de Pierre Assouline

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La République des livres
De la complexité d’« Un cœur simple »

De la complexité d’« Un cœur simple »

Il y a longtemps de cela, la première fois que je l’ai lu, le texte était nu. A la relecture peu de temps après, également et je ne cherchais pas à en savoir plus. L’éblouissement, dans lequel l’admiration se mêlait à l’émotion, mettait à distance tout esprit critique. Bien sûr, l’auteur me parvenait précédé par sa légende mais un jeune lecteur n’a pas nécessairement la curiosité d’aller au-delà. Après, lorsqu’il quitte le lycée pour l’Université, ça se gâte. La parution ces jours-ci du dixième et dernier volume des œuvres complètes de Gustave Flaubert dans la collection de la Pléiade, à l’occasion du 200ème anniversaire de sa mort, m’a poussé à l’y relire sans interligne sur papier bible (« on peut lire plusieurs pages d’un coup en transparence, ça va plus vite » ironisait le jeune Antoine Blondin, lorsqu’il enseignait). On dira que d’autres relectures s’imposent davantage dans l’œuvre du Patron, l’écrivain le plus souvent cité par les écrivains (et pas qu’en France) mais qu’importe : nous ne sommes pas tenus d’avoir tous les mêmes livres à notre chevet ; ceux-ci n’y reposent pas en fonction de leur statut dans l’histoire littéraire mais de leur place dans l’imaginaire de chaque lecteur, dans sa mémoire et de son importance dans sa propre histoire.

On aura compris que, outre mon enthousiasme inentamé pour le reste, et bien que je ne cesse de sauter et gambader dans sa Correspondance, son Cœur simple, discret classique, y occupe depuis longtemps une place de choix. De quoi alimenter bien des rêves malgré la tristesse qui s’en dégage, à condition de se souvenir que, pour fêter sa publication par Charpentier en 1877, Edmond de Goncourt, le survivant des « deux bichons », avait organisé avec les jeunes naturalistes un diner chez Trapp dont le menu vaudrait d’être tenté à nouveau : purée Bovary, poularde truffée à la saint Antoine, artichauts au cœur simple…

Ultime livre à paraitre de son vivant en 1877, ce qui fit résonner dans cette épure des accents testamentaires alors que ce colosse (1,82m pour 112 kgs) était épileptique, syphilitique, épuisé et ruiné, Un Cœur simple figure en tête du recueil des Trois contes (les deux autres étant Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias). Ce conte bref, autant dire une nouvelle particulièrement orale empruntant au roman et à la tragédie, d’une limpidité exemplaire et d’une morale assurée, accède à l’universel dans toute son apparente simplicité (le flou chronologique n’y est pas étranger : « Bien des années se passèrent »… « dès la cinquantaine, Félicité ne marqua plus aucun âge » etc), en allant bien au-delà de la peinture des mœurs de province -même si sa gloire fut plus discrète que le bovarysme et ne culmina pas dans la consécration d’un néologisme. Acclamé par une grande partie de la critique l’année de sa publication pour sa «  »perfection » », il a depuis souvent été inspecté sous toutes les coutures textuelles, intertextuelles et paratextuelles (j’ai emprunté le titre de ce billet à l’étude de Steve Murphy et à son analyse de la résilience d’une femme en bois). De quoi s’agit-il selon l’auteur même ?

« L’histoire d’Un coeur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste » (Lettre du 19 juin 1876 à Madame Roger des Genettes)

Religionnaire du Beau en art et de la littérature vécue comme un absolu, Flaubert a du mal à démarrer cette histoire, souffre laborieusement, peine à effectuer des coupes claires dans ce trop plein de descriptions au début, à la développer, il déplore d’avoir à se rendre à Pont-l’Evêque et Honfleur pour vérifier, se documenter et satisfaire sa volonté, encore et toujours, de « faire tableau » à la manière d’un Manet. La revendication et l’apparence de simplicité est une illusion. On se croit loin de l’obsession de la phrase parfaite, de l’art pour l’art, du style absolu ; du moins s’ils président bien là comme toujours, on ne les voit pas, on ne sent pas le travail et, moins que jamais, on ne sent l’effort ; pour un peu, cela paraitrait aussi vivant et spontané que sa Correspondance dont l’actuelle doxa tend à faire (non sans coquetterie) son chef d’œuvre.

La morale de l’histoire, qui doit à l’influence de George Sand à l’intention de laquelle elle a été écrite et dans le but de lui plaire, donne l’impression que l’auteur s’est promis d’étonner ceux qui doutaient de ses facultés de tendresse ; de son propre aveu, il entend prouver qu’il peut se montrer humain et faire pleurer les âmes sensibles en écrivant « les amours d’une vieille fille et d’un perroquet ».

On y retrouve certains de ses fondamentaux (le statut de la bêtise, la place de l’humour et de l’ironie dans son réalisme) jusque dans le trouble de la relation entre la maîtresse et sa servante, des femmes dans lesquelles tant de lectrices ont pu s’identifier (l’héroïne de Des pays de Marie-Hélène Lafon, une fille de paysans qui s’arrache à son Cantal pour étudier les Lettres à la Sorbonne, pleure chaque fois qu’elle relit Un cœur simple dont elle fait « un bréviaire absolu »). La complexité de la première, Madame Aubain, est négligée au profit des deux personnages principaux : Félicité bien sûr, figure de normande dont l’auteur n’a pas épuisé les ressources et la richesse en écrivant Madame Bovary, dévote sans être mystique, détachée du réel, personne au lexique sobre et économe, puisque le conte se présente comme l’histoire d’une femme sans histoire, mais aussi le perroquet jaune et vert dans lequel Yvan Leclerc voit « le fétiche et totem absolu de Flaubert », volatile que, dans les différents états de ses manuscrits, l’écrivain baptise successivement « Jacot », « X », « Parrot », « Little Bird », et enfin « Loulou », surnom affectueux qu’il avait donné à sa nièce adorée Caroline.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, les livres de la Pléiade se lisent aussi. Ils ne sont pas destinés qu’à la conservation, à l’érudition ou à l’exhibition comme on pourrait le croire. On conçoit que la prestigieuse collection puisse intimider au point de paralyser tout désir de lecture ; il est devenu de bon ton de dénigrer sa « dérive universitaire », la prolifération de notes savantes en fin de volume, les appendices et surtout les variantes du texte favorisées par le développement des études génétiques. C’est pourtant là une mine irremplaçable d’informations et d’analyses d’une richesse, d’un sérieux et d’une rigueur impressionnants ; c’est peu dire qu’ils renouvellent le regard du lecteur sur des livres qu’il croit connaitre pour les avoir lus ; j’allais écrire : simplement lus, c’est-à-dire avec un regard à peu près vierge, ce « quasi » s’imposant étant donné que nombre d’éditions de poche, notamment scolaires, proposent un appareil critique mais réduit a minima et se reprenant les unes les autres. Or il faut de nombreuses années pour mener à bien une édition en Pléiade, le maitre d’œuvre fut-il secondé par une équipe de plusieurs spécialistes auxquels il distribue les tâches (établissement du texte, notices, notes) et répartit les livres (ici le sommaire du Tome IV et celui du tome V qui viennent de paraitre).

Nous n’irons pas réveiller les querelles grammaticales que l’on a cherchées à Flaubert (de Proust à Suarès) ni nous demander si « égaliser » est aussi acceptable qu’« égaler ». Mais par rapport à nos premières lectures du texte nu, le regard s’enrichit des précisions de l’appareil critique même si on peut être pareillement touché par cette histoire sans rien en savoir d’autre et dans l’ignorance de son invention quasiment au jour le jour. Si l’on est familier de la littérature du XIXème, on sait en principe que le postillon est le cocher en second et on peut deviner qu’un porte-balle est un colporteur. Mais je l’avoue, j’ai aimé découvrir sans avoir à le chercher ailleurs, souvent difficilement, qu’il fallait entendre « assemblée » comme une fête de village ; que le « fabricien » désignait le membre du conseil de fabrique chargé d’administrer les biens d’une église ; que « godefiche » est l’équivalent de coquille Saint-Jacques ou que « crapule » évoque l’ivrognerie ; que trente sols correspondent à 5 euros ; que la lecture de l’Essai sur les légendes pieuses du Moyen Âge (1843) d’Alfred Maury lui avait inspiré l’idée qu’une personne simple pouvait confondre l’Esprit saint avec une colombe (alors pourquoi pas un perroquet ?) ; que la « tapissière » était une grande voiture hippomobile ; que l’auteur avait emprunté à la bibliothèque d’épais ouvrages forts savants sur les maladies de perroquets avant de trouver la solution à son problème en interrogeant son propre médecin ; que le baromètre importe comme symbole du destin de l’héroïne (l’humidité de la maison est fatale au perroquet) ; que lorsqu’il écrit « salle » en italiques, c’est pour signaler qu’il s’agit d’un normandisme désignant l’équivalent de notre séjour dans une maison ; pour ne rien dire de la profondeur des analyses présentées dans les notices, loin des formules à l’emporte-pièce, des lectures superficielles et de ce que Flaubert appelait « le caquetage de la critique » ; disons que, pour user d’une formule de Flaubert dans une lettre à son grand ami Tourgueniev à propos d’un discours de Dupanloup à la gloire des humanités : « C’est à connaître ! » (leur correspondance vient d’être rééditée en format de poche aux éditions Le Passeur)

On le sait, Flaubert, écrivain si visuel, était du genre à effectuer des repérages géographiques et à se documenter jusqu’à ce cela tourne parfois à l’obsession dans la vérification, la chasse au détail inexact et à l’anachronisme. Il croyait davantage à l’imprégnation qu’à l’inspiration. Et de même qu’il s’était immergé dans le motif en Tunisie au moment de préparer Salammbô pour mieux y réinventer Carthage in situ, il a emprunté un perroquet au muséum d’histoire naturelle de Rouen et l’a posé sur son bureau et sous ses yeux afin de « mieux s’emplir la cervelle de l’idée perroquet ».

Archiviste de lui-même, Flaubert ne jetait rien. Sa détestation de la photographie allait de pair avec celle de la biographie des écrivains. L’auteur ne doit pas s’écrire. Il doit disparaitre dans son texte et dans la société, principe d’impersonnalité dont on fera plus tard une théorie. L’album Flaubert n’en est que plus précieux. Il l’accompagne comme il est de tradition en mai, mois consacré à la promotion de la collection, et il est si bien composé par Yvan Leclerc (à la tête du Centre Flaubert de l’université de Rouen), texte et illustrations, que, pour un peu, il dispenserait de la lecture d’une épaisse biographie (même si celle de Michel Winock procure un réel plaisir de lecture). Selon le principe même de l’album annuel (il y en eut déjà un en 1972), cela donne à voir par exemple Louise Colet autrement que par ses yeux à lui mais par ceux de Winterhalter, ou la tête et l’allure du substitut Pinard, ou encore la salle à manger de la princesse Mathilde dont il fut souvent le commensal peinte par Giraud- pour ne rien dire des portraits de l’écrivain qui ne cessait de fuir les portraitistes et, partant, toute image de lui, qu’elle fut d’un dessinateur, d’une aquarelliste, d’un peintre ou d’un photographe- les exceptions sont remarquables tel le cliché signé Carjat vingt ans avant la mort de Flaubert alors âgé de 38 ans ou les clichés de Nadar, Mulnier et Borelli ; vers la fin, il cessait de les éviter mais s’opposait avec la dernière fermeté à la diffusion de leur travail. Sans oublier le produit des « rages photographiques » de son ami Maxime du Camp lors de leur voyage en Orient. On voit mieux, carte postale d’époque à l’appui, comment très tôt Yonville-l’Abbaye s’est employée à s’identifier au Ry de Madame Bovary contre la volonté de l’auteur, refus des clés bien que le fait divers à l’origine du roman soit authentique, ce qui saute aux yeux à la découverte de ses trois croquis topographiques de la ville retrouvés dans ses manuscrits.

Pas de préface, pas de critique, pas de poèmes dans cette oeuvre, à de très rares exceptions près. Le volume de la Pléiade donne à lire et relire son admirable préface aux Dernières chansons du cher Louis Bouilhet (1872) à l’égal d’un testament et d’un art poétique. Son ami était sa « boussole littéraire ». Flaubert y écrivait notamment ceci :

« La postérité nous déjuge. Elle rira peut-être de nos dénigrements, plus encore de nos admirations ;- car la gloire d’un écrivain ne relève pas du suffrage universel, mais d’un petit groupe d’intelligences qui à la longue impose son jugement ».

(« Cabinet de Flaubert à Croisset, 1874 » par Georges-Antoine Rochegrosse ; « Flaubert photographié par Etienne Carjat », cira 1860 ; « Portrait de Flaubert par Adam-Tessier, 1987-1992 ; « Félicité endormie, avec perroquet », Gravure en couleur avec aquatinte sur papier vélin. (19)74 de David Hockney)

 

 

 

 

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 359 Réponses pour De la complexité d’« Un cœur simple »

Jazzi dit: à

C’est dans Le Point :

« Alain Minc : « Macron a inventé la machine à se botter le derrière ! »

Mardi 25 mai 2021 – 20h04

C’est un avertissement qui mérite d’être entendu, car il émane d’un proche du chef de l’État. Pour Alain Minc, les errements tactiques du président de la République pour les élections régionales peuvent le conduire à la défaite en 2022. Cet habitué de l’Élysée prévient : « Si le RN gagne à Lille et à Marseille, la présidentielle est pliée pour Emmanuel Macron ! » »

Jean Langoncet dit: à

@turn table

Jauge oblige. Il y a eu ce débat chez Paul : qu’est-ce qui distingue les communards de 71 brûleurs d’archives municipales, des talibans démolisseurs de bouddhas ? Réponse : l’opposition à Hidalgo

Bloom dit: à

Mosley, suite.

Max Mosley ne fut pas la seule crapule à présider une Fédération automobile. Jean-Marie Balestre, qui dirigea la Fédération française automobile pendant des années intégra dans la Waffen-SS en avril 1943. Dans le journal de cette bande de fripouilles , il écrivait des trucs comme: « Les jeunes Français ont endossé leur uniforme de la Waffen SS, ils défendent son drapeau et son prestige ; ils ont embrassé un idéal intransigeant et appartiennent maintenant à un Ordre que l’on ne quitte que par la mort… Ils sont les soldats du Führer, ils sont les soldats fanatiques et fidèles d’Adolf Hitler qui leur a accordé par deux fois le plus grand des honneurs »
Évidemment, quand vint le temps des révélations, il prétendit avoir infiltré le nid de vipères pour le compte de la Résistance…une excuse à la biélorusse.
Quasiment les mêmes salauds après la guerre que pendant… Ripolinés et jouissant de l’existence en toute impunité jusqu’aux années 70 et 80… Le de Gaulle post-France Libre est un puissant vomitif.
Le trio Bagnole, Vitesse et Fascisme était déjà présent chez les futuristes au début du 20e, avec Marinetti en pole position. La Blitzkrieg, c’était un peu les 24 h du Mans sur un mois, les milliers de morts en plus.

Bloom dit: à

« intégra » tout court

Jean Langoncet dit: à

(avec benji stora pour disputer la course de lenteur qui s’annonce)

Bloom dit: à

Qu’est-ce que tu faisais à Saint-Germain, Bloom ?

De quoi je me mêle, Baroz?
Il y avait Yann Moix, assis à quelques tables de là. Et un célèbre politologue, vieux et nerveux.
Triste sans ses touristes, cette ville enlaidie par des boutiques de luxe…

Bloom dit: à

Sur le flanc gauche de la façade du Théâtre de l’Odéon, flottait il y a quelques semaines un grand drapeau rouge frappé des lettres noires de « La Commune ». C’était le Théâtre de la Commune à l’Odéon.
Folklore sympathique.

Jean Langoncet dit: à

(c’est qu’avec tous ces émirs musulmans qui se font construire des anneaux de vitesse privés pour faire semblant de piloter leurs bolides italiens à trois-cents briques, qui transportent des putes d’un bout du monde à l’autre en avions cargo jusque pendant des sommets de l’ONU, il y a de quoi se laisser scotcher par l’actualité)

B dit: à

Carte 1er tour. Il faut envisager un report de voix. Trois régions sans sondages. Ya deux taches noires.

B dit: à

Marseille, je dirais sans rien savoir que ce sera noir. Lille, bleu. Quant à Avignon, il n’est pas dit qu’Olivier Py puisse faire circuler des comédiens nus cet été.

B dit: à

qui transportent des putes d’un bout du monde à l’autre en avions cargo jusque pendant des sommets de l’ONU

Vos sources?

D. dit: à

De toutes façon vous n’avez jamais rien compris à la politique, Bérénice.

Jean Langoncet dit: à

@vos sources

Bloom himself. l’ai-je mal lu ?

B dit: à

Je ne m’y intéresse que peu. Encore moins au niveau régional. Où lire des bilans objectifs, des comparatifs selon les périodes et la couleur du conseil, du président? Comment voter informé pour des régionales?

Jean Langoncet dit: à

il s’agissait de putes coréennes ; j’ai retenu ce détail car je suis amateur de cinéma

B dit: à

C’est parce qu’elles sont arabophones alors que les escortes majoritairement sont anglophones. Ils sont prévoyants, voilà tout.

puck dit: à

Jazzi dit: à

Définition du substantif masculin Décorum :

A.− Ce qui orne, décore.
1. Rare. Beauté de l’aspect extérieur
 »

synonyme : flaubertisme.

ex :
– ooh comme tout cela orne et décore, quelle beauté de l’aspect extérieur
– oui c’est rare comme du pur flaubertisme

(extrait de la pièce « le Vrai et le Beau » de Benjamin Tardieu (ed. les Belles Lettres 1954)

B dit: à

Oui des coréennes arabophones, c’est bien ça.

Jean Langoncet dit: à

prendre langue n’est pas un gage de paix

puck dit: à

B dit: à

Paul Edel, j’ai hésité entre un recueil de nouvelles ( il disait qu’il n’en écrivait pas, je crois) et La Steppe. Chez moi, un retard s’accumule et à chaque livre acquis je pense: plus grands yeux que grand ventre.
 »

moi pareil, toute une pile de livres à lire qui s’accumule (dont tous ceux de Flaubert).

il suffit de bien les ranger sur des étagères : les lettrés appellent ça une bibliothèque, pour décorer une pièce c’est très bien.

B dit: à

Pour décorer un esprit et alimenter les diners entre amis cela peut être aussi indispensable sauf si vous vous mélangez avec des gens avec qui vous aimez garder le silence pour passer à l’action : collage d’affiche, tags, sexe.

Jean Langoncet dit: à

@il suffit de bien les ranger sur des étagères : les lettrés appellent ça une bibliothèque, pour décorer une pièce c’est très bien.

dylan appartient au décorum, mais pas chez tout le monde
as at

puck dit: à

B dit: à

Pour décorer un esprit et alimenter les diners entre amis
 »

quand j’invite des amis, comme c’est des amis je les gonfle pas avec Flaubert, du coup on parle foot et de la dernière saison de Game of Thrones.

B dit: à

Ou prise d’assaut d’un ministère, d’une ambassade, cambriolage, qu3 sais je, auriez vous des idées pour passer une soirée sans être quasiment obligé d’avoir en tête une monnaie d’échange purement intellectuelle?

B dit: à

Game of Thrones, je n’ai pas fait le détour. J’attends le prochain épisode de Mare of east town.

puck dit: à

J’attends le prochain épisode de Mare of Easttown.
 »

j’adore ! Kate Winsley y est absolument géniale, vous avez vu comme elle a grossi ?

puck dit: à

Winslet

D. dit: à

Moi les livres je m’en sers de cales pour les meubles et ensuite je médite sur leur existence comme hamlet.
Vous me suivez ?

Petit Rappel dit: à

le degré d’exigence de Flaubert le pousse à éliminer une masse de textes dont Novembre est un des plus connus. A noter que Du Camp fait de même avec ses Mémoires d’un Suicidé. C’est le seul point de comparaison, car entre la première Education, et celle que nous connaissons, Du Camp est largué à l’exception de son Paris et de ses Souvenirs Littéraires ou se règlent pas mal de comptes…

Jean Langoncet dit: à

(feel free to speak your mind)

renato dit: à

Pour Ayn Rand — citée dans un post —, je ne comprends pas la définition « rock ‘n’ roll ». Éventuellement, voir la nouvelle dystopique Anthem (1938), le style est plutôt brut mais les contenus sont intéressants car anticipent 1984. Pour une approche de sa philosophie, Atlas Shrugged (1957).

Jean Langoncet dit: à

(les nègres blancs – éventuellement avec leurs petites bites circoncises – chez Paul, dans l’espace commentaire)

Jean Langoncet dit: à

Paul Edel
mai 25, 2021 à 8:54
Harar, 25 février 1890.

Chères mère et sœur,

Je reçois votre lettre du 21 janvier 1890.

Ne vous étonnez pas que je n’écrive guère : le principal motif serait que je ne trouve jamais rien d’intéressant à dire. Car, lorsqu’on est dans des pays comme ceux-ci, on a plus à demander qu’à dire ! Des déserts, peuplés de nègres stupides, sans routes, sans courriers, sans voyageurs : que voulez-vous qu’on vous écrive de là ?

Qu’on s’ennuie, qu’on s’embête, qu’on s’abrutit ; qu’on en a assez, mais qu’on ne peut pas en finir, etc., etc. ! Voilà tout, tout ce qu’on peut dire, par conséquent ; et, comme ça n’amuse pas non plus les autres, il faut se taire.

On massacre, en effet, et l’on pille pas mal dans ces parages. Heureusement que je ne me suis pas encore trouvé à ces occasions-là, et je compte bien ne pas laisser ma peau par ici, — ce serait bête !

Je jouis du reste, dans le pays et sur la route, d’une certaine considération due à mes procédés humains. Je n’ai jamais fait de mal àpersonne. Au contraire, je fais un peu de bien quand j’en trouve l’occasion, et c’est mon seul plaisir.

Je fais des affaires avec ce monsieur Tian qui vous a écrit pour vous rassurer sur mon compte. Ces affaires, au fond, ne seraient pas mauvaises si, comme vous le lisez, les routes n’étaient pas à chaque instant fermées par des guerres, des révoltes, qui mettent nos caravanes en péril. Ce monsieur Tian est un grand négociant de la ville d’Aden, et il ne voyage jamais dans ces pays-ci.

Les gens du Harar ne sont ni plus bêtes, ni plus canailles que les nègres blancs des pays dits civilisés ; ce n’est pas du même ordre, voilà tout. Ils sont même moins méchants, et peuvent, dans certains cas, manifester de la reconnaissance et de la fidélité. Il s’agit d’être humain avec eux.

Le ras Makonnen, dont vous avez dû lire le nom dans les journaux et qui a conduit en Italie une ambassade abyssine, laquelle fit tant de bruit l’an passé, est le gouverneur de la ville du Harar.

A l’occasion de vous revoir. Bien à vous,

RIMBAUD

l’ombelle des talus dit: à

(@RIMBAUD
ne plaisanter avec les petites bites qu’avec une extrême circonspection ; elles le prennent mal, la plupart du temps)

rose dit: à

Un tian dans le midi concerne deux choses.
Une bassine ds laquelle on dessale la morue pour l’aïoli, laissons l’extravagance de la chasse d’eau à ses inventeurs qui affectionnent les choses compliquées.
Et puis un plat comme un tian de légumes parce que ce peut être un plat en terre cuite, comme on trouve communément en Espagne.
Plat rond, à rebords hauts. Un filet d’huile d’olive au fond. Courgettes, aubergines, tomates rangées serrées à la verticale. Un filet d’huile d’olive dessus. Thym, sel, poivre.

rose dit: à

S’appeler M. Tian, ce n’est pas commun.

Marie Sasseur dit: à

Yann Moixe, le retour.

«  »Voilà deux décennies que je n’ai pas vu mes parents et je souhaite chaque matin leur mort ». Yann Moix a eu encore une fois des mots particulièrement durs envers ses parents dans un entretien accordé à Paris Match ce jeudi 20 mai, dans le cadre de la promotion de son livre Reims, paru ce mercredi 19 mai. Il s’agit de la suite de son autobiographie. »

Jean Langoncet dit: à

Cette nuit d’intenses réflexions n’aura pas été vaine : Gisèle Halimi et Rimbaud au panthéon (Verlaine attendra la mandature d’un autre rossignol). Un geste fort.

Jibé dit: à

Ah, les parents! Ah, la promo! Ah Moix!

puck dit: à

Paul Edel dit: à

« La steppe » marque le passage décisif du jeune Tchekhov à la célébrité en mars 1886.(…)
 »

on sent que c’est un de ses premiers textes, l’écriture est tellement appliquée, soignée que ça patine un brin (un peu comme Flaubert sauf que chez lui ça patinera toujours), par la suite AT ira plus vite.

racontpatavi dit: à

faire circuler des comédiens nus cet été.

Merci qui?

racontpatavi dit: à

faire circuler des comédiens nus cet été.

Dans la foulée, renato sera dans la foule.
Oh merci Py!

Patrice Charoulet dit: à

VACCINS

Il y a pour les enfants 11 vaccins obligatoires en France.
Si comme le suggère l’Académie de médecine , le vaccin contre le virus actuel devenait obligatoire
je vois mal pourquoi l’on devrait s’en émouvoir. Après cela, la vie pourrait peut-être continuer comme avant l’épidémie. Il n’y a pas photo.

racontpatavi dit: à

Ils seront trois cent quatorze et cent seize.

racontpatavi dit: à

Il n’y a pas photo Patrice.
je le confirme.

JiCé..... dit: à

« Moi les livres je m’en sers de cales pour les meubles et ensuite je médite sur leur existence comme hamlet. Vous me suivez ? » (Dédé, l’anguille)

L’âge aidant, je te précède camarade !

Cela fait bien longtemps que mon prie-dieu est calé contre le lave-linge par des ouvrages saints, inusables car inutiles, cales solides faites de papiers exotiques sans valeurs…

puck dit: à

Patrice Charoulet dit: à

VACCINS

Il y a pour les enfants 11 vaccins obligatoires en France.
 »

dans ces 11 on vaccine même pour des trucs qui ont disparu depuis la moyen-âge, c’est ce qu’on appelle « le principe de précaution » (les types ils ont dû voir les Visiteurs)

puck dit: à

celui qui a fait fort c’est Biden en demandant la levée des brevets : forcément il n’existe pas un seul brevet américain.

renato dit: à

hez Paul Edel :

Ultime lumière d’été pour Virginia Woolf

Janssen J-J dit: à

@ la suite de son autobiographie (Moix)-> On attend avec impatience le 3e tome de sa vie anthume, avec une postface de ses parents. – Ne plaisanter sur les petites bites qu’avec une extrême circoncision – (le nègre blanc) –

@ pour faire une suite capilo + sérieuse… Appris ce matin le véritable passé du père Marcel dans la presse locale…, ce prêtre rwandais hutu, réfugié dans la contrée, officiant depuis quelques années dans l’ehpad très religieux de mère, « cette femme si pieuse », me disait-il le dimanche…, quand j’allais déjeuner avec elle, après ses messes à n’en plus finir où elle tenait que j’assiste avec elle. Un drôle de choc… quand même !
https://www.la-croix.com/Religion/Genocide-Rwanda-pere-franco-rwandais-relache-2021-05-06-1201154479 – Brrr.
Bàv (26.5.21_10.00)

renato dit: à

«… faire circuler des comédiens nus cet été. »

On faisait ça des années de là, maintenant ce serait ridicule.

puck dit: à

JiCé….. dit: à

« Moi les livres je m’en sers de cales pour les meubles et ensuite je médite sur leur existence comme hamlet. Vous me suivez ? » (Dédé, l’anguille)

L’âge aidant, je te précède camarade !

Cela fait bien longtemps que mon prie-dieu est calé contre le lave-linge par des ouvrages saints, inusables car inutiles, cales solides faites de papiers exotiques sans valeurs…
 »

salut ami JiCé : content de te lire je pensais que t’étais mort du Covid !

pour le lave-linge calé avec des livres Saint pas sûr que ce soit inutile : ça peut éviter que le lave-linge tombe en panne.

moi-même j’ai mis une médaille de Saint Christophe sur tous mes appareils electro ménagers : comme les types raisonnables ils font dans les avions et les centrales nucléaires.

Janssen J-J dit: à

Une source quotidienne d’humour infini que ce commentarium de l’RDL…

@ « mon prie-dieu est calé contre le lave-linge par des ouvrages saints »…,
oui, des pléiades sur papier bible (wouarf)
sans compter les 28 tomes hélas invendus des « goûts de »… jzmn au mercure Ocrom 🙂

JiCé..... dit: à

Scientifique ayant réussi mais repentant car mammifère sauvé du cloaque, ami Puck, je te confirme être non-vacciné et en excellente sante.

Le COVID est une grippette médiatiquement mondiale….

Bien à toi !

Rayman dit: à

son autobiographie

Il aura vécu, voyagé, combattu, connu geôles et bagnes, guerres et pestilences, asiles et lazarets, rencontré Toungouzes et Ibos et partagé le kawa sur la Grande Terre.
Tel Burton, il aura été un des rares cafres à pérégriner autour de la Ka’aba.
Une vie exceptionnelle, marquée au coin de l’insolite.

Janssen J-J dit: à

Quand jicé réapparait en rdl, c’est juste histoire de montrer que sa légendaire conn.erie n’a pas évolué… Au moinsss, ça rassure… Bàv,

et alii dit: à

hé oui:
Conservatoire d’espaces naturels de Normandie

MC dit: à

Puisque Georges Rochegrosse , il y a, Ballade il y a, in Banville, Trente-Six Ballades Joyeuses, XXIII!

La sottise partout fait rage.
Bienheureux qui s’et abstenu
D’ouïr maint et maint personnage
Dont l’esprit a pour revenu
La banal et le convenu.
Que le Diable entre dans leur gorges!
Puisque te voila prévenu,
Souviens-toi bien de cela, Georges!

Si tu veux vivre en homme sage,
Lorsque l’âge sera venu,
Fuis l’oisif et son bavardage,
Le rêveur au cerveau cornu
Et l’imbécile parvenu;
Car tous ces gens là font leurs orges
En pillant l’artiste ingénu.
Souviens-toi bien de cela, Georges.

Pour les filles au cœur volage
Qui s’en vont, le sein demi-nu,
Avec une fleur au corsage,
Fuis cette gent trotte-menu,
Car Amour, forgeron connu,
Pour leurs yeux martèle en ses forges.
Souviens-toi de cela, Georges.

Envoi
Il faut les fuir au bois chenu
Des merles et des rouges-gorges,
Ou dans le travail continu:
Souviens-toi bien de cela, Georges.

(Sont-ce de si mauvais conseils?!)

JiCé..... dit: à

Exact, Gigi la Visqueuse !

Et je me réjouis de constater jour après jour que la tienne évolue en prenant le pas sur ce qui te restait de bon sens …

Rien à foutre de tes propos !
Bien à toi, EHPADOPHILE de caveau

et alii dit: à

Sur la base de telles observations Foucault formula la conception du « fantastique singulièrement moderne »6 :

7 Ibid.
[L]e lieu nouveau des fantasmes, ce n’est plus la nuit, le sommeil de la raison, le vide incertain ouvert devant le désir : c’est au contraire la veille, l’attention inlassable, le zèle érudit, l’attention aux aguets. […] L’imaginaire se loge entre le livre et la lampe. […] Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. La vraie image est connaissance7.

5La thèse de Foucault peut expliquer la description détaillée de la Diane d’Éphèse dont chaque détail se trouve dans les archives des connaissances du XIXe siècle. Mais explique-t-elle la présence incontestable de la divinité aux yeux d’Antoine ? Considère-t-elle la dramaturgie, l’apparition et l’effondrement de la Grande Diane d’Éphèse ? Il me semble primordial d’analyser ce qui se passe « entre le livre et la lampe », comment, dans cet espace intervalle, les lettres deviennent images. Dans ce qui va suivre, je voudrais examiner si Flaubert s’intéressait à la Symbolique de Creuzer seulement pour son contenu, ou si elle est aussi et surtout, en tant que système de logique symbolique et intuitive, essentielle pour la formation des images des dieux d’apparence presque surréalistes.
https://journals.openedition.org/flaubert/1220

et alii dit: à

Hippolyte Taine en 1866, est étroitement liée à la physique du symbole de Creuzer. Taine, préparant son étude philosophique De l’Intelligence, publiée en 1870, demanda entre autres à Flaubert de répondre à quelques questions portant sur l’imagination. Dans les lignes suivantes seront présentés les éléments définissant l’hallucination ou bien la vision artistique, qui sont structurellement analogiques aux éléments constituant le symbole de Creuzer.

14Flaubert considère la soudaineté caractérisant le symbole comme élément de l’hallucination pathologique :

16 Gustave Flaubert, Correspondance III (janvier 1859-décembre 1868), édition établie, présentée et a (…)
Mon cher Ami,
Voici ce que j’éprouvais, quand j’ai eu des hallucinations : 1° D’abord une angoisse indéterminée, un malaise vague, un sentiment d’attente avec douleur, comme il arrive avant l’inspiration poétique, où l’on sent « qu’il va venir quelque chose » […]. 2° Puis, tout à coup, comme la foudre, envahissement ou plutôt irruption instantanée de la mémoire car l’hallucination proprement dite n’est pas autre chose – pour moi, du moins. C’est une maladie de la mémoire, un relâchement de ce qu’elle recèle. On sent les images s’échapper de vous comme des flots de sang16.

Janssen J-J dit: à

@ Exact, Gigi la Visqueuse !
Ben…, je voyons n’avoir point tété oublié… Un nouveau revenant de chez les morts vivants, extirpé de son CDBF ? Buenvenuto ! Fait-i tjs aussi bon à Pqrl ?

et alii dit: à

IDEM/
« Mon royaume est de la dimension de l’univers ; et mon désir n’a pas de bornes. Je vais toujours, affranchissant l’esprit et pesant les mondes, sans haine, sans peur, sans pitié, sans amour, et sans Dieu. On m’appelle la Science »19. Parfois il disparaît dans la description du monde d’image symbolique et hallucinatoire, et parfois il y apparaît comme son interprète savant. Hilarion n’est pas seulement une des nombreuses tentations qui envahissent la solitude d’Antoine : dans le personnage d’Hilarion le texte parle de soi-même : Hilarion en tant que personnification de la science montre les images symboliques et hallucinatoires – n’étant lui-même que fiction.

et alii dit: à

IL FAUT VITE PREVENIR MACRON
3 un autre passage de la lettre de Flaubert à Taine :

21 Flaubert, Correspondance, lettre du 1er décembre, p. 572 (soulignement de Flaubert).
En d’autres circonstances, ça commence par une seule image qui grandit, se développe et finit par couvrir la réalité objective, comme par exemple une étincelle qui voltige et devient un grand feu flambant. Dans ce dernier cas, on peut très bien penser à autre chose, en même temps21.

et alii dit: à

précision:
1 Friedrich Creuzer, Religions de l’antiquité. Considérées principalement dans leurs formes symboliques et
mythologiques, ouvrage traduit de l’allemand du Dr. Frédéric Creuzer, refondu en partie, complété et développé par
J.D. Guigniaut, tome 4, partie 2, Kossbühl, Paris, 1841, planche 88.

D. dit: à

Mais non je ne rêve pas, Jicé est revenu.
Chouette !

D. dit: à

To be or not to be, me disent ces cales.
Je leur réponds que les cales sont.

puck dit: à

MC puis-je me permettre d’en appeler à votre érudition et votre intelligence pour vous poser une question qui m’a toujours préoccupée.

Selon vous, pensez-vous que Descartes est sérieux, ou bien ironique quand il écrit pour démarrer son Discours de la Méthode :

« le bon sens est le chose du monde la mieux partagée »

?????

puck dit: à

ou bien quand Aristote écrit :

« l’homme est un animal rationnel »

????

puck dit: à

ou bien quand Platon écrit :

« nul ne fait le mal volontairement »

????

puck dit: à

ou quand Epicure écrit :

« la mort est rien pour nous »

????

puck dit: à

ou quand Camus écrit :

« il faut imaginer que Sisyphe est heureux »

????

puck dit: à

ou quand Flaubert écrit :

« La connaissance précise de sa force n’est peut-être autre que le génie. »

????

puck dit: à

plutôt qu’un dictionnaire amoureux il faudrait écrire un « bêtisier de Flaubert ».

ça représenterait un bouquin d’au moins 500 pages.

Janssen J-J dit: à

Oui, ils sont tous sérieux, sachant que des imbéciles heureux à la recherche du Vrai s’interrogeront longtemps après eux sur semblables sentences, cherchant en vain à en scruter et méditer le sens profond. Sont très forts pourssa, les philosophes, puckt (pas la peine de nous mettre 7 posts d’affilée, un seul brin aurait suffi, je pense). Bàv,

Janssen J-J dit: à

les cales sont sales…. quand débarque Ader,

puck dit: à

« pas la peine de nous mettre 7 posts d’affilée, un seul brin aurait suffi, je pense »
 »

c’est vrai, désolé, ils ne me sont pas venus à l’esprit en même temps.

sinon, en cherchant bien, je dois pouvoir en trouver encore une bonne centaine : vous les voulez en une seule livraison ou en plusieurs ?

puck dit: à

« Tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel » (Hegel)

puck dit: à

2 ensemble :

« dès que le visage de l’autre m’apparaît il m’oblige » (Levinas)

« deviens ce que tu es » (Nietzsche)

J J-J dit: à

en une seule fois. Passoul et SMS préfèrent, d’après ce qu’ils me disent. Essayez d’en faire une liste thématique, à l’exemple de notre ami Patrice Dedieppe. Vous pouvez choisir deux fois le même, sauf Hegel qui fatigue toute l’Herdélie, en général. Bàv,

lmd dit: à

Jean Lagoncet, pardon d’avoir laisser tomber la conversation hier, j’ai beaucoup à faire. Mais voir, plus de soixante ans après, qu’on puisse dire comme vous à propos des Algériens «les populations musulmanes », ça me laisse sur le cul.

Jazzi dit: à

JiCé a réussi à s’évader de son ehpad !

D. dit: à

Ce n’est pas Lagoncet mais Lagacet. Attention !

Jazzi dit: à

« il faut imaginer que Sisyphe est heureux »

Faut toujours que tu alourdisses tout, puck !

Pas de « que » ni de « est » dans la citation de Camus : « il faut imaginer Sisyphe heureux »

Jazzi dit: à

« il faudrait écrire un « bêtisier de Flaubert » »

Il l’a déjà fait : « Le Dictionnaire des idées reçues »

lmd dit: à

…excusez-moi, Jean Langoncet….

Soleil vert dit: à

Henry James – Le Tour d’écrou & Le Motif dans le tapis

puck dit: à

Jazzi dit: à

« il faut imaginer que Sisyphe est heureux »

Faut toujours que tu alourdisses tout, puck !

Pas de « que » ni de « est » dans la citation de Camus : « il faut imaginer Sisyphe heureux »
 »

et là ça te parait vraiment moins lourdingue ?

puck dit: à

Jazzi dit: à

« il faudrait écrire un « bêtisier de Flaubert » »

Il l’a déjà fait : « Le Dictionnaire des idées reçues »
 »

non je parlais d’un dictionnaire de SES idées reçues du genre :

« La connaissance précise de sa force n’est peut-être autre que le génie »

puck dit: à

ou : « j’appelle bourgeois quiconque pense bassement »

puck dit: à

ou : « l’art n’est pas un mensonge »

puck dit: à

ou : « Qu’est-ce que le beau sinon l’impossible ? »

puck dit: à

« Tout est là : l’amour de l’Art. »

« L’Art comme une étoile, voit la terre rouler sans s’en émouvoir, scintillant dans son azur ; le beau ne se détache pas du ciel. »

puck dit: à

on se dit que d’efforts vains pour essayer de ne pas penser bassement : seul moyen pour un bourgeois d’oublier qu’il n’est lui-même qu’un bourgeois.

Janssen J-J dit: à

Auriez-vous une pensée personnelle à nous proposer, puck, qu’on décide si elle pourrait devenir immarcescible ? Après débat…, la RDL pourrait décider d’en faire un fétiche, un flambeau, une flamberge, une flamme, un neuf de fabergé…
Je propose ceci : le Beau et le Vrai sont la bourgeoisie normande ce que l’Optimisme et la Charité sont aux fauteuils simili-cuir du prolétariat post-industriel parisien.

Jazzi dit: à

« et là ça te parait vraiment moins lourdingue ? »

Formellement, oui, puck.
Et comme disait l’autre, « le fond c’est la forme » !

closer dit: à

J’ai relu l’extrait de la nouvelle de Flaubert. Barozzi la trouve « moins écrite », Christiane « agréable et léger », B, « champêtre » !!!!

Réveillez-vous les amis !

Vous trouvez ce torrent de sensualité « agréable et champêtre »! C’est vraiment n’importe quoi.

La dernière phrase, géniale: « D’autres fois, au détour d’un bois, au crépuscule surtout, les arbres eux-mêmes prenaient des formes singulières : c’étaient tantôt des bras qui s’élevaient vers le ciel, ou bien le tronc qui se tordait comme un corps sous les coups du vent. » Il faudrait tout citer bien sûr.

Flaubert s’est fait peur à lui-même. Il a dû se dire que s’il continuait à expulser cette lave brûlante, il finirait soit en prison, soit auteur anonyme d’opuscules imprimés à Bruxelles et diffusés sous le manteau. Trop bourgeois pour accepter l’un ou l’autre. D’où sa constipation ultérieure.

Ceci dit, je lisais dans le supplément littéraire du Figaro il y a deux ou trois semaines les éloges dithyrambiques de deux romanciers anglo-saxons (l’un était Julian Barnes à coup sûr): « Madame Bovary », le plus grand roman jamais écrit »!

Que dire ? Va savoir…

Jazzi dit: à

« l’art n’est pas un mensonge »

Le mensonge n’est pas un art.

Janssen J-J dit: à

@ jzmn,… Tel Maxime DC, ‘je n’eus aucun effort à faire pour témoigner mon enthousiasme. J’étais sous le charme et subjugué. Enfin un grand écrivain nous est né, et j’en remerciais la bonne nouvelle’.

Bloom dit: à

qui transportent des putes d’un bout du monde à l’autre en avions cargo jusque pendant des sommets de l’ONU

Pas l’eau nue, mais la Conférence islamique des ministres des AE.

Jazzi dit: à

Cette première nouvelle fait étrangement écho à la dernière, JJJ.
On y retrouve toute l’humanité de Flaubert, n’en déplaise à l’ami puck !

Janssen J-J dit: à

@ « D’autres fois, au détour d’un bois, au crépuscule surtout, les arbres eux-mêmes prenaient des formes singulières : c’étaient tantôt des bras qui s’élevaient vers le ciel, ou bien le tronc qui se tordait comme un corps sous les coups du vent ».

Je me souviens avoir recopié cette phrase dans une rédaction en 5e sans citer la source, et Sylvette m’avait mis en marge en rouge : « superbe métaphore !… » J’avais eu 18/20. En effet, elle était superbe ! L’est toujours. Pas pris un poil blanc, hein !

Jazzi dit: à

« D’autres fois, au détour d’un bois, au crépuscule surtout, les arbres eux-mêmes prenaient des formes singulières : c’étaient tantôt des bras qui s’élevaient vers le ciel, ou bien le tronc qui se tordait comme un corps sous les coups du vent »

La suite, fin de la page 21
https://www.youscribe.com/BookReader/Index/245489/?documentId=214364

Paul Edel dit: à

Flaubert n ‘a jamais été ni socialiste ( il parle de la « pignouferie « des socialistes) ni progressiste .C’est un pessimiste absolu. C’est pour cela qu’il n’est aimé ni des bourgeois ni du peuple. effectivement, tout le monde a détesté « L’Éducation sentimentale « (1869).parce qu’il a osé analyser une génération fatiguée, languissante, aboulique, qui a raté son passage terrestre selon lui.. autour de 1850, 1860 .Ce n’est pas lui qui croyait aux « lendemains qui chantent », mais oui, il le dit, il ne croit ni à la religion ni au progrès socialiste. Relisez sa lettre pleine de colère contre le Hugo des Misérables. Et alors ? Où est le problème ? Il est comme ça et il réussit une figure d’humiliée avec la servante Felicité.

christiane dit: à

Closer,
Vous êtes excessif. Ce texte de Flaubert ne mebouleverse pas comme vous. Je le trouve agréable, oui.
Je ressens plus de trouble en lisant, a la fin de l’essai de Camus « il faut imaginer Sisyphe heureux ».

Paul Edel dit: à

Jugement de Claudel sur Flaubert dans son « Journal »
« Ce pauvre Flaubert vivant dans un endroit splendide comme Rouen (à l’époque des bateaux à voile) et ne s’intéressant absolument à rien de ce qui l‘entoure. Pas une vue de Rouen dans son œuvre, pas une impression intelligente et vécue. Quand on arrive d’aval, cette poche fumeuse remplie d’animalité humaine, la cathédrale avec son mât au milieu, et ce grand fleuve, au travers. Et de tout cela il sort cette ineptie qu’on appelle « Bouvard et Pécuchet «

et alii dit: à

« Le mensonge n’est pas un art ». mais pour être « réussi », un mensonge peut avoir besoin d’art

et alii dit: à

Mais ne suffit-il pas que tu sois l’apparence,
Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
Qu’importe ta bêtise ou ton indifférence ?
Masque ou décor, salut ! J’adore ta beauté.
Baudelaire

Jazzi dit: à

art ou artifice, et alii ?

et alii dit: à

JE ME SOUVIENS D’UN MEDECIN QUI sur les derniers jours d’un être aimé me mentit si bien que je le crus et retournai au chevet de celui qui avait compris que j’allais parler à son médecin de son état, et me crut aussi;
merci à ce médecin et à ce mensonge qu’il sut trouver et nous offrir

Jazzi dit: à

Flaubert voulait bien apparaître à travers ses personnages mais ne voulait pas être le personnage de ses livres.
A croire que l’autobiographie n’était pas son genre.
Peut-être ne s’aimait-il pas assez pour cela ?

Paul Edel dit: à

« Madame Bovary « est un roman qui suit plutôt une ligne brisée, calquant les alternances d’illusions et de désillusions de l’héroïne, ses soubresauts d’espoir et ses retombées immédiates. Chaque partie comporte plusieurs points culminants, suivis d’effondrements de plus en plus profonds, le roman suivant globalement une ligne descendante. » « L’éducation sentimentale » ira encore plus loin dans cette ligne descendante.Et que dire de la ligne presque verticale d' »Un cœur simple »?

Jazzi dit: à

« Et que dire de la ligne presque verticale d’ « Un cœur simple » ? »

Que c’est une verticale qui se confond avec une horizontale, Paul !
Au départ comme à l’arrivée Félicité partait perdante…

et alii dit: à

Flaubert
« Quand à mon poste d’homme de lettres, je te le cède de grand coeur, et j’abandonne la guérite, emportant le fusil sur mon bras. — Je dénie l’honneur d’un pareil titre et d’une pareille mission. Je suis tout bonnement un bourgeois qui vit retiré à la campagne, m’occupant de littérature et sans rien demander aux autres, ni considération, ni honneur, ni estime même.
Ils se passeront donc de mes lumières. Je leur demande en revanche qu’ils ne m’empoisonnent pas de leurs chandelles. C’est pourquoi je me tiens à l’écart.
En juillet 1852, à M.Ducamp —

Janssen J-J dit: à

@ Où est le problème ? Il est comme ça et il réussit une figure d’humiliée avec la servante Felicité.

Oui donc, on lui pardonne tout, pas vrai ?

(En attendant… quand j’pense à Félicie… aussi…, nous on a d’autres pb, B… Se faire bronzer du périnée pour être prêtes à la plage de cet été, compenser nos absences de vitamines D).
Bàv,

Patrice Charoulet dit: à

VARIA

Un Etat civilisé est un Etat de droit. (Guy Carcassonne, 2009)

Parmi l’ensemble des drogues, l’alcool est le plus gros destructeur de neurones. (Michel Reynaud, 2010)

Le gouvernement ne déterminera pas sa politique en fonction de la longueur des cortèges. (Raymond Barre, 1976)

Au Danemark, les ministres vont au conseil des ministres en autobus. (Hervé Gattegno, 2010)

De plus en plus, le cours se passe à négocier. (Pierre Jourde, 2009)

On aime de moins en moins en CDI et de plus en plus en CDD. (Pascal Lardelier, 2009)

Il n’y a pas d’enfer. Prévenez Claudel. Signé : Gide. (Télégramme envoyé par Roger Nimier à François Mauriac, après la mort de Gide)

Le français est langue royale. Foutus baragouins tout autour. (Céline)

Voltaire dit avoir appris l’allemand pour parler à ses gens et à ses chevaux. (Roger Peyrefitte, 1992)

Le suicide, c’est le droit de s’en aller. (Baudelaire)

La religion, c’est le roman de qui ne lit pas. (Paul Morand, 1969)

En beaucoup de sujets, c’est la sagesse que de se taire. (Furetière, 1690)

C’est dangereux d’avoir un fusil. On croit que ça ne tue pas. (Jules Renard, 1904)

La patrie, c’est toutes les promenades qu’on peut faire à pied autour de son village. (Jules Renard, 1904)

Le théâtre n’est qu’un jeu qui se donne des airs de vie. (Jules Renard, 1905)

Est vrai, ce qui est vérifiable. (X)

Avec votre journal on enveloppe les poireaux. (Charles de Gaulle)

Rien ne vaut la radio, où la pensée n’est pas cannibalisée par l’image. (Ivan Levaï, 2001)

Je ne tiens pas plus à l’immortalité du nom qu’à celle de l’âme. (Jules Renard, 1905)

Qu’est-ce que Dieu ?
Vous m’en demandez trop. (Jules Renard, 1908)

Je reproche à Shalespeare de ne pas savoir le français. (Jules Renard, 1909)

Vous parlez le bulgare du Nord ou le bulgare de Lyon ? (Jean-Jacques Peyronie)

Le duel est une saleté ridicule inventée par des saltimbanques. (Léon Bloy, 1894)
La plupart des vieux ne sont pas tièdes, mais exaspérés. (Paul Morand, 1968)

Chateaubriand appelle les diplomates des espions titrés. (id.)

Les robes sont les voitures neuves des femmes. (id.)

Plus la raison manque, plus un homme répand d’injures. (Bossuet)

Pour être élu dans une ville, il faut faire le trottoir. (Isabelle Balkany, 2010)

Dieu, la plus belle invention de l’homme. (Paul Morand, 1968)

Je n’ai point de sceptre, mais j’ai une plume. (Voltaire, 1752)

A force d’ignorer le passé, on finit par trouver nouvelles des choses anciennes. (Raymond Aron)

La meilleure manière de tuer un caméléon, c’est de le mettre sur une couverture écossaise. (Alexandre Sanguinetti)

Jésus est un très grand Juif. (Jacques Attali, 2010)

Les voitures, en France, tuent beaucoup plus de monde que les revolvers. (Claude Got , 2009)

On nomme des secrétaires d’Etat aux Choux farcis. (Alexandre Sanguinetti, 1969)

Le réel, c’est quand on se cogne. (Jacques Lacan)

On est vain, méprisant, et par conséquent injuste, toutes les fois qu’on peut l’être impunément.
(Helvétius, 1758)

Un sot porte des sottises. L’insulter, c’est repocher au chêne de porte le gland plutôt que l’olive. (id.)

Les Scythes crevaient les yeux de leurs esclaves pour qu’ils tournassent la meule avec moins de distraction. (id.)

Dans l’anarchie, chaque particulier devient tyran. (Fénelon 1702)

S’il vivait encore, je voudrais être son valet de chambre. (Rousseau, de Fénelon)

L’insomnie est la seule forme d’héroïsme compatible avec le lit. (Cioran, 1952)

Il est bon et salutaire de n’avoir aucune espérance. (Vigny)

Celui qui parle de l’avenir est un coquin. (Céline)

Flaubert a lu 1500 livres pour écrire « Bouvard et Pécuchet ». (Ormesson, 1997)

Aimer, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. (Jacques Lacan)

S’il n’existait point d’animaux, la nature de l’homme serait encore plus incompréhensible. (Buffon)

Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le nous. (Alphonse Allais)

Janssen J-J dit: à

Voyez puck… Patrice vous montre le chemin du Beau et de la Vérité, en un seul post. Prenez exemple ! surtout sur les pensées d’Isabelle de Balkany-Bvary de Caraman Chimay, vice-comtesse de Greffhules… Bàv

D. dit: à

Très important la vitamine D.

Jibé dit: à

« Aimer, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. (Jacques Lacan) »

Eh ben… le réel, c’est quand ça cogne!

et alii dit: à

je crois qu’il y a un âge à partir duquel il ne faut plus dire « je m’en souviendrai »

Jibé dit: à

« L’espoir, c’est la tyrannie du futur », Anne Dufourmentelle
Sisyphe m’a évoqué cette phrase.

Clopine dit: à

Flaubert ? Des clous…

(bon d’accord, je sors)

Soleil vert dit: à

Merci merci Jazzy pour le lien avec Novembre, un des textes de mes 15 ans avec les contes extraordinaires de Poe, Les fleurs du Mal, les contes philosophiques de Balzac.

J’ai savouré longuement ma vie perdue : je me suis dit avec joie que ma jeunesse était passée, car c’est une joie de sentir le froid vous venir au cœur, et de pouvoir dire, le tâtant de la main comme un foyer qui fume encore : il ne brûle plus. J’ai repassé lentement dans toutes les choses de ma vie, idées, passions, jours d’emportement, jours de deuil, battements d’espoir, déchirements d’angoisse. J’ai tout revu, comme un homme qui visite les catacombes et qui regarde lentement, des deux côtés, des morts rangés après des morts. À compter les années cependant, il n’y a pas longtemps que je suis né, mais j’ai à moi des souvenirs nombreux dont je me sens accablé, connue le sont les vieillards de tous les jours qu’ils ont vécus : il me semble quelquefois que j’ai duré pendant des siècles et que mon être renferme les débris de mille existences passées. Pourquoi cela ? Ai-je aimé ? ai-je haï ? ai-je cherché quelque chose ? j’en doute encore : j’ai vécu en dehors de tout mouvement, de toute action, sans me remuer, ni pour la gloire, ni pour le plaisir, ni pour la science, ni pour l’argent

il me semble quelquefois que j’ai duré pendant des siècles et que mon être renferme les débris de mille existences passées :

https://www.youtube.com/watch?v=pgEP8teNXwY

Alexia Neuhoff dit: à

Janssen J-J dit: à
Je me souviens avoir recopié cette phrase dans une rédaction en 5e sans citer la source, et Sylvette m’avait mis en marge en rouge : « superbe métaphore !…

Pauvre Sylvette abusée au fond des bois… Précoce, Janssen ! Le plagiat n’était pas en ce temps-là le sport le plus à la mode chez les étudiants. Aujourd’hui votre copie passerait au Compilatio et serait recalée.

Soleil vert dit: à

I go right where all things lost are made good again

Bob Dylan

Jibé dit: à

Oui Soleil Vert, la dimension de cette confidence est rien moins que tragique, « j’a duré des siècles »… »des débris »… Bob Dylan tempère un peu le propos et surtout la tonalité, mais pas des masses.
Perso, j’ai vécu plein d’expériences en pas mal de lieux, jamais assez il me semble, pas des débris de puzzle mais une sorte de paysage diapré, du noir à l’or, comme une étoffe de Fortuni, une bannière dans le vent (blowing in the wind?) avec une sorte d’inconnaissance de la durée des étapes.
Tiens, ça me fait penser:
Le déchronologue, avez-vous lu ce livre (SF) de Stéphane Beauverger, une histoire de bateaux dont les canons tirent du temps? Je ne me souviens plus bien, mais c’était pas mal.
(rien à voir avec la première partie de l’intervention, sauf le temps)
I go right where all things lost are made good again, wep!

et alii dit: à

génétique:
En ce qui concerne Flaubert, en tout cas, il ne semble pas que la première phrase lui ait été donnée, pas même son moule stylistique. Homme de la difficulté en toutes choses, il l’a été plus particulièrement en celle-ci. C’est peut-être qu’il était porté plus volontiers par la fin, qu’il voyait plus nettement que le début, qu’il entendait même, allant jusqu’à préparer la structure de la phrase. De sorte que celui que l’on cite perpétuellement sur la bêtise qu’il y a à vouloir conclure est peut-être celui qui a eu, du moins sur le plan romanesque, la plus intelligente aptitude aux conclusions.

La transposition typographique adoptée par M. Bardèche dans l’édition de certains scénarios de Flaubert9 donne une bonne idée de la disposition générale, mais n’est pas exempte d’omissions ou d’erreurs. Elle ne peut rendre compte —et qui le lui reprocherait ? — des centaines de brouillons dont les trois quarts sont illisibles, mais où se perçoivent pourtant les méandres évolutifs, l’inventivité soudaine, la rage de l’effacement. Il n’y a donc pas de « manuscriptologie » pure, encore que ses fondements doivent être scientifiques, et même pour cette dernière raison. Dans ce domaine, comme dans tous les autres, seul un rapport constant et conscient entre pratique et théorie peut être profitable.
. Ainsi de la naissance d’un sujet : mieux vaut, semble-t-il, le dater de ses traces écrites que des événements biographiques. On attribue, par exemple, trop d’importance à propos d’Hérodias au souvenir de la danse de Kutchouk-Hanem lors du voyage de Flaubert en Egypte, ou à la représentation de Salomé dansant sculptée sur un tympan de la cathédrale de Rouen12. Dans cet ordre d’idées, pourquoi n’en pas accorder davantage aux Salomé de Gustave Moreau déjà peintes au début de 1876, lesquelles elles-mêmes se souvenaient autant de Salammbô que de la Bible ? Mais les traces écrites (Carnets 16 et 16 bis) de recherches sont toutes mêlées aux lectures préparatoires à La Tentation et à l’étude de divers dieux, dont les dieux arabes, comme à celle des Vitellii. Enfin, le paragraphe qui concerne saint Jean ne parle pas de Salomé, à peine d’Hérodias. Toutes les notes documentaires propres à Hérodias, conservées avec les brouillons, et très abondantes, ne disent rien de Salomé hors ce qu’en dit la Bible. Elles concernent les moeurs des Juifs, la politique des Romains, la descendance innombrable et confuse d’Hérode le Grand, la notion de Messie, bref uniquement des problèmes religieux et politiques. Enfin, l’étude du Plan, comparé au Résumé plus tardif dans la composition, montre l’extrême importance accordée aux deux personnages, Antipas et Hérodias, la difficulté de placer laokannan au centre de l’histoire et même au début ; enfin l’apparition alléchante d’un « morceau » de Salomé n’est pas même mentionnée pour le deuxième chapitre, ni dans le Plan, ni dans le Résumé. Plus qu’à la décollation de Saint Jean et donc à
http://www.item.ens.fr/articles-en-ligne/genetique-et-poetique-le-cas-flaubert/

Soleil vert dit: à

« Le déchronologue, avez-vous lu ce livre (SF) de Stéphane Beauverger, une histoire de bateaux dont les canons tirent du temps? Je ne me souviens plus bien, mais c’était pas mal. »

Oui avec ses chapitres mélangés … Lu mais pas chroniqué, effectivement c’était pas mal

et alii dit: à

qui est différent du statut de Félicité , mais quand même connu de Flaubert:
Les gouvernantes anglaises des Flaubert
ce qui a à voir avec la compagnie et l’instruction ;
j’ai rencontré des hommes français qui disaient vivre avec leur gouvernante , non la bonne
https://books.openedition.org/purh/1100?lang=fr#tocfrom1n2

C.P. dit: à

Jacques, perdante au départ comme à l’arrivée ? Soit ! Ce n’est pas la première discussion ici à propos d’ « Un coeur simple ». Je crois tout de même que s’il n’y a pas de cruauté de Flaubert à l’égard de Félicité, il y a toujours chez lui de la malice (au sens fort). Il ne peut peut-être pas s’en empêcher ? Loulou mité offert pour le reposoir (caché sous des roses, on ne verra que son front bleu). Et Félicité qui dit : « Est-il bien » tourmentée du perroquet. » Enfin dans la dernière phrase : « … et, quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête. »

Je relève aussi, dans le « Dictionnaire des Idées reçues », cette petite malignité :

« FELICITE .- Toujours parfaite. Votre bonne se nomme Félicité, alors elle est parfaite. »

Soleil vert dit: à

>Précoce, Janssen ! Le plagiat n’était pas en ce temps-là le sport le plus à la mode chez les étudiants. Aujourd’hui votre copie passerait au Compilatio et serait recalée.

Je proteste, j’ai aussi plagié un texte de Fredric Brown en seconde avec félicitations du prof et yeux aux ciel du seul autre lecteur de SF de la classe.

C.P. dit: à

« Est-il bien ? »

Claudio Bahia dit: à

On nomme des secrétaires d’Etat aux Choux farcis. (Alexandre Sanguinetti, 1969)

50 ans plus tard, on retrouve les mêmes ici au Brésil

Claudio Bahia dit: à

Aimer, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. (Jacques Lacan)

Galilée, pour expliciter son idée que le mouvement d’un objet ne peut être défini de manière absolue, mais seulement par rapport au mouvement d’un autre objet, avait ajouté cette phrase que l’histoire a retenu : « le mouvement est comme rien ».

Lacan, c’est idem, c’est comme rien

Claudio Bahia dit: à

Au Danemark, les ministres vont au conseil des ministres en autobus. (Hervé Gattegno, 2010)

en Suisse ils vont en tram, (me dit mon épouse)

Janssen J-J dit: à

c que ça met longtemps à traverser les océans et à reprendre racine, les choux farcis !… !
En avait qq chose l’Alexandre qu’avait les oreilles en feuilles idoines !… – Bàv, CB !

Janssen J-J dit: à

ah ! quelqu’un a enfin reconnu chez Gustave de la malice, et beaucoup plus qu’on l’aura jamais pensé !… Bien viewed, C.P.!… Etait pas si tourmenté… Rigolait en lui-même d’abuser les ballots…, de s’en faire détester.

et alii dit: à

comme j’essayais -enfin!-de cerner cette fonction de « gouvernante », je vois qu’on parle de gouvernante en EPHAD, ce qui correspond à « responsable d’hébergement » ; autrement dit l’aspect hôtelier du métier pour lequel il y a des formations stricto sensu ;
il est clair que les messieurs qui m’ont dit vivre avec « leur gouvernante » faisaient fusionner les acceptions :familiale et éducative compagnie comprise, et hôtelière avec la domesticité;

Janssen J-J dit: à

@ renato, un 3e nouveau ex post sur woolf chez PE, et 1 nouveau chez S.V. sur h. james

et alii dit: à

GOUVERNANTE D ‘EPHAD, c’est pour rose

Janssen J-J dit: à

ma grand mère avait à sa disposition une vieille « Félicité », domestique attachée à sa maison qui était devenue autoritaire à son 4e âge, à près de 50 ans de service (Rachel)… Elle l’appelait par dérision : « mon gouvernement » (m’a dit de… !=

C.P. dit: à

C’est-à-dire que je ne le crois pas si « humain. » Il s’est tellement défendu de sa froideur dans sa Correspondance avec George Sand !
Mettons qu’il ne soit pas dépourvu de pitié : je pense aussi, dans « L’Education sentimentale », aux prisonniers dans le caveau des Tuileries.
Mais sa pitié (littéraire ?) est en un sens « affreuse », si je me fais bien comprendre.

et alii dit: à

C.P. JE ME DEMANDE SI « humain » n’est pas un de ces mots qui « veulent dire » tout et son contraire comme « intéressant » ou « naturel »

C.P. dit: à

Oui, et alii. Mais je rejoins tard une discussion qui partait de l’intention de Flaubert de se montrer cette fois « humain », et que Dexter considérait comme un trucage.
Mes remarques n’ôtent d’ailleurs rien à mon goût pour Flaubert et l’énorme effort littéraire que représentent ses romans et dont témoignent aussi ses « Carnets de travail ».

puck dit: à

C.P. : quand on emploie l’expression « se montrer » c’est forcément un trucage.

dire « j’entends vous prouver que je suis humain » ou « j’entends vous prouver que je peux me montrer humain » c’est pas tout à fait la même chose, ou alors il faut me l’expliquer.

et puis un bonhomme qui construit tout son système sur un précepte du genre : « j’appelle bourgeois quiconque pense bassement » forcément, ensuite, faut pas s’attendre à des miracles d’intelligence.

ou alors là encore faut me l’expliquer.

je veux bien que, comme le dit Jazzi, la forme l’emporte toujours sur le fond, mais y’a des limites et faudrait tout de même pas pousser mémère dans les orties.

ou alors il faut me le réexpliquer autrement.

C.P. dit: à

Mais, cher Dexter, je vous ai partiellement rejoint. Lisez tout !

Simplement, je me méfie de votre tendance à faire le même coup pour Flaubert que pour Philip Roth : des tâcherons, des pue-la-sueur…
Et à opposer à Flaubert des Russes à l’écriture selon vous brute de décoffrage.

Jazzi dit: à

« GOUVERNANTE D ‘EPHAD, c’est pour rose »

On a dit d’ehpad pas de bordel, et alii !

rose dit: à

Jazzi

Cela vous prend souvent ?

rose dit: à

« stricto sensu ;
il est clair que les messieurs qui m’ont dit vivre avec « leur gouvernante » faisaient fusionner les acceptions :familiale et éducative compagnie comprise, et hôtelière avec la domesticité ».
Quid du droit de cuissage ?

Jazzi dit: à

« Cela vous prend souvent ? »

Oui, je suis moqueur de nature, rose !

Jean Langoncet dit: à

@pardon

lmd, no worries.

rose dit: à

Ah.
Moi aussi.
Parfois, lorsque cela m’arrive publiquement, je n’en suis pas fière : au meeting politique où Jack Lang ed
st arrivé tout sourire, lorsque j’ai dit à voix bien haute « on ne peut pas être et avoir été », je l’ai regretté.

Et patronne de bordel, je l’ai testé 2h30 de trajet en voiture de Forcalquier à Luz la Croix haute : fantasme.
ce jour lointain daily-cieux. Merci anne sophie pic) (provoqué par un bloggeur malin qui m’avait questionné sur ma polyandrie et à qui j’avais répondu « un homme bien sûr ».

J’ai avancé depuis et pris de l’âge. Pas tout compris encore mais y a du mieux.
Me souviens d’un petit rouquin magnifique et que je goûtais tous les crus, qui étaient cuits.
Depuis, mes érotiques sont partis ds une bibliothèque de rue, du grand jardin d’un joli couvent. Eh oui.

Jazzi, vous exagérez.

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