de Pierre Assouline

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La République des livres
De quelques romans de la rentrée  (3)

De quelques romans de la rentrée (3)

Il y a deux ans, son Murnau des ténèbres avait été remarqué. Nicolas Chemla y révélait déjà un certain attrait pour les messes noires et compagnie. Avec L’Abîme (304 pages, 21 euros, Le Cherche-midi), titre qui doit peut-être à un fameux aphorisme nietzschéen (« Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi », traduction de Cornelius Heim), il va plus loin et s’enfonce dans un univers de mysticisme et d’ésotérisme. On y suit la descente aux enfers d’un Américain plongeant irrésistiblement dans des abîmes sexuels made in backrooms, envoûté par la contemplation de la Melencolia de Dürer et l’écoute des Leçons de ténèbres de Couperin, hypnotisé par la promesse d’extases au long de pratiques de plus en plus extrêmes, hanté par les corps et les hommes d’un soir. Tout en se gardant bien de verser dans le roman cultivé, le narrateur a beaucoup lu et nombre de pages se déploient à l’ombre du Huysmans de Là-bas. Il est de pires inspirations, d’autant que Chemla se garde bien de tout « à la manière de » qui eut été du pire effet bien que son narrateur soit possédé par un Horla. Sans être mâtinée de décadentisme dix-neuvièmiste, l’écriture en est séduisante ce qui est une prouesse dans une enquête policière sur une mort suspecte dans un milieu assez glauque, par delà le bien et le mal. L’incipit est déjà un éloge de l’art du roman : « Il faut s’imaginer… ». A une époque où les frontières s’estompent durablement entre la prose d’imagination, le témoignage et l’essai, ce n’est pas superflu.

En cette rentrée, les souvenirs d’enfance remontent comme jamais. Ils sont partout sans même prendre la peine de se masquer de fiction. Dans Le plus court chemin (256 pages, 19,50 euros, Verdier) d’Antoine Wauters, qui fut, lui, non seulement remarqué mais loué pour son magnifique Mahmoud ou la montée des eaux, révélation confirmée peu après par la qualité de ses nouvelles réunies dans Le Musée des contradictions, ce sont cette fois des éclats de réminiscences traversés de fulgurances : « L’idée folle de tout type qui écrit ? Etre heureux sans le secours des mots ». Un puzzle. « Papa… maman… ». Je l’avoue, j’ai du mal avec ces adultes qui parlent ainsi. Je pensais que c’était une affectation typiquement aristos&grands bourgeois, mais je m’aperçois que même chez les paysans… Tout aussi exaspérant. Et ici en prime : « pépé, mémé… » et même « papou… » ! Ses parents lui disaient toujours « Suis ta pente… » sans aller jusqu’à y adjoindre le complément de Gide : « … pourvu que ce soit en montant ». Et pourtant, ce récit gouverné par un complexe de campagnard, m’a beaucoup touché.

« L’écriture vient toujours après. Après la fracture. Après la faille. Quand vient le manque »

L’enfance, tout ce qu’il écrit vient de là, quitte à courir le risque d’être taxé de naïveté à la façon d’un Douanier Rousseau. « Aussi loin que je m’en souvienne… » : l’expression revient plusieurs fois dans le recueil et elle aurait pu l’intituler. L’auteur touche par son refus obstiné et pathétique, de livre en livre, de ne pas trahir l’enfant qu’il a été. Il restera à jamais le petit-fils de ses grands-parents. C’est tout le sens de cette plongée dans un village wallon dans les années 80. Inventer, créer, imaginer, bref faire œuvre de fiction l’intéresse désormais beaucoup moins que documenter les traces de son enfance dans les Ardennes belges sur le plancher des vaches en quête du jour où tout a bifurqué. Le moyen le plus sûr d’accéder à l’universel. Il oscille en permanence entre la peine et la joie, son moyen d’échapper à la nostalgie et partant à la mélancolie. Certaines pages, constituées parfois d’une poignée de lignes ou d’un seul paragraphe, sont guettées par la grâce. Là où d’autres s’émerveillent, lui préfère s’étonner. Il dit écrire pour rester nombreux. Son texte se lit au fond comme une méditation, heureusement peu bavarde, sur le silence. Humble et profond sans jamais cesser de parler de soi. Voilà un écrivain qui impressionne par sa sensibilité et la coulée de prose poétique qu’elle suscite. Elle dégage une vibration commune à nulle autre.

Ecume (416 pages, 21,90 euros, Equateurs) de Véronique Bergen est à mes yeux le roman le plus gonflé de la rentrée. Car il y a un vrai pari narratif, une vraie prise de risque. L’auteure, poète, essayiste, philosophe belge, écrit comme un moteur à explosions- ce que le titre ne rend pas tant il est apaisé, trop pour un livre aussi somptueusement sauvage. Des chapitres de deux ou trois pages chacun, charnels, sexués, radicaux, parfois violents pour établir trois récits de vies parallèles qui finissent par s’entrecroiser sur des lignes marines puisque la mer est leur oxygène : celui d’Ismaël à travers les océans à bord de « La Mirabelle », celui de l’escort-girl Anaïs de port en port non sans rappeler celle du Genet de Querelle de Brest, celui des cétacés. Avec en toile de fond le fol acharnement des hommes à détruire les mers, ce bien commun, et Moby Dick en fil rouge dans un roman chahuté comme un océan en colère.

(« Oeuvre de Mark Rothko », exposition à partir du 18 octobre à la Fondation Louis Vuitton ; détail de « Melencolia I », burin sur cuivre » d’Albrecht Dürer, 1514, Metropolitan museum fo Art) 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

723 Réponses pour De quelques romans de la rentrée (3)

et alii dit: à

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rose dit: à

(confondre dieu avec une machine, ne pas perdre son temps à faire des commentaires).

rose dit: à

Le drame/la honte chez les punaises de lit est qu’elles ont le goût du dé-li-ci-eux.

rose dit: à

Ni l’avatar ni VVG quoique ce dernier soit bien proche des étoiles 🌟🌟🌟

rose dit: à

Marthe Bonnard aussi a vécu dans le mensonge et l’usurpation d’identité.
Pierre l’a finalement épousée, a découvert le pot aux roses, lorsqu’elle est morte avant lui, il a eu du jardin chagrin.
Toutefois, il avait beaucoup de copains qui comme lui tàtaient du pinceau et auprès de qui il alla se consoler.
Qu’attendre d’une femme qui ment ?

rose dit: à

Matisse, Monet, Vuillard.
Etc.

renato dit: à

Et vlan ! un jugement au couteau. Personne ne sait pourquoi Marthe Bonnard s’est inventée une identité, ni quel secret cachait ce nom d’invention — s’il y en avait un —. Donc, les gens spéculent en tricotant. Mais pourquoi s’étonner, puisque nous en sommes désormais à commettre un film avec comme sujet une personne vivante ?

rose dit: à

Bah.
Du moment qu’elle posait nue dans l’atelier !

rose dit: à

Bonnard c’est son nom d’épouse.
Marie Hélène Lafon spécule en tricotant sur Paul Cézanne, et c’est jubilatoire.

rose dit: à

L’indolente

rose dit: à

Marthe de Méligny, orpheline noble désargentée de 16 ans.

rose dit: à

puisque nous en sommes désormais à commettre un film avec comme sujet une personne vivante ?

Elle devrait avoir à donner son accord.

Mais les films sur les trépassés sont apparemment aussi truffés d’erreurs.

rose dit: à

D

Ai lu la phrase écrite par vous hier.

renato dit: à

À propos de Cézanne, entendu assez de bêtises relativement à L’Amour en plâtre, par exemple. Enfin, jouissez braves gens, jouissez, quelque chose restera !

renato dit: à

Rose a découvert l’existence de Maria Boursin et n’en peut plus.

rose dit: à

Renato

Retournez vous coucher, cela fait des années que je connais cette histoire et c’est Janssen J-J qui me la remet en mémoire avec son pseudo.

J’en peux encore ne vous déplaise. Décrochez de vos jugements de valeur.

renato dit: à

Je sais bien, rose, que les seuls jugements de valeur valables et doués de sens sont les vôtres.

rose dit: à

Marie Hortense Fiquet, c’est pareil.
Du moment qu’elle pose nue dans l’atelier de Paul.
Et puis, son patronyme est celui de sa naissance.

rose dit: à

Renato Maestri,

Tant que je vais avoir à m’exclamer, et cela durerait-il encore trente ans, sur cette entourloupe de Marthe Bonnard, je le ferai.

Et apparemment, je ne suis pas la seule à me questionner.
Enfin, cette fois-ci ai appris qu’elle était une berrichonne montée à Paris, et la dernière fois, avais appris que les complications autour de l’héritage des oeuvres de son mari avaient fait jurisprudence sur « le droit moral » du peintre.

JC..... dit: à

VATICAN

Le gérant du lieu, un certain Père François, a été interpellé par des honnêtes gens européens exigeant de lui l’aménagement de la Sixtine en dortoir mixte pour migrants.

Sa réponse en a choqué plus d’un :
« Euh…non ! Rien ! »

Quel salaud, le François !

renato dit: à

Etant donné la quantité de commères (mâles et femelles) qui squattent le monde, les questionnement en l’air ne m’étonnent point. Enfin, toutes et tous biberonnés au roman-photo.

renato dit: à

questionnementS

MC dit: à

Je crois avec votre auteur Rose,que Marthe de Meligny est plus désirable que Maria Boursin. Et Bonnard parait d’être doute de quelque chose…. De quoi? C’est un autre problème. Notez que paraît , au moment de la succession , dans un rôle assez piètre selon Maître Maurice Garçon, le jeune Aimé Maeght. Bien à vous. MC

Jazzi dit: à

Le léZard a beaucoup rit à l’évocation des tribulations et déboires de Lady Bernadette !

rose dit: à

Marc Court,

Je ne savais pas que Aimé Maeght était apparu dans un piètre rôle au moment de la succession de Bonnard.

Je ne sais pas vraiment ce qui me fait m’exclamer dans cette histoire, ou serait-ce parce que Pierre s’en fout royalement ?

La trame est la même dans Un dernier tango à Paris, et l’on a vu comment cela se termine.
Dans La piel que habito de Almodovar, on revisite le sujet du double.

renato dit: à

Comme a dit Joyce :  » Une bobine de potins pour chaque soirée « .

Bloom dit: à

Rip Robert Misrahi, francais d’origine juive turque, profondément endeuillé par la destruction des juifs d’Europe, il devient poseur de bombes pour le groupe Stern. Jeune homme impecunieux dont Sartre finança les études de philo, il travailler a ensuite comme assistant de Janke.
Esprit singulier, à mille milles des formatés du bulbe.
Michea assez détestable ce matin…moi néo rural profond vais vous dire qui sont les vrais Français. La chasse à la palombe est effectivement une religion landaise mais réduire la lecture d’ Orwell à la décence ordinaire / common decency du bon peuple est simplifier une œuvre complexe, un parcours cahoteux et des déclarations publiques parfois borderline racistes et antisemites .

Bloom dit: à

travaillera

racontpatavi dit: à

Le léZard a beaucoup rit à l’évocation des tribulations et déboires de Lady Bernadette !

Au fait, Jazzi, après la polémique de journaliste ( Apathie) à propos et en présence de la célèbre actrice qui joue le rôle de Bernadette, on se pose la question de savoir si vous avez connu le chauffeur de Chirac, J.C. Laumond muté au service Parcs et Jardins de la ville de Paris? 😉

Jazzi dit: à

Non, rcptv, mais le film ne le manque pas !

Bloom dit: à

La cheffe des députés constate que pour lors des 2 heures des questions au gouvernement la première heure fait salle comble alors que la seconde voit 50 pour cent des effectifs fondre. Solution possible: commencer par la deuxième heure.

Bloom dit: à

ReLa cheffe des députés constate que lors des 2 h des questions au gouvernement la première heure fait salle comble alors que la seconde voit 50 pour cent des effectifs fondre. Solution possible commencer par la deuxième heure

MC dit: à

Maeght en est à son tout début, Rose, et il faut faire la part de la vision de Maitre Garçon. Mais on a quand même l’impression qu’il a choisi le mauvais parti…
Bien à vous. MC

Jazzi dit: à

Reverra t-on un jour JJJ ?
Je le craignais mort mais il est seulement grillé !

lmd dit: à

Charoulet, vous êtes gonflé, je vous parle de crimes commis par l’Etat à la Réunion (jusqu’en 1984) et vous me répondez en faisant l’éloge de votre mariage avec une Réunionnaise !

Jazzi dit: à

Faudrait peut être dresser l’inventaire des commentateurs authentiques de la RDL ?
Pas grand monde, en fin de compte !

Damien dit: à

Le Nobel de littérature qui vient d’être décerné a mis en échec les pronostics. Thomas Pynchon ? Trop simple, trop évident. Trop américain. Il faut à l’académie des auteurs à la fois très peu connus et remarquables. Eh bien, c’est réussi, cette année, mieux encore peut-être que l’année dernière (à Marienbad !). Là, le choix des jurés confine à la perfection. C’est du grand art, comme rarement. Je ne l’avais jamais lu, celui-là. Il n’est pas trop tard pour m’y mettre ! Je n’ai que l’embarras du choix, roman, théâtre, surtout théâtre. Paul Edel, vous le connaissiez sûrement ? Il est édité chez POL, par exemple, du moins la prose. Donc, voilà mon commentaire. Bonne journée !

Paul Edel dit: à

Excellent choix pour le Nobel..John Fosse

Patrice Charoulet dit: à

REMPLACEZ LE « JDD » !

Rappel préalable : la rédaction du « JDD » avait fait 40 jours de grève pour refuser le nouveau rédacteur en chef qu’on souhaitait lui imposer. Il s’agissait de Geoffroy Lejeune, ancien rédacteur en chef de « Valeurs actuelles », hebdo zemmouro-lepéniste. La rédaction perdit et Geoffroy Lejeune dirigea un premier numéro.
Je l’ai acheté, puis j’ai vérifié la semaine d’après. Les choses sont claires : l’ancienne rédaction a disparu et on peut lire désormais une page de Charlotte d’Ornellas, extrémiste de « Valeurs actuelles » et de Cnews, une page Stainville (de VA et de Cnews),
une page de Pascal Praud (animateur vedette de CNews) et d’autres de même farine. Je n’achèterai plus cet hebdo bollorisé et clairement d’extrême droite.
Un nouvel hebdo est annoncé le 8 octobre prochain, « La Tribune Dimanche », qui promet. Il sera dirigé par Bruno Jeudy. On se souvient que cet excellent journaliste avait été écarté de «Match», après avoir manifesté son mécontentement d’une couverture de cet hebdo offerte au cardinal le plus ultra-conservateur qui soit , cher à Bolloré , catho tradi.
N’achetez plus le « JDD », essayez « La Tribune Dimanche ».

rose dit: à

Jazzi

Qu’a dit Claude ?

Bolibongo dit: à

Qu’a dit Claude ?

Clos Dadi,
Dadirin,
en vain,
A dit rin,Claude.

renato dit: à

Que 3J ait pris des vacances à Saint-Saphorin plutôt qu’à Bourg-Lastic sans computer n’est pas une possibilité prévue ?

D. dit: à

Mais enfin, Patrice Charoulet, l’expression démocratique implique une pluralité de la presse, pourvu que ses contenus s’inscrivent dans le cadre légal.
Ce n’est pas le cas du JDD ? En quoi ?

Jazzi dit: à

« Qu’a dit Claude ? »

Interprétée par Sara Giraudeau, elle n’a pas le beau rôle dans le film. Ayant pris sa place auprès de son président de père, elle a tout fait pour écarter sa « ringarde » de mère. Mais Bernadette ne va pas se laisser faire…

rose dit: à

Ou à Saint Symphorien ?
Si ce n’est à Saint Cirq Lapopie ?

rose dit: à

Jazzi

Ma question concernait dans la vraie vie, qu’a pensé la fille du film fait sur sa mère ?

D. dit: à

La présidente de l’assemblée nationale n’est (heureusement !) pas la cheffe des députés, comme l’écrit à tort Bloom.
Un député est son propre chef, sauf, cas le plus fréquent, lorsqu’il intègre un groupe, dans lequel le président de groupe est le chef. La présidente représente simplement l’institution de l’Assemblée auprès des tiers et est garante de l’application des lois et règlements qui en régissent le fonctionnement.
Ne confondons pas tout.

Jazzi dit: à

Pas du bien, forcément, de la part de Claude.
On ne connait pas l’opinion de Bernadette.
Mais ce film lui rend un vrai hommage et c’est un film fondamentalement féministe…

Jazzi dit: à

Et Catherine Deneuve est impériale !

et alii dit: à

« dans la vraie vie » on me présenta l’attachée de presse de la mère qui l’envoyait suivre un séminaire (au moins) de philo

D. dit: à

Le serment du Jeu de paume est l’engagement solennel d’union dans le but de mettre fin à l’Ancien Régime pris le 20 juin 1789 dans la salle du Jeu de paume, à Versailles, par 576 députés français qui prennent à cette occasion le nom d’Assemblée nationale. Ces députés, convoqués à Versailles dans le cadre des États généraux de 1789 sont en grande majorité des membres du tiers état, avec quelques représentants du clergé et de la noblesse.

Réunis dans la salle du Jeu de paume, située au no 1 de l’actuelle rue du Jeu de paume, au cœur du quartier Saint-Louis, à Versailles et autrefois dédiée au jeu de paume, ils firent le serment de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une constitution. Cet engagement, dénué d’existence juridique dans le cadre de l’Ancien Régime prévalant encore, a un fort impact symbolique et politique, qui en fait un moment décisif de la Révolution française. Il témoigne aussi d’un transfert de souveraineté et de sacralité, du roi à la nation.

Préfigurant la souveraineté nationale et la séparation des pouvoirs, il amènera la réunion des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) en une « Assemblée nationale constituante » (à partir du 9 juillet 1789), dont sera issue l’abolition des privilèges (le 4 août) et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (le 26 août) puis les grands principes de la Constitution (adoptée le 3 septembre 1791).

–> C’est Braun-Pivet, à l’origine de ça ?
Restons sérieux. Ne nous laissons jamais endormir. Jamais.

rose dit: à

Merci Jazzi de votre point de vue.

Jazzi dit: à

Dans le film, et je crois que c’est conforme avec la vérité historique, Bernadette fut la seule à déconseiller à son mari de dissoudre l’Assemblée nationale.
Elle fut aussi la première à l’avertir que le Jean-Marie Le Pen allait se retrouver au second tour des élections présidentielles.
Tout cela sous les ricanements méprisants de l’entourage du président, et tout spécialement de Dominique de Villepin.

rose dit: à

Mais que font les lobby industriels et commerciaux si ce n’est bananer les français, constamment ?

rose dit: à

Mais ce film, Jazzi, à vous lire, serait à redorer le blason quelque peu malmené d’une première dame bien digne.
Serait-elle en capacité de le visionner ?

Jazzi dit: à

« Serait-elle en capacité de le visionner ? »

Je ne crois pas, elle ne sort plus de chez elle et est en mauvaise santé.
Elle va bientôt rejoindre son grand couillon de mari adorée au cimetière du Montparnasse…

rose dit: à

Elle a perdu le ciboulot, je crois.

Jazzi dit: à

Elle veillait surtout sur son agenda et ses relations avec la presse.

D. dit: à

rose dit: à

D

Ai lu la phrase écrite par vous hier.

Euh, il me semble en à voir écrit beaucoup hier. Laquelle ?

Jazzi dit: à

« Euh, il me semble en à voir écrit beaucoup hier. Laquelle ? »

Et sous divers pseudos !

D. dit: à

Non Jazzi, un seul. Je le jure.

honneur de blog dit: à

L’ abbé Grégoire, s’il vous plait!

lmd dit: à

Y a pas de justice, on a parlé de la chapelle de Rothko, je ne sais pas pourquoi on a parlé aussi de la femme de Bonnard, mais on n’a guère parlé de la Melancolia I de Dürer ; pourtant il y a de quoi causer ; le polyèdre de Dürer dont l’épure en plan est un hexagone et deux triangles équilatéraux dont les sommets sont reliés entre eux.

honneur de blog dit: à

Non canonisé, il en reste pas moins prêtre ou abbé pour l’ éternité, madame!
Votre volonté inavouée d’ enfoncer le catholicisme dans la sécularité du mode n’est pas à votre avantage.

honneur de blog dit: à

du monde ne parle pas à votre avantage.

Bolibongo dit: à

la Melancolia I de Dürer ; pourtant il y a de quoi causer ;

Absolument!
Qu’en pensez-vous lmd?

closer dit: à

Monsieur Charoulet une fois de plus crache son fiel sur le nouveau JDD dont il n’a lu que les deux premiers numéros!

Qu’est-ce-qui vous permet d’agresser la charmante Charlotte d’Ornellas, journaliste courtoise, modérée, cultivée et qui n’invective personne? Son crime? Avoir écrit dans Valeurs Actuelles. Gardera-t-elle cette marque d’infamie toute sa vie? Faut-il la marquer au fer rouge comme la Milady des Trois Mousquetaires?
Le JDD de dimanche dernier comptait 48 pages…Une page signée Charlotte d’O, un peu plus d’une demi page signée Stainville, un billet d’humeur de Pascal Praud consacré à l’éloge de Catherine Deneuve. Restent environ 45 pages avec des signatures complètement inconnues de moi (sans doute pas mal de l’ancien JDD, il faut bien vivre), sauf celle d’Eric Naulleau, le fasciste bien connu, dans les pages littéraires…
Alors arrêter de parler sans savoir, Monsieur Charoulet. Vous ne faites que montrer votre sectarisme et votre fermeture d’esprit.

Il va de soi que j’achèterai La Tribune du Dimanche, car je suis curieux et j’ai l’esprit relativement ouvert, contrairement à vous.

lmd dit: à

Facile Bolobongo, s’il y a une Melancolia I, il doit y avoir quelque part bien planquée une Melancolia II ; en attendant, ce que j’aime bien c’est la jolie petite ville qu’on voit entre les barreaux de l’échelle ; et je m’interroge une petite carotte qui a l’air de tomber (on ne sait d’où,) dans le creuset ?

renato dit: à

Pour parler de Melencolia I (les vertus intellectuelles), il faudrait aussi parler du Chevalier, interprète des vertus morales, du Saint Jérôme et des vertus théologiques. Ce qui prendrait du temps, car il faudrait déjà passer outre les sources médiévales relatives à la représentation de la paresse et de l’avarice ainsi que certains éléments tirés de la tradition allégorique nordique inspirée par la représentation des arts libéraux (la géométrie). Et dépoussière la les indications contenues dans le De occulta philosophia de Cornelius Agrippa (selon lesquelles la fureur mélancolique stimule les trois plus hautes facultés humaines : l’esprit, la ratio et l’imaginatio), la connotation purement négative qui lui était autrefois attachée est ici pour la première fois répudiée : la femme ailée à la tête baissée, au regard perdu dans le vide se découpant sur son visage sombre (humour noir) n’incarne plus exclusivement le pire des tempéraments influencés par Saturne, mais plutôt le travail de la pensée créatrice, la somme de la vie de l’artiste avec toute l’agitation donnée par la conscience de la lutte perpétuelle entre la pensée et l’action. Cela justifie, selon Panofsky, la présence de nombreux objets placés à côté de la protagoniste comme des outils de travail de l’artiste. Le chien accroupi et la couronne sur sa tête deviennent les signes d’un esprit exalté ; le carré magique suspendu à l’arrière-plan est au contraire un attribut bienveillant de Jupiter et un antidote à la négativité ancienne.
Etc. Bref, Dürer ne se contente pas d’illustrer une notion par une image, mais élève l’image elle-même au rang de symbole. C’est-à-dire qu’il réécrit une histoire aux connotations sémantiques nouvelles, résultat de la fusion astucieuse de plusieurs doctrines qui feront des prosélytes dans l’histoire de l’art et de l’iconologie sans exclure l’univers de l’alchimie et de l’ésotérisme.

Bolibongo dit: à

Bref, lmd, on parle au maitre (ès art ) et aussitôt le chien aboie son wikipédia!
C’est d’un drôle, mais d’un drôle… 🙂
Bonne soirée.

renato dit: à

Pauvre Bolibongo, toujours rongé par la jalousie.

Bolibongo dit: à

Vous devriez garder votre condescendance pour vous, riche, car Rodomont 1er! 🙂
Mais qui donc peut vous jalouser ici?
Vous êtes expert en tout, cela se lit, cela se voit, tout le monde ici le sait.
Wikipédia, Amen.

Bolibongo dit: à

Rodomont, vous êtes un drôle et dangereux médecin pour les autres dans votre univers autocentré. Vous en rendez-vous compte? 🙂
Sur le cas de Dürer et de sa fameuse gravure, il suffit de suivre un cours d’ histoire de l’art ou d’ esthétique de premier année de licence.
Par curiosité, lire la fiche wikipédia est plus rapide pour tout un chacun. C’est là que vous devriez mettre le lien et non pas sur vos autocentrements référentiels bloguesques quasiment pathologiques et souvent décalés.
Sur ce bonsoir.

renato dit: à

Que voulez-vous, le jaloux maladif, ne vendant pas des cartes postales ou des souvenirs j’ai toujours eu du temps et l’art de le perdre.

renato dit: à

Première année de licence que vous n’avez apparemment pas fait, le jaloux maladif.

Bolibongo dit: à

Première année de licence

Dans la vie courante, je ne perdrais pas dix secondes à répondre à un super crétin de votre genre. Alors pourquoi poursuivre ici. 🙂

Jazzi dit: à

Remarquable, votre réponse précise sur La Mélancolie I de Durer, renato !

C’est de vous ?

renato dit: à

Ce sont des souvenirs des désormais lointains années d’études, Jazzi. J’aurais pu peaufiner, mais à quoi bon ?

Incidemment j’ai longtemps eu deux Mélancolies, une authentique et une fausse. Curieusement lorsque j’ai vendu la première l’acheteur a voulu la deuxième aussi.

FL dit: à

> Faut-il la marquer au fer rouge comme la Milady des Trois Mousquetaires?

Quelle bonne idée.

FL dit: à

Une fleur de lys sur l’épaule ça fait toujours chic.

et alii dit: à

honneur de blog, j’attire votre attention sur le fait que j’ai mis en video la biographe de l’homme « de fer,que j’ai lu cité par xavier francisque MICHEL
dans »Histoire des races maudites de la France et de l’Espagne, par Francisque Michel ».
Histoire des races maudites de la France et de l’Espagne, par Francisque Michel. [compte-rendu] [compte-rendu]livre qu’il a tiré d’un »discours qui n’était pas identifié ,et suivi expressémentlorsque je le reconnus en défait,avec une correction de l’abbé lui-même(j’ai la première confronté cette correction avec des écrits identifiés avec certitude dans une autre bibliothèque ; contrairement à la biographe,je n’ai pas remarqué qu’en 1989, l’abbé fût bien connu dans aucun milieu universitaire auquel j’en fis part,n’ayant alors ni le temps, ni le gout de me consacrer à grégoire, comme une biographe le doit, ni un « besoin de « m’exprimer »comme on dit
bonsoir

Claudio Bahia dit: à

@ Monsieur Charoulet une fois de plus crache son fiel …
Monsieur Charoulet, c’est une sorte d’Oblomov de la pensée, disons, un Oblomov à la mode de Germanie (je veux dire, le Presbytère, les jardins Schreiber, le calme et l’ordre…). Portanto, je le soupçonne de ne jamais succomber à la modestie, et se verrait bien considéré comme un nouveau Victor Cousin.
Bom, tout cela n’est pas grave, je m’excuse pour ce mot de mauvaise humeur, et comme chez vous la nuit est déjà venue, à tous une bonne nuit

FL dit: à

> Et dépoussière la les indications contenues dans le De occulta philosophia de Cornelius Agrippa (selon lesquelles la fureur mélancolique stimule les trois plus hautes facultés humaines : l’esprit, la ratio et l’imaginatio).

Il y a toute une discussion des représentations de la mélancolie dans l’édition des « Poèmes saturniens » de Martine Bercot au « Livre de poche ». Mais elle remonte plus loin que le Moyen Age. Elle fait dater ces représentations de l’Antiquité.

Jazzi dit: à

C’est comme au théâtre, ici !
Tandis que JJJ sort, entre comme par hasard Claudio Bahia : un clou chasse l’autre…

« j’ai longtemps eu deux Mélancolies, une authentique et une fausse. »

Vous pourriez nous en dire plus, renato ?

D. dit: à

Je donne raison à renato contre Bolibongo qui commence sérieusement à me courir sur le haricot.

renato dit: à

J’ai acheté le faux en croyant à une blague, Jazzi, car le faussaire avait copié la gravure et l’avait gravée sans tenir en compte la technique d’impression. Conséquence, l’image était renversée, et c’est dommage, car le faussaire était très habile dans la pratique du burin, donc le faux était de qualité. Lorsque je l’ai achetée, je me suis dit que c’était un choix. Puis lorsque je l’ai analysée, je me suis persuadé qu’il s’agissait d’une erreur stupide, et que probablement le faussaire et le graveur étaient deux « artistes » distinctes : un avait copié la gravure et l’autre l’avait gravé, et s’agissant d’une œuvre très connue, probablement lui aussi s’était persuadé qu’il s’agissait d’un choix.

FL dit: à

Et pourquoi l’acheteur a-t-il voulu acheter un faux ?

renato dit: à

Il s’agit d’un amateur de gravures très compètent, FL, et lorsqu’il a vu le faux est resté bouche bée, car erreur bien à part, la gravure est d’une grande qualité.

À propos de mélancolie voir, éventuellement, les Dialogues de Torquato Tasso.

Il est vrai que déjà dans l’antiquité la mélancolie avait sa place dans la formation de certaines identités.

FL dit: à

Leopardi également.

FL dit: à

Mais Verlaine était-il mélancolique ?

Son état psychique ne ressemble pas à celui du Tasse ni à celui de Leopardi.

renato dit: à

Leopardi aimait le Tasso, dans ses Petites œuvres morales on trouve Dialogue de Torquato Tasso et de son géni familial.

renato dit: à

géniE !

D. dit: à

Oui ? Je suis là ! Parle.

Phil dit: à

Melancholia, un bon film apocalyptique de L’art font rire, comme dirait jjj. Une fois digéré Charlotte Gainsbourg en sœurette de Kirsten Dunst, la fin du monde est acceptable.

renato dit: à

La Quercia del Tasso, presque un totem.
À Rome (au Janicule) on peut encore voir les vestiges du chêne sous lequel, selon la légende, Torquato Tasso, harcelé par une mauvaise santé, à l’âge de 51 ans, au cours du dernier mois de sa vie s’asseyait pour réfléchir, ou plutôt, comme il le disait, pour « commencer sa conversation au ciel ». À l’époque du Tasso, un blaireau (tasso) vivait parmi les racines du chêne.

Eliot pleura près du Leman, Leopardi près du chêne du Tasso.

rose dit: à

La mélancolie, la bile noire.

honneur de blog dit: à

« Personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité. »
Platon.

rose dit: à

À quoi bon ?
On ne le sait pas immédiatement, mais un jour cela saute aux yeux que cela valait bel et bien le coup d’expliquer.

honneur de blog dit: à

La vérité existe. On n’invente que le mensonge.
Georges Braque.

JC..... dit: à

Le Mensonge n’existe pas !
Il n’y a que des Vérités multiples…

La croyance en l’universalité est stupide, religieuse, pratique pour conduire le troupeau.

duralex said laisse dit: à

« Il n’y a que des Vérités multiples… »

Le relativisme est la maladie infantile de l’ omniscient…

JC..... dit: à

Bon Dieu !
Quand je vous parlais de la stupidité des apôtres de l’Universel !!!

et alii dit: à

Despoina était liée aux sources;
aux Sources? ET pourquoi pas aussi ,pou son nom indicible, inconnu, aux sources des infos?
C’est Despoina qui me l’a dit!c’est mieux qu’un mensonge,non?

rose dit: à

Ce qui est dit dans les rêves ou dans les songes, ce ne sont pas des mensonges, mais des messages ou des prémonitions.

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