
François Truffaut en toutes lettres
Après les écrivains, les cinéastes. Ce qui ne signifie pas : après la littérature, le cinéma tant les deux pôles de la vie de François Truffaut ne cessèrent de s’entremêler. Sa Correspondance avec des cinéastes 1954-1984 (524 pages, 25 euros, Gallimard) qui parait ces jours-ci en témoigne trois ans après le volume de sa Correspondance avec des écrivains 1948-1984. Il est vrai que Truffaut demeurera toute sa vie un cinéaste des plus littéraires. Il a toujours dit avoir été non un écrivain raté mais un libraire raté. Évoquant sa fascination pour Citizen Kane, le film qui a changé sinon engagé et gouverné sa vie, il dira même un jour que « c’est un film proche et amical, comme un roman, curieusement ». Dans sa préface, Bernard Bastide, le méticuleux éditeur de ce recueil de lettres et du précédent, fait remarquer que Truffaut est aussi déférent et respectueux avec les écrivains qu’il ne l’est pas ou peu avec les cinéastes (à quelques exceptions près).
Que de projets, de films avortés ! Nul autre que le cinéma compte autant d’abandon. L’argent, à coup sûr, mais aussi les calendriers qui ne coïncident pas, les incompatibilités d’humeur etc L’épistolier avait une belle plume, et pas seulement pour exécuter, le sens des formules heureuses telles que « faire flèche de tous plans » (à propos du Bonaparte et la Révolution d’Abel Gance en triple écran)
On lui prête beaucoup de pouvoir dans le Milieu, on le croit président de l’Avance sur recettes, du CNC, de la Société des réalisateurs, de tel jury ou de telle commission. Comme s’il pouvait faire et défaire le destin des films alors que depuis 1962, il ne siège plus nulle part, ainsi qu’il l‘assure à Claude Autant-Lara, pas vraiment un ami celui-là, persuadé qu’a fait campagne pour le projet de son Lucien Leuwen échoue mais sa parano n’était pas un mystère.
Deux longs échanges avec Jean Luc-Godard sont le clou du recueil. Le premier se situe en 1973 lorsque Godard sollicite Truffaut afin qu’il entre en coproduction dans son prochain film, un projet finalement inabouti intitulé provisoirement Un simple film ou encore Moi, je. Un refus net et catégorique. Il lui fait payer, disons, son absence de qualités humaines pour ne pas dire pire, notamment son attitude « dégueulasse » vis-à-vis de Jean-Pierre Léaud (il aurait tenté de lui extorquer de l’argent). Sa longue réponse d’août 1980 à une lettre de Godard est un morceau d’anthologie. Le réalisateur du Mépris y proposait un entretien à quatre (Godard, Chabrol, Truffaut, Rivette) dans un journal pour lancer leurs nouveaux films avant d’être repris chez un éditeur. Il a le cynisme de terminer par « Amitiés quand même ».
En retour, Truffaut se moque du style de sa lettre effectivement digne de la langue de bois des politicards. Elle s’achève par un encouragement à ne pas perdre son temps à lui écrire d’autres lettres :
« Il n’est pas question de bâcler la préparation de ton prochain film autobiographique dont je crois connaitre le titre : « Une merde est une merde ».
Ceux qui ont en mémoire son Une femme est une femme apprécieront. Dur ? Il est vrai que Godard, jamais à court d’une insulte ou d’une dénonciation, avait publiquement traité telle actrice de salope ou telle autre de révisionniste, le producteur Pierre Braunberger de « sale juif », Truffaut et ses copains de crapules, de malfrats, de pestiférés et le ton n’avait rien d’amical ou d’humoristique puisqu’il allait jusqu’à préciser que Jacques Rivette n’avait « plus rien d’un être humain ». Au-delà de tout ce qui séparait leurs conceptions respectives du cinéma (et il y a un monde dans ce « tout »), Godard jalousait son succès public et ne le cachait pas.
L’intérêt d’une telle correspondance, et ce n’est toujours le cas, c’est que l’on dispose de l’aller et du retour. Autrement dit les lettres de Truffaut et celles de ses interlocuteurs. C’est passionnant s’agissant par exemple d’Alfred Hitchcock. Il y est question de Hitchcock/Truffaut, « leur » livre naturellement, non à deux ou quatre mains mais à deux voix, formidable entretien abondamment illustré publié en 1960 par Robert Laffont.
En 1976, on voit le grand Hitch à court d’idées (toujours étonnant de voir que les réalisateurs attendent qu’on leur apporte des « sujets » et n’agissent pas en fonction de leur désir contrairement aux écrivains, la question des moyens change tout, Stephen Frears l’avait bien expliqué à propos de ses Liaisons dangereuses), on le voit donc envier sa liberté à Truffaut et le développement vaut le détour :
« Quant à moi, je ne peux faire que ce qu’on attend de moi, c’est-à-dire un thriller ou une histoire à suspense, et cela me donne du mal. Il y a tant d’histoire qui paraissent ne traiter que de néo-nazis, de Palestiniens en lutte avec des Israéliens, etc Et, comme vous le voyez, aucun de ces sujets ne présente de conflit qui possède une dimension humaine. Comment peut-on avoir un Arabe de comédie ? Cela n’existe pas, pas plus qu’un Israélite amusant. Je prends ces deux exemples, car on me les a mis sur mon bureau pour que je les étudie ».
Il est vrai que son entourage le bombarde de scripts présentés comme des projets qui feraient « un bon Hitchcock », avis qu’il ne partage jamais. Le problème, ce sont les tabous, le cahier des charges non de ce qu’il faut faire mais de ce qu’il faut éviter : les gens âgés, les projets excédant deux à trois millions de dollars etc Alors quoi ? Des films avec « des jeunes et des éléments anti-pouvoir ». Morne plaine…
Ce bon vieux Hitch va même jusqu’à gratifier La nuit américaine de « meilleure film de fiction tourné sur l’art de faire du cinéma ». Cela dit, Truffaut évoque bien leur ouvrage commun comme « le meilleur livre jamais publié sur le cinéma » ! Ce qui les différencie tout de même ? Tant de choses que Hitch résume en une remarque. Lui exprimant sa fascination pour La mariée était en noir, il dit avoir notamment apprécié la scène au cours de laquelle Jeanne Moreau contemple l’agonie d’un homme qu’elle a elle-même empoisonné en trafiquant son verre d’arak :
« Avec mon sens de l’humour très particulier, je crois que je serais allé encore un peu plus loin : elle aurait pris un oreiller et l’aurait glissé sous sa tête afin qu’il meure plus confortablement ! »
L’admiration réciproque que se vouent François Truffaut et Claude Sautet a quelque chose de reposant car elle est vierge de tout règlement de compte. Pareillement pour les échanges avec Jean Renoir. La confiance est telle entre eux que celui-ci sollicita Truffaut pour la rédaction de ses Mémoires. Avec Abel Gance, c’est le même ton ; il était un peu le grand parrain de ses réseaux.
Un mot revient souvent dans des échanges avec différents réalisateurs : celui de « loyauté » et son corollaire « déloyauté » sans que l’on comprenne en quoi un metteur en scène doit être loyal vis-à-vis d’un confrère surtout s’il méprise son art et sa manière et l’on se souvient de la violence excommunicatrice du critique Truffaut aux Cahiers du cinéma avant qu’il n’ait lui-même la carte. Il est d’ailleurs piquant de constater que, les ayant relus, il convienne que ses articles élogieux tiennent mieux le coup que les éreintements. Mais lorsque le mal est fait, si certaines victimes pardonnent avec le temps, elles n’oublient jamais tel Marcel L’Herbier qui rappelle que Truffaut l’avait autrefois « couvert de son mépris » avant de changer d’avis. Incroyable comme les éreintés de jadis conservent pour la vie les mots les plus blessants gravés dans le marbre de leur mémoire. Ainsi L’Herbier ressort-il des années après à Truffaut que celui-ci l’avait traité dans Arts de « plus intéressé des cinéastes ». Peu lui importe au fond qu’il ait trainé ses films dans la boue. Mais l’accuser sans preuves de manquement à la déontologie professionnelle, c’est impardonnable.
On le retrouve enfin au montage du Dernier métro, sollicitant de Georges Franju l’autorisation de reprendre quelques plans tournés dans le métro pendant l’Occupation, tout ce que l’on pouvait trouver aux archives étant encore trop moderne à son goût (éclairage, décor, affiches etc). Or Truffaut, dont la cinéphilie est rarement prise en défaut, avait conservé en mémoire des images de La première nuit, un court-métrage daté de 1958, trente secondes idéales. Non seulement Franju l’y autorise aussitôt mais il le prie de le faire discrètement, sans citation, de se passer même de l’autorisation du producteur ou du distributeur ; son admiration va même jusqu’à lui suggérer d’en emprunter également un autre, un plan typique de l’Occupation selon lui, une femme en grand deuil montant un escalier. Si l’expression galvaudée de « grande famille du cinéma » peut avoir un sens, il est là, dans ce bref échange.
(« Photo de tournage », D.R. ; « François Truffaut, 1970 » photo Pierre Zucca)
1 272 Réponses pour François Truffaut en toutes lettres
…se regarde…
Quand je rédigeais mon Guide des fontaines de Paris, j’ai pu constater que le 5e – l’un des arrondissements les plus agréables et les mieux entretenus, géré durant 30 ans par Jean Tiberi – , était celui qui arrivait en tête du hit-parade, et pas seulement des anciennes mais aussi grâce à de nouvelles fontaines.
Pas forcément les plus belles sur le plan esthétique mais ça, c’est un autre problème…
Voyez vous-même !
https://www.lelezarddeparis.fr/de-fontaine-en-fontaine-5
Quoiqu’il en soit, le jzmn, il est plus courageux que vous, AC, prétendu nouveau venu sur cette chaine… Lui au moins, il change pas de pseudo tous les 4 matins.
En revanche, la « sombre rumeur FDP-DCB », elle est confirmée dans le bouquin d’icelui. Cela dit, je ne vais pas vous arbitrer dans l’affaire FDP/XT… on comprend juste un peu mieux où vont vos sympathies, eu égard à ce qui vous est arrivé, viré par la dame… an ?
Mais bon, hein ? @ chacun sa merde, et le bon dieu de D. comme celui de Dieppe reconnaîtront les leurs. Y’a pas mord’homme, comme disait Xavière en distribuant ses cadeaux de Noël dans le Ve prélevés sur les impôts locaux de l’ensemble des parigots.
Fin de carrière au PS, JJJ
« Prison avec sursis pour l’ex patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, condamné pour avoir utilisé ses frais de mandat à des fins personnelles
L’ancien député de Paris avait notamment financé un voyage familial à Prague, réglé ses impôts ou encore son loyer. Il a écopé le 20 mai en appel de 8 mois de prison avec sursis, assortis une peine d’inéligibilité de 5 ans. »
https://www.leparisien.fr/faits-divers/prison-avec-sursis-pour-lex-patron-du-ps-jean-christophe-cambadelis-condamne-pour-avoir-utilise-ses-frais-de-mandat-a-des-fins-personnelles-27-05-2025-WISJK6AWYJFKTLAPQWXJVATRW4.php
FdP avait autorisé un membre de ma famille à transformer l’espace au pied du Trocadéro en marais salants, pendant quelques jours. (Promotion Noirmoutier). On s’y serait cru, (instruments, petites tentes, petits tas de sel ou fleur de sel, etc…). C’était tout à fait charmant.
Et FdP, ce n’est pas celle qui suggérait de résoudre les problèmes de transport par les patins à roulettes?
Je dois dire que les embrouilles des Tibéri avec la justice m’ont toujours laissé de glace. Paris était alors une ville merveilleusement agréable à vivre, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Je n’ai pas fait partie du cénacle mais je sais par des proches que les Tibéri ont su générer des dévouements durables et très sincères. Ils étaient véritablement aimés et savaient faire le bien autour d’eux. Le reste…
Et que dire des mandats des regrettés époux Balkany, non loin de là ? Les espaces verts avaient de la tenue, en ce temps là, et les rue surveillées par des caméras ne laissant aucune chance aux délinquants
Quant au bracelet électronique de qui vous savez, quelle honte pour la France !
Ce vieil étron puant de bouguereau a pour une fois parfaitement raison. J’ai quitté Paris pour Levallois, ville elle aussi parfaitement tenue. Je serais d’avis qu’on foute la paix aux Balkany.
de bons souvenirs de la salle Ravel.
l’andouille mâtinée de crème de golem a du manquer un épisode ; ils n’aspirent qu’à un retour sur scène, à une juste revanche, sans jamais renoncer … des battants, quoi
cela dit, les modos ayant décidé que Jazzi ne troquerait pas son i pour un y, j’emporte avec moi le dizzy gillespie que j’avais partagé ici et quelques autres avec lui ; salut salut bande de nazes
« Et les extraits que vous en donnez ne me donnent pas envie d’en savoir plus sur cet auteur que j’ai très peu lu ! »
C’est sûr que c’est pas de la belle littérature. Ca respire la douleur. Ca me rappelle Klaus Mann.
J’y réfléchissais cette nuit. Je vous ai mis que ce qui est publiable. C’est un blog public. Mais il y a des passages d’une violence quand on y songe !
Il y a un autre passage que je voudrais donner sur la bourgeoisie et la drogue. Il faut que je le retrouve.
Ce pays est d’une violence quand on y pense !
Et ça date de l’époque où Libération n’était pas encore un journal moral.
Il est enterré dans la 29e division du cimetière de Montparnasse.
( Everybody loves William Burroughs
https://dangerousminds.net/content/uploads/images/made/content/uploads/images/kerouac-burroughssdfsdf_465_366_int.jpg )
29e div. du petit cimetière du Montparnasse, FL.
Guillaume Dustan s’est surtout illustré comme le chantre du bareback, sexualité non préservée par temps de sida.
Une pratique suicidaire…
@par temps de sida
C’est certainement un marqueur (comme dirait un entomologiste) de la génération X ; même s’il n’est pas mentionné dans le répertoire type (typique des couillonnades suggérées par Facebook) de celle-ci que vous avez publié ici
Quand je rédigeais mon Guide des fontaines de Paris, j’ai pu constater que le 5e – l’un des arrondissements les plus agréables et les mieux entretenus, géré durant 30 ans par Jean Tiberi – , était celui qui arrivait en tête du hit-parade, et pas seulement des anciennes mais aussi grâce à de nouvelles fontaines.
Jazzi dit: 27 mai 2025 à 14h13
« Je n’habite plus rue Servandoni. Je rêve d’habiter le roi des arrondissements, « cioè » le cinquième – il tuo.
Murailles
du cinquième arrondissement…
Pierrailles
plus belles que le firmament… »
Jacques Audiberti. Lettre à Jean Paulhan, novembre 1956
« J’ai quitté Paris pour Levallois »
Un extrait de mon Promenade dans le Grand Paris, Chaloux ?
___________________
LEVALLOIS-PERRET
Un village devenu aussi dense
qu’un arrondissement
Départ : place du Général-Leclerc,
métro, Anatole-France
Arrivée : rue Anatole-France,
métro, Pont-de-Levallois
En sortant de la station du métro Anatole-France, place du Général-Leclerc, dirigeons-nous dans la partie de la rue Anatole-France qui conduit à Paris. Aux numéros 71-73, à droite, nous découvrons le bel immeuble construit en 1899 par l’architecte Adolphos Gelbert. Un édifice d’inspiration classique, représentatif de l’architecture en vigueur sous la IIIe République, qui abrita jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale l’Alliance des Travailleurs, une ancienne coopérative de consommateurs servant également de caisse de solidarité et de prévoyance pour ses adhérents.
Tournons, à droite, dans la rue Aristide Briand. Sur le mur pignon, à gauche, nous remarquons un trompe-l’œil réalisé en 2005. C’est le premier de la trentaine de murs peints dont la ville s’est faite une spécialité, ainsi que nous pourrons le constater au cours de la promenade.
Prenons, à droite, dans la rue Danton. Puis, à gauche, dans la rue Barbès. Sur le trottoir de droite nous longeons les nouveaux locaux de l’hôpital Franco-Britannique.
Parvenus devant le n°48 de la rue de Villiers, à droite, nous pouvons contempler l’ancien hôpital anglais. Il avait été fondé en 1871 par Richard Wallace, à la mémoire de son père adoptif, lord Herdford, qui venait de lui léguer le domaine de Bagatelle ainsi qu’une fortune colossale. Destiné à l’origine aux pauvres ressortissants anglais, l’hôpital accueillit par la suite tous les malades sans distinction. Conçu dans le style néo-gothique par l’architecte Paul-Ernest Sanson, c’est désormais un immeuble de bureaux. Ses façades en pierre et en brique et ses toitures d’ardoise sont inscrites à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1987.
Parcourons la rue de l’Aspirant Dargent, à droite. Puis tournons, à gauche, dans la rue Chaptal. Au n°74, sur le trottoir de droite, s’élève l’immeuble Art déco, en brique et mosaïque, édifié en 1928 par les architectes E. et A. Billecocq.
Entrons, juste après, dans la villa Chaptal, où parmi une succession de pavillons de divers styles, nous distinguons, sur la gauche, aux numéros 11-13bis, la Villa Mauresque. Bâtie en 1892 pour le peintre Mittenhoff, elle fut revendue deux ans plus tard au ténor et directeur de l’opéra de Paris Pierre Gaillard, qui y apporta quelques modifications. Ce singulier édifice de style hispano-mauresque a été inscrit à l’inventaire des Monument historique en 1993.
Ressortons dans la rue Kleber. Puis tournons, à droite, dans la rue Anatole-France. Nous découvrons, à gauche, au n°110, les locaux de l’ancienne biscuiterie Millez, une construction en brique de la fin du 19e siècle, et au n°92, un bel immeuble de style Art nouveau. Edifié au début du 20e siècle, ce bâtiment, qui abritait à l’origine une manufacture et un magasin de piano, est orné de bas reliefs animaliers et de décorations en céramique dus à Charles Virion. A droite, aux 81-83, c’est le temple protestant de l’église réformée « La Petite Etoile », inaugurée en 1912, qui retient toute notre attention. Du fait, notamment, de la complexité de son étonnante toiture d’ardoise. Œuvre de l’architecte Charles Letrosne, l’édifice a été inscrit à l’inventaire des Monument historique en 1995.
Revenus sur la place du Général-Leclerc, tournons, à gauche, dans la rue Voltaire. Puis, à droite, dans la rue Gabriel-Péri. Entrons aussitôt, à gauche, dans les jardins de l’hôtel de ville, dont nous contournons l’imposant bâtiment afin
d’aller nous placer devant la façade principale. Nous sommes au cœur de l’ancien village à la topographie en damier créé ici au milieu du 19e siècle par le négociant en vin Nicolas-Eugène Levallois. En 1822, un autre propriétaire terrien, Jean-Jacques Perret, avait déjà loti une vingtaine d’hectares, plus à l’ouest, au hameau dit du « Champ-Perret », rattaché alors à Neuilly. Lorsque Napoléon III décréta, qu’à partir du 1er janvier 1867, les villages de Levallois et de Champerret laisseraient place désormais à la commune de Levallois-Perret, il fallut songer à doter la ville d’une mairie digne de ses nouvelles dimensions. Après la chute du Second Empire et les troubles qui s’ensuivirent, la commune, alors en pleine expansion, dut attendre cependant encore quelques décennies avant de voir son voeu réalisé. Ce n’est, en effet, qu’en 1898 que le nouvel hôtel de ville fut inauguré. L’architecte Léon Jamin a imaginé ici un bâtiment dans l’esprit de ceux construits à l’époque de Louis XIV, plutôt que l’habituel style Renaissance alors en vogue pour ce genre de constructions. Il s’agissait de bien marquer que la jeune commune de Levallois-Perret n’avait rien à envier à ses ainées de Neuilly et de Clichy. On n’hésita pas à en rajouter en matière de décoration, tant extérieure qu’intérieure, ainsi que nous pouvons le constater ici. Car, malgré un incendie partiel en 1985, l’hôtel de ville, qui a fait l’objet d’une série de rénovations récemment achevées, se présente aujourd’hui tel qu’il était à l’origine.
Ressortons des jardins du côté de la rue Aristide-Briand, où le groupe en pierre L’Essor pourrait être le symbolise du développement spectaculaire de cette commune, passée de quelques milliers d’habitants à l’origine à plus de 60 000 aujourd’hui ! Puis tournons, à gauche, dans la rue Gabriel-Péri. A droite, le conservatoire Maurice Ravel, inauguré en février 2008, œuvre de l’architecte Véronique Mauer, nous présente sa façade en verre de forme tubulaire évoquant les tuyaux d’un orgue géant. Il honore la mémoire du fameux compositeur du Boléro, qui repose désormais dans le caveau de sa famille au cimetière communal.
Plus loin dans la rue Gabriel-Péri, à la hauteur du marché couvert, passage obligé de cette zone marchande de la ville, tournons, à gauche, dans la rue Henri-Barbusse. Au n°12, occupant l’angle gauche avec la rue Trébois, nous pouvons toujours admirer les ornementations en pierre et en mosaïque de l’immeuble construit en 1905 par L’architecte L. Meunier pour l’ancienne épicerie Damoy.
Poursuivons, à droite, dans la rue Trébois. Dans la perspective, nous apercevons le clocher de l’église Sainte-Odile, sise dans le 17e arrondissement de la capitale. Puis tournons, à gauche, dans la rue Louise-Michel. C’est à Levallois (ville de tradition laborieuse, ainsi qu’en attestent les trois abeilles placées au centre des armoiries de la cité), où elle est également enterrée, que la célèbre communarde vint passer les deux dernières décennies de sa vie.
Au carrefour, tournons, à gauche, dans la rue Jean-Jaurès. Puis, à droite, dans la rue Louis-Blanc. Entrons maintenant dans le parc Gustave-Eiffel, qui nous permet, dans un cadre enchanteur et fleuri, d’évoquer une autre page prestigieuse de l’histoire de la cité. C’est ici, en effet, qu’en 1862, alors que Levallois n’était encore qu’un village, que, parmi les tout premiers industriels, Gustave Eiffel (1832-1923) vint installer ses ateliers. Et c’est ici aussi, comme le rappellent les murs peints, que furent fabriquées les pièces de la tour Eiffel, du viaduc de Garabit, mais aussi de la statue de la Liberté, œuvre de Bartholdi. Outre les murs peints, l’autre caractéristique de la commune est d’avoir su préserver sur l’ensemble de son territoire de belles parcelles d’espaces verts. Partout dans la ville, le moindre m2 de terre est copieusement décoré de plantes saisonnières !
Sortons du jardin par la rue Gustave-Eiffel. Puis revenons sur nos pas dans la rue Jean-Jaurès et tournons, à droite, dans la rue Rivay. Au n°8, sur la droite, les bâtiments de l’école communale Ferdinand-Buisson, ont été construits en 1903 par Léon Jamin, l’architecte de l’hôtel de ville. Ils se distinguent par leurs façades en meulière, leurs inserts de céramique vernissée et leurs charpentes apparentes sous les toits. Plus loin, sur la gauche, dans l’avenue du Général-De-Gaulle, c’est le bel édifice de l’hôtel des postes, élevé en 1910-1911 par l’architecte Charles Henry, qui attire notre regard. Tout comme, à droite, au n°36bis de la rue Rivay, l’immeuble en pierre, bâtit en 1916 par l’architecte Amand Martin. Arrêtons-nous enfin, juste après, devant l’église Saint-Justin, qui occupe presque en totalité l’espace de la place d’Estienne-d’Orves. Dès 1852, Nicolas Levallois avait fait bâtir une première église par l’architecte Paul-Eugène Lequeux. Consacrée en 1855 par Monseigneur Sibour, celle-ci fut dédiée à Saint-Justin en hommage à Justine Nicolas, la femme du promoteur. L’édifice fut détruit mais le nom est resté. Le chœur et le transept du bâtiment actuel datent de 1882. La nef et la façade ont été construites entre 1892 et 1911. Les vitraux sont de l’époque.
Tournons, à gauche, dans la rue Voltaire. Puis, à droite, dans la rue du Président-Wilson. Entrons, à gauche, dans le parc de la Planchette. Ce beau jardin public paysager de près de trois hectares a été aménagé au centre de la ville en 1924. Il occupe une partie de l’ancienne propriété seigneuriale de la Planchette, achetée en 1806 par le comte Bérenger, conseiller d’Etat. Du château primitif il ne reste aujourd’hui que la dépendance abritant l’élégant club du troisième âge municipal, que l’on découvre après avoir pu admirer au passage un majestueux marronnier plus que centenaire, ainsi que le monument érigé à la mémoire de l’aviatrice Levaloisienne Maryse Hilsz (1901-1946) par le sculpteur Lagriffoul.
Ressortons par la rue du Parc, bordée sur la gauche par l’édifice en verre de forme pyramidale, construit en 2002 par l’architecte Eric Robelin. Puis tournons, à gauche, dans la rue Paul-Vaillant-Couturier. Au n°45, le bâtiment de la Fondation Antonin-Raynaud, qui abrite désormais l’Office départemental d’HLM, a été édifié en 1888. C’était le siège de la parfumerie Oriza dont Antonin Raynaud, qui fut maire de Levallois de 1888 à 1890, était le grand patron. A cette époque, plusieurs industriels de la savonnerie et des cosmétiques, tel Roger Gallet ou Gellé, installèrent leurs entreprises dans cette commune. A l’instar des grands représentants de l’industrie mécanique (l’avionneur Blériot ou les constructeurs de vélos et d’automobiles Clément-Bayard et André Citroën). Autant d’activités qui participèrent à la prospérité de la ville et qui figurent symboliquement dans ses armoiries, où, de part et d’autre des trois abeilles, nous distinguons un brûle parfum et une roue crantée.
Revenons sur nos pas et tournons, à gauche, dans l’avenue de l’Europe. Au n°3, nous pouvons contempler la maison que s’était fait construire Antonin Raynaud, en 1870, par l’architecte Gustave Charles Duchemin. Elle fut rachetée ensuite par Marie-Jeanne Bassot, qui y vécut de 1913 jusqu’à sa mort en 1935 et y établit le siège de la Résidence Sociale. Une association reconnue d’utilité publique, spécialisée dans la gestion d’établissements socio-médicaux.
Tandis que nous nous acheminons vers la place Georges-Pompidou, nous nous apprêtons à tourner les dernières pages de l’histoire de Levallois. Une histoire qui commencent au début du Second Empire et s’achèvent vers le troisième quart du 20e siècle. A partir d’ici nous entrons de plain pied dans la période contemporaine de cette ville nouvelle des portes de la capitale. Là où, il n’y a pas si longtemps, on trouvait encore de nombreux concessionnaires de marques de voitures, nous allons découvrir désormais une rare densité d’immeubles d’habitations et de bureaux de sociétés du tertiaire, qui s’inscrivent tout naturellement dans le prolongement du quartier voisin de La Défense.
Observons la place Georges-Pompidou. Aménagée au proche voisinage de la station de métro Pont de Levallois, c’est devenue la seconde agora de la ville. Les sièges de sociétés et les immeubles d’habitations, ainsi que les hôtels et les négoces de la galerie commerciale qui l’entourent sont la cause ici d’une intense circulation piétonnière, principalement à l’heure de la pause de midi et aux moments de l’entrée et de la sortie des bureaux.
Dans l’avenue Georges-Pompidou, à gauche, nous remarquons, au n°20, un bel immeuble d’acier et de verre, construit en 1991.
Tournons, à droite, dans l’allée Auguste-Renoir. Puis, à gauche, sur le quai Michelet. Traversons ensuite, à droite, le pont de Levallois. Avant de descendre dans l’île, contemplons le paysage post impressionniste offert depuis le fleuve sur le nouveau quartier du Front de Seine de Levallois. Certes, nous ne retrouvons plus le charme des lieux immortalisés dans Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte, le tableau peint en 1885 par Georges Seurat, mais reconnaissons toutefois que la métamorphose opérée au tournant du dernier siècle est plutôt réussie. Tandis que de beaux immeubles cossus bordent la rive, une continuité de promenades fleuries le long du fleuve permet au piéton d’échapper au flot des automobiles.
Cheminons sur l’allée centrale de l’île, dans sa partie demeurée verdoyante et transformée en jardin public. Sur la gauche, un rucher et une maison de la Pêche et de la Nature y ont été aménagés par la municipalité.
Parvenus à l’allée Claude-Monet, un autre familier des lieux avec Sisley, prenons la passerelle, à notre gauche. Là nous apercevons l’une des dernières guinguettes de la l’île, située à la limite de Levallois, juste avant la partie rattachée à Neuilly.
Depuis la passerelle, redescendons dans la rue Ernest-Cognacq. Un peu plus loin, sur la gauche, nous découvrons au cœur d’un îlot d’immeubles modernes le petit square Jean-de-Grissac, agrémenté d’un anachronique kiosque à musique de style IIIe République. Au fond, à gauche, le bâtiment aux stores multicolores abrite les pompiers de la caserne située au rez-de-chausée. Celui, plus futuriste, à droite, c’est le lycée Léonard-de-Vinci.
Tournons, à droite, dans l’avenue André-Malraux. Au croisement de la rue Greffulhe, deux immeubles de verre identiques nous présentent, de part et d’autre de l’avenue, un profil angulaire particulièrement aigu.
Prenons la rue Greffulhe, à gauche. Puis tournons, encore à gauche, dans la rue Marcel-Cerdan. Au centre de cette zone résidentielle, la statue en bronze du boxeur, réalisée en 2003 par L.de Barcey, reproduit la figure légendaire du champion du monde poids moyens de 1948.
De retour dans la rue Ernest-Cognacq, poursuivons notre cheminement à droite. L’impressionnant bâtiment en béton et parement de marbre blanc et bleu, à gauche, n’est autre que le Palais des sports Marcel-Cerdan. Il a été construit en 1992 par les architectes Munteanu et Perianu. L’entrée principale est située au 145, rue Danton.
Tournons, à gauche, dans la rue Baudin. Là, du n°3 au n°8, nous pouvons contempler, de part et d’autre de la voie, le vaste ensemble de logements sociaux aménagés entre 1902 et 1913 par Ernest Cognac, le fondateur de la Samaritaine. A noter ici, les parties collectives (cour commune, lavoir, espaces ouverts) autour desquelles s’ordonnent les bâtiments, en béton armé et brique, conçus par l’architecte Joseph Charles de Montarnal.
A l’issue de ce parcours, où il nous a été donné d’apprécier la réelle mixité tant architecturale que sociale de la ville, il ne nous reste plus qu’à regagner la station du métro Pont de Levallois, à l’angle de la rue Anatole-France.
Aij suivi toute l’aprèm sur la 13 LCP les discours de chaque groupe à l’AN sur les deux textes de loi soumis au vote. Je suis très satisfait des résultats. Ne sais-j pas si le 2e texte sur l’aide à la fin de vie passera au Sénat… mais on finish, on arrive enfin à quelque chose, après tant de temps… La S. Rousseau m’a ému, elle avait des larmes non feintes, en revanche les députés de la droite dure, Juvin et/ou Hanane Mansouri, aussi convaincus et sincères furent-ils dans leur hostilité déclarée aux deux textes, semblaient respiraient la furuer mal contenue des futurs « perdants » de l’histoire.
Quant aux lepénistes, ils furent étonnamment corrects dans l’ensemble, en dépit de leur sempiternel appel au référendum.
Je me suis ressenti un peu « citoyen » français en phase aujourd’hui, heureux du boulot du modeste Falorni. Et pendant ce temps, le jardin resplendissait de vie gorgée.
Bàv,
J’y réfléchissais cette nuit. Je vous ai mis que ce qui est publiable. C’est un blog public. Mais il y a des passages d’une violence quand on y songe !
La vie est violente.
Je réfléchis aussi la nuit. Mais g retrouvé un sommeil relativement normal, court en ce moment, je ne sais pourquoi. 5 heures et basta cosi.
Ai acheté six pieds de tomates différents : un se nomme le petit moineau.
Je ne sais où mettre le rosier Pierre de Ronsard. Je voudrai qu’il se plaise. Voire qu’il soit heureux. Je trouverai.
Je cherche deux artistes, trois plutôt.
Un fourreur pour réparer un petit trou qui deviendra grand si je n’y veille, dans mon béret en vison.
Un artiste japonais qui répare des céramiques en créant une fissure en or. C’est un art.
Une autre qui peint et fait des santons.
Et mon ami fondeur pour qu’il répare la tête du petit prince. Pourtant, j’avais crié pitié.
On n’a pas à mendier la mansuétude.
Je vais arroser mon jardin, Pierre de Ronsard, les fraisiers, la petite lavande qui a fleuri et un lys de la Vierge qui a deux fleurs seulement.
Quel génie épistolaire celui d’Audiberti:
« Le texte de Céline (1) m’amuse beaucoup. Il est hors de doute qu’il a drôlement remué et chaviré la langue, au niveau des encriers. Toute la ruée à l’argot semble bien venir de lui. Je comprends moins ce qu’il veut dire lorsqu’il parle d’émotion. Ce n’est pas un mot à lui. En tout cas, sa croisade de désabstraction du français demeure une grand chose hurluberlue et assez poignante. »
Jacques Audiberti. Lettre à Jean Paulhan, juin 1954.
(1) « Entetiens avec le professeur Y », publié à La Nouvelle NRF (VI-1954).
Cambadélis ???… aussi pourri que les autres, mais chez les autres, il y en avait plus sur le long terme, ce qui est bien normal. De quoi voulez-vous me convaincre au juste ?… De la sainteté des Tiberi et Balkanini, plutôt que de celle d’Anne Hidalgo ?
Si Paris n’est plus très agréable à cause des hordes du tourisme, c’est tant mieux pour le reste du pays qui y devient plus attractif. Mais je crois pas que ce soit la vraie raison. Avonsj bien fait de nous en éclipser… On trouve du reste toujours de la meilleure drogue pure et non coupée dans le désert médical de nos campagnes profondes. Et des maternités de qualité qui résistent. Des huîtres savoureuses, pour ce soir.
Psaume 48-I— Ps 48 – I
1Recherchez les biens d’en haut, non les choses de la terre, alléluia.
2Écoutez ceci, tous les peuples,
entendez bien, habitants de l’univers,
3gens illustres, gens obscurs,
riches et pauvres, tous ensemble.
4Ma bouche dira des paroles de sagesse,
les propos clairvoyants de mon cœur ;
5l’oreille attentive aux proverbes,
j’exposerai sur la cithare mon énigme.
6Pourquoi craindre aux jours de malheur
ces fourbes qui me talonnent pour m’encercler,
7ceux qui s’appuient sur leur fortune
et se vantent de leurs grandes richesses ?
8Nul ne peut racheter son frère
ni payer à Dieu sa rançon :
9aussi cher qu’il puisse payer,
toute vie doit finir.
10Peut-on vivre indéfiniment
sans jamais voir la fosse ?
11Vous voyez les sages mourir :
comme le fou et l’insensé ils périssent,
laissant à d’autres leur fortune.
12Ils croyaient leur maison éternelle, +
leur demeure établie pour les siècles ;
sur des terres ils avaient mis leur nom.
13 L’homme comblé ne dure pas :
il ressemble au bétail qu’on abat.
@De quoi voulez-vous me convaincre au juste ?
Que chez nous la dénonciation des fraudeurs et des corrompus trouve une application ; et chez vous ?
On ne lit plus Giraudoux et on ne rencontre guère de giralduciens en France aujourd’hui.
Son théâtre demeure, par contre, et se joue sur les planches du monde entier.
Psaume 48-II— Ps 48 – II
14Tel est le destin des insensés
et l’avenir de qui aime les entendre :
15troupeau parqué pour les enfers
et que la mort mène paître.
À l’aurore, ils feront place au juste ;
dans la mort, s’effaceront leurs visages :
pour eux, plus de palais !
16Mais Dieu rachètera ma vie aux griffes de la mort :
c’est lui qui me prendra.
17Ne crains pas l’homme qui s’enrichit,
qui accroît le luxe de sa maison :
18aux enfers il n’emporte rien ;
sa gloire ne descend pas avec lui.
19De son vivant, il s’est béni lui-même :
« On t’applaudit car tout va bien pour toi ! »
20Mais il rejoint la lignée de ses ancêtres
qui ne verront jamais plus la lumière.
21L’homme comblé qui n’est pas clairvoyant
ressemble au bétail qu’on abat.
Pablo75 dit: 27 mai 2025 à 17h41
Quel génie épistolaire celui d’Audiberti:
Et un excellent peintre!
( Voir la prochaine vente chez Millon, je crois, il s’y trouvent quelques dessins ou gouaches à vendre!)
@Jazzi dit: 26 mai 2025 à 7h24
Marcel Ophuls (1927-2025), voilà encore quelqu’un dont je découvre qu’il était encore en vie (97 ans) !
Salutaire rappel en son temps : la France occupée n’a pas été dans l’ensemble une résistante exemplaire, n’en déplaise aux gaullistes d’alors ; pas davantage qu’elle ne fut une collaboratrice exemplaire comme certains historiens, s’inscrivant dans la lignée du cinéaste, ont tenté de le démontrer
Je vais, durant le prochain weekend, me replonger dans l’opus de Passou intitulé Singulièrement libre, pour confronter – toujours avec cordialité (ça changera de ce cul de basse fosse) – les points de vue de Girardet et de Paxton
… sur ce sujet
@Singulièrement libre
Une entrée possible pour les entretiens
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3361059w/f25.item.texteImage
Kintsugi — la réparation en or est faite en réalité avec de la laque recouverte de poudre d’or.
https://japanization.org/lart-du-kintsugi-sous-forme-dun-jeu-de-societe/
« De quoi voulez-vous me convaincre au juste ? »
De rien, c’était juste une information du jour, JJJ.
« Une entrée possible pour les entretiens »
Superbe interview de Girardet par Passou, dans le rôle du confesseur bienveillant, JL.
Quelques branchements juridiques pour les futurs débranchés de la RDL, en première lecture :
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Proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, publiée ce 27 mai 2025
(Résumé) La proposition de loi crée un droit à l’aide à mourir pour les malades majeurs condamnés par une affection grave et qui en ont exprimé la demande, sous certaines conditions. Cet ultime recours est encadré. Une clause de conscience est prévue pour les professionnels de santé qui refuseraient de participer à cette procédure.
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Ce 27 mai 2025, l’Assemblée nationale a adopté, avec modifications, la proposition de loi en première lecture par 305 voix pour et 199 voix contre. Plus de 2 600 amendements avaient été déposés. Le Sénat examinera le texte à l’automne 2025.
La proposition de loi reprend les dispositions sur l’aide à mourir du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, présenté en avril 2024 par le gouvernement. Elle reprend également les modifications votées par l’Assemblée nationale, avant sa dissolution en juin 2024.
Ce projet de loi avait été précédé d’un avis du Comité consultatif national d’éthique qui s’est dit favorable en 2022 à une « aide active à mourir » strictement encadrée, à condition que soient parallèlement renforcés les soins palliatifs. Cet avis avait ouvert les débats de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui s’était prononcée en avril 2023 pour une ouverture conditionnée d’une aide active à mourir, et plus précisément à la fois du suicide assisté et de l’euthanasie. Les 184 citoyens de cette Convention ont considéré que le cadre législatif actuel était insuffisant.
Pour le député Olivier Falorni, auteur de la proposition de loi, ce texte « qu’attend une très grande majorité de nos concitoyens, ne peut pas et ne doit pas être à nouveau » mis « de côté ».
Une proposition de loi sur l’accompagnement et les soins palliatifs le complète. En janvier 2025, le Premier ministre, François Bayrou, a souhaité que les sujets des soins palliatifs et de l’aide à mourir soient examinés par le Parlement dans deux textes séparés.
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L’essentiel de la proposition de loi
Le texte initial a été amendé par les députés et le gouvernement, notamment son titre.
– Un droit à l’aide à mourir est institué. Il consistera à autoriser et à accompagner un malade qui a demandé à recourir à un produit létal. Le malade devra s’administrer lui-même le produit. Toutefois, s’il en est incapable physiquement, il pourra se le faire administrer par un médecin ou un infirmier. L’auto-administration sera donc la règle et l’administration par un soignant l’exception.
– Pour accéder à l’aide à mourir, le malade devra remplir cinq conditions :
1 *être majeur (au moins 18 ans) ;
2 *être français ou résident étranger régulier et stable en France ;
3 *être atteint d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale. /// Un amendement du gouvernement a explicité la « phase avancée » de la maladie, qui reprend la définition donnée par la Haute Autorité de santé (HAS) dans son avis du 6 mai 2025. Cette phase est « caractérisée par l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie ». Selon l’Exécutif, la prise en compte de ces repères dans la loi permettra d’éviter une application variable de l’aide à mourir, qui pourrait générer des inégalités d’accès ou exposer les médecins à des décisions isolées, sans fondement partagé /// ;
4* présenter une souffrance physique ou psychologique constante réfractaire aux traitements (qu’on ne peut pas soulager) ou insupportable selon lui lorsqu’il a choisi de ne pas recevoir ou d’arrêter un traitement. ///Les députés ont ajouté qu' »une souffrance psychologique seule ne peut en aucun cas permettre de bénéficier de l’aide à mourir »/// ;
5 * être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée. /// Le malade devra être capable de prendre sa décision en ayant conscience de la portée et des conséquences de son choix, ce qui exclut les personnes dont le discernement est gravement altéré au moment de la démarche.
AUTRES PRECISIONS
***L’ensemble de la procédure de l’aide à mourir est défini : demande du malade, examen, informations et décision motivée du médecin dans un délai de 15 jours, après accord délai de réflexion du malade d’au moins deux jours, possibilité de renoncement. Cette procédure a été précisée lors des débats. Le malade pourra déposer sa demande par écrit ou « par tout autre mode d’expression adapté à ses capacités ». S’il ne peut pas se déplacer, le médecin devra se rendre chez lui où dans le lieu où il est pris en charge pour recueillir sa demande. Il devra l’informer qu’il peut bénéficier de soins palliatifs et d’accompagnement et s’assurer qu’il peut y accéder. Il devra de plus proposer de l’orienter, ainsi que ses proches, vers un psychologue ou un psychiatre. La procédure collégiale à l’issue de laquelle le médecin prononce sa décision a été revue : elle réunira un collège pluriprofessionnel, auquel il participe et composé au moins d’un spécialiste de la pathologie et d’un soignant intervenant dans le traitement. La personne de confiance désignée par le malade pourra être associée à la procédure collégiale.
*** Les droits du malade sont détaillés : date de la mort, droit de mourir entouré par les personnes de son choix et hors de son domicile. Pour éviter toute dérive, les députés ont interdit les lieux publics (voiries, places, parvis, plages, forêts, montagnes, parcs ou jardins par exemple) comme lieu possible de la mort. Une fois le produit létal administré, le texte prévoit que la présence du médecin ou de l’infirmier aux côtés du malade n’est plus obligatoire. Il devra toutefois être suffisamment près et en vision directe de la personne pour pouvoir intervenir en cas de difficulté.
***Les frais exposés dans le cadre de l’aide à mourir seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie.
***La décision du médecin se prononçant sur la demande d’aide à mourir ou de mettre fin à la procédure pourra être contestée devant le juge administratif par le malade uniquement (sauf cas des majeurs protégés).
***Une clause de conscience est instituée pour les professionnels de santé qui refuseraient de participer à la procédure d’aide à mourir. Ils devront renvoyer la personne vers un confrère.
***Les professionnels qui seraient volontaires pour participer à l’aide à mourir devront se déclarer auprès d’une nouvelle commission, qui centralisera leurs coordonnées. Cette commission, placée auprès du ministre chargé de la santé, contrôlera a posteriori, suivra et évaluera le dispositif d’aide à mourir, afin d’en informer tous les ans le gouvernement et le Parlement.
***La Haute autorité de santé et l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) seront chargées de définir et d’évaluer les substances létales qui seront utilisées pour l’aide à mourir ainsi que d’établir des recommandations de bonnes pratiques.
***Un délit d’entrave à l’aide à mourir est créé, sur le modèle de celui concernant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’entrave est définie comme « le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur l’aide à mourir par tout moyen… » y compris en ligne, soit en perturbant des lieux de pratique de l’aide à mourir et le travail des personnels, soit en exerçant des pressions, menaces ou intimidations sur des personnes cherchant à s’informer, les soignants, les patients ou leur entourage. Les peines encourues pour ce nouveau délit ont été doublées par les députés : jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.
***Plusieurs décrets d’application sont prévus.
***Enfin, le texte obligera les contrats d’assurance décès, y compris en cours à la date d’entrée en vigueur de la loi, à couvrir le risque de décès en cas de mise en œuvre de l’aide à mourir. Il s’agit de prévenir toute exclusion de couverture de l’aide à mourir, notamment liée à une éventuelle assimilation au suicide.
***Les dispositions du texte seront étendues et adaptées par ordonnance dans les collectivités d’outre-mer. Un amendement en ce sens a été adopté.
___________
Voilà qui est plus clair, non ?…
Aux Sénateurs de jouer leur rôle, maintenant. A l’automne, t’imagines-tu ???
Bàv,
« Le texte de Céline m’amuse beaucoup. » (Audiberti)
Il était aussi bon à l’écrit qu’à l’oral, Pablo75 :
« Parfois, ça me remonte à la gorge. Je ne suis pas si carne qu’on croit. J’ai honte de ne pas être plus riche en cœur et en tout. Un mufle impuissant que je suis. Ça fait une boule la tendresse, pas facile à passer. Je juge peut-être les hommes plus vaches, plus bas, qu’ils ne sont vraiment mais ils sont si méchants. On ne peut pas leur faire confiance, ils vous bouffent tout cru. J’ai été con toute ma vie. J’ai cru ceci, j’ai cru cela. Ah ! oui. Tous tordus qu’ils sont et ils vous crachent à la gueule quand vous vous approchez trop. Viciards avec ça !… Maintenant, je m’en fous… ils ne m’ont pas écouté, ils m’ont vomi, volé, spolié, fait le plus de mal possible… La mort qui est au bout, seule compte… Pour moi, quand elle viendra, je lui dirai que je suis bien content… Salut la compagnie ! Vous crèverez tous, comme moi, dans la barque à Caron… J’ai eu, moi aussi, des raisons de vivre. Vous comprenez… je suis lyrique… la petite musique… l’émotion… les fariboles du cœur et puis, ah ! oui… la médecine. La médecine… un objet sur l’humain qu’on peut fignoler toute une vie… Pas la littérature… la vie ! Vous comprenez ? La vie… Ah ! j’ai été bien servi, merci ; ça oui, vraiment, du bon et puis beaucoup de mauvais… Ça aussi me remonte à la gorge… La condition humaine, c’est la souffrance, n’est-ce pas, je n’aime pas la souffrance ni pour moi, ni pour les autres… Vous comprenez ?…»
(Louis -Ferdinand Céline, lors d’une interview avec un journaliste de l’Express)
JJJ est content, le droit de tuer va être voté, la boîte de Pandore est ouverte, toutes les barrières sauteront les unes après les autres et on arrivera à 20% de morts provoquées comme dans certaines régions des Pays Bas…La dernière mode là bas, la mort en couple; on fait comme les époux Zweig, sauf que deux médecins s’y affairent car ils n’ont pas le courage de le faire eux mêmes (bien qu’ils en soient capables physiquement); les médecins n’ont, bien sûr, rien de mieux à faire…
Une bonne partie du corps médical va être occupée à tuer alors qu’on en manque pour soigner.
Pourquoi vous fatiguer à nous infliger le texte des principales dispositions de la loi puisque l’on sait d’avance que tous les verrous sauteront les uns après les autres comme partout ?
Evidemment, une piqûre coutera moins cher à la Sécu que des mois en soins palliatifs, certains héritiers (beaucoup sans doute, mais ayons un peu confiance en la nature humaine) seront contents et le fisc touchera plus vite les droits de succession.
Les partisans de la loi auraient pu avoir la décence d’accepter d’attendre que TOUS les français aient accès aux soins palliatifs avant l’entrée en vigueur de la loi, sachant que quasiment tous les candidats au suicide renoncent à leur intention de mourir quand ils sont pris en charge avec soin et amour.
La création d’un délit d’entrave à mourir est particulièrement ignoble: un proche aimant qui supplie toute la journée son parent de rester en vie sera-t-il traîné devant les tribunaux pour avoir exercé une « pression » (c’est le mot de la loi) sur le candidat au suicide?
Le nombre de personnes ayant intérêt à la mort des vieux improductifs et coûteux est si immensément plus grand que celui des personnes qui veulent les maintenir à tout prix en vie, que c’est un délit d’incitation au suicide qu’il aurait fallu créer!
Cher Closer, vous n’avez pas l’air d’être content de cette loi progressiste. Et pour cela, vous utilisez les mêmes arguments ineptes que vos mentors politiques les plus réactionnaires.
Vous remercierez plus tard cette loi d’avoir un jour vu le jour pour pouvoir en profiter vous-même, mais ce jour-là, vous aurez oublié votre courroux du 28 mai 2025 sur la RDL. Mais moi, je ne vous oublierai pas. Bien à vous,
Pour ma part agee de 75 ans suis contente que cette loi progressiste ait été votée par l’assemblée nationale .avais écouté les débats cet après midi .Le choix d’éteindre la lumière est par essence personnel.enfin c’est mon avis
J’espère que les sénateurs effaceront cette loi scélérate qui ne se révélerait, si elle entrait en vigueur, qu’une machine comptable à éradiquer les pauvres. C’est exactement ce qui se passe au Canada. Il n’y a que les crétins décervelés pour ne pas le voir et on se demande ce que contient la boîte crânienne de Falorni.
Jazzi, je lirai ta composition française demain, mais y est-il question du premier domicile de Céleste Alvarez?
Il l’aura d’autant plus oublié qu’on est le 27, veille limace.
Céleste Albaret! Co…ard d’Iphone ignare
Il n’auront pas oublié en revanche le désastreux référendum du 28 mai 2005 torpillé par Laurent Fabius, et heureusement rattrapé par Nicolas S. à Lisbonne, trois ans plus tard. Florian Filipopo… à vos marques, prêts ? Partez !…
Pourquoi « veille limace » (sic) ? Elle aimait bien vos endives, pourtant.
Vous n’aimez pas l’euthanasie pour les vioques et les pauvres, vous qui préférez voir le nombre de cercueils supplanter celui des berceaux dans le monde ? Tout cela n’est pas très cohérent pour un croyant de votre espèce droitière… (Micromegas)/
J J-J dit: 27 mai 2025 à 19h40
Janssen J-J
Merci de ce compte-rendu détaillé et succinct qui nous permet de nous informer.
Brièvement, le 7 septembre 2018, lorsque mon père a quitté son domicile conjugal, enlevé, ne me demandez pas de détails, avec ma complicité abusée, on s’est servi de moi, il avait son calepin de l’année 2018 sur lequel était inscrit
Personne de confiance : Michèle Tua.
Vous le savez.
Précédemment, lorsque l’on a découvert qu’il avait un cancer du canal cholédoque, à l’hôpital Lavéran et à l’Institut Paoli Calmette, il avait inscrit dans les divers documents
Personne de confiance : Emma Tua
Son épouse depuis 64 ans.
Son aînée était outrée et le disait, puisque d’après son diagnostic savant, ma maman était atteinte de la maladie d’Alzheimer et « tu sais Papa, il va falloir aller chez le notaire ».
Six ans après, tout le monde est au courant que ma maman est atteinte de sénescence et non de la maladie d’Alzheimer (dont la dégénérescence tragique peut se dérouler en deux ans, ou en cinq ans, la géométrie est variable ; en tout cas, on assiste de visu à cette tragique dégénérescence du patient atteint).
Je n’en dirai pas plus.
Si ce n’est que, en cinq mois de fin de vie, il a balayé 64 ans de vie « construite ». Son épouse, qui, volontairement et pour des raisons précises, s’est mise à distance en restant vivre, par choix personnel, dans son domicile conjugal, alors que lui le quittait.
Part one.
J J-J dit: 27 mai 2025 à 19h40
Janssen J-J
Part two.
Ce n’est pas bref, je vais essayer de faire mieux.
Très récemment, ai lu, qu’une fille adoptive fout ses deux parents dehors pour vendre la maison. La maman étant alitée et les deux ayant 84 et 87 ans.
La maison est à elle, ses parents l’ayant décidé.
Ils voudraient passer leurs derniers jours chez eux.
La justice vient de donner raison à la fille adoptive.
JJ-J
Part three
Avant ce calepin de 2018, mon papa m’avait écrit un poème de Joachim Du Bellay, que j’ai gardé, soulignant que les parents vieux avaient besoin de quelqu’un pour s’occuper d’eux avec tendresse lors de leurs vieux jours.
J’étais en train de demander ma mutation à la Martinique pour mes trois dernières années de boulot, et avec ce poème, il m’a demandé d’y renoncer, ce que j’ai fait. J’étais la seule proche à m’occuper affectueusement de mes parents, les autres leur consacrant au maximum dix jours fractionnés en trois fois sur une année civile.
C’est la raison pour laquelle il s’était adressé à moi. Pas pour une dose d’amour supérieure, non.
J-J J
Part four.
À priori, d’une réaction épidermique, j’ai lu « ouvrir la boîte de Pandore », je pense loi scélérate ouvrant la porte à tous les abus.
Deux réactions, une « religieuse »qui appartient à ma vie privée, une athée, ouverte à tout un chacun.
– comment toucher à la mort, ce moment qui a une telle importance, alors qu’elle constitue la vie et en est la signature ?
– Paul Éluard l’a chanté :
La vie, l’amour, la mort.
Trilogie qui nous constitue. Qui sommes-nous pour y toucher ?
Bref.
Moi je suis contre.
Et je crois que Vincent aussi. Même si sa femme a voulu le débrancher.
Lorsque l’on est vieux et/ou malade, on est extrêmement vulnérable et pas forcément bien entouré.
Nous allons voir les impacts sur la société future.
Il me semble que toute Loi devrait amener à une amélioration des conditions de vie, et non à une détérioration.
Cordialement,
Merci rôz pour ce témoignage authentique qui explique calmement votre opposition à cette proposition de loi. Il est parfaitement honorable et infiniment respectable.
Vous savez souvent faire preuve d’une réflexion plus mesurée (« on verra ») après une réaction épidermique (loi scélérate). Elle ne recoupe nullement le clivage habituel G/D athée/croyant.
Je suis pour cette loi, dont je mesure bien les défauts… Mais il se trouve qu’idéologiquement, je me retruve dans l’inconfortable position de soutenir une position éthique intime qu’on pense comme « progressiste » alors que ses contempteurs sociologisent à outrance son (prétendu) impact social inégalitaire (riches vs pauvres), en masquant mal la nature très conservatrice, voire religieuse et anti-laïque de leur éthique personnelle…
Ce qui est un comble, vous en conviendrez.
L’hypocrise est peut-être aussi un peu de mon côté, mais je pense néanmoins qu’elle est bien plus retorse du leur.
Chère r^z, quelle que soit votre position, je ne vous suspecterai jamais d’entrer dans la perversité habituelle de ce jeu. Vous m’avez appris depuis longtemps que vous étiez plutôt unique, souvent déconcertante, mais toujours vraie. Merci.
Bàv2, toujours. Essayez de bien dormir cette nuit.
Jazzi, j’ai bien conscience que l’on ne saurait réclamer (à une seule personne) à la fois la fréquence, la gratuité et l’ampleur des comptes rendus (le développement de l’analyse).
Évoquer de manière succincte quasiment tous les films visionnés plutôt que de consacrer des comptes rendus plus approfondis à certains films seulement, est un choix qui présente, à mes yeux, des inconvénients (supérieurs aux avantages éventuellement procurés).
En tout état de cause, la brièveté ne donne que plus d’importance à chacune des phrases et chacun des termes (vous le dites vous-même) : je tiquais, par exemple, sur l’emploi de « joli » (conte), qui ne me paraît pas convenir à la tonalité du film. Impossible de deviner pourquoi vous aviez choisi précisément ce mot-là, s’il reflétait un enjeu ou si au contraire son côté « passe-partout, n’engageant à rien » vous convenait (une sorte d’équivalent de « pas mal, sans plus »).
Vous évoquez la désormais sacro-sainte interdiction de « divulgâcher »… mais vous semblez faire une petite exception dans cette notule (la bisexualité de Devid ; à vrai dire, je ne me souviens plus s’il y avait ou non un effet de surprise dans le film).
De manière plus générale, la « densité » revendiquée me semble surtout obtenue par l’évacuation de toute considération formelle, comme si le synopsis suffisait pour permettre de décider d’aller voir le film ou non — alors que la même trame, ou les mêmes thèmes abordés ou la présence des mêmes acteurs peuvent se retrouver dans un chef-d’œuvre comme dans un navet. (Et les bandes-annonces sont faites pour attirer davantage que pour permettre un choix éclairé.)
Comment, sous cette forme, sortir d’un simple prolongement de la comm’, échapper aux « éléments de langage » qui circulent un peu partout ?
Je n’ai jamais posé à la cinéphile (que je ne suis certainement pas) et toutes ces précisions me paraissent maintenant totalement dépourvues d’intérêt, mais chose promise…
La Gigi utilise tous les arguments les plus dégueulasses d’une certaine gauche pour disqualifier la pensée d’autrui. Il n’entre dans mon point de vue aucune « conviction religieuse ». Je vois seulement que les plus pauvres isolés, notamment ceux n’auront pas accès aux soins palliatifs (21 départements en France), des gens sur lesquels il sera possible de faire pression, de culpabiliser, par exemple sur le coût de leurs soins, pourront accepter de guerre lasse cette solution finale. Les amendements liés à l’interdiction d’essayer dissuader le candidat, le fait qu’en cas de refus du patient au dernier moment le médecin soit obligé de fournir une nouvelle date, et de nombreux autres points posent d’énormes problèmes, « éthiques », justement. (Le fait que la majorité de la gauche et une partie du centre soient en train de se national-socialiser devra être traité jusque dans les provinces les plus abruties).
En cela, il me semble que mon point de vue, s’il fallait absolument le caractériser, est plutôt gaulliste qu’autre chose.
Ce fantasme du « progressisme » est une des maladies de la France. La Terreur et Robespierre, qui furent bien inutiles, entrent de plain-pied dans cette notion, de même que la Commune avec sa rage de détruire. Gracq à déjà fait cette remarque de la folie destructrice des français.
Une lecture rapide de deux faits divers, bombing matutinal, met en évidence le fait que on ne choisit pas sa mort.
Tout désir, et de surpuissance et de contrôle me paraît être éminemment dangereux.
La mort représente un tiers, en importance, de notre existence, les deux autres étant la vie, et l’amour.
Se mettre entre les mains de n’importe qui pour gérer ce passage crucial, brrrrr, j’en frissonne.
Non, à la pilule, et/ou à l’injection, qui permet de passer de vie à trépas.
Non total et définitif.
JJ-J
Merci de votre réaction bienveillante.
Dormi seulement cinq heures, mais totalement. Endormie en lisant comment planter et où mon premier rosier, en cherchant Joachim Du Bellay, pas trouvé.
Vous avez, comme de bien entendu, tout droit et d’approuver cette loi, et de l’appeler de vos vœux et d’en espérer bénéfiques les conséquences.
Il me semblerait que le point positif serait que l’homme peut choisir et être maître de son destin.
Or, viscéralement, je pense que non.
Laissons ce sujet en suspens, avec la chance de pouvoir revenir dessus pour en débattre.
Excellente journée à vous,
X,
et toutes ces précisions me paraissent maintenant totalement dépourvues d’intérêt, mais chose promise…
Jazzi a une jolie plume. Coups de gueule et enthousiasme ne sont pas prégnants.
Mais c’est une mémoire quand même, de ce qui paraît et de l’époque. Écrite, inscrite.
Quand à la bande annonce, qui peut nous arnaquer, on, spectateur, ne sait que quand on sort, si l’on a été emporté, convaincu, ou non.
En tout cas, le progressisme depuis huit ans, tel que nous le vivons avec ce freluquet élu à trente neuf ans, démontré par A+B combien il est abruti, bien plus que les provinces concernées. Dans ce soi-disant progrès, ravageur.
Les plus pauvres, les plus fragiles, mais aussi les analphabètes.
La rosse, ce n’est pas à vous que je pensais.
Merci rose pour « la jolie plume ».
Joli, un terme qui fait tiquer x !
Disons, x, que ma démarche, toute personnelle, consiste à tenir sur mon blog mon journal cinématographique.
Rose désolée pour vous et pour ce vécu traumatisant.ai pour ma part deux filles à qui ai discuté de mon point de vue si ce moment ultime arrivait.elles ne trahiraient pas ma volonté.
De plus avec les navettes parlementaires et la difficulté de mettre au sénat ce projet à l’ordre du jour rapidement d’aucun dise qu’il ne sera pas adopté avant la fin du septenat.certains malades attendront donc
A avec
Sera serait
@ 5.00 r^z / Alors, « laissons ce sujet en suspens, avec la chance de pouvoir revenir dessus pour en débattre « …
A l’automne prochain avec nos Sénateurs, donc.
Je crains déjà qu’ils ne le fassent avorter, à ce moment-là. Je ne pense pas qu’ils soient « dégueulasses », pour autant, dans leur ensemble.
Excellente journée du 28/05°2025.
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NB / à vous seule… J’aimerais bien avoir un jour une discussion psychosociologique de fond sur votre capacité à vous dire à ce point clivée, qui vous conduit à pouvoir adopter sans problème des positions totalement irréconciliables. Un tel mécanisme me fascine et m’interroge profondément. Car il semble très souvent partagé par une bonne partie de l’humanité reflexive, quand elle veut bien être lucide et honnête avec elle-même
Pourquoi ? Tout simplement parce que, pmp, si j’y suis très souvent confronté, maos je ne peux m’empêcher de réfléchir à la nature de mes efforts pour en réduire la dissonance cognitive. Au point de m’imaginer qu’elle puisse s’effacer par une possible harmonisation des contraires.
L’explication de nos différences d’attitudes, tient, d’après ce que je suis parvenu à comprendre de moi-même, à ce que j’aie toujours voulu abolir le double qui fut toujours en moi et avec moi, un alter physiquement mort depuis presque 40 ans et pourtant, toujours vivant, pour me harceler intellectuellement. C’est là, je crois, l’explication majeure de notre différence. Vous n’avez jamais été mise au défi de devoir professionnellement sociologiser les conséquences biographiques vécues d’un état biologique inné du dédoublement. Or, vous avez été une enseignante exemplaire, à ce que j’imagine depuis que je vous lis assidument ici avec beaucoup de bienveillance, en effet.
mon journal cinématographique
Voilà, Jazzi, c’est un journal, une mémoire. En ne spoilant pas, vous n’enlevez pas le plaisir d’aller voir le film.
Ce qui sera intéressant, pour vous, dans dix ans, dans vingt ans, dans trente ans, ce sera ce qui reste.
Janssen J-J
Depuis très longtemps, je suis coupée en deux de par mon prénom déja ; Mi-chèle.
Pour le reste, je suis constituée de mes trois tentatives de suicide. Une avec passage à l’acte j’avais seize ans. Je ne connaissais pas le coup du sac plastique.
Une autre en 2005, lorsque je me suis fait larguée par l’homme que j’aimais, après grande et belle consommation.
La, j’espère dernière en 2020. Lorsque pendant six mois, mon frère cadet et ma sœur aînée m’ont interdit de voir ma mère et de lui parler au téléphone.
In fine, je n’ai pas eu d’autre choix que d’évoluer et d’avancer. Les deux dernières fois, il n’y a pas eu de passage à l’acte, pck d’une part, Anita m’a demandé si j’avais conçu la mise en scène. Lorsque je lui ai dit oui et comment, elle m’a dit « je ne peux pas entendre ça » et illico effacé.
Et la dernière fois, je l’ai dit au mois de janvier à la curatrice de ma mère ; je lui ai dit je vais me pendre et c’est vous qui l’annoncerez à mes enfants. Et l’aînée a donné l’autorisation que j’aille voir ma mère trois jours. Je partais en Russie.
Il me semble fortement, au-delà des énormes coups de grisou qui me prennent parfois, je suis sujette au blues, que j’ai émergé de mes envies suicidaires parce que j’ai appris quelque chose : chacun est responsable de lui-même et pas d’autrui.
Je suis clivée pour cela, parce que immensément enthousiaste, et avec un fond de mélancolie terrible.
Je fais cohabiter, vaille que vaille.
Avoir renoncé à votre double il y a quarante ans, c’est une sacrée étape. Mais, Janssen J-J, ne vous manque t-il pas ?
Pas de compassion, merci, grosso modo, je tiens le coup.
Mes deux enfants aussi respecteront mes volontés.
Déjà, je ne leur imposerai pas d’avoir à me donner une pilule. J’ai lu dans le projet que c’est soi-même qui passe à l’acte et si pas possible, un médecin.
Vous me posez in fine une question impossible, et je ne peux répondre que par une réponse indicible.
Merci de vous être expliquée sur le clivage, un peu comme j’ai essayé d’expliquer le mien. Et on nous parle du « drame de l’incommunicabilité ». Et bien non, on peut cheminer en tâtonnant chacun de son côté dans les ténèbres en bifurquant sur des chemins détournés qu’on prend pour mieux se rencontrer par le plus grand des hasards.
Bàv2… moitiés.
@ Seriez-vous communautariste par essence ? (J.L)
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Votre question peut se comprendre en suivant votre logique argumentative. Mais la réponse qu’on peut lui faire est difficile et non binaire à mes yeux. Si vous vous placez dans l’hypothèse d’une cellule primaire ayant créé deux embryons dotés d’un génome identique, il peut en résulter une « communauté de destin par essence bisexuelle entre ces jumeaux univitellins ou monozygotes. Or, des gemellologues (tels René Zazzo notamment) ont plutôt démontré qu’un rapport de domination/soumission départageait rapidement la personnalité des deux entités du couple créées (l’un des membres étant dit, sous sa plume, plutôt « progressiste » (tourné vers l’extérieur), l’autre plutôt « intégriste » (tourné vers l’intérieur).
S’il advient qu’au cours de leur vie, l’un des deux survit à l’autre qui meurt, on peut estimer que le survivant devenu « sociologue », soit plutôt un partisan de l’individualisme de l’autonomie dans une épistémologie conforme à sa condition biologique singulière, mais aussi un partisan du holisme expliquant mieux à ses yeux les déterminismes de l’environnement social affectant la majorité des individus singuliers ou hétézygotes de l’univers.
Quoiqu’il en soit, la notion de « communautarisme » étant actuellement tellement saturée de polysémies idéologiques et politiques que j’hésiterai à la reprendre à mon compte… Il y a d’ailleurs bien longtemps qu’on a fait un sort à la célèbre partition inaugurale de la Gemeinschaft vs Gesselshaft de F. Tonniës… Elle n’a plus grande pertinence heuristique pour rendre compte de l’ensemble des ontologies plurielles (et non binaires) qui gouvernent le monde actuel.
Petit rappel des fondamentaux, avec toutes mes excuses, lcé https://journals.openedition.org/sociologie/1820
Bàv
Or, vous avez été une enseignante exemplaire, à ce que j’imagine depuis que je vous lis assidument ici avec beaucoup de bienveillance, en effet.
Non.
Plus tard, dirai là-dessus.
Métier pas choisi.
Trahison première de mon père (pas la dernière).
À 40 ans, ai compris que j’étais à ma place. Comme un choc soudain. J’enseignais alors à l’école maternelle.
À 59, en partant, ai été envahie par le bonheur d’avoir fait -sans le choisir- ce métier.
Exemplaire, définitivement non.
Janssen J-J
(Ci-dessus adressé à vous, aussi).
In
« Au point de m’imaginer qu’elle puisse s’effacer par une possible harmonisation des contraires. »
Très récemment, suite à une réflexion de Renato sur/concernant les femmes, ai eu la sensation infinie du bonheur résultant de cela : une éventuelle possibilité de l’harmonisation des contraires, ceux-ci étant l’homme et la femme.
Cela a duré deux heures. C’était génial.
Cela a donné tort à mon premier amour, Jacques, j’avais seize ans, qui m’a dit il y a moins de dix ans « ce dont tu rêves n’existe pas ».
Oui, mais j’ai envisagé la possibilité que cela puisse exister.
C’était au milieu d’une conversation style, je vais chercher du pain, passe-moi le sel, en voiture Simone. On va à Marseille ?
Je suis heureuse pour lui, infiniment : « et pourtant, toujours vivant ».
Excellente journée aux deux. Même à l’enfoui.
C’était au milieu d’une conversation style, je vais chercher du pain, passe-moi le sel, en voiture Simone. On va à Marseille ?
Avec Renato.
Aujourd’hui, je m’occupe de mon grangeon, qui est plein comme un œuf, et de mon jardin.
Belle et grosse journée en perspective.
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