de Pierre Assouline

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La République des livres
Du rififi en perspective dans la tintinosphère

Du rififi en perspective dans la tintinosphère

Que vous ne commenciez pas votre journée par la lecture de notre cher Journal officiel dit J.O. passe encore. Mais que vous fassiez quotidiennement l’impasse sur celle du Moniteur belge, son équivalent dans le royaume d’à-côté, est une faute de goût qui suffirait à vous faire passer pour un bougre de crème d’emplâtre à la graisse de hérisson. La tintinosphère, qui en épluche scrupuleusement chaque numéro, y a découvert que le 18 septembre dernier un acte avait été déposé par notaire au greffe constatant la démission de Fanny Rodwell, 86 ans, de sa fonction d’administrateur de Moulinsart S.A. pour cause d’incapacité (ce que tout analphabète diplômé saurait traduire : maladie d’Alzheimer) ; et que le 13 novembre, son mari Nick Rodwell, 68 ans, en était désigné président du conseil d’administration. Autant dire que ce dernier a désormais la haute main sur Tintin, nouvelle plus inquiétante que réjouissante eu égard à sa personnalité de bulldozer à réaction..

Au début des années 90, quand je me suis lancé dans ma biographie d’Hergé, Rodwell était hostile au projet contrairement à Fanny qui, passant outre son opposition, ne m’a pas seulement grand ouvert les archives professionnelles et privées du dessinateur, sans restriction malgré le risque d’y découvrir des cadavres dans le placard ; elle m’a même accompagné au ministère de la Justice car seules sa présence et sa signature in situ permettaient que me soit communiqué le dossier d’épuration de Georges Remi relatif à ses activités sous l’Occupation. Elle c’est elle, lui c’est lui, malgré l’amour et l’admiration qu’elle lui porte. Elle l’a toujours défendu face aux innombrables critiques qu’il suscite, mais n’a jamais cédé sur un certain nombre de points.

Légatrice universelle de son œuvre, elle avait en principe le dernier mot en matière de droits dérivés et d’exploitation de l’œuvre d’Hergé. Face à la tentation de la prolonger en confiant la suite à d’autres, elle s’était dressée comme un rempart, avant tout soucieuse de faire respecter la volonté du créateur de Tintin : il avait toujours dit que son héros mourrait avec lui. S’il ne l’a précisé dans son testament, il l’a du moins exprimé à maintes reprises dans ses conversations avec sa femme, qui est tout sauf une fatma de prisunic, ainsi que dans l’entretien historique qu’il avait accordé à Numa Sadoul pour son livre. Passer outre serait une trahison. Mais qu’en sera-t-il maintenant qu’elle passe la main ? Nick Rodwell, qui envisage même une comédie musicale, et que la perspective d’une suite n’empêche pas de dormir puisque c’est déjà le cas des héros d’Alix et de Blake&Mortimer, n’a qu’une ligne : d’une œuvre il ne pense qu’à faire une marque.

Ses excès sont tels que plus d’une fois les responsables de sa propre société ont dû le recadrer, le censurer ou le démentir. Ainsi quand il insulta des journalistes sur son blog en faisant des allusions graveleuses à leur vie privée. Ou encore ces jours-ci en assurant dans la presse que le projet de Patrice Leconte, qui a fait ses débuts comme dessinateur et scénariste de BD à Pilote, d’adapter Les Bijoux de la Castafiore, seul huis-clos surréaliste du corpus hergéen, était « une fake news », lui reprochant de « se raconter des histoires », avant que Moulinsart n’assure que des contacts était en cours et qu’ils allaient se poursuivre.

Il a réussi l’exploit de se mettre à dos la tintinosphère à force de menaces, d’intimidations et de procès, alors que ses fidèles se considèrent comme les co-héritiers d’un trésor national vivant, comme disent les Japonais. Il exige de la maison de vente aux enchères Artcurial qu’elle lui donne l’avant-projet dessiné par Hergé pour la couverture du Lotus bleu , non seulement historique mais magnifique, au motif que sa place est au Musée Hergé. Une telle attitude rend délicate jusqu’à l’exégèse des albums. De quoi faire reculer nombre d’auteurs, ce qui n’est pas plus mal s’agissant des cuistres de la bêtise savante ; mais pas Jacques Langlois, fort heureusement, collectionneur qui en est de longue date un familier et qui a l’avantage sur d’autres d’avoir rencontré le maitre et d’avoir même entretenu une longue correspondance avec lui. On en retrouve des échos dans Petit éloge de Tintin, essai attachant et bienveillant qui vient de paraitre (12 euros, 280 pages, éditions François Bourin). Dans cet hommage riche d’informations, il revient notamment sur la rivalité De Gaulle-Tintin (et l’authenticité du fameux « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin ! » confié à Malraux qui le répètera dans Les chênes qu’on abat)) et sur l’amitié qui liait Hergé à Gabriel Matzneff, ce dont ils n’ont jamais fait mystère- mais cinq ans avant que le dessinateur ne troque les culottes de golf de son héros contre un jean, quand ce n’était encore qu’à l’état de projet, un article de l’écrivain dans Combat sous le titre « Ne déculottez pas Tintin ! » ne manque pas de piquant avec le recul…

Rodwell est un ayatollah du droit d’auteur, de son strict respect dans l’acception la plus étroite, sans considération de la qualité de ses victimes, multinationale d’édition ou animateur d’un fanzine, en contradiction avec la générosité d’Hergé. Il est vrai qu’il ne l’a pas connu bien qu’il le représente. Inutile de lui parler d’intertextualité ou d’exception de parodie. Or les hommages, les détournements, les citations, emprunts ont la vertu de faire vivre un héros menacé de ringardisation quand triomphent des superhéros. Pas facile de faire vivre une œuvre fermée depuis près d’un demi-siècle.

En le hissant sur le haut de gamme pour en faire un produit de luxe, il a rapproché Tintin du marché de l’art, de l’argent et donc des adultes tout en l’éloignant du monde des enfants, comme l’a fait observer le chroniqueur BD Olivier Delcroix. Si ca continue Bernard « LVMH » Arnault et François Pinault vont se disputer le dossier ! Une chose est de protéger l’œuvre, et Moulinsart S.A. s’en acquitte bien ; une autre est de prétendre user un droit de vie ou de mort sur toute œuvre (dessin, BD, livre etc) qui traiterait de l’univers de Tintin. Or il est difficile de le faire sans en reproduire quelques extraits ; mais comment y parvenir dès lors que toute vignette tirée d’un album est tenue pour une œuvre à part entière ? Cette tyrannie est d’autant plus absurde que Moulinsart et Rodwell ne sont pas fondés à l’exercer puis que c’est Casterman, l’éditeur historique d’Hergé, qui possède les droits sur les albums comme l’a récemment confirmé la cour d’appel de La Haye ! Plutôt maladroit pour un obsédé du droit.

De tous les franchisés de la marque à la houpette (Rodwell avait eu le flair d’ouvrir la première boutique Tintin, à Londres du côté de Covent Garden), il est celui qui a le mieux réussi. Je dirais même plus : avec lui, il faut s’attendre à tout. Chaque fois qu’il ouvre la bouche il en sort des imprécations, des injonctions et des mises en demeure. M. Rodwell dit « le mari de la veuve » est devenu à son corps défendant au fil des ans et des procès le subliminal ultime personnage des aventures de Tintin, à ceci près qu’il ne fait pas rire, enfin, pas toujours. Mais désormais tout puissant, ayant assouvi son obsession de contrôle total, il se pourrait que cet astronaute d’eau douce accède enfin à une certaine sagesse dans l’esprit du Dalaï-Lama. Nous serons bientôt fixés selon qu’il demandera ou non à Moulinsart S.A. de nous adresser une lettre comminatoire assortie d’une conséquente facture de droits d’auteur pour l’usage immodéré et sans autorisation que cette chronique a fait du mot « Tintin », déposé donc protégé selon lui, et pour ses emprunts au riche lexique haddockien de l’injure, dont on espère qu’à l’occasion des 90 ans du capitaine en 2021, il sera enfin classé au patrimoine mondial de l’humanité.

(« Détournement du Sceptre d’Ottokar par des internautes« )

 

Cette entrée a été publiée dans Bandes dessinées.

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commentaires

1 156 Réponses pour Du rififi en perspective dans la tintinosphère

puck dit: à

dans ce mot « élitiste » il y a une envie de niveler la littérature vers le bas, en partant du principe que les lecteurs n’ont pas à faire l’effort de se retaper 10 fois la lecture du Rivage des Syrtes pour comprendre de quoi il en retourne alors qu’il suffit de lire la moitié d’une fois ses bouquins pour comprendre de quoi elle parle.

l’objectif de Laurens c’est le nivellement vers le bas pour gagner sa place d’écrivaine.

et encore elle n’a pas abordé Thomas Mann ou Hermann Broch sinon, comparés aux siens il faudrait qu’elle trouve un mot plus fort qu’élitisme.

y’a quoi au dessus d’élitisme ?

puck dit: à

parler d’élitisme est le moyen trouver par CL pour légitimer la littérature « light ».

quand l’éciture devient trop serrée ça devient forcément élitiste.

qu’elle se rassure : plus personne ne lit Broch et Mann… elle tire sur des ambulances : elle a gagné la partie !

puck dit: à

c’est plutôt triste : ça sonne comme une espèce de constat d’échec : si Camille Laurens ne laissera pas son nom dans une histoire de la littérature c’est bien à cause de tous ces élitistes à la con ui empêchent de voir la grande écrivaine qu’elle est.

puck dit: à

la solution serait carrément boycotter tous ces élitistes pour permettre aux lecteurs d’imaginer que Laurens, Ernaux et Angot sont ce qu’on fait de mieux en littérature.

c’est qu’on appelle la méthode de l’herbe rase, ou de la table brulée.

puck dit: à

j’oubliais Darrieussecq : toutes ces gonzesses c’est carrément des bolchéviques littéraires.

Janssen J-J dit: à

@ Pour le reste, vous comprendrez plus tard

me voilà un brin rassuré, jzmn, à vrai dire j’étions point trop terrifié… Merci Ch., de prendre tout cela à la légère et avec un brin d’ironie. Avez raison… Ce gars-là a fait un pari avec lui-même. – Je me demande si je suis pas jaloux de pas avoir osé faire de même… et puis, après réflexion, non, on n’a pas le narcissisme chevillé aux mêmes endroits… la différence du défi : les pieds et la queue ? la queue et les pieds ? OU les pieds sans la queue? la queue sans les pieds…
Suis sûr d’une chose : n’être point une force réactionnaire du Capitole de la RDL, non…
J’admets qu’il ne supporte pas Hidalgo, Trump et les GJ, voire qu’il en pince pour Macron et le cul de son amant. J’admets tout cela qui n’est pas bien méchant. A condition de pas s’éloigner de la vérité auto-fictionnelle, même si la vraie explication est différée. Je crois que ce saint animateur ne ment jamais. On doit le croire.
Bàv, jzmnn-JiBé, faites comme bon vous semble. On vous zappe, on vous zappe pas.
Finalement, comprendrons un jour.

puck dit: à

des maoïstes : la Révolution Culturelle de Camille Laurens : Gracq c’est un élitiste ! faut bruler ses livres !

x dit: à

Paul Edel, je suis bien d’accord avec vous, sauf sur ce point (dans votre réponse à Closer) : ce n’est pas pour autant qu’il faut y voir un véritable « engagement à gauche ». (Ou bien c’est qu’on parle seulement de l’étiquette (à/de gauche) inchangée bien que vidée de son sens et malgré un positionnement on ne peut plus établi dans le « cercle de la raison ».)

Quand une accusation d’élitisme est encouragée, attendue, vivement recommandée pour l’avancement de sa carrière, cela signifie généralement que cet élitisme-là n’a plus aucune importance, ne représente plus aucun enjeu.
Autrement dit, qu’il ne constitue plus un critère de recrutement ni de distinction parmi les « élites » actuelles. Aux notaire, général et médecin lettrés (voire écrivains à côté) ont succédé le startupper sportif (avec quelques records ou titres de champion junior à son actif) ou le trader foody (capable de se reconvertir dans la restauration branchée). Derrière ces premiers de cordée®, les aspirations et les efforts du gros de la troupe se sont tout naturellement réorientés.
Sans doute pas plus de paresse globale qu’avant (quoi de plus sélectif que le sport de haut niveau ? quoi de plus exigeant que la brigade de cuisine d’un restaurant étoilé ? même les radio-crochets télévisés le sont, (sélectifs et exigeants), selon leurs critères spécifiques), mais un changement des domaines où la paresse est permise voire valorisée et donc revendiquée.

puck dit: à

bien dommage qu’Al.ba soit plus là.

et alii dit: à

puck, quand je regarde le dessin supérieur, je répondrai à votre question, qu’ au dessus , le plu haut c’est le colombarium
bonsoir

Jazzi dit: à

« On vous zappe, on vous zappe pas. »

Je viens de voir que Passou vous a censuré là où vous aviez gagné le pompon de l’abjection, avec les 3 K, JJJ !

renato dit: à

Puisque repetitio est mater studiorum : sans élites pas de démocratie — gens suffisamment qualifiés afin d’exercer le pouvoir : décider, etc.

Janssen J-J dit: à

l’puck, il dit tout et son contraire… Je comprends bien comment il fonctionne. D’abord il pense une chose, il la met, puis il se dit qu’il ne la pense pas, donc il rétropédale, mais il s’attarde jamais sur ses apparentes contradictions, vu qu’elles sont sa propre pâte philosophique et littéraire, pour lui c’en sont pas. Est à la fois immodeste, orgueilleux et puéril, comme tous les hommes égalisés par les femmes moins tordues.

x dit: à

Puck, il y a aussi la méthode Le Lay (celui du temps de cerveau disponible) qui diffusait de la daube en invoquant l’anti-élitisme mais savait, lui, ce qui était bon pour son propre usage.
Même chose pour l’utilisation intensive des écrans dès le plus jeune âge y compris à l’école : prêchée mais pas pratiquée par les dirigeants et cadres des GAFAM dans les écoles de LEURS enfants. (À moins que ce ne soit une légende urbaine ?)

puck dit: à

@x : d’accord avec vous ! les lecteurs de droite sont probablement encore plus incultes que ceux de gauche.

un bouquin comme le Rivage des Syrtes ne trouverait certainement pas d’éditeur, ils préfèrent éditer les histoires de famille et autres témoignages genre celui de la femme de cet homme politique qui a montré son zizi sur facebook : question « élitisme » on est peinards.

puck dit: à

x : cette méthode le Lay est-elle applicable à la littérature ?

parce que j’ai bien l’impression que les bouquins qu’on nous publie nous bouffent un max de cerveau disponible.

rose dit: à

jazzi

vous êtes libre.
Et égal en droit.

Et vous écrivez ce que vous voulez.

C’était juste une petite annotation entre un verbe transitif et un verbe intransitif. Rien de grave.

Je vais tout relire du début car je croyais que c’étaient des citations.

Janssen J-J dit: à

@ Que VOUS arrive-t-il au juste, depuis hier ? Koku ou Koi, Kamarad’ 🙂 ?

Le comble de l’abjection ?… Vous devenez ouf ou quoi, jzmn ? Arrêtez la beuh, merd’quoi !. Et votre goût légendaire pour l’humour des erédliens, hein ? 🙂

puck dit: à

d’ailleurs Paul Edel ne parle sur son blog que d’auteurs morts depuis belle lurette, une preuve que c’est un élitiste ?

et je ne crois pas (il me démentira si c’est faux) qu’il n’ait jamais consacré un article à Camille Laurens.

peut-être ne voit-il pas trop ce qu’il pourrait en dire vu qu’il n’y a pas grand chose à en dire.

puck dit: à

rose dit: à

jazzi

vous êtes libre.
Et égal en droit.
 »

exact ! et non seulement il est libre d’écrire ce qu’il veut, mais en plus personne ici n’est en droit de lui dire ce qu’il doit faire ou ne pas faire.

Jazzi dit: à

puck, Gracq ne trouvait déjà pas d’éditeur à son époque, il a fallu que José Corti créé sa maison d’édition pour cela :

« En 1938, il crée la maison d’édition homonyme et publie en l’espace de deux ans quatre livres fondateurs : les Œuvres complètes de Lautréamont, encore méconnu à l’époque, Au château d’Argol de Julien Gracq, L’Âme romantique et le rêve d’Albert Béguin et le Lautréamont de Gaston Bachelard. Ces publications posent alors l’esprit de la maison autour de quatre piliers : la poésie, Julien Gracq, le romantisme et l’essai littéraire. »

rose dit: à

« Jazzi dit: à
Pour l’instant, Clopine, je note les réactions et découvre, à ma grande surprise, ici, une certaine haine de la littérature. Qui l’eut cru ? »

Luce.

M’en lasse pas, c’est comme ça.

Janssen J-J dit: à

Leçon de la journée (7.1.21_22.54):

Zuckerberg a réussi à couper le sifflet à donald pour une bonne quinzaine de jours, des fois qu’il arriverait encore à provoquer un « golpe » avec ses touites avant de dégager définitivement…
Est puissant, ce GAFAM, heureusement qu’il a enfin compris que ses intérêts étaient menacés par le fou furieux… Mais serat-i + fort, à terme, que le 1er Chinois ?…
(géopopol de l’avenir).
Bon, mais céqui le winner le plus puissant du monde ?

puck dit: à

Jazzi dit: puck, Gracq ne trouvait déjà pas d’éditeur à son époque, il a fallu que José Corti créé sa maison d’édition pour cela
 »

exact ! et Corti serait encore le seul éditeur aujourd’hui à prendre le risque d’éditer le Rivage des Syrtes.

avec leurs pages à massicoter.

Jazzi dit: à

puck, toi tu as gagné de haute main et depuis toujours le pompon du faux-cul.
JJJ, lui, il procède de plus en plus par insinuation, comme Marie Sasseur, en place d’argumentation : Koku, défoncé à la beuh…

rose dit: à

« Puck, il y a aussi la méthode Le Lay (celui du temps de cerveau disponible) qui diffusait de la daube »

Non du coca.
Sinon, Luce l’eût cru.

puck dit: à

« Zuckerberg a réussi à couper le sifflet à donald »

ouai pas très constitutionnel comme décision, cela aura pour conséquence de radicaliser un peu plus les supporters de Trump.

J’avais prédit ce scénario cet été.

sauf que je pensais que Trump serait assez intelligent pour s’entourer de fidèles allant jusqu’au bout, même trouver des appuis dans l’armée et la police pour réussir son putsch.

sur ce coup il n’a pas été très futé.

puck dit: à

Jazzi dit: puck, toi tu as gagné de haute main et depuis toujours le pompon du faux-cul.
 »

et voilà : on tend une main amicale pour lui venir en aide et ce sagouin il la mord !

Jazzi dit: à

Comment se fait-il que Trump soit encore à la Maison Blanche ? Il devrait être aux arrêts ou à l’asile !

Vous êtes bien facétieuse, ce soir, rose. Vous n’êtes pas sous la neige et en plein grand froid ?

renato dit: à

Il ne faudrait surtout pas oublier Dexter que Movaise langue nous a fait part de sa satisfaction lors du décès d’Odradek — évidemment il [Odradek] maniait les materieux sans peine, ce qui n’était pas le cas d’Arrêteztout aux prises avec ses fiches de lecture mal combinées, et jetons un voile de compassion sur ses poèmes.

Cela dit, ai trouvé assez amusant que certains politiques — ou politiciens, si on préfère — se posent la question de savoir si Zuckerberg et compagnie ont le droit de bannir Trump, ce qui prouve la necessité des élites, c’est à dire de gens qui savent comment le monde est fait.

puck dit: à

« Comment se fait-il que Trump soit encore à la Maison Blanche ? Il devrait être aux arrêts ou à l’asile ! »

d’une manière générale vaut mieux pas trop mettre en prison un type qui a 75 millions de personnes derrière lui (75 millions ça fait plus que la population française).

en plus ce n’est pas nécessaire : Trump se retrouve seul, parce que cet imbécile n’a pas profiter de son mandat pour prendre le contrôle de l’armée : sur ce coup je suis presque déçu.

un bon petit coup d’état aux US ça aurait donner du grain à moudre aux journaliste du New York Times.

rose dit: à

 » Tout un travail voit le jour pour libérer la parole des victimes*** de familles.(…)Si la tragédie grecque illustre la situation, n’est ce pas dû
à ce que depuis toujours elle se présente. »
La tragédie grecque « purge » les passions humaines dont l’hybris, profondément destructive. Le masque -blanc, neutre- qui est la personna (cf. Bergman) donne l’autorisation de tout dire, les hommes jouaient tous les rôles, dont les féminins. Le but de la représentation théâtrale sur les scènes antiques* est de permettre la catharsis aux spectateurs qui sortent « guéris ».

* Delphes, Syracuse etc.

*** Hyper-intéressant et instructif. Ce soir, par What’s app, depuis de longs mois sans pouvoir partager son intimité, elle** m’a fait visiter sa chambre, son bureau, tout ça.
Après avoir mal vécu qu’ils lui aient supprimé un de ses nains de jardin en bois, scandinaves (norvégiens pour tout dire)(le plus petit, le troisième, couché qui faisait la sieste lui a été repris) offerts par son beau-fils, je me suis rendue compte que les deux nains de jardin, c’étaient eux, les voleurs, les vandales : deux nains, de jardin.

Hi hi, haha, hu hu, ho ho, héhé
hou hou, fit le loup.

** ma mère ; et moi, chez moi, j’lui ai fait visiter. J’lui ai montré mon bordel.

rose dit: à

Vous n’êtes pas sous la neige et en plein grand froid ?

Si Jazzi, j’y suis. Sous la neige et en plein grand froid. Mais depuis deux jours, avec ma mère, on se parle sur What’s app.

Jazzi dit: à

Votre mère, c’est votre soleil, rose !
Bonne nuit.

rose dit: à

Jazzi dit: à
Moi je préfère nettement « Tess d’Uberville » de Thomas Hardy, adapté au cinéma par Polanski, autrement plus couillu !
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19342959&cfilm=823.html

Bien heureusement nous ne savons pas pourquoi. Sinon, encore une nuit de foutue.

Ce n’est pas Nastassia qui a été violée par son père mais la fille aînée.

Enfin, c’est d’un romantisme fou, ce film. Heureusement que je ne l’ai jamais vu.

rose dit: à

Ma maman, elle m’apprend tout. Moi je ne comprends rien à rien. Chui pas mal nigaude.
C’est vrai qu’elle illumine ma vie.

rose dit: à

Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »
(Montaigne : Les Essais – Livre I Chapitre XIX, Que philosopher, c’est apprendre à mourir)

La vie, l’amour, la mort.
À réussir, assurément. Surtout le point 3 qui rattrape les deux premiers.

Janssen J-J dit: à

@ « sous la neige » ?… c’est quoi encore cette insinuation de droguée, jzmn… ?
C toi le faux cul du jeudi,voui… Et puis quoi, le kokufiage, ça arrive à tout le monde, c’est quand même pas un drame, on n’est pas couchés, sapristi…
KKK ? pour moi…, une devise allemande, plus qu’un groupuscule suprématisme…
Y’a pas d’quoi parler d’abjection ! tout de suite les grands mots d’indignation !
De la distance, bordel, de la distance, jzmn ! Hein. Sinon, à chacun sa merde…

D. dit: à

Je suis allé à Delphes et j’y ai vu la Pythie. Eh bien vous ne le croirez peut-être pas mais elle aime les endives au ja, elle me l’a dit.

D. dit: à

Tais-tou ub peu JJJ. Tu n’es intéressant en rien et on te l’a déjà dit cent fois.

D. dit: à

Même Jazzi te dépasse de loin. Désolé de te le dire. C’est dur mais il faut que tu saches.

rose dit: à

Ce n’est pas forcément un lien de sang ; il s’agit d’un lien de famille et il peut y avoir famille au sens large du terme, ainsi que le souligne Françoise Héritier : les enfants d’un premier lit d’une femme/d’un homme n’ont pas à avoir de relation sexuelle avec le conjoint du second lit ; c’est la loi.

« Dans sa préface, Racine ne parle pas de désir incestueux entre Phèdre et son beau-fils Hippolyte.

« Voici encore une tragédie dont le sujet est pris d’Euripide. Quoique j’aie suivi une route un peu différente de celle de cet auteur pour la conduite de l’action, »

Racine reprend le mythe. Celui d’Euripide est ouvertement incestueux. Lorsqu’elle se plaint à la nourrice, Phèdre – le rôle des nourrices dans les tragédies antiques est de grande importance, elle gémit et pleure. Elle sait l’ampleur du désastre. C’est quasiment à son corps défendant.

Outre, la passion incestueuse qui l’enflamme pour Hippolyte, son beau-fils, il y a le désir de la jeunesse qui supplante son vieux mari, souvent absent. Il y a aussi l’emportement qui la fait dévier de tout ce que sa condition lui impose. Et le mensonge outrancier, rendant Hippolyte responsable de ses propres désirs, alors qu’il est d’une innocence inouïe, et puis sa fin écartelé et noyé, similaire d facto à la mort du frère de Cédée qui le sacrifie pour Thésée son mari à qui elle permet la possession de la Toison d’Or.
Elle se plaint à la nourrice mais elle est prise.

Ce sont les affres.
Les mythes mettent en garde.

PHÈDRE.

[373] Femmes de Trézène, qui habitez cette extrémité de la terre de Pélops (29), souvent, dans la longue durée des nuits, je me suis demandé ce qui corrompt la vie des mortels. Selon moi, ce n’est pas en vertu de leur nature qu’ils font le mal, car un grand nombre ont le sens droit; mais voici ce qu’il faut considérer : nous savons ce qui est bien, nous le connaissons, mais nous ne le Taisons pas ; les uns par paresse, les autres parce qu’ils préfèrent le plaisir à ce qui est honnête. Or, il y a bien des plaisirs dans la vie : les longs entretiens frivoles, l’oisiveté, plaisir si attrayant, et la honte ; il y en a de deux espèces, l’une qui n’a rien de mauvais, l’autre qui est le fléau des familles; et si les caractères propres à chacun étaient bien clairs, elles n’auraient pas toutes deux le même nom. Après avoir reconnu d’avance ces vérités, il n’est sans doute aucun breuvage capable de me corrompre au point de me jeter dans des sentiments contraires. Mais je vais vous exposer la route que mon esprit a suivie. Après que l’amour m’eut blessée, je considérai les meilleurs moyens de le supporter. Je commençai donc dès lors par taire mon mal et par le cacher ; car on ne peut en rien se fier à la langue, qui sait fort bien donner des conseils aux autres, mais qui est victime des maux qu’elle s’attire elle-même. Ensuite je résolus de résister au délire de ma passion, et de la vaincre par la chasteté. Mais enfin, ne pouvant, par ce moyens, triompher de Vénus, mourir me parut être le meilleur parti : personne ne condamnera ces résolutions. Puisse, en effet, ma vertu ne pas rester cachée, et mon déshonneur ne point avoir de témoins! Je ne m’abusais pas, je connaissais l’infamie de ma passion ; je savais d’ailleurs que j’étais femme, objet de haine pour tous. Périsse misérablement la femme qui, la première, souilla le lit conjugal par l’adultère ! C’est des nobles familles que cette corruption commença à se répandre parmi les femmes; car quand le crime est en honneur auprès des gens de bien, certes il doit l’être bien plus auprès des méchants. Je hais aussi ces femmes qui, chastes en paroles, se livrent en secret à des désordres audacieux. De quel front, ô Vénus ! osent-elles lever les yeux sur leurs époux? Ne redoutent-elles point les ténèbres, complices de leurs crimes? ne craignent-elles pas que les voûtes de leurs maisons ne prennent la parole pour les accuser (30) ? Voilà, chères amies, voilà ce qui me décide à mourir; je ne veux point déshonorer mon époux et les enfants dont je suis mère : qu’ils puissent habiter la noble Athènes, libres, florissants, parlant sans crainte, et glorieux de leur mère; car l’homme, même le plus intrépide, devient esclave dès qu’il a à rougir de sa mère ou de son père. On le dit avec raison , le seul bien préférable à la vie (31), c’est un cœur juste et honnête. Le temps dévoile les méchants, lorsque le moment est venu, comme un miroir reproduit les traits de la jeune fille qui s’y contemple (32) : que jamais on ne m’associe à leur nombre !

Hou, hou, c’est le loup.

rose dit: à

et puis sa fin écartelé et noyé, similaire* de facto à la mort du frère de Médée

*remarquons quelques nuances :
Hipployte écartelé par des chevaux et noyé
Le frère de Médée coupé en morceaux et noyé aussi

Bon, c’est pas grand chose.

D. dit: à

64 Vive la tête de veau !

65 Sauce ravigote

rose dit: à

« Et par ailleurs les rapprochements que nous faisons au vol (moi aussi, pour Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen, mais je ne me souviens plus si c’était vraiment à bon escient) sont tout de même le signe qu’une œuvre reste vivante en nous (même si c’est inévitablement sous une forme un peu schématisée), ce qui constitue un bel hommage. »

Vous n’avez pas développé, petitixe, comment faire alors pour comprendre vos rappochements au vol ?

D. dit: à

988 La Pythie vient en mangeant la moussaka

poussière dit: à

et sinon, toujours le même rififi dans l’érdélisphère, je m’envole puisqu’il est un peu tard pour passer l’aspirateur

christiane dit: à

Non, JJJ, ce n’était pas de l’humour.
Ce poème de René Char (Allégeance) est triste. Solitaire errance d’un homme traversant une rupture amoureuse et qui marche au hasard dans la ville…

christiane dit: à

Rose,
Dans les commentaires d’élèves qui suivent la présentation du tableau de Van Gogh, La nuit étoilée, j’ai été attristée par les fautes d’orthographe, innombrables de ces adolescents. Et vous ?

D. dit: à

989 Vive l’invasion des soupières volantes.

D. dit: à

1093 Cricri présidente des States !

D. dit: à

2021 Annus eroticus

christiane dit: à

D,
« 1093 Cricri présidente des States ! »
Que se passait il là-bas au XIe siècle ?

rose dit: à

Jean Langoncet dit: à
@rose, l’auto proclamée « killer »au feminin
merci, quel style !

Jean Langoncet dit: à

Soi-disant aurait mieux sied 😉

rose dit: à

christiane
, j’ai été attristée par les fautes d’orthographe,

je ne les ai pas lues. J’aurais aimé (dit à soleil vert) savoir/pouvoir coller le tableau en taille immense et sans commentaire. Avant on pouvait regarder le nombre de pixels et choisir en fonction de la taille que l’on désirait.

Là, par exemple, nous avons l’immensité
https://www.atelier-lumieres.com/fr/van-gogh-nuit-etoilee

bien cordialement

christiane dit: à

« Les Vikings sont sans doute la première civilisation de l’«ancien monde» à joindre l’Amérique. Vers l’an 1000, Leif Erikson navigue depuis le Groenland jusqu’à Terre-Neuve, qu’il appelle Vinland, et installe un village à L’Anse aux Meadows, ce qui fait de lui le découvreur nord-européen de l’Amérique. »
Il devait faire très froid dans tous ces paysages glacés, D…

rose dit: à

Jazzi dit: à
61

Muse moderne de l’Impuissance, qui m’interdis depuis longtemps le trésor familier des Rythmes, et me condamnes

qui m’interdit 3 ème pers. du sing. sujet la muse

et me condamne idem.

dit gentiment,

rose

christiane dit: à

Ce n’est pas une critique de la présentation de la toile, Rose. J’aime ce tableau vu à Amsterdam. Je lis les commentaires des enfants quand il y en a. Allez voir dans votre premier lien… Serait-ce l’orthographe bizarre des smartphones prisée par les jeunes et la lecture en baisse au profit des jeux vidéos qui fragilisent ainsi leur langue écrite ?

rose dit: à

« Le site de Cahokia, d’une superficie de 8 900 hectares[4], se trouve à proximité de la confluence de trois cours d’eau : l’Illinois, le Missouri et le Mississippi. »

Pas sûre que l’on puisse passer sans porter le canot du Mississipi au Yukon.

rose dit: à

christiane

j’ai bien compris cela de votre part. Je crois que c’est parce qu’ils ne possèdent plus aucune base grammaticale. Lorsque j’ai cessé de travailler en novembre 2016, les enfants ne savaient plus ce qu’était un adjectif qualificatif.

christiane dit: à

C’est intéressant,D, mais j’aime ma vie actuelle, loin de tous les postes de prestige où l’on risque de perdre son âme… Mes jacinthes embaument. Je lis. Je marche le nez au vent. J’aime. Et je vieillis pas trop mal…

christiane dit: à

Oui, Rose, vous avez tout compris comme d’habitude. Bonne nuit. Bonjour à votre maman.

rose dit: à

merci christiane

longue vie à vous, chez vous jacinthes bouquins et nez au vent

rose dit: à

South Clearwater, Minnesota, États-Unis

Sources du Mississippi

bien plus haut que
Je ne vois pas trop pourquoi s’intéresser aux Vikings (dont assurément pourtant en partie je descend) alors qu’il y a ceci, parmi bien d’autres :
www.http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cahokia

D

verbe du troisième groupe en /dre/ 1ère et seconde pers. du sing. terminaison en /s/
=> je descends (le fleuve argent qui vient du Minnesota)

rose dit: à

Non. Beaucoup trop de portage. Naissance du Yukon dans le lac Atlin en Colombie britannique.
L’idéal serait de remonter le Yukon, en partant du Détroit de Béring jusqu’à sa source, puis de traverser l’Amérique d’ouest en est, ça changera un peu des habitudes, puis de rejoindre la source du Mississippi, de descendre le Mississippi, s’arrêter un peu à Cahokia, puis dans les bayous, et rejoindre le golfe du Mexique.

rose dit: à

Ça va, Colombie britannique, Minnesota c’est faisable.

Jazzi

j’ai tout lu dans l’ordre.
D. Puck, et alii tout ce que vous dites est passionnant mais nécessite de longs développements ; ai lu la part d’inceste consenti entre Anaïs Nin et son père, consternant. Même sous prétexte de faire la nique à Freud. In situ, c’est plutôt à sa mère qu’elle porte tort. Comme dans l’adultère, à la première femme, ou épouse, ou compagne.
Très triste.

rose dit: à

Ya 3000 km. À chaval.

Par la route, 3887.
On essaiera à cheval. On économise 900 bornes. Paris/Marseille.

Paris-exas, Mulholland drive.

Moi aussi ai rencontré la Pythie. Lui ai dit quelle Pythie, hé.
M’a rien soufflé sur les endives au jambon.

rose dit: à

à chaval :

infos
« En 2000, Sébastien Chabal a rencontré sa compagne Annick, alors qu’il jouait à l’équipe de rugby de Bourgoin. « Un petit brin de femme d’1m55 déjà mère d’une petite fille » rapporte le journal Libération. Sébastien Chabal joue désormais le rôle de beau-père de la jeune fille, née en 1994. Le couple est devenu parent en 2005 d’une fille appelée Lily-Rose. »

Voilà, la boucle est bouclée.
Bonne nuit.

x dit: à

Rose,

• à propos du 61 de Jazzi : non, c’est bien la 2ème personne du singulier, l’auteur s’adresse à la muse. Muse … [toi] qui m’interdis …

• Mon rapprochement entre Sense & Sensibility et le film de W. Allen a été fugace (j’ai oublié le film, mais pas qu’il m’avait fait penser au roman d’Austen) ; il n’a pas d’importance ni d’intérêt en soi car reposant probablement sur une opposition tout aussi « simpliste » (mettant un personnage entièrement du côté de la raison et l’autre entièrement du côté des sentiments) que celui fait ou rapporté par Soleil vert à propos d’un roman de SF. Le mentionner était une simple question d’honnêteté car je craignais une peu que ma remarque ne fût prise en mauvaise part.

rose dit: à

De Candide en maison de santé et de son usage de la rédemption :
Empoisonnements à l’hôpital : l’aide-soignante a admis que ce n’était pas de l’eau bénite
« Des expertises psychiatriques sont en cours pour identifier ce qui aurait poussé Dominique, 57 ans, à empoisonner régulièrement ses ex-collègues de l’hôpital de Belfort entre 2015 et 2019. »

Eh non, Dominique, des neuroleptiques, ce n’est pas de l’eau bénite. Dilong, dilong.

J’vais vérifier le 61.

rose dit: à

X

Si c’est une adresse à la Muse, vous avez raison.
Cependant, je l’ai lu ainsi

« Muse moderne de l’Impuissance, qui m’interdis depuis longtemps le trésor familier des Rythmes, et me condamnes. »

La Muse moderne qui m’interdit.

Le ton étant pas mal lyrique, vous avez sans doute raison.

rose dit: à

X
« Jazzi dit: à
61

Muse moderne de l’Impuissance, qui m’interdis depuis longtemps le trésor familier des Rythmes, et me condamnes (aimable supplice) à ne faire plus que relire, – jusqu’au jour où tu m’auras enveloppé dans ton irrémédiable filet, l’ennui, et tout sera fini alors, – les maîtres inaccessibles dont la beauté me désespère ; mon ennemie, et cependant mon enchanteresse aux breuvages perfides et aux mélancoliques ivresses, je te dédie, comme une raillerie ou, – le sais-je ? – comme un gage d’amour, ces quelques lignes de ma vie écrites dans les heures clémentes où tu ne m’inspiras pas la haine de la création et le stérile amour du néant. Tu y découvriras les jouissances d’une âme purement passive qui n’est que femme encore, et qui demain peut-être sera bête. »

Je reconnais mon erreur, dslée. L’ensemble du texte est une adresse à la Muse qu’il tutoie.
Alors, c’est valable également pour condamnes.

rose dit: à

X
Pas lu Austen.
Sur Vicky Christina Barcelona, reste Penelope Cruz éblouissante. Le reste est bluette. Trouve Almodovar plus marquant.
Dslée, souvent, n’ai oas les arrières pour tapet ke carton, discuter le vout d’geas avec vous. Trop haut. Trop fort, trop dense.

Vais revoir la chemise. Purple.

rose dit: à

Dslée, souvent, n’ai pas les arrières pour taper le carton, discuter le bout d’gras avec vous. Trop haut. Trop fort, trop dense.

rose dit: à

y’a quoi au dessus d’élitisme ?

Puck

Les happy few. 💪

Jean Langoncet dit: à

(Les modos sont semble-t-il allergiques au parme ; profitez donc de la nuit à défaut de sunshine under the clouds.)

rose dit: à

Ouaip, je crois bien que c’est la même chemise.

https://youtu.be/oZfrWVjbSio

P.S Voici ma parfaite conception de la vieillesse : un vieux schnock entouré de jeunes gens qui l’admirent et l’honorent.
Autre chose qu’un Ehpad => il va mourir heureux.
Quel pied !

et alii dit: à

rose, je me souviens d’avoir été « mise en garde » -ou prévenue- sur l’ancienne RDL que la RDL était un blog « prestigieux » ,qu’il y était exigé d’être original,(?) d’avoir de l’humour(?)etc;
j’ai eu la faiblesse de croire qu’évoquer les articles courants sur la toile ne manquaient pas d’intérêt à titre de comparaison;
tout le monde ici sait qu’il y a eu des colloques sur l’inceste , je rappelle un livre :
https://associationpsychanalytiquedefrance.org/librairie/collections/incestes/
avec son sommaire:
Introduction : Le lit de Jocaste, Jacques André
La relation mère-enfant, nécessairement incestueuse, André Green
La question des représentations incestueuses en clinique, Monique Bydlowski
L’inceste est-il une notion psychanalytique ?, Nathalie Zaltzman
Incestes. Histoires et préhistoires, Monique Cournut-Janin
Inceste et substance. Œdipe, Allen, les autres et nous, Françoise Héritier
On tue un nouveau-né. Réflexion sur l’énigme de l’infanticide, Annie Birraux;
et puisque l’on y parle de littérature, un article d’un critique connu:
Les quatre haines de la littérature
William Marx
avecson lien:
https://journals.openedition.org/rief/1549
je sais que vous savez tous mieux que les auteurs de ces articles !
pas moi!
bon week end!

Jean Langoncet dit: à

Vous devez être marquée par le spectacle de la dernière Grande Librairie, avant-hier soir.

JiCé..... dit: à

Vendredi 8 janvier 2021, 5h53, 5°

Ayant subi les tests actuellement à la mode, des résultats me sont parvenus, lourds de conséquences.

Non seulement j’ai le Covid, l’Ebola, le HIV, la Syphilis, la Tuberculose, le Cancer du foie, une irritation de la mentule, la coqueluche, l’alzheimerite, ….mais mon fauteuil roulant Rolls Royce est rouillé à cœur !

Je quitte donc définitivement la République des Livres et vais suivre le conseil de mon médecin personnel, un charlatan pire que le véreux Véran :

– Qu’allez vous faire, Docteur ? Comment allons nous procéder ?
– Nous allons soigner ces maux par ordre alphabétique, mon ami !…
– Vais-je mourir, Doc ?
– Oui, mon brave JiCé ! Comme tout le monde …
– Ainsi soit il !

Adieu aux amis de longue date, salutations au Taulier, et bras d’honneur aux autres !

B dit: à

Mauvaise nouvelle, le mutant anglais circule dans l’hexagone, deux foyers infectieux sans,qu’il y ait eu dans ces derniers de contacts directs avec la GB. Les voies du Seigneur sont impénétrables.

B dit: à

Mais il me semble qu’à Tours, un des cas résidait ou était amené à résider en GB, cas reperé il y a une huitaine. Je crois avoir lu que Moderna protégerait y compris des virus mutés.

B dit: à

Rose, je ne me souviens pas qu’Hyppolyte chez Racine ait mouru. Par contre, j’avais compris qu’il était dans cette pièce totalement étranger et indifférent au désir de sa belle-mère. Mon souvenir est-il faussé, avec tout ce que j’avale comme couleuvres et médicaments, je ne peux avoir confiance en ma mémoire. Il me faudrait prendre des notes et je ne le fais qu’occasionnellement.

B dit: à

Rose, si vous réside à dans le Sud, ne vous faites pas trop de soucis pur le moment. L’invasion éviterait si elle doit progresser par l’ouest, géographiquement proche de la perfide Albion.

B dit: à

Rose, si vous résidez dans le Sud, ne vous faites pas trop de soucis pour le moment. L’invasion débuterait si elle doit progresser par l’ouest, géographiquement proche de la perfide Albion.

Excusez, probablement le correcteur.

B dit: à

nuit étoilée, j’ai été attristée par les fautes d’orthographe, innombrables de ces adolescents.

C’est un grand malheur. La France devient l’âne des nations.

rose dit: à

L’invasion ?

Du Covid ?
Garder la tête haute.

En descendant le fleuve argent qui roule jusqu’au Nevada.
Vous alleez me fairre le plaisir, B. de vous démédicamentiser.
D, va vous aider. Votre toubib aussi
J’vais vous donner qq.recettes pour manger un peu plus.
Salade, mâche, une petite betterave, pamplemousse rose.
Puis une longue pirogue.
Je l’ai rêvée cette nuit.
Vous coupez ds le centre d’une pâte feuilletée, elle doit sortir du frigidaire pour être bien froide, ayez tout préparé auparavant- deux longues bandes étroites-deux pirogues, une pour votre compagnon qui va se présenter à vous, une pour vous.
Vous repliez les deux bouts en pointus bien serrés.
Dedans la pirogue, vous parsemez dés de bacon/lardons/jambon -pas trop- puis gruyère rapé enfin un petit mélange épais un œuf battu avec crème fraîche sel et poivre.
Faites cuire à 180 °. Mangez avec votre salade.
Si vous désirez jouer accompagnez avec de longs bâtonnets apéritifs au bout desquels vous aurez mis lamelles de comté. Ce sont les pagaies.
Courage.
Bon app.

rose dit: à

, je ne me souviens pas qu’Hyppolyte chez Racine ait mouru. Par contre, j’avais compris qu’il était dans cette pièce totalement étranger et indifférent au désir de sa belle-mère.

Totalement B.
Et Phèdre fait croire à son mari que c’est son fils qui l’a désirée Un mic mac de première. Une des plus belles manifestations du désir féminin dans le pan Ravages à Nottingham.
Il a mouru B..L’avait rien fait.

rose dit: à

Le cas est arrivé de GB par Tours. Le mec qui réside en GB est rentré chez lui. Mystère des décisions.

rose dit: à

Jean Langoncet dit: à
Vous devez être marquée par le spectacle de la dernière Grande.
Pas la télé.
Dernier film Orgueil et Préjugés.

rose dit: à

Cnossos est en Crète. Quelle chance !
La patrie du Minotaure.

rose dit: à

Ne faire que deux longues pirogues. Laisser bien dorer.
Avec le reste de la pâte que vous aurez remise au frigo en attendant, découpez carrés et triangles.
Badigonnez d’un jaune d’oeuf,parsemez de graines tournesol, lin, pavot.

Nota : dans votre tarte au roquefort et graines, c’était trop riche. Trois éléments, pas plus.
Bon app.

rose dit: à

B

Ne loupez pas la fin, après la fin.

https://youtu.be/B6_iQvaIjXw
Cnossos, la plage, la Grande, l’orthographe, la jeunesse. Bonne balade aujourd’hui. J’pense à vous.

B dit: à

Rose, je n’ai jamais été très forte côté amnésique pour les connaissances à acquérir, en revanche je me souviens des faits vécus, des paroles entendues, des dossiers auxquels je me suis intéressée. Je remarque aussi que ma mémoire s’accroît si j’écris et c’ était d’ailleurs ma méthode. Je ne sais combien de cours j’ai recopiés pour les apprendre, vous savez les dates, les choses précises qui nous étaient demandées et qu’il fallait fornir aux épreuves. Le vocabulaire, idem, si je veux acquérir, je dois noter les nouveautés.

Pour le reste, J’ éprouve le besoin de me déconnecter quand la colère, le dégout, la haine même m’assaillent. Pas envie de tomber dans l’amertume ou le ressentiment. Haut pédagogues je manque de courage pour ce sentiment.

Janssen J-J dit: à

restez encore un brin : -> l’irritation de la mentule n’a jamais fait mourir personne, et ça prévient bien les fautes d’orthographe. Surtout, si on a une vieillesse heureuse et pas trop d’humour, René. Je donnerais tout pour refaire ma vie, car je suis l’homme qui tremble (LD l’a dit) <- suis scandalisé par tout ce qui survient. D. m'a fait de la peine, dans sa dernière émission sur l'rdl. Seules les femmes sont sympas icite, elles ne m'agressent presque jamais. Je pense pouvoir me faire piquer vers le mois d'avril. Tenir jusque là, je n'ai aucune garantie pour plus tôt. Je veux donner l'exemple, comme tous ces artistes. Bàv les abonné.es absent.es, fil, pat v, jmb, chantal…, peut-être en hibernage annuel ?

B dit: à

Mnésique. Correcteur.

B dit: à

Haïr me fatigue, je manque de courage pour ce sentiment.

Paul Edel dit: à

Clopine, je comprends que votre défense de Camille Laurens. Sans doute une sœur de combat, j’allais dire « un frère d’armes ». J’ai lu « Philippe », « Dans ces bras-là »,prix Femina, et plus récemment « Fille » de Camille Laurens .Ces textes s’apparentent au courant de l’autofiction davantage qu’à la fiction puisque l’auteur raconte sa vie, sa famille, son ex-mari (sans changer son nom), le drame de la mort de son enfant(« Philippe »),son père, en mélangeant des fantasmes.. Celle qui a inventé la merveilleuse expression « plagiat psychique » (pour accuser Darrieussecq de raconter la mort d’un enfant sans l’avoir vécu) écrit fluide, sans cet épouvantable élitisme qui ravage des pans entiers de la littérature. Sa phrase est claire, précise, cependant comme l’auteur s’en tient à l’Evangile Feministe dans l’orthodoxie MLF années 70, la complexité du réel disparait. Le texte reste une illustration militante du malheur d’être née femme.Un dossier à charge. L’intrigue et les personnages sont porteurs du message. Dans « Fille » Les hommes sont machistes, égoïstes, le, père condamne les filles dès leur naissance , les futures femmes sont systématique esclavagisées ,rabaissées, et formatées tout au long de leur jeunesse dans l’étouffoir familial. On aurait pu s’attendre à une férocité verte, savoureuse, du curare dans son encre, une souveraine satire des mecs ,ou une précision sociologique redoutable à la Annie Ernaux,mais non. Même pas.. C’est une œuvre à message construite régulièrement sur la victimisation, la plainte ce qui réduit considérablement la part de tâtonnement et de complexité vers une vérité intime .Le ton général est d’une certaine sècheresse pincée, une crispation avec des pointes rancunières. En comparaison, Simone de Beauvoir, dans son combat féministe, est jaillissante de liberté conquise, vitale, et manifeste une sorte d’acharnement juvénile pour décrire son combat et ses engagements féministes.

D. dit: à

Plus sérieusement, j’ai été impressionné par Delphes. Sa situation contre le flanc du Mont Parnasse n’y est pas étrangère. Pour moi c’est le site le plus beau de toute la Grèce antique, bien avant l’Acropole et Olympie.

rose dit: à

D.

Oui. Plus la Pythie sur son rocher et ses oracles.
Commrnt va se oasser la navigation ?

Janssen J-J dit: à

Je suis toujours mal à l’aise quand un exégète masculin entreprend de dire ce qu’il pense vraiment d’une œuvre féministe/féminine comme celle de Camille Laurens. Quelque honnête et talentueux qu’il soit, on sentira toujours le biais cognitif du type sous la plume duquel il manquera toujours le fait de n’être pas née femme, de ne pas sentir ce que peut être le vécu d’une femme de l’intérieur dans toutes ses dimensions… Je n’en tire aucune critique, mais vois bien comment s’en veit la chute annoncée… l’inévitable comparatif avec le « féminisme » vitaliste masculin de simone de beauvoir des années 50…, cette tarte à la crème… qui montre pourquoi les septuagénaires érudits n’ont pas vraiment progressé dans leurs prétendues attitudes progressistes à l’égard des romancières féministes, « toujours étroites dans leurs visions du monde victimaire », etc…
Moi je verrai un véritable progrès de la critique littéraire masculine quand un professionnel sera capable de juger l’œuvre d’une écrivaine à l’aune d’autre chose que de la victimisation de son genre. Commnençons par observer et donner crédit à ce qu’une « professionnelle » aurait à dire de l’originalité de mme Laurens sans passer par les catégories des mêmes œillères. Pour ma part, je ne le pourrais ni ne le saurais faire, vu que je ne connais pas les travaux de cette romancière. Et je manque du courage élémentaire de la lire, c’est comme pour la haine, je n’y arrive pas vraiment non plus, B. Bàv,

Jazzi dit: à

64

Bien pauvres sont ceux qui ont besoin de mythes. Ici les dieux servent de lits ou de repères dans la course des journées. Je décris et je dis : « Voici qui est rouge, qui est bleu, qui est vert. Ceci est la mer, la montagne, les fleurs. » Et qu’ai-je besoin de parler de Dionysos pour dire que j’aime écraser les boules de lentisques sous mon nez ? Est-il même à Déméter ce vieil hymne à quoi plus tard je songerai sans contrainte : « Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces choses. » Voir, et voir sur cette terre, comment oublier la leçon ? Aux mystères d’Eleusis, il suffisait de contempler. Ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer.

65

Il faut beaucoup de temps pour aller à Djémila. Ce n’est pas une ville où l’on s’arrête et que l’on dépasse. Elle ne mène nulle part et n’ouvre sur aucun pays. C’est un lieu d’où l’on revient. La ville morte est au terme d’une longue route en lacets qui semble la promettre à chacun de ses tournants et paraît d’autant plus longue. Lorsque surgit enfin sur un plateau aux couleurs éteintes, enfoncé entre de hautes montagnes, son squelette jaunâtre comme une forêt d’ossements, Djémila figure alors le symbole de cette leçon d’amour et de patience qui peut nous conduire au coeur battant du monde.

66

À la lisière de la ville rasée, il subsistait un terrain d’aviation militaire aux hangars incendiés et aux pistes malmenées par les intempéries plus que par les obus. Un pylône rouillé continuait de s’y dresser. Un jour, j’eus l’idée d’y grimper. L’échelle de fer qui conduisait au sommet était presque intacte. À mi-hauteur, j’éprouvais pour la première fois le vertige, l’affreuse montée du vide qui se rapproche de vous sans qu’on y puisse rien et qui vous commande d’aller à sa rencontre. Ne reste convaincante que l’épouvantable impression de ne pouvoir ni continuer à monter ni commencer à redescendre. Je m’obligeais à poursuivre l’ascension, autant par peur que par entêtement. Après m’être calmé, je redescendis les yeux fixés au ciel, quêtant chaque fois du pied l’appui du prochain échelon.

67

Parmi les catégories principales des jeux, j’ai introduit le vertige, désignant par ce terme non seulement le trouble volontairement recherché de l’équilibre physique, mais aussi tout risque ou défi impliquant, en connaissance de cause, comme sanction probable la perte de l’assiette intellectuelle ou morale ou émotionnelle, sinon celle de l’existence pure et simple. Pareil désarroi, à la fois accepté et subi, s’accompagne de l’attente aléatoire, bientôt de la gloire d’avoir recouvré au dernier moment, magnifiés, les biens non évaluables en un moment abandonnés au sort, par pur défi.
Je ne me repens pas d’avoir fait un sort à ces voluptés ambiguës. J’ai vu trop souvent des hommes et des bêtes s’y adonner de caprice, d’instinct ou d’institution, en proie à une égale hypnose. Les rite, les passions, le leurre de l’intérêt ou de la spéculation, les extases de l’érotisme ou des drogues convergent ici en un des points les plus obscurs du comportement des vivants.

68

Pris dans l’Histoire, laquelle, à son degré véritable, serait à chaque instant la collection de toutes les histoires de toutes les aventures, de toutes les fugitives pensées, l’homme diffère, par nature, de l’Histoire. L’Histoire est égologique et, quand on la remonte, irrévocable. Les hommes sont , dans l’Histoire, comme dans une rivière qu’ils composent de leurs personnes et de leurs agitations et qui leur est aussi extérieure qu’une rivière aux poissons qu’elle véhicule.

Patrice Charoulet dit: à

TRUMP

Un milliardaire de l’immobilier, animateur de spectacles de catch, animateur de télé, inculte, ne sachant rien en histoire, en politique étrangère, s’est retrouvé président des Etats-Unis. Une honte, une farce, une tragédie, une catastrophe. Avant l’élection, chaque jour de son mandat, tweet par tweet, il a donné dix mille preuves de sa nullité, de son dérangement mental. Que tant d’Américains l’aient soutenu, et le soutiennent encore, est désolant. En France, presque tous les gens d’extrême droite que je connais, en chair et en os ou dans les médias , ont de la sympathie pour Trump (et, bizarrement, pour Poutine aussi). C’est consternant.
Les événements du Capitole n’ont rien de surprenant. Ceux qui s’en indignent n’ont pas tort. Moi, j’ai été indigné chaque jour depuis cinq ans de la présence et de l’action de Trump à la tête de la première puissance politique, économique, militaire mondiale.

DHH dit: à

@jazzi
Contrairement aux lettrés(Clopine Paul Edel) je n’ai reconnu aucun des auteurs de vos morceaux choisis
Je me pose cependant la question pour deux fragments qui m’ont mis sur une piste (bonne ?), non par leur style que je serais bien en peine d’identifier ,mais par le sujet, le 58 Genet à cause des lettres échangées en prison avec son amant dans Notre dame des Fleurs) et le 61 avec cette analyse de ce que Caillois appelle l’ l’Ilinx (pas sûre de l’orthographe pour ce souvenir d’une lecture très ancienne ) et qui pourrait être de lui
J’ai un peu de juste ou tout faux ?

D. dit: à

Ça se oasse pas mal.

DHH dit: à

@jazzi
Pour caillois je voulais dire 67 et non 61

DHH dit: à

@D
j’ai vu Delphes il y a tres longtemps (1961)
Comme vous j’ai eu un choc , un sentiment immédiat de rencontre avec le sacré sur cette hauteur qui domine une mer d’oliviers
Je constate que vous aussi vous avez vécu un moment analogue
.Mais à quand remontre cette visite ? peut-etre avais-je tort de penser ,qu’avec les années , l’afflux probable de touristes dans ce haut lieu de la mémoire du monde le prive de sa capacité d’emprise quasi mystique sur le visiteur
L’autre paysage qui m’a fait revivre cette impression d’être envahie par le sacré ,c’est celui qu’offre Jérusalem au voyageur qui y arrive et le découvre et qui se trouve projeté dans une image pieuse , une page illustrée du catéchisme

rose dit: à

Janssen-JJ
Me manque le punch pour répondre à Paul.
Merci pour ce que vous écrivez.
N’empêche que, à 9 ans, lorsque mon père violemment me dit « tu n’as rien à dire », se tournant tendrement vers mon frère pour lui donner la parole, lorsqu’à 13 et jusqu’à 20 mon père me traitait de pute dès qu’un garçon jetait un oeil sur moi etc.cela a imprimé grave mon histoire de femme.
Je pensais au champ de ruines de Caen suite aux bombardements des alliés.
On a bâti dessus notre liberté.
Un enfant a vécu sa résilience magnifique à Rome.
Moi, je me suis battue toute ma vie sur les saloperies dites par mon père sur l’enfant que je fus, l’ado rebelle à crever et l’adulte en peine.
Je commence à émerger. Ne me sentant pas une victime, ni face à un bourreau mais une rescapée de traditions atroces et invalidantes. Vivante.
Merci Janssen-JJ.
Les femmes, ce que nous avons vécu, nous ne l’avons pas voulu. Ni désiré. Ni appelé.

Jazzi dit: à

69

De son nom même l’homme, désormais, se méfie, pour autant que ce nom est investi d’une pensée métaphysique, appuyée sur des kilomètres linéaires ou carrés de sermons et de bouquins, et qu’il évoque un terrifiant fatras de dents gâtées et d’appendicites, les mêmes sous Périclès, les mêmes sous Mac-Mahon…
L’homme, d’abord, c’est quoi ? L’homme, jusqu’à présent, c’était, plutôt, un seul homme, réfracté dans ses congénères comme dans des miroirs plus ou moins déformants.

70

Toute la conscience critique du romancier ne peut lui être utile qu’au niveau des choix, non à celui de leur justification. Il sent la nécessité d’employer telle forme, de refuser tel adjectif, de construire ce paragraphe de telle façon. Il met tout son soin à la lente recherche du mot exact et de son juste emplacement. Mais de cette nécessité il ne peut produire aucune preuve (sinon, parfois, après coup). Il supplie qu’on le croie, qu’on lui fasse confiance. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il a écrit son livre, il n’a qu’une réponse : « C’est pour essayer de savoir pourquoi j’avais envie de l’écrire. »

71

Il n’y a pas de livres s’il n’y a pas de publication. Je crois que sans la prostitution de la publication, sans l’acte public, il n’y a pas d’écrit. Je le répète encore, oui, parce que c’est le problème numéro un de la minorité intelligente du monde entier. Être intelligent c’est vouloir écrire.

La peur quand on écrit, elle est normale. Il ne faut pas avoir peur de cette peur-là. Si cette peur n’existe pas, on n’écrit pas.

Lire c’est écrire aussi.

Jazzi dit: à

Patience, DHH…

Ed dit: à

Je suis en train de lire un livre horriblement traduit en francais de l’anglais américain et compte écrire à la maison d’édition une fois ma lecture terminée. Pensez-vous qu’elle lira mon mail et si oui, en aurait-elle qqch à foutre ? Non parce que je suis remontée, le traducteur aurait mieux faire de s’occuper d’une notice de tondeuse.

et alii dit: à

D, je n’ai pu m’empêcher de rechercher, et relire un texte célèbre que je vous mets en lien:c’est celui de la lettre de Freud sur son « trouble de mémoire sur l’acropole » (auquel, j’ai pensé aussi en découvrant l’Acropole, lors d’ un voyage de retour d’Israel)
http://www.circee.org/?freud-deja-vu-acropole-rolland

Paul Edel dit: à

8 janvier 1921 à Racalmuto, naissance de Leonardo Sciascia. Romancier, journaliste engagé, un des plus beaux intellectuels italiens. Je recommande l’article paru ce jour dans le « Corriere della Sera ».

D. dit: à

J’ai vu Delphes au début des années 2000, un matin du mois de juin. Très peu de visiteurs.
Peut-etre moins de 20 sur l’ensemble du site, de mémoire.
Sûrement tres différent au mois d’août.

vanina dit: à

Cynthia Ozick

Une Américaine de prodigieuse culture .On peut lire avec profit tout ce qu’elle a écrit. Romans,essais critiques.
Pour les passionnés de George Eliot,The Puttermesser Papers. Subtile et comique, une fée qui laisse une belle lumière sur son passage, le passage de Vénus.

@ renato

La ville de Parma a annoncé un ambitieux projet de restauration ( cinq millions d’euros ) pour la Galleria Farnese, la Pilotta, le musée de Bodoni, en somme tout son patrimoine artistique et architectural.
Pour un pays comme l’Italie, en plein marasme et dépourvu de toute élite, un sage propos. A Milan, des hommes comme M.Vitta Zelmann, sont des résistants contre la marée montante de l’ignorance, souvent alliée au « populisme » de très mauvais aloi. La maison d’édition Skira publie des éxcellents catalogues des expositions. Qu’elle soit louée.
Lire les épitaphes des artistes de la Renaissance,
je cite de mémoire, Calza Bigio « l’opre ch’io diedi a Flora, cangiando il terren basso a l’alto Regno. »
Jamais l’épysthème scientifique m’a offert de telles consolations, mais c’est une faute personnelle.

renato dit: à

À propos de Sciascia.

Dans La Sicile comme métaphore*, Mondadori, Milan 1979, Sciascia dit : « Sciascia est un nom de famille strictement arabe, qui jusqu’en 1860 était écrit Xaxa sur les registres, mais était lu Sciascia. En arabe, dit Michele Amari, cela signifie « voile de tête ». Une fois, le consul de Libye à Palerme m’a dit que, pour indiquer une amitié très proche, dans son pays on parle de « deux têtes dans la même sciascia ». »

*Interview de Marcelle Padovani.

Janssen J-J dit: à

@ Les femmes, ce que nous avons vécu, nous ne l’avons pas voulu. Ni désiré. Ni appelé.

oui, voilà ce qu’ils ne comprennent pas, c’est portant élémentaire…

et alii dit: à

puisque l’on en est à l’Italie:
Freud en Italie – Psychanalyse du voyage
Gérard Haddad, Antonietta Haddad

et italii dit: à

sur Freud en Italie, l’éditeur -c’està dire l’auteur qui a récemment refondé un institut de psychanalyse en quittant des « lacaniens » »,écrit:
Il est donné à certains lieux de révéler l’homme à lui-même. L’Italie est ce lieu au sein de l’Europe où, depuis la Renaissance, tout « honnête homme » a accompli son voyage. Freud n’échappera pas à ce tropisme italien. « Ce qu’il me faut, c’est l’Italie », dira-t-il à chaque étape importante de sa vie. De Venise à Florence, Naples et Rome, le pays de la beauté et de la culture se dévoilera à lui en même temps qu’il découvrira l’inconscient ; le paysage italien, tout en lui offrant l’alphabet de sa théorie, deviendra le lieu privilégié de sa transmission.
Mais les énigmatiques pèlerinages freudiens auront une autre incidence : celle d’ouvrir l’expérience analytique à la dimension de l’altérité et du manque à travers la découverte de l’Art, grand signifiant absent de la tradition, juive dont Freud est issu. Ce poids symbolique de l’Italie sur la personnalité et la pensée de Freud, Gérard Haddad, médecin et psychanalyste, et sa femme Antonietta, italianisante, l’ont déchiffré au prix d’une enquête minutieuse.
Resituant ainsi la naissance de la psychanalyse au coeur de l’Europe, ils rappellent qu’elle est l’héritière de la civilisation latine et humaniste, héritage qu’elle se doit aujourd’hui d’assumer.

et alii dit: à

une photogaphe Alia ALI sur aesthetica
« “I come from two countries that no longer exist: Yugoslavia and South Yemen. My parents are migrant linguists: speaking seven languages between them, they share only English. »
« I grew up and moved around Sana’a, Sarajevo, Istanbul, Ho Chi Minh City, Wales, New Orleans, Los Angeles and Marrakech. As a female artist who exists on the border of identifying as a West Asian, Eastern European and US citizen, my work explores cultural binaries and challenges culturally sanctioned oppression.”
photos sur le site
bonne journée

DHH dit: à

@Et alii

merci pour le lien que vous avez envoyé .
il m’a fait penser aussi aussi a la rencontre de Goethe avec la cathédrale de Strasbourg ,mais choc esthétique plus que religieux

renato dit: à

vanina,
lors de l’apparition de Salvini sur la scène politique, mon frère, qui n’est pas un fin connaisseur du fait politique, m’a dit :  » Le pays s’effondrera car nous avons décidé que le plus crétin du bar était la bonne personne pour comprendre le present et prendre des decisions ».
Cela dit, étant donné l’état des élites, tout le monde rencontrera son mur, ce n’est qu’une question de temps.

Pour Massimo Vitta Zelmann l’édition est une tradition familiale, son père avait fondé Electa avec Giorgio Fantoni — à un moment majoritaire de l’Elemont… Enfin, une histoire d’éditeurs qui attend son narrateur.

Jazzi dit: à

JACQUES LACARRIERE

Delphes 1947

« Mon premier voyage en Grèce eut lieu en 1947, le dernier à l’automne 1966. » C’est par cette phrase que s’ouvrent les pages de L’été grec de Jacques Lacarrière.

« Ce premier voyage, je le fis avec la troupe du Théâtre Antique de la Sorbonne. Nous venions de monter Les Perses et L’Agamemnon d’Eschyle, représentés à Paris avant d’être joués à Athènes et à Epidaure pour le centenaire de l’Ecole Française d’Archéologie. Passer des mois à vivre l’histoire de Mycènes et de ses lignées légendaires puis quelques semaines en Grèce pour retrouver sur les lieux mêmes les ombres et les fantômes d’Agamemnon était comme la consécration d’un rêve. Je me souviens avoir vécu cette époque et les premiers jours du voyage dans une sorte d’extase. (…)
Au lendemain des premières représentations données à Athènes au pied de l »Acropole, je décidai de me rendre à Delphes avec deux amis de la troupe et un archéologue de l’Ecole Française. Delphes, au contraire de Mycènes, n’évoquait rien de précis dans mon esprit. Ce n’était qu’un mot, deux syllabes, un site, une Pythie assise sur un trépied, des vapeurs de laurier, mais rien de charnel ni d’intense comme les trois syllabes de Mycènes.
Delphes était alors aux mains des partisans de l’E.I.A.S. – Armée Populaire de Libération Nationale – et il était en principe impossible de s’y rendre. A force de démarches et d’insistance, nous finîmes par obtenir des autorités militaires un laissez-passer pour franchir les derniers postes tenus par l’armée gouvernementale aux environs de Lividia. Le reste : gagner Delphes par la route, prendre contact ou non avec les partisans, était notre propre affaire. Restait à dénicher un chauffeur de taxi qui voulût bien prendre le risque de nous emmener. On finit par en trouver un, propriétaire d’une voiture Ford, décapotable et haute sur roues, un modèle à faire rêver les collectionneurs aujourd’hui mais qu’on trouvait encore fréquemment en Grèce à l’époque. Il ne posa qu’une seule condition : mettre deux petits drapeaux français sur les ailes pour qu’on nous reconnaisse de loin. Le passage des derniers postes gouvernementaux s’effectua sans trop de problèmes bien que les officiers nous aient regardés comme de véritables candidats au suicide. L’un d’eux lança même, au moment du départ : « Allez donc vous faire égorger par les communistes, si ça vous chante ! »
Evidemment, nul ne nous égorgea. Le temps était radieux, le ciel transparent. La route était minée, nous n’avancions que très prudemment. A chaque bosse ou taupinière suspecte, le chauffeur coupait par les champs, ce qui n’arrangeait guère la suspension de la voiture mais à part ces quelques détours, aucun incident ne survint. Nous traversâmes le village d’Arachova sans voir âme qui vive et arrivâmes à Delphes au début de l’après-midi. Le village était silencieux, comme mort. Pas un seul habitant visible, à l’exception du garde champêtre et du gardien de l’Ecole Française, installé dans les ruines du sanctuaire. Les partisans tenaient le Parnasse juste au-dessus de nous et descendais parfois la nuit pour se ravitailler mais, durant les vingt-quatre heures que nous restâmes à Delphes, aucun d’entre eux ne se montra.
Ainsi, toute l’après-midi, je pus errer seul dans les ruines. Silence. Solitude. Pas un seul bruit vivant, si ce n’est par moment, le cri des gypaètes traçant des cercles dans le ciel ou sur le flanc des Phaedriades. Plus bas, dans la vallée du Pleistos, un chemin serpentait jusqu’à la mer parmi les oliviers, un chemin désert, sans un seul être humain. Delphes était vide, abandonné, livré à tous les fantômes de l’histoire. On était à la mi-septembre et l’automne se faisait sentir à la mordorure des feuillages, au froid et à l’ombre plus dense de la nuit. Sur le stade, au-dessus du sanctuaire, le vent faisait tourbillonner des trombes de poussière comme des fantômes affolés. Et sur la Voie Sacrée, laissée à l’abandon depuis des années, les herbes folles recouvraient le chemin. Que retrouver ici ? Le passé mort, véritablement mort ou le présent, mort lui aussi, mais où se devinaient les forces silencieuses, tapies, sournoises de la guerre ? Je me souviens m’être rendu compte – alors que j’étais assis sur le théâtre, juste à la tombée de la nuit, ne pouvant détacher mes yeux de ce paysage inouï – de l’étrangeté de ce voyage en Grèce. J’étais venu ici, poussé par les fantômes et les mirages du passé, pour jouer devant les Grecs d’aujourd’hui les drames et les horreurs de la guerre de Troie alors qu’une autre guerre se déroulait en ces lieux mêmes. Une guerre civile, plus lourde et meurtrière que celle des Grecs et des Troyens. Ce jour-là, dans cette nuit de Delphes et ce silence des montagnes où nous épiaient, sans aucun doute, les partisans, je sentis qu’une Grèce mourrait en moi et qu’une autre naissait.
Cette mort et cette naissance inattendues, je les ressentis plus fortement encore le soir quand le gardien nous fit visiter le musée. La plupart des statues avaient été enterrées ou enfermées dans de grandes caisses en bois, pour les protéger des obus. Sauf quelques unes, encore visibles dans leurs emballages entrouverts. Je me souviens du Sphinx de Naxos émergeant de son lit de paille comme un dieu absorbé par des sables mouvants. Naissait-il ? Mourrait-il ? Les statues, elles aussi, étaient à mi-chemin de la mémoire et de l’oubli, comme des détenues d’une autre époque enfermées dans les prisons de notre temps. »
(« L’été grec », Plon, 1975 et 1993)

DHH dit: à

@jazzi
Merci de ce texte .
sur ces années d’oppression politique en Grece un magnifique film que vous connaissez sans doute « le voyage des comédiens »

Bloom dit: à

Ce qu’écrivait un certain Larry Tagg, à propos d’un autre président américain, pourrait parfaitement s’appliquer au Trump.
« Will go down to posterity as the man who … had no political aptitude;… who failed without excuse, and fell without a friend. »

Clopine dit: à

je suis contente, parce que même en survolant comme je le fais, j’arrive à identifier certains des écrits de Jacky. Le dernier, c’est du Duras, ma main à couper… Etc. Bon, y’en a aussi que je ne connais pas du tout, hein !

et alii dit: à

lorsque je suis allée à Delphes, c’était juste après la dictature des colonels;le public était merveilleux, on le sentait revivre

Jazzi dit: à

« ma main à couper… »

Tu pourras garder ta main, Clopine !

Trump devra bien rendre des comptes un jour sur sa gestion calamiteuse de la pandémie, Bloom. Combien de morts à cause de lui, qui apparait comme le leader naturel des sans masques et des anti vaccins (sauf pour lui) ?

Jazzi dit: à

72

Dans cette espèce de livre qui n’est pas un livre j’aurais voulu parler de tout et de rien comme chaque jour, au cours d’une journée comme les autres, banale. Prendre la grande autoroute, la voie générale de la parole, ne m’attarder sur rien de particulier. C’est impossible à faire, sortir du sens, aller nulle part, ne faire que parler sans partir d’un point donné de connaissance ou d’ignorance et arriver au hasard, dans la cohue des paroles. On ne peut pas. On ne peut pas à la fois savoir et ne pas savoir. Donc ce livre dont j’aurais voulu qu’il soit comme une autoroute en question, qui aurait dû aller partout en même temps, il restera un livre qui veut aller partout et qui ne va que dans un seul endroit à la fois et qui reviendra et qui repartira encore, comme tout le monde, comme tous les livres à moins de se taire mais ça, cela ne s’écrit pas.

73

Au plus loin que je remonte et même à l’âge où l’esprit n’influence pas encore les sens, je trouve des traces de mon amour des garçons.

J’ai toujours pensé que mon père me ressemblait trop pour différer sur ce point capital. Sans doute ignorait-il sa pente et au lieu de la descendre en montait-il péniblement une autre sans savoir ce qui lui rendait la vie si lourde. Aurait-il découvert les goûts qu’il n’avait jamais trouvé l’occasion d’épanouir et qui m’étaient révélés par des phrases, sa démarche, mille détails de sa personne, il serait tombé à la renverse. A son époque on se tuait pour moins. Mais non ; il vivait dans l’ignorance de lui-même et acceptait son fardeau.
Peut-être à tant d’aveuglement dois-je d’être de ce monde.

74

J’avais découvert pour mes baignades une petite plage déserte. J’y tirais ma barque sur les cailloux et me séchais dans le varech. Un matin, j’y trouvai un jeune homme qui s’y baignait sans costume et me demanda s’il me choquait. Ma réponse était d’une franchise qui l’éclaira sur mes goûts. Bientôt nous nous étendîmes côte à côte. J’appris qu’il habitait le village voisin et qu’il se soignait à la suite d’une légère menace de pneumonie.
Le soleil hâte la croissance des sentiments. Nous brûlâmes les étapes et, grâce à de nombreuses rencontres en pleine nature, loin des objets qui distraient le coeur, nous en vînmes à nous aimer sans avoir jamais parlé d’amour.

75

Entre toutes les passions de l’esprit humain, l’une des plus violentes, c’est le désir de savoir ; et cette curiosité fait qu’il épuise ses forces pour trouver ou quelque secret inouï dans l’ordre de la nature, ou quelque adresse inconnue dans les ouvrages de l’art, ou quelque raffinement inusité dans la conduite des affaires. Mais, parmi ces vastes désirs d’enrichir notre entendement par des connaissances nouvelles, la même chose nous arrive qu’à ceux qui, jetant bien loin leurs regards, ne remarque pas les objets qui les environnent : je veux dire que notre esprit, s’étendant par de grands efforts sur des choses fort éloignées, et parcourant, pour ainsi dire, le ciel et la terre, passe cependant si légèrement sur ce qui se présente à lui de plus près, que nous consumons toute notre vie toujours ignorants de ce qui nous touche, mais encore de ce que nous sommes.

DHH dit: à

74 Hervé Guibert?

Clopine dit: à

le 75 : Yourcenar ? Ca pourrait être elle…

Clopine dit: à

le 72 c’est encore Duras, bien entendu. Y’a-t-il un programme derrière tout cela ?

Clopine dit: à

Le « on ne peut pas » !!! C’est fou ce que certains écrivains se caricaturent eux-mêmes…

Clopine dit: à

A part ça, avec ma chance habituelle, j’ai envoyé mon tapuscrit au moment même où les maisons d’édition, inondées de manuscrits « covidiens », jettent l’éponge… Quel professionnel arrivera-t-il à lire mes pauvres mots, et m’en dier ce qu’il en pense ? Mystère. Je reconnais que si j’étais superstitieuse, les signes accablants d’un destin contrarié seraient si éclairants qu’il ne me resterait plus, comme une moderne Oedipette, qu’à aller commettre à l’aveugle quelques crimes pour parachever le tout.

DHH dit: à

Inceste et pédophilie ecclésiastique
On les trouve sous une forme depourvue de tout aura de scandale dans le joli film de Louis Malle « le souffle au coeur »
Le prêtre libidineux y apparaît comme un personnage classique dont les agissements ordinaires sont connus et tolérés, et l’inceste comme l’aboutissement heureux d’une affection pure entre un garçon et sa mère, jeune et jolie, et un peu frustrée dans sa vie

Lara dit: à

65
« Noces, l’Été » d’Albert Camus.
Djémila, Tipaza, les ruines romaines et tout et tout…

DHH dit: à

@ Clopine
Au contraire.
Cela valorisera votre travail
Par comparaison elle sautera au yeux la différence de qualité entre votre prose et la masse indifférenciée des produits « confinementiels » de ces scribouillards , qui , dans l’ennui de cette période , se sont mis à croire qu’ils avaient des choses à dire et qu’ils étaient capables de les dire.
Et chez l’éditeur votre premier lecteur vous saura gré de l’avoir arraché à l’ennui de la lecture obligée de ces insipides manuscrits , en lui offrant quelque chose de diffèrent qu’il va même survaloriser
En tout cas c’est exactement ce qu’éprouve un prof quand dans la grisaille d’un paquet de copies à corriger , dont l’épaisseur diminue lentement, on trouve un devoir qui sort du lot et qu’on surnote

Moralès sed laisse dit: à

renato dit: à

« Il ne faudrait surtout pas oublier Dexter que Movaise langue nous a fait part de sa satisfaction lors du décès d’Odradek — évidemment il [Odradek] maniait les materieux sans peine, ce qui n’était pas le cas d’Arrêteztout aux prises avec ses fiches de lecture mal combinées, et jetons un voile de compassion sur ses poèmes.  »

Mais de quoi nous cause-t-il dans un texte truffé de fautes d’orthographes pires que celles que font les enfants?

Moralès sed laisse dit: à

mon frère, qui n’est pas un fin connaisseur du fait politique, m’a dit : » Le pays s’effondrera car nous avons décidé que le plus crétin du bar était la bonne personne pour comprendre le present et prendre des decisions ». (sic) renato dit.

Tu parles, tous cachés derrière leur Martini?!

D. dit: à

Le variant anglais.
Bientôt sur tous les écrans.

renato dit: à

Ok Monsieur le professeur de collège : Mauvaise et matériaux. Reste que le dit Mauvaise langue s’est réjoui du décès d’ Odradek, fait qui révéla les limites de son éducation. Évidemment, libre à vous du haut de votre orthographe d’apprécier ce pignouf.

Bloom dit: à

Le variant anglais.
Bientôt sur tous les écrans.

Le variant anglais est un très mauvais scenario, D.
A la différence du patient anglais, médiocre roman mais grand film, « starring » la sœur de la directrice du Frac de la Réunion.

Baroz, aux USA, on peut toujours s’en sortir à coups de dollars. Sauf si l’on est noir. Ou Amérindien.

christiane dit: à

Jazzi,
j’espère que la longue suite de citations numérotées que tu mets en ligne patiemment ne va pas se transformer en jeu de devinettes, divertissant pour les uns, déconcertant pour les autres. Ce serait tellement triste !
Donc, il n’y a plus de narrateur dans ce métarécit. Tu n’interviens que pour choisir, organiser, structurer (encore que l’assemblage présente parfois une logique surprenante, sans plan, sans but). L’aventure d’un récit qui ressemble à un habit d’Arlequin. Je pense à Italo Calvino et à ce récit envoutant Si par une nuit d’hiver un voyageur où il entraine son lecteur dans des débuts de romans inachevés, le mettant face à tout une série de fragments. L’idée a dû t’en venir par ton travail de recherche pour tes anthologies littéraires.
Donc, c’est toi que tu mets en abyme sous ces textes tour à tour poétiques, puissants, émouvants, ironiques.
Roland Barthes dans son essai sur « La mort de l’auteur », interrogeait les écritures plurielles, « un tissu de citations » se mêlant dans le travail d’un écrivain, terreau où il puise son écriture (illusion mimétique évoquée dans ces pages, récemment ?).
C’est un beau scénario, un immense travail mental… Dire sans dire… Remplacer l’inspiration par le chatoiement de la langue de tes auteurs aimés, dans le cheminement de leur écriture. Production d’un sens pluriel. Tu n’es pas, ici, un homme à part transcrivant ses souvenirs mais un lecteur amoureux de ses auteurs de cœur et interrogeant par eux, sa vie, lui donnant sens.
« On écrit d’abord parce que d’autres avant vous ont écrit, ensuite, parce qu’on a déjà commencé à écrire : c’est pour le premier qui s’avisa de cet exercice que la question réellement se poserait : ce qui revient à dire qu’elle n’a fondamentalement pas de sens. » (Julien Gracq – « En lisant en écrivant » – CortI.)

Soleil vert dit: à

42, Handke ?

Jazzi dit: à

Merci, Christiane.

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