Ces romans, quel cinéma !
Nul besoin d’être gardnerologue pour savourer Les nuits d’Ava (304 pages, 20 euros, Actes sud) de Thierry Froger puisque ce n’est ni un biopic ni une biographie. Ava Gardner n’est qu’un prétexte pour exprimer bien d’autres choses. C’était un peu la démarche de Laurent Binet avec HhHhh dans lequel le narrateur parlait autant de son passion pour Prague, pour sa petite amie etc que de l’assassinat du gauleiter Heydrich par deux résistants tchèques venus de Londres, le « sujet ». Bref rappel du détail de l’existence de Gardner qui sert de fil d’Ava : un jour à Rome en août 1958, en marge du tournage de La Maja nue, navet américano-franco-italien d’Henry Koster dans lequel elle s’ennuyait à jouer la duchesse d’Albe, modèle et maitresse de Goya, elle a posé nue pour le chef opérateur Giuseppe Rotunno (qui deviendra le directeur de la photographie attitré de Visconti et Fellini), leur projet étant de reproduire en photo quatre tableaux célèbres (La maja desnuda, bien sûr, mais aussi l’Origine du mondeetc). Ava Gardner nue à 36 ans…
Elle a déjà derrière elle le chef d’œuvre d’Albert Lewin Pandora, Les Neiges du Kilimandjaro, Mogambo, La Comtesse aux pieds nus, Le Soleil se lève aussi… Une filmographie déjà bien fournie, et une réputation tout aussi établie de fêtarde, couche-tard, séductrice « aimant beaucoup mais jamais raisonnablement », d’alcoolique aussi qu’elle pondèrera :
« Lorsque je buvais, c’étaient les effets de l’alcool que je recherchais. De tous les verres que j’ai bus, je ne me rappelle pas avoir pris plaisir à un seul. La seule raison qui me faisait boire était l’envie de surmonter ma timidité »écrivit-elle dans ses Mémoires (1990).
Une femme hantée par le désespoir et dominée par la fatalité a pu dire d’elle George Cukor, avant d’ajouter un mot qui lui alla droit au cœur, comme le plus beau des compliments :
« Ava, c’est un monsieur »
Le narrateur des Nuits d’Ava du nom de Jacques-Pierre (toute ressemblance avec un critique et écrivain français connu ne serait que pure coïncidence encore que, Rome…) se met en quête de retrouver ces clichés légendaires dont beaucoup parlent sans les avoir vus. L’Histoire vraie l’intéresse moins que les histoires. Il faut espérer que les historiens du cinéma ne comptent pas sur lui car il n’obéit qu’à sa fantaisie et à ses rêves de chercheur sans contrainte. Cette quête d’un fantasme est une ode aux images, surtout lorsqu’elles sont fantomatiques et suscitent des apparitions. Poursuite d’une inaccessible étoile, elle est imprégnée de ce que Pascal Quignard a écrit sur l’image que l’on ne verra jamais car elle manque à la source, celle de notre origine, de notre conception (voir Sur l’image qui manque à nos jours, Arléa, 2014). Et rien n’est stimulant pour un esprit curieux que l’image manquante (ce n’est pas Rithy Panh qui nous démentira, lui qui en a fait le titre et l’argument de son époustouflant documentaire sur le génocide khmère). Le narrateur craint de la voir autant qu’il la désire. Quel rapport entretient-on avec les images lorsqu’on est soi-même une icône ? Plus que jamais avec Les nuits d’Ava, il y a ce que raconte un roman et ce qu’il dit d’autre que ce qu’il raconte. Et là, c’est beaucoup, partout, grâce à une écriture aussi fluide que trépidante, avec de temps en temps avec des envolées inouïes sur l’amour, la perte, le cinéma, la dolce vita, les stars… Ca m’a emporté, emballé car j’oubliais l’essentiel : c’est vraiment très drôle.
Le livre de Jean-Marc Parisis Un Problème avec la beauté (268 pages, Fayard) est lui aussi plein d’humour, construit autour d’une icône du cinéma et de sa beauté. Mais c’est une prouesse car l’absence d’humour et de sens du second degré est le grand défaut de son héros. Là non plus, pas de malentendu, il ne s’agit en rien d’une biographie. Plutôt un récit qui tend vers le portrait, épatant car le ton est juste, celui d’un Gabin qui raconterait un polar au galop, sans trainer en route. Le titre annonce la couleur, mais le livre vaut beaucoup plus que cela car le personnage est passionnant. Par son itinéraire, par sa carrière, par la richesse de sa filmographie.
Par moments, en lisant ce récit, on a l’étrange sensation d’entendre le critique François Chalais dans l’une de ses fameuses interviews télévisées. Question de rythme dans la voix, de goût de la formule, de dilection pour les raccourcis. Cela nous vaut nombre d’anecdotes mais qui n’ont rien d’anecdotiques car jamais gratuites, et ne l’empêche pas, par exemple, de comparer la gamme chromatique du noir et blanc en couleurs chez Melville et chez Losey. On se souviendra qu’en 1976, le palmarès du Festival de Cannes a ignoré M. Klein de Joseph Losey, grand film que nul ne voulait se risquer à produire et que Delon a personnellement financé tant il y croyait. Il a trop souvent été jugé sur des attendus extracinématographiques alors que seul l’acteur compte. Lui-même le dit souvent : vous pouvez critiquer et moquer l’homme tant vous voulez mais l’acteur, lui, est incontestable (acteur pas comédien, il y tient bien qu’il se soit aussi promené sur les planches). Ce qui n’est pas faux dès lors que l’on met de côté les nanars de sa dernière période où il se dirigeait lui-même, le réalisateur commis eut-il réalisé à temps le caractère fictif de son propre emploi. D’un côté la marionnette d’Alain Deloin qui parle de lui à la troisième personne tel un Van Damme sans l’autodérision, de l’autre Tom Ripley, Rocco Parondi, Françis Verlot, Tancrède Falconeri, Guillaume de Saint-Preux, Jacques Chaban-Delmas, le capitaine Philippe Esclavier, Manu Borelli, Jef Costello, Jean-Paul Leroy, Roger Sartet, Corey, Ramon Mercader, Robert Klein, Pierre Niox, Alain Delon…
Pas le genre Actor’s studio, Delon. Plutôt du genre à apprendre sur tas. Et encore… Il aura suivi toute sa vie le conseil donné par Yves Allégret :
« Parle comme tu me parles. Regarde comme tu me regardes. Écoute comme tu m’écoutes. Ne joue pas, vis » »
Nature à l’écran comme dans la vie. Il faut le voir déambuler il y a peu dans les rues de Palerme au bras de Léa Salamé pas encore touchée par la grâce hulotienne, puis sous les lambris du palais Gangi ressuscitant par son émerveillement les fastes du bal du Guépard cinquante trois ans après ,le voir et l’écouter s’exclamer : « Putain, que c’est beau ! ». Il a une telle nostalgie du monde d’avant qu’on se demande s’il ne compte pas encore en anciens francs. Nul doute que, contrairement à nombre d’intellectuels, lui n’aura aucun complexe à dire que c’était mieux avant. Son itinéraire d’enfant pas gâté, du tablier de l’apprenti-charcutier de Bourg-la-Reine à la silhouette sanglée dans le Trench Old England du Clan des siciliens, vaut le détour car Parisis en fait un récit épatant.
Tout cela est évoqué par sauts et gambades et aussi la rivalité avec Belmondo, le refus du maquillage à l’écran, les mauvaises manières de la presse, les rumeurs, la pègre, les voyous, les voitures de sport devenues vintage avec le temps, les femmes, surtout Romy Schneider, à qui un lien indéfectible, secret, puissant l’attacha jusqu’à son suicide. Cette histoire-là, la leur, si quelqu’un l’écrivait, il faudrait la lire en écoutant Delon’s Blues composé et joué par Jimmy Smith à l’orgue Hammond…
Un scorpion, destructeur, et surtout un homme aux colères irrépressibles. De ce côté-là, ca ne s’est pas arrangé même si ça s’est banalisé en colère permanente contre la connerie généralisée (les occasions ne manquent pas), l’état du monde, l’absurdité des décisions politiques, la société lorsqu’elle marche sur la tête. Quand on prend cette pente, on finit par vivre loin des hommes, dans la compagnie des animaux. Ce qu’il fait. Maintenant et pour l’éternité : sa chapelle funéraire l’attend dans sa propriété de 55 ha aux côtés du cimetière privé où il a enterré ses trente-cinq chiens.
C’est avant tout un solitaire étant entendu que sa solitude relève de l’amitié de soi avec soi-même, et que demeurer seul est l’unique moyen de n’être jamais trahi. Un taiseux. Comme dans Le Samouraï. François Mauriac l’avait tôt compris en écrivant dans son Bloc-notes :
« Alain Delon ne parle jamais aussi bien que quand il se tait ».
D’autres, habitués aux vacheries du sus-nommé, y ont vu un sarcasme alors que c’était un compliment. C’est ce qu’il préfère en lisant les scénarios qu’on lui propose : quand ses dialogues sont réduits a minima. Ca tombe bien car pour Parisis, tout Delon est réfugié dans ses yeux (d’ailleurs, son livre est sous-titré « Delon dans les yeux »). Un certain regard. Ce qui le gouverne et le reflète le mieux, plus encore que le corps, la gestuelle, la démarche. Les metteurs en scène l’ont bien compris qui ne lui ont jamais marchandé les plans serrés. Pas que pour le bleu. Moins une question de couleur que d’intensité, Visconti l’avait bien compris dès Rocco et ses frères en noir et blanc.
Quelques reproches tout de même à ce livre si entrainant. L’évocation de l’affaire Markovic, fait divers sans grand intérêt dont la presse a fait une montagne en faisant monter la mayonnaise politique, prend trop de place, trop de pages, et ce n’était pas du cinéma ou alors du mauvais, quand l’analyse des grands films est réduite, elle, au minimum syndical. D’autre part, Parisis n’insiste pas assez sur l’engagement volontaire à 17 ans dans la marine nationale et dans la guerre d’Indochine : du propre aveu de Delon, c’est là qu’il est né à 20 ans, qu’il a tout appris de la vie et il n’en est jamais sorti. Cela dit, Un problème avec la beauté, je l’ai lu d’un trait.
Pas le cas de Série noire (176 pages, Pol) de Bertrand Schefer. Ce n’est pas une question d’écriture mais de conception. En fait, je n’ai toujours pas bien compris de quoi il s’agissait dans ce roman qui démarre sur le cinéma (ce qui m’avait attiré de prime abord) et se poursuit par une intrigue autour du kidnapping du petit Eric Peugeot, issu de la dynastie automobile bien connue, inspiré par Rapt, un titre de la Noire chez Gallimard époque Marcel Duhamel, je suppose. Entre les deux se noue une idylle entre un escroc de faible envergure et une jeune danoise candidate au titre de Miss Monde. A la toute fin, on comprend (enfin, c’est beaucoup dire) que ladite danoise s’est mariée avec un certain Schaefer, presque l’auteur –ça me rappelle une irrésistible brève de comptoir dans laquelle un leveur de coude disait :
« Proust, dommage qu’il y ait ce « u » : à une lettre près, il aurait été célèbre »…
Pour ce qui est du cinéma, l’histoire s’ouvre au XIIIème festival de Cannes. Un temps où, d’année en année, la moitié du jury était constitué d’écrivains : Achard, Genevoix, Paulhan, Giono etc C’était en 1960. Georges Simenon était président du jury, Henry Miller membre, tout s’annonçait bien avec l’ouverture en fanfare grâce à Ben-Hur. Mais l’auteur fait grand cas du scandale déclenché par la voix caverneuse de l’acteur Alain Cuny, outré que L’Avventura, son réalisateur Antonioni et son actrice Monica Vitti aient été sifflés, hués, conspués, injuriés, et que le chanteur Dario Moreno « ce pitre ! » se soit produit dans le temple du cinéma. Les délices de Cannes…
Mais enfin, Anna Karina passe par là et aussi un certain Simy Assouline, ou plutôt une certaine, là aussi ce n’est pas très clair. C’est plein de bagnoles de l’époque, comme chez Jean-Marc Parisis avec Alain Delon : Thunderbird, Impala, Studebaker, Dauphine, DS, 403, 404, berline, coupé, cabriolet ! Ici une scène d’A bout de souffle, là une autre de Cléo de 5 à 7. Plus loin un portrait de la danoise où il est dit qu’elle ressemble à Corinne Marchand dans le film d’Agnès Varda, mais à quoi celle-ci pouvait bien ressembler. Voilà ce qu’on appelle de la cinéphilie pour happy few. Tout cela n’a rien d’antipathique. C’est juste que l’on ne voit pas où ça mène. Ah oui, le rapt du petit Peugeot tandis que la plus belle fille du Danemark se balade au bras de l’homme le plus recherché de France et qu’Alain Cuny laisse éclater sa colère pour défendre L’Avventura, ce qui, avec le recul, n’est pas très raccord car l’évènement du festival, ce fut l’audace du jury et de son président, dont le roman Lettre à mon juge (1947), qu’il tient en haute estime (ce n’est pas moi qui le démentirais) entrerait en résonance selon Bertrand Schefer avec L’Avventura, des jurés donc, contre le professionnels de la profession, osèrent couronner La Dolce vita de Fellini.
Vers la fin, l’auteur offre une clé (enfin…) :
Notre enquête se tient sur un seuil où l’on est mal à l’aise. Qui nous fait dire aujourd’hui ce n’est rien, nous en avons vu tellement davantage depuis, de plus rouge, noir, de plus certainement innommable. Nous avons même oublié tout ce que nous avons vu et ingurgité de faits réels et divers, horribles, qui nourrissaient on ne sait plus bien quoi, lorsqu’on s’est mis à parler de fiction, de réalité, à tour de bras, sans savoir ce qu’on disait, pour nous empêcher de voir, de penser, mélangeant tout, plus malléables désormais que nous étions devenus. Notre enquête porte sur cet oubli-là, sur des figures destinées à l’oubli, effaces par un temps qui, s’il n’est pas dans la nuit de l’histoire, est dans un clair-obscur, ou mi-ombre mi-lumière, comme ne sachant pas, ne parvenant pas à se déterminer. Ce sera donc aussi l’histoire de la disparition d’un événement.
Là, tout s’explique, même si c’est un peu tard. Série noire n’est pas en soi un mauvais livre. C’est juste qu’il m’est apparu confus. Au fond, j’en veux surtout à Schefer de présenter Simenon comme « le plus véritable des auteurs de romans policiers », cliché qui a la vie dure : les enquêtes de Maigret, dont l’écriture était sa récréation, ne représentent qu’un tiers de son œuvre !
(« Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus de Joseph Mankiewicz ; « Alain Delon avec Monica Vitti dans L’Eclipse d’Antonioni » ; « Simenon et Fellini au festival de Cannes en 1960 » photos D.R.)
1 171 Réponses pour Ces romans, quel cinéma !
Stéphane Bern serait-il jaloux de la récente promotion de Philippe Besson ?
Les deux courtisans du corps du roi Macron et de la reine Brigitte pourraient donner lieu à de savoureux portraits de la part d’un Saint-Simon contemporain ?
Jazzi, je n’en aurais ni la compétence, ni le temps, ni l’envie.
« les vieilles gargouilles prétentieuses »… bon à savoir, Chaloupet ne s’aime pas
Y aurait-il un candidat ici pour animer la RDM ?
Williame la grande s’aime infiniment. Ce n’est pas un nouvelle.
« « les vieilles gargouilles prétentieuses »
Prétentieuses ne convient pas pour qualifier les gargouilles, Chaloux. Utilitaires, à l’origine, elles se distinguent surtout par leur étrangeté.
http://www.etaletaculture.fr/culture-generale/les-gargouilles-entre-mythes-fantasmes-et-realite/
Pourquoi « Luke Sky Macron » est aussi impopulaire que « Dark Vador Hollande » obs
Jazzi, ce sont humaines gargouilles. D’une étrange prétention, si tu veux, mais ça fait un peu grand Siècle.
L’inspecteur Columbo et ses collègues contribuent à l’efficacité des vrais policiers.
L’enjeu du film policier est politique, assure Olivier Philippe, chercheur au centre d’études sur la police de Toulouse, dans Représentation de la police dans le cinéma français 1965-1992. La représentation des policiers à l’écran peut avoir un effet sur l’intériorisation des valeurs portées par les forces de l’ordre. books
« Il me semble, pour moi, que la bienveillance découle naturellement de la défiance qu’on porte à soi-même. Que moins on s’aime, plus on se défie de la méchanceté que notre intelligence nous place commodément à portée de main. »
Je crains que ce ne soit pas le cas Clopine et que la haine de soi ne porte pas à l’amour des autres. Lançon s’est détourné de la malveillance (du moins pour le moment, je ne suis pas sûr que le naturel ne revienne pas inévitablement en force à mesure que le temps éloignera son traumatisme), à cause des effroyables dégâts qu’il a observé dans sa chair et celle des ses amis du fait de la haine et aussi, je le crois profondément, à cause de la bienveillance dont il a été l’objet de la part de ses proches et des soignants. La bienveillance aussi est contagieuse.
Mais l’émission a comporté d’autres moments passionnants qui ne concernaient pas le cas personnel de Lançon, notamment sur l’attitude ambivalente de Proust vis-à-vis de sa grand mère, sur son pessimisme foncier sur l’amour et l’amitié (l’anecdote de sa brouille avec Berl, qui avait osé lui dire que Silvia était faite pour lui, autrement dit que l’amour existait). Sans parler du côté Saint Simon dans la description de certains personnages…
@closer : la phrase la plus notable de cette émission est celle de Lançon quand il dit « ce qui m’est arrivé m’a fait aller vers la bienveillance, maintenant je n’ai plus envie d’être malveillant »
« ce qui m’est arrivé » sous entendu si cela ne m’était pas arrivé je serais resté aussi malveillant que je l’étais avant.
que faut-il en déduire ? sur les déboires de l’homme moderne vivant dans une société sans guerre et sans Dieu ?
ou bien quand il dit « ce qui m’est arrivé m’a fait découvrir notre solitude »
ou quand il dit « ce qui m’est arrivé m’a fait rechercher la transcendance dans Bach et Kafka »
ou son « ce qui m’est arrivé m’a fait découvrir le travail exceptionnel des infirmières »
il faut donc la guerre pour les hommes prennent conscience de la bienveillance et du travail exceptionnel des infirmières ?
c’est ça notre monde ?
il faut prendre tout ce que dit Lançon dans sa négativité, ce qui lui est arrivé représente l’exceptionnel, la norme c’est ce qu’il était avant que ça lui arrive.
La seule gargouille, à la fois effrayante et hautaine, que l’on pouvait voir au théâtre et au cinéma, Chaloux !
http://chroniquesduplaisir.typepad.fr/chroniques_du_plaisir/2008/10/daniel-de-frano.html
Pour qui veut (re)voir le Casanova de Fellini, avec Daniel Emilfork dans le rôle du cardinal Dubois, c’est ici et c’est gratuit.
https://www.youtube.com/watch?v=wCW8A6SVA6U
« il faut donc la guerre pour les hommes prennent conscience de la bienveillance et du travail exceptionnel des infirmières ?
c’est ça notre monde ? »
c’est pour ça que j’apprécie puck.
Je suis toujours étonnée de constater à quel point on entend beaucoup plus d’émissions intéressantes à la radio qu’à la télé et à quel point je suis davantage « scotchée » à l’écoute de la radio.
—
Aucune commune mesure effectivement, Lavande. Peut-être est-ce que parce que la radio nous parle individuellement, alors que la télé s’adresse à un « tous » indistinct. La radio nous parle à l’oreille, parfois très intimement, alors que la télé, c’est (pas toujours certes, mais trop souvent, hélas), la grande impudeur.
Lavande,
j’ai regardé, bien des mois après que vous en ayez parlé, ce très beau film : « l’Opéra » de Jean-Stéphane Bron (2017). Un reportage émouvant pour ceux qui y travaillent leur voix, leur corps, leur musique, les décors, les costumes et brusquement l’attentat au Bataclan, unit un soir de réouverture, le public et les artistes. L’individuel lié au collectif, la star au discret machiniste qui œuvre dans les coulisses. Un kaléidoscope merveilleux et cruel : une saison… fascinante. Les images toute faites que nous avions sur cette grande maison de l’opéra Bastille cèdent le pas à l’intime. Et au fil des images des grands airs que nous connaissons modestement filmés pendant les séances de travail, de mise au point.
@ Jazzi
Au lieu de chercher un candidat pour animer une République de la Musique pour désengorger la RDL, tu devrais reprendre la République du Cinéma et désengorger ainsi la RDL de tes commentaires sur des films.
Parce que je te signale que tu parles beaucoup plus de cinéma ici que Chaloux et moi de musique. D’ailleurs, tu pourrais faire une République de Jazzi pour toi tu seul à fin de désengorger la RDL, non?
@ Delaporte
« Pablo & Puck, vous polluez le fil du blog »
Et toi avec ton Ulrike Antisémite Meinof?
Rien que depuis hier matin, 9 fois déjà !!!:
Il me semble qu’on pourrait ainsi rapprocher Ulrike Meinof de Mère Teresa.
Delaporte dit: 1 septembre 2018 à 4 h 27 min
Le problème est surtout de pouvoir lire ce qu’Ulrike Meinhof a écrit
Delaporte dit: 31 août 2018 à 22 h 38 min
Je pense que pour Ulrike Meinhof
Delaporte dit: 31 août 2018 à 17 h 23 min
un sombre individu qui prétend qu’Ulrike Meinhof était antisémite !
Delaporte dit: 31 août 2018 à 15 h 41 min
our se faire une idée juste et honnête d’Ulrike Meinhof
Delaporte dit: 31 août 2018 à 14 h 59 min
a favorisé chez Ulrike Meinhof tout un travail
Delaporte dit: 31 août 2018 à 13 h 58 min
Ulrike est un très joli prénom, et qui s’accole parfaitement au nom de famille
Delaporte dit: 31 août 2018 à 13 h 45 min
Après, Ulrike Meinhof s’est mariée
Delaporte dit: 31 août 2018 à 13 h 43 min
insensible au charme intellectuel d’Ulrike Meinhof
Delaporte dit: 1 septembre 2018 à 9 h 09 min
En général, Pablo, mes commentaires sont denses et courts…
Lavande, sans aller jusqu’au musée du cinéma à Turin, le Casanova de Fellini (parfaitement dans l’esprit du billet de Passou, Pablo, quel roman que la vie de Casanova, et quel film que celui de Fellini), est une superbe leçon du costume d’époque revisité !
« tu devrais reprendre la République du Cinéma »
1/ A condition que la place soit vacante.
2/ Il faudrait me le proposer.
3/ Ce ne serait envisageable que si c’était payé.
« tu pourrais faire une République de Jazzi pour toi tout seul à fin de désengorger la RDL, non ? »
Il ne resterait plus grand chose d’intéressant, non, Pablo ?
France-Culture, l’Imec, et les revues l’Orient Littéraire et l’Histoire, sponsors de la RDL !
Jazzi dit: 1 septembre 2018 à 12 h 29 min
A propos de se propres commentaires, si ces commentaires disparaissaient :
Il ne resterait plus grand chose d’intéressant, non, Pablo ?
Commencement de syndrome de Blabla.
Jazzi, commence par te désengorger de toi-même.
That’s rubbish,cher Assouline 22.09!
Anne-Lise+Monica Vitti que miss Froy.
Si vous avez des informations, partagez et dites lui de revenir.
Vous êtes le rédacteur en chef.elle vous écoutera?
Chuffed to bits en la lisant!!Elle manque.
Jazzi,20.45=Mauriac.
Bon livre d’E.Gouzlan sur Ava Gardner.
début de l’article de Lançon dans libé, sur le livre de Quintane, dont parle Compagnon au début de son intervention :
« Le livre débute par un amusant constat dialogué : les amours institutionnels étouffent leur objet littéraire encore plus sûrement qu’un passage chez Ruquier et c’est d’eux qu’il faudrait, comme de parents abusifs, se débarrasser. Nathalie Quintane tape donc avec espièglerie sur le crâne de notables qui ont de Proust et d’autres insoumis de la langue un usage pour salons de thé, neuroleptique et intelligemment consensuel. Par exemple, les fantômes de Lagarde et Michard ou encore Antoine Compagnon. Le second a dans son livre le rôle que tenaient pour Proust Jules Lemaître neutralisant Nerval, Albert Thibaudet, Flaubert, et bien sûr le premier d’entre eux, Sainte-Beuve liquidant d’une lettre son «cher enfant» Baudelaire : un rôle d’anesthésiant. Lorsqu’il parle de Proust à France Inter ou au Collège de France, Compagnon, ce gendre idéal des lettres, touche en effet une oreille sans faire bouger l’autre, ce qui permet à l’auditoire de s’extasier en continuant de dormir sur les deux. »
contrairement à ce que répond (faux cul ?) Lançon à Compagnon, il a l’air de plutôt bien apprécier les propos de Quintane.
« Lorsqu’il parle de Proust à France Inter ou au Collège de France, Compagnon, ce gendre idéal des lettres, touche en effet une oreille sans faire bouger l’autre, ce qui permet à l’auditoire de s’extasier en continuant de dormir sur les deux. »
je ne sais pas pour la bienveillance, mais pour ce qui est de l’intégrité morale Lançon a encore quelques progrès à faire…
@ Bételgeuse
« je note que vous faites référence à une œuvre musicale composée dans l’angoisse , la mort à l’horizon. J’entendais l’autre jour quelque-chose de tres beau signe par Chopin soumis aux même conditions […] Sauriez vous retrouver de quelle sonate il est question? Il vivait encore avec Sand disait l’homme chargé de présenter ce morceau qui le retrouvait absolument décomposé disait il en rentrant, angoissé, désespéré, rongé. Je ne sais plus si leur liaison à duré jusqu’à la fin prématurée de Chopin […] Peut être aussi toute un ensemble de son œuvre est elle ainsi inspirée et vous sera t il impossible de préciser ce que ma mémoire n’a pas enregistré ».
Tu es courageuse de citer quelqu’un pour qui Chopin composait « angoissé, désespéré, rongé ». Tu ne sais pas encore que cela est, depuis hier, impossible?
S’il s’agit d’une sonate, c’est facile à trouver, puisque Chopin en a écrit 4, 3 pour piano et une pour cello-piano.
Selon ce site: https://www.coindumusicien.com/Fredchop/catalog.html
la dernière de piano est de 1842. Celle de cello-piano a été finie en 1847, quand sa santé commençait à se dégrader. Chopin est mort en 1849.
Mais il faut demander tout cela à Chaloux, le spécialiste de Chopin du blog.
La bande originale de Nino Rota pour le Casanova de Fellini vaut bien les compositions de Pierre Boulez, non, messieurs les musicologues de la RDL ?
https://www.youtube.com/watch?v=gOUvikl1xHA
Chopin – Cello Sonata in G minor, Op. 65 (Maria João Pires & Pavel Gomziakov)
Toute la musique que j’aime !
https://www.youtube.com/watch?v=_uQNkFmgyzI
@ Jazzi
Tu insultes Nino Rota en le comparant à Boulez, qui n’a jamais écrit une seule minute de musique dans sa vie.
Nino Rota est bien plus qu’un compositeur de musiques de films.
Son beau Concerto pour cordes:
Gidon Kremer & Kremerata Baltica
« Ces romans, quel cinéma ! » s’exclame P.A. Ces commentaires, quel spectacle ! J’hésite en match de catch et corrida. Disons « corrida » pour satisfaire au fameux tropisme ibérique de « notre hôte » ® et à certain intervenant affublé d’un pseudo et d’un caractère qui fleurent bon tinto de verano, paella, chorizo etc. de quoi faire regretter les vacances à Lloret de Mar. Ce dernier dans la posture du toro, bravo, cela va de soi, prêt à foncer sur le chiffon rouge qu’agite subtilement un Puck en habit de lumière (attention, Ava avait une prédilection pour les toreros !), histoire d’enquiquiner le fauve qui donne de la corne au moindre frémissement de cape. Quelques banderilleros et autres picadores se mêlent de percer le cuir de la bête écumante. Qu’on se rassure, pas de mise à mort : c’est une course de vaches landaises.
…
…il y a, ce matin, une intervention,!…
…
…Oui,!…rien, ne change, pour les écoliers, suivant, la bonne fortune, des parents, leurs degrés d’implications, dans les études,et relations publiques, aussi,…
…
…tout, est, plus facile, suivant, la notoriété, et ses poursuites, normal,…
…de là, ou son, les génies, surtout pas,…
…des normes conviviales, of course, d’héritiers, à deux balles,…Ah,!Ah,!…
…des places libres,…
…bien-sur,!…il existe, l’esprit » bibliothécaire « ,…mais, d’où çà tient,…
…
…tout, peut, se négocier, sauf, les livres acquis,…etc,…
…
…heureux, comme pas, deux,…aie retrouver, deux, livres, que je recherchaient, depuis trois mois,!…des livres d’équilibres, entre industries et gestions pratiques isolées,…
…tout se tient, et faire court, mieux pour sois-même,!…etc,…
…
ça aussi, tu le mets à la poubelle, Pablo ?
https://www.youtube.com/watch?v=W56pQqEVetA
Désengorgeons, désengorgeons, il en restera bien quelque chose, Chaloux !
Béré, il doit s’agir d’un nocturne composé à Majorque. G Sand et ses enfants étaient partis en excursion. La nuit était tombée, ils ne revenaient pas. Orage, pluies diluviennes, tempête. Chopin s’est imaginé qu’ils étaient morts. Et il a composé ce nocturne (ou prélude, je chercherai mais pas le temps dans l’immédiat). G. Sand et ses enfants sont rentrés, trempés mais vivants.
x dit: 1 septembre 2018 à 10 h 29 min
ce que vous dites dépasse largement le cadre de la musique, la confusion entre catégories de jugement / perception dessine la zone d’intersection entre esthétique et éthique.
les philosophes des sciences (depuis Popper) ont fait le nécessaire pour nettoyer le terrain dans sciences, mais le problème reste entier pour l’art (et surtout l’art moderne conceptuel…)
dire d’une manière autoritaire : dans cette oeuvre il faut voir ça ! il faut entendre ça !
sous entendu « moi j’ai la grandeur d’âme ou la hauteur d’esprit pour le voir, et si vous ne le voyez pas c’est que vous êtes inférieurs »
d’un point de vue éthique c’est inacceptable.
Thomas Mann a consacré son dernier livre à cette question : Dr Faustus, j’en recommande vivement la lecture.
@ Jazzi
Tout Boulez. Entier.
Toute son « oeuvre » ne vaut pas une seule seconde de Bach.
Il y a longtemps j’avais un voisin très mélomane et fou d’opéra qui disait aimer la « musique » contemporaine. Il m’avait prêté un disque de Philippe Fénélon (un sous-boulez) totalement inécoutable (70 min de bruits abstraits). Et je lui disait: tu vas me faire croire que quand tu as envie d’écouter de la musique, tu te dis: – Tiens, je vais mettre un Fénélon, et que tu restes une heure sur ton canapé concentré à jouir de tous ces sons décousus et totalement arbitraires, alors que tu as plein de disques de vraie musique?
En réalité, il avait quelques disques de ce genre pour montrer à ses amis qu’il était un type ouvert, à la page. Mais sa femme me disait qu’il passait les WE à écouter des opéras de Mozart.
Quand on écoute la musique de Brahms, et singulièrement sa musique de piano,- et bien davantage quand on la déchiffre ou qu’on la joue, il est difficile d’imaginer qu’il n’y passe pas quelque chose de ses vues sur la vie. D’ailleurs, il a lui-même fait un commentaire sur cette question, que je vous laisse chercher.
Le voyage à Majorque de George Sand et Chopin avait commencé sous les meilleurs hospices, ainsi que ce dernier l’écrivit, quatre jours après leur arrivée, à son ami Julien Fontana : « Je suis à Palma au milieu des palmiers, des cèdres, des cactus, des oliviers, des orangers, des citronniers, des aloès, des figuiers, des grenadiers… enfin de tous les arbres que possèdent les serres du jardin des Plantes. Le ciel est de turquoise, la mer de lapis-lazuli ; les montagnes, d’émeraude et l’air est comme au ciel. » Mais à l’issu de leur long séjour hivernal, et malgré un environnement exceptionnel, la fugue des amants romantiques se révéla être, de l’aveu même de George Sand, un véritable fiasco. Celle-ci en rejeta la faute essentiellement sur les Majorquins, qu’elle avait pris en grippe, au point qu’il lui fallut laisser passer pas moins de trois années pour qu’elle puisse s’atteler, comme convenu avec son éditeur Buloz, à la rédaction de ses impressions de voyage. Beaucoup de choses entrèrent en ligne de compte dans le malentendu qui l’opposa à la population locale. Elle avait 34 ans et son génial compagnon 28 ans, quand ils débarquèrent, six mois après le début de leur relation amoureuse, à Palma. Cette femme divorcée, et s’offrant publiquement en spectacle devant ses propres enfants, Maurice, 15 ans, et Solange, 9 ans, avait de quoi heurter la sensibilité des insulaires. Ceux-ci étaient restés pour la plupart farouchement religieux, malgré la révolution de 1835, qui avait chassé les moines des couvents et entraîné la destruction des divers palais de l’Inquisition. Car lorsque notre couple de légende partit en Espagne, celle-ci était, déjà, en plaine guerre civile. Les razzias des carlistes en Catalogne s’étaient traduites par un nombre accru de réfugiés et d’importantes difficultés de logements dans une île alors dénuée de toute structure hôtelière. On comprend l’accueil réservé des Majorquins en voyant débarquer de tels visiteurs étrangers. Surtout que Chopin, de plus en plus fiévreux et crachotant, était atteint de tuberculose pulmonaire. Craignant la contamination, les habitants de l’île finirent par traiter la petite tribu de Français en véritables pestiférés. C’est surtout cela que George Sand ne leur pardonnait pas. Néanmoins, leur isolement total à la chartreuse de Valldemosa permis à Chopin d’y écrire la plus grande partie de ses Préludes, tandis que George Sand put y achever son roman Spiridion et s’attaquer à une nouvelle version de Lelia. Sans parler d’Un hiver à Majorque, dans lequel George Sand, remise de ses premières impressions, déclara en fin de compte : « Tout ce que le poète et le peintre peuvent rêver, la nature l’a créé en cet endroit. ». Cet ouvrage, que l’on peut toujours lire avec profit pour son aspect touristique, est l’un des plus anciens guides de Majorque, assurément le plus littéraire. Quant aux Majorquins, peu rancuniers, ils reconnaissent bien volontiers, aujourd’hui encore, la part primordiale que George Sand prit à l’époque pour la renommée de leur île en Europe.
de l’intelligible à l’absurde :
Maintenant, les comiques qui pensent qu’on ne doit pas parler musique sur un blog littéraire… Que leur répondre? Si ce n’est que c’est certain, les écrivains n’ont jamais été influencés, guidés par la musique. Cf Stendhal, Proust qui faisait jouer le quatuor Capet chez lui, Gracq qui se prenait un petit coup de Wagner juste avant de travailler pour se retendre l’arme (pour se stimuler, dit-il), Thomas Bernhard etc.
Ils ne sont pas innombrables, c’est certain.
Comme Chopin, Nino Rota a écrit 2 concerts pour piano, dont celui-ci, beau et étrange:
Concerto Soirée for Piano and Orchestra
https://www.youtube.com/watch?v=afZrgCCCvQc
C’est le prélude dit de la goutte d’eau.
Il y en a un qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l’âme un abattement effroyable. Nous l’avions laissé bien portant ce jour là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l’inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés par notre voiturier, à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l’inquiétude de notre malade. Elle avait été vive en effet, mais elle s’était figée comme une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d’un air égaré et d’un ton étrange : « Ah! je le savais bien que vous étiez morts! » Quand il eut repris ses esprits et qu’il vit l’état dans lequel nous étions, il fut malade de spectacle rétrospectif de nos dangers ; mais il m’avoua ensuite qu’en nous attendant il avait vu tout cela dans un rêve, et, que ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s’était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu’il était mort lui-même. Il se voyait noyé dans un lac, des gouttes d’eau pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter ces gouttes d’eau qui tombaient effectivement en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d’harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l’oreille. Son génie était plein des mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensée musicale et non par une répétition servile de chants extérieurs. Sa composition de ce soir-là était pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s’étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son cœur.
« pour se retendre l’arme »
Pas l’arme, l’âme. …
Bien vrai dear Chaloux. le père Dassault qui vient de décéder détestait la musique et le cinéma et buvait de la flotte au ginseng toute la journée. un vendeur de mirages.
Les « Républiques des … »sont-elles un bizness private du prestigieux passou ou une propriété publique ? Baroz pourrait causer dans le poste à cinéma, moyennant un peu de pognon bien sûr, toujours trop peu pour remercier une plume qui sache vanter les tétons celluloïd à la Gardner.
« pour se retendre l’arme »
C’est pas mal non plus, Chaloux, moins abstrait, plus concret. Gracq dardait sa flèche, l’arc tendu, à la musique de Wagner !
« Un hiver à Majorque » est l’un des plus beaux textes de George Sand !
« La chaîne de Valldemosa s’élève de plateaux en plateaux resserrés jusqu’à une sorte d’entonnoir entouré de hautes montagnes et fermé au nord par le versant d’un dernier plateau à l’entrée duquel repose le monastère. Les chartreux
ont adouci, par un travail immense, l’âpreté de ce lieu romantique. Ils ont fait du vallon qui termine la chaîne un vaste jardin ceint de murailles qui ne gênent point la vue, et auquel une bordure de cyprès à forme pyramidale, disposés deux à deux sur divers plans, donne l’aspect arrangé d’un cimetière d’opéra.
Ce jardin, planté de palmiers et d’amandiers, occupe tout le fond incliné du vallon, et s’élève en vastes gradins sur les premiers plans de la montagne. Au clair de la lune, et lorsque l’irrégularité de ces gradins est dissimulée par les ombres, on dirait d’un amphithéâtre taillé pour des combats de géants. Au centre et sous un groupe de beaux palmiers, un réservoir en pierre reçoit les eaux de source de la montagne, et les déverse aux plateaux inférieurs par des canaux en dalles, tout semblables à ceux qui arrosent les alentours de Barcelone. Ces ouvrages sont trop considérables et ingénieux pour n’être pas, à Majorque comme en Catalogne, un travail des Maures. Ils parcourent tout l’intérieur de l’île, et ceux qui partent du jardin des chartreux, côtoyant le lit du torrent, portent à Palma une eau vive en toute saison.
La Chartreuse, située au dernier plan de ce col de montagnes, s’ouvre au nord sur une vallée spacieuse qui s’élargit et s’élève en pente douce jusqu’à la côte escarpée dont la mer frappe et ronge la base. Un des bras de la chaîne s’en va vers l’Espagne, et l’autre vers l’orient. De cette chartreuse pittoresque on domine donc la mer des deux côtés. Tandis qu’on l’entend gronder au nord, on l’aperçoit comme une faible ligne brillante au-delà des montagnes qui s’abaissent, et de l’immense plaine qui se déroule au midi ; tableau sublime, encadré au premier plan par de noirs rochers couverts de sapins, au second par des montagnes au profil hardiment découpé et frangé d’arbres superbes, au troisième et au quatrième par des mamelons arrondis que le soleil couchant dore des nuances les plus chaudes, et sur la croupe desquels l’œil distingue encore, à une lieue de distance, la silhouette microscopique des arbres, fine comme l’antenne des papillons, noire et nette comme un trait de plume à l’encre de Chine sur un fond d’or étincelant. Ce fond lumineux, c’est la plaine ; et à cette distance, lorsque les vapeurs de la montagne commencent à s’exhaler et à jeter un voile transparent sur l’abîme, on croirait que c’est déjà la mer. Mais la mer est encore plus loin, et, au retour du soleil, quand la plaine est comme un lac bleu, la Méditerranée trace une bande d’argent vif aux confins de cette perspective éblouissante.
C’est une de ces vues qui accablent parce qu’elles ne laissent rien à désirer, rien à imaginer. Tout ce que le poète et le peintre peuvent rêver, la nature l’a créé en cet endroit. Ensemble immense, détails infinis, variété inépuisable, formes confuses, contours accusés, vagues profondeurs, tout est là, et l’art n’y peut rien ajouter. »
Le bel hidalgo, derrière Ava Gardner, sur la photo, Phil, ce n’est pas Jack Lang ?
Bérénice, vous pensez sans doute à le 2 ième sonate pour piano de Chopin, qui inclut la marche funèbre…
« Maintenant, les comiques qui pensent qu’on ne doit pas parler musique sur un blog littéraire… »
On peut parler de tout sur un blog littéraire, Chaloux. Mais il ne faudrait pas que la musique soit trop envahissante, sinon on risque de ne plus s’entendre parler…
« tu devrais reprendre la République du Cinéma »
Zizzi est réticent à reprendre la RdC, comme Cohn Bendit est « réticent » à remplacer Hulot. Vous vous prenez tous pour des divas?
Jazzi, c’est tout simple. Passe sur ce qui ne t’intéresse pas. Est-ce que tu crois que je lise tout? Toute ta vie, tu as fait avec des capacités intellectuelles limitées. Pourquoi ne pas continuer sur ta lancée?
Quand je vois à longueur de colonnes discuter d’écrivains qui n’en méritent pas le nom par des esprits desséchés, verbeux, gargouillesques, plastron-noeudnoeuds, méchants, délirants, auto-centrés, inertes, infertiles etc. Est-ce que tu crois que ça m’amuse?
Sinon, sur la différence entre la radio et la télé ou le cinéma, disons qu’on n’est plus dans le même ordre de perception.
La radio, c’est la voix et la voie vers l’intériorité. Une sorte de cordon ombilical. Avec la télé ou le ciné, l’essentiel passe par le regard et nous ouvre sur l’extérieur…
« Quand je vois à longueur de colonnes discuter d’écrivains qui n’en méritent pas le nom »
C’est pas gentil pour Passou, Chaloux !
Jazzi, je parle des colonnes du bas. Laisse PA tranquille, ce n’est pas le sujet.
« Passe sur ce qui ne t’intéresse pas. »
C’est ce que je fais le plus souvent sur vos échanges d’impressions d’écoute, Chaloux. Idem, quand j’entends des cinéphiles parler entre eux, aux abords des salles de cinéma, et décortiquer sans fin le moindre plan, références filmographiques à l’appui…
@ Chaloux
« Quand on écoute la musique de Brahms, et singulièrement sa musique de piano,- et bien davantage quand on la déchiffre ou qu’on la joue, il est difficile d’imaginer qu’il n’y passe pas quelque chose de ses vues sur la vie. D’ailleurs, il a lui-même fait un commentaire sur cette question… »
Il en a fait beaucoup dans sa Correspondance (je l’ai lue il y a pas longtemps et je ne sais déjà plus où je l’ai mise). Et Brahms n’est pas le seul. Tous les compositeurs expriment dans leurs musiques leur idées, leurs sentiments et leurs sensations, comme c’est logique et comme c’est le cas de tous les artistes et tous les écrivains. Et beaucoup de compositeurs l’ont dit et écrit (encore une fois j’ai un livre de presque 700 pages « L’art de la musique » (Seghers, 1961) rempli de citations sur ce thème).
Ce n’est qu’au XXe siècle (un siècle aussi criminel qu’imbéci.le) que certains ont commencé à délirer sur l’art. Écrire « je considère la musique par son essence, impuissante à exprimer quoi que ce soit : un sentiment, une attitude, un état psychologique, un phénomène de la nature » est une co.nnerie monumentale, qu’elle soit dite par Stravinsky ou par le Pape. Toute l’histoire de la musique dément cette affirmation, y compris toutes les meilleures oeuvres du notre ami Igor, qui sont des oeuvres à programme: L’Oiseau de feu, Le Sacre, Petrouchka, etc.Et ne parlons pas des musiques populaires, de la chanson, etc.
On se demande si Stravinsky n’avait jamais entendu la 6ème symphonie de Beethoven avec son orage, ou l’aube de « Daphnis et Chloé » de Ravel, ou celle de la « Symphonie alpine » de Richard Strauss, ou celle de « La mer » de Debussy ou encore celle de « Peer Gynt » de Grieg.
Mais bon, Stravinsky n’est pas le seul grand artiste à avoir dit des âneries sur son art. Moi je collectionne depuis longtemps les citations de ce genre pour en faire un texte un jour.
En hommage à ce théoricien nul de la musique (aussi nul que comme chef d’orchestre dirigeant ses propres oeuvres – selon Boulez), un autre orage, un peu moins célèbre que celui de Beethoven:
Gluck – Danse des Furies – Les Siècles & F.X. Roth
https://www.youtube.com/watch?v=86THwNZGI4A
Il y a des airs de Jack L. indeed, dear Baroz, un bon critique nous donnerait le lien qui relie Jack Lang et les beachboys hispnaisés de Gardner via tennesse Williams.
Pour votre gouverne, un critique de cette veine fit que remarquer que l’acteur du dernier film de Rita Hayworth (alors dans le pâté alzheimer et tourné dans l’Espagne franquiste – il est vai aux Canaries, dame Clopine va pas envoyer les Klarsfeld), le principal acteur donc (fils du seul « Bruno » d’Hitchcock ! ça c’est de la cinéphilie de commando) avait « une belle bite ».
Le problème de la théorie -qui a indéniablement sa valeur- c’est qu’elle a une manière à elle de se transformer en dogme. Le lecteur croit lire, l’auditeur écouter, alors qu’il ne font dans leur jugement qu’obéir, se soumettre, à une loi qui leur a été imposée, est devenue pour eux un dogme incontestable. En réalité, ils sont devenus incapables de sentir, d’appréhender, de comprendre, le dogme fait tout cela pour eux. Or cette loi, cinq, dix, vingt ans plus tard, apparait dans toute son inanité.
C’est toute l’histoire de Proust, ce mondain perdu qui ne peut avoir écrit que des mondanités, des choses impossibles à prendre en compte, indignes d’être lues, dont on n’ouvre même pas le paquet que probablement on laisse trainer n’importe où quand il envoie son manuscrit, parce que, n’est-ce pas, on sait ce qu’est la littérature, on en écrit, on est le meilleur, les jeux sont faits- mais dont on finit par s’apercevoir, rageur, qu’il a coiffé tout le monde au poteau.
– Les remarques de Sartre sur Mauriac.
– L’histoire de Yourcenar, un écrivain pompier, académique, à propos duquel depuis sa mort des universitaires ont produits des centaines de travaux passionnants, ce qui tendrait tout de même à prouver qu’il y a avait quelque chose à lire.
– Gracq parlant de Stendhal comme d’un écrivain du XVIIIe siècle égaré dans le XIXe, de Claudel comme d’un poète du Ve siècle.
On peut toujours théoriser, ni la musique, ni la littérature n’obéissent.
(On voit aussi dans quelle impasse sordide sont tombés les beaux-arts, expos de sacs poubelles, agneau mort jeté dans la salle d’une château, chiens en plastique moulé pissant de l’encre noire etc.)
« je considère la musique par son essence, impuissante à exprimer quoi que ce soit : un sentiment… »
(Stravinsky, le frigide – d’ailleurs son ami et collaborateur Robert Craft était, avec sa bénédiction,l’amant de sa femme)
Pergolesi – Stabat Mater – Gérard Lesne, Véronique Gens
https://www.youtube.com/watch?v=zRbYF1deQGU
Vous corrigerez mes fautes.
Je ne pense pas que Beethoven, en raturant rageusement sa dédicace à Napoléon, pensait que sa musique n’exprimait rien, ni que le compositeur, à savoir lui-même, n’avait pas eu d’intentions en composant sa symphonie.
Gobineau, ignoré toute sa vie, ressuscité -le pauvre- pour de très basses raisons, et qui est loin d’être un écrivain négligeable.
@ Chaloux
Le problème est quand la théorie dévient idéologie.
Au XXe siècle les théories ont commencé à justifier l’art des nuls pour qu’il puisse se vendre. Après ces théories (avec la complicité des amateurs snobs et des politiques incultes) se sont transformés en idéologie pour avoir la plus grosse part possible du marché.
Parce que tous ces délires ne sont, in fine, qu’une affaire de fric. Le monde de l’art contemporain est une mafia qui brasse de milliards de dollars chaque année.
Le marché et surtout le pouvoir, Pablo.
L’art d’une génération ne peut entièrement surgir que lorsqu’elle a entièrement disparu. C’est une manifestation posthume.
J’oubliais les traducteurs ne maitrisant pas leur langue.
@ Chaloux
« Je ne pense pas que Beethoven, en raturant rageusement sa dédicace à Napoléon, pensait que sa musique n’exprimait rien, ni que le compositeur, à savoir lui-même, n’avait pas eu d’intentions en composant sa symphonie. »
C’est évident. Et ne parlons pas de sa Sixième symphonie dont le titre exact est « Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive ». (Lette de Beethoven du 28 mars 1809 à son éditeur Breitkopf & Härtel).
Et les mouvements ont de titres de Beethoven:
1.- Éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne
2.- Scène au bord du ruisseau
3.-Joyeuse assemblée de paysans
4.-Tonnerre – Orage
5.-Chant pastoral. Sentiments joyeux et reconnaissants après l’orage
« [Dans] la Symphonie Pastorale […] on y trouve exprimées, en nuances particulières, les impressions que l’homme goûte à la campagne, »
(Beethoven en 1808)
Comment après cela, et tant d’autres exemples, Stravinsky peut écrire: « je considère la musique par son essence, impuissante à exprimer quoi que ce soit : un sentiment, une attitude, un état psychologique, un phénomène de la nature, etc. »?
Mystère…
La plus belle version de la Sixième que je connaisse: celle de Bruno Walter avec la Columbia Symphony Orchestra (je ne sais plus qui – Glenn Gould? – disait que c’était une interprétation « miraculeuse », l’un des plus beaux disques de l’histoire du disque)
@ Chaloux
« L’art d’une génération ne peut entièrement surgir que lorsqu’elle a entièrement disparu. C’est une manifestation posthume. »
Et parfois beaucoup plus tard: Vermeer n’a été reconnu qu’au XIXe siècle et je ne sais plus quel écrivain espagnol (Baroja?) racontait qu’il accompagnait, dans les premières années du XXe siècle, le peintre Gutièrrez Solana pour aller acheter des Greco dans des villages qui en avaient dans leur églises pour une quantité qui correspond à peu près à 5 000 euros d’aujourd’hui.
Et Georges de la Tour, littéralement reconstitué -mais Louis XIII avait eu du nez-, et Bruegel dont on n’a perçu l’importance qu’au début du XXe siècle… (Presque)sans fin.
Phil, le dernier film dans lequel a tourné Rita Hayworth c’est « La Colère de Dieu » de Ralph Nelson (1972), avec pour acteurs principaux : Robert Mitchum, Ken Hutchison et Frank Langella.
Après, je n’ai pas tout compris : « le principal acteur donc (fils du seul « Bruno » d’Hitchcock ! ça c’est de la cinéphilie de commando) avait « une belle bite »
Il n’a pas compris, mais ça l’intéresse…Pensez donc, un peu plus passionnant que la musique…
Bruno, c’est Farley Granger, acteur à voile et à vapeur, dans « l’Inconnu du Nord-Express » d’Alfred Hitchcock. L’enquête commando avance…
Chaloux dit: 1 septembre 2018 à 15 h 26 min
J’oubliais les traducteurs ne maitrisant pas leur langue.
–
Ça c’est une certitude en effet, Chaloux.
C’est même souvent à ça qu’on reconnait un bon traducteur : il ne maîtrise pas sa langue.
certains aimeraient continuer de vivre comme au 19è, et faire comme s’il ne s’était rien passé au cours du XXè siècle.
comment exprimer aujourd’hui des sentiments qui relève d’un primitivisme irrationnel alors que la musique occidentale (allemande après Wagner) s’était rendue d’un esthétisme spéculatif !
voilà la question posée par Jankélevitch, Mann etc… : est-il encore possible de défendre des jugements qui relèvent de ce primitivisme irrationnel ? d’un ésotérisme électif spéculant sur des affirmations indémontrables, invérifiables, sauf pour quelques élus éclairés d’une sainte lumière, alors que l’occident humaniste s’est construit sur la défense de l’intelligible pour tous.
Ces auteurs nt donné la réponse, maintenant cette question n’est plus discutable, game over !
’était rendue coupable d’un esthétisme spéculatif !
comment exprimer aujourd’hui des sentiments qui relèveNT
Ce soir je mange des aubergines frites avec des boulettes finlandaises (au rêne avec de l’origan) 💞
« avec des boulettes finlandaises (au rêne avec de l’origan) »
Les Scandinaves mettent parfois du cheval dans leurs boulettes. C’est arrivé chez Ikea. Encore heureux que ce ne soit pas de la chair humaine. Méfiez-vous quand même, D.
quand j’entends des cinéphiles parler entre eux, aux abords des salles de cinéma, et décortiquer sans fin le moindre plan, références filmographiques à l’appui…
–
Jazzi, je vais pas y aller par quatre chemins : ces gens-là sont des grands malades et je ne serais pas contre les faire interner d’office pour avoir un peu la paix.
Puck, vous connaissez le sens de l’histoire. Vous avez séparé par avance ce qui sera conservé de ce qui sera rayé d’un trait de plume. Vous avez bien de la chance.
Sacrebleu. J’avais justement un drôle de pressentiment, Delaporte.
Cela-dit je suis en Finlande, pas en Suède.
Il y a une énorme différence. Les Finlandais sont des gens libres, indépendants et courageux.
Ces boulettes se trempent dans une sorte de yaourt fait à partir de lait de phoque, agrémenté de miel de citronnier. C’est assez surprenant au départ mais je me suis surpris à vider mon assiette en deux minutes.
L’Art de la fugue exprime/ imite quoi exactement ?
Il y a des sons dans le monde : que la musique en emprunte ou en imite (les cloches englouties ou non, les oiseaux de Messiaen) ne change pas sa nature qui est d’un autre ordre.
Son excellence en tant que musique ne réside pas dans l’exactitude de la reproduction (sinon la possibilité d’enregistrer des sons aurait supprimé sa raison d’être) et surtout ce ne sont pas les sons ou les systèmes de sons reproduits qui organisent sa propre construction (sauf tour de force ponctuel, aucun ne me vient à l’esprit, qui relèverait plus de la démonstration d’habileté que de la musicalité). L’organisation est « interne » et non dictée par les caractéristiques des sonneries de cloches ou du déroulement d’un orage.
La musique peut aussi imiter, évoquer ou citer textuellement d’autres musiques non naturelles (des roulements de timbales aux danses villageoises à la citation de Una Cosa rara et l’auto-citation d’un air des Noces dans Don Giovanni); cette capacité d’emprunt ne fait pas de la musique un art « figuratif », illustratif.
La mimesis n’empêche ni ne dispense d’organiser, de créer (poien) selon des moyens (techniques) et une logique qui ne sont ni ceux des sons du monde ni ceux des sentiments ou des émotions.
L’idée d’une « traduction » serait aussi inexacte que celle d’expression (l’une et l’autre relevant de l’idée de la musique comme « langage »).
Atroce Ava Gardner. Le féminin dans ce qu’il a de plus odieux. Comment peut-on se laisser fasciner par ce genre de créature ?
Oui je suis bien d’accord : Ava Gardner est peu supportable et fait partie de la mythologie cinématographique la plus désagréable qui soit.
Non Jazzi car le dialogue Pablo-Chaloux sur la musique est pour moi plus enrichissant que le monologue d’un des deuxl.
X, il n’est pas impossible que L’art de la fugue imite… la fugue. Qu’il s’agisse du pastiche absolu.
Il faudrait pouvoir s’imiter… comme Bach., dit Cioran.
(Je n’ai strictement rien à dire sur la musique, et je ne m’enfermerais certes pas dans une chronique. Ce n’est pas ma place, si j’en ai une. De plus, les chroniqueurs musicaux disent et écrivent tant de bêtises que je ne voudrais pas m’exposer à faire comme eux. Le dialogue avec Pablo est informel, et c’est bien mieux ainsi. C’est dit et ça disparait immédiatement).
Pierre Assouline, savez-vous ce que devient le presbytère de Michel Tournier?
Chaloux, j’en apprends de belles sur l’enseignement de la musique en France! Dans l’Obs de cette semaine, page 49: « Silence, on viole au Conservatoire »; les conservatoires seraient « des lieux où le harcèlement et les agressions sexuelles sévissent, couverts par une inquiétante omerta »…il est question de « passer sous le piano… ».
Tu confirmes?
Closer, que je n’ai connu que des professeurs particuliers femmes, très correctes et parfois assez âgées -donc je suppose délivrées, et l’école normale de musique de Paris où je n’ai rien noté de particulier (pour les cours théoriques nous étions trente ou davantage dans les salles). Le souvenir de ces années d’apprentissage est plutôt celui d’une passion dévorante pour la musique. J’y ai appris la concentration absolue. Mais aucun relâchement des mœurs, et ce qui m’a été également une leçon.
les conservatoires de ville avec des cours d’instrument de vingt minutes sont une aberration qui à quelques exceptions près ne font qu’initier à l’art du pianotage. Pas le temps de plonger dans le travail, ni d’en remonter. Ni de nouer cette relation très particulière qui est celle de l’élève avec son maître. Avec un répertoire qui maintient l’enfant dans un gentil infantilisme et finit par constituer une véritable barrière à l’entrée dans le répertoire. Tout jeune, j’ai commencé par deux morceaux de la divine méthode Schmoll, Nini et Bébé (vol.1) et si je ne me trompe La première fleur (vol.2). Ensuite on est entré dans le répertoire, 1er prélude du clavier bien tempéré, Satie, un court passage dans les premiers volumes des Classiques favoris du piano (qui n’a pas joué La Sicilienne de Kozeluch?) et puis très vite sonates de Mozart, valses de Chopin etc. Le répertoire, la musique qui te parle, et que tu apprends à entendre.
Vous corrigerez (encore!) les fautes!
non Chaloux, pas pour les oeuvres elles-mêmes, c’est comme pour les livres (ou les films ?), nul ne sait celles qui passeront à la postérité.
par contre pour le discours critique qui les concerne oui ! là on connait le sens de l’histoire. Et on peut dire que la critique ésotérique qui a connu un certain succès à une certaine époque a fait son temps.
Le monde de la musique est également touché par le harcèlement sexuel. Le chef d’orchestre James Levine a été suspendu, il y a quelques mois, et dans les conservatoires, notamment en province, des affaires d’agression sont sorties. L’épidémie se répand dans tous les milieux. Cela devient le mal du siècle. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient touchés.
Les styles d’interprétation aussi sont prévisibles, ils évoluent de manière cyclique, ils oscillent comme un balancier, comme si à chaque fois on poussait le bouchon trop loin.
L’encadrement technique, l’enseignement, les conservatoires, les concours etc… imposent une tendance qui oscille entre rigueur technique et émotion, comme s’il était impossible de trouver un compromis satisfaisant entre les deux.
L’évidence est qu’aujourd’hui la balance penche du côté de l’exigence technique, à tel point que les jeunes semblent se servir de cette technique comme d’un paravent, pour dissimuler ce qu’ils sont.
Puck, en réalité on ne sait rien. Vous envisagez l’avenir en analysant le passé ou le présent. Or, si l’avenir était prévisible en utilisant cette méthode, je crois que ça se saurait.
Delaporte, remarque étrange. Je ne dis pas que ça n’existait pas, je dis que je n’ai rien vu (mais je suis resté très longtemps d’une innocence rare). Ce qui est tout de même curieux, c’est que l’ère du politiquement correct semble être aussi celle du viol généralisé.
Il n’y a pas de balancier, c’est une idée qui ne tient pas. Il y a seulement qu’il peut arriver qu’un grand art se perde. Ce ne serait pas la première fois.
@ Delaporte
« Le monde de la musique est également touché par le harcèlement sexuel. Le chef d’orchestre James Levine a été suspendu, il y a quelques mois… »
Et tu oublies plus récemment le cas de Daniele Gatti, licencié du Concertgebouw d’Amsterdam pour harcèlement sexuel aussi (appelé de façon plus diplomatique « comportement inapproprié » – avec les soprano Alicia Berneche et Jeanne-Michele Charbonnetet).
Un professeur de chant du conservatoire de Tours a été suspendu début juin par la mairie de la ville pour avoir évoqué avec ses élèves l’affaire de pédophilie qui a secoué l’institution en février dernier, révèle France Bleu Touraine ce 28 juin. Le professeur estime avoir « fait son devoir » étant donné que « les enfants avaient besoin d’en parler ».
Chaloux, Il me semble que Michel Tournier a légué son presbytère de la vallée de Chevreuse, non à son village de Choisel qui a érigé un fort laid buste figuratif de lui, mais à Marie-Claude et Laurent, le couple qui veillait sur lui dans ses dernières années, lorsqu’il pouvait à peine se déplacer.
Chaloux :
– pour l’art lui-même effectivement vous avez raison : on ne sait pas l’avenir.
– pour les discours critiques non ! vous avez tort : même si on ne sait pas l’avenir on sait qu’on ne reviendra plus sur certaines questions qui ont été réglées.
– pour les styles d’interprétations : on peut aussi prévoir l’avenir dans la mesure où ça oscille, quand on penche d’un côté à une époque on penche de l’autre à l’époque suivante.
@ Delaporte
« Le monde de la musique est également touché par le harcèlement sexuel. Le chef d’orchestre James Levine a été suspendu, il y a quelques mois… »
c’est comme pour le cinéma ou les curés : on fait semblant de découvrir des pratiques qui existent depuis des années.
sûr que dans la musique un prof a sur son élève un ascendant qui lui permet de faire ce qu’il veut.
pourquoi fait-on semblant de découvrir la lune chaque matin ?
c’est juste pour être bon public et dire whaouh quel scoop !
c’est aussi ça la musique…
et aussi ça…
dans l’informatique musicale…
pour l’art…
« Ces boulettes se trempent dans une sorte de yaourt fait à partir de lait de phoque… »
D va nous revenir pédé comme un phoque !
on fait semblant de découvrir des pratiques qui existent depuis des années.
surtout on prétendait que c’étaient des fabulations des enfants,et des femmes!
Le concept de « recherche-vérité » de l’enquêteur, laisse poser cette question pertinente quand Platon en s’adressant à son Maitre, s’apparente parfaitement à la même situation engendrée par le juge face à l’expert.
L’expertise concernant la crédibilité d’un enfant, qu’il soit témoin ou victime, tient d’un véritable défi pour un expert en psychologie tenu de faire preuve de rigueur. Des instruments et des techniques à évaluer le degré de crédibilité rentrent dans un consensus quasiment établis à l’échelle internationale. En dépit de toute cette assurance, la commission des erreurs persiste encore.
La vérité en psychologie clinique se manifeste à travers l’expertise médico-psychologique d’un enfant victime où l’expert se prononce sur la vérité d’un sujet, cela signifie « la façon dont ce dernier va se situer par rapport à ce qui lui arrive, par rapport à la réalité des faits, en référence à son histoire, sa personnalité, son environnement » .
https://www.darmon-avocat-nice.com/la-parole-de-l-enfant-une-verite-a-plusieurs-facettes—la-verite-medico-psychologique–2-3–_ad21.html
@ Chaloux
« en réalité on ne sait rien. »
Pas d’accord avec cette idée. Le Beau passe toujours à la postérité. La Mer de Debussy ou Daphnis et Chloé de Ravel ou l’Adagio de Barber ou le Cantus in memoriam Benjamin Britten de A.Pärt, par exemple, seront toujours écoutés dans quelques siècles. Et La Recherche lue, comme on lit tjs le « Cántico espiritual » de St.Jean de la Croix plus de 400 après avoir été écrit ou on écoute le Miserere d’Allegri, qui a été composé il y a 380.
Cela fait 5.000 ans au moins que le Beau dure. Il suffit d’aller au Louvre, rayon Mésopotamie ou Egypte pour le constater. L’être humain aura toujours besoin de Beauté. C’est biologique.
Maintenant tu vas me dire que la notion du Beau change avec les époques. Et je te répondrai que oui, mais que la Beauté avec majuscule, la grande, s’en sort tjs, même si elle peut rester oubliée un certain temps. Les modes et les délires esthétiques passent, la Beauté reste. On peut tourner théoriquement tout ce qu’on veut autour de la notion d’Art, ce qui reste est le Beau. Quelles sont les oeuvres les plus programmés dans les concerts du monde entier? Les plus belles. Qu’est-ce qu’on voit au Louvre, au Prado, à l’Ermitage, au British museum, à la National Gallery, aux Musées du Vatican, de Rome, de Florence? Les oeuvres les plus belles.
Les cré.tins qui au XXe siècle ont voulu s’affranchir du Beau sont tombés, dans le meilleur des cas, dans un impasse, dans le pire, dans le ridicule le plus total. Combien de disques de Boulez, mort il y a 2 ans, sont vendus aujourd’hui dans le monde et combien de Bach, mort il y a 268 ans? Combien de lecteurs a Flaubert et combien Guyotat?
Qui lit aujourd’hui le « Finnegans wake » de Joyce ou le « Paradis de Sollers? Qui écoute les milliers d’oeuvres avant-gardistes composées depuis 60-70 ans et jouées une seule fois dans des festivals de « musique concrète » ou à l’Ircam et tombées depuis dans un oubli définitif? Où sont les milliers de peintres abstraits qui pullulaient partout dans les 50 et 60 et dont on a jamais plus entendu parler?
Et pendant ce temps-là, quelqu’un connaît un très beau livre ou une très belle oeuvre musicale du XXe siècle tombée dans l’oubli?
Et pour c’est le Beau qui reste toujours? Parce que « le Beau est la splendeur du Vrai » (St.Thomas d’Aquin)
Sviatoslav Richter plays Haendel keyboard suite in G minor, no.9
Et pourquoi c’est le Beau
…dans les années 50 et 60…
Pablo, sens de l’histoire, je ne parlais pas des œuvres mais plutôt de la façon dont l’homme s’envisagera dans l’avenir.
« Qui lit aujourd’hui le « Finnegans wake » de Joyce ou le « Paradis de Sollers? »
C’est pas très gentil pour Joyce. Par contre, pour Joyaux (nom de Sollers) c’est zéro.
par exemple c’est plus possible de mettre des majuscules aux mots « Beau » « Juste » « Vrai » etc…
depuis au moins un siècle : c’est le sens de l’histoire des idées, de l’histoire de la pensée, de l’histoire des hommes, de l’histoire de l’occident etc…
une histoire irréversible.
en plus il faut désormais les écrire au pluriel.
plus possible de revenir en arrière.
sinon on bascule immanquablement dans le ringard et le kitsch.
à moins de se la jouer « retour vers le futur » et sortir dans la rue avec une redingote, un haut de forme et une pancarte « i love Hegel ».
Musique : J’aime beaucoup ce que disent pablo et chaloux. Ce dialogue est justement la musique me semble-t-il. La musique : Ce murmure dialogué dans les limbes a quelque chose des voix humaines de Marin Marais et L’art de la fugue est finalement une vieille chose à l’époque où Bach l’écrit ; la fugue est déjà passée, mais curieusement il la renouvelle comme Proust renouvelle le roman, Bach dialogue avec lui-même, main gauche main droite – papa maman- (même si j’adore la version de l’espagnol et sa viole), il me semble que la musique est avant ou après le langage, mais ce faisant elle est en effet totalement engagée dans la vie de celui qui la compose, il y a un : « Je vais vous dire le rythme de notre temps » qui hante les compositeurs au moins depuis Monteverdi. Il faudrait penser l’accélération, puis la montée du diapason, l’irruption du concerto (cette dispute très RDL) comme la subjectivité qui dit qu’elle est, qu’elle pense et respire. Au fait le sujet apparaît quand ? La musique est un entre deux des mots ; mais l’opéra, ah oui l’opéra le langage souvenir des mélodies du moyen âge, comme après… comme par exemple (blague) la musique militaire de 1900 qui fait la guerre ou la musique disruptive de notre temps qui imite les battements du cœur et est pour moi inaudible, je ne parle pas Boulez, je parle du rock. Le rock c’est la musique militaire de notre temps (la musique marketing). Reste l’autre musique, c’est bizarre cette distinction qu’on est obligé de faire entre deux musiques très différentes, cela n’existe ni en peinture ni en écriture on sait bien que Musso c’est mauvais et que Claude Simon c’est de l’écriture. Pourquoi n’y a-t-il pas ces prudences en musique. La musique a un effet tellement fondamental qu’on en oublie tout, l’époque, le temps ; on a un Vermeer par exemple ça touche tout un chacun, tout le monde sait que c’est épatant, mais Monteverdi… je ne sais pas. Quelque chose, autre chose manque à notre désir que la musique comble. Cela n’a rien à voir avec le langage. Il faut faire une césure brutale. La musique c’est « autre chose ». Il faut l’admettre puis en parler aussi bien que Chaloux ou Pablo.
Qu’est-ce qu’on est tranquille ici depuis que Rose à pris ses distances.
Raymond, vous avez un bien peu usité prénom. Comment se fait-il donc ?
Je crois qu’une République de la Musique serait du meilleur aloi ! Le patron est d’accord et un public attentif semble s’être constitué autour du dialogue musical entre Chaloux et Pablo. Qu’est-ce qu’on attend ?
Qui Passou désigne-t-il par « le monologue d’un des deux » ? Chaloux sur Christiane ?
« Je crois qu’une République de la Musique serait du meilleur aloi ! »
Idem pour une République de l’Eglise catholique. Je suis sérieusement partant !
@D. un bien rare prénom, un peu ridicule mais son côté démodé parvient parfois à me charmer quand même, il me vient de ma mère qui avait une sœur aînée qui s’appelait Raymonde (cette sœur était « bonne sœur », je suis issu de cette bonne blague). Voyez comme je réponds à votre question bien en face. Et vous D. que dites-vous du vôtre?
Raymond…J’ai connu un Raymond, autrefois, épicier dans l’Oise (vous auriez vu la bibliothèque de l’épicier, hallucinante). C’était un homme extraordinaire, d’une bonté, d’un naturel dans la bonté tel que j’en ai peu rencontrés depuis. Il est mort en 1991, et je pense à lui tous les jours. Comme quoi…
J’avais un oncle, du côté maternel, qui se prénommait Raymond. C’était assez courant, à leur époque, dans le midi, aussi au masculin qu’au féminin. Ray, comme Ray Ventura, c’est plus pop !
Un épicier lettré, Chaloux, en ville ou à la campagne ? Malraux est fils d’épiciers de la banlieue…
C’était l’Oise côté campagne, Jazzi.
Moi, j’avais un oncle Marcel, qui tenait une fromagerie à Paris. J’en parlerai un jour.
… Un grand oncle…
De Raymond Poincaré à Raymond Barre. Ou Raymond Poulidor ou Raymond Oliver. Mais peu ou point de Raymond dans les Arts et Lettres ?
Jazzi c’est ton genre d’homme Delon ?
Raymond, je suis content que ça vous plaise, j’aime beaucoup ce que vous écrivez.
Jazzi tu te souviens de Raymond Bussières ?
Proust, par son père, n’est-il pas petit-fils d’épiciers ?
Et Raymond Radiguet? Grand oublié…
raymond dit: 1 septembre 2018 à 21 h 23 min
c’est vrai que très beau.
oupss très Beau
encore que Beau avec un B ça correspond à très beau ?
Jazzi tu dirais que ta vie a été une quête du Beau et du Vrai ? et du Juste ?
et du Bon, et de la Brute et du Truand ?
Delon était une splendeur, hamlet. Sans être vraiment mon genre, je n’aurais pas dit non.
Oui, je me souviens de Raymond Bussières et d’Annette Poivre dans « La Belle américaine »…
« dans sa propriété de 55 ha aux côtés du cimetière privé où il a enterré ses trente-cinq chiens. »
le cimetière fait 55 ha ?
ça fait moins d’un chien par hectare, du coup on peut dire qu’ils sont à l’aise.
« tu dirais que ta vie a été une quête du Beau et du Vrai ? et du Juste ?
et du Bon, et de la Brute et du Truand ? »
Tout a fait, hamlet, si possible avec une belle bite !
Beau comme Beaurozzi, hamlet !
Ah, mais l’épicerie, c’était une petite bourgeoisie qui pouvait être très cultivée. Tout le petit commerce, c’était des gens qui souvent lisaient beaucoup. Même les bouchers. Je connais le cas d’un boucher qui a pris sa retraite à 70 ans en 1948, et qui ensuite a passé 25 ans à lire sans discontinuer. On sous-estime beaucoup trop ces gens. C’était un autre monde, on leur avait donné les moyens, même quand ils avaient quitté l’école très jeunes, de continuer à s’instruire jusqu’à la fin de leur vie. Ils ignoraient la paresse et ne posaient leur lecture en cours que pour mourir. J’ai longtemps vécu par des gens très âgés – pas dans le milieu de l’épicerie- (j’ai été très malade enfant), qui avaient 75-80 ans de plus que moi et je ne le regrette pas.
Jazzi, et sur la quête du Beau et du Vrai ? tu y crois ?
c’est un peu comme la quête du St Graal ?
fais gaffe à ta réponse, je me suis tapé toutes les saisons de Kaamelott, du coup je suis incollable sur la légende du Roi Arthur.
Oui, j’avais oublié Radiguet, Chaloux !
Merci d’évoquer tous ces Raymond qui viennent redorer mon blason; j’aimais bien Raymond Kopa. Puis j’ai découvert Raymond Chandler(avec Radiguet ça fait deux, il y en a sûrement d’autres; c’est pas comme Agrippa quand même !)…
enfin tout ça ne vaut pas Chaloux et la musique !
pour une fois sois sérieux Jacky ! tu y crois toi au Beau et au Vrai ?
C’est la grande erreur de Proust. Il croit qu’il est le seul à lire Balzac avec le baron de Charlus. Mais c’est complètement faux. Les gens, nés aux alentours de 1880-1890 et au-delà dans la petite bourgeoisie, lisaient souvent beaucoup et connaissaient très bien les classiques.
la quête du St Graal c’est l’Anus Dei, hamlet. Il ne te l’ont pas dit dans Kamelott ?
et le plus célèbre sans aucun doute : Raymond la science ! de la bande à U2 !
aucun Raymond n’a échappé à ce surnom.
raymond on vous a appelé Raymond la science ?
En revanche, peu de Raymonde célèbres ?
« Qui lit aujourd’hui le « Finnegans wake » de Joyce
—
Personne n’a jamais lu FW, sinon ses traducteurs, Anthony Burgess, quelques profs d’université et une poignée de mordus. Ce livre n’a pas été écrit pour être lu: ce fut pour Joyce, qui s’enfonçait chaque jour un peu plus dans la cécité, une façon de battre la maladie au jeu de l’obscurité.
l’anus Deï ? merci pour l’info Jazzi ! non ils ne le disent pas dans Kaamelott.
il m’arrive de croiser Astier : je lui dirai la prochaine fois que je vois !
« Bloom dit: 1 septembre 2018 à 22 h 45 min
« Qui lit aujourd’hui le « Finnegans wake » de Joyce
Personne n’a jamais lu FW, sinon ses traducteurs »
non Bloom, il parait que même ses traducteurs ne l’ont pas lu.
Raymonde-Raymonde. Hôtel du libre échange… Raymonde Debray-Genette.
Dear Baroz, Bruno, L’Inconnu du Nord-Express, était Robert Walker, dont le fils est bien doté. (et pas Farley Granger, dans la vie effectivement proche de Bruno; Hitchcock pervers).
« pour une fois sois sérieux Jacky ! tu y crois toi au Beau et au Vrai ? »
OK, hamlet.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-de-la-beaute
Bloom, vous avez connu l’époque où même les petits commerçants lisaient ?
brexit & camelote export
https://www.youtube.com/watch?v=S1yjT8XsDI8
L’obsession de la beauté, voila un thème intéressant.
Jazzi dit: 1 septembre 2018 à 22 h 48 min
désolé Jazzi, comment j’ai pu oublier ça !
en plus je l’ai dans ma bibliothèque, à côté des jardins et des fontaines…
ils écoutaient de la musique classique et lisaient des romans ainsi que les journaux quotidiens
non Chaloux, l’obsession de la beauté c’est banal.
plutôt l’obsession du Beau avec un grand « B » !
vous faites la différence entre le beau et le Beau ?
et aussi entre le vrai et le Vrai ?
Ils allaient au théâtre, lisaient, connaissait les grands interprètes comme Cortot.
connaissaient.
hé oui les temps changent.
maintenant il existe des radios et des chaines de télé où ils donnent la météo en continu.
à l’époque ça existait déjà, on appelait ça une fenêtre.
les temps changent
On a oublié Raymond Souplex, que je regardais au temps de l’ORTF dans « Les cinq dernières minutes » : « Mais oui, c’est bien sûr ! »
aux siècles de l’industrialisation ; deux siècles à peine mais combien pesants
Vous savez, Hamlet/Puck/et qui d’autre encore, je suis le contraire d’un intellectuel. Je ne m’intéresse qu’aux détails. Le beau, le vrai etc. … les grandes théories ne sont pas ma tasse de thé. J’ai veillé à conserver ce travers.
Quant à l’obsession de la beauté, elle est très intéressante, je le maintiens. Vous connaissez le texte de Brassens :Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
En philosophie : Raymond Aron. L’ami de Sartre. L’éditorialiste du Figaro. Le tocquevillien survitaminé.
Chaloux oui mais à l’époque il n’y avait que les petits commerçants qui étaient cultivés, les petits fonctionnaires et même les bourgeois aussi l’étaient !
@Jazzi dit: 1 septembre 2018 à 21 h 51 min
Une république de la musique ? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Regarde la république des arts avec l’excellent Patrick Schemama, qui pense à l’ouvrir ? et celle de l’architecture avec la si fine Catherine Sabbah ? Ce sont des terres d’exil, or Pablo et …, c’est ici qu’ils trouvent leur joie d’écrire, d’échanger, au milieu de nous tous (même si parfois ça noie complètement le billet !) mais comme le dit …, parfois cette rentrée littéraire n’est guère passionnante et on tourne en rond. La bouffée du cinéma d’Antonioni a été une bénédiction, non pour le livre (à moins que j’ai mal compris ces séances-photos sur fond d’ennui où les grands nus de l’Histoire de l’art semblent prétexte à une nuit d’ivresse), mais pour les souvenirs de cinéma que ce billet a réveillés chez les uns et les autres.
A propos, la république du cinéma est un cas à part. La personnalité hors norme d’Annelise Roux a su créé l’essaim. (Ross a raison)
Donc, moi je souhaite qu’ils restent ici et nous entraînent dans leur folie musique.
Raymond Aron, ça a beaucoup vieilli, depuis vingt ans. Aujourd’hui, il serait au chômage.
que nenni Chaloux, ça c’est ce qu’on appelle une coquetterie, je veux dire votre truc de Brassens, alors que vous avez consacré toute votre existence à la recherche de la beauté, c’est pas rien tout de même !
exact christiane !
et aussi une République de la Gastronomie !
et aussi une République de la Bière !
ou une République du whisky ! ça je veux bien m’en occuper.
Avec les éléments de comparaison que j’ai, Jazzi, je dirais que les petits commerçants -comme les notaires- étaient plus cultivés que les autres, simplement parce qu’ils penchaient encore du côté de 1900 et étaient moins touchés, vivant souvent chez eux, au-dessus du magasin ou à côté de leur étude,par la mécanisation et la modernité. Leur monde avait peu changé. Les autres, les employés, sans cesse bringuebalés, regardaient Raymond Souplex (bon dieu! mais c’est bien sûr!) à la télévision.
comme je l’ai lu précédemment, dans l’appellation « République de …. » le mot important c’est « République » !
je veux dire comme il n’y plus que là qu’on peut la trouver, vaut mieux la soigner.
Aron était à la philosophie de l’histoire ce que Lecanuet était à la politique : des modérés, c’est-à-dire des saintes-n’y-touchent désespérantes. La pensée molle dans toute sa splendeur. Quand on leur parlait de Marx, c’était l’outrage. Pas plus Aron que Lecanuet n’auront laissé une trace dans l’histoire, ni la petite ni la grande. Sauf Lecanuet dans les sketchs de Coluche.
Hamlet:
oui j’ai eu droit à Raymond La science dans la petite ville de Rethel avec mes lunettes dans les années 60 Raymond la science était encore vif dans la mémoire de certains. Je me souviens qu’arrivant à Toulouse vers 66 j’ai croisé plein de Raymond,(Jazzi a raison), ce qui n’a pas manqué de m’étonner, mais à 18 ans on s’étonne de tout, on s’étonne même d’être vivant.
A part ça il faudrait faire une sorte d’histoire du goût où l’on montrerait que le Beau pour tous est relativement récent, cette forme d’esthétisme pour tous, ce beau exclusif qui vient faire pièce me semble-t-il à la religion; peut-être est-ce dû à la laideur des villes, l’âpre grincement du béton et le râpeux du goudron dégoûtent, donc on met entre soi et cette laideur un flot continu de beau, peinture écriture musique.
je ne sais si vous avez par devers vous Chaloux, mais le notaire est encore resté assez cultivé.
ce qui est loin d’être le cas du petit commerçant.
pas le beau, Hamlet, le beau m’indiffère. Seul le fond de la réalité -qui peut parfois passer par quelque chose qui ne l’est pas : la comtesse fritouille de Gombrowicz, par exemple. J’aime Bach, Schubert, Chopin, Proust et tant d’autres, Golovanov, Xingjian, Tchekhov, Joyce etc. parce qu’ils explorent la réalité avec les moyens qui leur sont propres. Le beau est le vrai.
les notaires sont cultivés par le biais des inventaires de succession. Ils ne veulent rien rater. On s’entend avec le commissaire priseur qui prélève aussi son dû, et crac.
Un buffet de chasse Louis XIV qui vaut 15000 euros, tout à coup il s’avère qu’il n’est qu’un pâle copie du XIXe. Il n’en vaut plus que 800. L’affaire est faite. même chose pour les tableaux, les bibliothèques, etc. C’est un monde.
ben vous m’étonnez Raymond, c’est sûr que 3raymond la science » vous n’avez pas dû y échapper !
surtout à Toulouse ! le gascon est resté coriace ! dur à faire entrer dans les rails !
sinon le « Beau » avec un grand « B » c’est plutôt un concept, une idée, une idéalité, ça n’exista pas vraiment, c’est comme un horizon impossible à atteindre, comme le « Vrai », mais là où vous avez tout de même raison Raymond c’est que ça définit quand même un style de vie, même beaucoup, parfois c’est des gens qu’on comprend tout ce qu’ils veulent dire, je veux dire si on a pas la grille pour décrypter.
une, mon clavier est foutu.
Chaloux: Le beau c’est le vrai. Le beau absolu c’est en effet toute la réalité peinte, toute la nature convoquée, tous les sentiments évoqués à la fois; seuls quelques uns y parviennent, ce sont eux que l’on cherche ; tout récemment Gérard Fromanger: sentiment de soulagement, ah enfin quelqu’un qui dit avec ses moyens tout ce que je sens du monde et qui m’en apporte sa vision que je peux confronter à la mienne car elle est pleine et entière comme mon intériorité. C’est beau parce que c’est vraiment le monde dans lequel nous vivons.
@ Raymond,
vous aussi vous avez la passion musique ! (mais dites-donc, votre constat est brûlant, violent, provoquant dans votre billet « Démocratie et finitude » (sur votre blog). Le doux Raymond cache-t-il ce direct au foie, au coeur, qui fait mal là où ça blesse, du côté de la mort inévitable ? J’ai beaucoup aimé le lire.)
Pour ce qui concerne votre commentaire de 21h23, vous montrez une grande connaissance de la musique. Jouez-vous d’un instrument ? Qu’aimez-vous écouter ? J’aime ce que vous dîtes de l’ineffable de la musique, cette percée du silence qui devient parfois musique, à l’abri du langage (qui ne doit jamais dépasser son rôle…) L’œuvre devient vivante seulement au moment de son audition, place alors à la perception sensorielle, hypnotique de la musique écoutée… liée, aussi, à l’exécution et à la perception.
Tout commence souvent par des berceuses… Est-ce que l’on chante avant de parler ?
Chaloux, non là vraiment vous exagérez ! vous n’allez tout de même pas me dire qu’on peut exercer votre métier, comme vous l’avez fait, durant toute une existence, sans jamais se soucier de la beauté.
Attention aux coquetteries Chaloux ! je vous ai à l’oeil !
qui plus est de la transmettre !
vos élèves ! comment enseigner un art sans se soucier du Beau ?
vous imaginez ? perpétuer cette recherche du beau au fil des générations ?
1171
commentaires