de Pierre Assouline

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La République des livres
Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ?

Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ?

Mais oui, c’est possible : des traducteurs peuvent se réunir trois jours durant sans qu’il soit question de l’éternel dilemme « Fidélité ou trahison « , ou de « L’intraductibilité de la poésie », et sans que s’affrontent « ciblistes » et « sourcistes ». Ca change ! C’était ce week-end au Moulin de la Tuilerie à Gif-sur-Yvette (Essonne), la première édition du Festival VO-VF organisé par des libraires, Sylvie Melchiori (La Vagabonde à Versailles), Hélène Pourquié et Pierre Morize (Liragif à Gif-sur-Yvette), avec une équipe de bénévoles constituée de leurs plus fidèles clients. Songez qu’à la table commune, parmi ceux qui avaient mis la main à la pâte, c’est le cas de le dire, un astrophysicien avait roulé la semoule du couscous du dîner samedi, ce qui ne fut certainement pas étranger à sa légèreté aérienne. Trois jours durant, si des traducteurs étaient bien à la tribune, ils étaient minoritaires dans le public constitué pour l’essentiel d’amateurs de littérature étrangère. A glaner des échanges d’un débat à l’autre des préoccupations communes surgissaient autour de quelques thèmes.

Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ? Si c’est un problème pour l’auteur, ca l’est plus encore pour un traducteur. Alors vous imaginez si les deux se superposent. Un double pari. L’américaniste Claro avait déjà donné le ton la veille sur son blog Le Clavier cannibale par un billet consacré à l’angoisse du traducteur au moment de la note en bas de page : la mettre ou pas ? Il esquissait la remarque à propos d’un roman turc où sa consoeur se demandait s’il fallait traduire simit par une note indiquant qu’il s’agit d’un petit pain en couronne couvert de graines de sésame, ou s’abstenir et faire confiance à sa compétence ? Dès lors qu’il ne s’agit pas d’un hapax, et que le contexte peut à plusieurs reprises l’expliquer, pourquoi pas ?

Johan-Frédérik El-Guedj, fut confronté à un problème semblable en traduisant de l’anglais Le seigneur de Bombay écrit en hindi par Vikram Chandra qui truffa sa langue d’argot pendjabi. Perplexe, le traducteur, qui n’hésita pas à trouver des mots que les Indiens souvent ignorent, usa alternativement de deux solutions : soit glisser une rapide périphrase au sein de la phrase, soit ne pas traduire et laisser le mot original en italiques : « Grâce à sa récurrence, le lecteur finit par le comprendre. Il faut parier sur son intelligence ». On peut en tout cas parier sur celle du traducteur qui, pour s’approprier le lexique argotique indien, s’est inspiré du lexique de cooptation mafieuse des films de Martin Scorcese, car les logiques claniques y sont les mêmes. A noter que rien ne vieillit comme l’argot, tous les traducteurs présents en convinrent ; c’est même ce qui date très vite un texte, lequel vieillit mal à cause de cette concession à l’air du temps. Cela dit, bien malin sera le lecteur qui décèlera dans trois chapitres du Seigneur de Bombay des références cryptées au Bruit et la fureur de Faulkner…

Le problème du titre. Les traducteurs font souvent des propositions tout en sachant qu’elles ne seront guère prises en compte. Ainsi peut-on regretter que Le seigneur de Bombay, titre choisi par l’éditeur Robert Laffont pour des raisons commerciales, ne rende pas compte du caractère sacré du titre original Sacred Games. Dans un tel cas, lorsque le traducteur entretient une relation privilégiée de longue date avec un auteur, il doit être assez vicieux pour le prévenir du mauvais coup qui se trame contre lui, afin que celui-ci réagisse en envoyant son agent au front avec menace de procès. Annie Montaut fut confrontée à un autre type de problème en traduisant un roman de Krishna Baldev Vaïd. L’auteur, francophile mais pas francophone, souhaitait que le titre ait « une double dimension prousto-célinienne » par admiration pour ces écrivains. Bigre ! Traduit mot à mot de l’hindi, cela donnait « Temps passé ». Ce sera donc au final Requiem pour un autre temps, solution qui ne convenait guère à la traductrice mais qui avait l’immense mérite de faire résonner A la recherche du temps perdu et Féérie pour une autre fois… Il arrive même que le choix du titre fasse vaciller une maison. Encore faut-il que l’auteur en question soit suffisamment grand pour susciter un tel émoi. Le cas de Philip Roth chez Gallimard. Josée Kamoun souhaitait que The Humain Stain devienne « La souillure humaine ». Aussitôt Philippe Sollers monta au créneau et menaça de démissionner si un scandale pareil devenait advenir. Après moultes discussions, on glissa vers « La tache humaine » avant d’arriver à La Tache. De toutes façons, il y avait de l’eau dans le gaz avec Roth depuis que des « conseillers » américains et français, certainement désintéressés, l’avaient encouragé à faire relire désormais la version française de ses romans avant impression. Ce qu’il fit. Josée Kamoun, qui a traduit sept de ses livres, dut s’y plier. Lorsqu’il revint vers elle et qu’il lui demanda pourquoi elle avait traduit par exemple au début d’un paragraphe « Everybody knows… » par « De notoriété publique… », elle ne se vit pas expliquer que, s’agissant d’une lettre de dénonciation à l’origine de l’histoire, cela s’y prêtait mieux.

Lorsqu’une véritable complicité s’instaure entre l’auteur et le traducteur, ils peuvent faire des merveilles. Le cas de Mario Vargas Llosa avec Albert Bensoussan qui retraduit et révise actuellement toute son œuvre avec une équipe pour les deux volumes de la Pléiade à paraître en 2016. Après avoir expliqué que son activité se résumait à un double exercice de mâchonnement et de déglutition, celui-ci raconta avec force détails colorés comment en mâchonnant de concert à haute voix avec son ami Mario ils finirent par sortir du brouillard et aboutirent à La Tante Julia et le scribouillard pour La tía Julia y el escribidor. De toutes façons, comme l’a fait remarquer Claro, il ne faut pas sacraliser le titre original : « Si on ne peut rien en faire, alors il faut passer outre ». Ne jamais oublier que le traducteur ne rend pas un lexique, une syntaxe, un vocabulaire mais une voix. L’important, comme l’a souligné Josée Kamoun, c’est que cela produise le même effet. S’il est vrai que, par définition, pas un mot de ces livres étrangers publiés en français n’est de l’auteur et que tous sont du traducteur, celui-ci a pour vocation de recréer la magie du texte d’origine. C’est un interprète, un instrumentiste sans chef d’orchestre, mais avant tout un soliste.

Anne-Marie Tatsis-Botton, qui a traduit du russe Mes Treize oncles de Vladislas Otrochenko, voit à juste raison une manière d’oulipien en tout traducteur de prose poétique : « On se donne des contraintes : rythme, césure, respiration. Il leur faut rester dans le souffle, suivre les sinuosités de la phrase et épouser le dessin rythmique ». Sentiment aussitôt confirmé par Sophie Benech, traductrice de La Fin de l’homme rouge de Svetlana Alexievitch : « Si les gens s’expriment bien dans ce roman, tous ou presque, c’est parce que c’est le cas en Russie dans la vie de tous les jours. Ce n’est pas une correction de traductrice ». Claro quant à lui, confia que, lorsqu’on lui confia le manuscrit de Fury, écrit par Salman Rushdie lors de son exil à Manhattan, c’était si imprégné de son environnement, si truffé d’idiome local, qu’il fut tenté de préciser sur la page de garde « traduit du new-yorkais par Claro »

La question des retraductions. Les traductions vieillissent, car la langue évolue. Cela se niche parfois dans des détails si gros qu’ils sont invisibles à l’œil nu. Ainsi Bernard Kreiss se plut-il à rappeler que sur les couvertures des traductions de françaises de Dostoïevski, son prénom Féodor est passé à Théodore, puis à Fédor, et désormais à Fiodor. De même, il fut un temps, lointain il est vrai, où l’on traduisait tout : l’isba devenait une chaumière, et la vodka de l’eau-de-vie… Avec Shakespeare, c’est du lourd, comme ne dirait certainement pas Jacques Darras qui éblouit son public en communiquant sa passion pour les Sonnets : « Rien n’est difficile à traduire chez cet auteur comme ses Sonnets » convint-il avant de citer la légion valeureuse qui s’y frotta, de François Victor Hugo, Pierre-Jean Jouve, Henri Thomas, Armel Guerne, Yves Bonnefoy, William Cliff, Jean Malaplat, Frédéric Boyer, Jean-François Peyré jusqu’à lui-même tout récemment pour le Mercure de France. Il fit d’ailleurs partager son rêve d’une édition des Sonnets où  (presque) tous seraient convoqués pour leur rendre justice, c’est à dire « rendre la qualité sonore et sonnante du sonnet, car Shakespeare, c’est du Mozart. Une petite musique de nuit ! il y a beaucoup de nocturne avec un fort sentiment de décomposition qui frôle l’univers des Vanités. C’est d’une subtilité et d’une finesse étonnantes. Ne jamais oublier que le sonnet est la forme aristocratique de la poésie ». Il faudrait se consacrer à le retraduction des grands œuvres tous les vingt ans, à chaque génération. Jacques Darras convient d’ailleurs que s’il s’y remettait dans vingt ans, sa version serait encore différente :

« Le sonnet 71 est le plus difficile et le plus célèbre de tous (il y en a 154). Le poème est presque en monosyllabe. J’envisage de retraduire le premier vers jusqu’à la fin de mes jours. Sur sa tombe à Stafford, il a fait inscrire : « Ne dérangez pas ma poussière ». Alors on se fiche bien de savoir qui il était, et celui qui se cachait peut-être sous ce nom. L’important, qui doit sauter aux yeux de n’importe quel angliciste, c’est la parfaite unité, la totale cohésion de l’œuvre. Je défends le vers de manière offensive car  je défends la poésie au moment où on la galvaude en disant, comme Philippe Sollers, que le roman est aujourd’hui le lieu où vit la poésie. »

Il fut souvent dit au cours des débats que, si la France était effectivement le pays où l’on traduisait le plus de littérature étrangère, c’était surtout le cas pour les auteurs contemporains, mais bien moins pour les classiques. Ce que la germaniste Nicole Bary déplora. Des explications furent avancées. Non pour les littératures anglaise et surtout américaine, qui tiennent chez nous le haut du pavé tant la télévision, le cinéma, la publicité nous ont familiarisé ad nauseam avec l’univers d’outre-Atlantique, mais pour des classiques venus d’autres horizons. Bernard Kreiss a une explication :

« La littérature russe, née au début du XIXème avec Pouchkine, est hélas peu lue chez nous par rapport à la littérature anglo-saxonne. Elle plus difficile à lire, comme l’est la chinoise. Les gens ont du mal ». Sophie Benech a renchéri : « Elle décourage car elle n’est pas gaie ».

Un sentiment renforcé par Bernard Kreiss :

« Quand Pouchkine a lu Gogol, il s’est exclamé : « Que la Russie est triste ! ». Il faut insister sur la difficulté de la traduction : l’appréhension du temps pour les Russes n’est pas du tout la même que celle des Français. Le passé en russe est très primitif : quatre formes. Pas de plus-que-parfait, de concordance des temps etc» 

On peut également ajouter pour les littératures asiatiques, outre la difficulté d’identification aux personnages, l’absence de familiarité avec les noms et les prénoms, plus difficiles à mémoriser que d’autres. Et même avec des langues qui nous paraissent proches, comme le roumain, cela ne va pas de soi. Philippe Loubière a ainsi dévoilé la fausse familiarité du roumain avec le français :

« Le mot à mot mène à un délitement et une vulgarité des phrases. Difficile de se projeter d’une langue à l’autre. Il faut s’accaparer la traduction et se dire qu’on a le pouvoir dessus. L’écriture roumaine contemporaine est théâtrale car le pays a été confronté à l’absurde au cours du siècle échu. Un univers étrange pour un lecteur français »

Ce serait un malentendu de n’y voir qu’une question technique. Claro, grand lecteur de Claude Simon, confiait d’ailleurs que le véritable outil du traducteur, ce ne sont pas les dictionnaires, ni bilingue ni unilingue et encore moins techniques ou professionnels, mais une bonne bibliothèque de littérature française.

De la complicité. Ce fut un leitmotiv. Le maître-mot. Complicité entre auteur et traducteur, entre éditeur et traducteur enfin lecteur et libraire. Sans oublier celle qui lie le traducteur au texte qu’il doit faire sortir de ses gonds. Il faut traduire vite pour retrouver le feu et le flux de la phrase. Le fondement de la traduction, c’est la logique du texte. Il faut sentir la volonté du texte de se déplacer, de recommencer dans son rapport physique à la langue. Chaque langue étant un système, il faut donc retrouver les mêmes correspondances, la même distance entre chaque élément dans le système. Chaque texte a sa méthode : au traducteur de la trouver comme y incite Claro : «Il y a une opacité qui résiste parfois au traducteur. On ne comprend pas ce qu’on traduit mais on le fait quand même en idiot faulknérien. On ne sera jamais plus intelligent que le texte. Je refuse les écrivains US qui parlent français. Je ne veux pas l’avoir derrière moi parce qu’il croit qu’il connaît le français ». On dirait qu’il a eu de mauvaises expériences… Claro n’est pas du genre à demander à un auteur ce qu’il a voulu dire. La seule chose qu’il attend de lui s’il le rencontre, c’est de l’entendre lire son texte, ou de l’entendre tout court, de le voir.

L’empathie, mais jusqu’où ? Josée Kamoun a refusé de traduire Beloved de Toni Morrison parce qu’il l’aurait mis mal à l’aise (une mère esclave y égorge sa fille pour qu’elle ne soit pas prise) et qu’elle aurait eu du mal à vivre trois ans avec elle. Elle vient de refuser de traduire un texte de Bernard Malamud (un juif accusé de meurtre rituel) pour les mêmes raisons : « C’est bien de se mettre en péril, mais pas comme ça ». Claro a refusé David Foster Wallace car on ne peut pas tout traduire. Même si on admire un écrivain, il faut renoncer lorsqu’on ne se sent pas capable et que l’on pressent que le texte résistera. « Pour le dernier Pynchon, je vais dire non. J’ai traduit Mason et Dixon puis Contre-jour. Je sentais déjà que je ne pouvais pas faire Vineland à cause de l’abondance des dialogues, de l’argot, de référents sociaux ou techniques qui exigent une certaine compétence ». En s’emparant d’Esprit d’hiver de Laura Kasischke, huis clos oppressant entre une mère et sa fille, Aurélie Tronchet s’est sentie en péril. Elle fut tentée de refuser. Son éditrice Dominique Bourgois lui demanda : « Avez-vous des enfants ? Oui ? Alors traduisez-la. » Il lui a fallu amadouer sa peur avant d’éprouver le plaisir de relever un défi, de se colleter avec un texte perturbant et de vivre avec cette histoire qu’elle finira par raconter à ses filles.

Albert Bensoussan, lui, pousse loin l’empathie. Traducteur de Cabrera Infante, José Donoso, Manuel Puig, Zoé Valdès, Alfredo Bryce Echenique, Mario Vargas LLosa, Hector Abad, que des exilés comme lui, il va jusqu’à manger avec eux et dormir à côté d’eux pour mieux les comprendre et saisir « ce qui n’est pas dans les mots mais à côté des mots ». Josée Kamoun avoue, quant à elle, être encore envoûtée par Canada, qui remporte actuellement toutes les faveurs publiques et critiques :

« Richard Ford est mystérieux. Une présence absente. Quelque chose d’un traître. Il a l’apparence du calme et la tension derrière. Comme son roman. J’habite Canada autant que Canada m’habite toujours. Si c’était une musique, ce serait celle de Rye Cooder dans Paris Texas. Si c’était une image, le ciel y tiendrait les trois quarts de la place. Le reste, ce serait l’ondoiement des blés dans des villes fantômes. Ce n’est pas un hasard si Ford a voulu dédier son livre au paysage et au mystère des choses évidentes. »

Il fut dit, par Philippe Loubière, que le traducteur est un écrivain raté qui s’accapare le monde de l’autre car il est impuissant à s’approprier le sien. Peut-être… On entend souvent cette remarque. Mais après avoir passé le week-end à écouter les passionnants échanges du Festival VO-VF, je me demandais si le traducteur n’était pas plutôt un critique réussi. Car il n’est pas de critique littéraire dans ce pays qui soit capable de parler des textes aussi bien, aussi intelligemment, aussi profondément, que leurs traducteurs. Et pour cause ! Non parce qu’ils les ont en quelque sorte co-écrits, mais parce qu’ils les ont pénétrés, ressentis, fouillés dans une intimité sans égale. Reportez-vous à la nouvelle rubrique de ce site (La version du traducteur) pour en avoir une idée. Quel critique a jamais remarqué, comme l’a fait Albert Bensoussan, que les pieds récurrents dans l’oeuvre de Mario Vargas Llosa, qui en est véritablement fétichiste, doivent quelque chose au pied de Fanchette qui l’avait tant marqué chez son cher Restif de la Bretonne ?

Exigeants sur la qualité, les intervenants avaient parié sur l’intelligence du public et ils ont eu raison. On vous sait toujours gré de nous tirer vers le haut. Ils ont été dans le don. Même s’ils ont dédicacé quelques livres, ils n’avaient rien à vendre. Juste à donner, à offrir, à partager. Cela change et fait du bien.

(« Mario Vargas Llosa et son traducteur Albert Bensoussan » photo Xavier Lambours ; « William Gass et son traducteur Claro il y a quelques années à la librairie The Village Voice à Paris » photo Passou)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères, vie littéraire.

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commentaires

807 Réponses pour Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ?

Pierre Assouline, je vous ai compris dit: à

« Exigeants sur la qualité, les intervenants avaient parié sur l’intelligence du public et ils ont eu raison. On vous sait toujours gré de nous tirer vers le haut. »

Voilà un message on ne peu plus clair, par retour, de Pierre Assouline à l’ ensemble de ses commentatrices et commentateurs!

« On vous sait toujours gré de nous tirer vers le haut. »
Faut-il le répéter?
Magnifique article qui rend compte sans mise en avant de l’ auteur.
Merci.

Gogol dit: à

« Les traductions vieillissent, car la langue évolue. »

Oui et alors? Le texte original vieillit lui aussi…Est-ce-qu’il faut pour autant le traduire dans sa langue originale contemporaine? Non, évidemment, sauf s’il est devenu incompréhensible pour les non-spécialistes, comme nos textes du Moyen Age par exemple.

Cette nécessite de la re-traduction périodique est présentée comme une évidence alors qu’elle ne l’est nullement. A talent du traducteur égal, une traduction qui a l’âge du texte original lui sera toujours plus fidèle.

traduire/comprendre dit: à

« A talent du traducteur égal, une traduction qui a l’âge du texte original lui sera toujours plus fidèle. »gogol
Et quid des textes anciens?

Pablo75 dit: à

Quelle manie typiquement française de changer les titres des livres (et des films), alors qu’un titre c’est comme une signature pour un auteur. J’ai eu beaucoup de problèmes avec des éditeurs espagnols à propos de traductions de livres français, mais jamais sur les titres (si on était méchant on pourrait dire que c’est la seule chose qui respectent).

Deux exemples de cette manie idiote des éditeurs français. Le dernier roman de Javier Marías s’appelle en espagnol « Los enamoramientos » (« enamorarse » signifie « tomber amoureux, s’éprendre ») et en français « Comme les amours », titre d’une rare nullité. Et ce qui est étrange c’est que Marías (excellent traducteur de l’anglais – on lui doit, entre autres, la meilleure version en espagnol du « Tristram Shandy ») parle bien français. Le dernier roman de Antonio Muñoz Molina s’appelle en espagnol: « La noche de los tiempos » (un excellent titre, mystérieux, comme les aimait Baudelaire -« J’aime les titres mystérieux ou les titres pétards »). En français il est devenu: « Dans la grande nuit des Temps », titre prétentieux, boursouflé. Et pourtant Muñoz Molina lit le français.

(Coquilles: « C’est un interprètes… »… »Rien n’est difficile à traduire chez cette auteurs »).

(À propos des tires et de Baudelaire, un de l’ami Charles qui, malheureusement, est resté sans suite: « La Traite des Blancs »).

Phil dit: à

enamorarse » signifie « tomber amoureux,

eh..ça peut faire mal aux dents de conter fleurette. heureusement qu’on traduit.

Gogol dit: à

« Et quid des textes anciens? »

Bonne question! Pour les textes de l’antiquité gréco-romaine, j’ai tendance à penser que les traductions faites à des époques où la familiarité avec les langues et les cultures anciennes était infiniment plus grande qu’aujourd’hui (je rappelle qu’un bachelier au 19ième siècle pouvait versifier en latin, voir Baudelaire ou Rimbaud) ont des chances de nous donner un image plus fidèle de l’original qu’une traduction contemporaine. Mais ce n’est pas forcément toujours vrai.

Pablo75 dit: à

@ Gogol

« Cette nécessite de la re-traduction périodique est présentée comme une évidence alors qu’elle ne l’est nullement. A talent du traducteur égal, une traduction qui a l’âge du texte original lui sera toujours plus fidèle. »

Tout à fait d’accord. La traduction de « Don Quijote » d’Aline Schulman (2005) est beaucoup moins « sabrosa » (savoureuse, succulente) que celle de Jean Cassou (1949) basée sur celle de Cesar Oudin (1639). La modernité, pour les classiques, on s’en fout pas mal…

Phil dit: à

Nos anciens causaient latin jusqu’à la messe. mais tous ne versifiaient pas. ah ça non ! que les feignants.

traduire/comprendre dit: à

Le traducteur demande  » un rapport physique à la langue ».
Il faudrait peut-être relire à ce propos, le  » La lettre et la voix » de Paul Zumthor et de ce qu’il en était de la lecture sur les parvis et seuils de la nouvelle littérature?
( De la littérature qui vient, pour traduire..!)

Polémikoeur. dit: à

Sans mésestimer le travail ou l’art de traduire,
la coulisse doit-elle déborder sur la scène
et même jusque dans la salle
comme le gros sparadrap sur l’écran
d’un sous-titrage pour mal entendant ?
De toute façon, parier sur l’intelligence
du lecteur n’est possible que si cette dernière
est précédée par celle du traducteur,
elle-même prolongeant celle de l’auteur.
Sans ce chaînage, point de révélation !
Maillonniaisement.

traduire/comprendre dit: à

Gogol dit: 30 septembre 2013 à 11 h 09 min
Je vous entend bien mais la compréhension du latin au XIXème passait par les philtres de traductions idéologisées ( chrétiennes dans l’ ensemble).
Pour le latin, je rappellerai cet exemple extrait du  » Penser entre les langues » de Heinz Wismann chez Albin Michel 2012 à propos des termes de voluptas et libertas chez Lucrèce.
« (..)dans le livre II, deux vers (257-258) ont été corrigé par le cardinalLambin, bobliothécaire du roi de France, qui suivait la Cour avec un carrosse plein de livres.
Ce sont les célèbres vers où Lucrèce dit qu’il est extraordinaire qu’ un être humai jouisse d’une si grande liberté(libertas) alors qu’il est enchaîné par les contraintes de la voluptas.

traduire/comprendre dit: à

désolé pour les coquilles!

Phil dit: à

le cardinal Lambin causait-il moins bien latin que Heinz Wizmann ?

u. dit: à

Du pur plaisir.

C.P. dit: à

Pablo 75, c’est bien juste pour ce qui est des titres. Je n’ai jamais bien compris pourquoi « The Sheltering Sky » de Paul Bowles (1949) avait été traduit en 1980 sous le titre « Un thé au Sahara ». Ce qui ne risque pas de s’arranger, à cause du film de Bertolucci (1990), qui en somme « fixe » ce titre français. Et comme sont traduites, plus tard les nouvelles du même Paul Bowles sous le titre « Un thé sur la montagne », on trouve sur le net quelques confusions…

Heureux titres courts que « Canada » ou « Transatlantic » !

traduire/comprendre dit: à

 » En réalité, dans tous les manuscrits de Lucrèce, il y a voluptas à la place de libertas, et libertas à la place de voluptas, ce qui voudrait dire : comment l’homme peut-il jouir d’une si grande volupté libre (libera voluptas) alors qu’il est enchaîné par la volonté? Or, dans la logique de l’œuvre d’Épicure, c’est la volonté qui est enchaînée par le mécanisme atomique, absolument commandée par lui. La correction de Lambin est entièrement idéologique, dans la mesure où il interprète la volupté comme le péché, et la liberté comme la capacité du chrétien de s’arracher à la contrainte.
Mais comment peut-on parler d’une libre volupté, et pas d’une libre volonté? Chez Épicure (et donc chez Lucrèce), alors que la volonté est entièrement commandée par le méca­nisme des atomes, seule la volupté est libre dans la mesure où elle est le clinamen, c’est-à-dire l’écart minimum qui appar­tient à la réflexion, une ^flexion qui est en fait une réflexion. Et la volupté n’est pas dans l’accomplissement des actes que la volonté brute nous impose ; elle réside dans un petit écart réflexif par rapport à cette nécessité d’accomplir les actes dic­tés. La vraie jouissance, ce n’est pas d’obéir à des impératifs physiques mais de s’en écarter un peu, de savoir ce que l’on fait, d’une certaine manière. C’est donc cette idée qui permet soudain de comprendre que le clinamen ne fonctionne pas seulement au niveau de la chute libre des atomes dans cette sorte de grand vide qui est à l’origine de toute chose, mais qu’il opère également dans le monde constitué par les atomes. On peut donc commencer à entrevoir en quoi consiste le plaisir de l’amitié, par exemple, précisément fondé sur le fait de s’écarter, de ne pas adhérer à ce qui est nécessaire, d’être dans une forme de gratuité qui se conforte de la conviction partagée d’être dans l’écart. Et le lathe biôsas, le fait de ne pas vivre cette vie visible, qui est la vie réglée de la société, avec tous ses rituels, et sa manière de se conformer aux attentes. La vraie volupté, c’est de s’en écarter et de jouir d’une forme de connivence engendrée par le partage du sentiment de ne pas être totalement commandé. C’est ça, la petite musique épicurienne.
C’est d’autant plus parlant, à mon sens, que des centaines d’articles tentent d’expliquer comment, dans l’horizon de l’épicurisme, on peut parler de volonté libre. Ça n’a aucun sens. Et donc pour faire coller la tradition épicurienne à la conviction idéologique d’une vision chrétienne du monde, le cardinal ne pouvait pas faire autrement que de remplacer un mot par l’autre. Voilà une petite illustration de la «libération» nécessaire des variantes. Il suffisait de regarder l’apparat cri­tique pour en trouver la trace.
Il existe de nombreux exemples où la récupération de la variante a engendré une réflexion qui s’est imposée ensuite comme une évidence contre le consensus qui s’était créé autour d’une conjecture attendue, d’une certaine manière. Au lieu de chercher à comprendre une chose difficile, on a préféré comprendre ce qui était compris avant même que le texte ait été invité à parler. »

Heinz Wismann
Penser les langues Albin Michel Bibliothèque des Idées pp.125/126.

C.P. dit: à

« sont traduites, plus tard,… »

traduire/comprendre dit: à

une ^flexion lire déflexion.

u. dit: à

« le cardinal Lambin causait-il moins bien latin que Heinz Wizmann ? »

Le cardinal Lambin causait catholique, c’est bien normal.

Gogol dit: à

Ben oui, traduire/comprendre…

C’est bien pour cela qu’il ne faut pas faire de règle absolue en matière de traduction et que j’ai pris la précaution d’écrire « à qualité de traducteur égale ». Des traductions influencées par l’idéologie, il peut y en avoir aujourd’hui encore et encore…Il est clair qu’un cardinal n’était pas le mieux placé pour traduire Lucrèce au 19ième siècle.

traduire/comprendre dit: à

@gogol,
Il s’ agissait d’ une précision de ma part et pas le moins du monde d’une objection.

– « Il est clair qu’un cardinal n’était pas le mieux placé pour traduire Lucrèce au 19ième siècle. »
Certes, du christianisme au scientisme jusqu’au matérialisme dialectique la traduction fut « serrée »!

J.Ch. dit: à

d’accord avec vous pablo75… Julio Cortazar relisait toutes ses traductions en français et ne trouvait rien à redire sur celles de l’excellente Laure Guille-Bataillon

Nazbrok dit: à

Pour la question des titres, d’accord avec C.P. et Pablo. C’est d’autant plus énervant que ces nouveaux titres sont toujours choisis par les éditeurs, qui ne sont généralement ni auteurs ni traducteurs et se déterminent selon des critères qui leur paraissent (à eux) vendeurs.
Et cela souvent contre l’avis de l’auteur (quand le traducteur prend la peine de lui expliquer le regrettable changement de titre).

TKT dit: à

Ne pas oublier l’exercice de Marcel Proust, stylisant la traduction de Madame sa mère, d’un texte anglais.

Nazbrok dit: à

« Du pur plaisir », dit u. Hum, attendons de voir ce qu’en pense TKT.

Nazbrok dit: à

Ah, le temps de poster et hop TKT avait envoyé un commentaire, excellent, du reste.

Nazbrok dit: à

Que dites-vous de cette notion de « pur plaisir », TKT ?

sauvé des eaux dit: à

tkt ne dit rien, je crois qu’il boude u

Diagonal dit: à

J’ai lu simultanément Canada et Esprit d’hiver. J’ignore pourquoi le Ford m’a transporté tandis que le Kasischke m’a exaspéré. Je soupçonnais un problème lié aux traductions respectives. Passoul dévoile le deal entre Bourgois et Tronchet [(se colleter avec un texte, vivre avec et finir par le raconter à mes filles (celles de Passoul ???)]. Certes le huis-clos à la Shining y est oppressant, mais on ne parvient jamais à pénétrer vraiment dans la cuisine, la traduction a toujours l’air surfaite, poussive, avec ses insupportables « mon dieu », « seigneur » bon dieu » toutes les trois lignes. Non, décidément, il n’y a rien de pire quand on sent le traducteur vouloir à tut prix s’identifier à l’histoire au point de la vampiriser plutôt que de se tenir à bonne distance. Le résultat est en général désastreux. J. Kamoun a eu raison de ne pas traduire Beloved, et de traduire Canada. Il me semble qu’il y a souvent une vérité de cet ordre dans les traductions heureuses… quand le roman d’un auteur est traduit par une traductrice et inversement. La différence de genre a des vertus en général très souvent positives sur les traductions, la bonne distance est souvent mieux trouvée…
Evidemment, il y a des exceptions de taille, mais faisons-en honnêtement l’expérience, et nous verrons. Les intervernautes de la RDL ont tous les atouts pour cela. en tant que grands consommateurs de romans traduits, ils devraient pouvoir confirmer ou infirmer ce pressentiment (ce n’est pas un préjugé) à l’aune de leurs propres expériences, je pense sincèrement…

Chantal dit: à

Dans P.N. l »Homo historicus » de F. Dosse, me semble que la problématique des traducteurs bénéficie d’un joli chapître, tout à fait en phase avec ce que dit Mister Assouline… Et pour les titres, aurai-je l’outrecuidance de me plaindre des mêmes doutes quant à leur « justesse » pour mes notes de lecture !!! Mais ce n’est qu’un tout petit enjeu de rien du tout, vu la fréquentation épisodique de notre blog !
http://vendangeslitteraires.overblog.com/

bérénice dit: à

@Gogol, le texte serait comme la voix de l’auteur? êtes-vous mélomane et enchanté(e) par des enregistrements anté-nataux ou d’un autre temps? S’il est des voix des tessitures des vibratos qu’aucun temps n’outrage d’autres ont à souffrir ou ont souffert de la qualité des techniques d’enregistrement, on remasterise les enregistrements ne peut-on pas y trouver une équivalence dans cette activité qui consiste à donner de nouvelles traductions pour les adapter à nos sensibilités évolutives et les faire bénéficier du progrès des hommes qui y travaillent et s’appuient toujours au sommet sur leurs prédécesseurs certains réussissant à dépasser la somme et la qualité des acquis?

François Delpla dit: à

N’y aurait-il pas une confusion entre le russisant Bernard Kreise et le germanisant Bernard Kreiss ?

Grenache blanc dit: à

13h02

Il faut à ce propos souligner combien Henri nous manque.

bérénice dit: à

J’essaie de retrouver ce titre en espagnol qui parle d’amour, peine perdure mais qu’importe, « les amoureux » parlent d’un état d’une station plus ou moins longue parfois sans fin, le titre désigne un mouvement perpétuel qui curieusement est décrite en français par l’idée de chute- tomber en amour- ceux qui tombent amoureux – ceux qui tombent d’amour. Si on ajoute que chute et tombe nous mène au cimetière il y a de quoi préférer l irréductibilité de l’espagnol.

Chantal dit: à

Rectificatif : c’est Yves Bonnefoy dans l’Inachevable qui parle très justement des traducteurs… et pas F. Dosse.

http://db.tt/cVKs0Sf8

bérénice dit: à

Henri?

Gogol dit: à

Oui Bérénice, la question ne peut être tranchée à 100% dans un sens ou dans l’autre…Ce qui me paraît incontestable, c’est que le parfum, l’ambiance, les mille petites choses qui caractérisent l’environnement culturel d’une époque seront toujours mieux restitués par un traducteur contemporain de l’auteur du texte original. Avec une traduction du 19ième siècle, nous serons nous, lecteur français du 21ième siècle, dans la même situation que le lecteur russe vis-à-vis du texte original de Gogol ou de Dostoievski…

Poser en principe, comme semble le faire Passou, qu’il faut à tout prix retraduire périodiquement les textes me paraît infondé.

Stephane Etienne dit: à

Traduction-Tradition dit l’adage. A quand une translation qui assure l’observance tant du mètre que l’essence du rythme tout en transportant le lecteur d’allégresse ?

traduire un texte dit: à

donner de nouvelles traductions pour les adapter à nos sensibilités évolutives

La course aux échalotes?
Bergsonisme dirait Benda!

bérénice dit: à

Gogol je ne saisis pas bien votre notion: langue originale contemporaine, voulez-vous dire langue originale contemporanéisée ? Les époques trop distantes en traduction souffriraient des expressions actuelles, on traduirait non seulement une langue mais des temps achevés donc morts la langue de ces temps serait une langue qui ne nous dirait plus rien qu’il s’agirait de transfuser de frais? Quelque soit l’age de la traduction ne peut on pas dire qu’il y a de bonnes traductions qui tiennent et de moins bonnes qui sont à refaire?

bérénice dit: à

13h43 un peu comme on améliore un record en le dépassant.

bérénice dit: à

Contemporaénisée pour contemporanéisée.

C.P. dit: à

Je comprends très bien ce que dit Gogol. Mais la re-traduction dans le domaine du THEATRE n’est pas, elle, un problème seulement diachronique : car voyez comme les « traductions nouvelles » (notamment des Grecs, de Shakespeare, Tchekhov, Ibsen…) se succèdent inlassablement, avec parfois l’excuse d’une meilleure mise en bouche, et parfois aussi un appel « commercial » à la curiosité, qui accompagne une nouvelle mise-en-scène.

traduire un texte dit: à

un peu comme on améliore un record en le dépassant.
Mais Bérénice, le texte est un texte!
Le dépasser, c’est « faire » (poiêv)tout autre chose.
On peut d’ailleurs se poser la question avec Darras, de la poésie. Ce qu’elle traduit et la traduction de ce qu’ elle traduit.

Bardamu dit: à

Je trouve cet article intéressant… et impressionnant à susciter un certain malaise…
Quasi ignorant, je m’interroge de façon banale sur le fait d’apprécier, réfléchir… une tournure de phrase chez Proust (voire à ses variantes !), de se glisser dans le rythme de son écriture presque au-delà du sens de son récit (idem Céline et ses « virgules »…), et celui de n’avoir qu’à lire et comprendre Joyce (car depuis sa traduction, que peut-on faire d’autre ?).

Bref en ce dernier cas, n’est-il pas légitime que je puisse me demander à propos de ce gros livre, là sur ma table: est-ce le « vrai » texte de l’irlandais… même si l’éditeur nous garantit que la « nouvelle » traduction tient compte de « l’évolution » de la langue, autant que de la façon « nouvelle » qu’on aurait de lire de nos jours en recherchant davantage ceci que jadis, cela…

Et prenons aussi le cas d’un texte par exemple philosophique, par définition, presque entièrement tourné vers le « sens » (logique), mais si complexe ou abscons -comme le Zarathoustra de Nietzsche- (pour lequel les plus en vue des commentateurs, demeurent suspects; pour ne pas parler là, d’Onfray et Cie), eh bien, à lire les traductions de 19OO et celles d’aujourd’hui on croit parfois ne plus avoir affaire à la même chose…

Mais finalement, pour en revenir à du franco-français, faudrait-il « traduire » (c’est à dire en ce cas ré-écrire…)un texte comme le
Traité de l’Amour de Dieu de Saint François de Sales, avec ses incroyables formules, tournures (et orthographe même), tellement désuètes de nos jours, qu’elles semblent pourtant, à elles seules, nous inspirer des réflexions nouvelles sur notre temps.

TKT dit: à

« Le pur plaisir », d’une manière générale ?
En littérature ?
D’abord le style avec la valeur ajoutée d’un fil rouge intéressant sur un thème, un récit qui n’ennuie pas. Ce qui me n’ennuie pas et ce qui m’ennuie est très personnel, nous avons tous nos particularités.
Pur plaisir dans un livre en VO, anglais ou allemand: Oscar Wilde, Thackeray (Shakespeare est toujours une traduction en langage moderne), mais je ne désire pas faire une liste qui ne serait, per se, que fragmentaire.
Goethe pour son style si personnel, Mörike…
Traduit des langues que je dois lire en traduction, j’aime la poésie chinoise et l’humour des romanciers tel que Yu Hua. Son roman « Brothers » au titre anglais même dans l’édition française.
Pur plaisir en français ? Là je devrais faire des listes à tiroirs compartimentés.
Quand un roman est écrit dans un style qui n’est pas le fil rouge du texte, mais le récit le squelette, le plaisir n’est pas plaisir pur.
Je viens de terminer le dernier texte d’Amélie Nothomb, elle y parle du Japon et c’est ce qu’elle fait de mieux en dehors de son propre personnage. J’y ai eu du plaisir, d’autant plus que dans un mois, je serais de passage à Tokyo.
Pur plaisir, les films de Woody Allen, Almodovar, Chabrol, Polanski, la liste est une longue liste, je vais au cinéma depuis l’enfance…
Pur plaisir, aussi les conversations quand je suis attentif aux interlocuteurs.
Et bien sûr les plaisirs de la Table.

La musique, la peinture et en premier, bien entendu ces moments où l’on oublie tout, cela va de la beauté des paysages à la beauté des villes, mais commencent comme tous les gens normaux à ce qui ne se raconte pas. Quand on en parle, on est passé à autre chose

Ah, et je dois avouer, je suis un « shopping addict »

J’ai aussi oublié que le travail bien fait est du pur plaisir.

Bref, Nazbrok, j’espère avoir satisfait une partie de votre curiosité.
Nazbrok: Naz pour naze ? brok pour broken, barok en racourci ?

TKT dit: à

J’ai fait un grand oubli, pur plaisir c’est aussi, le Roméo et Juliette d’Olivier Py, avec la traduction la plus proche du malicieux barde.
Les ballets de John Neumeier, à déguster en ce moment à Paris…
Les décors de François Morrelet pour l’Opéra Garnier.

Quelque part, soudainement, me vient à l’esprit Le Fleuve Combelle

C.P. dit: à

Je crois que par « pur plaisir » u. (qui intervient volontiers dans le blog parallèle « La version du traducteur ») voulait simplement parler du billet et des questions rappelées au cours du Festival VO-VF.

TKT dit: à

Par travail bien fait, je pensais à « mes » activités, quelqu’elles soient, mais peut-être que je suis influencé par la suissitude.
Pur plaisir aussi par ricochet, ping-pong, me trouver en face de gens qui font bien leur travail.

TKT dit: à

C.P., le pur plaisir est aussi fait de l’art de la digression.
Rester « urbain » est du pur plaisir.
CP, puisque je vous ai en ligne, je n’ai pas compris pourquoi vous lisez des traductions en français, de textes anglais. Simple curiosité de ma part…

bouguereau dit: à

Oui et alors? Le texte original vieillit lui aussi…Est-ce-qu’il faut pour autant le traduire dans sa langue originale contemporaine? Non

..mais si hé..c’est comme le pitboule du talmoul..c’est performatif.parfaitment..performatif,sinon on rprendrait la tarte tatin pour changer..pisque c’est retraduit donc c’est plusqu’une réédition orpheline, y’a choix pisqu’on reprend le même..ha!..si tu comprends pas t’es nul en pitboul épicétou

bouguereau dit: à

j’ai cru un instant que parier sur lintelligence du lecteur c’était de faire comme du wiki..faire des propals..des photos de bagels..des photos de lectrices à poil..mais non..la confiance c’est toujours qu’il remette une thune dans le bastringue..et vargasse je suis sur qu’y péte quand il rit comac..j’interpréte ? pas du tout

bouguereau dit: à

Je défends le vers de manière offensive car je défends la poésie au moment où on la galvaude en disant, comme Philippe Sollers, que le roman est aujourd’hui le lieu où vit la poésie.

le pitboul ça se nourrit de viande fraiche et crue..pas de croquettes

Gogol dit: à

Il y a même des cas où la traduction est « meilleure » que l’original! Je pense à « Grande Sertão: Vereda » de Guimarães Rosa, un texte sublime dans sa traduction française (« Diadorim », chez 10/18) qu’il est très difficile et fastidieux de lire en portugais du fait des régionalismes et des néologismes qui y foisonnent à longueur de page…Même les brésiliens qui se prosternent rituellement devant le grand écrivain ne le lisent pas tant que ça…La traduction dégraisse et clarifie parfois l’original, mais reste-t-elle une bonne traduction au sens strict du terme ou une trahison partielle?

Jacques Barozzi dit: à

Voilà des commentaires qui tirent vers le haut, bravo !

Le Toucan dit: à

Le Fleuve Combelle, bien sûr…

keupu dit: à

comment saboter une page intéressante en injectant du vomi : boudegras !

C.P. dit: à

Thierry Traube, je ne vous reproche en rien vos plaisirs divers. Je ramenais à ce que voulait simplement dire u., à mon sens.

Pour le reste, je lis en effet en anglais (et en anglais U.S., qui est d’ailleurs ma langue maternelle). N’empêche que la traduction, quand j’ai aimé un livre, m’intéresse et que si j’ai un peu de temps… J’ai enfin une vive admiration pour les traducteurs que je connais et pour leur travail.

Il m’arrive inversement, rarement, de remonter à l’original : L’Olivier (éditeur) m’avait envoyé « Canada » dans sa traduction française, j’ai retrouvé Richard Ford ensuite dans sa langue : c’est l’occasion d’être en accord avec Diagonal sur le beau travail de Josée Kamoun.

la communauté dit: à

merci, Jacques Barozzi, merci.

bérénice dit: à

Littérature globale couvre un monde global, à 30 ans de ce dernier découvrions nous la présence du traducteur en retrait, que de boulot pour ces derniers en vedette, éclairés pris dans le faisceau de la culture phare de notre civilisation! Comme des animaux dans les codes d’un véhicule qui ne peut freiner pour les éviter, ne seront-ils pas écrasés de travail, raplatis sur la chaussée desséchés par l’astre monstrueux d’indifférence qui préside à nos traversées ?

Phil dit: à

oui gogol, Fernandez est très enthousiasmé par la traduction (je crois, d’une Dame Lapouge). Mais le titre, avez-vous songer au titre « Diadorim.. », n’est-ce pas réduire drôlement cette fresque célinienne du Brésil au simple appareil homophilique ? L’auteur n’approuvait pas.
Comme dit « u », que faire d’un traducteur catholique ?

Ramallo in rock dit: à

À l’instar de Jacques Barozzi, je tiens à féliciter l’ensemble des commentateurs pour leurs contributions de haut niveau.

Jacques Barozzi dit: à

Chaque fois que l’on parle de traduction il est question de Claro !
Serait-ce le traducteur français de référence ?

fabienne dit: à

ah bien moi aussi je suis épatée par la qualité des commentaires, vraiment.

J. S. dit: à

Je découvre ce blog. C’est formidable. Les commentaires sont remarquables !

Chaloux dit: à

bouguereau dit: 29 septembre 2013 à 20 h 06 min
bonne soirée..on voit que cheuloux se met pas dans le même sac..c’est un play boy

Abstiens-toi (abstinence ou abstention ?) une semaine, mon gros, et il y a fort à parier que tu ne te mettras plus non plus dans le même sac.

TKT dit: à

« Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ? »
“« Grâce à sa récurrence, le lecteur finit par le comprendre. Il faut parier sur son intelligence ».
Quand on apprend une langue étrangère en dehors des livres scolaires et des maître d’école, c’est à dire dans le pays de la langue, on apprend le sens des mots justement par récurrence.
Pourquoi traduire « simit » ? Une petite note en bas de page devrait expliquer une fois pour toute.
« Parier sur l’intelligence », c’est quand même une drôle de question.

Aurore dit: à

Je me joins à vous, tous ces gens se surpassent pour saluer l’oeuvre des traducteurs, vraiment génial.

J.Ch. dit: à

à C.P. et Barozzi : outre Claro et José Kamoun, Brice Matthieussent (Jim harrison, John Fante), Jean-Yves Pellegrin (Richard Powers), Philippe Bataillon (pour le castillan) sans oublier Jacques Tournier pour F.S. Fitzgerald…

Chaloux dit: à

L’intelligence du lecteur : peut-être. L’intelligence des lecteurs: jamais.
L’intelligence d’un certain lecteur : plutôt.

Le métier de lecteur est presque aussi difficile que le métier d’écrivain. La proportion de bons lecteurs doit être à peu près du même ordre que celle de bons écrivains : quasi nulle.

C.P. dit: à

Jacques, non, il y en a d’autres. Mais Claro, par ailleurs romancier français, s’est attaqué, avec de bons choix, à de sacrés monuments ( le « Europe Central » de Vollmann, par exemple). On peut rappeler aussi qu’il a collaboré avec d’autres traducteurs (chers à Pierre Assouline) comme Brice Matthieussent.

TKT dit: à

Merci, C.P., pour votre réponse.

bouguereau dit: à

mais non cheuloux..cesse de relativiser toute ta vie avec la rdl comme baroz..et d’imaginer qu’hors d’ici c’est l’aristocratie..la poésie..qu’on est dans un roman de zollerz..hurkurkurk

bouguereau dit: à

c’est pas un « métier » cheuloux..si on devait traduire ton post en javanais ça frait « chaloux est bêêête »..c’t’une langue ramassée le javanais

sans commentaire dit: à

uelle manie typiquement française de changer les titres des livres (et des films), alors qu’un titre c’est comme une signature pour un auteur.

uelle manie typiquement française de changer les titres des livres (et des films), alors qu’un titre c’est comme une signature pour un auteur.

Le titre « Der Weg ins Freie » d’Arthur Schnitzler est devenu en français „Vienne au crépuscule“

Jacques Barozzi dit: à

Personne n’a relevé cet aspect soulevé par la note à Passou : le correcteur serait-il un écrivain raté ?

Phil dit: à

« et je compris que les bergères étaient des bergers »
Pierre Herbart lisant Virgile

objectif dit: à

le niveau des commentaires est vertigineusement élevé

Chaloux dit: à

Mon gros Boug, le mépris de tes réponses ne comble pas leur vide.C’est amusant comme j’arrive en dix mots à marquer tes limites. Pas bien difficile…

bouguereau dit: à

baroz va smette a causer comme lacrym..vas tfaire enculer baroz

C.P. dit: à

J.Ch., tout à fait d’accord. Vous m’avez précédé, puisque j’ai parlé, après Josée Kamoun, de la collaboration de Claro avec Brice Matthieussent (pour Pynchon, « Mason & Dixon »).

gilou dit: à

Jacques Barozzi dit: 30 septembre 2013 à 15 h 07 min
Personne n’a relevé cet aspect soulevé par la note à Passou : le correcteur serait-il un écrivain raté ?

un traducteur raté …
mais s’agit aussi (ou plutôt ?) de faire vendeur

keupu ou quelque autre dit: à

au fait, jacques Barozzi revenu : avez-vous des nouvelles de Popol sur son blog bloqué ???

bouguereau dit: à

le mépris de tes réponses ne comble pas leur vide

de la multitude en général ou de toi en particulier..si qu’on fsait un sondage cheuloux ?

bérénice dit: à

15h06 Faut-il comprendre qu’à la traduction le texte perdrait son titre?

bouguereau dit: à

baroz keupu cheuloux poussent leur petit pion minabe.. c’est du propre

Chaloux dit: à

Le Boug, ce n’est pas en proclamant que les autres sont des cons à longueur de post que tu feras croire que tu ne l’es pas.
Ton sondage, tu peux te le mettre au bon endroit.

bouguereau dit: à

tout dsuite cheuloux quand il se sent traité de con ça le démograte de partout..mais quand il est en métier de lecteur trés rare c’est un aristograte ses couilles..trés classe cheuloux ton look

Mdr dit: à

La traduction de « Don Quijote » d’Aline Schulman (2005) est beaucoup moins « sabrosa » (savoureuse, succulente) que celle de Jean Cassou (1949) basée sur celle de Cesar Oudin (1639). La modernité, pour les classiques, on s’en fout pas mal…
Pablo

Ay qué tonteria ! La traduction d’Aline Schulman c’est du pur diamant

bérénice dit: à

Où sont les femmes, avec leurs gestes plein de charme…
ne viendrait-il ici que des homo frustrés? Des bloqués au stade anal?

Mdr dit: à

… du pur diamant donc, c’est Don Q enfin débarrassé d’une gangue académique hors de propos, c’est le rendu de Cervantès, son esprit, son époque. Louée soit Aline S.

Chaloux dit: à

Non, je m’en fous, le Boug. Tu vois, je réapparais cinq minutes et je m’aperçois que j’ai bien fait de me casser. Ici, on n’échange plus d’idées, seulement des insultes, parce que trois ou quatre petits étroniformes Staline dans ton genre y font régner leur ordre. D’idées, tu n’as pas l’ombre d’une, de lectures pas trop, de jugements, tu regorges. Ceci doit compenser cela dans ton tout petit esprit.
Pour moi, pas de temps à perdre avec ça.

Sergio dit: à

bérénice dit: 30 septembre 2013 à 15 h 19 min
Où sont les femmes, avec leurs gestes plein de charme…

Yes. On va faire des affiches, comme dans le… La… Enfin l’espèce de Wehrmacht anglaise, quoi…

keupu ou quelque autre dit: à

d’accord avec vous Chaloux sur boudegras, il se croit très malin avec son faux style de prolo à la con , des jugements à l’emporte-merde, des sentences de charretier, du dégueulis de récup’, en un mot, un seul : RIEN

bouguereau dit: à

tu parles d’une clique..ha ça me flatte pas des masses c’est sûr..et dire que rénato disoit que je venais ici me faire rmonter l’moral de l’ego..jme sents floué de partout

keupu ou quelque autre dit: à

tiens, j’en profite pour exprimer toute mon admiration pour La République du Cinéma de Sophie Avon et de le désintérêt total pour La république du Jazz désertée par les amateurs

Jean-Louis Monclar dit: à

@ tous
La qualité de vos commentaires est réellement bluffante. J’en suis tout retourné. Bravo et merci.

Chaloux dit: à

Il serait temps que tous les vieux commentateurs (dont je fais partie) lèvent le camp, passent à autre chose ou ne réapparaissent plus que rarement, et laissent d’autres personnes s’exprimer. On parle, on se tait, on écrit, on n’écrit plus. Ce sont des cycles normaux. Au lieu de ça, les mollusques s’accrochent. Je crois que ce serait aussi une question de courtoisie vis-à-vis de Pierre Assouline.

Sergio dit: à

Le mec de Bombay, là, il joue au tennis ? Faut s’en méfier alors…

Mariane dit: à

Jacques Barozzi dit: 30 septembre 2013 à 14 h 39 min
Voilà des commentaires qui tirent vers le haut, bravo !

Effectivement ! Merveilleux ! Un plaisir pur, dirait u.

bouguereau dit: à

t’es pas seulement tout retourné comme keupu mais comme lui t’en appelle à la courtoisie de lassouline..et pas seulement pasque t’es certain qula tienne vaut pas un kopec..charmant charmant cheuloux

loufioc dit: à

rho la la … les commentaires … génial! génial! génial!

Chaloux dit: à

Le Boug, je ne disparaîtrai pas définitivement sans avoir fait péter ta grosse baudruche.

Chaloux dit: à

Pour info, je suis un très bon tireur…

admiration sincère dit: à

pétard, il a raison, baroz, je suis tellement tiré vers le haut que je touche plus terre.

bouguereau dit: à

ma grosse baudruche..ou t’as vu que j’ose écrire que le métier de lecteur..etc..comme zollers a voir la poésie une pochette..ma baudruche c’est une baballe que n’importe quel cleps peut mordre..c’est fait exeuprés

keudepelle dit: à

c’qu’on tdemande boud’gras, c’est d’écrire tes dégueuasseries sur ton blog à toi, pigé ? tu crois qu’on voit pas ta volonté désespérée de nuisance à tout prix ? mais on est tous plus forts que toi va te branler ailleurs épicétou

court, dit: à

Ah, Mdr , parce que la traduction de César Oudin est réputée académique? Elle date pourtant d’un temps ou la langue l’était fort peu,circa 1620, et le fait bien sentir! Mais peut etre ne l’avez-vous tout simplement pas lue, ou confondue avec celle de Viardot.
MC

Chaloux dit: à

Mon pauvre Boug, tu es au plus bas. On peut même dire que tu traînes par terre. Pas envie de tirer sur une ambulance. Je laisse tomber.

bouguereau dit: à

mais on est tous plus forts que toi va te branler ailleurs épicétou

cheuloux plus keupu ..des bons tireurs attation..qui en appelle a la courtoisie de lassouline…à bientôt mon cheuloux

Mdr dit: à

J.Ch. dit: 30 septembre 2013 à 15 h 00 min
Jean-Yves Pellegrin (Richard Powers)

S’agissant de R Powers, dans la reconnaissance, n’oublions ni Claude Demanuelli, ni Nicolas Richard.

Chaloux dit: à

Je parlais de courtoisie vis-à-vis d’Assouline Bouboug.
En plus du reste, tu sais pas lire….

Sergio dit: à

Chaloux dit: 30 septembre 2013 à 15 h 42 min
Pour info, je suis un très bon tireur…

Boh ça coûte cher… A moins évidemment d’aller dans les bois impénétrables peut-être même la forêt de Guermantes…

Mdr dit: à

Mais peut etre ne l’avez-vous tout simplement pas lue, ou confondue avec celle de Viardot.
MC
Non, non, Monsieur du Jugement De Valeur, je l’ai confondue avec celle de François Filleau de Saint-Martin.

Fournier dit: à

@ Mdr, J Ch., etc.
Bon, on ne va pas se mettre à les citer tous, parce qu’alors il y a Bernard Hoepffner, Francis Kerline, Pierre Furlan… et on en oubliera encore.

Polémikoeur. dit: à

Le sujet ne méritait-il pas une question
plus ouverte ?
Par exemple : « Qu’y a-t-il à espérer
en pariant sur l’intelligence – en l’occurrence, ici – du lecteur ? ».
Qu’est-ce qui est en jeu dans le choix
d’une certaine élévation ?
De progresser mutuellement ?
Exactement ce qui survient
à longueur de colonne
de ce commentarium
émaillé de joyaux
et de fulgurance !
Dystraitement.

Moll McNee dit: à

Je suis comme Jacques Barozi, j’adore vos comentaires. Congratulations à vous tous.

Chaloux dit: à

@ Sergio.
Vivre en général coûte très cher.

Le dialogue avec le correcteur est une étape de l’écriture, et une étape visible. C’est pour cette raison que j’aimerais lire la correspondance de Yourcenar avec Jeanne Carayon. Discussion sur points de détail, justification des choix, repentirs, ce doit être bien intéressant. Tout l’enjeu aussi de la génétique littéraire.

Chaloux dit: à

C’est le choix qui fait l’écrivain.

Grenache blanc dit: à

« C’est amusant comme j’arrive en dix mots à marquer tes limites »
Chachal

Le crétin volvoïde est de retour.
Egal à lui-même.

Isidore Dumou dit: à

Que de pépites dans ces coms ! Je ne me lasse pas de les relire. Une hauteur de vues qui fait l’honneur d’un blog. Encore ! Encore !

Mdr (à Court) dit: à

« En 1928, Jean Cassou décidait en effet de reprendre la traduction originale de Oudin et Rosset, dont l’archaïsme impose une révision totale. Pour lui, c’est à partir de celle-ci qu’il faut actualiser la lecture. Il va en dépoussiérer la langue, avec d’infinies précautions, à travers lesquelles on devine les soucis qui, aujourd’hui encore, alimentent les débats :  » Le texte espagnol, avec ses redondances particulières à cette langue et ses articulations constantes est, en lui-même, suffisamment explicite, insiste-t-il dans sa préface. La moindre exagération dans ce sens le fait verser dans la prolixité. La tâche du réviseur a donc consisté à alléger la traduction, à la détacher, sur certains points, du texte espagnol auquel elle adhérait avec une trop visible satisfaction. Cette allure oratoire et précise, appuyée, légèrement enflée produit en espagnol un effet d’humour inimitable. Si le français y insiste, l’humour se perd : il ne reste que grandiloquence, abondance diffuse et pédantisme.  »
L’histoire d’une traduction
Dès sa parution, le roman de Cervantès eut un tel succès que les
traductions se multiplièrent dans toute l’Europe. En France, et jusqu’au dernier travail d’Aline Schulman, le texte de Don Quichotte a vécu – et parfois subi – bien des aventures…

Chaloux dit: à

Grenache blanc dit: 30 septembre 2013 à 16 h 09 min

Retraité atrabilaire : à son poste.

Sergio dit: à

Ah la ligne de Sceaux… Celle du Tango de Massy-Palaiseau !

La sœur d'Isidore Dumou dit: à

Arrêtez ! arrêtez ! c’est trop ! le niveau est trop élevé, je ne vous atteins pas.

goût indécis dit: à

« le correcteur serait-il un écrivain raté ? »
baroz

Ecrivain raté ? écrivain raté ?
Je me demande à qui cette expression me fait penser.

chiche ! dit: à

« c’qu’on tdemande boud’gras, c’est d’écrire tes dégueuasseries sur ton blog à toi, pigé « 

Chaloux dit: à

Il faut peut-être ajouter que beaucoup d' »écrivains » édités ou auto-proclamés sont aussi de superbes ratés. On ne peut pas limiter la population à ceux qui ne se font pas connaître. Ce serait trop simple.

Phil dit: à

bougreau est un excellent traducteur des expressions de blog.

Phil dit: à

chaloux, la correspondance Yourcenar-Carayon n’est-elle pas déjà parue ?

milord dit: à

« c’qu’on tdemande boud’gras, c’est d’écrire tes dégueuasseries sur ton blog à toi, pigé «

Meuh non. On lui demande seulement d’être moins pontifiant et d’arrêter de faire la leçon à tout le monde en juge-arbitre universel. S’il se prenait moins au sérieux, ça passerait déjà mieux.

Miroir, mon beau miroir dit: à

Chaloux dit: 30 septembre 2013 à 16 h 10 min
Retraité atrabilaire : à son poste.

Pinot gris dit: à

Chaloux dit: 30 septembre 2013 à 16 h 10 min
Retraité atrabilaire

Ah ça Chaloux c’est d’un niveau !
Que vous a donc fait renato pour le traiter ainsi.
Un peu de respect pour ses cheveux blancs.

Chaloux dit: à

Je ne suis pas à la retraite. Il me reste (avec les nouvelles mesures) environ 16 ans à faire…
J’aurai 47 ans la semaine prochaine…

Chaloux dit: à

@Phil
Il y a quelques lettres dans le recueil « Lettres à ses amis et à quelques autres », mais le reste est scellé jusqu’en 2037. Yourcenar les considérait comme une sorte de Journal, confidentiel donc.

Chaloux dit: à

D’ailleurs renato n’est pas retraité. Il est garçon de salle.

Face à la prodigieuse élévation du niveau dit: à

Chaloux, Mdr, TKT, Court, Sergio et les autres, merci pour la qualité rare de vos commentaires. C’est une joie de vous lire. Sans vous, ce blog ne serait que ce qu’il est.

Chaloux dit: à

Il se met dans l’entrebâillement d’une porte, et torchon sur le bras, attend qu’on l’appelle.

Appelons Toto dit: à

Toto ! Hé Toto !
Je t’appelle.

Jacques Barozzi dit: à

Le savoureux soufflé est retombé, trois fois hélas !!!

Phil dit: à

C’est surprenant, Chaloux. Les traducteurs peuvent rapidement devenir des intimes. Il me semble que Jeanne Carayon a travaillé également aux traductions de Céline. Ce qui ne plaide pour pour la publication de ses échanges, au moins aujourd’hui.
En 2037, quel âge aurez-vous ? et passoupline?

Toto dit: à

A votre service !
Una difficilissima elaborazione e costruzione morale fatta di incredibili sforzi e autoinibizioni individuali e puri e leganti entusiasmi, darà una più perfetta socialità di quella in che siamo oggi immersi.

Ramallo in rock dit: à

Je suis comme Jacques Barozzi, je regrette que le niveau des commentaires baisse à nouveau.

keupu ou quelque autre dit: à

enfin baroz, répondez pour Popol, plise

Chaloux dit: à

@Phil
Jeanne Carayon n’était pas traductrice mais correctrice de Yourcenar. elle a aussi tapé le manuscrit du Voyage (voisine de Céline à Clichy). Je crois que la correctrice de Céline était Marie Canavaggia.

gilou dit: à

« il se croit très malin avec son faux style de prolo à la con , des jugements à l’emporte-merde, des sentences de charretier, du dégueulis de récup’, en un mot, un seul : RIEN  »

mais non – il se blinde épicétout

fabienne dit: à

quelle déception, la qualité des commentaires était épatante et maintenant elle baisse.

keupu ou quelque autre dit: à

non, Chaloux, la correctrice de Céline c’est boudegras

Moll McNee dit: à

Oh je croie que les comentaires sont beaucoup moins bien, je suis si désolée.

on se marre bien dit: à

Le niveau crève le plafond (quelques extraits des commentaires ci-dessus :
-je ne disparaîtrai pas définitivement sans avoir fait péter ta grosse baudruche.
-ma baudruche c’est une baballe que n’importe quel cleps peut mordre..c’est fait exeuprés
-on est tous plus forts que toi va te branler ailleurs épicétou »

Eulalie Q. dit: à

C’est vrai, c’était mieux avant que Chaloux ne se repointe.
L’exorciste : »Chaloux! Sort de ce blog! »
Chaloux: « Bon, je m’en « revais ».

Phil dit: à

Merci Chaloux. très précis, vous êtes.
Marie Canavaggia, corse d’origine (nous sommes autorisés à nommer cette origine) avait un frère astronome. (ça peut intéresser un certain dédé)

hans dit: à

« et maintenant elle baisse. »

ach, baize, z’est écoeurant

loufioc dit: à

rho les commentaires ! le niveau baisse, c’est dingue.

Chaloux dit: à

acques Barozzi dit: 30 septembre 2013 à 16 h 37 min
Le savoureux soufflé est retombé, trois fois hélas !!!

C’est pour cette raison que le Toto a toujours une pompe à vélo et des rustines dans sa poche. (Et aussi parce que ça l’avantage.)

Avez-vous terminé Job?

Face à l'inquiétante chute du niveau dit: à

Chaloux, Mdr, TKT, Court, Sergio et les autres, il y a du relâchement. Ressaisissez-vous, que diable ! C’est la survie du blog qui en jeu.

Mariane dit: à

Jacques Barozzi dit: 30 septembre 2013 à 16 h 37 min
Le savoureux soufflé est retombé, trois fois hélas !!!

Effectivement ! Quel dommage ! C’était si enrichissant.

bougologie dit: à

« sans avoir fait péter ta grosse baudruche » elle est déjà pétée : il a fait un blog et tout le monde a vu.

Gérard dit: à

Jacques Barozzi dit: 30 septembre 2013 à 16 h 52 min
Le soufflé est de plus en plus raplapla, vous m’attristez.

t’as raison, baroz, faut réagir.

Chaloux dit: à

Toto est un serveur façon Huysmans.

« Le garçon mit sa main gauche sur la hanche, appuya sa main droite sur le dos d’une chaise et il se balança sur un seul pied, en pinçant les lèvres.
« – Dame, ça dépend des goûts, dit-il ; moi, à la place de monsieur, je demanderais du roquefort.
– Eh bien donnez-moi un roquefort.
Et M. Jean Folantin, assis devant une table encombrée d’assiettes où se figeaient des rogatons et de bouteilles dont le cul estampillait d’un cachet bleu la nappe, fit la moue, ne doutant pas qu’il allait manger un désolant fromage; son attente ne fut nullement déçue; le garçon apporta une sorte de dentelle blanche marbrée d’indigo, évidemment découpée dans un pain de savon de Marseille. »
A Vau-L’Eau, Bouquins, p. 492.

Une petite quinzaine à relire Huysmans, ça, ce serait une idée…

Jean-Louis Monclar dit: à

@ tous
La qualité de vos commentaires est nettement en baisse. J’en suis tout retourné.

John Brown dit: à

En tout cas, à en jurer par la tronche de ces deux gros cons sur la photo, je ne parierais pas sur l’intelligence de l’humanité

Chaloux dit: à

C’est quoi le nom de son blog?

désolation sincère dit: à

pétard, il a raison, baroz, je suis tellement tiré vers le bas que je vois plus le plafond.

gilou dit: à

17h06

j’adhère

bérénice dit: à

oui le débat ronronnait puis la calamine a nuit à sa combustion et ce ne fut plus que pétarades règlements de compte avec tout de même quelques investis munis de gilets pare-balle qui occupaient le terrain de l’échange sans se soucier du désordre civil, sans risquer d’ailleurs d’y laisser un mot pour l’alimenter. zut et zut .

robert dit: à

C’était si enrichissant.

on apprenait des trucs

J. S. dit: à

Je découvre ce blog sous un jour nouveau. C’est minable. Les commentaires sont nuls !

Lavons-nous comme un seul homme... dit: à

gilou dit: 30 septembre 2013 à 17 h 10 min
17h06

j’adhère

Il est peut-être l’heure de prendre ta douche?

le bon sens près de chez vous dit: à

bérénice dit: 30 septembre 2013 à 17 h 11 min
quelques invertis munis de gilets pare-balle

des calbutes en zinc seraient plus judicieux, dirait Chaloux.

bérénice dit: à

17h12 excellent! j’ai souvent rêvé d’apprendre le turc, ce n’est pas simple non?

bérénice dit: à

17h15 quelques investis…

Béret nice (de Nice) dévoilé dit: à

bérénice dit: 30 septembre 2013 à 17 h 17 min
17h12 excellent! j’ai souvent rêvé de prendre le turc…

bérénice dit: à

Le bain? non ça irait contre ma position écologique je préfère la piscine et ne dispose pas du confort des remous.

que votre règne arrive dit: à

parce que trois ou quatre petits étroniformes Staline dans ton genre y font régner leur ordre (chaloux)

Des noms, des noms!

OneNote dit: à

Lisez français, comme Arnaud Montebourg. Cela règle la question.

jp 2 dit: à

« Il est peut-être l’heure de prendre ta douche? »

C’est pas dimanche aujourd’hui

Chaloux dit: à

Charles Valentin Alkan – Le Festin d’Esope – Yeol Eum Son
https://www.youtube.com/watch?v=SE28E8bnpNI

Pour détendre, une oeuvre d’Alkan, contemporain de Liszt peu connu, par une pianiste coréenne pleine de talent.

Leo Bloom Pold dit: à

Elle vient de refuser de traduire un texte de Bernard Malamud (un juif accusé de meurtre rituel) pour les mêmes raisons :

Je crois qu’il s’agissait plutôt de re-traduire « The Fixer », basé sur l’affaire Beilis, disponible en français sous le titre de « L’homme de Kiev ». Le ‘Fixer’ faisant référence au protagoniste, Yazkov Bok (le bouc émissaire), un homme à tout faire, sans qualité, embringué dans une affaire qui le dépasse…
Sur le fond je ne comprends pas pourquoi ce refus, c’est un des plus forts romans de Malamud, qui se vend toujours très bien….

A propos de titres étrangement traduits: « Light Years », de James Slater, devenu « Un bonheur parfait : Mémoires »…le même livre?

Mes contresens sur titres fétiches, tout sauf le pari de l’intelligence:
– The Spy Who Came In From The Cold = Retour en grâce (et non Retour des glaces…)

– Just So Stories (Kipling) = Histoires vraies (pas ‘comme ça’….)

Des noms, des noms! dit: à

Il y en a trop de nommés, de ces traducteurs, donnez-nous des textes en exemple, plutôt.
Faire le cacou c’ est bien mais faire le cacou précis, c’est mieux!

Chaloux dit: à

Pour la petite histoire, Alkan (compositeur et pianiste français, 1813-1888) passe pour être mort écrasé par sa bibliothèque alors qu’il se saisissait du Talmud… Prudence !

A moi, comte de Meaux ! dit: à

« Une petite quinzaine à relire Huysmans, ça, ce serait une idée… »

Pourquoi si peu, de Chaloux ? En rappelant le ban et l’arrière-ban de la RdL, on serait plus, bien plus ! Tiens, disons onze mille, et n’en parlons plus. On pourrait relire P.Louÿs, qu’en dis-tu ?
Et tant à nous voir marcher avec un tel visage, les plus épouvantés reprendraient de la courge.

Des noms, des noms! dit: à

Chaloux, venez-en au fait!

Les verges turent dit: à

Apollinaire, aussi, si on a le temps.

Des noms, des noms! dit: à

Pour la petite histoire,

Ne tournez pas autour du pot, Chaloux!

bientôt 18h dit: à

yen a qui sont encore au bureau, ça se voit

TKT dit: à

Chaloux dit: 30 septembre 2013 à 17 h 34: « Pour la petite histoire, Alkan (compositeur et pianiste français, 1813-1888) passe pour être mort écrasé par sa bibliothèque alors qu’il se saisissait du Talmud… Prudence ! »: Ce la prouve qu’il avait rangé le Talmud caché tout en haut de la bibliothèque. Il aurait dû le mettre sur sa table de chevet.

Chaloux dit: à

Il n’y a pas de fait. On tire un des livres les plus sacrés de toute l’histoire humaine de sa bibliothèque, et elle vous tombe sur la tête. Peut-être une réponse divine :
« Tu en sais suffisamment ».
Et crac!

Chaloux dit: à

Presque de l’humour juif.

des renoms, des renoms! dit: à

Ne battez pas la campagne, Chaloux!

des oui, des non! dit: à

Allez droit au but, Chaloux!

des chats, des loups ! dit: à

Ne noyez pas le poisson dans l’eau, Chaloux.

J.Ch. dit: à

à des noms, des noms : Jacques Tournier pour TENDRE EST LA NUIT de F.S.Fitzgerald (superbe)

Pablo75 dit: à

@ Mdr

« La traduction d’Aline Schulman c’est du pur diamant, c’est Don Q enfin débarrassé d’une gangue académique hors de propos, c’est le rendu de Cervantès, son esprit, son époque. »

On voit bien que tu n’as pas lu Don Quichotte en espagnol, toi. Ni la traduction de Cassou. J’imagine que tu dois être d’accord avec ces gens qu’en Espagne prônent une « traduction » de Don Quijote en español moderne, « pour que les jeunes puissent le lire ».

Ce que tu appelles « gangue académique hors de propos » c’est la langue de Cervantes lui-même, que comme sans doute tu ne le sais pas écrivait souvent très mal et n’est pas facile à comprendre.

Quand on lit une page de Don Quijote et après on la lit dans la version de Cassou, on trouve très souvent presque la même « saveur stylistique », alors que quand on la lit dans la version de Schulman, la saveur a disparu presque toujours en bénéfice d’une clarté qui n’existe pas dans l’original (lequel, je te l’apprends aussi, est impossible de lire sans notes, à part par les spécialistes de la littérature de l’époque).

J.Ph. dit: à

à des noms, des noms : Jacques Barozzi pour LES D. SONT JETÉS de T.K.Traube (excellent)

christine b dit: à

Peut-être une réponse divine :
« Tu en sais suffisamment ».

le savoir est péché

J.Ph. dit: à

à des noms, des noms : Zhu Geliang pour CONTES DE PLUIE ET DE LUNE de Ueda (admirable)

Chaloux dit: à

@Pablo
J’ai lu tardivement Don Quichotte, dans la traduction de Schulman. Ensuite, seulement, j’ai pris connaissance des réserves de Jean Canavaggio (dans le N° spécial du Magazine Littéraire sur Don Quichotte, je crois) vis-à-vis de ce travail. Mais je crois encore que cette traduction est intéressante pour une première approche de ce livre, qu’ensuite on affine avec des traductions plus proches de l’original (Canavaggio dit il me semble que la Schulman est davantage une adaptation qu’une traduction, et il donne des exemples).
J’en dirais presque autant de la nouvelle traduction d’Ulysse. La traduction Larbaud-Joyce est sublime, mais difficile à dépatouiller pour une première fois.

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