Des poètes qui ont fait la guerre à la guerre
Etrangement, l’expression « poètes de guerre » a pu évoquer au cours de l’histoire des poètes, engagés dans des unités de combat ou non, dont l’œuvre a été en partie consacrée à la guerre à laquelle ils prirent part et ce depuis l’Antiquité jusqu’à la guerre américaine du Vietnam en passant par la guerre de Sécession (Walt Whitman), la guerre de Crimée (ah, la Charge de la brigade légère de Tennyson…), la guerre des Boers (Rudyard Kipling, Thomas Hardy, Swinburne) la guerre civile espagnole (Garcia Lorca, Antonio Machado) et d’autres encore en Perse, en Albanie, en Irlande, en Russie, en Grèce (qui ne se souvient des vers de Lord Byron héroïque parmi les révolutionnaires luttant pour leur indépendance (1821-1830) ?). Mais en France, malgré Apollinaire, Péguy, Cendrars, il n’y a guère de traces d’une fratrie de poètes sous les drapeaux qui ait durablement marqué les esprits ou même l’histoire littéraire en tant que groupe. Alors qu’en face en Angleterre, les War Poets qui se sont illustrés durant la première guerre mondiale, ont reçu de longue date et ès qualités leurs lettres de noblesse. Il existe même une « War Poets Association » qui organise régulièrement des manifestations, tient à jour un site et édite la War Poetry Review.
Les Carnets de Siefried (« Benediction » est le titre original), un film de Terence Davies sorti en France le 6 mars, leur rend hommage même s’il s’attache avant tout à la personnalité de Siegfried Sassoon (1886-1967) et à celle de son ami Wilfred Owen, se contentant d’évoquer au passage ou de citer Robert Graves (ses souvenirs publiés sous le titre Adieu à tout cela sont un livre exceptionnel sur la première guerre mondiale), Ivor Gurney, Rupert Brooke, Isaac Rosenberg, Richard Aldington notamment. Mais nul doute que dans la mémoire des Britanniques, ils soient tous collectivement identifiés comme des War Poets. Ou plus précisément, comme on peut le lire sur l’affiche du film : « combattant, pacifiste, poète », dans cet ordre.
Officier au sein des Royal Welsh Fusiliers, ébranlé par les horreurs qu’il avait vécues auprès de ses amis les plus proches « déchiquetés » lors de la bataille de la Somme (juillet 1916) et de la bataille d’Arras (avril 1917), objecteur de conscience ostracisé par sa hiérarchie militaire en raison de ses pamphlets pacifistes, Siegfried Sassoon fut reconnu pour son génie poétique grâce à cette soudaine notoriété politique. Aux antipodes d’un Kipling, son œuvre fit la guerre à la guerre. Descendant d’une illustre et richissime famille juive venue d’Irak, homosexuel affiché, il se laissa peu à peu happer par la spirale de la mondanité littéraire et artistique. Auréolé de son comportement héroïque au combat, ce qui lui avait valu la Military Cross, son défi publiquement lancé à l’autorité militaire qu’il accusait de prolonger la guerre délibérément provoqua un scandale amplifié par la presse et des débats au Parlement. Plutôt que de le traduire en cour martiale, l’Armée préféra finalement le faire interner à l’hôpital militaire de Craiglockhart, près d’Edimbourg, mettant sa colère sur le compte d’un stress post-traumatique. Cette vaine tentative de le réduire au silence ne fit que stimuler sa rébellion animée par une profonde quête de rédemption. Après quelques mois passés dans la Palestine du mandat britannique, le capitaine Sassoon fut blessé à la tête à Saint-Venant (Pas-de-Calais) à l’automne 1917.
Le film est mis en scène avec cette BBC’s touch qui est la marque de la qualité anglaise. Mais aussi brillants soient-ils, les dialogues souffrent de la comparaison avec ce que l’on entend en voix off tout au long du récit : des poèmes de Siegfried Sassoon. Des vers d’une beauté dont la puissance et la violence ne sont en rien datées. Leur résonance avec les guerres d’aujourd’hui est frappante, et pour cause. Puissent les poètes dissuader les hommes de céder à la séduction funeste de ce fléau.
(« Siegfried Sassoon et Wilfred Owen » photos D.R.)
1 258 Réponses pour Des poètes qui ont fait la guerre à la guerre
J’en suis sûr, mais quand et comment ?, ça, je ne le sais pas encore. Bàv,
Moi non plus. Pas grave.
Mon moteur a ronronné longtemps, longtemps, longtemps et vient de repartir. Alleluyah, amen !
Si c’est l’été, je vous ferais un taboulé libanais et des poivrons grillés et du caviar d’aubergines.
@ au point que l’on se sent un peu délicieusement transformé en voyeur.
Je viens de vous lire jzmn… et j’ai une grosse réserve sur votre attitude que je ne partage pas… Vous avez peut-être de la chance d’être à ce point distancié. Pour ma part, ce me fut impossible… J’eus des larmes au même moment que l’ex mari, au moment où ils se tendent la main…
N’ai pas réussi à rester de marbre, et pourtant, j’y étais bien décidé. Je ne sais pas trop pourquoi ne pas pouvoir mettre ce genre d’émotions sous mon tapis. Sans doute en raison de mon inaptitude à faire le « métier de critique de films ».
Bàv,
« Angot avait-elle eu recours à un psy ? »
Oui, très tôt.
Pour ceux qui ne l’ont jamais lue, commencer par celui-ci…
CHRISTINE ANGOT
Librairies Montpelliéraines
Née en 1959 à Châteauroux, Christine Angot poursuivit ses études à Reims, puis à Nice, avant de venir s’établir à Montpellier avec son mari Claude et sa petite fille Eléonore. Là, elle se séparera de son compagnon et vivra ensuite une expérience singulière : «J’ai été homosexuelle pendant trois mois. » Mais elle y écrira surtout L’Inceste et Quitter la ville, deux de ses premiers succès littéraires, qui la propulseront jusque sous les feux de la scène parisienne. C’est à Montpellier que Christine Angot a commencé à faire entendre sa petite musique personnelle. Dans l’extrait ci-dessous, elle se rend chez Sauramps, l’une des plus fameuses librairies de la ville, afin de convenir des prochaines dates de séances de lectures publiques de L’Inceste.
« Je suis cinquième sur la liste de L’Express, aujourd’hui malheureusement huitième, la semaine prochaine je le dirai quand on saura. j’appréhende la lecture chez Sauramps, la grande librairie de la ville. Moins chez Molière. C’est juste parce que je suis cinquième des ventes qu’on m’accueille chez Sauramps. Il y aura cent personnes, peut-être plus que je ne connaîtrai pas et qui vont m’agresser c’est sûr. Il faut que j’interdise qu’on m’adresse la parole en privé, après la lecture et la dispersion des gens, il faut absolument que j’empêche qu’on vienne me parler. C’est là, c’est à ce moment-là, désarmée, que je risque. Les gens venus voir le phénomène, comme ils disent dans Elle : la bête. Leur réflexion, leur lecture, leur avis, qu’ils le donnent en public c’est là que ça m’intéresse, devant tout le monde, sinon on sort des lois de la guerre. Ils entrent dans la guérilla quand ils viennent en privé, le terrorisme ceux qui viennent me parler. J’ai droit comme tout le monde à la protection des lois, j’écris devant tout le monde, qu’on me réponde devant tout le monde. Je ne peux rien dire quand il n’y a plus personne, c’est là toujours qu’ils nous chopent, quand on n’a plus de défense, quand le public est parti, quand les protecteurs boivent un verre au bar, c’est là qu’ils viennent ceux qui ont un point de vue. A me faire partager. Quand les autres ont décidé de laisser faire finalement ils se détendent. […]
Une femme entre, qui regarde les poches, lève la tête et dit : c’est pas le célèbre écrivain ? Elle montre Interview en Pocket, me demande mon préféré, par lequel commencer. Je lui suggère de choisir elle-même, puisqu’elle veut un Pocket Interview ou Sujet Angot. Un poche, me dit-elle, parce qu’il y a tellement d’écrivains dont on nous dit que c’est bien, les critiques sont fantastiques et j’arrive péniblement à la fin, je préfère prendre un poche et puis après je verrai. Mais vous, lequel vous préférez Interview ou Sujet Angot, elle prend les deux et me demande une dédicace puisque je suis là, elle ne s’y attendait pas, ce sera sa première, ça mettra en rage son collègue. Je le fais. Elle enchaîne pendant que je dédicace sur ses déceptions constantes, ses recherches constantes d’auteurs, de livres qui soient bons, ses inévitables déceptions, alors elle préfère acheter des poches, et après elle voit. […]
Je m’apprêtais à partir. Je dis à Fanette : je reviens demain pour les dates. Une femme à la caisse s’adresse à moi et me dit : j’ai lu votre livre. C’est un livre qui m’a… j’ai été obligée de… enfin c’est un livre, qui l’a… J’ai été obligée de : mettre une distance par rapport au voyeurisme, comme ça se passe à Montpellier… Enfin, je veux dire, j’ai été obligée de faire un travail. De distance. Par rapport au voyeurisme. Cette femme me traite devant tout le monde d’exhibitionniste, heureusement elle a pu faire un travail par rapport au voyeurisme. Je suis déjà sur mon vélo et je m’apprête à partir, mais je vais pleurer. Alors je fais demi-tour, je reviens et je me colle dans le petit renfoncement à côté de la caisse, derrière Fanette, j’attends que la femme soit partie, et j’explose, je pleure. Je dis que je ne supporte pas. Fanette me dit, si tu veux la lecture on ne la fait pas. Elle semble s’inquiéter : Comment faire ? Je comprends. Je comprends, moi-même ce qu’elle a dit ça m’agresse, alors toi je comprends. Comme disait Hélène c’est un vrai sujet romanesque. Et puis je suis partie, finalement, en riant, j’avais trouvé de quoi rire, une anecdote, celle de la veille sur Judith ou une autre, en tout cas bref je suis partie en riant. »
(« Quitter la ville », Editions Stock, 2000)
rose dit: à
Très belle analyse du roman de Christine Angot, par Sasseur. Lien ci dessus d’un billet ancien.
« Et où elle a d’ailleurs fini par se faire laminer, chez Ruquier »
Cette scène scandaleuse est montrée dans le film : ai constaté les animateurs de ce talk-show tellement imbéciles ; cela ne s’est pas amélioré depuis.
merci par avance, r^z…, et j’en accepte volontiers l’augure. Il parait qu’au Liban, on met fin à la guerre civile en se réconciliant tous devant un bon taboulé. Je ne rivaliserai pas, ma mère ne m’en ayant jamais donné à mangiare, j’espère pouvoir néanmoins entrer dans votre cercle culinaire, d’autant que j’adore tous les taboulés de la terre. Bàv,
Est-ce que R. Casement a fait partie des signataires de cette déclaration d’Indépendance ?
—
Claudio Bahia, Sir Roger Casement n’était pas signataire de la Proclamation et n’a pas participé au soulèvement de Pâques 1916 : il s’est fait arrêter avant, dans l’enceinte du Fort McKenna, sur la côte du Co. Kerry, où un sous-marin allemand l’avait amené.
Ancien diplomate originaire du Nord de l’Irlande & champion des causes humanitaires, comme vous le faites remarquer (dénonciation des abus de la colonisation au Congo belge, dans le Putamayo au Pérou…) Il était devenu un nationaliste convaincu. Membre des Irish Volunteers (organisation cadre du nationalisme militant), il était conscient que le projet de soulèvement ne pouvait pas réussir avec le peu de soutien militaire que lui prodiguait l’Allemagne. Ayant vainement essayé de former une Brigade irlandaise avec les prisonniers croupissant dans les camps allemands, il s’attela à la mission de dissuader le noyau dur des rebelles de se lancer dans l’aventure, ce qu’empêcha son arrestation qui se déroula dans des conditions rocambolesques.
Transféré à Londres, il fut accusé de haute trahison (Paul Morand assista au procès pour le compte de l’ambassade de France). La diffusion des « Carnets noirs » par le gouvernement britannique, censés prouver son homosexualité, affaiblit sa défense aux yeux d’une opinion publique irlandaise pudibonde. Il fut pendu à la prison de Pentonville en août 1916 et ses restes ne furent ramenés en Irlande qu’en 1965.
Mario Vargas Llosa lui a consacré un roman (pas un de ses meilleurs, hélas), Le Rêve du Celte, qui a le mérite de le tirer de l’oubli. La contribution des protestants irlandais (Casement se convertit au catholicisme avant son exécution) au mouvement nationaliste est trop peu mise en avant. C’est Bulmer Hobson, homme du Nord, fondateur de la Protestant Nationalist Society en 1903, qui gagna Casement à la cause nationaliste. Imperméable à la mystique du sacrifice régénérateur par le sang (célébrée par Patrick Pearse), il savait lui aussi que l’insurrection prévue en 1916 n’était pas viable en l’état des forces en présence. Celui que les autorités britanniques considéraient alors comme « l’homme le plus dangereux d’Irlande » fut arrêté par l’IRB (ancêtre de l’IRA) quelque jours avant le début de l’insurrection et retenu prisonnier pendant la durée des combats…
Je tire quelque fierté à avoir enseigné dans le lycée où il avait fait ses études, Friends’ School, Lisburn, Co. Antrim, établissement remarquable tenu par les quakers (The Society of Friends).
Bien à vous
Donc… hommage à Marie Sassoeur, rôz que je n’avais pas lue en son temps. Et pour cause, elle est devenue tellement dissuasive…
D’où sa possible agressivité d’aujourd’hui…
Mais, ce matin, parle-t-on de la même chose ? Et pourquoi toujours insulter le vieux keuf, vu qu’on ne le suit pas ?
Brefl, il y a là comme qui dirait un « un-pansé ». Un lézard, un loup, un nid de poule, un clou rouillé, un je ne sais quoi ou un presque rien…
Il préfère nettement le taboulé à toussa, s/ la tabula rasa… Hein ?
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Marie Sasseur dit: à
Un roman. Il en faut chercher l’indication, minuscule, en couverture, et ne pas l’oublier.
Le sujet est connu, un inceste, devenu le sujet, LE sujet d’Angot, son sujet, travaillé comme le ferait un thésard. Sur la durée, et en profondeur.
Cette œuvre littéraire, d’une trentaine d’années déjà, ne vient percuter l’actualité à scandale, que pour mieux faire ressortir l’énergie qu’il a fallu à l’auteur, pour faire taire tous ceux qui se sont employés à la museler, qu’ils soient éditeurs, ou journalistes.
Si Angot a salué Le Clézio pour son petit geste, mais grandes conséquences, elle a surtout adressé un salut particulier à quelques éditeurs, et sans le nommer mais tout le désigne, à JM Laclavetine, entre autres. (moi je rajoute : salut Amette !). Un salut donc à ceux qui ont censuré un mot. Un mot qui était en passe de devenir un comportement revendiqué par une intelligentsia médiatique, ce qui a donné plus de force et de violence à qui ne pouvait le formuler, ce mot : inceste. Avec un effet collatéral, qui est très prisé, mais où tout le monde n’y retrouve pas forcément son compte, une mystification littéraire : parler d’une chose pour en dire une autre.
On peut encore lire « vacuité » sous la plume de Passou, à propos d’un roman de 2002, qui reste pourtant de première importance pour comprendre le combat d’Angot , écrivain, sur leur terrain : les médias. Et où elle a d’ailleurs fini par se faire laminer, chez Ruquier.
Est-il utile d’avoir lu « l’inceste », « une semaine de vacances », « un amour impossible », pour pouvoir se dire, comme Passou, « en terrain connu » ?
Peut-être pas ; encore que ce roman donne à certains personnages une autre dimension qu’ils n’avaient dans : « un amour impossible », un autre éclairage sur des personnages- proches et familiaux- et change l’idée que j’en avais gardé ; ainsi celui de Marc qui de libérateur/révélateur, -il va débriefer Rachel, la mère-, ne sort pas du tout grandi de son acte héroïque, et à l’inverse, le grand-père maternel, se révèle plus souvent là qu’un disparu sans laisser d’adresse . Liberté de l’écrivain, et du roman.
Ceux qui ont déjà lu Angot y reconnaitront des allusions franches à d’autres romans antérieurs.
« tu me tues, tu me fais du bien »
En appeler à Duras pour restituer ce que j’ai pris de la lecture de ce roman de C. Angot, « Le voyage dans l’Est », en terre inconnue.
Le scénario : une jeune fille, arrivée à l’âge de 13 ans fait la connaissance de son père biologique, qui n’était jusque-là qu’une vielle photo, sans réellement d’importance pour elle. Rencontre rendue nécessaire, et à l’initiative de sa mère, pour une reconnaissance d’un enfant naturel.
C’est d’ailleurs amusant de lire en début de livre, que la mère de C. Angot était venue retrouver le père de sa fille à Strasbourg pour trois raisons. Et n’en citer qu’une.
Le père, origine bourgeoisie parisienne, bien installé professionnellement, devenu père de famille, marié, deux enfants, à la quarantaine bien portée. Travaille pour l’administration européenne comme traducteur, cultivé, polyglotte.
Première rencontre, comme les suivantes, des rendez-vous clandestins, chaque ville de rencontre associée à une progression de l’asservissement sexuel, comme de la pénétration. Aucune ambiguïté, aucun malentendu : l’attente de la presque adolescente,- un père, un frère, une sœur-, s’est heurtée d’emblée, dès la première rencontre, à une exigence sexuelle de la part d’un prédateur.
Le déséquilibre et la peur. Ne pas pouvoir contrôler les réactions de son corps, soumis à des excitations sexuelles imposées, en avoir conscience, espérer que le père va répondre à l’attente de relations « normales » et redouter les pulsions sexuelles que l’homme non seulement ne domine pas, mais qui constituent la condition préalable à la rencontre suivante.
L’arrêt du cercle vicieux par l’intervention d’un tiers.
16 ans, la fin des illusions, non sur les motivations du père biologique,-l’interdit transgressé a tout de suite été parfaitement compris par l’homme et la fille-, mais celles d’avoir un père.
La fin des illusions mais le début d’une histoire familiale et collective. Car tout le monde a su. Proches de la narratrice : mère, amis, amants, mari, frère et sœur et leur mère allemande.
Dix années plus tard, traversées d’épisodes de mal-être, la jeune fille est devenue une femme de 26 ans lorsqu’elle retrouve un homme en milieu de cinquantaine, qu’elle ne sait plus comment appeler.
Dans ce qui parait être la continuation d’un coït interrompu, seule base d’une relation qui aura été exclusivement sexuelle, les rapports de force s’inversent au point de rendre le prédateur assez pitoyable, et finalement abandonné, et la narratrice n’y arrivera d’ailleurs pas toute seule.
La prouesse de ce roman tient là. Dans ces quelques pages d’un journal, et les souvenirs qu’il n’évoque plus précisément de ces retrouvailles. Pas fiable pour dire ce qui s’est réellement passé lors de ces quelques rencontres, peut-être trois en deux ans, au point de faire appel à une mémoire vive.
Ce que retient la mémoire est un aspect du roman qui m’a passionnée. Et s’il y a une injonction de l’auteur, elle est clairement exprimée, mettre à contribution les lecteurs, pour reconstruire ce parcours dont elle s’est évertuée à brouiller les pistes.
Alors, y-a-t-il véritablement injonction de l’auteur à lire ce roman comme une histoire d’amour, ou y voir un père amoureux de sa fille ?
Non, en aucun cas.
Vouloir l’imposer comme grille de lecture serait finalement céder à un relativisme permissif, au nom de la littérature. Un contresens effrayant.
L’actuel ministre, Garde des Sceaux, qui en d’autre fonction a pu adopter une défense caractérisant un « inceste consenti », a fait machine arrière au nom de la société, pourquoi ne pas faire un pas en avant Passou ? Et dire clairement que Pierre Angot était un salaud ?
PS. Qu’est-il devenu ?
P. ANGOT est décédé à l’âge de 70 ans en 1999 quelques semaines après la parution du roman de C. Angot « l’inceste ». Il souffrait d’Alzheimer.
Tout s’est bien passé.
En français, il existe aussi un livre de François Reynaert, dont le titre (« Roger, héros, traître et sodomite ») est trop racoleur à mon goût – Roger, trop familier, mélange des perspectives (héros pour qui? traitre pour qui? sodomite…pfft…).
Lui préférer le livre sérieux de BL Reid, The Lives of Roger Casement (Yale UP) ou le Vargas Llosa, malgré ses défauts.
Le Goncourt s’est loupé en n’attribuant pas son prix à Christine Angot pour « Un amour impossible » (2015).
Depuis, le prix Médicis a réparé l’erreur.
J’ai souvent dit ici tout le bien que je pensais de cette auteure et nous en avons mainte fois parlé avec C.P., qui était un amateur de ses lectures : Angot comme Flaubert, lit à voix haute ses textes, avant et après publication.
Question de musicalité…
oui mais moij, jzman, je découvre son monde romanesque et privé, qui ne m’avait jamais intéressé jusqu’à présent… Peu importe. Pourvu qu’on ne meure pas complètement idiot. Doit-on comprendre pour autant que pour le père violeur et ses partisans, tout cela n’avait jamais existé, puisqu’avant sa mort, il avait tout oublié ?…
On nous dit souvent qu’il faut imaginer heureux, les gens atteint.es de maladies neurodénégératives, parce qu’ils ne se souviennent plus de rien, du mal comme du bien qu’ils.elles ont causé aux autres.
Et j’en approuve parfois cette idée consolatrice… dans la mesure où je compare des souffrances : celle d’une victime vivante et lucide, à celle d’un vieux malade mnésique dont on ignore s’il a tout oublié ou tout retenu, (comme c’est le cas effrayant du héros de J. Brouwers).
Et ma question serait : rester dans l’indécision, est-ce participer à un déni salutaire au sujet de la souffrance vécue, face au spectacle de la décrépitude irrémédiable ?
Voilà où amène le sujet du vieux keuf… Et il ne demande à personne de lui solutionner ses propres états d’âme… « Mankrépuxa ! », comme elle lui disait, avant.
Bàv,
Lettre de Frida Kahlo à son amant, le photographe Nikolas Murray, 1938 :
« Tu n’as pas idée du genre de salauds que sont ces gens (André Breton et les surréalistes). Ils me donnent envie de vomir. Je ne peux plus supporter ces maudits «intellectuels» de mes deux. C’est vraiment au-dessus de mes forces. Je préférerais m’asseoir par terre pour vendre des tortillas au marché de Toluca plutôt que de devoir m’associer à ces putains d’«artistes» parisiens. Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des «cafés», parlent sans discontinuité de la «culture», de l’ «art», de la «révolution» et ainsi de suite, en se prenant pour les dieux du monde, en rêvant de choses plus absurdes les unes que les autres et en infectant l’atmosphère avec des théories et encore des théories qui ne deviennent jamais réalité.
Le lendemain matin, ils n’ont rien à manger à la maison vu que pas un seul d’entre eux ne travaille. Ils vivent comme des parasites, aux crochets d’un tas de vieilles peaux pleines aux as qui admirent le «génie» de ces «artistes». De la merde, rien que de la merde, voilà ce qu’ils sont. Je ne vous ai jamais vu, ni Diego ni toi, gaspiller votre temps en commérages idiots et en discussions «intellectuelles» ; voilà pourquoi vous êtes des hommes, des vrais, et pas des «artistes» à la noix. Bordel ! Ça valait le coup de venir, rien que pour voir pourquoi l’Europe est en train de pourrir sur pied et pourquoi ces gens — ces bons à rien sont la cause de tous les Hitler et les Mussolini. Je te parie que je vais haïr cet endroit et ses habitants pendant le restant de mes jours. Il y a quelque chose de tellement faux et irréel chez eux que ça me rend dingue.»
On meurt comme on a vécu : complètement idiot.
Mort de Maryse Condé.
Respect.
Le lendemain matin, ils n’ont rien à manger à la maison vu que pas un seul d’entre eux ne travaille.
C »est vrai que Frida Kahlo comme grosse travailleuse.
‘Ils vivent comme des parasites, aux crochets d’un tas de vieilles peaux pleines aux as qui admirent le «génie» de ces «artistes».’
Un peu comme Colette avec Missy.
Colette a su la remercier avec dignité et avec respect.
@ On meurt comme on a vécu : complètement idiot.
Ce qui se défend : la preuve !
« Mort de Maryse Condé. »
90 ans, publiée au Mercure de France.
« Une traversée de la mangrove » avec elle, un jour en Martinique… Elle était là, notre belle guadeloupéenne. Merci, jzmn pour cette mauvaise nouvelle, hélas. Je pense aussi à Firmine Richard, venue jouer par chez nous, il y a deux ans, un spectacle écrit par Maryse.
Célavi, hein… Un peu triste, comme toujours chez celzéceux qui partent et très passent, qui nous touchèrent avec leurs livres et leur présence aux mondes.
Bàv,
C’est à Bloom, que reviennent les remerciements, JJJ.
Les larmes amères d’Isabelle et Antoine Gallimard
« Les Éditions Gallimard ont la très grande tristesse d’annoncer le décès du poète et éditeur Guy Goffette, le 28 mars 2024.
Né en 1947 à Jamoigne, en Lorraine belge, « dans un milieu où l’on devait se cacher pour lire », Guy Goffette a consacré sa vie au livre et à l’écriture, tout en développant son goût pour les voyages. Poète et auteur de prose, il fut également animateur de revues (Triangle, L’Apprentypographe), compositeur-imprimeur à son compte, enseignant, bibliothécaire, libraire, critique, lecteur et éditeur. Après avoir publié un Éloge pour une cuisine de province en 1988 remarqué par La NRF, il fit paraître La Vie promise chez Gallimard en 1991, qui fut suivi par d’autres recueils poétiques (jusqu’à Paris à ma porte l’an passé), ainsi que par des romans et récits littéraires sur Verlaine, Bonnard, Auden ou Claudel.
Comme auteur, mais aussi comme membre du comité de lecture des Editions Gallimard à partir de 2000, il fut, avec Jean Grosjean et Jacques Réda, l’un des grands animateurs de la vie poétique.
Son œuvre fut saluée par le Grand Prix de Poésie de l’Académie française en 2001 et le Prix Goncourt de la Poésie en 2010.
Attachée à porter un regard émerveillé sur le monde, sa poésie est empreinte d’un lyrisme sans emphase, toujours juste et sincère, laissant entendre des notes d’amertume, de nostalgie et d’humour. Elle est toujours un acte de conviction : « La poésie est une manière différente, plus riche, plus libre et plus intime est d’habiter la langue. Ne raisonnant pas, la poésie résonne. » »
Excusez moi de revenir, mais en y repensant, tant pis si je claque des bretelles mais je trouve que la formule » Israël a troqué son totem d’immunité contre un totem d’impunité » n’est pas si maladroite que ça. J’aurais aimé une discussion là dessus, mais sur la rdl, c’est comme, dans le temps, les empoignades à table à Beaubec : tout le monde défend tellement son bout de gras qu’il en résulte une splendide cacophonie. A mon sens, hein, à mon sens.
« Angot comme Flaubert lit ses textes à voix haute « . Sauf que là, c’est une Bovary qui se prend pour Flaubert…. MC
Le MaCaque, lui ne se prend pas pour une merde, c’est dire son aveuglement.
When he falls asleep
slowly stretches his front legs
he dreams of summer
dreams of an undamaged brick house
dreams of chickens
running around the yard
dreams of children
who treat him to meat pies
my helmet slips out of my hands
falls on the mud
the cat wakes up
squints his eyes
looks around carefully:
yes, they’re his people:
and falls asleep again.
M. Kryvstov
https://gdb.rferl.org/01000000-0a00-0242-f34f-08dc128008b5_w1224_r0_s_d3.jpg
Compte tenu que le spina bifida lui causait des douleurs insupportables, et de sa courte vie (47 ans), Frida Kahlo n’a pas travaillé à la légère : 147 tableaux dont 55 autoportraits (plus précisément des tableaux dont elle est le sujet).
à la légère ni peu
Et vous, rebato ?
La saison de l’endive a été plutôt mauvaise à Chaville. Trop d’eau noit l’endive.
oui pardon pour Bloom, je pense qu’il n’en prendra pas ombrage, jzmn. Bàv 2.
Au contraire. Bloom est très susceptible.
Je me refuse bien évidemment à parler en son nom.
Merci en tout cas Jazzi d’avoir rectifié. Cela montre que tu es capable de suivre.
Un de ses autoportraits
https://fr.most-famous-paintings.com/MostFamousPaintings.nsf/A?Open&A=8CEFHR
Surtout l’honnêteté intellectuelle de Jazzi.
Parce que JJJ est autoritaire, dans son genre. Il fait des gros commentaires qui poussent un peu dans tous les sens, genre je vais tout maîtriser partout. Mais vous voyez, il n’est pas à l’abri d’une erreur.
Du coup les gens rient sous cape.
Oui je dois reconnaître que Jazzo est très honnête, bien qu’il ait des obsessions. Mais ça n’empêche pas.
Rose a vraiment un don pour les liens merdiques qui marchent pas. C’est terrible. Elle saute dessus à pieds joints. Rhaaahh.
Je l’ai trouvé belle votre formule, Clopine,
la formule « Israël a troqué son totem d’immunité contre un totem d’impunité »
« n’est pas si maladroite que ça » : litote.
« : tout le monde défend tellement son bout de gras qu’il en résulte une splendide cacophonie ».
D’accord aussi là-dessus. Avec parfois, des conversations suivies qui émergent du brouhaha.
Le peu de commentateurs qui restent, que je qualifierai de groupuscule, montre néanmoins que ce blog va inexorablement vers sa fin.
El là D. ?
https://www.museumshopdenhaag.com/fr/puzzle-frida-kahlo.html
Groupuscule, corpuscule. Je ne sais pas trop. Mais ça se termine en uscule, en tout cas.
ça se termine en uscule,
—
Yes, minuscule.
Non ça suffit, Rose. Je ne m’intéresse aucunement à cette artiste. Elle me fait peur à tout point de vue. Et pourtant je n’ai jamais peur.
Casa Azul à Coyoacan, Mexico, Mexique.
https://www.puraventura.fr/highlights/casa-azul
Sa maison familiale, devenue son musée en 1958
https://www.museofridakahlo.org.mx/
@ Bloom
Merci pour ces très intéressantes informations sur Sir Roger Casement.
J’avais lu « le Rêve du Celte », en effet pas le meilleur de Vargas Llosa (je préférais « La guerre de la fin du monde ») .
Les raisons pour lesquelles existent un lien entre des peuplades indigènes (au Pérou, non au Brésil) et R. Casement sont à peu près ainsi (très brièvement) :
Un Baron du caoutchouc nommé Julio Cesar Arana est devenu puissant et riche au début du XXème siècle, grâce à une féroce exploitation de la main-d’œuvre indigène, en particulier le peuple Huitoto. Il possède un territoire à « caucho » entre les rio Putumayo et Caquetá de la dimension de la Belgique.
En 1907, Arana se rend à Londres pour fonder, avec quelques associés britanniques, la « Peruvian Amazon Company », la PAC, capitalisée à hauteur d’un million de livres sterling de l’époque, une somme colossale.
Un jeune ingénieur américain, Walter Hardenburg, découvre par hasard en 1908 les atrocités commises par les hommes de mains de Arana sur les esclaves Huitoto. En janvier 1909 Hardenburg fut libéré par Arana (on ne pouvait pas exécuter un américain, trop de bruit), mais menacé de terribles représailles s’il divulguait quelque information que ce soit sur ce qu’il avait vu. Hardenburg se rend cependant à Londres ou il publie ce qu’il a vu dans un livre, « The Devil’s Paradise ». Suite à cela, le Gouvernement britannique réagit (la PAC était une société britannique en droit, et d’autre part parmi les centaines de « racionales » , les tortionnaires, il y avait des nombreux nègres de la Barbade, donc sujets britanniques), et décide d’envoyer le diplomate R. Casement pour investiguer sur ce qu’il se passe dans la Province du Putumayo, en juillet 1910.
En 1912 le Gouvernement Britannique publie le «Blue Book » du Putumayo, un document de 700 pages, qui confirme la totalité des atrocités décrites par W. Hardenburg.
Ironie de l’Histoire : Arana, ayant appris que R. Casement allait être pendu, lui a envoyé une lettre dans laquelle il demande à Casement de s’excuser de ce qu’il a écrit dans le Blue book et d’en réfuter (renier ?) tout le contenu.
https://www.gutenberg.org/files/45204/45204-h/45204-h.htm (à partir du § 180, par exemple)
Ce qu’a dit Joseph Conrad sur Roger Casement, refusant de signer la pétition
« C’était un bon compagnon; mais déjà en Afrique je trouvais que c’était un homme littéralement sans esprit. Je ne veux pas dire qu’il était stupide, mais il était pure émotion. Par sa force émotionnelle (rapport sur le Congo, Putamayo…), il a fait son chemin, par pur tempérament — une personnalité véritablement tragique: dont il avait tous les traits, excepté la grandeur. Rien que la vanité. Sauf que cela n’était pas encore visible au Congo[41]. »
Il mourra pendu, RC, dans sa prison à Londres.
Je ne comprends pas pourquoi un tel attrait pour les sud-américaines, Rose.
Et puis trotskyste à fond. Si je puis dure. Que va dire Charoulet ?
« bien qu’il ait des obsessions »
Mais qui n’en a pas, D. ?
Même Charoulet !
CONSEIL A UN JEUNE ECRIVAIN FRANCAIS
Flaubert donna mille conseils à Maupassant et le corrigea mille fois des années durant..
Voici mon seul conseil à un jeune écrivain français qui souhaiterait vivement se former.
Acheter le « Dictionnaire françois tiré de l’usage et des meilleurs auteurs de la langue », par Pierre Richelet, 1680 (auquel le Père Bouhours, le Père Rapin et Olivier Patru offrirent une foule de citations de bons auteurs français du temps), réédité en deux tomespar Slatkine Reprints , Genève, 1970 . C’est un peu cher.
Acheter deux gros cahiers à spirales de deux cents pages.
Lire ces deux tomes de A à Z en notant tous les bonheurs d’expression rencontrés.
Cela fait, relire avec soin les deux cahiers.
Il me semble qu’après ce parcours, il pourra commencer à écrire en langue française.
MC, je ne doute pas qu’il y ait un dossier là-dessus, et bien de loin de moi, l’idée de défendre TM. Mais » Cette caporalisation de l’opinion est peut-être le pire résultat de la mobilisation teutonne » est encore plus loin d’être une phrase juste. Pour ce qui du bombardement de Reims, celui de Strasbourg en 70, encore plus inutile–comme la plupart des bombardements–, a laissé plus de traces, irréparables (e.g. Hortus Deliciarum).
Ben non, D. pour Frida Kahlo. Outre sa destinée tragique, son intelligence foudroyante et son œuvre de grande ampleur ; avant que d’y aller, chez elle, avais découvert ses toiles à Baden-Baden colligées par une femme raide dingue amoureuse de cette artiste qui avait fait une petite et splendide exposition dans un petit lieu qui ne payait pas de mine, et je fus dès lors éblouie. Le père de Frida est de Baden-Baden.
Même rose est atteinte, je peux inventorier :
Les EHPAD.
Les carottes râpées.
Davos.
Si je puis sûre.
Ils ont baisé.
Pas de quoi en faire un fromage.
Diego était loin d’être un parangon de vertu. Il a fallu qu’elle meure, jeune, pour qu’il réalise qu’elle était la femme de sa vie.
Quel cadeau a-t-elle fait à Trotsky ! Alors que, in fine, la fidélité était dans ses neurones (plus que deux).
Si je puis dure.
Est-il écrit.
Incidemment, les contenus de la lettre de Frida Kahlo correspondaient parfaitement aux faits.
Cela dit, il ne faudrait jamais oublier que Breton essaya d’organiser un « Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l’esprit moderne », titre programmatique qui révèle chez lui une malheureuse méconnaissance de « l’esprit moderne ».
Il y a du Flaubert dans Maupassant !
Dans la plume et dans les gènes ?
In l’Encyclopédie canadienne
Ojibwés
Les Ojibwés appartiennent au grand groupe culturel autochtone des Anichinabés. La langue ojibwée fait partie de la famille linguistique algonquienne. Elle est connue sous le nom d’anishinaabemowin. Pour ces raisons, on confond souvent les termes Anichinabé et Ojibwé.
Le mot totem vient du langage ojibwé.
« Le mot totem vient du langage ojibwé. »
Et tabou ?
Moi je partais plutôt de l’émission « Koh Lanta », Rose. Emission de téléréalité où les candidats sont susceptibles d’être éliminés à la fin de chaque session, sauf à trouver un bout de bois sculpté, le « totem d’immunité », qui leur garantit leur survie…
Mais bon, je reconnais que la référence est, comment dire ? Un brin vulgaire ?
anéfé, plus qu’un brin, même… Un vrai taboo, au Sri Lanka ! 😉
Résistance ?
JJ-J, je n’ai guère de coquetterie, sinon intellectuelle. Pas l’impression de déparer du lot, par ici…
Bon moi je vais fermer mes poules et puis au dodo.
N’est-il pas un peu tard pour fermer les poules ?
D’origine polynésienne, le mot « tabou » dans sa définition ethnographique et anthropologique est assimilé à une interdiction à caractère sacré dont la transgression engendrerait un châtiment surnaturel ; il sera popularisé en Europe via le récit posthume du navigateur James Cook (1728-1779) publié en 1781 (Lloancy, …18 déc. 2020
In publidictionnaire.
Et puis
Totem et tabou de Sigmund Freud.
Notre pere à tous/nous.
Le votre peut-être.
Mozart
Bloomie
Sakura blossom in Kyoto.Cette année 2024 début le 29 mars,
https://www.instagram.com/stories/danielkordan/3337385004220669730?igsh=Mm5mZG04aDZ5eHBi
L’une de plus anciennes représentations de Jésus. Dessin provenant de la ville syrienne de Doura Europos, daté de 235 après J.-C.
Jésus est représenté dans le style classique de l’époque, rasé de près et vêtu d’une tunique, lors de la guérison du paralytique.
https://www.reformes.ch/sites/default/files/data/Capture%20d’écran%202017-11-29%20à%2010.43.24.png
Pas d’auréole. À côté, la pêche miraculeuse
https://scribeaccroupi.fr/premieres-representations-christ-iiie-siecle/
Le souvenir des dieux grecs et romains était encore très présent dans l’imaginaire populaire pour s’approprier de l’auréole sans susciter des soupçons dans les fraichement convertis.
Je m’étonne qu’à des arguments touchant la caporalisation de l’opinion intellectuelle allemande, façon nous ne sommes pas des barbares, on me réponde destruction du Hortus Deliciarum, ou Collaboration qui relèvent respectivement du vandalisme de soldatesque, et d’ un comportement collectif peu glorieux… MC
Pas l’impression de déparer du lot,
Moissi, jamais vu cette émission dont j’ai entendu causer… Hélass, ou tant mieux peut-être ?… Notre père à toussent n’est pas le mien non plus, commpe dirait RM… On sort tous du lot (& garonne).
Bon j’y vais, ce matin, c’est encore trop tôt pour ouvrir les poules… BJàv, les erdéliens.nes (3.4.24, 7.24)
Bjr MC, vous écrivez bien… c’est un brin clair-obscur, mais fort bien écrit. Bravo. A +
Mozart Sinfonia Concertante
MC, excusez-moi, je me suis trompée de guerre. Je lisais hier soir un article des archives concernant le bombardement de la cathédrale de Reims près de laquelle j’ai résidé quelque temps sans savoir qu’elle avait été victime de destruction de guerre( 1914). Puis j’ai lu sur Cairn info un autre article à propos de l’engagement de T Mann dès les années 30 contre le national socialisme , ses mises en garde, ses analyses, ses discours et je n’ai pas compris que soit mis en cause son positionnement politique.
Humanisme et démocratie
https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2017-2-page-251.htm
3J,Drive away dolls est programmé dans mon secteur. Il devrait l’être dans le vôtre , en tout cas après avoir boudé le ciné depuis de longs mois je vais ne pas manquer la séance.
B, de Mann il faudrait lire Considérations d’un apolitique (1918) où il est polémique contre les pacifistes aussi que les sympathisants de l’Entente, et il rejette la démocratie occidentale moderne.
En 1922, avec discours De la République allemande, il rejette les thèses antipolitiques et anti-démocratiques exposées dans les Considérations, et se prononça en faveur de la République de Weimar.
Le violebt séisme à Taïwan à été ressenti très fortement dans le Fujian où nous nous trouvons et où c’est déjà l’été…
Fujian, le lieu des tulou.
Quelle différence entre le séisme à Taiwan qui occasionne 5 morts et de nombreux blessés ( bilan provisoire) , d’une magnitude de 7,5 sur l’échelle de R et le dernier séisme en Turquie – 7,9 . L’heure du séisme explique surement le désastre turc ainsi que la nature des zones touchées mais peut-être aussi la qualité de l’architecture . Je pensais que la profondeur était aussi responsable du bilan en Turquie, j’apprends que les séismes peu profonds sont plus destructeurs.
https://theconversation.com/seisme-en-turquie-pourquoi-autant-de-degats-et-dimpuissance-203191
POMPIDOU ET …
Ces temps-ci, plusieurs journalistes politiques ou blogueurs ont entrepris de faire l’éloge de Georges Pompidou. Pourquoi pas ? Il avait en effet de nombreuses qualités et de nombreux talents. Mais ces laudateurs glissent presque tous en passant une comparaison avec l’actuel chef de l’Etat. Et tous nous disent : Voyez la différence !
Eh bien moi, si l’on veut s’amuse à comparer, je propose de faire deux autres comparaisons : Georges Pompidou- Le Pen fille* et Georges Pompidou- Jordan Bardella.
* Future présidente de la République
de faire l’éloge de Georges Pompidou.
Ah, ces mélancoliques rêveurs!
Tout le monde critiquait le « classicisme » du choix des poèmes dans son anthologie.
Je m’en souviens parfaitement.
Cela dit, il collectionnait l’art de son époque ( je ne dis pas contemporain), il aimait rencontrer les artiste bien avant d’ être à la tête de l’ État.
Il se faisat ouvrir même des galeries privées boulevard St.Germain, dès potron minet, pour voir des œuvres de peintres qu’il aimait. Et cela avant sa journée de travail.
Quelle différence avec l’art officiel d’ état subventionné qui s’ ensuivit!
Pompidou avait dit que « il ne faut pas emmerder les Français ». C’est tout-à-fait le point de vue de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Manifestement pas celui de Macron. Les Français, il n’a cessé de les emmerder, et ça a commencé lorsqu’il n’était « que » ministre des Finances. Voir comment certains de nos fleurons industriels ont été bradés.
Ni Pompidou ni MLP ni J.Bardella n’auraient fait pareille chose.
Les gens ont la mémoire courte. Ou ne font pas assez attention.
« Drive away dolls est programmé dans mon secteur. Il devrait l’être dans le vôtre, en tout cas après avoir boudé le ciné depuis de longs mois je vais ne pas manquer la séance. »
Le film du frère Coen n’a pas bonne presse, B, attention à la déception !
Il ne faut pas emmerder les erdéliens, D. !
J’ai eu vingt ans à Paris sous Pompidou et moi aussi je lui avais demandé : « des sous ! »
Je le trouvais plutôt moderne et bon enfant.
Je le vis grossir à vue d’oeil sur les écrans de télé et les photos de presse et je fus surpris par sa mort soudaine, trois ans avant la fin de son septennat.
https://www.lelezarddeparis.fr/inventaire-1
Peut-être que les Cohen ont besoin d’être deux pour faire de bons films, JB.
J’ai vu les excellentes « Chroniques de Téhéran ». Tu ne t’es pas foulé dans ton commentaire de trois lignes!
D, le programme chiffré du RN ( je pense qu’on reparle du précédent) n’est pas réalisable, les promesses électorales relèvent de la pure démagogie , quant au séjour vacances de Bardella au parlement européen ( il n’en fiche pas la rame) je me demande si les électeurs fouillent un peu dans son efficacité en dehors des dadas: immigration et sécurité intérieurs. Il est possible de regarder et d’évaluer leurs actions, leurs votes, leur présence ou absence y compris à l’assemblée nationale, c’est quelquefois étonnant y compris de la part des femmes représentant ce parti et le peuple féminin sur lequel il s’appuie en partie.
intérieure.
D, est-ce que je ne comprends pas votre humour?
« Chroniques de Téhéran »
Comme tous les bosseurs, je suis paresseux (ou inversement), closer.
Parfois trois lignes valent mieux qu’un long dégagement…
Il arrive aussi que je fasse des comptes-rendus complets auxquels personne ne réagit.
Tel pour ce très beau film
https://www.lelezarddeparis.fr/lart-est-transgenre
3J, et s’il avait raison? « Entre la nymphomanie et la pruderie excessive » critique du journal Le Monde.
Cette semaine, B, plutôt que le Coen sans son frère, « Yurt » du réalisateur turc Nehir Tuna ou « Il pleut dans la maison » de la wallonne Paloma Sermon-Daï, B ?
Et pour la franche rigolade, de qualité, « Et plus si affinités » de Olivier Ducray et Wilfried Meance, avec Isabelle Carré et Bernard Campan. Une comédie sur les couples échangistes…
Mon vieux renato, vous n’avez pas oublié de changer d’heure, j’espère ? Mes poules se couchent entre 20h 30 et 21h et je vais les fermer 1h après parce que avant je regarde la télé en faisant des commentaires de commentaires sur la RdL.
Paloma ?! Comme la femme du Général Alcazar ?
Ah non, pardon. Erreur. C’est Peggy.
Les poules se perchent généralement vers le coucher du soleil, D., et dorment au coucher du soleil.
Incidemment, D., on pense d’abord au bien-être de nos animaux, puis à notre propre divertissement — dans votre cas, la télévision —, c’est une question de responsabilité : ce ne sont pas eux qui ont demandé à entrer dans votre vie, c’est vous qui êtes entré dans la leur.
Je ne connais pas de bosseur paresseux. Mais, je ne connais pas la France entière.
Ai lu Apolonia, votre critique, mais que dire?
Les poules c pas compliqué, se fier au soleil, se lève, se couche. Sinon, chez moi, le renard.
Je le vis grossir à vue d’oeil
Il était sous cortisone.
« Ai lu Apolonia, votre critique, mais que dire ? »
Il faut le voir et s’intéresser au monde de l’art et des artistes, notamment si l’on est une femme, rose.
Une plainte déposée contre Edouard Philippe et des collaborateurs.
Perquisition de la Mairie du Havre.
« Prise illégale d’intérêt », « favoritisme », « harcèlement moral ».
Tout le monde encore présumé innocent.
Vive le Centre-droit !
D’accord, renato. Je vais monter la garde près du poulailler, armé d’un fusil de chiasse, avec ma télé à côté.
Je ne comprends pas votre question, Bé.
Jacques Barozzi,
Je ne regarde pas un film par jour, moi.
« fusil de chiasse », j’aime bien. Ca a un petit côté chiottes au fond du jardin avec la porte peinte en bleu et un coeur découpé dedans, et puis, hélas, ce qui va avec : le chien enfermé onze mois sur douze dans un cage d’un mètre carré et demi, le fusil à portée de main, l’idéologie de la chasse et le martyr des bêtes. Bref, la chiasse, finalement.
je me demandais si vous plaisantiez ou non ? Il est vrai qu’il ne sera pas trop difficile pour n’importe quel parti de surfer sur la vague d’une 3eme populaire réforme du chômage, je comprends qu’EM ait eu besoin d’un ministre de rechange pour la faire passer, au moins la proposer comme mesure phare en quelque sorte pour améliorer la gestion des dépenses de l’Etat, E Borne n’aurait pas pu . On peut s’attendre après cela à un déplacement des intentions de vote d’un certain électorat bien que les sans-emplois ne représentent qu’un faible taux d’intentions en faveur d’E Macron, cette tendance, ce qu’il représente et ceux qui tenteront de lui succéder ou de se faire élire aux Européennes, aux législatives, à la présidentielle..
de ceux. Ciotti va-t-il abonder dans ce sens?
Je comprends , B, Mann n’est pas le même homme en 1914 qu’en 1930. Bien à vous. MC
Fujian, le lieu des tulou.
–
Exact, renato, dans les montagnes, cet extraordinaire habitat ciculaire et quasi communautaire des populations Hakka.
Perso, davantage sur les traces du thé « wulong » (Oolong) et de l’incorruptible commissaire impérial Qing, Lin Zexu. Plus marginalement de Paul Claudel,longtemps Consul à Fuzhou (ou Fou-Tcheou dans l’ancienne graphie).
Rose, en ce moment merveilleux documentaire sur Saint Exupéry sur Figaro TV (orange, 345; SFR 468). « SE, le dernier romantique ».
Pas de tivi Closer. Pas grave, eu égard à tout ce que je rate. Merci pourtant de m’en avoir informé car anciennement, ai été très au sujet. Cet homme gagne à être connu.
Jazzman: « Ne pas manquer, actuellement sur nos écrans, les superbes « Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami, deux cinéastes iraniens aguerris, qui ont uni leur talent pour nous dresser, à travers neufs personnages en situation, le sinistre tableau de l’Iran des mollahs ! »
JB, il est dommage que tu réduises « Les chroniques de Téhéran » à une critique de l’Iran des mollahs. Le film est beaucoup plus que cela. Chaque épisode de 10/15 minutes met en scène l’humiliation d’un ou d’une personne ordinaire par un représentant de « l’autorité ». Il y a dans ce film quelque chose de Kafka ou d’Orwell qui donne une dimension universelle à ces petites scènes. Une petite fille, un candidat au permis de conduire, une élève de collège, un entretien d’embauche, une dame qui vient chercher son chien au poste de police, tous, face à la caméra, se heurtent à un (ou une) représentant(e) des autorités que l’on ne voit jamais, sauf parfois sa main qui apparaît devant la caméra. Une voix anonyme les bombarde de questions et ne lâche pas le morceau, sauf quand la victime trouve le moyen de se rebeller…
C’est très fort et peut toucher le spectateur hors de tout contexte iranien.
Il n’y avait pas que Colette qui se faisait entretenir par des « vieilles peaux » (pour reprendre les termes élégants de Frida kahlo. Il y avait aussi ce pauvre Picasso. Bon lui son style c’était plutôt les riches Américaines.
Par contre elles ont fait un bon placement.
Et ce pauvre Picasso qui était odieux avec tout le monde, Braque, Cocteau, ses femmes, la France, ne l’a pas été avec Gertrude Stein ni avec Alice Toklas.
* Frida Kahlo
Par contre Jean Marais a été très bien avec Jean Cocteau. Il l’a défendu, il s’est occupé de lui, il ne l’a jamais calomnié.
Tout ça finalement dépend beaucoup des personnalités.
Je t’en foutrais, moi, des Fou-Tcheou dans l’ancienne graphie…
« C’est très fort et peut toucher le spectateur hors de tout contexte iranien. »
Oui, closer, dans la plus parfaite tradition du conte persan, furieusement gay : cette manie de la voix dominante de demander aux beaux humiliés de se déshabiller complètement devant elle…
Il n’y avait pas que Colette qui se faisait entretenir par des « vieilles peaux » (pour reprendre les termes élégants de Frida Kahlo.)
Pablo ne se montre plus parce qu’il a honte de son analyse totalement foireuse et erronée sur l’économie de la Russie.
Céline lui ne se faisait pas entretenir.
bel article !
Britten a repris des poèmes de W. Owen pour son War Requiem, notamment le passage où Owen voudraient que les 2 armées utilisent beaucoup de canons pour envoyer plus d’obus pour que s’arrête enfin.
maintenant on entend sur les plateaux des experts qui sont loin d’être des poètes, eux aussi ils souhaitent plus de canons et plus d’obus.
étonnant le nombre astronomique de va-t-en guerre qu’on peut trouver dans notre pays…
ils disent vouloir défendre la liberté et la démocratie alors qu’en vérité ils ne font que défendre l’hypocrisie et le mensonge.
alors soit ces gens sont payés par les néoconservateurs américains par le biais de think tank atlantistes.
soit comme les américains possèdent presque la moitié de notre dette ils s’en servent pour pousser les narratifs guerriers sous peine de mettre l’économie de la France à genoux.
le plus dingo de l’équipe c’est Raphaël Glucksmann, je sais pas si c’est parce qu’il a été élevé par un père philosophe mais quand on écoute de type on se dit qu’il vient de s’échapper d’un hôpital psy où qu’il oublié de prendre ses médocs pour soigner ses crises de schizophrénie paranoïaque.
D, sauriez-vous pour quelles raisons les commissaires européens gênent le RN en dehors du fait qu’ils soient à l’initiative des projets ( si je ne commets pas d’erreur)?
et les chinois possèdent une petite part de la dette américaine ( 1000 milliards) , ça donne quoi dans votre tête, Puck?
« vieilles peaux » (pour reprendre les termes élégants de Frida kahlo
FL
Elle n’a pas eu le temps de le devenir, vous pourriez en tenir compte.
parce que à ce tarif l’effet domino viendrait d’Orient.
Et voilà que puck a encore oublié de prendre ses pilules ! ou plus banalement il n’est qu’excité par le renouveau du fascisme staliniste ?
RG
Cherchez la femme.
Dans Cadence de Jacques Drillon, il explique comment il a pu finalement sympathiser avec un type parce qu’il a fini par vivre (comment a t-il fait ?) avec une femme qui l’a rendu vivable. Il était odieux auparavant.
renato, j’ai vaguement échangé avec un marlou qui défendait le même genre d’arguments en faveur de Poutine, d’ailleurs sans arguments. Au moins puck de son côté développe, entrevoit des justifications à moins qu’il soit victime d’hallucinations.
cela dit, D, ce qui me gêne dans le fonctionnement européen tiendrait plus à la présence de 20 000 lobbyistes qui pour défendre les interets du capital sont chargés d’influer sur les politiques, les décisions, les modifications . Il est vrai que de là où je suis ces institutions ressemblent à une immense usine à gaz avec des tuyauteries enchevetrées dont il m’est difficile de suivre les cheminements. Quoiqu’il en soit, les agriculteurs ne s’en sortent pas, sont insatisfaits quand encore ils s’en sortent et c’est le même scenario dans plusieurs états membres alors que ces pays agricoles ainsi que leurs producteurs grands, moyens, petits devraient tirer profit de la chance d’être riches de terres cultivables , exploitables. Simple exemple, le rachat de Monsanto par l’Allemagne, devenu Bayer, n’aidera pas je crois à nous débarrasser rapidement des substances toxiques à moins que Bayer découvre comment.
Britten, lui, était indéniablement pacifiste. Au point de fuir la Guerre aux USA, encore en paix, me semble-t-il. Que ce pacifisme soit projeté à l’écoute de l’œuvre , sur Owen, puisque Bloom nous apprend qu’il ne le fut pas, ne serait que normal. MC
B.Simple exemple, le rachat de Monsanto par l’Allemagne, devenu Bayer.
Une honte comme toutes les reculades pour interdire le Glyphosate.
Les grands intérêts financiers et spéculatifs l’emportent systématiquement sur ce qui sauverait/tenterait de sauver, la planète.
MC dit: à
Britten, lui, était indéniablement pacifiste.
Il y a de cela cinq ans, je ne comprenais pas l’attitude de Grothendieck, fuyant la notoriété, mais ne cessant jamais, toutefois, de travailler et de penser.
Non seulement je le comprends aujourd’hui, mais en plus cela me semble être une voie : le retrait. J’assiste, je regarde, mais depuis A-O-C, où j’ai découvert plein pot, avec un gros effarement, la collusion des individus, leur entre-soi mortifère, et bien, je m’en fous.
Je lis avec un immense plaisir et une grande satisfaction La montagne magique, et avec grande gratitude envers Paul de m’avoir donné envie de reprendre ce chemin, je pique-nique à Antibes devant la Méditerranée avec deux grosses mouettes qui voudraient de la salade d’endives, j’écoute le chat pousser de petits gémissements quand il voit la tourterelle turque venir manger des miettes de pain dans le jardin, en renonçant de facto à la manger, et cette agitation égocentrique ne me concerne plus.
Je suis encore curieuse, et intéressée par le monde qui m’entoure, mais détachée.
La fin
Que ce pacifisme soit projeté à l’écoute de l’œuvre , sur Owen, puisque Bloom nous apprend qu’il ne le fut pas, ne serait que normal. MC
je n’ai pas compris ce que cela voulait dire.
Jazzi
Je ne vois pas un film par jour.
« furieusement gay : cette manie de la voix dominante de demander aux beaux humiliés de se déshabiller complètement devant elle »
Là, il me semble trouver une clé de qq chose que je cherche (difficilement)à comprendre.
P.S mais en lien : je rappelle que C.Angot parle d’humiliation et de honte (ai mis longtemps à comprendre là encore et ce n’est pas fini) mais pas de culpabilité. C’est bien la moindre des choses.
Dans le supra (cf.la phrase de Jazzi), je vois une relation sado-maso, mais je ne saisis pas pkoi le maso y retourne, alors qu’il ne cherche qu’à s’échapper. L’autre le tient par l’argent. Ce doit être encore plus complexe que cela.
Simplement qu’on ne peut plus dire que ledit pacifisme est consubstantiel à Owen, mais qu’il se dégage de la musique
de Britten, et parfois de ses mises en scènes (?), Rose.
« Furieusement gay » les Chroniques de Téhéran ?
Ah bon…je n’ai vu qu’une scène sur neuf qui pourrait s’interpréter ainsi (encore que le « furieusement » me paraisse très exagéré)…
Sacré JB, on ne le changera pas!
Reverend King
📷 Dennis Hopper
https://lesempio.blogspot.com/2013/01/dennis-hopper-reverend-king-speaks_8.html
Le bidochon ne fait plus la guerre au scooter élyséen. On le met en vente publique!
» Pour acquérir le Piaggio MP3 gris 125 cm³ de 2009, les enchères commenceront à 10.000 euros. À tire de comparaison, un scooter identique neuf coûte entre 5000 et 7000 euros. Alors qu’est-ce qui justifie un tel prix ? Le véhicule «n’a rien d’un bolide national» pourtant, il entre dans la «catégorie des véhicules de légende, tant il raconte aux Françaises et aux Français l’histoire d’un homme comme les autres et d’une nation tiraillée entre sa volonté de puissance et le constat de son déclassement», assure la maison de ventes Rouillac dans un communiqué. »
On le met en vente publique!
Il parait qu’une certaine Julie va faire monter vigoureusement les enchères!
Un château dévasté, le ciel, le vaste désert
Ce village n’a plus de murs
Des os blanchis par mille gelées
De hauts monticules recouverts d’arbres et d’herbe
Qui a allumé les flammes de la colère impériale
Qui a envoyé l’armée avec ses tambours et ses timbales
Des rois barbares
Le printemps radieux s’est mué en automne sanguinaire
-Li Bo (701-762), Les lamentations du garde-frontière
@ 3J, et s’il avait raison? « Entre la nymphomanie et la pruderie excessive » ///
Ai perdu le fil, B., de quoi parliez-vous au juste, SVP. Merci
@ j’écoute le chat pousser de petits gémissements quand il voit la tourterelle turque venir manger des miettes de pain dans le jardin, en renonçant de facto à la manger, et cette agitation égocentrique ne me concerne plus ///. Pourtant, il faudrait se sentir concernée. Tout faire pour empêcher les chats de chasser les tourtes. Se mettre dans les plumes des oiseaux. Faire oiselle.
@ RM – > Saul LEITER (1923-2013), peintre et photographe.
@ AUx désassortis…
-Julie/François…/// Pfft ! Hollande devient super intéressant quand il explique l’Europe aux jeunes -André/Raphael…/// la seule voie qui soit la bonne, présentement
-puck/poutine/xijinping…/// à de prétendus pacifistes à éradiquer de la terre le plus vite fissa possiblr
– le nouveau Christ crucifié sur sa papemobile roulante, Fr 1.
Bàv (4.4.2024 :=> GP 50 / foutez-lui la paix)
Marie Sasseur dit: à
Un roman. Il en faut chercher l’indication,
____
Il était bien inutile de redéplier.
L’affaire est entendue, et maintenant C. Angot a un couvert à la même table que Passou.
L’occasion de signaler ce matin le merci , aussi étonnant que sensible, qu’adresse C. Angot a Sollers, sur Inter, dont la » deuxième vie » l’a profondément touchée.
Je vais aller à la librairie, ça faisait un bail, et puis c’est le printemps.
On annonce la parution aujourd’hui d’un dico amoureux, plein d’intelligence et de légèreté, ce qui va nous changer des enclumes.
Il est signé de Josée Kamoun autant dire, la promesse d’un bon moment de lecture.
Le dico amoureux de la traduction
https://www.lisez.com/livre-grand-format/dictionnaire-amoureux-de-la-traduction/9782259307512
Ai perdu le fil, B., de quoi parliez-vous au juste
du film du Cohen parti tourner sans son frère.
« Au moins puck de son côté développe… »
Non, B, il ne développe rien, il nous passe l’indigeste propagande russe, ce qui n’est pas étonnant venant de la part d’un nostalgique du plus grand échec intellectuel du XXe siècle.
MS, n’aviez-vous pas prévu de renoncer au papier?
« je n’ai vu qu’une scène sur neuf »
Au minimum deux, closer.
Le candidat au permis, sommé de montrer ses tatouages, tous ses tatouages, et celui de l’entretien d’embauche, devant mimer le lavage des mains et des pieds avant la prière…
Dans le film, hommes et femmes sont des objets sexuels pour les dominants et doivent leur appartenir corps et âmes.
Terrible scène de la petite fille qui va devoir se voiler (violée) sans son consentement !
@n’aviez-vous pas prévu de renoncer au papier?
Tout à fait, c’est d’ailleurs un engagement qui ne sera pas tenu pour quelques exceptions indispensables, pour quelques auteurs que je suis, ou livres de référence.
Je constate que la lecture sur écran « imprime » moins bien que sur papier, ou du moins je n’ai pas le cerveau formaté pour naviguer dans un très long texte, d’où multiplication des » notes » en liens, c’est laborieux.
Film de fesses iraniennes, Angot et Sollers mort, quoi de neuf docteur
Nos ennemis Allemands en quatorze ont bombardé la cathedrale de Reims alors qu’une rénovation venant d’être achevée, sans mégoter.
Dear Bloom en virée papaye saint émilion, Alles gut.
@ bonsoir Ph., de retour de l’ile d’Oléron, j’apprends avec retard le décès de ton ami Guy Goffette, le 28 mars dernier, après celui de mon amie Maryse Condé, hier, le 2 avril. Je t’adresse toute ma sympathie attristée… Je te dois une infinie reconnaissance de m’avoir fait connaitre et apprécier « une enfance lingère » (2007), « un été autour du cou » (2001), -[cet hallucinant, torride et merveilleux roman d’un « blé en herbe »], mais aussi… « Verlaine d’ardoise et de pluie » (1996) et « l’autre Verlaine » (2007)… Quatre bouquins de cet auteur belge, grâce à ton entregent…, ce n’est quand même pas rien ! Il a pas mal compté dans mon panthéon personnel de lecteur internationaliste. Mais à qui d’autre en parler, aujourd’hui ?… Chez PA, pas un mot de sa disparition, hélas…, sauf de jzmn, cet erdélien assidu qui présenta ses condoléances aux Gallimard.
Je t’en remercie. Porte toi bien, mon cher Ph. Sa poésie continue à t’inspirer…j’en suis sûr. Bises. J-J J.
Pour saluer Gaetano Pesce :
https://lesempio.blogspot.com/2012/03/gaetano-pesce-clothes-lamps.html
Je me souviens de l’avoir vu furax parce qu’en faculté lui avaient « conseillé » de passer outre l’incompétence d’un étudiant car il était handicapé. Vivement les diplômes !
Dans le genre, pas la guerre mais l’ amour, qui engendra la guerre malgré tout dans le couple!
«Le scooter de l’amour»
» Le 1er janvier 2014, l’ancien président de la République a été photographié en scooter par la presse people devant l’immeuble de l’actrice Julie Gayet alors qu’il était officiellement en couple avec la journaliste Valérie Trierweiler. Le scoop, révélé par le magazine Closer, a déclenché un vaudeville médiatique dont l’épilogue fut la séparation du chef de l’État avec sa compagne. Dix ans après, la monture reste ancrée dans l’histoire du quinquennat de François Hollande.
L’Élysée s’est séparé du scooter en décembre 2015 lors d’enchères du Domaine, deux ans après l’affaire dite du «Gayetgate». Le trois-roues est passé de main en main jusqu’à arriver à son actuel propriétaire, Patrick Sionneau. Le retraité, fier de son acquisition, a édité un cahier pour retracer l’histoire de ce qu’il nomme le «scooter de l’amour». L’ancien chef de l’État a dédicacé cette œuvre : «À Patrick et Manola, qui ont eu la chance d’enfourcher mon scooter pour mieux partager leur bonheur !». »
Je n’ai pas apprécié la guimauve niaise de Caetano Veloso, RM, une reprise de « la mer » de Trenet, à la fin du film d’Angot durant le déploiement du générique. On ne dit pas assez ces choses là !
@ le magazine Closer,
Voilà ce à quoi on a droit avec cet internaute de droite à l’erdélie ! Bàl,
Caetano Veloso ? ! quelle relation avec Gaetano Pesce, Janssen J-J ?
Oh si ! j’ai évoqué ici Guy Goffette assez souvent à une certaine époque, car j’ai eu une histoire sentimentale avec son fils Vivian, un livre d’or est à disposition de ceux qui veulent lui laisser un mot dans la librairie de sa mère à Virton. La Gaume c’est presque la France mais pas tout à fait, comme une sorte de petit paradis ensoleillé et verdoyant, il y a chaque année une manifestation important qui s’y tient, le festival Gaume Jazz.
@ RM… Aucune… Juste une consonance de prénoms… N’en prenez pas de mouche…
@ (une réponse quasi intégrale de Ph. à JJJ sur GG
[Bonjour JJ, Pour te répondre rapidement (…), oui, j’avais vu le décès de Goffette, une connaissance et non un ami, qui restera un « poète prosateur » également très présent parmi mes compagnons de chevet littéraire. J’avais été déçu par son dernier roman « Géronimo » (Gallimard) et par ses derniers recueils de poèmes, dont « Pain perdu » (Gallimard). Alors je garde en mémoire pour l’éternité de ma vie d’homme, ses sublimes « Petits riens pour jours absolus » (Gallimard) de parution récente, et la réédition, en un volume chez Gallimard (titre oublié), de ses « Solo d’ombres » et « Nomadie » qui ont forgé ma jeunesse. Goffette est de la trempe de ses modèles, Verlaine et Rimbaud. On oublie trop souvent qu’il a été distingué des Grand prix de poésie de l’Académie française, Goncourt (de poésie), prix Mallarmé et prix Max-Jacob… ce qui ressemble quand même à l’objectivité de son grand talent plutôt qu’à l’habituelle coterie entre poètes. Enfin, parmi ses récits, outre ceux que tu évoques, je t’invite à lire aussi « Elle, par bonheur et toujours nue » (Gallimard) consacré au couple Bonnard. Un petit bijou. La vie est ainsi faite que j’ai relu, il y a peu (pour documenter un travail sur A. F.), ses chroniques littéraires (publiées aux Cahiers de la NRF) joliment titrées « La Mémoire du cœur », car il avait pris le parti de ne rendre compte que de ses humeurs joyeuses de lecture. Avec cette même bienveillance, il m’avait écrit, il y a deux ou trois ans, « tout le mal » qu’il pensait de ma trilogie de poèmes parue chez P… J’aimerais lui rendre hommage en publiant un beau texte, accompagné de notre correspondance (une dizaine de lettres de lui). Mais bon, la santé, le temps, les emmerdes… la vraie vie quoi, qui, parfois, souvent, a le mérite de nous éprouver plus que la littérature… alors… Bien à toi, mon ami, mon JJ.]
« Goffette est de la trempe de ses modèles, Verlaine et Rimbaud. »
Vraiment !?
https://www.lelezarddeparis.fr/les-amants-terribles
Merci Chantal pour ce petit « rappel à l’ordre » erdélien à propos de Guy Goffette. Vous nous sauvez l’honneur. Bàv,
Ce n’est pas cet aspect sordide qui a vraiment, notamment. Il faudrait un brin vous extraire de vos fantasmes habituels, jzmn. Et lire enfin les vrais auteurs. Bàv,
Oui, il avait un faible pour les ciels d’ardoises, et j’ai lu son livre sur le couple Pierre et Marthe Bonnard, il possédait un coeur ensoleillé et cultivait un goût pour les bonheurs simples. Ce qui est assez rare pour un poète …
@ jzmn, rectif au message précédent…
Ce n’est pas cet aspect sordide mondialement connu qui a vraiment retenu l’attention de Goffette dans l’hommage qu’il a rendu aux deux poètes…, et surtout à Verlaine, dont il fut indubitablement l’un des meilleurs connaisseurs (quant à jean Teulé, n’en parlons évidemment point…). Bàv,
pour en revenir au sujet du billet, les war poets il me semble en grattant ma mémoire que la France a bien eu des élans de poésie patriotique, tout me reviens à saute moutons, mais je viens de chercher et j’ai retrouvé un poème de Miguel Zamacois mis en musique par Camille Saint Saens. C’est un peu vieillot comme le poème sur la prise de Ramskapelle que j’ai apprise à l’école …
Quatorze jours, heures d’effort de tenace
courage
N’ont pût déloger les allemands du village
Les Belges tout boueux, que la poudre à noircis
Aux traits de volonté par les yeux adoucis
Attendent simplement résolues et stoïques
Le moment espéré d’être encore héroïques
Or pour les seconder, dans de nouveaux essais
Voici qu’on leur envoie, un renfort de Français
Un appui fraternel, un supplément de braves
Avec cet ordre mais les instants étant graves
Livre à Ramscapelle un furieux assaut
Et puis, coute que coute élever le morceau
Il est midi ! C’est l’heure aux rangs de
baïonnettes
On désigne le but …ce tas de maisonnettes
C’est jusqu’à ces murs-là, qu’il s’agit de courir
Et c’est d’ici là-bas qu’il va falloir mourir,
Quels instants ! Nos clairons s’avancent sur la
ligne
Mais l’officier français, les arêtes d’un signe
Vers les Belges se tourne et dans l’immense émoi
Jette une variante au cri de Fontenay
Clairons Belges dit-il avec un geste large
Nous vous cédons l’honneur de sonner cette
charge
A ce suprême hommage, aux frères malheureux
Qui n’eurent que le tort d’être trop peu
nombreux
En face de la mort qui les guette, les nôtres
Trouve le temps encore de s’émouvoir pour
d’autres
Cependant radieux dans leur habit souillé
Le cœur gonflé d’orgueil et puis les yeux mouillés
Les clairons Belges fiers ont d’un geste farouche
Pour la charge ont portés leur cuivre à leur
bouche
Le rythme clair, jaillit, pressé, précipité
Par nos clairons à nous aussi répété
Et la charge que lie un tracté intraduisible
S’élance éperdument, désormais, invincible
Michel Zamarcoïs
Il y a quelques coquilles je n’ai pas tout corrigé car cela vient d’un site flamand recopié d’un cahier d’époque.
ce n’est pas un poème pacifiste comme ceux évoqués dans le billet, il a plutôt une consonance de camaraderie !
J’espère mais un peu en vain que les hostilités qui enflamment le globe vont se calmer mais c’est dur à vivre pour ceux qui ne vivent pas de l’armement et ne se font pas du fric sur la disette organisée. Les âmes sensibles …
bel article, bravo !
j’aime bien la dernière phrase « puissent les poètes dissuader les hommes de céder à la séduction funeste de ce fléau »
en fait non la culture n’a jamais dissuadé personne.
déjà nos historiens ne font pas leur boulot en rappelant à tous les fous furieux bellicistes médiatiques qu’ils racontent n’importe quoi.
la culture « moderne » est donner une image sympatoche de pays qui balancent des bombes à tout va ou qui font des blocus qui tuent des millers de gamins.
les anglo américains sont super bons à ce petit jeu : ils ont une culture qui les rend hyper sympas et en même temps ils accumulent les guerres et les crimes de guerre en veux-tu en voilà…
les américains sont même devenus une caricature de cette hypocrisie culturelle : dans leurs films leur armée va sauver toutes les populations opprimées, leurs agents de la CIA ou du FBI attrapent les méchants.
en fait depuis 1945 les américains font du cinéma pour montrer qu’ils sont capables de gagner les guerres qu’ils ne gagnent jamais dans la réalité…
même en 1945 les américains sont arrivés à la fin comme les grands sauveurs du monde une fois que les russes s’étaient tapés tout le sale boulot…
en plus les anglais et les américains s’allient avec avec les pires racailles terroristes et néo nazis pour parvenir à leurs objectifs géostratégiques… et même ça on ne trouve aucun historien aujourd’hui pour le rappeler.
depuis 1945 toutes les guerres anglo américaines commencent par un mensonge ! là encore nos historiens campés dans leur lâcheté habituelle préfèrent faire l’Autriche en mettant la tête dans le sable !
« puissent les poètes dissuader les hommes de céder à la séduction funeste de ce fléau »…
sérieux ?
Arthur Rimbaud
Le mal
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;
– Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !…
– Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
Qui dans le bercement des hosannah s’endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
le tournant en Europe c’est 1999 !
ce mois on fête les 25 an,s du bombardement de la Serbie par l’OTAN, des bombardements qui ont duré des mois en utilisant des bombes sales à l’uranium enrichi !
et qui s’est terminée par l’amputation d’une province de la Serbie en prétextant des massacres qui avaient été commis non pas par les serbes, mais par les terroristes de l’UCK !
il y a eu d’autres mensonges des néoconservateurs américains avant et après, mais celui de la Serbie représente le plus important, celui qui va marquer le tournant en Europe !
même le ministre de la défense russe qui étaient dans on avion quand ont commencé ces frappes sur Belgrade pour se rendre à Washington pour discuter de la sécurité en Europe a demandé au pilote de faire demi tour !
Jazzi,une note fort utile pour votre histoire des monuments de PARIS,
Miguel Egaña
sur son profil facebook :
GEORGES POMPIDOU : MODERNISME ET BARBARIE
» On ne saura jamais si Georges Pompidou, qui ne put voir l’inauguration du Centre qu’il avait projeté, aurait apprécié l’hommage à Duchamp qui en fut le premier grand exposant. En ce qui le concerne, le temps biologique l’avait en effet emporté sur le temps utopique : il était mort depuis trois ans, victime d’une maladie incurable, dont on avait pu suivre l’avancée durant les derniers moments de son mandat. A cette visibilité manifeste d’une mort à l’œuvre dont son corps gonflé par la cortisone ne pouvait s’empêcher de montrer les stigmates, répondait une opacité informative, contraire à tous les principes démocratiques, qui prétendit, jusqu’au dernier moment, cacher la maladie du chef de l’état.
A sa manière, l’invisibilité officielle du corps présidentiel répétait la parabole bien connue du « roi nu », habillé d’une transparence fonctionnant sur le mode non d’un inaccessible secret mais sur celui d’une dénégation collective face à l’excès d’évidence; ici, nous sommes en présence du même procès, mais inversé : personne ne devait voir le « vêtement » de chair boursouflée qui revêtait ostensiblement le dirigeant malade.
***
Georges Pompidou, normalien, premier prix de version grec au Concours général, également premier à l’agrégation de lettres classique, professeur de lettres, grec et latin, au prestigieux lycée Henri IV où il avait été lui-même lycéen, était donc un HUMANISTE, au sens académique de sa définition : ce fils d’instituteur avait, brillamment, exemplairement, accompli ce qui s’appelait encore les humanités.
Pascal Quignard, helléniste et latiniste éminent, lui-même issu d’une longue lignée de lettrés et de grammairiens, nous rappelle, dans Lycophron et Zétès, texte savant à cheval sur deux époques, 1971, 2010, la généalogie de cette tradition scolaire française:
– issues de la révolution humaniste de la Renaissance, d’abord destinées à distinguer les discours profanes des discours religieux, les humanités, c’est-à-dire l’étude de la langue des humains (ceux qui parlaient grec et latin) finirent par faire se confondre humanisme et littérature, pour devenir le lieu même de cette dernière, créant une communauté d’esprit singulière s’opposant à tout le reste du savoir et de la société:
«C’est là où nous en sommes sur le chemin du temps : assemblée désassemblée d’hommes qui s’imposèrent à leurs propres yeux dans l’irréligion, la liberté individuelle, la pensée non bornée, la transmission des livres et du souvenir des morts, la langue déchirée dans ses mots et ses lettres. Tels sont les « littéraires » : les restes des « humains.»
***
L’autre Georges Pompidou, premier ministre du général de Gaulle de 1962 à 1968, puis président de la République de 1969 à 1974, fut, sur les plans économique, industriel, urbanistique, (et artistique donc), un moderne, le plus MODERNE sans doute de tous les dirigeants de la Ve République.
Qu’est-ce qu’un moderne ? un BARBARE ; et ceci, quel que soit le sens que l’on donne à ce terme polysémique : linguistique (originellement, les « barbares », figure d’altérité, sont précisément les exclus des humanités : ils ne parlent pas la « vraie » langue des vrais humains), historique (les barbares, ces « envahisseurs », furent ceux qui succédèrent, en la détruisant, à la civilisation classique), culturel (les barbares, les vandales en particulier, sont les destructeurs des « monuments de la culture », selon la définition du Littré).
Cette équivalence absolue : barbare=moderne, qui allait de soi pour les humanistes de la Renaissance (qui la lisaient par exemple dans les productions « barbares » des Goths, cet étrange art gothique), est redécouverte par Walter Benjamin, qui en dresse le constat alarmant avant d’en faire un programme esthético-politique, dans « Expérience et pauvreté », juste avant de célébrer les vertus amnésiques et morales du verre, le matériau barbare par excellence.
Jouant sur les deux sens du terme, l’ouverture du texte déplore d’abord la déperdition de l’EXPERIENCE (celle qui se transmet) en relation avec le trop d’EXPERIENCE (celle qui est vécue) : «le cours de l’expérience a chuté, et ce dans une génération qui fit en 1914-1918 l’une des expériences les plus effroyables de l’histoire universelle. » Selon le modèle (freudien) de l’événement traumatique, défini comme un excès de réel inaccessible à toute symbolisation, c’est précisément le caractère devenu insupportable de cette expérience vécue qui caractérise désormais la vie des hommes modernes, y compris en temps de paix :
«Cet effroyable déploiement de la technique plongea les hommes dans une pauvreté tout à fait nouvelle. »
Cette pauvreté signifie la perte de toute mémoire, de toute culture réelle, à laquelle s’est substitué un « effroyable méli-mélo des styles et des conceptions ». En bref, même si le mot n’est pas ici énoncé, l’époque a sombré dans l’enfer inauthentique du KITSCH. Soit une fausse relation mémorielle, qui ne propose que les signes ou les débris du passé, privé de l’essentiel, la possibilité d’une véritable transmission:
« Que vaut en effet tout notre patrimoine culturel, si nous n’y tenons pas, justement, par les liens de l’expérience ?»
A ce mensonge, cette imposture qui confisque la mémoire pour en faire un simple décor (petit-bourgeois), Benjamin oppose donc la table rase, la pauvreté : puisque l’expérience, la possibilité d’une tradition, est définitivement perdue, il s’agit à présent non seulement d’assumer cette perte mais de la métamorphoser en valeur cardinale du présent ; à la menace de kitschisation générale, il faut préférer ce nouvel état du monde :
« Avouons-le, cette pauvreté ne porte pas seulement sur nos expériences privées, mais aussi sur les expériences de l’humanité. Tout entière. Et c’est donc une nouvelle espèce de barbarie. De Barbarie ? Mais oui. Nous le disons pour introduire une conception nouvelle, positive, de la barbarie. »
Et qui en sont les nouveaux héros, qui sont ces nouveaux barbares ? Sur le modèle de certains « esprits impitoyables qui commençaient par faire table rase. », comme Descartes, ce sont les artistes modernes:
« Cette même volonté de recommencer à zéro animaient les artistes qui, comme les cubistes, adoptèrent la méthode des mathématiciens et entreprirent de reconstruire le monde à partir de formes stéréométriques, ou qui, comme Klee, s’inspirèrent du travail des ingénieurs […] c’est ce qui les rend barbares. »
Georges Pompidou, ce fin lettré, fut donc, aux yeux de ces contemporains, approbateurs ou le plus souvent scandalisés, ce barbare, ce moderne, qui entreprit de détruire la mémoire du vieux Paris. Il obéissait ainsi doublement et on peut dire courageusement (étant donné son ancrage scolaire dans la tradition, et son environnement politique conservateur) au programme barbare énoncé par Benjamin, d’une part, en faisant réaliser une monumentale utopie verrière : le Centre POMPIDOU, et d’autre part, en faisant table rase du passé architectural, le sauvant d’une inéluctable kitschisation.
***
Pourtant, quelques années avant son entreprise de modernisation radicale de la capitale, qui le conduisit à transformer les quais de la Seine en voies rapides, et donc à détruire son vieux centre, ce grand amateur de poésie, qui partageait avec Benjamin non seulement sa conception d’une barbarie positive, mais une grande passion pour Baudelaire, évoquait l’auteur des Fleurs du mal en l’associant précisément à la modernité, dans des termes qui reprennent exactement ceux d’« Expérience et pauvreté » :
«… c’est aussi, c’est avant tout peut-être […] quelqu’un qui a, le premier, dans l’expression de ces thèmes éternels, parlé le langage, traduit les préoccupations et la sensibilité de l’homme moderne. […] Je veux dire : un homme qui a reçu une éducation et une formation traditionnelles, celles que nous avons reçues, celles que nous transmettons encore pour l’essentiel mais qui, du fait des bouleversements des connaissances et des mœurs, se trouve confronté, sans y avoir été préparé, avec un univers qui ne ressemble plus du tout à ce qu’on lui a appris. »
De qui parle-t-il ? De Baudelaire bien sûr ; mais ce diagnostic mélancolique vaut tout autant pour Benjamin, cet inadapté au monde selon son amie Hannah Arendt : « incapable de changer des conditions de vie qui lui avaient été destructrices», et peut-être aussi pour LUI-MEME. Mais lui n’était pas du camp des vaincus, il aura, en s’appuyant sur ses amis « barbares», les artistes, affronté la modernité et donc assumé l’amnésie volontaire qu’elle exigeait.
Ce fut celle-ci qui le conduisit donc à oublier délibérément (même s’il pouvait sans doute les réciter) les vers témoignant de la détresse du poète flâneur face à une autre destruction moderne, celle opérée par son alter ego du siècle passé, l’impitoyable baron Haussmann :
« Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville
Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel)»
***
En 1971, année pompidolienne par excellence, celle qui le vit moderniser le décor passéiste de l’Elysée avec le Salon cinétique-op’artistique d’Agam, fut simultanément l’année de la destruction des pavillons des Halles de Baltard. Malgré les protestations nationales et internationales, des campagnes de presse hostiles au projet, l’intervention de nombreuses personnalités du monde artistique et littéraire (Aragon, Mauriac, Brassens…) mais aussi politique (y compris dans le camp gaulliste, comme René Capitant), la lutte acharnée de divers comités de quartier, sans oublier tout ce que Paris comptait alors de contestataires, gauchistes et autres casseurs (c’était l’après-mai-soixante-huit), le président, accomplissant un vaste programme qui avait commencé par le spectaculaire déménagement des Halles à Rungis (1969), tint bon.
***
Ces pavillons, commandés à l’architecte Baltard par le baron Haussmann, était à leur époque (1852-1870) à la pointe de la modernité. Architecture de métal et de verre, ils se situaient directement dans la lignée du Crystal Palace, ce modèle définitif de toute utopie verrière.
Deux logiques s’opposaient donc ici dans cette affaire :
– la logique, moderniste, de Pompidou, barbare positif, disciple rigoureux de Walter Benjamin, qui ne faisait que mettre en œuvre un de ses principes fondamentaux, celui de l’auto-obsolescence, appliquant aux créations modernes elles-mêmes, la temporalité progressiste qui consiste à éliminer les « choses du passé », par définition moins « bonnes » que celles du présent ; ainsi, les « modernes » Halles de Baltard (au XIXe siècle) devaient logiquement être remplacées par d’autres productions « de leur temps » (XXe siècle) comme par exemple, le futur Centre d’art contemporain.
– la logique, qu’on peut qualifier, au sens propre, même si le terme n’était pas encore usité, de POSTMODERNE, des partisans de la sauvegarde des bâtiments, qu’ils considéraient eux aussi, comme des « choses du passé », mais dont ils tiraient la conclusion inverse, à savoir qu’il fallait, à ce titre, absolument, les préserver.
Une conception patrimoniale que Benjamin, même s’il appréciait le « vieux Paris » des « flâneurs », baudelairiens ou surréalistes, aurait peut-être, s’il avait été cohérent avec ses propos, dénoncé comme une entreprise non de sauvegarde de la mémoire mais de kitschisation de celle-ci.
***
Paradoxalement, ce « chantier » si controversé, émanation de la volonté impérieuse d’un président aveuglé par son projet grandiose, fut, deux années durant, le siège d’une sorte de « contre-utopie » bien réelle, celle-là : en effet, en mars 1969, l’Union des Champeaux, regroupant quatre comités de quartier, parvint à convaincre le préfet de Paris d’ouvrir les pavillons désaffectés pour accueillir différentes manifestations artistiques.
Les Halles de Paris, libérées de leur fonction, devinrent alors le lieu mythique d’une « Fête » urbaine, ouverte et plurielle, réactivant d’une certaine manière l’ « esprit » ludique et libertaire de la « Révolution de Mai » de l’année précédente, celle qui s’était affrontée au même ennemi, alors Premier ministre. Plus de deux millions de spectateurs assistèrent ainsi à divers spectacles, parmi les plus « avant-gardistes », dont certains firent date comme le Musicircus d’un disciple revendiqué de Marcel Duchamp, John Cage, événement polyphonique et multimédiatique, organisé et dirigé par le maître en personne, le 27 octobre 1970, ou bien l’historique mise en scène de l’Orlando Furioso par un fervent adepte du Théâtre de la cruauté, l’Italien Luca Ronconi, en mai de la même année.
***
Toujours en 1971 (dans sa Chronique du mois d’avril), Jean Clair, alors en congé de l’institution muséale, très méfiant à l’égard du nouveau projet pompidolien et des musées en général, prophétisait la disparition (!!!) de ces derniers: « Surtout comment ne pas relever le paradoxe qu’on déploie tant d’énergie et d’argent à bâtir ce qui ne sera rien d’autre […] qu’un musée de plus, quand on voit l’évolution de l’art actuel tendre vers la disparition, non pas seulement du musée en tant que tel, mais plus encore de tout lieu culturel dont la destination serait de présenter des objets de nature esthétique ? »
En revanche, prenant acte de la tendance contemporaine qui « refuse aujourd’hui d’exposer en un lieu consacré, ou n’accepte que pour le profaner… », il célébrait avec enthousiasme cet usage sauvage et imprévu des pavillons déclassés, y voyant en quelque sorte le « musée idéal » de cet « art vivant » qu’il défendait dans sa revue : « Or, il se trouve que Paris possède, précisément ces espace neutres auxquels tout le monde rêve. Bien mieux s’agit-il de ces espaces qui auront été détournés de leurs fins pratiques vers des finalités d’apparence esthétique : les Pavillons des Halles. Il n’y a pas un directeur de musée d’art contemporain qui ne nous envie de posséder un tel outil. Il n’y a pas un artiste-il suffisait de voir Beuys, de passage à Paris, l’autre jour-qui ne veuille les utiliser. Et des gens y vont qui n’auraient jamais franchi la porte d’un musée. Pourtant décision aurait été prise de les mettre à bas… En fait, c’est contre les démolisseurs des Halles qu’il faudrait appliquer, dans toute sa rigueur, la loi « anti-casseurs ».
***
En 1977, trois ans après la mort du président éponyme, le Centre Pompidou, « complexe culturel le plus important qu’aucun pays ait jamais créé », était désormais bien présent, et trônait à la lisière du Marais ; A quelques centaines de mètres de là, respectant après-coup la symétrie pompidolienne, les Halles avaient bel et bien disparues. Non seulement, il ne restait plus rien des Pavillons mais à leur place, se présentait aux yeux de tous les badauds et spectateurs goguenards ou effarés une entité trouble et inquiétante, illustrant exemplairement la négativité à l’œuvre dans cette urbanisation féroce : le TROU DES HALLES.
Dépassant largement les projets d’antinonuments les plus radicaux des artistes contemporains, tels Oldenburg creusant puis rebouchant un trou dans Central Park (Placid civic monument, 1967) ou Double negative (1970) du Land artist Michael Heizer, le Trou des Halles fut ainsi, pendant près de dix ans, sans doute un des sites les plus visités de Paris, jusqu’à devenir une sorte de curiosité pittoresque : Marco Ferreri, cinéaste iconoclaste, y tourna même une satire politique, western parodique intitulé Touche pas à la femme blanche (1974). »
Paul Verlaine
Mort !
Les Armes ont tu leurs ordres en attendant
De vibrer à nouveau dans des mains admirables
Ou scélérates, et, tristes, le bras pendant,
Nous allons, mal rêveurs, dans le vague des Fables.
Les Armes ont tu leurs ordres qu’on attendait
Même chez les rêveurs mensongers que nous sommes,
Honteux de notre bras qui pendait et tardait,
Et nous allons, désappointés, parmi les hommes.
Armes, vibrez ! mains admirables, prenez-les,
Mains scélérates à défaut des admirables !
Prenez-les donc et faites signe aux En-allés
Dans les fables plus incertaines que les sables.
Tirez du rêve notre exode, voulez-vous ?
Nous mourons d’être ainsi languides, presque infâmes !
Armes, parlez ! Vos ordres vont être pour nous
La vie enfin fleurie au bout, s’il faut, des lames.
La mort que nous aimons, que nous eûmes toujours
Pour but de ce chemin où prospèrent la ronce
Et l’ortie, ô la mort sans plus ces émois lourds,
Délicieuse et dont la victoire est l’annonce !
en utilisant des bombes sales à l’uranium enrichi !
–
…certainement pas. A l’Uranium 238, donc appauvri. Ou a l’Uranium tout court, naturellement pauvre en 235 fissible.
L’Uranium est ici intéressant pour sa densité dans les dards perçant les blindage. Aucune application nucléaire donc. Le problème étant ici la toxicité de l’uranium en tant que métal lourd.
Guillaume Apollinaire
Ma Lou, je coucherai ce soir dans les tranchées
Qui près de nos canons ont été piochées.
C’est à douze kilomètres d’ici que sont
Ces trous où dans mon manteau couleur d’horizon
Je descendrai tandis qu’éclatent les marmites
Pour y vivre parmi nos soldats troglodytes.
Le train s’arrêtait à Mourmelon le Petit.
Je suis arrivé gai comme j’étais parti.
Nous irons tout à l’heure à notre batterie.
En ce moment je suis parmi l’infanterie.
Il siffle des obus dans le ciel gris du nord
Personne cependant n’envisage la mort.
Et nous vivrons ainsi sur les premières lignes
J’y chanterai tes bras comme les cols des cygnes
J’y chanterai tes seins d’une déesse dignes
Le lilas va fleurir. Je chanterai tes yeux
Où danse tout un chœur d’angelots gracieux.
Le lilas va fleurir, ô printemps sérieux !
Mon cœur flambe pour toi comme une cathédrale
Et de l’immense amour sonne la générale.
Pauvre cœur, pauvre amour ! Daigne écouter le râle
Qui monte de ma vie à ta grande beauté.
Je t’envoie un obus plein de fidélité
Et que t’atteigne, ô Lou, mon baiser éclaté
Mes souvenirs se sont ces plaines éternelles
Que virgules, ô Lou, les sinistres corbeaux
L’avion de l’amour a refermé ses ailes
Et partout à la ronde on trouve des tombeaux.
Et ne me crois pas triste et ni surtout morose
Malgré toi, malgré tout je vois la vie en rose
Je sais comment reprendre un jour mon petit Lou,
Fidèle comme un dogue, avec des dents de Loup;
Je suis ainsi, mon Lou mais plus tenace encore
Que n’est un aigle alpin sur le corps qu’il dévore.
Quatre jours de voyage et je suis fatigué
Mais que je suis content d’être parti de Nîmes !
Aussi, mon Lou chéri, je suis gai, je suis gai
Et je ris de bonheur en t’écrivant ces rimes.
Cette boue est atroce aux chemins détrempés.
Les yeux des fantassins ont des lueurs navrantes.
Nous n’irons plus aux bois, les lauriers sont coupés,
Les amants vont mourir et mentent les amantes.
J’entends le vent gémir dans les sombres sapins
Puis je m’enterrerai dans la mélancolie
Ô ma Lou, tes grands yeux étaient mes seuls copains.
N’ai-je pas tout perdu, puisque mon Lou m’oublie ?
Dix-neuf cent quinze, année où tant d’hommes sont morts
Va-t’en, va-t’en aux Enfers des Furies
Jouons, jouons aux dés; les dés marquent les sorts
J’entends jouer aux dés les deux artilleries
Adieu, petite amie, ô Lou mon seul amour
Ô mon esclave enfuie,
Notre amour qui connut le soleil, pas la pluie
Fut un instant trop court.
La mer nous regardait de son œil tendre et glauque
Et les orangers d’or
Fructifiaient pour nous. Ils fleurissent encor.
Et j’entends la voix rauque
Des canons allemands crier sur Mourmelon
— Appel de la tranchée. —
Ô Lou, ma rose atroce, es-tu toujours fâchée
Avec des yeux de plomb ?
Ô Lou, Démone-Enfant aux baisers de folie
Je te prends pour toujours dans mes bras, ma jolie.
Deux maréchaux des logis jouent aux échecs en riant.
Une diablesse exquise aux cheveux sanglants se signe à l’eau bénite.
Quelqu’un lime une bague avec l’aluminium qui se trouve dans la fusée
des obus autrichiens.
Un képi de fantassin met du soleil sur cette tombe.
Tu portes au cou ma chaîne et j’ai au bras la tienne
Ici, on sable le champagne au mess des sous-officiers.
Les Allemands sont là derrière les collines
Les blessés crient comme Ariane
O noms plaintifs des joies énormes
Rome, Nice, Paris, Cagnes Grasse Vence, Sospel Menton, Monaco, Nîmes
Un train couvert de neige apporte à Tomsk, en Sibérie, des nouvelles de la Champagne
Adieu, mon petit, Lou, adieu
Adieu, Le ciel a des cheveux gris
Mourmelon-le Grand, le 6 avril 1915
in « Poèmes à Lou »
Victor Hugo
Les fusillés
… Partout la mort. Eh bien, pas une plainte.
Ô blé que le destin fauche avant qu’il soit mûr !
Ô peuple !
On les amène au pied de l’affreux mur.
C’est bien. Ils ont été battus du vent contraire.
L’homme dit au soldat qui l’ajuste : Adieu, frère.
La femme dit : – Mon homme est tué. C’est assez.
Je ne sais s’il eut tort ou raison, mais je sais
Que nous avons traîné le malheur côte à côte ;
Il fut mon compagnon de chaîne ; si l’on m’ôte
Cet homme, je n’ai plus besoin de vivre. Ainsi
Puisqu’il est mort, il faut que je meure. Merci. –
Et dans les carrefours les cadavres s’entassent.
Dans un noir peloton vingt jeunes filles passent ;
Elles chantent ; leur grâce et leur calme innocent
Inquiètent la foule effarée ; un passant
Tremble. – Où donc allez-vous ? dit-il à la plus belle.
Parlez. – Je crois qu’on va nous fusiller, dit-elle.
Un bruit lugubre emplit la caserne Lobau ;
C’est le tonnerre ouvrant et fermant le tombeau.
Là des tas d’hommes sont mitraillés ; nul ne pleure ;
Il semble que leur mort à peine les effleure,
Qu’ils ont hâte de fuir un monde âpre, incomplet,
Triste, et que cette mise en liberté leur plaît.
Nul ne bronche. On adosse à la même muraille
Le petit-fils avec l’aïeul, et l’aïeul raille,
Et l’enfant blond et frais s’écrie en riant : Feu ! […]
« L’année terrible »
Alfred Jarry
La peur
Roses de feu, blanches d’effroi,
Les trois
Filles sur le mur froid
Regardent luire les grimoires ;
Et les spectres de leurs mémoires
Sont évoqués sur les parquets,
Avec l’ombre de doigts marqués
Aux murs de leurs chemises blanches,
Et de griffes comme des branches.
Le poêle noir frémit et mord
Des dents de sa tête de mort
Le silence qui rampe autour.
Le poêle noir, comme une tour
Prêtant secours à trois guerrières.
Ouvre ses yeux de meurtrières !
Roses de feu, blanches d’effroi,
En longues chemises de cygnes,
Les trois
Filles, sur le mur froid
Regardant grimacer les signes,
Ouvrent, les bras d’effroi liés,
Leurs yeux comme des boucliers.
Théodore Agrippa d’Aubigné
Vous qui avez écrit qu’il n’y a plus en terre
De nymphe porte-flèche errante par les bois,
De Diane chassante, ainsi comme autrefois
Elle avait fait aux cerfs une ordinaire guerre,
Voyez qui tient l’épieu ou échauffe l’enferre ?
Mon aveugle fureur, voyez qui sont ces doigts
D’albâtre ensanglantés, marquez bien le carquois,
L’arc et le dard meurtrier, et le coup qui m’atterre,
Ce maintien chaste et brave, un cheminer accort.
Vous diriez à son pas, à sa suite, à son port,
A la face, à l’habit, au croissant qu’elle porte,
A son oeil qui domptant est toujours indompté,
A sa beauté sévère, à sa douce beauté,
Que Diane me tue et qu’elle n’est pas morte.
« L’Hécatombe à Diane »
Emile Verhaeren
Une statue (soldat)
Au carrefour des abattoirs et des casernes,
Il apparaît, foudroyant et vermeil,
Le sabre en bel éclair sous le soleil.
Masque d’airain, casque et panache d’or ;
Et l’horizon, là-bas, où le combat se tord,
Devant ses yeux hallucinés de gloire !
Un élan fou, un bond brutal
Jette en avant son geste et son cheval
Vers la victoire.
Il est volant comme une flamme,
Ici, plus loin, au bout du monde,
Qui le redoute et qui l’acclame.
Il entraîne, pour qu’en son rêve ils se confondent,
Dieu, son peuple, ses soldats ivres ;
Les astres mêmes semblent suivre,
Si bien que ceux
Qui se liguent pour le maudire
Restent béants : et son vertige emplit leurs yeux.
Il est de calcul froid, mais de force soudaine :
Des fers de volonté barricadent le seuil
Infrangible de son orgueil.
Il croit en lui — et qu’importe le reste !
Pleurs, cris, affres et noire et formidable fête,
Avec lesquels l’histoire est faite.
Il est la mort fastueuse et lyrique,
Montrée, ainsi qu’une conquête,
Au bout d’une existence en or et en tempête.
Il ne regrette rien de ce qu’il accomplit,
Sinon que les ans brefs aillent trop vite
Et que la terre immense soit petite.
Il est l’idole et le fléau :
Le vent qui souffle autour de son front clair
Toucha celui des Dieux armés d’éclairs.
Il sent qu’il passe en rouge orage et que sa destinée
Est de tomber en brusque écroulement,
Le jour où son étoile étrange et effrénée,
Cristal rouge, se cassera au firmament.
Au carrefour des abattoirs et des casernes,
Il apparaît, foudroyant et vermeil,
Le sabre en bel éclair dans le soleil.
« Les Villes tentaculaires »
Guillaume Apollinaire
La France
Poète honore-là
Souci de la Beauté non souci de la Gloire
Mais la Perfection n’est-ce pas la Victoire
Ô poètes des temps à venir ô chanteurs
Je chante la beauté de toutes nos douleurs
J’en ai saisi des traits mais vous saurez bien mieux
Donner un sens sublime aux gestes glorieux
Et fixer la grandeur de ces trépas pieux
L’un qui détend son corps en jetant des grenades
L’autre ardent à tirer nourrit les fusillades
L’autre les bras ballants porte des seaux de vin
Et le prêtre-soldat dit le secret divin
J’interprète pour tous la douceur des trois notes
Que lance un loriot canon quand tu sanglotes
Qui donc saura jamais que de fois j’ai pleuré
Ma génération sur ton trépas sacré
Prends mes vers ô ma France Avenir Multitude
Chantez ce que je chante un chant pur le prélude
Des chants sacrés que la beauté de notre temps
Saura vous inspirer plus purs plus éclatants
Que ceux que je m’efforce à moduler ce soir
En l’honneur de l’Honneur la beauté du Devoir
17 décembre 1915
François Coppée
Chant de guerre circassien
Du Volga sur leurs bidets grêles
Les durs Baskirs vont arriver.
Avril est la saison des grêles,
Et les balles vont le prouver.
Les neiges ont fini leurs fontes,
Les champs sont verts d’épis nouveaux ;
Mettons les pistolets aux fontes
Et les harnais d’or aux chevaux.
Que le plus vieux chef du Caucase
Bourre, en présence des aînés,
Avec le vélin d’un ukase
Les longs fusils damasquinés.
Qu’on ait le cheval qui se cabre
Sous les fourrures d’Astracan,
Et qu’on ceigne son plus grand sabre,
Son sabre de caïmacan.
Laissons les granges et les forges.
Que les fusils de nos aïeux
Frappent l’écho des vieilles gorges
De leur pétillement joyeux.
Et vous, prouvez, fières épouses,
Que celles-là que nous aimons
Aussi bien que nous sont jalouses
De la neige vierge des monts.
Adieu, femmes, qui serez veuves ;
Venez nous tendre l’étrier ;
Et puis, si les cartouches neuves
Nous manquent, au lieu de prier,
Au lieu de filer et de coudre,
Pâles, le blanc linceul des morts,
Au marchand turc pour de la poudre
Vendez votre âme et votre corps.
« Poèmes divers », 1869
Guy Goffette,
Beaux rappels, Chantal, de cette Belgique francophone qui n’est pas la France. Voix claire de Goffette à écouter dans l’émission « Par ouï-dire », rtbf.
merci Phil, intéressant ce qu’il dit sur la vie de Rops, et ses confidences en bric à brac.
Indeed dear Chantal, Rops avaient deux femmes en même temps, âgées de… dix-sept et quinze ans. Comme disent les Français, plus belle la vie
avait ! seul singulier
Le Sarcophage des Amazones, détail ; Tarquinia.
Et interet en son temps de Werner Lambersy pour ledit Goffette, alors vivant et représenté à la Librairie de Wallonie-Bruxelles …. MC
Le sarcophage d’Amazon.
En voilà du « Fou-Tcheou » ancienne graphie, et du choisi: « L’Arsenal de Fou-Tchéou : Oeuvres consulaires : Chine 1895-1905 », Paul Claudel, L’Âge d’Homme, 1995.
Henri de Regnier fit quelques Verhaeneries ou Zamacoisseries comme celles là. Mais a la différence des précédents, il interdit leur répartition après guerre, ou l’édition blanche du Mercure le statufia…. MC
Oups! Lire « interdit Leur répétition! « Désolé.
Les vrais trompistes sont botswanais.
Entendre sa voix et voir encore son visage…
https://www.youtube.com/watch?v=ArrKhWSUoso
Pardon pour celzéceux que GG n’intéresse pas… Qu’iels n’ouvrent pas ce nouveau lien, grands dieux !… Mais pour les autres et Chantal, qui sait ?
https://www.tvlux.be/video/culture/theatre/quot-pain-perdu-quot-de-guy-goffette-une-vie-en-poesie_35463.html
Bàv,
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