de Pierre Assouline

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La République des livres
Cet été, préférez ne pas !

Cet été, préférez ne pas !

N’hésitez pas : bartlebysez-vous sans tarder bien qu’aucune nouvelle traduction de Bartleby, le scribe ne pointe à l’horizon. Non que depuis 1853 les anciennes fussent défectueuses, datées ou insatisfaisantes (celle, historique, de Pierre Leyris a longtemps paru inégalable). Mais le chef d’oeuvre comique de Herman Melville est de ceux dont la restitution dans une autre langue est une sorte de sport et de loisir dont on ne se lasse pas. Ne fut-ce que pour une phrase, la plus célèbre, celle qui tient toute la nouvelle, sa formule alchimique dont on n’a pas fini de creuser l’énigme souterraine: « I would prefer not to »rendue selon les versions par « Je ne préfèrerais pas » ou « J’aimerais mieux pas » ou « Je préfèrerais ne pas ». Ad libitum. Si vous avez autre chose à proposer, ne vous gênez ou, nous ferons suivre à Melville. Borges traduisait par « Preferiría no hacerlo… ».

Tout se complique quand on sait que même en anglais, la forme est agrammaticale car il eut été plus correct, et tellement moins génial, d’écrire « I had rather not ». Tout cela pour faire l’apologie de la résistance passive, mutique, inerte et irrémédiablement désolée à travers l’un des personnages les plus inoubliables qui soient. Dans son éblouissante postface à la traduction de Michèle Causse (GF, 1989), Gilles Deleuze rappelle un mot de Proust selon lequel les beaux livres nous paraissent toujours écrits dans une sorte de langue étrangère. J’avoue un attachement particulier à la version de Jérôme Vidal parue en 2004 avec des illustrations de l’excellent Jean-Claude Götting, sous le titre Bartleby, une histoire de Wall street (78 pages, 13,50 euros) aux éditions Amsterdam, une jeune maison qui se veut « démocritique »et s’est placée dès ses débuts justement sous la protection de l’auteur de Moby Dick, ce qui est très bon signe.

Imagine-t-on un instant le nombre de lecteurs qui en ont fait leur emblème et une philosophie pour la vie, à commencer par l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas ? Non sans l’adapter au passage au risque de susciter une nouvelle bataille d’Hernani dans la blogosphère, à la suite de Gilles Deleuze et Maurice Blanchot qui s’en mêlèrent autrefois. « Je préfèrerais ne pas » garde ses partisans de même que « J’aimerais mieux pas ».

Ce qui est intéressant, c’est aussi de retrouver l’ombre portée de Bartleby sur l’œuvre de nombre d’écrivains. Par exemple Le Pressentiment (Gallimard, 1935, Le Castor Astral, 1991) du regretté Emmanuel Bove. C’est l’histoire de Charles Benesteau, un type tombé d’une famille de grands bourgeois comme on tombe du cadre des portraits d’ancêtres. Il aimerait tant changer de contemporains ! Volontairement déclassé et marginal, étranger dans la ville, ce grand immobile s’est lui-même exclu de la société, et inquiète les siens qui le sont si peu ; il leur témoigne une indifférence sans haine et sans reproche pour mieux vivre sa vie en paix avec sa conscience dans un quartier populaire de Paris. Comme s’il flottait sur un coussin d’air, à son rythme, loin de toute préoccupation matérialiste. Il rompt avec son milieu comme on fuit chez Simenon. Avocat de profession, il n’exerce même plus, se contentant de donner des conseils aux voisins démunis. Melville n’est jamais cité mais il a tout de Bartleby : lui aussi aimerait mieux ne pas. Il rêvasse à en perdre conscience. En fait, il vit comme on doit vivre quand on a le pressentiment de sa mort. D’ailleurs, sa femme le considère comme un renonçant héritier des mystiques du XVIIIème siècle. On est dans sa tête en ne sachant même plus si on est dans le réel ou dans le rêve éveillé. Il est la subjectivité faite homme. C’est un errant à qui Paris sert de paysage pour être un peu mieux malheureux. En faire un misanthrope relève du contre-sens. Il possède une inépuisable réserve d’indulgence pour l’humanité. Comment s’en sort-on lorsqu’on on a conscience du caractère immaîtrisé de son existence ? On se veut non-concerné comme il y a des non-conformistes. En vérité, on se contente de circuler dans la vie comme sur la scène d’un théâtre. Voilà l’effet que cela fait aux autres que de vouloir vivre sa vie au jour le jour et écrire des poèmes destinés à n’être pas lus. Cela ne l’empêchera pas de se cogner à d’autres réalités dans un milieu aux antipodes du sien où il affrontera les mêmes mesquineries, jalousies et misères. De la gratitude et de la tendresse aussi, avec une adolescente et sa mère. Pour lui, au bout, c’est la même solitude.

Et M. Spitzweg, vous connaissez ? Il tire à petites bouffées bleues sur ses Ninas dans son deux-pièces de la rue Marcadet. Il en est resté à la France du commissaire Maigret. D’ailleurs, il lit ses enquêtes comme on déguste le fumet d’un boeuf bourguignon. Parfois, il pose son livre sous la lampe et se pose des questions existentielles bien en phase avec cette époque qui ne veut pas de lui : qu’est-ce qu’un bobo, au fond ? Ce n’est qu’un exemple. M. Spitzweg a beaucoup voyagé en lisant L’usage du monde de Nicolas Bouvier sur son banc du square Carpeaux. Il y a de pires guides pour se perdre. Il a ses habitudes : lire Le Parisien lui est agréable le matin au bistro, mais impensable le soir au restaurant. On le comprend. C’est à ce détail qu’on juge de la qualité d’un homme. Sa courtoisie, si rare dans les grandes villes, lui fait ressembler à ces petits bourgeois de Sempé qui soulèvent leur chapeau en croisant une dame. Après avoir longtemps été un intégriste du refus face à la tentation de l’ordinateur, il s’est mis lui aussi à bloguer, le soir. Il faut dire que le geste de refus lui est un réflexe spontané. Il a fait du sport mais y a renoncé : entre dix minutes de plaisir qui le rapprochent de la mort et quatre  heures de souffrance qui le rapprochent de la santé, il a choisi. Les Ninas. N’allez pas le croire solitaire; il voit des gens, et même de vrais gens qui ont eux aussi des prénoms à la Sempé : Raoul, Roger, Denise, Marceline, et des noms assortis, Dumontier, la charcutière Mme Bornand, Lachaume. Quand il reçoit, il achète un torchon à carreaux pour faire la nappe. Vous vous souvenez de M. Hire, celui du roman, puis ceux du cinéma, Michel Simon et longtemps après Michel Blanc ? M. Spitzweg pourrait être un cousin de M. Hire, mais sans le tragique. J’allais oublier : M. Spitzweg connaît bien une phrase en anglais «  »I’d prefer not to » » que son édition Folio traduit par «  »Je préfèrerais pas » ». Il est vrai que, quand tant d’autres ont quelque chose en eux de Tennessee, il a quelque chose en lui de Bartleby. Normal, après tout, puisqu’il est le héros de Quelque chose en lui de Bartleby (Mercure de France, 2009), le très touchant et délicieusement léger roman de Philippe Delerm.

Si ce n’est sur l’œuvre elle-même, c’est sur la personne. Ainsi Jean-Philippe Toussaint n’est pas du genre à encombrer les tréteaux. D’abord, il n’est pas là, toujours ailleurs ; ensuite, il préférerait ne pas, à la Bartleby. Ses interwiews sont plutôt rares. Jonathan Littell aussi. L’auteur des Bienveillantes déclarait en 2007 :

« Bartleby le scribe est un livre qui me fascine. Un personnage qui ne cesse de dire qu’il préfèrerait ne pas d’une certaine manière, c’est l’attitude qui fut la mienne vis à vis du Goncourt, qui s’est fait sans moi. »

Alors, qu’en penser au juste ? Philippe Jaworski, éditeur et traducteur du quatrième et dernier volume de l’œuvre romanesque de Melville dans La Pléiade, y était revenu en détail, bien conscient que négliger un tel débat, aussi fondamental qu’interminable, lui eut valu des ennuis auprès de la secte. « Je ne préfèrerais pas » : ainsi traduit-il la devise, refrain et ritournelle de celui qui refuse d’accomplir tout travail, se fait un rempart de sa non-action catégorique et installe son oisiveté dans un coin de l’étude de son employeur, l’avoué qui n’en  peut mais.

Au fond, tout dépend comme on l’entend. Dans leur majorité, les auditeurs de Daniel Pennac l’entendaient pour la première fois. Ceux qui se sont pressés à travers la France à sa lecture-spectacle de la nouvelle, y ont été davantage pour lui que pour Bartleby qu’ils ne connaissaient pas. Le romancier a découvert le texte dans la traduction « avec négation » de Pierre Leyris qui fait autorité depuis les années 50 ; mais lorsqu’il en a lu la version révisée plus tard « sans négation », il l’a adoptée :

« Je préfèrerais pas » »… La négation arrive après la préférence, moyennant quoi Bartleby rend cinglé son entourage. Ce n’est pas que cela sonne mieux mais c’est plus proche de l’original » remarquait-il en rappelant qu’au fur et à mesure, le verbe varie du conditionnel à l’indicatif. « Au début, les spectateurs rient ; puis ils s’aperçoivent que c’est une monade close sur elle-même et ne rient plus ; alors l’anxiété les gagne jusqu’à les faire compatir au désespoir de l’avoué ».

De cette expérience, il est sorti melvillisé. Découvrant avec bonheur Le livre de l’intranquillité de Pessoa, Pennac se disait alors convaincu d’y avoir lu le journal intime de Bartleby. Par quel mystère ? Telle est la réponse, eut dit Woody Allen. Ni l’un ni l’autre, eut ajouté Cioran. Je préfèrerais ne pas, eut précisé Bartleby. Mais c’est naître qu’il aurait pas fallu ! eut tranché Céline.

(Photos de Nicolas Bouvier alias Sparth)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 467 Réponses pour Cet été, préférez ne pas !

pado dit: à

Boulez aurait été éméricain qu’il n’aurait jamais dit ça !
il faut imaginer le poids du conservatisme et de la tradition en France pour effectivement comprendre cette phrase de Boulez
hamlet

Deux points qui n’enlèvent rien au plaisir de vous lire et même de réfléchir.

– Vous ne feriez pas comme ci-dessus une petite crise de clichés par les temps qui courent ?
– Conceptualisons, conceptualisons, mais une grosse co..erie (rien à voir avec Boulez) reste toujours une grosse co..erie, même conceptualisée.
Vous pouvez conceptualiser Bouvard et Pécuchet autant que vous le souhaitez, ils resteront mon chaloux et pablito mythomanes de la rdl 2019.
Je crains d’ailleurs beaucoup 2020 pour eux.

Jazzi dit: à

« demande toi »

Surtout pas, hamlet ! renato il dit que si on veut connaître la réponse, il ne faut surtout pas poser la question…

Jean Langoncet dit: à

@sorti de là les mecs ils sont secs…

Vous oubliez Gallica et le goût de la rame

Pablo75 dit: à

D. dit: 2 août 2019 à 22 h 40 min

Ce qu’il y a de bien dans la « musique » atonale c’est que si un musicien fait une fausse note, personne se rend compte. C’est génial pour les interprètes. C’est comme dans la « peinture » abstraite: si le gosse d’un Cy Twombly fait des rayures avec ses feutres sur la toile de son père, personne s’en apercevra – même pas le père. Alors qu’imagine des traces de feutre sur un paysage de Le Lorrain ou une fausse note pendant l’exécution de L’Art de la fugue de Bach:

https://www.youtube.com/watch?v=SXJ6epcI1WI

Jazzi dit: à

« youtube et wikipédia ! »

Oui mais on a aussi les billets à Passou et les cartes postale de Paul Edel en prime, hamlet !

Jazzi dit: à

Et nous avons l’incomparable chronique musicale de Pablo75 et Chaloux. C’est pas rien !

D. dit: à

À présent hamlet : de la sublime musique d’espingouin (comme tu dis).
Pas aussi émouvant et sublime que Boulez, il faut bien l’admettre. Et tellement plus pénible à écouter. 😁

www.http://youtu.be/KzEFQW9CXGc

Pablo75 dit: à

À propos du fait qu’on ne doit pas perdre son temps à lire des médiocres incapables d’écrire une phrase intéressante (et dans ce blog il y en a un paquet), la réponse géniale de Borges quand un journaliste lui a demandé quels étaient ses vices: « -Je ne bois pas, je ne fume pas, je mange peu. Mes seuls vices sont l’Encyclopédie Britanique et ne pas lire à Enrique Larreta. » [un écrivain argentin très célèbre à son époque]

Jean Langoncet dit: à

« Mon frère ne buvait pas, ne fumait pas, ne courait pas les filles et il est mort à l’âge de six mois » Soupault ou à peu près

x dit: à

Les critères utilisés à 23 h 10 min me semblent peu satisfaisants dans la mesure où des milliers de béotiens les ont utilisés (ou les utilisent encore) pour « délégitimer » Picasso ou Debussy, et qu’ils permettent aussi de glorifier des tableaux « pompiers » ou hyperréalistes (je sens que je vais me faire des amis) ou du sirupeux indigent au violon ou au piano (pas de noms, pas de noms, on ne sait jamais).

hamlet dit: à

pado, je vois ce que vous voulez dire, je ne sais pas s’il s’agit de clichés.

on peut reprocher un tas de chose à Boulez, sur l’insistance du sérialisme et de la rythmique, on peut lui faire des reproches sur les choix musicaux.

mais on ne peut pas lui faire un reproche sur une incohérence par rapport à une forme traditionnelle dite « cohérente ».

là encore je reviens sur l’article de passou et la phrase de Bartleby qui représente une aporie, une impasse par rapport à la cohérence du monde.

le problème est qu’il fallait déplacer les frontières, on peut toujàurs voir dans les détails et dire que Boulez n’a pas toujours fait le bons choix, n’em^pêche qu’il représente un figure qui aura tenté de déplacer les frontières.

pour moi c’est là l’essentiel, parce que si l’on veut retrouver de la cohérence il faut déplacer les limites et les frontières.

tout le reste c’est de la littérature.

le constat aujourd’hui est que ça a marché, même si c’est truffé d’erreurs ça a marché pado, aujourd’hui des jeunes s’emparent de ces nouvelles délimitations et créent à l’intérieur de ces nouvelles délimitations.

voilà quel était le défi : modifier les limites !

qu’importe alors la forme sur l’insistance sérialiste ou rythmique, il a fallu que cela se passe à moment de l’histoire, et Boulez a été là pour le faire !

est-il banni ? décrié ? non, au contraire comme je le disais dans le monde entier, que ce soit au Pérou, ou aux états unis ou en Allemagne, ou en à Tawain des gens donnent son à des écoles de musique et à des auditorium !

pado il faut comprendre que cela représente une forme d’espoir, sinon sur qui compter pour changer les choses ? les écrivains ? les théâtreux ? lrs philosohpes ? bien sûr que non ! le système est totalement vérouillé, il ne reste que la musique, et Boulez est là, comme Cage, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse ils sont bien là, et c’est bien eux qui déplaceront les limites de la pensées humaine, bien plus que nos écrivains ou nos philosophe, voil àce que la musique peut offrir comme ouverture vers l’avenir, pourquoi s’en priver pado ?

pourquoi le rejeter et s’en priver ? c’est notre seule chance pour changer ce putain de monde de merde !

x dit: à

hamlet 22h 09 est-ce qu’il ne faudrait pas plutôt rendre à Hume ce qui vient beaucoup plus probablement du grand David (ou même plus récemment de Sloterdijk pour la colère) que de petitix ?

« Sentiment » vs. « émotion » ? Tout dépend sans doute de la définition qu’on en donne (et qu’on n’a pas eue) ; pour ma part j’aurais dit exactement le contraire…

Pablo75 dit: à

Pas aussi émouvant et sublime que Boulez, il faut bien l’admettre. Et tellement plus pénible à écouter.
D. dit: 2 août 2019 à 23 h 23 min

D’ailleurs Joaquín Rodrigo, comme tout le monde le sait, a vendu beaucoup moins de disques que Boulez. Le coffret de 13 disques des Oeuvres Complètes de Boulez en Deutsche Grammophon, se trouve dans le Classement des meilleures ventes d’Amazon, dans la catégorie CD & Vinyles, a la place 52.774 !

Par contre, c’est le plus vendu dans la face cachée de la lune, que comme tu sais est habitée par des types qui ont un système auditif très différent du nôtre. Là haut Boulez est une star.

Bérénice dit: à

Hamlet je rapprochais l’émotion de la passion parce qu’elles sont irrationnelles, non pensées ni calculées, aucune fuite possible elles vous assaillent, vous envahissent, vous les ressentez , éprouvez alors que les,sentiments dont l’amour ont besoin de temps, pour moi ils ressemblent à une sedimentation, une consolidation, qui n’est pas éternelle ou durable mais sera moins fugace que l’émotion. Je vois aussi dans la passion une intensité comme certaines emotions en procure. L’émotion c’est le règne de l’éphémère, certes on est touché, ému et après? Cela ne déclenche pas toujours une série de réponses et qu’il faudrait adéquates.

hamlet dit: à

x dit: 2 août 2019 à 23 h 42 min

oui, merci pour votre attention, je vois ce que vous voulez dire, vous avez sans doute raison, c’est moi qui ai du mal à exprimer ce que j’en pense.

Jean Langoncet dit: à

of course

hamlet dit: à

Bérénice dit: 2 août 2019 à 23 h 52 min

oui justement, l’émotion ferait référence à l’irrationnel, n’est-ce pas de cela que nous avons besoin dans la mesure le rationnel nous ramène toujours dans une norme ?

alors oui la musique est peut-être un moyen de sortir de cette norme sociale.

et la question du rationnel est relative, n’avez-vous pas l’impression que cette soi disant norme rationnelle justifie justifie justement une irrationalité ?

ou alors pensez-vous à la façon de Pangloss que ce monde n’est qu’il n’est que le meilleur dans tous les mondes possibles ?

Bérénice dit: à

12minutes 39 secondes, il faut tenir le concerto c’est une musique absolument romantique.

hamlet dit: à

Pablo75 dit: 2 août 2019 à 23 h 55 min

je me souviens de l’Espagne au temps de Franco où il fallait aller à Séville en cachette écouter du flamenco joué par des gitans, des endroits lugubres, on entrait dans des couloirs sombres, des pièces sombres, pour ne pas que la policie frnaquiste sache qu’il retait en Espagne des gitans qui jouaient du flamenco.

Paco n’est pas gitan, Paco est un excelelment guitariste qui représente une entourloupe pour faire passer un espagnol en gitan.

Pablo, tu as une idée de combien de gitans étaient mille fois meilleurs que Paco, et leur nom restera à jamais inconnu du grand public ?

encore une vaste hypocrisie de ce putain de putain de pays où des Pablo viennent nous donner des leçons sur la musique moderne alors qu’ils ont réduit à néant des centaines de guitatristes virtuoses sous pretexte qu’ils n’étaient pas de vrais espagnols !!!!!

Pablo essaie d’ouvrir les yeux sur ton pays de merde nom de Dieu avant de venir nous balancer tes gouts pour les interprétations de Richter !

Bérénice dit: à

Hamlet, les extrémistes mettent en oeuvre des actions irrationnelles qui coutent la vie à des innocents alors que les états durcissent des logiques de plus en plus folles qu’elles souent de guerre ou de repression. Les exemples abondent.

Soleil vert dit: à

Bérénice dit: 2 août 2019 à 13 h 12 min
Soleil vert?

Que puis-je pour vous ?

renato dit: à

Lorsqu’on cause musique, Jacques, il n’y a rien d’incomparable chez un qui ne sait même pas poser les accents — voir bref échange à propo de la 5e. Cela étant donné il peut écrire ici ce que bon lui semble, il trouvera sans doute quelques lecteurs, pas moi.

Jean Langoncet dit: à

@Pablo, tu as une idée de combien de gitans étaient mille fois meilleurs que Paco, et leur nom restera à jamais inconnu du grand public ?

Et combien de giton meilleurs que Rimbaud ; la poésie reste à découvrir

renato dit: à

à propo > à propoS

Jean Langoncet dit: à

giton > gitonS

Bérénice dit: à

Soleil vert, j’interrogeais à propos d’un film que Jazzi commentait, une secte qui comme toutes serait dans le film utilisatrice de méthodes surement horribles.

Pablo75 dit: à

Miles Davis a fait une belle version du Concierto de Aranjuez. Mais je trouve celle de Jim Hall plus belle encore:

Concierto de Aranjuez – Chet Baker – Paul Desmond -Jim Hall – Ron Carter-Steve Gadd – Roland Hann

https://www.youtube.com/watch?v=zLr56VZhGJk

x dit: à

Mais l’émotion comme quelque chose que l’on peut déclencher mécaniquement (musique ad hoc, ralenti, gros plan sur les yeux qui se remplissent de larmes et les lèvres qui se mettent à trembler, autres procédés tout aussi efficaces si l’émotion recherchée est la peur ou la colère, essentielles pour la propagande). L’émotion serait aussi quelque chose d’éminemment contagieux « en masse » et de très public.
Les mêmes personnes qui déposent un bouquet de fleurs (attentat, mort d’une princesse dans un accident de voiture, enfant assassiné), émotion orchestrée, encouragée, canalisée, passeront sans les voir (ou en disant qu’ils l’ont bien cherché) à côté de gens qui crèvent la gueule ouverte.
Pensant à la propagande et à l’industrie culturelle, il me semble que la technique pour déclencher et manipuler les émotions est maintenant très au point et son usage catastrophique. Les émotions comme l’opinion, « ça se travaille ».

Je demandais des précisions, des définitions, parce que le vocabulaire me semble très fluctuant : je rangerais les « sentiments » de « l’homme sentimental » du dix-huitième siècle dans la même catégorie que les émotions.
Quant à la mélancolie ou la dépression qui « éteint » les émotions comme les sentiments (de Bartleby ou d’un autre) elle opère « en amont » donc je ne comprends pas bien le « si Bartleby avait éprouvé des émotions » de 22h 09 (mais cela doit faire partie d’une autre conversation).
Enfin, je me répète, mais dans l’autre récit (si on accepte, au moins momentanément, de le considérer comme l’autre volet d’une sorte de diptyque), le narrateur qui va sortir de sa mélancolie, non grâce à de la musique mais au chant exceptionnel d’un coq, connaît dans l’un et l’autre état émotions et sentiments (sa mélancolie est liée au deuil autant qu’aux dettes).

hamlet dit: à

Bérénice dit: 3 août 2019 à 0 h 12 min

Bérénice, non, de grâce ne tombez pas vous aussi dans le panneau du discours officiel qui dit nous représentons la rationalité et toute forme de dérive vous fera tomber dans l’irrationalité..

désolé de vous le dire mais ça c’est une manigance visant à entourlouper les débiles.

ce système dit « rationnel » ne l’est pad, premier point.

ces système dits « irrationnels » visant à le déstabiliser ne sont qu’irrationnels pour ceux qui défendent un système soi disant rationnel qui en vérité ne l’est pas.

et voipà où intervient la musique, où intervient Boulez, Ligeti et les autres !

pas la littérature parce que la plupart des écrivains appartiennent tous à la mê catégories sociale qui se prétend rationnelle.

Bérénice il est important pour vous de laisser tomber la littérature, la critique littéraire etc.. qui participent tous de système irrationnel se prétendant rationnel pour aller vers la musique, écoutez Max Cooper, Thome yorke, écoutez tous les jeunes compositeurs ! ils vous feront sortir de votre schéma de pensée normatif visant au maintien d’un système incohérent !

Bérénice, suivez mes conseils : l’important pour vous est de revenir dans un système de pensée cohérent !

x dit: à

hamlet, j’en ai rajouté une couche, parce que je n’avais pas vu votre 23 h 54 min

Pablo75 dit: à

@Pablo, tu as une idée de combien de gitans étaient mille fois meilleurs que Paco, et leur nom restera à jamais inconnu du grand public ?
Jean Langoncet dit: 3 août 2019 à 0 h 15 min

Aucun. En Andalousie, dès qu’un gosse, gitan ou pas gitan, a du talent on le pousse sur une scène. D’ailleurs dans le flamenco c’est plus difficile de réussir si on est payo (non gitan) que si on est gitan. 90-95 % au moins des grands guitaristes, danseurs et chanteurs de flamenco sont gitans. Paco de Lucía est l’exception qui confirme la règle. Dans la guitare flamenca personne n’a jamais eu la technique et la vitesse de ce dernier, mais il y a eu des guitaristes (gitans) bien plus importants que lui pour l’histoire du flamenco classique. Et que tout le monde connaît.

Jean Langoncet dit: à

L’age auquel on fait provision de sensations pour la vie est-il limité, monsieur l’auteur du mariage du ciel et de l’enfer ? Et, le cas échéant, par qui ?Qu’on lui règle enfin son compte

renato dit: à

« suivez mes conseils »

Vous savez, je suppose, que le meilleur conseil que l’on peut donner c’est de ne donner aucun conseil.

hamlet dit: à

x dit: 3 août 2019 à 0 h 26 min

non ce que vous décrivez concernent des émotions, les émotions sont des sentiments construits.

j’appelle « émotion » toute forme de sincérité allant da s le sens d’une construction d’un monde commun humai.

il s’agit d’une vision d’inspiration rousseausite :

le sentiment existe à l’aintérieur d’un groupe social et il est dépendant du regard des auttres, il rel_ve de l’amour propre.

l’émotion est indépendant du regard des autres, il relève due l’amour de soi et il s’exprime en faveur du bien commun à l’intérieur du monde humain.

Jean Langoncet dit: à

@Et que tout le monde connaît.

Il est en effet de bon ton de connaître « le
grand artiste sauvage » qui en l’occurrence ne peut être que gitan et non un piètre hidalgo (fut-il né à Charleville-Mézières)

hamlet dit: à

par exemple si Bernard Arnaud était l(objet d’une émotion il partagerait des 39 millards acquis en 2019 pour financer une campagne de vaccination au Congo.

alors que ses 39 milliards n’alimentent qu’un sentiment d’orgueil et d’nambition faisant qu’il va les garder pour acheter des oeuvre de Jeff Koons.

voilà la différence entre le sentiment et l’émotion !

cela étant, la musique est un moyen de placer l’émotion au dessus du sentiment.

si Arnaud était sensible à l’émotion il utliserait ces 49 milliards pour des vaccisnation en afrique au lieu d’acheté des poupées gonflables de Jeff Koons !

c’est hypyer simple, c’est comme ça et il n’y a rien à discuter.

Pablo75 dit: à

Les deux plus grands (et les plus connus) guitaristes de flamenco du XXe siècle sont Ramón Montoya (1880-1949) et Sabicas (1912-1990). Deux gitans.

hamlet dit: à

le 0h 40 faisait suite au commentaire de x à 0 h 26 min

hamlet dit: à

Pablo75 dit: 3 août 2019 à 0 h 41 min

certainement pas !

j’en ai connus de bien meilleurs qui dans les annes 70 de seraient fait coffrés s’ils avaient dit qu’ils étaient gitans !

Pablo, le problème est que tu en restes à l’histoire officielle racontée par l’institution espagnole, mais tout ça c’est du flan : il faut creuser plus loin et tu verras où se trouve la vérité de cette Espagne franquiste de merde !!!

pour le dire autrement : arrête de te raconter des conte des fées et essaie d’affroneter la réalité de ton pays !

et seulement après que tu auras fait ce travail nous parlerons de Pierre Boulez.

hamlet dit: à

Pablo, il faut commencer par balayer devant sa porte.

reconnais toutes les injustices de ton pays, fait oeuvre de pénitence, excuse-toi ! et après seulement je parlerai avec toi de Boulez, mais pas avant.

Pablo75 dit: à

Il est en effet de bon ton de connaître « le grand artiste sauvage » qui en l’occurrence ne peut être que gitan et non un piètre hidalgo (fut-il né à Charleville-Mézières)
Jean Langoncet dit: 3 août 2019 à 0 h 38 min

Mais c’est quoi cette histoire de « grand artiste sauvage »? Dans le flamenco il n’y a pas d’artistes maudits. On reconnaît les talents dès qu’ils apparaissent. Surtout les gitans, puisque le flamenco est un monde dominé par eux, depuis le premier des producteurs jusqu’au dernier des danseurs.

hamlet dit: à

Pablo quand je parle de pénitence je parle évidemment du sort réservé aux gitans en Espagne.

je ne vais pas remonter au sort réserv& aux juifs, je ne te ferai pas cet affront.

ton pays a tellmeent de boulets que pour pour parler ler de Boulez ensemble nous allons les prendre un par un .

x dit: à

Mais c’est un usage très spécifique ! Il fallait deviner.
(Et ce n’est pas ma pente de réflexion du tout, « sincérité », bof, pourquoi pas « authenticité » pendant qu’on y est ; j’en reste au bon et au mauvais penchant. Manifestement je préfèrerais ne pas remédier à mon ignorance…)

et écouter Jean Barrière
https://www.youtube.com/watch?v=TUj_r8Jey18

hamlet dit: à

Pablo75 dit: 3 août 2019 à 0 h 50 min

encore une fable !

Pablo ça t’arrive d’éviter les fables ?

ou alors ut connais mal l’histoire de ton pays ?

hamlet dit: à

@x, bien sûr, vous me connaissez assez bien pour excuser es excès.

et puis c’est quoi ce blog !

parle avec une dizaine de débiles profonds !

x dites-moi ce que je fous ici à une heure aussi tardive ?

vous ne pensez pas que j’ai mieux à faire ?

x dit: à

Comment ça, c’est hyper simple et il n’y a rien à discuter ?
Mais bon, je vois que vous êtes occupé sur le front espagnol…

x dit: à

Si : dodo !

Jean Langoncet dit: à

Assimiler « grand artiste sauvage » à la figure de l’artiste maudit ?
Pablo75 vous déconnez à pleins tubes et je subodore que vous avez passé 17 ans. Bonne nuit.

hamlet dit: à

comme par exemple aller dormir

Clopine dit: à

Il paraît que Proust a bel et bien écrit des nouvelles (! Première !), dans « les plaisirs et les jours ».

Tout cela m’étonne extrêmement. Et du coup, ma curiosité vient de passer du cap « méfiance allons-y doucement » au point « franchement, qu’est-ce que cela vaut ? »

Ca m’étonne que personne ici n’est relevé. IL est vrai que vous en êtes tous ici, comme Hamlet qui vient pour tenter de dissuader tout le monde que la littérature a encore une quelconque valeur, a échanger vos goûts musicaux… Broudieu serait là… Bref.

hamlet dit: à

jeannot bien sûr que pablo déconne à plein tube.

c’est que maintenant que vous vous ne aperevez ?

c’est ça allez dormir, c’est ce que nous devrions tous faire allez dormir.

passou il s’en fout et il a bien raison, si j’étais à s place moi aussi je m’en foutrais de ces débiles qui continuent de parler sur son blog pendant qu’il roupille.

c’est comme l’immobilier : il y a les proprios et ceux qui paient les loyers : il faut choisir son camp!

hamlet dit: à

Clopine dit: 3 août 2019 à 1 h 03 min

Clopine qu’est-ce qu vous foutez ici à une heure pareille ?

le clopin il le sait que vous avez abandonner le lit conjugal ?

imaginez qu’il ait une envie subite ?

sérieux qu’est-ce que vous foutez là ?

hamlet dit: à

Clopine : « Broudieu serait là… Bref. »

à 1 heure du mat : Broudieu …

j’imagine que ce n’est pas pour écrire « Bourre Dieu ».

il est des erreurs qui en disent long.

dans « Bourdieu » il y a effectivement « bourre » et « dieu ».

je ne sais pas quoi ne penser, j’imagine juste qu’il y a un problème de conuugalité entre clopin et vous.

je ne sais pas trop quoi vous dire.

hamlet dit: à

sur ce blog j’adore cette heure tardive où tout le monde dort.

on peut dire ce qu’on veut il n( y a personne pour contredire.

D. dit: à

Je ne suis pas tout le monde, hamlet.
Je te surveille.

D. dit: à

Maintenant tu vas aller te brosser les dents, mettre ton slip au sale, enfiler ton pyjama et aller te coucher.

D. dit: à

Et fais pipi avant aussi. Ça me semble important.

D. dit: à

Si tu fais un cauchemar (le gros Bouguereau qui arrive avec son gode-ceinture à pointes, ou bien l’autre, le Pablo géant avec les castagnettes partout, tu m’appelles. Je viendrai t’éponger le front.

Clopine dit: à

Ben, Hamlet, je tente de parler de Proust, quoi. Et si vous pouviez laisser ma vie conjugale tranquille, parce que les fantasmes là autour, basta. Pourquoi voulez-vous tous croire que je passe ma vie à en parler, au fait ?

Sinon, je suis comme vous, j’aime bien les heures creuses et solitaires. Nous voilà comme deux petits points lumineux dans la nuit noire. Ca me fait ça aussi quand je passe devant des maisons aux fenêtres illuminées, la nuit, et qu’on voit comme un décor de théâtre derrière les vitres.

Ed dit: à

Je rêve ou Clopine a encore essayé de communiquer avec Chaloux ?
Pour la énième fois clopine, essayer d’avoir une conversation avec cet étron revient à jouer aux échecs avec un pigeon. Pendant que vous mettez la meilleure volonté du monde pour réfléchir à votre stratégie, il renverse les pions et pisse sur le jeu. C’est pas compliqué à comprendre. Il faut arrêter de vouloir communiquer avec tout le monde. Ça part d’une bonne intention certes, mais c’est une illusion et surtout une perte de temps et d’énergie.

Clopine dit: à

Là je cherchais plutôt à communiquer avec Hamlet, Ed.

C’est hier que j’ai interrogé Chaloux à propos de Bartleby. Mais je n’aurai évidemment pas de réponse, parce qu’il a « fait du Chaloux » : persuadé d’avoir compris ce que nul avant lui n’avait réussi à déchiffrer, il s’est imprudemment avancé dans une affirmation (en gros, j’étais une buse parce que lui avait très bien déchiffré les intentions placées par Melville dans son personnage, et « tout était là ») qu’il ne pourra jamais ni étayer, ni même expliquer.

Mais sur ce blog, si vous saviez, Ed, le nombre de gens qui ont des hallus de ce genre !

Bon je crois que je vais aller dormir. Non que j’en ai tellement envie, mais un papillon de nuit, attiré par la lumière, risque de se carboniser les ailes à ma lampe.

Et je ne supporte plus la moindre disparition de ce genre – je sais, c’est dérisoire et ridicule, mais je trouve de plus en plus que le vrai pathétique, c’est nous, les humains, qui en donnons le plus le spectacle. Chaloux en tête !

Ed dit: à

@Langoncet
Vous aimez la britpop un peu ? Je sors d’un concert de Suede. Le chanteur est « épileptique ». Pouahj on a tous kiffé notre race. Juste avant, Maximo Park précédé par Tina Dico ont été top également.

Ed dit: à

Qu’est-ce que vous voulez qu’il étaye clopine ? Il vous a sans doute pissé à la raie. « What did you expect ? » comment direct Nicole homme-enfant.

Edounette dit: à

*Comme dirait

Jean Langoncet dit: à

@Vous aimez la britpop un peu ?

Oui, un peu. quoique depuis la sortie de Blonde on Blonde (évoquée par ailleurs hier) elle ne s’est jamais vraiment remise sur ses deux pieds, à commencer par les Beatles

MC dit: à

Il y a l’Indifférent, qui a le format d’un nouvelle, mais Est-ce du meilleur Proust?

Quelque chose me dit qu’atteler Ligeti à Boulez ferait médiocrement plaisir au premier, dont la maitrise orchestrale et le lyrisme sont aux antipodes de l’étroitesse du maitre de l’IRCAM…

Delaporte dit: à

Il buvait, mangeait comme un ogre, courait les filles, se droguait : quand il est mort, il ne paraissait que la soixantaine. Il en avait trente…

Delaporte dit: à

Par le passé, j’ai eu vent de nouvelles de Proust, écrites quand il était très jeune. Gallimard avait republié dans un petit volume de la collection blanche « L’Indifférent », intéressant petit texte où perçait déjà un grand écrivain, malgré quelques défauts. Cette nouvelle de Libé, annoncée par une Mère Clopine éberluée, époustouflée, d’un Proust nouvellistes n’est donc pas une surprise du tout, sauf peut-être quand on vit loin de Paris, dans les brumes saumâtres de la campagne brayonne.

de nota dit: à

Les nouvelles inédites du jeune Proust, seront publiées chez De Fallois, Bernard de Fallois, à la fin des années quarante, voulut consacrer sa thèse à Proust, ce que l’Université refusa… »le thème dominant de ces nouvelles c’est l’anaalyse de l’amour physique injustement décrié », ces inédits seront en librairie le 9 octobre.( infos trouvées dans un article du nouvel obs où Compagnon évoque les 75 feuillets manquants du  » Contre Sainte- Beuve » ?)

Chaloux dit: à

Clopine dit: 3 août 2019 à 1 h 03 min
Il paraît que Proust a bel et bien écrit des nouvelles (! Première !), dans « les plaisirs et les jours ».

La Bavassa Tréponéma von Brayono découvre aujourd’hui que Proust a écrit des nouvelles. Rappelons que cette fosse percée a écrit il y a plusieurs années un livre sur Proust, lequel Proust, c’est manifeste, elle n’a pas lu et ne connait pas. On se demande jusqu’où ira la naïve exhibition de tant de sottise, d’ignorance et de présomption mêlées.

Chaloux dit: à

je ne sais pas quoi ne penser, j’imagine juste qu’il y a un problème de conjugalité entre clopin et vous.

Ah, qu’en termes galants ces choses-là sont dites! Bourre-Dieu!

Chaloux dit: à

Pauvre vieille Bavassa Tréponéma von Brayono, ses draps à c’t’heure ne doivent plus être flétris que par ses pets.

Chaloux dit: à

Ed dit: 3 août 2019 à 2 h 04 min
Je rêve ou Clopine a encore essayé de communiquer avec Chaloux ?
Pour la énième fois clopine, essayer d’avoir une conversation avec cet étron revient à jouer aux échecs avec un pigeon.

Quant à la pigeonnette de Hambourg, elle recycle évidemment ce qu’on lui a dit d’elle-même : jouer aux échecs avec toi c’est comme jouer avec un pigeon. Je l’entends d’ici.
D’ailleurs, elle lit comme un pigeon, écrit, non sans avoir longuement réfléchi, comme un pigeon. Ses goûts musicaux sont ceux d’un pigeon, et elle danse probablement comme un pigeon. Comme un pigeon pas très doué, certes, à la limite de la débilité pigeonnesque, sur les rebords de la pigeonnité, mais enfin, tout de même, comme un pigeon. Ça aurait pu être bien pire. La nature est bonne fille.
Heureusement, il se trouve parfois d’également bonnes âmes pour lui signaler les phrases sans queue ni tête qui émaillent pigeonnesquement sa pigeonnesque prose,- sans queue ni tête, c’est à dire exprimant par là même, au plus près, sa pigeonnesque pensée. Phrases qu’elle corrige immédiatement (j’ai les copies d’écran). Sans dire merci.

Fin du courrier pour aujourd’hui.

Bérénice dit: à

Hamlet 0h28 je n’ai pas exprimé exactement ce que vous en avez compris.
L’émotion relève de la sensibilité comme les sentiments et la sensibilité est le fruit d’ elements qui nous échappent de notre construction ou personnalité. Maturation et retour sur l’expérience, le vécu ajoutée à une structure innée qui aura été travaillée un peu comme un arbre l’est par le vent et depend du sol qui le voit croitre, son essence n’étant pas seule à decider de sa forme, de son aspect, de sa grandeur. La folie ou l’irrationnel est partout, Hamlet ainsi que le calculs erronés ajoutés à l’absence de calcul( dans le sens prévisions, projections. Evaluation des consequences et effets). L’indifférence nous visite en tout endroit, là c’est l’imperméabilité, . On peut aussi voir que le culturel n’entre pas toujours ou peu ou pas comme on l’attendrait dans les réponses qui sont fournies meme si la Culture ( tout est culturel) parvient à alimenter de passionnantes discussions .

Bloom dit: à

Bloom, vous estimez donc que Céline était homosexuel, et vous déduisez cela à partir du choix de son pseudo, et de son invective habituelle, la sodomie.

Ca ne m’apparaît pas d’une évidence folle, tout de même. Surtout si l’on songe au temps que Céline consacrait à ses relations féminines, notamment les danseuses (il en a épousé une !)

Non ?


Clopine,
Je ne fais qu’échafauder une hypothèse, qui me me semble pas totalement fantaisiste tant l’homme est perclus de frustrations en tous genres. Un Céline sorti du ventre de Céline mais jamais du placard, why not?

Plus généralement j’ai trouvé la série d’émissions qui lui a été consacrée assez ambiguë & assez pénible. Cette mise bout à bout d’opinions & de jugements souvent contradictoires devient vite lassante. Et puis le débat reste franco-français. Sauf erreur de ma part, on n’y entend pas un seul intervenant étranger, ce qui démontre les limites de l’homme et de l’œuvre. Ici radio Céline: Ferdine la franchouille parle aux franchouillards.
Sinistre.

Bloom dit: à

Moi aussi, je n’ai jamais pu lire Moby Dick en totalité.

Baroz, essaie la nouvelle traduction de Philippe Jaworski (Quarto).Bartleby est un texte très mineur en comparaison.

pado dit: à

Chaloux dit: 3 août 2019 à 7 h 23 min
(j’ai les copies d’écran).

Avec tous ces envois à la kommandantur tu dois dépenser une fortune en timbres mon chaloux.

pado dit: à

Bérénice dit: 3 août 2019 à 7 h 55 min

Après avoir lu l’article il semblerait que le responsable de la situation soit N. Hulot et qu’il va nous coûter autant que les homards de Rugy.

Phil dit: à

Sinistre.

dear Bloom, il n’était pourtant pas difficile d’aller chercher des interviews de Milton Hindus et de ses émules d’outre-atlantique qui remirent Céline à sa vraie place littéraire dans une Europe livrée à la vengeance des talents médiocres. La nouvelle génération des productions de radiofrance semble sortie d’un camp de redressement chinois.

Bérénice dit: à

Prado, lire les lignes qui precedent également:

…Un recours avait déposé par les chasseurs. Et le Conseil d’Etat leur a donné raison à la mi-juillet. Selon le Conseil d’État, le ministre, en signant l’arrêté, n’a pas respecté le délai minimum de quatre jours pour prendre en considération les observations et les propositions faites lors de la procédure de consultation du public.
 »

La bonne excuse, de plus si le conseil d’État détient en plus le mot de la fin à quoi bon un ministère, Macron à bien raison de se passer des compétences et de la réactivité d’un ministre convaincu.

Bloom dit: à

Dear Phil, à part Hindus, il n’y a pas grand monde. Car Céline ne passe pas le test de la traduction.

pado dit: à

Bérénice dit: 3 août 2019 à 9 h 06 min
La bonne excuse, de plus si le conseil d’État détient en plus le mot de la fin

IL me semble que jusqu’à nouvel ordre (que manifestement vous souhaitez) la France est un état de droit et que le Conseil d’Etat en est un des garants.

Même au Brésil Bolsonaro se fait retoquer, comme quoi !
C’est Poutine ou Xi Jinping que vous souhaitez ?

Phil dit: à

indeed. Mais je crois qu’il y eut un traducteur british était plutôt bon, wasn’t it ? un Ecossais de mes amis, quelle engeance.., goûtait fort cette traduction. oublié le nom du traducteur, Marx ..?

Bérénice dit: à

Puisque le virtuel satisfait nombre de besoins, il nous faut espérer que les chasseurs avides d’espèces menacées pourront bander leur esprit aux saccages et tueries en revêtant ces merveilleuses lunettes de réalité virtuelle ou en s’adonnent à la pratique ludique mais fictive de la tuerie en utilisant ces consoles dont personnellement je n’ai que faire. Comme il est rendu possible d’éprouver le frisson du golfe , du ski, ils pourraient s’en satisfaire. Aussi bien le débat sur l’ours, le loup reste suspendu aux pertes en cheptel autant celui concernant des animaux ne prolifèrant pas et ne mettant en danger aucune économie me semble assez facile à clôturer. 4 jours pour quelques centaines d’oiseaux, une mauvaise volonté doublée d’une sympathie envers les sociétés de chasse qui peut être occupent agréablement ces messieurs que j’imagine ventrus, repus, soucieux du respect du droit plus que de la vie sans dévier d’une virgule , assumant cette place centrale de l’homme au centre de la création.

Marie Sasseur dit: à

Delaporte, avec tout ce tohu-bohu, il est bien difficile parfois de suivre une idée.

Je vous cite dans ce commentaire, où est apparu un gros mot, relevé par Et Al., et moi à sa suite. Et pourtant chacun pensant à une chose différente.

Votre commentaire, fécond dans la provoc’:

« Delaporte dit: 2 août 2019 à 19 h 51 min

Bartleby a donné lieu à des quantités de commentaires, dont certains sont très intéressants. C’est normal, le sujet est racoleur, extravagant, putassier… Mais la manière dont Melville l’a traité est désastreuse littérairement ! Je crois qu’à la fin de sa vie, il avait renoncé à écrire. C’est ce qu’il pouvait faire de mieux, car il n’avait vraiment aucun talent. Au moins, Conrad a écrit l’Agent secret, qui est un roman réussi, mais c’est tout. Melville n’a pas écrit un seul roman réussi ! Il a fini douanier sur le port de New York : au moins là il était utile à quelque chose ! »

Cette nouvelle  » Bartleby » a été publiée dans un magazine, le Putnam’s monthly magazine, en novembre 1853.
Il a 34 ans, et déjà derrière lui, une vie d’aventurier extraordinaire.

On peut s’interroger sur la postérité populaire de son oeuvre littéraire, romans, épopées, nouvelles,poèmes,

voir biblio selective des 4 tomes de la Peiade
mais aussi:
https://en.wikipedia.org/wiki/Herman_Melville_bibliography

ne correspondant pas nécessairement à ceux qui ont eu la faveur des lecteurs, lors de leur parution. Et aucune raison objective que ce soit les meilleurs.
Un roman-oeuvre, Moby Dick, passé presque inaperçu à sa sortie,en 1851, redécouvert 70 ans plus tard, et en France grâce à Giono, « en collaboration avec Lucien Jacques et Joan Smith » qui alimente aujourd’hui et depuis lors, tous les fantasmes déjantés des freudiens, et cette nouvelle Bartleby dont on nous rebat les oreilles, sur ce qu’est un refus d’autorité.

Alors effectivement, Herman Melville a passé les 20 dernières années de sa vie professionnelle comme douanier, puisque son activité d’écrivain ne lui fournissait pas les subsides nécessaires, et pour finir criblé de dettes, pour faire vivre sa famille.

C’est mal dire, cette vie bien remplie, dont il a tiré l’expérience, pour ses écrits.
N’a-t-il pas été employé de banque, employé dans la fabrique familiale, instituteur, employé dans un cabinet d’avocats, pêcheur- harponneur sur des baleiniers, employé de commerce, candidat malheureux à un poste de ministre des finances, voyageur et (mauvais)conférencier, candidat malheureux à un poste de consul à Florence.

Il n’a pas cessé d’écrire en devenant douanier.
 » Billy Bud » sera sa dernière  » copie » originale.

Je vous raconte tout cela Delaporte, car incidemment, votre commentaire bien ficelé, m’a fait reprendre un journal où l’un de ses contemporains, nés à deux années d’écart, qui partageait avec Melville plus d’un thème de réflexion ,( H-D. Thoreau a lu  » Typee », et s’est interrogé sur les états de sauvages des îles du Pacifique) et c’est bien compréhensible, pour deux écologistes avant l’heure et qui ont eu, un certain temps du moins, la fréquentation/lecture d’Emerson en commun.

Bloom dit: à

Phil, John Marks et Ralph Manheim sont les 2 meilleurs traducteurs de Céline en anglais. Leurs traductions sont agrémentées de notes explicatives inexistantes en français. Le Voyage et Mort à crédit passent plutôt bien, je trouve, beaucoup moins le reste.

Bloom dit: à

deux écologistes avant l’heure et qui ont eu, un certain temps du moins, la fréquentation/lecture d’Emerson en commun.

A part Emerson, il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent, côté américain. Hazllitt, Carlyle & Spencer côté anglais, ou éventuellement Ruskin. Mais quand on veut créer une pensée du cru, mieux vaut couper le cordon.

Paul Edel dit: à

Ferdine « le franchoullard » ne parle pas du tout qu’aux franchouillards, c’est une désinformation… .Il est lu dans beaucoup de pays .A propos de L.F. Céline je signale qu’on trouve « Voyage au bout de la n » (j’ai vérifié il y a quelques mois) dans les librairies de Munich « « Reise ans ende der nacht » ainsi que « Norden ». Sur Amazon deutschland , les compte rendus sont élogieux et certains parlent de chef- d’œuvre. Il en est de même en Angleterre, avec « Journey to the End of the Night » .Le roman se vend et il est apprécié si n en croit les commentaires sur amazon. Donc Céline n’est pas du tout oublié à l’étranger.
Qu’on l’aime ou pas, c’est un autre problème.

Marie Sasseur dit: à

« Qu’on l’aime ou pas, c’est un autre problème. »

C’est de la critique littéraire, ça ?

renato dit: à

Pour Moby Dick, Jacques, essayez la traduction de Pavese — chez Einaudi ou Adelphi —.

Marie Sasseur dit: à

Céline sert de paravent aujourd’hui à des idéologues.
Le voyage, oui, reparlons- en.

Le degout de l’humanité de Destouches, son impuissance à le juguler et son talent à l’écrire, ne pouvait conduire qu’à des horreurs « sanitaires comme les camps nazis et à la Shoah, qu’il n’a JAMAIS dénoncée.
Alors les putassiers qui veulent faire prendre des vessies malades pour de la littérature, qu’ils aillent se faire soigner.

de nota dit: à

Le Moby Dick traduit par Armel Guerne et réédité chez Phebus est une très bonne traduction, Guerne travailla dix ans sur cette traduction, on raconte qu’il hésita longtemps avant de traduire la fameuse première phrase « call me Ishmael » par  » Appelons-moi Ismahel », on notera que la lettre « h » à été volontairement déplacée, pour donner une dimension biblique plus marquée à ce prénom…

D.. dit: à

la France est un état de droit et que le Conseil d’Etat en est un des garants.

…oui efin bon, quand vous voyez qui sont beaucoup de conseillers d’Etat et par quel biais ils sont arrivés là…posons-nous ma question de leur réelle indépendance.
Le Conseil d’Etat à besoin d’une solide réforme.

Marie Sasseur dit: à

H. Melville a fait le voyage en Palestine.

Bérénice dit: à

Je l’ai lu dans celle de Giono, Jean Smith et Lucien Jacques. Que vaut elle?

Pablo75 dit: à

Céline n’est pas du tout oublié à l’étranger.
Paul Edel dit: 3 août 2019 à 10 h 08 min

Et en Espagne et dans les pays hispanophones tout le monde considère Céline comme le plus grand romancier du XXe siècle avec Proust. Et pourtant ils le lisent dans des mauvaises traductions.

Bloom confond ses désirs politiques avec la réalité littéraire.

Pablo75 dit: à

Céline ne passe pas le test de la traduction.
Bloom dit: 3 août 2019 à 9 h 20 min

John Marks et Ralph Manheim sont les 2 meilleurs traducteurs de Céline en anglais.[…] Le Voyage et Mort à crédit passent plutôt bien, je trouve
Bloom dit: 3 août 2019 à 9 h 53 min

Tu changes d’idées tous les 23 minutes?

Clopine dit: à

Bloom, moi c’est Céline que je trouve ambigu, pénible… et hélas fascinant. C’est sans doute par une sorte de contagion du contenu au contenant que vous avez attribué aux émissions (qui, au moins, n’étaient pas confuses !) ce qui revenait à leur sujet, non ?

et alii dit: à

tweet Lançon:
Et puis, plus ça va, moins je me sens capable de définir la « littérature ». J’ai l’impression que ce n’est plus qu’un mot. Pas un gros mot, comme disent les enfants, mais un mot vieilli et enflé. Ce mot finit par établir une barrière étanche derrière laquelle les uns sont une espèce de plus en plus mal protégée, en perruque et en voie de disparition, et devant laquelle les autres sont une sorte de peuple derrière la vitre, plutôt furieux et complexé, comme les révolutionnaires allant réclamer du pain et du neuf à Versailles. L’écrivain dans le rôle de Marie-Antoinette ou de l’émigré [Louis-Philippe], c’est moyen, même si c’est plein de jolis souvenirs plus ou moins retapés.

Pablo75 dit: à

…toutes les 23 minutes…

et alii dit: à

lançon jeune homme inactif découvre Cendrars
 » Comment décrire l’effet de ces vers rapides, nets, sans chichi, ces vers d’action, sur un adolescent de banlieue qui avait tant de mal à agir, qui rêvait de foutre le camp et d’avoir un petit singe qui lui chie en piaillant sur l’épaule ? Par le dernier : « J’écris. »

et alii dit: à

Lançon:
Quand tu aimes il faut partir/ Quitte ta femme quitte ton enfant/ Quitte ton ami quitte ton amie/ Quitte ton amante quitte ton amant. / Quand tu aimes il faut partir. » Je pense que j’ai dû lire : « Quand tu aimes il faut écrire » et j’ai senti que c’était la même chose. C’était ça que Cendrars me disait : quand on écrit, on aime et on quitte tout ce qu’on aime. On rejoint, mais on s’en va. Je n’avais les moyens ni de partir ni d’écrire. Le journalisme me les a donnés.

Si vous n’avez pas fait d’études littéraires, vous vous êtes donné une éducation littéraire. Comment ? Par quels chemins et quels moyens ?

J’ai présenté un dossier pour entrer en hypokhâgne, mais j’étais nul et, en réalité, l’idée de faire des études littéraires m’horrifiait. Je ne lisais pas tant que ça, mais les auteurs que je lisais étaient tellement vivants pour moi que l’idée de les décortiquer, comme des scarabées, était presque impensable. J’étais naïf, comme vous voyez. Je n’avais pas encore lu Roland Barthes, Gérard Genette et Jean Starobinski ! Donc j’ai fait des études de droit.

et alii dit: à

Lançon
tout ce que je voyais était tamisé par « La Comédie humaine », et il m’en reste quelque chose. Puis il y a eu Stendhal, Zola, Benjamin Constant, et le Voyage au bout de la nuit de Céline, dont j’ai commencé à imiter horriblement le style et la colère en tapant, comme Cendrars sur son paquebot, à la machine. Une bonne partie de ce qu’on appelle les classiques y est passée, mais Céline est le seul avec qui j’ai alors joué au singe.

Clopine dit: à

Objection votre honneur, et simple précision.

Je n’ai pas écrit un livre sur Marcel Proust,mais sur la Recherche, qui s’appelait « la Recherche racontée à mes potes » et qui était, très très modestement, une sorte de compte-rendu de lecture : ce qui d’ailleurs est un effet très commun, courant, de ce livre sur ses lecteurs, comme je l’ai très souvent relevé.

Honnêtement, j’ai fourré les deux-trois exemplaires qui me restent le plus loin possible de moi,je ne sais même pas où ils sont cachés, parce que j’en ai un peu honte aujourd’hui.

C’était pourtant une si jolie histoire que celle de ce livre ! Songez que j’ai reçu un jour un message : un inconnu avait versé une somme « x » sur un site de publications via internet pour que je puisse faire éditer ce que je voulais ! Quel joli cadeau…

Je crois bien, hélas, avoir gâché un peu ce cadeau. J’ai simplement rabouté ce que j’avais pu écrire ici ou là, sur mon blog et la rdl,(souvent poussée, à l’époque, par les questions de Jazzi), j’ai agrémenté le tout de trois photos et deux dessins, et roule ma poule.

Ce n’était pas du tout abouti, veux-je dire. J’ai mauvaise conscience à ce sujet : c’était comme si quelque chose en moi refusait le cadeau. Comme si ce cadeau était un chocolat empoisonné, sous une jolie reliure en papier doré. Comme si quelqu’un d’autre me « forçait », en quelque sorte.

j’étais à la fois contente et confuse. Avec la peur de ne pas être à la hauteur, et le sentiment d’être poussée dans le dos, tel le poussin éjecté du nid, sans que j’ai eu le temps ni d’exercer mes ailes, ni même d’ avoir eu envie de m’envoler.

Voilà, j’en rougis donc toujours un peu. De là à le renier parce que je n’ai pas lu « les plaisirs et les jours »… IL y a un pas.

et alii dit: à

c’est comme ça que j’ai appris, mal appris sans doute, mais comment faire autrement ? Proust, avec son terrible monocle, a sonné le glas de toutes ces conneries.

et alii dit: à

Personne ne m’avait dit de lire ceux que je lisais. Ce sont les morts qui ont fait vivre les morts en moi. Je continue à penser, à vivre la lecture comme une activité solitaire, libératrice, antisociale, le contraire du grégaire. C’est pourquoi je suis indifférent à la sociologie du lectorat ; ça ne m’intéresse pas.

Chaloux dit: à

Clopine dit: 3 août 2019 à 10 h 43 min
Bloom, moi c’est Céline que je trouve ambigu, pénible… et hélas fascinant.

Vu ce que la Bavassa Tréponéma von Brayono a lu de Proust pour écrire un livre sur lui, on demande quelles sont les douze pages virgule cinq qu’elle connait de Céline.

Patrice Charoulet dit: à

Sur Facebook, sur divers blogs, dont le mien, j’avais déjà parlé de l’intervention de Guillaume Larrivé dans ma ville, jeudi soir.
Guillaume Larrivé, candidat à la présidence LR.

J’avais oublié de dire ceci, qui ne me semblait pas important : Deux minutes après mon arrivée, je me trouve à côté d’un homme qui ne cesse de prendre des photos. Je l’aborde et je lui dis : « Vous travaillez à Paris-Normandie, aux Informations dieppoises? » Réponse : « Non, au Parisien. » Question : « Vous êtes venu avec le candidat ? »
Réponse : «  Non, j’ai pris le train . » Fin du dialogue. Pendant l’intervention (deux heures) ce monsieur a bien dû prendre 500 photos, y compris en visant le public.
Vendredi matin, j’ouvre mon « Parisien » et je cherche un article là-dessus. Rien. Ce samedi, je recommence. Oui ! Un article. Je lis. C’est plein de vacheries. Quelques épithètes peu agréables, sur l’orateur, sur le public, sur la taille de la salle, et, en passant, l’éloge d’un autre candidat, absent. On a payé le train Paris-Dieppe, à ce monsieur, son restaurant, son article, il a fait 500 photos, … Une photo publiée.Tout ça
pour ça !
Mais, j’y repense : cet « envoyé spécial » (dixit le Parisien) avait des tatouages plein les bras.
Mauvais signe ! Ma longue expérience de la vie (je suis septuagénaire) m’a notamment appris ceci : il y a trois mauvais signes : les tatouages partout, les catogans (Dans le Parisien récemment, j’avais sursauté en lisant « son élégant catogan ») et les piercings (nez, lèvre, sourcil…). Signes infaillibles.

Pat V dit: à

Cy Twombly,
The vengeance of Achilles 1962, Zurich museum.
Jamais un coup de feutre n’abolira le hasard.

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/42813393_2195372803818339_6117438974731485184_n.jpg?_nc_cat=103&_nc_eui2=AeEBC-rQqP2VfBqlnFtNtTk3-W6KT72s2U57gkAUjX8y8t_0fCTf4mXGCP2RqolxielAbP_qLEdZeJR00083UTZb9FN3l31__rs3J5yEDW5aeA&_nc_oc=AQmuoa2F0cI2F3leQUO2O9A4MvAEMQuBDDepnIzd_qd9-5IzopNTfYzNclL44R2af5k&_nc_ht=scontent-cdt1-1.xx&oh=eb1b0def2e688b605ab6219fa41eda35&oe=5DD3D2C8

et alii dit: à

moi, j’ai fait khagne,mais ça me désolait:on ne lisait pas, rien;quand j’ai répondu Gracq à un prof de lettres, c’est comme si j’avais dit un gros mot;au moins fait un lapsus :vous voulez dire Green m’a-t-elle dit;j’enrageais!
c’est d’abord « par » mon amie bibliothécaire que j’ai lu (des poètes )puis des libraires (dont CORTI
GRACQ c’est lui)mais pas par le lycée ni les profs;
sauf peut-être un prof de philo qui parlait aussi peinture; puis à cause de mon amie de lycée en première;là,j’ai lu Duras;Camus et puis je me suis démerdée sans personne;et c’était parti ,je lisais toujours, chez moi, on ne comprenait pas;même avec mes maux de tête:on n’y croyait pas jusqu’à la maladie qui m’a enflammé la tête alors que je lisais Dosto;et là il a fallu morphine, ponction lombaire,les médecins m’ont interdit de lire les salauds,parce que c’est tout ce que j’avais à moi;je n’avais même pas une chemise de nuit s’il fallait me transporter à l’hosto;mais j’ai guéri en calmant la douleur devinez à l’optaLIDON ,et au LIbrium! j’ai eu droit encore à une autre ponction lombaire ,mais j’ai continué l’optaLIDON;un ordre comme ça, ça s’écoute!

Chaloux dit: à

La Bavassa Treponema von Brayono va vous raconter des histoires touchantes, et même bouleversantes (comme l’âme de la Bavassa est pure) à propos de sa brochure proustique dont personne ne voudrait, même pour le plus misérable usage. Vous serez peut-être en larmes le temps de vous moucher, mais la réalité se tiendra pourtant toujours devant vous, irrécusable:

ON N’ECRIT PAS SUR UN ÉCRIVAIN QU’ON N’A PAS LU.

(Correspondance, œuvres de jeunesse, brouillons, livres des grands spécialistes, et même pourquoi pas témoignages de l’entourage et des connaissances. Sans compter bien sûr la bibliothèque de l’écrivain qu’il faut explorer quand c’est possible)

A 63 ans, dix ou quinze ans après avoir fini de ch.. péniblement son pensum, et nous avons pompé l’air avec ses théories verbeuses et pleines de contresens pendant une large décennie, la Bavassa découvre que Les plaisirs et les jours existent. Une spécialiste. Vraiment.

Chaloux dit: à

Et nous avoir.

Jazzi dit: à

« il y a trois mauvais signes : les tatouages partout, les catogans (…) et les piercings (nez, lèvre, sourcil…). Signes infaillibles. »

Et pas les cockrings, Patrice Charoulet ?

Chaloux dit: à

(Je suis d’accord sur le catogan. Généralement les pires crétins. Comme une secte de l’inanité. Et généralement les cheveux sont sales. La Bavassa devrait s’y mettre, c’est tout indiqué pour elle.)

Jazzi, où est le texte de Paul Edel?

Jazzi dit: à

Vous trouvez que les paroles de Philippe Lançon méritent d’être gravées dans le marbre, et alii ?

et alii dit: à

Je ne parviens plus à détacher l’événement, ce qui advient, de l’expérience directement vécue. Je ne peux penser tel ou tel événement que si je le ressens, et je ne peux le ressentir que si je parviens à comprendre comment il entre précisément dans ma propre vie, comment il est tamisé par elle. Ce n’est pas que ma vie, en soi, ait la moindre importance. Comme mes amis, j’ai payé assez cher pour savoir à quel point je suis en sursis, donc sans certitude et sans statut.

et alii dit: à

11 h 27 min est la suite de Lançon;mais tout le monde l’a lu maintenant

et alii dit: à

suite:
. J’ai souvent lu que mon livre est plein de « citations », de « références ». Ça, c’est la société : étiqueter des phénomènes intimes de l’extérieur, avec des complexes et des préjugés.

Chaloux dit: à

Saint-Lançon est désormais ordonné écrivain. Un petit abbé de cour, parfois amusant.
Rien d’autre.

Bérénice dit: à

N’a-t-il pas été employé de banque, employé dans la fabrique familiale, instituteur, employé dans un cabinet d’avocats, pêcheur- harponneur sur des baleiniers, employé de commerce, candidat malheureux à un poste de ministre des finances, voyageur et (mauvais)conférencier, candidat malheureux à un poste de consul à Florence. MARIE Sasseur.

Et pour achever de vous déplaire il a un peu échoué, criblé de dettes d
. Un tres mauvais parti , vivant de plus dans cette Amérique où la valeur d’un individu à je crois souvent été comptabilisée en USD. Votre discours me ramène à ces vers, dépouillés:

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Quant à MD , des differentes lectures, interprétations que j’ai lues plus ou moins attentivement, je retiens que certains se sont attaches aux scenes de decollations , plutôt religieux, rien de freudien, Mais puisque le sujet nous fait y revenir je vous propose la thèse du surhomme.

https://philitt.fr/2015/09/09/le-capitaine-achab-une-figure-du-surhomme-dans-moby-dick-dherman-melville/

Chantal dit: à

j’ai lu le lien Bérénice, en substance le surhomme aurait besoin de se mesurer à l’impossible, échouer et remonter péniblement de cet enfer.

je me souviens avoir écouté Yannick Hanaël qui proposait son approche de Moby Dick, noté ququ part mais où ?

Chantal dit: à

C’est ce que je préfère durant ma traversée de Moby Dick, et de tous les livres : ces moments où l’on aperçoit la tête du narrateur par le hublot. Voir l’écrivain écrire le livre qu’on est en train de lire, c’est le grand mystère. Et cette fois-ci, on s’attarde aussi sur un détail splendide du chapitre CX où Quiqueg se met à sculpter le couvercle de son cercueil (lequel, on le sait, deviendra la nacelle résurrectionnelle d’Ismaël). Les figures et dessins qu’il y sculpte copient les « tatouages sinueux » qui ornent son corps. « Or, écrit Melville, ces tatouages étaient l’œuvre d’un défunt prophète et voyant de son île, qui avait ainsi composé, au moyen de ces caractères hiéroglyphiques, une théorie complète des cieux et de la terre, et un traité mystique sur l’art d’atteindre la vérité ».

Ce « traité mystique sur l’art d’atteindre la vérité », n’est-ce pas, en un sens, Moby Dick, c’est-à-dire le livre même que nous lisons ? Oui, cette fois-ci, notre lecture réveille une dimension qui appartient moins à la métaphysique qu’au secret de la littérature, à savoir que celle-ci ne s’entretient que d’elle-même, et qu’elle dispose, dans chacune des phrases qui se tracent à travers elle, l’image même de ce qui l’anime. Les tatouages du roi Quiqueg, ce sont les phrases du livre.

Yannick Hanaël, En attendant Nadeau, N°58.

renato dit: à

Achab. D’un côté Melville lecteur d’Emerson — comme Nietzsche, d’ailleurs —, mais cela bien à part, plutôt que parler de surhomme, il faudrait songer à la valorisation de la noblesse de l’effort. Ne pas oublier qu’on a affaire avec des puritains, héritiers des visionnaires de la théologie qui interprètent la Bilble et créèrent le mythe qui donna naissance à l’Amérique.

et alii dit: à

Moby Dick est peut-être avant tout un grand roman sur la lecture. Car le lecteur, quel qu’il soit, est déjà inclus, compris dans le texte.
Toujours plus gonflé, ce livre-monstre, véritable Léviathan textuel, semble engloutir le monde et avaler jusqu’à celui qui l’ouvre, tel un nouveau Jonas. Le texte-baleine présente ainsi d’innombrables allégories de la lecture, décrite en termes de pêche, de cartographie, de navigation, de fuite, de naufrage ou de percée.
Si un tel livre ne saurait donc être simplement lu, c’est qu’il lit son tour : non seulement ses lecteurs, mais aussi la Bible, ou encore le Léviathan de Hobbes et sa théorie de l’État. Et dès lors, ce qui s’envoie ou se promet, c’est une dimension prophétique du lire. Elle se lèvera dans le vent de la tempête et annoncera la venue de l’avenir. »
Peter Szendy
http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Les_Proph%C3%A9ties_du_texte_%E2%80%93_L%C3%A9viathan-2273-1-1-0-1.html

D dit: à

…m’a notamment appris ceci : il y a trois mauvais signes : les tatouages partout, les catogans, Led piercings

Je suis bien d’accord avec vous, Patrice Charoulet. Et s’il existe un dicton éroné c’est bien « l’habit ne fait pas le moine » parce que si dans 95 % des cas il fait le moine, justement. Et je n’ai cessé de le vérifier toute ma vie.
Les tatouages font et feront mauvais genre, toujours et encore. Il y a quelques décennies ils étaient réservés à des clans, des corporations où la virilité et le machisme, mais aussi souvent la délinquance petite ou grande, dominaient le bon esprit et la vie honnête. Ou encore à des ethnies primitives qui passaient leurs temps à s’affronter.

Quel régression pour un occidental de bonne famille que de se tatouer !

et alii dit: à

szendy:
. Une grandeur certes bien sombre, car si Melville mena dure existence, ce qu’il avait à nous dire était plus dur encore – à entendre, à comprendre, à vivre. Comme Nietzsche élevé dans une foi austère, il sut très tôt qu’il ne serait jamais un croyant ; et comme Nietzsche il passa sa vie à chercher en vain l’Esprit majuscule dans un monde livré à la pire médiocrité qui fût – et à une violence rentrée qui n’avait certes pas dit son dernier mot. Qu’ajouter ? Qu’il est désormais reconnu, au moins par certains, comme le plus grand romancier de la littérature américaine. Que Moby Dick est peut-être le seul livre que nous sachions qui puisse se mesurer avec l’Odyssée ou avec le Quichotte.
https://www.ombres-blanches.fr/les-rencontres/rencontre/event//les-propheties-du-texte-leviathanlire-selon-melville/9782707318893/5/2005//livre///9782707318893.html

Marie Sasseur dit: à

« Comme mes amis, j’ai payé assez cher pour savoir à quel point je suis en sursis, donc sans certitude et sans statut. »

C’est qui fait le sel de la vie.
Pour autant ce statut de survivant est-il nécessaire pour une prise de conscience, chez les conformistes petits-bourgeois. C’est la question que j’aimerais poser à Ph. Lançon.

christiane dit: à

@Clopine dit: 3 août 2019 à 10 h 57 min
Parlons de choses sérieuses : votre écriture. Vous vous trompez, Clopine. Votre livre n’était pas nul, ni celui qui a suivi. Le problème est ailleurs. Le même qu’a vécu Di Brazza, le même qu’à vécu Leo Nemo. Peut-on regrouper et publier des textes parus au fil des jours sur un blog ? Ce que le lecteur d’internet aime c’est, ouvrant le blog d’un internaute qu’il suit, découvrir une nouvelle surprise, un inattendu. C’est découvrir la mise en page (souvent de belles photos), des liens, des musiques jointes. Pouvoir découvrir tout cela au rythme d’internet c’est-à-dire superficiellement, en butinant, en grappillant, pour aller ensuite sur un autre blog ou passer à autre chose. C’est imaginer qui peut être l’auteur, à quoi il ou elle ressemble. C’est pouvoir retourner à cette page si elle a plu. C’est éventuellement poser un commentaire.
Effectivement, le mécène qui vous a incitée à publier vous a fait un cadeau empoisonné.
Feuilletant lus livres ainsi conçus, le vôtre et ceux cités et d’autres, le lecteur est déçu. Ça ne tient pas la longueur dans un livre papier. C’est tout décoloré, serré, tristounet.
Il me semble que pour écrire un livre-paoier, l’écrivain est dans une autre disposition. Il a un projet, une ténacité, une habitude de travail solitaire. S’il se sert du clavier c’est pour son tapuscrit, pour lui.
Vous êtes l’écrivain de l’instant et là vous excellez. Et M.Court a eu tort quand il a répondu à DHH à propos de votre talent : « oui, elle en a. Le problème c’est qu’elle n’en fait rien. » Écrire des billets sur un blog, ce n’est pas rien. C’est entrer dans un mode de communication réservé à internet et à ses amateurs.
N’ayez honte d’aucun de vos textes (même celui qui nous a conduit à cet affrontement stérile, plus épidermique qu’intellectuel.)
Vous êtes un écrivain de textes courts et souvent magnifiques. C’est cette plume (terme que vous n’aimez pas) qui a conduit ce mécène à vous repérer. Il voulait certainement amplifier sa trouvaille, en vous incitant à changer de support et de façon d’écrire. Vous avez essayé, rien de honteux. Ce n’était pas votre chemin. C’est tout.
Billets courts. Oui. Qui vous a suggéré le journalisme ? Pas idiot ! P.Edel y a excellé comme critique littéraire sur Le Point. Une autre rubrique, peut-être, vous ouvrirait des portes.
J’évoque la presse sur toile car dans les kiosques, elle dépérit.
Bon voilà, c’est dit. On pourra à nouveau se lancer des horreurs…

et alii dit: à

ce statut de survivant
il vous intéresse donc maintenant ce mot de survivant:peut-être caractérisera-t-il notre temps

Marie Sasseur dit: à

Pas trop le temps Et Al.
Mais se sentir vivant du fait d’une frayeur rétrospective d’avoir failli perdre la vie, légitime des postures, finalement assez pénibles, quand elles se veulent donneuses de leçon.

et alii dit: à

: 3 août 2019 à 13 h 39 minconnaissez vous la notion de « survivant désigné »s designated survivor (ou designated successor) aux USA ?

et alii dit: à

, quand elles se veulent donneuses de leçon.
là, c’est votre question (d’ado);mais on peut prendre des leçons de tous et de tout,puisqu’ici quelqu’un a reconnu avoir appris à « détester »
A.− Vieilli. Maudire.
♦ Absol. Proférer des malédictions. Étymol. et Hist. 1461 « maudire » (François Villon, Œuvres, éd. J. Rychner et A. Henry, Testament, 781). Empr. au lat. class.detestari « détourner en prenant les dieux à témoin; exécrer ». Fréq. abs. littér. : 2 116. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 947, b) 2 786; xxes. : a) 2 501, b) 4 339. Bbg. Quem. Fichier.

D. dit: à

Ce soir je mange des moules marinières et du melon.

et alii dit: à

tatouage à tout age
A peine les présentations sont faites, entre deux pages de publicité de Motus, Micheline fait tomber la chemise pour exhiber ce qui fait sa fierté. « Vous n’allez pas perdre la vue, peut-être l’odorat », plaisante-t-elle. Du haut de ces 90 ans, qu’elle célèbre ce vendredi, entourée des Petits frères des pauvres qui l’accompagnent depuis des années, Micheline n’est pas une vieille dame comme les autres. La peau fripée de son torse nu laisse dévoiler… une dizaine de tatouages, du coup à la jambe, en passant par les bras. Un virus que cette Toulonnaise a attrapé sur le tard, puisqu’elle a commencé à se faire graver le corps à… 70 ans, faisant fi du qu’en-dira-t-on.
https://actualite.20minutes.fr/societe/2574959-20190802-video-toulon-micheline-90-ans-accro-tatouages-depuis-70-ans#xtor=RSS-149#xtor=EREC-182-%5Bactualite%5D
c’est pas moi!

Marie Sasseur dit: à

Au rythme où tu étais parti cette nuit, j’ai bien pensé que tu allais péter une durite. Ce qui entre nous, m’aurait quand même fait de la peine.
Et Al. je ne connais pas cette série tv ?
Non, le survivalisme c’est le mode de vie proposé par les collapsologues, les dealers de carbone, et tous les greta incultes et ignorants, du monde.

et alii dit: à

sur wiki
Le survivant désigné (ou successeur désigné), en anglais designated survivor (ou designated successor), est un membre du cabinet présidentiel choisi par le président des États-Unis pour ne pas assister à un événement où se trouvent simultanément réunis le chef de l’État et les principaux représentants du pouvoir américain.

et alii dit: à

. En effet, la constitution américaine ne prévoit pas le cas où aucun membre de la ligne de succession n’est en état d’assumer la présidence. Les réunions visées par cette mesure sont principalement le discours annuel sur l’état de l’Union ou la cérémonie d’investiture présidentielle. Le survivant désigné reste alors sous la protection du Secret Service dans un lieu secret et sûr. Ce dispositif survient lorsque le président des États-Unis, le vice-président, le speaker de la Chambre des représentants, le président pro tempore du Sénat et tous les autres membres du Cabinet présidentiel1,2 se trouvent simultanément réunis au même endroit. Toutes ces personnes sont en effet — et dans cet ordre — les successeurs constitutionnels du président3.

Depuis 2005, le Congrès des États-Unis se choisit aussi en son sein des survivants désignés. En plus de servir de noyau d’une éventuelle législature dans le cas

Jazzi dit: à

« c’est pas moi ! »

Si c’est pas elle c’est donc Sasseur !

Jazzi dit: à

Combien ça coûte ?

« Suivant les tatoueurs, cela peut varier de 70 € à 150 € par heure de travail. Pour un petit tatouage, comptez au minimum 50 € (en dessous de ce prix, posez-vous des questions sur le sérieux du tatoueur). Un tatouage de taille moyenne devrait vous coûter environ 100 €, mais cela peut varier fortement. Pour éviter les déconvenues, demandez toujours confirmation du prix à votre tatoueur juste avant de commencer la séance, pour vous assurer que vous êtes bien l’un et l’autre sur la même longueur d’onde. »

et alii dit: à

Si c’est pas elle c’est donc Sasseur !
ça c’est de l’intution typiquement erdélienne!

et alii dit: à

intuition point sur le i

hamlet dit: à

et moi j’ai même écrit un livre sur le blog de passou !

un extrait (le narrateur, Samuel, écoute à la radio un auteur parler de son livre) :

« L’auteur poursuit sur l’élasticité de nos catégories de jugement, de leur aspect approximatif. L’homme d’hier était un homme total, dit-il, vivant dans un monde total, son seul objectif était de toucher le centre de la cible, l’homme d’aujourd’hui est plus incertain, aléatoire, un homme ballotté par les mouvements du monde, sa cible n’est plus constituée par un ensemble de cercles concentriques avec un objectif situé au centre mais plutôt par des multitudes de cercles se chevauchant les uns les autres, et composant une multitude de centres. Toutefois, précise-t-il, il ne faut pas parler de relativisme. Samuel se sent rassuré, il ne sait pas pourquoi mais, à cet instant, lui-non plus, l’idée de parler de relativisme ne l’emballe pas. »

et alii dit: à

pourquoi un thoreau?
UN Heidegger qui tenait séminaire au thor en France ou un bahut erdélinesque

hamlet dit: à

Samuel est un jeune homme qui aime parler des livres, mais il n’en a plus lu depuis ses 15 ans, quand sa mère est partie.

un extrait :

 »
— Qu’est-ce que tu fous Sam, dit Lola à l’autre bout de la ligne.
— Salut Lolita.
Il aime bien l’appeler Lolita, en référence au livre de Nabokov.
Il n’a pas lu le livre, bien sûr, par contre il a vu le film, avec Jeremy Irons, il a bien aimé le film mais le livre est plus dense et subtil, pense-t-il, même s’il ne l’a jamais lu. Surtout le personnage joué par Jeremy Irons, il a moins de profondeur que le personnage du roman, se dit Samuel, même s’il n’a jamais lu le roman, il a lu bon nombre de critiques, d’analyses, de commentaires du roman de Nabokov, il en tire cette conclusion, le personnage du film est moins dense, c’est une évidence.

Un jour, il l’a écrit sur le blog littéraire où il aime se rendre. Ce blog est fréquenté par des lecteurs et des lectrices de haut rang, mais aussi par des plaisantins qui parlent des livres sans les avoir lus, sans jamais avoir rien lu à leur sujet, ils balancent leurs commentaires à l’emporte-pièce, histoire de se faire remarquer, Samuel préfère les lecteurs de haut rang, il n’adresse jamais la parole aux autres, aux plaisantins, il ne discute qu’avec les vrais lecteurs.

La discussion tourne autour des adaptations cinématographiques des romans, Samuel saisit l’occasion pour donner son avis.
Je suis désolé, écrit-il dans son commentaire, mais le personnage du film Lolita interprété par Jeremy Irons manque vraiment de subtilité et de profondeur par rapport au personnage de Nabokov, celui du roman. »
La réponse ne se fait pas attendre, une habituée du blog, sans doute fervente admiratrice de Jeremy Irons réagit la première : Comment peut-on dire des sottises pareilles, avez-vous au moins vu le film pour avancer de telles stupidités.
Samuel, offusqué, se défend, il n’aime pas qu’on mette en doute son honnêteté.
Bien sûr, répond-il avec véhémence, qu’il a vu le film, sinon, ajoute-t-il, il ne se permettrait certainement pas d’en parler. »

Jazzi dit: à

« ça c’est de l’intution (sic) typiquement erdélienne ! »

Et pourquoi pas Jean de La Fontaine ?

hamlet dit: à

Samuel a entendu à la radio un auteur parler de son livre qui est un livre sur la critique de la critique dans l’HSQ, un extrait quand il va dans une librairie pour acheter le livre :

 »
Samuel a déjà acheté le livre qui fait l’objet de celui qu’il vient de trouver chez le bouquiniste, le roman-essai. Contrairement à l’autre, Antimatière, il n’a aucune difficulté pour le trouver, il le trouve dans une librairie, dans le rayon littérature de langue allemande, situé juste après le rayon littérature de langue anglaise.

Quand Samuel trouve le livre, l’Homme sans Qualités, il a un mouvement de recul, il vient de lire le mot roman écrit sur la couverture, à la vue de ce mot il a un mouvement de recul et une moue de dégoût. Il s’excuse auprès d’une dame, dans son mouvement de recul il vient de heurter cette cliente, elle recherche un livre, dans le rayon développement personnel, pas vraiment un rayon mais une table où sont empilés les livres de développement personnel, elle lève son regard vers Samuel, découvre la moue de dégoût sur le visage de Samuel, cette moue provoque chez elle un mouvement de recul et une moue de dégoût, dans son mouvement de recul elle renverse une pile de livres de développement personnel, « apprendre à gérer ses émotions », c’est le titre des livres qu’elle vient de renverser dans son mouvement de recul, elle y voit un signe, c’est sûr, se dit-elle, je dois apprendre à gérer mes émotions, pense-t-elle en remettant les livres en place, elle en saisit un et file vers la caisse, sa recherche est finie pour aujourd’hui, pas vraiment une recherche plutôt une quête, quand je l’aurai lu, se dit-elle, je saurai enfin gérer mes émotions, en filant vers la caisse elle aperçoit un autre livre, un livre de gestion, « la gestion des affects », c’est son titre, la gestion des affects, écrit par un spécialiste de haut rang, spécialiste de la gestion et des affects, un gestionnaire de haut rang, elle le saisit, le serre dans sa main, regarde l’un, puis l’autre, son regard passe de l’un à l’autre, fait des allers-retours entre les deux, les deux feront l’affaire, se dit-elle, cette fois sera la bonne.

Samuel remet le livre à sa place, un roman, se dit-il déçu, l’auteur d’Antimatière a-t-il menti à ce sujet, se demande-t-il, il n’ose pas demander au vendeur, il n’a pas l’habitude de fréquenter les librairies, les livres il préfère les acheter sur internet, il a ses habitudes. Pas question pour Samuel, bien sûr, d’acheter un roman, se dit-il en reposant les livres sur l’étagère. Il prend le temps de réfléchir, fait le tour des rayons littérature de langue espagnole, de langue russe, littérature nordique, slave, de langue chinoise, japonaise, indienne, de toutes les langues, en jetant un regard de dégoût sur tous ces romans provenant des quatre coins du globe.

Samuel se retourne vers la table où sont posés les livres de développement personnel, un titre attire son attention, la Sculpture de Soi, c’est le titre du livre, il est entouré d’autres livres, leurs titres se ressemblent, ils sont semblables dans leur titre, Deviens ce que tu es, Sois le fils de toi-même, de Lucrèce à Épictète la philosophie grecque comme construction de soi et mode de vie, et encore d’autres titres du même genre, empilés sur une table, une immense table, immense dans sa longueur, immense dans sa largeur, immense en tous points, immense par l’immensité des livres qu’elle propose, dans l’immensité des titres de ces livres, l’objectif immense sous-entendu de leur titre, devenir soi-même c’est là un projet immense, se dit Samuel.

L’ombre d’un instant Samuel est intéressé par ces livres, il se sent attiré par ces livres, du moins par leur titre aussi évocateur, l’immensité de leur titre et l’immensité de la table où sont posés ces livres au titre relevant d’un projet aussi immense.
Si une telle table, aussi immense, une telle offre, aussi immense, au projet aussi immense, est dédiée à ce projet, de devenir soi-même, c’est simplement, pense-t-il, que les gens ne le sont pas, c’est évident, se dit-il, ils ne sont pas eux-mêmes, c’est évident, ils sont autre chose qu’eux-mêmes, s’ils étaient déjà ce qu’ils sont, la table serait moins immense, beaucoup plus petite, c’est évident, que sont-ils donc, se demande Samuel, s’ils ne sont pas eux-mêmes, s’ils éprouvent le sentiment d’être autre chose qu’eux-mêmes, le sentiment d’être ce qu’ils ne sont pas, tout en ayant la possibilité de devenir ce qu’ils sont, tout en nourrissant le projet immense de le devenir enfin, que sont-ils alors.
 »
Samuel évite toutefois de ramener la question à lui-même, de se demander s’il est lui-même ce qu’il est, s’il est un autre que lui-même, un autre lui-même différent de ce lui-même qu’il est, lui-même a pour le moment d’autres projets en tête, d’autres problèmes à résoudre dont celui de savoir si le livre qu’il est venu acheter est bien un roman-essai ou simplement un roman, quant à cette question de savoir s’il est lui-même ce qu’il est, il verra plus tard, à tête reposée. »

Jazzi dit: à

Thoreau est l’auteur de chevet de MS, et alii. Vous ne le saviez pas ?

Delaporte dit: à

Je me serais quant à moi volontiers fait tatouer sur l’avant-bras un mantra bouddhique, ou, mieux, un verset des évangiles, par exemple : « Au commencement était le Verbe ». Mais cela serait resté discret, car en effet le tatouage cela fait mauvais genre. En général, quelqu’un de tatoué a fait de la prison (comme Depardieu dans « Tenue de soirée », qui porte un bateau tatoué sur le sein). Je me souviens d’un journaliste qui interviewait le dalaï lama, et qui avait montré au saint homme le tatouage qu’il portait sur les bras : c’était un mantra en langie tibétaine. Le dalaï lama a reconnu un mantra qu’il lui arrivait de dire dans ses prières. Il y a un fétichisme du tatouage, mais surtout quand il reste petit. Un corps entièrement tatoué est une abomination. Peu de tatouages me paraissent jolis. Celui de la chanteuse Lio sur l’épaule, je crois, représentant une fleur, est désagréable et fait putain dépravée. Des actrices comme Asia Argento, autre dépravée, s’était fait tatouée un papillon au-dessus du sexe, de manière à dissuader les réalisateurs de leur faire jouer des scènes de nu. C’était efficace. Le tatouage est un sujet intéressant, mais délicat. Il y a ceux qui ont été tatoués à Auschwitz, et qui ont gardé leur numéro toute leur vie, comme Simone Veil, trace indélébile de leur vécu, de leur expérience « sans réponse ».

Jazzi dit: à

Pas sûr que tu trouves un mécène pour ton roman, hamlet !

renato dit: à

Déjà par le seul fait d’écrire « Samuel évite toutefois de ramener la question à lui-même », Samuel ramené la question à lui-même.

et alii dit: à

eh non, je n’ai guère prêté attention à M.Sasseur,j’avoue

hamlet dit: à

un extrait sur le blog de passou :

 »
Samuel lit le dernier article, il y est justement question de littérature allemande et aussi du célèbre critique littéraire allemand, Marcel Reich-Ranicki.

Samuel commence à lire certains commentaires, les premiers félicitent et remercient l’auteur pour son article, c’est la règle.
Un autre écrit un commentaire assez long : en plus d’écrire des critiques dans un journal, écrit-il dans son commentaire, Reich-Ranicki animait une émission littéraire, à la télévision allemande, comme Bernard Pivot en France, sauf que Reich-Ranicki est d’un autre calibre que Pivot, c’est un critique qui fait de la télé, alors que Pivot est un journaliste télé qui fait de la critique littéraire, il le fait pour créer du spectacle littéraire, Reich-Ranicki ne fait jamais de spectacle, surtout pas du spectacle littéraire, pour lui littérature et spectacle ne font pas bon ménage, même si ses avis critiques et ses coups de gueule sont spectaculaires, même si ses altercations avec les écrivains sont spectaculaires, ajoute-t-il dans son commentaire, les écrivains le craignent, poursuit-il dans son commentaire, ils ont peur de lui, de ses coups de gueule, personne n’a jamais eu peur des coups de gueule de Bernard Pivot. La littérature ne peut pas se passer de coups de gueule des critiques, les coups de gueule des critiques rendent vivantes la littérature, une littérature sans coup de gueule c’est comme un enterrement, comme une veillée funéraire, il signe son commentaire Yorick.

Samuel connaît ce Yorick, toujours excessif dans ses propos, toujours à la recherche de la confrontation, du conflit, comme si cette exubérance était pour lui le seul moyen d’exister.
Samuel lui trouve pourtant quelque chose de touchant, à ce pauvre Yorick, comme les autres l’appellent, peut-être cette naïveté de penser que les livres peuvent rendre le monde meilleur, ses commentaires sont comme le reflet d’une blessure, une faille, il est capable d’envoyer une vingtaine de commentaires d’affilée, sa rage monte alors en puissance au fil de ces commentaires, cherchant à surenchérir sur ses propres excès.

Ce pauvre Yorick en veut à la terre entière, il veut à tout prix que les livres changent le monde, selon lui si ce n’est pas le cas c’est uniquement parce que les lecteurs ne savent pas lire.
Hélas les livres ne peuvent changer la nature de ceux qui les lisent, se dit Samuel, c’est évident, ce Yorick ne peut accepter cette évidence, aucun livre n’a rendu ni ne rendra ce monde meilleur, ni meilleur ni pire qu’il n’est sans eux.
« 

Delaporte dit: à

Au moment de l’épidémie de sida, on craignait d’attraper la maladie en se faisant tatouer, à cause des instruments pointus qui allaient jusqu’au sang. C’était une fausse rumeur. Il y a eu beaucoup de fausses rumeurs sur le sida, comme la transmission par la salive. On ne pouvait plus rouler un patin tranquille.

hamlet dit: à

la suite :

 »
Une commentatrice écrit un commentaire en réponse à celui de Yorick : mon pauvre Yorick, écrit-elle dans son commentaire, toujours aussi malheureux semble-t-il, toujours en révolte contre les inégalités entre les hommes et la société du spectacle, toujours à écrire des commentaires aussi interminables qu’inutiles, les nazis aussi vitupéraient et fonctionnaient au coup de gueule, elle signe de son pseudonyme Ophélie.

Yorick lui répond aussi sec et comme toujours, il répond à côté de la plaque : ma chère Ophélie, pourquoi ne t’es-tu pas encore noyée, tu devrais savoir que pour Reich-Ranicki, l’Allemagne c’est à la fois Thomas Mann et Adolph Hitler, le meilleur et le pire, les coups de gueule d’Hitler ne sont pas de véritables coups de gueule mais seulement des aboiements, l’esprit critique de Thomas Mann est un coup de gueule contre l’aboiement, Reich-Rancki le sait, l’esprit critique est le meilleur ennemi de l’aboiement, il faut relire Heidegger ma petite Ophélie adorée, Heidegger, cette incarnation de la belle lucidité philosophique, est un des trois piliers du nazisme avec Hitler et Schmitt, pilier politique pour Hitler, juridique pour Schmitt et pilier métaphysique pour Heidegger, le Heidegger de l’authenticité allemande, la vraie authenticité ontologique de l’être allemand, du berger de l’être allemand, pour Heidegger le berger de l’être allemand n’est rien d’autre qu’un berger allemand qui aboie sur les autres.

Mon pauvre Yorick, lui répond Ophélie, quand je pense à cette époque lointaine où tu nous faisais rire en nous parlant de Tristram Shandy, en ce temps tu nous amusais, comment es-tu devenu aussi triste mon Yorick adoré, tu devrais prendre quelques jours de vacances au lieu de rester devant ton écran en permanence, un peu de soleil et d’air frais te ferait le plus grand bien mon pauvre petit Yorick, elle signe Ophélie.

Samuel fait défiler les commentaires, comme d’habitude ils virent à l’affrontement général, les échanges tournent souvent à la polémique.
Surtout de la part des hommes, leur agressivité est plus grande que celle des femmes, les femmes peuvent parler tranquillement de leurs lectures, si l’une d’elles n’est pas d’accord, elle le dit, s’ensuit alors une discussion entre elles, calme et paisible.
D’ailleurs en faisant défiler les commentaires Samuel aperçoit une discussion entre Ophélie et Clarissa sur Philip Roth, il se demande comment cet écrivain a bien pu débarquer dans une conversation qui au départ concernait la littérature allemande, il n’a pas le courage de revenir en arrière pour élucider ce mystère.
Samuel lit ce commentaire où Ophélie dit posément à Clarissa aimer tous les livres de Philip Roth, tous sans exception aucune, même si elle trouve que certains de ses livres sont un peu trop longs à son goût : les romans d’imagination, les fictions, même lorsqu’ils ne sont pas du premier ordre m’ont toujours été une grande source de distraction et de plaisir, je bénis souvent les auteurs de les avoir écrits, écrit Ophélie en conclusion de son commentaire à l’attention de Clarissa.
Je reconnais ma chère Ophélie que même dans les œuvres que nous vénérons il y a toujours des moments où l’on décroche, sans doute notre premier contact avec cette œuvre est-il si fort, tellement puissant que notre sensibilité s’émousse au fil des pages, lui répond Clarissa.
Concernant la Pastorale Américaine de Roth, je trouve ce roman un tiers trop long pour être le chef-d’œuvre attendu, lui répond Ophélie dans le but de poursuivre cette discussion calme et paisible.
Dites-moi diable quel tiers vous enlèveriez à ce roman qui n’a besoin d’aucun retrait pour être un véritable chef-d’œuvre, lui répond à son tour Clarissa, en citant un écrivain : si chaque auteur allégeait ses œuvres pour contenter les lecteurs aucune œuvre n’existerait.

Les autres commencent alors à s’en mêler, immanquablement le ton monte, il monte d’un ton et souvent de bien plus, il monte en puissance, il monte en injures et en insultes, il monte tellement qu’il déborde du sujet.
Roth ne peut pas être compris si l’on n’a pas lu la Bible, écrit Job dans son commentaire.
Tiens, il y avait longtemps qu’on ne nous avait pas bassinés avec Dieu, serait-il possible de demander aux modérateurs d’exclure tous ces religieux, tous ces culs bénits et autres grenouilles de bénitier de ce blog littéraire, qu’on puisse enfin respirer, à la longue ces histoires de religion deviennent vraiment insupportables, répond Roméo, un esthète, autant esthète qu’athée.
Parce que pour vous, dans ce livre il n’est peut-être pas question de terre promise peut-être, si cette gamine poseuse de bombes bégaie comme Moïse c’est peut-être le fruit du hasard, lui répond Job sur un ton qui se veut ironique.

Là-dessus Yorick surenchérit, évoquant Nietzsche et Dostoïevski dans une enfilade interminable de commentaires eux-mêmes interminables.

C’est une torture que de lire vos commentaires mon pauvre Yorick, pourquoi vous sentez-vous obligé d’écrire ces trucs sans fin quand trois mots suffiraient à résumer la pauvreté de votre pensée minable, lui écrit Roméo, en réponse aux interminables commentaires de ce pauvre Yorick.

Cette banale discussion littéraire devient alors soudain un véritable champ de bataille, chaque camp se retranche derrière ses lignes, le camp des heideggeriens et celui des anti-heideggeriens, des nietzschéens et des anti-nietzschéens, des croyants et des athées, des pro-Grass et des anti-Grass, des pro-Céline et des anti-Céline.

Comme si, en ce monde, tout se résume à un combat entre les pro et les anti, les obus se mettent à pleuvoir, les balles sifflent au-dessus des têtes, des tirs à l’arme lourde, le premier qui a le malheur de pointer le bout de son nez risque de recevoir un projectile mortel.
Pendant que la guerre fait rage, Ophélie et Clarissa continuent tranquillement leur conversation sur Philip Roth.

Samuel sourit devant son écran, d’habitude ces échanges l’intéressent, mais cette fois il n’a pas le courage de continuer, de lire les autres commentaires, il se sent fatigué, fatigué et fiévreux, sa gorge lui fait de plus en plus mal, c’est sûr, se dit-il, c’est encore une foutue angine.
« 

Delaporte dit: à

78 651, c’était le matricule tatoué sur son bras gauche deux jours après son arrivée au camp d’Auschwitz-Birkenau. Simone Veil l’a fait gravé sur son épée d’académicienne.

hamlet dit: à

un autre extrait :

Viennent alors toute une série d’insultes contre ce pauvre Yorick, les autres qui jusque-là s’insultaient entre eux font front commun, les heideggeriens et les anti-heideggeriens, les céliniens et les anti-céliniens, les croyants et les athées, tous les pro et les anti se liguent contre ce pauvre Yorick.

Je ne vois qu’un seul crétin ici, c’est toi mon pauvre Yorick, écrit Job. Que t’avons-nous fait de mal mon pauvre Yorick pour nous infliger ainsi le supplice de nous donner à lire tes pensées débiles.
Dostoïevski n’est rien de plus qu’une grenouille de bénitier antisémite, rien de plus, écrit à son tour Roméo dans son commentaire.
Mon pauvre Yorick tu es tombé bien bas, tu sais quoi ? tu devrais t’acheter un vélo pour aller faire du sport et prendre un peu l’air, écrit à son tour Ophélie.
Bienvenue dans l’univers démocratique d’internet où le premier imbécile venu peut déballer toutes ces âneries en toute impunité, Tocqueville revient ! Ils sont devenus fous ! surenchérit l’intellectuel Stephen Dedalus dans son commentaire.

Cette fois Samuel ne sourit pas en lisant ces commentaires, il aimerait écrire quelque chose pour prendre la défense de ce pauvre Yorick, pour aider cette pauvre âme blessée, demander aux autres de le comprendre, de ne pas l’agresser aussi méchamment qu’ils le font, de lui pardonner son amertume, d’avoir un peu de compassion pour lui, pour ce pauvre clown mélancolique et ses idées inutiles, mais Samuel ne sait pas comment l’écrire, aller chercher dans ses classeurs les feuilles correspondant à Dostoïevski et Nietzsche, cela ne servirait à rien.

Pour la première fois Samuel se sent désemparé, noyé dans cet océan d’avis, de commentaires, d’opinions, de convictions qui s’affrontent ici sur ce blog comme ailleurs dans le monde.
Trop c’est trop, voilà ce que se dit à cet instant Samuel, voilà ce qu’il éprouve, un sentiment de trop plein, trop de commentaires, trop d’avis, à cet instant Samuel se sent lui-même sous l’emprise d’une curieuse mélancolie, comme si la mélancolie de ce pauvre Yorick s’étendait jusqu’à lui, le contaminait. C’est juste un coup de fatigue, les suites de mon angine, se dit Samuel pour se rassurer.
« 

christiane dit: à

@hamlet – 16h16
« Donc il fut résolu que l’on empêcherait Emma de lire des romans. […] N’aurait-on pas le droit d’avertir la police, si le libraire persistait quand même dans son métier d’empoisonneur ? » p.176 Madame Bovary – Flaubert. (Folio)

Clopine dit: à

13 h 28; Je sens votre effort de sincérité et de modération, je vous en loue et vous en remercie.

Mais excusez-moi : votre avis n’est pas pertinent pour moi, et je n’en ferais rien, sinon l’oublier.

Par contre, je garde dans ma mémoire cet effort que vous venez d’accomplir, ça oui. Mais pour le reste… Le mieux serait pour vous de ne pas me lire du tout. Vous avez mille autres manières de passer le temps, vous savez. Et encore une fois : votre avis ne peut pas retenir mon attention.

Veuillez m’en excuser.

x dit: à

hamlet 3 août 2019 à 16 h 40 min

Mais qui donc a préparé la copie, relu et corrigé ce livre ?

« Tocqueville, revienS ! »

(Impératif.
Manque aussi la virgule.
On feint de s’adresser à Tocqueville. Le commentateur en appelle, rhétoriquement, au saint patron de la critique de la démocratie.
La phrase pourrait être précédée de « S’il te plaît,… »)

≠ « Tocqueville revient. »

(Présent de l’indicatif. Pas de virgule entre le sujet et le verbe : on décrit les nouvelles aventures de Tocqueville. Pas de point d’exclamation.
La phrase pourrait se continuer ainsi : « … et il n’est pas content. »)

« St. Dedalus » risque de ne pas aimer du tout qu’on lui attribue une faute d’orthographe ; on va au procès, là.

Chaloux dit: à

Le masochisme, m’a-t-on dit, est souvent mal rémunéré.

Paul Edel dit: à

A propos de Reich-Ranicki.ET DE CRITIQUE LITTERAIRE…
Entre 1966 et 1974, le critique littéraire allemand rédigeait chaque semaine dans « Die Zeit »-1960-1973- puis dans la « Frankfurter Allegemeinen Zeitung »-1973-1988- un article de critique littéraire qui était « le « feuilleton » le plus suivi, le plus commenté d’allemagne..et aussi le plus craint des auteurs et éditeurs….
Souvent, Reich-Ranicki analysait avec férocité la jeune génération d’auteurs qui apparaissait, aussi bien, du côté de la RDA que de la RFA. On peut lire un ouvrage qui est un recueil choisi de ses plus violentes « descentes en flammes », sous le titre « Lauter Verrisse » .
Il n’épargne pas grand monde à l’époque puisque Thomas Bernhard, Günter Eich, Günter Grass, Peter Härtling, Stefan Heym, Peter Handke, Anna Seghers, Dieter Wellershoff, Martin Walser, ou Peter Handke, entre autres essuyèrent ses remontrances .Ses implacables argumentations de Reich- Ranicki, on pouvait ne pas les partager, mais le tir était bien ajusté. Il fut donc assez vite nommé avec un mélange d’ironie et d’admiration le « pape » de la critique. Il ne fallait pas qu’on attende de lui qu’il défende les nouveaux courants de sensibilité. Pas son truc. Ce n‘était pas un « découvreur », hélas. Grave défaut. Il restait un conservateur et traditionnaliste dans ses gouts, avec ,pour idole et maitre, Thomas Mann. Disons qu’il y avait chez lui une véritable délectation à mettre en lumière les tics et les faiblesses des uns et des autres.. Il dégommait et analysait les mécanismes et univers des auteurs avec un plaisir piquant et une sournoise insolence. Il avait ses bêtes noires. Un peu comme Gracq face au Nouveau Roman ou aux sartriens….
RR ne reculait t jamais devant un article vachard ,xcution en règle. même quand ça touchait un écrivain devenu un ami après plusieurs critiques favorables, -voir Günter Grass- et les plus connus étaient pour lui évidemment, d admirables « cibles » , avec parfois une mauvaise foi évidente. Donc, s’il n’était pas un critique « sourcier » ,un dénicheur de talents, il était un magnifique polémiste pour rendre vivant et spectaculaire cet art assez reptilien,nuancé, qu’est la critique littéraire.. Sans doute, en France, dans les années 70-80 Rinaldi est celui qui approchait le plus du talent griffu de Reich Ranicki, avec cette énorme différence que Ranicki n’écrivit jamais de romans. Il rédigea des « mémoires » à la toute fin de sa vie. Mais ses traits d’esprit, ses références au passé littéraire germanique, son sens des filiation entre les écoles et les sensibilités, sa justesse dans les citations si bien placées, ses perspicacités de fin lecteur , le brio de ses plaidoiries pour ou contre, son ton familier avec toute l’histoire littéraire européenne forcent l’admiration. il cite souvent Lessing, comme un de ses maitres et un grand jalon dans l’histoire de la critique littéraire..

pado dit: à

J’y comprends plus rien.
Yorick veut à tout prix que les livres changent le monde.
Hamlet nous a soutenu que seule la musique pouvait le changer.

Tempête sous un crâne.

christiane dit: à

@hamlet
« Je m’étais longtemps efforcé d’écrire une histoire sur ce sujet, de trouver un corps, un véhicule pour ce puissant sentiment de la dualité humaine qui, par instants, assaille et terrasse fatalement l’esprit de toute créature pensante. […]
Il commença à rêver, pour ainsi dire, en séquences, et à mener ainsi une double vie – une de jour, une de nuit, l’une dont il avait tout lieu de croire qu’elle était la vraie, l’autre dont il n’avait aucun moyen de prouver qu’elle était fictive. »
Robert Louis Stevenson, Un chapitre sur les rêves qui suit de deux ans la création de L’Étrange cas du Dr Jekyll et Mr. Hyde).

hamlet dit: à

l’extrait où Samuel passe un entretien d’embauche :

 »
Lors de son entretien d’embauche, au siège parisien, la responsable des ressources humaines se rend tout de suite compte des ressources humaines de Samuel, des ressources humaines gâchées, se dit-elle, sous-employées, elle le voit tout de suite, c’est son métier de repérer ce genre d’anomalie. Elle accepte de lui donner cette place tout en sachant qu’il n’est pas à sa place à cette place qu’elle lui offre.
Quand Samuel déplace sa longue mèche brune qui lui tombe sur les yeux, laissant découvrir ses sourcils épais et noirs et ses yeux ronds et noirs d’enfant étonné, comme ceux de Colin Farrell, la responsable des ressources humaines lui sourit, elle a vu un film avec Colin Farrell pas plus tard qu’hier soir, à la télé, ils repassaient Phone Game, ce film où il joue le rôle d’un type qu’un sniper oblige à rester enfermé dans une cabine téléphonique pour avouer tous ses péchés, le sniper est joué par l’acteur qui joue dans 24h chrono dont elle a oublié le nom.

La directrice des ressources humaines est une femme d’une quarantaine d’années, petite, brune, les cheveux courts, elle porte une jupe grise assez courte et un chemisier bleu clair très cintré. Elle est divorcée, sans enfant, trop accaparée par son boulot pour en avoir, pour avoir des enfants et un mari, trop prise par les réunions, les déplacements, trop submergée par sa vie professionnelle. Elle commence à regretter de n’avoir pas eu d’enfants, elle en aurait bien voulu deux, même trois, avec des yeux ronds et noirs d’enfants étonnés.
Samuel fait la moue, lui rend son sourire, une fois les papiers signés, elle se lève pour prendre congé, Samuel se lève à son tour, pour prendre congé, les congés, ils n’ont pas abordé ce point, se dit-il au moment de prendre congé, Samuel ne sait pas le nombre de jours de congés auxquels il a droit, il a entendu parler des RTT, mais ils n’en n’ont pas parlé ensemble.

La directrice des ressources humaines s’approche pour le saluer.
— Vous savez, dit-elle en lui prenant la main, chez nous, vous aurez la possibilité de progresser, réparer nos machines ce n’est qu’un début, pour commencer, ce n’est pas le métier d’une vie entière, surtout pour un jeune homme comme vous, vous avez du potentiel, je le sens bien, chez nous vous aurez des opportunités, il faut savoir les saisir.
Vous pourrez même reprendre des études, pour évoluer dans la profession, ajoute-t-elle en serrant plus fort la main de Samuel dans la sienne.
Faire des études de gestion et de management et qui sait, dit-elle, devenir vous-même manager, obtenir un poste à responsabilités, un poste haut placé, bien mieux rémunéré.
Croyez-moi, dit-elle, nous savons reconnaître les compétences de nos associés, nous sommes une grande société, croyez-moi les opportunités sont très nombreuses, croyez-moi, répète-t-elle encore.

Samuel veut bien la croire.
— En France comme à l’étranger de nouvelles opportunités se présentent chaque semaine, ajoute-t-elle en serrant plus fort la main qu’elle tient dans la sienne, il faut se montrer ambitieux et savoir saisir les opportunités quand elles se présentent.
— Merci m’dame répond Samuel sans savoir s’il doit à présent lâcher sa main.

— Vous êtes ambitieux, n’est-pas ? Lui demande-t-elle sans lâcher sa main, en s’approchant de lui, en approchant d’elle sa main à lui, en l’approchant de son chemisier bleu clair, tout près de son chemisier bleu clair bien trop cintré, cintré au point de s’entrebâiller entre les boutons, des boutons bien trop distants les uns des autres, tellement éloignés les uns des autres que cet éloignement est propice à l’entrebâillement du chemisier trop cintré, surtout à cet endroit précis du chemisier trop cintré où sa main se dirige, là où des forces agissent de telle sorte qu’elles amplifient l’entrebâillement du chemisier trop cintré, quelques centimètres plus bas le chemisier trop cintré est bien moins entrebâillé, il est à cet endroit situé quelques centimètres plus bas si peu entrebâillé qu’il peut laisser croire que ce chemisier n’est pas trop cintré mais suffisamment cintré pour éviter toute éventualité d’entrebâillement, c’est sans compter sur les variations des forces qui interagissent sur le chemisier cintré quelques centimètres plus haut, la main de Samuel est à présent à quelques centimètres à peine de l’entrebâillement, il aurait fallu une règle pour mesurer la distance précise à présent entre sa main et le chemisier trop cintré de la responsable des ressources humaines, à l’évidence une règle seule ne sert à rien dans ces circonstances particulières dans la mesure où la distance évolue au fil du temps, il convient d’ajouter un chronomètre à la règle, seuls ces deux éléments, conjugués l’un à l’autre et utilisés de manière convenable permettent en l’occurrence de mesurer la vitesse de déplacement de la main vers le chemisier trop cintré, en l’occurrence une vitesse constante de l’ordre d’un centimètre toutes les dix secondes, soit 0,36 m/h, cette vitesse, bien que dix fois moindre que celle à laquelle se déplace un escargot lancé à pleine vitesse, est dans ces circonstances particulières, une vitesse qui donne le vertige à Samuel.

— Oui m’dame, répond Samuel en regardant une main, en l’occurrence la sienne, se déplaçant à une vitesse de 0,36 m/h en direction du chemisier entrebâillé trop cintré de la responsable des ressources humaines, une petite femme brune aux cheveux courts, regrettant à présent de n’avoir pas eu deux ou même trois enfants, portant un chemisier bleu clair qui s’entrebâille de plus en plus au fur et à mesure que sa main progresse à la vitesse de 0,3 m/h vers cet entrebâillement,
— Il faut être ambitieux pour pouvoir progresser, dit-elle, savoir sauter sur les opportunités quand elles s’offrent à vous, c’est notre rôle, aux ressources humaines, de savoir repérer afin de faire en sorte que ces talents progressent au mieux, ajoute la responsable des ressources humaines dont l’entrebâillement du chemisier progresse maintenant vers la main de Samuel à une vitesse proche de celle de la lumière.

— Oui m’dame répète Samuel, merci, ajoute-t-il, avant de lâcher la main de la responsable des progressions humaines et s’enfuir de son bureau.
« 

hamlet dit: à

l’extrait où son ami Walter, prof de philo leur raconte comme il se fait passer pour son autre ami photographe de guerre pour qu’une écrivaine écrive un livre sur leur relation :

 »
« En septembre dernier j’étais en Toscane, dans une maison d’hôte, un endroit hyper classe, à deux pas de Florence et Sienne, avec piscine et terrain de tennis, au milieu des cyprès, un site comme on en voit sur les cartes postales.
En me baladant, je passe devant le court de tennis je vois deux femmes en train de jouer, je reconnais l’une d’elle, une écrivaine, connue, l’autre je ne la connais pas. Je reste un moment à les regarder jouer, je commente leurs points, leur crie joli coup.
Elles me remercient, je leur propose de faire l’arbitre, elles me donnent le score, je monte sur la chaise d’arbitre et je compte les points, les points litigieux je ne les donne pas à l’écrivaine mais à l’autre, comme quoi j’avais déjà une idée en tête, en tout cas je la trouvais mignonne, l’écrivaine conteste, me dit en riant que je fais du favoritisme pour son adversaire, on se marre bien, on se marre tellement bien que quand je propose à l’écrivaine de prendre un verre après le match elle accepte.
Sa copine retourne dans sa chambre pour se doucher, on reste tous les deux sur la terrasse, devant ce paysage magnifique, on discute, je lui demande ce qu’elle fait dans la vie, alors que je le sais déjà, écrivaine qu’elle me répond, je ne lui dis pas que je le sais déjà, au contraire j’insiste en lui demandant quel genre de livres elle écrit, elle me répond des romans, je lui dis qu’en dehors des BD et des magazines je ne lis pas grand-chose, je fais le type impressionné qui n’y connaît rien.

Elle me demande à son tour ce que je fais dans la vie, j’avais mon appareil photo avec moi, quand je pars en Italie j’aime bien prendre des photos, j’ai un super appareil, un Canon qui m’a coûté la peau des fesses, avec un zoom, un 300 mm qui vaut encore plus cher que le boîtier, elle regarde l’appareil, prend le zoom dans la main et me demande si je suis photographe.
Et là, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, c’est peut-être de voir la façon dont elle tenait mon zoom dans sa main qui m’a fait perdre les pédales.
En une fraction de seconde je comprends que si je lui dis que je suis philosophe, ou prof de philo, elle va me virer aussi sec. Je les connais ces écrivaines, ce qui les intéresse c’est l’exotisme, des trucs qui les font sortir de leur train-train quotidien, de leur routine, des profs de philo elles en voient tous les jours, la moitié des romanciers aujourd’hui sont des profs de philo.
Non ce qu’elles veulent, pour nourrir leur inspiration, et aussi pour épater les copines c’est sortir avec un rappeur, un tueur à gages, un dealer colombien, un type qui sort de taule après avoir flingué une caissière dans le braquage d’une banque, ou même un preneur d’otages, ou un terroriste, mais un prof de philo ça ne les intéresse pas, ça n’épate pas les romancières, surtout pas leurs copines.
Et là j’ai merdé, je l’avoue j’ai merdé, je lui ai dit que je faisais le boulot de Mathieu, comme quoi j’étais photo reporter, je couvrais les zones de guerre, avec bombardements, prises d’otages et tout le toutim, la totale, et quand je n’étais pas sur le front, pour arrondir les fins de mois, et aussi pour me détendre je prenais les stars en photo, à leur insu, je lui ai dit que j’étais paparazzi à mes heures perdues.
J’ai expliqué que j’étais venu là parce que dans le coin vivait Roman Abramovic, le propriétaire du club de foot de Chelsea, elle ne connaissait pas mais ça l’a bien fait marrer, mon histoire la passionnait, j’ai dit que Brad Pitt aussi vivait dans le coin, avec Angélina, ils cultivaient des oliviers pour faire de l’huile d’olives dans le coin.
Je me demande comment j’ai pu inventer toutes ces histoires, cette histoire de Brad Pitt et d’huile d’olive. Quand elle m’a demandé mon nom je lui ai dit que je m’appelais Mathieu Moine, je me suis dit au cas où elle irait chercher des infos sur internet au moins elle trouverait mon nom, enfin le tien Mathieu ».

Les autres n’osent pas dire un mot, à l’exception de Mathieu qui répète d’un air abattu « Tu t’es fait passer pour moi, tu lui as dit que tu t’appelais Mathieu Moine et que tu étais photographe ».
Après quoi le silence tombe sur la table.

« Croyez-moi, je n’en suis pas fier, s’excuse Walter d’un air piteux, la suite vous l’imaginez, on a passé la nuit ensemble, au départ c’était le but, je n’avais menti que pour passer la nuit avec elle, le problème est que ce n’était que le début de l’histoire, je n’ai pas pu m’arrêter là, je vous jure, cette fille elle était trop craquante.
Leurs vacances étaient finies, elles devaient rentrer sur Paris, résultat sa copine est rentrée seule et nous sommes restés seuls, tous les deux.
On est partis à Florence. Je faisais le casse-cou, en traversant le ponte Vecchio je lui ai dit que je voulais prendre une photo de haut, je me suis mis en équilibre sur une rambarde, j’ai failli finir dans l’Arno.
Un soir devant le musée des Offices j’ai escaladé un mur, pour me retrouver sur la tête d’une statue, je ne sais même plus laquelle, j’ai fait comme aurait fait Mathieu.
Le même soir deux voyous ont piqué le sac à main d’une touriste, je les ai coursés, on s’est battus, comme l’aurait fait Mathieu, la différence c’est que moi je me suis retrouvé sur le carreau, avec un coup de couteau dans la cuisse, j’ai fini aux urgences, ils m’ont dit que la fémorale était à un centimètre de la blessure, à un centimètre près j’y restais.
Pendant ce temps je la voyais qui jubilait en prenant des notes.
Nous sommes allés voir des tableaux, elle me parlait des peintres, je lui répondais que je n’y connaissais rien, à part Léonard de Vinci, vous voyez le genre, le paparazzi bas de plafond, du genre à lui demander si della Francesca n’était pas un défenseur de la Juventus de Turin, ou faire des blagues du genre de dire son mec aurait dû mettre un préservatif devant un tableau d’une Vierge enceinte.
Je vous raconte pas la suite, chaque jour je réinventais mon personnage, je réinventais mon rôle, un rôle de composition.
Le seul moment où je me suis fait peur c’est quand on a croisé le secrétaire des affaires culturelles de la mairie de Florence, un type petit, chauve, costaud, on se connaît depuis des années, il est venu vers moi pour me serrer la main, je l’ai poussé à l’écart en lui disant que je passerai le voir plus tard.
Quand elle m’a demandé qui c’était, je lui ai répondu que c’était un garde du corps de Brad Pitt, il me disait que s’il me voyait rôder autour de la villa de son patron il me casserait un bras, ça l’a fait rire, elle l’a noté dans son carnet.
Elle passait son temps à prendre des notes. Quand je lui demandais ce qu’elle notait, elle me répondait non non rien, c’était juste un petit journal de bord. Un journal de bord mon cul, je savais ce qu’elle avait en tête, ça ne me dérangeait pas, à la limite j’étais là pour ça, et ça n’a pas loupé ».

Walter se lève pour prendre un bouquin dans la poche de sa veste, il le jette sur la table, un Voyage en Toscane.

Tous restent là, figés, à regarder le livre sur la table. Mathieu rompt le silence le premier :
— elle parle de moi dans ce livre ? Elle cite mon nom ? Demande-t-il à Walter d’un air furieux.

— T’inquiète, répond Walter, dans le livre tu ne t’appelles pas Mathieu Moine mais Simon Lévèque, elle a changé d’apôtre et t’as fait progresser dans la hiérarchie cléricale.
— En plus tu trouves ça drôle, dit Mathieu de plus en plus furieux, tu as joué mon rôle dis-tu, cela signifie que tu penses que moi, ton ami d’enfance, je suis assez idiot pour croire que Piero delle Francesca est un défenseur de la Juventus de Turin, je vais te casser la figure, hurle-t-il, en se levant. Samuel est obligé de s’interposer entre eux.

— Mais non, répond Walter, tu dramatises, je t’ai juste pris comme point de départ pour inventer le rôle de celui à qui elle voulait avoir à faire, pour prendre des notes, un type susceptible de l’intéresser pour écrire son livre, assez exotique et bas de plafond pour épater les copines et son éditeur, c’est plutôt marrant.
— Marrant, répète Mathieu fou de rage, franchement je ne vois pas ce qu’il y a de drôle dans cette histoire, vous voyez quelque chose de drôle dans cette histoire, demande-t-il en se tournant vers Fanny et Samuel.
— Comment as-tu pu faire une chose pareille, demande Fanny, c’est une trahison.
— Non, c’est de l’escroquerie, rajoute Mathieu, de l’escroquerie pure et simple, on devrait te dénoncer.

— Pourquoi, demande Walter furieux à son tour de voir la réaction de ses amis, qu’est-ce que ça change, ces auteures je les connais bien elles sont incapables d’inventer de la fiction, on le sait bien, elles n’ont pas plus d’imagination qu’une pendule, pour elles si une expérience n’est pas personnellement vécue ou si un sentiment n’est pas personnellement éprouvé alors il n’a aucune valeur, il n’existe pas, où est le mal si leurs personnages inventent eux-mêmes cette fiction qu’elles sont incapables d’inventer, parce qu’il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, seule la fiction fait la beauté et la grandeur de la littérature, elle lui confère sa grandeur indépassable, l’imagination, l’inventivité, Swift, Cervantès, Sterne mais aussi Conrad, Kafka, Nabokov sont immenses parce qu’ils étaient capables de faire appel à leur imagination, je n’ai rien fait d’autre que rétablir cette vérité, si l’auteur n’est pas capable de faire appel à son imagination et bien, que les personnages de leurs romans le fassent à sa place.

— Tu nous prends pour des imbéciles, demande Samuel, sortant de sa torpeur.
— La seule vérité dans cette histoire est que tu es un menteur, dit Mathieu qui n’arrive pas à se calmer.
— Le mensonge fait déjà partie de la vérité littéraire, répond Walter.
— Sauf que la littérature prend déjà en compte l’existence possible de ce mensonge, répond Samuel, quand cette femme écrit une autofiction elle n’est pas dupe de l’existence de ce mensonge.
— Parce que maintenant tu t’y connais, toi, en littérature, tu vas nous faire un cours de littérature peut-être, avec ton BTS de mécanicien, crie Walter agacé de la réaction de Samuel.
— Il en connaît certainement plus que toi, riposte Fanny.
— Et puis c’est bon, dit Walter en se levant brutalement, vous m’avez tous gonflé, je préfère me barrer vous n’êtes qu’une bande de rabats-joie.

Walter prend sa veste et s’en va, les trois autres restent un long moment sans dire un mot.
— Je crois que je vais rentrer aussi, finit par dire Mathieu en se levant, je suis vraiment désolé, ajoute-t-il en ouvrant la porte.
— Nous sommes tous désolés, dit Samuel en regardant s’éloigner son ami.

renato dit: à

Incidemment, hamlet, vous avez fait l’exemple d’Arnault pour nous expliquer la nature de l’une de vos opinions ; pas envie de la résumer ici, mais une question se pose : et vous, qu’est-ce que vous faites pour soulager les souffrance du monde ? bon, vous payez des vacances à Saint Barth à vos enfant : mais cela bien à part, qu’est-ce que vous faites ?

Jazzi dit: à

Pas mal les deux derniers sketch, hamlet !

Jazzi dit: à

hamlet n’a pas d’enfants, renato !

renato dit: à

C’est lui qui l’a dit, Jacques.

et alii dit: à

ce soit, c’est la nuit des étoiles:distinguez vous!

hamlet dit: à

l’extrait de la fin :

 »
Dès qu’il pénètre dans cette librairie Samuel comprend tout de suite qu’il n’ira plus commander ses livres sur internet, dès qu’il voit la libraire venir vers eux il regrette même d’avoir jamais acheté des livres ailleurs que dans cette libraire.

Une vieille dame les accueille, elle a des cheveux très blancs, coiffés avec un chignon en boule sur la tête, elle porte un jean et une chemise blanche déboutonnée en haut à la BHL.
Auprès d’elle il y a une jeune fille. Je vous présente ma petite-fille, leur dit-elle alors qu’ils ne connaissent pas la grand-mère, elle va prendre la relève, dit-elle en renfonçant dans son jean sa chemise blanche déboutonnée à la BHL.

Fanny veut acheter un roman pour elle et aussi un autre, pour Samuel, un cadeau. Fanny donne les titres à la vieille dame en se disant qu’elle va mettre des heures pour les trouver dans ce fatras, la vieille dame et sa petite-fille ne mettent pas plus d’une minute pour trouver les deux livres, chacune le leur, la vieille dame ajuste ses lunettes et jette un œil sur le livre de Samuel.
— Un bon choix, leur dit-elle.
Sa petite-fille regarde par-dessus l’épaule de sa grand-mère et confirme son avis. Elles ont été formées à la même école se dit Fanny en leur expliquant qu’ils sont les nouveaux instituteurs de l’école primaire du village d’à côté.

La vieille dame leur raconte comment elle a vu arriver leurs prédécesseurs, ceux-là mêmes qu’ils remplacent, le couple de retraités.
— Ils avaient votre âge la première fois qu’ils sont entrés ici, leur dit-elle, ils étaient aussi mignons que vous deux, moi aussi j’étais plus jeune à l’époque, ajoute-t-elle sans tristesse.

Sa petite-fille qui va bientôt prendre la relève leur donne un prospectus.
— Nous avons un site internet, leur dit-elle, sur ce site vous trouverez aussi un blog littéraire. Nous avons aussi un club de lecture, nous nous rencontrons une fois par mois pour donner nos avis et nos commentaires sur nos lectures, vous pouvez retrouver ces commentaires sur notre blog, et aussi sur notre site internet, nous retranscrivons sur le site toutes nos critiques. Vos prédécesseurs y participaient, de fervents lecteurs, ils étaient aussi très actifs sur notre blog littéraire, j’espère que nous pourrons compter aussi sur vous, vous verrez, notre site est très facile d’accès.

Fanny qui réussit à retenir son fou-rire jusqu’à ce qu’elle soit sortie de la libraire.
— Il semble que tu te sois déjà trouvé une bonne occupation, dit-elle à Samuel une fois dehors en éclatant de rire.
— Alors là pas question, répond Samuel d’un ton sec, il n’est pas question une seconde, ajoute-t-il d’un air ronchon, que je vienne donner mes avis et commentaires critiques de mes lectures sur ce blog ou dans ce club de lecture, il n’est pas question une seule seconde que j’y mette les pieds.
— Même à moi, demande Fanny, tu ne me parleras pas de tes lectures.
— Toi c’est différent, dit-il, à toi je les donnerai, bien sûr.
— Eh bien moi, dit-elle, j’ai bien l’intention d’aller à ce club de lecture, j’irai dès leur prochaine réunion.
Samuel s’arrête de marcher, il s’assoit sur le muret de l’église, l’air songeur.
— Si tu y vas, dit-il d’un air boudeur, alors je viendrai aussi.

Fanny lève le regard de son roman pour le diriger vers Samuel.
— Allez !, lui dit-elle sur un ton qui se veut encourageant. Comme on demande à un enfant de ne pas avoir peur de se jeter à l’eau, c’est bien ce que doit faire Samuel, se jeter à l’eau, quand les parents demandent à l’enfant de se jeter à l’eau ils ajoutent qu’il n’a rien à craindre, il n’y a pas de raison d’avoir peur, ils sont là pour l’aider, pour assurer en cas de problème, pour le retenir, le soutenir, si l’enfant se jette à l’eau c’est parce qu’il a confiance en ses parents, il sait qu’une fois dans l’eau ils ne vont pas se tirer pour aller boire un verre, quoi qu’il arrive ils seront là, ils resteront là pour l’aider, c’est ce que dit aussi Fanny à Samuel, même si elle ne le lui dit pas parce que Samuel n’est plus un enfant et qu’il sait déjà nager, mais pour lui dire qu’elle est là, une fois cette page tournée Fanny sera là, elle restera pour l’aider si les choses tournent mal.
Samuel caresse la couverture du roman qu’il tient dans ses mains, celui que Fanny vient de lui offrir dans la librairie, il le tourne dans un sens, puis dans l’autre comme on met un orteil dans l’eau avant de plonger, il prend la température, puis il ouvre le livre, il tourne les premières pages.

Samuel ouvre un roman pour la première fois depuis des années, pour la première fois depuis son enfance, ce roman il ne l’a pas choisi lui-même, c’est Fanny qui lui met dans les mains.
— Tu vas voir ça va te plaire, lui dit-elle en lui mettant le livre dans les mains, en serrant les mains de Samuel pour que ses mains serrent le livre, tu vas voir te connaissant ça va te plaire, j’en suis certaine, ajoute-t-elle, c’est un musicien de jazz qui l’a écrit c’est dire, ajoute-t-elle d’un ton entendu.
« Alors si c’est un musicien de jazz, forcément ça change pas mal de choses », se dit Samuel, même s’il ne voit pas exactement ce que cela change.
Il ouvre le livre et commence à lire la première phrase : l’œuvre dont le chiffre apparaît sur la couverture est un concerto de Mozart, je sais que tout le monde le sait, mais je le dis pour ceux qui peut-être ne le savent pas, et aussi pour ceux qui le savent, afin qu’ils sachent que je le sais aussi, et enfin afin que nous soyons tous là à savoir que nous le savons, ça commence bien.

Samuel sourit, il sourit au livre, il sourit à ce premier paragraphe de ce livre qu’il vient de lire, le paragraphe lui rend ce sourire, il le lui rend bien, Fanny qui l’observe attentivement le voit en train de sourire au livre.
— J’en étais sure ! Lui dit-elle fière d’elle.

Samuel tourne le livre pour relire le nom de l’auteur, à présent lui aussi en est sûr, ça commence bien.
« 

Pablo75 dit: à

des vacances à Saint Barth à vos enfants…
renato dit: 3 août 2019 à 19 h 17 minvous payez

Il y a des gens naïfs sur ce blog !!

(Renato est le Grand Naïf du Blog : il croit que John Cage est un compositeur et Cy Twombly, un peintre).

x dit: à

Jazzi, vous m’avez l’air bien renseigné, dîtes donc, ce ne serait pas vous, hamlet ?

Résultat, je ne sais plus si je dois continuer ce message. Bon, dans le cas où vous ne seriez pas Jazzi, hamlet, voilà comment il faut faire pour répondre à Renato
Vous rentrez en baissant la tête (il convient de se montrer humble, et aussi parce qu’on risque de se cogner dans la partie haute du confessionnal), et vous murmurez en mettant le ton : « Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché. »
Une fois que renato vous a béni, assurez-vous quand même qu’il n’y a pas des micros planqués (on me dit que normalement c’est un truc privé, entre D. et vous, et que l’intermédiaire autorisé est tenu au secret, mais sait-on jamais ?)
Pour la pénitence, c’est renato qui verra bien sûr, là je ne peux pas m’avancer, tout dépend de lui, de s’il est dans un bon jour.
Et après, vous devriez être en paix.

renato dit: à

« Qu’est-ce que vous faites ? », reste la question inévitable, x, lorsqu’on se retrouve confrontés aux jugement d’un moraliste — peu importe s’il est de droite ou de gauche. Le confessionnel c’est bien trouvé, mais il faudra trouver un curé crédible, donc hamlet confessant Arnault serait plus cohérent.

Jazzi dit: à

L’auteur du livre, c’est Chaloux, hamlet ?

et alii dit: à

vous ne vous prépariez pas à un voyage dans l’espace , hamlet?

x dit: à

Plus sérieusement, et à propos de Bartleby, on pourrait se demander ce qui fait qu’un personnage de nouvelle ou de roman « s’autonomise », sort du texte dans lequel il avait ses coordonnées, pour devenir un « type », susciter d’éventuelles variations (comme Faust et don Juan, mais ce sont des figures quasi-mythiques), être accompagné d’un article en tant que représentant d’une espèce que nous serions susceptibles de rencontrer pas seulement dans les pages d’un livre mais dans la société humaine. Un Bartleby comme un Oblomov (bien qu’ils soient différents) ou un don Quichotte.
Lesquels encore ?
Une Becky Sharp ? Non,
je ne crois pas ; il me semble qu’il faut que les gens qui n’ont PAS lu le texte en question connaissent quand même le personnage, en aient entendu parler, voient ce qu’il représente. Même en Grande-Bretagne, ce n’est pas forcément le cas.
Pour Bartleby la formulette, son leitmotiv, a dû aider.

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