de Pierre Assouline

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La République des livres
Familles, je vous hais !

Familles, je vous hais !

Un siècle et des poussières après le cri lancé par André Gide, « Familles, je vous hais ! » n’a rien perdu de son actualité. Plusieurs témoignages sous forme de récits, parus ces deux dernières années dans le fracas du scandale médiatique, en attestent : Orléans de Yann Moix, Le Temps gagné de Raphaël Enthoven, Le Consentement de Vanessa Springora, La Familia grande de Camille Kouchner… Qu’il s’agisse de maltraitance infantile, de viol, d’inceste ou de pédocriminalité, la même question revient lancinante dans ces récits, formulée implicitement ou explicitement : « Où sont les parents ? ». Familles décomposées, recomposées, redécomposées, explosées. Père parti. Et alors ? Comme si le départ, la séparation, le divorce l’exonéraient d’une présence et le déchargeaient de toute responsabilité. Camille Kouchner n’a de cesse d’interpeller ses parents : « Où étiez-vous ? ». La chronique de la vie quotidienne vue par Yann Moix, enfant martyrisé, terrorisé, humilié, est accablante pour les parents.

La famille est la vraie cible de ces livres derrière celle officiellement désignée urbi et orbi. Au-delà de la dénonciation des coupables, la famille est constamment mise sur le grill de manière plus ou moins précise ou refoulée. L’inceste, crime de lien, touche au patriarcat donc à la domination. Or qu’est-ce que ce lien sinon celui de la famille ? Elle peut détruire l’enfant qu’elle est censée protéger. La maison de vacances est l’héroïne cachée du récit de Camille Kouchner, le lieu géométrique des passions, des bonheurs et des angoisses. Sanary, maison de famille mais de « cette famille de fous ».

« Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur » écrivait donc le jeune Gide dans Les Nourritures terrestres, poème en prose si l’on veut car le livre est en réalité inclassable tant il mêle les genres littéraires, a été publié en 1897 par le Mercure de France. Récit initiatique et sensuel, mêlant sensations et réminiscences, il encourageme à se rendre disponible à la vie et ouvert à la beauté du monde. Gide y invite surtout les lecteurs de sa génération à se débarrasser de ce qui les aliène à commencer par la famille. Si les Nourritures terrestres a été et continue à être lu comme un traité de vie, les tensions de notre société crispée célèbrent plutôt dans les livres de Moix, Enthoven, Springora, Kouchner des traités de survie.

La Familia grande, le plus récent d’entre eux, est une ode à une mère qui, à 20 ans, se disait fascinée par le bréviaire de Gide et n’avait de cesse de transmettre à sa fille sa passion pour ce livre. Elle l’enjoignait de « fuir sa famille », ce qui lui était d’autant plus difficile que celle-ci représentait « une sacrée bande ». Jusqu’à sa désintégration. « Liberté, liberté ! ». Tel était son  leitmotiv postsoixante-huitard. Sauf que l’inceste n’est pas une liberté. Des Nourritures terrestres, l’histoire littéraire a aussi immortalisé l’injonction lancée par l’auteur à Nathanaël dès la première page : « Et quand tu l’auras lu, jette ce livre- et sors », mais moins les injonctions suivantes à sortir de sa chambre, de sa pensée… De sa famille.

Que d’absences et de silences dans ces livres à explosions, comme on le dirait d’un moteur, avec la colère comme carburant. Quels concentrés de violences enfouies dans ces récits clivants. Impossible de les toucher du doigt sans s’y couper. Le lecteur en ressort en lambeaux, à l’image des auteurs. L’empathie se paie cash. On est autant touché moralement que physiquement. Yann Moix est le seul écrivain des quatre. Pour les autres, on saura plus tard, si l’essai est transformé. Un écrivain écrit par rapport à son secret. Mais s’il mange le morceau d’emblée, que lui reste-t-il ? C’est le risque- à supposer qu’on en calcule les conséquences lorsqu’on a une masse si oppressante à extirper de soi. Alors on verra bien, une fois que le temps aura fait son œuvre et que l’on aura séparé ces livres du bruit qu’ils ont fait. Philip Roth avait prévenu :

« Quand un écrivain naît dans une famille, c’en est fini de cette famille ».

La famille, l’autre tabou, une omerta infracassable. De quoi hésiter entre deux attitudes. Soit lancer un vibrant « Familles, je vous ai ! » tel Hervé Bazin, l’auteur de Vipère au poing, à qui l’on doit ce mot de résistance. Soit paraphraser une fameuse réflexion de Cioran pour l’adapter à la situation : il est incroyable que la perspective de couver peut-être un futur écrivain n’ait jamais fait renoncer un couple à avoir un enfant.

(Édouard Vuillard, Le Déjeuner Hessel, 1899, huile sur carton, musée d’Orsay » et « André Gide en 1893, peu avant de publier les Nourritures terrestres » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire.

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commentaires

1 486 Réponses pour Familles, je vous hais !

Marie Sasseur dit: à

Deux propositions valent mieux qu’une…🤣🤣

et alii dit: à

pas d’idylle,
je ne comprends rien à vos deals, mais je peux vous dire l’heure :il est 34 de 11

Jazzi dit: à

« Vous n’avez pas trouvé d’amoureux ? »

B dit qu’elle n’en veut plus, JJJ.
Pourtant je sens une pointe d’esquisse de flirt entre elle et le boug, c’est de circonstance…

et alii dit: à

C est ça à flanc de coteau

et alii dit: à

et la nouvelle en poésie, c’est
, Christophe Castaner s’est mis aux haïkus.

Bloom dit: à

Giraudoux, le politique, l’idéologue dans ‘Vichy et les Juifs’, Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton, Calmann-Lévy, 1981, p.60.

L’antisémitisme déclaré gagna le ministère [des AE] lui-même en la personne de Jean Giraudoux, dont ‘Plein pouvoirs’, recueil de réflexions politiques fut un événement important en 1939. Ce livre exhalait un antiparlementarisme technocratique qui était de plus en plus accepté dans de larges couches de la population. Daladier ne dut pas le trouver déplaisant puisque, quelques semaines après la publication de l’ouvrage, il nomma Giraudoux au Commissariat à l’Information, qui venait d’être créé. ‘Plein pouvoirs’ est comme une sorte de synthèse de l’antisémitisme républicain à la veille de Vichy. Giraudoux partageait les inquiétudes de ses concitoyens sur la faible natalité en France et l’afflux de massif réfugiés. « Notre terre est devenue une terre d’invasion. L’invasion s’y poursuit exactement de la façon dont elle s’opéra dans l’empire romain, non point par des armées, mais par une infiltration continue des Barbares ». Parmi ces « Barbares », il attirait l’attention en particulier sur « la cohorte curieuse et avide de l’Europe centrale et orientale…races primitives ou imperméables » et sur la menace qu’elle faisait peser sur la race française. Depuis 1918, une attention particulière devait être portée à la transmission de la race. […]
Les candidats au droit de cité devaient être « sains, vigoureux, sans tare mentale ou physique », ce que seule une bureaucratie résolue pouvait déterminer avec compétence. Giraudoux appelait de ses vœux un ministère de la Race, dont la tâche serait de faire les bons choix : « Quelle mission plus belle que celle de modeler avec amour sa race ! »

More anon…

B dit: à

Jazzi, les plats réchauffés sont souvent savoureux mais les histoires d’amour sont je crois comme des nourritures sous vide, une fois ouvertes il faut consommer, à trop attendre elles n’ont plus les mêmes qualités gustatives. Bouguereau si je ne me trompe pas d’individu, c’est une histoire ancienne, nous avions des cycles inversés. Quand l’un allait, l’autre n’allait pas. Deux bipo à contre temps, visez la cacophonie.

B dit: à

Renato, somptueuse harmonie en demi teintes.

renato dit: à

Comique-obscène ce gars qui cause du flan d’un autre en nous servant sa potée mal cuite.

B dit: à

En plus, j’étais instable, ingérable, introuvable. Bref, la vingtaine un brin déjantée, un peu suicidaire. Nous avons même rejoué cette scène inaugurale de L’état des choses pour commencer.

puck dit: à

B dit: les plats réchauffés sont souvent savoureux
 »

c’est vrai, je ne veux pas trop parlé de moi, mais ma soupe au pistou elle est bien meilleure après, à condition toutefois de la manger dans les trois ans qui suivent.

puck dit: à

parlER ! mon Dieu où ai-je donc la tête, de telle étourderie en une aussi prestigieuse compagnie…

pas vrai greubou ?

puck dit: à

de telleS étourderieS

puck dit: à

allez me dérangez pas je suis parti sur une petite série de 10 !

puck dit: à

pour faire plaisir à 3j

puck dit: à

B non c’est pénible d’interférer dans ma série…

c’est comme les abdos : faut pas être dérangé par un coup de fil !

puck dit: à

et voilà maintenant j’ai perdu le fil…

puck dit: à

tant pis ce sera pour prochaine fois

puck dit: à

j’espère que 3j m’en voudra pas trop…

puck dit: à

dommage parce que là j’étais parti sur une bonne petite série !

puck dit: à

en plus sans parler de Flaubert

puck dit: à

parce que je sais que ça gonfle certains quand on parle trop de Flaubert.

B dit: à

Un exploit.

puck dit: à

n’empêche que dans les commentaires des écrivains sur Flaubert y’en a des super trognons.

puck dit: à

je suis sûr qu’il y en a qui ne pensent pas la moitié de ce qu’ils disent sur Flaubert

puck dit: à

en fait c’est pour se donner l’air intelligent…

Flaubert c’est un Dieu après Dieu…

puck dit: à

B dit: Un exploit.
 »

oui mon record c’est 11 comme l’a noté 3j, depuis que pedro est parti 3j c’est devenu mon nouvel agent.

il me donne des conseils sur comment je dois bien me comporter en société.

B dit: à

Puck, quand vous aurez 70 ans peut-etre regarderez-vous l’homme de 40ans comme s’il c’était celui de la grotte de Tautavel ou du cirque de Gavarnie.

Jazzi dit: à

Quoi, le boug aussi c’est de l’histoire ancienne, B.
Vous vous les êtes tous tapés ici ?
Et moi qui croyais que nous étions sur un blog littéraire !

rose dit: à

Non. On est sur un blog de Q.

B dit: à

Ça va pas jazzi, dans une autre vie. Je fêterai normalement mon 62 eme anniversaire cette année.

rose dit: à

Hihihi

B dit: à

Et pourquoi ce aussi, je n’ai pas fait part sur le blog de mes ombreux echecs ni raconté des scènes « d’introduction » sur le pont d’un bateau, tres voltairien votre anecdote d’ailleurs.

Jazzi dit: à

Vous oubliez vos griefs passés avec Ch.aloux, B !

B dit: à

Je me casse. Cha.oux? Connais pas. Excusez moi.

renato dit: à

Je me souviens. J’étais âgé de 16 ans et voyageait sur un tram place de la Repubblica à Milan. Une jeune femme — entre 18 et 20 ans — suivait le tram en criant « Jésus, Jésus ». Le jour d’après, sur la presse locale — La Notte — ai lu qu’une jeune femme âgée de 19 ans avait été admise dans un hôpital psychiatrique en pleine crise mystique, mais qu’enfin son fiancé — Jésus, pour le livres des naissances — s’était présenté pour la sortir de là en arguant une querelle pour des futiles raisons.

renato dit: à

Qu’est que c’est au juste une scènes d’introduction ?

D. dit: à

Il faut bien admettre que Jicè a parfaitement raison : Vuillard n’a produit ici qu’un infâme barbouillage. Qui oserait dire le contraire ?

rose dit: à

renato dit: à
Je me souviens. J’étais âgé de 16 ans et voyageait sur un tram place de la Repubblica à Milan. Une jeune femme — entre 18 et 20 ans — suivait le tram en criant « Jésus, Jésus ». Le jour d’après, sur la presse locale — La Notte — ai lu qu’une jeune femme âgée de 19 ans avait été admise dans un hôpital psychiatrique en pleine crise mystique, mais qu’enfin son fiancé — Jésus, pour le livres des naissances — s’était présenté pour la sortir de là en arguant une querelle pour des futiles raisons.

renato
C magnifique. Merci.

D. dit: à

Demandez à Bouguereau, renato.

rose dit: à

Pour reconnaître le vrai, c Jésus, Marie, Joseph. La sainte Trinité (tu parles d’une famille).

D. dit: à

Le seul problème c’est qu’une soupe n’est aucunement un plat mais une soupe. La soupe ça peut être bon mais en réalité d’un point de vue nutritionnel et assimilation ça pose de multiples problèmes. Beaucoup de personnes agées se contentent d’une soupe le soir ce qui est ube erreur considérable par rapport à leurs besoins. Il faudrait plutôt 2 oeufs qui leur seraient infiniment plus profitables que la soupe.

Janssen J-J dit: à

@ j’espère que 3j m’en voudra pas trop…
non, du tout, je vous drive, et tout va bien pour le moment. (NB / B. ment, elle n’a pas 62 ans. A 62 ans, on a encore en vie de très faire l’amour, même avec son labrador)

Marie Sasseur dit: à

Un grand admirateur de  » Vlad », et de Staline, M. Halter, vient de se faire agresser à Paris.
On peut affirmer que cela ne concerne pas les cathos, romains ou d’ailleurs.
Qu’ils se débrouillent avec leurs prophètes.

Marie Sasseur dit: à

(Barozzi, reprenez une taffe , je pense que vous n’avez pas encore bien compris la cannibale ni ce qu’elle a fait, et peut-être ne l’avez-vous pas reconnue?)

renato dit: à

William De Witt Snodgrass, Mementos, 1

Sorting out letters and piles of my old
Canceled checks, old clippings, and yellow note cards
That meant something once, I happened to find
Your picture. That picture. I stopped there cold,
Like a man raking piles of dead leaves in his yard
Who has turned up a severed hand.

Still, that first second, I was glad: you stand
Just as you stood—shy, delicate, slender,
In that long gown of green lace netting and daisies
That you wore to our first dance. The sight of you stunned
Us all. Well, our needs were different, then,
And our ideals came easy.

Then through the war and those two long years
Overseas, the Japanese dead in their shacks
Among dishes, dolls, and lost shoes; I carried
This glimpse of you, there, to choke down my fear,
Prove it had been, that it might come back.
That was before we got married.

— Before we drained out one another’s force
With lies, self-denial, unspoken regret
And the sick eyes that blame; before the divorce
And the treachery. Say it: before we met. Still,
I put back your picture. Someday, in due course,
I will find that it’s still there.

Marie Sasseur dit: à

S’cusez le public, je spoile un peu l’intrigue de leur feuilleton « la famille grande » en intervenant dans les sous-titres, quand l’un des comédiens est en train de se faire avoir. Et qu’il était super dans la scène.

B dit: à

MS, je ne sais trop si je saisis votre énoncé, soyez rassurée . Votre dossier n’est pas complètement renseigné mais les fuites nombreuses ainsi que leurs vecteurs vous dispenseront d’innombrables explications.

B dit: à

Et sans KGB ni médiapart. C’est incroyable.

Marie Sasseur dit: à

Mais Barozzi a parfaitement compris, ou est sur le point de; ce que je lui souhaite.

B dit: à

mon oncle d’Amérique…

Et pourtant l’espace est infini.

B dit: à

MS, c’est du plomb, où sont vos alchimistes? Vous que c’est laid!

DHH dit: à

@@Bloom
Je ne connaissais pas le texte que vous citez mais je me souviens de mon effroi lorsque j’ai découvert, tombant des nues le texte, s’etirant sur de manière complaisante et redondante sur trois pages, dont j’ai cité quelques lignes .
C’était il y a tres longtemps dans une edition ancienne provenant du fonds Gallimard qui etait cette année là en vente au salon du livre à une époque , où ce texte sulfureux n’avait encore jamais été réédité .
A partir de ce moment je me suis refusé toute lecture ou relecture de ce penseur qui passe pour si delicat subtil et distingué et qui est aussi un raciste ordinaire dans toute sa vulgarité simpliste
Si parfois il vaut la peine faire l’effort de continuer, en se bouchant le nez, à admirer une ‘oeuvre en oubliant l’homme , dans le cas de Giraudoux l »oeuvre , certes honorables encore qu’un peu desuete,ne merite pas cette peine
Sur plosives /occlusives
Sur wikipedia où je suis allée chercher une definition du mot « plosives « que je ne connaissais pas, j’ai trouvé que le terme était réservé aux occlusives aspirées et non a toutes les occlusives comme cela semble etre le cas en anglais si on vous suit ,
De toutes manieres je pense comme MC que s’attacher au nombre d’occlusives fricatives plosives ou autres labiovelaires figurant dans un texte n »apporte pas grand-chose a la véritable intelligence de ce texte
Cette approche « technique » et tout compte fait sterile, des textes me rappelle mon petit-fils, qui avait a expliquer un poeme à Lou , quarorze vers ,où Apollinaire,bidasse encaserné, lui disait avec insistance son amour, son désespoir d’etre loin d’elle, son impatience de la retrouver
,Et résultat du dressage qu’il avait subi j’ai eu de mon petit fils cette presentation initiale du texte : On comprend qu’il s’agit d’un poème d’amour parce qu’il contient beaucoup de mots appartenant au lexique amoureux »

Marie Sasseur dit: à

Barozzi est parfait quand il change de registre. Il y a des rôles qui lui conviennent mieux que d’autres. Et là, chapeau !

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…Giovanni Sant’Angelo GS’A 13 h 52 min.
…14 02 2021
…cherche jolie femme ravissante pour vivre ensemble,!…je ne hais rien, tout reste utile à ses proportions humaines,!…
…trop seul,!…sans changer mon conformisme ou mes idées sur tout se qui se réduit à rien,!…
…et sans faire de commerce avec les dieux,!…Mercure excepté, bien sur,!…
…etc,!…

B dit: à

Vous devriez suivre cet exemple, Marie, vous y gagneriez peut-être, qui sait? Levregistre abordé changerait-il la nature de l’auteur? Je crois pour ma part que nous sommes un peu comme des fromages qui transpirent.

Marie Sasseur dit: à

Si Giraudoux ne vaut pas une messe, pitoyable pantin, qui n’est plus lu ni joué, ou presque, je me demande à quoi ça sert d’en faire tour un fromage. Encore une  » niche » du service public audiovisuel, a croire que les fonds sont illimités pour enseigner la saloperie.

Marie Sasseur dit: à

Tout un fromage en fricatives.

Marie Sasseur dit: à

(Barozzi, tenez bon, vous y êtes presque. Give us more)

B dit: à

C’est une perte sûrement pour l’AV que de rater vos services. Vous pourriez leur en remontrer comme vous vous y exercez ici.

et alii dit: à

The Bigger Picture raconte une histoire austère et sombre et humoristique de s’occuper d’un parent âgé et des pressions auxquelles elle doit faire face.
Publié le 11 décembre 2018
https://www.asff.co.uk/the-bigger-picture/

Petit Rappel dit: à

Il y a tout de meme Judith chez Giraudoux, mais on y retrouve un monde à deux échelons, la haute bourgeoisie, à laquelle appartient Judith, et les autres, indifférenciés et qui n’ont pas réussi: « Il faut donner une chance aux Lévy ».
Il faudrait faire une étude sur la grande peur raciale dans toute la mentalité européenne et meme américaine de l’Entre-Deux Guerre, quand se met en place le système dit des quotas. Et se souvenir que cette France attachée à sa race ne l’est que par une mauvaise lecture de Taine, dont l’influence va decroitre justement après guerre et par le sentiment parfois irrationnel d’une trahison des élites.
S’il fallait trouver un ancètre à la thèse dite aujourd’hui du Grand Remplacement, c’est vers cette période qu’il faudrait se tourner.
Bien à vous; MC

Jazzi dit: à

A conversation is a concerto also

Bloom dit: à

Pour parodier Un autre Bloom (un vrai, lui), Harold, on dira que Giraudoux est mort mais pas Shakespeare.

DHH, j’espère que mes petites remarques sur la dernière phrase de Gatsby sont juste un peu au-dessus de la remarque pleine de bon sens tautologique de votre petit-fils.
Je n’ai pas le temps aujourd’hui, mais je retrouverai les éléments d’une petite étude que j’avais faite sur les rapports sons/sens en anglais…

puck dit: à

en lisant vos commentaires je me rends compte que certains conversent de façon courtoise, rappelant ici que la conversation est un art bien français, et d’autres soliloquent tout seul dans leur coin, et ça j’en vois pas trop l’intérêt, je veux dire je vois pas trop l’intérêt de venir sur le blogapassou pour parler tout seul, ou pondre des trucs qui n’intéressent pas les autres intervenants, il faudrait même supprimer ces loups solitaires qui ne font que polluer le blogapassou, dans le milieu on les appelle des trolls, dans le milieu et sur les côtés aussi d’ailleurs.

renato dit: à

Il faudrait donc ‘supprimer’ puck ?

x dit: à

DHH, dans « l’intelligence » d’un texte littéraire, il y a tout de même, entre autres, la perception de sa « petite musique » ; que vous trouviez ou non souhaitable de les analyser, les effets de sonorités, les effets rythmiques, etc., ne sont pas limités aux poèmes.
La littérature c’est ce qui souffre considérablement d’être redit d’une autre façon, avec d’autres mots, paraphrasé, traduit, transposé.
La fonction esthétique n’est pas un petit truc (optionnel) en plus, c’est ce qui transfigure le texte et inscrit l’œuvre dans la durée (par exemple celle de la mémoire), à la différence de la simple « communication » langagière.
(Et sur ce plan, un livre (même lauré) qui semble perpétuellement mal traduit de l’américain n’est vraiment pas satisfaisant. Tant que je n’en ai pas lu d’autres du même auteur je lui laisse le bénéfice du doute, c’est peut-être un (une série de) pastiche(s) ? Mais même dans ce cas, la dérision maintenue sur la durée a un coût — sauf pour les lecteurs qui ne sont pas habitués à autre chose et ne voient pas le problème, bien sûr. Et puis on ne peut sans doute pas courir tous les lièvres à la fois, Nick Bostrom et ses Sims et la littérature…)

Rien à voir, mais pour revenir à la famille comme sujet : traité magnifiquement (et littérairement) par Ludmila Charles, La belle saison.
On peut lire à propos de ce premier roman un bref article de Gabrielle Napoli sur le site d’En attendant Nadeau, mais il y aurait beaucoup plus à dire tant ce récit est maîtrisé et délicat.

et alii dit: à

Galerie Valentin
9, rue Saint-Gilles, 75003 Paris
Contact / philippe@galeriechezvalentin.com / +33 6 76 75 96 67
Horaires d‘ouverture / jeudi au samedi de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h

D. dit: à

Puck, mon ami Puck, que pense-tu de ceci. C’est venu cette nuit à mon réveil de milieu de nuit à 03h 34 là ou mon QI dépasse les 400.
On prend le virus bien connu dans sa version la moins virulente, on le modifie génétiquement pour le rendre très peu virulent genre rhume mais beaucoup plus contagieux encore s’il est possible et on le vaporise partout avec de gros avions-citerne volant en rase-motte pour que tout le monde l’ait bien.

rose dit: à

Et après, on sort.

puck dit: à

renato dit: Il faudrait donc ‘supprimer’ puck ?
 »

moi ? quelle idée ? je ne fréquente jamais les lieux qui m’admettent.

je me souviens avoir pendant des années postuler pour entrer dans un club de golf assez fermé, à partir du moment où ils m’ont accepté je n’y ai jamais mis les pieds !

l’idée même d’être dans un endroit où je suis met totalement insupportable.

puck dit: à

comment fréquenter un endroit où des types écrivent « met » pour « m’est ».

et alii dit: à

puck
mais comme il y en a qui ne disent pas la moitié de ce qu’ils pensent, vous êtes sauvé vous aussi

bouguereau dit: à

on reconnait bien borat et rénateau a table..et térezoune elle ne fait que le nyotaimori..un roti dcochon c’est plus cotlette quil aurait dit vontraub

bouguereau dit: à

puck et renfield se mettent a 2 pour faire 1 damné complet..c’est du boulot

bouguereau dit: à

Puck, mon ami Puck, que pense-tu

collabo de dédé..

DHH dit: à

@X
les effets de sonorités et de rythme qui émaillent un texte valent par leur qualité esthétique mais sont rarement signifiants par rapport au sens du texte ,sauf dans des cas extrêmes du type « pour qui sont ces serpents …….
Mais,en géneral en quoi le fait de designer superbement par » à Megara faubourg de Carthage dans les jardins d’Hamilcar » le banquet des mercenaires ajoute t-il quelque chose à cette indication du lieu grâce à l’accumulation esthétiquement réussie des sons en AR(…….à moins qu’on y entende un écho de « barbare »)
Ce qui qui concourt au sens dans une prose poétique ce sont plus les connotations et les images que les sons et les rythmes me semble-t-il

bouguereau dit: à

La fonction esthétique n’est pas un petit truc (optionnel) en plus, c’est ce qui transfigure le texte et inscrit l’œuvre dans la durée (par exemple celle de la mémoire), à la différence de la simple « communication » langagière

sous ix..mais le père est belge et la mère suisse..ou le contraire..ça se précise

bouguereau dit: à

Ce qui qui concourt au sens dans une prose poétique ce sont plus les connotations et les images que les sons et les rythmes me semble-t-il

alleye alleye en suisse ça onomatiptope..et en bélgique alleye alleye ça lit beaucoup de bédeye..blow pop ouiz..

bouguereau dit: à

en france ça glougloute..forcément vdqs..mais haprés c’est du ptit jésus qui descend sur du vlour quil dirait lassouline..mozart ça fait pas dbruit sacrénom

Petit Rappel dit: à

Mais… DHH a-t-elle jamais dit, ou meme sous-entendu ce que vous lui faites dire, X?

et alii dit: à

le rythme
rappel:
– RHUTHMOS voudrait favoriser la constitution d’un tel idiome en facilitant une discussion ouverte des problèmes, des méthodes et des concepts impliqués par les études rythmiques.
Vers un nouveau paradigme scientifique ?

– Il soutient, pour sa part, l’idée de l’émergence d’un nouveau paradigme scientifique fondé sur le concept de rythme redéfini comme « manière de fluer
https://rhuthmos.eu/spip.php?rubrique13».

et alii dit: à

Le barattement barbare de la barbaque selon Antonin Artaud
Jacob Rogozinski
sur rhuthmos

bouguereau dit: à

On comprend qu’il s’agit d’un poème d’amour parce qu’il contient beaucoup de mots appartenant au lexique amoureux

toutafé..comme la saucisse de toulouze ne doit être faite qu’avec du cochon que bonne clopine elle dit meussieu courte..qui se rtrouve sec comme un cochonou

bouguereau dit: à

A conversation is a concerto also

c’était le motto de castelnauday pendant la guerre de 100ans baroz..y fallait au moins ça

puck dit: à

« sous ix..mais le père est belge et la mère suisse..ou le contraire..ça se précise »

un truc qui n’a pas besoin d’être précisé c’est que toi t’es vraiment très con mon greubou.

et alii dit: à

« Merleau-Ponty et Leroi-Gourhan aident par exemple à fonder l’individuation sur la question du rythme, sur la rythmicité fondamentale des pratiques individuelles […] La rythmicité est un aspect essentiel de l’institution des sujets. » (p. 159) Ce l’est toujours à la fin de l’ouvrage : « Un sujet n’est peut-être pas l’absolu d’une puissance, c’est à la fois un corps capable et un corps affecté, une force qui se conduit et qui est conduite. Dans la lecture, l’opération du style noue précisément cette activité et cette activité […]. Elle suppose que les individus répliquent à la force qu’une force littéraire exerce sur eux. » (p.
https://rhuthmos.eu/spip.php?article442

B dit: à

Puck, avez vous feuilleté Merla Ponty? Si oui, donnez m’en des nouvelles.

B dit: à

Ce qui qui concourt au sens dans une prose poétique ce sont plus les connotations et les images que les sons

La littérature n’est elle pas chargée d’autre chose que signifier, quelque chose comme représenter et chanter? Tout un art pictural et lyrique qui peut être appartient au passé. Demandez à un peintre de supprimer cette touche colorée, à un compositeur d’abaisser son existence, vous n’aurez plus ni Delacroix et Bach, vous pourrez remplacer par un ordinateur, vous découvrirez une musique d’ascenseur, c’est reposant.

B dit: à

Exigence.

B dit: à

Quoi qu’il en soit quel couple que celui que forme le duo communicant DHH/Bloom, sans jamais recourir à l’agression, l’insulte, la dépréciation d’autrui, la repression. C’est ce qui parait enviable et devrait dans cette communauté d’excités servir d’exemple pour la forme qu’emprunte leur dialogue courtois. Quant au fond, mesdames et messieurs, vous n’aurez qu’à tremper votre biscotte plus souvent dans l’alcool pour en sortir ces calligrammes.

https://www.vagabondssanstreves.com/chevaux-de-frise-de-guillaume-apollinaire/

christiane dit: à

@Jibé
Je ne vous ai pas répondu. Je devais m’absenter…
Comme vous, je préfère, ô combien, le roman de Diderot « Jacques le fataliste » à l’adaptation d’un des récits par le cinéma « Mademoiselle de Jonquières ».
C’est un roman espiègle, étonnant où sans arrêt un dialogue, une intrusion, un aparté cassent le récit de la vie et des amours de Jacques. Il faut s’y retrouver, raccrocher les morceaux et cela m’amuse beaucoup ! Quand on pense que tout commence par la chienne battue que Jacques prend pour une femme à cause du prénom « Nicole » !
Ce qui me séduit dans ce roman, c’est ce passage incessant de l’autorité de Jacques à son maître par la parole. De véritables joutes oratoires, des tours de passe-passe.

Quand Milan Kundera a reçu le prix Jérusalem en 1985, il a parlé de Flaubert et de Diderot (Jacques le fataliste » !
(Il avait déjà écrit cette citation dans « L’Art du Roman », pages 190-191)
«Qu’est-ce que le roman ? Il y a un proverbe juif admirable : L’homme pense, Dieu rit. Inspiré par cette sentence, j’aime imaginer que François Rabelais a entendu un jour le rire de Dieu et que c’est ainsi que l’idée du premier grand roman européen est née. Il me plaît de penser que l’art du roman est venu au monde comme l’écho du rire de Dieu.
Mais pourquoi Dieu rit-il en regardant l’homme qui pense ? Parce que l’homme pense et la vérité lui échappe. Parce que plus les hommes pensent, plus la pensée de l’un s’éloigne de la pensée de l’autre. Et enfin, parce que l’homme n’est jamais ce qu’il pense être. C’est à l’aube des Temps modernes que cette situation fondamentale de l’homme, sorti du Moyen Âge, se révèle : Don Quichotte pense, Sancho pense, et non seulement la vérité du monde mais la vérité de leur propre moi se dérobent à eux. Les premiers romanciers européens ont vu et saisi cette nouvelle situation de l’homme et ont fondé sur elle l’art nouveau, l’art du roman.
François Rabelais a inventé beaucoup de néologismes qui sont ensuite entrés dans la langue française et dans d’autres langues, mais un de ces mots est resté oublié et on peut le regretter. C’est le mot agélaste ; il est repris du grec et veut dire : celui qui ne rit pas, qui n’a pas le sens de l’humour. Rabelais détestait les agélastes. Il en avait peur. Il se plaignait que les agélastes fussent si atroces à son égard qu’il avait failli cesser d’écrire, et pour toujours. […]»
(Un qui n’est pas agélaste, ici, c’est Puck !
Le rire de Dieu ? je n’y avais jamais pensé… son silence, oui, l’inconnaissance que l’on a de lui, encore… mais le rire de Dieu face aux illusions de connaissance de l’homme, c’est tout à fait étrange… Je me souviens juste du rire de Sara (Genèse) quand un étranger (divin ?) auquel Abraham a offert l’hospitalité lui annonce qu’elle aura bientôt un fils, alors qu’elle est très vieille et stérile. Alors, elle se met à rire !
Sara donnera à l’enfant le nom d’Isaac, ce qui, parait-il, signifie en hébreu «celui qui rit». Ce rire de Sara est le signe d’un paradoxe. Je l’aime beaucoup.

Puis pour Flaubert :  » […] C’est avec une grande émotion que je reçois aujourd’hui le prix qui porte le nom de Jérusalem et l’empreinte de ce grand esprit cosmopolite juif. C’est en romancier que je le reçois. Je souligne, romancier, je ne dis pas écrivain. Le romancier est celui qui, selon Flaubert, veut disparaître derrière son œuvre. Disparaître derrière son œuvre, cela veut dire renoncer au rôle de personnalité publique. Ce n’est pas facile aujourd’hui, où tout ce qui est tant soit peu important doit passer par la scène insupportablement éclairée des mass media, qui, contrairement à l’intention de Flaubert, font disparaître l’œuvre derrière l’image de son auteur. Dans cette situation, à laquelle personne ne peut entièrement échapper, l’observation de Flaubert m’apparaît presque comme une mise en garde : en se prêtant au rôle de personnalité publique, le romancier met en danger son œuvre, qui risque d’être considérée comme un simple appendice de ses gestes, de ses déclarations, de ses prises de position. Or non seulement le romancier n’est le porte‑parole de personne, mais j’irais jusqu’à dire qu’il n’est même pas le porte‑parole de ses propres idées. […] »

Le discours est paru dans Le Nouvel Observateur du 10 mai 85.
Le voici :
http://archipope.over-blog.com/article-21988501.html

JiCé..... dit: à

Allons à l’essentiel

RUGBY
Irlande 13-France 15
…à Dublin, ce n’est jamais facile …

Bravo les petits !

et alii dit: à

Le Rire de Dieu
Perles du Talmud
Ami Bouganim
Le rire de Dieu SEUIL

Lorsque les sages du Talmud ont mis Dieu à l’écart de leurs débats, Celui-ci a salué leur décision d’un grand rire. Depuis, on ne sait pas quand ils sont sérieux ou quand ils plaisantent. Mais les échos du rire divin résonnent dans leurs dires.

et alii dit: à

* Ami BouganimVit à Jérusalem où il enseigne la philosophie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont les Récits du Mellah (JC Lattès, 1981), Le Cri de l’arbre (Stavit, 1983), Le Juif égaré (DDB, 1990).

Jean Langoncet dit: à

@pas beaucoup de femmes sur la photo + blog de Q

Naturellement, il s’agissait d’une réunion de “beats” devant la librairie/maison d’edition de Ferlinghetti. Cette photo est aussi un plan resserré d’un cliché réunissant tous les protagonistes. Il est possible que Lenore Kandel y figure.
https://www.youtube.com/watch?v=GpmDL15cuKU

renato dit: à

Et maintenant hamlet il nous la joue Groucho Marx : “Jamais je ne voudrais faire partie d’un club qui accepterait de m’avoir pour membre ».

christiane dit: à

Et Alii dit:
« Le Rire de Dieu
Perles du Talmud
Ami Bouganim
Le rire de Dieu SEUIL »

MERCI Et Alii. Il n’y a que vous pour dans l’instant pouvoir donner une référence essentielle.

« Lorsque les sages du Talmud ont mis Dieu à l’écart de leurs débats, Celui-ci a salué leur décision d’un grand rire. Depuis, on ne sait pas quand ils sont sérieux ou quand ils plaisantent. Mais les échos du rire divin résonnent dans leurs dires. »
J’aime beaucoup cette idée.

rose dit: à

San Francisco Californie

blog de Q hihihi

rose dit: à

QI
sortir le samedi soir, sortir

rose dit: à

Les chevaux de frise.
Magnifiques mais illisibles comme le calligramme final qui clôture L’anomalie. Hé oui.

rose dit: à

merci christiane pour votre développement sur le rire.

renato dit: à

Et il fait quoi de metier Dieu ? prototype de dictateur bien à part, naturellement.

bouguereau dit: à

Bravo les petits !

y fètent ça dans les douches sans toi ces ingrats

christiane dit: à

rose dit: « merci christiane pour votre développement sur le rire. »

Je vais lire le livre que recommande Et Alii :
« Le Rire de Dieu – Perles du Talmud » d’Ami Bouganim
(SEUIL).
Cette pensée est inouïe.
Bonne soirée.

bouguereau dit: à

Lorsque les sages du Talmud ont mis Dieu à l’écart de leurs débats

..bravo les petits qu’il a dit..mais j’ai des trucs à faire

D. dit: à

Quels sont tes peintres préférés, Bouguereau ?

bouguereau dit: à

quand on aime beaucoup quelquechose on veut pas en dégouter les autres avec ses gouts excathedra dédé..oportunément vuillard et ses mignardises à la russe me vont bien..son contemporain havec dla musique haussi
https://www.youtube.com/watch?v=lwmxc4noH_U

Jibé dit: à

@Christiane, plaisir de vous lire, et ainsi d’évoquer Kundera, et Rabelais, et Flaubert
Dieu, si tant est qu’il existe, a-t-il jamais ri? Y-a-t-il de quoi rire à nous voir penser?
Umberto Eco met en scène dans le Nom de la Rose un moine sectaire radicalement sûr que le Christ ne peut pas autoriser le rire et que l’homme à son tour doit faire la gueule.
J’ai une grande prédilection pour Rabelais, il nous offre un rire fort comme la mort, un rire fou, un rire de vivant radical. Son oeuvre est celle d’un romancier irrévérencieux, il est heureux qu’il soit un de nos premiers romanciers! Le doigt d’un dieu a touché cet homme là, un dieu malicieux, un dieu qui a bu, un dieu auquel on peut trinquer.
Merci d’avoir pensé à mettre le lien pour le discours de Kundera, j’irai voir ça, on ne perd jamais son temps à lire Kundera… Il a raison, plus les hommes pensent et plus ils se foutent sur la figure; ils ne partagent pas leurs pensées, ils se les jettent au visage, souvent. Ils s’éloignent les uns des autres. Oui il a raison, en tout cas ça mérite d’y réfléchir. Pour penser sans exclure, il faut être loyal.
C’est une qualité rare.

On ne perd jamais son temps à rire, dieu ou pas, bien moins à rire qu’à penser, la vie est si courte qu’elle doit être rie (oui, non, ça ne s’écrit pas, mais on s’en fout, n’est-ce pas, du moment que ça se comprend)
Bien à vous Christiane et merci encore (j’avais oublié « agélaste »: à moi aussi ça me fait peur, un agélaste)

Jibé dit: à

Les sages du Talmud… quand on a suivi une école talmudique, ce qui n’est pas mon cas mais celui de certains proches de moi, on sait que ces gens là ne sont pas sérieux, ils n’arrêtent pas dans les contradictions, c’est la règle. Ils ne sont sages en rien, sauf de savoir que la vérité leur échappera toujours. Suprême sagesse en vérité. Tout doit être contradictoire, je vous disais…

et alii dit: à

je vais vous raconter une histoire que j’ai retenue du livre de bouganim parce que je l’aime beaucoup
si tu es en train de planter un arbre et qu’on frappe à ta porte et te dit que c’est ton sauveur
plante ton arbre d’abord , et après va à ta porte.
bonsoir

Soleil vert dit: à

Le Rire de Dieu…

L’Himalaya est le rire de Shiva

(cité par Borges qui ajoute: à Dieu terrible rire terrible)

Jean Langoncet dit: à

Aussi bien que God est le fils de Grace ..,

christiane dit: à

Jibé,
Rabelais ? Oh oui… Rire quand les paroles gelées tombent sur le pont du bateau. Quelle belle invention de la langue ! « Le quart livre », quel régal que ces mots de gueule, ces mots de sable, piquants, horrifiques, sanglants… Onomatopees… Pantagruel et Panurge tout ebaudis les ramassent à poignée ! Les héros sont de terribles mangeurs et Gargantua en naissant crie « A boire ! »… Joyeux buveurs et propos libertins !
Derrière Rabelais, tout un Moyen âge sombre et terrible. Oui. « Le nom de la rose » et le rire interdit. Je me souviens… Et au milieu de tout cela tant de finesse pour parler de l’homme. Un rire qui brise et qui cassé le ridicule, les abus, le mensonge.
Tout cela et bien plus dans la magnifique préface de Flaubert.
Je relis « Comme un roman » de Kundera. Autre régal.
Et ce soir sur Arte du Puccini, du Gounod dans les arènes de Vérone, juste entre deux orages. Superbe !

christiane dit: à

Superbes, vos histoires , Et Alii et Soleil vert. Trop de joie. Je quitte l’écran pour écouter « Le masque et la plume » puis musique et lecture. Bonne soirée.

renato dit: à

Une des écoles de Tlön en arrive à nier le temps ; elle raisonne ainsi : le présent est indéfini, le futur n’a de réalité qu’en tant qu’espoir présent, le passé n’a de réalité qu’en tant que souvenir du présent.

Jorge Luis Borges, Tlön, Uqbar, Orbis Tertius (dans Fictions).

Marie Sasseur dit: à

( sous-titre :La vioque est dans tous ses états. Elle a vu dieu, le jour de la St Valentin, comme ste Therese, celle qui rit)

Marie Sasseur dit: à

Soleil vert dit:
L’Himalaya est le rire de Shiva

Comme l’ecrit Vict∅r, e pur si muove.

Jean Langoncet dit: à

« Japanese Women

If there are any unattractive
Japanese women
they must drown them at birth.

Tokyo
May 28, 1976 »

« Femmes Japonaises

S’il y a des femmes japonaises
peu séduisantes
on les noie sans doute à la naissance.

Tokyo
28 mai 1976 »

Richard Brautigan

Marie Sasseur dit: à

Trouvable sur le net:

« 99 notes de bas de page préparatoires à un article hypothétique qui aurait voulu tenter d’expliquer qui fut Romain Gary  »
par Le Tellier

C’est excellent. Une idée comme celle de B. Matthieussent dans  » la vengeance du traducteur « , sauf que là, le texte a complètement disparu, ne subsistent que les notes en bas de pages.

Jean Langoncet dit: à

Le goût du sumo, in summa : certaines ici laissent à désirer.

Jibé dit: à

Grâce à Christiane, cette réflexion de Kundera (cf le lien qu’elle donne sur le discours de K):
« Il n’y a pas de paix possible entre le romancier et l’agélaste. N’ayant jamais entendu le rire de Dieu, les agélastes sont persuadés que la vérité est claire, que tous les hommes doivent penser la même chose et qu’eux‑mêmes sont exactement ce qu’ils pensent être. Mais c’est précisément en perdant la certitude de la vérité et le consentement un­anime des autres que l’homme devient individu. Le roman, c’est un paradis imaginaire des individus »
Voilà.

Jean Langoncet dit: à

On suppose, peut-être à tort, le romancier de bonne foi, Jibé.

puck dit: à

« en se prêtant au rôle de personnalité publique, le romancier met en danger son œuvre, qui risque d’être considérée comme un simple appendice de ses gestes, de ses déclarations, de ses prises de position »

alors ça c’est ce que j’ai toujours dit !

si on n’avait pas publié la correspondance de Flaubert on se serait jamais rendu compte qu’il était aussi bête.

je sais pas pourquoi il s’est mis lui-même dans cette situation, s’il voulait cacher sa bêtise derrière son oeuvre pourquoi écrire autant de lettres débiles ? mystère…

puck dit: à

le problème de ses lettres c’est q’uil écrivait ce qui lui passait par la tête, à savoir rien, alors que ses livres il passait des jours et des nuits à les écrire, il aurait dû faire pareil pour ses lettres, plus réfléchir avant de les écrire, c’est limite une erreur de débutant.
un peu comme un journaliste interview Houllebecq.

puck dit: à

Christiane, le problème, voyez-vous, n’est pas que le soit-disant « sacrifié » s’appelle « celui qui rit », non le problème c’est que tous les lecteurs qui ont lu cette histoire l’ont prise au sérieux.

et ça c ‘est très grave, ça prouve que sur mille lecteurs il n’y en a qu’un ou deux qui percutent, les autres ils passent complet à côté.

là aussi c’est une erreur de débutant : on lit une histoire où le personnage principal se nomme « celui qui rit » on sait que cette histoire est une farce !

alors qu’il y a des milliers de juifs qui ont été exterminés au motif qu’ils sacrifiaent les enfants.

le type qui a pondu cette histoire est un irresponsable : il aurait dû savoir qu’il ne faut jamais faire confiance à des lecteurs ! à tous les coups c’est des contresens qui se terminent de façon sanglante !

rose dit: à

Christiane

L’article psy que vous mettez en lien ne répond pas à la remarque que je soulève concernant Melle de Jonquières.
Pas grave et je vous remercie qd même. Ai quasiment tout lu.

et alii dit: à

puck, vous vous êtes donné jusqu’à quand pour votre affaire avec Flaubert?
Parce que vous n’allez pas nous dire aussi que vous avez une tante ou une cousine qui s’appelle EMMA?

B dit: à

Jibe, oui c’est une pensée limpide. Beaucoup plus accessible que celle soumise peu avant. Néanmoins,comment aussi être en désaccord quand on ne comprend pas ou comment tenir pour vérité ce qui échappe à la compréhension et dans ce cas une boucle est bouclée. Dites moi si je me trompe . Concernant le consentement unanime des autres hommes, s’il n’embrasse qu’une conception abstraite, un mode de vie original sans conséquences néfastes pour autrui, l’ idée passe .Cependant nous vivons en société et si nous ne voulons pas retourner à la barbarie ou dans des bauges ou rejoindre les Borgia par exemple, un minimum est exigé de tous qu’ils soient certains ou pas que le consensus ne nous soit pas utile. Mais vous ne parliez que de littérature et donc de tout le reste autour de ces îlots de réalité.

Voici ce qui me résistait :

Dans la lecture, l’opération du style noue précisément cette activité et cette activité […]. Elle suppose que les individus répliquent à la force qu’une force littéraire exerce sur eux. » je n’ai pas eu le temps décortiquer l’article. Morceau Ponty est pour moi un auteur qui sous l’apparente simplicité reste difficile.

B dit: à

Merleau-Ponty. Mes excuses.

renato dit: à

Enfin, hamlet ! un écrivain peut être bête, comme n’importe quel artiste par ailleurs, et en même temps être un bon écrivain. Vous avez un problème avec ? il faudrait l’administrer sans emmerder le peuple de la RdL avec votre toc. Le possibilités de distraction ne manquent pas nous visons dans la société de consommation du divertissement… bon, cinémas, théâtres et musées sont fermés, mais vous n(avez pas une télé ou quelques livre mis de côté pour las moment d’ennui ?

D. dit: à

Emma Peel elle est usée.

Jean Langoncet dit: à

( incidemment, non, les Peel sessions n’avaient pas encore cours, pas même pour les adorés Only Ones, que le Jefferson Airplane marquait l’Histoire, que de petites affaires continuent d’ignorer https://www.e pur si muove.facebook.com/GraceSlickOfficial/videos/209669820894151/ )

B dit: à

MS, j’ai visionné le cv de votre idole. Impressionnant.
D’ailleurs à force de lire vos incantations , il m’arrive même d’halluciner et de croire le croiser sur un chemin de traverse.

Marie Sasseur dit: à

On verra cela demain Langoncet. La fête est finie. Demain c’est la St Claude.

Marie Sasseur dit: à

@ »cinémas, théâtres et musées sont fermés, mais vous n(avez pas une télé ou quelques livre mis de côté pour las moment d’ennui ? »

J’ai. Une télé éphémère, « c’est là que ça se passe » et ce soir c’est Monet.

https://m.facebook.com/francetvculturebox/

puck dit: à

non, on ne peut pas mettre Rabelais et Flaubert sur le même plan, c’est pas possible, pour la bonne raison c’est que chez Flaubert il n’y a pas de pensée, alors d’accord on dit c’est un styliste, qu’il a inventé l’écriture moderne je veux bien, sauf que je ne vois pas à quoi peut servir d’avoir une écriture moderne quand on a absolument rien à dire !

et comme le dit Steiner c’est ce qui fait la différence entre les bons romans (parce que Bovary c’est un très bon roman, l’éducation sentimentale aussi) et la littérature !

pour qu’il y ait littérature il faut développer une pensée qui elle-même s’organise en concepts ou en système, et pour ça il faut un minimum d’intelligence, et aussi avoir des idées et une position sur le monde.

s’il s’agit de bien décrire les paysages, ou d’être un bon « portraitiste » et ben pour ça il y a les peintres ! la peinture suffit à faire ce boulot, par contre ce que fait la littérautre que ne font pas les autres arts ni la philosophie c’est développer une pensée qui représente une position de l’auteur par rapport au monde qui l’entoure et par rapport à l’histoire et tout le reste !

c’est ce que fait Rabelais : l’humanisme, la scolastique etc.. vlan Rabelais fusille tout ce monde ancien pour entrer de plein pied dans un autre monde ! c’est aussi ce font Swift, et Cervantes, Mann etc… : ils pensent le monde !

voilà la différence entre le roman et la littérature ! Steiner a mille fois raison de le souligner !

et Proust c’est pareil : Proust est hyper intelligent, mais il ne pense pas, et c’est comme ça avec tous les auteurs français, ce qui au final fait les français sont de bons romanciers mais ils n’ont pas leur place dans la littérature ! en dehors de Rabelais bien sûr.

et les dentales et les plosives on s’en tape complet le coquillard !

et voilà.

et alii : et un de plus ! celui-là il était pour vous !

puck dit: à

et pour mon ami renato j’en ai une bonne cinquantaine d’autres.

B dit: à

Pour une fois su’il n’est pas question d’agent.

D. dit: à

Demain c’est la fête des pipes.

B dit: à

Bon on fera comme Magritte. D’un autre côté, le narguilé c’est bien aussi.

Jean Langoncet dit: à

@On verra cela demain
The Day That Never Comes qu’il dirait le métalleux de service

« Liz Looks at Herself in the Mirror

Doris

Part 6

This morning there
was a knock at the
door. You answered it.
The mailman was standing
there. He slapped your
face. »

christiane dit: à

Rose dit à Christiane : « L’article psy que vous mettez en lien ne répond pas à la remarque que je soulève concernant Melle de Jonquières »
Bien sûr, Rose, nous sommes face à une fiction inventée par Diderot mais il n’est pas impossible de penser à la façon dont cette jeune fille et même sa mère, poussées par la misère, en plein dix-huitième siècle, sont entrées dans cette tentation, cet enlisement de la prostitution. La mère et la fille réagissent très différemment au plan machiavélique de Mme de la Pommeraye. L’attitude sincère et douloureuse de cette demoiselle, une fois toute honte bue, laisse percevoir que le marquis d’Arcis a été sensible à l’amour inespéré de sa très jeune femme. J’aime que Diderot ait pensé à cet épilogue, vite avalé par la suite du dialogue et des aventures de Jacques et son maître. Venus de nulle part au début du roman et flânant ou s’empressant selon les hasards de leurs rencontres. C’est un beau dialogue qui nous entraîne au delà de ces petites scenes…

Jean Langoncet dit: à

A l’avenant …

christiane dit: à

Merci, Jibé, pour ce « Voilà ».

Jean Langoncet dit: à

De nada qu’il ne dira pas

christiane dit: à

Bonsoir, Puck, faites de beaux rêves.

Jean Langoncet dit: à

wake me up defore you go go…

Jean Langoncet dit: à

defore > before

MC dit: à

Si on suit ce raisonnement, Flaubert ne sait que décrire des paysages, faire des portraits, usurpant le statut de peintre. Il ne pense pas.
Pour que cela tienne debout, il faudrait que les peintres souscrivent à la définition pleine de tendresse qu’implicitement vous donnez d’eux. Mais il faudrait aussi, comme preuve de ce beau raisonnement, que la dimension plastique de Flaubert soit prouvée par les flms qui en sont tirés. C’est là ou le bat blesse: ni Minelli avec son Charles Bovary cow boy fuyant Yonville avec la petite berthe sur son cheval, ni Chabrol, illustrant tous deux la Bovary, n’ont produit autre chose que des pensums ennuyeux.
Parce qu’il y a une utilisation de l’image proprement flaubertienne qui consiste à ne pas voir ou à ne pas faire voir, les objets, les moments les plus signifiants. Et ça, ça ne passe pas au cinéma. Ce sont des signes, pourtant, et quels! la fin de Lucie de Lammermoor, qui n’intéresse pas Emma, cet aveugle, qui n’est qu’une présence, et qui acquiert dans les dernières pages une dimension incroyable, d’abord parce que sa chanson résume en deux vers ce que fut la Vie d’Emma, ensuite parce que là, et seulement là, apparait par lui ce qui est peut-etre un symbole de mort. on pourrait soutenir que la catastrophe qu’est la vie d’Emma tient plus de ce qu’elle n’a pas vu que de ce qu’elle voit. Futur idéalisé, mpariage trop vite fait, réalité choquante, fuite dans le reve (au point de ne plus voir la beauté réelle du paysage cf le passage ou elle tourne le dos ? c’est dans le texte, aux »grandes colonnades d’arbres du Pays de Caux »), tendance à penser que le réel est modelable comme le reve. Aurait-on créé le terme de Bovarysme, si Flaubert n’avait fait qu’un portrait sans relief?
Au demeurant, l’artillerie ici assez lourde des reproches susnommés est interchangeable, et pourrait, je vous le suggère pour vos longues soirées d’hiver, vous servir à démolir le roman balzacien ou peintures et paysages alternent, à moins que je ne me trompe, assez puissament. Des ratages de cette qualité, cher Puck, j’en redemande!
IL parait que Proust ne trouve pas non plus grace à vos yeux; c’est Bergson qui va etre étonné! Mais le procédé, qui vous a beaucoup servi, est toujours le meme: accorder l’intelligence pour mieux dénier la pensée. La pensée de qui? la pensée de quoi? On ne sait pas, mais la pensée! Le problème est que la pillule est un peu dure à avaler. Elle le serait peut-etre moins si vous aviez produit l’équivalent d’une Recherche ou de quelques romans dignes de Balzac, voire du meilleur Frank Herbert, mais, las, on ne peut compter là dessus.
Je laisse de coté ce que vous dites sur Rabelais, on y reconnait par moments, bien qu’un peu délavée,la griffe qui signa William Shakespeare, et, en dépit de quelques clichés moyenageux, c’est encore ce que je trouve de plus sympathique, meme si convenu.
Voila, j’espère ne vous avoir pas trop ennuyé , et reste, cher Puck votre humble exégète!
MC

mc dit: à

exégète. (si ma réponse à Puck émerge!)

x dit: à

DHH et MC, si malentendu il y a, si je généralise à tort en vous attribuant certaines réactions fréquentes (et décourageantes) dans les commentaires de ce blogue, au temps pour moi.

J’ai dû rater quelque chose dans le passage de l’analyse d’une phrase de The Great Gatsby, et pas n’importe laquelle, à une réflexion d’apparence polémique sur le peu d’intérêt de « s’attacher au nombre d’occlusives fricatives plosives ou autres labiovelaires figurant dans un texte », d’où mon impression d’avoir affaire à la caricature d’une approche.

Tout dépend sans doute aussi de ce que l’on entend par « la véritable intelligence » d’un texte littéraire (compréhension du seul « message »/ »fond » considéré comme détachable de sa « matérialité » ou bien réception suffisamment bonne/suffisamment complète, « littérarité » incluse ?)

Il n’est pas nécessaire de souscrire à une douteuse théorie du symbolisme phonétique (d’une signification intrinsèque et universelle des sons) pour constater l’existence de certaines associations assez stables entre un son et un sens au sein d’une même communauté linguistique.
(Bloom aura sans doute des choses à nous dire à ce sujet.)

D’autre part, dans le domaine littéraire, le jeu des sonorités (leur choix, leur répartition, et bien sûr la répétition sonore, allitération ou assonance) fonctionne dans un ensemble autonome, un système verbal clos, celui de l’œuvre, et à ce titre il fait partie des faits de SENS — à distinguer de la RÉFÉRENCE (cette « indication du lieu » dans l’incipit de Salammbô).

De manière plus générale (mais cela concerne aussi le signifiant phonique), T. Todorov le rappelle : de Goethe à Northrop Frye on a constaté qu’en littérature « les signes linguistiques cessent d’être transparents, simple instrument servant la circulation du sens, pour acquérir une importance en eux-mêmes ».

Mettons que je n’ai rien dit.

rose dit: à

Christiane

Je ne suis pas encore entrée dans le texte source de Diderot ce que je regrette et que vous avez fait, je vous en remercie car cela semble indispensable.
Je pense comme vous que dans le cas précis qui nous occupe, c’est la misère qui conduit à la prostition de la maman puis de sa fille. Ainsi que de Fantine.
Mme de la Pommeray est dépitée puisque son plan échoue.
Melle de Jonquières a l’avantage de s’adapter à une situation inédite et qui la sauve de son marasme et le marquis d’Arcis,lui, eh bien il est amoureux, la beauté y est pour beaucoup ainsi que le jeune âge.
Mais parler d’innocence me semblait superfétatoire lorsque l’on s’est adonné au commerce de son corps.

Bien cordialement,

rose dit: à

Christiane

Je ne crois pas que la méchanceté contribue au plan de Mme de la Pommeray. Plutôt le dépit amoureux.
Ce qui est le cas chez les personnages des Liaisons dangereuses, fourberie, perversité, méchanceté et j’en passe (manipulation etc.)
Mais je ne sais, réellement

rose dit: à

Voilà final, c’est la quadrature du cercle. Comme la note finale d’une symphonie.

rose dit: à

« J’ai dû rater quelque chose dans le passage de l’analyse d’une phrase de The Great Gatsby, et pas n’importe laquelle, à une réflexion d’apparence polémique sur le peu d’intérêt de « s’attacher au nombre d’occlusives fricatives plosives ou autres labiovelaires figurant dans un texte », d’où mon impression d’avoir affaire à la caricature d’une approche. »

Le tout, c’est de vibrer,

rose dit: à

« c’est ce que fait Rabelais : l’humanisme, la scolastique etc.. vlan Rabelais fusille tout ce monde ancien pour entrer de plein pied dans un autre monde ! c’est aussi ce font Swift, et Cervantes, Mann etc… : ils pensent le monde ! »

Puck

Je kiffe grave votre com ci-dessus.
De plus, les gens qui pensent le monde soulignent marquent notent inventorient les soubresauts qui se produisent lors de son évolution et changement d’époque.
Et là, nous y sommes en plein dedans.
C’est la fête.
Surtout la scholastique, réjouissons-nous et vivons pleinement.
Et, plus jamais ça !(l’ancien monde, balayé, oublié, je me fous du passé, style savoir par coeur le tableau de l’API 🙄, les palatales, les alvéolaires-j’y pensais hier aux allitérations et assonnances, leur harmonie chassant les dissonnances).

rose dit: à

Note 17
Moi je serai comme cela avec ma mère, jusqu’à la fin de ma vie.

Je crois bien pouvoir affirmer que dans La Promesse de l’aube, elle se nomme Mina et pas Nina.
Je m’inquiète, où il va Hervé Le Tellier ?

renato dit: à

Mina, oui.

15.2 — 5.20

rose dit: à

Oui. Mina, je viens de vérifier.
Il y a qq. autres corruptions du texte. L’Oulipo n’excuse pas tout.
C comme les carottes dans la soupe au pistou. Hou, les cornes.

renato dit: à

« … j’en ai une bonne cinquantaine d’autres. »

Pas de doutes, mais malgré cela vous n’êtes pas arrivé à pondre le grand roman français — créer serait excessif, n’est-ce pas ? —.

Bloom dit: à

Une journée qui commence par ce qui suit ne peut qu’être radieuse:
‘La bonne littérature contemporaine française se trouve plus souvent qu’on ne le croit dans le rayon polar (…) – Tewfik Hakem

Jazzi dit: à

« vous connaissez cette création ? »

Pas lu, mais j’en ai énormément entendu parler par son plus grand supporter, Pablo75 !

christiane dit: à

Ah, Puck.
Vous lisant je pense à ce passage de « Comme un roman » de M.Kundera : « Le comique est plus cruel : il nous révèle brutalement l’insignifiance de tout. je suppose que toutes les choses humaines contiennent leur aspect comique qui, dans certains cas est reconnu, admis, exploité, dans d’autres cas, voilé. »
Je vais relire vos interventions.
Hier au soir, j’étais ailleurs et n’avais pas envie de peser tous vos mots.

christiane dit: à

Rose,
alors toutes coupables !
Il y a du Javert en vous…

et alii dit: à

VOUS AVEZ TOUS un médecin de famille : quand on en a un, on n’en a qu’un

B dit: à

Ciao les bambini, je vais essayer de décrocher pour un jour ( pour votre bonheur, may be). J’ai mon anglais à réviser.

rose dit: à

Il y a du Javert en vous.

Non, pas un brin.
Christiane
Dans le long article psy que j’ai lu hier soir, un terme m’a intéressée c’est « consommateur d’enfants ».
L’innocence a à être préservé avant. Après, c’est un peu tard.

Je me questionne également sur le marquis d’Arcis. Lors d’un énervement futur, ne reprochera-t-il pas à sa dulcinée ses origines ?

Il faudrait être très fort pour ne pas. Et aimant.

B dit: à

Ah, Bloom il vous faut lire l’un des livres d’Olivier Adam dont j’oublie le titre… Le coeur regulier. Il y est question du suicide au Japon. Adam à fait le voyage en quête d’inspiration. Je considère Adam comme un bon paysagiste très sensible aux lumières et à leur nuances. Bon peintre en cette matière, du moins, de mon point de vue.

B dit: à

Rose, le garde des sceaux se propose de durcir la loi, 15 pour viol et abus, 18 pour l’inceste en deçà de quoi il ne sera pas question d’aborder la Thésée du consentement.

B dit: à

La thèse.

Phil dit: à

..dans le rayon polar

c’est dit depuis Simenon, dear Bloom, mais à la relecture, parfois un peu maigret

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