Costa le Grec
Aujourd’hui encore, pour ceux qui le connaissent, Costa-Gavras (Loutra-Iraias, en Arcadie, 1933) est de ces hommes qui séduisent par leur enthousiasme. Surtout lorsqu’il est question de cinéma. Ou plutôt de films, ceux des autres comme les siens. Autant de balises d’un parcours plein d’embûches, mais de nature à l’exciter davantage encore, évoqué dans Va où il est impossible d’aller (520 pages, 25 euros, Seuil). Des mémoires si l’on veut, mais surtout un récit dans lequel sa gourmandise des choses de la vie semble inentamée. Des pages où on sent qu’il aime mieux parler des films que du cinéma.
Aux Etats-Unis, assistant –réalisateur est un métier à vie ; en France, une étape pour devenir réalisateur. Costa-Gavras a appris le cinéma à l’IDHEC alors présidé par Marcel L’Herbier, mais il a appris comment faire du cinéma en travaillant aux côtés d’Yves Allégret, René Clair, Henri Verneuil, René Clément, Henri-Georges Clouzot. Ils lui ont autant transmis un savoir-faire qu’un savoir sur ce qu’il fallait éviter de faire. Quelque chose comme de l’expérience accumulée. De quoi partir armé à la guerre tout en sachant que sa véritable université, là où son regard s’est formé, c’est à la cinémathèque d’Henri Langlois dès le premier choc, celui des Rapaces d’Eric von Stroheim.
Mais pour le jeune émigré grec débarqué à Paris à 20 ans à la Cité universitaire sans connaître un mot de français, qui fit ses débuts dans la vie comme danseur dans un corps de ballet, suivit des cours de filmologie de Gilles Deleuze à la Sorbonne sans y comprendre grand chose, eut la chance avec d’autres étudiants de l’Idhec de visiter le musée de l’Homme avec un guide nommé Michel Leiris, et de tout apprendre des règles de l’art en travaillant dans l’ombre sur Le Triporteur avec Darry Cowl, même si la fréquentation intensive de la cinémathèque semblait vitale, il lui fallait d’abord acquérir la technique ne fut-ce que pour mieux l’oublier ensuite. Domestiquer la machine, vaincre le monstre-caméra, il faut passer par là si l’on veut ensuite prétendre créer un univers sensible, visible, audible à partir de rien. Puis se laisser emporter par une conviction dont jamais il ne dévia, selon laquelle un film se fait non sur le plateau mais dans la salle de montage. Car c’est là que s’ordonne le temps, que se fixe le rythme et que surgit définitivement l’écriture du film.
Son premier Compartiment tueur était un polar dans les règles de l’art, très maitrisé. Avec déjà, les qualités en germe des suivants : l’action, l’efficacité, la rapidité. De quoi tourner sec un cinéma physique. Un homme de trop, scénarisé par Daniel Boulanger, son deuxième film sur le télescopage entre des jeunes refusant le STO pendant l’Occupation et la présence d’un homme rétif à tout engagement au sein d’un groupe, mérite d’être (re)découvert car il est vraiment remarquable. Pas plus que le précédent, il n’a vieilli. Une vraie leçon de cinéma tant dans l’écriture, la mise en scène que dans l’intensité.
Le plus souvent, ses films sont nés de rencontres avec des gens ou des livres mais sans que jamais sa propre cohérence politique ne soit prise en défaut. Pas de hiatus dans la ligne qu’il s’était fixée à ses débuts et dont il n’a jamais dévié. Parfois, une phrase a pu suffire : d’avoir entendu à la radio Romain Gary user de l’expression « Profaner le malheur » lui a suffi à se précipiter pour lire son Clair de femme et à le réaliser. C’est venu ainsi, par hasard. Mais on lui a apporté The execution of Charles Horman, an american sacrifice de Thomas Hauser pour qu’il ait envie d’en faire Missing. Outre sa bande de complices (Yves Montand, Simone Signoret, Jorge Semprun, Chris Marker, Régis Debray), on croise du monde dans ces pages, souvent inattendu, tel Edgar Morin en président de la Commission d’avances sur recettes et d’autres encore. Même à l’écrit, le mémorialiste trahit ses réflexes de scénariste, notamment dans son sens de l’ellipse :
« Mon grand-père Konstantinos, né en 1867, était resté célibataire jusqu’à l’ouverture de son magasin où on vendait de tout et où on réparait de tout. La plus belle du village est venue un jour pour faire réparer sa bottine. En la lui remettant, la main du grand-père est montée, caressante. Le long de la jambe. La belle l’a giflée et est partie. Le lendemain, elle est revenue avec l’autre bottine. Neuf mois plus tard est né mon père ».
Mais les mémoires d’un homme tel que Costa-Gavras valent aussi par le récit des films qu’il n’a pas tournés. Car ce milieu est ainsi fait que l’on y agite nombre de projets, quitte à perdre de l’argent dans le traitement, le développement, les repérages même, pour ne pas en perdre davantage en allant jusqu’au bout. Pour lui, très sollicité par les producteurs dès le début ou presque, il y aura La Condition humaine de Malraux qu’il propose lorsque le producteur des James Bond lui donne carte blanche avant de lui refuser son envie par un définitif « Trop de Chinois ! ». Une autre fois, c’est lui qui refusera un biopic sur Jimmy Hoffa, chef mafieux du syndicat des routiers. Il refusera également Le Parrain, jugeant le roman de Mario Puzo trop médiocre et ne se jugeant pas lui-même assez « italien » pour le faire. Il accepta une histoire sur le goulag sibérien envoyée par Soljénitsyne puis la refusa après l’avoir entendu célébrer Franco et Pinochet. Il se réjouit de faire Monsieur Klein avec Jean-Paul Belmondo jusqu’à ce que les deux jeunes producteurs qui lui avaient apporté le projet s’avèrent peu fiables.
Pendant qu’il tournait l’admirable Section spéciale sur la justice gangrenée par les lois rétroactives sous l’Occupation, il fut même entrepris par deux mystérieux émissaires du colonel Kadhafi soucieux de la convaincre de porter à l’écran un scénario du guide la révolution libyenne La Fuite en enfer, réflexion sur la tyrannie s’appuyant sur Périclès, Churchill et Thatcher ! Mais tout Costa-Gavras qu’il fut, malgré les nombreux succès engrangés et la porte des studios grande ouverte à Hollywood, on lui refusa La Mort est mon métier d’après Robert Merle jugé « trop dur ».Claude Berri aussi le lui refusa (« Il n’y a que des monstres dans ce livre, personne n’ira voir ton film »). Et de lui proposer à la place Le Vicaire, une pièce de l’allemand Rolf Hochhuth qui avait défrayé la chronique en son temps, consacrée au silence de Pie XII sur l’extermination des Juifs pendant la guerre. Après dé-théâtralisation, ce sera Amen dont l’affiche sur fond de croix catholique et de croix gammée fit scandale.
Il ne faut pas s’attendre à de longs développements sur la signification de l’image-mouvement, l’image-temps et la notion de subjectivité. Outre les souvenirs, c’est truffé de détails de tournage et d’anecdotes comme l’exige la loi du genre. Pour L’Aveu, son ami Jorge Semprun exigea de signer seul le scénario alors qu’ils l’avaient écrit ensemble, probablement parce qu’il avait beaucoup mis de lui-même et de son passé communiste dans l’adaptation du livre d’Arthur London ; exigence acceptée d’autant que le scénario n’est que le corps d’un film et non son âme. Vaclav Havel, lui aussi, dût le juger si personnel qu’il s’arrangea en juin 1990 pour qu’une diffusion du film ait lieu à Prague en pleine campagne présidentielle afin qu’il influence les élections (ça lui a porté chance). Dans Z, tourné à Alger sous Boumedienne, le metteur en scène n’obtint pas l’autorisation de faire crier par des manifestants d’extrême-droite en pleine rue : « Les pédés, à Moscou ! ». Alors il leur fit hurler « Les pédés, à Chatou ! » pour que le doublage des voix au montage soit raccord… ce qui eut pour effet de les faire tous tordre de rire et de raffermir les liens entre les acteurs secondaires. Z encore. Pour sa sortie en Italie où il triompha, le distributeur local n’en fit qu’à sa tête, prétextant mieux connaître que quiconque les habitudes de son public, et malgré les refus répétés du réalisateur, rebaptisa le film L’orgia del potere !
Z le lança et installa durablement son nom et sa manière dans les esprits un peu partout dans le monde. Pourtant, en janvier 1968, personne n’en voulait. Il croulait sous les propositions mais lui n’en démordait pas : Z ou rien. En 2009, pour les 40 ans du film, j’ai eu le privilège de débattre à Athènes avec Costa-Gavras, en présence de certains de ses personnages (Irène Papas), du musicien qui en avait composé la musique (Mikis Théodorakis), de l’écrivain auteur du roman éponyme (Vassilis Vassilikos, auteur d’une centaine de livres mais toujours ramené à Z, lui aussi) et surtout des véritables protagonistes de l’affaire Lambrakis, notamment le juge Sarzetakis légèrement moins connu en France que son double Jean-Louis Trintignant bien qu’il devint par la suite président de la République hellénique, ainsi que l’un de ses successeurs Karolos Papoulias. Ce soir-là, l’écrivain avait raconté la genèse de son roman (traduit du grec par Pierre Comberousse, 384 pages, Folio) :
« La forme s’est imposée car j’étais sous l’influence du De Sang-froid de Truman Capote, même si Z est un western politique doublé d’une histoire policière. Bêtement, je donnais le nom du coupable dès le début ! Ceux qui ont fait le film ont eu la bonne idée de tout renverser ». Leur autre bonne idée aura été de ne l’helléniser que par des clins d’œil (la bière « Fix », un mot grec lâché ici ou là…) et de nommer le plus souvent les personnages par leur fonction (le Colonel, le Général, l’Avocat, le Juge…) afin d’universaliser la dénonciation d’une démocratie corrompue et rongée par le prurit de la dictature. Sinon, par son mécanisme, le film co-écrit avec Jorge Semprun, est parfaitement fidèle au livre. »
A son tour, Costa-Gavras rappela que son entreprise ne s’annonçait pas sous les meilleurs augures, les Artistes Associés ayant refusé le scénario de crainte que leurs films ne soient interdits de distribution en Grèce :
« En France, ça n’a vraiment démarré qu’en troisième semaine d’exploitation. Dans le reste du monde, sa diffusion fut un sismographe de l’avènement à la démocratie : chaque fois qu’un pays d’Amérique latine l’autorisait, c’était le signe d’un changement de régime ».
Puis le noir se fit. Je pris place à la droite du réalisateur. Tour à tour ému et amusé, il me commenta le film en chuchotant à l’oreille. En fait, il ne l’avait vu que quelques fois en quarante ans, le dernière il y a peu à New York où il est ressorti à l’occasion du 40ème anniversaire. Yves Montand ? « Bizarrement, le public l’associe à Z alors qu’il n’y apparaît que 12 minutes en deux heures. » Le discours pacifiste du député Lambrakis le soir de son assassinat ? : « Piqué au président Kennedy dans son discours le jour de son intronisation ». Le chirurgien anglais qui opère le député du cerveau ? : « Tiens, c’est Raoul Coutard, le directeur de la photo ! ». Les échauffourées entre manifestants pacifistes et fascistes ? « »De vrais bagarres, ils ont accepté de ne pas faire semblant et c’était rude » ». La représentation du Bolchoï ? : «Volée au Théâtre des Champs-Elysées par manque de moyens, en accord avec la direction, lors d’un vrai spectacle où on avait envoyé le procureur, François Périer… » Celui-ci tout comme Bernard Fresson, Pierre Dux, Renato Salvatori, Marcel Bozuffi, Georges Géret, Charles Denner, Yves Montand, Jean Bouise… : « Mon Dieu, tous morts désormais tous ces grands, même si le cinéma les garde vivants. Charles, il y mettait une passion, lui… ». La soirée s’acheva tard dans la nuit. Comme si les célébrants avaient du mal à se séparer jusque dans la rue Sina. Je me souviens qu’à la sortie, on percevait au loin les échos répétés des sirènes de police. Rude retour au réel. Soudain, 2009 rattrapait 1969. Depuis minuit, la Grèce était paralysée par la grève générale.
Voilà ce qui m’est revenu en mémoire à la lecture des Mémoires d’un créateur engagé qui ne se prend pas pour un artiste, témoigne d’une fidélité exemplaire à « ses » acteurs, ne se pousse pas du col mais qui a fait des films qui ont marqué les consciences. Au soir de sa vie, Costa-Gavras ne compte plus son âge en années mais en films. Un cinéaste nourri de livres, comme c’était la règle au XXème siècle. Le titre de ses mémoires est d’ailleurs emprunté à l’écrivain Nikos Kazantzakis, auteur prolifique mais toujours ramené, lui, à Zorba le grec :
« Aller là où il est impossible d’aller »
Ce qu’il n’aura jamais cessé de faire à seule fin de ne pas se trahir et de rester lui-même, différent.
(« Costa-Gavras à la résidence de France à Athènes », photo Passou ; Photos D.R. tirés de « Un homme en trop », « Missing », « L’Aveu », « Section spéciale »)
765 Réponses pour Costa le Grec
Quelqu’un pourrait-il tenter (gentiment) de persuader Widergänger de s’abstenir désormais d’injurier bassement qui n’est pas d’accord avec lui, surtout quand il a manifestement tort ? A moins qu’il ne s’agisse, dans son cas, d’un syndrome pathologique bien connu, appelé « levée des inhibitions » (début d’Alzheimer, suites d’AVC). J’ai demandé à un mien ami de prendre le temps de lire les posts de Widergänger. »Alors, qu’en penses-tu ? » lui ai-je demandé. Sa réponse a tenu en un seul mot, prononcé avec mépris : « Unter… », « Unterm….. ». Je n’ai pas bien saisi la fin. J’ai eu l’impression que c’était de l’allemand, mais comme je ne connais pas l’allemand, peut-être quelqu’un ici pourrait m’éclairer. Je me suis demandé si mon ami, lui aussi, ne souffrait pas du syndrome de levée des inhibitions.
J’ai l’impression que ce blog est, en tout cas, un terrain propice à la levée des inhibitions. C’est un jeu dangereux. Personnellement, je ne m’y risque pas.
Vous avez bien raison. Moi non plus.
Plus inhibé que moi en ce moment c’est pas possible et plus imbibé c’est possible mais pas facile.
https://twitter.com/MateuilB/status/988689977268678656/photo/1
Jean dit: 24 avril 2018 à 16 h 46 min
persuader
La seule voie portant quelques fruits semble être de ne jamais lui répondre. Black-out total, sans exception ; si tout le monde s’y met, à la longue cela marche… Le dégoutte… Il osera moins… Disparaîtra !
Good luck !
M’faites rire, les ploucs ! Mais y sont bêtes ! Mais y sont cons !
Je les ai quasiment tous vus, les films de Costa. Toujours un excellent moment de cinéma.
Ceci dit, les réflexions de G. Deleuze sur l’image cinématographique valent mieux que ça, même si Clément Rosset n’aimait pas trop lui non plus ces deux bouquins de Deleuze. Je les avais trouvés intéressants quant à moi.
Jean, c’est bête, mais moi qui suis d’un naturel rieur, eh bien là, avec vous, euh : que pouic. Rien. Mes commissures restent lisses sous la peau. (ceci n’est d’ailleurs pas une contrepèterie, malgré les apparences). En gros : vous ne me faites JAMAIS rire. Or, Wgg, si, des fois. Dexter/Hamlet, parfois. Et Jacques Chesnel, toujours. Allez expliquer ça, vous…
Belle nécrologie, Passou !
Il est mort de quoi ?
Et moi, tu m’oublies, Clopine ?
Trêve de plaisanterie, Passou, pourquoi Costa-Gavras n’a-t-il pas adapté « Lutetia » au cinéma ? Avec lui, ça aurait eu de la gueule !
« ces deux bouquins de Deleuze. Je les avais trouvés intéressants quant à moi »
C’est quoi, cette plaisanterie ??? Les deux bouquins de Deleuze sont de grands chefs-d’oeuvre. Plus qu' »intéressants » ! Je rêve…
@ suivit des cours de filmologie de Gilles Deleuze à la Sorbonne sans y comprendre grand chose
Pour cela il fallait être costaud gravos ; certains ici ou là en témoignent
Je ne rappelle même pas d’avoir vu zi.
Mais merci pour le titre du billet.
« Ce qu’il n’aura jamais cessé de faire à seule fin de ne pas se trahir et de rester lui-même, différent. »
rôôô, quelle chute. On en reste comme deux ronds de flan.
« Aller là où il est impossible d’aller »
en bateau ?
Le charme du cinéma de Costa-Gavras, pour moi, c’est la gueule du cinéaste. Pourquoi les hommes ne parlent-ils pas de la beauté des hommes ? C’est de tradition, autour du bassin méditerranéen, Passou !
L’éthique et l’esthétique…
En gros : vous ne me faites JAMAIS rire. (Clopine)
Merci, chère Clopine, pour cet impréciable compliment. Je n’ai en effet JAMAIS cherché à vous faire rire. Moi-même je ne ris ni ne souris JAMAIS. Je suis d’un imperturbable sérieux. Sauf quand je lis un post de Widergänger. Alors là, je me tape des crises de fou-rire instantané proprement gargantuesque, à me décrocher les mandibules. Et puis, ça s’arrête comme c’est venu. Je retrouve tout aussi instantanément mon sérieux de pape. A propos, savez-vous que la pipe au papa du pape Pie pue ? Wouarf ! Hips.
Costa Gavras, c’est les croisières Costa ? Wouarf ! Oups.
@ Belle nécrologie
Me dites pas qu’il est mort, ça va couper
https://www.youtube.com/watch?v=zWKh0D7DocU
et quand Jack Allgood dit des choses justes, on ne l’entend pas ; à croire que c’est fait exprès
https://twitter.com/LCP/status/988681377229893633
vu chez la reine de sabbah ; dig it brother
https://twitter.com/csabbah
Sic latine dicitur, omne perdito, tamen dignitatem nobis manet !
À propos du baptême chrétien, j’avais encore oublié de dire un chose pour enfoncer le clou. Il ne fait que reprendre la coutume du « dies lustricus ». C’est une petite cérémonie qui a lieu just après la naissance de l’enfant devant le foyer domestique le huitième jour pour les filles, le neuvième pour les garçons, qui consiste à soulever l’enfant (tollere filium) pour le reconnaître et à l’asperger d’eau pour le purifier (lustratus) et on lui met autour du cou un médaillon, la « bulla aurea » (médaillon d’or) ou la « bulla scortea » (médaillon en cuir). Il reçoit alors son praenomen. Le christianisme a repris cette coutume en lui donnant un sens biblique (purifier l’enfant du péché originel) mais autrment c’st exactement la même chose. Et ce n’est pas Costa-Gavras qui me contredira !
D’où l’expression terrible en latin : non tollere filium (littéralement : ne pas soulever l’enfant), qui signifie « vouer l’enfant à la mort ». Le paterfamilias a droit de vie et de mort sur ses enfants.
Cinéaste de talent et idéologue :
Jean Langoncet dit: 24 avril 2018 à 21 h 34 min
https://twitter.com/LCP/status/988681377229893633
Il semble en effet qu’il ait tout juste ce monsieur toubon; c’est en tout cas ce qui ressort des commentaires des lecteurs.
bon, vous me direz c’est de la populace semi-bourgeoise,….cependant…
Il y a aussi une autre expression en latin qui est « tollere aliquem in crucem » : mettre quelqu’un en croix.
Finalement chez les Romains, qu’on « tollere » ou pas, on se fait mal voir.
William et Kate, les rapiats :
« Le couple n’aurait ainsi pas prévu d’engager du personnel supplémentaire pour leur troisième enfant, ni de lui racheter de nouveaux jouets ou de nouveaux vêtements. Le petit dernier, dont on ne connaît pas encore le prénom, se contentera des tenues déjà portées par ses aînés. »
» Le christianisme a repris cette coutume en lui donnant un sens biblique (purifier l’enfant du péché originel) mais autrment c’st exactement la même chose. »
Qu’est-ce-que tu veux prouver par là pauvre crétin de WG? La purification par l’eau existait aussi dans certains courants du judaïsme (Jean le Baptiste que Jésus avait rencontré).
Et alors? tu veux nous dire que le christianisme « ne fait que »? Sa révolution est tellement gigantesque par ailleurs, sur le fond en tout cas, qu’il peut bien emprunter des formes ça et là…
Réserve ce genre de remarque pour le Café du Commerce.
Adolf Loos, distingué architecte autrichien, dans le souci d’apprendre les bonnes manières à son public raconte — on parle de l’époque où Vienne était la capitale d’un empire — d’un père qui amène son fils au théâtre afin de l’initier à la vie de société — et incidemment à la culture. Excité par les nouveautés le gamin montre du doigt des gens dans le public en demandant de chacun qui il était, etc. Sur quoi le père lui dit que l’on ne montre pas du doigt ; et le gamin en montrant du doigt la loge de l’empereur, demande : « Pourquoi ce monsieur-là peut-il montrer du doigt ? »
“Le petit dernier, dont on ne connaît pas encore le prénom, se contentera des tenues déjà portées par ses aînés.”
… pratiquer un brin de minimalisme dans la consommation c’est bien ; d’ailleurs, dans le monde que je connais, cela se fait depuis toujours.
Folded lace :
https://blogfigures.blogspot.fr/2011/05/william-henry-fox-talbot-folded-lace.html
Michel Carrouges :
La purification par l’eau ce n’est pas une invention extraordinaire — p. ex., dans les temples où se pratiquait la prostitution sacrée, les femmes consacrées à la prostitution plongeaient dans l’eau de certains fleuves afin de retrouver la virginité : les humains sont fous !
Ils s’aiment ces deux hommes, Macron et Trump, c’en est touchant touchant !
Jean, « impréciable » est inconnu au bataillon, non ?
Jazzi, c’est vrai que tu es souvent drôle. Touchant aussi, très souvent. Et parfois, de temps en temps, surprenant ! (et parfois même exaspérant, quand tu fais de la provoc’ en prenant un ton faussement innocent pour lancer des questions tendancieuses… Mais c’est le jeu !)
Franchement, ce blog… « le petit dernier de Kate et William »… Z’avez que ça à dire ? On se croirait dans une salle d’attente,à feuilleter un numéro de Closer de l’été d’avant…
Soupir.
Bon ben pour causer un peu littérature, moi j’en suis à établir des fiches de personnages, sur un calepin, pour poursuivre ma lecture de Kesey (« et parfois j’ai comme une grande idée », ça c’est le titre du bouquin). Cela faisait longtemps qu’une lecture ne s’était pas montrée à la fois aussi récalcitrante et aussi attirante. Et aussi viscéralement « américaine ». Je m’accroche, ça donne le vertige mais j’espère que de là-haut (de la fin du livre, veux-je dire) la vue sera superbe…
Personne d’autre que moi n’est lecteur de Kesey ? Parce que c’est une sorte d’écriture « hallucinée », je trouve – je me demande bien dans quel état l’auteur en est sorti, à voir l’épuisement qu’il cause aux lecteurs, enfin, au moins à bibi n’est-ce pas. En tout cas, je n’avais jamais rencontré cela auparavant.
Le plus terrible ce sont les parenthèses. A l’intérieur desquelles sont placés des monologues, des sortes de commentaires de ce qui se passe à l’extérieur des parenthèses. Le truc, c’est que l’auteur ne prend pas la peine d’attribuer ces parenthèses à des personnages précis, et que d’une à l’autre, ce n’est pas le même personnage qui soliloque. Ca donne une lecture qui ressemble à une sortie en mer (enfin, une sortie en mer comme j’ai eu l’occasion d’en pratiquer, hein, disons sur un petit voilier entre le port de Fécamp et Saint-Vaast-La-Hougue) : à savoir comme un mal de mer au début, quand le bateau fend les vagues droit devant, qu’on affronte chaque vague vent debout et puis, plafff, la coque qui s’était soulevée se rabat dans un grand bruit sur l’eau, et enfin on arrive à la haute mer et là on commence à respirer et à se détendre…
Je vous donnerai, même si vous ne me le demandez pas, des nouvelles de cette lecture. J’ai très peur que ça ne vire au « Conrad » (que je n’aime pas, pour quelques solides raisons), mais je ne crois pas. L’auteur ancre son histoire dans des rapports sociaux bien réels, ouf.
Bon, faut quand même admettre que c’est plutôt une histoire d’hommes (même si j’ai connu une tonkinoise qui en lisait au petit déjeuner, etc.)
Mais que c’est donc entortillé à lire !
Lavande,
bien pensé à vous, hier. Vous m’aviez donné le goût du film de Claire Simon « Le Concours » (février 2017) que j’avais vu en pensant à vos remarques. Le concours d’entrée à la FEMIS et ces étudiants avec leur rêve de cinéma et ces jurés examinés à le loupe.
Et puisque ici, c’est un temps de cinéma, c’est ici que j’évoquerai le film vu hier.
C’est l’avis de Jazzi (rdc) que j’ai suivi : « Mes provinciales » de J-P.Civeyrac. Et là c’est le roman d’apprentissage d’un de ces étudiants : Etienne (Andranic Manet), quittant Lyon pour Paris (colocation dans le prestigieux quartier des Tuileries, et Paris VIII à Saint-Denis, contre la FEMIS.) Une amitié trouble avec Mathieu (Corentin Fila) et de la littérature dans les conversations de tous ces étudiants. Pas seulement Lucien de Rubempré et Balzac mais aussi (titre oblige) Pascal et son intransigeance, Pasolini, Flaubert, Nerval. Un vrai tournis enivrant que la belle Annabelle balaye d’un revers de main pour parler de l’action : des migrants, des ZA. Puis, skype, les portables, l’évocation en une touche de la candidature de Macron… Du noir et blanc pour brouiller les pistess et nous voici renvoyés aux Petites Amoureuses de Jean Eustache.
La pointe douloureuse, ô combien, à la fin qui évoque « Le Feu Follet ».
A vous deux, vous et Jazzi, vous m’avez entraînée vers un cinéma que j’aime, très… contemplatif… Merci à vous deux.
des ZAD
Jazzi dit: 25 avril 2018 à 9 h 13 min
Ils s’aiment ces deux hommes, M(ac)ron et Tr@um&p, c’en est touchant touchant !
–
Ouaip, tellement qu’ils en sont aux pelles dans les jardins de la maison blanche sous les regards médusés de leurs mamies respectives. Euh, amies, pardonnez-moi.
Je viens d’achever la lecture d’un ouvrage que je recommande, « Eloge de l’hypocrisie », d’Olivier Babeau. Ouvrage d’un grand intérêt, même si les démonstrations ne sont pas toujours suffisamment approfondies, surtout dans la seconde partie. La principale vertu de l’hypocrisie, selon l’auteur, est de mettre de l’huile dans les rouages de la vie sociale, de façon à la rendre supportable, et même possible. Un exemple simple en est la politesse puérile et honnête : « Comment allez-vous, cher ami » peut masquer utilement un moins amène « T’as toujours ta tronche de crétin, pauvre gond ». Cette forme d’hypocrisie nécessaire touche tous les aspects de la vie sociale (économiques, politiques, religieux etc.). Elle permet de tourner ce qu’ont d’abusivement contraignant les règles officiellement en vigueur, les détails de la législation, de façon à rendre à la vie sa souplesse et son inventivité nécessaires. Nous connaissons tous les ravages du politiquement, idéologiquement, moralement correct.
Je suis personnellement partisan d’un assouplissement des interdits, d’une levée des inhibitions, indispensables pour savoir ce que pensent réellement les gens. L’excellent Bloom (exquise manifestation de politesse puérile et honnête, n’est-il pas vrai) saura repérer sans difficulté à quoi que je pense ici. Mais tous les aspects de la vie sont concernés.
Une des armes favorites de l’hypocrisie vertueuse, c’est évidemment l’arsenal des figures de style, métaphore, litote, antiphrase (vide supra). Un exemple simple : si je dis « Macron est un fils de femme honorable », il est aisé de décrypter ma véritable pensée. Un effet secondaire positif de cette manipulation des figures du discours est qu’il suscite la rage impuissante des gens que vous visez. Kssss Kssss…
Le contraire de cette hypocrisie vertueuse,,c’est l’hypocrisie qui ne se prend pas pour ce qu’elle. L’hypocrisie de Tartuffe, en somme. En dépit de ce que pense à ce sujet l’intelligent (voir plus haut) Widergänger, Tartuffe ne se reconnaît pas pour un hypocrite. Il est persuadé, au contraire, que son droit est le bon. Selon Olivier Babeau, les ravages historiques de cette hypocrisie tartuffesque ont été gigantesques : C’est en effet, entre autres exemples, l’hypocrisie de Staline et de ses acolytes. Notre auteur est persuadé qu’elle est en train de resurgir en force dans nos sociétés. Voyez, par exemple, la résurgence d’un ordre moral nouveau (si pouveau que ça ?), à la suite de l’affaire Weinstein, avec les milices « féministes » du genre #metoo et #balancetonporc.
Cultivons l’hypocrisie du premier type. Haro sur la seconde !
Ce que vous avez l’air de ne pas savoir ni comprendre, mes petits chéris, c’est que l’eau est secondaire dans le baptême. A tel point qu’elle n’est pas obligatoire dans l’administration du sacrement, mais exigible à chaque fois que possible.
De même et cela vous semblera étonnant, il n’est pas besoin d’être ministre ordonné pour baptiser dans le Christ ni même être baptisé. Mais là encore en temps ordinaire c’est un ministre ordonné (diacre, prêtre…) qui administre le sacrement en faisant usage de l’eau, de l’imposition des mains appelant la venue du Saint-Esprit à laquelle s’ajoute une onction de chrême.
La formule « Je te baptise aux noms du Père, du Fils et du Saint-Esprit » prononcée avec sincérité devant celui qui reçoit sincèrement ou inconsciemment le baptême rend celui-ci valide. Il pourra être confirmé dès que possible ou nécessaire par un évêque ou son prêtre mandataire par un sacrement appelé Confirmation qui ne peut donc être dispensé que par l’évêque du lieu ou du corps.
Le baptême apporte la renaissance dans le Christ. Elle n’efface en aucun cas le péché originel contrairement à ce qui a été écrit ci-dessous.
l’eau est secondaire dans le baptême. (D)
Il est sûr qu’un whisky de bonne marque serait préférable. Ou alors du pipi de chat ?
D. dit: 25 avril 2018 à 10 h 38 min
Le baptême apporte la renaissance dans le Christ.
Quand je me souviens des baptêmes auxquels j’ai assisté, ils ont surtout apporté aux participants la saveur des gueuletons subséquents.
D. dit: 25 avril 2018 à 10 h 29 min
Ce que vous avez l’air de ne pas savoir ni comprendre, mes petits chéris
D. serait-il un avatar de Widertrouduc ?
D. EST un avatar de Widertrouduc ! Horror ! Horror ! Horror !
Il y a aussi dans le film, Christiane, la séduction insidieuse, presque répulsive, de Paris sur ces petits provinciaux. Mais surtout l’amour, fascinant, qu’ils ont pour le cinéma. Là, je m’y retrouve. Moins gai, l’omniprésence du suicide : Nerval, « Le Feu follet » de Drieu, Jean Eustache et pour finir, Mathieu !
Outre l’eau et la médaille, ce qui caractérise le baptême chrétien, c’est aussi les dragées ! Est-ce que ça existait sous une forme différente avant, WGG ?
« Ouaip, tellement qu’ils en sont aux pelles »
Oui mais qui tient le manche, D., le gros mammouth à moumoute ou le petit coq ébouriffé ?
Le baptême fait renaître l’homme (l’être humain) dans le Christ et lui commande d’aimer Dieu de toute sa force, de toute son intelligence et de tout son esprit et d’aimer son prochain comme lui-même. L’homme restant faible et pécheur, il a recours aux sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie pour rester toute sa vie sur les traces du Christ qui comme son père est miséricordieux. C’est par l’unique sacrifice de Rédemption de Jésus que ces sacrements opèrent : c’est sa vie prise par son corps et son sang et offerte au baptisé lequel est en quelque sorte soumis en permanence à la chute du péché originel qui n’est en rien effacé.
Macron et Trump font du cinéma !
https://www.youtube.com/watch?v=ITrfhNXD5Rs
la séduction insidieuse, presque répulsive, de Paris sur ces petits provinciaux. Mais surtout l’amour, fascinant, qu’ils ont pour le cinéma. (Jazzi)
Je dois avoir à peu près le même âge que Jazzi. J’ai découvert Paris à peu près en même temps que lui. J’ai passé beaucoup de temps dans les salles de cinéma, au début des années 60 ( Godard, Gavras etc.). Pourtant, le cinéma n’a jamais exercé sur moi la fascination qu’il a exercé sur lui. Le cinéma n’ est pas non plus devenu pour moi, à l’époque, la référence culturelle majeure, incontournable. La référence, c’était pour moi les livres (et, bien sûr, pas seulement, pas préférentiellement, la production contemporaine), et c’est toujours pour moi la référence. Comme si le mot possédait pour moi une supériorité d’essence sur l’image. Comme si, comme on dit, y avait pas photo.
« J’ai passé beaucoup de temps dans les salles de cinéma, au début des années 60 »
Pour moi, c’est durant la décennie suivante, Jean.
Jazzi dit: 25 avril 2018 à 11 h 25 min
« J’ai passé beaucoup de temps dans les salles de cinéma, au début des années 60 »
Pour moi, c’est durant la décennie suivante, Jean.
Mon Dieu, pardonnez-moi ! Je suis un vieux. Si vieux … Pourquoi c’est si court ?
@Jazzi dit: 25 avril 2018 à 10 h 57 min
« la séduction insidieuse, presque répulsive, de Paris ? » Magnifiquement filmé. J’y retrouvais mes déambulations entre pierres et eaux, ponts et jardins, toits de zinc et cheminées.
« Mais surtout l’amour, fascinant, qu’ils ont pour le cinéma ».
Et tu en parles bien.
Moi, j’aime mais n’aime pas en parler. L’image et les mots ? Parfois comme les deux pôles d’un aimant.
« Le cinéma n’ est pas non plus devenu pour moi, à l’époque, la référence culturelle majeure, incontournable. La référence, c’était pour moi les livres (et, bien sûr, pas seulement, pas préférentiellement, la production contemporaine), et c’est toujours pour moi la référence. Comme si le mot possédait pour moi une supériorité d’essence sur l’image. » (Jean)
J’ai l’impression que ma génération, qui parait être également la vôtre, est la dernière dans ce cas.
Non, Céline et Sartre, entre autres, ont beaucoup aimé le cinéma, qui n’enlève rien à la littérature, Lucien Bergeret. Costa-Gravas en témoigne aussi, si l’on en croit Passou…
« J’ai toujours distingué dans le cinéma une vertu propre au mouvement secret et à la matière des images. Il y a dans le cinéma toute une part d’imprévu et de mystère qu’on ne trouve pas dans les autres arts. Il est certain que toute image, la plus sèche, la plus banale, arrive transposée sur l’écran. Le plus petit détail, l’objet le plus insignifiant prennent un sens et une vie qui leur appartiennent en propre. Et ce, en dehors de la valeur de signification des images elles-mêmes, en dehors de la pensée qu’elles traduisent, du symbole qu’elles constituent. Par le fait qu’il isole les objets il leur donne une vie à part qui tend de plus en plus à devenir indépendante et à se détacher du sens ordinaire de ces objets. Un feuillage, une bouteille, une main, etc., vivent d’une vie quasi animale, et qui ne demande qu’à être utilisée. Il y a aussi les déformations de l’appareil, l’usage imprévu qu’il fait des choses qu’on lui donne à enregistrer. Au moment où l’image s’en va tel détail auquel on n’avait pas pensé prend feu avec une vigueur singulière, va à l’encontre de l’impression cherchée. Il y a aussi cette espèce de griserie physique que communique directement au cerveau la rotation des images. L’esprit s’émeut hors de toute représentation. Cette sorte de puissance virtuelle des images va chercher dans le fond de l’esprit des possibilités à ce jour inutilisées. Le cinéma est essentiellement révélateur de toute une vie occulte avec laquelle il nous met directement en relation. Mais cette vie occulte il faut savoir la deviner. Il y a beaucoup mieux que par un jeu de surimpressions à faire deviner les secrets qui s’agitent dans le fond d’une conscience. Le cinéma brut, et pris tel qu’il est, dans l’abstrait, dégage un peu de cette atmosphère de transe éminemment favorable à certaines révélations. Le faire servir à raconter des histoires, une action extérieure, c’est se priver du meilleur de ses ressources, aller à l’encontre de son but le plus profond. Voilà pourquoi le cinéma me semble surtout fait pour exprimer les choses de la pensée, l’intérieur de la conscience, et pas tellement par le jeu des images que par quelque chose de plus impondérable qui nous les restitue avec leur matière directe, sans interpositions, sans représentations. Le cinéma arrive à un tournant de la pensée humaine, à ce moment précis où le langage usé perd son pouvoir de symbole, où l’esprit est las du jeu des représentations. La pensée claire ne nous suffit pas. Elle situe un monde usé jusqu’à l’écoeurement. Ce qui est clair est ce qui est immédiatement accessible, mais l’immédiatement accessible est ce qui sert d’écorce à la vie. Cette vie trop connue et qui a perdu tous ses symboles, on commence à s’apercevoir qu’elle n’est pas toute la vie. Et l’époque aujourd’hui est belle pour les sorciers et pour les saints, plus belle qu’elle n’a jamais été. Toute une substance insensible prend corps, cherche à atteindre la lumière. Le cinéma nous rapproche de cette substance-là. »
Antonin Artaud in « Sorcellerie et cinéma »
« Ce qu’on nomme communément le cinéma ne se présentait pas jusqu’à aujourd’hui sous la forme d’un prétexte à réfléchir. On y entrait, on regardait (peu), on écoutait (peu), on sortait, on oubliait. Or, j’estime que le cinématographe est une arme puissante pour projeter la pensée, même dans une foule qui s’y refuse. Orphée attire, intrigue, agace, révolte, mais oblige à la discussion avec les autres ou avec soi-même. Je n’ignore pas qu’un livre doit être lu et relu pour prendre sa place, mais les directeurs de salles ont observé que les spectateurs d’Orphée y revenaient plusieurs fois et en amenaient de nouveaux. En outre, une salle inerte ou hostile permet à quelques personnes attentives de voir l’œuvre. Sans ces salles, les quelques personnes inconnues auxquelles je m’adresse ne recevraient pas mon message. C’est la force d’un véhicule aussi gros. Vous me direz que si l’œuvre coule à pic, le message meurt. C’est exact ; avec Orphée je courais un risque énorme. La preuve est faite que la curiosité de voir une chose insolite l’a emporté sur la paresse qui éloigne le public des films difficiles.
Le cinématographe exige une syntaxe. Cette syntaxe n’est obtenue que par l’enchaînement et par le choc des images entre elles. Rien d’étonnant à ce que la singularité d’une syntaxe qui nous est propre (notre style) se traduise dans la langue visuelle et qu’elle déroute les spectateurs accoutumés à l’écriture des traductions bâclées ou des articles de leur journal. L’admirable langue de Montaigne, traduite en images, serait aussi difficile à regarder par de tels spectateurs que son texte leur est difficile à lire. »
Jean Cocteau in « Entretiens sur le cinématographe »
http://www.mercuredefrance.fr/livre-Le_goût_du_cinéma-283-1-1-0-1.html
Jazzi – 12h08
Cette pensée d’Antonin Artaud que tu cites : « Voilà pourquoi le cinéma me semble surtout fait pour exprimer les choses de la pensée, l’intérieur de la conscience, et pas tellement par le jeu des images que par quelque chose de plus impondérable qui nous les restitue avec leur matière directe, sans interpositions, sans représentations. », est de même eau que ton commentaire chez Annelise, hier, à propos de ce qui pourrait définir le cinéma « contemplatif » : l’histoire, à l’état naissant, réveillant une mémoire endormie.
Paul Ricoeur rappelait que chez les Anciens le souvenir se confondait avec une image. (La mémoire, l’histoire, l’oubli.)
« Je crois que je ne dois rien à aucun écrivain.
Ce qui m’a influencé, c’est le cinéma.
Ah ! ça, le cinéma, je le connais. »
CELINE
« Le théâtre, c’est la société ; le cinéma, c’est le monde »
SERGE DANEY
« Le cinéma américain est un cinéma de situations,
le cinéma français est un cinéma de personnages. »
FRANCOIS TRUFFAUT
Il était une fois… le 28 décembre 1895, au café de la Paix
https://www.youtube.com/watch?v=LubYjGDNun8
…
…Dieu, est aussi, dans les profits divers, qu’il fait des hommes,…
…déjà, que certains, se prennent comme héritiers divins, solaires, sans partages, sauf des misères, à colporter aux autres, et se les soumettre en pérégrinations – d’abrutis, pour des rituels, qui n’ont de sens, que dans les » managements « , subtils, à se hisser, propriétaires, des gens, de contrées, et use-fruire, de lesquels, les cinémas divers, ne servent, que comme, diversions, pour détourner, les peuples, a se constituer plus libres, à vivre leurs vies, sans perdre leurs temps, à des simagrées, qui nous font, remonter, à la planète des singes, et ses humeurs bestiales du pouvoir, sans légitimités,…etc,…
…d’un trait, le monde à poils,…
…suivants,…la liberté des élucubrations sociales savantes,…
…au bons plaisirs de pseudo – héritiers de tout, en débandades – unis, aux banques,…
…tous banquiers,…je te tient tu me tient, je me retient,…à leurre des superficiels au beurre,…
…Ah,!Ah,!…Go,!…
Jazzi, il brasse pas mal d’air et un gros cliché banal ce Serge Daney. On pourrait aussi bien déclarer : »la littérature c’est la société », « la littérature c’est le monde » , la littérature c’est la mémoire, la littérature c’est le présent,le passé, le futur » c’est la vigilance politique, la littérature c’est l’élaboration d’une morale, ou c’est SE connaitre, la littérature c’est connaitre les autres ,la littérature, la littérature c’est la présence au monde, la littérature c’est la défense d’une cause, la littérature c’est l’absence au monde,la littérature c’est ma psychanalyse.(laissez moi parler sur 300 pages puisque personne ne m’ écoute dans ma famille au boulot ou pendant mon enfance.. etc.
« Franchement, ce blog… « le petit dernier de Kate et William »… Z’avez que ça à dire ? On se croirait dans une salle d’attente,à feuilleter un numéro de Closer de l’été d’avant… »
Clopine, vous virez comme wgg, qui se plaint du niveau de ce blog, et partant, de celui de la France. Bientôt vous allez dénoncer la décadence de l’Europe… Vous prenez une mauvaise pente, et devenez intolérante aux amusements qui divertissent vos contemporains. Il ne faut pas prendre la grosse tête comme ça…
Il ne faut pas confondre les rites de purification chez les Juifs comme le mikveh ou le Baptiste avec le rite romain du dies lustricus qui correspond exactement à ce que nous appelons le baptême, du moins dans sa forme cérémonielle. Il est évident que le christianisme n’a rien inventé de nouveau ici mais repris une forme ancienne, païenne, en lui donnant un sens différent. La révolution du christianisme n’est pas si grande qu’on le prétend justement. Il ne fait que reprendre à son compte une conception de l’universel qui a été inventé en Mésipotamie dans l’empire de Babylone. Les Juifs ont inventé, eux, l’universel singulier, autrement plus profond et prometteur.
Céline est un gros menteur ! Il n’aurait jamais pu écrire Le Voyage sans ls romans picaresques qui l’ont précédé. Il n’a pas inventé le genre, il s’en est bien servi pour en renouveler la portée. Faut pas nous la faire …!
@ Jazzi
Quand j’évoquais les gens de « ma génération », je ne pensais qu’aux « consommateurs » de littérature ou de cinéma, pas aux écrivains ou aux cinéastes
Oui, Céline n’est jamais à prendre au pied de la lettre, comme le fait Paul, WGG.
…
…tous crétins et » chats aux lits « , quand les églises, se formes en lieux de débauches et pédophiles,…
…
…les commandes pour les reproductions, comme aux imprimeries,…du porno – sur papier-glacé,…la bio-diversité,…
…
…la préférence, aux très petits nichons,…
…Oh, la vache, elle en crache, du lait à crème,..
…pousser pas derrière, à nos apprentis » Pierre Louis « ,…
…
…les moyens à ses causes, toujours,…
…jamais, sans châteaux et ans de grâces, à se régir, en toutes causes,…etc,…
…vivre avec des parasites collabos de tout,…
…Go,!…
Mais les écrivains ou cinéastes sont, avant tout, des consommateurs comme les autres, Lucien Bergeret.
WGG :
« Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».
Ainsi, l’homme descend du singe qui descend de l’arbre.
@Paul Edel dit: 25 avril 2018 à 12 h 54 min
La littérature, dans le film que nous évoquons (Mes Provinciales) c’est une question d’origine : quels livres ont laissé des traces, des empreintes pour les uns et les autres ? Quelles lectures leur ont permis de partir à la recherche d’une histoire à raconter avec une caméra. Ce film est comme arraché au réel, il ne sépare pas le cinéma et la vie, enregistrant les marques laissées par les livres, les discussions interminables entre eux, leurs amours. C’est la restitution d’un voyage au pays de la jeunesse étudiante d’une école de cinéma touchant la sphère intime de chacune de ces vies. La salle de cinéma sera le lieu de la mise au monde et de la confrontation. Des hommes et des femmes dans le temps de leur création, de leurs espoirs, de leur solitude, de leurs doutes. Une sorte de résistance à l’état naissant…
Le petit Sartre ne savait pas ce qu’était l’existentialisme quand il allait au cinéma !
« Je défie mes contemporains de me citer la date de leur première rencontre avec le cinéma. Nous entrions à l’aveuglette dans un siècle sans traditions qui devait trancher sur les autres par ses mauvaises manières et le nouvel art, l’art roturier, préfigurait notre barbarie. Né dans une caverne de voleurs, rangé par administration au nombre des divertissements forains, il avait des façons populacières qui scandalisaient les personnes sérieuses ; c’était le divertissement des femmes et des enfants ; nous l’adorions, ma mère et moi, mais nous n’y pensions guère et nous n’en parlions jamais : parle-t-on du pain s’il ne manque pas ? Quand nous nous avisâmes de son existence, il y avait beau temps qu’il était devenu notre principal besoin.
Les jours de pluie, Anne-Marie me demandait ce que je souhaitais faire, nous hésitions longuement entre le cirque, le Châtelet, la Maison Electrique et le Musée Grévin ; au dernier moment, avec une négligence calculée, nous décidions d’entrer dans une salle de projection. Mon grand-père paraissait à la porte de son bureau quand nous ouvrions celle de l’appartement ; il demandait : « Où allez-vous, les enfants ? »
« Au cinéma », disait ma mère. Il fronçait les sourcils et elle ajoutait très vite : « Au cinéma du Panthéon, c’est tout à côté, il n’y a que la rue Soufflot à traverser. » Il nous laissait partir en haussant les épaules ; il dirait le jeudi suivant à M. Simonnot : « Voyons, Simonnot, vous qui êtes un homme sérieux, comprenez-vous ça ? Ma fille mène mon petit-fils au cinéma ! » et M. Simonnot dirait d’une voix conciliante : « Je n’y ai jamais été mais ma femme y va quelquefois. »
(« Les mots »)
Je n’ai jamais compris que l’on opposât cinématographe et littérature. Pour ma part, je lis autant de romans que je vois de films. Mon imaginaire se nourrit à ces deux sources, non pas pour échapper à la réalité, mais pour mieux la comprendre, la confronter, l’appréhender…
Sartre aimait bien aller au cinéma pour verser une petite larme, selon Simone de Beauvoir. Me too !
« Il y avait un mode d’expression que Sartre plaçait presque aussi haut que la littérature : le cinéma. C’est en regardant passer des images sur un écran qu’il avait eu la révélation de la nécessité de l’art et qu’il avait découvert, par contraste, la déplorable contingence des choses données. Par l’ensemble de ses goûts artistiques, il était plutôt classique, mais cette prédilection le situait parmi les modernes ; mes parents, les siens, tout un vaste milieu bourgeois regardaient encore le cinéma comme « un divertissement de bonniches » ; à l’Ecole Normale, Sartre et ses camarades avaient conscience d’appartenir à une avant-garde quand ils discutaient avec gravité des films qu’ils aimaient. J’étais moins mordue que lui mais je le suivais quand même avec empressement dans les salles d’exclusivités, dans les petites salles de quartier où il avait repéré des programmes alléchants ; nous n’allions pas là seulement pour nous divertir ; nous y apportions le même sérieux que les jeunes dévots d’aujourd’hui quand ils entrent dans une cinémathèque.
J’ai raconté comment Sartre m’avait détournée des « films d’art » pour m’initier aux chevauchées des cow-boys et aux histoires policières. Il m’emmena un jour au Studio 28 pour voir William Boyd dans une classique histoire hollywoodienne : un flic honnête et au grand cœur découvre que son beau-frère est un criminel. Drame de conscience. Il se trouva qu’on donnait en début de spectacle un film qui dès les premières images nous coupa le souffle : Le Chien andalou de Bunuel et Dali dont nous ignorions les noms. Nous eûmes quelque peine ensuite à nous intéresser aux tourments de William Boyd. Il y eut d’autres grands films, pendant ces deux années : Tempête sur l’Asie, La Symphonie nuptiale, Jeunes Filles en uniforme, Les Lumières de la ville. Nous observâmes avec une curiosité rétive les débuts du cinéma sonore et parlant : Broadway Melody, Le Spectre vert. Dans Le Fou chantant, Al Johnson chantait Sonny boy avec une émotion si communicative que j’eus la surprise, quand la lumière revint, de voir des larmes dans les yeux de Sartre : il se faisait volontiers pleurer au cinéma et je regrettai la peine que j’avais prise pour m’en empêcher. Le Million nous fit rire, nous charma, nous ravit ; c’était une réussite parfaite, mais nous la tenions pour exceptionnelle et nous n’approuvâmes pas Jean Prévost quand il écrivit avec audace : « Je crois aux possibilités et à l’avenir artistique du film parlant. » Hallelujah pourtant eût été bien moins émouvant privé des chants des acteurs noirs, de la beauté des spirituals, et, dans la mortelle poursuite qui achève le film, du chuintement de la boue, du froissement des feuillages au sein d’un tragique silence. Et que serait-il resté de L’Ange bleu si on en avait effacé la voix de Marlène Dietrich ? Nous en convenions. Mais tout de même Sartre avait trop aimé le muet pour envisager sans mécontentement que le parlant pût jamais le supplanter ; sans doute réussirait-on à le débarrasser de certaines grossières imperfections techniques, à accorder la sonorité des voix avec les distances et les mouvements ; mais le langage des images, pensait Sartre, était un tout qui se suffisait ; on le gâterait si on lui en superposait un autre ; la parole était, selon lui, incompatible avec cet irréalisme – comique, épique, poétique – qui l’attachait au cinéma. »
(« La Force de l’âge »)
Pour l’hypocrisie, il faut lire plutôt Les Provinciales de Pascal, qui la dénonce chez les Jésuites, les grands spécialistes du genre. Et parmi les jésuites, il y a le célèbre jésuite Baltazar Gracian qui, lui, élèv l’hypocrisie au niveau d’une véritable philosophie dont Clément Rosset a montré l’importance et la portée dans une concption du monde où n’existent que des reflets. Car la notion d’hypocrisie présuppose une notion de l’être qui s’oppose au paraître ; or si l’être et le paraître s’identifient chacun à des reflets dans un monde où n’existent que des reflets, du coup l’hypocrisie n’a plus guère de pertinence morale. C’est toute la pensée de Baltazar Gracian, qui, on le sait, a eu une importance non négligeable et une influence certaine sur La Rochefoucauld et ce qu’on appellerait aujourd’hui sa déconstruction des valeurs de l’éthique classique dans ses Maximes.
@Jazzi dit: 25 avril 2018 à 13 h 58 min
C’est beau comme vous résistez avec vos armes, vos citations aux questions de Paul Edel. Vous ne voulez pas opposer cinéma et littérature, vos deux passions. Vous écrivez que votre imaginaire se nourrit à ces deux sources… »
Ce qui m’a subjuguée dans ce film c’est ce lien entre mémoire et imaginaire. les rencontres mémorables avec nos livres de chevet. et dans ce film, ces souvenirs qui se ruent au seuil de la mémoire du cinéaste. se souvenir d’une image et en faire quelque chose de distinct d’elle. la chose est absente, il s’en souvient et ce n’est pas présent. Il va l’inventer. Mais il sait, l’image est là, quelque part dans sa mémoire comme une énigme, comme une présence de ces absents que ses amis, ces livres, ces années ont été comme un sceau dans la cire.
Les films comme Un chien andalou sont aujourd’hui totalement inconnus de la jeunesse. Je me souviens qu’une année je l’ai montré dans une de mes classes à Drancy, ça a failli provoquer une émeute… Les élèves trouvaient ça complètement débile. Je vais réessayer en fin d’année avec ma bonne classe de 6ème avec tout un travail sur l’histoire du cinéma, avec les frères Lumière pour le reportage et Méliès pour la fiction qui représentent les deux aspects fondamentaux de tout cinéma. Les élèves croient très souvent que le cinéma est né aux Etats-Unis; ils sont tout étonnés quand on leur dit qu’il est né à Paris.
« C’est beau comme vous résistez avec vos armes, vos citations aux questions de Paul Edel. »
Pas vraiment des questions, mais plutôt des dénégations, Christiane. Il me reproche de brasser de l’air et d’enfiler des clichés. C’est fort aimable de sa part…
Tandis que le cinéma naissait à Paris, pas très loin de chez toi, WGG, la psychanalyse s’inventait à Vienne…
« Le théâtre, c’est la société ; le cinéma, c’est le monde »
SERGE DANEY
__________________
Cette distinction n’est pas fausse, mais elle est sans doute un peu réductrice. Le cinéma a eu beaucoup de mal au début à trouver sa voie propre et à se distinguer du théâtre. Une scène dans A star is born raconte cet enjeu épistémologique du cinéma. Si le théâtre pendant 2500 ans a été effectivement le miroir d’une interrogation sur l’homme en tant qu’animal politique (zoon politicon, selon la célèbre formaule d’Aristote), donc miroir des problèmes de la société, le cinéma, dès le départ, avec les frères Lumière, part à l’autre bout du monde pour réaliser des reportages pour montrer le monde à ceux qui ne voyagent pas, c’est-à-dire à peu près tout le monde à l’époque, et en dehors des problèmes sociaux. Les grands films réalisés dans le Tonkin par les « reporters » envoyés sur place par les frères Lumière ont parfois la magie des angles de prise de vue de Ozou comme le remarque Tavernier.
C’est amusant, Christiane, car dans « Mes provinciales », J-P.Civeyrac, qui a fait des études de philosophie avant d’entrer à la Fémis, évoque justement cette question de l’hypocrisie chez les jésuites dans l’essai de Pascal !
« le cinéma, dès le départ, avec les frères Lumière, part à l’autre bout du monde pour réaliser des reportages pour montrer le monde à ceux qui ne voyagent pas »
Ou pour montrer la sortie des usines aux bourgeois, et inversement, dans d’autres films, pour monter aux ouvriers la vie des bourgeois : un voyage inter classes !
« le cinéma, c’est le monde »
Dès ses débuts, Colette s’est intéressée au cinéma. Son premier article sur cet art nouveau date de 1914, WGG. Sa préférence allait aux reportages :
« Quand Rigadin fait la noce ou que Ma belle-mère va aux eaux ou bien qu’un Enfant volé met aux prises, avec un ravisseur cravaté d’écossais, une petite fille de comédie aux yeux de vieille rouée – Paris y court, les murs de la banlieue le crient, la province et l’étranger reconnaissants, héritent, la semaine qui suit, de ces « films sensationnels ».
Mais que Scott et ses compagnons, avant de périr au Pôle Sud, recueillent pour le monde habité des images vivantes, des portraits animés d’un pays inconnu, cela fait ici un peu moins de bruit que le dernier ballet étranger – ce n’est pas dire beaucoup. Pourtant un spectacle comme celui que nous avons vu hier soir honore – faut-il écrire réhabilite – le « cinéma » que l’on est en train de déconsidérer. Pendant deux heures trop brèves, la merveille de ce temps, le cinématographe, recouvre sa fraîcheur de miracle, cesse enfin d’être un bon ustensile à vaudeville, à grotesques imbroglios. Un jour, il n’y aura sans doute, pour la jeunesse et l’enfance, plus d’autre méthode d’enseignement que le film. Nous trouvons toutes les leçons dans celui d’hier soir. La voix blanche d’un récitant lit, brièvement, froidement, le plus beau résumé d’une aventure héroïque, ne s’attendrit pas aux privations, aux tortures, à l’agonie de l’expédition Scott, mais l’émotion naît et se propage, sous cette voix monotone et convaincue de croyant, qui laisse tomber les mots fréquents de « Neige… perdus… infranchissable… mort… honneur… ». L’émotion, ai-je dit, non la tristesse. Tant de beautés terrestres, fussent-elles désolées, enchantent, et tant de courage, fût-il à la fin foudroyé, engendre l’enthousiasme. Et que de voyageurs assis, de vagabonds enchaînés se penchaient hier, comme moi, vers l’eau salée, mordante et sombre, qui berçait les pavés de glace concassés par l’étrave du navire ! Savoir comment vole la neige par quarante degrés de froid, toucher le duvet du poussin pingouin qui vient de crever son œuf… La démarche des pingouins, leurs gestes de petits notaires ventrus aux bras courts, leur familiale douceur, le velours mouillés et à demi gelé qui vêt la mère phoque, au corps en olive, et son petit qui tette, cela est à nous maintenant, cela est en nous, et aussi l’image surprenante du morse qui taille, de ses dents, les degrés de son embarcadère sur une rive de glace… Nous savons comment niche et couve la mouette antarctique, palpitante à peine sous les yeux de l’homme qui l’observait. Nous n’oublierons plus que la bête ingénue, la bête qui n’a pas encore souffert de l’homme, l’affronte familièrement, l’interroge, le traite en égal, sur ces rivages sans sable et sans terre, comme un âpre Paradis terrestre…
Le volcan Erebus, dont cinquante paires d’yeux humains n’ont certes pu contempler la cime ébréchée, nous goûtons ce privilège de posséder dans une pourpre rose, sa fumée couchée sous le vent du pôle… Cette fumée rose et noire, cette image menaçante et magnifique, il a fallu, pour qu’elle vienne jusqu’ici, que des hommes – ceux-là qu’on nous montre noirs de froid, le visage pelé par places – partent, pris de la curiosité mortelle, de l’orgueil des « découvreurs ». Il a fallu que l’un, immobile pendant neuf heures dans un sac de renne, attende le morse joueur qui plongeait, émergeait, replongeait et montrait sous l’eau durcie ses beaux yeux de chien… Cet autre s’ensevelissait sous la tempête de neige qui couvrait aussi les nids d’oiseaux… Un troisième, un quatrième, cependant, dressaient la tente, fondaient ensemble la neige, le bouillon et le cacao congelés, cuisaient la viande des chiens de traîneaux, le sang sec pour les poneys…
Il a fallu que Scott, à la longue figure aventureuse et sage, s’éloigne sur le désert blanc, lentement, la main à la bride de son cheval, en envoyant – vers qui ? vers nous ? – un suprême, un inestimable geste d’ « au revoir »… Il a fallu qu’il périsse, avec tous ceux-là dont les joues crevassées rient encore sur l’écran, et que jusque dans la mort, en préservant les films, les clichés, les manuscrits, ils n’aient songé qu’à nous – nous, leur gloire. »
(« L’expédition Scott au cinématographe » in Colette au cinéma
Flammarion, 1975)
Quand j’habitais rue Godot de Mauroy, j’étais en effet à deux pas de l’Olympia qui jouxte l’endroit où les frères Lumière ont projeter le premier film au monde dans le Grand Café. J’ai emmené une année devant la plaque commémorative de l’événement.
Mais il y a toute une préhistoire à la naissance du cinéma qui inclut les passages avec leur lumière particulière et l’attention que les passants vouent aux objets, et même plus lointainement les galeries de feuillage à l’ombre des châteaux, ainsi que les galeries d’images comme celle de Fontainebleau ou Versailles. Un auteur s’y est d’ailleurs intéressé pour analyser cette préhistoire. Il y a aussi à cet égard le professeur de rhétorique de Rimbaud, Paul Demeny, qui s’est intéressé de près à la chronophotographie. Et Rimbaud lui-m^me avec ses Illuminations a certainement dû en être influencé puisque l’intérêt de Paul Demeny pour cet genre d’appareil date des années 60 avec un livre qu’il a publié en 1909, Les origines du cinématographe, que cite Marcel Lherbier dans son recueil d’articles qu’il a publié après la guerre, L’intellignce du cinématographe, qu’a dû lire Costa-Gavras quand il était étudiant à l’Idhec. On voit d’ailleurs à la lectuture de tous ces textes d’auteurs célèbres, connus ou inconnus, combien le cinéma a dû lutter pour s’imposer. Anatole France par exemple y voit la décadence de la civilisation, carrément… ! Valéry une école du dégoût de la vie ! douard Poulain une « école du vice », reprenant quasiment mot pour mot la critique que formule Rousseau à l’égard du théâtre.
Ben oui, ça se comprend très bin Jazzi ! Les gens étaient avides de voir le monde, qu’il ne connaissaient pas. Le grand cinéma russe de Dziga Vertov est la découverte du monde comme un vaste poème, comm dirait Heidegger.
où les frères Lumière ont projeter le premier film au monde dans le Grand Café. J’ai emmené une année devant la plaque commémorative de l’événement. >>> ont projeté (…) j’ai emmené mes élèves…
Ce qui m’émeut le plus dans de vieux films comm par exemple Boudu sauvé des eaux, de Renoir, c’est de voir les quais de Seine de l’époque. On les voit tels qu’il étaient dans la vraie vie. Et j’ai toujours la tentation folle de vouloir me glisser dans la lumière de l’image pour me rendre rue Godot de Mauroy chez ma grand-mère qui vivait alors. Mais peut-être qu’un jour, grâce à la mécanique quantique, ce sera possible… voyager dans le passé…
@Jazzi dit: 25 avril 2018 à 14 h 20 min
Je ne crois pas. Il attend vos mots, votre pensée comme vous le faites si aisément et avec tant d’esprit chez Annelise. Oubliez qu’il est écrivain. Il aime aussi les images, les films. Il doute aussi. Vous êtes un grand Barozzi, n’en doutez pas. W. vous talonne comme un cheval fougueux prêt à en démordre !
Un extrait de mon introduction du « Goût du cinéma » :
« Le 28 décembre 1895, les frères Lumière, au nom prédestiné, présentent au public français le film qu’ils ont tourné sur la sortie des ouvriers de leur usine : ce jour-là, le cinématographe, en noir et blanc, et muet, est né !
La même année, à Vienne, le docteur Sigmund Freud publie ses Etudes sur l’hystérie, où sont exposés les principes fondamentaux de la psychanalyse, suivies, quelques temps après, de L’interprétation des rêves.
Le rapport entre ces deux évènements ?
Aucun, si ce n’est que, dès lors, à l’aube du vingtième siècle, les hommes disposeront de deux outils fondamentaux de connaissance leur permettant d’investiguer des zones d’ombres ressortissant jusqu’alors de l’ancien domaine réservé aux dieux : tout un chacun disposera désormais d’un arsenal nouveau pour donner libre corps à ses propres rêves et fantasmes !
Ainsi, en donnant positivement à voir une fusée plantée dans l’œil de la lune, Méliès en profitera pour dilapider le patrimoine familial en inventant, au passage, les premiers effets spéciaux.
Louis Feuillade fera courir dans le dos des spectateurs un délicieux frisson d’horreur érotique en transformant en vampire en collant noir Musidora, l’égérie des surréalistes.
En Allemagne, Murnau, avec Nosferatu le Vampire, et Fritz Lang, avec Le Testament du docteur Mabuse, feront régner un vent de terreur formellement « expressionniste ».
En Russie, Sergueï Eisenstein mettra son génie au service de l’édification des masses et de la propagande stalinienne en faisant dévaler tout au long des marches l’infanticide poussette du Cuirassé Potemkine (séquence symbolique, qui nous rappelle que toutes les révolutions finissent par dévorer leurs propres enfants).
Depuis l’Amérique profonde, Charlie Chaplin, fera rire et pleurer la planète entière en mettant aux prises avec les cruautés des temps modernes un vagabond clownesque du nom de Charlot. Tandis que D.W. Griffith poussera, en plans variés et sans son, un assourdissant cri d’Intolérance.
Trente ans après son invention en France le cinéma, art et divertissement populaire par excellence, rentre des Etats-Unis, avec la parole !
On assiste alors à une nouvelle bataille d’Hernani, sur fond de comédies musicales : le cinéma est-il encore un art ou n’est-il plus qu’un produit relevant de la seule industrie ? Cet art, par essence visuel, ne va-t-il pas être envahi par la logorrhée des écrivains et des auteurs dramatiques, ainsi que le redoutait René Clair ? Le réalisateur de Sous les toits de Paris, craignant fort, en effet, que le cinéma ne régresse à l’état de théâtre filmé.
Vaste débat… »
Je fréquentais beaucoup les salles obscures quand j’étais môme; j’y ai passé des après-midi entiers à voir et à revoir le même western. Mais aujourd’hui, le cinéma m’ennuie. Alors que la magie des textes est toujours aussi prégnante alors que parfois il faut que je me force à revoir un film. Je ne regarde plus guère que les grands films de guerre du passé.
Je relisais hier soir un texte de Tite-Live sur la déportation des habitants d’Albe vers Rome. Eh bien, c’est du vrai cinéma hollywoodien, avec des images saisissantes, un rythme des phrases adapté à l’émotion, une véritable dramaturgie de l’histoire avec des effets grandioses, et ds sensations fortes garanties…! C’est très très beau. Et on ne s’en lasse pas, on a l’impression d’y être, incroyable !
Jazzi, merci pour l’intro. Pour en revenir à Paul Ricœur, et à ce livre déjà cité, il pose dans le chapitre I, cette question : de quoi y a-t-il souvenir ? de qui est la mémoire ? ».
J’ai l’impression que vos présences au cinéma c’est pour vous souvenir de vous. Le « vous » collectif, des autres et vous. pour vous aussi le « quoi » précède le « qui » et c’est émouvant.
@Widergänger dit: 25 avril 2018 à 15 h 01 min
Comme si vous tourniez le film de votre vie, l’énigme initiale des vôtres. Sûr, ça vous accapare pleinement. Les mots des autres – pas n’importe lesquels – comme une mémoire enchantée. Écrire…
lle est xcllnt ta préface ! Oui, tu as raison de rapprocher le cinéma et la science du rêve chez Freud. Valéry fait lui aussi ce rapprochement non avec Freud mais entre image cinématographique et rêve pour instruire le procès du cinéma qui reproduiraitt la vie mais comme un rêve fantomatique pour en montrer toute l’inanité. Il devait être dépressif quand il a écrit cet article…
J’ai pas très bien compris cette histoire de rapport entre le cinéma et la psychanalyse, Jazzi.
Vous dites qu’il n’y en a aucun puis vous dites qu’il y en a quand même un.
Qu’est-ce que le sacrement du saint Baptême ? Ecoutons ce qu’en dit le Catéchisme de l’Eglise catholique (un livre que je recommande à ceux qui veulent savoir ce qu’est la religion catholique) : « Par le Baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l’Eglise et faits participants à sa mission. » (§ 1213)
voir les quais de Seine de l’époque. On les voit tels qu’il étaient dans la vraie vie (Untertrouduc)
Là, Untertrouduc atteint les sommets que sa nature lui permet d’atteindre.
lle est xcllnt ta préface ! >>>>>> Elle est excellente !
Clopine Trouillefou dit: 25 avril 2018 à 9 h 23 min
Jean, « impréciable » est inconnu au bataillon, non ?
Ma Clopinette, vous devriez re (?)lire Rabelais.
Ce qui me lie au cinéma, Christiane, c’est que, comme mes parents, il est né muet.
Le regard de ma mère, depuis la fenêtre de notre salon, à Cannes, sur le carrefour au-dessus duquel nous habitions, et dont moi seul pouvait entendre la bruyante bande-son, se traduisait sur son visage par une série de mimiques, d’expressions, allant du sourire amusé à la grimace, selon les scènes et les personnages qu’elle suivait des yeux, et qui était déjà en soi pour moi tout un spectacle, mes premiers spectacles transposés, interprétés, restitués.
Les mots viendront après…
J’aime beaucoup parler par prétérition, D. !
Pour l’hypocrisie, il faut lire plutôt Les Provinciales de Pascal, qui la dénonce chez les Jésuites, les grands spécialistes du genre. Et parmi les jésuites, il y a le célèbre jésuite Baltazar Gracian qui, lui, élèv l’hypocrisie au niveau d’une véritable philosophie dont Clément Rosset a montré l’importance et la portée dans une concption du monde où n’existent que des reflets. (Untertrouduc)
Olivier Babeau, qui ne parle pas trop des Jésuites du XVIIe dans son livre, devrait les classer, s’il est cohérent avec lui même, parmi les praticiens de l’hypocrisie nécessaire, cette fois dans le domaine religieux. Selon lui, l’Eglise catholique, tout au long de son histoire, a pratiqué cette forme d’hypocrisie, ce qui lui permis de rester en phase avec un monde en constante évolution, en adaptant ses pratiques sans avoir l’air de toucher au dogme.
En 1939, un an après avoir réalisé L’Espoir, adapté de son roman éponyme sur la guerre civile espagnole, André Malraux rédigea « Esquisse d’une psychologie du cinéma ». Un texte fondamental sur le 7e art, et dont on ne cite généralement que la dernière phrase : « Par ailleurs, le cinéma est une industrie.» C’était oublier un peu trop vite tout ce qui précède et qui trouvera son plein achèvement en 1959 lorsque, devenu ministre du général De Gaulle, il fera passer le cinéma, qui relevait jusqu’alors du ministère de l’Industrie, sous le contrôle du ministère de la Culture. Malraux, père de l’exception culturelle française ? Morceau choisi :
« Tant que le cinéma n’était que le moyen de reproduction de personnages en mouvement, il n’était pas plus un art que la phonographie ou la photographie de reproduction. Dans un espace, généralement une scène de théâtre véritable ou imaginaire, des acteurs évoluaient, représentaient une pièce ou une farce que l’appareil se bornait à enregistrer. La naissance du cinéma en tant que moyen d’expression (et non de reproduction) date de la destruction de cet espace circonscrit, de l’époque où le découpeur imagina la division de son récit en plans,envisagea, au lieu de photographier une pièce de théâtre, d’enregistrer une succession d’instants ; d’approcher son appareil, (donc de faire grandir les personnages dans l’écran quand c’était nécessaire), – de le reculer ; surtout de substituer au plateau d’un théâtre le « champ », l’espace qui sera limité par l’écran – le champ où l’acteur entre, d’où il sort, et que le metteur en scène choisit, au lieu d’en être prisonnier. Le moyen de reproduction du cinéma était la photo qui bougeait, mais son moyen d’expression, c’est la succession des plans.
La légende veut que Griffith ait été si ému par la beauté d’une actrice en train de tourner un de ses films, qu’il ait fait tourner à nouveau, de tout près, l’instant qui venait de le bouleverser, et que, tentant de l’introduire en son lieu, et y parvenant, il ait inventé le gros plan. L’anecdote montre bien en quel sens s’exerçait le talent d’un des grands metteurs en scène du cinéma primitif, comment il cherchait moins à agir sur l’acteur (en modifiant son jeu par exemple) qu’à modifier la relation de celui-ci avec le spectateur (en augmentant la dimension de son visage). Et elle contraint à prendre conscience de ceci : des dizaines d’années après que les photographes les plus médiocres, abandonnant l’habitude de photographier leurs modèles « en pied », eurent pris celle de les photographier à mi-corps, ou d’en isoler le visage, oser couper un personnage à mi-corps transforma celui-ci. Parce que l’appareil et le champ étaient fixes, tourner deux personnages à mi-corps eût contraint à tourner ainsi tout le film. Jusqu’à l’instant où, précisément, on découvrit plans et découpage.
C’est donc de la division en plans, c’est-à-dire de l’indépendance de l’opérateur et du metteur en scène même, que naquit la possibilité d’expression du cinéma – que le cinéma naquit en tant qu’art. A partir de là, il put chercher la succession d’images significatives, suppléer par ce choix à son mutisme.(…) »
Jazzi dit: 25 avril 2018 à 15 h 21 min
Ah, je comprends mieux votre remarque sur la rdc où vous pensiez que j’attribuais le qualificatif « contemplatif » au seul cinéma muet alors que je citais Dreyer pour reprendre une remarque de Paul adressée à J.D.
Là-bas, le temps ricoche de commentaire en commentaire comme un trublion.
Ces quelques lignes que vous écrivez là, maintenant, sont si profondes. Merci Jazzi.
On pourra trouver une confirmation de cet usage constant de l’hypocrisie par l’Eglise la manière dont, au XXe siècle, elle s’est arrangée pour ne pas désavouer les découvertes et théories d’éminents savants comme l’abbé Breuil , archéo-anthropologue, le physicien Georges Lemaïtre (chanoine catholique) ou, bien entendu, Teilhard de Chardin (Jésuite, comme chacun sait)..
Jean on a compris que tu étais un sacré hypocrite et que tu te cherches de nobles excuses !
…
…des vents et des eaux, pour tout les moulins,…
…pourvu, qu’ils ne tournent pas, à vide,…
…etc,…
Surtout il ne faut pas que tu te vexes Jazzi, je trouvais que la « réflexion » de Daney était assez moyenne , et d’une platitude qui permet de jouer au tennis sans raquette; je ne te critiquais pas, toi! et crois bien que j’apprécie tout ce que tu écris sur le cinéma, aussi bien sur la RDL que tes critiques de films , excellentes,drôles ,parfaites chez Annelise..
Un formidable billet sur le cinéma d’un grand cinéaste, surpris de le trouver là au lieu de la RdC où cela devient du people et des racontars du genre Gala, Match ou Voici, hélas !
Jazzi dit: 25 avril 2018 à 15 h 42 min
Jean on a compris que tu étais un sacré hypocrite et que tu te cherches de nobles excuses !
Mon cher ami, pour rendre toutes ses lettres de noblesse à l’hypocrisie, il faut lui restituer le sens qu’elle a dans le grec ancien. L’hypocrite, c’est l’interprète — des songes ou de tels signes qu’on voudra, d’abord, puis des personnages de théâtre, l’acteur –. Il faut absolument oublier le sens négatif qu’a pris le mot depuis Molière. Ainsi, les Jésuites, depuis la fondation de l’ordre, étaient et sont restés des hypocrites au meilleur sens du terme, c’est-à-dire des interprètes d’une doctrine qu’il importait de rendre compatibles avec les réalités de l’heure, afin qu’elle ne mourût pas. Je ne crois pas me tromper en comptant les Jésuites parmi ceux qui sont convaincus que LA vérité, quelle qu’elle soit, de l’objet des plus hautes spéculations métaphysiques à la réalité de mon voisin de palier, nous est inaccessible, ou, à tout le moins, très indirectement et très imparfaitement accessible. L’objet le plus simple, en tant qu’objet-en-soi, nous est inaccessible, par exemple ce verre d’eau que je tiens pourtant de si près et si fermement.
Du coup, toute interprétation du réel suppose son contraire. J’en ai donné tout-à-l’heure un exemple très simple avec les contradictions de la politesse puérile et honnête : « Comment allez-vous, cher ami ? » vs. « T’as toujours ta tronche de cake, pauvre douille ». Je me suis amusé aussi à rebaptiser Widergänger du pseudo peu flatteur de « Untertrouducul ». C’est une interprétation blagueuse du personnage, mais même ce calembour de très médiocre étage véhicule une interprétation, laquelle appelle aussitôt son contraire élogieux (GénialBlaBla ?). Un usage sain de l’hypocrisie-interprétation suppose évidemment qu’on tolère TOUTES les interprétations comme aussi valables les unes que les autres, dans l’attente d’un débat suffisamment approfondi, en n’oubliant pas qu’entre une interprétation et son contraire se dessine une gamme presque infinie d’autres interprétations, sans doute aussi nombreuses, en tout cas, que le nombre des humains.
Nous sommes donc tous de modestes interprètes du réel. N’en déplaise à Untertrouducul, il n’y a pas de vérité, il n’y a que des opinions. Nous n’avons directement accès à aucune vérité, quelle qu’elle soit. Seuls sont vraiment dangereux (l’histoire des hommes l’a surabondamment montré) les interprètes qui s’imaginent que LEUR interprétation est la seule vérité.
Untertrouduc est d’une suavité diarrhéique.
Je trouve néanmoins que Jean aurait faut un bon Jésuite et peut-être même un bon pape.
Quelle culture, ce Jazzi !
J’ai vérifié et tout ce qu’il raconte dans ses bouquins est vrai.
« Les Etats-Unis reviendront un jour se joindre à l’accord de Paris », assure Emmanuel Macron au Capitole.
…et revient à Paris absolument bredouille, voyage parfaitement inutile. Du flan, servi à la pelle.
Voir dans les marques de civilité de l’hypocrisie, c’est forcément de la philosophie morale de niveau prisunic. L’hypocrisie, c’est ce qui pourrit la vie sociale et vise à la détruire. L’hypocrisie des gouvernants par exemple, qui tiennent tel discours et pratiquent son contraire. Mitterrand était un grand spécialiste de ce genre. On voit où ça mène, à Macron, et Macron, à une forme de dictature. Je relisais ce matin ce qu’écrivait Bernanos dans Français, si vous saviez, auquel les films de Costa-Gavras font penser par bien des aspects (dénonciation des perversités du capitalisme notamment), eh bien dans un article du 26/7/1945, il fustige déjà l’Académie française et notamment Maurras, et prédit l’arrivée d’une dictature en Europe. On y est bientôt. Bernanos est notre prophète avec plus de soixante-dix ans d’avance sur le réel.
Trump au Capotole, c’est probabalement notre Caligula (=petite chaussure) ou notre Néron, près à jouer de la lyre en regardant le monde en flammes autour de lui…
L’important n’est pas que la Vérité soit inaccessible ou pas, c’est que la perspective qu’il puisse exister la Vérité soit posée. C’est là l’essentiel, qui fait toute la différence entre le panagisme romain ou grec avec ses dieux et son polythéisme et le Judaïsme et le christianisme. De ce point de vue, Socrate est déjà chrétien. Mais lui, on est sûr qu’il a existé. C’est l’enjeu essentiel de sa mort. Très proche de la figure du Christ. Il incarne la recherche de la Vérité.
Toute la pensée de Clément Rosset s’y oppose, qui a écrit que la vérité n’existe pas. Chantal Delsol le lui reproche à juste titre. Mais c’est qu’il y a deux visions du monde irréconciliable comme il y a deux physiques incompatible (la Relativité et la Mécanique quantique) : le monde comme reflets infinis et le monde de la Vérité. Pour savoir qui dit vrai il faudrait pouvoir sortir du monde et le regarder de l’extérieur… L’impossibilité de commuter les données des équations et que la géométrie applicable à l’infiniment petit est une géométrie non commutative pour préserver le sens tendrait plutôt à nous suggérer qu’il y a du sens dans le monde, donc une Vérité.
Je te pardonne, mon bon Edel !
L’important n’est pas que la Vérité soit inaccessible ou pas, c’est que la perspective qu’il puisse exister la Vérité soit posée. C’est là l’essentiel, qui fait toute la différence entre le panagisme romain ou grec avec ses dieux et son polythéisme et le Judaïsme et le christianisme. (Untertrouduc)
On ne voit pas pourquoi cette perspective qu’il puisse exister la Vérité n’aurait pu être posée par le paganisme. La prétention du judéo-christianisme à l’avoir posée pour la première fois ne procède pas, à mon avis, d’autre chose que d’un orgueil crétin.
Quand les Juifs (et les Chrétiens) auront collectivement admis que leurs malheurs historiques sont la conséquence de leur orgueil démesuré, l’humanité ( avec un h minuscule, ou majuscule, comme on voudra) aura fait un grand pas. J’admets que le même souhait concerne aussi les Musulmans.
Les progrès de la connaissance scientifique du réel auraient dû nous faire admettre qu’il n’y a pas UNE vérité, mais quarante-douze. Aucune description, si scientifique soit-elle, d’un simple verre d’eau, ne nous livre la vérité de ce verre d’eau, mais seulement de multiples approches des multiples vérités de ce verre d’eau.
Il y a, dans cette fascination de l’Unique Vérité, si chiennement religieuse, qui s’étale de façon si obscène dans les propos d’Untertrouduc, quelque chose qui me répugne absolument.
ne procède pas, à mon avis, d’autre chose que d’un orgueil crétin.
(Le crétin de base)
__________
On voit le niveau de compétence ! Nul.
Tu ferais mieux d’avouer que tout ça te dépasse, mon pauvre chéri ! On en aurait fini avec toi, et on pourrait passer à la page suivante…
L’hypocrisie, c’est ce qui pourrit la vie sociale et vise à la détruire. (Untertrouduc)
Cette assertion aussi péremptoire que plate formule la thèse exactement contraire à celle d’Olivier Babeau dans « Eloge de l’hypocrisie ». Je conseille à Untertrouduc de lire les pages qu’Olivier Babeau consacre à l’usage politique de l’hypocrisie. Faire exactement le contraire des convictions ronflantes qu’on assène au bon public n’est pas une invention des Sarkozy, Hollande ou Macron, elle est aussi vieille que la vie politique. Elle permet d’avancer tant bien que mal. L’hypocrisie du système du suffrage universel, d’après lequel le vote X est égal au vote Y, est patente. Nous savons tous qu’un fort pourcentage d’électeurs inscrits (40% ? 60% ? 80 %) est constitué de gens ignares en politique, en économie etc., tout juste capables de voter sous la pression de leurs émotions du moment. Le « peuple » souverain a bon dos !
Moi, je suis en train de lire un numéro de revue passionnant sur les Acts des apôtres qui resitue ce texte de Luc dans le contexte de l’empire romain en montrant comment il le reflète et en m^m temps passe les compromis inéluctable avec la puissance romaine.
La thèse de 1913 de Jean Juster permet par ailleurs de voir que ce texte de Luc passe sous silence les controverses brûlantes à l’époque du côté des communautés juives contre Paul et ses prédications. Le christianisme ne s’est pas imposé sans de durs combats à la fois contre les communautés juives, mais aussi contre les autorité romaines qui ne savent pas gérer leurs propres contradictions qui sont celles de l’empire qui accorde la citoyenneté romaine à ds Juifs qui conteste le fondement païen des cultes de Rome dans la figure de l’empereur et en appellent même à la justice à Rome en appel pour régler des problèmes de droit, ainsique des dissensions chez les apôtres eux-mêmes et les chrétiens en général, donnant une image lisse ds premières communautés chrétiennes ne correspondant pas à la réalité historique.
C’est là, mes petits chéris :
http://lumiere-et-vie.fr/numeros/N153_154_20-_201981.pdf
Je ne vais pas perdre mon temps à lire un imbécile. Tes commentaires de crétin rigolard m suffisent. Ils me distraient de mes lectures sérieuses.
. Nous savons tous qu’un fort pourcentage d’électeurs inscrits (40% ? 60% ? 80 %) est constitué de gens ignares en politique, en économie etc., tout juste capables de voter sous la pression de leurs émotions du moment. Le « peuple » souverain a bon dos ! (moi)
Ecouté l’autre soir sur France Info TV les déclarations d’un militant syndicaliste ou sympathisant qui affirmait sans rire que tous les travailleurs de France devraient bénéficier du statut actuel des cheminots ! Ce brave homme ne s’était manifestement pas posé la question de savoir d’où procédait l’abyssal déficit de la SNCF. Son ignoble (ou naïf ou les deux) discours faisait l’impasse sur une évidence pourtant claire : ce déficit (calculable annuellement avec beaucoup de facilité) est le produit de près d’un siècle de gestion de cette entreprise sous le statut d’entreprise nationalisée, bénéficiant du monopole du trafic, et du statut, aujourd’hui complètement obsolète, de ses employés. La situation de la SNCF démontre l’absurdité d’une conception de la vie sociale aujourd’hui dépassée. Même les Chinois l’ont compris. Aux Etats-Unis, si une entreprise de transports ferroviaires s’était attardée dans un pareil cadre de fonctionnement, elle aurait depuis longtemps disparu.
l’empire qui accorde la citoyenneté romaine à ds Juifs qui conteste le fondement païen des cultes de Rome dans la figure de l’empereur (Untertrouduc)
Admirable ! Ces Romains savaient donc que leur conception du divin n’était qu’une interprétation, une approche parmi d’autres, d’une vérité inaccessible. Contradictions ? Aucunement. Tolérance soutenue par une conviction dont le livre d’Olivier Babeau nous fait toucher du doigt la justesse.
du statut, aujourd’hui complètement obsolète, de ses employés.
(jeanjean des brumes)
_______
Affirmation gratuite, mon pauvre chéri ! Relis le grand Condorcet et tu comprendras ce que signifie « service public » dans un État de droit. T’es un peu illettré…
Même les Chinois l’ont compris
(jeanjean des brumes)
_______
Comme si les Chinois étaient les parangons de la démocratie ! L’impérialisme chinois n’a aucun mal à comprendre des mesures politiques d’oppression du peuple et de paupérisation des classes moyennes.Ce qu’il est nunuche, tout de même, ce jeanjean des brumes !
La dette d’un système de transport en commun dans un État qui se doit d’assurer des services publics est nécessaire et inéluctable. C’est l’Etat qui supporte la dette, c’est-à-dire l’ensemble de la communauté nationale pour assurer le transport même sur des lignes non rentables et à bas coût afin que tous les citoyens en bénéficient.
Une fois posé ces principes de base, il y a ds marges de manœuvres nécessaires elles aussi pour que la dette ne compromette pas le bon focntionnement sur un plan économique ds services publics. Or, le statut des cheminots qui fait partie des principes du service public doit être maintenu et leur poids dans la dette reste extrêmement minime. Il faut trouver les justes compromis afin de perpétuer une dette raisonnable. Mais en aucune manière prendre prétexte de la dette pour mettre à bas des conquêtes sociales qui ont été le fruit d’âpres luttes syndicales et politiques au fil des décennies face aux tenants du pouvoir du capital et des finances. L’évolution sociale de la démocratie doit accroître le niveau de vie des travailleurs et non pas le faire baisser en augmentant leur asservissement au pouvoir de l’argent.
Je sors de la maison où comme chaque soir, j’ai eu le bonheur de dîner avec elle. Je suis doublé sur ma gauche par une gamine pédalant allègrement vers le proche jardin public. Nous nous écartons tous deux pour laisser passer un loulou à casquette, l’air furieux, dans sa chiotte à la carrosserie rayée. Participons-nous seulement du même espace-mouvement, elle toute à son bonheur de pédaler cheveux au vent, lui tout à son impatience d’arriver au bout de la rue, et moi, piéton solitaire, tout à ma méditation mélancolique. En tout cas chacune de nos trois appréhensions du réel ne ressemble en à peu près rien aux deux autres…
Au bout de la rue, je tourne au pied du mur de la Maison des Pères de l’Assomption, aujourd’hui déserte. Quel est au juste le statut de ces vastes bâtiments abandonnés depuis longtemps ? Les gestionnaires concernée en savent ils seulement sur lui plus que moi ? En tout cas, ce soir, ces hauts murs n’existent pour personne, sinon pour moi. Au-dessus d’eux se dessinent dans le crépuscule les fûts de hauts cyprès, dans leur sereine élégance. Ils se détachent sur la toile de fond de la colline ; dans la masse des arbres s’y détachent quelques villas. J’éprouve une fois de plus une essentielle vertu de la marche à pied, qui est qu’à chaque pas, la forme d’un paysage, sa vérité en somme, change pour changer encore et encore au rythme des pas. Je compte les cyprès au-dessus du mur ; j’en compte douze, puis quinze, puis treize. Je m’arrête. « Je vais bien y arriver, tout de même, dis-je à haute voix sans prendre garde aux occupants d’une voiture garée au pied du mur. Cette fois, j’en compte quatorze ! Je m’en tiendrai là, écartant la tentation de grimper au mur pour aller voir de l’autre côté s’il ne se passe pas quelque chose du côté des racines.
La vérité du réel ? Tu parles ! Incessant flux d’images et de bruits, incessant renouvellement des perspectives. » Tout le malheur de l’homme, écrit à peu près Pascal,est de ne savoir demeurer en repos dans une chambre « . Pourquoi ? Eh ben, parce que, victime de son incessante bougeotte, il ne s’accorde pas le temps de méditer sur l’essentiel. Quel essentiel ? Eh bé, la mort, Dieu. Pouète pouète. Bienheureuse bougeotte qui nous détourne de l’absurde tentation de perdre notre vie à tenter de saisir ce qui n’existe pas, au lieu de nous tourner vers la fascinante, inépuisable richesse de ce qui existe, dans son insaisissable vérité. Mais, comme dit à peu près le Gabriel de « Zazie » : » La vérité ? Est-ce que tu sais seulement cexé ? Est-ce que quelqu’un peut savoir cexé ? Ah là là ! Tout ça, tout ça, c’est du bidon ! « .
Qund Pline le Jeune demande à l’empereur dans une lettre s’il doit laisser vivre ou tuer des chrétiens qui refusent d’honorer le culte de l’empereur, il n’y a là aucune « hypocrisie ». Il y a la même chose qu’on trouve dans le christianisme, cet universel d’en-haut dont j’ai parlé, et qui ne totère pas la présence de l’autre qui vient contester le statut d’universalité auquel il prétend. Le christianisme, du point de vue de la conception de l’universel, est absolument identique à celui de l’universalisme romain. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. C’est bien pourquoi les formes du rituels chrétien ont pu si facilement venir se glisser dans la peau des rituels du paganisme romain. Le culte de Vénus Victrix dans le théâtre de pompée avec la catabase représentée par la statut de Pompée, qui occupe la même place dans la structure Mère/fils que Jésus/Vierge en est un exemple frappant. De même César qui se réclame lui aussi de Vénus comme ancêtre et qui finit comme une sorte de Christ, assassiné. Ce sont des structures tout à fait similaires. Simplement le sens change.
Jeanjean des brumes = Untertrouduc. 1 partout.
———————————————————————————————-
@Jeanjean des brumes = Untertrouduc. 1 partout.
La guerre des Gaules au kibboutz sauvage
sauvages numérisés
Apeman
https://www.youtube.com/watch?v=aRHqs8SffDo
Victoria (was she my queen?)
https://www.youtube.com/watch?v=z2GHlcwlT1Y
Jean 20h56 si vous remontez le temps vous constaterez que le déficit date de 1937 à la création, investissements couteux depuis les années 90, fret inexploité ou insiffisament, interets et frais inhérents actuels annuels à plus d’un milliard d’euros – multipliez par 10 cela fait 1/5 eme de la dette actuelle, la gestion des personnels entre pour moindre part dans la dette de plus 50 milliards.
roboratif
Long ago life was clean
Sex was bad, called obscene
And the rich were so mean
Stately homes for the Lords
Croquet lawns, village greens
Victoria was my queen
Victoria, Victoria, Victoria, ‘toria
I was born, lucky me
In a land that I love
Though I am poor, I am free
When I grow I shall fight
For this land I shall die
Let her sun never set
Victoria, Victoria, Victoria, ‘toria
Victoria, Victoria, Victoria, ‘toria
Land of hope and gloria
Land of my Victoria
Land of hope and gloria
Land of my Victoria
Victoria, ‘toria
Victoria, Victoria, Victoria, ‘toria
Canada to India
Australia to Cornwall
Singapore to Hong Kong
From the West to the East
From to the rich to the poor
Victoria loved them all
Victoria, Victoria, Victoria, ‘toria
Victoria, Victoria, Victoria
Janjean des brumes, c’est quand même plus poétique et plus présentable…, donc : 2 à 1…!
. Le « peuple » souverain a bon dos
il est surtout dangereusement ou opportunément influençable. D’où l’utilité des discours simplificateurs et rassurants . La ligne la plus courte pour joindre deux points a toujours été la droite.
Et après les cheminots, ça va être le tour des profs, etc, et c’est toute la focntion publique qui va trinquer, les classes moyennes, que le grand capital financier veut piller, comme le dit Costa dans un entretien. Mais les classes moyennes ne se laisseront pas piller par tous ces salauds !
Il leur suffit pas d’avoir la moitié des richesses de la terre, ils en veulent toujours plus ! À bas le grand capital !
Tous en grève le 22 mai !
. Le « peuple » souverain a bon dos
faux wgg, les chinois ont besoin de leur marché intérieur et donc d’améliorer le sort des populations moyennes pour vendre en garantissant une progression de leur ouvoir d’achat et continuer de dégager des bénéfices, une croissance, tout ceci dans un ordre totalitarisant high-tech qui laisse tout de même un peu plus d’air même si pollué au simple pékin.
Déjà qu’il fasse payer les retraités a quelque chose de parfaitement indécent ! Macron est un monstre sous son apparente belle gueule.
faux wgg
____________
C’est pas moi, c’est l’autre, jeanjean des brumes !
L’impérialisme chinois n’a aucun mal à comprendre des mesures politiques d’oppression du peuple et de paupérisation des classes moyennes. WGG, je réagissais à cette affirmation.
Alors, vous avez retenue la leçon d’Alain C.onnes ? C’est quoi le quantique ?
WGG, on peut etre monstueusement beau ou séduisant, d’ailleurs n’avez vous pas cru en lui, vous aussi?
Mais contrairement à ce que vous croyez, les classes moyennes se paupérisent aussi en Chine.
je n’ai pas suivi la leçon, je projetais d’entamer crime et châtiment et je m’aperçois ce soir que j’ai emprunté le tome 2. Je sors d’un balcon en forêt. Je fais un tour à la bibliothèque demain, je vais lire quelques alexendrins en attendant, Racine, Iphigénie, Britanicus, Andromaque.
Non WGG, ce n’est pas le paradis pour elles mais la Chine pour le moment voit sa croissance s’infléchir et pour se maintenir doit développer son marché intérieur et pour y parvenir doit garantir une progression des salaires de sa classe moyenne pour écouler sa production en interne .
La distance la plus courte entre deux points terrestres est non pas la droite, mais l’orthodromie entre ces deux points.
P comme Paris, c’était ironique . Avec les meilleures intentions du monde quand ils en sont chargés ils se font rattraper par les exigences du Capital qui se soucie plus d’aménager des dérivations que des distributions.
I don’t want to be buried in a Pet Sematary
https://www.arabyoum.com/temp/resized/medium_2018-04-24-953fe449d3.jpg
Bonzo Goes To Bitburg
https://www.youtube.com/watch?v=Su0Hvt6hTmA
« Tous en grève le 22 mai ! »
Et pour les retraités, qu’est-ce qu’on fait, camarade WGG ?
Je lis lentement ce billet de Passou sur ces mémoires de Costa-Gavras. C’est passionnant les questions qu’il pose et le rappel de sa vie d’étudiant émigré, parlant et comprenant encore mal le français. Un itinéraire qui rejoint ceux des étudiants de Mes Provinciales. Ses films, « nés le plus souvent de rencontres avec des gens et des livres », cette expression de Romain Gary entendue à la radio : « Profaner le malheur » qui engendrera son « Clair de femme » et ces films « qu’il n’a pas tournés. »
La photo de Passou « Costa-Gavras à la résidence de France à Athènes » est impressionnante, bouleversante.
Ce texte de Jean sur cette promenade tranquille où il s’interroge sur la vérité semble impossible à lier à d’autres commentaires plus anciens. Un vrai Rembrandt (celui du « bœuf écorché » ceparoles de Jean où se mêlent beauté, émotion et le pire des mots abjects et équivoques… Mémoire blessée ? cicatrices ? violence ? dérive ? Fardeau de l’Histoire ? énigmatique puissance de l’ombre…
L’intro de Jazzi où je relève cette pensée sur la naissance du cinéma : « tout un chacun disposera désormais d’un arsenal nouveau pour donner libre corps à ses propres rêves et fantasmes ! ». Oui, une opération presque magique faisant apparaître, par une projection sur un écran, une mise en images, des dialogues, des musiques, ce proche du vertige. Abolition de l’interdit. A quoi pensait le réalisateur, ses désirs, ses fantasmes, pour que les spectateurs puissent à leur tour s’en saisir, être fascinés, être impliqués. Incrustant un réel irréel dans nos yeux par ces souvenirs-images. Comme une mémoire qui relève de l’imaginaire et qui deviendra avec le temps réminiscence.
W. a une approche plus cognitive face à ce qui se joue entre réalisateurs, acteurs et spectateurs, échappant au monde du cinéma pour interroger la légitimité de la transmission des textes religieux, des mythes fondateurs romains et grecs, les images de l’Enfer, du Paradis, lieux d’inscription des vices et des vertus !
Quelle divine comédie que ce fil de commentaires où certaines « performances » dépassent l’imagination!
…
…les chiffres, c’est une » question » de politique, pour maintenir, la pression,…
…
…il faut, juste, une bonne éponge, sur les ardoises, du petit social, les entreprises ont les reins robot – actifs à merci,!..
…
…Oui,!…mais, de quoi, reparleront, nous, les lendemains,…
…une république des années 60′,…ou quoi d’autres, pour réconcilier, les populations avec les autochtones aux pouvoirs et royalties,…
…les droites entre elles,à rien foutre, des nouvelles donnes,!…
…conclusions, du sur-place, pour se cracher, un mur chacun,…dans les laùbris du droit,…Ah,!Ah,!…etc,…
…à la bonne mesure,!…
…
Item,
les courbes sont plus inintéressantes que les droites.
Steven Sloman & Philip Fernbach, L’illusione della conoscenza :
Impréciable : cui nequit imponi pretium (sans prix, inestimable, inappréciable).
Raoul Hausmann :
https://blogfigures.blogspot.fr/2012/04/raoul-hausmann-vera-broido.html
Cher Passou, c’est Alain DELON et non Jean-Paul BELMONDO qui joue Monsieur Klein. Désirent-ils encore Cannes… et réciproquement ? Rien n’est moins sûr.
“Quelqu’un pourrait-il tenter (gentiment) de persuader Widergänger de s’abstenir désormais d’injurier bassement qui n’est pas d’accord avec lui, surtout quand il a manifestement tort ?” ?!
Il faut bien qu’il libère l’énergie négative produite et cumulée par ses frustrations, nous pouvons donc comprendre et compatir.
Ernest Hemingway :
Rapaces d’Eric von Stroheim.
—
Greed (cupidité), film muet dont il ne reste qu’une partie, mais une partie forte. C’est l’adaptation de McTeague, le roman de Frank Norris, sorte de Zola californien, descente aux enfers matérielle et morale d’un couple. Dantesque final dans la Vallée de la Mort…A voir, à lire.
Le cinéma est d’abord une industrie (en anglais, c’est the industry). Tout le reste est littérature…
J’ai vu quelques videos américaines se moquant des effusions entre Macron et Trump. C’est parfois très drôle, mais j’ai vraiment eu honte pour Macron et par conséquent pour la France…Il y a des limites à l’obséquiosité et à la courtisanerie.
Closer, effectivement les pantomimes de Macron me donnent le malaise, à moi aussi. Par contre, je ne suis pas d’accord avec vous : il n’y a pas de limites à l’obséquiosité et à la courtisanerie. Sur ce blog, elles fleurissent sans retenue, suivez mon regard… Notez que, du coup, les insectes dansent là autour, c’est un avantage.
Lucilia caesar, Clopine.
Mon premier souvenir de cinéma (peut-être réactivé par le récit qu’en faisait ma mère): un film sur Saint Vincent de Paul (!). A un moment il y avait sur l’écran un panier avec des chatons dedans. Je voulais absolument aller les caresser et les prendre dans mes bras. Ma mère a eu un mal fou à m’empêcher de monter sur scène. Bien sûr je n’ai qu’un vague souvenir de ce Saint Vincent de Paul: un vieux monsieur avec une longue cape et un petit calot, qui avait l’air plutôt gentil.
Nous habitions dans une petite ville, un appartement de fonction dans l’école dont mon père était directeur. Le cinéma était juste à côté. Il n’y avait pas de films pour enfants en cette lointaine époque et mes parents m’emmenaient voir n’importe quoi, pourvu que ce ne soit pas trop « osé » ou trop violent. Il me semble que le cinéma n’était pas cher en ces temps bénis et mes parents y allaient beaucoup. J’en garde un fatras d’images pas toujours bien assimilées et surtout un souvenir de grand plaisir. J’écoutais attentivement les commentaires et les échanges entre les parents et les « grands » au repas du dimanche soir, après la projection.
Il est de plus en plus clair que la santé budgétaire de la France passe par un programme de privatisations tous azimuts et par l’abandon parallèle de l’obsolète notion de « services publics » ; on parlera à la place de « services au public », assurés par des entreprises privées, et le tour sera joué. Après le statut des cheminots viendra celui de la « fonction publique ». Finis les privilèges des fonctionnaires : ce sera pour tout le monde le régime préférentiel du CDD avec licenciements à tout va. Bien sûr, il faudra payer, pour les écoles de ses enfants, pour la justice, pour le gaz et l’électricité etc. Beaucoup n’y parviendront pas mais — soyons francs — qui, au XVII e siècle et encore au début du XIXe, se souciait du sort de la pouillerie analphabète qui constituait 80% au moins de la population ? Il en ira de même et personne (sauf les intéressés) n’y trouvera à redire. Mon beau-frère Adolphe, quant à lui, ne voit qu’avantages dans un système d’éducation soumis au régime de la libre concurrence : « Je compte, m’a-t-il dit, faire entrer mes enfants dans une école gérée par une association fasciste, où leur sera dispensé un enseignement antisémite de qualité. Qu’en penses-tu ? — Rien, lui ai-je répondu. N’étant pas Juif, Je ne suis pas concerné par l’antisémitisme. — J’espère obtenir le classement de mon association comme entreprise d’utilité publique. Qu’en penses-tu ? — Euh… ça me paraît difficile… Et elle s’appelle comment, ton association ? — « Panpan Bloom-Bloom ». Que dis-tu de ce nom ? — Assez bien trouvé en effet : « Bloom-Bloom évoque une paire de fesses rebondies. Mais, dis-moi, elle existe, ton association ? — Et comment : je viens de la créer. »
@Lavande 10 h 46 min
C’était probablement Pierre Fresnay dans Monsieur Vincent de Maurice Cloche
C’était assez étonnant cette suite de films début années 5O avec un Pierre Fresnay-les bons sentiments- curé miséricordieux dans « Monsieur Vincent »,médecin dévoué aux africains dans « Il est minuit docteur Schweitzer », ou ami des insectes avec « Monsieur Fabre » ou grand dispensateur de charité et de foi dans « Dieu a besoin des hommes », ou « le Défroqué »..toute une veine de cinéma catho?
toute une veine de cinéma catho? (Paul Edel)
Pour l’intéressé, l’enjeu était aussi, peut-être, de faire oublier un passé récent.
Il y avait aussi tous les peplums bibliques : « Ben-Hur », les « Dix commandements », « Samson et Dalila », « Quo vadis »…
Pas con, les cathos.
Ils ont toujours contrôlé les comité de censure.
Jean, sans doute.. mais Pierre Fresnay n’était pas le seul.. tout le monde n’est pas Gabin.
Merci Lucien Bergeret et Paul Edel.
Pierre Fresnay mais c’est bien sûr !
J’ignorais l’existence d’un film sur Jean-Henri FABRE (notre prochain documentaire lui est dédié, comme lui a été dédié le film « Microcosmos », et c’est une des lectures fondamentales de ma vie)film joué par Fresnay, mais je suis surprise qu’on puisse l’assimiler à une « veine catholique du cinéma français ». Rien, dans les deux admirables tomes autobiographiques de l’entomologiste, ne témoigne d’une foi particulière, si ce n’est celle que mettait Fabre à interroger l’instinct…
…
…je viens d’être censuré, …
…des écrits, ou tout l’ordre qui existe, est une vaste blagues pour héritiers complices, a faire la peau des populations,…etc,…
…des chiens pour les moutons de Panurge,…
…
Pour ceux qui s’ intéressent aux aventures du « cinéma français » sous l’Occupation je leur conseille de lire « Continental films », de Christine Leteux,éditions « la tour verte »,préface de Tavernier.. Cette « Continental » établie dés octobre 1940 sous l’autorité d’un producteur allemand Alfred Greven, a enrolé les grands cinéastes (Carné, Maurice Tourneur,Decoin, Clouzot, avec au moins parmi un grnd nobre de bons films, deux chefs- d’oeuvre: « les Inconnus dans la Maison » de Decoin, et « Le Corbeau ». Il y a d’excellents chapitres sur le rôle capital de Clouzot scénariste orgnaisteur et aussi sur les hésitations des cinéastes francais devant les offres de la Continental, et tous assez surpris qu’on n leur laisse une « certaine » liberté scénarios, eux qui s’attendaient à une censure terrible et très tatillonne.. et puis un éclairage sur le fameux voyage des comédiens frajcais à Berlin en 1942.. Un qui n’en sort vraiment pas grandi..c’est Fernandel.. donc, livre précieux par sa documentation de première main .
Le premier film primé à Cannes, « La Symphonie pastorale » de Jean Delannoy, d’après André Gide, avec Michèle Morgan et Pierre Blanchard
https://www.youtube.com/watch?v=wPkVD4Ga35s
Paul Edel, vous allez sans doute me redemander de vous lâcher la grappe, mais enfin excusez-moi d’insister un tantinet : vous ne répondez pas sur Fabre : pourquoi le classez-vous dans la catégorie « film catholique » ? Je n’ai guère lu que les deux tomes autobiographiques, mais peut-être ailleurs témoigne-t-il d’une foi chrétienne ? Le savez-vous ?
Clopine, Popaul cite dans la filmographie de Pierre Fresnay un certain nombre de films d’inspiration évidemment catholique ET le film sur Fabre dans la catégorie « ami des insectes »…
Clopine
je parle d une série de films bien pensants faits pour l osservatore romano.je n ai pas vu le Fabre depuis 60 ans et je trouve que le papier Passou est excellent et que Christiane à bien raison de le dire.
Je suis aussi un grand admirateur de Fabre, mais ses opinions religieuses ne m’empêchent pas de dormir.
Clopine je me réjouis que vous vous intéressiez à Fabre vous qui êtes toujours à chercher la petite bête sans cesse et e particulier des poux à Christiane
« je trouve que le papier Passou est excellent et que Christiane à bien raison de le dire. »
Vive Passou! Vive Christiane! Un chic type et une chic fille!
Des poux sont à Christiane ?!
Le papier Passou c’est du bon papier.
Exigez le papier Passou.
J’ai essayé de mettre le titre à la sauce Zorbec le Gras mais rien ne marche. A la rigueur Cresta le Coq mais c’est pas terrible.
P. comme Paris dit: 25 avril 2018 à 23 h 00 min
La distance la plus courte entre deux points terrestres est non pas la droite, mais l’orthodromie entre ces deux points.
–
Ouais c’est vrai. C’est pourquoi sur un planispheres les trajets les plus courts sont des courbes. Si on trace une droite ca veut dire qu’on pénètre dans la sphère pour en ressortir.
A la rigueur Cause pas le Grock, en hommage à un célèbre clown muet, mais c’est hors de propos.
sur un planispheres les trajets les plus courts sont des courbes (D)
C’est aussi qu’ils sont les seuls possibles, non ? J’ai essayé de tracer à toute force une droite sur mon planisphère, j’ai fait un trou.
D’où le théorème : filer une droite à Bloom n’est possible qu’à l’intérieur d’une sphère, jamais à sa surface.
– Madame Christiane, si je vous échange votre Papier Passou contre 2 Papiers Popaul ?
– oh ben non alors euh l’autre eh…
Ben non justement, Jean. Un planisphère est par définition une projection plane de la sphère. Il y en a plusieur possible, la plus courante est celle de Mercator, la lus adaptée à la navigation.
Il n’y a rien de plus facile que de tracer une droite sur un plan.
Chercher des poux, chez les grands primates, c’est très amical. Mais faut aller jusqu’au bout en les mangeant.
765
commentaires