrhée ici est à la hauteur des articles ? 3 fois sur 4 de la bouillie salissante.
à Twit vitesse, ‘Didier Decoin succède à B.P à l’académie Goncourt’.
Encore un qui s’est pris les pieds dans le tapis.
Les étudiants en khâgne n’ont pas du tout aimé la sortie ‘deux femmes, ça serait bien’ qui sonnait en lot de consolation et ‘il faut qu’elle soit connue, pas besoin d’une écrivaine de labo’.
Les profs encore moins. Pas ‘une autrice de labo’, ça veut dire quoi ?
Après la foire d’empoigne dans le métro et à la gare, on arrive crevés pour avoir quoi à défendre ?
Decoin n’a pas compris qu’en dehors du cercle germano-pratin, si son père n’avait pas été cinéaste, personne ne connaîtrait son nom à lui ! C’est malin d’avoir proposé à Leila Slimani !? Haaaa je sais,au Goncourt ils vont nous expliquer ,à moi & aux autres, que nous ne sommes que des petits profs à la Lambert qui pètent plus haut que leur cul; parmi nous on l’appelle la Rachida Dati littéraire.Opportunisme et oeuvre slim; style zéro & maxi réseau. Le contraire serait mieux non?Impression que depuis que Despentes est partie, ça part en vrille !
Les élèves ont peur qu’on se retrouve avec un vieux tromblon, ou pire, une auteure fabriquée par le Paris briscard roublard, des darrieusecq ou NDiaye gonflées par la presse institutionnelle,tombées du piédestal après s’être goinfrées de subventions pour pas grand-chose !
ennuyeux à dire, je n’aime pas Angot mais elle au moins ne fait pas bébé éprouvette montée en neige par Gallimard. Decoin et lui sont copains voileux, qu’ils fassent des régates & respectent les profs au lieu de les plonger de facto dans l’opprobre avec des choix débiles.
Une ‘écrivaine connue’, pas une ‘autrice de labo’ on croit rêver!! Ils ont qu’à demander à Amélie,la schtroumphette meilleure amie de Busnel est un vrai personnage de bd populaire .Ou Catherine Pancol, l’ex de Lescure. Sinon, il y a encore Josée Dayan, des adaptations tivi ou cinéma garanties, ou Faustine Bollaert, la femme à Maxime Chattam.
Passou fait sa promo mais a-t-il eu des articles dans la presse ?
Même ici, ceux, celles qui l’ont lu, n’en ont pas vraiment fait une critique sérieuse, complète, précise et détaillée ? Juste quelques « j’ai aimé », mais on ne sait pas exactement pourquoi…
« un temple d’intelligence et de débat critique »
Trop ennuyeux, Dubruel, ça c’est bon pour France-cul !
Ici, ça détricote et c’est plus amusant. Vois comme la proposition de redéfinition d’une charte à l’usage des commentateurs a été accueillie, même par Christiane !
tu en parles comme si on était dans un temple d’intelligence et de débat critique. Parce que tu crois que la logorrhée ici est à la hauteur des articles ? 3 fois sur 4 de la bouillie salissante.
Dubruel dit
Et pour nous le prouver tu accompagnes ta remarque d’un texte qui n’est qu’un pot-au-feu d’opinions de boeuf de comptoir…
« Ou Catherine Pancol, l’ex de Lescure. »
Elle aussi ! Après, avant, pendant Nathalie Baye ou Catherine Deneuve, Dubruel ?
C’est rien en comparaison de Vanessa Springora…
Jazzi dit:
Vendre 85 000 exemplaires d’un livre sur un scandale sexuel est beaucoup plus facile que vendre 62 000 d’un livre « écrit » par un type qui a un charisme de motte de beurre et qui, n’ayant jamais eu strictement rien à dire, décide de prouver une fois de plus, par écrit, le vide sidéral qui l’habite.
Dans les Flandres, oui, mais aussi dans les Ardennes, nos amis anglais, sous le commandement de l’incapable mais médiatiquement bien nommé Général French.
Certes, Pablo75, mais ceux qui ont acheté « Le Consentement » l’ont certainement lu et ne l’ont pas acheté pour l’offrir, mais pour eux !
Il faudrait ne pas oublier la donne ‘population totale’ : Espagne 47 millions ça. ; France 67 millions ca. — donc les 85 000 de la Française valent les 62 000 de l’Espagnol.
je n’ai pas remarqué que les échanges sur ce blog soient particulièrement amusants:une amie me racontait ce matin comment un chirurgien s’essaya à faire de l’humour sur une femme à laquelle il venait d’enlever un sein et que celle-ci n’avait pas trouvé la plaisanterie judicieuse (et lui avait retourné) je crois que ces tentations de moquerie si à la mode sont plus cruelles , et à bon compte que spirituelles; -et certai-e-s ne s’en privent pas avec les enfants –
la motte de beurre peut avoir un certain charisme, dear Pabloseventyfive. Ainsi était nommé le pain de sucre de Rio de Janeiro, où le fiston de Claudio de Bahia devrait bien poursuivre ses études plutôt que de revenir dans une France qui se brasilianise, pas seulement dans le bois de Boulogne.
Il ne faut pas comptabiliser en pays mais en langue, renato !
Et il me semble que l’espagnol est plus important que le français ?
Mais c’est exactement cela la France médiatique : Des fils de…, des filles de…, des femmes de…, des amis de…, des amants de…, des maîtresses de…, etc,.
Copinage, copinalité, copinalisme et népotisme.
Vive la République qui donne sa chance à tout le monde !!!
A défaut d’être le fils de, de qui es-tu l’amant, OZYMANDIAS ?
Espagnol : 534,3 millions de locuteurs dans le monde, 4e place, contre
Français : 279,8 millions et 6e place.
Ce soir je mange du maquereau.
Il s’agit d’auteurs plutôt ‘régionaux’, Jacques : peu ou pas connus hors des respectives frontières.
Denise Bombardier a ouvert le marché canadien à Vanessa Spingora, renato…
Jazzi,
Je suis l’amant de ma chère et tendre compagne depuis dix-huit ans. Deux enfants et du bonheur de vivre avec ceux qu’on aime.
Le bonheur est banal mais beaucoup de gens ne le savent pas.
puisque j’ai reparqué la passion de certain-e-s contributeurs-trices, je leur rappelle de ne pas oublier de participer:
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Christiane, c’est fait
Je viens de faire un songe terrible. Un ange exterminateur, très grand, entièrement noir et luisant, portant de grandes ailes griffues et montrant une face cruelle et malveillante.
Il sortait directement d’un souterrain du désert de Gobi, en communication directe avec les enfers terrestres, volait des heures et des heures durant la nuit noire, à la recherche d’une ville.
L’ayant trouvée il fondait dessus, touchait un animal en cage en proférant « Je suis le premier messager » puis retournait silencieusement dans sa demeure infernale.
Je rectifie, ma mémoire me fait défaut, il a proféré « Je suis le premier ange ». (et non pas « messager »).
D.
Arrête de fumer la moquette, on voit le carrelage… Comme dirait JiCé.
Je viens de faire un songe terrible. Un ange exterminateur, très grand, entièrement noir et luisant, portant de grandes ailes griffues et montrant une face cruelle et malveillante.
Il sortait directement d’un souterrain du désert de Gobi, en communication directe avec les enfers terrestres, volait des heures et des heures durant la nuit noire, à la recherche d’une ville.
L’ayant trouvée il fondait dessus, touchait un animal en cage en proférant « Je suis le premier ange. » puis retournait silencieusement dans sa demeure infernale.
ZEMMOUR / ONFRAY
Je connais Zemmour par cœur. J’ai entendu Onfray deux cents fois. Ils ont déjà dialogué plusieurs fois.
J’écoute en replay (gratuitement) « Zemmour et Naulleau » du mercredi 22 janvier. Le premier invité est Onfray. Il a écrit un livre sur les gilets jaunes. Naulleau a d’abord fait une analyse du livre. Zemmour a émis quelques réserves. Puis nous avons été gratifiés d’une longue tirade du philosophe normand sur les gilets jaunes ( qui résument le peuple !) qu’il oppose au «pouvoir maastrichtien ». Bluffé, avant que l’on passe à l’invitée suivante, Zemmour n’a pu que dire : « Cher Michel, je vous propose de reprendre ma place ! » Autre façon de dire : « Je souscris entièrement à vos propos. »
Eh bien, moi, je n ‘y souscris absolument pas. Ces jours-ci, je venais de citer un récent ouvrage de l’historien Pierre Vermeren professeur à la Sorbonne, intitulé : « Les Gilets jaunes,une jacquerie au XXIe siècle ». Va pour « jacquerie ». Mais, la question est :: L’approuve-t-on ? La soutient-on ? L’encourage-t-on ? Ou non. Sans être le moins du monde macroniste, je le redis, je suis totalement hostile à cette jacquerie, à ses procédés, à ses agissements, à ses agressions, à ses incendies, à sa confusion, à son n’importe-quoi. Onfray ne m’a pas bluffé, ne m’a pas convaincu, ne m’a pas enfumé.Non à l’émeute, non à la jacquerie, non à la chienlit !
Et vive la démocratie représentative ! Il n’y a pas mieux. Que ceux qui ne sont pas contents du macronisme, votent autrement les prochaines fois. Et – c’est d’actualité- d’abord aux municipales.
N’étant pas satisfait du macronisme, je ne voterai pas pour ceux qui s’en réclament ou qui se réclament de son allié principal : le MoDem.
Vous croyiez vraiment, Jacques, que, le cercle restreint des gens du métier bien à part, les vicissitudes de Vanessa Spingora et Gabriel Matzneff intéressent le public canadien ?
Examinant, sans a priori, les centres d’intérêt de mes compatriotes, j’angoisse, tant ils sont centres sans aucun intérêt.
Je veux bien angoisser une fois, mais pas deux !
hamlet,
je suis en train de lire l’essai de Marie-Christine Agosto Gilbert Sorrentino – Une exubérante noirceur (PUF) (2007).
Je commence à saisir les particularités de l’écriture de cet écrivain et lire un de ses romans me paraîtra moins obscur.
C’est une écriture expérimentale, romanesque fondée sur son expérience mais sans visée autobiographique ou documentaire (aucune création ne s’élabore sur du vide), faite « d’incertitudes, de doutes, de mensonges (c’est un droit qu’il se donne comme l’affabulation) », multipliant les points de vue différents. C’est un « anti-réaliste » qui aime l’invention, les mondes parallèles au monde réel. Il rejette le romanesque traditionnel, les histoires édifiantes, les personnages mémorables, les développements linéaires. Bref, la fiction conventionnelle.
Il dit : « La tâche du romancier est de vous dire pourquoi tout cela est arrivé. C’est pour cela que je ne vous le dirai pas. » ou encore « Je ne comprends pas les motivations de ces personnages que j’ai inventés. » (donc il ne raconte rien ? Il parle plus qu’il ne raconte… il fait tout pour que ses personnages ne soient pas réels mais changeants. Il les dissout ?
Il cherche à déconstruire le cadre romanesque convenu (espace / temps).
Il semblerait qu’on ne puisse résumer ses textes très déstabilisants. Ses livres échapperaient à la règle des trois unités n’en retenant que deux à la fois et rejetant la troisième.
Les repères de lecture seraient d’ordre visuel (disposition sur la page – têtes de chapitres – sous-titres – numéros – dates – montage en mosaïque…). Tout semble fractionné, divisé, subdivisé puis emboîté ou mis en abîme.
Je suis assez tentée par Salmigondis. Une fiction dans la fiction, un personnage auteur de son propre roman qui « libère la voix de son personnage ». Une récurrence du mot « bleu » (« du bleu virginal jusqu’au bleu outremer »)
Il dit du romancier : « C’est roman, ou l’histoire, qui dit précisément ce qu’il ne savait pas qu’il savait : c’est-à-dire qu’il ne sait que par le biais de l’écriture […] c’est l’acte d’écrire qui le lui dit. » ou encore « Vous pouvez sauter au chapitre suivant sans vous soucier de l’intrigue : il n’y en a pas. » (La progression de l’histoire est donc abolie…)
Ça me rappelle Joyce (Finnegans Wake) et Robbe-Grillet scénariste dans le film de Resnais (L’année dernière à Marienbad, Butor (La Modification, Les villes invisibles d’Italo Calvino.
Et vous, vous aimez ses romans ?
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